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E 1 E 2 >E 1 N 1 E 1 N 2 E 2 N = N 1 + N 2 T N 1 N 2 = e E 2 -E 1 k B T = e ~ ω 0 k B T = e 0 k B T E 2 - E 1 = ~ ω 0 = 0 k B =1, 38 × 10 -23 J · K -1 ~ = h 2π = 1, 05 × 10 -34 J · s = ~ ω J ω ω 2 π 2 c 3 m -3 · s ω 1 e ~ ω k B T -1 u em (ω)= ~ ω 3 π 2 c 3 e ~ ω k B T - 1 e em = R ω=0 u em (ω) u em (ω)= ϕ (ω) e em ϕ (ω) R ω=0 ϕ (ω) =1

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physique année scolaire 2014/2015

Physique du laser

Notes de coursmardi 10 mars 2015

I- Les interactions entre la lumière et la matière

1. Position du problème

Système à deux niveaux s'y retrouverOn s'intéressera à un système à deux niveaux d'énergie (E1 et E2 > E1), non dégénérés (c'est-à-direque le système est dans un seul état possible pour chacun de ces deux niveaux).On notera N1 la population du niveau d'énergie E1 et N2 la population de celui d'énergie E2.La population totale N = N1 +N2 est constante.

Facteur de Boltzmann s'y retrouver

À l'équilibre thermique à la température T (en kelvin), le rapport des populations des deux niveaux estdonné par le facteur de Boltzmann :

N1

N2= e

E2−E1kB T = e

~ω0kB T = e

h ν0kB T

avec donc E2 − E1 = ~ω0 = h ν0 et la constante de Boltzmann kB = 1, 38× 10−23 J ·K−1 et ~ = h2π =

1, 05× 10−34 J · s est la constante de Planck réduite.

Loi de Planck s'y retrouverL'énergie est le produit de trois termes :

• l'énergie d'un photon h ν = ~ω (en J) ;

• la densité d'états à la pulsation ω : ω2

π2 c3 (en m−3 · s) ;• le nombre moyen de photons dans un état de pulsation ω : 1

e~ωkB T −1

(sans unités).

La densité spectrale du rayonnement (des photons) est donnée par la loi de Planck du corps noir dansle cas de l'équilibre thermique :

uem (ω) =~ω3

π2 c3

e~ωkB T − 1

la densité d'énergie étant eem =∫∞ω=0

uem (ω) dω.On pourra aussi utiliser la relation

uem (ω) = ϕ (ω) eem

où ϕ (ω) est le spectre du rayonnement :∫∞ω=0

ϕ (ω) dω = 1.

2. Le processus d'émission spontanée

Diagramme énergétique de l'émission spontanée schéma

La �gure 1 représente le processus d'émission spontanée.Vous pouvez retrouver le schéma animé sur le site alain.lerille.free.fr.

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E1

E2

émission d'un photonh ν

Figure 1 � Diagramme énergétique de l'émission spontanée

Émission spontanée dé�nitionLors de l'émission spontanée, le système passe du niveau d'énergie supérieure (E2), au niveau d'énergieinférieure (E1) en émettant un photon d'énergie h ν0 = ~ω0 = E2 − E1.La probabilité de l'émission spontanée est proportionnelle à la population du niveau d'énergie E2 :(

dN1

dt

)spo

= −(dN2

dt

)spo

= A21N2

avec A21, le coe�cient d'Einstein relatif à l'émission spontanée.

Processus d'émission spontanée et cinétique d'ordre 1 s'y retrouver

On retrouve le même type de cinétique dite d'ordre 1 en radioactivité ou encore en chimie.

1 Élargissement du spectre d'émission spontanée exerciceB Montrer que le coe�cient d'Einstein relatif à l'émission spontanée fait apparaître un temps caracté-ristique τ .B Éstimer alors l'élargissement δν du spectre d'émission spontanée.B Citer d'autres causes d'élargissement du spectre.

3. Le processus d'absorption

Diagramme de l'absorption de photon schéma

La �gure 2 représente le processus d'absorption de photon.Vous pouvez retrouver le schéma animé sur le site alain.lerille.free.fr.

Absorption de photon dé�nitionLors de l'absorption d'un photon, le système passe du niveau d'énergie inférieure (E1) au niveau d'éner-gie supérieure (E2) en absorbant un photon d'énergie proche de h ν0 = ~ω0 = E2 − E1.La probabilité de l'absorption d'un photon est proportionnelle à la population du niveau d'énergie E1,mais aussi à la densité spectrale uem (ω0) en ω0 :(

dN2

dt

)abs

= −(dN1

dt

)abs

= B12 uem (ω0) N1 = B12 ϕ (ω0) eemN1

avec B12, le coe�cient d'Einstein relatif à l'absorption.

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E1

E2

absorption d'un photonh ν

Figure 2 � Diagramme de l'absorption de photon

4. Le processus d'émission stimulée (ou émission induite)

Diagramme de l'émission stimulée schéma

La �gure 3 représente le processus d'émission stimulée, c'est-à-dire induite par un photon.Vous pouvez retrouver le schéma animé sur le site alain.lerille.free.fr.

E1

E2

arrivée d'un photonh ν

émission de 2 photons jumeaux

h ν

h ν

Figure 3 � Diagramme de l'émission stimulée

Émission stimulée dé�nitionLors de l'émission stimulée, le système passe du niveau d'énergie supérieure (E2), au niveau d'énergieinférieure (E1) en émettant un photon d'énergie h ν = ~ω, comme dans le cas de l'émission spontanée.Cependant, cette émission est stimulée par l'arrivée d'un photon d'énergie proche de h ν0 = ~ω0 =E2 − E1. Aussi, au terme de l'émission stimulée existent deux photons dit "jumeaux" car ayant lesmêmes caractéristiques.La probabilité de l'émission stimulée est proportionnelle à la population du niveau d'énergie E2, maisaussi à la densité spectrale des photons uem (ω0) en ω0 :(

dN1

dt

)sti

= −(dN2

dt

)sti

= B21 uem (ω0) N2 = B21 ϕ (ω0) eemN2

avec B21, le coe�cient d'Einstein relatif à l'émission stimulée.

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5. Bilans de population

2 Relations entre coe�cients d'Einstein exercice

B Écrire les lois d'évolutions des deux populations N1 et N2.B Réécrire ces relations dans le cas stationnaire et à l'équilibre thermique.B En déduire les relations entre les coe�cients d'Einstein grâce à la loi de Planck du corps noir.

3 Comparaison des la probabilités de l'émission spontanée et de l'émissionstimulée exerciceB Déterminer une condition sur ω0 et T pour que la probabilité de l'émission spontanée soit plus grandeque celle de l'émission stimulée.B Est-ce le cas pour le Soleil ?B À température ambiante, pour quel domaine de longueur d'onde la probabilité de l'émission spontanéeest-elle plus grande que celle de l'émission stimulée ?

II- Les principes du LASER

1. L'ampli�cation LASER

Causes d'ampli�cation et d'absorption de la lumière schéma

La �gure 4 représente les particules matérielles du milieu qui, lors de l'incidence d'un photon (en bleu),émettent de la lumière par émission stimulée (en vert), absorbent ou di�usent la lumière par émissionspontanée (en rouge).

Figure 4 � Causes d'ampli�cation et d'absorption de la lumière

4 Bilan de puissance dans un milieu ampli�cateur exercice

On note I (z, t) l'intensité lumineuse (norme du vecteur de Poynting) d'une onde plane qui se propageà la vitesse c suivant ~uz, avec une densité d'énergie eem (z, t).B Exprimer eem (z, t) en fonction de I (z, t).B Faire un bilan d'énergie électromagnétique pour un système de section S compris entre les abscissesz et z + dz.B Relier les pertes et les gains énergétiques de l'onde par unité de volume aux coe�cients d'Einstein, auspectre du rayonnement (ϕ (ω)), à l'intensité lumineuse I (z, t) et aux populations par unité de volumen1 et n2 des deux niveaux d'énergie E1 et E2.B Montrer que le bilan peut se réécrire

∂I

∂z+

1

c

∂I

∂t= γ (ω) I − P

On exprimera le gain par unité de longueur γ (ω).

Surface de contrôle pour un bilan d'énergie de l'onde électromagnétique schéma

La �gure 5 représente le système entre z et z + dz pour le bilan d'énergie de l'onde électromagnétique.

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S

z z + dz

Figure 5 � Surface de contrôle pour un bilan d'énergie de l'onde électromagnétique

2. Le pompage optique et l'inversion de population

5 Évolution de l'intensité lumineuse au cours de la propagation dans un milieuexerciceOn admet que l'intensité lumineuse I (z, t) (norme du vecteur de Poynting), d'une onde plane qui sepropage à la vitesse c suivant ~uz dans un milieu matériel à deux niveaux d'énergie E1 et E2 de populationspar unité de volume n1 et n2, suit la loi :

∂I

∂z+

1

c

∂I

∂t= γ (ω0) I − P

avec le gain par unité de longueur γ (ω0) = k (n2 − n1), où k > 0.B Intégrer cette équation di�érentielle en absence de perte (P = 0) et en régime permanent.

B Montrer que, du fait de l'équilibre thermique imposé par le facteur de Boltzmann (N1

N2= e

E2−E1kB T ), on

trouve la loi de Beer-Lambert.B Que faut-il si on veut qu'il y ait ampli�cation plutôt qu'absorption de l'onde ?

Nécessité de l'inversion de population pour l'ampli�cation à retenirDans le cas de l'inversion de population, le niveau de plus haute énergie est plus peuplé que le niveaude basse énergie (n2 > n1).Il y a alors ampli�cation de l'onde incidente qui augmente de façon exponentielle : c'est l'e�et LASER.Le milieu sera alors dit actif ou ampli�cateur (plutôt qu'absorbant), car l'émission stimulée devientprédominante.

Pompage s'y retrouverLe pompage permet de réaliser l'inversion de population en peuplant le niveau d'énergie E2 plus que leniveau d'énergie E1 qui doit pour cela se dépeupler très rapidement vers un état d'énergie plus basse.Ce pompage peut être réalisé de di�érentes façons :

• grâce à de l'énergie apportée de façon lumineuse (par des �ashs par exemple). Ce "pompage optique"a valu le prix Nobel à Alfred Kastler en 1966.

• grâce à de l'énergie apportée de façon électrique (par des décharges par exemple). Ce pompage estpar exemple utilisé dans le laser hélium-néon.

• grâce à toute autre méthode (passage du courant électrique dans les diodes lasers par exemple).

Le pompage optique dans le cas du laser hélium -néon schéma

La �gure 6 représente les niveaux d'énergie (simpli�és) de l'hélium et du néon pour la transition à 633 nm.

3. La cavité LASER et le bouclage

Intérêt de la cavité LASER s'y retrouverComme dans le domaine optique le phénomène d'émission spontanée est important, il va falloir quel'onde électromagnétique traverse le milieu ampli�cateur à de nombreuses reprises pour être ampli�ée.

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hélium néon

21S

pompage par

décharges

électriques

transferts par collisionsE2 (3s)

E1 (3p)

désexcitation rapide

Figure 6 � Le pompage optique dans le cas du laser hélium -néon

Schéma de l'oscillateur LASER schéma

La �gure 7 représente le schéma de principe d'un oscillateur optique.

miroirparfait

miroirquasi parfait

cavité

photonsémis

milieu ampli�cateur

pompage

Figure 7 � Schéma de l'oscillateur LASER

6 Modes possibles de la cavité LASER théorèmeLes modes propres de la cavité LASER de longueur ` ont pour fréquences

νn = nc

2 `où n ∈ N

Deux modes sont donc éloignés de ∆ν = c2 ` (c'est l'intervalle spectral libre de la cavité).

Les modes oscillants du LASER schéma

La �gure 8 représente les modes d'un laser. Seuls les modes pour lesquels le gain est supérieur au pertespeuvent commencer à osciller (en régime permanent, les gains égalent alors les pertes pour ces modes).

ννn−1 νn νn+1

pertes

gains

gains > pertes

Figure 8 � Les modes oscillants du LASER

Schéma de l'oscillateur de Wien en électronique schéma

La �gure 9 représente le schéma de principe d'un oscillateur électronique, comme celui de Wien.

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G(ω)ampli�cateur

H(ω)�ltre résonnant

Figure 9 � Schéma de l'oscillateur de Wien en électronique

Analogie avec l'oscillateur de Wien en électronique tableau

Le tableau 1 présente l'analogie entre les systèmes optique (LASER) et électronique (oscillateur de Wienpar exemple). L'objectif d'un oscillateur autonome est de fabriquer un signal sinusoïdal stable de fréquence�xée et d'amplitude assez importante à partir d'un signal non sinusoïdal d'amplitude très faible (bruit).

oscillateur oscillateur électronique LASER

ampli�cateur ampli�cateur non inverseur à AO milieu ampli�cateur (émission stimulée)�ltre �ltre passe bande (de Wien par exemple) �ltre Fabry Pérot (cavité)

bouclage bouclage par rétroaction ré�exion sur les miroirsapport d'énergie alimentation de l'AO pompage

Table 1 � analogie entre les oscillateurs optique et électronique

III- L'optique LASER

1. Le faisceau du LASER

Amplitude de la vibration lumineuse s'y retrouverOn admet que, sous certaines conditions, l'amplitude scalaire de la vibration lumineuse émise par unlaser est du type (dit "gaussien fondamental") :

A (r, z, t) = A0 f(r, z) e−i (ω t−ϕ(z))

en coordonnées cylindriques (r, θ, z).Il ne s'agit pas d'une onde plane progressive monochromatique mais d'une onde qui se propage princi-palement suivant les z croissants, et qui est limitée dans l'espace, suivant la distance r à l'axe Oz.L'amplitude est

f(r, z) =w0

w(z)e− r2

w(z)2

Waist et longueur de Rayleigh du faisceau gaussien dé�nitionLe faisceau gaussien d'un laser est caractérisé par :

• sa taille minimale (ou "waist") notée w0,

• sa longueur de Rayleigh notée zR.

La taille du faisceau à l'abscisse z est

w(z) = w0

√1 +

(z

zR

)2

Faisceau gaussien d'un laser schéma

La �gure 10 représente l'évolution de l'extension du faisceau d'un laser au cours de sa propagation.

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z

extension du faisceau laser

zRw0 θ

faisceau conique

onde sphérique

faisceau conique

onde sphérique

faisceau cylindrique

onde plane

Figure 10 � Faisceau gaussien d'un laser

7 Comportements du faisceau à courte et longue distance théorèmeOn retiendra que :

• pour |z| < zR, l'onde laser est quasi plane limitée, et le faisceau cylindrique de largeur w0,

• pour |z| � zR, l'onde laser est quasi sphérique limitée (de centre O), et le faisceau conique d'ouver-ture angulaire θ = λ

π w0= w0

zR.

8 Évolution de l'éclairement dans un plan transverse à la propagation exerciceB En admettant que l'amplitude scalaire de la vibration lumineuse émise par un laser est :

A (r, z, t) = A0w0

w(z)e− r2

w(z)2 e−i (ω t−ϕ(z))

déterminer l'évolution de l'éclairement I (r, z) dans un plan transverse z à la propagation.

2. Transformation du faisceau d'un LASER par une lentille convergente

Focalisation du faisceau gaussien d'un laser schéma

La �gure 11 représente l'évolution de l'extension du faisceau d'un laser focalisé grâce à une lentille conver-gente.

z′R

w′0θ′

w0

F'

Figure 11 � Focalisation du faisceau gaussien d'un laser

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9 Extension de la tache de focalisation d'un laser théorème

La tache de focalisation d'un laser est au moins de l'ordre de la longueur d'onde : w′0 > λ.

Évolution des capacités de stockage des disques optiques tableau

Le tableau 2 présente l'évolution des longueurs d'ondes et des capacités de stockage des disques optiques.

disque optique année λ couleur capacité

CD 1982 780 nm IR 0, 8 GoDVD 1997 650 nm rouge 8 Go

blu-Ray 2006 405 nm bleu 100 Go

Table 2 � évolution des disques optiques

Conjugaison et faisceau gaussien d'un laser schéma

La �gure 12 représente l'évolution de l'extension du faisceau d'un laser pour lequel une lentille convergenteopère une conjugaison des deux "waists".

zRw0 θ −z′R w′0θ′

A A'

Figure 12 � Conjugaison et faisceau gaussien d'un laser

10 Réduction de la divergence du faisceau d'un LASER grâce à un un élar-gisseur de faisceau. exerciceOn s'intéresse à un faisceau laser de longueur d'onde λ, de waist w0.B Déterminer son angle de divergence θ à longue distance.Le faisceau encore cylindrique est incident sur une lentille convergente L1 de focale f ′1.B Déterminer alors l'angle θ′ du faisceau après la lentille L1.Le faisceau divergent du laser su�samment loin de L1 est incident sur une lentille convergente L2 defocale f ′2.B Déterminer le waist w0” du faisceau émergent de L2.B Montrer qu'un choix astucieux de f ′2

f ′1permet de conférer au faisceau laser émergent de L2 un angle

de divergence à longue distance θ”� θ.

Élargisseur de faisceau d'un laser schéma

La �gure 13 représente un télescope formé de deux lentilles convergentes permet d'élargir le faisceau d'unlaser.

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w′0

θ′w0

w0”L1

L2

F ′1

F2

Figure 13 � Élargisseur de faisceau d'un laser

Technique à maîtriserjeudi 12 mars 2015

I- Les capacités exigibles

1. Le LASER et l'émission stimulée

ce qu'il faut savoir faire capacités

Distinguer les propriétés d'un photon émis par émission spontanée ou stimulée.Associer l'émission spontanée à la durée de vie d'un niveau excité. Utiliser les coe�cients d'Einsteindans le seul cas d'un système à deux niveaux non dégénérés.Justi�er la nécessité d'une inversion de population.Exprimer la condition d'oscillation.Associer la puissance émise à la limitation du gain par une non-linéarité.

2. Le faisceau du LASER

ce qu'il faut savoir faire capacités

Relier l'ouverture angulaire λ/a et le rayon minimal a.Utiliser l'expression fournie du pro�l radial d'intensité en fonction de la distance axiale.Construire l'allure d'un faisceau de pro�l gaussien à partir de l'enveloppe d'un faisceau cylindrique derayon a et d'un faisceau conique centré sur l'ori�ce de sortie du laser, et de demi-ouverture angulaireλ/a.Exploiter la convergence angulaire du faisceau issue de l'optique géométrique, la loi du retour inverse,et le lien entre l'ouverture angulaire λ/a et le rayon minimal a pour obtenir la dimension et la positionde la section minimale.Montrer que le rayon minimal est de l'ordre de λ.Utiliser un élargisseur de faisceau pour réduire l'ouverture angulaire.

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II- Méthodes

1. Le LASER et l'émission stimulée

A) Faire un bilan énergétique pour les photons méthodePour un petit élément de volume de section S et de longueur dz, pendant dt, l'énergie électromagnétiquevarie de

dEemdt

= +Ie S − Is S + C S dz −AS dz

où Ie est l'intensité entrant et Is l'intensité sortant. La création (C) par unité de volume est due àl'émission stimulée. Les pertes (annihilation A) sont dues à l'absorption et à l'émission spontanée (entreautres !) :

B) Déterminer les modes de la cavité méthodeIl su�t d'écrire les conditions aux limites sur les miroirs de la cavité de longueur ` pour trouver qu'il ya résonance pour les ondes de longueur d'onde λ et de fréquences ν telles que

` = nλ

2où n ∈ N⇔ ν = n

c

2 `où n ∈ N

2. Le faisceau du LASER

C) Trouver les caractéristiques du faisceau d'un LASER méthode• pour |z| < zR, l'onde laser est quasi plane limitée, et le faisceau cylindrique de largeur w0,

• pour |z| � zR, l'onde laser est quasi sphérique limitée (de centre O), et le faisceau conique d'ouvertureangulaire θ = λ

π w0= w0

zR.

D) Déterminer l'e�et d'une lentille convergente sur le faisceau d'un LASERméthodeIl su�t de positionner le centre de l'onde conique du LASER au point de convergence prévu par l'optiquegéométrique. Cela donne une première relation sur l'angle de divergence du faisceau conique.Il y a d'autre part continuité de l'ouverture du faisceau de part et d'autre de la lentille. Cela donnel'autre relation qui permet de déterminer la totalité des caractéristiques du faisceau LASER.

III- Exercices

1. Le LASER et l'émission stimulée

1.1) Étude d'un LASER à 3 niveaux

N3

N2

N1

WP

Γ3

A21 B21 B12

Le schéma des niveaux et des transi-tions d'un laser à 3 niveaux est donnéci-contre.On note u (ω) la densité énergétiquedonnée par la loi de Planck.1) Écrire les équations d'évolution dechacun des niveaux.On pose N = N3 +N1 +N2 = cste etN2 = N1 + ∆N .2) Exprimer ∆N en fonction de N3

en régime stationnaire.3) En déduire une condition pour l'in-version de population.

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Une condition pour l'inversion de population est Wp > A21.

1.2) Étude d'un autre LASER à 3 niveaux

N0

N2

N1WP

Γ1

A21 B21 B12

Le schéma des niveaux et des transi-tions d'un laser à 3 niveaux est donnéci-contre.On note u (ω) la densité énergétiquedonnée par la loi de Planck.1) Écrire les équations d'évolution dechacun des niveaux.On pose N = N0 +N1 +N2 = cste etN2 = N1 + ∆N .2) Exprimer ∆N en fonction de N0

en régime stationnaire.3) En déduire une condition pour l'in-version de population.

Une condition pour l'inversion de population est Γ1 > A21.

1.3) Étude d'un LASER à 4 niveaux

N3

N0

N2

N1

WP

Γ3

Γ1

A21 B21 B12

Le schéma des niveaux et des transi-tions d'un laser à 4 niveaux est donnéci-contre.On note u (ω) la densité énergétiquedonnée par la loi de Planck.1) Écrire les équations d'évolution dechacun des niveaux.On poseN = N0+N1+N2+N3 = csteet N2 = N1 + ∆N .2) Exprimer ∆N en fonction de N0

en régime stationnaire.3) En déduire une condition pour l'in-version de population.

Une condition pour l'inversion de population est Γ1 > A21.

1.4) Ecart en fréquence entre deux modes1) Donner l'écart en fréquence entre deux modes longitudinaux dans une cavité linéaire dont la longueur

optique est L = 300mm.

L'écart vaut 500 MHz.

1.5) Laser à impulsion synchronisé en phaseUn laser dont les modes sont synchronisés en phase est un laser à impulsion, chaque impulsion faisant un

aller et retour dans la cavité LASER.1) Quelle est la fréquence de répétition des impulsions d'un laser dont les modes sont synchronisés en phase

et dont la cavité est de longueur optique égale à L = 1 m ?

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La fréquence est 150 MHz.

1.6) Répartition des populations entre deux niveaux à l'équilibre thermiqueOn rappelle qu'à l'équilibre thermique à la température T (en kelvin), le rapport des populations des deux

niveaux est donné par le facteur de Boltzmann :

N1

N2= e

E2−E1kB T = e

~ω0kB T = e

h ν0kB T

avec la constante de Boltzmann kB = 1, 38× 10−23 J ·K−1.On considère un niveau énergétique situé à une énergie égale à 200 cm−1 du niveau fondamental. Il n'y a

pas d'autre niveau à proximité.1) Donner la fraction de population qui se trouve dans ce niveau par rapport à la population du niveau

fondamental, pour une température de 300 K.

38% de la population du niveau fondamental se trouve dans le niveau considéré.

1.7) Ecart en longueur d'onde entre deux modesOn dispose d'un laser Hélium-Néon, de longueur optique de cavité égale à 20 cm et émettant à 632,8 nm.1) Quel est l'écart en fréquence entre deux modes longitudinaux consécutifs ?2) En déduire l'écart en longueur d'onde.

∆λ = 1 pm.

1.8) Nombre de modes d'un LASER HeNeLe milieu ampli�cateur d'un laser hélium néon émet un rayonnement à à 633 nm. Ce milieu possède une

bande spectrale d'ampli�cation de δν = 1, 275 GHz (on suppose que le pro�l spectral est rectangulaire poursimpli�er). La cavité linéaire du laser a une longueur de 30 cm.

1) Estimer le nombre de modes du laser.

Il y a 2 ou 3 modes qui oscillent.

1.9) Démarrage d'un LASER au CO2

Le milieu ampli�cateur d'un laser au CO2 émet un rayonnement à à 10, 6 µm. Ce milieu possède une bandespectrale d'ampli�cation de δν = 0, 5 GHz (on suppose que le pro�l spectral est rectangulaire pour simpli�er).La cavité linéaire du laser a une longueur ` = 1, 0 m.

1) Montrer que le laser a peu de chance d'osciller.On positionne un des miroirs de la cavité du laser sur une cale piezo électrique qui permet de faire varier `

de δ`.2) Estimer le déplacement maximal δ` pour être sûr qu'un mode tombe dans la bande d'ampli�cation.

On doit bouger le miroir de δ` = 1, 76 µm.

1.10) Puissance maximale d'un laser Yb :YAGUn cristal d'ytterbium (Yb :YAG) est inséré dans une cavité laser. Il subit un pompage optique à 940 nm

de puissance 1 W. La longueur d'onde d'émission de l'ytterbium est de 1030 nm.1) Quelle est la puissance lumineuse maximale de ce laser ?

Au mieux, le laser émet une puissance lumineuse de 0, 91 W.

2. Le faisceau du LASER

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2.11) Divergences du faisceau d'une diode LASER GaAsLa cavité optique d'une diode laser GaAs a à peu près les dimensions suivantes :

• suivant Oz : 1 rmmm ;

• suivant Ox : 1 rmµm ;

• suivant Oy : 100 rmµm.

Elle émet un rayonnement dans l'infra-rouge à 870 nm.1) Estimer la divergence de son faisceau, assimilé à un faisceau gaussien

1.a) suivant la direction Ox1.b) et suivant la direction Oy.

Suivant la direction Ox : 14◦.

2.12) Caractéristiques des faisceaux d'un LASER Nd :YAGOn s'intéresse au laser Nd :Yag, de longueur d'onde λ = 1064 nm.1) Déterminer la divergence θ à longue distance et la longueur de Rayleigh zR d'un tel laser

1.a) lorsque son faisceau est focalisé �assez e�cacement �, avec un waist w0 = 10 µm,1.b) lorsque son faisceau est �assez collimaté �, avec un waist w0 = 1 mm.

Lorsque w0 = 10 µm, θ = 1, 8◦ et zR = 314 µm.

2.13) Focalisation d'un LASEROn cherche à focaliser un faisceau laser collimaté, issu d'un laser He-Ne (longueur d'onde 633 nm), de taille

1 mm, situé à une position z = 0 de telle façon que la longueur de Rayleigh du faisceau focalisé soit égale à 30mm.

1) Quelle distance focale doit posséder la lentille qu'il faut utiliser ?

f ′ = 39 cm.

2.14) Conjugaison de deux faisceaux LASERUn faisceau laser, issu d'un laser He-Ne (de longueur d'onde 633 nm), a une taille 1 mm située à une distance

d (grande devant sa longueur de Rayleigh) d'une lentille de focale f ′ = d3 .

1) Quelle est la distance d′ entre la lentille et la taille w′0 du faisceau après la lentille ?2) Quelle est la nouvelle taille w′0 du faisceau après la lentille ?

La nouvelle taille du faisceau après la lentille est w′0 = 0, 5 mm.

2.15) Épurateur de faisceau LASERSoit un faisceau laser gaussien peu divergent de rayon w0.On admet que l'amplitude scalaire de la vibration lumineuse émise par un laser est :

A (r, z, t) = A0w0

w(z)e− r2

w(z)2 e−i (ω t−ϕ(z)) avec w(z) = w0

√1 +

(z

zR

)2

en coordonnées cylindriques (r, θ, z).1) Déterminer l'évolution de l'éclairement I (r, z) dans un plan transverse z à la propagation.2) De façon à "épurer" le faisceau du laser, on positionne un diaphragme circulaire de rayon a, centré en

z = 0.2.a) Quelle est la proportion de l'énergie transmis à travers le diaphragme circulaire en fonction de a ?2.b) Applications numériques : a = w0

2 , a = 3w0

4 , a = w0 et a = 2w0.

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E(a=2w0))Etot

= 0, 999

Résolution de problèmevendredi 13 mars 2015

Cet exercice sera fait en demi-groupe lors de la séance de travaux dirigés.

L'expérience � laser-lune �

Extraits de l'expérience � laser-lune � (disponible en ligne : culturesciencesphysique.ens-lyon.fr/ressource/laser-distance-terre-lune.xml)par Marie-Christine Artru. - Centre de recherche d'astrophysique de Lyon, ENS Lyon

Déterminer la distance terre-lune et ses variations grâce à un laser

L'expérience � laser-lune � de l'Observatoirede La Côte d'Azur (OCA) a pour but la détermi-nation précise de la distance terre-lune et de sesvariations.

Le principe est la mesure de la durée d'aller-retour d'une impulsion laser émise du sol terrestrevers un ré�ecteur lunaire, soit τ = 2, 56 s entrel'émission d'une impulsion et la réception du si-gnal de retour correspondant. Actuellement, la dis-tance terre-lune est déterminée au centimètre près,la précision atteinte sur la mesure de τ étant deδτ ≈ 100 ps.

Dans le cas du laser-lune la longueur d'onde estλ = 532 nm (laser YAG-Nd doublé). Le diamètredu faisceau à la sortie du laser est de 1, 2 cm. Le la-ser émet une centaine d'impulsions en 10 s. Chaqueimpulsion du laser émet une énergie E = 0, 3 J surune durée de 0, 3 µs (puissance-crête de 1 MW !).

Le ré�ecteur lunaire est un panneau com-posé d'une mosaïque d'éléments catadioptriques,de type � coins de cube �. La proportion moyennedes photons détectés après ré�exion sur la lune estinférieure à 1 sur 1019.

à droite : ré�ecteur déposé sur la Lune par lesastronautes de la mission Appolo XV. C'est le plus grand des ré�ecteurs déposés sur la lune (dimensions 1 m x0,6 m).Source : NASA, Appolo XV Map and Image Library, image n◦ AS15-85-11468

Enoncé

Quel est le nombre de photons qui arrivent pour chaque impulsion sur le ré�ecteur posé sur la Lune ?

Travaux pratiquesvendredi 13 mars 2015

La moitié de la classe fait un TP d'optique sur la polarisation des ondes électromagnétiques.

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Approche documentairevendredi 13 mars 2015

Le document est à lire, l'exercice est à rendre. Peyrussie Anne-Claire et Plumyene Nicolas feront un exposé.

Un rayon bleu pour des disques plus denses

Comment augmenter la capacité des disques à lecture optique ? En réduisant lalongueur d'onde du laser et en améliorant les composants optiques.

Jean-Michel COURTY et Édouard KIERLIK

Idées de physique c© Pour la Science - n◦ 387 - Janvier 2010

Seul le laser permet d'enregistrer et de lire, par des procèdes optiques, de hautes densités d'information,stockée sur les disques compacts (CD) les DVD et maintenant les nouveaux disques Blu-Ray. A�n d'augmenterla densité de stockage, on doit focaliser le faisceau lumineux sur des régions de plus en plus petites Comment ?D'abord en diminuant la longueur d'onde de la lumière utilisée : de l'infrarouge pour les CD, on est passe à unelumière rouge pour le DVD, puis bleue pour le Blu-Ray, couleurs qui correspondent à des longueurs d'onde pluscourtes. Mais c'est loin de su�re : il faut aussi réaliser des optiques de haute qualité et a�ronter la di�raction,c'est-à-dire la divergence naturelle de tout faisceau lumineux.

Sur les disques numériques, on code l'information de façon binaire (des � 0 � et des � 1 �) sur une pisted'alvéoles par une série de zones ré�échissantes ou non. Les ré�exions ou non-ré�exions d'un faisceau lumineuxsur cette piste traduisent l'information inscrite. Plus la tache produite sur le disque par le faisceau lumineux estpetite, plus on peut diminuer la taille des alvéoles, donc augmenter la densité d'information stockée, on atteintaujourd'hui près de 23 gigaoctets pour un disque Blu-Ray, grâce a une tache lumineuse d'un demi-micromètre(un demi-millionième de mètre) de diamètre.Petite tache de laserA�n d'obtenir un tel résultat, il faut que la source lumineuse soit aussi de petite taille, parce qu'une lentille

convergente qui focalise un faisceau reproduit dans son plan focal une image de la source. Mais plus la sourceest petite, moins elle est brillante. Peut-on trouver un bon compromis entre taille et intensité ? La solution estfournie par le laser, réalisé pour la première fois par l'Américain Théodore Maiman.

Au c÷ur du laser se trouve un milieu ampli�cateur de lumière constitué d'atomes excités, par exemplegrâce à des décharges électriques. Lorsqu'un grain de lumière (un photon) frappe l'un de ces atomes, il induitl'émission d'un second photon identique en tous points au premier.

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En rebondissant entre deux miroirs places de part et d'autre du milieu ampli�cateur, les photons se mul-tiplient à chaque traversée et l'intensité de la lumière s'accroît. Les miroirs qui forment la cavité laser sontparticuliers Tout d'abord, au moins l'un des deux est courbe, a�n que la lumière ne s'échappe pas par les côtéset reste con�née autour de l'axe optique. En suite, l'un des miroirs transmet une petite partie de la lumièrequ'il reçoit, laissant émerger un faisceau lumineux, le rayon laser (voir la �gure 1).

A la sortie du faisceau, son intensité est maximale au centre et décroît lorsqu'on s'écarte de son axe. Quelleest sa forme ? On peut l'assimilera ce que l'on obtiendra il en illuminant perpendiculairement un trou circulaireDans un premier temps, le faisceau a une forme cylindrique, de section constante mais plus loin de l'ouverture, ildevient conique, comme s'il était issu du centre du trou. C'est une manifestation du phénomène de di�raction :en franchissant un obstacle, la propagation de la lumière se modi�e et n'est plus rectiligne.

Avec un trou circulaire, l'angle de divergence du faisceau est proche du rapport entre la longueur d'onde de lalumière et le diamètre du trou. Avant de devenir conique, le faisceau reste cylindrique jusqu'à ce que l'ouverturedu cône soit comparable au diamètre du faisceau. Par exemple, un pointeur à laser rouge de 0,7 micromètrede longueur d'onde et de deux millimètres de diamètre a une divergence de 0,4 milliradian - cette divergencedevient sensible à partir de deux mètres environ.

Pour diminuer la divergence, il faut un faisceau large. C'est critique lorsqu'on vise la Lune avec un laser !La mission Apollo Xl a déposé à la surface de notre satellite des catadioptres qui ré�échissent la lumière dansla direction d'émission : si on éclaire depuis la Terre ces catadioptres, la lumière nous revient et la durée del'aller-retour renseigne sur la distance Terre- Lune (voir la �gure 2).

Mais si le faisceau diverge trop, l'énergie se disperse dans l'espace et on ne capte plus rien. En utilisantun télescope, on dilate le rayon vert d'un laser, à 500 nanomètres de longueur d'onde, en un faisceau de 15centimètres de diamètre. Son angle de divergence est de trois microradians (l'angle sous lequel on voit un objetde trois millimètres à une distance de un kilomètre). Les e�ets de la di�raction se manifestent à partir de 25kilomètres. C'est peu à l'échelle des 400 000 kilomètres de la distance Terre-Lune. À cette distance, le faisceaucrée, en théorie, une tache de plus de un kilomètre (sept en réalité, à cause des perturbations atmosphériques).Cela n'a pas que des inconvénients : on peut alors éclairer les catadioptres sans trop les chercher !Focaliser au mieuxComment focaliser le faisceau laser qui, à sa sortie, est cylindrique ? En utilisant une lentille, qui le transforme

en un faisceau conique convergent. On peut montrer (et même deviner, en vertu du principe du retour inversede la lumière) que la taille de la tache focale est égale au rapport entre la longueur d'onde lumineuse et l'angledu cône formé, ou, plus exactement, pour les grands angles, le sinus de cet angle, nommé ouverture numériquedu faisceau. Le sinus étant inférieur ou égal à un, la tache est toujours plus grande que la longueur d'onde.

Pour les CD, la lumière infrarouge de 785 nanomètres de longueur d'onde est focalisée avec une lentilled'ouverture numérique 0,45 et forme une tache de 1,56 micromètre. La densité d'information correspondanteest de 0,65 gigaoctet pour un disque de 12 centimètres de diamètre.

En jouant sur les deux pa-ramètres (longueur d'onde etouverture numérique), on peutaugmenter la densité d'infor-mation. Ainsi, on a utilisé deslongueurs d'onde plus courtesen passant au rouge à 650 na-nomètres des DVD, puis aubleu à 405 nanomètres des Blu-Ray (voir la �gure 3).

Cette réduction d'un fac-teur deux des longueurs d'ondediminue la surface de latache d'un facteur quatre.Avec l'amélioration de l'op-tique pour augmenter l'ouver-ture numérique jusqu'à 0,85on gagne encore un facteurdeux. Les progrès du codagenumérique et des dispositifs dedétection achèvent d'expliquerles performances des Blu-Ray.

Par ailleurs, une ouverture numérique élevée a pour conséquence de diminuer la distance sur laquelle lefaisceau reste cylindrique. Cela permet d'utiliser des disques à double couche où l'information est inscrite soit

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à la surface du disque, soit sur une couche intérieure : lorsque le faisceau lit la couche interne, il est encore trèslarge au niveau de la surface ; il couvre de nombreuses alvéoles dont l'e�et se moyenne et il est donc peu sensibleà ce qui est écrit en surface.

En outre, la qualité optique du faisceau (sa bonne convergence) doit être meilleure. Pour le CD, on peutprotéger l'information par une couche de vinyle transparent. Pour le Blu-Ray, les aberrations optiques produitespar la traversée de l'interface air-vinyle empêcheraient l'obtention d'une tache focale de diamètre minimal. Pourcette raison, l'inscription est e�ectuée à la surface du disque : il n'y a plus de couche de protection et le disqueest protégé par une boîte, comme l'étaient les anciennes disquettes de micro-ordinateur.

Enoncé

1) On s'intéresse au pointeur à laser rouge dont parle le texte.1.a) Estimer son "waist" et sa longueur de Rayleigh.1.b) Tracer l'allure du faisceau gaussien d'un tel laser. On fera apparaître sur le schéma le "waist", la

longueur de Rayleigh et l'angle de divergence à grande distance.2) On s'intéresse au laser qui illumine la Lune dont parle le texte.

2.a) Tracer le schéma du télescope qui permet d'élargir le faisceau. On fera apparaître les distancesfocales des deux lentilles convergentes ainsi que les "waists" avant et après le télescope.

2.b) Estimer un ordre de grandeur pour le "waist" et la longueur de Rayleigh après le télescope.2.c) Véri�er, en utilisant ces valeurs, que sur la Lune, "le faisceau crée, en théorie, une tache de plus de

un kilomètre".3) Focalisation du faisceau d'un laser.

3.a) Tracer le schéma du faisceau du laser focalisé grâce à une lentille convergente. On fera apparaître ladistance focale de la lentille convergente, l'angle du cône formé ainsi que les "waists" avant et après la lentille.

3.b) En se plaçant dans l'approximation de Gauss, exprimer l'ouverture numérique dé�nie dans le texteet en déduire que la tache de focalisation du laser est au moins de l'ordre de la longueur d'onde.

Devoir surveillésamedi 14 mars 2015

Un DS commun aura lieu samedi 14 mars 2015 de 8h à 12h, il portera sur l'électromagnétisme en régimesvariables (ARQS et ondes).

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