Par Evelyne Bretin La Hulotte - Vents du Morvan · 2013-08-05 · ea re Par Evelyne Bretin Mais...

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Dn 1996, la Compagnie de la Hulotte s'implante à Lormes à l'invitation de la Communauté de communes r des Portes du Morvan. «Tracteur de(s) tracteurs» Stéphane Perrier, agriculteur à Saint-Père-sous-Vézelay, prépare une lecture sur l'Europe. C'est la première fois qu'il se retrouvera sur scène. ,.. Prolongement naturel de ces ateliers d'écriture, le projet «Tracteur de(s) tracteurs» a commencé en août 2002. Ce tracteur qui, après la Seconde Guerre mondiale, a peu à peu remplacé la traction animale, a trouvé sa place dans le patrimoine rural. Outil symbolique du monde agricole, il a ses passionnés, ses inconditionnels, du «petit gris» des années cinquante aux grosses machines modernes, le tracteur relie le passé au présent et chaque agriculteur, chaque acteur du monde paysan, ont un petit quelque chose à dire à partir du mot tracteur. Auteurs de théâtres, graphistes, acrobates musiciens, planchent actuellement pour donner une dimension théâtrale et ludique à ce mot. Un tracteur, de un à quatre comédiens, dix à vingt minutes de spectacle, premier acte du projet. Deuxième acte : Dans le même temps, une série de courts-métrages va permettre d'associer la parole des agriculteurs. Face aux 150 agriculteurs rencontrés, les pistes s'ouvrent tout autour du patrimoine La Hulotte ea re Par Evelyne Bretin Mais pour Christina Fabiani, la culture se construit avec une population sur un territoire. Depuis son implantation dans le Morvan, la Compagnie organise de nombreuses animations, de l'expression théâtrale jusqu'à la rencontre avec des écrivains et des ateliers d'écriture. A partir d'une « montagne de mots », ils ont donné lieu à un intéressant recueil« écriture (s) en Morvan »où, des jeunes aux moins jeunes, élèves des écoles primaires et clubs des aînés, ont osé aller au bout des mots. Echanges qui permirent à trois auteurs en résidence d'aller eux aussi au bout de créations théâtrales. « Cambrure fragile » de Dominique Paquet sera sous peu mise en scène par La Hulotte. De salle des fêtes en salle polyvalente en passant par des salles d'école, la vie d'une compagnie de théâtre dans le Morvan n'est pas évidente. Tels des baladins des temps modernes, les acteurs professionnels de la Compagnie de la Hulotte tentent de faire découvrir le théâtre au public des zones rurales qui n'a pas la chance de posséder, dans sa commune un véritable théâtre. Depuis «Maman Sabouleux», d'Eugène Labiche en 1996, les spectacles se suivent dans les petits villages du Morvan. Du vrai théâtre à la campagne, tel est le pari qu'a lancé Christina Fabiani, fondatrice de la Hulotte et metteur en scène. Cette gageure paraît difficile à tenir, pourtant voilà huit ans qu'à travers Labiche, Marivaux, Feydeau, Olivier Bokowski et bien d'autres, les Morvandiaux découvrent, grâce à la Hulotte, le plaisir du théâtre. Cette année, Christina Fabiani veut s'approcher encore plus près de ceux qui ne peuvent se déplacer en offrant, avec le spectacle «Campagnes», une adaptation de nouvelles d'Anton Tchékhov, et la possibilité aux communes, même les plus petites, d'ouvrir leurs portes au théâtre. Parallèlement, cet hiver verra l'arrivée dans le Morvan de l'ours Paddington, venu tout droit d'Angleterre, spectacle de cinquante minutes pour les petits et les grands.

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Dn 1996, la Compagnie de la Hulotte s'implante à Lormes à l'invitation de la Communauté de communesr des Portes du Morvan.

«Tracteur de(s) tracteurs»

Stéphane Perrier, agriculteur à Saint-Père-sous-Vézelay,prépare une lecture sur l'Europe. C'est la première fois qu'ilse retrouvera sur scène. ,..

Prolongement naturel de ces ateliers d'écriture,le projet «Tracteur de(s) tracteurs» a commencé enaoût 2002. Ce tracteur qui, après la Seconde Guerremondiale, a peu à peu remplacé la traction animale, atrouvé sa place dans le patrimoine rural. Outilsymbolique du monde agricole, il a ses passionnés, sesinconditionnels, du «petit gris» des années cinquanteaux grosses machines modernes, le tracteur relie lepassé au présent et chaque agriculteur, chaque acteurdu monde paysan, ont un petit quelque chose à dire àpartir du mot tracteur.

Auteurs de théâtres, graphistes, acrobatesmusiciens, planchent actuellement pour donner unedimension théâtrale et ludique à ce mot. Un tracteur,de un à quatre comédiens, dix à vingt minutes despectacle, premier acte du projet.

Deuxième acte : Dans le même temps, unesérie de courts-métrages va permettre d'associer laparole des agriculteurs. Face aux 150 agriculteursrencontrés, les pistes s'ouvrent tout autour du patrimoine

D~JLa Hulotteea re Par Evelyne Bretin

Mais pour Christina Fabiani, la culture seconstruit avec une population sur un territoire. Depuisson implantation dans le Morvan, la Compagnie organisede nombreuses animations, de l'expression théâtralejusqu'à la rencontre avec des écrivains et des ateliersd'écriture. A partir d'une « montagne de mots », ilsont donné lieu à un intéressant recueil« écriture (s) enMorvan »où, des jeunes aux moins jeunes, élèves desécoles primaires et clubs des aînés, ont osé aller aubout des mots. Echanges qui permirent à trois auteursen résidence d'aller eux aussi au bout de créationsthéâtrales. « Cambrure fragile » de DominiquePaquet sera sous peu mise en scène par La Hulotte.

De salle des fêtes en salle polyvalente enpassant par des salles d'école, la vie d'une compagniede théâtre dans le Morvan n'est pas évidente. Tels desbaladins des temps modernes, les acteurs professionnelsde la Compagnie de la Hulotte tentent de faire découvrirle théâtre au public des zones rurales qui n'a pas lachance de posséder, dans sa commune un véritablethéâtre. Depuis «Maman Sabouleux», d'EugèneLabiche en 1996, les spectacles se suivent dans lespetits villages du Morvan. Du vrai théâtre à la campagne,tel est le pari qu'a lancé Christina Fabiani, fondatricede la Hulotte et metteur en scène. Cette gageure paraîtdifficile à tenir, pourtant voilà huit ans qu'à traversLabiche, Marivaux, Feydeau, Olivier Bokowski et biend'autres, les Morvandiaux découvrent, grâce à laHulotte, le plaisir du théâtre.

Cette année, Christina Fabiani veut s'approcherencore plus près de ceux qui ne peuvent se déplacer enoffrant, avec le spectacle «Campagnes», une adaptationde nouvelles d'Anton Tchékhov, et la possibilité auxcommunes, même les plus petites, d'ouvrir leurs portesau théâtre. Parallèlement, cet hiver verra l'arrivée dansle Morvan de l'ours Paddington, venu tout droitd'Angleterre, spectacle de cinquante minutes pour lespetits et les grands.

familial, de l'évolution de l'agriculture, de la place dela f~mme dans le monde agricole ...Soutenu par laDRAC de Bourgogne, ce projet reçoit l'approbationdes différents acteurs du monde agricole et estreprésentatif du travail réalisé depuis 1996 par laCompagnie de la Hulotte, échange culturel continuentre le théâtre et les habitants d'un territoire, leMorvan.

«écriture (s) en Morvan»

«L'histoire de ces ateliers a commencé en mars 2001,lors de l'apparition de la montagne de mots danslaquelle les spectateurs de la Compagnie de la Hulotteavaient été invités à déposer des mots volés à leurimaginaire, ceux du quotidien et de la langue duMorvan... Rapidement, le nombre de textes a été énorme.Toute une région s'est livrée avec plaisir à uneexploration des souvenirs ou à des productions defictions et de jeux d'écriture. Ces textes recueillis au filde l'année témoignent d'une belle vitalité et d'unpartage de la langue assez exemplaire. L'esprit d'unerégion s'y profile en filigrane tout comme la nécessitéde renouer avec les mots, les fils épars d'une histoire.»

Dominique Paquet, comédienne, docteur en philosophie,dramaturge et écrivain, est auteur associée à la Compagniede la Hulotte depuis 1999.

Vents âu Morvan

Christina Fabiani et la Compagnie de la Hulotte

Licenciée enmusicologie, diplôméed'Histoire de l'art et dela littérature italienne del'université de Perugia,Christina Fabiani futrapidement attirée par lethéâtre. Tout d'abordcomédienne, elle interprèteGiraudoux, Brecht,Shakespeare, Tchekhov,Ionesco etc. Formée à la

.....__.. Comédie de Saint-Etienne puis à la Comédie française, elle cofonde lethéâtre du Campagnol en 1976 puis crée sa proprecompagnie, la Compagnie de la Hulotte. Elle met enscène les créations de la Compagnie de la Hulotte soitseule soit avec Alain Bonneval.

Entre animations (pratiques théâtrales enmilieu scolaire, stages de théâtre et d'expressioncorporelle... stages de formation) et créationsartistiques, Christina Fabiani aime avant tout aller à larencontre du public et se passionne pour ce théâtre ditde proximité, malgré les problèmes qu'un tel travailimplique comme les difficultés de répéter sans véritablesalle de théâtre attitrée. Mais ce travail en zone ruralerapproche beaucoup plus du public que le même enville comme elle en a déjà fait l'expérience à Gagny.L'échange est beaucoup plus fort dans une régioncomme le Morvan et chacun s'enrichit des connaissancesde l'autre, les gens de théâtre du public et le public desgens de théâtre.

« Campagnes » adaptation de nouvelles d'AntonTchékhov interprétée par Jacques-Marie Legendre(Adaptation et mise en scène Christina Fabiani ­comédien, Jacques-Marie Legendre - lumières,Marion Hewlett - régie Philippe Labbé)

Avant de devenir le célèbre dramaturge de laMouette, d'Oncle Vania, de la Cerisaie ... , AntonTchékhov s'est fait connaître par ses nouvelles où secôtoient drames et humour. Considéré comme le maîtrede la nouvelle brève, ce médecin touché par la durecondition des paysans, jette un regard douloureux maisaussi dérisoire, voire drôle sur ses contemporains.Malgré une enfance difficile, Anton Tchékhov quimourut à quarante-quatre ans de la tuberculose, nes'est jamais départi d'un humour parfois grinçant. Ildisait de lui «Je ne suis ni libéral ni conservateur, nipartisan des réformes progressistes, ni classique. Jevoudrais seulement être un artiste libre.»

Christina Fabiani dans «Campagnes»adapte cinq de ses nouvelles où se mêlent rire ettendresse, et qui brossent des portraits de villageois

dans l'espace rural de la Russie de la fin du XIXe.Villageois, artistes, petits fonctionnaires, surpris etbousculés dans leur quotidien par des imprévus, serontinterprétés par un seul acteur, Jacques-MarieLegendre, déjà bien connu des inconditionnels de laHulotte.

Jacques-Marie Legendre commence sacarrière de comédien en 1962 à la Comédie de la L9ire.Puis il travaille régulièrement avec les centresdramatiques nationaux. Il a joué dans plus de quatre­vingts spectacles sur scène mais aussi à la télévision. Iltravaille aussi régulièrement pour France Culture. Luiaussi est passionné par ce travail de proximité ; il aime àse retrouver sur une minusculescène d'un petit villagemorvandiau, face à unpublic parfois clairsemé,mais toujours intéressé.

Jacques-Marie Legendre travaillant un texte ..pour la lecture sur l'Europe à Château-Chinon.

Stéphane Poulvin ....

Le premier concert de l'ours Paddington deMichael Bond et Herbert Chappel

(Traduction et mise en scène Christina Fabianiadaptation musicale et accordéon, Stéphane Poulvin ­comédienne, Emilie Chevrillon - lumières, MarionHewlett et Patrice Lechevallier - régie Philippe Labbé)

Qui ne connaît pas l'ours Paddington, cepetit ours anglais vêtu d'un duffle-coat. Il sera dans leMorvan à partir du samedi Il décembre à Lormes. Ceconte musical, à voir en famille, raconte l'histoire dece petit ours trouvé sur le quai d'une gare par monsieuret madame Brown...Emilie Chevrillon est comédienne, Stéphane Poulvinaccordéoniste, tous les deux se retrouvent le tempsd'un conte pour enfants à la Compagnie de la Hulotte.

A vingt-sept ans, Stéphane Poulvin a déjàdes années de musique derrière lui. Il débute l'accordéonà l'âge de neuf ans et depuis, son piano à bretelles nele quitte plus. Stéphane Poulvin étudie avec AndréThepaz puis entre au conservatoire de Marseille. Aprèsun premier prix d'accordéon en 1999, il participe à différentsconcours nationaux et internationaux. Lauréat dansplusieurs d'entre eux dont le concours «MarcelAzzola», il est invité à de nombreux festivals. Maislors d'une master class en Italie avec Richard Galliano,il découvre le jazz. Le déclic se fait et depuis sa

Emilie Blavette a déjà fait un peu dethéâtre avec la Hulotte, elle répète sontexte pour la lecture sur l'Europe qui eutlieu en mai à Château-Chinon. T

Emilie Chevril/on •

passion se tourne vers cette musique. LorsqueChristina lui propose l'ours Paddington, il est enchanté.

Après des études de lettres et une formation decomédienne avec Christina Fabiani puis au cours d'artdramatique d'Antoine Campo où elle travaille aussiavec Bernadette Lesachet, Emilie Chevrillon débutedans «les Bonnes» de Jean Genet. Elle joue ensuitedans «le Regard de M. Schisgal» sous la direction deLaurent Terzieff. Elle se passionne pour ce théâtre,près du public que lui a fait la Compagnie de la Hulotteet s'est prise d'amitié pour l'ours de Paddington, amides enfants. •

Le tracteur, outil symbolique du monde agricole T

VenIr du Morvan