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Pascal Chevriot

LEA, Faculté de Lettres

Université du Sud

BP 132

83957 La Garde Cedex

Stage connaissance de l’entreprise :

EN TOUTE TRANSPARENCE : MIROITERIES TUTULLE

Tuteur LEA : M. Dumont

Professeur Praticien : M. Toto (responsable au service double vitrage)

8 décembre 2004

Remerciements : e voudrais tout d’abord remercier mon tuteur LEA, M. DUMONT pour l’ensemble des conseils qu’il m’a apporté, ainsi que pour le soutien

pendant ce stage.

Je remercie M. TIRI de m’avoir accepté dans son entreprise, ainsi que M. Noé qui m’a aidé à comprendre l’entreprise par ses explications et qui

m’a laissé l’opportunité de pouvoir observer tous les services.

Je remercie également Tony TOTO qui m’a intégré au sein de son service, au double vitrage de la miroiterie ; merci pour ses conseils, ses

explications, ses remarques.

J’ai apprécié enfin, l’aide des ouvriers qui m’ont aidé à connaître la vie de l’usine, à connaître le métier et ses savoir-faire.J

’est donc au sein d’une très bonne ambiance que j’ai pu effectuer ce stage.C

sur 28 EN TOUTE TRANSPARENCE : MIROITERIES TUTULLE

Sommaire


I. Introduction : Ce rapport a pour thème la connaissance d’une entreprise. J’ai choisi

d’effectuer ce premier stage du cursus de l’LEA Télécom Lille I dans les miroiteries Tutulle, entreprise qui convenait parfaitement à mes attentes pour réaliser mes objectifs, du fait de son statut indépendant et de son dynamisme régional.

Cette PME va me permettre de découvrir la vie en entreprise. Durant ces neuf semaines, j’ai pu observer l’organisation complexe d’une entreprise, découvrir la condition ouvrière, et la rédaction de ce rapport me permettra de faire une rétrospective intéressante de cette expérience.

Ce rapport est composé de trois parties : La présentation de l’entreprise, le déroulement de mon stage où chaque service de la miroiterie sera présenté, et enfin un approfondissement s’intéressera aux arrêts de production.


II. Présentation de l’entreprise

A. Organisation de l’entreprise

1. Historique

1926Louis DUBRUL crée avec ses quatre frères la S.A.R.L. (société à responsabilité limitée) TUTULLE FRERES dans le vieux Lille.

Un établissement SARL TUTULLE & FILS est crée à Tourcoing.

Les sites de Lille et de Tourcoing sont repris par la famille Duvillier-Motte originaire du textile.

Les deux sociétés fusionnent sous le nom de S.A.R.L. MIROITERIES TUTULLE.

Création du bureau d’étude.

La menuiserie Aluminium débute.

Miroiterie Tutulle est rachetée par Norinvest.

M. Hugues Tiri en devient gérant et dirige l’entreprise avec sa femme Maria.

L’activité du double vitrage débute.

1995Les sites de Lille et de Tourcoing sont regroupés dans de nouveaux locaux, à Villeneuve d'Ascq.

1997Tutulle fête ses 70 ans d’activité.

La miroiterie s’enrichit d’une nouvelle activité : la fabrication de verres trempés.

La miroiterie Tutulle est maintenant une SARL de 500 000 €, qui réalise chaque année un chiffre d’affaire d’environ 5 030 000 €. L’entreprise, du fait de ses 70 ans d’expérience bénéficie d’une importante renommée dans le Nord-Pas-de-Calais et compte bien maintenir sa position de leader régional.


2. Activité de l’entreprise

Les activités des Miroiteries Tutulle sont très variées. En effet, les produits finis sortant de l’usine sont très diversifiés : Simple et double vitrage avec des formes diverses (cercles, trapèzes…), meubles en verre, châssis en aluminium, portes en aluminium…

a) Différentes activités réalisées par l’entreprise

La Miroiterie Tutulle est composée de trois grands services qui sont l’administration, la miroiterie et la pose.

L’administration comprend l’accueil, la direction, la comptabilité et le service commercial.

La miroiterie reprend les services de coupe, façonnage, double vitrage, le service expédition et la maintenance.

La pose est composée du service menuiserie aluminium et du service de pose.

b) Organisation du personnel

Au niveau du personnel, la miroiterie Tutulle possède un schéma assez simple :

Un pouvoir de décision centralisée.

Une ligne hiérarchique très visible : Chaque service possède un chef d’équipe.


3. Statut juridique de l’entreprise

a) en général

Cette entreprise est une SARL (société à responsabilité limitée) de 55 employés. Si l’on s’intéresse à la configuration structurelle de l’entreprise, on remarque que cette dernière s’organise en fonction des différents services. La miroiterie Tutulle possède donc une structure fonctionnelle. Celle-ci reprend le principe de Taylor au niveau de l’entreprise (organisation scientifique du travail : chaque ouvrier ne dépend que d’un service) et reprend le principe de Fayol au niveau de la hiérarchie. Cela signifie que chaque employé ne possède qu’un supérieur hiérarchique.

b) selon Mintzberg

Si l’on étudie maintenant cette entreprise selon le principe de Mintzberg, on remarque que la miroiterie aurait pour modèle la bureaucratie mécaniste. C’est-à-dire que l’entreprise est caractérisée par des tâches spécialisées, des unités opérationnelles très grandes et une centralisation importante du


pouvoir de décision. Ainsi, cette configuration convient très bien à la miroiterie.

B. Le marché de l’entreprise

1. Implantation de l’entreprise

Dans les anciens sites de Lille et de Tourcoing, l’entreprise manquait de place. De plus, le site de Tourcoing était une ancienne usine de textile sur deux étages, mal adaptée à l’exploitation du verre.

En 1995, les deux usines se sont donc réunies à Villeneuve d’Ascq. Le terrain couvre une surface de 14 000 m² dans la zone industrielle de la Pilaterie, dans des locaux neufs et étudiés pour le bon fonctionnement de la miroiterie.

La boule bleue représente la technologie et la feuille verte le respect de l’environnement

Villeneuve d’Ascq est une ville très récente et du fait du réseau routier proche de la Miroiterie, cette entreprise a su trouver une place stratégique pour l’expédition des marchandises et pour briller régionalement.

2. Les fournisseurs

Les fournisseurs de la miroiterie Tutulle sont les grands industriels du verre tel que Pilkington, Glaverbel ou Luxguard. Le verre est livré sous forme de grandes plaques de verre, appelées vitrines et est livré à la miroiterie par l’intermédiaire de poids lourds spécifiques.

3. Les clients

La majorité des clients de la miroiterie sont de la région Nord-Pas-de-Calais, mais aussi de Belgique, et parfois de régions plus éloignées (Paris…). Les principaux clients sont des professionnels, tels que des fabricants de menuiserie, des agenceurs de magasin… Mais des particuliers viennent également passer des commandes.


Figure 1 logo de la ville de

Villeneuve d’Ascq

4. Les concurrents

La miroiterie Tutulle n’a pas de concurrents directs dans la région car les autres miroiteries ne sont souvent pas aussi diversifiées qu’elle. De plus, grâce à son ancienneté, Tutulle bénéficie d’une importante notoriété dans la région, et la qualité de ses services et de ses produits est bien connue.

Cependant, les principaux concurrents de la miroiterie sont les grandes firmes de verre, qui sont aussi leurs fournisseurs. Ainsi, la miroiterie doit faire attention de ne pas mettre en péril les « grands » pour que ces derniers n’augmentent le prix de leur matière première. Cette situation est déjà arrivée avec le site de Saint-Gobain (Normandie) qui n’est plus fournisseur de la miroiterie Tutulle.

Cette prudence oblige la miroiterie à refuser certains grands chantiers ou fabrication de masse (par exemple une commande pour fabriquer les vitres des trains SNCF).

Grâce à ses 70 ans d’expérience, la miroiterie Tutulle a su s’implanter dans la région et retrouver un dynamisme important avec ce nouveau site à Villeneuve d’Ascq. Son statut lui donne à la fois un aspect traditionnel et industriel. Bien qu’elle reste une PME, la miroiterie a su s’adapter au marché du verre.


III. Mon activité dans l’entreprise Durant ces 9 semaines, j’ai pu découvrir l’ensemble des services de la

miroiterie, que ce soit par l’observation ou par divers tâches effectuées. Toutefois, la majorité de mon stage s’est pratiqué au service double vitrage. C’est dans ce service que j’ai fait partie intégrante de la chaîne de production. C’est pour cela que je vais décrire précisément son fonctionnement.

A. L’accueil et l’administration

C’est ici que tout commence : Les secrétaires reçoivent les commandes soit par fax, soit directement par le client. Ces commandes sont triées et directement rentrées dans une optimisation. L’optimisation regroupe ainsi l’ensemble des verres et accessoires qu’il faudra produire avec la date de sortie. Une optimisation est disponible en annexe 2.

Le service commercial expédition s’occupe de gérer les commandes de leur arrivée jusqu’à la livraison et gère ainsi le planning de livraison.

Ensuite, il y a le service de comptabilité. Il s’occupe du budget de l’entreprise, gère les stocks mais se soucie aussi du salaire des ouvriers.

La direction est composée de Hugues et Maria Tiri. Ils définissent la stratégie de l’entreprise et les objectifs à atteindre. Ils gèrent le budget de la société : les investissements, modernisations à apporter…

La miroiterie Tutulle investit régulièrement dans de nouvelles machines. Cela montre bien la stratégie d’agrandissement de la miroiterie. Par exemple, la prochaine machine permettra à l’entreprise de fabriquer elle-même quelques verres feuilletés spéciaux de grosse épaisseur.

Enfin, le service commercial s’occupe de promouvoir l’entreprise à l’extérieur pour augmenter le nombre de clients de la société.


B. Le service vitrage isolant

1. Présentation

C’est l’activité la plus importante de la miroiterie. L’entreprise s’est lancée dans la production de vitrages isolants en 1993. Elle a alors investi dans une chaîne d’assemblage automatisée qui permet de produire environ 350 volumes par jour.

L’intérêt d’un double vitrage ou vitrage isolant est d’apporter à l’habitat une isolation phonique et thermique. En effet, un double vitrage est constitué de deux plaques de verre séparées par une lame d’air ou de gaz (argon en général), le tout formant une barrière au froid, à la chaleur et au bruit. Cette isolation peut être renforcée en augmentant l’épaisseur des verres (de quelques millimètres), la largeur de la lame d’air ou encore en utilisant différents types de verre (exemple du LOWE).

Caractéristiques d’un double vitrage

2. Fabrication d’un double vitrage

a) Préparation des commandes

Chaque commande précédemment optimisée, est lue par un ouvrier qui a pour rôle de charger sur de gros chariots une optimisation ou partie d’optimisation. Ainsi les verres présentés sont dans un ordre bien précis, celui de la commande.

Exemple de chariot préparé

b) Les cadres

Les intercalaires, communément appelés « cadres » sont des profilés en aluminium qui peuvent avoir une largeur allant de 6 à 20 millimètres. Après avoir chargé une disquette dans la machine, celle-ci coupe et plie les profilés dans l’ordre de l’optimisation, en tenant ainsi compte de la largeur de l’intercalaire et de ses dimensions.

Une fois l’intercalaire fabriqué, on le remplie de siliporite. Ce produit, qui a pour propriété d’absorber l’humidité, se présente sous forme de très petites


billes. C’est encore une machine qui se charge de cette opération et qui ferme l’intercalaire pour que les billes ne s’échappent pas.

c) Le butylage

L’étape suivante consiste à déposer une couche de butyle sur le contour de l’intercalaire. Cela permet aux plaques de verre de bien adhérer au cadre. Le butylage peut se faire soit à la chaîne, soit à la main (notamment pour les formes spéciales).

d) L’assemblage

Les verres, précédemment placés dans l’ordre de l’optimisation sur le chariot, passent dans une laveuse un par un. Cette opération se fait automatiquement grâce à un robot équipé de ventouses qui prélève directement les verres sur le chariot.

Une fois les verres lavés et séchés, un opérateur va effectuer un contrôle sur chaque verre : Il décèle toute griffe, mauvaise coupe, trace sur le vitrage.

Ensuite, l’ouvrier envoie un premier verre dans une presse et va, sur le deuxième, poser le cadre. La presse va ainsi constituer le volume.

e) Pose d’un cadre

L’enduction

Une fois que le volume est mis en forme, un automatisme va enduire les bords du vitrage de hot melt. Cette substance assure la totale étanchéité du double vitrage. La miroiterie Tutulle utilise ce produit à chaud, ce qui est très rare en France ! Cette opération peut également être réalisée à la main, à l’aide d’un pistolet.

f) Les formes spéciales et « petits bois »

Certains clients commandent des vitrages isolants de formes très variées : cercles, trapèzes… Ces formes demandent plus de temps pour être fabriquées. En effet, le cadre doit être réalisé à la main, tout comme le butylage et le remplissage de hot melt.


g) Remplissage d’un cercle

Des croisillons sont parfois incorporés à l’intérieur des doubles vitrages. Ils sont appelés « petits bois » mais sont principalement en aluminium, laiton ou en chêne.

h) La qualité

La miroiterie Tutulle insiste lourdement sur la qualité. En effet, la fabrication de vitrages isolants répond à la norme « Cékal ». Elle certifie la résistance envers la pénétration de l’humidité des joints d’assemblage, les performances acoustiques et thermiques.

Cette norme garantit ainsi le vitrage isolant pendant dix ans. Pour cela, de nombreux tests et contrôles sont effectués afin d’empêcher :

La non adhérence du butyle sur le cadre et sur le verre

i) Les points de rosée

L’effet du siliporite dans le cadre permet la totale isolation du double vitrage pendant 40 ans

(Voir annexe 3 : Déroulement d’un test de qualité au service double vitrage)

j) Mon travail

C’est le long de cette chaîne que j’ai effectué la majorité de mes tâches :

Préparation de chariots : Pour cela, il m’a fallu apprendre à lire une optimisation, à connaître les différents types de verres. J’ai du acquérir une méthode car il faut suivre les délais de production. Pour cela, j’ai du gagner une logique et une rigueur dans mes faits et gestes. Il faut également prendre des initiatives pour trouver des verres manquants.

Réalisation d’intercalaires : J’ai appris à utiliser et à comprendre cette machine toujours en utilisant les optimisations.

Butylage des intercalaires manuellement : C’est un savoir-faire à apprendre.

Remplissage de hot melt manuellement : Tout comme le butylage, j’ai dû apprendre cette technique.


Dans ce service, j’ai ainsi pu remarquer et ressentir ce qu’est un travail à la chaîne. Cela fut une première expérience pour moi de tester ce mode de production.

C. La coupe

La coupe constitue le cœur de l’entreprise car c’est ici que sont coupées les plaques de verre dont nécessitent les autres services.

Ce service est divisé en deux parties :

Une partie de stockage où sont rangées les grandes vitrines de verre. Elles mesurent 3.2 sur 6 mètres. Ces vitrines sont rangées par nature de verre et par épaisseur. Les vitrines sont transportées par l’intermédiaire de palans munis de grosses ventouses.

Une partie comprenant quatre tables de découpe :

La première table va s’occuper uniquement du vv4 (voir annexe1) et des imprimés 200. Ce sont les verres les plus courants de la miroiterie. C’est une table de découpe numérique, ce qui limite ainsi le nombre de pertes en chutes. La coupe du vv4 se fait à l’aide d’une tête de couple simple.

Une deuxième table, elle aussi numérique, va réaliser la découpe des verres de « détail ». Cela regroupe tous les verres d’épaisseur différente de 4 millimètres, les LowE, antélio… Cette table fonctionne sur le même modèle que la première bien que souvent, la découpe manuelle s’impose notamment pour les formes.

Une troisième table va s’occuper uniquement des verres feuilletés. Les feuilletés sont composés de deux plaques de verre séparées par une couche de pvb. De ce fait, l’opérateur va entrer les mesures dans sa machine. Celle-ci va, à l’aide de ses deux têtes, couper les deux verres. Puis, par chauffage, le pvb va fondre et le verre sera définitivement coupé.

La dernière table de coupe, plus ancienne va s’occuper uniquement des imprimés. Ici la coupe manuelle est obligatoire. Cette coupe traditionnelle s’effectue à l’aide d’une molette.


Je n’ai pas travaillé dans cet atelier car ce sont des postes très dangereux avec les vitrines qui traversent la pièce. Toutefois, j’ai eu l’occasion de bien observer ce service en allant porter des bons de coupe. Ainsi, j’ai pu voir comment se déroulait le travail à la coupe.

D. Le façonnage

Dans ce service, rien n’est fabriqué à la chaîne. Le façonnage est un travail de précision. Dans l’atelier il y a beaucoup de machines et il est surprenant de voir que les machines traditionnelles côtoient les machines modernes.

Tout d’abord, sur les coupes brutes de verre, les employés des biseaux, joints ou arrêtes… Cela permet de sécuriser le verre au toucher. Cette étape est réalisée par la « bilatérale » qui polie les bords de verre.

Ensuite, il est possible de faire des trous ou des encoches dans le verre avec l' « intermac » pour par exemple réaliser des portes en verre.

Un autre appareil permet de graver des motifs sur le verre pour la décoration.

Aussi, depuis très peu de temps, la miroiterie Tutulle a investi dans un four de trempe. Celui-ci crée ainsi des verres plus solides et l’entreprise a pu élargir sa gamme de produits.

Tout cela pourra servir au montage de meubles ou autres accessoires. Ce service a un réel travail de précision. Les meubles réalisés sont très travaillés et demandent beaucoup de temps.

Dans ce service, j’ai pu assister à une trempe de verre, à un sablage de verre... J’ai réalisé aussi des joints pour sécuriser des verres au toucher.

E. Le service aluminium et la pose

Le service aluminium a pour principale activité le montage de châssis en aluminium. Ici encore, le travail est très manuel. Ces châssis accompagnent du simple comme du double vitrage. La miroiterie ne fabrique que des châssis en aluminium car le marché du pvc est très fermé.


J’ai eu la possibilité dans ce service de fabriquer des portes comme celle ci dessus. J’ai appris ce qu’est un travail manuel en posant les joints, ballais de porte, serrures…

La pose se charge de livrer les clients à leur domicile et de monter de toutes pièces les vitrages, portes… Ce service s’occupe également de chantier en construction. Ils peuvent également aller d’urgence monter une vitrine de magasin par exemple…

Ce travail est assez dur car les conditions climatiques de la région sont difficiles et les horaires sont souvent dépassés. C’est le seul service qui est en contact direct avec le client et ressent ses impressions.

F. Le service expédition

Au service expédition, une personne est chargée de préparer les chariots à livrer : trier les volumes par client et bien attacher les verres aux chariots pour éviter les casses.

La maintenance

La maintenance est occupée par deux personnes. Ces deux employés s’occupent de l’ensemble de l’atelier. Leur travail est difficile car le nombre de machines de l’entreprise est assez conséquent.

J’ai pu participer aux changements de filtres et de pièces de la laveuse principal dans la chaîne de double vitrage.r travail est difficile car le nombre de machines de l'aux chariots pour éviter la casse.

On remarque bien que la miroiterie Tutulle a des activités très variées. Je ne connaissais en détail aucune de ces spécialités. Ce fut donc une découverte pour moi du travail de l’ouvrier et du travail manuel en général.


IV. Etude approfondie : les arrêts de production

Dans cette troisième partie, je vais répondre à une mission confiée par M. Camille NOE, commercial technique à la miroiterie. Le but de cette étude est d’observer l’ensemble des arrêts de production de l’entreprise. Pour cela, j’ai étudié cinq jours de production au niveau du service double vitrage. Mon étude s’intéressera tout d’abord à la production (nombre de volumes fabriqués), ensuite aux temps de non fabrication.

A. La production de vitrages isolants

Production le 16/01/03 : 150 volumes Production le 20/01/03 : 256 volumes

Production le 21/01/03 : 306 volumes Production le 22/01/03 : 328 volumes


Production le 23/01/03 : 315 volumes

Dans un premier constat, on peut voir que la production journalière varie beaucoup. En effet, sur les cinq jours d’étude, une différence de production de 178 volumes est remarquée. Ce chiffre est très significatif car hors de cette période jusqu’à 400 volumes peuvent être fabriqués. De gros écarts de production sont présents.

La production dépend de la demande des clients mais aussi de la nature de la commande. En effet, si de très grands volumes sont demandés, il est normal que la fabrication soit plus longue. Intéressons-nous maintenant aux arrêts de production pendant ces cinq jours.

B. Les Arrêts de production

(Les données dans les graphiques représentent le temps d’arrêt de la chaîne de production de double vitrage en minute, arrêts relevés de 8heures à 16heures30)

Le 16/01/03 : 232 minutes d’arrêt Le 20/01/03 : 227 minutes d’arrêt


Le 21/01/3 : 197 minutes d’arrêt Le 22/01/03 : 180 minutes d’arrêt

Le 23/01/03 : 191 minutes d’arrêt

En étudiant ces graphiques, on remarque que, de manière générale, les arrêts de production sont assez rarement dus à cause des machines. Regardons alors de plus près ces « temps morts » :

Changement de fut : Il faut régulièrement changer le fut contenant le hot-melt. Cet arrêt est inévitable.

Manque de verre : Cet arrêt peut être occasionné par le service de la coupe qui, par surcharge de travail, ou erreur n’a pas encore coupé les verres. Mais, dans la majorité des cas, c’est la personne, chargeant les optimisations sur les chariots, qui a oublié des verres. Cela oblige l’arrêt de la chaîne puisque le chef d’équipe, situé au niveau de la pose du cadre va s’apercevoir qu’il manque un verre et va devoir le chercher.


Casse de verre : Cela peut arriver à tous les postes mais notamment en fin de chaîne où les volumes tombent parfois.

Problème de cadre. Ici, soit l’intercalaire a été oublié, soit il n’est pas bon, c'est-à-dire hors d’équerre, soit il a mal été butylé. Cela peut venir soit de la machine en elle-même, soit de l’ouvrier.

Divers : C’est ici, je pense, que le gain de productivité est possible. En effet, l’ensemble des arrêts notés divers concerne le chef d’équipe posant les cadres. C’est à lui que chaque ouvrier va venir poser ses questions ou demander un renseignement au sujet de sont travail. C’est à lui que lui demande si on a bien fabriqué tel ou tel volume. C’est lui qui doit chercher les verres manquants… Il a aussi la tâche de répondre au téléphone. L’anaphore assez lourde montre bien l’accumulation des tâches qu’il doit effectuer.

Déjeuner et mise en route : C’est la mise en route de la chaîne qui dure un peu. Presque 30 minutes chaque jour sont laissées, le temps de se préparer. Là encore, un gain de productivité pourrait être envisagé.

Un petit calcul peut prouver ces observations : En moyenne sur ces cinq jours, outre le déjeuner et la mise en route, les « divers » et les problème de machine (inévitables), il ne reste que 35 minutes de temps morts journaliers. Le problème des arrêts de production est bien dû à ces deux facteurs :

Déjeuner et mise en route

Divers

Pour y remédier, je pense que deux solutions pourraient être envisageables :

La première consiste à mettre en place un système d’équipes. C'est-à-dire que deux équipes travaillent à tour de rôle et ainsi la production s’échelonne sur la journée entière. Cela éviterait ainsi les arrêts de production de déjeuner et de mise en route (principales causes des « temps morts »). Maintenant il reste à voir si cela reste acceptable financièrement et si la demande du client est suffisante.


La deuxième solution consiste à établir un rang de hiérarchisation supérieur. C'est-à-dire qu’il faudrait, dans ce service, mettre un « responsable » qui ne participerait pas à la production mais qui serait présent pour gérer les ouvriers, réceptionner les commandes urgentes… Ainsi, le chef d’équipe ne devrait plus stopper sa production pour divers problèmes…


V.CONCLUSION : Ce stage aux miroiteries Tutulle aura été très enrichissant, même si, a

priori, fabriquer des produits verriers ne semblerait pas avoir de relations avec mes études. Pourtant, c’est à la fois le fond et la forme de ces neuf semaines qui sont à prendre en compte. Faire partie intégrante de la production m’a fait comprendre l’importance des rapports humains dans une entreprise et de l’apport de la technologie dans l’industrie.

Bien que la manière de gérer une entreprise soit loin d’être acquise, j’ai pu analyser la complexité de l’organisation de la miroiterie, aussi bien pour le personnel que pour l’administration, de sa structure, de sa gestion.

Au niveau de l’atelier, les connaissances qui m’ont été apportées sont grandes. En effet, prendre des initiatives, éviter les pertes, faire partie d’une équipe sont des événements que je retrouverai sans aucun doute dans ma future carrière.


VI. Glossaire : Biseau : Un verre biseauté a ses bords taillés obliquement. Il se réalise

souvent sur des miroirs (sécurité et décoration du verre)

Butyl : Hydrocarbure noir très adhésif déposé sur les côtés de l’intercalaire pour y coller les deux plaques de verre.

Fiche d’optimisation : elles se compose de trois ou quatre feuilles où sont inscrites, dans l’ordre de fabrication, les caractéristiques des doubles vitrages à produire. (voir annexe 2)

Hot-Melt : Produit posé à chaud qui recouvre les bords d’un vitrage isolant. Pour assurer une totale étanchéité dans le volume.

Intercalaire ou cadre : Profilé en aluminium placé entre les deux plaques de verre d’un volume, en suivant ses contours.

Petit Bois : Décoration placée entre les deux verres d’un double vitrage.

Siliporite : Produit sous forme de petites billes qui absorbent l’humidité. On en remplit les intercalaires pour éviter la buée dans les volumes et y faire un vide d’air qui permet une bonne isolation.

Trempe : Traitement thermique du verre pour le rendre plus résistant et plus flexible. Lorsqu’il casse, il éclate en de petits morceaux peu coupants.

Vitrage isolant ou double vitrage : C’est un volume composé de deux plaques de verre séparées par un intercalaire. L’intérêt d’un double vitrage est l’isolation thermique et phonique.

Vitrines : Plaques de verre de 3,2 mètre sur 6 qui sont fournies par les grands fabricants de verre. te en de petits morceaux peu coupants. us résistant et plus flexible.

Je voudrais


VII. BIBLIOGRAPHIE : Plaquette de la miroiterie TUTULLE

Cahier des charges de Cékal

Carnet de tests sur les doubles vitrages

www.Tutulle.fr

www.cekal.fr

www.qualibat.com

www.quartero.com


VIII. Annexes

A. Annexe 1 : Les différentes sortes de verre

1. Le verre ordinaire :

Contrairement aux idées reçues, le verre ordinaire plat (sous forme de vitrines) n’existe pas depuis si longtemps que ça… Autrefois, c’était les souffleurs de verre qui se chargeaient de découper une plaque dans une grosse bulle de verre, et l’aplatissaient au mieux. Ainsi, il n’est pas rare de trouver, dans d’anciennes maisons ou vielles fermes des vitres épaisses et gondolées.

2. Le verre imprimé :

Il possède une face lisse et une autre en relief, où sont représentés des dessins, fleurs, palmiers… On ne voit pas bien à travers un verre imprimé mais il laisse passer la lumière.

3. Le verre feuilleté :

Il est formé de deux plaques de verre séparées par une fine couche de pvb (plastique) invisible. On l’utilise pour les pare brise (s’il casse, il ne fait pas d’éclats de verre). Lorsque les feuilletés sont de grosses épaisseurs, ils peuvent arrêter une balle de pistolet.

4. Le verre extra blanc :

Il est extrêmement transparent et très esthétique, comparé au verre ordinaire qui a une légère teinte verte. Mais il coûte très chère : Une vitrine coûte environ 4000 €.

5. Le verre trempé :

Son principal atout est la sécurité : Il est très résistant, et lorsqu’il se brise, il se fragmente en de nombreux petits morceaux peu coupants. On l’utilise surtout dans les lieux publics, les intérieurs de maison...


6. Le verre LOW-E :

C’est un verre facile à traiter. Il a la particularité de laisser rentrer la chaleur à l’intérieur d’une maison sans la laisser ressortir. Il permet donc de réaliser des économies d’énergie non négligeables mais ce verre n’est malheureusement pas très répandu en France.

7. Le verre Antélio :

Ce verre à la particularité de posséder une face réfléchissante d’un seul côté. On utilise ce verre dans les immeubles pour donner l’effet d’un reflet.

B. Annexe 2 : Lecture d’une étiquette de coupe

Les informations apportées sont :

Dimensions du verre (578.0 et 990.0)

Code de commande

Type de verre (vv5)

Date (pour le 20 janvier 2003)

C. Annexe 3 EN TOUTE TRANSPARENCE : MIROITERIES TUTULLE

Présentation de l’entreprise

Nom : Miroiteries Tutulle

Année de création : 1926

Forme juridique : SARL

Nombre d’employés : 55

Emplacement : Villeneuve d’Ascq

Chiffre d’affaire de l’entreprise en 2002


Secteur : industrie du verre

Les différents services

La miroiterie

C’est le service principal de l’entreprise. Il compte 33 employés et s’occupe de couper, façonner et produire des simples et doubles vitrages.

La pose

C’est l’activité secondaire de la société. 19 personnes se chargent de poser les vitrages, de s’occuper de chantiers et remplacements d’urgence.

L’administration

Ce service s’occupe de la gestion de la miroiterie. Elle gère les coûts de production, les salaires, ainsi que les objectifs pour les années à venir.

L’évolution des miroiteries Tutulle depuis 10 ans

La chaîne d’assemblage

Depuis son achat en 1993, la production de vitrages isolants est devenue l’activité la plus rentable avec environ 350 volumes produits chaque jour. Elle représente le dynamisme de l’entreprise.

Le four de trempe

Mis en place il y a un an, et pour un investissement de 10 MF, le four a aussi fait augmenter le chiffre d’affaire de la miroiterie. Il a également élargi l’activité du façonnage.

Les 35 heures

Les miroiteries ont dû appliquer la réduction du temps de travail il y a deux ans. Les salaires étant souvent bas, la suppression des heures supplémentaires furent un coup dur pour les employés.


Ce stage aux Miroiteries Tutulle fut une première expérience pour moi. Grâce à l’attention des employés, j’ai pu comprendre comment fonctionnait l’entreprise. J’ai pu aussi découvrir le monde ouvrier.

DOMAINE : Industrie SECTEUR : verre

MOTS CLES : verre, miroiterie, façonnage, double vitrage, corrigé


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