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Page 1: PAO N° 1 nouvelle série pages intérieures OK · PDF filetalisé dans une chanson de Félix ... met au piano et il en sortira Quand nous n’aurons que la tendresse, chanson avec

Paris, 1958. Sur la place duTertre, un établissement qui nepaye pas de mine accueille tous lessoirs une faune d’artistes et demusiciens dont beaucoup devien-dront de grosses « pointures »...Compositeur et pianiste, accompa-gnateur de Nicole Croisille, AldoFrank a été l’un de ces habitués duPichet du Tertre sur lequel régnaitle fameux Attil io que BernardDimey, un pilier lui aussi, a immor-talisé dans une chanson de FélixMarten (La Taverne d’Attilio)...

« Au Pichet, il y avait un piano àqueue, mais c’était avant tout un lieu derencontres. C’est là que j ’ai fait laconnaissance de Norbert Saada, MichelColombier, Francis Lai, Pierre Barouh,Bernard Dimey, Hugues Aufray, ClaudeNougaro... La première fois que j’aientendu Nougaro, c’était sur la Butte,dans un cabaret qui s’appelait ChezPatachou. À l’époque, j’avais un trio dejazz et j’animais les dîners-spectacles.Pendant le dîner, on jouait des standardsaméricains en formule piano-basse-batterie, dans le style du Nat King Coletrio. Puis le spectacle commençait avecdes chanteurs. Je me souviens y avoir vuLama, Nougaro et aussi Hugues Aufraydont j’ai été le pianiste vers 1959-60. »

Au milieu des années 60, on retrouveAldo Frank au Bilboquet, le fameux clubde jazz de la rue Saint-Benoît, à Saint-Germain-des-Prés. « C’était un endroittrès prisé par les musiciens, un club àl’américaine, avec des tables où l’onpouvait boire un verre ou dîner très tard.Claude y passait très souvent. Le

Bilboquet était également connu desmusiciens américains de passage àParis. On faisait parfois des bœufs avecdes jazzmen comme Johnny Griffin...Rhoda Scott y a joué longtemps aussi. »Pendant deux-trois ans, Aldo Frankdevient le « pensionnaire » du Bilboquetqu’il anime tous les soirs avec son trio.« À ce rythme, on avance beaucoupmusicalement ».

Chanteur chez PhilipsBien que passionné de jazz, cet admira-

teur du pianiste Oscar Peterson reste trèsattiré par la chanson. « Vers quinze-seizeans, j’ai été un fana de Bécaud, et quandj’ai commencé à faire du jazz, j’étaisdavantage branché sur des chanteurscomme Frank Sinatra, Ray Charles,Tony Bennett et je composais, pour moi,comme ça... »

Un jour de 1962, un ami lui suggère defaire écouter ses chansons à André Salvetqui dirige une maison d’édition. « E t

pourquoi ne les chantez-vous pas vous-m ê m e ? », lui dit Salvet après l’avoirécouté.. . Rendez-vous est pris chezPhilips avec Jacques Plait, un des direc-teurs artistiques de la maison. Peu detemps après, Aldo Frank, accompagnépar son trio, enregistre un premier EPavec quatre chansons dont les parolessont signées Jacques Borel (Le roi de laNouvelle Orléans). La préface souligneles « excellents arrangements car lesquatre musiciens sonnent commevingt ! »

Quatre autres super 45 tours suivrontchez Philips, jusqu’en 1966 (dont un duoavec Lucky Blondo : Dis, Lucky). Parmiles auteurs des textes que chante Aldo, onremarque les noms de Pierre Barouh(Chevalier du passé), François Deguelt(C’est terrible d’aimer), Daniel Faure,Frank Gérald, Anouk Kopelman, FrankThomas... « Ça marchait pas mal ! Mêmeen étant plus près du jazz que du yéyé,deux de mes titres sont passés tous lesjours dans l’émission Salut les copains ! »

Aldo Frank chantera sur la scène del’Olympia, en première partie du britan-nique Georgie Fame, dans le cadre desM u s i c o r a m a s d’Europe n° 1. Ce qui nel’empêche pas de continuer à « faire lej a z z » car, reconnaît-il, « je n’avais pasvraiment l’idée de faire une carrière dechanteur. »

La Rose d’Or d’AntibesAldo Frank rencontre Nicole Croisille

alors qu’elle est sous contrat chezFontana, au début des années 60. Ils sereverront quelques années plus tard auBilboquet que fréquente aussi NorbertSaada. L’ancien directeur artistique deBarclay, devenu gérant du label LaCompagnie, lui propose de travailler aveclui.

Début 1969, Aldo compose pour NicoleCroisille Qu’est-ce qui se passe dans moncœur ?, « une chanson assez sympa, unpeu bossa, dans l ’esprit de It’s notu n u s u a l, le tube de Tom Jones », q u irencontre un joli succès à la radio.Quelques mois plus tard, Norbert Saadalui fait une proposition : « Je vaisprésenter Nicole au concours de la Rosed’Or d’Antibes. Fais-moi une très bellechanson... » Mis en confiance, Aldo semet au piano et il en sortira Quand nousn’aurons que la tendresse, chanson aveclaquelle Nicole Croisille remporte leconcours de la Rose d’Or l’été 1969.

La CompagnieC’est à La Compagnie qu’Aldo Frank

rencontre Yves Dessca, le très jeuneauteur de la chanson lauréate. Ensemble,ils écriront de nombreuses chansons pourNicole (Toi sans moi, Un jour comme lesa u t r e s , La soli tude ). Avec MichelColombier et Vangelis Papathanassiou (àla fin des Aphrodite’s Child), Aldo Frankest un des compositeurs « maison »regroupés au sein de La Compagnie.

JE CHANTE MAGAZINE N° 1 — SEPTEMBRE 2007 — PAGE 44

Aldo Frank