Patrimoine brestois N°21

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N° 21 - Mars 2014 Ecrivains du début du XX e siècle et Brest Louis Hémon - Jack Kerouac - Léontine Drapier-Cadec - Pierre Mac-Orlan - Roger Vercel

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Ecrivains du début du XXè siècle et Brest

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N° 21 - Mars 2014

Ecrivainsdu début du XXe siècle

et Brest

Louis Hémon - Jack Kerouac - Léontine Drapier-Cadec - Pierre Mac-Orlan - Roger Vercel

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Le dossier

Editorial

Brest est une ville qui a inspiré et inspirede nombreux artistes qui y sont nés

ou s’en sont nourri pour leur travail artistique.Nous avons choisi de donner un nouvel éclairage

sur deux d’entre eux, deux écrivains,l’un né à Brest : Louis Hémon,

dont nous avons célébré en 2013 le 100 e anniversaire de la mort au Québec,

l’autre, Pierre Mac Orlan, qui a trouvé iciet notamment dans le quartier de Recouvrance,

l’inspiration pour son écriture.Ces deux manifestations, à l’automne dernier,

ont permis de lier évocation historique et création,artistes d’hier et d’aujourd’hui et d’être

une invitation à tous à partagerdes moments de culture.

Ce numéro de Patrimoine Brestois vient prolongerces propositions et ouvrir nos horizonssur d’autres écrivains liés à notre ville.Ces initiatives sont un exemple de plus

des multiples projets qui font vivre les liensentre art et histoire, entre culture et habitants. •

Gaëlle Abily,Adjointe au Maire de Brest en charge de la culture

“Certains soirs, nous épuisions tous lescahiers de chansons de la Côte, devant ceport de Commerce, où l’Iroise était toujourssous pression, où le capitaine Malbert accro-chait son ciré ruisselant d’eau au bouton de laporte, quand Léger chantait “Breiz-Izel”.Nous remontions dans la nuit vers Saint-Martin, autrefois fréquenté par les soldats deHohenlohe, régiment qui fut l’ancêtre de laLégion Etrangère de Louis-Philippe, et l’on seserrait la main.Un soir quelconque, vers 1937, nous nousserrâmes la main pour toujours. Je me sou-viens de cette nuit mélancolique. Je revenaisdu “Casino de Penfret” où je m’étais plusieursfois réveillé à bord de la Provence. Les îlots,dans un ciel livide, semblaient surgir du fondsde la mer. Une lumière visqueuse ruisselait surles goémons. La 2e escadre, en manœuvre,dormait dans le futur décor de nos anticipa-tions les moins consolantes.”Brest, Pierre Mac Orlan(La Baule : Editions de Bretagne, 1947).

“Le soleil descendait lentement sur le granitd’une façade harmonieuse, aussi noble etdorée que celle d’un palais vénitien, puis il s’é-talait dans la cour, sur les pavés, sur lesorteils crasseux et écrasés, sur les chevillestalées des bagnards. En face, sur la Penfeld,c’était encore un brouillard sonore et doréderrière lequel on devinait Recouvrance et sesmaisons basses, et derrière elle, tout près, leGoulet, la rade de Brest, avec déjà son ani-mation de barques et de hauts navires.”Querelle de Brest, Jean Genet(Paris : Gallimard, 1953)

“Le mot officier réjouissait la sauteuse, maisses malicieuses compagnes lui faisaient obs-erver que ce serait sans doute, non un officierde l’armée, mais un “officier de Porstrein”.Porstrein… voilà un mot que les jeunesBrestois n’entendront plus beaucoup probable-ment. Mais dans mon enfance pas mal degens désignaient le Port de Commerce parl’ancienne dénomination de Portstrein, grèvequi s’étendait au pied du Cours Dajot et sousle château jusque vers 1865-1879. Un officierde Porstrein, c’était un portefaix, un docker.”Brume sous le grand pont, Anne Selle(Brest : Editions de la Cité, 1968)

Pierre Mac Orlan et Louis Hémonviennent d’être mis à l’honneur

par la Ville de Brest :exposition, conférences, films

leur ont été consacrés.Ce numéro de Patrimoines Brestois

évoque d’autres écrivainsde la première moitié du XXe siècle

qui ont mis Brest en scène.

“Ces fonctions d’inviteurs allant, dans les bourgs,de maison en maison et, à travers la campagne,de ferme en ferme, exigent de sublimes panses. Ilfaut partout s’asseoir et manger et puis boire.Plus de cent fois en un seul jour. Et sur la table duriche s’amoncellent le pain, le beurre, le lard froid,toute la cochonnaille, la vache fumée, les biscuitssecs, dans leur boîte de fer aux coins rouillés, lecafé au lait, le cidre, le vin, la bouteille de SaintRaphaël, le pain, le bœuf salé, le vin rouge, la bièredes brasseries de Kerinou, la limonade desmêmes, le lambig, etc.”

“On traverse la Penfeld. La colline monte jusqu’au ciel.De l’autre côté, c’est Brest avec ses faubourgs : fau-bourgs de Brest ou banlieue de Brest “as you like it”.Lambézellec au nord ; Saint-Marc à l’est ; Saint-Pierre-Quilbignon et Recouvrance à l’ouest. En direc-tion du sud, la ville glisse vers la mer ; schlitte toutau long de l’artère majeure dont le nom change sui-vant les quartiers : rue de Paris ; rue Jean-Jaurès ;puis, après la place de la Liberté – anciennement desGlacis – rue de Siam ; enfin le plongeon vers la tourTanguy – On retrouve la Penfeld. La ville, pour lors grisardoise. Rues. La ville gris ardoise aux rues furtiveset tristes.”Livre des rois de Bretagne, Yves Elléouët(Paris : Gallimard, 1974), p. 77-78, p. 170 •

Bénédicte Jarry

Brest, sur le port de commerce, Le déchargement des barriquesPierre Péron - 1942 - Peinture

La Penfeld, Recouvrance, la radePhoto Bocoyran, gravure GarneraySaint-Martin et son ambiance - Photographie P. Auffret, studio Chalois

Brest, le port de commerce, repérages pour le film Remorques PhotographieTrauner, 1939

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Brest-Quimper,

hommage

à Louis Hémon

Arsène Lupin

à Brest

Le centenaire de la mort de LouisHémon (12 octobre 1880 – 8 juillet1913) a offert l’occasion à Brest, saville natale, et à Quimper, le berceaufamilial, parallèlement aux manifesta-tions organisées au Canada, de pro-poser plusieurs temps forts qui ontété l’occasion de redécouvrir un écri-vain qui ne fut pas seulement l’auteurdu premier best-seller français MariaChapdelaine. Ce projet partagé estun exemple des coopérations quis’engagent dans le domaine culturelentre Brest et Quimper, réunisrécemment dans le cadre d’uneEntente.

Une exposition a retracé son par-cours, de Brest, où il passe

les deux premières annéesde sa vie, à Paris, puis àLondres, où il s’échappeen 1902 avant de s’em-barquer pour le Canadaoù il trouvera la mort en1913.

L’immense succès pos-thume de Maria Chapdelaine

a été présenté mais on a surtoutdécouvert les facettes moinsconnues de l’écrivain : le précur-seur de la littérature sportive etécologique, auteur de romans, tels

que Battling Malone, pugiliste ouMonsieur Ripois et la Némésis.Un cycle de conférences a été orga-nisé par le Centre d’étude des cor-respondances et journaux intimes del’Université de Bretagne occidentale.La Cinémathèque de Bretagne,quant à elle, a projetté le film MariaChapdelaine.

Le Quartz – scène nationale de Bresta présenté une lecture de texteschoisis dans l’œuvre de Hémon.

A Quimper l'association Cornouaille-Québec, en partenariat avec la Ville,a commémoré le centenaire de lamort d'un écrivain dont la familleétait quimpéroise avec une "semainequébécoise" proposant des anima-tions et des conférences qui ont étédonnées à l'Université du TempsLibre. •

Il est des pages brestoises littérai-res qui existent sans se déclarercomme telles. Ainsi en est-il desaventures du héros de MauriceLeblanc dans : Arsène Lupin con-tre Herlock Sholmès.

Premier épisode, chapitre 2 : lediamant bleu. L’épisode est très fortement inspirédes mésaventures de la comtessede Rodellec du Portzic devenuecélèbre bien malgré elle, après lasoirée du 2 août 1906. Elle recevait ce soir-là des amisdans son château de Ker Stears,dont l’attaché de l’ambassade deRussie. Quelques heures aprèscette réception on s’aperçut de ladisparition d’une bague ornée d’undiamant d’une valeur de 50 000francs or. Le bijou fut retrouvé 20 jours plustard caché dans le flacon de denti-frice du diplomate. Faute de preu-ves on le relâcha.

En juillet 1907, l’affaire rebonditlorsque le diplomate intenta un pro-cès en diffamation aux époux deRodellec du Portzic. Le procèspublic fut un déballage de mauvaisgoût sur la vie privée des deux par-ties : un scandale mondain reprispar la presse.

Maurice Leblanc s’en inspira :Madame du Portzic devenantMadame de Crozon, le diplomatedevenant autrichien mais lesemprunts à la réalité étant fortnombreux.

Une “page brestoise”, romanesqueà souhait, qui sortira un jour del’ombre n’en doutons pas : à quandune rue du Diamant Bleu ? •

Hugues Courant

Ker Stears et la comtesse de Rodellec du Portzic qui inspirèrent Maurice Leblanc La tombe de la comtesse de Rodellec du Portzicau cimetière Saint-Martin

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• Pourquoi vous êtes-vous intéresséaux liens entre Jack Kerouac et laBretagne ?

Pour plusieurs raisons : je suis d'abord appa-renté à Youenn Gwernig qui était un ami deKerouac. Ensuite, en 1998, alors que j'étaisrédacteur en chef de Bretagne Magazine, j'aisouhaité pousser mes recherches à son sujet.Enfin à cette époque, des descendants cana-diens de l'écrivain qui effectuaient des recher-ches généalogiques ont lancé un appel dansLe Télégramme. Je pensais alors que le lienentre Kerouac et la Bretagne se limitait à sonouvrage Satori in Paris et que, usé par la vie,il avait consacré, comme beaucoup, ses der-nières années à rechercher ses racines. Aucours de mes investigations journalistiques, jeme suis rendu compte qu'il s'agissait en réali-té d'une obsession bretonne transmise parses ancêtres depuis le XVIIIème siècle.

• Kerouac s'est rendu en Bretagne en1965, qu'y a-t-il trouvé ?

Il n'y avait aucune démarche scientifique danssa recherche, il était dans l'affectif et nesavait d'ailleurs pas où chercher. Lorsqu'ilarrive à Paris en 1965, il se rend chez sonéditeur Gallimard, qui a publié On the road enfrançais, préfacé par Michel Mohrt. Il parlede ses recherches à ce dernier qui l'aiguillevers le libraire Pierre Le Bris à Brest.

• Ses origines bretonnes ont-ellesinfluencé son œuvre ?

On trouve dans sa vie et son œuvre la perma-nence quasi obsessionnelle de ses origines. Ilsigne de nombreuses lettres du nom de“Jean, prince de Bretagne”. Dans son ouvrageBig sur, il écrit en français “Les poissons de lamer parlent breton”. Lors d'une interview à latélévision, il déclare encore : “Je ne suis quecomme mes ancêtres, marin breton”. Il estvrai qu'enfant, son père lui rappelait souvent :“Ti Jean, n'oublie jamais que tu es Breton”.

• Quel a été l'impact de vos recherchessur les descendants de la famille Le Bihan(véritable nom de l'ancêtre de Kerouac) ?

Assez négatif au final. L’ancêtre Urbain-François Le Bihan est issu d'une famille denotables de Huelgoat mais, poursuivi par lajustice, il doit fuir son pays et se réfugie auCanada où il meurt vers 1730. Sa femme,qui lui survit jusqu'en 1800, transmet auxdescendants l'image très flatteuse d'unhomme érudit que tous pensent noble. Ladécouverte de la réalité a donc causé unegrande déception. Kerouac n'aurait probable-ment pas voulu connaître la vérité, il secontentait du fantasme d'un ancêtre rêvé. •

Paula Fourdeux et André Hascoët

L’entretienHervé Quéméner,journaliste et écrivain

“On trouve dans la vieet l’œuvre de Jack Kerouacla permanence quasi obsessionnellede ses origines.”

Hervé Quéméner, journaliste et écrivain, est l'auteur avec la généalogistePatricia Dagier de deux ouvrages sur l'écrivain américain Jack Kerouac, le fon-dateur de la “beat generation”, qui, toute sa vie, est resté fasciné par ses ori-gines bretonnes.

A lire, de Hervé Quéméner et Patricia Dagier :

Jack Kerouac, Au bout de la route... la Bretagne, An Here, 1999.Jack Kerouac : Breton d'Amérique, Le Télégramme, 2009.Ecrivain, poète et chanteur franco-américain, grand défenseur de la culture bretonne.

Quand, en 1935 paraît Remorques,Roger Vercel (1894-1957), est unromancier très connu. Il a obtenul’année précédente le prix Goncourtpour son Capitaine Conan. Il n’a pasvécu à Brest mais y a rencontrénombre de capitaines et de marinsqu’il a mis en scène dans sesromans maritimes.

Remorques fait revivre l’aventureexaltante et rude des remorqueursde sauvetage, ces équipages char-gés de venir en aide aux navires endétresse. Une lutte titanesque metaux prises le courage des marins etla fureur des éléments, décrite avecun réalisme à la fois saisissant etvisionnaire. Mais quel est le plus duradversaire, l’océan ou la fourberiedes hommes, dont le commandantRenaud va faire en rentrant au portl’amère expérience ? Le sauvetage

des matelots et de la femme dansune chaloupe, le passage de l'île deSein réputé pour sa dangerositéprès du phare d'Ar Men, entre leslignes de brisants semblables à demenaçantes mâchoires, sont desmoments qui tiennent en haleine lelecteur.

Le cinéma a contribué à la populari-té de Roger Vercel (1894-1957),passionné par la mer et la vie desmarins. En 1996, Bertrand Taver-nier adapta avec succès CapitaineConan. Le réalisateur Jean Gré-millon commença le tournage deRemorques en 1939 à Brest avecJean Gabin, Michèle Morgan etMadeleine Renaud. Le scénario futconfié à Jacques Prévert.

Le roman puis le film s’inspirent desexploits du commandant Louis-Marie Malbert qui, avec son remor-queur Iroise, basé à Brest entre1924 et 1935, avait sauvé desdizaines de navires et était devenuun héros national. Il fut l’un des pré-décesseurs de l’Abeille Bourbon, lepuissant remorqueur qui assure lasécurité du rail d’Ouessant et estbasé quai Malbert à Brest. •

Léontine Drapier-Cadec (1895-1995) est née à Irvillac et était insti-tutrice à Brest. Elle a écrit plusieursrécits sur Brest, très appréciésmais qui ne sont plus édités.

Le crépuscule d’été baigne le Portd’une lumière d’opale. Les habitantsdes ruelles d’en-haut, de Poullic ar Loret du Merle-Blanc, sont descendussur les quais pour admirer le trois-mâts qui danse doucement sur lamer endormie.

Le bateau est si grand, si beau,qu’on ne trouve pas de mots pourdire son émoi ; on se regarde ensouriant, intimidé, heureux.…- Il ne vient de nulle part, dit Lucette.Ce matin, il était là avec ses rideauxroulés… Il est peut-être descendu duciel …et cette nuit peut-être qu’il s’en-volera sans bruit, comme une mouet-te…C’est en effet un navire céleste, uneconstellation. Des étoiles fleurissentà la pointe de chaque mât, au som-met du plus élancé, la lune est unfanion d’argent, le pavillon d’un paysde rêve qu’aucun marin du mondene connaît. Les étoiles tombentdans l’eau, autour de lui, pour luirendre hommage ; on pense à des

perles, à des fleurs, à des louis d’orlancés par un fastueux monarque.- Quand le vent se lèvera, on dérou-lera les voiles.…

Le vent soufflera dedans… Il s’en irasur la grande mer comme lesbateaux de pêche.

- Lucette le disait bien ! Le lende-main matin, le trois-mâts s’en étaitallé… Qui sait où ?…

Le vent de mer la décoiffa. C’étaitl’agréable brise du matin, l’enfantturbulent, le charmant petit pagequi escorte le char du soleil, agitel’éventail de soie, se lève avec le roiet se couche avec lui. •

Roger Vercel,auteur de romansmaritimesadaptés au cinéma

Dans les pasde Michèle Morganet Jean Gabin

Le mardi 25 mars 2014, leservice patrimoines proposeraune Balade en ville “Dans lespas de Michèle Morgan et deJean Gabin, à l’occasion du 75e

anniversaire du tournage àBrest du film Remorques”. Grégory Le Bris, directeur del’imprimerie PAM et grandconnaisseur de Jean Grémillon,guidera les participants du cen-tre-ville au quai Malbert sur leslieux qui virent évoluer lesacteurs Michèle Morgan,Madeleine Renaud, Jean Gabinet le scénariste JacquesPrévert.

Scène du tournage du film Remorquesau port de commerce de Brest - DR

Brest, ses marins, son arsenal, son bagneont inspiré de nombreux écrivains. Patrimoines brestois évoque ici deux d’entre eux.

LéontineDrapier-CadecRue de Madagascar,1963

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Archives municipales et communautaires

Les actualitésPompeo Batoni,La mort de Marc-Antoine,1763, huile sur toile,76 x 100 cm© Collection musée des beaux-artsde Brest

AcquisitionsLes archives participent à la collecte nationalede documents d'archives privés relatifs à la IèreGuerre Mondiale. Vous avez des correspon-dances, journaux de poilus, photos, objets.vous pouvez nous les transmettre en don ou enprêt pour numérisation. Contactez-nous. •

Numérisationet archives en ligneLa page Facebook des archives a dépassé les1200 “J’aime” et se situe au 7e rang des pagesFacebook de services d’archives français.

Les Archives ont numérisé, dans le cadre del'appel à projets numérisation 2013 du minis-tère de la Culture les registres de recense-ment de classes pour le service militaire de1790 à 1940 pour Brest, Lambézellec,Saint-Marc et Saint-Pierre Quilbignon, unregistre d'accueil des réfugiés français et bel-ges sur Lambézellec durant la guerre 1914-1918, le journal d'un aviateur de la missionaérienne française en Roumanie en passantpar Brest (soit près de 11 000 nouvelles ima-ges), ainsi que près de 300 affiches adminis-tratives (non illustrées) sur la période 1914-1919.Ont également été numérisés, et seront bien-

tôt en ligne, près de 1900 plans et affichesillustrées ou administratives, ainsi qu'unimportant lot de registres (matrices cadas-trales et rôles d'impositions du XIXe siècle deBrest et Saint-Pierre Quilbignon, arrêtésmunicipaux de Brest au XIXe siècle, deux jour-naux de poilus prêtés dans le cadre de la col-lecte de documents privés sur la guerre1914-1918, un premier registre de recense-ment de la garde nationale de Brest) repré-sentant près de 17 000 images.Bientôt 30 000 nouvelles images de docu-ments sur le site des archives ! •

Bibliothèque d’EtudeAcquisitionsSaint-Pol-RouxToujours dans un souci d’enrichir un fondslittéraire conséquent composé de manus-crits originaux (poèmes, textes en prose,brouillons), de correspondances et d’ouvra-ges de Saint-Pol-Roux, la Bibliothèque muni-cipale de Brest a récemment acquis envente publique :

• cinq poèmes manuscrits autographes, • Le calvaire immémorial (long poème enprose manuscrit daté de 1889), • Salutation (poème en prose signé),Syracuse. Epitaphe sur un flot de lave (poèmeautographe signé, daté du 28 août 1938), • ainsi qu’une carte pneumatique autogra-phe signée adressée à Alfred Vallette,homme de lettres et fondateur du Mercurede France.

Une autre lettre de Saint-Pol-Roux, achetéechez un libraire, vient également compléterle fonds. Il s’agit d’une lettre autographesignée adressée à André Fontainas, poèteet critique au Mercure de France, danslaquelle le Magnifique demande une men-tion de sa pièce La Dame à la Faulx dans larevue.

Musée des beaux-artset artothèqueExpositionsLumière sur les collections du musée :

Anna Quinquaud,une sculptrice en Afriquejusqu’au 17 mai 2014

Figure singulière de la sculp-ture de la première moitiédu XXe siècle, AnnaQuinquaud (1890-1984),premier Second Grand prixde Rome en 1924, préfèrepourtant l’aventure lointaineet solitaire en Afrique à “l’É-cole de Rome”.

Elle s’immerge dans la découverte du conti-nent africain qui s’avérera être, pour elle,une puissante source d’inspiration. CommeAnita Conti ou Karen Blixen, AnnaQuinquaud est une de ces femmes d’excep-tion qui traversent leur siècle en aventuriè-res passionnées et libres.Son œuvre est un hymne à la beauté del’Afrique et à ses traditions ancestrales.Cette exposition présentée en majorité àpartir du fonds conservé au musée de Brest

– depuis la donation de l’artiste en 1980 –,a été montrée à Guéret, Gray, Mont-de-Marsan, Roubaix et La Rochelle. Elle estreconnue d’intérêt national par le Ministèrede la Culture et de la Communication.

Les maîtres de la peintureitaliennedu musée de BrestDu 29 avril au 4 janvier 2015L’Italie en Bretagne ? L’idée peut semblerétrange. C’est pourtant à un voyage outremonts que le musée des beaux-arts vousinvite en exposant les plus beaux tableauxitaliens du XVIIe au XVIIIe siècle conservés àBrest. Quarante ans après sa premièreexposition au Louvre, cette exposition s’at-tache à présenter de manière inédite leriche fonds de peintures italiennes dumusée restaurées et documentées à partirde sources nouvelles. Au sein d’une grandevariété de sujets – natures-mortes, paysa-ges, portraits, tableaux historiques etmythologiques – l’exposition présente unetrentaine d’œuvres de grands maîtrescomme Pompeo Batoni, Jacopo Amigoni,Giacinto Diano ou Canaletto.

ArtothèqueJusqu’au 20 avril 2014

De la trace au signeSignificatifs de la période abstraite après-guerreen France, les thèmes de la trace et du signesont représentés dans la collection de l’arto-thèque à travers des œuvres d’artistes emblé-matiques tels qu’Olivier Debré, Jean Dubuffet,Hans Hartung ou Zao Wou-Ki.Prolongé par les membres du groupe supportssurfaces dans les années 70 à l’aide d’un pro-cessus de déconstruction du tableau, les recher-ches sur la trace et l’empreinte renvoient à desgestes primitifs et à des techniques ancestrales.Si ces artistes sont très divers, beaucoup ont encommun de livrer des signes qui incarnent l’écri-ture de leurs émotions et de leurs pensées. Auspectateur de les décrypter.

Avec des œuvres d’OlivierDebré, Noël Dolla, JeanDubuffet, Hans Hartung,Christian Jaccard, Jean-Pierre Pincemin, PierreSoulages, Pierre Tal-Coat,Antoni Tapies, HenriMichaux, Zao Wou Ki.

Ont participé à ce numéro les services de la Ville de Brest et de Brest métropole océane : Pascal Aumasson, Vanessa Che, Mathilde Pigallet, Musée des beaux-arts ;Bénédicte Jarry, Anaïs Kerléo, Bibliothèque d’Etude ; Hugues Courant, Archives municipales et communautaires ; André Hascoët. Illustrations et fonds documentaire : Muséedes beaux-arts de Brest, Bibliothèque d’Etude de la Ville de Brest. Rédaction en chef : Paula Fourdeux, service Patrimoines. Maquette : Amure. Crédits photographiques :Archives, Bibliothèque d’Etude de Brest, Musée des beaux-arts ; Impression, CERID Brest. ISSN : 1959-2426

Hans Hartung, Sans titre,circa 1977, eau-forte© Collection artothèque du muséewww.musee.brest.fr