Pesticides Danger

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Pesticides, danger ! Effets sur la santé et l’environnement > Les alternatives

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Pesticides,danger !Effets sur la santé et l’environnement> Les alternatives

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Sommaire

Quand la pub incite à utiliser des poisons 4

Pesticides : késako ? 6

L’agriculture : principale utilisatrice, principale responsable 8

Des coûts collectifs non évalués 10

Quand les pesticides tuent et empoisonnent 12

Conséquences à long terme : saura-t-on un jour ? 14

Quand la nature et les animaux souffrent des pesticides 16

Des pesticides présents partout 18

L’eau, une attention particulière 20

Comment limiter l’exposition aux pesticides ? 22

Agriculteurs, réduire, c’est possible ! 24

Collectivités, particuliers : objectif zéro pesticides 26

Réduire les pesticides dans la maison 28

Situations désespérées : que faire ? 30

Les demandes des associations 32

Glossaire 34

Tous les sigles sont détaillés en page 34.Toutes les références bibliographiques sont consultablessur notre site internet : www.jardineraunaturel.org

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« Sûrs », « propres» et même « respectueux de la santé et del’environnement », l’industrie phytosanitaire use de tous lesarguments pour convaincre du bien-fondé de l’usage de sesdésherbants, insecticides et autres pesticides.Face à ces discours, les faits sont pourtant bien là : accidentsindustriels, pesticides interdits ou périmés expédiés dans lespays en voie de développement, contamination des eaux, de l’airet des fruits et légumes, atteinte à la biodiversité, cancers… desfaits qui, mis bout à bout, pèsent définitivement en faveur d’uneréduction de l’utilisation des pesticides. D’autant plus que lesalternatives existent.

Pesticides,danger !

Réduire de 50% : les engagements du Grenelle

Un sondage Ifop effectué en septembre 2007 dans le cadre du Grenelle de l’environnementrévèle que les Français voient dans les pesticides une menace majeure. 81% des personnesinterrogées estiment que la limitation de l'utilisation des pesticides dans l'agriculture estune priorité. Fin 2007, en conclusion du Grenelle, le Gouvernement annonçait le retrait des 53 matièresactives les plus préoccupantes, une réduction de 50% des usages de pesticides et un déve-loppement de l’agriculture biologique à 6% de la surface agricole utile en 2010, 15% en 2013et 20% en 2020. Il faut que les engagements soient tenus.

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Quand la pubincite à utiliser

des poisons…

Le glyphosate : une toxicité reconnueQui n’a pas vu la publicité ? Le chien Rex avec son nonosse accompa-gne son maître qui traite le jardin avec le désherbant le plus vendu aumonde : le fameux « Roundup ». Ce désherbant, la firme Monsanto l’alongtemps fait apparaître comme « biodégradable » et « respectueuxde l’environnement ». Condamnés en 2007, pour avoir utilisé desmentions qui pouvaient « laisser faussement croire au consommateurà l’innocuité totale et immédiate desdits produits », les dirigeants deMonsanto ont fait appel. Depuis 2001, le glyphosate, composé princi-pal du roundup, est classé « Irritant » et « Risques d’effets néfastes àlong terme sur l’environnement aquatique ». Plus possible donc denier la toxicité du « Roundup ».

Printemps 2008 : la nouvelle campagne de Monsantodénigrant le désherbage manuel a provoqué de vivesréactions. En Bretagne, 28 structures intercommuna-les en charge de la reconquête de la qualité de l’eaudénoncent, dans un courrier commun, une publicitéqui « banalise complètement l’utilisation de désher-bants chimiques malgré leur impact avéré surl’environnement et la santé des utilisateurs ».

A quand l’interdiction totale de la publicité sur les pesticides ?

Petite avancée dans la dernière loi sur l’eau, parue le 31décembre 2006 : l’article 36 interdit les publicités «exagérément sécurisantes » ou « de nature àbanaliser l’usage » des pesticides. Les mentions« biodégradable » et « respecte l’environne-ment » deviennent définitivement interdites.Mais les publicités et les offres commercialesperdurent… au détriment des ressources en eau.

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L’autorisation n’est pas unegarantie d’absence de dangersPrintemps 2005, alors que les articles depresse sur les conséquences des pesticides surla santé et l’environnement pleuvent,l’industrie phytosanitaire lance une grandecampagne de communication. Message princi-pal : « les pesticides sont conçus pour protégerles plantes dans le respect de la santé del’homme et de son environnement ». Tollé desassociations. Plusieurs d’entre-elles décidentde porter plainte. Surprise : la publicité estjugée… conforme à la loi. Car réglementaire-ment, quand le Ministère de l’Agricultureautorise un pesticide, il est « censé » ne pasporter atteinte à la santé ou à l’environnement.

Reste la réalité des faits : l’homologation estloin de prendre en compte l’ensemble deseffets toxiques potentiels et les usagers nemanipulent pas toujours les pesticidesconformément aux recommandations.

De l’amiante aux pesticides :une communicationidentique ?

De l’amiante aux pesticides, les stratégiesde communication se ressemblent étrange-ment. Une stratégie en 4 temps, retardantd’autant une réelle prise en compte desatteintes à la santé et à l’environnement : • 1er temps : ignorer les dangers,• 2ème temps : garantir l’innocuité si les

gens utilisent les produits correctement,• 3ème temps : garantir l’innocuité avec

des protections sans cesse plus sûres etefficaces,

• 4ème temps : utiliser le chantage àl’emploi et l’absence d’alternatives pour prolonger les autorisations.

Il a fallu attendre 1997 pour interdirel’amiante en France. Résultat, selon le rap-port d’information du Sénat : « 35.000 per-sonnes sont mortes, en France, d’une mala-die de l’amiante, entre 1965 et 1995. Maisentre 50.000 et 100.000 décès sont encoreattendus d’ici 2025 ».

Mars 2003, les dirigeantsde la Société Oxadys ont étécondamnés pour publicitémensongère en raison desarguments fallacieux sur lerespect de l’environnementde leur désherbant Vilmorin.� En 2005, l’industrie des pesticides n’hésitait pas à

débourser 600 000 euros pour tenter de rassurer lesconsommateurs.

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Désherbants, insecticides, fongicides et compagnie Les pesticides, plus gentiment appelés produits phytosanitaires ou phytopharmaceutiques,sont des poisons destinés en particulier :

Pesticides,késako ?

> à tuer les « mauvaises herbes » dans les culturesde fruits, de légumes et de céréales et dans des espaces de circulation : routes, cours, trottoirs, allées…

> à tuer certains animaux dits « ravageurs », « para-sites » ou « ennemis des cultures » : souris, rats, chenilles, vers, limaces, altises…

> à lutter contre lesmaladies des cultures : mildiou, oïdium, tavelure …

Le mythe du désherbant bio

De nombreux consommateurs en rêvent : pouvoirdésherber cours et terrasses avec un désherbant,sans risquer de polluer les ressources en eau. Lasociété allemande Neudorff annonce ainsi la com-mercialisation d’un désherbant d’origine végétaleen France à partir de l’automne 2008. Reste qu’unpesticide d’origine végétale est un pesticide,soumis aux mêmes recommandations d’usagequ’un pesticide de synthèse.

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� Anodin, cet autocollant ? Non, c’est unepastille insecticide qui diffuse en continu sonpoison contre les insectes volants.

> dans certains revête-ments : peintures, tapisseries, moquettes,intérieurs de voitures…, contre les champignons ou les moisissures,

> dans les bois de construction pour tuer lesinsectes xylophages,

> dans certains produits d’entretien contre les bactéries, dans les sham-poings anti-poux….

Les pesticides cachés On trouve également des pesticides :

= +Produit formulé

C’est le pesticide tel quevendu dans le commerce

Substance(s) active(s)

Elles donnent l’effetpoison désiré

Adjuvant(s)

Ils renforcent l’efficacité duproduit. Certains ont une

toxicité élevée.

Apparu en juillet 2004, ce symbolede risque avertit les utilisateurs despesticides les plus dangereux pourl'environnement. Mais ce n'est pasparce qu'un pesticide ne comportepas de symbole qu'il est sans danger !

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L’agriculture,principaleutilisatrice,principaleresponsable

Agriculture intensive : le revers de la médaille Avec environ 80 000 tonnes de matières actives utiliséesannuellement, la France est le 1er consommateur européen deproduits phytosanitaires et le 4ème consommateur mondialderrière les Etats-Unis, le Brésil et le Japon.Ce sont donc environ 3 kilos de produits toxiques par hectarequi sont pulvérisés chaque année sur les cultures françaises !

Un usage intensif « justifié » par l’industrie phytosanitaire et lesagriculteurs pour augmenter les rendements, mais qui n’est pasanodin en terme de pollution et de résidus dans les aliments.

� L’emploi massif des pesticides, unmarché juteux pour l’industrie chimique

L’analyse de la consomma-tion de pesticides en Francesur 15 ans n’indique qu’unefaible réduction. On pouvaits’attendre à mieux puisqueles pesticides d’aujourd’huinécessitent des doses moinsimportantes pour obtenirdes effets équivalents.

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Chiffresdu marchéen tonnes

Année

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Pesticides de synthèse

Souffre, cuivre

Tonnage total

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Collectivités et particuliers : la culture du “propre” laisse des tracesLes pesticides non agricoles représententenviron 2 500 tonnes par an : 1 200 tonnes enespaces verts et 1 300 tonnes en jardins, soitmoins de 5% des utilisations nationales. Maisil s’agit surtout de désherbants utilisés princi-palement sur des surfaces imperméables (trot-toirs, cours bitumées ou gravillonnées, pentesde garage…). Ces traitements entraînent unepollution quasi systématique des eaux parruissellement.

Pollution de l’eau :une responsabilité partagéeEaux, air, sols : avec 95% des usages, l’agricultureest la principale responsable de la pollution de l’en-vironnement par les pesticides. Avec seulement 5%des usages, particuliers et collectivités pourraientêtre responsables jusqu’à près de 30% de la pollu-tion de l’eau par les pesticides.

Estimation Mce d’aprés Uipp/Upj/Agence de l’eau

� « Faire propre » ! C’est bien souvent la raisoninvoquée par les collectivités et les particuliers pourjustifier le désherbage chimique.

Quantité depesticides

utilisés

Taux de transfert Quantité migrantvers les

ressourcesen eau

Part deresponsabilité

dans la pollutionde l’eau

Agriculteurs 80 000 tonnes 3 % 2 400 tonnes 71 à 92 %

Particulierset collectivités 2 500 tonnes 8 à 40 %

200 à 1 000tonnes

8 à 29 %

� Trottoirs, allées, cours, pentes de garage…appliqués sur une surface imperméable, lesdésherbants sont massivement emportés parles pluies vers les ressources en eaux.

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Des moyens pour ladépollution et le retraitement> Les coûts des analyses de surveillance :

eau, air, sol, aliments.

> Les coûts de la dépollution principale-ment pour la production d’eau potable :filières de charbon actif ou d’osmoseinverse

> Les coûts pour la collecte (transport) etle traitement des résidus de pesticides…

Des coûtscollectifsnon évaluésAujourd’hui, il n’existe aucune étude publique portant sur les coûts collectifsgénérés par l’utilisation des pesticides. Pourtant la liste de ces coûts estlongue !

� La Ville de Rennes a dû investir pas moins de7 millions d’euros pour se doter d’un systèmeefficace de traitement des pesticides dans sonusine de potabilisation de Rophémel. Des coûtsqui se répercutent sur la facture d’eau desconsommateurs.

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Des coûts sanitaires > Les coûts des soins médi-

caux liés à l’impact despesticides sur la santé àcourt terme (consulta-tions…) et à long terme(traitements de cancers …)

> Les coûts matériels desaccidents : incendie del'usine Sbm à Béziers (26juin 2005), fuite des cuvesde l'usine Lodi au GrandFougeray (11 novembre2005)…

Des fonctionnaires à temps plein> Le temps de travail des services de l’Etat et assimilés pour :

• homologuer des pesticides (Dgal, Afssa)• contrôler des installations classées les produisant ou les

stockant et des entreprises les transportant (Srpv, Drire, Dsv)

• contrôler la distribution (Ddccrf ) et l’utilisation (Srpv)• surveiller les milieux (eau brute: Diren, Agence de l’eau, Ifen

/ eau du robinet : Ddass / air : Agences de surveillance de laqualité de l’air / sols : Inra, Cemagref / aliments : Dgccrf …)

• surveiller la santé humaine (Ministère de la santé, Inserm,Afsset, Cnrs, Msa…)

• intervenir en cas d’accidents (gendarmes, pompiers, hôpi-taux…).

> Le temps de travail des services des collectivités territoriales(Régions, Départements, Communautés de communes,Syndicats de bassins versants, Sictom, communes) en charge :• des actions locales de reconquête de la qualité des eaux • du suivi de la production d’eau potable• de la collecte et de la gestion des déchets de pesticides.

� Les temps de travail et les som-mes d’argent dépensées dans lasurveillance et le contrôle de l’utili-sation des pesticides n’ont jamaisété évalués. Des coûts pourtantpayés par nos impôts.

� A Béziers (Hérault), l'usine Sbm Formulation classée "Seveso II"contenant plus de 2 000 tonnes de pesticides a été entièrementdévastée par les flammes dans la nuit du 26 juin 2005. Au moins143 personnes se sont fait connaître auprès des médecins de lazone concernée pour des troubles pulmonaires, cardiaques ou cutanés.

Des dommagesà l’environnement inestimables> les coûts liés à la perte de la biodiversité età l’appauvrissement de la faune et de la flore.

� Les populations d’abeilles et debourdons ne cessent de décliner.Or, sans abeilles, pas de fruits !La pollinisation par les insectes(essentiellement par les abeilles)intervient dans 80% des plantesà fleurs.

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Des intoxications fréquentesSelon la Mutualité sociale agricole, les intoxications desagriculteurs et des ouvriers agricoles liées à la manipula-tion de pesticides se font principalement :

1- par contact direct de la peau et des muqueuses, 2-par inhalation, en respirant les poussières ou les vapeursde produit,3- par ingestion, en portant ses doigts à sa bouche (enfumant une cigarette ou en mangeant un sandwich…).

Elles peuvent être mortelles à forte dose. Les symptômessont principalement cutanés (brûlures, eczéma), digestifs(vomissements), oculaires, neuromusculaires, Orl, respira-toires et céphaliques (migraines).

Quand les pesticidestuent et empoisonnent

� Peu de gens le savent, mais en France,c’est le contact avec la peau qui est leplus souvent mis en cause dans lesintoxications par les pesticides.

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Quand les pesticides tuent dans lespays en voie de développementA peine croyable ! Selon l’Organisation mondialede la santé, près de trois millions de personnessont empoisonnées chaque année par des pesti-cides, la plupart dans des pays en développe-ment. Chaque année, quelque 220 000 d'entreelles périssent des suites de cet empoisonne-ment.

� D’après la Fao, « il y a actuellement 500 000 ton-nes de pesticides périmés éparpillées dans le monde.Ces produits chimiques toxiques, souvent stockés àl'air libre et dans des conteneurs percés, s'infiltrentdans le sol et l'eau. ».

Enfants : une attention particulière

Que ce soit en raison de l’insecticide appliqué par les parents,du désherbage effectué par la commune ou du traitement duchamp voisin, les enfants sont particulièrement exposés auxpesticides. Que penser alors de l’insecticide branché sur laprise électrique de la chambre et qui diffuse le produit pen-dant la nuit ? Ou de l’enfant qu’on laisse vagabonder sur unepelouse fraîchement traitée ?

Protectrices, les combinaisons ?Pas si sûr. Une étude met en

cause leur fiabilité. La plupartd'entre elles seraient perméablesaux pesticides : les herbicides les

plus couramment employés nemettraient pas plus de 10 minu-

tes pour pénétrer au travers.

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Conséquencesà long terme : saura-t-onun jour ?

Aujourd’hui, comme hier avec l’amiante ou la cigarette, les industriels s’ap-puient sur l’absence de certitude absolue pour continuer de développer la pro-duction des pesticides. Pourtant, qui pourrait croire que le déversement augrand air de 80 000 tonnes de poisons par an sur le territoire français est sansconséquence sur la santé à long terme ?

Des conséquences sérieuses…Il existe plusieurs centaines d’études et derapports qui mettent en cause les pesticidesdans le développement de maladies graves àlong terme. Les pathologies les plus fréquem-ment évoquées sont :

> des cancers : lymphomes et cancers del’enfant (tumeurs cérébrales, leucémies,néphroblastomes), en particulier lorsd’une exposition prolongée de la mèrependant la grossesse

> des troubles de la reproduction : malforma-tions congénitales, retards de croissance,mortalité fœtale, infertilité masculine etféminine

> des troubles neurologiques : maladie deParkinson et, dans une moindre mesure,maladie d’Alzheimer, baisse des perfor-mances cognitives

… impossibles à démontrer aveccertitude Aucun rapport n’est catégorique à 100%. Il fau-drait pouvoir comparer les effets sur la santé,sur 30 ou 40 ans, entre un groupe exposé auniveau de résidus de pesticides actuel à ungroupe ayant le même mode de vie mais nonexposé.

Le principe de précautiondoit s’appliquer !En l’absence de certitude sur l’impact decertaines matières actives, le principe deprécaution doit s’appliquer, en privilégiantle non emploi des pesticides et en infor-mant le consommateur.

« En cas de risque de dommages graves ouirréversibles, l'absence de certitude scienti-fique absolue ne doit pas servir de prétextepour remettre à plus tard l'adoption demesures effectives visant à prévenir ladégradation de l'environnement. »Déclaration des Nations Unies sur l’environnementet le développement de Rio 1992. Principe 15

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Maladie de Parkinsonet pesticides : un lien reconnu

Pour la 1ère fois, en octobre 2006, le tribunaldes affaires de sécurité sociale de Bourgesa reconnu la maladie de Parkinson comme« maladie professionnelle » pour un ancienouvrier agricole.Atteint de cette maladie depuis 1997, le plai-gnant avait, durant son activité, été en contactrégulier avec des pesticides. Le tribunal a prisen compte plusieurs études concluant que « lerisque de développer la maladie est multipliépar 1,9 quand on est exposé aux pesticides ».

Effets de cumulset effets cocktails :une réalité démontrée

Deux insecticides, la deltaméthrine (D) et leprochlorase (P) sont pulvérisés séparément(1), l’un après l’autre (2) et en mélange (3) àdes doses, pour la deltaméthrine de 0,125g/ha (50 fois moins que la dose homologuée)et pour le prochlorase à 25 g/ha (18 foismoins que la dose homologuée). A chaqueexpérience, on observe la mortalité desabeilles, 50 heures après traitement.

Pulvérisés, à des doses a priori sans danger,

• séparément, les 2 insecticides n’ont pasd’effets sur les abeilles

• l’un après l’autre, les 2 insecticides tuentenviron 1/4 des abeilles (effet de cumul)

• en mélange, les 2 insecticides conduisent àla mort de 74 % des abeilles, 50 heures aprèstraitement (effet de synergie ou « cocktail »).

Cette expérience montre clairement l’exis-tence d’effets de cumul et d’effets de synergieentre deux molécules de pesticides.

Aujourd’hui, ce sont plusieurs dizainesde résidus de pesticides que l’on trouvedans les eaux , l’air ou les alimentssans que cette réalité soit prise encompte dans les homologations depesticides.

D (1)

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P (1) P puis D(2)

D puis P(2)

D et P(3)

Mortalitédes abeilles

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Les effets négatifs des pesticides peuvent être :

> directs : mort subite, mort prématurée,atteinte à la fertilité, malformations, baissedes défenses immunitaires…

> indirects : • destruction d’insectes, de plantes à baiessauvages… réduisant le stock alimentaire decertaines espèces, • destruction de ronciers, de broussailles…réduisant les habitats dans certains secteurs.

Selon France nature environnement, « Ce sontsurtout des espèces au sommet de la chaînealimentaire (mammifères, oiseaux, etc.) quitémoignent de manière visible des problèmesposés par les pesticides. Mais les animaux lesplus touchés sont les insectes (notammentbutineurs comme les abeilles et papillons),ainsi que les animaux à sang froid (comme lesreptiles et les amphibiens )».

Quand les bouses ne se décomposent plus…

Anecdotique ? Pas du tout. L’ivermectine, un insecticide utilisé pourtraiter les parasites des animaux d’élevage, nuit gravement aux bac-téries, aux microrganismes du sol et aux bousiers, responsables de ladécomposition des déjections. Après 340 jours au champ, la bouseprovenant de la vache traitée forme encore une masse solide, tandisque la bouse témoin provenant d’une vache non traitée s'est dégra-dée et a la consistance de sciure de bois. Or, la décomposition desdéjections animales est la clé de voûte de la fertilité naturelle dessols et de la destruction des pathogènes.

Quandla natureet lesanimauxsouffrentdes pesticidesLes animaux peuvent être intoxiqués par les pesticides :• soit directement : par contact direct, lors de la pulvérisation ou juste après,• soit indirectement : en consommant de la végétation traitée, en mangeant

une proie elle-même intoxiquée, ou en buvant de l’eau contaminée.

De la mort subite à la disparition des abris et des ressources alimentaires

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Page 17: Pesticides Danger

Les animaux auxiliaires nesont pas épargnés La plupart des insecticides autorisés enjardinage amateur ou en agriculturesont des « tue-tout », toxiques pour denombreux animaux utiles :

> abeilles et bourdons qui assurent lapollinisation et permettent la pro-duction des fruits

> vers de terre et bactéries du sol quigarantissent l’aération et la fertilitédu sol

>coccinelles, syrphes, chrysopesdont les adultes ou les larves sontdes prédateurs naturels de puce-rons et autres concurrents de noscultures.

Animaux domestiques :gare à l’intoxication !En 10 ans, entre 1994 et 2003, sur les quel-que 82 548 appels reçus par le Centre natio-nal toxicologique vétérinaire pour desintoxications de chiens ou de chats domes-tiques, 43% incriminaient des pesticidessoit plus de 3 500 appels par an. En 2003,les pesticides les plus couramment mis encause sont les destructeurs de « nuisibles »(raticides, souricides, anti-limaces… 54%des appels), suivis des insecticides et acari-cides (34% des appels) et enfin les herbici-des (10% des appels) et fongicides (2% desappels).

� Désherbants, anti-limaces, souricides, taupicides…éloignez les animaux domestiques !

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Faune sauvage - En 1998/1999, enFranche Comté, suite à une campagnede lutte contre le campagnol sur 44 000hectares, on a dénombré 846 victimesindirectes : 427 buses, 232 renards, 2grands ducs, 11 blaireaux, 53 milansroyaux, 23 sangliers…

Rivières et eaux souterraines -En 2005, les pesticides étaientprésents dans 91% des eauxsuperficielles et dans 55% deseaux souterraines surveillées parl’Institut français de l’environne-ment.

Des pesticidesprésents partout

Homme - Depuis 1980, plus de 150 études réa-lisées dans 61 pays et régions du monde onttrouvé des polluants organiques persistantsdans les tissus adipeux, dans le cerveau, dansle sang, dans le lait maternel, dans le foie, dansle placenta, dans le sperme et dans le sang ducordon ombilical des êtres humains dont denombreux pesticides.

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Animaux domestiques - En 10 ans, entre1994 et 2003, sur les quelque 82 548appels reçus par le Centre national toxico-logique vétérinaire pour des intoxicationsde chiens ou de chats domestiques, 43%incriminaient des pesticides soit plus de3 500 appels par an.

Alimentation - En 2006, le bilan de laDirection de la consommation révèleque 44,4%, des échantillons de fruits,légumes et céréales prélevés dans sonenquête contiennent des résidus depesticides dont 6% à des teneurssupérieures aux maxima autorisés.

Eau du robinet - En 2006, 5,10% dela population française a consommé,à un moment de l’année, une eaudépassant les limites réglementairesde teneur en pesticides.

Air - Aux périodes d’épandages (printemps etautomne), il n’est pas rare de détecter unequinzaine de substances à des concentrationsvariant de quelques dixièmes à plusieurs nano-grammes/m3 d’air. Or, il n’existe pas de « normepesticides » pour l’air que nous respirons.

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L’eau,une attentionparticulière

Partout en France, interdiction detraiter à moins de 5 mètres d’uncours d’eauDepuis le 1er janvier 2007, tout traitement àmoins de 5 mètres d’un cours d’eau ou pointd’eau est interdit. Les points d’eau sont définisen traits bleus continus ou discontinus sur lescartes au 1/25 000 de l’Ign. Certains pesticidespeuvent même avoir des distances de pulvéri-sation supérieures à respecter vis-à-vis despoints d’eau : 20 m, 50 m voire 100 m.

La norme de potabilitéde l’eau

> Cours d'eau, nappe phréatique, barrage

Dès lors que l'eau des ressources dépasse :• 2 μg/l pour une matière active seule ou• 5 μg/l pour la totalité des matières actives,l'eau n'est plus potabilisable.

> Eau du robinetDès que l’eau du robinet dépasse :• 0,1 μg/l pour une matière active seule,• 0,5 μg/l pour la totalité des matièresactives, elle n’est plus considérée commepotable.La valeur de 0,1 μg/l correspond à la limitede détection des appareils de mesure telsqu'ils existaient en 1975. C’est l’applicationdu principe de précaution qui a été retenue.

La contamination des eaux est aujourd’hui une réalité dans la quasi totalitédes rivières et ressources en eaux françaises surveillées par l’Ifen. Tant et sibien que la production d’eau potable au robinet n’est souvent possible qu’àgrand renfort de traitement dans les stations de production d’eau.De nouvelles réglementations se sont récemment mises en place pour protégerles ressources. Seront-elles suffisantes ?

Cours d’eau, canal, points d’eau

> Tout traitement à moins de5 mètres est interdit

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En Bretagne (depuis mai 2005), en LoireAtlantique (depuis juillet 2007), en Mayenne(depuis janvier 2008), des restrictions supplé-mentaires ont été apportées. Aucune applica-tion ne doit être réalisée sur avaloirs, caniveauxet bouches d’égout. Tout traitement de fossés,même sans eau, est interdit.

L’affichage de cette réglementation est obliga-toire dans tous les points de vente de pesticidesdes régions concernées.Le non respect de ces interdictions est passiblede 2 ans d’emprisonnement et de 75 000 eurosd’amende.

En Bretagne et dans certaines autres régions,des restrictions supplémentaires

Pas d’anti-moussesur les toitures !

Les anti-mousses appliqués sur les terras-ses et les trottoirs sont des produits phyto-sanitaires. Ceux appliqués sur les toituressont des biocides. Pesticides tous deux,ils n’en sont pas moins soumis à deuxréglementations différentes.Et comme la réglementation « biocide »est plus laxiste, on peut aujourd’hui sanssourciller pulvériser des anti-moussessur les toitures. Là où la première pluiesuffira à emporter la quasi totalité duproduit… dans la rivière. Difficile àcomprendre, quand on sait que nombred’entre eux sont classés « Dangereux pourl’environnement » et « Très toxiques pourles organismes aquatiques » !

Fossé avec ou sans eau

> Tout traitement à moins de 1 mètredes berges est interdit

(uniquement le fossé pour la Mayenne)

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Caniveau, avaloir et bouche d'égout

> Tout traitement est interdit

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Commentlimiterl’expositionaux pesticides ?

Faut-il laver les fruits et légumes ?On trouve dans les produits conventionnelsprès de 1 000 fois plus de résidus de pesticidesque dans l’eau. La 1ère chose à faire est doncde bien laver les fruits et légumes avant de lesmanger. Pour ceux dont vous êtes le moins sûr,épluchez-les. Reste que certains pesticides ditssystémiques pénètrent jusque dans la chair.Dans ce cas, même l’épluchage n’y suffira pas.Quant aux produits bios, ils sont cultivés sanspesticides de synthèse.

� Agrumes, salades, fraises,pommes… sont parmi les fruitset légumes qui contiennent leplus de résidus de pesticides.

Pommes et pommes de terre :championnes des traitements !

Une enquête publiée par Agreste sur deux régions françaises (laPicardie et le Nord-pas-de-calais) indique que plus de 82% des surfa-ces cultivées en pomme de terre reçoivent plus de 11 traitements (horsdésherbage). 7% en reçoivent plus de 21 ! A ce niveau là, mieux vautéplucher les patates ! Quant à la pomme, c’était, en 1996, l’espèce laplus traitée avec une moyenne de 32 traitements par an (10 insectici-des, 18 fongicides, 2 herbicides et 2 éclaircissages chimiques).

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Peut-on boire l’eau du robinet ?En France, l’eau du robinet est majoritairementconforme aux limites de qualité définies par leMinistère de la santé. Une potabilité souvent due auxinvestissements coûteux nécessités par le traitementplus qu’à une réelle amélioration des ressources eneau. Pour connaître les dernières analyses, informez-vous en mairie ou regardez la dernière informationenvoyée avec votre facture d’eau.

Comment se protéger contre lestraitements du voisin ?La réglementation est précise : « Quelle quesoit l'évolution des conditions météorologi-ques durant l'utilisation des produits phyto-sanitaires, des moyens appropriés doiventêtre mis en œuvre pour éviter leur entraîne-ment hors de la parcelle ou de la zone trai-tée ». En cas de dérive de pesticides survotre propriété, entrez en contact avec votrevoisin pour trouver un terrain d’ententeamiable. En cas de désaccord et de non res-pect de la réglementation, contactez leService régional de la protection des végé-taux (SRPV) de la Direction régionale del’agriculture et de la forêt (DRAF) de votrerégion.

Comment inciter la communeà réduire ses utilisations ?La municipalité utilise des désherbants ? Notamment justedevant chez vous ? Proposez lui de vous en occuper vous-même .Autre possibilité : cultivez l’espace avec des plantes choisies etinformez la mairie de votre démarche. Pour les autres espaces, enparticulier l’école ou les parcs de jeux, il importe à la fois deconvaincre les élus et les personnes en charge de l’entretien.A vous de prendre votre bâton de pèlerin.

Certains documents présents sur notre site pourront vous aiderà les convaincre : www.zeropesticides.org

� Qu’il soit agriculteur, agent dela collectivité ou simple jardinier,tout utilisateur de pesticides esttenu d’empêcher toute dérive versla propriété d’un tiers.

� A Rennes, l’opération « embellissonsnos murs » incite les particuliers àjardiner les trottoirs. En occupantl’espace avec des plantes choisies, onévite le recours aux desherbants pouréliminer des plantes subies. 23

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Voilà près de 40 ans que les effetsnéfastes des pesticides sont misen cause et presque 20 ans que lanécessité de réduire leur utilisa-tion est inscrite dans les tablettesde l’Union européenne. Pourtantforce est de constater qu’enFrance, la réduction est encoresouvent cantonnée aux discours.

Une agriculture sans pesticides,c’est possible !Les agriculteurs du Réseau agriculture durablemettent en place des pratiques pour réduire aumaximum l’utilisation des pesticides. Systèmeherbagé, désherbage mécanique, diversificationet rotation des cultures, paillages, utilisation devariétés rustiques, alternance des cultures d’hi-ver et de printemps, plantation et entretien dehaies, de talus et de bords de champs non culti-vés pour favoriser les auxiliaires… autant de pra-tiques qui permettent de diviser par 4 à 5 lesquantités de pesticides épandus, contrairementà l’agriculture raisonnée qui se limite bien sou-vent à respecter la réglementation.Côté agriculture biologique, la réduction vaau-delà, puisque seuls quelques pesticides bio-logiques - bouillie bordelaise, soufre, pyrèthre,décoctions de plantes - sont autorisés.

Agriculteurs :réduire,c’estpossible !

� Le Réseau agriculture durablea publié cet excellent document

pour réduire sa consommation depesticides à la ferme.

� Le désherbage mécanique :une alternative au désherbage chimique

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Avec les OGM, une augmentationdes pesticidesPrès de 100% des OGM ayant une autorisationde mise sur le marché sont liés aux pesticides.Ce sont :• soit des plantes tolérant un herbicide total :ces plantes peuvent accumuler du désherbanttotal dans leurs tissus sans mourir : 71% desOGM cultivés dans le monde,• soit des plantes tolérant une toxine insecti-cide (Bt) : ces plantes secrètent leur propreinsecticide, à l’intérieur de leurs tissus, pourtuer leurs ravageurs potentiels : 18 % des OGMcultivés dans le monde,• soit des plantes à la fois tolérant un herbicidetotal et secrétant une toxine insecticide : lescultures OGM de ce type ont les deux proprié-tés cumulées ci-dessus : 11% des plantes culti-vées dans le monde.

Faim dans le monde :l’agriculture biologique suffisante Pour l’industrie phytosanitaire, la nécessité denourrir la planète rendrait indispensable l’utili-sation conjointe des pesticides et des OGM.Mais cette position est loin d’être unanime.Selon la FAO, des modèles récents sur l’appro-visionnement mondial montrent que l’agricul-ture biologique peut produire assez pour nour-rir la population actuelle de la planète : « Cesmodèles suggèrent que l’agriculture biologi-que a le potentiel de satisfaire la demande ali-mentaire mondiale, tout comme l’agricultureconventionnelle d’aujourd’hui, mais avec unimpact mineur sur l’environnement ».

“Les OGM ne sauveront pas laplanète de la faim”, conclut ensubstance le journal Les Echos,suite à un rapport de l’IAASTD,regroupant 400 experts inter-nationaux. Obliger les paysansà racheter chaque année dessemences sous brevet pourraitmême aggraver la situation.

Loin d’en réduire l’utilisation,le couple “OGM - désherbanttotal” entraîne plutôt uneaugmentation des herbicides.

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Page 26: Pesticides Danger

Rennes, Brest, Nantes, Lyon, Besançon, Lille…de nombreuses villes ont réduit leurs utilisa-tions de pesticides pour préserver leurs res-sources en eau et la santé des habitants.Quatre orientations sont prises pour limiterl’usage des désherbants :

1- Mieux accepter les herbes spontanées enville : laisser fleurir les pelouses, laisser s’enher-ber les pieds d’arbres, accepter certaines fleurssauvages (pâquerette, plantain, digitale…),esthétiques et accueillantes pour les insectesauxiliaires.

2- Créer des aménagements limitant le désher-bage : supprimer les allées gravillonnées troplarges, limiter les espaces sablés, jointoyer lesinterstices le long des trottoirs…

3- Occuper les espaces libres avec des pailla-ges, des plantes couvre-sols, … pour éviter unecolonisation d’herbes spontanées envahissan-tes

4- Développer le désherbage alternatif unique-ment là où cela s’avère nécessaire à l’aide d’ou-tils ou matériels qui peuvent être utilisés à laplace de désherbants chimiques : binette,balayeuse, désherbage mécanique…

Rennes : zéro pesticidesou presque !La consommation de produits phytosanitairespour les espaces verts de la Ville est passée de775 kilos par an en 1996 à 58 kilos en 2006,soit une réduction totale de 92 % en 10 ans.Sur les 831 ha d’espaces verts que comptait laVille de Rennes en 2006, seuls 17 ha, soit 2%de la surface, sont encore désherbés chimi-quement, les cimetières essentiellement.

Collectivités,particuliers :objectif zéro pesticides

� A Rennes, l’enherbement de cetrottoir gravillonné a remplacé ledésherbant chimique. Le piétinementsuffit à créer un cheminement pourles piétons.

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Page 27: Pesticides Danger

Quimper :chacun balaie devant sa porte…Même si la quasi totalité s’en charge, les villesne sont pas tenues de réaliser l’entretiendevant la porte des habitants. A Quimper, unarrêté municipal rappelle que « les riverainsdoivent maintenir les trottoirs et caniveaux enbon état de propreté. Le désherbage doit êtreréalisé par arrachage ou binage ; le recours àdes produits phytosanitaires est strictementinterdit ».

Particuliers : jardiner au naturel,ça coule de source !Paillages et plantes couvre-sols dans les par-terres, engrais verts au potager, compostage,accueil des insectes auxiliaires, refuges àoiseaux, désherbage à l’eau bouillante, haiesfleuries, purin d’ortie… autant de techniquesqui, mises bout àbout, permettentde se passer despesticides chimi-ques au jardin etde favoriser labiodiversité.

Pour réduireles pesticides,les jardineriesbretonness’engagent

En 2005, 25 jardineries de l’agglomérationrennaise et de ses bassins versants d’alimen-tation en eau potable ont signé la charte« Jardiner au naturel, ça coule de source ! ».Dans le cadre de cette charte, les jardineriesse sont engagées à : • Former les vendeurs sur les risques liés auxpesticides et sur les solutions sans pesticides,• Mettre en avant dans leur magasin lesoutils et produits sans pesticides,• Apporter à chaque client demandeur d’unconseil, une information sur les dangers despesticides et sur les solutions alternatives.Depuis, cette charte s’étend progressivementà la Bretagne. En 2008, 84 enseignes ontsigné les engagements.

Pour en savoir plus :www.jardineraunaturel.org

� De plus en plus de villes récupèrent et broient leursdéchets verts pour pailler massifs et parterres :un excellent moyen de limiter la levée des herbesspontanées.

� Que ce soit dans une pelouse, aupied d’un arbre, ou le long d’un trottoir,la réduction des pesticides en villepasse par la meilleure acceptation desherbes spontanées.

� Inutile d’utiliser des pesticides pour avoirun beau jardin, sain et productif !

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Page 28: Pesticides Danger

Réduireles pesticidesdans la maisonLes pesticides de maison peuvent également être facilement sup-primés. La parade consiste à empêcher l’arrivée des « intrus » ouà utiliser des alternatives non chimiques.

> Moisissures : traquer les sources d’humi-dité et aérer les pièces tous les jours.

> Mites : placer des répulsifs dans les armoi-res (bois de cèdre, lavande, mentheséchée…) et jetez y un œil régulier, notam-ment début septembre (période d’éclosiondes œufs).

> Guêpes : elles sont rarement offensives sion ne les énerve pas. Un piège à solutionsucrée placée dans un petit récipient leséloignera de votre pique-nique.

> Mouches : un rideau de perles éviteraleur intrusion dans la maison. En cas deprolifération, utiliser une tapette à mou-che, une bandelette autocollante accro-chée au plafond ou un piège à solutionsucrée.

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Page 29: Pesticides Danger

Comment limiter la pollution de l’air intérieur ?Moquettes, peintures, traitements dubois, habitacle de la voiture… Certainspesticides sont automatiquement rajou-tés dans les matériaux pour lutter contrele développement de moisissures, lesattaques d’insectes… Pour limiter l’ex-position, la meilleure solution consiste àaérer l’intérieur de l’habitat. Certainesplantes d’intérieur ont aussi la capacitéde capter les polluants de l’air. C’est lecas par exemple de la Gerbera, duPhilodendron, de la Dracena marginata,de l’Aréca et du Spathiphyllum…

� Le bois de cèdre :un répulsif contre les mites.

> Moustiques : installer des mous-tiquaires et utiliser des produitsrépulsifs (citronnelle…).

> Souris, rats : boucher les trous decirculation et placer des tapettes.

> Fourmis : mettre les aliments àl’abri, dans des contenants fer-més. Bien nettoyer les surfacespour ôter toute miettes et tracesde salissures. Boucher les diffé-rents interstices utilisés.

> Puces : peigner régulièrement lesanimaux domestiques, aspirerénergiquement les sols et lestapis, effectuer un nettoyagevapeur à quelques jours d’inter-valle.

> Blattes : traquer les fuites d’eaudes robinets ou des tuyaux etmettre les déchets dans des sacspoubelles hermétiques.

� Le ficus est une des plantes capables d’épurerles polluants présents dans l’air.

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Page 30: Pesticides Danger

Situationsdésespérées :que faire ?Vous avez testé les techniques alternatives plus douces etvous n’arrivez pas à résoudre votre problème ? Petit rappelpour que le remède ne soit pas pire que le mal.

Pesticides dans la maisonInvasion de puces, moustiques qui tourbillon-nent toute la nuit dans votre chambre, vousn’en pouvez plus ?

1- Attention aux vieilles bombes insecticidesCertaines matières actives interdites en agri-culture ont continué d’être commercialiséesdans des insecticides pour la maison.En cause : une réglementation différente selonces deux usages. Moralité : si vous voyez lesmatières actives : lindane, dichlorvos, chlorpy-rifos… évitez d’appuyer sur la gâchette.

2- Protégez-vous et aérez bien après utilisationFermez les portes et les fenêtres de la piècedans laquelle vous désirez pulvériser du pro-duit. Idéalement, portez un masque à cartouchependant l’usage. Une fois les insectes morts, ilvous faudra parfaitement aérer le lieu et pen-dant plusieurs heures. C’est fondamental.

3- Bannissez les diffuseursNe croyez pas aux sirènes de la publicité ! Lesdiffuseurs insecticides projettent de manièrecontinue des molécules insecticides. Et si celafait tomber les mouches… ce n’est pas sansdanger pour l’homme.

Se débarrasserdes pesticides

Vous voulez vous débarrasser d’une vieillebombe insecticide ou d’une boîte de désher-bant ? En cas de résidu au fond du produit, ilest indispensable de l’emmener à la déchète-rie. De-là il sera acheminé vers une usined’incinération spécialisée dans le retraite-ment des produits chimiques dangereux. Sil’emballage est totalement vide, vous pouvezle déposer aux ordures ménagères.

� Le fond du pulvérisateur ne doit en aucun casaboutir dans l’évier, dans le fossé ou dans unegrille d’évacuation des eaux. Il doit être épandusur la zone traitée.

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Page 31: Pesticides Danger

Pesticides au jardinMalgré tous vos efforts et toute votre atten-tion, vos tomates sont atteintes par le mildiou,vos pommiers attaqués par le puceron lani-gère ou le terrain préparé pour semer lapelouse envahi par le rumex….

1- Evitez les vieux produits, vérifiez que leproduit est encore autoriséSurveillez vos étagères et en cas de doute,consultez le site e-phy.agriculture.gouv.fr. En toutétat de cause, si le produit comporte un bandeau« dangereux » (en noir sur fond vert) ou s’il necomporte pas la mention « emploi autorisé dansles jardins », nous vous conseillons de ne pasl’utiliser.

2- Evitez les produits classéstoxicologiquementL’efficacité d’un pesticide n’a rien à voir avecson classement toxicologique. En cas d’achat,privilégiez donc les produits sans symboles derisque.

3- Préférez les produits utilisablesen agriculture bioLe souffre, le cuivre contre les maladies, le pyrè-thre contre certains insectes… sont des produitsutilisables en agriculture bio. Mais attention, cen’est pas parce qu’un pesticide est bio qu’il estsans danger. Par contre, côté désherbants, iln’en existe pas d’utilisables en bio.

4- Demandez conseil en jardineriePour diagnostiquer une maladie ou un insecte,n’hésitez pas à apporter un échantillon dansvotre jardinerie. Mais attention, tous les ven-deurs ne sont pas bien formés ! Lors d’uneenquête effectuée au printemps 2007 par lesassociations de consommateurs et d’environ-nement en Bretagne, 58% des vendeurs inter-rogés n’avaient pas su reconnaître la larve decoccinelle et 39% avaient conseillé un pesti-cide pour l’éliminer !

5- Respectez la dose et ne mélangez pasles produitsLes pesticides sont élaborés pour être effica-ces à la dose indiquée sur l’emballage. Touteaugmentation de la dose, ou tout mélange deproduits entre eux, augmente les risques pourla santé et pour l’environnement.

6- Protégez-vousCombinaison, bottes, gants en nitrile, lunettes…et autant que possible masque à cartouche.

� Diuron, aminotriazole, DNOC, sima-zine, … Depuis une vingtaine d’années,de nombreuses matières actives entrantdans la composition des pesticides ontété retirées : molécules suspectéesd’être cancerigènes, molécules dange-reuses pour l’environnement….

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Page 32: Pesticides Danger

Publicité / Marketing• Interdire la publicité sur les pesticideset les campagnes promotionnelles :les « 10% gratuit », les « un acheté, unoffert », …

Distribution aux particuliers• Interdire la vente en grandes surfa-ces alimentaires : réserver la venteaux magasins spécialisés (jardineries,Lisa, …).

• Interdire l’accès en libre-service :conditionner la vente à un diagnosticprécis, fourni par un vendeur certifié.

• Conditionner la certification des ven-deurs à une formation complète sur laconnaissance des effets toxicologiquesdes pesticides et sur les alternativespermettant de limiter au maximum leurutilisation.

Distribution aux agriculteurs• Stopper l’intéressement à la ventedes vendeurs de pesticides.

• Séparer l’activité de prescription del’activité de vente (comme c’est le caspour les médecins et les pharmaciens).

Informationdes consommateurs• Indiquer sur l’étiquette des fruits etlégumes le nombre de traitementseffectués.

• Augmenter la taille des caractères demises en garde sur les emballages.

Les demandesdes associationsde consommateurset d’environnement

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Page 33: Pesticides Danger

� Le consommateur paye de plus en plus cher safacture d’eau, notamment en raison des coûts detraitement pour la potabiliser.

Depuis plus de 10 ans, lesassociations de la Mce incitentà la réduction de l’utilisationdes pesticides et sensibilisentà un plus grand respect de lanature.

Agriculture• Développer un plan de réductiondrastique de l’utilisation des pesticides.

• Soutenir l’agriculture biologique et l’agri-culture durable.

• Taxer plus fortement les pesticides(application du principe du pollueur-payeur).

• Interdire les pesticides suspectés d’êtrecancérigènes, toxiques pour la reproduc-tion ou disrupteurs endocriniens.

Santé publique• Bannir l’utilisation des pesticidesdans et à proximité des crèches, desécoles, des hôpitaux, des maisons deretraites… et autres lieux fréquentésrégulièrement par les personnes lesplus fragiles.

Eau• Interdire l’utilisation des pesticides surles surfaces imperméables : trottoirs,pentes de garages, toitures, routes…

• Inscrire le glyphosate dans la listeeuropéenne des substances dangereu-ses prioritaires.

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Glossaire

ADEME : Agence de l’environnementet de la maîtrise de l’énergie

AFSSA : Agence française de sécuritésanitaire des aliments

AFSSET : Agence française de sécuritésanitaire de l’environnement et du travail

ASQAR : Agence de surveillancede la qualité de l’air

CEMAGREF : Institut public de recherchepour l'ingénierie de l'agricultureet de l'environnement

CNITV : Centre national d’informationstoxicologiques vétérinaires

CNRS : Centre national de la recherchescientifique

DDASS : Direction départementaledes affaires sanitaires et sociales(Ministère de la santé)

DDE : Direction départementalede l’équipement

DGAL : Direction généralede l’alimentation (Ministère de l’agriculture)

DGCCRF : Direction généralede la concurrence, de la consommationet de la répression des fraudes(Ministère de l’économie et des finances)

DIREN : Direction régionalede l’environnement (Ministère de l’écologieet du développement durable)

DRAF : Direction régionale de l’agricultureet de la forêt (Ministère de l’agriculture)

DRIRE : Direction régionale de la recherche,de l’industrie et de l’environnement(Ministère de l’écologie et du développementdurable)

DSV : Direction des services vétérinaires(Ministère de l’agriculture)

FAO : Food administration organisation -Organisation des nations unispour l’alimentation et l’agriculture

FNE : France nature environnement

IAASTD : International assessmentof agricultural knowledge, scienceand technology for development

IFEN : Institut français de l’environnement

IFOP : Institut français d’opinion publique

IGN : Institut géographique national

INRA : Institut national de rechercheagronomique

INSERM : Institut national de la rechercheet de la santé médicale

LISA : Libre-service agricole

MSA : Mutualité sociale agricole

OGM : Organismes génétiquement modifiés

OMS : Organisation mondiale de la santé

POP : Polluant organique persistant

SICTOM : Syndicat de collecteet de traitement des ordures ménagères

UIPP : Union des industries de la protectiondes plantes

UPJ : Union des entreprises pour la protectiondes jardins et des espaces verts

SNCF : Société nationale des chemins de fer

SRPV : Service régional de la protection desvégétaux (Ministère de l’agriculture)

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Page 35: Pesticides Danger

Pour en savoir plus : nos publications

Bon de commandeà renvoyer à la MCE, 48 bd Magenta, 35000 Rennes

> Comment jardiner sans pesticides ? • réalisé par Denis Pépin et la Mce• pour limiter l’utilisation des pestici-

des pour l’entretien du jardin et desabords de la maison

• 28 pages

> Ces petits animauxqui aident le jardinier • réalisé par Bretagne vivante

et la Mce• pour reconnaître et accueillir les

petits animaux utiles du jardin• 28 pages

> Mauvaises herbes on vous aime !• réalisé par le Ciele, Eau & rivières de

Bretagne, Bretagne vivante et la Mce• pour découvrir ces plantes que l’on

appelle « mauvaises herbes » enlaissant de côté leur mauvaiseréputation

• 16 pages

> Composter au jardin, c’est facile !• réalisé par Denis Pépin,

Rennes Métropole, le Ciele et la Mce• pour composter les déchets de la

cuisine et du jardin et obtenir unengrais complet, gratuit, tout enréduisant votre poubelle de déchetsménagers

• 16 pages

> Engrais et amendements :la fertilité au jardin• réalisé par Agrocampus Rennes

et la Mce• pour améliorer la fertilité de

votre terre sans avoir recours auxengrais chimiques

• 24 pages

Veuillez adresser les documents suivant à :

Nom Prénom

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INTITULÉ DU LIVRET PRIX UNITAIRE QUANTITÉ PRIX TOTAL

“Pesticides, danger !” 1 €

“Commment jardiner sans pesticides ?” 1 €

“Ces petits animaux qui aident le jardinier” 1 €

“Engrais et amendements : la fertilité au jardin” 1 €

“Composter au jardin, c’est facile !” 1 €

“Mauvaises herbes, on vous aime !” 1 €

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TOTAL(2)

(1) frais d’envoi pour 1 livret : 100 g ; pour 2 à 4 livrets : 250 g ; pour 5 à 9 livrets : 500 g (voir tarifs postaux en vigueur).Pour un envoi de plusieurs exemplaires, contactez-nous au 02 99 30 35 50 pour évaluer les frais d’envoi et profiter des tarifs dégressifs.(2) REGLEMENT A EFFECTUER EN TIMBRES, (chèque à partir de 8 €).

Ces publications, imprimées sur papier 100% recyclé, ont bénéficié du soutien de l’Agence de l’eau Loire Bretagne, la Drass Bretagne, la DrccrfBretagne, du Conseil régional de Bretagne et des conseils généraux d’Ille et Vilaine, des Côtes d’Armor, du Morbihan et du Finistère, de l’AdemeBretagne, de Rennes Métropole et de la Ville de Rennes. Leur soutien nous permet de vous faire profiter de ces publications à des tarifs modestes.

Les actions des associations, les outils réalisés, les sources d’information utilisées ainsi que des dossiersd’information plus complets sont consultables sur notre site Internet : www.jardineraunaturel.org

Page 36: Pesticides Danger

Ce Guide a été réalisé par la Maison de la consommation etde l’environnement (Mce) avec les associations du groupe «

pesticides » : Bretagne vivante-Sepnb, Ciele,Eau & rivières de Bretagne, Adéic, Cgl, Ufc-Que choisir

et l’Ufcs et la participation de Jardiniers de France.

Dans le cadre du programme « Eau et pesticides, effets surla santé et l’environnement » : www.jardineraunaturel.org

Avec le soutien technique et financier de : Agence de l’eauLoire Bretagne, Drass Bretagne, Drccrf Bretagne, Région

Bretagne, CG22, CG29, CG35, CG56, Ademe Bretagne,Rennes Métropole, Ville de Rennes

Remerciements pour leurs photos : Bernard Chaubet,Bretagne vivante, Chloë Cordellier, Ciele, C.o.e.u.r, Denis

Pépin, Eau & rivières de Bretagne, Eccla, EmmanuelLebrun, Fao, Frère des hommes, Jérome Vassal, KarineFauconier, Margaux Biglietti, Michel Riou, Régis Morel,

Rennes Métropole, Roland Gicquel, Sylvain Sabatier,Téo Biglietti, Ville de Rennes.

Diffusion :> Mce (Maison de la consommation et de l’environnement)

48 bd Magenta - 35000 RennesTél : 02 99 30 35 50 - [email protected]

> Eau & rivières de Bretagne/Crir22810 Belle-Isle-en-TerreTél : 02 96 43 08 39 - [email protected] les départements 22, 29 et 56

> Jardiniers de France40 route d’Aulnoy - 59308 Valenciennes cedexTél : 03 27 46 37 50 - [email protected] ses adhérents

Date d’édition : septembre 2008 / Publication sans but lucratif / Reproduction possible soumise à autorisation / Dessins : Gérard Louis Gautier © - Dominique Charron (p18-19) ©

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