Périer. Yayâ ben Adî, un philosophe arabe chrétien du Xe siècle. 1920.

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    M-Cf E-^nf^^

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    YAHYA BEN ADIUN PHILOSOPHE ARABE CHRTIEN DU X'^ SICLE

    THESE POUR LE DOCTORAT ES-LETTRESPRSENTE

    A LA FACULT DES LETTRES DE UUNlVERsrr DE PARIS

    PAR

    Augustin PRIER # i

    PARISJ. GABALDA, DITEUR PAUL GEUTHNER, DITEITR

    90, EUE BONAPARTE (VP) 13, RUE JACOB (VP)1920

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    AUX BRAVESDES 88^ ET 15r^ DIVISIONS D'INFANTERIE

    TOj\IBS au champ D'HONNEUR19141918

    LEUR ANCIEN AUMONIER

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    AVANT-PROPOS.Un philosophe arabe chrtien du X'^ sicle, fa-

    meux auprs de ses contemporains par ses traduc-tions et ses commentaires d'Aristote, apologiste dela croyance commune des diverses confessions chr-tiennes contre les objections des Musulmans, tel estle sujet de cette tude. L'on voit, par ce simplenonc, qu'elle touche des questions multiples :comment les Arabes ont-ils connu Aristote et quellea t leur influence sur la philosophie du moyen-ge; quelles taient les sectes chrtiennes qui separtageaient l'Orient, au moment de l'invasion arabe,et leurs relations entre elles; quelle fut la situationdes Chrtiens dans l'empire des Khalifes? Tous cessujets ont inspir de nombreux travaux en Francecomme l'tranger; nous n'avons pas voulu lesreprendre en sous-main ni mme les rsumer, n'ayantpas y apporter des solutions nouvelles; nan-moins nous les avons effleurs toutes les fois que

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    6 VAHYA BEN 'AD.cela a t ncessaiie pour situer notre crivaindans son milieu.

    Par contre, aucune tude d'ensemble n'a t faitesur la place que tient le Christianisme dans la litt-rature arabe.

    Parmi les innombrables publications de textesarabes dont les Orientalistes ont enriclii depuisun demi-sicle l'Histoire, la Gographie, les Lettreset les Sciences orientales, le Christianisme estpeu ou point reprsent. On serait donc tent decroire que le domaine intellectuel a t l'apanagepresque exclusif du monde musulman, et que leschrtiens d'Orient sont rests en dehors du mou-vement littraire et scientifique. Ce jugement neserait pas exact : le Christianisme, dans les paysde langue arabe, autrefois comme de nos jours,a occup une place distingue dans la sphre del'intelligence. De tout temps, malgr les condi-tions dsavantageuses o ils se sont longtempstrouvs, une pliade d'auteurs chrtiens ont mar-ch de pair avec les crivains qui professaientrislam. Comme eux, ils ont cultiv toutes lesbranches du savoir humain et c'est par milliersque se chiffrent leurs uvres mentionnes parl'histoire, ^ialheureusement, le ])lus grand nom-bre de ces ouvrages ont t perdus ou demeurentenfouis dans les collections prives. Cependant lesgrandes bibliothques d'Europe, Rome surtout,Londres et Paris, en possdent une quantit assezconsidrable; mais les renseignements qu'on trouve

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    AVANT-rKOPOS. 7 ce sujet dans leurs catalogues sont d'ordinairefort maigres; souvent le nom seul du manuscritest consign, sans autre indication. (1)Ces lignes d'un des plus clbres orientalistesde nos jours rdites rcemment nous sont tom-bes sous les yeux, quand notre travail tait djtermin; elles noncent une thse et signalent unelacune. Sans l'avoir recliercli, nous apportons nndocument qui peut servir appuyer cette thse et combler cette lacune.

    Il ne nous reste gure, de Yahy ben 'Ad, quedes uvres apologtiques, o la philosophie d'Aris-tote sert exposer et dtendre le dogme chrtien,et principalement la Trinit et l'Incarnation, contreles objections des disciples du Qorn, On })ourraitdonc s'attendre trouver de nombreux points decomparaison entre lui et les thologiens ou apolo-gistes antrieurs grecs et syriaques, comme lui dis-ciples d'Aristote, tels que Saint Jean Damascneou Philoxne de Mabboug. Nous avions ainsi crua priori que nous aurions consacrer un chapi-tre spcial aux sources de Ben 'Ad, et, pour enamasser les matriaux, nous nons tions imposune lecture considrable travers les volumes dela Patrologie de Migne et les collections d'auteursorientaux. Le rsultat n'a pas rpondu nos esp-rances ou nos dsirs. Ben 'Ad ne semble riendevoir, ou peu prs rien, ses prdcesseurs

    (1) p. L. Cheikho. Vingt traits thologiciues d'auteurs arabeschrtiens; ava)it-propos. 2 dition, juin 1920, Beyrouth.

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    8 vahyA BKX 'AD.chrtiens. On dirait qu'il les a totalement ig-norset qu'il faut, ds lors, attribuer une simple con-cidence les rares passages de ses uvres qui seprteraient un rapprochement. Aussi bien, deuxcrivains qui s'ignorent, mais qui emploient unemme doctrine philosophique l'explication desmmes dogmes, ne peuvent entirement chapper une certaine similitude de fond et de forme : ilest des ides, des expressions qui s'imposent commed'elles-mmes.

    Paralllement cette enqute, nous poursuivionsle dpouillement des textes de notre auteur. Presquetout est rest eu manuscrits, et rien n'en a ttraduit jusqu' ce jour. Ceux qui pour leurs tu-des peuvent se limiter des textes dits ou tra-duits, ayant, par consquent, dj t l'objet d'unexamen srieux, ne souponnent sans doute pasleur bonheur. Ils s'avancent sur un terrain dblay;le premier trac du chemin peut n'tre pas parfait;le gros uvre n'en est pas moins accompli, et ilest facile d'y apporter des amliorations successives.Mais celui qui le premier fraie la voie est arrt chaque pas; il doit sans cesse enlever les brous-sailles, faire sauter les obstacles, niveler partoutle sol ; c'est un travail pnible, hriss de difti-cults de toutes sortes, travers lesquelles onn'avance que lentement.

    Supposons les uvres d'Aristote perdues jusqu'ce jour et rvles soudain par la dcouverte demanuscrits eu plus ou moins mauvais tat, dont

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    AVANT-PROPOS. 9r()rtho

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    10 YAIjV BKX 'AD.pour notre iisno-e, une tradiietion franeaise qui re-prsente plus (l'un millier de pages. Elle a sing-u-lirement clarifi }M>iir nous la pense de Yahy,car une traduction exacte est dj le meilleur descommentaires.

    Apres ces travaux prparatoires qui nous avaientoccuj trois ou quatre ans et que nous avons dlaisser dormir pendant toute la dure de la guerre,nous avons entrepris la rdaction de cette tude.De brves notices empruntes aux historiens arabesnous ont permis d'esquisser une biorjraphle som-maire; V examen des manuscrits, et quelquefois la cri-tique de ce que d'autres eu ont crit avant nous, ademand certains dveloppements ; enfin les grandesdivisions, la philosophie de Ben 'Ad, l'unit de Dieuet ses attributs, la Trinit, V Incarnation, la placede Yahy dans la Philosophie arabe sont sortiescomme d'elles-mmes de l'uvre de notre auteur.Dans l'expos de la doctrine nous avons cherch

    tre trs positif, apportant des faits et des textesprcis, peu ou point de considrations gnrales,qui s'accommodent tous les sujets, nous dfiantdes rapprochements hasards. On verra que nousprocdons par larges citations. Quand un auteurest totalement inconnu, la meilleure manire de leproduire pour la premire fois en i)ublic, n'est-ellepas de lui cder la parole le plus possible, en nelui fournissant, suivant rex])ression de Montaigne,que le mince filet qui doit diriger sa conver-sation?

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    AVANT- PROPOS. IlPour conclure, nous ferons ntre une phrase par

    laquelle le i*. Mandonnet termine son avant- pro-pos Sigei' de Brabanf, et o nous n'avons qu'changer le nom du personnage : Malgr les im- perfections de ce travail, que nul mieux que nousne peut se dissimuler, nous esprons cependantavoir abouti des rsultats assez tendus et assezprcis pour que la vie et l'uvre de Yahy ben'Ad puissent prendre avec scurit la place quileur revient dans l'histoire de la philosophie dumoyen-age. (1)Nous tenons exprimer notre vive gratitude M. F. PiCAVET, pour la direction aussi claire quebienveillante dont il nous a honor au cours dece travail, et qui a bien voulu examiner notre ma-nuscrit la fin d'une anne scolaire, quand sa santfort prouve exigeait imprieusement le repos.Nos remerciements vont encore M. L'abb

    E. TissERANT, bibliothcaire adjoint la Vaticane,qui nous a fourni, avec beaucoup de complaisaiice,certaines prcisions sur les manuscrits de Rome; M. L. Massignon qui nous . a aid traduirequelques titres de traits philosophiques. (2)

    (l) P. Mandonnet 0. P. Siger de Brahant et Vaverro'isme latin auXIIle sicle, p. X.(2) Mon frre, professeur d'arabe et de syriaque l'Institut Ca-

    tholique de Paris, m'a prt une trs utile collaboration dans la cor-rection des preuves.

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    12 VAin A BKN "ADl.

    TRANSCRIPTIONDES LETTRES ARABES.\

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    BIBLIOGRAPHIE.L Manuscrits de Yahy ben 'Ad.

    Nous connaissons scise manuscrits de Ben *Ad ainsirpartis dans les bibliotliques d'Europe : six la Biblio-thque Nationale, neuf la Vaticane, mi la BibliothqueRoyale de Munich. (^1)

    Certains contiennent ce que nous appellerons les GrandsTraits de l'auteur c'est--dire le trait de la Trinit et letrait de ITncarnation en rponse aux objections d'Abo*Is-al-Ouarrq; les autres manuscrits donnent des traitsde moindre tendue que nous grouperons sous l'appella-tion gnrale d'Opuscules.

    Pour faciliter les rfrences, chaque manuscrit sera d-sign par une lettre capitale.

    A. Paris 167; 248/251 feuillets. (2) Dimension 25X18;17 lignes par page.

    2'exte des Grands Traits. Sur la tranche du livre nouslisons le titre : Questions d'Abo 'Isi et rponses du maitre

    (1) Voir plus loin, p. 31, ce que nous disons du uianusorit d(Florence, n" G8 de la Bibliothque Palatine de Mdicis.

    (2) Voir page 16. note 2, la raison de cette double i)aginati()u.

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    14 YAUY BEN 'AD.Yahy heu ''Ad't (1). Mais le titre du Dime ouvragevarie avec les manuscrits. Ainsi D, galement de Paris,porte : llfntation du livre d'Abo 'Isa sur les ]}rincipesde la religion, la Trinit et V unit [de Bien] (2).

    Le premier feuillet manque. La date du manuscrit, lepays d'origine et le nom du copiste sont indiqus dansle coloplion du folio 251 : Ici finit la copie excute surle manuscrit original qui est un trs vieux manuscrit encriture de l'Iraq. L'humble Joseph ben Kou'il fils duprtre Georges fils d'Abou Bekr, surnomm Anb Michelvque de TouvvA et de TantanA (3), devenu moine aumonastre de Saint Jean a transcrit le prsent manuscritde sa main et pour son usage personnel. Il a termin cettecopie au monastre de Saint Philothe Birkat-el-Habach(= prs du lac des Abyssins) (4), dans la banlieue duCaire la bien garde, le mercredi 24 de Tout (Septembre),944 de l'cre des Martyrs qui correspond au 8 de Chaoul624 de Vhgire. (1228 de J. C).

    Ce manuscrit et l'original ont t collationns avec toutle soin possible, grce au concours du matre et presaint, le distingu, le docte, le spirituel prtre Anb Doud;que Dieu garde ses ouailles et qu'il nous accorde la

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    BIRLIOGUAI'lllE. 15bndiction de ses prires, Amen. Au monastre djnomm. (1)

    Ce magnifique manuscrit trs correct, d'une excutionparfaite, nous offre la copie la plus ancienne que nousayons des Grands Traits de Ben 'Ad, et, s'il est vraiqu'il ait t fait sur l'original de l'auteur, il faut convenirque peu d'ouvrages anciens nous ont t transmis par unevoie aussi sre. De temps en temps, des corrections mar-ginales crites de la mme main redressent une leonfautive ou rparent des omissions insignifiantes. Il y atout lieu de croire que ces corrections ont t faites parJoseph ben Koul lorsque, aid de Anba ben Doud, ilrevisait sa copie sur le manuscrit original.

    B. Vatican 114; 249 feuillets. Dimension 26X18; 17 li-gnes par page.

    Manuscrit tout fait semhlahle au prcdent auquel ilcorrespo}ul ligne par ligne; mme criture; les correctionsindiques en marge de A ont t ici insres dans letexte qui a d parfois tre resserr pour maintenir la con-cordance des lignes entre les deux manuscrits; preuvevidente que B est bien une copie de A excute sansdoute par le mme scribe.

    j.^_ii.\ ^,^^^s>.} ^Ls^. l^lij /jXll As-L^w.^)! i^A ^\ (y'U* iis;^

    ^^ -j.^LXij ^^Sl^^Jl A^iji^l A^^m^Xj

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    16 VAHVA BEX 'AD.Il manque les deux derniers feuillets (1). Les folios

    250 251 de A supplent ;i cette lacune, comme les folios1 et 2 de B supplent aux folios 1 et 2 disparus dansA (2).La date du manuscrit a disparu avec ces deux derniers

    feuillets, mais les indications prcdentes permettent del'attribuer la premire moiti du XIII" sicle, et nonau XV' comme le conjecture le catalogue de Mai (p. 233).

    C. Vatican 113; ll'S feuillets. Dimension 245X164; 19 li-gnes par page.Texte des Grands Traits. Travail trs soign; l'un des

    nombreux manuscrits orientaux dont J. Assmaxi a enri-chi la Bibliothque Vaticane.

    La transcription de ce livre, nous dit le colophon, at acheve le vendredi 22 du mois de Toiihah (Janvier)de Van 946 des Martyrs (1230 de J. C.) au monastre deSaint Antoine Abb, Arbeh en Egypte (cf. Mai p. 233).Ce manuscrit est donc presque aussi ancien que A.

    H) La dernire ligue de B. f. 249" est exaotenK'iit la dornirreligne de 4249 ''/246'^ dans A :

    (2) Le texte commence au folio 2 dans B. Cela fait donc enralit une lacune de deux pages dans A (l'quivalent de B fol. 2.recto et verso). Avec la pagination actuelle A fol. 1 correspond B fol. 3. Mais la pagination en caractres coptes de A est cellede B. Pour que les nombreux renvois que nous faisons au coursde ce travail s'appliquent uniformment A et B, nous avonsadopt, pour A, la pagination primitive copte. Le fol. 1 de la pagi-nation actuelle devient fol. 3 dans nos rfrences; 6 devient 8. Unfolio n'avait pas t numrot entre 6 et 7, ce folio devient 9, et,ds lors, 7 devient 10. Cetie diffrence de 3 se maintient jusqu' laftn. Ainsi, par exemple, l'indication A fol. 56 s'applique pareillement B fol. 56; mais elle renvoie, dans A. au folio 53 de la pagi-nation actuelle.

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    BIBLIOGRAPHIE. 17D. Paris 168; 285 feuillets. Dimension 250X165; 17 li-

    gnes par page.Texte des Grands Traits.Quand on consulte ce manuscrit la Bibliothque Na-

    tionale, on admire tout d'abord sa magnifique reliure osont graves en or, au dos et sur le plat, les armes deFrance et le double L entrelac de Louis XIV. Sur ledos, en lettres d'or, le titre : Trait de Thologie chrtienne]sur la tranche, le titre arabe que nous avons dj indiqu propos de la description de A. Le manuscrit lui-mmen'est pas indigne de cet extrieur; beau papier, crituregrosse et trs lisible, texte d'une correction remarquable.Dtail qui n'a pas t signal dans le catalogue dresspar DE Slane : ce manuscrit appartient deux poquesdilTrentes; les feuillets 138 178'', 189268 et le dernier,285, c'est--dire prs de la moiti du Ms., sont prohahle-ment du XIIT sicle, on du XIV'. C'est donc seulement l'autre moiti, d'une criture plus anguleuse, que s'ap-plique le colophon ajout de la mme main au folio 285,et qui donne la date 1S02 des Martyrs, (1684 de J. C).

    Ce manuscrit, nous dit encore le colophon, a t coUa-tionn sur un exemplaire du monastre d'Arbeh dat deToubah de l'an 946 des Martyrs. Il s'agit donc, n'enpas douter, du manuscrit prcdent C. Cf. Catalogue, p. 41.

    E. Vatican 133; 572 feuillets. Dimension 136X091; 12 li-gnes par page, reli en deux volumes : T. I, fol. 1287'',T. II, fol. 288-572\

    Texte des Grands Traits.IVIanuscrit fortement dtrior par l'effet de son encre

    corrosive qui en faisait tomber les feuillets en lambeaux. Ona d, pour les protger, les revtir d'un papier jadis trans-parent, aujourd'hui jauni, qui rend la lecture trs difficile.

    Le colophon de A est reproduit textuellement, fol. 168, etainsi complt : La transcription de ce manuscrit a t

    rrier. 2

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    18 ^ AljV J5KX 'AD.acheve le l du mois de Babeh 1029 de Vhre des Martyrsqui correspond au 11 de Joumd second, 712 de Vhrgire,(131H de J. C.) par riuimble serviteur de Dieu MattA-l-I.Iosn.

    Mais cette date 1029/1313, reproduite dans le cataloguede Mai, ne saurait convenir au Ms., car la nature de l'en-cre corrosive et la qualit du papier verg ne sont pasantrieurs au XVP sicle. (1) D'ailleurs, le colophon sepoursuit pendant deux pages encore aprs le nom deMatt - 1 - Hosn ; et si le papier protecteur ne rendait lalecture impossible, on y trouverait, sans doute, Tage exactdu manuscrit. Nous devons donc conclure que E est unecopie du manuscrit dat de 1313. lequel, son tour, estune copie faite directement sur A de Paris. 1 2)

    F. Vatican 115; 295 feuillets. Dimension 273X185; H li-gnes par page.

    (1) Nous devons la prcision de ces dtails technitiues l'obli-geance de M. TissERANT qui attribue le Ms. au 17' sicle, sans e.\clureabsolument la fin du 16*.

    (2) Il y a deux parties trs distinctes dans la finale de E(jue traduit Mai dans son catalogue, p. 258 : V, le colophon doTaris 167 et 2". l'addition qu'y t'ait, pour son compte personnel,le C()i)iste du manuscrit intermdiaire entre A et E. Faute de con-natre A, Mai les a confondues, et il en est rsult (jucl(pies lgresinexactitudes invitables : le colophon de A est attribu aucopiste du Ms. intermdiaire ; le Ms. trs ancien, l'original de Ben'Ad, en criture de rira(|, reproduit par Joseph ben Koul, est de-venu le propre travail de ce .Josei)h lien Koul : in ejus dausula,fol. 168 (il faut lire 568) haec a calligrapho. adnotata reperies : ex-l)licit (|uod inventum est in apogra])ho. unde hic codex descriptus.Dicitur autem illud esse peranti(juuni, araconsiltus littcris exaratuma Josepho filio Chavaili . . . etoA noter enfin cette indication insi're i)ar le copiste du Ms.intermdiaire, dans sa transcrii)tion du colophon de A : Doud (ouDavid) (pli avait aid collationner le Ms. A devint patriarche (ilfut i)atriarche d'Alexandrie du 17 juin 1235 au 10 mars 1243; Mai,p. 259) et il sacra vOque Josejih ben Koul, le copiste de A.

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    lilDLlOGKAPlIIE. 19Ce manuscrit contient P un texte aljrfg des Grands

    Traites] ^^ quel([ues Opuscules de Ben 'Ad et 3 des traitsd'autres auteurs. Nous n"indi(iuons que les traits de Yahy.Fol. 1 159. Texte abrg des Grands Traits. (1)

    Fol. 159^169\ Trait du clibat. (2)o\. 169' 179. Bimnse trois questions sur le mme

    sujet qui lui furent poses au mois de Moharrem 353. (3)Fol. 193209. Dissertation sur V Tncarnation contre les

    Nestoriens. Sans titre et sans nom d'auteur; mais letrait est bien de Ben 'Ad, ainsi que l'indique la rponsede Cyriaque (4) qui suit immdiatement, (fol. 210219).Et, d'ailleurs, un fragment du mme trait, avec le nom deYal.iy ben 'Ad, nous est conserv dans M, fol. 3032,(voir plus loin, page 24).

    Fol. 219235, Apologie de Yahy ben 'Adi. Il dfendses ouvrages contre un certain Egyptien qui y avait relevbeaucoup de contradictions.

    Fol. 235"269. Mme sujet, sous forme de lijwnses dix-sept questions la septime manque que lui avaitposes le mme gyptien.Au folio 164, nous lisons ce colophon : Tel est l'ou-vrage que le diacre Sa'd s'est charg de transcrire; cettecopie a t acheve le 26 du mois de Barmoudah (Avril)de Van 976 (5) des 3Iartyrs, (1260 de J. C). (Cf. Cata-logue, page 234).

    G. Vatican 141; 142 feuillets. Dimension 153X100. Lenombre de lignes est trs variable : de 21 33, dans lapartie qui contient l'uvre de Yahy.

    (2) Se trouve galement dans Vat. 134 J. fol. 117131.(3) La premire moiti de ce trait est encore dans Vat. 134 J,

    fol. 131-143\(4) Voir sur ce personnage: Asskmani, B. or., III, p. .518.(5) Le catalogue de Mat dit par erreur 9GG.

    2*

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    20 VAflY BEN 'ADI.Les folios 91119 nous donnent un texte abrg du Trait

    de la Trinit, c'est--dire de la premire moiti des GrandsTraits.Quelques titres seulement et certaines reprises du dialoguesont en caractres arabes; le texte lui-mme est transcriten caractres carchounis ou syriaques. II diffre du texteabrg que nous lisons dans le manuscrit prcdent.

    Date probable : XVT sicle. (Cf. Catalogue, p. 266).H. Paris 169; 98 feuillets. Dimension 205X145; de 18 21 lignes par page.De fol. 2'' 51, ce manuscrit contient don^e Opuscides,

    dont le titre est donn plus loin, p. 68, dans la liste gn-rale des ouvrages de lien 'Ad.

    Elgant petit volume, d'une criture fine et trs soigne,mais malheureusement fort incorrect.Le folio 1' est orn d'une croix dore portant, aux qua-

    tre angles, les deux premires lettres des mots "IrjaoXQiavo vl Qeov. Sur le pidestal est inscrit le mot Osm-lovyog (sic).

    Voir encore notre Introduction aux Pefits Traites apolo-gtiques de YaJiy heu '^Adi.

    Date : 23 Safar 1064 de Vhgire, (1654 de J. C.j. Cf.Catalogue, page 41.

    J.Vatican 134; 143 feuillets. Dimension 157X120; 12 li-gnes par page.

    Texte abrg de trente trois Opuscules de Yahy ben 'Adi.Nous trouvons tout d'abord les douze traits de H de Paris,et ensuite une vingtaine d'autres (1), dont quelques unstiennent dans une page. Le manuscrit a perdu les premierset les derniers feuillets. Le texte commence, fol. 2, aumilieu du Trait de Vunit (2) et est interrompu fol. 143'

    (1) Voir les titres plus loin, p. 68 72.(2) Cela fait supposer la ))erte des dix premiers feuillets.

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    BIBJ.IOGRAPHIE. 21vers le milieu du trait intitul : liponse trois questionsqui furent poses en Moliarrem 853] (trait dj vu dans F.).

    C'est, sans doute, le plus soign des manuscrits de Ben'Ad pour l'excution calligraphique; les lettres sont muniesde leurs points, les mots sont abondamment vocalises, letexte est trs correct. L'lgance de l'criture nous parattre de la premire moiti du XIII' sicle, plutt que duXIV'' qu'indique le catalogue de Mai, (p. 259).

    K. Munich 94 8 (242 ">) ; 193 feuillets. Dimension 230X 1 70 ;18 lignes par page, dans la partie qui contient l'uvre deBen 'Ad.

    Assemblage, sous une mme reliure, d'crits disparates, (1)tous incomplets, et transcrits des poques diffrentes.

    Les Ojjuscules de Ben 'Ad, fc.de abrg., identique a celuidu manuscrit prcdent, (nous avons relev peine cinqou six variantes insignifiantes), occupent les folios 51122".Cette copie nous parat galement du XIIP sicle, maisl'absence frquente des points diacritiques en rend lalecture assez difficile au premier abord.

    (1) Fol. 1 12, Commentaire du premier chapitre de la Gense.Fol. 13 50^, Trait d'ayologtique o l'auteur anonyme in-

    voque, fol. lA", l'autorit de Yahy ben 'Ad qui a compos contreAbou 'Isa al-Ouarrq un trait en 350 chapitres . Ce dernier d-tail prouve que dans les Grands Traits, l'objection de Abo 'Isasuivie de la rponse de Yahy tait considre comme un chapitre.

    Fol. 123 142^', l'rceptes de discipline ecclsiastique.Fol. 143 162'', Martyre de Saint BipJiam pli.. .U, soldat du

    Christ, sous Diocltien. Sa fte est clbre dans l'glise coptele 1 de Baounah (26 Mai). Cf. Nau, Les Mnologes des vangliaireseoptes-arahes, p. 40.

    Fol. 163163'', en blanc.Fol. 164193, Prires liturgiques coptes, avec traduction arabe

    juxtalinaire.Des feuillets ont t lacrs ou arrachs dans le manuscrit

    a\ant la pagination actuelle.

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    22 VAl.IV.V HKN AD.Le texte tiuit aux dernires lignes du trait : Explication

    de termes phlosoplques (1). J possde donc, en plus, lestraits du Clibat et des Trois questions adresses en Mo-liarrem 353. (2)

    L. Vatican 127; 100 feuillets. Dimension 192X133; 13 li-gnes par page.Deux traits de Ben 'Ad nous sont conservs dans cemanuscrit parmi les uvres de Ben Zor'a, disciple de notrephilosophe.

    Fol. 84" 88. Baisons du jene, de la prire, de l'amnne,des vux; leur utilit. Le trait est sans nom d'auteur, maisil y a tout lieu de l'attribuer Ben 'Ad ainsi que la djfait Mai, (p. 252).

    Fol. 88" 100. Dfense du dogme de la Trinit contre lesobjections d'al-Kindl. C'est sans doute le plus intressantdes opuscules de Ben 'Ad, que contient galement H,fol. 4751. (3) Mais tandis que la copie de Paris est fortdfectueuse, l'une lacune d'une trentaine de lignes rend ledbut inintelligible), L nous donne un texte parfaitement

    (1) Le feuillet o nous lisons ce petit trait est devenu par suitede l'ignorance ou de la distraction du relieur fol. 5252'^: il devraittre plac aprs 122^^.

    (2) G. Gkaf ne parat pas avoir souponn que J et K donnentun texte identicpie. Aprs avoir indiqu dans Clirisllich-arahischeLiteratur, p. 50. les opuscules de Ben 'Ad d'aprs H et J, il crit: Langere Ausziige ans Schriften des Jahia ben 'Ad enthalten dieanonyme Apologie des Christentuuis in Cod. Med. Laur. 63. und be-sonders cod. monacli. ar. 948 (242 '"), fol. 52122. > C'est un exempledu risque que l'on court, en parlant des uvres d'un auteur sur laseule foi des catalogues. Le catalogue de Florence j'Evode Ass-MAKi dit. d'ailleurs, (pie le ms. 63 donne une compilation, dans la-(pielle l'auteur anonyme dfend le Christianisme, en produisant lesuvres de Ben 'Ad et d'autres auteurs (Ibrahim ben 'Aun, lie deNisibe, Isral vque de Kaskar, Aboi 'Isa ben Ishaq). Ce n'estdonc pas, proprement parler, un trait de Ben "Ad.

    (3) Le texte abrg de ce trait se trouve encore dans J. fol.55'61^ et dans K, fol. 89"92'.

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    i;illJ((iK'AlMIIK. 23correct. Le colophon, loi. 100, nous fait connatre le nomdu scribe et la date exacte du manuscrit : La transcriptionde ce livre a t acheve le mardi de la deuxime dizainede Dho-Qa'da de Van 603 de Vhgire^ (1206 de J. C.)par le chrtien Abo Ghlib ben Abo-1-Ghanam ben Abo-l-l.Iasan. (1) Nous avons donc ici, avec la date 120G, letexte le plus ancien de Ben 'Ad.

    M. Vatican 92; 99 feuillets. Dimension 169X120; 15 li-gnes par page.La reliure seule constitue l'unit de ce manuscrit dont

    l'criture indique diverses poques; les traits sont d'auteursdiffrents. (2)De fol. 30 32, nous avons de Ben 'Ad, la Dissertationsur VIncarnation contre la doctrine des Nestoriens. C'est lemme trait que nous avons dj vu dans F, fol. 193209.Mais aprs avoir transcrit trois ou quatre pages, le scribe

    (1) ^^^_ (^s ^s.-^^ ^^ Oj^^^ 0^^3 *7-*^^ ' )^X^]\ ^3 f\.^ ~^S^.**^L\ ^A ^i (0-iJ\ sic yi\ ^i ( JVs. sic ^j i^^x^^ ii.^[^^{^)

    Xous avons insr, dans la date, ^ qu'exige la correction : il fau-drait galement lire ^i\, au lieu de y, ^\, au lieu de ^A. Onvoit que si le copiste sait transcrire un texte, il est nanmoins peulettr.

    (2) Fol. 1, Homlies.Fol. 5, Prires pour sexte.Fol. 14, Chronologie des ^patriarches d'Alexandrie.Fol. 2030, fragment d'un Livre de Svre.Fol. 3340, fragment d'un Trait dogmatique, o l'auteur d-montre la divinit de Jsus-Christ avec des passages de l'vangile

    et de Saint Paul.Fol. 4068, troisime et quatrime chapitres d'une Histoire

    des conciles et des hrsies.Fol. G899^, trait de Grammaire arabe en vers.

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    24 vahyA ]5i:n 'ad.de M, peu dsireux de continuer, coupe court en disantque le philosophe Yal.iy ben 'Ad a fait encore d'excellentesrponses d'autres questions, et il termine par la doxo-logie : A J. C. notre Seigneur et notre Dieu, louange etgloire dans les sicles des sicles .(!)Du moins, nous avons dans M le titre du trait et lenom de l'auteur qui manquent dans F. (2)

    L'criture dans cette partie du Ms. parat tre duXV^ sicle. (3)N.Vatican 182; 1G5 feuillets. Dimension 182X129; 12 li-

    gnes iar page.Du folio 47' 103, nous avons un Trait de morale inti-tul : Livre de la correction des murs, omvre du sage, illustre^excellent Ahoii ZaJcariy Yahy hen 'Adi.{4:) Une notemarginale crite de premire main et perpendiculairementau titre exprime, il est vrai, un doute sur l'exactitude decette attribution : < On dit que l'auteur est Abofi4-l7[asanben al-Hasan ben al-Hatham, (5) le clbre naturaliste.Mais les manuscrits qui ont servi pour les deux ditionsparallles de Beyrouth et du Caire (6), un manuscrit del'universit Saint Joseph de Beyrouth, un autre manuscrit

    (1) On voit combien (r. Guaf s'est mpris en doununt pour cetraitr les rfrences: Vut. 5^^, fol. 3 67 et 113, fol. 113209. Christ.Aral). Lit., p. 49. Il faut lire : 02, fol. 30-32 (3 au lieu (le 30 estdj dans Mai) et 115, fol. 193209.

    (3) Mat, p. 199, attribue en bloc ce Ms. au XV sicle ; il noussemble du XIII de fol. 1 30 et de fol. 68 99^'.

    (4) j.^9^\ J^'^\ ^-^i-i ^_i^iu" ^'y^^\ ^-^.^-i^ ^^^^ Ua

    (G) ilitiuu (le Beyrouth 1866; dition du Caire 1891.

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    BIBI.KKJHAl'IUK. 25que le P. Ciieikho a consult dans une collection particuliresont unanimes attribuer ce trait Ben 'Ad.A la fin de ce trait de morale, fol. 103, nous lisons : la transcription de ce livre a t acheve le jeudi 15 dumois d'Emchir (Fvrier) de Van 1017 des Martyrs, (1301de J. C.)>.

    0. Paris 173; 170 feuillets. Dimension 255X155; 17 li-gnes par page. Manuscrit du XIV sicle, d'aprs le cata-logue; il manque les derniers feuillets.De fol. 113 fol. 117, nous avons un fragment de Ben

    'Ad correspondant fol. 3941 de H (Paris 169). C'estdonc approximativement la seconde moiti du trait : B-ponse une objection des adversaires des Chrtiens contreles attributs que Von donne an Christ considr commehomme.

    Dans 0, la premire ligne lencre rouge tient lieu detitre : < L'Illustre Yahy hen '^Adi le phllosoplie a dlt^ (1), etle catalogue de de Slane nous renseigne sur le contenude ces quelques pages par l'indication assez inexacte : Extrait d'un trait sur la divinit de Jsus-Christ , p. 43. (2)

    P. Paris 2346, ancien DCCCLXXXII. A; 380 feuillets;de 21 24 lignes par page. Dimension 43X30; mais ladimension du texte, en ne tenant pas compte des marges,est seulement de 31-32 sur 19-20.

    (2) G. Graf, dans Christliche arablsclie Literatur, p. 49, s'estborn reproduire cette indication : Ein Ausziig aus einem Traktatiiber die Gottheit Christi. Il a ignor, la suite du catalogue, queles deux manuscrits 169 et 173 donnent un mme trait. Aprsavoir indiqu, p. 48, le trait de 169: Erwiderung auf den Ein-wand der Gegner des Christentums, dafi das Bekenntnis der Inkar-nation die Wiirde des Schopfers beeintraclitige traduction dutitre donn trs inexactement par le catalogue, p. 41 il range lefragment de .173 sous la rubrique : Andere Schriften , Autres crits.

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    26 ^'Ai.iY i;i;.\ -ad.Manuacrlf des jironicres annes du Xl^ sicle. La date

    409 de l'hgire (1019 de J. C.) se voit encore, quoiquedifficilement, au fol. 107'. Nous lisons au fol. 65' qu'unerecension du texte fut faite en l'an 418/1027.

    Texte arabe de h( lUicloru^ue, de la Fodque et de VOnjiuiond'Aristote, de VIsagoge de Porphyre, d aux traducteursles plus clbres du X" sicle.

    Llrre ires ancien, ires rare, et peut tre toiique, dit uneexcellente petite notice latine insre avant le premierfeuillet.Les traits se succdent dans l'ordre suivant :

    Fol. 1'65''. LaBlitoruiue, en trois livres. Cette partie dumanuscrit parat encore plus ancienne, mais le trs mauvaistat du folio 65' ne permet plus d'y lire une date ou lenom du traducteur; sans doute, Ishaq ben Honin. (1)

    Fol. 66 130', Les premiers Analytiques, en deux livres,dans la traduction de Tadhr. (2)

    Fol. 131 146''. La Potique, dans la traduction d'AboBichr Matt (3) ; il manque les dernires lignes. (4)

    Fol. 147 156'. IJlsagoge de Porphyre, dans la traductiond'Abo 'Othmn Dimachq; le premier feuillet a disparu. (5)

    Fol. 157178\ Les Catgories traduites par Ishaq benHonin. (6)

    (1) Le Fihrist, p. 250, ne mentionne pour ce trait, en plus d'unetraduction ancienne, que la traduction d'Ishaq et un commentaired'al-Farab.

    (2) Fol. 66. ^^j\XS JiJ ,^^3^\ li^ij)y\. Voir Fihrist, p. 244.(3) Fol. 131. ^ib^^\ ^^ JJl;JL3\ ^^^. ^i ^X^^:> ^^ JJL3(4) Ce qui correspond aux 17 dernires lignes de l'dition Dioot,

    T. I, p. 481, partir du passage ix y(Q noiaaovv /ui^uiafio-; nXiov;Tayipi^LUi. yvovTca.

    (5) Fol. 156^. ^\ |J.ij j^^i-^cl-ob ^^^j.^]\ ^j^tri,yi,.s J.:Lj^^^j"(6) Fol. 178^ a-::^=^ o-? 3^*^\ 3=^ ^^^^ Jh^^\ y^^^> ... La

    notice latine attribue tort cette traduction Ben Zar'a.

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    j!ir.i.i(H;i;.\i'iiii:, 27Fol. 17'J l'Jl'. L'JIerDirnciitiqitc ou Trait de ITnlerpr-

    tation, traduction de Isljaq ben ITonin. (1)Fol. 192241. Les derniers Analytiques ou Trait de la

    Dmonstration, eu deux livres, traduits par Abofi Bichr Matt,sur la version syriaque d'Isl.iaq ben l.lonin. (2)

    Fol. 241''327. Les Topiques, en huit livres. Les septpremiers livres ont t traduits par Abo 'OtbmAn Di-macbq (3), et le buitime par Ibrahim ben 'Abd-Allah quia fait sa traduction sur la version syriaque d'Isbaq benHonin. (4)

    Fol. 327"380. /> Sopliisti(que (naoi aocpiOTr/.jv lyycov).Ce trait nous est donn dans trois traductions : 1 Cellede Yahy ben 'Ad faite sur le syriaque; (le Fihrist nousapprend que c'tait la version syriaque de Thophile) (5) :2 celle de 'Isa ben Zar'a, faite sur la version syriaqued'Athanase (6); 3 une version ancienne attribue NTum.

    (1) {ntQ o^uijPiiccg) ^^\.^X^.^j\ ^jb ^_y^-v) IL ^L-vo . \ i, >\X'S ^'Sf. 191 ^ cj'y.^=^ O^ l5=^"^1 J^ 6j(^\ ^\

    (2) ^Ia^.-.)\ i >lXSo ^3il ^UlSf. 192. ^ib^^J ^n o---- cj'. 3^^\

    (3) Le nom d'Abo 'Othmn Dimachq n'est en ralit indiquque pour le 1"' et le 1^ livres : li-;^.}^! i )U^ ^^ i^^3^^ i3li.^l\. . . iik.jj.AAt.^J \ ii.JlA.J\ cu..i' f. 253' ^^yc> ^^[^i ^\ jj.ijf. 314' j^JLti^wiv>3l t j^Ji-s-^ .> Jv.-vjj.aaj ^-X^Xt. ^^i i}-^^ 'i li'^is ilest probable que si les livres intermdiaires taient l'uvre d'unautre traducteur, le copiste nous en aurait informs.

    f. 315. ^3s:^\ J-J'-'b Js^^ij-^^^ O"*

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    28 Y AU YA BEN 'AD.Elles sont accompagnes du commentaire d'al l.lasan benSour, un disciple de Ben 'Ad.La version de Ben 'Ad vient en tOte et occupe lapremire moiti environ de tous les versos, depuis 327"

    379'; de 13 10 lignes par page. Le texte de Ben Zar'aest plac en dessous et empite, quelquefois, sur le foliosuivant qui contient la version ancienne et le commentairede Ben Sour. Ce commentaire s'arrte au fol. 342, ensorte que, jusqu' la fin du manuscrit, la seconde moitidu recto reste en blanc. Ainsi, le manuscrit ouvert prsentesimultanment les trois versions : droite, Ben 'Ad etBen Zar'a; gauche, l'ancienne version de N'im. (1)Ce magnifique in-folio, l'un des plus prcieux manuscrits

    arabes des bibliothques d'Europe, semble avoir t excutpar trois copistes, peut-tre quatre, mais sous une directionunique : mme disposition des titres (2) et des colophons,mme grosseur de l'criture, mmes marges et interlignes.La partie de la Bhtorlque., plus ancienne, croyons-nous,a d servir de modle. Tous ces traits ont une conclusion

    (1) Le coloplion de cette dernire version nous donne un dtailqui peut tre retenu : Le manuscrit reproduit une copie de BenSour, lequel, son tour, avait copi un manuscrit crit de la maind'al-Farfibi : ^^i.\ ^/\ ^^^\ Li^ J.s.'^^ ^^ J.i^\ \ v3ob '-s."^f. 380 ^i\^iJ\ j^^i ^A Li? (^'A ^)\ Jl^ '-A

    (2) Le titre de ces traductions dues en majeure partie desChrtiens est toujours prcd de l'invocation ^^l^j^Jl ^J\ (o-*^^^..^2^ J\. Elle n'indique pas, contrairement l'opinion exprime parM. G. Colin drais son Avenzoar, p. 35, que les co])istes taient pro-bablement des musulmans. Nous trouvons, par exemple, cette invo-cation dans le Ms. du Vatican 127, fol. 88'', en tte du trait oY^ahy ben 'Ad rfute les objections d'al-Kind contre la Trinit.Par contre, les quatre auteurs de la recension de l'an 418/1027, quiont appos leurs signatures au fol. 65^', taient musulmans, car ilsont ajout l'anne de l'hgire la foriiuilo on l'honneur de Maho-met : jft.XAO a

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    BIBLIOGRAPHIE. 29uniforme : Le texte reproduit un manmcrit d'al-Hasan henSour; (cette indication manque pour les livres 38 deslopiques) ; et Ben Sour avait fait sa copie sur un manus-crit de Yahj hen'Adi.{l) Cependant une copie interm-diaire des Derniers Analytiques, due Ben Zar'a, se placeentre la copie de Ben Sour et celle de Ben 'Ad.

    Ainsi, bien que le Fihrist nous apprenne que notre])hilosophe avait traduit la Portique et presque tout V Organond'Aristote, le manuscrit de Paris ne nous donne une deses uvres que dans la seule SopTiistique. Nous savons,d'autre part, que Yal.iy tait un copiste infatigable destravaux d'autres traducteurs, transcrivant jusqu' cent pagespar jour. (2) Ses copies trs estimes, trs rpandues, dontil ignorait lui-mOme le nombre (2) multipliaient les texteset en ont certainement sauv quelques-uns de la destruc-tion. (3) Peut-tre sommes-nous redevables Ben 'Ad dela riche collection de traits que renferme notre manuscrit.La description trop longue que nous en avons faite (4)trouvera son excuse dans cette conclusion. Elle tait enoutre ncessaire pour corriger deux erreurs courantes : Wp:n-

    (1) Voici, H titre d'exemple, le colophon de VHermneutique^ fol.lOP:

    ..Ls.-^3 ^s^\ jy^^^i l.^.> J-^U" ^:\ ^^s- ^i est^s:-?. ii*^-'(2) Fihrist, p. 264.(3) Si nous en jugeons par le Fihrist, il ne nous reste que des d-

    bris de l'immense production de la littrature arabe cette poque.(4) Elle n'est cependant pas complte. Nous aurions pu signaler

    que ce manuscrit nous prsente une vritable dition critique dutexte arabe d'Aristote : les marges sont surcharges de variantesreleves dans d'autres manuscrits ou d'autres traductions. La des-cription de ce Ms., telle que nous la lisons dans le Catalogue de laB. N., p. 411, est insignifiante; elle se borne, d'ailleurs, reproduirece qu'en avait crit Mink dans ses Mlanges de philosophie Juiveet Arabe, p. 313; on y chercherait vainement le nom du traducteurpour chaque trait.

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    oO VAI.IV 1!1:N 'ATt.Kicii, que suivent Rkxan et le docteur Leclkrc attribue Yal.iy ben Ad la traduction des Analytiques {\) et dela Potique (2) du manuscrit de Paris, tandis qu'il ne si-gnale pas la traduction de la Sophistique. Bkockelmaxx,dont l'opinion est partage par i\I. Huakt et G. Graf, nese trompe pas moins, quand il croit que nous ne possdonsplus rien des traductions de Ben 'Ad. (3)

    Q. Paris 2457; 219 feuillets. Dimension 180X135; 25 31 lignes par page.

    Fol. 187 188. Trait pour dmontrer que toute quantitcontinue, qui se divise en parties, peid se siddiviser Vin-fini. (4)En parcourant le catalogue de la B. N. nous avons t

    frapp par ce titre (^ui est exactement celui de l'un destraits philosophiques dont Ben al-Qift nous a conservla liste. (5) Ce serait dj une forte prsomption en faveurde notre philosophe, mais le style apporte un argument

    (1) ' . . . cadem Analytica e syriaco in arabicum scrmoneni tians-tulit Jaliia filins Adi cujus versioiiis exemplnm obviam est in bibiio-theca reg. Par. Cod. DCCCLXXXII A. Wexrich, De uuctorumGrcorum versionibus, p. 132. Leclerc, Histoire de la mdecinearabe, T. I, p. 205. Renan, De philosophia peripcdetica apudSyros, p. 61.

    (2)

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    RII'.LKHJlJAl'IilK. 31que nous croyons dcisif. (1) Nous n'hsitons donc pas voir dans ces soixante-seize lignes un opuscule de Ben'Ad, et c'est peut-tre l'unique spcimen qui nous restede ses uvres philosophiques distinctes des traductions.

    Le manuscrit Ci^t un recueil de cin((uante et un traitsde mathmatique d'auteurs diffrents, crit presque toutentier de la main de Ben 'Abd al-Jall al-Sijz mathma-ticien distingu qui florissait au X*^ sicle, (2 ) donc contem-porain de Ben 'Ad.Nous mentionnons seulement pour mmoire un manuscrit

    de la Bihllothrque de Florence, dans lequel le cataloguesignale un trait de Yahy ben 'Ad : la traduction dufrolsihrw livre du Trait de Vme, tteqi ipi'x^/^i texte arabetranscrit en caractres syriaques. (Bib. Pal. Med. de Florence,n" 68.) (3)Ce trait fut traduit en syriaque par Honin. Il en existaitun commentaire de Macidore, dans la mme langue. L'auteurdu Fihrist dont l'exactitude est rarement prise en dfaut, alu une simple copie de ce commentaire crite de la main deYahy. (4) En s'en tenant ces indications, il ne paratpas possible d'attribuer Ben 'Ad une traduction arabedu trait de l'me. Le manuscrit de Florence ne peutcontenir qu'un trait copi par Ben 'Ad. (5)

    (1) Nous y relevons, par exemple, plusieurs fois l'expression "ii^\ ^\.s:i trs frquente dans les autres crits de Yahy.(2) Catalogue, p. 434.(3) Le catalogue est d'voDE Assemam. Nous y lisons, p. 123, dans

    la description du ms. LXVIII: Aristotelis liber tertius de Animain duodecira sectiones distributus quem e syriaco in arabicum ser-monem transtulit Jahia seu Joliannes ben Ad. Wenrich,p. 134; Renan, De phil. per. aprid Syros, p. 61, et GnAF, Chr. ar.Lit., p. 47, note 2, ont rpt ces mmes indications.

    Fihrist, p. 251. ^J^t- ^^ es^^^ ^^'* ^^^(5) L'erreur provient d'une fausse interprtation de ternies, et

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    32 YAIJY BEN 'AD.

    IL Traits de Ben 'Ad dj publis.Trait de Morale. Le livre de la correction des mccnrs

    ^"}'jL^\

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    BIBLIUdRAI'IIIE. 33

    m. Ouvrages cits ou consults.ABOU-L-FARAJ, appel aussi BAR HEBRAEUS. mstoire

    abrge des Dynasties, J3^^ j.^Xs.^' ^US, d. Saliiani.Beyrouth, 1890.ARISl'OTELIS Opra omnia graece et latine cum indice

    nominum et reriini ahsolutissimo. Editore Ambkosio FiriniinDiDOT, 5 volumes. Paris, 18G2 1874.ASSEMANI (Joseph Simon). Bihliotlieca orientalis Clemen-

    tino-Vaticnna. 4 vol. in-folio. Rome, 17191728. Il estquestion des auteurs jaeobites dans le deuxime volume;voir pour Yayhy ben 'Ad p. 1721.ASSEMANI (Etienne vode), neveu du prcdent. Bihlio-

    tJiecae Mediceae Laurentianae et Palatinae codicum Mss.orientalium catalogus. 1 vol. in-folio. Florence, 1742.AVRIL (A. d'). Les Grecs MelcliUes; Etude liistorique,dans : Revue de l'Orient Chrtien. Paris, 1898.BARBIER DE MEYNARD, voir Masodi.BARTHELEMY SAINT- HILAIRE. Traduction des uvres

    d'Aristote. 35 volumes. Paris, 1837 1892.BAUMSTARK. Die cJiristlichen Literatnren des Orients.

    2 vol. Leipzig, 1911.id. Aristoteles hei den Syrern voni 5. his 8. Jahr-

    hundert. 1. Band. Leipzig, 1900.BOER (de). Geschichte der Philosophie im Islam. Stutt-

    gart, 1901.id. Zu Kindi und seiner Schule. Archiv fiir Gesch.der Philosophie, XIII. Berlin, 1900.BOUILLET (N.), voir Plotin.BROCKELMANN. Geschichte der arahischen Literatur.

    2 vol. Weimar, 1898, Berlin, 1902.P r i e r. 3

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    H4 ^AI.iyA BE\ 'AD.CARRA DE VAUX (Baron). Avicenne, Paris, 1900.

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    Il en existe une dition, simple copie de celle de Wijsten-feld, publie sous le titre c^

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    N. B. Dans cette liste ne figurent pas les Diction-naires de tJioIogie ou de pliilosoplne^ les Encyclopdies, etles ouvrages que nous n'avons d citer qu'accidentellement.Nous les indiquons, l'occasion, dans les notes.

    Page 41, ligne M, corriger et complt'ter ainsi :ZELLER (E.) Grundriss der Geschichte. der grie-

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    UEBERWEG (F.) Grundriss der Geschichte der Phi-losophie der patristischen und scholastischen Zeit.Berlin, 1915.

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    CHAPITRE PRELIMINAIRE.L'Aristott-lisme dans la lutte contre le Cliristianisme, dans l'apo-

    logie, dans les hrsies, Les lirti(|nes Nestoriens deviennent lesmatres des Arabes. Coup d'il sur les traductions arabes d'Aris-tote, et sur le caractre de la philosophie arabe. Les confessionschrtiennes dans l'empire ^Musulman au X sicle.

    Pour comprendre Yal.iy ben 'Ad et l'apprcier soumrite, il faut se souvenir qu'il crivait au X*^ sicle, avantAvicenne, al-Gazal et Averros, qu'il continuait l'uvredes Syriens, traducteurs ou interprtes d'Aristote, et qu'ilprpare la venue des grands scolastiques du moyen-geen appliquant les doctrines pripatticiennes l'explica-tion du dogme chrtien. On s'aperoit alors que son uvreest un trait d'union ncessaire entre la philosophie grecqueet ses (ommentateurs occidentaux.

    C'est sur le prolongement de VEcole d'Alexandrie qu'ilfaut chercher le ])oint de jonction entre l'aristotlisme etla i)hiIosophie arabe. Les savants qui ont tudi cette cole,ont montr comment elle s'est loigne bientt de Platon,et par quelles tapes successives Aristote, considr d'abordcomme logicien, a fini par dpossder, peu prs entire-ment, son rival (1).

    (1) Rbnan, De philosophia peripatelica apud Syros, p. 8.

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    ClIAriTRE PRLIMINAIRE. 43Amraonius Saccas, le matre de Longin, d'Hrcnnius, d'O-

    rigne, de Plotin, s'efforce de dmontrer l'harmonie du sys-t('me de Platon et d'Aristote ; il y mle le systme de Py-thagore, des lments de Christianisme, et ce qu'il connatdes doctrines de l'Orient. Avec Porphyre, le disciple etl'diteur de Plotin, l'volution est termine ; la philosophiea pris, pour dix sicles, une orientation aristotlicienne;et c'est bon droit que le moyen-ge a considr Por-phyre comme VIntroducteur ncessaire l'encyclopdie phi-losophique (1).On a dit que la philosophie alexandrine fut une perp-tuelle raction contre le Christianisme (2). Les })artisans

    (1) Cf. Renan, Averrohs et Vaverro'isme, p. 92.(2) Ce ne fut que lorsque le Christianisme eut fait entrer l'es-

    prit humain dans une fermentation puissante, dont le rsultat dfi-nitif devait tre l'anantissement du piganisme, sous tous ses rap-ports, que le paganisme mu se concentra en lui-mme, se chargeade tout son pass et entreprit, en se mettant en opposition flngranteavec le Christianisme, de rsoudre la grande question de la rcon-ciliation de l'humanit avec la Divinit. Il ne suffit plus de se rat-tacher l'ancienne philosophie, platonicienne ou aristotlique ; lersultat tait connu, l'insuccs constat ... On inventa donc unepliilosoiiMe qui, pour rpondre au cjiractre du Christianisme, se pro-clamant la religion absolue, embrasserait la fois tous les systmesantrieurs, pythagoricien, stocien, aristotlicien, de telle faon qu'elleen rconcilit entre elles les ides hostiles, les antithses immmo-riales. A cette fin, elle appela l'allgorie son secours, elle fit unamalgame de stricte spculation et de pures imaginations. Elle s'as-socia les lments orientaux, qui devaient lui prter le caractrefies mystres religieux . . . Cette philosophie reut le nom de no-platonisme, parce que son principal reprsentant, Plotin, avait sur-tout des sympathies pour Platon, et qu'il en adopta les ides, lemouvement, TLin enthousiaste. Ainsi le noplatonisme est la nga-tion du Christianisme. Wortek, article Noplatonisme, dans leDictionnaire encyclojodicpie de Thologie de Wetzer, traduit de l'alle-mand par GoscHLER, T. XVI, p. 45.

    Le moment le plus curieux, sinon le plus glorieux pour cettehistoire (de l'cole d'Alexandrie) fut celui o la philosophie tantsur le trne avec Julien l'Apostat 361363, l'cole d'Alexandrie

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    44 VAl.lV HEX 'AD.(le cette opinion auraient pu examiner s'il y avait l unecause dans la prfrence donne Aristotc. Mais, lorsmme que l'on refuserait d'admettre que la lutte contrele Christianisme ait t une cause dans le renouveau dela philosophie aristotlicienne, il faut bien convenir queles objections la religion nouvelle procdrent souventdes doctrines du Stagyrite. Il suftit, pour s'en convaincre,d'examiner dans Origne, dans Eusbe, ou dans Saint Au-gustin, les fragments qu'ils nous ont conservs des critsde leurs adversaires.C'est que lAristotlisine offre un systme complet qui,sous certains aspects, peut tre considr comme la formela plus parfaite de l'antichristianisme spculatif. Le chefde l'cole augustinienne au moyen-Age, Gilles de Rome, advelopp cette opinion dans son fameux ouvrage : Deerrorihus plilosoplionim Aristotelis, Averros, Avicennae. 11ramne aux points suivants quelques-unes des antinomiesentre Aristote et le Christianisme : Le mouvement et lemonde n'ont pas eu de commencement; le temps est ter-nel ; le soleil a toujours t la cause de la gnration etde la production des choses infrieures ; la gnration etla corruption des corps n'ont pas commenc et ne finirontjamais ; dans tout compos, il ne peut y avoir qu'uneforme substantielle ; on ne peut admettre ni un premierhomme ni une premire femme ; la rsurrection des corpsest impossible . (1)La valeur polmique d'un pareil systme, inventiontnbreuse de dmons , au dire de l'aristotlicien Saintfut appele jouer un rle actif dans la restauration des vieillescroyances (ju'il s'agissait la fois de faire revivre pour le peupleet de rendre acceptables aux e.sprits par un systme. II. IMarion,article Alexandrie {Ecole philosophique d'), dans La Grande Encyclo-pdie, T. 2, j). 128. Le D'' Parodi exprime la mme opinion l'ar-ticle No-platonisme : Op. cit., T. 24, p. 940. Voir encore JFatter, His-toire de l'Ecole d'Alexandrie. T. I, p. 290.

    (1) Ermoni, Jean Damuscne, i)p. 13.

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    CHAPITRE PRLIMINAIRE. 45Jean Damasc('iie (1), n'a pu chapper des adversaires duChristianisme aussi clairs que Celse, Proclus, Jambliqueou Porpliyre. Le nom de ce dernier n'voque gure pournous que le commentateur d'Aristote, le biographe et lecontinuateur de Plotin ; mais c'tait, pour les Chrtiens desIIP et IV^ sicles, un des noms les plus odieux. Les Dis-cours contre les Chrrtiens, y^ar '/oiarianov lyoi, en quinzelivres, constituaient une vritable synthse de toutes lesobjections historiques et philosophiques que Porphyre op-posait au Christianisme. Ils mritaient leur auteur d'trequalifi d'ennemi capital de la foi, dans un dit que l'em-pereur Constantin publiait contre l'hrsie arienne (2),

    Et Porphyre, notons-le ds maintenant, a fait cole chezles Arabes, puisque nous voyons, au IX sicle, le clbrephilosophe al-Kindi crire un trait contre la Trinit, en serclamant de la seule doctrine philosophique de VTsagoge.Quand l'attaque fut pripatticienne, la dfense dut l'tregalement. L'aristotlisme entra dans l'apologie des pre-

    miers sicles, comme l'on y a introduit, de nos jours,la gologie, la critique des textes ou l'histoire. Deuxdoctrines opposes ne peuvent efficacement se mesurerqu'en se mettant sur le mme terrain, o bientt elles pro-duisent l'une sur l'autre des ractions rciproques, chacunes' efforant de s'approprier les points de la partie adversequ'elle juge sa convenance. Presque tous les docteursde cette poque sont aristotliciens, sauf que dans la formede leurs crits, ils conservent quelque chose de l'lganceplatonicienne. Mais par voie de consquence de ce con-tact du Christianisme avec la doctrine d'Aristote, pripat-ticiennes seront bientt les hrsies.

    (1) ai^uvwv tvQrjjuu axoitivv. Contra Jacobitas, T. I, p. 144U.(2) HocpvQio; Tji Otoati^tCa x^Qo.; avvTc

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    4! YAHI BEX AD. (4). Tel est le point de dpart de l'hrsie mono-physite : pour que le Christ soit rellement un, il faut queles deux natures aprs leur union n'en forment plus qu'uneseule.

    Aussi, voyons-nous (jue les dfenseurs les plus remar-quables de cette doctrine sont d'ardents pripatticiens(5) ;

    (1) t^ i] ga BuaiXiii'ov xcd iht roT AQiGTorXov Syiaoi xcncc-nXa/ii f| ai'Twv t),i' ai'iaiv avraTriCB . . . JoxiT vvv r BciailtCSovu'ii ai(onccv bvTu l^oiaroTskovg tov ZTuytiQCTov y/ucacc ov Xiarov.Contra haereses, L. YII, C. 1 et 14, T. YI, pp. 3293, 3295 : ditionMiGNE.

    (2) Histoire ecclsiastique. L. Y, C. 28, p. -AQ ; dition Migxe.(3) Renan, De j^hUosophia peripatetica apud Syros, p. 12.(4) 'Avvajov yo ovai'av f| ovaijv iJ'cci ivvTra/ovajv log ivTi-

    i-i/ti r yo vo oTiog h'TtXt/iCcc ovnoTi v vrO.iXia. Mta-physiqiie, L. YI, C. 1.3, T. II, p. 553.

    (5) Saint Jean Damascne leur reproche de faire d'Aristote untreizime aptre et de mettre son enseig-nement au-dessus de celuides Saintes Ecritures : t/? xovto tv d^ioifcov tYvjXB mnoTt ; em] nov TOI-' nu' vuTv aytov 'Aiariorh^v y'jiiv, riaxaiixaTovn6aTo).ox\ iiaaydyoTi xc rwv &ionvivaTMV toi' tiw).oXrQr,v nooa-xQvont. Contra Jacohitas, C. 10; T. I. p. 1441.

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    CPIAPITRE PRLIMINAIRE. 47Jean Pliilopon ; Alexandrie, Svrre d'Antioche, Sergius,vque de Rasan, sont rests clbres par leurs traduc-tions et leurs commentaires d'Aristote.Aucune secte, toutefois, ne contribua plus que les Nes-

    toriens au dveloppement de l'Aristotclisme. L'tude d'A-ristote et l'hrsie nestorienne apparaissent ensemble chezles Syriens, c'est--dire au temps du concile d'phse (431).Elles prennent possession de la clbre l'xoh des Perses desse. Lorsque cet institut fut dtruit, sous Zenon l'Isau-rien (489), les Nestoriens se rpandirent dans la Perse etfondrent les coles, bientt trs frquentes, de Nisibe etde Gondisapour (1). C'est encore en Perse que se rfu-girent les philosophes exils des coles dAthnes ou d'A-lexandrie, la suite des perscutions de Justinien, en sorteque ce pays fut, sous Chosros le Grand, le vritable re-fuge de la culture grecque (2).

    Cet envahissement de la Syrie et de la Perse par desNestoriens adonns l'tude d'Aristote, est un des faitsles plus importants dans l'histoire de la philosophie, carc'est l qu'il faut chercher la vritable source de la philo-sophie arabe.La communaut d'origine smitique et presque de lan-

    gage favorisa toujours les relations entre Syriens et Arabes.Mme avant Mahomet, c'taient des Syriens qui exeraientla mdecine dans la pninsule ; les royaumes de Hira etde Gassan, dans l'Arabie du Nord, taient pleins de Nes-toriens instruits qui sortaient presque tous de l'cole deGondisapour (o), 11 tait encore nestorien al-Hrith ben Ka-lada, Pami et le mdecin du Prophte (4).Ce contact entre les deux peuples s'accentua avec la

    (1) AssEMANi, T. III, pars II, p. LXXVII et seqq.(2) Renan, De philos, perip. ap. Syros, p. 17.(3) Caussin de Perceval, Essai sur Vhistoirc des Arabes avant l'Is-

    lamisme. T. II, pp. 144, 487.(4) Abo-l-Fabaj, p. 156.

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    48 YAgY BEN 'AD.conqute ambe. Les semences de civilisation occidentale,rpandues en Perse par les moines savants et les derniersphilosophes grecs, furent recueillies et mises profit parles Arabes, durant leurs premires incursions en Asie.Cependant, les progrs des lettres furent trs lents sousla dynastie des Omyyades. Cette famille, qui gardait lesmurs des anciens nomades, tait peu sensible la cul-ture grecque {!), et avait-elle, d'ailleurs, le loisir de s'yintresser, pendant qu'elle portait, en moins dun sicle,les armes musulmanes depuis llndus jusqu' la Loire ?Mais lorsque l'esprit persan, reprsent par la dynastiedes Abbassides, l'emporta sur l'esprit arabe, la philosophieet les autres sciences grecques pntrrent dans llslam. Aussi, est-ce Bagdad, la nouvelle capitale des Kha-lifes, la ville abbasside par excellence, qu'est le centre dece mouvement intellectuel ; ce sont des Nestoriens et desaffilis du magisme qui en sont les instigateurs et les ins-truments. (2)Au khalife Abo Ja'far al-Mansor qui s'occupait volon-tiers d'astronomie et de problmes philosophiques, revientl'honneur d'avoir inaugur la grande poque des tudesarabes (3). Par son ordre, on traduisit pour la premirefois, en arabe, des ouvrages de littratures trangres,Kalla et Dimna, diffrents traits d'Aristote sur la lo-gique, VAlmarjeste de Ptolme et plusieurs autres ouvragesanciens, grecs, romains, pehlvis, persans, syriaques > (4).Ses successeurs, Mohammed al-Mahd et Hron ar-Rachd,imitrent son exemple et attirrent leur cour les savantset les potes qu'ils comblaient de bienfaits.

    C'est surtout le fils d'ar-Rachd. al-Mamon, le septimekhalife de la maison d'Abbs, ({ui, durant les vingt an-

    (1) Abo-l-Faraj, p. 235.(2) Renan, Averros, p. 91.(3) AboiVl-Faraj, p. 235.(4) Mas'od, Prairies d'or, T. VIll, p. 291.

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    CIAPITIJE PRLIMINAIRE. 49nes de son rgne, dune splendeur sans gale, s'appliqua terminer l'ouvrage commenc par son aeul al-Man-sor (1).

    Trs intelligent, esprit curieux et libral, mme un peusceptique, grand ami des livres, ce prince fut un Augusteet un Mcne pour les littrateurs, les savants et les ar-tistes. Les chroniqueurs nous ont fait le rcit de la clbrevision d'Aristote qu'il eut en songe, la suite de laquelleil envoya une mission scientifique dans l'empire grec, poury recueillir, grand prix, les livres de philosophie, de m-decine et de mathmatiques (2). Il avait dj fond Bag-dadj vers l'an 832, une sorte d'acadmie, Bat al-hihma,la Maison de la sagesse, qui tait, en ralit, un bureauofficiel de traduction. A la tte, il mit un homme mi-nent, l.lonin ben Isliaq, parfaitement vers dans la languegrecque, qui, avec d'autres collaborateurs (3), presque tousNestoriens comme lui, entreprit et mena bonne fin latraduction, en syriaque ou en arabe (4), d'Aristote, de Pla-ton, d'Euclide, de Galien, d'Alexandre d'Aphrodisias ().

    Mais aucune de ces versions ne fut considre commedonnant un texte dfinitivement tabli. Les savants quivinrent aprs, utilisrent les travaux de leurs devanciers,

    (1) Ai!o-l-Fara.t, p. 235.(2) Fihrist, p. 243. Osabi'a, I, pp. 186, 187.(3) Parmi les collaborateuis de Ilonin, il convient de rappeler

    son fils Isl.ia

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    50 YAnV ?,EN 'AD.comme l'on se sert de nos jours des traductions djexistantes, pour traduire de nouveau Cicrou ou Virgile,et c'est ainsi qu'un sicle plus tard, nous voyons AboBichr Matt, Yaliy ben 'Ad, Abo-1-Faraj ben at-Tayibtraduire une seconde fois Aristote, Thophraste, Alexan-dre, etc., ou corriger les versions anciennes (1).

    Jusque l, les Syriens n'avaient connu que VOrganow,les traducteurs d'al-Mamon sont maintenant en possessionde toute l'uvre d'Aristote, et le champ des travaux philo-sophiques va en tre considrablement accru. Le peuplemme prend got ce genre de spculations ; l'tude dela dialectique devient la mode ; chaque cole crit desouvrages pour soutenir les doctrines qu'elle professe. (2)

    Ainsi, l'Aristotlisme prsente une suite ininterrompuedepuis l'Ecole d'Alexandrie jusqu'aux Syriens, et des Sy-riens aux Arabes (3). Suivant la remarque de Rexan (4),ni les Arabes, ni les Syriens n'ont choisi Aristote; ilsl'ont reu parce qu'on le leur montrait; ils ont suivi etimit les Grecs. Du reste, Aristote peut tre facilementcompris par tous les peuples ; il est positif; il a reu de lanature et dveloppe dans ses uvres les vrais talents com-muns toute l'humanit ; Platon est trop grec pour tregot par des barbares ; VOrganon est accessible toutes les

    (1) En parlant des versions de Ben 'Ad et d'Abo Bichr, Renans'exprime ainsi : Hi duumviri totum Aristotelem denuo ex grppcosyriace, et ex syriaco arabice verterunt simulque Theophrastum,Alexandrum Aphrodisanim , Theniistium, Syrianum, Ammonium,etc. Syriacft' ipsorum versiones omnino perierunt, arabica* vero vul-gatissima' ferebantur, liis([ue usi sunt Alfarabius, Avicenna, Aver-roes ceterique philosophi. De philos, pcrip. ap. Syros, p. 60.

    (2) Mas'od, Prairies d'or, T. VIII, p. 301.(3) Les Arabes n'ont pas ignor ces grandes lignes de l'histoire

    de la philosophie d'Aristote, ni l'emploi qu'on avait fait de cettephilosophie contre le Christianisme ou dans l'apologie chrtienne.Voir la biographie d'al-Farfib dans Ben Ab Osa'ibi'a, II, p. 135.

    (4) Averroes, p. 93 ; De philos, perip. ap. Syros, p. 8.

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    CHAPITRE PRrJMINAIRE. 51intelligences comme lea J'Hcmenis ' Knc\ide{l). Il faut encoreobserver qu' son dbut cette philosophie n'est arabe quede nom ; elle est crite en arabe, cet idiome tant devenula langue officielle et courante de l'empire des Khalifes,mais les premiers philosophes arabes sont des Chrtiensou des Persans, comme Qosta ben Loq et al-Farb. Levritable esprit arabe et musulman se trouve dans les ad-versaires de la philosophie, dans ces Moteltalemin qui s'ef-forcent de dfendre le dogme du Qorn contre le ratio-nalisme qu'apporte avec elle cette doctrine trangre. Al'exemple des docteurs chrtiens ils se voient obligs d'-tudier les systmes philosophiques qu'on leur oppose, etde les adapter leurs croyances (2).

    Grce tous ces travaux des Nestoriens, des Monophy-sites, des Mahomtans, la philosophie d'Aristote est deve-nue la base de toutes les discussions thologiques. Nousavons peine comprendre qu'Aristote ait pu servir d-

    (1) Renan, TJe philos, perip. ap. Syros, p. 10.(2) A l'instigation du khalife al-Mehd, les savants controver-

    sistes de l'cole thologifiue, ^^^K;:^]\, commencrent rfuterdans leurs ouvrages les sectes htrodoxes mentionnes ci-dessus(Manichens, De'isanites, Marcionites) et d'autres sectes ; ils oppo-srent une argumentation rigoureuse au systme de leurs adver-saires, renversrent les vaines hypothses des impies et firent brillerla vrit aux yeux de ceux qui doutaient. Mas'oi'd, Prairies d'or,T. VIII, p. 293.

    Lorsque les sectateurs de l'Islamisme eurent paru, et qu'on leurtransmit les crits des philosophes, on leur transmit aussi les rfu-tations ([ui avaient t crites contre les livres des philosophes. Ilstrouvrent donc les discours de Jean le Grammairien, d'ibn 'Ad etd'autres encore, et ils s'en emparrent, dans l'opinion d'avoir faitune riche trouvaille. Ils choisirent donc dans les opinions des philo-sophes anciens tout ce qui parut leur tre utile, bien que les philo-sophes rcents en eussent dmontr la fausset comme, par exemple,l'hypothse des atomes et du vide, et ils s'imaginrent que c'taientl des choses d'un intrt commun et des propositions dont avaientbesoin tous ceux (jui professaient une religion positive. Maimonide,Guide des gars, T. I, p. 340. Cf. Picavkt, Esquisse, p. 154.4*

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    CHAPITRE PRLIMINAIRE. 53Les Jacobites ou 3Ionophysites n'ont pas accept la d-

    cision du concile de Chalcdoine, 451 (1). Ils professent qu'iln'y a, dans le Christ, qu'une seule nature, ou plutt, queles deux natures, divine et humaine, se runissent, se con-fondent, pour n'en plus former qu'une seule.Un certain nombre de Jacobites, pour obir aux ordresdes empereurs, se soumirent aux dcisions du concile deChalcdoine, et voulurent bien admettre qu'il y a deux na-tures dans le Christ. A ces convertis et ceux qui taientrests attachs la foi orthodoxe ou catholique, les Mono-physites d'Egypte, qui avaient eu passablement souffrirsous' Justinien et Justin II, donnrent le nom de Mel-cliites (^i.-o roi), les royalistes, le parti de la cour, termequi, dans leur bouche, quivalait une injure. Par hainecontre les empereurs de Byzance, ils aidaient les Arabes,en G40, conqurir l'Egypte.

    Les Nestoriens admettaient eux aussi, comme les ortho-doxes, la dualit des deux natures dans le Christ, et, s'ilsfurent hrtiques, c'est pour l'avoir exagre. Ils n'accep-taient pas, comme les Jacobites, un mlange des deux na-tures, ni, comme les Melchites, la communication l'unedes attributs de l'autre. C'est pourquoi ils ne voulaientpas qu'on dt : Dieu a souffert, a t enseveli ; mais : leChrist a souffert. Ils rprouvaient, de mme, comme am-bigu et inexact, le titre de Mre de Dieu accord Marie ;ils voulaient qu'on l'appelt la Mre du Christ.On voit combien les trois confessions chrtiennes taient

    peu d'accord sur ce point capital : la dfinition de la per-sonne du Christ, et combien il tait facile l'adversairede tirer parti de ces divisions.

    Malgr la difficult de l'entreprise, Yahy ben 'Ad n'h-(1) Nous reconnaissons un Fils ... en deux natures, sans con-

    fusion, avyxvTfg, sans changement, dTQSTiTwg, sans division, icci-sTco, sans sparation, /wp/'ffTw?. Cf. Mansi, Sacrorum Concilio-ruvi collectio, T. VII, p. 652.

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    54 YAHYA BLN 'xVD.sitera pas se faire le dfenseur de toutes les commu-nauts chrtiennes. Melchites, Nestoriens et Jacobites sontles enfants d'une mme famille, et convient il, pendant quela maison est assige, que les frres trouvent le tempsde se disputer l'intrieur ? Avec une lvation de senti-ment qui est toute sa louange, lui, le Jacobite convaincuse place au-dessus des querelles de sectes, pour faire face l'ennemi commun, le Musulman.Un exemple semblable avait t donn, quelque cin-

    quante annes auparavant. Dans son trait De Vaccord dela Fol, lie de Damas, patriarche des Nestoriens Jru-salem, avait conjur les trois confessions chrtiennes demettre fin leurs discussions, l'esprit d'animosit et dehaine mutuelle, si 0))pos la doctrine du Christ, et quise tournait l'avantage des infidles. Nestoriens, Mel-chites et Jacobites, disait-il, ont les mmes Livres Saints,les mmes sacrements, la mme hirarchie, les mmesftes ; ils ont en ralit la mme foi, et sont seulementen dsaccord sur les tern>es. Les Nestoriens croient qu'ilne faut pas appeler Marie, Mre de Dieu ; ce n'est pasnier la divinit du Christ, ou la descente, dans le sein deMarie, du Verbe qui reste toujours roi de l'univers. Mais ilsrefusent d'appeler Marie, Mre de Dieu, parce que le nomglorieux de Dieu signifie la Trinit des personnes, au lieuque le nom de Christ s'adresse seulement au Fils, l'ex-clusion du Pre et du Saint Esprit. Si nous disons. Mrede Dieu, nous semblons attribuer la naissance au Pre,au Fils et au Saint-Esprit. Si, au contraire, nous disonsque la Sainte Vierge est mre du Christ, Dieu des sicles,nous affirmons que le Fils seul est n d'elle. S'exprimerainsi ce n'est pas nier la divinit de Jsus-Christ .

    De mme, si les Jacobites et les Melchites affirment queMarie est Mre de Dieu, ce n'est pas nier l'humanit duChrist, ou attribuer la naissance au Pre ou au Saint-Es-prit, C'est seulement reconnatre que le Christ a t conu

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    VIE DE YAHYA BEN 'ADI.Aho Zakarly Yahy hen ' Ad'i hen Haniu heu Zahariy

    el-Mantup et-Tal;uVi, tel est le nom complet de notre phi-losophe. La longueur d'un tel nom dconcerte premirevue celui qui n'est pas familiaris avec les appellationsarabes. Mais, en l'absence du nom de famille chez lesArabes, il est bien ncessaire, pour qu'une personne soitparfaitement dsigne, d'ajouter son propre nom celuide ses ascendants ou de ses descendants jusqu' ce quetoute confusion avec d'autres personnages de mme nomsoit impossible. La formule qui dsigne notre philosophenous apprend qu'il reut sa naissance le nom de Yahy(Jean), que plus tard, devenu pre de famille, on luidonna, selon l'usage, le surnom tir d'un de ses fils, xirede Zahariy, que son pre s'appellait ' Ad't^ son grand-jjreHamkl, son arrire- grand-pre Zal;ariy. Il mrita auprsde ses contemporains le sohrjnet d'al-Mantiqt, le logicien,par son habilet dans la dialectique; le nom eiJi)iique, et-TaJcrW, le Tahr'de, nous indique la ville d'origine.

    Sur sa famille, les historiens nous ont laisss dans uneignorance absolue.Takrt, l'ancienne Martyropolis(l), o il naquit en 893,

    et o il fit probablement ses premires tudes, est situe(l) AssMANi, T. I, {){). 117, 174 ; Gams, p. 4o7.

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    SA VIE. 57sur lu rive droite du Tigre, peu prs gale distancede Mossoul et de Bagdad. Assise sur un plateau qu'entoureune riche oasis et qui surplombe pic les rives du fleuve,couronne par un chteau - fort clbre, o devait natreplus tard Saladin, le hros de la troisime croisade, ellefut une des places les plus importantes des Khalifes etgarda, jusqu' Tamerlan, sa renomme de boulevard in-expugnable des Arabes indpendants (l).

    C'tait encore un centre intellectuel important o lesdiscussions thologiques et philosophiques taient en grandhonneur, non seulement entre chrtiens de diverses sectes,mais encore de chrtiens musulmans. C'est Takrt,dans l'glise surnomme la Verte que Mas'odi eut avecle chrtien Abo Zakariy Denkha, un philosophe trsfort dans la controverse et trs subtil , de nombreuses dis-cussions sur la Trinit et sur d'autres dogmes chrtiens (2),On peut se reprsenter ce que devaient tre ces confrencescontradictoires : pendant que les deux adversaires taientaux prises, les assistants faisaient cercle autour d'eux,accroupis la mode orientale, le cou tendu, et suivant lespripties de l'attaque et de la riposte avec la mmeattention que si l'on et droul devant eux un conte des3ille et nue Nuits.

    Trois confessions chrtiennes, nous l'avons vu, se parta-geaient l'Orient : les Nestoriens dominaient en Armnie et enPerse; les Jacohites., en Msopotamie, en Syrie et en Egypte;\e& MelcJntes, dans les rgions restes soumises aux empereursde Constantinople. Takrt fut, depuis l'an 630 1231, lesige d'un vque jacobite. Le maplirian ou primat y rsida

    (1) Dictionnaire de Gographie universelle de Vivien de Saint-Martix, t. VI, p. 496. Ailleurs T. I, p. 443, le mme ouvrage a tortd'identifier Takrt (Tekrit), avec Blr ou Birtha qui tait situe surla rive gauche de l'Euplirate.

    (2) Mas'od, Livre de l'Avertissement, traduction de CAitRA deVaux, p. 21.3.

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    58 Y AHVA BEN 'AD.mme, depuis le T"' sicle jusqu'au 9"', poque o il allas'tablir Bagdad (l). Le lieu de uaissauce lit doue deYaliy ben 'Ad un jacobite (2) ou monopbysite, c'est--direun partisan de l'unit de nature dans la personne du Christ.

    11 s'en faut ensuite que n^us ayons sur son caractre,sur sa vie, sur ses travaux, autant de renseignements quenous pourrions le dsirer. Peu d'crivains ont moins parld'eux mmes dans leurs ouvrages; aussi, eu coordonnantles brves indications parses dans les biographes arabes,on peut peine tracer une esquisse sommaire. Cependant,l'lgance et la puret de son style, dont nous pouvonsjuger par les crits qui restent de lui, le savoir universelque lui reconnaissent les contemporains les plus mincnts,tmoignent de la solidit et de l'tendue de ses tudes.Nous savons seulement qu'il alla Bagdad pour se

    mettre l'cole des deux matres les plus rputs del'poque : Abo Bichr Matt et al-Farb (^3). Le premier,ncstorieu, galement clbre comme mdecin et philosophe,a traduit et comment en syriaque ou en arabe presquetoute l'ccuvre d'Aristote; le second, surnomm l'Aristote desArabes, le plus grand philosophe que l'islamisme aitjamais possd (4), peut tre considr comme le vritablefondateur de l'aristotlisme parmi les disciples du Qorn.

    Bientt l'lve remplaait les matres. Abo Bichr Mattmourait en 940 (5); al-Farb avait, depuis longtemps dj,quitt Bagdad, de faon dfinitive, pour entreprendre unvoyage d'tudes en Syrie et en Egypte, et se fixer ensuite la cour du Sultan d'Alep, Sif-ed-Daoula, le protecteurdes lettres. Pendant trente ans, Yal.iy va exercer unevritable royaut intellectuelle; les savants de la nouvelle

    (1) AssMANi, Bibl or., T. II, pp. 213216.(2) Fihrist, p. 264 ; Abo-l-Faraj, p. 297.(3) Fihrist, p. 264 ; Qift, p. 361 ; 0.abi a I, p. 235.(4) BkN KlIAI.LlKAN, II, p. 112.(5) Osabi'a, II, p. 135.

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    SA VIE. 59gnration, musulmans ou chrtiens, se forment i\ soncole : 'Isa ben Zar'a, Hasan ben Sour, Aboii SolimanSijistn, 'Isa, le fils du vizir 'Al-1-Jarrl.i, pour ne citerque quelques noms, se glorifient d'avoir t ses lves (1 ).

    Il semble n'avoir eu, dans la suite, d'autre rsidence quela capitale des Khalifes; nasl Bagdad habitant de Bagdad est une pithte que nous trouvons souvent accole sonnom, et sa vie, comme celle de beaucoup d'autres savants,dut s'couler dans une uniformit complte, parmi les livres,et sans autres motions que celle que donne une vritablepassion pour l'tude.Une effervescence comparable celle qui plus tard

    s'empara de l'Europe l'poque de la Renaissance, rgnaitalors dans le monde musulman. Les lettres grecques quiavaient fait jadis la conqute de l'empire romain, quidevaient, aprs la conqute de Constantinople, faire laconqute de l'Europe occidentale, civilisaient, depuis deuxsicles, l'empire arabe. Les Khalifes Abbassides al-Mansor(754775), ar-Rachd (786809), al-Mamon (813833),amis des belles-lettres et des arts, avaient attir leurcour les savants chrtiens, des Nestoriens surtout, mdecins,philosophes, traducteurs, et avaient mis les musulmans leur cole. Tout esprit clair tudiait, traduisait, commentaitAristote. On peut dire que traducteur et philosophe taientdes titres souvent insparables, comme l'poque de laRenaissance, humaniste et imprimeur.

    (1) Les deux premiers, chrtiens, sont bien connues comme tra-ducteurs et philosophes. Cf. pour B. Zar'a : Fihrist, p. 264 ; Qift,p. 245; OsAni'A, I, p. 235. pour B. Sour : Fihrist, p. 265: Qift,p. 164-, OsABi A, I, p. 322. pour 'Is i, le fils du vizir : Qift, pp. 39,245. pour A. S. Sijistn : Fihrist, p. 264; OsAurA, I, pp. 9, 186,321 ; II, p. 135. C'est d'un rcit de Ben 'd Sijistn que drivel'histoire de la clbre vision d'Aristote qu'al-Mamon eut en songe, la suite de laquelle il envoya une mission chez les Grecs pours'instruire de leurs sciences et rapporter leurs ouvrages. Oabi'a,I, 186.

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    60 YAHY BEN "AD.Yahy ben "Ad fut un des ouvriers les plus fconds de

    ce mouvement intellectuel. Sa puissance de travail extra-ordinaire faisait l'admiration de tous. Un jour Ben Nadm,l'auteur du Fihrtst, le rencontra dans la boutique d'unlibraire, et lui reprocha amicalement cette fivre de trans-crire et de composer. Pourquoi vous tonner de ma patience,lui rpondit Yahy. J'ai fait deux copies du commentairede Tabar que j'ai portes aux rois des frontires; mestranscriptions de traits de thologie sont innombrables, etje ne les connais plus moi-mme; je transcris, dans unjour et une nuit, une centaine de pages, ou peu s'enfaut (1).

    Il ii'est pas tonnant qu'il se ft ainsi cr une impor-tante bibliothque dont nous connaissons en partie le cata-logue, grce au Fihrlst (2). On y voyait les Catgoriesd'Aristote, dans la