Personnage de la tradition populaire sicilienne.

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Personnage de la tradition populaire sicilienne

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Personnage de la tradition populaire sicilienne

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Giufà, appelé aussi Giucà, Giuccamatta, Ciuccianespole etc. est un personnage littéraire de la tradition orale populaire sicilienne.

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Giufà est un enfant du sud, ignorant, qui s’exprime à travers des expressions figées. Il se retrouve souvent au centre de situations loufoques et dangereuses, mais il réussit presque toujours à s’en sortir.Il vit au jour le jour, de façon candide et innocente, sans reconnaitre les dangers du monde ni sans se préoccuper de ce qui peut lui arriver. On a l’impression que le monde lui tombe dessus.

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Le cycle des aventures de Giufà est d’origine arabe ( ou plutôt maghrébine) qui dans le dialecte palermitain devint le diminutif de « Giovanni, Giuanni – Jean »)Encore aujourd’hui, dans le Maghreb, il existe des cycles d’histoires qui ont comme protagoniste Djeha (prononcé djiuhà) qui ont avec le personnage sicilien la même racine populaire.

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Selon une autre tradition, Giufà/Jehà dériverait d’un personnage qui a vraiment vécu au début du XIème siècle en Anatolie (Turquie). Il s’agirait de la personnalité plutôt excentrique de Nasreddin Khoja (le maitre Nasredin) qui dans le monde culturel arabe se serait diffusé sous le nom de Djeha ou Jusuf de laquelle dériverait ensuite le personnage sicilien de Giufà.

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Personnage comique, caricature de tous les enfants siciliens, Giufà nous fait sourire, avec ses incroyables histoires de malheurs, de bêtises et sagesse.

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Giufà est un personnage complètement privé de malice et de ruse. Il est ingénu et devient donc la proie préférée des malandrins et des escrocs de tout genre. Dans sa vie on lue volera de tout : d’une casserole, d’un âne, d’un poulet etc. et ceci est vraiment ce qui arrivait dans les campagnes siciliennes quand les escrocs de tout genre essayait d’arnaquer les plus ingénus en leur promettant même la lune…

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Giufà est un enfant du Sud, un enfant antique qui porte en soi toute la culture de l’oralité. Giufà vit encore dans chaque enfant, mais la société littéraire, scientifique et télévisé de notre temps, et une école perdue dans ses méthodes et dans ses objectifs, font lentement, mais surement disparaitre la grimace psychologique de l’enfance.

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Ainsi, comme tant de héros de la télévision, Giufà aujourd’hui nous fait

sourire avec ses histoires de ruse, de bêtises et de sagesse, et, pendant qu’il

nous permet de mieux connaitre notre culture, il

se rend amusant et prenant.

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Giufà travaille comme porteur

C'était un mauvais moment dans la vie de Giufà et il était contraint de travailler comme porteur. Ainsi, un homme lui demanda de porter un grand panier contenant quelques bouteilles en verre. Le même homme lui dit :

•Pendant le voyage je t’enseignerai trois choses qui te seront très utiles dans la vie. Giufa et le propriétaire de la corbeille, marchaient ensemble le long des rues du village. Souffrant le poids de la charge, après un court moment, Giufà demanda à l’homme de s'arrêter pour un moment :

•Ecoutez, reposons-nous un peu, comme ça vous pourez m’expliquez la première chose utile pour ma vie.

(Ils s’ assirent sur les marches d'un magasin) • Si quelqu'un vous dit que d’avoir faim est mieux que d'avoir le ventre plein, ne le croyez pas!

Giufa hocha la tête et continua son chemin avec le panier sur sa tête. Après un certain temps, il s’arrêta de nouveau pour une autre courte pause et demanda :

•Ecoutez, reposons-nous un peu, comme ça vous pourrez m’expliquez la deuxième chose utile pour ma vie. •Si quelqu'un vous dit que d’aller à pied est mieux que d’aller à cheval, ne le croyez pas!

Giufa acquiesça de nouveau et repartit en suivant l'homme qui lui indiqua la route. Arrivés enfin à la maison, Giufà, fatigué et en sueur, demanda :

•Dites-moi maintenant quelle est la dernière chose utile ?• Si quelqu'un vous dit que vous aurez de l'argent pour avoir porté ce panier de bouteilles, ne le croyez pas!.

À ces mots, Giufa jeta le panier par terre en criant: • Si quelqu'un vous dit qu'aucune de ces bouteilles ne s’est cassée, ne le croyez pas!

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Giufa et le murGiufà de la campagne entendit parler de l'astuce de Giufà de la Ville. Il pensa alors d'aller à Fèz, au Maroc où Giufa de la ville vivait, pour le taquiner un peu. A peine entré en ville il vit un homme qui s'appuyait contre un mur:

- Bienvenue parmi nous, oh étranger! Quel bon vent vous a amené ici?- Je suis venu pour me moquer de Giufa de Fèz. Peut-être que vous savez où il habite?- Bien sûr! je vais le chercher mais jusqu'à ce que je serai de retour mettez-vous ici pour soutenir ce mur pour ne par le faire tomber parce qu'il risque de s'écrouler.

Et en disant celà, il s'en alla. L'heure du déjeuner arriva, mais Giufa de la campagne ne bougeât pas parce qu'il était en train de soutenir le mur et il resta mort de faim. Tout l'après-midi passa et même la soirée quand un vieux qui était déjà passé plusieurs fois l'interpella:

- Pourquoi êtes-vous resté toute la journée contre ce mur comme s'il devait vous tomber sur la tête!- J'attends Giufa de Fèz, et l'homme qui est allé le chercher m'a dit que je devais le remplacer dans son travail et soutenir le mur qui risquait de tomber sinon.- L'homme dont vous parlez EST Giufà de Fèz –(dit l'homme en riant-) et il s'est moqué de vous parce qu'il est bien plus rusé que vous Giufà de la campagne!!!

Et... le pauvre Giufà de la campagne s'en retourna honteux chez lui.

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Giufà et la casserole empruntéeGuifà avait la réputation d’être un idiot. C’est ce que son voisin pensait de lui, et il essayait de tricher continuellement avec lui en lui demandant d’emprunter des choses qu’il ne rendait jamais. Il trouvait toujours des excuses triviales et absurdes pour ne pas rendre à Giufà les objets empruntés.Fatigué d’être taquiné, Giufà décida de se venger; il demanda donc à son épouse d’aller chez le voisin pour lui emprunter une casserole.Le matin suivant Giufà alla chez son voisin et lui rendit la casserole.

•Mille fois merci de m’avoir prêté cette casserole, tu sais, j’en avais vraiment besoin.•Mais, mais, qu’est ce que c’est ça ? (il sort de la casserole une deuxième casserole plus petite)•Mon cher voisin, de ta casserole est née une casserole plus petite, et voilà, maintenant, la petite casserole est à toi aussi.•Merci mon cher voisin ! (à part) il est vraiment un imbecile ce Giufà!!!

Quelques jours plus tard, Giufà redemanda d’emprunter la casserole, mais cette fois-ci il ne la rapporta pas au voisin, donc celui-ci se présenta chez Giufà:

•Cher voisin, je suis venu te demander de me rendre ma casserole…•Mais, tu ne sais pas ce qui s’est passé ?•Non !•Et bien, le même soir où tu m’avais emprunter ta casserole, elle a eu un terrible malaise et elle est morte !•(en criant) Morte ! je n’ai jamais entendu dire qu’une casserole pouvait mourir! Qu’est ce que c’est que ça comme histoire ?•Et oui, si une casserole peut naitre, elle a de bonnes probabilités de mourir un jour, non ?

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GIUFA’ ET LE FERUn jour, Giufà dit à son voisin qui était commerçant:

• Je vais en voyage, mais à la maison j’ai du fer et je ne veux pas que des voleurs le volent durant mon absence. Puis-je vous demander de le garder jusqu'à mon retour ?•Oui, certainement Giufa, vous êtes un homme généreux, courageux et honnête, je le fais volontiers.

Avec l'aide de quelques amis, Giufà transporta le fer à la maison de son voisin et partit. De retour de son voyage, il alla demander son fer :

•Je suis venu pour reprendre mon fer et vous remercier pour le grand service que vous m’avez rendu.•Oh lala !!! quel malheur ! que puis-je te dire Giufà ! Les rats ont mangé tout le fer et il n’en reste plus rien.•(haletant) Mais que me racontez-vous là ! des rats qui mangent du fer !•C’est la pure vérité, Giufà, il arrive parfois de drôles de choses!, non ?

Giufà fit semblant de le croire et retourna chez lui. Après quelques jours, tandis que Giufà retourna du marché, il vit l'âne de son voisin le commerçant arrêté le long de la route. Sur le dos de l'âne il y avait tellement de marchandises et Giufà pris l'âne et le cacha. Quand le commerçant retourna et ne trouva pas son âne, il commença à le chercher partout. Il rencontra Giufà et lui demanda :- Giufa, j'ai perdu mon âne chargé de tant de biens, vous ne l’avez pas vu par hasard ?- (sérieusement) Il y a quelques minutes, j'ai entendu des bruits venant du ciel, et je suis monté sur le toit de ma maison pour voir ce que c’était, et j'ai vu un gros oiseau qui avait enlevé un âne.

•Que voulez-vous dire? Vous avez sûrement fait un mauvais rêve, c’est impossible qu'un oiseau vole un âne !!!•Tout est possible, car dans un pays où les rats mangent le fer, c’est très facile pour les oiseaux de kidnapper des ânes!

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GIUFA, LA FEMME ET L'ANE

La femme de Giufà mourut et lui, même s’ il était triste n’avait versé aucune larme. Quelques jour plus tard, son âne subit le même sort et Giufà ne faisait que pleurer. Alors, ses amis et voisins virent vers lui et lui demandèrent :

• Votre femme est morte et vous n'avez même pas pleuré un tout petit peu !!!.Voilà maintenant votre âne qui meurt et vous n'arrêtez pas de pleurer et de vous plaindre !!! Votre âne vous est donc plus cher que votre femme?? •Mais non, vous n’avez rien compris, quand ma femme est morte, chacun de vous est venu pour me présenter ses condoléances ; qui m'a dit: « Ne sois pas triste, il y a beaucoup de femmes ! ». Qui encore: ” Ma fille pourrait être votre nouvelle épouse » et qui d’autre m’a proposé sa sœur !!! Mais quand mon âne est mort, aucun d'entre vous ne m'a dit: « Ne vous inquiétez pas, Je vais vous donner un autre âne a sa place! » et… qui me remplacera mon âne ?

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Giufà et le parfum du rôti

Un mort de faim, avec un peu d’argent dans sa poche, était en train de passer devant un magasin, où on grillait un rôti de viande. L’odeur lui provoqua encore plus de faim, mais il n’avait pas assez d’argent pour acheter la viande; il alla donc à la boulangerie et il acheta un morceau de pain. Puis, il se rapprocha de la rôtisserie et il s’assit près de là pour goûter l’odeur de la viande avec le pain. Mais, quand il eut fini de manger le pain, le propriétaire de la rôtisserie s’approcha de lui et dit:- Vu que tu as goûté avec plaisir l’odeur de mon rôti, maintenant tu dois me le payer!!Le mort de faim n’avait pas d’argent pour le payer, fut conduit devant Giufà qui était devenu un juge estimé.

•Oh juge! estimé pendant qu'il mangeait son pain, cet homme goûtait le parfum de ma viande grillée. Je lui ai demandé de l'argent mais il a refusé de payer.

Giufà réfléchit et lui demanda: - Combien d’argent avez-vous demandé pour le parfum de la viande?- J'ai demandé 5 dirhams!A ses mots Giufà tira de sa poche une monnaie de 5 dirhams et la fit tomber sur la table, en la faisant tinter.- Avez-vous entendu le son de l’argent??- Certainement monsieur! - Alors, considérez le son de la monnaie comme payement pour le parfum de votre rôti !