Mahalon Digor chacun, je ne veux en ... qui par le passé eut beau rôle convivial, servait...

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« Mon cœur ouvert » Le but de ce petit journal est de mettre en valeur ce que sont les Mahalonais de tous horizons, ce qui les anime et ce qui les fait avancer. Ce journal est le lieu des paroles personnelles et du partage. Racontons- nous ce que nous vivons ici au long de l’année, et n’hésitons pas à pousser la porte du voisin pour lui dresser son portrait au- tour d’un café... pour tous ceux qui donnent et tous ceux qui reçoivent. Merci à vous pour vos contributions ! Cela fait trente ans que Blan- dine et Corentin Celton ne sont plus là. La commune a depuis fait l’acquisition de leur maison et de la forge, car Corentin était forgeron et maréchal-ferrant. A mon arrivée en 1955 à Maha- lon dans la maison de l’autre côté de la route, je découvrais ce beau métier. C’est une image si lointaine et si proche à la fois... Le maréchal- ferrant à côté de son habitation, au seuil de sa forge, en train de ferrer un cheval, ça n’existe quasiment plus. Bond en arrière de 60 ans: Les chevaux attendaient leur tour de l’autre côté de la route, attachés à un anneau qui est toujours fixé dans notre mur. Tout d’abord Corentin déferrait, c’est-à-dire retirait les vieux fers. Puis il pré- parait la pose du nouveau fer. Il coupait le surplus de corne : Ah, l’odeur âcre de la corne brûlée qui envahissait l’atmosphère! Il coupait les bords du sabot et puis limait, vidait le pied de la terre et des cailloux, et puis il donnait au fer la courbure exacte pour le pied du cheval, je le voyais rougeoyer dans les flammes, puis il l’étirait sur l’en- clume avec de longues pinces, quelques coups de marteau et il ne fallait pas le mettre trop chaud sinon la corne brûlait. Il ne restait plus alors qu’à poser le fer sur le sabot du cheval et le fixer avec des clous spéciaux. Un bon coup de râpe et le tour était joué, l’animal n’ayant pas plus souffert que lorsque l’on vous coupe les ongles. De l’autre côté de la route, «Ton- ton Mazo», mon beau-père, était sellier-bourrelier et réparait les harnais des chevaux de labour. Il était aussi cordonnier et répa- rait avant la moisson les toiles des moissonneuses-batteuses. Autres temps, autres mœurs… Anne Kerouedan, Saint Pierre Ce beau métier de maréchal-ferrant : bond en arrière de 60 ans Mahalon Digor N° 1 - Juin 2015 Edito Merci à Kristell Checinski d’avoir collecté les mots des enfants qui suivent l’accompagnement scolaire le jeudi soir, à la mairie. Et bravo pour le travail accompli tout au long de l’année. Je suis à l’école de Mahalon et j’aime bien venir à l’accompa- gnement scolaire. Je travaille et je fais des exercices. Nolan, CP On fait les devoirs et on joue au scrabble ; j’aime moyennement venir. Adam, CE2 C’est bien de venir à l’accompa- gnement scolaire. Avec Kristell, on fait plein de devoirs. Evan, CE1 L’aide aux devoirs : la parole aux mômes...

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Page 1: Mahalon Digor chacun, je ne veux en ... qui par le passé eut beau rôle convivial, servait utilement aux ménagères alentours dépourvues de modernité dans leur foyer.

« Mon cœur ouvert »Le but de ce petit journal est de mettre en valeur ce que sont les Mahalonais de tous horizons, ce qui les anime et ce qui les fait avancer.

Ce journal est le lieu des paroles personnelles et du partage. Racontons-nous ce que nous vivons ici au long de l’année, et n’hésitons pas à pousser la porte du voisin pour lui dresser son portrait au-tour d’un café... pour tous ceux qui donnent et tous ceux qui reçoivent.

Merci à vous pour vos contributions !

Cela fait trente ans que Blan-dine et Corentin Celton ne sont plus là. La commune a depuis fait l’acquisition de leur maison et de la forge, car Corentin était forgeron et maréchal-ferrant. A mon arrivée en 1955 à Maha-lon dans la maison de l’autre côté de la route, je découvrais ce beau métier.

C’est une image si lointaine et si proche à la fois... Le maréchal-ferrant à côté de son habitation, au seuil de sa forge, en train de ferrer un cheval, ça n’existe quasiment plus.

Bond en arrière de 60 ans: Les chevaux attendaient leur tour de l’autre côté de la route, attachés à un anneau qui est toujours fixé dans notre mur. Tout d’abord Corentin déferrait, c’est-à-dire retirait les vieux fers. Puis il pré-parait la pose du nouveau fer. Il coupait le surplus de corne : Ah, l’odeur âcre de la corne brûlée qui envahissait l’atmosphère!

Il coupait les bords du sabot et puis limait, vidait le pied de la terre et des cailloux, et puis il donnait au fer la courbure exacte pour le pied du cheval, je le voyais rougeoyer dans les flammes, puis il l’étirait sur l’en-clume avec de longues pinces, quelques coups de marteau et il ne fallait pas le mettre trop chaud sinon la corne brûlait. Il ne restait plus alors qu’à poser le fer sur le sabot du cheval et le fixer avec des clous spéciaux. Un bon coup de râpe et le tour était joué, l’animal n’ayant pas plus souffert que lorsque l’on vous coupe les ongles.

De l’autre côté de la route, «Ton-ton Mazo», mon beau-père, était sellier-bourrelier et réparait les harnais des chevaux de labour. Il était aussi cordonnier et répa-rait avant la moisson les toiles des moissonneuses-batteuses. Autres temps, autres mœurs… Anne Kerouedan, Saint Pierre

Ce beau métier de maréchal-ferrant : bond en arrière de 60 ans

Mahalon DigorN° 1 - Juin 2015

Edito

Merci à Kristell Checinski d’avoir collecté les mots des enfants qui suivent l’accompagnement scolaire le jeudi soir, à la mairie. Et bravo pour le travail accompli tout au long de l’année.

Je suis à l’école de Mahalon et j’aime bien venir à l’accompa-gnement scolaire. Je travaille et je fais des exercices.Nolan, CP

On fait les devoirs et on joue au scrabble ; j’aime moyennement venir.Adam, CE2

C’est bien de venir à l’accompa-gnement scolaire. Avec Kristell, on fait plein de devoirs.Evan, CE1

L’aide aux devoirs : la parole aux mômes...

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Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Tangi, j’habite à Lohantec, j’ai 21 ans et je suis actuellement étudiant en licence afin de travailler dans l’écono-mie sociale et solidaire.

Depuis maintenant 2-3 ans, je pratique la photographie de portraits en extérieur, c’est-à-dire sans flash. Il m’arrive également de faire des photos des événements du coin (4 Clo-chers, Mondial Folk, etc). Cette passion m’est venue quand j’ai cassé mon appareil photo Bridge et que j’ai découvert le travail d’un photographe de Rennes, cela m’a tout de suite plu.

La photographie c’est quoi pour moi ? Bonne question, je dirai plusieurs choses : un moyen de m’évader de la vie quotidienne, vous savez dodo boulot métro, pour ma part études et voiture

au lieu du boulot et du métro. Ensuite c’est un moment de rencontre, j’ai rencontré de très belles personnes depuis je fais de la photo, à la fois des mo-dèles, d’autres photographes, des musiciens, des bénévoles, et donc aussi un moment de partage avec ces personnes. Et puis c’est une passion, que j’essaie de vivre à fond comme toute passion que l’on peut pra-tiquer chacun, je ne veux en aucun cas en faire mon métier.

Aujourd’hui je lance un appel à vous, que vous soyez gros, mince, barbu, rasé, homme, femme, enfant, jeune, vieux, pour moi ce n’est pas l’appa-rence qui compte mais bien l’émotion que chacun dégage à travers son regard, afin de réa-liser toute une série de portraits des habitants de Mahalon, ceci dans le but de réaliser une expo-

sition en 2016 à Mahalon, avec votre accord bien entendu, mais je peux venir faire une photo même si vous ne voulez pas qu’elle soit dans l’exposition.

Alors si vous voulez faire par-tie de cette aventure photogra-phique mais avant tout de par-tage, envoyez-moi un petit mail à [email protected] ou appelez-moi au 0679742637. On se fixe un créneau, une de-mi-heure ça ira très bien, autour d’un bon café, j’amènerai les galettes et puis ça sera dans la boite.

Vous pouvez voir mon travail à cette adresse : https://www.flickr.com/photos/tangi-lgpho-to/

Amicalement ! Tangi Le Gall, Lohantec

La base de Fathia, c’est son village de Sfax, en Tunisie. Un rythme de vie et une convivia-lité qu’elle a retrouvés voilà 24 ans quand elle est arrivée à Plozévet. La branche paternelle vient du sud du pays, plus tra-ditionnel et plus ferme, le père est aimant et exige d’elle une grande confiance. La branche maternelle elle, est de Sousse, sa mère est aimante et com-plice.

Fathia n’a pas froid aux yeux au point que son père l’appelle comme son garçon manqué «Fathi», c’est celle du milieu parmi les sept enfants : elle qui n’hésite pas à réclamer un blue jeans à son père alors que ça ne faisait pas trop et lui de l’accom-pagner au magasin, déjouant les idées reçues. Elle qui refuse poliment mais fermement qu’on la marie au cousin et qui joue la diplomatie pour que la famille n’explose pas.

Elle qui enchaîne les boulots et les savoirs-faire à Tunis (coiffure - et modèle pour coiffure pour

ce joli brin de brune - fabrica-tion de chaussure, assistante dentaire), elle dont le destin se trouvera marqué par la bou-lange (du grand-père boulanger, en passant par le père boulan-ger avant sa carrière de marin, jusqu’à son premier mari, dieu ait son âme, boulanger et puis... vous connaissez la suite).

Elle qui part en vacances à Pa-ris, revient en Tunisie avec les lettres d’amour d’un breton déjà qui la poursuivent, elle qui s’ins-talle à Lorient, puis qui vient par amour et envie d’aller vers l’autre dans le pays bigouden, elle qu’on prenait à son arrivée pour «la Brésilienne», si grande et élégante.

Quand Bernard et Fathia re-prennent chez Alain Gueguen en 1995, Jeannette devient pour elle «la reine mère», sa deu-xième maman, elle lui trans-met tellement ! A Kerrest, c’est chez Go mais c’est toujours chez Gueguen. Le respect de ceux qui vous précèdent : c’est la base de l’éducation qu’a reçue Fathia, le

partage, la relation aux autres.

A Ploz’, le lundi, c’est jour de fête pour les clients du bistrot, on prend son pain noir, on joue aux cartes et on boit un coup: Fathia a appris des anciens l’histoire de la Bretagne, de la Bigoudénie.

Même quand elle est débordée, elle prend le temps de discuter avec tout le monde. L’exigence dans la confiance qu’on peut at-tendre de vous. Ce qu’on laisse derrière soi, c’est sa réputation, m’a-t-elle dit, c’est tout ce qui nous reste. Il faut en être digne et balayer devant sa porte : «le chameau, il ne voit pas la bosse sur son dos ! » Quand la critique me guette, je me souviendrai toujours de la phrase de Fathia.

“Un garçon manqué” disait son père ? Une fille plutôt réussie, je dirais... Aziliz Bourgès, Kereval

Des portraits de Mahalon

Portrait de Fathia Gonidec

L’idée est partie d’une discus-sion avec Jean Ansquer (merci Jean !) : dans un contexte de crise, pourquoi ne pas compter sur la solidarité locale ?

Si l’idée d’une mutuelle de vil-lage vous intéresse (tarifs san-té négociés selon le nombre d’habitants intéressés), un petit article-enquête suivra dans le numéro de septembre.

Une mutuelle de santé communale ?

Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…

La veille du pardon fin juin, les quartiers de Saint-Pierre et de Lohantec s’animaient pour les préparatifs du feu de la Saint-Pierre. Petits et grands faisaient à la nuit tombée la ronde autour du brasier, tout en chantant de vieilles comptines : «Bonjour ma cousine, bonjour mon cousin germain…» Ou «Perrine était servante chez M. le curé, digue donda dondaine…» Et des chan-sons de circonstance comme «Monte flamme légère…»

Le défi final était pour les plus téméraires de sauter par-dessus le feu. La sonnerie du clairon que pépé aurait ramené de la Grande Guerre annonçait la fin du feu de joie.

La place est aujourd’hui béton-née, ce qui a mis un terme aux disputes amicales entre pépé et

la mère supérieure qui craignait pour la sécurité de son école at-tenante.

Monique Kerouedan, Saint Pierre

Le feu de la Saint-Pierre

CasavoyenJean-Paul Mathelier, Kereval

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Un tableau de services à propo-ser ou à demander (TABLEAU-RELAIS) sera accroché dans l’entrée de la mairie (près de la porte) : un coup de main, un covoiturage, des initiatives per-sonnelles, tout est bon dans le partage et dans l’échange. Vous pouvez déposer vos annonces (et contacts) vous-même et les retirer quand cela vous semble utile. N’hésitez pas à jeter un œil de temps en temps, le contact se fait très facilement après !

Dans l’idéal, le prochain nu-méro paraîtra le 21 sep-tembre. Vous pouvez déposer vos portraits d’amis, de voisins, vos poèmes, vos dessins, etc...) quand vous voulez chez Aziliz Bourgès, Kereval, ou via mail [email protected]

Dans le prochain numéro, un article sur la CUMA de Maha-lon, des renseignements sur la mutuelle de village, un mot sur le projet de restauration du vi-trail de la chapelle... et d’autres contributions ?

Annonces

Le lavoir de Lesmahalon a subi les outrages du temps accentués d’une fréquentation parfois irrespec-tueuse. Lui redonner son cachet d’antan quand il fut créé dans les années 1950 pour subvenir aux besoins des familles alentours, est aujourd’hui le challenge que nous vous proposons...

Il est un point d’eau perdu sous la végétationqui par le passé eut beau rôle convivial,servait utilement aux ménagères alentoursdépourvues de modernité dans leur foyer.Vous l’aurez deviné, il s’agit du lavoir de LesmahalonQu’en est-il de nos jours ?Ignoré, enseveli sous les ronces et herbes follesdétérioré par des passants ne sachant commentoccuper leur oisiveté,ne demande qu’à sortir de sa léthargie,nettoyé, désencombré de ses entravespour permettre à ses bons offices passésde rester en mémoire grâce à l’entraide citoyennequi lui redonnera vie pour un lien social.

Venez en discuter avec nous et proposer vos idées, services, disponibilités :Christine Trepos, Ty Guen 02 98 74 53 93 (entre 19h et 20h)

Le lavoir de Lesmahalon : un lieu social ?

Merci à tous pour vos contributions riches et personnelles, merci à la mairie pour son soutien logistique, merci à Miguel Raña de Kermaria pour la mise en page du journal.

Bel été insolite, musi-cal et plein de vitalité à tous et à très vite !

Vous pouvez retrouver le journal, ses photos en couleurs, ses annonces sur le blog : www.mahalondigor.wordpress.com