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Maroc

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  • Le Maroc fait mieux que ses voisins mais moins bien que les nouveaux mergents

    3De lagriculture traditionnelle lagrobusiness

    5De nouveaux secteurs dexportations

    8 Quand le Maroc sexporte vers le sud Des risques surveiller

    Conclusion

    +

    PANORAMAMaroc: le pari de lmergence

    MAI 2015

    RETROUVEZ TOUS LES AUTRES PANORAMAS DU GROUPEhttp://www.coface.com/Actualites-Publications/Publications

    conomie marocaine a fait preuve de rsilience lors de la dernire crise conomique

    mondiale et a su rsister la vague des printemps arabes. Dans un environnement international de plus en plus instable, le Maroc se caractrise par une plus grande stabilit. travers un modle de dvelop-pement original, le pays a russi le dfi dacclrer sa croissance potentielle alors que celle des grands mergents tend

    L ralentir. Le pari quil tente de relever est non seulement de faire voluer ses sec-teurs traditionnels, mais aussi de diversifier son activit vers des produits et services plus forte valeur ajoute. Le pays en-tend attirer plus dinvestissements directs trangers (IDE), redevenir un carrefour incontournable entre lUnion europenne et le continent africain, et renforcer ses relations conomiques avec les pays dAfrique subsaharienne. Ces volutions

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    LEs pUbLICAtIons ConoMIQUEs DE CofACE Par les conomistes du Groupe Coface

    laissent penser que le Maroc pourraient dans un avenir proche, limage de la Colombie ou du prou, rejoindre le club des nouveaux mergents. Cependant, cet optimisme ne doit pas faire oublier cer-taines fragilits qui persistent notamment des dficits jumeaux consquents et un endettement marqu depuis quelques annes.

  • 2 Maroc: LE ParI DE LMErGENcE panoramagroupe

    MAROc: LE PARI DE LMERGENcE

    introduCtion

    Le Maroc a fait preuve de rsilience pendant la dernire crise conomique mondiale. il pourrait facilement rejoindre le groupe des nouveaux mergents, et consolider sa place de pays leader en Afrique.

    SELTEM IYIGUNconomiste base Istanbul

    SOfIA TOZYconomiste base paris

    Lconomie marocaine a pris le contrepied de lconomie mondiale depuis la crise de Lehman: alors que cette dernire semble dsormais durablement plus faible et plus volatile, la croissance du Maroc a contra-rio fait preuve de rsilience tout en restant proche de son niveau davant crise mal-gr ce contexte international dfavorable (crise mondiale du crdit, crise des dettes souveraines en zone euro, ralentissement des grands mergents,). Comment expli-quer ce paradoxe? linstar dautres pays du Maghreb, le Maroc a d repenser son modle de dveloppement: initialement tir par le secteur public, le Maroc a fait le choix de stimuler la croissance via la demande intrieure prive en soutenant la consommation et linvestissement. Grce cette nouvelle donne, le pays a connu une phase de croissance soutenue partir de 2002. si cette dynamique de la demande interne a progressivement conduit une dgradation du solde courant, elle a aussi permis lconomie marocaine de se mon-trer particulirement rsiliente aux chocs induits par la crise conomique de 2009 et dans une moindre mesure par la vague des printemps arabes. Cependant, les contextes international et rgional difficiles ont mis en exergue les fragilits structurelles de lconomie marocaine. parmi les plus mar-ques figure le manque de diversification des exportations qui, combin une forte dpendance nergtique, a entrain une contribution la croissance ngative du commerce extrieur partir de 2004.

    Dans ce contexte, des initiatives ont vu le jour entre 2008 et 2009. Adoptant une approche sectorielle, ces mesures se sont dclines sous la forme de plan stratgique tel que le plan Emergence pour le secteur industriel, le plan Maroc Vert pour lagri-culture, la stratgie nergtique nationale, le plan Azur pour le tourisme, la stratgie Maroc numrique, le plan Halieutis pour la pche et la Vision 2015 pour lartisanat. travers ses diffrents plans, le Maroc poursuit sa stratgie de diversification conomique et douverture vers le nord mais aussi vers le sud.

    Le pays semble poursuivre une stratgie qui consiste la fois en une consolidation de ses secteurs traditionnels (lagriculture, extraction), allie une diversification de son tissu industriel et une politique douverture plus offensive sur de nouveaux marchs pour lesquels le pays a dvelopp une expertise.

    Dans un premier temps, nous mettons en perspective la situation conomique du Maroc par rapport celle de ses voisins et, de manire plus gnrale, celle des nouveaux mergents. Dans un deuxime temps, nous nous at-tarderons sur les dernires volutions du secteur primaire qui reste lune des pierres angulaires de lconomie marocaine et la principale cause de sa volatilit. Lagricul-ture marocaine est en mutation depuis

    les annes 2000 et cette tendance sest accentue depuis la mise en place du plan Maroc Vert. Mais au-del de la simple production agricole, cest tout un secteur dagrobusiness qui merge et qui pour-rait constituer un des nouveaux relais de croissance du pays.

    Le troisime axe sera consacr aux nou-veaux secteurs mergents. En effet le pays a mis sur le dveloppement de nouveaux secteurs forte valeur ajoute technologique tels que lautomobile ou laronautique. Le Maroc, en jouant de sa proximit avec le continent europen et ses principaux marchs, a mis en uvre un ensemble de mesures afin dattirer de nouveaux acteurs. Lmergence de ces nouveaux secteurs dactivit pose plusieurs questions dont celle de leur potentiel de dveloppement. Le Maroc, pourra-t-il linstar de la turquie, convertir ces secteurs forte valeur ajoute en des secteurs mo-teurs de croissance ?

    Enfin, nous aborderons les secteurs maro-cains qui exportent leur savoir-faire. Le pays a depuis peu entam son ouverture vers le sud et dsire se positionner comme un hub entre lEurope et lAfrique. linitiative du secteur public et de certains grands oprateurs privs, le Maroc multiplie les passerelles entre son conomie et celle du continent africain, en densifiant les changes dune part et en favorisant les IDE en direc-tion de ses voisins du sud dautre part.

  • 3Maroc: LE ParI DE LMErGENcEpanoramagroupe

    Quest-ce quun nouvel mergent? Qualifier un pays de futur mergent ncessite au pralable de dfinir ce que lon considre comme mergent. Dans une tude de mai 2014, Coface1 a identifi un ensemble de pays susceptibles de former les futurs mergents au travers de quatre critres:

    I/ Un niveau de croissance de long-terme moyen lev (plus de 4%) et en acclration par rapport celui de la dcennie davant crise;II/ Une conomie diversifie, dont les exportations de matire premires nexcdent pas 40% du pIb, et qui demeurent rsilientes face aux chocs extrieurs; III/ Une conomie disposant dun taux dpargne suprieur 10% du pIb et donc capable de financer

    Le Maroc un futur mergent?

    Le Maroc runissait lensemble de ces critres, sauf ce-lui dune croissance potentielle en acclration. Daprs les calculs des auteurs, celle-ci est nanmoins stable. pour comprendre, une comparaison avec quelques-uns des nouveaux mergents ainsi que des pays du Moyen-orient et de lAfrique du nord non-exportateurs de ptrole parait pertinente. notre analyse couvre trois aspects: la croissance, lvolution du pIb par habitant et la volatilit de la croissance.

    Le MAroC fAit Mieux que ses voisins MAis Moins bien que Les nouveAux MerGents

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    les investissements qui favoriseront laccumulation de capital et/ou les gains de productivit; IV/ Un environnement des affaires favorable ou correct.

    Cette tude a permis didentifier dix pays comme de nouveaux mergents: la Colombie et le prou en Amrique latine, lIndonsie, les philippines, le sri Lanka et le bangladesh en Asie et le Kenya, la tan-zanie, la Zambie, et lthiopie en Afrique. Ces pays remplissent tous les critres concernant le niveau et lvolution de la croissance, mais ils diffrent sur le climat des affaires. La Colombie, lIndonsie, le prou, les philippines et le sri Lanka ont un climat plus propice au dveloppement dactivits com-parativement aux 5 autres pays.

    volution des taux de croissance sur les trois priodes tudiesGraphique n1

    premirement, le Maroc prsente une croissance moyenne infrieure celle de lchantillon entre 1992 et 2014 (graphique n1). bien quelle ait t soutenue sur les trois priodes observes, la croissance marocaine a t moins rapide que celle des futurs mergents. Aussi, mme si les pays de lchantillon partaient de niveaux comparables, un cart sest creus entre 1992 et 2004. Le taux de croissance moyen du Maroc nen reste pas moins suprieur celui des pays dAfrique du nord et du Moyen-orient lexception de la Jordanie.

    Un bref aperu de lhistoire conomique du Maroc nous permet de comprendre les raisons de ce diff-rentiel. Aprs une priode de forte croissance soutenue par laction publique qui sachve la fin des annes quatre-vingt, le Maroc fait face un ralentissement de son activit et laccumulation de dsquilibres macroconomiques provoqus par le niveau excessif de la dette publique2. Cette crise conomique pro-fonde a amen le pays sengager, en 1983, dans un programme de stabilisation et dajustement structurel avec lappui du fond Montaire International et de la banque Mondiale. La ralisation de ce programme a t accompagne par un ensemble de rformes co-nomiques et institutionnelles visant un dsengagement graduel de ltat et un renforcement du rle du secteur priv. La priode de 1992 2000 correspond cette phase de rigueur budgtaire.

    Les annes 2000 marquent lachvement de ces rformes structurelles et ont concid avec le red-marrage de la croissance, un niveau suprieur 4%. Cette croissance soutenue par la demande intrieure a t favorise par un ensemble de mesures. La reva-lorisation des salaires et lallgement de limposition

    1 briant Laura., Marcilly Julien., Quels pays mergents prendront le relais des bRICs? panorama RIsQUE pAYs Coface - printemps 2014 2 Comme dautre pays en dveloppement, le Maroc sest fortement endett durant les annes quatre-vingts. En outre, le choc ptrolier, la baisse des taux dintrt et les pisodes de scheresse rpts ont fortement fragilis lconomie du pays. Dans ce contexte, la crise mexicaine de 1982 qui a sonn le glas dune dcennie surendettement a servi de rvlateur ces importants dsquilibres. La dette extrieur marocaine a avoisine 77% du pib en1981 et a progress jusqu attendre 102% en 1986. Donnes issues de Mohamed Wargui, Les rformes financires au Maroc: squences et agendas, LAnne du Maghreb, V - 2009, 485-513

    source: fMI, calculs CofACE

  • 4 Maroc: LE ParI DE LMErGENcE panoramagroupe

    Comparaison des Pib par tteGraphique n2

    Une croissance relativementpeu volatile

    Mais si la croissance marocaine est his-toriquement moins forte que celle des mergents les plus dynamiques, elle semble aussi moins volatile. nous avons compar la volatilit de la croissance pour les pays de lchantillon partir dun calcul des carts-types sur trois priodes. Les pays observs semblent converger vers un chemin de croissance de plus en plus stable. La Colombie, lIndonsie et le Maroc suivent priori le mme cheminement aprs une priode de grande volati-lit entre 1992 et 2004, caractrise par dimportant carts-types, ces derniers se rduisent de faon significative. Dautres pays observent une dcrue de leur vola-tilit plus graduelle limage du prou et de la Jordanie. pour le Maroc, la priode de baisse de la volatilit concide avec les premiers rsultats des politiques de consolidation conomique. Cette relative stabilisation de la croissance rsulte de lef-fet conjugu dune moindre dpendance de la production agricole lgard des conditions climatiques et du poids accru de la consommation des mnages dont la croissance est par nature moins volatile que celle des autres composantes du pIb (investissement, commerce extrieur).

    3 Afin de mener une comparaison par pays, nous avons pris comme indicateur de la croissance potentielle une moyenne des prvisions de croissance du fMI de 2016 2020.

    source: fMI, calculs CofACE

    sur les personnes physiques ont favoris laccroissement du pouvoir dachat des mnages qui a augment en moyenne de 4,1% entre 2004 et 2013. La libralisation du march bancaire et la gnralisation du crdit ont continu appuyer la politique de dynamisation de la demande intrieure engage par ltat. La croissance qui tait de 4,6% en moyenne sur la priode 2004-08 na perdu que 0,2 point entre 2008 et 2014.

    sans surprise, les dynamiques des pIb par habitant montrent aussi des volutions di-vergentes entre les nouveaux mergents

    et le Maroc. Le pIb par habitant des nou-veaux mergents augmente plus vite que celui du Maroc. Ils ont en effet multipli leur pIb par 4,7 en moyenne entre 1980 et 2014 contre seulement 3 pour celui du Maroc (et 4,4, pour les pays du Moyen-orient et de lAfrique du nord). Leur population, bien quelle ait doubl, a augment moins vite que celle des pays arabes puisquelle a t multiplie par 1,95 contre 2,14 pour les pays arabes. Le cas le plus comparable au Ma-roc reste sans conteste le prou. En 1980, la richesse par habitant est relativement similaire avec respectivement 1 080$ et

    1 136$. La croissance dmographique suit la mme volution. Les deux pays avaient une population de 18 millions dindividus en 1980 contre 30 millions aujourdhui. Le taux de croissance pruvien en dbut de priode tait nettement infrieur celui du Maroc puis lcart sest creus face lessor important que le prou a connu partir des annes 1990 grce la libralisation de son secteur minier. Ce dcollage co-nomique sest poursuivi par une croissance plus soutenue et plus stable.

    Analyse des cart-types des taux de croissance par pays et par priodesGraphique n3

    Le modle de dveloppement choisi par le Maroc semble donc porter ses fruits. La consolidation des secteurs traditionnels et la diversification du pIb non-agricole semblent favoriser une croissance relati-vement soutenue et moins volatile. si lon sattarde sur la croissance potentielle de la priode venir3, on observe une acc-lration de la croissance marocaine par-tir de 2016 qui se rapproche de celle des nouveaux mergents. Cette croissance plus forte et moins volatile semble rsulter dune nouvelle dynamique conomique. Le pays a en effet mis en place un ensemble

    source: fMI, calculs CofACE

    de mesures qui permettront terme daccrotre la contribution conomique de secteurs plus forte valeur ajoute. Avec la consolidation du pIb non-agricole autour de secteurs forte valeur ajoute et un raffermissement du pIbA, le Maroc pourrait entamer une nouvelle trajectoire de croissance caractrise par plus de robustesse. nanmoins, cette croissance qui reste principalement endogne risque de trouver ses limites dans le dficit en capital humain et le peu de progrs tech-nique accumul par le pays (voir partie 5).

  • 5Maroc: LE ParI DE LMErGENcEpanoramagroupe

    volution des indices de productions par branche dactivits agricolesGraphique n6

    rpartition de la production vgtale par types de cultureGraphique n5

    4 La proportion de la population active agricole quivaut 39,4% de lemploi totale en 2013 contre 39,7% pour les services et 20,8% pour lindustrie. Donnes HCp. 5 HCp, structure de lconomie marocaine, 20066 HCp, prospective Maroc 2030: Agriculture 2030, quels avenirs pour le Maroc?

    de LAGriCuLture trAditionneLLe LAGrobusiness

    2

    parmi les principaux pourvoyeurs en emplois4, le secteur agricole contribue au pIb hauteur de 1,9 points en 2013 mais a longtemps t une force et une faiblesse de lconomie marocaine. Une force, car il a constitu un rel levier de croissance. selon une tude du HCp de 20065, laugmentation de la croissance agricole (pIbA) a un effet plus que pro-portionnel sur la croissance marocaine. Il constitue galement une faiblesse de par sa forte volatilit avec un taux de croissance moyen passant de 10,6% entre 1985 1991 0,27%6 entre 1991 et 2004. Durant cette priode, la volatilit agricole (carts de la production par rapport sa moyenne) est devenue huit fois plus forte que celle observe dans la rgion Moyen orient et Afrique du nord.

    Une agriculture dpendante du climat

    Afin de rpondre ces dsquilibres, le Maroc a lanc en 2008 un ensemble de mesures sous le nom de plan Maroc Vert ayant pour objectif de rformer en profondeur le secteur agricole. Cette nouvelle orien-tation de la politique agricole prolonge la transforma-tion structurelle de ce secteur en lui apportant une nouvelle dynamique. Le Maroc passe dune stratgie de dveloppement du milieu rural une stratgie de dveloppement de loffre de produits agricoles. Cette politique de maitrise de loffre implique une intgra-tion verticale de la chaine de production allant de la production de lintrant la valorisation du produit brut ou transform. Au-del du seul secteur agricole, ce sont les secteurs des phosphates, de lagroalimentaire et du transport qui devraient bnficier de laccroisse-ment de loffre. Afin de renforcer les effets de syner-gies, le Maroc a entam en parallle du plan Maroc Vert un ensemble dinitiatives visant dynamiser les secteurs annexes. Entre autres, on peut citer un important programme dinvestissements de loffice chrifien des phosphates qui a pour but daccroitre la production dintrants, une remise niveau et une amlioration du secteur des transports et de la distri-bution travers le contrat programme logistique 2015 et un soutien lindustrie agroalimentaire.

    Le secteur agricole marocain est caractris par deux types dagricultures. Une agriculture productive qui se concentre dans les zones irrigues et qui occupe 20% des surfaces agricoles utilises (sAU) et une agriculture traditionnelle et vivrire qui emploie la majeure partie de la population active agricole et qui occupe 80% des sAU. Lagriculture est de surcroit concentre autour de certains types de cultures dont la contribution au pIbA reste relative.

    source: Ministre de lAgriculture

    source: fAo

    Crales Lgumineuses Olagineuses

    Cultures industrielles Marachage

    Plantations fruitires Oliviers

    Indice de production du btail (2004 2006 = 100) Indice de production des rcoltes (2004 2006 = 100)

    Indice de production vivrire (2004 2006 = 100)

  • 6 Maroc: LE ParI DE LMErGENcE panoramagroupe

    Lagriculture cralire reprsentait prs de 64% de la sAU en 2010 alors que sa contribution au pIbA nexcdait pas 19%, tandis que les cultures marai-chres qui noccupent que 3% de la sAU contribuent au pIbA hauteur de 13 %7. La prdominance des cultures cralires trs consommatrices en eau dans la sAU entraine une relation de dpendance entre la production agricole et le niveau de ressources hydriques. Cette vulnrabilit aux alas climatiques et le manque de diversification du secteur expliquent la forte volatilit de la production. Cela se traduit par de trs forts carts de la croissance agricole dune anne sur lautre (moins de 9% en 2012 et plus de 19% en 2013)8 .

    Le secteur de llevage est la seconde composante du pIb agricole. Il contribue hauteur de 30% au pIbA et emploie prs de la moiti de la population active agricole. Il se dcompose en deux sous branche laviculture et llevage bovin. La contribution de la viande bovine, ovine et caprine atteint 67% du chiffre daffaires total de la filire levage. Le produit de ce secteur est majoritairement destin la consom-mation de viande et la production de lait. Llevage pastoral ovin et bovin a longtemps t une activit traditionnelle. Cette dernire a connu dimportantes transformations dans les annes 1970. Les diffrents plans destins valoriser la filire lait ont permis de la dynamiser: elle compte aujourdhui un cheptel de plus de 25 millions de ttes rpartis entre bovins (2,8 millions), ovins (17,1 millions), caprins (5,1 millions) et camelins (0,18 millions)9. tout comme lagriculture vgtale, ce secteur est galement dpendant de la pluviomtrie. Les conditions climatiques dter-minent la qualit des parcours de transhumance et influent sur la production de fourrage. Laviculture a galement connu un essor important depuis les annes 1970 et sest progressivement industrialise. Aujourdhui, la filire avicole industrielle comporte plus de 5000 units dlevages qui fournissent 90% des besoins en viande blanche du march. Llevage de poules pondeuses permet de rpondre 100% de la demande nationale en uf. Malgr ces perfor-mances, la filire reste trs dpendante de limpor-tation dintrants (mas, poussin, additif).

    face ces fragilits, le dfi des pouvoirs publics est double. Dune part, il vise renforcer lagriculture productive tout en amliorant lintgration de lagri-culture traditionnelle au sein de la chaine de valeur. Dautre part, il ambitionne daccroitre les surfaces irrigues afin daugmenter la productivit agricole. En limitant le stress hydrique et en incitant la diver-sification agricole, le Maroc pourra bnficier dune meilleure revalorisation des sols et dune optimisa-tion de ces rendements. Le plan Maroc Vert sest donc construit autour de deux piliers visant ses deux objectifs.

    travers la mobilisation dinvestissements publics par le biais du fond pour lagriculture, le pays a investi plus de 31 milliards de dirham (prs de 4% du pIb) sur 5 ans dans la promotion des filires agricoles haute valeur ajoute. Lagrgation des exploitations permettant la petite agriculture laccs aux marchs dexportation et la modernisation du tissu productif agricole grce la mcanisation et linvestissement dans les nouvelles techniques dirrigation devrait accrotre les rendements. Dans le mme temps, dans le cadre du pilier 2, le plan Maroc Vert a mis en place une politique incitative de valorisation des sols en poussant les agriculteurs la reconversion vers des cultures plus grande valeur ajoute. Ces deux objectifs restent cependant contraints par la faiblesse des ressources en eau. En dpit des impor-tantes rserves gnres par la politique de stockage des grands barrages, loffre en eau reste infrieure aux besoins dune agriculture productive. Laccent a t donc mis sur le dveloppement de cultures et de techniques faiblement consommatrices en eau avec une gnralisation des techniques dirrigation localises (goute goute) travers le programme national dconomie deau (pnEEI).

    Les rsultats du plan Maroc Vert

    Depuis son entre en vigueur en 2008, le plan Maroc Vert semble tre entr dans sa phase de croisire et commence montrer des rsultats significatifs. sur les 5 dernires annes le taux de croissance agricole a atteint 9,3% en moyenne. La productivit agricole par travailleur augmente un rythme rapide depuis 2008. La productivit lhectare sest galement accrue grce laugmentation de parcelles irrigues. Concernant la diversification de loffre agricole, le bilan sur les cinq dernires annes est relativement positif. Il a permis la dynamisation de nouvelles filires agricoles telles que les filires agrumicoles et olicoles destines lexportation. Il a attnu la concentration du nombre dexploitations qui est pass de 200 000 1,7 million depuis 2000. Enfin, il a favoris laug-mentation des superficies plantes en hausse de 11% pour la mme priode. Les filires maraichres et fruitires ont fortement progress depuis 2008 avec +77,7% pour la filire agrumicole et +105% de 2008 2014 pour la filire olicole. La filire tomate, 1re filire dexportation, a galement t renforce. Le Maroc est le 4me exportateur mondial de tomates fraches. sous limpulsion des mesures du plan Maroc Vert (soutien aux intrants, quipement des exploitations, irrigation conome en eau, slection des semences), les investissements dans la filires ont permis laug-mentation de la production. La productivit de la filire sest galement accrue entre 2008 et 2013 avec un rendement moyen en hausse de 37,5%10 (soit de 60,6 tonnes/hectare pour la campagne 2008-09 prs de 83,3 tonnes/hectare en 2012-13).

    7 Ministre de lagriculture, Lagriculture en chiffre 20108 DEpf, Rapport conomique et financier 2015 9 Donnes ministres de lAgriculture 10 DEpf, performances et comptitivit des exportations des filires phares du secteur agroalimentaire marocain 2014

  • 7Maroc: LE ParI DE LMErGENcEpanoramagroupe

    Cependant, cette amlioration de la productivit agricole en amont des filires trouve ses limites dans le manque defficacit en aval. Le manque de valorisation des produits et les difficults de distri-bution et de commercialisation aussi bien au niveau national qu lexportation en limitent lexpansion. Les rformes transverses engages par les pouvoirs publics en vue daccompagner le dveloppement de lagriculture productive devraient aller dans ce sens. Le plan Maroc Vert prvoit notamment une restructuration des marchs de gros et un redploie-ment de la stratgie lexportation. cela sajoute un programme de remise niveau de lappareil logistique initi en 2010 qui devrait permettre une baisse des cots dacheminement et une meilleure gestion des stocks et de la traabilit. Ce secteur est lui-mme en plein essor et, grce aux efforts consentit, le pays a gagn plus 44 places entre 2007 et 2012 dans le classement de lindice de performance logistique (LpI)11. Le secteur fait tout de mme face un cer-tain nombre de contraintes qui limitent lmergence dun secteur logistique performant. Un des obstacles reste le dficit en plateformes spcialises qui a pour consquence daccrotre la dsorganisation de la circulation des flux des marchandises.

    Un des freins au dveloppement du secteur agricole reste sans conteste le manque de valorisation en fin de filire. En effet, le dveloppement de lindustrie agroalimentaire sest fait de manire tardive et ne reprsente que 5% de la valeur ajoute du pIb maro-cain contre 15% pour lagriculture. Ce secteur recle un important potentiel de croissance et lindustrie agroalimentaire est en forte expansion. Depuis une vingtaine dannes, la transformation progressive des modes de consommation engendre une demande de biens transforms de plus en plus importante. La demande en produits agroalimentaires croit un rythme moyen de 4% depuis 2004 soit au mme rythme que la demande des mnages en produits agricoles.

    volution de la productivit agricoleGraphique n7

    rpartition de lindustrie par branches en 2012Graphique n8

    Ce secteur est devenu depuis quelques annes de plus en plus attractif et attire un nombre croissant dIDE. Les investisseurs trangers rachtent majori-tairement des acteurs dj existants sur le march limage du rachat de la Centrale laitire par Danone, des brasseries du Maroc par Castel ou de la reprise de Lesieur Maroc par le groupe Lesieur france. La mise en place dAgropole vise justement attirer une part plus importante de Greenfield afin daccroitre linvestissement dans la filire. Le pays envisage ga-lement de porter une attention particulire lactivit de transformation dirige lexportation. En mettant la priorit sur les filires verticales dont la production dintrants se fait sur le territoire. traditionnellement reprsent par la transformation de produits issus de la pche o de grands acteurs ont merg limage dUnIMER, elle devrait se dployer sur dautres filires. Ainsi, la conserve de lgumes ou la production de boissons revtent un important potentiel. Enfin cer-taines entreprises se dmarquent sur des produits qui semblent moins comptitifs, comme le secteur de la transformation de viandes avec le groupe Koutoubya holding ou les moulins Dari dans la production de semoule. Enfin, notons le dveloppement croissant des filires de niche limage de la production dhuile dargan et dhuile de ppin de figues de barbarie qui ont redynamis des rgions enclaves et isoles (le souss et le sahara). Mais les volumes de ces produc-tions restent limits ce stade.

    Industrie des viandes Industrie du poisson

    Industrie des fruits et lgumes Industrie des corps gras

    Industrie laitire Transformation des crales

    Fabrication des farines et gruaux Autres industries alimentaire

    Industrie des boissons

    11 World bank, Connecting to Compete trade Logistics in the Global Economy 2012

    source: fAo

    source: Ministre de lAgriculture

  • 8 Maroc: LE ParI DE LMErGENcE panoramagroupe

    pour conclure, lagriculture marocaine a longtemps souffert dune grande volatilit de sa production trs dpendante des conditions pluviomtriques. Elle possde cependant un important potentiel qui pour-rait en faire un rel levier de croissance condition daccroitre sa productivit et de limiter sa volatilit. Les mesures entreprises dans le cadre de la politique de dveloppement agricole depuis 2008 vont dans ce sens. Limportant programme dinvestissements publics permettra daccroitre le nombre de surfaces irrigues et ainsi la productivit lhectare. La poli-tique de reconversion des cultures permettra ga-lement de mettre en valeur des filires plus forte valeur ajoute. Deux limites semblent merger de notre rflexion. La premire concerne la rentabilit des importants investissements raliss, dans un contexte dendet-tement important et de rigueur budgtaire, au re-gard des rsultats obtenus. Le plan Maroc Vert a ncessit la mobilisation dimportants moyens. Les effets escompts seront-ils la mesure des efforts consentis ? La seconde pourrait se matrialiser par un risque plus long-terme. Les rformes promues transforment lagriculture marocaine mais galement la population active agricole. Les effets long-terme dun tel processus sont difficiles prvoir mais on peut sinterroger sur la capacit dune telle initiative fixer la population agricole dans les campagnes dans un contexte o le pays investit massivement dans les cultures maraichres fortement demandeuse en main duvre.

    Depuis les annes 2000, le Maroc a entam une stra-tgie de diversification en misant sur le dveloppe-ment de secteurs forte valeur ajoute. En jouant de sa proximit avec le continent europen et ses principaux marchs, il a mis en uvre un ensemble de mesures afin dattirer de nouveaux acteurs provenant de secteurs fort potentiels tel que lautomobile ou laronautique. Le port de tanger et la zone franche qui lentoure ou la zone industriel de nouaceur en priphrie de Casablanca entrent dans ce cadre. Lmergence de ces nouveaux secteurs dactivit pose plusieurs questions sur le modle de croissance marocain, le potentiel de dveloppement et le dfi de ces secteurs.

    Lautomobile et aronautique: symboles de la diversification conomique en cours

    Le Maroc a plac lindustrie automobile et laronau-tique au cur de sa stratgie de diversification. Il

    12 Donnes issues de business Monitor International (bMI)13 Rapport sur lindustrie automobile du dpartement des statistiques des changes extrieurs du Maroc14 LAlgrie, lEgypte et le Maroc dominent nettement le march automobile en Afrique du nord. Ces trois pays reprsenteront eux seuls 90% du chiffre daffaires de lindustrie automobile dans la rgion en 2020, au dtriment de la tunisie et la Libye qui restent des marchs plus marginaux.15 Donnes de loffice des Changes du Maroc.

    de nouveAux seCteurs dexPortAtions

    3

    mise sur ces secteurs forte valeur ajoute comme levier de son dveloppement conomique. Lintgra-tion de ces secteurs son tissu industriel permettra en outre au Maroc daccumuler de lexpertise dans une industrie hautement technologique. Le march automobile a connu un essor remarquable dans les rcentes annes. sur les dix premiers mois de lanne 2014, 10 0128 vhicules neufs ont t vendus, selon les chiffres de lAssociation des importateurs de vhi-cules de Maroc (AIVAM), soit une lgre baisse de 0,45% par rapport la mme priode en 2013. Mais la production de vhicules avait auparavant atteint un niveau de 16 745212 units en 2013, soit une hausse de 54% par rapport lanne prcdente. La valeur ajoute dgage par lindustrie automobile partir des rexportations slve 10,5 milliards de DH en 2011, et 9,8 milliards13 de DH en 201214 .

    Les consommateurs de la rgion de lAfrique du nord qui disposent dun pouvoir dachat limit, sont trs sensibles aux prix de ventes des vhicules. Dans un mme temps, la faible qualit des infrastructures routires et les conditions de circulations difficiles poussent les consommateurs prfrer des voitures plus robustes. Au Maroc, le march est donc princi-palement domin par les voitures de segment b dont la part de march est proche de 30%. Le dcalage entre le pouvoir dachat des consommateurs et leurs prfrences pour des vhicules de gamme suprieure continue stimuler le march de la revente. De plus, le faible cot dentretien des vhicules sur le march informel continue participer lessor du march de loccasion. Mais avec la hausse des salaires, on peut sattendre une hausse progressive des ventes de voitures neuves.

    Le secteur automobile est organis autour de deux branches: le montage des vhicules et les quipe-mentiers. Impact par la crise financire en 2008-2009, il a enregistr, dans les dernires annes, une performance lexport croissante. selon les chiffres du commerce extrieur, le pays a augment sa part de march dans le commerce mondial automobile de 0,23% en 2012. En 2014, lautomobile est devenue le premier secteur dexportations du pays, en enre-gistrant une hausse de 26,5% soit lquivalent de 8,4 milliards DH (0,9 milliards UsD). Cette performance le place devant les phosphates. Au total, les exportations du secteur automobile sont passes de 31,7 milliards DH en 2013 40 milliards DH en 2014. Cette hausse a t principalement le rsultat de laugmentation du segment de la construction dautomobiles qui enregistre une hausse de 52% pendant cette priode. Le nombre de voitures exportes par mois a ainsi atteint prs de 16 000 voitures contre 12 000 vhi-cules en 201315.

    La monte en rgime de lusine de Renault tanger explique la forte pousse du segment de la construc-tion dautomobile depuis 2012. Les principales voitures produites dans les installations marocaines de Renault sont les modles Dacia Lodgy, Dokker et sandero.

  • 9Maroc: LE ParI DE LMErGENcEpanoramagroupe

    exportations dautomobiles marocaines (million dirhams)Graphique n8

    Part des secteurs dans la valeur ajoute totale au Maroc (%)Graphique n9

    16 La soMACA (socit Marocaine de Construction Automobile) est une socit automobile cre par le gouvernement marocain et dtenue 80% par le groupe Renault17 Daprs les donnes du GIMAs: Groupement des Industries Marocaines Aronautiques et spatiales (GIMAs)

    La marque exporte plus de 90% de cette production. Lusine Renault se situe au sein de la zone dactivit tanger Automotive City, situe dans la zone franche tanger Med au sud de tanger. Cette zone franche fait partie dun projet plus large de plateforme indus-trielle intgre comprise dans le plan Emergence de dveloppement industriel. Le plan Emergence vise favoriser le dveloppement conomique fond sur une stratgie de diversification industriel. A travers une stratgie multisectorielle, lobjectif de cette initia-tive est de favoriser les effets de synergie en intgrant chaque plateforme lensemble des composantes facilitant limplantation dun tissu industriel secto-riel. tanger Automotive City intgre donc un large ventail dactivits automobile tel que la fourniture de composants, la logistique, la fabrication et le trans-bordement de voitures. Avec un contingent de plus de 180 000 vhicules produit tanger en 2014, auquel sajoutent environ 60 000 vhicules produits par la somaca16 Casa-blanca, ce sont prs de 240 000 vhicules qui ont t fabriqus au Maroc au cours de lanne. Ainsi, les exportations de voitures ont reprsent elles seules 9,8% des exportations totales du pays en 2014, soit une augmentation de 6,9% par rapport 2013.

    Le cblage reprsente aussi une activit importante dans le secteur automobile au Maroc. Lindustrie du cblage a enregistr une performance remarquable en 2014 puisque les exportations ont augment de 9,7% par rapport lanne prcdente. Ainsi, pour la pre-mire fois, les exportations de lindustrie automobile ont dpass celles de lindustrie des phosphates qui taient jusqu prsent le principal secteur dexporta-tions du pays. Laronautique se dmarque galement lexportation. Les exportations de marchandises et

    de maintenance du secteur ont atteint 7,4 milliards DH en 2014, soit une augmentation de 3,2% par rapport 2013. Le groupe canadien bombardier, aprs avoir investi prs de 200 millions de dollars au Maroc, a commenc la production de premires pices dta-ches en 2013. Le secteur aronautique marocain reprsente, en 2009, un chiffre daffaires denviron 750 millions deuros17, rparti entre une centaine den-treprises. Avec un taux de croissance annuel denviron 25% sur les cinq dernires annes. Les entreprises sont localises Casablanca, tanger et Rabat.

    Le dveloppement du secteur entre galement dans le cadre du plan mergence. Le Maroc a poursuivi la mme stratgie que celle adopte pour le secteur automobile, ce qui a permis un tissu industriel autour des mtiers aronautiques de se former. Aujourdhui un grand ventail dactivits peut tre effectu dans le pays. Cela va de lassemblage dlments de structure au cblage en passant par la chaudronnerie aronau-tique la rparation des moteurs.

    Au total, les exportations de ces nouveaux mtiers auxquels sajoutent llectronique et lindustrie pharmaceutique comptent pour 28,8% du total des exportations en 2014 contre 21,5% en 2012. Cette nouvelle contribution des secteurs industriels aux exportations marque un changement dans le modle de croissance du pays qui a longtemps t porte par les secteurs traditionnels de lagriculture et de lextraction. Lconomie marocaine semble oprer un transfert vers des industries plus grande valeur ajoute. Ces dernires contribuent lamlioration des technologies, laugmentation du capital humain et laccroissement de lexpertise technique du pays. La stratgie de diversification sectorielle par lautomobile et laronautique semble porte ses fruit. La part du secteur agricole dans la valeur ajoute totale suit une tendance dcroissante alors que celle des industries manufacturires est en lgre hausse.

    source: office des Changes du Maroc

    source: bMI

  • 10 Maroc: LE ParI DE LMErGENcE panoramagroupe

    Devenir une plaque tournante automobile rgionale

    Le Maroc ambitionne de devenir une plaque tournante rgionale dans les sec-teurs automobile et aronautique. Il a dans ce cadre mis en place tout un ensemble de mesures incitatives visant accroitre lattractivit de la destination Maroc auprs des professionnels du secteur cherchant investir dans des pays bas cots. parmi ces mesures loffer Morocco destine aux nouveaux investisseurs qui comprend des exonrations fiscales et des aides pu-blique. En effet, les entreprises du secteur nouvellement installes au Maroc bnfi-cient dune exonration de limpt sur les socits pendant une dure de 5 ans, dune aide publique qui peut aller jusqu 10% de linvestissement total ainsi que de la mise en place de programmes de formation adap-ts aux besoins des entreprises.

    Le pays cherche greffer un tissu industriel local autour de grandes entreprises inter-nationales et dvelopper des partena-riats avantageux avec les pME. puisque les secteurs automobile et aronautique ont atteint un niveau de dveloppement assez important, le concept de ces cosystmes vise plutt une plus grande intgration pour tre en mesure de faire face une rude concurrence, tout en assurant la qualit des produits fabriqus. Dans le secteur auto-mobile quatre cosystmes prioritaires ont t identifis dans ce but, savoir: cblage automobile, vhicules intrieur et siges, emboutissage de mtal et batteries.

    Lavantage comparatif du pays en termes de cots de main-duvre figure parmi les principaux dterminants dattractivit du Maroc. selon les donnes officielles, le cot de la main-duvre au Maroc est jusqu 50% moins lev que celui du sud de lEurope. Le Maroc dispose dautres avantages susceptibles dattirer les entre-prises dautomobile et daronautique. tout dabord, le pays bnficie dune situation gographique avantageuse, au carrefour des routes commerciales maritimes et proximit du march europen. Ensuite, le Maroc a investi dans un important pro-gramme de modernisation de ses infras-tructures (programme dlectrification nationale, densification du rseau routier) et dans la valorisation de ses rgions du nord.

    La modernisation du port de tanger et la cration de la zone tanger Med vont dans

    ce sens. Le port de tanger Med qui dis-pose dune situation stratgique non loin du dtroit, est devenu depuis sa construc-tion un centre de logistique important. Dici 2017, sa capacit devrait slever 8 millions de conteneurs. tanger-Med est particu-lirement important pour Renault qui y a investi plus dun milliard deuros. Un inves-tissement qui reste dune ampleur indite dans le domaine automobile au Maroc. La croissance conomique soutenue et la stabilit politique du Maroc contribuent aussi lattractivit du pays. La croissance conomique a t en moyenne de 4,6% entre 2006-2013 tandis que linflation est reste infrieure 2%. En plus des avan-tages en termes de production, le Maroc est galement un march potentiel pour les constructeurs. La croissance de la popula-tion, la part leve de la population jeune et la hausse du revenu par habitant pourrait accroitre la demande interne en direction du secteur.

    Les avantages comparatifs du Maroc ainsi que les politiques incitatives menes par les pouvoirs publics en vue daccroitre lattrac-tivit du pays ont permis linstallation des grands constructeurs. En plus de Renault figurent Denso, sumitomo, Lear, Leoni, Yazaki. pour ce qui est de laronautique des entreprises telles que bombardier, le groupe safran, Zodiac Aerospace ont des units de production au Maroc. A la fin de lanne 2014, les autorits marocaines ont officialis treize conventions avec des en-treprises leader dans le secteur automobile comme Delphi, Antolin ou bontaz afin de renforcer le tissu productif. Le financement total de ces 13 projets est estim 1.4 mil-liards de dirhams (150 millions UsD). Le gouvernement attend la cration de 5000 emplois par ces investissements. selon le Haut-Commissariat au plan du Maroc, le secteur automobile cre 1,5 emploi indi-rect pour 1 emploi direct. Le secteur aro-nautique qui ralise approximativement 4% des exportations du pays, emploie 10 000 salaris hautement qualifis selon les chiffres de Gimas .

    La hausse de la demande mondiale de biens automobiles et les transformations profondes du secteur (juste temps, diver-sification de loffre, personnalisation) ont entrain une rorganisation de la produc-tion automobile lchelle mondiale. Les constructeurs ont ainsi favoris dans leur implantations les destinations bas cot mais qui restent proche des marchs finaux. cela sajoute une stratgie de recentrage des activits de production et de sous-trai-tance autour dune mme unit. Cette nou-

    velle dynamique a permis des pays tels que le Maroc, la turquie ou la pologne de tirer leur pingle du jeu et de voir leurs flux dIDE destination du secteur automobile saccroitre considrablement.

    Le Maroc a ainsi enregistr une forte hausse des investissements directs trangers (IDE) en direction du secteur. Entre 2010 et 2012, les recettes des IDE sont passes 3,6 mil-liards de DH (0,37 milliards UsD) contre seulement 913 millions DH en 2010. Cette progression a t principalement due aux IDE implants dans la filiale construction automobile. Dans ce segment les IDE ont augment de 16 fois entre 2010 et 2012 et ont atteint 3,2 milliards DH. De mme, les IDE dans le secteur automobile ont reprsent 43,9% des IDE effectus dans le secteur manufacturier en 2012 contre 19,2% en 2010, selon le rapport de loffice des changes. La gnration des recettes lexport du secteur automobile, rsulte principalement de ces IDE. Compars aux pays concurrents tels que la tunisie et lEgypte, laccroisse-ment IDE a permis au Maroc daugmenter sa part de march au niveau international. Celle-ci a atteint 0,23% en 2012 dpassant celles de la tunisie (0,15%) et lEgypte (0,08%). En 2007 la part de march du Maroc tait de 0,1%.

    Le total dinvestissement dans le secteur aronautique a atteint 350 millions deuros. LEtat soutient activement le dploiement du secteur aronautique travers le pacte national pour lEmergence Industrielle (pnEI). Ce programme qui repose sur un engagement mutuel des acteurs publics et privs atteint un montant de 12,4 Mil-liards de DH ventil sur les secteurs din-vestissements prioritaires parmi lesquels loffshoring, llectronique, lautomobile et laronautique. Le pnEI vise ainsi accom-pagner le dveloppement du tissu industriel marocain sur la priode 2010-2015 en favo-risant lmergence de nouveaux mtiers qui sinscrivent davantage dans la chaine de valeur mondiale. paralllement au soutien financier apport aux investisseurs, le gou-vernement envisage la cration de zones industrielles ddies certains secteurs. La plateforme industrielle Midparc, proximit de laroport Mohammed V nouaceur entre dans le cadre cette stratgie de cra-tion de cluster. Lamlioration des infras-tructures logistiques ddies aux secteurs industriels en outre permet aux entreprises aronautiques et automobiles un transfert rapide vers leur lieu de destination.

  • 11Maroc: LE ParI DE LMErGENcEpanoramagroupe

    Deux dfis venir: monte en gamme et diversification des pays dexportations

    pour que le modle de diversification conomique marocain puisse aboutir un dveloppement continu, le pays a entam paralllement au dveloppement de ces nouveaux mtiers, une stratgie de mon-te en gamme. Les entreprises aronau-tiques ont progressivement commenc produire des pices plus grande valeur ajoute. Cette monte en gamme a permis dattirer de nouveaux acteurs du secteur. En 2014, le pays a sign deux conventions dinvestissements de 45 millions deuros dont lune avec Aerolia, filiale de lavionneur europen Airbus et lautre avec lquipe-mentier aronautique Alcoa, qui compte 200 sites dassemblage dans le monde. Aerolia, ambitionne ainsi de dvelopper un second ple de croissance et de comp-titivit en simplantant au Maroc et dsire y dployer son modle de supply chain locale et intgre. Linvestissement de 200 millions dUsD du groupe canadien bom-bardier destin une unit de production nouaceur contribue galement cette monte en gamme. En 2020, le site de production devrait employer jusqu 850 salaris. Lusine sera ddie la production de composants mcaniques et de sous-en-sembles destins la fabrication dailes de CRJ (Le Canadair Regional Jet (CRJ) est un avion de ligne civil conu pour le trans-port rgional par lavionneur). Ce passage de la production de pices mtalliques la production de pices de structure pour certains modles dAirbus tmoigne de la monte en gamme des fabrications faites au Maroc.

    Les fabricants qui ont commenc pro-duire au Maroc des petites pices sont par la suite passs la production des pices qui ncessitent plus de comptences et de formation. largir la gamme de pro-duits fabriqus dans le pays et attirer de nouveaux investissements constituent un piller de la stratgie du Maroc qui lui per-mettra terme daugmenter la taille de cette industrie. Loffre de capital humain est une condition sinquanone pour oprer cette transition, pour ce faire, le pays a ainsi investi dans la formation destin ces nou-veaux mtiers travers la mise en place dinstituts de formation technique (IMA).

    De leurs cts, les entreprises internatio-nales transmettent aussi leurs pratiques et savoir-faire et contribuent former

    les salaris par le biais dun systme de tutorat. Cette double dynamique devrait moyen terme augmenter la dotation tech-nique des salaris au Maroc. La formation de la main duvre est aussi lun des axes majeurs du programme de monte en gamme du secteur automobile. pour ce faire, le gouvernement marocain a mis en place des instituts de formation spciali-ss. Deux instituts sont situs dans la zone franche de tanger et dans la zone franche de lAtlantique pour soutenir les fabricants dquipements, tandis que le troisime est prs de Casablanca. En Mai 2014, loffice de la formation professionnelle et de la promotion du travail (ofppt) a sign une convention de partenariat avec fiat Group Automobiles Maroc (fGAM) concernant la mise en place dun cadre dchange dexpertises pour adapter et dvelopper la formation professionnelle initiale dans le secteur automobile et assurer son adqua-tion avec les besoins du march du travail.

    Le dveloppement de la chaine des sous-traitants (supply chain) occupe aussi une place importante dans la stratgie de monte en gamme du secteur aronau-tique .En effet, lexistence de sous-traitants comptitifs permet une meilleure intgra-tion en amont et en aval du processus de production. Cest pour cela quen 2012 las-sociation spACE (supply Chain progress towards Aeronautical Community Excel-lence) a annonc son intention de soute-nir ses membres bass au Maroc pour le dveloppement dune supply chain la hauteur des standards europens. Grce au dveloppement de la supply chain et la diversification du tissue industriel, le pays est maintenant capable de produire une large palette de produits allant du cblage aux matriaux composites, y compris le traitement de surface, maintenance des moteurs, etc.

    Limplantation de Renault au Maroc illustre particulirement bien cette stratgie. En produisant des biens plus forte valeur ajoute, Renault a aussi contribu larri-ve de nouveaux entrants dans la chaine de production marocaine. En novembre 2014, psA peugeot Citroen a confirm quAltran (la socit de conseil) allait crer un centre de recherche et de dveloppe-ment au Maroc, pour le compte de psA. tous ces dveloppements sinscrivent dans le cadre de la stratgie industrielle du Maroc pour 2014-2020. Ce plan, qui succde au pnEI, reprsente environ deux milliards deuros et vise augmenter la part de lindustrie dans le pIb de 14% 23% dici 2020.

    Il sagit de renforcer et dynamiser le tissu industriel marocain pour que ce dernier soit plus apte faire face la concurrence internationale. Le Maroc cherche donc crer des cosystmes, des sous-trai-tants locaux dans des domaines fortes valeurs ajoutes. Il sagit, par exemple, de la plasturgie, du cblage, de lemboutissage, de llectronique ou encore de la mca-nique. pour assurer le dveloppement du secteur industriel, le Maroc cherche gale-ment assurer son approvisionnement en matires premires tout en renforant ses infrastructures et les fonctions de main-tenance.

    Ces dveloppements se ralisent dans le cadre de la stratgie industrielle 2014-2020. Ce plan qui succde au pnEI dot prs de deux milliards deuros, vise augmenter la part de lindustrie dans le pIb du pays de 14% 23% sur la priode 2015-2020.La diversification des partenaires com-merciaux reste un enjeu majeur pour le pays. En effet, 90% des transactions commerciales du secteur automobiles en provenance du Maroc se dirige vers les pays de lUnion Europenne. En 2012, la france et lEspagne reprsentaient envi-ron 70% des flux en provenance du Maroc. par ailleurs, la diversification de la desti-nation des exportations reste toujours un dfi pour le pays. selon le dpartement des statistiques, plus de 90% des tran-sactions commerciales du secteur auto-mobile au Maroc se font avec les pays de lUnion Europenne. En 2012, la france et lEspagne ont reprsent peu prs 70% des changes commerciaux du pays, selon le dpartement des statistiques marocain.

    La problmatique est la mme dans le sec-teur aronautique puisque les flux en pro-venance du Maroc se concentrent l-aussi vers les pays de lUnion Europenne et en particulier vers la france (qui reprsente environ 85% des exportations). Quant aux exportations aronautiques, elles sont aussi destines au march europen, particuli-rement franais, bnficiant de la proximit gographique et culturelle du Maroc avec ces pays. En effet, 85% des exportations aronautiques du Maroc vont en france et seulement 10% aux Etats-Unis. Cette dpendance lgard de la conjoncture europenne fragilise les perspectives de dveloppement du pays, en particulier dans un contexte o la croissance de la zone euro peine redmarrer.

    Cette concentration risque de peser nga-

  • 12 Maroc: LE ParI DE LMErGENcE panoramagroupe

    tivement sur la performance des exportations du pays pendant la priode du ralentissement de la croissance en Europe. En 2012, les parts de marchs du Maroc dans le secteur automobile ont atteint 0,23%, dpas-sant ainsi la tunisie (0,15%) et lEgypte (0,08%. nan-moins, le Maroc reste encore loin de la turquie, qui reprsente 1,4% des parts de marchs. Ceci montre que la capacit concurrentielle du pays reste moins leve par rapport certains pays concurrents.

    La croissance nest plus lapanage des pays asia-tiques et lAfrique subsaharienne dmontre depuis une dcennie un important dynamisme. Aprs avoir enregistr une stagnation de leurs performances de croissance durant les annes 1990, les pays dAfrique subsaharienne ont fait preuve dune grande vigueur conomique porte par lessor des matires premires. Cette croissance plus stable est plus forte au cours de la dernire dcennie sest accompagne dune hausse de la consommation et du pouvoir dachat. LAfrique est devenue un continent attractif pour les entreprises pour ces ressources, pour ces faibles cots de production et pour son march de consommation. Le Maroc a un rle jouer dans se dveloppent.

    LAfrique un continent attractif

    Dans une priode de ralentissement mondial, lAfrique se dmarque par un taux de croissance rapide et sou-tenu. Le taux de croissance moyen en Afrique subsa-harienne a t sur la priode 2008 2014 suprieur 5 % contre 2,6% pour lconomie mondiale. Cette croissance devrait se maintenir dans les annes venir malgr le ralentissement observ en 2015 qui reste principalement du une baisse des cours des matires premires. Daprs les estimations de Coface, le taux de croissance du continent (hors Afrique du nord) ne devrait pas excder 4,4% en 2015 contre 4,8% en 2014. LAfrique subsaharienne est une rgion riche en ressources naturelles. Le continent possde 7% des rserves mondiales prouves en ptrole, dimportants gisements en gaz et en minerais auxquelles sajoutent les ressources en bois des rgions dAfrique centrale. Les 41 pays dAfrique subsaharienne comptabilisent une population totale denviron 800 millions dindi-vidus et elle devrait atteindre 1,3 milliards en 2030 daprs les nations Unies.

    bien quelle ne reprsente que 3% de lconomie mon-diale, lAfrique subsaharienne est une zone en plein essor. Les exportations de marchandises reprsentent

    quAnd Le MAroC sexPorte vers Le sud4

    prs de 30% du pIb, soit environs 10 points de plus que dans les annes 90. Lindustrie extractive est en plein boom et attire de nouveaux investisseurs. Lmergence dune classe moyenne a conduit une augmentation de la demande de biens de consom-mation et contribuent lexpansion de nouveaux secteurs dactivits (secteur bancaire et secteur pharmaceutique principalement). Enfin, le secteur agricole africain se modernise et les infrastructures se dveloppent. LAfrique est devenue un continent attractif. Cet attrait sexplique par limportant potentiel de la consommation de la zone. Lmergence dune nouvelle base de consommateurs largit considra-blement les dbouchs du march intrieur et pousse les investisseurs et les entreprises internationales venir simplanter sur le continent. La croissance d-mographique, laugmentation du niveau de vie et le dveloppement du pouvoir dachat en font un march davenir. La classe moyenne africaine progresse de 3,2% depuis le dbut des annes 80 et reprsente plus de 300 millions de personnes. Limportant inves-tissement en infrastructures notamment en transport contribue la consolidation des liens commerciaux entre les pays de la zone.

    LAfrique un march potentiel pour les entreprises marocaines

    Le Maroc a historiquement revtu un rle de point de passage entre les pays africains et le continent europen. travers sa stratgie africaine, cest ce rle quil entend retrouver en se positionnant comme un point dentre pour le march africain. La cration de la plateforme Casa city hub entre dans le cadre de cette perspective. Mais sa stratgie africaine ne se limite pas un rle de hub et le pays ambitionne dtre acteur sur le continent. port par une volont politique, le Maroc entend faire de son dveloppe-ment en Afrique subsaharienne un nouveau relais de croissance. Dans le mme temps, les entreprises marocaines dotes dune exprience prouve sur le march marocain sont mme de rpondre la

  • 13Maroc: LE ParI DE LMErGENcEpanoramagroupe

    demande croissante observe en Afrique.La crise de 2009 et les rpercussions du ralen-tissement europen sur la conjoncture marocaine ont acclr ce processus douverture vers le sud. Le pays a pendant longtemps dvelopp des liens diplomatiques privilgis avec le sous-continent. Ces relations damiti et dattachement ont ainsi facilit une densification des relations conomiques entre le Maroc et les pays francophones puis plus tardivement lusophones. Le pays a ainsi conclu quatorze accords commerciaux bilatraux avec plusieurs pays dAfrique subsaharienne dont huit avec des pays dAfrique de louest et six avec des pays dAfrique Centrale. Le Maroc est fortement dpendant des pays europens qui reprsentent lessentiel des flux touristiques com-merciaux et financiers du pays. Ainsi, prs de 60% des 30 milliards de dollars dexportations marocaines sont destins aux pays de lUnion Europenne, prin-cipalement vers la france et lEspagne. Limportance des relations commerciales entre le Maroc et lEurope dans la balance commerciale marocaine rende le pays particulirement vulnrable au ralentissement euro-pen comme cela a t le cas entre 2009 et 2012. Le compte courant excdentaire en 2006 a atteint un dficit moyen de 6% durant cette priode. Le renforce-ment des liens commerciaux avec lAfrique permettra au Maroc de diversifier ses dbouchs et ainsi de limiter cette dpendance.

    Le Maroc a depuis longtemps entretenu des relations commerciales avec les pays africains mais cette ten-dance sest acclre depuis quelques annes. La part des exportations marocaines vers les pays dAfrique subsaharienne est ainsi passe de 2,7% en 2003 (2,2 milliards de dirhams) 6,3% en 2013 (11,7 milliards de dirhams), soit une croissance moyenne annuelle de 18%. Les principaux partenaires commerciaux du Maroc en Afrique sont le sngal (17% des exporta-tions en 2013), la Mauritanie (10%), la Cte-dIvoire (8,1%), la Guine (8%) et le nigria (7,7%). Le pays exporte essentiellement des produits transforms issus du secteur agricole et industriel. Lalimentation compte pour 28% des exportations en 2013 suivie par les produits dquipements industriels et semi finis qui reprsentent 17% et 23% des exportations18. Les importations africaines tant faibles, la balance commerciale marocaine vis--vis des pays dAfrique subsaharienne est largement excdentaire. Cepen-dant, les flux commerciaux en direction du continent se concentrent pour beaucoup en Afrique du nord qui occupe 60% des changes contre 30% pour les pays dAfrique subsaharienne. Les pays dAfrique de louest restent la principale destination des expor-tations marocaines dans la rgion. Ils se distinguent par leur proximit gographique et linguistique avec le Maroc. Cependant, le Maroc diversifie progressi-vement ses flux commerciaux en direction dautres pays africains tel que Ghana et la Guine Equatoriale.

    Avec un march potentiel de plus de 800 millions de consommateurs et une demande en biens de consom-mation en constante augmentation les pays dAfrique subsaharienne reprsentent un rel dbouch pour

    les entreprises marocaines. Les pays dAfrique subsaharienne importent majoritai-rement des produits manufacturs ( peu prs 60% des importations en 2010), des machines et matriel de transport (34%), des produits chimiques (11%) et des produits de textiles et les vtements (4%). Le Maroc dispose davantages comparatifs considrables pour rpondre cette demande. La proximit go-graphique, le faible cot de la main duvre et la capacit de lindustrie proposer des produits bas cot lui permette de se positionner sur ce march. sur des segments trs spcifiques comme la production dintrants agricoles, le Maroc a toutes les cartes en main pour se positionner en tant que principal four-nisseur au regard de ses importantes ressources en phosphates. En outre, le march de la consommation finale en Afrique est encore sous exploit et la de-mande y est importante. Un rel potentiel existe pour les entreprises marocaines qui ciblent les marchs de consommation. Les prfrences des consommateurs africains se rapprochent de celles observes au Maroc (proportion, packaging, conservations, condition de vie, climat etc.). De par leur connaissance du mar-ch africain, elles ont rel avantage comparatif par rapport aux entreprises europennes sur ce type de segment. ce titre, lagroalimentaire est un bon exemple de ladaptabilit des produits marocains et de leur concordance avec les prfrences observes dans les marchs africains.

    La comptitivit des entreprises marocaines se mat-rialise galement par leur capacit gagner des parts de march. Ces dernires sont en constantes aug-mentation. La part de march des biens marocains en Afrique subsaharienne a plus que doubl en dix ans passant de 0,23% en 2003 0,48% en 2013.

    La densification des flux commerciaux en direction de lAfrique subsaharienne constitue donc un rel levier de croissance pour lconomie marocaine. Dune part, en diversifiant ses dbouchs lexportation, le pays attnuera la vulnrabilit de sa balance commerciale. Dautre part, les exportations en direction de lAfrique contribueraient renforcer lindustrie marocaine sur lensemble de la chaine de valeurs puisque la demande africaine sadresse aussi bien aux entreprises produi-sant des biens faible valeur ajoute (produit semi finis, agroalimentaire) que des biens fort contenu technologique (bien dquipements).

    18 DEpf, Relations Maroc-Afrique: lambition dune nouvelle frontire 2014

  • panoramagroupe

    14 MArOC: LE PArI DE LMErGENCE

    exportations marocaines vers les pays de lAfrique subsaharienne et leur part dans les exportations totalesGraphique n10

    source: bMI, calculs Coface

    Un dveloppement des IDE

    pourtant, il reste quelques obstacles qui limitent en-core laccs cette rgion. En dpit de ses prises de position le Maroc doit faire face une concurrence accrue sur le continent africain dont la croissance importante a rveill les apptits des mergents. La Chine est depuis peu le plus grand partenaire com-mercial de lAfrique subsaharienne. son stock din-vestissement direct tranger en Afrique a atteint 16 milliards dUsD en 2012 contre 500 millions dUsD en 2003. Cette hausse rapide des investissements chinois attire dautres investisseurs potentiels dans la rgion, ce qui intensifie la concurrence. Les entreprises maro-caines doivent de plus se confronter de grandes multinationales prsentes depuis longtemps et qui ont acquis au cours des annes une connaissance profonde du milieu africain. De plus, les cots de transaction en Afrique restent levs et les barrires aussi bien institutionnelles que techniques considrables. Malgr une volont douverture, les pays africains sont encore nombreux a adopt des politiques commerciales protection-nistes. Les droits de douanes sur le continent sont en moyenne de 20% suprieurs ceux du reste du monde. Les barrires non tarifaires (licence dimpor-tations, rglementations etc.) et la multiplicit des rgimes fiscaux sont galement une limite importante laccroissement des changes. A cela sajoutent les contraintes techniques lies au transport. Le Maroc ne dispose pas de lignes terrestres ou ferroviaires directes avec ses marchs. Enfin, le risque pays reste lev et lenvironnement des affaires rarement favorable aux exportateurs. parmi les pays dAfrique subsaha-rienne, beaucoup sont valus dans les catgories b et C par la Coface (par ordre dimportance dans les exportations marocaines: sngal b, Mauritanie C, la Cte-dIvoire C, la Guine D et le nigria C).

    Un des moyens de contourner ces contraintes tari-faires et techniques et de se rapprocher de ces mar-chs reste limplantation directe des entreprises. ce titre, le continent apparait comme un espace de plus en plus attractif. La croissance des flux IDE en direction de lAfrique subsaharienne le confirme. Entre 2012 et 2013, ces derniers ont augment de 4% soit prs de 57 milliards de dollars. De plus, de nouvelles tendances se dessinent. Dans un rapport sur les flux dIDE mondiaux, la CnUCED19 met en exergue plu-sieurs phnomnes concernant les IDE en Afrique. premirement, ils observent que les IDE en direction de lAfrique subsaharienne ont tendance se diver-sifier. En effet, en 2004, les minerais et les industries fossiles reprsentaient respectivement 14,1% et 11,6 % des projets dIDE contre 2,4% et 3,5% des flux en 2013. Deuximement, ce phnomne de diversification des IDE est port par des investissements intra-africains. parmi les IDE intra-africains, seulement 3% sont des-tins aux industries dextraction contre 24 % pour les implantations dentreprises non africaines.

    Enfin, les secteurs qui enregistrent une hausse dIDE sont des secteurs principalement tertiaires et destins la consommation finale des mnages. parmi les secteurs les plus attractifs, on compte les services financiers, les tlcommunications et les activits de distribution qui occupe respectivement 17,5%, 16,3% et 13,9% de la part des IDE de 2007 201320. Cette nouvelle dynamique sest matrialise dou-blement: dune part, par la prsence de plus en plus importante de groupes africains actifs au niveau du continent, dautre part, par lmergence de groupes transnationaux panafricains. Au-del des secteurs traditionnellement globaliss (les tlcommunica-tions), la tendance se confirme dans plusieurs autres secteurs dactivit (banque, service, industrie). prin-cipalement issues des conomies les plus matures lchelle du continent, ces entreprises africaines se sont progressivement extraites des frontires natio-nales pour simplanter vers ces nouveaux marchs. Elles ont pour la plupart consolid leur position de leader dans leur pays dorigine avant de lancer leur activit ltranger. La maturit et le dveloppement de lexpertise locale qui caractrise ses entreprises leur ont permis une croissance rapide sur les marchs africains. sur certains secteurs tel que le march ban-caire, on observe un mouvement de concentration et de restructuration autour dacteurs transnationaux et panafricains qui rivalisent dans certains secteurs avec des multinationales mondialises.

    Le Maroc dans sa dmarche douverture vers les pays du sud est un acteur incontournable de cette dyna-mique. Appuyer par une volont de ltat marocain de soutenir la coopration sud-sud, les entreprises marocaines ont t nombreuses dbuter leur inter-nationalisation en direction des pays africains franco-phones. selon les chiffres du ministre des finances, les investissements vers lAfrique ont reprsent 85% du total des flux des IDE sortants du Maroc et constituent 51% du stock total dIDE marocains ltranger entre 2003 et 2013. Les secteurs en Afrique dans lesquelles

    19 CnUCED, World Investment Report 2014: Investing in the sDGs: An Action plan 201420 Ernest & Young, EYs attractiveness survey Africa 2014: Executing growth 2014

  • panoramagroupe

    15MArOC: LE PArI DE LMErGENCE

    les entreprises marocaines se sont dmarques sont le secteur bancaire et les tlcommunications. Cepen-dant, dautres secteurs comme lassurance, limmobi-lier et lnergie commencent tre investit par des groupes marocains sous leffet catalyseur des tour-nes royale. Les flux dIDE confirment ce constat. La majorit des IDE marocains vont au secteur bancaire (52%) suivie des tlcommunications, des holdings et des industries qui reprsentent respectivement 32%, 7% et 3% dans les IDE marocains. Mais ces flux concernent principalement de grandes entreprises telles que Maroc telecom (tlcommunications), la bMCE bank (banques), le groupe onA (distribution), le groupe CCGt (infrastructure).

    En dpit de la concurrence trangre et africaine, les entreprises marocaines dmontrent un certain succs dans leur conqute du sud. Cette russite sexplique en partie par leurs capacits sadapter aux contraintes du march africain. Les entreprises qui ont accompagn le dveloppement du Maroc ont d user de solutions spcifiques et innovantes pour se dve-lopper dans un contexte de faibles ressources et de faible pouvoir dachat. Ce savoir-faire acquis au Maroc semble leur permettre dapprhender diffremment les marchs vers lesquelles elles se dirigent avec des solutions prouves qui correspondent la structure de la demande. Le secteur des tlcommunications est un bon exemple de cette dynamique. Aprs avoir dvelopp toute une expertise sur les formules de fidlisation en prpay, Maroc tlcom leader du sec-teur au Maroc, a reproduit ces mmes solutions dans ces filiales lchelle africaine. on retrouve ainsi loffre Jawal et le service Mobicash au Maroc, en Mauritanie travers Mauritel, ou au burkina au sein d onatel, toutes trois des filiales du groupe21. En outre, loffensive combine des entreprises maro-caines sur ces marchs permet de gnrer des effets

    21 Rapport dactivit et de dveloppement durable, Maroc tlcom 2013

    de synergie. En effet, la prsence des banques maro-caines sur plusieurs pays du continent facilite laccs de ce dernier aux exportateurs marocains. La pr-sence de banques de dtail et daffaire permet aux exportateurs de faire appel au mme partenaire. Les banques marocaines servent alors de relais dinforma-tions et apportent leurs connaissances du march. La prsence des mmes banques limite galement les risques de non transferts et les problmes de changes (non convertibilit du dirham, variation des taux de change). Des stratgies communes commencent voir le jour. A limage du groupe Addoha qui dans son offre de logements sociaux clefs en main destin au continent africain prvoit de sappuyer sur des par-tenariats avec les banques marocaines afin de repro-duire les solutions qui ont fait son succs au Maroc Un exemple de secteurs qui sexporte est celui de llectricit. Les entreprises dinfrastructures maro-caines ont t parmi les premires externaliser leur savoir en direction des pays du sud. En 2006, lonE avait sign un contrat avec ltat sngalais afin de raliser un programme dlectrification qui couvrirait les besoins lectriques de 36000 personnes. Le sec-teur de llectricit et de lnergie a connu depuis le lancement du programme dlectrification globale un dveloppement rapide et important. Initi en 1995, le pERG a permis de couvrir 98% des besoins en lectri-cit de la population marocaine. LonEE a ainsi dve-lopp une solide expertise dans la mise en place de solutions destines couvrir les besoins en lectricit des populations les plus enclavs. Avec la finalisation du pERG, cest lensemble du secteur qui sest mis en qute de nouveaux dbouchs et voit en lAfrique une opportunit dexpansion. LonEE est la locomotive de cette dynamique et se positionne dans plusieurs pays. bien que ce march soit fortement concurrentiel et domin par des acteurs chinois, indien et europen, le Maroc se positionne sur le segment des solutions hybride (grande ligne et mini centrale photovoltaque)

    LAfrique est comme nous lavons montr un conti-nent attractif qui prsente une croissance rapide. Mais malgr la promesse de nombreuses opportunits, lim-plantation des entreprises reste difficile. Les entraves la libre entre sur le continent sont multiples. Elles sont pour beaucoup dordre institutionnel (climat des affaires peu favorable, indices lev de corruption) mais relve aussi de spcificits lis aux marchs de consommation africains (faible taux de bancarisation, poids de linformel, faible pouvoir dachat).

    Part des pays de lAfrique subsaharienne dans les ide marocains (%)Graphique n11

    source: office des Changes

  • 16 Maroc: LE ParI DE LMErGENcE panoramagroupe

    des risques A surveiLLer 5

    La stratgie de dveloppement mise en avant par le Maroc commence montrer ses rsultats mais lambition du pays rejoindre le club des nouveaux mergents fait face certaines limites.

    Des investissements importants mais dont la porte peut tre questionne.

    Le Maroc a engag dimportants investissements pu-blics ncessaires la mise en uvre des diffrentes rformes structurelles. Le plan Maroc Vert a nces-sit lui seul un apport des pouvoirs publics de plus de 31 milliards de dirhams soit 4% du pIb. La part des dpenses dinvestissement dans les d-penses publiques totales est passe de 14% en 2005 23% en 2009. Mais cette augmentation de linvestis-sement semble avoir une efficacit limite comparati-vement celle dautres pays. Le graphique 13 compare le taux dinvestissement et le taux de croissance du Maroc ceux de lIndonsie et de la Colombie sur la priode 2006-2015. Le Maroc a en effet le taux dinvestissement le plus lev de lchantillon mais la croissance la moins rapide.

    LICoR22, qui mesure le degr defficacit de lutilisation du capital dans une conomie, reflte galement cette ralit. plus le coefficient marginal de capital est lev, moins le capital est efficace. Avec un ICoR de 8,38 de 1990 1999 et de 6,16 de 2000 2011, lefficacit de linvestissement apparait faible au Maroc, mme si elle samliore. A titre de comparaison, lICoR de lIndonsie qui a des taux dinvestissement compa-rables est de 5,123 sur la priode de 2000 2011 et celui du continent africain de 4,124.

    Le pays a fait le choix de soutenir lessor de nouveaux secteurs dactivit travers une politique dattractivit des IDE. Les effets directs dune telle initiative trans-paraissent dores et dj dans les donnes dexporta-tions. on peut nanmoins sinterroger sur la capacit de ces nouveaux secteurs gnrer des externalits positives (transferts de technologie, accroissement du progrs technique) dans le contexte marocain. En effet, la politique industrielle a occasionn un impor-tant investissement public en termes dinfrastructure (tanger Med) et en capital humain (investissement dans les nouvelles formations) en vue dattirer les entreprises trangres.

    Au-del des retombes en termes demplois directs, les implications en termes de transferts de technologie pourrait tre limites. Le Maroc semble certes entr dans un cercle vertueux daugmentation de la produc-tivit globale des facteurs25 mais les ressources en ca-pital humain et R&D restent faibles pour accompagner ce bond technologique. Les indices de capital humain du World Economic forum le confirment. Le Maroc se place la 87me place, loin derrire lIndonsie (53me), la Colombie (71me) et la tunisie (67me).

    Une augmentation du dficit et de la dette publique

    Cet important effort dinvestissement public sest par ailleurs accompagn dun accroissement des dpenses courantes. Le pays a en effet poursuivi une politique contra cyclique de soutien la demande. Les dpenses de la caisse de compensation ont aug-ment entre 2009 et 2012 passant de 2% du pIb 7%. Les dpenses relatives la masse salariale des fonctionnaires se sont galement accrues mais dans une moindre mesure. Depuis 2013, la rforme de la caisse de compensation a permis dattnuer le poids des subventions dans les dpenses publiques (ce ratio ne devrait pas excder de 3% en 2015) mais le solde public demeure fortement dficitaire.

    22 Incremental capital output ratio23 oCDE, Economic outlook for southeast Asia, China and India 2014: beyond the Middle-Income trap 2014. Calcul des auteurs. 24 CnUCED: Le dveloppement conomique en Afrique: Catalyser linvestissement pour une croissance transformatrice en Afrique. 201425 Le Maroc a connu pendant une dcennie une pGf ngative. Le dtail se trouve dans larticle suivant: UnItED nAtIons InDUstRIAL DEVELopMEnt oRGAnIZAtIon, Explaining productivity change in Morocco2007

    evolution du taux dinvestissement depuis 2005Graphique n13

    source: fMI.

  • 17Maroc: LE ParI DE LMErGENcEpanoramagroupe

    Ces dficits publics chroniques ont engendr une augmentation de la dette. Cette dernire est passe de 53% du pIb en 2008 63% du pIb en 2013 et devrait atteindre 65% en 2015. par ailleurs, le ratio du service de la dette rapport aux recettes budgtaires augmente rgulirement depuis 2008 et a atteint 11% en 2014. Les mesures de rduction du dficit public devraient permettre dinverser la dynamique daccrois-sement de la dette publique en 2015. nanmoins, daprs les calculs du fond Montaire International, il faudra attendre 2020 pour retrouver un niveau de dette publique comparable celui de 201226.

    Des russites qui cachent des secteurs en difficults

    Enfin, la monte de nouveaux secteurs industriels ne doit pas faire oublier la ralit de lindustrie maro-caine. La main duvre reste concentre dans des industries faiblement capitalistiques. Lindustrie textile est par exemple le 4me poste dexportations aprs lagriculture et occupe elle 42% de lemploi industriel. Lindustrie textile a vu progressivement sa part dans la valeur ajoute totale se rduire de 4.7% en 2000 moins de 3% en 2013. Et le nombre dentreprises de la filire sest fortement rduit. Le secteur est expos la concurrence des pays bas cot et reste peu protg des variations de la conjoncture mondiale. La mise en place des accords multifibre a aussi fortement affaibli

    La stratgie de dveloppement choisie par le Maroc semble montrer ses premiers rsultats. Le pays fait un pas vers une croissance plus forte et plus stable. A travers une politique agricole volontariste, il tend consolider son pIb agricole. Le soutien aux secteurs industriels plus forte valeur ajoute cre de nou-veaux relais de croissance. Enfin, la diversification des dbouchs commerciaux vers le sud pourrait tre une solution la vulnrabilit des comptes ext-rieurs. nanmoins, ces ambitions ont certaines limites. Dabord, le Maroc a engag dimportantes ressources dans les diffrentes politiques et bien que les pre-miers rsultats soient prometteurs les bnfices retirs peuvent ne pas avoir les retombes escomptes. Ensuite, laccroissement des dpenses publiques com-bines un dficit du compte courant ne permettent pas de rduire les vulnrabilits structurelles du pays relatives ses dficits jumeaux. Laugmentation de la dette publique ces dernires annes le confirme. Enfin, les russites dans ces nouveaux secteurs cachent les difficults rencontres dans dautres branches dactivit, limage du secteur textile.

    26 Daprs le fMI la dette publique marocaine devrait atteindre un pic de 65% du pIb en 2015 pour dcroitre et se stabiliser autour de 59% en 2020.

    volution des dpenses publiquesGraphique n14

    source: DEfp, base Manar

    ConCLusion6

    la branche. La concentration des exportations tex-tiles sur le march europen la rend particulirement dpendante de la croissance en zone euro qui peine redmarrer. Enfin la faible productivit et le manque dinnovation du secteur tmoigne de la difficult des industriels se rinventer.

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