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Planification et mise en œuvre d’activités de vaccination supplémentaires de haute qualité avec des vaccins injectables Exemple des vaccins contre la rougeole et la rubéole Guide pratique

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Planification et mise en œuvre d’activités de vaccination supplémentaires de haute qualité avec des vaccins injectables Exemple des vaccins contre la rougeole et la rubéole

Guide pratique

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Planification et mise en œuvre d’activités de vaccination supplémentaires de haute qualité avec des vaccins injectables. Exemple des vaccins contre la rougeole et la rubéole : guide pratique [Planning and implementing high-quality supplementary immunization activities for injectable vaccines using an example of measles and rubella vaccines: field guide]

ISBN 978-92-4-251125-3

© Organisation mondiale de la Santé 2017

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Citation suggérée. Planification et mise en œuvre d’activités de vaccination supplémentaires de haute qualité avec des vaccins injectables. Exemple des vaccins contre la rougeole et la rubéole : guide pratique [Planning and implementing high-quality supple-mentary immunization activities for injectable vaccines using an example of measles and rubella vaccines: field guide]. Genève : Organisation mondiale de la Santé ; 2017. Licence : CC BY-NC-SA 3.0 IGO.

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GUIDE PRATIQUE

Planification et mise en œuvre d’activités de vaccination supplémentaires de haute qualité avec des vaccins injectables Exemple des vaccins contre la rougeole et la rubéole

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II

AVS GUIDE PRATIQUE

Table des matières

Remerciements VISigles et acronymes VIIGlossaire VIII

I. Introduction 01. Informations générales 1 1.1 But et objectifs opérationnels du présent guide 2 1.2 Que contient ce guide pratique ? 32. Rougeole, rubéole et SRC : caractéristiques et stratégies de vaccination

visant à les éliminer 4 2.1 La rougeole 4 2.2 La rubéole et le syndrome de rubéole congénitale 4 2.3 Stratégies de vaccination antirougeoleuse et antirubéoleuse 5 2.4 Associer l’élimination de la rougeole et de la rubéole 63. Approche systématique à l'AVS 7 3.1 Les AVS : une opportunité de renforcer la vaccination systématique et

les autres programmes de santé 74. AVS de haute qualité et évaluation de l’état de préparation 12

4.1 Principal objectif d’une AVS contre la rougeole/la rougeole et la rubéole : atteindre les populations encore non atteintes 12

4.2 Évaluation de l’état de préparation de l’AVS 12 4.2.1 L’outil d’évaluation de l’état de préparation de l’AVS 13

II. Quinze (15) à douze (12) mois avant l’AVS : la planification 145. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires 15 5.1 Leçons tirées des précédentes AVS 15 5.2 Analyse de la situation du pays et justification 15 5.2.1 Définir l’intervalle entre les AVS 16 5.2.2 Définir la portée géographique de l’AVS 18 5.2.3 Définir le type d’AVS contre la rougeole et la rubéole 18 5.2.4 Définir la tranche d’âge ciblée 19 5.2.5 Définir la durée, la date et le lieu des AVS 20 5.2.6 Définir les populations particulières et les groupes à haut risque 22 5.2.7 Définir la stratégie d’AVS appropriée pour atteindre une couverture vaccinale élevée 28 5.2.8 Choix des vaccins – vaccins antirougeoleux et antirubéoleux recommandés 33 5.2.9 Fusionnement avec d’autres interventions sanitaires 336. Macroplanification au niveau national et budget prévisionnel 37 6.1 Estimation des besoins en ressources 37 6.2 Activités de plaidoyer pour obtenir un engagement unanime de haut niveau 41 6.3 Constitution d’une structure organisationnelle et coordination de l’AVS 41 6.3.1 Comité national de coordination 41

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III

AVS GUIDE PRATIQUE

III. Douze (12) à neuf (9) mois avant l’AVS : la planification 44 6.3.2 Sous-comités nationaux 45

IV. Neuf (9) à six (6) mois avant l’AVS : la planification 487. Microplanification et logistique 49 7.1 Informations nécessaires pour la microplanification 51 7.2 Estimation de la population cible 52 7.3 Estimation des besoins en vaccins et fournitures, et des coûts associés 53 7.3.1 Vaccins 53 7.3.2 Seringues autobloquantes pour les injections 54 7.3.3 Seringues à usage unique (dotées d’un RUP) pour la reconstitution du vaccin 54 7.3.4 Conteneurs de sécurité 54 7.4 Estimation des capacités et des besoins en matière de chaîne du froid, et des coûts associés 55 7.4.1 Boîtes isothermes, porte-vaccins et briquettes à effet isotherme 56 7.4.2 Entretien du système de la chaîne du froid 57 7.5 Estimation des besoins en personnel et des coûts associés 58 7.5.1 Montants des indemnités journalières et mesures incitatives 61 7.6 Estimation des besoins en matière de transport et des coûts associés 61 7.7 Estimation des coûts relatifs aux séances de planification et de formation 62 7.8 Estimation des coûts pour les activités de communication et de mobilisation sociale 62 7.9 Estimation des coûts des activités de ratissage et des imprévus 63

V. Six (6) à deux (2) mois avant l’AVS : la préparation 648. Formation 669. Plaidoyer, mobilisation sociale et communication 70 9.1 Planification d’une communication efficace : les aspects déterminants 71 9.1.1 Sous comité national pour le plaidoyer, la mobilisation sociale et la communication 72 9.1.2 Plan de communication 72 9.1.3 Préparation de la gestion des problèmes et sujets de préoccupation : mauvaise

publicité, rumeurs, MAPI, etc. 74 9.1.4 Suivi et évaluation des activités de communication 75 9.2 Plaidoyer 76 9.3 Mobilisation sociale 76 9.3.1 Participation des établissements scolaires à la mobilisation sociale 77 9.3.2 La cérémonie d’ouverture ou l’évènement organisé à l’occasion du lancement de l’AVS 77 9.3.3 Utilisation constructive des médias 78 9.4 Participation communautaire 78 9.5 Communication relative aux changements comportementaux et sociaux 79 9.5.1 Communication interpersonnelle 80 9.6 Communication concernant les MAPI graves 81 9.6.1 Communication en cas de MAPI grave : le rôle des agents de santé 82 9.6.2 Plan de communication de crise 8310. Surveillance des MAPI et préparation d’une communication de crise 86 10.1 Planification et organisation de la surveillance des MAPI au cours des AVS 88 10.2 Réaction en cas de MAPI grave 90 10.3 Détection et traitement de l’anaphylaxie 90 10.4 Notification des MAPI graves et investigation 91 10.5 Gestion des crises et communication 91 10.5.1 Réagir aux rumeurs au cours d’une crise 92 10.5.2 Préparer des communiqués de presse et des séances d’information

à l’intention des médias 93

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IV

11. Supervision et suivi en amont de l’AVS 94 11.1 Objectif de la supervision et du suivi en amont de l’AVS 94 11.2 Gestion et coordination de la supervision et du suivi en amont de l’AVS 95 11.3 Évaluation de l’état de préparation au niveau du pays et des districts 96 11.3.1 Outil pour le niveau national 97 11.3.2 Outil pour le niveau districal 97

VI. Huit (8) semaines à un (1) jour avant l’AVS : l’avant mise en œuvre 100

VII. Mise en œuvre de l’AVS 10412. Fonctionnement des postes de vaccination 105 12.1 Rôle des membres du personnel 105 12.2 Organisation et gestion des postes de vaccination 106 12.3 Administration du vaccin en toute sécurité 108 12.3.1 Reconstitution du vaccin 109 12.3.2 Administration du vaccin 111 12.3.3 Réduction de la douleur au moment de la vaccination 112 12.3.4 Après l’administration du vaccin 112 12.3.5 À la fin de la journée de vaccination ou lorsque l’équipe se rend sur un

autre site de vaccination 113 12.4 Élimination des déchets 114 12.4.1 Élimination sans risque des conteneurs de sécurité 11413. Supervision et suivi pendant l’AVS 117 13.1 Supervision et suivi des équipes de vaccination 117 13.2 Listes de contrôle de supervision 120 13.3 Suivi pratique rapide (RCM pour Rapid Convenience Monitoring) 121 13.3.1 RCM intra AVS 122 13.4 Recueil et analyse des données administratives 124 13.4.1 Cartes de vaccination/fiches conservées à domicile : garder une trace 124 13.4.2 Feuilles de pointage 124 13.4.3 Formulaires de compte-rendu 127 13.4.4 Circulation des données 128 13.4.5 Interprétation des données 130 13.5 Réunion de synthèse quotidienne 133 13.6 Usage de la technologie 135

VIII. Une (1) à deux (2) semaines après l’AVS : activités, suivi et évaluation post AVS 13614. Activités post AVS 137 14.1 Suivi (RCM) indépendant post AVS 137 14.2 Activités de ratissage 138 14.3 Enquêtes de couverture 139 14.4 Suivi de la qualité de l’AVS 139 14.4.1 Indicateurs de suivi pré AVS 140 14.4.2 Indicateurs de suivi au cours de l’AVS 141 14.4.3 Indicateurs de suivi post AVS 142 14.5 Réunion de synthèse et rapport technique 142 14.6 Surveillance des maladies 143 14.7 Activités de renforcement de la vaccination systématique menées après l’AVS 144 14.7.1 Activité post AVS pour l’amélioration du microplan de vaccination systématique 145 14.7.2 Séances locales d’analyse et de perfectionnement post AVS 146 14.7.3 Intégration des enseignements tirés à la planification de la vaccination systématique 146 14.8 Autres activités de suivi 146

AVS GUIDE PRATIQUE

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V

Bibliographie 147

Annexe 1. Vaccins antirougeoleux et antirubéoleux recommandés 148

1a Vaccin contre la rougeole vivant atténué 148

1b Vaccin contre la rubéole vivant atténué 149

1c Vaccin antirougeoleux-antirubéoleux (RR) 150

1d Vaccin antirougeoleux-antiourlien-antirubéoleux (ROR) 150

1e Administration avec d’autres vaccins ou des produits renfermant des anticorps 152

Annexe 2. Outil d’évaluation de l’état de préparation des AVS 153

2a Outil d’évaluation de l’état de préparation des AVS – niveau national 154

2b Outil d’évaluation de l’état de préparation des AVS – niveau du district 156

2c Vérification de la réalisation des activités essentielles au niveau du district 159

Annexe 3. Exemples de difficultés fréquemment rencontrées qui contribuent à amoindrir

la qualité des AVS et propositions pour y remédier 164

Annexe 4. Sécuriser l’accès à la vaccination dans les zones confrontées à des problèmes

de sécurité : leçons tirées du Programme d’éradication de la poliomyélite 166

Annexe 5. Stratégies d’AVS : postes fixes ou mobiles avec démarchage porte-à-porte et

vaccination porte-à-porte 169

5a Postes fixes ou mobiles avec démarchage porte-à-porte 169

5b Vaccination porte-à-porte 172

5c Vaccination dans les écoles, les maternelles et les crèches/garderies 174

Annexe 6. Activités essentielles et suggestion de calendrier pour la planification d’AVS

de qualité 176

Annexe 7. Notification et traitement des MAPI 180

7a Formulaire de notification des MAPI 180

7b Trousse pour le traitement des MAPI 181

7c Détection et traitement de l’anaphylaxie 181

Annexe 8. Outils de communication 185

8a Évaluation du niveau de connaissance d’une AVS imminente 186

8b Exemples de messages de communication clés pour les AVS contre la rougeole

et la rubéole 186

Annexe 9. Exemples de listes de contrôle et de formulaires utilisés pendant le suivi et

la supervision de l’AVS 188

9a Rôles et responsabilités des différentes personnes contribuant à l’AVS 188

9b Exemple de liste de contrôle pour la supervision exercée pendant l’AVS sur un

poste de vaccination 191

9c Exemple de liste de contrôle pour la supervision exercée pendant l’AVS au

niveau du district ou de la province 193

9d Exemple de feuille de pointage pour consigner les doses administrées au cours

d’une AVS contre la rougeole, ou contre la rougeole et la rubéole, dont la

tranche d’âge ciblée est comprise entre 9 mois et 14 ans 195

9e Feuille de pointage stratifiée en fonction de la dose de MCV reçue auparavant

dans le cadre de la vaccination systématique : suggestion en vue de caractériser

le nombre d’enfants « zéro dose » d’après la carte de vaccination 196

9f Exemple de formulaire de synthèse au premier niveau pour transmettre le

nombre de doses de vaccin administrées durant une AVS ciblant les enfants

âgés de 9 mois à 14 ans, sans intervention supplémentaires 197

Annexe 10. Outils de RCM pour le suivi exercé pendant et après l’AVS 198

Annexe 11. Rapport technique post AVS 205

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VI

Ce document a été élaboré par l’Organisation mondiale de la Santé, sous la supervision du Dr Alya Dabbagh du Département Vaccination, vaccins et produits biologiques. Il convient de remercier tout particulièrement le Dr Aleksandra Caric pour sa contribution technique et rédactionnelle.

Nous remercions également le Dr Hector Izurieta, le Dr Margarita Sniadack, ainsi que nos nombreux collègues à l’OMS (siège, bureaux régionaux et bureaux dans les pays) et dans les organisations partenaires (en particulier, les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis d’Amérique, la Division des Programmes de l’UNICEF et la Croix-Rouge américaine) qui ont partagé leur expérience et leurs connaissances au cours de la préparation et de la révision du présent document.

L’Annexe 4 a été élaborée par le « Polio Access Support Unit » et par les équipes de l’OMS spécialisées dans la poliomyélite au Nigeria et au Pakistan. Leur travail a été grandement apprécié.

Ce document a été préparé par la société Further Consulting et la conception graphique a été réalisée par büro svenja.

La réalisation de ce guide pratique a été rendue possible grâce à l’aide et au financement de la Fondation Bill & Melinda Gates.

Remerciements

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VII

AB AutobloquantACD Atteindre Chaque District

[approche]AVS Activité de vaccination

supplémentaireCACP Connaissances, attitudes,

croyances et pratiquesCNC Comité national de coordinationDTC Diphtérie-tétanos-coqueluche [vaccin]EDS Enquête démographique et de santéEPI Évaluation post-introductionFICR Fédération internationale des

sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

FP Facteur de perteGACVS Comité consultatif mondial de la

sécurité vaccinaleGavi Alliance mondiale pour les vaccins et la

vaccinationGPS Géopositionnement par satellite

(Global Positioning System, en anglais)GVAP Plan d’action mondial pour les vaccins

(Global Vaccine Action Plan, en anglais)CCI Comité de coordination interorgan-

isations (Interagency Coordinating Committee, en anglais)

MAPI Manifestation postvaccinale indésir-able

MCP Matériau à changement de phaseMCV Vaccin à valence rougeole

(Measles-Containing Vaccine, en anglais)

MICS Enquêtes en grappes à indicateurs multiples (Multiple Indicator Cluster Survey, en anglais)

MPV Maladie à prévention vaccinaleOMS Organisation mondiale de la SantéONG Organisation non gouvernementaleOSC Organisation de la société civile

PCV Pastille de contrôle du vaccinPDA Ordinateur de poche (Personal

Digital Assistant, en anglais)PEV Programme élargi de vaccinationPPAc Plan pluriannuel completPQS Performance, qualité et sécurité PVH Virus du papillome humain

(aussi appelé papillomavirus humain)R Vaccin antirougeoleux monovalentRCM Suivi pratique rapide (Rapid

Convenience Monitoring, en anglais)RCP Réanimation cardio-pulmonaireRCV Vaccin à valence rubéole (Rubella-

Containing Vaccine, en anglais)ROR Rougeole-oreillons-rubéole [vaccin]RORV Rougeole-oreillons-rubéole-

varicelle [vaccin]RR Rougeole-rubéole [vaccin] RUP Dispositif empêchant la réutilisation

(ReUse Prevention, en anglais)SAGE Groupe stratégique consultatif

d’experts (Strategic Advisory Group of Experts, en anglais)

SMART Spécifique, mesurable, réalisable, pertinent et assorti de délais précis (Specific, Measurable, Achievable, Relevant and Time-bound, en anglais)

SMS Service de minimessages (Short Message Service, en anglais)

SRC Syndrome de rubéole congénitaleTAHA Traitement antirétroviral

hautement actifUNICEF Fonds des Nations Unies pour

l’enfance (United Nations Children’s Fund, en anglais)

VPO Vaccin antipoliomyélitique oral

Sigles et acronymes

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VIII

Activité de vaccination supplémentaire (AVS) : un moyen efficace de vacciner les enfants que les activités de vaccination systématique n’atteignent pas autrement ou des individus plus âgés qui sont vulnérables, mais qui ne font pas partie des tranches d’âge ciblées par les services du Programme élargi de vaccination (PEV) systématique.

AVS accélérée pour l’introduction du vaccin antirubéoleux : action ponctuelle menée pour vacciner les enfants, les adolescents et les adultes, l’objectif étant de réduire le temps nécessaire pour arrêter la transmission du virus de la rubéole et éliminer la rubéole et le SRC.

AVS de rattrapage : AVS menée une fois, généralement à l’échelle nationale, pour vacciner la principale population responsable de la trans-mission de la maladie, afin de réduire rapidement le nombre de sujets sensibles.

AVS de suivi : AVS périodique, généralement menée à l’échelle nationale tous les 2 à 5 ans, ciblant les enfants nés après la dernière AVS afin d’atteindre ceux qui ne sont pas encore vaccinés et ceux qui n’ont pas développé d’immunité après la première vaccination.

Briquette à effet isotherme : briquette étanche spécialement conçue et qui satisfait, en règle générale, à la spécification de performance, de qualité et de sécurité (PQS/E005/IP01). Elle est remplie d’eau du robinet ou d’un matériau à changement de phase (MCP). Terme à utiliser de préférence à « accumulateur de chaud ou de froid ».

Briquette congelée : briquette d’eau congelée à une température comprise entre -5 °C et -25 °C.

Briquette d’eau : briquette à effet isotherme remplie d’eau du robinet et qui satisfait en règle générale à la spécification PQS/E005/IP01.

Communication visant à faire évoluer les comportements : ensemble d’activités destinées à orienter les comportements et à promouvoir la vaccination comme étant une norme et un devoir.

Manifestation postvaccinale indésirable (MAPI) : tout incident médical fâcheux qui suit la vaccination et qui n’a pas nécessairement un lien de causalité avec l’utilisation du vaccin.

Mobilisation sociale : ensemble des activités entreprises à grande échelle pour nouer le dialogue avec l’ensemble des couches sociales dans le but d’informer et de sensibiliser la population comme il convient.

Plaidoyer : ensemble d’activités menées à différents niveaux avant l’AVS afin de s’assurer le soutien politique, générer et maintenir l’obtention des ressources adéquates, établir des partenariats avec des organismes nationaux et internationaux, des ONG, les organisations locales de la société civile (OSC) et les influenceurs locaux, et obtenir l’acceptation et l’accompagnement de l’AVS par la communauté.

Postes de vaccination fixes : stratégie d’AVS efficace dans les endroits où la demande en matière de vaccination est importante, où la mobilisation sociale est forte et où les visites en

Glossaire

AVS GUIDE PRATIQUE

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IX

AVS GUIDE PRATIQUE

porte-à-porte ne sont pas nécessaires ; inclut des postes de vaccination permanents et temporaires.

Postes de vaccination fixes permanents : postes situés dans des établissements de santé et des postes de santé communautaires permanents, faisant partie des postes de vaccination fixes établis dans le cadre de la stratégie des AVS pour toute la durée desdites activités.

Postes de vaccination fixes temporaires : postes pouvant être établis dans les écoles, les églises, les mosquées, les bureaux des administrateurs locaux, pour la durée que l’on a estimée nécessaire pour réaliser la vaccination de la population cible de la zone concernée (une durée qui peut être inférieure à celle de l’AVS).

Postes de vaccination mobiles : postes nécessaires dans les villages reculés et les com- munautés rurales où les populations sont de très petite taille et/ou dispersées, mis en place pour la durée nécessaire à la réalisation de la tâche (généralement, moins d’un jour).

Poste fixe avec démarchage porte-à-porte : stratégie d’AVS avec un élément de mobilisation sociale supplémentaire, faisant intervenir un volontaire/mobilisateur communautaire (« démarcheur ») formé qui incite la population à se rendre au poste de vaccination.

Suivi pratique rapide (RCM) : méthode de suivi des AVS dans le but précis de repérer les enfants non vaccinés, de déterminer les raisons de l’absence de vaccination et de prendre des mesures correctives.

Vaccination porte-à-porte : stratégie d’AVS recommandée principalement en tant que stratégie de ratissage dans les zones où un refus de la vaccination a été observé par le passé.

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I. INTRODUCTION

I. Introduction

©OMS / Région OMS des Amériques

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1

I. INTRODUCTION 1. Informations générales

L’un des objectifs stratégiques du Plan d’action mondial pour les vaccins (GVAP, en anglais)1 est de faire en sorte que les bénéfices de la vaccination soient équitablement étendus à tous les individus. Réaliser cet objectif signifiera que tout individu pouvant prétendre à la vaccination recevra tous les vaccins appropriés – quels que soient son âge, son sexe, son éventuelle incapacité, son niveau d’éducation, sa situation socio- économique, sa situation professionnelle, le lieu géographique où il se trouve ou son appartenance ethnique.

Selon le GVAP, les pays doivent non seulement atteindre une couverture vaccinale nationale d’au moins 90 % et une couverture vaccinale dans chaque district d’au moins 80 % avec tous les vaccins, mais également maintenir les progrès obtenus à long terme. Certains objectifs en matière de lutte contre les maladies demandent des taux de couverture vaccinale encore plus élevés. Le GVAP stipule que la rougeole et la rubéole doivent être éliminées dans cinq régions de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) d’ici à l’année 2020. Interrompre la transmission endémique de la rougeole nécessite une couverture vaccinale par deux doses de vaccin à valence rougeole (RCV) d’au moins 95 % dans chaque district.

Il est indispensable de disposer de systèmes solides de vaccination systématique si l’on veut obtenir et maintenir des niveaux élevés d’immunité contre les maladies à préven-tion vaccinale au sein de la population. L’approche « Atteindre Chaque District » (ACD), qui met notamment l’accent sur la planification et le suivi, a été mise en place afin de renforcer les capacités et d’étendre la prestation des services de vaccination.2 Néanmoins, certains individus ou groupes de population sont toujours sensibles aux maladies évitables par la vaccination soit parce qu’ils ont manqué les programmes de vaccination systématique, soit parce que la primovaccination a échoué.

1 OMS (2013). Plan d’Action Mondial pour les Vaccins (GVAP) 2011-2020. Genève : Organisation mondiale de la Santé (http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/79315/1/9789242504989_fre.pdf?ua=1, consulté le 15 juin 2016).

2 OMS (2008). Reaching Every District (RED) approach: a way to improve immunization performance. Bull World Health Organ. 8(3):B. doi: 10.2471/BLT.07.042127 (http://www.who.int/bulletin/volumes/86/3/07-042127/en/, consulté le 15 juin 2016).

1. Informations générales

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2

I. INTRODUCTION 1. Informations générales

Les activités de vaccination supplémentaires (AVS), que l’on appelle également cam-pagnes de vaccination de masse, représentent un moyen efficace de vacciner les enfants que les activités de vaccination systématique n’atteignent pas autrement (par exemple les groupes et communautés difficiles à atteindre et mal desservis) ou les individus plus âgés qui sont vulnérables, mais ne font pas partie des tranches d’âge ciblées par les services du Programme élargi de vaccination (PEV) systématique. Les AVS sont donc un moyen éprouvé d’accroître l’équité en matière de vaccination. Elles permettent également d’augmenter rapidement l’immunité d’une population en réduisant le nombre d’individus vulnérables dans cette population, ce qui peut être à l’origine d’une immunité protectrice collective.

Les AVS sont l’occasion de développer les services de vaccination en permettant de renforcer les capacités nationales, de réduire les inégalités en matière de prestation des services, de sensibiliser les populations à la vaccination systématique, d’améliorer les pratiques de vaccination et d’apporter d’autres bénéfices pour la santé publique du fait que d’autres interventions de santé publique peuvent être intégrées aux AVS. En retour, il est essentiel de renforcer les programmes de vaccination systématique pour préserver les acquis obtenus grâce aux AVS.

1.1 But et objectifs opérationnels du présent guide

Ce guide pratique a pour but de fournir des informations portant sur tous les aspects de la planification et de la mise en œuvre d’AVS de haute qualité3 concernant les vaccins injectables, et de décrire comment il est possible de renforcer la vaccination systématique et la surveillance. Les AVS contre la rougeole et la rubéole sont utilisées à titre d’exemple, mais les informations données se veulent applicables à toutes les AVS utilisant des vaccins injectables. Il peut faire office de référence pour la préparation de guides pratiques et documents relatifs à des AVS de portée régionale/nationale.

Ce guide pratique a pour objet de fournir aux administrateurs des programmes de vaccination et à leurs partenaires une méthodologie et des outils afin d’assurer la réussite des AVS moyennant :

une planification rationnelle et une préparation respectant les échéances fixées, y compris l’élaboration d’un budget permettant de demander un financement auprès des pouvoirs publics et/ou de donateurs, et l’utilisation de l’outil d’évaluation de l’état de préparation de l’AVS ;

la mise en œuvre des AVS en respectant les meilleures pratiques existantes ;

le suivi des AVS qui permet de prendre des mesures correctives immédiatement ;

l’évaluation de la qualité de la préparation et de la mise en œuvre des AVS.

3 Concernant les activités de vaccination supplémentaires contre la rougeole, « de haute qualité » signifie obtenir une couverture nationale d’au moins 95 %, telle que déterminée par une enquête de couverture.

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I. INTRODUCTION 1. Informations générales

1.2 Que contient ce guide pratique ?

Le présent guide pratique est organisé suivant l’ordre chronologique et s’appuie sur le concept de gestion de projet pour contribuer à une gestion efficace de l’ensemble du processus de planification, de mise en œuvre et de suivi d’une AVS.

Il préconise l’utilisation de l’outil d’évaluation de l’état de préparation de l’AVS aux niveaux national et infranational pour permettre une évaluation périodique de la mise en œuvre des activités essentielles qui sont associées à l’AVS. Cela permet d’appliquer des mesures correctives dans les meilleurs délais et d’en assurer le suivi, et également de communiquer un retour d’expérience qui s’avère nécessaire pour prendre la décision, au besoin, de reporter l’AVS au niveau national ou dans des zones spécifiques.

Il met l’accent sur une microplanification et une macroplanification méthodiques, ainsi qu’une budgétisation globale, afin de faire en sorte que les activités essenti-elles qui sont souvent négligées (par exemple l’évaluation de l’état de préparation en amont de l’AVS, le suivi au cours de l’AVS, dont le suivi rapide pratique [RCM], le suivi indépendant exercé après l’AVS et les activités de « ratissage »4 ) soient prises en considération.

Il souligne l’importance de lutter contre les inégalités et de repérer les groupes difficiles à atteindre et les groupes à haut risque via le processus de microplanifica-tion. Il insiste également sur la nécessité d’adapter les stratégies de vaccination aux besoins de chaque communauté.

Il met l’accent sur l’importance d’une planification et d’une budgétisation précoces, y compris pour les activités de ratissage, afin de combler les lacunes recensées au cours du suivi exercé pendant et après l’AVS (notamment le suivi pratique rapide, ou RCM).

Il fait valoir que les AVS doivent être menées dans le cadre du programme de vaccination dans son ensemble et qu’il ne doit pas s’agir d’interventions isolées.

Il contient des suggestions concernant les activités qui peuvent – en étant menées soit en synergie, soit avec un petit effort supplémentaire – renforcer la vaccination systématique.

Il est complété par un cours de formation en ligne axé sur les domaines où l’on rencontre les problèmes qui ont une incidence sur la qualité des AVS les plus fréquents.

4 Il s’agit de la répétition d’une campagne de vaccination afin d’augmenter le taux de couverture lorsque l’on s’aperçoit qu’un certain nombre d’enfants n’ont pas été atteints au cours de l’AVS.

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I. INTRODUCTION 2. Rougeole, rubéole et SRC : caractéristiques et stratégies de vaccination visant à les éliminer

2. Rougeole, rubéole et SRC : caractéristiques et stratégies de vaccination visant à les éliminer

2.1 La rougeole

Malgré l’existence de vaccins sûrs, efficaces et peu onéreux, la rougeole reste une cause importante de décès évitables chez les enfants âgés de moins de 5 ans à travers le monde. Le virus de la rougeole est très infectieux et, lorsque la vaccination n’était pas encore mise en place, plus de 90 % des gens étaient infectés avant l’âge de 15 ans.

La rougeole se caractérise principalement par de la fièvre, une éruption et une toux. La diarrhée, l’otite moyenne, la laryngo-trachéo-bronchite (croup), la pneumonie et l’encéphalite en sont des complications, la pneumonie, la diarrhée et le croup étant à l’origine de la majorité des décès. Le risque de contracter une rougeole sévère ou mortelle est plus important chez les enfants de moins de 5 ans vivant dans des condi-tions de promiscuité, en particulier s’ils souffrent de malnutrition ou présentent une carence en vitamine A, et chez les personnes qui ont des troubles immunologiques, notamment une infection à VIH à un stade avancé. Le risque de rougeole sévère ou mortelle est plus élevé chez les adultes de plus de 20 ans. Dans les pays en développe-ment, les taux de létalité chez les jeunes enfants peuvent atteindre 5 à 10 %. Dans les pays industrialisés, les décès par rougeole, même s’ils sont rares, peuvent survenir chez des sujets auparavant en bonne santé.

2.2 La rubéole et le syndrome de rubéole congénitale

Les infections rubéoleuses sont généralement à l’origine d’une maladie relativement bénigne chez les enfants, mais chez les adolescents et les adultes, elles peuvent provoquer arthrite et encéphalite. Une infection rubéoleuse survenant au début de la grossesse peut avoir de graves répercussions sur le fœtus et entraîner un avortement spontané, une mort fœtale ou plusieurs maladies invalidantes regroupées sous le nom de syndrome de rubéole congénitale (SRC). Le SRC peut comprendre une cardiopathie,

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I. INTRODUCTION 2. Rougeole, rubéole et SRC : caractéristiques et stratégies de vaccination visant à les éliminer

une cécité et une surdité. Avec une estimation de 100 000 cas de SRC dans le monde chaque année, la rubéole reste une cause majeure d’anomalies congénitales évitables.

2.3 Stratégies de vaccination antirougeoleuse et antirubéoleuse

Le Plan stratégique mondial 2012-2020 contre la rougeole et la rubéole5 définit les stratégies pour atteindre les objectifs d’élimination de la rougeole et de la rubéole dans le cadre du GVAP6. La première des cinq principales composantes de la stratégie est d’attein-dre et de maintenir des niveaux élevés d’immunité au sein de la population grâce à une couverture vaccinale élevée (≥95 %) par deux doses de vaccins à valence rougeole et à valence rubéole.

Le principal objectif de la vaccination antirubéoleuse est de prévenir la survenue du SRC. Même si le vaccin contre la rubéole existe sous la forme de vaccin monovalent, l’OMS recommande d’utiliser des vaccins combinés : le vaccin antirougeoleux-antirubéoleux (RR), le vaccin antirougeoleux-antiourlien-antirubéoleux (ROR) ou le vaccin antirougeoleux- antiourlien-antirubéoleux-antivaricelleux (RORV). Voir l’Annexe 1 pour des informations détaillées sur les vaccins recommandés.

L’un des défis avec la vaccination antirubéoleuse réside dans le fait qu’une couverture vaccinale faible prolongée chez les nourrissons et les jeunes enfants pourrait entraîner une augmentation de la sensibilité chez les femmes en âge de procréer, ce qui accroît théoriquement le risque de SRC à un niveau supérieur à celui qui était rencontré avant l’introduction du vaccin (effet paradoxal). Toutefois, si la couverture vaccinale est suffisamment élevée, la transmission de la rubéole va être nettement réduite ou inter- rompue, écartant ainsi tout risque d’exposition des femmes enceintes à la rubéole. Avant l’introduction du vaccin antirubéoleux, il est indispensable que les pays obtiennent et maintiennent une couverture vaccinale d’au moins 80 % en administrant au moins 1 dose d’un vaccin à valence rubéole par le biais des services de vaccination systématique et/ou d’AVS régulières afin d’éviter que cet effet paradoxal n’apparaisse.

Pour en savoir plus sur l’introduction du vaccin antirubéoleux, consulter la publication Introduction du vaccin antirubéoleux dans les programmes de vaccination nationaux : Guide pas à pas7 et la note de synthèse sur la position de l’OMS concernant les vaccins antirubéoleux8.

5 OMS (2012). Global Measles and Rubella Strategic Plan: 2012-2020. Genève : Organisation mondiale de la Santé (http://who.int/iris/handle/10665/44855, consulté le 15 juin 2016).

6 OMS (2013). Plan d’Action Mondial pour les Vaccins (GVAP) 2011-2020. Genève : Organisation mondiale de la Santé (http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/79315/1/9789242504989_fre.pdf?ua=1, consulté le 15 juin 2016).

7 OMS (2015). Introduction du vaccin antirubéoleux dans les programmes de vaccination nationaux : Guide pas à pas. Genève : Organisation mondiale de la Santé (http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/204124/1/9789242549379_fre.pdf, consulté le 15 juin 2016).

8 OMS (2011). Note de synthèse : position de l’OMS concernant les vaccins antirubéoleux. Relevé épidémiologique hebdomadaire. 86:301–316 (http://www.who.int/wer/2011/wer8629.pdf?ua=1, consulté le 30 mai 2016).

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I. INTRODUCTION

Les politiques en matière de vaccination antirougeoleuse et antirubéoleuse, et les stratégies d’administration varient entre les pays. Les pays dotés de programmes de vaccination bien établis et très performants s’appuient sur les services de vaccination systématique pour administrer les deux doses de vaccin à valence rougeole (MCV1 et MCV2) et à valence rubéole. Les pays dont la couverture par les deux doses est <95 % doivent avoir recours à des AVS pour obtenir une couverture élevée (≥95 %) par les deux doses. Ce niveau élevé de couverture doit être maintenu de manière uniforme dans l’ensemble des districts et des tranches d’âge afin de prévenir les flambées de rougeole. Les pays qui ne sont pas en mesure d’obtenir une couverture vaccinale élevée et homogène via les services de vaccination systématique doivent mener des AVS périodiquement afin de réduire rapidement la population d’enfants sensibles et doivent chercher à vacciner tous les enfants susceptibles de pouvoir être vaccinés. L’OMS recommande de poursuivre les AVS jusqu’à ce que les pays soient capables d’atteindre et de maintenir une couverture ≥95 % avec les deux doses au cours des programmes de vaccination systématique.

2.4 Associer l’élimination de la rougeole et de la rubéole

Les activités d’élimination de la rougeole (vaccination systématique et activités de vaccination supplémentaires, et surveillance) offrent un cadre sur lequel s’appuyer pour faire progresser l’élimination de la rubéole et du SRC. Selon les critères indiqués dans la note de synthèse sur la position de l’OMS concernant le vaccin antirubéoleux9, l’OMS recommande que les pays passent du vaccin antirougeoleux monovalent (R) au vaccin RR ou ROR, et se servent des activités de vaccination antirougeoleuse supplémentaires pour cibler les populations restant sensibles à la rubéole également.

Lorsque le calendrier national de vaccination systématique comprend deux doses de vaccin à valence rougeole (MCV), l’OMS recommande d’utiliser la même association RR ou ROR pour les deux doses. C’est mieux que d’inclure le vaccin à valence rubéole (RCV) uniquement avec la première dose de vaccin antirougeoleux en ce sens que cela permettra de simplifier les achats de vaccins, la logistique, ainsi que la consignation et la transmission des données, et de réduire le gaspillage. En outre, cela permettra d’augmenter la couverture vaccinale contre la rubéole.

2. Rougeole, rubéole et SRC : caractéristiques et stratégies de vaccination visant à les éliminer

9 Ibid

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I. INTRODUCTION 3. Approche systématique à l’AVS

3. Approche systématique à l’AVS

La planification et la mise en œuvre d’une AVS doivent être envisagées dans le con-texte général du système de santé et non pas prendre la forme d’interventions isolées en marge du programme de vaccination. Il est nécessaire de disposer des informations importantes du programme de vaccination systématique (par exemple la population ciblée, la planification des séances dans les établissements de santé, une carte des postes de vaccination dans la zone couverte par le programme, les risque associés à l’absence de vaccination et les capacités en matière de chaîne du froid) pour réussir la planification de l’AVS. La planification et la préparation des AVS peuvent aider à résoudre les principaux problèmes rencontrés au sein du programme de vaccination systématique. Ainsi, les informations programmatiques émanant de la préparation et de la mise en œuvre de l’AVS seront transmises au programme de vaccination systématique afin de l’améliorer. Cela assurera donc la continuité nécessaire pour maintenir, entre les AVS, une immunité élevée au sein de la population, pour les cohortes d’âge qui se succèdent. Ces informations doivent circuler en permanence entre le programme de vaccination systématique et l’AVS.

3.1 Les AVS : une opportunité de renforcer la vaccination systématique et les autres programmes de santé

De préférence, une AVS s’appuie sur un programme de vaccination systématique solide. Une AVS respectant les meilleures pratiques peut et doit renforcer les capacités nationales et l’exécution du service de vaccination existant en accordant une attention renouvelée aux principaux aspects de la gestion du programme. Les activités dédiées spécifiquement au renforcement de la vaccination systématique sont réalisées avant, pendant et après l’AVS. Dès le début de l’AVS, l’évaluation du système de vaccination systématique des pays doit permettre de recenser 3 à 5 objectifs visant à renforcer le programme de vaccination systématique, lesquels doivent être intégrés à l’AVS. Une

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I. INTRODUCTION 3. Approche systématique à l’AVS

personne référente doit être nommée à chacun des sous-comités nationaux pour superviser et assurer la mise en œuvre de ces activités. Les ressources nécessaires à la réalisation des activités de renforcement de la vaccination systématique doivent être recensées et incluses au budget lors de la macroplanification. Un certain nombre d’activités réalisées avant et pendant l’AVS ne nécessiteront pas de ressources supplé-mentaires. Pour certaines activités, les ressources issues du programme de vaccination systématique et de l’AVS peuvent être regroupées (par exemple pour mener des cours de remise à niveau permettant de perfectionner les connaissances et compétences des agents de santé afin d’améliorer la qualité tant de l’AVS que de la vaccination systématique). Pour les activités de renforcement de la vaccination systématique après l’AVS, il est nécessaire de déterminer les besoins en ressources et de mettre à jour le budget en parallèle de la réactualisation des microplans de la vaccination systématique.

Les éléments ci-dessous sont des exemples d’activités de renforcement de la vaccination systématique, répertoriés en fonction des différentes composantes du programme et pouvant être réalisées avant, pendant et après une AVS.

Planification

Avant l’AVS — Faire figurer les AVS dans les plans pluriannuels complets (PPAc) nationaux en tant que

stratégie pour lutter contre la maladie et obtenir son élimination.— Se servir des plans de vaccination systématique pour les districts et les établissements de santé,

et des cartes opérationnelles des zones desservies comme point de départ pour l’élaboration des microplans et des cartes pour l’AVS.

— Inclure les objectifs de renforcement de la vaccination systématique lors de l’élaboration des outils pour l’AVS (par exemple incorporer le suivi des enfants « zéro dose » dans les feuilles de pointage).

— Revoir la politique de vaccination dans le cadre de la planification de l’AVS et, au besoin, actualiser les politiques.

— Se servir des AVS comme d’une plate-forme pour la fourniture intégrée d’interventions de santé publique (par exemple la supplémentation en vitamine A) qui peuvent avoir un lien avec les initiatives pour la santé de la mère et de l’enfant ciblant des tranches d’âge similaires et ayant recours aux mêmes stratégies que l’AVS (par exemple des postes fixes/mobiles).

Après l’AVS — Utiliser les données locales relatives aux personnes physiques provenant de l’AVS pour la microplan-

ification de la vaccination systématique lorsqu’elles sont plus précises que les estimations officielles.— Réviser et mettre à jour les microplans et les cartes des zones desservies, et les stratégies de

vaccination systématique lorsque des populations cibles qui n’avaient pas été recensées jusque-là sont repérées au cours d’une AVS.

— Se servir des données issues du RCM et du suivi de l’AVS pour mettre en évidence les obstacles spécifiques à la vaccination systématique et préparer des plans pour y remédier.

— Se servir des données de l’AVS pour revoir les sites proposant des services extra-institutionnels de vaccination systématique et déterminer les ressources supplémentaires nécessaires pour actualiser les activités.

Formation

Avant l’AVS — Réaliser une évaluation des besoins en formation au moins 6 mois avant l’AVS et organiser une

formation axée sur les compétences en conséquence.— Élaborer des matériels de formation et des outils de travail (par exemple des vidéos) comprenant

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I. INTRODUCTION 3. Approche systématique à l’AVS

des cours de remise à niveau pour la vaccination systématique d’après les besoins et les lacunes en matière de connaissances qui auront été repérés.

— Aborder la situation de la vaccination systématique et des activités de surveillance au cours de la formation relative aux AVS, et consolider les compétences essentielles relatives à une bonne micro-planification, à la manipulation des vaccins, à la sécurité des injections et à la gestion des déchets.

Pendant l’AVS — Utiliser les listes de contrôle de supervision pour reconsidérer les processus et remédier aux aspects

problématiques du programme de vaccination systématique (par exemple sécurité des injections et gestion des déchets, etc.).

Après l’AVS — Revoir le contenu de la formation et les listes de contrôle de supervision pour la vaccination

systématique afin d’y inclure les points posant problème qui ont été cernés durant l’AVS.

Logistique, chaîne du froid, manipulation des vaccins et gestion des déchets

Avant l’AVS — Faire le point sur les capacités nationales en matière de chaîne du froid (par exemple réfrigérateurs,

congélateurs, boîtes isothermes, porte-vaccins et briquettes à effet isotherme) et acquérir le matériel nécessaire.

— Assurer le bon entretien des équipements de la chaîne du froid présents. — Tenir compte des besoins du programme de vaccination systématique lors de l’évaluation concernant

l’élimination des déchets et la construction/l’entretien des installations d’incinération pour les AVS. — Introduire des nouvelles technologies pour les AVS pouvant être reprises dans le programme de

vaccination systématique (par exemple seringues autobloquantes (AB) et seringues dotées d’un dispositif empêchant la réutilisation).

Pendant l’AVS — Se servir des visites de supervision au cours de l’AVS pour vérifier et corriger les techniques

d’injection, la sécurité des injections et la gestion des déchets.

Après l’AVS — Souligner l’importance de disposer de niveaux appropriés de stocks, de prévoir de manière précise

les besoins en vaccins et de réduire les pertes. — Inclure les équipements de la chaîne du froid acquis pour l’AVS dans l’inventaire des matériels du

programme de vaccination systématique et dans le plan d’entretien.

Surveillance de l’innocuité des vaccins

Avant l’AVS — Entretenir les connaissances et les compétences des agents de santé en ce qui concerne les

manifestations postvaccinales indésirables (MAPI) courantes et leur prise en charge au moyen de formations dédiées à l’AVS.

— Assurer un approvisionnement suffisant en matériels, fournitures et formulaires de compte-rendu pour l’AVS, lesquels pourront être ensuite utilisés dans le programme de vaccination systématique.

— Inclure la mise en pratique des compétences et des outils de travail sur la manière de communiquer efficacement sur les MAPI avec les parents/personnes qui s’occupent des enfants.

Pendant l’AVS — Perfectionner les compétences relatives à la notification des MAPI, à leur prise en charge et au bon

usage des trousses d’urgence en cas de MAPI en exerçant une supervision au cours de l’AVS.

Après l’AVS — Renforcer le message clé stipulant que les manifestations indésirables bénignes rencontrées

habituellement après la vaccination sont beaucoup moins graves que les conséquences possibles de la maladie.

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I. INTRODUCTION

Plaidoyer, mobilisation sociale, communication

Avant l’AVS— Mener l’enquête sur les connaissances, attitudes, croyances et pratiques (CACP) au sein de la

communauté pour servir de base à l’élaboration des messages qui serviront à la communication.— Mettre au point de messages clés standards visant à promouvoir les AVS et la vaccination

systématique, et tester au préalable leur compréhension afin de limiter le risque de confusion entre AVS et vaccination systématique.

— Si les AVS doivent avoir lieu dans des établissements scolaires, collaborer avec les responsables de l’éducation pour mettre en place de courtes séances d’information sur la vaccination.

— Sensibiliser le secteur privé sur l’importance de la vaccination systématique (par exemple calendrier, objectifs aux niveaux mondial et national, diffusion des résultats, surveillance, etc.) et le mobiliser.

— Se servir des AVS pour renforcer les partenariats existants et en établir de nouveaux avec les protagonistes qui interviennent durant la préparation, la mise en œuvre de l’évaluation des AVS (par exemple organisations non gouvernementales [ONG], programmes communautaires, mé-dias, établissements scolaires, institutions culturelles, chefs religieux et organisations religieuses, organismes humanitaires et d’aide, et groupes de volontaires), et travailler avec eux pour soutenir le programme de vaccination systématique en dehors de l’AVS.

Pendant l’AVS— Souligner l’importance tant de l’AVS que de la vaccination systématique au cours des séances

d’information à l’intention des médias et dans les communiqués de presse, et au cours des séances d’éducation dans les communautés.

— Distribuer des « cartons d’invitation » aux séances de vaccination systématique aux parents/ personnes qui s’occupent des enfants lorsqu’ils viennent au poste de l’AVS.

— Les agents de santé et les volontaires doivent informer les personnes qui s’occupent des enfants que tous les enfants de « x » ans doivent recevoir au moins 2 doses de MCV.

— Faire en sorte que les agents de santé rappellent aux personnes qui s’occupent des enfants d’emmener les enfants dans les services de vaccination systématique pour recevoir la deuxième dose de vaccin à valence rougeole au cours de leur deuxième année (en fonction du calendrier de vaccination).

— Utiliser les applications de santé mobile pour diffuser des informations relatives à la vaccination systématique au cours des AVS.

Après l’AVS— Mettre à profit les relations avec les médias et faire en sorte qu’ils engagent à communiquer sur la

vaccination systématique.— Se servir des activités de plaidoyer et de mobilisation sociale avec les groupes intéressés (par exemple

des groupes de femmes et de jeunes) pour mieux faire connaître la vaccination systématique et la détection/la notification des cas suspects de rougeole et rubéole.

— Mettre à profit la collaboration avec les établissements scolaires et le système éducatif pour mettre en place des politiques de vaccination en milieu scolaire (par exemple des vérifications concernant la vaccination systématique à l’entrée à l’école) et introduire des activités de vaccination systéma-tique en milieu scolaire lorsque cela est matériellement possible.

— Préserver la contribution des ONG pour continuer à rechercher les « perdus de vue »10 pour la vaccination systématique.

— Communiquer aux responsables politiques locaux les résultats des AVS et la couverture du moment par la vaccination systématique.

— Utiliser les données issues de la question relative à la « source d’information », obtenues dans le cadre de l’évaluation rapide, pour renforcer la planification de la communication concernant la vaccination systématique, en particulier pour les populations difficiles à atteindre.

3. Approche systématique à l’AVS

10 Nourrissons ayant commencé les vaccinations du PEV systématique (ayant eu accès aux services), mais qui n’ont pas fini le calendrier (ne sont pas revenus pour les doses de vaccin suivantes).

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I. INTRODUCTION

Supervision, suivi et évaluation

Avant l’AVS— programme de vaccination systématique, cerner les besoins en formation des agents de santé et

aider à organiser un soutien supplémentaire en matière de supervision qui cible les districts à haut risque, au cours de l’AVS et par la suite.

— Faire figurer la question de la diffusion des messages relatifs à la vaccination systématique dans les listes de contrôle de supervision. Améliorer les pratiques en matière de gestion des données qui sont nécessaires pour la vaccination systématique (par exemple tenue des registres, analyse des données, calcul de la couverture) en incorporant la gestion des données à la formation préalable à l’AVS.

— Se servir de listes de contrôle de suivi pour l’AVS et la vaccination systématique.

Pendant l’AVS— Faire le point sur les problèmes rencontrés dans le programme de vaccination systématique et y

remédier. Se servir du RCM pour repérer les enfants n’ayant pas bénéficié de l’AVS, ni de la vaccination systématique, et déterminer les raisons pour lesquelles ils n’ont pas été vaccinés.

— Dans les zones où une grande partie des parents conservent les cartes de vaccination systématique, consigner les enfants « zéro dose » dans les feuilles de pointage de l’AVS permet de repérer les zones à faible couverture par la vaccination systématique.

Après l’AVS— Mener des enquêtes de couverture pour évaluer les niveaux de couverture à la fois de l’AVS et de la

vaccination systématique, et repérer les populations à haut risque et mal desservies, les districts à faible couverture et les raisons de l’absence de vaccination dans le cadre du programme de vaccination systématique.

— Analyser les données du RCM et transmettre les résultats aux parties prenantes afin de remédier aux insuffisances de la vaccination systématique.

— Immédiatement utiliser les données issues de l’AVS dans les zones présentant une faible couverture vaccinale afin d’organiser et mettre en œuvre rapidement des séances de vaccination selon les besoins.

— Communiquer les résultats de l’AVS et la situation du moment du programme de vaccination systématique aux responsables publics locaux et aux responsables communautaires.

Surveillance

Avant l’AVS— Former les agents de santé à l’utilisation des définitions standards des cas concernant les

maladies à prévention vaccinale (MPV) et des normes en matière de notification.— Élaborer et tester au préalable des supports comportant des éléments visuels de MPV afin

d’améliorer la détection des suspicions de rougeole et rubéole par les agents de santé.— Demander aux chefs de villages d’aider à informer la communauté sur la manière de reconnaître et

de signaler les MPV.— Tirer parti de la mobilisation sociale et des visites dans les familles pour informer la communauté

sur la manière de reconnaître et de signaler les MPV.

Pendant l’AVS— Systématiquement incorporer, à la mobilisation sociale des communautés, des informations

sur la manière de reconnaître la rougeole et la rubéole, et la conduite à tenir si des cas de fièvre accompagnée d’une éruption sont observés.

Après l’AVS— Se servir de la visibilité importante de l’AVS pour faire en sorte que d’autres départements et

responsables communautaires s’investissent dans la notification des suspicions de MPV.

La bibliographie contient des documents sur le renforcement des programmes de vaccination systématique qui sont accessibles en ligne, entre autres publications.

3. Approche systématique à l’AVS

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I. INTRODUCTION 4. AVS de haute qualité et évaluation de l’état de préparation

4. AVS de haute qualité et évalu-ation de l’état de préparation

4.1 Principal objectif d’une AVS contre la rougeole/la rougeole et la rubéole : atteindre les populations encore non atteintes

Le principal objectif des AVS contre la rougeole et/ou contre la rougeole et la rubéole est d’obtenir des niveaux élevés d’immunité au sein de la population en atteignant et en protégeant les enfants qui n’ont pas été atteints par les services de vaccination systématique et les enfants qui n’ont pas développé d’immunité après la première dose du vaccin antirougeoleux. Pour atteindre cet objectif, les AVS doivent être de très grande qualité et atteindre une couverture vaccinale d’au moins 95 % au niveau national, telle que déterminée par une enquête de couverture.

L’expérience a montré que le plus souvent, une planification et une préparation tardives sont la cause de la mauvaise qualité d’une AVS alors qu’une préparation méthodique qui respecte les échéances fixées est un prérequis essentiel pour obtenir une couverture élevée.

4.2 Évaluation de l’état de préparation de l’AVS

Des listes de contrôle ont été utilisées au niveau des districts dans de nombreux pays pour évaluer et améliorer la préparation des AVS, et le siège de l’OMS11 ainsi que

11 OMS (2002). Aide mémoire sur la sécurité des campagnes de vaccination de masse : assurer la sécurité vaccinale pendant les campagnes de masse qui utilisent des vaccins injectables. Genève : Organisation mondiale de la Santé (http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/69672/1/WHO_V-B_04.07_eng.pdf, consulté le 15 juin 2016).

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I. INTRODUCTION 4. AVS de haute qualité et évaluation de l’état de préparation

deux bureaux régionaux de l’OMS12,13 ont préparé des lignes directrices relatives à leur contenu et à leur exploitation. Alors que ces listes de contrôle sont exhaustives, leur utilité s’est trouvée limitée pour un certain nombre de raisons. En premier lieu, ce type de liste est principalement utilisé par les superviseurs au niveau du district et leur util-isation est donc limitée aux seuls districts contrôlés. Les données ne sont pas toujours regroupées et quantifiées aux niveaux supérieurs pour mettre en évidence les problèmes couramment rencontrés qui ont besoin d’être réglés à ces niveaux plus élevés. Ensuite, les listes de contrôle ne donnent qu’un aperçu de l’état de préparation à un moment donné ; elles ne surveillent pas l’évolution de la préparation et ne sont pas axées sur l’action. Par conséquent, ces listes ne se sont dans l’ensemble pas avérées efficaces pour cerner en temps opportun les retards dans la préparation de l’AVS et permettre qu’une action soit entreprise afin d’assurer la qualité de l’AVS.

4.2.1 L’outil d’évaluation de l’état de préparation de l’AVS

Pour améliorer la qualité de la préparation de l’AVS et surveiller l’état de préparation afin que l’AVS menée soit de premier ordre, un outil d’évaluation de l’état de préparation a été élaboré pour suivre périodiquement la préparation de l’AVS à l’échelle nationale et au niveau du district. Il s’agit essentiellement d’un outil de gestion qui remédie aux limites des listes de contrôle auparavant utilisées, comme expliqué ci après.

Simple à utiliser, il permet d’évaluer quantitativement et périodiquement l’état de préparation aux niveaux tant national qu’infranational.

Il répertorie les forces et faiblesses qui sont spécifiquement associées à la prépara-tion des AVS dans le temps, met au jour les retards et les actions à entreprendre, et recense les personnes ayant la responsabilité de rattraper les retards au niveau local.

Il facilite la transmission des données sur l’état de préparation aux autorités du niveau supérieur pour intervenir dans les meilleurs délais, y compris prendre éventu-ellement la décision de reporter, même partiellement (c.-à-d. dans certains districts), l’AVS jusqu’à ce que la préparation soit correctement terminée.

L’outil d’évaluation de l’état de préparation d’une AVS accorde beaucoup d’importance au fait qu’à tout moment avant l’AVS, certaines activités essentielles doivent être achevées afin que l’AVS puisse être de haute qualité.

Cet outil est aligné sur le calendrier du présent guide pratique qui décrit, et donne des indications sur, les activités essentielles devant être menées à bien à différents moments avant l’AVS. Des informations détaillées sur la manière d’utiliser l’outil d’évaluation de l’état de préparation d’une AVS sont données dans la Section 11.3 et l’Annexe 2.

12 Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique (2010). Measles SIAs planning & implementation field guide. Brazzaville : Bureau régional OMS de l’Afrique (http://www.measlesrubellainitiative.org/wp-content/uploads/2013/06/WHO-AFRO-Measles-Field-guide-April-2011.pdf, consulté le 15 juin 2016).

13 Bureau régional de l’OMS pour l’Europe (2004). Field guide for planning and implementing supplemental immunization activities for measles and rubella. Copenhague : Bureau régional de l’Europe de l’Organisation mondiale de la Santé (http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0005/79025/e82636.pdf?ua=1, consulté le 15 juin 2016).

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

Quinze (15) à douze (12) mois avant l’AVS, vous devez effectuer les activités suivantes au niveau national

Réaliser une analyse de la situation : déterminer le moment le plus opportun pour mener l’AVS et le type d’AVS à entre-prendre, et définir la tranche d’âge ciblée ;

répertorier les populations difficiles à atteindre et convenir des stratégies à adopter pour l’AVS ;

examiner les leçons tirées des précédentes AVS.

Prendre les dispositions voulues pour la macroplanification au niveau national :

préparer le plan d’action et un budget prévisionnel ;

s’assurer d’un engagement à haut niveau ; amender le PPAc ou autres documents de planification sanitaire de portée nationale pour y incorporer l’AVS ;

définir la structure organisationnelle chargée de coordonner l’AVS, constituer le Comité national de coordination (CNC) et nommer un coordonnateur national.

II. Quinze (15) à douze (12) mois avant l’AVS : la planification

©OMS /Christopher Black

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

Les AVS ont pour objectif de vacciner des populations nombreuses sur une courte péri-ode, ce qui dépasse souvent les capacités des infrastructures en place. Une planification spécifiquement adaptée associée à une supervision et un suivi très méthodiques sont indispensables à la réussite des AVS. Pour assurer une planification efficace, un certain nombre d’activités préliminaires doivent être entreprises. La décision d’effectuer une AVS doit être consignée dans un plan pluriannuel complet (PPAc) adopté au niveau national (ou un plan national pluriannuel d’élimination de la rougeole/rubéole) et inscrite dans le plan de travail annuel du programme de vaccination.

5.1 Leçons tirées des précédentes AVS

Les activités préliminaires de planification doivent comprendre un examen critique des leçons tirées des AVS antérieures. Cet examen est en règle générale effectué par le Comité national de coordination (CNC) et doit aborder les activités essentielles de façon systématique. Les domaines évalués peuvent, par exemple, reproduire les principales rubriques de l’outil d’évaluation de l’état de préparation d’une AVS : a) planification, coordination et financement ; b) suivi et supervision ; c) vaccins, chaîne du froid et logis-tique ; et d) plaidoyer, mobilisation sociale et communication. L’ensemble des questions/problèmes dont on aura constaté qu’ils ont compromis les résultats finaux doivent être indiqués de manière détaillée et assortis de dispositions visant à y remédier. L’Annexe 3 contient des exemples de problèmes couramment rencontrés contribuant à une qualité médiocre des AVS et donne des idées pour y faire face.

5.2 Analyse de la situation du pays et justification

Une AVS doit être envisagée si un pays n’a pas atteint et maintenu une couverture ≥95 % avec deux doses de MCV. Pour analyser la situation d’un pays, il convient de rassembler les informations suivantes et de les étudier afin de déterminer l’immunité de la population.

5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

Les données sur l’incidence actuelle et antérieure de la maladie. Cela comprend la collecte et l’analyse de l’incidence de la maladie par âge, du statut vaccinal des cas par tranche d’âge et du nombre de cas par endroit et période. Il faut également déterminer les schémas d’apparition de la maladie en fonction du temps, des endroits et des populations.

Les données sur la couverture vaccinale. L’analyse des données relatives à la couverture vaccinale doit prendre en considération les données de couverture par la vaccination systématique (données administratives et données obtenues par des enquêtes, selon ce qui est disponible) par an et par région géographique, et les données de couverture par la précédente AVS (données administratives et données obtenues par des enquêtes, selon ce qui est disponible) par zone desservie et tranche d’âge couverte. Elle peut également comprendre d’autres estimations de la protection de la population (par exemple à partir d’enquêtes sérologiques récentes ou d’enquêtes sur les flambées).

Des données provenant d’autres sources. Cela comprend l’analyse de rapports ou documents tels que les examens de la surveillance, les bilans du PEV, le PPAc, le plan annuel de vaccination, les évaluations post-introduction (EPI) d’un nouveau vaccin, les estimations OMS/UNICEF de la couverture vaccinale nationale et les enquêtes de couverture dont les enquêtes démographiques et de santé (EDS) ou les enquêtes en grappes à indicateurs multiples (MICS).

Les informations recueillies doivent apporter une vue d’ensemble complète et être présentées de manière concise dans un format facile à lire (un exemple de modèle peut être consulté [en anglais] sur la page http://www.wpro.who.int/immunization/documents/measles_regional_country_profile/en/). L’analyse de ces informations sert de base à l’AVS.

5.2.1 Définir l’intervalle entre les AVS

Dans la mesure où les vaccins ne sont pas efficaces à 100 %, on obtient rarement une couverture universelle et à mesure que de nouvelles cohortes de naissance atteignent l’âge de la vaccination, le nombre de nourrissons et d’enfants sensibles va progresser au fil du temps. L’augmentation de sujets sensibles doit être estimée en évaluant aussi bien la couverture par cohorte de naissance obtenue par la vaccination systématique que la couverture par âge obtenue au cours des précédentes AVS, ce qui permettra d’orienter les décisions concernant le délai entre les AVS.

Il est recommandé aux pays, lorsqu’ils déterminent l’intervalle entre les AVS par les vaccins à valence rougeole, de suivre l’augmentation d’enfants d’âge préscolaire sensibles et de mener une AVS lorsque ce nombre avoisine la taille d’une cohorte de naissance. Cela prend à peu près 2 à 5 ans pour en arriver là, cet intervalle étant plus court dans les endroits où la couverture par la vaccination systématique est faible.

Étant donné que les données relatives à la couverture sont souvent peu fiables, les administrateurs des programmes doivent utiliser les données de la meilleure qualité

15-12 months before SIA

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

possible, telles que les données issues des estimations OMS/UNICEF de la couverture vaccinale nationale (WUENIC, en anglais), pour définir l’intervalle minimum entre les AVS permettant de prévenir les flambées.

La Figure 5.1 montre comment l’intervalle optimal entre les AVS de suivi augmente par-allèlement à la couverture par la vaccination systématique avec la première dose de MCV (MCV1). La figure représente la relation entre la couverture par la vaccination systématique dans les années qui suivent la dernière AVS et l’année au cours de laquelle le nombre de sujets sensibles atteint la taille d’une cohorte de naissance annuelle (500 000 enfants dans cet exemple). Dans le graphique, si la couverture par la vaccination systématique est de 90 % chaque année, et en supposant avec circonspection que l’efficacité du vaccin est de 85 % (pour les enfants vaccinés à l’âge de 9 mois), le nombre de sujets sensibles attein-dra la taille d’une cohorte de naissance en l’espace de 4,3 ans. Par conséquent, dans cet exemple, une AVS sera nécessaire tous les quatre ans. En revanche, dans le cas où la couverture par la vaccination systématique est de 60 %, l’augmentation de sujets sensibles est beaucoup plus rapide et la taille de la cohorte de naissance sera atteinte en seulement deux ans. Dans cette hypothèse, les AVS de suivi doivent être réalisées tous les deux ans. Dans les endroits où des données sur la couverture infranationale sont disponibles, cette analyse peut être réalisée au niveau districal/régional, et l’intervalle entre les AVS doit reposer sur les districts/régions dont les résultats sont les plus mauvais. FIGURE 5.1.

Périodicité des AVS de suivi en fonction de l’augmentation du nombre d’enfants sensibles au fil du temps

Nbre d’années après la dernière AVS

SEUIL DE RISQUE DE FLAMBÉE

2,0 ANS 3,1 ANS 4,3 ANS

cohorte de naissance de 500 000, couverture vaccinale = 60 – 90 %, efficacité du vaccine à 9 mois = 85 %

Les AVS de suivi doivent être réalisées avant que le nombre d’enfants sensibles atteigne la taille d’une cohorte de naissance annuelle.

Nb

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000

1500

1250

1000

500

250

750

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1 2 3 4 5 6

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

5.2.2 Définir la portée géographique de l’AVS

Des AVS nationales ou infranationales ?

En règle générale, la meilleure approche pour obtenir le plus de retombées sur la charge de morbidité consiste à mettre en œuvre une AVS de qualité à l’échelle nationale. Toute-fois, dans certains contextes, des AVS infranationales ciblant des zones géographiques définies peuvent s’avérer plus réalistes sur le plan programmatique. Ce type d’AVS peut être envisagé notamment dans les situations suivantes :

dans les endroits où, en raison des capacités restreintes du programme, obtenir une AVS de haute qualité est un réel défi : les AVS infranationales qui ciblent des zones géographiques à haut risque peuvent permettre d’obtenir une couverture élevée et interrompre la transmission de la maladie, et peuvent être alors une option ;

dans les cas où les profils d’immunité présentent une hétérogénéité considérable au sein d’un pays : des AVS infranationales ciblant spécifiquement les populations à haut risque ou les populations sensibles grandissantes peuvent être une alternative plus économique ;

dans les endroits où de petites flambées locales sont observées : mettre en œuvre des AVS de moins grande envergure par région peut être une option efficace en ce sens que ces AVS peuvent être préparées et réalisées dans un laps de temps plus court et avec moins de ressources que les AVS à l’échelle nationale (voir les lignes directrices de l’OMS intitulées Response to measles outbreaks in measles mortality reduction settings14).

Des AVS « glissantes »

Réaliser une AVS « glissante » ou échelonnée peut s’avérer nécessaire dans les pays dotés de très grands territoires, présentant des populations non négligeables et/ou dont l’administration est décentralisée, ou dans les pays dont la capacité en personnels de santé est limitée. Lorsque l’on échelonne les AVS, l’objectif doit être d’avoir le plus petit nombre de phases possibles, de couvrir la totalité du pays dans les plus brefs délais et de faire en sorte que le délai entre les phases soit le plus court possibles. Par exemple, un pays peut décider de faire des AVS en ciblant tous les enfants dans la tranche d’âge concernée dans la moitié de tous les districts du pays au cours de la première phase de l’AVS, et dans l’autre moitié un mois plus tard. Les phases doivent être toutes effectuées en moins de 12 mois. Toutefois, pour les pays de très grande taille, cela n’est pas toujo-urs possible et les phases ne peuvent être effectuées que sur une durée de plus d’un an.

14 OMS (2009). Response to measles outbreaks in measles mortality reduction settings. Genève : Organisation mondiale de la Santé (http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/70047/1/WHO_IVB_09.03_eng.pdf, consulté le 15 juin 2016).

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

5.2.3 Définir le type d’AVS contre la rougeole et la rubéole

Les AVS peuvent être des actions isolées ou des campagnes périodiques. Elles peuvent revêtir les formes suivantes.

AVS de rattrapage : il s’agit d’une action isolée, généralement menée à l’échelle nationale, pour vacciner la principale population cible responsable de la transmis-sion de la maladie dans le but de réduire le nombre de sujets sensibles (soit non vaccinés, soit non immunisés à la suite de la primovaccination). Les AVS de rattrapage contre la rougeole et contre la rougeole et la rubéole doivent inclure au minimum les enfants âgés de 9 mois à 14 ans.

AVS de suivi : elles sont périodiques, généralement menées à l’échelle nationale tous les deux à cinq ans, et ciblent les enfants nés après la dernière AVS afin d’atteindre ceux qui ne sont pas encore vaccinés et ceux qui n’ont pas développé d’immunité après la première vaccination. Les AVS de suivi doivent inclure au minimum les enfants âgés de 9 à 59 mois.

AVS accélérées pour l’introduction du vaccin antirubéoleux : il s’agit d’une campagne exceptionnelle pour vacciner les enfants, les adolescents et les adultes, l’objectif étant de réduire le temps nécessaire pour arrêter la transmission du virus rubéoleux et éliminer la rubéole et le SRC.

5.2.4 Définir la tranche d’âge ciblée

Les tranches d’âge vulnérables ciblées au cours des AVS contre la rougeole et la rubéole doivent être définies sur la base de l’évaluation des données relatives à la couverture vaccinale nationale, en tenant compte de l’utilisation passée du MCV et du RCV, de la surveillance, de l’analyse de l’incidence par année de naissance, des enquêtes de séro-prévalence disponibles, des profils d’immunité de la population et des recommandations de l’OMS.

Les tranches d’âge ciblées peuvent être indiquées à l’aide de limites d’âge inférieures et supérieures.

Limites d’âge inférieures : 9 mois ou plus pour les AVS contre la rougeole. Dans les pays où l’incidence est importante chez les enfants de moins de 9 mois, ou en cas de flambée, l’AVS doit inclure les nourrissons dès l’âge de 6 mois, même si l’on s’attend alors à une efficacité moindre du vaccin. Cette décision doit être prise au cas par cas et reposer sur des données épidémiologiques (pour des informations plus détaillées, voir http://www.who.int/wer/2015/wer9050.pdf?ua=115).

15 OMS (2015). Réunion du Groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination, octobre 2015 – conclusions et recommandations. Relevé épidémiologique hebdomadaire. 90:681–700.

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

Limites d’âge supérieures : elles doivent être déterminées pour les AVS contre la rougeole et la rubéole sur la base de l’épidémiologie des maladies (par exemple la répartition des cas de rougeole/rubéole par âge) et l’estimation de la sensibilité en fonction de l’âge, en utilisant l’âge cible le plus élevé. Concernant l’introduction du vaccin antirubéoleux, déterminer les limites d’âge supérieures pour une AVS de rattrapage ou accélérée contre la rubéole peut parfois nécessiter une analyse sérologique de l’immunité vis à vis de la rubéole dans la population en fonction des tranches d’âge, et/ou une évaluation de l’épidémiologie locale de la rubéole et du SRC, des taux de fécondité propres à chaque âge et des informations sur l’âge des mères de nourrissons atteints de SRC. Pour mener une AVS de haute qualité, il est important de combler le retard en matière d’immunité contre la rubéole observé au moment de l’introduction du vaccin antirubéoleux. Les AVS qui ciblent le retard en matière d’immunité contre la rubéole (ou la rougeole) chez les adultes doivent inclure les hommes et les femmes tout à la fois.

L’effectif du groupe ciblé doit provenir de sources officielles (par exemple le dernier recensement). S’il existe plusieurs sources, il convient de s’appuyer sur le chiffre le plus important et d’indiquer clairement la source utilisée.

Au cours des AVS, tous les enfants répondant aux conditions requises et apparte-nant à la tranche d’âge cible doivent être vaccinés, indépendamment de leur statut vaccinal, de la date de la dernière vaccination ou des antécédents de rougeole ou de rubéole. Une vaccination récente n’augmente pas le risque de manifestations indésir-ables liées au vaccin antirougeoleux ou au vaccin antirougeoleux-antirubéoleux.

5.2.5 Définir la durée, la date et le lieu des AVS

Les AVS doivent se dérouler sur un bref laps de temps (4-7 jours à un mois), selon les ressources humaines disponibles. Il est recommandé que les AVS d’une semaine com-prennent le week-end pour permettre aux parents et aux personnes qui s’occupent des enfants qui travaillent d’emmener leurs enfants se faire vacciner. Si la vaccination en milieu scolaire fait partie de l’AVS, la vaccination doit d’abord avoir lieu dans les étab-lissements scolaires, puis gagner la communauté pour pouvoir atteindre les enfants qui n’auront pas été vaccinés à l’école.

Pour déterminer le meilleur moment pour organiser une AVS, il convient de tenir compte des facteurs suivants.

L’épidémiologie de la maladie : pour les maladies dont la transmission présente des pics saisonniers, les saisons de faible transmission sont le meilleur moment pour or-ganiser une AVS. Cela permettra d’interrompre les chaînes de transmission existantes.

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

L’année scolaire : mettre en œuvre des AVS au cours de l’année scolaire facilitera tant la mobilisation sociale que les activités de vaccination chez les enfants scolarisés ou d’âge préscolaire.

Les activités et manifestations de la communauté : il faut éviter de faire coïncider la réalisation d’AVS parallèlement à des évènements locaux tels que des fêtes religieuses, des activités agricoles majeures ou des activités politiques.

Les conditions météorologiques/le climat : la saison des pluies ou un hiver accompagné de fortes chutes de neige peuvent avoir un impact défavorable sur l’accessibilité des populations aux AVS.

La disponibilité des ressources, y compris les vaccins : il convient de tenir compte des cycles budgétaires et des délais de traitement des commandes de vaccins.

L’aspect pratique pour la population locale : il est nécessaire de déterminer, en collaboration avec les associations locales, les dates, les heures et les endroits où la population cible et les parents/les personnes qui s’occupent des enfants sont atteignables, et d’en tenir compte (par exemple organiser les séances avant que les parents/personnes s’occupant des enfants n’aillent travailler ou après leur journée de travail, et organiser les séances sur des sites commodes pour les populations et tranches d’âge spécifiquement ciblées, comme les écoles, les universités, les instal-lations militaires, les marchés, les usines, les lieux de transit et les postes-frontières, les itinéraires commerciaux, les camps de personnes déplacées à l’intérieur du pays, les points de distribution de nourriture, etc.).

Les informations issues de la supervision et du suivi exercés au cours de l’AVS peuvent indiquer que la durée, le moment choisi et/ou les stratégies d’AVS utilisée pour atteindre la population cible nécessitent des ajustements. Le Chapitre 13 contient des informations sur le suivi à mener au cours de l’AVS et le Chapitre 14, sur les activités à exercer après l’AVS.

Il faut éviter que les activités de vaccination systématique ne soient interrompues au cours de l’AVS, en particulier si la campagne dure plus d’une semaine. Dans la mesure du possible, les services de vaccination systématique doivent être poursuivis pendant l’AVS.

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

5.2.6 Définir les populations particulières et les groupes à haut risque

Les populations particulières sont les populations qui échappent aux services de vaccina-tion systématique. Elles comprennent entre autres les populations difficiles à atteindre et mal desservies. Le principal objectif des AVS est de trouver et vacciner ces populations qui passent à côté des services de vaccination systématique. Les populations particulières comprennent :

les populations urbaines pauvres et les populations migrantes ;

les populations isolées, difficiles à atteindre (par exemple habitant dans des zones difficiles d’accès, comme les régions montagneuses) et nomades ;

les personnes vivant dans des zones de conflit civil ou d’insécurité ;

les populations réfractaires à la vaccination et les groupes anti-vaccins (par exemple des communautés fortunées et des groupes religieux extrémistes) ;

les nouveaux arrivants en milieu urbain/squatteurs en situation irrégulière ;

les travailleurs migrants ;

les populations présentes dans les zones proches de frontières intérieures ou inter-nationales ;

les réfugiés, les personnes déplacées à l’intérieur du pays et les autres populations de passage ;

©OMS /Région OMS des Amériques

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

les populations marginalisées sur le plan politique et/ou social, ou les groupes minoritaires ;

les populations dont on sait qu’elles supportent une part disproportionnée de la charge de morbidité.

Il y a tout lieu de s’attendre à ce que ces populations ne se rendent pas aux séances de vaccination, même lorsque les programmes de vaccination systématique sont solides. Malheureusement, ces populations risquent également de ne pas participer aux AVS, sauf si on les prend en considération et que des stratégies efficaces sont élaborées spécifiquement pour les atteindre.

En outre, les groupes à haut risque, tels que les personnes présentant une infection à VIH avérée et les agents de santé, doivent être recensés et des stratégies appropriées doivent être définies d’un commun accord pour leur vaccination (voir ci après).

Principales dispositions à prendre pour atteindre les populations mal desservies et difficiles à atteindre

Recenser les populations mal desservies et difficiles à atteindre. Recenser et atteindre les populations mal desservies et difficiles à atteindre nécessite une plani-fication particulière et le recours à des voies informelles ainsi qu’à une collaboration avec les responsables communautaires (guérisseurs traditionnels, chefs religieux, faiseurs d’opinion et autres), les volontaires locaux et les ONG qui sont actives au sein de la communauté. Il s’avère judicieux d’effectuer une évaluation de l’équité pour recenser les communautés les plus touchées par les inégalités. L’évaluation de l’équité enrichit l’analyse traditionnelle de la couverture vaccinale administrative et s’appuie sur des sources d’information plus larges telles que les enquêtes de couverture vaccinale, les EDS, les MICS, les bilans du PEV, les données du RCM qui comprennent les raisons de l’absence de vaccination, l’analyse des précédentes AVS, les recherches en matière de CAP (connaissances, attitudes et pratiques) le cas échéant et les rapports sur la pauvreté. Par exemple, l’examen des EDS, des enquêtes de couverture du PEV et des données des MICS, lorsqu’elles sont dis-ponibles, montre que la couverture vaccinale est la plus faible chez les enfants vivant dans les foyers les plus pauvres (y compris les bidonvilles) et dans les zones rurales reculées, et chez les enfants dont les mères ont un faible niveau d’éduca-tion. L’évaluation de l’équité aboutit à une liste de catégories de caractéristiques communautaires qui sont associées aux inégalités en matière de vaccination et à une liste d’obstacles empêchant ces communautés d’accéder et d’avoir recours aux services de vaccination, l’objectif étant de définir les meilleures stratégies pour les atteindre durant l’AVS.

L’évaluation de l’équité doit commencer par des discussions et un travail d’équipe au niveau national. Toutefois, ces évaluations doivent être réalisées au niveau districal durant le processus de microplanification, au moyen de connaissances

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

locales approfondies. Au niveau du centre de santé, les groupes mal desservis doivent être repérés et localisés, et des cartes indiquant leur situation géographique au sein de chaque zone couverte par le programme doivent être préparées. Les représentants ethniques et chefs religieux locaux doivent être mobilisés pour aider à comprendre et à surmonter les obstacles (d’ordre culturel, éducatif, logistique, politique, linguistique ou religieux) qui empêchent les personnes s’occupant d’enfants d’emmener ces derniers se faire vacciner (par exemple modification de l’heure pour les activités quotidiennes de vaccination) et pour contribuer à la planification et à la mobilisation sociale. L’expérience menée au Cambodge, décrite (en anglais) ici http://heapol.oxfordjournals.org/content/28/5/526.full.pdf+html.16 , donne un exemple d’évaluation de l’équité.

Établir un lien avec d’autres programmes, tel que les programmes de lutte antipaludique, les programmes de lutte contre la dengue ou d’autres initiatives communautaires similaires, peut également permettre de repérer les populations mal desservies.

Déterminer la stratégie de vaccination la plus appropriée pour atteindre les popula-tions mal desservies et difficiles à atteindre. Lorsque l’on s’intéresse aux stratégies de vaccination les plus adaptées, il faut tenir compte des cas où il s’avère nécessaire de vacciner des tranches d’âge différentes de celles qu’il a été convenu de vacciner pendant l’AVS.

Incorporer les activités/stratégies pour atteindre ces groupes aux microplans établis au niveau du district afin de faire en sorte que les ressources soient disponibles pour la mobilisation sociale, la chaîne du froid et la logistique des vaccins, le transport (véhicules et carburant) et la sécurité pour les situations particulières. À cette fin, des cartes détaillées doivent être élaborées pour planifier la logistique et la mobilisation sociale supplémentaires nécessaires. Ces cartes devront ensuite être utilisées pour le programme de vaccination systématique. (Voir le Chapitre 7 pour des informations détaillées sur la microplanification.)

Intensifier la supervision : une à deux semaines avant les AVS, les superviseurs doivent se rendre dans les zones les plus mal desservies pour vérifier que les mères sont informées de l’AVS à venir et comprennent l’importance des vaccinations systématiques. Pendant l’AVS, les superviseurs doivent contrôler de manière active et à intervalles réguliers la préparation et les actions visant à atteindre ces populations mal desservies.

16 Soeung, SC, et al. (2013). From reaching every district to reaching every community: analysis and response to the challenge of equity in immunization in Cambodia. Health Policy and Planning. 28(5):526–535.

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

Prévoir des activités de mobilisation sociale dynamiques, intensives et individualisées qui s’appuient sur les connaissances locales et la participation communautaire.

Même si les efforts requis pour atteindre les populations mal desservies ou difficiles à atteindre au cours des AVS sont multipliés et ciblés, il convient de prendre soin d’éviter de stigmatiser ou de heurter ces populations.

Aspects à prendre en considération pour atteindre certaines des populations mal desservies et difficiles à atteindre

a) La vaccination des populations urbaines pauvres et des populations migrantes

L’intensification de la migration vers les zones urbaines des personnes défavorisées vivant en milieu rural a des conséquences sur l’épidémiologie de la rougeole dans les centres urbains densément peuplés. Souvent, les jeunes travailleurs migrants élevés dans les petites localités rurales ont été moins vaccinés et moins exposés au virus rougeo-leux sauvage que des personnes qui sont nées et ont grandi dans des environnements urbains, mais qui ont, pour le reste, un profil similaire. En outre, l’absence de structures communautaires élaborées pour ces populations migrantes et leur fréquente méfiance à l’égard des personnes extérieures et des institutions publiques accroît la difficulté de convoquer ces groupes pour qu’ils se rendent aux postes fixes de vaccination utilisés classiquement dans les AVS.

Pour atteindre une couverture vaccinale élevée dans ces populations, il peut s’avérer nécessaire d’avoir recours à une intensification du démarchage porte-à-porte (ou, dans certains endroits, à une stratégie de vaccination porte-à-porte) (voir la Section 5.2.7). Obtenir le soutien des chefs religieux et d’autres responsables communautaires, ainsi que celui des établissements scolaires et des crèches/garderies, pour la mobilisation sociale et l’éducation de la population cible sera déterminant pour la réussite des AVS. Cela aidera en outre à diffuser le message concernant l’importance de la vaccination systématique dans ces zones.

b) La vaccination des populations isolées, difficiles à atteindre et nomades

Atteindre les zones difficiles d’accès (par exemple celles qui sont inaccessibles au cours de la saison des pluies) nécessite bien souvent que des équipes formées spécifiquement et équipées pour faire face aux conditions difficiles commencent leur voyage plus tôt ou prolongent leur déplacement. Atteindre ces zones peut s’avérer onéreux. Par conséquent, les déplacements doivent être planifiés à l’avance avec précision et assortis d’un budget adapté.

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

Lorsque l’on se rend dans ce type de zones reculées, il est judicieux de fournir l’ensem-ble des services de santé préventifs généraux en même temps : faire tourner les équipes de santé publique qui fournissent les services (dont la vaccination) au moins une fois tous les trois mois peut être une stratégie de vaccination systématique efficace pour compléter l’AVS.

Pour être sûr d’atteindre les populations nomades, des membres des communautés nomades doivent être inclus dans les équipes et formés comme il se doit.

c) La vaccination dans les zones de conflit civil ou d’insécurité

Il est difficile d’obtenir une couverture vaccinale élevée contre la rougeole dans les pays en guerre civile ou dans les pays où règne l’insécurité. Dans ce genre de situations, il s’est parfois avéré utile de négocier des accords de trêve (par exemple, les Journées de la tranquillité qui ont été utilisées en Amérique latine et au Moyen-Orient pour l’éradica-tion de la poliomyélite) pour mettre en œuvre une AVS. À défaut, il est possible que l’on n’ait pas d’autre choix que de différer l’AVS à l’échelle nationale, tout en instaurant des stratégies provisoires de lutte contre les flambées.

Si la population et les dirigeants locaux présents dans ces zones confrontées à des conflits ou à une insécurité localisée se sentent suffisamment concernés par la maladie, la mise en œuvre de l’AVS peut être négociée avec les dirigeants locaux et/ou d’autres autorités. Dans les situations de forte sécurité, les équipes et superviseurs extérieurs peuvent devenir des cibles et se faire agresser. Par conséquent, il est préférable que la mise en œuvre de toutes les activités locales, ou de la majeure partie, dont la vaccina-tion et la supervision, soit effectuée par du personnel local correctement formé. Pour en savoir plus sur la sécurisation des stratégies de soutien et opérationnelles pour atteindre les populations dans les zones peu sûres, voir le cas du Programme d’éradication de la poliomyélite et les leçons qui en ont été tirées dans l’Annexe 4.

d) Populations réfractaires à la vaccination et groupes anti-vaccins

Il y a deux catégories de personnes faisant preuve de résistance/d’opposition à la vaccination : les personnes qui s’opposent de manière individuelle et les groupes de personnes qui refusent d’un seul bloc. Les stratégies pour obtenir gain de cause sont différentes.

Les personnes s’opposant au vaccin isolément peuvent être difficiles à repérer avant l’AVS. Lorsqu’elles sont identifiées, elles ont généralement besoin d’une discussion en tête à tête avec les superviseurs de l’AVS qui doivent essayer de comprendre les raisons de leur refus (craintes des évènements indésirables, méfiance en ce qui concerne l’effi-cacité de la vaccination, etc.) et leur fournir les informations appropriées.

Pour les communautés qui refusent la vaccination, il est important de comprendre la ou les raison(s) inhérente(s) à leur opposition. La réticence face à la vaccination (retard dans l’acceptation ou refus des vaccins malgré la disponibilité de services de vaccination)

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

peut être due à un manque de confiance dans les vaccins, à une méfiance vis-à-vis des services de santé ou à une tendance à se croire à l’abri du danger. La bonne manière de répondre à ces préoccupations dépendra de la nature du sujet d’inquiétude et à la force des croyances. Il est souvent nécessaire de faire appel à des approches pédagogiques à plus long terme pour faire évoluer les idées fausses sur la vaccination. Cela peut com-prendre : une sensibilisation au sein de la communauté et en milieu scolaire, un dialogue ouvert et des échanges réguliers d’informations pertinentes avec les chefs religieux ou les responsables communautaires, des rappels pour les parents/personnes qui s’occupent des enfants, des mesures d’incitation, la valorisation des dossiers conservés à domicile et des programmes de formation destinés aux prestataires de soins de santé. En outre, il convient d’encourager les visites dans les établissements scolaires afin que les élèves améliorent leurs connaissances à propos du calendrier de vaccination et des bénéfices de la vaccination. Ces actions doivent être entreprises bien en amont de l’AVS, en fonction de la cause sous-jacente et des endroits.

Pour des informations détaillées et des conseils sur la manière de répondre à la réticence à la vaccination et aux facteurs associés, consulter la page Web (en anglais) consacrée à ce sujet sur le site de l’OMS : http://www.who.int/immunization/programmes_systems/vaccine_hesitancy/en/. Parmi les ressources de base, citons un rapport du groupe de travail du SAGE de l’OMS sur la réticence à la vaccination, un numéro spécial dans la revue Vaccine17 portant sur la réticence à la vaccination, une analyse systématique des stratégies visant à répondre à la réticence à la vaccination18, ainsi que des outils tels que le document Guide to Tailoring Immunization Programmes (TIP)19.

Aspects à prendre en considération pour atteindre les groupes à haut risque

a) La vaccination des personnes dont on sait qu’elles sont infectées par le VIH

Étant donné le risque élevé que présentent les personnes infectées par le VIH de dével-opper une rougeole grave et le peu d’effets secondaires du vaccin antirougeoleux chez ces personnes, la vaccination contre la rougeole doit être administrée systématiquement à tous les enfants et adultes séropositifs, asymptomatiques et potentiellement sensibles qui ne montrent pas de signes d’immunosuppression sévère. Il n’est pas nécessaire de procéder au dépistage du VIH chez les personnes asymptomatiques avant d’administrer le vaccin contre la rougeole ou tout autre vaccin à valence rougeole. La vaccination peut être envisagée pour les personnes présentant une infection à VIH symptomatique si elles ne sont pas à un stade d’immunosuppression sévère. Les données disponibles sont

17 OMS (2015). WHO recommendations regarding vaccine hesitancy. Vaccine. 33(34):4155-4218 (http://www.sciencedirect.com/science/journal/0264410X/33/34, accessed 15 June 2016).

18 Le groupe de travail du SAGE de l’OMS sur la réticence à la vaccination (2014). Strategies for addressing vaccine hesitancy – a systematic review. Genève : Organisation mondiale de la Santé (http://www.who.int/immunization/sage/meetings/2014/october/3_SAGE_WG_Strategies_addressing_vaccine_hesitancy_2014.pdf?ua=1.

19 Bureau régionale de l’OMS pour l’Europe (2013). The Guide to Talioring Immunization Programmes (TIP). Copenhagen: WHO Regional Office for Europe (http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0003/187347/The-Guide-to-Tailoring-Immunization-Programmes-TIP.pdf, accessed 15 June 2016).

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

en faveur de l’utilisation du MCV avant l’âge de 9 mois et l’OMS recommande que les nourrissons dont on sait qu’ils sont séropositifs reçoivent une dose de MCV dès l’âge de 6 mois20. Les enfants infectés par le VIH recevant un traitement antirétroviral hautement actif (TAHA) sont exposés à un risque accru de rougeole du fait de leur réponse en anti-corps médiocre à la suite de la vaccination avant la mise en route du TAHA. Si le TAHA ne rétablit pas ce que devrait être l’immunité contre la rougeole compte tenu des doses vaccinales précédemment reçues, il permet des réponses en anticorps plus fortes et plus prolongées après une revaccination. Il est recommandé d’administrer une dose supplé-mentaire de MCV aux enfants infectés par le VIH recevant le TAHA une fois achevée la reconstitution immunitaire. Plus d’informations sur les recommandations de l’OMS concernant la revaccination des enfants infectés par le VIH sous TAHA sont accessibles ici : http://www.who.int/wer/2015/wer9050.pdf.21

b) La vaccination des agents de santé

Les agents de santé non immunisés qui prodiguent des soins aux patients sont exposés au risque d’être infectés et de transmettre la maladie à leurs patients. Le nombre de flambées de rougeole dans les établissements de santé touchant à la fois les person-nels de santé et les patients souligne l’importance de vacciner les agents de santé. Pour connaître la liste des vaccins recommandés pour les agents de santé, consulter le tableau récapitulatif de l’OMS disponible à l’adresse suivante : http://www.who.int/immunization/policy/Immunization_routine_table4_FR.pdf.22

Dans la mesure du possible, la vaccination des agents de santé impliqués dans les soins aux patients doit faire partie de la planification de l’AVS et être incluse dans le budget. Les semaines précédant le lancement officiel de l’AVS représentent le meilleur moment pour vacciner les agents de santé ; en outre, cette vaccination est généralement effec-tuée sur le lieu de travail. Faire en sorte que les agents de santé soient déjà protégés durant l’AVS diminuera la transmission de la maladie, ainsi que le volume de travail.

Aspects à prendre en considération pour atteindre des tranches d’âge plus larges

Lorsque l’AVS cible des tranches d’âge plus larges, il faut avoir recours à des stratégies particulières pour atteindre les groupes plus âgés et des décisions essentielles doivent être prises, tel que décrit ci après.

a) La vaccination des adolescents et des adultes

Dans les pays où la couverture vaccinale s’est avérée faible par le passé et dans les communautés éloignées et isolées, les adolescents et une partie des adultes peuvent

20 OMS (2009). Vaccins contre la rougeole : note d’information de l’OMS. Relevé épidémiologique hebdomadaire. 84(35):349–360 (http://www.who.int/wer/2009/wer8435.pdf, consulté le 30 mai 2016).

21 OMS (2015). Réunion du Groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination, octobre 2015 – conclusions et recommandations. Relevé épidémiologique hebdomadaire. 90:681–700.

22 OMS (2015). Tableau 4 : Tableau récapitulatif des notes de synthèse de l’OMS – Vaccination des personnels de santé. Genève : Organisation mondiale de la Santé.

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

être sensibles à la rougeole. Pour les vaccins qui ne faisaient auparavant pas partie du calendrier de vaccination systématique, comme le vaccin antirubéoleux, des activités de vaccination de rattrapage/accélérées pour les adolescents plus âgés et les jeunes adul-tes (en plus de la vaccination des enfants) seront nécessaires pour combler le retard en matière d’immunité.

Lorsque l’on inclut les adolescents et les adultes dans les AVS, les stratégies de vacci-nation doivent être adaptées en conséquence et comprendre la vaccination dans les établissements d’enseignement secondaire/les établissements d’enseignement supérieur/les universités, sur les marchés, sur les lieux de travail et dans tout autre endroit où les services ont toutes les chances d’atteindre ces tranches d’âge ciblées. Dans ce type de situations, il convient de dresser une liste exhaustive de l’ensemble des établissements pertinents, où les groupes ciblés étudient ou travaillent, de sorte que l’on puisse s’y rendre avant l’AVS afin de préparer les activités de vaccination.

b) La vaccination des femmes enceintes

La décision d’inclure, ou non, les femmes enceintes dans les AVS sera fonction du vaccin utilisé et des objectifs de l’AVS. D’après les données disponibles, la vaccination au cours de la grossesse avec des vaccins à base de bactéries inactivées/conjuguées ou à base d’anatoxine ne devrait pas être associée à une augmentation du risque pour le fœtus.

Théoriquement, les vaccins à base de virus vivants, tels que le vaccin antirougeoleux seul ou combiné à d’autres vaccins, ne doivent pas être administrés aux femmes enceintes. Toutefois, l’administration accidentelle des vaccins R, RR ou ROR n’est pas considérée comme une indication pour l’interruption de la grossesse dans la mesure où rien ne per-met d’affirmer que cela soit nocif pour le fœtus. Pour en savoir plus sur l’innocuité de la vaccination pendant la grossesse, consulter l’examen des données factuelles réalisé en 2014 par le Comité consultatif mondial de la sécurité vaccinale (GACVS).23

5.2.7 Définir la stratégie d’AVS appropriée pour atteindre une couverture vaccinale élevée

Les stratégies utilisées dans une AVS visent à atteindre chaque individu faisant partie de la tranche d’âge cible sélectionnée. Les planificateurs de l’AVS doivent compartimenter la population à vacciner suivant la stratégie d’AVS appropriée :

postes de vaccination fixes ou mobiles uniquement ; postes de vaccination fixes ou mobiles avec un démarchage porte-à-porte ; vaccination porte-à-porte.

23 Comité consultatif mondial de la sécurité vaccinale (2014). Innocuité de la vaccination pendant la grossesse – Examen des données factuelles. Genève : Organisation mondiale de la Santé (http://www.who.int/vaccine_safety/publications/Pregnan-cy_web_FR.pdf, consulté le 15 juin 2016).

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

Au cours de la planification initiale de l’AVS, il convient d’établir une répartition approx-imative des stratégies (c.-à-d. estimer le pourcentage de la population cible à atteindre par chaque stratégie) au niveau national (voir le Chapitre 6 sur la macroplanification). Le type de stratégie de vaccination à utiliser dans chaque zone/communauté a des réper-cussions directes sur le nombre d’équipes et de volontaires à affecter, et sur la durée et le coût de l’AVS. Cette répartition peut être modifiée durant l’étape de microplanifica-tion (Chapitre 7) au cours de laquelle l’on définira clairement les zones géographiques dont chaque équipe sera responsable et sur quelles journées de l’AVS. En règle générale, la composition des équipes de vaccination varie selon les endroits et dépend du nombre d’enfants à vacciner que l’on attend par jour dans un lieu donné.

L’évaluation de la population cible doit comprendre la recherche et la description des populations mal desservies et difficiles à atteindre, tel que cela est décrit dans la Section 5.2.6. Le choix des stratégies de vaccination à utiliser pour chaque groupe de population repose alors sur les informations dont on dispose pour chacun d’entre eux, telles que le lieu et le risque de résistance ou d’indifférence à la vaccination (voir le Tableau 5.1). Il convient de toujours envisager les stratégies qui mettent l’accent sur la participation de la communauté, par l’intermédiaire des comités sanitaires des villages, des chefs de village/de quartier et d’autres organisations et autorités locales. Durant l’AVS, les straté-gies choisies pour chaque communauté doivent être évaluées quotidiennes grâce aux activités de supervision et de suivi afin de déterminer si elles peuvent être conservées ou si elles doivent être modifiées.

Postes de vaccination fixes et mobiles

Les postes de vaccination fixes et mobiles sont des stratégies d’AVS efficaces dans les endroits où la demande de la communauté pour la vaccination contre la rougeole est forte, où la communauté n’exprime pas une grande inquiétude vis à vis de l’innocuité ou de l’efficacité du vaccin, où les individus mesurent l’importance de la maladie et où la mobilisation sociale et la communication interpersonnelle sont entièrement menées à bien.

Théoriquement, chaque équipe de vaccination devrait comprendre deux agents de santé (un pour la reconstitution [du vaccin], un pour la vaccination) et un ou deux volontaires supplémentaires issus de la communauté, en qualité d’annonceurs encourageant la communauté à se rendre aux postes de vaccination. Pour être les plus efficaces possibles, les annonceurs doivent commencer leurs activités quelques jours avant le début de l’AVS.

a) Postes de vaccination permanents

Ces postes sont situés dans les établissements de santé et postes de santé communau-taires à assise permanente. Dans les établissements de santé, les services de vaccination sont proposés toute la journée pendant la durée de l’AVS. Ces sites servent également de dépôts pour le stockage et la distribution du vaccin vers les sites de vaccination tem-poraires et les équipes mobiles. Les postes de vaccination permanents sont

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

STRATÉGIE DE L’AVS

COMMUNAUTÉS POUR LESQUELLES CETTE STRATÉGIE SERA LA PLUS EFFICACE

RÉPERCUSSIONS SUR LE BUDGET DE L’AVS ET LES BESOINS EN PERSONNEL

Poste fixe (permanent et/ou temporaire)

Les communautés qui acceptent la vacci-nation, qui peuvent se rendre facilement au poste de vaccination, qui se montrent préoccupées par la maladie et qui ont déjà montré qu’elles étaient disposées à se faire vacciner dans un poste fixe par le passé.

Équipe requise : au moins 1 vaccinateur + au moins 1 volontaire formé + au moins 1 annonceur.

Cette stratégie peut nécessiter moins de personnel et est la plus facile à mettre en œuvre.

Poste mobile Les communautés acceptant la vaccina-tion, mais situées dans des villages et/ou des zones rurales qui sont trop éloignés ou de trop petite taille pour disposer d’un établissement de santé/poste de santé communautaire.

Équipe requise : au moins 1 vaccinateur + au moins 1 volontaire formé + au moins 1 annonceur.

La composition de l’équipe de vaccination est fonction du nombre attendu d’enfants à vacciner en une journée dans un lieu donné. Le transport vers les zones rurales et difficiles d’accès, et les frais de déplace-ment peuvent augmenter les coûts

Poste fixe ou mobile avec démarchage porte-à-porte

Les communautés qui acceptent la vaccination, mais pour lesquelles les préoccupations vis-à-vis de la maladie et la propension à se faire vacciner au poste fixe ne sont pas connues ou sont suscep-tibles de varier.

Équipe requise : au moins 1 vaccinateur + au moins 1 volontaire formé + au moins 1 démarcheur formé.

Cette stratégie repose sur des postes fixes, mais nécessite en plus au moins un démarcheur formé par équipe, ce qui peut accroître les coûts de la supervision et aug-mentera les coûts totaux.

Vaccination porte-à-porte

Les communautés qui ne sentent pas concernées par la maladie, qui n’accept-ent pas facilement la vaccination, qui se montrent exagérément suspicieuses vis-à-vis de l’innocuité de la vaccination, qui rejettent tout ce qu’elles considèrent comme étant une « ingérence de la part du gouvernement », y compris la vaccina-tion, ou qui ont montré, au cours d’activi-tés de RCM intra ou post AVS, qu’elles ne sont pas disposées à aller se faire vac-ciner activement. En règle générale, cette stratégie est utilisée en tant que straté-gie de ratissage si les données de suivi de l’AVS montrent qu’une couverture élevée n’a pas pu être obtenue dans ces communautés avec les autres stratégies utilisées durant l’AVS.

Équipe requise : 1 vaccinateur + 1 volo-ntaire formé et 1 responsable communau-taire.

Cette stratégie permet d’obtenir la meil-leure couverture par AVS, mais nécessite beaucoup plus de temps et de ressources : pour couvrir la zone préalablement définie, il peut être nécessaire de faire appel à un nombre plus important d’équipes (augmen-tant les coûts). Veiller à ce que les pratiques de vaccination soient sûres peut également augmenter les coûts.

TABLEAU 5.1. Aspects en prendre en considération pour définir la stratégie de l’AVS

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

particulièrement utiles dans les zones urbaines et dans les zones rurales où les populations sont concentrées. Durant les premiers jours de l’AVS, lorsque l’on s’attend à une forte demande pour se faire vacciner, deux équipes de vaccination distinctes sont en principe présentes à ces postes. Lorsque la demande diminue, l’une des équipes de vaccination peut être envoyée sur un poste temporaire.

b) Postes de vaccination temporaires

Ces postes sont répertoriés à l’avance et peuvent être établis dans des établissements scolaires, des églises, des mosquées, les bureaux d’administrateurs locaux, des gares routières, ou au niveau de barrages routiers, des zones de marché, des points de pas-sage frontalier, des places des villages, etc. Les sites utilisés en tant que dispensaires de proximité peuvent également être utilisés pour mettre en place des postes de vaccina-tion temporaires. Les villages et les localités où les populations sont de petite taille peu-vent également être desservis au moyen de ce type de sites temporaires À ces postes, la vaccination est proposée pendant la durée que l’on a estimée nécessaire pour réaliser la vaccination de la population ciblée, une durée qui peut être inférieure à celle de l’AVS dans sa globalité. Généralement, une équipe de vaccination est affectée à chaque poste. Pour les besoins de la planification de l’AVS, le fonctionnement de ces postes tempo-raires peut être assuré par des équipes de vaccination en milieu scolaire, des agents de santé, des équipes de vaccination et des équipes pour la vaccination de populations particulières.

c) Postes de vaccination mobiles

Les postes de vaccination mobiles sont nécessaires pour les villages dont les populations sont très petites et/ou dispersées et pour les communautés rurales qui sont trop éloi-gnées ou trop petites pour disposer d’un établissement de santé ou d’un poste de santé communautaire. Chaque équipe de vaccination mobile se compose de deux personnes qui travaillent sur le poste (un vaccinateur et un volontaire formé) et d’un volontaire supplémentaire agissant en qualité d’annonceur (dans l’idéal, il est équipé d’un haut-parleur) qui fait connaître les activités de vaccination à la communauté. Les équipes mobiles mettent en place le poste de vaccination mobile le temps que la mission soit réalisée (d’ordinaire, moins d’une journée) avant de se déplacer vers le prochain lieu. Le plus souvent, les équipes mobiles disposent de leur propre moyen de transport indépen-dant (motocyclette, véhicule à quatre roues motrices, embarcation, etc.) dont le type dépend du moyen d’accéder à chaque emplacement, et de la distance à parcourir.

Postes fixes ou mobiles avec démarchage porte-à-porte

Le démarchage porte-à-porte ajouté comme élément de mobilisation sociale à une stratégie reposant sur un poste de vaccination fixe ou mobile est recommandé unique-ment dans les zones où les communautés peuvent se montrer réticentes à la vaccination ou avoir besoin d’une motivation supplémentaire pour aller se faire vacciner. Il repose sur des équipes de vaccination travaillant sur des postes de vaccination permanents,

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

temporaires ou mobiles. Un volontaire formé/mobilisateur communautaire, appelé « démarcheur », s’ajoute à l’équipe de vaccination et fait du porte-à-porte pour recens-er l’ensemble des enfants en âge d’être vaccinés dans chaque foyer dans les quart-iers sélectionnés et inciter la population à se rendre au poste de vaccination. Les dé-marcheurs sont en règle générale habitués à travailler spécifiquement dans les quartiers à haut risque de la communauté. Le démarchage permet de susciter une communication interactive et interpersonnelle entre un protagoniste avisé (le démarcheur qui a été formé) et les membres du foyer (les parents ou personnes s’occupant d’enfants). Cette stratégie permet également de fournir aux membres du foyer des informations factu-elles sur la vaccination et leur donne l’occasion de poser des questions et de dissiper les inquiétudes qui ne l’ont pas été par d’autres moyens. Les démarcheurs peuvent être des membres du comité sanitaire du quartier ou du village, les chefs des villages/quartiers, des agents de santé ou d’autres volontaires communautaires. S’ils sont bien choisis, formé et supervisés, ils peuvent aider à améliorer non seulement la couverture de l’AVS, mais également la demande globale de la communauté en ce qui concerne la vacci-nation. Voir l’Annexe 5a pour une description détaillée de la stratégie de démarchage porte-à-porte.

Vaccination porte-à-porte

La stratégie de vaccination porte-à-porte est à envisager dans les zones où la demande en matière de vaccination a diminué et où un refus de la vaccination a été observé par le passé. Cette stratégie a été utilisée à grande échelle dans les pays de la Région des Amériques, et le plus souvent, elle est utilisée en tant que stratégie de ratissage pour les zones où des communautés refusent la vaccination ou se montrent hésitantes (tel que cela est déterminé d’après les informations programmatiques, les données issues du RCM intra-AVS ou le RCM indépendant post-AVS). Dans cette stratégie, les équipes de vaccination (et un membre influent de la communauté ou un responsable com-munautaire lorsque cela est possible) se rendent dans tous les foyers d’un quartier ou d’une zone défini(e), et vaccinent les enfants concernés. La vaccination porte-à-porte est l’occasion qu’un dialogue profitable s’ouvre entre l’équipe de vaccination et le chef de famille. Lorsqu’elle n’est pas réalisable sur le plan logistique, il est possible d’avoir recours au démarchage porte-à-porte à la place. Pour ces populations, une stratégie à long terme visant à accroître l’engagement communautaire dans les activités de vac-cination sera également nécessaire et devra être prévue dans les plans concernant les activités à exercer après l’AVS.

La vaccination porte-à-porte exige un travail de grande ampleur et du fait que les équi-pes doivent se rendre de domicile en domicile, elles ne peuvent visiter qu’un nombre restreint de maisons par jour. L’équipe de vaccination doit être particulièrement bien formée afin d’éviter de commettre des erreurs liées à la vaccination (auparavant ap-pelées erreurs programmatiques). Voir l’Annexe 5b pour une description détaillée de la stratégie de vaccination porte-à-porte.

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

24 OMS (2013). Outil d’évaluation de l’état de préparation à la vaccination en milieu scolaire. Genève : Organisation mondiale de la Santé.

Vaccination dans les écoles, les maternelles et les crèches/garderies

Cette stratégie est recommandée dans la plupart des communautés. En fonction de la tranche d’âge ciblée par l’AVS, il faut mettre en œuvre des activités de vaccination dans les établissements préscolaires et/ou scolaires. La liste des maternelles/écoles et des crèches/garderies présentes dans la communauté doit être complète et à jour, et comprendre l’effectif approximatif de la population d’enfants concernée. En outre, il faut entrer en contact avec les directeurs des établissements afin d’obtenir leur entière collaboration.

Le coordonnateur de l’AVS doit collaborer sans réserve avec les autorités en charge de l’éducation afin de mener les activités suivantes.

Établir et maintenir à jour une liste complète de l’ensemble des établissements d’enseignement (publics, privés, religieux) dans chaque zone dont il a la charge - pour l’AVS elle-même, pour faciliter la campagne visant à renforcer la vaccination systématique après l’AVS ou pour l’introduction de nouveaux vaccins dans les calendriers de vaccination systématique et administrés aux enfants d’âge scolaire, comme le vaccin contre le virus du papillome humain [PVH] ou des doses de rappel du vaccin antidiphtérique-antitétanique (avec une teneur réduite en anatoxine diphtérique).

Préparer et mettre en œuvre la vaccination en milieu scolaire et préscolaire de tous les enfants qui ont l’âge approprié.

Élaborer des stratégies pour faire en sorte que les enfants d’âge scolaire et préscolaire (ainsi que leurs parents/les personnes qui s’occupent d’eux) deviennent des partici-pants actifs de la mobilisation sociale pour l’AVS et la vaccination systématique.

a) Rôle du personnel scolaire

Une personne de l’établissement scolaire doit être recrutée pour fournir un emplace-ment/une table/des chaises, et aider à contrôler le flux des élèves. Les enseignants doivent faire régner l’ordre, préparer les enfants pour la vaccination, calmer les élèves pour qu’ils ne soient pas effrayés par l’injection que l’on fait aux autres et assister l’équi-pe en cas d’urgence. L’Annexe 5c contient un exemple de stratégie en milieu scolaire.

En raison du potentiel qu’offrent les établissements scolaires en ce qui concerne la vaccination de la population, la vérification du statut vaccinal et la mobilisation sociale, il faut tout mettre œuvre pour pérenniser ce partenariat. À cette fin, il est important d’évaluer la propension de l’établissement scolaire et du système de santé à soutenir les activités de vaccination. Le document disponible à l’adresse http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/90568/1/WHO_IVB_13.02_fre.pdf?ua=1 contient des informations concernant l’évaluation de l’état de préparation des établissements scolaires.24

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

Voir le Chapitre 9 et l’Annexe 5c pour en savoir plus sur les aspects de plaidoyer et de mobilisation sociale de la stratégie en milieu scolaire.

5.2.8 Choix des vaccins – vaccins antirougeoleux et antirubéoleux recommandés

Les vaccins contre la rougeole et la rubéole sont disponibles sous la forme de vaccins monovalents ou de vaccins combinés, comme le vaccin antirougeoleux-antirubéoleux (RR), le vaccin antirougeoleux-antiourlien-antirubéoleux (ROR) et le vaccin antirougeo-leux-antiourlien-antirubéoleux-antivaricelleux (RORV). Lorsqu’ils sélectionnent les vac-cins, les pays doivent examiner les objectifs et les cibles en matière de lutte contre les maladies, les priorités nationales, le coût des vaccins et les autres répercussions, réelles ou potentielles, sur la viabilité à long terme du programme de vaccination. L’Annexe 1 contient davantage d’informations sur les vaccins antirougeoleux et antirubéoleux qui sont recommandés.

5.2.9 Fusionnement avec d’autres interventions sanitaires

Les AVS représentent une structure de premier plan pour fournir d’autres interventions en matière de santé publique et de nutrition, y compris la supplémentation en vitamine A, la vermifugation et d’autres vaccinations (voir le Tableau 5.2). Même si la fusion de diverses interventions peut engendrer des problèmes logistiques supplémentaires, les études ont montré que les interventions sanitaires intégrées sont avantageuses sur le plan économique et sauvent davantage de vies.25

La décision d’intégrer d’autres interventions sanitaires à une AVS antirougeoleuse/ antirougeoleuse-antirubéoleuse doit être prise au cas par cas et dépendra principalement de ce qu’elles apportent : les activités ajoutées contribuent-elles au principal objectif de l’AVS, à savoir atteindre les personnes encore non vaccinées ? Et, le cas échéant, le coût est-il abordable ?

Des informations sur les interventions qui ont été intégrées avec succès à des campagnes de vaccination sont disponibles à l’adresse suivante : http://www.who.int/immunization/programmes_systems/interventions/fr/. Elles peuvent être utilisées pour permettre aux pays de prendre des décisions éclairées quant à l’intégration d’autres interventions à une AVS.

25 Verguet S, et al. (2013). Supplementary immunization activities (SIAs) in South Africa: comprehensive economic evaluation of an integrated child health delivery platform. Global Health Action. 6:20056 (http://www.globalhealthaction.net/index.php/gha/article/view/20056, consulté le 15 juin 2016).

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TABLE 5.2 Exemples d’interventions pouvant être intégrées à une AVS

INTERVENTIONS POUVANT ÊTRE INTÉGRÉES À UNE AVS

Vaccins antipoliomyélitiques oral (VPO) et inactivé (VPI)

Supplémentation en vitamine A

VPO : facilement administré dans des postes de vaccination fixes ou mobiles, et durant des visites porte-à-porte par des volontaires correctement formés.

VPI : ne doit être administré que par des agents de santé compétents et bien formés.

La carence en vitamine A est un facteur contribuant de manière importante au retard de la guérison et au taux élevé de complications liées à la rougeole. La supplémentation en vitamine A est un complément synergique et avantageux des AVS.

La vitamine A est facilement administrée par des volontaires formés.

Traitement antihelminthique Autres vaccins

Les infections par des vers peuvent être traitées par des médicaments (à croquer) très efficaces et sans danger pour un coût très faible par enfant. Les médicaments antihelminthiques sont facilement administrés par des volontaires formés.

L’administration d’autres vaccins injectables (par exemple la vaccination anti-PVH dans les écoles) ne doit être ajoutée qu’après un examen minutieux dans la mesure où cela engendre un accroissement des besoins en matière de logistique, de formation et de budget (et souvent de chaîne du froid) tant au niveau périphérique qu’au niveau central.

II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 5. Décisions fondamentales et activités de planification préliminaires

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 6. Macroplanification au niveau national et budget prévisionnel

La macroplanification est un processus effectué au niveau national qui donne un aperçu général des activités et du budget pour l’AVS. Les objectifs de la macroplanification sont indiqués ci-après.

Élaborer un plan global constitué des éléments suivants : — des objectifs, des cibles et une justification de l’AVS d’après les résultats de

l’analyse de la situation du pays/des évaluations préliminaires clés et les leçons apprises (Section 5.1) ;

— une description des autres interventions pouvant être potentiellement intégrées à l’AVS (Section 5.2.9) ;

— une description des activités de renforcement de la vaccination systématique (Section 3.1) ;

— un plan d’action réaliste indiquant le calendrier des activités (Annexe 6) ; — un budget prévisionnel réaliste avec une description des fonds dont on dispose

et des fonds dont on a besoin pour servir de base à la mobilisation des ressources (Section 6.1 et Annexe 6).

Obtenir l’engagement politique du gouvernement et des responsables de l’élaboration des politiques.

Obtenir l’engagement et le soutien des partenaires clés.

Définir un cadre pour l’AVS (organisation et coordination).

6.1 Estimation des besoins en ressources

Le financement de l’AVS doit tenir compte des cycles budgétaires du gouvernement, en particulier lorsqu’il faut mettre à disposition des fonds de l’État. Lorsqu’il faut faire appel à des dons, il faut tenir compte des échéanciers des demandes et du délai de traitement nécessaire pour que les donateurs approuvent le financement. La prévision annuelle en vaccins doit inclure les quantités nécessaires de vaccins et de matériel d’injection à la fois pour les activités de vaccination systématique et les activités de vaccination

6. Macroplanification au niveau national et budget prévisionnel

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS 6. Macroplanification au niveau national et budget prévisionnel

supplémentaire qui sont prévues pour l’année. Si l’AVS n’est pas incluse dans la prévision annuelle, alors il faut soit modifier cette dernière, soit établir une prévision distincte pour l’AVS.

Une fois que la population cible (tranche d’âge, effectif) est confirmée, le Ministère de la santé/l’administrateur du programme national de vaccination doit élaborer un budget prévisionnel préliminaire qui sera discuté avec les partenaires et les donateurs afin d’asseoir le soutien financier et politique. En principe, cette planification doit commencer 12 à 15 mois avant l’AVS.

Le budget préliminaire repose sur des données concrètes, des estimations et des approximations, et représente les premiers calculs des besoins logistiques et financiers pour l’AVS établis au niveau central pour l’ensemble du pays (approche « descendante »). Pour éviter des écarts par rapport aux prévisions, le budget peut être élaboré pour chaque composante du programme ou activité essentielle, à l’aide du budget national et des données des districts (un « microplan sommaire ») afin d’estimer au plus près les besoins périphériques (voir le Tableau 6.1). Pour les pays ne bénéficiant pas d’exonération fiscale/franchise douanière, le coût des matériels/fournitures à importer doit inclure les prix de ces taxes/frais de douanes dans la ligne budgétaire correspondante.

Étant donné que les conditions de terrain sont imprévisibles et que les situations imprévues nécessitent souvent d’intervenir rapidement, il est important de disposer d’une ligne budgétaire pour les imprévus, dont les fonds seraient alloués aux districts en fonction des situations. En fonction du pays et des incertitudes au sein du pays, cela pourrait représenter entre 5 et 10 % des coûts opérationnels totaux (personnel, transport et supervision), ou bien le coût d’une journée supplémentaire de campagne.

©OMS /Hasan

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS

COMPOSANTE DU PROGRAMME

ÉLÉMENTS COÛT

Planification et préparation

Réunions de l’ICC, réunions avec les responsables des districts (avant, pendant et après l’AVS) : nombre de jours de réunion × nombre de participants + montants des indemnités journalières (le cas échéant).Documents relatifs à la réunion (ensemble classique) + frais de location de salle (si nécessaire) × nombre de réunions.

Gestion et coordination du programme

Documents relatifs à la réunion, frais de location de salle (si nécessaire), fournitures de bureau classiques : nombre de jours de réunion × nombre de participants + montants des indemnités journalières (en cas de voyage).

Vaccins et matériel d’injection, fourni-tures nécessaires pour les séances de vaccination

Vaccins, diluants, seringues AB et aiguilles, seringues de reconstitution, conteneurs de sécurité.Trousses pour la prise en charge des MAPI.Marqueurs indélébiles pour le marquage au doigt, cartes de vaccination.

Équipements de la chaîne du froid

Chambre froides, générateurs.Achat/réparation des congélateurs/réfrigérateurs, thermomètres et pièces détachées.Porte-vaccins, briquettes à effet isotherme, boîtes isothermes.

Gestion des déchets Constructions de fosses (inclure les mesures d’incitation pour le creusement). Construction d’incinérateurs.Coût du transport et de l’incinération par équipe × nombre d’équipes.

Personnel/assistance technique

Mesures d’incitation/montants des indemnités journalières par équipe × nombre d’équipes (estimation reposant sur la durée de la campagne) et estimation du prix/coût du recrutement de consultants nationaux et internationaux pour l’assistance technique.

Formation (inclure la réalisation des documents nécessaires et les réunions)

Élaboration et impression d’un guide pour l’AVS et de guides de formation.Nombre de jours de réunion × nombre de participants + montants des indemnités journalières (en cas de voyage) + frais de location de salle (si nécessaire).Documents relatifs à la réunion (ensemble standard).

Réalisation de documentsMatériel pour le poste de vaccination

Impression des formulaires (feuilles de pointage, fiches récapitulatives, formulaires logistiques, outil d’évaluation de l’état de préparation de l’AVS, RCM, listes de contrôle/formulaires de supervision, formulaires de notification des MAPI, etc.).Stylos, écritoires à pince, dossiers, etc.

TABLEAU 6.1. Proposition d’esquisse budgétaire élaborée sur la base des composantes du programme

6. Macroplanification au niveau national et budget prévisionnel

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS

COMPOSANTE DU PROGRAMME

ÉLÉMENTS COÛT

Transport pour la mise en œuvre

Coût de la distribution du vaccin/des fournitures et du matériel pour la chaîne du froid. Coût moyen du transport par équipe × nombre d’équipes (inclure le carburant et la maintenance).

Transport pour le suivi et la supervision

Coût moyen des visites de supervision et de suivi × nombre de visites (carburant et maintenance).

Supervision, éval-uation de l’état de préparation de l’AVS, suivi (y com-pris RCM)

Nombre de jours de supervision/d’évaluation × nombre de supervi-seurs + montants des indemnités journalières (le cas échéant).Nombre de jours de suivi × nombre de contrôleurs × mesures d’inci-tation pour les contrôleurs + montants des indemnités journalières (le cas échéant).

Plaidoyer, mobil-isation sociale et communication

Documents relatifs aux réunions, frais de location de salle (si néces-saire) × nombre de réunions.Élaboration/impressions de dépliants/affiches/banderoles/messages publicitaires.Élaboration de brochures de questions-réponses pour les profession-nels de la santé.Messages d’intérêt public (journaux, radio, télévision).Frais liés à la cérémonie d’ouverture.

Activités de ratis-sage

Estimation du nombre d’équipes de vaccination nécessaires × coût moyen d’une équipe × estimation du nombre de séances.

Fonds de réserve 5-10 % des frais de fonctionnement (personnel, transport, supervision).

Total :

Il est possible que certaines des activités de l’AVS et qu’une partie du matériel nécessaire fassent partie du programme de vaccination systématique et ne nécessitent par conséquent pas de fonds budgétaires supplémentaires. Les Tableaux A6.1 et A6.2 de l’Annexe 6 comprennent les activités et les éléments à prendre en compte pour la planification budgétaire au niveau national.

Une fois que le soutien financier est assuré, un budget plus détaillé doit être préparé sur la base de la planification établie au niveau du pays, des districts et des localités. La planification au niveau des districts reproduit un calendrier d’activités similaire et complémentaire à la planification au niveau national, mais avec plus de précisions opérationnelles (voir le Chapitre 7). Pour aider les pays à calculer avec minutie leurs besoins en matière de vaccins et de chaîne du froid, l’OMS a élaboré un certain nombre d’outils d’aide à la gestion des vaccins et à la logistique, lesquels sont accessibles en ligne à l’adresse suivante (en anglais) : http://www.who.int/immunization/programmes_systems/supply_chain/resources/tools/en/index5.html.

6. Macroplanification au niveau national et budget prévisionnel

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS

6.2 Plaidoyer pour obtenir un engagement unanime de haut niveau

Le Ministère de la santé et/ou l’administrateur du programme national de vaccination doivent obtenir un engagement de haut niveau à participer à l’AVS et à la soutenir de la part des autorités nationales et des principales organisations partenaires. Ce sont les activités de plaidoyer qui permettent d’obtenir cette intention déclarée, un processus réfléchi visant à informer et motiver les décideurs, généralement au cours de réunions du Comité de coordination interorganisations (CCI) ou d’une entité équivalente lorsque ce type d’organe n’existe pas. Ces activités de plaidoyer doivent être étayées par des informations attestées : l’analyse de la situation du pays (y faire figurer l’incidence par âge, la prévalence des cas non vaccinés, les prévisions en matière de flambées et l’estimation de la charge de morbidité) et des données relatives aux répercussions d’une AVS, si cette information est disponible. Les estimations préliminaires des coûts, incluant le renforcement du programme de vaccination systématique par le biais de l’AVS (par exemple en renouvelant les équipements de la chaîne du froid), peuvent être abordées avec les autorités et les organisations partenaires en même temps que l’accès à une assistance technique et aux services d’experts. Les objectifs de cette réunion de premier plan sont d’entériner le plan national pour l’AVS en parvenant à un consensus concernant les besoins en vaccins, ainsi que la stratégie et la date de l’AVS, et de répertorier les ressources disponibles de sorte qu’une planification plus détaillée puisse débuter.

L’adhésion des décideurs au projet d’AVS implique qu’ils cernent l’importance de la lutte contre la maladie ou de son élimination (ce qui peut permettre l’utilisation des ressources publiques, telles que les ressources humaines et financières, les services collectifs), qu’ils mandatent le Ministère de la santé pour diriger l’AVS, qu’ils mettent en place le Comité national de coordination (CNC) en désignant son président et/ou son secrétaire, et qu’ils sont ouverts aux partenariats.

La mise en place rapide d’une coordination intersectorielle est nécessaire pour asseoir l’engagement et le soutien à tous les niveaux si l’on veut garantir la qualité de l’AVS (Tableau 6.2).

6.3 Constitution d’une structure organisa-tionnelle et coordination de l’AVS

6.3.1 Comité national de coordination

Il est recommandé de mettre en place le CNC au moins 12 mois avant l’AVS. Sa composition est variable suivant les pays, mais il est généralement constitué d’un coordonnateur national, de représentants des divers ministères et/ou des organisations partenaires (voir le Tableau 6.2), et des responsables/coordonnateurs des sous-comités nationaux. Le coordonnateur national de l’AVS (il s’agit souvent de l’administrateur du PEV) doit être un membre de droit du CNC et doit en relever directement.

6. Macroplanification au niveau national et budget prévisionnel

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS

INSTANCE OU ORGAN-ISME CONCERNÉ(E)

DOMAINE DE COORDINATION

Ministère de la santé • Coordination avec d’autres activités/évènements sanitaires (par exemple dépistage du VIH, vermifugation, journées pour la santé de l’enfant, etc.) pour s’aligner sur d’autres évènements de santé publique qui sont prévus.

• Intégration à d’autres interventions sanitaires lorsqu’il y a des synergies.• Mise à disposition d’agents de santé.

Ministère des finances • Mise à disposition des ressources financières auprès du Ministère de la santé en temps utile.• Simplification des régimes douaniers conjuguée à l’exonération fiscale/la franchise

douanière concernant les fournitures de l’AVS, dont les vaccins et le matériel.

Ministère de l’éducation • Harmonisation avec le calendrier scolaire (vacances scolaires).• Planification menée de concert avec le personnel de santé des établissements scolaires.• Plaidoyer et information par les enseignants.• Participation des élèves à la mobilisation sociale.

Autorités locales • Aide des autorités locales et régionales pour surveiller et distribuer les ressources au niveau local et s’occuper de la transparence financière/l’établissement de rapports.

Ministères de la culture, des affaires sociales et du développement

• Aide pour recenser et atteindre les minorités ethniques et les populations défavorisées. • Choix des termes appropriés pour les documents imprimés et les annonces.• Assistance pour la logistique et les circuits de distribution.

Agence pour la protection de l’environnement

• Plaidoyer aux réglementations en matière d’élimination des déchets et adaptation aux besoins de l’AVS.

Ministère de l’intérieur • Garantie de la sécurité pour les équipes sur le terrain et les biens appartenant au Ministère de la santé.

• Planification menée de concert pour aller jusqu’aux prisons.

Ministère des affaires étrangères

• Aide pour le recensement des immigrants, des migrants et des réfugiés.

Ministère de la défense • Planification menée de concert avec les autorités militaires pour mettre du personnel à disposition et apporter un soutien logistique.

Ministère de l’énergie • Dispositions en vue de fournir une alimentation électrique ininterrompue pendant toute la durée de l’AVS dans l’ensemble des centres de santé périphériques.

Ministère de la communi-cations

• Utilisation des temps d’antenne pour diffuser des messages relatifs à l’AVS : télévision, radio.• Annonces par SMS via les réseaux de téléphonie mobile.

Chefs religieux, respons-ables communautaires, ONG locales

• Activités visant faire connaître l’AVS et à en faciliter l’accès à la communauté, en particulier aux groupes difficiles à atteindre et à haut risque.

• Aide pour la microplanification.• Prise en compte des heures de prière, des rassemblements religieux, des fêtes

traditionnelles.• Mise à disposition de volontaires.• Aide pour la mobilisation sociale (diffusion de messages adaptés à la communauté).

UN agencies, other international organiza-tions

• Funding/resource mobilization.• Provision of assessment and technical assistance.• Procurements of goods/services internationally.• SIA monitoring.

TABLEAU 6.2. Exemples de domaines/d’activités où le soutien et la coordination intersectoriels sont nécessaires tant au niveau national qu’au niveau local pour le bon déroulement de l’AVS

6. Macroplanification au niveau national et budget prévisionnel

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II. 15 À 12 MOIS AVANT L’AVS

Dans la mesure où le CNC prend la majeure partie des décisions finales en ce qui concerne les activités essentielles en lien avec l’AVS, il est important d’organiser des réunions régulièrement pendant toute la durée des phases de planification et de mise en œuvre. Le président/secrétaire du CNC a la responsabilité de programmer et d’animer ces réunions. Dans un premier temps, celles-ci peuvent être organisées à intervalle mensuel, puis devenir plus fréquentes à mesure que la préparation de l’AVS progresse, avec un enregistrement de toutes les discussions et décisions. Le CNC doit exercer diverses fonctions avant, pendant et après l’AVS, comme cela est décrit dans le Tableau 6.3.

TABLEAU 6.3. Exemple d’attributions revenant au comité national de coordination

Coopérer avec les partenaires nationaux et internationaux pour la coordination et la mobilisation des ressources (humaines, techniques, financières), obtenir le soutien intersectoriel requis

Mettre en place et superviser les sous-comités de l’AVS

Valider et superviser le plan d’action détaillé, le budget, le calendrier, la gestion des fonds, les personnels et la communication

Suivre régulièrement l’état de préparation de l’AVS aux niveaux tant national qu’infranational et faire en sorte que les retards soient dûment corrigés.

Approuver et superviser la mise en œuvre (logistique, plans de formation, mobilisation sociale, etc.)

Combler les lacunes concernant la mise en œuvre de l’AVS et veiller à ce que les activités de ratissage nécessaires aient lieu

Informer les parties prenantes de l’évolution des activités

Valider les résultats de l’AVS, compiler et analyser les données

Superviser la planification et la mise en œuvre de l’enquête de couverture

Approuver et signer le rapport final de l’AVS décrivant notamment les leçons apprises et les prochaines étapes

Veiller à ce que les activités de renforcement de la vaccination systématique après l’AVS soient effectuées

6. Macroplanification au niveau national et budget prévisionnel

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12 À 9 MOIS AVANT L’AVS

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6. Macroplanification au niveau national et budget prévisionnel

III. Douze (12) à neuf (9) mois avant l’AVS :la planification

Douze (12) à neuf (9) mois avant l’AVS, vous devez effectuer les activités suivantes

Au niveau national : Mettre en place les sous-comités de l’AVS en définissant leurs attributions et nommer les coordonnateurs.

Élaborer les formulaires de microplanification, commencer les réunions de microplanification avec les districts, mettre à jour les feuilles de calcul pour la logistique.

Commander les vaccins et le matériel d’injection.

Débuter la planification relative aux composantes du programme : plaidoyer, mobilisation sociale, communication, logistique, formation, suivi (dont MAPI, RCM, observateurs indépendants) et supervision.

Au niveau du district : Mettre en place le comité de coordination du district et les sous-comités afférents.

Préparer les informations à transmettre au niveau national : effectif du groupe ciblé, stocks et ressources humaines.

©OMS /Emmanuel Eraly

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12 À 9 MOIS AVANT L’AVS

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6. Macroplanification au niveau national et budget prévisionnel

6.3.2 Sous-comités nationaux

Il est recommandé que le CNC définisse le nombre, le type et la composition des sous-comités (groupes de travail techniques ou groupes spéciaux) au plus tard 9 mois avant l’AVS. Les sous-comités nationaux font rapport au CNC selon un calendrier prédéfini. Pour chaque comité, un président ou un secrétaire est chargé de convoquer les réunions et de veiller à ce que les discussions et les décisions prises soient correcte-ment consignées dans les comptes rendus des réunions, ou des documents similaires, pour mémoire. Les réunions peuvent devenir plus fréquentes à mesure que les activités s’intensifient et lorsque la mise en œuvre commence.

Il doit y avoir au minimum trois sous-comités principaux :

technique/mise en œuvre (comprend le suivi et l’évaluation, la formation, la gestion des MAPI) ;

logistique (comprend la gestion des vaccins et de la chaîne du froid) ;

plaidoyer, mobilisation sociale et communication.

Selon le contexte, la gestion des déchets peut être intégrée au sous-comité technique ou au sous-comité pour la logistique. Dans certains pays, il peut y avoir un sous- comité indépendant pour le suivi et l’évaluation et dans d’autres cas, un sous-comité peut également être constitué pour les finances. S’il n’existe pas déjà, les pays peuvent envisager de créer un sous-comité distinct pour la gestion des risques (MAPI) et les relations avec les médias.

Les attributions et les prestations de chaque sous-comité doivent être clairement définies. Le Tableau 6.4 donne un exemple de ce que ces attributions peuvent comprendre, sans toutefois s’y limiter.

Pour que l’on prête suffisamment attention aux activités visant à renforcer le programme de vaccination systématique dans le cadre de l’AVS, l’un des membres de chaque sous-comité, au moins, doit en être chargé spécifiquement. L’attribution de ses respons-abilités et du pouvoir correspondant doit se faire au début de la planification de l’AVS en ce sens que les activités de renforcement peuvent être réalisées pendant la planification et la mise en œuvre de l’AVS, et une fois que l’AVS est terminée.

Selon le pays, les sous-comités créés au niveau national peuvent être repris au niveau du district, sous la forme soit de sous-comités spécifiques, soit d’un comité unique dont les membres se voient clairement attribuer des rôles et des missions spécifiques. Les attributions des sous-comités au niveau du district peuvent être adaptées d’après celles des sous-comités nationaux décrites ci avant dans le Tableau 6.4. La Figure 6.1 montre une structure de la gestion opérationnelle de l’AVS.

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12 À 9 MOIS AVANT L’AVS

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6. Macroplanification au niveau national et budget prévisionnel

TABLEAU 6.4. Exemple d’attributions revenant aux sous-comités nationaux

ATTRIBUTIONS PAR SOUS-COMITÉ

Technique/mise en œuvre Logistique Plaidoyer, mobilisation sociale et communication

• Compléter la mission du CNC et suivre ses recommandations afin d’assurer le bon déroulement de la mise en œuvre de l’AVS.

• Élaborer le guide pratique de l’AVS, lequel doit comprendre des outils/ formulaires pour la collecte des don-nées, et adapter les outils à la situation du pays (par exemple l’outil d’évalua-tion de l’état de préparation à l’AVS, les feuilles de pointage, les formulaires pour le suivi des MAPI, les formulaires pour le RCM, etc.).

• Surveiller l’état de préparation de l’AVS et gérer le tableau de bord relatif à la préparation de l’AVS.

• Veiller à tous les préparatifs nécessaires pour l’AVS, résoudre les problèmes et reporter les activités (ou certaines) si besoin.

• Assurer une bonne microplanification avec la contribution de l’ensemble des parties prenantes (État/autorités locales, ONG locales, etc.) dès les premiers stades de la planification.

• Coordonner les activités de micro- planification, dont le recensement des zones/populations à haut risque.

• Cerner les besoins spécifiques en formation, superviser la préparation (i) des lignes directrices en matière de formation et (ii) de la formation des formateurs.

• Veiller à la sélection, à la formation et à la participation des superviseurs (avec des attributions définies).

• Élaborer des plans de supervision.• Assurer la coordination avec le comité

de surveillance des MAPI, s’il existe. Dans le cas contraire, élaborer un protocole spécifique pour encadrer le suivi des MAPI, les dispositions à prendre à la suite d’une MAPI et les enquêtes sur les MAPI.

• Déterminer les activités pouvant être réalisées avant, pendant ou après l’AVS afin de renforcer la vaccination systématique.

• Évaluer le système de la chaîne du froid et assurer une maintenance adaptée et rapide.

• Commander les vaccins et le matériel d’injection, et contrôler leur réception au niveau national.

• Planifier la distribution des vaccins et des autres fournitures aux différents niveaux en respectant les échéances fixées.

• Établir des plans de distri-bution détaillés pour les porte-vaccins, les boîtes isothermes, les vaccins, le matériel d’injection et les marqueurs pour le marquage aux doigts.

• Planifier le déploiement des logisticiens pour venir en aide aux niveaux inférieurs, s’il y a lieu.

• Établir des plans de gestion des déchets (y faire figurer des plans pour la collecte et le transport prenant en compte le fait que le volume de déchets viendra s’ajouter à celui du programme de vaccination systématique et sera donc plus important que d’ordinaire).

• Imprimer et distribuer les outils pour le recueil des données, les formulaires et les guides pratique.

• Superviser les activités essentielles en matière de logistique.

• Déterminer les activités pouvant être réalisées avant, pendant ou après l’AVS afin de renforcer la vaccination systématique.

• Élaborer un plan de communication.

• Concevoir les circuits et élaborer les stratégies dans les meilleurs délais afin de garantir le niveau le plus élevé de plaidoyer, d’après l’évaluation des besoins en communication.

• Coordonner les activités de mobilisation sociale à tous les niveaux, dont la cartog-raphie sociale, et assurer la mobilisation des ressources présentes dans le pays et préalablement sélectionnées.

• Élaborer et diffuser des messages clairs et concis au moyen de différents canaux de communication et en superviser la traduction, le cas échéant.

• Préparer des dossiers d’informations précis et documentés sur l’innocuité des vaccins et en cas de MAPI grave, destinés à la population et aux professionnels de la santé.

• Élaborer et diffuser le matériel promotionnel.

• Superviser les activités essentielles de mobilisation sociale et de communication, et faire en sorte que le processus soit accentué si besoin.

• Préparer la cérémonie d’ ouverture (faire appel aux dirigeants, aux célébrités, aux donateurs, etc. pour promouvoir l’AVS).

• Veiller à ce que des messages visant à renforcer la vaccina-tion systématique soient inclus à tous les niveaux.

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12 À 9 MOIS AVANT L’AVS

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6. Macroplanification au niveau national et budget prévisionnel

FIGURE 6.1. Structure de la gestion opérationnelle des AVS

Ministère de la santéICC

COORDONNATEUR NATIONAL DE L’AVS

DISTRICT SIA COORDINATOR

CENTRE DE SANTÉ / COORDONNATEURS DE L’AVS AU NIVEAU DE LA

COMMUNAUTÉ

Sous-comité national technique

Sous-comité technique au niveau du district

Sous-comité national pour la

logistique

Sous-comité technique au niveau du district

Sous-comité national pour la mobilisation

sociale / la sensibilisation /

la communication

Sous-comité pour la mobilisation sociale

/ la sensibilisation / la communication

au niveau du district

NATIONAL COORDINATION COMMITTEE

COMITÉ DE COORDINATION DU DISTRICT

ÉQUIPES DE VACCINATION

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IV. 9 À 6 MOIS AVANT L’AVS

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7. Microplanification et logistique

Neuf (9) à six (6) mois avant l’AVS, vous devez effectuer les activités suivantes

Au niveau national : Finaliser les plans relatifs aux composantes du programme : plaidoyer, mobilisation sociale, communication, logistique, formation, suivi (dont MAPI, RCM, observateurs indépendants) et supervision, ainsi que les plans relatifs à l’évaluation de l’AVS (dont l’enquête de couverture).

Finaliser le guide pratique de l’AVS. S’entretenir avec les responsables sanitaires des districts.

Évaluer l’état de préparation de l’AVS.

Au niveau du district : Remplir les feuilles de calcul pour la microplanification en coordination avec les centres de santé.

Définir les stratégies d’AVS pour les populations mal desservies, difficiles à atteindre et particulières.

Fournir les informations concernant les capacités en matière de chaîne du froid dans le cadre de l’évaluation logistique effectuée avant l’AVS.

Vérifier les modes de transport envisageables.

Au niveau du centre de santé : Assister à la réunion de microplanification organisée au niveau du district.

IV. Neuf (9) à six (6) mois avant l’AVS :la planification

©OMS /Sebastian Oliel

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IV. 9 À 6 MOIS AVANT L’AVS

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7. Microplanification et logistique

7. Microplanification et logistique

La microplanification est un processus ascendant de planification détaillée qui est réalisé pour estimer les besoins locaux pour l’AVS et recenser ce dont on dispose et ce qui fait défaut, l’objectif étant d’assurer le bon déroulement de la mise en œuvre de l’AVS. Les bonnes pratiques de microplanification impliquent de faire des efforts particuliers pour recenser les populations mal desservies et difficiles à atteindre à l’aide des résultats de l’évaluation de l’équité et d’autres évaluations programmatiques. En outre, elles supposent de faire participer les communautés touchées par les inégalités dans le processus de microplanification (par exemple par une estimation de l’effectif de la population, une cartographie des communautés, des activités de mobilisation sociale et de démarchage, etc.). Accorder suffisamment de temps à une planification approfondie et à la consolidation des plans est essentiel à la réussite de la microplanification.

Pour bien faire, la préparation de la microplanification au niveau national devrait com-mencer neuf (9) mois avant l’AVS avec les objectifs spécifiques suivants :

élaborer un plan opérationnel définitif devant comprendre un budget ;

terminer les activités de mobilisation des ressources ;

commander l’ensemble du matériel nécessaire à la mise en œuvre de l’AVS et s’assurer de son acheminement.

Le sous-comité national pour la logistique, avec l’aide du sous-comité technique pour ce qui concerne le recensement des groupes mal desservis et à haut risque, doit fournir des lignes directrices pour la microplanification au niveau du district. Tous les districts doivent utiliser le même format pour les formulaires/fiches de planification afin que la synthèse des informations puisse être faite aisément et de manière précise. Les données obtenues à partir de la microplanification effectuée au niveau local (centre de santé) doivent être compilées de manière séquentielle et transmise au niveau immédiatement supérieur pour adapter les données de planification, et ce jusqu’au niveau national. La microplanification de l’AVS doit être considérée comme terminée dès lors que les planificateurs au niveau local ont finalisé la préparation de leurs plans au niveau du centre de santé, et que ces plans sont pris en considération au niveau national.

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7. Microplanification et logistique

Toutefois, il est possible qu’il ne s’agisse pas du microplan définitif : il est important de préciser aux districts que les microplans peuvent être remaniés au niveau national afin de respecter une uniformité, de prendre en considération des facteurs imprévus et de tenir compte des financements et ressources disponibles. Ces modifications doivent toujours avoir lieu en accord avec le niveau inférieur. Le plan opérationnel définitif doit être validé pour le sous-comité logistique national.

Les plans relatifs à d’autres aspects spécifiques du programme, tels que la formation (Chapitre 8), le plaidoyer, la mobilisation sociale et la communication (Section 9.1), la surveillance des MAPI (Section 10.1), la supervision et le suivi (Chapitres 11 et 13), et l’évaluation de l’AVS (Chapitre 14), élaborés par les divers sous-comités, peuvent être affinés pour chaque district en fonction des informations présentes dans le plan opérationnel. Ces plans doivent être validés par les sous-comités nationaux concernés et approuvés par le CNC.

Le microplan doit incorporer et budgétiser l’ensemble des composantes importantes pour la préparation et la mise en œuvre de l’AVS, notamment les éléments suivants.

Veiller à ce que les groupes mal desservis, difficiles à atteindre et à haut risque (voir la Section 5.2.6) soient répertoriés (l’effectif des populations est précisé en fonction du dernier recensement ou validé localement).

Déterminer la stratégie de vaccination appropriée pour atteindre la population cible (voir la Section 5.2.7).

Assurer une répartition équitable des postes de vaccination en prenant en compte le type de terrain, les distances, les populations particulières, etc.

Vérifier que le nombre d’établissements de santé considérés comme des postes de vaccination est correct.

Repérer les lacunes en matière de capacité de la chaîne du froid.

Recenser le nombre d’agents de santé, de superviseurs, de volontaires et d’autres personnels disponibles, et repérer les insuffisances.

Veiller à ce que des moyens de transport soient disponibles pour le personnel, et cerner les besoins.

Élaborer un plan d’action pour combler les lacunes repérées.

Spécifier les sites spécialisés dans la prise en charge des MAPI.

Veiller à ce que les éléments nécessaires à la réussite de la mobilisation sociale soient disponibles.

Repérer les zones où les résultats sont médiocres et qui pourraient avoir besoin d’activités de ratissage en prenant en compte les leçons tirées des précédentes AVS afin d’éviter de faire les mêmes erreurs.

Il est important que les microplans soient validés à chaque niveau à mesure que les données sont recueillies. Cela demande que l’élaboration de chaque microplan soit

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7. Microplanification et logistique

supervisée de façon constructive. Une fois que les microplans élaborés au niveau du centre de santé atteignent le district, ils sont regroupés et les coordonnateurs des districts ajoutent les coûts spécifiques du district (supervision, réunions, transport) avant de transmettre l’information jusqu’au niveau national (ou provincial/régional).

Il est possible d’utiliser une synthèse de la situation actuelle de la vaccination systématique et de la surveillance pour déterminer les objectifs du renforcement de la vaccination systématique. Ces objectifs peuvent être évoqués au cours de la préparation de l’AVS et finalement intégrés à la planification de l’AVS. Certaines de ces activités potentielles de renforcement sont décrites dans la Section 3.1.

7.1 Informations nécessaires pour la microplanification

Chaque microplan de district doit comprendre un plan opérationnel pour les composantes de l’AVS suivantes : 1) vaccins, chaîne du froid, transport et gestion de la logistique ; 2) gestion des déchets ; 3) surveillance des MAPI ; 4) formation ; 5) mobilisation sociale et communication ; 6) mise en œuvre ; 7) compilation, notification et analyse des données quotidiennement. La responsabilité de chaque composante doit être confiée à une personne spécifique.

Pour préparer l’atelier de microplanification au niveau du district, les participants doivent rassembler les informations générales suivantes pour la zone qu’ils desservent :

des estimations de la population cible, ventilées par sous-districts/centres de santé ;

les pourcentages de la population présente en zones rurales et urbaines ;

une liste et une description des zones mal desservies et difficiles d’accès, et des populations particulières, et des propositions de stratégies pour les atteindre (il s’agit d’un aspect essentiel dans la mesure où ce sont souvent ces groupes qui passent à côté du programme de vaccination systématique et qui ont le plus besoin d’être vaccinés) ;

le nom et la localisation des établissements scolaires et des crèches/garderies, et si possible, le nombre approximatif d’élèves appartenant aux tranches d’âge ciblées dans chaque école ;

la liste des hôpitaux, cliniques et orphelinats dans le district ;

les cartes du district montrant les sous-districts et les principales voies d’accès (lorsque cela est possible, « Google Maps » ou d’autres systèmes de cartographie électronique doivent être utilisés pour concevoir des cartes opérationnelles précises des zones desservies par les établissements de santé afin de préciser clairement les secteurs dont chaque centre de santé a la charge, pour les activités de vaccination tant systématique que supplémentaire) ;

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7. Microplanification et logistique

un inventaire détaillé de la chaîne du froid spécifiant le matériel fonctionnel et non fonctionnel s’agissant du nombre, de la localisation, des capacités de stockage, des insuffisances et des possibilités de stockage d’appoint à partir d’autres sources, par exemple le secteur privé ;

le recensement des installations d’élimination des déchets à disposition et à prévoir dans chaque sous-district/établissement de santé ;

les transports disponibles et les besoins en la matière dans chaque district, y compris les sources éventuelles pour combler l’insuffisance (par exemple emprunt à d’autres institutions publiques, ONG, etc.) ;

la liste des points de transit, des principaux marchés et des points de passage frontalier ;

les effectifs requis en matière de personnel, les effectifs disponibles et les effectifs manquants (personnels de santé, volontaires, superviseurs, contrôleurs, chauffeurs) ;

la sélection de lieux potentiels pour installer des sites de vaccination fixes ;

la liste des responsables communautaires avec qui collaborer en amont sur le plaidoyer/la mobilisation sociale ;

la liste et la description des groupes faisant preuve de résistance/réticence, et des propositions de stratégies pour les atteindre.

7.2 Estimation de la population cible

Les administrateurs du PEV doivent obtenir des données sur la population à partir de sources officielles. Il est possible d’utiliser les statistiques officielles et les données locales tout à la fois afin de disposer de chiffres réalistes concernant la population (par exemple les données locales relatives aux personnes physiques ou les registres communautaires des autorités locales, les données issues de la précédente AVS contre la poliomyélite ou la rougeole).

Pour les pays pour lesquels on ne dispose pas de chiffres précis, l’effectif de la popula-tion cible de l’AVS peut être estimé en pourcentage de la population totale pour chaque tranche d’âge ou, si possible, par le nombre d’enfants vaccinés par le bacille Calmette–Guérin (BCG) et/ou par la première dose d’un vaccin contenant des valences diphtérie- tétanos-coqueluche (DTC1). Quoiqu’il en soit, si l’on dispose de chiffres différents pour la population, il faut utiliser le plus élevé pour éviter de se trouver en manque de ressources. L’exemple de l’éradication de la poliomyélite a montré que les estimations de la population et les données officielles du recensement ne sont pas systématiquement fiables pour les besoins de la vaccination. Pour l’élimination de la rougeole, la couver-ture nationale de l’AVS doit être d’au moins 95 %. Par conséquent, il est important d’améliorer l’estimation du dénominateur de sorte que l’ensemble des enfants à vacciner soit recensé. Lorsque cela est faisable, les responsables et superviseurs locaux de l’AVS peuvent coopérer avec les communautés, en particulier les groupes de femmes et les

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IV. 9 À 6 MOIS AVANT L’AVS

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7. Microplanification et logistique

responsables, et leur demander d’établir une liste exhaustive des enfants situés dans la tranche d’âge cible par foyer.

7.3 Estimation des besoins en vaccins et fournitures, et des coûts associés

Pour les AVS, il est nécessaire de disposer des fournitures suivantes pour les séances de vaccination :

vaccins et diluants ;

seringues autobloquantes (AB) (0,5 ml) ;

seringues de mélange à usage unique dotées d’un dispositif empêchant la réutilisation (RUP) (5 ml) ;

conteneurs de sécurité pour l’élimination des objets piquants ou tranchants ;

compresses de gaze/coton hydrophile propre(s) ;

marqueurs indélébiles pour marquer les enfants vaccinés ;

cartes de vaccination spécifiques à l’AVS ;

trousses pour le traitement des MAPI (dont le contenu est décrit dans l’Annexe 7b) ;

formulaires de notification des MAPI (voir l’Annexe 7a) ;

feuilles de pointage, stylos, craie ;

fiches récapitulatives et listes de contrôle du superviseur, y compris formulaires d’évaluation de l’état de préparation de l’AVS ;

formulaires de compte-rendu/de synthèse pour chaque niveau de déclaration concerné.

7.3.1 Vaccins

Les besoins en vaccins sont estimés sur la base de la population cible et du taux de perte des vaccins. Les responsables de l’AVS doivent déterminer le taux de perte d’après les taux observés lors des précédentes AVS. Si l’on ne dispose pas d’une telle donnée, il est possible d’utiliser comme approximation un taux de 10 %. Le taux de perte permet de calculer le facteur de perte des vaccins (FP), défini tel que 100 / (100 - taux de perte). Pour un taux de perte de 10 %, le FP est de 1,11. De là, il est possible de calculer le nombre de doses de vaccin nécessaires :

Population cible × FP = nombre de doses de vaccin nécessaires

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7. Microplanification et logistique

Si l’on considère que le vaccin R/RR est le plus souvent disponible en flacons de dix doses, le nombre de doses à administrer doit être divisé par dix afin d’obtenir le nombre de flacons nécessaires.

7.3.2 Seringues autobloquantes pour les injections

Selon la politique de l’OMS, il convient d’utiliser exclusivement des seringues autobloquantes (AB) lors des AVS et procéder à un « groupage », c.-à-d. de commander les doses de vaccins en quantité suffisante avec la quantité correspondante de matériel d’injection sécurisé (seringues AB, seringues de reconstitution et conteneurs de sécurité). L’utilisation de seringues AB fait progresser les pratiques de vaccination sans danger en empêchant la réutilisation des seringues. Pour les injections, il faut prévoir la même quantité de seringues AB que de doses de vaccin (une dose, une seringue AB). En outre, pour les seringues AB, il faut utiliser le même taux de perte que pour les vaccins (10 %). Cela signifie que le facteur de perte sera de 1,11.

7.3.3 Seringues à usage unique (dotées d’un RUP) pour la reconstitution du vaccin

Chaque flacon multidose de vaccin nécessite une seringue à usage unique de 5 ml (avec une aiguille) pour être reconstitué (par exemple une seringue de reconstitution pour un flacon de 10 doses de vaccin RR). Les agents de santé NE doivent PAS utiliser la même seringue de reconstitution pour plusieurs flacons dans la mesure où cette pratique augmente le risque de contamination pouvant conduire à des manifestations indésirables. Il est recommandé d’utiliser des seringues équipées d’un dispositif RUP empêchant la réutilisation (mécanisme autobloquant qui ne permet qu’un seul emploi) pour reconstituer les vaccins.

7.3.4 Conteneurs de sécurité

Un conteneur de sécurité de 5 l (rempli à hauteur d’environ 80 %) peut contenir au moins 100 seringues et aiguilles. Par voie de conséquence, le nombre de conteneurs de sécurité nécessaires est calculé en additionnant le nombre de seringues AB pour

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7. Microplanification et logistique

l’administration du vaccin et le nombre de seringues à usage unique pour la reconstitution, et en divisant le chiffre obtenu par 100. Il est à noter que des conteneurs supplémentaires peuvent s’avérer nécessaires pour les équipes de vaccination affectées aux zones rurales éloignées peu peuplées, car dans ce contexte, il est possible que l’équipe ne vaccine pas 100 enfants par jour.

Le matériel et les fournitures nécessaires pour les séances de vaccination peuvent être estimés à l’aide des calculs standards suivants :

7.4 Estimation des capacités et des besoins en matière de chaîne du froid, et des coûts associés

En règle générale, les problèmes les plus sérieux dus à un espace de réfrigération in-adapté se produisent au niveau de la province ou du district lorsque des approvisionne-ments massifs en vaccins et seringues arrivent dans les centres de stockage. L’espace de stockage peut être suffisant s’il y a un réfrigérateur fonctionnel au niveau périphérique. Dans un réfrigérateur, un tiers de l’espace doit rester vide pour permettre une bonne cir-culation de l’air. De plus, l’espace nécessaire au programme de vaccination systématique doit être pris en considération lors des étapes d’évaluation et de planification.

L’inventaire des capacités en matière de chaîne du froid et l’évaluation de son état de fonctionnement doivent être réalisés au moins 9 mois avant l’AVS. Les évaluations de la chaîne du froid au niveau du district doivent comprendre les actions suivantes.

MATÉRIEL ET FOURNITURES POUR LES SÉANCES DE VACCINATION

Facteur de perte (FP) pour les vaccins 1,11a

Facteur de perte (FP) pour les seringues AB 1,11

Doses de vaccin nécessaires Population cible × FP

Flacons de vaccin nécessaires Doses de vaccin / 10 (pour les flacons de 10 doses)

Flacons de diluant nécessaires 1 par flacon de vaccin

Seringues AB nécessaires Population cible × FP (1 par dose de vaccin)

Seringues RUP nécessaires pour la reconstitution/le mélange

1 par flacon de vaccin

Conteneurs de sécurité (5 l) (Nombre total de seringues) / 100

Gaze propre 0,5 rouleau par équipe par jour

Savon 1 savonnette par équipe de vaccination

Plateaux 1 par équipe de vaccination

Marqueurs indélébiles 1 marqueur par équipe de vaccination par jour

Trousses pour le traitement des MAPI 1 par centre de santé

a 100 / (100 - taux de perte), avec un taux de perte de 10 %.

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7. Microplanification et logistique

Faire l’inventaire des réfrigérateurs et congélateurs, en précisant le modèle, le fabricant, la quantité et la source d’énergie, et des capacités utiles pour le stockage des vaccins et briquettes à effet isotherme.

Vérifier la fiabilité, l’accessibilité, la qualité et la sécurité des installations électriques. Vérifier la puissance et la tension, et consigner les variations au cours de la journée. Établir une liste des générateurs disponibles et du type de carburant utilisé.

Évaluer le nombre de boîtes isothermes, de porte-vaccins et de briquettes à effet isotherme. Réaliser un inventaire de l’équipement présent dans chaque établisse-ment de santé. En vérifier l’état et préciser le nombre et le volume/la capacité. Pour évaluer les besoins totaux en briquettes à effet isotherme, estimer le nombre de briquettes nécessaires sur une seule journée et le doubler (il est possible qu’un nombre plus important soit nécessaire si les capacités en matière congélation sont insuffisantes).

Évaluer le nombre et l’état des thermomètres/dispositifs de contrôle de la température, des fiches de suivi de la température, etc.

L’espace de stockage nécessaire pour les vaccins dépendra du fabricant et de la taille des flacons. En règle générale, pour chaque litre de capacité de stockage réfrigéré, il est possible d’entreposer environ 400 doses de vaccin antirougeoleux ou antirougeoleux- antirubéoleux (à raison de 2,5 cm3/dose) et 250 doses de diluant (à raison de 4 cm3/dose). Pour plus de précisions, voir les outils de l’OMS relatifs à la chaîne du froid et à la logistique qui sont disponibles en ligne à l’adresse suivante (en anglais) : at: www.who.int/immunization/programmes_systems/supply_chain/resources/tools/en/index5.html.

Pour satisfaire les besoins supplémentaires durant les AVS, l’espace de réfrigération peut être temporairement emprunté/loué au secteur privé et/ou à d’autres ministères ou ONG. Si l’on a encore besoin de davantage d’espace de réfrigération, des capacités de stockage réfrigéré temporaires peuvent être aménagées en utilisant des boîtes isothermes portatives à la place des réfrigérateurs. Elles peuvent conserver les vaccins à une température suffisamment froide pendant une durée allant jusqu’à 6 jours, pour autant qu’elles ne sont pas ouvertes et qu’elles sont conservées à l’abri du soleil. Avant d’envisager de louer des réfrigérateurs, tous les emplacements temporaires possibles doivent être mis à profit. Si l’on utilise des conteneurs passifs (boîtes isothermes et porte-vaccins) pour le stockage temporaire des vaccins, la température doit être contrôlée pour garantir le maintien de la chaîne du froid.

Une autre manière de libérer l’espace de réfrigération disponible est de retarder momentanément l’acheminement des vaccins destinés à la vaccination systématique dans la mesure où cela ne perturbe pas le programme.

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7. Microplanification et logistique

7.4.1 Boîtes isothermes, porte-vaccins et briquettes à effet isotherme

S’il n’y a pas d’installations pour le stockage des vaccins à proximité, chaque superviseur au niveau du district et du centre de santé doit porter une quantité plus importante de vaccins pour la journée, soit dans une boîte isotherme, soit dans des porte-vaccins, selon ce dont il dispose.

Généralement, chaque équipe doit avoir au moins un porte-vaccins et quatre briquettes d’eau congelées par journée de travail. Il est fortement déconseillé d’utiliser des glaçons/blocs de glace. Les porte-vaccins doivent pouvoir conserver la quantité de vaccin et de diluant nécessaire pour la journée. Pour estimer la capacité de stockage de chaque porte-vaccins, placer quatre briquettes congelées à l’intérieur et compter le nombre de flacons de vaccin R/RR de 10 doses et de diluant pouvant y être mis aisément. Les équipes de vaccination sur des postes temporaires et mobiles et celles qui font du porte-à-porte doivent avoir deux porte-vaccins : un pour le vaccin en cours d’utilisation et le deuxième pour conserver les flacons de vaccin et de diluant non ouverts.

Le nombre de briquettes à effet isotherme nécessaires sera de 4 par porte-vaccins et de 24 par boîte isotherme, multipliés par 2. En effet, cela prend 24 heures pour recongeler les briquettes d’eau et les briquettes qui auront été utilisées devront être remplacées, le jour suivant, par celles qui sont congelées.

Les besoins en équipements de la chaîne du froid peuvent être estimés à partir des calculs standards suivants :

BESOINS EN MATIÈRE DE CHAÎNE DU FROID

Espace de réfrigération nécessaire pour le vaccin (en litres)

Doses de vaccin nécessaires / 250a

Espace de réfrigération nécessaire pour le diluant (en litres)

Doses de diluant nécessaires / 400b

Réfrigérateurs 1 par centre de santé

Porte-vaccins 1 par équipe (postes permanents)2 par équipe (postes temporaires)2 par équipe (postes mobiles)2 par équipe (vaccination porte-à-porte)1 par superviseur d’équipe

Boîtes isothermes portatives 1 par superviseur de district et de centre de santé

Briquettes à effet isotherme nécessaires par jour

4 briquettes d’eau congelées par porte-vaccins × 2 24 briquettes d’eau congelées par boîte isotherme × 2

a Un espace de réfrigération d’1 litre pour le stockage du vaccin peut contenir environ 400 doses de vaccin antirougeoleux (à raison de 2,5 cm3/dose).

b Un espace de réfrigération d’1 litre peut contenir environ 250 doses de diluant pour le vaccin antirougeoleux (à raison de 4 cm³/dose).

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7. Microplanification et logistique

7.4.2 Entretien du système de la chaîne du froid

Les administrateurs des programmes au niveau de la province et du district, ainsi que les logisticiens, doivent veiller à ce que la chaîne du froid fonctionne au niveau aussi bien du district que du centre de santé durant les AVS. Des dispositifs de secours doivent être prévus pour les chambres froides au niveau national et provincial, notamment des générateurs et des pièces détachées. Une alimentation électrique fiable doit être assurée à tout moment.

L’entretien de la chaîne du froid comprend les tâches suivantes.

Veiller à ce que des techniciens spécialistes de la chaîne du froid se rendent dans tous les centres de santé au moins quatre semaines avant l’AVS et faire en sorte que chaque centre de santé dispose d’au moins un réfrigérateur en bon état de fonctionnement.

Relever la température deux fois par jour (la température des réfrigérateurs doit être comprise entre +2 °C et +8 °C).

Regarder les pastilles de contrôle du vaccin (PCV) pour vérifier que le vaccin n’a pas été exposé à des températures trop élevées. Une PCV n’ayant plus d’utilité après qu’un flacon a été entamé, la PCV est apposée sur le capuchon pour les vaccins lyophilisés.

S’assurer que les batteries pour les réfrigérateurs solaires sont en bon état et que les panneaux solaires sont propres.

Veiller à ce qu’il y ait suffisamment de boîtes isothermes, de porte-vaccins et de briquettes à effet isotherme en bon état de fonctionnement. La congélation des briquettes d’eau doit commencer 7 à 10 jours avant le premier jour de l’AVS. Elles doivent être mises dans le congélateur de manière progressive. Si la capacité de congélation est limitée, les briquettes d’eau congelées peuvent être retirées du congélateur et stockées dans des boîtes isothermes longue durée.

Faire en sorte que le responsable des stocks de vaccin sache comment préparer correctement les briquette d’eau avant de les emballer. Pour un bon conditionne-ment des briquettes d’eau, elles doivent être entièrement congelées, puis sorties du congélateur et laissées à température ambiante jusqu’à ce que la glace commence à fondre et qu’il y ait un peu d’eau liquide dans la briquette (vérifier en secouant la briquette pour voir si l’eau fait du bruit en bougeant à l’intérieur). Le conditionne-ment est important en ce sens qu’il empêche les briquettes d’eau de congeler les vaccins à l’intérieur d’une boîte isotherme ou d’un porte-vaccins, et donc d’endommager les vaccins sensibles au gel.

Si besoin, s’assurer que des emplacements de chaîne du froid ont été empruntés/loués à d’autres secteurs (privé, ONG).

Veiller à ce que des plans d’urgence aient été définis à tous les niveaux disposant d’un stock important ou d’un stock central de vaccins : vérifier l’aptitude et la

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IV. 9 À 6 MOIS AVANT L’AVS

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7. Microplanification et logistique

capacité des personnels à avoir recours au plan, y compris à fournir les coordonnées des experts de la logistique responsables du plan d’urgence.

7.5 Estimation des besoins en personnel et des coûts associés

Il est essentiel de disposer d’un nombre adéquat d’équipes avec un personnel dédié pour que l’AVS réussisse. Seuls des agents de santé qualifiés et bien formés doivent procéder à l’administration des vaccins injectables et à la reconstitution des vaccins. Ils doivent être soigneusement sélectionnés dans les hôpitaux et/ou les établissements de santé de façon à désorganiser le moins possible les services essentiels. Le Chapitre 12 donne une descrip-tion du rôle des membres du personnel dans les postes de vaccination.

Le nombre et la répartition des équipes et des postes de vaccination dépendent de la population et du contexte.

Une équipe de vaccination permanente ou temporaire peut vacciner entre 100 et 400 enfants par jour, selon l’effectif de la population attendue, la composition de l’équipe et l’endroit où est situé le poste de vaccination (c.-à-d. en milieu urbain ou rural). Les équipes mobiles en milieu rural doivent souvent couvrir de longues distances. Lorsque les effectifs sont plus petits et que la population est dispersée, le nombre d’enfants vaccinés par jour peut être inférieur (environ 100 par vaccinateur par jour).

Une équipe de vaccination porte-à-porte, avec un vaccinateur, doit pouvoir vacciner une moyenne de 75 enfants par jour, même si dans les zones peu peuplées, cela peut être encore moins (50 par jour). Il peut y avoir des variations selon le contexte. Dans les zones fortement peuplées, on pourra faire venir deux équipes de vaccination sur le même poste. Chaque équipe de vaccination comprendra :

un ou, de préférence, deux vaccinateurs pour la vaccination et la reconstitution du vaccin ;

au moins un volontaire formé (selon la stratégie de vaccination utilisée et les besoins sur le poste de vaccination) pour :

— trier et enregistrer les enfants, et dispenser les interventions non invasives – par exemple VPO, vitamine A, comprimés de déparasitage, etc.,

— procéder au marquage au doigt, émerger les feuilles de pointage et remplir les cartes de vaccination,

— aider au maintien de l’ordre et aux activités de mobilisation sociale, — jouer le rôle d’annonceur en communiquant sans relâche aux communautés

concernées les dates prévues de la campagne et les horaires/les lieux des postes de vaccination,

— jouer le rôle de démarcheur pour la stratégie de démarchage porte-à-porte.

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7. Microplanification et logistique

Les besoins en personnel, spécifiés pour chaque niveau (district, région ou province, pays), peuvent être estimés à partir des calculs standards suivants :

PERSONNEL REQUIREMENTS

Vaccinateur (poste permanent) = 100-150 enfants par vaccinateur par jour dans les zones urbaines

= 75-100 enfants par vaccinateur dans les zones rurales

Vaccinateur (poste temporaire) = 100-150 enfants par vaccinateur par jour dans les zones urbaines

= 75-100 enfants par vaccinateur par jour dans les zones rurales

Vaccinateur (poste mobile) = 100 enfants par vaccinateur par jour

Vaccinateur (vaccination porte-à-porte)

= 50–75 enfants par vaccinateur par jour

Volontaires 2 par équipe dans un poste permanent ou temporaire 1 par équipe mobile ou de vaccination porte-à-porte

Annonceurs (volontaires) 1 par équipe de vaccination

Démarcheurs (volontaires) Pour 5 % des équipes permanentes, temporaires et mobiles

Nombre de superviseurs d’équi-pe de vaccination

1 superviseur pour 4 équipes de vaccination au maximum (zones rurales : jusqu’à 4 ; zones urbaines : 4 ou plus)

Coordonnateurs de centre de santé

1 par centre de santé

Superviseurs de district Au moins 3 par district (env. 1 pour 4 coordonnateurs de centre de santé)

Coordonnateurs de district 1 par district

Coordonnateurs de l’AVS au niveau national/régional

1 coordonnateur national + 1 coordonnateur par sous-comité national

Superviseur au niveau national/régional

1 à envoyer dans chaque district

Superviseur des MAPI au niveau national/régional

1

Gestionnaire de l’entrepôt au niveau national/régional

1

Chauffeurs 1 par voiture (voir les besoins en matière de transport ci-après)

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7. Microplanification et logistique

7.5.1 Montants des indemnités journalières et mesures incitatives

Le montant des indemnités journalières des superviseurs, vaccinateurs et volontaires doit être déterminé avant de réaliser la microplanification au niveau le plus bas, conformé-ment à la politique des pouvoirs publics ou aux pratiques locales. L’indemnité journalière de subsistance peut varier selon les endroits. Comme les allocations quotidiennes, les indemnités journalières couvrent les dépenses pour la nourriture, l’hébergement et les imprévus, et sont identiques pour l’ensemble du personnel dans une zone donnée. Les montants des mesures incitatives doivent, de la même manière, être standardisés, fixés et budgétisés à l’avance. Les mesures incitatives varient selon le niveau de responsabilité (volontaires vs. agents de santé, autres personnels de soutien participant à l’AVS comme les chauffeurs).

Pour gagner du temps et/ou économiser des ressources, l’équipe au niveau central peut augmenter de manière excessive les prévisions concernant le nombre de personnes vaccinées pouvant être atteint par équipe chaque jour ou le nombre d’équipes pouvant être encadrées par un seul superviseur, diminuer le nombre d’équipes de démarchage, éliminer/réduire les budgets alloués à la communication sociale, supprimer le suivi de l’AVS, ou encore réduire les jours de formation. Toutefois, de telles modifications du microplan ne doivent pas être apportées sans avoir consulté les niveaux inférieurs au préalable en ce sens qu’elles peuvent diminuer la probabilité d’obtenir une AVS de qualité et augmenter le risque de survenue de manifestations indésirables et d’erreurs programmatiques.

7.6 Estimation des besoins en matière de transport et des coûts associés

Même s’il n’existe pas de formule simple pour calculer les besoins en transport, car ils varient grandement d’une zone à l’autre, il est recommandé de suivre les étapes suivantes.

Cerner les besoins en transport. Selon la nature du terrain, il peut s’avérer nécessaire d’utiliser des motocyclettes et d’autres modes de transport tels que des aéronefs, des embarcations, des bateaux pneumatiques et des animaux. En premier lieu, déterminer les modes de transport qui seront nécessaires avant et pendant l’AVS. Les activités nécessitant un transport comprennent :

le transport des vaccins et fournitures associées du niveau central jusqu’aux niveaux périphériques ;

la distribution des documents, lignes directrices, outils pour la mobilisation sociale et la communication ;

le déploiement des équipes de vaccination ;

le transport du personnel intervenant dans le suivi et la supervision de la planification, de la formation et de la mise en œuvre de l’AVS, ainsi que le suivi indépendant.

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IV. 9 À 6 MOIS AVANT L’AVS

62

7. Microplanification et logistique

Effectuer un inventaire de l’ensemble des ressources disponibles en matière de transport au niveau local.

Recenser les autres sources possibles de véhicules pour combler les insuffisances en matière de transport (par exemple véhicules appartenant à d’autres administrations, à des ONG, aux secteurs privé et religieux, ou location de véhicules).

Estimer les besoins en carburant d’après la consommation moyenne par véhicule et l’évaluation du kilométrage par jour.

Estimer les coûts : le calcul des coûts doit inclure les coûts de la location de voi-tures, le cas échéant, ainsi que les coûts de carburant. Pour ce dernier, les calculs doivent prendre en compte les variations éventuelles du prix du carburant au sein d’un pays et les conditions de terrain, par exemple l’état des routes et la présence de terrains montagneux et de rivières, qui sont des facteurs ayant des répercussions sur la distance parcourue avec un litre de carburant. Une possibilité est de calculer les coûts de carburant sur la base d’un nombre moyen de kilomètres parcourus par chaque équipe dans un district. Les coûts opérationnels, que ce soit pour le trans-port ou le personnel, doivent être estimés dans la monnaie locale.

7.7 Estimation des coûts relatifs aux séances de planification et de formation

Les coûts associés aux séances de planification et de formation doivent être estimés à tous les niveaux. Les estimations des coûts pour ces séances doivent comprendre :

la documentation et les rafraîchissements pour les réunions de planification et les sessions de formation au niveau concerné ;

le matériel nécessaire à la formation (y compris frais d’impression, stylos, papier et craies) ;

les indemnités journalières de subsistance pour les formateurs et les participants (s’ils doivent se déplacer de leur localité) ;

la location du lieu de formation, le cas échéant.

7.8 Estimation des coûts pour les activités de communication et de mobilisation sociale

Le budget doit couvrir les coûts des éléments suivants :

les réunions d’information organisées pour les dirigeants et les groupes communautaires ;

les petites mesures incitatives à l’intention des agents locaux chargés de la mobilisation et des annonceurs locaux ;

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IV. 9 À 6 MOIS AVANT L’AVS

63

7. Microplanification et logistique

la documentation d’information, le matériel promotionnel, et autres banderoles, affiches et brochures ;

les mégaphones, les intervenants, les batteries, etc. ;

les messages diffusés à la radio et à la télévision (niveaux national et local) ;

le transport pour les activités de mobilisation sociale telles que les déplacements dans les établissements scolaires, les activités de lancement, la cérémonie d’ouverture, etc. ;

les évènements organisés pour le lancement de l’AVS.

7.9 Estimation des coûts des activités de ratissage et des imprévus

Une ligne budgétaire pour les activités de ratissage post-AVS dans les zones où la population cible n’a pas été bien vaccinée durant l’AVS doit être estimée et incluse dans le budget global de l’AVS au niveau national (voir la Section 6.1), soit sous la forme d’une ligne budgétaire distincte, soit au titre des imprévus. L’estimation effectuée au niveau national des coûts des activités de ratissage (comme étant l’équivalent du coût opérationnel d’une journée supplémentaire d’AVS ou l’équivalent de 5 à 10 % des coûts opérationnels dans le budget à haut niveau) peut être remaniée en fonction de la connaissance locale que l’on a des zones où les résultats sont médiocres et qui sont susceptibles de nécessiter des activités de ratissage, ainsi que des coûts opérationnels déterminés dans la microplanification.

©OMS /Andrew Esiebo

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V. 6 À 2 MOIS AVANT L’AVS

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9. Plaidoyer, mobilisation sociale et communication

Six (6) à deux (2) mois avant l’AVS, vous devez effectuer les activités suivantes

Au niveau national : Revoir le budget en fonction des microplans qui ont été validés et communiquer l’information aux districts.

Distribuer le guide pour l’AVS aux districts. Finaliser les matériels de formation et les guides de formation/outils/formulaires de suivi.

Transférer les fonds pour les activités de préparation.

Préparer le matériel promotionnel de l’AVS et rédiger les annonces pour les médias.

Imprimer les listes de contrôle de supervision, les feuilles de pointage et autres formulaires qui ont été élaborés.

Confirmer la participation à la cérémonie de lancement.

Évaluer l’état de préparation de l’AVS 6, 4, 3 et 2 mois avant le début.

Au niveau du district : Valider les microplans et les communiquer au niveau du centre de santé.

Organiser des réunions de plaidoyer. Préparer affiches et banderoles. Convier les superviseurs, les agents de santé et les volontaires communautaires à assister à la formation.

Évaluer l’état de préparation de l’AVS deux (2) mois avant le début.

Au niveau de l’établissement de santé : Assister à la réunion qui se tient au niveau du district pour la validation des microplans.

V. Six (6) à deux (2) mois avant l’AVS :la préparation

©OMS /Oliver Asselin

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V. 6 À 2 MOIS AVANT L’AVS 9. Plaidoyer, mobilisation sociale et communication

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Pour bien faire, il faudrait que les actions concrètes visant à préparer l’AVS aient lieu 6 à 2 mois avant le début. Le budget global de l’AVS doit être confirmé d’après les microplans qui ont été finalisés et regroupés (Chapitre 7) et au plus tard 4 mois avant l’AVS, les premiers fonds doivent être prêts et transférés afin de débuter la préparation des activités dans les délais. Il s’agit des activités relatives à la formation (Chapitre 8), la mobilisation sociale (Chapitre 9), la sécurité de la vaccination et la surveillance des MAPI (Chapitre 10), et la vérification de l’état de préparation au moyen de l’outil d’évaluation de l’état de préparation de l’AVS (Chapitre 11 et Annexe 2). L’objectif de la phase de préparation est de réaliser l’ensemble des activités de préparation de l’AVS afin de faire en sorte que la mise en œuvre soit une réussite.

©OMS /Olivier Asselin

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V. 6 À 2 MOIS AVANT L’AVS

66

8. Formation

8. Formation

La planification précise des activités de formation doit débuter dans les 6 mois qui précèdent l’AVS : il s’agit alors de déterminer les besoins en formation en évaluant les connaissances et les lacunes des agents de santé. Le sous-comité technique/pour la mise en œuvre doit définir un plan pour la formation, lequel doit comprendre : des objectifs d’apprentissage généraux, des thématiques prioritaires, un plan de travail (dates des formations, lieux et formateurs), les participants et un budget. Le matériel pédagogique doit être élaboré 3 mois avant l’AVS pour pouvoir être imprimé et distribué aux niveaux inférieurs.

Dans la majeure partie des pays, on utilise une méthode de formation en cascade, c’est-à-dire que des formateurs au niveau central forment les membres du personnel du niveau régional/provincial, lesquels deviennent alors formateurs pour le personnel au niveau du district, et ainsi de suite, jusqu’aux vaccinateurs et volontaires locaux de l’AVS. Toutefois, l’expérience a montré que cette méthode réduit la qualité de la formation à mesure qu’elle atteint les niveaux inférieurs.

Afin d’assurer une formation de qualité pour les agents de santé et les volontaires, il est par conséquent important de prendre les mesures suivantes.

Limiter la cascade à deux niveaux (c.-à-d. que les formateurs principaux, au niveau national, forment les formateurs intermédiaires 4 semaines avant l’AVS, puis les formateurs intermédiaires forment directement les superviseurs, les agents de santé et les volontaires 2 semaines avant l’AVS). De ce fait, tous les participants concernés doivent être formés 2 semaines avant l’AVS.

Disposer d’un programme type et de matériels de formation (lignes directrices et documents de formation spécifiques, documents pédagogiques sous format électronique/vidéos actualisés) afin que les informations transmises et la formation prodiguée soient uniformes à tous les niveaux.

Surveiller de très près et évaluer la qualité de la formation à mesure qu’elle atteint les niveaux inférieurs afin de conserver la force et la cohérence des messages clés.

Réaliser des tests avant et après la formation afin d’en évaluer l’utilité.

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V. 6 À 2 MOIS AVANT L’AVS

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8. Formation

Les méthodes de formation doivent mettre l’accent sur les aspects pratiques des activités de l’AVS sur le terrain et tenir compte des besoins spécifiques des différents niveaux. Une formation pratique doit être incluse chaque fois que possible. La formation peut être élargie et comprendre des thèmes supplémentaires sur le PEV n’ayant pas de lien direct avec l’AVS afin de profiter de l’occasion pour renforcer les connaissances et compétences globales des agents de santé. Les partenaires (organismes des Nations-Unies, ONG locales, universités, etc.) peuvent intervenir dans la formation, en particulier lorsque le système de santé ne dispose pas d’un nombre suffisant de formateurs. Lorsque les superviseurs font office de formateurs, les séances de formation peuvent également être l’occasion d’évaluer le niveau de préparation.

Chaque AVS est unique et il y aura toujours de nouvelles informations à transmettre et des leçons tirées des précédentes AVS à expliquer. Dans les cas où la dernière AVS a eu lieu récemment, une formation de remise à niveau d’une journée peut remplacer de manière raisonnable une formation complète. Vu que les AVS contre la rougeole et contre la rougeole et la rubéole sont généralement organisées à plusieurs années d’intervalle, il faut partir du principe qu’une formation complète est nécessaire. Dans les pays où il y a une rotation importante du personnel, il peut s’avérer nécessaire d’accorder plus d’attention à une solide connaissance des pratiques de vaccination de base.

Dans la plupart des pays, il existe quatre principaux groupes ayant besoin d’une formation (Tableau 8.1). Ces quatre groupes doivent recevoir une introduction générale à propos de l’AVS, notamment ses objectifs et sa raison d’être, les dates et la ou les tranche(s) d’âge ciblée(s), ainsi que des informations factuelles concernant la lutte contre la rougeole et la rubéole, et les vaccinations antirougeoleuse et antirubéoleuse. Chaque groupe doit recevoir des instructions très claires décrivant son rôle et les responsabilités lui incombant. Les thèmes de formation doivent être adaptés aux principales respons-abilités qu’auront ces groupes durant l’AVS (voir le Tableau 8.1).

À la fin de la formation, chaque personne jouant un rôle dans l’AVS doit comprendre :

QUOI : les objectifs et les cibles de l’AVS

POURQUOI : la justification de l’AVS ;

OÙ : la couverture géographique de l’AVS ;

QUAND : les dates et les horaires d’ouverture des postes de vaccination ;

COMMENT : les stratégies et les aspects opérationnels

QUI : les groupes ciblés par la vaccination et les autres interventions ;

CE QU’IL FAUT FAIRE : les rôles et responsabilités de chacun.

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V. 6 À 2 MOIS AVANT L’AVS

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8. Formation

TABLEAU 8.1. Thématiques de formation pour les quatre groupes jouant un rôle dans les AVS et principales responsabilités

GROUPE ET PRINCIPALES RESPONSABILITÉS

PRINCIPAUX THÈMES À TRAITER

Vaccinateurs :Planification, administration des vaccins et établissement des rapports

1. Les microplans et les cartes des zones desservies.

2. Les activités de mobilisation sociale et la communication.

3. La préparation et la gestion (organisation) d’un poste de vaccination.

4. Les pratiques d’administration des vaccins et de gestion des déchets en toute sécurité, et les raisons pour lesquelles il est important d’avoir recours à des pratiques sûres.

5. La notification et la prise en charge des MAPI, dont la détection et le traitement (ou la procédure d’orientation) de l’anaphylaxie.

6. Le maintien de la chaîne du froid, l’utilisation des PCV et des porte- vaccins, et les raisons pour lesquelles il est important d’avoir recours à des pratiques sûres.

7. Le remplissage des feuilles de pointage et des cartes de vaccination.

8. La dispensation des interventions intégrées (par exemple supplémentation en vitamine A, comprimés de déparasitage, etc.).

9. Le suivi pratique rapide et le démarchage porte-à-porte.

10. Les messages en faveur de la vaccination systématique afin d’assurer la transmission d’informations adéquates.

Superviseurs (coordonnateurs au niveau de la province et du district, superviseurs des équipes) :Activités de planification et d’encadrement avant et pendant l’AVS.

1. La gestion des fonds opérationnels de l’AVS.

2. L’importance de l’outil d’évaluation de l’état de préparation de l’AVS pour évaluer et assurer la préparation.

3. La planification et l’exécution de l’encadrement durant l’AVS, y compris les listes de contrôle de supervision de l’AVS (utilisation des formulaires, aspects nécessitant de prendre des mesures, etc.).

4. Les microplans et les cartes des zones desservies.

5. La détection et l’investigation des MAPI graves ou des groupes de MAPI, comment réagir face aux MAPI.

6. Les techniques pour faire face aux populations réfractaires à la vaccination et aux groupes anti vaccins, et pour répondre à leurs préoccupations comme il convient.

7. La gestion et le fonctionnement des postes de vaccination.

8. Les attributions des membres de l’équipe de vaccination et des volontaires.

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V. 6 À 2 MOIS AVANT L’AVS

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8. Formation

GROUPE ET PRINCIPALES RESPONSABILITÉS

PRINCIPAUX THÈMES À TRAITER

9. Les dispositifs logistiques à chaque niveau.

10. Les techniques appropriées de supervision formative.

11. La réalisation du RCM.

12. L’interprétation et l’utilisation des données administratives et des données issues du RCM.

13. La gestion de l’AVS au quotidien (processus de déclaration quotidienne des résultats en matière de couverture administrative, résultats du suivi au cours de l’AVS – RCM, réunions des superviseurs en fin de journée, comment réagir face aux difficultés, etc.)

14. Les plans pour assurer la formation aux niveaux inférieurs.

15. L’utilisation des formulaires de compte-rendu au niveau local et la synthèse des feuilles de pointage chaque jour.

16. La chaîne de commandement pour la transmission des données.*

Volontaires : Aider les agents de santé aux postes de vaccination et faire office d’annonceurs, de démarcheurs, d’agents chargés de la mobilisation communautaire.

1. Les techniques de mobilisation sociale, les informations essentielles à diffuser auprès des ménages et des communautés.

2. Les modalités de la méthode de démarchage porte-à-porte utilisée dans le pays (comment marquer les maisons, quand revenir, etc.).

3. Les techniques pour faire face aux populations réfractaires à la vaccination et aux groupes anti vaccins, et pour répondre à leurs

préoccupations comme il convient.

4. Le maintien de l’ordre et les techniques associées.

5. L’organisation du poste de vaccination de manière à ce qu’il y ait une bonne circulation des vaccinés.

6. Le remplissage de la feuille de pointage et de la carte de vaccination, le marquage au doigt.

7. La dispensation des interventions intégrées (par exemple supplémentation en vitamine A, comprimés de déparasitage, etc.).

Observateurs indépen-dants : Vérifier que les communautés sont bien atteintes, en veillant particu-lièrement à trouver les enfants qui n’ont potentiellement pas été vaccinés. Ils peuvent également se rendre dans les postes de vaccination pour prêter leur concours à l’évaluation de la qualité de la vaccination.

1. Le RCM.

2. Le recensement des groupes à haut risque dans le pays.

3. S’ils se rendent dans les postes de vaccination, les observateurs indépendants doivent être formés aux pratiques sûres et correctes de l’administration des vaccins et de la gestion des déchets, à la gestion de la chaîne du froid et à l’utilisation des différents formulaires.

* En plus de ces aspects, les superviseurs de tous les niveaux doivent avoir pris connaissance de ce que l’on attend durant l’AVS (c.-à-d. des politiques, stratégies et pratiques qui ont été convenues).

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9. Plaidoyer, mobilisation sociale et communication

9. Plaidoyer, mobilisation sociale et communication

Des activités de plaidoyer, mobilisation sociale et communication, de même que des activités pour la participation communautaire et le changement des comportements, peuvent être réalisées dans le cadre de l’aspect « communication » en lien avec l’AVS. La réussite de la mise en œuvre de ces activités contribuera à amener le soutien et l’acceptation nécessaires pour l’obtention d’une couverture vaccinale élevée.

La participation active des responsables politiques, des dirigeants locaux, des commu-nautés et des individus est essentielle à la réussite de chaque AVS et de la vaccination systématique en général, non seulement pour s’assurer un large soutien, mais égale-ment pour solliciter leur contribution lorsqu’il s’agit de prendre des décisions concernant la dispensation des services.

Il existe différentes stratégies de communication (souvent reliées entre elles), lesquelles reposent sur le fait qu’il y a tout un cheminement à faire avant que les gens ne soient en mesure d’acquérir une nouvelle connaissance, de prendre une décision ou de changer de comportement. Le plus souvent, ce processus commence lorsqu’une personne n’est pas informée d’une intervention, en prend connaissance (grâce à la communication), envisage l’intervention, puis agit et recommence (en la demandant ou en la recher-chant). En principe, c’est un processus itératif qui est sensible à un certain nombre de facteurs – aussi bien les activités de communication et de mobilisation, que l’accessibilité et l’efficacité des services de vaccination.

Les stratégies de communication abordées ci après ont été bien documentées. Les pays peuvent les adapter au contexte national, ou bien utiliser leurs propres stratégies. Les différents types de stratégies de communication sont synthétisés dans le Tableau 9.1. Si chaque approche pour le plan de communication propose différentes méthodes et manières d’appréhender la communication, elles contiennent toutes les mêmes éléments de base.

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9. Plaidoyer, mobilisation sociale et communication

9.1 Planification d’une communication efficace : les aspects déterminants

La planification de toutes les activités de communication ou de mobilisation commence au niveau national, après que l’on a obtenu l’engagement politique et un consensus sur les aspects programmatiques essentiels de l’AVS.

La planification de la communication comprend quatre aspects déterminants :

la mise en place d’un sous-comité national pour le plaidoyer, la mobilisation sociale et la communication (et un équivalent au niveau du district) ;

l’élaboration d’un plan de communication ;

l’organisation de la gestion des problèmes et sujets de préoccupation ;

le suivi et l’évaluation des activités de communication.

TABLEAU 9.1. Synthèse des stratégies de communication qui contribuent à la réussite d’une AVS

PLAIDOYER MOBILISATION SOCIALE

PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE

COMMUNICATION RELATIVE AUX CHANGEMENTS COMPORTEMENTAUX ET SOCIAUX

Activités ciblées menées à différents niveaux avant l’AVS, visant à s’assurer le soutien politique, générer et maintenir l’obtention des ressou-rces adéquates, établir des partenariats avec des organismes nationaux et internationaux, des ONG, les organisations locales de la société civile (OSC) et les influenceurs locaux, et permettre aux principaux membres du personnel du programme de présenter des argu-ments factuels en faveur de la vaccination.

Activités entreprises à grande échelle pour nouer le dialogue avec la communauté dans le but d’informer et de susciter une demande. Elles font souvent appel aux groupes et responsables commu-nautaires pour participer aux tâches qui sont nécessaires pour donner son ampleur maximale au programme de vaccination.

Dialogue ouvert avec les responsables communau-taires afin de comprendre et surmonter les obstacles à l’accès et à l’utilisation, de faciliter la participation à la microplanification et de mettre en place des dispositifs locaux pour repérer et suivre les nour-rissons concernés par la vaccination. Ces activités sont souvent spécifiques au contexte. Par conséquent, pour bien faire, il faudrait que ce soit les commu-nautés elles-mêmes qui les conçoivent et en aient le contrôle.

Activités destinées à promouvoir la vaccination comme étant une norme et un devoir, et à informer et motiver l’ensemble des personnes s’occupant d’enfants pour faire entièrement vacciner chaque enfant concerné. Dans ce cas de figure, les démarches doivent être étayées par un processus de recherche portant sur les connaissances, les attitudes, les croyances et les pratiques (enquête CACP).

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9. Plaidoyer, mobilisation sociale et communication

9.1.1 Sous comité national pour le plaidoyer, la mobilisation sociale et la communication

Au début du processus de planification, les pays doivent constituer une équipe pour préparer, mettre en œuvre, suivre et évaluer le programme ou les interventions de communication, sous la forme soit d’un sous comité, soit d’un groupe permanent. Cela doit être réalisé à peu près neuf mois avant l’AVS. C’est au sous comité national qu’il revient d’élaborer un plan global pour la conception et la mise en œuvre des activités de communication. (Pour une première idée des attributions des sous comités, voir la Section 6.3.2).

Théoriquement, ce sous comité doit comprendre des experts en communication du gouvernement et des organisations partenaires concernées, ainsi que des représentants des différents secteurs participant au programme (par exemple responsables commu-nautaires ou OSC). Le cas échéant, il peut s’avérer important qu’un représentant du Ministère de l’éducation soit présent pour coordonner les activités de communication dans les établissements scolaires. Enfin, il faut souligner que les principaux membres de ce sous comité doivent faire partie de l’équipe de planification globale.

Du même ordre que le sous comité pour le plaidoyer, la mobilisation sociale et la com-munication établi au niveau national, d’autres sous comités peuvent être transposés au niveau régional et/ou au niveau du district et, s’il y a lieu, au niveau du centre de santé. Ces comités peuvent émaner de n’importe quelle instance préexistante, par exemple de celles ayant été mises en place pour de précédentes AVS ou lors de l’introduction de vaccins.

À chaque niveau, les sous comités doivent avoir pour mission de :

donner une orientation générale aux activités de communication ;

veiller à ce que les activités de communication soient organisées par les entités qui s’imposent et en assurer la coordination ;

revoir, tester et approuver les matériels d’information ;

suivre les répercussions des activités de communication et procéder aux éventuels ajustements lorsque cela s’avère nécessaire.

9.1.2 Plan de communication

Le plan doit s’appuyer sur une évaluation des besoins ou une analyse de la situation, ainsi que sur des critères spécifiques, mesurables, réalisables, pertinents et assortis de délais précis (SMART). Il peut tenir compte des connaissances et observations actuelles (par exemple les meilleures pratiques, les leçons tirées des précédentes AVS, notamment les raisons de l’absence de vaccination telles que déterminées par les précédents RCM, etc.) et de la recherche formative (à travers, par exemple, des groupes de discussion et/ou des enquêtes sur les connaissances, attitudes, croyances et pratiques [CACP]) pouvant fournir des informations à propos des éléments suivants :

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9. Plaidoyer, mobilisation sociale et communication

l’efficacité des stratégies de communication et mobilisation sociale utilisées et ayant été utilisées dans la zone ;

les connaissances et les croyances répandues concernant la maladie, le vaccin et la vaccination en général ;

l’environnement médiatique et les médias utilisés par les différents publics cibles, et les canaux de communication disponibles ;

l’efficacité des supports de communication et des messages spécifiques ;

les ressources nécessaires pour mettre en œuvre les activités de communication.

Les éléments suivants sont des éléments essentiels qui doivent être inclus dans le plan de communication pour une AVS :

l’objectif (ou les objectifs) du programme technique ;

l’objectif (ou les objectifs) de la communication ;

les publics cibles (primaires et secondaires26

), y compris le rôle spécifique de chacun d’eux ;

les messages destinés à chaque public ;

la création de tout matériel promotionnel spécifique ;

les stratégies, activités et circuits pour atteindre chaque public ;

l’organisation des activités (calendrier, actions, messages, budget, personnes responsables) ;

un plan de communication de crise ;

le suivi et l’évaluation.

Étant donné que l’un des principaux objectifs d’une AVS par un MCV est d’atteindre les enfants qui n’ont pas été vaccinés par les services de vaccination systématique, il est essentiel de répondre aux questions suivantes au cours du processus de planification :

qui sont les populations difficiles à atteindre et difficiles à vacciner, et les enfants n’ayant encore reçu aucune dose, et où sont-ils localisés ? Comment les messages peuvent-ils être adaptés au mieux pour ces populations ?

26 Le public cible primaire correspond aux personnes qui sont ciblées par la vaccination et à celles qui prennent la décision de faire vacciner ou non les enfants (il s’agit notamment des personnes en charge d’enfants et des parents d’enfants mineurs, ainsi que des agents de santé, en qualité de promoteurs actifs de l’acceptation du vaccin).

Le public cible secondaire correspond aux personnes ou groupes ayant une influence sur la façon dont le groupe cible voit les choses et sur ses attidues, voire sur sa décision d’accepter, ou non, la vaccination (il s’agit notamment des chefs religieux et/ou des dirigeants des minorités ethniques, du personnel des services de garde d’enfants, des enseignants, des professionnels des médias, des médecins généralistes et/ou des pédiatres, ainsi que des réseaux/organisations accompagnant les groupes difficiles à atteindre et à haut risque). Il est possible de trouver davantage d’informations à propos de ces publics cibles dans la publication suivante : ECDC (2010). Conducting health communication activities on MMR vaccination. Stockholm : Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (http://ecdc.europa.eu/en/publications/Publications/1008_TED_conduct-ing_health_communication_activities_on_MMR_vaccination.pdf, consulté le 18 juillet 2016).

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9. Plaidoyer, mobilisation sociale et communication

y a-t-il des groupes récalcitrants ? Comment doivent-ils être atteints ?

quels messages spécifiques doit-on élaborer pour s’adresser à des groupes réticents ?

comment la communauté voit-elle la vaccination et quelles sont les rumeurs courantes ?

9.1.3 Préparation de la gestion des problèmes et sujets de préoccupation : mauvaise publicité, rumeurs, MAPI, etc.

La population est souvent confrontée à des informations erronées concernant la vaccina-tion. Il est important d’anticiper les rumeurs qui sont susceptibles d’apparaître durant les AVS et d’élaborer par anticipation des stratégies pour y faire face, de sorte qu’elles ne fassent pas échouer l’AVS ou, plus largement, ne nuisent pas à la vaccination systéma-tique.

Il est essentiel de coopérer et de s’entretenir précocement avec les parties prenantes clés du programme de vaccination et les responsables communautaires si l’on veut maintenir un environnement favorable, limiter les problèmes éventuels et faire en sorte que les informations communiquées par le biais des réseaux soient exactes. Cette collaboration sera un facteur déterminant pour la réussite du programme.

Dans l’éventualité où un évènement susceptible d’avoir des répercussions négatives se produirait, un plan de communication de crise doit être prêt et disponible pour servir de base à une riposte rapide, coordonnée et efficace.

Les activités dans le cadre d’un plan de communication de crise doivent comprendre les suivantes :

la formation préalable de porte-parole crédibles et bien informés, aux niveaux appropriés, qui pourront parler aux médias rapidement et régulièrement au cours des situations de crise ;

la communication d’informations claires et concises aux principaux journalistes avant l’AVS afin de faciliter une riposte rapide en cas d’allégations préjudiciables ou erronées ;

la transmission de recommandations aux personnels de santé de manière qu’ils puissent répondre comme il convient aux rumeurs ou aux questions ;

la transmission régulière d’informations actualisées, par le biais des canaux les plus utilisés par les publics cibles.

Voir la Section 10.5 sur la gestion des crises et la Section 9.6 pour en savoir plus sur la communication relative aux MAPI graves.

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9. Plaidoyer, mobilisation sociale et communication

9.1.4 Suivi et évaluation des activités de communication

Il est important de suivre l’efficacité des activités de communication, en particulier parmi les populations risquant le plus de ne pas se faire vacciner. Dans le cadre de l’évaluation de l’état de préparation de l’AVS, une fois que les activités de communication ont été lancées, les superviseurs doivent réaliser une évaluation rapide parmi les communautés à haut risque (par exemple en se rendant dans certains foyers ou en interrogeant les mères sur le marché local, etc.) afin de vérifier si les personnes en charge d’enfants sont déjà informées de l’AVS et de déterminer quelles sont leurs principales sources d’information. Les résultats doivent être immédiatement transmis au superviseur chargé de la commu-nication afin que les méthodes et matériels soient révisés, le cas échéant. L’Annexe 8 contient un exemple de formulaire d’enquête de suivi pouvant être utilisé pour évaluer l’impact des efforts de mobilisation sociale.

Pendant l’AVS, les raisons pour lesquelles les enfants n’ont pas été vaccinés, dont on prend connaissance grâce aux données du RCM ou à d’autres sources, doivent être rapidement analysées et transmises au superviseur chargé de la communication afin qu’il puisse agir rapidement, alors que l’AVS est toujours en cours, pour combler les lacunes dans la communication. Parmi les autres méthodes de suivi des activités de commu-nication, on peut citer les examens périodiques des plans d’action du programme, les contrôles réguliers des matériels afin de vérifier qu’ils sont distribués et utilisés correcte-ment, les vérifications ponctuelles dans les lieux publics où l’on trouve le public cible (pour confirmer qu’il se rappelle les messages clés diffusés dans les médias), les entre-tiens à la sortie des séances de vaccination systématique, les discussions de groupe, etc. Il est essentiel de préparer un calendrier de suivi des activités de communication avant que l’AVS ne commence.

©OMS /Emmanuel Eraly

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9. Plaidoyer, mobilisation sociale et communication

9.2 Plaidoyer

Au début de la planification de l’AVS, les groupes ciblés par les activités de plaidoyer peuvent comprendre les chefs d’État et de gouvernement, les parlementaires, les chefs religieux, les organismes donateurs, les décideurs de divers ministères (parmi lesquels les Ministères de la santé, de l’éducation et des finances) et les responsables communau-taires, pour le rôle qu’ils jouent dans l’obtention d’un engagement de haut niveau dans le soutien de l’AVS de la part des autorités nationales et des principales organisations partenaires (voir la Section 6.2). Plus avant dans le processus, les activités de plaidoyer peuvent inclure les autorités et parties prenantes concernées au niveau du district et du centre de santé.

Les activités de plaidoyer que le sous comité national pour le plaidoyer, la mobilisation sociale et la communication doit réaliser comprennent les éléments suivants.

L’élaboration de messages clés en faveur de l’AVS. Ces messages doivent être simples, clairs et faciles à comprendre pour l’ensemble de la population, et être testés au préalable avant d’être diffusés dans les langues locales (l’Annexe 8b propose des exemples de messages clés). Les messages clés peuvent contenir des informations sur :

— les données scientifiques sur lesquelles l’AVS est fondée et la valeur ajoutée que l’AVS devrait apporter (théoriquement, cela devrait être adapté aux pays, lorsque l’organisme scientifique national [par exemple le groupe technique consultatif national sur la vaccination] examine les éléments d’appréciation et émet des recommandations pour l’AVS) ;

— l’efficacité des AVS et d’un système solide de vaccination systématique en ce qui concerne la réduction de la morbidité associée à la rougeole et à la rubéole, avec des exemples ;

— l’importance et la nécessité d’administrer des doses supplémentaires des vaccins contre la rougeole et la rubéole, dont une explication de la différence entre la vaccination systématique et la vaccination supplémentaire ;

— les bénéfices de l’élimination de la rougeole et de la rubéole sur le plan socio économique ;

— la sécurité des vaccins et des procédures d’injection ; — l’importance de respecter le calendrier de vaccination systématique.

La mobilisation et la préparation d’ambassadeurs itinérants et de personnalités locales afin d’influencer les faiseurs d’opinion en ce qui concerne la nécessité d’agir et de sensibiliser l’opinion publique tant aux AVS qu’à la vaccination systématique.

Le recours à des médias influents adaptés à la situation pour consolider l’engagement pris par les décideurs (responsables du gouvernement et représentants de l’état) en ce qui concerne l’AVS et la vaccination systématique.

La communication d’informations aux publics cibles.

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9. Plaidoyer, mobilisation sociale et communication

9.3 Mobilisation sociale

Les groupes tels que les comités sanitaires, les associations professionnelles (par exemple d’infirmiers, de santé publique, ou de pédiatres), les groupes religieux ou communau-taires, les ONG, le secteur privé, les associations féminines, les groupes de jeunes, ainsi que les responsables des établissements scolaires peuvent également être conviés à participer aux actions visant à obtenir l’adhésion à l’AVS.

Les comités pour la mobilisation sociale établis aux niveaux national, provincial et districal doivent organiser des réunions auxquelles des personnes/groupes/organismes importants de divers horizons seront conviés, permettant d’obtenir l’acceptation de la communauté locale et son aide pour l’AVS. Il est possible d’attribuer des missions spécifiques aux membres de la communauté (s’ils acceptent de participer à des activités spécifiques de promotion), lesquelles peuvent comprendre :

l’annonce des AVS lors de réunions importantes et de manifestations culturelles et sportives ;

la mobilisation de ressources humaines, financières et autres ;

la création de matériels promotionnels (par exemple banderoles, tee-shirts et casquettes) par des entreprises privées ;

l’organisation de la diffusion de messages à la radio et à la télévision.

Ces réunions doivent toujours être planifiées et bien préparées si l’on veut s’assurer que la majeure partie des principaux porte-paroles y assistera, puis participera activement et diffusera les matériels et messages préalablement testés.

9.3.1 Participation des établissements scolaires à la mobilisation sociale

Lorsque les enfants sont ciblés par la vaccination lors d’une AVS, la participation active des établissements scolaires est importante pour informer les élèves de l’AVS. Cela nécessite un accord entre les Ministères de la santé et de l’éducation. Les responsables de la santé et de l’éducation doivent se mettre en rapport avec les établissements scolaires de bonne heure afin de discuter de la manière dont les écoles peuvent aider à informer les élèves à propos de la campagne. L’Annexe 5c propose des exemples de la manière dont les établissements scolaires peuvent participer aux activités de mobilisation sociale.

9.3.2 La cérémonie d’ouverture ou l’évènement organisé à l’occasion du lancement de l’AVS

La cérémonie d’ouverture (inauguration) est une occasion d’accroître la visibilité de l’AVS et de la vaccination systématique. Les personnalités publiques de premier plan doivent

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9. Plaidoyer, mobilisation sociale et communication

être contactées au plus tôt pour faire en sorte qu’elles participent à la cérémonie. À cette occasion, elles peuvent, par exemple, administrer des gouttes de vitamine A ou recevoir le vaccin R/RR ; il doit toutefois être souligné que les vaccins injectables doivent être administrés uniquement par un personnel soignant dûment formé. Il faut prendre des dispositions pour assurer une couverture médiatique, et les groupes et personnes qui participent doivent être remerciés dans les interventions. La cérémonie d’ouverture doit également être l’occasion de donner des informations sur la vaccination systématique. Il faut envisager de faire des inaugurations ou d’organiser des évènements pour le lancement de l’AVS dans les zones où la couverture vaccinale est faible, pour aider à faire connaître l’AVS dans ces endroits.

9.3.3 Utilisation constructive des médias

Les comités de communication nationaux et régionaux doivent collaborer étroitement avec les médias pour planifier les dates, les horaires, la fréquence et le contenu des messages à diffuser et des communiqués de presse. En respectant la stratégie mis en place au niveau national au cours de la phase précoce de planification, ces comités doivent fournir à la presse des actualisations régulières avant et pendant l’AVS.

Il peut s’avérer très utile d’organiser des ateliers pour les médias avant l’AVS afin de les informer et de les sensibiliser à propos des problématiques entourant la vaccination (dont les MAPI éventuelles), de façon que ces informations soient transmises à la population de manière exacte et objective. La Section 9.6 contient des informations sur la communication avec les médias en matière de sécurité vaccinale.

Il faut également envisager d’avoir recours à des supports populaires dans ce sens où des groupes spécifiques (parfois à haut risque) peuvent être atteints. Il peut s’agir de spectacles itinérants, d’une pièce de théâtre montée localement, de manifestations communautaires, des lieux de cultes, etc.

Dans les zones où les populations cibles utilisent communément les réseaux de médias sociaux, ceux-ci peuvent être utilisés pour diffuser des informations et des messages à propos des AVS, et répondre aux questions du grand public.

©OMS

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9. Plaidoyer, mobilisation sociale et communication

9.4 Participation communautaire

Une collaboration étroite avec les communautés locales contribuera à surmonter les obstacles, qui sont spécifiques à chaque contexte, à l’accès et à l’utilisation des services. Cela peut s’avérer particulièrement intéressant, sans y être limité, pour les populations mal desservies ou à haut risque (par exemple les groupes minoritaires ou les populations marginalisées), les communautés religieuses qui peuvent refuser les interventions de santé publique, les groupes nomades ou migrants, les réfugiés et certains groupes urbains. Les efforts entrepris en matière de participation communautaire ont pour objectif de mettre en place un dialogue ouvert permettant de donner plus de responsabilités aux communautés pour trouver et adapter des solutions propres à la situation locale.La participation et les stratégies de communication doivent être adaptées à chaque groupe. Ces activités peuvent comprendre :

l’organisation de réunions préliminaires par les comités de communication, en présence des faiseurs d’opinion de la communauté ;

la collaboration avec les ONG et organisations confessionnelles locales qui apportent une assistance aux groupes en question ; et

la collaboration étroite avec les responsables des communautés minoritaires, afin de faire en sorte que les volontaires membres des groupes minoritaires soient de l’âge et du sexe appropriés, parlent la même langue que les communautés ciblées et soient formés pour prêter leur concours à l’AVS. Les volontaires communautaires peuvent contribuer à l’AVS en informant les familles sur l’AVS et la vaccination en général, et en répondant à leurs questions et préoccupations ; en vérifiant que les familles comprennent bien les effets secondaires et la nécessité des visites de suivi ; en aidant au maintien de l’ordre ; en remplissant les registres ; en jouant le rôle d’annonceurs (parfois appelés également « crieurs » ou « agents de mobilisation communautaire ») qui, à l’aide d’un mégaphone et de haut-parleurs, mobilisent les communautés pour qu’elles se rendent aux postes de vaccination ; en effectuant des visites de démarchage porte-à-porte ; et en faisant remonter des informations importantes provenant des membres de la communauté pour aider à améliorer l’acceptation de la vaccination et la vaccination elle même.

9.5 Communication relative aux changements comportementaux et sociaux

La communication visant à faire évoluer les comportements correspond à une utilisation stratégique de la communication pour promouvoir les résultats positifs en matière de santé au niveau de la personne, de la communauté et de la société, sur la base des théories et modèles éprouvés en matière de changement du comportement.

Les activités de communication envers les communautés connues pour être réfractaires à la vaccination, ou suspectées de l’être, doivent faire l’objet de recherches

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9. Plaidoyer, mobilisation sociale et communication

minutieuses et être conçues en tenant compte des spécificités de ces popula-tions. Il peut s’avérer nécessaire de réaliser plusieurs opérations à l’aide de différentes méthodes de communication ciblant des segments spécifiques de la population. Les activités de communication bien planifiées et mises en œuvre pour promouvoir un changement de comportement représentent un bon moyen de faire le lien entre la vaccination systématique et les AVS, en ce sens qu’elles sont l’occasion d’insister sur les informations essentielles en ce qui concerne l’intérêt de la vaccination et de rappeler le calendrier des vaccinations systématiques.

Les activités de communication dans les districts et les communautés où l’AVS doit être menée doivent commencer un mois avant l’AVS et être intensifiées dans les deux semaines qui précèdent le début. Elles doivent être adaptées à chaque communauté et peuvent comprendre :

la réalisation et la diffusion de matériels tels qu’affiches, banderoles, brochures et prospectus ;

la diffusion de l’information à la population, en utilisant mégaphones et haut-parleurs ;

la participation des médias, par exemple radio et télévision ;

des campagnes d’information au moyen de SMS et des réseaux de médias sociaux, des annonces lors de réunions communautaires et de rassemblements religieux ;

la diffusion de l’information en porte-à-porte par des annonceurs/agents de mobilisation communautaire volontaires.

De la documentation d’information et du matériel promotionnel, tel qu’affiches, brochures, courriers, tee-shirts, casquettes, banderoles pour les postes de vaccination, courriers d’information donnés dans les écoles pour les parents et banderoles de rue, doivent être conçus sur la base d’une évaluation des besoins et être cohérents avec les messages clés préparés précédemment au niveau national. Ils doivent être mis au point, commandés et distribués au plus tard un mois avant l’AVS.

9.5.1 Communication interpersonnelle

La communication interpersonnelle correspond à l’échange d’informations, d’idées, de pensées et d’émotions entre deux personnes (communication en tête à tête) ou au sein d’un groupe de personnes (communication de groupe) au moyen de messages verbaux et non verbaux.27 Ce type d’échange permet de recevoir immédiatement une réponse ou un retour, ce qui peut aboutir à une compréhension mutuelle, déboucher sur un accord et se traduire en acte. Dans le cas d’une AVS, la communication interpersonnelle

27 Facilitators guide: Strengthening interpersonal communication (IPC) skills of health workers for the Expanded Program on Immunization. WHO-UNICEF Training of Trainers on Pneumococcal Vaccine (PCV10) Introduction and Immunization Basics. Version du 23 août 2012 (http://www.unicef.org/cbsc/files/UNICEF_3-hr__IPC_Session_FacilGuide_for_PAK_TOT-PCV10_In-troduction-23-08-12.pdf, consulté le 18 juillet 2016).

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9. Plaidoyer, mobilisation sociale et communication

fait intervenir une communication directe entre l’agent (ou les agents) de santé et la personne à vacciner ou une personne en charge d’enfants, les dirigeants locaux et d’autres agents communautaires (moyennant, par exemple, un démarchage porte-à-porte), et peut avoir pour objectif d’informer, d’éduquer ou de rappeler, d’apporter un soutien, de faciliter la prise de décision, ou encore d’accroître l’adhésion de la communauté à l’AVS. Bien qu’elle nécessite beaucoup de travail, la communication interpersonnelle est importante dans les zones où la population est difficile à vacciner (bidonvilles, communautés opposées à la vaccination).

Les personnels et les volontaires doivent être dûment formés pour donner des informa-tions précises, inciter les parents à faire vacciner leurs enfants, répondre aux questions courantes et faire face aux rumeurs. Tous les principes d’une communication efficace (respect, politesse, encouragement, motivation, capacité d’écoute, empathie, utilisation de la langue locale, vérification de la compréhension de l’interlocuteur, langage corporel [contact par le regard et gestuelle avec des mouvements de main adaptés]) sont applicables dans la communication interpersonnelle. De surcroît, la conversation peut s’appuyer sur un support visuel à l’aide d’outils imprimés (affiches, brochures, cartes conseils et documents similaires) pour une meilleure compréhension et mémorisation. Si elles sont bien planifiées et mises en œuvre durant l’AVS, les activités de communication interpersonnelle peuvent contribuer à renforcer la vaccination systématique.

9.6 Communication concernant les MAPI graves

Étant donné les effets catastrophiques qu’une mauvaise interprétation et une mauvaise communication en ce qui concerne les problèmes de sécurité vaccinale peuvent avoir sur les programmes de vaccination, il est déterminant qu’au niveau national, pendant la phase préparatoire, le comité technique et le comité pour la mobilisation sociale élaborent des matériels de formation et de communication efficaces. Bien que les MAPI graves dues à la vaccination antirougeoleuse ou antirougeoleuse-antirubéoleuse soient extrêmement rares, la survenue d’un évènement grave résultant d’une coïncidence et la couverture médiatique de ce genre d’événement par une presse avide de sensations peuvent porter gravement atteinte aux activités de vaccination. En outre, des réactions liées à une erreur d’administration du vaccin peuvent également se produire et avoir des répercussions négatives sur le programme si elles ne sont pas traitées immédiatement et efficacement. Il est par conséquent déterminant de préparer une stratégie de commu-nication relative aux MAPI graves. Voir le Chapitre 10 pour des informations détaillées sur les MAPI.

Comme indiqué dans la Section 9.1, les comités de communication de chaque niveau doivent être formés pour superviser la planification, la mise en œuvre et le suivi du programme de communication pour l’AVS, notamment la communication relative à la sécurité vaccinale et aux MAPI. Selon les ressources et le personnel disponible, il peut s’agir d’un sous comité émanant du comité de communication général.

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9. Plaidoyer, mobilisation sociale et communication

Être préparés

La communication sur les risques consiste à instaurer un climat de confiance. Cela suppose de donner des informations sur les manifestations indésirables possibles lorsque l’on échange avec les parents et la communauté. Élaborer un aide-mémoire sur les MAPI.

Si les agents de santé sont bien informés, ils seront en mesure de reconnaître, et traiter, plus rapidement les éventuelles manifestations indésirables. Leur forma-tion doit inclure les MAPI susceptibles de se produire, leur fréquence observée et les MAPI devant être déclarées immédiatement. Les agents de santé doivent être formés spécifiquement sur la manière de communiquer avec les parents et le grand public à propos des MAPI et des préoccupations concernant la sécurité.

Mettre au point un plan de communication de crise pour permettre d’apporter une réponse rapide et efficace en cas de survenue de MAPI graves (voir ci après). Si la réponse du programme de vaccination à une MAPI grave, qu’elle soit réelle ou hy-pothétique, n’est pas à la hauteur de l’évènement, cela peut rapidement entraîner une perte de confiance qu’il sera difficile de regagner.

Tisser des liens et entretenir la communication avec les responsables communau-taires et les agents de santé locaux, de sorte que l’information puisse être rapide-ment transmise en cas d’enquête sur une MAPI.

Nommer des porte-paroles bien formés et respectés à tous les niveaux.

Communiquer avec les médias

Les médias (journaux, radio, télévision, internet, etc.) jouent un rôle important dans la manière dont la population voit les choses. Dans l’éventualité d’un problème de sécu-rité vaccinale, une couverture médiatique à sensation peut rapidement soulever des inquiétudes dans la population, mais les médias peuvent également être des alliés utiles pour diffuser des messages de santé publique. Avec les médias, il est important d’agir par anticipation si l’on veut qu’ils aient accès à des sources crédibles pour diffuser des messages exacts reposant sur des données factuelles.

Tenir une base de données de journalistes couvrant les questions de santé dans la presse écrite et les médias électroniques. Établir des relations personnelles avec les principaux reporters spécialisés en santé qui comprennent la situation par rapport à la santé publique peut faciliter l’obtention d’une couverture médiatique nuancée.

Préparer des dossiers d’information pour les médias, contenant une FAQ sur la vac-cination en générale, des vaccins spécifiques et les MAPI (avec, par exemple, leur fréquence spontanée et les taux attendus pendant une AVS). Y inclure les coordon-nées des porte-paroles que les médias peuvent contacter pour poser des questions et demander des déclarations.

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9. Plaidoyer, mobilisation sociale et communication

L’organisation régulière d’ateliers et de réunions d’information techniques est une manière judicieuse d’informer et de sensibiliser les médias aux questions de la vaccination et des MAPI, de sorte que les informations sont ensuite relayées à la population de manière précise et objective.

Les conférences de presse et communiqués de presse – s’ils sont préparés conven-ablement – permettent d’apporter une uniformité aux messages transmis et sont des moyens efficaces d’éviter les déclarations contradictoires pouvant mener à des rumeurs (voir la Section 10.5 sur les communiqués de presse en cas de crise).

9.6.1 Communication en cas de MAPI grave : le rôle des agents de santé

Au niveau de la communauté (personnel soignant)

Rencontrez immédiatement la famille/les parents/les personnes s’occupant de l’enfant et compatissez.

Écoutez-les patiemment.

Demandez aux anciens du village ou aux chefs religieux de vous accompagner lorsque vous allez rencontrer la famille.

Faites de nouveau le point avec la famille un ou deux jours après, et assurez-vous qu’ils vont bien.

Respectez leur éloignement.

Expliquez dans quelle mesure les bénéfices de la vaccination dépassent les risques.

Informez le coordonnateur du centre de santé.

Au niveau du centre de santé (coordonnateur du centre de santé, ou équivalent)

Écoutez ce que disent les parents/la population.

Allez rendre visite à la famille en compagnie de l’agent de santé.

Prenez la situation en main et rassurez la communauté sans paraître moralisateur.

Tenez les gens et les médias informés avec des faits et des informations précises.

Si la situation n’est pas encore connue, dites-leur que le problème est examiné de près et que les données seront communiquées dans un délai précis.

Comprenez la manière dont la famille/la communauté perçoit le risque.

Transmettez dans les meilleurs délais des messages précis aux médias.

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9. Plaidoyer, mobilisation sociale et communication

Au niveau du district (coordonnateur du district)

Allez à la source de l’information et vérifiez son exactitude.

Organisez une réunion avec les faiseurs d’opinion coopératifs afin de discuter de la situation et de trouver des solutions possibles et des moyens d’avancer.

Comprenez bien comment la communauté voit les choses concernant la vaccina-tion ainsi que les antécédents de vaccination des autres enfants de la famille.

Recherchez des groupes de soutien au sein de la communauté qui pourraient faire figure de modèles d’identification et vous aider à vous rapprocher de la communauté avec l’idée que la vaccination dans son ensemble est bénéfique pour les enfants.

Répondez aux questions négatives des médias par des réponses positives (avec des messages clés préalablement préparés sur les bénéfices de la vaccination, les risques de l’absence de vaccination, etc.).

9.6.2 Plan de communication de crise

Un plan de communication de crise doit être préparé à l’avance et inclure le nom des personnes chargées de gérer la communication pendant les crises liées aux vaccins, le cas échéant.

Il est possible que les pays disposent des éléments de base d’un plan de communication de crise, notamment :

d’un comité de surveillance des MAPI composé de personnes ayant été chargées de gérer les MAPI à chaque niveau, lequel peut se réunir immédiatement pour débattre du plan d’action ;

de porte-paroles bien formés à tous les niveaux ;

de canaux de communication bien définis donnant accès aux médias ;

des messages clés à communiquer.

Aide-mémoire des interventions possibles :

médias : déterminer si la couverture sera pondérée et examiner les risques possibles que les informations soient dénaturées. Prendre les devants en diffusant des communiqués de presse dans les meilleurs délais ;

plaidoyer : les faiseurs d’opinion, associations professionnelles et autres parties prenantes de premier plan peuvent avoir plus de crédibilité que les pouvoirs publics, en particulier en situation de crise ;

mobilisation de la communauté : faire participer les milieux de la santé et les aider – chercher à collaborer et entretenir les contacts avec eux.

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9. Plaidoyer, mobilisation sociale et communication

28 Bureau régionale de l’OMS pour l’Europe (2013). Vaccine safety events: managing the communications response. A guide for ministry of health, EPI managers and health promotion units. Copenhague : Organisation mondiale de la Santé, bureau régional de l’Europe.

©OMS /SEARO

Pour en savoir plus sur une planification et une gestion efficaces de la communication en réponse aux problèmes de sécurité vaccinale, consulter la publication suivante (en anglais) : http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0007/187171/Vaccine-Safe-ty-Events-managing-the-communications-response.pdf. 28

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10. Surveillance des MAPI et préparation d’une communication de crise

10. Surveillance des MAPI et préparation d’une communication de criseUne manifestation post vaccinale indésirable (MAPI) est définie comme tout un évène-ment médical indésirable consécutif à une vaccination et qui ne présente pas néces-sairement de lien causal avec l’utilisation du vaccin. L’évènement indésirable peut être tout signe défavorable ou non intentionnel, résultat anormal d’analyse de laboratoire, symptôme ou maladie.29 Les événements indésirables peuvent être de véritables mani-festations indésirables (c. à d. une réaction vaccinale résultant du vaccin ou du processus de vaccination) ou être des événements concomitants qui ne sont pas dus au vaccin ou au processus de vaccination, mais sont temporellement associés à la vaccination.

En 2012, la révision d’une classification concernant les catégories de MAPI liées à une cause spécifique a été diffusée par le Conseil des organisations internationales des sciences médicales (CIOMS) et l’OMS (Tableau 10.1).

Les MAPI graves sont des événements conduisant au décès, potentiellement mortels, nécessitant une hospitalisation ou une prolongation de l’hospitalisation, entraînant une incapacité/un handicap durable ou important, consistant en une anomalie ou malforma-tion congénitale, ou nécessitant une intervention pour empêcher une altération ou un préjudice permanent.

Tous les vaccins utilisés dans un pays doivent être homologués par les autorités natio-nales de réglementation. Ils peuvent également avoir été présélectionnés par l’OMS. Les pays en développement dont les autorités de réglementation sont encore précaires peuvent acquérir leurs vaccins présélectionnés par l’OMS par l’intermédiaire du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ou d’autres organismes des Nations Unies. L’objectif du processus de préqualification de l’OMS30 est de faire en sorte que les

29 OMS (2015). Manuel mondial pour la surveillance des manifestations post-vaccinales indésirables. Révisé en 2016. Genève : Organisation mondiale de la Santé (http://www.who.int/vaccine_safety/publications/aefi_global_manual_Nov2015_FR.pdf?ua=1, consulté le 18 juillet 2016).

30 L’OMS conseille les organismes des Nations Unies sur l’acceptabilité des vaccins dont ils envisagent l’achat par l’intermédiaire du service dit de préqualification des vaccins. L’objectif de l’évaluation en vue de la préqualification est de garantir la qualité, l’innocuité et l’efficacité de ces vaccins, de veiller à ce qu’ils soient conformes aux normes recommandées par l’OMS en matière de bonnes pratiques de fabrication (BPF) et de bonnes pratiques cliniques (BPC), et qu’ils satisfont aux spécifications opérationelles relatives à l’emballage et à la présentation.

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V. 6 À 2 MOIS AVANT L’AVS 10. Surveillance des MAPI et préparation d’une communication de crise

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Types de MAPI liées à une cause spécifique

Définition

Réaction liée à un produit vaccinal

MAPI qui est provoquée ou accélérée par le vaccin, due à une ou plusieurs des propriétés inhérentes au produit vaccinal.

Réaction liée à un défaut de qualité du vaccin

MAPI qui est provoquée ou accélérée par un vaccin, due à un ou plusieurs défauts de qualité du produit vaccinal, y compris son dispositif d’administration tel que fourni par le fabricant.

Réaction liée à une erreur de vaccination (précédemment appelée « erreur programmatique »)

MAPI qui résulte d’une manipulation, prescription ou administration inadéquate du vaccin et est donc évitable de par sa nature.

Réaction liée à l’anxiété due à la vaccination

MAPI qui est provoquée par l’anxiété que suscite la vaccination.

Évènement concomitant MAPI dont la cause est autre que le produit vaccinal, une erreur de vaccination ou l’anxiété due à la vaccination, mais pour laquelle il existe un lien temporel avec la vaccination.

TABLEAU 10.1. Types de MAPI en fonction de la cause

Source : OMS (2015). Manuel mondial pour la surveillance des manifestations post-vaccinales indésirables. Révisé en 2016. Genève : Organisation mondiale de la Santé.

vaccins fournis par les Nations Unies aux services nationaux de vaccination des pays soient sans danger, efficaces et adaptés aux populations ciblées dans le cadre des calendriers de vaccination recommandés.

Même si la survenue de MAPI graves est très rare avec les vaccins injectables, les vaccins sont des produits biologiques et ce type d’évènements est susceptible de se produire. En raison du grand nombre de vaccinations effectuées en un court laps de temps et de la nature des populations visées par l’AVS, il est possible que l’on constate une aug-mentation du nombre de MAPI observées. Même si leur fréquence reste la même, il faut s’attendre à ce que soit porté plus d’intérêt aux MAPI pendant les AVS. En outre, lorsque les AVS incluant l’administration de vaccins à valence rougeole sont couplées à plusieurs interventions (telles que l’administration de vitamine A, la vermifugation, l’administration du VPO, etc.), cela soulève des problèmes supplémentaires en ce qui concerne les MAPI en ce sens que les effets secondaires des interventions intégrées peu-vent être attribués à tort au vaccin. Cela doit être pris en compte lors de la planification des interventions intégrées. Si l’on veut empêcher la survenue de réactions liées à une erreur de vaccination, toutes les mesures en vue d’une administration du vaccin et d’une élimination des déchets qui soient sûres, telles que décrites dans le Chapitre 12, doivent être respectées. Avant de procéder à la vaccination, les agents de santé doivent vérifier les contre-indications du vaccin (voir l’Annexe 1 pour les indications, les précautions à prendre, les contre indications et les fréquences observées des réactions vaccinales après l’administration des vaccins antirougeoleux et antirubéoleux).

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10. Surveillance des MAPI et préparation d’une communication de crise

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V. 6 À 2 MOIS AVANT L’AVS

Après la survenue de MAPI graves n’ayant pas été gérées correctement, certaines AVS ont été arrêtées au milieu de la campagne de vaccination, avec pour conséquence une perte de confiance dans le programme de vaccination. Ces résultats négatifs auraient pu être évités, ou leur impact réduit, si la réponse avait été appropriée. Il est par conséquent extrêmement important qu’une surveillance des MAPI soit exercée tout au long de l’AVS et que des mesures soient prises immédiatement pour faire face à toutes les MAPI graves.

10.1 Planification et organisation de la surveillance des MAPI au cours des AVS

La surveillance des MAPI durant les AVS doit faire partie intégrante de la surveillance des MAPI et du programme de vaccination. À ce titre, elle doit bénéficier du soutien des autorités politiques et sanitaires, et doit être incluse au cours des phases précoces de planification et budgétisation de l’AVS. Une planification appropriée pour réduire les réactions liées à une erreur de vaccination, et pour suivre les MAPI et y réagir comme il convient permet de limiter les évènements indésirables et leurs répercussions au cours d’une AVS. De plus, une planification minutieuse limitera la mauvaise publicité pouvant résulter d’une MAPI.

À moins qu’un sous comité national distinct sur les MAPI ne soit en place, la planification et l’organisation de la surveillance des MAPI relèvent de la responsabilité du sous comité technique national et du sous comité national pour le plaidoyer, la mobilisation sociale et la communication.

Le sous comité technique national est chargé de revoir et réviser la liste des MAPI pouvant être notifiées et d’élaborer des lignes directrices relatives à la surveillance et la gestion des MAPI durant les AVS, le cas échéant. Ces lignes directrices doivent également détailler clairement le processus de notification des MAPI et de retour d’information au cours de l’AVS. Au sein du sous comité technique, un coordonnateur doit être nommé spécifique-ment pour les MAPI : il doit faire la liaison avec le système national de surveillance des MAPI existant et, si besoin, avec le comité national d’experts sur les MAPI. S’il n’existe pas de comité d’examen des MAPI dans le pays, il convient de créer un comité ad hoc constitué d’experts de domaines différents (pédiatres, immunologistes, médecins généralistes, neurologues et autres spécialistes cliniques, épidémiologistes, microbiolo-gistes, etc.). Ce comité ne doit pas comprendre de membres du personnel chargé de la vaccination, ni de membres de l’autorité de réglementation, car il doit être indépendant.

Le sous comité national pour le plaidoyer, la mobilisation sociale et la communication doit préparer des informations précises et bien documentées sur la sécurité vaccinale, et les fournir aux professionnels de la santé et aux médias. Il doit également préparer des messages positifs et des éléments d’information reposant sur des données factuelles pour la population.

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V. 6 À 2 MOIS AVANT L’AVS 10. Surveillance des MAPI et préparation d’une communication de crise

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Aux niveaux opérationnels (centre de santé, locaux relatifs aux opérations au niveau districal et national), des membres du personnel doivent être désignés pour enregistrer tous les rapports de cas de MAPI reçus, préparer des synthèses journalières et envoyer les rapports au niveau supérieur (voir la Figure 10.1) et, si besoin, aider les équipes sur le terrain en ce qui concerne la surveillance et la gestion des MAPI. Dans les endroits où les MAPI sont prises en charge et traitées par du personnel de santé nommé à cet effet, les vaccinateurs doivent disposer d’une liste de noms/contacts à jour, ainsi que d’une liste des établissements les plus proches vers lesquels ils peuvent orienter les cas suspects.

Les MAPI observées par les agents de santé et/ou par les parents ou les personnes s’occupant des enfants doivent être signalées au programme de vaccination à l’aide du formulaire de notification des MAPI standardisé (Annexe 7a). De plus, chaque AVS doit avoir une liste d’évènements devant être notifiés (MAPI graves et MAPI présentant un

FIGURE 10.1. Processus de notification des MAPI durant les AVS

Comité national de coordination

Sous comité technique national / Coordinateur

chargé des MAPI

Système de surveillance

des MAPI

Local dédié aux opérations au niveau du district /

Coordonnateur du district

Comité d’experts sur les MAPI

Activités dans le centre de santé / Coordonnateur

du centre de santé

Superviseur de l’équipe de vaccination / vaccinateur Parents

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10. Surveillance des MAPI et préparation d’une communication de crise

90

V. 6 À 2 MOIS AVANT L’AVS

intérêt particulier), ainsi qu’un système pour le suivi et la suite donnée à ces évènements. Les superviseurs et coordonnateurs haut placés et d’équipe, ainsi que les agents de santé, doivent être vigilants aux « grappes » (ou regroupement) d’évènements indésirables de quelque nature que ce soit, pendant ou juste après l’AVS. Il est possible de repérer ces « grappes » en examinant les données relatives aux MAPI à la fin de chaque journée de l’AVS et de recenser les cas par localité. Il est recommandé de conserver les listes descriptives, lesquelles peuvent aider à repérer un regroupement ou d’autres évènements significatifs inhabituels. Les MAPI qui se produisent dans une grappe (au sein d’une zone ou d’un établissement défini[e], sur une courte période), à une fréquence inhabituelle ou par type de réaction peuvent indiquer des erreurs de vaccination très graves et doivent être gérées comme une urgence programmatique.

10.2 Réaction en cas de MAPI grave

Tous les établissements de santé disposant d’un médecin (qu’ils soient publics ou du secteur privé) doivent être déclarés « centres de gestion des MAPI ». Pour chaque centre de santé, le microplan de l’AVS doit inclure le nom, l’adresse et le numéro de téléphone du médecin du centre de gestion des MAPI le plus proche. Les moyens de transport et le temps qu’il faut pour se rendre au centre doivent être déterminés au cours de la micro-planification. Tous les médecins des centres de gestion des MAPI doivent être formés et recevoir des trousses pour le traitement des MAPI et des formulaires de notification des MAPI standardisés (voir les Annexes 7b et 7a, respectivement).

10.3 Détection et traitement de l’anaphylaxie

Les agents de santé doivent être formés pour faire la différence entre, d’une part, l’anaphylaxie et, d’autre part, l’évanouissement (syncope vasovagale), l’anxiété et les épisodes d’apnée (la personne vaccinée retient sa respiration), qui sont des réactions bénignes courantes (voir l’Annexe 7c). Ceci est particulièrement important dans les pays où les vaccinateurs ne sont pas autorisés à administrer de l’adrénaline et où, pour cette raison, il faut prêter une attention particulière à planifier la gestion des MAPI et à commu-niquer les endroits où sont localisés les centres de gestion des MAPI. L’inconscience est rarement la seule manifestation de l’anaphylaxie – elle ne se produit qu’à un stade tardif dans les cas sévères. L’anaphylaxie implique généralement plusieurs systèmes corporels (cardiovasculaire, dermatologique ou muqueux, respiratoire, gastro-intestinal). La peau est habituellement touchée (éruption et/ou gonflement du visage ou du corps), mais chez certains patients, le tableau clinique peut être incomplet. L’anaphylaxie peut se présenter sans atteinte cutanée et ne provoquer qu’une obstruction des voies respiratoire et/ou une hypotension artérielle. Cela peut retarder le diagnostic. En règle générale, la réaction est plus grave lorsque l’apparition des symptômes est plus soudaine et que leur évolution est plus rapide. C’est pourquoi il est conseillé de garder les personnes ayant

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V. 6 À 2 MOIS AVANT L’AVS 10. Surveillance des MAPI et préparation d’une communication de crise

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reçu le vaccin sous observation, de préférence en position assise, à côté du centre de vaccination, pendant au moins 15 minutes après l’injection. Pour plus de précisions sur le diagnostic et le traitement de l’anaphylaxie, voir l’Annexe 7c.

10.4 Notification des MAPI graves et investigation

Tous les cas de MAPI qui sont observés doivent être déclarés au système de surveillance à l’aide du formulaire de notification des MAPI standardisé utilisé dans le pays (Annexe 7a). Un formulaire descriptif peut être utilisé aux niveaux inférieurs pour cerner les tendances et repérer les grappes de MAPI, et permettre de transmettre les données relatives aux MAPI au niveau régional/national. Toutes les MAPI graves doivent être signalées immédiatement et étudiées, et leur lien de causalité avec le vaccin doit être évalué chaque fois que cela est possible. Les tests de laboratoire concernant le vaccin et/ou le diluant ne doivent pas être demandés systématiquement, et jamais avant qu’une hypothèse de travail précise n’ait été formulée.

Les procédures détaillées pour la notification et l’investigation des MAPI, et l’évaluation de leur lien de causalité avec la vaccination sont décrites dans le Manuel mondial pour la surveillance des manifestations post-vaccinales indésirables31, disponible en ligne à l’adresse suivante : http://www.who.int/vaccine_safety/publications/aefi_global_manu-al_Nov2015_FR.pdf?ua=1. D’autres informations sur les initiatives de l’OMS relatives à la sécurité des vaccins peuvent être consultées en ligne également, à l’adresse suivante : http://www.who.int/vaccine_safety/fr/.

10.5 Gestion des crises et communication

Les crises de sécurité vaccinale sont des situations dans lesquelles on peut assister à une perte de confiance dans un vaccin spécifique ou dans le programme de vaccination. Elles sont souvent déclenchées par la mise en évidence d’une MAPI. Une crise peut être fondée et faire suite à un véritable évènement : de réelles réactions vaccinales ou erreurs de vaccination, de nouveaux résultats d’étude, la suspension temporaire d’un vaccin ou son rappel, ou encore le remplacement d’un vaccin. À l’inverse, elle peut ne pas être fondée et être initiée et propagée entièrement sur la base de rumeurs erronées. Les pays doivent avoir des plans de communication de crise en place à tous les niveaux, lesquels doivent prendre en compte les répercussions éventuelles que divers évènements ont sur le programme de vaccination.32 Il est notamment indispensable d’avoir un plan de communication avec les médias (voir la Section 9.6.2).

31 OMS (2015, révisé 2016) Manuel mondial pour la surveillance des manifestations post-vaccinales indésirables. Genève : Organisation mondiale de la Santé. (http://www.who.int/vaccine_safety/publications/aefi_global_manual_Nov2015_FR.pd-f?ua=1, consulté le 18 juillet 2016).

32 Bureau régionale de l’OMS pour l’Europe (2013). Vaccine safety events: managing the communications response. A guide for ministry of health, EPI managers and health promotion units. Copenhague : Organisation mondiale de la Santé, bureau régional de l’Europe.

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10. Surveillance des MAPI et préparation d’une communication de crise

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V. 6 À 2 MOIS AVANT L’AVS

La gestion d’une crise est l’occasion de faire en sorte que la sécurité vaccinale et les problèmes de qualité, ainsi que les programmes de vaccination en général, soient mieux compris. En outre, elle offre l’occasion de moderniser les politiques et de perfectionner les procédures, le cas échéant, et de corriger les erreurs de fonctionnement.

10.5.1 Réagir aux rumeurs au cours d’une crise

Le fait qu’une rumeur déclenche une série d’évènements conduisant à une crise de sécurité vaccinale dépend de la nature de la rumeur, de la rapidité à laquelle elle se propage et des mesures prises pour y faire face (rapidité et efficacité). Parmi les situations pouvant favoriser les rumeurs, on peut noter : les conflits sociaux importants, l’incertitude économique et politique, une transition sociale avec des conflits culturels et des désaccords au niveau des croyances, des antécédents de discrimination et de manipulation, et un manque de transparence.

Il est indispensable de bien comprendre la crise et la rumeur avant que des mesures efficaces puissent être prises. La Figure 10.2 présente une série de questions permettant de cerner les rumeurs et les crises éventuelles.

FIGURE 10.2. Caractériser les crises et les rumeurs relatives aux MAPI durant les AVS

DÉFINIR LA NATURE DE LA RUMEUR

La crise est-elle associée à la vaccination ?

Dans combien de temps les données factuelles seront-elles disponibles ?

Quels sont les préjudices éventuels ?

D’où vient-elle ?

Repose-t-elle sur des évènements ?

Qui pourrait en subir les effets ?

Comment se propage-t-elle et par qui ?

DÉFINIR LA NATURE DE LA CRISE

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V. 6 À 2 MOIS AVANT L’AVS 10. Surveillance des MAPI et préparation d’une communication de crise

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10.5.2 Préparer des communiqués de presse et des séances d’information à l’intention des médias

Si une enquête a lieu sur une MAPI ou s’il faut contrecarrer une crise liée à un vaccin, des communiqués de presse et des séances d’information à l’intention des médias, fréquents et dans les meilleurs délais, peuvent permettre de tenir les journalistes informés des éléments factuels à mesure qu’ils deviennent disponibles. Cela peut empêcher que des spéculations négatives et mal documentées ne se propagent. Le contenu des communiqués de presse et les déclarations faites pendant les réunions d’information doivent être clairs et concis, et comprendre les éléments suivants :

une description complète de l’évènement, replacé dans son contexte (par exemple évènement isolé ou grappe de MAPI, ou évènement concomitant), avec le message clé ;

pas de jargon technique ;

une description des actions prises ou planifiées (par exemple l’investigation d’une MAPI) ;

une description de la cause possible de l’événement ;

l’assurance qu’une mesure corrective sera prise et la description des mesures déjà prises ;

des références à des publications pertinentes ou à des sites Web pour plus d’informations ;

la répétition du message clé. 33

33 OMS (2015). Manuel mondial pour la surveillance des manifestations postvaccinales indésirables. Révisé en 2016. Genève : Organisation mondiale de la Santé (http://www.who.int/vaccine_safety/publications/aefi_global_manual_Nov2015_FR.pdf?ua=1, consulté le 18 juillet 2016).

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11. Supervision et suivi en amont de l’AVS

11. Supervision et suivi en amont de l’AVS

11.1 Objectif de la supervision et du suivi en amont de l’AVS

L’objectif de la supervision et du suivi préalables à l’AVS est de faire en sorte que les activités essentielles de planification et de préparation soient abordées comme il convient et soient de qualité, adaptées à la situation et menées à bien à TOUS les niveaux (voir Tableau 11.1). La supervision et le suivi permettent de repérer rapidement les retards dans la préparation et les zones où les résultats sont médiocres, de définir les mesures correctives et d’assurer le suivi pour veiller à ce que ces dernières aient été mises en place dans les délais voulus.

La supervision est assurée par les superviseurs directs qui travaillent avec les personnes encadrées au travers de la structure de gestion opérationnelle de l’AVS. Les superviseurs disposent de l’autorité pour diriger le travail, vérifier sa mise en œuvre et veiller au respect des mesures correctives. La supervision s’effectue au moyen de visites de supervision qui doivent être prévues et planifiées à l’avance pour permettre de se rendre à nouveau dans les zones rencontrant des difficultés. Le superviseur doit avant tout faire en sorte que la planification et la préparation soient de qualité, de façon que chaque enfant soit atteint durant l’AVS. Il est nécessaire de disposer de plusieurs niveaux de supervision, ce qui implique des superviseurs pour l’équipe de vaccination, pour le centre de santé et au niveau districal/provincial. Tous les superviseurs doivent recevoir des listes de contrôle et des outils pour orienter leurs activités sur le terrain, ainsi que la collecte et la notification des données, et ils doivent recevoir une formation adaptée sur la supervision formative et sur l’utilisation des listes de contrôle de supervision et des outils, notamment l’outil d’évaluation de l’état de préparation à l’AVS.

Le suivi est réalisé par des personnes qui ne font pas partie de la structure de gestion et qui transmettent à l’administrateur du programme une évaluation critique indépendante des activités précédant l’AVS. Si l’on considère que les contrôleurs ne disposent générale-ment pas de l’autorité pour faire appliquer leurs recommandations, ils doivent avoir les qualifications et les compétences en communication qui sont nécessaires pour pouvoir

V. 6 À 2 MOIS AVANT L’AVS

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V. 6 À 2 MOIS AVANT L’AVS

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11. Supervision et suivi en amont de l’AVS

TABLEAU 11.1. Activités de supervision et de suivi en amont de l’AVS

Activités • Examens/réunions périodiques et suivi.• Évaluations périodiques pré-AVS de l’état d’avancée des

activités préparatoires réalisées aux niveaux national et infranational.

Qu’évalue-t-on ? • La planification, la coordination et le financement (y compris de la formation).

• Le suivi et la supervision (y compris de la formation).• Les vaccins, la chaîne du froid, la logistique et la gestion

des déchets• La mobilisation sociale et la communication.

Que faut-il faire ? • Application immédiate des mesures correctives par le responsable qui a été nommé.

donner leur avis et émettre des recommandations au personnel national et local. Lorsque le rôle de contrôleur est assuré par des fonctionnaires (du niveau national ou infrana-tional), ceux ci ne doivent pas être nommés sur les zones géographiques dans lesquelles ils vivent ou travaillent généralement, ceci afin d’éviter que leurs observations ne soient biaisées et de garantir l’objectivité des rapports.

Les rôles et responsabilités des superviseurs et des contrôleurs des différents niveaux sont décrits dans l’Annexe 9a.

11.2 Gestion et coordination de la supervi-sion et du suivi en amont de l’AVS

La supervision de la préparation de l’AVS est planifiée 9 mois avant l’AVS au niveau na-tional (Section 6.3.2). Le sous comité technique/pour la mise en œuvre est généralement chargé de la planification et de la coordination de la supervision et du suivi en amont de l’AVS, et de la transmission des résultats aux sous comités infranationaux et au CNC. À chaque niveau administratif, une équipe de coordination de l’AVS doit être en place pour superviser la gestion et la coordination des activités de l’AVS. Avant l’AVS, les équipes de coordination suivent le bon déroulement et le calendrier de la préparation de l’AVS à l’aide de l’outil d’évaluation de l’état de préparation de l’AVS, décrit dans l’Annexe 2, repèrent les problèmes, nomment des personnes pour les résoudre et assurent le suivi pour vérifier que des mesures correctives ont été prises.

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11.3 Évaluation de l’état de préparation au niveau du pays et des districts

Pour évaluer la préparation des AVS antirougeoleuse/antirougeoleuse-antirubéoleuse et faire en sorte de respecter les échéances fixées, il faut avoir recours à l’outil d’évaluation de l’état de préparation de l’AVS au niveau national et au niveau districal. L’outil per-met d’évaluer l’état de préparation de l’AVS à différents moments (voir l’Annexe 2). Les résultats obtenus sont alors transmis et regroupés aux niveaux supérieurs pour donner aux administrateurs de niveau intermédiaire et au niveau national des données importantes en temps utile afin qu’ils puissent prendre les décisions appropriées.

11.3.1 Outil pour le niveau national

L’outil destiné au niveau national a pour objectif d’évaluer si ce niveau a mis en place les fondamentaux qui sont nécessaires à la réussite de la préparation et de la mise en œuvre de l’AVS au niveau infranational. Cela concerne un total de 21 activités essentielles réparties dans quatre catégories : 1) la planification, la coordination et le financement (11 activités) ; 2) le suivi et la supervision (2 activités) ; 3) les vaccins, la chaîne du froid et la logistique (4 activités) ; et 4) le plaidoyer, la mobilisation sociale et la communica-tion (4 activités). Les principales activités pour la préparation de l’AVS et le calendrier associé sont décrits ci après. L’outil pour le niveau national pourra être administré par un représentant du Comité de coordination interorganisations (CCI) ou du CNC, lequel aura la responsabilité de suivre la préparation de l’AVS au niveau national pendant la période allant de 15 mois à une semaine avant l’AVS.

Entre 9 et 6 mois avant l’AVS, les sous-comités doivent avoir préparé les lignes direc-trices nationales relatives à l’AVS. Les ateliers pour la microplanification et les réunions de plaidoyer et de planification aux niveaux provincial/districal doivent avoir lieu et les plans respectifs doivent être finalisés. Le système et les équipements de la chaîne du froid doivent avoir été évalués aux niveaux provincial et districal afin de déterminer s’il faut commander d’autres matériels spécifiques. Les commandes de vaccins, de matériel d’injection, de conteneurs de sécurité et autre matériel logistique doivent également avoir été passées pour s’assurer que la livraison, puis la distribution au niveau local, aient lieu à temps. Si, malgré ces dispositions, les vaccins et les dispositifs n’arrivent pas à temps pour la mise en œuvre, l’AVS devra être retardée. Dans ce cas, plus la décision de différer l’AVS est prise tôt, plus il sera facile de reprogrammer les activités associées tout en conservant la confiance des partenaires locaux et du personnel au niveau local.

Au plus tard 6 mois avant l’AVS, tous les plans, dont les plans nationaux relatifs à la logistique, à la supervision, et au plaidoyer, à la mobilisation sociale et à la communica-tion, doivent être finalisés et prévus au budget.

Au plus tard 4 mois avant l’AVS, les fonds pour la formation et les activités de plaidoyer et de planification doivent avoir été reçus, au moins au niveau du district. Les microplans

11. Supervision et suivi en amont de l’AVSV. 6 À 2 MOIS AVANT L’AVS

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doivent être validés au niveau du district et les stratégies pour les populations particu-lières, confirmées.

Au plus tard 3 mois avant l’AVS, les matériels de formation, les lignes directrices ou guides de poche pour les superviseurs et les équipes de vaccination, les formulaires, les feuilles de pointage et les listes de contrôle doivent être imprimés et distribués au niveau local, afin qu’ils puissent être utilisés pour la formation des administrateurs de niveau intermédiaire, des superviseurs, des vaccinateurs et des volontaires.

Au plus tard 2 mois avant l’AVS, les plans de supervision, de suivi et de gestion des déchets doivent être en place à chaque niveau. Les matériels relatifs au plaidoyer, à la mobilisation sociale et à la communication qui ont été élaborés doivent être distribués et les plans, mis en œuvre à l’approche de la campagne. Les cérémonies de lancement de l’AVS doivent être confirmées. Les visites de supervision pour évaluer l’état de préparation de l’AVS au niveau des districts doivent débuter et se poursuivre périodiquement (à 8, 4, 2 et 1 semaine[s] avant l’AVS) jusqu’au début de la campagne.

Durant le mois précédant l’AVS, la formation des agents de santé de niveau inter-médiaire (4 semaines avant l’AVS) et des vaccinateurs et des volontaires (2 semaines avant l’AVS) doit être effectuée, les activités de mobilisation sociale et de communication doivent être mises en œuvre, et les lots de vaccins et autres ressources (par exemple équipements supplémentaires de la chaîne du froid, ou autres interventions sanitaires) doivent être distribués.

11.3.2 Outil pour le niveau districal

L’outil destiné à être utilisé au niveau du district a pour objectif d’apporter un plus haut degré de détail à l’évaluation de l’état de préparation afin de mener une AVS antirou-geoleuse/antirougeoleuse-antirubéoleuse de qualité. En outre, les résultats obtenus peu-vent être quantifiés et regroupés pour évaluer l’état de préparation global aux niveaux administratifs supérieurs (voir les Annexes 9b et 9c). L’outil concerne 17 activités essentielles et 28 composantes réparties dans quatre catégories similaires à celles de l’outil dédié au niveau national : la planification, la coordination et le financement (7 activités, 12 composantes) ; le suivi et la supervision (3 activités) ; les vaccins, la chaîne du froid et la logistique (5 activités, 11 composantes) ; et la mobilisation sociale et la communication (2 activités).

L’outil pour le niveau districal (Annexe 2b) est conçu pour être administré par un coordonnateur, un superviseur ou un contrôleur quatre fois avant l’AVS (pendant les semaines 8, 4 et 2 avant l’AVS, ainsi que pendant la dernière semaine avant l’AVS). Sous chaque activité essentielle, des sources d’information potentielles sont suggérées (en italique). Lorsque le coordonnateur, le superviseur ou le contrôleur estime que l’activité essentielle n’est pas en bonne voie, il doit consigner sur l’outil les raisons du retard, les actions à entreprendre, les échéances et le nom des responsables. En fin de compte, en fonction de ses observations au cours de la visite d’évaluation, l’évaluateur doit fournir

V. 6 À 2 MOIS AVANT L’AVS 11. Supervision et suivi en amont de l’AVS

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un rapport succinct indiquant si le district est prêt ou en bonne voie pour débuter la mise en œuvre l’AVS à la date prévue. Les sous comités de coordination des AVS aux niveaux national et districal doivent se servir de chaque phase du suivi de l’état de préparation pour faire en sorte que la préparation de l’AVS respecte les échéances fixées, en remédiant aux retards observés au niveau administratif concerné.

Les conclusions de chaque visite de district peuvent être entrées dans un tableau de bord informatisé (Microsoft Excel) qui calcule automatiquement des statistiques récapitulatives et en affiche une représentation graphique, lequel sera hébergé sur le site Web de l’OMS à l’adresse suivante : http://www.who.int/immunization/diseases/measles/en/. La saisie des données est simple et comprend des réponses Oui ou Non pour indiquer si chacune des activités essentielles ou leurs composantes ont été réalisées. Les statistiques réca-pitulatives peuvent être examinées à chaque évaluation effectuée avant la date prévue du début de l’AVS. Les administrateurs du programme et les superviseurs, ou d’autres responsables, peuvent alors prendre les mesures nécessaires pour remettre la préparation de l’AVS sur les rails ou éventuellement retarder la mise en œuvre de l’AVS jusqu’à ce que les activités essentielles de préparation aient été effectuées, tel que déterminé par les autorités responsables.

L’outil d’évaluation de l’état de préparation de l’AVS et le tableau de bord peuvent être adaptés aux besoins nationaux et infranationaux. Par exemple, le tableau de bord doit être remanié en ce qui concerne le nombre de districts dans une province pour déterminer le dénominateur permettant de calculer le pourcentage d’unités administratives ayant terminé une activité spécifique, et représenter cette donnée sous forme de graphique. Des fichiers de cartes seront nécessaires pour créer des « cartes-bilan » indiquant l’état de préparation par district ou province couvert(e) par le programme.

11. Supervision et suivi en amont de l’AVSV. 6 À 2 MOIS AVANT L’AVS

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V. 6 À 2 MOIS AVANT L’AVS 11. Supervision et suivi en amont de l’AVS

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VI. 8 SEMAINES À UN JOUR AVANT L’AVS

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Huit (8) semaines à un (1) jour avant l’AVS, vous devez effectuer les activités suivantes

Au niveau national : Évaluer l’état de préparation de l’AVS aux niveaux national et districal.

Augmenter la fréquence des réunions des sous comités nationaux pour étudier l’état de préparation et combler les lacunes.

Préparer le transfert du vaccin et des fournitures à partir de l’entrepôt central.

Commencer les préparatifs pour la cérémonie d’ouverture.

Vérifier que toutes les annonces pour les médias sont prêtes.

Au niveau du district : Vérifier la possibilité de disposer des moyens de transport qui seront nécessaires.

Recevoir/retirer le vaccin en provenance de l’entrepôt central.

Commencer les activités de mobilisation sociale et de communication.

Au niveau de l’établissement de santé : Planification finale des équipes : recenser les moyens de transport, finaliser les cartes des zones desservies, commencer le recrutement des volontaires locaux.

VI. Huit (8) semaines à un (1) jour avant l’AVS :l’avant mise en œuvre

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VI. 8 SEMAINES À UN JOUR AVANT L’AVS

101©OMS /Oliver Asselin

Quatre (4) semaines à un (1) jour avant l’AVS, vous devez effectuer les activités suivantes

Au niveau national : Évaluer l’état de préparation de l’AVS, entreprendre les visites de supervision dans les districts sélectionnés (4, 2 et 1 semaine[s] avant l’AVS).

Commencer la diffusion de messages dans les journaux, à la télévision et à la radio.

Entériner les préparatifs de la céré-monie d’ouverture.

Préparer les équipes de supervision pour l’AVS.

Préparer le lieu pour la cérémonie d’ouverture (1 à 2 jour[s] avant l’AVS).

Au niveau du district : Intensifier les activités de mobilisation sociale et de communication.

Réaliser la formation.

Au niveau de l’établissement de santé : Suivre la formation. Former les volontaires. Intensifier les activités de mobilisation sociale et de communication.

Valider les moyens de transport. Environ 1 semaine avant l’AVS : commencer la congélation des briquettes d’eau.

Un (1) à 2 jour(s) avant l’AVS : transférer le vaccin aux postes de vaccination et préparer les postes de vaccination.

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VI. 8 SEMAINES À UN JOUR AVANT L’AVS

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La phase préalable à la mise en œuvre (8 semaines à 1 jour avant l’AVS) a pour objectif de s’assurer que l’ensemble des activités de planification et de préparation de l’AVS ont été réalisées, garantissant un bon démarrage de l’AVS. Les activités essentielles spécifiques qui ont été planifiées, élaborées et préparées depuis les 9 derniers mois au moins doivent maintenant être achevées. La préparation de ces activités a été abordée dans les chapitres précédents, comme décrit ci dessous.

La formation de l’ensemble des acteurs clés (voir le Chapitre 8), organisée sur deux niveaux au maximum (formateurs intermédiaires 4 semaines avant l’AVS et agents de santé 2 semaines avant).

La mobilisation sociale (voir le Chapitre 9) – intensification des activités parallèle-ment aux activités de communication tant au niveau du district qu’au niveau de l’établissement de santé.

La logistique au niveau du district et de l’établissement de santé, d’après la micro-planification minutieuse qui a été définie (voir le Chapitre 7), avec l’organisation du déploiement des équipes de vaccination (itinéraire des équipes et stratégies de l’AVS, composition des équipes, cartes des zones desservies montrant les déplace-ments des équipes), la finalisation des modalités pour le transport, la distribution d’une quantité appropriée de vaccin, de diluant et autre matériel, de fournitures et de formulaires aux niveaux inférieurs, la garantie d’une chaîne du froid fiable, la finalisation des dispositions pour la gestion des déchets, et la réalisation des visites de supervision et de suivi qui sont planifiées.

L’évaluation du niveau de préparation durant cette phase est déterminante, car elle laisse du temps pour apporter les corrections nécessaires ou (lorsqu’il est évident que les activités essentielles, nécessaire à une AVS de qualité, ne pourront pas être réalisées avant l’AVS) prendre la décision de décaler le début de l’AVS. Si la mise en œuvre de l’AVS ne peut pas être décalée, le niveau central peut préparer un projet de microplan et l’envoyer à chaque entité locale – où il pourra être modifié en fonction des besoins locaux et renvoyé le plus rapidement possible. Pour vérifier, à l’aide de l’outil d’évaluation de l’état de préparation de l’AVS, que les activités essentielles ont bien été réalisées au niveau des districts, se référer à la Section 11.3 et à l’Annexe 2c.

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VI. 8 SEMAINES À UN JOUR AVANT L’AVS

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©OMS /Olivier Asselin

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VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS

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12. Fonctionnement des postes de vaccination

Pendant l’AVS, vous devez effectuer les activités suivantes

Au niveau national : Le premier jour : animer la cérémonie d’ouverture, tenir un point de presse.

Pendant l’AVS : superviser les postes de vaccination/encadrer les équipes, résoudre les problèmes qui apparaissent, calculer la couverture vaccinale et la fréquence des MAPI au niveau national, quotidi-ennes et cumulées, préparer les rapports journaliers pour informer le Ministère de la santé ou tout autre organisme indiqué.

Au niveau du district : Superviser les postes de vaccination/encadrer les équipes.

Compiler les données, calculer la couverture et la fréquence des MAPI chaque jour et transmettre les rapports journaliers au niveau national.

Coordonner les équipes de secours. Analyser les donner et réaliser la supervision. Examiner les résultats du RCM intra AVS et prendre les mesures nécessaires (pour les zones où la couver-ture est faible).

Au niveau de l’établissement de santé : Commencer les vaccinations (en utilisant un nou-veau jeu de feuilles de pointage chaque jour).

Aider/indiquer le nouvel emplacement des équipes. Transmettre les pointages journaliers après avoir vérifié leur exactitude.

Transmettre les MAPI ayant été observées. Repérer les zones/populations (grâce au RCM in-tra AVS ou à d’autres moyens) n’atteignant pas la couverture et transmettre l’information au supervi-seur.

Restituer les fournitures non utilisées au niveau du district.

VII. Mise en œuvre de l’AVS

©OMS /OPS

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VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS

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12. Fonctionnement des postes de vaccination

12. Fonctionnement des postes de vaccination

12.1 Rôle des membres du personnel

La composition et l’organisation d’une équipe de vaccination performante dépendent de la stratégie d’AVS utilisée. Sur un poste fixe permanent ou temporaire, l’équipe de vaccination type se compose de quatre membres : deux agents de santé et deux volontaires formés, organisés de telle sorte qu’ils effectuent des tâches complémentaires. En cas de démarchage porte-à-porte, un bénévole supplémentaire sera nécessaire (« démarcheur ») tandis que les équipes mobiles pourront n’avoir besoin que de deux membres (un agent de santé et un volontaire).

Le coordonnateur du poste est un agent de santé qui est chargé d’attribuer des responsabilités spécifiques aux autres agents de santé et aux volontaires, et d’assurer la coordination générale des activités mises en œuvre au poste de vaccination. Lorsqu’il n’y a qu’un seul agent de santé sur le poste de vaccination, il fait également office de coordonnateur du poste. Les responsabilités du coordonnateur du poste/de l’agent de santé comprennent les suivantes :

encadrer les volontaires et les autres agents de santé (s’il y en a plus d’un) ;

assurer la liaison avec les superviseurs d’équipe, réapprovisionner le poste ;

vérifier que les feuilles de pointage et les formulaires de notification des MAPI sont remplis correctement et bien synthétisés à la fin de chaque journée, et les transmettre au superviseur d’équipe ;

prendre les mesures nécessaires en cas de MAPI et s’assurer de la prise en charge adaptée et de la notification de chaque évènement ;

assurer la liaison avec les responsables communautaires de la zone couverte par le programme ;

veiller à ce que les conditions de stockage des vaccins soient correctes (approvisionnement en vaccin et diluant, chaîne du froid) ;

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VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS

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12. Fonctionnement des postes de vaccination

reconstituer et administrer les vaccins (noter l’heure de la reconstitution) ;

veiller à ce que l’élimination du matériel d’injection et la manipulation des conteneurs de sécurité se fassent dans de bonnes conditions de sécurité ;

donner des informations/éclaircissements et répondre aux questions ;

participer aux réunions de fin de journée.

Les volontaires sont chargés de :

maintenir l’ordre dans la zone d’attente ;

veiller à ce que les personnes circulent bien dans le poste ;

trier les personnes venant se faire vacciner, vérifier et consigner leur âge (s’il n’est pas connu, faire une estimation en se basant sur les évènements ou jours fériés locaux) ;

administrer les interventions supplémentaires sous forme non injectables (par exemple vitamine A, vermifugation, etc.) si des interventions sont intégrées à l’AVS ;

pointer chaque enfant ayant reçu le vaccin et le consigner sur la feuille de pointage ;

marquer le doigt de chaque enfant ayant reçu le vaccin avec un marqueur indélébile ;

indiquer les enfants n’ayant encore reçu aucune dose du vaccin (dans une communauté où l’on conserve bien les cartes de vaccination) ;

se rendre dans la communauté, à la recherche des enfants pouvant prétendre à la vaccination pendant l’AVS ;

faire office d’annonceurs ou de démarcheurs porte-à-porte.

L’équipe de vaccination doit savoir exactement quand et où elle procèdera à la vaccination, comment elle se déplacera d’un poste à l’autre, et connaître l’effectif de la population cible et les populations difficiles à atteindre. Les superviseurs d’équipe doivent également être informés de ces éléments. Les cartes et les itinéraires doivent être transmis aux superviseurs, aux responsables sanitaires locaux, ainsi qu’aux agents chargés de la mobilisation sociale localement et aux responsables communautaires ; tout changement doit leur être communiqué dans les meilleurs délais.

12.2 Organisation et gestion des postes de vaccination

Chaque poste de vaccination doit être clairement indiqué (par exemple affiche, bande-role, drapeau) et les volontaires et agents de santé doivent être facilement identifiables (brassard, tee-shirt avec une représentation de l’AVS, ou quelque chose de similaire). Pour que le poste fonctionne bien, la circulation doit être fluide et unidirectionnelle, l’objectif étant ne pas avoir de bouchons et d’éviter les longues périodes d’attente ainsi

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VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS

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12. Fonctionnement des postes de vaccination

FIGURE 12.1. Exemple d’organisation d’un site de vaccination au cours de l’AVS

ENTRÉE

SORTIE

Volontaire :

— Maintien de l’ordre— Tri— Enregistrement— Interventions non

invasives (VPO, Vit. A, mébendazole)

Vaccinateur :

— Reconstitution du vaccin— Administration du vaccin— Éducation sanitaire (MAPI,

prochaine dose dans le cadre de la vaccination systématique, etc.)

Volontaire :— Annotation de la

feuille de pointage— Carte de vaccination— Marquage au doigt

Zone d’attente

ORGANISATION DU POSTE DE VACCINATION

que la confusion (Figure 12.1). Comme les engorgements se produisent le plus souvent pendant le tri et l’enregistrement, il est conseillé de mettre des volontaires formés supplémentaires aux postes très sollicités. Un poste fixe qui est très actif peut disposer de deux équipes de vaccination qui fonctionnent en parallèle.

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VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS

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12. Fonctionnement des postes de vaccination

Chaque poste de vaccination (permanent, temporaire ou mobile) doit disposer de l’équipement et du matériel suivants :

un approvisionnement approprié en vaccins et diluants pour la population cible attendue durant la journée (les 2-3 premiers jours d’une AVS, lorsque la demande est importante et que l’on atteint 40 à 50 % de la population cible, des fournitures supplémentaires doivent être à disposition, en particulier dans les postes urbains/ péri urbains) ;

les quantités correspondantes de seringues AB, de seringues à usage unique et d’aiguilles pour la reconstitution, et de conteneurs de sécurité ;

un porte-vaccins (avec quatre briquettes d’eau congelées ou, à défaut, 1 kg de glace pour la journée) ;

le nombre de feuilles de pointage nécessaire pour la journée ;

un marqueur indélébile pour le marquage au doigt ;

une trousse pour la prise en charge des MAPI et des formulaires de notification des MAPI ;

une poubelle pour les déchets non biologiques et non perforants (matériel non piquant et non tranchant) ;

deux tables, des chaises et des bancs ;

des plateaux métalliques et des bâches en plastique, si possible ;

une banderole/affiche pour signaler le poste de vaccination pendant l’AVS.

La zone où les vaccins, notamment les vaccins à valence rougeole, sont stockés doit être à l’abri de la lumière directe du soleil, sous un appentis ou dans un emplacement ombragé. Il faut s’efforcer de créer une atmosphère conviviale dans les postes de vaccination afin de faire en sorte que cette expérience soit aussi agréable et rassurante que possible pour les parents et les enfants. La zone d’attente, par exemple, doit se situer dans une zone ombragée dans les régions à climat chaud.

12.3 Administration du vaccin en toute sécurité

Les vaccins antirougeoleux et antirougeoleux-antirubéoleux sont sans danger et sont utilisés depuis des dizaines d’années. Cependant, pendant les AVS, on réalise un grand nombre de vaccinations sur une courte période (dont beaucoup en dehors des établisse-ments de soins de santé). Il est par conséquent indispensable de maintenir un niveau élevé de sécurité vaccinale. Après reconstitution, les vaccins antirougeoleux et RR perdent rapidement leur efficacité s’ils restent à température ambiante ou s’ils sont exposés à la lumière, et nécessitent par conséquent d’être manipulés avec précaution. Durant leurs visites de supervision avant, pendant et après l’AVS, les superviseurs doivent prêter une attention particulière à ce que les pratiques vaccinales utilisées soient sans risque.

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VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS

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12. Fonctionnement des postes de vaccination

ENCADRÉ 12.1. Utilisation des seringues autobloquantes : principaux aspects à prendre en considération.

Utiliser une nouvelle seringue AB conditionnée de manière stérile pour chaque injection et chaque enfant.

NE PAS PRÉ REMPLIR LES SERINGUES.

Utiliser la même seringue pour prélever et administrer le vaccin.

La seringue AB doit être déposée dans le conteneur de sécurité ou dans un collecteur résistant aux perforations tout de suite après avoir fait l’injection à l’enfant. NE PAS LAISSER la seringue sur la table ou sur un plateau après l’injection.

NE PAS ESSAYER DE RECAPUCHONNER l’aiguille. Cette pratique peut être à l’origine de blessures par piqûres d’aiguille.

Ne pas utiliser les seringues AB dont l’emballage a été endommagé ou dont la date de péremption indiquée par le fabricant est dépassée.

Se laver les mains avec de l’eau et du savon avant et après la séance de vaccination.

L’administration des vaccins antirougeoleux et antirougeoleux-antirubéoleux effectuée dans le cadre tant de la vaccination systématique que des activités de vaccination supplémentaires doit respecter les pratiques décrites ci après (voir l’Encadré 12.1). Le bon usage des seringues autobloquantes (AB) durant les AVS réduit con-sidérablement la transmission, d’une personne à l’autre, d’agents pathogènes véhiculés par le sang.

Une photographie des flacons de vaccin et de diluant peut être donnée aux équipes de vaccination afin que les personnels de santé ne les confondent pas et n’utilisent pas des produits médicaux dont l’emballage est similaire.

12.3.1 Reconstitution du vaccin

Les vaccins antirougeoleux et antirougeoleux-antirubéoleux sont lyophilisés et doivent être reconstitués avant d’être administrés. La reconstitution du vaccin doit être réalisée par un agent de santé, avec le diluant provenant du même fabricant que le vaccin. Le diluant doit être à la même température que le flacon de vaccin. Il est donc important de conserver les flacons de diluant au réfrigérateur pendant au moins 24 heures avant utilisation.

Vérifier que l’on dispose des bons flacons de vaccin et de diluant (provenant du même fabricant).

Vérifier la date de péremption sur l’étiquette des flacons de vaccin et de diluant, et la PCV sur le capuchon du flacon de vaccin.

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VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS

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12. Fonctionnement des postes de vaccination

FIGURE 12.2. Flacon de vaccin inséré dans la mousse d’un porte-vaccins

Utiliser une nouvelle seringue de reconstitution pour chaque flacon de vaccin et de diluant.

Ne reconstituer qu’un seul flacon de vaccin en même temps.

Après ajout du diluant, agiter le flacon de vaccin en le tenant par le col et en le retournant doucement plusieurs fois pour bien mélanger le vaccin et le diluant. Ne pas tenir le flacon en mettant le doigt sur le septum.

Après reconstitution, immédiatement jeter la seringue de reconstitution dans un conteneur de sécurité SANS LA RECAPUCHONNER.

Écrire l’heure de la reconstitution sur l’étiquette du flacon de vaccin antirougeoleux.

Après reconstitution, toujours conserver le vaccin au frais et à l’abri de la lumière (lumière du soleil ou fluorescente). Le mieux est de conserver le flacon de vaccin dans une fente présente dans la mousse du porte-vaccins (Figure 12.2). Ne pas laisser le flacon dans les trous de la briquette d’eau, car cela expose le vaccin à la lumière et à la chaleur.

Les flacons de vaccin reconstitué ne doivent jamais être immergés dans de l’eau (glace fondue, par exemple) et le septum du flacon doit rester propre et sec. Il faut utiliser des briquettes d’eau bien fermées et il ne faut pas laisser de l’eau s’accumuler là où les flacons sont stockés.

Utiliser le vaccin reconstitué dans les 6 heures qui suivent sa reconstitution. Tout vaccin reconstitué qui n’a pas été utilisé doit être jeté au bout de 6 heures ou à la fin de la séance, selon l’évènement survenant en premier. NE PAS remettre le vaccin reconstitué au réfrigérateur pour l’utiliser le lendemain. Utiliser le vaccin plus de 6 heures après sa reconstitution, même s’il a été conservé dans un réfrigérateur, comporte un risque de contamination et est associé à une perte d’efficacité. Des enfants ont été gravement malades et sont morts après avoir reçu un vaccin reconstitué qui avait été conservé la nuit, puis utilisé à nouveau le jour suivant sa reconstitution.

NE JAMAIS transporter et utiliser de vaccin reconstitué d’un site de vaccination à un autre.

Jeter le vaccin reconstitué immédiatement en présence de signes visibles de contamination, si l’on suspecte qu’un flacon entamé a été contaminé ou si, à un moment quelconque, la chaîne du froid n’a pas été maintenue.

© OMS /Robert Perry

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VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS

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12. Fonctionnement des postes de vaccination

12.3.2 Administration du vaccin

La dose de 0,5 ml du vaccin antirougeoleux/antirougeoleux-antirubéoleux est administrée par voie sous-cutanée dans la partie extérieure du haut du bras (Figure 12.3).

FIGURE 12.3. Technique d’injection sous cutanée

Au cours des activités de vaccination antirougeoleuse/antirougeoleuse-antirubéoleuse/antirougeoleuse-antiourlienne-antirubéoleuse supplémentaires, toutes les personnes de la population cible doivent être vaccinées quel que soit leur statut vaccinal. Cela inclut les personnes qui ont reçu une dose de vaccin R/RR/ROR moins de quatre semaines avant l’AVS. Les enfants hospitalisés pendant le déroulement de l’AVS et répondant aux conditions requises pour bénéficier de l’AVS doivent être vaccinés, à moins que la vaccination ne soit contre indiquée.

Les vaccinateurs doivent anticiper et prendre des précautions pour éviter des mouve-ments brusques de l’enfant pendant et après l’injection. Il faut demander aux parents/personnes qui s’occupent des enfants de garder les bébés et les jeunes enfants sur leurs genoux pour qu’ils restent tranquilles. Cela peut permettre de placer les jambes de l’enfant entre les cuisses de l’adulte.

Il convient des respecter les étapes suivantes lors de l’administration du vaccin antirougeoleux ou antirougeoleux-antirubéoleux :

à l’aide d’une seringue AB, prélever la dose (0,5 ml) avec précision. Si le volume prélevé n’est pas correct, jeter la seringue AB et son contenu ;

s’il ne reste pas suffisamment de vaccin dans le flacon pour une dose complète, jeter le flacon et prélever la dose complète à partir d’un autre flacon ;

NE PAS préremplir les seringues à l’avance – les remplir uniquement juste avant l’administration du vaccin ;

Tissu sous-cutané

Peau pincée

Épiderme

Derme

Muscle

45º

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VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS

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12. Fonctionnement des postes de vaccination

tenir le haut du bras de l’enfant par en dessous et faire le tour du bras avec les doigts pour pincer la peau ;

nettoyer le site d’injection (s’il est visiblement sale) avec un tampon d’ouate humidifié avec de l’eau propre.

enfoncer l’aiguille dans la peau qui est pincée, à une profondeur de 1 cm au maximum. L’aiguille doit être inclinée à un angle de 45 degrés ;

appuyer sur le piston avec le pouce pour injecter le vaccin ;

retirer l’aiguille et appuyer sur le point d’injection avec un coton sec, sans frotter.

12.3.3 Réduction de la douleur au moment de la vaccination

L’OMS recommande d’atténuer la douleur au moment de la vaccination au moyen de stratégies efficaces, faisables, non onéreuses, culturellement acceptables, spécifiques à l’âge et reposant sur des données factuelles. Il peut s’agir notamment :

de mesures générales (un personnel soignant calme et coopératif, positionnement correct du vacciné, pas d’aspiration pendant les injections intramusculaires et administration séquentielle de plusieurs vaccins par ordre de dolorosité grandissante, par exemple les injections après la vaccination par voie orale) ; et

de mesures supplémentaires spécifiques (présence de la personne qui s’occupe de l’enfant pendant tout le processus de vaccination, allaitement pendant ou juste avant la vaccination si cela est culturellement acceptable, distractions pour détourner l’attention).

Les interventions suivantes ne sont pas recommandées par l’OMS, en raison du manque de données attestant de leur efficacité pour atténuer la douleur et/ou du risque qu’elles diminuent l’efficacité du vaccin :

le réchauffement du vaccin (en le frottant entre les mains) ;

la stimulation manuelle du site d’injection par frottage ou pincement ;

l’administration d’analgésiques oraux (paracétamol, ibuprofène, par exemple), avant ou en même temps que la vaccination.

Il est possible d’atténuer la douleur apparaissant dans les jours qui suivent la vaccination, ainsi que la fièvre éventuelle, en donnant des analgésiques oraux.Pour en savoir en plus sur la réduction de la douleur au moment de la vaccination, consulter la note de synthèse décrivant la position de l’OMS à l’adresse suivante : http://www.who.int/wer/2015/wer9039.pdf?ua=134.

34 OMS (2015). Réduction de la douleur au moment de la vaccination. Note de synthèse: position de l’OMS – septembre 2015. Rélevé épidémiologique hebdomadaire. 90(39) : 505-516 (http://www.who.int/wer/2015/wer9039.pdf?ua=1, consulté le 21 octobre 2016).

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VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS

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12. Fonctionnement des postes de vaccination

12.3.4 Après l’administration du vaccin

Immédiatement jeter la seringue usagée dans un conteneur de sécurité ; ne pas la recapuchonner.

Marquer l’annulaire gauche de l’enfant avec un marqueur indélébile. Pour éviter que les marqueurs ne sèchent, les recapuchonner après chaque utilisation et les mettre en position horizontale lorsqu’ils ne sont pas utilisés (l’auriculaire de la main gauche est le doigt généralement utilisé pour le marquage du VPO ; éviter d’utiliser le même doigt dans le cas du RR).

Remplir la feuille de pointage.

Consigner la vaccination dans la carte de vaccination de l’AVS ou sur une ligne distincte de la fiche conservée à domicile (carte de vaccination systématique, fiche de santé de l’enfant, ou autre) et la remettre à l’enfant/la personne qui s’occupe de l’enfant. Il est à noter que les doses administrées durant l’AVS sont des doses supplémentaires qui ne doivent pas être enregistrées ou comptabilisées dans le cadre de la vaccination systématique.

Pour les enfants âgés de moins de 2 ans (et lorsque l’enfant a des frères et sœurs plus jeunes), rappeler à la personne qui s’en occupe de l’enfant les prochaines doses de vaccination systématique et fournir les informations concernant la date et le lieu de la prochaine séance de vaccination systématique.

Demander que l’enfant vacciné reste sur le lieu de la séance de vaccination pendant 15 minutes après l’injection, assis de préférence (pour le surveiller en cas de MAPI d’apparition rapide).

12.3.5 À la fin de la journée de vaccination ou lorsque l’équipe se rend sur un autre site de vaccination

Le coordonnateur/l’agent de santé ayant la charge du poste de vaccination doit :

recouper et additionner les marques sur les feuilles de pointage, et les communiquer au superviseur ;

veiller à ce que tous les conteneurs de sécurité et autres déchets dangereux soient collectés pour être éliminés sans risque ;

jeter les flacons de vaccin reconstitué ;

veiller à ce que tous les autres déchets, les flacons usagés notamment, soient éliminés en toute sécurité et que tout le matériel soit soigneusement nettoyé et préparé pour le lendemain ;

renvoyer tout le matériel, dont les vaccins non entamés et autres fournitures, au cen-tre de santé le plus proche (l’emplacement du centre de santé où le vaccin doit être ramené doit être indiqué avec précision, à l’avance, à l’ensemble des coordonnateurs/agents de santé responsables des postes de vaccination et aux superviseurs d’équipe) ;

inspecter et nettoyer le poste de vaccination et les alentours immédiats.

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VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS

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12. Fonctionnement des postes de vaccination

12.4 Élimination des déchets

Les différentes méthodes d’élimination sans risque des déchets doivent être passées en revue au niveau national durant la phase de planification (9 mois avant l’AVS). Le sous comité national de la logistique (Chapitre 6) doit tenir compte de l’évaluation des pratiques locales en vigueur en ce qui concerne l’élimination des déchets médicaux et se décider en faveur d’une stratégie sûre. Il n’existe pas de méthode qui soit universelle-ment acceptée, mais il faut trouver une solution adaptée aux conditions locales et viable, sur laquelle l’ensemble des partenaires doit s’accorder. Des plans opérationnels sont ensuite élaborés au niveau des districts et inclus au plan logistique national, et doivent être finalisés 6 mois avant l’AVS.

12.4.1 Élimination sans risque des conteneurs de sécurité

Toutes les seringues à usage unique et aiguilles usagées (y compris les seringues et aiguilles ayant servi à la reconstitution) doivent être éliminées immédiatement après utilisation – sans recapuchon-nage – dans les conteneurs de sécurité résistant aux perforations désignés à cet effet et fournis dans tous les postes de vaccination. Chaque conteneur de sécurité de 5 litres peut contenir jusqu’à 100 seringues et aiguilles, et doit être rempli à peu près aux ¾ ou jusqu’au repère de remplissage. Si, pour une raison quelconque, les conteneurs de sécurité à disposition dans un poste ne sont pas suffisants, d’autres récipients résistants aux perforations, tels que des boîtes de conserve ou des récipients en plastique épais, peuvent être utilisés pour éliminer le matériel d’injection. Le carton ordinaire N’est PAS résistant aux perforations et ne doit par conséquent pas être utilisé. Les conteneurs de sécurité doivent être conservés en lieu sûr et ramassés dès que possible après la séance de vaccination pour être éliminés. Aucun autre déchet ne doit être jeté dans les conteneurs de sécurité.

L’enfouissement et l’incinération font partie des méthodes communément employées pour détruire les conteneurs de sécurité pleins. La méthode recommandée pour l’élimination est l’incinération. Dans les zones où il n’y a pas d’incinérateurs et où il n’est pas possible d’en construire, d’autres solutions, telles que l’enfouissement, doivent être mises en place pour l’élimination des déchets.

Incinération : pour la destruction de tous les objets piquants ou tranchants con-taminés, on préfèrera les incinérateurs de type autocombustion qui atteignent des températures supérieures à +800 oC. Des incinérateurs qui fonctionnent correcte-ment permettent de détruire les aiguilles et les seringues le plus possible, et de réduire le volume des déchets au minimum. Les incinérateurs double combustion à

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VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS

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12. Fonctionnement des postes de vaccination

haute température dotés de filtres à air émettent moins de polluants toxiques que ceux dont les fours atteignent des températures moindres. Certains établissements de santé disposent de leurs propres incinérateurs sur place, lesquels peuvent être utilisés pour les besoins d’une AVS. Sinon, il faut emprunter les installations d’incinération d’autres secteurs (par exemple cimenteries) pour l’AVS, si possible.

Enfouissement/encapsulation : les conteneurs de sécurité pleins peuvent être placés dans des fosses d’enfouissement entourées d’une clôture, à au moins 2 mètres de profondeur. Le fond de la fosse doit être situé à 1,5 mètre au-dessus du niveau de la nappe phréatique lors de la saison des pluies. Lorsque la fosse est pleine, elle doit être recouverte d’au moins 30 cm de terre et bouchée avec du béton. L’encapsulation est une méthode apparentée dans laquelle les déchets sont placés dans des réceptacles qui, lorsqu’ils sont pleins aux trois-quarts, sont remplis avec un substrat tel que du sable, du ciment ou de l’argile. Une fois solid-ifiés, les réceptacles sont alors enfouis ou jetés à la décharge. L’enfouissement et l’encapsulation sont des méthodes simples et peu onéreuses. Cependant, lors des AVS, les fosses se rempliront très rapidement donc elles ne sont adaptées que dans les petites zones rurales. Il faut s’accorder à l’avance avec les autorités locales, y compris les responsables chargés des questions relatives à l’environnement, aux ressources hydriques et au secteur agricole, en ce qui concerne le choix des sites pour les fosses.

Coupe-aiguilles : l’adoption de dispositifs permettant de retirer les aiguilles (coupe-aiguilles) pendant les AVS peut permettre d’améliorer nettement la sécurité de la manipulation et de l’élimination des déchets des injections, non seulement pendant les AVS, mais également pendant la vaccination systématique et tous les autres programmes ayant recours à des seringues et à des aiguilles. Pour les AVS de grande envergure, le nombre de conteneurs de sécurité nécessaires, et par conséquent le volume de déchets à incinérer, peut rapidement devenir important et poser des problèmes logistiques. Contrairement à un conteneur de sécurité pouvant renfermer 100 seringues, un seul coupe-aiguilles peut, dans certains cas, contenir jusqu’à 4000 aiguilles coupées. Les études ayant évalué les coupe-aiguilles ont mis en évidence que ces dispositifs sont aussi sûrs que les pratiques actuelles d’élimination des objets piquants ou tranchants.35 Les coupe-aiguilles sont partic-ulièrement utiles dans les pays disposant des infrastructures pour le recyclage des matériaux en plastique. Le recyclage des seringues en plastique décontaminées (dont l’aiguille a été retirée) réduira considérablement le volume de déchets produit durant les AVS et les besoins en matière d’incinération.

35 Agbenu E, Chartier Y, Eleeza J, et al. (2014). Use of hub cutters and the volume of sharp waste and occurrence of nee-dle-stick injuries during 2011 mass immunization campaigns against yellow fever in Ghana: a cohort study. Int J Occup Environ Med. 5:9–17.

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VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS

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12. Fonctionnement des postes de vaccination

Indépendamment de la méthode choisie, la zone dans laquelle on pratique l’incinération ou l’enfouissement doit être sécurisée. Tous les personnels et volontaires travaillant au poste de vaccination, les chauffeurs des véhicules, les personnes transférant les conteneurs du véhicule au lieu de stockage avant l’incinération et jusque dans l’incinérateur, etc. doivent être informés des risques de contamination qui sont associés au matériel d’injection usagé. Il faut éviter que du matériel souillé ne soit déversé à partir des conteneurs pleins. Les véhicules utilisés pour transporter les conteneurs pleins doivent être décontaminés en cas de déversement accidentel.

L’incinération des déchets dans un baril en métal ou dans une fosse à ciel ouvert N’est PAS conforme à la politique de l’OMS relative au traitement des déchets et N’est PAS recommandée par l’OMS dans la mesure où elle produit des émissions toxiques et constitue un danger pour la santé publique et l’environnement.

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VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS

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13. Supervision et suivi pendant l’AVS

13. Supervision et suivi pendant l’AVS

L’objectif de la supervision et du suivi pendant l’AVS est de veiller à ce que tout (la mise en œuvre des activités et le fonctionnement des équipes) se déroule tel que cela est décrit dans les lignes directrices de l’AVS et les microplans locaux. Au cours du processus de microplanification, les superviseurs doivent fixer le plan de travail relatif aux visites de supervision et de suivi pour lesquelles ils doivent s’assurer que des ressources sont disponibles. Leur planification doit privilégier les équipes et les zones qui ont besoin de plus d’aide (équipes obtenant de moins bons résultats, populations difficiles à atteindre). Au cours de l’AVS, l’équipe de coordination présente à chaque niveau supervise la gestion et la coordination des activités quotidiennes de l’AVS et arrange les problèmes qui surviennent. La majorité des équipes de coordination seront déployées pendant l’AVS pour superviser et suivre les activités menées. Un haut fonctionnaire responsable de la santé (souvent l’administrateur du PEV ou le directeur de la santé au niveau concerné) est chargé de diriger l’équipe. Les activités essentielles de supervision et de suivi pendant l’AVS sont la supervision et le suivi des équipes de vaccination et la réalisation du RCM pour repérer les enfants non vaccinés.

13.1 Supervision et suivi des équipes de vaccination

La supervision des équipes de vaccination est essentielle pour veiller à ce que les activités quotidiennes qui ont été planifiées soient correctement effectuées. Le superv-iseur d’équipe au premier niveau est chargé de donner des indications au personnel et de veiller à ce que le travail soit fait. Les superviseurs d’équipe doivent dans un premier temps veiller à ce que toutes les équipes puissent organiser des séances et administrer les vaccins en toute sécurité. En outre, les superviseurs d’équipe doivent réaliser les activités suivantes.

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©OMS /Pallava Bagla

VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS 13. Supervision et suivi pendant l’AVS

Examiner l’exécution des activités essentielles et, lorsque cela s’avère nécessaire, se rendre immédiatement disponible pour les équipes de vaccination : leur fournir un soutien, discuter avec elles et leur donner des indications.

Veiller à ce que les feuilles de pointage et autres formulaires soient correctement remplis et transmis afin de calculer la couverture chaque jour et de suivre quantitativement l’état d’avancement par rapport au microplan.

Veiller à ce que les équipes ne manquent de fournitures durant la journée.

À la fin de chaque journée, faire un récapitulatif des feuilles de pointage du jour et examiner les progrès accomplis ; participer aux réunions et compte rendus avec les équipes et les agents de mobilisation sociale ; en fonction des résultats du jour, prévoir l’endroit où se rendront les équipes le lendemain ; et veiller à ce que les populations des zones concernées, en particulier les dirigeants locaux, soient bien informés.

La Figure 13.1 montre un exemple d’organisation pour la supervision d’une AVS. Il est également possible de faire intervenir des contrôleurs pour suivre le travail des équipes de vaccination pendant l’AVS. Ces contrôleurs doivent être formés et munis des outils et listes de contrôle appropriés. Comme indiqué précédemment, les contrôleurs n’ont pas autorité pour engager des actions, mais doivent apporter, oralement et par écrit (c. à d. en transmettant les listes de contrôle de supervision remplies), un retour et des recom-mandations aux responsables locaux et nationaux de l’AVS d’après les observations qu’ils auront faites dans les postes de vaccination, de sorte que des mesures correctives puissent être prises immédiatement. Pour en savoir plus sur les rôles et les responsabilités des différents superviseurs, voir l’Annexe 9a.

Au niveau du district, l’équipe de coordination communique fréquemment avec les superviseurs et les contrôleurs durant la journée, ainsi que le soir, lors de la réunion quotidienne de synthèse. L’équipe de coordination communique également chaque jour avec l’équipe de coordination du niveau immédiatement supérieur pour leur indiquer l’état d’avancement de l’AVS et les problèmes rencontrés sur place (cette transmission est généralement effectuée par le coordonnateur).

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FIGURE 13.1. Organisation de la supervision formative pendant l’AVS

Planification/préparation/formation :mettre en place un système de supervision formative

Planification/formation :prévoir des visites de supervision

Mise en œuvre de l’AVS : réaliser des visites de supervision formative

Mise en œuvre de l’AVS : exercer un suivi

Microplanification : recenser les superviseurs ayant de l’expérience dans le domaine des AVS et possédant de très bonnes capacités relationnelles

Formation, planification finale : faire en sorte que les superviseurs et les contrôleurs sachent où se trouvent les équipes de vaccination, et à quel moment

Recueillir des informa-tions à partir des listes de contrôle de supervi-sion et d’observations

Examiner le retour d’information écrit et vérifier que l’on s’est employé à résoudre les problèmes

Assurer une supervision supplémentaire pour les équipes obtenant de moins bons résultats

Groupe de travail technique : actualiser les listes de contrôle de supervision

Microplanification, formation, planification finale :définir la fréquence des visites – au moins une visite par équipe par jour

S’entretenir avec les équipes pour résoudre les problèmes

Formation : assurer la formation des superviseurs et/ou leur communiquer les informations dont ils ont besoin séparément des vaccinateurs

Fournir un retour d’information par écrit

Microplanification : mettre à disposition des superviseurs le transport et les ressources nécessaires

Faire des contrôles ponctuels si besoin

Source : adapté à partir du guide sur la vaccination publié par le gouvernement indien (2008), avec son autorisation.36

36 Government of India (2008). Immunization handbook for medical officers. Department of Health and Family Welfare, Government of India (http://www.nihfw.org/pdf/NCHRC-Publications/ImmuniHandbook.pdf, consulté le 15 juin 2016).

VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS 13. Supervision et suivi pendant l’AVS

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13.2 Listes de contrôle de supervision

La liste de contrôle de supervision est un outil des plus utiles pour faire en sorte que la supervision soit effectuée selon une approche systématique, en aidant les superviseurs à observer et à porter leur attention sur des activités, compétences et prestations ou réalisations spécifiques des membres du personnel. C’est au sous comité technique national qu’il revient d’élaborer la liste de contrôle, en prenant en compte les spécificités du pays ou de l’AVS qui nécessitent une étroite supervision. La liste de contrôle doit être terminée en même temps que les autres formulaires et outils, reproduite et distribuée en grande quantité en fonction des microplans, et atteindre les niveaux périphériques à temps pour la planification et la formation. Les listes de contrôle de supervision doivent être concises, spécifiques et simples, et comprendre deux parties principales : 1) la liste des activités et compétences à superviser, et 2) un emplacement pour inscrire l’éval-uation, les observations et les problèmes constatés, y compris les mesures correctives recommandées et les personnes qui en seront chargées. Les données obtenues à partir de ces listes de contrôle doivent être compilées et analysées afin de repérer les problèmes courants spécifiques à l’AVS, notamment les pratiques à risque et le manque de connaissances des agents de santé en ce qui concerne la prise en charge des MAPI. Les problèmes recensés pendant les visites de supervision auront des répercussions sur le programme de vaccination systématique et les AVS ultérieures, et doivent être traités. Le Chapitre 14 contient des suggestions d’indicateurs relatifs à la qualité de l’AVS, obtenus à partir des données issues des listes de contrôle de supervision.

Les listes de contrôle de supervision sont particulièrement utiles au début de l’AVS lorsque le risque de faire des erreurs est le plus élevé et qu’un repérage précoce laisse encore le temps d’apporter les mesures correctives nécessaires. Tous les aspects déterminants des activités de vaccination doivent faire l’objet d’une supervision. Par conséquent, les listes de contrôle peuvent inclure les évaluations suivantes.

Mobilisation sociale : déterminer les activités de mobilisation sociale ayant lieu sur le poste de vaccination et évaluer si elles sont suffisamment intenses pour faire en sorte que l’ensemble de la population cible se rende au poste. Il est possible d’interroger les parents/personnes prenant soin des enfants et autres personnes présentes au poste de vaccination pour trancher sur cet aspect.

Chaîne du froid et manipulation du vaccin : déterminer si l’on utilise les techniques appropriées pour faire en sorte que le vaccin soit administré de manière sûre et efficace.

Disponibilité du vaccin et des fournitures : déterminer si l’équipe dispose du matériel adéquat et des fournitures en quantités suffisantes pour vacciner la population cible. Cette évaluation nécessite souvent d’ouvrir les porte-vaccins et de comptabiliser les vaccins et le matériel d’injection.

Organisation du poste : déterminer si la circulation dans le poste est convenable pour répondre à la demande, que ce soit au moment de la visite, ou lorsque le nombre de patients est plus important. Les superviseurs doivent identifier les

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VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS 13. Supervision et suivi pendant l’AVS

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raisons des engorgements et essayer d’y remédier, et réaffecter les équipes selon les besoins. La réaffectation peut se faire à partir des sites où le suivi rapide et le démarchage porte-à-porte semblent indiquer que la zone est bien couverte, ou vers des sites où le nombre d’enfants est plus important que ce que l’équipe en place peut vacciner ce jour là.

Sécurité vaccinale et gestion des déchets : déterminer si les techniques d’injection utilisées sont appropriées, si des formulaires de notification des MAPI sont disponibles à chaque poste et si une trousse pour la prise en charge des MAPI/de l’adrénaline (épinéphrine) est disponible au niveau prévu (soit avec l’équipe, soit dans un centre de santé à proximité). Vérifier si les personnes en charge des enfants reçoivent des informations précises sur les évènements indésirables courants (fièvre, rougeur au site de vaccination, etc.) et si l’équipe de vaccination a reçu les instructions adéquates sur la manière de joindre les professionnels de santé au centre de santé le plus proche en cas d’urgence.

Consignation et utilisation des données : déterminer si les données sont notées avec précision sur les cartes de vaccination et les feuilles de pointage pour toutes les interventions, y compris les fournitures, et vérifier le nombre de flacons usagés par rapport au nombre de vaccinations pointées, et le nombre d’enfants recevant chaque intervention dans le cas des AVS intégrées.

Activités de renforcement de la vaccination systématique : vérifier que les messages relatifs à la vaccination systématique sont bien transmis aux parents et aux personnes s’occupant des enfants.

Des modèles de listes de contrôle de supervision, pouvant être modifiés et utilisés dans différentes AVS à des niveaux de supervision variables, sont fournis dans les Annexes 9b et 9c. Ces listes de contrôle doivent être suffisamment succinctes pour que des versions électroniques faciles à utiliser puissent être développées et installées sur smartphone ou tablette. La transmission et l’agrégation de ces données au niveau du district et aux niveaux supérieurs peuvent aider à repérer les qualités et les lacunes en matière de supervision, et mettre en évidence comment les résultats des listes de contrôle évoluent au fil du temps. Si les formulaires utilisés sont uniquement au format papier, alors ils devront être synthétisés à la fin de l’AVS, puis les formulaires et les synthèses devront être envoyés au niveau supérieur et, par la suite, au niveau national.

13.3 Suivi pratique rapide (RCM - Rapid Convenience Monitoring)

L’objectif le plus important du suivi pratique rapide (RCM) est de repérer les enfants non vaccinés pour les vacciner. Il a également pour objectifs de déterminer les raisons de l’absence de vaccination, et de planifier et mettre en œuvre rapidement des mesures correctives. Les données du RCM fournissent des informations sur le fonctionnement général de l’AVS et donnent des pistes sur la manière de perfectionner les stratégies visant à atteindre les enfants les plus difficilement accessibles. Le RCM est

VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS 13. Supervision et suivi pendant l’AVS

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une évaluation des réussites et des échecs des zones étudiées, pas une évaluation de la couverture. Les données du RCM sont recueillies à l’aide de méthodes qui ne sont pas conçues pour donner une vision représentative de la population ciblée par l’AVS et, par conséquent, ne génèrent pas d’estimations valables de la couverture. Le RCM doit être effectué pendant que l’AVS est encore en cours (ce que l’on appelle « RCM intra AVS » ; voir ci après) et à la fin de l’AVS (ce que l’on appelle « suivi indépendant post-AVS » ; voir la Section 14.1).

13.3.1 RCM intra AVS

Le RCM intra AVS est habituellement effectué par les superviseurs afin de repérer rapidement les zones qu’ils supervisent où les résultats sont médiocres avant que les équipes de vaccination ne quittent l’endroit, de sorte que des mesures correctives puissent être prises immédiatement. La planification et la budgétisation du RCM intra-AVS doivent être réalisées pendant les premières phases de planification de l’AVS et tous les superviseurs doivent être formés au RCM. Ces évaluations débutent généralement le deuxième jour de l’AVS. Le RCM intra AVS ne doit être effectué que dans les zones où les équipes de vaccination estiment qu’elles ont terminé la vaccination de la population cible ou dans les zones où l’efficacité de la mobilisation sociale effectuée à un stade précoce de l’AVS doit être définie. De plus, les superviseurs doivent choisir les zones où l’on peut s’attendre à ce que des enfants n’aient pas bénéficiés de l’AVS. Cela comprend :

les zones près de lignes de démarcation, qu’il s’agisse d’une limite entre des zones où se situent les équipes de l’AVS ou entre des zones couvertes par les établisse-ments de santé, d’une délimitation entre districts ou régions, ou bien de frontières internationales ;

les zones accueillant des populations migrantes, des minorités ethniques ou religieuses, des populations marginalisées ;

les zones dans lesquelles on sait qu’il existe des groupes réfractaires à la vaccination ou réticents à l’idée de faire vacciner leurs enfants, y compris les zones plus riches ;

les zones difficiles d’accès (îles, communautés vivant au bord d’une rivière ou d’un lac, endroit éloigné des centres de santé, etc.).

Le RCM doit avoir lieu à des moments où les parents/personnes s’occupant des enfants sont disponibles pour expliquer aux superviseurs/contrôleurs le statut vaccinal des enfants vivant dans le foyer. L’Annexe 10 contient des informations détaillées sur les outils disponibles pour le RCM.

L’équipe de coordination du district ou du centre de santé doit examiner les résultats du RCM quotidiennement. Des mesures correctives doivent être prises si l’un des indicateurs (indiqués dans le Tableau 13.1) n’est pas satisfait.

VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS 13. Supervision et suivi pendant l’AVS

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TABLEAU 13.1. Récapitulatif des indicateurs contrôlés lors du RCM

INDICATEURS RÉSULTAT DÉCLENCHANT UNE MESURE CORRECTIVE

Nombre de foyers (sur 15) dont tous les enfants concernés par l’AVS ont été effectivement vaccinés pendant l’AVS

<14 foyers complètement vaccinés

Pourcentage des enfants concernés par l’AVS recensés pendant le suivi à domicile qui ont été vaccinés pendant cette AVS

<90 % des enfants ont été vaccinés

Pourcentage des enfants concernés par l’AVS recensés pen-dant le suivi hors domicile qui ont été vaccinés pendant cette AVS

<90 % des enfants ont été vaccinés

L’équipe de coordination doit définir la mesure corrective qu’il convient de prendre lorsque les résultats obtenus correspondent aux valeurs déclenchant une action. Quelques mesures correctives sont proposées ci après.

Si la non participation provient d’un manque d’information concernant l’AVS ou les lieux où se trouvent les postes de vaccination et que l’AVS est encore en cours, alors les agents de mobilisation sociale ou les démarcheurs porte-à-porte doivent être envoyés dans la zone pour expliquer aux parents/personnes s’occupant d’enfants où sont situés les postes de vaccination et pour les inciter à y emmener tous les enfants non vaccinés.

Si la non participation à l’AVS est due à un refus ou à des rumeurs particulières, les superviseurs expérimentés doivent collaborer avec les informateurs clés et les dirigeants locaux pour surmonter ces difficultés.

Si les populations manifestent de la réticence à voyager jusqu’au poste de vaccination le plus proche, à cause de la distance ou d’obstacles socioculturels (par exemple ethnie ou religion différente entre les personnes qui ont manqué l’AVS et celles résidant autour du poste le plus proche), alors le poste doit être changé de place ou scindé, de sorte qu’un poste soit installé dans la zone de faible couverture. Les agents chargés de la mobilisation sociale veillent alors à ce que les responsables communautaires et les habitants soient informés du nouveau lieu et incités à y emmener leurs enfants.

Si dans une zone où vit une population cible très bien définie (par exemple un village rural), des enfants n’ont pas été vaccinés dans un poste mobile et que les équipes de vaccination sont à proximité dans un autre village, celles ci peuvent revenir avant de quitter la localité afin de vacciner tout enfant n’ayant pas bénéficié de l’AVS.

Le suivi en milieu scolaire est recommandé lorsqu’une grande proportion de la tranche d’âge ciblée par l’AVS va à l’école, ou lorsque les équipes utilisent les établissements scolaires comme postes de vaccination temporaires. Cela permet de

VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS 13. Supervision et suivi pendant l’AVS

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37 OMS (2015). Guide pratique pour la conception, l’utilisation et la promotion des fiches conservées à domicile dans les programmes de vaccination. Genève : Organisation mondiale de la Santé (WHO/IVB/15.05F ; http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/204128/1/9789242508956_fre.pdf?ua=1, consulté le 15 juin 2016).

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suivre le degré d’exhaustivité de cette stratégie, en veillant à la fois à ce que les équipes se rendent dans l’ensemble des établissements scolaires (publics, privés, religieux) et à ce que les enfants absents le jour de la vaccination soient vaccinés plus tard.

13.4 Recueil et analyse des données administratives

Pendant l’AVS, les données administratives représentent une importante source d’informations pour évaluer le nombre d’enfants vaccinés, l’utilisation du vaccin et d’autres données essentielles. Associées aux données issues de la supervision et du suivi, ces données doivent être examinées pour déterminer à quel moment des mesures correctives doivent être prises au cours de l’AVS. Par conséquent, il convient d’élaborer un plan pour la transmission et l’analyse rapides des données relatives aux doses administrées durant l’AVS.

13.4.1 Cartes de vaccination/fiches conservées à domicile : garder une trace

Il s’avère déterminant de consigner les vaccinations effectuées pendant l’AVS sur une carte de vaccination/fiche conservée à domicile si l’on veut vérifier avec certitude la couverture vaccinale pendant les enquêtes post AVS et déterminer le nombre total de doses de vaccin qu’un enfant a reçu à son entrée à l’école (lorsqu’il existe des politiques de surveillance pour la scolarisation). Même si l’utilisation de cartes de vaccination peut accroître le coût de l’AVS et la charge de travail, l’OMS recommande de consigner chaque vaccination de manière appropriée (y compris les vaccinations reçues lors des AVS). Pour en savoir plus et obtenir des indications sur le contenu et l’aspect des fiches conservées à domicile, consulter la page Web suivante (en anglais) : http://www.who.int/immunization/monitoring_surveillance/routine/homebasedrecords/en/.37

13.4.2 Feuilles de pointage

Les équipes de vaccination enregistrent chaque dose de vaccin administrée sur les feuilles de pointage. Ces dernières doivent être simples à comprendre et à utiliser, et ne doivent pas nécessiter une formation importante. Pour faciliter le comptage des doses administrées durant la journée, les cases doivent être de préférence groupées par cinq, et les pointages doivent être ventilés par tranche d’âge (voir l’exemple donné dans l’Annexe 9d).

VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS 13. Supervision et suivi pendant l’AVS

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Feuilles de pointage pour les AVS comportant plusieurs interventions

Pendant les AVS intégrées comportant plusieurs interventions, on utilise souvent des feuilles de pointage distinctes pour chaque intervention, de manière que toutes les inter-ventions prodiguées puissent être enregistrées immédiatement après avoir été adminis-trées. Les pointages doivent être effectués une seule fois par intervention et uniquement dans la section concernant la tranche d’âge appropriée. Pour faciliter les comparaisons entre les comptages et la cohérence entre les formulaires, il est important que la ventila-tion des tranches d’âge utilisée sur les feuilles de pointage soit identique pour toutes les interventions intégrées qui sont prodiguées. Par exemple, pour une AVS avec des seuils à 12 mois et 5 ans pour les tranches d’âge :

Utiliser les feuilles de pointage pour repérer les enfants « zéro dose »

Repérer les enfants « zéro dose » (n’ayant encore reçu aucune dose de vaccin) pendant l’AVS peut apporter des informations très utiles pour la vaccination systématique en ce sens que cela aide à détecter les communautés risquant de présenter une faible couver-ture par la vaccination systématique. Cette approche ne doit être utilisée que dans les zones où l’on conserve bien la carte de vaccination. Dans ce cas, les feuilles de pointage permettent de déterminer le nombre d’enfants de l’âge approprié se faisant vacciner pendant l’AVS qui n’avaient reçu aucune dose de vaccin antirougeoleux ou antirou-geoleux-antirubéoleux auparavant (enfants « zéro dose ») (voir l’exemple donné dans l’Annexe 9e). Ces feuilles de pointage sont facultatives et doivent être utilisées sans que cela ne compromette la qualité de l’AVS. Pour éviter toute confusion, au cours des campagnes d’introduction de la vaccination RR, il va de soi que l’évaluation doit porter sur les antécédents de vaccination contre la rougeole, pas contre la rougeole et la rubéole.

Concernant le programme de vaccination systématique, les données relatives aux en-fants « zéro dose » doivent être interprétées avec précaution. L’absence d’enfants « zéro dose » sur les feuilles de pointage N’est PAS nécessairement révélateur de la solidité du programme de vaccination systématique dans la communauté (dans la mesure où les enfants n’ayant pas été atteints par la vaccination systématique peuvent également avoir manqué l’AVS). Toutefois, s’il y a un nombre élevé d’enfants « zéro dose », il ne fait au-cun doute que le programme de vaccination systématique n’a pas atteint de nombreux enfants dans la zone et d’autres investigations devront avoir lieu après l’AVS.

Quelle que soit l’option utilisée pour les feuilles de pointage, une nouvelle feuille doit être commencée chaque jour sur chaque site de vaccination. Les feuilles de pointage ne

R/RR (tranche d’âge cible allant de 9 mois à 14 ans) :

• 9 à 11 mois• 12 à 59 mois (ou 1 à 4 ans)• 5 à 14 ans

Vaccin antipoliomyélitique (tranche d’âge cible allant de 0 à 59 mois) :

• 0 à 11 mois• 12 à 59 mois

VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS 13. Supervision et suivi pendant l’AVS

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doivent pas être utilisées sur plus d’une journée. Si une équipe de vaccination travaille dans un établissement de grande envergure, comme une école qui dispose d’une liste précise de tous les enfants inscrits, ou s’il s’agit du début d’une AVS et que de grands nombres d’enfants doivent venir sur un site de vaccination, alors il faudra utiliser plusieurs feuilles de pointage. Le registre d’inscription de l’établissement scolaire peut être utilisé pour vérifier que tous les enfants inscrits ont bien été vaccinés.

À la fin de chaque journée de vaccination, le coordonnateur du poste/l’agent de santé responsable du poste et le superviseur de l’équipe doivent tous les deux examiner les feuilles de pointage et déterminer si elles ont bien été remplies.

La date, le lieu, le numéro de l’équipe et les membres de l’équipe doivent être clairement indiqués.

Les nombres de flacons de vaccin reçus, utilisés, endommagés et restitués doivent être cohérents.

Les pointages doivent avoir été correctement notés, sans que des lignes aient été sautées.

Les feuilles de pointage doivent ensuite être synthétisées et les données, transmises au superviseur de l’équipe, notamment :

le nombre d’enfants vaccinés et l’état d’avancement par rapport aux objectifs ;

le nombre d’enfants ayant reçu les autres interventions ;

les informations relatives au comptage des flacons de vaccin (flacons reçus, entamés, jetés et restitués par l’équipe) ;

le nombre de visites de supervision et de suivi ;

le nombre d’enfants « zéro dose » (pour les zones où les mères conservent bien les cartes de vaccination).

Il est préférable de présenter la feuille de pointage remplie (au format papier ou électronique, le cas échéant) au superviseur et de l’examiner avec lui ; toutefois, lorsque cela s’avère nécessaire, il est possible de communiquer des données indicatives par d’autres moyens (par exemple téléphone, SMS) pour une transmission fréquente ou en temps réel. Si les équipes de vaccination ne sont pas en mesure de remettre les feuilles de pointage quotidiennement, alors celles ci doivent être regroupées et transmises au superviseur le plus souvent possible jusqu’à la fin de l’AVS.

Les feuilles de pointage sont ensuite compilées au premier niveau organisationnel (en règle générale, au niveau du centre de santé ou du district). À chaque niveau, l’équipe de coordination calcule la couverture vaccinale administrative à partir de la formule ci dessous. Pendant la mise en œuvre de l’AVS, cette formule doit être utilisée pour suivre l’évolution de la couverture administrative, tant quotidienne que cumulée, de l’AVS.

VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS 13. Supervision et suivi pendant l’AVS

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Couverture administrative =

Nombre d’enfants dans la tranche d’âge cible vaccinés pendant l’AVS

Nombre total d’enfants dans la tranche d’âge cible indiqué dans

le microplan

× 100 = ........... %

× 100 = ........... %Nombre d’équipes de vaccination

ayant travaillé ce jour là

Exhaustivité de la notification

=

=

Nombre d’équipes de vaccination ayant transmis leur(s) feuille(s) de pointage remplie(s) un jour donné

Le caractère exhaustif de la notification doit également être calculé et suivi quotidienne-ment à partir de la formule ci dessous. Avec cette formule, le numérateur doit indiquer les équipes ayant transmis un rapport complet pour le jour étudié.

Si les équipes transmettent des feuilles de pointage partiellement remplies (par exemple indiquant le nombre de doses administrées durant le matin, mais pas celles administrées ultérieurement dans la journée), les données peuvent malgré tout être incluses dans le calcul de la couverture administrative. L’équipe de coordination doit évaluer combien d’équipes ont fourni des données partielles pour chaque journée.

13.4.3 Formulaires de compte-rendu

Pour toutes les interventions prodiguées durant l’AVS, les superviseurs et les membres de l’équipe de coordination doivent analyser les données agrégées et les communiquer quotidiennement au niveau immédiatement supérieur, notamment les données sur les personnes atteintes et le caractère exhaustif de la transmission. Il faut avoir conscience que certaines équipes peuvent ne pas être en mesure de fournir leurs feuilles de pointage chaque jour (par exemple les équipes qui ne vaccinent pas ce jour là à cause de retards dans les déplacements ou qui ne disposent pas des moyens de communiquer). C’est le superviseur qui est chargé d’obtenir toutes les données manquantes et de les transmettre au niveau immédiatement supérieur (avec l’ensemble des rapports prélimi-naires) dès que possible. À la fin de l’AVS, toutes les feuilles de pointage doivent être à nouveau examinées afin de vérifier que les résultats sont inclus dans le rapport final.

Faire en sorte que les données administratives restent précises pendant l’AVS est une tâche difficile, en particulier lorsque les données sont transmises par différents moyens (par exemple téléphone, papier, SMS). Pour éviter une double comptabilisation lorsque les feuilles de pointage finales sont compilées, les données communiquées de manière « informelle » (par exemple téléphone, SMS) doivent être conservées séparément des

VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS 13. Supervision et suivi pendant l’AVS

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données transmises « formellement » (par exemple papier, fax, scan ou photographie). Le nombre de feuilles de pointage et des autres formulaires doit être indiqué séparément selon qu’ils ont été transmis de manière formelle ou informelle (voir l’exemple dans l’Annexe 9f).

Les formulaires de compte-rendu doivent comprendre au minimum les informations et données essentielles suivantes.

Informations essentielles : — date de la vaccination ; — lieu de la vaccination ; — identifiant de l’équipe (nom) ; — superviseur de l’équipe (nom) ; — population cible pour la zone desservie par ce site de vaccination

(d’après le microplan utilisé pour la distribution du vaccin) ; — date et signature du chef d’équipe transmettant le formulaire ; — date et signature/tampon du superviseur ou du fonctionnaire de santé recevant

le formulaire et saisissant les données.

Données essentielles : — nombre d’enfants vaccinés par tranche d’âge ; — nombre d’enfants ayant reçu une supplémentation en vitamine A, une

vermifugation ou une autre intervention ; — pour les zones où les mères conservent bien les cartes, les antécédents de

vaccination contre la rougeole (c. à d. le nombre d’enfants « zéro dose ») ; — informations sur les flacons : nombre de flacons

– reçus par l’équipe,

– entamés par l’équipe, et

– jetés par l’équipe (les raisons de l’élimination doivent être indiquées).

13.4.4 Circulation des données

Bien définir la circulation des données permet que celles ci soient rapidement et efficacement communiquées à la bonne personne et au bon moment. Le mieux serait de nommer, à chaque niveau, une personne « gestionnaire de données de l’AVS », laquelle doit posséder des compétences en informatique à partir du niveau du district. La Figure 13.2 montre un exemple de système de transmission des données. Les données agrégées à chaque niveau sont compilées, vérifiées pour détecter les erreurs éventuelles, puis analysées. Il est alors possible de repérer les zones nécessitant un soutien supplémentaire et de s’occuper des problèmes sérieux dans les meilleurs délais.

À la fin de l’AVS, les formulaires de compte-rendu quotidiens récapitulant les doses administrées durant l’AVS, grâce à l’ensemble des feuilles de pointage, sont compilés pour une mise en tableaux (et une vérification) finale ; ils sont comparés aux feuilles de pointage pour vérifier qu’il n’y a pas d’incohérence, puis transmis selon le même mode de circulation des données que les rapports journaliers.

VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS 13. Supervision et suivi pendant l’AVS

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FIGURE 13.2. Circulation des données quotidiennes en matière de couverture administrative

La transmission peut impliquer de faire passer les données à d’autres gestionnaires de données lorsqu’il existe des niveaux supplémentaires. Il est à noter que dans ce cas, plusieurs groupes procèdent à l’examen, l’analyse et la prise de mesure (c. à d. le gestionnaire des données et les équipes de coordination).

• Agrégation des données et renvoi de l’analyse au personnel du PEV au niveau provincial

• Transmission quotidienne des rapports des données agrégées au niveau national

Équipes de vaccination

• Recueil des données• Examen et transmission quotidienne au

superviseur

Superviseurs

• Analyse des données des équipes (synthèse des feuilles de pointage et/ou formulaires de compte-rendu)

• Vérification de l’exactitude des données par recoupement

• Compilation et transmission quotidienne des données au gestionnaire des données du niveau immédiatement supérieur

Gestionnaire des données au niveau national

Gestionnaire des

données

• Agrégation des données des équipes• Envoi des données et de l’analyse à l’équipe

chargée de la coordination de la gestion• Transmission quotidienne des données au

niveau immédiatement supérieur (district/provincial/national)

VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS 13. Supervision et suivi pendant l’AVS

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13.4.5 Interprétation des données

L’interprétation des données nécessite une triangulation de l’ensemble des informations disponibles pour parvenir à des conclusions et prendre des décisions éclairées quant aux mesures nécessaires pour améliorer la mise en œuvre de l’AVS. L’efficacité de ce processus de prise de décision dépend de la précision et de la fiabilité des données quantitatives (couverture administrative, données du RCM) et des données qualitatives (observations du superviseur et connaissances locales) dont on dispose. À chaque niveau, les superviseurs doivent veiller à l’exhaustivité et à la précision des données. Celles ci doivent être analysées et interprétées en respectant les étapes suivantes.

Compiler et nettoyer les données en retirant les duplications et les erreurs lors de la saisie.

Contrôler l’exactitude et l’exhaustivité des données.

Effectuer une analyse préliminaire : a. calculer la couverture administrative ; b. repérer les zones où les résultats sont médiocres.

Effectuer une analyse approfondie : a. déterminer si l’AVS est bien partie pour atteindre tous les enfants ; b. déterminer si la supervision est en bonne voie (est-ce que chaque équipe reçoit

la visite du superviseur chaque jour ?) ; c. estimer la proportion d’enfants « zéro dose » (le cas échéant).

Diverses techniques peuvent être utilisées pour vérifier par recoupement l’exactitude des données administratives rapportées.

Comparer le nombre de doses de vaccin antirougeoleux ou antirougeoleux- antirubéoleux administrées (enfants vaccinés) au nombre de flacons entamés. Le nombre déclaré de flacons entamés doit être cohérent avec le nombre déclaré de doses administrées. Par exemple, si dans un pays donné, on considère que 10 % de pertes est acceptable et que vingt flacons de 10 doses de vaccin antirougeoleux ou antirougeoleux-antirubéoleux ont été entamés, alors il faut que 180 à 200 doses aient été administrées. Les superviseurs doivent utiliser cette information pour faire une vérification croisée des feuilles de pointage chaque jour.

Comparer le nombre déclaré de doses de vaccin antirougeoleux ou antirougeoleux- antirubéoleux administrées aux autres interventions pour la même tranche d’âge cible. Par exemple, il faut que le nombre de doses de vaccin antirougeoleux ou antirougeoleux-antirubéoleux administrées aux enfants âgés de 12 à 59 mois soit identique au nombre de doses de VPO administrées pour la même tranche d’âge.

Comparer les résultats du RCM en ce qui concerne les réussites et les échecs aux données de couverture administrative. Si les zones ont une couverture adminis-trative élevée, mais n’ont pas donné satisfaction durant un ou plusieurs RCM, les équipes doivent en déterminer les raisons. Cela peut venir des formulaires de RCM eux-mêmes, ou bien nécessiter de s’entretenir séparément avec les populations et

VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS 13. Supervision et suivi pendant l’AVS

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responsables locaux. Si le RCM a mis en évidence des zones où des enfants n’ont pas été vaccinés, alors les mesures entreprises doivent être décrites clairement.

L’inexactitude des données administratives peut être due notamment aux éléments suivants :

une déclaration incomplète de la part des équipes de vaccination ;

une estimation erronée de l’effectif de la population cible durant la microplanification (c. à d. un problème de dénominateur) ;

une méprise des équipes de vaccination concernant la tranche d’âge cible (par exemple vaccination des enfants ayant déjà 5 ans au cours d’une AVS ciblant les enfants âgés de 9 à 59 mois) ;

la vaccination d’enfants non compris dans la tranche d’âge cible (enfants plus âgés ou plus jeunes que ce qui est ciblé) à la demande des personnes responsables des enfants ou lorsque les enfants ont parcouru de longues distances pour se rendre sur le site de vaccination ;

l’élimination de flacons vides avant la fin de la séance ;

la transmission de données manipulées.

Dans certaines zones, outre l’examen de la couverture administrative quotidienne, les superviseurs peuvent avoir à indiquer sur un graphique la couverture administrative cumulée pour leur zone (Figure 13.3), à l’instar de ce qui se fait pour suivre la vaccination systématique. La représentation graphique des données journalières cumulées est utile

VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS 13. Supervision et suivi pendant l’AVS

©OMS /Budi Chandra

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pour voir si l’on est bien parti pour atteindre tous les enfants d’ici la fin de l’AVS. La présentation visuelle des données peut permettre de repérer rapidement les zones où la participation est inférieure à ce qui était attendu et qui ont besoin d’une attention particulière, d’une redistribution des ressources, d’une accentuation de la mobilisation sociale ou d’une modification de la stratégie de vaccination. Des stratégies similaires peuvent être utilisées pour chaque équipe de vaccination, même si la représentation graphique n’est habituellement pas nécessaire.

Les doses quotidiennes totales administrées sont souvent plus importantes au début de l’AVS, lorsque la participation est la plus élevée. De ce fait, la majorité des personnes sont atteintes durant les tout premiers jours. Lorsque l’on examine les doses quotidiennes cumulées ayant été administrées, il faut tenir compte de la stratégie qui a été utilisée pour atteindre les enfants dans cette zone. Par exemple, dans les zones urbaines où la mobil-isation sociale est bien faite, la couverture administrative devrait augmenter rapidement au cours des premiers jours, puis augmenter lentement jusqu’à ce que chaque enfant soit vacciné. À l’inverse, dans les zones rurales, si la stratégie utilisée est d’atteindre d’abord les personnes vivant dans des zones peu peuplées, alors les taux journaliers de couverture administrative devraient être faibles au début. Pour les AVS faisant appel à une stratégie en milieu scolaire, la proportion d’enfants atteints sera liée au nombre et à l’effectif des établissements scolaires prévus ce jour là. Généralement, comme on s’occupe tout d’abord des établissements scolaires, le nombre d’enfants vaccinés est plus élevé au début de l’AVS.

Il est moins pertinent d’examiner la couverture par rapport à la population totale. Au lieu de cela, pour aider à prendre des décisions, il peut être plus judicieux d’analyser la proportion d’enfants atteints par stratégie ou tranche d’âge, de sorte que les ressources pourront être affectées vers les sites/stratégies dont les résultats sont médiocres.

FIGURE 13.3. Représentation graphique de la couverture administrative quotidienne cumulée

Nombre cumulé d’enfants vaccinés dans le district par jour (cible = 650)

Jour 0 Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4 Jour 5

0

100

200

300

400

500

600

700

800

Day 0 Day 1 Day 2 Day 3 Day 4 Day 5

313

475550

623675

VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS 13. Supervision et suivi pendant l’AVS

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13.5 Réunion de synthèse quotidienne

À chaque niveau, les équipes de coordination doivent organiser une réunion de synthèse à la fin de chaque journée pendant toute la durée de l’AVS. Ces réunions sont indis-pensables pour évaluer la mise en œuvre de l’AVS. Elles sont l’occasion pour l’équipe (du district ou du centre de santé) de partager les observations faites au cours de la journée, de régler les problèmes et de se concerter en vue de déterminer les mesures immédiates à prendre, tout en recensent les meilleures pratiques pour les AVS ultérieures. En outre, la réaffectation des superviseurs et/ou des contrôleurs pour renforcer certaines zones ou résoudre des problèmes particuliers peut se décider lors de cette réunion.

L’équipe de coordination locale, les autorités locales, les superviseurs locaux et l’ensemble des contrôleurs et des partenaires de l’AVS, entre autres, doivent participer à la réunion. C’est à l’administrateur local, à l’administrateur du PEV ou à leur représen-tant qu’il revient de présider ces réunions. Durant ces réunions, il faut s’intéresser aux questions en rapport avec la réussite de l’AVS, comme par exemple : les activités de vaccination sont-elles en bonne voie ? L’organisation est-elle correcte ? Quelles sont les difficultés risquant de compromettre la réussite ? Quelles solutions faudrait-il mettre en œuvre ?

Les réunions de synthèse quotidienne nécessitent de la flexibilité. Par exemple, les données ne sont pas toujours toutes disponibles durant la réunion et il est possible qu’un certain nombre de participants arrivent en retard en raison des temps de transport depuis le terrain. Les données dont on dispose doivent être compilées avant la réunion et communiquées aux participants (par exemple synthèses imprimées ou graphiques affichés au mur) afin que les discussions restent bien ciblées. L’ordre du jour de la réunion doit être systématiquement respecté (l’Encadré 13.1 ci-dessous contient un exemple d’ordre du jour). Par souci d’efficacité, les comptes rendus des réunions sont généralement limités à un bref résumé des mesures pour le lendemain. Celles ci doivent être clairement exposées, notamment les activités de ratissage. Lorsque le programme d’une équipe comprend des journées spécifiquement dédiées aux activités de ratissage, l’itinéraire doit être modifié pour y inclure les zones où les résultats sont médiocres qui sont repérées chaque jour. Il s’avère intéressant de produire un bulletin de l’AVS au niveau provincial ou national à la suite de chaque réunion de synthèse quotidienne, lequel mentionne l’état d’avancement de l’AVS, les mesures importantes qui ont été prises et des anecdotes encourageantes vécues par les équipes de vaccination. Ces bulletins doivent être diffusés largement aux personnes participant aux réunions, aux partenaires internationaux et aux personnels du centre de santé/du district/de la région.

Le dernier jour des activités de vaccination, l’ordre du jour de la réunion de synthèse quotidienne doit faire figurer un plan pour le RCM indépendant post-AVS et des plans pour les activités de ratissage dans toutes les zones où les résultats sont médiocres d’après le RCM ou les informations relatives à la couverture et au programme. Le Chapitre 14 contient des informations détaillées sur le RCM indépendant post-AVS et les activités de ratissage. Des plans précis pour ces activités, notamment l’affectation des équipes, leur durée et la préparation logistique, doivent être élaborés durant la réunion.

VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS 13. Supervision et suivi pendant l’AVS

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ENCADRÉ 13.1. Suggestion d’ordre du jour pour les réunions de synthèse quotidiennes organisées au niveau du centre de santé ou du district

Le président passe en revue les mesures prises lors de la réunion de la veille.

Les membres de l’équipe de coordination exposent les actualisations importantes décidées aux niveaux supérieurs.

Les superviseurs examinent l’adéquation de l’approvisionnement en four-nitures pour l’AVS pour les prochains jours.

Pour chaque zone supervisée, la synthèse des résultats obtenus et des difficultés rencontrées doit être examinée.

Les superviseurs/contrôleurs doivent communiquer leurs observations, notamment les RCM réalisés.

Les superviseurs doivent vérifier si la population cible est atteinte. Cela doit inclure l’examen de la couverture administrative, du RCM et des observations.

Les raisons d’une faible couverture doivent être débattues. Il peut s’agir notamment de difficultés éventuelles concernant l’approvisionnement en vaccins, le transport des vaccins, le fonctionnement des équipes ou la mobilisation sociale.

Des solutions visant à améliorer les activités ou à combler les lacunes doivent être définies d’un commun accord.

Déterminer si les zones terminées nécessitent de mettre en place des activités de ratissage avant que l’équipe ne se déplace.

VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS 13. Supervision et suivi pendant l’AVS

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13.6 Usage de la technologie

Il est possible d’avoir recours à la technologie au cours des AVS, afin de faciliter la super-vision, et le recueil, la compilation et l’analyse des données (à supposer qu’une technolo-gie fiable soit disponible). Il existe de nombreuses situations dûment étayées où les tech-nologies mobiles ont été utilisées dans les programmes de vaccination. Ont notamment été concernés la déclaration systématique des doses administrées, les systèmes d’infor-mation pour la gestion logistique, la surveillance des maladies à prévention vaccinale et des MAPI, ainsi que le suivi des AVS. Les technologies dont on peut tirer avantage dans le cas des AVS comprennent le géopositionnement par satellite (GPS) pour permettre aux superviseurs de vérifier les déplacements des équipes de vaccination et les zones géographiques ayant été couvertes par les vaccinateurs, ainsi que la disponibilité de données en temps réel pour pouvoir prendre des décisions dans les meilleurs délais au cours de la campagne. L’intérêt de disposer des données en temps réel est maximal lor-sque les données reçues sont reliées directement au logiciel qui les utilise pour générer des représentations graphiques, lesquelles sont automatiquement actualisées lorsque de nouvelles données arrivent.

Dans le cas du RCM, les avantages sont les mêmes ; disposer des données à tous les niveaux pendant l’AVS permet d’affecter les ressources dans les meilleurs délais pour effectuer les activités de ratissage dans les zones où les résultats ont été médiocres avant ou juste après la fin de l’AVS. D’autres fonctions, comme les coordonnées GPS, aident les responsables à mieux superviser les équipes de vaccination. En effet, dans plusieurs pays, les projets pilotes ont bien démontré qu’il était réaliste et utile de faire appel à cette technologie dans le cadre du RCM pour un coût raisonnable, nombre des béné-fices potentiels ayant été obtenus durant son utilisation effective. Les administrateurs des programmes nationaux sont encouragés à tester l’utilité de cette technologie pour le RCM, tout en veillant à ce qu’il y ait un crédit budgétaire approprié pour un solide soutien informatique de la part du niveau central et en voyant les choses dans la durée. Durant la planification de ce type d’initiatives, il faut prendre en considération le choix du dispositif, le type de logiciel de recueil de données, la sécurité des données, la ges-tion du serveur, les opérateurs de réseaux et le logiciel de visualisation. Il est également déterminant que les données d’expérience relatives à l’utilisation de cette technologie soient correctement évaluées et documentées.

VII. MISE EN ŒUVRE DE L’AVS 13. Supervision et suivi pendant l’AVS

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VIII. 1 À 2 SEMAINES APRÈS L’AVS

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14. Activités post AVS

Une (1) à deux (2) semaine(s) après l’AVS, vous devez effectuer les activités suivantes

Au niveau de l’établissement de santé : Réaliser les activités de vaccination de ratissage dans les zones où des enfants n’ont pas été vaccinés.

Au niveau du district : Effectuer un suivi indépendant (RCM) post AVS.

Estimer la couverture et les pertes. Évaluer, approximativement, la qualité de l’AVS et les indicateurs de processus.

Rencontrer les coordonnateurs des centres de santé et organiser des activités de ratissage si besoin.

Communiquer les résultats (couverture, pertes) au niveau national.

Se rendre à la réunion au niveau national.

Au niveau national : Calculer les taux de couverture et de pertes. Évaluer, approximativement, la qualité de l’AVS et les indicateurs de processus.

Rencontrer les coordonnateurs de district.

VIII. Une (1) à deux (2) semaines après l’AVS : activités, suivi et évaluation post AVS

©OMS / Région OMS des Amériques

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VIII. 1 À 2 SEMAINES APRÈS L’AVS

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14. Activités post AVS

14. Activités post AVS

À la fin de l’AVS, des observateurs indépendants formés doivent réaliser un RCM pour repérer les zones où des enfants n’ont pas été atteints. De plus, les membres des comités, les superviseurs, les contrôleurs et les coordonnateurs doivent organiser, à chaque niveau, des réunions de synthèse post AVS et préparer un rapport récapitulatif. En plus des informations quantitatives détaillées, le rapport doit mentionner les impressions et les enseignements en provenance du terrain. Les conclusions doivent être utilisées pour évaluer l’efficacité des activités de planification et de mise en œuvre, et leur impact sur les résultats immédiats et sur le programme de vaccination systématique. Les leçons tirées doivent être utilisées pour améliorer les AVS ultérieures.

14.1 Suivi (RCM) indépendant post AVS

Tout de suite après que toutes les activités de vaccination supplémentaires ont été terminées, il est essentiel de réaliser un suivi indépendant à l’aide de la méthodologie du RCM dans toutes les zones où les données initiales (couverture, RCM intra AVS) ou les connaissances locales donnent à penser que la couverture a été faible. Le principal objectif du suivi indépendant post AVS est de repérer les enfants qui n’ont pas été vaccinés, de sorte qu’ils puissent être ciblés pendant les activités de ratissage ayant lieu 1 à 2 semaines après l’AVS. En outre, les informations sur le fonctionnement de l’AVS fournies par ce suivi sont objectives et déterminantes, et devraient s’avérer partic-ulièrement utiles pour les AVS ultérieures, ainsi que pour le programme de vaccination systématique.

Le suivi indépendant doit être planifié et prévu au budget durant les activités de macro- et microplanification, et de budgétisation. Il sera nécessaire de recruter des observateurs indépendants et convenablement formés à l’utilisation du RCM qui devront effectuer une évaluation indépendante de la réussite de l’AVS dans des zones prédéfinies (au moins une zone par district). Les zones sélectionnées pour le suivi indépendant sont celles dans lesquelles il y a le plus de risque que des enfants aient manqué l’AVS (voir la liste dans

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VIII. 1 À 2 SEMAINES APRÈS L’AVS

138

14. Activités post AVS

la Section 13.3). La méthodologie du RCM et les résultats déclenchant une mesure corrective sont les mêmes que pour le RCM intra AVS (voir la Section 13.3 et l’Annexe 10).

Dès lors que l’on atteint les valeurs déclenchant des mesures correctives, les pays doivent programmer des activités de ratissage dans les zones concernées. Pour cela, des agents de la mobilisation sociale ou des démarcheurs porte-à-porte doivent être envoyés pour informer la communauté du lieu du poste de vaccination et de son ouverture. La stratégie la plus appropriée pour la vaccination de ratissage doit être déterminée sur la base des informations obtenues par le RCM et des raisons de l’absence de vaccination, ainsi que de la localisation et de la nature des populations manquées. Dans certains pays, la vaccination porte-à-porte est utilisée

14.2 Activités de ratissage

Parfois, malgré la meilleure planification qui soit, il peut arriver qu’à cause d’erreurs, du temps ou d’imprévus, la couverture atteinte dans certaines zones ou chez certaines populations soit inférieure à ce qui était visé. En conséquence, lors la planification des itinéraires des équipes de vaccination, il faut prévoir au moins un jour supplémentaire après la date officielle de la fin de l’AVS pour permettre aux équipes de retourner dans les zones où des enfants n’ont pas été vaccinés. Les activités de ratissage doivent être incluses dans la planification budgétaire initiale de l’AVS. Comme mentionné précédem-ment dans ce guide pratique, cela doit correspondre aux coûts associés à une journée supplémentaire d’activité (approximativement), ou 5 à 10 % du budget de l’opération (selon le pays). Une fois le RCM indépendant mené après l’AVS, le comité de coordi-nation du district doit se réunir et statuer sur les zones ou les quartiers devant être à nouveau vaccinés. Cette décision doit reposer sur les sources d’information suivantes :

les données du RCM indépendant post AVS relatives aux zones où des enfants n’ont pas été vaccinés et les raisons de cette absence de vaccination ;

le données de couverture administrative (lorsque le nombre d’enfants vaccinés est inférieur à l’estimation de la population cible pour la zone), avec ou sans données du RCM intra AVS ;

les observations et les connaissances du superviseur ;

les zones pour lesquelles on sait que la mise en œuvre de l’AVS a été confrontée à des problèmes non négligeables (par exemple l’équipe ne s’est jamais rendue sur place, rupture de stock du vaccin, zone non incluse dans le microplan et/ou mobilisation sociale insuffisante).

Les activités de ratissage doivent être mises en œuvre dès que possible après l’AVS. La stratégie de la vaccination de ratissage doit être basée sur les informations provenant du comité local de coordination de l’AVS et sur l’analyse des données disponibles, issues du RCM et d’autres sources, concernant les zones de faible couverture et les raisons de l’absence de vaccination.

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VIII. 1 À 2 SEMAINES APRÈS L’AVS

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14. Activités post AVS

Un rapport sur l’activité de ratissage doit être remis au bureau de santé du district. Il doit notamment mentionner le motif du ratissage, les stratégies utilisées, le nombre d’enfants vaccinés dans la zone donnée durant l’AVS et durant l’activité de ratissage, ainsi que les leçons tirées de l’AVS et du ratissage. Les rapports du RCM doivent également mentionner les mesures prises en réaction aux zones dont l’évaluation par le RCM s’est montrée négative.

14.3 Enquêtes de couverture

Les enquêtes de couverture doivent être réalisées dès que possible après l’AVS afin d’évaluer la couverture atteinte durant l’AVS, la couverture atteinte chez les enfants qui n’avaient pas été vaccinés contre la rougeole (ou la rubéole) jusque là, les raisons de l’absence de vaccination et les canaux de communication ayant permis d’informer les gens de l’AVS. Lorsqu’aucune enquête sur la vaccination systématique (telle qu’une EDS, une MICS ou une enquête du PEV uniquement) n’a été réalisée depuis quelques années et qu’aucune n’est prévue dans les prochaines années, l’enquête post AVS peut être conçue pour donner également des estimations de la couverture obtenue par la vacci-nation systématique. Toutefois, ajouter l’estimation de la couverture par la vaccination systématique peut augmenter considérablement la taille de l’échantillon, les coûts et la complexité d’une enquête de couverture post AVS. Les enquêtes doivent être effectuées rapidement dans la mesure où les marquages au doigt avec l’encre indélébile disparais-sent rapidement avec le temps, où les enfants/adolescents peuvent essayer de retirer les marquages et où les cartes de vaccination de l’AVS peuvent se perdre. Pour bien faire, il faudrait que les enquêtes de couverture fournissent des données de couverture valides non seulement pour le niveau national, mais également pour le niveau régional/provincial et le niveau districal, afin d’apporter des informations à propos des zones où la vaccination a touché un nombre insuffisant d’enfants. Ce sont principalement leur durée et les ressources disponibles qui vont déterminer si les enquêtes permettront de fournir des données de couverture au niveau du district. Les recommandations relatives aux méthodes actuellement recommandées pour mener les enquêtes de couverture ont été révisées afin de corriger plusieurs défauts. Les recommandations révisées sont disponibles sur le site Web de l’OMS : http://www.who.int/immunization/monitoring_surveillance/fr/. Les rapports et les ensembles de données issus de ces enquêtes doivent être communiqués à l’OMS et à l’UNICEF dans le cadre du compte rendu final de l’AVS (voir la section suivante).

14.4 Suivi de la qualité de l’AVS

La qualité de l’AVS se définit par l’impact qu’elle a sur l’incidence de la maladie, telle qu’évaluée par la surveillance des maladies. Pour interrompre la transmission du virus, la couverture obtenue par les activités de vaccination antirougeoleuse ou antirougeo-leuse-antirubéoleuse devrait être d’au moins 95 % au niveau national et dans chaque district, cette couverture représentant un indicateur de la qualité de l’AVS. Outre

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VIII. 1 À 2 SEMAINES APRÈS L’AVS

140

14. Activités post AVS

mesurer la couverture administrative et la valider au moyen d’une enquête de couver-ture, il est indispensable de suivre la qualité de l’AVS tout au long du processus de préparation et mise en œuvre si l’on veut mieux comprendre les problèmes et les points faibles altérant sa qualité, et d’utiliser les informations obtenues pour améliorer les AVS ultérieures et la vaccination systématique.

Un certain nombre d’indicateurs et d’objectifs associés ont été mis au point pour évaluer la qualité et les pays peuvent les utiliser pour les activités menées avant, pendant et après l’AVS. Selon les problèmes spécifiques qu’ils rencontrent, les pays vont vouloir privilégier quelques-uns des indicateurs et en ajouter d’autres qui correspondent plus à leur situation. Les indicateurs fournissent des informations sur la qualité de différents aspects de l’AVS (par exemple la formation, le suivi, la supervision, la logistique, etc.), et mettent en lumière des problèmes particuliers, améliorant ainsi la transparence. Une liste d’indicateurs (et d’objectifs) est proposée ci après pour les différentes phases de l’AVS devant être suivies au niveau du pays. Une partie de ces indicateurs seront suivis au niveau global et inclus dans le rapport technique de l’AVS (voir l’Annexe 11).

14.4.1 Indicateurs de suivi pré AVS

Les données pour surveiller les indicateurs suivants peuvent être obtenues à partir des informations programmatiques et de l’évaluation de l’état de préparation de l’AVS. Ces indicateurs peuvent être contrôlés au niveau national.

Moment auquel le financement de la part des donateurs (GAVI/Initiative contre la rougeole et la rubéole) est disponible au niveau national (objectif : disponibilité au niveau national au moins 9 mois avant la date prévue de l’AVS).

Moment auquel le financement local/public est disponible au niveau national (objectif : disponibilité au niveau national au moins 9 mois avant la date prévue de l’AVS).

Moment auquel les lots de vaccins et les fournitures sont commandés (objectif : commandes passées au moins 12 à 9 mois avant l’AVS).

Moment auquel les fonds opérationnels sont disponibles au niveau des districts (objectif : disponibilité au moins 4 mois avant la date prévue de l’AVS dans 100 % des districts).

Moment auquel le plan logistique national de l’AVS est terminé (objectif : plan national logistique de l’AVS terminé et approuvé au plus tard 6 mois avant l’AVS).

Moment auquel les ateliers pour la microplanification au niveau du district sont terminés (objectif : fin des ateliers pour la microplanification au moins 6 mois avant la date prévue de l’AVS dans 100 % des districts).

Niveaux de préparation de l’AVS évalués au niveau national, à l’aide de l’outil standard d’évaluation de l’état de préparation, à 12, 9, 6, 3 et 2 mois avant la date

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VIII. 1 À 2 SEMAINES APRÈS L’AVS

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14. Activités post AVS

de début de l’AVS (objectif : informations documentées sur l’état de préparation de l’AVS au niveau national à 12, 9, 6, 3 et 2 mois avant l’AVS).

Pourcentage de districts réalisant une évaluation de l’état de préparation au moins deux fois dans les 8 semaines précédant le début de l’AVS (objectif : 30 % de l’ensemble des districts).

Pourcentage de districts ayant reçu les quantités prévues de vaccin et matériel au moins 2 semaines avant le début de l’AVS (objectif : 100 % des districts).

Nombre et pourcentage de personnes s’occupant d’enfants interrogées dans les 2 semaines avant le début de l’AVS qui peuvent indiquer la maladie ciblée, les dates et emplacements de la campagne, et les tranches d’âge cibles (objectif : 95 % des personnes s’occupant d’enfants).

14.4.2 Indicateurs de suivi au cours de l’AVS

Les indicateurs suivants peuvent être surveillés à partir des données issues du RCM intra AVS réalisé au niveau des districts et dont les données sont envoyées au niveau national.

Pourcentage de postes de vaccination évalués par les superviseurs ou les contrôleurs pendant l’AVS (objectif : 100 %).

Pourcentage des sites de vaccination évalués ne manquant pas de vaccins, ni de matériel (objectif : 95 %).

Pourcentage des sites de vaccination fixes permanents évalués dont la chaîne du froid fonctionne correctement – réfrigérateurs contrôlés quotidiennement et températures comprises entre 2 et 8 °C (objectif : 100 %).

Pourcentage de flacons de vaccin R/RR dont la PCV a été observée au stade 3 ou 4 (objectif : 0 %).

Pourcentage des sites de vaccination évalués où les seringues usagées sont jetées immédiatement dans les conteneurs de sécurité (objectif : 100 %).

Pourcentage des sites de vaccination évalués où les feuilles de pointage sont correctement remplies (objectif : 100 %).

Pourcentage de sites de vaccination où les vaccinateurs connaissent et appliquent les procédures de notification des MAPI (objectif : 100 %).

Pourcentage des districts communiquant chaque jour au niveau supérieur le nombre de doses de vaccin administrées (objectif : 100 %).

Pourcentage d’enfants non vaccinés repérés au cours du RCM intra AVS, par district (objectif : <10 %).

Pourcentage des parents/personnes s’occupant d’enfants suivis dans le cadre du RCM à domicile qui n’étaient pas informés de l’AVS ou du calendrier et de l’emplacement des postes de vaccination (objectif : <5 %).

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VIII. 1 À 2 SEMAINES APRÈS L’AVS

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14. Activités post AVS

14.4.3 Post-SIA monitoring indicators

Les indicateurs suivants peuvent être surveillés à partir des données issues du RCM intra et post AVS réalisé au niveau des districts et dont les données sont envoyées au niveau national.

Nombre et pourcentage de districts visés dont au moins une zone a été contrôlée par le biais du RCM pendant ou après l’AVS (objectif : 100 %).

Nombre et pourcentage d’enfants non vaccinés repérés au cours du RCM indépen-dant post AVS, par district (objectif : <10 %).

Nombre et pourcentage de zones contrôlées ne répondant pas au niveau minimal de foyers/enfants vaccinés et pour lesquelles des mesures correctives ont été prises en l’espace d’une semaine après la fin de l’AVS (objectif : 100 %).

Couverture vaccinale administrative par district par vaccin et par type d’intervention (l’objectif dépend du vaccin – pour le MCV : au moins 95 %).

Pourcentage de districts avec une couverture vaccinale contre la rougeole/la rou-geole et la rubéole d’au moins 95 % (objectif : 100 % des districts pour les vaccins R, RR et ROR).

Couverture vaccinale, telle que déterminée à partir d’une enquête, par unité étudiée (objectif : au moins 95 %).

14.5 Réunion de synthèse et rapport technique

À l’issue de l’AVS, y compris des activités de ratissage, des réunions de synthèse doivent avoir lieu à tous les niveaux. Ces réunions ont plusieurs objectifs : répertorier les résultats, déterminer les taux de couverture définitifs, repérer les points forts, reconnaître les points faibles et parvenir à un consensus sur la manière dont la vaccination systématique doit être renforcée. Avant les réunions, les indicateurs clés (voir ci avant) doivent être calculés pour donner une évaluation qualitative des différentes étapes de l’AVS et ainsi repérer les principaux problèmes et déterminer les enseignements qu’il est possible d’en tirer. Cela comprend les indicateurs relatifs au niveau de préparation avant l’AVS, à la qualité des activités de vaccination pendant l’AVS et aux résultats des activités menées après l’AVS, comme le suivi indépendant et les activités de ratissage. Le rapport de chaque niveau est transmis au niveau supérieur, jusqu’à ce qu’une réunion de synthèse soit tenue au niveau national et que l’on examine le bilan à l’échelle du pays.

Le comité national de coordination de l’AVS se sert des conclusions de ces réunions de synthèse pour rédiger un rapport technique final à la fin de l’AVS (voir l’Annexe 11). Ce rapport doit être envoyé aux autorités nationales faisant la synthèse des résultats de l’AVS, et comprendre les éléments suivants :

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VIII. 1 À 2 SEMAINES APRÈS L’AVS

143

14. Activités post AVS

la couverture administrative finale par district et par tranche d’âge pour le vaccin R ou RR, avec la proportion des districts ayant atteint une couverture d’au moins 95 % ;

la couverture administrative finale par district et par tranche d’âge pour les autres interventions prodiguées durant l’AVS ;

les résultats des activités de ratissage post AVS ;

un résumé des activités de renforcement de la vaccination systématique intégrées à l’AVS ;

les répercussions positives et négatives de l’AVS sur le programme de vaccination systématique ;

les résultats de toutes les évaluations du programme de vaccination systématique réalisées pendant l’AVS :

— l’analyse des raisons de l’absence de vaccination déterminées par le RCM, — la vérification des enfants « zéro dose » indiqués dans la feuille de pointage

de l’AVS, — la vérification des antécédents de vaccination systématique réalisée pendant le

RCM (le cas échéant), — la vérification de la vaccination systématique réalisée pendant les enquêtes

post AVS ;

la synthèse des leçons tirées de l’AVS, dont des recommandations pour éviter de refaire les mêmes erreurs :

— les recommandations pour les AVS ultérieures doivent concerner tous les aspects de l’AVS (c. à d. la planification, la coordination et le financement ; le suivi et la supervision ; les vaccins, la chaîne du froid et la logistique ; et le plaidoyer, la mobilisation sociale et la communication),

— des recommandations visant à améliorer le programme de vaccination systématique.

L’OMS et l’UNICEF doivent recevoir un exemplaire du rapport dans les quatre semaines qui suivent l’AVS, ainsi que les feuilles de calcul contenant les résultats des données administratives par district.

14.6 Surveillance des maladies

Il est indispensable de disposer d’un système sensible de surveillance de la rougeole et de la rubéole, doté d’un laboratoire accrédité spécifique, si l’on veut pouvoir évaluer l’impact de l’AVS sur la charge de morbidité au sein de la communauté et identifier les chaînes de transmission de la rougeole et de la rubéole en cours. Les activités de surveillance des maladies doivent être réalisées de manière continue pour fournir des informations régulières permettant de cerner la manière dont évoluent les maladies, de mettre en évidence les facteurs de risque et de repérer les moments où il s’avère nécessaire d’intervenir. Pour évaluer l’impact de l’AVS, la surveillance des maladies, que ce soit pendant et après l’AVS, doit être basée sur l’identification des cas, lesquels doivent être répertoriés en fonction du lieu, de la date, de l’âge et du statut vaccinal.

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VIII. 1 À 2 SEMAINES APRÈS L’AVS

144

14. Activités post AVS

Durant la phase de formation de l’AVS, tous les agents de santé doivent être informés de la définition reconnue des cas de rougeole et de rubéole, des procédures de surveillance et des formulaires d’enquête sur les cas utilisés dans le pays. Pour en savoir plus sur la surveillance, consulter les lignes directrices régionales ou nationales, ainsi que le document de l’OMS intitulé Module sur les meilleures pratiques en matière de surveillance de la rougeole38 et les critères de surveillance des maladies à prévention vaccinale définis par l’OMS (http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/67820/1/WHO-V%26B-01.43-fre.pdf)39.

14.7 Activités de renforcement de la vaccination systématique menées après l’AVS

Plus les répercussions d’une AVS sur l’incidence de la rougeole et de la rubéole sont importantes et durent longtemps, plus les programmes peuvent accroître la couverture par la vaccination systématique avec les premières et secondes (le cas échéant) doses du vaccin R ou RR. Un programme de vaccination systématique solide est indispensable pour éviter que le nombre de personnes non immunisées contre une maladie n’augmente dans la population. Les besoins recensés et les leçons tirées durant l’AVS en ce qui con-cerne le programme de vaccination systématique et la surveillance doivent être abordés lors des réunions de synthèse post AVS (ou durant les réunions indépendantes) et intégrés aux plans d’amélioration de la vaccination systématique ou aux plans de travail annuels. Les échanges lors des réunions de synthèse post AVS doivent être l’occasion de :

recenser les effets positifs et négatifs immédiats de l’AVS sur la vaccination systématique et la surveillance ;

se mettre d’accord sur les suites à donner (mesures de suivi) et les changements à apporter à la planification d’une AVS ultérieure afin de conserver les bénéfices potentiels et de réduire les effets négatifs de l’AVS en ce qui concerne le renforcement de la vaccination systématique et de la surveillance ;

préciser les rôles et les responsabilités pour les mesures de suivi.

En règle générale, les activités essentielles pour exploiter l’AVS afin d’améliorer la vaccination systématique sont les suivantes : mettre à jour les microplans de vaccination systématique et/ou les plans relatifs aux activités extra institutionnelles, déterminer comment atteindre, par l’intermédiaire du programme de vaccination systématique, les personnes qui n’avaient pas été atteintes jusque là et qui ont été vaccinées pendant l’AVS, et intégrer les leçons apprises au plan de travail relatif à la vaccination systématique, ce qui permet de perfectionner le plan et/ou le PPAc.

38 OMS (2003). Module sur les meilleures pratiques en matière de surveillance de la rougeole. Genève : Organisation mondiale de la Santé (WHO/V&B/01.43F ; http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/67820/1/WHO-V%26B-01.43-fre.pdf, consulté le 15 juin 2016).

39 OMS (2003). WHO-recommended standards for surveillance of selected vaccine-preventable diseases. Geneva: World Health Organization.

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VIII. 1 À 2 SEMAINES APRÈS L’AVS

145

14. Activités post AVS

14.7.1 Activité post AVS pour l’amélioration du microplan de vaccination systématique

Cette activité consiste à intégrer les zones difficiles d’accès et les populations difficiles à atteindre qui viennent d’être repérées dans les microplans de vaccination systématique.

Analyser les incidences budgétaires et les ressources qui seront nécessaires pour faire en sorte que ces zones soient rattachées aux séances de vaccination sur le terrain.

Dans le microplan de vaccination systématique, mettre à jour le calendrier des séances de vaccination prévues pour y inclure les nouvelles séances de vaccination sur le terrain.

Faire ressortir et décrire les zones (c. à d. les décrire comme étant difficiles à atteindre en raison de leur localisation géographique, d’une résistance à la vaccination, ou d’autres raisons comme la présence d’une minorité ethnique, d’une population urbaine pauvre ou d’une population mobile) où la couverture par l’AVS était faible dans le calendrier des séances de vaccination planifiées.

14.7.2 Séances locales d’analyse et de perfectionnement post AVS

Cela consiste à recenser les effets positifs et négatifs de l’AVS sur les services de vaccination systématique. Si la couverture de l’AVS contre la rougeole est supérieure à la couverture vaccinale antirougeoleuse obtenue par la vaccination systématique, les agents de santé ayant participé à l’AVS doivent décrire dans les grandes lignes, lors des réunions de synthèse post AVS, les raisons pour lesquelles l’AVS a été efficace et comment ces stratégies pourraient être mises en œuvre durant les services de vaccination systématique. Une fois repérées, ces stratégies doivent être rapprochées des com-posantes du système de vaccination systématique afin de faciliter le choix de la ou des stratégies qui pourraient être intégrées aux dispositifs en place pour dispenser les services de vaccination systématique. Les incidences budgétaires et les ressources qui seront nécessaires doivent être discutées. Parmi les questions qu’il est utile de poser, citons les suivantes.

Comment avez-vous mobilisé les communautés pour permettre l’obtention d’une participation élevée à l’AVS ? Les réponses à cette question peuvent aider à orienter les débats concernant les futures interventions visant à renforcer la vaccination systématique.

Les services de vaccination systématique prévus ont-ils été interrompus ? Le cas échéant, le rapport technique de l’AVS doit mentionner les raisons de cette interruption et les solutions proposées pour permettre d’éviter ce type de problèmes au cours des AVS ultérieures.

Comment l’AVS a-t-elle favorisé le regain d’attention vis-à-vis des pratiques de vaccination et notamment de la sécurité des injections ? La formation et la supervision assurées pendant une AVS peuvent aider les agents de santé à se perfectionner et à diminuer les erreurs programmatiques pouvant être à l’origine de décès évitables et de répercussions négatives sur la crédibilité du programme à long terme. À cet égard, les efforts en matière de formation, dont la supervision formative, doivent continuer à être assurés après l’AVS.

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146

14.7.3 Intégration des enseignements tirés à la planification de la vaccination systémat

Cette activité consiste à recenser les activités de suivi nécessaires pour que l’AVS soit mise à profit pour renforcer les activités de vaccination systématique et de surveillance. Pour garantir la concrétisation de ces activités, il peut s’avérer nécessaire de les intégrer dans d’autres documents relatifs à la vaccination systématique ou à la surveillance, tels que le plan d’action annuel, le PPAc, le plan d’amélioration de la vaccination systématique, les outils servant à la formation ou à la supervision. Il convient de veiller à ce que ces plans comprennent l’ensemble des activités recensées, lesquelles doivent être examinés pour :

définir leur priorité, établie d’après leur importance et leur faisabilité ;

déterminer comment elles peuvent être accordées avec d’autres activités déjà prévues pour la vaccination systématique et la surveillance ;

déterminer le calendrier et l’enchaînement des activités : quelles activités doivent-elles réalisées avant les autres ;

évaluer les ressources humaines nécessaires ;

évaluer les ressources financières nécessaires et recenser les sources possibles de financement ;

déterminer les tâches, les rôles et les responsabilités, le calendrier, le budget et les sources éventuelles de financement, ainsi que les indicateurs permettant d’évaluer les progrès relatifs à ces activités ;

définir les prochaines étapes nécessaires à la mise en œuvre du plan, notamment sa communication aux membres de l’ICC ;

se mettre d’accord sur les points essentiels à indiquer dans le rapport technique final de l’AVS. Ces derniers doivent mettre en évidence les réalisations et les résultats des activités prévues de l’AVS en faveur du renforcement de la vaccination systématique et de la surveillance, et indiquer précisément les actions de suivi prioritaires et les responsabilités de chacun.

14.8 Autres activités de suivi

Il faut tenir des réunions et des points presse, et rédiger et diffuser des communiqués de presse afin de communiquer le résultat de l’AVS aux autorités et organismes ayant participé, et à la population.

D’autres activités post AVS associées au PEV peuvent être incluses en fonction des autres priorités spécifiques au pays (par exemple faire un état des lieux de la carence en vitamine A, améliorer la surveillance d’autres maladies à prévention vaccinale, etc.).

VIII. 1 À 2 SEMAINES APRÈS L’AVS 14. Activités post AVS

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147

Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique (2008). Mise en œuvre de l’approche Atteindre chaque

district : guide à l’intention des équipes de santé de district. Brazzaville : Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique (http://immunizationbasics.jsi.com/Docs/AFRO-RED-Guide_2009_French_ FINAL.pdf, consulté le 18 juillet 2016).

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vaccination from integrating insecticide-treated bednets in a vaccination campaign, Madagascar. Tropical Medicine and International Health. 17(4):430–437 (http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-3156.2011.02953.x/pdf).

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des injections. Genève : Organisation mondiale de la Santé (http://apps.who.int/iris/bit-stream/10665/66697/1/a71914_fre.pdf, consulté le 18 juillet 2016).

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autobloquante par les systèmes de vaccination des pays en développement. Genève : Organisation mondiale de la Santé (WHO/V&B/02.26F ; http://apps.who.int/iris/bit-stream/10665/68470/1/WHO_V-B_02.26_fre.pdf, consulté le 15 août 2014).

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novembre 2010 – résumé, conclusions et recommandations. Relevé épidémiologique hebdomadaire. 86:1–16.

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flacons multidoses : manipulation des flacons de vaccin multidoses entamés. WHO/IVB/14.07F. Genève : Organisation mondiale de la Santé (http://apps.who.int/iris/bitstream /10665/135973/1/WHO_IVB_14.07F_fre.pdf, consulté le 15 juin 2016).

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Bibliographie

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148

Les vaccins antirougeoleux et antirubéoleux sont disponibles sous forme monovalente (contre la rougeole et contre la rubéole uniquement) ou combinée (vaccin antirougeoleux-antirubéoleux [RR], vaccin antirougeoleux-antiourlien-antirubéoleux [ROR] et vaccin antirougeoleux-antiourlien- antirubéoleux-antivaricelleux [RORV]). Tous les vaccins contre la rougeole, la rubéole et les oreillons actuellement présélectionnées par l’OMS sont efficaces, sans danger et de qualité garantie. La liste des vaccins préselectionnés par l’OMS peut être consultée à l’adresse suivante (en anglais) : http://www.who.int/immunization_standards/vaccine_quality/PQ_vaccine_list_en/en/.

Les notes de synthèse décrivant la position de l’OMS concernant les vaccins contre la rougeole et la rubéole peuvent être consultées à l’adresse suivante : http://www.who.int/immunization/documents/positionpapers/fr/.

1a VACCIN CONTRE LA ROUGEOLE VIVANT ATTÉNUÉ

Caractéristiques et administration du vaccin Le vaccin antirougeoleux est préparé à partir du virus vivant atténué. Il est utilisé depuis les années 1960. Il est sûr, efficace et peu onéreux, et confère une protection durable.

Souvent, la vaccination des nourrissons avant l’âge de 6 mois n’induit pas de séroconversion en raison de l’immaturité du système immunitaire et de la présence des anticorps maternels. Sur la base des résultats d’un grand nombre d’études dans le monde entier, la proportion médiane de nourrissons vaccinés âgés de 8 à 9 mois qui font une séroconversion après l’administration d’une dose vaccinale a été de 89,6 % (intervalle interquartile, 82-95 %) ; de 11 à 12 mois, la proportion de séroconversions a été de 99 % (intervalle interquartile, 93-100 %).

Administrer la première dose de MCV le plus tôt possible après la disparition de la protection par les anticorps maternels reste la priorité absolue des programmes. Dans les pays ayant une transmission continue avec persistance d’un risque élevé de mortalité par rougeole pour les nourrissons, la première dose doit être administrée à l’âge de 9 mois. Dans les pays ayant de faibles niveaux de transmission de la rougeole et où le risque de rougeole est donc faible pour les nourrissons, on peut administrer la première dose du vaccin antirougeoleux à l’âge de 12 mois si l’on considère que l’on obtient des taux plus élevés de séroconversion à cet âge. Dans les pays où l’incidence la maladie est importante chez les enfants âgés de moins de 9 mois, le vaccin antirougeoleux peut être administré aux enfants dès l’âge de 6 mois, même si on peut s’attendre à ce que l’efficacité du vaccin soit moindre chez ces nourrissons. Dans ce cas, il est important de préciser que cette dose est considérée comme une dose zéro et que ces enfants devront recevoir deux doses supplémentaires dès qu’ils auront plus de 9 mois, afin de garantir la protection.

L’administration de la seconde dose du MCV peut intervenir dans le cadre des services de vacci-nation systématique, à l’âge défini, ou avoir lieu dans le cadre des AVS organisées régulièrement et ciblant des tranches d’âge bien déterminées (selon la stratégie permettant d’atteindre la meilleure couverture). L’intervalle minimum entre les deux doses est de 1 mois. L’administration systématique de la seconde dose aux enfants dans leur deuxième année de vie diminue la vitesse à laquelle le nombre des enfants sensibles augmente et le risque de flambées de rougeole. Les doses administrées pendant les AVS étant considérées comme des doses supplémentaires, tous les sujets de la tranche d’âge ciblée doivent être vaccinés, peu importe la date de la dernière dose de vaccin à valence rougeole reçue.

Annexe 1. Vaccins antirougeoleux et antirubéoleux recommandés

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TABLEAU A1.1. Vaccination antirougeoleuse : taux observés des réactions postvaccinales

RÉACTIONS POSTVACCINALES DÉLAI D’APPARITION INCIDENCE DE LA RÉACTION

POSTVACCINALE(par dose ou en %)

Réaction locale au point d’injection 0–2 jours ~1/10 (~10%)

Fièvre >39,4 °C 7–12 jours 5–15%

Éruption 7–10 jours 2–5%

Convulsions fébriles 6–11 jours 1/3 000

Thrombocytopénie 15–35 jours 1/30 000

Anaphylaxie 0–2 jours 3,5–10/1 000 000

Encéphalopathie/encéphalite 8–9 jours < 1/1 000 000

Source : adapté d’après la fiche d’information relative aux réactions postvaccinales des vaccins antirougeoleux, antiourliens et antirubéoleux (2014).A1

Effets indésirables

Le vaccin antirougeoleux est très sûr. En général, les effets indésirables suite à la vaccination antirougeoleuse sont bénins et passagers. Les réactions allergiques graves et les cas d’anaphylaxie sont extrêmement rares. À l’exception des réactions anaphylactiques, le risque d’effets indésirables est moindre après l’injection de la seconde dose. Le taux de MAPI graves est minime en compara-ison des complications observées après une rougeole. Les taux observés des réactions postvaccinales sont indiqués dans le Tableau A1.1.

1b VACCIN CONTRE LA RUBÉOLE VIVANT ATTÉNUÉ

Caractéristiques et administration du vaccin

La plupart des vaccins antirubéoleux homologués sont préparés à partir d’un virus vivant atténué appartenant à la souche RA27/3, propagée en cellules diploïdes humaines. Les vaccins à valence rubéole (RCV) sont disponibles en formulations monovalentes ou combinées à d’autres vaccins : au vaccin antirougeoleux (RR), au vaccin antirougeoleux-antiourlien (ROR) ou au vaccin antirougeoleux-antiourlien-antivaricelleux (RORV).

Plus de 95 % des enfants sensibles montreront une séroconversion après une seule dose de vaccin antirubéoleux à l’âge de 12 mois ou plus. Ce taux de réponse élevé et la persistance à long terme de la protection chez les vaccinés ne plaident pas en faveur de l’administration systématique d’une deuxième dose de vaccin. Toutefois, en se fondant sur les indications d’une deuxième dose des vaccins renfermant le vaccin antirougeoleux ou le vaccin anti-ourlien et pour des raisons programmatiques, l’OMS recommande que l’on utilise le même vaccin à valence rougeole pour la première et la deuxième dose. Lorsque le RCV est administré sous forme de RR ou de ROR, l’âge d’administration suit le calendrier du vaccin antirougeoleux.

Au cours des flambées de rougeole, les vaccins renfermant le vaccin antirubéoleux (RR ou ROR) peuvent être administrés à des nourrissons n’ayant que 6 mois. Du fait de la possibilité d’une séroconversion plus faible, cette dose ne doit pas être comptée comme dose valide et l’enfant doit recevoir les doses ultérieures de vaccin conformément au calendrier national de vaccination habituel.

A1 OMS (2014). Fiche d’information. Fréquences observées des réactions postvaccinales – Vaccins antirougeoleux, antiourliens et antirubéoleux. Genève : Organisation mondiale de la Santé. http://www.who.int/vaccine_safety/initiative/tools/May_2014_MMR_final_FR.pdf?ua=1, consulté le 13 septembre 2016).

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Effets indésirables

En général, les effets indésirables faisant suite à la vaccination antirubéoleuse par le RA27/3 (sous forme monovalente ou en associations fixes) sont bénins et passagers, en particulier chez l’enfant. Une légère fièvre et une éruption cutanée peu marquée, une irritabilité, une adénopathie, des myalgies et des paresthésies sont fréquemment rapportées. Bien que les symptômes articulaires aigus durent de quelques jours à 2 semaines, de grandes études épidémiologiques n’ont pas fait état d’une association entre le vaccin antirubéoleux et une maladie articulaire chronique. Les taux observés des réactions postvaccinales sont indiqués dans le Tableau A1.2.

TABLEAU A1.2. Vaccination antirubéoleuse : taux observés des réactions postvaccinales

RÉACTIONS POSTVACCINALES DÉLAI

D’APPARITION

INCIDENCE DE LA RÉACTION

POSTVACCINALE (par dose ou en %)

Réaction locale au point d’injection 0–1 jour ~1/10 (~10 %)

Légère fièvre 7–12 jours 2 %

Arthralgie aiguë (chez les enfants et les

adultes de sexe masculin)

7–21 jours 0–3 %

Arthralgie aiguë (chez les adultes de sexe

féminin)

7–21 jours Jusqu’à 25 %

Arthrite aiguë (chez les adultes de sexe

féminin)

7–21 jours Jusqu’à 10 %

Anaphylaxie 0–2 heures 3,5–10/1 000 000

Source : adapté d’après la fiche d’information de l’OMS relative aux réactions postvaccinales des vaccins antirougeoleux, antiourliens et antirubéoleux (2014). A1

1c VACCIN ANTIROUGEOLEUX-ANTIRUBÉOLEUX (RR)

Ce vaccin présente les caractéristiques de ses deux composants indiquées précédemment. Pour le vaccin RR, la réponse immunitaire protectrice à chacun des antigènes, de même que les manifestations postvaccinales indésirables, restent en grande partie inchangées. Les contre indications et les précautions d’emploi du vaccin RR sont les mêmes que celles des vaccins antirougeoleux et antirubéoleux monovalents (voir ci après).

1d VACCIN ANTIROUGEOLEUX-ANTIOURLIEN-ANTIRUBÉOLEUX (ROR)

Ce vaccin comprend le vaccin vivant atténué contre les oreillons, combiné aux composantes antirougeoleuses et antirubéoleuses. L’expérience acquise à travers le monde a démontré que la prévention contre les oreillons nécessite plus d’une dose de vaccin. L’OMS recommande d’intégrer les stratégies de lutte antiourlienne dans les objectifs hautement prioritaires existants de lutte contre la rougeole et de la rubéole, ou d’élimination de ces maladies. Dès lors que la décision d’inclure le vaccin contre les oreillons a été prise, il fortement recommandé d’utiliser le vaccin combiné ROR. Les contre-indications au ROR sont les mêmes que pour les vaccins antirougeoleux, antirubéoleux et antirougeoleux-antirubéoleux (voir ci après).

Effets indésirables

Les réactions indésirables au vaccin antiourlien sont rares et bénignes – les plus courantes sont la parotidite et une fièvre peu élevée. On a décrit une fréquence plus élevée des cas de méningite à liquide clair survenant après l’administration de vaccins contenant les souches Urabe et Leningrad- Zagreb. Toutefois, il est difficile de comparer les résultats des différentes études étant donné la variabilité des méthodes utilisées pour surveiller les manifestations indésirables, notamment

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surveillance active ou passive, cas confirmés en laboratoire ou en clinique, et étude prospective ou rétrospective.A2 Le Comité consultatif mondial de la sécurité vaccinale (GACVS) de l’OMS avertit que si les souches vaccinales Urabe, Leningrad-Zagreb et Leningrad 3 sont utilisées dans les AVS, les programmes nationaux de vaccination doivent prendre en compte le risque de concentration de cas de méningite à liquide clair et mettre en œuvre des stratégies appropriées de communication sur les risques et prise en charge des cas.

Rien ne permet d’affirmer qu’il existe un lien de cause à effet entre le vaccin ROR et l’autisme, ni entre le ROR et les maladies inflammatoires de l’intestin, la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique.

Contre-indications pour la vaccination antirougeoleuse et antirubéoleuse

Il n’y a pas lieu de reporter la vaccination antirubéoleuse et antirougeoleuse en cas d’affections bénignes (par exemple infections bénignes des voies respiratoires supérieures, otite moyenne, diarrhée, légère fièvre 38,5 °C). L’infection à VIH symptomatique ou asymptomatique N’est PAS non plus une contre-indication, sauf chez les patients sévèrement immunodéprimés.

Les contre-indications au vaccin antirougeoleux-antirubéoleux sont les suivantes :— antécédents de réaction anaphylactique à l’un des composants du vaccin (néomycine, gélatine) ;— immunodéficience sévère (infection à VIH à un stade avancé et sida, troubles immunitaires

congénitaux, tumeurs malignes, traitement immunosuppresseur agressif) ;— maladies aiguës graves, y compris celles accompagnées d’une forte fièvre ou les maladies

neurologiques évolutives (par mesure de précaution, la vaccination doit être reportée jusqu’à ce que l’affection aiguë grave soit guérie) ;

— tuberculose évolutive non traitée (par mesure de précaution, la vaccination doit être reportée jusqu’à ce que le traitement ait été mis en place) ;

— grossesse*.

Conservation des vaccins à valence rougeole et à valence rubéole

Les vaccins à valence rougeole et à valence rubéole doivent être conservés à des températures inférieures à 8 °C, et toujours à l’abri de la chaleur et de la lumière. Dans les entrepôts centraux, il est recommandé de conserver les vaccins lyophilisés à une température de -20 °C. Les flacons de diluant ne doivent jamais être congelés. Les diluants peuvent être stockés à température ambiante, à moins qu’ils soient emballés avec le vaccin, auquel cas ils doivent rester dans la chaîne du froid, entre 2 et 8 °C. Une fois reconstitué, le vaccin perd rapidement son efficacité à température ambiante. Les PCV n’ont plus d’utilité dès lors que le flacon de vaccin a été ouvert. Après reconstitution, le vaccin doit être conservé dans le noir, entre 2 et 8 °C, et utilisé dans les 6 heures ou bien éliminé à la fin de la séance de vaccination (selon ce qui se produit en premier).

A2 OMS (2007). Vaccins anti ourliens. Note d’information de l’OMS. Relevé épidemiologique hebdomadaire. 82(7):51–60. (http://www.who.int/wer/2007/wer8207.pdf?ua=1, consulté le 15 juin 2016).

* Par mesure de précaution, il convient d’éviter la vaccination par les vaccins R, RR, et ROR pendant la grossesse. Les femmes qui envisagent une grossesse doivent attendre pour cela un mois après la vaccination. Aucune lésion foetale n’a été documentée suite à l’administration des vaccins contre la rougeole ou les oreillons à des femmes enceintes. Aucun cas de SRC n’a été rapporté lorsque des infections fétales ont été diagnostiquées chez des femmes ayant été accidentellement vaccinées pendant la grossesse. L’administration accidentielle de vaccins RR ou ROR pendant la grossesse n’est pas considérée comme une indication pour l’avortement thérapeutique.

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1e ADMINISTRATION AVEC D’AUTRES VACCINS OU DES PRODUITS

RENFERMANT DES ANTICORPS

L’immunogénicité et la réactogénicité des éléments individuels sont les mêmes que les vaccins antirougeoleux ou antirubéoleux soient administrés sous forme combinée ou simultanément, sur plusieurs sites anatomiques, avec d’autres vaccins, comme l’anatoxine diphtérique, l’anatoxine tétanique, le vaccin contre la coqueluche, le vaccin anti-Haemophilus influenzae type b, les vaccins contre la poliomyélite (vaccin antipoliomyélitique oral [VPO] ou vaccin inactivé), contre la varicelle, l’hépatite B ou le vaccin heptavalent anti-pneumocoque. De même, les informations disponibles suggèrent que les vaccins contre la rougeole et la fièvre jaune ou l’encéphalite japonaise peuvent être administrés simultanément sur des sites différents.

En règle générale, il convient d’administrer les vaccins vivants soit simultanément, soit à 4 semaines d’intervalle (voir le Tableau A1.3). Le VPO fait exception à cette règle, car il peut être administré à n’importe quel moment avant ou après les vaccins à valence rougeole sans qu’il y ait d’interférences dans les réponses à ces deux vaccins.

TABLEAU A1.3. Intervalles recommandés entre l’administration de différents types de vaccin

Première dose Deuxième dose Intervalle recommandé minimum entre les doses

Produit sanguin renfermant des Ig

MCV Selon le type de produit et la dose administrée, mais varie entre 3 et 11 mois pour les vaccins à valence rougeole. Pour le vaccin antirubéoleux monovalent, 3 mois devraient suffire.

MCV/RCV Produit sanguin renfermant des Ig

2 semaines.

VACCINS

Types de vaccins Intervalle recommandé minimum entre les doses

Vaccins inactivés et MCV/RCV Peuvent être administrés simultanément. Sinon, l’intervalle entre les doses n’a pas d’importance. Pas d’interférences.

MCV/RCV et autre(s) vaccin(s) vivant(s) injectable(s) – par exemple contre l’encéphalite japonaise ou la fièvre jaune

Doivent être administrés simultanément, ou à 4 semaines d’intervalle au minimum.

PRODUITS SANGUINS

Les produits sanguins renfermant des anticorps et le MCV ne doivent pas être administrés simultanément.

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153

Les échéances souhaitées concernant la réalisation des activités de préparation sont indiquées en jaune. Lorsqu’une activité apparaît en jaune sur plusieurs colonnes, cela signifie soit qu’il s’agit d’une activité continue, soit que l’activité est commencée à la première période indiquée en jaune et qu’elle doit être finie d’ici la dernière période indiquée en jaune. La synthèse des résultats obtenus pour les activités et les composantes des activités réalisées lors de chaque visite de suivi/supervision sont indiqués en dessous de chaque colonne sous la forme d’un chiffre et du pourcentage du nombre total d’activités de préparation essentielles.

Annex 2 Outil d’évaluation de l’état de préparation des AVS

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154

2a OUTIL D’ÉVALUATION DE L’ÉTAT DE PRÉPARATION DES AVS CONTRE LA ROUGEOLE

ET LA RUBÉOLE – NIVEAU NATIONAL

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155

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156

2b OUTIL D’ÉVALUATION DE L’ÉTAT DE PRÉPARATION DES AVS CONTRE LA

ROUGEOLE ET LA RUBÉOLE – NIVEAU DU DISTRICT

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157

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158

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159

2c VÉRIFICATION DE LA RÉALISATION DES ACTIVITÉS ESSENTIELLES AU

NIVEAU DU DISTRICT

Planification, coordination et financement

1. Les éléments suivants des AVS ont-ils fait l’objet d’une planification opérationnelle ? Chaque district doit disposer de plans concernant les six composantes suivantes, avec des

personnes qui ont été spécifiquement désignées pour en être responsable : 1) gestion des vaccins et des fournitures ; 2) gestion des déchets ; 3) investigation des MAPI ; 4) formation ; 5) mobilisation sociale et communication ; 6) compilation, notification et analyse des données quotidiennement. Même si une personne exerce plus d’un rôle/une responsabilité, chaque responsabilité/tâche doit être déléguée à une personne spécifique. Les données peuvent provenir notamment d’un plan de travail qui mentionne les personnes responsables des activités citées. Si ces activités n’ont pas été confiées à une personne en particulier, le district n’a pas réalisé cette activité essentielle. Le mieux serait que ces activités soient planifiées, et les personnes responsables nommées, 8 semaines avant la mise en œuvre de l’AVS. Un dernier délai peut être proposé à 4 semaines avant la mise en œuvre de l’AVS.

2. Y a-t-il une équipe de coordination à ce niveau ? Le comité de coordination ou d’orientation et les sous comités du niveau national doivent

être transposés sur le plan infranational, notamment au niveau du district. Les données peuvent provenir des comptes rendus des réunions. Le groupe de coordination doit être en place au plus tard 8 semaines avant l’AVS.

3. Y a-t-il des éléments attestant d’un engagement politique en faveur de l’AVS ? L’engagement politique à chaque niveau est un facteur de poids qui détermine si l’AVS sera

menée à bien. Parmi les éléments indiquant un tel engagement, on peut citer la collabora-tion des autorités politiques locales (par exemple gouverneur du district) avec les équipes de coordination et/ou leur participation aux activités de mobilisation sociale et de commu-nication, à la mobilisation des ressources locales, aux préparatifs du lancement de l’AVS au niveau du district, ainsi que l’implication de différents secteurs gouvernementaux dans l’AVS. L’engagement politique est nécessaire à un stade précoce et pendant toute la durée de la préparation de l’AVS, et doit être évalué à chaque visite. Cet aspect doit être bien instauré 8 semaines avant l’AVS.

4. Les microplans validés identifient-ils la population visée par zone géographique/site de vaccination ?

Chaque district doit définir le nombre cible de personnes à vacciner (et auxquelles administrer la vitamine A, la vermifugation ou autres interventions) par tranche d’âge (c. à d. 6/9-11 mois, 12-59 mois, 5-14 ans), par zone géographique (par exemple village, bidonville, zone difficile d’accès) et par site de vaccination (par exemple sites fixes permanents [établissement de santé], fixes temporaires ou mobiles). Les données peuvent provenir des microplans, des cartes et des listes. Si ces chiffres cibles n’ont pas été définis, le district n’a pas réalisé cette activité essentielle. Cela doit être déterminé dans les premières évaluations, puis évalué à nouveau 8 semaines avant la mise en œuvre de l’AVS.

5. Des stratégies « spéciales » sont-elles prévues pour les zones géographiques difficiles d’accès et pour les populations marginalisées et résistantes ?

Chaque district doit recenser les populations particulières et les groupes à haut risque (par exemple les groupes difficiles à atteindre et mal desservis) ; sélectionner les stratégies à utiliser pour les atteindre (par exemple avoir recours à un site fixe associé à un démarchage porte-à-porte) ; et élaborer des plans spécifiques pour le déploiement des équipes, en tenant notamment compte des besoins particuliers pour ces populations en matière de logistique,

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de déplacements et de budget. Les données peuvent provenir des microplans, des cartes, des listes et des rapports des centres de santé concernés. Si des stratégies particulières n’ont pas été définies pour ces populations, le district n’a pas réalisé cette activité essentielle. Le mieux serait que ces populations soient recensées 8 semaines avant la mise en œuvre de l’AVS. Un dernier délai peut être proposé à 2 semaines avant la mise en œuvre de l’AVS.

6. Les fonds ont-ils été reçus et répartis pour l’ensemble des activités prévues ? Chaque district doit recevoir les fonds dont il a besoin dès que possible avant l’AVS, de

manière que les activités préparatoires nécessaires (par exemple formation, mobilisation sociale et communication) puissent être commencées sans tarder. Si les activités de préparation de l’AVS sont entièrement financées, l’activité est réalisée. Les données peuvent provenir de relevés de compte bancaire ou de bordereaux de quittance. Le mieux serait que les fonds pour la préparation de l’AVS soient disponibles au niveau du district 6 à 4 mois avant l’AVS. Ils doivent être disponibles au niveau du centre de santé 8 semaines (et au plus tard 4 semaines) avant l’AVS, de façon que les activités de formation et de préparation puissent avoir lieu comme prévu.

7. Les agents de santé et les volontaires ont-ils été formés ? On recommande de limiter le nombre de niveaux de la formation en cascade à deux : les

formateurs principaux, au niveau national, forment les formateurs intermédiaires 4 semaines avant l’AVS, puis les formateurs intermédiaires forment directement les agents de santé et autres personnels 2 semaines (et pas plus tard qu’une semaine) avant l’AVS. Les données peuvent provenir du plan de formation, des listes des participants signées, des récépissés des allocations quotidiennes, et des tests réalisés avant et/ou après la formation.

Suivi et supervision

1. Existe-t-il un plan de supervision indiquant le nom des superviseurs ainsi que les dates et lieux où ils se trouvent chaque jour ?

Un plan de supervision doit indiquer le nom de chaque superviseur, l’endroit où il/elle se trouve chaque jour (programme de déplacement) et l’équipe ou les équipes qu’il/elle encadrera. Les données peuvent provenir du plan et/ou de la carte de supervision. Le mieux serait de finaliser le plan de supervision détaillé 8 semaines avant l’AVS. Le transport et la logistique devront être organisés pour les superviseurs, et vérifiés pour répondre à la question 4 de la section concernant la chaîne du froid et la logistique du présent outil.

2. Les superviseurs et/ou contrôleurs ont-ils été identifiés et formés à effectuer un suivi rapide et efficace ?

Le RCM est souvent effectué par les superviseurs (pour le RCM intra AVS) et des observateurs indépendants (pour le RCM indépendant post AVS). Il convient de vérifier que le district a assuré la formation des superviseurs et des contrôleurs indépendants, et que le RCM a fait partie de cette formation. Les données peuvent provenir d’un plan de formation pour les superviseurs/observateurs indépendants, des formulaires de RCM, d’exemplaires du matériel de formation, de la liste des participants signées, des récépissés des allocations quotidiennes et des justificatifs de voyage, et des tests réalisés avant et/ou après la formation. Le mieux serait que les districts réalisent la formation des superviseurs et des observateurs indépendants au plus tard 2 semaines avant l’AVS. Toutefois, il faut garder à l’esprit que si les superviseurs utilisent l’outil d’évaluation de l’état de préparation de l’AVS, il faut qu’ils aient reçu des instructions et/ou été formés à ce sujet plus de 8 semaines avant l’AVS.

3. Des dispositions ont-elles été prises pour veiller à ce que le niveau suivant le plus élevé soit notifié quotidiennement des données de couverture et autres données, y compris les analyses ?

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Certes, il convient de vérifier que des personnes ont été spécifiquement désignées pour être responsables de la notification quotidienne du nombre de personnes vaccinées, des résultats du RCM, des MAPI détectées, etc. (voir la question 1 de la section Planification, coordination et financement), mais outre cet aspect, des dispositions doivent être prises pour transmettre ces informations quotidiennement du centre de santé au niveau du district, puis du niveau du district au niveau de la province, et ainsi de suite. Il peut s’agir de communications téléphoniques (téléphone fixe ou portable), d’échanges de courriels, de transmission par PDA, de recours au fax, ou encore de courriers classiques quand il s’agit de transmettre des formulaires de rapport au format papier. Il convient de vérifier par une inspection physique que la méthode choisie pour la transmission des données est disponible. Si les informations doivent être envoyées par courrier, il faut contrôler le budget et vérifier les coordonnées de la personne à qui les courriers doivent être adressés. Le mieux serait que ces dispositions soient mises au point et entérinées 2 semaines avant l’AVS.

Vaccins, chaîne du froid et logistique

1. Existe-t-il une capacité de la chaîne du froid fonctionnelle et suffisante, et/ou des plans d’urgence pour le stockage des vaccins et la congélation des briquettes d’eau ?

Vous devez déterminer si le volume représenté par les réfrigérateurs/réfrigérateurs à garniture réfrigérante et les congélateurs en état de marche, ainsi que par les boîtes isothermes est suffisant pour conserver la quantité de vaccins nécessaire (le plus souvent, il s’agit de l’effectif de la population ciblée multiplié par un facteur de perte de 1,11) et les briquettes d’eau. En outre, vous devez vérifier que le nombre de porte-vaccins est suffisant pour stocker les quantités de vaccins et de diluants nécessaires chaque jour. Cette activité comprend donc quatre composantes : les réfrigérateurs, les congélateurs, les boîtes isothermes et les porte-vaccins. Il faut garder à l’esprit que le vaccin antirougeoleux et le vaccin RR en flacons de 10 doses nécessitent un volume de stockage de 2,5 centimètres cubes (cm3) par dose et que les flacons de diluant nécessite 4 cm3 par dose. Les volumes et les caractéristiques techniques des équipements de la chaîne du froid varient en fonction du fabricant et du modèle. Vous aurez donc probablement besoin de consulter le Catalogue PQS pour estimer les capacités en matière de chaîne du froid. Lorsque vous comparez des litres et des centimètres cubes, il ne faut pas oublier qu’1 litre = 1000 cm3. Le mieux serait d’effectuer l’évaluation de la chaîne du froid 9 à 6 mois avant l’AVS, de manière à disposer de suffisamment de temps pour effectuer les réparations nécessaires et/ou acheter du matériel supplémentaire avant l’AVS. Si l’évaluation effectuée 8 semaines avant l’AVS met en évidence que la capacité de stockage réfrigéré n’est pas suffisante, des plans d’urgence, tels qu’une distribution échelonnée des vaccins ou l’utilisation d’autres installations de stockage réfrigéré dans le secteur privé, doivent être en place.

2. Le district dispose-t-il d’un plan de gestion des déchets décrivant clairement comment, quand, où et par qui les boîtes de sécurité remplies seront transportées et incinérées/éliminées ?

Les districts doivent veiller à ce que l’AVS n’entraîne pas un accroissement du risque de transmission d’agents pathogènes véhiculés par le sang en raison d’une mauvaise manip-ulation des déchets biologiques tels que les aiguilles et seringues usagées. Il est nécessaire d’avoir un plan indiquant qui transportera les conteneurs de sécurités remplis, à quel moment ils seront transportés, comment ils seront transportés et où ils seront finalement incinérés, éliminés ou recyclés. Parmi les sources de données possibles, citons le plan de gestion des déchets et les éléments attestant du financement dans un budget. Les plans opérationnels élaborés au niveau des districts doivent être inclus au plan logistique national 6 mois avant l’AVS. Cela doit être confirmé lors des visites dans les districts 8 semaines avant l’AVS.

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3. Les manuels destinés aux vaccinateurs (et superviseurs), les formulaires, les listes de contrôle, et les matériels de formation et de communication ont-ils été reçus ?

Chaque district doit recevoir les guides pratiques nécessaires (par exemple pour les équipes de vaccination et les superviseurs), les feuilles de pointage, les formulaires de rapport, les formulaires de déclaration des MAPI et autres, les listes de contrôle, le matériel de formation et le matériel de communication bien avant l’AVS. Les guides pratiques, les formulaires et les listes de contrôle sont souvent utilisés dans le cadre de la formation. Ils doivent donc être reçus avant que les activités de formation ne débutent. Les données peuvent provenir des registres d’inventaire et des accusés de réception, et une inspection physique doit être effec-tuée pour vérifier la présence des matériels. Le mieux serait que les districts aient reçu ces matériels, et les aient distribués dans la foulée au niveau du centre de santé, 12 semaines avant l’AVS. Un dernier délai peut être proposé à 8 semaines avant la mise en œuvre de l’AVS de sorte que les activités de formation et de communication puissent être menées au niveau local durant le mois précédant l’AVS.

4. Le district dispose-t-il de véhicules et de carburant (ou d’autres modes de transport) pour transporter les vaccins et matériels de vaccination, les fournitures et le personnel avant et pendant la période des AVS ?

Chaque district doit préparer, pour l’ensemble du district, un plan de transport qui précise comment les vaccins et la logistique seront transportés quotidiennement, et comment le personnel (équipes de vaccination et superviseurs) se déplacera. Cela doit comprendre le retour des vaccins non utilisés et la transmission des feuilles de pointages et des formulaires de rapport au centre de santé ou, si possible, au niveau du district. Si tous ces transports ont été bien définis et organisés, l’activité a été réalisée. Les données peuvent provenir d’un plan de transport, ainsi que du budget et de l’état financier indiquant les ressources disponibles pour financer le transport. Le mieux serait que les modes de transport soient entérinés 8 à 6 semaines avant l’AVS.

5. L’approvisionnement en vaccins et autres fournitures reçus tient-il compte de la population ciblée et des facteurs de perte attendus ?

Chaque district doit déterminer l’effectif de la population ciblée et le nombre nécessaire de doses de vaccin R ou RR en se basant sur un facteur de perte standard, tel que décrit précédemment dans la Section 7.3.1 (1,11 pour des pertes évaluées à 10 % ou 1,05 pour des pertes évaluées à 5 %). Le facteur de perte (FP) est calculé comme suit :

FP = 100 / (100 – taux de perte)

On utilise d’ordinaire un FP de 1,11 pour les vaccins ; dans la mesure où les seringues AB, les seringues de reconstitution/mélange et les conteneurs de sécurité sont regroupés avec les vaccins, le nombre de seringues AB doit correspondre au nombre total de doses de vaccin (y compris les pertes estimées) et le nombre de seringues de reconstitution/mélange doit correspondre au nombre total de flacons de vaccin ou au nombre total de doses de vaccin (y compris les pertes estimées) divisé par 10. Le nombre de conteneurs de sécurité doit être égal au nombre total de seringues AB et de seringues de 5 ml (de reconstitution/mélange) divisé par 100 (à supposer que la boîte de sécurité soit conçue pour contenir 100 seringues). Par conséquent, cette activité comprend quatre composantes : les vaccins, les seringues AB, les seringues de reconstitution/mélange et les conteneurs de sécurité. Les données peuvent provenir des registres d’inventaire et être vérifiées par une inspection physique. Le mieux serait que les districts reçoivent les vaccins, le matériel d’injection et les conteneurs de sécurité 8 à 4 semaines avant l’AVS de façon que les centres de santé puissent recevoir les vaccins, le matériel d’injection et les conteneurs de sécurité 2 semaines (1 semaine au plus tard) avant l’AVS.

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Mobilisation sociale et communication.

1. Les activités de mobilisation sociale et de communication sont-elles mises en œuvre conformément aux plans/microplans ?

La planification de la mobilisation sociale et de la communication doit prévoir la participation des ministères concernés, des organisations/membres de la société civile et des ONG, ainsi que des chefs de village. Les données peuvent être obtenues à partir du suivi de l’état d’avancement de la mise en œuvre des plans de mobilisation sociale et de communication, des comptes rendus des réunions et évènements, des listes des participants, des matériels de communication ayant été élaborés et distribués, et des contrats ou accusés de réception /attestation correspondants. Les activités de mobilisation sociale peuvent commencer dès 6–4 mois avant l’AVS avec les réunions de plaidoyer et de planification aux différents niveaux, tandis que les activités de communication sont le plus souvent intensifiées au cours du mois précédant l’AVS. Ces activités doivent être poursuivies durant la mise en œuvre de l’AVS.

2. La communauté a-t-elle connaissance de la date et du lieu de l’AVS ? Les données proviennent des visites effectuées dans cinq foyers de la communauté et des

entretiens menés avec les parents afin d’évaluer leur connaissance de l’AVS et des aspects pratiques (savent-ils quand et où emmener leurs enfants se faire vacciner ?). Dans chacun des cinq foyers échantillonnés, une personne doit savoir quand et où l’AVS sera menée pour que « l’activité » soit réalisée. Le mieux serait que la communauté soit informée de la date et du lieu de l’AVS 2 semaines avant sa mise en œuvre, ou la semaine qui précède dernier délai.

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PROBLÈMES COURANTS MESURES PRÉVENTIVES OU SOLUTIONS PROPOSÉES

Un soutien politique à haut niveau insuffisant pour l’AVS au niveau national.

• Négocier un soutien politique à haut niveau pour l’AVS. • Mentionner la nécessité de visites de plaidoyer ou « d’ambassadeurs de

l’AVS » à haut niveau.• En l’absence de soutien politique à haut niveau, envisager de reporter

l’AVS, le risque d’échec étant élevé dans ce cas.

Ressources opérationnelles (en particulier financières) atteignant le niveau (local) de mise en œuvre soit trop tardivement, soit en quantités insuffisantes.

• Débuter la planification de l’AVS, y compris sa budgétisation, suffisamment tôt afin d’obtenir les niveaux d’assurance nécessaires, puis les approbations et enfin es ressources de la part de l’État et des donateurs (15 à 12 mois avant l’AVS).

• Planifier de manière suffisamment détaillée (quantités, dates, personnes responsables) la distribution des ressources financières et autres jusqu’au niveau local.

• Planifier les obligations en matière d’établissement de rapports afin d’évaluer les responsabilités et de suivre l’utilisation de l’ensemble des ressources pour les activités à chaque niveau.

• Veiller à ce que les membres du personnel aient connaissance des processus et des obligations.

• S’assurer un soutien politique à haut niveau, car il s’agit d’un aspect essentiel pour améliorer la responsabilisation.

Vaccins et matériel commandés/reçus trop tard : même lorsque les commandes de vaccins et de matériels sont passées dans les délais, il est possible que les ressources nécessaires pour le paie-ment de la commande ne soient pas disponibles à temps, ou bien qu’il y ait des pénuries de vaccins/matériels.

• Commander les matériels et les vaccins au moins 9 mois avant l’AVS. Les matériels transportés par voie maritime peuvent présentés des délais de livraison plus longs que les vaccins.

• Obtenir la garantie d’une livraison dans les délais voulus, emprunter les vaccins et/ou le matériel aux pays voisins, ou retarder l’AVS jusqu’à leur arrivée.

• Le groupe chargé de la logistique de l’AVS doit élaborer un échéancier pour la livraison des vaccins et un plan de distribution des vaccins, et en exercer le suivi.

Début tardif de la planification et de la préparation : il est difficile de réussir à mettre en œuvre une AVS si la préparation débute moins d’un an avant la mise en œuvre escomptée de l’AVS.

• Se servir de l’outil d’évaluation de l’état de préparation d’une AVS comme d’un outil de gestion permettant de s’assurer que les activités essentielles sont effectuées dans les délais voulus.

Une microplanification au niveau local insuffisante ou tardive :le temps ou les ressources dont on dispose sont insuffisants pour mettre au point la microplanification des activités de l’AVS au niveau local.

• Dans un premier temps, veiller à ce que les ressources nécessaires pour les ateliers de microplanification soient disponibles en quantités suff-isantes et à ce que les activités de microplanification soient effectuées dans les délais impartis.

Attribution des responsabilités non explicite.

• Clairement définir les rôles, avec les responsabilités et les moyens, pour chaque poste à chaque niveau (cela est généralement indiqué dans le cahier des charges décrivant les attributions de chacun).

Annexe 3. Exemples de difficultés fréquemment rencontrées qui contribuent à amoindrir la qualité des AVS et propositions pour y remédier

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PROBLÈMES COURANTS MESURES PRÉVENTIVES OU SOLUTIONS PROPOSÉES

Ressources pour la communication insuffisantes à tous les niveaux.

• Établir un budget pour les coûts et planifier les ressources à tous les niveaux administratifs.

• Inclure les stratégies de mobilisation sociale ayant un coût modique, notamment le recours aux groupes religieux et communautaires pour diffuser les informations à propos de l’AVS ; les visites dans les établissements scolaires de sorte que les élèves et les enseignants deviennent des promoteurs actifs de l’AVS et des acteurs de l’informa-tion ; mobiliser les autorités locales et des experts réputés sur le sujet pour parler de l’AVS

Visites dans les établissements scolaires non incluses dans les activités de mo-bilisation sociale et de vaccination.

• Associer le Ministère de l’éducation précocement à la planification. Mobiliser les établissements scolaires des secteurs public et privé, et les associations qui y sont associées

Mauvaise distributions des fournitures dans les postes de vaccination, et/ou services de transport laissant à désirer pour les fournitures et les équipes de vaccination.

• Conserver une flexibilité suffisante au niveau de la planification logistique, dont des ressources en matière de transport pour les situations d’urgence et des fonds de réserve.

Longues files d’attente qui découra-gent les personnes présentes, qu’elle qu’en soit la cause.

• Dans les AVS dont on a beaucoup parlé pour créer une forte demande en matière de vaccination, prévoir deux fois plus de vaccins à administrer pour chaque équipe pendant les premiers jours de l’AVS. Être préparé à augmenter le nombre d’équipes et à prolonger la présence des personnels sur chaque site de l’AVS. Ces équipes supplémentaires peuvent être déplacées sur d’autres sites après que la demande initiale a diminué.

• Pour les sites fixes avec deux équipes de vaccination, faire en sorte que les deux équipes travaillent simultanément dans des zones aussi éloignées que possible l’une de l’autre dans le centre de santé peut aider au maintien de l’ordre.

Dans les postes de vaccination, on demande trop d’informations sur chaque enfant, ce qui a pour effet d’augmenter l’attente et le risque de consigner des erreurs.

• Pour faciliter la formation et la mise en œuvre, et éviter les erreurs, les cartes de vaccination doivent contenir le minimum d’informations de base, comprenant en général (a) le lieu et la date (qui peuvent souvent être indiqués à l’avance) et (b) le nom et l’âge du sujet vacciné.

• Les feuilles de pointage ne doivent contenir que les informations essentielles pour la comptabilisation des données.

Les heures d’ouverture des postes de vaccination ne sont pas pratiques pour les parents et les enfants.

• La planification de l’AVS doit inclure des stratégies spécifiques pour atteindre les populations difficiles à vacciner. Donc pendant la planification, il est essentiel de faire appel aux connaissances locales pour faire en sorte que les équipes soient présentes lorsque les enfants/parents sont chez eux.

• Des visites dans toutes les maternelles, tous les établissements scolaires, etc. doivent être incluses dans les plans, et les écoles doivent être informées à l’avance de l’AVS.

Troubles civils. • Dans les situations de grande insécurité ou de troubles civils, il est souvent nécessaire de retarder la mise en œuvre des AVS. Si l’on prend la décision de poursuivre l’AVS, la mise en œuvre de l’ensemble ou de la plupart des activités locales, dont la vaccination et la supervision, peut nécessiter l’intervention de Dans les situations de grande insécurité ou de troubles civils, il est souvent nécessaire de retarder la mise en œuvre des AVS. Si l’on prend la décision de poursuivre l’AVS, la mise en œuvre de l’ensemble ou de la plupart des activités locales, dont la vaccination et la supervision, peut nécessiter l’intervention de personnels locaux correctement formés (l’Annexe 4 présente des suggestions de stratégies en cas de troubles civils).

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Contexte

Au cours des trois dernières années, la grande majorité des cas de poliomyélite dus au poliovirus sauvage ont été signalés dans des pays en proie à des conflits ou dans des zones de grande insécurité. En outre, des dizaines d’agents de santé en première ligne, participant aux efforts d’éradication de la poliomyélite, ont été attaqués ou tués. Les AVS planifiées contre la poliomyélite n’ont pas été en mesure d’atteindre les enfants à cause des raisons suivantes :

• le déplacement de milliers de personnes ;

• les effets de la violence et de la peur parmi les agents de santé et les populations locales, empêchant de faire un travail de qualité ;

• les attaques ciblées sur les agents de santé et les établissements de soins de santé primaires ;

• l’absence d’autorités gouvernementales légitimes dans les zones d’insécurité et de conflit pour aider à la planification et la mise en œuvre d’AVS contre la poliomyélite ;

• des zones étendues sous le contrôle de groupes non gouvernementaux ;

• un état d’urgence déclenchant des niveaux de sécurité par le Département de la sûreté et de la sécurité des Nations unies tels que les déplacements du personnel de l’ONU pour aider à la planification et à la supervision des activités sont rendus impossibles ;

• le non respect, par les groupes armés, du droit international humanitaire, des Conventions de Genève et de la neutralité des interventions sanitaires ou des activités de l’ONU.

Access support

Afin de sécuriser spécifiquement l’accès aux enfants dans ces zones d’insécurité où les risques sont importants, le Programme d’éradication de la poliomyélite au siège de l’OMS a constitué l’unité PAS, pour « Polio Access Support ». L’unité apporte soutien et orientation dans quatre domaines : 1) l’évaluation de la sécurité sur le terrain et l’accompagnement dans ce domaine; 2) l’analyse politique/du conflit et le plaidoyer; 3) la négociation diplomatique et l’adaptation du programme ; et 4) l’acceptation par la communauté et l’obtention de sa confiance, ces quatre aspects s’étant avéré déterminants pour sécuriser l’accès aux enfants et mener les campagnes de vaccination dans les zones d’insécurité. Le Conseil de surveillance de la poliomyélite a également approuvé quatre « initiatives pour l’accès » que le Programme d’éradication de la poliomyélite peut utiliser, selon les besoins (Figure A4.1).

Des stratégies opérationnelles inhabituelles pour atteindre les enfants dans les zones peu sûres sont indiquées dans le Tableau A4.1.

Annexe 4. Sécuriser l’accès à la vaccination dans les zones confrontées à des problèmes de sécurité : leçons tirées du Programme d’éradication de la poliomyélite

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TABLEAU A4.1. Innovation des stratégies opérationnelles pour atteindre les enfants dans les zones peu sûres

STRATÉGIES OPÉRATIONNELLES

DESCRIPTION

1. Activités/gestion à distance

Réaliser la planification et la formation du personnel local provenant des zones d’insécurité en dehors du périmètre à haut risque ; dans ces zones, les activités doivent être mises en œuvre et gérées à l’écart, à partir des zones sécurisées.

2. Équipes de santé permanentes

Réduire autant que possible la visibilité des équipes de vaccination locales qui sont actives durant tout le mois.

3. Réduction du nombre de journées de vaccination

Réduire la durée des AVS tout en augmentant le nombre d’équipes et en étoffant la logistique pour profiter des brèves périodes de paix/stabilité.

FIGURE A4.1. Méthodes utilisées pour sécuriser l’accès à la vaccination dans les situations d’insécurité

STRATÉGIES POUR ASSURER L’ACCÈS approuvées par le Conseil de

surveillance de la poliomyélite

ACTIVITÉS POUR SÉCURISER L’ACCÈS

Stratégies de communication bien ciblées étroitement liées aux activités du programme ; sélection de vaccinateurs locaux ; sensibilisation des communautés religieuses et des populations tribales.

1

2

3

4

ACTIVITÉS DE VACCINATION OPPORTUNISTES

(Zones d’insécurité avec un accès épisodique)

NÉGOCIATION DE L’ACCÈS(Zones sensibles sur la plan militaire ; zones contrôlées par des acteurs non

gouvernementaux)

CAMPAGNES DE VACCINATION SOUS PROTECTION

(Zones où la menace est élevée et zones où des attaques ont eu lieu par le passé)

ACCEPTATION PAR LA COMMUNAUTÉ ET INSTAURATION DE LA CONFIANCE

(Toutes les zones faisant face à des obstacles à la vaccination)

Participation d’acteurs non étatiques, d’organes du gouver-nement, d’instances religieuses et de structures de gouvernance locales ; recours à des interlocuteurs externes.

Enfants atteints par le biais de points de transit et d’initiatives concer-nant spécifiquement les personnes déplacées à l’intérieur du pays, les nomades, les migrants ; initiatives de vaccination par la communauté elle-même ; PEV ; camps de santé.

Participation des instances militaires et des autorités chargées de faire respecter la loi afin que l’environnement soit sûr + soutien de l’administration et des autorités locales.

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STRATÉGIES OPÉRATIONNELLES

DESCRIPTION

4. « Mur de protection » et points de transit perma-nents

Procéder aux activités de vaccination au niveau des points de transit et dans les districts voisins qui jouxtent une zone à haut risque ou inaccessible.

5. Camps de santé S’assurer le soutien des autorités locales (communautés religieuses, populations tribales et gouvernement) ; stocker le VPO avec le matériel des autres interventions sanitaires dans les postes fixes pour les communautés dans lesquelles il existe des obstacles à la vaccination, ou les communautés s’opposant fermement à la vaccination.

6. Activités isolées Promouvoir les activités d’auto vaccination ; vacciner dans les pharmacies locales.

Leçons tirées

Les activités essentielles qui ont contribué à améliorer la qualité de la vaccination dans les zones confrontées à des problèmes de sécurité sont décrites ci après.

1. La réalisation d’évaluations poussées des risques en matière de sécurité, avec la participation : a. des forces de sécurité gouvernementales, des dirigeants traditionnels et des chefs religieux ; b. du personnel local faisant partie des capacités d’intervention.

2. La mobilisation des communautés et l’augmentation de l’acceptation du vaccin et de la demande en matière de vaccination, en :

a. associant les dirigeants traditionnels et les chefs religieux à la planification ; b. désignant des agents locaux pour mener les AVS et en développant un réseau de

mobilisation communautaire ; c. créant des « camps de santé » qui fournissent un ensemble de services de santé, pas

uniquement la vaccination.

3. La révision périodique des microplans en tenant compte des mouvements de population.

4. Le déploiement anticipé des vaccins et des fonds opérationnels pour mettre en œuvre les activités de vaccination rapidement lorsqu’une occasion se présente.

5. Le renforcement et l’aménagement des initiatives locales déjà en place pour les zones peu sécurisées – points de transit, équipes permanentes, volontaires communautaires, conseils tribaux et postes fixes.

6. Un travail continu de plaidoyer, à l’aide des autorités gouvernementales et des autorités chargées de faire respecter la loi pour assurer l’accès ou fournir un soutien en matière de sécurité, tout en préservant la neutralité.

7. L’intervention de tiers/d’interlocuteurs locaux qui peuvent nouer le dialogue avec les groupes armés non étatiques.

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169

5a POSTES FIXES OU MOBILES AVEC DÉMARCHAGE PORTE-À-PORTE

Description de la stratégie

Étant donné que le démarchage porte-à-porte est très onéreux et exige une main d’œuvre nombreuse, cette stratégie de vaccination n’est recommandée que dans les zones où les commu-nautés peuvent être réticentes à la vaccination ou avoir besoin d’une motivation supplémentaire pour aller se faire vacciner. Cette stratégie peut également s’avérer utile pour atteindre les popula-tions urbaines pauvres et les populations migrantes.

Cette stratégie de vaccination ajoute un nouvel élément de mobilisation sociale et fait appel à un volontaire formé/mobilisateur communautaire supplémentaire, appelé « démarcheur », qui fait du porte-à-porte pour informer les personnes s’occupant d’enfants de l’AVS. Il/elle travaille en coordination avec le personnel basé au poste de vaccination. Par conséquent l’équipe complète de vaccination/démarchage comprend un démarcheur volontaire qui fait du porte-à-porte, ainsi que le(s) vaccinateur(s) et un ou plusieurs volontaires supplémentaires qui restent au poste de vaccination. Il doit y avoir un superviseur pour quatre équipes de vaccination/démarchage.

La zone géographique dont le démarcheur porte-à-porte a la charge doit correspondre à celle de l’équipe de vaccination. Un démarcheur formé se rend dans 50 à 100 foyers où vivent des enfants en âge d’être vaccinés dans une zone définie pendant la durée d’installation du poste [de vaccination] pour l’AVS. Dans la majorité des cas, il y a un démarcheur porte-à-porte dans la zone dont chaque équipe s’occupe. En ce sens que le démarcheur doit être un membre de la commu-nauté bénéficiaire de la vaccination, il peut s’avérer nécessaire de former plusieurs démarcheurs par équipe de vaccination, mais un seul démarcheur sera opérationnel dans une zone donnée. Dans certains pays, des démarcheurs communautaires spécifiques réalisent les visites à domicile au cours des AVS et de la vaccination systématique. Si cela fonctionne, ces pays doivent conserver leur propre méthode.

Les démarcheurs doivent savoir lire et écrire, et être choisis parmi la communauté locale. Avant chaque journée de vaccination, ils recevront des fiches avec le plan de travail pour suivre l’avance-ment des activités, une carte où les quartiers à visiter sont indiqués et un formulaire pour indiquer le nombre de maisons visitées et le nombre total d’enfants en âge d’être vaccinés dans la zone. Les visites devront être planifiées de sorte que le démarcheur n’ait pas à couvrir plus de 3 à 5 km par jour. Si l’on ne dispose pas de cartes précises et complètes, il faut fournir des schémas simples indiquant les limites des quartiers préalablement définis. La Figure A5.1 donne un exemple de ce type de schéma.

Le schéma doit comprendre les éléments suivants :

• la superficie approximative de la zone couverte par le programme ;• l’indication des zones dont il faut s’occuper sur une journée ; • des points de repère utiles dans la zone pour servir de base aux itinéraires et plans

de déplacements.

La Figure A5.2 donne un exemple du plan de travail des démarcheurs.

Annexe 5. Stratégies d’AVS : postes fixes ou mobiles avec dé-marchage porte-à-porte et vaccination porte-à-porte

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FIGURE A5.1. Exemple de schéma indiquant les zones de démarchage par jour

La Figure A5.2 Exemple de plan de travail pour démarcheur

JOUR 1

JOUR 2

JOUR 4JOUR 5

JOUR 6

1 KM

JOUR 3

Établissement de santé

Habitations

Rivière

Routes

Zone marécageuse

Poste de vaccination

LÉGENDE

Centre de santé : ____________________ Semaine de l’AVS : du____au___

Zone de travail : _____________________________

Superviseur du démarchage : ______________ Démarcheur : __________________

Nom et no de portable du démarcheur

Secteurs/quartiers à visiter par démarcheur chaque jour

Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4 Jour 5 Jour 6

Démarcheur-1 QuartierXXX

YYY ZZZ QQQ TTT PPP

Démarcheur-2

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Visites à domicile

1. Durant chaque visite, le démarcheur doit faire ce qui suit : • se présenter avec courtoisie en qualité de volontaire travaillant pour le centre de santé

(l’AVS) et expliquer la raison de sa visite ; • obtenir l’assentiment implicite du chef de famille pour s’entretenir sur le statut vaccinal

des enfants ; • donner des informations au chef de famille sur la maladie, les activités de lutte et la

nécessité de la vaccination (les messages doivent être courts et concis [par exemple : quel vaccin sera administré/pourquoi est-ce que c’est important], et faire ressortir l’importance de la vaccination systématique et la nécessité que chaque enfant soit entièrement vacciné) ;

• déterminer le nombre d’enfants en âge de se faire vacciner dans le cadre de l’AVS ; • inciter le chef de famille à emmener tous les enfants concernés au poste de vaccination

de l’AVS – insister sur les horaires, les dates et le lieu du poste de vaccination le plus proche ;

• en quittant la maison, marquer la porte principale à l’aide d’une craie ou d’un autocollant pré imprimé, avec la date de la visite et toute autre indication définie par le pays.

2. Remplir le formulaire de démarchage porte-à-porte en indiquant le nombre d’habitations visitées et le nombre total d’enfants faisant partie de la tranche d’âge ciblée dans la zone couverte (voir Figure A5.3).

3. Signaler à l’équipe de vaccination et au superviseur tout foyer où les parents/personnes s’occupant des enfants refusent la vaccination, de manière à rendre de nouveau visite à ces foyers pour leur fournir davantage d’informations.

FIGURE A5.3. Exemple de formulaire que les démarcheurs doivent remplir chaque jour

Centre de santé : _______________________ Semaine de l’AVS : du______à_____

Zone de travail : _______________________ Jour ____________________________

Superviseur du démarchage : ____________ Démarcheur : ____________________

Secteur/quartier : __________________________________________________________

Habitations visitées Nbre total d’enfants dans la tranche d’âge ciblée

Commentaires et localisation des foyers refusant la vaccination

1

2

3

4

5

6, etc.

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Responsabilités du superviseur de l’équipe de vaccination/démarchage

Il y a un superviseur pour quatre équipes de vaccination/démarchage. Le superviseur doit se servir des mêmes cartes/schémas que le démarcheur. Les responsabilités du superviseur comprennent les suivantes :

1. examiner les activités de vaccination à chacun des quatre postes de vaccination auxquels il est affecté (voir le Chapitre 13) ;

2. examiner le travail de chaque démarcheur porte-à-porte :a. déterminer tous les jours si chacun des démarcheurs s’est rendu dans tous les foyers de la

zone qui lui a été confiée, en vérifiant les formulaires de démarchage porte-à-porte et en réalisant des contrôles ponctuels de certaines habitations pour vérifier qu’elles ont bien été visitées et marquées ;

b. si possible, se rendre dans tous les foyers pour lesquels le démarcheur signale que la famille refuse la vaccination ;

c. donner son avis au superviseur responsable du niveau supérieur en ce qui concerne la nécessité (ou pas) de laisser les équipes dans la même zone le jour suivant.

Déclinaisons de la stratégie

La technique de démarchage peut être déclinée sous un certain nombre de formes et les pays peuvent avoir leur préférence à ce sujet. L’idéal consisterait à ce que le démarcheur compte le nombre d’enfants concernés par l’AVS dans chaque foyer, voire même qu’il écrive leur nom pour les communiquer à l’équipe de vaccination de sorte qu’il soit possible de confirmer qu’ils ont bien été vaccinés. Même si cela peut augmenter notablement la charge de travail du démarcheur et de l’équipe de vaccination, cette stratégie peut être utilisée dans les endroits où le nombre de volontaires s’y prête. En outre, les démarcheurs peuvent consigner le statut vaccinal de tous les enfants qui ont l’âge approprié présents dans le foyer afin d’aider à repérer les enfants « zéro dose » pour exercer un suivi par la suite dans le cadre du programme de vaccination systématique. Ce type de stratégies de démarchage très complètes a été utilisé avec succès dans certains pays de la Région africaine.

5b VACCINATION PORTE-À-PORTE

Description de la stratégie

La stratégie de vaccination porte-à-porte nécessite une équipe de vaccination composée de deux personnes (en règle générale, un agent de santé qui administre le vaccin et un volontaire) qui se rendent au moins une fois dans tous les foyers d’une zone définie chaque jour. L’équipe de vaccination vaccinera tous les enfants concernés directement et apposera une marque sur la porte de l’habitation en conséquence.

Cette stratégie est utilisée de manière optimale dans le cadre des activités de ratissage pour les zones dans lesquelles le RCM a montré qu’il y avait un refus de la vaccination, en ce sens qu’elle est l’occasion d’ouvrir un dialogue instructif. L’équipe de vaccination doit être bien formée pour éviter de commettre des erreurs liées à la vaccination et la politique relative aux flacons multidoses doit être appliquée conformément à la politique nationale.

En raison de la nature de l’activité et des distances en jeu, le recours à cette stratégie implique que les équipes de vaccination seront en mesure de vacciner un nombre moins important d’enfants (environ 50 à 75) par jour, au lieu de ce que l’on est en droit d’attendre pour des

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équipes temporaires et mobiles dans les zones urbaines et rurales, à savoir 100 à 150 enfants et 75 à 100 enfants respectivement. De même que pour le démarchage porte-à-porte, elle nécessite une supervision rigoureuse : un superviseur pour quatre équipes de vaccination (selon le contexte).

La zone géographique dont une équipe de vaccination porte-à-porte a la charge doit être clairement définie et communiquée à toutes les équipes de vaccination et au superviseur.

Responsabilités de l’équipe de vaccination porte-à-porte

Il incombe à l’équipe de se rendre dans tous les foyers de la zone géographique qui lui a été assignée, de vacciner tous les enfants concernés qu’elle rencontre, de marquer comme il convient toutes les habitations visitées et de retourner dans les foyers où il reste des enfants non vaccinés pour les vacciner.

Chaque équipe de vaccination devra recevoir une carte/un schéma de la zone qu’elle doit couvrir et qui comprendra, si possible, une échelle pour définir la superficie de la zone et toutes les particularités notables du terrain donnant des informations sur l’itinéraire ou les plans de déplace-ments. En outre, les visites devront être planifiées de sorte qu’elle n’aura pas à couvrir une zone de plus de 3 km2 par jour.

Visites à domicile

Durant chaque visite, l’équipe de vaccination doit procéder comme suit :

1. se présenter avec courtoisie en qualité d’agents de santé et/ou de volontaire travaillant pour le centre de santé (l’AVS), selon ce qui convient, et expliquer la raison de la visite ;

2. demander au parent ou à la personne s’occupant des enfants le statut vaccinal des enfants du foyer ;

3. informer le parent/la personne qui s’occupe des enfants des bénéfices de la vaccination, et inciter la famille à faire vacciner tous les enfants, y compris dans le cadre du programme de vaccination systématique ;

4. déterminer le nombre d’enfants au sein du foyer qui sont en âge de se faire vacciner dans le cadre de l’AVS ;

5. les vacciner tous, s’ils sont présents ;

6. marquer le doigt de chaque enfant vacciné avec un marqueur indélébile – l’annulaire gauche le plus souvent, afin de faire la différence avec le marquage ayant trait à la vaccination anti-poliomyélitique ;

7. remplir, pour chaque enfant vacciné, la carte de vaccination de l’AVS ou le carnet de vac-cination, en veillant à ce que les doses administrées dans le cadre de l’AVS ne soient pas consignées comme des doses administrées dans le cadre de la vaccination systématique ;

8. en quittant le foyer, marquer la maison en indiquant la date de la visite et si une nouvelle visite est nécessaire (cela peut être parce que les enfants concernés étaient absents au moment de la visite, parce que les personnes ayant la charge des enfants refusent la vaccination ou bien parce qu’on ne sait pas s’il reste des enfants à vacciner) ;

9. consigner par écrit tous les foyers refusant la vaccination et prévenir le superviseur qu’une aide supplémentaire est nécessaire (il est possible d’utiliser un GPS pour enregistrer avec précision la localisation des ménages refusant la vaccination).

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Garantir une administration sûre des vaccins dans le cadre de la stratégie de vaccination porte-à-porte

La meilleure approche consiste à utiliser des flacons monodoses. Si l’on ne dispose pas de flacons monodoses et que l’on utilise des flacons multidoses (5, 10 ou 20 doses), on dispose des alterna-tives suivantes pour éviter les problèmes de sécurité.

1. Lorsqu’un flacon est entamé dans un foyer, le vaccinateur reste sur ce site et poursuit la vac-cination pendant que le volontaire visite les habitations à proximité pour faire venir d’autres enfants concernés par la vaccination. Une fois le flacon terminé, l’équipe se rend dans la prochaine habitation qui n’a pas été visitée. Dans ce cas, les habitations à partir desquelles les enfants viennent pour se faire vacciner doivent être marquées comme il convient.

2. S’il n’y a pas d’autres enfants pouvant prétendre à la vaccination à proximité et si la sécurité vaccinale est problématique, il peut être souhaitable de jeter le flacon entamé plutôt que de se déplacer de maison en maison avec un flacon ouvert.

Responsabilités du superviseur de la vaccination porte-à-porte

Il doit y avoir au moins un superviseur pour quatre équipes de vaccination porte-à-porte. Il lui incombe notamment de :

1. diriger les activités de vaccination de chacune des quatre équipes de vaccination qui lui ont été assignées (voir le Chapitre 13) ;

2. vérifier que les habitations sont marquées comme il se doit en réalisant des contrôles ponctuels ;

3. déterminer quotidiennement si les quatre équipes dont il a la charge ont effectué toutes les visites qui leur incombait, y compris les visites réitérées dans les foyers avec des enfants concernés par l’AVS encore non vaccinés ;

4. visiter de nouveau toutes les habitations indiquées comme ayant des enfants non vaccinés à la fin de la journée, quand bien même l’équipe de vaccination porte-à-porte s’y serait à nouveau rendue, et essayer de promouvoir la vaccination ;

5. se servir de ses observations pour recommander des mesures correctives (par exemple définir des moments plus opportuns pour procéder à la vaccination dans la zone).

5c VACCINATION DANS LES ÉCOLES, LES MATERNELLES ET LES CRÈCHES/GARDERIES

Les établissements scolaires sont pratiques pour vacciner des cohortes d’âge spécifiques et dans lesquels tant les enseignants que les élèves peuvent contribuer aux activités de mobilisation sociale. Une stratégie de vaccination en milieu scolaire peut mettre à profit les établissements scolaires de la façon suivante. • Un membre de l’équipe de vaccination, ou un autre membre du personnel infirmier du

centre de santé, visite chaque établissement avant l’AVS pour présenter brièvement aux élèves les maladies auxquelles se rapporte l’AVS, le calendrier de l’AVS et l’importance de la vaccination systématique.

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• Pour la maison : après la classe, l’enseignant donne à chaque élève une lettre destinée aux parents pour les informer (a) des vaccins compris dans l’AVS, (b) des critères d’âge, (c) de la période de l’AVS et (d) de la localisation des postes de vaccination.

• Les équipes de vaccination et de communication sociale se voient confier la tâche de se rendre dans les écoles pour donner des informations sur l’AVS lors de journées convenues à l’avance, et avant de vacciner tous les élèves concernés classe par classe.

Comme les écoliers arrivent non accompagnés à l’école, la vaccination en milieu scolaire né-cessiterait de prendre en compte les réglementations nationales et institutionnelles relatives au consentement des parents ou des personnes ayant la charge d’enfants à l’égard de la vaccination. Dans les pays où le consentement éclairé des parents est exigé (autrement dit où la vaccination contre la rougeole n’est pas obligatoire), les parents doivent être suffisamment informés sur la vaccination antirougeoleuse et recevoir un formulaire de consentement. Dans ces cas là, il est plus efficace d’instaurer une procédure de « refus » demandant aux parents qui ne veulent pas faire vacciner leur enfant de signer un formulaire. Il est nécessaire de prévoir suffisamment de temps pour transmettre les formulaires aux parents et leur permettre de les rapporter à l’école avant la séance de vaccination. D’autres éléments d’orientation sont disponibles dans le document OMS intitulé Considérations relatives au consentement à la vaccination des enfants et adolescents âgés de 6 à 17 ans : http://www.who.int/immunization/programmes_systems/policies_strategies/consent_note_fr.pdf.A3

A3 OMS (2014). Considérations relatives au consentement à la vaccination des enfants et adolescents âgés de 6 à 17 ans. Genève : Organisation mondiale de la Santé (WHO/IVB/14.04F).

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Annexe 6. Activités essentielles et suggestion de calendrier pour la planification d’AVS de qualité

TABLEAU A6.1. Planification au niveau national – liste des activités

Il est possible que certaines des activités prévues pour l’AVS (voir les Tableaux A6.1 et A6.2) fassent partie des activités habituellement exercées aux niveaux national et districal, et soient, en tant que telles, des contributions en nature ne nécessitant pas de fonds budgétaires supplémentaires. Ces activités/éléments, de même que ceux indiqués comme « nécessitant un financement », varieront en fonction de la situation et des besoins spécifiques du pays et devront être évalués pour chaque pays. La planification au niveau du district complète la planification au niveau national, et les listes des activités sont similaires, à ceci près que celle au niveau districal contient un plus grand nombre d’éléments opérationnels. Les deux tableaux ci après donnent un aperçu des activités essentielles et indiquent si, d’ordinaire, ces activités appellent un financement supplémentaire, ou pas.

ÉCHÉANCES PROPOSÉES

ACTIVITÉS/ÉLÉMENTS FONDS SUPP.

Au moins 12 mois avant l’AVS

Élaborer un plan global chiffré, avec un calendrier (prévoir les fonds pour les activités de suivi exercées avant et pendant la campagne, et les activités réalisées après la campagne)

Tenir des réunions avec les ministères de la santé et des finances au sujet de l’allocation de fonds pour l’AVS

Déposer une candidature auprès des partenaires (par exemple Gavi, Initiative contre la rougeole et la rubéole, partenaires locaux, etc.) pour demander des fonds supplémentaires, le cas échéant

Présenter le projet du plan global et discuter du financement au sein du Comité de coordination interorganisations (ICC)

X

Arrêter et planifier les réunions du Comité national de coordination (CNC)

12 à 9 mois avant l’AVS

Arrêter et planifier les réunions des sous comités techniques pour définir clairement leurs attributions

9 à 6 mois avant l’AVS

Rencontrer les responsables des districts et les responsables sanitaires (commencer les réunions de microplanification)

X

Réaliser les ateliers de microplanification au niveau régional/districal X

Animer les réunions de microplanification pour finaliser les plans X

Finaliser les plans et obtenir l’aval du CNC

Élaborer et finaliser le plan pour la mobilisation sociale, le plaidoyer et la communication

Élaborer/mettre à jour les feuilles de calcul pour la logistique et veiller à l’homogénéité des calculs, notamment :

Fournitures nécessaires Flacons de vaccins et de diluants X

Seringues AB (0,5 ml) et aiguilles X

Seringues de reconstitution (5 ml) et aiguilles de 19 G ou 20 G

X

Gaze, savon, plateaux X

Trousses pour le traitement des MAPI X

Marqueurs indélébiles pour le marquage au doigt

X

Cartes de vaccination X

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ÉCHÉANCES PROPOSÉES

ACTIVITÉS/ÉLÉMENTS FONDS SUPP.

9 à 6 mois avant l’AVS—Suite de la page précédente

Équipements de la chaîne du froid

Achat/location de réfrigérateurs X

Porte-vaccins X

Briquettes à effet isotherme X

Boîtes isothermes portatives X

Gestion des déchets Conteneurs de sécurité (5 l) X

Construction d’incinérateurs/de fosses X

Transport Location de voitures/bateaux à moteur et carburant

X

Location de motocyclettes et carburant X

Carburant en cas de véhicules à disposition X

Ressources humaines Vaccinateurs X

Volontaires X

Annonceurs X

Démarcheurs X

Superviseurs des équipes de vaccination (indemnités journalières)

X

Consultants pour une assistance techniques, si besoin

X

Observateurs externes X

Coordonnateurs, superviseurs, gestionnaires des entrepôts, personnel pour l’incinération des déchets, chauffeurs

X

Commander les vaccins et le matériel d’injection

Élaborer des lignes directrices nationales pour l’AVS X

6 à 4 mois avant l’AVS

Transférer les fonds opérationnels au niveau du district X

Examiner et valider les microplans au niveau national

Revoir et ajuster le budget en fonction des microplans

Élaborer des matériels pour la mobilisation sociale X

Confirmer la participation de personnalités publiques lors de la cérémonie de lancement

3 mois avant l’AVS

Imprimer et distribuer les listes de contrôle de supervision, dont l’outil d’évaluation de l’état de préparation de l’AVS, les feuilles de pointage, les formulaires de notification des MAPI, les formulaires de synthèse, les cartes

X

Élaborer et distribuer les matériels et outils pour la formation X

Préparer des annonces pour la radio/télé et rédiger des articles de presse X

Confirmer le plan de travail pour le suivi et l’évaluation de l’AVS X

8 semaines avant l’AVS

Réaliser des visites de supervision aux niveaux provincial/districal pour évaluer l’état de préparation de l’AVS et repérer les problèmes

X

Commencer les préparatifs pour la cérémonie de lancement

Vérifier la disponibilité du transport pour la supervision, la mobilisation sociale, etc.

Transporter le vaccin du niveau central dans les chambres froides du niveau provincial et au niveau des districts

X

4 à 2 semaines avant l’AVS

Réaliser des visites de supervision dans les districts rencontrant des problèmes pour vérifier l’état de préparation

X

Établir les équipes de supervision pour la mise en œuvre de l’AVS

Vérifier les préparatifs de la cérémonie de lancement

Assurer la formation des formateurs de niveau intermédiaires (sites de formation, rafraîchissements, carnets, stylos, autres matériels)

X

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TABLEAU A6.2. Planification au niveau districal – liste des activités

ÉCHÉANCES PROPOSÉES

ACTIVITÉS/ÉLÉMENTS FONDS SUPP.

2 semaines avant l’AVSRéaliser des visites de supervision dans des districts sélectionnés pour vérifier la préparation, et repérer les retards et y remédier

X

1 à 2 semaines avant l’AVS

Commencer à diffuser régulièrement des messages dans les journaux, à la télévision et à la radio

X

Assurer la formation des équipes de vaccination (sites de formation, rafraîchissements, carnets, stylos, autres matériels)

X

1 semaine avant l’AVS Mettre en place une salle de contrôle des opérations au niveau national pour suivre l’AVS et apporter un soutien d’appoint au niveau infranational

Réaliser des visites de supervision pour vérifier l’état de préparation de l’AVS

X

Intensifier toutes les activités de mobilisation sociale

1 à 2 jours avant l’AVS Préparer le site pour la cérémonie de lancement et vérifier les dispositions en matière de relations publiques

Premier jour de l’AVS Animer la cérémonie d’ouverture

Tous les jours durant la mise en œuvre de l’AVS

Visiter les postes de vaccination et superviser les équipes de vaccination X

Suivre et contrôler la mise en œuvre grâce aux superviseurs nationaux

Fournir un soutien d’appoint au niveau infranational si besoin

Prendre part quotidiennement aux réunions de suivi organisées aux niveaux districal, régional et central avec les principales parties prenantes

Accompagner le suivi intra-AVS (observateurs indépendants réalisant le RCM)

X

1 semaine après l’AVS Recueillir et compiler activement les résultats en matière de couverture à partir de l’ensemble des unités administratives

2 semaines après l’AVS

Organiser une réunion de synthèse nationale avec les superviseurs, les consultants, les administrateurs du programme, et les coordonnateurs nationaux et infranationaux

Effectuer le RCM post-AVS et réaliser l’enquête de couverture X

1 mois après l’AVSRédiger et présenter un compte-rendu technique et financier

Transmettre un retour d’information écrit au niveau infranational

ÉCHÉANCES PROPOSÉES

ACTIVITÉ FONDS SUPP.

9 à 6 mois avant l’AVS

Préparer la première réunion de planification : données du recensement, cartes, liste des communautés, description des ressources humaines di-sponibles et inventaire des transports, des équipements de la chaîne du froid et du stockage, et des incinérateurs/fosses pour les déchets dans le district

Mettre sur pied un comité districal de coordination de l’AVS et les sous comités connexes composés de membres des secteurs de la santé et autres

Réaliser des ateliers de microplanification X

Vérifier la logistique du transport pour la distribution des vaccins et du matériel

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ÉCHÉANCES PROPOSÉES

ACTIVITÉ FONDS SUPP.

4 à 3 mois avant l’AVS

Vérifier que les fonds opérationnels en provenance du niveau national sont disponibles

Tenir des réunions avec les coordonnateurs de l’AVS au niveau des sous districts et au niveau local – distribuer le calendrier et les listes de tâches à répartir

Distribuer les lignes directrices relatives à l’AVS aux coordonnateurs des sous-districts et locaux

X

8 semaines avant l’AVS

Débuter la mobilisation sociale au niveau local

Entériner les stratégies pour les populations difficiles à atteindre et les populations particulières.

Commencer les préparatifs pour la cérémonie de lancement locale X

8 à 6 semaines avant l’AVS

Vérifier la logistique du transport pour la distribution des vaccins et du matériel, la supervision, etc.

Finaliser les plans de distribution des vaccins et du matériel

Réaliser des visites de supervision pour évaluer l’état de préparation X

4 semaines avant l’AVS Vérifier les préparatifs de la cérémonie de lancement locale X

4 à 2 semaines avant l’AVS

Transmettre les vaccins et le matériel aux sous districts et aux établissements de santé

X

Réaliser une deuxième série de visites de supervision préalables à la campagne dans une sélection de sites

X

Débuter les activités de mobilisation sociale pour les populations difficiles à atteindre et les populations particulières

X

Intensifier les activités de mobilisation sociale X

Assurer la formation des équipes de vaccination X

1 semaine avant l’AVS Se rendre dans une sélection de sous districts dont les résultats laissent à désirer et les aider

X

1 à 2 jours avant l’AVS Entériner l’affectation des superviseurs

Premier jour de l’AVS Animer la cérémonie d’ouverture X

Tous les jours durant la mise en œuvre de l’AVS

Visiter les postes de vaccination et superviser les équipes de vaccination X

Réaliser le suivi intra AVS – le RCM par des observateurs indépendants (en moyenne, une zone par district)

X

Calculer la couverture vaccinale à la fin de chaque journée pour tous les niveaux

Tenir quotidiennement des réunions avec les superviseurs et coordonna-teurs du district pour examiner la couverture administrative du jour et la qualité de la mise en œuvre de l’AVS

En cas de MAPI, donner suite aux notifications et/ou réagir aux rumeurs

3 jours après l’AVS S’entretenir avec tous le coordonnateurs sous-districaux du district X

1 semaine après l’AVS

Examiner les listes de contrôle de supervision

Estimer la couverture vaccinale et la perte de vaccins dans le district

Réaliser des activités de ratissage, si besoin X

Transmettre les résultats en matière de couverture et les rapports (technique et financier), accompagnés des leçons tirées et des justificatifs correspondants, au niveau national

2 semaines après l’AVS Participer à la réunion de synthèse nationale X

TABLEAU A6.2. Planification au niveau districal – liste des activités

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180

7a FORMULAIRE DE NOTIFICATION DES MAPI

Annexe 7. Notification et traitement des MAPI

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181

7b TROUSSE POUR LE TRAITEMENT DES MAPI Une trousse pour le traitement des MAPI contient les éléments suivants.

Solution injectable d’adrénaline (1:1000) – 2 ampoules

Hydrocortisone injectable (100 mg) – 1 flacon

Seringue à usage unique (de type seringue à insuline) avec une graduation tous les 0,1 ml et aiguille 26G pour injection IM – 2 ensembles

Seringue à usage unique (5 ml) et aiguille 24/26G pour injection IM - 2 ensembles

Microperfuseur épicrânien – 4 dispositifs de perfusion

Canules IV (de différentes tailles)

Paracétamol (500 mg) – 10 comprimés

Solutions IV (lactate de Ringer/sérum physi-ologique) : 1 unité conditionnée dans un flacon en plastique

Solution de réhydratation par voie IV : 1 unité conditionnée dans un flacon en plastique

Dispositif de perfusion IV : 1 kit

Coton hydrophile + ruban adhésif : 1 de chaque

Formulaire de notification des MAPI

Étiquette indiquant : la date d’inspection, la date de péremption de l’adrénaline injectable et la date de péremption la plus proche parmi les autres éléments de la trousse

Tableaux posologiques pour l’injection de l’adrénaline et de l’hydrocortisone

À l’hôpital, des dispositifs d’oxygénothérapie et d’intubation doivent être disponibles.

7c DÉTECTION ET TRAITEMENT DE L’ANAPHYLAXIE

Différences entre l’anaphylaxie et l’évanouissement (réaction vasovagale) :

ÉVANOUISSEMENT RÉACTION ANAPHYLACTIQUE

Apparition Généralement au moment de l’injection, ou peu de temps après

Après quelques secondes à quelques minutes d’exposition à une substance donnée ; la plupart des cas commencent dans l’heure qui suit l’exposition (définition élaborée par la Brighton Collaboration)

Effets cutanés Pâleur, sueur, peau froide et moite

Rougeur, éruption prurigineuse en relief ; gonflement des yeux et du visage, éruption généralisée

Effets respiratoires Respiration normale à profonde Respiration bruyante due à l’obstruction des voies respiratoires (sifflement ou stridor bilatéral)

Effets cardiovasculaires Ralentissement du pouls, hypotension passagère

Accélération du pouls, hypotension

Effets gastro-intestinaux Nausées, vomissements Crampes abdominales, vomissements

Effets neurologiques Perte de connaissance passagère, que l’on peut aider en plaçant le sujet en décubitus dorsal (position allongée)

Perte de connaissance, qui ne s’arrange pas lorsque l’on place le sujet en décubitus dorsal (position allongée)

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182

Évolution des signes et symptômes de la réaction anaphylactique :

Traitement de l’anaphylaxie

Une fois le diagnostic posé, considérez que l’affection du patient est potentiellement mortelle, peu importe la gravité des symptômes qu’il présente sur le moment. Commencez le traitement immédiatement et restez avec le patient. À moins que vous ne soyez déjà dans le centre de gestion des MAPI préalablement défini ou à l’hôpital, prenez les dispositions nécessaires pour transférer le patient immédiatement.

L’adrénaline (épinéphrine) stimule le cœur, supprime les spasmes dans les voies respiratoires et réduit l’œdème et l’urticaire, ce qui neutralise la réaction anaphylactique. Mais si les doses utilisées ne sont pas adaptées, cet agent puissant peut provoquer une irrégularité des battements du cœur, une insuffisance cardiaque, une hypertension sévère et une nécrose tissulaire.Dans tous les établissements de santé, des personnels de santé doivent être formés au traitement de l’anaphylaxie et pouvoir accéder rapidement à une trousse d’urgence contenant de l’adrénaline, tout en connaissant les posologies à utiliser et son mode d’administration. La date de péremption de l’adrénaline doit être inscrite à l’extérieur de la trousse d’urgence et la trousse doit être entièrement vérifiée trois ou quatre fois par an. Si l’adrénaline présente une teinte marron, elle doit être éliminée. La durée de conservation de l’adrénaline est courte, donc la date de péremption doit être contrôlée régulièrement.

Étapes de la prise en charge initiale (voir également la Figure A7.1) :

• Ne pas administrer d’autres vaccins.

• Placer le patient en décubitus dorsal ou, s’il a du mal à respirer, le placer en décubitus dorsal avec les genoux fléchis. Ne pas laisser le patient en position debout, ne pas lui permettre de marcher.

• S’il est déjà inconscient, placer le patient en position latérale de sécurité et s’assurer que les voies respiratoires sont dégagées.

• Évaluer la libération des voies aériennes, la ventilation pulmonaire et la fonction circulatoire (protocole ABC en anglais, pour Airway, Breathing and Circulation). Le cas échéant, commencer la réanimation cardiopulmonaire (RCP). Administrer de l’adrénaline au 1/1000e (voir le Tableau A7.1 pour déterminer la dose correcte en fonction de l’âge ou du poids)

ÉVOLUTION CLINIQUE SIGNES ET SYMPTÔMES DE LA RÉACTION ANAPHYLACTIQUE

Signes annonciateurs légers

Symptômes tardifs engag-eant le pronostic vital

Démangeaisons de la peau, éruption et gonflement autour du point d’injection.

Gonflement indolore de certaines parties du corps (par exemple visage ou bouche). Démangeaisons et rougeur de la peau, nez bouché, éternuements, picotement et rougeur oculaire.

Nausées, vomissements, douleurs abdominales.

Respiration bruyante (sifflement ou stridor), voix rauque, difficultés à avaler ou à parler, difficultés à respirer (respiration rapide, tirage), collapsus, hypotension artérielle, pouls faible et irrégulier.

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par injection intramusculaire profonde dans le membre opposé à celui où le vaccin a été administré. En général, elle est administrée dans la face antérolatérale de la cuisse chez les enfants et dans le muscle deltoïde chez les adultes. L’administration peut être réalisée en sous cutané dans les cas légers.

• Donner de l’oxygène à l’aide d’un masque facial, si disponible.

• Ré administrer la même dose d’adrénaline par voie intramusculaire toutes les 5-10 minutes si les symptômes persistent, jusqu’à un maximum de trois doses.

• Appeler pour demander l’aide de professionnels, mais ne jamais laisser le patient seul. Appeler une ambulance (ou organiser un autre moyen de transport) après la première injection d’adrénaline, ou plus tôt s’il y a suffisamment de personnes pour aider.

• Consigner, ou demander à quelqu’un de consigner, les signes vitaux (la fréquence du pouls, la fréquence respiratoire et la pression artérielle), ainsi que l’heure et la dose exacte de tous les médicaments administrés. S’assurer que ces informations soient transmises lors du transfert du patient.

• Écrire l’information clairement sur la carte de vaccination, de sorte que le sujet ne reçoive jamais une autre dose du vaccin en cause. À un moment opportun, expliquer aux parents ou aux membres de la famille l’importance d’éviter le vaccin à l’avenir.

• Informer l’agent responsable, par téléphone, de la survenue de la réaction anaphylactique, puis lui transmettre le formulaire de notification.

Posologie de l’adrénaline : adrénaline (épinéphrine) au 1/1000e injectée en intramusculaire à la dose de 0,01 ml/kg, jusqu’à un maximum de 0,5 ml. Si l’on ne connaît pas le poids du patient, un guide approximatif peut être utilisé, tel que le tableau ci après.

TABLE A7.1 Dose of adrenaline 1:1000 (aqueous) for treatment of anaphylaxis according to age

a La posologie pour les enfants est établie sur la base d’une dose de 0,01 ml/kg (maximum de 0,5 ml) administrée toutes les 10 à 120 minutes, comme indiqué, jusqu’à 3 fois au maximum.

b Pour une réaction légère, une dose de 0,30 ml peut être envisagée.

ÂGE DOSEa (ml)

12 mois 0,10

18 mois–4 ans 0,15

5 ans 0,20

6–9 ans 0,30

10–13 ans 0,40b

14 ans 0,50b

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184

FIGURE A7.1. Exemple de protocole de traitement de l’anaphylaxie

Anaphylaxie ?

PROTOCOLE ABC : évaluer les voies aériennes/la fonction respiratoire/la fonction circulatoire

DIAGNOSTIC : surveiller si une maladie/des problèmes engageant le pronostic vital

apparaissent soudainement, d’après le protocole ABC/les modifications cutanées

PREMIERS SOINS : demander de l’aide/allonger le patient/surélever ses jambes/dégager

ses voies respiratoires/RCP si besoin

TRAITEMENT INITIAL : adrénaline en IM (solution au 1/1000e)

Administrer la même dose d’adrénaline en IM toutes les 5 à 10 minutes si les symptômes persistent, jusqu’à un maximum de 3 doses.

[Voir la posologie indiquée dans le Tableau A7.1]

En l’absence d’ammélioration immédiate, organiser le transport jusqu’à l’hôpital.

Ne jamais laisser le patient seul.

À L’HÔPITAL : dégager les voies respiratoires/oxygénothérapie à haut débit/solutés IV

EN CAS DE CHOC : solution saline à raison de

20-50 ml/kg

EN CAS D’OBSTRUCTION DES VOIES RESPIRATOIRES

INFÉRIEURES (sifflement) : nébulisation d’albutérol + libération des voies

respiratoires

EN CAS D’OBSTRUCTION DES VOIES RESPIRATOIRES

SUPÉRIEURES (stridor) : nébulisation d’adrénaline

+ libération des voies respiratoires

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8a ÉVALUATION DU NIVEAU DE CONNAISSANCE D’UNE AVS IMMINENTE

Une enquête s’avère utile pour déterminer si les efforts de mobilisation sociale sont efficaces, en particulier chez les populations à haut risque ou difficiles à atteindre. Les enquêtes ponctuelles doivent débuter 2 semaines avant l’AVS, ce qui laisse suffisamment de temps pour corriger les problèmes mis en évidence. Les superviseurs/contrôleurs doivent également réaliser cette évaluation dans le cadre de l’évaluation de l’état de préparation de l’AVS effectuée chaque semaine au cours des 2 semaines qui précèdent l’AVS. Dans chaque quartier considéré, il est recommandé d’interroger cinq parents/personnes s’occupant d’enfants concernés par l’AVS. Les entretiens peuvent avoir lieu à domicile, sur les marchés, au niveau des arrêts de bus, etc.

Annexe 8. Outils de communication

Date : ___/____/___ Enquêteur : _________________ Superviseur : ___________________

Ville : _________________ Quartier : _________________ District : _____________

PARENT/PERSONNE S’OCCUPANT D’ENFANTS : 1 2 3 4 5

Savez-vous que le vaccin contre la rougeole et contre la rubéole peut sauver la vie de votre enfant ?

O/N O/N O/N O/N O/N

Connaissez-vous les dates de l’AVS ? O/N O/N O/N O/N O/N

Savez-vous quelles tranches d’âge seront vaccinées ? O/N O/N O/N O/N O/N

Savez-vous où le poste de vaccination le plus proche sera situé ?

O/N O/N O/N O/N O/N

Connaissez-vous les horaires auxquels vous pouvez emmener votre enfant se faire vacciner ?

O/N O/N O/N O/N O/N

Comment avez-vous eu connaissance de l’AVS ?

1. Agent de santé/volontaire

2. Radio

3. Télévision

4. Affiche, banderole

5. Voisin

6. Autre

7. Je n’en ai jamais entendu parler

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186

8b EXEMPLES DE MESSAGES DE COMMUNICATION CLÉS POUR LES AVS CONTRE LA ROUGEOLE ET LA RUBÉOLE

Rougeole

• La rougeole est une maladie dangereuse qui peut tuer les enfants.

• Elle est si contagieuse que si un enfant qui n’est pas déjà immunisé contre elle y est exposé, il développera probablement la maladie.

• La rougeole est due à un germe (le virus de la rougeole). Les signes de la maladie comprennent une éruption de couleur rouge sur toute la surface du corps, de la fièvre, le nez qui coule, les yeux rouges et une toux.

• Les enfants atteints de rougeole doivent être emmenés dans un centre de santé immédiatement. Un enfant atteint de rougeole peut développer des infections de l’oreille et de l’œil, une diarrhée, une pneumonie, et même une cécité, une surdité ou un œdème cérébral.

• Il est possible de prévenir la rougeole en administrant au moins deux doses de vaccin antirougeoleux. C’est un vaccin sûr. La première dose est administrée lorsque l’enfant a 9 mois, ou peu de temps après. La deuxième dose doit être administrée lorsque l’enfant a entre 15 et 18 mois.

• Parfois, un gonflement bénin et une rougeur peuvent apparaître à l’endroit où le vaccin a été injecté. Cela disparaît en appliquant des compresses chaudes et en donnant du paracétamol.

• Une dose supplémentaire de vaccin antirougeoleux est administrée durant les AVS contre la rougeole à tous les enfants âgés de 9 mois à moins de 15 ans [tranche d’âge ciblée… variable selon l’AVS], même s’ils ont été vaccinés auparavant et peu importe qu’ils aient déjà eu la rougeole ou pas.

• Emmenez votre enfant s’il a entre ... et ... mois/ans [indiquer la tranche d’âge ciblée] au centre de santé ou au centre de vaccination le plus proche pour le faire vacciner durant la campagne de vaccination antirougeoleuse qui a lieu du ... au ... [dates].

• Lorsque vous venez faire vacciner votre enfant, emmenez son carnet (sa carte) de vaccination que vous gardez chez vous. De cette manière, les agents de santé pourront vous dire de quels autres vaccins il a besoin. Si vous n’avez pas la carte de vaccination, vous devez malgré tout emmener votre enfant se faire vacciner.

D’autres services de santé important, tels que [indiquer les interventions intégrées à l’AVS], seront également proposés durant la campagne.

Rubéole/SRC

• La rubéole est une maladie extrêmement contagieuse qui peut être à l’origine de malformations congénitales handicapantes ou provoquer le décès de l’enfant à naître lorsqu’une femme enceinte est infectée.

• Surdité, cataractes, malformations cardiaques, retard mental, et lésions hépatiques

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et spléniques font partie des malformations congénitales irréversibles provoquées par le syndrome de rubéole congénitale.

• Tous les nourrissons/enfants doivent être protégés par la vaccination antirubéoleuse, avec l’administration d’un vaccin contre la rougeole et la rubéole ; la protection dure toute la vie.

Si un nombre suffisant de personnes reçoit le vaccin antirubéoleux, les dommages entraînés chez les enfants à naître à cause de la rubéole contractée par les mères peuvent être éliminés.

Vaccination systématique

Il y a cinq (5) messages essentiels que l’on doit communiquer aux personnes ayant la charge d’enfants doivent lorsqu’elles viennent se faire vacciner/faire vacciner leur(s) enfant(s) :

1. Expliquer quel vaccin va être administré et quelle maladie le vaccin permet de prévenir.

2. Expliquer les effets secondaires susceptibles de se produire, comment les traiter et à quel moment les signaler, et à qui.

3. Informer la personne qui s’occupe de l’enfant du lieu, de la date et des horaires de la prochaine séance de vaccination.

4. Dire à la personne qui s’occupe de l’enfant de le ramener pour la vaccination même s’il est malade.

5. Dire à la personne qui s’occupe de l’enfant de prendre bien soin de la carte de vacci-nation et de l’emmener chaque fois que l’enfant va dans un établissement de santé. La carte de vaccination doit être conservée dans un endroit sûr, comme un acte de naissance.

Note : Chacun des cinq (5) messages doit être transmis plusieurs fois.

Vitamine A

• La vitamine A contribue à une croissance et un développement harmonieux, prévient la cécité et apporte une protection contre la diarrhée et la rougeole.

• Il est possible de prévenir la carence en vitamine A en administrant des suppléments de vitamine A à tous les enfants âgés de 6 à 59 mois. Il est également très important de consommer des aliments riches en vitamine A, tels que le lait maternel, le lait entier, du foie, des sardines (kapenta), des légumes verts, des carottes et d’autres aliments de couleur jaune, orange ou rouge, comme par exemple la papaye, la mangue, la patate douce, le potiron, l’huile de palme et le maïs jaune.

• Un manque de vitamine A peut provoquer une cécité nocturne et d’autres problèmes oculaires.

• Pour réduire la carence en vitamine A dans/en ………. [zone], des gouttes de vitamine A seront administrées à tous les enfants âgés de 6 mois à 5 ans au cours de la campagne de vaccination antirougeoleuse qui sera menée du …………….. au …………….. [dates].

Emmenez tous les enfants âgés de 6 mois à 5 ans pour qu’ils reçoivent des gouttes de vitamine A.

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9a RÔLES ET RESPONSABILITÉS DES DIFFÉRENTES PERSONNES CONTRIBUANT À L’AVS

Annexe 9. Exemples de listes de contrôle et de formulaires utilisés pendant le suivi et la supervision de l’AVS

SUPERVISEURS DES ÉQUIPES DE VACCINATION

Qui : Sélectionnés parmi les personnels de santé locaux familiarisés avec les activités liées aux programmes de vaccination, y compris les AVS. En moyenne, il est nécessaire d’avoir un superviseur pour quatre équipes de vaccination. Dans les zones urbaines, lorsque la distance parcourue pour atteindre chaque équipe est minime, un superviseur peut encadrer plus de quatre équipes ; dans les zones rurales, un superviseur peut encadrer un nombre moins important d’équipes.

Attributions : Supervision des équipes de vaccination. Les superviseurs rendent visite aux équipes quotidiennement pour veiller à ce qu’elles effectuent leur travail conformément aux lignes directrices de l’AVS et au microplan local, que les feuilles de pointage quotidiennes et autres formulaires soient correctement remplis, que tout problème rencontré au cours de la mise en œuvre de l’AVS soit résolu et que des dispositions soient prises pour atteindre tous les enfants.

Activités : Rendre visite aux équipes de vaccination au moins une fois par jour pour exercer une supervision formative en s’aidant de la liste de contrôle pour la supervision. Compiler les rapports des équipes de vaccination, les analyser et les transmettre au niveau supérieur ; faire attention aux zones où le risque de ne pas atteindre l’ensemble de la population ciblée est élevé. Assister et apporter leur concours aux réunions de synthèse quotidiennes. Examiner le fonctionnement de l’équipe et prendre des mesures correctives si besoin. Réaliser le RCM intra AVS dans les zones où la vaccination a récemment été effectuée, selon qu’il convient, et prendre les mesures correctives nécessaires.

Rattachement : Au responsable de l’équipe de coordination de l’AVS, en particulier au superviseur au niveau du centre de santé (c.-à-d. le coordonnateur du centre de santé/responsable du PEV) ou aux superviseurs des districts (cela dépend de la structure du système de santé du pays).

SUPERVISEURS AU NIVEAU DU CENTRE DE SANTÉ

Qui : Au moins un superviseur par centre de santé. Il s’agit généralement du coordonnateur du centre de santé ou du responsable/coordonnateur du PEV au niveau du centre de santé. Les centres de santé de plus grande envergure peuvent avoir besoin de plusieurs superviseurs à ce niveau (on compte d’ordinaire un superviseur pour à peu près quatre superviseurs d’équipes de vaccination). Lorsqu’il y a plusieurs superviseurs à ce niveau, l’un d’eux doit être nommé coordonnateur (l’administrateur du PEV, en règle générale).

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SUPERVISEURS AU NIVEAU DISTRICAL (ET/OU PROVINCIAL)

Qui : Sélectionnés parmi les personnels au niveau du district qui sont bien au fait du guide pratique de l’AVS et des procédures opérationnelles. Les superviseurs au niveau du district comprennent le plus souvent les responsables de la gestion des MAPI dans le cadre du PEV au niveau districal, entre autres (et peuvent être souvent des membres de l’équipe de coordination de l’AVS).

Attributions : Les superviseurs doivent participer aux activités de supervision et de suivi ayant lieu tant avant que pendant l’AVS. Il leur incombe notamment de veiller à ce que les superviseurs au niveau du centre de santé planifient et effectuent les activités, réalisent correctement les procédures de notification et résolvent les problèmes qui surviennent pendant la mise en œuvre de l’AVS. En outre, les superviseurs assistent et apportent leur concours aux réunions de planification organisées avant l’AVS et aux réunions de synthèse quotidiennes qui ont lieu pendant l’AVS, et veillent à ce que des dispositions pour atteindre tous les enfants soient prises durant les phases tant de planification que de mise en œuvre de l’AVS.

Activités : Se rendre sur les centres de santé ou les districts 8, 4, 2 et 1 semaine(s) avant l’AVS afin de suivre l’évolution de la préparation. Les superviseurs accompagnent les activités de forma-tion et de microplanification, examinent les rapports envoyés, compilent et analysent les données émanant du centre de santé, et les transmettent au niveau supérieur, en prêtant attention aux zones où le risque de ne pas atteindre la population ciblée par la vaccination est élevé. Les superviseurs effectuent le RCM intra AVS dans les zones où la vaccination a récemment été effectuée, selon qu’il convient, et assistent et apportent leur concours aux réunions de synthèse quotidiennes.

Rattachement : Aux superviseurs régionaux et/ou nationaux (en fonction de la structure du système de santé dans le pays).

SUPERVISEURS AU NIVEAU DU CENTRE DE SANTÉ

Attributions : Supervision des superviseurs d’équipe et des équipes de vaccination. Les superviseurs veil-lent à ce que les feuilles de pointage transmises par les équipes et leur superviseur soient correctement remplies, à résoudre les problèmes survenant pendant la mise en œuvre de l’AVS, à ce que les mesures correctives appropriées soient prises après le RCM intra AVS et à ce que des dispositions soient prises pour atteindre tous les enfants.

Avant l’AVS et pendant la phase de microplanification, les superviseurs font également en sorte que les groupes difficiles à atteindre et à haut risque soient recensés, et que des stratégies de vaccination et de communication appropriées soient prévues pour les atteindre.

Activités : Rendre visite aux équipes de vaccination avec les superviseurs d’équipes, au moins une fois par jour, en se servant de la liste de contrôle. Les superviseurs examinent les rapports envoyés, compilent et analysent les données communiquées par les superviseurs [d’équipe], et les transmettent au niveau supérieur, en prêtant attention aux zones où le risque de ne pas atteindre la population ciblée par la vaccination est élevé. Les superviseurs effectuent le RCM intra AVS selon qu’il convient, et assistent et apportent leur concours aux réunions de synthèse quotidiennes. En outre, ils communiquent au moins une fois par jour avec l’équipe de coordination de l’AVS pour aider à résoudre les problèmes survenant au cours de l’AVS.

Rattachement : À l’équipe de coordination de l’AVS, en particulier aux superviseurs des districts ou, dans les centres de santé de grande envergure, au coordinateur au niveau du centre de santé (c.-à- d. l’administrateur du PEV). Cela dépend de la structure du système de santé du pays.

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CONTRÔLEURS ET OBSERVATEURS INDÉPENDANTS

Qui : Les contrôleurs sont généralement des membres du personnel local assignés à des zones géographiques différentes de celles où ils vivent ou travaillent d’ordinaire, ou des personnes travaillant pour diverses organisations (OMS, UNICEF, FICR, autres ONG, etc.) qui collaborent avec le pays pour l’organisation de l’AVS. Les observateurs indépendants sont des personnes ne participant pas à la planification, ni à la mise en œuvre de l’AVS, et qui peuvent donc fournir une évaluation indépendante et objective de l’AVS. Les contrôleurs et les observateurs indépendants doivent posséder une bonne connaissance des activités de vaccination et de la mise en œuvre d’une AVS.

Attributions : Apporter un autre niveau d’attention et d’observation concernant la préparation et la mise en œuvre de l’AVS, en particulier dans les zones où l’on risque d’obtenir une couverture sous-optimale. Ils peuvent se rendre sur les sites de vaccination et recommander des actions dans l’objectif d’atteindre tous les enfants. Les contrôleurs peuvent également, par l’intermédiaire du RCM intra AVS, vérifier que les communautés sont atteintes, en prêtant une attention particulière à repérer les enfants n’ayant pas bénéficié de l’AVS. Le RCM post AVS doit être réalisé par les observateurs indépendants une fois l’AVS terminée. Les contrôleurs font également part de leurs observations aux équipes de vaccination et aux superviseurs, et émettent des recommandations visant à améliorer la mise en œuvre de l’AVS, le cas échéant.

Activités : Se rendre sur les sites de vaccinations et remplir les formulaires de suivi (version modifiée des listes de contrôle de supervision). Les contrôleurs réalisent le RCM intra AVS et les observateurs indépendants, le RCM post AVS. Ils participent aux réunions de l’équipe de coordination qui est responsable de la zone contrôlée ; ils doivent également être disponibles pour apporter leur aide en cas de difficultés, le cas échéant.

Rattachement : Ils rapportent leurs observations et leurs recommandations sur la situation de l’AVS, et émettent des recommandations pour améliorer la mise en œuvre de l’AVS et les activités de ratissage à destination des superviseurs des équipes de vaccination, des superviseurs districaux et provinciaux, et des équipes de coordination.

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CONTRÔLEURS ET OBSERVATEURS INDÉPENDANTS

Qui : Les contrôleurs sont généralement des membres du personnel local assignés à des zones géographiques différentes de celles où ils vivent ou travaillent d’ordinaire, ou des personnes travaillant pour diverses organisations (OMS, UNICEF, FICR, autres ONG, etc.) qui collaborent avec le pays pour l’organisation de l’AVS. Les observateurs indépendants sont des personnes ne participant pas à la planification, ni à la mise en œuvre de l’AVS, et qui peuvent donc fournir une évaluation indépendante et objective de l’AVS. Les contrôleurs et les observateurs indépendants doivent posséder une bonne connaissance des activités de vaccination et de la mise en œuvre d’une AVS.

Attributions : Apporter un autre niveau d’attention et d’observation concernant la préparation et la mise en œuvre de l’AVS, en particulier dans les zones où l’on risque d’obtenir une couverture sous-optimale. Ils peuvent se rendre sur les sites de vaccination et recommander des actions dans l’objectif d’atteindre tous les enfants. Les contrôleurs peuvent également, par l’intermédiaire du RCM intra AVS, vérifier que les communautés sont atteintes, en prêtant une attention particulière à repérer les enfants n’ayant pas bénéficié de l’AVS. Le RCM post AVS doit être réalisé par les observateurs indépendants une fois l’AVS terminée. Les contrôleurs font également part de leurs observations aux équipes de vaccination et aux superviseurs, et émettent des recommandations visant à améliorer la mise en œuvre de l’AVS, le cas échéant.

Activités : Se rendre sur les sites de vaccinations et remplir les formulaires de suivi (version modifiée des listes de contrôle de supervision). Les contrôleurs réalisent le RCM intra AVS et les observateurs indépendants, le RCM post AVS. Ils participent aux réunions de l’équipe de coordination qui est responsable de la zone contrôlée ; ils doivent également être disponibles pour apporter leur aide en cas de difficultés, le cas échéant.

Rattachement : Ils rapportent leurs observations et leurs recommandations sur la situation de l’AVS, et émettent des recommandations pour améliorer la mise en œuvre de l’AVS et les activités de ratissage à destination des superviseurs des équipes de vaccination, des superviseurs districaux et provinciaux, et des équipes de coordination.

Province/région : _______________ District :_______________ Sous district (zone) :______________

Date de la visite de supervision : ___/____/___ Journée de l’AVS :_______________

Nom de la personne réalisant la visite de supervision :______________________________________

9b EXEMPLE DE LISTE DE CONTRÔLE POUR LA SUPERVISION EXERCÉE PENDANT L’AVS

SUR UN POSTE DE VACCINATION

NOM DU POSTE DE VACCINATION : OUI/NON

PROBLÈMES REPÉRÉS MESURE CORRECTIVE (et personne responsable)

Mobilisation sociale

Le poste est clairement signalé par une banderole ou tout autre moyen.

Les agents de santé/volontaires recherchent activement les enfants non vaccinés et les orientent vers le poste de vaccination.

Les agents de santé parlent du vaccin et des effets secondaires possibles aux personnes qui s’occupent des enfants.

Le poste est clairement signalé par une banderole ou tout autre moyen.

Les bons vaccins et les bons diluants sont stockés dans les porte-vaccins avec 4 briquettes d’eau conditionnées.

Le diluant est refroidi avant la reconstitution du vaccin.

Le vaccinateur ne reconstitue qu’un seul flacon de vaccin en même temps.

Le vaccinateur écrit l’heure de la reconstitution sur le flacon.

Le vaccin reconstitué est éliminé au bout de 6 heures.*

Disponibilité des vaccins et des fournitures

Le vaccin et le diluant sont présents en quantités suffisantes.

Les vaccins sont regroupés avec suffisamment de seringues de reconstitution et de seringues AB.

Le nombre de boîtes isothermes est suffisant.

Le nombre de conteneurs de sécurité est suffisant.

Le nombre de feuilles de pointage est suffisant.

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192

NOM DU POSTE DE VACCINATION : OUI/NON

PROBLÈMES REPÉRÉS MESURE CORRECTIVE (et personne responsable)

Organisation du poste

Le poste est bien organisé (par exemple pas d’engorgement).

Les vaccinateurs et les volontaires sont présents en nombre suffisant.

Chaque enfant est pointé immédiatement après la vaccination.

Pratiques en matière de sécurité vaccinale et de gestion des déchets

Le vaccinateur vérifie la PCV sur le bouchon du flacon de vaccin.

Le vaccinateur vérifie la date de péremption du vaccin et du diluant.

L’injection du vaccin RR est effectuée correctement (0,5 ml en SC, face externe de la partie haute du bras).

Les seringues usagées sont introduites dans les conteneurs de sécurité sans être recapuchonnées.

Des formulaires de notification des MAPI sont présents sur le site et les procédures sont respectées.

Les conteneurs de sécurité sont correctement utilisés et remplis.

Consignation et utilisation des données

Les feuilles de pointage sont remplies correctement.

Le nombre de flacons utilisés et le nombre d’enfants vaccinés, d’après les feuilles de pointage, correspondent (pertes comprises entre 5 et 20 %).

Le nombre d’enfants « zéro dose » est correctement comptabilisé (si la feuille de pointage correspondante est utilisée).

Mobilisation pour la vaccination systématique

Les agents de santé informent les personnes qui s’occupent des enfants des dates, horaires et lieux des séances de vaccination systématique, y compris pour la vaccination antirougeoleuse.

* Un vaccin reconstitué doit être jeté soit au bout de 6 heures, soit à la fin de la séance, selon l’évènement survenant en premier.

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193

9c EXEMPLE DE LISTE DE CONTRÔLE POUR LA SUPERVISION EXERCÉE PENDANT L’AVS

AU NIVEAU DU DISTRICT OU DE LA PROVINCE

Province : ___________________ District : _______________ Sous district (zone) : _______________

Date de la visite de supervision : ___/____/___ Journée de l’AVS : _______________

Nom de la personne réalisant la visite de supervision : ______________________________________

NOM DU DISTRICT/DE LA PROVINCE OUI/NON

PROBLÈMES REPÉRÉS MESURE CORRECTIVE (et personne responsable)

Équipe de coordination

Des réunions de synthèse sont tenues quotidiennement.

Les actions à entreprendre sont connues et suivies quotidiennement.

Un bulletin/rapport est rédigé et distribué quotidiennement.

Gestion des données

Les données relatives aux activités de vaccination du jour précédent sont disponibles.

Les données sont transmises distinc-tement selon qu’il s’agit de rapports formels (format papier, courriel, fax, scan) et informels (téléphone, SMS).

Les données sont analysées et discutées quotidiennement par l’équipe de coordination.

Les données et observations du RCM issues de la supervision des équipes de vaccination sont analysées et discutées par les équipes de coordination.

Supervision

Les microplans sont disponibles (ont été vus).

Le superviseur dispose d’un moyen de transport.

Chaîne du froid et manipulation du vaccin

Des briquettes d’eau sont au congéla-teur pour les activités du jour suivant.

Les réfrigérateurs sont organisés correctement, de manière à permettre à l’air de circuler (espace suffisant).

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194

NOM DU DISTRICT/DE LA PROVINCE OUI/NON

PROBLÈMES REPÉRÉS MESURE CORRECTIVE (et personne responsable)

La température à l’intérieur des réfrigérateurs est comprise entre 2 et 8 °C.

La PCV des flacons est au stade I ou II.

Disponibilité des vaccins et des fournitures

Le vaccin et le diluant sont présents en quantités suffisantes.

Les vaccins sont regroupés avec suffisamment de seringues de reconstitution et de seringues AB.

Le nombre de boîtes isothermes est suffisant.

Le nombre de conteneurs de sécurité ou de coupe aiguilles est suffisant.

Le nombre de feuilles de pointage est suffisant.

Pratiques de gestion des déchets

Le plan relatif à l’élimination des conteneurs de sécurité (sans incinération en plein air) peut être clairement exposé.

Mobilisation sociale/plaidoyer

Vérifier si la population est au courant de l’AVS en cours (par exemple au moyen de contrôles ponctuels).

Les raisons de l’absence de vaccination telles que déterminées par le RCM sont analysées et des mesures correctives, définies.

Activités de ratissage

La détermination des zones de ratissage est évoquée lors de la réunion quotidienne.

Les activités de ratissage sont assignées à des équipes.

Les activités de ratissage sont mises en œuvre.

Mobilisation pour la vaccination systématique

La population locale est informée qu’elle peut être vaccinée, notamment contre la rougeole, au moyen des services de vaccination systématique.

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9d EXEMPLE DE FEUILLE DE POINTAGE POUR CONSIGNER LES DOSES ADMINISTRÉES

AU COURS D’UNE AVS CONTRE LA ROUGEOLE, OU CONTRE LA ROUGEOLE ET LA RUBÉOLE, DONT LA TRANCHE D’ÂGE CIBLÉE EST COMPRISE ENTRE 9 MOIS ET 14 ANS

Vaccinateur/agent de santé responsable du poste de vaccination : ________________________

Signature : _____________________________ Ville/village : ________________________________

Quartier, bâtiment/site : _________________________ District/zone : ________________________

Municipalité :_____________________ Province/région :___________________ Date : __/___/___

Nom du superviseur : ______________ Signature : _____________ No de portable : _________

Emplacement et coordonnées du centre de traitement des MAPI le plus proche : ____________

Après la vaccination de chaque enfant avec le vaccin R ou RR, veuillez barrer un cercle en diagonale (ø) dans la case appropriée, en fonction de l’âge de l’enfant

ÂGE DE L’ENFANT COMPTAGE DE LA VACCINATION R OU RR TOTAL

9–11 mois A

12 mois–4 ans B

5–14 ans C

Total pour tous les âges = A + B + C

FLACONS NOMBRE DE FLACONS

SUPERVISION O/N SIGNATURE

Reçus Visite du super- viseur aujourd’hui

Entamés Retour écrit

Non utilisables (par exemple date de péremption dépassée d’après la PCV)

Visite du contrôleur aujourd’hui

Renvoyés en bon état

MAPI identifiéesMAPI notifiées

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9e FEUILLE DE POINTAGE STRATIFIÉE EN FONCTION DE LA DOSE DE MCV REÇUE

AUPARAVANT DANS LE CADRE DE LA VACCINATION SYSTÉMATIQUE : SUGGESTION EN VUE DE CARACTÉRISER LE NOMBRE D’ENFANTS « ZÉRO DOSE » D’APRÈS LA CARTE DE VACCINATION

L’utilisation de cette feuille est facultative. Elle est conçue pour les AVS au cours desquelles la carte de vaccination est contrôlée pour voir si les enfants ont reçu la première dose de vaccin à valence rougeole (MCV) dans le cadre de la vaccination antirougeoleuse systématique.

TRANCHE D’ÂGE DE L’ENFANT

À REMPLIR POUR TOUS LES ENFANTS : Enfant recevant le

vaccin R ou RR pendant l’AVS

——————————————(Colonne A, 1–4)

À REMPLIR UNIQUEMENT POUR LES ENFANTS ÂGÉS DE 12 À 23 MOIS :Enfant ayant reçu le vaccin R ou

RR dans le cadre des services de

vaccination systématique

——————————————D’après la carte de vaccination ou le souvenir de l’accompagnateur(Colonne B)

TOTAUX

9–11 mois*

Total AVS (A1) :

12–23 mois

Total AVS (A2) : _____Total vaccination systématique (B) : _____Enfants zéro dose = A2 - B

24 mois– 4 ans

Total AVS (A3) :

5–14 ans Total AVS (A4) :

Nombre total d’enfants ayant reçu le vaccin pendant l’AVS = A1 + A2 + A3 + A4

* Cette première catégorie doit être ajustée pour représenter tous les enfants âgés de plus de 9 mois ne répondant pas encore aux conditions requises pour recevoir la deuxième dose de vaccin antirougeoleux dans le cadre de la vaccination systématique.

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9f EXEMPLE DE FORMULAIRE DE SYNTHÈSE AU PREMIER NIVEAU POUR TRANSMETTRE

LE NOMBRE DE DOSES DE VACCIN ADMINISTRÉES DURANT UNE AVS CIBLANT LES ENFANTS ÂGÉS DE 9 MOIS À 14 ANS, SANS INTERVENTION SUPPLÉMENTAIRE

* Population ciblée dans la zone desservie par le site de vaccination, tel que cela a été calculé dans le microplan.

Superviseur : _______________ Numéro de portable : __________ Signature : ______________ District/zone: ___________________ Municipality: ___________________ Province/region: _______

Date: __/___/______

Person receiving report:

Civilité : __________________ Nom : __________________ Numéro de portable : _________________ Signature : ________________________

ÉQUIPE

SOURCE DU RAPPORT (F = FORMELLE, I = INFORMELLE)

RAPPORT FINAL (O OU N)

TOTAL

TRANCHE D’ÂGE

9–11 mois

Visé*

Doses administrées

12 mois –4 ans

Visé*

Doses administrées

5–14 ans Visé*

Doses administrées

TOTAL Vaccinés : total

Nombre visé : total

Flacons Reçus

Entamés

Non utilisables

Renvoyés (bon état)

SUPERVISION Visite du superviseur

Retour écrit

Visite du contrôleur

MAPI Identifiées

Déclarées

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Annexe 10. Outils de RCM pour le suivi exercé pendant et après l’AVS

L’objectif le plus important du suivi pratique rapide (RCM) est de repérer les enfants non vaccinés pour les vacciner. Il a également pour objectifs de déterminer les raisons de l’absence de vaccination, et de planifier et mettre en œuvre rapidement des mesures correctives. Les données du RCM fournissent des informations sur le fonctionnement général de l’AVS et donnent des pistes sur la manière de perfectionner les stratégies visant à atteindre les enfants les plus difficilement accessibles. Elles donnent également des informations très utiles pour aider à améliorer le programme de vaccination systématique. Le RCM est une évaluation des réussites et des échecs des zones étudiées, pas une évaluation de la couverture. Les données du RCM sont recueillies à l’aide de méthodes qui ne sont pas conçues pour donner une vision représentative de la popula-tion ciblée par l’AVS et, par conséquent, ne génèrent pas d’estimations valables de la couverture. Le RCM doit être effectué pendant que l’AVS est encore en cours (ce que l’on appelle « RCM intra AVS » ; voir ci après) et à la fin de l’AVS (ce que l’on appelle « suivi indépendant post-AVS » ; voir la Section 14.1).

Outre l’outil « des 15 foyers » proposés ici, il existe d’autres outils. Par exemple, certaines régions ont utilisé des outils de RCM concernant « 20 foyers », d’autres ont eu recours à d’autres modalités pour déterminer les raisons de l’absence de vaccination, tandis que d’autres encore ont inclus des questions à propos de la vaccination systématique. Il est important que l’outil choisi au final pour le suivi rapide soit adapté aux besoins du pays et qu’il soit planifié suffisamment tôt pour permettre d’assurer la formation relative à sa mise en œuvre. Lorsque cela est possible, le nom et l’emplacement du domicile des enfants n’ayant reçu aucune vaccination doivent être enregis-trés et transmis aux personnels de santé locaux, de sorte que l’enfant puisse être inclus dans les services de vaccination systématique.

Suivi à domicile

Les contrôleurs doivent se rendre dans 15 foyers dans lesquels vit au moins une personne apparte-nant à la tranche d’âge ciblée par l’AVS. Si la zone évaluée est étendue, les contrôleurs doivent sélectionner des endroits où l’on considère que le risque que des enfants n’aient pas été vaccinés est le plus élevé. Le statut vaccinal de tous les enfants concernés par l’AVS dans les foyers visités doit être consigné dans le formulaire de suivi À DOMICILE (voir ci après pour les formulaires et de plus amples informations). Une fois les visites des 15 foyers effectuées, les contrôleurs feront une synthèse des données suivantes : 1) du nombre de foyers (sur les 15) dont TOUS les enfants concernés par l’AVS ont été vaccinés, et 2) de la proportion de tous les enfants concernés par l’AVS qui ont été vaccinés. Les étapes du suivi à domicile sont les suivantes :

1: Sélectionner les zones géographiques, telles qu’un quartier ou un village, où il y a tout lieu de s’attendre à trouver des enfants de l’âge cible n’ayant pas été vaccinés.

2: Une fois dans la zone, commencer par la partie présentant le risque le plus élevé. Choisir une direction au hasard pour commencer, et se mettre à l’œuvre avec le premier foyer. Un foyer se définit comme un groupe de personnes vivant sous le même toit et qui cuisinent et mangent ensemble.

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3. Dans chaque foyer, demander à l’un des parents ou à la personne qui s’occupe des enfants si des enfants de l’âge ciblé ont dormi dans la maison la nuit précédente. S’il n’y a personne dans ce foyer ou si aucun enfant n’est concerné par l’AVS, se rendre dans le foyer « suivant »*. Si le foyer compte des enfants concernés par l’AVS, alors il convient de remplir le formulaire de suivi à domicile comme suit :

Colonne A : indiquer le nombre d’enfants de l’âge ciblé dans le foyer. Colonne B : indiquer combien de ces enfants concernés par l’AVS ont été vaccinés pendant

l’AVS en cours, tel que justifié par la carte, le marquage au doigt ou le souvenir du répondant.

Colonne C : si des enfants n’ont pas été vaccinés, indiquer la ou les raison(s) de l’absence de vaccination en utilisant les codes numériques correspondants répertoriés sous le formulaire.

Colonne D : si la raison de l’absence de vaccination était le refus, indiquer la raison du refus en utilisant les codes numériques correspondant répertoriés sous le formulaire.

Colonne E : si tous les enfants de l’âge ciblé présents dans le foyer ont été vaccinés (nombre dans la colonne A = nombre dans la colonne B), écrire un « 1 » dans la colonne E. Autrement, si le foyer compte des enfants n’ayant pas été vaccinés ou dont le statut vaccinal n’est pas connu, écrire un « 0 » dans la colonne E.

4. Continuer jusqu’à ce que les membres de 15 foyers comptant au moins un enfant concerné par l’AVS aient été interrogés.

5. Synthétiser les données comme suit :

1. Total colonne A = nombre total d’enfants concernés par l’AVS

2. Total colonne B = nombre d’enfants concernés par l’AVS ayant été effectivement vaccinés au cours de l’AVS (carte/marquage au doigt/souvenir du répondant)

3. Calculer le pourcentage d’enfants vaccinés =

4. Total colonne E = nombre total de foyers dont tous les enfants concernés par l’AVS ont été vaccinés au cours de la présente AVS.

(total colonne B)———————(total colunne A)

× 100

* Note: Le foyer « suivant » doit être choisi en fonction des critères suivants : • pour les zones urbaines ou densément peuplées, les contrôleurs doivent sauter deux habitations entre les foyers choisis si

la population cible de l’AVS a entre 9 et 59 mois, ou sauter trois habitations si la population cible comprend les enfants et adolescents de moins de 15 ans ;

• lorsque les habitations sont plus éloignées les unes des autres (par exemple en milieu rural), les contrôleurs peuvent se rendre au domicile suivant si la tranche d’âge cible de l’AVS est comprise entre 9 et 59 mois. Sauter une habitation, si la population cible correspond aux enfants et adolescents de moins de 15 ans, sauf si la zone comprend moins de 30 foyers.

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200

Outil pour le suivi pratique rapide à domicile : toutes les personnes concernées par l’AVS dans 15 foyers

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201

Suivi hors domicile

À mesure que les contrôleurs évoluent dans la zone où ils effectuent le suivi, ils doivent repérer les endroits où les enfants sont susceptibles de se retrouver en dehors de leur domicile (par exemple sur les marchés, dans les gares ferroviaires/routières, au niveau des postes-frontières, dans les champs, dans les terrains de jeux). Lorsque des enfants concernés par l’AVS sont repérés en dehors du domicile, les contrôleurs doivent consigner des informations sur un nombre pouvant aller jusqu’à 10 enfants concernés par l’AVS en utilisant le formulaire de suivi hors domicile, et synthétiser les données en calculant le pourcentage d’enfants concernés par l’AVS interrogés qui ont été vaccinés.

Les données issues du suivi hors domicile correspondent à des données complémentaires qui doivent être replacées dans leur contexte, avec les résultats du suivi à domicile. Si ≥90 % des enfants trouvés dans le cadre du suivi à domicile ont été vaccinés, les données du suivi hors domicile sont utilisées pour confirmer que la zone n’a pas besoin de mesure corrective. Dans ce cas, s’ils ont repéré moins de 10 enfants en dehors du domicile, les contrôleurs peuvent choisir de chercher d’autres enfants hors de leur domicile en se rendant sur les marchés, les terrains de jeux, les stations de bus, etc. Si le suivi à domicile a mis en évidence plus de deux foyers dans lesquels des enfants n’étaient pas vaccinés, ou si <90 % des enfants contrôlés à domicile étaient vaccinés, alors il convient de déterminer la (ou les) mesure(s) corrective(s) à prendre sans qu’il soit nécessaire de disposer de données de suivi hors domicile.

Le formulaire de suivi hors domicile doit être rempli comme suit :

Colonne A : le numéro de l’enfant faisant l’objet du questionnaire de suivi (champ pré rempli).Colonne B : indiquer où l’enfant a été repéré dans la communauté (exemple : marché, gare

ferroviaire/routière, etc.)Colonne C : si l’enfant a moins d’1 an, indiquer son âge en mois et entourer le M ; si l’enfant a

au moins 1 an, indiquer son âge en années.Colonne D : indiquer si l’enfant est vacciné tel que cela peut être justifié par une carte, le

marquage au doigt ou le souvenir du répondant (code = 1) ou non vacciné (code = 0).

Colonne E : indiquer dans le champ Commentaires toute information supplémentaire (par exemple pour retrouver le domicile de l’enfant s’il n’est pas vacciné, ou d’autres informations importantes).

Une fois le suivi terminé dans le quartier considéré, synthétiser les données hors domicile en calculant le pourcentage d’enfants repérés en dehors de chez eux qui ont été vaccinés :

(total colonne D)———————(total colunne A)

× 100

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202

Outil pour le suivi pratique rapide hors domicile

Suivi en milieu scolaire

Le sous comité technique de l’AVS doit envisager d’inclure le suivi en milieu scolaire lorsqu’une proportion importante des tranches d’âge ciblées par l’AVS est atteinte dans les établissements scolaires et lorsque les établissements scolaires font office de postes de vaccination temporaires. Dans ce cas de figure, il est essentiel de déterminer si cette stratégie est réalisée dans son intégralité, en regardant à la fois si les équipes se rendent dans tous les établissements scolaires (publics, privés, religieux) et si les enfants absents le jour de la vaccination ont été vaccinés plus tard.

Colonne A : indiquer le nom et l’emplacement de l’établissementColonne B : indiquer le niveau de l’établissement (maternelle, primaire ou secondaire)Colonne C : indiquer si l’établissement est répertorié dans le microplan (oui/non)Colonne D : indiquer si l’établissement a reçu la visite d’une équipe de vaccination (oui/non).

Si oui, écrire la ou les date(s).Colonne E : si l’établissement n’a pas reçu d’équipe de vaccination, indiquer s’il est prévu que

ce soit le cas (oui/non). Si oui, écrire la ou les date(s).Colonne F : indiquer le nombre d’enfants au sein de l’école faisant partie de la tranche d’âge

ciblée*

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203

* Note: Ces deux colonnes peuvent être laissées vides si les informations ne sont pas censées être conservées dans l’établissement ou si elles ne sont pas disponibles. S’il est vrai que l’information relative au nombre d’enfants concernés par l’AVS doit être disponible dans l’établissement, seule l’équipe de vaccination est en mesure d’indiquer le nombre d’enfants ayant été vaccinés au cours de la première visite. Les données sur les absences et les visites ultérieures, toutefois, doivent être consignées durant le suivi.

Nom et localisation de l’établissement (A)

Type d’établissement (maternelle, primaire, secondaire) (B)

Répertorié sur le microplan (oui/non) (C)

L’établissement a-t-il reçu la visite de l’équipe de vaccination (oui/non) ? Si oui, écrire la ou les date(s).

(D)

Si non, une visite est-elle prévue (oui/non) ? Si oui, écrire la ou les date(s).

(E)

Nombre d’enfants au sein de l’établissement dans la tranche d’âge ciblée*

(F)

Nombre d’enfants ayant été concrètement vaccinés au cours de la première visite de l’équipe*

(G)

Nombre d’enfants absents au cours de la première visite de l’équipe (H)

Combien d’enfants absents lors de la première visite de l’équipe ont été vaccinés depuis ?

(I)

Colonne G : indiquer le nombre d’enfants ayant été concrètement vaccinés au cours de la première visite de l’équipe*

Colonne H : indiquer le nombre d’enfants absents au cours de la première visite de l’équipeColonne I : indiquer le nombre d’enfants absents lors de la première visite de l’équipe qui ont

été vaccinés depuis.Column I: Indicate how many children absent at the first team visit have since been vaccinated.

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204

3: Le formulaire « à domicile » peut également être modifié pour faire ressortir séparément les enfants dont on sait qu’ils ont été vaccinés grâce à leur carte/au marquage au doigt ou grâce au souvenir du répondant.

4. En plus des possibilités indiquées ci avant, certains pays peuvent être en mesure de suivre la vaccination systématique dans le cadre de l’AVS, ou disposés à le faire, en regardant les carnets de vaccination et en vérifiant que toutes les vaccinations ont bien été effectuées.

Activités facultatives et formulaires associés

1: Dans les AVS où les âges ciblés sont étendus, élargir chaque colonne du formulaire À DOMICILE en formant plusieurs sous colonnes, une pour différente tranche d’âge. Dans l’exemple ci dessous, la colonne A est élargie à trois sous colonnes.

2: Sinon, dans les AVS où les âgés ciblés sont étendus, recueillir les informations relatives à chaque enfant sur une ligne distincte, comme indiqué ci dessous.

No du foyer

Nbre d’enfants concernés par l’AVS dans le foyer

Nbre d’enfants concernés AYANT ÉTÉ VACCINÉS AU COURS DE L’AVS (CARTE/MARQUAGE AU DOIGT/SOUVENIR DU RÉPONDANT)

S’IL EXISTE des enfants non vaccinés, indiquer la ou les raison(s) (voir la liste ci dessous)

Si la raison est le REFUS, indiquer la ou les raison(s) (voir la liste ci dessous)

Le foyer est COMPLÈTE-MENT VACCINÉ1 = OUI, 0 = NON

(A) (B) (C) (D) (E)6–59 mois

5–9 ans

10–14 ans

6–59 mois

5–9 ans

10–14 ans

No du foyer

Enfant no

Âge de l’enfant

VACCINÉ AU COURS DE L’AVS (CARTE/MARQUAGE AU DOIGT/SOUVENIR DU RÉPONDANT)

S’IL EXISTE des enfants non vaccinés,, indiquer la ou les raison(s) (voir la liste ci dessous)

Si la raison est le REFUS, indiquer la ou les raison(s) (voir la liste ci dessous)

Le foyer est COMPLÈTEMENT VACCINÉ1 = OUI, 0 = NON (à remplir pour le dernier enfant du foyer uniquement)

No du foyer

No de l’enfant

Âge de l’enfant

VACCINÉ AU COURS DE L’AVS D’APRÈS LA CARTE/LE MARQUAGE AU DOIGT (VU)

VACCINÉ D’APRÈS LE SOU-VENIR DU RÉPON-DANT (PAS DE CARTE)

NON VACCINÉ ou statut INCONNU

S’IL EXISTE des en-fants non vaccinés, indiquer la ou les raison(s) (voir la liste ci dessous)

Si la raison est le REFUS, indiquer la ou les raison(s) (voir la liste ci dessous)

Le foyer est COMPLÈTE-MENT VACCINÉ1 = OUI, 0 = NON (à remplir pour le dernier enfant du foyer uniquement)

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Annexe 11. Rapport technique post AVS

Tableau récapitulatif des AVS contre la rougeole et contre la rougeole et la rubéole – Rapport technique

(À remplir par les administrateurs du PEV national et à envoyer à l’UNICEF et à l’OMS dans les 4 semaines qui suivent la fin de l’AVS)

1. Pays : _______________________________________________________________________________

2. Dates de l’AVS : _______________________________________________________________________

3. États / Provinces ciblés (s’il ne s’agit pas d’une activité menée à l’échelle nationale) :

_____________________________________________________________________________________

4. Cibles et résultats pour la vaccination antirougeoleuse/antirougeoleuse-antirubéoleuse au premier

niveau infranational (état/province/région) - merci de copier-coller le tableau ci dessous dans une

feuille Excel et de le joindre au rapport.

Vaccin antirougeoleux / antirougeoleux-antirubéoleux

État / province /région

Âge cible Pop. cible Nbre atteint

Couver-ture adminis-trative

Nombre (et %) de districts avec une couver-ture admin-istrative ≥95 %

Couver-ture dé-terminée à partir d’une enquête

Taux de perte

Nbre de MAPI

MAPI attribuées à l’AVS

National

5. Cibles et résultats pour les autres interventions au premier niveau infranational (état/province/région).

< Nom de l’intervention >*

État / province /région

Âge cible Pop. cible Nbre atteint Couverture administrative

Nombre (et %) de districts avec une couverture administrative ≥95 %

Couverture déterminée à partir d’une enquête (le cas échéant)

National

* Merci de remplir le tableau ci dessus pour chaque intervention ajoutée à l’AVS.

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206

7. Coût de l’AVS et proportion des ressources financières mobilisées au sein du pays

(en dollars des États-Unis [US$]).

Catégorie de dépenses

Montant prévu au budget

Contribution de l’État

Contribution d’un donateur* <préciser le donateur>

Contribution d’un donateur* <préciser le donateur>

Lots de vaccin – total

Coûts opérationnels – total

Activités pour le renforcement du système de vaccina-tion systématique** (le cas échéant)

Total

* Insérer des colonnes supplémentaires pour la contribution de donateurs si le nombre de donateurs ayant participé au financement d’une catégorie de dépenses est supérieur à deux.

** Il s’agit des activités visant à renforcer les systèmes de vaccination systématique qui sont associées à l’AVS (ayant lieu avant, pendant ou après l’AVS). Cela comprend par exemple le coût de journées de formations supplémentaires sur des aspects ne concernant pas la rougeole, ni la rubéole.

8. Moment auquel le financement de la part des donateurs (par exemple GAVI/Initiative contre la rougeole et la rubéole) a été disponible au niveau national par rapport à la date de début de l’AVS.

9. Moment auquel les fonds opérationnels ont été disponibles au niveau des districts par rapport à la date de début de l’AVS.

10. Quand le plan logistique national de l’AVS a-t-il été terminé par rapport à la date de début de l’AVS ?

11. Moment auquel les ateliers pour la micro-planification au niveau du district ont été terminés par rapport à la date de début de l’AVS.

12. L’état de préparation de l’AVS a-t-il été évalué au niveau national à l’aide de l’outil standard d’évaluation de l’état de préparation, à 12, 9, 6, 3 et 2 mois avant la date de début de l’AVS ? Si non, à quels moments l’état de préparation de l’AVS a-t-il été évalué au niveau national ?

13. Quel pourcentage de districts a réalisé une évaluation de l’état de préparation au moins deux fois dans les 8 semaines précédant le début de l’AVS ?

6. Nombre (numérateur et dénominateur) et %

de sites ayant fait l’objet d’un suivi après la fin

de l’AVS et pour lesquels plus de 10 % des

enfants n’ont pas été atteints.

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207

14. Quel pourcentage de districts a reçu les quantités prévues de vaccins et de matériels au moins 2 semaines avant le début de l’AVS ?

15. Nombre de postes de vaccination ayant été effectivement en activité durant l’AVS.

16. Nombre d’équipes de vaccination (y compris le nombre d’agents de santé par équipe) ayant été effectivement en poste durant l’AVS.

17. Nombre de superviseurs ayant été effectivement en poste durant l’AVS.

18. Nombre de volontaires ayant été effectivement en poste durant l’AVS :

• Nbre de volontaires de la FICR

• Nbre de volontaires de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours

• Nbre de volontaires de l’association Lions Clubs International

• Nbre de volontaires autres (merci de préciser).

19. Quel est le nombre et le pourcentage de sites de vaccination fixes permanents évalués au cours de l’AVS qui disposaient d’une chaîne du froid appropriée (ré-frigérateurs contrôlés quotidiennement et température comprise entre 2 et 8 °C) ?

20. Quel est le nombre et le pourcentage d’enfants non vaccinés ayant été repérés durant le RCM intra AVS ?

21. Décrire les stratégies utilisées pour repérer ET prendre des mesures à l’égard des enfants difficiles à atteindre (donner notamment la description et l’effectif de ces populations, et les résultats obtenus dans le cadre de l’AVS).

22. Formuler des observations sur les MAPI graves observées ou notifiées (le nombre de MAPI doit déjà être indiqué dans le tableau, à la question Q4).

Les questions 23 à 30 ci après portent sur les activités réalisées durant la planification et la préparation de l’AVS et sur les activités prévues après l’AVS afin d’améliorer la vaccination systématique.

23. Existe-t-il un organe de liaison national/ infranational chargé de veiller à ce que l’AVS soit utilisée pour renforcer les systèmes ?

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24. Y a-t-il un plan chiffré pour les activités visant à renforcer la vaccination systématique avant, pendant et après l’AVS ?

29. Est-il prévu d’utiliser les microplans de l’AVS pour mettre à jour les microplans de la vaccination systématique au niveau des établissements de santé ?

30. L’AVS a-t-elle été l’occasion d’améliorer la surveillance de la rougeole ? La formation prodiguée pour l’AVS a-t-elle porté également sur la surveillance de la rougeole (et de la rubéole en cas d’AVS contre la rougeole et la rubéole) et/ou la surveillance des MAPI ? Expliquer.

31. Quel est le nombre et le pourcentage des districts ciblés dont au moins une zone a été contrôlée par le biais du RCM pendant ou après l’AVS ?

32. Quel est le nombre et le pourcentage d’enfants non vaccinés ayant été repérés durant le RCM indépendant post AVS ?

33. Des activités de ratissage ont-elles été organisées et, le cas échéant, sur quels critères a reposé la sélection des zones ayant bénéficié du ratissage ? (Indiquer le nombre d’enfants ciblés par le ratissage et la proportion atteinte ; expliquer comment les ressources ont été mises en place.)

34. Quel est le nombre et le pourcentage de zones dont le suivi a montré que <95 % de la totalité des enfants avaient été vaccinés pour lesquelles des mesures correctives (par exemple des activités de vaccination de ratissage) ont été prises en l’espace d’une semaine après la fin de l’AVS ?

35. Quelles sont les cinq raisons principales pour lesquelles des enfants n’ont pas été vaccinés durant l’AVS ?

36. Expliquer les trois principaux problèmes survenus durant cette AVS et comment ils ont été résolus.

37. Expliquer les trois principales réussites obtenues durant cette AVS (dont les meilleures pratiques qui s’y rapportent et/ou les approches novatrices utilisées).

38. Veuillez d’indiquer les cinq principales leçons tirées de cette AVS qui doivent être prises en compte lors de la planification d’AVS ultérieures.

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12. Fonctionnement des postes de vaccination