Photographies de Thierry Valencin · vibration de l’espace et du temps, dont elle serait, par sa...

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Photographies de Thierry Valencin

Textes de Eric Renaud

Au bord de l’autre« Ma tâche est avant tout de vous faire voir. » Joseph Conrad

Comment parler d’une photographie, comment ne pas en trahir le contenu ?

Ne devrait-on pas plutôt parler de la photographie ?

Peut-être faut-il - et je ne veux pas parler là d’une nécessité, mais plutôt d’un effort

- si nous voulons tenter d’exprimer ce par quoi elle a su capter notre intérêt, définir

ce qui la rend capable de nous émouvoir, de nous retenir, de nous arrêter devant

ce qu’elle nous fait voir ; et, sans doute, si nous voulons mieux le comprendre,

peut-être devons-nous donner alors à cet effort le désir de surprendre la technique,

le travail, la recherche dont la photographie, l’image que nous regardons, si elle

n’en est pas l’enjeu, en deviendrait tout de même l’exposé, la masse informative,

la concrétisation, car une image, si spontanée soit-elle, nécessite parfois une très

laborieuse alchimie avant de pouvoir nous apparaître dans sa forme définitive, celle

réfléchie, travaillée, de l’œuvre d’art.

Une photographie n’est donc pas qu’un coup de chance, elle n’est pas que le sujet

que le photographe, par chance ou par patience, a su voir et cadrer. Il y a aussi la

matière brute du négatif, voué dans l’ombre de la chambre noire à toute une série

d’avatars avant que de pouvoir être exposé devant notre regard. Cette réflexion,

« après-coup » du photographe sur ce qui lui apparaît dans la cuvette, et qui n’est

sans doute jamais exactement fini, ces décisions qu’il va lui falloir prendre pour

« améliorer » son cliché sont, pour nous, tout aussi nécessaires que le travail de

compréhension auquel nous nous attachons à la lecture d’un livre, lorsque nous

essayons de repérer les structures sous-jacentes sur lesquelles s’appuie son récit.

L’émotion qu’elle nous procure, et qui, pour un instant, a réussi à devenir le monde

en nous imposant cette image d’elle-même, et dont elle nous fait part en inter-

rompant par l’impact inattendu de ce qu’elle nous montre, ce mouvement fou de

l’homme qui le fait sans cesse dépasser ce qui lui est immédiat, cette émotion, si

peu intellectuelle qu’elle est toujours tentée de se vouloir, est tout de même le résul-

tat d’un travail, celui du regard qui voit, et qui veut voir ce qui de sa vision va être

montré. Et la photographie, en tant qu’œuvre d’art, et nonobstant tout ce qu’elle

contient de spontané et d’intuitif, ne peut y échapper.

Son apparaître est soudain, aussi soudain, j’imagine, qu’il le fût pour le photogra-

phe, dont le regard s’exerce à trouver ce qui, brusquement, est là, découpé dans cet

instant du temps que nous nommons réalité et que notre œil, déshabitué, désen-

chanté, ne sait plus reconnaître; tourmenté aussi, car, brusquement, sans transition,

nous passons d’un monde à un autre, nous sommes dedans : au bord des choses,

au bord des autres, devant l’image, le lieu découpé, choisi par l’œil, vu, voulu par

le regard.

L’image qu’on me fait voir ; au bord de l’aube, dans cette fraction du temps où quel-

que chose de la nuit reste accroché à la touffe des grands arbres.

L’image, l’instant de son apparition dans mon regard, l’instant durant lequel elle

précède ce que je vois en faisant disparaître tout ce qui est hors d’elle, tout ce qui ne

participe pas à ce qu’elle veut me montrer.

Peut-être un peu de ce rêve, un peu de cette fatigue vers laquelle s’orientent les

deux hommes qui, côte à côte, s’éloignent, identiques dans ce paysage qui trace sa

perspective parmi les lignes sinueuses, mouvantes, dont le fleuve est l’exemple.

Sans doute parlent-ils, mais que disent-ils?

Et que dit l’image?

Elle les montre et se montre elle-même dans ce que suggère leur éloignement : un

matin gris au sortir de la nuit, au bord de l’aube. Plus loin il y a ce pont et ce pont

est Paris.

Devant, dedans, entre ce qui est vu et ce qui voit, dans cette image que nous regar-

dons et que quelqu’un a vue.

Une photographie c’est un regard qu’on expose, qu’on rend visible par une sus-

pension du temps qui n’arrête pas l’image, mais nous permet plutôt d’y pénétrer.

Regarder une image, c’est accepter de se laisser projeter dans l’instant-lieu que fut

cet état de grâce, intuitif et pourtant précis, qu’est la rencontre du regard et de l’objet.

Ce qui me fascine dans une photographie, c’est sa soudaine évidence, et que cette

évidence, souvent mystérieuse, posée sur une immobilité trompeuse, puisse

déclencher en moi le mouvement de ce qui la précède et de ce qui la continue : cette

vibration de l’espace et du temps, dont elle serait, par sa position idéale, la

rencontre et l’osmose.

Il faut sans doute, pour qu’une photographie devienne une œuvre d’art, que tous

les éléments qui la composent s’ajustent comme le feraient les pièces d’un jeu de

construction, sans toutefois se rejoindre, puisqu’elles sont là, déjà, dans l’image

même qu’elles font apparaître. Il suffirait sans doute d’un autre angle, d’une autre

perspective, de quelques centimètres, pour que cette image devienne autre, et, peut-

être même pour qu’elle n’apparaisse pas, pour qu’elle n’aboutisse pas.

Le photographe a cette chance, unique dans le monde des arts, de pouvoir compter

sur la chance, d’être, souvent par hasard, présent au moment même où la photogra-

phie, pour un instant si court, lui apparaît avant de disparaître, ou de se continuer

vers quelque chose qui n’est déjà plus, qui ne sera jamais plus, ce qu’elle était.

De la chance... mais que ferions nous de la chance si l’instinct n’était pas là pour

nous guider vers elle.

De tous les artistes le photographe est celui qui se sert le plus de son corps, et celui

dont le corps serait comme un appendice d’une ductilité presque parfaite, car il

suffit parfois de la longueur d’un pas, d’un affaissement de l’épaule ou du torse pour

que le cadrage atteigne la perfection sans laquelle il n’est pas « d’instant parfait ».

Je me souviens d’une photo montrant Cartier-Bresson photographiant, le torse

projeté vers l’arrière, une jambe lancée en avant pour assurer un équilibre rendu

presque impossible... Çà n’était pas là qu’une simple gymnastique : le corps tâtait

l’image.

Qu’est-ce qu’une image?

Je peux la décrire et décrire l’émotion qu’elle provoque en moi, mais elle même,

qu’est-elle, et que sont les choses si l’on se met, presque sans y penser, à les voir ?

Une chose, c’est avant tout une forme, une masse, un volume, une présence physique

déposée sur de l’espace, ou, émergeant de lui, jaillissant d’un bloc, pur, immédiate-

ment présent à lui-même.

Il y a ce zébu dont la masse sculpturale semble façonnée dans du granit, aussi im-

mobile qu’une statue et lourde comme elle, si merveilleusement immobile que l’on

pense à quelque divinité sacrée. Il n’est pas question là d’une vache, mais d’une

forme, d’un contour, d’un aboutissement de lignes et d’espace, de poids, d’attitude,

dont la vache, incarnée, deviendrait par sa seule masse l’archétype.

Cette photographie, dont j’ai pu suivre tous les avatars qu’un travail éreintant éli-

minait au fur et à mesure des possibilités de lumières et de grains, me fait tout aus-

sitôt penser à cette pirogue échouée sur un rivage indien. C’est la même intuition,

le même désir de privilégier la forme et le contour, « d’oublier », pourrait-on dire, la

chose, son identité et jusqu’au mot qui la désigne.

Cette pirogue n’est pas « seulement » une pirogue, elle est cette chose qui se dresse,

presque phalloïde, du limon originel, et surtout, elle est ce qui dans nos mémoires

nous arrête et nous interroge, parce qu’en elle et par la vision qu’en a eue le photo-

graphe, nous retrouvons quelque chose d’ancien, d’enfoui, que l’image, à nouveau,

restitue.

L’image nous interroge parce qu’elle est un instant de notre histoire que le regard

reconnaît et nous impose.

Ce qui, je crois, différencie la photographie de la peinture, c’est que ce qu’elle nous

fait voir appartient à la seule réalité, qu’elle n’est pas un produit de l’imaginai-

re, tout en elle existe véritablement, rien n’a été conçu, mais simplement montré.

La photographie d’un homme mort il y a cent ans nous le montrera vivant, nous

pourrons penser qu’il est bien mort, enterré, disparu, mais rien ne fera qu’il ne nous

apparaisse pas, sur la photographie pour laquelle il pose, comme un être vivant.

J’ai parlé d’évidence, et c’est là sans doute qu’il nous faut rechercher si nous

voulons expliquer la fascination qu’exerce sur nous la photographie.

Voir, ca n’est sans doute pas la même chose que de regarder, et souvent une image,

une œuvre, un objet nous apparaissent à l’instant où nous y pensions le moins, par

surprise, pourrait-on dire, comme si l’attention que nous leur prêtions un instant

à peine auparavant avait, par ce que je me dois d’appeler contradictoirement, notre

indifférence, dérangé la totalité de leur représentation.

Il faudrait donc attendre, attendre pour voir.

Souvent le photographe travaille ses tirages jusqu’à l’éreintement, il traque leurs

contenus dans toutes les possibilités que lui suggère l’éclairage ; pour mieux les

exprimer sans doute, mais tout également pour mieux découvrir ce qui existe en

deçà de l’instant dans lequel la photographie fut prise, peut-être le détail, peut-être

cette « autre chose » que son regard avait perçu et qu’il lui faut révéler sur le papier.

Cette recherche, souvent intuitive, de l’ombre et de la lumière, du contraste, de la

forme, de la ligne, du contour, de l’espace, ne procède pas par élimination ou rajout,

mais par atténuation ou renforcement de ce qui est déjà.

Le photographe, isolé dans la chambre noire, recompose son regard, peut-être

parce que, à cet instant, il ne s’agit plus pour lui de voir mais de montrer.

C’est cette étrange ubiquité du regard, pourrait-on dire, qui rend fascinant le travail

du photographe, car ce bout de réel qu’il nous donne à voir, il le recompose sans

en altérer le contenu, il le rend seulement plus visible, plus évident pour nous qui

n’avions fait que de le voir avec indifférence.

Il y a ce qui se passe, partout, à tout moment, à notre insu, dans le même temps où

se produisent, se réalisent, nos existences. Pourtant, trop pressés, trop enfermés

dans une seule perspective du monde, nous n’avons plus le temps de regarder, de

voir, de reconnaître dans les images où nous véhiculons nos corps tout ce que le

monde a de poétique et de beau, de souvent triste, de parfois cruel, de fou, ou de

tout simplement tendre. Le photographe témoigne de la réalité, quelle qu’elle soit,

il est celui qui montre, sans juger, les formes, les attitudes, les décors, du monde

vivant, du monde présent. Il est l’artiste du réel.

Et puis ces photographies sont tout simplement belles. Il y a ce calme presque

mythique qui en émane, conférant aux êtres et aux choses une élégance, une grâce

étonnamment désinvolte, libérée de je ne sais quelle contrainte, de je ne sais quel

sortilège qui emprisonnait la beauté que nous ne savions voir, et que le photographe,

par la vision qu’il a du monde a su nous restituer.

Certaines de ces photographies semblent surgir du néant, elles apparaissent, encore

cerclées d’ombre, émanant de leur propre lumière ; c’est qu’elles sont, c’est que tout

ce qui les compose devient une unité, une forme, sculpturale, entière comme un

bloc de marbre ou de granit. Je pense à cette vue de New York, à la masse noire,

confuse et veloutée de ce taureau dont la masse dépourvue de muscles et de con-

trastes est un des choix les plus poétiques de ce volume.

Et quelle poésie dans cette petite fille dont le flou accentue la grâce infantile, elle

est l’enfance, elle est l’attitude même de l’enfance, cette espèce de pas qui la précède,

cette ombre qui par jeu lui répond, ouvre l’univers onirique et ludique dont chaque

enfant sait retrouver l’espace. Regardez ce couple qui danse et s’étreint, on les « sent »

danser, nos corps les accompagnent, et tout ce qu’il y a de tendresse en moi pour

ces femmes et ces hommes, pour ce vieillard au sourire éclatant de bonté qui se

penche au devant d’une poupée tenue dans ses mains, pour cette jeune indienne à la

féminité seulement suggérée par la nonchalance pleine de grâce de son pas, pour le

respect profondément humain avec lequel chacun de ces êtres a été vu et compris,

je comprends que la photographie, dans son apparente facilité, dans son apparente

fragilité, dans sa grande volonté de ne vouloir que nous faire voir percevoir ce qui,

peut-être, est indicible, ce qui, peut-être, elle est la seule à pouvoir nous montrer,

sans juger, sans commenter, peut être la réponse à ce que l’on vient de me montrer,

au bord de l’autre, donc de nous mêmes.

Eric Renaud

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L’itinéraire du photographe, n’est pas un parcours, pas plus qu’une promenade ; le photographe ne flâne pas, sa distance,

malgré la profondeur des perspectives, est faite de blocs, de surfaces aplanes, de périmètres qui se découpent dans le mur toujours mouvant du paysage.

Le photographe n’avance que pour trouver ce qui soudain l’immobilise.

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La danse, peut-être l’instant dans lequel le corps, pour se rejoindre, s’élance et s’anticipe ; se prolonge ; se retrouve.

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L’animal, débarrassé du souci de se définir, est, simplement, idéalement, présent à lui-même. D’où le célèbre vers de Mallarmé : « La nature n’est pas ; elle a lieu. »

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L’éternelle ambivalence de ce qui est immobile : contenu et contenant, placé à l’extérieur du monde et pourtant plein de l’espace qui l’entoure, un peu à la façon de la

statuaire égyptienne.

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La beauté physique de l’être humain, peut-être cette espèce de nonchalance dont la grâce serait de pouvoir s’oublier dans le geste ou l’attitude.

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Ces images de femmes m’ont séduit par leur douceur, par cette indolence dont l’érotisme est si légèrement suggéré, que la lascivité qui s’en dégage

en devient presque végétale, un peu semblable au mouvement ondulé des algues lorsqu’un imperceptible courant les anime.

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