Paraissant les Mardis t Jeudis et Samedis. JOURNAL D ... · PDF fileDu reste, il montrait l e...
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SAMEDI 10 MARS. (N* 30 14E ANNE
POLITIQUE, LITTRATURE, INDUSTRIE, COMMERCE.
ON S'ABONNEAu bureau , place du March-Noir, et chez MM. DUBOSSE,JAVAUD, GODFROY , et M lle
NIVERLET . libraires Saumur.
Paraissant les Mardis t Jeudis et Samedis.
JOURNAL D'ANNONCES, INSERTIONS LGALES ET AVIS DIVERS.
Saumur. parfitpuste " ; ,
Un an. . . 18 f. \ >if.>v ; de quatre heures,
Les Russes , dit ce journal, ont bien choisi leur
point d'attaque. L'endroit le plus faible de la place
est celui qu'ils ont tent d'emporter ; ils avaient de
plus l'avantage, en se dirigeant sur cette partie de
nos dfenses, d'lre peu incommods par le feu des
fortins Dans ce calcul ils avaient quitt la route
qui vient de Potehelha et s'taient rapprochs du
grand lac qui s'tend prs de la ville. Arrivs prs
du foss, ils ont trouv un obstacle sur lequel ils n'a-
vaient pas compt ; le foss tait plein d'eau ame-
ne du lac par les officiers du gnie franais, qui
avaient prsid l'tablissement des dfenses de la
place. Lancs rsolument en avant, les Russes ontl
reus par un feu terrible de mousquetterie auquel
leurs tirailleurs et l'artillerie rpondaient de leur
mieux. Les Egyptiens onl fait preuve de sang-froid;
leurs coups taient admirablement bien ajusts. Ce-
pendant les Russes sont arrivs jusqu'au bord du
foss. Mais il leur a l impossible d'aller plus loin.
Ils taient foudroys presqu' bout portant. Pour
franchir le foss plein d'eau dont ils ne connaissaient
pas la profondeur, il et fallu des ponts volants. Ils
avaient bien apport des planches; mais par un de
ces hasards qui se rencontrent, les planches laient
trop courtes el n'arrivaient pas l'autre bord du
foss. Il n'en fallait pas davantage pour dcourager
le soldat. Ces Iroupes rappeles ontl remplaces
mais si je trouble vos plaisirs, ce n'est pas loul-.i-fait ma
faute ; je me suis prsent deux fois chez vous dans la
journe , sans avoir pu vous rencontrer. H est vrai ,
Monsieur , mes chevaux couraient aujourd'hui , et vous
comprenez... Trs-bien ! reprit l'inconnu en l'interrom-
pant. Je sais qu' vos yeux cet intrt passe avant tous
les autres. Ces nobles btes sont bien dignes d'une
telle prfrence , et si vous les connaissiez vous la trou-
veriez tonte naturelle. C'est po-sible, et je n'ai rien
dire cela. Je souhaiterais mme que vos chevaux vous
occupassent si exclusivement qu'il ne vou restt pas de
temps pour songer des hommes qui ne seraient pas
contraints alors de venir vous demander compte des ju-
gements que vous portez sur eux. Je ne vous com-
prends pas , Monsieur. Un mot va vous mettre au
fait : je me nomme le comte de Clavires. Ah ! j'y
suis ! A merveille ! je n'aurai donc pas besoin de vous
expliquer l'objet de ma visite. Vous venez pour ter-
miner l'amiable la sotte querelle qui s'est leve entre
monsieur votre fils et moi. Mon Dieu , j'aurais voulu que
l'affaire pt s'arranger ainsi , mais j'en suis bien fch,
Monsieur , il est trop tard. Votre intelligence , je le
vois, n'est ni aussi prompte ni aussi sre que je l'avais
espr d'abord. Que voulez-vous dire ? Je veux
dire, Monsieur, que vous vous mprenez compltement
sur mes intentions. Ah bah!11 n'est nullement ques-
tion d'arrangement amiable. Cependant , dit le com-
pagnon dn comte , il me semble que si Monsieur voulait
on pouvait entendre la raison... Pardon , mon cher
monsieur Brmont ! interrompit M. de Clavires. Veuil-
lez ne pas oublier ce que vous m'avez promis en me pro-
posant de m'accompagner auprs de monsieur : je n'ai
accept votre offre qu' la condition que vous tiendriez
votre promesse. C'est juste , et je me tais ! De quoi
s'agit-il donc ? demanda d'Armentires. Vous allez le
savoir. Je vous connais de rputation, Monsieur; je
n'ignore point que vous tes de ces hommes qu'un duel
n'effraie pas et qui sont mme bien aises de trouver de
temps en temps cette occasion de faire parler d'eux.
Soyez donc tranquille ! Vous aurez votre duel ; seule-
ment ce ne sera pas avec mon fils que vous vous battrez.
El avec qui , s'il vous plat ? Avec moi. Vous
voulez plaisanter , sans doute , rpliqua d'Armentires
en dirigeant vers le front chauve de son interlocuteur un
regard o se peignait une impertinente surprise. Il
me semble que je n'en ai pas l'air , rpondit le comte
d'un ion calme et ferme. Mais , Monsieur , j'ai affaire
monsieur votre fils et non pas vous. Eh bien ,
Monsieur , je viens vous prier de ne pas me refuser
l'honneur que vous vouliez bien faire mon fils.
C'est avec un vritable regret que je vous rsiste ,
Monsieur , mais vous comprenez aisment que je ne
peux pas me battre avec toute une famille. Voil que
votre intelligence vous fait encore dfaut ! Il ne s'agit
pas le moins du monde de vous battre avec tonte une fa-
mille ; il ne s'agit pas non plus de deux duels ; c'est
tout simplement une substitution que je vous propose ,
et que je suis prt exiger au besoin. Ah ! vous tes
prt l'exiger ? Parfaitement ! et j'en ai le droit.
C'est devant mon fils que vous avez profr les injurieu-
ses paroles qui ont provoqu son juste ressentiment ,
mais ces paroles n'attaquaient que moi, vous n'en dis-
par des troupes fraches qui ont rencontr les m-
mes obstacles el ont cd de la mme faon. Cette
fois le mouvement de retraite tait gnral. L'en-
nemi, relevaut ses blesss, renonait enlever Eu-
patoria.
A ce moment, chacun pressait Omer-Pacha de
faire sorlir ses troupes et de les lancer la pour-
suite de l'ennemi. Mais le gnralissime, toujours
matre de lui-mme, ne se laissa point emporter par
l'ardeur de ses soldats. Les Egyptiens seuls furent
chargs de suivre l'ennemi et de surveiller son
mouvement de retraite sans s'loigner du canon des
redoutes; ils coururent au derniers rangs des Rus-ses avec lesquels ils changrent encore une vive
fusillade. C'est ce moment, me raconte-t on, queSlim-Pacha a t tu. Sa mort a t un deuil pour
tous ses soldats. Orner- Pacha en parat profond-
ment affect. Slim-Pacha tait nn des officiers de
l'cole d'Ibrahim-Pacha ; il avait fait avec lui les
campagnes d'Arabie et de la Haute-Egypte. Pen-
dant Ion le l'anne dernire, il a t constamment au
premier rang partout o l'arme a rencontr lesRusses. I '
On a ramass, chiffre officiel, 500 morls rus-
ses. On a pris un canon; d'autres, disent cinq et
mme neuf; l'ennemi a abandonn des charriols
chargs d'chelles. Je ne parle pas des fusils, sa-
bres , etc. Omer-Pacha est enchant des fusens franais ;
il a adress de chauds compliments l'officier qui
commande leur batterie et au chef d'escadron Os-
mont. On craignait un retour des Russes pour le 18 , et ,
ds le 17, Omer-Pacha avait expdi le Viper Ka-
miesch pour avertir les amiraux. Cinq frgates va-
peur sont arrives le jour mme au soir; mais les
Russes n'avaienl pas reparu a la date du 18.
Les premires nouvelles du combat d'Eupatoria
ont t apportes Constantinople par le Caradoc,
venant de Kamiesch. Le Sneck, expdi le 19
Varna avec une dpche tlgraphique , a chou
le long de la cte ; il n'a pu se dgager qu'aprs de
grands et Jongs efforts. De Varna , le Sneck s'est
rendu Constantinople o il n'est arriv que le 24.
Omer-Pacha , dit la Presse d'Orient , a dirig ,
en personne, la dfense d'Eupatoria. Son sang-froid
el son activit ont l hautement apprcis par les
officiers franais et anglais prsents a celle brillante
affaire. Voil bien l'homme , dit un de nos corres-
pondants , qui , par sa prudente tactique , a su lenir
les Russes en chec sur les bords du Danube ; ce
sont bien l les soldats qui , par leur hroque con-
duite Oltenitza , Citat, Kalafat , Giurgevvo . Silis
trie, ont conquis l'admiration el l'estime de l'Europe
entire. Le gnral Canrobert a adress une lettre de
flicitations au sraskier. an sujet de la belle con-
duite des troupes ottomanes Eupaloria.
Une dpche du prince Menschikoff , que nous
avons publie hier, portait que , dans la nuit du 24
au 25 fvrier, deux rgiments russes avaient re-
pouss une attaque des Franais , qui avaient perdu
600 hommes.Lesdpches reues de Crime et qui vont jusqu'
conviendrez pas. C'est donc moi qui suis insult par
vous , et je ne permets personne, pas mme mon fils,
de venger mes injures : j'aime faire mes affaires moi-
mme. Et moi , Monsieur , j'aime faire mes affai-
res comme j'ai dcid qu'elles seraient faites: je ne me
soumets aux ordres ni aux caprices de personne. Oh !
monsieur d'Armentires , rflchissez ! Vous ne voudrez
pas me forcer changer avec vous de ton et de mani-
res. Mais , Monsieur , rflchissez vous-mme , et
vous verrez qu'il m'est impossible d'accepter votre pro-
position. Ah ! je comprends ! Votre regard explique
votre pense: ce sont mes cheveux gris qui vous arr-
lent. U fallait y songer avant de m'insulter, Mousieur;
maintenant il ne vous est plus permis de les voir. Sti n'eo
suis pas moins touch de votre charitable compassion :
monsi.ur d'Armentires daigne avoir piti de moi !
C'est admirable en vrit ! Rassurez-vous pourtant et fai-
tes taire vos scrupules. L'homme qui se place aujourd'hui
devant vous, arm de son droit et