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Jean Allouch a notamment publié

Lettre pour lettre Transcrire, traduire, translittérer Toulouse, ERES, août 1984.

La "solution" du passage à l'acte Le double crime des sœurs Papin en collaboration avec Erik Porge et Mayette Viltard, livre signé de l'hétéronyme Francis Dupré, Toulouse, ERES, oct. 1984.

132 bons mots avec Jacques Lacan Toulouse, ERES, 1988.

Marguerite, ou l'Aimée de Lacan Postface de Didier Anzieu Paris, EPEL, oct. 1990. 2° éd. revue et augmentée, oct. 1994.

Louis Althusser récit divan Paris, EPEL, déc. 1992.

Freud, et puis Lacan Paris, EPEL, janv. 1993,

Erotique du deuil au temps de la mort sèche Paris, EPEL, 1995. 2° éd. revue et augmentée d'un texte de Silvio Mattoni, «L'échec de la pudeur», mars 1997.

L'éthification de la psychanalyse, Calamité Cahiers de l'unebévue, Paris, EPEL, 1997.

— Allo, Lacan ? — Certainement pas. Paris, EPEL, 1998.

La psychanalyse : une érotologie de passage Cahiers de l'unebévue, Paris, EPEL, 1998.

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Jean Allouch LE SEXE DE LA VÉRITÉ Érotologie analytique II

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ANNONCE

SÉMINAIRE À BUENOS-AIRES. LES 28, 29 & 30 JUILLET 1998

La vérité : malencontreux malentendu

«C'est de réminiscences surtout que souffre l'hystérique», lit-on dès la «Communication prélimi- naire» des Études sur l'hystérie ; et la phrase, on le sait, donnait le véritable coup d'envoi de la psycha- nalyse. Ceci revenait à dire : le symptôme prive d'oubli (en Grec : léthé) ; il est a-létheia, une vérité.

Un gigantesque malentendu s'est très tôt greffé là-dessus : partant de ce non-oubli, paradoxalement, on a voulu orienter la psychanalyse vers la recherche de l'oublié - c'est l'anamnèse - alors qu'il s'agissait d'oublier ce qui n'avait pas pu être oublié. Non moins paradoxalement, on a voulu découvrir la vérité grâce à l'analyse alors qu'on l'avait là, articulée, dans le symptôme. Certes, la tradition occidentale n'aidait pas à concevoir une vérité-obstacle, ce qu'est le symptôme.

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Psychanalyser est rendre possible l'oubli. «La folie à l'état actif, écrivait John Cower Powys en 1928, n'est que l'incapacité d'oublier». L'analyse devra donc produire un oubli, mais autre que celui qui avait primitivement et en vain été tenté. Il y a donc différentes modalités d'oubli.

Ce dont Freud témoignait dans le second temps de son frayage. Il en est alors venu à prendre en compte l'incidence non plus seulement de léthé- hypnos (l'oubli d'où revient le symptôme) mais de léthé-thanatos, celui qui est sans retour aucun car il aura lui-même été oublié. Cette radicalisation aura-t- elle donné ses bases à une analytique freudienne de l'oubli ? Le grand mythe d'Éros comme voie selon laquelle Thanatos s'accomplit paraît au contraire renouveler le malentendu. Il reste que ce dualisme pulsionnel indiquait à nouveau que l'oubli est affaire d'érotique et affaire érotique. L'érotique n'est pas seu- lement son objet (le souvenir sexuel traumatique) ; surtout, il tient d'elle de ne pas pouvoir s'exercer comme oubli. Et donc, aussi, de le pouvoir. Freud nomma transfert le lien érotique ouvrant l'analysant à l'oubli, ceci jusqu'à l'oubli de ce lien lui-même.

Il faudra attendre les ultimes travaux de Michel Foucault pour envisager dans toute leur ampleur historique les raisons du malentendu qui, de façon réitérée, a frappé l'analyse (sa théorie, son exercice), y compris chez Lacan, avant que celui-ci n'en vienne à prendre ses distances avec la vérité en notant (non sans l'avoir séparée de tout absolu, de toute transcendance, en la reconnaissant comme mi- dire) qu'elle conduit à la religion. La remarque est malheureusement confirmée par l'évolution actuelle de la psychanalyse en une pastorale. Soit : exac-

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tement ce en quoi elle apparaissait exécrable à Foucault et à Lacan.

Lever le malentendu maintenant centenaire qui, dans l'analyse, porte sur la vérité, penser l'éro- tique de la vérité autre que la vérité de l'érotique (ce que présentifie la tradition occidentale, qui cherche à débusquer la vérité de soi dans le sexe), sera donc répondre enfin à Foucault. Et, du même coup, situer l'analyse non comme technique d'aveu mais comme érotologie de passage. «Érotologie de passage» tel apparaît en effet être le mode d'oubli exigible au champ freudien.

1. Notre opuscule La psychanalyse : une érotologie de passage reçoit donc ici après-coup son sous-titre : Érotologie analyt ique I. Tandis que le zéro (pointé) revient à L éthification de la psychanalyse. Calamité (également un cahier de L'Unebevébue, Paris, EPEL, 1997 et 1998).

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P R O L O G U E

A u d é b u t , la p a r o l e es t à la m u s i q u e . D e p u i s les

encein tes p révues p o u r l ' amp l i f i c a t i on de la paro le ,

v iennent aux oreilles d ' u n publ ic un peu é tonné, qui at tendai t le conférencier , un t ango des plus connus :

Yira . . . y i r a . L e s p a r o l e s s o n t d e E n r i q u e S a n t o s

Discépolo ; la mus ique aussi ; il fut enregis t ré p o u r

la p remiè re fois pa r l 'O rches t r a T ip ica Victor , avec

le duo G o m e z - V i l a . Puis p a r Garde l , pu is p a r b ien

d ' au t r e s . Est- i l s e u l e m e n t q u e l q u ' u n , d a n s la sal le ,

qui ne le connaisse pas par coeur ? Bien tô t que lques - uns, d iscrè tement , le chantent .

Cuando la suerte qu'es grela, fayando y fayando

te largue parao... Cuando estés bien en la via, sin rumbo, desesperao... Cuando no tengas ni fe, ni yerba de ayer sacándose al sol...

Cuando rajés los tamangos

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buscando ese mango que te haga morfar... La indiferencia del mundo que es sordo y es mudo recién sentirás.

Verás que todo es mentira, verás que nada es amor, que al mundo nada le importa ¡ Yira!... ¡Yira!... Aunque te quiebre la vida, aunque te muerda un dolor, no esperes nunca una ayuda, ni una mano, ni un favor.

Cuando estén secas las pilas de todos los timbres que vos apretás, buscando un pecho fraterno para morir abrazao... Cuando te dejen tirao, después de cinchar, lo mismo que a mí... Cuando manyés que a tu lado se prueban la ropa que vas a dejar... te acordarás de este otario que un día, cansado, se puso a ladrar.

Verás que todo es mentira, [etc]1

«Tu verras que tout est mensonge». Il s'agit d'une promesse...

1. Las letras del tango, Antología Cronológica 1900 - 1980, Coordinación y Prologo de Eduardo Romano, troisième édition augmentée et corrigée, Rosario, Argentine, Editorial Fundación Ross, 1991, p. 209-210.

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Pour en fo rmule r une autre, cel le q u ' i m p l i q u e l ' an -

nonce de ce séminaire , sans dou te puis- je partir de ce

«tout est mensonge» et p romet t re que la posi t ion de

la vérité telle que nous al lons l ' é tud ie r est bien pire encore. L ' a s se r t ion vient certes de q u e l q u ' u n fa isant

l ' expér ience qu ' ind i f fé ren t à son sort, le m o n d e tour- ne tourne c o m m e une putain sur son trottoir, de quel-

q u ' u n c o n f r o n t é à ce que de d é s i l l u s i o n c o m p o r t e l ' e x i s t e n c e du s e x e o f fe r t ; c e p e n d a n t , m a l g r é les

apparences , elle fait encore p reuve d ' u n bel opt imis- me. Il s u f f i t en e f f e t d e se d o n n e r l ' o p p o s i t i o n

log ique du vrai et du faux, la néga t ion non m o i n s

logique et le pr inc ipe du tiers exclu, not ions s o m m e toute assez bana les , y compr i s leur m i se en œ u v r e

dans le d i s c o u r s c o u r a n t , p o u r q u ' e l l e p u i s s e ê t r e

t ransformée en : « tout est vrai». Du coup, on le voit

c lairement , il y a là que lque chose d ' u n peu excessif .

Et de sans doute fort peu maniable , à force de l ' ê t re

trop.

Faut-il alors lire en ponc tuan t à l ' a ide de ces guille-

mets qui font si g r a n d dé fau t au d i sc ip le ac tuel de

L a c a n : «Veras que " t o d o " es mentira » ? H e u r e u x

2. Le constat est désormais clairement formulé : cf Jorge Banos Orellana, El idioma de los lacanianos, Buenos Aires, Atuel, 1995, p. 171-172. Banos souligne que dans l'actuelle version kitsch de Lacan, un des biais par lequel on promeut un «Lacan pour tous», la citation de Lacan passe par contrebande. Dont acte : l'offre des guillemets faite par Littoral n° 1 en mai 1981, à un moment non quelconque puisqu'il allait devoir être situé comme juste avant la mort de Jacques Lacan, que cette offre, pour avoir été inaugurale, aura aussi été largement décli- née. Fort justement Banos remarque que ce n'est pas tant le fait de s'approprier subrepticement le texte qui compte dans cette absence de guillemets dont use le peu scrupuleux dis- ciple, ainsi que le veut Umberto Eco, mais l'ennui, constituant

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lacanien qui r e tombe ainsi sur ses quatre pat tes de chat ! Si «tout» est mensonge, dira-t-il, c ' e s t que la vérité n ' e s t «pas toute». N 'es t -ce pas ce que la voix de son maître avait annoncé ?

P o u r t a n t , ce t t e vé r i t é c o m m e mi -d i r e , p o u r a v o i r pe rdu que lque peu de sa superbe, n ' e n gardai t -e l le pas la marque ? Nous promet tons donc q u ' a u cours de ces trois journées de séminaire, il lui faudra enco-

re lâcher du lest de cette superbe. Au lecteur de dire

si cette promesse , ici, est ou n 'es t pas tenue.

du kitsch, envers tout ce qu'il suspecte comme «trop intellec- tuel». Ajoutons que El idioma de los lacanianos fait date ; c'est en effet la toute première étude problématisant l'hermétis- me de Lacan ; celui-ci, jusque là, avait été surtout mis en avant pour être dénoncé (citons : Edouard Pichon, «La famille devant M. Lacan», Revue Française de psychanalyse, tome XI, n° 1, 1939, Editions de la Nouvelle Revue Critique, ainsi que Georges Mounin, «Quelques extraits du style de Jacques Lacan», Nouvelle revue française, n° 193, 1969). Il suffit, pour mesurer quelque peu l'importance d'El idioma..., de référer cette reconnaissance de l'hermétisme de Lacan à ce qui, aujourd'hui encore, fait mot d'ordre ou seulement constat : un Lacan «simple», ayant fait «œuvre claire» (ce que Lacan disait de Freud dans «La chose freudienne», et qui n'était pas moins erroné).

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P R E M I È R E S É A N C E , V E N D R E D I M A T I N

Les choses sont celles

qui ne tombent pas dans l'oubli. HÉSYCHIUS

Le psychanalyste n'est pas spécialement un tenant de la vérité ; ni son chevalier, au sens où Kierkegaard dessinait la figure d'un chevalier de la foi. Combien, seuls ou faisant nids avec quelques autres, détiennent la vérité et y bousillent leur vie ? On les appelle improprement «paranoïaques», ceci du fait d'une légère erreur, l'oubli de ce qu'ils sont :

1. Cité par Marcel Detienne, Les maîtres de vérité dans la Grèce archaïque, préface de Pierre Vidal-Naquet, Pocket, Paris, 1994 (1° éd., Paris, Maspero, 1967), p. 93. Dans «Fonction et champ de la parole et du langage», Lacan ne recule pas à situer l'analyste comme «maître de la vérité» (Ecrits, Paris, Seuil, 1966, p. 313). C'était dix ans avant l'ou- vrage de Detienne. Le «qui ne tombent pas» est ci-dessus sou- ligné pour qu'on ne passe pas trop vite sur la vérité comme défense, sur ce qui s'érige pour ne pas tomber. On peut aussi lire une allusion au «laisser tomber» par Freud de sa «jeune homosexuelle » ; à propos de cette fin de traitement (Freud l'envoyant à une collègue), Lacan eut ce mot où se lit que son «retour à Freud» n'était pas forcément ce qu'on imagine : «La chose freudienne, c'est ce que Freud a laissé tomber».

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plus s implement des noïaques, des «connaissants» la

vér i té . Q u e le p s y c h a n a l y s t e ne le soi t pas , t ient essent ie l lement à ce que sa théorie à lui n 'es t jamais tout à fait ça, lieu d ' u n permanent suspens quant à sa v é r i t é . L e p s y c h a n a l y s t e n ' e s t p a s n o n p l u s u n Sher lock Holmes découvrant , après mille rebondisse-

ments, le pot aux roses du cas ; et le bouclage d ' u n e analyse n ' e s t pas la vérité enfin révélée, que ce soit celle de soi, de l 'autre, de l 'univers , peu importe.

E t h e u r e u s e m e n t . . . C a r d e s v é r i t é s , b i e n

d 'au t res que des noïaques n ' e n manquent pas, à com- m e n c e r pa r celles qui s ' a u t o - p r o c l a m e n t tel les (par exemple celle des trois v : «Je suis la voie, la vérité

et la vie») ; ne manquent pas non plus les moyens censés faire accéder chacun à la vérité et qui peuvent l ' a m e n e r à p r e n d r e des vess ies p o u r des l an te rnes

(pa r e x e m p l e , ce r è g n e , en p s y c h i a t r i e , un s i èc le durant, de théorie de la dégénérescence) .

A vrai d i re . . . (tiens, ça n ' e s t pas si facile !), la psychana lyse a eu beaucoup de mal à se re lever

de ce qu 'on peut appeler l ' o rn iè re de la vérité, dans laquel le elle est très tôt tombée , plus ou moins tom-

bée , p a s e n t i è r e m e n t t o m b é e , m a i s t o m b é e d ' u n e façon qui resta, c o m m e le dit le titre a n n o n c e du

présent séminaire , «malencont reuse» . Après s ' y être avec Lacan que lque peu engluée (nous le vér i f ierons en l isant «La chose f reudienne») , elle s ' e n est sortie

e x a c t e m e n t le 9 avril 1974, lorsque Lacan enfin put

reconnaî t re et dire on ne peut plus c la i rement : «la vér i té , mes bons amis , ça m è n e à la re l ig ion». Il

s ' a g i t d ' u n e p h r a s e - c o u p u r e , m ê m e si, depuis , la rel igiosi té analyt ique, que Foucau l t identif ie si perti- n e m m e n t c o m m e u n e p a s t o r a l e , s ' e s t b e a u c o u p

déve loppée .

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Ainsi donc je ne cherchera i pas ici la vérité.

Et d ' a i l l eurs l ' o n peut en avoi r i m m é d i a t e m e n t une

preuve. En effet, ce que j e viens de dire doit aussi concerner ce que je viens de dire, au t rement dit, ce

que j e viens de dire doit n ' ê t r e pas vrai. Or, c ' e s t le cas ! Et il n ' y a là a u c u n p a r a d o x e , c o m m e , p a r

exemple celui du Crétois. «Il n ' e s t pas vrai que j e ne

chercherai pas la véri té» est une phrase pa r fa i t ement audible.

N o u s a l l o n s d o n c t e n t e r n o n s e u l e m e n t de

mieux cerner ce q u ' e n psychana lyse on peut en tendre

par vérité, de fo rmule r ce par rappor t à quoi la véri té se définit, mais aussi de f rayer un n o u v e a u rappor t à

cet te vérité. Ces deux ques t ions do iven t sans dou te

n ' e n faire qu ' une . Nous par tons du coup de t rompet te

ve rd i en de L a c a n en 1955 à V i e n n e , p a r l eque l il toni t rua i t , tel un c h e v a l i e r de la vér i té f r e u d i e n n e ,

cont re les t rahisons, d é t o u r n e m e n t s et aut res dis tor-

sions qu ' i l disait c o m m i s e s par les é lèves de F r e u d

(la posture de Lacan, forgée par lui, é tant alors faus-

s e m e n t q u i c h o t t e s q u e et l u i - m ê m e n 'é ta i t p a s s ans

dé tourner Freud) , pour nous régler, d isons sur vingt

ans p lu s ta rd , su r la r e c o n n a i s s a n c e q u e la v é r i t é

mène à la rel igion, ou encore sur la ph rase à j u s t e

titre célèbre de Foucau l t : « J ' a i m e trop la véri té pour ne pas la savoir pluriel le») .

H e u r e u s e m e n t , no t r e tâche , a m b i t i e u s e , d o n t

r ien ne ga r an t i t q u ' e l l e soi t à la p o r t é e de c o n f é -

rences ou de discussions, est un peu facili tée pa r ce que furent les t r ibulat ions de la vérité dans le siècle

qui s ' a chève . Sur divers registres, la vér i té s ' e s t en

2. Michel Foucault, Dits et écrits (désormais DE), t. IV, Paris, Gallimard, 1994.

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qu ' i l sait tout au moins qu'il sait ne pas savoir , et

que ce n ' e s t pas en vain q u ' o n l ' a hissé là d ' o ù il parle. Ce n ' e s t donc pas un hasard si ce sont spécia- lement ceux qui a iment se présenter «sur la scène du m o n d e » c o m m e sachants qui a f fec t ionnen t ce texte dont le caractère assez «écri t» (la publ ica t ion suivit

quasi immédia tement ) est bien suscept ible d ' impre s - sionner.

Par exemple lorsque Lacan situe le m a n q u e du vrai sur le vrai à la place de l' Urve rd rängung , q u ' e n c o n c l u r e ? Rien, sur tou t r ien ! Fau t e d ' u n e é tude

qui jugera i t la pe r t inence de l ' asser t ion , ses l imites de validité, sa f écond i t é théor ique , une é l émen ta i r e

prudence réc lame de ne pas s ' e n e m p a r e r en la pré- sentant c o m m e un savoir. Ainsi nous l imi te rons-nous

à r epére r l ' o s s a t u r e de ce texte . Ce t t e o s sa tu r e est une machine , une matrice, qui peut fac i lement s ' écr i - re sous forme d ' u n tableau.

Par rapport à «Sens d ' u n re tour à Freud», la

leçon de 1965 est por teuse d ' u n effect i f c h a n g e m e n t

sur la ques t ion de la vérité. L a vér i té étai t l ' i n o u -

bliable par excel lence ; main tenan t elle est mise en

posi t ion de cause. La vérité parlait ; elle parle tou- jours , mais ma in tenan t Lacan en dédu i t q u ' e n cette

par lure ( c o m m e l 'on disai t au M o y e n - Â g e ) e l le est

sans savoir. En effet, si la véri té par lante n ' é ta i t pas

sans savoir, le sujet dans la psychana lyse serait pure-

ment et s implement le sujet de la science, ce q u ' o n

c ro i t que L a c a n dit , au p o i n t q u e c e l a p a r a î t ê t re d e v e n u une e r r eu r c o m m u n e . C o r r i g e o n s avec des

g u i l l e m e t s : d a n s la p s y c h a n a l y s e , le su je t es t le

«corrélat an t inomique» de la science, un corrélat que

5. Ibid., p. 21.

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la science ne parvient jus tement pas à s u t u r e r Dans

l ' ana lyse , la véri té est donc sans savoir , mais pas sans cause. Jusque dans le cogito «rien ne se parle q u ' à s ' appuyer sur la c a u s e »

Ce rappel [de «La chose freudienne» - texte qu'il faut d'autant mieux rappeler qu'on l'a le corriger] n'est pas sans pertinence puisque le médium [entre vérité et savoir, dit le contexte] qui va nous servir en ce point, vous m'avez vu l'amener tout à l'heure [à propos de l'ergo du cogito]. C'est la cause : la cause non pas catégorie de la logique mais en causant tout l ' e f f e t

Mesure - t -on la d i f férence ? En tant qu ' i nou - b l i ab le pa r e x c e l l e n c e , la vér i té sou l eva i t b ien la quest ion de la cause de cet inoubli, mais rien n ' indi-

qua i t que ce t te vér i té étai t à e l l e - m ê m e sa propre cause. La cause de l ' inoubl i pouvait bien être ailleurs que dans l ' inoubl i . E x a c t e m e n t : on ne savait pas. Ou en tout cas, n ' é t an t pas expl ic i tement posée, la

ques t ion n ' é ta i t pas non plus t ranchée. Maintenant , elle est t ranchée : ce qui ne peut pas être oublié est cause du fait que ça ne peut pas être oublié. Cette thèse n'a rien d'évident, y compris chez Freud.

Le terrain de la causali té est un terrain miné,

qui fait bientôt voisiner qui s'y engage avec des col- lègues pas nécessairement (universitairement) choisis, t e n a n t s d u p a r a p s y c h o l o g i s m e , de l ' o c c u l t i s m e et autres t ransmission de pensée. Les sciences dures cri-

t iquent l ' a n t h r o p o m o r p h i s m e de la notion de cause. Lacan ne l ' ignore pas et c ' es t donc à une sorte d 'ar-

p e n t a g e q u ' i l se l ivre en d é p o s a n t , sur ce te r ra in miné de la causalité, sa matrice.

6. Ibid., p. 14. 7. Ibid.. p. 18. 8. Ibid.. p. 21-22.

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S'agit-il d'un moment provisoire, spécialement provisoire, voire évanescent, d'une formulation furti- ve de la causalité chez Lacan ? On peut le penser si l'on convoque le fait que cette causalité sera, chez lui, prise en charge d'une façon beaucoup plus constante, insistante, articulée, par l'objet petit a. La phrase du passage (si un tel passage eut bien lieu) de la causalité de la vérité à celle de l'objet petit a (déjà repérée et formulée en 1963, au moment même de l'invention de l'objet petit a) est d'ailleurs inscrite dans cette leçon, phrase illisible hors son positionne- ment historique dans le frayage de Lacan :

Cette théorie de l'objet petit a est nécessaire, nous le verrons, à une intégration correcte de la fonction, au regard du savoir et du sujet, de la vérité comme cause

La matrice comporte «quatre modes de réfrac- tion» «recensés» de la vérité comme cause. En fait, ça se joue parfois entre trois et quatre et ce balance- ment n'est pas négligeable car il marque l'espace même de la psychanalyse à la fois dans et hors la science. Pour chacune de ces réfractions, Lacan va définir une manière spécifique de la vérité comme cause, et lui associer un certain rapport de la vérité au savoir. En tout ceci, il semble tout d'abord que la vérité a perdu son antinomique compagnonnage conceptuel avec l'oubli. Le fait est d'autant plus sen- sible que la référence faite dans cette leçon à «La chose freudienne», à l'échec désormais reconnu de la tentative portée par la prosopopée de «La chose freu- dienne», est explicite

9. Ibid., p. 28. 10. Ibid., p. 28. 11. Ibid., p. 21.

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La matr ice est construite sur la base de l 'ana-

lyse ar is toté l ic ienne de la causal i té (Lacan y prend appui et la c o m m e n t e de nombreuses fois) qui dis- t ingue (selon Lacan, le point fait quest ion chez les spécialistes) quatre causes : formelle, matérielle, effi- ciente, finale.

Entre parenthèses, le numéro des pages où l'on trouve les termes ici rangés en tableau

Cet ordonnancement permet à Lacan, par rap- port aux trois autres modes qui «échappent à sa juri- diction» (magie, religion, science), de lancer alors un mot d'ordre qui, des années plus tard, sera foucaldien : résistez !

Ce sont les deux dernières cases, en bas et à droite, qui, principalement, nous importent. Elles sont plus obscures, moins cristallines, moins tirées au cor- deau que les autres. Pour éclairer ce dont il s'agit, il nous faut repartir de la science, c'est-à-dire d'une séparation «selon la ligne correcte» du savoir et du sujet. Cette séparation situe le sujet comme «corrélat antinomique» du savoir scientifique. Lacan étaye ce

12. Ibid., p. 29. Rappelons que ce fut d'abord la consigne d'un protestantisme persécuté.

13. Ibid., p. 15.

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pos i t ionnement du sujet sur un fait assez s imple et, semble- t - i l , d i f f i c i l ement con tes t ab le , le fait que la science

[...] n'a pas de mémoire. Elle oublie les péripéties dont elle est née, quand elle est constituée, autrement dit une dimension de la vérité que la psychanalyse met là hautement en e x e r c i c e

Voici donc que nous re t rouvons l 'oubli, à une

place bien précise de «La science et la vérité». Un tel oubl i peut p a r f a i t e m e n t é v o q u e r le r e f o u l e m e n t

réussi en ce sens que , loin de faire r e tou r d a n s le

déve loppement du savoir en per turbant ce développe- ment, il semble plutôt que celui-ci ne s'en por te que

m i e u x . L a s c i e n c e n ' a q u e f a i r e d u « d r a m e d u

s a v a n t » : peu impor te à l 'analyse de la chute des

co rps que G a l i l é e ait é té c o n d a m n é , à l ' é tude d e s transfinis que Can to r ait terminé sa vie en asile psy-

chiatr ique, à la relat ivi té qu 'E ins te in n'ait guère été heureux en amour , etc.

L a c a n e s t i c i c l a i r e m e n t à d i s t a n c e

d 'Heidegger condamnan t la techno-sc ience au n o m de son oubli de l'être de l 'étant. Il ne men t ionne m ê m e

plus cet oubli ombre du savoir, sur lequel il n 'avait d 'a i l leurs mani fes té aucun regret par t icul ier , a u c u n e

nostalgie. Ce t oubl i du savan t dans la sc ience qui, par certains aspects au moins, rejoint ce que Foucaul t

dit de l 'auteur dans la lit térature moderne , qui rejoint aussi ce qu'ici nous avançons de l 'oubli de l ' identité

sexuée dans la baise, un tel oubli peut bien al ler jus-

qu'à l 'oubli de l'oubli. Pour le savant travaillant, pour

l 'écrivant, pour qui baise, ceci n'a, à p ropremen t par-

14. Ibid., p. 22. 15. Ibid.

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ler, pas d'importance. En ce sens que pouvoir ne pas (produire du savoir vrai, écrire, baiser) est précisé- ment ce qui signe un trop d'importance accordé à l'oubli de l'oubli.

En identifiant le sujet dans la psychanalyse au sujet dans la science, Lacan s'en remet, en quelque sorte, à cet oubli réussi. Comme avec le drame du savant, le «drame de l'analysant», autrement dit tout ce qui a fait la chair de l'érotologie analytique de passage, sera oublié dans ses tribulations érotiques u l t é r i e u r e s

Tout le problème de chaque analyse est en quelque sorte de rendre possible un tel oubli. Ainsi ce «pas de savoir», que Lacan identifie alors au «pas- hésitation de la névrose», doit-il aussi être lu comme un pas au sens de la marche, celui qui, justement, lèverait l'hésitation, le pas- (le ne pas-) hésitation.

D'où part ce pas ? D'un oubli que l'on peut dire un oubli de l'être, que Lacan nommait ainsi lors de son séminaire du 26 juin 1967, en conclusion de sa lecture du cas dit du petit Hans. Après avoir cité, sans aucune réserve, le bon mot concernant l'oubli de l ' o u b l i il le confronte à l'oubli par Herbert Graf de son analyse, pour conclure qu'en cet oubli «Hans est

16. De là l'existence, chez Lacan, d'un moment dit de la passe, comme tel évanescent, où le drame de l'analysant, pro- mis à l'oubli, déjà engagé dans l'oubli, n'est cependant pas encore oublié.

17. Parti sur une île déserte pour oublier, un quidam voit un beau jour débarquer quelques intrus qui l'interrogent sur ce qu'il fait là. — «Je suis venu pour oublier», leur avoue-t-il. — «Oublier quoi ?», lui demande-t-on. — «Je sais pas. j'ai oublié». Ne concluons pas trop vite qu'il n'y a pas chez notre

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o u b l i é » On ne pouvait plus clairement indiquer qu'à l'inachèvement de l'analyse correspond un oubli de l'être, un oubli de soi au sens ou quelque chose de soi est laissé en plan, mais laissé quelque part, mais maintenu dans son être par ce délaissement lui- même, et à son achèvement un oubli de l'oubli. Le pas analytique est passage de l'un à l'autre oubli.

En abordant «La science et la vérité», nous

nous posions deux questions. I. Le glissement effec- tué par Lacan de la vérité comme l'inoubliable par excel lence («La chose f reudienne») à la vér i té comme cause matérielle («La science et la vérité») modifie-t-il la position de Lacan, celle inscrite L sur la figuration numérotée 4 de la fonction phallique ? II. Comment se situe désormais, si toutefois il s'agit encore d'elle, l'érotique de la vérité ? A la première question, il ne peut être répondu d'une manière simple, même si cette localisation reste fondamenta- lement au lieu de l'otre. En effet, dans le pas de savoir, la vérité comme oubli de l'être finit par être oubliée dans le savoir, quitte à ce que cet oubli soit lui-même oublié. L n'est donc plus qu'un point de départ, et le mouvement de ce pas-de-savoir peut être, à partir de là, figuré par une flèche qui se pro- longerait jusqu'à l'extrême droite du schéma. Avec la vérité comme cause matérielle, le problème de la localisation de la valeur phallique de la vérité ne

quidam d'oubli de l'oubli. Constatons qu'en tout cas, il aura fallu la rupture de son isolement et que la question lui soit posée pour que nous puissions dire qu'il n'y a pas eu oubli de l'oubli.

18. Ce sont les derniers mots de la séance. Sur l'exemplai- re de la sténotypie, le «est» est écrit (comme s'il était surligné) à la main. Celle de Lacan ?

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peut qu'être traité dynamiquement. De là cette flèche, qui bien sûr, évoque celle liant S1 à S2 : S1 → S2 . Remarquablement, ce L porté en S2 voisine avec la position de la vérité dans les sectes philosophiques et avec celle de la philosophie du principe de plaisir présentée par Powys.

Quelques valeurs de la fonction phallique Schéma 6

Quant à l'érotique de la vérité, le mot même de cause matérielle livre sa teneur. L'acte même de tracer la flèche (par exemple, dans l'interprétation) réalise la perte de cette cause, comme l'érection phal-

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lique va à sa propre perte dans la réalisation du désir et ajoutons, pour souligner la dernière phrase de la leçon, comme Lacan poursuit son séminaire. C'est ce que veut dire que le sujet soit évanoui, soit en fading en S2. Ici, point de scénario, plus de mythe, plus d'invitation à dévorer Freud, seulement un mathème qui écrit que la perte de la vérité comme cause maté- rielle, que sa détumescence se réalise dans l'oubli.

Quelques années p lus t a rd

L'ouverture du sujet à l'oubli de l'oubli est antinomique avec la perspective heideggerienne d'un sujet habitant l'être, voire la clairière de la vérité. Si, chez Lacan, la vérité de l'être oublié peut par l'analy- se passer au savoir, ce savoir lui-même ne conduit à nul supplément d'être, à nulle proximité plus grande avec l'être, seulement à son propre oubli. Lacan, le 14 janvier 1970 (séminaire L'envers de la psychanalyse) :

<La vérité> ne peut se dire toute entière pour la raison qu'au-delà de sa moitié il n'y a rien à dire, tout ce qui peut se dire est cela, et par conséquent ici le discours s'abolit, on ne parle pas de l'indicible, quelque plaisir que cela semble faire à certains.

Et nous avons la surprise de trouver, ce 14 janvier 1970, parfaitement articulée, la thèse qui, tout au long de ces rencontres qui sont ici des pages, s'est imposée par-delà l'invention même de la psychanaly- se (l'hystérique souffre de réminiscences), à travers «Sens d'un retour à Freud», «La science et la vérité» et... maintenant. Voici :

Ce manque à être <la vérité> que nous pourrons aussi appeler autrement, ce manque d'oubli, ce qui se rappel-

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le à nous dans les formations de l'inconscient. ce n'est rien qui soit de l'ordre de l'être, d'un être plein d'aucu- ne façon. Qu'est-ce que c'est que ce désir indestructible dont parle Freud pour conclure les dernières lignes de sa Traundeutung ? Qu'est-ce que c'est que ce désir que rien ne peut changer ni fléchir qu'en touchant ? Ce manque d'oubli, c'est la même chose que ce manque à être. car être ce n'est rien d'autre que d'oublier.

La psychanalyse est une érotologie en ce que,

c o m m e la baise qui elle, y parvient en une sorte de voie directe, elle est un chemin vers l'oubli de l'oubli.

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INDEX

abréaction, 31, 32 ACHILLE, 41 acte, 56 ACTÉON, 97, 106, 107,

109, 110, 124, 125 acting out, 103, 104 affect, 31 ALLOUCH, JEAN, 73, 79,

94, 117, 136 amour, 58, 108 anamnèse, 32, 58, 83 angoisse, 140, 141 anthropophagie, 125 ANZIEU, MARGUERITE,

60 APHRODITE, 58 APOLLON, 109 archive, 79, 80, 83 ARIANE, 94 ARIÈS, PHILIPPE, 34 ARISTÉE, 109 ARISTOPHANE, 39

ARISTOTE, 48, 139, 160 ARTAUD, ANTONIN, 108,

109 ARTÉMIS, 109 AUDIBERTI, 109 authenticité, 145, 153 autre, 54 Autre, 54 aveu, 30, 121 baise, 137, 161, 162, 165 BAÑOS ORELLANA, 13, 150 BARNAVE, 64 BATAILLE, GEORGES, 109 BAUDELAIRE, CHARLES,

35, 36, 105 BECKETT, SAMUEL, 150 BENVENGA, MICHELE, 70 BERGOUNIOUX, PIERRE,

20, 21 BERNHARD, THOMAS, 95,

96 BLOCH, MARC, 82

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BONIS, ORISTELLE, 21 BOURBONS, 60, 62 BOYMEL KAMPEN, NATALIE, 42 BRAHMA, 141

BRASSENS, GEORGES, 19, 40

BRETON, ANDRÉ, 109 BREUER. JOSEPH, 7. 30. 31

BRUNO, GIORDANO, 89, 94, 97, 102-104, 106, 108, 109, 122, 124, 126

de BAECQUE, ANTOINE, 39, 59, 60, 62, 63, 64

CANTOR, 161

cause, 132, 157, 158, 159, 160, 163, 164

chasse, 107-113, 122-126

Charites, 29 CHARTIER, ROGER, 82 CHOMSKI, NOAM, 100

chose, 93, 102, 105, 113- 121, 139, 142

chose freudienne, 15, 16, 92,

133, 159, 163 CLINTON, BILL, 60, 61, 62

cogito, 158 COLOANE, FRANCISCO,

110

complexe d'Oedipe, 126 COSTO, TOMASO, 70

Dasein, 140, 141, 144, 146 déchiffrement, 116, 117 déclaration d'amour, 24

défense, 15, 97

délire, 33

dépersonnalisation, 137, 141 DERRIDA, JACQUES, 79,

91, 145, 154

DESCARTES, RENÉ, 72, 115

désir, 165

DETIENNE, MARCEL, 15, 23, 26-29, 37- 39, 41-47, 49, 53- 58, 67

dette symbolique, 121 dévoilement, 139, 140 DIANE, 94, 97, 103-107, 109, 110, 113-115, 122, 124-

127, 131

Dieu, 78, 79, 83, 84, 86

DON QUICHOTTE, 17, 131 droit, 39, 40, 59, 60, 63, 64

dualisme pulsionnel, 8, 33, 35 DURAS, MARGUERITE,

28, 141 ECO, UMBERTO, 13

EINSTEIN, ALBERT, 161 enfant de nuit, 28, 29

épreuve, 119, 125 éraste, 107 éromène, 107

érotique, 9, 23, 26, 36, 38, 71, 93, 97, 115, 118, 125, 132, 137, 163, 164

érotologie, 24, 136, 137, 162, 165

ESPINOLA, MERCEDES, 76

éthique, 21, 22 être, 46, 47, 58, 95, 106,

145, 151, 152, 153, 155, 161, 162, 163, 165

Page 30: Paris, EPEL, oct. 1990. Paris, EPEL, 1995.

EURIPIDE, 48 fantasme, 136 FERENCZI, SANDOR, 25 fertilité, 60 FIBONACCI, 133 FLIESS, WILHELM, 123 folie, 69 fonction phallique, 49-53, 56,

58, 59, 74, 129, 147, 163 FORTIER-MASEK,

MARIE-ODILE, 69 FOUCAULT, MICHEL, 8,

9, 16, 17, 21, 22, 40, 48, 79, 81, 90, 93, 94, 96, 100, 112, 118, 119, 135, 137, 140, 156, 160, 161

FREGE, GOTTLOB, 51 FREUD, SIGMUND, 7, 8,

14, 15, 17, 21, 27, 29, 30-34, 72, 74, 75, 95, 97-103, 106, 111, 113, 114, 121, 122, 125, 126, 158, 164, 165

FRONTISI-DUCROUX, 61 FURET, FRANçOIS, 20, 21 de FRUTOS SALVADOR,

ANGEL, 92 GALILÉE, 161 GARDEL, CARLOS, 11 GAUDRY, FRANçOIS, 110 GIDE, ANDRÉ, 94, 108, 109 GIL, DANIEL, 76 GÖDEL, KURT, 19, 133 GOMEZ-VILA, 11 GORER, GEOFFREY, 34 GORGIAS, 44

GRAF, HERBERT, 162 GRÜNBAUM, ADOLF, 98 guérison, 98, 99 halakhah, 80, 81, 82, 83, 84, 85 HALPERIN, DAVID.M., 39 HEGEL, FRIEDRICH, 21,

112, 151 HEIDEGGER, MARTIN, 25,

46, 94, 116, 137-145, 149, 151, 152, 153, 154, 155, 156, 161, 165

HÉLÈNE, 72 HERMÈS, 61 HERNANDEZ, ANHELO, 76 HESIODE, 29, 48 HIGGINS, MARY, 98 histoire, 32, 33, 77, 78, 80,

81, 82, 83, 85, 143, 145, 151

HITLER, ADOLF, 111 HOFFMANN, HEINRICH,

111 HOMÈRE, 48, 112 Homme aux rats, 121 horreur, 70, 71 HUSSERL, 140 hypnos, 28 HYPPOLITE, JEAN, 149-153,

155 idolâtrie, 83 IMBERT, CLAUDE, 19 impossibilité, 53 inconscient, 67, 98, 99, 165 interprétation, 164 IPHIGÉNIE, 109 jeune homosexuelle, 15

Page 31: Paris, EPEL, oct. 1990. Paris, EPEL, 1995.

JOHNSON, LINDON, 61 JOSEPH II, 62

jouissance, 134 jugement, 139 KAMNITZER, PIERRE, 98 KANT, EMMANUEL, 21,

115, 116, 132, 140 KANTOROWICZ, ERNST, 59

KELLUM, BARBARA, 42 KENNEDY, JOHN

FITZGERALD, 61

KIERKEGAARD. SOREN, 15 KLEIN, MÉLANIE, 139 KLINGER, MARTA, 76 KOYRÉ, ALEXANDRE, 25,

116, 137, 140, 141, 143-145

LACAN, JACQUES, 8, 9, 13-18, 21, 23, 25, 30,

32-34, 37, 38, 40, 49-51, 53, 58, 61, 67, 68, 87,

89, 90-92, 95, 96, 97, 99-104, 107, 108, 110, 111, 113-115, 117, 121-126.

131, 132, 133, 134, 141,

143, 144, 149-163, 165 LAGACHE, DANIEL, 118

langage, 99, 121 lecture, 117 LÉNINE, VLADIMIR OULIANOV, 18

LEONE, ELSA,76 LE PEN, JEAN-MARIE, 111

léthé-hypnos, 8, 29, 32-36, 54-57, 71, 86, 127

léthé-thanatos, 8, 29, 32-36,

54,-57, 86

LÉVI-STRAUSS. CLAUDE. 94

LÉVINAS,EMMANUEL, 83 liberté, 143, 145 LISSARRAGUE,

FRANÇOIS, 39 logique, 58 LOUIS XVI, 40, 59, 62, 63 maître, 39, 40, 43, 55, 104,

111, 112, 113, 124, 133 MANNONI, OCTAVE, 150,

152, 153, 154

manque à être, 165 MARANISS, DAVID, 61 MARIE-ANTOINETTE, 62

masochisme, 126 mathème, 164 MÉDUSE, 69

mémoire, 77, 78, 80, 81, 85, 161

méprise, 105 métaphore, 60, 106 méthode, 72, 74, 75, 83 MICHEL, PAUL-HENRI, 108 MILLER, JAMES, 100, 117,

119

MILNER, JEAN-CLAUDE, 82, 85 MŒBIUS, 133

monde, 140 mort, 34, 40, 46, 113, 114, 124, 145 MOUNIN, GEORGES, 14 néant, 141 NÉPENTHÈS, 73 NÉVROSE, 162 NEWTON, HELMUT, 111

Page 32: Paris, EPEL, oct. 1990. Paris, EPEL, 1995.

NIETZSCHE, FRIEDRICH,

68, 77, 78, 83 NOIREL, GÉRARD, 82

objet, 116, 142, 151

objet petit a, 159 on, 141, 145 on dit, 28

otre, 54

oubli, 7, 8, 25-29, 31, 32, 35, 37, 44, 46, 47, 49, 52,

53, 56, 57, 67- 69, 71-73,

77, 78, 79, 81, 84, 85, 87, 101, 106, 129-132, 135, 136,

143-147, 150, 151, 152, 153, 155, 157-159, 161-165

paradoxe, 76 PARMÉNIDE, 46, 58

parole, 28, 38, 39, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 48, 49, 55,

56, 57, 58, 86, 104, 120, 121, 122, 156, 157

PASCAL, BLAISE, 141

passage à l'acte, 103, 104

passe, 162

pastorale, 16, 90 PAULHAN, JEAN, 109

pensée, 125

PERRIER, FRANÇOIS, 149, 150, 152

persécution, 117 PETIT Hans, 162

PICHON, ÉDOUARD, 14

phallus, 26, 37-45, 47, 49, 52, 53, 55, 58, 60, 61,

63, 64, 73, 75, 87, 117, 127, 146

philosophie. 143 plan projectif, 130 PLATON, 45, 46, 48, 97,

99, 108, 144

PLUTARQUE, 46 POIROT-DELPECH,

BERTRAND, 109

POWYS, JOHN COWPER,

68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 163

présence, 143 principe de plaisir, 32, 68,

74, 163

psychanalyse, 7, 16, 22, 23, 98, 119, 131, 157, 159, 161, 165

psychothérapie, 75

public, 44

pulsion, 98, 112, 125

pulsion de mort, 32 QUIGNARD, PASCAL, 124 RAJCHMAN, JOHN, 21 RAMNOUX CLÉMENCE, 28

RAPHAEL, CHESTER M., 98

rapport sexuel, 42 réalité, 32, 133, 136

rébus, 105, 113, 116, 120 REDFIELD, J, 112

réel, 116, 133, 137

refoulement, 29, 30, 35, 99, 152, 153, 154, 155, 161

règle fondamentale, 25 REICH, WILHELM, 98, 99

religion, 8 remémoration, 32, 67

Page 33: Paris, EPEL, oct. 1990. Paris, EPEL, 1995.

réminiscence, 108 représentation, 60, 136, 142,

143 ressouvenir, 58 retour, 34 retour à Freud, 15, 92-94,

96, 102, 106, 119, 120, 125, 131, 132, 134, 157, 165

ROMANO ,EDUARDO, 12 ROUDINESCO, ÉLISABETH, 104 RUSSELL, BERTRAND, 19,

24 de ROUGEMONT, DENIS,

100 SADE, DONATIEN, 100 SANTOS DISCÉPOLO, ENRIQUE, 11 SARTRE, JEAN-PAUL, 118,

140 satisfaction, 98, 99 savoir, 30, 31, 132, 133,

134, 135, 137, 147, 157- 163, 165

SCHNAPP, ALAIN, 112 science, 143, 147, 156, 158,

159, 160, 161 seconde mort, 136, 141 SÉNÈQUE, 112 sens, 93 sexe, 137 sexualité, 22, 40, 60 SHAKESPEARE, WILLIAM, 122 SHERLOCK HOLMES, 16

signe, 105, 114, 115, 116 signifiant, 116, 135, 136 signification, 116, 117 signifié, 116 SIMONIDE, 57 sincérité, 23, 24

SOCRATE, 48 soi, 141

SOLON, 48

sophistique, 45 SOPHOCLE, 48, 114 souvenir, 31, 32, 72

sujet, 135, 157, 159, 160, 161, 162, 164

surmoi, 21, 22 SYLÈNE, 114

symbole, 113, 114

symbolique, 140, 150, 151 symbolisation, 151, 155

symptôme, 7, 30, 31, 34, 35, 60, 67, 68, 75, 121, 134

de SAUSSURE, FREDI-

NAND, 115, 116 tendance, 97, 98, 100 terreur, 78

thanatos, 28 théorie, 16, 18

thérapeute, 152, 153, 154, 155

thérapeutique, 31, 33, 154 transfert,8, 64, 99 translittération, 80 transmission, 83 traumatisme, 75, 76

tromperie, 25, 45,48 TYRTAIOS, 48

Page 34: Paris, EPEL, oct. 1990. Paris, EPEL, 1995.

unebévue, 67 VENUS, 42 VERDI, GIUSEPPE, 17 vérité, 7-9, 13-19, 21-27,

30-32, 34, 35, 37-39, 41,-49, 51-53, 56-58, 67, 68, 70, 71, 87, 89, 90, 91, 93, 94, 97-106, 108- 110, 113-122, 124-127, 129-140, 142-146, 153, 155-159, 161, 163-165

VEYNE, PAUL, 27

VIDAL-NAQUET, PIERRE, 15, 39

VIÑAR, MARCELO, 76 WEEKS, JEFFREY, 99 WINKLER, JOHN J., 39, 48 WITTGENSTEIN,

LUDWIG, 22, 24, 57 YÉRUSHALMI, YOSEF HAYIM, 33, 75-78, 80, 81,

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