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    Textes traduits vers lArabe

    Salah ABDENNOURI

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    SOMMAIRE

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    Avant propos 5

    Remerciements 6

    Rseau mditerranen MedNET de coopration sur les drogues et lesaddictions- Prsentation

    7

    Rseau MedNET : Rapport sur les sminaires de formation relative la priseen charge des toxicomanes en Algrie

    12

    La politique Nationale de lutte contre la drogue et la toxicomanie

    par Salah Abdennouri, Directeur dEtudes, dAnalyse et dEvaluation, OfficeNational de Lutte Contre la Drogue et la Toxicomanie (Algrie)

    17

    Lutte contre la Toxicomanie, Plan daction sanitaireMinistre de la Sant, de la Population et de la Rforme Hospitalire -

    27

    Concepts et Dfinitions de la Toxicomanie

    par Dr Ramzi Haddad, Psychiatre, Skoun (Liban)

    30

    Suivi du toxicomane

    par Dr Ramzi Haddad, Psychiatre, Skoun (Liban)

    35

    Le SATO Picardie

    par Jean Pierre Demange, Directeur du SATO (France)

    40

    La prise en charge clinique du toxicomane

    par Dr Aram Kavciyan, Psychiatre, Centre de Marmottan, Paris et Association

    Nationale des Intervenants en Toxicomanie (France)

    42

    Lexprience de la clinique de Marmottan

    par Dr Aram Kavciyan, Psychiatre et Association Nationale des Intervenants enToxicomanie (France)

    50

    Groupes / Ateliers 56

    Modles explicatifs de la toxicomanie - Comprendre les comportements

    par Dr Aram Kavciyan, Psychiatre, Centre de Marmottan (France)

    58

    Usage, abus, dpendance

    par Dr Pierre Polomni, Psychiatre Addictologue, Paris (France)

    60

    Le modle de soins franais - Les principes de la prise en charge

    par Dr Aram Kavciyan, Psychiatre, Centre de Marmottan (France)

    63

    Modalits de prise en charge des toxicomanes Lexprience du centre decure et de dsintoxication du CHU

    par Dr Mustapha Derguini et Dr Abderahmane Habibeche, Psychiatres, CHS FrantzFanon, Blida (Algrie)

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    Les conduites addictives : Dfinition

    par Dr Pierre Polomni, Psychiatre Addictologue, Paris (France)

    75

    Travailler avec les consommateurs de cannabis. Des critres dvaluation

    par Dr Pierre Polomni, Psychiatre, et Jean Pierre Couteron, Prsident de lANIT-Association Nationale des Intervenants en Toxicomanie (France)

    80

    Passer dune addiction une autre (Switchaddict)

    par Dr Pierre Polomni, Psychiatre addictologue CHU Jean Verdier Bondy et DrMarc Valleur, Psychiatre, Directeur du Centre Marmottan

    82

    Situation cliniques 84

    Modles de questionnaires 85

    Lorganisation de la prise en charge

    par Mustapha Benslimane, Centre Nova Dona Paris (France)

    88

    Lexprience du Centre Nova Dona avec sa spcificit de regrouper un

    CAARUD et un CSSTpar Mustapha Benslimane, Centre Nova Dona, Paris (France)

    91

    La rduction des risques en France

    par Mustapha Benslimane, Responsable du Centre Nova Dona, Paris (France)

    98

    Prsentation des substances psychoactives et comportements deconsommation

    par Dr Sylvie Fauvelot-Mahier, APS Contact Provins (France)

    102

    Usage et dpendance

    par Jean Pierre Demange, Directeur du SATO Picardie

    120

    Prsentation de lAPS Contact Le Systme de soins franaispar Odile Vitte -Tancelin, Directrice du Centre APS Contact Provins (France)

    122

    Lgislation nationale

    par Dr Abderahmane Habibeche, CHS Frantz Fanon, Blida (Algrie)

    141

    Evaluation de la prise en charge des toxicomane en milieu institutionnelpar Dr Sandra Mouffok, Sidi Chahmi Oran (Algrie)

    143

    Skoun : une exprience dun centre de soins au Liban

    par Dala Fakhreddine, Psychothrapeute (Liban)

    146

    Accompagnement psychosocial et rinsertion (suivi psycho-ducatif,communauts thrapeutiques, groupes dauto-support)

    par Dr Mauro Croce, Psychothrapeute (Italie)

    148

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    Avant propos

    Il est incontestable que tous ceux qui ont eu prendre part aux sminaires deformation sur la prise en charge des toxicomanes organiss durant le premier

    semestre 2008, Alger, Annaba et Oran, gardent en mmoire lambiance empreintede srnit, dintrt et de communion qui prvalu au cours de ces rencontres.

    En effet, lunanimit sest faite parmi tous les stagiaires, les formateurs et lesorganisateurs autour de la russite totale de cette opration qui aura sans nul douteun impact positif certain sur la prise en charge des toxicomanes en Algrie.

    Au del des rsultats qui ont largement dpass les prvisions initiales, cessminaires ayant regroup plus 150 praticiens de diffrentes rgions dAlgrie, ainsique 25 experts de France, du Liban et dItalie en plus des Algriens, ont permis auxparticipants de se ctoyer, de travailler en commun, de se connatre davantage,dtablir des relations et des liens damiti et dchanger leurs expriences danslintrt de tous.

    Se faisant, ces stages ont constitu vritablement un modle de cooprationaussi bien Nord-Sud que Sud-Sud en terme de rapprochement, dchange, departage et dinstauration de relations damiti et de rseaux durables dactivit encommun. Ce sont l prcisment les objectifs que stait fix le rseau MedNETpilot par le Groupe Pompidou. Ce rseau rsolument engag jeter de solidespasserelles entre ses membres dans lintrt mutuel des peuples de la rgion entablissant des relations permanentes cimentes par leurs dimensions humaines, la base de tout succs.

    Il est tout fait vident que cet objectif ne pouvait tre atteint sans la profondeconviction dont ont fait preuve tous les partenaires de ce projet et sans les effortssincres et louables dploys par les responsables de toutes les institutionsconcernes, en particulier : le rseau MedNET en tant que cadre de dploiement decette action, le Groupe Pompidou animateur du rseau ainsi que la MILDT qui a jouun rle dterminant dans le choix dexperts comptents et engags ayant largementcontribu au cot de leurs confrres des autres pays, la ralisation de rsultatshautement apprciables.

    Lorganisation Libanaise SKOUNa galement particip en compagniedautres institutions ayant dlgu des encadreurs, la russite de ces sminaires.

    A tous ces partenaires, institutions, experts, encadreurs ou organisateurs, nousressentons le devoir de leur exprimer notre parfaite gratitude, nos vifs remerciementset nos sincres flicitations, tant convaincus que cette action de formation qui

    constitue nos yeux une russite totale, nest quun prlude une coopration plusdense et durable au profit de nos peuples et de nos pays, des deux cots de lamditerrane.

    Abdelmalek SAYAH

    Directeur Gnral de lOffice National

    de Lutte Contre la Drogue et la Toxicomanie

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    Prsentation

    Ce document est le recueil des prsentations faites lors du sminaire national

    et des sminaires rgionaux de formation sur la prise en charge des toxicomanes.Ces sminaires ont t organiss en Algrie au profit des psychiatres, des mdecinsgnralistes, des psychologues et des sociologues, dans le cadre de la prparation la mise en place dun vaste rseau de centres de traitement des toxicomanes dansles diffrentes rgions d Algrie. Leur encadrement a t assur par des expertsvenus de France, dItalie et du Liban, en plus des algriens.

    Cette opration de formation sinscrit dans le cadre de la mise en uvre duprogramme de travail du rseau MedNET pour lanne 2008.

    Ainsi, le sminaire national a eu lieu Alger, lInstitut de Sant Publique du 10au 12 fvrier 2008. Il a concern essentiellement des psychiatres.

    Le premier sminaire rgional au profit des mdecins gnralistes enparticulier, a eu lieu Annaba, lInstitut technologique de Sant Publique, du 30mars au 1er avril 2008.

    Le deuxime sminaire rgional a eu lieu Alger lInstitut National de SantPublique du 6 au 8 avril 2008.

    Le troisime sminaire rgional a eu lieu Oran lInstitut technologique deSant Publique, du 4 au 6 mai 2008.

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    Rseau mditerranen MedNET de coopration sur

    les drogues et les addictions - Prsentation

    DfinitionLe rseau mditerranen MedNET de coopration sur les drogues et les addictions (ycompris lalcool et le tabac) a pour objectif de promouvoir la coopration, lchange et letransfert rciproque de connaissances entre pays du pourtour mditerranen et payseuropens membres du Groupe Pompidou et donateurs (Echange Nord-Sud et Sud-Nord)mais galement au sein des pays du pourtour mditerranen (Echange Sud-Sud). Desexperts indpendants apportent galement leur expertise et exprience.

    Objectif terme

    Lobjectif terme est damliorer la qualit de la mise en uvre des politiques en matire dedrogues dans tous les pays participants la fois du pourtour mditerranen et dEurope enmettant laccent sur une meilleure sensibilisation des facteurs culturels sur les politiquesdintervention.

    Groupes cibles du rseauLe rseau est destin aux professionnels de terrain : mdecins, travailleurs sociaux,reprsentants dONG, dassociations de la socit civile, chercheurs et responsablespolitiques et administratifs. Il cherche promouvoir linteraction entre la politique, la pratiqueet la science.

    Cration du rseauCest lors de la runion du Groupe Haut Niveau franco-nerlandais sur les drogues , enmai 2005, que les Pays-Bas et la France ont retenu lide dtudier la possibilit dedvelopper un mcanisme de coopration en rgion mditerranenne. Cette initiative faisaitsuite entre autres aux recommandations mises lors de la premire confrence sur lacoopration dans la rgion mditerranenne sur lusage de drogues : mise en place derseaux dans la rgion mditerranenne organise en 1999 Malte par le GroupePompidou. Suite cette confrence, des activits avaient dmarr dans la rgionmditerranenne, avec notamment le lancement du projet MedSPAD1 qui se poursuitaujourdhui.

    A lissue de la runion du Groupe franco-nerlandais, les ministres des Affaires Etrangreset de la Sant Publique des Pays-Bas et la Mission Interministrielle la Lutte contre laDrogue et la Toxicomanie (MILDT) de la France ont financ des missions exploratoires de

    janvier avril 2006 dans les 3 pays du Maghreb portant sur la faisabilit du rseau, lescapacits et les besoins locaux en matire de connaissances et dexpertise.

    1 Le "Mediterranean School Survey Project on Alcohol and Other Drugs" (le Projet Mditerranen dEnqutesScolaires sur lAlcool et les autres drogues) donne un aperu de la situation de lusage de drogues dans lespays non-europens de la Rgion Mditerrane. Cette enqute scolaire recueille des informations sur lesattitudes et les comportements des jeunes en relation avec la consommation dalcool, de tabac et autressubstances. Cette enqute est une adaptation de la mthodologie ESPAD au contexte mditerranen(voirarticle ). Des enqutes ont t menes Alger et Rabat

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    L'tude de faisabilit sest clture par une confrence, finance par les ministresnerlandais des Affaires Etrangres et de la Sant Publique, les 8 et 9 mai 2006

    Amsterdam, laquelle les responsables des pays concerns et le Groupe Pompidou ont tinvits. La cration du rseau y a t approuve et lengagement du Groupe Pompidou dansla phase de dveloppement (2006-2007) pour la coordination et ladministration du rseau at obtenu. La premire runion du rseau MedNET a eu lieu Paris, au bureau du Conseilde lEurope, le 18 septembre 2006.LAlgrie et le Maroc ont ensuite particip pour la premire fois en tant que paysobservateurs la Confrence Ministrielle du Groupe Pompidou les 27 et 28 novembre2006, au cours de laquelle le rseau mditerranen a t prsent aux 35 pays membres duGroupe Pompidou et aux organisations internationales reprsentes. A cette occasion, descontacts ont t pris auprs de dlgations intresses soutenir le dveloppement durseau : lEspagne, Italie, Malte et Portugal.

    Pays participantsInitialement, le projet sadressait lAfrique du Nord, lAlgrie, au Maroc et la Tunisie. EnEurope, les partenaires taient la France et les Pays-Bas. Depuis, le rseau a t tendu et

    huit pays en sont maintenant membres.Pour la Tunisie, aucun engagement politique formel na t pris mais le processus est encours et une experte tunisienne participe aux runions du rseau.Le Liban qui a particip la premire Confrence organise dans le cadre du rseauMedNET Alger en dcembre 2006, participe officiellement au rseau depuis janvier 2007.LItalie et lEspagne participent au rseau depuis juin 2007 et le Portugal depuis septembre2007. A ct de ces reprsentants de pays, qui doivent tre en mesure, dengager leur pays,dautres personnes participent aux activits du rseau MedNET, ce sont des expertsindpendants qui apportent leur expertise et exprience notamment dans le cadre du projetMedSPAD.

    Dveloppement et Financement du rseauAu niveau politique, le rseau a t lanc fin 2006 pour une priode dun an (2006-2007)

    lissue de laquelle, il a t valu. La souplesse de son fonctionnement administr par leSecrtariat du Groupe Pompidou a t reconnu et le rseau poursuit ses activits en 2008sous la coordination du Groupe Pompidou. Le budget est aliment par des contributionsvolontaires, au dpart, des Pays-Bas et de la France, auxquelles se sont rapidementajoutes les contributions volontaires de lItalie et du Portugal au cours de lt 2007 et cellede lEspagne fin 2007.

    Programme de travail du rseau MedNETEn 2006, les activits MedNET ont dmarr sur la base des activits menes dans le cadrede MedSPAD. En 2007, un programme complet dactivits a t men ; En 2008, leprogramme de travail, qui couvrit les mmes domaines que ceux du Groupe Pompidou, a tadopt lors de la 4e runion MedNET Casablanca le 1er dcembre 2007.

    Activits menes en 2006 1re runion du projet MedNET, Paris, 18 septembre Confrence sur le rle de la recherche dans llaboration de politiques en matire de

    drogues : interprtation, communication et utilisation des rsultats, Alger, 3-4 dcembre 2me runion du projet MedNET, Alger, 5 dcembre

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    Activits menes en 2007: Journe prparation formation substitution pour le Maroc, OFDT2 et MILDT3, Paris (25

    janvier) Visite dune dlgation algrienne en France (12-16 fvrier)

    2 ateliers enqutes en population pour lAlgrie, OFDT, (12-13 fvrier) et (5-6novembre) Formation thorique traitement de substitution aux opiacs, Rabat, (20-22 mars) Formation pratique traitement de substitution aux opiacs, Paris-Bordeaux (21-31 mai), Visite dtude sur le traitement de substitution pour une dlgation du Ministre de la

    Sant du Maroc en France (29-31 mai) Journe de rflexion sur lvaluation du programme pilote Traitement de Substitution aux

    Opiacs au Maroc, Paris, (1 juin) Participation pour les reprsentants de lAlgrie, Maroc et France au sminaire

    international de valorisation des rsultats denqutes scolaires en Afrique delOuest,organis par le Bureau Rgional de lONUDC, Ouagadougou, Burkina Faso, (4-6

    juin) Confrence nationale sur :le rle du mouvement associatif dans la prvention contre la

    toxicomanie, Alger (26-27 juin) 3me runion MedNET, Alger, 25 juin Runion des donateurs MedNET, Strasbourg, 26 septembre Runion prparatoire enqute MedSPAD Liban, Paris, 10 octobre Visite dtude sur le traitement de substitution pour le Maroc aux Pays-Bas, (19-22

    novembre) Participation de reprsentants de lAlgrie, du Maroc, de la Tunisie et du Liban la

    Confrence du Groupe Pompidou sur la famille et la prvention, Porto, 19-20 novembre2007

    4me runion MedNET, Casablanca, 1er dcembre

    Activits en 2008

    Runion MedSPAD Liban, Paris, 21 janvier Sminaire national de formation la prise en charge de la toxicomanie, Alger (10-12

    fvrier) Sminaire rgional de formation la prise en charge de la toxicomanie, Annaba (30

    mars-1er avril) Sminaire rgional de formation la prise en charge de la toxicomanie, Alger (6-8 avril) Sminaire rgional de formation la prise en charge de la toxicomanie, Oran, (4-6 mai) Runion des donateurs, Paris, (2 juin) Rencontre entre le Secrtaire Excutif du Groupe Pompidou et le Ministre de la Sant du

    Maroc (11 juin) Runion MedSPAD Liban et MedSPAD Maroc, Paris, (8-9 septembre) Forum recherche, politique et pratiques de terrain, Rabat, (24-25 octobre) Visite dtude dune dlgation de lOffice National de Lutte contre la Drogue et la

    Toxicomanie dAlgrie au Portugal (27-31 octobre) 5me runion MedNET, Alger, (1er dcembre) Sminaire dtection des drogues de synthse, Algers (2-4 dcembre)

    2 Observatoire Franais des Drogues et des Toxicomanies3 Mission Interministrielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie

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    Participation dexperts MedNET au colloque drogues et cultures , organis parlOFDT, Paris, (11-13 dcembre)

    MedNET : Rseau mditerranen de coopration sur les drogues et lesaddictions : Coopration avec lAlgrie

    Premire activit de coopration mene dans le cadre du rseau MedNET

    La Confrence sur le rle de la recherche dans llaboration de politiques en matirede drogues : interprtation, communication et utilisation des rsultats, Alger, 3-4dcembre 2006 a t organise en partenariat avec l'Office National de Lutte Contre laDrogue et la Toxicomanie. Cette confrence runissant plus de 200 chercheurs,reprsentants des services de rpression, reprsentants de la socit civile et d'institutionscharges de la prvention ainsi que professionnels du secteur de la sant, a t loccasiondchanger lexperience entre les deux cts de la Mditerrane. Les actes bilingues de cecolloque ont t publis.

    Activits MedNET menes en 2007 dans lesquelles lAlgrie a participApport dexpertise pour la prparation de lenqute en population en Algrie:troisrencontres ont eu lieu entre des reprsentants de lOFDT (Office Franais des Drogues etdes Toxicomanies), le CENEAP (Centre national d'tudes et d'analyses pour la population etle dveloppement (CENEAP) et lOffice National de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanieet divers experts europens.

    Visite dune dlgation algrienne en France (12-16 fvrier) auprs des diversorganismes actifs dans la lutte contre la toxicomanie

    Sminaire de formation thorique sur le traitement de substitution aux opiacs auMaroc, mars Rabat : des participants algriens ont t invits.

    Soutien du rseau MedNET la Confrence nationale sur le rle du mouvementassociatif dans la prvention contre le flau de la drogue et la toxicomanie organisepar LOffice National de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie, 26-27 juin 2007 avec laparticipation dexperts du Groupe Pompidou.

    Programme dactivits MedNET pour 2008Le programme dactivits adopt pour lAlgrie est le suivant

    1 -Une enqute en population gnrale sur lusage des drogues en Algrie pour valuerla situation.2 -Renforcement des capacits dans le domaine de la prise en charge de latoxicomanie et dans le domaine de la rprssion.

    A Formation de mdecins pour prendre en charge les toxicomanes dans les nouveauxcentres de traitement : 4 sries de sminaires sminaire national : Alger, Institut National de Sant Publique, 10-12 fvrier (30

    participants) sminaire rgional : Annaba, Ecole de Formation Paramdicale,30 mars-1 avril (50

    participants). sminaire rgional : Alger, Institut National de Sant Publique, 6-7 avril (30 participants)

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    sminaire rgional : Oran, Ecole de Formation Paramdicale,4-6 mai (30 participants)

    B. Formation de responsables et encadreurs dassociation civiles en matire decommunication et danimation.(date non fixe)

    C. Sminaire de personnels des services de lutte (gendarmes, policiers et douaniers) enmatire de dtection et de rpression des drogues de synthses. (2-4 dcembre 2008)D. Visites dtudes et dinformations auprs dinstitutions europennes. (automne 2008).

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    Rseau MedNETRapport sur les sminaires de formation relative la prise en charge des toxicomanes en

    Algrie

    1.CONTEXTE

    Ce rseau, a t cr en 2006 pour promouvoir la coopration, lchange rciproque deconnaissances sur les drogues et les addictions entre pays du pourtour mditerranen etpays europens membres du Groupe Pompidou et donateurs (Echange Nord-Sud et Sud-Nord) mais galement au sein des pays du pourtour mditerranen (Echange Sud-Sud). Il

    compte aujourdhui : huit pays : lAlgrie, le Maroc, la Tunisie, le Liban, la France, lEspagne,lItalie et le Portugal.Dans le cadre de ce rseau MedNET, un programme de travail pour lanne 2008 et pourlensemble des pays participants a t adopt. Pour lAlgrie, un des volets de ceprogramme comprend la formation de la prise en charge de la toxicomanie. Cest ainsi, quele rseau MedNET apporte sa contribution aux efforts dploys par le Ministre de la Santdans le cadre du plan daction national de prise en charge de la toxicomanie par la mise disposition de formateurs lors de quatre sminaires de formation .

    2. DATE, LIEU ET PARTICIPANTS A LA FORMATION Un premier sminaire national sest droul du 10 au 12 mars 2008, runissant 26

    mdecins spcialistes psychiatres et de mdecine lgale linstitut national de la santpublique Alger. Les formateurs taient franais, libanais et algriens.

    Un sminaire rgional dans la rgion Est a eu lieu Annaba, du 30 mars au 1er avril2008, lcole paramdicale. Il a runi 51 mdecins gnralistes et psychologues. Lesformateurs taient franais et algriens.

    Un sminaire rgional dans la rgion centre a eu lieu Alger, du 6 au 8 avril 2008, linstitut national de sant publique. Il a runi 34 mdecins gnralistes, psychologues etpsychosociologues. Les formateurs taient franais, libanais et algriens.

    Un sminaire rgional dans la rgion Ouest a eu lieu Oran, du 4 au 6 mai 2008, lcole paramdicale. Il a runi 43 mdecins gnralistes, psychologues etpsychosociologues. Les formateurs taient franais, italiens, libanais et algriens.

    3. OBJECTIFS DE LA FORMATION ET THEMES DU PROGRAMMELes objectifs de la formation dfinis par le comit prparatoire auxquels participaient lesreprsentants de lOffice National de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie et le Ministrede la Sant taient les suivants :

    Contribuer apporter des lments de rponse aux questionnements suivants : Comment dfinir le pathologique ? Que peut-on prtendre changer ? Sur quelles thories et sur quels modles sappuyer ? Sagit-il du modle juridique, du

    modle social ou du modle comportemental ? Quelles stratgies adopter ? Quelles interventions thrapeutiques mener ?

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    Quels sont les lieux dintervention, les espaces dactions et lesinstitutions oprationnelles?

    Les thmes couverts par les sminaires ont t ceux communiqus aux formateurs par lecomit prparatoire savoir1. Concepts et dfinitions de la toxicomanie et de sa prise en charge2. Lgislations compares3. Prise en charge clinique4. Thrapeutique5. Suivi du toxicomane6. Exprience des centres dsintoxication europens

    4. DEROULEMENT DES SEMINAIRES DE FORMATIONLouverture du premier sminaire national, Alger, en fvrier par M Tou, Ministre de laSant, de la Population et de la rforme hospitalire et M. Sayah, Directeur Gnral delOffice National de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie rattach au Ministre de laJustice montre que cette formation sur la prise en charge des toxicomanes revt une grandeimportance pour le gouvernement algrien. Cette crmonie a t suivie dune srie

    dentretiens avec les journalistes de la presse crite et de la tlvision

    Les autres sminaires ont t respectivement ouverts par le Wali de la rgion dAnnaba, etpar le Directeur de la Sant Publique de la wilaya dOran. A chaque fois, la presse taitprsente louverture du sminaire. A Oran, la crmonie douverture a t suivie duneconfrence de presse laquelle ont particip M Salah Abdennouri (Office National de Luttecontre la Drogue et la Toxicomanie, Mme Rania Merbout (Ministre de la Sant), ChantalGatignol (MILDT) et Florence Mabileau-Whomsley (Secrtariat du GP).

    Les sminaire se sont drouls en suivant les thmes du programme adopt et en modifiantcertaines interventions en fonction des nombreuses questions et centres dintrts desparticipants.

    5. PRISE EN CHARGE DES COUTS DE LA FORMATIONLe Ministre de la Sant a pris en charge les frais de dplacement et de sjour desstagiaires.

    LONLCDT a pris en charge les frais de dplacement et de sjour des formateurs algriens,les dplacements sur le lieu du sminaire, les frais dimpression des documents ;Le rseau MedNET a pris en charge les frais de dplacement et de sjour des formateurs etdu Secrtariat, lenvoi de publications.

    6. POINTS QUI SONT RESSORTIS DES DISCUSSIONS ET DE LEVALUATIONCes sminaires se sont caractriss par une forte interactivit entre les formateurs et lesparticipants qui a culmin avec les ateliers de situations cliniques lors du sminairedAnnaba. Il a t manifeste que lapproche des participants quant leur vision initiale dutoxicomane a volu au fur et mesure des interventions et des discussions. Cessminaires ont suscit un fort enthousiasme et intrt parmi les participants mdecins.

    Les participants ont rpondu chaque fois un questionnaire dvaluation dont les rsultatsont t pris en compte pour lorganisation des prochains sminaires.

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    Les besoins des participants semblaient trs varis : dune information sur les produits,parfois des fins de prvention, notamment en milieu scolaire des stages, visites deformation dans des centres pour la prise en charge des toxicomanes.

    La participation plus importante de psychologues reprsents lors des sminaires la priseen charge des toxicomanes semble galement souhaite.

    La sensibilisation de la population au phnomne de la toxicomanie et lincitation consulterdes mdecins a galement t voque.

    La participation des reprsentants des services rpressifs : police, juge, directeur de prison,et galement de pharmaciens, sociologues lors de prochains sminaires a t voque.

    Enfin, le besoin de cration dun Centre Intermdiaire de Soins aux Toxicomanes dans leSud de lAlgrie, rgion qui se trouve sur litinraire du trafic de drogues a t soulign. Il est noter toutefois que chaque wilaya disposera dun CIST.

    7. EVALUATION ET PERSPECTIVESLes autorits algriennes ont hautement apprci cette opration de formation.

    Tous les sminaires ont fait lobjet dune bonne couverture mdiatique.LONLCDT en collaboration avec le Ministre de la Sant a assur une parfaite organisationsur place des sminaires.

    La MILDT a jou un rle important dans la russite de cette opration,lors des premiresdiscussions en 2007 et dans la slection des formateurs en 2008.Les formateurs ont t exemplaires et ont souvent retravaill leurs prsentations pour lesadapter aux besoins du moment. Ces formations leur ont galement permis de travailler enquipes en se partageant les thmes de prsentation.Cette opration de formation a donn lopportunit aux diffrents partenaires de travailler

    ensemble, elle a permis de nouer des relations et des amitis pour former un vaste rseaudchange et des partage entre les praticiens des diffrents pays concerns. Lchangedexpriences avec les formateurs du Liban a t notamment trs apprcie la fois par lesstagiaires mais galement par les autres formateurs. Enfin, les formateurs ont ressentilintrt et le dynamisme des stagiaires et sont prts participer dautres initiatives deformation.

    Cest ainsi que la discussion sur lvaluation de ces 4 sminaires de formations et lesperspectives futures qui a eu lieu Oran entre Salah Abdenouri, Chantal Gatignol, FlorenceMabileau-Whomsley et Kheyra Mokeddem lissue du dernier sminaire, na pu quereconnatre le succs de cette activit de formation. En consquence, les actions suivantesont t notes pour les soumettre ultrieurement par lOffice National de Lutte contre laDrogue et la Toxicomanie lensemble du rseau MedNET lors de la discussion sur le

    programme 2009..

    Perspectives directes pour la formation la prise en charge de la toxicomanie : Les prsentations des formations seront compiles dans une publication bilingue arabe

    et franais qui contiendra galement le rsultat des valuations. La traduction et lescots dimpression seront pris en charge par le rseau MedNET. Ldition de cette

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    publication sera faite par lOffice National de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie etfigurera ensuite sur le site du Groupe Pompidou

    En 2009, lorsque les Centres Intermdiaires de Soins aux Toxicomanes seront ouverts,deux types de formations seront organiss : lune pour les mdecins, lautre pour les

    psychologues. La nomination des participants ces futurs sminaires devrait tre maintenant facilitepar les stages ayant eu lieu en 2008.

    Une de ces formations sera organise dans le Sud de lAlgrie. Avec lorganisation de ces stages, le rseau MedNET dispose maintenant dun ple de

    formateurs, complter avec des formateurs espagnols et portugais .

    Liste des formateurs dans les quatre sminaires de formation

    FranceJean-Pierre Demange ( 3 sminaires)Directeur du SATO- PICARDIE2, rue des MaladesF 60000 Saint-Martin le NudTel : + (0)3 44 02 88 68 -Port.: [email protected]

    Dr Aram Kavciyan (2 sminaires)Centre Mdical de Marmottan17/19 rue dArmaillF 75017 PARIS Tel : 01 56 68 70 30 E- :[email protected]

    France (suite)Dr Pierre PolomniCentre de Soins101 rue des Halles

    F 75004 PARIS Tel : 00 33 1 48 02 62 31 - e-mail :[email protected]. Mustapha BenslimaneCentre Nova Dona Hpital Broussais91 rue DidotF 75014 PARIS Tel : e-mail :[email protected]

    Mme Odile Vitte-TancelinDirectrice de CSST APSC Contact28 rue de la VnireF - 77160 PROVINS Tel : (0)1 64 08 99 47 e-mail : [email protected]

    Dr Sylvie Fauvelot-Mahier

    APS Contact28 rue de la vnireF - 77160 PROVINS Tel : (0)1 64 08 99 [email protected]

    ItalieProfesseur Henry MargaronScali Olandesi 40I - 57125 LIVORNO Tel : 00 39 3355400490 E-mail :[email protected]

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    Dr Mauro CroceASL 14 VCOVia Mazzini 117I - 28887 OMEGNA (VB) Tel : 00 39 0323643020 - E-mail:[email protected]

    LibanDr Ramzi Haddad, M.D.Head of Department of PsychiatrySKOUN97 Monot Street, Nakhleh Building20272101 Achrafieh, Beirut, LebanonTel : 961 3 240855 - E-mail : [email protected]

    Dr Amine Mallat-LopezSKOUN97 Monot Street Nakhleh Building, 5e etage20272101 Achrafieh, BeyrouthLiban tel: +961 3658979- e-mail:[email protected]

    Mme Dala FakhredineSKOUN97 Monot Street Nakhleh Building, 5e etage20272101 Achrafieh, BeyrouthLiban tel: +961 3658979- e-mail: [email protected]

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    La politique Nationale de lutte contre la drogue et la

    toxicomanie

    par Salah Abdennouri, Directeur dEtudes, dAnalyse et dEvaluation,

    Office National de Lutte Contre la Drogue et la Toxicomanie (Algrie)

    Plan de lintervention

    1. Situation actuelle de la drogue en Algrie2. Loffice National de Lutte Contre la Drogue et la Toxicomanie3. Le Plan Directeur National de lutte contre la drogue

    I. Situation actuelle de la drogue en Algrie

    1. Le trafic de drogue dans le monde

    Phnomne mondial (3 5% de la population mondiale consomme de la drogue :185 millions de personnes dont 34 millions en Afrique), 5 millions de personnesatteintes de sida cause de la drogue.

    Flau des temps modernes : Le cannabis, drogue prpondrante (150 millions depersonnes), suivie des psychotropes.

    Interconnexion entre la drogue et les autres formes de criminalit organise: Leterrorisme, le blanchiment dargent, la corruption, limmigration clandestine..

    Deuxime march conomique mondial avec 500 milliards de dollars (aprs les

    armes, bien avant le ptrole). 50 milliards de dollars seulement sont consacrs annuellement par la communautinternationale la lutte contre la drogue.

    LAfrique souffre particulirement de ce flau cause de la pauvret, des conflitsarms et des maladies endmiques dont le sida qui est lune des consquences de latoxicomanie.

    2. Situation du phnomne de drogue en Algrie

    Danger rel, pril en la demeure, cest notre jeunesse qui est cible . 100% daugmentation entre 2002 et 2004, dans la consommation de cannabis. Le cannabis est la drogue la plus consomme dans le monde et en Algrie; suivi

    des psychotropes.

    Le Maroc, gros producteur de cannabis dans le monde (60%) Dautres pays dAfrique le cultivent grande chelle. Les psychotropes un danger en volution :

    - Spcificit des psychotropes- Ampleur en Algrie- Difficults de contrle, notamment des prcurseurs. LAlgrie, pays transitaire depuis des annes, Prmices dune volution dangereuse, pour devenir pays de consommation,

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    3. Les filires de trafic

    Cannabis de production Marocaine transitant par lAlgrie destination de lEuropevia la Tunisie, la Libye ou par les grands ports Algriens.

    Estimation 73,87% des quantits ayant transit et 26,13% des quantits orientesvers la consommation locale.

    Principal itinraire utilis: Frontires sud du Maroc El Bayadh Naama OuarglaEl-Oued.

    La rgion de lOuest du Pays est la plus touche par le trafic (48%). Le trafic se fait par route, gnralement bord de camions semi-remorques. Des embarcations spciales sont utilises pour le transport de la drogue par voie

    maritime. Connexion des filires Algriennes aux rseaux internationaux sadonnant toutes

    les formes de criminalit internationale transfrontire. Les narcotrafiquants ne font pas de diffrence entre: le trafic de drogue, la

    contrebande de cigarettes, la fausse monnaie, le blanchiment dargent, la corruption,limmigration clandestine, le terrorisme, etc

    Statistiques

    Tableau de variation des quantits de drogue saisies par les services de lutte entre2006 et 2007

    NATURE DES PRODUITS

    SAISIES

    QUANTITES

    SAISIES ANNEE

    2007

    QUANTITES

    SAISIES ANNEE

    2006

    VARIATION %

    Rsine de

    cannabis

    16595,436

    Kg 10046,286 Kg + 6549,15 Kg + 65,19

    Herbe de

    cannabis

    45,040 Kg 0,527 Kg + 44,513 Kg + 8446,5

    Huile de

    cannabis / / / /

    Graine de

    cannabis 0,814 Kg 0,858 Kg - 0,044 Kg - 05.13

    Cannabisetrs

    ine

    Plants de

    cannabis 20987 Plt 757 Plt + 20230 Plt + 2672,4

    Cocane 22000,5 gr 7772,7 gr + 14227,8 gr + 183,05

    Crack 53,92 gr / + 53,92 gr + 100

    Hrone 381,79 gr 25,3 gr - 356,49 gr - 1409,05

    Opium

    47,1 gr Pavot

    193,28Kg Graine

    74817 Plants

    12,2 gr Pavot

    + 34,9 gr

    + 193,28 Kg

    + 74817 Plt

    + 286,06

    + 100

    + 100

    Substances psychotropes 233950 Cp

    + 5960 Ml

    319014 Cp

    + 2542 Ml

    - 85064

    Cp

    + 3418 Ml

    - 26,66

    + 134,46

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    6683 6880

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    1000

    2000

    3000

    4000

    5000

    6000

    7000

    8000

    2007 2006

    Nombre daffaires traites

    Anne 2007 Anne 2006 Variation %Nombredaffaires 6683 6880 -197 -2.86%

    Graphique de variation des affaires traites par les services de lutte

    Statistiques annuelles des saisies de rsine de cannabis de 1992 2007

    Anne Quantit de rsine de cannabis saisies (en tonnes)1992 66211993 12281994 15901995 43221996 24161997 23191998 26591999 44522000 62622001 48262002 61102003 80692004 12373

    2005 96442006 100462007 16595

    8000

    7000

    6000

    5000

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    2007 2006

    6683 6880

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    Statistiques relatives aux affaires de drogues traites par les structures du Ministrede la Justice (Remarque: 84,85% des personnes condamnes ont moins de 35 ans)

    Age des personnes condamnes

    Anne- de 18 ans 18-25 ans 25-35 ans 35-45 ans 45-55 ans

    + de 55

    ans Total

    1994 147 1535 1295 363 89 19 3448

    1995 153 1945 1524 358 69 16 4065

    1996 151 2053 2033 821 143 100 5301

    1997 133 2530 2081 637 151 68 5600

    1998 357 4260 3237 998 227 68 9147

    1999 531 4119 4396 1281 43 41 10411

    2000 563 5312 4238 1272 252 59 11696

    2001 511 4502 3610 1155 283 75 10136

    2003 807 5782 4908 1750 730 55 14032

    2004 396 5398 5167 1664 283 88 12996

    Total 3749 37436 32489 10299 2270 589 86832

    Pourcentage 4.32 43.11 37.42 11.86 2.61 0.68 100

    La lutte contre la drogue:

    ONU: Rduction de loffre et de la demande

    3 dimensions : La rpression, le traitement, la Prvention

    La rpression:la Justice

    La Gendarmerie Nationale La Sret Nationale La Douane

    Le traitementLe Ministre de la SantSituation actuelle

    1-Deux centres de dsintoxication CHU Frantz Fanon Blida CHU sidi Chahmi Oran..2- Trois centres intermdiaires ANNABA BAB EL-WED SETIF

    Consultations en 2006 : 244 Consultations dans les CIST de Stif

    3940 Consultations au centre de dsintoxication de Blida 452 Consultation au centre de dsintoxication dOran 97 Consultation dans les CIST dAnnaba 98 Consultation lhpital de Bab-El-Oued

    Hospitalisations en 2006 : 1278 Blida 158 Oran

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    Projet en cours de ralisation (2007/2008)

    Ouverture de 15 nouveaux centres de dsintoxication

    Dans les CHU suivants : Alger (02), Oran, Constantine, Annaba , S.B.abbes, Stif,Tlemcen, Tizi-Ouzou Batna.

    Dans les villes suivantes : Ghardaa , El_Oued , Tamanrasset , Bechar , Adrar.

    Ouverture de 53 centres intermdiaires pour toutes les wilayate du pays :

    03 Centres Alger 02 Centres Oran 02 Centres Constantine 02 Centres Annaba 01 Centre pour chacune des 44 wilayate restantes.

    Ouverture de 185 cellules daccueil et dorientation : Dans tous les secteurssanitaires.

    La PrventionA. Institutions de lEtat

    1. Dpartements ministriels

    - Education Nationale : Enseignement Suprieur, Enseignement et formationprofessionnelle

    - Affaires Religieuses et des Habous- Jeunesse et Sport- Sant, Population et Rforme Hospitalire

    - Emploi et Solidarit Nationale- Communication : Tlvision, ENRS, Presse crite- Intrieur et Collectivits Locales- Famille et de la Condition Fminine

    2. Les Assembles lues

    - Snat : Parlement et Assemble Populaire Nationale (APN) Assemble Populaire des Wilayas (APW) Assemble Populaire Communale (APC)

    3. Les services de lutte

    - Gendarmerie Nationale- Direction Gnrale de la Sret Nationale- Douanes

    4. Autres

    Bureaux dtudes : Experts

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    Centres de recherche : Chercheurs

    B. La socit civile Les familles

    Les partis politiques

    Les associations Les syndicats Les leaders dopinion

    LA SOCIETE TOUT ENTIERE

    II. LOffice National de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie

    Cration et statut

    a Cration: Cr par dcret excutif n 212-97 du 09 juin 1997

    Install le 02 octobre 2002 Dot dun Comit dvaluation et de suivi (CES)

    Le Comit dEvaluation et de Suivi :1- Ministre des Affaires Etrangres2- Ministre de lIntrieur et des Collectivits Locales3- Ministre de la Dfense Nationale4- Ministre de la Justice5- Ministre des Finances6- Ministre de la Communication7- Ministre de la Sant, de la Population et de la Rforme Hospitalire8- Ministre du Tourisme9- Ministre du Travail et de la Scurit Sociale

    10- Ministre de lEmploi et de la Solidarit Nationale11- Ministre de la Jeunesse et des Sports12- Ministre des Affaires Religieuses et des Wakf13- Ministre de lEducation Nationale14- Ministre de lEnseignement Suprieur et de la Recherche Scientifique

    1- Direction Gnrale de la Sret Nationale2- Commandement de la Gendarmerie Nationale3- Direction Gnrale des Douanes

    1- Confdration Nationale de Consultation et de Coordination du Mouvement Associatif2- Association Nationale de Prvention Contre la Drogue3- Fondation Nationale pour la Recherche Mdicale

    4- Association Nationale pour la Culture de la Non-violence dans les Etablissements

    b - Statut:

    tablissement public caractre administratif, jouissant de la personnalit morale et delautonomie financire.

    LOffice est plac sous la tutelle du Ministre de la Justice

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    Sige Social: Palais Mustapha Pacha, 06, Avenue de indpendance, Alger.

    Tl.: 213 (0) 21 65 14 65Fax: 213 (0) 21 66 01 50

    E-mail:[email protected] web: www.onlcdt.mjustice.dz

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    Organigramme de lOffice

    insrer

    Direction de laCoopration

    Internationale

    Direction de laPrvention

    et de lacommunication

    Direction

    dEtudes,

    dAnalyses et

    dEvaluation

    DDiirreecctteeuurrGGnnrraall

    Comit dEvaluation et de suivi

    SSeeccrrttaaiirree

    GGnnrraall

    Sous Direction

    delAdministratio

    nGnrale

    Sous Direction

    des EtudesJuridiques- Bureau des

    tudes et desaffaires juridique

    - Bureau decommunicationet des conventionsinternationaless desaffaires juridique

    -Bureau de

    Sous Directiondes Relationsavec lesInstitutionsInternationales- Bureau des relationsavec les organisations

    gouvernementales- Bureau des relationsavec les associations-Bureau des

    relations avecles organisations

    Sous Directionde laPrvention- Bureau deprogrammation- Bureau desstatistiquesstiques

    Sous Directionde laCommunicationet des RelationsPubliques- Bureau de Presse et de

    Communication

    - Bureau dInformationet

    de Prvention- Bureau de Presse- Bureau

    dInformationetde Prvention

    Bureau de

    Sous Directionde coordinationet de suivi- Bureau deconception- Bureau de suivi et de

    synthsee synthse

    Sous Directionde laRechercheEt de laDocumentation- Bureau de Recherche

    et dAnalyse- Bureau de ladocumentation et

    dEtude-Bureau de

    - Bureau des Ress.Humaines

    - Bureau desFinances, de lacompatibilit etdes moyensgnraux

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    Missions de loffice: Il est charg de dfinir une politique nationale de prvention et de lutte contre la drogue

    et de suivre son application.

    A ce titre il a pour mission de: Coordonner et suivre les actions menes par les secteurs concerns par la lutte contre

    la drogue. Prsenter des rapports au gouvernement sur les rsultats obtenus. Collecter et centraliser les informations pouvant faciliter la recherche, la prvention et la

    rpression du trafic de drogue. Proposer toutes les mesures ncessaires en matire de lgislation relative la drogue et

    la toxicomanie. Dvelopper, promouvoir et consolider la coopration rgionale et internationale dans le

    domaine de la lutte contre la drogue et la toxicomanie.

    III. Le plan directeur national de lutte contre la drogue (PDN)

    Le PDN est un document qui concrtise la politique nationale, arrte les priorits et rpartitles tches et les responsabilits entre les diffrents secteurs et institutions, en matires deprvention et de lutte contre la drogue.

    Caractristiques du PDN

    1. Il garantit la globalit, la cohrence et lintersectorialit des activits dans le domaine dela lutte contre labus de drogue

    2. Il permet de dfinir les institutions et les structures qui planifient, grent et mettent enuvre les moyens de lutte contre labus de drogue ainsi que les moyens de leurconsolidation

    3. En tant quapproche intgre, il permet de saisir linterconnexion ncessaire entre lesoprations menes dans les domaines spcifiques la sant publique, lducation, audveloppement conomique, linformation et la rpression, afin de les focaliser sur lephnomne de la drogue

    4. Le PDN permet aux dcideurs dintgrer les mesures de lutte contre la drogue dans lecadre global des programmes de dveloppement socio-conomique du pays, au lieu deles considrer comme des mesures spcifiques isoles

    Prsentation sommaire du PDN

    Adopt par le gouvernement le 29 juin 2003 Il traduit la politique nationale de lutte contre la drogue et la toxicomanie Sa mise en uvre stale sur 5 ans Le PDN pose la problmatique de la drogue en Algrie et les enjeux et les dfis lis la

    prvention et la rpression du trafic et de labus illicite des stupfiants. Il souligne lancessit de protger la sant morale et physique de la population ainsi que sa cohsionsociale

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    Il met laccent sur la gravit de la situation et sur la proccupation des pouvoirs publics etde toute la population, face ce danger qui menace la socit toute entire

    Il indique les facteurs favorisant lexpansion de la drogue en Algrie:

    Facteurs socio-conomiques- Crise de logement- Chmage- Dperdition scolaire- Les effets de la violence terroriste

    Facteurs gographiques- Ltendue du territoire nationale 1200km de ctes, 6000 Km de frontiresterrestres, +2,3 millions Km carrs de sup.

    - La proximit des zones de culture et des marchs de consommation

    Facteurs influents

    - Le resserrement de ltau sur les rseaux au Sud de lEurope- Lessor de la production et du trafic lchelle mondiale- La disponibilit dune grande varit de produits toxiques sur le march local- La faiblesse du dispositif de contrle des drogues licites- La mondialisation et la libralisation conomique

    Facteurs juridiques- Linadquation de la lgislation- Labsence dune rglementation adquate sur le contrle de la circulation des

    capitaux

    Grands axes de la stratgie de mise en application du PDN

    Rvision de la lgislation nationale (Ralis) Linformation, lducation, la Communication Renforcement des mcanismes de coordination nationale Dveloppement des capacits de lutte Consolidation et renforcement de la coopration internationale

    APPLICATION DU PDN

    5 ans ( 2004 - 2008 ) Budgtisation de sa mise en uvre Tous les secteurs et institutions participent cette mise en uvre Suivi et valuation par loffice

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    la Toxicomanie, Plan daction sanitaire

    Ministre de la Sant, de la Population et de la Rforme Hospitalire - Lutte

    contre

    INTRODUCTIONLa toxicomanie est un problme de sant publique depuis plusieurs dcennies dans denombreux pays, alors que chez nous le phnomne de consommation des drogues et de latoxicomanie est relativement rcentCependant des facteurs de risque comme la structure de la population (63.5 % de lapopulation a moins de 30 ans), la position gographique et le redploiement des rseaux detrafiquants de drogues vers le continent Africain (lAlgrie est un vritable carrefour ouvert

    sur toute lAfrique et lEurope) ainsi que les mutations socio-conomiques et culturelles quevit notre pays constituent une vritable problmatique pour notre pays dans le domaine dela toxicomanie

    HISTORIQUE DE LA LUTTE CONTRE LA TOXICOMANIEDes rflexions et des actions ont t inities depuis dj quelques annes par le Ministrede la Sant. En 1992 une commission nationale multisectorielle de lutte contre latoxicomanie, prside par le Ministre de la Sant a t cre. Cette commission a labor,en juin 1993, suite un sminaire intersectoriel, un avant projet de programme de luttecontre les drogues et la toxicomanieEn 1997 il y a eu la dissolution de cette commission et la mise en place dun Office Nationalde Lutte Contre la Drogue et la Toxicomanie. Il a t install en 2002. Il est compos des

    diffrents secteurs ayant en charge ce problme, dont le Ministre de la Sant.Au niveau de notre Ministre, il existe un Comit National de Lutte Contre la Toxicomanie.Ce comit a labor un plan daction sanitaire en rapport avec les orientations du PlanDirecteur National

    IMPORTANCE DU PROBLEMELes diffrentes tudes ralises depuis 1990 ont montr que :- Le phnomne de la toxicomanie est en extension- Le toxicomane est le plus souvent un jeune adulte, clibataire, au chmage- Le phnomne est de consommation de groupe- Les produits utiliss sont: le cannabis, lalcool, les psychotropes (benzodiazpines), les

    solvants et rarement les drogues dures- La moyenne dge de la premire consommation se situe entre 17 18 ans (deux cas

    avaient lge de 9ans et 11ans)- La polytoxicomanie est le mode le plus utilis (psychotropes, alcool, cannabis)

    AXES STRATEGIQUES ET ACTIVITESEvaluation de lampleur du phnomne Amliorer et renforcer le systme de dclaration obligatoire anonyme des cas de

    toxicomanie (circulaire de 1991)

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    Evaluer lactivit des centres de prise en charge par des bilans trimestriels Dvelopper les connaissances et la recherche sur tous les aspects de la toxicomanie

    (tudes, enqutes)Information et sensibilisation Organisation de semaines de sensibilisation en milieu scolaire et universitaire et dans le

    secteur de la formation professionnelle. Sachant que la majorit des consommateursdbutent ladolescence, la prvention ciblant cette population est une priorit

    Organisation de journes dtude, travers le territoire national sur la prvention et laprise en charge du toxicomane avec tous les secteurs impliqus (les ministres, lesinstitutions nationales, les associations, etc.)

    Participation aux missions radiophoniques et tlvises sur le sujet Clbration de la Journe Mondiale de lutte contre la toxicomanie le 26 juin de chaque

    anne. Cette manifestation qui constitue une journe dinformation touche toutes lesstructures sanitaires du pays.

    Elaboration de supports dinformation et de publications sur le sujet (affiches, affichettes,dpliants, revue Actes/toxicomanie et sida )

    Formation et recyclage des personnels Sminaire de formation sur la prvention de la consommation des drogues et destoxicomanies : mdecins sant scolaire, universitaire et de formation professionnelle

    Sminaire de formation sur la prise en charge du toxicomane en milieu pnitentiaire Sminaire de formation de prise en charge des conduites toxicomaniaques ; mdecins

    de services de prvention et de SEMEP.

    Prise en charge du toxicomaneCration et organisation de centres de cure de dsintoxication et de centres intermdiairespour lorientation et le suivi : Centres de prvention et de soins aux toxicomanes (centres de cure)

    o Blida (1996)o Sidi-Chami (1997)

    Centres intermdiaires de soins aux toxicomanes (CIST).o EHS Errazi, Annaba (1999)o Stif (2004)o Bab-El-Oued, Alger (2004)

    Plan daction 2007-2009

    Ralisation de 15 centres de cure de dsintoxication (CDD) Ralisation de 53 centres intermdiaires de soins aux toxicomanes (CIST)

    Rpartion des CDD et des CIST Alger: 3 CIST + 2 centres de cure Oran: 2 CIST + 1 centre de cure Annaba: 2 CIST + 1 centre de cure Constantine: 2 CIST + 1 centre de cure Biskra: 1 CIST + 1 centre de cure Bjaa: 1 CIST + 1 centre de cure Bchar: 1 CIST + 1 Centre de cure Ouargla: 1 CIST + 1 centre de cure Tiaret: 1 CIST + 1 centre de cure

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    Stif: 1 CIST + 1 centre de cure Tlemcen: 1 CIST + 1 centre de cure Sidi-Bel-Abbs: 1 CIST + 1 centre de cure Batna: 1 CIST + 1 centre de cure

    1 CIST pour les autres wilayate

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    Concepts et Definitions de la Toxicomanie

    par Dr Ramzi Haddad, Psychiatre, Skoun (Liban)

    I- Dfinitions

    Les termes addictions, toxicomanie, dpendance sont parfois utiliss pour signifier lamme ide bien quils recouvrent des sens parfois diffrents et pleins de nuances. Quellessoient juridico-policires, mdicales ou psychologiques, aucune dfinition ne permet decirconscrire de faon satisfaisante la totalit des problmatiques lies a la consommation desubstances psycho actives.

    Entre 1920 et 1944, plus de 24 dfinitions diffrentes concernant le terme de toxicomanie ontt proposes jusquen 1950 quand lOrganisation Mondiale de la Sant propose unedfinition dont les caractristiques principales sont :- un invincible dsir de consommer- une tendance augmenter les doses- une dpendance psychique et physique- des effets nuisibles lindividu et la socit

    En 1967, lOMS distingue laccoutumance (usage rgulier dun produit provoquant le dsirden rpter la consommation sans tendance augmenter la dose, entranant un certaindegr de dpendance physique sans dpendance psychologique et sans syndrome desevrage. Laccoutumance implique la possibilit deffets nuisibles chez le consommateur) dela toxicomanie ou pharmacodpendance (prsence de tolrance, dpendance physique etpsychologique, syndrome de sevrage..).

    La classification amricaine du DSM introduit partir de 1980 les notions dabus et dedpendance et substitue ensuite le terme de drogue pour celui de substance, largissantainsi le cadre de la toxicomanie.

    La dfinition de laddiction a suivi les chemins tracs par les psychanalystes britanniques et,plus tard, par Goodman qui, en 1990, a propos un ensemble de critres diagnostiques quifont peu prs consensus.

    La dfinition daddictologie correspond un champ dinvestigation thorique et pratiquecentr sur les comportements auto-alinants des tre humains, les addictions, en particulierles pratiques de consommation de substances psychoactives pouvant engendrer desdommages et des dpendances. Laddictologie est la croise de toutes les disciplines quisintressent lhomme et ses conduites (psychologie, neurobiologie, clinique, ), maisaussi aux substances quil consomme pour sauto-modifier (pharmacologie, histoire desdrogues,..) et aux contextes qui interagissent sur ces conduites (sociologie, gopolitique,conomie, anthropologie culturelle,) .

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    II- Usage, Abus, Dpendance

    Il est important de distinguer lusage rcreationnel de labus et de la dpendance.

    Lusage rcratif implique la consommation de substances psychoactives qui nentrane nicomplications pour la sant, ni troubles du comportement ayant des consquences nocivespour les autres, Cest ladolescent qui essaie une drogue pour imiter les autres ou lapersonne qui exprimente par curiosit, Ce sont aussi les consommations occasionnelles etmodres de bien des buveurs dalcool. Dans la grande majorit des cas, lusage rcratifnentrane pas descalade dans la consommation.

    Labus survient quand la consommation commence nuire la sant physique et psychiquede la personne et de son entourage et peut causer une dgradation de ses relationsfamiliales, de son fonctionnement professionnel, de ses finances Des absences rptesau travail, de mauvais rsultats scolaires, labandon de ses responsabilits et lincapacit se passer du produit pendant plusieurs jours sont aussi des signes dabus.

    La dpendance peut tre brutale ou progressive selon les produits, elle sinstalle quand onne peut plus se passer dune drogue, sous peine de souffrances physiques et/oupsychiques, avec souvent phnomne de tolrance. La vie quotidienne tourne alors presqueexclusivement autour de la recherche de la prise du produit. Il devient alors trs difficile dersister au besoin de consommer, au sentiment de perte de contrle qui accompagne laconsommation et au soulagement qui sensuit.

    Le passage dun stade lautre dpend de plusieurs facteurs qui seraient notamment lavulnrabilit personnelle, le contexte socio-conomique, la disponibilit des substances ainsique la nature du produit ; le passage de lusage la dpendance serait plus prvalent avecles substances hautement addictives tel que le tabac et lhrone, et moins lev parexemple pour le cannabis et les sdatifs.

    Cette distinction est fondamentale et possde des implications aux diffrents niveauxthrapeutiques, juridiques et prventifs.III- Concepts de la toxicomanie

    La toxicomanie apparat aujourdhui la croise de multiples dimensionssinterpntrant dans la vie humaine. La clbre formule du Pr Olievenstein : la toxicomanieest la rencontre dune personnalit, dun produit et dun moment socioculturel refltait djla complexit du problme.

    Parmi toutes les thories qui ont cherch expliquer le phnomne de dpendance, cellequi retient lattention et qui reste la plus reconnue actuellement est le modlebiopsychosocial qui regroupe les diffrentes approches gntique, biologique, psychologiqueet socioculturelle.

    1. Approche Gntique

    Les tudes gntiques ont t effectues surtout pour la dpendance lalcool, les tudesavec des jumeaux et les tudes dadoption ayant montre une prvalence significativementplus leve de dpendance alcoolique chez les enfants. Des gnes spcifiques ont tincrimins dans lalcoolisme ; un dficit en ADH ou ALDH chez certaines personnes ou

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    populations, notamment asiatiques, entranerait des effets aversifs lors de la consommationdalcool et diminuerait donc le risque de dvelopper une dpendance lalcool.

    Des tudes concernant les autres substances ont montr des rsultats similaires. Peudtudes ont montr la vulnrabilit gntique passer de lusage la dpendance, demme les tudes qui cherchent diffrencier entre une vulnrabilit gnrale concernant lepotentiel de dvelopper une dpendance quelque soit la substance et une vulnrabilitspcifique chaque substance seraient en faveur de cette dernire.

    De plus, certaines personnes auraient une prdisposition gntique rechercher dessensations fortes (High Sensation Seekers) et ces personnes seraient plus enclins dvelopper une toxicomanie.

    2. Approche Biologique

    Il est connu actuellement que les substances agissent sur une varit de rcepteurs et deneurotransmetteurs travers des mcanismes daction souvent complexes. Par ailleurs,

    toutes les substances auraient une action commune sur le systme dopaminergiquemesolimbique (aire tegmentale ventrale, hippocampe, amygdales, nucleus accumbens..). Ladopamine nomme parfois la substance du plaisir facilite lapprentissage desconsquences des vnements et des comportements et donc lindividu aurait tendance rpter le comportement de plaisir ressenti avec les substances. Par consquent,lhypodopaminergie due au manque serait responsable de lanhedonie et des sentimentsquasi-dpressifs lies larrt de la substance.

    Ce que toutes les substances psycho actives ont aussi en commun est la capacit induiredes processus de sensibilisation ; cette sensibilisation serait le rsultat dune altrationneurobiologique et structurale et concerne laugmentation des effets avec lexpositionrpte. Cela parait conforme la clinique car il est rare que la premire injection, parexemple, soit lexprience la plus intense et la plus plaisante. Il faut souvent un certain temps

    pour que se constitue leffet euphorisant paroxystique du flash. Cette sensibilisation estparticulirement conditionnable : elle est trs dpendante de facteurs environnementaux.Les tudes rcentes ont aussi tudi le rle potentiel du corticotropin-releasing factor (CRF)dans la toxicomanie; la CRF corticale semble implique dans les rechutes induites par lesfacteurs de stress environnementaux alors que le CRF hypothalamique serait responsabledu renforcement positif induit par les substances.

    Il reste aussi difficile de comprendre pourquoi les personnes continuent de consommermalgr la survenue de consquences ngatives svres ; le circuit thalamo-orbitofrontal et legyrus cingulaire antrieur auraient un rle dans la diminution du contrle dinhibition et larecherche compulsive de drogues.

    La dpendance, au niveau biologique, serait donc cause par un ensemble de phnomnes

    neurobiologiques responsables des processus de renforcement positif et ngatif ainsi que dela mmoire des drogues ; la mention dobjets associs l'utilisation de drogues peutcauser un toxicomane une sensation de craving ou un dsire de drogue. Un scan PETfaisant partie d'une tude scientifique a compar des toxicomanes sevrs, qui ont cess deprendre de la cocane, des personnes qui n'ont jamais pris de cocane. Le but de ltudetait de dterminer les parties du cerveau qui sont actives quand des drogues sont prises.

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    Pour cette tude, des scans du cerveau ont t pris alors que les sujets observaient deuxvidos. La premire vido, une prsentation de scnes sans drogue montrant des imagesde la nature montagne, fleuves, animaux, fleurs, arbres. La deuxime vido montrait desscnes lies la cocane et de paraphernalia de drogue tel que des pipes, des aiguilles, desallumettes et autres articles familiers aux toxicomanes.

    Cest de cette manire que la mmoire des drogues fonctionne: pour un toxicomane souscraving, lamygdale devient actif et un craving pour la cocane est dclench.

    Ainsi, peut importe que ce soit le milieu de la nuit, quil pleuve ou quil neige. Ce cravingexige de la drogue immdiatement. Des penses raisonnables sont cartes par le dsirincontrlable pour des drogues. A ce point, un changement de base se produit dans lecerveau. La personne n'est plus sous contrle.

    3. Approche psychologique

    Lapproche psychanalytique voit essentiellement la toxicomanie comme une forme

    dautomdication suite lincapacit de la personne grer des affects pnibles tel que lacolre, langoisse, la culpabilit.

    Lapproche cognitive repose sur lide quil existe des individus prdisposs lusage depsychotropes. Les facteurs de prdisposition retenus sont :- une sensibilit exagre au dplaisir- une motivation dficiente contrler le comportement- une recherche de sensations- une faible tolrance la frustration- une impulsivit

    Laddiction constitue alors une automdication de lanxit ou de la dpression et vasinstaller comme un cercle vicieux. La ncessit de recourir un produit va son tour

    exacerber les problmes mdico-psycho-sociaux de la personne, conduisant uneaugmentation de lanxit et de la dpression, en une auto-alimentation du systme.La dynamique familiale a t aussi largement tudie ; il est souvent difficile de dterminer sila problmatique familiale est la cause ou la consquence de la toxicomanie. De plus, rendrela famille responsable du comportement toxicomaniaque serait excessif et injustifi.Cependant, quelques caractristiques seraient statistiquement plus frquentes dans lesfamilles des toxicomanes :- incidence leve de perte parentale (divorce, dcs, abandon, incarcration)- mre surprotectrice- pre absent, froid, dsengag- enfant oppositionnel mais dpendant de sa famille (pseudoindpendance )

    4. Approche socioculturelle

    Divers facteurs sociaux et environnementaux jouent un rle dans le processus dedpendance et dans le choix des substances ; les facteurs culturels, la tolrance socialequant la consommation ou labus, les lgislations variables selon les pays et les rgions,le niveau conomique, le cot des substances qui pourrait conditionner la dpendance telle ou telle substance, la disponibilit des substances

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    Le modle biopsychosocial semble le plus adapt reflter la complexit et les interactionsmultiples entre les diffrents dterminants de la toxicomanie. Ce modle naccorde pas deprdominance un facteur particulier, le poids des diffrents facteurs tant variable selon lespersonnes et les substances.

    Les cliniciens peuvent utiliser ce modle pour montrer la toxicomanie comme tant unemaladie du cerveau et ainsi diminuer la stigmatisation et les sentiments dchec etdimpuissance qui accompagnent la toxicomanie, tout en conservant la ncessit pour lespatients de prendre contrle de leur vie et daccepter la responsabilit du traitementCe modle souligne aussi la ncessit dune prise en charge multidisciplinaire dans letraitement des toxicomanes, la fois biologique, psychologique et sociale.

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    Suivi du toxicomanepar Dr Ramzi Haddad, Psychiatre, Skoun (Liban)

    .. Il ny a actuellement aucun traitement pour la trs grande majorit des toxicomanes..Cette phrase de 1920 pourrait sembler dactualit tant le traitement des toxicomanes estsouvent long et difficile, mais les possibilits thrapeutiques ont nettement volu depuis cetemps en tenant compte de la ncessit dtablir un projet thrapeutique adapt au profil dechaque toxicomane.

    PRINCIPES FONDAMENTAUX

    Quels que soient les mthodes thrapeutiques, certains principes restent primordiaux dansla prise en charge des toxicomanes : Traiter la toxicomanie comme nimporte quelle maladie chronique Traiter les patients comme nimporte quels patients chroniques Utiliser les mdicaments comme tout traitement de nimporte quelle maladie Indpendamment de la demande du patient:

    - chaque patient mrite du respect- chaque patient peut exiger ses droits humains- lusage de drogue ne mrite ni perscution ni poursuite judiciaire

    Les toxicomanes provoquent souvent en nous des mouvements affectifs souvent massifs quipeuvent aboutir des attitudes qui renforcent le symptme et limitent les possibilits dechangement du patient. Ces contre-attitudes seraient de deux ordres : le surinvestissementet le rejet.

    Les toxicomanes peuvent tre perus comme tant pauvres, dmunis, victimes,psychologiquement fragiles.. ce qui conduit parfois en faire trop : on se prend daffection,on met en place des soutiens massifs, on cherche a combler ce que lon pressent comme unvide. Inversement, les toxicomanes sont souvent qualifis de agressifs, manipulateurs,menteurs, pervers, incurables, dlinquants... Ce type de contre-attitudes est renforc par leburn-out du thrapeute avec des sentiments de frustration, dimpuissance et dchec.CIBLES DU TRAITEMENT

    Les stratgies thrapeutiques doivent tre adaptes au but thrapeutique et donc lapremire priorit est de fixer un but de traitement adapt a la personne.

    Avant cela, certains lments doivent tre pris en considration :- savoir si lon est en face dun comportement dusage, dabus ou de dpendance- savoir quelles consquences ngatives on cherche traiter, les substances ayant un

    potentiel de toxicit somatique, un potentiel dysleptique et un potentiel addictif qui sontvariables entre les diffrentes substances

    Le traitement doit, au del de labstinence et de lvitement des consquences ngatives,aider le patient retrouver :

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    - la libert de sabstenir- la libert de vivre autrement- la capacit de penser- la capacit de ressentir les motions

    Le projet de soins doit sinscrire dans un projet de vieglobal et aider la personne atteindreses objectifs.

    Le plan de traitement doit tre le fruit dune valuation multidisciplinaire complte et doitinclure et rpondre aux points suivants :- Objectifs du patient- Circonstances actuelles- Contexte socio-conomique- Ressources existantes- Attentes du patient- Profil Psychopathologique- Antcdents thrapeutiques

    - vidences ( efficacit, scurit..)Le choix du traitement est variable selon les personnes, variable dans le temps pour unemme personne et est le rsultat dune valuation solide et globale. Les modalits detraitement sont nombreuses :1. Dtoxification2. Traitements Psychosociaux:

    - Interview Motivationnelle- Thrapie Cognitivo-Comportementale- Thrapie Analytique- Counseling- Rduction de risques- NA et AA

    - Communauts Thrapeutiques3. Traitements Pharmacologiques: substitution, antagonistes, aversifs..4. Traitements alternatifs: acupuncture, hypnothrapie, approches bases sur la foi et la

    prire..

    REUSSITE DU TRAITEMENT

    La russite du traitement, en dehors des moyens thrapeutiques utiliss, dpend de deuxfacteurs essentiels:- sengager dans une continuit de soins- assurer une rtention dans le traitement

    Lacontinuit des soinsimplique un engagement de la part des diffrents protagonistes de

    la relation thrapeutique :- Thrapeute: respecter la personne accueillie, sabstenir de juger, laider choisir, tre

    garant des conditions minimum de la relation (temps, coute, scurit..)- Patient: respecter les rendez-vous, respecter lintgrit du thrapeute, des autres

    patients, de linstitution, et tre en tat de communiquer- Institution: garantir comptence des soignants, confidentialit, secret professionnel,

    proposer des services permettant des soins

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    La rtention au traitement est le meilleur critre de russite, la dure de traitement tantsouvent plus significative que la mthode thrapeutique utilise.

    La majorit des toxicomanes vivant avec leurs parents et tant souvent dpendants de leursparents, la famille peut tre un alli thrapeutique et amliorer ainsi la rtention autraitement ; la famille peut contribuer :

    - engager le toxicomane dans un traitement- amliorer la compliance- simpliquer dans les dcisions thrapeutiques- surveiller le traitement (detox en ambulatoire..)- avoir un effet coercitif positif

    Pour pouvoir amener le patient sengager dans un projet thrapeutique et retenir cemme patient dans le traitement, il est ncessaire de comprendre la trajectoire dutoxicomane allant du stade du plaisir au stade de gestion du manque jusquau stade degalre o le plaisir est absent et le manque physique est trs lev.

    Pour une meilleure comprhension du processus de changement, Prochaska & DiClementeont dcrit 5 stades de changement qui sont utiles pour une varit de conduites qui touchent la sant: drogues, tabac, alcool, rgime alimentaire, tests mdicaux (mammographie),utilisation de la protection lors de rapports sexuels, et qui sont a la base de lentretienmotivationnel.Les 5 stades de changement sont : Prcontemplation, Contemplation, Prparation,Action, Maintenance.

    Les principes et les intrts de ces stades sont de montrer que:- la motivation existe sur un continuum- les patients progressent dans ces stades de faon spirale et non linaire- si les stratgies adoptes ne correspondent pas au stade actuel du patient, le rsultat

    est la non compliance

    - si le clinicien pousse le patient trop vite travers les stades, le rsultat est une cassurede lalliance thrapeutique- les rechutes sont un vnement, pas un stade

    Pre-contemplationNon conscience du problme, non encourag au changement. Ne veut pas changer: jepeux arrter quand je veux

    - Indicateurs: discute, interrompt, nie, ignore, vite de parler ou de penser propos de soncomportement..- Patient traditionnellement dsign comme rsistant, non motiv

    Conduite tenir:

    -Etablir un rapport- Dterminer pourquoi le patient est venu- Introduire lambivalence- Donner des informations sur les pour et contre- Ecouter les penses, motions, craintes du patient- Garder lentretien non formel

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    ContemplationAmbivalence: je sais que a me fait du tort mais..

    - Indicateurs: considre les cts positif et ngatif du comportement en question,reconnaissance du problme sans ncessairement agir pour changer- Patient traditionnellement dsign comme imprvisible

    Conduite tenir:-Discuter et peser pour/contre- Insister sur libert de choix du patient- Discuter les buts du patient dans sa vie- Rduire la crainte de la gurison par des exemples et des solutions aux problmes- Poser des questions qui clarifient la motivation: Quest ce qui est plus important pour vous?... Pourquoi?...

    PrparationIndividu passe du stade de penser au problme au stade de planifier les premires tapes:

    je veux arrter mais je ne sais pas comment- Indicateurs: pose des questions, considre les options, montre plus douverture..- Patient traditionnellement dsign comme compliant, on peut travailler avec lui..

    Conduite tenir:- Encourager les efforts de changement- Clarifier les buts et identifier les stratgies adquates- Structurer un plan daction- Donner au patient des informations claires, consistantes et sans quivoque concernant leprocessus de gurison

    ActionDmarche pour modifier le comportement/conduite (adhrer un traitement par exemple),

    les changements oprs sont visibles: jai coup avec mes anciens amis - Indicateurs: rceptif au traitement, compliant, changements positifs dans dautresdomaines..- Patient traditionnellement dsign comme patient qui a russi..

    Conduite tenir:- Reconnatre les difficults, encourager mme un effort minime- Identifier les situations risque, les dclencheurs, les faons de grer- Aider le patient trouver de nouveaux renforcements- Encourager la persvrance (sen tenir au plan)

    MaintenanceMaintien du changement

    - Indicateurs: changements comportementaux, abstinence stable, buts thrapeutiquesatteints, stratgies dadaptation adquates- Patient traditionnellement dsign comme prt terminer son traitement, na plus besoinde traitement..

    Conduite tenir:- Encourager et confirmer les changements

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    - Rpter les stratgies dadaptation- Revoir les buts long terme- Encourager le patient participer au changement dautres personnes

    Le patient passe par ces stades plusieurs fois avant le succs final ; les rechutessont doncinhrentes au processus de traitement et seraient plutt la rgle que lexception. En cas derechute, le patient devrait tre rintgr dans le traitement en employant les mmestechniques et la rechute doit tre une chance pour apprendre, aussi bien pour le patient quepour le thrapeute, et utilise donc pour renforcer le traitement.

    CONCLUSION

    Le traitement des toxicomanes est un traitement a priori complexe et de longue dure. Sarussite dpend dune valuation initiale globale et complte par une quipemultidisciplinaire, psychiatrique, mdicale, psychologique et sociale.Le traitement doit tre adapt la ralit de chaque toxicomane, en tenant compte a la foisde sa demande, des exigences thrapeutiques et du degr de motivation prsent au moment

    de lvaluation.

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    Le SATO Picardie

    par Jean Pierre Demange, Directeur du SATO (France)

    Service dAide aux Toxicomanes

    LES SERVICES Les CSST (Centres de Soins Spcialiss) et les Units Mthadone Les Appartements Thrapeutiques Relais La Communaut Thrapeutique La Boutique Le Relais

    Les Points Ecoute Jeunes et ParentsLes CSST et les Units Mthadone(Centres de Soins Spcialiss aux Toxicomanes)Sadressent toutes personnes concernes par un problme de dpendance aux produitslicites ou illicites, ainsi qu leur famille et entourage :

    Soins en ambulatoire : sevrage, traitement de substitution, soutien psychologique,psychothrapie, accompagnement socio-ducatif. Volontariat, Anonymat et Gratuit.

    La Boutique Le Relais Sadresse des toxicomanes actifs :

    Accessibilit aux soins.

    Accueil Accompagnement Orientation. Distribution de matriel strile. Rcupration de matriel usag. Information Prvention sur le SIDA et les Hpatites.Anonymat et Gratuit.

    Les Appartements Thrapeutiques RelaisSadressent des toxicomanes majeurs clibataires ou en couple, ventuellement avecenfants pour un hbergement dune dure variable :

    Aide lautonomie. Prise en charge psycho-socio-ducative individualise.Accompagnement vers la rinsertion sociale et professionnelle. Suivi mdical rgulier (substitution).

    La Communaut Thrapeutique - Le Chteau de Flambermont Sadresse des personnes toxicomanes physiquement sevres, dsireuses de sengagerdans un processus de soins : Prise en charge en internat, centre autour du groupe. Participation des rsidents la vie communautaire.Activits de groupe (sportive, culturelle, groupe de parole, relaxation, etc.). Prparation linsertion.

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    Les Points Ecoute Jeunes et ParentsSadressent des adolescents en situation de risques et/ou de mal-tre :

    Ecoute Soutien

    Orientation- Jeunes- Parents- Professionnels

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    La prise en charge clinique du toxicomane

    par Dr Aram Kavciyan, Psychiatre, Centre de Marmottan, Paris et Association

    Nationale des Intervenants en Toxicomanie (France)

    INTRODUCTION

    La toxicomanie est aujourdhui trs largement reconnu comme tant un phnomnemultifactoriel complexequi comporte une dimension biologique, psychologique, sociale etanthropologique.

    Les apports de nombreuses disciplines sont par consquent ncessaires sacomprhension sans pour autant pouvoir fournir un modle explicatif totalement satisfaisant.En effet, il nous est actuellement impossible de rassembler, coordonner et intgrer ces trsnombreux clairages qui restent chacun peu ou prou partiels mme dans leur propredomaine.

    Nanmoins les modles explicatifs les plus satisfaisants sont ceux qui tiennent compte duplus grand nombre de facteurs, c'est--dire lesmodles trivaris, bio-psycho-sociaux. Ilsubsiste pourtant des tenants de modles plus simples, bi- et mmemono-varis.

    Les modlesmono-varissont les plus anciens (XVIIIime sicle) et sont forgs sur la notiondintoxication: cest labsorption du produit toxique qui elle seule dtermine le trouble. Il endcoule des noms en isme: alcoolisme, morphinisme

    Les modlesbi-varisapparaissent au XIXime sicle. Ils tiennent compte des proprits duproduit mais aussi des prdispositions du sujet. Ils sont forgs partir de la thorie de ladgnrescence. Il en dcoule des noms en manie: morphinomanie, cocanomanie

    Les modles tri-varis voient le jour au cours de la deuxime moiti du XXime sicle. Act des autres facteurs, ils font intervenir les facteurs socioculturels : la toxicomanie est larencontre dun produit, dune personnalit et dun moment socioculturel (C.OLIEVENSTEIN).

    Cette conception du problme induit la ncessit dune prise en charge globale, pluri- outrans-disciplinaire.

    PRISE EN CHARGE PLURI- ou TRANS-DISCIPLINAIRE

    La pluridisciplinarit indique la participation, de professionnels de diffrentes disciplines, laprise en charge, avec leurs comptences propres. La notion de transdisciplinarit va plusloin et indique la mise en complmentarit et lintgration de lapport des diffrentescomptences professionnelles dans llaboration du projet et de laction thrapeutique.

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    Cette prise en charge globale est donc le fait dunequipe multidisciplinaire, comportant :des mdecins gnralistes et psychiatres, des psychologues, des travailleurs sociaux(assistants sociaux, ducateurs), etc. Elle doit tenir compte de diffrentes dimensions :biologique et mdicale, psychologique, sociale

    Dimension mdicale :

    - Somatique :Elle doit tenir compte :.de limpact des psychotropes et des additifs contenus dans les produits utiliss (toxicit),.des consquences des modalits dusage des psychotropes (pathologie infectieuse),. des pathologies favorises par le mode de vie du toxicomane (tuberculose, troubles

    nutritionnels),.des pathologies intercurrentes.

    - Psychiatrique :Elle prend en charge :

    .la psychopathologie de laddiction,.la co-morbidit psychiatrique.

    Dimension psychologique :Sa prise en compte peut amener la mise en place de :

    - psychothrapies individuelles :."de soutien",.cognitivo-comortementales,.psychanalytiques,.spcifique (cf.Lexprience de la clinique de Marmottan),.etc.

    - psychothrapies de groupe :.thrapies familiales (systmiques, dinspiration analytiques),.thrapies motionnelles,."groupes de parole",.etc.

    [La participation des groupes nphalistes tels que les Narcotiques Anonymes peutgalement tre utile.]

    Dimension sociale :

    Il peut tre utile voire indispensable de proposer un accompagnement dans le domainedes droits sociaux, du logement, du travail, de la justice

    ACCOMPAGNEMENTAU LONG COURSLa toxicomanie est bien souvent un phnomne long, dvolution non linaire, comportantdes rechutes et pouvant se rsoudre grce une maturation spontane. Il nexiste pas deprogramme thrapeutique standardis pouvant sappliquer chaque cas, tant donn lacomplexit du phnomne et la trs grande diversit des situations cliniques. Il semble

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    mme que lefficacit des diffrentes techniques utilises soit comparable, sous rserve dundegr dadhsion similaire du sujet ces techniques. Il en ressort que dans la prise encharge, le plus important est la qualit de la relation thrapeutique , garante dunemeilleure adhsion.Cest dans ce sens que la prise en charge peut tre conue en terme daccompagnementnon coercitif au long cours. Celui-ci doit nanmoins sappuyer sur certains principes etmettre en uvre un dispositif de soins au sein duquel diffrentes actions thrapeutiquespeuvent tre proposes et ralises.

    Principes :- Base thique :

    . le volontariat:Cest le respect de la libert de choix des toxicomanes qui doivent tre mis en position dedcision et de choix, en connaissance de causes et de consquences, tout moment duparcours de soins.. lintentionnalit de soin:

    Cest lutilisation et le dveloppement doutils suscitant, favorisant, la dmarche de soins,

    parce que la toxicomanie est et relve un tat de souffrance, afin de:. diminuer les consquences nfastes de la dpendance sur la sant et lintgrationsociale,

    .aider sortir de cette dpendance.

    - Approche pragmatique:Phnomne multifactoriel complexe qui ne peut pas se rsoudre dune faon simple voire

    simpliste; donc : pas de programme standardis de prise en charge mais adaptation laspcificit de chaque cas.

    . laccessibilit aux soins:Cest la proximit gographique et la gratuit des structures de soins, la mise en place derseaux permettant dentrer en contact avec les toxicomanes

    . la diversit de loffre de soins:Cest la pluralit de structures complmentaires ayant des objectifs et des missionsdiffrents, intervenant des moments diffrents de la prise en charge et permettant chacun de trouver une rponse la plus adapte possible sa situation.

    Dispositif de soins :

    - Spcialis :

    Il comporte :.DesCentres de soins ambulatoires:Ils assurent laccueil, lvaluation, lorientation, les soins et le suivi psychologique, sociale et

    ducative des toxicomanes et de leur entourage. Ils comportent une quipe pluridisciplinaire(mdecins, infirmiers, psychologues, travailleurs sociaux).

    .DesServices hospitaliers daddictologie

    .Desquipes de liaison:

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    Petites quipes (mdecin le plus souvent psychiatre, psychologue, infirmier, assistant social)mobiles se dplaant au sein de lhpital auprs des toxicomanes hospitaliss pour unepathologie somatique ou un sevrage, pour faciliter la prise en charge et former les quipessoignantes.

    .DesCentres de soins en milieu pnitencier:Pour entrer en contact avec les toxicomanes incarcrs, afin de leur apporter des soinsadapts et de prparer leur sortie.

    .DesCentres thrapeutiques rsidentiels:Assurent une thrapie de rupture (changement radical de mode de vie) avec aidepsychologique, ducative, sociale et mdicale afin dinstaurer ou de restaurer les capacitsdautonomie et dinsertion sociale, travers des sjours de 3 6 mois. Peuvent accueillir desgroupes dune dizaine de personnes.

    .DesCommunauts thrapeutiques:Assurent une thrapie par la communaut dans une approche socio-comportementale,

    travers des sjours de 1 2 ans. Accueillent des groupes numriquement plus importants..DesFamilles daccueil:Elles sont gnralement rattaches des centres de soins ambulatoires. Accueillent une oudeux personnes la fois pour des dures variables.

    .DesAppartements thrapeutiques relais:Ils peuvent tre collectifs ou individuels et reprsentent une aide lautonomisation.

    .DesCentres dhbergement de transition ou durgence :Assurent un accueil dassez courte dure ( 1 mois), dans des situations particulires : sortiede prison, stabilisation dun sevrage, attente dun autre mode de prise en charge

    .Undispositif de rduction des risques:- pour les toxicomanes les plus marginaliss qui ne peuvent pas sinscrire dans unedmarche de soins, dans le but de prvenir un certain nombre de complications sanitaires etsociaux mais aussi pour faciliter laccs aux soins ;

    - reprsent par : quipes de rue, boutiques, sleep-in, programmes dchanges deseringues, ateliers dinsertion

    .Desrseaux toxicomanie-ville-hpital:Ils assurent la liaison et la continuit des soins entre les diffrents intervenants (psychiatres,services hospitaliers, mdecins gnralistes, pharmaciens, services sociaux, centre de soinsspcialiss) dune mme zone gographique.

    - non spcialis :

    Il est form entre autres par :.la mdecine de ville (gnralistes et spcialistes),.les services hospitaliers (psychiatrie, mdecine),.les services sociaux, centres dhbergement, centres de rinsertion

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    Diffrents types daction thrapeutique :

    Au cours de la prise en charge, un certain nombre dactes thrapeutiques techniquespeuvent et sont trs souvent raliss. Ils sont mme trs rgulirement le prtexte de cetteprise en charge. Mais, rappelons le une fois de plus, ils nont de sens que dans la mesure oils sinscrivent dans une relation daccompagnement, quils ne rsument en aucun cas etquils nont pas, en soi, defficacit universelle.

    - Sevrages :

    Ils peuvent seffectuer en milieu hospitalier ou en ambulatoire.Ils peuvent tre brusques (sevrage bloc) avec arrt total du produit source de dpendance etmise en place dun traitement mdicamenteux destin attnuer le syndrome de sevrage.Les modalits de prescription (types de mdicaments prescrits, dures de prescription, etc.)dpendent du type de produit (opiacs, cocane, autres stimulants, cannabis,benzodiazpines, alcool).Ils peuvent aussi seffectuer de faon dgressive et plus ou moins rapide.

    - Traitements de substitution :

    A lheure actuelle, les traitements de substitution ne concernent que les opiacs. Lesproduits de substitution utiliss sont principalement le chlorhydrate de mthadone et labuprnorphine.Le principe consiste remplacer le produit (illicite ou pas) utilis par le sujet par un autre demme famille mais prsentant des proprits pharmacologiques (pharmacodynamiques,pharmacocintiques et galniques) avantageuses sous diffrents aspects.De cette faon, la pharmacodpendance demeure mais la dpendance comportementalepeut tre modifie et un certain nombre de complications tant sanitaires que psychologiqueset sociales tre vites. Ils ne sont efficaces que dans la mesure o ils permettent etcomportent un accompagnement psycho-social.

    - Traitements dventuelles co-morbidits:

    . somatiques :La prise en compte et le traitement des pathologies somatiques est tout fait indispensable.Il peut tre fait au sein dune mme institution de prise en charge ou au sein de rseaux dontla coordination doit tre trs bonne, afin de minorer le risque de ngligence par le sujet lui-mme.

    . psychiatriques :L aussi, leur traitement revt une importance capitale et peut se faire au sein mme delinstitution qui prend en charge la toxicomanie ou en coordination avec une structure.

    - Psychothrapies :

    Diffrentes formes de psychothrapies plus ou moins brves ou longues, peuvent tre misesen place au cours du suivi. Elles peuvent avoir des indications et des objectifs variables.- Accompagnement socio-ducatif :Diffrentes modalits sont possibles.

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    Notion deRduction des Risques:

    Cette notion sest fortement dveloppe dans les annes 1990 ct des modalitsthrapeutiques classiques, devant limportance des dgts et des risques sanitaires quereprsentait lpidmie VIH. Dans une approche pragmatique, elle promeut diffrentesactions visant diminuer ou viter certains risques lis lusage de drogues, sans selimiter celui dinfection virale (VIH mais aussi VHC). Elle est aujourdhui assez largementintgre dans le soin aux toxicomanes.Les risques en question peuvent tre dordre :

    - sanitaire:

    . toxiques :du fait des psychotropes ou des additifs que contiennent les produits utiliss;peuvent tre prvenus par linformation gnrale et particulire le cas chant, la pratique detestings...

    . infectieux :dus principalement aux modalits dusage des produits, mais aussi aux conditions de vie destoxicomanes;peuvent tre rduits par : linformation, la mise en place de programmes dchange deseringues, la distribution de matriel dinjection et autres, celle de prservatifs, lesdpistages anonymes et gratuits (VIH, hpatites virales), la vaccination contre lhpatiteB

    - sociaux:dlinquance, dsinsertion

    ALLIA