Place de l’homéopathie dans la prise en charge de la sclérose en plaques : à propos de quatre...

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Place de l'homéopathie dans la prise en charge de la sclérose en plaques : à propos de quatre observations The place of homeopathy in the treatment of multiple sclerosis: an analysis of four observations Médecin homéopathe, Centre de santé Saint-Jacques, 37, rue des Volontaires, 75015 Paris, France A ffection neurologique évolutive du sujet jeune, la sclérose en plaques (SEP) se caractérise par des poussées inammatoires à l'origine d'une démyélinisation par plaques au sein de la substance blanche du système nerveux central. Parallèlement, dès le début de la maladie, s'ajoute une atteinte axonale qui s'aggrave au cours de l'évo- lution. La dissémination des lésions est extrêmement variable et rend compte du polymorphisme clinique. UNE ÉTIOLOGIE ENCORE MYSTÉRIEUSE En 1835, Jean Cruveilhier, en décrivant les lésions anatomiques a donné le nom à la maladie, et c'est Jean-Marie Charcot, en 1868, qui a fait les premières descrip- tions des formes cliniques telles que nous les connaissons aujourd'hui. On dénombre 50 000 cas en France dont 70 % de femmes. Pascale Laville Mots clés Causticum Douleur Immunité Pluridisciplinarité Sclérose en plaques Thérapeutique Keywords Causticum Immunity Multidisciplinarity Multiple sclerosis Pain Therapy Adresse e-mail : p.laville@hopital-stjacques. com RÉSUMÉ Les observations de quatre patientes atteintes de sclérose en plaques permettent de démontrer l'intérêt d'un suivi homéopathique dans le cadre d'une prise en charge multidisciplinaire. Les médicaments homéopathiques utiles, pour traiter les douleurs et la stimulation de l'immunité liées à cette maladie, sont détaillés, en particulier Causticum dont les signes psychiques, généraux, locaux, régionaux, les modalités et l'efcacité sur les patientes observées sont analysés. © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. SUMMARY The observations of four female patients suffering from multiple sclerosis demonstrate the interest of a multidisciplinary homeopathic approach. Useful homeopathic medicines, to treat the pain and the stimulation of immunity linked to this disease, are detailed, in particular Causticum of which the psychological, general, local, regional signs, the methods and the effectiveness on the patients observed are analysed. © 2012 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. La Revue d'Homéopathie 2012;3:1519 Pratiques © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.revhom.2012.01.002 15

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RÉSLes ol'intérmédiliéesgénéanaly© 201

SUMTheinterethe pCauseffec© 201

La Revue d'Homéopathie 2012;3:15–19 Pratiques

© 2012doi:10.

Place de l'homéopathie dans laprise en charge de la sclérose

en plaques : à propos dequatre observations

The place of homeopathy in the treatmentof multiple sclerosis: an analysis of

four observations

Pascale Laville

Médecin homéopathe, Centre de santé Saint-Jacques, 37, rue des Volontaires,75015 Paris, France

Mots clésCausticumDouleurImmunitéPluridisciplinaritéSclérose en plaquesThérapeutique

KeywordsCausticumImmunityMultidisciplinarityMultiple sclerosisPainTherapy

UMÉbservations de quatre patientes atteintes de sclérose en plaques permettent de démontrerêt d'un suivi homéopathique dans le cadre d'une prise en charge multidisciplinaire. Lescaments homéopathiques utiles, pour traiter les douleurs et la stimulation de l'immunitéà cette maladie, sont détaillés, en particulier Causticum dont les signes psychiques,raux, locaux, régionaux, les modalités et l'efficacité sur les patientes observées sontsés.2 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

MARYobservations of four female patients suffering from multiple sclerosis demonstrate thest of a multidisciplinary homeopathic approach. Useful homeopathic medicines, to treatain and the stimulation of immunity linked to this disease, are detailed, in particularticum of which the psychological, general, local, regional signs, the methods and thetiveness on the patients observed are analysed.2 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

ffection neurologique évolutive du

Adresse e-mail :[email protected]

Asujet jeune, la sclérose en plaques(SEP) se caractérise par des

poussées inflammatoires à l'origined'une démyélinisation par plaques ausein de la substance blanche du systèmenerveux central. Parallèlement, dès ledébut de la maladie, s'ajoute une atteinteaxonale qui s'aggrave au cours de l'évo-lution. La dissémination des lésions estextrêmement variable et rend compte dupolymorphisme clinique.

Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.1016/j.revhom.2012.01.002

UNE ÉTIOLOGIE ENCOREMYSTÉRIEUSE

En 1835, Jean Cruveilhier, en décrivantles lésions anatomiques a donné le nomà la maladie, et c'est Jean-Marie Charcot,en 1868, qui a fait les premières descrip-tions des formes cliniques telles que nousles connaissons aujourd'hui.On dénombre 50 000 cas en France dont70 % de femmes.

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L'étiologie est encore inconnue et plusieurs facteurssont à l'origine du déclenchement de la maladie :

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un processus auto-immun dont l'antigène n'est pasdéterminé ;

un facteur environnemental (des individus migrantà l'âge adulte conservent la prévalence de leur paysd'origine, élevée en Europe du Nord, faible en Afriquedu Sud) ;

il n'y a pas de transmission héréditaire, mais il existeune susceptibilité d'origine génétique : des famillescomportant plusieurs cas, chez les jumeaux monozy-gotes, si un jumeau est atteint, le second a 30 % derisque de développer lamaladie. . . La susceptibilité dela SEP est plurigénique ;

une origine infectieuse sans qu'aucun élément n'ait puêtre formellement identifié pas plus le virus de l'hépa-tite B qu'un autre ;

une perturbation du système immunitaire est certaine,comme le prouve l'augmentation des immunoglobu-lines G dans le liquide céphalorachidien et l'efficacitédes traitements immunomodulateurs dans certainesformes.

La symptomatologieLes voies pyramidales, systématiquement touchées,sont responsables d'un enraidissement musculaire etd'une faiblesse motrice.Les troubles sensitifs sont à type de sensation de ruis-sellement sur la peau ou de serrement comme dans unétau, insensibilité, incoordination, instabilité, sensationsvertigineuses.L'atteinte oculaire est fréquente.La SEP provoque des troubles vésicosphinctériens :pollakiurie, dysurie et infections urinaires.La fatigue est le symptôme constant à laquelle s'ajouteune composante dépressive réactionnelle ou organique.L'imagerie par résonance magnétique (IRM) est indis-pensable pour déceler des lésions multifocales de lasubstance blanche ; en revanche, la gravité des lésionsvisibles n'est pas toujours corrélée à l'état clinique.L'étude du liquide céphalorachidien montre des signesinflammatoires (IgG et C).

L'évolutionLa SEP peut présenter plusieurs formes évolutives :

� formes rémittentes : poussées avec récupération adintegrum entre chacune ;

formes secondairement progressives (90 % despatients après 25 ans d'évolution) ;

formes progressives d'emblée (10 % des patients).

Le traitementLes poussées relèvent d'un traitement symptomatique :corticothérapie à forte dose (bolus) qui n'a pas d'actionsur l'évolution générale de la maladie.

Les traitements de fondL'interféron b réduit les poussées et les lésions visiblesà l'IRM, mais l'efficacité sur la survenue et la gravité duhandicap à long terme est moins probante. Les immu-nomodulateurs sont utilisés dans les formes d'évolutionrapide ou sévère.

L'APPORT DE L'HOMÉOPATHIE

En l'absence de thérapeutique efficace et dans le soucide ne pas entraîner de perte de chance pour le patient,l'homéopathie, par une prise en compte de la globalitéde la personne, valorise l'ensemble de ses symptômesles plus spécifiques, les plus originaux, les plus inusités.Bien sûr, l'apport de l'homéopathie doit être intégré dansle cadre d'une prise en charge pluridisciplinaire : médi-cale spécialisée en neurologie, médicale généraliste,kinésithérapique et en rééducation fonctionnelle, psy-chologique, voire psychiatrique, sociale. . .Voici quelques cas rencontrés lors de mon exercicemédical.

Madame T.Née en 1924, Madame T. est atteinte d'une SEP diag-nostiquée en 1957, de forme rémittente au départ.Elle présente un syndrome cérébelleux, un déficitmoteur du membre inférieur droit et des troubles sensi-tifs de la main droite après 40 ans d'évolution.La patiente refuse les traitements symptomatiques despoussées, mais fait des séjours réguliers en centre derééducation fonctionnelle.Elle demande une prise en charge homéopathique pourdiminuer la fatigue, améliorer son sommeil et les trou-bles de l'équilibre et de la coordination, diminuer sesdouleurs à type de brûlure ascendante de la jambedroite, éviter les infections ORL hivernales qui majorentsa fatigue et enfin, prévenir les infections urinaires.C'est une patiente battante et positive, bavarde, qui,à 86 ans, est partie en juin 2010 avec son mari faireune croisière sur le Danube. Elle n'a pas eu d'enfant,mais a travaillé jusqu'à 70 ans auprès d'enfantshandicapés.En novembre 2010, elle a fait une nouvelle pousséeavec une baisse de l'acuité visuelle bilatérale, uneaccentuation de l'ataxie, une majoration des troublessensitifs du membre supérieur droit et de la maladressegestuelle, mais a de nouveau refusé le bolus de méthyl-prednisolone (Solumédrol®).Prescription : sur la notion de sensation de brûlurescommede la chaux vive amélioréepar la douchechaude,la latéralité droite, je prescris Causticum en 7, 9, 12, 15,18, 24, 30 CH à dose croissante sur sept joursLa régression de la poussée est complète en sept jourset la patiente, revue en janvier 2011, exprime sa satis-faction : « Ah ! Docteur, votre Causticum est génial ! »

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Prescription : je maintiens Causticum à une dose en30 CH tous les mois.

Madame M.Née en 1951, madame M. a présenté une pyélonéphriteen 1981, une maladie de Lyme en 2006.En 1998, elle a subi une hystérectomie pour fibrome,puis en 2006 unemammectomie pour un cancer du seingauche, traité ensuite par radiothérapie puis par her-ceptin (en traitement d'entretien de huit cycles) pour deslocalisations secondaires osseuses et hépatiques. En2008, en raison de la progression des localisationsosseuses, on ajoute gemcitabine (sept cycles men-suels, suivis de 14 cycles d'herceptin seul) permettantl'obtention d'une rémission.Elle présente une SEP secondairement progressiveévoluant depuis 1990, diagnostiquée en 2009.Cettepatiente vit seuleàParis lamoitié du tempset l'autremoitié en Saône-et-Loire avec son conjoint. Elle n'a paseu d'enfant et est en invalidité depuis 2009 après avoirtravaillé au service des publications de la Sorbonne.Elle garde une ataxie proprioceptive et bénéficie tous lesans depuis 2009 de séjours d'un mois en rééducationfonctionnelle.Elle décrit des troubles mictionnels à type de dysurie etpollakiurie, des douleurs constrictives à type de brûluresascendantes de l'hémicorps droit améliorées par lachaleur humide. Les changements de temps déclen-cheraient des poussées.Prescription : je lui prescris Causticum 9 CH en dosesle dimanche, plus Sepia 9 CH, Conium 7 CH, Anacar-dium 9 CH, Condurango 3 DH, Hydrastis 3 DH, For-mica rufa 4 CH, Gelsemium 9 CH quotidiennement.

Madame H.Née en 1966, Madame H. est mère de cinq enfants nésen 1992, 1995, 1997, 1999 et 2001.Elle présente une SEP diagnostiquée en 2001 secon-dairement progressive. Elle a été vaccinée contrel'hépatite B en 1997.Accro au sport, elle a participé au marathon de Paris.Informaticienne dans une banque, elle travaille en mi-temps thérapeutique.Son traitement comporte prégabaline, (Lyrica®), alfuzo-sine (Xatral®), oxybutynine (Ditropan®), clonazépam(Rivotril®) et macrogol 3350 (Transipeg®).Elle présente une insensibilité complète du pied droit etun déficit sensitif de l'hémicorps droit, un déficit auditifbilatéral, des troubles sphinctériens à type de rétentionnécessitant des autosondages quatre fois par jour, etressent des brûlures comme du feu ascendant dans lesdeux mollets.Elle se plaint de trouble du sommeil et de fatigue.Prescription : je lui prescris Causticum 7 à 30 CH unesemaine avant le marathon et Causticum 9 CH endoses hebdomadaires, Lycopodium 9 CH, Alumina

7 CH, Cuprum 5 CH, Cypripedium 7 CH, Nux vomica5 CH, Hydrastis 4 CH quotidiennement.Elle a couru le marathon de Paris dans son intégralité.

Madame V.Née en 1957, Madame V. est mère d'un fils né en 1994.Elle a eu plusieurs accidents sur la voie publique : en1982 (traumatisme crânien), en 1988 (traumatismelombaire), en 1990 (traumatisme cervical et apparitiond'un déficit moteur du membre inférieur droit), dont en1999, un accident de voiture dont elle est déclaréeresponsable pour ne pas avoir freiné.En 2000, une SEP d'emblée progressive est diagnosti-quée.Dès la fin de 1990, elle doit porter un releveur du pieddroit en permanence avec une relative stabilité du déficitmais une apparition progressive de signes sensitifsentre 1992 et 2000.En 1999, l'accident de voiture, qu'elle a provoqué alorsque son fils était passager, sert de prétexte à son maripour la quitter.Les bolus de corticoïdes n'ont aucun effet et, en 2001,une cure d'interféron-b échoue. La rééducation en servi-ce spécialisé lui est aussi insupportable.Elle se tourne alors vers l'homéopathie et je fais saconnaissance en 2001.Je lasuisdepuisenévitant les infectionsORLeturinaires,en la stimulant pour qu'elle accepte la kinésithérapie.Depuis dix ans, la symptomatologie s'enrichit alors queparadoxalement les IRM sont parfaitement stables etsignalent systématiquement l'absence de lésions évolu-tives.Depuisunan,elleaacceptéunechaisede transfert,mais continuedesedéplaceravecdifficultéà l'intérieurdeson appartement et chute régulièrement.Elle vit avec son fils qui entre en terminale et reçoit del'aide de ses parents.Elle a toujours refusé les séjours recommandés enrééducation fonctionnelle. Un kinésithérapeute la mobi-lise à domicile trois fois par semaine. Malgré le divorcequ'elle a subi et le fait que son mari ne lui verse mêmeplus de pension alimentaire, elle refuse aide des asso-ciations ou aides sociales et se résigne à tout pourgarder son fils qui sera majeur l'an prochain !

MÉDICAMENTS HOMÉOPATHIQUESUTILES DANS LA SEP

Les médicaments homéopathiques utiles dans la SEPsont principalement ceux concernant la stimulation del'immunité et ceux soulageant les douleurs.

Stimulation de l'immunitéLes remèdes utiles en stimulation de l'immunité sont :

� Colibacillinum, un biothérapique bien utile chez cestuberculiniques : cystites à répétition, œdème del'angle interne de la paupière droite, météorisme

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abdominal, asthénie avec perte de mémoire, indéci-sion et hyperémotivité, frilosité améliorée par le lait, lefroid, le bord de la mer ;

� signes généraux :

� � faiblesse, parésie, paralysie,� sensations : de plaies à vif, de brûlures,de douleurs déchirantes et paroxystiques,rebelles, tenaces, chroniques, avec endoloris-

Sérum Yersin, un biothérapique fabriqué à partir d'unsérum provenant d'animaux immunisés au moyen debacille de Yersin (peste) qui a été utilisé dans desgrippes graves avec syndrome toxique et effondre-ment des défenses immunitaires ;

sement,

� frilosité aggravée par le froid, améliorée par lachaleur humide,

Aviaire, la plus douce et la plus maniable des tuber-culines : fragilité respiratoire avec récidive au moindrefroid humide et systématiquement lors desépidémies ;

� raideur, rétraction, sclérose et raccourcisse- �

ment des parties atteintes ;� signes locaux et régionaux :

Condurango et Hydrastis qui soutiennent le terraincancérinique classiquement gastrique mais, au-delà,toute vulnérabilité générale ;

� raideur et parésie lombaire aggravées en se

� levant d'une chaise,

� agitation des jambes avec douleurs, aggra-vée la nuit,

� troubles sphinctériens avec rétention d'urine,dysurie et émission involontaire en toussant,

Causticum (Encadré 1).

Soulager les douleursLes remèdes utiles pour soulager les douleurs de laSEP sont :

� sensation de raccourcissement des tendonsdes membres,

Kalmia Latifolia : douleurs neurologiques paroxysti-ques avec sensation de décharge électrique, asso-ciées ou suivies de paresthésie ;

� inflammation et irritation des muqueuses �

notamment oculaires ; ptôsis palpébral,

Hypericum : douleurs intenses des terminaisons ner-veuses lancinantes, déchirantes, insupportables ;

� déficit auditif,

� � perte de sensibilité rectale,� vertiges et instabilité à la marche ;

Magnesia phosphorica : névralgies aggravées aufroid, améliorées par la chaleur, la pression, associéesà des crampes ou spasmes musculaires ;

� modalités :

� � latéralité droite,� aggravée par le vent froid et sec, au crépus-

Ledum palustre : douleurs de trajet ascendant, avecfroid objectif des parties malades, aggravées par lachaleur, associées à des ecchymoses persistantes ;

Encadré 1

Causticum pour les quatre patientesatteintes de SEPVoici les signes psychiques, généraux, locaux etrégionaux, les modalités et l'efficacité de Causti-cum pour les quatre patientes atteintes de SEP :� signes psychiques :� les quatre patientes sont anxieuses et amé-liorées le soir au crépuscule et en entendantparler des malheurs d'autrui,

� Mme T. est tantôt distraite et taciturne, tantôtquerelleuse,

� Mme H. a facilement peur de ne pas faire cequ'elle a à faire,

� Mme V. se bute en déclarant systématique-ment impossible les choses qu'on luipropose,

cule et vers 3–4 heures du matin,� améliorée par l'humidité du climat, la chaleurhumide,

� remède d'action progressive adapté auxétats chroniques selon R. Zissu ;

� efficacité :� Mme T. me demande de ne jamais oublier delui prescrire sonCausticum à doses croissan-tes comme je l'avais initié lors de sa dernièrepoussée,

� Mme M., à qui j'ai prescrit Causticum en9 CH tous les dimanches, me dit que ledimanche est sa meilleure journée,

� Mme H. a réduit les autosondages,� Mme V. évolue avec ce remède depuis dixans. Le traitement homéopathique est sonseul traitement : elle n'a plus d'infection uri-naire, ni d'épisode infectieux respiratoirehivernal. Comment aurait-elle évoluéautrement ?

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Guaiacum : douleurs brûlantes aggravées par la cha-leur et au moindre toucher et par la mobilisation etraideur articulaire ;

Zincum : asthénie, insomnie, agitation des membresinférieurs avec hyperesthésie, hyperexcitabilité puisdéficit ; venant à la suite de maladies infectieuses oude thérapeutiques (corticothérapie, antidépresseurs,etc.) ;

Plumbum : névralgies fulgurantes térébrantes, cram-poïdes avec hypersensibilité au toucher et paralysiedes extenseurs et amyotrophie des territoiresatteints ;

Causticum : paralysie avec atrophie précoce et asso-ciation de déficit et troubles sensitifs lentement pro-gressive avec hyperréflexie et abolition secondairedes réflexes.

CONCLUSION

Cette pathologie nous invite à l'humilité et la modestie,à faire confiance à nos patients sans préjuger de leurpessimisme et à s'appuyer au plus près de la matièremédicale dont l'existence précédait la description de lamaladie.Quatre patientes atteintes de SEP, évoluant depuisplus de dix ans, voire 54 ans pour la première, onttoutes rencontré le remède Causticum auquel ellesrestent fidèles, car il semble les aider à maintenir unfragile équilibre même au plan de la prévention desépisodes infectieux. Dans le cadre d'une prise encharge pluridisciplinaire, nous avons toute notre place

puisque ces patientes gravement atteintes continuentde la solliciter.

Déclaration d'intérêtsL'auteur déclare ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cet

article.

POUR EN SAVOIR PLUS

Barbier P. Petits remèdes retrouvés. Maloine; 1994.

Boericke W. Matière médicale. 9e éd. Similia; 2003.Guermonprez M, Pinkas M, Torck M. Matière médicale homéopa-

thique. Doin; 1987.

Papeix C. La SEP, s'informer pour mieux se soigner. Odile Jacob; 2011.Stankoff B. Comprendre la SEP. 17 modules vidéos APF-Écoute Info.

www.sclerose-en-plaques.apf.asso.fr.

Tourbah A, Moreau T. Sclérose en plaques. Bash; 2005.Vannier L, Poirier J. Précis de matière médicale homéopathique. Doin;

1983.Voisin H. Thérapeutique et répertoire. Maloine; 1996.

Zissu R, Guillaume M. Fiches pratiques de matière médicale. Boiron;1987.

www.lfsep.asso.fr : ligue française contre la sclérose en plaques ;

présentation des associations et informations pour les patients.www.sindefi.org : site du réseau de santé Sindefi-SEP qui agit en

partenariat avec les centres experts, les structures hospitalières,

médicosociales et l'ensemble des professionnels de santé de ville,pour favoriser une approche thérapeutique de la sclérose en pla-ques et des maladies inflammatoires système nerveux et couvrant

toutes les ressources pouvant être mises à la disposition despatients.

www.sclerose-en-plaques.apf.asso.fr

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