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Pèlerinage en Terre Sainte [5-15 octobre 2009 - Paroisse Alliance Nouvelle CYSOING] Préambule : Les quelques notes prises lors du pèlerinage, la mémorisation des commentaires appropriés de nos guides Moty et Amine, la photographie technique et aussi visuelle des sites m’ont permis de retracer le plus fidèlement notre parcours à travers la Terre Sainte et d’y ajouter quelques informations appropriées au hasard de lectures Ce document n’est pas exhaustif. Il peut permettre à tout à chacun et à l’appui des photos qu’il a pu prendre, de faire un retour intéressant sur ce pèlerinage. Lundi 5 octobre 2009 : Nous prenons le car belge à 6 heures du matin sur la place de Cysoing Le chauffeur nous indique qu’une manifestation d’agriculteurs belges doit se former à Tournai sur l’autoroute. Aussi, l’embarquement se fait rapidement de façon à prendre nos amis de Camphin dans les meilleurs délais. On peut partir, Christine et Marguerite de Mouchin viennent d’arriver en catastrophe. Nous sommes 46 pèlerins. Le pèlé étant en route, Jean nous invite à la prière du matin et nous donne des indications quand à notre arrivée à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem notamment sur le contrôle de sécurité imposant des autorités israéliennes. 8h20 , arrivée à l’aéroport- Descente du car et emprunt d’un chemin en dédale pour arriver sur les lieux d’enregistrement où nous attendons le correspondant de Route des Hommes-Routes bibliques qui vient directement de Paris pour nous remettre les billets d’embarquement Aller et retour. Passage individuel pour interrogatoire avec contrôle du sac à dos et du livre que nous a remis Routes bibliques. Puis enregistrement des bagages. Embarquement pour les derniers de la file à 10h50 L’avion de la compagnie El Al quitte son aire d’attache à 11h05 pour rejoindre la piste de décollage. Arrivée à l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv à 15h45. Compte tenu du changement d’horaire en Israël, notre heure coïncide, donc pas de réglage de montres. Après plusieurs contrôles de police et armée et apposition du visa, nous sommes accueillis à la sortie par notre guide juif Moty Likvormik qui nous conduit au car de la Mahfouz Touris Travel piloté par Samir, arabe palestinien. Présentation d’Israël pour en comprendre un peu l’histoire, les conflits de voisinage et les soubresauts internes . Le pays : Israël est situé au carrefour de deux continents : l’Asie et l’Afrique. Carrefour géographique, et carrefour culturel entre le monde arabe, l’Afrique du Nord et l’Europe. Le pays est délimité à l’ouest par la Méditerranée(273km de littoral), par la bande de Gaza(51km) et par l'Égypte(255km , au sud par le golfe d'Achgabat( mer Rouge,) à l’est par la Syrie( 76 km), la Jordanie( 238km) et la Cisjordanie(307km) , au nord par le Liban( 79km de frontière). Avec la Jordanie, Israël possède une frontière naturelle : c’est le rift qui sépare la plaque africaine, à l’ouest, de la plaque arabique à l’est, et qui constitue la plus longue vallée du monde. Capitale : Jérusalem (pour Israël) ; Tel-Aviv (pour la communauté internationale) Superficie : 20 700km2 auxquels il faut rajouter les 1250km2 du plateau du Golan pris à la Syrie en 1967 mais dont l’annexion n’a jamais été reconnue par la communauté internationale. Les 5 900km2 Pèlerinage en Terre Sainte [ 5-15 octobre 2009 - Paroisse Alliance Nouvelle CYSOING] 1/30

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Pèlerinage en Terre Sainte [5-15 octobre 2009 - Paroisse Alliance Nouvelle CYSOING]

Préambule :

Les quelques notes prises lors du pèlerinage, la mémorisation des commentaires appropriés de nos guides Moty et Amine, la photographie technique et aussi visuelle des sites m’ont permis de retracer le plus fidèlement notre parcours à travers la Terre Sainte et d’y ajouter quelques informations appropriées au hasard de lectures

Ce document n’est pas exhaustif. Il peut permettre à tout à chacun et à l’appui des photos qu’il a pu prendre, de faire un retour intéressant sur ce pèlerinage.

Lundi 5 octobre 2009 :

Nous prenons le car belge à 6 heures du matin sur la place de CysoingLe chauffeur nous indique qu’une manifestation d’agriculteurs belges doit se former à

Tournai sur l’autoroute. Aussi, l’embarquement se fait rapidement de façon à prendre nos amis de Camphin dans les meilleurs délais. On peut partir, Christine et Marguerite de Mouchin viennent d’arriver en catastrophe.

Nous sommes 46 pèlerins.Le pèlé étant en route, Jean nous invite à la prière du matin et nous donne des

indications quand à notre arrivée à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem notamment sur le contrôle de sécurité imposant des autorités israéliennes.

8h20 , arrivée à l’aéroport- Descente du car et emprunt d’un chemin en dédale pour arriver sur les lieux d’enregistrement où nous attendons le correspondant de Route des Hommes-Routes bibliques qui vient directement de Paris pour nous remettre les billets d’embarquement Aller et retour.

Passage individuel pour interrogatoire avec contrôle du sac à dos et du livre que nous a remis Routes bibliques. Puis enregistrement des bagages.

Embarquement pour les derniers de la file à 10h50 L’avion de la compagnie El Al quitte son aire d’attache à 11h05 pour rejoindre la piste de décollage.

Arrivée à l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv à 15h45. Compte tenu du changement d’horaire en Israël, notre heure coïncide, donc pas de réglage de montres.

Après plusieurs contrôles de police et armée et apposition du visa, nous sommes accueillis à la sortie par notre guide juif Moty Likvormik qui nous conduit au car de la Mahfouz Touris Travel piloté par Samir, arabe palestinien.

Présentation d’Israël pour en comprendre un peu l’histoire, les conflits de voisinage et les soubresauts internes.

Le pays :Israël est situé au carrefour de deux continents : l’Asie et l’Afrique. Carrefour géographique, et

carrefour culturel entre le monde arabe, l’Afrique du Nord et l’Europe. Le pays est délimité à l’ouest par la Méditerranée(273km de littoral), par la bande de Gaza(51km)

et par l'Égypte(255km , au sud par le golfe d'Achgabat( mer Rouge,) à l’est par la Syrie( 76 km), la Jordanie( 238km) et la Cisjordanie(307km) , au nord par le Liban( 79km de frontière). Avec la Jordanie, Israël possède une frontière naturelle : c’est le rift qui sépare la plaque africaine, à l’ouest, de la plaque arabique à l’est, et qui constitue la plus longue vallée du monde.

Capitale : Jérusalem (pour Israël) ; Tel-Aviv (pour la communauté internationale)Superficie : 20 700km2 auxquels il faut rajouter les 1250km2 du plateau du Golan pris à la Syrie

en 1967 mais dont l’annexion n’a jamais été reconnue par la communauté internationale. Les 5 900km2

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de Cisjordanie dont Jérusalem-Est et les 380km2 de la bande de Gaza territoires palestiniens occupés sont aujourd’hui des territoires autonomes palestiniens placés néanmoins sous contrôle permanent d’Israël

Langues officielles : hébreu, arabeReligion(s) : judaïsme (76%), islam (20%), christianisme (2%), autres 2% (Druzes, Samaritains)La société israélienne souffre des divisions religieuses qui ne correspondent pas nécessairement à

ses divisions ethniques ou communautaires.Le problème de la place que doit avoir la religion dans l'État d’Israël n’est pas nouveau. Il est posé

dès le début du sionisme. Jusqu’à la création d’Israël en 1948, trois camps en présence avaient des positions clairement définies. La majorité du mouvement sioniste était laïque et voulait un État moderne et séculier. Le camp religieux partageait l’aspiration à un État moderne, mais voulait que cet État fasse une large place à la tradition juive et refusait la séparation entre l'État et la religion. Le camp des ultra-religieux était anti sioniste. L'État d’Israël est né en 1948 sur la base d’un compromis entre ces différentes perceptions de ce que devrait être l'État juif.

Dans la société israélienne d’aujourd’hui, on peut établir des catégories en fonction de la pratique religieuse : les laïcs (peu intéressés par la religion mais pas forcément antireligieux), les traditionalistes (pratique religieuse partielle), les orthodoxes (pratique religieuse stricte mais immersion dans le monde moderne) et les ultra-orthodoxes qui, comme les Juifs orthodoxes, pratiquent strictement la religion

Le drapeau Israélien : le drapeau d’Israël a été adopté par le mouvement sioniste au XIXe siècle et conservé tel quel lors de la création de l'État d’Israël en 1948. Il comporte en son centre l’étoile de David, ou « Maguen David » (de l’hébreu littéralement « Bouclier de David ». On ne connaît pas l’origine de cette étoile qui n’est pas un symbole religieux. Ses proportions, ses couleurs (blanc et bleu) et ses deux bandes horizontales évoquent le « taleth », châle de prière juif.

La population de « la Terre Sainte » : La population israélienne augmente de 1,7% par an. Elle est urbaine à plus de 90%.En 2007, Israël comptait 7,2 millions d’habitants (332 habitants au km2 inégalement répartis) dont

76% sont juifs, 4% sont « non-juifs (immigrants de l’ex-URSS) et 20% arabes parmi lesquels 82% sont musulmans (dont 170 000 bédouins), 9% chrétiens et 9% druzes.

A cette population, il convient d’ajouter les 270 000 colons juifs vivant en Cisjordanie et 200 000 à Jérusalem-Est.

L’unité des juifs (venus d’horizons différents) s’arrête à leur religion commune. Les pères fondateurs de l'État d’Israël ne pouvaient sans doute pas s’imaginer que la société israélienne deviendrait un jour si fragmentée. Aujourd’hui, Israël, un État laïc, cherche sa propre voie entre une vision européenne (un même modèle d’intégration par la langue « l’hébreu », l’école et l’armée « Tsahal ») et américaine (des communautés et des minorités, juives ou non-juives, exclues du modèle).

A noter que pour leur part, les territoires palestiniens comptent 4 millions d’habitants : 2,5 millions en Cisjordanie et à Jérusalem-Est (439 habitants au km2) englobés au centre d’Israël et 1,5 million dans la bande de Gaza (4000 habitants au km2) en bordure de la Méditerranée et de l’Egypte.

94% de la population de Cisjordanie est urbaine et se concentre à Jérusalem-Est, Naplouse, Ramallah et Hébron. La bande de Gaza n’est qu’une vaste zone urbaine et suburbaine.

La population palestinienne est musulmane sunnite à 95% et chrétienne à 5%.

Israël, un pays Etat laïc où cohabitent les fêtes religieuses ou non : Les fêtes juives :Rosh Hashana : C’est le Nouvel An juif qui commémore la création par Dieu de l’homme sur la

Terre.Yom Kippour, le « Jour du Grand Pardon » : C’est l’aboutissement des Dix Jours de Pénitence qui

débutent à Rosh Hashana.Soukhot, la fête des « cabanes ». Elle rappelle la fuite d'Égypte durant laquelle les Juifs dormirent

dans le désert sous des tentes et la protection que Dieu leur accorda pendant 40 ans jusqu’à leur arrivée en Terre promise.

Simhat Torah, « la Réjouissance de la Torah » ou « Joie de la Torah » marque la fin du cycle annuel de lecture de la Torah

Hanoukkah, la fête de la Lumière. Elle rappelle une victoire militaire du IIe siècle av. J.C. où le Juifs chassèrent les Grecs de Palestine et la restauration du Temple profané de Jérusalem. Victoire de la lumière spirituelle sur la force brutale.

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Pourim, la fête des Sorts. Elle rappelle la délivrance du peuple juif menacé d’extermination par les Perses au Ve siècle av. J.C. C’est l’occasion pour les tous enfants en Israël de se déguiser, de faire des farces et d’aller de maison en maison avec un sac pour recevoir gâteaux et friandises.

Pessah, la Pâque juive. Elle commémore la libération des Hébreux de l’esclavage en Égypte, la sortie d'Égypte et la traversée du désert avec le souvenir de la manne que Dieu donna à son peuple.

Chavouoth, sept semaines après Pessah, commémore la transmission des Tables de la Loi à Moïse sur le mont Sinaï.

Yom Ha Atzmaout, commémore la naissance de l'État d’Israël en 1948. La veille est un jour de recueillement à la mémoire des soldats morts pour Israël.

Yom Ha Shoah, commémore la destruction systématique de six millions de Juifs par les nazis durant la Seconde guerre mondiale. Les sirènes retentissent dans tout le pays pour annoncer deux minutes de silence à la mémoire de toutes les victimes.

Les fêtes musulmanes :Nouvel An musulman ou Ras el-AmRamadan, la plus importante des obligations de l’islam avec un mois de jeûne entre le lever et le

coucher du soleil.Aïd el- Fit r, la rupture du jeûne du Ramadan. Une journée de grande fête qui entraîne 3 à 4 jours

de congés.Aïd el-Kébir, la fête du Sacrifice en souvenir du sacrifice d’Abraham. Chaque famille musulmane se

doit d’égorger un mouton.Mouloud, commémore la naissance et la mort de MahometLailatul Mira j, commémore l’ascension du Prophète vers le Paradis, au départ du mont du

Temple, à Jérusalem. Ce qui vaut à l’endroit d’être le troisième Lieu saint de l’islam, après La Mecque et Médine.

Les fêtes chrétiennes :Noël, la naissance de Jésus fêtée le 25 décembre pour les catholiques, le 7 janvier pour les

orthodoxes et le 19 janvier pour les Arméniens.Pâques, mars-avril, Passion, mort et Résurrection de Jésus-Christ ;Ascension, quarante jours après Pâques, célèbre la montée du Christ au cielPentecôte, cinquante jours après Pâques, célèbre la descente de l’Esprit Saint sur les apôtres

En route pour le désert du Néguev (*) et la ville d’Arad implantée à la lisière du désert du Néguev et du désert du Judée et où nous serons installés à l’hôtel Margoa pour deux nuits (le toit de l’hôtel est hérissé d’antennes).

Arad est une ville nouvelle, surgie du désert. C’est une ville plutôt pacifiste, à l’image de l’écrivain israélien Amos Oz qui y a élu domicile.

Dans une ancienne zone industrielle, à 2km d’Arad, sur la route de la Mer Morte, une vingtaine d’artistes se sont installés. Dans les hangars et garages, ils ont créé des ateliers, des studios et des boutiques. On y trouve également un petit musée du verre.

Moty, nous indique que la ville est actuellement en effervescence avec l’arrivée de milliers de personnes et notamment de jeunes pour un grand festival de musique qui correspond aussi avec Soukhot, la fête des « cabanes ».. Compte tenu que par le passé, il y a eu mort de jeunes, ce festival a été suspendu et reprend cette année. D’où un grand déploiement de forces de police.

Installation à l’hôtel qui se situe à la porte du désert, après un détour du car qui nous permet d’apercevoir la Mer Morte sous la lune.

Après le repas, rencontre de présentation du groupe et du programme pour le lendemain.

Moïse monta des steppes de Moab vers le mont Nébo qui est en face de Jéricho et le Seigneur lui fit voir tout le pays…Et le Seigneur lui dit : « C’est là le pays que j’ai promis par serment à Abraham, Isaac et Jacob en leur disant : ‘’C’est

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à ta descendance que je le donne. Je te l’ai fait voir de tes propres yeux, mais tu n’y passeras pas’’ ».

Prière et dodo.

(*) En hébreu, « Néguev » signifie la terre sèche.S’étendant de Beersheva à Eilat (port et station balnéaire sur la Mer Rouge), le désert du Néguev

est une sorte de passerelle entre le Sahara et le désert d'Arabie. Ici,pas de longues étendues monotones de sable et de dunes, mais plutôt un paysage qui varie constamment, fait de montagnes nues aux pentes caillouteuses, de plateaux couverts d’une végétation steppique et d’oueds profonds qui rendent le relief encore plus chaotique. Ce désert abrite trois grands gigantesques cratères : le Makhtesh Ramon, le Makhtesh HaGadol et le Makhtesh Hakatan.

Autrefois, le Néguev était la terre des Nabatéens, ancien peuple nomade de l’Arabie peu à peu sédentarisés dont la capitale se trouvait à Pétra (aujourd’hui en Jordanie). Sur la route des caravanes qui circulaient entre la péninsule arabique et la Méditerranée, ils fondèrent les villes d’Avat, Mamshit et Shivta

D’une superficie de 13 000 Km2, le Néguev occupe aujourd’hui plus de la moitié du territoire israélien, mais abrite moins de 10% de la population du pays. C’est là que l’on trouve la grande majorité des 170 000 Bédouins d’Israël. Certains vivent encore sous des tentes, de manière semi-nomade, mais la plupart ont été obligés de se regrouper dans des villes nouvelles, ghettos où les taux de chômage et de criminalité sont particulièrement élevés.

Depuis la création de l'État hébreu, cette région est le théâtre de l’un des plus grands défis en matière de développement du pays : très tôt, les Israéliens se sont attelés à rendre habitable, et même à cultiver, ces terres arides et inhospitalières. David Ben Gourion fut l’un des premiers à soutenir ces initiatives : « Si nous n’avons pas raison du désert, le désert aura raison de nous », disait-il.

Aujourd’hui encore, de nombreux programmes d’agriculture dans le désert, d’implantation de nouveaux immigrants et de développement économique y sont menés.

Néanmoins, la majeure partie du désert reste inhabitée, ce qui en fait un terrain formidable pour les amateurs de longues randonnées. Pendant la semaine, cette grande partie sert de zone d’entraînement de l’armée de terre israélienne et de son aviation.

Mardi 6 octobre 2009 :

Les très matinaux ont eu l’occasion de se rendre à pied au promontoire qui permet d’avoir vue sur la mer Morte (20mn Aller/20mn Retour).

On se couvre la tête et on emporte de l’eau en suffisance. Pour 2 Euros, on dispose de 3 bouteilles dans le frigo du car. Et, en route vers le puits des patriarches sur le site archéologique de Tel Beersheva situé à quelques kilomètres au nord-est de la ville moderne et toute blanche de Beersheva.

Sur la route, nous croisons le transport d’un char militaire et beaucoup de camps de Bédouins disséminés dans le désert.

Le Tel Beersheva est classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Les fouilles attestent d’une présence humaine sur ce site dès le IVe millénaire av. J.C. Restes d’une cité fortifiée israélite datant du Xe siècle avant notre ère le Tel Beersheva s’est construit sur une petite colline, à l’époque du roi David et du roi Salomon, mais la plupart des ruines visibles aujourd’hui datent de l’époque des rois de Juda, au VIIIe siècle av. J.C. On a pu y voir un autel à cornes reconstitué. Nous sommes descendus casqués dans une citerne. Et notre guide Moty nous a donné des explications sur l’existence du puits dit « puits d’Abraham » ainsi que sur la ville de Beersheva.

Beersheva est la cité des patriarches : Abraham et Abimelech le Philistin. La ville est également mentionnée à deux reprises dans le Livre de la Genèse, sous le nom de Bersabee, ainsi que dans le Livre de Josué

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Jusqu’à la fin du XIXe siècle, Beersheva ne s’agissait que d’une petite oasis dans le désert, sur un parcours de nomades ; une poignée de Bédouins vivant autour.

En hébreu, Beersheva (ou Beer Sheva, ou Be’er Sheba) signifie « le puis du serment ».« Abraham fit des reproches à Abimlélec, au sujet d’un puits d’eau, dont s’étaient emparés de

force les serviteurs d’Abimélec. Abimélec répondit : » J’ignore qui a fait cette chose-là ; tu ne m’en as point informé,et moi, je ne l’apprends qu’aujourd’hui ». Et Abraham prit des brebis et des bœufs, qu’il donna à Abimélec ; et ils firent tous deux alliance. Abraham mit à part sept jeuns brebis. Et Abimélec dit à Abraham : « Qu’est-ce que ces sept jeunes brebis que tu as mises à part ? » Il répondit : « Tu accepteras de ma main ces sept brebis, afin que cela me serve de témoignage que j’ai creusé ce puits ; C’est pourquoi on appelle de lieu Beer-Schéba ; car c’est là qu’ils jurèrent l’un et l’autre »(Genèse, 25-31)

Les Ottomans y implantèrent alors un poste de police et construisirent une gare et une ligne ferroviaire vers Ashkelon et Gaza (Voir le film Lawrence d’Arabie)

Pendant la Première Guerre mondiale, le 31 octobre 1917, les australiens de la « Light Horse Brigade » lancèrent la charge sur les tranchées ottomanes et prirent possession de Beersheva. Cet évènement est souvent décrit comme la dernière charge de cavalerie victorieuse de l’histoire.

Beersheva devient ensuite un centre administratif majeur au cours du mandat britannique sur la Palestine. A la fin de celui-ci, en 1948, la ville sera prise par l’armée israélienne. A l’époque, il s’agit d’un gros bourg arabe d’environ 2 000 habitants.

A partir des années 1960, la ville commença à se développer rapidement avec l’afflux de nouveaux immigrants juifs parmi lesquels beaucoup de Russe et d'Éthiopiens qui y ont supplanté les Bédouins. Aujourd’hui, avec ses 185 000 habitants, Beersheva est la plus importante ville du Néguev, et la quatrième du pays.

C’est une ville nouvelle, une ville-champignon surgie du désert, toute en béton, en chantier permanent. Peu touristique, c’est un lieu de passage. Elle abrite l’Université Ben Gourion du Néguev qui accueille plus de 17 000 étudiants, et est par conséquent, assez animée le soir.

Du haut du site, on aperçoit un train transportant du phosphate extrait de la mer Morte vers le port d’Eilat.

Nous quittons le site de Tel Beersheva pour le Ein Avdat National Park pour une marche dans les gorges jusqu’à la source.

Avant de descendre dans les gorges, nous arrivons dans la localité de Sde Boker située à 40km au sud de Beersheva. En hébreu, boker signifie « vacher ». Les israéliens ont ainsi emprunté le nom de la montagne voisine, que les Bédouins appelaient djebel Bakara, la « montagne de la vache ».

Sde Boker est un des kibboutzin les plus célèbres, fondé en 1952, que le Premier ministre israélien, David Ben Gourion, rejoignit dès 1953 à l’âge de 67 ans. Après un retour à la vie politique, il y reviendra en 1963 pour y finir ses jours. Retiré du pouvoir, il fit de cette expérience d’agriculture en plein désert son second combat. Il y recevait les grands de ce monde venus le consulter.

Nous ne sommes pas arrêtés au kibboutz, mais on peut y visiter la maison que Ben Gourion a habitée. Selon les dernières volontés du « Vieux » elle est restée exactement comme il l’a laissée à sa mort en 1973. Près de l’université qui porte son nom, se trouvent sa tombe et celle de sa femme Paula, enterrés selon leur souhait face au wadi (en arabe) ou nahal (en hébreu) Zin dans lequel nous sommes descendus en car. Au fond de cette vallée très encaissée serpente une ligne de végétation qui marque le passage du cours d’eau temporaire.

Arrêt du car sur un parking et poursuite de notre incursion à pied pour remonter à la source.

« Pourquoi nous avez-vous fait monter d’Egypte et nous avez-vous amenés en ce triste lieu ? Il n’y a même pas d’eau à boire. »… Le Seigneur dit à Moïse : « Prends ton bâton et, avec ton frère Aaron, rassemble la communauté ; devant

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eux, vous parlerez au rocher et il donnera de l’eau. Tu feras jaillir pour eux l’eau du rocher et tu donneras à boire à la communauté et à ses troupeaux ».

La chute d’eau qui coule toute l’année se déverse dans un bassin qu’agrandit un petit barrage. Sur la droite, un long escalier taillé dans la roche monte au-dessus de la chute. Sur les parois du canyon, on aperçoit des traces d’autres chutes plus éphémères. En hiver, durant la brève saison des pluies, les précipitations tombées sur le plateau forment d’innombrables cascades qui se jettent du haut des falaises abruptes. Ce sont ces cascades qui ont érodé la roche et formé les gorges.

Peu craintifs, des bouquetins (ou ibex de Nubie), symboles de la faune israélienne et emblèmes de l’administration des réserves naturelles, descendent dans les gorges pour s’y abreuver. Nous avons pu en photographier un petit troupeau.

Nous retournons au car pour nous rendre à Mitzpe Ramon à l'auberge de jeunesse (Guest house Mitzpe Ramon – Israël Youth Hostel Association) où nous prenons le repas du midi. C’est là que nous rencontrons pour la première fois le groupe de pèlerins de Metz.

Bâtie au bord du gigantesque cratère volcanique, le Makhtesh Ramon, Mitzpe Ramon est une ville nouvelle de 6 000 habitants. Elle a des allures de décor de science-fiction planté au milieu d’un paysage lunaire.

Mitzpe Ramon a été fondée en 1951, comme camp pour les ouvriers construisant la route vers Eilat situé à 136 Km plus au sud, ainsi que comme poste militaire.

Les premiers résidents permanents de la ville, des immigrés juifs d’Afrique du Nord et de Roumanie, se sont installés ici dans les années 1960. La ville, malgré les nombreuses tentatives de l’Etat pour y attirer de nouveaux commerces et habitants n’a jamais vraiment pris son envol : le taux de chômage y est un des plus élevés du pays.

Néanmoins, depuis quelques années, une poignée d’artistes et d’amoureux du désert ont redonné vie à l’ancienne zone industrielle de la ville en y installant des galeries, boutiques, restaurants ainsi qu’une maison d’hôtes.

Après le repas nous nous rendons en car vers l’attraction touristique de Mitzpe Ramon qu’est ce cratère de forme ovale, le Makhtesh Ramon, le plus vaste du monde : 40km de long et 9km de large et dont l’extrémité sud-ouest atteint la frontière égyptienne. Du belvédère surplombant le cratère, on peut en voir ses bords constitués de falaises brunes, rouges, mauves et ocre. A la lumière du soleil, ces couleurs resplendissent jusqu’au fond 400m plus bas avec ses collines de lave noire.

Sur le bord du cratère, un vaste bâtiment, le Visitor’Center permet aux visiteurs de découvrir la géologie, la flore, la faune de la région à travers une exposition.

Nous quittons le Makhtesh Ramon pour nous rendre au Parc national d’Avdat. Après la station-service, le car emprunte une route montant très escarpée pour nous mener au pied d’Avdat Archeological Park, le joyau archéologique d’Israël selon Moty. Au haut du mont, sur une crête, on peut apercevoir la reconstitution d’une caravane.

Les ruines d’Avdat sont perchées au sommet d’une butte hautement stratégique, à un point, qui autrefois, ne l’était pas moins puisqu’ici se croisaient la piste allant de Pétra, en Jordanie, à l’Egypte, et la piste allant de Beersheva à la Mer Rouge. Avdat atteignit son apogée à l’ère byzantine. La majeure partie des ruines visibles aujourd’hui remonte au VIe siècle. Le site fut abandonné au Xe siècle.

La restauration de ce site qui renferme les restes de temple nabatéen, de la ville et des églises de style byzantine a été tout récemment entachée par des actes de vandalisme (jets de peinture jaune et rouge, renversement de colonnes)

Avdat ou Oboda était la principale cité nabatéenne du Néguev, fondée au IIe siècle av. J.C. La ville doit son nom au roi nabatéen Obodas II.

Les Nabatéens apparaissent dans l’histoire du Proche-Orient à la fin du IVe siècle av. J.C. Ils tenaient la première place dans le grand commerce de transport de la soie, des épices et des aromates sur les routes internationales de l’Orient avec leurs caravanes constituées de milliers de dromadaires et

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la maîtrise des relais équipés de vastes citernes situés dans des paysages semi-désertiques, les caravansérails dont Avdat en est un exemplaire.

Le monopole du transport des épices, parfums et aromates leur fût enlevé par Auguste, empereur romain en 31 av. J.C. suite à sa prise de contrôle de la région et de l’Egypte après avoir vaincu Antoine et par la découverte de nouvelles routes maritimes vers l’Inde notamment qui ruina le transport par caravanes.

Suite à ce revers économique, les Nabatéens se reconvertirent dans l’agriculture et notamment la culture de la vigne.

Nous croisons une classe de jeunes écoliers initiés au foulage du raisin dans un magnifique pressoir à vin restauré.

Nous quittons le site pour nous en retourner à Arad. Nous prenons la route qui descend dans le Hamakhtesh Hagadol situé à l’extrême Nord du Makhtesh Ramon Au bas, toujours dans un cadre désertique, nous nous y arrêtons le soir tombant pour y célébrer l’Eucharistie.

Abraham vivait alors en Chaldée. Un jour, le Seigneur lui dit : « pars de ton pays, laisse ta famille et la maison de ton père, va dans le pays que je te montrerai »….Le Seigneur apparût à Abraham et lui dit : « A ta descendance je donnerai ce pays »…. De campement en campement, Abraham alla au Néguev…La Parole du Seigneur fut adressée à Abraham dans une vision : « Ne crains pas Abraham ! Je suis ton bouclier, ta récompense sera grande ». Abraham répondit : » Seigneur, que me donnerais-tu ? je m’en vais sans enfant… » Alors la Parole du seigneur lui fut adressée : Regarde le ciel, et compte le nombre d’étoiles, si tu le peux… Telle sera ta descendance ».

En terminant l’Eucharistie dans le noir, nous avons pu lever les yeux vers le ciel étoilé et contempler ainsi la descendance d’Abraham

Remontée vers Arad en longeant une partie de la Mer Morte. Arrivée à l’hôtel à une heure tardive avec prise d’un bon repas et dodo avec un sacré coup de soleil. Merci Sabine pour la Biafine.

Mercredi 7 octobre 2009 :

Nous quittons tôt Arad pour nous diriger vers Massada. A noter, les milliers de panneaux solaires et citernes d’eau installés sur les toits des immeubles et même dans les camps bédouins. L’énergie solaire est utilisée à fond. Les centrales électriques sont alimentées au charbon pour ne pas dépendre des approvisionnements en pétrole.

A quelques kilomètres, nous nous arrêtons dans un endroit désertique (mais c’est toujours désertique) pour une heure de méditation personnelle (au lieu des 2 heures prévues la veille dans le Makhtesh Ramon) et la rencontre avec Dieu qui fit passer son Peuple de l’esclavage à la liberté.

La manne ressemblait à la graine de coriandre ; son aspect était celui d’une sorte de résine. Le peuple se dispersait pour la ramasser ; ensuite on l’écrasait à la meule ou on la pilait dans un mortier ; on la faisait cuire dans des marmites et on en faisait des galettes. Elle avait le goût de gâteau à l’huile. Lorsque la rosée se déposait sur le camp pendant la nuit, la manne s’y déposait aussi.

Moment intense dans une immensité silencieuse où l’ombre de Dieu a plané un instant par le passage d’un nuage.

Remontée dans le car et en route vers Massada sur les bords de la Mer Morte. La route qui nous mène sur le versant occidental de Massada constitue une impasse. Elle permet de nous faire découvrir les paysages du désert de Judée, étendues caillouteuses encore habitées par de Bédouins et leurs troupeaux de moutons et de dromadaires.

Pèlerinage en Terre Sainte [ 5-15 octobre 2009 - Paroisse Alliance Nouvelle CYSOING] 7/30

Samir nous reprendra en bas de Massada, côté est, au bord de la mer Morte. Quelques personnes restent dans le car. Et nous entamons la montée par l’escalier le long de la rampe d’assaut romaine.

Massada est une montagne isolée qui se détache de la falaise du désert de Judée, au bord de la mer Morte. Théâtre d’évènements tragiques, la forteresse de Massada symbolise aussi la résistance d’Israël face aux envahisseurs de tous les temps. Elle évoque aussi l’héroïsme et l’esprit de sacrifice poussé jusqu’à la mort.

La seule source écrite concernant Massada est l’ouvrage de l’historien Flavius Josèphe « La Guerre des Juifs ». A l’est, les falaises a pic surplombant la mer Morte, sont hautes d’environ 450m. A l’ouest, elles dominent d’une centaine de mètres le terrain environnant. La topographie rend des plus difficiles l’accès au sommet de l’escarpement.

Sur ce sommet se trouve un plateau, long de 650 m et large de 300m, sur lequel une forteresse fut construite au temps de la dynastie asmonéenne (entre 142 et 75 av.J.C. Cependant les ruines actuelles sont les vestiges d’un ouvrage défensif construit par Hérode le Grand, roi de Judée qui régna de 37 à 4 av.J.C. Un rempart équipé de nombreuses tours, d’une longueur de 1400m et d’une épaisseur de 4m, verrouillait le sommet du plateau. La forteresse comprenait des entrepôts, des citernes alimentées par un système ingénieux de récupération des eaux de pluies, des casernes, des palais descendant en « cascade » vers la mer Morte et une armurerie. Trois chemins, étroits et sinueux, s’élevaient le long de la falaise jusqu’aux portes fortifiées.

Après la chute de Jérusalem et la destruction du Temple par Titus (en 70 de l’ère chrétienne), les zélotes qui avaient investis la forteresse (en 66) furent rejoints par d’autres zélotes et leurs familles fuyant Jérusalem

En 72, deux ans après l’incendie du Temple, entre 10 000 et 15 000 soldats romains firent le siège de Massada où subsistaient un millier de résistants, hommes, femmes et enfants. Au bout de sept mois de siège, les Romains atteignirent le sommet, après avoir construit une rampe d’assaut sur le flanc occidental pour mettre le feu aux portes fortifiées. Mais, en arrivant sur le plateau, ils découvrirent que les assiégés, plutôt que de se rendre, avaient tous choisi de se donner la mort

Nous descendons de Massada par le téléphérique pouvant contenir près de 80 personnes. Après une pause « soulagement » dans le musée, nous reprenons la route vers Ein Gedi. Avant de pouvoir faire trempette dans la mer Morte, nous nous faisons une halte repas à l’Ecole de la nature, dans un kibboutz, après y être entrés par une barrière automatique. De là nous pouvons jouir de belles vues sur la mer Morte et les chutes d’Ein Gedi.

Après le déjeuner, rassemblés sous une « cabane » (nous sommes toujours dans la semaine de la fête de Soukhot, la fête des « cabanes »), Moty (notre guide) nous briffe sur l’endroit

Située entre Israël, la Jordanie et les Territoires palestiniens, la mer Morte constitue le point le plus bas de la planète à près de 400m en dessous du niveau de la mer. C’est une mer intérieure qui s’étend sur 65km de long et jamais plus de 18km de large. Elle est principalement alimentée par le Jourdain. Pendant la saison des pluies, les multiples oueds qui se jettent des pentes qui la bordent tant à l’est qu’à l’ouest, contribuent à compenser l’intense évaporation des mois les plus chauds. La mer Morte est aujourd’hui composée de deux bassins (Nord et Sud) séparés par une langue de sable plus large du côté jordanien. Du côté israélien, un canal a été aménagé pour que l’eau du bassin nord alimente le bassin sud trois fois plus petit dont le fond ne dépasse pas 10m et donc à très forte concentration de salinité. Toutefois, les forts prélèvements d’eau du Jourdain par Israël diminuent le niveau du bassin nord

L’oasis d’Ein Gedi (Ein signifie « source »en hébreu) surplombe le littoral occidental de la mer Morte. La présence humaine à Ein Gedi remonte au moins à 5 000 av.J.C., ainsi que l’atteste les ruines du petit temple chalcholitique au-dessus de la source qui a donné son nom au site. Le nom d’Ein Gedi revient souvent dans la Bible : c’est là notamment que se serait réfugié David, poursuivi par le roi Saül. C’est également dans une grotte d’Ein Gedi que s’est réfugié Simon Bar Kochba, le chef de la révolte contre les Romains en 132.

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La présence juive à cet endroit dura jusqu’au VIe siècle. Le site fut ensuite abandonné jusqu’à ce que les militaires juifs le réoccupent après la guerre d’Indépendance, puis qu’un kibboutz y soit fondé en 1956. Aujourd’hui, Ein Gedi est un site touristique important qui jouit d’un climat chaud toute l’année et qui mise à la fois sur les cures thermales au bord de la mer Morte et sur les possibilités de balades dans le désert ou au cœur de la végétation luxuriante qui entoure les ruisseaux et cascades de la réserve naturelle.

Les eaux salées de la mer Morte contiennent l’une des plus forte densité de minéraux du monde. Les concentrations de calcium, de magnésium, de sodium, de potassium, de chlore et de brome y sont particulièrement élevées. Ces minéraux étant porteurs de vertus indispensables au bon fonctionnement de l’organisme, Hérode et Cléopâtre venaient déjà se baigner à Ein Gedi. Les sédiments forment une boue noire revitalisante qui est utilisée pour les cures et les soins de la peau. Elles ont montré leur efficacité dans le traitement et la prévention de nombreuses affections telles que le psoriasis, l’acné et les rhumatismes.

Après quelques emplettes souvenirs, nous reprenons le car pour nous diriger vers les bords de la Mer Morte Ein Gedi Beach où les amateurs d’un bain salé pourront s’y ébattre pendant une petite heure Le sol de la plage est caillouteux. On peut y apercevoir des personnes enduites de boue.

Nous quittons Ein Gedi pour Qumrân toujours en longeant la mer Morte. Sur les deux rives sont implantées de vastes étendues de serres et de plantations diverses (bananes, dattes, etc).

Théoriquement, selon le tracé de la Ligne verte de 1949, tout le rivage au nord d’Ein Gedi, dont Qumrân, est en Cisjordanie donc en Territoire palestinien. Contrôlé entièrement par Israël, ce territoire, situé sur la route entre Jérusalem, les hôtels de la Mer Morte et la frontière avec la Jordanie, n’est pas près d’être récupéré par les Palestiniens.

Avant de visiter le site, la projection d’un diaporama nous donne un aperçu de ce qu’étaient les lieux et modes de vie des Esséniens.

Le site de Qumrân se trouve à la pointe nord-ouest de la mer morte, à proximité du kibboutz Kalia. C’est sur ce site que furent découverts, en 1947, les fameux manuscrits de la Mer Morte, aujourd’hui exposés au musée d’Israël, à Jérusalem.

Un an avant la première guerre israélo-arabe, un Bédouin pénétra dans une grotte et y découvrit des jarres contenant des rouleaux de cuir étonnamment bien conservés, sans se rendre compte de l’importance de sa découverte. Les premières fouilles du site furent entreprises à partir de 1951. Jusqu’en 1990, l’Eglise catholique a eu le quasi-monopole du déchiffrage et de la traduction des manuscrits. Ceux-ci révélant de nombreux points communs entre la doctrine du christ et celle, antérieure de cent ans, des esséniens (entre autres l’amour du prochain et la non-violence), le Vatican a craint que leur publication ne porte atteinte à l’originalité de la parole chrétienne. La fin du monopole a permis de relancer les recherches.

Le mot d’essénien vient de l’araméen et signifie simplement « pieux ». Les esséniens étaient les membres d’une communauté juive fondée vers le IIe siècle av.J.C., en réaction contre les saducéens( aristocrates, membres du clergé juif) et les pharisiens( juifs pieux, rigoristes qui ont développé la « Loi orale »). Ils étaient célibataires et vivaient selon des règles très strictes : le shabbat était observé strictement, comme la pureté rituelle (purification dans des bains d’eau froide et port de vêtements blancs). La communauté essénienne aurait compté jusqu’à 4 000 membres, répartis sur les bords de la mer Morte, dans le désert de Judée, ainsi qu’à Jéricho et même Jérusalem. En 70, après la destruction de leur établissement par les légions romaines puis la ruine de Jérusalem, les esséniens disparurent complètement.

La visite des ruines permet d’imaginer un monastère comportant un réfectoire, un moulin, des entrepôts, des salles de réunion, une tour de guet et un cimetière. Seuls quelques-uns des membres de la communauté habitaient les bâtiments en pierre. Les autres auraient vécu sous la tente ou dans des constructions moins solides, mais surtout dans des grottes creusées dans le promontoire rocheux sur lequel était construit le monastère. Un aqueduc de 800m de long amenait directement l’eau de l’oued en amont jusqu’aux piscines, qui servaient aux immersions rituelles, ainsi qu’aux citernes. Depuis les ruines,

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on peut apercevoir les grottes creusées dans les parois blanches du promontoire marneux qui domine l’oued.

Le soir commence à tomber et nous reprenons la route pour Nazareth, en Galilée, en longeant la rive droite du Jourdain. Compte tenu de l’heure tardive, nous ne nous arrêterons pas à Jéricho. Le détour est reporté au samedi 10. En cours de route, nous passons à un point de contrôle avec interdiction formelle de photographier.

Nous arrivons à Nazareth vers 19h30. Il fait nuit et nous pouvons apercevoir la Basilique de l’Annonciation toute éclairée avant de monter vers l’hôtel Grand New où nous serons hébergés trois nuits.

Après la prise de possession des chambres, nous prenons le repas du soir dans une grande salle. Suite au repas, réunion dans une salle adjacente pour présentation de la journée du lendemain et prière.

Extrait de l’homélie du pape Paul VI venu à Nazareth le 5 janvier 1964 :« Nazareth est l’école où l’on commence à comprendre la vie de Jésus ;

l’école de l’Evangile. Ici on apprend à regarder, à méditer… Ici on apprend la méthode qui nous permettra de comprendre qui est le Christ…Ici tout parle, tout a un sens…

Un jour, un souffle fragile a traversé cette petite bourgade inconnue, la Parole de Dieu s’est donnée à une jeune fille : Marie fiancée à Joseph. C’est un secret d’amour qui lui a été confié, une semence qui a conduit à une mission extraordinaire… »

Jeudi 8 octobre 2009 :

Le petit village où a grandi le Christ, a bien changé. Nazareth est aujourd’hui une importante agglomération animée et encombrée par le trafic. Avec ses 60 000 habitants, parmi lesquels une majorité d’Arabes (chrétiens et musulmans), Nazareth est la plus grande ville de Galilée. C’est aussi l’une des villes les plus fréquentées par les pèlerins chrétiens. Difficile, au milieu des embouteillages, des bruits de klaxons des groupes de pèlerins et des appels du muezzin, d’imaginer à quoi Nazareth ressemblait au temps de Jésus (sauf peut-être par le chant matinal des coqs).

Après avoir pris le petit déjeuner, nous prenons le car, direction la Haute Galilée et le Banias, l’un des trois sites où prend source le Jourdain.

La Haute Galilée est une bande montagneuse et verdoyante, entre le lac de Tibériade au sud et la frontière libanaise au nord, bordée à l’est par la partie la plus haute de la vallée du Jourdain. De l’autre côté du fleuve, s’élèvent les montagnes encore plus hautes du Golan, ancien territoire syrien qu’Israël occupe depuis 1967. L’annexion de cette région de 1 176km2 dans le giron de l’Etat hébreu a eu lieu le 14 décembre 1981. Elle n’a jamais été reconnue par la communauté internationale. Outre sa position stratégique sur le plan militaire, le Golan présente un autre atout de taille : son eau. Plusieurs affluents du Jourdain y trouvent leur source, et 35% de l’alimentation en eau du pays provient de cette région. Aujourd’hui, le Golan compte environ 20 000 habitants juifs, répartis principalement dans les kibboutzim spécialisés dans l’agriculture ainsi que dans la seule ville de la région : Qatzrin. A cela s’ajoutent 20 000 Druzes répartis dans quatre villages, ainsi qu’environ 3 000 musulmans.

La communauté druze a la réputation d’être bien intégrée en Israël et fidèle à l’Etat hébreu. La situation dans le Golan est un peu particulière. Jusqu’en 1967, ils étaient Syriens et beaucoup d’entre eux ont de la famille se trouvant au-delà de la frontière. Aussi, sont-ils favorables à la restitution de la région à la Syrie. Cependant, la jeune génération est plus réticente à ce souhait car elle voit plus les avantages économiques et démocratiques que leur offre Israël.

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Nous traversons la vallée de Hula, région marécageuse en grande partie asséchée et fertilisée par les populations juives venues essentiellement de l’ancienne URSS. La partie restante marécageuse (3km2) est devenue réserve naturelle où passent d’innombrables cormorans, hérons, canards et toutes autres espèces de volatiles venus du Nord. D’autres oiseaux migrateurs, comme les pélicans, descendent plus au Sud et se contentent de faire ici une brève halte au cours de leur migration en automne. Toute cette concentration de volatiles est considérée comme prédatrice par les « fermes d’élevage du poisson » et les agriculteurs tentés de les abattre. Un accord a été conclu entre eux et les ornithologues (venant du monde entier) pour que chacun y trouve son compte.

Le Banias est la principale source du Jourdain et l’une des plus belles réserves naturelles d’Israël. Il se trouve à l’extrême nord-est du pays, au pied des monts Hébron, à la frontière avec le Liban, à environ 75km de Nazareth. Ce qui nous permet de passer le long de champs de mines signalés par des pancartes et entourés de barbelés, traces de combats acharnés pour conquérir ou reconquérir des positions.

Un petit chemin mène à une cascade de 33m de haut. A côté, une grotte servait autrefois de temple en l’honneur du dieu grec Pan, qui valut au site son premier nom de Panias. Le site comporte également des ruines romaines. Au haut de la falaise est perchée une église druze.

C’est sur ce lieu, source du Jourdain, que Jésus a confié à Pierre les clefs de son Eglise en lui disant : « …Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ; et la puissance de la mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux... »

Nous faisons une halte dans notre progression pour méditer sur la Parole et faire notre l’interrogation de Jésus : « Le Fils de l’homme, qui est-il, d’après ce que disent les hommes ? » et « Et vous, que dites-vous ? Pour vous qui suis-je ? »

Dans notre visite, nous croisons un groupe de jeunes militaires les uns en civil, d’autres en uniforme mais tous l’arme à la bretelle ou au ceinturon.

En Israël le service militaire dure 3 ans pour les garçons et 2 ans pour les filles. Les études supérieures se font après l’armée. Pas de report : dans un souci d’égalité, tout le monde fait son service au même âge et au même niveau, c'est-à-dire à 18 ans, après l’équivalent du baccalauréat. L’armée (Tsahal) joue le rôle des grandes écoles en France. Après la quille, les hommes sont encore rappelés sous les drapeaux pour environ un mois de réserve par an, jusqu’à l’âge de 45 ans ; ce qui peut poser problème dans l’organisation des études supérieures et dans la vie professionnelle. Pendant ce long service (sauf en cas de crise), des groupes sont ainsi formés sur le tas à l’histoire du pays, à son économie, etc… Et donc moins « encasernés ». Dans tous leurs déplacements, les militaires doivent porter leur arme.

Actuellement, pour des questions religieuses ou d’appartenance identitaire, un certain nombre de jeunes échappent aux obligations militaires.

Nous quittons le Banias pour nous en retourner déjeuner à Nazareth dans un restaurant, le Holy Land, avec des voûtes en arc de cercle. Pour y accéder, nous traversons le souk.

Après le repas, nous visitons une église-synagogue catholique grecque située à l’intérieur du souk. Cette église fut construite par les Croisés sur le site de l’ancienne synagogue où a prêché le jeune Jésus.

Nous redescendons le souk pour nous rendre en car à la Basilique de l’Annonciation.

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C’est à Nazareth que la Vierge Marie a reçu de l’ange Gabriel l’annonce de la naissance prochaine du Christ. La basilique, qui fut achevée en 1969, est la plus grande des églises du Moyen-Orient et l’un des hauts lieux de la chrétienté. Elle a été construite sur le site d’églises plus anciennes, elles-mêmes édifiées, à partir du IVe siècle, sur une grotte identifiée comme celle de l’Annonciation. On peut y voir le contraste saisissant entre le Mystère de l’Incarnation dans sa phase humble et cachée autour de la crypte et la gloire de l’Eglise en marche dans la basilique supérieure. L’ensemble forme un vaisseau de 27m sur 44m s’élevant à 12m de hauteur. Un dôme majestueux couronne l’édifice à 44m de haut. Il est ceinturé par une loggia de toute beauté chapeautée par un toit en pyramide s’achevant en une gracieuse tour-lanterne surmontée d’une croix. Les façades Est et Ouest, ornées de riches sculptures célèbrent dans la belle pierre rose du pays, les mystères de l’Annonciation et de l’Incarnation. Le chantier permit d’importantes fouilles archéologiques, dont les résultats sont exposés dans le Musée franciscain tout proche.

Dans la cour intérieure de la basilique et dans une sorte de passage voûté en pourtour, nous avons pu admirer des mosaïques sur le thème de l’Annonciation provenant du monde entier ainsi qu’à l’intérieur même de la basilique (notamment une immense céramique représentant en vitrail Notre Dame de Chartres, offert par la France).

La population de Nazareth étant maintenant à forte majorité musulmane, un projet de construction d’une mosquée monumentale face à la basilique de l’Annonciation, et la cachant ainsi, a été débouté par la Cour suprême israélienne ce qui a entraîné des mouvements d’émeutes importantes dans la ville. En protestation une banderole a été déployée sur le site retenu et les musulmans s’y rassemblent en masse pour écouter les prêches (dixit Moty)

Après la visite de la basilique et du Musée, nous nous rendons à l’église Saint-Joseph ou « de la Nutrition » située juste au nord de la basilique. Cette église a été construite sur le site présumé de l’atelier du charpentier Joseph. L’église actuelle a été construite au-dessus d’une ancienne église croisée. C’est dans cette église que nous assistons à la messe de l’Annonciation :

« L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph et le nom de la jeune fille était Marie…

L’ange lui dit : « Sois sans crainte Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu ; Voici que tu vas concevoir et enfanter un Fils et tu lui donneras le nom de Jésus ; Il sera grand, il sera appelé Fils du Très Haut…Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole »

Nous quittons les lieux le soir tombant et descendons la rue à pied pour rejoindre le car qui nous ramène à l’hôtel

Repas suivi de la traditionnelle réunion d’infos et prière :« Jésus vint à Nazareth où il avait été élevé ; Il entra suivant la coutume le

jour du sabbat dans la synagogue et il se leva pour faire la lecture….Il roula le livre, le rendit au servant et s’assit ; tous dans la synagogue

avaient les yeux fixés sur lui. Alors il commença par leur dire : « Aujourd’hui, cette écriture est accomplie pour vous qui l’entendez…»

Vendredi 9 octobre 2009 :

Départ pour le mont des Béatitudes avec un passage par Cana où nous faisons étape à l’église St Joseph tenue par les franciscains pour y célébrer l’alliance d’amour entre les époux et pour célébrer la vie. Ce jour, Pascal et Marie-France fêtent leurs 25 ans de mariage. Ne pouvant disposer de l’église, nous nous réfugions dans un local annexe où l’abbé Patrick

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bénit les onze couples de notre pèlerinage lesquels ont renouvelé leur alliance d’amour. Puis chacun du reste du groupe. Un parchemin attestant de la fidélité au Christ nous est remis.

Nous te rendons grâce, Seigneur, de nous avoir donné l’un à l’autre.Tu nous permets ainsi de découvrir, jour après jour, à travers notre amour

mutuel, ton amour sans limite pour chacun de nous.A la sortie des lieux, une petite boutique propose divers produits dont la dégustation du

vin de Cana. Et nous redescendons à pied vers le car pour prendre la direction du mont des Béatitudes.

Un moment, nous longeons les rives du Lac de Tibériade. Au nord de Tabgha, une colline se dresse, dominant d’une bonne centaine de mètres

les eaux du lac de Tibériade. C’est là que l’on célèbre depuis le temps des croisades l’enseignement des Béatitudes par Jésus. Face à un ample panorama, tout empreint de sérénité, cette colline aux proportions modestes, accueille des hommes et des femmes venus en Galilée pour communier une nouvelle fois, et d’un cœur renouvelé par la grâce du pèlerinage, au mystère de la sagesse divine. C’est en ce lieu que Jésus fit le Sermon sur la montagne.

Nous empruntons à pied l’allée bordée de petits panneaux reprenant les Béatitudes qui nous mène à l’église franciscaine de style néo-Renaissance construite en 1937. Elle est coiffée d’un cylindre octogonal, rappelant les Huit Béatitudes, et d’un dôme dressé au-dessus de la chapelle principale. Autour de l’autel, le sanctuaire est entouré d’un déambulatoire aux arches en plein air.

Près de là, l’abbé Patrick nous fait découvrir le sens de chacune des Béatitudes et leur actualité dans le monde d’aujourd’hui :

« Heureux ceux qui ont un cœur de pauvre, le Royaume des Cieux est à eux.« Heureux les doux, ils auront la terre en héritage.« Heureux ceux qui sont dans le deuil, ils seront réconfortés.« Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, ils seront rassasiés.« Heureux les miséricordieux, ils auront droit à la miséricorde.« Heureux ceux qui ont le cœur pur, ils verront Dieu.« Heureux ceux qui sèment la paix, ils seront appelés enfants de Dieu.« Heureux ceux qui sont persécutés quand ils agissent en toute droiture, le

Royaume des Cieux est à eux.« Oui, heureux serez-vous quand on vous insultera à cause de moi, et qu’on vous

poursuivra, et qu’on dira sur vous toute sorte de calomnies. Soyez heureux, soyez joyeux, car vous avez auprès de Dieu une belle récompense. On poursuivait tout pareillement les prophètes avant vous » Mt 5,5-12).

Nous quittons le mont des Béatitudes et descendons vers Capharnaüm situé à quelques kilomètres.

Capharnaüm est l’un des principaux lieux de la vie du Christ en Galilée. Chassé de Nazareth, Jésus s’y réfugie pendant près de deux années, y prêche et y accomplit des miracles. A l’époque, c’était une ville animée par le commerce avec la Syrie, avec des pêcheurs, une douane et une garnison romaine. Le collecteur d’impôts de la ville aurait été le futur évangéliste Matthieu. Aujourd’hui, le nom de Capharnaüm, ville maudite par le Christ pour avoir repoussé Sa Parole, est devenu synonyme de grand désordre.

A l’entrée du site, une grande statue représentant Pierre tenant les clefs de l’Eglise, un poisson à ses pieds, nous accueille.

Les ruines d’une église du IVe siècle indiquent le lieu où, selon la tradition chrétienne, se trouvait la maison de saint Pierre (il résidait chez sa belle-mère). Les franciscains ont érigé au-dessus de cet ensemble, une église en suspension toute vitrée sur son pourtour,

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surnommée « la soucoupe volante. Elle en assure ainsi la protection. Une ouverture en son sol a été effectuée à l’aplomb de la maison de Pierre d’où l’on peut apercevoir une mosaïque.

Sur le site se trouvent aussi les vestiges d’une synagogue du IVe siècle ap.J.C. construite sur une plus ancienne.

Tandis que nous refaisons provision d’eau fraîche à la fontaine, un daman de rocher nous observe. C’est un petit animal semblable à une marmotte mais il n’a rien d’un rongeur .Il se nourrit des feuilles des arbres. C’est un proche parent de l’éléphant auquel il ne ressemble extérieurement que par la structure de ses pattes.

Nous quittons Capharnaüm pour redescendre vers Tabgha puis Ginosar où se trouve l’embarcadère d’où nous prenons le bateau pour la traversée du lac de Tibériade afin de rejoindre Ein Gev. Les pèlerins du diocèse de Metz nous accompagnent sur le bateau.

Au cours de la traversée, le bateau s’immobilise et dans le silence, il est fait lecture des passages de l’Evangile relatant la pêche miraculeuse et la tempête apaisée.

Situé sur le cours du Jourdain, à 200m en dessous du niveau de la mer, le lac, appelé encore « mer de Galilée » ou « lac de Génésareth », mesure 160km2 (environ 20km du nord au sud et 10km d’est en ouest). Contrairement à celle de la mer Morte, son eau est douce. Outre les sites religieux qui en bordent les rives (ex : tombes de grands rabbins), à l’ouest du lac, la ville de Tibériade est réputée pour ses sources chaudes aux effets thérapeutiques et son activité touristique importante (grands hôtels, plages privées, bateaux de croisières).

Nous accostons à l’embarcadère du kibboutz d’Ein Gev'arbor où nous prenons le repas dans un vaste restaurant de poissons. Sur le toit, on peut remarquer une sculpture représentant un pêcheur à la ligne attrapant un poisson. Au menu, le poisson Saint Pierre et des frites, accompagnés d’une bonne bière, sont très appréciés par les gens du Nord.

Après le passage dans le magasin (il y a partout un magasin de souvenirs et autres) nous remontons dans le car qui nous a rejoint. Nous partons vers le sud du lac pour rejoindre le Jourdain. A la sortie du kibboutz, on peut apercevoir la reproduction d’un bateau de pêche de 8m de long de l’époque du Christ.

Le car s’arrête près d’un pont franchissant le Jourdain et marquant la frontière avec la Jordanie. C’est à cet endroit que nous sommes baptisés de nouveau avec l’eau du Jourdain. Il est fait au préalable lecture de l’Evangile relatant le baptême de Jésus par Jean le Baptiste.

« Ayant été baptisé, Jésus aussitôt remonta de l’eau ; et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. »

Nous quittons le Jourdain et longeons les bords du lac, direction Tabgha.Le site de Tabgha, « les sept sources », suivant l’étymologie grecque, se trouve au pied

du mont des Béatitudes, sur la rive occidentale du lac. Dans les premiers siècles, les pèlerins s’y arrêtaient pour commémorer, avec l’enseignement des Béatitudes, le miracle de la multiplication des pains. Nous y visitons l’église de la Multiplication des pains.

L’actuelle basilique date de 1982. Elle est construite sur les restes d’une église byzantine édifiée dès le IVe siècle laquelle était censée inclure la pierre où Jésus posa les cinq pains et les deux poissons. Devant l’autel, une mosaïque (la plus célèbre d'Israël) représentant une corbeille de pains entourée de deux poissons figure le miracle. Sur sa gauche, dans la nef latérale, un grand pavement de mosaïques a été en grande partie conservé. Il représente diverses espèces de la flore et de la faune de la région : nénuphars et fleurs de lotus, hérons, grues, francolins et paon, symbole de l’éternité. Sur la mosaïque à droite de l’autel, est représentée une tour ronde, dont les graduations sont faites de lettres grecques : c’est un nilomètre. Comme son nom l’indique, ce type de construction a été mis

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au point par les Egyptiens, dès la plus haute Antiquité, pour mesurer les crues du Nil. Il servait sur les rives du lac à évaluer les variations du niveau de l’eau.

Sur la rive du lac, à courte distance de l’église de la Multiplication des Pains et des Poissons, une chapelle se dresse sur le site où, selon la tradition chrétienne, Jésus confia la direction de son Eglise à Pierre.

Nous empruntons un escalier pour descendre sur la rive du lac et après une centaine de

mètres, nous arrivons à un petit autel (un rocher) devant lequel sont disposés des troncs d’arbres couchés sur lesquels sont posés les coussins qui nous ont été remis au préalable.

C’est à cet endroit que nous célébrons la messe pour l’Eglise« Seigneur, dans l’alliance instaurée par ton Fils, tu ne cesses de te former un

peuple qui se rassemble dans l’Esprit Saint sans distinction de races et sans frontières ; accorde à ton Eglise d’accomplir sa mission universelle : qu’elle soit le ferment de l’âme du monde pour que devienne la famille de Dieu toute l’humanité renouvelée dans le Christ »

La nuit tombant, nous repartons vers Nazareth et l’hôtel. Après le dîner, réunion d’infos et prière« Ce soir rendons grâce à Dieu pour toutes les merveilles que nous avons

vécues aujourd’hui : notre engagement à Cana ce matin, la découverte de la synagogue de Capharnaüm où Jésus a prêché, la maison de Pierre, ce lac de Tibériade autour duquel Jésus a vécu une grande partie de sa vie publique, ce passage au Jourdain dans lequel Jésus a été baptisé, le lieu de la multiplication des pains et celui où Pierre a reçu du Christ la responsabilité de l’Eglise. Oui, ce soir en cette ville où vécu Marie, avec elle rendons grâce à Dieu en chantant le Magnificat »

Samedi 10 octobre 2009 :

Après le petit déjeuner, nous quittons l’hôtel Grand New avec nos bagages. Nous dormirons ce soir à Jérusalem.

Direction le mont Thabor lequel domine la Basse Galilée de ses presque 600m de haut. Les chrétiens y voient le lieu de la Transfiguration (changement d’apparence du Christ pour révéler sa nature divine).

Le car s’arrête au pied du mont dans le village de Dabbuiya. De là, nous devons emprunter les taxis collectifs « les sheruts » qui nous amènent à toute allure au sommet en empruntant une route étroite, sinueuse et très pentue.

Dès les premières heures de la croisade, les Bénédictins construisirent sur le mont une abbaye dont les nombreux vestiges parsèment le plateau. Durant deux siècles, la place sera disputée entre les moines et les Turcs, entre les Hospitaliers et les Mamelouks. Abandonné aux mains des musulmans pour un long temps, le mont Thabor devra attendre le XVIe siècle pour voir le retour des Franciscains. En 1867, les grecs orthodoxes construiront l’église Saint-Elie et en 1923, la Custodie de Terre Sainte célèbrera la consécration de l’actuelle basilique.

A l’entrée du site de la basilique, sur notre droite et au bord de l’allée qui nous y mène, se trouve un petit magasin de souvenirs avec au fronton l’inscription « Tente d’Elie ».

Des terrasses observatoires, accolées à la basilique, nous pouvons apercevoir un vaste panorama qui s’étend, du nord au sud, du mont Hermon aux collines de Samarie, et d’est en ouest, du lac de Tibériade au mont Carmel.

Pèlerinage en Terre Sainte [ 5-15 octobre 2009 - Paroisse Alliance Nouvelle CYSOING] 15/30

La situation géographique du mont en fait un véritable observatoire d’où l’on peut surveiller la vaste plaine riche d’Yizréel qui unit la plaine côtière à la vallée du Jourdain et sert de frontière naturelle entre la Galilée et la Samarie. Cette plaine est le grenier du pays d’où son nom Yizéréel c'est-à-dire « Dieu sème ».

A la sortie, nous attendons les taxis qui nous ramènent au car.Nous prenons la direction de la Cisjordanie pour nous rendre à Taybeh (ancienne

Ephraïm), village chrétien arabe. Avant d’aborder ce territoire, Moty, notre guide, nous quitte. Il nous retrouvera à notre arrivée à Jérusalem, ce soir.

Ici, changement de décor. Pas de vastes plaines. Nous montons vers Taybeh en longeant une route bordée de champs clos d’oliviers au sol pierreux. La route étant en grande réfection, le chemin est chaotique.

Nous célébrons la messe dans l’église paroissiale très lumineuse : rencontre avec Dieu qui partage le sort des persécutés.

Nous sommes accueillis par le père Raed, un tout petit homme maigre, qui nous rappelle que Jésus, chassé de Jérusalem, s’est réfugié à Ephraïm

« J’entends les propos hostiles de la foule : « Terrer de tous côtés ! Dénoncez-le ! Allons le dénoncer ! »

Tous ceux qui étaient mes amis guettent ma chute : « S’il se laisse tromper, nous aurons le dessus et tirerons vengeance de lui ! »

A l’issue de la messe, le père Raed s’enquiert de notre état de faim et de soif et nous conduit dans la salle à manger où nous attend un délicieux tadjine servi par des sœurs françaises.

Après le repas, nous retournons à l’église pour un débat avec le père Raed. Nous y sommes accueillis par une petite chorale de jeunes filles palestiniennes.

Taybeh veut dire en arabe « excellent ». Dans ce petit village, arabe chrétien, est installée une micro-brasserie » Taybeh Beer, la seule dans les territoires palestiniens. L’idée de lancer une bière palestinienne a germé dans la tête des frères Nadim et David Khoury en 1994, après la signature des Accords d’Oslo. Ils fondent alors la société Taybeh Beer. Cette société familiale est l’une des rares à bien s’en sortir malgré le contexte économique en Cisjordanie. La bière Tabeh est désormais aussi brassée en Allemagne et au Royaume-Uni. Cette activité permet de maintenir une partie de la population sur place.

Avec la construction du mur, il faut désormais obtenir un permis pour travailler en Israël.

Avant la seconde Intifada, plus de 200 000 Palestiniens travaillaient en Israël (légalement ou illégalement) Aujourd’hui ce chiffre est descendu à 30 000. Les Palestiniens ont été remplacés par des travailleurs originaires de Thaïlande (30% des immigrés), des Philippines, de chine, de Roumanie et d’autres pays d’Europe de l’Est, ainsi que d’Afrique et d’Amérique latine. Ils sont principalement employés dans l’agriculture, la construction, et l’aide à domicile. Cette situation n’a pas manqué de contribuer à l’augmentation du chômage dans les Territoires palestiniens.

La paix…Un mot qui revient souvent dans le propos enflammé du père Raed. Pour concrétiser ce mot, il a imaginé la fabrication de lampes à huile en forme de colombe et son exportation dans le monde entier. Cette activité et la raffinerie de l’huile d’olives permettent aussi de donner du travail à la population du village et des environs. Il a l’occasion de parcourir ce monde pour sensibiliser les chrétiens à la situation catastrophique de leurs frères chrétiens de Palestine. Son souhait : que par exemple chacune des églises de France se dote d’une lampe à huile.

A l’issue de cette intervention, une sœur ( originaire de Marcq en Baroeul) nous fait visiter une maison palestinienne comme il en existait au temps de Jésus. Par les explications

Pèlerinage en Terre Sainte [ 5-15 octobre 2009 - Paroisse Alliance Nouvelle CYSOING] 16/30

qui nous sont données sur la disposition des pièces, nous avons une version tout autre de l’accueil qu’aurait reçu Joseph et Marie à Bethléem : l’accueil est une priorité de tout Palestinien.

Après un passage dans une la boutique de souvenirs, et l’heure tournant, nous quittons Taybeh pour nous rendre à Jéricho.

Situé à l’est de Jérusalem, dans la vallée du Jourdain, au nord de la mer Morte, le site de Jéricho fut occupé dès 8000 av. J.C. La ville revendique d’ailleurs le titre de plus vieille cité au monde. Selon la Bible, Jéricho fut la première conquête des Hébreux, avec à leur tête, Josué, au retour d’Egypte : les murailles se seraient effondrées au seul son du « chofar », le cor sacré (et non « des trompettes de Jéricho »). Pour les chrétiens, Jéricho est l’endroit où Jean le Baptiste a reçu son propre baptême, où Jésus a guéri deux aveugles, où il a interpellé Zachée, et où a eu lieu la Tentation du Christ. C’est aussi une étape décisive dans la montée de Jésus vers Jérusalem au cours de laquelle Jésus, pour la troisième fois, annonce sa mort prochaine et sa résurrection aux disciples.

La ville actuelle, appelée « Yeriha » par les arabes, se trouve à 2km à l’est de l’ancien site. Plusieurs milliers de Palestiniens s’y réfugièrent lors de la guerre de l’Indépendance de 1948 et y demeurèrent ensuite malgré la guerre des Six Jours. Aujourd’hui, elle compte plus de 20 000 habitants. Jéricho n’est pas une ville ordinaire : elle a bénéficié du même statut d’autonomie que Gaza et ce dès les accords d’Oslo en 1993. Après une période de réoccupation israélienne pendant la seconde Intifada, Jéricho a été rendu à l’Autorité palestinienne le 16 mars 2005. Cependant, un an plus tard, la ville a été le théâtre de violents affrontements avec l’armée israélienne qui a attaqué la prison de Jéricho pour s’emparer de six activistes palestiniens, dont Ahmed Saadal, secrétaire général du Front populaire pour la libération de la Palestine( FPLP). Ceux-ci étaient détenus dans cette prison pour avoir ordonné l’assassinat d’un ministre israélien, Rehavam Zeevi, un ami personnel d’Ariel Sharon (ex Premier ministre). Les observateurs britanniques et américains présents dans la prison s’étaient retirés quelques heures avant le raid de l’armée israélienne.

Aujourd’hui, la sécurité autour de Jéricho est particulièrement renforcée par les deux parties ; ce dont nous avons pu nous en rendre compte tant à notre arrivée qu’à notre sortie de la ville.

Nous sommes dirigés vers un chemin sinuant à travers la « banlieue » de Jéricho. A l’ouest de l’antique Jéricho, une paroi rocheuse du mont de la Quarantaine porte, comme suspendu à ses flancs, le monastère du même nom et qui date de la fin du IVe siècle. A l’intérieur de cette enceinte une église a été édifiée pour commémorer les tentations du Christ au désert. Nous passons près de la station du téléphérique qui mène à ce monastère pour nous rendre au sycomore sur lequel était juché Zachée où une nuée de colporteurs nous proposent maints colliers, cartes postales, kéffiés d’Arafat, pipeaux, gâteaux et fruits.

Nous avons ensuite rendez-vous pour la visite d’une église. Faute de trouver le gardien des lieux, nous quittons Jéricho pour nous rendre à Jérusalem.

A la sortie du Territoire, nous empruntons des voies plus carrossables dont une « autoroute ». A l’approche de Jérusalem, celle-ci est bordée de camps que nous supposons de Bédouins.

Enfin, nous sommes en vue de Jérusalem et un chant d’allégresse est entonné.Nous y retrouvons aussi Moty, notre cher guide et nous nous dirigeons vers le mont des

Oliviers d’où nous avons une vue panoramique nocturne de la ville ancienne et de ses remparts et de la nouvelle ville.

Situé au milieu des collines sèches de Judée, entre le mont Scopus, le mont des Oliviers et la vallée du Cédron, Jérusalem (Yerushalayim , la Ville de la Paix, en hébreu et Al Quods, la Sainte, en arabe) est une ville sainte pour chacune des trois grandes religions monothéistes.

Pèlerinage en Terre Sainte [ 5-15 octobre 2009 - Paroisse Alliance Nouvelle CYSOING] 17/30

Au bout des rues d’une ville moderne, se trouvent les murailles épaisses et crénelées d’un château du Moyen Age, bâties par Soliman le Magnifique. Dans ces murailles, de près de 5km de long, il y a des portes, et derrière ces portes une autre ville, une ville dans la ville, une ville d’un autre temps, de tous les temps, de tous les mondes : la vieille ville de Jérusalem.

Nous quittons le mont des Oliviers pour nous rendre à l’hôtel Gloria situé dans le quartier chrétien de la vieille ville et où nous passerons cinq nuits. Le car ne pouvant accéder à la vieille ville, il nous dépose près de la porte de Jaffa et c’est une camionnette de l’hôtel qui prend en charge nos bagages. Nous nous rendons à pied à l’hôtel situé dans une étroite rue à la gauche et non loin de la porte de Jaffa après avoir gravi un grand escalier bordant un centre commercial moderne et sa galerie marchande.

La porte de Jaffa est l’une des huit portes de la vieille ville. C’est la plus connue compte tenu qu’elle est l’entrée principale lorsque l’on vient de la nouvelle ville. Elle s’ouvre sur l’Ouest et marquait autrefois le début de la route qui menait au vieux port de Jaffa. Pour les Arabes c’est Bab el-Khalil, la porte d’Hébron.

En 1898, il fallut l’élargir pour permettre le passage de la voiture de Guillaume II, empereur d’Allemagne.

Prise de possession des chambres accessibles par plusieurs ascenseurs et un grand escalier. Nous prenons le repas du soir dans le restaurant au second étage. Il y a du monde.

Après le repas, dans une salle au troisième étage bordée d’une grande terrasse d’où nous découvrons la vieille ville, la nuit, réunion bilan rétrospectif de ces six jours, infos sur le lendemain et prière.

« O Jérusalem, ville de paix…Scène de conflits incessants entre deux peuples ! Ville carrefour des trois religions du Livre…. Foyer de haine entre tous ceux qui croient posséder seuls le vrai Dieu !....Aujourd’hui, comme il y a deux mille ans, elle rêve, la belle Jérusalem de mériter le nom qu’elle porte !... Ville de la paix… »

Les tensions autour de Jérusalem ne datent pas d’hier : la «ville de la paix » fut dix huit fois conquises par les armes.

Les Jébuséens, un peuple cananéen, premiers habitants de Jérusalem, lui donnèrent leur nom. Il s’agissait à l’époque d’un petit village sur le mont Moriah où selon l’Ancien Testament, Abraham aurait amené Isaac, son fils, pour le sacrifier. Vers le XVIIe siècle av. J.C., les Jébuséens édifient les premières murailles de la cité fortifiée.

Le roi Saül ne parvient pas à s’en emparer mais, vers l’an 1000, son successeur David prend la ville et en fait la capitale de son royaume. Jérusalem répond parfaitement au souci du roi d’unifier les douze tribus d’Israël : la ville est située en « terrain neutre », à la limite des territoires de Juda (la tribu dont est issu David) et de Benjamin (celle dont était issu Saül). Il y transfère d’Hébron l’Arche d’alliance, faisant ainsi de Jérusalem un centre spirituel et religieux. Ce qu’entreprit David, son fils Salomon l’acheva en construisant le palais royal, et surtout, le Premier Temple : Jérusalem devient ainsi le point central du judaïsme antique.

Lorsque le royaume se divise, à la suite de dissensions internes, Jérusalem n’est plus la capitale du seul royaume de Juda. Le déclin s’annonce : la ville est attaquée à de nombreuses reprises.

En 586 av. J.C., le Temple est détruit par le roi babylonien Nabuchodonosor, et les Juifs sont envoyés en exil. Après une captivité de 70 ans, ils sont autorisés par Cyrus le Perse à regagner la Judée. Le Temple est reconstruit. Il sera achevé en 515 av. J.C.

Au IVe siècle av.J.C., Alexandre le Grand conquiert la ville. Jérusalem échoit ensuite au général grec Séleucos et à ses descendants. Un de ceux-ci tente d’helléniser complètement la ville et dédie le temple à Zeus, ce qui provoque la révolte dite des Maccabées (Hasmonéens) (-167 à-141) qui aboutit à l’établissement de leur dynastie sur la terre d’Israël. Ce règne sera de courte durée.

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En -63, les troupes de Pompée pénètrent dans la ville qui est rapidement placée sous « protectorat romain ». En -37, Hérode (un Edomite) est placé sur le trône de Judée par les Romains. Personnage cruel et assoiffé de puissance, il fut aussi un grand bâtisseur : il embellit néanmoins Jérusalem et s’y construit un palais. Surtout, il rénove le Temple et double la superficie de son esplanade.

Pendant cette période romaine, la ville est administrée par une série de procurateurs successifs. Le cinquième d’entre eux était Ponce Pilate qui condamna Jésus-Christ à la crucifixion, laquelle eut lieu sur une colline voisine de la ville, le Golgotha.

En 66 ap. J.C., la révolte des Juifs est réprimée par Titus et le Temple est détruit.Une seconde révolte en 132 entraîne la destruction totale de la ville et, à nouveau, l’exil des Juifs,

qui sont dispersés dans l’empire : c’est la constitution de la Diaspora.A la suite de ces évènements, l’empereur Hadrien rebâtit la ville pour les Romains et la rebaptise

Aelia Capitolina. Aelia vient du nom du gentité romain (équivalent au nom de famille actuel) de Hadrien, Aelius, alors que Capitolina indique que la nouvelle cité est dédiée au Capitole de Jupiter.

Les Juifs sont interdits de séjour dans la ville pendant près de deux siècles.En 323, l’empereur romain Constantin se convertit au christianisme. Cet évènement change

l’histoire de l’Empire et, surtout, celle de la Palestine. L’empereur restitue son nom à la cité : Jérusalem. La mère de Constantin, Hélène, visite la ville et tente d’y identifier les lieux saints. Elle fait construire le Saint-Sépulcre et la basilique de la Nativité à Bethléem où Hadrien avait érigé des temples païens. A cette époque, le christianisme est la religion officielle de l’empire, et de nombreux juifs se convertissent.

Après une brève occupation perse, en 638 et après un siège de deux ans, la ville est conquise par les Arabes. Les musulmans y érigent le Dôme du Rocher puis la mosquée Al Aqsa.

Pendant un temps, toutes les religions cohabitent et sont pratiquées librement dans la ville. Le pèlerinage chrétien se développe.

A partir de 1071, les Turcs contrôlent la ville et les pèlerins chrétiens y sont interdits. Les chrétiens d’Occident lancent alors une série de croisades prêchées par le pape pour libérer la ville et avoir accès à leurs Lieux saints.

La première croisade aboutit à la prise de Jérusalem le 15 juillet 1099 et au massacre de sa population. La ville devient la capitale du « royaume latin de Jérusalem ».

En 1187, elle est reprise par Saladin, sultan ayyubide d’Egypte.Elle est à nouveau ouverte aux chrétiens entre 1220 et 1244 puis repasse sous contrôle exclusif

musulman, sous le règne de la dynastie mamelouk. Les Mamelouks sont les membres d’une milice formée d’esclaves affranchis, au service des califes musulmans et de l’Empire ottoman, qui, à de nombreuses reprises, a occupé le pouvoir par elle-même. Les Mamelouks apportèrent beaucoup à la ville au point de vue architectural, et Jérusalem devint un centre d’enseignement de l’islam.

En 1516, la cité passe sous domination ottomane. Soliman le Magnifique construit les murailles qui entourent encore aujourd’hui la vieille ville.

Pendant 400 ans, Jérusalem restera sous le contrôle des Turcs qui gouvernent depuis Istanbul.Au XIXe siècle, de nombreux membres de la Diaspora juive commencent à revenir en Terre

Sainte.En décembre 1917, le Général Allenby entre à Jérusalem. La ville restera sous mandat britannique

jusqu’en 1948, dans un climat d’instabilité permanent. Les tensions entre les Arabes et les Juifs, qui arrivent de plus en plus nombreux, fuyant les pogroms d’Europe de l’est puis l’Allemagne nazie, y sont fortes. Des combats éclatent à Jérusalem en novembre 1947.

Le 14 mai 1948, David Ben Gourion proclame l’indépendance de l’Etat d’Israël.Treize jours plus tard, la Légion arabe contraint les Juifs à évacuer la vieille ville de Jérusalem. Ces

derniers occupent les quartiers ouest de la ville. En juillet, l’aviation arabe bombarde la ville.Le 7 janvier 1949, le conseil de sécurité de l’ONU impose la fin des combats. Dès lors, Jérusalem

se retrouve partagée en deux : une partie occidentale contrôlée par Israël et une partie orientale(y compris toute la vieille ville) contrôlée par la Jordanie. La circulation entre les deux côtés, séparés par un no man’s land, est quasi impossible. La plupart des Lieux saints, ainsi que le quartier juif de la vieille ville (vidé de ses habitants) se trouvent alors sous contrôle jordanien. Les Synagogues sont saccagées ainsi que le cimetière du mont des Oliviers.

En mai 1967, suite à la guerre des Six jours, Israël prend le contrôle de l’ensemble de Jérusalem. Les Juifs retrouvent leurs Lieux saints, tandis que l’accès à l’Esplanade des Mosquées et aux lieux saints musulmans est réglementé.

Pèlerinage en Terre Sainte [ 5-15 octobre 2009 - Paroisse Alliance Nouvelle CYSOING] 19/30

En 1980, Israël a proclamé Jérusalem « capitale éternelle et indivisible » de l’Etat hébreu et ce contre l’avis de l’opinion internationale, la Knesset, les ministères et la Cour suprême y étant installé depuis 1949 dans la partie occidentale.

De ce fait, Jérusalem-Est est également revendiquée comme capitale d’un éventuel futur Etat palestinien.

Jérusalem compte aujourd’hui 750 000 habitants, dont environ 490 000 juifs et 260 000 Arabes.La ville reste un objet important de tensions entre les deux communautés. Depuis 1967, les

autorités israéliennes ont mené une politique de limitation des nouvelles constructions dans les quartiers arabes de Jérusalem-Est et ont procédé à de nombreuses expropriations de familles arabes. Des implantations juives à l’est de la ville et le tracé du mur « la barrière de sécurité » contribuent à modifier l’équilibre démographique en faveur du caractère juif de Jérusalem. Cette politique israélienne d’appropriation de la terre est régulièrement dénoncée par les Palestiniens et par la communauté internationale.

Dimanche 11 octobre 2009 :

Après le petit déjeuner, nous retrouvons Moty, notre guide, (il habite Jérusalem et donc rejoint sa petite famille le soir). Nous reprenons le car au bas de la porte de Jaffa. C’est un nouveau car, l’autre ayant souffert de nos incursions dans le désert et ailleurs, toujours conduit par Samir qui nous quittera ce soir.

Direction, la Cité de David, véritable « vieille ville » située à l’extérieur des remparts de Soliman, et son parc archéologique. La visite prendra la matinée.

A partir de la terrasse d’observation située près de l’entrée on peut constater l’importance géostratégique de la Cité de David. On distingue les deux vallées (Cédron et Géhenne) qui délimitent la colline, ainsi que les montagnes qui l’entourent de tous côtés : le mont du Temple au nord, le mont des Oliviers à l’est, le mont Sion à l’ouest et la crête d’Armon Hanatsiv au sud.

Un peu en contrebas, on arrive dans la Cité royale où se trouvaient, à l’époque, le Premier Temple.

Le parcours nous mène dans un tunnel souterrain creusé à l’époque cananéenne et qui conduit à la source du Gihon, au pied de la colline, qui constituait la principale source d’approvisionnement en eau pour les habitants de Jérusalem (claustrophobes s’abstenir). Ce tunnel permettait aux Jébuséens de rejoindre la source en cas de siège sans se faire voir de leurs ennemis. Le tunnel passe à côté de la partie supérieure du puits de Warren, un large puits naturel creusé dans le rocher et découvert par l’Anglais Charles Warren en 1867. Ce puits de 14m de profondeur descend jusqu’à la hauteur de la source et nous empruntons un interminable escalier. Le tunnel d’Ezéchias, long de 500m, rempli d’eau, mène jusqu’au bassin de Siloé, là où Jésus aurait guéri un aveugle. Nous faisons le trajet par un autre tunnel, très étroit, mais au sec. On a découvert en 1880 une inscription révélant que le tunnel a été creusé par deux équipes se dirigeant l’une vers l’autre (on n’a pas fait mieux depuis).

Le chantier de fouilles permet de découvrir que des lieux présumés s’avèrent inexacts (ex : la piscine de Siloë que nous retrouvons plus loin. Peu à peu se lit dans la pierre l’histoire de la ville. C’est ici le berceau de Jérusalem.

Nous quittons le site pour reprendre le car qui nous ramène vers la porte de Jaffa d’où nous regagnons l’hôtel Gloria pour le déjeuner.

Après le déjeuner, nous redescendons prendre le car à l’endroit habituel pour nous rendre à Bethléem. Moty ne nous accompagne pas. C’est un guide palestinien qui nous attendra après le passage du « Mur ».

Pèlerinage en Terre Sainte [ 5-15 octobre 2009 - Paroisse Alliance Nouvelle CYSOING] 20/30

Situé à 9km au sud de Jérusalem, Bethléem, la ville où est né le Christ, est un haut lieu du christianisme et des pèlerinages en Terre Sainte. Le roi David serait aussi né à Bethléem. S’y trouve également le tombeau de Rachel. C’est donc également une ville sainte pour les Juifs.

Bethléem aurait été fondé à l’époque cananéenne, vers 1 400 av.J.C. Vers 330, Hélène, la mère de l’empereur romain Constantin, fit ériger l’Eglise de la Nativité au dessus du lieu censé avoir été le théâtre de la naissance de Jésus.

En 638, la ville fut conquise par les Arabes mais la liberté religieuse y fut garantie pour les chrétiens. Les musulmans respectent Jésus qu’ils considèrent comme un prophète.

La ville fut ensuite prise par les Croisés qui l’entourèrent de remparts, puis par Saladin, puis à nouveau par les Croisés, par les Turcs, les Mamelouks d’Egypte, les Ottomans, avant d’être soumise sous mandat britannique comme toute la Palestine de 1917 à 1948.

Après la guerre israélo-arabe de 1948, Bethléem se retrouva en territoire jordanien jusqu’en 1967 avant d’être prise par Israël, avec le reste de la Cisjordanie.

Depuis1994, la cité est sous administration de l’Autorité palestinienne.La ville compte aujourd’hui 25 000 habitants, majoritairement des arabes chrétiens et musulmans.

Nous arrivons en vue du « Mur » et passons le contrôle sous une imposante porte de fer.

En juin 2002, le gouvernement d’Ariel Sharon commence la construction d’une « barrière de séparation » à l’intérieur de la Cisjordanie et autour de Jérusalem. Celle-ci, qui consiste dans sa longueur en une succession de murs, de barrières électriques et de tranchées, a pour but officiel d’empêcher physiquement toute intrusion de terroristes palestiniens sur le territoire national. Son tracé de près de 700km est très controversé (Sharon a adapté celui-ci pour y inclure les principales colonies israéliennes ainsi qu’un grand nombre de puits) et a été redessiné à plusieurs reprises, notamment sous les pressions internationales. Malgré cela, il s’écarte à certains endroits de plus de 23km de la Ligne verte de 1967. Pendant que la barrière s’élevait, il est aussi devenu évident qu’elle emprisonnerait de nombreux Palestiniens qui se retrouveraient coupés de leurs champs et lieux de travail.

Les Palestiniens voient donc cette barrière qu’ils surnomment « mur de l’Apartheid », comme un outil stratégique pour annexer une partie de la Cisjordanie. Ils mettent en avant le manque de liberté de déplacement qu’elle implique, la perte d’accès aux terres cultivées par les paysans, le cloisonnement de certains villages, le sentiment d’être enfermés et leur peur de la voir représenter une future frontière dont ils refusent le tracé.

Elle satisfait cependant une grande majorité d’Israéliens car depuis sa construction, le nombre d’attentats terroristes en Israël a baissé drastiquement.

Amine, notre guide arabe chrétien, nous attend au-delà du « Mur » et nous prenons la direction d’un « supermarché de souvenirs et d’articles religieux » (Good Shephero's store). Après les emplettes, nous prenons la direction de l’Eglise de la Nativité.

L’imposante basilique de la Nativité est l’une des plus vieilles églises au Monde. Elle fut édifiée en 323 sur ordre de Constantin. Elle se trouve sur le site de la grotte où Marie a mis au monde l’Enfant Jésus, d’où son nom. Après avoir été grandement endommagé pendant la révolte des Samaritains, le bâtiment fut reconstruit en 540 par l’empereur Justinien.

Comme l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, l’église est partagée entre les différentes confessions chrétiennes (orthodoxes, catholiques et arméniens) qui ne s’entendent pas toujours très bien entre elles.

On pénètre dans la basilique par une toute petite porte, appelée « porte de l’humilité ».A l’origine, elle était beaucoup plus grande mais ses dimensions furent réduites par les Croisés pour se protéger des envahisseurs.

A l’intérieur, quatre rangées de colonnes en pierre rouge du pays la divisent en cinq nefs. Il ne subsiste que bien peu des décorations d’origine ou médiévales. Des fragments de mosaïques byzantines datant du XIIe siècle sont toutefois encore visibles sur les murs supérieurs de la nef.

Pèlerinage en Terre Sainte [ 5-15 octobre 2009 - Paroisse Alliance Nouvelle CYSOING] 21/30

De part et d’autre du chœur, des escaliers conduisent à la grotte de la Nativité. Nous empruntons celui de droite. L’endroit est restreint 12m de long et 3m de large. Les murs sont noircis par la fumée des cierges et des lampes. Un espace lumineux marqué d’une étoile à quatorze branches rappelant l’étoile ayant guidé les mages. C’est l’endroit précis où serait né l’Enfant Jésus. En contrebas, une mangeoire serait l’endroit où Marie aurait déposé son fils. Une émotion intense nous saisit et nous rendons grâce par un « Je vous salue Marie ».

Nous empruntons l’escalier de gauche pour remonter vers le chœur de l’église. Des célébrants arméniens orthodoxes chantent des psaumes sur le côté du chœur.

Amine, notre guide nous donne explication sur les panneaux de bois disposés ici et là sur le sol de la nef principale : sous le pavement ont été retrouvées des mosaïques du IV e siècle.

Juste à côté de la basilique de la Nativité se trouve l’église paroissiale Sainte-Catherine bâtie en1881 par les Franciscains sur la deuxième partie de la grotte authentique de la Nativité. Afin de préserver, la basilique, c’est dans cette église qu’est notamment célébrée la messe de minuit le 24 décembre, retransmise à la télévision dans le monde entier. Une grande étoile est accrochée au fronton. Dans la crypte, on y voit des vestiges d'une partie de la grotte, une chapelle dédiée à Saint Jérôme (début du Vè siècle) qui a traduit la Vulgate mais aussi expliqué tous les lieux saints ; à ce titre il est devenu patron des guides de Terre Sainte.

Au sortir du site de la basilique, l’appel à la prière du muezzin tonne dans les haut-parleurs. Face à l’église de la Nativité, s’élève en effet la mosquée d’Omar, seule mosquée à Bethléem. Elle fut nommée en mémoire du deuxième calife, Omar al-Khattab (581-644) qui conquit Jérusalem et se rendit à Bethléem en l’an 637. Elle a été construite en 1860 sur un terrain offert par l’église grecque orthodoxe.

Nous allons à pied vers un parking où stationnent plusieurs cars. En chemin, toutes sirènes hurlantes, un convoi de miliciens palestiniens armés déboule sur la route. Gare aux traînards.

Puis nous rejoignons la propriété des franciscains « Campo Dei Pastori - champ du Pasteur ». C'est là, sous un petit chapiteau, qu'Amine nous expose les éléments d'authentification des lieux. Il nous explique aussi la situation des Palestiniens et plus spécialement des chrétiens de Palestine de moins en moins nombreux, contraints de s’expatrier faute de débouchés. Après les divers échanges, nous chantons : « combien de temps nous faudra t-il encore, combien d’années, combien de jours, combien de nuits, de printemps et d’aurores pour que ce monde vive d’amour »

« Le peuple qui gisait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. C’est le Seigneur, Dieu de l’Univers ! Alléluia ! »

Nous rendons ensuite à la petite grotte des Bergers pour y célébrer la liturgie de la messe de Noël. En d’autres lieux du parc, d’autres groupes célèbrent également.

Nous reprenons le car pour nous rendre à l'hôpital de la Sainte famille tenu par les Filles de la Charité où nous sommes accueillis par une sœur adjointe de Sœur Sophie absente.

La Sœur nous expose le contexte de la création de la crèche qui recueille des bébés et des enfants en très bas âge abandonnés pour diverses raisons, souvent recueillis dans la rue, non reconnus par l’Autorité palestinienne.

Après avoir rencontré un groupe d’enfants (très intéressés par Jean Louis jouant du pipeau), nous déposons les layettes et offrandes ramenées de nos paroisses.

Puis, la nuit tombée, nous remontons dans le car pour repartir vers Jérusalem après avoir déposé notre guide à sa voiture.

Pèlerinage en Terre Sainte [ 5-15 octobre 2009 - Paroisse Alliance Nouvelle CYSOING] 22/30

Lors du franchissement du mur, nous sommes invités à descendre du car et nous rendre dans un hangar fortifié pour un passage filtré avec présentation du passeport. A la sortie, nous remontons dans le car. Welcome Jérusalem !

Arrivés à l’endroit habituel de dépôt, nous saluons et remercions Samir, notre chauffeur, qui nous a piloté pendant ces sept jours.

Remontée vers l’hôtel, repas, réunion d'infos et prière.

Lundi 12 octobre 2009 :

Après le petit déjeuner, départ pour le Mur occidental. On emporte appareils photos, eau et couvre chef sans plus. Il fait tôt et quelques rares boutiques sont ouvertes lorsque nous descendons dans le Quartier juif.

Avant de pénétrer sur le site, contrôle militaire et l’on vide les poches pour un passage obligatoire au scanner.

Le quartier juif est situé au sud-est de la vieille ville. Il est peuplé par de Juifs depuis l’époque du premier Temple dont le « Mur des Lamentations » est le dernier vestige. C’est le lieu le plus sacré pour le Juifs du monde entier.

Le terme usuel de « mur des Lamentations » fait allusion aux pèlerins qui venaient y pleurer la destruction de Temple et l’exil du peuple juif. Mais, depuis la création de l’Etat d’Israël, l’appellation « Mur occidental », « Ha Kotel » en hébreu, est plus correcte. Ce pan de 80m de longueur n’est en fait qu’une partie de la muraille occidentale du Temple construit par Hérode, dont la longueur totale frôlait les 500m. Elle s’élevait à 60m de hauteur, mais les 20m supérieurs ont été détruits et les 20m inférieurs sont enfouis sous terre. Le Mur se prolonge sous des arcades, sous le quartier musulman.

Après la guerre des Six jours, tout le quartier arabe qui se trouvait devant le mur fut rasé pour dégager la place, afin que les Juifs venant prier ne soient pas victimes d’un attentat. Aujourd’hui les tensions demeurent. Des associations juives orthodoxes militent pour la construction d’un troisième Temple ce qui équivaudrait à détruire le Dôme du Rocher. Si ce projet était mené à bien par les extrémistes, on peut imaginer les violences que cela engendrerait.

Notre groupe se sépare : les hommes iront du côté gauche (le plus grand) et les femmes du côté droit. Une cloison haute sépare les deux lieux.

Notre présence « touristique » est tolérée dans l’espace réservé à la prière mais nous devons avoir le chef couvert ou prendre une kippa à l’entrée de l’espace (pour les hommes).

A toute heure du jour et, souvent aussi la nuit, les fidèles viennent s’y recueillir. Ils se balancent à un rythme régulier pour mieux scander les versets de l’Ecriture. Dans les interstices du Mur, ils déposent des petits papiers sur lesquels ils ont émis des vœux.

On dit que les gouttes de rosée qui couvrent le Mur à l’aube sont les larmes du peuple hébreu souffrant.

Pour la prière, les hommes sont revêtus du « Thalit », châle rituel de prière à franges et bandes bleues ou noires. Ils portent sur le bras gauche et sur le front des phylactères, petites boites de cuir noir contenant des versets du Deutéronome. Les phylactères sont fixés par des lanières de cuir rituellement posées.

En ville, comme au Mur, nous croisons des hommes en noir. Ils sont vêtus d’un caftan noir et pantalon noir, coiffés d’un chapeau de feutre ou d’une toque de fourrure, souvent barbus, les cheveux en papillotes. Ce sont des Juifs ultra-orthodoxes, des « haredim» ou « craignant-Dieu » ayant conservé les usages vestimentaires des ghettos européens du XIXe siècle. Ils consacrent leur vie entière à l’étude de la Torah.

Au pied du Mur, des armoires renferment la « Torah » formée de deux cylindres déroulés pour la lecture.

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Nous quittons la place du Mur occidental pour rejoindre le mont du Temple. Avant d’emprunter un chemin couvert qui monte vers le mont, nouveau contrôle de détection de métaux. Sur la hauteur du chemin, un stock de grands boucliers destinés à séparer les antagonistes éventuels.

Situé juste au dessus du Mur occidental, le mont du Temple abrite l’Esplanade des Mosquées. C’est un site religieux très disputé. C’est là que se dressait le premier, puis le second Temple. C’est aujourd’hui l’un des lieux les plus sacrés de l’islam après La Mecque et Médine.

Le site est identifié, aussi bien dans la tradition juive que dans la tradition islamique, comme le mont Moriah où Abraham offrit son fils en sacrifice. Pour les Juifs, il s’agissait d’Isaac et pour les musulmans, d’Ismaël, le premier fils qu’Abraham aurait eu avec une servante. C’est aussi au mont Moriah que pour les musulmans, Mahomet serait monté au ciel.

Au centre de l’esplanade, se dresse le Dôme du Rocher construit au VIIe siècle. Il est centré sur « le rocher » un affleurement du mont Moriah. Originellement dorée, sa coupole fut rapidement détournée par un calife endetté. D’abord recouverte d’aluminium par les Etats du Golfe, elle fut de nouveau dorée en 1994 par le roi Hussein de Jordanie, qui du même coup redora son blason auprès des Palestiniens. Le Dôme du Rocher est aussi couramment appelé Mosquée d’Omar. Toutefois ce n’est pas une mosquée mais un sanctuaire.

Devant la porte orientale du Dôme du Rocher, se trouve le Dôme de la Chaîne (plus petit) datant du VIIIe siècle qui doit son nom à la chaîne que, selon la tradition coranique, Salomon aurait jeté entre ciel et terre, entre Allah et le croyant, pour le jour du jugement dernier

Face aux Dômes, est érigée la Mosquée Al Aqsa. Il ne reste plus rien de la mosquée originelle construite au VIIIe siècle qui fut détruite à deux reprises par des tremblements de terre.

La mosquée n’est pas accessible aux non-musulmans que nous sommes. Une anecdote : les très belles colonnes de marbre à l’intérieur ont été offertes par Mussolini en 1939, ce dont les musulmans ne se vantent pas

Sur le côté, de la Mosquée se trouvent les Ecuries de Salomon (endroit que nous ne visitons pas)

Entre les deux « bâtiments », on trouve la fontaine des Ablutions, fontaine circulaire où les fidèles viennent se purifier le visage, les mains et les pieds.

Nous quittons l’esplanade pour nous rendre à l’église Sainte Anne, domaine national français. Située en contrebas nord-est de l’esplanade, au début de la Via Dolorosa et près de la Porte des Lions et dans le quartier musulman, l’édifice, dans un parfait état de conservation, fut construit durant la première moitié du XIIe siècle. C’est le plus bel exemple de l’architecture religieuse des Croisés.

De style roman, l’église domine les ruines de la Piscine probatique dite « piscine des Brebis » ou « piscine de Bethesda ». Celle-ci- comportait cinq portiques sous lesquels gisaient une foule d’infirmes, aveugles, boiteux, impotents, qui attendaient le bouillonnement de l’eau. C’est ici que Jésus aurait guéri un paralytique. Juste à côté se trouverait également le domicile de la famille de la Vierge Marie. En 1856, l’Empire Ottoman offrit l’église à la France en remerciement pour son soutien au cours de la guerre de Crimée contre la Russie. Aujourd’hui, cette église est confiée aux Pères Blancs.

Compte tenu de la particularité acoustique de l’église, nous formons un groupe chantant : l’écho renvoie merveilleusement nos voix. Il y a foule et d’autres groupes se succèdent pour une démarche identique.

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Nous descendons dans la crypte où est vénérée la Nativité de la Vierge Marie et où aurait vécu Joachim et Anne, les parents de Marie

Nous sortons du territoire français pour nous rendre au Saint-Sépulcre en empruntant la Via Dolorosa qui part de la porte des Lions, à l’est de la ville, traverse le quartier musulman le long du mont du Temple et se termine au Saint-Sépulcre. C’est le chemin du Christ portant sa croix. Tous les vendredis, une procession est organisée par les Franciscains le long de cette « voie douloureuse ».

C’est par la porte des Lions que, le 7 juin 1967 les troupes israéliennes donnèrent l’assaut, qui leur permit de prendre le contrôle de la vieille ville.

Le Saint-Sépulcre est le principal lieu saint du christianisme. Il est situé dans le quartier chrétien au nord-ouest de la vieille ville, quartier habité majoritairement par des Arabes chrétiens. Dans ce quartier une vingtaine de communautés chrétiennes tentent de voisiner en bonne intelligence (ce qui est loin d’être toujours le cas).

L’église a été élevée sur le site présumé du tombeau du Christ et sur celui voisin, de sa crucifixion, le Calvaire, ou Golgotha. Jadis, cet endroit se trouvait hors des murs de la ville et servait de lieu pour les exécutions. On l’appelait le Golgotha (de l’araméen gulgoleth), qui veut dire « colline du crâne », d’une part parce que sa forme arrondie ressemblait à un crâne, et d’autre part parce que la légende situait là l’emplacement où était enterré le crâne d’Adam. Un dôme surplombe chacun de ces deux lieux.

La construction de la première basilique du Saint-Sépulcre commença en 326, sur ordre de l’empereur Constantin. Elle fut érigée à l’endroit d’un temple et d’un sanctuaire romains du IIe siècle qui, selon la tradition locale, se dressaient sur le lieu même où Jésus avait été crucifié et mis au tombeau. Lorsque les édifices romains furent démolis, plusieurs tombes taillées dans le roc furent découvertes. Après maintes transformations dues aux pillages et aux tremblements de terre, pour l’essentiel, le bâtiment actuel est le résultat d’une reconstruction par les Croisés au XIIe siècle ainsi que de rénovations ultérieures.

Le Saint-Sépulcre est partagé entre six communautés chrétiennes : catholiques romains, grecs orthodoxes, arméniens, coptes, éthiopiens, syriens. Les musulmans, pour qui Jésus est un prophète, sont aussi représentés. Et comme les chrétiens se crêpent le chignon, les clefs sont confiées à un musulman, depuis le XIX e siècle.

Nous abordons l’endroit en passant sur les toits où se trouve un monastère éthiopien, installé dans les ruines d’un cloître médiéval, construit par les Croisés. Au milieu, une coupole permet d’éclairer la chapelle Sainte-Hélène qui se trouve dans le Saint-Sépulcre, sous nos pieds.

Avant d’entrer dans la cour, au sein du patriarcat copte orthodoxe, se trouve, la chapelle Sainte-Hélène avec une très belle citerne de l’époque byzantine et un peu plus loin, une église où se réunissent les fidèles coptes pour la liturgie.

Nous pénétrons dans le Saint-Sépulcre. Là aussi, l’émotion nous saisit. Face à nous, à même le sol, une grande dalle de marbre rouge, lieu présumé où le corps du Christ, détaché de la Croix, y fut déposé dans les bras de Marie. Nombre de pèlerins s’y agenouillent pour embrasser ce lieu.

Sur la gauche, la foule de pèlerins se presse autour du tombeau du Christ situé à l’aplomb et éclairé par une très haute et vaste coupole moscovite datant de 1810. Au fil des siècles, le tombeau a été protégé par une haute structure en bois entourée de portes cierges imposants. A l’arrière, un petit autel recueille les messages. A l’arrière, la petite chapelle des Coptes où nous découvrons sur son côté, le tombeau de Joseph d’Arimathie. Compte tenu de l’affluence, et des offices réguliers qui s’y déroulent à l’intérieur, nous ne pouvons y pénétrer. Plusieurs membres du groupe y retourneront les jours suivants et auront la chance de découvrir l’intérieur où une dalle de marbre blanc signale l’endroit où l’on déposa le corps du Christ.

Sur la droite, nous empruntons un escalier pour monter au Golgotha. Au sommet (environ 15m), une chapelle appartenant aux Grecs orthodoxe est élevée sur le lieu même

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de la crucifixion. Sur son côté gauche, se trouve la chapelle des catholiques à l’endroit où le Christ fut dépouillé de ses vêtements et cloué sur la croix..

Nous quittons le Saint- Sépulcre pour nous en retourner à l’hôtel où nous attend le repas de midi.

Après le repas, nous partons pour le mont Sion en passant sur le devant le Musée d’histoire de Jérusalem et la Tour de David et traverser le quartier arménien.

Ce quartier, le plus petit des quatre zones de la ville, est situé entre le quartier chrétien (où nous résidons) au nord et le quartier juif à l’est. Il existait déjà à l’époque des Croisés Sur les 4 000 Arméniens vivant en Israël, 2 500 habitent à Jérusalem. Blotti à l’abri de l’enceinte du Patriarcat arménien orthodoxe de Jérusalem, ce quartier calme et résidentiel est peu fréquenté par les touristes. Il abrite un Musée situé près de la Porte de Sion que nous franchissons pour nous rendre sur le mont Sion, situé hors les remparts, site sacré du judaïsme où se trouve accolé au Musée de David, le tombeau présumé du roi David (nous sommes non loin de la Cité de David). Cet endroit est séparé : d’un côté les hommes de l’autre, les femmes.

Au l’étage, juste au-dessus, nous découvrons le Cénacle, lieu où Jésus a partagé son dernier repas avec ses disciples. Les Croisés y ont érigé un sanctuaire.

De là nous nous rendons à la basilique de la Dormition situé sur le même site. Cette basilique fut construite en 1910 grâce à la générosité de chrétiens d’Allemagne. Selon la tradition, c’est à cet endroit que Marie vécut ses derniers jours auprès de l’apôtre Jean et s’y endormit de son dernier sommeil. Dans la crypte, se trouve le gisant de la Vierge.

Nous quittons la basilique pour nous rendre à l’église de Saint-Pierre-Gallicantu (Saint Pierre au chant du coq) située sud la pente sud-orientale du mont Sion et dominant la vallée du Cédron. Cet endroit rappelle les trois reniements de Pierre. Selon la tradition catholique, l’église, bâtie au-dessus des ruines d’un édifice byzantin, abrite la prison où Jésus fut enfermé après son arrestation, jugé, et où il passa sa dernière nuit. L’église est tenue actuellement par les pères assomptionnistes.

Nous y célébrons la messe du Jeudi Saint« Jésus disait à la foule : « Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du

ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; Le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde. »

Tout près de là, se trouve une voie à degrés qui donne accès au mont Sion, et rejoint la vallée du Cédron. Cette voie a vraisemblablement été empruntée par le Christ pour se rendre au Jardin de oliviers où il a été arrêté.

Nous quittons les lieux pour rejoindre le car qui nous emmène au Monastère Saint Sauveur où nous avons rendez-vous pour un débat avec un frère franciscain. En chemin nous longeons le la ligne du métro mise en chantier depuis une dizaine d’année.

Nous pénétrons dans le monastère entouré de hauts murs en franchissant une porte blindée gardée.

La présence des Franciscains en Terre Sainte remonte aux origines même de leur Ordre, lequel, fondé par saint François en 1209, s’ouvrit dès ses débuts à l’évangélisation missionnaire. Dans un contexte de guerre, en pleines croisades, François d’Assise a escaladé les tranchées pour aller parler et dialoguer avec le sultan tenu pour l’ennemi par excellence, l’infidèle. Ce geste, exemple prophétique de dialogue, a témoigné du respect envers des cultures différentes. C’est le même esprit qui anime encore aujourd’hui l’aventure spirituelle et humaine des franciscains au Proche-Orient, dans le service des populations locales qu’elles soient chrétiennes ou non

En 1623, en vue de faciliter l’activité des franciscains, la Province de Terre Sainte fut réorganisée en plusieurs entités, plus petites, appelées Custodies. La Custodie de Terre Sainte comprenait les couvents de Saint Jean d’Acre, d’Antioche, de Sidon, de Tyr, de Jérusalem et de Jaffa.

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La présence constante des franciscains en Terre Sainte et leurs efforts pour l’évangéliser et y promouvoir les valeurs chrétiennes a été déterminante pour le développement de l’Eglise locale, jusqu’à rendre possible la restauration du Patriarcat Latin en 1847.

Les Frères Mineurs sont les gardiens officiels des Lieux Saints, par la volonté et à la demande de l’Eglise universelle. Les franciscains offrent leurs services dans les principaux sanctuaires de la Rédemption, parmi lesquels une place particulière revient au Saint-Sépulcre, à la Nativité de Bethléem, et à l’église de l’Annonciation à Nazareth. Ceci ayant été rappelé par les papes Paul VI, Jean Paul II et Benoît XVI, lors de leur venue en Terre Sainte.

Nous quittons la Custodie la nuit tombée pour reprendre à pied la direction l’hôtel. Avant de l’atteindre, nous passons devant le Patriarcat Latin où nous serons reçus le lendemain.

Mardi 13 octobre 2009 :

Arès le petit déjeuner, nous nous rendons au Patriarcat situé à une soixantaine de mètres de l’hôtel.

L’endroit est imposant. Plusieurs automobiles de marque stationnent dans la cour couverte. Après un bref passage à l'église incorporée dans les lieux, nous montons à l’étage et arrivons dans une grande salle à la moquette épaisse où nous sommes reçus par Mgr Shomali, un petit homme très souriant et représentant le patriarche absent.

En réponse à nos interrogations découlant de ce que nous avions pu voir et entendre les jours précédents, Mgr Shomali nous a décrit longuement et précisément la situation de l’Eglise et donc des chrétiens en Israël et dans les territoires autonomes palestiniens. Il a affiché un certain pessimisme sur les chances d’une paix durable dans la région.

Avant de nous séparer, une photo de groupe est prise par un professionnel ; photo dont nous disposerons le lendemain.

Nous quittons le Patriarcat en remarquant les plaques signalant la venue, en Terre Sainte et au Patriarcat, de Paul VI, Jean Paul II et Benoît XVI.

En rejoignant le car, nous voyons au droit de la petite rue du Patriarcat et de notre hôtel, un cortège officiel comportant de nombreux franciscains attendant la venue du Consul de France. Il arrive sur les entrefaites. Nous continuons vers le bas de la porte de Jaffa où le car nous attend pour nous emmener au mont des Oliviers.

Ce mont est entièrement blanc, de la couleur des tombes qui le couvrent. C’est le plus grand cimetière juif du monde. Selon la tradition juive, le Messie, qui amènera la résurrection des morts, passera en premier lieu par le mont des oliviers avant d’entrer à Jérusalem. C’est donc les personnes enterrées en ce lieu qui seront les premières ressuscitées d’où affluence.

De là nous descendons à pied vers Gethsémani on longeant le cimetière juif et pénétrons par une petite porte dans le Jardin des Oliviers où dans un recoin, nous célébrons la Réconciliation.

« Seigneur Jésus, quand nous confessons notre faiblesse, parle-nous de réconciliation et de paix, et apprends-nous à dire : Notre Père… »

A la sortie, un peu plus bas, nous attendons le car qui doit nous ramener à l’hôtel où nous attend un repas spécial avec au préalable une coupe de vin pétillant offert par la direction.

Après le repas, Moty nous emmène à la Citadelle.

Connue sous le nom erroné de Tour de David, elle est située à l’angle ouest de la vieille ville. Cet ensemble de fortifications, est à portée de mains, à proximité de notre hôtel. .

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Base anglaise jusqu’en 1948, puis base jordanienne jusqu’en 1967, pour la première fois dans sa longue histoire, la citadelle de Jérusalem n’est plus de nos jours utilisée à des fins militaires. Elle abrite désormais le Musée de la Tour de David, dont les expositions aux différents niveaux retracent 5 000 ans de l’histoire de la ville. Les soirs d’été un spectacle son et lumière reprend cette histoire sur les murailles internes ... et visible en bonne partie de la terrasse de l’hôtel.

Après cette visite, Moty nous pilote sur le tracé non conventionnel de notre Chemin de croix que nous effectuons en deux groupes. Nous nous retrouvons sur les toits du Saint-Sépulcre et y descendons.

Nous remontons ensuite vers l’hôtel en passant par les souks où il est loisible de faire quelques achats.

Après le repas et vers 20h30, nous reprenons le car qui nous mène à l’église de Gethsémani située en bordure du Cédron et qui porte le nom d’Eglise des Nations compte tenu que seize pays prirent part à sa construction de 1919 à 1924.

C’est un « padre » qui vient nous ouvrir le petit portail d’entrée sur le parvis. En attendant qu’un groupe occupant les lieux, en sorte, nous nous rendons au Jardin de Gethsémani situé sur le côté de l’église, lieu où Jésus entra en agonie, acceptant de souffrir et de mourir sur la croix, portant sur lui tous les péchés du monde. Dans ce jardin, nous découvrons des oliviers plusieurs fois millénaires, témoin silencieux de cette agonie.

A l’intérieur de l’église nous découvrons, devant le maître-autel, le rocher de l’agonie entourer d’une large couronne d’épine en fer forgé. C’est sur son pourtour que nous observons une heure de silence et de méditation.

Nous regagnons le car qui nous ramène vers l’hôtel.

Mercredi 14 octobre 2009 :

Après le petit déjeuner, nous partons pour le Saint-Sépulcre où la messe de la Résurrection est célébrée dans la chapelle des Croisés.

« Si l’on proclame que Christ est ressuscité des morts, comment certains d’entre vous disent-ils qu’il n’y a pas résurrection des morts ?

S’il n’y a pas résurrection des morts, Christ non plus n’est pas ressuscité, et si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vide et vide aussi votre foi »( St Paul aux Corinthiens)

A l’issue de la messe, nous remontons vers la porte de Jaffa pour prendre le car qui nous emmène dans la nouvelle ville pour visiter en premier le Musée d’Israël.

C’est le principal musée du pays, inauguré en 1965. Il est situé dans le quartier de Guivat Ram, à l’ouest de la nouvelle ville, à côté de la Knesset, le Parlement de l’Etat d’Israël. C’est à la fois un musée archéologique et ethnographique et un musée d’art, avec une collection impressionnante d’œuvre de toutes époques.

Nous commençons la visite des lieux en nous dirigeant vers une grande maquette de Jérusalem à l’époque du Second Temple. Elle est en plein air et construite en matériaux durs.

Erigée sur l’initiative de Hans Kroch, propriétaire de l’hôtel Holyland à la mémoire de son fils tué durant les combats de la guerre de 1948, cette maquette fut ouverte au public au début des années 1960 dans l’enceinte de l’hôtel, avant d’être installée au musée d’Israël. Pour sa construction, qui se fit sous la supervision d’archéologues, on exploita aussi bien les sources littéraires anciennes, que les informations livrées par les fouilles menées à Jérusalem. Et de nouveaux éléments y sont régulièrement apportés en fonction des découvertes.

Puis, nous nous rendons au symbole du musée qu’est le Sanctuaire du Livre surmonté d’un étrange dôme blanc évoquant le couvercle des jarres qui refermaient les manuscrits de

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la mer Morte. Ce dôme est constamment aspergé d’eau pour garder la fraîcheur à l’intérieur où sont exposés entre autres, une grande partie des manuscrits trouvés sur le site essénien de Qumrâm Le manuscrit le plus précieux, un texte complet d’Isaïe, long de huit mètres, figure en bonne place sur une plate-forme, au centre de l’édifice, sous le dôme.

En raison de la valeur des originaux, seules des reproductions sont présentées au public.

Nous quittons le Musée pour nous rendre au Yad Vashem, l’un des lieux les plus symboliques de l’Etat d’Israël, un musée-mémorial en souvenir des 6 millions de victimes de l’Holocauste.

En hébreu, Yad Vashem signifie « un mémorial et un nom ». L’expression est empruntée au prophète Isaïe (56,5) : « Et je leur donnerai, dans ma maison et dans mes murs, un mémorial (Yad) et un nom (Shem) qui ne seront pas effacés »

Nous pénétrons dans les jardins de Yad Vashem et arpentons l’allée des Justes parmi les nations : des non-juifs qui, au péril de leur vie, ont sauvé des Juifs. Pour chaque juste a été planté un caroubier. Certains sont des anonymes que Yad Vashem a pu retrouver grâce aux souvenirs des personnes qu’ils ont sauvés, d’autres sont plus connus, comme Oscar Schindler, cet ancien industriel nazi qui sauva 1200juifs pendant la Shoah, auquel Hollywood a consacré un film et dont la tombe se trouve au cimetière chrétien situé sur les pentes du mont Sion.

Nous arrivons sur une grande place et devant le nouveau Musée de l’Holocauste du Mémorial Yad Vashem inauguré en 2005. Il rassemble sur 4 200m2 des centaines de documents, papiers officiels, affiches de propagande, photographies, films, qui retracent l’histoire de l’antisémitisme en Europe depuis les premières discriminations jusqu’aux camps de la mort. La Shoah y est abordée à la fois de façon didactique et d’autre part d’une manière plus individuelle avec des témoignages, des objets personnels, pour tenter de donner un visage à l’horreur indicible.

Nous ne pouvons pas rentrer à l’intérieur et nous nous dirigeons vers un bâtiment où dans l’obscurité brille une flamme et au sol, sont inscrits les noms des camps de la mort. Au sortir, nous nous rendons dans la grotte à la mémoire du million et demi d’enfants morts dans les camps. C’est un monument qu’on parcourt dans le noir, guidé par une rampe. Des millions de petites étoiles scintillent rappellant les enfants dont les noms sont égrenés en permanence par une voix monocorde. Nous en sortons bouleversés.

Plus loin, une grande stèle est érigée à la mémoire de tous les Juifs ayant combattu, les armes à la main, sur les différents théâtres d’opérations, dans le ghetto de Varsovie et dans les camps mêmes marquant ainsi que tous ne sont pas partis à la mort sans broncher.

Nous quittons Yad Vashem en silence. Nous traversons une place où de nombreux militaires piqueniquent pour nous rendre au parking où nous attend le car qui nous ramène à l’hôtel pour le déjeuner.

L’après-midi est libre….On en profite pour faire les valises et les derniers achats ou revoir le Mur des Lamentations ou le Saint-Sépulcre.

Après le repas du soir, nous nous retrouvons sur la terrasse de l’hôtel pour une prière. Nous avons failli perdre quelques membres du groupe, coincés dans l’un des ascenseurs.

Nous écoutons la prière du cardinal Danneels, évêque de Bruxelles« …Seigneur Jésus, fait nous regarder vers le ciel sans oublier la terre, et

inversement. Car tout ce que nous faisons sur terre à ceux qui sont tiens, c’est à toi que nous le faisons »

Jean nous remet un petit questionnaire pour tester nos connaissances sur ce pèlerinage. Les réponses seront à lui remettre au plus tard dans l’avion. Trois prix-souvenirs viendront récompenser la pertinence des réponses.

Des infos sont données pour le lendemain.

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Jeudi 15 octobre 2009 :

Après le petit déjeuner, nous descendons nos bagages qui seront pris en charge par la camionnette de l’hôtel Gloria

Nous nous rassemblons dans la cour et partons prendre le car qui nous mènera à l’aéroport de Tel Aviv. Nous quittons Jérusalem après être passés près d’un nouveau pont destiné à désengorger l’entrée de la ville. Réalisée par un architecte espagnol, cette énorme structure d’acier s’étire sur 360m à une hauteur atteignant jusqu’à 120m.Il a été inauguré en juin 2008, à l’occasion du 40e anniversaire de la réunification de Jérusalem.

En chemin, nous faisons halte à Emmaüs Nicopolis, lieu de la rencontre de Jésus avec ses disciples qui le reconnaissent à la fraction du pain. Nous célébrons la messe de clôture de notre pèlerinage sur le site des ruines d’une basilique.

« …Quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards…. »

Après la messe, Moty nous invite à prendre le pot de l’amitié qu'il nous offre. C'est pour tous l'occasion de le remercier chaleureusement pour tout ce qu’il a pu nous apporter de connaissances (bibliques, historiques, culturelles, économiques ...) pendant notre pèlerinage ainsi que pour son management de l'ensemble.

Nous quittons Emmaüs Nicopolis afin d’être dans les temps à l’aéroport (l’avion pour Bruxelles décollant à 14h15) et où nous attendent les contrôles préalables interminables.

A l’arrivée, un panier repas nous est donné et c’est le moment des aux revoirs.Nous embarquons, pour les derniers ayant passés les contrôles, dans la dizaine de

minutes qui précèdent le départ de l’avion vers la piste de décollage. Après avoir fait presque le tour de l’aéroport, l’avion décolle

Arrivée à Bruxelles vers 18h15 où nous attendons nos bagages avant de nous diriger vers le car qui doit nous ramener à Camphin et Cysoing. Un grand Hic : la valise de Martine n’est pas au rendez-vous. Après avoir rempli les formalités de circonstances, Jean-Louis et Martine nous rejoignent dans le car et nous partons (Ils récupéreront la valise le dimanche ; celle-ci ayant dû tomber du chariot la transportant à l’avion et de ce fait, rester à Tel Aviv).

Nous arrivons à destination vers 21h et nous nous séparons pour rejoindre nos foyers respectifs, la tête pleine d’images, de bruits et aussi de silences.

Roger Roussel

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