Persépolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (2007)

A l’origine du film…C’est un récit autobiographique sorti sous la forme d’une BD en 4 tomes. Le 1er tome paraît en 2001. Petite fille au caractère rebelle, qui rêve de devenir prophète, Marjane grandit au milieu d’une famille cultivée et ouverte à Téhéran. Elle a dix ans lorsque la révolution iranienne éclate. Son environnement se trouve alors très rapidement bouleversé par l’installation du régime islamiste. Les répressions religieuses, politiques et culturelles bouleversent les repères de la petite fille. Il faut apprendre à vivre autrement et oublier certaines libertés… C’est alors que l’Irak, profitant de l’affaiblissement du pays marqué par la révolution, déclare la guerre à l’Iran… Cette guerre durera 8 ans (1980-1988).

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Le volume 1 raconte la chute du chah d’Iran (1978-1979), dictateur au pouvoir, qui a emprisonné le grand-père et l’oncle de Marjane. Mais l’instauration de la république islamiste conduit également à des exécutions, notamment des révolutionnaires de gauche, et l’oncle de Marjane est exécuté. 1980, c’est le début de la guerre Iran / Irak… Le volume 2 retrace la période entre 1980 et 1984 avec des répressions de plus en plus violentes de la part des islamistes au pouvoir. Marjane, devenue adolescente, n’a pas sa langue dans la poche. Ses parents décident de l’envoyer étudier en Europe.Le volume 3 (1984-1988) raconte la vie de Marjane à Vienne, en Autriche, les difficultés qu’elle rencontre pour s’intégrer et la solitude de « l’étrangère »…Le volume 4 raconte le retour de Marjane en Iran après la guerre. La présence des mollahs oblige la jeune fille à s’adapter. Elle choisit de se marier pensant trouver la liberté mais divorce rapidement et décide de partir en France vers une nouvelle vie…

http://www.bedetheque.com/serie-1565-BD-Persepolis.html

Observez les quatre couvertures. En quoi l’illustration renvoie-t-elle au récit ? Quel(s) symbole(s) voyez-vous ?

Choix esthétique de la dessinatrice, les 4 tomes sont en noir et blanc. Le graphisme est simple et rigoureux, monochrome (noir), avec uniquement des aplats. Il ne joue pas sur les nuances voulues par l’adaptation cinématographique.

http://www.critikat.com/Persepolis.html

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I - Lecture d’une planche de la BDSituation : volume 2 de la BD, Marjane voit s’installer, dans un pays en guerre, de plus en plus de répressions de la part des gardiens de la révolution.Description et analyseMarjane se fait attraper par deux femmes extrémistes qui dénoncent sa tenue vestimentaire, marquée par les symboles de l’occident. Elles veulent l’emmener au comité.Régularité des vignettes. Cadrage taille ou en pied, seule la vignette 2 propose un plan serré sur la basket et la main qui dénonce. Opposition entre les formes longilignes et noires des deux femmes et l’aspect plus « désinvolte » de Marjane. Violence des paroles et des gestes (vignettes 4, 7, 8), peur de Marjane (expression du visage). La jeune fille subit le poids de l’autoritarisme des deux femmes, l’obligation de se soumettre sous peine de sanctions démesurées. Mais la dessinatrice souligne également l’absurdité des « arguments » des défenseurs de la république islamiste. (expliquer les notions d’Islam et d’Islamisme)II – Adaptation au cinémaEtude de l’extrait (0h25’47) qui renvoie à la planche. Quels ont été les choix de la réalisatrice ? Est-ce fidèle à la BD? Les éléments supprimés de la BD sont-ils importants pour comprendre l’enjeu? Que remarquez-vous sur les corps des femmes entre la BD et le film?

http://danslobjectifdedoisneau.wordpress.com/2013/04/11/etude-dune-planche-de-bande-dessinee-persepolis-de-marjane-satrapi-3e1/

I - Lecture d’une planche de la BDSituation : volume 4 de la BD, Marjane revient au pays après 4 ans d’absence (ses parents l’ont envoyée étudier à Vienne, en Europe, car ils craignaient pour leur fille, trop rebelle.) Elle découvre l’état de la ville à son retour.Description et analyseMarjane marche dans les rues de Téhéran (vignette 1). Ses repères sont bouleversés puisqu’elle constate que les noms de rues ont changé : ce sont partout des noms de martyrs (vignettes 2 et 3). La vignette 3 renforce cette notion de multiplication. Marjane a l’impression d’être dans un cimetière (vignettes 4 et 5). La vignette 4 est dominante par sa taille. Elle propose également un déséquilibre puisque les ¾ de la vignette sont occupés par les cadavres et Marjane, dans la partie supérieure, apparaît minuscule et perdue, petite ombre noire coincée entre les immeubles et les cadavres. Cette notion d’effondrement, de poids sur les frêles épaules de la jeune femme, est exploité dans la vignette 5 (dessin des épaules et de la tête rentrée). Les cadavres semblent prendre possession de la jeune fille (annonce de sa dépression à venir et du fait qu’elle va frôler la mort). Les trois vignettes (3, 5 et 6), positionnées l’une en dessous de l’autre, offre la même taille et le même visage de Marjane, triste et déprimée.

II – Adaptation au cinémaEtude de l’extrait (1h03.08) qui renvoie à la planche. Quels ont été les choix de la réalisatrice ? Qu’a-t-elle conservé ? Qu’a-t-elle occulté ? Pourquoi à votre avis ?