POÉTIQUE DU DUEL - PETIT TRAITÉ D'ESCRIME - L'ART DU SABRE ET DE L'ÉPÉE (****EXTRAITS) 2014

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TRAITÉ D’ESCRIME L’ART DU SABRE ET DE L’ÉPÉE LUCIEN PICARANTONELLI UNE POÉTIQUE DU DUEL DANS UNE SYNTHÈSE COMPARATIVE DES ESCRIMES EUROPÉENNES ET JAPONAISES À PARTIR DES TRAITÉS ANCIENS ET MODERNES 2014

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TRAITÉ D'ESCRIME - L'ART DU SABRE ET DE L'ÉPÉE (****EXTRAITS) 2014UNE POÉTIQUE DU DUELSYNTHÈSE COMPARATIVE DES ESCRIMES EUROPÉENNES ET JAPONAISES À TRAVERS LES ANCIENS TRAITÉS DU XVIE AU XXIE SIÈCLE : FENCING - KENDO- ESCRIME - IAIDO55 pages en trois livres et soixante-quatre articlesSOMMAIREDédicace à Sa Majesté impériale AkihitoAvant-proposAvis au lecteurPremier livre : Le sabreChapitre 1 : De la noblesseChapitre 2 : De la salle d’armesChapitre 3 : De la marcheChapitre 4 : Du salutChapitre 5 : De la gardeChapitre 6 : De la sensationChapitre 7 : De la mesureChapitre 8 : De la menaceDeuxième livre : Le duelChapitre 1 : De l’assautChapitre 2 : De l’attaqueChapitre 3 : De la défenseChapitre 4 : De la paradeChapitre 5 : De l’estocChapitre 6 : De la cadenceChapitre 7 : Du sentiment du ferTroisième livre : L’espritChapitre 1 : Du conflitChapitre 2 : De la culpabilitéChapitre 3 : De la science du combatChapitre 4 : De la métempsychoseChapitre 5 : De la fleur du guerrierAnnexe 1 : À propos de la botte ultimeAnnexe 2 : Glossaire des termes d’escrime BibliographieRemerciementsLUCIEN PICARANTONELLI - 2014

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  • TRAIT DESCRIME LART DU SABRE ET DE LPE

    LUCIEN PICARANTONELLI

    UNE POTIQUE DU DUEL DANS UNE SYNTHSE COMPARATIVE

    DES ESCRIMES EUROPENNES ET JAPONAISES PARTIR DES TRAITS ANCIENS ET MODERNES

    2014

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    PREMIER LIVRE

    LE SABRE Ne pense pas, ne cherche pas, ne dsire

    pas, ne retiens pas, nobtiens pas, nabandonne pas.

    Sagesse ancienne

    Cest une affaire srieuse ! Expression populaire

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    Chapitre 1

    De la noblesse Article I L'objectif de l'art du sabre ne consiste pas tuer l'ennemi en un duel, mais d'puiser la violence o qu'elle soit et sous quelque forme quelle apparaisse. Article II L'escrime n'a rien faire avec les sentiments, et il est convenu de matriser l'expression de son visage en toute occasion. Article III Il y a de la noblesse dans la politesse, mme maladroite, dans le respect des lieux que l'on ne fait que traverser, dans l'attitude cordiale envers les inconnus, dans l'excution des petites tches de la vie quotidienne, dans la rptition des gestes peu efficaces mais si utiles, l'image de l'artisan sur son uvre. Enlever et ranger ses chaussures, remplacer le cuir de ses gants de protection, recoudre une couture, saluer, remercier, offrir de l'eau, tenir la porte, sortir une serviette du sac, plier des vtementsetc. Le souci du dtail est la marque des esprits nobles et recle d'infinis trsors dans la voie du perfectionnement. Article IV Si la recherche de l'quilibre devient une rvolte contre la peur, l'audace restera une valeur sre en escrime. Article V Il faut se mfier de lennemi, et ne pas le craindre.

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    imaginaire. Partant des entrailles remuantes, un feu, une chaleur commence alors slever lintrieur du corps, le long de la colonne vertbrale. La pointe de lpe cherche le moindre intervalle pour sengager, et dfaire dun coup de taille le dtail qui provoquera leffondrement de la structure qui le spare de linfini et de la victoire. Car placer une menace au bon moment de lchange assure la victoire dans la plus grande majeure partie des cas. Article XXVI Chaque distance a sa menace et sa stratgie comme les positions du jeu dchecs. Il faut bien rflchir cela.

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    DEUXIME LIVRE

    LE DUEL

    La nation la plus polie est dans le mme temps la plus inhumaine.

    M. de Champdevaux

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    Le sentiment du fer sacquiert par lintelligence et par le toucher. Seul le toucher, ou tact, des fers lun contre lautre permet de saisir ce qui se joue rellement dans le combat, de saisir lextrieur de laction, de voir le dehors pour ce quil est. La main, tant lorigine de la perception, est dote dun fort capital de confiance. En effet, en prise directe avec la ralit de la lame adverse, le toucher ne trompe pas en dchiffrant les intentions de ladversaire dans les soubresauts des pointes. La finesse de la perception tactile se traduit dans un second temps par la suret du coup dil. Lescrime devient alors frocement dlicate. Lire dans la main de ladversaire, cest le dsarmer mentalement. Le jeu intrieur des mains qui tout en restant souples, se serrent au bon moment de limpact, est la base de la russite du dveloppement des techniques complexes.

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    TROISIME LIVRE

    LESPRIT

    tre prudent comme le loup, froce comme le t igre, avoir autant daudace

    que le l ion, et de la force la ressemblance de l lphant.

    Fiore de Liberi

    En hiver, le courant de la r ivire Reflte la lune

    Sur l eau transparente comme un miroir

    Musashi

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    chose inutiles tout en lempchant de faire ce qui est efficace. Cette attitude est capitale dans une comprhension subtile du combat. Article LVII Lescrime rejoint la musique et plus prcisment la percussion, en ce sens quelle est rythme. Les chocs des lames lune contre lautre produit une srie de percussions varies, allant de la syncope, au double temps. Chaque technique a son rythme singulier et dpend pour cela de la pntration de ladversaire dans le cercle vital. Par exemple, pour les techniques en deux temps, savoir, celles redoubles et celles qui agissent sur la lame adverse avant une attaque dans le but de susciter une raction chez lennemi, la syncope est la figure rythmique juste. Article LVIII Dans une distance rapproche o les corps nen sont pas encore au contact, il est intressant de menacer le visage de ladversaire avec sa pointe, de faon crer chez lui une sensation dangoisse. Article LIX La tradition occidentale considre lAvant, premirement, dans le sens dun savoir-faire et dun savoir-tre que le combattant doit exercer dans loffensive pour gagner ou conserver la conduite du combat ; et, deuximement, comme la situation dans laquelle se trouve le combattant lorsquil domine le combat. A linverse, on considre lAprs, premirement, dans le sens dun savoir-faire et dun savoir-tre que le combattant doit exercer dans la dfensive pour prendre la conduite du combat et venir ou revenir une situation offensive ; et, deuximement, comme la situation dans laquelle se trouve le combattant lorsquil est domin par ladversaire et que ses actions sont dictes par loffensive adverse.