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1 (1900/1959) ORIGINE DE L'HALTÉROPHILIE OLYMPIQUE CANADIENNE Le 30 juin 2011. INTRODUCTION L’auteur ne prétend pas avoir tout écrit en ce qui concerne l’histoire sur l’origine de l’haltérophilie au Canada étant donné que l’haltérophilie canadienne ne possède qu’une seule revue d’haltérophile comme moyen de référence et que cette dernière est publiée au Québec, soit : « Coup d’œil sur l’Haltérophilie ». Il est donc compréhensible qu’une bonne part des articles porte sur des québécoises. L’auteur est donc disposé à effectuer des modifications à ce document lorsque le tout est appuyé sur des faits de valeur historique pour l’haltérophilie canadienne. (Also available in English) Les origines des sports d'hommes forts ne sont pas bien documentées mais, un fait demeure l'haltérophilie dans sa forme brute est d'origine très ancienne. Selon la légende, il y a près de 5,000 ans, les athlètes égyptiens et chinois mesuraient leurs forces respectives en levant des objets lourds. Durant la période originale des Jeux Olympiques un athlète Grec du 6ième siècle A.C., Milo de Crotone, devint très renommé dû à ses tours de force qui incluaient le lever d'un bœuf jusqu'à ses épaules qu'il transportait ensuite sur toute la longueur du stade d'Olympe, une distance de plus de 200 mètres. Durant plusieurs siècles, l'homme s'est intéressé à la force tout en cherchant à y ajouter une dimension athlétique. Les premières compétitions d'hommes forts, où les athlètes grecs levaient des taureaux ou lorsque des montagnards suisses épaulaient et lançaient de grosses roches, ne satisfirent pas les individus qui voulaient aussi pouvoir démontrer leurs habilités athlétiques. Durant les siècles qui suivirent, les tours d'hommes forts continuèrent à avoir lieu en divers endroits du monde. C'est au début des années 1900 que l'on assistât à l'arrivée d'haltères plus ou moins bizarres parmi lesquels il y avait les dumbells (deux boules reliées entre elles par un court manchon) et les kettlebells (une boule à laquelle est fixée ou soudée une poignée). De manœuvrer ces haltères requérait une certaine dextérité mais ne permettaient pas une utilisation très efficace des muscles de l'homme. Lorsque les Jeux Olympiques refirent surface en 1896, l’haltérophilie fut incluse dans le programme des Jeux modernes mais en tant que faisant partie de la gymnastique. Les levers officiels étaient le lever du dumbell d'un bras, lever gagné par Launceston Elliot d'Angleterre avec 71 kilos, et l'épaulé-jeté continental à deux bras (haltère amené à la ceinture avant d'être épaulé) gagné par Viggo Jensen du Danemark avec un lever de 111,5 kilos. L'haltérophilie ne fit pas partie des Jeux Olympiques de Paris en 1900. En 1904, à St Louis, l'haltérophilie était incluse dans l'athlétisme. Les

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(1900/1959) 

ORIGINE DE L'HALTÉROPHILIE  

OLYMPIQUE CANADIENNE  

Le 30 juin 2011.

INTRODUCTION L’auteur ne prétend pas avoir tout écrit en ce qui concerne l’histoire sur l’origine de l’haltérophilie au Canada étant donné que l’haltérophilie canadienne ne possède qu’une seule revue d’haltérophile comme moyen de référence et que cette dernière est publiée au Québec, soit : « Coup d’œil sur l’Haltérophilie ». Il est donc compréhensible qu’une bonne part des articles porte sur des québécoises. L’auteur est donc disposé à effectuer des modifications à ce document lorsque le tout est appuyé sur des faits de valeur historique pour l’haltérophilie canadienne.

(Also available in English)

Les origines des sports d'hommes forts ne sont pas bien documentées mais, un fait demeure l'haltérophilie dans sa forme brute est d'origine très ancienne. Selon la légende, il y a près de 5,000 ans, les athlètes égyptiens et chinois mesuraient leurs forces respectives en levant des objets lourds. Durant la période originale des Jeux Olympiques un athlète Grec du 6ième siècle A.C., Milo de Crotone, devint très renommé dû à ses tours de force qui incluaient le lever d'un bœuf jusqu'à ses épaules qu'il transportait ensuite sur toute la longueur du stade d'Olympe, une distance de plus de 200 mètres. Durant plusieurs siècles, l'homme s'est intéressé à la force tout en cherchant à y ajouter une dimension athlétique. Les premières compétitions d'hommes forts, où les athlètes grecs levaient des taureaux ou lorsque des montagnards suisses épaulaient et lançaient de grosses roches, ne satisfirent pas les individus qui voulaient aussi pouvoir démontrer leurs habilités athlétiques. Durant les siècles qui suivirent, les tours d'hommes forts continuèrent à avoir lieu en divers endroits du monde. C'est au début des années 1900 que l'on assistât à l'arrivée d'haltères plus ou moins bizarres parmi lesquels il y avait les dumbells (deux boules reliées entre elles par un court manchon) et les kettlebells (une boule à laquelle est fixée ou soudée une poignée). De manœuvrer ces haltères requérait une certaine dextérité mais ne permettaient pas une utilisation très efficace des muscles de l'homme. Lorsque les Jeux Olympiques refirent surface en 1896, l’haltérophilie fut incluse dans le programme des Jeux modernes mais en tant que faisant partie de la gymnastique. Les levers officiels étaient le lever du dumbell d'un bras, lever gagné par Launceston Elliot d'Angleterre avec 71 kilos, et l'épaulé-jeté continental à deux bras (haltère amené à la ceinture avant d'être épaulé) gagné par Viggo Jensen du Danemark avec un lever de 111,5 kilos. L'haltérophilie ne fit pas partie des Jeux Olympiques de Paris en 1900. En 1904, à St Louis, l'haltérophilie était incluse dans l'athlétisme. Les

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2 médaillés d'or furent Otto Osthoff, EU, avec un lever d'un bras d'un dumbell pesant 86,75 kilos et P. Kakousis de Grèce qui a réussit un épaulé-jeté continental de 111,5 kilos. Lors des Olympiques de Londres de 908 ainsi que ceux de Stockholm de 1912, il n'y avait aucune forme d'haltérophilie dans les programmes des Jeux. La première guerre mondiale amena l'annulation des Jeux de 1916.

Toutes sortes d’haltères étaient utilisées en compétition.

La compétition organisée au niveau international dans ce sport débuta avec la création de la "Fédération Internationale Haltérophile" en 1920. Plus tard la Fédération étendit sa juridiction sur les concours de culture physique et devint la "Fédération Internationale Haltérophile et Culturiste".

Lors des Jeux Olympiques d'Antwerp, en 1920, l'arraché d'un bras; l'épaulé-jeté d'un bras et l'épaulé-jeté à deux bras furent disputés. Puis aux Jeux de Paris, en 1924, on y ajouta le développé à deux bras et l'arraché à deux bras. Les mouvements en haltérophilie tels qu'on les

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3 connait aujourd'hui, furent introduits pour la première fois aux Jeux Olympiques de 1928. A ces Jeux et à tous les Jeux subséquents, jusqu'en 1972, les levers appelés les « trois levers olympiques » soit, le développé; l'arraché et l'épaulé-jeté, seront tous des levers à deux bras. Lorsqu'un haltère olympique fut utilisé à ces Jeux Olympiques de 1928, l'haltérophilie olympique devint instantanément un sport de force, de vitesse et de précision; une forme de ballet où il y a confrontation entre les lois de la physique et la détermination de l'homme de conquérir ces lois.

R. Plyukfelder URS Alex Parzych

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4 1925 - Le champion français Charles Rigoulot se prépare à lever 100 kg

lors d’un match France – Suisse.

Mais jusqu'en 1935, lors de nombreux autres championnats nationaux et internationaux, les cinq levers (les mêmes que lors des Jeux de 1924) firent l'objet de compétitions. Le développé à deux bras fut finalement rayé des levers olympiques en 1972, dû à la complexité de rendre un jugement équitable, standard et juste envers tous les athlètes haltérophiles du monde entier. L'haltérophilie devint un sport structuré aux États-Unis en 1927, grâce aux efforts de Dietrich Wortman qui fut Président National jusqu'à sa mort en 1952. Poussé par l'enthousiasme, la générosité et l'encouragement de Bob Hoffman, l'haltérophilie américaine fit une entrée fracassante au niveau international en 1936 lorsque Tony Terlazzo gagna la première médaille d'or des américains en haltérophilie aux Jeux Olympique de Berlin. Allé jusqu'en 1980, les haltérophiles américains ont participé à tous les championnats mondiaux.

(Athlète inconnu)

ORIGINE DE L'HALTÉROPHILIE CANADIENNE

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Carte du Canada

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6 1910 Toronto peut tracer l’histoire de ses clubs haltérophiles à cette date. Située entre deux vieux magasins de la Rue Bloor à Toronto il y avait une entrée de passerelle de l'Académie Oliphants de Culture physique, où les murs servaient à aligner des barres de dumbells du type de globes provenant d'une autre ère et des photos d’anciens hommes forts étaient sur tous les murs. Même si cet endroit est peu connu dans le monde de l’haltérophilie, il a été une « Mecque » pour les hommes forts depuis ce temps, il soulignait les exploits réalisés par des illustres hommes forts ce qui en fait une obligation à visiter lorsque l’on est à Toronto. L'Académie a débuté avec Bill Oliphant en 1913 et depuis, s’est renforcit et, bien qu’elle a changé de place deux fois au cours des ans et est maintenant (en 1970) localisée au 501 rue Dupont, près de Bathurst, à Toronto. C'est certainement l'établissement de développement physique le plus vieux au Canada. Bill Oliphant a dirigé ce gymnase de façon très réussie et, à part le conditionnement physique et le bodybuilding, il y a aussi eu certains très bons haltérophiles Olympiques qui ont représentés son Club. Il a également aidé des haltérophiles d'autres Clubs en leur fournissant un endroit pour s’y entraîner surtout le groupe juif, puisque les vendredis soirs le bâtiment du YMHA de Toronto était fermé. 1920 Un article de journaux concernant la naissance de l’haltérophilie en Ontario intitulé “Ma place dans le Sport des hommes forts” est publié par le magazine américain Strength & Health et écrit par un certain Norman Miller. L’article dit que Norman Miller: “… a changé l’haltérophilie à partir des exploits d’hommes forts à un sport organisé et a découvert et formé chaque champion canadien …”. Né à Toronto, fort d’expériences différentes et d’expérimentations, Miller avait démontré une force remarquable alors qu'il avait 23 ans. Dans un effort pour stimuler l'intérêt pour un club d’haltérophilie, à la fin de 1929, il a placé une publicité dans les journaux. Il a reçu une seule réponse. 1930 En 1934 Bill Gryfe, Toronto, Ontario, enseigne l’haltérophilie au YMHA de Toronto. Un certain nombre de jeunes hommes enthousiastes se sont inscrits pour ses classes d’haltérophilie et l'activité a pris vraiment forme, pour ainsi dire. Une photo avec un court article est apparue dans le magazine « The Body Builder » de septembre 1936. Ils ont formé leur première équipe haltérophile avec: Abe Ginsberg, Izzy Bass, Lou Cohen, Syd Cohen, Gordon Berstein, Joe Sklar, Max Goldstein, Sol Klein, Izzy Crystal, Dave Twyman et Ben Pinkus.

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7 Bill Oliphant a encouragé la compétition avec son Club et l’YMHA. Les deux Clubs étaient les clubs les plus forts à Toronto dans la période 1932 à 1948. Chaque année en août à l'Exposition Nationale Canadienne (CNE) des activités sportives différentes étaient en évidence et en 1935 le sport de l’haltérophilie a été introduit par M. Oliphant en coopération avec la direction CNE. Il a continué ceci annuellement jusqu'à ce que la guerre commence en 1939. Ces compétitions attiraient des athlètes de calibre mondiaux des États-Unis, ce qui a semblé ajouter une étincelle d'intérêt dans les clubs d’haltérophilie à Toronto. Guillaume Oliphant était une personne inspirante. Bill Gryfe (1910-2005), Ontario, dans ses mémoires, parle d'un jeune homme 20 ans en 1923 qui était un étudiant de l'Académie Oliphant, qui a plié de gros clous avec ses mains, a déchiré des bottins téléphoniques, un jeu de cartes et a plié un fer à cheval avec ses mains jusqu'à ce qu'il ressemble à un tire-bouchon. Ces exploits de force ont inspiré vraiment Bill Gryfe qui avait 13 ans à cette époque. Aussi en 1939, Izzy Crystal levant pour Oliphants a établi un nouveau record provincial au développé à deux mains dans la catégorie des 132 lb (60 kg) avec 170 livres (77.1 kg) et a gagné la médaille d'or dans sa division. Finalement avec trois membres, le groupe de Norm Miller s’est joint au Broadview YMCA, en 1930, l'entraînement dans les trois levers de compétition a attiré assez de membres pour former "une équipe" à la fin de 1930.

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Voici des extraits du magazine “The Aréna-Strength” de septembre 1934. Nouvelles de la Fédération Haltérophile Canadienne: Le Président honoraire : D. L. Rose, Toronto Le Président : Armand Angers, Apollon weight lifting Club, Montréal 1er Vice-Prés. Léopold Blondin, Marquette Weight Lifting Club, Montréal 2ème Vice-Prés. J. Bell, Verdun Weight Lifting Club 3ème Vice-Prés. Harvey Hill, Verdun Weight Lifting Club Le Secrétaire Général, Donat Plourde, Club Haltérophile du Canada (aussi membre du St. James Weight Lifting Club; Préfontaine Weight Lifting Club; East End Weight Lifting Club et St. Denis Weight Lifting Club) 1e Directeur Norman J. Miller, Toronto 2ème Directeur Roy Hall, Toronto 3ème Directeur L. Ledoux, St. Denis Weight Lifting Club, Mtl.

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9 4ème Directeur A. Thifault, St. James Weight Lifting Club, Mtl. 5ème Directeur Gordon Venables, Toronto Les Championnats de Montréal auront lieu le 25 juillet 1935, les Championnats de la Province de Québec auront lieu le 29 août 1835 à Montréal; on tiendra les Championnats canadiens de 1935 au début de l'année prochaine, en janvier ou février 1936. Ceux intéressés sont invités à se mettre en contact avec le Secrétaire, M. Donat Plourde, à 52 Rue Jarry, Montréal, Canada. Liste des records canadiens Arraché Main Droite Poids mouche 89 livres E. Dorion Poids coq 139 livres A. Angers Poids plume 142 livres A. Angers Poids léger 141 ½ livres A. Barbeau Poids moyen 139 livres L. Ledoux Poids lourd Léger 128 ½ livres F. Vachon Poids lourd 137 ¼ livres O. Lapointe Poids lourd Extra 173 ¾ livres E. Caouette Arraché Main Gauche Poids mouche 77 livres P. Gagné Poids coq 112 ½ livres A. Angers Poids plume 120 livres E. Lortie Poids léger 119 ½ livres A. Barbeau Poids moyen 128 ½ livres L. Ledoux Poids lourd Léger 126 ½ livres A. Gratton Poids lourd 110 ½ livres E. Laporte Poids lourd Extra 173 ¾ livres E. Caouette Épaulé & Jeté À Une Main (Droite) Poids mouche 112 livres Y. Poupart Poids coq 156 livres A. Angers Poids plume 167 ¼ livres A. Angers Poids léger 171 livres A. Barbeaux Poids Moyen 150 livres L. Ledoux Poids lourd Léger 181 ½ livres A. Gratton Poids lourd aucun record Poids lourd Extra 213 livres E. Caouette Épaulé & Jeté À Une Main (Gauche) Poids mouche 110 livres E. Dorion Poids coq 116 livres A. Angers Poids plume 141 ½ livres E. Lortie Poids Légers 137 ¼ livres A. Goyette Poids Moyen 138 livres L. Ledoux

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10 Poids lourd Léger 106 livres O. Dubé Poids lourd 101 livres W. Besner Poids lourd Extra 156 ½ livres E. Caouette Épaulé & Développé Militaire À Deux Mains Poids mouche 126 livres D. Pilon Poids coq 161 livres A. Angers Poids plume 162 ½ livres E. Hefferman Poids Légers 210 ½ livres A. Barbeaux Poids Moyen 196 livres R. Hall Poids lourd Léger 215 ½ livres J. Cox Poids lourd 189 livres O. Lapointe Poids lourd Extra 245 livres E. Caouette Arraché À Deux Mains Poids mouche 150 ¼ livres A. Angers Poids coq 141 livres A. Angers Poids plume 162 ½ livres E. Hefferman Poids Léger 183 ¾ livres H. Moule Poids moyen 205 ½ livres J. Russell Poids lourd Léger 224 livres R. Hall Poids lourd 182 ½ livres D. Rolling Poids lourd Extra 231 livres E. Caouette Épaulé & Jeté À Deux Mains Poids mouche 156 ½ livres Y. Poudard Poids coq 224 ½ livres A. Angers Poids plume 220 livres E. Hefferman Poids léger 250 livres J. Russell Poids moyen 282 ½ livres L. Ledoux Poids lourd Léger 280 livres R. Hall Poids lourd 245 livres E. Laporte Poids lourd Extra 285 livres E. Caouette Le Canada a aussi eu sa part d'hommes forts au cours des années. Mais une question se pose immédiatement, pourquoi au départ la province de Québec, si peu peuplée au début du siècle, avec quelques millions d’habitants, a fourni tant de colosses, tant d’hommes extraordinairement forts et résistants. Le mode de vie des ancêtres québécois était certainement l’un des plus propices au développement de la force physique et du courage. Cette force physique n’était pas seulement un luxe, elle était une condition de survie, une matière précieuse dans la vie de chaque jour. Durant la saison chaude les gens travaillaient sept jours sur sept à labourer la terre avec leurs animaux de ferme et venu le temps plus froid, les hommes allaient travailler en forêt à la profession de bucheron. Ils abattaient des arbres et les taillaient à la hache. La vie dans les camps de bucherons était une vie rude où la force physique était à l’honneur, les conditions de vie étaient encore plus violentes et le règlement des querelles plus rude.

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11 Dans la société québécoise la force était vénérée, elle était considérée comme une bénédiction, un don de Dieu. Ajoutez à cela l’alimentation naturelle et saine et vous comprendrez pourquoi la robustesse moyenne des premiers Québécois était exceptionnelle. La force physique fit partie intégrante de la vie des Québécois. Tout le monde s’y intéressait. Les hommes s’affrontaient pour savoir lequel pouvait lever la pierre la plus lourde, arrêter les chevaux les plus fougueux. Au Québec il n’est pas exagéré de dire que toutes ces épreuves de force ont fait partie du patrimoine culturel Québécois. Dans cette recherche l’auteur a pu retracer en bibliothèque l’histoire de beaucoup de personnes Québécoises dont la force a été reconnue dans leurs époques respectives, voici quelques noms de ces personnes: Monsieur Grenon de Baie St-Paul; Les Courtemanche; Ignace-Michel de Salaberry; J.-B. Lagimodière; Charles-Michel de Salaberry; Antoine Voyer; Maurice-Roch De Salaberry; L’abbé Joseph Crevier; Jos. Montferrant; L’Honorable J.-E. Turcotte; Vital Poitevin; Maxime Duhaime; Julien Deschamps; F.-X. Aubry; Claude Grenache; Joseph Taillefer; les deux Têtu - Charles et David; Amable Archambault; David Michaud; Étienne Desmarteau; madame Henri Cloutier, née Marie-Louise Sirois de Ste-Anne de la Pocatière, Qc. 1866 – 1920, dont les prouesses de force sont tellement étonnantes et un grand nombre d’autres personnes dignes de mention.

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Victor Delamarre

Mais les personnes reconnues, dans leurs époques respectives, comme étant les Rois Québécois de la force furent respectivement : Horace Barré; Benoit Côté; Arthur Dandurand; Hector Décarie; Victor Delamarre; Philippe Fournier; Oscar Marineau; David Michaud; Grégoire Paradis; Paul Plourde, les frères Baillargeon entre autres. À noter qu’à cette époque l’on utilisait la livre pour mesurer les pesanteurs - l’unité de masse équivalent à la pound britannique (sym. Lb) valant 453,592 grammes. Le plus connu d'entre eux est sans doute Louis Cyr. Né à St Cyprien de Napierville, Qué., le 10 octobre 1863, le "Samson canadien" fut reconnu pour plusieurs levers sensationnels dont le lever du dos (back lift) en accroupi sous une plateforme sur laquelle prenaient place 18 personnes pesant un poids total de 4,337 lb (1,967 kg) et le développé d'un bras de 162 1/2 lb (73,7 kg) 36 fois en succession. Il possédait une force brute sans pareille surtout si l'on songe qu'il aurait porté à l'épaule, d'un seul bras, un baril de 433 lb (196 kg) en plus d'avoir résisté à la tire de quatre gros chevaux de 1,200 lb (544 kg) chacun stimulés par le fouet et la voix des palefreniers. A la mémoire de Louis Cyr, la ville de Montréal a érigé un monument de 15 pieds de hauteur, représentant cet homme fort, dans la partie ouest de la ville.

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Cyr, Louis Horace Barré est né à Montréal en 1872. Il était d'une force brute presque égale à celle de Louis Cyr. Toutefois, il lui manquait le sens du spectacle et le caractère de Cyr. On prétend qu'il aurait épaulé un énorme baril pesant 1,270 lb (575 kg) puis d'avoir marché 50 pieds avec ce baril. Au lever d'un bras au dessus de la tête, il a surpassé le record mondial de Louis Cyr en réussissant un lever de 275 lb (125 kg). Un des meilleurs poids lourds légers à avoir vu le jour, fut Arthur Dandurand, né à Montréal en 1878. A l'âge de 42 ans, il compléta un lever de terre de la main droite avec 552 lb (250 kg). Il pouvait aussi épauler un baril de 500 lb (227 kg). Ce fut suite au passage de tous ces hommes forts, et à d'autres, que l'haltérophilie canadienne telle que nous la connaissons aujourd'hui naquit. Mais rien de cela n'aurait pris souche n'eut été l'implication de bénévoles, lors de la première heure. Il y avait de l'haltérophilie dans la Province de Québec au début des années 1930. Les premières personnes à s'impliquer au Québec furent entr’autres Harvey Hill de Verdun, PQ; Charley Walker du Montréal Central YMCA et Bill Kennedy du club d'haltérophilie "Montréal Sun Life Insurance". À cette époque Harvey Hill, natif de l’Angleterre, obtient une franchise de l’Athletic Amateur Union des États-Unis ainsi qu’une affiliation à la fédération internationale. C’est ainsi que débute l’haltérophilie canadienne. Harvey Hill, Charley Walker, William Kennedy sont parmi les premiers à s’être intéressés et à avoir formé les premiers athlètes en haltérophilie, qui ont d’ailleurs remporté plusieurs victoires internationales. Ces gens étaient tous d'expression anglaise et pouvaient lire les revues américaines spécialisées sur les poids et haltères, chose que la grande majorité des canadiens d'expression française ne pouvaient faire. Monsieur Hill installa son club au YMCA de Verdun alors qu’un autre

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14 entraineur, Charlie Walker, s’installait, lui, au YMCA de Montréal permettant ainsi des rencontres locales.

Harvey Hill Verdun, Québec

Pionnier de l’haltérophilie québécoise et canadienne

Peu à peu, dans les années quarante, quatre ou cinq clubs s’organisent un au centre ville de Montréal dans l’édifice de la Sun Life du Canada avec William Kennedy; Lionel St-Jean fonde le club Cyr à l’YMCA Notre-Dame-de-Grâce (NDG); Le club Colonial s’organise également. D’autres villes de la province de Québec voient aussi apparaitre des clubs. Ainsi à Hull, Émilien Savard s’intéresse à l’haltérophilie. Le chef de police Jos Moquin de Drummondville formera Rosaire Smith, le premier à participer aux compétitions internationales. À Québec, Gérard Michaud, Maurice Allan et Jean-Yves Dionne implanteront solidement l’haltérophilie. Raymond Dorion fondera le club de Baie-Comeau; Jack Bacon celui de Port Alfred (plus tard appelé La Baie) où Adrien Gilbert a été formé, celui-ci a d’ailleurs représenté le Canada aux Jeux Olympiques. Parmi les premières personnes impliquées, il y eut Lionel Saint-Jean de Montréal. Lionel fit doucement son entrée dans l'haltérophilie dû à son implication générale dans les sports lorsqu'il allait encore à l'école.

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15 C'est la gymnastique qui était son domaine de prédilection lorsqu'il était avec le corps de cadet de l'armée. Avec les cadets, il donnait des démonstrations aux autres étudiants, à la fin des classes. Les cadets pratiquaient beaucoup et ceci nourrit sa curiosité dans la recherche sur des façons de se renforcir. Un jour il aperçut par hasard une copie d'une revue, qui fut des plus populaires, "Strength and Health" publiée par l'américain Bob Hoffman de York, PA., il l'acheta. Il s'agissait de la première fois qu'il avait l'occasion de lire sur les haltères et la force. Il s'acheta aussi un jeu de ressorts. Il débuta avec cela puis, il suivit avec l'achat d'haltères. Par coïncidence, il lit dans un journal local qu'il y aurait une compétition haltérophile. En dépit du peu d'expérience qu'il avait dans le domaine il s'inscrivit. C'était la première fois qu'il rencontrait les individus mentionnés plus tôt: Hill, Walker et Kennedy. Parmi les gens impliqués dans le domaine de la force qu'a rencontré Lionel à ce moment là, il y eut Arthur Dandurand qu'il rencontra chez monsieur Dandurand, avec monsieur Hill, lors des dernières années d'Arthur Dandurand. Monsieur Dandurand n'était plus l'athlète musclé de 175 lb (80 kg). Il avait considérablement vieilli. Au Québec à ce moment là, il n'y avait pas de dynamophiles comme tels mais la culture physique était très populaire. Par contre, l'Association Haltérophile de Montréal de s'est jamais impliquée dans le domaine du culturisme. Il y avait beaucoup d'hommes forts très actifs un peu partout dans la Province de Québec. Ces gens étaient très colorés avec certaines habiletés athlétiques dans le domaine de la force. En plus de cela, ils avaient un point en commun; ils étaient des gens costauds d'un poids supérieur à la moyenne. Au moment où ces hommes forts s'en donnaient à cœur joie, Jules Sylvain faisait doucement son entrée dans le domaine des poids et haltères. Parmi tous ces gros hommes forts du temps, une exception quant au poids corporel, Victor Delamarre de Québec. Au poids de 160 lb (72,5 kg) La religion était toute puissante. Lors de ses apparitions publiques Victor répétait toujours sa phrase favorite : "Dieu seul est mon Maître". Il prétendait avoir réussit un dévissé d'un bras de 309,5 lb (140 kg). Il faut comprendre que le contexte dans lequel se déroulaient ces démonstrations d’hommes forts était très différent. Les arbitres-juges étaient habituellement des personnes de bonne foi mais très peu connaisseurs dans le domaine (le curé, le pharmacien, le maire, etc.). Il était assez facile de falsifier la pesanteur annoncée des haltères de plusieurs façons. Les pèse-personnes ou balances étaient rares et n’étaient pas aussi précises qu’elles le sont aujourd’hui; la pesanteur des dumbbells se modifiait habituellement en ajoutant ou en enlevant des petites boules de plomb par un petit orifice dans les deux boules du dumbell donc, impossibilité pour les spectateurs de constater visuellement, à partir de la salle, si la pesanteur annoncée est bien celle levée. Habituellement l’homme fort n’était pas en compétition face à face à un ou à des adversaires sérieux qui tentaient les mêmes levers que lui.

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Exemple d’haltères de l’époque. Victor Delamarre Le dévissé était un lever d'un bras. La personne amenait l'haltère à l'épaule de son choix, habituellement en utilisant les deux mains posées l'une par dessus l'autre, tout en tenant la barre. A partir de ce point, la barre ne s'élevait à peu près plus, c'était la personne qui passait doucement sous la barre en appuyant le coude, du bras qui tenait l'haltère, contre la hanche du même coté tout en penchant lentement le corps en direction opposée et en plaçant l'autre main sur la cuisse, légèrement plus haut que les genoux. Puis lorsque le bras fort qui tenait l'haltère devenait complètement tendu à la verticale avec le corps en pronation, l'homme fort se redressait, debout avec son haltère. C'était tout un exploit acrobatique et un déploiement de puissance. Il y avait aussi la famille Baillargeon, six frères et six sœurs (Georgette, Thérèse, Monique, Géraldine, Alice, Gemma) de St-Magloire de Bellechasse, Québec, considérée par plusieurs comme étant composée des six frères les plus forts du monde. Leur premier conseiller en méthodes d’entraînement et en préparation pour le show business fut Jean-Yves Dionne de Québec. Tous les six frères devinrent éventuellement lutteurs professionnels. Les frères pesaient tous plus de 200 lb (90 kg) et avaient une très forte ossature. Paul détient encore un record du monde reconnu par le temple de la renommée à York, Pennsylvanie, il s'agit d'un dévissé de 321 lb (145,5 kg). Paul fut aussi très connu pour avoir grimpé plus de 1,000 fois dans des poteaux de téléphone avec un cheval sur le dos. Jean se faisait une spécialité de passer une pièce de monnaie de 0.25$ CAN, la plus grosse pièce de monnaie du temps, dans la bague de son petit doigt. À remarquer que la bague du petit doigt de Jean était de la taille 19. (Tous les frères sont maintenant décédés).

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17 Puis Jean faisait un lever de terre, d'un doigt, de 310 lb (140,5 kg) avec une barre olympique en utilisant son majeur. Les autres membres de la famille faisaient aussi différents tours de force des plus variés.

La bague que Jean Baillargeon portait au petit doigt, montrée ici avec une pièce

de $2.00 CAN, diamètre intérieur: 28 mm ou 1 1/8 pouce.

Les frères Baillargeon:

De gauche à droite : Charles, Paul, Adrien, Lionel, Jean, Antonio

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18 Les deux premières femmes connues à avoir participé à une compétition sanctionnée d’haltérophilie, tenue à l'aréna dans Baie Comeau, Québec, en 1952, sont Gemma Dorion de Baie Comeau, Québec et Géraldine Baillargeon de la ville de Québec. Gemma Dorion était une conductrice de camion, ce qui était très inhabituel à ce moment-là. Elle travaillait pour une brasserie à Baie Comeau, P.Q. et était la sœur de l'haltérophile, Raymond Dorion. Elle pesait environ 125 livres (56.7 kg). Par moments, Gemma Dorion effectuait des démonstrations de force dans sa région, en exécutant des exercices différents tels que: des développés debout de 90 livres (40.8 kg) pour 6 reps. des arrachés en fente de 75 livres (34 kg) pour 5 reps. Et, des épaulés et jetés en fente de 125 livres (56.7 kg) 2 reps. Elle suivait en mettant 200 livres (100 kg) sur la barre et en faisant 12 soulevés de terre consécutifs; des développés à la nuque 65 livres (29.5 kg) pour 5 reps.

La dernière démonstration de Gemma Dorion fut sa rencontre dans un face à face avec Géraldine Baillargeon, un membre de la "Famille la plus forte du monde” devant trois arbitres de l’haltérophilie et seulement les trois mouvements Olympiques officiels ont été exécutés. Les arbitres étaient : Léopold Arsenault; Raymond Dorion et Jean-Yves Dionne, tous les trois arbitres étaient dûment accrédités en haltérophilie. Ceci s’est produit durant une des démonstrations de force exécutées par les frères Baillargeon. Gemma a remporté les honneurs et triomphé de son adversaire.

Géraldine était membre de la famille des célèbres frères Baillargeon, famille connue comme la plus forte dans le monde à cette époque. Étant d'une stature imposante pour une jeune fille de ces années, Géraldine à 17 ans mesurait 5 ’8” et pesait 170 livres (77 kg). Elle a établi beaucoup de records de force dans ces années: épaulé jeté en fente de 175 livres (79.4 kg), un développé militaire de 125 livres (56.7 kg). Géraldine faisait des soulevés de terre de plus de 400 livres (181.5 kg) et elle tenait au-dessus de sa tête, à bout de bras, 300 livres (136 kg) placé là par des adjoints.

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Géraldine Baillargeon

Yvon Chouinard a eu la chance de bien connaître les membres de la fameuse famille Baillargeon. Vers l’âge de 14 ans, c’est dans la cour arrière d’Antonio Baillargeon qu’Yvon a touché à son premier haltère olympique, un haltère York, en fonte. Antonio Baillargeon demeurait rue d’Aiguillon à Québec soit face à l’école qu’Yvon fréquentait alors. Le midi après le diner, Yvon et ses amis, allaient dans la cour d’Antonio et tentaient différents levers dont l’épaulé et le développé. Antonio les laissait s’amuser. Le groupe de Norm Miller de Toronto, a cru qu'ils avaient assez d'expérience pour défier les meilleurs haltérophiles des États-Unis, une équipe allemand-américain de Detroit, au printemps 1932. Ils ont été déclassés (aucune formule Sinclair ou Hoffman existait alors). Plus tard ils ont égalisé avec le Club de La ville de l’Automobile. Je veux vraiment mettre l’accent sur un paragraphe particulier où l'équipe de Norm Miller, suite à quelques échanges avec l'équipe de Detroit, est revenu à un point fondamental sur le sport en général où il dit : “… nous avons exécuté des croisades dans l'intérêt de haltérophilie. Je sortirais à nouveau la vieille voiture et prendrais les gars et la barre d'haltères ici et là partout dans les districts du Sud de l'Ontario essayant d'établir un intérêt pour le sport. Alors après avoir reçu un peu d'intérêt et le fait de contribuer à créer une demi-douzaine de clubs partout dans la Province nous avions finalement nos premiers championnats d'Ontario tenus à Kitchener, le 5 décembre ». Cet article établit vraiment le début certifié d'un championnat de la province et l'organisation de l’haltérophilie en Ontario. Durant les années 1930, la compagnie américaine York Barbell était très populaire dans les cercles des hommes forts et son équipement se retrouva de plus en plus dans les gymnases canadiens. Il y en avait à Montréal également. A nouveau, la popularité de cet équipement avait atteint la Canada dû à la revue "Strength and Health". Presque tout le monde s'entraînait avec des haltères et des barres fixes utilisées par les

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20 culturistes. Peu importe l'équipement haltérophile utilisé, ce dernier durait passablement longtemps. Les athlètes ne laissaient pas tomber les haltères au plancher; habituellement les planchers n'étaient pas protégés de façon à recevoir de tels chocs. Il était assez courant de voir des athlètes s'entrainer avec des barres courbées par les chocs, celles-ci étant les seules disponibles. De plus, n'oublions pas qu'en compétition l'athlète recevait trois lumières rouges des arbitres s'il laissait tomber la barre de quelque distance que ce soit lors de sa descente vers le sol après un lever. Donc les haltérophiles retenaient continuellement les haltères et les déposaient au sol, même lors de l’entraînement. Ce n'était pas uniquement du LEVER de poids mais on devait aussi apprendre à déposer les haltères au sol. Monsieur Saint-Jean n'a jamais possédé une barre Olympique pour son entraînement personnel. Lui aussi s'entraîna sur une barre ordinaire de six pieds de long avec des plaques ordinaires. Lorsque des athlètes voulaient s'entraîner en haltérophilie et n'avaient pas les moyens de se payer de l'équipement et ne résidaient pas près d'un lieu où il avait un gymnase, on en a vu aller chez des regrattiers à la recherche de barres d'acier d'un pouce de diamètre puis ils demandaient que la barre soit coupée à la longueur appropriée et se faisaient faire des collets. Monsieur Hill a déjà mentionné à Lionel Saint-Jean qu'il avait rencontré des haltérophiles qui pratiquaient l'haltérophilie avant son arrivée dans ce sport. Ils s'entraînaient sur environ quarante deux mouvements pour finalement compétitioner dans quatre ou cinq levers lors des compétitions olympiques. Les méthodes d'entraînement n'étaient pas élaborées. Les athlètes s'entraînaient aux levers d'un bras; de deux bras puis, suivaient des levers de terre à tous les entraînements. Monsieur Hill mentionna à monsieur Saint-Jean qu'il avait rencontré un certain monsieur Plourde de Montréal qui avait concouru en haltérophilie dans l'est de Montréal. Comme on peut s'en douter, ces personnes n'étaient pas tous des organisateurs nés. Il n'y avait pas de système de compétition en place; aucun calendrier d'événements ou aucune chose similaire.

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Paul Baillargeon, record mondial 321 lb – dévissé un bras. Dans ces années, les personnes commençaient à s'adonner à la pratique des poids et haltères à un âge plus avancé. Il n'y avait pas ces catégories telles que juniors, seniors,... Tout était basé sur les années d'expérience des athlètes en liste. Au pays, l'haltérophilie provinciale n'était pas structurée. Toutefois lorsque les haltérophilies du Québec commencèrent à concourir contre ceux de l'Ontario, au début des années 1930, les gens de l'Ontario étaient aussi au courant de certains règlements et connaissaient certains noms populaires grâce à la revue américaine "Strength and Health". Il ne semble pas que quiconque ait participé à des compétitions tenues hors du pays en tant qu'athlète; ils avaient vu des photos, des résultats, etc. D'être capable de lire l'anglais était la clé du développement de l'haltérophilie au Canada et voyager hors du pays était très rare. En 1933, Rosaire Smith de Drummondville, Québec, prit part à sa première compétition au YMCA de la rue Drummond, à Montréal. Cette compétition d’haltérophilie représente ce qui serait la première compétition haltérophile officielle au Canada. L'année suivante, il compétitionna à nouveau, se classant deuxième chez les 123 lb (56 kg). Jean-Yves Dionne de Québec, fit son premier contact avec Gérard Michaud en 1939, au patronage St Vincent de Paul de Québec de la côte d’Abraham. Jean-Yves avait seulement 16 ans à ce moment-là. C'était une école secondaire très populaire auprès des jeunes dû à sa vocation sportive multi-sport. Ce patronage avait des haltères. Il était situé au coin des rues St- Olivier et de la cote Ste-Geneviève. Gérard demeurait au coin de la Cote d'Abraham. Gérard avait une barre d'haltérophilie chez lui et invitait souvent des copains à s'entraîner chez lui. Michaud aurait accomplit un lever de 319 lb (144,5 kg) aussi tôt qu’en 1936. Il aurait voulu participer aux Jeux Olympiques de 1936 à Berlin, Allemagne, pour finalement découvrir que la Fédération Nationale du Canada n'était pas affiliée à la Fédération Internationale, organisme qui contrôlait le sport. Ce fut la déception pour lui. Gérard était un poids lourd léger (82,5 kg) pesant 177 - 178 lb. A Toronto lors des championnats canadiens de 1939, Gérard aurait fait un développé militaire de 185 lb (81,5 kg) - deux talons collés ensembles, l'haltère progresse à partir des épaules à la même vitesse que la main de l'arbitre s'élève, sans aucune pause -; 220 lb (100 kg) arraché en fente puis 319 lb (144,5 kg) épaulé jeté aussi en fente à l'épaulé. C'était avant l'arrivée du style de la flexion. L'arrivée de Jean-Yves Dionne en haltérophilie est due à Gérard Michaud. Jean-Yves, né le 24 juin 1923, réalisa en parlant avec Gérard que l'haltérophilie n'était pas uniquement un sport de force brute mais qu'il y avait une bonne partie de force dynamique plus particulièrement au moment où il y avait accélération de la barre. Gérard lui fit réaliser que si la barre était tirée à une vitesse uniforme, il devenait très difficile de passer sous celle-ci pour la lever plus haut. Pour bien faire comprendre son point, Gérard avait usiné un jeu de plaques de 2,5 lb ayant un diamètre intérieur beaucoup plus grand que celui de la barre, de façon qu'un son soit perçu lors de la montée de la barre.

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22 Monsieur Plourde et d'autres personnes qui s'étaient entraînées à Montréal plus tôt, reçurent probablement leurs premiers cours en haltérophilie par des anciens hommes forts tels que: Arthur Dandurand; Hector Barré; ou même Louis Cyr puisque ce dernier s'adonnait à certains levers d'un bras et à des développés assez semblables à ceux qui se pratiquaient sur la scène internationale, aux Jeux Olympiques de 1904, à St Louis. Monsieur Hill était originaire d'Angleterre et y avait pratiqué l'haltérophilie avant son arrivée au Canada. Il fit part de ses connaissances à certains très bons leveurs tels que John Stuart et Gérald Gratton de Montréal. L'haltérophilie se pratiquait à l’YMCA de Verdun, à l’YMCA Central, au club Sun Life et à d'autres petits centres dispersés. Il y avait aussi le club Colonial de Joe Weider qui était actif à Montréal. Monsieur Saint-Jean reconnu assez rapidement qu'il n'avait pas les qualités requises pour devenir un bon haltérophile, il avait la coordination et la flexibilité mais il lui manquait une certaine puissance. Il reconnu également à ce moment qu'il serait probablement plus utile en tant qu'entraîneur qu'en tant qu'athlète. Il était assez facile de dénicher des athlètes mais ce n'était pas la même chose avec les entraîneurs. Monsieur Saint-Jean vivait dans la partie ouest de Montréal. Il avait un club dans sa résidence; un au YMCA et il était aussi associé à un groupe d'amis qui s'adonnait à l'acrobatie. À Québec, une autre personne se préparait également à entrer dans l'univers de l'haltérophilie; il s'agit de Maurice Allan. Ce dernier, né à Québec en 1927, avait été influencé par un professeur d'école du nom de Tremblay. Monsieur Tremblay était un parent de la légende locale, l'homme fort Victor Delamarre, qui était dans ses meilleures années. Monsieur Tremblay était très fier des performances des hommes forts québécois tels que Victor Delamarre, Hector Dandurand et autres. Maurice eut l'occasion de voir de nombreuses photos de Charles Atilas, un fameux culturiste dont les photos publicitaires "avant et après" étaient spectaculaires. Maurice décida que lui ce serait les photos "après". Il s'acheta des haltères, seulement quelques livres, et des ressorts, grâce aux quelques dollars qu'il avait. Il débuta son entraînement immédiatement faisant 100 push up journalièrement et ainsi de suite. Ce ne fut pas long avant que son physique commence à changer. Maurice se trouva un partenaire d'entraînement, un certain Lemay dont le frère avait aussi des haltères, et ils commencèrent leur entraînement dans un garage.

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1940

Joseph Roland (Joe) Turcotte est né dans la rue Boniface, Manitoba le 20 avril 1915. La famille de Turcotte était très active athlétiquement, sans doute un héritage du père. Joseph Sr. qui était un grand homme, vigoureux, qui avait lutté professionnellement et avait été champion haltérophilie poids lourd de l’Ouest Canadien. C'est en 1936 qu'un collègue a recommandé à Joe Turcotte qu’il rencontre un certain Austin Smotney après avoir vu Turcotte facilement soulever un ensemble de roues pesant 145 livres (66 kg) monté sur un essieu de deux pouces (5 centimètres) de diamètre dans les magasins du CN. Smotney, en dépit de son nom anglais, avait des ancêtres allemands et avait une longue connaissance de la mentalité des forts hommes. À partir de 1938 jusqu’à 1942, Joe a dû travailler dans des voitures coaches du CNR à Transcona. En 1940, Joe a triomphé chez les 165 livres (75 kg) au Manitoba, son total excédant les records des poids lourd légers et poids lourds de la province. Les records qu'il a établis dans la classe des poids moyen (75 kg) au Manitoba devaient éventuellement résister durant 21 ans. De 1940 à 1948, Jean-Yves Dionne, Québec, s'adonna à l'acrobatie professionnelle, un peu partout en Amérique du Nord, avec son partenaire Riverin Gosselin, sous le nom des frères Dionne. Jean-Yves, au poids d'environ 150 lb (68 kg) supportait son partenaire lors de pyramides acrobatiques. Il se devait de se renforcir pour des raisons très évidentes. Son partenaire, Riverin, pesait le même poids que Jean-Yves ou était légèrement plus lourd que lui. Jean-Yves avait pris l'habitude de s'entraîner aux États Unis, en des lieux tels que chez le renommé Seigmun Klein à New York, à Philadelphie, à York, PA, ... C'est à ce moment qu'il

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24 comprit qu'il devait s'entraîner avec des haltères pour acquérir plus de puissance. 1941 Bill McMurter un haltérophile bien connu et un fonctionnaire de Belleville, Ontario, s'était entraîné à Oliphants périodiquement et en 1941 il se rétablissait d’une jambe fracturée. Bill Oliphant a permis à Joe de s’entrainer là et lui a offert l’assistance avec des exercices appropriés, le tout gratuitement comme il était un membre des forces armées. Il n'y avait pas beaucoup de compétitions d’haltérophilie n'importe où en raison de la Guerre mondiale. Rosaire Smith de Drummondville, P.Q., gagne le championnat haltérophile canadien chez les 123 lb (56 kg), à Toronto, ON, avec des levers de 165 lb (75 kg) développé militaire; 155 lb (70 kg) arraché et 220 lb (100 kg) épaulé et jeté. 1942 Un grand athlète haltérophile faisait aussi son entrée dans les poids et haltères cette année là. Il s'agit de Jules Sylvain, né à Québec, PQ, le 20 décembre 1925. Il débuta en haltérophilie à l'âge de 17 ans, alors qu'il allait encore à l'école. Comme tous les jeunes de son âge, il jouait au hockey. Il utilisa des poids et haltères pour la première fois, au Centre Durocher de Québec, rue St-Valier, lorsque par hasard, il observa des haltères dans un coin du Centre. Il s'agissait d'un jeu d’haltères pour l’usage des culturistes de 220 lb (100 kg) propriété de l'homme fort local, Gérard Michaud. Il était utilisé par d'autres individus qui s'entrainaient à cet endroit. A ce moment là Jules pesait environ 114 lb (52 kg). On ne fut pas long à remarquer qu'il pouvait lever plus que tous les autres individus du Centre, sans entraînement. Il y avait une lacune à ce Centre, il n'y avait pas d'instructeur. Lorsque deux ou trois personnes voulaient s'entraîner avec des haltères, ils le faisaient sans aucune supervision. Il y avait des personnes assez versées dans ce sport qui venaient de façon régulière au Centre. Parmi celles-ci on cite Gérard Michaud, Napoléon Gauvin, Jean-Yves Dionne, Maurice Allan et René Lacroix qui venaient s'y entraîner à l'occasion. A travers les exercices qu'ils faisaient, il y avait des développés olympiques, des arrachés et des épaulés et jetés. A ceci, ils ajoutaient des flexions de bras, développés couchés et ainsi de suite. 1943 Alors qu’il y avait un effort de guerre demandé à tous les citoyens canadiens, il y avait un débouché dans l'emploi à Sarnia, ON, dans l'industrie pétrochimique et, Joe Turcotte y a déplacé sa famille. Il n'y avait aucun club d’haltérophilie et ainsi Joe a entraîné de l’autre coté de la Rivière Clair, à Port Huron, Michigan, au YMCA à partir de 1943 à 1947.

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25 1944 En 1944, Joe Turcotte, Ontario, s’est inscrit au tournoi U.S.A. Junior National à Pittsburgh, USA, et a remporté la seconde place parmi dix concurrents avec un total de 730 livres (331 kg). La Deuxième Guerre mondiale avait interrompu les vies sportives de beaucoup d’excellents athlètes. À Ottawa, deux jeunes haltérophiles du nom de James (Jack) Varaleau et Keevil Daly s’entrainaient seuls et le fait de représenter les forces armées a mis un peu de pression sur Ottawa peu de temps après la guerre. Ils s’entrainaient à la vieille base aérienne Rockcliffe près de la route Montréal dans ce qui aurait fait partie de la partie d'Ottawa East end. 1945 Cette année Joe Turcotte, Ontario, s’est rendu au même tournoi que l’année précédente à Philadelphie et a gagné avec un total de 750 livres (340.2 kg), en vainquant le champion cubain. Les arbitres étaient les américains très connus: Bob Hoffman, Steve Stanko et Joe Terpak. Jules Sylvain, Québec, débuta l'entraînement haltérophile spécialisé en 1945 - 1946 mais les endroits n'étaient pas fameux à comparer à ce que l'on connait de nos jours. 1946 C'est en 1946 que monsieur Lionel Saint-Jean entendit parler de la Palestre Nationale, située au 840 de la rue Cherrier, Montréal, pour la première fois. Il s'empressa de rencontrer le directeur de la Palestre et débuta avec ce dernier des négociations qui s'avérèrent fructueuses. Il mit la main sur deux ou trois jeu d'haltères en bonne condition qui étaient abandonnés dans la Palestre. Il ne faut pas oublier les origines de la Palestre Nationale qui débuta comme un club de Lacrosse. Puis la Palestre Nationale devint un club multi sports avec l'arrivée dans ses murs de la natation; la boxe; la lutte; l'escrime; judo; la gymnastique; ... environ dix sports en tout. Durant toutes les années de la Palestre, seul monsieur Saint-Jean fut instructeur en haltérophilie dans ce centre. Lionel a toujours refusé de s’impliquer dans le culturiste comme toutes les autres régions du Canada le faisaient. Il débuta à cet endroit et y prit sa retraite en tant qu'instructeur lors de la fermeture de la Palestre en 1974, lorsque vendue à l'Université du Québec. Il fut donc actif à la Palestre durant près de trente ans en tant qu'instructeur. Ce club fut un des plus glorieux en haltérophilie canadienne. C'est en 1946 que pour la première fois le tournoi invitation Saint-Jean Bosco eut lieu à la Palestre. Ce tournoi se répéta durant 30 ans, à la Palestre Nationale, par invitation de Lionel Saint-Jean aux meilleurs haltérophiles de la Province de Québec. Les résultats étaient compilés selon une formule basée sur le poids corporel des compétiteurs (formule

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26 Hoffman). Habituellement les dix meilleurs haltérophiles du Québec se faisaient face. Un calendrier de compétition commença lentement à prendre corps dans la Province de Québec mais les règles de compétition étaient encore très vagues. Toute personne qui en était à sa première compétition était considérée comme un Novice. On était Junior tant que l’on n’avait pas gagné dans cette catégorie, sans égard à l'âge des participants. Pour être Intermédiaire, on ne pouvait pas avoir gagné de compétitions d'un niveau plus élevé. Ensuite venaient les Seniors. La majorité des débutants avaient déjà plus de vingt ans. La catégorie Junior au niveau mondial fut établie seulement en 1972. Le Canada n'avait pas encore développé de contacts avec la Fédération Haltérophile Internationale. Nous n'étions pas encore une Fédération membre de la Fédération Internationale Haltérophile et Culturiste. 1947 C'est en 1947 que l'haltérophilie fut officiellement reconnue comme sport amateur au Canada, sous l'A.A.U.C. (Amateur Athletic Union du Canada), lorsque monsieur Hill voulu inscrire des leveurs du Québec - Rosaire Smith et John Stuart - aux championnats du monde tenus à Philadelphie, E.U. On lui fit réponse que le Canada devait être affilié à la Fédération Internationale pour pouvoir y inscrire des athlètes canadiens, ce que le Canada n'avait jamais fait. Devant ce fait, monsieur Hill prit sur lui-même, en utilisant son argent personnel, d'affilier le Canada sous le nom de la A.A.U. du Canada qui était un organisme multi sports qui dirigeait les sports au Canada. La A.A.U. n'était pas seulement un organisme national mais avait aussi une charte provinciale pour diriger les sports. Une carte de membre de l’AAU permettait aux athlètes de participer à tous les sports gérés par cet organisme. L’Athletic Amateur Union a été fondée en 1892 et regroupait plusieurs disciplines sportives tant aux États-Unis qu’au Canada. L'affiliation de l'haltérophilie canadienne sous la bannière de l’A.A.U. fut une erreur. Il aurait dû l'affilier simplement sous son entité personnelle tel que: la Fédération Haltérophile et Culturiste Canadienne ou quelque chose du genre. Suite à ceci, durant de nombreuses années plusieurs personnes ont tenté de corriger cette faute importante mais sans succès. Au fil des temps plusieurs dirigeants haltérophiles canadiens se sont révoltés devant les décisions prises par l'A.A.U. à l'endroit de l'haltérophilie canadienne. Ils nous imposaient toutes sortes de décisions telles que: qui irait aux Jeux comme athlète, entraîneur ou gérant. Certains gérants furent nommés alors qu'ils ne connaissaient rien sur ce sport. L'haltérophilie est demeurée sous les hospices de l’A.A.U. jusqu’au moment où Maurice Allan, un entraîneur en haltérophilie de la ville de Québec, devint le président de la AAU du Canada et épaula la création de la Fédération Haltérophile Canadienne (CWFHC). Maurice Allan devint le premier président de la CWFHC. Les archives de la défunte AAU du Canada sont à la librairie de L’Université de Calgary.

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27 A cette époque les règles qui régissaient l'haltérophilie n'étaient connues que verbalement. Ce n'est que vers les années 1947 - 1948 que les Règlements internationaux se précisèrent chez nous, grâce à monsieur Hill. Le Canada commença à les appliquer aussitôt qu'ils furent connus. C'est également en 1947 - 1948 que Maurice Allan devint l'entraîneur personnel de Jules Sylvain; le site d'entraînement était le garage chez René Lacroix. Ce n'était pas un garage chauffé tel que nous les connaissons aujourd'hui. Il était très difficile de s'y entraîner durant les mois d'hiver puisque l'on devait débuter par réchauffer le garage avant de songer à s'y entraîner ou de toucher les barres et les plaques de métal qui collaient à la peau. Il arrivait que les barres soient placées sur la fournaise portative pour les réchauffer plus rapidement. Il s'agissait bien entendu de barres ordinaires de culturisme. Il n'y avait pas encore de barres olympiques à Québec. Comme plusieurs autres personnes de cette époque, le père d'Yvon Chouinard suivait de près les péripéties des hommes forts du temps. Son père avait coulé du ciment dans des boites de conserves maintenues ensemble par des tuyaux de métal de différentes longueurs. Le dimanche matin, la cour arrière était souvent le rendez-vous du voisinage où tous et chacun essayaient d'impressionner les autres avec leurs tours de force respectifs. Gérard Michaud est né en 1912. Il avait aussi son gymnase à Québec, où des personnes s'adonnaient à l'haltérophilie. Quelques années plus tard il en vint même à l'usinage de barres et plaques haltérophiles sous son nom "Michaud". Gérard était toujours à l'affût de changements aux règlements des poids et haltères et se chargeait de renseigner tous et chacun. Après sa carrière d'athlète il déménagea à Ste Catherine, ON, où il travailla dans des usines. Il prit une retraite au milieu des années 1980 et mourut en 1988 à l'endroit où il s'était retiré en banlieue de Québec. Dans les années 1947 - 1948, c'était une compétition entre les personnes présentes à toutes les séances. On s'entraînait trois soirs semaines (jamais durant le jour) - lundi, mercredi et vendredi. L'entraînement le dimanche matin était chose exceptionnelle. Les premiers copains d'entraînement de Jules Sylvain furent René Lacroix, Raymond Flynn et Roland Bidégaré. Seul René Lacroix est demeuré dans les poids et haltères pour une quinzaine (15) d'années, soit en culturisme ou en haltérophilie. Quant à Jules, il fit ses premiers tournois en 1947 soit lors des championnats juniors et sénior de la ville. Ce fut suivi par les championnats séniors provinciaux à Montréal. Il compétitionna chez les 132 Lb (60 kg). Il réussit 175 lb (80 kg) épaulé et jeté. A ce moment là les records canadiens étaient détenus par Paul-Émile Marcotte de Québec Ouest. Marcotte était environ 15 ou 20 ans plus vieux que Jules au moment où il établit ses records. Lorsqu'il y avait compétition d'haltérophilie à Québec, tous les leveurs sans égard à leurs catégories corporelles, compétitionnaient dans un seul groupe. Dans ces années là seul le style en fente était employé. La prise de la barre se faisait au moyen d'une poigne ordinaire, sans barrer le

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28 pouce comme l'on voit de nos jours. Les leveurs de poids compétitionnaient aussi avec le même équipement que celui avec lequel ils s'entraînaient à l'année longue. Personne n’avait de souliers ou bottines d'haltérophile; on portait les souliers ou espadrilles de tous les jours. Les leveurs de poids - c'était ainsi que tout le monde les appelaient - de la ville de Québec n’avait pas les moyens financiers requis pour aller concourir à Montréal lors des différents championnats provinciaux. Ainsi ils faisaient un choix et allaient ordinairement seulement aux championnats séniors provinciaux. N'oublions pas que l'on prenait jusqu'à six (6) heures pour se rendre de Québec à Montréal; que très peu de personnes avaient une voiture et intéressé de conduire le groupe à Montréal. Il était assez courant de voyager Québec - Montréal par train en passant par Trois-Rivières. Aucun frais n'était remboursé par un organisme gouvernemental. C'était dispendieux d'aller à Montréal mais il en coutait rarement plus de $10.00 pour la fin de semaine!!! Il était impensable de demander $10.00 à ses parents, ils n'avaient généralement pas de telles sommes disponibles pour un projet comme celui-là. Habituellement les haltérophiles qui allaient à l’extérieur de la ville concourir, couchaient deux gars par lit double par souci d’économie. En général, les gens s’entrainaient seulement pour satisfaire des besoins assez primaires, soit pour satisfaire leur égo, montrer à leurs proches comment ils étaient forts et, parfois voir leur photo ou un petit article à leur sujet dans les journaux locaux. Ils songeaient très rarement que leurs exploits pourraient les amener à voyager hors de leur ville et surtout, jamais il ne leur venait à l’idée de pouvoir retirer des soutiens pécuniaires quelconques dû à leurs exploits. Jules a eu plusieurs adversaires canadiens de bon calibre durant sa carrière mais, invariablement ils étaient en pleine croissance, ils devenaient plus musclés et changeaient de catégorie. En 1947, Joe Turcotte a aidé à partir un gymnase à Sarnia, Ontario, avec le soutien de deux autres clubs publics et soutenu par l'Association de La Police (PAL – Police Athlétique Ligue). XXV ième Cat. Championnats Kg Sénior monde Philadelphie EU 56 Rosaire Smith 3 ième 67,5 John Stuart 2 ième

Entraîneur M. Hill Gérant Arbitre 1948

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29 Joe Turcotte, Ontario, a été invité aux Essais Olympiques de 1948 à Montréal mais il ne pouvait pas se permettre d'y aller. Il est resté avec PAL jusqu'à ce qu'il ait déménagé dans sa nouvelle résidence située sur Indian Road où il a entraîné seulement des haltérophiles. Quand sa maison fut construite, au préalable Joe s'était arrangé avec l'entrepreneur pour avoir une pièce du sous-sol assez grande pour placer une plate-forme d’haltérophilie et avec un plafond assez haut pour pouvoir y effectuer les levers de compétition. Après que Joe Turcotte eut quitté Michigan, où il a établi aussi des records de l’État, Turcotte a continué à entrer dans des compétitions. En retournant l'année suivante dans la même catégorie, le total réussi par Turcotte lui a conféré la première place et a inclus un nouveau record au développé de l'Ontario de 250 livres (113.4 kg). En 1948 monsieur Hill est allé aux Jeux Olympiques de Londres avec une équipe haltérophile canadienne. Il s'agissait de notre première présence internationale planifiée laquelle devait être suivie de nombreuses présences aux Jeux de l'Empire Britannique et des Jeux Pan Américains. C'est aux environs de cette année que les autorités haltérophiles de la ville de Montréal créèrent une association haltérophile pour contrôler les activités locales. Ce mouvement fut suivi quelques années plus tard par le développement de ce sport au Saguenay/Lac Saint-Jean puis, un peu plus tard par le développement des poids et haltères à Hull, PQ, où un certain Émile Savard était actif. Plusieurs tournois furent tenus dans ces lieux et servirent de base pour la création de la future Fédération Haltérophile du Québec. La relation Montréal - Hull dura pour environ sept ou huit ans. Un autre patriarche de la première heure à Hull fut Jack Varello d'Ottawa, un membre des équipes haltérophiles nationales du temps. À sa première compétition importante après être revenu des Jeux de l'Empire Britanniques tenus à Londres Angleterre, Joe Sklaar a remporté la médaille d’argent en haltérophilie dans la catégorie (75 kg) de 165 livres. Il était un membre de l'Académie Oliphants et YMHA de Toronto.

Jean-Yves Dionne et Riverin Gosselin

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30 C'est en 1948 que Jean-Yves Dionne revint à Québec et renoua connaissance avec Gérard Michaud. Gérard vivait maintenant au 54 rue Lavigueur. Jean-Yves demeurait lui aussi sur cette rue, au numéro 34 rue Lavigueur. A ce moment d'autres individus s'entraînaient aussi avec Gérard Michaud. Il y avait Eugène Lessard; Paul-Émile Marcotte un athlète de 132 lb (56 kg) détenteur du record canadien à l'arraché - fente - à 185 lb (84 kg) auquel on devait ajouter un développé militaire de 150 lb (68 kg); Raymond Dorion; Gaston Pichette. Gérard avait loué le local vacant de l'ancienne épicerie Lacasse, côte Ste-Claire à Québec, et y avait installé l'équipement approprié pour en faire un gymnase. L'emploi principal de Gérard était aux Chantiers Maritimes de Lauzon où il travaillait sur les différentes relèves. Quant à Jean-Yves Dionne, Gérard Michaud lui confiait différents petits travaux à faire pour garder les lieux en bon état et en retour lui permettait de s'y entraîner sans frais. Gérard avait noté que Jean-Yves semblait avoir une approche analytique envers l'haltérophilie et ses mouvements et Gérard se plaisait à développer cette qualité chez Jean-Yves. Entretemps Gérard avait machiné, aux chantiers maritimes, son premier jeu d'haltères Olympiques avec l'inscription MICHAUD écrite sur les plaques. Il s'agissait d'une barre amovible, certainement pas aussi perfectionnée que celle utilisées de nos jours mais d'assez bonne qualité pour le temps. Ce ne fut pas très long toutefois pour que cette barre, qui manquait de flexibilité, devienne croche. Aussi incroyable que ça puisse sembler, dans ces années là, il n'y avait pas de supports à flexion de jambes existant au Québec. On devait habituellement épauler l'haltère puis la passer par dessus la tête pour la placer sur les épaules avant d'effectuer ses flexions ou, si l'on avait la chance d'avoir des partenaires d'entraînement, leur demander de nous l'épauler et la placer sur nos épaules. On n'avait simplement pas encore songé sérieusement à se manufacturer des supports. Lors des années Olympiques 1948, 1952 et autres, une seule sorte d'aide financière de la part du Gouvernement existait; c'était pour le transport aller-retour des membres de l'équipe sélectionnée entre le Canada et le lieu où les Jeux étaient tenus. En général les haltérophiles canadiens s'entraînaient pour participer à une seule grosse compétition annuelle au pays. Presque tous les membres de l'Équipe nationale étaient du Québec. L'haltérophilie n'avait pas encore pris souche ailleurs au pays. La première compétition haltérophile règlementée eut lieu à l’YMCA de Montréal. Par la suite, il y eut des compétitions nationales par correspondances Est - Ouest. Il n'y avait aucune subvention financière directe disponible aux sports amateurs canadiens; les gens impliqués dans un sport amateur devaient tout défrayer et ceci incluait les athlètes eux-mêmes. Il prit un certain temps aux autorités pour décider quelle serait la meilleure façon et la moins coûteuse à utiliser pour tenir des championnats. Au début, les gens des associations locales aidaient financièrement leurs propres membres pour leurs dépenses pour aller aux championnats tenus hors de leur territoire. Ces argents venaient de collectes effectuées lors de tournois locaux où l'on passait le chapeau et d'affiliations locales à une association sportive. Les athlètes étaient ordinairement mariés et sur le marché du travail depuis quelques

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31 années. Ils s’entraînaient le soir, quelques fois semaine. Ils devaient payer pour s'entraîner; s'affilier et élever une famille. Tout ceci sans aucune possibilité d'aide financière. La mentalité de ces derniers était totalement différente de celle des athlètes contemporains. Ils étaient des mordus de ce sport et n'avaient pas d'attente pour une éventuelle obtention de subventions ou de privilèges. Dans la région de Montréal les médias de la presse couvraient régulièrement les activités de la Palestre Nationale. L'arrivée de l'haltérophile ne fut pas sans être reconnue. Avant ceci, l'haltérophilie était stagnante à Montréal mais tout à coup, il y eut un bouleversement, Montréal pouvait placer des haltérophiles dans la plupart des catégories étant donné qu'ils avaient maintenant la quantité et la qualité d'individus requis pour la pratique de ce sport. On peut croire que seule la Palestre Nationale de Montréal offrait un aussi fort club à nos jeunesses locales. Au retour des Jeux Olympiques de 1948, Gérald Gratton a eut des démêlés avec son entraîneur personnel, monsieur Hill. Le Canada avait inscrit cinq haltérophiles à ces Jeux; trois d'entr'eux étaient des québécois. Bill Oliphant, le père, est mort en 1948 et le Club a été repris par son fils Bill Junior qui était connu comme Buster. Ayant été élevé autour d'une gym, il y avait très peu que Buster n'était pas au courant concernant l'entraînement avec haltères et les routines de conditionnement physique et remplirait probablement le rôle que nous décrivons maintenant comme celui d’entraîneur personnel. XIV ième Cat. Jeux de l’Empire Jeux Olympiques Kg Britanique Londres, Angleterre Londres, Angleterre 56 Rosaire Smith 7ième 67, 5 John Stuart 5ième 75 Joe Sklar 2ième Gérald Gratton 5ième 82,5 Joseph Sklar 10ième 90 James Varaleau 6ième Entraîneur Harvey Hill Gérant Arbitre 1949 Le premier tournoi pour lequel Jean-Yves Dionne avait encore en possession les résultats, eut lieu dimanche le 27 novembre 1949, à 14:00 heures, au local de Gérard Michaud à Québec. Il s'agissait d'une rencontre entre amis. Il n'y avait pas de frais d'admission, pas de trophées ou de médailles. Les leveurs étaient Jules Sylvain qui réussit 195 lb (88 kg) développé militaire; 190 lb (86 kg) arraché en fente et 235 lb (106,5 kg) épaulé en fente et jeté. Il va de soi que ces levers étaient effectués sans l'utilisation du crochetage des pouces. Dans le

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32 cas de Jules, il y avait encore pire; Il s'était fracturé un poignet et dû à une mauvaise guérison il était condamné à ne jamais être capable de saisir une barre avec une prise normale. Il devait toujours placer son pouce à côté des autres doigts de la main. Maurice Daigle fit 170 lb (77 kg) développé militaire; 180 lb (81,5 kg) arraché en fente et 235 lb (106,5 kg) épaulé en fente et jeté. Il y avait aussi Lacasse; Paul-Emile Marcotte 150 lb (68 kg) développé; 165 lb (75kg) arraché en fente et 210 lb épaulé en fente et jeté chez les 132 lb (60 kg). Aussi de la journée, mais dans d'autres catégories, furent: Jean Roy; Gérard Martel; Napoléon Gauvin; Dumais; Germain Gagnon; René Lacroix; Jacques Collin. De telles rencontres amicales eurent lieu régulièrement durant une longue période de temps, une fois par mois. A partir de 1950, on note que souvent les poids utilisés n'étaient pas un multiple de 2 ½ lb étant donné que les haltères utilisés étaient des MICHAUD et ne correspondaient pas précisément au poids demandé. Il fallait donc se résoudre à lever le poids le plus près que l'haltère pouvait donner.

Voici les records mondiaux jusqu’en 1914

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1950 C'est en 1950 que Maurice Allan commença vraiment à s'impliquer localement à Québec dans le monde des poids et haltères. Cette année-là, il ouvrit son premier gymnase local, le gymnase Hercule, où les quatre ou cinq haltérophiles locaux pourront éventuellement s'entraîner. Ces personnes louaient le local ensemble à raison de $20.00 par mois réparti entr'eux. De plus, ils avaient à payer le chauffage à l'huile. Le local était situé dans la partie Limoilou de la ville de Québec, plus précisément au 421, 3ième Avenue, au coin de la 4ième Rue. Le local au deuxième étage d'un atelier de soudure. Il n'était absolument pas question de laisser tomber des haltères sur le plancher étant donné que ce plancher n'avait aucune protection spéciale. Pour célébrer l'ouverture, Maurice avait invité l'homme fort local Gérard Michaud pour y donner une démonstration de son adresse et le propriétaire du gymnase Forteresse, Jean-Yves Dionne qui y avait effectué des numéros acrobatiques. Étaient aussi invités l'haltérophile Jules Sylvain et le membre de la famille la plus forte du monde, Antonio Baillargeon. Ce lieu en était un où les haltérophiles pouvaient s'adonner convenablement aux poids et haltères à l'intérieur. L'hiver le chauffage n'était pas

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34 toujours adéquat donc il fallait y placer une chaufferette portative à l'huile, pour s'y entraîner à l'aise. En 1950, les rencontres entre amateurs intéressées aux poids et haltères étaient une occasion unique, pour ceux qui avaient du talent dans le domaine, d'en faire la démonstration. On ajoutait aux levers conventionnels une partie que l'on appelait "levers spéciaux". En janvier 1950, Jean-Yves Dionne fit un lever développé couché, en "prone", couché au sol, de 305 lb (138 kg) tout de même moins que son record personnel. Pour effectuer ce lever, on devait se rouler sous la barre. C'était l'équivalent d'un développé couché sauf que, l'on n'utilisait pas les supports et, le fessier était gardé éloigné du sol durant la montée de l'haltère. A un autre moment durant l'année, ce fut un autre membre de la famille la plus forte du monde, Jean Baillargeon qui fit 340 lb (154 kg) "leg press" d'une jambe, son frère Antonio fit un épaulé jeté de 280 lb (127 kg) et une flexion de jambes de 400 lb (181 kg). Puis il y eut Jean Roy qui effectua des jetés avec 280 lb (127 kg) après s'être fait épaulé la barre par des compagnons. Gérard Michaud fit des épaulés et jetés avec 250 lb (113 kg), 260 lb (117,5 kg) et 270 lb (122,5 kg) sans s'être vraiment entraîné. Il fut suivi par René Lacroix avec un jeté de 280 lb (127 kg) à partir des épaules. Puis Réal Brochu, de St Henri de Lévis, s'exécuta avec un dévissé de 210 lb (95 kg) et d'un lever de terre de 500 lb (226,5 kg). Ensuite il attacha ses mains à la barre et réussi un lever de terre de 600 lb (271,5 kg). Il va de soi que dans ces années là, les leveurs de poids ne s'en faisaient pas tellement avec les règlements officiels. Très souvent durant les tournois les petites plaques étaient placées à l'extérieur des collets sur la barre. On avait aussi très souvent des personnes qui étaient très près de la barre que l’on appelait des « spotters ou catchers ». Ils étaient sur le plateau durant l'exécution de levers pour attraper la barre si le lever était raté lorsque la barre était rendue à bout de bras ou même avant son arrivée à bout de bras. Toutes les plaques étaient faites de fonte; il n'existait pas de plaques en caoutchouc, et les plaques étaient toutes de couleur noir. Les barres Olympiques étaient aussi environ trois pouces plus court entre les collets. Ces barres n'avaient pas la flexibilité que l'on connait aujourd'hui et même celles utilisées pour les tournois étaient habituellement légèrement courbées. C’est devant environ 500 à 600 personnes réunies au cinéma Impérial de Chicoutimi, Québec, qu’Adrien Gilbert remporte le titre de Monsieur Saguenay 1950. Adrien est un mordu de l’entraînement avec haltères et deviendra éventuellement un excellent haltérophile Olympique et international membre de l’équipe haltérophile canadienne. Mike Popovich (1927-2010) de Hamilton, Ontario, un 165 livres (75 kg) champion de l'Ontario au cours des années 1950 lorsqu’il était dans ses 70ièmes années, a relaté comment il était allé avec d'autres membres de Club de Joe Taylors de Hamilton, Ontario, lorsqu’il était un jeune homme, visiter Bill Oliphant à l'Académie Oliphants et comment stupéfié ils

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35 étaient de voir tant de vieilles barres d'haltères en forme de globe tout autour des murs et des photos d’hommes forts également partout sur tous les murs du gymnase. La plupart des tournois tenus à Québec en 1950, ont eu lieu au gymnase Forteresse. Toutes ces compétitions étaient jugées, sans système de lumières, par d'autres personnes intéressées aux poids et haltères. L’athlète pouvait prendre tout le temps qu’il désirait pour sa récupération entre deux essais. La mesure du temps n’existait pas encore. On montrait son accord avec la façon dont le lever était effectué en pointant le pouce vers le ciel alors que pour l'inverse on pointait le pouce vers le sol. Il était aussi coutume dans le temps que l'annonceur soit beaucoup plus un maître de cérémonie. Il remplissait les temps vides par différents commentaires les plus variés les uns que les autres. Il lui arrivait même de causer des retards involontaires à la compétition dû à la longueur de ses commentaires. Pour compléter ces événements, l'annonceur demandait à quelqu'un dans l'assistance de passer le chapeau pour recevoir les dons en argent qui aidaient à acheter les différents items reliés au spectacle. C'est aussi en 1950 que Philippe Saint-Cyr, de Montréal, fit ses premières armes en haltérophilie. Il débuta à la Palestre Nationale de Montréal, à l'âge de 18 ans. Il s'entraînait avec des haltères dans le but d'atteindre une bonne forme physique. Il remarqua la section haltérophile de la Palestre et devint curieux. Il joignit le club d'haltérophilie quelques mois plus tard, au printemps 1950. L'entraîneur du club, monsieur Saint-Jean ne porta pas attention à ce nouveau venu qui devait débuter par prouver son sérieux. Philippe s'entraîna quelques mois en haltérophilie puis survint l'été. Il était coutume de ne pas s’entrainer en haltérophilie l'été dû à la chaleur. Tout de même, il décida de démontrer son sérieux en s'adonnant à l'haltérophilie pour la durée de l'été. Au mois de septembre, monsieur Saint-Jean ne put manquer d'observer la détermination démontrée par Saint-Cyr. Ce fut pour Philippe son entrée dans un univers où il côtoyait les grandes vedettes haltérophiles du temps au Canada: les Gérald Gratton, John Stuart, Rosaire Smith, Jules Sylvain et autres. Philippe n'était pas du même calibre que ces athlètes mais participait à certains concours où ces derniers étaient inscrits et il appréciait leurs performances et leur compagnie.

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Rosaire Smith, Jules Sylvain, Robert Prévost, Gérald Gratton, John Stuart L’AAU du Canada annonça au début de l'année 1950, à Montréal, qu'il y aurait des essais pour les Jeux de l'Empire Britannique qui seraient tenus ultérieurement en Nouvelle-Zélande et qu'il y avait une possibilité d'y inscrire des haltérophiles canadiens. Ces Jeux avaient été mis en place en 1930, à Hamilton, Ontario au Canada. Les Jeux avaient pris beaucoup d'ampleur depuis ce temps. Les Jeux étaient passés d'un rassemblement de sept jours, à six sports, qui avaient attiré 11 pays à des Jeux qui regroupaient 10 sports d'au moins 50 pays et plus de 3,000 athlètes en 1990. Ces Jeux ont portés plusieurs appellations au cours des ans. Au début c'était les Jeux de

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37 l'Empire Britannique, puis ce fut les Jeux de l'Empire Britannique et du Commonwealth, les Jeux du Commonwealth Britannique et finalement les Jeux du Commonwealth. Jusqu’au début des années 1950, le paquebot était la seule façon d’aller en Europe. Il fallait compter 5 jours pour l’aller et autant pour le retour. En 1951, Air France et Trans-Canada Airlines (qui deviendra Air Canada) commencèrent à offrir des vols vers cette destination. Mais il fallait compter une douzaine d’heures et quelques arrêts dans différents ports de mer. Les nouveaux avions offraient une centaine de sièges, des repas et des breuvages gratuits et les passagers pouvaient fumer durant le vol. En moins de 10 ans les avions auront supplantés les paquebots qui seront recyclés en bateaux de croisières. Les essais de 1950 eurent lieu au gymnase Sir Arthur Currey de l'Université McGill de Montréal. Jules Sylvain, qui était encore célibataire, participa et réussit 192,5 lb (85 kg), 177,5 lb (80 kg) et 237,5 lb (107,5 kg). Il gagna sa classe mais ceci n'était pas une sélection automatique sur l'équipe qui allait aux Jeux de l'Empire à Auckland. Ce fut aussi l'occasion pour Jules de rencontrer Charlie Walker et Harvey Hill pour la première fois. Quelques mois plus tard Jules reçut une lettre qui lui faisait part qu'il avait été sélectionné pour l'équipe des Jeux de l'Empire. Jules ne tenait pas en place; il s'agissait d'un tour du monde à une époque ou les gens ne voyageaient presque pas à l'extérieur d'une centaine de milles de leur demeure durant toute une vie. Il faut se souvenir que le trajet Québec – Montréal en automobile pouvait être d’une durée de six heures puisqu’il n’y avait pas d’autoroutes au Québec, seulement des routes. Il fallait longer le fleuve Saint-Laurent par la rive nord et passer dans tous les villages avec cette route panoramique appelée « Le Chemin du Roi ». Jules travaillait présentement pour un contacteur en construction. Par chance, il n'y avait pas de travail dans la construction à ce moment là étant donné que le voyage en Nouvelle Zélande avait lieu durant l'hiver, plus précisément immédiatement après les fêtes de fin d'année. Les autres membres choisis pour l'équipe haltérophile étaient: Rosaire Smith chez les 123 lb (56 kg); John Stuart chez les 148 lb (67,5 kg); Gérald Gratton chez les 165 lb (75 kg) et Jack Varaleau chez les 181 lb (82,5 kg) ce qui était la dernière catégorie avant celle des poids lourds. Le gérant de l'équipe, Frank Saxton, était une personne que personne ne connaissait et qui provenait du sport de la lutte. Ces Jeux d'Auckland furent par la suite mis en épingle, avec les Jeux Olympiques de Londres de 1948, comme ayant été les Jeux qui permirent à l'idéal Olympique d'être préservé et de ne pas avoir été anéanti par le phénomène des guerres mondiales. Ce voyage en fut un d'une durée de quatre mois. Jules débuta le voyage par une randonnée de quatre jours en train, en wagon coach, de Québec à Vancouver, où l'équipe fut assemblée. De là, on prit l'avion de Canadian Pacific Airlines en direction de la Nouvelle-Zélande. On doit se souvenir qu'à ce moment là les avions commerciales à hélices ne volaient pas très

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38 haut dans le ciel étant propulsé par hélices. Peu de temps après le départ, le pilote de l'avion reçut l'ordre de rebrousser chemin vers la terre ferme étant donné la présence d'un ouragan devant eux. Ils atterrirent à St-Francisco où ils demeurèrent quatre jours. Ils étaient très impressionnés par le grand luxe du service de l'hôtel, qui était aux frais de l'AAU du Canada. Ceci eut un bon coté puisque finalement ils pouvaient s'entraîner un peu pour la première fois depuis plus d'une semaine, de plus ils devaient éliminer le surplus de poids corporel gagné à table. Finalement ils repartirent pour Hawaï, dans un ciel encore très troublé, où encore ils logèrent à l'hôtel. Tous furent malades à bord de l'avion, à un moment où à un autre. Ensuite ils se mirent en route pour les iles Fidji où ils firent une autre escale et séjour à l'hôtel. Il y faisait très chaud et humide et l'hôtel n'avait pas d'air climatisé. Ils couchaient dans des lits recouverts de filets pour être à l'abri des moustiques. Finalement ils arrivèrent à Auckland, NZ, puis à Christchurch, NZ, très pâles et ébranlés. Jules pris part à la compétition des Jeux et fit ses meilleurs levers du temps ce qui lui donna une quatrième place sur une possibilité de six. Son total pour les trois levers fut 635 lb (287,5 kg). Ce fut une expérience formidable pour Jules; sa première compétition internationale à l'autre bout du monde. L'équipe haltérophile canadienne avait aussi fait très bien.

Après les Jeux on offrit aux membres de l'équipe canadienne le choix de retourner au Canada soit par bateau ou par avion à hélices. Le voyage par bateau voulait dire un voyage autour du monde en passant par l'océan Pacifique et le canal de Suez. Il y avait une condition pour avoir droit au voyage par bateau; les athlètes devaient donner des spectacles dans

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39 leurs sports respectifs, en différents endroits en Nouvelle-Zélande avant de quitter le pays. Jules et John Stuart choisirent le voyage de retour par bateau et participèrent à des compétitions haltérophiles dans cinq villes en quinze jours. Ils voyagèrent par avion, par trains, furent hébergés dans des familles,... furent traitées comme des rois. L'anglais de Jules était très rudimentaire; il pouvait difficilement communiquer avec les gens d'expression anglaise. Quant à Gérald, Jack et Rosaire ils avaient opté pour le retour par avion commercial à hélices. Jules et les autres quittèrent Auckland, NZ, pour Sydney, Australie et ainsi de suite. Il n'était pas question de s'adonner à l'haltérophilie sur le bateau dû aux vagues alors ils firent des exercices de musculation. Plusieurs autres athlètes d'autres sports avaient aussi fait le même choix pour Jules. Ils changèrent de bateau à Sydney et en prirent un autre en direction de Melbourne, Australie. Ce fut suivi par un autre bout de voyage en mer d'une durée de quatre semaines jusqu'à South Hampton, Angleterre. Finalement ce fut la dernière partie du trajet soit de l'Angleterre jusqu'à Québec où Jules fut l'objet d'une chaude réception par sa famille et ses amis. 28ième 4ième Cat. Championnats Jeux Kg Sénior monde Empire Vienne, AUT Auckland, NZL 52 56 Rosaire Smith 2ième 60 Jules Sylvain 4ième 67, 5 John Stuart 5ième 75 Gérald Gratton 1er 82,5 James Varaleau 1er 90 100 110 +110 Entraîneur Gérant Frank Saxon Arbitre 1951 A Québec, le gymnase Hercule déménage sur au 1008, 3ième Avenue, au coin de la 10ième Rue. Il s'agissait d'une bien meilleure place pour s'adonner à l'haltérophilie. Immédiatement les leveurs qui n'avaient pas d'endroits où s'entraîner durant les longs mois d'hiver, devinrent membres de ce club. Jules Sylvain fut un des premiers. Il fut suivi par Charles-Henri Cazeault, Jean-Guy Dubé, Paul Gagnon, Marc Breton, René Lacroix, René Bertrand, Paul-Henri Paquet, Maurice Daigle et autres. L'année suivante ce fut Jean Roy qui se joint au groupe pour faire de ce gymnase un des endroits les plus populaires qui soit dans le grand Québec métropolitain.

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40 Il s'agissait d'un noyau d'hommes forts qui feraient les manchettes des journaux pour quelques années par leurs exploits sportifs. Maurice Allan garda son gymnase ouvert durant environ une dizaine d'années. Ce gymnase fut ouvert durant ces années les lundis, mercredi et vendredi seulement, entre 18:30 heures et 20:30 heures. Lors des dernières années du gymnase, Maurice commença à ouvrir le dimanche matin mais ceci pour seulement certains athlètes de plus fort niveau. Ce gymnase était des plus impressionnants pour le profane puisqu'il abritait les Jules Sylvain et Jean-Guy Dubé, de grandes vedettes du temps. Il arrivait aussi occasionnellement de voir apparaître des vedettes d'autres domaines que ce soit du show business ou du hockey comme Marcel Bonin du club de hockey Les As de Québec et plus tard des Canadiens de Montréal ou le cycliste/patineur olympique Maurice Gagné ou simplement des hommes forts locaux tel que René Bertrand ou autres. Il y avait aussi quelques culturistes et certains spécialistes de la dynamophilie. Définitivement il s'agissait du centre d'entraînement sportif le mieux connu de la région de Québec. La plupart des tournois d'haltérophilie avaient lieu soit au gymnase Hercule ou, à la Salle Limoilou où Jean-Yves Dionne devint instructeur plus tard.

Un problème subsistait dans l'organisation de l'haltérophilie Canadienne. A Québec, il n'y avait pas de championnats juniors ou sénior local pour motiver les gens. Il pouvait arriver qu'un athlète aille à Montréal participer aux championnats provinciaux qui y étaient tenus. L'année suivante ce pouvait être deux québécois qui y allaient. Il n'y avait pas assez d'haltérophiles à Québec pour y tenir des championnats locaux. Avec l'arrivée du gymnase Hercule, la présence du gymnase Forteresse sur la rue St-Valier et quelques gymnases indépendants on pouvait maintenant songer sérieusement à avoir des championnats locaux. Le gymnase Hercule ouvert par Maurice Allan était bien équipé. Lui-même ne s'était jamais adonné sérieusement à l'haltérophilie; c'est surtout d'avoir été témoin d'une grosse compétition haltérophile à Montréal que lui était venu ce goût pour l'organisation de ce sport. Il était aussi un lecteur avide de la fameuse revue de langue anglaise "Strength and Health" qui était très connue des hommes forts. Au gymnase Hercule il y avait continuellement de

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41 dix à quinze bons haltérophiles à l'œuvre qui étaient entraînés par Maurice Allan. Il y avait aussi quelques culturistes qui s'y entraînaient. On était encore à une époque où les tours de force étaient très populaires et une chose ne manquait pas d'attirer l'attention sur ce club c'était la présence entre ses murs de dix athlètes qui faisaient 500 Lb (226,5 kg) au soulever de terre. Une seule chose accrochait; le gymnase était situé à un second étage, immédiatement au-dessus d'un supermarché d'alimentation A&P. N'oublions pas que les haltérophiles s'entraînaient avec des haltères en fonte, non recouverts de caoutchouc. Sous la plateforme d'haltérophilie on avait placé du caoutchouc; des rouleaux de machines à essorer et, des coussins pour amortir les bruits des haltères échappés. Ces vibrations causaient des désagréments importants au magasin d'alimentation lorsque le lundi matin, à l'ouverture du magasin on s'apercevait que les fameuses vibrations avaient fait tourner lentement sur eux-mêmes, les fluorescents du plafond du magasin jusqu'au point de se décrocher de leur ancrage et de tomber en éclats sur le plancher, dans la nourriture et dans la viande. Le gérant du magasin pouvait dire en un coup d'œil dans le magasin, la sorte d'entraînement qui avait eu lieu durant la fin de semaine dans le local situé au dessus du sien. À cette époque seule la Palestre de Montréal offrait à la jeunesse de Montréal, un lieu d’entrainement complet pour tous les sports. Cette époque marqua le début de l'haltérophilie structurée à Québec. 26ième Premiers Cat. Championnats Jeux Kg Sénior monde Pan Américains Milan, ITA 52 56 60 67,5 75 82,5 90 100 110 +110 Entraîneur Gérant Arbitre 1952 La même année, Québec tint aussi son premier championnat junior provincial. Ce fut en 1952 que fut tenu à Québec le premier championnat junior de la ville. Ce championnat eut lieu au gymnase Hercule, le 4 février 1952.

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42 Maurice Allan de Québec fut élu représentant à l’AAU du Canada, pour le district de la Province de Québec. Maurice Allan devint vite connu comme un excellent administrateur dans les cercles sportifs. Il devint éventuellement le président de l’AAU du Canada et de la CWFHC pour plusieurs années en plus de devenir Vice Président de l’IWF à un certain moment. Maurice Allan n'a jamais pratiqué l’haltérophilie. Il était un homme de prestance imposante, d'environ 1.83 mètres (6 ’2”) et n'était encore marié. Il n'avait pas de véhicule dans ces années là. Il travaillait pour le service des magasins aux chemins de fer du CNR. En tant qu'employé du CNR et plus tard d'Air Canada, Maurice a toujours eu le privilège de voyager gratuitement sur ces deux modes de transport – trains et avions. Maurice entraînait ses athlètes; il écrivait les articles pour la presse locale avant tous les tournois ainsi qu'immédiatement après ceux-ci. C'était donc sans perdre une minute qu'il quittait les lieux de la compétition pour se diriger vers son domicile où, il écrivait à la dactylo, en plusieurs copies, un compte rendu pour les journaux ainsi que les résultats statistiques. Cela voulait aussi dire, prendre l'autobus et/ou le tramway de la ville et aller personnellement livrer ce document à tous les journaux, à tour de rôle puis retourner chez-lui de la même façon. Il devait même faire face à une situation locale où il devait laisser un billet de $2.00 dans le tiroir du pupitre d'un journaliste local très populaire sinon ses articles n'étaient pas publiés. C'était de la grosse argent pour Maurice à ce moment-là; étant un équivalent pour lui de quatre (4) heures de travail mais il fallait absolument le faire puisque c'était le journal le plus lu dans la ville et la meilleure façon d'avoir de la publicité et des spectateurs aux compétitions. Quant à Jean-Yves Dionne, il déménagea à Baie Comeau, Québec, 415 km nord-est de la ville de Québec, de 1952 à 1954. A cet endroit il devint directeur des sports pour la municipalité. N'oublions pas que les règlements du temps permettaient à tout athlète, peu importe son âge, de participer à un championnat junior en autant qu'il n'avait pas gagné de compétitions de niveau plus élevé. Une nouvelle dimension fit son apparition aux compétitions haltérophiles dans la ville de Québec; ce fut le début des leveurs invités. Un des premiers invités fut René Black de Montréal, un haltérophile très dynamique; il vint dimanche, le 27 décembre. René était un 181 lb (82,5 Kg) qui faisait 230 lb (104 kg) développé militaire; 220 lb (100 kg) arraché en fente et 315 lb (142,5 kg) épaulé en fente et jeté. Jean-Yves Dionne fit aussi des dévissés d'un bras. La popularité du nouveau sport de l'haltérophilie dans la ville de Québec apporta aussi des événements comiques. Un de ces événements eut lieu lorsque l'on se mit à la recherche de bicarbonate de sodium, une sorte de craie blanche que les athlètes utilisent pour enlever la sueur dans les mains durant les entraînements ou tournois. Le gymnase Hercule étant situé en face de la pharmacie Pelletier, Maurice s'y rendit pour s'enquérir sur la facilité de s'en procurer un bloc. Comme c'est habituellement utilisé pour calmer les douleurs d'estomac, le pharmacien

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43 lui vendit un bloc, chose qu'il vendait très peu souvent. Toutefois le pharmacien devint très troublé lorsque Maurice se mit à répéter son stratagème durant plusieurs semaines consécutives. Le pharmacien fini pas lui recommander fortement de voir un médecin au plus tôt, que son problème devenait très sérieux! Maurice expliqua au pharmacien l'utilisation que les athlètes faisaient du bicarbonate de sodium, ce qui le rassura. Le 16 mars 1952, les championnats séniors de la ville eurent lieu au Gymnase Hercule de Québec. C'était supposé être des championnats séniors de la ville seulement mais, il y avait une très forte présence provinciale avec les Edmond Sergerie et Adrien Gilbert du Saguenay - Lac Saint-Jean. Parmi les arbitres du tournoi, il y avait un arbitre du hockey professionnel local, Robert Forgues, qui avait une connaissance minimale de l'haltérophilie. Jules Sylvain réussit des records canadiens qui, comme le voulait le règlement du temps, furent pesés immédiatement après chaque lever. Au poids corporel de 131 3/4 lb (59.7 Kg) Jules leva 205 lb (92, 9 kg); 190 lb (86 kg) et 255 lb (115,5 kg). Le lever de 255 lb pesait en réalité 254 3/4 lb (115,4 kg). Ken Carr-Braint de Belleville, Ontario, a fait connaissance d'Oliphants lors d’un de leurs voyages à Toronto de Belleville où son club Apollo a rivalisé dans les championnats d'Ontario de 1952. Bill McMurter et Ken sont restés pour la nuit et, Bill lui a dit qu'il avait une surprise pour lui et il l'a amené faire un tour à l'Académie Oliphant et a introduit Ken à Buster. Ce fut une visite très agréable et Buster l’a invité à revenir de nouveau, ce qu'il a fait quelques fois, amenant au cours des ans certains haltérophiles avec lui. Parmi eux il y avait Gary Walt, Ron Hayes, Buster et Bob Walt. Ce qui est le plus frappant dans la recherche pour cet article, est combien de temps l'Académie de Culture Physique d'Oliphant a pu tenir. Par exemple, George Jowett dans ses mémoires nomme Bill Oliphant comme étant le témoin de certains des nombreux exploits de force que George a accomplis. Aussi il y a des références innombrables par de tels grands comme Bernard McFadden, Charles Atlas, Earle E. Liederman et les frères Weider, tous l’ayant visité. C'était certainement une Mecque pour les forts hommes au fil du temps. Buster Oliphant est décédé à l’âge vénérable de 80 ans. Puis ce furent le tournoi Saint Jean Bosco à Montréal et les championnats Nord Américains tenus au gymnase Sir Arthur Currey de l'Université McGill à Montréal avec la présence de plusieurs bons athlètes américains. Ces championnats étaient organisés par Lionel Saint Jean et Charlie Walker qui, ensemble, ils en organisèrent quatre ou cinq au fil des années. Par la suite Lionel, seul, en organisa deux ou trois autres à Montréal. Ces tournois avaient une trentaine de compétiteurs inscrits dans des compétitions aux trois levers olympiques.

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Doug Hepburn, BC, dans sa préparation pour participer aux championnats haltérophiles mondiaux à Stockholm, l’an prochain. On le voit effectuer officiellement 250 kg au banc puis, s’entrainer avec 270 kg en flexions. En 1952, Philippe Saint Cyr a rivalisé les essais pour les Jeux Olympiques eurent lieu à Drummondville, Québec. Ils avaient été organisés par le chef de la police Jos Moquin, lui-même un homme fort du temps. Pour Philippe c'était sa première compétition importante. Il concourait, dans la même classe corporelle que Gerald Gratton et Jack Varaleau. C'était un vrai frisson pour Philippe. Ce fut sa première rencontre avec Jean Yves Dionne, Maurice Allan, René Lacroix, en ce moment-là. Aussi, partir de Montréal pour aller à Drummondville était quelque chose de nouveau et il fallait un bon nombre d'heures avec les routes du temps, aucune autoroute à ce moment là. C'était la même chose d’aller à Québec. C'était la découverte de nouveaux horizons et tout un voyage. Monsieur Saint-Jean quitta le pays avec sa première équipe internationale en 1952 lorsqu'il alla aux Jeux Olympiques d'Helsinski comme entraîneur de l'équipe. Il avait cinq (5) athlètes âgés entre 25 et 30 ans et mariés. Il trouva cela très difficile de maintenir un couvre feu à 10:00 heures quelques fois. C'était aussi la première occasion pour lui de côtoyer vraiment Gérald Gratton et de débuter une relation sportive qui dura durant un certain temps. C'est monsieur Saint-Jean, monsieur Hill et les athlètes de ces Jeux Olympiques qui ramenèrent au Canada une plus grande connaissance des règlements haltérophiles internationaux. Jusqu'à ce moment personne n’avait un livre de règlement au Canada. A cet effet, monsieur Saint-Jean se souvient avoir remis à Claude Ranger, alors directeur technique de la F.H.Q., deux boites pleines de documents ayant trait à l'haltérophilie alors qu'il y avait cinq levers officiels. Lorsque monsieur Saint-Jean débuta son implication en haltérophilie, la I.W.F. venait d'annuler les deux levers à un bras mais ces levers étaient encore très populaires à l'entraînement. D'Helsinki, Lionel envoya une carte postale à Philippe Saint-Cyr lui suggérant que ce pourrait être aussi le tour de Philippe d'être sur des équipes internationales dans quelques années, chose impensable pour Saint-Cyr à l'époque.

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Cette année, Gérald Gratton s’est classé second aux Jeux Olympiques. La même année avait lieu le tournoi invitation Saint Jean Bosco, auquel Philippe n'a pas pris part et aussi les Championnats nord-américains avec les Américains. N'oublions pas qu'en haltérophilie, les américains étaient les tout puissants au monde à cette époque. C'était très impressionnant de voir certains athlètes, considérés parmi les meilleurs au monde, en chair et en os. Quant aux européens, qu'ils soient Soviétiques ou Bulgares, ils n'étaient que des noms très obscurs pour la plupart des intéressés. Sur place il y avait donc les Norbert Shemansky, John Davis, et autres. On peut dire que l'haltérophilie était à son meilleur, dans la province de Québec, dans les circonstances. Les québécois n'avaient aucune raison de sortir du Québec pour voir de l'action à son meilleur. C'est à cette époque que Lionel Saint-Jean commença à démontrer sa clairvoyance en haltérophilie. C'est en 1952 que Jules Sylvain fit sa première équipe Olympique. Par la suite, en 1954, il se plaça sur l'équipe canadienne des Jeux de l'Empire Britannique à Vancouver où il remporta une médaille d'argent. Jules continua sur sa lancée avec une sélection sur l'équipe Olympique de 1956 en Australie, puis l'équipe de l'Empire Britannique de 1958 à Cardiff, pays de Gales, et finalement sur de nombreuses équipes internationales. Il faut se souvenir que lors des premiers Jeux de Jules, une compétition Olympique ce n'était pas du tout comme ce que l'on connait de nos jours.

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46 Il arrivait lors des Jeux Olympiques que dans certaines catégories, il y ait jusqu'à vingt six (26) leveurs dans la catégorie des 132 lb (60 kg). Ils compétitionnaient tous dans un seul groupe, pas de groupe A et B comme l'on connait actuellement, et se mesuraient dans les trois levers Olympiques. On pouvait débuter la catégorie à 14:00 heures pour terminer vers minuit sans aucun repos. C'était très long. On peut comprendre pourquoi Jules n'a jamais pu réussir ses meilleures performances lors des Jeux. Il fallut attendre au début des années 1960 pour voir un autre canadien pousser Jules dans le dos. Ce fut un jeune homme d'Ottawa, Allan Salter, un très bon haltérophile qui s'en chargea et poussa Jules à la limite. (Allan Salter est décédé en janvier 2011). Il faut noter que Jules n'a jamais pu bénéficier d'assistance financière gouvernementale durant toute sa carrière. Il y a bien eu Maurice Allan qui éveilla le public local en effectuant des levers de fonds dans le public pour obtenir de l'argent de poche pour Jules. A une autre occasion Maurice fit un appel à l'Hôtel de Ville de Québec pour obtenir une forme d'aide pour Jules. Maurice obtint aussi une livraison d'huile à chauffage gratuite pour Jules durant son absence du Canada. La Commission Athlétique de la ville de Québec y alla aussi d'une contribution financière, à la demande de Maurice. 15ième Cat. Jeux Olympiques Kg Helsinki, FIN 25 juillet 56 Rosaire Smith 9ième 60 Jules Sylvain 10ième 67,5 75 Gérald Gratton 2ième 82,5 James Varaleau -- +90 Dave Baillie 6ième Entraîneur Lionel Saint-Jean Gérant Arbitre 1953 Un inconnu du monde haltérophile canadien, qui n'était pas affilié ou membre de l’AAU du Canada en tant qu'haltérophile, décida de lui-même de participer comme athlète aux championnats du monde tenus à Stockholm. Cette personne, Doug Hepburn de Vancouver, n'avait jamais participé à une compétition haltérophile au Canada. Il était inconnu aux gens du milieu haltérophile canadien. Il défraya son transport à même ses propres deniers. Néanmoins, il causa une très forte surprise à Stockholm, en gagnant le championnat du monde chez les poids lourds avec un total de 1,030 lb (466,5 kg) pour les trois levers olympiques. Doug est né à Vancouver, B.C., le 25 mars, 1927. Il attira l'attention du monde entier, surtout si

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47 l'on considère qu'il souffrait d'une atrophie musculaire dû à la paralysie infantile qui l'avait laissé avec un mollet considérablement plus petit que l'autre. Il devint subitement l'haltérophile le mieux connu du Canada et aussi le seul haltérophile canadien à avoir remporté un championnat du monde. Il développait une puissance phénoménale de la partie supérieure du corps qui lui a permis d'effectuer des levers tels que, une série de 10 levers sans interruption avec 335 lb (151,7 kg) au développé militaire et 260 lb (117,8 kg) flexion de bras (curl). Parmi ses autres prouesses notons un développé couché de 580 lb (262,7 kg), un lever du dos de 6,000 lb (2,717.9 kg), un épaulé jeté de 440 lb (200 kg) et un développé d'un bras très franc de 180 lb (81,5 kg).

La montée de la visibilité de l'haltérophilie au Québec ne fut pas sans attirer l'attention de plusieurs personnes dont le réputé Adrien Gagnon, bien connu pour sa position favorable pour les produits naturels et décédé en 2011. Il assista à un bon nombre de tournois haltérophiles. Puis, Oscar State, le secrétaire général de la IWF commença à correspondre avec Maurice Allan et échangèrent leurs vues à propos de nombreux tournois. Jean-Yves Dionne mit sur pied les championnats juniors provinciaux à Baie Comeau, PQ, au printemps de 1953. Ils eurent lieu au centre sportif de la ville, devant un auditorium bondé de spectateurs. Ce n'était pas très facile d'organiser pareil tournoi étant donné qu'il n'y avait aucun argent disponible de la part des différents Gouvernements pour la mise en place de tels championnats. En dépit de cela le comité organisateur accepta de rembourser les dépenses en carburant des véhicules qui serviraient au transport des compétiteurs. Une délégation de deux véhicules, partit de Montréal; une autre aussi de deux voitures partit de

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48 Québec et une dernière d'une automobile vint de Chicoutimi, PQ. Pour un des compétiteurs, Mike Lipari de Montréal, il s'agissait de son premier tournoi d'haltérophilie, lui qui éventuellement était pour devenir membre des équipes haltérophiles canadiennes internationales. Un autre futur bâtisseur en haltérophilie au pays était parmi les athlètes. Il s'agit de Philippe Saint-Cyr de Montréal. Ce dernier s'est toujours enorgueillit d'avoir battu le fameux Mike au total, par 5 lb ce jour là devant une grosse foule. Philippe fut le dernier leveur à s'exécuter devant la foule ce jour là. Il s'agit d'un des plus beau souvenir de Philippe en haltérophilie qui le marqua pour longtemps.

Équipe Saguenay-Lac St-Jean

De Chicoutimi, Québec, il y avait le policier de la Compagnie Alcan, Jack Bacon, qui pesait plus de 300 lb (136 kg), originaire de la ville de Québec et Adrien Gilbert de Bagotville, PQ. Avec les routes du temps, c'était toute une aventure d'aller à Baie Comeau. Il fallu conduire des centaines de milles sur des chemins de gravier, prendre deux traversiers pour finalement arriver à cette ville de Nord où les rues étaient pavées. L'illusion pouvait se comparer à celle d'avoir enfin atteint la lune. Une des voitures venant de Montréal, était conduite par l'arbitre Léo Ranger, le père de Claude Ranger. Claude devait éventuellement devenir gérant général de la CWFHC de 1987 à 1989. A Montréal, Léo était un des voisins de Lionel Saint-Jean. Quant à la foule, elle manifesta sa très grande joie devant un très bon spectacle haltérophile. Un rapport de presse a déclaré que Joe Turcotte, Ontario, avait gagné le titre national à l'âge de 38 ans (1953) avec les levers de 260 livres (118 kg), 235 livres (106.5 kg) et 319 livres (145 kg). Entre-temps, Jules Sylvain s'était trouvé un très bon partenaire d’entrainement dans la personne de Jean Guy Dubé, 148 livre ¾ (67.5 kg),

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49 qui est éventuellement devenu un membre d'équipes internationales, en incluant l'équipe des Jeux de l'Empire Britannique de Vancouver de 1954 puis, un détenteur de records canadiens. Un autre haltérophile qui a beaucoup poussé Jules fut Maurice Daigle de Québec; puis est venu Marcel Gosselin dans les catégories des 123 lb (56 kg) et des 132 livres (60 kg). En 1953, Yvon fréquente son premier gymnase, c’était celui de Jean Baillargeon (de la famille des 6 frères les plus forts du monde). C’est à cet endroit situé dans la partie ouest de la ville de Québec, qu’Yvon a vraiment goûté aux poids et haltères durant plusieurs mois, en présence également de Géraldine Baillargeon. 27ième Cat. Championnats Kg Seniors monde Stockholm, SWE +90 Doug Hepburn 1er Entraîneur Gérant Arbitre 1954 À son retour à Québec, Jean-Yves Dionne ouvrit un studio de culture physique, à la Salle Limoilou, en 1954. Bien qu'il offre surtout comme service la culture physique, Jean-Yves entraînait aussi quelques haltérophiles. Jean Yves était un homme cultivé. Il avait voyagé beaucoup et savait beaucoup de choses à propos de l'Europe que nous ne savions pas. Dans son studio de culture physique, il y avait beaucoup de statues romaines d'environ 60 centimètres de haut (2’) et des peintures d'art. Il était aussi une « machine à parler », toujours bien habillée et avait les cheveux frisés et courts. Il mesurait environ 1.70 mètres (5 ’7”) au poids corporel de 68 kg (150 livres). Il possédait également un dumbell Louis Cyr dans son gymnase. Immédiatement le duo Maurice Allan/Jean-Yves Dionne se mit à l'œuvre et mit sur pied, ce qui est considéré comme étant les premiers championnats canadiens et de l'Amérique du Nord; ceci même s'il y a une possibilité qu'il y ait eu des championnats canadiens quelques années auparavant. Celui-ci en était un bien structuré et annoncé bien des semaines à l'avance dans tous les médias d'information du temps. Ils invitèrent le champion du monde raignant chez les poids lourds, l’américain John Davis. John vint avec son épouse par train de New York, EU. Leur transport leur fut remboursé par le comité organisateur. Il leva hors compétition. On ne doit pas oublier que les américains étaient les champions du monde en haltérophilie à ce moment là.

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John Davis (USA)

Cette même année, Doug Hepburn de Vancouver prit part à seulement une seule compétition organisée au Canada. Ce fut celle des Jeux du Commonwealth tenus dans sa ville, Vancouver, BC. Il remporta la médaille d'or chez les lourds.

Un problème de taille existait dans ces années là. Il s'agissait des voyages de longues distances. Le québécois Dave Baillie, un athlète de 270 lb (122.3 kg) et de plus de 6'3" (1.91m), devait s'en remettre à voyager dans l’espace rudimentaire d'un wagon-lit dortoir pour un voyage de trois jours vers Vancouver. Les repas étaient très dispendieux sur le train étant donné qu'il dévorait de deux à trois fois plus que le

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51 passager ordinaire. Pour les voyages de longue durée, c'était le moyen de voyager employé par tous les canadiens en plus du paquebot. Les paquebots utilisés par les athlètes lors de voyages n'étaient pas les bateaux de ligne mais plutôt des vaisseaux commerciaux tels que celui de la compagnie Alcan utilisé par des athlètes d'autres pays venus au Canada. Entre-temps, Ralph Roy, de Sudbury, Ontario, s’inscrivit à un cours par correspondance de Charles Atlas pour 25,00$ et commença à exécuter les exercices recommandés. Chaque mois, il envoyait ses résultats à M. Atlas et s'il atteignait un certain niveau d'amélioration physique, il recevrait un trophée pour souligner son succès. Cela a continué durant environ une année. Entre-temps, il fini par convaincre son frère Aldo et d'autres amis de suivre le programme. Ralph se vantait évidemment des augmentations qu'il faisait et des trophées qu'il recevait à la suite de son amélioration. Il montra à Bob Leclair les cours qu’il suivait, mais lui dit qu'il devait acheter le cours de lui, pour les 25$ qu'il avait payé antérieurement. Bob Leclair acheta le programme, par versements monétaires, et commença à pratiquer les mouvements recommandés.

Avant: Dave Baillie; Doug. Hepburn

Debout: Lionel St-Jean; Gérald Gratton; Jules Sylvain; Charlie Walker; Stan Gibson; Jean-Guy Dubé; Keevil Daly

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Gérald Gratton Canada, médaillé d’or.

En 1954 le magazine Life fait un article sur l’haltérophile Doug Hepburn lors des Jeux de l’Empire Britannique tenus à Vancouver. On le voit exténué et tentant de récupérer sous l’œil observateur de deux jeunes scouts. On le voit également effectuant un développé militaire. Le magazine souligne également le fait que seulement sept (7) haltérophiles dans le monde avaient atteint le total de 1,000 livres au total Olympique et que deux d’entre eux étaient les Canadiens Doug Hepburn et Dave Baillie.

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54 28ième 5ième Cat. Championnats Jeux de Kg Séniors du monde L'Empire Vienne, AUT Vancouver, CAN 56 Rosaire Smith 60 Jules Sylvain 2ième 60 Stan Gibson 5ième 67,5 Jean-Guy Dubé 6ième 75 Gérald Gratton 1er 82, 5 90 Keevil Daly 1er +100 Dave Baillie 2ième +100 Doug Hepburn 1er Entraîneur Lionel Saint-Jean Gérant Charlie Walker Arbitre 1955 Ce fut au tour d'Yvon Chouinard de faire son entrée dans le monde de l'haltérophilie à Québec. Par pure coïncidence, Yvon est venu au monde et a grandit au 167½ rue Lavigueur (plus tard changé pour 193 Lavigueur) à Québec. Il s'agit de la même rue où Gérard Michaud et Jean-Yves Dionne avaient aussi demeuré mais Yvon n'avait jamais entendu parler d'eux avant de débuter l'haltérophilie. Le premier gymnase où il s'entraîna fut celui de Jean Baillargeon à Québec-Ouest (ville Vanier), un membre des fameux frères Baillargeon, les « frères les plus forts du monde ». Par la suite, il fit une courte incursion dans le monde du culturisme, dans un gymnase local. Il réalisa qu'il pouvait sans trop d'efforts, surpasser les records de la ville de Québec en haltérophilie. Ces records étaient détenus par George Salomon chez les 165 lb (75 kg). La liste des records avait été publiée dans les journaux locaux. En juillet 1957, Yvon se joignit au très populaire gymnase Hercule de Québec. Son premier instructeur en haltérophilie fut donc Maurice Allan.

Jusque vers 1960, si une tentative de record était réussie, la compétition arrêtait, l’athlète était pesé de nouveau puis l’haltère

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55 était également pesé. Ensuite, la compétition suivait son cours normal. L’haltérophile pouvait effectuer autant de tentatives extra qu’il le voulait. Ralph Roy de Coniston, Ontario, acquit un haltère de 50 lb (22.7 kg). Son frère Aldo et Robert Leclair essayaient de le lever dans la cour à l’arrière de la maison. Au printemps 1955, Ralph commença à travailler comme garçon de livraison pour le Magasin Dominion de Sudbury et bientôt il eut assez d’argent pour acheter un ensemble de poids Weider du magasin Demarco Sporting Goods de Sudbury. Son père, qui était le gardien à l'école primaire de la rue Paul, école fréquentée par Aldo et Robert Leclair, permit à Ralph, Aldo, Robert Leclair et à environ 3-4 autres amis de s'entrainer dans le sous-sol de l'école, située de l'autre côté de la rue où la famille de Roy vivait dans un appartement loué du sous-sol. Le sous-sol de l’école était alors utilisé comme cafétéria où les étudiants prenaient leurs repas et, un ou deux soirs par semaine, les scouts y tenaient leurs réunions. Ralph acheta alors un cours par correspondance Weider, qui vantait un programme de culturisme de trois (3) jours et d'environ six (6) exercices par séance. Robert Leclair était d'un poids corporel qui lui paraissait insuffisant à ce moment-là et il était plus que disposé à acheter le cours Weider de Ralph. Donc Ralph, Aldo et environ 6-7 amis s'entraînaient dans le sous-sol de l'école à raison de 3 fois semaine. Personne ne savait comment exécuter les levers Olympiques. Un jour Ralph y est apparu avec le magazine américain Strength & Health qui montrait des haltérophiles d'York en Pennsylvanie, EU, exécutant les levers Olympiques. Ils tous ont essayé, sans trop de succès, d’effectuer la technique appropriée pour les levers en question. Les graines d'une grande équipe haltérophile ont été plantées dans le voisinage de Lac Minnow de Sudbury, ON. Ralph visitait de temps à autre l'YMCA de Sudbury pour observer Lucien Chevrier qui lui montrait comment exécuter la technique des levers en fente. Lucien était un culturiste, champion canadien célèbre et un ancien gymnaste. Alors, ils ont commencé à exécuter la technique de la fente dans leurs entraînements. Lucien leur a également parlé du gymnase d’haltérophilie situé à l'INCO Club (Compagnie de Nickel internationale), dans Sudbury. C'était un grand bâtiment propriété et entretenu par Nickel international qui logeait un grand gymnase, salles d’embauche, bureaux de docteurs, salles d'attente/ de traitement, bureaux, salles du conseil, pièces pour se changer, douches, casiers et une pièce d’haltères complètement équipée avec deux plates-formes d’haltérophilie. Ils visitèrent le gymnase avec Lucien et y ont fait leur première rencontre de Murray Veno, Fern Duguay et autres. Il y avait plusieurs autres individus originaires de l'Allemagne et d'autres provenant de pays européens qui avaient immigré au Canada après la Deuxième Guerre mondiale. Certains de ces individus avaient pratiqué l’haltérophilie Olympiques en Europe avant de venir au Canada. Tous avaient été embauchés par INCO pour travailler dans leurs opérations d'exploitation minière.

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56 Murray et Fern ont permis à Ralph, Aldo et Robert Leclair de venir s'entraîner là, le vendredi soir. Murray Veno, qui était un talentueux joueur de base-ball, a été recruté dans sa ville natale, en Nouvelle Écosse pour jouer au base-ball pour une équipe de l'exploitation minière d'INCO et avait été engagé à la Fonderie Coniston comme apprenti électricien. Il jouait alors pour les Red Sox de Coniston. L'évolution de l'haltérophilie québécoise en était maintenant rendue à une autre étape. On avait réussi à mettre en place un calendrier de compétition qui englobait les compétitions locales et provinciales en plus de produire une liste de records pour ces compétitions. Pour les hommes forts de la ville de Québec, en 1955, il y eut les championnats Novice, Junior et Sénior. Cette même année l'association haltérophile de la ville de Québec réalisa qu'aucune aide n'était offerte aux culturistes locaux et pensa qu'il était de son devoir, d'après la constitution internationale, de s'occuper d'eux aussi. Maurice Allan décida donc de prendre en main le développement du culturisme à Québec, au nom de l'Association Haltérophile et Culturiste de la ville de Québec (AHCQ). Les haltérophiles de la ville de Québec étaient un méli-mélo de culturistes, dynamophiles et haltérophiles. Ils s'entraînaient tous ensemble et souvent participaient à plus d'une de ces trois activités à longueur d'année.

Murray Veno, (ON) Avec chaque voyage d’haltérophilie international que Jules faisait, à son retour, il avait la désagréable surprise de se retrouver sans emploi. Plusieurs fois Maurice Allan se fit un devoir de lui aider à se trouver du travail à son retour de voyage. Jules était maintenant marié et avait deux jeunes fillettes. Jules Sylvain était le seul athlète local de la ville de Québec, tous sports confondus, à se qualifier sur des équipes internationales.

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Jean Bergeron, Salle Limoilou, Québec, 56 kg, compétition au Vermont.

C’est à ce moment-là que l'haltérophile local de la ville de Québec, Jean-Guy Dubé, alla concourir à Cleveland, Ohio, où il gagna une seconde place. C'était le début des compétitions extérieures tenues hors du Québec pour les haltérophiles de la ville de Québec.

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La présidence de l'AHCQ alternait entre Maurice Allan et Jean-Yves Dionne chaque année, jusque vers la fin des années 1960. Les membres de l'AHCQ devaient payer une cotisation pour participer aux activités du calendrier et payer pour s'entraîner dans les gymnases locaux. Les propriétaires de gymnase ne bénéficiaient pas de subventions gouvernementales. Le 5 novembre, à la Salle Limoilou de Québec, furent tenus les Championnats de l'Amérique du Nord auxquels participaient les Jules Sylvain, Jean-Guy Dubé et Gerry Gratton. Les américains y étaient aussi avec leur champion du monde du temps, le poids lourd John Davis. Il était assez courant de voir un culturiste participer à une rencontre haltérophile et un haltérophile se mesurer à d'autres athlètes dans des rencontres de dynamophilie communément appelées Tours de Force, en 1955. Cette situation n'avait pas lieu à Montréal où l'Association locale, sous la gouverne de Lionel Saint-Jean, avait pris position de ne pas s'associer avec les activités des culturistes locaux.

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Même si les levers à un bras ne faisaient plus partie des compétitions officielles en 1955, voici ce que disait le livre de règlements de l’IWF. Il est intéressant de noter le degré de difficulté dans le livre de règlement pour effectuer un développé accepté à ce moment-là. C’est la raison pour laquelle on appelait communément ce lever, le «développé militaire».

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C'est aussi en 1955 que Maurice Allan commença à aller aux États-Unis assister aux compétitions haltérophiles. Il devint assez vite une

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61 personne bien connue chez nos voisins du sud. On l'accepta comme arbitre aux E.U. Il ne faut pas oublier que l'on pouvait devenir arbitre uniquement en devenant très actif dans le sport des poids et haltères. Il rencontra les grands athlètes du temps soit, Paul Anderson, Tommy Kono et beaucoup d'autres qui marquèrent l'haltérophilie américaine. Il arriva aussi que durant les mois d'été, alors qu'il y avait très peu de compétitions, que les hommes forts de Québec fassent des tournées en province et aillent à des endroits tels que Amqui, Rivière du Loup, Squatex, etc. pour y donner des démonstrations de force les plus variées les unes que les autres. Maurice Allan, qui mesurait environ 6'2" et pesait environ 210 lb (95 kg), avait une très bonne poigne et pouvait tenir à la verticale, quatre (4) plaques de 15 lb (6,8 kg), très plates, l'une contre l'autre et marcher avec celles-ci pour une bonne période de temps. Les hommes forts acceptaient aussi toute forme de défi dans le domaine de la force, venant des citoyens locaux. 24 ième Seconds Cat. Championnats Jeux Kg Sénior monde Pan Américains Munich, FRG 56 60 67,5 75 82,5 90 100 +100 Entraîneur Gérant Arbitre 1956 Maurice Allan fut utilisé par les américains pour juger leurs essais pour sélectionner leur équipe Olympique de 1956, à New York. Maurice en était rendu à être très visible aux E.U. et à poser comme un très fin connaisseur en haltérophilie auprès des Américains. Il était un arbitre de très bon calibre, neutre auprès des américains et bien accepté. Nous n'étions pas encore parvenus à l'époque où on devait avoir des cartes d'arbitres internationaux. En plus de vaguer à toutes sortes d'activités Maurice continuait d'essayer d'obtenir du support financier ou autre pour ses meilleurs athlètes du temps. Il obtint $100.00 des autorités de la ville de Québec; un $200.00 de l'office municipal du tourisme; un autre montant de la Commission Athlétique de la ville de Québec. Une parade eut aussi lieu en ville pour saluer le départ de Jules pour les Jeux Olympiques.

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62 Le réseau québécois de compétitions continuait de s'étendre. Les championnats sénior provinciaux étaient tenus à Noranda, PQ. Philippe Saint-Cyr y remporta sa catégorie. Lors des championnats d'Ontario de 1956 à Toronto, à l'âge de 41 ans, Joe Turcotte a terminé second dans la catégorie des 82.5 kg, derrière Maurice Strauss, un ancien champion belge. Les essais Olympiques au Canada eurent lieu à Montréal. Les participants étaient les étoiles du temps soit: les Rosaire Smith, Gerry Gratton, Jules Sylvain, Dave Baillie, Adrien Gilbert, ... Tout comme on avait fait à Québec un peu plus tôt, une grosse célébration locale fut tenue à Montréal pour saluer le départ des haltérophiles pour les Jeux. Le Service de la Police de Montréal fourni une escorte policière entre la ville et l'aéroport de Dorval, pour contenir la foule qui voulait saluer les athlètes qui s'en allaient aux Jeux Olympiques de Melbourne, Australie. La meilleure année de Jules Sylvain en haltérophilie fut en 1956 où il a détenu les records du développé (100 kg) de 220 livres (qui était le record de l'Empire Britannique); l’arraché (100.25 kg) de 221 livres (record canadien); 275 livres (125 kg) épaulé et jeté (record canadien); pour un total (324.3 kg) de 715 livres (record canadien).

Sans tambour ni trompette, un jeune haltérophile faisait son apparition sur la scène haltérophile de la Province de Québec. Son nom, Pierre

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63 Saint-Jean, le fils de Lionel. Pierre était déjà bien connu par les gens du milieu. On pouvait le voir en tout temps à la Palestre Nationale en compagnie de son père, sa mère et de sa sœur Jacqueline. La préparation pour la tenue d'une compétition haltérophile était une affaire de famille chez les Saint-Jean. Pierre pris part à une Compétition pour la première fois en février et totalisa 340 lb (154 kg) Aux trois levers. Pas mauvais du tout. Pierre allait éventuellement devenir un des meilleurs haltérophiles produits par le Canada. 16ième Cat. Jeux Kg Olympiques Melbourne, AUS 56 60 Jules Sylvain 9ième 67,5 75 Adrien Gilbert 8ième 82,5 Gérald Gratton -- 90 100 +100 Dave Baillie 6ième Entraîneur Gérant Charles Walker Arbitre 1957

Nos fédérations organisaient aussi des compétitions culturistes. Celle-ci, Monsieur Québec Juvénile à Québec. Jean Guillot 4ième, Jean-Paul

Brousseau 3ième, Jean Racine (gagnant), Claude Cousineau 2ième. C’est en 1957 que M. et Mme. Roy de Coniston, Ontario, les parents de Ralph et d'Aldo, ont acheté une maison avec un sous-sol plus haut que la

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64 normale et ont permis à leurs fils de se monter un gymnase dans le sous-sol. Murray Veno et Robert Leclair se sont également joint à eux. Ils ont appelé le club 'SUDBURY WEIGHTLIFTING CLUB' et ils ont fait leur première compétition – Seniors d’Ontario, en avril 1957, lesquels ont été tenus dans un gymnase privé, à Hamilton Ontario. Le tournoi a eu lieu dans une arène de boxe surélevée. Ralph, Aldo, Murray et Robert Leclair, tous de Sudbury, Ontario, ont utilisé la technique de la flexion pour la première fois. Robert Leclair a participé dans la classe des 132 livres (60 kg) et ne s'est pas classé. Ralph et Aldo ont levé chez les 148 livres (67.5 kg) et Ralph a terminé parmi les trois premiers de sa catégorie. Murray Veno a concouru chez les 165 livres (75 kg) et a terminé au 3ème rang.

Championnats Seniors de l’Ontario - 1957

(Non identifié); Mike Popovitch; Joe Turcotte

Mike et Joe avaient accomplis le même total à 710 livres (322 kg) – 3 levers – Popovich était plus léger (75 kg). Turcotte était le pionnier de l’haltérophilie à Sarnia, Ontario, (le grand oncle de Dalas Santavy), entraîneur aux Jeux de Commonwealth de 1970. En 1957 Joe Turcotte de Sarnia, Ontario, a de nouveau raflé la médaille d'argent aux championnats provinciaux de l'Ontario, mais cette fois dans la classe des 165 livres, derrière Mike Popowich. Un jeune gymnase de Kirkland, Lake, ON, Henry Lambert, a été introduit au sport de l’haltérophilie, grâce à une rencontre avec l’athlète originaire de Montréal, Dave Baillie. La ville québécoise de Rouyn-Noranda, QC, est située à une courte distance de Kirkland Lake et à cette époque Bailey y enseignait à école secondaire de langue anglaise. Lambert visitait l'école pour pratiquer ses pirouettes et son travail d'anneau, quand il a

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65 remarqué un ensemble de poids Olympiques dans le gymnase. Plus tard, il a posé des questions à Baillie à propos de la barre d'haltères et l'entraîneur lui a expliqué et, lui a montré les trois mouvements Olympiques. C'était alors que Lambert a été convaincu de tenter un essai dans ce sport. Henry a entendu parler alors des frères Aldo et Ralph Roy et dans sa recherche à parfaire sa forme haltérophile il a fait de fréquents voyages pour visiter leur gym Sudbury, ON. Avec la base athlétique de Lambert, c'était un naturel pour lui pour travailler sur l'arraché et l’épaulé dans le style accroupi qui ne faisait que commencer dans le monde haltérophile. Au même moment, son développement puissant des épaules le mena à se spécialiser au développé. C'est en 1957 que Philippe Saint-Cyr se retira de la compétition active. Il ne pouvait plus s'entraîner adéquatement dû à diverses obligations. Il croyait se retirer complètement du domaine de l'haltérophilie mais ce fut sans compter sur Lionel Saint-Jean qui l'approcha immédiatement et lui enjoignit de se tenir prêt pour arbitrer des compétitions puisqu'il avait toujours affiché une attitude correcte et connaissait très bien ce sport. 1958 L’Alberta a tenu ses premiers championnats Provinciaux en 1958, bien que des individus aient essayé indubitablement les levers Olympiques avant cela. Le premier tournoi où Philippe Saint-Cyr eut à arbitrer fut à Belleville, ON, en 1958, quelques mois après sa retraite comme haltérophile. Il se sentit paralyser par la pression, avant même que le premier lever ait lieu. Comme il fallait s'y attendre, tout revint à la normale sitôt le premier lever effectué. Il faut comprendre que les meilleurs haltérophiles du temps s'affrontaient. Les livres de règlements de la Fédération Haltérophile Internationale étaient très, très rares. C’est à voir les autres personnes arbitrer que les gens apprenaient les règlements. Une fois, à la Palestre Nationale de Montréal, Mike Lipari avait été appelé pour lever et venait d’arriver sur le plateau de compétition. Subitement il s’aperçut qu’il avait oublié de se mettre de la craie dans les mains. Il débarqua du plateau de compétition pour aller au pot à craie placé un mètre plus loin. Il reçut immédiatement trois lampes rouges de la part des arbitres pour avoir quitté le plateau de compétition alors qu’il était appelé à lever. Voilà de quelle façon on apprenait les règlements internationaux du temps.

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Compétition locale. Remarquez la barre chargée avec plaques à l’extérieur des collets et la serviette portée au cou du leveur.

Les deux chargeurs sont sur le plateau de compétition, très proches de l’athlète.

Lever refusé - Gymnase Hercule, Québec À Québec en été on s’adonnait à la dynamophilie. Un tournoi provincial de dynamophilie eut lieu et deux leveurs invités y ont causé une surprise à leurs premiers tournois officiels. Un des deux venait de la Région des Bois Francs et se nommait Pilotte, il ne pesait que 170 lb. Il a effectué facilement un soulevé de terre de 610 lb, ce qui était très bon pour l’époque. Mais la sensation fut la présence de Benoît Côté du Lac St-Jean. Il avait environ 30-32 ans, pesait 270 lb à 6’2 pouces. Il en était à sa première présence en tournoi et a effectué un soulevé de terre de 715 lb. Parmi ses levers réussis. Quelques mois plus tard il réussira 780 lb. De l’inédit pour ce temps-là. Enfin il se mesura à Doug Hepburn qui n’était pas à son meilleur, et il le défit dans une succession de tours de force.

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Benoit était un bucheron, un colosse, qui prenait à bras sa grosse moto Harley Davidson et la posait sur la plateforme arrière des camions. Après quelques mois, il tenta de faire de l’haltérophilie mais sans trop de succès. Il se dirigea ensuite vers la lutte professionnelle mais sa carrière fut de courte durée. Il avait débuté trop tard sa carrière d’homme fort. C'était maintenant aux quatre coins de la province de Québec qu'il y avait de l’haltérophilie: Montréal, Québec, Saguenay/Lac Saint-Jean et Noranda. Ceci ne veut pas dire que tout était facile pour les québécois. Ces endroits étaient très éloignés les uns des autres étant donné qu'il était hors de question de prendre l'avion, ce qui était très dispendieux donc non accessible aux gens du sport amateur. Il n'y avait pas de bon service d'autobus entre ces endroits sauf entre Québec et Montréal. On voyageait habituellement soit par train ou on s'engouffrait dans un des véhicules disponibles. Entre-temps, le frère de Robert Leclair, Norm Leclair de Sudbury, ON, a vu au fonctionnement du club d’haltérophilie qui était dans le sous-sol de la résidence de leurs parents. Il y avait une douzaine de leurs amis qui y pratiquaient l’haltérophilie Olympique également. Leur père, Dave Leclair, agissait comme le directeur général de la première Équipe d’haltérophilie de Sudbury et il les accompagnait aux rencontres haltérophiles à travers l’Ontario. Ils ont alors commencé à tenir des compétitions et des démonstrations haltérophiles dans les églises de la région et invitèrent des haltérophiles de Toronto et de la région pour

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68 rivaliser contre eux, en équipe. Ils ont reçu pas mal de couverture de la presse locale dans les journaux l’Étoile de Sudbury et le Voyageur. Turcotte a quitté la compétition à ce point et avec un complet se concentrent à entraîner, en développant Turcotte le Club Athlétique dans un des clubs supérieurs au Canada. Certains de ses meilleurs athlètes étaient de sa propre famille, fils Arthur et Edward et neveu Robert Santavy. D'autres premiers haltérophiles élitaires étaient des frères tissu éponge et Phil Evers et don MacNeill. Santavy était l'haltérophile le plus remarquable et décoré de Joe, en établissant le Canadien et le Commonwealth les dossiers adolescents et supérieurs. Coupe au carré Santavy a fait plusieurs équipes nationales, les équipes de Pan American de 1967, 1975 (la médaille de bronze), les équipes de Commonwealth de 1970 (la médaille en argent – 90 kilos) et 1978 (la médaille de bronze – 100 kilos) et les équipes Olympiques de 1968 et de 1976. Sur le plan international les Jeux devenaient aussi de plus en plus gros et le public devenait de plus en plus sensibilisé aux Jeux. Les essais pour les Jeux du Commonwealth eurent lieu à Montréal. Philippe donna un coup de main au comité organisateur des essais des Jeux; il était maintenant Président de l'association haltérophile de Montréal. Leurs fonds provenaient seulement des inscriptions aux différents tournois locaux. Ces argents étaient utilisés pour l'achat de trophées, écussons,... pour les participants. L'entraînement avait lieu à l’YMCA de Montréal et à la Palestre Nationale. Charlie Walker était encore actif dans l'administration du sport à Montréal. Quant à l’AAU du Canada, chaque année elle honorait ses meilleurs athlètes, incluant les haltérophiles. Ils étaient habituellement des participants aux Jeux. Étant donné la haute visibilité publicisée des performances des haltérophiles à Montréal, on pouvait voir régulièrement des chroniqueurs sportifs venir couvrir les compétitions sur place. Les essais pour les Jeux de l'Empire Britannique furent divisés en deux, une de la Zone Ouest du Canada et l’autre pour la Zone Est canadienne. Le 10 mai furent tenus à la Palestre Nationale celles de l’Est. Chez les 123 lb (56kg), Marcel Gosselin de Québec établit deux nouveaux records canadiens 187½ lb (85 kg) développé et 625 lb (283 kg) total. Jules Sylvain de Québec, au poids corporel de 141 lb (63,9 kg) chez les 148 3/4 lb (67,5 kg) établit un record canadien de 286 3/4 lb (130 kg) épaulé jeté. Pour les Jeux de Cardiff, monsieur Saint-Jean était le gérant d'équipe. A nouveau, Jean-Yves Dionne ne fit pas l'équipe des Jeux mais son athlète, Marcel Gosselin était sur l'équipe qui prit l'océan par paquebot vers l'Europe. Quelques jours plus tard Jean-Yves prit l'avion en direction de Cardiff. Il trouva de l'hébergement dans une famille, près de Cardiff. Un membre de l'équipe haltérophile de Trinidad reconnu Jean-Yves. Il s'enquerra de la possibilité pour Jean-Yves de donner des messages aux membres haltérophiles de l'équipe de Trinidad, puisque Jean-Yves n’était pas requis par le Canada. Jean-Yves, qui effectuait des massages à l'année longue, accepta.

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L’haltérophilie en Alberta a fait ses premiers pas dans les années 1950. Ils y ont tenu leurs premiers championnats provinciaux en 1958 malgré que, sans doute, des individus y avaient effectué certains levers avant ce temps-là. La province de l’Alberta a procédé à l’élection d’un nouveau président de l’AAU, Bob Devolin, qui demeurera en place jusqu’en 1971. L'haltérophilie canadienne (AAU) donna sa première clinique haltérophile - incluant une clinique d'arbitre - à Halifax, pour les membres de la Région Maritime. Deux délégués de la Branche (province) étaient dans l'assistance. On a alors assisté à quelques années d'activité haltérophile à Halifax. Ils mirent sur pied des rencontres haltérophiles, des cliniques locales et même des championnats inter-écoles. Leur nombre de cartes d'amateur prit un bond de 10 qu’elles étaient jusqu'à plus de 60. Ils étaient aussi toujours en contact constant avec le Président de l'haltérophilie canadienne concernant diverses informations.

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Doug Hepburn, Vancouver avant un combat de lutte professionnelle, dans une arène, vêtu en lutteur.

Le champion albertain Tats Aoki de l’YMCA de Lethbridge, Ab., à gauche, reçoit le trophée Dick Curtis du meilleur leveur lors des championnats de

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71 l’Alberta. Trophé remis par Merv Miller arbitre en chef. Sam Kitagama de

Lethbridge Ab., gagnant des 123 lb à droite. Des leveurs de Lethbridge, Calgary et Edmonton participaient à la

rencontre. Il y eut aussi beaucoup de publicité concernant un certain poids lourd du temps, pesant 270 lb (122 kg), Ben Coté. Il s'agit d'un bucheron qui débuta à lever des haltères alors qu'il était déjà dans la trentaine. Entre autre, il réussit un lever de terre officiel de 810 lb (367 kg) en plus de réussir de nombreux tours de force. Un autre poids lourd très connu dans son milieu fut Daniel Vaillancourt. A l'âge de 17 ans, il pesait 340 lb (154 kg). Il s'adonna à l'haltérophilie durant quelques années mais sans succès marqué. 38ième 6ième Cat. Championnats Jeux de l'Empire Kg Senior monde Stockholm, SWE Cardiff, Gales 56 Marcel Gosselin 3ième 60 Jules Sylvain 4ième 67, 5 75 Adrien Gilbert 3ième 82,5 Gérald Gratton 5ième 82,5 Mike Lipari 6ième 90 Keevil Daly 7ième 100 +100 Dave Baillie 2ième Entraîneur Gérant Lionel Saint-Jean Arbitre 1959

Cat Name City Press Sn CJ Total123 KITAGAWA Yukio LET 165 145 205 515132 DOBLER Bruno EDM 130 145 200 475

148 STOCKINGER Joe MH 205 200 255 660OGADAKI T. CAL 165 150 200 515SEREDIUK J. CAL 145 150 200 495HANSON Lorne EDM 140 140 205 485LALONDE W. GP 110 120 150 380

165 DEVOLIN Bob CAL 201 195 230 626REKLOW E. EDM 150 150 200 500WILLIER P. GP 125 135 175 435PRUSKY MarvIN CAL 165 - 215 -

181 BRINTNELL Robert EDM 185 200 270 655HOMENIUK W. EDM 210 190 250 650McGREGOR A. CAL 195 195 240 630KAY Gordon LET 195 170 220 585STANTON M. GP 115 120 175 410

198 BODDINGTON Jack GP 180 160 220 560

HW McKINNON B. CAL 220 200 250 670

2nd ALBERTA WEIGHTLIFTING CHAMPIONSHIPSCALGARY YMCA

25-Apr-59

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Le 24 octobre 1959 fut une date mémorable pour les amateurs de prouesses d'hommes forts de la région de Québec. En effet, à la salle Limoilou eurent lieu les championnats Nord Américains d'haltérophilie avec en vedette le grand champion américain Norbert Shemansky. On pouvait sentir cette passion en notant que 30 athlètes firent les frais de ces championnats, ce qui était très bon. Pour ce qui est de l'équipement utilisé, ce n'était pas la même chose; on n'avait pas perfectionné les métaux utilisés pour nos barres d'haltérophilie. Durant le tournoi deux barres furent déformées. On continua la compétition avec une autre barre qui était de qualité passable. Puis, on dû faire appel à des spectateurs qui avaient des voitures pour aller chercher d'autres barres dans des gymnases locaux de façon à assurer la continuité de la compétition. Ceci amena Maurice Allan et d'autres personnes à chercher d'éventuels manufacturiers locaux de barres d'haltérophilie. Ce ne fut que des déceptions puisque le métal idéal à utiliser était impossible à trouver sur le marché local.

En 1959, les Jeux Pan Américains eurent lieu à Chicago, EU. Monsieur Ken Yost, le président de l’AAU du Canada, décida que les essais pour les Jeux, dans tous les sports, auraient lieu à Winnipeg, Manitoba. Jusqu'à ce jour aucun essai pour des Jeux, en haltérophilie, n’avait eu lieu ailleurs qu'au Québec qui était le berceau de ce sport au pays. Monsieur Saint-Jean et Charlie Walker n'étaient pas du tout d'accord avec cette décision et prirent sur eux d'aviser les haltérophilies du Québec de boycotter ces essais. L’aviateur Bill Swaluk de la base militaire de St-Hubert, PQ, un bon haltérophile poids lourd au Canada, fut envoyé à Winnipeg par l'aviation militaire canadienne à bord d'un avion militaire. Il prit part aux essais ainsi qu'une poignée d'haltérophiles de bon calibre. Toutefois les meilleurs athlètes étaient demeurés au Québec. Ces essais s'avérèrent être de bas calibre, les arbitres en devoir ayant une connaissance rudimentaire de ce sport. Entre autre on vit l'entraîneur en

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73 lutte, Scotty Thompson, agir comme arbitre en haltérophilie lors de ces essais. A cette époque, au développé, l'haltérophile devait attendre qu'un signal visuel et sonore lui soit donné de la part de l'arbitre chef de plateau après l'arrivée de la barre aux épaules. Ce signal lui était donné aussitôt qu'il devenait immobile. Scotty Thompson prit sur lui de donner ce signal imprévu, durant le mouvement de l'épaulé-jeté ce qui dérangea beaucoup les athlètes. Suite à cet imbroglio, Scotty Thompson fut élu Président de l'haltérophilie à la AAU du Canada et Lionel Saint-Jean ainsi que Charlie Walker furent suspendus pour avoir donné de mauvais conseils aux québécois. Toutefois des démarches furent entreprises par messieurs Walker et Saint-Jean pour rendre justice aux athlètes du Québec et Mike Lipari fut ajouté à l'équipe des Jeux, suite à un appel que fit Mike directement à Ken Yost et lui fit part de ses habilités haltérophiles, Mike étant un haltérophile hors pair à ce moment, champion chez les 181 lb (82,5 kg). Monsieur Yost lui fit part immédiatement au téléphone que ses performances étaient très bien et qu'il le plaçait immédiatement sur l'équipe des Jeux. Ce fut probablement la seule fois au pays où un haltérophile n'eut pas à participer à aucun essai pour se retrouver en compétition internationale. Des haltérophiles canadiens de fort calibre demeurèrent au pays alors que des athlètes inférieurs furent choisis. Cet incident fut le déclencheur de plusieurs changements dans les années à venir, au sein de l'AAU du Canada. L’AAU du Canada chapeautait sept sports amateurs au pays, dont l'haltérophilie. Cet organisme était subdivisé en branches: la branche de Québec; celle du Manitoba; il s'agissait plus ou moins d'un reflet des provinces canadiennes. Une exception subsistait. C'était à propos de la province de l'Ontario où il y avait trois branches: Sud de l'Ontario, Ouest de l'Ontario et une autre. On peut immédiatement constater l'inégalité qui existait lors de votes sur des sujets touchant l'haltérophilie, au sein de cet organisme. Ceci ne rendait pas justice à la réalité haltérophile du temps alors que la très grande majorité des membres vivaient au Québec. Cette présence des haltérophiles canadiens sur la scène internationale apporta certaines modifications aux habitudes de nos athlètes. Une des plus visibles fut l'apparition du crochetage de la barre (placer le pouce contre la barre et l'emprisonner sur les autres doigts mais sous la barre). Avant ce moment les haltérophiles utilisaient une prise conventionnelle de la barre. A l'entraînement, on assista aussi à l'utilisation de ruban adhésif sur les doigts et de tissu noué sur les bouts des pouces pour améliorer la prise de la barre. Enfin ce fut l'arrivée des courroies, appelées aussi tirettes, que l'on passe autour des poignets et de la barre pour aider lors de mouvements de tirage de la barre. Un autre endroit au Québec où il avait aussi de bons hommes forts était le Saguenay/Lac Saint-Jean. Le meilleur haltérophile local étant Adrien Gilbert, un 165 lb (75 kg) membre de l'équipe Olympique Canadienne de 1960 qui est décédé en 2010. Maurice Allan est devenu le président de l'AAU du Canada en 1959. Un des premiers changements que Maurice a fait fut de rendre chacun conscient que l'AAU effectuait maintenant l'action de copier beaucoup

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74 d'organisations provinciales de sport avaient créées dans les dernières années à travers le pays en incluant le prédécesseur de Sport Canada. C'étaient toujours les mêmes gens se rencontrant sous différentes organisations sportives et discutant toujours des sujets semblables. Maurice a convaincu que c'était le temps pour effectuer une phase distincte avec l'AAU du Canada. Chacun a été demandé par Maurice, de créer leurs propres Fédérations pour soigner leur sport. L'argent venant de l'AAU a été séparé entre les Fédérations, des sommes entre un à deux milliers de dollars. Donc Maurice fut le dernier président de l'AAU du Canada. Cette organisation avait commencé ses activités en 1892. Lors des Jeux Pan Américains de Chicago Illinois, EU, de 1959, Jean-Yves Dionne assista aux Jeux à titre de spectateur.

Records 1959

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Ceci est un des dumbells (45 kg) qu’a utilisé Adrien Gilbert durant ses entrainements préalables. Cet haltère a eu pour source George F. Jowett de Scranton, Pensylvanie, E.U. qui l’avait vendu à l’homme fort de la ville de Québec, Gérard Michaud. Par la suite, ce dernier l’a vendu à Jack Bacon de Bagotville (LaBaie, QC). 32ième 3ième Cat. Championnats Jeux Kg Séniors monde Pan Américains Varsovie, POL Chicago, USA

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76 56 AUCUN CANADIEN 60 67, 5 75 82, 5 Mike Lipari 5ième 90 Alfred Karklins 6ième 90 Mike Quelch 7ième +100 William Swaluk 4ième Entraîneur Gérant Arbitre