Population du Tarn-et-Garonne La croissance démographique ...

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Population du Tarn-et-Garonne La croissance démographique s'accélère Dopé par l'arrivée de nouvelles populations, le dynamisme démographique du Tarn-et-Garonne se confirme : la croissance s'accélère entre 1999 et 2006, particulièrement entre Montauban et Toulouse. L'espace rural bénéficie aussi de cet essor dès lors qu'il est proche des grands axes routiers. Seules quelques franges au nord et à l'ouest restent à l'écart. La proximité de la capitale régionale n'est pas étrangère à l'arrivée de jeunes actifs, de cadres et de ménages avec enfants, plus nombreux à s'installer qu'à partir. Malgré cet apport et une part assez faible de retraités, la population vieillit, comme ailleurs. Françoise Bouesse, Rachel Silvani Numéro 122-82 : novembre 2009

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Population du Tarn-et-GaronneLa croissance démographiques'accélèreDopé par l'arrivée de nouvelles populations,le dynamisme démographique du Tarn-et-Garonne seconfirme : la croissance s'accélère entre 1999 et 2006,particulièrement entre Montauban et Toulouse. L'espacerural bénéficie aussi de cet essor dès lors qu'il estproche des grands axes routiers. Seules quelquesfranges au nord et à l'ouest restent à l'écart. La proximitéde la capitale régionale n'est pas étrangère à l'arrivée dejeunes actifs, de cadres et de ménages avec enfants,plus nombreux à s'installer qu'à partir. Malgré cet apportet une part assez faible de retraités, la population vieillit,comme ailleurs.

Françoise Bouesse, Rachel Silvani

Numéro 122-82 : novembre 2009

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Le Tarn-et-Garonne compte226 800 habitants au 1er janvier

2006, soit 20 700 personnes de plusqu'en 1999. Avec un taux de crois-sance annuel moyen de 1,4 % par andurant cette période, le départementoccupe le deuxième rang régionalaprès la Haute-Garonne et le neu-vième rang métropolitain. Sa crois-sance s'accélère : elle est cinq foisplus rapide qu'entre 1990 et 1999, oùdeux communes sur trois gagnaientdes habitants, contre quatre sur cinqentre 1999 et 2006.

Les nouveaux arrivantsboostent la croissancedémographiqueDepuis le milieu des années 70, ledynamisme démographique du Tarn-et-Garonne repose sur sa capacité àattirer de nouvelles populations.Cette attractivité se renforce, plusencore que dans les autres départe-ments de la région. Entre 1999 et2006, la contribution du solde migra-toire apparent à l'évolution de la po-pulation atteint 1,3 % par an, contre0,3 % au cours de la décennie précé-dente. Le Tarn-et-Garonne occupeainsi le premier rang régional, àégalité avec la Haute-Garonne.Depuis le début des années 90, lesolde naturel redevient légèrementpositif. Entre 1999 et 2006, lenombre de décès se stabilise autourde 2 200 par an, mais le nombre de

naissances augmente régulièrement,passant de 2 200 à 2 800. Cet excé-dent naturel contribue à une haussemoyenne de la population de 0,1 %par an entre 1999 et 2006. En dehorsde la Haute-Garonne, où l'excédentnaturel est fort, le Tarn-et-Garonneest le seul département de la régionoù les naissances sont plus nom-breuses que les décès.

Boom à la périphérie deMontauban

Avec un rythme de 1,3 % par anentre 1999 et 2006, la croissance dé-mographique de l'aire urbaine deMontauban s'accélère. Elle accueille1 000 habitants de plus chaqueannée et compte 82 000 habitants en2006. Son rythme de croissance laplace au troisième rang régional,derrière les aires urbaines deToulouse (+ 1,9 %) et de Pamiers(+ 1,6 %).

Montauban (54 000 habitants) demeurela deuxièmecommunedeMidi-Pyrénéeset bénéficie d'un regain démogra-phique (+ 0,6 % par an entre 1999 et2006) qui repose davantage sur l'ex-cédent naturel que sur l'excédent mi-gratoire. La banlieue et la couronnepériurbaine de Montauban, soit autotal 28 000 habitants, ont une crois-sance bien plus soutenue (+ 2,8 %par an) que la ville elle-même. Cettecroissance est surtout due à l'arrivée

de nouveaux habitants. La haussede population est très forte à Mont-beton (+ 6 % par an), à Leojac et LaVille-Dieu-du-Temple (+ 4 %), àBressols, Saint-Etienne-de-Tulmontet Saint-Nauphary (+ 3 %).

La proximité de Toulousedope la croissance

Plus au sud, la croissance est en-core plus forte et le couloir d'urbani-sation entre Montauban et Toulousese densifie. Cette évolution est àmettre au compte du fort potentielattractif de l'agglomération toulousaine :bien que travaillant dans la métropolerégionale, un nombre croissant d'ac-tifs s'installent en Tarn-et-Garonne.La population des vingt communesde l'espace urbain situées entre lesaires urbaines de Montauban et deToulouse augmente au total de 3,4 %par an. La hausse va jusqu'à 6 %à Bessens, 5 % à Montech et Dieu-pentale, 4 % à Négrepelisse.

En Tarn-et-Garonne, l'espace ur-bain, composé de l'aire urbaine deMontauban et d'un large couloirentre Montauban et Toulouse, re-groupe plus de la moitié de la popu-lation et sa croissance y est de 1,8 %par an.

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Rural : une croissance àdeux vitesses

Dans l'espace rural, la croissanceest deux fois moins rapide (+ 0,9 %par an). Mais les évolutions sont trèsdifférentes entre les communes si-tuées le long des axes autoroutierset celles des franges ouest et norddu département.

Le long de l'A62, la croissance estforte à proximité de Montauban etdevient plus modérée au fur et à me-sure que l'on s'en s'éloigne, commeà Castelsarrasin ou à Valence, qui

renouent avec la croissance. Le longde l'A20, en direction de Cahors, lacroissance revient ou s'accélère,comme à Réalville, Caussade, Mon-teils. Mais il s'agit davantage d'unétalement urbain que d'un véritablerenouveau du rural. Beaucoup decommunes, considérées jusque làcomme rurales, sont en phase depériurbanisation : une partie de leurpopulation travaille dans les pôlesurbains de Montauban ou Toulouse.

Dans le reste du département, lesévolutions de population sont beau-coup moins marquées. À l'est, une

trentaine de communes perdent deshabitants. Au nord-ouest, Caylus tireson épingle du jeu avec un crois-sance de 2 % par an, alors queSaint-Antonin-Noble-Val perd deshabitants.

Arrivée de jeunes actifs etde cadres

Entre 2001 et 2006, 28 600 personnesâgées de cinq ans ou plus sont arri-vées en Tarn-et-Garonne, alors quedans le même temps 18 900 personnesle quittaient. Les échanges sont lesplus nourris avec la Haute-Garonne :

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en cinq ans, 8 100 personnes ontquitté ce département pour le Tarn-et-Garonne et 5 800 personnes ontfait le chemin inverse. Grâce à sonexcédent dans les échanges avecles autres départements, le Tarn-et-Garonne gagne chaque année94 habitants pour 10 000 résidants :c'est le taux de migration net.Ce tauxest le plus élevé des départementsde Midi-Pyrénées, région parmi lesplus attractives de France.

Le Tarn-et-Garonne est le départe-ment de la région le plus attractifpour les jeunes actifs : il gagne chaque

année 215 personnes âgées de 25 à39 ans pour 10 000 résidants de cetâge.

C'est également le département dela région le plus attractif, toutes pro-portions gardées, pour les profes-sions intermédiaires, les employés,les ouvriers et surtout les cadres : letaux de migration net annuel y est de254 cadres pour 10 000 cadresrésidants.

Mais les jeunes partent. Dans seséchanges avec les autres départe-ments entre 2001 et 2006, leTarn-et-

Garonne perd chaque année 230 jeu-nes de 18 à 24 ans pour 10 000 jeunesrésidants. Ce déficit élevé s'explique :comme dans de nombreux autresdépartements, la majorité des jeunesTarn-et-Garonnais souhaitant pour-suivre leurs études doivent quitter ledépartement, le plus souvent pourToulouse. En revanche, le Tarn-et-Garonne attire proportionnellementmoins les retraités que d'autres dépar-tements de la région comme l'Ariègeou le Lot.

Comme dans la plupart des aires ur-baines de la région, la ville-centre de

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D éfinitionsSolde migratoire apparentL’analyse de l’évolution de la population d’un territoire repose sur l’égalité suivante :Variation totale de la population = solde naturel (naissances - décès) + solde migratoire (arrivées - départs)Le solde migratoire est ainsi estimé par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel. Il estaffecté des imprécisions sur la variation totale de population, tenant aux défauts de comparabilité entre deuxrecensements (évolutions de concepts de population et qualité inégale). Afin de garder à l’esprit la marge d’incertitudequi s’y rattache, il est qualifié de solde migratoire « apparent ».Migrations résidentiellesLes migrations résidentielles sont les changements de lieu de résidence. Elles sont étudiées à partir d’une questionfigurant dans le bulletin individuel du recensement et portant sur la commune de résidence cinq ans plus tôt. Parexemple, pour l’enquête de recensement de 2009, la question était : « Où habitiez-vous le 1er janvier 2004 ? ». Lesstatistiques sur les migrants ne concernent que les personnes âgées de plus de 5 ans.Taux de migration netIl rapporte le nombre annuel net de migrants (entrants - sortants) à la population moyenne de la zone. Seules lesmigrations sur le territoire français (Dom compris) sont prises en compte.Espaces urbains et espaces rurauxIls sont définis sur la base du recensement de 1999, qui décline le territoire en deux grandes catégories :- l’espace urbain, composé des pôles urbains (villes-centres et banlieues) et du périurbain,- l’espace rural, qui comprend de petites unités urbaines et des communes rurales.Un pôle urbain est une unité urbaine (agglomération) offrant au moins 5 000 emplois. Le périurbain est composé descommunes sous l’influence d’un pôle urbain du point de vue des déplacements domicile-travail.

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Montauban perd un peu d'habitantsau jeu des migrations résidentielles,alors que sa banlieue et sa couronnepériurbaine en gagnent beaucoup.

Les couples s'installentavec leurs enfantsAvec ou sans enfants, les couplesqui arrivent dans le départementsont plus nombreux que ceux qui lequittent. Le Tarn-et-Garonne estmême, toutes proportions gardées,le département de la région le plusattractif pour les couples avec aumoins un enfant.

Les personnes seules quittentdavantage le Tarn-et-Garonne qu'el-les n'y viennent : chaque année, pour10 000 personnes seules résidantes,le déficit s'élève à 57. Ce déficit, trèslié aux mouvements de jeunes de 18à 24 ans, se retrouve dans presquetous les autres départements de

Midi-Pyrénées, à l'exception del'Ariège et surtout de la Haute-Ga-ronne, qui attire évidemment lesnombreux étudiants de Toulouse.Ces migrations ont toutefois peud'effets sur les structures démogra-phiques et sociales du départementqui sont davantage influencées parles évolutions des populations rési-dantes. L'impact des migrations estcependant un peu plus marqué pourcertaines catégories de population :les jeunes de 18 à 24 ans dont la parten pourcentage dans la populationest inférieure de 1,3 point à ce qu'elleserait en l'absence de migrations, les25-39 ans avec une part supérieurede 1,1 point et les couples avec aumoins un enfant, avec une partsupérieure de 1,5 point.

Une population qui vieillit

En Tarn-et-Garonne comme ailleursen France, la population vieillit : l'âge

moyen passe de 40,8 ans en 1999 à41,4 ans en 2006. La population dudépartement est plus âgée que lapopulation française dans son en-semble (39,3 ans), mais plus jeuneque dans les autres départementsde la région, à l'exception de laHaute-Garonne.

Les poids des jeunes et des plusâgés n'ont guère évolué entre 1999et 2006 : 28,4 % de la population amoins de 24 ans en 2006, 19,9 % aplus de 64 ans. En revanche, lastructure par âge a changé pour lesâges intermédiaires. Ainsi les 40-64 ans sont proportionnellementplus nombreux (33,1 % en 2006,contre 31 % en 1999), alors que lapart des 25-39 ans a diminué (18,6 %en 2006, contre 20,2 % en 1999),malgré l'excédent migratoire à cesâges.

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H uit décennies de croissance démographiqueAprès un fort dépeuplement audébut du XXe siècle dû notamment àl’exode rural, la population de Tarn-et-Garonne n’a cessé de croîtredepuis les années 20, à l’exceptiond’une courte période de stagnationdans les années 70. LeTarn-et-Garonne reste un desdépartements français les moinspeuplés : il se situe au 79ème rang,gagnant ainsi sept places en 40 ans.

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Peu de retraités

En 2006, les 102 000 actifs vivant enTarn-et-Garonne et ayant ou non unemploi représentent 54,6 % de lapopulation de 15 ans ou plus. Leurrépartition par catégorie socioprofes-sionnelle est proche de celle des au-tres départements de la région, endehors de la Haute-Garonne. Entre1999 et 2006, la part des cadres, desprofessions intermédiaires et desemployés a augmenté au détrimentde celle des agriculteurs, des artisansou commerçants et des ouvriers.

Dans la région, après la Haute-Garonne,c'est en Tarn-et-Garonne qu'il y a lemoins de retraités.Cependant, commedans l'ensemble de la région, toujoursparmi la population de 15 ans ou plus,la part des retraités a augmenté, pas-sant de 27,1 % en 1999 à 29,8 % en2006.

Les structures familiales évoluentsous le double effet du vieillissementde la population et du comportementdes couples (unions plus tardives,séparations plus fréquentes...).

Ainsi, comme dans le reste de larégion, la part des personnes vivanten couple avec au moins un enfantdiminue depuis 1999. Mais, en2006, cette part est plus importante

en Tarn-et-Garonne que dans chacundes autres départements de la région(48,6 % contre 45,5 % en moyennerégionale).

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INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUEET DES ÉTUDES ÉCONOMIQUESDIRECTION RÉGIONALEDE MIDI-PYRÉNÉES

Téléphone : 05 61 36 61 36Télécopie : 05 61 36 62 00Adresse : 36, rue des Trente-Six-Ponts

BP 9421731054 TOULOUSE CEDEX 4

Directrice de la publication :Magali Demotes-MainardRédacteur en chef : Bernard NozièresMaquettiste : Évelyne De Mas

Imprimeur : EscourbiacDépôt légal : novembre 2009ISSN : 1262-442XCPPAP : 183AD

P our aller plus loinLes directions régionales de l’Insee disposent d’outils leur permettant, enpartenariat avec des acteurs publics locaux, de mesurer et d’analyser lesmigrations résidentielles entre différents territoires : communautés decommunes, pays, parcs naturels, territoires de projet… Ces outils pourrontêtre utilisés pour connaître l’intensité et les directions des flux de migrants,ainsi que pour déterminer leur profil sociodémographique.

P our en savoir plus- « Migrations résidentielles : Midi-Pyrénées attire d’abord les jeunes »,6 Pages n° 119, juillet 2009.- « Toulouse, moteur de la forte poussée démographique en Midi-Pyrénées »,6 Pages n° 116, janvier 2009.Retrouvez tous les résultats du recensement de 2006, à partir de lacommune, sur insee.fr :- téléchargez gratuitement les chiffres clés, tableaux détaillés et bases de données,- consultez les représentations cartographiques issues de ce recensement.