Points Forts n°51 mai 2012

8
SOCIALISTES N°51 MAI 2012 MENSUEL DU PARTI SOCIALISTE VAUDOIS JAB 1000 Lausanne 1 SOMMAIRE POINT VD p. 2 Le 1er mai dans le canton POINT D’ORGUE p. 3-6 Votations du 17 juin POINT COMMUN p. 7 L’actualité des sections POINT D’EXCLAMATION p. 8 Les invasions de riches bar- bares Chaque voix aura compté sur la ligne droite des élections de l’année 2011-2012. La qualité de nos candidat-e-s, l’allure de notre bilan politique, la vivacité de notre engagement militant et la justesse de notre ligne ont couronné des années d’engagement. Rythmée de succès et parfois aussi de défaites, notre histoire récente nous a amené à exercer des responsabilités gouverne- mentales encore plus étendues, ensemble avec nos alliés et dans une franche et honnête dyna- mique avec l’ancienne majorité. Nous pouvons regarder l’avenir en face, sans appréhension, et avec le sentiment que la solidité de nos convictions, notre travail inlassable au service de l’intérêt général et notre capacité de renouvellement sont des gages utiles et nécessaires face à la tâche qui nous attend. Il ne faut pas se voiler la face. Les défis à venir sont de taille. Mener une politique d’inves- tissement en modernisant, dans une perspective durable, des infrastructures indispensables et vieillissantes. Donner les impulsions nécessaires pour augmenter le parc de logements à loyer abordable permettant de faire face à une démographie qui témoigne du dynamisme de notre canton. Renforcer, encore, le rôle de l’Etat en tant que garant de la cohésion sociale et d’une juste redistribution des richesses. Défendre une politique économique qui s’attache – non pas à attirer les sièges sociaux de multinationales – mais ait à cœur de défendre le destin de la place industrielle, ses outils de production et ses salarié-e-s. Que ce soit en poursuivant une politique de soutien au pouvoir d’achat des classes moyenne et populaire, en élargissant, ensemble avec les réseaux, l’offre de l’accueil de jour des enfants ou en mettant en œuvre une réforme fiscale que nous appelons de nos vœux à travers notre initiative populaire pour un rabais d’impôt social. Etre responsable et participer encore davantage à la gestion des affaires publiques ne signifieront cependant nullement que nous oublierons d’où nous venons et pourquoi nous avons été élus. Etre socialiste signifiera toujours travailler avec le monde tel qu’il est pour le rendre meilleur à travers l’Etat démocratique. Face à ce monde réel si dur, nous défendrons la dignité de la condi- tion humaine, le sens et la valeur du travail, un Etat social moderne et la défense du pouvoir d’achat. Gageons dès lors que nous pourrons encore fêter de belles victoires collectives. EDITORIAL LE TEMPS FORT DES SOCIALISTES Cesla Amarelle présidente du PSV, Yverdon-les-Bains Denis Prezat

description

Le n°51 du journal du parti socialiste vaudois

Transcript of Points Forts n°51 mai 2012

Page 1: Points Forts n°51 mai 2012

SOCIALISTESN°51 mai 2012

meNsuel du parti socialiste vaudois

JAB

1000

Lau

sann

e 1

SOMMAIRE

point VDp. 2 Le 1er mai dans le canton

point D’orguep. 3-6 Votations du 17 juin

point communp. 7 L’actualité des sections

point D’excLamationp. 8 Les invasions de riches bar-bares

Chaque voix aura compté sur la ligne droite des élections de l’année 2011-2012. La qualité de nos candidat-e-s, l’allure de notre bilan politique, la vivacité de notre engagement militant et la justesse de notre ligne ont couronné des années d’engagement. Rythmée de succès et parfois aussi de défaites, notre histoire récente nous a amené à exercer des responsabilités gouverne-mentales encore plus étendues, ensemble avec nos alliés et dans une franche et honnête dyna-mique avec l’ancienne majorité. Nous pouvons regarder l’avenir en face, sans appréhension, et avec le sentiment que la solidité de nos convictions, notre travail inlassable au service de l’intérêt général et notre capacité de renouvellement sont des gages utiles et nécessaires face à la tâche qui nous attend.Il ne faut pas se voiler la face. Les défis à venir sont de taille. Mener une politique d’inves-tissement en modernisant, dans une perspective durable, des infrastructures indispensables et vieillissantes. Donner les impulsions nécessaires pour augmenter le parc de logements à loyer abordable permettant de faire face à une démographie qui témoigne du dynamisme de notre canton. Renforcer, encore, le rôle de l’Etat en tant que garant de la cohésion sociale et d’une juste redistribution des richesses. Défendre une politique économique qui s’attache – non pas à attirer les sièges sociaux de multinationales – mais ait à cœur de défendre le destin de la place industrielle, ses outils de production et ses salarié-e-s. Que ce soit en poursuivant une politique de soutien au pouvoir d’achat des classes moyenne et populaire, en élargissant, ensemble avec les réseaux, l’offre de l’accueil de jour des enfants ou en mettant en œuvre une réforme fiscale que nous appelons de nos vœux à travers notre initiative populaire pour un rabais d’impôt social.Etre responsable et participer encore davantage à la gestion des affaires publiques ne signifieront cependant nullement que nous oublierons d’où nous venons et pourquoi nous avons été élus. Etre socialiste signifiera toujours travailler avec le monde tel qu’il est pour le rendre meilleur à travers l’Etat démocratique. Face à ce monde réel si dur, nous défendrons la dignité de la condi-tion humaine, le sens et la valeur du travail, un Etat social moderne et la défense du pouvoir d’achat. Gageons dès lors que nous pourrons encore fêter de belles victoires collectives.

EDITORIAL

le temps fort des socialistescesla amarelleprésidente du PSV, Yverdon-les-Bains

Den

is P

reza

t

Page 2: Points Forts n°51 mai 2012

2 – poiNts forts socialistesN°51 – mai 2012 pOInT VD

1er mai

1er mai : uN défilé de maNifestatioNs

gaétannanchensecrétaire politique Lausanne

Le 1er mai fut un jour de fête dans tout le canton. retour sur cette journée en photos.

A Lausanne, la manifestation, organisée par les syndicats, a rassem-blé près de 500 personnes. Le cortège a débuté à la Riponne avec un discours d’Olivier Barraud sur la défense des droits syndicaux. Ensuite, il a transité par la place Chauderon où la conseillère aux Etats socialiste Géraldine Savary a ironisé sur la notion de vrai travail dis-cutée en France et, en lieu et place d’opposer faux et vrai travail, elle a revendiquer une vraie répartition des richesses, un vrai logement, une vraie rente AVS ou encore un vrai système de santé. Le cortège a ensuite pris la direction de la place St-François, puis de la place de l’Europe où les questions du salaire minimum et de l’urgence d’ins-taurer cette mesure essentielle ou de l’égalité entre les hommes et les femmes ont été abordées.

A Nyon, les questions centrales ont bien évi-demment tourné autour de Novartis et du rappel de la lutte sans précé-dent engagée pour sau-ver ces emplois. Une exposition fut d’ailleurs organisée par UNIA et les salarié-e-s de

Novartis. Notre camarade Yves Defferard a profité de l’occasion pour expliquer les dessous des discussions avec la direction en préci-sant que c’est la mobilisa-tion collective qui a permis ce résultat exceptionnel. Pierre-Yves Maillard, futur

président du Conseil d’Etat, avait tenu à être présent à Nyon pour cette fête du travail afin de rendre hommage au travail accompli par toute la popu-lation vaudoise dans cette lutte pour la sauvegarde des emplois.

La fête fut également très belle à Yverdon-les-Bains avec la présence du président du PSS Christian Levrat et de la pré-

sidente du PSV Cesla Amarelle. Christian a exigé une meilleure répartition des richesses et a rejeté de manière véhémente une politique qui s’attache exclusivement à attirer des sièges sociaux de grandes multinationales et en se désintéressant de la place industrielle suisse. Cesla a, quant à elle, axé son discours sur le scandale des travailleurs pauvres et prôné pour

une croissance respectueuse de l’environnement, centrée sur les per-sonnes et avec pour but d’accroitre le bien-être partagée et de réduire les inégalités.

Enfin, last but not least, le 1er mai à la Vallée de Joux où notre cama-rade Nathalie Blondel a animé la journée. Celio Rodriguez, président de la commission du personnel de Novartis, a rappelé le combat mené ces dernières semaines à Nyon. Ensuite Rebecca Ruiz, présidente du PSL, a exposé les luttes futures à mener pour les salarié-e-s, notam-ment l’amélioration des mesures d’accompagnements liées aux ac-cords bilatéraux pour contrer la sous-enchère salariale.

Nei

l Lab

rado

r/L’

Evén

emen

t syn

dica

l

Nei

l Lab

rado

r/L’

Evén

emen

t syn

dica

l

Sylv

iane

Her

ranz

/L’E

véne

men

t syn

dica

l

Sylv

iane

Her

ranz

/L’E

véne

men

t syn

dica

l

UN

IA

Page 3: Points Forts n°51 mai 2012

poiNts forts socialistes – 3 N°51 – mai 2012pOInT D’ORguE

VotationS du 17 juin - managed care

L’assurance-maladie est le secteur qui connaît une crise chaque année plus grave. certaines différences injustifiées de primes entre cantons, des hausses des primes annon-cées très éloignées des hausses de coûts constatés ali-mentent les critiques et devraient amener des réformes de fond qui ne viennent pas. en 2010, la hausse moyenne des primes a été de plus de 10% pour une hausse de coûts de 1,7% ! en 2011, les primes ont augmenté de 6,5% pour une hausse de coûts inférieure à 3%. ces écarts devraient inté-resser les partis politiques. mais non. pour la Berne fédé-rale, l’urgence serait de généraliser le managed care, ces réseaux de soins imposés aux assuré-e-s et pilotés par les caisses-maladie.

Le but de cette réforme est de mieux coordonner les soins. Sur le principe, cela serait très souhaitable. La multiplicité des spécialistes, la répétition des examens, l’absence de communication des données médicales entre professionnels, le risque d’une consommation de médicaments excessive justifient un progrès dans la coordination des soins.

Toutefois, pour que des soins mieux coordonnés apportent un pro-grès, il faut qu’ils s’adressent aux malades. 10% des malades génèrent 70% des coûts. C’est donc eux qu’il faut intégrer à des projets de soins coordonnés, pas les gens bien portants. Or le projet fédéral de Managed Care fait exactement le contraire, il fera fuir les malades et attirera les bien portants. Il prétend faire des économies avec ceux qui justement ne consomment pas de soins…

Le projet donne aux patients un message très clair : si vous voulez garder le libre de choix du médecin, vous le pourrez, mais ce sera plus cher et hors du Managed Care. Or justement, les gens malades tiennent par-dessus tout au libre choix du médecin et à une médecine de qualité. Le fait de leur imposer 300 francs de plus de participation aux frais par année n’aura pas d’effet contre ce désir. Au contraire, il donne le message suivant : si la médecine hors du Managed Care est plus chère, c’est sans doute que la qualité y est meilleure. Donc les malades fuiront ces modèles.

Attirer les patients dans le Managed Care par la crainte d’une pénalité financière est non seulement contre-productive, elle est aussi mes-quine. Pour beaucoup d’entre nous 300 francs par an, ce n’est rien. Mais pour des dizaines de milliers de couples de retraités, malades chroniques, disposant d’une petite retraite, cette hausse de 600 francs de charges par an, venant après des hausses de primes massives ces dernières années, c’est un coup sur la tête de trop.

Enfin, le projet souffre d’un autre défaut majeur. Il repose sur le bon vouloir des assureurs qui pourront décider librement de rembourser ou non les prestations d’un réseau. Ils ne seront en outre pas contraints d’assurer une telle offre sur tout le territoire. Dans un système où la concurrence consiste à chasser les mauvais risques et à attirer les bons, on se demande bien quel assureur voudra rembourser les presta-tions d’un réseau de Managed Care qui se spécialise sur les soins aux patients diabétiques ou cancéreux par exemple.

Certes, le projet prévoit un nouveau renforcement de la compensation des risques. Mais les modalités de ce renforcement sont très vagues et laissées à l’appréciation du Conseil fédéral. Avec les mécanismes qui existent aujourd’hui, Assura, l’un des plus gros assureurs de Suisse, a réussi dans le canton de Vaud à attirer près de 150 000 assurés qui en moyenne coûtent seulement la moitié des 550 000 autres. On mesure ainsi les limites des compensations de risques.

Avec les modèles de médecin de famille, trop d’assureurs ont montré comment ils sélectionnent sur des bases économiques obscures les médecins généralistes, comment ils changent les règles unilatérale-ment, comment leurs primes attractives explosent après peu de temps. Ce qui mine notre système de santé, c’est cette volonté d’en faire toujours plus un business. Par un non à ce Managed Care, le peuple suisse a l’occasion de montrer que ce n’est pas la voie à suivre. Il sera possible ensuite de faire enfin ce qui est nécessaire : revoir le Tar-med pour qu’il profite enfin aux généralistes, imposer aux assureurs l’obligation de rembourser tous les réseaux de soins intégrés qui fonc-tionnent aussi pour les gens malades et surtout réformer l’assurance maladie grâce au passage à la caisse-publique qui est la solution pour des soins réellement coordonnés, pour des coûts maîtrisés et pour une politique générale de la santé plus cohérente.

NoN au maNaged care,NoN au busiNess care

pierre-Yvesmaillardconseiller d’etatrenens

Page 4: Points Forts n°51 mai 2012

4 – poiNts forts socialistesN°51 – mai 2012 pOInT D’ORguE

VotationS du 17 juin - eXit et contre-Projet

Les combats politiques et la défense des valeurs de gauche ont pour but de rendre la vie meilleure à une majorité de nos concitoyens. Qu’en sera-t-il d’une « mort meilleure » ?

Ainsi, le dépôt de l’initiative d’Exit visant à ancrer dans une norme lé-gale cantonale la pratique de l’assistance au suicide en EMS a contraint le monde politique vaudois à se positionner.

Cependant, nous ne sommes pas dans une problématique de fiscalité, d’aménagement du territoire ou d’accueil parascolaire, sujets sur les-quels un positionnement politique gauche-droite est relativement aisé. Nous sommes dans une réflexion existentielle de type individuel qui interpelle l’Etat, donc le politique, dans la mise en œuvre de moyens nécessaires à la réalisation matérielle du suicide.A partir de ce constat, il s’agit d’être pragmatiques. L’assistance au suicide aux conditions prévues par l’article 115 du Code pénal, soit l’absence de mobile égoïste, est légalement possible. Même si, à l’ori-gine, elle n’était pas prévue pour être déployée par des organismes spécialisés et qu’elle entrait dans une vision de « soutien » à un ami acculé par des déboires sentimentaux ou professionnels. Rappelons au passage qu’il s’agit d’une situation quasi unique dans le monde.

La vraie question à ce stade est celle de la nécessité d’établir une légis-lation cantonale. Exit a considéré qu’il avait plus à gagner en obtenant la clé des EMS vaudois subventionnés, quand bien même l’organisa-tion était déjà acceptée dans bon nombre d’établissements par le tru-chement de chartes éthiques.Il fallait dès lors baliser la réflexion. Sans jamais perdre de vue ce qui constitue à mon sens le pivot de la problématique, à savoir la distinc-tion fondamentale entre une liberté et un droit. Une personne pourra développer un projet de fin de vie avec assistance au suicide, mais en aucun cas elle pourra exiger de l’Etat et de ses agents qu’ils pourvoient matériellement à sa réalisation.

Dans ces conditions, les instances politiques doivent entrer en matière sur la fixation d’un cadre, en EMS, permettant la pratique parfaitement légale de l’assistance au suicide. Ni plus, ni moins…

La préférence des mandataires du PSV, comme l’expose Claude Schwab, va en faveur du contre-projet.

préalables à uNe réflexioN sur le suicide assisté

Denis-oliviermailleferdéputéValeyres-sous-rances

claude SchwabdéputéLa tour-de-Peilz

Ni diaboliser, Ni baNaliser

pas simple de se positionner dans un débat qui touche à l’intime et à l’émotionnel ainsi qu’à l’arbitrage entre des valeurs en tension, sans compter la responsabilité de l’etat en la matière.

Si le DSAS a travaillé sur un contre-projet, c’est que l’initiative législa-tive d’Exit présente des failles qui deviennent dangereuses du moment que le texte devient texte contraignant. J’en mentionnerai deux : la pre-mière, c’est que, par le libellé même de son texte, Exit se tire une balle dans le pied. En effet, en mentionnant « une association pour le droit de mourir dans la dignité », on ouvre la porte à d’autres associations qui n’ont pas le même code de conduite et le même souci du respect de la personne qu’Exit. Dans les débats, Exit ne manque jamais l’occasion de se distancer des pratiques de Dignitas… mais le texte proposé au peuple offre toute latitude à cette association contestée ou à d’autres acteurs.Le second problème vient du fait qu’un EMS ou un hôpital n’est pas un domicile comme un autre. Pour des raisons bien compréhensibles de soins, les portes de leurs chambres ne sont jamais fermées à clé et le lieu est au carrefour entre le domicile individuel et un espace commu-nautaire. Il y a donc conflit de valeurs : un patient hospitalisé est tou-jours en interaction avec les autres résidents et le personnel soignant. Or celui-ci a une mission bien claire : permettre à chaque personne de vivre dans des conditions optimales, compte tenu de son état de santé et de son âge.Le DSAS se devait d’élaborer un contre-projet, qui a recueilli une forte adhésion au moment d’un débat d’excellente tenue au Grand Conseil. Il est important, dans une problématique qui touche à la vie et à la mort, de ne pas diaboliser l’assistance au suicide, ni de la banaliser, mais de la cadrer. Le rôle de l’Etat est de proposer des procédures, toujours perfectibles, afin de tenir compte des intérêts et des valeurs de chacun.Porté par Pierre-Yves Maillard, qui a bien compris la nécessité de trou-ver une solution non idéologique, le contre-projet vise un équilibre qui garantisse à la fois le choix individuel de ceux qui ont choisi d’abréger leur vie et la responsabilité des établissements qui les accueillent pour veiller sur leur qualité de vie. A l’écart des slogans simplificateurs il s’agit de trouver un consensus inévitablement provisoire : la porte des EMS ne saurait être grand ouverte à Exit : cela irait à l’encontre de leur mission fondamentale. Le contre-projet offre une clé pour que ces portes puissent s’ouvrir.

Page 5: Points Forts n°51 mai 2012

poiNts forts socialistes – 5 N°51 – mai 2012pOInT D’ORguE

VotationS du 17 juin - ePargne-Logement

Le 17 juin 2012, le peuple sera amené, une seconde fois en trois mois (!), à se prononcer sur une initiative censée fa-ciliter l’acquisition d’un premier loge-ment à l’usage de son propriétaire, en lui permettant de défiscaliser chaque année, et pendant dix ans au maxi-mum, un montant non négligeable.

Le capital ainsi épargné, ou plutôt soustrait au fisc, tout comme les intérêts touchés, ne seraient pas taxés. Si la somme économisée est effectivement utilisée pour l’acquisi-tion d’un premier logement, elle ne sera pas taxée lors de son retrait. En revanche si, et à des conditions que l’initiative n’aborde pas précisément, le capital n’est finalement pas utilisé à cet effet, les contribuables devront rembourser rétroactivement les parts d’im-pôts économisées.

A la différence de l’initiative quasi similaire rejetée par le peuple le 11 mars 2012 (à près de 56% des voix), le texte soumis le 17 juin prochain prévoit que :

• Chaque contribuable pourra épargner CHF 10’000.- par année (CHF 20’000.- pour les couples mariés), alors que le texte précédant portait sur une épargne annuelle de CHF 15’000.- par personne.

• La défiscalisation n’est possible que pour l’acquisition d’un logement des-tiné à être occupé par son propriétaire, abandonnant ainsi la possibilité, prévue par l’initiative du 11 mars 2012, d’utili-ser également l’épargne pour des réno-vations écologiques d’un logement déjà acquis.

• Contrairement au texte voté cet hiver, le

système sera contraignant tant pour la Confédération que les cantons et, par-tant, pour les communes également.

Quand bien même le nouveau texte a été quelque peu allégé en ce qui concerne la quantité des montants pouvant être défis-calisés et leur affectation, le principe reste exactement le même. Pire encore, il serait contraignant à tous les niveaux. L’ASLOCA et le PSV en appellent donc à son rejet, no-tamment pour les motifs suivants :

• Les salariés qui souhaitent accéder à la propriété ont la possibilité d’épargner et de défiscaliser, sous forme d’un 3ème pi-lier, CHF 6’682.- par année et par contri-buable, ce qui représente CHF 13’364.- par année pour un couple marié.

• En épargnant pendant dix ans ce mon-tant maximal, le système actuel permet déjà à un couple marié de se constituer le 20% des fonds propres pour l’achat d’un logement coûtant CHF 700’000.-, sans compter sur la possibilité d’obtenir un versement anticipé du 2ème pilier.

• Selon l’Office fédéral de la statistique, un ménage qui réalise un revenu annuel brut de CHF 93’096.- ne peut épargner que CHF 5’688.- par an, soit un montant largement inférieur aux CHF 13’364.- précités. Il faut réaliser un revenu de CHF 125’928.- pour être en mesure d’épargner CHF 15’672.- par année.

• L’initiative est donc inéquitable et ne s’adresse qu’à des contribuables aisés, contrairement au message aguicheur qu’elle souhaite faire passer.

• Les véritables bénéficiaires du texte sont en réalité ceux qui réalisent des revenus

particulièrement élevés, et qui n’ont de toute façon pas besoin de l’initiative pour pouvoir acquérir leur premier loge-ment.

• D’ailleurs, le taux de propriétaires dans le canton de Bâle-Campagne, qui connaît l’épargne-logement depuis 1990, n’est pas plus élevé que la moyenne nationale.

• D’après l’Administration fédérale des contributions, l’admission de l’initia-tive occasionnerait des pertes fiscales de CHF 70 millions pour la Confédération et de CHF 275 millions pour les cantons et les communes.

• Concrètement, les problèmes liés au lo-gement relèvent essentiellement du prix des loyers, d’une part, et de la pénurie de logements, d’autre part. Ces deux axes demandent un effort financier consé-quent des collectivités publiques qui ne peuvent ainsi se permettre de voir leurs revenus fiscaux amputés des sommes colossales mentionnées ci-dessus.

• Enfin, si l’initiative devait, contre tout bon sens, être acceptée, le marché immobilier, qui est d’ores et déjà bien saturé, le serait d’autant plus, ce qui pro-voquerait inévitablement une nouvelle hausse massive des prix de l’immobilier. Les économies fiscales gagnées grâce à l’épargne-logement seraient très rapide-ment compensées, voire même dépas-sées par ce surcoût, et ne profiteraient en définitive qu’aux promoteurs immo-biliers, au détriment non seulement des locataires qui auront continué à payer leurs impôts sans déduction, mais aussi et surtout de ceux qui auront cru, à tort, penser faire une économie d’impôts qui n’en est pas une !

iNitiative sur l’epargNe-logemeNt ou commeNt permettre aux riches de deveNir plus riches ?

césarmontaltoprésident aSLoca-Vdmoudon

Page 6: Points Forts n°51 mai 2012

6 – poiNts forts socialistesN°51 – mai 2012 pOInT D’ORguE

VotationS du 17 juin - initiatiVe aSin

asiN à gaZ

gaétannanchensecrétaire politique Lausanne

L’action pour une suisse indépendante et neutre (aSin) a sorti de sa poche une nouvelle initiative inutile et sur-tout dangereuse pour la Suisse : elle exige que le référendum obligatoire soit étendu à tous les accords inter-nationaux dits importants. concrète-ment, depuis une dizaine d’année, les citoyen-ne-s suisses auraient voté sur une septantaine d’accords, dont nom-breux sont très techniques. Bref, des procédures coûteuses et beaucoup d’incertitude dans les négociations internationales.

Le 17 juin, le peuple suisse votera sur la der-nière initiative de l’ASIN, intitulée « Accords internationaux : la parole au peuple ! ». Elle demande que le référendum obligatoire soit étendu à tous les accords internationaux dits importants. En cas d’acceptation, le peuple et les cantons devront se prononcer sur chaque accord international touchant un domaine important, que l’accord soit contesté ou non.

inutileL’initiative est particulièrement inutile car toutes les décisions importantes sont déjà sou-mises à un référendum obligatoire : l’adhésion de la Suisse à une organisation supranationale

(UE) ou à une organisation de sécurité collec-tive (OTAN). Un tel vote requiert la majorité du peuple et du canton.

Certains accords internationaux sont égale-ment soumis au référendum facultatif (50’000 citoyens ou huit cantons peuvent exiger une votation sur un accord qui remplit certaines conditions). Ces règles garantissent que le peuple suisse puisse se prononcer sur les accords internationaux importants qui défi -nissent la politique générale de la Suisse en matière de relation internationale.

coûteuseOrganiser une votation populaire coûte cher et engendre des charges administratives inu-tiles aux niveaux fédéral, cantonal et commu-nal. Avec l’initiative, le peuple devrait voter en moyenne sur 8 traités internationaux par année. Les coûts estimés sont de 23 millions de francs par an pour la Confédération, les cantons et les communes. Des millions pour voter sur des accords non contestés, il existe de meilleures manières de faire des écono-mies comme le demande systématiquement la droite et l’extrême-droite.

DangereuseL’initiative menace la position de la Suisse au niveau international. Comment être crédible face à un interlocuteur à l’étranger si toutes les négociations sont soumises ensuite à un vote populaire ? La marge de manœuvre du Conseil fédéral et de nos négociateurs est fortement réduite par cette initiative, qui a de fortes chances de faire perdre une crédibi-lité nécessaire dans les discussions internatio-nales.

L’initiative de l’ASIN est inutile, coûteuse et dangereuse. Autant de raisons de la refuser en bloc.

BrÈVeS FédéraLeS

Le Conseil national, en acceptant de libérali-ser l’ouverture des shops des stations services 24h/24h sur les grands axes routiers a suivi les idéologues du profi t à tout prix au détri-ment des conditions de travail. Alors que le peuple a refusé 80% des votations populaires sur la question des horaires de travail, ce n’est pas moins de 10 initiatives en 5 ans qui ont été déposées au niveau fédéral, sans compter les tentatives cantonales. Or, on sait que c’est dans le commerce de détail que les conditions de travail sont les plus précaires. Les CCT sont rares. Pas de salaire minimum, pas de 13ème salaire, ni d’assurance perte de gain en cas de maladie, travail sur appel. C’est sans compter la vie sociale et familiale limitée du person-nel de ce type de travail. On nous dira qu’il ne s’agit que de quelques travailleurs concernés par cette initiative. C’est faux puisque à partir de ces ouvertures ce sont également d’autres branches qui doivent s’adapter : sécurité, garde d’enfants, nettoyage, livraison. Les syndicats n’excluent pas le lancement d’un référendum.

ada marra

Petit miracle au sein de la commission de l’économie dans le cadre du renforcement des mesures d’accompagnements ! Le Conseil fédéral a proposé à la commission de lutter contre les faux indépendants, statut par lequel ces derniers ne sont pas tenus de respecter toute une série de normes en vigueur dans le « droit de travail » suisse, ou encore de sanc-tionner davantage les employeurs suisses qui ne respectent pas les salaires minimaux. Mais le petit miracle fut l’acceptation de la propo-sition d’introduire la notion de responsabilité solidaire entre les entrepreneurs contractants et les sous-traitants. En effet, actuellement les entepreneurs contractants ne sont pas tenus de rendre des compte face aux exactions de leur sous-traitants! Avec l’introduction de cette notion de responsabilité solidaire, les autori-tés peuvent se retourner auprès de l’entreprise contractante par exemple en cas de non verse-ment des salaires. A suivre à la session de juin donc…

ada marra

Le PeuPLe deVrait Voter en moYenne Sur 8 trai-téS Par année

Page 7: Points Forts n°51 mai 2012

poiNts forts socialistes – 7 N°51 – mai 2012pOInT COMMun

SectionS

Proposer une activité divertissante, convi-viale et abordable, tel était le but du postu-lat socialiste pour un cinéma open air déposé en octobre 2011 devant le conseil communal de Gland. Après le succès, depuis deux sai-sons, de la patinoire mobile installée suite à une motion socialiste, il était temps d’offrir une animation pendant la période estivale. Pour ceux qui ne partent pas en vacances, ces

soirées culturelles constituent une excellente occasion d’agrémenter un peu leur été. Passer l’été ici ne doit pas priver les citoyen-ne-s de distractions agréables.

La cour de l’école des Perrerets accueillera donc un cinéma en plein air durant quatre soirées, soit du 11 au 14 juillet. Quelque 400 personnes pourront ainsi visionner des films récents – voire en avant-première – pour un tarif raisonnable.

Lors de la séance du conseil communal du 3 mai, certains conseillers (de droite) se sont montrés sceptiques face à l’intérêt que repré-sente une telle activité ; c’est oublier que Gland est une ville qui grandit et qui ne doit plus s’appuyer continuellement sur sa voisine, Nyon, pour offrir des loisirs à ses habitants !Il n’y a plus qu’à croiser les doigts pour qu’il fasse beau !

charlotte gabriel

gLandun oPen air cet été !

grandson

gland

Le départ de François Veuve de la municipa-lité de Grandson pour des raisons profession-nelles entraînait une situation délicate pour le parti socialiste de Grandson : une élection complémentaire de tous les dangers face à un candidat UDC, Jacques-André Helfer, qui avait déjà tenté sa chance en 2011 aux com-munales, sans succès, mais qui pouvait pro-fiter du report des voix des PLR, fortement majoritaires dans cette commune. La victoire de l’UDC aurait laissé la municipale Pascale Fischer unique représentante socialiste à la municipalité face à 6 hommes de droite. Pas évident dans ces conditions de faire avancer les préoccupations de la population sur les thématiques fortes du parti socialiste. Mais les Grandsonnois ont bien compris les enjeux de cette élection et ont plébiscité Christine Leu Métille, candidate socialiste, à près de 58% des voix face au candidat UDC. Une victoire claire et nette pour le parti socialiste de Grandson.

La municipalité de Grandson conserve donc ses deux socialistes et double sa représenta-tion féminine, ce qui ne peut être que salué. Le PS est à nouveau le parti de la promotion féminine puisque les deux municipales sont socialistes. Félicitation à Christine et à toute l’équipe du PS Grandson pour leur belle cam-pagne et leur magnifique victoire.

gaétan nanchen

grandSonVictoire à La municiPaLité

SYndicatVictoire Pour LeS droitS SYndicauX

Nous sommes très heureux de vous relayer l’information transmise par le syndicat SEV concernant la conclusion positive du litige entre leur délégué syndical et camarade socialiste Aissam Echchorfi et la direction des TL. Après de longues négociations devant le tribunal des Prud’hommes, une convention a été signée entre les deux parties. Elle transforme l’avertissement reçu par Aissam en une simple lettre informative et exige que les pièces à conviction (SMS, emails, messages facebook) soient détruites du dossier d’Aissam par la direction des TL. Celle-ci s’engage en outre à verser un montant de 3’000 francs aux œuvres sociales des TL. Nous sommes très satisfaits de ce résultat.

Le PSV a milité dès les premières actions organisées par le SEV, au côté de notre camarade Aissam, puis s’est engagé activement au sein du comité de soutien. On peut toutefois regretter le manque de prise de responsabilités de la présidente du conseil d’administration des TL qui aurait pu, en tant que socialiste, rappeler à la direction que les droits syndicaux élémentaires comme la liberté d’opinion et la liberté d’expression doivent être respectés et ne s’arrêtent pas à la porte de l’entreprise. Bravo au SEV et à Aissam pour cette lutte et cette victoire importante pour les droits syndicaux.

gaétan nanchen

Page 8: Points Forts n°51 mai 2012

pOInT D’EXCLAMATIOn poiNts forts socialistes – 8 N°51 – mai 2012

les iNvasioNs de riches barbares

Une heure ou deux déjà avant l’annonce offi -cielle de la victoire de François Hollande les gags fl eurissaient sur les réseaux sociaux. On pouvait par exemple y voir la photo d’un em-bouteillage de Ferraris rouges à la frontière franco-suisse...

Loin d’être anodine, cette plaisanterie met en exergue la tentation que pourraient avoir certains contribuables français de demander « l’asile fi scal » en Suisse, asile généralement accordé beaucoup plus facilement à ce genre d’individus qu’à celles et ceux qui en font la demande pour des raisons politiques et sur-tout .... différemment économiques !

On connaît les dégâts que peuvent causer sur les fi nances publiques d’un état une fuite de capitaux et l’exil fi scal de certain-e-s. Il serait donc sans doute opportun de songer à la manière dont un canton qui a longtemps contribué à ce « tourisme » peut agir pour se montrer solidaire avec son voisin devenu soudainement socialiste, et ainsi contribuer à freiner l’exode annoncé... et les fi les d’attente à la Rue de la Paix.

J’imagine que quelques pistes ont déjà été creusées par la nouvelle majorité qui gou-verne notre canton et qu’elle pourrait mettre en place très rapidement.A titre personnel, je pense que la première et la plus radicale (ce qui est un comble!) serait de décréter un moratoire d’une durée indé-terminée sur l’octroi de tout forfait fi scal ac-cordé aux ressortissants français (au moins) désirant s’installer sur notre territoire.

Ainsi, nous participerions un peu à la victoire de nos camarades français en luttant contre une des formes de soustraction fi scale que nous dénonçons depuis longtemps.

Je suis bien sûr conscient que les défenseurs de cette forme d’impôt diront que ces contri-buables choisiront un autre canton... Et bien, si ces petites gens veulent s’installer à Por-rentruy (cela semble être la nouvelle desti-nation de rêve pour ce genre de touristes...) qu’ils y aillent. Nous contribuerions ainsi au développement d’un canton qui en a bien plus besoin que nous. C’est cela aussi la soli-darité confédérale...

Jean-michel Favezvice-président du PSVgland

Responsable de parution�: gaétan nanchen Adresse de rédaction�: chauderon 5, 1003 Lausanne Contact�: 021 312 97 57 [email protected] maquette : atelier gétaz abonnement : 25 francs

couP de Point

Jean-Michel Favez a annoncé sa can-didature pour la présidence du PSV en indiquant qu’il souhaitait faire la

transition entre ce cycle électoral éprouvant et le prochain. Après la rente-pont, le PSV invente la présidence-pont !

Cesla Amarelle quitte le PSV après 4 ans à sa présidence. Sa présence, son sens politique et son côté « petite

biche fragile » vont nous manquer ! Mais proba-blement à certains plus qu’à d’autres. A Arnaud notamment, qui perd son âme sœur. Oui oui son âme sœur. La preuve ? Au moment des élections fédérales, Arnaud avait fait le test sur smartvote et trouvait Cesla en 1e position avec … 93.8% ! Si ce n’est pas de l’amour…

En pleine campagne contre le ma-naged care que tous les partis poli-tique vaudois (sauf un) combattent

ouvertement, les Verts vaudois la jouent soli-taires en ne donnant aucune recommandation de vote, malgré un rejet massif de cette révision de la part de leur congrès. Rappelons-leur que vert et solitaire, cela n’évoque pas de bonnes choses.

Après une tentative infructueuse en 2002, Jean Studer voit sa cote remon-ter en fl èche pour devenir conseil-

ler fédéral. Après la cure d’austérité imposée à Neuchâtel en tant que conseiller d’Etat, après la vice-présidence de la BNS, voilà qu’il accède à la présidence de la BNS. Un parcours parfait pour être conseiller fédéral… radical.

IMPRESSUM

Elles sont discrètes, n’ont pas pignon sur rue, elles et leurs succursales ont des noms quasi inconnus du grand public. Elles sont 5 parmi les 12 principales entreprises suisses… et ont tout pour devenir une nouvelle plaie de la Suisse sur le plan international. Elles, ce sont les entreprises de négoce de matières

premières qui, sur les rives de nos lacs léman et zougois, profi tent d’un climat fi scal opti-mal… pour ne pas voir leur bénéfi ce multi-plié par 15 en à peine 10 ans trop entamé… Un livre documenté et passionnant sur les traces bien sinueuses des pratiques des Glen-core, Xstrata, Trafi gura. Juste pour savoir

comment se construit l’impunité mais aussi prendre conscience qu’elle n’a rien d’inévi-table.

Swiss Trading SA. La Suisse, le négoce et la malédiction des matières premières, Déclara-tion de Berne, Editions d’en bas, avril 2012.

troiS PetitS PointS arnaud Bouverat orbe