Pastiches Paradoxes Sophismes

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Mise à jour : 30 août 2011 1 PASTICHES, PARADOXES, SOPHISMES, ABSURDITES et autres BIZARERIES Jean Jacquelin « Comme vous avez tord, M. Hnolg ! Commencez par inventer le BREVET D'INVENTION et votre avenir sera assuré » D'après un dessin de Jacques Faisant ( L'original était en noir et blanc )

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Une collection disparate de textes pastichés, paradoxes mathématiques, fantaisies pseudo-scientifiques, etc.

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Mise à jour : 30 août 2011 1

PASTICHES, PARADOXES, SOPHISMES,

ABSURDITES et autres BIZARERIES

Jean Jacquelin

« Comme vous avez tord, M. Hnolg ! Commencez par inventer le BREVET D'INVENTION

et votre avenir sera assuré »

D'après un dessin de Jacques Faisant ( L'original était en noir et blanc )

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LES GRANDS THEMES pages

Rétablissons l'harmonie du yin et du yang

Trois hommes 3

Trois femmes 3

Quatre mères et leurs fils 4

Quatre mères et leurs filles 4

L'évolution 5

Littérature :

Fable : Le corbeau et le lapin 6

Fable : L'écureuil et le lapin 6

Poème Hutu 7

Poème Auvergnat 7

A la manière de … 8

Mathématiques

Règles de base du mathématicien 10

Le sou du diable 11

Trois "paradoxes" 12

Les mystérieux zéros 15

Fractales : la pensée et le style 16

Enigme génétique 19

Réponse à l'énigme génétique 22

Géométrie : Où est l'erreur ? 23

Sciences et techniques

Mesure de hauteur, style pédagogique 24

Mesure de hauteur, style scientifico littéraire 25

Comparaison ordinateurs/automobiles 26

Comparaison ordinateurs/automobiles (Complément) 27

Théorie et pratique 29

Recherche et développement 29

Rapport d'essai 30

Gestion

Economie budgétaire 30

Réglementation 31

Calendrier 32

Contribution sociale ( Généralisée ? ) 34

Sports et loisirs

Vuvuzela et Prouproutela 36

La tondeuse 37

La retraite 39

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Une histoire (celle de gauche) traînait sur la toile, comme beaucoup d'autres.

Il fallait bien lui adjoindre son pendant (celle de droite) , ne serait-ce que pour rétablir l'harmonie du monde, le yin et le yang.

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Encore rencontré sur la toile, un diaporama ( Titre : " Quatre mères catholiques…"

Auteur : "hasso") . Le texte seul est reproduit ici, par décence et respect, en raison du sujet.

Quatre mères catholiques se retrouvent pour prendre le café et discutent de la

situation de leurs fils respectifs :

La première raconte: Mon fils est prêtre et quand il se présente n‘importe où, tout le

monde lui adresse la parole avec les mots suivants:

« Mon Révérend »

La seconde dame rayonne: Eh bien, mon fils est évêque et tout le monde lui adresse la

parole par :

« Son Excellence »

La troisième déclare: Bien que je ne veuille en aucun lieu vous offenser et diminuer

leur mérite, mais mon fils est Cardinal et quand il entre tout le monde s‘adresse à lui par:

« Son Eminence »

La quatrième sirote sa tasse de café et ne parle point. Les autres la regardent d‘un air

inquisiteur. Alors elle chuchote: Mon fils est un homme formidablement baraqué d‘1m90 et

il est stripteaseur. Et quand il entre en scène tout le monde crie:

« OH, Mon DIEU ! »

Une fois encore, il nous faut rétablir l'équilibre entre le yin et le yang, pour le bien

de l'ordre universel. Mais on va la faire courte :

Quatre mères catholiques se retrouvent pour prendre le café et discutent de la

situation de leurs filles respectives :

- Ma fille est bonne Sœur, en couvent.

- La mienne est Abbesse, en l'ordre des Bénédictines.

- La mienne est Mère supérieure, en Carmel.

- La mienne est Fille de joie, en Sainte.

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Critique de l'œuvre :

« Le volet supérieur du diptyque s'ouvre sur une fresque magnifique, d'une grande

maîtrise, dans un style d'un réalisme saisissant. Malheureusement, le nom de l'artiste ne nous

est pas parvenu, de même que la partie inférieure originale de l'œuvre ( a-t-elle seulement

existé ? ).

Que le volet du bas soit un ajout tardif ou qu'il ait été rénové de façon peu

respectueuse du primitif, quoi qu'il en soit, sa facture moderne met l'accent sur la primauté de

l'évolution intérieure transcendant l'apparence matérielle, dans un mouvement qui n'est pas

sans propension au surréalisme.

Néanmoins, cette interprétation est fortement controversée. D'aucuns pensent que

l'Emule qui a tenté de reconstituer le volet disparu n'avait pas la puissance du Maître et que,

partisan du moindre effort, il n'a rien trouvé de mieux pour se faciliter la tâche que de répéter

six fois le même motif au lieu de se donner la peine d'en peindre des différents.

Le sens profond du dernier motif reste mystérieux. Faut-il y voir une allégorie aux

cycles de l'évolution éternelle, comme certains le prétendent ? Ou, plus trivialement, une

intention délibérée de poser une énigme dénuée de sens ? »

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A LA MANIERE DE …

Le corbeau et le lapin.

L'écureuil et le lapin

Maître corbeau sur un arbre perché

reste à glander toute la journée.

Un lapin voyant ainsi le corbeau,

l'interpelle et lui demande aussitôt:

moi aussi, comme toi, puis-je m'asseoir

et ne rien faire du matin jusqu'au soir ?"

Le corbeau lui répond de sa branche :

bien sûr mon ami a la queue blanche,

je ne vois ce qui pourrai t'empêcher

le repos, de la sorte, rechercher."

Blanc lapin s'assoit alors par terre ,

et sous l'arbre reste a ne rien faire,

tant et si bien qu'un renard affamé,

voyant ainsi le lapin somnoler,

s'approchant du rongeur en silence,

d'une bouchée en fait sa pitance.

Moralité :

Pour rester assis a ne rien branler,

il vaut bien mieux être très haut placé.

Jeannot lapin est invité ce soir

par son ami l'écureuil à s'asseoir.

A notre santé bois donc ce vieux marc

et un verre encore de ce nectar.

Tant il a bu la bouteille sans remords

que voici maître lapin ivre mort.

Il me faut te traîner jusque chez toi,

dit l'écureuil, à ma queue accroche toi.

Ainsi tiré, Jeannot rentre pépère.

Merci beaucoup, dit-il a son compère,

reviens demain, je t'invite, vieux frère,

c'est bien a mon tour de te satisfaire.

Le soir suivant l'écureuil assoiffé

de vielle goutte bois plus que de café,

tant et tant de verres qu'à la nuit noire,

cette fois c'est lui qui est le plus noir.

A moi de te tirer pour aller chez toi,

dit le lapin, à ma queue agrippe toi.

Mais la queue est si courte qu'il glisse,

L'écureuil ne peut suivre son complice.

Bah!, dit Jeannot, ne te fait pas de bile,

nous prendrons ma grosse automobile.

Moralité:

Quand on a une petite queue,

il faut avoir une grosse voiture.

Pour la petite histoire :

C'est celle de gauche, trouvée au hasard d'une feuille de choux, qui a donné l'idée de

coucher sur le papier celle de droite, entendue fortuitement au coin du zinc du coin.

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Encore une du coin du zinc, une "bien bonne" comme on dit (celle de gauche), qui en

génère une nouvelle… C'est comme cela que la culture populaire s'enrichi.

TURLUTUTU CHAPEAU POINTU !

Poème Hutu

Poème auvergnat

Une fermière du Rwanda

De la race Hutu, de surcroît

Quitta sa ferme natale

Et se rendit a Kampala

Pour acheter, pour la fête Hutu,

Un chapon bien dodu.

Mais elle était peu fortunée,

Et le marchand lui rit au nez

Quand elle lui demanda de baisser son prix.

"Me le donnerais-tu, dit la fermière hutu,

contre une gâterie? "

"A voir répondit le vendeur,

de cette gâterie, quelle serait la valeur? "

"Vaudrait elle un chapon?

Il m'en faudrait la preuve!"

Aussitôt la fermière se met a l'œuvre

et pour de bon,

tant et si bien que le marchand se pâme.

"J'ai gagné le chapon !"

s'écrie la fermière.

"Que nenni !" lui dit-il d'un ton acerbe.

"Au contraire: tu l'as perdu !

Car tu connais le proverbe:

Turlute Hutu, chapon point eu"

Un brave auvergnat

A Clermont s'en va,

sur le lieu du marché,

au dessein d'acheter

une coiffe dentelle

pour sa damoiselle.

Draguant dans la rue,

portant coiffe de soie

et très courte vêtue,

une fille de joie,

offre des services

au choix de tous vices.

A chaque demande

le bougnat marchande :

"Au prix de tes faveurs,

il me faut les douceurs

et la coiffe en plus.

Je ne suis pas Crésus"

Elle accepte cela,

marché conclus, tope-la!

Vite a manœuvre,

elle conclus son œuvre.

"Et en plus de taire

ce qu'on viens de faire,.

le chapeau est a moi"

revendique l'auvergnat.

"Non" dit-elle, "à ton âge,

tu connais l'adage :

Turlute tu tus,

chapeau point t'eus".

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A la manière de … " To be a chicken or not !!! "

QUESTION : Pourquoi le poulet a-t-il traversé la route ?

REPONSES ( texte d' origine inconnue ) :

UN PROFESSEUR : pour aller de l'autre côté.

PLATON: Pour son bien.

ARISTOTE: C'est dans la nature du poulet de traverser les routes.

KARL MARX: C'était historiquement inévitable.

MARC BLONDEL: Parce que c'est le seul trajet que son entreprise lui accordait de prendre.

SADDAM HUSSEIN: Ceci était un acte de rébellion qui justifie pleinement que nous ayions

laissé tomber 50 tonnes de gaz dessus.

RONALD REAGAN: J'ai oublié.

CAPITAINE JAMES T. KIRK: Pour aller là où aucun autre poulet n'était allé avant.

HIPPOCRATE: A cause d'un excès de sécrétion de son pancréas.

ANDERSEN CONSULTING: Deregulation of the chicken's side of the road was threatening its dominant

market position. The chicken was faced with significant challenges to create and develop the competencies

required for the newly competitive market. Andersen Consulting, in a partnering relationship with the client,

helped the chicken by rethinking its physical distribution strategy and implementation processes. Using the

Poultry Integration Model (PIM), Andersen helped the chicken use its skills, methodologies, knowledge,

capital and experiences to align the chicken's people, processes and technology in support of its overall strategy

within a Program Management framework. Andersen Consulting convened a diverse cross-spectrum of road

analysts and best chickens along with Anderson consultants with deep skills in the transportation industry to

engage in a two-day itinerary of meetings in order to leverage their personal knowledge capital, both tacit and

explicit, and to enable them to synergize with each other in order to achieve the implicit goals of delivering and

successfully architecting and implementing an enterprise-wide value framework across the continuum of poultry

cross-median processes. The meeting was held in a park-like setting, enabling and creating an impactful

environment which was strategically based, industry-focused, and built upon a consistent, clear, and unified

market message and aligned with the chicken's mission, vision, and core values. This was conducive towards the

creation of a total business integration solution. Andersen Consulting helped the chicken change to become more

successful.

MARTIN LUTHER KING, JR.: J'ai la vision d'un monde où tous les poulets seraient libres de

traverser la route sans avoir à justifier leur acte.

MOISE: Et Dieu descendit du Paradis et Il dit au poulet "Tu dois traverser la route". Et le

poulet traversa la route et il jubila.

RICHARD M. NIXON: Le poulet n'a pas traversé la route, je répète, le poulet N'a PAS

traversé la route.

MACHIAVEL: L'élément important c'est que le poulet a traversé la route. Qui se fiche de

savoir pourquoi ? La fin en soi de traverser la route justifie tout motif qu'il soit.

FREUD: Le fait que vous vous préoccupiez tous du fait que le poulet a traversé la route révèle

votre sentiment d'insécurité sexuelle latente.

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BILL GATES: Je viens juste de mettre au point le nouveau Poulet Office 2000, qui ne se

contentera pas seulement de traverser les routes, mais couvera aussi des oeufs, classera vos

dossiers importants,et ...

OLIVER STONE: La question n'est pas : "pourquoi le poulet a-t-il traversé la route" mais

plutôt "Qui a traversé en même temps que le poulet, qui avons nous oublié dans notre hâte et

qui a pu observer le poulet ?

DARWIN: Les poulets, au travers de longues périodes, ont été naturellement sélectionnés de

telle sorte qu'ils soient génétiquement enclins à traverser les routes.

EINSTEIN: Le fait que le poulet traverse la route ou que la route se meuve sous le poulet

dépend de votre référentiel.

BOUDDHA: Poser cette question renie votre propre nature de poulet

ERNEST HEMINGWAY: Pour mourir. Sous la pluie.

RAMBO : J'en ai raté un ?

REPONSES ( complement, d'origine connue…) :

Monsieur de LAPALISSE: Parcequ'il a changé de coté.

JACQUES CHIRAC: Encore un qui passe de la Droite à la Gauche.

BRIGITTE BARDOT: Parce que rien n'est fait pour la protection des poulets.

UN AYATOLLAH: Parce que c'était écrit.

SHERLOCK HOLMES: D'après les restes du poulet écrasé, nous pouvons dire qu'il était

poursuivi par un chien de race teckel agé de 3 ans et boitant de la patte arrière gauche.

SALVADOR DALI : Pour satisfaire a son destin sublimental investissant en son chef-

d’œuvre ultime (tableau surréaliste « Etude en Rouge sur chemin de campagne »).

LA VOYANTE EXTRA-LUCIDE: parce que je l’avais prédit.

DOCTE : Errare gallinacum est.

LE FERMIER : Sacrediou ! Qui c’est t’y qu’a pas fermé l’poulailler ? Bon Diou d’bon diou !

XAVIERA HOLLANDER : Il y avait des poules sur le trottoir en face.

UN POULET : Nonobstant l’absence de passage clouté, une volaille de sexe non précisé, dite

« poulet » et non imatriculée, c’est engagée sur la chaussée transversalement au sens

longitudinal de la voirie. Cet usagé mobile non automobile, sans mobile declare, a fait usage

délictueux du droit à traverser les voies de circulation autoroutières. Nonobstant l’absence de

preuve dûment constatée, subséquemment, je partage unanimement l’opinon du Chef en ce

que le-dit poulet avait purement et simplement envie de traverser la route.

LE POULET : CotCooot–CotCotCot–CotCotCot-Cot-CoootCoootCotCot / CotCoootCotCot-CotCooot-

CotCot-CotCotCot-CotCotCot-Cot-CoootCoootCotCot / CoootCooot-CoootCoootCooot-CotCot /

CotCotCotCooot-CotCot-CotCotCotCooot-CotCoootCot-Cot / CoootCooot-CotCooot / CotCotCotCooot-

CotCot-Cot. Couic... C'est le mot de la fin (en langage animal bien entendu)

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Mise à jour : 30 août 2011 10

QUELQUES REGLES DE BASE DU MATHEMATICIEN

Quand vous ne comprenez plus ce que vous faites,

faites-le rigoureusement.

Quand vous ne comprenez plus ce que vous dites,

dites-le avec encore plus de conviction.

Une erreur doit être reproductible :

elle doit toujours donner le même faux résultat.

D'abord, soit sûr du résultat. Ensuite, démontre-le.

L'expérience acquise est directement proportionnelle

aux fausses démonstrations publiées.

Une publication est essentielle :

elle montre que vous avez travaillé.

Le mieux pour étudier une démonstration

est d'essayer de la faire soi-même avant.

En cas de doute, soyez convainquant :

parlez vite et autoritairement.

Ne croyez pas aux miracles, comptez sur eux.

Le travail en groupe est essentiel :

il permet de faire porter la faute sur quelqu'un d'autre.

Et rappelez-vous, cultiver sa notoriété

est cent fois plus rentable que cultiver ses connaissances.

[ Une imitation et parodie de "Retting's Guide for Engineers, Scientists, Etc." ]

Rédigée dans les années 1990. En 2002, mise sur le site

http://www.les-mathematiques.net/pages/curiosite1.php3,

à l'alinéa : "Quelques règles de base du mathématicien")

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Mise à jour : 30 août 2011 11

ENIGMES

Des énigmes de ce genre a été proposées depuis longtemps, sous des formes, des

présentations et dans des histoires très diverses. Les nombres qui y figurent ne sont pas

toujours les mêmes. Voici un exemple typique :

Trois amies ont passé un moment à la terrasse d'une brasserie. Bien que leurs consommations ne soient pas toutes au même prix, elles décident de partager la note en trois contributions égales. Elles mettent chacune un billet de 10 francs sur la table, soit 30 francs au total. En fait, la note s'élevait à 25 francs seulement, si bien que le serveur, qui a encaissé les 30 francs, leur rend la monnaie, soit 5 francs. Ne pouvant partager exactement en trois ces 5 francs, finalement, elles récupèrent chacune 1 franc et laissent les 2 francs restant pour le serveur. Tout compte fait, chacune a donné 9 francs, puisque elle a récupéré 1 franc des 10 qu'elle avait d'abord avancé. Cela fait 3 x 9 =27 francs, plus les 2 francs laissés en pourboire, donc au total 29 francs, au lieu de 30. Mais qu'est devenu le franc manquant ?

Dans la version suivante, on a recherché les plus petits nombres possibles, tout en

conservant la cohérence interne de la soit disant "énigme".

Bien que son style ait une apparence ancienne, cette nouvelle version intitulée "Le sou

du diable" a été rédigée récemment (1999) et un peu plus tard, mise sur le site :

http://www.les-mathematiques.net/pages/curiosite1.php3 , à l'alinéa : "Le sou disparaissant".

"LE SOU DU DIABLE"

Pierre et Jean sont deux brave petits, travailleurs et pieux. Ils décident de donner leurs économies, chacun 3 sous, à Monsieur le Curé. Celui-ci trouve que c'est trop recevoir de la part de ces enfants qui ont eu à travailler dur pour gagner cet argent. Sur les 6 sous qui lui sont offerts, il n'en accepte que 3. Voilà Pierre et Jean bien embarrassés pour se partager exactement les 3 sous que Monsieur le Curé a rendus. Ils en prennent 1 chacun et, comme ils sont vraiment très bons, ils glissent le troisième sou dans le tronc des pauvres. En définitive, chacun a donné 3-1=2 sous, soit 4 sous au total. En ajoutant le sou mis dans le tronc des pauvres, cela fait seulement 5 sous au lieu de 6. Diable, diable, diable,... mais où est donc passé le sou manquant ?

Explication (première énigme):

Les 2 francs laissés en pourboire ne sont pas en plus des 3 x 9 = 27 francs payés. Il sont inclus dans ces

27 francs : c'est-à-dire 25 francs pour les consommations, plus 2 francs pour le serveur, soit 27 francs dépensés.

Récapitulons : 27 francs dépensés, plus les trois fois 1 francs récupérés, cela fait bien les 30 francs mis

sur la table au début.

Idem pour la seconde énigme:

Le sou mis dans le tronc des pauvres n'est pas en plus des 2 + 2 = 4 sous donnés par les enfants . Ce sou

est inclus dans ces 4 sous : c'est-à-dire 3 sous pour le curé, plus 1 sou pour les pauvres.

Récapitulons : 3 sous dans la poche du curé, plus 1 sou dans le tronc des pauvres, plus 1 sou récupéré

par Jean, plus 1 sou récupéré par Pierre, cela fait bien au total les 6 sous que les enfants possédaient au début.

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Mise à jour : 30 août 2011 12

Un petit amusement : comment démontrer que 2 < 1 ?

Il est incontestable que !

1!

n

n= avec n aussi grand que l'on veut (n tendant vers l'infini).

C'est-à-dire, en l'écrivant explicitement : 2*3*4*5*6*... etc.

12*3*4*5*6*... etc.

=

Nous multiplions cette égalité par deux. Puis nous simplifions le membre de droite :

Ce qui peut être écrit de la façon équivalente suivante :

2 3 4

2 * * *... etc.3 4 5

=

Chacune des fractions (2/3), (3/4), …etc., est inférieure à 1. Le produit de fractions positives

inférieures à 1 donne un résultat inférieur à 1, quel que soit leur nombre, aussi grand que l'on

veut. Donc le produit de ces fractions est inférieur à 1.

Conclusion : 2 est inférieur à 1

La ficelle est un peu grosse ! On va quand même décortiquer le développement qui a été fait :

Disons tout d'abord que la catastrophe "des petits points" a encore frappé : Il est ambigu de

mettre des petits points pour indiquer qu'une suite de nombres se prolonge.

1

1

2*3*4*5*6*... etc.Au lieu de : 1 écrivons : 1 limite

2*3*4*5*6*... etc.

n N

nN N

n

n

n

=

=→∞

=

= =

( ou pourrait omettre "limite" puisque c'est toujours vrai, même si N ne tend pas vers l'infini ).

En suivant pas à pas la "démonstration" qui a été faite au début , multiplions cette

égalité par 2. Puis simplifions le membre de droite :

2 2 2

2 3 3

21

2

( ) ( ) ( )

2 limite 2* limite 2* limite

( ) 2* ( ) ( )

et avec 1 on a :

( )

2 limite limi

( 1)

n N n N n N

n n nN N NN N N

n n n

n N

nN N

m

n n n

n n n

m n

n

m

= = =

= = =→∞ →∞ →∞

= = =

=

=→∞ −

=

= = =

= −

= = +

∏ ∏ ∏

∏ ∏ ∏

1

21

2

1

2

( )

te *

( 1)

2 limite *1

n N

nN N

m

m N

Nm

n

N

m

mN

m

= −

=→∞ −

=

= −

→∞=

+

=

+

∏ Chacune des fractions (2/3), (3/4), …(m/(m+1)), est inférieure à 1. Donc leur produit

est inférieur à 1. Mais ce produit est multiplié par N, ce qui avait été oublié dans la fausse

démonstration présentée au début.

Par conséquent le résultat qu'on en tirait était grossièrement erroné, ce qui ne pouvait

pas échapper, bien évidemment ! Même sans une explication aussi alambiquée.

Page 13: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 13

Poursuivons notre visite au petit musée des curiosités (ou bêtisier !) mathématique.

Voici un autre petit problème amusant (et simple). La solution est donnée à la suite.

Ici, il est démontré, d'une façon très basique, que 1 = -1.

Pour cela, on utilise la formule bien connue :

Appliquons cette formule au cas suivant : a = 2 ; b = 0,5 ; x = -1.

Sachant que (-1)2

= 1, on trouve d'une part :

[(-1)2]

0,5 = [1]

0,5 = 1.

Et d'autre part :

(-1)(2x0,5)

= (-1) 1

= -1.

La formule établissant que ces deux termes sont égaux, on obtient 1 = -1 ,

ce qu'il fallait démontrer.

QUESTION : Déterminer l'endroit précis où se situe l'erreur.

REPONSE

Une réponse "facile" serait de dire : Vous oubliez que [1] 0,5

est égal soit à 1 soit à -1 puisque (1)2=1 et

(-1)2=1; Vous avez choisi la mauvaise racine ; alors ne vous étonnez pas de trouver un résultat faux !

D'un autre côté, d'aucuns pourraient dire : La formule a été strictement appliquée ; le résultat est faux ;

donc la formule est fausse !

C'est comme dans le litige classique entre Fabriquant et Utilisateur. L'utilisateur dit : "Votre appareil ne

marche pas". Le fabriquant répond : "Vous vous y prenez mal pour le faire marcher". Ce à quoi l'utilisateur

réplique : "La notice d'utilisation est insuffisante". Ce à quoi le fabriquant répond : "Vous manquez de

compétence", etc., etc.

Le tort est plus du côté de celui qui à la connaissance que du côté de celui qui ne l'a pas. Le fabriquant a

plusieurs possibilités : soit il fournit une notice d'utilisation compréhensible de tous, soit il avertit que l'appareil

doit être employé dans des conditions restreintes pour l'utilisateur commun, le reste étant réservé aux

spécialistes.

Revenont à la question posée. La formule est incomplète donc fausse et toute rigueur. Elle ne devrait

pas être disjointe de ses conditions de validité :

- soit les conditions d'application devraient figurer sans ambiguïté pour x<0,

- soit la formule aurait du être accompagnée d'une restriction telle que "à condition que x>0" ce qui délimite son

domaine "fiable" d'application.

Il est vrai qu'un autre point de vue est celui de l'enseignant qui met volontairement l'étudiant en situation

d'utiliser une formule sans son "mode d'emploi" : L'étudiant doit le connaître, si non il n'a pas le niveau de

connaissances voulu. S'il donne un résultat exact, il est jugé compétent, si non, il est recalé !

Page 14: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 14

Certes, les "paradoxes" précédents ne sont pas nouveaux. On les trouve sous des

formes et avec des arrangements divers dans la littérature des mathématiques amusantes.

En voici un autre, peut-être original, bien que sa nouveauté soit peu probable

tellement il était facile d'en trouver l'idée de base.

Un paradoxe ?

" IL Y A PLUS DE NOMBRES QU'IL Y A DE NOMBRES ! "

De nos jours, même les enfants savent que l'on peut écrire les nombres entiers sur des bases

différentes. Par exemple, la base deux permet d'écrire tous les nombres entiers:

0, 1, 10, 11, 100, 101, 110, 111, ... etc.

L'écriture en base dix est encore plus commune:

0, 1, 2, 3, ..., 8, 9, 10, 11, 12, 13, ..., 98, 99, 100, 101, 102, 103, ... etc.

Et que trouve-t-on dans cette liste? Toute la liste précédente des nombres écrits en base deux!

C'est-à-dire TOUS les nombres entiers! Alors que viennent faire ici les nombres

superfétatoires : 2, 3, ..., 8, 9, 12, 13, ..., 98, 99, 102, 103, … etc. ? Quels sont ces intrus?

Bien sûr, vous n'êtes pas sans connaître la réponse générale qui a été apportée aux soit disant

"paradoxes" de ce genre et les noms des mathématiciens les plus connus dans ce domaine.

Une proposition d'explication :

Ce petit problème nous confronte à la question des ensembles infinis.

Citons par exemple Martin Gardner :

"Comme nous le savons, aucun ensemble fini ne peut être mis en correspondance terme à terme avec un

de ses propres sous-ensembles. Cette impossibilité s'évanouit quand on étudie les ensembles infinis car ils

semblent violer la règle qui veut qu'un tout soit plus grand que chacune de ses parties. On peut même définir un

ensemble infini comme un ensemble qui peut être mis en correspondance terme à terme avec un de ses propres

sous-ensembles. "

[ La magie des paradoxes, Edt. Pour la Science, 1997, p.71 ]

L'ensemble infini des nombres entiers (appelé aleph-0) peux être mis en correspondance terme à terme

avec l'un de ses propres sous-ensembles. La soustraction peut donner pour reste un ensemble fini ou infini. Un

aleph-0 peut être soustrait d'un aleph-0 pour donner un aleph-0.

C'est précisément sur cette propriété que l'on joue en présentant de cette façon le soit disant

"paradoxe", qui n'en est pas un puisqu'il n'y a pas contradiction avec la théorie. ..

Dans les grandes étapes de la théorie des ensembles infinis, il faut commencer par la définition claire de

la notion de fini (Richard Dedekind, Bertrand Russell,.. .), puis de l'ensemble infini aleph-0, puis des ensembles

infinis supérieurs: aleph-1 , aleph-2, ... etc. (Georg Cantor ).

L'ensemble des nombres réels est de l'ordre de aleph-l, de même que l'ensemble des points d'une·

courbe, d'une surface, d'un volume; d'un hyper volume, finis ou infinis.

L'ensemble de toutes les fonctions mathématiques continues et discontinues, ou plus généralement de

tous les aleph-1 cités précédemment, est de l'ordre de aleph-2.

La puissance d'un aleph-n engendre l'aleph-(n+1). Cet aleph d'ordre supérieur continue à pouvoir être

mis en correspondance biunivoque avec l'aleph d'ordre inférieur qui l'a engendré.

Ensuite s'est posée la question de la continuité entre les alephs (Kurt Gödel, Paul Cohen,. ..).

Page 15: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 15

LES MYSTERIEUX ZEROS

ou les paradoxaux ensembles vides

"Comme nous le savons, aucun ensemble fini ne peut être mis en correspondance

terme à terme avec un de ses propres sous-ensembles. Cette impossibilité s'évanouit quand on

étudie les ensembles infinis car ils semblent violer la règle qui veut qu'un tout soit plus grand

que chacune de ses parties." [cf.: Matin Gardner, "La magie des paradoxes", Edt. Pour La

Science, 1997]

De même que l'on peut considérer un ensemble fini d'éléments concrets, rien ne nous

empêche de considérer un ensemble fini d'éléments "inexistants", ou "vide", ou "rien", ou

"zéro", peut importe son nom! Voici, par exemple, une image : dans l'espace interstellaire

vide, un élément d'espace vide, plus un autre élément d'espace vide, plus un autre, etc.

constitue un ensemble vide composé d'éléments vides.

Zéro + zéro+ ... + zéro = zéro, ou rien + rien+ ... + rien = rien, voilà une belle évidence !

On pourrait dire, comme dans la citation précédente : "Aucun ensemble fini ne peut

être mis en correspondance terme à terme avec un de ses propres sous-ensembles. Cette

impossibilité s'évanouit quand on étudie les ensembles vides car ils semblent violer la règle

qui veut qu'un tout soit plus grand que chacune de ses parties."

La suite de la citation est plus problématique: "On pourrait même définir un ensemble

infini comme un ensemble qui peut être mis en correspondance terme à terme avec un de ses

propres sous-ensembles". [cf.: Matin Gardner, id.]

De la même façon: "On pourrait définir un ensemble vide comme un ensemble qui

peut être mis en correspondance terme à terme avec un de ses propres sous ensembles".

Alors, la même définition pour un ensemble vide et pour un ensemble infini, voilà qui serait

paradoxal !

Toute la question est de décider si l'ensemble vide, ou l'élément inexistant, le zéro, le

"rien", est une entité unique ou non. Tout les "riens" sont-ils égaux, ou y a t'il des "riens" plus

égaux les uns que les autres, pour paraphraser une citation bien connue? Cette question n'est

ni plus ni moins incongrue que celle de l'unicité ou non de l'infini et la question de savoir s'il y

a des infinis plus grands les uns que les autres.

L'ensemble infini des nombres a été nommé aleph-0. Alors, dans la même veine et par

inversion syllabique, permettons nous de désigner l'ensemble vide des zéros par : phela-0,

mot tout aussi évocateur...

Naturellement, ajouter ou soustraire un sous-ensemble phela-0 de l'ensemble phela-0

donne pour résultat phela-0. Pour être bref, disons que, si l'on imagine un ensemble ne

contenant aucun phela-0, cela constitue un ensemble vide inférieur appelé phela-l. Les

éléments de phela-0 ne peuvent être mis en correspondance un à un avec ceux de phela-1, qui

peut être aussi appelé "puissance du vide discontinu" : c'est analogue à la célèbre preuve

diagonale de G. Cantor qui établi que les éléments de l'aleph-0 ne peuvent être mis en

correspondance un à un avec ceux de aleph-l, qui est aussi appelé "puissance du continu".

Pour être encore plus concis, contentons nous de dire que, lorsqu'un phela est abaissé à

la puissance de lui-même, il engendre un phela plus petit, qui ne peut pas être mis en

correspondance bi-univoque avec le phela générateur. L'échelle des phela descend donc à

l'infiniment nul.

D'aucun ne manquerons pas d'attribuer à ce bref exposé une note, dont je n'ose imaginer le niveau dans l'échelle des phela-aleph !

Page 16: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 16

Qui n'a pas entendu parler des fractales, un jour ou l'autre ?

Iconoclaste dans l’âme, voilà ce que j'ai à dire :

Il fut un temps où je lisais des ouvrages concernant les mathématiques financières. En

particulier, un thème récurrent depuis des années est l’application des fractales aux évolutions

boursières. Cela m’a rendu allergique, non pas aux fractales en elles-mêmes, mais à certaines

des applications qui en ont été faites. Alors, lire ce genre d’élucubrations était devenu au

dessus de mes forces.

Sur l’aspect purement mathématique, ce n’est pas à moi de faire des commentaires. Je

ne suis pas qualifié pour cela et je m’en remets aux nombreux mathématiciens, spécialistes

des fractales, auxquels je fais confiance.

Par contre, je ne supportais pas une certaine démarche auto-référencée, aussi bien dans

la modélisation que dans le style. A tel point qu’en 2001, lisant un ouvrage d'un auteur (que je

ne citerai pas, car en faire une affaire personnelle serait sans utilité pour qui que ce soit), il a

fallu que je me défoule en écrivant une parodie : « Fractales, la Pensée et le Style ».

Certes, les modèles fractals (et d'autres) ont été incapables de prévoir l'actuelle crise

financière majeure, malgré la masse des données accumulées antérieurement. Vous me direz

que c'est facile a dire, après coup. Pourtant le pastiche suivant a été écrit bien avant que la

réalité vienne confirmer mes doutes, malheureusement.

FRACTALES : La PENSEE et le STYLE

La notion de Fractale a largement dépassé le cadre très sérieux de la Géométrie

Fractale pour s'étendre aux sciences physiques et bien au-delà.

Ses propres lois d'échelle s'appliquent à elle-même : on nous les fait découvrir aussi

bien au microscope avec le mouvement brownien que dans les plus grandes structures de

l'univers, étoiles, galaxies…

On nous les fait ressentir dans notre environnement quotidien : turbulences des fluides,

dispersion de la lumière, couleurs, merveilleuses images de synthèse…

On les rencontre dans les lois du hasard et les statistiques : des modèles fractals

simulent les cours passés de la bourse. Certes, cette jeune science a encore à progresser avant

que ses modèles boursiers ne donnent des projections fiables. Comme l'a dit un humoriste :

« La prévision est un art difficile, surtout s'il s'agit d'avenir » (Pierre Dac).

Certes, la nature est parfois contrariante. Certes, la bourse a du mal à se plier à la théorie.

Mais elle y vient grâce à une merveilleuse découverte : la notion de temps fractal et, qui plus

est, de temps multifractal.

Les fractales ont été une grande aventure au XXième

siècle. Maintenant, à l'aube du

XXIième

siècle, que reste-t-il au chercheur pour se faire un nom [1], porté par cette lame de

fond qui a déferlé sur nos connaissances ?

C'est la question que je me suis posée. Et là, dans une illumination géniale [2], m'est apparue

la notion de PENSEE FRACTALE (PF) et de son expression, le STYLE FRACTAL (SF).

[ SF : STYLE FRACTAL, à ne pas confondre avec Science Fiction, bien que, sous certains

aspects… (note du rapporteur) ]

Que peut-on imaginer de plus merveilleux pour notre avenir que le développement

d'une structure fractale de pensée (SFP), brisant, pour le petit comme pour le grand, le carcan

de la vieille pensée cartésienne ?

Page 17: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 17

Ayant pénétré ce thème, il me faut me contenir et me résoudre à revenir au mode

d'expression contemporain. Il me faut faire découvrir à mes coreligionnaires les

extraordinaires conséquences et prolongements de mon idée fondamentale de Pensée Fractale

(PF-2001).

Il aurait été prématuré d'écrire mon présent mémoire dans un pur Style Fractal (SF).

Néanmoins, mon expression en sera inévitablement fortement imprégnée et le lecteur le

reconnaîtra aisément [3].

Croyez bien que je regrette de devoir sacrifier à une structuration linéaire et ordonnée

de mon texte, alors que n'importe laquelle de mes phrases devrait refléter le tout et le tout être

la magnificence de mes mots. Ainsi, comme dans certains ouvrages [4], vous pourriez

commencer n'importe où, vous interrompre, reprendre avant comme après, sauter et revenir

sur des passages, sans en perdre le sens général.

J'ai découvert les caractéristiques remarquables et récursives [5] du SF.

D'abord et d'une façon générale, il est bon d'écrire au mode personnel (Je, moi, mon…). Vous

allez comprendre pourquoi. Mais il y a plus important.

Il est essentiel d'éviter toute définition précise et définitive des termes employés. Il

convient de suggérer, de dessiner par petites touches, ça et là.

Une Notion ne s'apprivoise pas en une phrase. Elle se conquiert par passes successives.

Je donne une formule, renvoie à une référence, je ne défini pas toutes les notations, j’utilise

des abréviations. Il ne s'agit ni d'un lexique, ni d'un dictionnaire : tout ceci doit être disséminé.

Je me répète, fais des retours en arrière, des renvois aux paragraphes ultérieurs.

La Notion apparaîtra comme une émanation qui se cristallise. Elle ne sera peut-être pas

perçue exactement comme je l'imaginais, mais qu'importe ! Quelle souplesse, quelle

adaptabilité ! Je serai bien content, plus tard, de voir infléchi le sens initial et rajeunie une

œuvre passée, sans avoir à en modifier un seul mot. D'ailleurs, si d'aventure une idée

nouvelle, un développement original, naissait des réflexions d'un autre chercheur, n'en

trouverait-on pas, en cherchant bien, l'origine ou au moins un prémisse dans mon œuvre ?

Et ce qui est vrai à l'échelle d'une phrase ou d'un paragraphe ou du mémoire entier l'est

pour la totalité de mes écrits. Je me cite et re-cite. C'est la force de cohésion, l'attraction

structurelle à tous les niveaux, la matière de preuve, la meilleure démonstration de validité. La

fractalisation des liens tissés rends la forteresse inexpugnable.

D'ailleurs, se citer et , et mieux, ré-incorporer une partie d'un mémoire ancien dans un

nouveau, a plus d'un avantage: Cela gagne du temps, fait du volume, appuie le propos sur une

base antérieure. Cela donne aussi l'occasion de commenter un texte ancien, qui serait douteux

ou contestable sur un point particulier, pour en faire ressortir un sous-entendu qui le valorisera

à posteriori [6]. Si vraiment la contradiction devenait incontournable, il faudrait reconnaître

que je ne maîtrisais pas encore bien le SF.

Que cela ne s'arrête point là ! Que mon idée soit reprise, commentée, étudiée,

approfondie, étendue par mes coreligionnaires et mes émules : Voilà la structure qui grandi,

se développe, s'épanouit. Que chacun ne cesse de se citer l'un l'autre et de me citer, voilà qui

conforte l'ensemble comme le détail.

Mais, attention, ce qui fait la structure fractale ce qu'elle est, c'est aussi et surtout le

motif initial, la graine, the seed. Ce motif se retrouve partout dans l'ensemble et à toutes

échelles. Aussi, n'oubliez pas que, içi, the seed c'est mon idée, ma Notion (PF-2001) [7].

Sachez bien que je veillerai à ce que cela ne soit jamais omis dans toute future publication.

Page 18: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 18

Que l'assidu travail de mes disciples anonymes cimente l'édifice, fertilise et fructifie, pour que

revienne la reconnaissance de tous à celui [8] qui sema la première graine !

La PF est plus qu'une théorie. C'est aussi une pratique concrète. De même que

l'alchimie a précédé la chimie, de même que le guérisseur à précédé le médecin, la PF a été

précédée par de nombreuses pratiques communes, souvent maladroites.

Voyez les publications et leur cortèges de références qui se renvoient l'une à l'autre !

Voyez les écrits hâtifs, verbeux, pédants, confus : quelles caricatures de la vraie PF !

Ecoutez certains discours. Et pas seulement des scientifiques : le Parler Fractal (PaF)

n'est-il pas pratiqué , plus ou moins bien, par certains politiciens et orateurs qui font du PaF

comme monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir. (à ne pas confondre avec le

bégaiement qui serait un genre de PaF pathologique).

Observez un enfant "zapant" devant un téléviseur ou "surfant" devant un ordinateur :

imaginez ce que peut être la moyenne que réalise son cerveau d'un ensemble de visions

déstructurées du monde ! Et surtout pensez à ce bastion réactionnaire qu'est l'Education

actuelle, qui apprend encore à nos enfants à structurer leurs pensées, leurs phrases, leurs

écrits. Héritage du cartésianisme.... Heureusement, nos futures générations résistent bien, ce

que chacun peut constater. La PF ne devrait pas rencontrer d'obstacle sérieux, physiologique

ou psychologique, pour s'épanouir dans un tel terrain.

Je sais que je serai attaqué, voire vilipendé, pour mes idées dérangeantes [9] que l'on

traitera de caricatures. Et par un invraisemblable retournement, on ira jusqu'à me traiter d'anti-

fractalien primaire, ce qui est un comble pour moi, défenseur des vrais Fractaliens et

inventeur de la PF, du SF et du PaF [10]. Mais tout progrès n'engendre-t-il pas ses martyres ?

Il me faut pourtant, maintenant et provisoirement, clore cette concise introduction à la

PENSEE FRACTALE (PF-2001) que je viens de définir avec précision.

BIBLIOGRAPHIE :

[1] : Cet article, paragraphe 7, p.2.

[2] : Moi-même, cet article, section 2, p.1.

[3] : Moi-même, id., paragraphe 6, p2.

[4] : Voir dans le présent papier, paragraphe 6, p.2.

[5] : relire le paragraphe 5 et la référence [5].

[6] : Moi-même, paragraphe 5, document pré-cité, p.1.

[7] : Moi-même, paragraphe 2, idem, p.1.

[8] : Moi-même, publication à paraître.

[9] : Document privé, auteur: Moi, ref. 2001a, p1c.

[10] : Moi, "le présent papier" section 2 et Moi, même document, section 8.

Page 19: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 19

ENIGME GENETIQUE

Que ce soit sous une forme moderne ou archaïque, ce problème issu de la nuit des temps et

sur lequel tant de personnages illustres se sont cassé les dents, ne devrait pas vous résister,

de nos jours…

Extrait des minutes du meeting du

Groupe Galactique de la Genèse Génétique (G4)

Intervention de Mme Belle Zèb-Hüt, Archi-Docteur-Nonce

de l'Etablissement Non-Fédéré d'Engineering Reproductif (E.N.F.E.R.)

Dr. Zèb-Hüt : Mesdéesses, Mesdieux, Esprits, Génies et chers Collègues, c'est avec une

incommensurable émotion que je déclare ceci : Oui, enfin, un succès notoire marque notre

Grand-Œuvre. Oui, je puis l'annoncer, il est né, il a grandi, il vit. Oui, je parle bien du premier

ENNARC (Etre Non-Naturel A Reproduction Contrôlée : N.d.T.)

L'auditoire : Hourra-c'est-à-voir-bravo-mais-encore-fantastique-c'est-pas-d'mon-domaine…

Dr. Zèb-Hüt : Je vous rappelle que le chromosome « D » code la Division cellulaire. Chaque

cellule se reproduit, avant de disparaître, en autant de cellules que le chromosome « D » porte

de gènes.

L'auditoire : Oui-on-le-sait-d'accord-passons-au-fait-on-va-s'endormir…

Dr. Zèb-Hüt : Je vous rappelle également que le chromosome « C » code la Croissance. A

chaque division cellulaire, le chromosome « C » des cellules filles comporte un gène de moins

que le chromosome « C » de la cellule qui les a engendrées. Lorsqu'il ne reste plus de gène sur

un chromosome « C », il disparaît et la cellule ne peut plus se reproduire : l'Etre atteint ainsi la

forme ultime de sa création.

L'auditoire : Génial-mais-on-le-sait-déjà-la-barbe-au-fait-la-suite-Bzz…

Page 20: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 20

Dr. Zèb-Hüt : La première phase du Grand-Œuvre s'est avérée extrêmement délicate. En

effet, dans une cellule vierge, l'implantation d'un chromosome « C » échoue pratiquement

toujours. Sachez qu'après des lustres d'essais infructueux, nous avons enfin réussi !

L'auditoire : Bravo-bravo-y-sont-nuls-en-pratique-vite-la-suite-Rrr-Bzz…

Dr. Zèb-Hüt : Vous brûlez de savoir quel chromosome « C » nous vaut ce succès? Ne soyez

pas impatient : Le secret, qui est enfermé dans notre boite de Pandore, sera révélé un beau

jour. Je vous dirai seulement que le nombre de gènes du fameux chromosome « C » est

supérieur à deux.

L'auditoire : Vils-cachotiers-génial-supérieur-à-deux-evidemment-mais-encore-Rrr-Zzz…

Dr. Zèb-Hüt : Il ne fallait surtout pas risquer de perdre cette première cellule, si ardue à

créer. Nous avons donc décidé, à ce stade intermédiaire, de la cloner selon le procédé CAC40

(Clonage Assisté Coefficient 40 : N.d.T.) L'avantage du clonage est de multiplier les cellules

sans que le nombre de gènes du chromosome « C » diminue, contrairement à la reproduction

naturelle . A la suite de quoi nous disposions d'une large réserve de cellules, toutes identiques,

mais encore incomplètes, puisque sans chromosome « D » à ce stade.

L'auditoire : Excellente-idée-clonage-vulgaris-l'enfance-de-l'art-super-continue-Bzz-Rrr…

Dr. Zèb-Hüt : Comme vous vous en doutez, la phase suivante a consisté en l'implantation

d'un chromosome « D » dans chaque cellule. Le rendement fut nettement meilleur, puisque

nous avons finalement obtenu trois cellules complètes et viables.

L'auditoire : Bravo-rien-que-ça-bravo-sont-vraiment-nuls-bravo-Rzz-Brr…

Dr. Zèb-Hüt : Ensuite, les trois cellules se sont parfaitement multipliées selon leur codage

interne respectif, générant une colonie mixte de trois populations. Nous désignerons les trois

types de cellules par Xcel, Ycel et Zcel respectivement. La colonie, maintenant adulte,

constitue l'Etre que nous pouvons qualifier de « proto-ENNARC ». Cette première

universelle…

L'auditoire : Hip-Hip-Hip-Hou…

Page 21: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 21

Dr. Zèb-Hüt : Attendez ! Voilà le plus extraordinaire : L'examen au SAMU (Scanner Auto-

Micro-Ultime : N.d.T.) a révélé un étrange phénomène. Peu après la fin de la création, les

cellules de la colonie mixte se sont associées deux à deux, constituant des couples

(Xcel+Zcel) et des couples (Ycell+Zcel). Un examen exhaustif a montré qu'il ne se forme

aucun couple (Xcel+Ycel), ni qu'aucune cellule reste non appariée.

L'auditoire : Inimagin-fantast-faux-incroy-quelle-import-de-quoi-Rrr-Pff…

Dr. Zèb-Hüt : Telle est la Genèse dont j'ai la fierté de proclamer l'éclatante réussite et

l'honneur de rapporter les détails de procédure…

Un intervenant : C'est-faux-C'est-archi-faux ! Pour vous prouver que c'est

impossible, il suffit d'invoquer ces deux noms : … (brouhaha... : N.d.T.)

L'auditoire : Qui-c'est-celui-là-connais-pas-de-quoi-y-s'mêle-présentez-vous-l'était-pas-dans-

l'éprouvette-Ho-qu'est-ce-qui-se-passe…

Note du Traducteur (N.d.T.) : Fin de séance houleuse. Il est regrettable que l'intervenant se

soit fait houspiller. Le malentendu fut de courte durée. En effet, ce respectable

mathématicien, le Professeur Mat-Ref, était entré par erreur dans la salle du congrès. Il

croyait qu'il s'agissait du symposium (qui, en fait, avait eu lieu l'année précédente) organisé

par la sous-commission de la genèse des « Problèmes Abscons Pour l'Initiation aux

Sophismes et Mathématiques Elucubratoires ».

QUESTION :

Quels pourraient bien être ces deux noms qui, selon le Pr. Mat-Ref,

fourniraient la preuve de l'inexactitude du résultat expérimental

présenté par le Dr. Belle Zèb-Hüt ?

Page 22: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 22

REPONSE

Le clonage de la première cellule a donné des cellules identiques dont chacune a la

possibilité de se reproduire n fois, puisqu'à chaque génération le nombre de gènes du

chromosome « C », initialement n>2, diminue d'une unité.

Après l'implantation d'un chromosome « D », seulement trois d'entre elles ont

survécu. Le nombre de gènes de leur chromosome « D » est respectivement X, Y et Z.

Considérons par exemple la cellule originelle de type Xcel, dont le chromosome « D »

comporte X gènes. En se développant, la population de Xcel est multipliée par X à chaque

génération. Ceci étant répété n fois, la population finale est X n

.

Il en est de même pour les populations des types Ycel et Zcel dont le nombre final de

cellules est Y n

et Z n

respectivement.

L'association des cellules deux à deux selon les conditions indiquées implique :

X n

+ Y n

= Z n

Avec n supérieur à 2, le problème se ramène donc à la conjecture de FERMAT .

Gloire éternelle à A.WILES d'en avoir fait un théorème et, par là même, d'avoir

résolu l'immémoriale énigme : Avec n>2, il est impossible que la relation X n + Y

n = Z

n

soit exacte. Par conséquent, le Dr. Belle Zèb-Hüt ne disait pas toute la vérité (ainsi que

l'on pouvait s'y attendre ! Encore que, finalement, nombre d'indices laissent à penser que

l'ENNARC est quand même la création de l'Etablissement Non-Fédéré d'Engineering

Reproductif, mais je me demande bien par quel maléfice… : N.d.T.)

En tout état de cause, le Pr. Mat-Ref avait raison !

Ainsi, très, très longtemps après cette séance mémorable,

la solution viendra de ces deux noms : FERMAT-WILES.

Page 23: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 23

GEOMETRIE : Où est l'erreur ?

NE PAS REGARDER PLUS BAS !

REPONSE :

Page 24: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 24

Provenant d'un professeur de physique du début du siècle:

J'ai reçu un coup de fil d'un collègue a propos d'un étudiant. Il estimait qu'il devait lui

donner un zéro a une question de physique, alors que l'étudiant réclamait un 20.

Le professeur et l'étudiant se mirent d'accord pour choisir un arbitre impartial et je fus

choisi. Je lus la question de l'examen: "Montrez comment il est possible de déterminer la

hauteur d'un building a l'aide d'un baromètre." L'étudiant avait répondu: " On prend le

baromètre en haut du building, on lui attache une corde, on le fait glisser jusqu'au sol, ensuite

on le remonte et on calcule la longueur de la corde. La longueur de la corde donne la hauteur

du building. "

L'étudiant avait raison vu qu'il avait répondu juste et complètement a la question. D'un

autre coté, je ne pouvais pas lui mettre ses points: dans ce cas, il aurait reçu son grade de

physique alors qu'il ne m'avait pas montré de connaissances en physique. J'ai proposé de

donner une autre chance a l'étudiant en lui donnant six minutes pour répondre a la question

avec l'avertissement que pour la réponse il devait utiliser ses connaissances en physique.

Après cinq minutes, il n'avait encore rien écrit. Je lui ai demandé s'il voulait

abandonner mais il répondit qu'il avait beaucoup de réponses pour ce problème et qu'il

cherchait la meilleure d'entre elles.

Je me suis excusé de l'avoir interrompu et lui ai demandé de continuer. Dans la minute

qui suivit, il se hâta pour me répondre: " On place le baromètre a la hauteur du toit. On le

laisse tomber en calculant son temps de chute avec un chronomètre. Ensuite en utilisant la

formule : x=gt2/2, on trouve la hauteur du building. "

A ce moment, j'ai demande a mon collègue s'il voulait abandonner. Il me répondit par

l'affirmative et donna presque 20 a l'étudiant.

En quittant son bureau, j'ai rappelé l'étudiant car il avait dit qu'il avait plusieurs

solutions a ce problème. " Hé bien, dit-il, il y a plusieurs façon de calculer la hauteur d'un

building avec un baromètre. Par exemple, on le place dehors lorsqu'il y a du soleil. On calcule

la hauteur du baromètre, la longueur de son ombre et la longueur de l'ombre du building.

Ensuite, avec un simple calcul de proportion, on trouve la hauteur du building.

" Bien, lui répondis-je, et les autres?

" Il y a une méthode assez basique que vous allez apprécier. On monte les étages avec

un baromètre et en même temps on marque la longueur du baromètre sur le mur. En comptant

le nombre de traits, on a la hauteur du building en longueur de baromètre. C'est une méthode

très directe. Bien sur, si vous voulez une méthode plus sophistiquée, vous pouvez prendre le

baromètre a une corde, le faire balancer comme un pendule et déterminer la valeur de g au

niveau de la rue et au niveau du toit. A partir de la différence de g, la hauteur de building peut

être calculée.

De la même façon, on l'attache a une grande corde et en étant sur le toit, on le laisse

descendre jusqu'à peu près le niveau de la rue. On le fait balancer comme un pendule et on

calcule la hauteur du building a partir de la période de précession. "

Finalement, il conclut: " Il y a encore d'autres façons de résoudre ce problème.

Probablement la meilleure est d'aller au sous-sol, frapper a la porte du concierge et lui dire: "

j'ai pour vous un superbe baromètre si vous me dites quelle est la hauteur du building. "

J'ai ensuite demandé a l'étudiant s'il connaissait la réponse que j'attendais. Il a admis

que oui mais qu'il en avait marre du collège et des professeurs qui essayaient de lui apprendre

comment il devait penser.

Pour l'anecdote, l'étudiant était Niels Bohr et l'arbitre Rutherford.

Rutherford - Prix Nobel Chimie en 1908

Bohr - Prix Nobel Physique en 1922

Page 25: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 25

Autre style : Excusez mon audace, Monsieur l’Examinateur, mais cette question ne serait-elle

pas machiavélique ? il existe tant de méthodes différentes pour mesurer la hauteur d’un bâtiment avec

un baromètre ! Comment devinerais-je celle que vous souhaitez m’entendre exposer ? Certes, il est possible de relever la pression atmosphérique en bas, puis en haut, et d’en

déduire la hauteur. Mais je n’ose penser que vous envisagiez une méthode aussi archaïque ! Que

l’exploit de Blaise Pascal en 1648 soit salué à cette occasion. Mais, comme il serait imprécis et

aléatoire de suivre cet exemple illustre. Le moindre petit millibar d’erreur entraînerait une incertitude

de plus de 7,7 mètres ! Et c’est sans tenir compte des variations de température et de pression ambiante

durant notre fatigante ascension.

Puisque nous sommes maintenant tout en haut, sur la terrasse, pourquoi ne pas tenter une

expérience bien plus rapide, mais malheureusement encore plus imprécise ? Tendons le bras au-dessus

du vide et laissons tomber le baromètre. Le temps mis avant qu’il ne s’écrase au sol nous donne la

hauteur de chute : h=g.t2/2 ( h : mètres ; t : secondes ; g = 9,81 m/s

2 sur notre planète). Simple calcul

balistique, dont je n’aurai pas l’impudence de répéter une démonstration qui fit l’objet de tant de

problèmes éculés. N’en déplaise à feu Galileo Galilei dit Galilée (1602), vous auriez raisons de me

dire que c’est sans tenir compte du frottement de l’air, ni de curieuses trajectoires possibles,

conséquentes à un aérodynamisme douteux.

Ainsi, me vient-il à l’esprit la méchante idée d’une expérience plus subtile, mais peu

recommandable. Une soigneuse visée peut nous permettre de faire tomber le baromètre, non plus sur le

trottoir, mais bel et bien sur la tête d’un passant. Le délais entre l’instant d’observation de l’impact,

signalé par un geste désespéré, et l’instant de réception du cri de douleur remontant à nos oreilles, nous

permet, théoriquement, de calculer la distance parcourue par le son, à raison de 340 m/s et par temps

serein.

Effectivement, vous seriez en droit de me faire remarquer que l’énoncé du problème ne dit

pas si je dispose, ou non, d’un bon chronomètre. Aussi, me proposerai-je de citer quelques procédés

plus directs.

Considérant, par définition, comme unité de mesure la longueur de la planchette en bon

chêne de notre baromètre, et reportant cette unité de proche en proche, verticalement, de haut en bas de

la cage d’escalier, nous obtenons la hauteur exprimée en BUL. (Unité Barométrique de Longueur,

non-standard).

Peut-être vous serait-il plus agréable d’exercer au grand air, plutôt qu’à l’intérieur ? Trouvez-

vous plus aisé un déplacement horizontal au lieu de vertical ? Qu’à cela ne tienne. Eloignons nous

suffisamment et à l’extérieur, tout en mesurant la distance avec l’unité dont nous disposons. Puis

plaçons le baromètre verticalement. Déterminons le point de visée, à l’alignement entre le haut du

baromètre et le faîte du bâtiment. Hommage soit rendu à Thalès, nous voici en état d’appliquer le bien

connu théorème des triangles homothétiques pour calculer la hauteur, exprimée en BUL, bien entendu.

Mais notre « Unité Barométrique de Longueur » n’est pas homologuée. Que voilà une

objection d’esprit matérialiste ! Et bien, puisqu’il faut aller jusqu’aux détails les plus terre-à-terre,

démontons notre baromètre. Nous en extrayons la réglette graduée en centimètres et en millimètres

évidemment. Nous voici en possession d’un excellent outil métrologique, simple, fiable et précis.

Mais vous voyez déjà où je veux en venir : soit mesurer la planchette et établir la relation

entre BUL et mètre étalon, soit, si nous en avons le courage, recommencer les mesures de longueurs

précédentes avec notre nouvelle règle, dont plus personne ne contestera la validité.

Bien sûr, certains, peu enclins à l’effort, choisirons d’autres variantes, comme par exemple

mesurer soigneusement la hauteur d’une marche d’escalier et multiplier par leur nombre. Que sais-je...

L’imagination de ces tire-au-flanc est sans limite.

Qu’Evangelista Torricelli (1643), paix soit à son âme, leur pardonne ce qu’il serait en droit

de considérer comme usages abusifs de son invention.

Pour ma part, je trouve toutes ces techniques quelque peu démodées, même si d’aucuns

ressentent encore un plaisir « rétro » à des pratiques d’un style très XIXème siècle.

Et, qui plus est, il me ferait mal au cœur d’abîmer un si respectable baromètre !

Aussi, je m’en vais, de ce pas, trouver le gérant de la résidence : « Cher Monsieur », lui dirai-

je, « voici un très beau baromètre de précision, sur solide chêne sculpté, que je vous céderais

volontiers si vous me disiez quelle est la hauteur de ce bel immeuble dont vous avez la charge ». Après

m’avoir renseigné, nul doute que le brave homme, enchanté par une telle affaire, ne m’invite à quelque

libation, assortie d’une agréable, si ce n’est peu intellectuelle, mais néanmoins reposante conversation.

Page 26: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 26

Vous connaissez sans doute cette histoire qui a fait le tour du monde. Néanmoins, elle était incomplète. Vous allez avoir le privilège de bénéficier d'un supplément d'information.

COMPARAISON ORDINATEURS / AUTOMOBILES

[ Proposé par Denis Camaret, extrait de ‘boîte aux lettres - Caramail’]

Lors d’un salon informatique (ComDex), Bill Gates a comparé l’industrie informatique avec l’industrie automobile pour obtenir la conclusion suivante : « Si General Motors (GM) avait eu la même progression technologique, nous conduirions aujourd’hui des autos coûtant 25 dollars et qui parcourraient 1000 miles avec un gallon d’essence ».

A cela répondit ouvertement General Motors (Par M. Welch en personne) lors d’une conférence de presse : « Si General Motors avait développé sa technologie comme Microsoft, les voitures que nous conduirions aujourd’hui auraient les propriétés suivantes :

1. votre voiture aurait un accident sans raison compréhensible deux fois par jour,

2. chaque fois que les lignes blanches seraient repeintes, il faudrait racheter une nouvelle voiture,

3. occasionnellement, une auto quitterait l’autoroute sans raison connue. Il faudrait simplement l’accepter, redémarrer l’auto et reprendre la route,

4. parfois, lors de manoeuvres particulières, comme par exemple prendre une courbe à gauche, l’auto ferait un simple tout droit puis refuserait de repartir. Pour cela, il faudrait procéder à un échange standard de moteur,

5. les autos ne seraient livrées qu’avec un seul siège, car il faudrait choisir entre ‘Car95’ et ‘CarNT’. Chaque siège supplémentaire devrait être commandé à l’unité,

6. Macintosh développerait des voitures fonctionnant à l’énergie solaire, fiables, cinq fois plus rapides et deux fois plus légères. Mais elles ne pourraient emprunter que 5% des routes,

7. les témoins d’huile, de température et de batterie seraient remplacés par un unique témoin ‘Défaillance générale’,

8. les sièges exigeraient que chaque passager ait la même taille et le même poids,

9. l’airbag demanderait « êtes-vous sûr ? » avant de s’ouvrir, 10. occasionnellement, la condamnation centralisée de la voiture se bloquerait. Vous ne pourriez alors la rouvrir qu’au moyen d’une astuce, comme par exemple simultanément tirer la poignée de la porte, tourner la clé dans la serrure et, d’une autre main, attraper l’antenne radio,

Page 27: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 27

11. General Motors vous forcerait à acheter avec chaque voiture un jeu de cartes routières Deluxe de la société Rand Mc Nally (depuis peu filiale de GM), même lorsque vous ne le souhaitez pas ou n’en avez pas besoin. Au cas où vous ne prendriez pas cette option, la voiture roulerait 60% moins vite (ou plus). A cause de cela GM deviendrait une cible fréquente de procès,

12. A chaque fois que GM sortirait un nouveau modèle, chaque conducteur devrait réapprendre à conduire, car aucune des commandes ne fonctionnerait exactement comme dans les modèles précédents,

13. enfin, il faudrait appuyer sur le bouton ‘Démarrer’ pour stopper le moteur. Ou encore, selon Dilbert par Scott Adams (‘le futur de Dilbert’), il vous en coûterait 3000FF pour l’option ‘air pur de Megève’ au lieu de gravillons pour gonfler votre airbag.

COMPLEMENT ( au risque de me faire traiter de misogyne )

Et encore heureux que Bill Gates n’ait pas été une femme ! En effet, si l’informatique avait hérité des attributs féminins, si plaisants qu’ils soient par ailleurs, votre ordinateur aurait un comportement très remarquable :

1. à une même question, traitée par un même logiciel, avec les mêmes données, la réponse serait chaque fois différente,

2. chaque saison, et même chaque fois que le temps change, il faudrait racheter un autre capotage (style, couleur, à la mode de préférence - très important pour maintenir les performances),

3. occasionnellement, votre ordinateur se refuserait absolument à tout ordre de votre part. Par contre, il répondrait parfaitement dès la première sollicitation de votre voisin de bureau,

4. Parfois, lors d’une opération particulière, comme par exemple ranger le bureau, vos logiciel personnalisés deviendraient introuvables. Mais, en cherchant, vous tomberiez certainement sur quelques programmes appartenant à un ami, ou à un voisin, dont il serait impossible de dire comment ils ont bien put arriver là,

5. Les ordinateurs ne seraient livrés qu’avec des logiciels sans grand intérêt, comme par exemple ‘Après la nuit’. Les logiciels d’exploitation, ou ceux indispensables avant d’utiliser les précédents (par exemple ‘avant la nuit’), coûteraient beaucoup plus cher. Leur mise en route n’en resterait pas moins très aléatoire et requerrait des dons particuliers et une bonne expérience.

6. Macintosh développerait des ordinateurs fonctionnant au chocolat au lieu d’électricité. Les performances ne seraient pas meilleures, surtout pour l’ordonnancement et les traitements logiques. Par contre, la fréquence et la puissance audible atteindraient des sommets, ce qui compenserait tant soit peu le faible pourcentage d’information compréhensible,

Page 28: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 28

7. tout dysfonctionnement se signalerait par un seul type de signal aigu, au maximum de la puissance des baffles, avec des modulations sans corrélation avec la cause intérieure ou extérieure de l’incident,

8. en vieillissant, la capacité du disque dur ne cesserait de décroître, contrairement à d’autres composants comme l’alimentation, le châssis, etc., dont le volume croissant serait une cause supplémentaire de renouvellement périodique du capotage. De plus, l’écran perdrait rapidement de sa beauté, de son teint et de sa brillance, malgré de coûteux liftings et une foule de produits d’entretien aux publicités aussi alléchantes que mensongères,

9. les ordinateurs disposeraient en face avant de deux mignons airbags, gonflés en permanence contrairement à ceux des voitures. Ils remplaceraient avantageusement le joystick ou la souris pour toutes sortes de manipulations (Tiens, une idée à breveter ! ). D’ailleurs, la souris n’aurait jamais été inventée, pas plus que tout autre accessoire du type araignée, mille-pattes, serpent, etc.,

10. occasionnellement, votre ordinateur deviendrait imperméable à toute directive extérieure, continuant à fonctionner à plein régime pour son propre compte, à gérer vos cartes bancaires, votre carnet de commandes par correspondance, vos messages e-mail, et j’en oublie certainement bien d’autres. Vous n’auriez même plus la ressource de retirer la prise de courant comme cela se pratique actuellement. Je n’ose même pas parler des acrobaties à faire pour reprendre le contrôle...,

11. Lors de l’acquisition, Microsoft vous obligerait à signer une liste impressionnante de contrats : entretien à perpétuité, maintenance, assistance, assurance vie, assurance décès, contrat d’exclusivité, dommages et intérêts, renoncement à la propriété personnelle, droit de regard, devoir d’écoute, devoir d’approbation (contradiction formellement interdite), etc., etc.,

12. contrairement aux pratiques actuelles, chaque fois qu’un nouveau modèle apparaîtrait sur le marché, toujours plus attrayant que votre vieil ordinateur, vous n’auriez absolument pas le droit de le posséder, pas même de l’approcher et à peine de le regarder. Cela ne vous en coûterait pas moins cher, car ce serait une autre occasion pour payer lifting et capotage neuf à votre vieux bourrin (comme spécifié dans le contrat, bien entendu),

13. le treize n’existerait pas, bien qu’un ordinateur ne soit pas superstitieux,

14. enfin j’ai oublié de signaler que le démarrage du matin serait une opération particulièrement ardue et de longue haleine, une demi-heure au bas mot, voir une heure ou bien plus à l’occasion. Il serait même parfois nécessaire de revenir à des pratiques anciennes des temps héroïques de l’informatique naissante : le ‘boot’ . Pour les plus jeunes, sachez qu’il s’agissait, comme son nom l’indique, d’asséner au système quelques bons coups de boots (bottes) pour le réveiller.

Page 29: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 29

Théorie & Pratique ( Origine inconnue )

Recherche & Développement

( Pastiche de la précédente )

La THEORIE, c’est quand on comprend tout mais que rien ne fonctionne.

La PRATIQUE, c’est quand tout fonctionne mais que

personne ne sais pourquoi.

Ici, les deux sont réunis : rien ne fonctionne et

personne ne sait pourquoi.

La RECHERCHE, c’est tenter l’impossible,

et parfois, l’impossible se réalise.

Le DEVELOPPEMENT, c’est réaliser ce qui semble possible,

et parfois, le possible s’avère irréalisable.

Ici, les deux sont réunis : il devient impossible

de tenter ce qui semble possible, et malgré cela,

l’irréalisable est parfois réalisé.

Page 30: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 30

EXERCICE DE FORMATION :

Rédaction de rapport d'essai technique

Question : Veuillez rédiger un compte-rendu concis contenant les

éléments suivants :

Phénomène

Problématique

Constante de temps

Relaxation (*) (*) : Retour d'un système vers son état d'équilibre.

Réponse : « Le générateur a claqué. Je me demande bien pourquoi.

D’ici qu’il soit réparé, je vais pouvoir me reposer un peu ».

ECONOMIE BUDGETAIRE

« Pourquoi vous faut-il des équipements aussi chers, à vous autres les scientifiques ? Vous ne pouvez pas faire comme le Département de mathématiques ? Eux, ils n’ont besoin que d’un tableau noir et d’une corbeille à papiers. Ou mieux encore, comme le Département de philosophie. Eux n’ont même pas besoin de corbeille à papier ».

Arthur C. Clarke, « 3001 L’odyssée finale »

ECONOMIE BUDGETAIRE ( Parodie du précédent, écrite en 1999 )

« Pourquoi vous faut-il autant de mètres carrés, à vous autres de l’énergie ? Vous ne pouvez pas faire comme les informaticiens ? Eux, ils n’ont besoin que d’un mètre carré pour leur ordinateur et leur gros disque dur. Ou mieux encore, comme nous, les gestionnaires. Nous n’avons même pas besoin de gros disque dur ».

Jean-Ema Clake, « 1999 L’odyssée finale »

Page 31: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 31

INTERDICTIONS

Rectificatif à l'arrêté du 4 novembre 1993 Relatif à la signalisation de sécurité et de santé du travail

Annexe II : Panneaux de signalisation

Additif aux huit pictogrammes publiés au Journal Officiel du 17 décembre 1993, pp.17583-17584.

Une regrettable omission, due à la négligence et légendaire incurie bureaucratique, nous conduit à ajouter un neuvième pictogramme, afin qu'en ce pays, le laxisme et l'indécence soient fermement combattus.

INTERDISONS !

Page 32: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 32

Connaissez-vous l'origine de cette affiche ? Moi pas …

Page 33: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 33

Ayant eu besoin d'une traduction pour mes correspondants anglais, en voici une version

"libre". De distingués linguistes ne manqueront certainement pas de la corriger.

CALENDAR FOR URGENT WORKS

TUESDAY WEDNESDAY THURSDAY FRIDAY FRIDAY FRIDAY CHATTERDAY

8 7 6 5 4 3 2

16 15 14 12 11 10 9

23 22 21 20 19 18 17

30 29 28 27 26 25 24

37 36 35 34 33 32 31 .

This is a brand new calendar especially designed to manage urgent tasks.

Everybody knows that an urgent work is often ordered today for yesterday.

Thanks to this calendar, a work ordered on the 8th. can be done for the 4th..

Most of the tasks have to be completed for the next friday.

This is why we have three fridays the week.

Six exta-days are added in order to avoid the panic due to end-of-month overwork.

There is no first day in the month. So, late delivery will no longer occur.

There is no more hard re-start on monday morning : Mondays are suppressed.

Saturdays and sundays are removed as well, since they are unproductive days.

A new kind of day, so called « Chatterday »

will release all the other days from the ceaseless and endless pauses.

Since many of us fear disasters occuring on the 13th.,

this fatal day is definitively abolished.

.

Page 34: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 34

Contribution sociale (Généralisée ?)

13 avril 2010.

L'Australie est mondialement réputée pour l'élevage de moutons et le

premier producteur de laine. Il n'est donc pas étonnant que l'on y organise les

plus fameux concours de tondeurs de moutons. Il faut voir avec quelle dextérité,

quelle précision et quelle vitesse les concurrents dépouillent la bête de son

épaisse toison. C'est une performance que les spécialistes évaluent avec la plus

grande attention et c'est une attraction très prisée des touristes.

Le champion en titre, un éleveur de pure souche, buriné par le dur soleil

du bush et au physique rude comme le sont les conditions de vie là-bas, n'est pas

peu fier de son titre. A tel point qu'il a lancé un pari : il reversera 1000 dollars,

une part du prix qu'il a gagné, à celui qui sera capable de tirer un reliquat de

laine d'un volume supérieur à ce qu'il faudrait pour rouler une cigarette(*), ceci

d'une seconde tonte, sur un mouton déjà dépouillé par lui-même.

(*) bien qu'il ne soit pas d'usage, aussi bien en ce pays qu'ailleurs, de fumer de la

laine de mouton. Mais c'est pour spécifier le challenge, une façon de faire qui ne

demande pas d'instrument de mesure dont on ne disposerait pas sur place.

Beaucoup ont tentés en vain de relever le défi. Des plus jeunes aux plus

expérimentés, que ce soient des fermiers, des aborigènes, ou même quelques

citadins présomptueux, aucun n'a pu en tirer mieux qu'une pincée négligeable et

ridicule. On raconte même qu'une brave dame de la ville voisine, manucure-

pédicure-visagiste de son état, a tenté l'aventure avec ses minuscules instruments

de précision, sans en tirer grand-chose de plus. Ce qui lui a valu une solide

réputation, en même temps qu'une franche rigolade de la part des participants

sérieux.

Quoi qu'il en soit, on en était là jusqu'à ce qu'un nouvel arrivant se

présente, déclanchant une hilarité générale, par sa tenue inadaptée, son look

étranger, la pâleur de son teint et sa frêle constitution.

Et pourtant, saisissant un mouton fraîchement tondu par le champion en

titre, voilà qu'en un tour de main, il dépouille la bête du moindre des poils qu'il

lui reste, les extrayant jusqu'à leur racine. Le pauvre animal, plus nu qu'un ver,

s'enfuit en bêlant horriblement !

Comment est-ce possible ? Qui êtes-vous? D'où venez-vous ? On le presse

de questions.

- "Je suis Français et je passais par là, juste en visiteur".

- "Mais la France n'est pas réputée dans la production de laine, à ce que l'on

sache ! Où avez-vous donc appris le métier et exercé la profession ? "

- "En fait, je n'y connais rien de ce travail. Pas plus ce travail-là que d'autres.

Mon job est aux impôts. Et j'en suis fier, dans ce domaine la France a une

réputation non usurpée".

Page 35: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 35

Pour la petite histoire (c'est le cas de le dire ! ) : L'idée de "tondre" le contribuable est venue après avoir trouvé sur la toile et visionné un diaporama intitulé "Jus de citron" (Auteur : Quitino) En voici le texte :

Dans un bar, le barman est réputé avoir une poigne terrible.

A tel point qu'un concours permanent est ouvert,

dont le prix est quand même de 1000 euros. Le concours consiste en ceci :

Le barman presse dans sa main un citron

en faisant couler le jus dans un verre.

Si quelqu'un est capable de donner une goutte de plus au citron après le barman, alors il gagne les 1000 euros.

Tout le monde des gros bras (les forts des halles, les dockers et autres

haltérophiles) s'est essayé à ce petit jeu, mais personne n'a encore gagné.

Un beau jour, un petit bonhomme, tout mince, tout fragile, avec des lunettes aux verres épais d'un centimètre, se présente au barman et lui

dit : J'aimerais tenter ma chance au concours !

Après que les rires se soient tus, le barman accepte. Il attrape un citron et le presse complètement.

Ensuite il tend le reste du citron au petit bonhomme.

La foule qui regarde la scène pousse un Hoo! d'étonnement lorsqu'elle voit une, puis deux, puis trois, puis … six gouttes,

tomber du citron pourtant sec !!!

Et qu'est-ce que vous faites comme métier ? Bûcheron ou quelque chose comme ça ?

Le petit homme répond :

"Non, non, je travaille aux impôts".

Page 36: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 36

Vuvuzela, d'après Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Vuvuzela

La vuvuzela, appelée lepatata en Setswana, parfois

francisée en vouvouzela, est une corne d'environ

soixante dix centimètres de long, popularisée dans les

années 1990 par les supporters des deux clubs de

Soweto, … (en Afrique du Sud). Elle a acquis une

renommée internationale … en même temps qu'un

sujet de controverses à cause du bourdonnement

incessant qu'elle génère pendant les matchs et leur

retransmission. L'étymologie du nom est imprécise,

soit du mot zoulou pour « faire du bruit », soit d'une

onomatopée (« vou-vou ») imitant le son produit.

Pruprutela, ou Prouproutela :

L'étymologie du nom vient peut-être d'une onomatopée (« prou-prout ») imitant le son produit.

Page 37: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 37

Tondre la pelouse (ou la friche, c'est selon) est un loisir enrichissant, tant intellectuellement

(voir ci-dessous), que physiquement : Un sport à ne pas dédaigner !

INSTRUCTION super détaillée POUR LE DEMARRAGE DE LA TONDEUSE

1. Bien se préparer psychologiquement à la difficulté de l'opération.

Si vous êtes croyant, faire une petite prière. De toute façon, cela ne fait de mal à personne.

2. Se munir de: Un marteau, un tournevis, une clef à bougie, une bonne paire de gants,

un bidon d'essence mélange deux-temps, un petit flacon d'essence ordinaire, un peu d'huile

moteur et un petit entonnoir.

3. Amener la tondeuse sur un espace à peu près plat et dégagé, sans herbe haute, ni caillou.

4. Vérifier que la manette des gaz est sur la position STOP

5. Vérifier que le robinet d'essence est fermé (bouton flèche rouge en position horizontale)

6. Démonter la bougie.

7. Tirer sur le cordon du lanceur. Deux cas sont possibles:

- Premier cas: C'est bloqué ! tirer plus fort. C'est toujours bloqué. Jusque là tout est

normal: Il va falloir dégommer le moteur. Passer au point 8.

- Second cas: Ca tourne. C'est miraculeux! Passer directement au point n° 10 ( Pour

ceux qui y croient, une prière de remerciement s'impose, mais pas trop longue, car il ne faut

pas que le mécanisme se bloque entre-temps ).

8. Basculer la tondeuse sur son coté droit.

C'est là qu'on voit l'envers du décor. C'est dégoûtant, plein de déchets collés, sûrement

parce que l'instruction n°38 n'a pas été suivie, la fois précédente. De plus, la lame est dans un

état déplorable, émoussée, voire ébréchée. Bon, continuons, on s'occupera de cela une autre

fois.

Frapper à petits coups de marteau sur le bord non tranchant de la lame, de façon à la

faire tourner dans le sens contraire des aiguilles d'une montre. Ca ne veux toujours pas

tourner. Taper plus fort. Enfin ça bouge. Continuer jusqu'à faire au moins un tour de lame.

9. Remettre la tondeuse à plat. Tirer sur le cordon du lanceur. Deux cas sont possibles:

- Premier cas: Ca coince toujours. Recommencer au n° 8.

- Second cas: Ca tourne plus ou moins difficilement. Très bien, passons au n° 10.

10. Tirer plusieurs fois le lanceur, jusqu'à ce que le mécanisme tourne sans effort.

11. Remonter la bougie. Ne pas oublier de brancher le fil de bougie.

12. Ouvrir le bouchon du réservoir d'essence. Remettre à niveau avec du mélange deux-temps.

Refermer le bouchon du réservoir.

13. Ouvrir le robinet d'essence (mettre le bouton flèche rouge en position verticale).

14. Mettre la manette des gaz sur la position START pendant 10 secondes environ. La

relâcher et la laisser en position MAXI.

15. On va essayer de démarrer en prenant des précautions. Un retour moteur intempestif

arrache de la main la poignée du lanceur. Ca fait mal ! Donc, mettre les gants. Ne pas trop

serrer la poignée pour pouvoir la lâcher…

Page 38: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 38

16. Du courage, allons-y. On tire énergiquement le lanceur. Le moteur ne démarre pas. On

recommence plusieurs fois. Après une bonne suée, il y a deux situations possibles:

- Premier cas: Impossible de faire démarrer ce foutu moteur. Dites-vous bien que c'est

normal: Il va falloir user de moyens coercitifs. Passer au point 17.

- Second cas: Le moteur tousse. Après quelques autres tentatives, il finit par démarrer.

C'est un nouveau miracle! Passer directement au point n° 22 ( A nouveau, les dévots savent ce

qu'ils doivent faire, comme au n° 7 ).

17. Ouvrir le capot du filtre à air (boite en plastique noir, sur le coté gauche) : en s'aidant du

tournevis, soulever légèrement les deux clips et le capot tombe par terre.

18. Retirer le filtre en mousse et le mettre à plat sur le capot qui est resté par terre.

19. Verser dessus un à deux cm3 d'essence pure, qui s'imbibe dans la mousse..

20. Remettre le filtre en mousse à sa place, en faisant attention à le placer tel qu'il était (sans

le retourner). Remettre en place le capot du filtre avec un bon coup de poing pour le clipper.

Tout ceci rapidement, avant que l'essence ne s'évapore.

21. Réessayer de démarrer avec toutes les précautions ( point n°15)

En général ca marche.

(Néanmoins, cela ne dispense pas les croyants de leur petite prière de remerciement).

22. Régler la manette des gaz un peu moins fort, pour une vitesse non excessive du moteur .

Et bon courage pour la tonte…

INSTRUCTIONS POUR L'ARRET DE LA TONDEUSE

31. Mettre la manette des gaz sur STOP.

32. Fermer le robinet d'essence (mettre le bouton rouge en position horizontale)

33. Démonter la bougie (sans se brûler les doigts!)

34. Verser un cm3 environ d'huile moteur dans le trou de bougie. ( cela aide d'avoir un petit

entonnoir et de caler la tondeuse dans une position inclinée, aussi verticale que possible, de

façon à ce que le trou de bougie soit un peu mieux horizontal ).

35. Remettre la tondeuse à plat. Tirer le lanceur assez lentement, plusieurs fois de suite, pour

que le mécanisme intérieur soit bien huilé.

36. Remettre en place la bougie, sans brancher le fil électrique.

37. Basculer la tondeuse sur le coté, de façon à voir la lame.

38. Gratter les déchets, nettoyer.

39. Rentrer la tondeuse et tout le bazar dont on a eu besoin.

Remarque : On se demande pourquoi les fabricants de tondeuses à moteur thermiques ne

donnent pas d'instruction aussi déraillée dans leur mode d'emploi.

Note : Ces instructions sont périmées depuis que l'auteur a monté un moteur électrique à la

place du vieux moteur à essence.

Page 39: Pastiches Paradoxes Sophismes

Mise à jour : 30 août 2011 39

Pour une retraite heureuse (et bien méritée) :

Manifestement, l'auteur des recommandations suivantes n'est pas l'Ingénieur lui-même.

En fait, ce serait sa fille. Mais, chut ! n'entrons pas dans des considérations d'ordre privé.

Les dix recommandations de l'ingénieur à la retraite.

1/ Se lever tôt le matin et réveiller toute la maisonnée en utilisant la perceuse.

2/ Prier que le déluge arrive pour ne pas avoir à passer la tondeuse.

3/ Prendre le temps des quatre-heures saucissonnés à l'ail.

4/ Rafler les mouches au tarot.

5/ Péter par salves pour manifester son ennui.

6/ Dire des blagues vaseuses qui ne font rire que lui.

7/ Dire que les femmes sont ... et pires que çà tout en sachant qu'il ne peut s'en passer.

8/ S'asseoir les pieds sous la table pendant que bobonne prépare la soupe.

9/ Passer sa journée scotché à l'ordinateur.

10/ Déclarer qu'un œuf n'est pas rond du fait de la racine cubique de pi multipliée par le

seizième du logarithme népérien de la dérivée tierce de l'accélération de la pesanteur divisée

par le cosinus du quart de l'intégrale de l'intensité du courant induit par les variations de

directions bissextiles du champ magnétique terrestre à chaque crise biologique permettant la

radiation adaptative des malacoptérygiens sachant que la tangente horizontale de l'ellipse

décrite par la fonction des variations de la température de la lune codée par le corps des

quaternions sur le PGCD de l'angle du soleil à l'aube avec la 6543 et du travail fournit par

l'utilisation quotidienne alternée de diesel dans un pacemaker prenant en compte les

variations du nombre de photons libérés lors de l'excitation des atomes constituant

Ophiuchus par les radiations émises par la Galaxie M104.