Physiopathologie des glomérulopathies primitives et des autres maladies rénales immunologiques...

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pathologie des glomérulopathies primitives autres maladies rénales immunologiques Dominique Chauveau Enseignement de DCEM 2 Séminaire d’Immunopathologie Faculté Purpan Université Paul-Sabatier, Toulouse Septembre 2006

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Physiopathologie des glomérulopathies primitiveset des autres maladies rénales immunologiques

Dominique Chauveau

Enseignement de DCEM 2Séminaire d’Immunopathologie

Faculté PurpanUniversité Paul-Sabatier, Toulouse

Septembre 2006

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Principaux syndromes en Néphrologie

1. Syndromes glomérulaires• Hématurie microscopique isolée persistante• Hématurie macroscopique (hors causes urologiques)• Protéinurie non néphrotique • Protéinurie et hématurie microscopique• Syndrome néphrotique• Syndrome néphritique aigu

2. Insuffisance rénale : diminution de la filtration glomérulaire• aiguë• rapidement progressive • chronique

3. Obstacle• Colique néphrétique• Obstruction de l’appareil urinaire

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Principaux syndromes en Néphrologie

4. Infections fébriles de l’appareil urinaire

5. Syndrome d’HTA maligne ou accélérée

6. Syndrome hémolytique et urémique

7. Syndrome des emboles de cristaux de cholestérol

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Observation 1

Protéinurie et insuffisance rénale chez une femme de 40 ans

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Mme Ber…, 40 ans, est adressée par la médecine du travail pour la détection d’une protéinurie (3+) et d’une hématurie (3+) décelées à l’occasion d’examen systématique.

Ces anomalies ont déjà été mentionnées à deux ou trois reprises antérieurement. Vers l’âge de 35 ans, à l’occasion d’une infection ORL, Mme B a uriné du sang : l’hématurie était indolore et totale, et a débuté dans les 24 heures qui succédaient à l’apparition d’une dysphagie.

La pression artérielle est régulièrement élevée (160/100 mmHg) depuis 3-4 ans. On a parlé d’émotivité. Aucun traitement n’a été débuté.

Q1 : Quel organe de l’appareil urinaire est responsable de ces anomalies ?

Q2 : Le médecin traitant a prescrit trois examens simples pour débrouiller la situation ; lesquels ?

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Q1 Une maladie rénale glomérulaire, autrement dit, une glomérulonéphrite

Q2 Les petits outils du néphrologue• créatinine• protéinurie/24 heures • écho rénale

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Mme Be… fume 10 cigarettes /jour ; elle utilise une contraception progestative. Elle n’a pas d’antécédent particulier, personnel et familial. Ses deux sœurs et ses trois enfants sont en bonne forme.

A l’examen, la PA est à 155/98 mmHg en position couché et debout. Il n’y pas de souffle abdominal, pas d’œdème des membres inférieurs. Le poids est à 60 kg pour 165 cm (IMC = 22 kg/m2)

La créatinine est à 150 mol/l. La protéinurie est à 2,7 g/j. La bandelette urinaire confirme la microhématurie (80/l). En écho, les contours des deux reins sont réguliers, tous deux mesurent environ 8,5-9 cm et leurs cavités ne sont pas dilatées.

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Avant d’adresser la patiente chez le néphrologue, le médecin traitant décide de faire pratiquer • neuf tests sanguins• un examen cardiologique• et deux tests urinaires supplémentaires.

Q3 Lesquels ?

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• Neuf tests sanguins :iono S (Na, K, Cl)bicarbonates plasmatiquescalcémiephosphorémiehémogrammeparathormonesérologie HBVcholestérol & triglycérides

• Un examen cardiologique : l’ECG

• et deux tests urinaires supplémentaires : urée U et natriurèse/24h

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• Les résultats sont les suivantsNa = 138 mmol/l, K = 5,4 mmol/l, Cl = 99 mmol/lbicarbonates plasmatiques = 19 mmol/lCalcémie = 2,12Phosphorémie = 1,60 mmol/lHémogramme : Hb 11,5 g/dl, VGM 89, TCMH 32Parathormone : 125 pg/ml (15-65)sérologie HBV : négativecholestérol & triglycérides : normaux

• Un examen cardiologique : l’ECG - Sokolov, 38 mm

• et deux tests urinaires supplémentaires : urée U : 320 mmol/j et natriurèse : 256 mmol/24h

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Q4 Quelle est la clairance de créatinine ?

Q5 Quels sont les arguments pour une insuffisance rénale chronique ?

Q6 Quelle est la cause la plus vraisemblable de cette maladie rénale ?  Pourquoi ? 

Q7 Quelles recommandations vous semblent utiles :7-1- pour la néphroprotection ?7-2- pour ramener la calcémie dans la limite de la normale ? quelle est d’ailleurs la fourchette ?7-3- pour évaluer la masse myocardique ?

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Q4 clairance de créatinine = 42 ml/mn

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Q4 clairance de créatinine = 42 ml/mn

Q5 les arguments en faveur de la chronicité :- taille de rein réduite - hypocalcémie - anémie modérée

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Q4 clairance de créatinine = 42 ml/mn

Q5 les arguments en faveur de la chronicité :- taille de rein réduite - hypocalcémie - anémie modérée

Q6 1er diagnostic = maladie de Berger

Arguments syndrome de glomérulopathie (Pu + Hu + HTA) chronique (>2-3 ans; petits reins) chez une jeune femme ATCD d’hématurie contemporaine d’une infection ORL  

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Q7 Les recommandations utiles :7-1- pour la néphroprotection ramener la pression artérielle à 120/70 mmHg

- régime limité à 6 g de NaCl/j- exercice physique- anti-hypertenseur en débutant par IEC (+ diurétique)

diminuer la protéinurie (Pu)- cf abaissement de la pression artérielle-augmenter l’IEC jusqu’à ce que Pu < 0,5 g/j

tabac-stop

7-2- pour ramener la calcémie dans la fourchette normale 2,25-2,65 mmol/l Supplémenter en vit D (1-ALFA, 0,25 g/j)

7-3- pour évaluer la masse myocardique : l’échocardiographie

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Observation 2

Jessica, 9 ans, est amenée aux urgences par sa mère pour oedèmes diffus.

Les troubles ont commencé brutalement 2 jours plus tôt avec le constat de paupières gonflées le matin au réveil. Le soir même, les chevilles sont gonflées.

A l’examen, l’enfant est apyrétique, le poids est à 42 kg (+5), pression artérielle et fréquence cardiaque sont respectivement à 100/64 mmHg et 64/mn (normales pour l’âge). Il existe des oedèmes des membres inférieurs et des flancs, mous, bilatéraux, prenant le godet. L’abdomen est ballonné, indolore, avec une matité déclive à la percussion.

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Observation 2Question 1

Quel information clinique supplémentaire vous semble nécessaire dans l’immédiat ?

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Observation 2Question 1

Quel information clinique supplémentaire vous semble nécessaire dans l’immédiat ?

La bandelette urinaire (albuminurie ?), 1er des 3 petits outils du néphrologue :

- échographie rénale

- créatinine

La bandelette urinaire indique Pu = 3+Hu = 0

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Observation 2Question 1

Quel information clinique supplémentaire vous semble nécessaire dans l’immédiat ?

bandelette urinaire

Le 1er des 3 petits outils du néphrologue :

- échographie rénale

- créatinine

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Observation 2Question 2

Quel est le diagnostic clinique le plus probable ?

Justifiez votre réponse.

Indiquez les examens complémentaires nécessaires en 1ère ligne

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Observation 2Question 2

Quel est le diagnostic le plus probable ?

syndrome néphrotique idiopathique ou néphrose ou syndrome néphrotique à lésions glomérulaires minimes

Justifiez votre réponse.

Syndrome oedémateux décliveProtéinurie abondante

Indiquez les examens complémentaires nécessaires en 1ère ligne

Iono & calcémie Albuminémiecréatinine

Sang :

IonoProtéinurie/24h

Urines :

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Observation 2Question 2

Na 136, K 4,3 Cl 102calcémie 1,95 mmol/lAlbuminémie 19 g/lCréatinine 52 mol/lCholestérol 9 mmol/lTriglycérides 1,2 mmol/l

Sang :

Iono Na 6 mmol/j K 17 mmol/jProtéinurie : 12g/24h

Urines :

Ils apportent les informations suivantes :

Indiquez le syndrome présenté par cet enfant. Argumentez votre réponse.Une biopsie rénale est-elle indiquée ? Justifiez.

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Observation 2Question 3

Indiquez le syndrome présenté par cet enfant. Syndrome néphrotique pur

Argumentez votre réponse.Protéinurie > 3g/j (ou 50 mg/kg/j)Albuminémie < 30 g/lPas d’hématurie, pas d’HTA, pas d’insuf. rénale, pas de signe extra-rénal

Une biopsie rénale est-elle indiquée ? Justifiez.Non car SN pur, d’allure primitive, (pas de signe de maladie générale)de début brutalchez un enfant de 3-10 ans.

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Observation 2Question 4

Indiquez le syndrome présenté par cet enfant. Syndrome néphrotique pur

Argumentez votre réponse.Protéinurie > 3g/j (ou 50 mg/kg/j)Albuminémie < 30 g/lPas d’hématurie, pas d’HTA, pas d’insuf. rénale, pas de signe extra-rénal

Une biopsie rénale est-elle indiquée ? Justifiez.Non car SN pur, chez un enfant de 3-10 ans

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Observation 2Question 4

Quel est le diagnostic le plus probable ?

syndrome néphrotique idiopathique ou néphrose ou syndrome néphrotique à lésions glomérulaires minimes

Chez l’enfant entre 1 et 10 ans, la néphrose idiopathique constitue plus de 90 % des causes de syndrome néphrotique. Dans 95 % des cas, la maladie est corticosensible.

Ces chiffres justifient de ne pas effectuer de biopsie rénale et d’entreprendre une corticothérapie empirique ou probabiliste.

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Observation 2Question 4

Comment expliquez-vous le niveau de calcémie ?

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Observation 2Question 4

Comment expliquez-vous le niveau de calcémie ?

Calcémie normale 2,25-2,6 mmol/l

Fausse hypocalcémie liée à l’hypoalbuminémie

Appréciation approchée : calcémie corrigéeCalcémie observée + (40-albuminémie) x 0,02

1,95 + (40-19) x 0,02 = 2,37 mmol/l

Appréciation exacte : calcémie ionisée (au laboratoire), mesure la fraction libre du calcium, physiologiquement active (N = 1,15-1,30 mmol/l soit 2,3-2,6mEq/l).

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Observation 2 - Question 5Indiquez les principes du traitement initial

Hospitalisation brèveTraiter les oedèmes

Repos modéré Régime désodéDiurétique de l’anse (furosémide) ou thiazide (hydrochloroT)

Corticothérapie orale pendant 4 semaines par prednisone puis décroissance lente

60 mg/m2/j pendant un moisla moitié des enfants sont en rémission à J15, 90 % à J28si le syndrome néphrotique persiste, 3 embols intraveineux de méthylprednisolone (1g/1,73m2/j) sont effectués corticorésistance = persistance du syndrome néphrotique à J35 biopsie rénale indispensable :• confirme la néphrose idiopathique, souvent avec des lésions de hyalinose segmentaire et focale• ou identifie une autre variété de maladie glomérulaire rare.

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Observation 2 - Question 5Indiquez les principes du traitement initial

Précautions associées à la corticothérapie• Traitement des foyers infectieux (dents, ORL, peau)• Limiter les apports en sucres rapides et l’excès de graisses• Régime riche en calcium et supplémenté en calcium (500

mg/j) et en vitamine D (2000U/j)• Prévention de l’anguillulose maligne en cas de séjour en zone

endémique (tiabendazole, Mintezol®)

Surveillance • clinique : poids, diurèse, PA• bandelette U• biologie : albuminémie, kaliémie, glycémie, créat, et Pu + NaU/24h

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Observation 2 - Question 6

Les parents demandent les chances de succès du traitement, et si une rechute est possible. Que dites vous ?

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Observation 2 - Question 6

la moitié des enfants sont en rémission à J15, 90 % à J28si le syndrome néphrotique persiste, 3 embols intraveineux de méthylprednisolone (1g/1,73m2/j) sont effectués corticorésistance (<5%) = persistance du syndrome néphrotique à J35

biopsie rénale indispensable :• confirme la néphrose idiopathique, souvent avec des lésions de hyalinose segmentaire et focale• ou identifie une autre variété de maladie glomérulaire rare.

Evolution et pronostic lointain• 1/3 des cas, l’épisode de néphrose est unique et la guérison définitive • 1/3 des cas surviennent un petit nombre de rechutes corticosensibles avant une guérison définitive• Chez les autres patients surviennent des rechutes fréquentes ou une cortico-dépendance (rechute en dessous d’un seuil de corticoïdes)

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Observation 2 - Question 7

15 jours après l’initiation du traitement, Jessica se plaint de céphalées permanentes. A l’examen, la nuque est souple, par contre, l’idéation est ralentie et il existe une atteinte de l’oculomotricité par atteinte du III G. Il n’y a pas de fièvre. Pendant votre examen survient une crise comitiale d’emblée généralisée. A l’examen du fond d’œil on voit un œdème papillaire diffus.

La protéinurie persiste à 3+Quel diagnostic évoquez-vous ?

Citez les principales complications du syndrome néphrotique

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• Complications aigues du syndrome néphrotique

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Complications aigues du syndrome néphrotique

Rétention hydrosodée

Infections- Cellulite- Péritonite à pneumocoque

Thrombose - Veineuse ou artérielle - Tous les territoires

Insuffisance rénale aiguë- Hypovolémie initiale, rare- Thrombose bilatérale de veine rénale (GEM uniquement)

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Tableau 1 : indication de biopsie rénale au cours du syndrome néphrotique

Chez l’enfant• avant 1 an : toujours (SN héréditaire ?)• après 10 ans : toujours (SN idiopathique ≈ 50% des cas)• entre 1 et 10 ans, pas de biopsie si

1. SN pur2. Pas de signes exrta-rénaux3. Pas d’ATCD personnel ou familial uro-néphrologique4. Complément sérique normal

Chez l’adulte, toujours sauf si• Diabète avec rétinopathie• Amylose AA ou AL identifiée dans un autre site

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Tableau 2 : principales causes de syndrome néphrotique chez l’adulte

Glomérulopathie primitive ≈ 60% des cas• 40% GEM (50% après 60 ans)• 20% Syndrome néphrotique idiopathique (LGM ou HSF)• <2% maladie de Berger (fréquente, SN rare) ; GNMP - rare

Glomérulopathie secondaire ≈ 40% des cas• 20% diabète • 5% amylose AA ou AL • 5% lupus• 10% forme secondaire de GEM/LGM/HSF/GNMP (hépatite C,

infection profonde …)• 1% héréditaire (Alport)

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Tableau 3 : syndrome néphrotique d’origine médicamenteuse (ou iatrogène)

1. GEM• AINS• Sels d’or ≈ 10% des patients ont Pu ;

≈ 1% ont SN• D-pénicillamine (Trolovol®)• Acadione®

2. Néphrose• AINS : SN + néphrite interstititelle aigue• Lithium

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Tableau 3 : syndrome néphrotique lié aux infections

1. Virus• HBV : GEM• HCV : GNMP avec insuf rénale rapidement progressive &

cryoglobulinémie mixte• VIH : HSF chez le Noir ; GNMP dans autres populations

2. Bactéries• (streptocoque : GNA post-infectieux)• Tout foyer infectieux profond (endocardite, sérivation

atrioventriculaires, …) : GNMP

3. Parasites• Paludisme : LGM• Fialriose : GEM• Bilharziose : HSF

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Observation 3

Mme J, 70 est adressée pour insuf rénale. Elle se plaint depuis 6 semaines d’une asthénie avec anorexie. La créatininémie mesurée il y a 1 an était à 85 mol/l ; il y a 15 jours à 115 mol/l. Simultanément, ECBU 5 GB/mm3, GR 103/mm3 .

Depuis 7 jours sont apparus arthtralgies des genoux, poignets, chevilles et épaules.

A l’examen le MG constate : purpura des membres inférieurs, PA 160/100 mmHg, et sur les examens du jour créat 198 mol/l.

Aux urgences, toux sèche et polypnée à 16/mn, T° = 38°, pass d’épanchement articulaire, pas d’organomégalie, fins rales crépitants des 2 poumons sans autre signe d’insuf cardiaqueBandelette U : Hu = 3+ ; Pu = 3+.

Hémogramme N sauf 13600 GB (polynucléaires Neutro : 78%), iono N, créat 275, glycémie 5,7 mmol/l, protidémie 66 g/l

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Observation 3

1. Quel est le syndrome rénal de cette patiente ? Justifiez.

2. Quelle structure glomérulaire est probablement lésée ?

3. Y a-t-il urgence dans cette variété de néphropathie ?

4. Quels examens complémentaires vous semblent utiles?

5. A J2 apparaissent des signes respiratoires plus prononcés avec polypnée à 28, tachycardie et PA à 170/90 ; le taux d’Hb est à 8 g/dl, les autres lignées de l’hémogramme sont inchangées ; l’ECG s’inscrit en rythme sinusal à 112/mn. La radio montre des opacités pulmonaires alvéolaires bilatérales, sans cardiomégalie.Quel diagnostic évoquez-vous ?

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