Paris 18 - le bonbon 05/2011
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édito 'Bon'jour !
Régie Publicitaire
06 27 96 75 82
Il faisait pourtant beau, ce mardi 22 mars. Pour une fois, le soleil n'avait
pas mis une crampe au printemps et posait fièrement dans le ciel du
quartier. Une météo aussi avenante ne pouvait dissimuler aucune traî-
trise. Erreur.
En haut de la rue de Steinkerque, les passants s'agglutinaient en une
masse inquiète. C'est jamais bon signe quand le flux sanguin du quar-
tier coagule brutalement. Dans le ciel, une épaisse fumée noire annon-
çait le drame : l'Élysée Montmartre brûlait.
J'ai dû passer une bonne demi-heure à observer le désastre. Médusé.
Dans les flammes qui s'échappaient du toit, une myriade de souvenirs
s'envolaient. Green Day époque Dookie et leur concours de mollards sur
scène. La soirée hommage à Kurt Cobain avec la projection du film Sold
Out. Le premier concert de Lunatic, sous haute tension. Method Man
sautant dans la foule après avoir fait gicler des litres de whisky. Buraka
Som Sistema transformant la salle en club Kuduro. Et tant d'autres :
Faith No More, Ideal J, TTC, Body Count, la Scred Connexion... On a mis
tant de fois le feu à l'Élysée Montmartre, il fallait bien que la métaphore
rejoigne un jour la réalité. RIP ma jeunesse.
On ne sait pas encore si la salle renaîtra un jour de ses cendres. Il le
faut pourtant. Le 18e sans l'Élysée Montmartre, ça fait tout vide. Tout
silencieux. On fait quoi nous ? On va se pieuter ? Hors de question ! Au
Bonbon, on soutient à fond toutes les initiatives qui pourraient lui offrir
une nouvelle vie.
L'Élysée Montmartre est mort. Vive l'Élysée Montmartre !
www.facebook.com/Lelyseemontmartredoitvivre
Julien Chavanes
Rédacteur en Chef
Président
Jacques de la Chaise
Design original
Rédacteur en chef
Julien Chavanes
Graphiste
Emmanuelle Labouré
Secrétaire de Rédaction
Marie Dupuis
Contributeurs
Elise Monnier,
Simon Lacourt,
Lucas Onestas,
Clara Rosenfeld,
Benjamin Delsol,
Emilie Vidaud,
Bulle Solvet,
Thomas Orssaud,
Audrey Wnent,
Stéphane Balmy
Chef de Pub
David B.
06 27 96 75 82
Petites annonces
Contactez-nous
01 48 78 15 64
Le Bonbon
31 bis, rue Victor Massé
75009 Paris
SIRET 510 580 301 00016
ISSN : en cours
Dépôt légal : à parution
3 — 18
Pour être sur la liste gratuite et prioritaire
≥ Envoyez un mail à : [email protected]
6, rue Fontaine Paris 9e / M° Pigalle
tous lEs vEndrEdisau Bus PalladiuM
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sommaire
6. Roxan
34. Iya Traoré
10. Brigitte
38. Élodie Laleous
14. Nemo
44. L'institut des cultures d'Islam
5. Le Bon Timing
6. Le Bon Commerçant
10. La Bonne Étoile
12. Les Bons Plans
14. Le Bon Art
16. Le Bon en Arrière
18. Le Bon Look
20. La Bonne Cause
22. Le Bon Astro
24. Le Bon Moment
27. Le Casse Bonbon
30. Les Bons P’tits Diables
33. Le Bon Écolo
34. Le Bon Homme
36. Les Bons Shops
38. Le Bon Artisan
40. La Bonne Parisienne
42. Les Bons Snapshots
44. Le Conte est Bon
46. Le Bon Agenda
Mai 2011
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le bon timing Les évènements à ne pas manquer !
DR
/ D
R
théâtre
soirée
les Mises en Capsules
Comme chaque année depuis 5 ans, le Ciné 13
Théâtre propose son festival de formes courtes les
Mises en Capsules. Les capsules, ce sont 15 créa-
tions originales d'une demi-heure, soit 5 spectacles
par soir sur trois soirées différentes. Un buffet théâ-
tral à la carte à découvrir durant trois semaines. Bon
app' ! Du 23 mai au 11juin 2011 Ciné 13 Théâtre
1, avenue Junot - Tél. 01 42 54 15 12
Gonjasufi
Le gourou de l'électro funk bizarre est l'un des plus
grands mystères de la musique moderne. Perdu dans
le désert californien dans une caravane pourrie,
nourri uniquement de psychotropes, Gonjasufi com-
pose un son alambiqué qui a donné l'un des meilleurs
disques de 2010. Sur scène, c'est encore plus chelou.
Et donc génial. Le 24 mai 2011 La Machine du Moulin
Rouge 90, bd de Clichy - Tél. 01 53 41 88 89
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le bon commerçant
RoxanunE BoutiquE qui Fait ChantEr la ModE
Texte Clara Rosenfled
Photo Audrey Wnent
a 100 mètres de la bouche de métro Blanche, la bou-
tique Roxan, au 25 rue lepic, est là pour étancher la
soif des demoiselles de tout âge en manque de frin-
gues et de chaussures. ici, c’est casual, tendance,
avec une touche rock ! anthony, le gérant, marche
aux coups de cœur et à l’instinct.
La vitrine, avec ses fleurs, nous rappelle que l’été
approche à grands pas pour nous conter fleurette.
A l’intérieur, deux fauteuils en cuir noir et bleu, une
lampe des années 50 et des meubles chinés en bois
et en métal. « J’ai ouvert une première boutique à
Paris à 21 ans. Je suis ensuite parti deux ans à Bali.
Là-bas, je n’ai pas pu m’empêcher de fabriquer des
vêtements. En 2002, j’ai ouvert cette boutique avec
son pendant pour homme juste à côté. J’en ai aussi
ouvert une autre, rue des Martyrs. Celle pour homme
devrait bientôt voir le jour sur le même trottoir », me
raconte Anthony paré d’une chemise et d’un jean noir.
Et pourquoi le nom de Roxan ? « Je partais pour Bali
et je devais trouver un nom de boutique rapidement.
Dans le taxi vers l’aéroport, j’ai entendu la chanson
Roxanne de The Police. Ca colle bien à l’esprit rock ».
« Notre parti pris, c’est de faire de moins en moins
de marques françaises. On effectue un gros travail
de recherche. On s’intéresse beaucoup aux marques
scandinaves comme Filippa K. On fait aussi Mai-
son Scotch ou encore, Marc Jacobs. ». Edwige, une
des vendeuses, ajoute qu’ils oscillent « entre des
marques basiques et d’autres plus pointues, plus ori-
ginales ». La tendance pour l’été dans la boutique ?
Le rouge et les imprimés. Chez Roxan, vous trouverez
bien plus de perles que dans une huître. Du blouson
de cuir bordeaux au top rouge brodé, en passant par
le pantalon chino en coton, décliné dans une ving-
taine de couleurs, du rouge vermillon au rouge vif
et du bleu passé au bleu électrique. Sans oublier le
T-shirt gris imprimé Jimi Hendrix Expérience.
De plus Anthony a aussi une passion pour les fou-
lards et les chaussures. Et ça se voit ! Avec plus
d’une cinquantaine de modèles différents de fou-
lards par saison, tout le monde y trouve son compte.
Motifs montgolfière, à pois, à rayures. Pour ce qui est
des chaussures, j’ai abandonné l’idée minutieuse
de les dénombrer. Escarpins, espadrilles basques
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le bon commerçant
roXan
23, rue Lepic
Tél. 01 42 55 20 44
25, rue Lepic
Tél. 01 42 52 47 70
34, rue des Martyrs 75009 Paris
Tél. 01 48 78 90 33
www.roxanstores.com
—
Du lundi au dimanche de 10h30 à 19h30
Pare Gabria, baskets scandinaves Jim Rickey, Nike
6.0. Et l’héroïne dans tout ça ? L’escarpin rouge avec
un gros cœur en cuivre dessus, conçu par Vivienne
Westwood pour la marque Mélissa, en plastique
recyclé et parfumé. Les enfants ont aussi droit à
leur coin avec entre autres le T-shirt imprimé " Nous
sommes des rocks stars ". Pour les grands rockeurs,
les bijoux Chanael K avec des petites têtes de mort
vous feront chanter à tue-tête.
Anthony et ses drôles de dames, Edwige, Violeine,
Stéphanie, Maëlle et les deux Séverine sont là pour
vous accueillir. Sachez d’ores et déjà que vous ne
résisterez pas aux porte-monnaie en peau d’anguille
rose ou vert pâle. Non, non…vous ne repartirez pas
les mains vides !
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la bonne étoile
rendez-vous au Zèbre à Montmartre avec le duo
Brigitte. sylvie la brune, aurélie la blonde. deux
filles singulières qui font (presque) tout ensemble et
nous parlent – d’une seule voix – de Brigitte lahaie,
de rugby, de cigarettes et du regretté Jack Bar. Mais
pas de leur premier album « Et vous, tu m’aimes ? »
dont les chansons sont déjà, comme leur rouge, sur
toutes les lèvres. interview.
Pourquoi Un Zèbre à Montmartre ?
C’est un café très agréable. Peut-être l’endroit dans
le quartier, avec l’Hôtel Amour, où nous nous retrou-
vons le plus souvent avec nos copains et surtout
nos copines. Ça nous change aussi de nos apparte-
ments respectifs où, comme on est toutes les deux
mamans, on essaie d’être le plus possible.
Comment expliquez-vous votre métier à votre
concierge ?
Aucune de nous n’a de concierge. Mais à ceux qui
nous posent la question, on dit simplement qu’on est
musiciennes, auteurs, compositeurs et interprètes.
Mais parfois dans la rue, vu notre look, il arrive qu’on
nous demande si on n’est pas plutôt stylistes ou
artistes peintres !
Si vous deviez inviter une personnalité – vivante ou
morte – à diner chez vous, ce serait qui ?
Une Brigitte ! Brigitte Lahaie peut-être. Et on lui
cuisinerait une « pkaila », plat typique juif-tunisien.
En même temps, ce serait sympa d’inviter Jack
Nicholson aussi, mais époque Easy Rider alors.
Quel est le lieu dans le quartier que vous pensez être
les seules à connaître (mais qu’en fait tout le monde
connaît) ?
Il y a quelques années – il y a prescription mainte-
nant, je peux le raconter – j’étais rentrée, en pleine
nuit, sans y être autorisée, dans la résidence privée
du Moulin de la Galette en haut de Montmartre. Alors
c’est sûr que tout le monde connaît, mais c’est plus
difficile d’y pénétrer.
Et un endroit où l’on est sûr de ne jamais vous croi-
ser ?
Aucun. Avec nous, tout est possible. Nous nous
sommes récemment retrouvées, pour une séance
photo, au « Vieux crampon », un bar de supporters
de l’équipe de rugby de Bayonne. Quand ils nous ont
vues arriver avec nos robes à paillettes, ils étaient un
peu surpris. Mais maintenant nous sommes prêtes
pour chanter en ouverture des matches au Stade de
France !
Une soirée marquante dans le 18e mais que vous avez
presque oubliée parce que vous étiez ivres ?
On a des souvenirs mémorables – et non racontables –
au Jack Bar, situé rue d’Orsel et qui a malheureusement
Brigitte
Texte Benjamin Delsol
Photo Mark Maggiori
la nouvEllE voGuE
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fermé depuis. C’est le genre d’endroit dans lequel tu
vas quand tu ne marches déjà plus droit.
Dans votre vie, vous avez le plus souvent allumé votre
chaine hi-fi, des cigarettes ou des mecs ?
On a toujours écouté beaucoup de musique et allumé
beaucoup de cigarettes. Et quelques mecs aussi !
Mais c’était il y a très longtemps ! D’ailleurs j’ai fumé
vers 15 ans mon premier joint à Montmartre. Avec
mon flirt de l’époque, un garçon plus âgé que moi
et tellement beau. Je pensais que ça ne me faisait
rien, avant de tomber littéralement raide par terre,
quelques mètres plus loin. Et le pire c’est que je n’ai
plus jamais revu ce garçon !
Et pour terminer, qui aime le plus les bonbons ?
C’est Aurélie ! Quoiqu’on aime ça toutes les deux.
Surtout ceux qui piquent, les réglisses et les
sucettes Arlequin plus rares à trouver. Mais c’est
vrai qu’on mange toujours des bonbons dans le bus
pendant la tournée.
Brigitte
Et vous, tu m'aimes ? (3e Bureau / Wagram)
1er album sorti le 18 avril 2011
En concert le 16 juin au Trianon
—
Brigitte te dit où aller dans le 18e
Un Zèbre à Montmartre - 38, rue Lepic
Guilo-Guilo - 8, rue Garreau
By Flowers Vintage - 86, rue des Martyrs
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les bons plans
La bonne pétitionSoutenez l'Élysée Montmartre
Le Bonbon appelle aux Armes !
Stylistique, numérique, jamais utopique !
Tous pour soutenir l’esthétique plutôt que le pra-
tique !
L’Elysée Montmartre a pris feu mais se doit de
renaître de ses cendres !
Sa bâtisse, classée monument historique depuis
1988, a vu son patrimoine s’envoler ce mardi 22 mars
2011 au petit matin.
le Bal de l’Elysée Montmartre
Après le bal des pompiers (9 centres de secours
sollicités, 18 engins et 72 sapeurs pompiers), c'est
désormais le bal des assureurs et des experts qui
y vont chacun de leurs analyses pour répondre au
plus près des diktats de la mode… Pécuniaire et non
culturelle !
Ça sera toi qui récupérera les murs !
Garance Production dans les lieux depuis 22 ans, se
voit retirer son bail, le propriétaire des lieux, lui, y voit
le moment de changer les fonctions de son établis-
sement !
la Culture ou la Confiture ?
« Reprendre ses titres de noblesse musicale ou bien
ouvrir un hyper super market de plus sur le boulevard
de Rochechouart ! Et pourquoi pas un parking ?
Non ! Simplement parce que L’ Elysée Montmartre est
un des lieux d’inspiration des plus grands artistes :
Zola a décrit sa façade dans L ’ Assommoir, son uni-
vers a inspiré les peintres de la Butte comme le
génial Toulouse - Lautrec, des zicos comme Higelin et
Patti Smith s’y produisent depuis leurs débuts ! Lieu
de découverte de la scène Reggae et Rock, le GOLEM
(Grand Orchestre de L’ Elysée Montmartre) renoue
avec les origines du lieu depuis 1995 organisant les
fameux « Bals de L’Elysée Montmartre » où l’on se
retrouve pour bringuer régulièrement !
La rumeur court que Paris, la nuit, se meurt, mais
comment le réveiller si l’on ne prête pas attention à la
réouverture de ce genre d’établissement ! Montrons-
nous réactifs ! Par des manifestations de soutien
devant l’établissement, sur la toile, via les réseaux
sociaux ou plus à l’ancienne par des pétitions !Obli-
geons à décider les décideurs promoteurs qui ont
peut-être oublié leurs années follement musicales !
Renseignez-vous sur le site de l’Elysée Montmartre
www.elyseemontmartre.com ou sur le Facebook
"Elysée Montmartre doit vivre" qui sert de pétition
de soutien.
Élysée Montmartre
72, boulevard de Rochechouart
Texte Macha Binot
©D
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les bons plans
Imagin'CoiffureDe la créativité dans les ciseaux
Lorsque l’on sort de chez le coiffeur, on est souvent
déçu. On craint la réaction de ses proches avec
angoisse. C’était avant de rencontrer Carole et Lae-
ticia chez Imag’in coiffure. Pour révéler au mieux
la beauté de chacun, il n’y a pas de secret, il faut
du talent et l’amour du métier. Cela tombe bien car
ces dames ont tout plaqué - sauf la mèche - pour se
consacrer à leur passion.
Carole était faite pour coiffer, elle le savait ! Pous-
sée à des études de chimie, cette intellectuelle avait
trop de joie de vivre pour passer sa vie dans un labo.
Habituée jeune fille à voir les dames habillées par sa
maman tailleur, elle veut se consacrer à rendre les
gens élégants et surtout heureux quand ils ressor-
tent de son établissement.
Dès lors depuis cinq ans dans son joli salon de
coiffure rue Francœur, sa clientèle hétérogène ne
désemplit pas car cette amoureuse du Théâtre a le
sens de l’esthétique et de l’effilage. Accompagnée
de sa fidèle assistante Læticia elle-même inspi-
rée des plus grands coiffeurs, d’Alain Padiglione à
Patrick Ales, sa culture de la mode et son aisance
lui permettent de coiffer avec grâce et de s’adapter
à chaque demande.
Car plus que la simple coiffure, Carole prend en
compte la morphologie du visage et décèle la nature
de chaque cheveu. De la frange au lissé dégradé,
des mises en plis artistiques aux brushings bouclés,
les petits doigts de fée de cette virtuose manient
le peigne et le ciseau de coiffure avec dextérité et
application. Elle sait que les clients ressortent satis-
faits si leur nouvelle coupe a été imaginée tout en
nuance et en retenue. En effet c’est dans le détail
que les plus belles œuvres se reconnaissent.
Toute la famille peut se rendre dans son salon, avec
des prix tout doux. Læticia adore coiffer les jeunes et
sa gentillesse est très communicative. Les cours de
maquillage et les propositions de relooking de Carole
contribuent à valoriser son travail de mise en beauté.
On ne voulait plus trop y croire, mais faire confiance
à son coiffeur redevient aujourd’hui possible. Sur-
tout si l’on se rend chez Imagin’coiffure !
Imagin’Coiffure
7, rue Francœur
Tél. 01 42 64 92 82
—
Ouvert du Mardi au samedi de 9h à 18h
et nocturne le Jeudi de 11h à 21h
Texte Julien Rocher
©D
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le bon art
C’est au Café des deux moulins à 11 heures pétantes
qu’il apparaît par une matinée ensoleillée. Marcel
adidas, short Marithé et Francois Girbaud, air Max
rose bonbon et casquette « stereo Panda » vissée
sur la tête, Ezra alias nEMo est un être solaire. Pour
lui, tout est écrit. son histoire, il l’a donc tatouée sur
son corps : un dog to the bone, natural born misfit.
so what ?
Sourire de SherKhan posé sur les lèvres, regard
hypnotique à la Kaa, NEMO est depuis 15 ans la
"cross breed" du ghetto montmartrois. Ce play-boy
à la gueule cassée frappe par cette beauté écorchée
qu’on ne trouve que dans d’obscures copies délavées
des films noirs italiens des années 50. Seul capitaine
à bord de son vaisseau, NEMO cisaille ses mélodies
incisives héritées des pères fondateurs du reggae
jamaïcain Roots Radics et Sly & Robbie, et fait réson-
ner sa "reverbe" nasale dans un tunnel de murs en
crépis sur fond de boucles sensuelles et poétiques.
Il a 17 ans et vient de tomber amoureux du reggae,
c’est le début de l’aventure. « Je venais de me faire
cambrioler toute ma collection de vinyles. Trois jours
plus tard, j’ai trouvé dans le local à poubelles de mon
immeuble plus de 300 disques de reggae. Un voisin
venait de balancer toute sa collec ! Je me souviens
encore du premier 45 tours que j’ai posé sur la pla-
tine, un titre de Tiger. Le coup de foudre. ».Trois ans
plus tard, le jeune blanc-bec débarque en Jamaïque
et remporte les deux plus grands Talentshows après
avoir appris à maîtriser à la quasi-perfection le
patois local. « C’est de ma rencontre avec le produc-
teur Jah Thomas que tout est parti. Il m’a proposé de
faire un 45 tours qu’il a ensuite expédié en Amérique
sans rien me dire. Quelques semaines plus tard, on
me proposait d’enregistrer un album dans les studios
de Bob Marley, le fameux Tuff Gong, avec les trois
plus anciens groupes de reggae jamaïcain. L’album a
été sélectionné en 2004 aux Grammy Award dans la
catégorie meilleur album reggae. » La classe Mister
NEMO ! Mais l’histoire ne s’arrête pas là. De retour
en France, Ezra rencontre les membres du groupe
Lords of the Underground et plonge en plein cœur de
la scène hip hop américaine. Aujourd’hui, il accroche
à son "blase" plus de 240 duos notamment avec Das
EFX, le Wu-Tang ou encore George Clinton, son idole.
En 2008, l’artiste polyglotte imagine un projet fou :
devenir le Ghetto Reporter de la musique urbaine.
« L’idée consiste à créer une chaise musicale visant
à faire interagir les différentes civilisations dans le
monde : 20 villes, 20 duos. Le Volume Zéro est sorti
en avril dernier. » Une perf artistique à vocation soli-
daire puisque NEMO reverse la moitié des bénéfices
issus des ventes aux écoles de musique locales sous
forme d’équipements. Alors tenez-vous prêts les
bonbons, car le prochain volume sortira en juin.
Écouter NEMO et se procurer
le Volume Zéro de Ghetto Reporter :
www.theghettoreporter.com
www.myspace.com/nemotube
Nemonatural Born MisFit
Texte Emilie Vidaud
Photo Stéphane Balmy
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le bon en arrière Texte Simon Lacourt
Photo Thomas Orssaud
La Cité du MidiSous le soleil de Pigalle
« J'ai tellement chaud ! Je vous offre un rafraîchis-
sement ? J'ai exactement ce qu'il faut pour un beau
garçon comme vous » la saison est lancée Boule-
vard de Clichy. Je laisse les touristes entre les raco-
leuses et je prends la tangente, Cité du Midi. ruelle
pavée jalonnée de pots de fleurs, des jardins qui se
devinent, le Paris coquin fait place au Paris coquet.
Quelques notes de piano glissent d'une porte
entrouverte. L'Institut de recherche de l'histoire du
Jazz en France. « Ici depuis le début du siècle ». Quel
siècle ? Hors du temps, la cité échappe à la vitesse
et au visage du quartier. Elle marque le pas de Mont-
martre, s'y identifie mais reste différente. C'est une
impasse.
Héritage du maquis montmartrois, les portails et les
murets ont refermé lentement un labyrinthe de cou-
loirs jardinés, ces ruelles qui perçaient à l'époque la
butte sont devenues impasses, villas et cités. Les
faïences sont de rigueur pour les numéros de porte
et on prend l'apéro dehors. Le Midi ? Si son nom ne
lui vient que de l'exposition plein Sud, les habitants
ont voulu l'imaginer autrement. Coquette, elle ne
l'a pas toujours été, son histoire est populaire. Au
6, le théâtre Pigalle devient cabaret Cercle Pigalle
jusqu'en 1904, puis musée de trains miniatures.
C'est aujourd'hui une maison d'art contemporain
hybride. Lieu de rencontres artistiques et culinaires.
Au fond de l'impasse, un imposant portail de verre et
de bois abrite d'abord un garage puis une des plus
vieilles menuiseries de Paris, à l'époque où les ponts
et les portes de la ville étaient encore en bois mas-
sif. Ce qui semble être une maison bourgeoise en arc
de cercle fermant la ruelle est un ancien dispensaire
gratuit, on accueillait ici les malades de jour comme
de nuit. Relique d'un socialisme municipal, les bains
douches Pigalle, avec sa belle façade de faïence type
métro rappellent une époque où il était rare d'avoir
l'eau courante chez soi. Ces établissements existent
toujours, gratuits pour les personnes précaires. Ils
accueilleraient 1 million de visiteurs par an. Il me
semble voir grouiller dans cette cité une foule d'ou-
vriers, loin de Paris entre les barrières de Pigalle et
Blanche, dans un faubourg champêtre.
Il est des coins comme celui-ci que l'on voudrait
garder précieusement pour soi, mais une pétition
tourne. Alors je racole : « Entrez ! la belle cité va peut-
être se fermer... »
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le bon écolo Texte Lucas Onestas
Photo Julien Mizermont ® Un Souffle sur la Ville
Se prendre pour une bombasse de Copacabana tout
en favorisant les petits producteurs du Nordeste !
C’est désormais possible avec TUDO BOM ? , marque
équitable de vêtements qui distille son cool brésilien
dans sa boutique du 8, rue des Abbesses. Plongée
dans l’univers d’une marque qui donne la pêche.
Aah… L’été arrive, les jupes raccourcissent
et le thermostat s’affole : pas de doute,
votre garde-robe a besoin d’un coup
de frais ! Pas de panique, Le Bon-
bon a toujours LA solution, éco-
logique et pas chère. Coloris
pastels, coupes asymétriques
et vêtements 100% coton équi-
table, Tudo Bom ? (« comment
ça va ? ») est la quintessence
du casual chic brésilien pour
l’homme, la femme et le bébé.
Une marque jeune, à l’origine d’un projet glo-
bal de commerce équitable : « On travaille avec plus
de 500 petites exploitations familiales : une maison
sur une parcelle d’1 à 3 hectares, avec des cultures
vivrières et du coton », explique Jérôme Schatzman,
le DG, ancien habitant de Rio. « Les tensions agricoles
au Brésil représentent un réel enjeu de société qui
nous intéresse. » La concentration agricole entre les
mains d’une élite est un problème majeur du Brésil,
donnant lieu régulièrement à des révoltes. La marque
s’implique par des commandes garanties à l’année,
des micro crédits, participe à la couverture sociale
des couturières. Dans cette même veine d’entreprise
sociale, Tudo Bom ? développe un concept inédit : Qui
a fait mon Tudo Bom ? , qui permet aux personnes de
connaître le parcours des petites mains qui cousent
les vêtements pour « remettre de l’humain
dans la filière prêt-à-porter ». L’appli-
cation est opérationnelle depuis le
site internet www.tudobom.fr, site
vraiment bien fait et sur lequel on
peut acheter les vêtements.
Et les prix dans tout ça ? Aussi
small que les minishorts d’Ipa-
nema. Comptez de 48 à 68€ pour
une robe, 68€ pour relooker votre
homme en danseur de capoeira avec
le pantalon pescadora. Alors branchez le
dernier Cansei de ser sexy sur votre MP3 et
foncez chez Tudo Dom ? vous habiller de soleil.
tudo BoM ?
8, rue des Abbesses
Du mardi au samedi de 12h30 à 19h30
www.tudobom.fr - Tél. : 01 42 54 01 28
Tudo Bom ?Paré Pour l'été !
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le bon homme Texte Julien Chavanes
Photo Thomas Orssaud
du sommet de la Butte, il envoie son ballon dans
les étoiles espérant qu'un jour il rayonnera comme
elles. Pourquoi pas? Parti de rien, iya traoré a déjà
accompli d'incroyables exploits par la grâce de son
ballon.
La sphère bondit sur son pied, jaillit sur son torse,
glisse sur son talon, se pose sur sa tête. Elle
embrasse chaque partie de son corps, s'éloigne bru-
talement, mais revient toujours, amoureuse aiman-
tée. Iya Traoré danse un tango avec sa belle. Pardon,
sa balle. Autour, un public médusé assiste aux folles
arabesques de celui qu'on appelle ici le Magicien.
Iya tourne, vole, se couche et la balle suit. La per-
formance fait passer des frissons d'admiration dans
l'assistance. Iya Traoré n'est pas un jongleur. Non.
C'est un artiste.
« J'ai commencé à jongler pour chasser la déception. »
C'était en 2002. La déception, c'est le PSG, le club qui
le faisait rêver et qui n'a finalement pas voulu de lui.
Né en 1986 dans un village de Guinée Conakry, Iya
est arrivé à Paris en 2000, à 14 ans, pour finir ses
études et se donner une chance dans le monde du
football. Inscrit dans un club de la Porte de Clignan-
court, il est vite repéré par le PSG qui le recrute pour
jouer dans ses catégories de jeunes. Mais pour sa
famille, la priorité, c'est le brevet. Études plus foot :
l'impossible équation. Iya décroche son brevet mais
est remercié par le PSG. « La fin d'un rêve. » Mais le
début d'un autre. « Je me suis retrouvé seul sans rien.
Alors, j'ai commencé à jongler. Je n'avais plus que ça.»
Il jongle du soir au matin. Son modèle : Ronaldinho. Il
a rencontré le dieu du dribble au PSG. « Je me suis
dit : je ne serai peut-être pas aussi connu que lui sur
le terrain, mais avec mes jongles, je peux devenir
quelqu'un ! »
Iya répète inlassablement ses gammes dans les rues.
Son site préféré : Montmartre, juste devant le Sacré
Cœur, sur un pilier qu'il a pris l'habitude d'occuper.
Peu à peu, les touristes s'amassent autour de lui. Iya
persévère, réalise des figures encore jamais vues.
Les journalistes affluent, il apparaît dans plusieurs
émissions de télé. Et puis finalement, la consécra-
tion : son Noël 2006 il le passe... à l'Élysée! Invité par
Jacques Chirac ! « J'ai cru que c'était une blague !
Mais non, c'était vrai. J'ai fait ma démonstration
Iya Traoré
JonGlE avEC lE dEstin
18 — 18 19 — 18
devant monsieur Chirac et j'ai vu dans son regard que
ça lui avait plu. Ça m'a touché. » Il demande, rieur :
« Les champions du Monde 98, ils ont eu le droit de
venir à l' Élysée avec leur ballon ? Moi, oui ! »
Depuis, Iya enchaîne les shows au quatre coins du
globe. Il a revu Ronaldinho et échangé des jongles
avec Zidane et Weah. Il vit de sa passion. Et c'est
toujours à Montmartre qu'il la vit avec le plus d'in-
tensité : « Ici, on est au sommet de Paris. C'est magni-
fique. De nombreux artistes ont marqué ce quartier.
J'ai un peu l'impression d'être l'un d'entre eux. J'es-
père une chose à présent : obtenir une autorisation
pour pratiquer mon art en toute légalité. Être totale-
ment reconnu, enfin. » Il y arrivera, Iya. Il a la force
des justes et une motivation sans faille. A la fin de
son spectacle, il grimpe sur l'un des lampadaires du
Sacré-Cœur et jongle au sommet. Puis il attrape son
ballon avec la main et le tend vers le ciel. On dirait
qu'il décroche la lune...
Pour le contacter
www.iya.fr
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les bons shops
Chez AntonioEpicerie diatonique !
Si vous n’avez pas encore fait connaissance avec
l’épicerie Chez Antonio, vous avez peut-être déjà
entendu au loin ses rumeurs de jazz. Installé depuis
7 mois rue Marcadet, Antonio régale les bouches
mélomanes … et les oreilles gourmandes !
Fous de Burrata, ce fromage qui rappelle la mozza-
rella avec son cœur de crème fraîche ? Rendez-vous
Chez Antonio qui propose épicerie, cuisine tradi-
tionnelle et pizzas, dans les règles de la tradition
italienne. Il vous accueille par de grandes tables
massives, conviviales, un piano, une contrebasse, et
impose son style.
Ici cuisine et musique font bon ménage, et c’est
Hubert qui s’occupe de la programmation. Le week-
end, de 19h à 21h, on se délecte de sonorités afro
cubaines, africaines, jazz… devant un dîner ou sim-
plement une glace maison, un chinotto (coca italien),
un Campari dans son adorable bouteille, ou un verre
de vin avec un morceau de cacho cavallo (fromage
sicilien).
Pour les matinaux, Antonio propose d’adorables
confitures multicolores, ainsi que du miel de mon-
tagne, de bruyère, d’amandier… Amoureux de la cui-
sine depuis son enfance à Naples, cuisinier à l’Ins-
titut National des Jeunes Sourds dans le 5e jusqu’à
l’année dernière, Antonio transforme bientôt ce lieu
en épicerie vivante et décalée. « Je voulais qu’on s’y
sente bien », dit-il tout naturellement.
Vous avez compris, si vous êtes un fin gourmet,
hop, les pieds sous la table, si vous êtes musiciens,
hop, le jack dans l’ampli, et roule. Si vous avez de la
chance vous entendrez peut-être Antonio lui-même
vous scotcher au trombone. Ce qui est sûr, c’est qu’à
tout moment il peut dégainer l’album Abraham Inc de
derrière son comptoir (David Krakauer, Fred Wesley,
Pee Wee Ellis…. ) et là… on n'a plus qu’à se cacher
derrière une Colomba (fameuse brioche de Pâques)
et s’exclamer… Viva Italia ! Même la bouche pleine.
Programmation musicale dispo sur « Hubert promo-
tions artistiques » Vidéos des précédents concerts
sur Youtube sur la chaîne HubertParis18. Artiste à
suivre : Patrick Noa (musique afro-cubaine) les 06 et
20 mai.
Chez Antonio
212, rue Marcadet
Tél. 01 42 57 14 65
—
9h30 à 14h30 - 17h à 22h
Fermé le lundi
Communiqué Bulle Solvet
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les bons shops
Rose BunkerQuoi ça y est c’est la gueeerre ?
Non mais enfin, on a des raisons de se sentir atta-
qués ! Encore et toujours dans le viseur : l’ère du
jetable, de l’uniforme, beurk beurk beurk… Pas de ça
dans le bunker de Rose ! Soldats rêveurs, recycleurs
& fantaisistes : en position. Prêts pour l’action !
Bon… Vous adorez le design et la déco vintage, les
accessoires de mode, bénissez le recyclage et avez
plusieurs fois par jour des conversations - plus ou
moins intelligibles d’ailleur - avec votre enfant inté-
rieur ? Vous serez ici chez vous. Conçus à partir de
matériaux recyclés ou écologiques, les objets vin-
tage emblématiques des années 50 aux années 80
que propose Rose Bunker, installé aux Abbesses il
y a un mois, permettent des voyages dans le temps
pour des quotidiens d’enfer.
Issus de l’univers de la production musicale pour
l’un, du nautisme pour l’autre, c’est leur goût pour
l’objet à la fois « recyclé… et cool ! » qui décide Vin-
cent et Eric à créer une première boutique à Quimper
il y a deux ans. « Le fun et le plaisir ! », Eric n’a que ça
à la bouche. « Ici on ne fait pas simplement du recyclé
pour du recyclé, explique-t-il, le plus important pour
moi est de voir le client sortir avec la banane ! »
Ok capitaine. Un coup de patins à roulettes et nous
voilà collés contre un meuble de cuisine en formica
dans lequel iront très bien ces verres négociés à 1
euro pièce la semaine dernière à la brocante deux
rues plus loin. On sautille jusqu’aux cadres photos
en métal peints, délicieusement écorchés. On moon
walk alors jusqu’au portant des compacts disques
où attendent patiemment George Benson et Jimi
Hendrix. On s’extasie enfin devant l’offre fripes où
l’on déniche sacs à main, ceintures et accessoires de
bon goût pour une bouchée de pain. Et alors qu’Eric
raconte son parcours sur fond de tapisserie vintage
e-shoppée sur www.funkywalls.be et sur une bande
son d’Elvis Presley, une jolie touriste américaine
trouve son bonheur devant un petit sac YSL Paris.
Manque plus que l’odeur de la bombe fixante Elnett
satin et c’est bon, on a 7 ans et demi et c’est les
vacances de Pâques chez Mamie. Ecolo, ludiques
et émouvantes… délicates attentions de ces deux
créateurs comme autant de pétales de roses sur les
bunkers du monde. Pan Pan !
Rose Bunker
10, rue Aristide Bruant
Tél. 01 42 57 90 62
—
www.rose-bunker.fr
Ouvert 7j/7
Du mar. au sam. de 10h30 à 19h30
Dim. de 11h à 19h - Lun.de 13h30 à 19h30
Communiqué Bulle Solvet
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le bon artisan
toc, toc, toc ! Elodie, affublée d’un pull bleu, m’ouvre
la porte de chez elle. immersion dans son monde
minimaliste à l’image de lab., la marque de mobilier,
d’objets et de linge de maison qu’elle a créée. Ça sent
bon le design, la création. Et le café tout chaud !
Ancien atelier de menuiserie en rez-de-chaussée,
Élodie a tout retapé, aidée d’un architecte, et tout
décoré pour en faire un lieu de vie épuré qui ravit
les chakras. Des murs peints en blanc et un autre en
brique. Dans le salon, une vitre transparente au sol
qui laisse entrevoir au sous-sol la chambre à coucher
que l’on rejoint par un escalier peint en gris. Mobilier
en hêtre, made by Elodie, inspiré du design français et
scandinave des années 50. Étagère suspendue avec
des portes coulissantes rouges et bleues, canapé
avec ses coussins interchangeables bleu et gris,
ou encore table basse « mais pas trop, pour pouvoir
manger dessus ». Rouleaux de tissus dans un coin,
coussins fleuris et à carreaux sur une banquette,
tout renforce bien l’impression qu’on se trouve dans
le laboratoire à idées d’une jeune femme inspirée.
« J’ai grandi en Normandie. Ça fait six ans que je vis
à Paris et depuis 4 ans, dans le 18e. Après une prépa
HEC, j’ai étudié dans une école de commerce dans le
sud de la France. Passionnée de mode et de design,
j’ai souhaité effectuer un cycle de management de la
mode à l’Institut Français de la Mode », me raconte
Elodie. « Je savais que je voulais travailler avec
les images, la vue, les couleurs. Par ailleurs je suis
quelqu’un d’assez cartésien, d’assez pragmatique. »
Travaillant chez A.P.C, marque de mode, en tant que
chargée du Visual merchandising, Elodie a voulu
monter en parallèle sa propre entreprise. En sep-
tembre dernier, elle crée son site avec sa première
collection. Un designer de mobilier et d’objets est né !
Ses sources d’inspiration ? Les designers des années
50, comme Ray et Charles Eames, Finn Juhl ou Char-
lotte Perriand. Elle me confie qu’elle a un faible pour
les femmes designers. « J’aime leur sensibilité, leur
utilisation des couleurs. »
Les créations d'Élodie ont un côté brut, rustique et
minimaliste. Elles se veulent pratiques, fonction-
nelles et modulables. « Les meubles que j’aimais
étaient hors de prix donc j’ai voulu en faire moi-
même. » Sa philosophie ? Des meubles abordables,
confectionnés en France, avec du bois « durable »
et fabriqués à la commande afin de générer peu de
perte.
Les adeptes du trinôme simplicité, chic & qualité ne
peuvent que s’émoustiller en découvrant ses créa-
tions : l’étagère suspendue en hêtre et les portes cou-
lissantes dont vous pouvez choisir les couleurs; les
coussins en tissu fleuri Liberty ou à carreaux A.P.C
qui réveillent les envies immodérées d’y asseoir son
fessier; les nappes de pique-nique qui animent notre
soif de grand air les taies d’oreiller, les matelas d’ap-
point, les tapis de jeux… Il fait bon se prélasser dans
la bulle apaisante d’Elodie.
Élodie LaleousunE FillE au naturEl
retrouvez ses créations sur
www.lab-boutique.com
Texte Clara Rosenfeld
Photo Audrey Wnent
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24 — 18 25 — 18
la bonne parisienne Texte Sandra Serpero
Illustration Agathe The Melon
Grand Air1 — FAIRE LE VIDE
Avec les cours tous niveaux de Tai Chi Chuan et de Qi Gong, on se fait du
bien tout en douceur et en plein air au milieu d’un des plus beaux jardins
de Paris. Sensation bien-être garantie.
Tarif : 12 € la séance. Inscription et infos au 06 45 29 74 10
2 — LE SPOT
Le Parc des Buttes-Chaumont avec ses 25 hectares, sa pelouse, son
lac est aussi le parc parisien le plus riche en variétés d’arbres. Y’a pas
mieux pour prendre un grand bol de nature et profiter des belles jour-
nées ensoleillées de printemps. (photo : parispassion.canalblog.com/)
Parc des Buttes-Chaumont,19e – Ouvert tous les jours de 7h à 22h
3 — MUST HAVE
Pour habiller le pique-nique de bonne humeur, on opte pour ces bou-
teilles isothermes poids plume tout en couleurs. Avec elles, les bois-
sons restent chaudes durant 8 heures et froides pendant 24 heures. De
quoi prolonger le plaisir… Bouteille Thermos® – Nature & Découvertes
24,95 € - www.natureetdecouvertes.com
4 — BALADE INEDITE
Paris Charms & Secrets vous ouvre les portes d’un Paris méconnu et in-
solite autour d’une balade en vélo électrique à la découverte des trésors
cachés de la Capitale. Le tout illustré d’anecdotes mystérieuses dont on
est toujours friand !
Paris Charms & Secrets – Visites 9h30 (8h30 le dimanche) 14h30 et 20h
Infos sur www.ParisCharmsSecrets.com - Tél. 01 40 29 00 00
5 —BUCOLIQUE
Pour paresser sur l’herbe ce petit matelas de sol impression patchwork
et tout coton, vous assure le meilleur confort. Avec lui la sieste n’est pas
loin… Matelas de sol "Sweetings" - La fiancé du Mékong 69,90 €
www.lafiancedumekong.fr- Tél. 01 42 61 03 70
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Il vous suffit de prononcer le mot magique le Bonbon au moment de payer et vous bénéficierez de l’offre annoncée !
Retrouvez encore plus de bons plans surwww.leBonbon.fr
© David Belgueule
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le conte est bon
depuis quelques semaines, l'institut des Cultures
d'islam, situé au 19 de la rue léon, propose une
exposition immanquable : the Goutte d'or! sous
l'œil du génial photographe anglais Martin Parr, la
Goutte d'or explose de couleurs, de richesses, de
vies. l'occasion de rencontrer véronique rieffel,
directrice éclairée d'un lieu lumineux.
Quelle est l'histoire de l'Institut des Cultures d'Is-
lam ? Son rôle ?
Véronique Rieffel : Le lieu a été ouvert en octobre
2006 à l'initiative de Bertrand Delanoë. L'idée était
de créer un lieu de débat et d'échange où l'on puisse
parler sereinement de l'Islam. Un lieu apaisé qui ne
soit surtout pas communautaire, mais ouvert sur
l'extérieur. Nous souhaitons offrir une image de l'Is-
lam en mouvement et non pas figée dans les clichés.
Nous présentons énormément d'artistes, d'évè-
nements, de créations modernes, actuelles. Nous
essayons de faire venir les habitants du quartier,
mais aussi des gens de l'extérieur.
A terme, l'une des missions de l'ICI sera également
de désengorger les mosquées du quartier, un sujet
qui fait violemment débat actuellement avec la
fameuse prière du vendredi qui se fait en partie dans
la rue.
Véronique Rieffel : Deux sites vont être ouverts en
2012 et 2013, l'un rue Stephenson et l'autre rue
Polonceau, à la place de l'actuelle mosquée Al Fath.
Dans ces deux lieux, il y aura des salles de prières
à disposition des pratiquants, avec un financement
et une gestion distincts. L'ICI regroupera ces deux
sites, dans lesquels nous continuerons à proposer
de l'échange et de la création culturelle. Dans les
faits, nous aurons donc deux nouvelles mosquées
avec la possibilité de proposer des espaces supplé-
mentaires pour la prière du vendredi. En tout, nous
aurons 2000 places de plus, ce qui devrait nous per-
mettre d'accueillir tous les fidèles venant pour la
prière du vendredi. Contrairement à ce que préten-
dent certains idéologues, la prière dans la rue, elle
est totalement subie par les musulmans eux-mêmes
qui ne souhaitent évidemment pas prier à même le
sol, dans des conditions très difficiles.
Comment s'est organisée l'exposition Martin Parr?
Véronique Rieffel : Martin a très vite accroché à ma
proposition d'exposition à l'Institut. Ça n'avait rien
d'évident parce que même s'il est très apprécié en
L'institut des cultures d'Islam
un autrE rEGard
Texte Julien Chavanes
Photo Martin Parr
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France, il produit rarement chez nous, car il trouve
que les gens sont très difficiles à photographier.
Prendre des photos à la Goutte d'Or, c'était donc un
double défi, mais il a accepté parce que nous l'avons
assuré que nous allions lui ouvrir les portes de la
Goutte d'Or. Martin a un regard direct, décomplexé.
C'est ce que nous voulions pour rendre au quartier
sa richesse et sa complexité. On voit de tout dans
ses photos. Les habitants ont apprécié sa démarche,
claire et sincère. Avant l'ouverture de l'exposition,
nous avons offert des tirages aux gens qui ont été
photographiés. Pour eux, c'est une manière de se
réapproprier une image volée. Durant trois mois
nous allons accompagner cette exposition avec de
nombreux évènements. Ce projet est une invitation à
venir découvrir le quartier autrement.
institut des Cultures d'islam
19, rue Léon
Tél. 01 53 09 99 84
institut-cultures-islam.org
—
Exposition the Goutte d'or !
Jusqu'au 2 juillet 2011
30 — 18 31 — 18
le bon agenda Agenda des manifestations culturelles
CONCERTS
La Cigale
Le 04/05/11 - Metronomy
Le 07/05/11 - Anne Sylvestre
Le 09/05/11 - Alela Diane
Le 12/05/11 - Panic ! at the Disco
Le 18/05/11 - Cristina Branco
Le 19/05/11 - Catherine Ringer
Le 20/05/11 - Madjo
Le 23/05/11 - Alex Beaupain
Le 24/05/11 - Keren Ann
Le 27/05/11 - The Sonics
Du 30/05/11 au 31/05/11 - Stacey Kent
La Machine du Moulin Rouge
Le 05/05/11 -Guns Of Brixton
Le 07/05/11 - Here I Come
Le 11/05/11 - Wire
Le 12/05/11 - Who Made Who
Le 14/05/11 - Twin Shadow
Le 21/05/11 - Wagner
Le 22/05/11 - Ariel Pink's Haunted Graffiti
Le 24/05/11 - Gonjasufi
La Boule Noire
Le 04/05/11 - Patrick Stump
Le 11/05/11 - We Are Enfant Terrible
Le 20/05/11 - Twin Atlantic
Le 25/05/11 - Cults
Le 26/05/11 - Loane
Le 31/05/11 - Empyr
Le Trianon
Le 11/05/11 - Hugh Laurie
Du 19/05/11 au 20/05/11 > Réserver - Jenifer
Le 25/05/11 - Daphné
Le 26/05/11 - Deportivo
ThéâTRE
L'Atelier Théâtre de Montmatre
Rats des villes, rats des champs
Spectacle pour enfant, tout le mois de mai à 15h30
Théâtre Galabru
Jusqu'au 22/05 - Irma la Douce
Jusqu'au 15/05 - Vendredi 13
Théâtre de Dix Heures
Jusqu'au 25/05 - Yacine
Jusqu'au 02/07 - Delphine Mc Carty dérape
Lavoir Moderne de Paris
Jusqu'au 14 mai - Le Petit musée de la catastrophe
au 35, rue Léon du mardi au samedi 18h30
SOIRéE
7 mai au Folie's Pigalle TOP TEN is back ! Le Folie's
Pigalle,Republique 2Montmartre et Paris Perve
reçoivent le DJ international Roger Sanchez pour un
set explosif ! ROGER SANCHEZ dès 22h
30 — 18 31 — 18
CliChy-montmartrebillards / multiColore / tables de poker
ouvert tous les joursde 13h à l'aube
84, rue de CliChy paris 9e
01 48 78 32 85clichy-montmartre.com — pokercm.fr
pièce d'identité obligatoire — interdit aux mineurs
32 — 18
les bonnes adresses Régie Publicitaire
06 27 96 75 82
1 — NECTAR DE VIGNE
www.nectar-de-vigne.com
Tél. : 06 27 07 68 48
2 — LA CAVE DE DOUDINE
16, rue Myrha
Tél. : 01 42 54 98 50
3 — CLUB MONTMARTROIS
60, rue Ordener
Tél. : 01 42 52 50 50
4 — LE PETIT PARISIEN
28, rue de Tholozé
Tél. : 01 42 54 24 21
5 — TROIZENFANTS
22, rue Houdon
Tél. : 01 42 52 47 53
6 — BEAUTÉ DU SACRÉ-CœUR
40, rue d’Orsel
Tél. : 01 42 52 94 29
7 — MAGENTA COLOR
55, boulevard de Magenta - 75010 Paris
Tél. : 01 55 26 90 20 - [email protected]
8 — XAVIER CASTEX ASSURANCES
135, rue Ordener
Tél. : 01 53 41 82 41
9 — TUDO BOM ?
8, rue des Abbesses
Tél. : 01 42 54 01 28
10 — LES STUDIOS DE MONTMARTRE
Tél. : 01 42 59 43 05
www.paris-apartment-rent.com
11 — IMAG’IN COIFFURE MIXTE
7, rue Francœur
Tél. : 01 42 64 92 82
12 — UNE FILLE à MONTMARTRE
11, rue des Trois-Frères
Tél. : 01 73 74 68 61
13 — C.OUI
5, rue Pierre-Picard
Tél. : 09 51 94 68 03
14 — RESTAURANT à LA GOUTTE D'OR
41, rue de la Goutte-d’Or
Tél. : 01 42 64 99 16
15 — 1001 FENETRES
71, rue Condorcet - 75009 Paris
Tél. : 01 45 33 03 86
16 — CALL'IMMO
115, rue Caulaincourt
Tél. : 01 42 51 18 18
32 — 18
2
3
4
5
6
8
9
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