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ATLAS DES D.O.M. LA GUYANE Planche 10 Le climat, la roche mère, la topographie, la végétation, la faune, et plus récemment l'homme, sont les principaux facteurs qui déterminent la formation et l'évolution du sol, avec action en retour de la couverture pédologique sur plusieurs de ces facteurs. Leurs variations, d'un point à l'autre du paysage ou au cours de l'histoire de la couverture pédologique, commandent la différenciation actuelle du sol. Cette différenciation est exprimée habituellement par un découpage en unités cartographiques définies chacune par un ou plusieurs types de sol. La classification sélectionne et hiérarchise les caractères considérés comme essentiels à la compréhension et à l'expression de la genèse et de l'évolution du sol. Pour cela, elle explicite leur dépendance et leurs relations avec les facteurs externes, par référence à des processus. Ce sont même souvent ces processus qui servent à la définition des unités de classification, lesquelles sont générale- ment utilisées pour caractériser les unités cartographiques, du moins pour les cartes à très petites échelles s0rnme celle-ci. Le découpage de la couverture pédologique continue en surfaces caractérisées par un ou plusieurs types de sol présente l'inconvénient d'escamoter l'existence et l'importance de variations ordonnées latéralement au sein d'une même unité cartographique, par exemple le long du versant. Or ces variations peuvent avoir autant d'importance pratique pour l'utilisateur que les caractéristiques moyennes de chaque unité. _Des solutions sont en vue depuis peu pour pallier cet inconvénient, mais elles n'ont pas pu être appliquées ici. Cette carte s'appuie en effet sur des levers systématiques à 1/50000 en Guyane septentrionale et sur des reconnaissances dans l'intérieur du pays, le long des grands axes fluviaux, travaux qui ont été réalisés par la section pédologi- que du centre ORSTOM de Cayenne entre 1951et1973 (Fig. 11. On s'est attaché cependant à préciser certaines des différenciations latérales observées le long des ver- sants : elles figurent en illustrations autour de la carte. Cette prise en compte de l'organisation latérale de la couverture pédologique est plus avancée dans la carte à 1/350 000 de la Guyane septentrionale, carte qui s'appuie sur les travaux plus récents. La classification française des sols utilisée ici est explicitée dans un document provisoire de la Commis- sion de Pédologie et de Cartographie des Sols (CPCS 1967), qui reprend pour les sols ferrallitiques les proposi- tions de G. AUBERT et P. SEGALEN (19661. On se reportera à ces documents pour la définition des termes utilisés et l'explication des processus considérés. 54° 53' 52' 0 1 c E '1 0 50 Km "// --5" ( lt" 2'---- ----2" Réalisés 1 /50000//'.1 /1 OO 000 _ Etudes de détail D _ RcconnJissEmces Fig. 1. - Avancement des travaux de cartographie pédologique. 1 - LES FACTEURS DE LA PEDOGENESE A - Le climat Les différences de pluviosité entre la zone côtière et l'intérieur, ou du Sud-Est au Nord-Ouest de la zone côtière, ou les variations locales dues aux reliefs, aux vallées et à la végétation sont certes importantes (2,5 à 4,5 mètres de total annuel moyen des précipitations). Mais l'apport pluvial reste dans tous les cas suffisant pour déterminer - compte-tenu des températures par ailleurs élevées - des conditions propices à une altération rapide et complète des minéraux primaires des roches mères, puis à la formation de sols ferrallitiques. De plus, ce que l'on sait des paléoclimats tropicaux successifs, indique que ces conditions propices à la ferraflitisation se sont maintenues pendant de très longues périodes, quoiqu'avec des alternances tantôt plus sèches, tantôt plus humides. Ces alternances ont probablement joué un rôle dans la formation des carapaces latérito-bauxitiques existant en Guyane française ou dans les régions voisines. Il existe deux saisons sèches dont l'une, d'aoùt à novembre est suffisamment marquée pour entraîner un certain dessèchement du sol (reprise par évapotranspirationl et un arrêt temporaire du drainage vertical, celui-ci se produit. Mais il n'y a pas toutefois flétrissement de la végétation, sauf en « savane sèche ». B - Les roches mères La zone côtière est le domaine des sédiments marins récents (Terres Basses), l'intérieur celui des roches cristallines et cristallophylliennes du socle (Terres Hautes), avec entre les deux, la· Plaine côtière ancienne et ses « barres prélittorales » et, en bordure des Terres Hautes, le sédiment d'épandage ancien appelé Série Détritique de Base (SDB). Ces deux derniers dépôts sont marqués par l'altération ferrallitique et évoluent plus récemment en podzols (sols sableux). Les sédiments marins récents sont argilo-limoneux et encore sous l'influence de l'onde de marée ou de l'onde de salinité. Fixés par la mangrove, ils se consolident et subissent une maturation et une évolution en sol. Les roches mères du socle sont variées en Guyane et, par suite, les minéraux qu'elles contiennent ou l'arrangement de ces minéraux le sont aussi. Or ce sont des minéraux primaires qui, à l'approche de la surface, sont soumis aux agents météoriques et biologiques, s'altèrent, et fournissent les constituants du sol. En condi- tions de bon drainage et sous climat chaud et humide, leur réseau se détruit plus ou moins complètement : une partie des ions libérés sont exportés, les autres se combinent pour donner naissance à des minéraux secondaires dits de« néoformation ». Ceux-ci peuvent eux-mêmes devenir instables lorsque les conditions du milieu changent, notamment lorsque la surface du sol se rapproche d'eux, par le jeu de l'érosion des horizons sus-jacents. Le quartz résiste mieux et fournit le« squelette »sableux qui, mélangé à l'argile néoformée, con- ditionne la texture du sol qui varie notablement d'une roche mère à l'autre (Fig. 2). Les roches sédimentaires riches en sables quartzeux (Série Détritique de Base, barres prélittorales, cordons littoraux, terrasses alluviales), favorisent l'entraînement de leur fraction argileuse, donnant des sols plus sableux que les sédiments d'origine. Les roches basiques (complexe volcano-sédimentaire de Paramaca, gabbros, péridotites, amphiboli- tes, certains schistes) donnent des sols argileux (60 - 80 % d'argile) et moins fortement désaturés en cations. Les granites, granita-gneiss, quartzites donnent des sols de texture plus équilibrée (sabla-argileux à argilo-sableux). Les roches riches en minéraux ferromagnésiens favorisent les processus d'accumulation et d'indura- tion du fer sous forme figurée (nodules, concrétions, cuirasse). C'est ainsi que les couronnements tabulaires cuirassés sont beaucoup plus fréquents sur la série de Paramaca que sur les granites ou les matériaux acides qui en dérivent. 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C - La topographie La topographie intervient directement sur la différenciation des sols en conditionnant le drainage externe des eaux apportées par la pluie, les cours d'eau ou la mer; en certaines positions à mauvais drainage externe : plaines des Terres Basses, vallées, bas-fonds, ainsi que dans les terrasses alluviales inonda- bles, l'eau s'accumule et favorise les processus d'asphyxie temporaire ou permanente connus sous le nom d'hydromorphie. Mais la topographie intervient aussi indirectement dans les sites à bon drainage externe (collines poly- convexes, versants de plateaux), le drainage interne est défectueux, du fait de l'imperméabilité du sol ou d'un horizon du sol. Le ruissellement qui en résulte, diminue ici (augmente ailleurs) la quantité d'eau qui s'infil- tre et alimente l'altération et les nappes en profondeur. En Guyane septentrionale, ces ruissellements sont particulièrement importants en de nombreux endroits (BLANCANEAUX 1974, RODIER 1976). Selon la valeur de la pente et le microrelief, l'eau qui tombe ou qui ruisselle dispose de plus ou moins de temps pour s'infiltrer, la capacité d'infiltration étant, quant à elle, fonc- tion de la perméabilité et de l'état hydrique du sol. Il y a donc une grande diversité de ces conditions hydriques, c'est-à-dire du pédoclimat, quoique les conditions climatiques générales soient rel.ativement uniformes. , PEDOLOGIE D - La végétation, la faune et les interventions humaines Ces facteurs sont également en relation avec la différenciation de l'occupation des sols : - l'horizon humifère diffère notablement selon qu'il est sous forêt, sous savane ou sous cultures, tous autres facteurs égaux par ailleurs ; - les chablis des grands arbres, ou le terrassement par les animaux fouisseurs, remontent en surface des cailloux qui peuvent ensuite se concentrer par exportation des particules fines ; - les déjections de vers, déblais de fourmilière, enrichissent au contraire l'horizon supérieur en consti- tuants fins prélevés au-dessous ; - l'action de l'homme s'exerce directement par le travail du sol, ou indirectement par les modifications qu'il apporte à la végétation (savanisation). E - Les héritages L'histoire, c'est-à-dire la prise en compte des facteurs externes non pas seulement tels qu'ils sont aujourd'hui, mais tels qu'ils se sont exercés aux époques passées, explique aussi la différenciation actuelle des sols. Mises à part les vicissitudes climatiques et eustatiques du Quaternaire, les principaux événements au cours de longues périodes propices à la ferrallitisation, sont les alternances de reprises d'érosion (qui enlèvent ou amincissent le sol) et de périodes de stabilité tectonique (pendant lesquelles le sol s'épaissit et évolue). Ces événements se traduisent aujourd'hui par des héritages qui sont principalement dans les Terres Hautes ; d'une part des cuirasses ou carapaces, amenées progressivement en position de commandement et qui alimentent alors en composés ferro-alumineux les sols situés en contrebas, d'autre part un épais manteau d'altération et quelques témoins d'une couverture ferrallitique ancienne, à partir desquels se sont différenciés une grande partie des sols actuels. Il - LES PROCESSUS DE LA PEDOGENESE La pédogénèse actuelle s'exerce principalement : - dans les Terres Basses, sur un matériau d'apport marin récent de fertilité potentielle élevée (après des- salure) ; - dans les Terres Hautes et dans la Plaine côtière ancienne, sur le matériau d'altération ferrallitique épais du sol et des barres prélittorales, le sol y est relativement mince (1 à 3 m) et de fertilité chimique très médiocre. Quoique les deux régions correspondantes ne se distinguent pas fondamentalement par leur climat, ces deux types de matériaux originels évoluent bien différemment : sur les matériaux d'apport marin, les proces- sus qui s'exercent sont successifs (étapes de la maturation du sédiment ou« pédogénèse initiale ») ; dans les sols ferrallitiques, d'autres processus sont en cause, hydromorphie mise à part, et ils sont relativement indé- pendants les uns des autres quoique diversement associés selon la roche mère considérée. La roche mère, ou plutôt le matériau originel, apparaît donc comme le principal facteur de différenciation des sols en Guyane mais le modelé, et dans certains cas, la végétation jouent aussi leur rôle. Il faut préciser d'abord les processus avant d'indiquer comment ils se combinent sur les différentes roches mères. (Pour la maturation des sédiments marins récents on se reportera à la notice de la Planche « Pédologie : Plaines côtières »à 1/350 000). A - L'hydromorphie Ce processus, dù à un excès d'eau temporaire ou permanent dans le sol est lié, en Guyane la pluvio- sité est excessive : - soit à un mauvais drainage externe (plaines basses, replats, bas-fonds) ; - soit à un apport d'eau par l'onde de marée (plaines côtières), ou par les cours d'eau (terrasses alluvia- les, zones d'inondation), ou par le ruissellement (bas de versant, bas-fond) ; - soit à un mauvais drainage interne, à l'imperméabilité du sol lui-même (nombreux endroits des Terres Hautes) et qui est à l'origine du ruissellement. Dans certains cas (Terres Basses). l'hydromorphie se traduit par une accumulation de matière organique en surface (allant jusqu'à la formation de tourbe) et aussi par des marques de réduction, d'oxydation et de redistribution des composés du fer. Dans d'autres cas, outre les marques précitées, se produit une décolora- tion ou un jaunissement et, au moment des averses, se constitue une nappe perchée et des poches d'eau dans les décimètres supérieurs du sol (Terres Hautes). B - La podzolisation En Guyane, la podzolisation fait souvent suite à l'hydromorphie. Deux processus sont associés, sous l'influence d'un humus de type moder: l'altération poussée des silicates allant jusqu'à la destruction des argi- les antérieurement néoformées et une« complexation »importante du fer et de l'alumine. Il se forme alors un horizon éluvial (A2) sableux, très pauvre et« boulant », épais de plusieurs mètres souvent et, au-dessous - en certaines positions topographiques seulement pa·r ralentissement du drainage interne - un horizon illuvial (B) enrichi en fer et en alumine libres, en argile et en matière organique (alios). Ces sols appelés podzols s'obser- vent seulement sur des roches mères ou matériaux originels libérant suffisamment de sables quartzeux qui facilitent la circulation des solutions : principalement les sédiments de la Série Détritique de Base, les barres prélittorales et les cordons littoraux . C - L'altération ferrallitique Dans les conditions tropicales humides, et en milieu bien drainé, l'altération des minéraux primaires est complète : la majeure partie des cations alcalins et alcalino-terreux libérés - et une grande partie de la silice combinée - sont évacuées. Le quartz ainsi que l'illite résistent mieux dans certains cas. Il apparaît en grande quantité des minéraux secondaires ou de néoformation : la kaolinite (silicate d'alumine), la gibbsite (hydroxyde d'alumine), la goethite, l'hématite et d'autres composés ferrugineux ou alumineux mal cristallisés. C'est l'alté- ration ferrallitique, qui laisse reconnaissable l'architecture de la roche (fantômes de minéraux) et dont les cons- tituants sont ensuite - et au-dessus - diversement agencés et transformés par la pédogénèse ferrallitique. D - La pédogénèse ferrallitique A partir et au-dessus de l'altération précédente, le sol qui se développe, en conditions de bon drainage et de stabilité du paysage, est épais et coloré uniformément et vivement en jaune ou rouge par les composés fer- rugineux. Il est composé de quartz résiduel (fraction sableuse surtout) et de minéraux secondaires livrés par l'alté- ration (fraction argileuse surtout) en proportions variables selon les roches mères, la profondeur, le modelé et la position topographique. Cette fraction fine, combinée à la matière organique de surface, forme un complexe absorbant de faible capacité d'échange des cations, désaturé en cations et de faible pouvoir de gonflement. L'organisation pédologique qui se substitue progressivement à l'organisation du matériau d'altération est d'abord massive, ensuite fragmentée en petits polyèdres serrés, puis apparaissent - autour et entre ces polyè- dres - des microagrégats arrondis (micropeds). Ces organisations successives dans le temps se suivent égale- ment de bas en haut. L'horizon supérieur à micropeds peut cependant être modifié, voire disparaître, sous l'action des processus qui seront décrits plus loin. En surface, la matière organique se minéralise rapidement. C'est pourquoi, malgré l'importance de l'aRport par la litière, elle ne s'accumule pas notablement. Elle fournit en abondance des acides fulviques et du gaz carbonique entraînés en profondeur ils influencent l'hydrolyse des minéraux primaires. 1

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ATLAS DES D.O.M. LA GUYANE Planche 10

Le climat, la roche mère, la topographie, la végétation, la faune, et plus récemment l'homme, sont les principaux facteurs qui déterminent la formation et l'évolution du sol, avec action en retour de la couverture pédologique sur plusieurs de ces facteurs. Leurs variations, d'un point à l'autre du paysage ou au cours de l'histoire de la couverture pédologique, commandent la différenciation actuelle du sol.

Cette différenciation est exprimée habituellement par un découpage en unités cartographiques définies chacune par un ou plusieurs types de sol. La classification sélectionne et hiérarchise les caractères considérés comme essentiels à la compréhension et à l'expression de la genèse et de l'évolution du sol. Pour cela, elle explicite leur dépendance et leurs relations avec les facteurs externes, par référence à des processus. Ce sont même souvent ces processus qui servent à la définition des unités de classification, lesquelles sont générale­ment utilisées pour caractériser les unités cartographiques, du moins pour les cartes à très petites échelles s0rnme celle-ci.

Le découpage de la couverture pédologique continue en surfaces caractérisées par un ou plusieurs types de sol présente l'inconvénient d'escamoter l'existence et l'importance de variations ordonnées latéralement au sein d'une même unité cartographique, par exemple le long du versant. Or ces variations peuvent avoir autant d'importance pratique pour l'utilisateur que les caractéristiques moyennes de chaque unité. _Des solutions sont en vue depuis peu pour pallier cet inconvénient, mais elles n'ont pas pu être appliquées ici. Cette carte s'appuie en effet sur des levers systématiques à 1/50000 en Guyane septentrionale et sur des reconnaissances dans l'intérieur du pays, le long des grands axes fluviaux, travaux qui ont été réalisés par la section pédologi­que du centre ORSTOM de Cayenne entre 1951et1973 (Fig. 11.

On s'est attaché cependant à préciser certaines des différenciations latérales observées le long des ver­sants : elles figurent en illustrations autour de la carte. Cette prise en compte de l'organisation latérale de la couverture pédologique est plus avancée dans la carte à 1 /350 000 de la Guyane septentrionale, carte qui s'appuie sur les travaux plus récents.

La classification française des sols utilisée ici est explicitée dans un document provisoire de la Commis­sion de Pédologie et de Cartographie des Sols (CPCS 1967), qui reprend pour les sols ferrallitiques les proposi­tions de G. AUBERT et P. SEGALEN (19661. On se reportera à ces documents pour la définition des termes utilisés et l'explication des processus considérés.

54° 53' 52'

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Réalisés 1 /50000//'.1 /1 OO 000 _ Etudes de détail D _ RcconnJissEmces

Fig. 1. - Avancement des travaux de cartographie pédologique.

1 - LES FACTEURS DE LA PEDOGENESE

A - Le climat

Les différences de pluviosité entre la zone côtière et l'intérieur, ou du Sud-Est au Nord-Ouest de la zone côtière, ou les variations locales dues aux reliefs, aux vallées et à la végétation sont certes importantes (2,5 à 4,5 mètres de total annuel moyen des précipitations). Mais l'apport pluvial reste dans tous les cas suffisant pour déterminer - compte-tenu des températures par ailleurs élevées - des conditions propices à une altération rapide et complète des minéraux primaires des roches mères, puis à la formation de sols ferrallitiques.

De plus, ce que l'on sait des paléoclimats tropicaux successifs, indique que ces conditions propices à la ferraflitisation se sont maintenues pendant de très longues périodes, quoiqu'avec des alternances tantôt plus sèches, tantôt plus humides. Ces alternances ont probablement joué un rôle dans la formation des carapaces latérito-bauxitiques existant en Guyane française ou dans les régions voisines.

Il existe deux saisons sèches dont l'une, d'aoùt à novembre est suffisamment marquée pour entraîner un certain dessèchement du sol (reprise par évapotranspirationl et un arrêt temporaire du drainage vertical, là où celui-ci se produit. Mais il n'y a pas toutefois flétrissement de la végétation, sauf en « savane sèche ».

B - Les roches mères

La zone côtière est le domaine des sédiments marins récents (Terres Basses), l'intérieur celui des roches cristallines et cristallophylliennes du socle (Terres Hautes), avec entre les deux, la· Plaine côtière ancienne et ses « barres prélittorales » et, en bordure des Terres Hautes, le sédiment d'épandage ancien appelé Série Détritique de Base (SDB). Ces deux derniers dépôts sont marqués par l'altération ferrallitique et évoluent plus récemment en podzols (sols sableux).

Les sédiments marins récents sont argilo-limoneux et encore sous l'influence de l'onde de marée ou de l'onde de salinité. Fixés par la mangrove, ils se consolident et subissent une maturation et une évolution en sol.

Les roches mères du socle sont variées en Guyane et, par suite, les minéraux qu'elles contiennent ou l'arrangement de ces minéraux le sont aussi. Or ce sont des minéraux primaires qui, à l'approche de la surface, sont soumis aux agents météoriques et biologiques, s'altèrent, et fournissent les constituants du sol. En condi­tions de bon drainage et sous climat chaud et humide, leur réseau se détruit plus ou moins complètement : une partie des ions libérés sont exportés, les autres se combinent pour donner naissance à des minéraux secondaires dits de« néoformation ». Ceux-ci peuvent eux-mêmes devenir instables lorsque les conditions du milieu changent, notamment lorsque la surface du sol se rapproche d'eux, par le jeu de l'érosion des horizons sus-jacents. Le quartz résiste mieux et fournit le« squelette »sableux qui, mélangé à l'argile néoformée, con­ditionne la texture du sol qui varie notablement d'une roche mère à l'autre (Fig. 2).

Les roches sédimentaires riches en sables quartzeux (Série Détritique de Base, barres prélittorales, cordons littoraux, terrasses alluviales), favorisent l'entraînement de leur fraction argileuse, donnant des sols plus sableux que les sédiments d'origine.

Les roches basiques (complexe volcano-sédimentaire de Paramaca, gabbros, péridotites, amphiboli­tes, certains schistes) donnent des sols argileux (60 - 80 % d'argile) et moins fortement désaturés en cations.

Les granites, granita-gneiss, quartzites donnent des sols de texture plus équilibrée (sabla-argileux à argilo-sableux).

Les roches riches en minéraux ferromagnésiens favorisent les processus d'accumulation et d'indura­tion du fer sous forme figurée (nodules, concrétions, cuirasse). C'est ainsi que les couronnements tabulaires cuirassés sont beaucoup plus fréquents sur la série de Paramaca que sur les granites ou les matériaux acides qui en dérivent.

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Fig. 2. - Essai de classement granulométrique par type de roche mère. (Exemple : région de Mana - St-Laurent).

C - La topographie

La topographie intervient directement sur la différenciation des sols en conditionnant le drainage externe des eaux apportées par la pluie, les cours d'eau ou la mer; en certaines positions topographiqu~s à mauvais drainage externe : plaines des Terres Basses, vallées, bas-fonds, ainsi que dans les terrasses alluviales inonda­bles, l'eau s'accumule et favorise les processus d'asphyxie temporaire ou permanente connus sous le nom d'hydromorphie.

Mais la topographie intervient aussi indirectement dans les sites à bon drainage externe (collines poly­convexes, versants de plateaux), là où le drainage interne est défectueux, du fait de l'imperméabilité du sol ou d'un horizon du sol. Le ruissellement qui en résulte, diminue ici (augmente ailleurs) la quantité d'eau qui s'infil­tre et alimente l'altération et les nappes en profondeur.

En Guyane septentrionale, ces ruissellements sont particulièrement importants en de nombreux endroits (BLANCANEAUX 1974, RODIER 1976). Selon la valeur de la pente et le microrelief, l'eau qui tombe ou qui ruisselle dispose de plus ou moins de temps pour s'infiltrer, la capacité d'infiltration étant, quant à elle, fonc­tion de la perméabilité et de l'état hydrique du sol. Il y a donc une grande diversité de ces conditions hydriques, c'est-à-dire du pédoclimat, quoique les conditions climatiques générales soient rel.ativement uniformes.

, PEDOLOGIE

D - La végétation, la faune et les interventions humaines

Ces facteurs sont également en relation avec la différenciation de l'occupation des sols :

- l'horizon humifère diffère notablement selon qu'il est sous forêt, sous savane ou sous cultures, tous autres facteurs égaux par ailleurs ;

- les chablis des grands arbres, ou le terrassement par les animaux fouisseurs, remontent en surface des cailloux qui peuvent ensuite se concentrer par exportation des particules fines ;

- les déjections de vers, déblais de fourmilière, enrichissent au contraire l'horizon supérieur en consti­tuants fins prélevés au-dessous ;

- l'action de l'homme s'exerce directement par le travail du sol, ou indirectement par les modifications qu'il apporte à la végétation (savanisation).

E - Les héritages

L'histoire, c'est-à-dire la prise en compte des facteurs externes non pas seulement tels qu'ils sont aujourd'hui, mais tels qu'ils se sont exercés aux époques passées, explique aussi la différenciation actuelle des sols. Mises à part les vicissitudes climatiques et eustatiques du Quaternaire, les principaux événements au cours de longues périodes propices à la ferrallitisation, sont les alternances de reprises d'érosion (qui enlèvent ou amincissent le sol) et de périodes de stabilité tectonique (pendant lesquelles le sol s'épaissit et évolue). Ces événements se traduisent aujourd'hui par des héritages qui sont principalement dans les Terres Hautes ; d'une part des cuirasses ou carapaces, amenées progressivement en position de commandement et qui alimentent alors en composés ferro-alumineux les sols situés en contrebas, d'autre part un épais manteau d'altération et quelques témoins d'une couverture ferrallitique ancienne, à partir desquels se sont différenciés une grande partie des sols actuels.

Il - LES PROCESSUS DE LA PEDOGENESE

La pédogénèse actuelle s'exerce principalement :

- dans les Terres Basses, sur un matériau d'apport marin récent de fertilité potentielle élevée (après des­salure) ;

- dans les Terres Hautes et dans la Plaine côtière ancienne, sur le matériau d'altération ferrallitique épais du sol et des barres prélittorales, le sol y est relativement mince (1 à 3 m) et de fertilité chimique très médiocre.

Quoique les deux régions correspondantes ne se distinguent pas fondamentalement par leur climat, ces deux types de matériaux originels évoluent bien différemment : sur les matériaux d'apport marin, les proces­sus qui s'exercent sont successifs (étapes de la maturation du sédiment ou« pédogénèse initiale ») ; dans les sols ferrallitiques, d'autres processus sont en cause, hydromorphie mise à part, et ils sont relativement indé­pendants les uns des autres quoique diversement associés selon la roche mère considérée.

La roche mère, ou plutôt le matériau originel, apparaît donc comme le principal facteur de différenciation des sols en Guyane mais le modelé, et dans certains cas, la végétation jouent aussi leur rôle.

Il faut préciser d'abord les processus avant d'indiquer comment ils se combinent sur les différentes roches mères. (Pour la maturation des sédiments marins récents on se reportera à la notice de la Planche « Pédologie : Plaines côtières »à 1 /350 000).

A - L'hydromorphie

Ce processus, dù à un excès d'eau temporaire ou permanent dans le sol est lié, en Guyane où la pluvio­sité est excessive :

- soit à un mauvais drainage externe (plaines basses, replats, bas-fonds) ;

- soit à un apport d'eau par l'onde de marée (plaines côtières), ou par les cours d'eau (terrasses alluvia-les, zones d'inondation), ou par le ruissellement (bas de versant, bas-fond) ;

- soit à un mauvais drainage interne, dù à l'imperméabilité du sol lui-même (nombreux endroits des Terres Hautes) et qui est à l'origine du ruissellement.

Dans certains cas (Terres Basses). l'hydromorphie se traduit par une accumulation de matière organique en surface (allant jusqu'à la formation de tourbe) et aussi par des marques de réduction, d'oxydation et de redistribution des composés du fer. Dans d'autres cas, outre les marques précitées, se produit une décolora­tion ou un jaunissement et, au moment des averses, se constitue une nappe perchée et des poches d'eau dans les décimètres supérieurs du sol (Terres Hautes).

B - La podzolisation

En Guyane, la podzolisation fait souvent suite à l'hydromorphie. Deux processus sont associés, sous l'influence d'un humus de type moder: l'altération poussée des silicates allant jusqu'à la destruction des argi­les antérieurement néoformées et une« complexation »importante du fer et de l'alumine. Il se forme alors un horizon éluvial (A2) sableux, très pauvre et« boulant », épais de plusieurs mètres souvent et, au-dessous - en certaines positions topographiques seulement pa·r ralentissement du drainage interne - un horizon illuvial (B) enrichi en fer et en alumine libres, en argile et en matière organique (alios). Ces sols appelés podzols s'obser­vent seulement sur des roches mères ou matériaux originels libérant suffisamment de sables quartzeux qui facilitent la circulation des solutions : principalement les sédiments de la Série Détritique de Base, les barres prélittorales et les cordons littoraux .

C - L'altération ferrallitique

Dans les conditions tropicales humides, et en milieu bien drainé, l'altération des minéraux primaires est complète : la majeure partie des cations alcalins et alcalino-terreux libérés - et une grande partie de la silice combinée - sont évacuées. Le quartz ainsi que l'illite résistent mieux dans certains cas. Il apparaît en grande quantité des minéraux secondaires ou de néoformation : la kaolinite (silicate d'alumine), la gibbsite (hydroxyde d'alumine), la goethite, l'hématite et d'autres composés ferrugineux ou alumineux mal cristallisés. C'est l'alté­ration ferrallitique, qui laisse reconnaissable l'architecture de la roche (fantômes de minéraux) et dont les cons­tituants sont ensuite - et au-dessus - diversement agencés et transformés par la pédogénèse ferrallitique.

D - La pédogénèse ferrallitique

A partir et au-dessus de l'altération précédente, le sol qui se développe, en conditions de bon drainage et de stabilité du paysage, est épais et coloré uniformément et vivement en jaune ou rouge par les composés fer­rugineux.

Il est composé de quartz résiduel (fraction sableuse surtout) et de minéraux secondaires livrés par l'alté­ration (fraction argileuse surtout) en proportions variables selon les roches mères, la profondeur, le modelé et la position topographique. Cette fraction fine, combinée à la matière organique de surface, forme un complexe absorbant de faible capacité d'échange des cations, désaturé en cations et de faible pouvoir de gonflement.

L'organisation pédologique qui se substitue progressivement à l'organisation du matériau d'altération est d'abord massive, ensuite fragmentée en petits polyèdres serrés, puis apparaissent - autour et entre ces polyè­dres - des microagrégats arrondis (micropeds). Ces organisations successives dans le temps se suivent égale­ment de bas en haut. L'horizon supérieur à micropeds peut cependant être modifié, voire disparaître, sous l'action des processus qui seront décrits plus loin.

En surface, la matière organique se minéralise rapidement. C'est pourquoi, malgré l'importance de l'aRport par la litière, elle ne s'accumule pas notablement. Elle fournit en abondance des acides fulviques et du gaz carbonique entraînés en profondeur où ils influencent l'hydrolyse des minéraux primaires.

1

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ATLAS DES 0.0.M. LA GUYANE Planche 10

E - L'appauvrissement en argile et le lessivage

L'horizon humifère A 1 des sols ferrallitiques et la partie supérieure de l'horizon B sous-jacent, contien­nent très généralement moins d'argile que l'horizon B lui-même.

Les processus qui conduisent à cette différenciation verticale de texture sont appelés :

- lessivage si l'horizon B présente - au-dessous - un horizon plus argileux (« ventre d'argile »), ou des figures d'illuviation (« argilanes », visibles à l'œil nu ou seulement au microscope) ;

- appauvrissement si ces caractères sont absents. On suppose que dans ce cas l'argile des horizons supérieurs appauvris (ou les ions qui résultent de la destruction) a été entraînée verticalement ou latéralement, sans rencontrer de conditions favorables à son accumulation (ou à sa néo-synthèse à partir des ions disponi­bles). du moins à l'échelle du profil vertical considéré.

Ces processus ne sont pris en compte dans la classification - et donc dans la cartographie adoptée - que si la différenciation de texture qu'ils déterminent dans le profil est suffisamment marquée (« indice de lessi­vage » d'au moins 1 à 1,4).

Lorsque le sol comporte à sa partie supérieure - et sur une épaisseur notable - des constituants grossiers, la différenciation de texture peut se manifester du haut en bas de cet horizon grossier au sein de la terre fine qui emballe les cailloux.

Ces processus et les suivants concernent ici seulement les sols ferrallitiques, dans lesquels ils intervien­nent d'une manière facultative.

F - Le remaniement

En cartographie, les processus qui sont pris en compte sous ce vocable sont essentiellement ceux qui aboutissent à une concentration des constituants grossiers du sol (nodules et concrétions ferrugineux, débris de carapace, de quartz filonien, de roche résistante etc.) dans un horizon caillouteux situé généralement à fai­ble profondeur.

Ce sont aussi les processus de remontée de terre calibrée (rejets de vers, de fourmis) ou de déplacement latéral (par l'érosion) accompagné d'un tri, aboutissant à la formation d'un horizon de (< recouvrement».

En Guyane, cet horizon caillouteux est souvent présent, quoique rarement en continu, sur toute l'unité de modelé. Il y est aussi peu épais et peu profond, ce qui facilite sa reconnaissance. De même, l'horizon de recouvrement est rarement épais, sauf en bas de pente dans certains cas. Ces paramètres varient non seule­ment selon le point considéré du versant mais avec le type de modelé, la roche mère, l'histoire du paysage.etc ...

G - Le rajeunissement

C'est l'ensemble des mécanismes qui maintiennent l'horizon d'altération à une profondeur moindre que dans les conditions habituelles. Les matériaux où la structure de la roche est conservée, débutent alors seule­ment vers 1 mètre de profondeur ; les horizons sus-jacents sont ainsi moins épais et plus ou moins différents de ceux des sols typiques.

Ce résultat est obtenu par une érosion accélérée (quoique ne procédant pas par incision), prenant de vitesse les processus d'altération, ou par un ralentissement de ces derniers. En Guyane septentrionale le rajeu­nissement affecte de grandes superficies et les sols y sont en moyenne moins épais que dans d'autres domai­nes ferrallitiques.

H - Nodulation ferrugineuse, concrétionnement, induration

Lorsqu'un petit volume de sol est imprégné par des oxydes de fer et qu'il est soumis à des alternances d'humectation et de dessiccation, il peut se produire une cimentation de ce volume en un corps appelé « nodule ll. Celui-ci emprisonne des constituants plus fins et la texture devient plus grossière. Elle l'est encore plus lorsque la terre fine qui emballe les constituants grossiers ainsi formés est entraînée latéralement ou verti­calement : on aboutit à une concentration en un horizon caillouteux déjà décrite à propos du remaniement.

Lorsque l'imprégnation se fait par couches concentriques et efface l'organisation primitive, on a des « concrétions >l, qui témoignent généralement d'un drainage déficient (hydromorphie).

Lorsque la cimentation affecte tout ou partie d'un horizon, on a une carapace ou une cuirasse ferrugi­neuse dans laquelle des composés alumineux peuvent se trouver piégés et se concentrer en cuirasse alumi­neuse ou bauxitique par départ ultérieur du .fer.

En Guyane la cuirassement est important sur certaines roches· mères (Série Paramaca et quelques roches basiques). Le concrétionnement s'observe en certaines positions de mauvais drainage externe ou interne, la nodulation se développe dans des sols« rajeunis ll, à partir de (( lithoreliques ll ferruginisées présentes en pro­fondeur.

Ill - LES SOLS ET LEUR DISTRIBUTION

A l'échelle du 1 /1 000 000, il n'est pas possible de faire apparaître toutes les différences de sols qui ont été repérées au cours des prospections, et qui figurent généralement dans des cartes à plus grande échelle (1/50000). En effet, des sols différents se succèdent souvent sur de très courtes distances, le long du versant d'une colline par exemple. D'autres différences sont liées au type de modelé ou à la disposition relative des uni­tés de modelé (collines). Or des unités de formes et de dimensions variées, inégalement espacées ou dispo­sées, sont fréquemment associées dans un même paysage et donc dans une même surface cartographique.

Il est cependant possible d'identifier sur photographies aériennes des types de paysage différant entre eux selon des critères de modelé ou de végétation, et de caractériser ensuite sur le terrain ces paysages par l'association des principaux types de sols qu'on y a observés.

Or ces différents paysages correspondent souvent à des différences de roches mères (B. CHOU BERT, 1974), de sorte que c'est par le biais de la roche mère qu'a été effectuée la caractérisation pédologique de ces paysages, notamment dans l'intérieur où les observations sont rares et espacées. Il en résulte alors évidem­ment une certaine coïncidence entre les contours des cartes pédologique et géologique.

La classification utilisée pour les sols ferrallitiques fait intervenir au niveau de la famille (5° position dans la hiérarchie), les caractères du sol ou de l'altération qui sont liés directement à l'influence de la roche mère. Or si tous les sols ferrallitiques de Guyane appartiennent à la même sous-classe (2• position), des sols de diffé­rents groupes (3° position) ou sous-groupes (4° position) se trouvent associés d'une manière complexe dans un même paysage correspondant à l'affleurement d'une roche mère, et donc cartographiable à cette échelle au niveau de la famille.

C'est pourquoi on a été amené à faire apparaître des associations de sol de niveau taxonomique élevé, réunies dans des unités cartographiques définies au niveau de la famille, lesquelles expriment alors plutôt l'influence indirecte de la roche mère.

Pour ce qui est des(< Sols des Terres Basses ll et des« Sols de la Plaine côtière ancienne l> on se repor­tera à la notice de la Planche (( Pédologie : Plaines côtières ll à 1 /350 000.

Les sols des Terres Hautes

Mis à part les massifs montagneux et quelques plateaux taillés dans la formation appelée Série Détritique de Base, ou« armés »par une cuirasse tabulaire, le modelé des Terres Hautes est assez finement et uniformé­ment accidenté. La plus grande partie des régions comprises entre les vallées des grands fleuves est formée de collines polyconvexes de quelques hectomètres de diamètre et de quelques décamètres de dénivelée, séparées par des bas-fonds de largeur plus variable (du décamètre à plusieurs hectomètres) auxquels elles se raccordent

2

localement par de courtes concavités (ou des portions planes).

Dans les parties basses à mauvais drainage externe, le sol est hydromorphe tandis qu'un manteau d'alté­ration ferrallitique moule uniformément collines et plateaux. Au-dessus, la forêt couvre l'ensemble du pay­sage, interrompue seulement par quelques« savanes-roche » (sur les mornes) ainsi que par de rares abattis le long des cours d'eau et en bordure de la zone côtière.

On ne détaillera pas les sols hydromorphes, qui apparaissent surtout dans les vallées des fleuves (terras­ses alluviales, zones inondables) et dans les bas-fonds entre les collines ; ils sont généralement peu humifères ou minéraux (moins de 8 % de matière organique dans les 20 premiers centimètres).

On insistera surtout sur les sols développés à partir et au-dessus du manteau d'altération ferrallitique. Ils présentent, sous un horizon humifère de caractéristiques relativement uniformes sous forêt, des horizons ou des caractères « obligatoires » de la pédogénèse ferrallitique, compliqués généralement par des horizons ou caractères dus à l'action d'un ou de plusieurs processus« facultatifs »(quoique fréquemment observés). Ces derniers ont été décrits ci-dessus sous les termes d'appauvrissement en argile, de lessivage, d'hydromorphie, de remaniement, d'induration, de rajeunissement. Ils sont pris en compte au niveau du groupe ou du sous­groupe selon l'intensité de leur manifestation, ou leur développement relatif. Les caractéristiques des sols rat­tachés aux différents groupes considérés seront indiqués successivement après la description de leur horizon humifère commun.

1 - L'horizon humifère des sols ferrallitiques

Sous forêt, l'horizon humifère A1 est peu épais (environ 12 cm) et composé de haut en bas :

- d'un sous-horizon très peu épais (2 à 4 cm), de teinte brun foncé ; la limite avec la litière de feuilles en décomposition est brutale ;

- d'un sous-horizon de pénétration de produits organiques, à structure grumeleuse généralement bien développée, en relation avec une activité biologique intense.

Dans cet horizon bien aeré, la porosité est forte et les radicelles - très abondantes - forment un chevelu dense. La matière organique est bien mêlée à la matière minérale et sa teneur est en moyenne de 4 %, avec des maximums de 8 %. Le rapport Carbone/ Azote de cette matière organique est compris entre 13 et 15, ce qui traduit une évolution assez poussée.

Sous savane, l'horizon humifère est généralement plus gris ; la décroissance verticale, de teinte plus progressive ; la structure fragmentaire peu exprimée. Le teneur en Carbone est nettement inférieure à celle des sols forestiers, avec un rapport C/N plus élevé. Par contre le rapport acides fulviques/acides humiques moins élevé traduit un état de polymérisation plus poussé des composés organiques, à relier à des alternances de périodes sèches et humides en liaison avec un écran végétal moins protecteur.

2 - Les sols ferrallitiques du groupe typique

Sous l'horizon humifère Al décrit ci-dessus (et par une transition de quelques décimètres), les sols de ce groupe présentent un horizon B meuble et friable, de structure très fine et arrondie (micropeds) ou moins fine et polyédrique, de couleur vive d'abord, jaune puis plus rouge en profondeur (rarement rouge de haut en bas : roches basiques), de texture sabla-argileuse selon la roche mère et sans concentration notable de constituants grossiers.

Le complexe absorbant (kaolinite principalement) est très pauvre en cations échangeables avec moins de 1 milli-équivalent (mé) ; de même en cations totaux, et de ce fait il est fortement désaturé en cations quoique la capacité d'échange soit elle-même faible (moins de 5 mé). Le taux de saturation en cations échangeables est généralement inférieur à 20 % et souvent même à 5 % et le pH est nettement acide (moins de 5,5).

Le passage de cet horizon B, meuble et vivement coloré, dont l'épaisseur peut atteindre plusieurs mètres (roches basiques), à l'horizon C d'altération de profondeur est progressif.

Ces sols du groupe typique couvrent rarement - excepté sur roches basiques - de grandes surfaces conti­nues et cartographiables à l'échelle du 1/1000000. C'est pourquoi ils apparaissent essentiellement dans les associations où ils correspondent le plus souvent aux parties hautes des unités de modelé.

3 - Les sols ferrallitiques des groupes appauvris ou lessivés

Les sols ferrallitiques de Guyane présentent généralement une nette différenciation verticale de texture qui permettrait leur rattachement aux groupes et aux sous-groupes appauvris ou lessivés. Cependant, si l'épaisseur de l'horizon appauvri ou lessivé, ou celle de l'horizon enrichi en argile, est réduite, ou si d'autres processus ont des effets plus manifestes, on n'a pas alors exprimé l'appauvrissement ou le lessivage dans la classification.

C'est dans les sols formés sur granite, granita-gneiss, quartzites, ou sur les éluvions, colluvions ou allu­vions qui en dérivent, ainsi que sur la SDB, que les processus d'appauvrissement ou de lessivage se manifes­tent le mieux, à la fois en intensité et en épaisseur. Ces sols sont, dans leur ensemble, plus sableux que les autres, l'abondance du (( squelette ll sableux favorisant probablement la percolation des eaux de pluie et donc l'entraînement de l'argile ou des ions libérés par l'hydrolyse de celle-ci.

4 - Les sols ferrallitiques du groupe remanié

Ce sont les sols qui présentent un horizon grossier épais de plusieurs décimètres situés à peu de profon­deur sous la surface (quelques décimètres). En modelé polyconvexe, on les observe plus souvent dans la partie supérieure des versants. Si les marques d'autres processus ne sont pas apparentes, on les classe dans le sous­groupe des sols (( remaniés modaux ». Ils sont, par contre, classés dans les sous-groupes ;

- remanié à recouvrement, si l'horizon grossier est plus profond et l'horizon supérieur trié;

- remanié et appauvri, si la terre fine qui emballe les constituants grossiers est appauvrie en argile à la partie supérieure du sol ;

- remanié et induré, si les nodules ou concrétions qui forment l'horizon grossier sont cimentés entre eux à une profondeur inférieure à 80 cm.

- remanié et rajeuni si, outre la présence d'un horizon grossier, les horizons d'altération à structure de la roche conservée, débutent à moins de 1,2 m de profondeur ;

- remanié et hydromorphe, si de petits volumes (ou taches) réduits ou oxydés apparaissent dans la terre fine de l'horizon grossier. Ce caractère hydromorphe, quoiqu'apparaissant dans les bas-fonds, est lié plutôt aux propriétés de la roche mère : il s'observe plus particulièrement sur granita-gneiss et sur schistes.

Les sols remaniés classés dans ces différents sous-groupes sont si fréquemment associés dans la plu­part des unités cartographiques que seule l'appartenance au groupe est signalée dans la légende.

5 - Les sols ferrallitiques du groupe rajeuni

Ces sols, dans lesquels l'horizon d'altération à structure conservée de la roche débute à moins de 1 à 2 m de profondeur, s'observent plus souvent à la partie inférieure des versants, mais ils couvrent parfois aussi la totalité des unités de modelé (alors surbaissées). Ils présentent aussi fréquemment l'horizon grossier des sols remaniés et ils figurent alors dans le groupe mixte« remanié-rajeuni ll lequel n'est cartographiable qu'à plus grande échelle (notamment dans les cartes à 1 /50 000).

Les horizons supérieurs portent dans certains cas, outre l'horizon grossier précité, des marques de mau­vais drainage interne (hydromorphie, ruissellement, nappe perchée).

Le rajeunissement du sol n'enrichit pas sensiblement celui-ci en cations, sauf en certains endroits sur roches basiques.

6 - Sols ferrallitiques cuirassés ou indurés

Ce sont les sols présentant, à moins de 2 m de.profondeur, un horizon cimenté par les oxydes de fer (processus d'induration) signalé par un affleurement de cuirasse ou de blocs de cuirasse en rebord de plateau. La cuirasse ne se prolonge d'ailleurs généralement pas vers l'intérieur du plateau de sorte que ces sols forment rarement des unités cartographiques pures, même à grande échelle. Les cuirasses latérito-bauxitiques tabulai­res sont repérées dans la légende par un figuré spécial.

7 - Sols ferrallitiques hydromorphes

Ce sont des sols de paysages à collines surbaissées ou bien dont la partie concave éluviale ou colluviale de bas de pente est très développée. A leurs caractères morphologiques et géochimiques de sols ferrallitiques, s'ajoutent à faible profondeur, des caractères hydromorphes liés au battement d'une nappe. Ils s'observent aussi sur des terrasses fluviatiles à nappe fluctuante.

PÉDOLOGIE

C(0 /ool

A(%}

Principaux symboles analytiques relatifs aux profils de séquences de sol

(Figures A, B et C : planche n° 10 ci-contre)

teneur en Carbone, donnée en parties pour 1 OOCL

teneur. en argile, en pourcentage pondéral.

S (mé %) somme des bases échangeables, donnée en milliéquivalent-grammes par 100 g de sol sec.

T(mé %1

pH

Si02/A1203

capacité totale d'échange, en mé.

indice d'acidité (échelle en générol de 2 à 12 h ; pH neutre = 7).

rapport moléculaire de la teneur en silice combinée à la teneur en alumine.

Fer total(%) teneur en pourcentage pondéral, exprimée en oxyde ferrique anhydre {Fe2 03).

V ( = 100 S/T) symbole du degré de saturation en cations échangeables.

Horizon ..........

Profondeur (cm) . ..

C(0 /oo) ....... . . . A(%) ............ S(mé%! ........ Tlmé%) ..... pH .. . . . . .. . . . . Si02/Alz03 ........ Mat. orga. totale 1 % ) Fer total(%} ... ...

Horizon ..........

Profondeur (cm) ..

C (O/oo) . . . . . ..... A(%) . -·. . . . . . -· . S(mé%) . . .. . . ... T . . . . ' .... .... . . .

A1

2-4

24,9 45,20 4,55

47,51 4, 1 1,7 3,78

Fig. A. - Sols ferrallitiques fortemeht désaturés issus de schistes de la série de l'Orapu

82 8C Ai 82 83C

70-80 255-270 5-15 40-55 130-140

3,7 0,08 16,5 8,6 6,8 33,20 9,35 62,75 73,05 38,95 traces < 0,04

0,62 < 0,6 4,8 4,6 4,6 4,8 4,8 1,5 1,5 1,62 1,48 1, 17 0,64 0,4 2,84

10,0

A1

0-4

18,8 49,90

1,67

4,0 3,24 9,40

Fig. B. - Sols ferrallitiques fortement désaturés, issus de granites

Ai 82 B3C A1 82 BJC Ai 82ill. 8JC

0-10 80-90 450-460 0-15 70-90 250-460 0-10 120-130 280-290

18,99 3,78 17,0 3,3 21,53 2,71 < 1

20,5 36,5 8,1 19,7 40,5 21,7 18,3 66,4 32,4

1,09 0,12 0,1 1,01 0,13 0,16 0,38 0,35

3,9 2,05 0,03 4,10 1,65 3,5 5,70 10,95 2,1

A38

35-45

6,0 56,30

5, 1 1,03

A1

0-10

15,91 11,5 0,54 3, 15

pH (eau) 4,85 4,70 4,6 4,5 5,2 5,6 4,35 4,60 4,45 4, 1 . . - . .... Mat. orga. totale(%) 3,28 0,65 < 0, 1 2,9 0,6 3,72 0,47

Fer total ( % ) ... . . . 1,6 4,7 2,2 1,92 3,72 3,50 1,9 9,3 1,0

V ' ............. .. 30,3 6,2 24,6 7,9 4,6 6,8 3,2 < 3

Horizon ..........

Profondeur ... . . . .

C (0 /oo) .......... A(%) . . . . . ....... S(méo/o) ......

T . .. . . .. . . .. . ' ... pH (eau) .......... Mat. orga. totale ( % ) Fer total ( % ) . .. V . . . .......

Articles et ouvrages

Fig. C. - Sols ferrallitiques fortement désaturés, issus de "roches vertes" du complexe volcano-sédimentaire du Paramaca

A11 81 83 A1 82 83C A11

0-20 100-120 180-200 0-20 30-50 80-100 0-0

30,4 5,2 44,9 13,0 5, 1 42,7

61,5 26,0 44,0 47,4 55,0 69,3 9,0

1,51 0,43 0,13 0,39 0,12 0,31 4,61

8,7 1,5 1,6 12,9 4,50 3,90 8,6

4,5 5,4 5,4 3,9 4,7 5, 1 5,2

5,3 7,9 2,3 0,9 7,4

34,6 38,5 38,6 1,4

7,4 8,1 8, 1 5,4 2,6 8,0 57,6

ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE

2,48 0,9

17.3

811

20-40

6,7 17,5 2,79 5,5 5,6 1,2

11,3 flJ,7

B3C

175-185

< 5 13,75

5,1

829

140-150

1,44 25,6 0,13 1,55 4,50 0,25 2,8 6,1

83G

60-80

6,3 27,0 3,86 7,8 5,7 1, 1

16,2 49,5

AUBERT, G. ; SEGALEN, P. Projet de classification des sols ferrallitiques. Cahiers ORSTOM, série Pédologie, 4(4) 1966: 97-112.

BLANCANEAUX, P. Essai de synthèse pédo-géomorpho et sédimentologique de la Guyane française. Cayenne, ORSTOM, 1974, 141 p. multigr.

BLANCANEAUX, P. Notes de pédologie guyanaise. Les Djougoung-Pété du bassin versant expérimental de la crique Grégoire !Sinnamary). Cahiers ORSTOM, série Pédologie, 1111) 1973: 29-42.

COMMISSION DE PEDOLOGIE ET DE CLASSIFICATION DES SOLS. Paris. Classification des sols. Grignon, Ecole Nationale Supérieure Agronomique, 1967, 87 p. multigr.

Cartes et notices explicatives

BLANCANEAUX, P. Notice explicative N° 54. Carte pédologique de Guyane. Saint-Jean NE à 1: 50 (}()(). Paris, ORSTOM, 1973, 59 p., 1 carte h.-t. en coul.

DELHUMEAU, M. Notice explicative N° 56. Carte pédologique de la Guyane. Régina NE, Régina NW, Régina SE, Régina SW à 1: 50 (}()(). Paris, ORSTOM, 1974, 83 p., 4 cartes h.-t. en coul.

LEVEQUE, A. Mémoire explicatif de la carte des sols des terres basses de Guyane française. Paris, ORSTOM, 1962, 88 p., 2 cartes h.-t. en coul. (Cayenne-Régina et Guisanbourg-Ouanary à l'échelle de 1 : 100 000) (Mémoires ORSTOM. 3•).

MARIUS, C. Notice explicative N° 37. Carte pédologique de la Guyane. Cayenne à. 1 : 50 (}()(). Paris, ORSTOM, 1969, 60 p., 1 carte h.-t- en coul.

TURENNE, J.F. Notice explicative N° 49. Carte pédologique de la Guyane. Mana - Saint-Laurent SW,. Mana Saint-Laurent SE à 1: 50 (}()(). Paris, ORSTOM, 1973, 109 p., 2 cartes h.-t. en coul.

Philippe BLANCANEAUX - 1978

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©

LA

Figure a

Figure b

Figure c

GUYANE - PLANCHE 10

Sols terrallitiques f9rtement désaturés issus de schjstes de la s.érie de l'Orapu Végétation: forêt dense humide sempervirente Modelé accidenté (L= 300 m, H= 40 m, att:60 m)

/ /

sommet de colWJe subaplanie généralement elliptique forêt trés médiocre

0,0 yR &'4

tL>~-1 A 12 forêt médiocre 7,5 yR 7/ 4

As82 7,5 yR 716

15

8C 7,5 R 416 1.0 R 4/6

180 lb-mP - -t 83C

. . . . • • . . .

~- - 95 Lvm. ,..~'-J ocre vif

A 12

250 cm b-:c-1 ·:-.~:-. -.~~

-~- =<PL i--2 93c 100

OO passée de quartz

7,5 yR 716

remanié induré· ocre è deblis de

carapace et gravillons ferrugineux

remanié rajeuni pe.r l'érosion

oo 150 _ '!> rouge brique T""I CG

remanié colluv1onné hydromorphe minéral à gley (tâches et concrétion~)

Sols ferrallitiques fortement désaturés Issus de granites Végétation: forêt dense humide sempervirente Modelé en demi-or~nge. ondulé. (L= 250 m, H= 40 m,alt: 60-80 m)

thalweg

10 yR 4/4

7,5 yR 618 ..... -. . . 901-c--..,·...,·c.i . . . . . .

: : : • B1 7,5 yR 518

7,5 yR 8/2

appauvri

pente moyenne 13°k

... t :l(JP: .

è hydromorphle de faible appauvri

90

150

séquenc'e de sols de Grégoire (Sinnamary )

6 A 11 ··-l'.'18A12

A3B . : ... . " 54

10 yA 4/4

10 yR 5/6

'Ô, 0 •O ' •O'

82 7,5

8yR 5/8

2,5 yA 4/8

.. . . . . . . ... <Di •

127

83 2,5 yR 4/8

180 • ilJ 215 ·.o. 83C o

• "'· ' ·'"' 518 off® 1 83C 2,s"' 418 j dJlJI 650 cm

460 + typique faiblement appauvri remanié appauvri sol sabla-argileux sol a horizon jaune jaune sur rouge sur rouge sabla-argileux è lithoreliques et concrétions

profondeur , sol jaunâtre avec ~ch~n argileux argllo-sableux en profondeur illuvial (lesslvage oblique)

à pseudogley

Sots ferrallitiques fortement désaturés Issus de roches vertes du OOrf!plexe volcano-sédimentaire du Paramaca Région de Saül Végétation; forêt primaire .sempervirente, sous-bols relativement clair Modelé de plateau ait 300-320 m

~-------- - - -

crique

pente> 15°-':i

forêt marécageuse zone à hydromorphle

teinporaire 20 70 1-- -J

10 yA 7/2 • Al 10yA4/3

10 yR 7/4

• ·lb yR 5,16

10 yA 618 <III::> .. A 11 A 12 t-- -l 83C

20

A 11 20

50 ~~~ A12

140, ___ ,

200

83 1--- -1

2.5âyR 4/ 4

7,5 yR 312

5 yA 4/6 • 2,5 R 314

10 A 316 • 7,5 A 2/4

~ 40 cm nappe

80 ~ 1 • • •

phréatique ~111:.,,,

7,5 yA 7/4 • 5 yR 6/6

typique faiblement rajeuni sol rouge sombre argilo-limoneux, profond, perméable, homogène

~ mm

.

. .

. .

.

.

~ ~ r=-==-i c::::::::::::::

A A A l> A A A l>

A A A A A A 6 A

10 yR 7/4200 1---~

100 :, .. . ,__ _ _, 839

••• 10 yR 7/1 raj~ni avec érosion

• • et remaniement sol rouge- jaunâtre argilo-limono-sableux à llthoréUques indurées et conaétions

hyctromorphe a gley de faible profondeur sol sablo-argileux sur dépôts

fluviatiles de fond de vallée

Horizon humifère (Horizon A1 ou A11)

Horizon de pénétration humifère

(Horitbn A12)

texture sableuse

Texture sèblo-argileuse

Texture argilo-sableuse

Texture argileuse

Texture argilo-limoneuse

Texture argileuse lourde

Graviers et cailloux de quartz

(anguleux ou faibÎem"ent émousSés)

Gravillons ferrugineuX'

(avec patine superficielle)

Echelle : 1 I 1 000 000 0

Concrétions ferrugineuses

et amas concrétionnés

Pseudo concrétions (ferruginisation d'un matériau

préexistant ou d'un fragment de carapace )

Blocs ou cailloux de roche

saine ou en voie d'altération

Roche mère en cours d'altération (horizon C)

10

Horizon tacheté B3

accumulatlon diffuse de fer ferrique

20 30

Horizon de gley G

et de pseudo-gley -g-

40 50 km

Centre d'Etudes de Géographie Tropicale ( C . N. R. S. ) · Office de la Recherche Scient ifique et Technique Outre- Mer · 1919

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Î

Planche établie par Philippe BLANCANEAUX

ATLAS DES OtPARTEMENTS D 'OUTRE-MER 10

TERRES BASSES DE LA JEUNE PLAINE COTIERE

•ol• mlnél-•ux brut• d'origine non climatique, d'apport

-sur alluvions marines récentes

aol• peu 6volu•• d'origine non climatique, d'apport, salés, à sulfures, hydromorphes -sur alluvions marines arglleuses

association de: •ois hrdromorph••, organiques, humiques. à gley, à aomoor acide, salés, à . sulfures -sur alluvions homogènes ou complexes ·

PLAINE CÔTIERE ANCIENNE

!C]

.<Jssociation de: •ol• . t ... rallltlqu•• lessivés, appauvris et cuirassés, de podzol• et de •ol• hrdromorph•• -sur anciennes alluvions marines el fluvio-marines

association dB: aol• f•rr•llltlqu•• lessivés et appauvris et de podzol• -sur matériaux sableux ou sablo-argiteux d'origine continentale

\

.. ~

TERRES HAUTES DU SOCLE PRÉCAMBRIEN

à dominance de sols ferrallltlques for.tement déaaturés en B

CJ 1 1

....... ....... .......

•ol• f•rr•Htlqu" ïndurés: affleurements de cuirasse

association de: sol• f•rrallltlqu•• typiques, appauvris, rajeunis ·et cuirassés - sur schistes de BoniOOro

association de: 1011 ferrallltlqu•• typiques, remaniés, appauvris et rajeunis

-sur schistes de l'Orapu

-sur matériau granitique de la série Guyanaise

assoc1at1on de: aola ferr•llltlquea typiques, remaniés, rajeunis, 1!3ssivés et appauvriS -=sur matériau granitique des séries Caraïbe et Galibi

association de: aola ferr.allltlquea typique$, remaniés et rajeunis

- sur complexe volcano-sédimentaire de la série Paramaca

-sur roches éruptives associées a ta série Paramaca

association de.- aola ferr•llltlquea typiques, lessivés et appauvris et de •ola hfdromorph•• mineraux -su·r éluvions continentale$ sa,t:>lo-argHeuses

association de: aola ferrallltlquea typiques, lessivés et appauvris, et de •ola hJdromorphea -sur terrasses et alluvions fluviatiles de fond de vallée

PEDOLOGIE

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Il

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-

la Guadeloupe

~ la Martinique

la Guyane Francaise

OUTRE-MER

D

• la Réunion

avec le concours des départements de géographie des Universités d'Aix-Marseille Il,

de Bordeaux 111, des Centres universitaires des Antilles-Guyane et de la Réunion;

de l'ORSTOM pour l'Atlas de la Guyane.

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comité de direction

des Atlas des Départements d'Outre-Mer

Directeur de la publication

Guy LASSERRE, Professeur à l'Université de Bordeaux Ill, Directeur du Centre d'Études de Géographie Tropicale du C.N.R.S.

Conseillers Scientifiques permanents

Jean DEFOS du RAU, Professeur Honoraire à l'Université d'Aix-Marseille Il Jean-François DUPON, Professeur à l'Université d'Aix-Marseille Il Marc BOYÉ, Maître-assistant à l'Université de Bordeaux Ill Jean-Claude GIACOTTINO, Chargé de Recherche du C.N.R.S. (CEGET) Christian GIRAULT, Attaché de Recherche du C.N.R.S. (CEGET) Jean-Claude MAILLARD, Maître-Assistant à l'Université de Bordeaux Ill Jean MARIEU, Maître-Assistant à l'Université de Bordeaux Ill

Secrétaire Générale des Atlas des Départements d'Outre-Mer

Guilène RÉAUD, Ingénieur du C.N.R.S. au Centre d'Études de Géographie Tropicale

Conseillers techniques principaux

Gilbert CABAUSSEL, Ingénieur du C.N.R.S., Biogéographe au Centre d'Études de Géographie Tropicale

Jean MENAULT, Ingénieur du C.N.R.S., Chef du Bureau de Dessin de l'Institut de Géographie de l'Université de Bordeaux Ill

Jean-Pierre VIDAL, Photographe, Chef du Service de Reprographie du Centre d'Études de Géographie Tropicale

Ëdi1ions du Ce11tre National de la Recherche Scientifique, 15, quai Anatole-France, 75700 PARIS Centre d'ËtudRs de Géographie Troriicille iCNRSI; Domaine Universitaire de Bordeaux, 33405 TALENCE.

Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer: 24, rue Bayard, 75008 PARIS.

(c) - Centre d'Etudes de Géographie Tropicale !C.N.R.S.) - Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer - 1979 N° ISBN 2-222-02501-X

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Patronage scientifique

Guy LASSERRE Professeur à

l'Université Bordeaux Ill Directeur du Centre

d'Études de Géographie Tropicale du CNRS

Gilles SAUTTER Professeur à

l'Université Paris 1 Membre du Comité Technique de Géographie de l'ORSTOM

ABONNENC Émile

BELLOT Jean-Marc

BELLOT-COUDERC Béatrice

BERNARD Danièle

BLANCANEAUX Philippe

BOYÉ Marc

BRASSEUR Gérard

CABAUSSEL Gilbert

CALMONT André

CALMONT Régine

CAROFF Danièle

CHARDON Jean-Pierre

CHARDONNAUD Monique

CHEUNG Hung-Ning

CHOUBERT Boris

CLÉMENT Jean

Ingénieur de l'ORSTOM, en retraite.

Diplômé d'Études Approfondies de Géographie, Allocataire de Recherche DGRST, Université de Bordeaux Ill.

Diplômée d'Études Approfondies de Géographie, Université de Bordeaux Ill.

Maître en Géographie, Université de Bordeaux Ill.

Chargé de Recherche à l'ORSTOM.

Maître-Assistant à l'Université Bordeaux Ill, Responsable du Laboratoire de Géomorphologie du CEGET.

Directeur de Recherche à l'ORSTOM.

Ingénieur du CNRS, Biogéographe au CEGET.

Docteur en Géographie, Professeur au Collège Zéphir ; Cayenne.

Maître en Géographie, Professeur au Collège Madeleine ; Cayenne.

Maître en Géographie, Université de Bordeaux Ill.

Maître-Assistant au Centre Universitaire Antilles-Guyane ; Martinique.

Maître en Géographie, Professeur au Lycée de Barbezieux.

Diplômé d'Études Approfondies de Géographie, Université de Bordeaux 111.

Géologue, Directeur de Recherche honoraire au CNRS, ancien Directeur de l'Institut Français d'Amérique Tropicale (Centre ORSTOM de Cayenne).

Chef de division des inventaires du CTFT ; Nogent-sur­Marne.

rédaction de l'atlas

Coordination générale

Marc BOYÉ

Guilène RÉAUD et

Gilbert CABAUSSEL

Jean MENAULT

Ingénieur du CNRS Chef du bureau de dessin de l'Institut de Géographie

de l'Université Bordeaux Ill

Équipe de rédaction

CONDAMIN Michel

DECOUDRAS Pierre-Marie

DEGALLIER Nicolas

DEMOLLIENS Henri

Docteur de l'Université de Paris, Chargé de Recherche à l'ORSTOM.

Docteur en Géographie, Assistant à l'Université Jean-Bedel BOKASSA, Bangui (Empire Centrafricain).

Diplômé d'Études Approfondies de Biologie, Chargé de Recherche à l'ORSTOM.

Conseiller de la Jeunesse et des Sports ; Cayenne.

DIGOUTTE Jean-Pierre Docteur en Médecine, ancien Directeur de l'Institut Pasteur de Cayenne.

FAUQUENOY SAINT JACQUES Professeur associée à l'Université Simon Fraser, Burnaby Marguerite (Canada).

FLEURY Marie-France

GRANVILLE Jean-Jacques de

GRENAND Françoise

GRENAND Pierre

GAZEL Marc

HAXAIRE Claudie

HOEPPFNER Laurence

HOEPPFNER Michel

JOLIVET Marie-José

Dr. LAC

LÉGER Nicole

Diplômée d'Études Approfondies de Géographie, Alloca­taire de Recherche DGRST.

Docteur ès Sciences, Chargé de Recherche à l'ORSTOM.

Attaché de Recherche au CNRS.

Diplômé de l'EHESS, Chargé de Recherche à l'ORSTOM.

Ingénieur du GREF, Adjoint au Directeur régional de l'ONF pour la Guyane.

Botaniste, Faculté de Montpellier.

Ancien professeur au CES Zéphyr, à Cayenne.

Ingénieur ENSEIH, Toulouse, Chargé de Recherche à l'ORSTOM.

Docteur en Sociologie, Maître de Recherche à l'ORSTOM.

Directeur de la DDASS ; Cayenne.

Professeur à la Faculté de Pharmacie, Paris.

Direction scientifique

Marc BOYÉ Maître-Assistant à

l'Université Bordeaux Ill Chef du Laboratoire

de Géomorphologie du CEGET

LE PONT François

MONSORO Alain

MOREAU Jean-Michel

OTHILY Arthur

PAJOT François-Xavier

PAPY Geneviève

PERROT Yannick

PETIN Gérard

PRADINAUD Roger

PRÉ-AYMARD Pascal

RADAMONTHE Adèle

RÉAUD Guilène

ROBO Rodolphe

RODIER Jean

ROSSIGNOL Martial

SEURIN Maggy

TURENNE Jean-François

Gérard BRASSEUR Directeur de

Recherche à l'ORSTOM

Technicien (supérieur) de l'ORSTOM.

Maître en Géographie, Université de Bordeaux Ill.

Architecte des bâtiments de France, Directeur de I' Associa­tion Départementale d'Urbanisme et d'Aménagement de la Guyane.

Maître de Recherche à l'ORSTOM.

Docteur ès Sciences, Maître de Recherche principal à l'ORSTOM.

Diplômée d'Études Approfondies d'Océanographie, Physi­cienne au CEGET.

Maître en Géographie, Université de Bordeaux Ill.

Ingénieur au Département des Études Minières, BRGM ; La Source.

Docteur en Médecine, Dermatologue ; Cayenne.

Géographe, Certifié de Cartographie, Université de Bor­deaux Ill.

Centre ORSTOM ; Cayenne.

Ingénieur du CNRS, Géographe au CEGET.

Directeur du Service Culturel Départemental de la Guyane.

Président du Comité Technique d'Hydrologie de l'ORSTOM, Ingénieur chef de l'EDF.

Docteur ès Sciences, Directeur de Recherche à l'ORSTOM.

Ingénieur du CNRS, Géologue au CEGET.

Docteur ès Sciences, Ingénieur agronome INA, Maître de Recherche à l'ORSTOM.