Plainte pour espionnage chez Castorama : des salariés manifestent "pour l'exemple"

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« On veut informer les clients sur ces pratiques. Ce sont des usages de la grande distribution et c’est intolérable.» Déléguée syndicale CFDT au Castorama de Villenave d’Ornon, Chrystelle Derrien ne décolère pas. Cinq jours après le dépôt par le syndicat d’une plainte contre X relative à l’espionnage des salariés, entre décembre 2011 et mars 2012, par un agent engagé en CDD qui aurait tenté de les pousser au vol (notre édition de vendredi), les personnels de l’enseigne de distribution de matériel de bricolage se sont rassemblés ce mercredi midi pour distribuer des tracts aux visiteurs et alerter la presse. Plainte pour espionnage chez Cas torama : des salariés manifesten t "pour l'exemple"

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« On veut informer les clients sur ces pratiques. Ce sont des usages de la grande distribution et c’est intolérable.» Déléguée syndicale CFDT au Castorama de

Villenave d’Ornon, Chrystelle Derrien ne décolère pas. Cinq jours après le dépôt par le syndicat d’une plainte contre X relative à l’espionnage des salariés, entre

décembre 2011 et mars 2012, par un agent engagé en CDD qui aurait tenté de les pousser au vol (notre édition de vendredi), les personnels de l’enseigne de

distribution de matériel de bricolage se sont rassemblés ce mercredi midi pour distribuer des tracts aux visiteurs et alerter la presse.

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• « J’ai du mal à imaginer qu’une telle pratique n’ait pas été dupliquée dans d’autres magasins, poursuit la syndicaliste. On sait déjà que SIPIC, la société qui engageait "l’espion", nous nomme comme client depuis 2009. Cela ne pouvait pas être uniquement du ressort du directeur, cela devait venir de plus haut. Nous voulons que cette affaire soit exemplaire et que le procureur se saisisse du dossier.»

« Choquant » et « scandaleux »Ce mercredi, parmi la vingtaine de manifestants, les salariés du Castorama villenavais n’étaient qu’une dizaine sur un effectif d’une centaine de personnes, mais ils étaient soutenus par des employés venus d’autres magasins de l’agglomération. « Depuis que nous avons déposé plainte, il y a d’énormes pressions, ajoute Chrystelle Derrien. On dit aux salariés que s’ils manifestent, il faudra qu’ils pensent à leur évolution de carrière...»Dans un communiqué, la direction nationale du groupe justifie ce qu’elle qualifie « d’audit confié à une société spécialisée » par la nécessité de trouver l’origine d’une « démarque inconnue (vols, ndlr) anormalement élevée sur le magasin.» Mais elle explique que cet audit « n’avait en aucun cas pour objectif de s’intéresser à la vie privée des collaborateurs ni à la qualité du travail fourni.» Un ex-cadre, présent lors du rassemblement et qui travaillait sur place à l’époque, assure pourtant que lui et l’intégralité des cadres avaient été informés, peu après les faits, de l’activité de l’agent de SIPIC : « on nous a dit qu’il y avait une suspicion de vols, que quelques personnes étaient ciblées et que quelqu’un avait été engagé pour espionner. Il avait été envoyé par la direction régionale. Personnellement, je trouve ça affligeant.»Pour les clients, dans l’ensemble informés de la situation, l’attitude de la direction est jugée « choquante », « dégueulasse » ou « scandaleuse.» « Je ne vois pas l’intérêt de les piéger, s’étonne un chef de petite entreprise. Il faut une relation de confiance entre patron et salariés sinon ça ne marche pas.» • OSF