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PATAQUÈS Le magazine qui aime la culture #2 GRATUIT FEV • MARS Jonathan Lambert de la télé à Réalité Anne et Patrick Poirier les architectures noires Fat Supper carte blanche aux Embellies Jessica93 à la Route du Rock Abéla Popite ou la poésie de l'inutile ...

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Un shot de culture en 32 pages ! Pataquès s’intéresse à toutes les cultures... avec une majeure sur les découvertes et la culture indépendante.

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PATAQUÈSLe magazine qui aime la culture

#2GRATUIT

FEV • MARS

Jonathan Lambertde la télé à Réalité

Anne et Patrick Poirierles architectures noires

Fat Suppercarte blanche aux Embellies

Jessica93à la Route du Rock

Abéla Popiteou la poésie de l'inutile

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S A I N T- B R I E U C A G G L O

LA BRIQUETERIEINSTALLATION /PHOTOGRAPHIE /SCULPTURE / VIDÉO8 FÉVRIER > 17 MAI 2015LANGUEUX

La Briqueterie Parc de Boutdeville 22360 - LANGUEUX

02 96 633 666 [email protected]

langueux-les-grèves

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Edito« Si la culture était une histoire d'amour, Pataquès serait un site de rencontre ».

Pour ce nouveau numéro, Pataquès a souhaité parler d'amour, de culture et de l'amour de la culture. Alors, à toi qui souffres du célibat, à toi qui viens de te faire plaquer, à toi qui viens de rompre et qui pleures aussi, à toi qui es en couple et qui as finalement compris pourquoi les contes finissent tous par « Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants », à toi qui vas te faire un plateau télé le 14 février, à toi qui te demandes pour-quoi les chansons d'amour sont-elles toutes tristes (Cf Au revoir mon amour de Dominique A), et à toi qui regardes le samedi soir une comédie avec Hugh Grant comme on appelle un sex friend, à tout le monde, Pataquès a envie de donner une bonne dose d'oxygène culturel car comme le diagnostique Docteur House, « La plupart des gens disent qu'on a besoin d'Amour pour vivre. On a surtout besoin d'oxygène ».

Sortir, ça fait du bien.

Graphismewww.mobius-infographie.comDirection artistiqueAssociation PataPresseDirection de publicationAssociation PataPresseFondateursAssociation PataPresseRédactionAssociation PataPresseOnt participéChantal LaisnéCouvertureVladimir Gerasimov © FotoliaRemerciementsNos annonceurs, nos distributeurs et nos lieux de dépôt, Laurence Granec et Karine Ménard, Patricia Téglia, La famille Gen-tilly. Bienvenue au petit Soan. Bienvenue à Yaelle.Contact magazinePataquès1, Résidence Gabriel Péri35136 Saint Jacques de la Lande

Les articles publiés n’engagent que la res-ponsabilité de leurs auteurs.Le magazine décline toute responsabilité quant aux photographies et articles qui lui sont envoyés. Toute reproduction intégrale ou partielle, est strictement interdite sans autorisation.Magazine édité par PataPresse.En cas d’impression : merci de ne pas jeter sur la voie publique.

N° ISSN : en coursTirage : 10 000 exemplairesImprimerie : Imp. des Hauts de Vilaine

Liste de diffusion sur :www.pataques-magazine.fr

Toujours plus de contenus sur :www.pataques-magazine.fr

#4Anne et Patrick Poirier #6Les embellies #8Critiques ciné#9A l'affiche #10Boyhood #11Les films qui aiment les ruptures

#12Librairie #13P. vous fait les poches #14P. fait des bulles#15Professeur Machin #16Jonathan Lambert #20Music : Actus

#21Jessica93 #22Music : Fresh & Vintage #24Betty the nun + Totorro#25Ça arrive près de chez vous #30Abéla Popite

#31La poupée Vaudou #32Itinérance #33Fleuriste #34Light In Cities

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Anne et Patrick Poirier, Domus Aurea (détail), 1975-1978 Collection Frac Bretagne © ADAGP, Paris 2014. Crédit photo : Alain Le Nouail

Anne et Patrick Poirier, Domus Aurea (détail), 1975-1978 Collection Frac Bretagne © ADAGP, Paris 2014. Crédit photo : Alain Le Nouail

4 PATAQUÈS

L'OEUVRE DÉCRYPTÉEPar Anne et Patrick Poirier

Tour à tour sculpteurs, archéologues ou architectes de l’imaginaire, Anne et Patrick Poirier sont depuis toujours fascinés par les ruines, le noir et « le reflet de la mémoire ». Le couple évoque pour nous Domus Aurea, une œuvre magistrale (maquette de 19m de long par 7m de large) inspirée du palais de Néron.Créé à deux en 1977, Domus Aurea est actuellement présenté au FRAC Bretagne pour sa collection Un rêve d’éternité.

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5PATAQUÈS

ANNE ET PATRICK POIRIERLES ARCHITECTURES NOIRES

DOMVS AVREAEn pénétrant dans la Domus Aurea, l'ancien palais de Néron, nous sommes entrés dans un monde souterrain, labyrinthique, sombre, que nous avons assimilé au monde de l’Inconscient.Là, il ne s’agissait plus de la Mémoire, mais de l’Oubli, de la mémoire détruite ou cachée. Ce palais, autrefois solaire et magnifique avait été enfoui et dégradé par le temps. Après en avoir relevé le plan, nous avons imaginé une fiction au cours de laquelle nous découvrions certains des espaces de ce palais qui aurait été détruit par le feu (en souvenir de Néron l’incendiaire  ?). Nous avons ainsi imaginé et construit plusieurs salles avec les reliques calcinées de ce qu’elles avaient contenu : « Le Jardin Noir », « La Grande Bibliothèque » et « La Salle des Architectures noires  ». Cette dernière salle, la plus vaste, contenait d’immenses modèles de villes ou d’architectures calcinées, construites en charbon, entiè-rement noires. Chaque construction était le modèle d’une utopie particulière, avec sa propre histoire, consignée dans un livre.«  Ausée  » était une ville construite sur pilotis dans un bassin rempli d’encre noire, où elle se réfléchissait. Son orga-nisation singulière était imaginée d’après les fonctions du cerveau  ; elle était

divisée en deux parties correspondant aux deux hémisphères et chaque lieu ou bâtiment correspondait à une fonction de la vie psychique.«  La Grande Bibliothèque  » faisait référence au mythe de l’incendie de la Bi-bliothèque d’Alexandrie. Elle prétendait réunir tout le savoir du monde et toute sa mémoire, disposés dans un nombre incalculable de salles aux titres étranges et poétiques. Au cours de l’incendie qui la dévasta, le feu ravagea livres et objets précieux, dont il ne resta que des frag-ments calcinés et des bribes noircies souvent indéchiffrables. « Construction, IV  », était un grand paysage immergé dans l’eau noire,  dont les archéolo-gues s’expliquaient mal l’origine ; Grand rêve noir où se mêlaient des vestiges d’architectures provenant de civilisations diverses qui se seraient échouées là, sur ce rivage des Syrtes… Mais toutes ces constructions avaient péri dans l’incen-die, et n’en restaient que les ruines noires. Avec «  Domus Aurea  »,  nous entrions dans le monde de la fiction, de l’utopie catastrophique. Nous étions dans l’univers nocturne d’un rêve sombre. Nous mettions en image notre sentiment permanent de la FRAGILITE des êtres et des civilisations, sentiment que l’actua-lité ne cesse de confirmer.

CollectionUn rêve d'éternitéOù ?Le FRAC de BretagneQuand ?Jusqu'au 26 avril 2015Rencontre publique avec Anne et Patrick PoirierLe 24 février 2015 à 18h30 (tarif : 4€, gratuit pour les moins de 26 ans)

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6 PATAQUÈS

FOCUS

Fat Supper : « Comme on adore passer beaucoup de

temps à table (d'où notre nom), on se dit souvent qu'on

ne fait rien en musique qu'on ne ferait pas en cuisine.

Mélanger les textures, opposer les saveurs, chercher

l'équilibre et inviter plein de potes à manger. Notre

carte blanche en sera une belle preuve : des images

lancées contre les murs, des lumières mystérieuses,

des impressions sur vos futiles textiles, du son qui

chatouille les pieds et des copains partout ».

LES EMBELLIES - Carte blanche à Fat SupperCela fait bientôt trois ans que la bande de Fat Supper s'amuse à repousser les fron-tières du rock en appliquant une seule et bonne recette : la leur.Cette année, pour fêter la sortie de leur second album, Academic Sausage, le festival Les Embellies leur donne carte blanche. En exclu et par le menu, Fat Supper nous présente cette release party.

« Gablé, c'est un peu comme manger le meilleur moelleux au chocolat de tous les temps affalé sur un canapé automassant, avec plein de copains écureuils qui te font des supers blagues en te massant les pieds. Ces trois là sont gentiment fous et follement doués. Ce sont les seuls au monde à faire de la pop de cette manière, avec un max de bidouilles, d'instruments plus ou moins cassés et ... des cagettes de bois ».

« Eric Mahé est un dessinateur avide de sérigraphie et de lino-gravure. Il vient de signer notre affiche de tournée (photo en haut à gauche) et on lui a proposé de venir sérigraphier les vêtements du public et cela en direct, pour de vrai et sans trucage, le samedi au Jardin Moderne.Donc ramenez vos t-shirts, ce serait con de sérigraphier votre blouson Quechua !!! ».

Les Embellies17e éditionOù ? Quand ?Multi-sites (RENNES)du 3 au 8 mars 2015Fat SupperLe 7 mars 2015 à 19h30 au Jardin Moderne

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www.centreculturel-fougeres.fr / 02 99 94 83 65

irmaCentre culturel J. Drouet à Fougères

sandra nkake & ji druThéâtre Victor Hugo à Fougères

karimoucheCentre culturel J. Drouet à Fougères

cyranoCentre culturel J. Drouet à Fougères

jeud.

05févr.

vend.

20mars

mar.

31mars

sam.

07mars

jeud.

26mars

la contrebasse- avec Clovis Cornillac -

Centre culturel J. Drouet à Fougères

6 places à gagner sur www.pataques-magazine.fr

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enis

Pea

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« Pneu, c'est un duo ultra puissant, bouillonnant

d'idées... C'est de la musique que certain qualifie

de math-rock mais ça va bien au-delà. Ces gars

là savent mettre tout ce qu'il faut d'humour, de

positivisme et de joie dans leur ziquette... Les

voir jouer et s'amuser tous les deux est toujours

une expérience impressionnante (et pourtant on

les a vu une bonne cinquantaine de fois) ».

« Vitrine En Cours, c’est un collectif réunissant trois orfèvres de la projection d’images argen-tiques, mais c’est avant tout une belle bande de monomaniaques qui passent leurs après-midis à écrémer les Emmaüs pour en ressortir, le cœur ému, avec un film scientifique des années 80 qu’ils feront brûler dans un projecteur aux allures de machine à remonter le temps. Ils viendront habiller les murs du café culturel du Jardin Moderne ».

« Comme on ne sait pas encore headbanger et sauter en même temps que l'on joue, on a invité Grand Géant pour amener du visuel sur scène. Des pros de la déco et sans recette. Avec trois bouts de ficelle et de la cervelle, ils trans-forment toutes sortes de lieux en retravaillant volumes et lumières ».

Les Embellies17e éditionOù ? Quand ?Multi-sites (RENNES)du 3 au 8 mars 2015Fat SupperLe 7 mars 2015 à 19h30 au Jardin Moderne

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8 PATAQUÈS

CRITIQUES CINÉ

L'enquêtede Vincent Garenq avec Gilles Lellouche, Charles Berling, Laurent Capelluto, ...

L'affaire Clearstream résumée en 1h45. Instructif.

En 2001, le journaliste Denis Robert (Gilles Lellouche, crédible), aidé par un ancien salarié de Clearstream, secoue le monde de la finance en dénonçant le fonctionnement opaque de l'agence

Birdmand'Alejandro G.Inarritu avec Michael Keaton, Zach Galifianakis, Edward Norton, …

Une satire tragi-comique gonflée et gonflante sur les affres de la célébrité.

Eternel Batman de Burton, Mickael Keaton effectue avec Birdman, un come-back savoureux dans une mise en abyme à peine voilée de sa propre carrière.Il y incarne Riggan Thompson, acteur has been hanté par le rôle de super héros qui a fait de lui une star et qui tente aujourd'hui de retrouver une crédibilité artistique en montant une pièce à Broadway. A quelques jours de la première, il doit affronter sa

famille, ses collaborateurs, son passé et son égo...Birdman épate par sa virtuosité. Très bien écrit, filmé à la mode Gravity, en un seul plan séquence, le film d'Inarritu (Babel) fait la part belle aux numéros d'acteurs, tous excellents (mention spéciale à Edward Norton en acteur excentrique et Emma Stone, à fleur de peau, en ex-junkie assi-tante de son père). Grâce à eux, Birdman se regarde avec plaisir comme une farce vacharde. Le film tape sur tout l'écosystème de la célébrité (les réseaux sociaux, les blockbusters écervelés, les acteurs mégalos, les pro-ducteurs cupides, les critiques aigries...). Mais derrière son exubérance et ses tirades bien senties, Birdman, à l'image de ses personnages, tourne un peu en rond. Le film d'Inarritu a bien trop conscience de sa vertu pour ne pas apparaître, sur la longueur, prétentieux et superficiel dans sa charge anti-célébrité. Un comble.Sortie le 25 février.

bancaire luxembourgeoise et l'existence de transac-tions frauduleuses laissant supposer un système de blanchiment d'argent à grande échelle.Poursuivi en diffamation par «  la banque des banques  », dépassé par une machination politico-financière, Denis Robert va s'obstiner sur plusieurs années à vouloir révéler toutes les vérités autour d'une affaire qui ébranla la Ve république.Quatre ans après Présumé Coupable et l'affaire Outreau, le réalisateur Vincent Garenq revient au thriller judiciaire avec les mêmes intentions : dresser le portrait d'un homme noyé dans un système.Rigoureux et bien documenté, ne révélant rien d'autre que ce qui a déjà été jugé (c'est sa limite), L'enquête est un film ambitieux. Il a le mérite de clarifier une affaire complexe sans jamais ennuyer et se révèle être un hommage sincère à l'intégrité journalistique.Sortie le 11 février.

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9PATAQUÈS

A L'AFFICHE

Exci

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Inherent Vicede Paul Thomas Anderson avec Joaquin Phoenix, Owen Wilson, Josh Brolin, ...

Dans le Los Angeles psyché de 1970, Doc Sportello (Joaquin Phoenix à rouflaquettes), détec-tive privé à la ramasse, enquête sur l’étrange disparition d’un milliardaire, boyfriend de son ex nana. Adapté d’un roman de Thomas Pynchon, cette comédie pulp dans la lignée de The Big Lebowski est le film immanquable de mars.Sortie le 4 mars.

Big eyesde Tim Burton avec Amy Adams, Christoph Waltz, Krysten Ritter, ...

21 ans après Ed Wood, Tim Burton revient au biopic avec l’histoire de la peintre Margaret Keane dont les toiles, portraits d’enfants aux yeux disproportionnés, étaient vendues, pour plus de succès, sous le nom de son mari. Celui-ci tenta d’en revendiquer la pa-ternité après qu’un conflit éclata entre eux.Sortie le 25 mars.

Frankde Lenny Abrahamson avec Mickael Fassebender, Domhnall Gleeson, Maggie Gyllenhaal, ...

En Irlande, Jon, un musicien amateur rejoint un groupe de rock avant-gardiste mené par l’extrava-gant et mystérieux Frank, dont la tête est en permanence dissimulée sous un énorme masque de papier mâché. Cette comédie dramatique anglo-rock’n'roll a tous les atouts pour devenir culte.Sortie le 4 février.

The Voicesde Marjane Satrapi avec Ryan Reynolds, Gemma Arterton, Anna Kendrick, ...

Jerry, simple d’esprit et amoureux de la comptable de son travail, se confie à ses animaux de compagnie qui ont la faculté de parler : un chien affable et un chat psy-

chopathe à l’accent écossais.Fantaisie macabre et satirique, The Voices marque le retour en forme de la réalisatrice de Persépolis.Sortie le 11 mars.

Le dernier coup de marteaud'Alix Delaporte avec Chlotilde Hesmes, Grégory Gadebois, …

Récit d’adolescence autour de la musique classique, Le dernier coup de marteau suit le parcours de Victor, 13 ans, tentant de tisser un lien entre lui et son père, chef d’orchestre

célèbre qu’il n’a jamais rencontré. Par la réalisa-trice du très beau Angèle et Tony déjà interprété par Clothilde Hesmes et Grégory Gadebois.Sortie le 11 mars.

American Sniperde Clint Eastwood avec Bradley Cooper, Sienna Miller, Jake McDorman, ...

American sniper retrace le parcours du soldat Chris Kyle, reconnu comme le plus grand tueur de l’histoire de l’armée améri-caine (il aurait tué 200 personnes en Irak).

En développant des problématiques patrio-tiques (Kyle affirme ne pas regretter ses actes), le nouveau film de Clint Eastwood devrait ali-menter tous les débats.Sortie le 18 février.

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10 PATAQUÈS

CINÉ ACTUS

BOYHOOD Le Favori des Oscars

En 2002, le réalisateur Richard Linklater se lance dans un projet fou : tourner un film sur 12 ans avec les mêmes comé-diens à raison de quelques jours de tournage par an.Il faut dire que Linklater est un habitué des longs projets : sa trilogie Before racontait déjà sur la longueur, l'histoire d'un couple entre 1995 et 2013. Pour Boyhood, Linklater réussit à obtenir des producteurs un budget de 2,5 millions de dol-lars, c'est à dire peanuts au pays de l'oncle Sam. Boyhood, ambitieux dans son approche artistique, reste modeste en tant que chronique attachante sur le temps qui passe.On y suit, sur près de 3 heures, Mason (Ellar Coltrane, la révé-lation) de l'âge de 6 ans jusqu'à sa majorité vivant avec sa sœur et sa mère, séparée de son père. Boyhood séduit par son ton léger et gra-cieux. En s'inspirant de son acteur, Linklater a eu l'intelligence de ne pas faire de Mason, un new Forrest Gump capable de croiser, sur 12 ans, Obama, Steve Jobs et Ben Laden... Mason reste un garçon ordinaire, nous laissant ainsi mieux apprécier le film comme une odyssée de la vie entre petits riens et grandes décisions.A sa sortie, porté par le bouche à oreille, le film rencontre un joli succès et collectionne les récompenses à travers le monde. Boyhood est même l'un des favoris des Oscars avec 6 nominations.Si Pataquès apprécie le film (avec quelques réserves sur sa longueur et un ton parfois trop politiquement correct), on reste toutefois plus sceptique sur la nécessité d'une suite comme le souhaitent les producteurs. Si on comprend l'en-vie de créer l’œuvre d'une vie, il ne faudrait pas non plus que Boyhood devienne un Truman show plus vrai que nature.

Cérémonie des Oscars : le 22 FévrierBoyhood est disponible en DVD à partir du 18 Février.

Exit les blockbusters (Interstellar, le Hobbit et compagnie), cette année le gagnant des oscars pourrait bien être le film indé Boyhood.Retour sur ce petit pou-cet devenu grand.

Baisse de cadence

DreamWorks Animation, le stu-dio à qui on doit les sagas Shrek et Madagascar, a annoncé qu'il ne produira plus que 2 films par an, au lieu de 3 actuellement, afin d'assurer « une production rentable de films de qualité  ». Leur prochain film, En route  ! prévu pour le 15 avril prochain permettra d'en juger.

De l'amour

Affiche alléchante pour le nouveau film de Gaspard Noé (Irréversible). Présenté comme un mélodrame sexuel entre un garçon et une fille... et une autre fille, Love est bien parti pour faire sensation au festival de Cannes.

En tournage

Jacques Audiard, le réalisateur d'Un prophète, revient avec Erran, l'histoire d’un combattant tamoul sri-lankais qui fuit son pays pour devenir gardien d'un HLM de la banlieue de Paris. Librement inspiré des Lettres persanes de Montesquieu, Erran n'a pas encore de date de sortie.

« Jusqu'ici tout va bien... L'important c'est pas la chute, c'est l’atterrissage. »

Marqué par les attentats à Charlie Hebdo, Mathieu Kassovitz a annoncé

sa volonté de réaliser La Haine 2.

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11PATAQUÈS

PATAQUÈS SE FAIT DES FILMS

En segmentant son histoire d’amour (le coup de cœur, la rup-ture, la première fois au lit, etc.), (500) jours ensemble retrace dans le désordre la relation tumultueuse de deux trentenaires. Par un scénario malin, quoique un peu artificiel, (500) jours ensemble casse les codes du genre et séduit en tant que comédie pop dont l’atout charme est sans conteste le duo Joseph Gordon Lewitt et Zooey Deschanel. La rupture n’a jamais été aussi fun qu’avec eux.

(500) jours ensemble (2009)de Marc Webb avec Joseph Gordon Lewitt, Zooey Deschanel, …

LES FILMS QUI AIMENT LES RUPTURES

Film d’une rupture qui n’en finit pas, Nous ne vieillirons pas ensemble est une série d’engueu-lades entre un Jean Yann, cruel et odieux (prix d’interprétation à Cannes en 72) et sa maî-tresse (Marlène Jobert) qu’il est incapable de quitter.A l’image de son person-nage (double fictionnel du réalisateur Maurice Pialat), Nous ne vieilli-rons pas ensemble est un film éreintant, peu aimable et pourtant débordant de sincérité dans son geste natura-liste.

Nous ne vieillirons pas ensemble (1972)de Maurice Pialat avec Jean Yann, Marlène Jobert, Christine Fabrega, …

Pour surmonter sa rup-ture avec Clémentine (la pimpante Kate Winslet), Joël (le sobre Jim Carrey) décide de faire appel à une société permettant d’effacer les souvenirs. Plongé dans son cerveau, Joel se remémore son histoire et s’interroge  : «  Doit-on effacer la personne qu’on a aimé quand on a le cœur brisé ? ». Avec un concept fantaisiste, Michel Gondry signe un film mélancolique et onirique où se révèle la beauté évanescente de l’amour enfoui.

Eternal Sunshine of the Spotless mind (2004)de Michel Gondry avec Jim Carrey, Kate Winslet, Kirsten Dunst, …

Parce que son mari Nader refuse de quitter l’Iran pour élever leur fille, Simin demande le divorce. Nader em-bauche alors une aide soignante pour garder son père malade.Il ignore que celle-ci, est enceinte et a accepté le travail sans l’accord de son mari lorsque survient un incident malheureux…Film de rupture sen-timentale et sociale, Une Séparation est le portrait nuancé de l’Iran souffrant de son manque de communi-cation. Un chef-d’œuvre humaniste.

Une séparation (2010)d'Asghar Farhadi avec Leila Hatami, Payman Moadi, Shahab Hosseini, …

Ras le bol du « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ». Pataquès fait sa sélection de films spéciale séparation. Quatre manières différentes de dire « tout est fini entre nous ».

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street-art

cultureEssai

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LIBRAIRIE

Tour Paris 13de Mehdi Ben Cheikh - Editions Albin Michel 40 € - 256 pages

Le manifeste historique du street-art.Tour Paris 13 est un projet éphémère hors normes qui a permis à 105 artistes de 18 nationalités de s’exprimer sur les façades et à l’intérieur d’une tour de neuf étages en plein Paris. Dans ce livre-événement, Mehdi Ben Cheikh, à l’initiative de ce projet et fondateur de la galerie Itinerrance, vous guide, étage par étage, dans cette tour devenue mythique et aujourd’hui détruite.Il réunit, au passage, les plus grands photographes mondiaux de street art pour immortaliser cette œuvre monumentale unique au travers d'un livre-objet spectaculaire, à la mesure de cet événement majeur qui

inscrivit le street-art comme un véritable mouvement artistique mondial.Au bout d'un couloir, au détour d'une cage d'escalier, il vous sera donné la possibilité d'admirer les personnages colorés d'Inti, les sculptures murales de Vhils, les pochoirs de C215, le style inimitable du légendaire Cope2, sans oublier entre autre : l'iranien A1one, le brésilien Ethos, et les français Sowat, Ludo, Seth et Kan... Ce manifeste ravira les passionnés, et convertira à coup sûr quiconque souhaite en savoir plus sur ce courant artistique !

Datavision2

de David McCandless Editions Robert Laffont 23,50 € - 224 pages

L'essentiel rien de plus. Où comment hiérarchi-ser l'information pour la rendre plus lisible, plus compréhensible.A l'heure où Inter-net ouvre les portes de la connaissance à toute personne

désireuse d'en savoir plus à propos du monde qui l'entoure, mais avec le risque de s'y perdre et de ne plus rien comprendre, McCandless refait une deuxième fois le tri pour vous afin de vous aider à y voir plus clair dans tout ce fourbi.Journaliste et designer anglais, McCandless réalise des infographies claires et originales permettant de mieux appréhender tout ce savoir universel.Qui a dit que les tableaux c'était chiant, rébarbatif, et que ça donnait la migraine ?

Terrence Malick et l'Amériqued'Alexandre Mathis Editions Playlist Society 14 € - 120 pages

Balade sauvage.Palme d'or à Cannes en 2011 avec The Tree of Life et considéré par beaucoup (dont Pataquès) comme l'un des plus fascinants

cinéastes du 20e siècle, Terrence Malick n'a eu de cesse, depuis ses débuts en 73, de questionner l'Amérique aussi bien par ses aspirations esthétiques (célébration de la nature) que thématiques (le sacré, la morale et la violence). C'est ce que tente d'analyser l'essai d'Alexandre Mathis par un décryptage perspicace de la filmographie du texan, en attendant la sortie en 2015 de Knight of cups, avec Christian Bale, Nathalie Portman et Cate Blanchett.

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13PATAQUÈS

PATAQUÈS VOUS FAIT LES POCHES

Le système Victoriad'Eric Reinhardt Editions Folio 8,50 € - 611 pages

David, directeur de travaux de la future plus haute tour de France, marié deux enfants, croise dans la rue, Victoria, DRH d’une société internatio-nale « à l’élégance austère, au rayonnement de reine ».Ils deviennent amants.

Un rêve d'Icare sentimental. Comme il existe des femmes qui nous fascinent dès le premier regard, il existe des romans qui nous éblouissent dès les premières pages.Le système Victoria est de ceux-là, une œuvre puissante, à la fois charnelle (les scènes de sexe sont omniprésentes) et complexe dans sa chronique des sentiments. Un roman, à l’image de son narrateur David, totalement aimanté par Victoria, personnage énigmatique de femme indépen-dante, voluptueuse et libérale qui « applique à ses désirs de femme le même traitement radical qu’à ses projets professionnels  ». David est lui, l’exact opposé. Idéaliste de gauche, enfermé dans son mariage et ses principes, se consumant dans son travail harassant, il va se laisser happer par cette relation passionnelle et destructrice dont l’issue, on le sait dès les premières pages, sera un véritable burn out sentimental. Mais ce qui intéresse Reinhardt est l’exigence des désirs, moteur de conduite d’une société qui mélange de plus en plus l’ultralibéralisme aux rapports humains.En doublant son histoire d’amour à une intrigue écono-mique passionnante, l’auteur de Cendrillon offre un regard ciselé sur notre époque et signe un roman audacieux et résolument moderne.

Moscou Babyloned'Owen Matthews Editions 10/18 8,40 € - 397 pages

« En Russie, j’ai aimé et j’ai tué. Et j’ai dé-couvert que, des deux, c’est l’amour qui est le plus terrible ».

La décadence à la moscovite. Dès le début, Moscou Babylone prend les allures d’une tra-gédie russe, celle de son narrateur dans la jungle moscovite des années 90.Roman Lambert, jeune expatrié britannique las des bonnes manières anglaises, décide d’explorer ses origines russes maternelles dans la Russie post-soviétique découvrant l’ivresse du capitalisme sauvage. Roman devient « ven-deur de poudre aux yeux » dans une agence de relations publiques et semble s’épanouir dans l’univers sans scrupule des nouveaux riches moscovites entre drogues, luxe et corruption.Il y rencontre Sonia aussi belle que fragile et droguée dont la relation amoureuse le conduira à commettre l’irréparable. Elle l’avait pourtant mis en garde (« tu essaies d’être russe, d’être fou mais tu n’es qu’un bon petit garçon ») mais Roman comprendra trop tard qu’une moitié russe ne suffit pas pour comprendre «  l’âme russe » sans se faire « bouffer » par Moscou, la dépravée.Un roman vertigineux et lucide face à la décadence d’une civilisation. Moscou Babylone ou l’Apocalypse selon Roman, loin d’être un saint.

Le bonheur conjugalde Tahar Ben Jelloun – Editions Folio 7,50 € - 384 pages

Déclaration de guerre mutuellement consentie. Lui, le peintre connu, issu de la bourgeoisie cultivée marocaine. Elle, la campagnarde bercée de croyances populaires. Et eux, une illusion d'amour dès le jour du mariage. Doucement, la rancœur s’installe chez cette épouse trahie par cet homme qui aime trop les femmes. Victime d’un AVC, le peintre se retrouve muré dans la maladie et rumine, persuadé que ce mariage est responsable de son effondrement. Plus tard, son épouse, jalouse et vengeresse nous livrera sa version de faits… Qui a tort, qui a raison ? Et si le mariage était en fait une déclaration de guerre mutuellement consentie ? Très fort dans l’art d’installer une ambiance pesante, pleine d’aigreur et de dégoût, Tahar Ben Jelloun nous livre ici un véritable portrait au vitriol de la relation de couple.

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14 PATAQUÈS

PATAQUÈS FAIT DES BULLES

Capharnaüm - Récit inachevéde Lewis Trondheim - L'Association 25 € - 280 pages

Les superhéros à la sauce Trondheim. A l’instar de Gotham City, la ville de Capharnaüm a droit, elle aussi, à son justicier masqué, Willard Watte dont les aven-tures, publiées sous forme de BD, sont suivies par ses admirateurs dont le maladroit Martin Mollin, jeune libraire à la vie ordinaire.Mais lorsque son patron se fait kidnapper sous ses yeux, Martin se retrouve, malgré lui, plongé au cœur d’une des enquêtes de son héros préféré et pourrait bien devoir faire équipe avec lui…Après l’heroic fantaisy et sa série Ralph Azham, Lewis Trondheim s’amuse ici des codes de super héros dans un récit caustique et rocambolesque.Au programme : infâme méchant, situations absurdes et répliques cinglantes qui font de ce Capharnaüm une aventure plaisante, dont la fin ouverte peut apparaître frustrante tant on aimerait que le feuilleton continue.Lewis, si tu nous entends…

Une tête bien videde Gilbert Hernandez - Editions Atrabile 21 € - 128 pages

Un péril jeune Américain. L’adolescence est une période transitoire difficile et celle de Bobby n’est pas une exception. Entre rage, frustration et occasions manquées, Bobby raconte son âge ingrat  : une mère desperate housewife, un père aux abonnés absents, des potes bagarreurs, des filles fascinantes, la drogue, l’alcool… Mais rien ne semble le passionner, si ce n’est la musique qui marque son évolution, du glam rock au mouvement punk.Incapable de s’engager, nonchalant, Bobby laisse peu à peu s’échapper les an-nées sans s’apercevoir de l’impasse où mène une adolescence ratée.Un portrait nuancé, distant aux premiers abords et émouvant par son constat doux-amer qu’on peut manquer sa vie en attendant qu’il s’y passe quelque chose. Remarquable.Sortie le 14 février.

Adam Clarksde Régis Hautière et Antonio Lapone - Editions Glénat 19,50 € - 64 pages

Chroniqueur mondain, espion ou cambrioleur... Difficile de cerner Adam Clarks ! Dans un XXIe siècle fantasmé où la guerre froide sévit toujours et où la conquête de Mars est en marche, c’est lors d'une soirée mondaine où les « grands » de ce monde ont l’habitude de se retrouver que l’énigmatique Adam Clarks montre son vrai visage. On pourrait le croire trop occupé à faire des cour-bettes aux puissants et à séduire des beautés fatales, mais il ne perd pas de vue son véritable objectif : un rubis de 100 carats d’une valeur inestimable, exposé à la vue de tous : le Long Star. La nuit, Adam fait montre de ses talents de monte-en-l’air pour subtiliser le bijou. Personne n’a rien vu, rien entendu. Personne ? Pas si sûr... Devenu à la fois la cible du KGB et de la CIA, Adam va devoir jouer sur les deux tableaux s’il veut s’en sortir.

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22 : en millions, le nombre de bouquets

de roses achetésen France par an.

4,6 : en milliards, le prix des dépenses

des célibataires français pour trouver l'âme sœur.

(IFOP)

333 : le nombre de préservatifs fabriqués

dans le monde par seconde.

Acheter un bouquet de 25 roses a le même

impact écologique qu'un trajet en voiture

de 20 km.

88 : Le pourcentage d'hommes assurant

payer l'addition lors d'un rendez-vous amoureux.

(IFOP)8: le nombre de mariage de l'actrice Elisabeth

Taylor dont deux avec Richard Burton.

Chez la majorité des couples, les deux individus présentent des systèmes immunitaires

opposés et complémentaires. L'humain cherche,

inconsciemment, à offrir à ses enfants un patrimoine

génétique varié.

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FLASH INFOS

Parler d'Amour d'accord, mais parlons en scientifiquement.Un coup de foudre, c'est quoi ?Tout simplement un shoot. Une décharge massive d'adrénaline et de dopamine, deux neuromédiateurs dont l'action (augmentation du rythme cardiaque, rougissements, ...) est renforcée par une amphétamine naturelle, la phény-léthylamine qui accentue l'euphorie et l'excitation.Une relation routinière, c'est quoi ?Une descente. Votre cerveau ne peut supporter une si forte dose d'hormones en continue. Après les premières années, les récepteurs spécifiques à la phényléthylamine se saturent devenant

ainsi insensibles. L'hypophyse prend alors le relais en sécrétant 2 molécules « plus douces », la vasopressine et l'ocytocine, qui provoque, elles, l'attachement.Une rupture douloureuse, c'est quoi ?Un état de manque. Celui de votre cerveau drogué qui ne reçoit plus sa dose quotidienne d'hormones du plaisir. Une désintoxication est alors nécessaire avant de replonger.L'être humain est donc, par nature, un drogué à l'amour et, désormais, vous ne pourrez le nier car le cœur a ses raisons que la science n'ignore pas.

Professeur Machin

Il paraît qu'il a été l'amant de Marie Curie alors Pataquès l'a embauché. Professeur Machin vous apprend tout ou rien... Surtout rien.

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© Sven Etcheverry

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JONATHAN LAMBERT - De la Télé à Réalité

LA GROSSE INTERVIEW

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17PATAQUÈS

LA GROSSE INTERVIEW

Réalité est une comédie dingue comme seul Quentin Dupieux, alias Mr Oizo, semble capable de faire (souvenez-vous de Rubber, le pneu serial killer!). L'his-toire de Réalité ? Un réalisateur de film d'horreur (Alain Chabat, excellent) est chargé par son producteur (Jonathan Lambert) de trouver en 48 heures le meil-leur cri de l'histoire du cinéma. A partir de ce pitch improbable, Dupieux s'amuse à entremêler plusieurs trames narratives entre fiction, rêve et réalité avec un plai-sir communicatif. Son film se regarde alors comme un rêve éveillé, parfaite-ment illogique et pourtant totalement compréhensible, dont on ressort, hagard, le sourire aux lèvres. Une bonne raison de discuter avec Jonathan Lambert qui joue Bob Marshall, le producteur très exigeant et accessoirement tueur de surfeur...Réalité est « barré » mais il est aussi le film le plus accessible de Quentin Dupieux.Je suis d'accord. Je l'ai déjà vu cinq fois et je ne m'en lasse pas. J'essaie à chaque visionnage de voir à quel moment on tombe dans le piège. Je pense que Dupieux a réalisé son film le plus abouti.Comment vous êtes-vous rencontrés tous les deux ?Par l'intermédiaire de son producteur Grégory Bernard à l'époque de Comédie. Il aimait La grosse émission et on s'est vite aperçu qu'on avait les mêmes affini-tés, que les mêmes trucs nous faisaient rire. Il m'a proposé de jouer dans Steak avec Eric et Ramzy et depuis on est resté potes. J'ai même fait la version française d'un personnage de Rubber.Qu'est-ce qui vous a séduit dans Réalité ?Quand je lis un scénario, ce qui m'inté-resse c'est la comédie. J'adore le ton décalé de son scénario. En peu de films,

Dupieux est parvenu à construire une œuvre avec un humour identifiable, un humour à la Dupieux. Il prend tous les codes actuels de la comédie à l'envers. Aujourd'hui, une comédie doit être rythmée alors que lui, il cultive le culte de la lenteur jusqu'au malaise parfois, ce qui apporte quelque chose de telle-ment étrange et d'irrationnel que ça en devient drôle. Mais au-delà de la comé-die, j'ai adoré aussi les questionnements vis-à-vis de la réalité. Qui regarde ? Qui est regardé ? Quand sommes-nous dans la réalité ou dans la création  ? C'est quasiment de la physique quantique. Ces questions sont passionnantes et sans fin... Le film est sans fin d'ailleurs... (Rires)

«Je fais des films qui me font marrer !»

La grande force du film est d'amener le spectateur vers l'irrationnel, sans pré-venir, en gardant un humour absurde assez réjouissant.Tout à fait. J'adore la scène où le per-sonnage de Chabat découvre au cinéma le film qu'il n'a pas encore écrit. Quand il essaie d'arrêter la projection en disant aux spectateurs «  vous ne pouvez pas regarder ce film, je ne l'ai pas encore fait », c'est génial.En regardant le film on se dit qu'il y a une vraie correspondance avec votre humour ?J'ai du mal à définir mon humour car je suis assez bon client mais ce que j'aime chez Dupieux c'est son côté régressif, c'est pour ça qu'il aime beaucoup Eric et Ramzy avec un humour très premier degré, très visuel. On a ça en commun. On adore aussi les films de David Lynch pour leur côté irrationnel qui nous fait bien marrer. Pour nous, Twin Peaks c'est clairement une comédie.

Comique à perruques, chroniqueur inspiré chez Ruquier ou empereur Maximus dans la nouvelle série de M6, Jonathan Lambert varie les plaisirs et reste égal à lui-même. Au cinéma, il est à l'affiche de Réalité, la nouvelle fantaisie de Quentin Dupieux.

RéalitéUn film de Quentin Dupieux, avec Alain Chabat, Elodie Bouchez, ...Dans les sallesLe 18 février 2015

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Quentin Dupieux laisse-t-il place à l'improvisation sur le tournage ?Non pas du tout. Tout est écrit. Tout est carré. Quentin a une idée très précise du film qu'il veut faire.Dans Réalité, le personnage d'Alain Chabat souhaite réaliser un film d'horreur racontant comment les télés abrutissent les gens puis les tuent de façon sanglante. C'est très ironique de faire jouer ça à deux anciens de la télé ?Oui c'est marrant mais Quentin avait écrit le scénario bien avant de penser à nous. Il n'y a aucun calcul de sa part et n'est pas dans une posture un peu pré-tentieuse ou branchée comme certains peuvent le penser. Il est très sincère dans son cinéma.Réaliser un film comme Réalité vous tenterait-il ?Non, je ne voudrais pas faire du Quentin Dupieux mais oui, j'aimerais beaucoup réaliser un long métrage. J'adorais réa-liser les sketchs de Monsieur Pringle sur Canal+. J'ai réalisé des pubs et des clips dont un pour Oldelaf (Je mange, ndlr) où je jouais Monsieur Pringle d'ailleurs.

«Choisir entre Chabat et Farrugia, c'est comme choisir entre maman et papa.»

Monsieur Pringle n'est donc pas mort ?Monsieur Pringle ne mourra jamais (rires). J'ai une vraie affection pour ce personnage qui a tout pour se faire dé-tester et qu'on aime quand même.Où en êtes-vous de votre projet de film autour d'un autre de vos personnages,

André Merle, un chanteur français qui part faire carrière au Québec ?Le chanteur est mort dans l’œuf (rires). Le projet a été abandonné. En ce mo-ment, je travaille sur un autre projet où j'aurai la possibilité de jouer plusieurs personnages car comme dirait Omar Sharif, «  me déguiser, c'est ma grande passion » (rires).L'idée c'est de faire un genre de profes-seur Foldingue ?Oui mais dans un univers beaucoup plus décalé. Un mélange entre John Waters et Jean-Pierre Mocky.Au-delà du plaisir de vous voir jouer avec Chabat, on sent une vraie filia-tion. Vous êtes un enfant des Nuls.Oui et je le dis franchement. Je me sou-viens quand j'étais au lycée, une nana est venue me voir et m'a dit « Tu connais Objectif Nul ? C'est très con, ça devrait te plaire ! » Et, effectivement... c'est très con et ça m'a beaucoup plu (rires).J'enregistrais l'émission tous les soirs et on la regardait en famille. Le premier jour où j'ai dû travailler pour Dominique Farrugia, à Comédie, je me pinçais, c'était très impressionnant car c'était vraiment mon modèle.

Réalité sort d'ailleurs le même jour que Bis la nouvelle comédie de Dominique Farrugia avec Kad Merad et Franck Dubosc. Peut-on aller voir les deux ?Les deux films sont radicalement diffé-rents et sur deux économies différentes

LA GROSSE INTERVIEW

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mais je pense qu'on peut aimer les deux. En tout cas, moi je ne peux pas choisir entre Chabat et Farrugia. C'est comme choisir entre maman et papa...Farrugia, c'est lui qui m'a lancé. Je lui dois beaucoup.Ce qui impressionne dans votre car-rière télé c'est votre capacité à passer de TF1 à Canal + en passant par Comé-die!, France 2 tout en faisant toujours du Jonathan Lambert.Oui j'aime passer d'un univers à l'autre. Bientôt je serai à l'affiche de Péplum, une série produite par Thierry Ardisson sur M6 avec Pascal Demolon (Radiostars, Discount) et on ne peut pas dire qu'on soit tous les deux « marqués M6 ».Péplum va raconter le quotidien de Bravus un ancien esclave devenu con-seiller du tyrannique empereur Maximus. C'est une série très bien écrite, très drôle avec une vraie ambition artistique sur les décors, les lumières, ce qui est plutôt rare à la télévision aujourd'hui.

«Quand je lis un scénario, ce qui m'intéresse c'est la comédie.»

Pensez-vous que le cinéma fasse suf-fisamment appel à vous en tant que comédien ?Je n'ai pas de plan de carrière cinéma. J'ai la chance de pouvoir faire de la scène, de la télé, de la radio et je ne veux surtout pas faire des films pour de mauvaises raisons. Je fais des films qui me font mar-rer et que j'aurais envie de voir en tant que spectateur.De toute façon, à Pataquès, on pense que votre grand rôle dramatique sera le biopic d'Axel Bauer...Tu rigoles mais effectivement on me dit souvent que je lui ressemble. J'ai fait la voix off d'un documentaire sur Radio Londres où son père (Franck Bauer, ndlr) était speaker, c'est peut être un signe... (Rires).

Retrouvez l'intégralité de l'interview sur :www.pataques-magazine.fr

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MUSIC ACTUS

Marronnier de la musique en France, Les victoires de la musique repointe le bout de son nez en ce mois de février 2015 pour fêter ses 30 ans. Et cette année, c'est Christine and the Queens (5 nomina-tions) qui devrait sans trop de difficultés s'attirer les faveurs du public et ainsi rafler la mise au Zénith de Paris le 13 février prochain, talon-née de près par Calogéro (3 nominations), et The DØ (3 nominations). A côté de ça, alors que certains donneraient tout pour recevoir un trophée, le collectif Fauve s'offre quant à lui le luxe de décliner l'invitation, préferant rester dans l'ombre plutôt que dans la lumière.A noter aussi l'absence de Kendji Girac, non retenu par les professionnels, bien qu'auréolé d'un disque de platine !Parmi les nominés on retrouve aussi :Julien Doré, les Brigitte, Souchon et Voulzy, Johnny Halliday, Benjamin Clementine, Skip the use, Shakaponk, François and the atlas mountains, Indila, Stromae, JL Aubert, ...Les pronostics sont lancés !

Réédition de La véritable histoire de Beethoven, roman graphique qui retrace la naissance et l'histoire de Ludvig Von 88. L'auteur est d'ailleurs, « Laurent-Ex-Laurent », bassiste et fondateur de ce groupe rock alternatif. Il rapporte des anecdotes de galère, des souve-nirs de concert et de nombreuses rencontres cocasses. Avec un ton d'auto-dérision, le carnet de route parcourt des références plus au moins cachées et surtout un grand talent de la BD. La nouvelle version occupe la place « beau livre » en s'offrant le luxe d'une couverture cartonnée chez les éditions El Doggo.

Six ans après la sortie de Invaders Must Die, le groupe britannique The Prodigy est de retour pour nous assom-mer de son electro-punk.Attendu comme l'un des plus gros come-back de 2015, ce nouvel album se nom-mera the day is my enemy et contiendra 14 titres. Beaucoup plus lourd et beaucoup plus noir que sur les albums précé-dents, le son du trio originaire de Braintree n'en reste pas moins toujours aussi violent !Sortie prévue le 30 mars.

Après avoir marqué l'année 2014 avec sa chanson Our love, le canadien Caribou débute cette nouvelle année sur les chapeaux de roues en offrant à son public une playlist monumentale composée de … 1000 chansons. Nommée « The Longest Mixtape »

et mise en ligne sur Youtube, il aura fallu des heures et des heures d'écoute à ce composi-teur, considéré comme l'un des plus grands, pour dire merci à ses fans « à sa façon ».A écouter en aléatoire !

Nouvelle performance pour l'artiste PJ Harvey. Le projet consiste à enregistrer son neuvième album en public derrière une vitre sans tain. Pendant quatre semaines, le studio Sommerset House à Londres ouvre ses portes aux spectateurs pour qu'ils puissent écouter et observer le travail de PJ Harvey avec ses musiciens, le tout sans aucun échange. Une bonne occasion de découvrir le processus d'un enregistrement pour un live surprenant, entre le concert privé et la visite d'un zoo mu-sical. Les places (15 Livres pour 45 minutes d'enregistrement) se sont vendues très rapidement. L'album s’appellera, évidemment Recording in process.

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© C.Pauline Alioua

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INTERVIEW MUSIC

JESSICA93 à la Route du RockSlalomant entre le grunge et la coldwave, caché par son pseudo potache, Geoffroy Laporte continue de tracer sa route. Conversation avec l'homme derrière Jessica93.

Pour ceux qui ne te connaissent pas, peux-tu expliquer ton pseudo Jessica93 ?Tout est parti d’une blague à une soirée. J’ai dit que si j’avais été une fille mes parents m’auraient appelé Jessica. On a vite imaginé quel genre de fille j’aurais pu être. Jessica93 aurait été la fille avec un jean taille basse qui se fait plein de mecs dans la cour (rires).Comment expliques-tu le décalage entre une démarche très potache et ta musique qui est sombre et très premier degré ?C’est plus fort que moi, j’aime apporter une touche de dérision et tirer les choses vers le second degré. Ce n’est pas parce qu’on fait du rock qu’il faut se prendre au sérieux.Tu dis souvent avoir découvert que tu faisais de la coldwave qu’après avoir enregistré tes chansons...En écoutant le premier album, on s’est rendu compte du côté «  années 80  » de certaines chansons qui étaient un peu plus aériennes mais ce n’était pas une volonté de départ. Certains parlent plus de shoe-gaze, d’autres de post-punk. Moi, je ne cherche pas à mettre mes chansons dans des cases…

On pense quand même beaucoup aux premiers albums de The cure. Quelles sont tes influences ?En fait, mes influences viennent sur chaque instru-ment. J’adore le jeu de guitare de Robert Smith de The Cure mais je suis pas mal influencé aussi par les Melvins pour les batteries.Tu as joué à Rock en Seine, tu joues maintenant à La route du rock. Tu te reconnais dans ces grands rendez-vous rock ?Je n’ai pas de jugement de valeur. Un concert dans un bar peut aussi être très bien. Le but est de jouer partout mais ça fait plaisir de voir que des grands festivals donnent leur chance à des groupes qui évo-luent dans des petits réseaux.Penses-tu faire évoluer le projet Jessica93 en faisant appel à un groupe pour t’entourer sur scène?Non, je tiens à ce que Jessica93 reste un one man band car ce projet m’apporte une liberté et un confort de création. Par contre, après la tournée Rise, je vais créer un autre groupe car composer à plusieurs me manque. Je pourrai laisser Jessica se reposer un peu…

Retrouvez l'intégralité de l'interview sur :www.pataques-magazine.fr

Où ?A l'Antipode le 26 février

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soul-funk

pop-folk

pop

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Charlie Winston Curio CityAvec ce nouvel album, l'artiste bohème souhaitait s'éloigner du per-sonnage de Charlie Winston qu'il avait façonné sur ses 2 précédents albums pour se recentrer sur son moi intérieur, et ainsi laisser parler la musique. Pari réussi avec ces 12 nouvelles chansons hautes en couleurs écrites sur 2 années emplies de réflexion. Si les textes dévoilent une facette plus intime du dandy, ses mélodies, elles, s'ouvrent au monde et explorent de nouveaux horizons. Multi-instrumentiste, Winston réussit ici à redéfinir son style en s'exprimant à travers un subtile mélange d'acoustique et d'électronique, sans le dénaturer.Sortie le 26 janvier 2015.

MUSIC : FRESH & VINTAGE

Charles Bradley No time for dreamingEn 1962, quand sa sœur l'emmène voir James Brown, Bradley est alors âgé de 14 ans. Aussitôt rentré chez lui, il commence à chanter comme le « parrain de la soul » et à copier ses gestes. C'est seulement après 30 ans de petits concerts et de petits boulots en tant que cuisinier qu'il sera repéré lors d'un concert par Gabriel Roth de Daptone records.Ce dernier le prend alors sous son aile, lui faisant enregistrer un album soul/funk en 2011, mais exactement comme on le faisait dans les 60's. A l'écoute des premières mesures, la voix de Bradley nous rappelle tout de suite celle de James Brown. Dès lors, la magie opère...Sortie le 25 janvier 2011.

Simian Ghost The veilAprès s’être isolé dans une cave avec une multitude d’instruments pour pouvoir se concentrer sur le songwriting avec une oreille dans le futur et un œil sur le rétroviseur de l’histoire de la musique, les suédois Simian Ghost reviennent pour un deuxième album mature dans la lignée de Grizzly Bear, Phoenix et Tahiti 80. Avec des mélodies élaborées, des harmonies sophistiquées et l’apparence trompeuse d’une pop légère, The Veil aborde des thèmes tels la dépossession de soi ou le manque d’affinités avec les idéaux de la société.Avec ce premier album à sortir en France, ces vikings devraient rapide-ment envahir nos cœurs grâce à leur pop !Sortie le 27 janvier 2015.

Le Noiseur Du bout des lèvresNé d'une rupture amoureuse, Du bout des lèvres nous caresse de ses mots. Véritable ode à la mélancolie, ce premier album écrit par Simon Campocasso (de son vrai nom) est nourri par sa passion pour le cinéma d'auteurs, bien loin des blockbusters américains.Intimiste et envoûtant, 3 ans d'écriture et de composition auront été nécessaire pour faire remonter à la surface des souvenirs douloureux ou des instants inaltérables. Rappelant par moments Daniel Darc ou Benjamin Biolay, Le Noiseur nous montre au travers de ses textes, entre larmes et sourires, que les histoires d'amour qui finissent mal peuvent aussi donner naissance à des chansons qui font du bien.Sortie le 16 mars 2015.

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Fat supper Academic sausageDéjà bien appréciés par la critique, les rennais vont de nouveau plaire à beaucoup avec leur tambouille au jus surpuissant. Avec Academic sausage, le groupe au caractère bien trempé assure et réussit un mélange des genres sans transition. La preuve avec la première ration, Grotorro, titre décapant avec sa touche rockab tandis que Surrogate, aux tonalité blues, se transforme en rock compact et linéaire en un éclat de guitare. Academic sausage, avec sa recette aux harmonies U.S est vivement conseillé aux affamés de grunge, noise, rock foutraque et autre saucisses authentiques.Sortie le 5 février 2015.

The Dodos IndividLes californiens au rythme constant (un album par an) reviennent avec un sixième album décevant. Le début séduit, avec «  Precipitation  », un morceau généreux tout en progression électrique, mais malheu-reusement, la suite d'Individ patine un peu. The Dodos enchaîne des titres efficaces, certes, mais très vite redondants. Seule la conclusion de l'album, « Pattem/shadow » avec Brigid Dawson de Thee oh sees permet de soulever un peu plus d’enthousiasme. En fait, les Dodos sont toujours affûtés, on regrette juste qu'ils ne soient plus aussi débridés que par le passé.Sortie le 27 janvier 2015.

Sparks Kimono my houseEn 1974, les hurluberlus Rone et Russel Mael marquaient l'histoire de la pop avec leur troisième album ; l'avant-gardiste Kimono my house.Avec leur tube This town ain't big enough for the both of us et neuf autres petites pépites, le duo de frangins transformaient la pop en une sorte d'opérette baroqu'coco fantaisiste et bordélique. Des mélodies kitsch, des synthés saturés et la voix de Russel, grimpant dans les aigus comme un castrat sous amphèt. 40 ans plus tard, Kimono my house reste l'album iconoclaste par excellence. Cette réédition est notre made-leine de pop à nous.Réédition/Sortie le 14 décembre 2014.

Baden Baden Mille éclairsPour ce deuxième album, le trio parisien décide de « plonger dans le bruit ». Titre du premier extrait, celui-ci ouvre également l'opus et ce n'est sans doute pas innocent. Mille éclairs est entièrement écrit en français, ce qui est honorable puis laisse à penser que le groupe sou-haite simplement dévoiler leurs émotions. Par exemple, « L'échappée » immerge dans la passion amoureuse, «  Depuis toi  » l’absence, «  Hi-vers » le regard de l'autre... Onze plages charmantes et rêveuses dont deux titres instrumentaux qui renforcent ce climat contemplatif.Sortie le 9 février 2015.

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RETOUR DE CONCERT

Soirée Rock au 1988 Live ClubFin Janvier, initiée par l'école de commerce et de communication, la première « Sharing week à Rennes » se concluait au 1988 Live Club avec le concert de Betty The Nun et Totorro.

Est-il encore nécessaire de présenter le 1988 qui, dans les murs du Pym's, commence à devenir un lieu incontournable de la vie nocturne rennaise ? Il faut dire que si on fait abstraction d'être adossé à une barre de pole dance pour écouter du rock, le 1988 n'a rien à envier à un club à l'anglaise avec un grand bar, un système son tout neuf et une prog éclec-tique. Le public, venu nombreux, en est la preuve.Sur scène, c'est Betty the Nun qui entame la soi-rée. On retrouve en live le plaisir qu'on a à écouter

leur premier album. De l'indie rock racé sur fond de reverb se concluant sur l'excellent Sick desire qui pourrait bien devenir l'hymne de la jeunesse ren-naise. Puis c'est au tour de Totorro, LE groupe qui nous a réconcilié avec le post-rock instrumental. Sur scène, les 4 garçons sont toujours aussi puissants. La basse tabasse, les guitares grimpent (au rideau), le batteur s'éclate (dans son joli T-shirt arborant une famille de renards  !) et toujours ces mélodies qui claquent par leur rupture de ton. Un set rageur et ultra efficace qui séduit un public secouant la tête comme un seul homme. Une bonne soirée. P

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ÇA ARRIVE PRÈS DE CHEZ VOUS - CONCERTS

Cahier d'un retour au pays natal19 MARS 2015Le Grand Logis (BRUZ)

Texte poétique et politique d'Aimé Césaire, Un cahier d'un retour au pays natal marque, en 1939, la nais-sance de la Négritude.75 ans plus tard, le texte n'a pas pris une ride. Mieux, il brûle encore sous le flow de

Marc Nammour (La Canaille) et la guitare rugueuse de Serge Teyssot-Gay (ex Noir Désir) soutenu par le batteur Cyril Bilbeaud (Tue-Loup). Une création incandescente.

Irma20 mars 2015Centre culturel J.Drouet (FOUGÈRES)

Découverte sur le net par My Major company et propulsée par une pub Google Chrome en 2011, c'est véritablement sur scène que la magie Irma opère.Auteur-compositrice-interprète d'origine camerou-naise, Irma séduit par sa voix envoûtante et ses chansons sans fioriture, oscillant toujours entre folk et pop. Son second album Faces, est sorti en juin 2014.

Fauve26 mars 2015Le Liberté (RENNES)

2015 est l'année décisive pour Fauve.Avec un second album (Vieux frères – Partie 2) très attendu et une tour-née de grandes salles, le collectif parisien va devoir prouver qu'au-delà du

phénomène et un premier disque d'or, Fauve est capable de durer sans se répéter. Les fans en sont déjà tout impatients. Les haters aussi.

Et aussi...

Bastoon et Babouschka6 février 2015 / Centre culturel (LIFFRÉ)De la chanson française menée tambour battant par un duo détonant, rompu à l'exercice de la scène.

Yelle et Clarens7 février 2015 / La Nouvelle Vague (ST-MALO)

6 mars 2015 / L'Antipode (RENNES)Electro-soul d'un côté, électro-pop de l'autre pour une

soirée assurément sensuelle et charnelle.

Tremplin Rock'n'Solex12 février 2015 / Le Diapason (RENNES) gratuitLe tremplin Rock'n'Solex pour découvrir qui fera l'ouverture du festival en mai prochain.

Le fût chantant, la nouvelle équipe fête ses 1 an14 février 2015 / Le fût chantant (ST-BRIEUC)

Soirée anniversaire pour le bar briochin avec Lady Jane, Bloody Ears & Wet Fingers, Dandy Rock...

Scred Connexion + Micronologie + DJ Freshhh28 février 2015 / L'Antipode (RENNES)«  Jamais dans la tendance mais toujours dans la même direction », la Scred fait son grand retour.

Arthur H12 mars 2015 / La Citrouille (ST-BRIEUC)

Une voix, une gueule, une fantaisie : on ne présente plus Arthur H, le chanteur iconoclaste.

Charlélie Couture16 mars 2015 / Le Ponant (PACÉ)Le retour sur scène de Monsieur Charlélie pour accompagner son album ImMortel, produit par Biolay.

Les Wampas + Bikini Machine17 mars 2015 / La Nouvelle Vague (ST-MALO)

« Les Wampas font la gueule ! » mais jamais sur scène, surtout avec leurs potes des Bikini Machine.

High Tone 20 mars 2015 / La Citrouille (ST-BRIEUC)Apôtres d'une modernité dubesque, High Tone séduit par son mix de drum'n'bass, hip hop et reggae.

Les Ensorceleuses21 mars 2015 / Bleu Pluriel (TRÉGUEUX)

4 femmes chantent à cappella des chansons drôles et tendres pour un quartet buccal ensorcelant.

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La Route du Rock

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ÇA ARRIVE PRÈS DE CHEZ VOUS - FESTIVALS

du 25 fév. au 1er mars 2015Multi-sites (ST-MALO / RENNES)

Ariel Pink« L'homme le plus détesté de l'indie rock », tel est le surnom de celui qui secoue la pop azymutée depuis fin 2014 avec son album Pom Pom, patchwork de pop hybride ne ressemblant à rien sauf à lui même : un dingo bordélique et borderline. Mix mutant entre Kurt Cobain et Courtney Love, Alex Pink est vu comme un freak gonzo pour les uns, un provocateur surestimé pour les autres mais ne laisse personne indifférent. La prestation du californien n'en est que plus attendue.Blonde Redhead (photo)Trio typiquement New Yorkais, composé de deux

Fin février, la route du rock présente une collection hiver ambitieuse entre sensations hype, valeurs sûres et découvertes à suivre.

jumeaux italiens (Simone et Amadeo Pace) et d'une chanteuse japonaise (Kazu Makino), Blonde Redhead est un habitué du festival pour y avoir déjà joué deux fois (en 2004 et en 2011 collection été). Débarqué au milieu des années 90 dans le sillage de Sonic Youth, Blonde RedHead s'est depuis éloigné des guitares abrasives de ses débuts pour s'épanouir désormais vers une pop atmosphérique et introspective. Leur dernier opus Barragan est sorti en septembre.MournDébarqués de Barcelone, ils sont quatre (trois filles, un garçon), ils sont jeunes (certains membres ont à peine 15 ans, les plus vieux 19  !) et impressionnent déjà par leur post punk singulier et gentiment noisy. Leur premier album éponyme, dont sont extraites les pépites Silver Gold et Your brain is made of candy est d'ailleurs plus que prometteur. A suivre de très près.

Et aussi  : Hanni El Khatib, Allah-las, Naomi Punk, Meatbodies, ...

Dans le cadre du week-end du rire à Liffré , le conteur chansonnier Sébastien Barrier vous invite à sa confé-rence oenolo-ludique Savoir enfin qui nous buvons que certains avaient pu découvrir à Mythos l'année dernière. Entre apéro documenté autour de la dégus-tation de sept vins et conférence alcoolisée dans un décor de bistrot, Barrier explique le vin et digresse sur des histoires drôles et touchantes liées à la vigne, à l'ivresse et l'alcoolisme.Un spectacle artistique et gustatif hors norme, à apprécier sans modération.

Savoir enfin qui nous buvons de Sébastien Barrier26 mars 2015Centre culturel (LIFFRÉ)

Rennes Métropole fait son instant norvégien avec le festival Travelling Oslo et un coup de projecteur sur un cinéma moins connu que celui de son voisin sué-dois mais pas moins intéressant. La preuve en est Oslo 31 Août (photo), le chef-d’œuvre bouleversant de Joaquim Trier ou la comédie hippie réjouissante Une éducation Norvégienne de Jens Lien. Sorti des salles obscures, un ciné-concert de The Enchanted Wood revisitant Frankenstein et l'expo Arktikugol au Carré d'art de Chartres de Bretagne sont tout aussi immanquables.

Festival Travelling OsloFestival de cinémadu 3 au 10 fév. 2015Multi-sites (RENNES METROPOLE)

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expositionjusqu’au 26 avril 2015

Collection.Un rêve d’éternité

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Ligne C4arrêt Beauregard

19 avenue André MussatCS 81123F-35011 Rennes cedextél. +33 (0)2 99 37 37 [email protected]

Ouvert du mardi au dimanche, de 12h à 19h

Fonds régional d’art contemporainBretagne

cirque

Avec sa troisième édition, le festival Ay-Roop dépoussière l'image du cirque contemporain. Géraldine Werner et Olivier Daco, les co-fondateurs du festival, nous expliquent pourquoi.

Un festival de cirque contemporain, c'est quoi ?Géraldine  : Ay-Roop est né de l'envie de sortir de l'image d'Epinal du cirque familial avec le chapiteau, les animaux, etc... qui est un type de cirque qu'on ne renie pas mais qui n'est, pour nous, qu'une partie du cirque d'aujourd'hui.Olivier  : Notre volonté est de donner au public la vision la plus large de ce que peut être le cirque actuel : du burlesque, de la performance physique, du clown tendre ou plus trash.... Certains de nos spectacle ne sont pas forcément destinés aux en-fants comme The knights of the invisible qui est une vraie performance autour de la contorsion.Quelle est la différence entre le cirque tradition-nel et le cirque contemporain ?Olivier  : Pour caricaturer un peu, un jongleur traditionnel va, par exemple, chercher à émouvoir en jonglant avec le plus de balles possibles tandis que le jongleur dit contemporain va jongler peut-être avec une seule balle mais va créer de l'émotion en amenant une narration autour de cette balle.Le cirque contemporain casse « le décorum » ?Géraldine  : Oui et c'est un art qui innove en per-manence en se nourrissant de pleins d'autres disciplines (la danse, le théâtre, l'art numérique...)Olivier  : Le cirque est devenu curieux, pluridiscipli-naire ou plutôt indiscipliné.Quels sont vos coups de cœur de la programma-tion 2015 ?Olivier  : On les aime tous mais si on devait n'en garder qu'un, Smashed (photo, ndlr) est le spectacle à voir absolument. De la jonglerie anglaise halluci-nante et très drôle.

Ay-Roop #3Festival de cirque actuel

du 20 au 29 mars 2015Multi-sites (RENNES METROPOLE)

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Jeux Concours :sur www.pataques-magazine.fr

6 places pour IRMA

au centre culturel

J.Drouet à Fougères

Ven. 20 mars à 20h30

6 places pourle festival de cirque AY-ROOP à Rennesdu 20 au 28 mars

3 places pour

le festival 360 degrés

(1 place par soirée, voir règlement

sur le site de Pataquès)

à la Passerelleà St-Brieuc

du 25 au 27 mars

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ÇA ARRIVE PRÈS DE CHEZ VOUS

Festival 360 degrés #7du 25 au 27 mars 2015La Passerelle, scène nat. 02 96 68 18 40 www.lapasserelle.info(ST-BRIEUC)

La ligne dure... Worktable est une invitation à détruire les objets du quotidien. Après vous être équipé des protections nécessaires, le fait de casser les objets qui se présentent à vous, vous aidera-t-il à reconsidérer votre relation avec le monde matériel ?La ligne simple... comme un coup de fil. Les demoi-selles de Allô Mademoiselle ? vous invitent, le temps d'un échange téléphonique, à entrer dans leur univers sonore, gourmand et visuel.La ligne de fuite, la plus aventureuse... comme un rire. Partant du principe que l'hilarité pousse le corps au-delà de ses limites, la chorégraphe Lizbeth Gruwez passe ici en revue toutes les gammes du rire au travers de ses 5 danseurs.La ligne que l’on suit... du regard. Le projet de Fleur Noguera vous fera passer dans la 3e dimension par le biais de ses tiges qui dessinent des lignes, reconsidé-rant le volume mais sans masse opaque.Que l’on franchit... pour passer du réel à l'imagi-naire. Arranged by date aura été créé à la suite de l'oubli du code de sa carte de crédit par Lenio Kaklea, qui nous interroge alors sur un point précis, à l'heure des nouvelles technologies et de l'automa-tisation : Qu'est-ce qu'un trou de mémoire signifie ?Dont on s’affranchit... à l'image de la 36e chambre de Kevin Jean, spectacle pendant lequel il se sus-pend au bout d'une corde tête en bas interrogeant le public sur la perception du poids du corps et sa façon de se mouvoir.

360 degrés c'est plus d'une quinzaine de spectacles autour de la danse, du théâtre, des performances, de la magie...

Tous les ans, 360 degrés nous emmène en voyage dans la création contem-poraine et toute sa diversité. Cette année, le festival vous pose une seule question... Quelle ligne suivez-vous ?

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Qui est Zool ?...Un homme ? Une femme ?Un animal ? Une créature ? Zool est né d'une suite de découvertes et de surprisesautour de la manipulation du papier journal.Imaginé par Sylvie Le Quéré, ce solo dansé par Nanda Suc explore l’idée de la métamorphose et invite à un véritable changement de nature.Des jeux de formes, de corps et d'assemblages font apparaître petit à petit une galerie de personnages, un environnement poétique et fantasmagorique.

Qui est George Kaplan ? En tous cas, la personne qui se cache derrière ce nom pourrait bien changer la face du monde... Personnage mystérieux, Kaplan de-vient l'objet de préoccupation principale d'un groupe d'activistes clandestins au bord de la rupture, de scénaristes hollywoodiens en plein brainstorming, et d'un abracadabrant gouvernement parallèle préoc-cupé par la santé de la planète entière.Née de la fascination de Frédéric Sonntag pour le film La mort aux trousses d'Hitchcock, cette comé-die sombre au suspense insoutenable est une satire paranoïaque de notre société.

Zool Cie Grégoire & Co20 mars 2015La Ville Robert(PORDIC)

Pour sa douzième édition, le festival vous propose de partir à la découverte de la culture indienne. Une invitation au voyage articulée autour de stages de danse, d'ateliers et de conférences ayant pour but de mettre en valeur la richesse culturelle de l'inde et sa diversité. Ponctué de concerts, dont entre autres le duo de « musique du monde » Orange Blossom (Photo), à la SMAC La Citrouille, qui ramène dans ses bagages une chanteuse exceptionnelle (Hend Ahmed) rencontrée en Egypte, Babel Danse vous fera (re)découvrir le deuxième pays le plus peuplé de la planète Terre, foyer de civilisations parmi les plus anciennes du monde.

Babel Danse #12Edition Culture indiennedu 9 fév. au 21 mars 2015MJC du Plateau(ST-BRIEUC)

George KaplanFrédéric Sonntag Cie AsaNIsiMAsa3 mars 2015Théâtre du Champ au Roy (GUINGAMP)

La Puzzle Compagnie a peut-être trouvé la solution pour soigner le fameux syndrome du dimanche après-midi. La compagnie rennaise investit le 1988 Live Club un dimanche par mois (le dernier) avec Jukebox, un spectacle d'impro théâtrale et musical. Le principe est simple : à partir de titres de chansons, deux comédiens accompagnés d'une pianiste imaginent un univers sans limite. Dangerous de David Guetta peut aussi bien se transformer en parodie de Walking Dead, que C'est ma prière de Mike Brant inspirer une comédie musicale déjantée... à Lourdes. Ça va se savoir, avec ces trois là, le dimanche redonne le sourire.

JukeboxLa Puzzle compagnie

22 fév. et 29 mars 2015Le 1988 Live Club(RENNES)

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PORTRAIT SCÈNE

On avait croisé Abéla, un soir d’été, avec son panier rempli d’histoires, au festival Les tombées de la nuit. A l’époque Abéla travaillait dans la compote. A l’usine on l’appelait la reine des pommes mais le jour où elle a été convoquée ce n’était pas pour être couronnée mais pour être licenciée car Abéla n’est pas assez rentable, elle est… clown. Mais pas n’importe quel clown : LA clown de Laurence Poueyto, comédienne et fondatrice de la compagnie Si tu t’imagines. Il faut le savoir, nous avons tous, en nous, un clown, «  il suffit de le trouver et de le travailler », comme nous l’explique Laurence. « Son clown, on le construit un peu à partir de soi. Abéla je l’ai créée est un peu plus voûtée que moi, à la fois ogresse et enfant».

«J'ai besoin de défendre des spectacles qui ne soient pas que légers.»

Il y a, dans les colères et la naïveté d’Abéla, un peu de Yolande Moreau et comme elle, Abéla évoque à sa façon des questions sociales. « Le clown qu’il ait un nez rouge ou pas, c’est toujours un personnage d’exclus, de maladroit, qui ne va jamais au bout de ses projets… Dans le monde d’aujourd’hui,

il est important de défendre des personnages qui ne rentrent pas dans une logique d’efficacité » tient à préciser la comédienne.Dans Quatre saisons en trois actes, digression clownesque autour d’un poème de Rilke, Laurence raconte comment Abéla s’essaie au théâtre après son licenciement. Elle est encadrée dans sa tâche par un personnage autoritaire, le Surtout, revisita-tion post-freudienne du clown blanc interprété par sa complice Martine Dupé. Selon Laurence Poueyto, cette pièce évoque à la fois le désir de théâtre mais aussi l’angoisse de la mort. «  C’est le grand avan-tage du clown, passer de l’infiniment grand par l’imaginaire, et tout à coup lutter contre des peurs très violentes dans le réel ». Mais aucune raison de s’angoisser, si Abéla doit mourir, une chose est sûre, elle reviendra car telle est la destinée d’un clown, chuter mais toujours se relever.

Laurence Poueyto alias Abéla Popite s’incruste au théâtre de la paillette à Rennes. Rencontre avec une clown qui ne vit pas dans un monde merveilleux mais y croit quand même.

ABÉLA POPITE ou la poésie de l’inutile

SpectacleQuatre saisons en trois actesOù ? Quand ?17 mars 2015 à 20h - La Paillette (Rennes)19 mars 2015 à 20h - La Paillette (Rennes)27 mars 2015 à 20h - c.culturel Avant-scène (Montfort-sur-Meu)

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Théâtre d’expériences sensorielles

25 > 27 MARS 2015

festival #7

www.lapasserelle.infoTél. 02 96 68 18 40

Berlin Kate McIntosh Olivia Grandville Vincent Thomasset Lisbeth Gruwez Lenio Kaklea Simon Tanguy Hervé Lelardoux & Mathias PoissonKevin Jean Eléonore Didier Fleur NogueraLydia Domancich & Jean Mathias Petri ArthurBruno BreitwieserDandyrock Le ShopCie Le grand appétit

Berlin Kate McIntosh Olivia Grandville Vincent Thomasset Lisbeth Gruwez Lenio Kaklea Simon Tanguy Hervé Lelardoux & Mathias PoissonKevin Jean Eléonore Didier Fleur NogueraLydia Domancich & Jean Mathias Petri ArthurBruno BreitwieserDandyrock Le ShopCie Le grand appétit

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LE BIDULE

LA POUPÉE VAUDOUCroyance mystique ou gadget commer-cial à la mode, la poupée Vaudou incarne un fantasme chez pas mal d’entre nous… Retour sur cet objet… du désir !

Pour ceux qui se sont fait larguer avec un argument bidon… Pour ceux qui n’en peuvent plus d’entendre leur collègue de bureau chantonner toute la jour-née (faux en plus !)… Pour ceux qui se font réveiller toutes les nuits par la chasse d'eau du voisin… Bref, pour tous ceux qui nourrissent secrètement un désir de vengeance… Et si vous pouviez l’assouvir rien qu’à l’aide d’une petite poupée et d’aiguilles… Pas mal non ?Cet objet, originaire d’Afrique de l’Ouest, puis ré-pandu à travers le monde à partir du 14e siècle, doit contenir un élément appartenant à la personne à en-sorceler. Aujourd’hui, un petit tour sur la toile pour constater du succès toujours bien vivant de cette poupée, devenue rock, punk ou crado. Des sites, se prenant plus ou moins au sérieux, promulguent moult conseils pour fabriquer sa poupée Vaudou.

Certaines boutiques en ligne proposent même de s’occuper de tout, à condition d’envoyer une photo de la victime et de choisir les mauvais sorts à jeter. Petits désagréments physiques (flatulences, acné, mal de dent, etc.), ou options plus extrêmes (MST, cambriolage, …), à vous de choisir !Mais sachez, que ce mystérieux objet peut éga-lement être utilisé pour une bonne cause... Alors quand vous sentez que quelque chose vous pique, bonne ou mauvaise intention ? Posez-vous les bonnes questions. P

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Fresque réalisée par des gens du voyage à Ploufragan en 2014

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FAITES MONTER L’ASSO

L'équipe8 salariés et une vingtaine de bénévolesNombre d'aires d'accueil dans les Côtes d'Armor15 aires dont 8 dans l'agglo de St-Brieuc

ITINERANCE - Accompagner l'insertionParfois "victimes" des particularités de leur mode de vie, les voyageurs peinent à trouver leur place dans notre société. Un décalage qu'Itinérance tente de réduire.

Créée en 1979, l'association Itinérance s'est donnée pour missions de rendre le département des Côtes d'Armor accueil-lant aux gens du voyage ; de travailler avec les familles et institutions à l'ins-truction des jeunes du voyage ; et de promouvoir la citoyenneté, l'autonomie et l'insertion des gens du voyage.En véritable centre social et service d’accompagnement social, «  Itinérance fait en sorte que les gens du voyage puissent s'approprier les structures du territoire, les différentes associations qui s'y trouvent, et puissent y accéder facilement pour ainsi favoriser la mixité sociale », explique Dominique Viel, prési-dente de l'association.Pour y arriver plusieurs actions sont mises en place sur le territoire.Tout d'abord, une réflexion est menée sur le département quant à la création d'un habitat plus adapté sur les aires d'ac-cueil, en dur de 20-30 m2, afin de réduire la promiscuité dans laquelle se trouve parfois la communauté.Ensuite, il y a le souci d'accueillir les en-fants dans de bonnes conditions à l'école

pour réduire les périodes de non-scola-risation et ainsi faciliter le suivi scolaire des enfants sur le long terme.

«Il y a un travail de fond qui est fait pour les aider !»

Pour continuer ces actions, l'association va déposer un contrat de projets réac-tualisé (plus en phase avec les besoins futurs) auprès de la CAF qui ouvrira s'il est accepté des financements pour 4 ans encore, permettant d'approfondir le travail réalisé.Ce contrat veillera aussi, comme c'est déjà le cas, à « amener les voyageurs à être sur des statuts d'auto-entrepreneurs pour structurer leur activité profession-nelle », et améliorer ainsi leurs revenus.Même si beaucoup de choses sont faites grâce à l’association Itinérance pour leur permettre une meilleure intégration, le nomadisme qui se pratique encore au sein de la communauté reste son pro-blème majeur, même si bon nombre de voyageurs, aujourd’hui, aspire à acquérir un terrain. P

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Lys Martagon © Bulbocode909

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UN METIER, UNE RENCONTRE

Entre nous, la Saint-Valentin c'est plus la fête des fleuristes que la fête des amoureux, non ?Il y a un aspect commercial en effet mais je crois que les hommes ont aussi besoin d'une date. La Saint-Valentin leur sert de repère.Mais les hommes ne se sentent-ils pas contraints de la fêter ?Non, en général ils sont plutôt heureux de faire plaisir. En tout cas, dans la boutique, ils sourient.Il n'y a que des hommes qui offrent des fleurs ?Majoritairement. Le soir de la Saint-Valentin, on voit 80% d'hommes pour 20% de femmes. Mais il faut savoir que de plus en plus d'hommes aiment recevoir des fleurs. On remarque que les jeunes, entre 20 et 30 ans, prennent aussi l'habitude d'en acheter. Plus que par le passé. La fleur revient à la mode.Qu'est ce qui rapporte le plus ? La Saint-Valentin ou la Toussaint ?En fait, ce qui rapporte le plus pour un fleuriste c'est la fête des mères. Là, tout le monde s'y retrouve.

Le slogan des fleuristes c'est « Dites-le avec des fleurs », mais peut on vraiment tout dire avec des fleurs ?Oui quasiment tout.Comment dit-on « je te quitte » en fleur ?Il est vrai que nous réalisons rarement des bouquets de séparation mais pour une rupture je conseillerais des roses jaunes et si vous voulez vraiment faire passer un message vous les achetez quinze jours avant de les offrir.On offre quoi à une fleuriste à la Saint-Valentin ? Des chocolats ?En effet, on offre rarement des fleurs à une fleuriste et c'est dommage car si nous faisons ce métier c'est parce que nous aimons les fleurs. Mais j'ai la chance d'en recevoir de temps en temps.Quelle est votre fleur préférée ?Le lys. Une fleur majestueuse qui peut s'offrir à toutes les occasions.

"On offre rarement des fleurs à une fleuriste"

Monceau fleurs252 ter, Rue de Nantes 35136 St Jacques de la lande

Avant d'aller siffler la haut sur la colline, Pataquès s'est arrêté acheter un petit bouquet d'églantine. Il en a profité pour discuter avec Sandrine, la fleuriste.

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PREMIERS ET DERNIERS

LIGHT IN CITIESLes cinq jeunes musiciens de Light In Cities défendent une musique Indie Pop Rock teintée d'une touche d'électronique.Bien décidé à nous faire partager leur univers et influences, Benjamin - chanteur, guitariste et claviériste du groupe - raconte pour Pataquès ses premiers et derniers.

Premier album musical acheté ?High voltage, d'ACDC. Angus Young, ce DIEU.Premier concert vu ?The Blues Brothers.Votre morceau préféré ?Sprawl II, d'Arcade Fire.Votre chanson à vous la plus réussie ?The life, mais l'album sort bientôt !!!Premier instrument avec lequel vous avez appris à jouer de la musique ?Une guitare.Premier concert en tant que Light in Cities ?Avec le groupe au complet, en mai 2013.La plus belle salle où vous avez joué ?Il y en a eu de très jolies mais une de nos pre-mières avant que le groupe soit au complet, c'était au palais des congrès de Loudéac. On avait des éclairages magnifiques un écran géant, des stro-boscopes, ça colle vraiment à l'esprit du groupe.Premier festival en tant que spectateur ?Les vieilles charrues, je devais être grand comme un Schtroumpf.Première idole ?Jimi Hendrix ou Chantal Goya (sifflotant "ce matin un lapin...").Premier film vu ?E.T.Premier roman lu ?L'ami retrouvé, de Fred Ulmann.Première BD lue ?Tintin - L'île noire, d'Hergé.

Dernier album musical acheté ?Reflector, d'Arcade Fire.

Dernier concert vu ?Totorro au 1988 à Rennes.

Le morceau que vous ne pouvez plus écouter ?Come as you are, de Nirvana.

Une chanson de vous que vous voudriez retra-vailler aujourd'hui ?

ABC, un de nos premiers morceaux que nous n'avons même pas enregistré sur l'album à venir.Un instrument de musique que vous voudriez

apprendre ?Le violoncelle.

Dernier concert en tant que Light in Cities ?Au palais des congrès de Loudéac pour le super

festival Fest In Breizh.La salle où vous voudriez jouer un jour ?

Un concert ouvert à Hyde Park à Londres serait pas trop mal, avec la reine assise au milieu de la

scène.Dernier festival en tant que spectateur ?

Au Pont du Rock.Dernière découverte ?

Le très bon groupe Vundabar, un vrai plaisir auditif et une super présence scénique.

Dernier film vu ?Fury.

Dernier roman lu ?Les yeux jaunes des crocodiles, de Katherine

Pancol.Dernière BD lue ?

Lanfeust de Troyes. P

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MERCREDI 8 AVRIL LE LIBERTÉ

JEUDI 30 AVRIL ARENA

VENDREDI 12 JUIN L’ALIZÉ (GUIPAVAS)

HUBERT-FELIX THIEFAINESAMEDI 1O OCTOBRE

L E L I B E R T ÉVENDREDI 27 FÉVRIER

LE LIBERTÉ

LOCATIONS OUVERTES

RENNES

BREST

• LA BAULE / ATLANTIAMERCREDI 25 MARS • PLOEMEUR / OCEANISMARDI 21 AVRIL • ST MALO / GRAND LARGE MERCREDI 22 AVRIL

WWW.CHEYENNE-PROD.COMWWW.FNAC.COM, WWW.TICKETMASTER.FR ET DANS LES POINTS DE VENTE HABITUELS

VENDREDI 13 MARS L’ALIZÉ (GUIPAVAS)

VENDREDI 12 JUIN LE LIBERTÉ

Nolwenn LeroyTOURNÉE ACOUSTIQUE

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