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- Journal collégien et lycéen d’établissements français de la zone Asie-Pacifique / AEFE - Janvier 2008 ASIA N°5 TOKYO JAKARTA HONG KONG PHNOM PENH Kuala LUMPUR SéOUL taipei Bangkok SINGAPOUR Hô-CHI-MINH-ville EDITORIAL ASIA est un journal de collégiens et de lycéens d’Etablissements sco- laires français de la zone Asie-Pacifique. Lancé à l’initiative d’enseignants d’his- toire et de géogra- phie, ASIA est une publication trimes- trielle. Regroupés par rédaction dépendant de leur collège ou de leur lycée, les jeunes journa- listes - encadrés par des enseignants - traitent de différents sujets en relation avec leur pays d’accueil ou l’Asie et de thèmes plus généraux. L’ensemble des articles, répartis par sujet ou par rubrique d’Etablissement, forme le journal ASIA dont les numéros sont téléchargeables sur le site Internet de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE): www.aefe-asie.net. Soutenu par l’AEFE, ASIA représen- te une expérience unique de presse scolaire. En effet, si des journaux lycéens existent dans de nombreux lycées en France ou à l’étranger, ASIA est le seul à être réalisé par des « élèves-journalistes » de plusieurs lycées implantés dans dif- férents pays. A ce jour, les dix établissements partenaires sont: Tokyo, Jakarta, Hô-Chi-Minh-ville, Hong Kong, Singapour, Bangkok, Séoul, Kuala Lumpur, Phnom Penh et Taipei. Bonne lecture ! quel développement durable en asie ? Le terme de « développement durable » apparaît en 1987. Il correspond à «un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Le journal ASIA, depuis sa création, a fait du développement durable un de ses axes ré- dactionnels, en n’omettant pas la solidarité internationale qui est une de ses composantes importantes. Dans le cadre d’une citoyenneté ouverte au monde, l’éducation au développement durable et à la solidarité constitue un des en- jeux fondamentaux de la formation. En Asie où nous vivons, la prise de conscience pour lutter contre le réchauffement clima- tique existe mais émerge lentement. Il y a dix ans, le Protocole de Kyoto visait la réduction des émissions de gaz carbonique dans le monde. Hong Kong, un équilibre fragile entre nature et béton. (© ASIA) Il y a peu, en novembre 2007, seize pays d’Asie-Pacifique concluaient un pacte environnemental dans lequel ils s’enga- geaient à lutter contre le réchauffement climatique. Mainte- nant, les signataires vont développer des sources alternatives d’énergie, des technologies plus propres et améliorer la maîtri- se de l’énergie. Ils vont également accroître les surfaces vertes dans la région d’au moins 15 millions d’hectares d’ici à 2020. Les Etats signataires du pacte sont ceux de l’ASEAN, l’As- sociation des nations de l’Asie du Sud-Est (Malaisie, Indoné- sie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Brunei, Laos, Vietnam, Cambodge, Myanmar) et six de leurs partenaires régionaux qui sont la Chine, Japon, Corée du Sud, Inde, Australie et Nouvel- le-Zélande. Nous qui habitons ces pays, nous ne pouvons que partager cette volonté affichée des gouvernements. En essayant, au ni- veau individuel comme à l’échelle de nos lycées, de montrer l’exemple. Ce numéro d’ASIA se veut une contribution à la réflexion et à l’action. Rédaction du Lycée franco-japonais de Tokyo (Japon) : H. Kim, E. Mikura, K. Morange, C. Salmon, C. Tistchenko (journalistes). J-P Crimpet, E. Régniez, M. Séguéla (Conseillers de la rédaction). Rédaction du Lycée français de Jakarta (Indonésie) : E. Wijanto, L. Groult, La classe de 5ème (journalistes). Philippe Rigaux, Audrey Deboudt (Conseillers de la rédaction). Rédaction de l’Ecole Colette d’Hô-Chi-Minh-ville (Viêt-Nam) : C. Cardon, A.Caron, C. De- leplace, J.Y. Kim, D. Le Nguyen, C. Lemmonier, C. Looram, C. Marchand, T. Nguyen, T.N. Nguyen, H. Pham, N. Raksin, D.V. Tran, T.N. Tran, X.T. Truong, P. Vo (Journalistes). S. Bouchoucha (Conseiller de la rédaction). Rédaction du Lycée Victor Segalen de Hong-Kong (Chine) : M.-S. Baron, M. Casteleyn, P. de Cordoue, A.-H. Gay, M. Grosperrin, C. Grisez, A. Hedreul, J. Vix (Jour- nalistes). F. Drémeaux, F. Lefêvre, (Conseillers de la rédaction). Rédaction du Lycée français de Singapour : C. André, M. Guibert, A. Guicheney, S. Perrot, T. Calcoen (journalistes). C. Chomienne, F. Hannequin, M. Lajou, M. Pilon, D. Weiler (Conseillers de la rédaction). Rédaction du Lycée international fran- çais de Bangkok : A. Aubert, S. Benoît, E. Danniel, C. Garette, M. Ignace, L. Lasquier, A. De Lestrange, R. Meuter, L. Schoonbaert, M. Tendil, S. Vincent, (journalistes). P. Courtine, S. Flament (Conseillers de la rédaction). Rédaction du Lycée français de Kuala Lumpur (Malaisie) : M. Alauzet, S. Benaïssa, L. Berloty C. Lecomte, J. Quenemer, S. Weil (journalistes). J-C. Durandeau (Conseiller de la rédaction). Rédaction du Lycée français de Séoul (Corée du Sud) : C. Borges, A. Cho, N. Djokovic, Y. Lee, M-A. Thiébaud, S. Vandrom- me (journalistes). N. Deroo (Conseiller de la rédaction). Rédaction de Lycée Descartes de Phnom Penh (Cambodge): A. Chevalier, N. Chheng, B. Choin, T. Kim Yeat, D. Oh, V. Ouk (journalistes). C. Ferron, Marguerite Pinto-Kadouri (Conseillers de la rédaction). Rédaction de la section française de l’Euro- pean school of Taipei : A. Bertin, F. Blanc, C. Camdessus, I. Cuinet, M. Diallo, E. Dupont, N. Lucas, G. Simon, A. Tsai, C. Vincent (Journalistes). N. Pagnier (Conseiller de la rédaction). Maquettistes: P. Perez, M. Séguéla. Coordinateur : F. Drémeaux. Directeur de publication : M. Séguéla. 1

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Janvier 2008

ASIAN°5

TOKYOJAKARTA

HONG KONG PHNOM PENH

Kuala LUMPUR

SéOULtaipei

BangkokSINGAPOUR

Hô-CHI-MINH-ville

EDITORIAL ASIA est un journal de

collégiens et de lycéens d’Etablissements sco-laires français de la zone Asie-Pacifique.

Lancé à l’initiative d’enseignants d’his-toire et de géogra-phie, ASIA est une publication trimes-trielle. Regroupés par rédaction dépendant de leur collège ou de leur lycée, les jeunes journa-listes - encadrés par des enseignants - traitent de

différents sujets en relation avec leur pays d’accueil ou l’Asie et de thèmes plus généraux. L’ensemble des articles, répartis par sujet ou par rubrique d’Etablissement, forme le journal ASIA dont les numéros sont téléchargeables sur le site Internet de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE): www.aefe-asie.net. Soutenu par l’AEFE, ASIA représen-te une expérience unique de presse scolaire. En effet, si des journaux lycéens existent dans de nombreux lycées en France ou à l’étranger, ASIA est le seul à être réalisé par des « élèves-journalistes » de plusieurs lycées implantés dans dif-férents pays. A ce jour, les dix établissements partenaires sont: Tokyo, Jakarta, Hô-Chi-Minh-ville, Hong Kong, Singapour, Bangkok, Séoul, Kuala Lumpur, Phnom Penh et Taipei.

Bonne lecture !

quel développementdurable en asie ?

Le terme de « développement durable » apparaît en 1987. Il correspond à «un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Le journal ASIA, depuis sa création, a fait du développement durable un de ses axes ré-dactionnels, en n’omettant pas la solidarité internationale qui est une de ses composantes importantes.

Dans le cadre d’une citoyenneté ouverte au monde, l’éducation au développement durable et à la solidarité constitue un des en-jeux fondamentaux de la formation. En Asie où nous vivons, la prise de conscience pour lutter contre le réchauffement clima-tique existe mais émerge lentement. Il y a dix ans, le Protocole de Kyoto visait la réduction des émissions de gaz carbonique dans le monde.

Hong Kong, un équilibre fragile entre nature et béton. (© ASIA)

Il y a peu, en novembre 2007, seize pays d’Asie-Pacifique concluaient un pacte environnemental dans lequel ils s’enga-geaient à lutter contre le réchauffement climatique. Mainte-nant, les signataires vont développer des sources alternatives d’énergie, des technologies plus propres et améliorer la maîtri-se de l’énergie. Ils vont également accroître les surfaces vertes dans la région d’au moins 15 millions d’hectares d’ici à 2020. Les Etats signataires du pacte sont ceux de l’ASEAN, l’As-sociation des nations de l’Asie du Sud-Est (Malaisie, Indoné-sie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Brunei, Laos, Vietnam, Cambodge, Myanmar) et six de leurs partenaires régionaux qui sont la Chine, Japon, Corée du Sud, Inde, Australie et Nouvel-le-Zélande. Nous qui habitons ces pays, nous ne pouvons que partager cette volonté affichée des gouvernements. En essayant, au ni-veau individuel comme à l’échelle de nos lycées, de montrer l’exemple. Ce numéro d’ASIA se veut une contribution à la réflexion et à l’action.

Rédaction du Lycée franco-japonais de Tokyo (Japon) : H. Kim, E. Mikura, K. Morange, C. Salmon, C. Tistchenko (journalistes). J-P Crimpet, E. Régniez, M. Séguéla (Conseillers de la rédaction). Rédaction du Lycée français de Jakarta (Indonésie) : E. Wijanto, L. Groult, La classe de 5ème (journalistes). Philippe Rigaux, Audrey Deboudt (Conseillers de la rédaction). Rédaction de l’Ecole Colette d’Hô-Chi-Minh-ville (Viêt-Nam) : C. Cardon, A.Caron, C. De-leplace, J.Y. Kim, D. Le Nguyen, C. Lemmonier, C. Looram, C. Marchand, T. Nguyen, T.N. Nguyen, H. Pham, N. Raksin, D.V. Tran, T.N. Tran, X.T. Truong, P. Vo (Journalistes). S. Bouchoucha (Conseiller de la rédaction). Rédaction du Lycée Victor Segalen de Hong-Kong (Chine) : M.-S. Baron, M. Casteleyn, P. de Cordoue, A.-H. Gay, M. Grosperrin, C. Grisez, A. Hedreul, J. Vix (Jour-nalistes). F. Drémeaux, F. Lefêvre, (Conseillers de la rédaction). Rédaction du Lycée français de Singapour : C. André, M. Guibert, A. Guicheney, S. Perrot, T. Calcoen (journalistes). C. Chomienne, F. Hannequin, M. Lajou, M. Pilon, D. Weiler (Conseillers de la rédaction). Rédaction du Lycée international fran-çais de Bangkok : A. Aubert, S. Benoît, E. Danniel, C. Garette, M. Ignace, L. Lasquier, A. De Lestrange, R. Meuter, L. Schoonbaert, M. Tendil, S. Vincent, (journalistes). P. Courtine, S. Flament (Conseillers de la rédaction). Rédaction du Lycée français de Kuala Lumpur (Malaisie) : M. Alauzet, S. Benaïssa, L. Berloty C. Lecomte, J. Quenemer, S. Weil (journalistes). J-C. Durandeau (Conseiller de la rédaction). Rédaction du Lycée français de Séoul (Corée du Sud) : C. Borges, A. Cho, N. Djokovic, Y. Lee, M-A. Thiébaud, S. Vandrom-me (journalistes). N. Deroo (Conseiller de la rédaction). Rédaction de Lycée Descartes de Phnom Penh (Cambodge): A. Chevalier, N. Chheng, B. Choin, T. Kim Yeat, D. Oh, V. Ouk (journalistes). C. Ferron, Marguerite Pinto-Kadouri (Conseillers de la rédaction). Rédaction de la section française de l’Euro-pean school of Taipei : A. Bertin, F. Blanc, C. Camdessus, I. Cuinet, M. Diallo, E. Dupont, N. Lucas, G. Simon, A. Tsai, C. Vincent (Journalistes). N. Pagnier (Conseiller de la rédaction). Maquettistes: P. Perez, M. Séguéla. Coordinateur : F. Drémeaux. Directeur de publication : M. Séguéla.

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N°5 HÔ-CHI-MINH-VILLE Janvier 2008

PHO 24 A l’HEURE DE LA MONDIALISATION

A l’Ecole Française Colette, les élèves de seconde ont travaillé sur les enjeux actuels de l’alimentation au Vietnam dans le cadre d’un projet « Alimentation et développement durable». Ils se sont intéressés à la question des différences culturelles dans les cuisines vietnamienne et occidentale. Et ont été amenés à faire un reportage sur une chaîne de restauration rapide, Pho24. Une chaîne qui présente l’avantage de montrer la récupération d’un concept occidental au profit d’une entreprise vietnamienne.

Pho24 est une chaîne de restaurants offrant des plats traditionnels vietnamiens, comme le fameux Pho, une soupe de nouilles contenant de fines tranches de viande et qui est le plat national aux yeux de la population. Nous nous sommes rendus dans l’un de ces restaurants, implanté à Hô-Chi-Minh-ville, pour y interviewer son manager. Il nous a appris que l’idée de créer une chaîne de restauration rapide typiquement vietnamienne est née lorsqu’un étranger lui a demandé où il pouvait trouver les meilleurs restaurants pho en Asie. Reprenant l’exemple de Mac Donald, Pho24 ouvrit son premier établissement en 2003. Assez rapidement, d’autres restaurants ont été créés à travers tout le Vietnam. L’entreprise commence déjà à s’implanter à Singapour, en Australie, en Indonésie, en Malaisie, en Corée et même en France. Avant la fin de l’année 2008, le directeur espère disposer d’une centaine d’établissements en Asie et à travers le monde.

Dans la cuisine d’un restaurant de la chaîne dans l’arrondissement de Phu Nhuan. Les clefs d’une réussite. Afin d’attirer une clientèle croissante, dont le pouvoir d’achat augmente, l’entreprise met l’accent sur l’hygiène, la propreté et sur la qualité du cadre. De plus, les plats sont étudiés pour satisfaire tous les

goûts, aussi bien ceux des Vietnamiens que ceux des étrangers. Ceci montre bien la standardisation d’un plat traditionnel à des fins commerciales. Cette stratégie se révèle payante puisque cette jeune entreprise transnationale a reçu un prix pour sa participation à la diffusion de la cuisine vietnamienne à l’étranger et pour sa contribution à l’économie nationale.

Ju Young Kim, Hanh Pham, Ning Raksin, Tran Thien Nga, (2nde)

OGM ET AGRICULTURE BIOLOGIQUE AU VIETNAM

La culture des OGM (Organismes génétiquement modifiés) et l’agriculture biologique n’existent pas seulement dans les pays du Nord. Ces secteurs se développent aussi au Vietnam… Le développement des OGM existe au Vietnam depuis 1986. Le pays demeure encore très agricole et l’amélioration des rendements reste un enjeu très important pour la sécurité alimentaire de la population et pour favoriser les exportations. A Lam Dong, sur les Hauts Plateaux, près de Dalat, on trouve un centre de recherche utilisant la technologie nucléaire pour créer de nouvelles espèces de riz. Certaines d’entre elles sont capables de s’adapter à chaque saison. Ainsi, on a découvert une espèce résistante au froid du Nord du Vietnam. Son rendement serait supérieur de 30 à 50% à la normale. De même, un soja transgénique a été créé pour pouvoir résister à la sécheresse. Les étudiants de l’université de Can Tho ont même mis au point une espèce de pastèque de couleur jaune ou verte et dont la forme est carré ou pyramidale.

Cependant, le développement des OGM connaît certaines limites : on a recensé un déficit de main d’œuvre scientifique travaillant dans ce domaine De plus, les effets sur l’environnement et la santé publique ne sont pas encore quantifiés.

Comme les OGM, l’agriculture biologique en est à ses balbutiements. Installée depuis 15 ans au Vietnam, l’entreprise américaine « Veggy’s » est présente à Hô-Chi-Minh-ville pour y vendre des produits biologiques. L’un de ses dirigeants nous a accueilli et il nous a indiqué que les produits labellisés sont pour la plupart importés d’Europe, d’Asie, des Etats-Unis et d’Australie. Pourtant, cette entreprise dispose de sa propre production biologique au Vietnam : elle est propriétaire de sept fermes situées dans la région de Dalat. Chacune d’entre elles est spécialisée dans la production de légumes et de fruits frais tels que les carottes, les salades, les pommes… Elle compte environ une trentaine d’employés, qui se répartissent entre le magasin, les fermes et le transport des denrées par camion réfrigéré. Le marché de l’agriculture biologique reste cependant restreint et il ne concerne qu’une clientèle très limitée et essentiellement étrangère. En effet, les consommateurs vietnamiens restent encore peu sensibles à cette thématique.

Chloé Deleplace, Camille Lemmonier, Truong Xuan Trinh ( 2nde)

L'Ecole Française Colette d'Hô-Chi-Minh-ville est actuellement un établissement pilote pour l'EDD (éducation au développement durable). Pour permettre l’échange des pratiques enseignantes, il existe désormais un forum EDD pour la zone Asie-Pacifique, accessible à l'adresse suivante : www.aefe-asie.net/forum et un site de zone : www.aefe-asie.net, rubrique EEDD.

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N°5 HÔ-CHI-MINH-VILLE Janvier 2008

Enquête SUR LE SECTEUR DE LA DISTRIBUTION AU VIETNAM

Le Vietnam connaît actuellement une diversification rapide des modes de distribution des produits domestiques. Ceci s’accompagne d’un changement des pratiques de consommation, en particulier dans les grandes villes vietnamiennes, plus perméables aux transformations liées à la mondialisation... Deux modes de distribution dominants. Au Vietnam, le secteur de la distribution se partage entre les marchés traditionnels et les supermarchés. Les épiceries demeurent relativement peu nombreuses et assez faiblement fréquentées. Les marchés locaux restent la norme, surtout dans les zones rurales, mais ils restent très présents dans les grandes agglomérations. Ils ont l’avantage de vendre des produits à des prix très abordables. Ces marchés ont néanmoins des inconvénients : ils sont souvent bondés, avec des étals répartis de façon confuse et les normes d’hygiène ne sont pas systématiquement respectées.

Il est parfois difficile de s’y retrouver dans les marchés vietnamiens. Depuis une période récente, on observe un nombre grandissant de supermarchés dans les métropoles comme Hanoi ou Hô-Chi-Minh-ville. Le premier établissement a ouvert ses portes en 1993 et on en compte environ 260 aujourd’hui. Ce chiffre peut apparaître faible lorsqu’on le compare aux 4613 supermarchés et aux 1322 hypermarchés présents en France. Cependant, les achats en grande surface sont de plus en plus fréquents en raison de l’amélioration des conditions de vie de la population. D’après une évaluation selon des standards occidentaux, seule une petite minorité de supermarchés présente un niveau de satisfaction élevé (10%), alors que 57% sont qualifiés de « moyens », voire de « médiocres » pour un tiers d’entre eux. Ceci s’explique par des prix faiblement concurrentiels, des modes de gestion parfois inefficaces et par des capitaux insuffisants. L’ouverture économique devrait permettre à de nombreux distributeurs étrangers de venir s’installer à l’horizon 2009. Pour faire face à cette future concurrence, les firmes vietnamiennes essaient de s’unir et de renforcer leurs liens avec les producteurs nationaux. L’objectif est de créer un système de distribution compétitif capable de rivaliser avec les puissantes multinationales étrangères.

De nouvelles pratiques de consommation. Nous nous sommes rendus sur un marché traditionnel et dans deux supermarchés d’Hô-Chi-Minh-ville, où nous avons interrogé une quarantaine de personnes sur leurs modes de consommation. Notre enquête a révélé qu’une majorité d’individus fréquentent aussi bien les marchés que les supermarchés. Cependant, il apparaît que la fréquentation des marchés est plutôt quotidienne alors que celle des supermarchés suit un rythme hebdomadaire. Si les femmes font en majorité leurs achats au marché, les hommes fréquentent indistinctement les deux espaces de distribution. Le budget consacré aux achats n’est pas le même selon le lieu : les dépenses sont plus importantes dans les supermarchés puisqu’elles atteignent 300 à 500 000 dongs (15 à 25 euros) alors qu’elles sont de 100 à 300 000 dongs (5 à 15 euros) au marché. D’ailleurs, il apparaît que les personnes fréquentant régulièrement les grandes surfaces disposent de revenus plus élevés. Le principal attrait du marché demeure la proximité par rapport au lieu d’habitation mais aussi la fraîcheur de certains aliments tels que la viande, les légumes et les fruits.

Étals de bouchers sur le marché Tân Dinh au centre d’Hô-Chi-Minh-ville. Les personnes fréquentant le supermarché n’ont pas la même motivation : selon elles, les grandes surfaces ont l’avantage d’avoir une plus grande variété de produits, ce qui est un phénomène assez récent dans le pays. Ceci est notamment lié au nombre croissant de produits importés dans les rayons (jusqu’à 20% du total). La grande distribution, un secteur en pleine expansion. La chaîne Coop Mart est apparue en 1996 au Vietnam. Elle dispose déjà de quatorze grandes surfaces à Hô-Chi-Minh-ville et de dix autres sites dans le reste du pays. Elle emploie 5 000 personnes et elle attirerait près de 100 000 clients par jour. Il s’agit d’une enseigne en plein essor et M. Nguyen Anh Duc, gérant de l’une de ces grandes surfaces, envisage une progression de 25% du chiffre d’affaires de l’entreprise pour l’année 2007. Il indique en outre que Coop Mart respecte les règles de sécurité alimentaire. En effet, toutes les denrées alimentaires proposées à la vente disposent d’un certificat qui atteste le respect des normes de sécurité.

Chloé Cardon, Charlotte Looram, Catherine Marchand, Tiffany Nguyen (2nde)

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N°5 HÔ-CHI-MINH-VILLE Janvier 2008

LE TRAITEMENT DES DéCHETS D’après la législation vietnamienne, les déchets hospitaliers devraient être regroupés séparément pour être incinérés dans une zone spécifique. Cependant, ce mode de traitement coûte très cher et le manque d’inspections aboutit au regroupement de ces débris avec ceux des autres catégories. Il en est de même pour les déchets industriels qui sont censés suivre une procédure particulière.

A HÔ-CHI-MINH-ville A l’heure où le Vietnam connaît une forte croissance économique, le traitement des déchets se révèle un problème qui se pose de façon aiguë pour la capitale économique du pays. Les techniques et les solutions mises en œuvre par les autorités s’avèrent bien différentes de celles connues dans les pays développés...

Le problème majeur est que les ordures sont regroupées à la décharge pour être enfouies toutes ensembles. Ainsi, les techniques demeurent encore inefficaces pour permettre un recyclage satisfaisant des déchets. Des déchets multiples et croissants.

Actuellement, Hô-Chi-Minh-ville rejette en moyenne 5000 tonnes d’ordures par jour mais ce chiffre peut atteindre 7000 tonnes à certaines périodes. Pour cibler le problème, le gouvernement vietnamien a fait une tentative de classification des déchets en 2005. Malheureusement, cette expérience n’a pas abouti en raison de difficultés techniques. Ainsi, on ne peut distinguer que trois grands types de déchets : les ordures domestiques, c’est-à-dire celles issues des ménages ; les déchets sanitaires provenant des hôpitaux et des institutions biologiques, et enfin les déchets industriels. Un mode de collecte assez rudimentaire. Au Vietnam, à la différence de la France où la récupération des déchets se fait par des conteneurs motorisés, ce sont surtout des ramasseurs individuels ou des groupes de balayeurs qui collectent les ordures. Dans certains cas, il arrive que les débris hospitaliers échappent à ce circuit classique pour intégrer un circuit de revente illégale. Les autorités vietnamiennes ont pris conscience de cette situation et elles ont mis en place des mesures destinées à lutter contre ce problème de santé publique.

Le secteur informel détient un rôle important dans la gestion des déchets.

Et demain ? La conséquence apparaît clairement : les nappes phréatiques d’Hô-Chi-Minh-ville sont polluées en raison des infiltrations par les eaux de pluie. Ceci aggrave donc les risques d’intoxication. Pourtant, l’Etat dépense chaque année 500 à 600 milliards de dôngs (plus de 22 millions d’euros) pour le transport et l’enfouissement des déchets, sans compter les sommes consacrées aux salaires des employés et aux frais de gestion des sites d’enfouissement. De plus, la loi prévoit des pénalités en cas de pollution due aux déchets, mais son application demeure difficile. Ceci montre bien la difficulté à faire face au défi du traitement des déchets. Même si les sommes investies demeurent importantes pour un pays comme le Vietnam, celles-ci restent encore insuffisantes en raison de l’ampleur de la situation. Dans un futur proche, les quatre sites d’enfouissement d’Hô-Chi-Minh-ville seront saturés et les autorités sont à la recherche d’une solution qui pourrait résoudre définitivement ce problème. La question des moyens financiers prend ici toute sa dimension pour un pays en développement comme le Vietnam.

Ramassage des ordures dans une rue d’Hô-Chi-Minh-ville. Gestion des déchets et conséquences environnementales. La faiblesse des moyens financiers et technologiques empêche la mise en place de centres de tri modernes. En effet, il existe peu de machines détectant optiquement ou magnétiquement le plastique, l’acier, l’aluminium, le papier. Ainsi, le recyclage des déchets reste très limité.

Duyen Le Nguyen, Nam Nguyen Thanh, Dieu Vi Tra, Pascal Vo (2nde)

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N°5 HONG KONG Janvier 2008

On étouffe à Hong Kong ! La pollution atmosphérique est le problème majeur de Hong Kong au sujet de l’environnement. C’est un facteur répulsif pour les touristes et les habitants. Depuis 2004, le gouvernement a donc pris des mesures pour réduire ce fléau. Air Pollution Index. L ’ API est l’outil de mesure de la concentration de pollution, qui se mesure sur une échelle de 0 à 500 et qui se divise en cinq catégories : low, medium, high, very high, beware. Ce système permet entre autres de prévenir les gens ayant des problèmes de respiration d’une vague de pollution. Le taux de pollution ne se calcule pas de la même façon en fonction des pays. Par exemple, à Hong Kong lorsque les indices de pollution sont low ils sont considérés dans les pays européens comme high. Les causes de la pollution. Elles sont nombreuses et diverses à Hong Kong. En premier lieu, cette pollution provient du Sud de la Chine, des usines installées dans cette région. Mais ce n’est pas l’unique cause... C’est aussi dû aux rejets de CO2 des voitures, des bateaux, des avions, des usines. Le fait que la ville de Hong Kong n’utilise que peu le système de tri et de recyclage aggrave évidemment la pollution.

Vue de la baie de Victoria (photomontage), à droite un jour non pollué -ou presque- et à gauche, un jour extrêmement pollué. (Source : wikipédia). Les conséquences de la pollution. En plus d’affecter l’air, la pollution touche aussi l’eau. Aujourd’hui, l’eau de la ville atteint un niveau critique avec plus de 75% de pollution. Par ailleurs, cela atteint les infrastructures de la ville en grisant toute les façades extérieures des bâtiments. On s ’ aperçoit aussi que la pollution affecte gravement la santé, en particulier celle des asthmatiques. Une journée dans le centre ville équivaut à fumer un paquet de cigarettes ! Les solutions. Pour abaisser le taux de pollution de nombreuses mesures ont été prises. Retenons-en deux : - le gouvernement encourage les taxis et les minibus à utiliser du diesel GPL pour le carburant des véhicules;

mais cette solution dépend uniquement des chauffeurs concernés.

- mise en place d’une semaine, appelée « semaine dorée » qui consiste à arrêter une majorité d’usines en Chine. Elle

est instaurée par le gouvernement afin de réduire les taux de pollutions trop élevés à cette période. Source: South China Morning Post le 9 septembre 2006. Les limites. Malgré ces mesures prises par le gouvernement, Hong Kong reste encore une des villes les plus polluées au monde et ces mesures sont encore trop superficielles par rapport aux conséquences que cela engendre. De plus la population ne se rend pas compte des dommages de la

pollution et ne contribue donc pas a sa diminution. La climatisation dans les centres commerciaux, les bus et les écoles est un exemple édifiant… Et ce, malgré les messages de plus en plus présents autour de nous (publicité dans les bus, les métros et sur les murs en ville). Hong Kong est aujourd’hui l’une des villes les plus polluées au monde. Dans d’autres villes, comme Londres, où la pollution n’est pas encore un tel problème, le gouvernement a pris des mesures plus draconiennes (par exemple, péage pour circuler dans les rues en voitures donc moins de voitures donc moins de pollution). Ici, les quelques mesures gouvernement sont encore bien maigres : le taux de pollution ne cesse d’augmenter. Les conséquences nocives sur la santé de la population sont de plus en plus visibles... Il va falloir faire de gros efforts pour diminuer le taux de cette pollution si l’on veut ne pas suffoquer d’ici peu !

Aude Hélène Gay, Juliette Vix (2ndeB) Publicité du bureau de l ’ environnement. Haut de l ’ affiche : « Peu importe l’endroit où nous nous trouvons. Nous espérons tous avoir un bon environ-nement ». L ’ enfant : « Je voudrais préserver notre hiver. » Source :http://www.e

pd.gov.hk.

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N°5 HONG KONG Janvier 2008

Un livre pour vivre vert à Hong Kong !

Catherine Touzard et Fabienne Malaval-Dupré viennent de publier un livre – sur papier recyclé ! - au sujet de l’environnement à Hong Kong. C’est un guide pratique pour mener une vie plus saine dans univers qui l’est de moins en moins... Nous avons rencontré madame Touzard. Qu’est-ce qui vous a donné l’idée d’écrire ce livre ? Pourquoi ? Au début on voulait écrire un roman, mais le but était de faire passer le plus d’informations possible aux gens, que ce soit accessible. Alors on a décidé de le faire sous forme de guide. C’est le fruit de mes recherches depuis les six dernières années et nous avons mis quatre mois pour l’écrire. Au début, on a imprimé 200 copies avec nos propres moyens. Nous avions, Fabienne et moi, un petit budget en mai 2007. On ne pensait pas qu’on allait le faire publier : ces 200 copies étaient principalement pour la distribution à la fin des séminaires. Au bout d’un mois, il ne nous restait plus qu’une copie à chacune ! Cette première édition n’avait pas de photos ni de reliure. Deux mois après, des librairies nous ont dit qu’elles voulaient bien vendre nos livres, mais il fallait mettre plus d’images et il fallait absolument une reliure. On a fait des petits changements grâce aux commentaires des personnes ayant lues la précédente édition. Nous avons effectué ces retouches et la deuxième édition est parue. Cette fois-ci, on a imprimé 1500 exemplaires. L’idée est d’expliquer aux gens que ce n’est pas de la faute de quelques personnes seulement si la Terre est dans cet état ; tout le monde est responsable. Ce guide est fait pour montrer des petites choses que l’on peut faire pour améliorer la situation de la Terre. Les gens réagissent mieux quand on explique ce qui se passe. Hong Kong, entre béton et nature… Comment pensez-vous informer les personnes sur le recyclage ? Notre poubelle nous montre ce que nous consommons, comment on vit. Avant le recyclage, il faut voir si tout ce que l’on achète est vraiment indispensable à notre vie. Ensuite, il faut voir si ce que l’on achète prend beaucoup de place ou pas, pour ensuite pouvoir recycler plus facilement. Par exemple, on achète les mandarines soit dans un filet en plastique, soit dans un petit plateau en cellophane avec du plastique. C’est plus facile de plier un filet qu’un plateau, et il prend moins de place. Ce que l’on peut faire également, c’est acheter des produits biodégradables.

En effet, au lieu de prendre plusieurs dizaines d’années pour qu’il disparaisse, le produit est fait à base d’éléments naturels et prend donc moins de temps pour se dégrader. Autre exemple, les bébés, dans leur « vie » utilisent

en moyenne 5000 à 8000 couches. Ces couches ne sont pas biodégradables, donc prennent beaucoup plus de temps que

nécessaire avant de disparaître. On peut utiliser des couches faites à base de cellulose de pommes de terre. Non seulement elles ne sont pas blanchies, donc il y a moins de risques pour l’enfant, mais en plus, elles disparaissent au bout de 3 à 5 mois.

Y a-t-il un dépôt de recyclage à Hong Kong ? Non, actuellement il n’y en a pas. Mais ils sont sur le point de mettre en place une zone de recyclage à Tuen Mun. Pour l’instant tout est envoyé en Chine, même si parfois c’est du recyclage illégal. Les ordinateurs, par exemple, sont emmenés en Chine pour qu’on prenne ce qui se revend seulement, pas les choses les plus toxiques. Les substances chimiques restent et détériorent la terre. Y a-t-il un centre de retraitement des eaux usées à Hong Kong ? Oui, il y en a plusieurs sur les Nouveaux Territoires. Mais elles ne sont pas parfaites et beaucoup de déchets continuent à être déversés dans la mer. Pourquoi Hong Kong n’insère pas un système de recyclage pour le verre ? D’abord, à Hong Kong, ce n’est pas le gouvernement qui est en charge du recyclage mais ce sont des compagnies privées. Elles emmènent tout en Chine pour pouvoir recycler (à peu près) correctement. Ensuite, on ne

peut pas recycler le verre car on ne peut pas réduire son format. Comme le verre prend plus de place, il faut plus de récipients pour pouvoir le transporter. Donc, il faut plus d’argent. Si les entreprises ne gagnent pas d’argent, on peut oublier l’idée de recycler le verre. Toutes les informations sur le livre sont sur le

site : www.goinggreenhk.com. Vous pouvez également écrire à [email protected]

is tue également les espèces vivantes qui nous sont

rochaines. Tout le monde doit fournir un effort

Pourquoi le coton organique coûte-t-il plus cher que le coton normal ? Il nécessite plus de main d’œuvre. Tout ce qui est organique engendre beaucoup de risques pour l’agriculteur car ils suivent les cycles normaux et il peut y avoir des mauvaises récoltes, ce qui peut leur faire perdre beaucoup d’argent. La culture organique est meilleure pour le sol car aucun pesticide n’est utilisé donc ne détruit pas le sol. Alors que la culture avec pesticides non seulement détruit le sol mautiles.

Pensez-vous qu’à ce rythme, les problèmes environnementaux de Hong Kong diminueront dans 10 ans ? Non, je ne pense pas qu’à ce rythme les problèmes diminueront, sauf s’il y a un changement radical de la manière de vivre. Les problèmes diminueront également si notre rythme de consommation diminue. C’est maintenant qu’il faut réagir pour le futur des adolescents d’aujourd’hui et les générations pindividuel !

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Pablo
Zone de texte
Propos recueillis par Alexandra Hedreul (2ndeA)
Pablo
Barrer
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N°5 HONG KONG / BANGKOK Janvier 2008

Le lycée Segalen, acteur du Développement durable !

Le terme de « développement durable » apparaît pour la première fois en 1987 lors de la Commission mondiale sur le développement et l’environnement. Il correspond à « un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». C’est donc l’affaire de tous !

Selon notre proviseur adjoint M. Boisselier, le développement durable s’articule autour de trois axes : la protection environnementale, la solidarité internationale et le commerce équitable. M. Boisselier insiste sur les deux derniers aspects qui, pour lui, sont à valoriser. « Les gens ne voient dans le développement durable que l’aspect environnemental et oublient que sans solidarité, sans échange, ce concept n’évoluerait pas, explique t-il. La dimension culturelle du développement durable est capitale, d’où la nécessité d’une solidarité internationale. Des efforts de compréhension et de tolérance doivent être fournis si nous souhaitons faire avancer les choses. ». Il importe dès lors que chacun de nous s’investisse, ne serait-ce un minimum, dans la cause du développement durable.

Laurent Boisselier : « La dimension culturelle du développement durable est capitale ». S’investir, mais comment ? Sensibiliser l’ensemble de la communauté scolaire aux enjeux du développement durable constitue une priorité. Les 15, 16 et 17 octobre derniers, M.

Boisselier s’est rendu à Singapour pour participer à un stage sur ce thème en compagnie d’enseignants du primaire et du secondaire des différents lycées français de la zone. Il se déroulait sous forme de débats où chacun pouvait exprimer ses idées et décrire ses propres expériences en matière de développement durable. Des membres de l’INSEAD, grande école de management implantée en Asie, sont également intervenus pour faire part de leurs ambitions. « Tout au long du stage, précise le proviseur adjoint, des axes de réflexion, des pistes de travail ont été abordées, engendrant la naissance de nouveaux projets. » Pour notre lycée, cela se traduit par l’organisation, en février prochain, d’une demi-journée (voire une journée entière) destinée au personnel du lycée sous forme de diverses interventions et d’ateliers mais aussi l’installation d’un système « hit exchange » au sein de l’établissement pour une meilleure gestion de l’eau chaude ou encore par l’obtention du label Eco-Ecole. Afin de mener à bien ces projets, il est prévu de mettre en place, vers mars 2008, un budget « développement durable » dont une partie serait gérée par le Conseil de Vie Lycéenne. Soulignons que des actions favorables à un développement dit durable sont déjà en cours depuis un certain temps au lycée français : recyclage du papier, utilisation de produits moins polluants ou meilleure gestion de l’eau… Le lycée participe également à l’association « Les enfants du Ningxia » dont les activités visent le développement dans une logique durable de la province éponyme de Chine continentale.

Marie-Sophie Baron (Tle ES)

Le lycée français de Bangkok aide la planète !

Suite aux projets mis en place au Lycée international français de Bangkok (LFIB) pour préserver la planète (concours « clim », Tetra Pak, etc.) nous avons décidé d’écrire un article afin d’expliquer nos actions. LE CONCOURS « ATTENTION A LA CLIM »

Après avoir constaté que dans certaines salles et à certaines heures de cours, il fallait presque venir en pull à l’école (alors que la température avoisine une bonne partie de l’année les 30° C) le LFIB a décidé d’organiser un concours ayant pour but de mobiliser les élèves et les professeurs sur l’usage de la climatisation -trop froide- dans les salles de classe. Il fallait réaliser un dessin pour montrer les dangers qu’engendre une climatisation mal réglée sur la planète. Ce concours a été un grand succès, plus de 100 élèves ont participé au concours de la maternelle au lycée. Tous les participants ont gagné un tee-shirt « Sauvons la planète ». A la suite de ce concours des affiches « conseils d ’ utilisation de la clim » ont été installées dans les classes près des interrupteurs des climatisations. Professeurs et élèves sont invités à suivre ces conseils, tous peuvent même s’en inspirer pour changer leurs mauvaises habitudes à la maison !

Compactage des déchets à Onnuch Transfer Station. Nous avons visité des usines qui s’occupent de la gestion des déchets. LE RAMASSAGE DES PILES.

La fabrication d’une pile réclame quarante fois plus d’énergie qu’elle ne pourra en restituer. De plus cette fabrication est extrêmement polluante. Une seule pile bouton au mercure pollue 1m3 de terre soit environ 100 millions de fois plus que son volume, pendant au moins 500 ans ! C’est pour cela que notre école a décidé de récolter les piles. Des personnes chargées du ramassage des déchets dans notre district viennent chercher les piles quand nos boîtes sont pleines pour les enterrer dans des cuves spéciales afin d’éviter les fuites. Cela évite de les jeter dans les poubelles, dans la nature et dans l’eau. Encore un geste efficace pour sauver notre planète !

SarahVincent, Amélie De Lestrange, Eva Danniel, Raphaëlle Meuter (5ème B)

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N°5 JAKARTA Janvier 2008

L’Indonésie et le café : une vieille nouvelle histoire…

L'Indonésie est le quatrième producteur mondial de café. L’archipel assure aujourd’hui 7 % de la production mondiale. Il est composé pour 90 % de robusta et de 10 % d'arabica. Derrière cette vision mondialiste essentiellement dynamisée par quelques grandes exploitations, se cache une autre réalité, celle des petits producteurs familiaux qui n'ont ni accès au marché, ni vraiment la possibilité de défendre leurs intérêts. Pourtant ces petites exploitations ont paradoxalement aujourd’hui un atout de taille, dû justement à leur manque de moyens à se fournir en produits chimiques : produire un café de qualité biologique.

Plant de caféier près du volcan Kawah Ijen, à Blawan .

(Photo Audrey Deboudt)

Un café bien intégré dans la culture indonésienne. Depuis son introduction sur l’île de Java au XVIIe siècle par les Hollandais, le café a pris une place grandissante dans la société indonésienne. Il est impossible, pour un Indonésien d’imaginer son quotidien sans « kopi ». Généralement il se boit en fin d’après-midi après une longue journée de travail. Néanmoins, ce qui fait la spécificité de ce café asiatique par rapport aux autres types de cafés présents dans le monde est sans doute l’originalité de son goût, qui trouve en partie son origine dans le savoir-faire traditionnel du caféiculteur indonésien. Le café indonésien est assez fort, savoureux et offre un goût particulièrement aromatisé doublé d’une délicate acidité. Mais plutôt que de parler d’ « un café » indonésien, il serait plus juste de parler « des cafés », car chaque région de l’archipel possède ses vergers spécifiques : par exemple Java produit un café aromatique au goût épicé, doux et très peu acidulé. Le « Sumatra Mandheling » possède une douceur particulière, légèrement sucrée. Le « Célèbes Kalossi » qui pousse à flanc de volcan dégage un arôme particulier, révélé par son corps exceptionnel... Le savoir-faire joue aussi un rôle irremplaçable dans la spécificité de sa saveur. En effet, lorsque les fruits du café sont cueillis et sélectionnés, ils sont ensuite pressés au

Utilisation d’un pressoir manuel, dans une petite exploitation familiale à S

pressoir manuel afin de séparer les grains de café de la chair du fruit.

umatra Barat. (Photo merdeka coffee.com)

C sécha eurs

liaux n'ont ni accès au marché, ni la

Etienne Wijanto, Louis Groult (Tle ES)

es grains sont ensuite exposés au soleil tropical afin que

ge s’effectue de façon naturelle. Après plusilejours au soleil, les grains sont prêts à la torréfaction. Elle s’effectue dans des ateliers artisanaux locaux. Et c’est justement cette dernière étape qui donne enfin au café sa couleur et son arôme définitif.

Une petite unité de torréfaction qui date de 1927 « l’aroma coffee factory » à Bandung, qui regroupe plusieurs petits

producteurs familiaux. (Photo Louis Groult)

La ». Les prod petites

caféiculture familiale ou la clef d’une production « Bio ucteurs familiaux de café exploitent de

parcelles. Les rendements sont forcément faibles. Cesplanteurs ne consomment presque pas de produits chimiques, et utilisent essentiellement de la main-d'œuvre familiale. L’une des conséquences de ces manques de moyens les amènent à produire involontairement un café de qualité biologique.

Le problème actuellement est que sans organisation, ces petits producteurs famipossibilité de défendre leurs intérêts. Aujourd’hui, de plus en plus, aider cette caféiculture familiale, semble un enjeu décisif pour la filière, par exemple en les amenant à participer aux réseaux de distribution du « commerce équitable ». Et pourquoi pas aussi les valoriser en utilisant une signalisation adaptée de type AOC, café équitable ou biologique… tout en se plaçant forcément dans une logique de développement durable.

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N°5 TOKYO Janvier 2008

« KAISODÔ » LA VOIE DE L’ALGUE

En japonais, Kaisô signifie « les herbes (sô) de la mer (kai) », c’est-à-dire les algues. Le Japon est un pays qui a plus de 6 852 îles ! Les côtes ne manquent pas et c’est pourquoi les algues marines se trouvent en grande quantité sur ses rochers ou ses fonds marins. Les Japonais les récoltent pour les manger ou les exporter. Ils ne sont pas tous seuls en Asie à le faire : les Chinois et les Coréens font la même chose, en créant beaucoup d’échanges entre eux mais aussi avec le monde entier où on voit que la consommation d’algues augmente. Après avoir mangé d’excellentes algues coréennes offertes à toute la classe par une camarade originaire du Pays du Matin calme, nous, les élèves de 5ème du Lycée franco-japonais de Tokyo, avons fait une enquête biologique et géographique sur cette herbe de la mer. Nous avons suivi « la voie (dô) de l’algue » et découvert qu’après Séoul et Tokyo, cette voie se poursuivait dans le monde entier et passait aussi par ... Genève ! Lorsqu’un voyageur arrive au Japon pour son travail ou pour y faire des visites de tourisme, il atterrit en général à Narita, le grand aéroport de Tokyo. Mais dès qu’il a posé le pied sur terre en arrivant du ciel, le voyageur a la surprise d’être accueilli par une publicité des produits de la … mer ! C’est bizarre et normal à la fois puisque nous sommes sur un archipel, entouré par l’Océan Pacifique, la mer de Chine orientale et la mer de l’Est (ou mer du Japon). La définition d’un archipel est « un ensemble d’îles relativement proches les unes des autres ».

A Narita, sous le panneau publicitaire des produits de la mer, « Okaerinasai » (bienvenue en japonais) est traduit en trois langues : l’anglais, le chinois et le coréen.

Mais l’image des poissons et des algues, elle est universelle.

Mais la surprise du voyageur grandit en lisant la publicité devant les escalators, juste avant le contrôle de l’immigration : la publicité propose qu’on achète des poissons et des algues de … Corée ! Tiens, les Japonais n’ont plus d’algues à vendre ? Ou alors il s’agit d’espèces différentes ? Enquêtons sur l’algue au Japon … et en Corée.

Une algue, des algues En cours des Sciences de la Vie et de la Terre (SVT), nous avons trouvé qu’il y avait trois catégories d’algues marines dans les océans : les algues rouges (4 500 espèces), les vertes (900 espèces) et les brunes (1 000 espèces). Les algues les plus précieuses sont connues sous leur nom japonais: nori (porphyra), kombu (laminaria ou varech) et wakame (undaria).

La publicité, en japonais, montre des algues de Corée (Kankoku) Les algues sont considérées comme « des légumes de la mer ». Elles sont faciles à manger, digérer, elles sont riches en protéines, vitamines, sels minéraux, fibres et oligo-éléments. Les wakame sont riches en calcium et les nori contiennent une fois et demie plus de vitamine C que les oranges ! Chez nous au Japon ou en Corée et dans une grande partie de l’Asie, les algues font partie de l’alimentation quotidienne. Mais ailleurs aussi sauf que les gens ne le savent même pas ! Le professeur Guiry, de l’Université nationale d’Irlande, a déclaré : «Les additifs alimentaires à base d’algues marines sont tellement répandus dans les plats préparés et les fast food que quasiment tout le monde, en Europe et en Amérique du Nord, en mange tous les jours ». On utilise aussi l’algue comme engrais, pour nourrir le bétail, faire des médicaments ou des cosmétiques.

A gauche, le nori du Japon est une feuille opaque d’algues compactées et séchées. A droite, la feuille de nori de Corée est ajourée, plus légère et croustillante. Séchées ou humide, nature ou avec un assaisonnement, les algues se mangent de plusieurs façons. Les plats où on utilise des algues sont nombreux : soupe de miso ou sushi

au Japon, soupe ou kim pap en Corée. On trouve même du thé aux algues. Mais comme il y a beaucoup d’espèces comestibles, nous avons choisi le nori, une algue fine et brune. Le nori s’obtient à partir de l’espèce de la Porphyra. Elle existe au Japon et en Corée mais elle ne se prépare pas pareil tout comme on ne la mange pas de la même façon.

(A suivre dans le n°6 d’ASIA)

Kim : calligraphie Hanna Kim, Clarisse Tistchenko, d’algue en coréen Célia Salmon, Ken Morange (5e A)

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N°5 SINGAPOUR Janvier 2008

Les Mèches de l’Espoir Du 17 au 19 Octobre 2007, a été organisée au Lycée Français de Singapour une action humanitaire pour venir en aide à l’association des Oursins aux Philippines. C'est une association de droit français, créée en 1996 par Aurore Prudent Roiland. L'idée de base était d'ouvrir une maison pour accueillir les enfants des rues de Manille. Ces enfants vivent quotidiennement des situations difficiles et dangereuses dans cette agglomération de 12 millions d’habitants. 50 000 enfants vivent dans la rue et sont confrontés aux gangs, à la drogue, à la prostitution, à la pédophilie, aux maladies, à la malnutrition et même à la prison. Ils sont fragiles face à ces fléaux. Rappelons que 80% des habitants des Philippines vivent en dessous du seuil de pauvreté. Les Oursins accueillent 500 enfants par semaine, de 3 à 18 ans dans une ludothèque où une thérapie s’opère à travers le jeu. Cette « playthérapie » est une bouffée d’oxygène et les rend de plus en plus autonomes. Cette association reçoit depuis de nombreuses années le soutien du groupe humanitaire du Lycée Français de Singapour. Par exemple, l’année dernière avait été mis en œuvre le projet Helping Hands , ou chacun, en contrepartie d’une donation, pouvait mettre l’empreinte de sa main à la peinture sur une grande banderole. Cette action avait remporté un succès important.

Une partie du groupe humanitaire et les élèves ayant animé le projet «Highlights of Hope »

En Octobre 2007, suite à un appel de la part de la

créatrice de cette association pour demander un soutien d’urgence, les lycéens du groupe humanitaire ont organisé le projet « Highlights Of Hope », ou « Les Mèches de L’Espoir ».

Lydia Cornu et Marine Guibert, les deux initiatrices du projet

Elèves, parents et professeurs sont venus nombreux pour venir se colorer une mèche de cheveux en rouge contre un don de 2 dollars Singapouriens (l’équivalent de 1 euro) ou plus.

Le stand « highlights of hope » Cette action a remporté un grand succès puisque plus de 2600 dollars ont été récoltés en trois jours. De telles expériences nous encouragent à continuer de soutenir ceux qui sont dans le besoin, nombreux en Asie du Sud-Est. Des projets futurs sont déjà en cours d’organisation. A suivre… Pour mieux connaître l’association des oursins, je vous invite à consulter le site suivant : http://www.chez.com/oursins/index.html Camille André (Tle ES) L’association LES OURSINS- ENFANTS DES TROTTOIRS a pour mission d'aider au développement et à l'équilibre de l'enfance défavorisée dans les pays en voie de développement. Elle a mis en place la première ludothèque au monde pour enfants des rues à Manille (Philippines). Une antenne de l'association française a été créée aux Philippines : Urchins-Street Kids association, composée de personnes représentatives du tissu social philippin et motivées par la cause des enfants des rues et des bidonvilles (professionnels de santé, psychologues, travailleurs sociaux, hommes et femmes d'affaires, artistes, anciens enfants des rues).

Philippines 62 Swaziland Street, Better Living Subdivision

Paranaque, Metro Manila Tél/fax : (632) 776 85 36

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N°5 TOKYO Janvier 2008

ENTRE Philippines ET JAPON, TROIS DESTINS DE FEMMES

Marietta, Marjonette et Clémentine sont les représentantes de trois générations de femmes nées aux Philippines. Marietta est la grand-mère, Marjonette la fille et Clémentine la petite-fille. Mais elles ne sont pas des femmes comme les autres. Les deux premières travaillent au Japon et la petite dernière étudie aux Philippines. Ce choix de vie n’a pas été facile à prendre. Comme elles, les femmes des Philippines sont des dizaines de milliers à émigrer au Japon pour nourrir leurs familles. Qui sont-elles ? Que font-elles ? Marietta, la plus âgée, 47 ans, a décidé à l’âge de 30 ans de quitter les Philippines et d’y laisser son mari et ses enfants afin de venir gagner un salaire à Tokyo. C’était en 1979. Dès le début, le travail de Marietta a consisté à faire des travaux ménagers et à s’occuper de la garde des enfants. Et depuis la réception de son premier revenu, à la fin du mois, elle l’envoie dans son pays pour aider sa famille et payer l’éducation de ses enfants. Lorsque l’on parle avec elle, on s’aperçoit qu’elle connaît l’anglais et qu’elle est allée à l’école ! Pourquoi alors est-elle devenue une femme de ménage ? Un jour, à 19 ans, elle a fait le sacrifice de l’arrêt de ses études car elle s’était mariée. Mais le besoin d’argent est devenu pressant et elle a choisi d’émigrer au Japon, le pays le plus riche à proximité des Philippines. Grâce à cela, ses enfants ont pu aller à l’école et ne pas souffrir du manque d’argent. Marjonette, une de ses cinq enfants a donc pu être éduquée et grandir sans soucis. Mais arrive le jour où, elle aussi, se retrouve avec un besoin financier pour son enfant et, ne voulant pas être dépendante de sa mère, décide d’emprunter le même chemin qu’elle. Elle a actuellement 26 ans et elle aussi fait du ménage depuis maintenant bientôt sept ans à Tokyo. Suivant l’exemple de sa mère, elle envoie également une partie de son salaire à la fin du mois à son mari qui garde leur fille Clémentine aux Philippines. Elle veut réussir son rêve d’enfance qui était d’être une bonne maman. Elle ne veut donc pas que sa fille finisse femme de ménage comme elle. Elle croit en son avenir et voudrait la voir plus tard avec « un vrai travail ». Sa mère, Marietta, n’a malheureusement pas pu accomplir son rêve qui était celui d’être maîtresse d’école. Nous passons donc à la petite Clémentine, fille de Marjonette âgée de 7 ans et qui vit toujours aux Philippines. Actuellement, elle se rend à l’école primaire et vit avec son père. A midi, elle enfile son uniforme qui est imposé par toutes les écoles, et quitte sa maison pour commencer sa journée. A 5 heures, les classes se terminent et Clémentine quitte ses amies pour rentrer à la maison. Elle s’installe alors à sa table devant ses devoirs. Elle fait des mathématiques, des sciences et encore beaucoup d’autres matières en anglais. Pour que Clémentine puisse avoir une chance de réussir sa vie, il faudra qu’elle fasse au minimum 14 années d’école !

Sa mère et sa grand-mère n’ont

malheureusement pas réussi à atteindre cet

bjectif … o

Après avoir posé des questions à Marietta, elle m’a raconté sa vie aux Philippines ainsi que ses impres-sions. Je vais faire de mon mieux pour traduire ses paroles qui étaient toutes en anglais :

Marjonette et sa fille, Clémentine « La vie aux Philippines est très dure. Là bas, l’école vaut 4 500 Yens (733 €) le trimestre. Ceci est énorme pour nous. Cela correspond à un mois de salaire aux Philippines tandis qu’ici, au Japon, j’arrive à gagner cette somme en trois jours. Ce qui fait qu’il y a des enfants non-scolarisés. Dans ces cas là, les garçons prennent un travail simple, comme ouvriers. Mais les filles prennent un travail comme femme de ménage le matin et payent elles-mêmes leur éducation l’après-midi. Ce qui fait qu’aux Philippines, une fille a plus de chance de réussir qu’un garçon. De plus, les gens avec une bonne éducation partent pour les pays riches comme l’Amérique pour pouvoir mieux vivre. Ce sont les infirmiers et les médecins qui partent en majorité. Le pays se retrouve alors avec trop peu de médecins et il se trouve énormément touché par des maladies plus ou moins graves. Pour conclure, je résume qu’aux Philippines c’est souvent la fuite du pays. Même si Marjonette croit en l’avenir de sa petite fille, la grand-mère Marietta pense que Clémentine viendra elle aussi travailler un jour au Japon.

Clarisse Tistchenko (5ème A) Les Philippines sont devenues une colonie espagnole au 16ème siècle et pendant plus de 300 ans. A partir du début du 20ème siècle et pendant près de 50 ans, les Philippines ont été occupées par les Etats Unis ce qui explique que la langue anglaise y soit tellement répandue. Le pays est devenu indépendant en 1946. Marietta et Marjonette font partie des 7 millions de travailleurs philippins émigrés sur les 88 millions de personnes habitant les 7000 îles des Philippines.

Le nombre de Philippins vivant au Japon est de 187 261 avec une grande majorité de femmes (chiffres de 2005). Au Japon, on compte seulement 0,4 immigrés pour 100 habitants. Drapeau des

Philippines

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HÔ-CHI-MINH-VILLE Janvier 2008N°5

LA CONQUÊTE DE LA COCHINCHINE Avec l’Annam et le Tonkin, la Cochinchine constitue l’une des trois grandes régions historiques du Vietnam. Située dans la partie méridionale du pays, englobant le delta du Mékong, elle a pour capitale Saigon (ex- Prey Nor Kor). Au XIXe siècle, l’arrivée des missionnaires catholiques et la conquête militaire de cette province marquent les débuts de la présence française en Asie du Sud-Est... L’Asie du Sud-Est, une zone convoitée Sous le Second Empire (1851-1870), Napoléon III tente d’affirmer la place de la France sur la scène internationale. Soucieux de favoriser une voie d’accès commerciale vers la Chine et de bloquer la présence britannique en Birmanie, il s’intéresse particulièrement à la péninsule indochinoise.

Les puissances européennes à la conquête de l’Asie. Ici, Français, Britanniques, Russes et Japonais sur une couverture de livre de 1901 (source : revue L’Histoire, avril-juin 2004). L’intervention militaire La Cochinchine, sous la domination de l’empereur d’Annam, Tu Duc (1848-1883), apparaît alors comme une porte d’accès idéale à la mer de Chine. La politique antichrétienne de l’empereur fournit le prétexte idéal à une intervention militaire française. En effet, Tu Duc s’oppose à la présence de missionnaires catholiques sur son territoire car il les considère comme une source de déstabilisation politique. L’emprisonnement de missionnaires français et espagnols provoque l’envoi, en 1858, d’une expédition militaire dirigée par l’amiral Rigault de Genouilly. Après le bombardement de Danang, sa flotte mouille à l’entrée de la rivière Saigon. En février 1859, elle remonte le cours d’eau, canonnant les forts

situés sur les méandres du fleuve et qui défendent la principale ville de Cochinchine.

La neutralisation des forts permet l’assaut de la citadelle de Saigon, qui tombe après de violents combats. Désormais, la ville, devient un point d’appui important pour les expéditions à travers le Sud du pays. Suite à une série de troubles, l’ensemble de la province est annexé par la France en 1867. L’amiral de la Grandière devient alors le premier gouverneur de la Cochinchine.

Gravure extraite du journal l’Illustration en 1862. Elle montre l’image d’une France en armes, civilisatrice et conquérante, qui fête le traité de Saigon par un défilé militaire. Celui-ci est destiné à impressionner les représentants de l’empereur d’Annam, qui sont venus signer à Saigon la cession de la Cochinchine.

La Cochinchine, une province stratégique

L’acquisition de cette province permet à la France de mettre la main sur le grenier à riz du Vietnam car le delta du Mékong est la première région agricole du pays. C’est une perte énorme pour l’empereur Tu Duc qui tente vai-nement de racheter le territoire perdu. Au niveau militaire et diplomatique, la Cochinchine constitue une base arrière possible pour les expéditions navales vers les ports chinois mais elle donne surtout à la France les moyens d’étendre son influence en Asie du Sud-Est. Ainsi, afin de limiter les appétits territoriaux de son puissant voisin, le Siam, le royaume du Cambodge se place sous la protection de la France en 1867. La fin du Second Empire et la naissance de la IIIe Répu-blique ne changent en rien la politique coloniale de la France. Cette dernière utilise la Cochinchine pour finir la conquête du pays. Elle aboutit à l’occupation progressive de l’Annam et du Tonkin pour donner la naissance à l’Union indochinoise en 1887. Six ans plus tard, le Laos est intégré à celle-ci, ce qui termine la mise en place de la principale colonie française en Asie.

Alexandre Caron (4ème A)

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N°5 SEOUL Janvier 2008

De 1919 jusqu’à la fin de la Seconde Guerre Mondiale en 1945, la péninsule coréenne a été placée sous la domination japonaise. A sa libération par l’URSS et les Etats-Unis, la nation coréenne est alors divisée en deux zones d’occupation qui donneront lieu à la création en 1948 de la Corée du Nord, influencée par le communisme soviétique, et de la Corée du Sud, influencée par le capitalisme libéral et alliée aux Etats-Unis.

Une péninsule séparée en deux Etats depuis 1948

Une guerre fratricide En 1950, la Corée du Nord avec l’aide de l’URSS puis de la Chine tente de conquérir toute la péninsule coréenne. Cette invasion fut condamnée par les Nations Unies, alors boycottées par Staline, qui organisent sous commandement américain l’envoi d’une armée pour venir en aide à la Corée du Sud.

Trois ans de guerre féroce ont eu comme résultat trois millions de morts et des millions de familles déplacées et séparées, de part et d’autres. Les combats prennent fin en 1953 avec la signature de l’armistice à Pan Mun Jom, mais pas d’un traité de paix. Cet armistice entérine la séparation de la péninsule coréenne en deux parties au niveau du 38e parallèle et établit la DMZ (DeMilitarized Zone), une des frontières les plus armées du monde.

Des chemins radicalement opposés

Depuis l’armistice, le Nord est resté attaché au modèle politique et économique stalinien. Dirigé d’une main de fer, successivement par le dictateur communiste Kim Il-sung puis par son fils Kim Jong-il à partir de 1994, cette dictature est basée sur un manque total de liberté et de droits fondamentaux et sur une soumission complète du peuple nord-coréen envers son chef. L’économie socialiste de l’Etat nord-coréen est toutefois loin d’atteindre ses objectifs car une écrasante majorité de la population vit dans la misère. Economiquement et socialement, tous les observateurs s’accordent à dire que la Corée du Nord est aujourd’hui sinistrée.

Propagande nord-coréenne montrant un soldat détruisant le Capitole à Washington, ce qui illustre bien les relations tendues entre les deux pays Le Sud, aidé financièrement par les Etats-Unis, a embrassé l’économie de marché, le capitalisme libéral, même si son régime politique a longtemps reposé sur le contrôle de l’armée et ce jusqu’à ce que la démocratie et les droits de l’Homme s’installent définitivement dans les années19 90 avec l’arrivée au pouvoir du premier président élu démocratiquement, Kim Dae-Jung.

Vers un rapprochement Nord-Sud Le deuxième sommet intercoréen a eu lieu les 2, 3 et 4 octobre 2007. Le président sud-coréen Roh Moo-Hyun s’est rendu en Corée du Nord, afin de rencontrer son homologue, Kim Jong-il. Un premier sommet s’était déjà déroulé du 13 au 15 juin 2000, premier signe de rapprochement entre les deux Etats. A la suite de ce sommet, le président sud-coréen, Kim Dae-Jung avait reçu le prix Nobel de la paix pour sa « politique de réconciliation ».

La Corée entre guerre et paix Au lendemain du second sommet intercoréen, quelles sont les perspectives de

réunification pour la péninsule coréenne ?

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N°5 SEOUL Janvier 2008

Les deux Corées avaient alors signé une Déclaration permettant la reprise des liaisons ferroviaires et routières, et la création d’une grande zone industrielle commune, située à Gaeseong en Corée du Nord. Pourtant aucun réel changement n’a été observé depuis lors, puisque la frontière est toujours gardée par des soldats «armés jusqu’aux dents ».

que la ville nord-coréenne de Gaeseong, en de vastes complexes touristiques destinés à accueillir des visiteurs sud-coréens… et générateurs de revenus pour une Corée du Nord aux abois.

Lors de ce 2e sommet intercoréen, un accord a également été signé, le 4 octobre 2007. Il évoque, sans préciser d’échéance, la nécessité d’aboutir à un accord de paix permanent. Incontestablement, le but affiché de ce document commun est de promouvoir la paix et la prospérité économique dans la péninsule.

« Mont sacré de la Corée » – La montagne la plus haute de la péninsule est un symbole fort de la nation coréenne

Pragmatisme économique ou concession politique majeure au régime totalitaire de Kim Jong-il ? Il semblerait que ces points n’aient été discutés que pour éviter certains différends bien plus sensibles, voire insurmontables, tels que le respect des droits de l’Homme en Corée du Nord. Les Sud-coréens semblent souhaiter un rapprochement graduel qui ne nuirait pas à leurs intérêts économiques et politiques.

Une rencontre au sommet pour promouvoir la paix et la prospérité dans la nation

Ainsi, on constate que le sommet intercoréen de 2007 ne consacre pas l’entrée véritable dans une politique de réunification mais qu’il a été utile pour rapprocher notamment économiquement les deux Etats.

Un sommet controversé

Mais ce sommet n’est-il pas pour les deux parties qu’une parade destinée à faire bonne figure? Cette visite en Corée du Nord est plutôt ressentie au Sud comme une ultime tentative pour le président sud-coréen qui est à trois mois du terme de son mandat, pour entrer dans l’histoire, à l’instar de son prédécesseur.

Peut-être ces aides économiques ont-elles aussi pour but de rendre la Corée du Nord dépendante en resserrant les liens économiques et donc de faciliter ultérieurement une réunification ?

En effet, le président Roh a exprimé son désir d’écarter de la discussion la question du nucléaire nord-coréen pour privilégier une politique des petits pas, comme la possibilité de créer une seule équipe pour représenter la nation coréenne aux Jeux Olympiques de 2008.

Même si la réunification semble être la volonté de toute la nation coréenne, des facteurs économiques et politiques prédisent aisément qu’elle n’aura pas lieu dans l’immédiat... à moins d’un effondrement brutal du régime de Kim Jong-il, ce que d’aucuns ne souhaitent pas. En effet, ceci conduirait toute la péninsule, voire l’Asie du Nord-Est, dans une dangereuse période d’instabilité.

Une réelle volonté de coopération

De même, d’autres sujets plus polémiques ont été abordés. Par exemple, les frontières maritimes de la mer Jaune. Celle-ci devrait devenir une « zone de coopération intercoréenne ». La Corée du Sud souhaite en effet partager plus d’espace maritime avec les Nord-coréens pour permettre un développement de leur activité de pêche et ainsi aider leur économie.

Catarina Borges, Ally Cho, Yéna Lee, Noémie Djokovic,

Marie-Agnès Thiébaud, Sara Vandromme (2nde) Photographies et illustrations : Wikipédia

Drapeaux des deux Corées : du Nord (gauche), du Sud (droite)

Par ailleurs, la présidente du groupe industriel Hyundai, qui faisait partie de la délégation a annoncé s’être mise d’accord avec Kim Jong-il pour aménager le mont Baekdu, situé à la frontière entre la Corée du Nord et la Chine, ainsi

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N° 5 PHNOM PENH Janvier 2008

Vann-Nath, Survivant de la Machine de Mort des

Khmers Rouges Du 17 avril 1975 jusqu’au 7 janvier 1979, le Cambodge a vécu la période la plus noire de toute son histoire. Un crime contre l’humanité exercé par les Khmers rouges, s’est perpétué à l’encontre des Cambodgiens durant quatre longues années, causant la mort de plus de 2 millions de personnes, dont 20 000 victimes torturées, massacrées dans la ‘’Machine de Mort’’, une prison khmère rouge que l’on nomme Toul Sleng ou bien la S 21. Vann Nath, peintre cambodgien âgé de 61 ans, fut un des sept survivants de cette prison. Il a eu la gentillesse d’accueillir les élèves du Lycée Français René Descartes, le 2 octobre 2007, pour pouvoir partager sa mémoire et permettre à cette nouvelle génération de mieux connaitre les malheurs passés du pays dans lequel ils vivent. En janvier 1978, Vann-Nath fut capturé par les Khmers Rouges et emprisonné à Toul Sleng. C’est durant la nuit de sa capture que le peintre réalisa que dorénavant il ne serait plus considéré comme un être humain mais comme un simple animal. Il est impossible de décrire totalement les malheurs que Vann-Nath a vécus, sa survie dans ce cauchemar ne provient que de son talent artistique et comme il le dit « que du destin et de la chance ». A cette époque, son talent servait de propagande au régime de Pol Pot (le Grand Dirigeant des Khmers rouges)… mais de nos jours il utilise son don pour pouvoir remémorer la souffrance que ces barbares ont fait vivre à leur propre nation. La cruauté des bourreaux de la S 21 est bien entendu ineffaçable de la mémoire de Vann-Nath, la souffrance du Cambodge durant cette période est sans aucun doute inoubliable, pourtant le peintre nous apprend que 7 jeunes Cambodgiens sur 10 ne sont pas convaincus par la vérité. Tout en étant déçu, Vann-Nath garde espoir et continue à exposer ses tableaux décrivant ce qu’il a vu et vécu pendant son emprisonnement, et il espère que les nouvelles générations se souviendront du malheur qui est arrivé à leur pays. Car il serait inacceptable que des jeunes Khmers pensent que les bourreaux sont également des victimes dans l’histoire. Dans le film de Rithy Pam, « S 21 » [voir ASIA n°4, NDLR], les anciens Khmers rouges disaient ouvertement devant Vann-Nath qu’ils étaient aussi les victimes et le peintre, tellement choqué, n’arrivait pas à répondre. C’est pourquoi il est important pour Vann-Nath de faire connaître à tous les esprits cambodgiens la violence, la brutalité, l’injustice, et la cruauté des Khmers Rouges, car même s’il n’éprouve plus tellement de haine envers ces criminels, il y a certaines blessures que le temps est incapable de guérir.

Vann-Nath au Centre Bophana de Phnom Penh (N. Chheng)

Malgré la souffrance qu’il a vécue, Vann-Nath ne désire pas de vengeance. Ce qu’il réclame est simple, il voudrait qu’un des dirigeants de ce régime puisse venir devant le peuple et expliquer clairement leurs actes tout en s’excusant. Mais cela fait presque trente ans qu’il attend… Vann-Nath continuera à exposer ses œuvres non seulement pour montrer les difficultés de cette période mais pour convaincre les nouvelles générations que ce régime fut un vrai cauchemar pour le pays. Ce que nous pouvons tous lui souhaiter est la réussite et la chance d’entendre les explications qu’il a tant attendues durant des 28 dernières années. Espérons tous que le procès des Khmer Rouges amènera enfin la justice au Cambodge.

Nipoan Chheng (1ère S)

Vann Nath devant une de ses peintures

(photographie : Sara Colm - Juillet 2007 - Centre audiovisuel Bophana)

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N° 5 PHNOM PENH Janvier 2008

Les mines au Cambodge : un fléau dévastateur

Le dauphin de l’Irrawaddy : Un animal en voie de disparition

A Kratie, petite ville du Cambodge à environ 200 km de Phnom Penh, on peut encore voir un curieux dauphin nager dans les eaux douces du Mékong. Appelé aussi « dauphin Orcelle » ou « dauphin de l’Irrawaddy », du nom du fleuve qui coule en Birmanie, ce mammifère qui peuple aussi d’autres fleuves d’Asie, risque de disparaître à tout jamais.

Au Cambodge, lors des conflits des années 1975 à 1998, les mines ont été largement utilisées. Elles avaient pour but de protéger des bases et des installations militaires et de gêner ou d’empêcher les attaques ennemies. Elles ont été répandues aussi bien par voie aérienne que par l’artillerie.

On trouve la plupart des mines dans le nord-ouest du Cambodge où se sont concentrés les conflits : dans la région de Pailin, de Banteay Meanchey et au nord de Preah Vihear à la frontière du Laos.

Le dauphin de l’Irrawaddy (photo © WWF-Canon / Alain Compost)

En effet, selon les estimations de l’organisation mondiale de protection de l’environnement (WWF), il resterait moins de 80 individus dans les eaux cambodgiennes du Mékong, moins de 1000 dans le reste de l’Asie, et leur disparition tend à s’accélérer. A cette extinction de l’espèce, il y a de multiples raisons : les dauphins qui vivent surtout dans des zones de pêche intensive, sont victimes de méthodes de pêche à la dynamite et sont souvent pris dans les filets des pêcheurs : ne pouvant plus remonter à la surface pour respirer, ils meurent étouffés. Par ailleurs, ils souffrent aussi de la pollution de leur espace vital dégradé par les produits toxiques utilisés dans l’agriculture ainsi que de la construction de barrages qui isolent les espèces et les empêchent de se reproduire.

Les zones de mines au Cambodge Malgré la paix revenue, le pays déplore toujours plus de huit cent victimes par an, des hommes, des femmes et des enfants qui meurent ou qui se retrouvent handicapés à vie.

Autre raison essentielle à la disparition de ce beau mammifère : sa popularité ! On le capture en effet pour alimenter les zoos (les delphinariums) où on le dresse et le montre en spectacle. Cependant, il ne survit pas longtemps en captivité. Le commerce du dauphin de l’Irrawaddy est interdit depuis octobre 2004 dans tous les pays d’Asie où on le trouve, les pays membres de la « CITES » (Convention sur le commerce international des espèces menacées) ayant estimé que l’animal est en grave danger de disparition. Au Cambodge, le WWF a mis en place un plan d’information, d’observation et de protection du dauphin dans les villages situés le long du Mékong. Des zones interdites de pêche ont été définies pour lui permettre de se reproduire et on encourage à Kampi, par exemple, un tourisme écologique basé sur l’observation de l’animal. On tente d’autre part de convaincre les pêcheurs d’abandonner les méthodes agressives de pêche et de se tourner davantage vers l’agriculture dont on tente

’améliorer les rendements.

Plus du tiers de la population souffre aussi indirectement de la présence de ces mines : les agriculteurs sont privés de terres cultivables et voient une partie de leur bétail décimée. De nombreux terrains sont devenus inaccessibles et inconstructibles, et pour cette raison même certains villageois souffrent de ne pouvoir accéder à l’eau courante. Ce n’est que vers le début des années 1990 que les premières opérations de déminage au Cambodge ont débuté, dirigées par l’A.P.R.O.N.U.C. (Autorité Provisoire des Nations Unies au Cambodge) qui a laissé sa place à de nombreuses Organisations non-gouvernementales (O.N.G). : le C.M.A.C. (l’organisme national du déminage), M.A.G. et HALO TRUST (des O.N.G. britanniques), la F.A.R.C., (l’armée du Royaume du Cambodge), ainsi qu’une poignée d’opérateurs privés. Chaque année, les opérations de déminage au Cambodge exigent un investissement de trente millions de dollars, somme qui n’est manifestement pas encore suffisante au vu du nombre de victimes.

d

Espérons que ces programmes de protection se multiplient et sauvent cette espèce rare qu’on aimerait pouvoir encore rencontrer le long des côtes fluviales du Cambodge, de Thaïlande, des Philippines et d’ailleurs.

Dabeen Oh, Vansoriya Ouk (5ème) Alexis Chevalier, Baptiste Choin, Tony Kim Yeat (5ème)

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N°5 JAKARTA Janvier 2008

Le minaret de la mosquée a une hauteur de 6666 cm.

(Photo Tehono Rigaux)

VISITE DE LA MOSQUÉE ISTIQLAL

Le lundi 8 octobre 2007, Monsieur Rigaux, notre professeur d’histoire et géographie et Monsieur Taufik, l’intendant du Lycée International Français (LIF), nous ont emmenés à la mosquée Istiqlal. Cette visite a eu lieu dans le cadre de l’étude du monde musulman. Cette mosquée est la plus grande de la capitale indonésienne, Jakarta, d’où son intérêt particulier. Elle se situe à proximité de la Place Merdeka, au nord de la ville ; il nous a fallu une heure pour nous y rendre ! À notre arrivée, nous nous sommes déchaussés par respect. Un membre de la mosquée nous a fait découvrir les secrets de ce bâtiment imposant…

Des élèves de la classe de cinquième du LIF prennent la pose à l’intérieur de la mosquée. (Photo Sydney Juan) Des liens entre la religion et le politique

La mosquée a été construite entre 1955 et 1978 d’après les plans d’un architecte chrétien, Freidrich Silaban. Il s’agissait du premier projet d’un vaste programme de travaux publics lancé par le premier président de la République indonésienne, Sukarno. L’Indonésie avait obtenu son indépendance face aux Néerlandais en 1945, et Sukarno voulait voir s’élever des symboles de l’indépendance et de la modernité de cette jeune nation.

Ainsi, même s’il s’agit d’un bâtiment religieux, on y retrouve de nombreux symboles politiques : le nom même

de la mosquée, Istiqlal, signifie indépendance en Arabe. Par ailleurs, les piliers de la salle des prières mesurent dix-sept mètres de haut, huit mètres les séparent les uns des autres et la mosquée est surmontée d’un dôme de quarante-cinq mètres de diamètre ; le tout symbolise la date de l’indépendance de l’Indonésie : le 17 août 1945 (17/08/45). Cela témoigne des relations étroites entre religion et politique dans l’archipel. Si l’Indonésie ne constitue pas une théocratie, elle n’est pas laïque pour autant, suivant le modèle turc par exemple. Ainsi, un Ministère de la Religion existe, et la prière est récitée dans les écoles.

L’architecture de la mosquée

L’architecture est très moderne, dans le style des années soixante. Il est interdit de représenter des figures humaines dans l’islam ; par conséquent, comme dans toutes les mosquées, la décoration est composée de figures géométriques et de calligraphies arabes. Le bâtiment et les terrains environnants couvrent une surface de neuf hectares. La mosquée peut accueillir jusqu’à 70.000 fidèles dans la salle de prière, ainsi que 100.000 autres à l’extérieur. Hommes et femmes y sont physiquement séparés : les femmes prient à gauche et les hommes à droite.

La cour intérieure de la mosquée. (Photo Tehono Rigaux)

De même qu’Istiqlal abrite des symboles politiques, les symboles religieux y sont légion. Par exemple, dans la salle du dôme, douze piliers symbolisent le mois de la date anniversaire de Mahomet. La salle des prières, quant à elle, s’élève sur cinq étages, une référence au nombre de prières quotidiennes d’un musulman. Enfin, le minaret culmine à 6666 centimètres : il s’agit là du nombre de pages du Coran.

La mosquée Istiqlal vue de la cour. (Photo Tehono Rigaux)

Depuis l’arrivée au pouvoir de Suharto, le

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N°5 JAKARTA Janvier 2008

successeur de Sukarno, le muezzin utilise des haut-parleurs pour appeler les fidèles à la prière.

L’intérieur de la mosquée avec le mihrab et le minbar. (Photo Karin Valverde)

Le « bedug » de la mosquée Istiqlal fut offert par le président Suharto.

(Photo Cynthia Better)

Un témoin de la tolérance de l’islam indonésien

Contrairement à de nombreux pays du Moyen-Orient, l'islam d'Indonésie n'a pas écrasé les autres religions lorsqu'il s'est développé à partir du XIII ème siècle. Ainsi, l'Indonésie reconnaît cinq religions: l'islam (environ 90% de la population), le catholicisme, le protestantisme, l'hindouisme et le bouddhisme. Cela explique pourquoi la mosquée Istiqlal est un lieu de tolérance et de vie sociale. Ce n'est pas qu’un lieu de prière, mais c'est aussi un endroit d'activités diverses. Les gens peuvent y jouer aux échecs, y écouter des poèmes ou encore participer à des concours d'écriture et de lecture du Coran : le meilleur gagne un voyage à La Mecque ! C'est aussi un lieu d'enseignement. Il est important de signaler que la mosquée n’est pas réservée aux musulmans : elle accueille des personnes de toutes religions et leur donne nourriture et abri. Les spécificités de la mosquée Istiqlal

La mosquée Istiqlal comme toutes les autres moquées de l’archipel, possède un « Bedug » et une singularité qui lui est propre : la répétition générale du pèlerinage à la Mecque.

Le « Bedug » est une sorte de grand tambour qui sert à l’appel à la prière. Il est constitué d’une peau de vache d’un côté, et d’une peau de bœuf de l’autre. Il s’agit d’une vieille tradition javanaise préexistante à l’arrivée de l’islam. Si sa présence dans une mosquée peut surprendre, elle est en fait un bon exemple du

syncrétisme religieux en Indonésie : les

notamment l’islam, portent la marque des croyances traditionnelles.

religions, et

Par ailleurs, la mosquée Istiqlal offre aux croyants la possibilité d’effectuer une répétition générale du pèlerinage à La Mecque. Ce dernier constitue l’un des cinq piliers de l’islam : les musulmans qui en ont les moyens financiers sont tenus de faire ce pèlerinage une fois dans leur vie. À Jakarta, un cube noir placé au centre de la cour de la mosquée représente la « Kaaba », la pierre noire autour de laquelle les fidèles tournent à la Mecque. Le but de cet entraînement est de parvenir à toucher la vraie pierre lors du pèlerinage. La mosquée Istiqlal et le « Pancasila ». Dès l’indépendance de l’Indonésie, le président Sukarno définit les principes de la jeune République indonésienne : c’est le « Pancasila ». Le mot « Pancasila » est formé de deux mots sanskrits, « panca » qui veut dire « cinq », et « sila » qui veut dire « principe ». Ces cinq principes sont la base même du régime : ♦ La croyance en un Dieu unique ♦ Une humanité juste et civilisée. ♦ L’unité de l’Indonésie. ♦ Une démocratie dirigée par les délibérations éclairées

des représentants du peuple. ♦ La justice sociale pour tout le peuple indonésien.

La représentation symbolique du« Pancasila »

Lorsqu’il arrive au pouvoir, le président Sukarno qui veut éviter des conflits religieux, insiste sur la notion de Dieu unique car le monothéisme est commun aux Chrétiens, aux Musulmans et, dans une certaine mesure, aux Bouddhistes. De la même façon le chiffre « cinq » qui rappelle les piliers de l’Islam fait aussi allusion aux cinq frères « Pândava » du Mahabharata ; une façon d’intégrer l’hindouisme qui est polythéiste. Le chiffre « cinq » évoque aussi les cinq doigts de la main et les cinq sens. Par le « Pancasila » Sukarno qui était musulman va vouloir imposer ses principes à la majorité musulmane de la population et faire que l’Islam ne devienne pas la religion unique de l’Indonésie. Et c’est ainsi, pour rassurer ses frères musulmans et leur prouver sa bonne foi dans l’Islam, qu’il décide de faire construire la grande mosquée Istiqlal. Elle devient en quelque sorte une compensation, doublée à l’époque du prestige d’être la plus grande mosquée d’Asie.

La classe de cinquième du LIF de Jakarta

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N°5 KUALA LUMPUR Janvier 2008

Les trois principales fêtes en Malaisie

Il y a quatre religions principales en Malaisie : l’Islam, l’Hindouisme, le Bouddhisme, et le Christianisme. Il y a donc quatre grandes fêtes : Hari Raya Aidilfitri, Deepavali, le Nouvel An Chinois, et Noël. Tout le monde connaît Noël… nous allons donc expliquer le déroulement des trois autres fêtes ! Hari Raya Aidilfitri, une fête musulmane, marque la fin du bulan puasa (le mois de jeûne du Ramadan). Le lendemain de la Nouvelle Lune d’Automne, les familles, qui sont pour la plupart rentrées dans leur village, leur kampung, mettent de nouveaux habits -baju melayu pour les hommes et baju kurung pour les femmes- pour se réunir à la mosquée pour la prière du remerciement et du pardon. Ce jour-là, les morts sont honorés par des visites au cimetière. Le soir, les gens ouvrent leurs portes à tout visiteur, musulman ou non, avec la tradition «open house». La journée culmine lors d’un festin avec les délicatesses locales : ketupat, rendang, kuih… Ainsi qu’avec des pétards !

Tous les ans, juste après la nouvelle lune de Novembre, Deepavali (rangées de lumières) ou le Festival des Lumières, est célébré par les Hindous pour commémorer la destruction du mal, incarné par un démon, par le dieu Krishna. Les gens espèrent aussi que la Déesse de la Prospérité, Lakshmi, bénira leur maison. C’est pour attirer son

attention qu’ils décorent leur maison avec des diye, petites lampes à l’huile, et des rangoli, dessins à la farine de riz. Le soir, les familles font un puja, une prière, et puis après un grand repas, allument des pétards pour chasser les mauvais

semblent essentiels à toute célébration

s Eid Mubarak, Deepavali Valthukal, et Gong Xi Fat Cai !

Sheeva Weil, Marion Alauzet, Sarah Benaïssa

vénement commémore l’indépendance de la Malaisie.

onnue sous le nom de Malaisie.

pays dont atriotisme est vi

n de l’Indépendance, le 31 oût 1957 (Photographies : Wikipédia).

Carolyne Lecomte, Lucy Berloty et Juliette Quen (2nde)

esprits. Le 1er jour du Nouvel An Chinois, en janvier ou en février, commence avec une réunion familiale, et un hommage aux ancêtres, au Ciel, et à la Terre. Pendant ces réunions –qui illustrent la croyance que la gratitude, le respect, et l’amour sont le centre de la vie-, les personnes âgées et les personnes mariées donnent des ang pow, enveloppes rouges contenant de l’argent, aux plus jeunes, un geste qui porte bonheur. Une nouvelle année est un nouveau début, et donc les Chinois évitent toute parole blessante ou vulgaire, ainsi que les disputes. On n’utilise pas non plus le balai, ce qui signifie «balayer» le bonheur hors de chez soi. Le soir, il y a un grand repas de fête, sans oublier les offrandes au Dieu de la Cuisine, pour qu’il rapporte de bonnes choses au Dieu du Ciel, et les pétards, qui Malaisienne ! Nous espérons que vous avez mieux compris ces fêtes, et vous souhaiton

Hari Merdeka, fête nationale Malaisienne

La fête nationale malaisienne, aussi connue sous le nom d’Hari Merdeka, est célébrée le 31 Août. Ceté En 2007, les Malaisiens ont fêté les 50 ans de leur indépendance. En effet, à la suite de la Seconde guerre mondiale, les Anglais reprennent la Malaya, désormais c Cependant le sentiment d’indépendance s’affirme dès 1945 et devient de plus en plus populaire. Le processus d’indépendance s’étale sur plusieurs années. Après de multiples négociations, le pays obtient son indépendance le 8 février 1956 (date de la signature des accords). A la tête de ce nouvel Etat, Tunku Abdul Rahman Putra. Il devient le premier d’une longue lignée de Premier ministre. Pourtant, le jour national adopté est le 31 Août 1957, date de la lecture officielle de la proclamation de l’Indépendance. Aujourd’hui encore,

cet événement reste un temps extrêmement fort pour les Malaisiens en particulier cette année, pour le cinquantenaire de son indépendance. De diverses festivités sont organisées notamment des feux d’artifices, des parades et même des spectacles. Les

Malaisiens sont très attachés à leur nation (voitures et immeubles sont tapissés de drapeaux aux couleurs de la nation) ce qui peut s’expliquer par la jeunesse du

f et encore présent. le p

La lecture officielle de la proclamatioa

emer,

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N°5 BANGKOK Janvier 2008

A la découverte de LaMphun

Accompagnée de notre professeur d’Histoire et de Géographie, la classe de 2nde B du Lycée Français International de Bangkok est partie du 3 au 9 juin 2007, dans la province reculée de Lamphun au nord de la Thaïlande.

La petite ville provinciale de Lamphun, lieu de notre arrivée par le train, se situe à 670 km au nord de Bangkok. Cette région était à l’origine habitée par des Môns venus de l’Est de la Birmanie. Ils y établirent un premier royaume. C’est la reine Chammathewi qui au VIIe siècle aurait fondé la cité-Etat d’Haripunchaya aujourd’hui centrée sur Lamphun. Au début du XIIe siècle, la petite principauté de Muang Haripunchaya fut intégrée à la suite de guerres contre les Khmers et les Birmans au royaume de Lannatai, “royaume des mille éléphants” qui s’étendait entre la Thaïlande et le Laos du Nord.

Le Wat Phra Yuen. Notre voyage d’une semaine s’est divisé en 3 étapes principales marquées par nos hébergements itinérants. La première nuit méritée à Lamphun a succédé à la visite de sites historiques dont les Wats (temples bouddhistes) de style typiquement du Nord de la Thaïlande. Parmi eux, le Wat Phra That Haripunchaya, construit au IXe. Ce monastère royal possède un chédi imposant de style Môn à base carrée et au sommet en forme de flèche élancée et un gong de bronze. Son bâtiment principal, le bot, héberge une statue de Bouddha couché dans la position du Nirvana. Le deuxième édifice religieux, le Wat Kut Kut élaboré entre les XIIe et XIIIe se compose d’un chédi pyramidal à cinq étages contenant les cendres de la reine fondatrice de la cité. Cette pyramide de briques est constituée de niches à Bouddhas de stuc debout dans la position de l’apaisement des flots. Avant d’atteindre la ville, nous avons franchi les 1750 marches qui mènent au somment de Doi Khamo, montagne sacrée et vénérée pour son puit dont l’eau est toujours utilisée pour la cérémonie du couronnement royal. Un arrêt sur le site de Ku Chang-Ku Ma, symbolisé par deux stupas de briques nous a permis de constater l’amour que portait la souveraine pour ses animaux de combat. Cet espace est en effet le cimetière des éléphants et des chevaux royaux. Nous avons ensuite passé une nuit dans le parc national de Doi Khuntan. Etabli en 1975 sur 255 km2 à une altitude entre 235 et 1373 mètres, le parc connaît des températures qui peuvent dépasser les 38 degrés en saison chaude et 5 degrés pendant la saison fraîche. Il est composé de chutes et de cascades coulant au milieu d’une forêt dans laquelle les tecks et les bambous se côtoient en basse altitude. Les pins occupent les pentes au-delà de 1000 mètres. Le plus long tunnel ferroviaire de Thaïlande construit en 1918 d’une longueur de 1,3 km traverse le sud du parc. Plusieurs bâtiments en pierres taillées servaient de refuge aux missionnaires américains dans les années 1950. Le “ view

point” situé à plus de 1300 mètres permet d’observer, après avoir traversé des étendues de savanes d’altitude, les sommets environnants couverts de jungle. La journée entière en randonnée pédestre fut consacrée à l’étude du milieu naturel, de la faune et de la flore de la forêt : insectes multicolores (papillons grands monarques, fourmillions, sauterelles…), fougères, orchidées sauvages, champignons parasites… Avant de prendre la direction de notre dernière étape, nous avons effectué deux haltes dont un premier arrêt dans le village Karen de Ban Phrabat Huai Tom. Les Karens sont arrivés d’Asie du Nord jusqu’en Birmanie puis se sont refugiés en Thaïlande depuis moins d’une trentaine d’années. Plusieurs villages isolés dans la jungle, ignorés, vivant plus ou moins en autarcie couvrent la région de Lamphun et se composent d’habitations en bois sur pilotis. Ces populations survivent grâce à l’aide d’ONG. Les enfants Karens sont aujourd’hui scolarisés, apprennent le thaï dans des écoles publiques villageoises. Le dernier temple bouddhiste visité sur la route se nomme Wat Phra Phuttabat Tak Pha, “le temple de l’empreinte du pied de Bouddha dans la forêt”. Lieu de pèlerinage, il possède en effet deux empreintes gigantesques de pieds attribuées au grand maître. Notre visite s’achève dans le parc national de Mae Ping. Sur environ 1000 km2 à une altitude moyenne de 900 mètres, le parc est axé sur la rivière Mae Ping et le lac Kaeng Koh. Nous y sommes restés deux nuits dans des bungalows de bois montés sur des bambous flottants en pleine nature. 80% du parc est recouvert de forêts de feuillus et de savanes arborées. Le lac de 98 km de longueur, encadré de falaises calcaires et la cascade Kor Luang a sept niveaux nous ont permis de goûter aux plaisirs de la baignade et du kayaking. Avant de prendre le chemin du retour, une visite du musée national de Lamphun s’imposait. Grâce aux objets découverts lors des fouilles, une reconstitution chronologique de la présence humaine dans la région est possible. De la période préhistorique (nécropole et ossements dégagés par une équipe d’archéologues français), à la civilisation Môn ou Dvaravati des Ve au XIIIe (statuettes de stuc et stèles à alphabets) jusqu’au royaume de Lannatai et son art des XIIIe au XVIIIe (statues de Bouddhas musclés au torses nus en position de Mahavijaya, de la victoire de Bouddha sur le démon Mara).

Nous sommes arrivés à Bangkok en train de nuit couchettes, ravis par l’ambiance de groupe, comblés par le séjour nature et les visites sur le terrain, imprégnés par la culture du Nord de la Thaïlande… cependant épuisés par nos diverses expéditions !

Anaïs Aubert, Stéphanie Benoît, Chloé Garette, Mei Ignace, Léonard Lasquier,

Lucie Schoonbaert, Margor Tendil (Seconde B)

Elèves dans la savane arborée.

Le cimetière des éléphants.

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N°5 TOKYO Janvier 2008

Le Louvre à Tokyo Qui a fait un séjour à Paris sans visiter le Louvre ? Personne ou presque. Mais voilà, Paris est loin … Heureuse nouvelle pour les Tokyoïtes ! En dehors des expositions temporaires du Louvre organisées à Ueno ou encore à Roppongi, ils vont pouvoir admirer des œuvres du célèbre musée dans un nouvel espace d’exposition, le Museum Lab, qui a ouvert ses portes au public en octobre 2006. Ce lieu est né d’un projet entre le Louvre et DNP (Dai Nippon Printing), l’entreprise mécène qui finance cette action culturelle unique et met sa technologie de pointe au service du Musée français. Mais qu’est-ce que le MUSEUM LAB ? Localisé dans l’immeuble même de DNP à Gotanda, il présente de nombreuses particularités. Chaque exposition est centrée sur UNE seule œuvre que l’on fait venir du Louvre pour une période d’environ quatre mois. Cette année, l’œuvre exposée depuis le 27 octobre 2007 et jusqu’au 1er mars 2008, est La Vierge au lapin de Titien.

La Vierge à l'Enfant avec sainte Catherine et un berger, dite La Vierge au lapin Vers 1525 - 1530 - Tiziano VECELLIO, dit TITIEN Pieve di Cadore, 1488/1490 - Venise, 1576 - Paris, musée du Louvre

© 2007 Musée du Louvre / Angéle Dequier

Après avoir contemplé l’œuvre, le visiteur est amené à approfondir ses connaissances sur celle-ci, et en même temps sur l’artiste ainsi que sur les courants artistiques de l’époque à travers de nouveaux moyens technologiques. Pour cela, de nombreux écrans sont proposés dans le « foyer », où l’on peut directement sélectionner les informations voulues en touchant l’écran. Un espace cinéma est consacré à des documentaires, sur un écran haute définition. Pas de problème si vous n’êtes pas japonophones ! La carte RFID (1) reliée au casque permet de recevoir les commentaires dans la langue choisie (français, anglais, ou japonais). La visite est gratuite mais la réservation doit obligatoirement être faite au préalable.

Les œuvres qui ont été présentées jusqu’à maintenant sont Le Carabinier de Théodore Géricault puis trois Tanagras (statuettes de l’Antiquité grecque). Des conférences sont organisées une à trois fois pendant l’exposition. Ainsi, en octobre 2007, Jean Habert, conservateur en chef du département des Peintures au Louvre, a donné une conférence intitulée La Vierge au lapin de Titien: une sainte conversion devenue poésie sacrée. Cette oeuvre de Titien est exposée du 27 octobre 2007 au 1er mars 2008. Des animations différentes sont prévues, selon l’oeuvre exposée .Dans le cas des Tanagras, le fait de toucher un écran permettait au visiteur de créer sa propre carte postale d’une des statuettes en choisissant l’angle et le contraste lumineux voulus. En ce qui concerne La Vierge au lapin, le visiteur est invité à se « promener » dans le tableau lors d’une expérience en trois dimensions. Ne serait-ce pas une bonne occasion de s’enrichir tout en se divertissant ?

Dispositifs multimédias © Photo DNP Pour les curieux de l’Histoire de l’art, rendez-vous également à la Maison des Musées de France à Ginza (centre de Tokyo). Il s’agit d’un centre d’information (dont le mécène est aussi DNP) ayant pour but de faire connaître les collections des musées français, ainsi que les expositions temporaires organisées en France. Vous pouvez y consulter de nombreux catalogues des musées dans sa bibliothèque. Site du Museum Lab : http://www.museumlab.jp/francais/exhibition/index.html La Maison des Musées de France : http://www.museesdefrance.org/top.html

Emilie Mikura (1ère ES) (1) carte RFID: radio frequency identification, méthode pour stocker et récupérer des données à distance en utilisant des marques appelées « radio-étiquettes ».

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N°5 SINGAPOUR Janvier 2008

« Art of the ancestor » Vous avez sûrement déjà entendu parler des tribus primitives de l’Asie du Sud-Est. Mais connaissez vous les Bataks, les Nias et les Dayaks d’Indonésie ? Savez-vous qu’ils vénèraient l’esprit de leurs ancêtres comme des dieux ?

« Art of the Ancestor », l’exposition que nous a présenté l’Alliance Française de Singapour du 12 septembre au 13 octobre dernier expliquait grâce à des pièces de collections privées ces cultures cachées du fond de la forêt équatoriale. Cette exposition nous a fait découvrir de nombreux objets qui servaient de liens entre les hommes et les ancêtres. Pour ces tribus qui vivaient principalement sur les îles de Bornéo et Sumatra, le culte des ancêtres était une tâche quotidienne. En effet, si les ancêtres protégeaient le village, ils pouvaient également se mettre en colère et avaient ainsi un énorme pouvoir sur les hommes. Pour les apaiser, les hommes faisaient des offrandes aux statuettes servant de réceptacle à l’esprit des morts, les « adus » (photo ci-dessous). D’autres statues de bois, comme les singas, avaient pour but d’éloigner les mauvais esprits. A l’entrée, deux de ces Singas « gardaient » les lieux. De nombreuses statuettes « adus » peuplaient la première salle. Au mur, était accroché un tissu sacré aux motifs prouvant l’influence de l’esprit des ancêtres sur la tisseuse. Ce genre de tissu n’était utilisé que lors de grandes cérémonies religieuses. Après s’être étonné devant les « adus », nous sommes rentrés dans la 2nd salle, plus étroite. De nombreuses petites statues se tenaient derrière les vitrines.

A côté, nous avons compris la fonction des petits bâtons surmontés par une figurine représentant un ancêtre (photo ci-contre). Ils servaient à la chasse. Des morceaux de tissus imbibés de graisse étaient attachés à la figurine et le bâton était planté à proximité d’un piège ; les cochons sauvages, attirés par l’odeur de la graisse, tombaient dans le piège.

Après avoir vu deux autres singas, nous sommes entrés dans la troisième et dernière salle. En y entrant, nous avons été immédiatement frappés en voyant un homme assis sur un fauteuil de bois (photo ci-dessus). En s’approchant de quelques pas, on a compris qu’il s’agissait en réalité d’une statue articulée grandeur nature. Au village, lorsqu’un

homme mourrait sans avoir de fils, sa famille fabriquait une marionnette (photographie ci-contre) pour remplacer le fils inexistant. Cette dernière, manœuvrée par le chaman, sorte de sorcier du village, exécutait alors la cérémonie funéraire à la place du fils. D’autres objets insolites trônaient dans cette salle, comme un livre de recettes magiques. Ils étaient utilisés par les chamans pour guérir les malades par exemple. Quels dut être l’étonnement des colons lorsqu’ils découvrirent que ces tribus, coupées du reste du monde, au milieu de leurs forêts, écrivaient dans un alphabet proche du sanskrit (alphabet utilise en Inde)! Enfin, la tête pleine de tous ces objets incroyables nous avons rejoins la sortie. Cette exposition nous a expliqués clairement et simplement l’importance du culte des ancêtres pour ces tribus de Sumatra et Bornéo. La visite fut envoûtante.

Sophie PERROT (3ème)

Le tatouage en Asie Le tatouage comme grand rite de passage ne se pratique plus à Singapour. Aujourd’hui le tatouage est une décision personnelle. Se faire tatouer est devenu une mode.

Femme de la Tribu des Chins, Sud de la Birmanie (Décembre 2006) Au milieu du XIXème siècle, l’activité des sociétés secrètes de Singapour était intense. Dans certains groupes il était d’usage de graver le nom du clan ou son code sur la boucle de ceinture ; dans d’autres, les membres se tatouaient leurs codes secrets. En plus d’être une forme d’identification, ce procédé était une preuve de courage face à la douleur. Un des gangs encore connu aujourd’hui est le « 3.6.9 ». Les membres de ce groupe se tatouaient sur le front des lignes de points, appelées « diam » en Hokkien. Certains préféraient se tatouer cinq points sur les premières articulations des doigts de la main ce qui les identifiaient à des « guerriers » (« Fighters »). Lors de la

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N°5 SINGAPOUR Janvier 2008

perte d’un « frère » («Brother ») suite à des rixes entre gangs, ses proches se tatouaient des larmes sur les joues.

SENTOSA, une île

« Récréation » Le tatouage à Singapour a bien évolué. Il suffit de constater la multiplication des salons (aujourd’hui environ au nombre de trente). Cette décoration du corps se fait surtout par les jeunes entre 18 et 28 ans. Les motifs représentent le plus souvent des tatouages tribaux, des caractères chinois et dragons chinois.

Sentosa est une île très fréquentée de Singapour. Cette île a une aire de 5 km2. Elle se situe à un demi-kilomètre de la côte sud de l’île de Singapour. 70% sont recouverts de forêt tropicale et on y trouve une grande diversité de faune et flore. Les 3 plages s’étendent sur 2 kilomètres: Palawan Beach, Siloso Beach et Tanjong Beach. Elles sont belles et pourtant artificielles, le sable étant acheté et apporté d’Indonésie et de Malaisie.

« Amour » en chinois

Singapour est un Etat très libéral qui facilite toute création d’entreprise et de commerce. Ouvrir un magasin y est donc très simple et rapide. Nous avons vérifié auprès de Carolyn Wee, responsable à la bibliothèque de CJKoh Law qu’aucune loi n’existe concernant les tatouages ni dans les Acts ni dans les Subsidiary Legislation du Singapore Statutory Legislation . Les conditions d’hygiène sont très contrôlées. D’ailleurs, les salons que j’ai visités sont d’apparence très « médicalisés ». A noter que tous les magasins dans lesquels je suis allée refusent les clients de moins de 18 ans. Or il n’existe aucune loi interdisant le tatouage aux personnes mineures. On peut se douter que les salons veulent éviter tout problème avec les parents.

Ilot artificiel

Cette île apporte une bouffée d’air frais. C’est une occasion d’échapper à la ville. « Sentosa » signifie tranquillité en malais et ce nom lui va bien car de nombreuses personnes recherchent cette tranquillité, loin de la ville. Sentosa est populaire. Elle attire plus de 2 millions de visiteurs par an. Cette île offre une très grande variété d’attractions, de musées, de parcs, d’expériences inoubliables :

Le tatouage, en effet, marque indélébile, peut avoir des conséquences pour l’avenir. Et si les Singapouriens sont de plus en plus nombreux à être tatoués, ils sont aussi nombreux à vouloir effacer cette trace. Des témoignages permettent d’affirmer que les tatouages peuvent être un frein pour trouver un emploi. Un recruteur nous a expliqué qu’il était inenvisageable pour le représentant d’une entreprise d’afficher un quelconque tatouage. De plus, les clients pouvant être chinois ou japonais, ce tatouage serait vraiment mal venu ; ce phénomène étant encore mal perçu en Chine et au Japon. Pour lutter contre cette discrimination à l’embauche, le gouvernement singapourien s’engage à aider les familles « locales » défavorisées en payant une partie des frais d’enlèvement d’un tatouage d’un adolescent, frais qui peuvent atteindre mille dollars !

Il y a par exemple, la « Carlsberg Sky Tower » qui a ouvert le 7 Février 2004. Il s’agit de la tour d’observation la plus haute d’Asie avec ses 131 mètres de haut au dessus du niveau de la mer. Elle offre une superbe vue panoramique de Singapour.

Le tatouage est une preuve supplémentaire du culte porté au corps de nos jours. «Notre époque sacralise l'apparence et la jeunesse » comme le souligne le sociologue Gilles Lipovetsky dans l’hebdomadaire L’Express du 9 Mars 2000. Notre corps ne deviendrait-il qu’une enveloppe que l’on tatoue, étire, bronze, et modifie ? Jusqu’où irons-nous pour être ce que nous voulons paraître ?

Le CBD et le port depuis la tour Carlsberg Marine Guibert (Tle ES)

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N°5 SINGAPOUR/HONG KONG Janvier 2008

De nombreux parcs ravissent les amoureux de la nature : le Butterfly Park (le parc des papillons) et le Insect Kingdom ( le royaume des insectes) qui rassemblent de nombreuses espèces. Le Underwater world et le Dolphin Lagoon font découvrir la magie des espèces sous-marines. Le Underwater world est un aquarium sous-terrain qui a ouvert en 1991. Ce musée regroupe plus de 2500 animaux marins et 250 espèces diverses de différentes régions du monde. Le Dolphin Lagoon vous propose une expérience inoubliable, un rêve réalisable : celui de nager avec des dauphins. D’autres attractions sont proposées. Il y a le Sentosa 4D Magix , qui est un cinéma en 4 dimensions le plus large de l’Asie du sud-est. Le Fort Siloso retrace l’histoire de l’île de Sentosa. Sentosa peut loger aussi ses visiteurs dans des hôtels luxueux. Actuellement, l’île se transforme très vite avec la construction de maisons somptueuses et très coûteuses. Un grand complexe hôtelier sort de terre.

Futur grand complexe hôtelier Les jeunes sont attirés par le « côté branché », que ce soit pendant la vie nocturne avec les bars à la mode ou pendant la journée avec les nombreuses activités, sports proposés sur les plages (beach-volley, football, trempoling…). Chaque année, une grande fête est organisée, connue dans toute l’Asie : Zoukout. L’ambiance y est assurée !

L’accès à l’île est facile. De nombreux moyens de transport sont proposés. On peut utiliser le téléphérique (on peut même y dîner en tête à tête !…). Un service de bus est rapide et efficace. On peut choisir aussi le métro, les taxis Singapouriens ou sa propre voiture car, depuis 1998, elles sont autorisées sur l’île. Les luges et télésièges sont aussi très empruntés.

Le coût de tous ces transports ne s’élève pas à plus de 20 dollars, soit 10 euros. Cependant il faut ajouter à cela tous les coûts des activités sur l’île. Elles sont assez onéreuses. Cependant, une journée tranquille en famille ou entre amis sur la plage avec un pique-nique est gratuite. A chacun de choisir !

Aline Guicheney (Tle ES)

Retour sur «Planète rugby»

L’objectif était de faire venir en France, 80 jeunes de 35 pays différents, scolarisés dans des lycées français et des lycées locaux à l’étranger, dans le cadre de la Coupe du Monde de rugby. L’occasion de promouvoir les écoles françaises à l’étranger, la langue française, le rugby et ses valeurs. Et de vivre une formidable expérience !

Une ambiance excellente et des souvenirs inoubliables... Le 23 septembre, nous partions en direction de Paris, pour deux semaines inoubliables. Nous avons été transféré à Marcoussis, siège du CNR (Centre National de Rugby) pour rencontrer tous les autres binômes. L’ambiance était déjà décontractée ! Nous sommes partis à Lens en bus, où nous avons fait du beach rugby, dans une installation en centre ville. Nous avons visité le centre historique, puis nous avons regardé le match Namibie-Georgie au Stade Bollaert de Lens.

Les jours passaient et des amitiés se créaient. Dans le groupe, une moitié parlait français, les autres communiquaient en anglais, en espagnol, en portugais… Il n’y avait pas plus multiculturel ! Dans le bus, les conversations fusaient dans tous les sens. Comme se rappeler des noms de chacun était un peu difficile au départ, nous nous appelions par nos pays ! Bonjour Thailande ! Comment ça va aujourd’hui Serbie ? Where did Namibia go ? Is he with Costa Rica ? C’était impressionnant de voir un groupe qui n’avait jamais joué ensemble, s’unir autant sur le terrain... et à côté. C’est une des beautés de ce sport. Nous sommes descendus à Toulouse pour le match Roumanie-Nouvelle Zélande, et bien évidemment le hakka en direct ! Sans exagération, c’est très impressionnant ! Hola dans le stade, musiciens et tous les chants traditionnels des matchs de rugby. Quelle ambiance ! Le public est devenu fou lorsque la Roumanie a marqué son seul et unique essai. La deuxième semaine s’est déroulée à Marcoussis. Dans tous ces trajets, les visites culturelles ont été nombreuses. Le séjour approchait de sa fin, il y eut des pots de clôtures, nous avons fêté la victoire française contre les All Blacks (le binôme néo-zélandais boudait !) Notre équipe masculine a joué contre les Espoirs, venus de Lyon et de Toulon. Pour terminer ce séjour, nous avons regardé le quart de final Ecosse-Argentine au Stade de France, avec plus de 76 000 autres personnes ! Le dernier jour était rempli d’émotion, et plus d’une larme ont coulé. Presque deux mois après notre retour, nous sommes encore enchantés par ce voyage. Que de nostalgie ! Nous avons gardé contact entre nous et l’esprit du groupe persiste encore. Les projets sont nombreux : certains vont venir à Hong Kong pour voir les Sevens ! Nous ne pourrons jamais assez remercier les organisateurs, et en particulier Patrick Ténèze, président de l’association, pour cette fabuleuse opportunité qu’ils nous ont donné. Cette expérience est à jamais ancrée dans notre cœur.

Claire Grisez (Tle ES)

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N°5 HONG KONG Janvier 2008

Le lycée au McLehose trail ! Le vendredi 9 novembre dernier, à 11h, quatre coureurs aux couleurs de l’école se sont élancés pour une grande aventure. Jean-Pierre Trabichet Frédéric Thierry D’Argenlieu, Sébastien Hesry et Andrew Martin se sont embarqués dans cet incroyable challenge qu’est le MacLehose. Ils ont relevé le défit en parcourant 100 km en 22 heures et 24 minutes.

Le MacLehose trail est un parcours de 100 km. L’ONG Oxfam a repris le parcours à son compte le temps d’un événement sportif de grande envergure : il faut tout parcourir en moins de 48h par équipe de quatre ! Le but de cette course est de cotiser un maximum d’argent pour des associations luttant contre la pauvreté en Afrique et en Asie. Cette course est très populaire à Hong Kong. Cette année plus de 1040 équipes y ont participées. L’équipe du lycée français soutenait l’association Enfants du Ningxia (son objectif est de venir en, aide à des enfants non scolarisés dans une région défavorisée de Chine). Le samedi à 6h du matin, de nombreux élèves (ainsi que des parents et professeurs) rejoignent nos quatre coureurs pour les 20 derniers kilomètres. Après un petit-déjeuner pour tous, c’est parti ! Les premiers mètres sont déjà en montée, ça commence bien ! Après 1h30 de course, le groupe est très fatigué mais il reste encore 10km ! On mange, on boit et on attend le reste du groupe bien à la traîne ! C’est reparti, cette fois-ci c’est un petit chemin au milieu des montagnes et des lacs qui nous attend. Enfin, des escaliers, un virage et c’est l’arrivé ! On félicite tous les participants et chacun n’a qu’une envie : rentrer chez soi ! Mais il faut encore attendre 1h30 pour voir arriver les retardataires qui s’étaient trompés de chemin !

Bien fatigués, coureurs et équipe de soutien prennent la pose !

Frédéric Thierry d’Argenlieu, l’un des coureurs à bien voulu répondre à nos questions.

Était-ce la première fois que vous participiez a cette course? Non, j’ai commencé avec 50 km en 2004, puis j’ai parcouru les 100 km en 2005. L’année dernière j’ai malheureusement dû abandonner au bord de l’épuisement. J’avais commencé trop vite et j’ai vite été découragé ! Cette année, notre but était de finir la course en bonne santé ! Vous êtes-vous beaucoup entraîné avant ce grand jour ? Oui, dès juin nous nous sommes retrouvés avec l’équipe pour courir 1 à 2 heures par semaine et à partir de septembre nous nous entraînions plus sérieusement sur le parcours en faisant de 20 à 50 km par semaine ! La course du MacLehose nécessite un entraînement intensif afin de tenir le rythme jusqu’au bout et d’atteindre notre but. Justement était-ce difficile de tenir le coup ? Les gens ne se rendent pas tellement compte de ce qu’est 100 km et en général ils sont très motivés mais après avoir couru quelques kilomètres, ils prennent conscience de la difficulté de

l’épreuve. De plus, on savait qu’en cours de route certaines personnes allaient nous rejoindre comme le groupe des élèves accompagnés de quelques adultes. Ces rendez-vous nous donnaient du courage!

La valeureuse équipe à l’arrivée : ils l’ont fait !

Avez-vous dormi pendant la nuit ? En principe, sur le parcours, nous ne dormons pas ce qui est un gros problème pour moi car je

m endors même en marchant et j ai besoin de quelqu’un pour me soutenir. En revanche, lorsque je cours je suis en mouvement et à ce moment-là je reprends peu à peu des forces. Aviez-vous apporté beaucoup de provisions ? Nous avions besoin d’eau (le plus important!) et des pique-niques. Il est préférable de manger un petit peu tout au long de la course plutôt que tout d’un seul coup car la digestion demande beaucoup d’énergie. J’en ai fait l’expérience tout a fini sur l’herbe! Était-ce une bonne expérience ? Oui, je prends plaisir à courir dans ces paysages et je pense réessayer l’année prochaine !

Juliette Vix et Paola de Cordoue (2ndeB)

Le british museum à Hong Kong Dans le cadre d’un échange, le célèbre British Museum de Londres a prêté plus de 200 objets au musée des arts de Hong Kong. Nous avons pu visiter l’exposition avec nos professeurs d’histoire.

Les classes de 5e sur l’esplanade, face à la baie de Hong Kong.

Cette demi-journée au musée était géniale, nous avons d’abord mangé face à la mer, dans la baie de Hong Kong. Nous avons même aperçu l’une des dernières jonques. Pendant la visite, nous avons pu passer d’une pièce à l’autre pour regarder plein d’objets de siècles différents. Une momie, des coffres du Moyen-Age, un casque de Viking, un astrolabe, des objets de toutes les religions et tellement de choses encore ! Il manquait la pierre de Rosette, c’est dommage. Le plus impressionnant était la momie d’une jeune femme ainsi que son sarcophage aux bordures couleur or. Même si nous n’avons pas eu tellement le temps pour observer attentivement tous les objets présentés, nous avons pu remplir un questionnaire sur la visite. Tout le monde était ravi de cette excursion plus économique qu’un long voyage jusqu'à Londres ! Mais, nous aurions bien aimé aussi… un voyage à Londres !

Marie Grosperrin et Maylis Casteleyn (5eC)

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N°5 TAIPEI Janvier 2008

LE KUNG-FU A TAIWAN, un art et une tradition

A Taiwan, le Kung-fu est très populaire. C'est un art que l'on pratique dans des endroits très divers et à tout âge. Ce sport privilégie santé, harmonie et respect d’autrui. Le Kung-fu n’a pas pour finalité l’affrontement, mais vise au contraire à éviter le combat, à ne pas se blesser ou infliger de blessure à autrui. Chaque mouvement doit être souple et léger. La naissance officielle du Kung-fu à Taiwan remonte à la dynastie des Quing (1644-1911) et prend sa source lorsque les Hollandais furent chassés de Formose (ancien nom de Taiwan) en 1622 par Zheng Chenggong. En effet, ce chef de guerre comptait parmi ses soldats des experts en arts martiaux originaires de la région du Fujian (Sud-Est de la Chine). Par la suite, l’art martial s’est développé jusqu’à la retraite des troupes de Tchang Kaï-chek sur l’île de Taiwan, en 1949, ce qui a entraîné l'arrivée de nombreux nouveaux maîtres. Cet art se transmet depuis des siècles dans les temples bouddhistes. C’est pourquoi il existe encore à Taiwan des styles de Kung-fu traditionnels qui ont disparu en Chine. Les cours sont maintenant dispensés au sein des écoles primaires, collèges, lycées et universités mais aussi dans les entreprises et les parcs publics. Les styles du Kung-Fu. Il existe à Taiwan plusieurs centaines de styles de Kung-fu traditionnels. Chaque style a sa propre légende. Certains sont issus de l'observation d'animaux. D'autres font référence à la nature. Plusieurs styles portent le nom de familles dans lesquelles ils étaient secrètement transmis.

Entraînement dans un parc de Taipei.

Les styles sont confrontés à leur efficacité en combat singulier (rencontre, compétition) et sur les champs de batailles. Autres paramètres importants : l'âge du pratiquant (qu'est-ce que l'efficacité d'un style que l'on ne peut plus pratiquer après 30 ans ?), les capacités physiques, le climat, la santé, etc. Taoïsme, Bouddhisme, Chamanisme et Confucianisme ont mêlé leurs pratiques à celles des arts martiaux. En ce sens, de nombreux styles sont autant des arts de perfectionnement de soi que comme des arts visant l'efficacité martiale.

Nicolas Blanc, agent gestionnaire à la Section française de notre établissement, la Tapei european school, pratique le Kung-fu BaGua Zhang à Taipei. Il répond à nos questions : Pourquoi faites-vous du Kung-fu à Taiwan? J’ai choisi Taiwan, pour deux raisons : la première c’est que l’on trouve à Taiwan de nombreux maîtres traditionnels de Kung-fu, qui ont eux-mêmes appris avec des maîtres qui ont fui la Chine avec le Guomindang. Il faut savoir qu’en Chine, il est difficile de trouver des enseignants transmettant du Kung-fu traditionnel (avec des applications martiales et du combat). Il y a surtout du Kung-fu gymnique ou sportif (sanda – sport de combat).

Démonstration devant le mémorial Tchang Kaï-chek.

Est-ce que le Kung-fu à Taiwan a quelque chose de particulier ? Le Kung-fu, c’est une part de la culture, on le voit dans les films à la télévision et cela parait tout à fait normal de voir quelqu’un faire des mouvements de Kung-fu dans un parc alors qu’en France, on passe pour un fou !

Quelle est la technique la plus utilisée à Taiwan ? Il y a beaucoup de techniques utilisées et chaque école a sa spécialité (coup de pied, de poing, luxation, projection).

Comment se pratique le Kung-fu à Taiwan? Tout simplement en pratiquant ! Pas de bla-bla, pas de rituel, on arrive et on s’entraîne. Même le début et la fin du cours sont une notion floue. Mais on s’entraîne dur tout en s’amusant.

Quels sont les équipements nécessaires pour pratiquer le Kung-fu à Taiwan ? Pour s’entraîner le mieux c’est d’avoir des vêtements souples et légers. Pas la peine d’acheter un kimono, ce n’est pas très pratique. Parfois des gants et des protections sont nécessaires lorsque l’on fait du combat. Ceux qui sont intéressés peuvent pratiquer des armes (bâton, sabre, épée, hallebarde…).

Elise Dupont, Clara Vincent et Isabelle Cuinet, (6ème)

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N°5 SINGAPOUR Janvier 2008

Les “Black and White”: “Uniquely Singapore”?

Les maisons Black and White de Singapour sont fascinantes d’un point de vue architectural. Elles représentent non seulement une tradition architecturale, unique à Singapour, mais elles constituent aussi une importante part de l'héritage colonial britannique. Elles sont bien plus que des reliques d'une époque passée. Les Blacks and White sont admirées architecturalement pour leur simplicité. Leur construction répond aux exigences d’un climat tropical et respecte l'environnement.

Volets et fenêtres d’une Balck and White : « système » d’aération judicieux Le terme Black and White est un dérivé d'un style de maisons du XIX siècle qui reprenait des éléments du Mock Tudor, ou style « Tudorbethain », style d'architecture très populaire au Royaume-Uni. Le Mock Tudor était reconnaissable aux façades mi-bois, mi-pierre et aux décorations gothiques. Ensuite, vers la seconde moitie de l'ère victorienne, la passion de l’architecture de l’ « anglais ancien » est devenue plus populaire et se lie au mouvement Arts and Crafts.

Ces maisons étaient habitées par des colons qui les construisaient près du centre pour des raisons pratiques. Ils utilisaient les ressources naturelles locales (bois exotiques…), ce que l'on peut aussi remarquer avec les Black and White. Ensuite, les maisons de style Black and White et des bâtiments plus modernes les ont remplacées.

Parc et extérieur d’une maison Black and White

Les premières Black and White étaient la continuation du mouvement Arts and Crafts. Elles étaient d’un style hybride qui est assez proche du Mock Tudor. Les premiers modèles se caractérisaient par une utilisation de bois en grande quantité mais aussi par les vérandas et le porche. Les couleurs, le noir et le blanc, ne sont apparus que plus tard. Ce type de construction était très répandu avant l'arrivée des Black and White (à partir de la moitié du 19eme siècle). Les Black and White de Singapour ont continué à évoluer de la fin du 19eme siècle jusqu'aux années vingt, où leur construction s’est ralentie. On situe son âge d’or après la 1ere Guerre Mondiale lors du boom économique de Singapour et du développement des grandes propriétés en 1919-20. Les colons habitaient des maisons plus ou moins grandes selon leur niveau de richesse. De nos jours, les maisons Black and White sont synonymes de maison d'un colon anglais pendant l'ère coloniale. Ces belles demeures sont souvent habitées par des expatriés, ou des personnes avec un revenu très confortable. Le loyer peut varier de 2000 à 20000$. Lors de l’indépendance de Singapour, intervenue en 1965, le tout nouveau gouvernement s’est approprié la majeure partie des Black and White. Sur les 700 encore présentes aujourd’hui sur l’île, 500 sont la propriété de l’Etat. Les autres sont des propriétés privées appartenant à des classes aisées mais aussi moyennes. Intérieur d’une maison Black and White L’Etat cherche à préserver ce patrimoine architectural précieux qui est une source de revenu non négligeable. L’intérêt patrimonial est pour une fois en étroite relation avec l’intérêt économique !

Tom Calcoen (1ère S)

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N°5 TOKYO Janvier 2008

Opération « MIKAMBODGE » Dans le prolongement de la Semaine de Solidarité internationale qui s’est déroulée dans la majorité des établissements scolaires en France en novembre 2007, des élèves des classes de 5ème et de 6ème du LFJT ont lancé l’opération « MIKAMBODGE », du 19 au 23 novembre 2007.

Il s’agissait de proposer à la vente, lors des récréations de 10 h et de 15 h, des Mikan (mandarines du Japon) au prix de 150 yens les deux (0,92 €). Grâce à un généreux don de l’association humanitaire Asie au Cœur, c’est une somme totale de 80 000 yens (492 €) qui a ainsi été rassemblée. L’argent collecté par les élèves volontaires a ensuite été envoyé à l’association humanitaire « Grind’ri », association d’élèves et d’enseignants du Lycée Descartes de Phnom Penh au Cambodge. Dans la province de Kompong Speu, l’argent continuera de servir à financer la construction de la bibliothèque d’une école aidée par le Lycée français. L’an dernier, la mobilisation des élèves pour cette action humanitaire en faveur du Cambodge avait permis de recueillir la somme de 160 000 yens (1 000 €) grâce à la vente d’une édition spéciale et payante du journal ASIA, de cartes postales et de gâteaux (ventes sur plusieurs semaines). Cette année, profitant d’un fruit de saison cultivé au Japon, l’opération « MIKANBODGE » a permis aux élèves « d’être solidaires tout en faisant le plein de vitamines ».

Une partie de la rédaction d’ASIA à Tokyo avec leurs enseignants et les éditions parues entre 2006 et 2007. (© AFP)

*** [email protected]

CONCOURS ASIA 2008 : Prix « Léon Werth »

Le journal ASIA lance son concours ! A l’occasion de la semaine de la presse, en mars 2008, les meilleurs articles du journal ASIA seront récompensés. Le prix Léon Werth a pour objectif de récompenser les élèves qui ont publié les meilleurs articles dans ASIA, depuis sa création, selon les catégories suivantes : reportage, interview, photographie, article historique et récit de voyage scolaire. Un prix spécial du jury distinguera un article et une photographie envoyés par des élèves lecteurs d’ASIA résidents dans la zone Asie-Pacifique ou non. Au total, douze prix seront décernés, six réservés à des collégiens et six à des lycéens. Le jury - composé d’une douzaine de personnalités du monde des médias représentés en Asie ou en relation avec ce continent - se prononcera, par voie électronique, en février 2008. La publication des résultats aura lieu lors de la semaine de la presse, en mars. Elle donnera lieu à une cérémonie dans chaque établissement de l’Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) comptant un lauréat. A cette occasion, la presse francophone et des pays d’Asie sera conviée à couvrir l’événement. Pourquoi Léon Werth ?

Léon Werth (1878-1955) est un romancier, essayiste, critique d’art et journaliste français de la première moitié du XXe siècle. Grand voyageur, il a arpenté l’Indochine avec un regard humaniste et engagé. Saint-Exupéry lui a dédié son célèbre ouvrage Le Petit Prince. Il est donc pour ASIA un précieux trait d’union entre la presse, les enfants et l’Asie. Léon Werth (Éditions Viviane Hamy)

Léon Werth a publié Cochinchine en 1926, un ouvrage réédité aux éditions Viviane Hamy en 1997. Saint-Exupéry a dédicacé Le Petit Prince à son ami Werth en ces termes (1943) : « A Léon Werth. Je demande pardon aux enfants d'avoir dédié ce livre à une grande personne. J'ai une excuse sérieuse : cette grande personne est le meilleur ami que j'ai au monde. J'ai une autre excuse : cette grande personne peut tout comprendre, même les livres pour enfants. J'ai une troisième excuse : cette grande personne habite la France où elle a faim et froid. Elle a besoin d'être consolée. Si toutes ces excuses ne suffisent pas, je veux bien dédier ce livre à l'enfant qu'a été autrefois cette grande personne. Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants. (Mais peu d'entre elles s'en souviennent.) Je corrige donc ma dédicace : A Léon Werth quand il était petit garçon ».

Pour envoyer vos articles ou pour tout renseignement : [email protected] [email protected]

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