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Plan Régional Santé Travail Haute-Normandie 2011-2014
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Plan Régional Santé Travail Haute-Normandie 2011-2014
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Plan Régional Santé Travail Haute-Normandie 2011-2014
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LLe Plan Régional Santé Travail Haute-Normandie 2011-2014, s’appuyant sur les avan-
cées et les limites du PRST 1 (2005-2009), engage une dynamique nouvelle pour
la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, le dévelop-
pement de la santé et du bien-être au travail, l’amélioration des conditions de travail
tout au long de la vie et la réduction de la pénibilité, l’usure prématurée des salariés.
Il a été élaboré sous le pilotage d’un comité désigné par le Comité Régional de Préven-
tion des Risques Professionnels, ouvert à tous les acteurs de la santé au travail dans
la région (voir liste page suivante).
Ce comité de pilotage a mis en place cinq groupes de travail, eux-mêmes ouverts à tous
les acteurs volontaires (voir listes pages suivantes) qui se sont réunis à trois reprises :
J objectifs de l’axe 1 du PRST2 (améliorer la connaissance en santé au travail),
J prévention du risque chimique,
J prévention des risques psychosociaux et des troubles musculo-squelettiques,
J prévention du risque routier professionnel,
J prévention des risques dans le BTP et l’agriculture.
Ces groupes ont élaboré des objectifs généraux autour de huit axes, les ont précisés
en objectifs spécifiques et ont proposé des actions à mettre en œuvre pour la période
2011-2014, le tout étant validé par le comité de pilotage.
Ce PRST2 est donc le résultat d’une démarche partenariale sans précédent sur ces
questions, impliquant à tous les niveaux les acteurs de la santé au travail qui a permis
d’approfondir les synergies avec les acteurs publics et privés de la prévention.
Ce plan ambitieux fera l’objet d’un suivi qui sera discuté au sein du CRPRP, car il
demande l’engagement de tous, Etat, préventeurs et entreprises.
Philippe Dingeon
Directeur régional des entreprises de la concurrence
de la consommation, du travail et de l’emploi
de Haute-Normandie
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Ont participé aux réunions du comité de pilotage :
Catherine BREHIER (MSA), Christophe CATHELINE (OPPBTP), Céline DELAMAIDE-MEZIERES (PRISSME), Blandine DEVAUX (DIRECCTE), Eric HEBERT (DIRECCTE), Hervé LAUBERTIE (CARSAT), Patrick LE MOAL (DIRECCTE), Gaëlle MAZURE (ORS), Jean-Paul PREVIDENTE (ARACT), Agnès PERNOUD (CFE-CGC), Alain POIRIER, Michel PRIGENT (MEDEF Le Havre), Isabelle ROMAIN (DIRECCTE), Philippe SAUNIER (CGT), Patricia SOUSA (PRISSME), Daniel TABERLET (SMSTN), Yasmina TAÏEB (DIRECCTE), Karine THOMAS (MEDEF des Hautes Falaises), Nathalie VIARD (ARS), Hervé VILLET (ORS).
Ont participé aux groupes de travail thématiques :
N groupe «Amélioration de la connaissance en santé au travail»
Céline ANDRE-JEAN (ORS), Jérôme BAILLARGEAU (Education nationale), Jean-François CAILLARD (CHU Rouen), Patrick DESLANDES (MEDEF), Blandine DEVAUX (DIRECCTE), Alain ESTIGNARD (DRAAF-SRFD), Marc GALLIEN (DIRECCTE), Eric HEBERT (DIRECCTE), Gaëlle MAZURE (ORS), Gilles PICARD (ARACT), Dominique PIEROTTI (MEDEF-UIC), Jean-Paul PREVIDENTE (ARACT), Isabelle ROMAIN (DIRECCTE), Yasmina TAÏEB (DIRECCTE), Hervé VILLET (ORS).
N groupe de travail «Agriculture - BTP»
Béatrice BARRAY (UPA), Christophe CATHELINE (OPPBTP), Asim CHAUDRY (Santé BTP Rouen), Blandine DEVAUX (DIRECCTE), Céline D’HOOGHE (MSA), Gwenaëlle DOUARINOU (CAPEB 76), Pascal DUPUIS (Santé BTP Rouen), Jean-Luc FAUVEL (Santé BTP Le Havre), Nelly FOUCHARD (Santé BTP Eure), Marc GALLIEN (DIRECCTE), Eric HEBERT (DIRECCTE), Annie MALLET (DIRECCTE), Alain POIRIER (Santé BTP Rouen), Yasmina TAÏEB (DIRECCTE), Olivier VANMANSART (CGT).
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N groupe de travail «RPS - TMS»
Carole ACKERMANN (CARSAT), Dominique ANDRE (MSA), Céline ANDRE-JEAN (CRES), Thomas AUVERGNON (ARS), Audrey BALE (Santé BTP Rouen), Xavier BRUN (MSA), Sandra CASTILLO (Santé BTP Rouen), Marie CARON (Santra Plus), Marie-Anne CORPET (Santra PLUS), Nathalie DELALEAU (ARACT), Claire GIRARD (IST Fécamp), Eric HEBERT (DIRECCTE), Jean-Pierre LEGALLAND (MEDEF), Patrick LE MOAL (DIRECCTE), Antoine MAHIEU (UIMM), Jacky MAILLARD (URML), Annie MALLET (DIRECCTE), Francis MONFRIN (SMSTN), Jean-Paul PREVIDENTE (ARACT), Isabelle QUADRINI (Santra Plus), Isabelle ROMAIN (DIRECCTE), Bénédicte SIDOLI (ARACT), Sylvie SPECTE (Rectorat Rouen).
N groupe de travail «Risque chimique»
Stéphanie BREAVOINE (Santé BTP Rouen), Antoine CHAIDRON (MSA), Catherine DEHONDT (MEDEF-UIC), Anne-Marie FROCAUT (CARSAT), Joël GACOIN (Santé BTP Rouen), Eric HEBERT (DIRECCTE), Elise LAPERDRIX (UIC), Jérôme LE BOUARD (ARS), Mathieu LECOUTRE (CGT), Olivier LEFEBVRE (MSA), Patrick LE MOAL (DIRECCTE), Christine LEPAPE (Santra Plus), Francis MONFRIN (AMS Pont-Audemer), Isabelle ROMAIN (DIRECCTE), Sylvie SPECTE (Rectorat), , Daniel TABERLET (Santra Plus.)
N groupe de travail «Risque routier professionnel»
Céline ANDRE-JEAN (CRES), Jean-Luc BLANDEL (santé BTP Eure), Christophe CATHELINE (OPPBTP), Antoine CHAIDRON (MSA), Thierry DELAPORTE (Santé BTP Rouen), Blandine DEVAUX (DIRECCTE), Ludovic DUCROCQ (Santé BTP Rouen), Gérard DUPUIS (Santé BTP Rouen), Marc GALLIEN (DIRECCTE), Eric HEBERT (DIRECCTE), François JOUANNE (CARSAT), Jean-Luc LAINE (MEDEF / UIC / UIMM), Patrick LE MOAL (DIRECCTE), Marc MORET (MEDEF / UFIP), Patrick PILLE (Santé BTP Rouen), Bruno RIPOCHE (Santé BTP Eure), Bruno TELLIER (Education Nationale), Martine SIX (DIRECCTE).
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SommaireIntroduction 7
1. Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
1.1. Démographie et contexte socio-économique 11
1.1.1. Une évolution démographique faiblement positive 11
1.1.2. Evolution de l’emploi dans la région 12
1.1.3. Caractérisation du tissu sectoriel 17
1.2. Données générales de santé 19
1.2.1. Une espérance de vie en augmentation mais toujours
inférieure à la moyenne nationale 19
1.2.2. Une mortalité élevée 19
1.3. Données relatives à la santé au travail 20
1.3.1. Accidents du travail 20
1.3.2. Maladies professionnelles 28
1.3.2.1.Cancers professionnels 30
1.3.2.2.Les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) 33
1.3.3. Cas particulier de la souffrance mentale au travail 34
1.3.4. Cas particulier du travail précaire 35
2. Les acteurs régionaux
2.1. Présentation des principaux acteurs en santé au travail 39
2.1.1. Services de l’Etat et agences 39
2.1.2. Autres acteurs 41
2.1.3. Organismes de prévention et d’expertise 42
2.1.4. Partenaires sociaux 45
2.2. Les partenariats établis entre les acteurs 46
2.3. Organisation et mobilisation des services du travail 48
2.3.1. Etat des lieux de l’organisation et de la mobilisation des moyens 48
3. Les cibles et les objectifs du PRST
Axe 1 : Elargissement des champs d’intervention du PRST 1 54
Axe 2 : Recherche et expertise en santé au travail 55
Axe 3 : Formation en santé au travail 56
Axe 4 : Les troubles musculo-squelettiques (TMS) 57
Axe 5 : Les risques psycho-sociaux (RPS) 58
Axe 6 : Les risques chimiques au travail 59
Axe 7 : Les risques routiers au travail 61
Axe 8 : Les risques des secteurs du BTP et de l’agriculture 62
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IntroductionLes enjeux du PRST2
Après le drame humain de l’amiante qui a, ces dernières années, placé la question de la protec-
tion de la santé au travail au premier plan des préoccupations sociales, une succession d’actes
désespérés, non sans lien avec les conditions de travail, a mis en lumière récemment les graves
conséquences que certains modes d’organisation du travail et de management des entreprises
pouvaient avoir sur l’équilibre physique et psychique des salariés.
Par delà l’impératif de la prévention des risques professionnels, inscrit dans nos textes depuis des
décennies, ces évènements viennent rappeler un impératif plus global : celui de la valorisation
nécessaire de l’homme au travail et par le travail.
Si on constate que des progrès indéniables ont été accomplis en matière de santé et de sécurité
au travail au cours de ces dix dernières années, nous ne devons pas relâcher notre effort car le
nombre des accidents du travail stagne à un niveau très élevé et les maladies professionnelles ne
cessent d’augmenter .
Le premier Plan Santé au Travail 2005-2009 avait pour objectif affiché de réformer le dispositif
national de prévention des risques professionnels. Il a constitué une avancée pour le développe-
ment de la politique de santé au travail.
Cet élan doit être poursuivi et renforcé : l’objectif de développement de la santé et du bien-être au
travail et d’amélioration des conditions de travail constitue un enjeu majeur pour notre politique
sociale dans les années à venir. Il passe par la mise en œuvre effective d’actions visant à prévenir
les risques professionnels, à réduire les accidents et maladies professionnels, à prévenir l’usure
au travail et la dégradation de la santé, ainsi qu’à permettre le maintien dans l’emploi.
C’est très naturellement que le nouveau Plan Santé au Travail s’inscrit dans cette démarche :
J en recherchant des synergies avec l’ensemble des plans de santé publique et des autres acteurs
institutionnels de la prévention,
J en mobilisant les organisations professionnelles et syndicales,
J en plaçant les entreprises - chefs d’entreprise et cadres dirigeants, salariés et institutions repré-
sentatives du personnel, au centre de la stratégie qu’il décline.
Fort de ces constats, il apparaît évident que le combat pour l’emploi engagé du fait du ralentissement
économique conjoncturel doit aller de paire avec la volonté commune de tout faire pour.
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La promotion de la qualité des emplois, l’action pour assurer à chacun la préservation de son
intégrité physique et psychique, son bien-être au travail et le bénéfice de conditions de travail de
qualité, doivent être prioritaires.
Les objectifs du PRST 2
Il est structuré autour de quatre grands axes :
J améliorer la connaissance en santé au travail,
J poursuivre une politique active de prévention des risques professionnels, notamment en ce
qui concerne des risques prioritaires (risque chimique, risques psychosociaux, troubles muscu-
lo-squelettiques, risques émergents), des secteurs prioritaires particulièrement accidentogènes
(BTP et le secteur agricole et forestier), et des publics particuliers fragiles ou soumis à des condi-
tions de travail spécifiques (nouvelles embauches, seniors, saisonniers, exploitants agricoles),
J encourager les démarches de prévention des risques dans les entreprises, notamment les PME
et les TPE,
J pilotage du plan, communication développement et diversification des outils pour une effecti-
vité du droit.
Il vise à une plus grande cohérence avec les autres plans de santé publique, en particulier le plan
cancer 2 pour la connaissance des cancers professionnels, du PNSE pour la prévention du risque
CMR.
De la même manière, pour les questions posées par les conduites addictives, le PRST 2 renvoie au
plan d’action régional « Conduites addictives en milieu professionnel » élaboré conjointement par
la DIRECCTE et l’Agence Régionale de Santé de Haute-Normandie en 2010.
Le PRST2
Le Plan Régional Santé au Travail fixe à l’échelle régionale les objectifs, les actions et les moyens
en matière d’amélioration de la santé et de la sécurité au travail, à partir des éléments de diagnos-
tic territorial disponibles et des concertations menées avec les différents acteurs de la prévention
des risques professionnels et de la santé publique.
Il permet de donner des réponses à des enjeux locaux et de mettre en ouvre des actions de pré-
vention spécifiques et territorialisées en fonction des particularités du tissu économique régional
et de la population active.
L’ensemble du PRST a été présenté pour avis :
J au CRPRP du 23 novembre 2010,
J à la commission de coordination des politiques publiques de santé compétente en matière de
santé au travail le mardi 25 janvier 2011.
Ces deux instances ont émis un avis favorable.
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
1.1 Démographie et contexte socio-économique
1.2 Données générales de santé
1.3 Données relatives à la santé au travail
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1 - Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
1.1 Démographie et contexte socio-économique 1.1.1 Une évolution démo-graphique faiblement positive
Au 1er janvier 2008, la population
de la Haute-Normandie est esti-
mée à 1 825 667 habitants, ce qui
la classe au 14ème rang des régions
de France métropolitaine (62 134 866
habitants).
La progression de la population est
modérée, car malgré un excédent
naturel soutenu (7ème rang des
régions métropolitaines), un solde
migratoire négatif (20ème rang des
régions métropolitaines) continue
de pénaliser la région.
La croissance démographique entre
1999 et 2006 a été de 0,25 % par
an dans la région alors qu’elle at-
teignait 0,69 % par an en moyenne
au niveau national. Ce taux de
croissance ne classe la Haute-
Normandie qu’au 18ème rang des
régions métropolitaines. A titre
de comparaison, la population de
la région Languedoc-Roussillon
(2ème rang, derrière la Corse) a
crû presque six fois plus vite que la
Haute-Normandie sur la même
période.
Ainsi, si l’excédent naturel (23 537
naissances - 15 572 décès en 2007)
reste élevé et présente une crois-
sance moyenne annuelle de 0,42 %
contre 0,39 % en France métropo-
litaine entre 1999 et 2006, la faible
attractivité de la région entraîne un
solde migratoire apparent défici-
taire (- 0,17 % par an sur la même
période).
Au niveau départemental, la Seine-
Maritime s’impose par sa taille :
1 248 580 habitants (12ème rang
en 2008) contre 577 087 habitants
pour l’Eure (44ème rang). Cepen-
dant, à solde naturel équivalent,
l’Eure affiche une croissance de sa
population de 0,7 % par an entre
1999 et 2006 alors que la Seine-
Maritime n’atteint que 0,1 % par an.
Cette différence est due au manque
d’attractivité de la Seine-Maritime
qui présente un solde migratoire
apparent de - 0,4 % par an, quand
l’Eure se rapproche de la moyenne
française avec 0,2 % par an.
Avec une densité de population
égale à 95 hab./km2 dans l’Eure
et 198 hab./km2 en Seine-Maritime,
la Haute-Normandie se classe au
4ème rang français des régions
les plus densément peuplées (147
hab./km2 contre 114 hab./km2 en
France métropolitaine).
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
Figure 1 : Comparaison par âge des populations haut-normande et
France métropolitaine
25,724,81 25,5 25,8
27,45 27,22
13,15 13,54
8,19 8,63
0
5
10
15
20
25
30
0-19 ans 20-39 ans 40-59 ans 60-74 ans 75 ans etplus
Haute-Normandie France
tranches d'âge
%
Source : INSEE, estimation au 01.01.2009
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
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La Haute-Normandie est une région
jeune comparée à la population de
la France métropolitaine (3ème rang
des régions métropolitaines pour la
proportion d’habitants de moins de
20 ans). Cependant, le pourcentage
des moins de 20 ans est passé de 29 %
en 1990 à 25,95 % en 2008 et la po-
pulation de la région vieillit plus vite
que celle du territoire national.
Enfin, le département de l’Eure est
plus jeune que celui de la Seine-Ma-
ritime.
1.1.2 Evolution de l’emploi dans la région
En 2008, l’emploi salarié marchand
en Haute-Normandie, après une pé-
riode de croissance en 2006 (+ 0,9 %)
et 2007 (+ 1,7 %) s’est globalement
maintenu grâce au dynamisme des
services aux entreprises (hors tra-
vail temporaire) et aux particuliers.
A contrario, la baisse des effectifs
dans l’industrie (- 3 % sur un an)
s’est accentuée, notamment dans
l’industrie automobile (- 10,7 %.) La
crise financière internationale est
passée par là.
La Haute-Normandie présente une
proportion d’ouvriers importante
qui rappelle la forte industriali-
sation de la région (28,7 % en
Haute-Normandie contre 22,9 %
en France). Ce constat est encore
davantage marqué pour le dépar-
tement de l’Eure que celui de la
Seine-Maritime (en 2006, 28 % des
emplois en Seine-Maritime étaient
des emplois d’ouvriers contre 32 %
dans l’Eure).
Au contraire, la proportion de
cadres est inférieure au niveau na-
tional. Egalement, ce phénomène
est davantage marqué dans l’Eure
qu’en Seine-Maritime (respective-
ment 10,3 et 11,7 % des emplois en
2006).
Les cadres sont en majorité concen-
trés dans les agglomérations alors
que les ouvriers et employés sont
plus dispersés sur la région.
Le taux d’activité des Haut-
Normands est presque équivalent
à celui de la population française en
2007. Cependant, le taux d’activité
des Eurois (73,2 %) est sensible-
ment supérieur à la moyenne
nationale tandis que le taux
d’activité des Seino-marins
(70,1 %) est légèrement inférieur
à la moyenne nationale. Ce phéno-
mène est observable pour les deux
sexes.
Figure 2 : Comparaison des emplois en Haute-Normandie et en France par catégorie socioprofessionnelle
0 5 10 15 20 25 30
%
Agriculteurs exploitants
Artisans, commerçants, chefsd'entreprise
cadres
professions intermédiaires
employés
ouvriers
France Haute-Normandie
Source : INSEE, recensement 2007 pour la Haute-Normandie, estimation 2009 pour la France
Structure de l’emploi
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
13
Les femmes présentent un taux
d’activité supérieur à la moyenne
nationale de 15 à 24 ans, puis le
taux passe sous la moyenne natio-
nale après 24 ans et la différence
s’accentue jusqu’à 64 ans.
Les hommes arrivent généralement
plus tôt que les femmes sur le mar-
ché du travail. Ils en partent égale-
ment plus tôt que la moyenne des
Français (les femmes normandes
également mais dans une moindre
mesure).
A noter que le niveau de diplôme
de la Haute-Normandie est toujours
sensiblement inférieur à la moyenne
nationale (16,7 % de diplômés du
supérieur contre 21,5 % au niveau
national en 2004) bien qu’il tende à
augmenter.
Taux d’activité
Figure 3 : Comparaison du taux d’activité par sexe des populations
haut-normande et française en 2007
75,8 75,5
67,566,8
71,6 71,1
62
64
66
68
70
72
74
76
Hommes Femmes Ensemble
France Haute-Normandie
Source : INSEE, recensement 2007
Chômage
Figure 4 : Evolution du taux de chômage en Haute-Normandie
6
6,5
7
7,5
8
8,5
9
9,5
10
10,5
11
1T05 2T05 3T05 4T05 1T06 2T06 3T06 4T06 1T07 2T07 3T07 4T07 1T08 2T08 3T08 4T08 1T09 2T09 3T09 4T09 1T10 2T10 3T10 4T10
Eure Seine-Maritime Haute-Normandie France métrop
Source : INSEE
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
14
Au quatrième trimestre 2010, le
taux de chômage en Haute-Norman-
die atteint 10,2 % de la population
active (9,2 % en France métropoli-
taine.)
Après deux années de baisse inin-
terrompue, le chômage est reparti
à la hausse à partir de 2008, puis
s’est à peu près stabilisé depuis
le second semestre 2009. L’aug-
mentation, plus rapide chez les
hommes, témoigne des difficultés
économiques régionales rencon-
trées dans l’industrie, notamment
dans la construction automobile.
L’écart entre la Haute-Normandie et
la France se creuse. Plus particuliè-
rement, l’augmentation du nombre
de demandeurs d’emplois longue
durée (depuis plus d’un an) a été
huit fois supérieure à la moyenne
nationale entre 2007 et 2008.
La Haute-Normandie est devenue
proportionnellement, la quatrième
région la plus affectée de métro-
pole. Elle comptait 84 829 deman-
deurs d’emploi au 31 décembre
2010.
La Seine-Maritime présente tou-
jours un taux de chômage nette-
ment plus élevé que celui de l’Eure,
bien que le taux de chômage de ce
département se situe également
au-dessus de la moyenne nationale
depuis 2009.
Intérim
Figure 5 : Emplois intérimaires (ETP) en Haute-Normandie
15000
17000
19000
21000
23000
25000
27000
29000
31000
jan-05mars-05
mai-05juil-05sep-05nov-05jan-06mars-06
mai-06juil-06sep-06nov-06jan-07mars-07
mai-07juil-07sep-07nov-07jan-08mars-08
mai-08juil-08sep-08nov-08jan-09mars-09
mai-09juil-09sep-09
période
emplois ETP
Source : DIRECCTE de Haute-Normandie
En 2008, la Haute-Normandie est toujours la région métropolitaine où le recours à l’intérim est le plus élevé (taux de recours à 4,1 % sur l’année) malgré une forte régression à partir du mois de juillet (le taux de recours était à 5,4 % sur l’année 2007.)
Entre décembre 2007 et décembre 2008, cette régression (mesurée en emplois ETP) est plus marquée en Seine-Maritime (- 31,2 %) que dans l’Eure (- 22 %) et dans l’industrie (- 31,6 %), notamment automobile (- 88 %.)
Ce repli de l’intérim équivaut à la suppression de 8 300 emplois sur la même période.
Les autres secteurs ayant tradition-nellement recours à l’intérim dans la région, la construction (- 10,2 %) et le secteur tertiaire (- 16,6 %) sont également touchés, mais dans une moindre proportion.
Le bilan provisoire 2008 de l’inspec-tion médicale du travail réalisé à partir des données des services de santé au travail (SST) montre égale-
ment que le nombre de travailleurs temporaires pris en charge par les Services de Santé au Travail est en nette diminution après une longue période de hausse entre 1994 et 2005 puisqu’entre 2007 et 2008, le nombre de salariés temporaires pris en charge par les SST est passé de 43 668 à 35 511.
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
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Code A 38 Secteur d’activité selon nomenclature A 38 Effectifs salariés
(ETP) en 2008
Effectifs intérimaires
mensuels moyens
(ETP) en 2008
Taux de recours à l’intérim
AZ Agriculture, sylviculture et pêche 196 34 17,35 %
BZ Industries extractives 506 50 9,88 %
CA Fab. aliments, boiss. et produits base tabac 13 759 1 301 9,46 %
CB Fabrication textiles, ind. hab. cuir et chaussures 1369 32 2,34 %
CC Travail bois, ind. papier et imprimerie 7 577 756 9,98 %
CD Cokéfaction et raffinage 4 572 114 2,49 %
CE Industrie chimique 9 921 1 351 13,62 %
CF Industrie pharmaceutique 7 110 824 11,59 %
CG Fabrication produits caou., plas. aut ps mi. non m. 16 077 1 786 11,11 %
CH Métallurgie et fab. ps mét. sauf machines 14 880 1 764 11,85 %
CI Fab. prod. informat., électroniq. et opt. 3 202 402 12,55 %
CJ Fabrication d’équipements électriques 7 578 726 9,58 %
CK Fabric. de machines et équipements n.c.a. 7 102 742 10,45 %
CL Fabrication de matériels de transport 15 375 1 216 7,91 %
CM Aut. ind. manuf., répa. et inst. de mach. 11 125 1 321 11,87 %
DZ Production et distr. élec. gaz vap. et air cond. 913 386 42,28 %
EZ Gestion eau, déchets et dépollution 4 812 472 9,81 %
FZ Construction 48 377 4 558 9,42 %
GZ Commerce, répar. automobile et motocycle 75 776 1 128 1,49 %
HZ Transports et entreposage 37 071 1 773 4,78 %
IZ Hébergement et restauration 17 262 144 0,83 %
JA Edition, audiovisuel et diffusion 1 844 16 0,87 %
JB Télécommunications 874 35 4,00 %
JC Act. informatique et services d’information 2 733 154 5,63 %
KZ Activités financières et d’assurance 14 578 167 1,5 %
LZ Activités immobilières 4 679 66 1,41 %
MA Act. juri., compta., gest., arch., ingé. 19 147 437 2,28 %
MB Recherche-développement scientifique 899 14 1,56 %
MC Autres act. spécial. scientif. et tech. 4 196 41 0,98 %
NZ Act. de services administratifs et soutien 48 497 1 266 2,61 %
OZ Administration publique 5 795 18 0,31 %
PZ Enseignement 7 642 43 0,56 %
QA Activités pour la santé humaine 12 276 107 0,87 %
QB Héb. méd.-soc. et soc. et ac. soc. ss héb. 23 711 49 0,21 %
RZ Arts, spectacles et activités récréatives 6 191 18 0,29 %
STU Autres activités de services, Act. ménages : empl., prod. pr us. propre et activités extra territoriales
12 914 79 0,61 %
Total 470 536 23 390 4,97 %
Tableau1:Tauxderecoursàl’intérimparsecteurenHaute-Normandieen2008
Source : DIRECCTE
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
16
Les grands secteurs d’activité
ayant les plus forts taux de recours
à l’intérim en Haute-Normandie
sont la construction, les industries
chimiques et pharmaceutiques,
les industries plasturgiques et du
caoutchouc, la métallurgie, les
autres industries manufacturières
et l’industrie agro-alimentaire.
Figure 6 : Nombre de contrats de travail temporaire en Haute-Normandie en 2005 et 2008
Source : DIRECCTE de Haute-Normandie
902 1783 734 2057
189703
138312
328015
154029
133873
287902
170353
75877
246230
163791
84911
248702
1323881
85346
16835
89555
17917
6851171638
29992
93069540277220686
6768
0
50000
100000
150000
200000
250000
300000
350000
Seine-Maritime Eure Haute-Normandie Seine-Maritime Eure Haute-Normandie
2005 2008
nombre de missions
Agriculture Industrie Construction Services Non renseigné
Il est à noter que les missions
d’intérim dans le secteur de la
construction sont, en proportion,
nettement moins nombreuses dans
le département de l’Eure que dans le
département de la Seine-Maritime.
A contrario, très certainement en
raison du poids important de l’auto-
mobile et de sa sous-traitance dans
le département de la Seine-Maritime
et du repli sévère du recours à
l’intérim constaté dans ce secteur,
la différence du nombre de missions
d’intérim dans l’industrie conclues
dans l’Eure et la Seine-Maritime est
nettement moindre en 2008 qu’en
2005.
2003 2008 2003 2008 2003 2008 2003 2008
Hommes 53 54 73 73 65 66 69 68
Femmes 47 46 27 27 35 34 31 32
Ensemble 100 100 100 100 100 100 100 100
Eure Seine-Maritime Haute-Normandie France
Source : DIRECCTE de Haute-Normandie
Tableau2:RépartitiondescontratsconclusenintérimparsexeenHaute-NormandieetenFrance
Les secteurs ayant recours le plus
souvent à l’intérim en Seine-
Maritime sont l’industrie et la
construction, qui emploient essen-
tiellement des hommes. Les industries
pharmaceutiques et cosmétiques
ainsi que la plasturgie sont plus pré-
sentes dans l’Eure et ont davantage
recours à des emplois intérimaires
féminins.
L’évolution de la répartition des
missions d’intérim par sexe sur cinq
ans n’est pas importante tant au
sein des départements que de la
région.
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
17
1.1.3 Caractérisation du tissu sectoriel
L’emploi par secteur en Haute-Normandie
Figure 7 : Estimation de l’emploi salarié par secteur d’activité dans l’Eure et en Seine-Maritime fin 2008
agriculture1% industrie
24%
construction 7%services
68%
agriculture1%
industrie18%
construction 7%
services74%
Eure Seine-Maritime
En Haute-Normandie, les services
et l’industrie représentent la majo-
rité des emplois. Viennent ensuite la
construction et l’agriculture.
Une agriculture en perpétuelle
mutation
En 2008, la surface agricole utili-
sée représente 65,7 % du territoire
(53,4 % en France métropolitaine),
le secteur de la production agricole
emploie 15 533 Unités de Travail
Annuel –UTA- (80 % d’actifs familiaux
et 20 % de salariés permanents).
Le nombre d’exploitations est tou-
jours en diminution (plus de 16 000
exploitations en 2000, moins de
12 000 en 2007) ainsi que, dans une
moindre mesure, le nombre de sala-
riés (3 120 salariés exprimés en UTA
en 2000, 2 817 en 2007.)
Le nombre de salariés saisonniers
est très faible, la Haute-Normandie
étant la région métropolitaine ayant
le moins recours à ce type de main-
d’œuvre (722 UTA en 2007)
derrière la Corse.
La diminution du nombre d’exploi-
tations et d’emplois (y compris les
emplois familiaux) s’accompagne
d’un développement des formes
sociétaires aujourd’hui majoritaires
parmi l’ensemble des exploitations
-au détriment des exploitations indi-
viduelles-, d’une professionnalisa-
tion des activités et d’une qualifica-
tion croissante des actifs (niveau de
formation agricole supérieur à celui
de la France). Ces phénomènes vont
probablement s’accentuer dans les
prochaines années.
A ces 15 500 emplois, il convient
d’ajouter les nombreux emplois
induits : au total, ce sont 40 000
emplois qui sont actuellement
générés par l’agriculture en Haute-
Normandie, plaçant ce secteur au
même niveau que la logistique ou
les services à la personne.
Des grandes industries qui subis-
sent la crise
L’évolution de l’emploi industriel
depuis le début des années soixante
se décompose en deux périodes :
une forte croissance jusqu’en 1974,
suivie d’un recul marqué depuis. Ce
déclin est plus accentué en Seine-
Maritime que dans l’Eure, ce qui
s’explique par les spécialisations
initiales de ces deux départements
et par un rythme de renouvellement
du système productif différent.
Contrairement à ce qui s’est passé
dans l’Eure, le déclin du textile-
habillement n’a pas été relayé par
une ré-industrialisation suffisante
en Seine-Maritime.
Plus près de nous et sans surprise,
l’industrie régionale subit de plein
fouet la crise économique. Avec
126 270 salariés, l’emploi salarié
dans l’industrie a perdu plus de 3 %
de ses effectifs en Haute-Normandie
entre 2007 et 2008.
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
18
Cependant, la Haute-Normandie
reste une région industrielle (15ème
région française en termes d’emploi
total et 5ème région française en
termes d’emplois industriels soit 20 %
de l’emploi régional contre 15,5 %
au plan national).
Le secteur industriel se caractérise
par de grands établissements (un
salarié sur sept travaille dans une
entité de plus de 500 salariés qui
relève sept fois sur dix de l’indus-
trie) et un fort taux de dépendance
à l’égard de grandes entreprises
ayant leur siège social hors de la
région. Il s’ensuit une plus faible
présence de cadres (équipes com-
merciales, de recherche …) et des
niveaux de salaires supérieurs à la
moyenne nationale.
Par ailleurs, si les industries dépen-
dent pour la plupart de centres
de décision extérieurs à la région,
elles sont également donneuses
d’ordre pour de nombreuses petites
et moyennes entreprises sous
traitantes.
La Seine-Maritime concentre la plupart
des sites industriels importants le
long de la vallée de la Seine, autour
du Havre et de Rouen. L’énergie,
la pétrochimie, la construction au-
tomobile et l’industrie papetière
dominent.
Dans l’Eure, l’activité industrielle
est davantage répartie sur le terri-
toire, même si la vallée de la Seine
regroupe également certaines
zones industrielles (Vernon, Gaillon,
Val-de-Reuil). La chimie fine, la
pharmacie et la cosmétique se sont
fortement développées.
La chimie constitue un secteur
important et spécifique de l’écono-
mie haut-normande. Avec 320 éta-
blissements et 21 000 emplois
salariés, il est le plus gros employeur
industriel de la région. Les produits
chimiques, en caoutchouc ou en
matières plastiques, représentent
20 % des exportations régionales,
soit un poids équivalent à celui des
exportations automobiles.
En étant l’un des premiers sec-
teurs d’investissement et l’un des
premiers employeurs industriels,
l’automobile est l’une des grandes
locomotives économiques régio-
nales de l’emploi. Cette filière se
compose également d’un tissu
dense de sous-traitants très dépen-
dants de leur donneur d’ordre qu’est
Renault (1er employeur industriel,
10,0 % des emplois industriels de
la région).
Les transports jouent un rôle de
tout premier plan dans l’économie
régionale du fait de la présence de
ports importants. Ceux-ci consti-
tuent le premier complexe portuaire
français et le 3ème ensemble
portuaire européen. Les activités
maritimes génèrent aujourd’hui envi-
ron 20 000 emplois directs. L’achè-
vement de «Port 2000» au Havre,
son ouverture et sa montée en puis-
sance lui donneront une dimension
mondiale.
Un véritable potentiel logistique :
l’ouverture maritime et la proximité
du Bassin parisien constituent des
atouts majeurs.
Un secteur tertiaire dynamique
Le secteur tertiaire est moins bien
représenté que dans d’autres ré-
gions (70,5 % des emplois salariés
contre 74,7 % en moyenne nationale
en 2006), mais il constitue depuis
plusieurs années le moteur de
l’emploi haut-normand.
Le secteur des très petites entre-
prises du commerce et de l’artisa-
nat et des services, représente 42 000
entreprises de moins de 10 salariés,
soit près de 110 000 emplois répar-
tis sur le territoire.
Avec le secteur de la construction, le
secteur tertiaire (et notamment les
secteurs des transports et des ser-
vices aux entreprises) est le secteur
d’activités qui créé le plus d’emplois.
Les effectifs salariés ont crû de 3 %
en 2007 et de 2,3 % en 2008 dans
le secteur des services (hors
commerces).
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
19
1.2 Données générales de santé 1.2.1 Une espérance de vie en augmentation mais toujours inférieure à la moyenne nationale
Figure 8 : Evolution de l’espérance de vie par sexe en Haute-Normandie et en France
71,9
7672,9
77,580,8
83,681
84,3
70
72
74
76
78
80
82
84
86
1990 2007
années
âge
Hommes - Haute-Normandie Hommes - France
Femmes - Haute-Normandie Femmes - FranceSource : INSEE
A l’instar de l’espérance de vie à la
naissance en France, l’espérance de
vie en Haute-Normandie a tendance
à augmenter pour les deux sexes,
la progression étant plus impor-
tante chez les hommes que chez
les femmes. Cependant, la Haute-
Normandie est l’une des régions où
l’espérance de vie est inférieure à la
moyenne nationale et reste parmi
les plus faibles, tendance particuliè-
rement marquée chez les hommes
(4ème rang en France métropolitaine
des espérances de vie à la naissance
les plus courtes pour les femmes et
3ème rang pour les hommes).
1.2.2 Une mortalité élevée
La Haute-Normandie se caractérise
par une mortalité générale supé-
rieure à la moyenne française.
Exprimés en indice, les taux compa-
ratifs de mortalité des hommes et
des femmes en Haute-Normandie
en 2001-2002, atteignent respecti-
vement 118,1 et 106,7 (base 100 en
France métropolitaine) soient les
troisièmes rangs des régions. Les
écarts infrarégionaux ne sont pas
significatifs.
Les causes de décès les plus fré-
quentes en Haute-Normandie sont
de loin les tumeurs et les maladies
de l’appareil circulatoire qui totali-
sent plus de la moitié des décès.
Chez les hommes, les tumeurs
représentent plus d’un tiers des
décès constatés (35,5 % des décès.)
Chez les femmes, ce sont les mala-
dies de l’appareil circulatoire qui
sont la première cause de décès en
Haute-Normandie (30,4 % des
décès contre 24,2 % des décès
chez les hommes).
Les causes de décès pour lesquelles
les différences entre sexes sont les
plus importantes sont donc les
tumeurs (qui ne représentent «que»
26,1 % des décès chez les femmes,
dont 5,1 % pour le seul cancer du
sein) ainsi que les suicides (271
suicides chez les hommes en Haute-
Normandie en 2006 contre 84 chez
les femmes), causes de décès pour
lesquelles les hommes sont sur-
représentés. Les causes de décès
pour lesquelles les femmes sont
surreprésentées sont moins impor-
tantes en termes de nombre de dé-
cès. Il s’agit des troubles mentaux
et du comportement (5 % des décès
féminins contre 3 % des décès mas-
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
20
culins) et les maladies du système
nerveux et des organes des sens
(6,5 % des décès chez les femmes
et 4,2 % chez les hommes).
Mortalité prématurée
La mortalité prématurée, c’est-à-
dire avant 65 ans, représente 23 %
des décès en Haute-Normandie.
L’écart à la moyenne nationale est
important puisqu’il atteint + 14,1 %
(+ 15,9 % chez les hommes et + 9,9 %
chez les femmes).
La région présente un taux compa-
ratif de mortalité prématurée de
266,2 décès pour 100 000 habitants
contre 239,5 en France métropoli-
taine.
Les hommes sont particulièrement
touchés avec un taux comparatif
régional de 385 décès pour 100 000
habitants (contre 151,2 décès pour
les femmes).
Les principales causes de décès
prématurés sont les cancers (40 %),
les suicides ou les maladies liées
à une consommation excessive
d’alcool.
1.3 Données relatives à la santé au travail 1.3.1 Accidents du travail
Un accident du travail est «quelle
qu’en soit la cause, l’accident sur-
venu par le fait ou à l’occasion du
travail de toute personne salariée
ou travaillant, à quelque titre que ce
soit, pour un ou plusieurs employeurs
ou chefs d’entreprise» (article L. 411.1
du Code de la Sécurité Sociale).
Il est habituellement fait une distinc-
tion selon la gravité de l’accident :
J accident du travail sans arrêt,
J accident du travail avec arrêt : inca-
pacité temporaire et indemnisation,
J accident du travail avec incapacité
permanente : attribution d’une rente
ou d’un capital.
Figure 9 : Cause de décès par sexe en 2006 en Haut-Normandie
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
nombre de cas recensés
Maladies infectieuses et parasitaires
Tumeurs
Maladies endocriniennes, nutritionnelles, métab.
Troubles mentaux et du comportement
Maladies du système nerveux et des organes des sens
Maladies de l'appareil circulatoire
Maladies de l'appareil respiratoire
Maladies de l'appareil digestif
Maladies de l'appareil génito-urinaire
Symptômes et états morbides mal définis
Causes externes de blessure et d'empoisonnement
Autres maladies
Hommes FemmesSource : INSEE
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
21
Evolution des accidents du travail
K Régime général
Figures 10 et 10 bis : Evolution des nombres d’accidents du travail avec arrêt et d’accidents du travail
mortels en Haute-Normandie
6169
4984
1490714008
12907
6553655464316367
143531503014871
4000
6000
8000
10000
12000
14000
16000
2004 2005 2006 2007 2008 2009
Eure Seine-Maritime
Evolution des AT avec arrêt en Haute-Normandie
45
98
5
8
21
14
1715
1214
0
5
10
15
20
25
2004 2005 2006 2007 2008 2009
Eure Seine-Maritime
Evolution des AT mortels Haute-Normandie
Source : CARSAT de Normandie
Entre 2004 et 2009, le nombre d’AT
avec arrêt diminue nettement en
Seine-Maritime (- 14,1 %) et davan-
tage encore dans l’Eure (- 22,5 %).
Quant aux AT mortels, on note une
hausse en 2009 en Seine-Maritime
et dans l’Eure après une baisse en
2007 et 2008.
Figure 11 : Evolution du taux de fréquence des accidents avec arrêt en Haute-Normandie
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
2004 2005 2006 2007 2008 2009
Eure Seine-Maritime Haute-Normandie France
Source : CARSAT de Normandie
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
22
Le taux de fréquence des AT avec
arrêt se définit comme le rapport
entre le nombre d’accidents avec
arrêt et le nombre d’heures tra-
vaillées, multiplié par 1 000 000.
Le taux de fréquence des AT avec
arrêt en Haute-Normandie a connu
une hausse entre 2004 et 2005.
Depuis 2006, ce taux est en train de
décroître.
L’Eure présente un taux de fréquence
supérieur à celui de la Seine-
Maritime bien qu’une baisse impor-
tante en 2009 rapproche le dépar-
tement des moyennes régionale et
nationale.
Par ailleurs, la Haute-Normandie
a présenté une accidentologie su-
périeure à la moyenne nationale au
cours des dernières années, jusqu’à
ce qu’en 2008 et 2009 le taux de
fréquence régional haut-normand
rejoigne le taux hexagonal.
K Régime agricole
Figure 12 : Evolution du taux de fréquence des accidents du travail en Haute-Normandie et en France pour
le régime agricole
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Haute-Normandie France
Source : MSA
Entre 2000 et 2008, le taux de fré-
quence des AT en France a connu
une baisse régulière de 10,7 % en
passant de 36,4 en 2000 à 32,5
en 2008 tandis que le taux de fré-
quence des AT en Haute-Normandie
est resté stable (35,4 en 2000 et en
2008), tout en présentant des écarts
d’une année sur l’autre. Cependant,
sur une période plus longue (depuis
1990), le taux de fréquence des AT
en Haute-Normandie a diminué
selon la tendance nationale.
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
23
Secteurs les plus touchés
K Régime général
Figure 13 : Evolution des taux de fréquence des accidents du travail avec arrêt par secteur en Normandie
(Haute et Basse)
0
10
20
30
40
50
60
70
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
taux de fréquence
métallurgie
bâtiment et travaux publics
transports, EGE, livre et communication
services, commerces et industriesalimentaires
chimie, caoutchouc, plasturgie
bois, ameublement, textiles…
commerces non alimentaires
activités de service 1(banques,assurances…)
activités de service 2 (santé) et travailtemporaire
Source : CARSAT de Normandie
Tous les secteurs présentent une
baisse de leur taux de fréquence
entre 2002 et 2009. Le secteur du bâtiment et des travaux
publics est le plus accidentogène.
Figure 14 : Evolution des indices de gravité des accidents graves par secteur en Normandie (Haute et
Basse)
0
10
20
30
40
50
60
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
indice de gravité
métallurgie bâtiment et travaux publics
transports, EGE, livre et communication services, commerces et industries alimentaires
chimie, caoutchouc, plasturgie bois, ameublement, textiles…
commerces non alimentaires activités de service 1(banques, assurances…)
activités de service 2 (santé) et travail temporaire
Source : CARSAT de Normandie
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
24
L’indice de gravité des accidents
avec incapacité permanente (IP)
se définit comme le rapport entre
le nombre total des taux d’IP et le
nombre d’heures travaillées.
Contrairement aux taux de fré-
quence, les indices de gravité sont
en augmentation dans deux sec-
teurs sur neuf sur les cinq dernières
années.
Le secteur des bâtiments et travaux
publics présente, d’une année sur
l’autre, l’indice de gravité le plus
élevé (36,9 en 2009), suivi de trois
secteurs :
J les industries des transports, de
l’eau du gaz et de l’électricité ..,
J les activités de service (santé) et
travail temporaire,
J les industries du bois, de l’ameu-
blement, du papier-carton, du textile …
dont l’indice de gravité est compris
entre 26 et 22 en 2008.
Ils sont eux-mêmes suivis par quatre
secteurs ayant un indice de gravité
compris entre 12,1 et 16,1 (métallur-
gie, industries alimentaires, chimie-
caoutchouc-plasturgie, commerces
non alimentaires).
K Régime agricole
Figure 15 : Evolution des taux de fréquence des accidents du travail par secteur en Haute-Normandie pour
le régime agricole
Source : MSA
Les secteurs d’activité les plus
accidentogènes en agriculture
sont les travaux forestiers et les
travaux agricoles et paysagers qui
présentent les taux de fréquence
les plus élevés tous secteurs
confondus (régimes général et
agricole). Viennent ensuite les
exploitations et les coopératives.
Très logiquement, les organismes
professionnels (secteur tertiaire)
présentent les taux de fréquence les
plus faibles.
En termes de gravité des accidents
du travail, le secteur des travaux
forestiers présente également les
indices les plus élevés suivi des
entreprises de travaux agricoles.
0
20
40
60
80
100
120
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Culture, élevage Travaux forestiers Travaux agricoles et paysagistes
Coopération Organismes professionnels Divers
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
25
Principales causes d’accident de travail
K Régime général
Figure 16 : Répartition des accidents du travail par élément matériel en Haute-Normandie en 2009
0
5
10
15
20
25
30
35
40
accidents deplain-pied
chutes avecdénivellationmanipulations
transportsmanuels,masses enmouvementappareils de
levage
circulationmachines(sauf scies)
scies outilsrisques
physiques etchimiquesélectricité
divers malaises
Accidents avec arrêt Accidents avec IP
Source : CARSAT de Normandie
La majorité des accidents sont dus
aux manutentions et aux chutes de
plain-pied.
Les accidents les plus graves sont
occasionnés par les accidents de
circulation, les machines, et les
chutes de hauteur.
Figure 17 : Répartition des accidents du travail mortels par élément matériel entre 2006 et 2009 en Haute-
Normandie
4
10
2 3 4
18
2 1 2
40
86
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
accidents deplain-pied
chutes dehauteur
manipulations,transportsmanuels
objets,masses enmouvementaccidentel
appareils delevage et demanutentionvéhicules(sauf chariots
de
manutention)
machines électricité
diversmalaises
total
Source : CARSAT de Normandie
Sur les quatre dernières années,
les malaises (40 accidents mortels)
représentent près de la moitié des
accidents mortels en Haute-
Normandie. Viennent ensuite les
accidents liés à la conduite de
véhicules (18 accidents mortels sur
86) et les chutes de hauteur (10 sur
86).
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
26
K Régime agricole
Les tâches relatives au travail du
bois, des sols et des végétaux, en
particulier l’entretien des espaces
verts et des forêts ainsi que les
tâches relatives aux manutentions
et transports manuels et celles en
rapport avec l’util isation de
machines, d’outils manuels et de
véhicules sont à l’origine d’une
majorité des accidents de travail.
La part des accidents liés aux
animaux est de l’ordre de 10 %.
Les lieux de survenue sont principa-
lement les exploitations et les lieux
de travaux publics et d’espaces verts.
Enfin, les accidents touchent en pre-
mier lieu les mains (environ un quart
des accidents avec arrêt ou graves).
Les victimes d’accidents avec arrêt
sont en premier lieu les nouveaux
embauchés, tandis que les salariés
âgés sont plus exposés aux acci-
dents graves.
Accidents de trajet
Les accidents routiers ayant lieu
durant les heures de travail, aussi
appelés «accidents de mission»,
sont pris en compte dans les acci-
dents de travail étudiés précédemment.
Cependant, les accidents de trajet
qui se produisent hors des horaires
de travail sur des trajets habituels
entre le travail et le domicile ou le
travail et le lieu de restauration, bien
qu’ils soient aussi reconnus comme
des accidents du travail, ne sont pas
pris en compte dans les accidents
de travail étudiés précédemment.
K Régime général
Figure 18 : Evolution du nombre d’accidents de la route en Haute-Normandie
Source : CARSAT de Normandie
581
2252
347
595 646633702
588
167118141807
1588
1725 1767
21762320
2469 2440 2460
402480446481476
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
2004 2005 2006 2007 2008 2009
AT trajet Eure AT trajet Seine-Maritime AT trajet Haute-Normandie AT missions Haute-Normandie
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
27
En 2009, 17 personnes ont été vic-
times d’accidents de trajet mortels en
Normandie (Haute et Basse) contre
18 en 2008 et 35 en 2007.
Entre 2008 et 2009, l’indice de fré-
quence des accidents de trajet avec
arrêt est en légère baisse de 4, 73 à
4,53, tandis que l’indice de gravité
est stable à 0,30.
Le nombre d’accidents de mission
avec arrêt, est en baisse significa-
tive entre 2008 et 2009 (- 5,5 % sur
l’ensemble de la Normandie) alors
que le nombre d’accidents de trajet
(avec ou sans arrêt) a augmenté de
5,8 %.
L’étude de l’évolution des acci-
dents de trajet par secteur montre
un détachement net des accidents
dans les secteurs du BTP (malgré
une baisse notable de l’indice de
fréquence entre 2008 et 2009), de
l’alimentation, des activités de
service (dont travail temporaire).
K Régime agricole
Figure 19 : Evolution du nombre d’accidents de trajet en Haute-Normandie pour le régime agricole
105
80 83 84
112
83
72
44
78
6569
59
95
64 61
28
12 1410
19
5 8 5 40
20
40
60
80
100
120
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
nombre d'accidents
accidents avec et sans arrêt dont accidents avec arrêt dont accidents graves
Source : MSA
Le nombre d’accidents de trajet
baisse régulièrement dans la région
depuis 2007. L’année 2009 est
remarquable à cet égard.
Depuis 2002, la part des accidents
de trajet avec arrêt est sensiblement
équivalente d’une année sur l’autre
(cette part est comprise entre 70 et
84 % des accidents de trajet selon
les années, sauf pour l’année 2009
où elle est égale à 63 % des acci-
dents).
La part des accidents graves parmi
les accidents de trajet diminue de-
puis 2006 (cette part est égale à
15,9 % en moyenne entre 2002 et
2005 et à 7,5 % en moyenne entre
2006 et 2009).
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
28
L’article L. 461-1 du Code de la
Sécurité Sociale dispose qu’ «est
présumée d’origine professionnelle
toute maladie désignée dans un
tableau de maladies profession-
nelles et contractée dans des condi-
tions mentionnées dans ce tableau.
[…] Peut être également reconnue
d’origine professionnelle une mala-
die caractérisée non désignée dans
un tableau de maladies profession-
nelles lorsqu’il est établi qu’elle
est essentiellement et directement
causée par le travail habituel de la
victime et qu’elle entraîne le décès
de celle-ci ou une incapacité perma-
nente»
Evolution des maladies professionnelles
K Régime général
Les maladies professionnelles sont
plus difficiles à repérer que les
accidents du travail et leur décla-
ration peut intervenir des dizaines
d’années après l’exposition ayant
entraîné la maladie. Toutes les
maladies ne sont donc pas décla-
rées car le lien avec l’exposition au
travail n’est pas toujours fait.
Par ailleurs, les statistiques de la
CARSAT sont basées essentielle-
ment sur les maladies ayant
entraîné un arrêt de travail ou une
attribution de taux d’incapacité
permanente.
D’autre part, toutes les maladies ne
sont pas reconnues et indemnisées
par la CARSAT.
Le nombre de maladies profession-
nelles est en conséquence sous-
estimé.
1.3.2 Maladies professionnelles
Figure 20 : Evolution annuelle du nombre de maladies professionnelles reconnues et indemnisées en
Haute-Normandie
0
500
1000
1500
2000
2500
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Seine-Maritime EureSource : CARSAT de Normandie
La progression du nombre de mala-
dies professionnelles reconnues est
essentiellement due à l’augmenta-
tion des affections dues à l’amiante
et aux affections péri articulaires
puisque ces affections, qui concer-
nent en 2009 plus de neuf maladies
professionnelles sur dix, sont pas-
sées de 431 à 1 218 (TMS) entre 2002
et 2009, et de 435 à 1 007 (amiante)
entre 2002 et 2006. On constate
cependant une baisse du nombre
d’affections professionnelles et de
cancers broncho-pulmonaires provo-
qués par l’inhalation de poussières
d’amiante depuis 2007, avec 561
cas reconnus en 2009.
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
29
Figure 21 : Evolution des maladies professionnelles reconnues et indemnisées les plurs courantes en
Haute-Normandie
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Affections périarticulaires (MP 57, 69 79, 97 et 98) Amiante (MP 30 et 30 bis) Bruit (MP 42) Autres affections
Source : CARSAT de Normandie
Les fréquences les plus élevées se
rencontrent dans la métallurgie, le
BTP, les industries du bois, du papier-
carton et du textile et les industries
de la chimie, du caoutchouc et de la
plasturgie.
Ces quatre secteurs ont chacun un
indice de fréquence (nombre de MP
pour 1 000 salariés) supérieur à la
moyenne régionale, soit 4.
K Régime agricole
Figure 22 : Evolution annuelle du nombre de reconnaissances de maladies professionnelles en Haute-
Normandie pour le régime agricole
Source : MSA
31
3533
4744
50
41
36
51
35
39
25
18
29
45
34
40
3131
27 26
16
33
20
31
0
10
20
30
40
50
60
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
MP total dont MP avec arrêt dont MP graves
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
30
En Haute-Normandie, le nombre de
déclarations de maladies profes-
sionnelles, en tendance, est en aug-
mentation depuis 2000 malgré une
baisse en 2006 et en 2007.
Les secteurs les plus touchés
concernent le secteur culture-
élevage (39,9 % des MP avec
arrêt sur la période), la coopéra-
tion (31,8 %), les travaux agricoles
et paysagistes (12,8 %) et le secteur
forestier (8,7 %).
Au niveau national, les affections
péri articulaires sont les maladies
professionnelles les plus courantes
(elles représentent 95 % des ma-
ladies professionnelles reconnues
entre 2003 et 2007 chez les salariés
agricoles), soit une proportion en-
core supérieure au régime général
(cf. infra § 1.3.2.2). Le secteur pri-
maire occasionne 71 % des TMS et
occupe une proportion identique
des actifs agricoles tandis que le
secteur secondaire occasionne 26 %
des maladies alors qu’il n’occupe
que 9 % des actifs.
Les secteurs de la viticulture (ab-
sent dans la région) et des cultures
spécialisées (fruiticulture, maraî-
chage) sont, en valeur absolue, les
activités les plus touchées au sein
du secteur primaire. Les champi-
gnonnières présentent l’indice de
fréquence le plus élevé (23 TMS pour
1 000 salariés).
En ce qui concerne le secteur
secondaire, les coopératives de
traitement de la viande de gros ani-
maux (abattage, découpe, condi-
tionnement) présentent la fréquence
de TMS la plus élevée (43 TMS pour
1 000 salariés).
Le secteur tertiaire est beaucoup
moins touché par les TMS (20 % des
salariés et 3 % des maladies recon-
nues).
Les femmes sont un peu plus concer-
nées par les TMS que les hommes
(elles représentent 40 % des sala-
riés et 50 % des TMS reconnus)
ainsi que les salariés âgés de plus
de quarante ans (53 % des salariés
et 90 % des TMS reconnus).
1.3.2.1 Cancers professionnels
Un cancer est dit professionnel s’il
est la conséquence directe de
l’exposition d’un travailleur à un
risque physique, chimique ou bio-
logique, ou résulte des conditions
dans lesquelles il exerce son acti-
vité. S’agissant d‘une affection mul-
tifactorielle, qui met également en
jeu des facteurs environnementaux
ou personnels, il est difficile d’évaluer
avec précision la part attribuable
aux facteurs professionnels.
En France, l’enquête Surveillance
Médicale des Risques (SUMER)
réalisée en 2002-2003, conclut que
13,5 % des salariés sont exposés à
un ou plusieurs cancérogènes sur
leur lieu de travail, soit 2 370 000
salariés. Une autre source, la base
internationale CAREX (pour
«Carcinogen Exposure») indique
que l’exposition à des agents cancé-
rogènes d’origine industrielle, qu’ils
soient chimiques, physiques ou bio-
logiques, concernerait entre 1,4 et
2,6 millions de travailleurs sur l’en-
semble du territoire national.
Par ailleurs, selon l’Institut National
de Veille Sanitaire (INVS), 4 à 8,5 %
des cancers sont d’origine profes-
sionnelle (15 % pour le cancer du
poumon). Selon l’Association pour
la Recherche sur le Cancer (ARC) et
la Fédération Nationale des Acci-
dentés du Travail et des Handicapés
(FNATH), ce taux avoisinerait 10 %.
En tout état de cause, entre 2004 et
2008, la CNAMTS dénombre 7 539
cancers reconnus en maladie pro-
fessionnelle, soit une moyenne de
1 885 cancers sur les quelques
240 000 cancers diagnostiqués
chaque année, très en-deçà des
résultats attendus.
Parmi les cancers reconnus en mala-
die professionnelle, les cancers liés
à l’amiante représentent 87,4 % des
cancers reconnus. Il s’agit notam-
ment des cancers broncho-pulmo-
naires primitifs liés à l’inhalation de
poussières d’amiante (1 066 cas en
2007), et des mésothéliomes de la
plèvre (379 cas en 2007).
Parmi les autres cancers profession-
nels reconnus, on distingue les
tumeurs de l’ethmoïde dues aux
poussières de bois (76 cas en 2007),
les hémopathies liées au benzène
(14 en 1995, 38 en 2001, 22 en 2006
et 62 en 2007) et les cancers liés aux
radiations ionisantes (13 en 1995,
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
31
25 en 2001, 23 estimé en 2007).
En Normandie (Haute et Basse),
les cancers professionnels recon-
nus et indemnisés ont progressé
jusqu’en 2007 où 271 cancers l’ont
été au titre des maladies profes-
sionnelles (on en comptait 18 en
1995). Cependant depuis 2008,
le nombre de cancers reconnus est
en diminution et, en 2009, il s’éta-
blit à 187 (dont 171 liés à l’amiante).
On constate dans la région que la
proportion de cancers profession-
nels reconnus est plus élevée que la
moyenne nationale. En effet, alors
que sa population salariée repré-
sente 2,9 % de l’effectif salarié fran-
çais, elle compte plus de 10 % des
cancers reconnus en maladies pro-
fessionnelles. Cet écart s’explique
en partie par la part plus importante
que prennent dans notre région, les
cancers dus à l’amiante : ainsi, en-
viron 15 % des cancers broncho-
pulmonaires (tableau 30 bis)
reconnus et indemnisés en France
en 2007 l’ont été en Normandie.
Cette importance régionale des can-
cers professionnels dus à l’amiante
trouve son explication également
dans :
J l’histoire industrielle de la région
tournée, pendant de nombreuses
années et jusque dans les années
70, vers des activités ayant re-
cours à l’amiante : transformation
d’amiante (filature), pose d’amiante
(chantiers navals, centrales ther-
miques etc ...),
J la forte représentation, en Haute-
Normandie, des catégories ouvrières
reconnues pour avoir pu occuper
des postes ayant pu les exposer à
de grandes quantités d’amiante,
J l’importante mobilisation et sen-
sibilisation des acteurs régionaux
de prévention sur la thématique
des cancers professionnels. Les
médecins de la consultation de
pathologies professionnelles du
CHU de Rouen travaillent depuis de
nombreuses années avec la CARSAT
et les associations de défense afin
d’améliorer la prise en charge médi-
cale et la reconnaissance en mala-
die professionnelle des personnes
ayant été exposées durant leur acti-
vité professionnelle à l’amiante.
A l’image de la situation nationale,
il faut noter que les chiffres de
cancers professionnels reconnus
en Haute-Normandie ne reflètent
certainement qu’une faible part de
la réalité de l’origine professionnelle
des cancers. En effet, une étude de
l’Union Régionale de Caisses d’As-
surance Maladie (URCAM) sur les
cancers de la vessie fait apparaître
que notre région n’échappe pas non
plus à la sous déclaration constatée
au niveau national. Mais, comme au
niveau national, cette situation
sanitaire résulte d’expositions
professionnelles anciennes.
Figure 23 : Evolution des cancers professionnels par département en Haute-Normandie
60
89
75
101107
122
137145
121
103
715 15 13 14
2414
2936
17 17
94
0
20
40
60
80
100
120
140
160
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Seine-Maritime Eure
Source : CARSAT de Normandie
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
32
Une grande majorité des cancers
professionnels n’ont pas pu être im-
putés à un compte employeur (78 %
des cancers professionnels recon-
nus depuis 2002 en Normandie).
Sur les cancers professionnels
ayant pu être imputés à un compte
employeur entre 2002 et 2009, les
secteurs les plus touchés en
Normandie (Haute et Basse) sont
la métallurgie et le travail des mé-
taux (81 cas) et la construction (59 cas).
Ils sont suivis de l’industrie automo-
bile et la fabrication d’autres maté-
riels de transport (15 et 30 cas), de
la fabrication de certains produits
minéraux non métalliques (33 cas),
de l’industrie chimique (26 cas).
Au total, les 1 675 cancers profes-
sionnels reconnus en Normandie
(Haute et Basse) entre 2002 et 2009
concernent 16 tableaux de maladies
professionnelles :
N° tableau
Intitulé 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Total
4 Hémopathies provoquées par le benzène et tous les produits en renfermant
2 2 2 2 1 1 4 16
6 Affections provoquées par les rayonnements ionisants
1 2 1 3 1 8
10 ter Affections cancéreuses causées par l’acide chro-nique et les chromates et bichromates alcalins ou alcalinoterreux ainsi que par le chromate de zinc
1 1 1 1 4
15 ter Lésions prolifératives de la vessie provoquées par les amines aromatiques et leurs sels et la N. Nitroso-dibutylamine et ses sels
2 5 5 2 3 3 3 23
16 bis Affections cancéreuses provoquées par les gou-drons ou huiles de houille (comprenant les fractions phénoliques, naphtaléniques, acénaphténiques, anthracéniques et chryséniques), les brais de houille et les suies de combustion du charbon
1 6 8 6 7 7 6 4 45
20 bis Cancers bronchitiques primitifs provoqués par l’in-halation de poussières ou de vapeurs arsenicales
1 1
25 Pneumoconioses dues à la silice 1 1 2 3 7
30 Affections professionnelles consécutives à l’inhalation de poussières d’amiante
60 72 52 68 78 94 67 75 566
30 bis Cancers broncho-pulmonaires provoqués par l’inhalation de poussières d’amiante
77 99 135 129 146 154 125 96 961
36 bis Affections cutanées cancéreuses provoquées par des dérivés du pétrole
1 1
37 ter Cancers provoqués par les opérations de grillage des mattes de nickel
1 1 2
44 bis Affections cancéreuses consécutives à l’inhalation de poussières ou de fumées d’oxyde de fer
1 1 1 3
45 Hépatites virales professionnelles 1 1
47 Affections professionnelles provoquées par les bois 1 2 2 7 7 6 7 2 34
52 Affections provoquées par le chlorure de vinyle monomène
1 1
81 Affections malignes provoquées par le bis (chlorométhyle) éther
1 1 2
Total 142 189 210 217 242 271 217 187 1 675
Tableau3:Nombrededéclarationsdecancersprofessionnelspartableaudemaladies professionnellesentre2002et2009enNormandie(HauteetBasse)
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
33
1.3.2.2 Les Troubles Musculo-
Squelettiques (TMS)
Les TMS sont des pathologies mul-
tifactorielles à composante profes-
sionnelle. Ils affectent les muscles,
les tendons et les nerfs des membres
et de la colonne vertébrale. Les TMS
s’expriment par de la douleur mais
aussi, pour ceux du membre supé-
rieur, par de la raideur, de la mala-
dresse ou une perte de force [INRS].
Il n’existe pas en France de don-
nées épidémiologiques sur les
contraintes articulaires.
Figure 24 : Evolution des maladies professionnelles avec arrêt liées aux risques péri-articulaires en
Normandie (Haute et Basse)
0
500
1000
1500
2000
2500
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
coude (MP57) épaule (MP57) genou (MP57 et 79) poignet (MP57) dos (MP 97 et 98)
Source : CARSAT de Normandie
MP57 : affections péri articulaires provoquées par certains gestes et postures de travail
MP79 : lésions chroniques du ménisque
MP97 : affections chroniques du rachis lombaire provoquées par des vibrations de basses et moyennes fréquences transmises au corps
entier
MP98 : affections chroniques du rachis lombaire provoquées par la manutention manuelle de charges lourdes
Le nombre de déclarations de ma-
ladies professionnelles liées aux
TMS a doublé entre 2001 et 2009
en Normandie. Elles représentent,
cette dernière année, 62 % des ma-
ladies professionnelles en Normandie.
Le graphique ci-dessus montre que
cette augmentation est essentiel-
lement le fait de l’augmentation
des maladies péri-articulaires du
poignet et de l’épaule et dans une
moindre mesure du coude.
Au niveau national, en 2008, la
répartition des TMS selon les sec-
teurs d’activités est la suivante :
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
34
Tableau4:IndicedefréquencedesTMSparsecteurd’activitésenFranceen2008
CTN Année 2008 Nombre de MP 57, 69,
79, 97 et 98
Nombrede salariés
Indice de fréquence
A Métallurgie 5 456 1 908 043 2,9
B Bâtiment et travaux publics 4 451 1 617 702 2,8
C Transport, EGE, livre et communication 2 055 2 137 791 1
D Services, commerces et industries de l’alimentation 8 307 2 267 275 3,7
E Chimie, caoutchouc et plasturgie 1 533 464 972 3,3
F Bois, ameublement, papier-carton, textile ... 2 671 550 221 4,9
G Commerces non alimentaires 1 854 2 332 301 0,8
H Activités de service 1 1 338 4 053 547 0,3
I Activités de service 2 (dont travail temporaire) 5 344 3 176 678 1,7
Total 33 009 18 508 530 1,8
1.3.3 Cas particulier de la souffrance mentale au travail
Les nouvelles formes d’organisation
du travail, de management des
entreprises et des administrations
ont un effet sur la santé mentale des
salariés.
Les risques psycho-sociaux (stress,
harcèlement) apparaissent depuis
une quinzaine d’années comme des
risques majeurs auxquels les sala-
riés doivent faire face.
Le stress survient lorsqu’il y a désé-
quilibre entre la perception qu’une
personne a des contraintes que lui
impose son environnement et la
perception qu’elle a de ses propres
ressources pour y faire face. Il a des
effets observables sur la santé phy-
sique et mentale, sur le bien-être
des salariés.
Au niveau européen, le stress serait
à l’origine de la moitié de l’ensemble
des journées de travail perdues
(enquête de l’agence européenne
pour la sécurité et la santé au travail.
En France, l’actualité de grandes
entreprises met en relief l’émer-
gence des risques psycho-sociaux.
Selon les résultats de l’étude SUMER,
28 % des salariés déclarent éprou-
ver une souffrance mentale au
travail, ce qui en fait le deuxième
problème de santé après les TMS.
L’étude CASIM 2 (CAractéristiques
des Situations conduisant à l’Inap-
titude Médicale) réalisée en Haute-
Normandie a mis en évidence que
les affections mentales sont la
deuxième cause d’inaptitude après
les TMS. Il s’agit de dépressions,
de troubles anxieux et de suicides.
Les pathologies associées sont
ostéoarticulaires et cardiovascu-
laires. Parmi ces inaptitudes, la moitié
est d’origine professionnelle.
Plus des deux tiers des personnes
inaptes souffrant de ce type d’af-
fection sont des femmes. Elles tra-
vaillent plutôt dans les services
administratifs et commerciaux,
l’éducation, la santé et l’interven-
tion sociale.
Les principaux facteurs de stress
en milieu professionnel sont des
facteurs liés à la tâche (exigences
quantitatives et qualitatives,
demandes du public, délais de
réalisation très courts, monotonie,
fragmentation…), des facteurs liés à
l’organisation du travail (statut pré-
caire, polyvalence, autonomie, «flux
tendus», objectifs insuffisamment
définis ou irréalisables, disparition
des «marges de manœuvre»…), des
facteurs liés aux relations de travail
(absence de reconnaissance du tra-
vail accompli, manque d’aide des
collègues ou de la hiérarchie, ma-
nagement autoritaire, déficient…).
Egalement des facteurs liés à l’envi-
ronnement physique (bruit, chaleur,
humidité…) ou l’environnement
socio-économique (difficultés éco-
nomiques, compétition des entre-
prises…) peuvent être mis en cause.
Diagnostic partagé sur la situation de la santé au travail
35
La mise en œuvre d’une démarche
de prévention collective des risques
psycho-sociaux (agir sur les modes
d’organisation du travail) apparaît
davantage adaptée que la mise en
œuvre de solutions individuelles
(renforcement de la résistance au
stress par la formation, prise en
charge des salariés en souffrance,
soutien psychologique …) qui peu-
vent être utiles en complément
mais ne permettent pas d’agir sur
les sources du problème.
1.3.4 Cas particulier du travail précaire
Les travailleurs temporaires
Tableau5:Evolutiondunombred’accidentsdutravailavecarrêtetd’accidentsdutravail mortelsdesentreprisesdetravailtemporaireenNormandie
2004 2005 2006 2007 2008 2009AT avec arrêt 3 249 3 345 3 460 3 794 3 567 2 040
AT mortels 2 4 6 4 0 2
Source : CARSAT de Normandie
Figure 25 : Evolution de l’indice de fréquence des accidents avec arrêt des entreprises de travail
temporaire en Normandie (Haute et Basse)
Source : CARSAT de Normandie
La part des heures de travail assu-
rées par le travail temporaire s’élève
à 3,8 % des heures travaillées en
Normandie en 2009 (contre 5,2 %
des heures travaillées en 2008).
Cette même année, le travail tempo-
raire est à l’origine de 6,2 % des
accidents avec arrêt (2 040 sur
32 826) alors qu’il était à l’origine
de 9,4 % des accidents avec arrêt en
2008 (3 567 sur 38 019).
Les travailleurs temporaires ont
davantage d’accidents que les tra-
vailleurs permanents. Egalement
les accidents des intérimaires sont
plus graves et donnent lieu à des
arrêts plus longs.
Au final, le secteur du travail tem-
poraire a, pour tous les indicateurs
tant de fréquence que de gravité,
des niveaux d’accidentalité plus
élevés que la moyenne des autres
secteurs d’activité.
Cette situation peut s’expliquer par
le fait qu’une proportion significa-
tive d’intérimaires est employée
dans des secteurs professionnels
aux indices de fréquence et de gra-
vité déjà élevés (industries).
Egalement, on estime qu’une part
des accidents des travailleurs tem-
poraires est liée à «l’inexpérience»
au sens large (défaut d’ancienneté,
de formation au poste, méconnais-
sance de l’environnement de tra-
vail…) ainsi qu’à une possible prise
d’initiatives inconsidérées et liées
au statut précaire (volonté de «bien
faire»).
69,9 71,1
80,276,1 76,8
62,3
43 43,3 43,9 43,3 42,437,1
30
40
50
60
70
80
90
2004 2005 2006 2007 2008 2009
IFA
Travail temporaire Ensemble des activités
Les acteurs régionaux
2.1 Présentation des principaux acteurs en
santé au travail
2.2 Les partenariats établis entre les acteurs
2.3 Organisation et mobilisation des services
du travail
Les acteurs régionaux
Les acteurs régionauxLes acteurs régionaux
39
2 - Les acteurs régionaux
2.1 Présentation des principaux acteurs en santé au travail 2.1.1 Services de l’Etat et agences
DIRECCTE
L’inspection du travail a pour mission
de contrôler l’application de la légis-
lation du travail par les employeurs
qui y sont assujettis, pour les tra-
vailleurs qu’ils emploient dans des
conditions de droit privé.
Pour la plupart, ces employeurs
sont :
J des personnes physiques et
morales de droit privé qui emploient
des salariés (entreprises agricoles,
industrielles, commerciales, asso-
ciations, etc),
J des personnes morales de droit
public qui exercent des activités
industrielles et commerciales et
qui occupent des travailleurs sous
un régime de droit privé.
Les salariés de droit privé occupés
par des employeurs n’entrant pas
dans le champ d’application de la
législation sociale et en particulier
du code du travail ne bénéficient
donc pas du contrôle exercé par
l’inspection du travail.
C’est également le cas des fonction-
naires et des contractuels de droit
public de l’Etat, des collectivités ter-
ritoriales et de la fonction publique
hospitalière qui sont régis, pour
leurs conditions d’emploi, par des
statuts réglementaires. Les litiges
nés de l’application de ces statuts
sont de la compétence du juge
administratif.
L’inspection du travail intervient
dans des domaines très variés qui
peuvent aller des conditions de
travail à la formation profession-
nelle en passant par le temps de
travail, etc. Elle a en outre pour
mission de veiller au respect des
textes existant en matière de santé
et sécurité au travail. Les agents de
contrôle disposent de moyens d’in-
citation : conseils et observations
ainsi que de moyens cœrcitifs : mise
en demeure, procès-verbal, arrêt de
travaux et référé pour mener à bien
leurs missions.
En application des conventions
n° 81 et n° 129 de l’OIT, les inspec-
teurs du travail :
J sont indépendants de toute in-
fluence extérieure indue,
J bénéficient de la libre décision de
«donner des avertissements ou des
conseils au lieu d’intenter des pour-
suites».
Des services d’inspection du travail
spécialisés, du fait de la spécificité
de certains secteurs professionnels
et de certaines activités particuliè-
rement dangereuses et/ou com-
plexes, existent au sein de :
J la Direction Régionale de l’Envi-
ronnement, de l’Aménagement et
du Logement -DREAL- (Mines et
carrières,
J l’Autorité de Sûreté Nucléaire
-ASN- Installations nucléaires de base).
Pour tous les autres établissements
assujettis, l’inspection du travail est
assurée par l’inspection du travail
du ministère chargé du travail (IT
travail).
DREAL
La Direction Régionale de l’Environ-
nement, de l’Aménagement et du
Logement
L’inspection des installations clas-
sées exerce une mission de police
environnementale auprès des éta-
blissements industriels et agricoles.
La Haute-Normandie comptait au
2 juillet 2007 : 1 231 autorisations
d’activité pour des établissements
classés pour l’environnement (ICPE)
dont 432 sont situés dans l’Eure
et 799 en Seine-Maritime. Il y a en
outre 71 établissements soumis à
la directive SEVESO 2 dont 57 en
Seine-Maritime. L’Eure comptait 5
établissements SEVESO seuil haut
et 9 établissements seuil bas contre
39 seuils hauts et 18 seuils bas en
Seine-Maritime.
Cette inspection vise à prévenir les
accidents et à réduire les risques et
les nuisances liés à ces installations
afin de protéger les personnes,
l’environnement et la santé publique.
L’inspection des installations clas-
sées a pour missions :
J de veiller à ce que les exploitants
(industriels, artisans, agriculteurs,
collectivités) respectent les régle-
mentations en vigueur et assument
pleinement leurs responsabilités,
J de procéder à l’instruction des
demandes d’autorisation,
J de visiter les établissements et
Les acteurs régionaux
40
Les acteurs régionaux
d’assurer différents contrôles des
installations classées,
J de proposer des sanctions admi-
nistratives au préfet et des suites
pénales au procureur en cas
d’infractions.
L’inspection des établissements
classés peut, dans le cadre de ses
missions de contrôle, fournir des
renseignements sur les conditions
et les ambiances de travail aux
services d’inspection du travail ;
ces deux services poursuivent donc
des buts complémentaires.
ARS
Depuis le 1er avril 2010, l’Agence
Régionale de la Santé unifie le ser-
vice public de la santé, en rassem-
blant et coordonnant les forces de
l’Etat et de l’assurance maladie.
Elle regroupe tous les organismes
publics auparavant chargés des po-
litiques de santé dans les régions et
départements : l’agence régionale
de l’hospitalisation, le groupement
régional de santé publique, l’union
régionale des caisses d’assurance
maladie, les missions régionales
de santé, et une grande partie des
effectifs des DDASS et des DRASS,
les agents des services hospitali-
sation et médico-social des caisses
régionales d’assurance maladie, et
quelques agents auparavant dans la
direction régionale du service médi-
cal, la mutualité sociale agricole et
des caisses du régime social des
indépendants.
Elle assure le pilotage de la santé
publique (veille et sécurité sanitaire ;
définition, financement et évalua-
tion des actions de prévention et de
promotion de la santé ; contribution
à la gestion des crises sanitaires)
et la régulation de l’offre de santé
dans les secteurs ambulatoire, hos-
pitalier et médico-social.
Elle est compétente sur le champ de
la santé dans sa globalité, de la pré-
vention aux soins, à l’accompagne-
ment médico-social. Son organisa-
tion s’appuie sur un projet régional
de santé élaboré en concertation
avec l’ensemble des profession-
nels et des usagers, dans un souci
d’efficacité et de transparence.
La loi de juillet 2009 a confié deux
grandes missions aux ARS : d’une
part, améliorer l’état de santé
et l’accès aux soins, d’autre part,
améliorer l’efficacité de notre
système de soins et la prise en
charge médico-sociale. Les priori-
tés de l’ARS sont exprimées dans le
contrat d’objectifs et de moyens qui
devra être signé avec les Ministres
de tutelle.
L’ARS s’est dotée d’un département
«démocratie sanitaire» afin de faire
émerger la parole des acteurs de
santé ou des professionnels concer-
nés par la santé, qui contribue à
l’animation de plusieurs instances :
J la conférence régionale de la san-
té et de l’autonomie qui participe,
par ses avis, à la définition de la po-
litique régionale de santé,
J des conférences de territoires.
La direction de la santé publique,
(l’une des trois directions de l’ARS)
s’articule autour de trois pôles :
J veille et sécurité sanitaire,
J prévention et promotion de la
santé,
J santé environnement qui contri-
bue à la prévention et à la gestion
des risques sanitaires liés à l’envi-
ronnement au sens large sur la
santé humaine par l’intermédiaire
du contrôle sanitaire des milieux
de vie (eaux et littoral, habitat et
espaces clos, impact des activités
humaines, sécurités sanitaire et
alimentaire).
La direction de la santé publique
anime la commission de coordina-
tion dans les domaines de la pré-
vention, de la santé scolaire, de la
santé au travail et de la protection
maternelle infantile. Cette commis-
sion a pour objet de faciliter la cohé-
rence entre les autorités concernées
par les questions de santé.
En termes de santé publique, la san-
té au travail étant un enjeu considé-
rable, l’ARS constitue un partenaire
des acteurs de la santé au travail.
Des partenariats ont particulière-
ment été développés dans le cadre
de la lutte contre le cancer, la santé
environnementale ou les conduites
addictives et seront renforcés dans
le cadre du projet régional de santé
qui sera arrêté fin 2011.
Au sein des ARS sont localisées
les CIRE qui sont des antennes ré-
gionales de l’Institut de Veille Sa-
nitaire (InVS.) L’InVS est chargé au
niveau national de surveiller l’état
de santé de la population, d’alerter
les pouvoirs publics en cas de me-
Les acteurs régionaux Les acteurs régionauxLes acteurs régionaux
41
nace pour la santé publique, d’aider
à la décision et d’apporter un appui
à la gestion de la menace. La mis-
sion de l’InVS se décline dans tous
les champs d’action de la santé
publique, notamment dans la
santé-travail, avec le Département
Santé Travail (DST) chargé de la
surveillance épidémiologique des
risques professionnels.
En Haute et Basse-Normandie, la
CIRE relaye l’action de l’InVS. La
CIRE fournit un appui méthodolo-
gique et une expertise indépen-
dante sur les signaux d’alerte
sanitaire et contribue à la réalisa-
tion d’études épidémiologiques.
Le programme d’activité de la CIRE
est discuté avec les ARS de Haute
et Basse-Normandie. En Haute-
Normandie, il n’y a actuellement
pas d’objectifs en lien avec la santé
au travail.
ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire)
La loi a conféré à l’ASN un statut
d’autorité administrative indépen-
dante et défini les compétences
respectives du Gouvernement et de
l’ASN dans les domaines de la sûre-
té nucléaire et de la radioprotection.
L’ASN assure, au nom de l’État, le
contrôle de la sûreté nucléaire et de
la radioprotection pour protéger les
travailleurs, les patients, le public
et l’environnement des risques liés
aux activités nucléaires. Elle contri-
bue à l’information du public.
La division de Caen de l’ASN se
compose de 24 agents placés sous
l’autorité du délégué territorial,
dont 14 inspecteurs de la sûreté
nucléaire et 6 inspecteurs de la ra-
dioprotection. Les inspecteurs de la
radioprotection de l’ASN contrôlent
l’utilisation des rayonnements ioni-
sants notamment dans l’industrie et
le domaine médical, au même titre
que l’inspection du travail de droit
commun. Outre ces missions de
contrôle, les inspecteurs de la ra-
dioprotection sont chargés de l’ins-
truction administrative des dossiers
concernant les procédures de décla-
ration et d’autorisation des activités
nucléaires et les demandes d’agré-
ment d’organismes intervenant
pour la réalisation des contrôles
techniques dans les activités
nucléaires. Les inspecteurs de la
radioprotection contrôlent ensuite
l’application de ces règles et pro-
cédures. L’ASN exerce ces missions
dans tous les secteurs d’activité où
des rayonnements ionisants sont
mis en œuvre (industriel, médical,
agricole, maritime …) à l’exception
de celles relatives à la radioprotec-
tion des travailleurs dans les activi-
tés et installations intéressant la
défense nationale dont le contrôle
est confié à des agents désignés,
selon le cas, par le ministre de la
défense ou le ministre chargé de
l’industrie en application de l’article
L. 1333-18 du code de la santé
publique.
Dans les centrales de production
d’électricité comprenant une ou
plusieurs installations nucléaires de
base, compte tenu des contraintes
techniques spécifiques, les attribu-
tions des inspecteurs du travail sont
exercées par les ingénieurs ou tech-
niciens, précisément désignés à cet
effet par l’ASN parmi les agents
placés sous son autorité. Les mis-
sions d’inspection du travail dans
les centrales nucléaires, aux termes
des dispositions de l’article R. 8111-11
du code du travail, «…sont exercées
sous l’autorité du ministre chargé
du travail».
2.1.2 Autres acteurs
Les entreprisesTout d’abord, il faut noter que
l’employeur est responsable des
conditions de santé, de sécurité et
de travail des salariés au sein de
l’entreprise. Il est notamment char-
gé de réaliser le «document unique
d’évaluation des risques». Le
document unique reprend tous les
risques par unité de travail au sein
de l’établissement et rassemble les
résultats des différentes analyses
de risques. Il doit être mis à jour
annuellement ou en cas de modifi-
cation des conditions de santé, de
sécurité et/ou de travail.
Le CHSCT (Comité d’Hygiène, de
Sécurité et des Conditions de Tra-
vail) est une instance représenta-
tive du personnel qui rassemble
l’employeur, les représentants du
personnel, le médecin du travail, le
chef du service de sécurité et des
conditions du travail ainsi que des
intervenants occasionnels (inspec-
teurs du travail, employés…). Il est
obligatoire dans tous les établisse-
ments dont l’effectif est supérieur
ou égal à 50 salariés.
Les délégués du personnel exercent
les missions du CHSCT en l’absence
de celui-ci.
Les acteurs régionaux
42
Les acteurs régionaux
Les services de santé au travail
En fonction de leur nombre de sala-
riés, les entreprises peuvent créer
un service de santé au travail d’en-
treprise ou adhérer à un service de
santé au travail interentreprises (as-
sociation de type loi 1901).
En Haute-Normandie, au 1er janvier
2011, on compte 41 services de santé
au travail :
J 12 services de santé au travail
interentreprises (SIE) dont 4 pro-
fessionnels (3 BTP et 1 manutention
portuaire),
J 38 services d’entreprise (SE) dont
7 services d’EDF.
En 2009, les services de santé au
travail ont pris en charge près de
480 000 salariés hors régimes spé-
ciaux (Port autonome, SNCF …), sec-
teurs agricole, hospitalier, collecti-
vités territoriales et A.F.P.A.
Près de 90 % des salariés sont sui-
vis par les SIE.
En 2009, les 132 médecins (101 ETP)
des SIE ont pris en charge 382 694
salariés, dont 25 390 travailleurs
temporaires. Dans les SE, les
48 médecins (37 ETP) ont pris en
charge 97 306 salariés.
Ces services emploient donc au
total 180 médecins du travail
correspondant à 138 ETP.
En 2010, en SIE, un médecin équiva-
lent temps plein assure le suivi de
près de 4 200 salariés en moyenne,
alors qu’en SE, un médecin équiva-
lent temps plein assure le suivi de
1 300 salariés en moyenne. Dans
certains SIE de la région, certains
médecins du travail voient leur
effectif de salariés dépasser les
8 000 pour un équivalent temps
plein.
Le médecin du travail a un rôle
préventif sur la santé physique et
mentale des salariés. Il conseille
l’employeur, les salariés et les repré-
sentants du personnel. Ses conseils
portent sur tous les aspects relatifs
aux conditions de travail.
La mission du médecin du travail
est d’ «éviter toute altération de la
santé des travailleurs du fait de leur
travail notamment en surveillant
les conditions d’hygiène du travail,
les risques de contagion et l’état de
santé des travailleurs».
La pyramide des âges est très pré-
occupante pour les cinq à dix pro-
chaines années : en effet, plus de 80
% des médecins du travail ont plus
de 50 ans et 60 % ont plus de 55 ans.
Les SST emploient aussi d’autres
compétences techniques ou orga-
nisationnelles : les intervenants en
prévention des risques profession-
nels (IPRP) ou les intervenants en
santé au travail. En 2009, on compte
dans les SST, 28 IPRP et 40 IST.
PRISSME (Partenariat Régional
Interservices pour la Santé, la
Sécurité et la Médecine en Entre-
prises) est une association de type
loi de 1901.
Elle a pour but de contribuer à pro-
mouvoir la santé au travail, dévelop-
per des relations entre les services
adhérents, coordonner des actions
en respectant les spécificités de
chacun et de favoriser les échanges
interservices.
Les membres de l’association sont
les Services de Médecine du Travail
adhérant aux statuts et ayant été
agréés par le Conseil d’Administration.
Société de médecine du travail
Elle est une société savante comme
il en existe dans la plupart des spé-
cialités médicales.
Elle a pour objet l’organisation de
séances de travail, de congrès, de
journées d’étude et, de manière
générale, l’étude et le perfection-
nement de ses membres dans
tous les domaines se rappor-
tant à la santé au travail. Pour en
être membre, il faut exercer ou
avoir exercé une profession dans le
champ de la santé au travail.
La SMTN a environ 200 membres,
médecins, infirmières, IPRP.
2.1.3 Organismes de préven-tion d’expertise
CARSAT
La CARSAT Normandie, qui couvre
la Haute-Normandie et la Basse-
Normandie, appartient au régime
général de la Sécurité Sociale. Elle
intervient dans les domaines de la
santé et de la retraite auprès des sa-
lariés, des retraités, des entreprises
et de nos partenaires dans les cinq
Les acteurs régionaux Les acteurs régionauxLes acteurs régionaux
43
départements normands.
Elle est également prestataire de
services pour les déclarations des
données sociales des employeurs.
La CARSAT Normandie occupe 1 111
personnes, elle a un budget de 68,8
millions d’euros.
La CARSAT Normandie verse 4,4
milliards d’euros de prestations
à 621 930 retraités.
J 5 336 personnes sont bénéfi-
ciaires de l’Allocation Amiante,
J 22 agences retraite et 31 lieux
d’accueil retraite sont ouverts aux
retraités et futurs retraités sur l’en-
semble de la Normandie,
J 129 points d’accueil du service so-
cial régional sont à disposition des
personnes en difficulté du fait de la
maladie, du handicap, d’une perte
d’autonomie ou en situation de pré-
carité.
Concernant la reconnaissance des
maladies professionnelles, la CARSAT
est consultée en qualité d’expert
par la Commission Régionale de
Reconnaissance des Maladies Pro-
fessionnelles (CRRMP).
Le service «Prévention des risques
professionnels» de la CARSAT est
au cœur du dispositif de lutte contre
les AT/MP. Il fait partie, avec le ser-
vice «Tarification» du département
des risques professionnels. Le ser-
vice prévention a pour mission de
développer et de coordonner la pré-
vention des risques professionnels
dans toutes les entreprises dont les
salariés sont affiliés au régime
général. En Haute-Normandie,
52 803 établissements regroupent
911 600 salariés.
En 2010, il disposait pour l’ensemble
de la Normandie de 86 agents, dont
12 ingénieurs-conseils et 29 contrô-
leurs de sécurité assurant la fonc-
tion de conseil et de contrôle auprès
des entreprises.
La CARSAT dispose pour la région
Normandie :
J d’un laboratoire de chimie (com-
pétent pour la Normandie, le Centre
et la Guyane),
J d’un centre de mesures physiques
(basé à la CARSAT du Centre),
J d’un pôle de formation,
J d’un pôle ergonomie,
J d’un pôle de pathologies profes-
sionnelles,
J d’un service de documentation
prévention.
L’action de la CARSAT en santé au
travail s’articule autour de plusieurs
prestations :
A Intervention directe en entreprises
(diagnostic, conseil, contrôle ...) Les
agents de la CARSAT ont le pouvoir
de mettre des injonctions.
En 2009, leur activité s’est traduite
par 3 592 journées en entreprises,
ces entreprises représentant 29,3 %
des salariés de la région et 32,4 %
des accidents du travail avec arrêt.
Les actions menées consistent no-
tamment à inciter et à aider les
entreprises à réaliser l’évaluation
des risques qu’elles font encourir à
leurs salariés.
A Participation à des études, des
groupes de travail, …
A Conception et mise en place de
partenariats avec les autres acteurs
de la région,
A Formations en direction des sala-
riés, des membres de CHSCT, des
chargés de sécurité …
A Actions de communication (orga-
nisation de manifestations, diffu-
sion du journal «expressions» …),
A Réalisation et distribution de bro-
chures pour les différents acteurs
de prévention,
A Utilisation d’incitations finan-
cières (subventions, modification
du taux de cotisation AT/MP),
En 2009, dans le cadre des contrats
de prévention, 1 466 513 euros
d’aides financières ont été attri-
bués à 65 entreprises de la région
pour contribuer à l’amélioration des
conditions de travail des salariés et
réduire les risques professionnels.
Au niveau national, la CARSAT Nor-
mandie signe avec la Direction
des Risques Professionnels de la
CNAMTS, un Contrat Pluriannuel de
Gestion 2009-2012 qui fixe ses prio-
rités d’action. Ces priorités pour la
Les acteurs régionaux
44
Les acteurs régionaux
période 2009-2012 ciblent notam-
ment quatre risques professionnels :
J les troubles musculo-squelet-
tiques,
J le risque routier,
J les cancers professionnels,
J les risques psychosociaux.
MSA (Mutualité Sociale Agricole)
La MSA est un organisme de sécu-
rité sociale qui gère la protection
sociale obligatoire de l’ensemble
de la profession agricole (exploi-
tants, employeurs, salariés et leurs
familles), soit plus de 4 millions de
personnes au niveau national dont
1 800 000 actifs (1/3 d’exploitants
et 2/3 de salariés). Elle est l’inter-
locutrice unique de ses adhérents
pour l’ensemble de leur protection
sociale : cotisations, santé, famille,
retraite, services.
Au niveau national, la CCMSA
(Caisse Centrale de la MSA) est un
organisme de droit privé, chargé
d’une mission de service public. La
MSA se décline au niveau régional
en caisses départementales ou plu-
ridépartementales. La caisse pluri-
départementale de MSA de Haute-
Normandie est un établissement de
330 salariés (ETP) au service des
155 000 adhérents haut-normands.
Outre ses missions de protection
sociale obligatoire, la MSA mène
des actions d’ordres sanitaire et
social. Elle participe à la médecine
préventive et intervient aussi en
santé et sécurité au travail. Le
régime agricole est le seul régime
de protection sociale à gérer en son
sein la médecine du travail et la pré-
vention des risques professionnels
des salariés et exploitants agri-
coles. Pour ce faire, la MSA dispose,
dans chaque caisse ou fédération,
d’un service de SST (Santé-Sécurité
au Travail) qui est constitué de mé-
decins du travail et de conseillers en
prévention.
Les priorités de la MSA au niveau
national sont définies dans un ins-
trument de pilotage : le plan SST.
Un nouveau plan SST est en cours
de finalisation.
Des plans locaux déclinent le plan
national dans les départements ou
les régions.
Dans le cadre de la MSA Haute-
Normandie, les programmes d’ac-
tions annuels sont décidés par le
Conseil d’Administration.
Les moyens d’action de la MSA en
santé et sécurité au travail sont va-
riés : formations, sensibilisation,
conseils individuels, aménage-
ments de postes ou de locaux... Les
interventions sur le lieu de travail se
font principalement à la demande
de l’employeur ou des salariés, ou
en cas d’accident du travail.
Par ailleurs, des médecins du travail
(et des conseillers en prévention)
représentent la MSA lors des CHSCT
et CPHSCT (Commission Paritaire
d’Hygiène, de Sécurité et des Condi-
tions de travail pour les petites
entreprises).
OPPBTP (Organisme Professionnel
de Prévention du Bâtiment et des
Travaux Publics)
L’OPPBTP est un organisme pari-
taire : le comité national et les
comités régionaux comportent
cinq représentants des fédérations
d’employeurs et cinq représentants
des organisations syndicales de
salariés ainsi que des conseillers
techniques : un représentant de la
DIRECCTE, un Médecin Conseil et un
représentant de la CARSAT.
L’OPPBTP compte environ 300
collaborateurs répartis dans onze
régions. L’OPPBTP régional «Nord-
Ouest» couvre donc la Haute et
la Basse-Normandie, le siège est
à Caen et l’agence chargée de
la Haute-Normandie est à Bois-
Guillaume et compte 3 délégués,
1 formateur, 1 ingénieur et 2 assis-
tantes.
Cet organisme est financé par une
cotisation «employeur» proportion-
nelle à la masse salariale des entre-
prises.
L’OPPBTP représente le conseil de
la branche du BTP en matière de
prévention, sécurité, santé et amé-
lioration des conditions de travail.
Ses trois missions principales sont :
conseiller, former et informer.
L’OPPBTP travaille sur l’améliora-
tion des conditions de travail, en
priorité dans les TPE et PME et privi-
légie au niveau santé les actions sur
les TMS et les risques chimiques.
Les grandes lignes de l’action de
l’OPPBTP sont fixées annuellement
au niveau national et des cam-
pagnes de prévention sont orga-
nisées ponctuellement. Au niveau
Les acteurs régionaux Les acteurs régionauxLes acteurs régionaux
45
régional, l’objectif prioritaire est
de faire connaître l’évaluation des
risques (et pas uniquement le docu-
ment de travail).
Les moyens d’action de l’OPPBTP
sont variés :
J organisation de sessions de for-
mation,
J publication de documents et de
référentiels techniques,
A noter que l’OPPBTP a aussi un
droit d’entrée dans les lieux de tra-
vail. Il peut donc intervenir à la de-
mande d’une entreprise ou de sa
propre initiative mais il n’a pas de
pouvoir coercitif.
J les conseillers de l’OPPBTP pro-
fitent notamment de cette préro-
gative pour effectuer deux à trois
«baromètres» par an. Il s’agit d’en-
quêtes dont les sujets varient, et
qui sont organisées sur le territoire
français. 15 baromètres ont déjà été
effectués, ce qui représente entre
15 000 et 22 000 enquêtes réalisées,
J organisation depuis 2004 de cam-
pagnes gratuites nationales «les
gestes qui sauvent». Elles permet-
tent de sensibiliser les salariés et
de les inciter à faire la formation
Sauveteur-Secouriste du Travail,
J proposition aux chefs d’entre-
prises de «contrats de progrès»
d’une durée d’un an ayant pour ob-
jectif une amélioration des condi-
tions de travail. La première étape
consiste à mettre à plat l’état réel
des conditions de travail et de po-
ser des objectifs et des actions
pour remédier aux problèmes. Les
actions mises en place varient donc
d’un contrat à l’autre et, à la fin du
contrat, l’entreprise se voit remettre
une attestation du niveau de sécu-
rité acquis. Ce système a été mis en
place depuis 2001.
ARACT (Association Régionale pour
l’Amélioration des Conditions de
Travail)
L’ARACT est une association (loi
1901) paritaire, gérée par les organi-
sations patronales et les syndicats
de salariés régionaux. Elle est finan-
cée par l’Etat, la Région et l’ANACT
(Association Nationale pour l’Amé-
lioration des Conditions de Travail),
établissement public dont elle est
membre.
Opérationnelle depuis 1997 en
Haute-Normandie, elle est aujourd’hui
constituée d’une équipe de dix per-
sonnes dont cinq chargés de mis-
sion intervenant dans les entreprises.
L’ARACT a pour objectif d’améliorer
les conditions de travail dans les
entreprises, en particulier dans les
PME-PMI. Elle n’a pas de rôle régle-
mentaire ou de contrôle, et inter-
vient uniquement à la demande de
l’entreprise.
Son action consiste à conseiller et
aider les entreprises afin d’amé-
liorer à la fois la situation des sa-
lariés et l’efficacité de l’entreprise.
Elle peut intervenir directement
en entreprise ou accompagner des
projets collectifs pour une branche
professionnelle ou un groupe d’en-
treprises. Légalement, l’ARACT ne
peut intervenir qu’à la demande
d’un employeur, même si celui-ci
peut avoir été saisi par ses salariés,
leurs représentants ou le médecin
du travail.
Les priorités d’action et les objectifs
au niveau national sont formalisés
dans un Contrat de Progrès signé
entre l’Etat et l’ANACT. Au niveau ré-
gional, le Conseil d’Administration
arrête tous les ans un programme
d’activité proposé par le Comité
Consultatif d’Orientation.
Les principaux thèmes traités par
l’ARACT dans le champ de la santé
au travail portent sur les TMS et
une vigilance particulière s’exerce
sur la prévention des risques pro-
fessionnels et les risques routiers.
Par ailleurs, l’approche des risques
psychosociaux nécessite le traite-
ment et le questionnement de l’or-
ganisation du travail réel qui inclut
des champs aussi variés que celui
des compétences, de la gestion des
parcours professionnels et des âges
tout au long de la vie.
2.1.4 Partenaires sociaux
Les partenaires sociaux
Les partenaires sociaux ont une
place privilégiée dans l’élaboration
de la politique de prévention des
risques professionnels.
Au niveau national, ils participent
au Conseil d’orientation sur les
conditions de travail qui participe à
la politique nationale de protection
et de promotion de la santé-sécurité du
travail et d’amélioration des condi-
tions de travail.
Les acteurs régionaux
46
Les acteurs régionaux
Son comité permanent est consulté
sur les plans d’actions nationaux,
les projets d’orientation des poli-
tiques publiques, il propose des
orientations et formule des recom-
mandations, il examine les bilans,
assisté d’un observatoire de la pé-
nibilité.
La commission générale participe à
l’élaboration des projets de textes
législatifs et réglementaires, est
consultée avant leur adoption. Elle
peut également formuler des recom-
mandations et faire des proposi-
tions d’orientation sur la législation
et la règlementation. Elle est assisté
de six commissions spécialisées.
Cette structure de concertation
nationale a une déclinaison régio-
nale depuis la parution du décret
du 10 mai 2007 qui prévoit la mise
en place du Comité Régional de Pré-
vention des Risques Professionnels
(CRPRP).
Le CRPRP de Haute-Normandie a été
mis en place en mars 2008 (Cf. 2.2 a)
Les représentants des organisations
professionnelles patronales et des
organisations syndicales siègent
aux comités techniques paritaires
de la CARSAT.
Enfin, au niveau de l’entreprise, les
CHSCT (et plus rarement les délé-
gués du personnel) sont le lieu privi-
légié de l’activité de l’ensemble des
acteurs de la santé et de la sécurité
au travail présents, notamment les
représentants du personnel, les
représentants de la direction, la
médecine du travail.
2.2 Les partenariats établis entre les acteurs
a) Les instances partenariales
CRPRP (Décret n° 2007-761 du 10
mai 2007)
Le comité régional de la prévention
des risques professionnels, orga-
nisme consultatif placé auprès du
Préfet de région, a été installé dans
la région le 27 mars 2008.
La création au niveau régional d’une
instance de dialogue et d’échanges,
au sein de laquelle l’ensemble des
acteurs régionaux et locaux ayant
des responsabilités en ce domaine
sont rassemblés pour la première
fois, permet de coordonner les
actions de prévention en milieu de
travail et de faire jouer aux parte-
naires sociaux un rôle important.
Ce comité participe à la définition
du volet régional de la politique de
protection de la santé et de la sécu-
rité au travail et d’amélioration des
conditions de travail.
Il participe à l’élaboration et à l’ac-
tualisation de diagnostics territo-
riaux portant sur les conditions de
travail et la prévention des risques
professionnels. Il est consulté sur le
PRST et rend un avis sur les orien-
tations régionales des politiques
publiques intéressant la santé et la
sécurité au travail qui lui sont sou-
mises par les autorités publiques.
Il peut émettre, de sa propre initia-
tive, des avis concernant notam-
ment des études, des recherches,
des priorités d’action, etc. Ces avis
peuvent prendre la forme de recom-
mandations en vue de sensibiliser
les entreprises et les salariés sur
des risques particuliers.
Le CRPRP se réunit, en fonction de
l’ordre du jour, en formation délibé-
rante ou plénière :
J la formation délibérante ras-
semble le collège de représentants
des administrations régionales de
l’Etat et celui des partenaires so-
ciaux (représentation paritaire des
salariés et employeurs),
J la formation plénière rassemble
les deux premiers ci-dessus ainsi
que le collège des organismes ré-
gionaux d’expertise et de préven-
tion et le collège de personnes
qualifiées (experts scientifiques
ou techniques de la prévention en
entreprise et représentants d’asso-
ciations de victimes de risques pro-
fessionnels et d’organisations de
professionnels de la prévention).
ORST (Observatoire Régional de
Santé au Travail)
Les ORST sont des organismes
paritaires interprofessionnels qui
ont été créés par l’accord du
13 septembre 2000, portant sur
la santé au travail, la prévention des
risques professionnels et signé par
des partenaires sociaux.
L’acte de naissance de l’ORST en
Haute-Normandie a été signé en
janvier 2007.
Les acteurs régionaux Les acteurs régionauxLes acteurs régionaux
47
b) Les partenariats de travail
Comité Régional de Coordination
Il a pour fonction d’assurer une
liaison permanente entre les ser-
vices d’inspection du travail et ceux
de la CARSAT, d’assurer la coordina-
tion dans le domaine du contrôle et
s’efforcer, le cas échéant, de régler
les difficultés qui pourraient se pré-
senter.
Ce lieu d’échanges permet l’examen,
en toute liberté, de suggestions
propres à renforcer l’action de pré-
vention dans la région.
Il favorise également des relations
informelles entre les services, entre
les agents chargés des mêmes dos-
siers, afin de coordonner au mieux
l’action des services.
Commission Régionale Elargie
d’Appui et de Coordination (CREAC)
La première réunion plénière de la
CREAC, en présence de la CRAM,
la DRIRE, la DRTEFP et du SRITEP-
SA, s’est tenue en décembre 2002.
Jusqu’en 2005, ces réunions se
tenaient une fois par an. Entre deux
réunions plénières, des groupes de
travail ont permis aux différents ser-
vices de se connaître et d’élaborer
des méthodologies d’intervention
coordonnées.
Depuis 2006, elle se réunit au moins
trois fois par an, avec les mêmes ac-
teurs, aujourd’hui CARSAT, DREAL,
DIRECCTE, auxquels s’ajoute en
tant que de besoin, l’Autorité de
Sûreté Nucléaire (ASN) pour les
sujets relatifs au contrôle des ins-
tallations nucléaires de base et du
nucléaire de proximité.
Ces échanges réguliers ont permis
plusieurs évolutions importantes :
J échanges réguliers d’informa-
tions entre les services suite aux
contrôles des établissements,
J échanges réguliers sur leurs prio-
rités respectives,
J organisation d’approches com-
munes entre services :
A entre la DREAL et la DIRECCTE à pro-
pos de l’instruction des dossiers
ICPE,
A entre la DIRECCTE et la CARSAT à
propos des mesures de prévention
à mettre en œuvre lors de l’interven-
tion d’entreprises extérieures sur
les sites SEVESO.
J organisation de visites communes
de sites.
Contractualisation entre la
DIRECCTE et les services de santé
au travail
Le 3 août 2007 a été signé un ac-
cord cadre, aujourd’hui échu, de
contractualisation en santé au tra-
vail entre l’ex-DRTEFP (DIRECCTE) et
l’association PRISSME qui regroupe
des services de santé au travail inte-
rentreprises de la région.
Cet accord fixe les bases générales
de contractualisation future et la
méthodologie d’action.
Deux thèmes ont fait l’objet d’une
contractualisation entre 2007 et
2010 :
J l’enquête CASIM, avec la totalité
des SST interentreprises,
J la prévention des expositions aux
poussières de bois, avec 9 SST (pré-
vu d’être renouvelée).
A partir de 2011, la CARSAT et la
DIRECCTE devraient inviter les ser-
vices de santé au travail à signer
avec eux de nouvelles conventions
de partenariat dans le domaine de
la prévention des risques profes-
sionnels.
CPHSCT (agriculture)
La Commission Paritaire d’Hygiène,
de Sécurité et des Conditions de
Travail est une instance départe-
mentale qui permet des échanges
entre les partenaires sociaux des
entreprises et exploitations agri-
coles. Elle est équivalente au CHSCT
et traite donc de la santé et la sécu-
rité au travail des salariés.
La commission est composée de
membres ayant une voix délibé-
rative et d’autres ayant une voix
consultative. Elle se réunit une fois
par semestre minimum.
Protocoles de coopération
Deux protocoles de coopération
existent pour assurer l’efficacité et
la cohérence de l’action de l’Etat en
région :
J l’un, entre la DREAL (ex-DRIRE)
et la DIRECCTE (ex-DRTEFP) signé
en 2008, qui vise à coordonner les
actions menées par les deux ins-
pections en vue de garantir la
Les acteurs régionaux
48
Les acteurs régionaux
cohérence et l’efficacité de l’action
publique en matière de contrôle de
la sécurité des établissements, des
personnes et de l’environnement,
J l’autre, entre l’ASN et la DIRECCTE,
signé en 2010, qui précise les mo-
dalités d’une coopération efficace
entre les deux services.
2.3 Organisations et mobili-sation des services du travail
2.3.1 Etat des lieux de l’organisation et de la mobilisa-tion des moyens
L’inspection du travail
J l’inspection du travail du Minis-
tère chargé du travail.
Elle est la plus importante : en 2010,
il y a en Haute-Normandie 71 postes
d’agents d’inspection du travail, 25
inspecteurs et 45 contrôleurs dans
23 sections d’inspection du travail.
Les agents de contrôle de l’inspec-
tion du travail de la DIRECCTE se
trouvent au sein de deux unités ter-
ritoriales (Eure et Seine-Maritime).
Le territoire régional est découpé en
sections d’inspection du travail qui
rassemblent dans la plupart des cas
1 inspecteur du travail chargé des
entreprises de plus de 50 salariés
et 2 contrôleurs du travail qui s’oc-
cupent des entreprises plus petites.
Chaque section dispose d’un secré-
tariat.
Trois de ces sections interviennent
dans des secteurs spécifiques :
J deux sections agricoles, une pour
chaque département,
J une section transport, avec une
partie pour les «transports en ré-
seau» installée à Rouen, et une par-
tie «maritime» installée au Havre.
Les modes d’action sur les champs
de la santé, de la sécurité et des
conditions de travail sont variés :
J contrôles et interventions en en-
treprises,
J enquêtes suite à un accident du
travail ou une maladie profession-
nelle,
J décisions, avis,
J conseils et renseignements des
usagers.
Les contrôles et interventions en
entreprises s’effectuent soit pour
instruire des dossiers à l’initiative
des agents de contrôle (suite à une
plainte ou pas), soit dans le cadre
d’actions définies au niveau natio-
nal, départemental ou régional.
Les axes régionaux et départemen-
taux sont définis lors de réunions de
structures régionales ou départe-
mentales institutionnelles ou infor-
melles regroupant les responsables
des services concernés et/ou les
agents de contrôle eux-mêmes.
Service d’appui ressources méthodes
Les unités territoriales de l’Eure
et de la Seine-Maritime disposent
chacun d’agents chargés de four-
nir aux agents de contrôle un appui
juridique, technique et méthodolo-
gique, ainsi que de les aider à
coordonner certaines actions.
Ils sont au nombre de deux en
Seine-Maritime et d’un dans l’Eure.
Médecin Inspecteur Régional du Travail (MIRT)
Les MIRT, au nombre de deux en
Haute-Normandie, conduisent une
action permanente en vue de la pro-
tection de la santé des travailleurs
au lieu de leur travail».
Le MIRT agit en faveur de promo-
tion de la santé et contribue à la
conception de la politique régionale
de santé publique dans le champ du
travail et de l’emploi.
Le MIRT est un appui technique, une
expertise et un conseil auprès :
J du service central de l’inspection
médicale et force de proposition
issue des groupes de travail des
médecins inspecteurs mis en place
sur les questions relatives à la santé
au travail,
Région Unité Territoriale Localisation de la section
Nombre de sections
Eure Evreux 7
Seine-MaritimeDieppe
Le HavreRouen
1510
Haute-Normandie
Les acteurs régionaux Les acteurs régionauxLes acteurs régionaux
49
J du DIRECCTE pour les questions
relatives à la prévention de la santé
au travail,
J des services de l’inspection du
travail, des services médicaux du
travail, des services de la main
d’œuvre, de la Commission des
droits et de l’autonomie des
personnes handicapées,
J des médecins du travail, des
agents de contrôle dans le domaine
de la santé au travail et du conten-
tieux sur l’aptitude médicale, les
examens complémentaires.
Le MIRT a aussi un rôle :
J d’animation et de contrôle des
services médicaux du travail, des
services de main d’œuvre,
J d’expert auprès des acteurs de
prévention.
Cellule pluridisciplinaire
Au niveau de la DIRECCTE, les
thèmes de santé et sécurité au tra-
vail sont portés par les MIRT (Méde-
cin Inspecteur Régional du Travail)
et par les agents du service santé
et sécurité du travail du Pôle T. Un
directeur adjoint Travail anime ce
service.
Depuis 2006, il existe une structure
pluridisciplinaire. Elle est composée
du directeur adjoint cité ci-dessus,
de trois ingénieurs de prévention
(dont deux ingénieurs chimistes
compte tenu des particularités de la
région), du technicien de prévention
agricole de la MSA et d’un inspec-
teur du travail.
La cellule pluridisciplinaire régio-
nale nommée Cpass se réunit dix
fois par an, avec ces agents et inclut
les services ARM des deux départe-
ments. Les MIRT de la région assis-
tent aux réunions de cette cellule
pluridisciplinaire sur les sujets les
concernant.
La cellule pluridisciplinaire est char-
gée d’apporter un appui individuel
et collectif aux agents de contrôle
dans les domaines touchant à la
santé et la sécurité au travail :
J appui scientifique, technique et
méthodologique aux agents de
contrôle dans leurs missions de
contrôle et de diffusion de la culture
de prévention, par exemple par des
formations spécifiques,
J assistance des agents de contrôle
dans les visites de contrôle suivant
le programme établi dans les plans
d’action régionaux, départemen-
taux, campagnes nationales, PRST,
PRSP et le PRSE, et le cas échéant, à
la demande des agents de contrôle,
lors de visites nécessitant un apport
technique, lors de référés, etc..
J contribution à l’orientation, l’im-
pulsion et l’évaluation des actions
de l’inspection, notamment lors de
l’élaboration et la mise en œuvre
des plans d’actions et à l’analyse
et la synthèse des informations de
terrain,
J contribution au développement
de la pluridisciplinarité et du parte-
nariat sur le champ santé et sécurité
au travail avec les DREAL, CARSAT,
ARS, OPPBTP, DRE, SST, ARACT, etc ...
La DIRECCTE organise régulière-
ment des formations «santé et
sécurité au travail» à l’attention
des inspecteurs et contrôleurs du
travail, dans l’objectif d’améliorer
leurs compétences.
Le Service Etudes Statistiques Eva-
luation (SESE) de la DIRECCTE initie
et pilote des études en rapport avec
les relations professionnelles.
E la Direction Régionale de l’Envi-
ronnement, de l’Aménagement et
du Logement (DREAL)
Les agents de contrôle des DREAL
qui assurent les fonctions d’ins-
pection du travail dans les mines,
carrières et granulats marins
n’appartiennent pas à ces corps.
Ce sont des ingénieurs ou des tech-
niciens supérieurs de l’industrie et
des mines.
En 2010, ils sont chargés de suivre
57 carrières.
Les carrières sont classées selon
quatre types qui entraînent une
fréquence de contrôle différente :
• C1 contrôle tous les ans,
• C2 contrôle au moins 1 fois tous
les 3 ans,
• C3 contrôle au moins 1 fois tous
les 5 ans,
• C4 contrôle au moins 2 fois par
an (qui correspondent aux carrières
souterraines, une dans l’Eure et une
en Seine-Maritime).
Les acteurs régionaux
50
Les lois sociales qui s’appliquent
dans ces secteurs sont celles du
Code du travail et la réglementation
sur la sécurité est issue du Code du
travail et du règlement général des
industries extractives (RGIE).
Cinq agents exercent à temps par-
tiel les attributions des inspecteurs
du travail ce qui représente moins
d’un équivalent temps plein pour la
région. Un agent intervient en appui
au niveau régional.
E l’Autorité de Sûreté Nucléaire
(ASN)
Deux ingénieurs de l’ASN exercent
à temps partiel les attributions des
inspecteurs du travail dans les deux
ouvrages de production d’éner-
gie nucléaire, Paluel (76) et Penly
(76). Leur contrôle s’exerce aussi
sur les entreprises extérieures qui
construisent ces ouvrages et qui en
assurent la maintenance.
E Agents désignés dans les
services administratifs de l’état
Pour les services administratifs de
l’Etat, les établissements publics
de l’Etat autres que ceux ayant un
caractère industriel et commercial,
les chefs de service sont chargés,
dans la limite de leurs attributions
et dans le cadre des délégations
qui leur sont consenties, de veiller
à la sécurité et à la protection de la
santé des agents placés sous leur
autorité.
Dans le champ de compétence des
comités d’hygiène et de sécurité,
des agents chargés de la mise en
œuvre des règles d’hygiène et de
sécurité sont nommés par les chefs
de service concernés, sous l’auto-
rité desquels ils exercent leurs
fonctions.
Leur mission est d’assister et de
conseiller le chef de service, auprès
duquel ils sont placés, dans la mise
en œuvre des règles de sécurité et
d’hygiène au travail visant à :
J prévenir les dangers susceptibles
de compromettre la sécurité ou la
santé des agents,
J améliorer les méthodes et le
milieu du travail en adaptant les
conditions de travail en fonction de
l’aptitude physique des agents,
J faire progresser la connaissance
des problèmes de sécurité et des
techniques propres à les résoudre,
J veiller à la bonne tenue des
cahiers d’hygiène et sécurité dans
tous les services.
Ces agents assistent de plein droit
aux réunions du comité d’hygiène
et de sécurité compétent pour leur
service.
Ils proposent au chef de service
intéressé toute mesure qui leur
paraît de nature à améliorer
l’hygiène et la sécurité du travail
et la prévention des risques
professionnels.
En cas d’urgence, ils proposent au
chef de service concerné, qui leur
rend compte des suites données
à leurs propositions, les mesures
immédiates jugées par eux néces-
saires.
Dans tous les cas, le chef de service
transmet à ses supérieurs hiérar-
chiques les propositions auxquelles
il n’a pas pu donner suite.
Les acteurs régionaux
Les acteurs régionaux Les cibles et les objectifs du PRST
51 51
LesciblesetlesobjectifsduPRST
Fiches-objectifsduPRST
Les cibles et les objectifs du PRST
52 52
3 - Les cibles et les objectifs du PRST
Articulation du PRST avec les plans de santé publiqueL’application de la loi de santé publique du 9 août 2004 a conduit à l’élaboration et la mise en œuvre de plans nationaux déclinés au ni-veau régional dans le Plan Régional de Santé Publique 2006-2010, inté-grant notamment le programme ré-gional santé relatif à la lutte contre le cancer, et le Plan Régional Santé Environnement 2005-2008.
Le Plan Régional Santé Environne-ment 2011-2013, en cours d’élabo-ration, volet environnemental du Projet Régional de Santé, a pour ambition de favoriser une meilleure prise en compte des expositions environnementales, chimiques, phy-siques et biologiques de la popula-tion aussi bien en extérieur qu’en milieu domestique et professionnel.
Elaboré sous l’égide du Préfet de Région et la région Haute-Normandie et piloté par l’ARS, la DREAL en lien avec la DIRECCTE, il cible les ac-tions à mener sur la prévention et la réduction des risques sanitaires qu’entraînent l’environnement sur la santé. Il couvre l’ensemble des milieux de vie avec une vision glo-bale et intégrée : eau, habitat et qualité des bâtiments, environ-nement extérieur, transport, et milieu de travail, tout en élaborant des actions relatives à l’éducation, la formation, l’information et la
recherche.
Trois fiches action concernent direc-tement le milieu de travail.
Fiche Action 4.1 :Développer des actions de préven-tion du risque CMR par la formation des acteurs et la mutualisation des connaissances.mesures :J élaborer et assurer le déploiement d’une formation à l’évaluation et à la maîtrise du risque CMR, et plus globalement du risque chimique, dans le cadre de la Convention UIC-UIMM-FIPEC-CNAMTS-INRS-DGT,J mettre en commun les connais-sances sur les CMR et les substituts possibles dans les entreprises de réparation de véhicules motorisés.
Fiche Action 4.2 :Mettre en œuvre des actions spécifiques pour les jeunes en for-mation professionnelle par la prise de conscience des risques au cours de la formation elle-même, l’élabo-ration de modules expérimentaux de formation et le déploiement du dispositif Synergie.mesures :J élaboration de documents sur le risque CMR au cours des formations,J élaboration de modules expéri-mentaux de formation,J créer un groupe de travail Syner-gie, élaborer le dossier, le tester et généraliser son utilisation pour les bacs professionnels «Industrie des procédés»,J réaliser une fiche d’information sur le risque CMR lors de l’utilisa-tion de produits phytosanitaires.
Fiche Action 4.3 :Mettre en œuvre l’expérimentation régionale pour la Traçabilité des Ex-positions (TEP) conformément aux propositions du rapport Lejeune.
mesures :J mettre en œuvre la phase expéri-mentale TEP 1 : collecter et archiver les données sur les CMR 1 et 2 mises à disposition par l’employeur,J mettre en œuvre la phase expéri-mentale TEP 2 : Faire venir les em-ployeurs sur le site de la traçabilité des expositions professionnelles.
Le Projet Régional de Santé (PRS) qui sera arrêté par l’ARS fin 2011, dé-terminera les objectifs stratégiques, les priorités et les modalités d’orga-nisation et d’action pour répondre aux enjeux de santé publique de la région. Ce PRS comportera des actions de prévention universelle destinées à l’ensemble de la popu-lation mais également des actions de prévention orientée ou sélective destinée à des sous groupes de po-pulation au regard de leurs risques spécifiques.
Dans ce cadre, une partie des objec-tifs et actions du PRST (ex : cancers professionnels, risques psycho-sociaux…) constituera le volet santé-travail du PRS.Enfin, le PRST 2 ne traite pas des questions posées par les conduites addictives, celles-ci ayant été trai-tées dans le plan régional d’action «Conduites addictives en milieu professionnel» élaboré par la DI RECCTE et l’ARS en 2010. Le PRST 2 renvoie donc aux objectifs et aux actions développées dans ce plan spécifique, notamment pour les enjeux liés : J à la formation des acteurs en san-té au travail (axe 3)J aux conséquences des risques psycho-sociaux (axe 5)J à la problématique de la préven-
tion des risques routiers (axe 7).
Les cibles et les objectifs du PRST
53 53
Choix des objectifs du PRST
Le diagnostic régional partagé, le Plan de Santé au Travail et les plans régionaux ont amené à cibler huit axes :
E AXE 1 : élargissement des champs d’intervention du PRST2
• Objectif : intégrer dans le PRST2 les secteurs non traités dans le PRST1 : travailleurs indépendants et les trois
fonctions publiques.
E AXE 2 : recherche et expertise en santé au travail
• Objectif : améliorer la lisibilité et la cohérence de la recherche et de l’expertise en santé au travail.
E AXE 3 : formation en santé au travail
• Objectif : identifier et développer la formation continue en santé au travail.
E AXE 4 : les troubles musculo squelettiques
• Objectif : développer la connaissance et la prévention des TMS.
E AXE 5 : les risques psycho-sociaux
• Objectif : aider à la reconnaissance et la prise en charge des TMS.
E AXE 6 : les risques chimiques au travail
• Objectif : aider à la connaissance des risques chimiques et à la réduction des expositions.
E AXE 7 : les risques routiers au travail
• Objectif : améliorer la sécurité et la prise en compte des risques routiers au travail.
E AXE 8 : les risques des secteurs du BTP et de l’agriculture
• Objectif : améliorer la sécurité dans les travaux du BTP et les travaux agricoles.
Les cibles et les objectifs du PRST
54 54
Axe1:Elargissementdeschampsd’interventionduPRST1
1-Objectifgénéral:IntégrerdanslePRST2lessecteursnontraitésdanslePRST1:travailleursindépendantsettroisfonctionspubliques
Objectifs spécifiques Actions potentielles
Pilotes
1.1 Identifier les ressources des secteurs non traités dans le PRST 1
- Enrichissement du diagnostic PRST 2- Repérage de personnes relais
DIRECCTE
DIRECCTE
1.2 Mobiliser des acteurs relais des secteurs non traités dans le PRST 1
- Elargissement du CRPRP aux fonctions publiques
DIRECCTE
Le Plan National Santé Travail 2011-2014 (PST2) définit les orientations de la politique de santé
au travail et chaque plan régional participe à la mise en œuvre des priorités et des objectifs natio-naux.
Parmi ces priorités figure le développement d’une politique active de prévention des risques vers des secteurs d’activités prioritaires jusque-là peu inves-tis par les acteurs de la santé au travail. Il s’agit des travailleurs indépendants et des trois fonctions publiques.
Pour autant, préalablement à la mise en œuvre d’actions de prévention, il convient d’effectuer un diagnostic sur les risques auxquels sont exposés ces publics ainsi que d’identifier les personnes relais et les interlocuteurs disponibles pour pouvoir les mobiliser.
Contexte
Les cibles et les objectifs du PRST
55 55
Axe2:Rechercheetexpertiseensantéautravail
2-Objectifgénéral:Améliorerlalisibilitéetlacohérencedelarechercheetdel’expertiseensantéautravail
Le constat est fait en Haute-Normandie d’études et de recherches en santé au travail nombreuses
et variées au point que l’articulation entre elles n’est pas suffisamment visible. D’autre part, il est constaté que les informations relatives à ces études et ces recherches sont insuf-fisamment partagées, entravant leur utilisation par les acteurs de la santé au travail.Il est donc utile de chercher à mieux structurer le champ des recherches en santé au travail et de chercher à une meilleure mise à disposition, à une meilleure diffusion de leurs résultats.
Plus spécifiquement, il est également constaté que les inaptitudes médicales sont nombreuses parmi les salarié(e)s des services à la personne, ce qui rend nécessaire une analyse des risques professionnels et des acteurs de ce secteur, à partir des études déjà existantes ou qui restent à définir et mettre en œuvre. Egalement, l’émergence des risques liés aux nanotechnologies nécessite, dans un premier temps, de réaliser un état des lieux de leur fabrica-tion et de leur utilisation en Haute-Normandie.
Contexte
Objectifs spécifiques Actions potentielles
Pilotes
2.1 Améliorer la lisibilité des recherches et de l’expertise en santé au travail
- Développement d’une plate-forme ressources
- Identification des sources d’expertise en santé au travail
DIRECCTE,ARACT,
ORS-CRES
ARACT
2.2 Améliorer l’orientation et la coordination des recherches en santé au travail
- Création d’une com-mission Recherche du CRPRP
DIRECCTE
2.3 Améliorer la connaissance des risques non traités dans le PRST 1
- Identification des entreprises fabriquant et utilisant des nano-matériaux- Etude de la santé des expositions dans le secteur des services à la personne. Identifi-cation des acteurs du secteur
SST
ARACT
Les cibles et les objectifs du PRST
56 56
Axe3:Formationensantéautravail
3-Objectifgénéral:Identifieretdévelopperlaformationcontinueensantéautravail
Contexte
Développer les questions de santé et de sécurité au travail dans les formations constitue un axe
important de prévention des risques professionnels. Aussi, à partir du constat selon lequel le PST2 pré-voit des actions visant à intégrer les questions de santé et de sécurité au travail notamment dans les
formations initiales des acteurs en entreprises, il est décidé qu’en Haute-Normandie il conviendra de se concentrer sur leur formation continue ainsi que sur la formation et l’information d’acteurs-relais.
Objectifs spécifiques Actions potentielles
Pilotes
3.1 Identifier et développer la formation à destination des salariés, des «supervi-seurs» et des «décideurs»
- Etat des lieux de la mise en oeuvre en région du BES et ST et autres formations en santé et sécurité au travail- Déploiement d’un module de sensibilisa-tion des managers et décideurs de proximité
CARSAT
ARACT, OPPBTP,
MSA
3.2 Développer la formation à destina-tion des acteurs relais
- Formation des médecins du travail aux outils de la santé publique - Information des membres des commis-sions de contrôle des SST sur leurs missions et sur la politique de santé au travail en région (les acteurs et leurs rôles)- Formation des formateurs CFA et des enseignants lycée pro (conventions)
DIRECCTE
DIRECCTE
Conseil Régional et
Rectorat
Les cibles et les objectifs du PRST
57 57
Axe4:Lestroublesmusculo-squelettiques(TMS)
4-Objectifgénéral:DévelopperlaconnaissanceetlapréventiondesTMS
Les TMS sont la première maladie professionnelle en Haute-Normandie (71 %) , et leur nombre a
été multiplié par 5 en dix ans. Ils représentent plus de 400 000 journées de travail perdues par an, certains secteurs étant particulièrement concernés (automobile, construction et aussi aide à domicile, action sociale, commerce). Dans près de trois cas sur cinq, ils sont à l’origine des inaptitudes décla-rées par les médecins du travail.
L’apparition massive des TMS est en lien avec les nouvelles formes d’organisation du travail : plus de sept salariés sur dix déclarent ressentir au moins une douleur associée aux TMS (72 %).Les actions de prévention sont longues et com-plexes et ne concernent aujourd’hui qu’un nombre limité d’entreprises et de secteurs professionnels.
Il convient donc d’améliorer la connaissance des conséquences des TMS pour les entreprises, notam-ment au plan financier.Les atteintes à la santé surviennent relativement tôt dans la vie professionnelle : l’information et la for-mation de tous les jeunes salariés sont donc décisives.
Les problèmes rencontrés sont différents selon les branches professionnelles. L’implication des acteurs des branches pour élaborer des recommandations permettant d’éviter l’apparition de TMS est essen-tielle. Un travail partenarial par secteur peut per-mettre de changer des comportements profession-nels dangereux et leur diffusion favoriser la prise de conscience que la prévention peut être efficace.
Contexte
Objectifs spécifiques Actions potentielles
Pilotes
4.1 Mieux appréhender les risques TMS et leurs coûts
- Etudes sur les coûts du risque TMS- Information/formation des jeunes travailleurs, déci-deurs, membres CHSCT, DP aux risques TMS
DIRECCTE
4.2 Formaliser et promouvoir des recommandations sur certains secteurs d’activité
- Réflexion collective pour la définition de recommandations par branches professionnelles- Assises pour leur commu-nication
DIRECCTE etpartenaires
des branches impliquées
Les cibles et les objectifs du PRST
58 58
Axe5:Lesrisquespsycho-sociaux(RPS)
5-Objectifgénéral:AideràlareconnaissanceetàlapriseenchargedesRPS
Contexte
La question de la santé mentale au travail résulte des évolutions du travail depuis plusieurs dé-
cennies : précarisation de l’emploi et des statuts, intensification des rythmes de travail, individua-lisation de l’organisation du travail, de la gestion des carrières et des rémunérations, évolution des modes de management, marges de manœuvre indi-viduelles réduites …Ces bouleversements font peser sur les collectifs de travail et plus encore sur les indi-vidus des contraintes croissantes qui ont contribué à l’émergence des «risques psychosociaux».Or, les risques psychosociaux peuvent être à l’ori-gine d’atteintes graves à la santé physique et men-tale dont les premiers symptômes sont générale-ment les maux de tête, les douleurs musculaires, les troubles du sommeil et de l’appétit, la perturba-tion de la concentration, les angoisses. Lorsque ces symptômes s’installent, ils peuvent entraîner des al-térations parfois irréversibles de la santé : obésité, diabète, maladies cardiovasculaires, dépression, conduites addictives, troubles musculo-squelettiques, diminution de la résistance aux infections, asthmes, allergies… Les coûts humains et économiques qui en résultent sont importants.
Concernant les conduites addictives, le plan ré-gional «conduites addictives en milieu profession-nel» élaboré en 2010 par la DIRECCTE et l’ARS de Haute-Normandie a clairement identifié des conduites addictives (notamment concernant les consommations d’alcool, de médicaments et de drogues illicites) en conséquence du développe-ment des risques sociaux ou de certaines conditions de travail. La présente fiche renvoie donc à ce plan spécifique qui prévoit déjà les actions à mettre en oeuvre.
Dans ce domaine en particulier, la possibilité pour les salariés confrontés à des situations difficiles de trouver rapidement des informations et des inter-locuteurs en capacité d’intervenir est cruciale. Les problématiques sont complexes et souvent multiples : il est souvent nécessaire de mobiliser plusieurs acteurs de la prévention. Pour que l’intervention pluridisci-plinaire soit efficace, il est nécessaire que l’écoute des victimes soit adaptée et que tous les acteurs aient une culture commune et des références com-munes pour leurs actions spécifiques.
Objectifs spécifiques Actions potentielles
Pilotes
5.1 Sensibiliser et accompagner des acteurs en entreprise aux risques RPS
- Information/formation des jeunes travailleurs, déci-deurs, membres CHSCT, DP aux risques RPS- Sensibilisation des organismes extérieurs intervenant dans les réorganisations d’entreprises et transformation de postes de travail
DIRECCTE
ARS
5.2 Promouvoir une culture commune autour des RPS chez les acteurs et les intervenants de prévention
- Mise en place et animation d’un réseau pour les acteurs de prévention des RPS- Mise en place et animation d’un réseau pour les inter-venants
DIRECCTE, ARS, URML, SMSTN
DIRECCTE, ARS, SMSTN, PRISME,
ARACT
5.3 Améliorer l’écoute des victimes, leur orientation et leur prise en charge
- Formation des agents de l’inspection du travail DIRECCTE
Les cibles et les objectifs du PRST
59 59
Axe6:Lesrisqueschimiquesautravail
6-Objectifgénéral:Aideràlaconnaissancedesrisqueschimiquesetàlaréductiondesexpositions
Contexte
L’enquête SUMER conclut que plus de 13 % des salariés sont exposés à un ou plusieurs cancéro-
gènes sur leur lieu de travail. Ces chiffres sont supérieurs dans notre région fortement industriali-sée, dans laquelle les industries chimiques ont une place importante.L’enquête Alcimed, réalisée en 2007 en Haute-Normandie relative aux expositions profession-nelles à certains agents CMR, a hiérarchisé quatre secteurs professionnels dans lesquels les risques d’exposition sont particulièrement élevés : répara-tion de véhicules motorisés, commerce de détail de carburants, sous-traitance (chimie, pétrochimie, raf-finerie) et fabrication de panneaux de procédés. Le dernier secteur est limité à un très petit nombre d’entreprises.Dans deux des trois autres secteurs, le nombre de salariés concernés et le risque réel d’exposition sont importants et le niveau de méconnaissance du risque est élevé.
Cette situation existe également pour les postes de travail exposés aux fumées de soudage.
Par ailleurs, la prévention du risque CMR s’est avant tout centrée jusqu’à présent dans la région sur le risque cancérigène : il devient important de commencer une sensibilisation aux risques repro-toxiques et mutagènes.
Enfin, il est apparu nécessaire à tous les acteurs de la santé au travail de Haute-Normandie d’engager un travail sur la traçabilité des expositions. La CARSAT Normandie est impliquée dans l’action ex-périmentale, il apparaît important que l’ensemble des acteurs de la santé au travail permet, chacun pour ce qui le concerne, la réussite de ce travail.
Les cibles et les objectifs du PRST
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Objectifs spécifiques Actions potentielles
Pilotes
6.1 Contribuer à la connaissance des risques d’exposition des agents chimiques dangereux afin de réduire leur utilisation dans les garages et les ateliers de réparation de véhicules à moteur
- Elaboration et promotion d’une base de données sur les possibilités de substitution et les moyens de protection
DIRECCTE
6.2 Améliorer la connaissance des risques liés aux fumées de soudage et réduire les expositons
- Contractualisation CARSAT/OPPBTP/SST/DIRECCTE sur les dispositifs d’aspiration
- Formation des SST, des salariés, des branches profes-sionnelles et des jeunes en formation
DIRECCTE/ CARSAT/OPPBTPet SST
volontaires
6.3 Améliorer la connaissance des risques et des moyens de prévention relatifs à l’utilisation des produits phytosanitaires
- Déclinaison de la formation «certiphyto» (initialement pour les exploitants agricoles) aux jeunes en formation
MSA
6.4 Améliorer la connaissance des expositions aux agents chimiques dangereux des salariés des entreprises sous-traitantes
- Formation des acteurs sur les plans de prévention- Opérations-pilotes de matrices «opérations/exposi-tions» dans les secteurs de la pétrochimie et de la fumiga-tion de containers- Intégration de l’ARS à la CREAC
DIRECCTE
DIRECCTE/CARSAT/
SANTRA PLUS
DIRECCTE
6.5 Améliorer la connaissance des risques mutagènes et reprotoxiques des produits chimiques et des droits relatifs à l’exposition des produits
- Promotion du dispositif d’indemnisation des femmes enceintes exposées et non reclassées (affiche)
DIRECCTE
6.6 Améliorer la connaissance des expositions aux produits CMR
- Mise en place expérimentale de la traçabilité des expositions aux produits CMR 1 et 2
CARSAT
Les cibles et les objectifs du PRST
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Axe7:Lesrisquesroutiersautravail
7-Objectifgénéral:Améliorerlasécuritéetlapriseencomptedesrisquesroutiersautravail
Contexte
Le risque routier est la première cause d’accident mortel au travail.
Les accidents de mission ont une gravité importante (1,4 % des accidents de travail en Haute-Normandie, et de 2,2 à 3 % des journées d’arrêt de travail, selon les années, leur sont imputables).
Pour mener une action aussi efficace que possible, il apparaît pertinent de prioriser quelques véhicules (les véhicules utilitaires légers), quelques publics (les jeunes salariés) et de développer des initia-tives en amont du risque (travail sur les PDIE par exemple) et pour que ces questions soient intégrées à part entière dans le DUER.
Objectifs spécifiques Actions potentielles
Pilotes
7.1 Promouvoir la sécurité des Véhicules Utilitaires Légers
- Actions, au travers de visites d’en-treprises, autour des équipements et des aménagements des VUL, de leur entretien régulier et vérification- Sensibilisation/formation des chauffeurs
DIRECCTE,CARSAT,
MSA,CRC,
(OPPBTP, SST)
7.2 Promouvoir la sécurité des trans-ports pour les jeunes salariés
- Contractualisation avec les branches professionnelles pour promotion de l’AAC- Mise en place de référents risque routier dans les CFA
DIRECCTE,CARSAT,OPPBTP,
DIRECCTE
7.3 Développer la prévention des risques routiers professionnels dans les PLU, PDE et PDIE
- Expérimentation de partenariat autour de l’élaboration de plans locaux d’urbanisme, de plans de déplacement d’entreprise et inter-entreprises
DIRECCTE,CARSAT,MEDEF
7.4 Améliorer la prise en compte du risque routier dans l’organisation du travail
- Vérification de l’existence des PPRRP et de la prise de ce risque dans le DUER- Vérification des aménagements des zones de circulation, de livrai-son et des lieux d’accueil (notam-ment examen, permis de construire)
DIRECCTE
DIRECCTE
Les cibles et les objectifs du PRST
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Axe8:LesrisquesdessecteursduBTPetdel’agriculture
8-Objectifgénéral:AméliorerlasécuritédanslestravauxduBTPetlestravauxagricoles
Contexte
Dans le bâtiment et les travaux publics (BTP) ainsi qu’en agriculture, les accidents du travail, par-
ticulièrement graves, sont souvent la conséquence de risques «traditionnels». Ainsi, les accidents consécutifs à des chutes de hauteur sont la première cause d’accidents graves ou mortels dans le BTP et les accidents mettant en cause des équipements de travail sont très fréquents en agriculture tandis que des accidents d’origine électriques se rencontrent dans ces deux secteurs d’activité.Par ailleurs, des problématiques liées aux questions de construction et d’aménagement des locaux de travail ont été identifiées, qu’il s’agisse de la prise en compte des règles d’aménagement des locaux
de travail (y compris lors des opérations d’ «auto-construction» dans les TPE, notamment agricoles) ou encore de la mise en œuvre des règles de coor-dination sur les chantiers BTP.Enfin, l’émergence de nouveaux métiers (tra-vailleurs indépendants et salariés des nouveaux métiers tels les installateurs d’antennes, de panneaux solaires, d’éoliennes…) ainsi que l’élargissement du champ d’action du PRST2 vers les agents publics (notamment les agents des collectivités territoriales, cf. axe 1 du PRST2) nécessite des actions auprès d’eux pour améliorer la prévention des risques qu’ils rencontrent dans leurs activités.
Objectifs spécifiques Actions potentielles
Pilotes
8.1 Améliorer l’aménagement des locaux de travail et la coordination des chantiers en matière de sécurité
- Réinitialisation de procédure d’exa-men des permis de construire par l’inspection du travail- Sensibilisation/formation des «concepteurs» et des TPE pour la conception de bâtiments- Sensibilisation/formation des coordonnateurs SPS et des maîtres d’ouvrage- Création et promotion d’un outil d’information pour le CHSCT
DIRECCTE
DIRECCTE, MSA
OPPBTP
DIRECCTE,OPPBTP
8.2 Améliorer la conception des équi-pements de travail agricoles et du BTP
- Ouverture de la commission Lin dans une réflexion d’adaptation- Action sur la conception de cer-taines machines mobiles agricoles
MSA,OPPBTP
MSA
8.3 Poursuivre la politique de préven-tion des risques d’accidents majeurs en BTP (chutes, ensevelissement, électrocution ...)
- Poursuite de la politique active de contrôle des chantiers BTP- Sensibilisation/formation des employeurs et salariés des nouveaux métiers aux risques de chutes et d’électrocution (éoliens, panneaux solaires, antennistes ...) et des agents communaux polyvalents
DIRECCTE
DIRECCTE,OPPBTP,
Santé BTP
8.4 Remettre l’accent sur les risques d’exposition au plomb
- Sensibiliser les agents de l’inspection du travail sur ce risque, notamment dans les chantiers de démolition et de rénovation de bâtiments
DIRECCTE
Directeur de publication : Philippe DINGEONDIRECCTE de Haute-Normandie
14, Avenue Aristide Briand 76108 Rouen cedex 1Téléphone 02.32.76.16.20 Télécopie 02.32.76.16.79
Responsable du Pôle T Politique du Travail : Yasmina TaïebService «santé sécurité au travail»
Responsable du service : Patrick Le Moal C P-
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