> DOSSIER

PARISINTIME

Pas de portrait de Notre-Dame, laTour Eiffel ne sera qu’évoquée, leLouvre pas du tout, ce dossier n’estpas consacré aux monuments de Paris.C’est une autre ville que nous vousinvitons à découvrir. Celle qu’il fautdécouvrir, au gré des balades, à laforce des mollets. Celle qui se dévoilepetit à petit, qu’il faut conquérir. Nousvoulions partager avec vous notrepassion pour ce Paris à parcourir lenez au vent, au hasard des rencon-tres : Paris vert, avec ses parcs et sesjardins (p. 14), Paris bleu, avec la Seineet ses 36 ponts (p. 16), le quartierMontmartre, avec ses ruelles tordueset sa vue sur Paris (Paris blanc, p. 20).Vous découvrirez aussi les quartiersbigarrés de Paris : Belleville, China-town, le XVIII arrondissement (Parismulticolore, p. 24) ; sans oublier lalittérature et le cinéma, omniprésentsà Paris (Paris doré, p. 22).Nous commençons ce dossier par unlong historique de Paris, pour tenterde comprendre comment cette ville

est devenue cette capitale presquemythique (Paris noir et blanc, p. 10).Enfin, il nous a paru important delaisser la parole à un groupe d’étu-diants thaïlandais de l’AllianceFrançaise, qui ont interviewé unParisien (p. 28).

exister. Une cohabitation et un partage des pouvoirs se mettent enplace. Un véritable conseil municipal voit le jour. Nous sommesau XIIIème siècle : une municipalité est née.

LA MISE AU PASJusqu’à la révolution française, ce système va progressivement êtreréduit au minimum. Les rois successifs tentent d’imposer leurpouvoir sur la ville. En réaction, Paris se révolte à plusieurs re-prises. Au XIVème siècle, un prévôt s’oppose au roi, et tente demettre la régence de Charles V sous tutelle ; au XVIIème siècle, le

C ’est l’histoire d’un petit village gaulois qui aurait bien voulurésister. Retranchés à Lutèce, l’ancien nom de Paris, unepoignée de Gaulois (la tribu des Parisii) se fait mettre dehors

par les Romains en 52 av. Jésus-Christ. Ville gallo-romaine pen-dant cinq siècles, la cité change alors de nom, pour prendre celuide Paris (CivitasParisiorum). Clovis, roi desFrancs, donne ses premièreslettres de noblesse à Paris.Il en fait la capitale de sonroyaume, s’appuyant surcette ville pour étendre sesconquêtes vers le sud.Suivent cinq siècles oùParis périclite doucement etl’empereur Charlemagnepart s’installer à Aix-La-Chapelle.

NAISSANCE D’UNE MUNICIPALITÉMais au milieu du XIIème siècle, Philippe Auguste prend le pouvoir.Le jeune roi comprend l’importance des villes dans ledéveloppement économique. Il ordonne de paver les rues, construitune enceinte fortifiée sur la rive gauche de la Seine, et – décisioncapitale - choisit de conserver les archives à Paris. Grâce aux Hallesconstruites par Philippe Auguste, Paris devient alors la capitalemarchande de la France.Paris va alors connaître une montée en puissance étonnante, venantde la bourgeoisie. Des corps de métier sont formés : les boucherssont les premiers à se regrouper et à acquérir des privilèges. Puis,c’est au tour des commerçants fluviaux, qui utilisent la Seinecomme voie de transport. Le bourgeois médiéval est né et s’emparepetit à petit du pouvoir et notamment de celui de lever les impôts.Le roi Louis IX réagit : il décide de nommer lui-même le prévôtchargé des impôts. Les prévôts marchands continuent cependant à

> PARIS, NOIR ET BLANC, VILLE REBELLE

> LE BOURGEOIS MEDIEVAL

> ENCEINTE CONSTRUITE PAR PHILIPPE AUGUSTE

> LE BLASON DE PARIS

Paris sera toujours Paris. Certes.Mais Paris n’a pas toujours été Paris.Une histoire mouvementée, qui aconnu un premier essor au XIIIèmesiècle, et a pris son envol auXVIIIème

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parlement se révolte contre les mesures financières d’Anned’Autriche : c’est la fronde. Louis XIV, alors jeune prince, s’enfuitde la capitale. Devenu roi, il s’installera à Versailles, près de Paris,cherchant à contrôler complètement la ville. Il crée une nouvelleadministration, dont les tâches débordent sur les compétences desinstances en place.A la fin du XVIIIème, les institutions parisiennes sont donc vidéesde leurs pouvoirs. La ville rebelle ne pouvait pas se laisser faire.Sous la pression économique et politique, Louis XVI décide en1789 de convoquer les Etats Généraux, sorte de réunion de tousles mécontents. La Révolution française débute. Elle seraessentiellement parisienne. La prison-forteresse de la Bastille estdétruite, le roi estguillotiné, la ter-reur règne.A la sortie de laRévolution, Napo-léon a donc toutesles raisons de seméfier de Paris. Etpourtant, il prendsoin de sa capitale.Il amorce unepercée ouest-estdans Paris, cons-truit les quais, creu-se les égouts. LeParis du XIXèmesiècle prend forme.Ce siècle sera marqué par les révoltes. 1830 : une révolte parisiano-parisienne renverse le roi Charles X et Louis-Philippe est porté aupouvoir en échange de promesses libérales. Un conseil municipalélu est institué. Mais aucun pouvoir ne lui est donné. Les émeutesse multiplient, et en 1848, la seconde République est proclamée.L’élection au suffrage universel direct est annoncée… sauf pourParis.

HAUSSMANN RÉVOLUTIONNE PARISQuelques mois plus tard, une nouvelle insurrection débouche surdes élections : Louis Napoléon, dit Napoléon III, neveu deNapoléon Ier, est élu. Il déclenchera un coup d’Etat en 1951,réprimant dans le sang une révolte, et supprimant du même coupl’autonomie de la municipalité parisienne.Débute alors une période qui sera essentielle dans l’histoire deParis : Georges Eugène Haussmann, préfet de Paris, révolutionnel’urbanisme de la capitale française. Il crée un nouveau systèmede circulation, en traçant de grandes avenues rectilignes, reliantles cinq gares, les deux rives de la Seine, et le centre avec lapériphérie. Par ailleurs, il répartit les aménagements collectifs defaçon plus homogène, implante de nouveaux espaces verts, etassainit la ville avec un système d’égouts de 500 kilomètres delong. En 17 ans, le Paris du XXème siècle est né.En 1870, une nouvelle révolte secoue Paris. La France est en guerrecontre la Prusse. Mais l’ennemi est arrivé aux portes de Paris. Laville est assiégée. Le fossé se creuse alors entre les Parisienspatriotes, qui veulent continuer la guerre, et le gouvernement deDéfense nationale, réfugié à Tours, qui demande la capitulation.Une coalition de nationalistes et d’ouvriers refusent de reconnaître

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> GEORGES EUGENE HAUSSMANN

> PARIS SOUS L'OCCUPATION

> PERCEMENT DE L'AVENUE DE L'OPERA EN 1876

l’Assemblée nationale. C’est la Commune. Elle affronte l’arméede la garde nationale. La Commune sera écrasée dans le sang,20 000 à 30 000 personnes seront tuées.Après cette révolte, et l’arrivée de la IIIème république, l’Etat craintParis et son peuple. L’administration de la capitale est mise soustutelle, et cela durera jusqu’à la deuxième guerre mondiale.En 1940, les Allemands envahissent Paris. Le gouvernementfrançais, qui collabore avec le régime nazi, est parti s’installer àVichy. La France a officiellement conservé sa souveraineté, maisla capitale est désormais aux mains de la dictature de Hitler.Dernière étape dans l’histoire de Paris, la ville se soulève le 19août 1944. Paris est libéré quelques jours plus tard, et le 26 août, legénéral de Gaulle, chef de la “ France libre ”, défile sur les Champs-Elysées.

> SANS-CULOTTE PARISIEN

Malgré ses deux millions d’habitants(9,3 en comptant la périphérie), Parisest resté une ville pleine de jardins, deparcs et de squares

"DES PARADIS MINIATURESSONT AINSI ÉPARPILLÉS ÀTRAVERS PARIS"

> PARIS, VILLE VERTE

P aris est composé de 20 arrondissements,80 quartiers. Et à chaque quartier correspondson pôle de verdure. Comment imaginer Paris sans ses

squares, ses 2 200 hectares d’espaces verts ? Avec le bois deBoulogne et le bois de Vincennes, deux gigantesques forêts, lespoumons de la capitale, et le jardin duLuxembourg, l’un des plus beaux de Paris (voirencadré), le choix des promenades est vas-te. Pourquoi ne pas déconnecter complètement enallant faire de la barque sur le grand lac du bois deBoulogne ? Ou oublier un instant le stress de lagrande ville pour aller admirer les rosiers de l’alléeroyale de Vincennes ?En 1844, le préfet Rambuteau a construit le pre-mier jardin public. Il pose quelques bancs dansl’actuel square Jean XXIII, quai de l’archevêché,et créé ainsi un espace d’agrément pour tous.Paradoxalement, ce sont les jardins à l’anglaise qui

dominent Paris. Dans les espaces exigus, l’envie d’abondance etde vie naturelle l’a emporté. Sur les Buttes-Chaumont, un poumonde verdure de 20 hectares permet d’aller visiter des grottes et de larocaille. Ce jardin, voulu par Haussmann pour oxygéner la banlieuequi commençait à s’asphyxier, reste le plus surprenant de la capitale.On peut y imaginer une véritable montagne, inspirée d’un paysagedu Jura, qui termine sur un pont, au-dessus d’une cascadelittéralement Wagnérienne, avec des effets sculpturaux.A ces parcs, bois et squares, il faut encore rajouter les jardinsparticuliers, qui apportent une touche verte à la ville, même si levisiteur ne peut que les admirer de loin, sans les toucher. Le Parisiena le goût des jardins secrets, cachés derrière de hauts murs et defortes grilles. Des paradis miniatures sont ainsi éparpillés à traversParis. Ainsi, près des Buttes-Chaumont, des rues pentues et pavéeslongent des pavillons, qui rivalisent de fleurs et de verdure. Lilasviolets et glycines jaunes, crépis roses et murs de briques, lescouleurs chatoient, et font de Paris, ville minérale par ailleurs, uneville verte et colorée.Encore actuellement, les espaces verts restent une priorité. Le jardindes Halles, le parc André Citroën, ou encore le parc de Bellevilleont vu le jour il y a moins de 20 ans.

JARDINS DU LUXEMBOURGL’histoire de ce jardin est composée de fantômes. A cetendroit, autrefois, un château était dressé : le châteauVauvert. Le lieu était réputé hanté. Cette demeure a disparu,mais a laissé une expression française courante : “ allerau diable Vauvert ”.

Mais ceci est de l’histoire ancienne. Les jardins duLuxembourg sont maintenant probablement les plus beauxde Paris : 24 hectares face au Sénat, connu aussi sous lenom de Palais du Luxembourg. Le Sénat est d’ailleurs lepropriétaire de ce parc, ce qui explique probablement lerespect très poussé des traditions qu’on retrouve à traversl’architecture du jardin. Une architecture qui mélangecependant les styles : jardins à la Française, avec ses statuesde reines et dames illustres, puis les jardins à l’anglaise,qui invitent à la rêverie. La fontaine Médicis retientl’attention. Rendez-vous des amoureux, ils viennentprofiter là d’un des endroits les plus agréables de Paris,où certains dimanche d’été, plus de 100 000 personnes sepressent, pour se balader tout simplement, mais aussi joueraux échecs sur des jeux extérieurs géants, ou échangerquelques balles de tennis sur les courts disponibles. LeLuxembourg, moins guindé qu’il n’en a l’air, est un vrailieu de promenades et de passe-temps populaires.

> JARDIN DES TUILERIES

> ORANGERIE DU BOIS DE BOULOGNE

> PARIS, VILLE BLEUE, DIVISÉE ENTRE SES RIVES

RIVE GAUCHE, “TRÈS CHÈRE”Retraversez la Seine, pour découvrir cette fameuse rive gauche,dont se gargarisent les “ vrais Parisiens ”. Car attention, on neconfond pas Parisiens et Parisiens. Alain Schiffres, rédacteur del’indispensable livre “ Les Parisiens ” est catégorique sur ce point :“ d’un côté, vous avez Paris, où se rassemblent les Parisiens, c’est-à-dire la société parisienne ; de l’autre, vous avez Paris, où sepressent les Parisiens, c’est-à-dire la “ population parisien-ne ”. Chacun a ses usages, ses quartiers et même ses rues pour

Paris est séparé en deux par la Seine,le fleuve aux 39 ponts, qui rassembleautant qu’il divise. Du côté sud, larive gauche, avec son aristocratieparisienne. Au nord, la rive droite,plus nouvelle, plus touristique aussi

> L'OBELISQUE DE LOUXOR

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La rive droite fait d’ailleurs rire ceux qui secroient les “ vrais parisiens ”, ceux de la rivegauche. Rive droite, rive des arrivistes et desnouveaux riches, affirme la réputation, etpourtant rive qui a compris à merveille ceque “ urbanisme ” veut dire. Une sorted’unité se dégage de cette partie de Paris.La place de la Concorde en est le plusfrappant exemple, et pourtant, lesmonuments n’ont a priori aucune unité entreeux. Au centre se trouve l’obélisque, ramené d’Egypte parNapoléon. Autour rayonnent d’un côté les Champs-Elysées, avecleur enfilade dessinée par Le Nôtre et l’Arc de Triomphe à leursommet ; de l’autre, les jardins des Tuileries apportent la toucheverte nécessaire à la respiration de l’œil. L’enfilade Nord-sud y estaussi intéressante : deux bâtiments Louis XV closent la place, tandisqu’à l’opposé, il faut retraverser la Seine, toujours elle, pour que laperspective échoue sur le Palais Bourbon.A noter que cette place a connu les grands moments de laRévolution : la guillotine y était installée ; le roi Louis XVI,Robespierre, et quelques 1 100 autres anonymes y ont étéguillotinés.

L’HARMONIE DE LA PLACEDE LA CONCORDE

L e jour se lève. Sur les bords de la Seine, vous regardez lesoleil qui éclaire doucement l’est parisien. La Tour Eiffelestà votre droite. La grande dame de Paris, son symbole, tend

ses bras de fer. Montez à son sommet, sans vous attarder sur sonarchitecture. Et là-haut, à 320 mètres d’altitude, contemplez.Immédiatement, une évidence s’impose : la Seine détermine toutà Paris.A votre pied, le pont d’Iéna vous transporte sur le Trocadéro. Plusloin, les tours de Notre-Dame s’élèvent, du milieu de l’île Saint-Louis, berceau de Paris. (Voir encadré). Et puis, sur votre gauchese tient la rive droite, puisque la Seine coule d’est en ouest.

défiler ”.Du côté gauche de la Seine,donc, se trouve un village.Habitants : les Parisiens. Ceuxqui forment une sorted’aristocratie, ne se mettentpas en avant, mais ne se mélan-gent surtout pas. Un coupd’œil, et l’étranger, c’est-à-direle Parisien, est repéré. De ceclivage, une atmosphère sedégage. La vie rive gauche estfinalement très provinciale :petits marchands et artisans ycoulent une vie intime et discrète.La place Saint-Germain-des-Prés symbolise l’autre facette de larive gauche : artistique et intellectuelle. Jean-Paul Sartre et Simonede Beauvoir s’y promenèrent jusqu’à leur mort, les frères Préverty firent la fête. Proust et Balzac avaient arpenté le faubourg Saint-Germain eux aussi.Puis, arrive le quartier dusavoir, le quartier Latin. LaSorbonne, le lycée Louis-le-Grand, et non loin, le collègede France. Le quartier Latin,c’est la révolution étudiante en1968, les barricades, 400blessés et des centainesd’arrestations. De nos jours,tout est calme, mais la baladeà pied reste très agréable, à larecherche des hôtels parti-culiers et des anciennesmaisons, vieux restaurants et cinémas d’arts et d’essais.Retournez ensuite sur un pont de la Seine. Le soleil se couchemaintenant vers la tour Eiffel. Le temps d’aller vers la Bastille,

rive droite, à la recherche de quelques lieux de fête. Ce quartiervoit les boîtes, restos, et autres tapas se multiplier. Mais attention :vous avez alors retraversé la Seine, vous êtes rive droite. Vous êtesredevenu un Parisien. Vous n’êtes plus Parisien.

> LES BOUQUINISTES

> LES QUAIS VERS LE PONT SAINT MICHEL

36 PONTS ET 36 QUAISLa Seine sépare Paris en deux parties qui s’affrontent. Mais la Seine crée aussi et surtout un lieu qui invite à la balade et à la rêverie.Parmi les 36 ponts et passerelles, évoquons le Pont neuf, le plus vieux de Paris. Ce pont, commandé par Catherine de Médicis etHenri III en 1578, était le premier pont sans maison. Pour la première fois, les Parisiens qui le traversaient pouvaient bénéficier d’unpanorama sur la Seine. Trente ans de travaux ont été nécessaires pour le construire.Un chiffre à comparer aux six nuits qu’il a fallu pour assembler la nouvelle passerelle de Solférino, en octobre 1998. Ouvertureprévue : fin du mois d’août. Ce nouveau pont reliera le musée d’Orsay aux jardins des Tuileries, formant une sorte de pont de laculture. Pour être juste, il faut quand même préciser qu’entre la commande et l’achèvement complet des travaux, 6 ans se sontécoulés.Mais retournons au Pont-Neuf. Les bouquinistes s’étaient rapidement installés sur ce pont, dès 1619. Quelques années auparavant,une ordonnance d’Henri III avait obligé les marchands ambulants de livres à se fixer. Quatre siècles plus tard, les bouquinistesrestent l’un des signes distinctifs de la Seine. Il en reste environ 250. Ils ne vendent pas de trésors, mais fournissent de bons livresd’occasion, peu chers.Ils sont installés de façon continue sur la rive gauche, entre le pont Royal et le pont de Sully, c’est-à-dire à l’est de Paris. Ce tronçon,rive gauche, correspond à la plus longue balade à faire à pied le long de la Seine, sur les quais. Ces quais qui servent de plages dèsles beaux jours. Touristes et Parisiens (Parisiens ? !) viennent y prendre le soleil et tremper les pieds dans l’eau.En général, pas de baignade cependant. L’eau de la Seine est quand même polluée. Quoique… Jacques Chirac, l’actuel présidentfrançais, alors qu’il n’était que maire de Paris, a promis de se baigner un jour dans la Seine. Les Français attendent toujours !

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> PARIS, VILLE BLEUE, DIVISÉE ENTRE SES RIVES

RIVE GAUCHE, “TRÈS CHÈRE”Retraversez la Seine, pour découvrir cette fameuse rive gauche,dont se gargarisent les “ vrais Parisiens ”. Car attention, on neconfond pas Parisiens et Parisiens. Alain Schiffres, rédacteur del’indispensable livre “ Les Parisiens ” est catégorique sur ce point :“ d’un côté, vous avez Paris, où se rassemblent les Parisiens, c’est-à-dire la société parisienne ; de l’autre, vous avez Paris, où sepressent les Parisiens, c’est-à-dire la “ population parisien-ne ”. Chacun a ses usages, ses quartiers et même ses rues pour

Paris est séparé en deux par la Seine,le fleuve aux 39 ponts, qui rassembleautant qu’il divise. Du côté sud, larive gauche, avec son aristocratieparisienne. Au nord, la rive droite,plus nouvelle, plus touristique aussi

> L'OBELISQUE DE LOUXOR

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La rive droite fait d’ailleurs rire ceux qui secroient les “ vrais parisiens ”, ceux de la rivegauche. Rive droite, rive des arrivistes et desnouveaux riches, affirme la réputation, etpourtant rive qui a compris à merveille ceque “ urbanisme ” veut dire. Une sorted’unité se dégage de cette partie de Paris.La place de la Concorde en est le plusfrappant exemple, et pourtant, lesmonuments n’ont a priori aucune unité entreeux. Au centre se trouve l’obélisque, ramené d’Egypte parNapoléon. Autour rayonnent d’un côté les Champs-Elysées, avecleur enfilade dessinée par Le Nôtre et l’Arc de Triomphe à leursommet ; de l’autre, les jardins des Tuileries apportent la toucheverte nécessaire à la respiration de l’œil. L’enfilade Nord-sud y estaussi intéressante : deux bâtiments Louis XV closent la place, tandisqu’à l’opposé, il faut retraverser la Seine, toujours elle, pour que laperspective échoue sur le Palais Bourbon.A noter que cette place a connu les grands moments de laRévolution : la guillotine y était installée ; le roi Louis XVI,Robespierre, et quelques 1 100 autres anonymes y ont étéguillotinés.

L’HARMONIE DE LA PLACEDE LA CONCORDE

L e jour se lève. Sur les bords de la Seine, vous regardez lesoleil qui éclaire doucement l’est parisien. La Tour Eiffelestà votre droite. La grande dame de Paris, son symbole, tend

ses bras de fer. Montez à son sommet, sans vous attarder sur sonarchitecture. Et là-haut, à 320 mètres d’altitude, contemplez.Immédiatement, une évidence s’impose : la Seine détermine toutà Paris.A votre pied, le pont d’Iéna vous transporte sur le Trocadéro. Plusloin, les tours de Notre-Dame s’élèvent, du milieu de l’île Saint-Louis, berceau de Paris. (Voir encadré). Et puis, sur votre gauchese tient la rive droite, puisque la Seine coule d’est en ouest.

défiler ”.Du côté gauche de la Seine,donc, se trouve un village.Habitants : les Parisiens. Ceuxqui forment une sorted’aristocratie, ne se mettentpas en avant, mais ne se mélan-gent surtout pas. Un coupd’œil, et l’étranger, c’est-à-direle Parisien, est repéré. De ceclivage, une atmosphère sedégage. La vie rive gauche estfinalement très provinciale :petits marchands et artisans ycoulent une vie intime et discrète.La place Saint-Germain-des-Prés symbolise l’autre facette de larive gauche : artistique et intellectuelle. Jean-Paul Sartre et Simonede Beauvoir s’y promenèrent jusqu’à leur mort, les frères Préverty firent la fête. Proust et Balzac avaient arpenté le faubourg Saint-Germain eux aussi.Puis, arrive le quartier dusavoir, le quartier Latin. LaSorbonne, le lycée Louis-le-Grand, et non loin, le collègede France. Le quartier Latin,c’est la révolution étudiante en1968, les barricades, 400blessés et des centainesd’arrestations. De nos jours,tout est calme, mais la baladeà pied reste très agréable, à larecherche des hôtels parti-culiers et des anciennesmaisons, vieux restaurants et cinémas d’arts et d’essais.Retournez ensuite sur un pont de la Seine. Le soleil se couchemaintenant vers la tour Eiffel. Le temps d’aller vers la Bastille,

rive droite, à la recherche de quelques lieux de fête. Ce quartiervoit les boîtes, restos, et autres tapas se multiplier. Mais attention :vous avez alors retraversé la Seine, vous êtes rive droite. Vous êtesredevenu un Parisien. Vous n’êtes plus Parisien.

> LES BOUQUINISTES

> LES QUAIS VERS LE PONT SAINT MICHEL

36 PONTS ET 36 QUAISLa Seine sépare Paris en deux parties qui s’affrontent. Mais la Seine crée aussi et surtout un lieu qui invite à la balade et à la rêverie.Parmi les 36 ponts et passerelles, évoquons le Pont neuf, le plus vieux de Paris. Ce pont, commandé par Catherine de Médicis etHenri III en 1578, était le premier pont sans maison. Pour la première fois, les Parisiens qui le traversaient pouvaient bénéficier d’unpanorama sur la Seine. Trente ans de travaux ont été nécessaires pour le construire.Un chiffre à comparer aux six nuits qu’il a fallu pour assembler la nouvelle passerelle de Solférino, en octobre 1998. Ouvertureprévue : fin du mois d’août. Ce nouveau pont reliera le musée d’Orsay aux jardins des Tuileries, formant une sorte de pont de laculture. Pour être juste, il faut quand même préciser qu’entre la commande et l’achèvement complet des travaux, 6 ans se sontécoulés.Mais retournons au Pont-Neuf. Les bouquinistes s’étaient rapidement installés sur ce pont, dès 1619. Quelques années auparavant,une ordonnance d’Henri III avait obligé les marchands ambulants de livres à se fixer. Quatre siècles plus tard, les bouquinistesrestent l’un des signes distinctifs de la Seine. Il en reste environ 250. Ils ne vendent pas de trésors, mais fournissent de bons livresd’occasion, peu chers.Ils sont installés de façon continue sur la rive gauche, entre le pont Royal et le pont de Sully, c’est-à-dire à l’est de Paris. Ce tronçon,rive gauche, correspond à la plus longue balade à faire à pied le long de la Seine, sur les quais. Ces quais qui servent de plages dèsles beaux jours. Touristes et Parisiens (Parisiens ? !) viennent y prendre le soleil et tremper les pieds dans l’eau.En général, pas de baignade cependant. L’eau de la Seine est quand même polluée. Quoique… Jacques Chirac, l’actuel présidentfrançais, alors qu’il n’était que maire de Paris, a promis de se baigner un jour dans la Seine. Les Français attendent toujours !

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Blanc comme le Sacré-Cœur,blanche comme de nombreusesfaçades du quartier, Montmartrereste l’un des lieux les pluspassionnants de Paris

> PARIS, VILLE BLANCHE, PARIS L’ARTISTE

Pour se venger, deux ans plus tard, l’Eglise catholique fait construireune basilique pour expier les crimes de la Commune. C’est le Sacré-Cœur, dont l’architecte, Paul Abadie, devait aimer lesmeringues à tendance byzantine.A la fin du siècle dernier, des peintres en firent leur terred’élection. Renoir, Max Jacob, Matisse, Braque, Appolinairey passèrent. Picasso y a peint Les demoiselles d’Avignon,le tableau fondateur du cubisme.Dans le bas de la Butte, le French cancan atteignait alorsson apogée. Le Moulin Rouge et le Moulin de la Galetterecevaient sur leur scène la Goulue et bien d’autres,immortalisées par Toulouse-Lautrec.La grande époque est révolue. Mais il subsiste encore uneatmosphère particulière. Les vrais ou pseudo-artistes quiportraitisent les touristes apportent une certaine fraîcheur.Mais c’est la balade, une fois de plus, qui apporte toute sasaveur au quartier. Entrelacs de petites ruelles, de jardins

I l était une fois une colline pleine de vergers, de vignes et demoulins à vent. Cette colline était à la frontière d’une grandeville. Un jour, un monsieur qu’on appelle un grand urbaniste

décida de tracer de grands boulevards, parceque ça permettrait de mieux circuler, qu’ildisait. Ce monsieur s’appelait Haussmann(voir Paris en noir et blanc). Alors, beaucoupd’ouvriers et de familles populaires ont étéobligés de sortir des anciennes limites de laville. La colline leur tendait les bras : ils s’ysont installés.Ainsi pourrait commencer l’histoire Mont-martre. Nous sommes dans les années 1860.Dix ans plus tard, en 1871, les Prussiensbattent la France et entrent dans Paris. Or,170 canons sont concentrés à Montmartre.Mais les soldats chargés de s’emparer de cetrésor de guerre sympathisent avec les habitants de la Butte, etarrêtent leurs officiers. C’est le début de la Commune (voir Parisen noir et blanc).

TERRE DU FRENCH CANCAN ET DEPICASSO

> LE SACRE-COEUR

LES TOITS DE PARISLes escaliers de Montmartre permettent d’obtenir une vue uniquesur Paris. La découverte des toits est saisissante. Du gris ardoiseau blanc laiteux, ils recèlent une vie à part. On découvre des balconsou des terrasses cachées. Les clochers sont autant de pics quiviennent briser l’harmonie du paysage. En tout, près d’un millierde cloches sont prêtent à sonner.Le spectateur de cet imprévu spectacle de toits se prend quelquesinstants pour un géant : les monuments apparaissent à une enjambéeà peine ; Paris semble une maquette tellement embrouillée qu’ilne reste plus de place pour y mettre les pieds. Le charme est là.

> LE MOULIN DE LA GALETTE

secrets, d’hôtels particuliers du XIXème siècle, la déambulationest parfaitement appropriée à ce quartier. Au hasard de la marche,le promeneur va tomber sur un moulin, une fontaine, un restaurant.Les pavés de guingois apportent la touche, qui devient presque laplus rare, à Paris : l’imperfection.

> PARIS, VILLE DORÉE, PARIS PAILLETTES

PARIS EST HABITÉNous aurions pu choisir les Paris de Hemingway, Prévert, Zola,Balzac ou Miller, dont l’œuvre est marquée par Paris. Ce sera celuide Victor Hugo."Il n’a pas besoin de dire qu’il aime Paris ; Paris est la ville natalede son esprit". (Victor Hugo "Les misérables"). Victor Hugo, grandécrivain parmi les grands, a situé ses plus grands livres dans Paris,qui est pour lui la ville par excellence. Dans "Notre-Dame de Paris",il s’élève en haut des tours de la cathédrale pour nous décrire parle détail le Paris du XVème siècle.Mais dans toute son œuvre, Victor Hugo présente Paris comme uncadre. Plus que les monuments, ce sont les habitants qui intéressentl’auteur des Misérables. Le peuple qu’il décrit est celui des révoltés,celui de la Restauration et de la Monarchie de juillet. Gavroche estle jeune gamin, sans peur des barricades, qui connaît la capitalecomme sa poche. La révolte se passe en 1830, mais Hugo se plaît

à perdre son lecteur, utilisant pour son roman un plan de 1727,qu’en plus, il prend soin de modifier.Hugo aime emmener son lecteur dans les souterrains de Paris. "Parisa sous lui un autre Paris, un Paris d’égouts". Jean Valjean, le hérosdes Misérables, s’échappera par-là, mais cela reviendra à traverserles enfers. Boues, eaux stagnantes, rats : les entrailles de Paris nesont pas accueillantes.Victor Hugo a déménagé à Paris à l’âge de 7 ans. Il est probablequ’il ne serait jamais parti durablement, n’y aurait-il eu l’exil.Quand il rentre de Guernesey, au bout de 19 ans, il va pleurer sonParis, celui d’avant Haussmann et des grandes avenues. Il regrette"cette richesse des lignes, cette opulence de détails, cette diversitéd’aspects, ce je ne sais quoi de grandiose dans le simple". Ilprécisait : "Respirer Paris, cela conserve l’âme".

PARIS, VILLE (LOUIS) LUMIÈRE"Paris brûle-t-il ?", "Paris-New York", "Paris nousappartient", "Paris qui dort", "La traversée de Paris","Un américain à Paris". Faut-il le démontrer, Paris ainspiré de grands films et de grands cinéastes.1895. Le tout premier film de cinéma de l’histoire esten cours de réalisation. Louis Lumière filme pendant50 secondes ses ouvriers à la sortie de l’usine. Nous sommes ruede Rennes à Paris : le cinéma est inventé.1951. "Un américain à Paris" est tourné par Vincente Minnelli.L’histoire : deux américains vivent dans un même petit hôtelparisien. L’un des deux, peintre, estime que Paris est la seule villequi puisse l’inspirer. Ce film, symbole des comédies musicales deHollywood, est pourtant un hommage appuyé à Paris : on seretrouve dans des mansardes et des rues pimpantes pendant lapremière partie joyeuse ; puis, voilà les quais sombres etmélancoliques dans la partie sombre du film.Plus près de nous, pensons à Woody Allen, qui utilisemagnifiquement les quais de la Seine dans sa comédie musicale"Tout le monde dit I love you". Le cinéaste qui incarne New York,ne se déplace presque jamais hors de son terrain d’aventure, saufParis et Venise. Ce ne peut être un hasard.

Paris, capitale de la culture ?Sans rentrer dans lapolémique, voici deuxportraits de Paris : celui desécrivains, et celui du cinéma

> VICTOR HUGO

> PARIS, VILLE MULTICOLORE, LE MÉLANGE DES CULTURES

P artez du nord de Paris. Voilà la Goutte-d’Or, quartier dontle nom porte déjà toute la poésie de l’endroit. Ce lieu est enfait un gigantesque marché, où se vendent en gros ou au

détail des tissus soyeux et des fringues bon marché (le fameuxmagasin Tati, entre autres). Des sacs de couscous se mélangentaux bijoux, la viande caschercôtoie les agences de voyage.50% de la population estmusulmane, 56 nationalités semêlent. Le dimanche après-midi, meilleur période pourvisiter la Goutte-d’Or, uneambiance différente sedégage : la Djerba chasseParis.Continuez maintenant vers leXIXème arrondissement, plusà l’est. Ce quartier est enpleine restructuration. Et c’est plutôt une réussite. La Villette alongtemps été le lieu des abattoirs, et le centre d’un quartierindustriel. Depuis peu, elle a été reconvertie en un parc extrêmementagréable, qui abrite l’immense Citée des Sciences et de l’Industrie,la Géode (cinéma boule en trois dimensions), la Cité de la musiqueou encore le Zénith, salle de concerts rocks.

LA VIE DE VILLAGE DU XIXÈMEMais le véritable intérêt du XIXème n’est pas là. Ce quartier ne serévèle que dans la vie quotidienne. Tous les jours, dans les petites

Le nord-est de Paris mélange les cultures : Maghrébins, Africains, Polonais,Asiatiques… Un monde vivant, composé d’une succession de petits villages

> CINEMA LA PAGODE

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CHINATOWN S’ÉVEILLEDans le 13ème arrondissement, un petit quartier s’agrandit de plus en plus : Chinatown. Certes, cela ne vaut pas les Chinatown deNew York ou San Francisco, mais l’endroit mérite quand même le déplacement. Chinatown est en fait composé à 80% de Chinoisvenant de Chine, Taïwan ou Hong-Kong, mais aussi de Vietnamiens, Cambodgiens… et quelques rares Thaïlandais.Le soir, près du grand supermarché “ Tang ”, les embouteillages prouvent l’attraction de ce quartier. Les Parisiens viennent ytrouver des fruits appelés “ exotiques ” ou encore des oreilles de porc laquées, met subtil et parfumé, et qui résonne aux oreillesfrançaises comme fabuleusement original.Près de 15% de la population du quartier est maintenant asiatique, et plus de 100 restaurants tendent les bras aux Parisiens. Citonsle Lao-Thaï, restaurant qui sert quelques Somtams pas trop épicés.Un petit tour dans ce quartier permet d’apprécier les couleurs chatoyantes et l’animation qu’ont su apporter ces nouveaux habitantsdu XIIIème arrondissement. Creusez un peu, et vous pourrez apercevoir des parties de cartes ou de mah-jong, preuve que Paris nechange pas les coutumes ancestrales. Et c’est tant mieux.

rues, autour de l’avenue Jean Jaurèset de la rue de Flandre, ce sont lespetits commerçants et la vie de vil-lage qui va avec qui prennent aucœur. Des rues en pentes et tor-tueuses, au hasard desquelles lesmarchés se découvrent, les maga-sins d’épices exotiques et les bou-langeries s’offrent à vous.Et si cette balade vous laisse rêveur,allez vous balader le long du bassinde la Villette. Ses bords viennentd’être aménagés en promenade, des

cinémas et des restaurants ont ouvert leurs portes, desartistes se sont installés dans d’anciens entrepôts. L’endroitdevient huppé, mais l’atmosphère demeure populaire.

BELLEVILLE, RÊVE D’AILLEURSDescendez maintenant un peu plus à l’est de Paris :Belleville. Un quartier qui a été remis à la mode par DanielPennac, écrivain français contemporain. Belleville, c’estencore un village, un de plus, dans Paris. Antillais, Grecs,Espagnols, Asiatiques, Juifs, Arabes : le mélange, lacohabitation, et donc les couleurs et le mode de vie, toutest là. Le long des trottoirs, vous trouverez des marchandsde chaussures, des pâtisseries orientales et des snacks.En descendant les rues, vous arriverez au bas de Belleville.Vieux quartier plus retiré que son voisin, il n’y a rien àvoir : il faut le vivre. Alors, arrêtez-vous un instant, etcontemplez.

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> LA PAROLE AUX THAÏLANDAISParfois, les choses qui paraissent les plus évidentes pour des natifsfrançais sont les sujets d’étonnement des étrangers. Pour tenterde soulever ces questions, un groupe d’étudiants de l’Alliancefrançaise ont interviewé un Parisien. Cette interview a étérédigée par les étudiants eux-mêmes, ce qui explique quecertaines tournures soient un peu maladroites. Dans un soucid’authenticité, les phrases ont été laissées telles quelles

LES PARISIENS SEMOQUENT-ILS DESACCENTS DE PROVINCE ?Ils ne se moquent pas, mais ils lestrouvent rigolos. Les Parisiens imitentdes accents provinciaux, mais pourdire la vérité, ils ont eux-mêmes unaccent.

EXISTE T-IL DES DIFFÉRENCES VISIBLES ENTRELES PARISIENS ET LES PROVINCIAUX ?Oui, il existe des différences, et aussi une certaine rivalité entreeux. Il est un peu difficile de définir ce qu’est un “ vrai ” Parisien,parce que maintenant, beaucoup de Parisiens sont issus de laprovince. Ceux qui vivent depuis des générations à Paris ne jugentpas trop, ne méprisent pas, il n’y a pas de haine. Par contre, lesprovinciaux n’aiment pas les Parisiens. Ils les trouvent très occupéset très pressés. En province, on prend plus son temps. Le plusamusant, c’est que les jeunes Parisiens ont parfois peur de quitterParis. Ils pensent qu’ailleurs, c’est la jungle.

> GALERIES LAFAYETTE, CREEES EN 1893

> QUARTIER DE LA DEFENSE

PARIS COMPTE 20 ARRONDISSEMENTS.EST-CE QUE LES GROUPES ETHNIQUESSONT BIEN MÉLANGÉS ?Généralement, c’est plutôt bien mélangé. Mais il y a desquartiers à part. Dans le quartier chinois, on se sent vraimenten Chine. C’est “ chinois-chinois ”, on a les odeurs, lesenseignes lumineuses… Dans le quartier arabe, on peutmarchander, parce que ça fait partie de la culture. Et puis, ily a beaucoup d’autres ethnies.

> AU LIDO

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La danse est certainement assez ancienne. A l’époque, voir desjeunes filles montrer leurs jambes, c’était “ vachement sensuel ”.Mais les gens étaient alors plus pudiques que maintenant. Ca avaitplus d’impact.

EST-CE QUE LE FRENCH CANCAN A ÉTÉINVENTÉ POUR ATTIRER LES HOMMES ?