Pastorale des Migrants - Paroles du Mois de Décembre 2016 · Pastorale des Migrants - Paroles du...
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Pastorale des Migrants - Paroles du Mois de Décembre 2016
Diocèse de Meaux p. 1 / 11 Eglise catholique en Seine et Marne
E
D
I
T
O
Dans nos églises et peut-être
aussi dans nos maisons,
notre regard se pose sur la
couronne de l’Avent.
L'histoire raconte qu’elle
aurait été inventée au milieu
du XIXe siècle, dans un
orphelinat en Allemagne, par
un pasteur.
En forme de cercle, elle nous
rappelle la promesse du
retour du Christ. A nouveau,
nous nous préparons à
l’accueillir dans la solennité
de la Nativité du Christ.
Et il y a aussi 4 bougies.
Traditionnellement, elles
sont rouges, couleur du feu
et de la lumière. En Suède,
elles sont blanches et
évoquent la pureté tandis
qu'en Autriche, elles sont
violettes et symbolisent la
pénitence. Ce sont elles qui
rythment notre chemin vers
Noël.
L’Avent, c’est un temps fort, un temps
de mobilisation communautaire et
personnelle de tous les chrétiens.
En pensant à tous ces efforts qui se
font pour parvenir à l’unité de tous les
chrétiens, je voudrais partager avec
vous un message pour ce temps de
L’Avent. Un message qui vient du
Conseil d’Églises chrétiennes en
France. Et je vous souhaite un bon
cheminement de l’Avent pour vous et
vos familles.
Message pour l’Avent 2016
« Le peuple qui marchait dans les
ténèbres a vu une grande lumière »
Isaïe 9,1
Depuis quelques temps notre pays
traverse des épreuves et subit des
violences. Elles suscitent angoisses et
doutes, mais aussi beaucoup de
preuves de solidarité et d’espoir. En
2017, catholiques et protestants
commémoreront ensemble les cinq
cents ans de la Réforme et les
orthodoxes s’y associeront aussi
activement. Aujourd’hui, les chrétiens
ont dépassé les conflits du temps des
guerres de religion. Ils avancent de
plus en plus sur le chemin de la
communion. En faisant mémoire
ensemble de ce passé difficile, ils
entrent dans l’avenir que Dieu ouvre
devant eux. Avec tous les hommes et
les femmes de bonne volonté nous
voulons partager cette Bonne
Nouvelle :
Dieu se fait proche !
En son Fils Jésus, il rejoint chaque être
humain. Le temps de l’Avent invite à
préparer et accueillir cette venue
comme signe d’un monde nouveau et
déjà là. Ainsi avec les anges de Noël
nous pourrons chanter ensemble :
« Gloire à Dieu au plus haut des
cieux et sur la terre paix pour ses bien-
aimés » Luc 2,14
Pasteur François CLAVAIROLY –
Métropolite EMMANUEL – Mgr Georges
PONTIER
Père Jacek Tomiczek
Accompagnateur du service
diocésain de la Pastorale des Migrants
Paroles du mois de décembre 2016
Agenda p. 2 Invitation à la retraite de l’Avent : « Accueillir le Christ et l’étranger » p. 2
Vers les plus petits p. 2
JMMR 2017 : Outils d’animations et partage sur l’affiche p. 3 Témoignage : "Maintenant, je ne mangerai le poulet qu'avec des crêpes !" p. 5
Rassemblement national des réunionnais p. 6
Rassemblement national Antilles-Guyane p. 7
Rencontre interreligieuse sur le thème « Miséricorde et Compassion » p. 8
Retour gagnant : voyage au Cambodge des 4èmes du collège St Laurent, Lagny-sur-Marne p. 9
Migrants après Calais p. 11
Bienvenue sur le site diocésain : Web Solidarité : http://solidarite.catho77.fr
Pastorale des Migrants - Paroles du Mois de Décembre 2016
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Le calendrier sera complété au fur et à mesure par les
évènements dont les dates ne sont pas encore
communiquées.
Chanté Noël Antillais Vendredi 16 décembre à partir de 19h30
Salle André Bizard, rue pasteur, Roissy en Brie
Messe tamoule à St Jean Bosco, Meaux Dimanche 8 janvier à 11h.
Fête de la communauté africaine de Meaux Dimanche 8 janvier, 11h, St Damien
JMMR 2017, Dimanche 15 janvier Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié « Mineurs migrants, vulnérables et sans voix »
Rencontre diocésaine Pastorale des Migrants Dimanche 29 janvier 2017 à Chelles
Rencontre diocésaine Pastorale des Migrants Dimanche 26 mars 2017
Fête de Notre Dame de tous les peuples Dimanche 7 mai à Chelles, église Ste Bathilde
Rencontre Nationale des Communautés Catholiques Africaines Les 13 et 14 mai 2017, Notre Dame du Val,
Bussy-St-Georges
Dimanche 14 Mai, Commémoration Abolition de
l'esclavage, Antilles-Guyane à Meaux
Assemblée synodale des communautés d'origines étrangères et des DOM-TOM Samedi 27 mai à Melun
Rencontre diocésaine Pastorale des Migrants Samedi 17 juin, matin
Retraite de l’Avent 2016 Avec Notre
Dame du Web en partenariat
avec JRS France
« Accueillir le Christ et l’étranger »
Nous cheminerons ensemble avec des passages bibliques,
des témoignages de membres de JRS entre autres. Pour
ceux et celles qui le souhaitent, il faut s’inscrire sur le lien
suivant: http://www.ndweb.org/2016/11/avent-2016-accueillir-le-
christ-et-letranger/
Vers les plus petits
"Ce que vous avez fait à l'un de ces plus petits de mes
frères, c'est à moi que vous l'avez fait" Matthieu 25,40
Tu m'as précédé, Seigneur,
Auprès des plus petits de nos frères et sœurs, auprès
des affamés et des assoiffés,
Auprès des étrangers et des déguenillés, des malades et
des prisonniers.
Emmène moi auprès d'eux, que je les trouve, et que je
te trouve, toi, auprès d'eux,
Que nous redevenions, eux et moi, frères et sœurs,
Et que, les uns et les autres, nous soyons auprès de toi.
Ce que je fais pour eux, se fait aussi avec toi, et pour toi.
Ce que nous recevons les uns des autres, tu veux nous
le donner toi-même.
Chaque fois que nous sommes au service les uns des
autres?
Nous sommes tes serviteurs, au service de ton Règne.
Amen
Georg Lengerke
Quelques dates sur l’agenda 2016 - 2017
Proverbes du Mois
Toute rencontre est importante, car elle
est peut-être unique. Proverbe japonais
Celui qui t'enseigne vaut mieux que celui
qui te donne Proverbe berbère
Personne n'a jamais tout à fait tort. Même une horloge arrêtée donne l'heure juste deux fois par jour.
Proverbe chinois
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Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié
15 janvier 2017
Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié
dimanche 15 janvier 2017 ;
Thème "Mineurs Migrants, vulnérables et sans voix"
Tous les pôles ont reçu 11 kits d'animation
(1 kit= 1 livret, 1 affiche, 5 cartes), envoyé par le service
diocésain de la Pastorale des Migrants.
Des outils d'animation très intéressants sont disponibles sur
le site: http://migrations.catholique.fr/index.php?ID=1058086
Kit d'animation
Dossier d'animation
Affiche A5
Carte prière
Bon de commande kit d'animation
Ressources pour célébrer la JMMR
Message du Pape François
Propositions liturgiques
Homélie
Animations pour les jeunes préparées par nos partenaires
Animations Action catholique des enfants
o Propositions d'animations "enfants d'ici et d'ailleurs"
o Cartes Visages
o Cartes Témoignages
Voyage d'Istakalie (Scoutes et guides de France)
Animations Enseignement catholique
Fiches d'approfondissement
La situation des mineurs étrangers en France
Mineurs étrangers en France : survol des droits et aides
Enfants migrants : le droit de vivre pleinement leur enfance
Réfugiés mineurs : une approche psychologique
Mineurs migrants : une approche biblique
Photos
Expo virtuelle de photos des jeunes Apprentis d'Auteuil (St
Antoine Marcoussis)
Vidéo
#INVISIBLES : un film proposé par le Secours Catholique Caritas France
pour dénoncer la traite des enfants :
Cela me parait très très dur.
"La cour de Babel (disponible, service de la
pastorale des Migrants)
Ils sont Anglais, Sénégalais, Brésilien, Marocain,
Chinois... Ils ont entre 11 et 15 ans, ils viennent
d'arriver en France. Le temps d'une année, ils
cohabitent dans la classe d'accueil d'un collège
parisien. 24 élèves, 24 nationalités... Durant un an, Julie
Bertuccelli, réalisatrice, a suivi cette classe d'accueil d'étrangers
non-francophones. Elle en a tiré un film documentaire, disponible
en DVD. Dans ce petit théâtre du monde s'expriment l'innocence,
l'énergie et les contradictions de ces adolescents qui, animés par
le même désir de changer de vie et de vivre ensemble,
bouleversent nos idées reçues et nous font espérer en l'avenir...
Cliquez pour voir la Bande-annonce
Rêves d'or (disponible, service de la pastorale des
Migrants) Originaires du Guatemala, Juan, Sara et Samuel
aspirent à une vie meilleure et tentent de se rendre
aux États-Unis. Pendant leur périple à travers le
Mexique, ils rencontrent Chauk, un indien du
Chiapas ne parlant pas l’espagnol et qui se joint à eux. Mais, lors de
leur voyage dans des trains de marchandises ou le long des voies de
chemin de fer, ils devront affronter une dure et violente réalité…
Un grand film, à la fois délicat et violent, sur le destin des migrants
sud-américains vu par le prisme de l’adolescence.
Cliquez pour voir la Bande annonce
Spartacus et Cassandra
Ce film documentaire raconte l'histoire de
Spartacus, jeune Rom de 13 ans et de sa soeur
Cassandra, 10 ans qui sont recueillis par une jeune
trapéziste dans un cirque à la périphérie de Paris.
Elle prend soin d'eux, leur offre un toit et leur
montre le chemin de l'école. Mais le cœur des enfants est déchiré
entre l'avenir qui s'offre à eux et leurs parents qui vivent encore
dans la rue.
Plus d'information et bande-annonce sur le site du CCFD
Swagger Date de sortie 16 novembre 2016
Swagger nous transporte dans la tête de onze
enfants et adolescents aux personnalités
surprenantes, qui grandissent au cœur des cités les
plus défavorisées de France. Le film nous montre le
monde à travers leurs regards singuliers et
inattendus, leurs réflexions drôles et percutantes. En déployant une
mosaïque de rencontres et en mélangeant les genres, jusqu’à la
comédie musicale et la science-fiction, Swagger donne vie aux
propos et aux fantasmes de ces enfants d’Aulnay et de Sevran. Car,
malgré les difficultés de leur vie, ils ont des rêves et de l’ambition.
Et ça, personne ne les leur enlèvera.
Cliquez pour voir la Bande annonce
Pastorale des Migrants - Paroles du Mois de Décembre 2016
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Il y a une grande
Espérance que l'on ressent
en regardant la carte :
l'enfant a réussi à arriver
jusque là !
Les bateaux à l'horizon,
c'est nous ....
Quiconque accueille en mon nom un
enfant comme celui-ci,
c’est moi qu’il accueille.
Et celui qui m’accueille, ce n’est pas
moi qu’il accueille,
mais Celui qui m’a envoyé»
(Mc 9, 37 ; cf.Mt 18, 5 ; Lc 9, 48 ; Jn 13, 20).
Extraits du partage, rencontre diocésaine Pastorale des
Migrants, 13/11/2016, Nangis)
Le gilet de sauvetage nous parle
"Enfin, on est arrivé sur une plage".
Il demande à être sauvé; c'est un SOS.
C'est un drapeau pour dire "je ne suis pas d'ici".
L'enfant nous montre l'essentiel: le gilet qui a
permis qu'il ne se noie pas; il l'a
sauvé.
Son gilet, c'est son dernier espoir.
On peut y voir un parallèle avec le
serpent d'airain de Moïse et les
enfants d'Israël (Livre des
Nombres chp 9) Que le monde
entier, voit l'Amour premier de
Dieu pour notre humanité.
L'enfant nous touche
Un "petit bonhomme" tout seul sur une plage
isolée.
Aucun adulte avec lui; il est fragile, petit.
Il n'a pas de bagage; il est totalement démuni.
Il se tient droit, il y croit, Il est vivant !
Je reçois cette photo de façon très vivifiante.
Il a une posture qui révèle une certaine sagesse
("Donnez la sagesse aux enfants") : quelque chose
de l'ordre d'une révélation se dégage de cet enfant
qui se tient face au vent, "à contre courant" : Face
au vent, il appelle: qu'a-t-il à nous dire ? Nous
avons à apprendre à nos jeunes mineurs à "savoir
être" là où ils sont (fleurir là où il vit): "tu dois être
fier de tes origines, de ta famille, de toi-même:
apprends à te connaître et à connaître les autres".
Le lieu nous interpelle
on y voit le danger : la mer, la solitude.
Des bâteaux sont au loin: viendront-ils sauver
l'enfant; passeront-ils ? Les bateaux à l'horizon,
c'est nous...
" Quiconque accueille en mon nom un enfant
comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille"
C'est un appel à accueillir. Si on refuse de l'aide à
cet enfant (symbole des migrants), on refuse de
l'accueillir lui-même.
Si cet enfant est Jésus, c'est un appel à accueillir
le Christ dans nos vies de tous les jours.
. Depuis le 13 novembre, j'ai peur et je n'ai plus
le même regard. "Donne-moi ton regard, ô
Seigneur", apprends-nous à regarder autrement.
Le Seigneur se met tout le temps du côté du plus
petit et du plus pauvre; l'image met en
exergue la fragilité et la solitude du
mineur migrant qui est exposé, à son
niveau de maturité, à une souffrance
sans limite.
C'est un appel adressé
à tous à regarder avec le cœur: pas
seulement aux chrétiens, c'est très
important.
Mais nous, en tant que
chrétiens, qu'est-ce qu'on peut lui apporter de
plus ? Aider, accueillir en Son nom et pas pour
nous donner bonne conscience.
Nous avons à prendre soin de notre "humanité"
et particulièrement de ceux qui sont en danger ;
nous sommes tous frères et sœurs. Après, ce
sont ces personnes qui ont été aidées qui
deviendront, à leur tour, responsables
d'accueillir et ce sera leur tour de témoigner.
Originaire de Centrafrique, et catholique, j'ai
accueilli ici, en France, un musulman.
Maintenant, il a obtenu ses papiers.
Pousser nos responsables, nos élus à avoir un
autre regard sur les enfants et en particulier sur
les enfants migrants.
Pastorale des Migrants - Paroles du Mois de Décembre 2016
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Mais finalement,
l'objectif n'est pas de lui
montrer une famille "parfaite",
juste d'être nous-mêmes et de
se rencontrer, d'échanger sur
nos cultures et de partager de
bons moments !
"Maintenant, je ne mangerai le poulet
qu'avec des crêpes !"
Théophane vient de goûter le poulet halal et le pain oriental
que Wassim nous a offerts pour ce
repas de dimanche midi... et
visiblement, il a apprécié !
Wassim est arrivé chez nous il y a
une dizaine de jours maintenant,
par l'intermédiaire de l'association
Welcome du Service Jésuite des
Réfugiés. Très discret au début, il
trouve petit à petit ses marques et
nous réjouit de son grand sourire.
En semaine, Wassim est peu présent la journée : à Paris, il
assiste à des cours de français tous les matins et a
régulièrement des démarches administratives ou sociales à
effectuer.
Il rentre en général vers 18h, et profite de la fin de l'après
midi avec nous : devoirs des enfants, jeux de cartes ou jeu
de l'oie... Timothée en profite pour vérifier que Wassim
déchiffre correctement les syllabes d'un livre pour
apprendre à lire aux enfants, qu'on a à la maison : "So, se,
su, c'est difficile, c'est presque pareil..."
Timothée apprend à Wassim le mot "guitare"
Un peu plus tard, Timothée et Théophane font un puzzle
de la carte du monde, Wassim s'approche, mais ne sait
pas expliquer aux enfants où se trouve son pays,
l'Afghanistan : il n'a jamais vu de carte ! Avec les enfants,
ils le trouvent, puis il leur explique quels sont les pays qu'il
a traversés pour arriver en France : Iran, Turquie, Grèce,
Italie... Les enfants écoutent avec attention et retracent
son périple.
Le soir, Wassim met gentiment la table. Les enfants sont
un peu surpris, il a entouré les assiettes avec les
couverts... Wassim leur explique qu'il ne sait pas mettre la
table, car chez lui on mange avec les mains !
A table, chacun raconte sa journée :
Syméon nous raconte les chaussons
aux pommes qu'il a cuisinés avec sa
maîtresse, Timothée nous explique ce
qu'il a appris sur l'Armistice et
Théophane nous dit qu'il a dû classer
les nombres dans l'ordre croissant. A
son tour, Wassim nous raconte l'atelier
théâtre auquel il a participé ce matin.
Comme souvent, Syméon refuse de manger sa soupe et se
met debout pour attraper directement le dessert...
De leur côté, Timothée et Théophane se chamaillent sans
raison... La présence de Wassim ne rend pas les enfants
plus sages, et il nous faut remettre chacun à sa juste
place!
Mais finalement, l'objectif n'est pas de lui montrer une
famille "parfaite", juste d'être nous-mêmes et de se
rencontrer, d'échanger sur nos cultures et de partager de
bons moments !
Fabrication de la crèche
Nadège Demange,
famille d'accueil JRS Welcome, France, Meaux
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Rassemblement National des Réunionnais La rencontre annuelle de la Fédération Française des
Réunionnais s’est déroulée à Villebon sur Yvette, les 29 et
30 Octobre dernier. Le thème approfondi, cette année, est
"Être soi-même avec les autres"
Le matin, lors de l'AG de la Fédération, plusieurs
problématiques sont repérées:
Les jeunes
2000 jeunes réunionnais viennent chaque année en
métropole pour apprendre un métier (contrat CNAM):
Plusieurs freins ralentissent leur intégration en métropole.
On n'arrive pas à convaincre les jeunes de choisir des
métiers qui n'existent pas à la Réunion: par exemple :
fromager, ou animateur parc Disney. Ils imaginent qu'ils
vont venir en métropole pour se former et qu'ils
repartiront après à la Réunion;
Parfois, les jeunes ne s'adaptent pas en métropole et
repartent; c'est alors un grand échec car là-bas, ils ne
font plus rien. Il y a un taux de chômage très très
important à la Réunion.
Vivre une solidarité entre soi
Si les réunionnais, vivant en métropole, restent sensibles à
ce que les gens vivent là-bas, on constate qu’ils éprouvent
de moins en moins le besoin de se retrouver entre eux. Ils
se sentent bien là où ils sont. Néanmoins, il est important
de continuer cet "entre soi" pour mieux organiser l'entraide
envers ceux qui arrivent, particulièrement les jeunes et les
personnes ayant besoin de soins médicaux.
Nos racines nourrissent un "vivre ensemble"
Les réunionnais portent le souci de créer des liens d’amitié
avec leur entourage ; une grande richesse dans notre
monde de l'anonymat.
Des soirées conviviales sont organisées.
S’apprendre mutuellement à regarder les petites
réalités autour de nous.
Création, en Seine et Marne, d’une association de
jeunes réunionnais.
On vit en métropole, avec notre culture interreligieuse
acquise à la Réunion, pour un vivre ensemble dans le
respect de nos croyances, sans comparer nos pratiques, ce
qui serait mortifère.
Thèmes des carrefours de l’après-midi
1) Sois toi-même
Quelle est mon unité intérieure ? Comment m'épanouir
humainement et spirituellement ? Comment apporter aux
autres ma richesse d'être réunionnais ?
2) Pourquoi un "Entre nous réunionnais" ? Pour quoi ?
Comment exprimer la fraternité avec nos frères
réunionnais?
3) Être soi avec les autres
Comment être dans l'écoute de l'autre pour entendre ses
différences et partager le bonheur de construire ensemble
un monde plus juste et plus fraternel.
4) Être soi pour les autres
Donner le meilleur de soi-même tout en restant humble à
l’image de Marie. Moi, réunionnais, comment suis-je appelé
à être témoin de Jésus-Christ?
Dans un monde qui perd ses repères, comment prendre ma
part et m’épanouir dans le service ?
Les réunionnais visitent la basilique de Longpont
Une pause "goûter" très appréciée
D’après Georges Grondin,
Annet-sur-Marne
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Rassemblement national
des Antillais-Guyanais
Comme chaque année, L’ANAG (Aumônerie Nationale
Antilles-Guyane) organisait, ce 11 Novembre 2016, la
traditionnelle messe des antillo-guyanais de métropole, en
l’église Saint-Sulpice à Paris.
Mgr Macaire évêque de Martinique, Mgr Lafont évêque de
Guyane et Mgr Dubost évêque d'Evry, entourés de
nombreux prêtres, ont célébré cette messe solennelle.
Mgr Riocreux, évêque de Guadeloupe n'a pas participé
cette année au rassemblement, étant à saint Martin
pour les festivités du 17ème centenaire de la naissance de
saint Martin, cet homme qui avait partagé son manteau
avec un pauvre.
Un rassemblement pour partager la foi
"Un rassemblement pour prier et renforcer la communion
entre ceux de l'hexagone et ceux des départements
d'outre-mer pour annoncer la Bonne Nouvelle là où nous
habitons."
Mgr Lafont, a appelé les fidèles à plus de solidarité et de
fraternité dans leurs différents lieux de vie en ces moments
où le monde se divise et se fracture:
"La miséricorde, c'est regarder la misère avec les yeux du
Bon Dieu. Il y a beaucoup plus de bien sur cette terre qu'il y
a de mal, mais le bien ne fait pas de bruit.
Le chrétien est attentif à ne pas se laisser prendre par le
mal qui fait du bruit et qui remplit les médias alors qu'il y
a beaucoup d'espérance... Nous avons une grande
capacité d'accueil car nous savons ce que ça fait d'être à
des milliers de kms de ses racines. Notre mission est d'être
des bâtisseurs de ponts entre les cultures. "
Ce rassemblement est devenu au fil des ans une tradition
que les évêques entendent faire évoluer afin de ne pas
perdre la dynamique que cet événement engendre dans le
cœur et dans la foi des chrétiens d'outre-mer, fort de
constater le remarquable investissement des jeunes pour
cette journée et plus durablement dans l'aumônerie.
Pour Gina Villeronce, déléguée de Meaux : "C'est un beau
témoignage d'Espérance qui appelle notre délégation de
Seine et Marne à motiver les jeunes ! "
Pour Mgr David Macaire, "Ce rassemblement donne un
souffle, une puissance, une joie qui nous portera pour
approfondir et vivre notre thème d'année
'Choisis l'Amour, choisis la Vie'. "
Le Père Marcel Crépi, nouvellement nommé aumônier
national des Antillais et Guyanais appelle tout un chacun à
marcher à la suite du Christ: "Loin d'être une utopie,
l'Amour est la véritable réponse qui peut transfigurer ce
monde. Faire le choix de l'Amour, c'est aussi réorienter nos
vies, choisir de marcher à la suite de Celui qui est le
Chemin, la Vérité et la Vie (Jn1',6). "
Martine Morançais
Responsable diocésaine de la Pastorale des Migrants
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« Vivre la miséricorde comme un
cheminement d'amour, de
compassion, d'entraide et une
passerelle entre les êtres humains »
Rencontre Interreligieuse
"Miséricorde et compassion"
Esplanade des religions, Bussy St Georges
Cette année, à l’invitation du pape François, les catholiques
ont vécu l’année de la Miséricorde : « La miséricorde est
l’expression la plus haute de l’amour de Dieu, amour de Dieu
en acte qui nous relève. C’est un appel pour qu’à notre tour,
nous soyons miséricordieux les uns pour les autres ».
Et dans les autres religions, que signifie la miséricorde ?
Les responsables des différentes communautés religieuses
de Bussy-Saint-Georges ont organisé
une rencontre, le dimanche 27
novembre à la pagode Fo Guang
Shan, pour réfléchir et partager
autour du thème de la miséricorde et
de la compassion.
Nous étions nombreux à participer à ce temps de rencontre
fraternel, en profondeur et en toute simplicité et dans une
l’ambiance chaleureuse !
Le père Dominique Fontaine a rappelé le chemin amorcé
ensemble depuis environ 4 ans et quelques événements
précédents : le concert pour la paix de novembre 2015,
quelques jours après les attentats du Bataclan, les « portes
ouvertes » lors des journées du patrimoine, la prière pour la
paix du 1er janvier, rendez-vous coutumier maintenant.
Chaque responsable religieux juif, musulman, bouddhiste,
catholique et protestant est ensuite intervenu sur ce thème
de la miséricorde qui nous est donc apparu enrichi de ces
différentes portes d’entrée.
Nous nous sommes ensuite mis en petits groupe pour
approfondir et partager nos expériences. Nous avons terminé
la rencontre par un bon goûter préparé par nos amis
bouddhistes.
« Sans aucun doute, la miséricorde se nourrit de
tous les petits actes quotidiens
qui nous élèvent »
Ayant pris soin que chacune des
religions soit représentée dans tous
les carrefours, le partage a été très
riche. Une remontée se fera
le 1er Janvier 2017 pendant la
Prière pour la Paix
Rendez-vous interreligieux: de 14h à 17h
à la pagode Fo Guang Shan sur l’esplanade des religions
à Bussy-St –Georges.
Nous sommes tous invités !
En attendant, je vous propose de cliquer sur ce lien pour lire
le dossier publié par Notre-Dame du Val Infos, équipe de
communication du secteur Val de Bussy. Ce « 4 pages »,
donne la parole aux différents responsables des
communautés religieuses de Bussy-Saint-Georges sur ce
thème : Notre Dame du Val Infos: dossier Interreligieux.
Pastorale des Migrants - Paroles du Mois de Décembre 2016
Diocèse de Meaux p. 9 / 11 Eglise catholique en Seine et Marne
Retour gagnant !
Après notre voyage au Cambodge du mois de novembre
Je ne voudrais pas me répéter, mais ces voyages au
Cambodge ( ce fut le quatrième ) avec des jeunes de 4ème de
Saint Laurent de Lagny-sur-Marne , c’est un peu toujours la
même chose : voyage en avion ( cette année : Air France )
trajets en bus climatisé à travers le pays, visite des temples
d’Angkor, bamboo train à Battambang, Palais Royal à
Phnom Penh, marchés multicolores et sympas, rencontres
avec des Cambodgiens souriants, visite aux enfants à Pailin,
matinée avec le SIPAR dans un village...
Et pourtant cette fois-ci que de nouveautés !
Le groupe d’abord : 19 jeunes de 4ème qui n’ont pas été
avares de sourires et d’engagements auprès des enfants :
origamis, pliages, lecture malgré le barrage de la langue,
match de foot, chants et danses… Un groupe joyeux :
combien de fois n’avons-nous pas chanté « l’alphabet
scout » et « Santiano ». Ils en redemandaient !
Une météo de mousson : presque tous les soirs, c’était
l’orage assuré et des trombes d’eau qui s’abattaient sur
nous. Notre visite de Phnom Penh en tuk-tuk s’est
transformée en périple aquatique au milieu des flaques
d’eau et des rues transformées en torrents. Qu’est-ce
qu’on a ri dans notre tuk-tuk bien protégé, mais les
beautés de la ville illuminée n’auront pas été pour nous
cette année.
Phnom Penh ville toujours à découvrir, ville attachante
mais…. de plus en plus royaume de la moto, du bruit et de
la pollution. Aux carrefours, des policiers masqués
s’agitent en ayant l’impression de maîtriser une circulation
qui ignore les feux tricolores, et sur laquelle ils n’ont
aucune autorité. C’est amusant et sympa.
Les trottoirs disparaissent sous voitures et motos garées
anarchiquement. Impossible d’avancer à pied sans être
obligé d’emprunter la chaussée où voitures et motos vous
frôlent à toute vitesse ; on ne voit cependant jamais
d’accidents, miracle toujours inexpliqué !
Quant à l’exploit de vouloir traverser la rue,
heureusement que St Christophe nous protège même en
pays bouddhiste ; le grand principe est d’oser se lancer
sans peur au milieu de la cohue en marchant tout
doucement, conducteurs de motos et de voitures ont
l’habitude, ils vous évitent sans problème.
Feu d’artifice le jour de l’Independance Day : inattendus
et magnifiques ces jaillissements d’étoiles sur le Mékong
face au palais Royal, autre symbole de ce pays où joie et fête
sont omni présentes.
La ville de Pailin se développe : cette petite bourgade
découverte il y a une dizaine d’années n’est plus, mais plus
du tout, une ville de Far West avec ses rues boueuses et
malodorantes. Maintenant la rue principale est aménagée
avec terre-plein central et marquage au sol. Des hôtels
flambant neufs ont poussé et les belles voitures encombrent
la chaussée. Les terrains à vendre sont légion et beaucoup
de riches cambodgiens viennent de tout le pays pour
acheter et se faire construire une maison dans cette région
encore calme et au climat agréable. Un énorme complexe
commercial est en préparation.
Un projet mariste qui fait rêver Dare to dream (oser
rêver) aimions-nous à répéter entre nous en voyant l’action
des Frères Maristes auprès des jeunes et des enfants :
accueil, engagement des partenaires cambodgiens qui
travaillent avec eux, cours d’anglais et d’informatique …. Et
surtout leur internat à construire qui accueillera des jeunes
des villages de la région. Ils pourront loger sur place près de
leur lycée. Mais il va en falloir des subventions, des sponsors
et des donateurs ! Nous sommes fiers que Saint Laurent soit
de ceux-là. Les cadeaux, ordinateurs et jeux que nous avons
apportés, et le krama que nous avons reçu sont le signe de
notre amitié réciproque.
La statuette de Notre Dame du Cambodge :
Marie souriante porte un manteau qui
semble envelopper TOUS les personnages
L’enfant Jésus ouvre les bras, en signe
d’accueil pour tous
Un handicapé dans son fauteuil porte
une colombe
Un autre personnage porte un livre :
(La promotion de la lecture et de l’instruction
étaient d’ailleurs des points forts de notre voyage.)
Un autre porte des fleurs
Un autre enfin joue de la musique
Pastorale des Migrants - Paroles du Mois de Décembre 2016
Diocèse de Meaux p. 10 / 11 Eglise catholique en Seine et Marne
Tous ces symboles portés par Marie sont comme des signes
d’espoir et de joie dans ce pays marqué par la violence et la
guerre durant la triste période des Khmers Rouges entre
1975 et 1979.
Samnang De retour à Pailin après le départ des jeunes,
me voilà de nouveau avec les frères Francis, Georges et
Gilbert. C’est le matin, silence ; les jeunes sont à l’école.
Après une promenade en voiture avec frère Georges qui
connaît la ville et ses environs comme sa poche grâce à ses
circuits matinaux en vélo, me voilà parti avec le frère
Francis chez Samnang. Il veut me confier une mission.
Arrêt face à la grande pagode. Après avoir marché au milieu
des ordures, dans une sorte de bidonville, nous arrivons
dans sa maison, ou plutôt une cabane en tôle où l’été, il
doit faire une chaleur étouffante.
Samnang, 13 ans, est recroquevillé sur un grabat sans
pouvoir parler ni bouger; son regard me dit bonjour : il a dû
me reconnaître car il y a deux ans, il était parmi les enfants
qui jouaient au foot avec nous. Il est atteint d’atrophie
musculaire, maladie génétique qui le fait beaucoup souffrir.
Les parents très pauvres (seule ressource de la famille : le
père vend des noix de coco) n’ont pas les moyens d’acheter
les médicaments qui l’aideraient à supporter la douleur.
Montant : 60 $ /mois et donc 720 $ / an.
Nous allons chercher à le parrainer… et nous allons
trouver ! Ajoutant ainsi une pierre à notre rêve.
Nous restons un moment en silence sans trop savoir quoi
dire. Puis nous repartons pensifs. Mon voyage aura été un
slalom entre beautés-richesses et pauvretés-souffrances…
Et si on se prenait à rêver comme nous invite le thème
mariste de cette année : « Oser rêver ! »
Bernard Vial
Frère Mariste, Lagny-sur-Marne
NOUS AVONS RÉVÉ
A l’autre bout du monde
Sous la pluie de la mousson et le soleil,
Sous les palmiers et au milieu des rizières verdoyantes,
Dans les villes grouillantes et pétaradantes,
Au milieu des temples merveilleux et des marchés colorés,
Nous avons rêvé d’un monde meilleur
où tous les enfants mangeraient à leur faim
où tous auraient accès à l’eau potable,
où tous pourraient aller à l’école.
Un monde où maladie et misère auraient disparu.
Nous rêvons que dans ce pays
méconnaissable d’une année sur l’autre,
les richesses soient réparties équitablement entre tous.
Nous rêvons d’un pays où
les mots corruption et déforestation auraient disparu.
Nous rêvons d’un pays où
les handicapés comme Samnang
seraient respectés et aimés comme les autres.
Nous rêvons que les touristes
qui font la richesse de quelques-uns,
soient des partenaires et non plus de simples voyeurs.
En repensant à tous nos amis cambodgiens
rencontrés à Pailin,
nous rêvons d’aller les retrouver ou même qu’un jour,
ils puissent venir à Lagny et admirer la Tour Eiffel.
Nous rêvons que dans quelques années,
nous pourrions vivre un temps de coopération à Pailin.
Nous rêvons que le témoignage des frères
et des chrétiens présents dans ce pays bouddhiste,
soit signe visible de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ.
Nous rêvons que le sourire du Cambodge
soit celui de tous les enfants du monde.
Alice, Paul, Antonin, Julien, Bernard,
collège Saint Laurent de Lagny-sur-Marne
A retrouver sur notre site : lespoussesdepailin.weona.com
Pastorale des Migrants - Paroles du Mois de Décembre 2016
Diocèse de Meaux p. 11 / 11 Eglise catholique en Seine et Marne
« Les voisins étaient inquiets au début. Quand ils ont vu combien ces jeunes gens
étaient paisibles et gentils, ils ont été rassurés.»
Migrants : après Calais
Publié le 10/11/2016, Secours Catholique, Bourges
L’Association des cités du Secours Catholique (ACSC) se
mobilise pour accueillir les migrants de Calais. Reportage à
Bourges où la Cité Jean-Baptiste Caillaud (CJBC) héberge et
accompagne 45 d’entre eux.
Mohamed et Youssef, deux Soudanais de 26 ans, partagent
leur appartement avec deux autres compatriotes. Dans ce
quartier excentré de Bourges, ils prennent le soleil sur la
place qu’entourent plusieurs immeubles de logements
sociaux. C'est dans un de ces immeubles qu'ils habitent
aujourd'hui. Ils y occupent depuis quinze jours, au troisième
et dernier étage, un appartement propre, quatre pièces
avec une machine à laver le linge,
une cuisine équipée et une salle
d’eau. Dans chaque chambre, un lit
simple. Dans le salon, un canapé,
une table, quatre chaises et un
téléviseur accroché au mur.
Mohamed et Youssef font partie des
45 migrants accueillis à Bourges par la Cité Jean-Baptiste
Caillaud (CJBC), une des cités de l’Association des cités du
Secours Catholique (ACSC). Il faisait nuit quand ils ont
débarqué du car, ce lundi 24 octobre, premier jour du
démantèlement programmé du bidonville de Calais.
Quatre Koweïtiens, un Erythréen et 40 Soudanais, tous
volontaires pour s’éloigner de l’Angleterre. Fatigués et
inquiets, ils se sont pliés de bonne grâce aux consignes de
leur comité d’accueil. À savoir, remplir un ou deux
formulaires et composer des groupes de quatre personnes.
Chaque groupe a ensuite été pris en charge et conduit à
leur appartement respectif par deux membres de la Cité
Jean-Baptiste Caillaud (CJBC). À minuit, tous occupaient une
chambre individuelle et détenaient une clé de leur
appartement.
À la recherche de 12 grands appartements
Pour la CJBC et sa directrice, Delphine Cotard, cet accueil
était un véritable défi à relever. Avertie début septembre
de l’opération, la Cité devait trouver une quarantaine de
places d’hébergement avant le 1er octobre. À la dite date,
« nous étions prêts, se rappelle Delphine Cotard. Avant la
fin de l’été, nous avons contacté les trois bailleurs sociaux
de la ville de Bourges à la recherche de 12 grands
appartements. ». Dans les villes de taille moyenne, la
vacance d’une partie des HLM n’est pas rare. En un mois
l’équipe, spécialement constituée pour cet accueil, avait
sélectionné une dizaine d’appartements F5 proches de la
Cité, « à la fois pour privilégier l’indépendance des
résidents et pour permettre d’être joints rapidement en
cas de besoin », précise Virginie Baltzer-Bardeau,
l’adjointe de direction en charge de la maintenance
logistique de la CJBC.
Après nettoyage et réouverture des compteurs, chaque
appartement a été meublé et équipé du nécessaire. Le
tout pour un loyer mensuel de 500 euros.
Les voisins étaient inquiets au début
La Cité, qui emploie 53 salariés et 8 bénévoles, mène de
front plusieurs hébergements pour différentes catégories de
personnes. À ce titre, elle est depuis octobre 2015 un Centre
d’accueil et d’orientation. Ce CAO proposait jusqu’ici 15
places. Avec les 45 places
supplémentaires, sa capacité a quadruplé.
Élodie Coudret, chef de service au pôle
hébergement de la Cité, craignait la
réaction de la population : « Les voisins
étaient inquiets au début. Quand ils ont
vu combien ces jeunes gens étaient
paisibles et gentils, ils ont été rassurés.».
Si l’accueil a été un succès, l’équipe de Delphine Cotard
compte bien réussir aussi le volet orientation de l’opération.
En deux semaines, de nombreux migrants ont été évalués en
français et sont invités à suivre rapidement des cours que
l’ACSC et le Secours Catholique départemental complètera.
Pour ceux qui n’avaient pas entamé de procédure de
demande d'asile à Calais, une procédure a été lancée à
Bourges. Une carte de bus leur sera proposée pour qu’ils
deviennent vite autonomes dans leurs démarches. Le but
étant que les demandeurs d’asile intègrent dans quelques
mois un Centre d’accueil des demandeurs d’asile (Cada).
Terrible cette impression de perdre son temps
Parmi les 45 migrants, Moussa, 24 ans, est l'un des rares à
parler anglais. Ce jeune Soudanais l'a appris au cours de son
périple à travers le nord de l’Afrique, puis le sud de l’Europe
avant d’échouer à Calais où il a passé plus d’un an.
Il sert parfois d’interprète et est heureux de rendre service.
À Calais, « il fallait que j’aide, que je me rende utile. Dans la
jungle, il n’y avait rien à faire. C'était terrible cette
impression de perdre son temps. Je voulais aller en
Angleterre poursuivre mes études parce que je parlais un peu
la langue. Je poursuivrai mes études en France, mais
apprendre le français me prendra encore du temps. ».