PNUD-PNUE Initiative Pauvreté-Environnement : Argumentaire économique

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    PRESENTER LARgUmENTAIRE ECONOmIQUE:Docu ent dOrientation pour lInt ration des

    Liens entre Pauvret et Environne ent dans laPlanification du Dveloppe ent

    Lenvironne ent au service des OmD

    Initiative Pauvret-Environne ent du PNUD-PNUE

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    PRESENTER LARgumENTAiRE ECONOmiQuE:Doc ent dOr entat on po r lint rat on des

    L ens entre Pa vret et Env ronne ent dans laPlan f cat on d Dveloppe ent

    in t at ve Pa vret-Env ronne ent d PNuD-PNuE

    Lenv ronne ent a serv ce des OmD

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    LInitiative Pauvret-Environnement (IPE) du Programme des Nations Unies pour le Dveloppement (PNUD) etdu Programme des Nations Unies pour lEnvironnement (PNUE) est un programme mondial de lONU qui vise soutenir les e orts nationaux dintgration des liens entre la pauvret et lenvironnement dans la plani icationdu dveloppement national. LIPE o re une assistance technique et inancire aux partenaires gouvernementauxen vue de la mise en place de programmes de ren orcement des institutions et des capacits et de la ralisationdactivits pour aire ace aux problmes particuliers lis la relation entre pauvret et environnement.

    Prsenter lArgumentaire conomique : Document dOrientation pour lIntgration des liens entre Pauvret et Environnement dans la Planification du Dveloppement est aussi disponible en ligne sur le site www.unpei.org.

    Deuxime dition. Publi en 2009. 2008 PNUD-PNUEProduit par le Centre Pauvret-Environnement du PNUD-PNUEDirecteurs de publication : Philip Dobie et John HorberryRdacteur : Lucy EmertonCoordonnateurs de Projet : Paul Steele et Sophie De ConinckTraduction : Eric MaitrejeanConception graphique : Nita Congress

    Photographies de la couverture : Champs de riz, Indonsie Mitchell RogersPNUE/Still Pictures ; Hommetransportant de leau et de la nourriture travers une zone inonde, Chibuto (Mozambique) Per-AndersPetterssonPNUE / Still Pictures

    Photographies en tte de chapitre :1. Bateau de pche avec poissons, mer dAral (Kazakhstan) Alexandre Gronsky PNUE / Still Pictures2. Agriculteur cueillant des bananes, Sainte-Lucie Abigail Hadeed PNUE / Still Pictures3. Jeunes en ants ramassant du bois de chau age, Npal PNUE / Still Pictures4. Garon buvant de leau dans une euille de banane, Nigeria I. Uwanaka PNUE / Still Pictures5. Marinier Uros, Lac Titicaca (Prou) Gaethlich PNUE / Still Pictures

    Sau sil est stipul autrement, toute mention du dollar ($) dans ce rapport se r re au dollar amricain (US$).

    La prsente publication peut tre reproduite, en totalit ou en partie, sous nimporte quelle orme, des insducatives ou non lucratives, sans autorisation spciale du dtenteur des droits dauteur, condition quil soit aitmention de la source. Le Centre Pauvret-Environnement du PNUD-PNUE souhaiterait que lui soit communiquun exemplaire de tout ouvrage o la prsente publication est mentionne comme source. La prsente publicationne peut tre ni revendue ni utilise dautres ins commerciales sans lautorisation crite pralable du PNUD et duPNUE.

    Les opinions exprimes dans la prsente publication sont celles des auteurs et ne re ltent pas ncessairementcelles du PNUD et du PNUE. Les appellations gographiques utilises dans le prsent rapport et la prsentationdes lments qui y igurent nimpliquent de la part de lditeur ou des organisations participantes aucune prisede position quant au statut juridique des pays, territoires ou zones ou de leurs autorits, ni quant au trac de leurs

    rontires ou limites.

    Si des e orts raisonnables ont t aits pour garantir que le contenu de la prsente publication soit actuellementcorrect et adquatement r renc, le PNUD et le PNUE ne sauraient tre tenus pour responsables de lexactitudeou de lexhaustivit de ce contenu ni des pertes ou prjudices qui pourraient rsulter directement ou indirectementde son utilisation, notamment de sa traduction dans dautres langues que langlais.

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    Table des matires

    Avant-propos v

    1. Pourquoi prsenter un argumentaire conomique ? 11.1 Objecti du document dorientation 2

    1.2 Organisation du document dorientation 22. Elaborer largumentaire 5

    2.1 Traiter lenvironnement comme un bien conomique 52.2 Mettre en vidence le rendement conomique des investissements cologiques 72.3 Comprendre les rsultats en termes de bien-tre humain et conomique 92.4 Faire ace aux changements climatiques et leur impact conomique 9

    3. Montrer les bnfices 133.1 Parvenir une croissance conomique nationale et maintenir la production

    sectorielle 143.2 Crer des recettes publiques 163.3 Rduire les dpenses 193.4 Attnuer et rduire la pauvret 203.5 Raliser les Objecti s du Millnaire pour le Dveloppement 23

    4. Prparer les preuves 274.1 Principaux aspects de la collecte de donnes 274.2 Statistiques existantes dans les domaines conomique, de lenvironnement et de la

    pauvret 304.3 Etudes de cas sur les liens spci ques entre lenvironnement, lconomie et la

    pauvret 30

    5. Prsenter largumentaire 335.1 Convertir les donnes en arguments 335.2 Prsenter les donnes en onction de leur pertinence pour lagenda politique 345.3 Communiquer les preuves 355.4 Reconnatre les limites des arguments conomiques 36

    Annexe. Besoins en donnes 39A.1 Traiter lenvironnement comme un bien conomiques 39A.2 Mettre en vidence le rendement conomique des investissements cologiques 40A.3 Comprendre les rsultats en termes de bien-tre humain et conomique 40A.4 Parvenir une croissance conomique nationale et maintenir la production

    sectorielle 40A.5 Crer des recettes publiques 42A.6 Rduire les dpenses 43

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    Table de matire

    A.7 Attnuer et rduire la pauvret 45A.8 Raliser les Objecti s du Millnaire pour le Dveloppement 46

    Abrviations et sigles 47

    Glossaire 49

    Ressources cls 51Documents 51Sites Internet 52

    Rfrences 53

    Encadrs1.1: Succs rcents dans la prsentation darguments conomiques en aveur de

    lenvironnement 11.2: D nition de linvestissement cologique 2

    2.1: Grer les besoins concurrents et trouver des compromis 72.2: La valeur conomique totale des orts au Mexique 82.3: Cots du dclin des insectes en termes de bien-tre humain et conomique 113.1: Quanti er la valeur de la biodiversit dans lconomie de la Rpublique

    dmocratique populaire du Laos 153.2: Contribution des ressources cologiques aux secteurs orestier, du btail et des

    zones humides en Ouganda 163.3: Contribution de la biodiversit aux recettes publiques aux Seychelles 173.4: Paiement des services des bassins versants a n de crer des recettes publiques pour

    la gestion de lenvironnement en Equateur 183.5: Le nance du carbone en tant que mcanisme de mobilisation de onds pour la

    conservation des orts Aceh, en Indonsie 183.6: Cots de la dgradation de lenvironnement pour lconomie du Pakistan 203.7: Pauvret des mnages et dpendance par rapport aux ressources biologiques en

    Rpublique dmocratique populaire du Laos 223.8: Rendement des investissements dans la restauration de lenvironnement pour

    rduire la pauvret au Cameroun 233.9: Zones humides et qualit de leau en Ouganda 253.10: Zones humides, terres boises, sant, nutrition et bien-tre rural en Tanzanie 264.1: Obtenir et interprter les donnes 27

    Graphiques1.1: Contenu du document dorientation 32.1: Acti s, fux et rsultats conomiques lis lenvironnement 52.2: Lier les investissements cologiques au bien-tre humain et la croissance

    conomique avorable aux pauvres 103.1: Liens entre les investissements cologiques et la croissance conomique avorable aux

    pauvres 134.1: Rsum des dmarches et besoins en donnes pour la prsentation darguments

    conomiques en aveur des investissements cologiques 285.1: Ressources conomiques lies lenvironnement : fux et rsultats 33

    Tableaux2.1: Valeur estime et contribution des acti s naturels slectionns la richesse totale

    des pays revenus moyens et aibles 63.1: Principaux liens entre lenvironnement et les OMD 244.1: Sources de donnes existantes 31

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    Avant-propos

    LInitiative Pauvret-Environnement (IPE) est un programme conjoint du Programme desNations Unies pour le Dveloppement (PNUD) et du Programme des Nations Unies pourlEnvironnement (PNUE) destin o rir un appui inancier et technique aux pays a in quilsdveloppent leurs comptences dintgration des liens entre la pauvret et lenvironnement dansles processus de plani ication du dveloppement national, par exemple par le biais de documentsstratgiques pour la rduction de la pauvret et de stratgies pour la ralisation des Objecti s duMillnaire pour le Dveloppement (OMD). LIPE bn icie du soutien des gouvernements des payssuivants : Belgique, Danemark, Irlande, Norvge, Espagne, Sude et Royaume-Uni, ainsi que de laCommission europenne. Un lment cl du travail de lIPE au niveau des pays consiste aider lespraticiens prsenter des arguments pour lintgration de la gestion de lenvironnement dans lesplans de dveloppement national, budgets et programmes de mise en uvre en utilisant commeargument le ait quune meilleure gestion environnementale contribue la rduction de la pauvret, la croissance avorable aux pauvres et aux inances publiques. Ce document dorientation estconu pour aider nos quipes de pays et toutes les personnes concernes par cette question delintgration de lenvironnement russir prsenter des arguments convaincants.

    Nous sommes trs reconnaissants Lucy Emerton de lUICN, qui a rdig ce documentdorientation. Plusieurs membres de lquipe IPE du PNUD-PNUE ont contribu sa prparation,notamment Paul Steele de lquipe rgionale de lIPE pour lAsie et le Paci ique, et nous tenons lesen remercier.

    Ce document dorientation sinspire de la coopration et de lapport du Comit daide audveloppement et de lEquipe spciale du Comit des Politiques environnementales sur laGouvernance et le Dveloppement des comptences pour les Ressources naturelles et la Gestionde lEnvironnement de lOrganisation de Coopration et de Dveloppement conomiques (OCDE)et complte leur rapport, Greening Development Planning: A Review o Country Case Studies orMaking the Economic Case or Improved Management o Environment and Natural Resources

    (Verdir la Planification du Dveloppement : Analyse dtudes de cas des pays en vue de prsenter desarguments conomiques pour une meilleure gestion de lEnvironnement et des Ressources naturelles) (Drakenberg et al. 2009). Ce rapport donne un aperu et des orientations concernant les di rentesapproches de la prsentation darguments conomiques en aveur dune meilleure gestion delenvironnement et des ressources naturelles. Il sadresse aux onctionnaires des ministres du Plan,des Finances et de lEnvironnement, ainsi quaux membres de lOCDE.

    Ce document dorientation est conu pour servir de document de travail et pour tre test au niveaudes pays a in davoir un retour din ormation de la part des praticiens au sein des pays et denamliorer le contenu. Les commentaires ou questions ventuels peuvent tre adresss :

    [email protected] UNDP-UNEP Poverty-Environment FacilityUN Gigiri Compound, United Nations AvenueP.O. Box 30552-00100, Nairobi, Kenya

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    1. Pourquoi prsenter unargumentaire conomique ?

    Malgr la preuve de plus en plus vidente selon laquelle lenvironnement est lune descomposantes cls de la croissance conomique en aveur des pauvres, ce message nesemble pas avoir atteint tous les plani icateurs conomiques et du dveloppement. Trop

    souvent, les objecti s de durabilit environnementale sont envisags comme tant distincts de voire en con lit avec les objecti s de dveloppement. Le recours des onds publics rares poursubvenir aux besoins urgents de la croissance conomique et de la rduction de la pauvret signi ieque lenvironnement tend rester une priorit peu leve dans le cadre des investissements publicset de llaboration des politiques.

    A quelques exceptions prs, les gestionnaires de lenvironnement prouvent des di icultsrcurrentes pour vendre leur secteur aux dcideurs macroconomiques et sectoriels. Les argumentstraditionnels en aveur de la conservation de lenvironnement eux seuls ont rarement prsentde aon convaincante le rapport important entre la durabilit environnementale et la croissance

    avorable aux pauvres. Les preuves conomiques constituent un outil extrmement convaincant (maisgnralement sous-utilis) pour inciter les dcideurs conomiques et du dveloppement reconnatrela contribution de lenvironnement la croissance avorable aux pauvres, adopter des politiquestendant en encourager lutilisation et la gestion durable et assurer que des ressources adquatessoient investies dans les objecti s environnementaux (encadr 1.1).

    Encadr 1.1: Succs rcents dans la prsentation darguments conomiques en faveur de

    lenvironnement

    Bien que lutilisation darguments conomiques reprsente une nouvelle approche pour la plupart desgestionnaires de lenvironnement, elle est en train de devenir une pratique courante et donne dj de bonsrsultats:

    En Algrie , la prsentation de donnes sur les cots conomiques de la dgradation de lenvironnementaux dcideurs politiques de haut niveau a donn lieu de nouveaux investissements denviron $450millions en matire de protection de lenvironnement (Saraff 2004)

    Au Cambodge , le Dpartement de la Pche a men des recherches qui ont dmontr que le secteurcontribuait 10 pour cent du produit intrieur brut un chiffre trs lev. Cette preuve a jou un rle clen incitant le ministre des Finances accorder une priorit au secteur de la pche dans les allocationsbudgtaires et dans les dialogues avec les bailleurs de fonds extrieurs (BAD 2000)

    En Namibie , une analyse conomique des avantages du tourisme sauvage pour lconomie dans sonensemble a incit le gouvernement augmenter dun peu moins dun tiers les crdits allous aux zonesprotges.

    Un nouvel examen et analyse des arguments conomiques en faveur dune meilleure gestion delenvironnement et des ressources naturelles dans la planification du dveloppement national donnent dautresexemples de la faon dont doit tre prsent cet argumentaire conomique (Drakenberg et al. 2009).

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    1. Pourquoi prsenter un argumentaire conomique ?

    Il sagit de aire passer les dcideurs dune vision de la durabilit environnementale comme unluxe que le gouvernement ne peut pas se permettre, la reconnaissance du ait quelle constitueun besoin dans lequel ils ne peuvent pas se passer dinvestir. A in de ectuer ce changement ilconviendra demprunter des lignes de raisonnement et darguments ondes sur des objecti set rsultats qui revtent une importance pour les dcideurs des domaines macroconomiqueet sectoriels, exprimes dans un langage qui leur est amilier par exemple les e ets sur laproductivit, la production, le revenu, lemploi, les recettes et dpenses publiques, le taux depauvret et le taux de croissance conomique.

    1.1 Objectif du document dorientationCe document donne des orientations pour la prsentation aux dcideurs du secteur public depreuves des avantages de lenvironnement dans les domaines conomique, du dveloppement etde la rduction de la pauvret a in de justi ier et de promouvoir des investissements cologiques(encadr 1.2).

    Encadr 1.2: Dfinition de linvestissement cologique

    Le terme investissement cologique , utilis dans ce document, se rfre leffort, lattention et au soutienmatriel accords la durabilit environnementale dans les budgets, les politiques et la planification publics. I lfaut garantir entre autres:

    Lallocation de fonds gouvernementaux suffisants aux agences responsables de la gestion et conservationenvironnementales

    Quune priorit soit accorde aux objectifs environnementaux et que ces derniers soient incorpors dans(et non pas menacs par) les politiques macroconomiques et sectorielles et les instruments utiliss pour

    les raliser La prise en compte des cots et bnfices environnementaux dans les calculs des projets et programmes

    conomiques et de dveloppement sans avoir deffet ngatif sur lenvironnement

    Ce document dorientation a pour but de servir de ressource pour aider le personnel national delIPE et leurs homologues prsenter des arguments en aveur de lintgration de lenvironnementdans les processus de dveloppement national et sectoriel. A ce titre, il vise assurer quilsdisposent de preuves lappui et identi ie une srie de points dentre pour attirer lattention desdcideurs conomiques et du dveloppement en vue de les impliquer dans un dialogue srieux.

    Ce document dorientation est conu pour aider lutilisateur :

    n Identi ier et recueillir des donnes pertinentes sur les liens entre lenvironnement et la croissanceavorable aux pauvres .

    n Prsenter ces donnes dans un ormat exploitable et pertinent du point de vue des politiques .

    n Communiquer cette in ormation de manire e icace durant les interactions avec les dcideursdes domaines macroconomiques et sectoriels, par exemple ceux travaillant dans les ministresdes Finances, Trsors, agences sectorielles et autorits locales.

    1.2 Organisation du document dorientationLe graphique 1.1 illustre lorganisation et la logique du document dorientation.

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    1. Pourquoi prsenter un argumentaire conomique ?

    Les deux chapitres suivants du document dorientation expliquent les raisons pour lesquelles ilexiste un argumentaire conomique en aveur de lintgration de lenvironnement. Les messagescls et principaux points sont illustrs laide dtudes de cas et dexemples rels.

    n Le Chapitre 2, Elaborer largumentaire , aborde les r lexions de base ncessaires pourcadrer les arguments, en mettant laccent sur des in ormations gnrales concernant les liensentre lenvironnement et lconomie.

    n

    Le Chapitre 3, Montrer les bnfices , dcrit les types de preuves que lon peut ournir pourappuyer ces arguments, en utilisant des donnes quantitatives pour tablir le bien- ond desinvestissements cologiques .

    La deuxime partie du document donne des orientations sur la prparation et prsentation desarguments en aveur de lintgration de lenvironnement dans le cadre des interactions avec lesdcideurs conomiques et du dveloppement dans un pays ou secteur donn.

    n Le Chapitre 4, Prparer les preuves , rsume les dmarches et les donnes requises pour laprparation des preuves et prcise o on peut se procurer les donnes.

    n Le Chapitre 5, Prsenter largumentaire , expose les types de stratgies qui peuvent treutiliss pour organiser et communiquer les preuves de aon crdible et convaincante pour lesdcideurs conomiques .

    Graphique 1.1: Contenu du document dorientation

    Prparer les preuvesRecueillir et compiler

    les donnespertinentes

    Besoins en donnes

    LARGUMENTAIRE CONOMIQUE : EXEMPLES ET BESOINS EN DONNES

    COMMENT PRSENTER LARGUMENTAIRE : BESOINS DE PRSENTATION ET DE COMMUNICATION

    O obtenir

    des donnes

    Principaux pointsde la compilation

    de donnes

    Prsenter lesdonnes et assurer

    leur pertinence

    Communiquerles preuves

    aux dcideurs

    Plus de donnesqualitatives

    Plus de donnesqualitatives

    Traiterlenvironnement

    comme unbien conomique

    Comprendre lesrsultats en termes

    de bien-tre humainet conomique

    Mettre en videncele rendement

    conomique desinvestissements

    cologiques

    Chapitre 2

    Parvenir unecroissance

    conomiquenationale

    et sectorielle

    Crer des recettespubliques

    Rduireles dpenses

    Attnuer et rduirela pauvret

    Raliser les OMD

    Chapitre3

    Montrer les bn cesPrsenter des preuves

    de la contributiondes investissements

    cologiques la croissanceconomique favorable

    aux pauvres

    Chapitre 4 Chapitre 5

    PrsenterlargumentairePrsenter des

    preuves convaincantesaux dcideurs

    Annexe

    Elaborer largumentaireExpliquer les liens

    entre lenvironnementet lconomie

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    1. Pourquoi prsenter un argumentaire conomique ?

    Le document dorientation comporte aussi les lments suivants :

    n Une annexe relative aux besoins en donnes , rsumant les donnes requises pour prsenterlargumentaire conomique en aveur des investissements cologiques, con ormment auxaspects identi is aux Chapitres 2 et 3

    n Un lexique de termes conomiquesn Une liste de ressources cls , publies et en ligne, relatives aux liens entre lenvironnement et la

    croissance conomique avorable aux pauvres.

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    2. Elaborer largumentaire

    Dans la prsentation de largumentaire en aveur des investissements cologiques, il autcomprendre et savoir parler de lenvironnement en termes conomiques, laborder et savoirle prsenter comme un secteur producti qui peut tre gr pour gnrer une croissanceconomique avorable aux pauvres. Ce chapitre o re des principes de base pour ltablissement deliens entre lenvironnement et lconomie :

    n Traiter lenvironnement comme un bien conomique . Les ressources cologiques doiventtre considres comme un capital naturel producti . Il existe des compromis entre les investisse-ments visant prenniser ce capital naturel et son utilisation dautres ins.

    n Mettre en vidence le rendement conomique des investissements cologiques. Lagestion durable des biens naturels gnre un lux de biens et de services conomiquementrentable.

    n Comprendre les rsultats en termes de bien-tre humain et conomique . Les biens etservices environnementaux apportent une contribution cl aux indicateurs utiliss pour mesurerles progrs vers la croissance conomique, le dveloppement et la rduction de la pauvret.

    Ce chapitre aborde le secteur de lenvironnement comme un acti (un stock de capital naturel) quignre un lux de biens et de services dintrt conomique (le rendement des investissementscologiques), qui contribuent leur tour des rsultats positi s en termes de bien-tre conomiqueet humain (les mesures et indicateurs utiliss pour valuer les progrs vers la croissanceconomique et la rduction de la pauvret). Ces liens sont illustrs dans le graphique 2.1.

    Graphique 2.1: Actifs, flux et rsultats conomiques lis lenvironnement

    Flux de biens et de servicesdintrt conomique

    Rsultats positifs en termesde bien-tre humain et

    conomique (indicateursde croissance conomiquefavorable aux pauvres)

    Actifs naturels(stock de capital naturel)

    2.1 Traiter lenvironnement comme un bien conomiqueLenvironnement doit tre considr en termes statistiques, politiques et budgtaires commetant sur un pied dgalit avec dautres stocks de capital producti et sources de richesse danslconomie.

    Importance du capital naturelIl aut communiquer clairement aux dcideurs que les acti s naturels constituent un stock prcieuxde capital naturel . Ces acti s comprennent les cosystmes naturels producti s et les ressources

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    2. Elaborer largumentaire

    qui gnrent des biens (y compris le bois, la pche, les minraux, les produits orestiers nonligneux, leau, le bois de chau age, le ourrage et les mdicaments) et services (y compris lentretiende lapprovisionnement et de qualit de leau, la rgulation du climat, le soutien la productivitagricole et piscicole et la protection contre les maladies et les catastrophes) revtant une importanceconomique.

    Le concept de capital naturel est une application de la notion de capital conomique (par exemple lecapital inancier, humain, manu acturier et institutionnel) aux biens et services environnementaux.Il se r re un stock de ressources naturelles qui produisent un lux de biens et de services. Outreles moyens de subsistance et les revenus gnrs par les ressources naturelles, le capital naturelpeut aussi tre mesur en termes de produits inis, tels quune main duvre en bonne sant etbien nourrie. Le concept de capital naturel devrait tre inclus dans la d inition de la productionconomique tant donn que le ort ou les ressources requis pour entretenir le capital naturelcontribuent directement au produit intrieur brut dun pays (PIB).

    Contribution du capital naturel la richesse mondialeLe capital naturel revt une importance particulire pour les conomies non industrialises. Unetude rcente de la Banque mondiale estime que le capital naturel reprsente 26 pour cent dela richesse totale dans les pays aible revenu, comparativement 13 pour cent dans les pays revenu moyen et 2 pour cent dans les pays revenu lev de lOCDE (Banque mondiale 2006b).

    Le tableau 2.1 montre la valeur estime par personne du capital naturel et sa contribution larichesse totale dans des pays slectionns revenu moyen et aible, selon la Banque mondiale. Bienquils soient bass sur une gamme limite dacti s naturels (gisements, bois, ressources orestiresnon ligneuses, terre dassolement, pturage et zones protges), ces chi res sont un indicateur

    Revenu moyen (tranche suprieure) Revenu moyen (tranche infrieure) Faible revenu

    Pays

    Valeur delactif

    ($/personne)

    Contribu-tion (%)

    Pays Valeur delactif

    ($/personne)

    Contribu-tion (%)

    Pays Valeur de lactif ($/personne)

    Contribu-tion (%)

    Argentine 10.312 7 Albanie 3.892 22 Bangladesh 961 16Belize 6.950 13 Algrie 13.200 71 Bnin 1.33 17Botswana 3.183 8 Bhoutan 4.945 64 Burkina Faso 1.219 24Brsil 6.752 8 Bolivie 4.783 26 Burundi 1.210 42Bulgarie 3.448 14 Cameroun 4.73 44 Chili 10.944 14Costa Rica 8.527 14 Cap Vert 711 2 Comores 967 12Dominique 5.973 10 Colombie 6.547 15 Congo, Rp. 9.330 265Fidji 2.208 5 Egypte,

    Rpubliquearabe

    3.249 15 Cte dIvoire 3.121 22

    Gabon 28.586 66 Equateur 13.117 39 Ethiopie 796 41Grenade 640 1 Gorgie 1.799 14 Gambie 514 8Jamaque 2.627 5 Guyana 10.301 65 Ghana 1.336 13Lettonie 5.485 12 Honduras 3.005 26 Guine-Bissau 1.858 47Malaisie 9.103 19 Inde 1.928 28 Hati 793 10Maurice 642 1 Indonsie 3.472 25 Kenya 1.368 21Mexique 8.493 14 Iran, Rp.

    islamique14.105 59 Madagascar 1.681 33

    Panama 5.051 9 Le Salvador 912 3 Malawi 785 15Fdrationde Russie

    17.217 44 Rpubliquedominicaine

    3.176 10 Mali 2.157 41

    Source : Banque mondiale 2006b.

    Tableau 2.1: Valeur estime et contribution des actifs naturels slectionns la richessetotale des pays revenus moyens et faibles

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    2. Elaborer largumentaire

    utile de limportance conomique du capital naturel pour la richesse dun pays. (Pour trouver desin ormations sur la mthodologie utilise pour obtenir ces chi res, voir Banque mondiale 2006b.)

    Il existe une tension inhrente entre le dveloppement conomique et la gestion durable delenvironnement. Cette tension implique essentiellement quon choisisse comment, o et pourquoi

    produire, consommer et investir comme le dmontre lencadr 2.1.

    2.2 Mettre en vidence le rendement conomique desinvestissements cologiques

    Le capital naturel cre un lux de bn ices. Si lenvironnement doit tre considr comme unacti conomique, il y a des bn ices conomiques tangibles retirer des investissements dans

    ce secteur. Inversement, la surexploitation de ce stock de capital naturel implique des cots et despertes pour la plupart des secteurs de lconomie et mine la croissance conomique avorable auxpauvres. Sil est gr de aon durable lenvironnement continuera de produire des lux de bienset de services producti s et bn iques sur le plan conomique. Sil est utilis et gr de aon nondurable, ces bn ices conomiques seront progressivement perdus.

    Le rendement des investissements cologiques est le lux de biens et de services importants surle plan conomique, gnrs par lenvironnement. Ces derniers stendent au-del des matirespremires et produits physiques destins la commercialisation, qui dominent traditionnellementles statistiques o icielles du secteur de lenvironnement. Par exemple, de nombreux dcideurspercevraient la valeur dune ort uniquement du point de vue de sa capacit de production debois grande chelle ; la valeur des zones humides comme tant lie uniquement la pchecommerciale ; ou la valeur des herbages comme tant limite aux possibilits de productionde btail. Dans de nombreux cas, la durabilit ne serait aucunement prise en compte dans lesdcisions par exemple, les recettes de lextraction brute ou de la coupe rase seraient inclusesmais non pas la valeur conomique des services cosystmiques et de lexploitation durable.

    Les investissements cologiques gnrent une large gamme de bn ices conomiquessupplmentaires, y compris des lux de produits utiliss des ins de subsistance ou petitechelle (par exemple le bois de chau age ou lalimentation de cueillette) ainsi que les services quisont la base dautres activits productives et qui o rent un soutien essentiel la vie (tels que lesbn ices pour la sant humaine de leau et de lair propres, la protection contre les catastrophes,la maintenance de lapprovisionnement en eau et la protection contre limpact des changementsclimatiques et de la variabilit climatique). La valeur de ces biens et services reste largementignore dans la plupart des statistiques de dveloppement o icielles.

    Encadr 2.1: Grer les besoins concurrents et trouver des compromis

    Ce document dorientation vise notamment assurer la prise en compte du rendement des investissementscologiques dans la prise de dcision. Un lment central de la prsentation de largumentaire conomiqueen faveur des investissements cologiques consiste tablir lexistence de compromis entre la gestiondurable de lenvironnement et sa transformation irrversible dautres fins ou en dautres types de capitaux.La gestion des besoins concurrents en ressources naturelles et environnement et la pleine prise en comptedu rendement correspondant ces diffrents choix constituent une proccupation rcurrente des dcideurs.

    Les mesures et indicateurs conomiques ont une forte influence sur la conceptualisation de ces compromiset la prise de dcision ; ils constituent un facteur important prendre en compte au moment de faire deschoix concernant lutilisation et lallocation des fonds, ressources et terres.

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    2. Elaborer largumentaire

    Comme lillustre lexemple cit dans lencadr 2.2 dans le cas du Mexique, la sous-valuation delenvironnement peut se traduire par des dcisions en matire de gestion des ressources naturellesqui mettent en pril lobtention de bn ices conomiques importants et le soutien aux moyens desubsistance.

    Encadr 2.2: La valeur conomique totale des forts au Mexique

    La non prise en compte de nombreux usages et fonctions conomiques des forts a dbouch sur des modlesdexploitation forestire au niveau mondial qui produisent des effets nfastes sur lenvironnement. Par exemple,les ressources forestires tendues et forte valeur commerciale du Mexique sont classes comme contribuantuniquement entre 1,8 et 2,0 pour cent du PIB (soit $6,75 $7,5 milliards) durant la dernire dcennie. Cesstatistiques officielles sont bases essentiellement sur la production de bois des fins commerciales lexclusion des nombreux avantages conomiques associs au secteur.

    Le calcul de la valeur conomique totale des forts des fins et usages non commerciaux et non extractifsdmontre une valeur annuelle minimale de lordre de 1 pour cent du PIB, soit $4 milliards par an. Cette valeurglobale comporte les usages potentiels futurs des ressources gntiques et valeurs dexistence ; la proportion

    la plus leve de la valeur conomique provient des cycles hydrologiques et de carbone (voir tableau ci-dessous).

    Cet exemple dmontre quil existedes arguments forts en faveur de laconservation des forts au Mexique, eugard la valeur des forts au niveaulocal, rgional et mondial et de la prise encompte desdites valeurs dans les dcisionslies la gestion future de cette ressourceimportante. La prise en compte dunegamme et dun niveau de bnfices plus importants qu lheure actuelle risque de produire un rendement

    considrable. Environ un quart de la population mexicaine vit dans des zones forestires, souvent dans uneextrme pauvret : dans plusieurs Etats ayant une couverture forestire de plus de 50 pour cent, 40 pourcent de la population vit en dessous du seuil de pauvret. En amliorant la valeur des produits forestiers nonligneux et en augmentant la prise en compte de cette valeur on peut produire des bnfices importants pourles sections les plus pauvres des communauts rurales, aussi bien en termes dapprovisionnement en produitsde subsistance, comme les matriaux de construction, quand les produits de substitution cotent cher et sontproduits en dehors de la rgion, quen termes de gnration de revenus directs.

    Source : Adger et al. 1994.

    Biens et services forestiers Valeur (millions de $ par an)

    Tourisme 32.1

    Stockage du carbone 3,788.3

    Protection des bassins versants 2.3

    Valeur doption 331.7

    Valeur dexistence 60.2

    Total 4,214.6

    Il y a trois principales raisons pour expliquer et mettre en vidence la gamme entire de bn ices

    visibles et cachs comme le rendement conomique des investissements cologiques :n Prsenter un tableau complet . En prsentant lensemble des bn ices, on ournit un tableau plus

    complet de limportance conomique de lenvironnement et des cots levs et vastes associs ladgradation et la perte de lenvironnement. Il appartient aux dcideurs de prendre conscience de etde reconnatre les valeurs intgrales et diverses associes aux investissements cologiques.

    n Mettre laccent sur les avantages long terme . Laccent mis sur les valeurs commercialesa, dans plusieurs pays, contribu une situation o la politique conomique et de dveloppementaccorde trop dimportance loptimisation de la quantit de produits extraits de lenvironnement,mme lorsque ces usages ne sont pas durables voire optimaux en termes conomiques. Lesdcideurs doivent comprendre que lextraction des ins commerciales nest quune option

    parmi plusieurs pour optimiser le rendement conomique des investissements cologiques etque ces derniers pro itent gnralement aux groupes les plus riches de la socit qui peuventaccder et pro iter de ces avantages commerciaux. Si les acti s naturels ne sont pas grs dans

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    2. Elaborer largumentaire

    une perspective long terme et sont exploits uniquement pour des bn ices court terme, ilsrisquent de ne jamais permettre le dveloppement conomique lchelle ou du type ncessairepour rduire la pauvret ou pro iter aux pauvres.

    n Rvler des biens et services cachs. Les biens et services environnementaux cachs sontparticulirement importants pour les secteurs les plus pauvres et vulnrables de la population.Dans de nombreux cas, les sources alternatives de biens et de services essentiels sontsimplement inaccessibles ou inabordables (PNUD 2005) et les plus pauvres sou rent de maniredisproportionne, en termes de sant et de bien-tre conomique et gnral, de dgradationset de pertes environnementales. On doit aire comprendre aux dcideurs le lien direct entre lerendement des investissements cologiques et le bien-tre et la survie des plus dmunis.

    2.3 Comprendre les rsultats en termes de bien-tre humain etconomique

    Le troisime et dernier point signaler au moment de ormuler largumentaire sur les liensentre lenvironnement et lconomie est que le rendement des investissements cologiques credes rsultats positi s en termes de bien-tre humain et conomique qui se mani estent comme desgains dans lensemble de lconomie. Lessentiel cest de aire comprendre aux dcideurs commentles changements dans lenvironnement et les lux de biens et de services quil gnre a ectent lacroissance conomique avorable aux pauvres.

    LEvaluation des cosystmes pour le Millnaire une valuation scienti ique mene par plusde 1300 experts travers le monde entre 2001 et 2005 sur la condition et les tendances descosystmes mondiaux et les services quils ournissent est un cadre ort utile pour tracer les liensentre les acti s et lux environnementaux, les composantes du bien-tre humain et les indicateursutiliss pour mesurer les progrs en vue de la ralisation des objecti s de politique macroconomiqueet sectorielle, y compris la croissance conomique, le dveloppement et la rduction de la pauvret

    (graphique 2.2).Si les rsultats globaux en termes de bien-tre humain et conomique des investissements dans desacti s cls comme les orts, les terres dassolement et la pche pour lalimentation, les recettes, leauet le commerce sont relativement bien reconnus, tout comme les bn ices pour la sant humaine deleau et de lair propres, on doit aire comprendre aux dcideurs que les investissements cologiqueso rent plusieurs services moins vidents mais trs prcieux susceptibles davoir un e etmultiplicateur important sur lensemble de lconomie. A titre dexemple, lencadr 2.3 illustre les

    aons dont les populations dinsectes o rent des services de rgulation dintrt conomique, qui leur tour ont un impact sur le commerce mondial et local, la production et les prix alimentaires et lesrevenus des agriculteurs. Ce sont ces rsultats et indicateurs de croissance conomique avorables auxpauvres qui constituent les preuves premires, dtailles au Chapitre 4, pour convaincre les dcideursdes bn ices tirer des investissements cologiques.

    2.4 Faire face aux changements climatiques et leur impactconomique

    Il est crucial de comprendre les changements climatiques et leur impact conomique au momentdlaborer largumentaire et de prsenter les arguments conomiques en aveur des investissementscologiques.

    Jusquici les changements climatiques ont relev exclusivement des ministres de lEnvironnementet agences mtorologiques. Toute ois, les changements climatiques auront des consquences

    dramatiques et de grande envergure, y compris:n Baisse de la productivit agricole et augmentation de linscurit alimentaire

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    2. Elaborer largumentaire

    Graphique 2.2: Lier les investissement s cologiques au bien-tre humain et la croissanceconomique favorable aux pauvres

    Source: Adapt de EM 2005.

    t PIBt #BMBODF EFT QBJFNFOUTt 3FDFUUFT FO EFWJTFTt "DDT FU EJTQPOJCJMJU FO FBV

    QSPQSF BTTBJOJTTFNFOUOPVSSJUVSF BCSJ OFSHJFTPJOT EF TBOU FUD

    Indicateurs dune croissance conomique favorable aux pauvres

    t 1SPEVDUJPOt $POTPNNBUJPOt 3FDFUUFTt $SBUJPO EF SFWFOVTt &QBSHOFt 'MVY DPNNFSDJBVY FU

    E JOWFTUJTTFNFOUT

    A C T I F S N AT U R E L S

    FLUX ECONOMIQUES

    Composantes du bien-tre humain

    Libert de choix et daction:1PTTJCJMJU QPVS MFT JOEJWJEVT E USF FU EF GBJSF DF RVPJ JMT BUUBDIFOU EF MB WBMF

    Vie terrestre Biodiversit

    Services cosystmiques

    t $ZDMF OVUSJUJG t 'PSNBUJPO EFT TPMT

    t 1SPEVDUJPO QSJNBJSFt y

    Soutien

    t "MJNFOUT

    t &BV EPVDFt #PJT FU CSFt $PNCVTUJCMFt y

    Approvisionnementt 3HVMBUJPO DMJNBUJRVF

    t 3HVMBUJPO EFT JOPOEBUJPOTt 1SWFOUJPO EF NBMBEJFTt &QVSBUJPO EFT FBVYt y

    Rgulationt &TUIUJRVF

    t 4QJSJUVFMt &EVDBUJG t 3DSBUJG t y

    Culture

    t .PZFOT EF TVCTJTUBODF BERVBUT

    t "MJNFOUT OVUSJUJGTTVTBOUT

    t "CSJt "DD T BVY CJFOT

    Elments de base dunebonne qualit de vie

    t $PITJPO TPDJBMFt 3FTQFDU NVUVFMt $BQBDJU E BJEFS

    MFT BVUSFT

    Bonnes relationssociales

    t 'PSDFt 4F TFOUJS CJFOt "DDT M BJS FU

    M FBV QSPQSFT

    Sant

    t 4FDVSJUQFSTPOOFMMF

    t 4DVSJU EFT BDUJGTFO SFTTPVSDFT

    t 1SPUFDUJPO EFTDBUBTUSPQIFT

    Securit

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    2. Elaborer largumentaire

    n Diminution des stocks de ressources naturelles y compris leau

    n Augmentation de la rquence des maladies, ceci donnant lieu une baisse de la productivit et une augmentation des dpenses de sant

    n Baisse de le icacit et de la rentabilit de lin rastructure existante et plani ie n Frquence accrue des catastrophes climatiques avec leur impact macroconomique concomitant.

    Vu lampleur et la prise de conscience accrue de la signi ication des changements climatiques,les ministres des Finances et du Plan doivent mieux comprendre la problmatique et la manirede traiter ladaptation aux changements climatiques dans les processus de plani ication auniveau national et in ranational et travers la prise de dcision en matire iscale (budgtaire)et dinvestissements. Plusieurs pays se sont lancs dans ou sintressent lanalyse conomiquedes changements climatiques et il conviendra de passer en revue les objecti s, mthodologies etrsultats dune telle analyse.

    En ce qui concerne lattnuation des changements climatiques, plusieurs pays pro itent desavantages comptiti s des nouveaux marchs pour des produits et services aible teneur encarbone, tels que les technologies renouvelables et conergtiques. Le leadership de la rvolutioncarbone dpend dun secteur priv dynamique et dinstitutions et politiques avorables mises enplace par le gouvernement, y compris les ministres des Finances et du Plan.

    Une autre dimension de lintrt mondial pour les changements climatiques est le lux croissant deonds publics et prives extrieurs cet e et. Dans le cas de lattnuation, ces onds tendent venir

    du secteur priv travers le march du carbone et, pour ladaptation, on assiste une disponibilitcroissante des bailleurs de onds. Ces nouvelles sources de inancement priv et public en dehorsdes systmes budgtaires et iscaux traditionnels prsentent de nouveaux problmes et possibilitspour les ministres des Finances et du Plan. Des systmes cohrents sont requis pour assurer unegestion rationnelle des inances publiques sans mettre en danger les objecti s dsirs desdites

    inances (PNUD 2007 ; CCNUCC 2008).

    Encadr 2.3: Cots du dclin des insectes en termes de bien-tre humain et conomique

    Les cologistes et entomologistes sinquitent de plus en plus de la disparition de certains insectes des zones oils taient autrefois rpandus. Jusqu rcemment, toutefois, de telles pertes de la biodiversit ntaient pas traitescomme dsastreuses par les planificateurs et dcideurs conomiques. Ce nest quaprs que les consquences

    conomiques graves de ces changements environnementaux soient devenues videntes que les politiciens etdcideurs se sont efforcs de mobiliser des fonds pour aborder les problmes lis au dclin des insectes.

    Par exemple, au bout dune anne, la maladie a limin 2,5 millions de ruches travers les Etats-Unis et descraintes ont t souleves quant lclatement dpidmies similaires en Europe . Environ les trois quarts desplantes qui fleurissent dpendent des oiseaux, abeilles et autres pollinisateurs pour se reproduire. La pollinisationpar les abeilles est juge responsable denviron $15 milliards de la valeur annuelle des cultures aux Etats-Unis.Le rendement de certaines cultures forte valeur commerciale comme les pommes, amandes, cerises, myrtilles,concombres, citrouilles, canneberges et la luzerne a dj baiss ; les cots annuels de la pollinisation pour lesagriculteurs ont presque doubl et les prix alimentaires ont commenc augmenter.

    A lchelle mondiale, plusieurs fruits, lgumes et plantes stimulantes (par exemple tabac, caf et th) dpendentfortement ou entirement des insectes pour la pollinisation. Une tude rcente a mesur limpact conomique despollinisateurs sur le rendement agricole, partir de 100 cultures utilises directement pour lalimentation humaine.Les chercheurs ont trouv que la valeur conomique totale de la pollinisation travers le monde tait de 153milliards, soit 9,4 pour cent de la valeur de la production agricole mondiale utilise pour lalimentation humaine.Les lgumes et les fruits taient les principales catgories de cultures en termes de valeur de la pollinisation par lesinsectes avec 50,9 et 50,6 milliards, respectivement, suivis des plantes olagineuses, des plantes stimulantes, desnoix et des pices.

    Sources : Gallai et al. 2007 ; Sumner et Boriss 2006.

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    3. Montrer les bnfices

    Une ois largumentaire labor, la dmarche suivante consiste ournir des preuvesconcrtes de la contribution des investissements cologiques la croissance conomiqueavorable aux pauvres, en empruntant la terminologie et les indicateurs quutilisent lesdcideurs pour hirarchiser les politiques et investissements et surveiller les progrs vers laralisation des objecti s conomiques et de dveloppement.

    Ce chapitre dcrit les rsultats des investissements cologiques relativement cinq aspects de lacroissance conomique avorable aux pauvres susceptibles de revtir le plus dimportance pour lesdcideurs des ministres des Finances, Trsors, agences sectorielles et autorits locales :

    n Parvenir une croissance conomique nationale et maintenir la production sectorielle

    n Crer des recettes publiques

    n Rduire les dpenses

    n Attnuer et rduire la pauvret

    n Raliser les Objecti s du Millnaire pour le Dveloppement

    Ce chapitre prsente des donnes, chi res et arguments conomiques qui ournissent les preuvesconcrtes, pratiques et axes sur les politiques qui aideront convaincre les dcideurs des bn ices tirer des investissements cologiques en termes de croissance conomique avorable aux pauvres.Ces arguments sont illustrs dans le graphique 3.1.

    Graphique 3.1: Liens entre les investissements cologiques et la croissance conomiquefavorable aux pauvres

    CROISSANCECONOMIQUEFAVORABLE

    AUX PAUVRES

    Parvenir unecroissance

    conomique

    nationale etsectorielle

    Crer des recettespubliques

    Rduireles dpenses

    Attnuer etrduire

    la pauvret

    Raliserles OMD

    INVESTISSEMENTSCOLOGIQUES

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    3. Montrer les bnfices

    3.1 Parvenir une croissance conomique nationale etmaintenir la production sectorielle

    Les progrs en vue dune conomie stable, dynamique et per ormante restent la base de laplupart des objecti s de la politique macroconomique. Divers indicateurs sont utiliss pour mesurer

    les rsultats et la croissance de lconomie nationale et de ses secteurs constituti s, y compris leschangements du PIB, des taux de chmage,des balances commerciales, des recettes en devises, desinvestissements et du budget public dune anne lautre. En rgle gnrale, les biens et servicesenvironnementaux apportent une contribution importante ces indicateurs et peuvent continuer decontribuer la croissance conomique sils sont grs et utiliss de aon durable, comme dans lesexemples suivants :

    n Le secteur de la pche contribue plus de 10 pour cent du PIB au Cambodge, Kiribati et auxMaldives , et plus de 5 pour cent en Gambie, Mauritanie et Sao Tom . Le poisson est leproduit agricole le plus prcieux commercialis lchelle internationale, dont les recettes nettesdexportation perues par les pays en dveloppement atteignaient $17,7 milliards en 2001

    plus que le ca , le cacao, le sucre et le th ensemble (OCDE 2008).n La sylviculture reprsente plus de 10 pour cent du PIB dans beaucoup des pays les plus pauvres

    du monde. Dans tous les pays en dveloppement ensemble, le secteur orestier o re des emploiso iciels 10 millions de personnes et des emplois in ormels 30 50 millions dautres. AuCameroun , en Rpublique centrafricaine et au Liberia , les orts contribuent dun peumoins de 30 pour cent plus de 40 pour cent des exportations nationales (OCDE 2008).

    n Aux Maldives , le tourisme maritime et ctier reprsente directement 20 pour cent du PIB etses e ets plus larges contribuent la production de 74 pour cent des recettes nationales. Cetourisme contribue plus de 60 pour cent des recettes de devises et plus de 90 pour cent desrecettes iscales du gouvernement proviennent des droits sur les importations et des taxes

    touristiques. De plus, presque 40 pour cent de la main-duvre du pays travaille dans lindustrie(Emerton 2006).

    n Aux Seychelles , les biens et services environnementaux contribuent jusquun quart delensemble des o res demploi, un tiers des recettes gouvernementales et deux tiers des recettesen devises (Emerton 1997).

    Ce type de chi res peut constituer des preuves irr utables pour dmontrer aux dcideurslimportance de lenvironnement pour la croissance conomique nationale et la productionsectorielle.

    A quelques exceptions prs, les chi res o iciels utiliss par les gouvernements et bailleurs de

    onds pour surveiller les recettes nationales et les rsultats conomiques sous-estiment de aonconsidrable la contribution de lenvironnement. Mme les in ormations concernant les activitscommerciales du secteur o iciel comme celles mentionnes ci-dessus ont tendance treincompltes et exclure une proportion importante des activits conomiques, recettes et emplois.A titre dexemple, les donnes o icielles montrent que les orts contribuent entre 1 et 2 pour centdu PIB en Indonsie , tandis que la Banque mondiale estime que la valeur potentielle des ortsdans cette conomie est plutt de lordre de 15 20 pour cent du PIB (OCDE 2008). Les ressourcescologiques jouent gnralement un rle conomique beaucoup plus important que le suggrent lesstatistiques o icielles (encadr 3.1).

    Les bnfices en termes de subsistance constituent une catgorie de valeurs conomiquesqui est souvent exclue des estimations de la production et des recettes sectorielles, mme si ellepeut avoir un impact considrable en termes de croissance avorable aux pauvres. Par exempledans le cas du secteur orestier, les produits orestiers non ligneux gnrent souvent une production

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    3. Montrer les bnfices

    conomique considrable au niveau local, mme sils ne sont incorpors que rarement dans lesestimations o icielles concernant la production, comme lillustrent les exemples suivants:

    n En Rpublique dmocratique populaire du Laos , la valeur ajoute aux moyens desubsistance de la collecte de produits orestiers non ligneux en 2000 a t estime plus de $185millions, comparativement aux recettes brutes de lexploitation commerciale de rondins slevant environ $50 millions (Emerton 2005).

    n La valeur de lexploitation orestire des ns de subsistance en 2001 tait 20 ois suprieureaux recettes de lexploitation orestire commerciale du secteur o ciel au Kenya ( Ecoforum 2001).

    n Dans plusieurs parties du monde en dveloppement, le bois de chau age est la principale sourcednergie des mnages, mme si cela est rarement pleinement re lt dans les estimations dusecteur nergtique. En Zambie , le bois de chau age provenant des orts et arbres plants sur desexploitations subvient 70 pour cent des besoins nergtiques nationaux ; au Mozambique , ce chi reatteint 80 pour cent ; au Malawi , environ 90 pour cent ; et en Tanzanie , 97 pour cent ( Ecoforum 2001).

    Une deuxime catgorie de bn ices conomiques qui nest pas gnralement perceptible dansles statistiques nationales et sectorielles est la contribution des services cologiques ournis par des

    cosystmes spci iques, comme lcoulement et la qualit de leau, la productivit biologique, lacondition des sols et la productivit de la terre, ainsi que les qualits du paysage. Ces services sont souventessentiels la production et aux recettes sectorielles comme le dmontrent les exemples suivants :

    Encadr 3.1: Quantifier la valeur de la biodiversit dans lconomie de la Rpubliquedmocratique populaire du Laos

    Afin dassurer que la politique environnementale soit axe sur la pense conomique et que cela puisse tre justifi auprs des planificateurs et dcideurs conomiques, une valuation conomique a t mene dans le

    cadre de la Stratgie nationale et du Plan daction sur la Biodiversit de la Rpublique dmocratique populairedu Laos. Les rsultats ont mis en vidence limportance de la biodiversit pour les principaux objectifs dedveloppement du pays, exposs dans son Plan quinquennal de Dveloppement socioconomique et sa Visiondu Dveloppement national.

    La plus grande partie de la valeur de la biodiversit est capte dans les services non commercialiss et lesbnfices au niveau des mnages (par exemple bois usage domestique, consommation domicile deproduits forestiers) qui napparaissent jamais dans les marchs officiels et de ce fait restent largement invisiblesaux dcideurs et planificateurs conomiques.

    Lvaluation conomique a corrig ces oublis en dmontrant que la biodiversit contribue, directement ouindirectement, plus de 90 pour cent des emplois, presque les trois quarts du PIB par habitant, les deux tiers delaide des bailleurs de fonds, un peu moins de 60 pour cent des exportations et recettes en devises, presque lamoiti des investissements trangers directs et un tiers des recettes publiques.

    Contribution des ressources biologiques aux principaux indicateurs conomiques (%)

    Source: Emerton et al. 2002.

    PIB Emplois Devises Recettespubliques

    Investissementstrangers directs

    Aide desbailleursde fonds

    0

    20

    40

    60

    80

    100

    66%

    46%

    31%

    59%

    92%

    71%

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    3. Montrer les bnfices

    n Sur la cte du Baluchistan au Pakistan , les mangroves servent de ppinire et de zonede reproduction dont dpend jusqu la moiti du rendement de la pche hauturirecommerciale selon les estimations (Baig et I tikhar 2007).

    n On a constat que les rci s coralliens sains en Asie du Sud-est augmentent la productivitde la pche de plus de 10 tonnes par kilomtre carr par an (Burke, Selig et Spalding 2002;McAllister 1988)

    n La valeur actualise de la gestion durable des orts en montagne pour le schma hydrolectriquede Paute dans les hauts plateaux de lEquateur comme on le voit avec laccroissement desrecettes de llectricit, la rduction des cots de dragage et le prolongement de la dure devie du barrage a t estime entre $15 millions et $40 millions, dmontrant que la gestiondes hauts bassins versants revt un intrt conomique direct pour le secteur de llectricit(Southgate et Macke 1989).

    Lencadr 3.2 dmontre la manire dont linclusion de ressources cologiques augmenteconsidrablement la valeur estime pour lenvironnement.

    Encadr 3.2: Contribution des ressources cologiques aux secteurs forestier, du btail et deszones humides en Ouganda

    Lagriculture, la sylviculture et la pche comptent ensemble environ un tiers du PIB en Ouganda, soit une valeurestime de $2 milliards selon les statistiques officielles de 1998. Sil est vident que les ressources naturellesapportent une grande contribution la production de ces secteurs en termes de bois et dautres produitsligneux, production de btail et pche, etc. dautres services et ressources environnementaux y contribuentgalement.

    Les bnfices conomiques de la conservation des sols et des eaux en tant quintrants de la production dubtail (par exemple travers le contrle de lrosion, le pturage et le fourrage) et pour les services dpurationdes eaux sont importants, bien quils ne soient pas gnralement pris en compte. Lorsquon inclut ces sources

    additionnelles de production sectorielle, les ressources cologiques contribuent la moiti des recettesenregistres de la production de btail et la valeur des recettes brutes augmente plus dun quart dans lessecteurs forestier et des zones humides.

    Secteur Recettes brutes (millions de $ par an)Forestier Production de bois, de perchis et de bois de chauffage 132.97

    Services de conservation des sols et des eaux 113.62Btail Production de btail 281.08

    Intrants des herbages naturels, brousses et zones humides 139.34Pche et zoneshumides

    Production de pche 313.13Services dpuration des eaux 4.08

    Source: Emerton and Muramira 1999.

    3.2 Crer des recettes publiquesLe maintien de budgets publics sains est une source de proccupation majeure pour la plupart desdcideurs conomiques et de dveloppement car ils subissent gnralement de ortes pressions entermes de cration de recettes. Les processus de dcentralisation et de dconcentration de la gestion

    inancire en cours dans plusieurs pays signi ient que les agences gouvernementales sont de plus enplus responsables de la cration de leurs propres recettes et le inancement de leurs propres dpenses.

    Le ait de montrer la valeur conomique de la gestion durable de lenvironnement en termes degestion des inances publiques souligne son importance pour le gouvernement en tant que secteur

    cl de cration de recettes tant pour les ministres de lEnvironnement que pour les Trsorspublics et autres organismes dexcution. Les ressources cologiques apportent souvent auxgouvernements des recettes considrables, comme lillustrent les exemples et lencadr 3.3 ci-aprs :

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    3. Montrer les bnfices

    n Entre 1993 et 1999, les accords de pche conclus avec des lottes de pche trangres ontapport 30 pour cent des recettes publiques en Guine-Bissau , 15 pour cent en Mauritanie et13 pour cent Sao Tom (OCDE 2008).

    n Les minraux apportent aux pays des recettes considrables. Plus de la moiti des recettes

    iscales du Botswana proviennent de lexploitation minire ; lor, le cuivre, le zinc et dautresminraux contribuent 43 pour cent des recettes publiques au Prou ; et le cuivre contribue 22pour cent des recettes iscales au Chili (OCDE 2008).

    Encadr 3.3: Contribution de la biodiversit aux recettes publiques aux Seychelles

    Le travail ralis aux Seychelles a permis didentifier la gamme complte de recettes publiques gnres parla biodiversit du pays. Y figurent les impts et prlvements directs sur lextraction et vente des ressources,ainsi que la contribution de lenvironnement aux recettes des autres secteurs par exemple travers lestaxes htelires, les taxes daroport et les frais portuaires. Au total, la biodiversit contribue un tiers environde toutes les recettes publiques aux Seychelles.

    Source de recettes Recettes annuelles (milliers de roupies)

    Taxes de sjour par nuite dans les htels verts 11,500

    Taxes daroport payes par les touristes verts 9,700

    Recettes gnres par les zones protges 1,263

    Recettes dexportation de la tortue gante 90

    Licences de pche 36,200

    Ventes de produits forestiers 973

    Recettes gnres par les permis dexploitation des chantiers forestiers 32

    Frais portuaires lis au tourisme vert et lexportation des ressources

    naturelles

    153,834

    Total 213,592

    Pourcentage de lensemble des recettes publiques 33

    Source: Emerton 1997.

    De telles lignes de raisonnement peuvent aussi tre utilises pour mettre en vidence des cas o onpeut accrotre les recettes publiques en amliorant les investissements cologiques. Il sagit l dunlment cl de la prsentation de largumentaire conomique : souvent, les dcideurs comprennentla valeur de la gestion durable de lenvironnement, y compris les bn ices non commerciaux ou

    moins tangibles, mais ils doivent sassurer que les gains matriels et les lux de recettes puissenttre dmontrs. Ils doivent percevoir la manire dont limportance conomique thorique desinvestissements cologiques peut produire des gains la manire dont les recettes et revenuspeuvent tre gnrs partir de lenvironnement dune aon tangible et durable.

    Lamlioration de la cration de recettes et la prise en compte des bn ices environnementauxpeuvent tre raliss travers des rformes fiscales environnementales , en rationalisantet amliorant les rais ou taxes environnementaux ou en introduisant de nouveaux systmes depaiement des biens et services environnementaux. Les deux options sont de plus en plus rpanduesen tant que mcanismes pour aider les gouvernements gnrer des recettes tout en avanant versles objecti s environnementaux et de rduction de la pauvret. Les paiements pour les servicesenvironnementaux (encadr 3.4) gnrent des rglements en espces ou en nature de la part desbn iciaires ou utilisateurs desdits services au pro it des institutions publiques, des propritairesprivs et des communauts qui grent les cosystmes concerns. De tels paiements sappliquent

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    3. Montrer les bnfices

    une large gamme de situations, bien quils aient tendance tre utiliss dans le cadre des servicesorestiers et hydrologiques.

    Encadr 3.4: Paiement des services des bassins versants afin de crer des recettes publiquespour la gestion de lenvironnement en Equateur

    Dans le cas de Cuenca dans le sud des Andes quatoriennes, environ 60 pour cent de lalimentation en eaude la ville vient du Parc national de Cajas avoisinant. Le parc relve de la comptence gnrale de la Socitmunicipale des Tlcommunications, de lEau potable et du Traitement des Eaux uses (ETAPA) et est gre parla Socit municipale du Parc national de Cajas.

    La socit municipale, une agence publique locale, est finance notamment par des surcharges sur les facturesdeau et dautres paiements effectus par les usagers deau de Cuenca (y compris un service dnergie hydraulique)et perus par ETAPA. Largent prlev couvre les frais administratifs et de fonctionnement de la socit. Il aaussi servi lachat de terres supplmentaires dans le bassin versant qui seront rserves la protection, aufinancement des projets de gestion des bassins versants et loffre dun crdit renouvelable et de conseilstechniques aux agriculteurs en milieu de bassin versant, afin de les aider accrotre lefficacit de lutilisation de

    leau. En 2003, le budget de la socit tait denviron $700.000, dont quelques $200.000 provenaient des fraisde consommation deau et des droits dentre des touristes dans le parc national.

    Source : Espinosa 2005.

    Encadr 3.5: La finance du carbone en tant que mcanisme de mobilisatio n de fonds pour laconservation des forts Aceh, en Indonsie

    Une initiative de 2008 vise empcher lexploitation et la transformation de 1,9 millions dhectares de fort Ulu Masen, Aceh, en Indonsie. Cet effort devrait rduire les missions de dioxyde de carbone de 100 millionsde tonnes sur 30 ans. Dans le cadre dun accord conclu par ladministration locale et avec le soutien de plusieursorganisations non-gouvernementales internationales, on profite de lintrt mergent pour la finance ducarbone pour rduire les missions provenant du dboisement dans les pays en dveloppement pour mobiliserdes fonds pour la conservation.

    Les fonds provenant de la vente de crdits de carbone aideront financer les projets de sant et dducationdans la communaut locale. Les organisateurs du projet estiment quils pourront rduire le dboisement sur750.000 hectares de terre de 85 pour cent sur 30 ans vitant ainsi lmission de plus de 3,3 millions de tonnesde dioxyde de carbone par an.

    Les crdits de carbone sont en train dtre vendus des nombreux acheteurs. Parmi ces derniers Merrill Lynch,une socit de conseil et de gestion financire, paiera $4 par crdit pour 500.000 crdits par an au cours desquatre prochaines annes et cherchera les vendre profit aux socits souhaitant compenser volontairementleurs missions de carbone. A lheure actuelle, ces crdits volontaires chacun reprsentant une tonne dedioxyde de carbone quon vite de dverser dans lenvironnement sont vendus entre $2 et $20 lunit.

    Le stockage et la finance du carbone constituent un autre march mergent quutilisent lesgouvernements et autres organisations pour gnrer des recettes environnementales (encadr 3.5).Des exemples spci iques de cration de recettes de lenvironnement se trouvent ci-aprs :

    n Un quart des taxes du Cameroun proviennent du bois et la moiti des recettes du Bhoutan sont

    gnres par lnergie hydraulique.n Au Honduras , les actures deau des consommateurs rsidentiels ont subi une augmentation de

    35 pour cent et les recettes additionnelles ont t utilises pour la conservation du bassin versantdEl Escondido (Cohen 2002).

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    3. Montrer les bnfices

    n Des redevances pour service rendu quivalant 3 pour cent des recettes des compagnies dnergiehydraulique et dlectricit ont t introduites en Colombie pour les services dans les bassinsversants orestiers a in de ournir des ressources pour la conservation des bassins versants.

    n La valeur des transactions sur le march du carbone a doubl entre 2006 et 2007 selon des chi res

    de la Banque mondiale, pour atteindre $64 milliards ; il a t estim que ce montant dpasserait$100 milliards avant la in 2008. En 2007, les oprateurs ont achet et vendu des permis dmissiondune valeur de $60 milliards environ, notamment en Europe et au Japon o les gaz e et de serresont rglements par le gouvernement. Si, comme prvu, la rglementation gagne les Etats-Unis , lemarch du carbone de ce pays aurait une valeur annuelle de $1 trillion avant lan 2020.

    3.3 Rduire les dpensesLes ressources naturelles sont une source bon march et accessible de revenus et de produitsde premire ncessit car elles rduisent le besoin de dpenser pour se procurer des produitsde substitution. Un environnement sain rduit aussi la probabilit de pertes et dommages

    conomiques plus tendus (par exemple dpenses de sant, perte de revenus et baisse deproduction lies la morbidit et la mortalit et dpenses publiques pour attnuer les e etsdes catastrophes). Aussi, la ourniture continue de biens et services environnementaux permet augouvernement, au secteur priv et aux mnages individuels dconomiser de largent.

    La gestion durable de lenvironnement et de lextraction des ressources naturelles permet dviterles cots et pertes conomiques long terme. Dans la plupart des cas, les cots de la dgradationde lenvironnement sont immenses lorsquils sont calculs lchelle nationale et les pertes long terme de lutilisation du sol et lexploitation des ressources de aon non durable sont toutaussi importantes. Lencadr 3.6 illustre la manire dont les pertes associes la dgradationde lenvironnement stendent sur divers secteurs et groupes sociaux au Pakistan et atteignentensemble un chi re important aussi bien en termes absolus que comme un pourcentage du PIB.

    Le maintien des cosystmes naturels pour la ourniture de biens et de services constituegnralement une option plus rentable que la ourniture desdits biens et services par le biais detechnologies arti icielles. Par exemple, la conservation dune ort en amont cote gnralementbeaucoup moins que linvestissement dans de nouvelles usines de iltrage et de traitement deseaux en aval ou bien la ralisation dactivits de dessablement, comme le dmontrent les exemplessuivants provenant des Etats-Unis.

    n A Portland (Oregon), Portland (Maine) et Seattle (Washington), il a t dmontr que chaque$1 investi dans la protection des bassins versants permettrait dconomiser des sommes allantde $7,50 presque $200 sur le cot de nouvelles usines de traitement et de iltrage des eaux(Reid 2001)

    n En conservant les orts en amont dans la chane de montagnes des Catskills, New York Citycherche viter des dpenses supplmentaires de $4 $6 milliards en in rastructure pourmaintenir la qualit de lalimentation en eau en milieu urbain (Isakson 2002).

    Le rle de lenvironnement dans la rduction du risque et lattnuation des e ets (et cots) descatastrophes naturelles et anthropiques y compris celles lies aux changements et la variabilitclimatiques attire de plus en plus lattention des dcideurs. Limportance conomique de cesservices est souvent immense, comme lillustrent les exemples suivants :

    n Trois zones humides au Malawi , au Mozambique et en Zambie jouent un rle apprciableen minimisant linondation en aval, vitant ainsi des cots publics et privs en termes de

    dplacement dindividus, remplacement din rastructure routire et erroviaire endommage,perte de champs cultivs et de btail et destruction dtablissements. Les cots vits ont unevaleur actualise nette de $3 millions (Turpie et al. 1999).

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    3. Montrer les bnfices

    n Durant les priodes dextrme scheresse, la population pastorale de Djibouti dpend desrserves alimentaires durgence obtenues des terres boises. Etant donn que la valeur de cesaliments peut atteindre $2 millions, cela permet aux gouvernements et bailleurs de onds de airedes conomies importantes et tangibles en termes de dpenses pour les secours alimentaires(Emerton 1999).

    n Il est estim que chaque hectare de mangrove dans l Etat indien dOrissa a une valeur de plus

    de $8.000 en termes de protection des ctes et de minimisation des dommages causs par lescyclones, en rduisant le degr de dgts aux maisons, diminuant lincidence de morts de btailet minimisant la destruction dautres biens et proprit (SANDEE 2007).

    n Les rci s coralliens sains dans les Carabes o rent un service de protection du littoral dont lavaleur estime varie de $2.000 le kilomtre carr dans des rgions virtuellement non peuples $1million le kilomtre carr dans des rgions trs peuples et dveloppes (Burke et Maidens 2004).

    3.4 Attnuer et rduire la pauvretLa rduction de la pauvret est la base des objecti s de dveloppement macroconomique etsectoriel dans la plupart des pays en dveloppement. Il est donc crucial de ournir des preuves que

    les investissements cologiques constituent une stratgie cl pour lattnuation et la rduction de lapauvret lors de la prsentation darguments en aveur de lintgration de lenvironnement dans lesprocessus de dveloppement national et sectoriel.

    Encadr 3.6: Cots de la dgradation de lenvironnement pour lconomie du Pakistan

    Les problmes environnementaux du Pakistan constituent une source de proccupation majeure, nonseulement en raison des vertus intrinsques de la promotion dune gestion responsable de lenvironnement,mais aussi cause des consquences conomiques de la dgradation de lenvironnement.

    Une tude rcente a constat que le cot annuel moyen de la dgradation de lenvironnement au Pakistantait denviron $6 milliards, soit 6 pour cent du PIB national un taux dune montant similaire au rsultat decroissance rcente enregistre dans la comptabilit nationale. Le cot le plus lev provient de lalimentationinadquate en eau, assainissement et hygine ($1,87 milliard), suivie de la dgradation des sols agricoles($1,17 milliard) et de la pollution de lair intrieur ($1,12 milliard). La pollution de lair en milieu urbain par desparticules reprsente $1 milliard de plus. Le cot estim de lexposition au plomb est denviron $750 millions. Ladgradation et le dboisement des parcours naturels ont un cot total denviron $115 millions.

    Les cots spcifiques lis la dgradationde lenvironnement sont nombreux et diversselon ltude (voir tableau). Les dommages

    sur la sant provenant de la pollution et dunealimentation en eau inadquate donnent lieu des dpenses mdicales prives et publiqueset se traduisent par une baisse de la productionet des revenus suite aux jours de travail perdus.Lrosion et la salinit des sols, aggraves parune mauvaise gestion persistante de lirrigationet une gestion inadquate de lutilisation dessols, se sont traduites par une rduction de lasuperficie cultivable, une baisse du rendementdes cultures et des fourrages. Le dboisement a donn lieu des pertes de forts prives au niveau local, dues

    entre autres lexploitation durable, aux produits non ligneux, au tourisme et la rcration.Source : Banque mondiale 2006a.

    Source de dgradationCot (millionsde $ par an)

    Pourcentagedu total

    Alimentation en eau,

    assainissement et hygine

    1,874 31

    Salinit et rosion du sol 1,171 19

    Pollution de lair intrieur 1,121 18

    Pollution de lair en milieuurbain

    1,087 18

    Exposition au plomb 753 12

    Dgradation des parcoursnaturels

    70 1

    Dboisement 45 1

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    3. Montrer les bnfices

    Etant donn que les pauvres ont tendance dpendre beaucoup plus des biens et servicesenvironnementaux que les autres secteurs de la population et quils sont moins mme de rsisteraux e ets de la dgradation et perte environnementales, le maintien dun bon tat environnementalest essentiel pour rpondre leurs besoins lmentaires et pour attnuer la pauvret court et moyen terme. La dgradation et la surexploitation des ressources naturelles pro itent gnralementaux groupes plus riches et aux lites, impliquant des cots internes et externes pour les pauvresquils peuvent di icilement supporter (par exemple, leur marginalisation et alination des terreset ressources productives, lalimentation en eau rduite et lrosion du sol). Au ur et mesurequaugmentent les niveaux de pauvret et de vulnrabilit relatives, la contribution relative desbiens et services environnementaux aux moyens de subsistance et besoins lmentaires desmnages augmente souvent, comme le dmontrent les exemples et lencadr 3.7 ci-aprs :

    n Le travail ralis en milieu rural au Zimbabwe dmontre que les ressources cologiques contribuentde aon considrable aux revenus de la plupart des mnages. Pour le quintile le plus pauvre,toute ois, leur rle relati est de loin le plus important : environ 40 pour cent des revenus totaux(Cavendish 1999).

    n Dans une zone urbaine dans le nord de la Bolivie , il a t constat que plus de la moiti deshabitants participaient dune manire ou dune autre aux industries de la noix et des curs depalmier au Brsil ; les membres du groupe au revenu le plus aible taient les plus dpendants decette source de moyens de subsistance, do provenait presque la moiti de leurs revenus (Stoian2003).

    n Une tude sur les villages dans la rgion de lHimalaya a constat que les populationspauvres dpendaient des ressources naturelles pour environ 25 pour cent de leur revenu,comparativement moins de 5 pour cent pour les riches (Reddy et Chakravarty 1999).

    n Dans la rgion de Chobe au Botswana , les populations pauvres dpendaient des produits sauvagesprovenant des terres de proprit commune pour la moiti de leurs revenus, comparativement moins dun cinquime pour les mnages plus aiss (Kerapeletswe et Lovett 2001).

    Les femmes , qui sont les plus touches par la pauvret, dpendent souvent de maniredisproportionne des biens et de la qualit de lenvironnement. Elles sont en e et responsables, dansde nombreuses cultures, de la ourniture au sein du mnage de produits provenant partiellement ouentirement de lenvironnement (comme la nourriture, leau, lnergie domestique et les mdicaments)et les ressources naturelles leur o rent une source accessible de revenus. Par exemple, dans unecommunaut vivant dans la rgion montagneuse de la Rserve de Biosphre de Sierra de Manantln auMexique , il a t constat que la collecte et la vente de produits orestiers non ligneux taient ralisespresque exclusivement par les emmes. Les ventes de ces produits taient classes comme la source derevenus montaires la plus importante pour 30 pour cent des emmes interroges et la deuxime ou

    troisime source la plus importante pour les autres (Marshall et Newton 2003).Sagissant de la rduction de la pauvret long terme , les ressources cologiques ournissentun stock de richesse susceptible daccrotre la rsilience conomique, de prsenter des opportunitspour la croissance conomique des pauvres et de se traduire par des bn ices plus larges entermes de dveloppement. Sils sont grs de aon durable, le capital naturel ou acti s naturelso rent un moyen de cration de richesse et de revenus susceptible de pro iter directement auxpauvres en ren orant et en largissant leurs moyens de subsistance, tout en ournissant unesource importante de inancement du dveloppement que les gouvernements peuvent rinvestirdans une croissance oriente vers les pauvres (Banque mondiale 2006b). Le ait dajouter de lavaleur lexploitation durable des ressources naturelles o re de nombreuses opportunits pour lacration de revenus et de richesse pour les mnages pauvres. Par ailleurs, les petites et moyennesentreprises dtenues et gres par des personnes impliques dans la production et le traitement desressources naturelles peuvent aire des contributions importantes la rduction du taux de pauvretet aider les mnages chapper au pige de la pauvret (Steele et Feld 2007).

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    3. Montrer les bnfices

    De plus, les investissements qui rduisent ou rparent les dommages environnementaux prsententun norme potentiel en termes de rduction de la pauvret (encadr 3.8) .

    Encadr 3.7: Pauvret des mnages et dpendance par rapport aux ressources biologiques enRpublique dmocratique populaire du Laos

    Les zones protges nationales de Nam Et et de Phou Loei se situent principalement dans la Province deHouaphan dans la rgion nord de la Rpublique dmocratique populaire du Laos. Cette rgion affiche le taux

    de pauvret le plus lev du pays et la pauvret atteint son plus haut niveau dans la Province de Houaphan,o les trois quarts de la population taient considrs pauvres en 1998. Les ressources des zones protgesoffrent une large gamme de produits utiliss en tant que revenus et moyens de subsistance par les 3.600mnages plus de 24.000 personnes qui vivent dans et autour de ces zones.

    Il nest gure surprenant que la valeur conomique de lutilisation des ressources biologiques soit importante.Elles contribuent en moyenne un quart des revenus montaires des mnages et environ la moiti de laproduction et consommation totales. Les revenus montaires eux seuls quivalent plus de deux fois lebudget global annuel de dveloppement du gouvernement central et des bailleurs de fonds travaillant dansla province.

    Une chose particulirement frappante est la corrlation nette entre le taux de pauvret croissant desmnages et la dpendance accrue des ressources naturelles. Pour les plus pauvres, les ressources biologiquescontribuent presque la moiti des revenus montaires et plus de 60 pour cent de la consommation globale.Selon les mesures de sant et de pauvret relatives (surplus ou dficit de riz, zones de culture et quantitde btail) prsentes dans le Document stratgique intrimaire sur la Rduction de la pauvret du paysen 2001, aussi bien les mnages les plus riches que les plus pauvres rcoltent rgulirement des produitsforestiers dune valeur annuelle beaucoup plus leve que les autres secteurs de la population. Toutefois,si les mnages les plus riches mettent laccent sur les marchandises de plus grande valeur, ces dernires neconstituent pas une part importante de la production de leurs mnages, tout en ayant une grande valeuren termes absolus. En revanche, les produits forestiers de grande valeur chez les mnages les plus pauvresrefltent leur dpendance ces produits pour la subsistance et lautoconsommation ainsi que labsencedautres sources de revenus. Plus les taux de pauvret augmentent plus la contribution conomique desproduits forestiers aux moyens de subsistance est importante.

    Source: Emerton 2005.

    Etat de pauvret gnral (%)

    P l u s r i

    c h e

    M o y e n

    P l u s p

    a u v r e

    Accs aux zones agricoles (%)

    L e p l u

    s l e v

    E l e

    v M o

    y e n

    P l u s b

    a s

    L e p l u

    s b a s

    Autosu sance en riz (%)

    E x c d

    a n t a i

    r e

    E n q

    u i l i b r

    e

    D f i c i

    t a i r e

    C r i t i q

    u e

    Possession de btail (%)

    L e p l u

    s l e v

    E l e

    v P e u A u

    c u n0

    20

    40

    60

    80

    100

    0

    20

    40

    60

    80

    100

    0

    20

    40

    60

    80

    100

    0

    20

    40

    60

    80

    100

    44

    59 62

    4441 414242 4249

    6658 57

    43 43 48

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    3. Montrer les bnfices

    3.5 Raliser les Objectifs du Millnaire pour le DveloppementLenvironnement joue un rle important dans la ralisation des OMD. Les biens et servicesenvironnementaux sont lis non seulement lObjecti 7 : Assurer la durabilit environnementale,mais aussi aux objecti s lis la aim, lducation, le genre, la mortalit in antile, la sant, lesmaladies, leau et lassainissement. Inversement, la dgradation de lenvironnement constitue

    un obstacle important la ralisation des cibles des OMD et pourrait inir par miner lesprogrs ventuels en vue de leur ralisation. Le tableau 3.1 rsume les principaux liens entrelenvironnement et les OMD.

    Encadr 3.8: Rendement des investisseme nts dans la restauration de lenvironnement pourrduire la pauvret au Cameroun

    La plaine dinondation de Waza Logone, qui stend sur quelques 8.000 kilomtres carrs dans le nord duCameroun, est une zone cl de biodiversit et de haute productivit dans un lieu o la prcipitation est

    incertaine ; le taux de pauvret y est lev et les moyens de subsistance sont extrmement prcaires. Lesbiens et services naturels de la plaine dinondation fournissent des revenus et une subsistance de base plusde 85 pour cent de la population rurale de la rgion soit environ 125.000 personnes. La biodiversit et laproductivit de la plaine dinondation dpendent dans une large mesure de linondation annuelle du fleuveLogone. En 1979, la construction dun centre important de production de riz irrigu a rduit les inondationssur environ 1.000 kilomtres carrs. Cette perte a produit des effets dvastateurs sur lcologie, la biodiversitet les populations humaines de la rgion de Waza Logone (voir tableau).

    La ralisation de travaux dingnierie pour rtablir lergime dinondation pourrait restaurer jusqu 90 pourcent de la plaine dinondation, pour des dpensesdinvestissement denviron $11 millions. Pour aider communiquer au gouvernement et aux bailleurs defonds le bien-fond dinvestir dans la rinondationdans le cadre des initiatives continues dattnuation dela pauvret et de dveloppement rural, une tude a tmene pour valuer les bnfices environnementauxet socioconomiques du relchement deaux de crueset les cots dus aux pertes dinondations ce jour.

    Cette tude a permis de constater que les effetssocioconomiques dus aux pertes dinondationsont t considrables, y compris des cots denviron$50 millions pour les moyens de subsistance durantles annes suivant la construction du systme. Les

    mnages locaux ont souffert des pertes conomiquesdirectes de plus de $2 millions par an lies larduction des pturages de saison sche ; de la pche ;de la rcolte des ressources naturelles et de leau desurface durant la saison sche. La population touche, notamment des pasteurs, pcheurs et agriculteurs enmilieu aride, comprend certains des groupes les plus pauvres et vulnrables de la rgion.

    La valeur conomique de la restauration des plaines dinondation et le rendement des investissements serontconsidrables. En injectant un peu moins de $2,5 millions par an dans lconomie rgionale soit $3.000pour chaque kilomtre carr de zone inonde, les bnfices de la rinondation seront quivalents aux cotsdinvestissement initiaux en moins de cinq ans. Les investissements dans des mesures de restauration desinondations font tat dune valeur conomique actuelle nette de $7,76 millions et dun rapport bnfice-cot

    de 6,5:1. La restauration cologique et hydraulique aura aussi des impacts considrables sur lattnuation dela pauvret locale, la scurit alimentaire et le bien-tre conomique.

    Source: Loth 2004.

    Pertes pour les mnages locaux

    Pturages $1.31 million/year

    Pche $0.47 million/year

    Agriculture $0.32 million/year

    Herbe $0.29 million/year

    Eau de surface $0.02 million/year

    Total $2.40 million/year

    Mesures de rentabilit conomique

    Valeur actuelle nette $7.76 million

    Rapport bnfice-cot 6.5:1

    Dlai de rcupration 5 years

    Cots et bnfices de la restauration des inondations

    Dpenses dinvestissement $11.26 million

    Bnfices nets en termes demoyens de subsistance

    $2.32 million/year

    Effets physiques de la restauration des inondationsFlux additionnels 215 m 2 /second

    Rtablissement des inondations 90 percent

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    3. Montrer les bnfices

    Les bn ices pour la sant humaine de leau et de lair propres et limportance conomique de cesderniers revtent une importance particulire au moment de prsenter des arguments en aveurdes investissements cologiques. La pollution de lair et de leau ont toutes deux un impact majeursur la sant humaine tant dans les zones rurales quurbaines ; cela se traduit par un ort impactconomique :

    n Les cots vits en adoptant des mesures pour contrler la pollution de lair intrieur en Inde sont estims entre $50 et $100 par anne de vie corrige du acteur invalidit (OMS 2002).

    n La pollution de lair urbain par le tra ic et les sources industrielles reste un des problmesenvironnementaux les plus importants et les plus coteux pour les villes. Les cots de santannuels provoqus par des missions de particules de vhicules moteur diesel Colombo,Sri Lanka , sont estims plus de $200 millions pour les examens, traitements mdicamenteuxet personnel, temps des mdecins et cots non mdicaux, comme ceux encourus par le patientpour lalimentation et le logement (Chandrasiri 2006).

    n Le travail ralis Kanpur, lune des villes les plus pollues de l Inde , conclut que les cotsconomiques annuels des niveaux dangereux de pollution par les vhicules sont de lordrede $50 millions et suggre des conomies et incitations conomiques importantes pour laralisation dinitiatives de dpollution (Gupta 2006).

    n Au Liban , une large gamme de cots pour la socit, lis une qualit et quantit insu isantesdeau potable ont t estims (Sarra , Larsen and Owaygen 2004). Plus de 13.000 annes devie corriges du acteur invalidit sont perdues chaque anne suite aux maladies hydriques et la mortalit pour des cots slevant entre $27 et $53 millions ; les cots des traitements etsoins mdicaux sont estims $52 millions. Les cots annuels pour les mnages correspondant

    Tableau 3.1: Principaux liens entre lenvironnement et les OMD

    Objectif Lien

    Objectif 1 : Eliminer lextrmepauvret et la faim

    Les stratgies en matire de moyens de subsistance et de scurit alimentaire despauvres dpendent souvent directement des cosystmes sains et de la diversit desbiens et services environnementaux quils fournissent.

    Objectif 2 : Assurer lducationprimaire pour tous

    Le temps que passent les enfants, notamment les filles, collecter de leau et du boisde chauffage peut rduire le temps pass lcole.

    Objectif 3 : Promouvoirlgalit entre les sexes etlautonomisation des femmes

    Les femmes pauvres sont particulirement exposes la pollution de lair intrieur etau fardeau de la collecte deau et de bois de chauffage et ont un accs ingal la terreet aux autres ressources naturelles.

    Objectif 4 : Rduire lamortalit infantile

    Les maladies transmises par leau t