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Panorama de presse

Semaine de 23 au 29 septembre

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Panorama de presse réalisé par

Sarah FROELICH et Ana NEGRUȚ

dans le cadre de l’Unité d’Enseignement

Méthodologie de la recherche : Epistémologie et recherche documentaire

SOURCES:

Le Figaro - Le Monde- Les Echos

Libération - L’Humanité dimanche - La tribune

L’Express - Le point - Le monde diplomatique - Le Nouvel Observateur

Cafépédagogique.net – Médiapart - Educpros.fr

L’Humanité - Le Parisien - Vosges matin

Le Nouvel Observateur

Rue89

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SOMMAIRE

1. Le budget 2014 – quel est le prix de l’éducation ? ............................................. 6 L’Education Nationale remporte la palme d’or du budget pour 2014 avec un intérêt particulier pour la recherche et la vie étudiante. La hausse de 0,5% allouée à ce ministère est-elle à la hauteur des besoins réels de ce domaine en chantier ?

2. Formation professionnelle : les enjeux de la réforme ...................................... 16 Les questions liées à la formation professionnelle sont posées sur la place publique. Comment sont financés et répartis les fonds liés à la formation professionnelle ? A qui profite la formation professionnelle ? Comment peut-on l’améliorer et l’adapter aux besoins du marché de l’emploi et des individus? Le coup d’envoi des négociations entre partenaires sociaux au sujet de la formation professionnel a été lancé ce 24 septembre.

3. Bilan des trois premières semaines des nouveaux rythmes scolaires ................ 23 Le décret n° 2013-77 du 24 janvier 2013 relatif à l'organisation du temps scolaire dans les écoles maternelles et élémentaires instituant la semaine scolaire à vingt-quatre heures d’enseignement réparties sur neuf demi-journées fait sujet de débat à ni trois semaines après sa mise en place dans les

communes qui ont fait choix de l’appliquer.

4. 6ème journée du refus de l’échec scolaire : cap sur le lycée d’enseignement

professionnel ............................................................................................... 31 L’Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev) organise la 6e journée du refus de l’échec scolaire. Chaque année cette journée met en lumière un sujet, voici venu le tour du lycée d’enseignement professionnel. Souvent perçu négativement par le grand public, mal connu et parfois choisi par défaut par les élèves, cette journée est l’occasion de nous y intéresser de plus près.

5. Révision des programmes scolaires et réflexion sur de nouvelles méthodes

d’apprentissage ........................................................................................... 39 Le ministre de l’éducation nationale a lancé une vaste consultation des enseignants français au sujet de la révision des programmes scolaires. Les programmes précédents de 2008 étaient en partie inadaptés, trop longs pour être intégralement étudiés et laissaient peu de place aux expérimentations. L’objectif est de parvenir à une construction issue d’une stratégie de collaboration avec le corps enseignant.

6. Quels tremplins vers l’emploi pour les jeunes ? .............................................. 50 Les forts taux de chômage des jeunes (15-25 ans), la difficulté d’accès à l’emploi sans formation qualifiante et les inégalités sociales rendent la tâche ardue aux jeunes pour s’intégrer professionnellement. Quels sont les moyens facilitant aux jeunes leur entrée dans le monde du travail ? Témoignages, idées et mesures politiques amorcent des réponses.

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Sommaire détaillé

1. Le budget 2014 – quel est le prix de l’éducation ? ................................................. 6

Le monde , Budget 2014 : le détail des 9 milliards découpés dans les ministères ....................... 6

EducPros.fr, Enseignement supérieur : un budget 2014 stable, une communauté universitaire

inquiète ............................................................................................................................................... 10

Libération , Universités : priorité aux étudiants ......................................................................... 13

Le café pédagogique, Budget : quoi de neuf pour les enseignants ? ......................................... 14

2. Formation professionnelle : les enjeux de la réforme ...........................................16

Le Figaro, Formation professionnelle : l’exécutif veut une « réforme en profondeur » ............ 16

Les Echos, Moins d’un chômeur sur cinq bénéficie du système ................................................. 17

Libération, Formation professionnelle : l’Etat veut une réforme en profondeur ...................... 18

Le Monde, L’Opacité de la formation professionnelle ............................................................... 20

L’Humanité Dimanche, Vers une régionalisation des politiques de formation professionnelle 21

3. Bilan des trois premières semaines des nouveaux rythmes scolaires .....................23

Le Figaro, Rythmes scolaires : «La catastrophe annoncée a bien eu lieu» ................................. 23

Le Parisien, Rythmes scolaires : Copé veut boycotter la réforme, Peillon dénonce une faute

politique. ............................................................................................................................................. 25

Le Figaro, Copé demande un report de la réforme des rythmes scolaires ................................. 26

Les Echos, Rythmes scolaires : Peillon dénonce une faute politique de Copé .......................... 28

L’Humanité, Peillon piégé par les rythmes scolaires ................................................................. 28

LePoint, Peillon : la fatigue des enfants due à ‘trop de pression’ .............................................. 30

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4. 6ème journée du refus de l’échec scolaire : cap sur le lycée d’enseignement

professionnel..........................................................................................................31

Vosges Matin, Le paradoxe du lycée pro .................................................................................... 31

L’Humanité, On porte un regard injuste sur les lycées pros ...................................................... 32

Libération, Le gouvernement au chevet du lycée pro, ce mal-aimé .......................................... 34

Educpros.fr, Journée du refus de l’échec scolaire : des regards inédits sur le lycée

professionnel. ..................................................................................................................................... 36

L’Express, Vincent Peillon snobe-t-il l’apprentissage et l’alternance ? ...................................... 37

5. Révision des programmes scolaires et réflexion sur de nouvelles méthodes

d’apprentissage ......................................................................................................39

Médiapart, Programmes : y’aura-t-il une vraie consultation des enseignants ? ....................... 39

La Tribune, La classe inversée : une piste d’avenir pour la France ? » ....................................... 40

L’Express, Apprendre à apprendre : les méthodes d’apprentissage, piliers de la réussite ? .... 44

Le Point, Peillon consulte les profs pour réformer les programmes du primaire ...................... 45

Le Monde, Diplomatique, Réforme scolaire, l’éternel chantier ................................................. 47

Cafépédagogique.net, L’Europe lance un programme pour le numérique éducatif .................. 49

6. Quels tremplins vers l’emploi pour les jeunes ? .....................................................50

Le Figaro, Hollande se fait expliquer par les jeunes les recettes pour créer des emplois .......... 50

Le Parisien, Les emplois francs : l’autre mesure pour booster l’emploi ..................................... 51

Le Monde, Des accord « contrats de génération » au forceps ................................................... 54

Rue89, Jeunes de France, restez ! ............................................................................................... 55

Les Echos, Des emplois d’avenir sans lendemain ....................................................................... 57

Le Nouvel Observateur, La chasse aux stagiaires est ouverte ! .................................................. 58

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1. Le budget 2014 – quel est le prix de l’éducation ?

Mercredi, 25 septembre

Le monde , Budget 2014 : le détail des 9 milliards découpés dans les ministères

Budget 2014 : le détail des 9 milliards de coupes dans les ministères par Service France

Le budget 2014, présenté mercredi en conseil des ministres, fait la part belle à l'éducation,

l'intérieur, la justice et l'emploi. Bercy en revanche sera cette année encore soumis à une cure

d'austérité sévère.

Enseignement supérieur

Le budget de ce ministère augmentera de 0,5 % en 2014 par rapport à 2013. Il s'établira à 26,06 milliards

d'euros (hors plan d'investissements d'avenir). Sur ce budget, 12,8 milliards seront consacrés aux

universités et autres établissements du supérieur, soit + 0,4 % en un an. Mille postes seront créés et 2

200 personnels en situation précaire seront titularisés.

C'est sur le budget de la vie étudiante que l'Etat fait l'effort le plus important : 2,5 milliards

seront consacrés aux bourses et autres aides aux étudiants. Cela représente une hausse de 6 %

par rapport au budget 2013, après + 7 % l'an dernier. Une priorité destinée à "relancer

l'ascenseur social", qui présente l'avantage politique de satisfaire le premier syndicat étudiant,

l'UNEF. La dotation consacrée à la recherche baisse de 1 % pour s'établir à 7,8 milliards d'euros.

Ce sont les crédits accordés à l'Agence nationale de la recherche qui baissent de 80 millions

d'euros, celle-ci "ne dépensant pas tous ses crédits". S'ajoute, enfin, 1 milliard d'euros au

titre des investissements d'avenir.

Enseignement scolaire

L'enseignement scolaire reste un ministère préservé avec 64,9 milliards d'euros, un des seuls

secteurs épargnés par l'effort de réduction des dépenses. 8 804 postes seront créés à la rentrée

2014, qui viennent s'ajouter aux 8 781 créés en 2013.

Le cap a été fixé par la loi de refondation de l'école, adoptée en juillet. Les efforts seront

concentrés sur l'école primaire, afin de développer notamment la scolarisation des enfants de

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moins de 3 ans dans les zones défavorisées et le dispositif "plus de maîtres que de classes". La

formation des enseignants dans les nouvelles écoles supérieures du professorat et de

l'éducation (ESPE) absorbera également une bonne partie des moyens. Par ailleurs, 30 000

nouveaux contrats aidés serviront à renforcer l'accompagnement des élèves, notamment

handicapés.

Mais l'éducation nationale n'échappe pas totalement aux mesures d'économies. Les dépenses

de fonctionnement du ministère seront diminuées de 3 %, et celles de ses opérateurs (Centre

national d'enseignement à distance, Centre d'études et de recherches sur les qualifications...)

de 4 %.

Logement

En 2014, les crédits affectés au ministère de l'égalité des territoires et du logement sont en

légère augmentation : 7,8 milliards d'euros contre 7,7 milliards en 2013. En revanche, la décrue

des effectifs continue avec une perte de 697 postes, contre 666 en 2013. Les autres économies

seront réalisées sur la réforme des aides personnalisées au logement (177 millions d'euros) qui

ne seront pas indexées. La politique d'hébergement et de logement adapté bénéficiera d'un

coup de pouce de 110 millions d'euros. Cet effort permettra de mettre en oeuvre les mesures

décidées dans le cadre du plan de lutte contre la pauvreté. Les autorisations d'engagement des

aides à la pierre, qui financent le logement social sont, maintenues au niveau prévu.

Culture

Aurélie Filippetti sauve les meubles. Avec 2,6 milliards d'euros de crédits pour la

mission culture en 2014 (- 2 %), la ministre peut faire valoir que cette évolution est conforme au

projet de loi de programmation triennal (2013-2015) des finances publiques.

Les priorités sont portées sur l'éducation artistique et culturelle, qui bénéficie d'un budget de

38,2 millions (en hausse de 15 %), sur les établissements d'enseignement supérieur (en hausse

de 5 %) et sur le financement du spectacle vivant et des arts plastiques qui voient leurs crédits

d'intervention dans les régions préservés. Les moyens en faveur de la restauration et de

l'entretien des monuments sont également maintenus.

Les économies sont dégagées essentiellement grâce à une baisse des crédits d'investissement

liés à la fin de grands chantiers – comme celui du Musée des civilisations de l'Europe et de la

Méditerranée inauguré en juin à Marseille – mais aussi en mettant à contribution des

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opérateurs. Ainsi, le Centre national du cinéma subit un prélèvement de 90 millions d'euros sur

son fonds de roulement et de grands établissements, comme Le Louvre, devront participer à

l'"effort général".

Sur l'audiovisuel public dans son ensemble, les concours de l'Etat connaissent une diminution

de 1 %. Les crédits budgétaires, sont en baisse de 34 % (- 137 millions d'euros) mais sont en

partie compensés par la hausse de la contribution à l'audiovisuel public (ex-redevance), de 103

millions d'euros, notamment en raison de l'inflation.

Le budget confirme par ailleurs que la taxe sur les objets connectés, inspirée du rapport

Lescure, n'est pas à l'ordre du jour pour 2014, ni la refonte de la redevance. Canal + n'a pas non

plus eu gain de cause sur le taux de TVA, appelé à passer à 10 %. La dotation de la Hadopi est,

elle, déjà baissée de 25 %, alors que l'autorité créée pour lutter contre le téléchargement

illégal attend de voir ses missions transférées au Conseil supérieur de l'audiovisuel en 2014.

Justice

Le budget du ministère reste inchangé (6,3 milliards d'euros), et 555 emplois seront créés

(contre 520 en 2013), dont 300 conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation, 25

magistrats pour le futur parquet financier et 78 postes pour la protection judiciaire de la

jeunesse.

La taxe de 35 euros sur les procédures va bien être supprimée, "l'Etat prendra directement à sa

charge les dépenses d'aide juridictionnelle que cette contribution finançait", soit 60 millions,

sans que l'on sache par quel moyen.

Mais le gouvernement entend économiser 45 millions sur les frais de justice (les expertises,

l'interprétariat...) alors que les tribunaux peinent déjà à boucler l'année. Une négociation des

marchés d'analyse scientifique devrait générer 8 millions d'économie, la plateforme nationale

des interceptions judiciaires (les écoutes) 20 millions. Il faudra aussi trouver 12 millions sur le

programme pénitentiaire, alors que l'objectif est toujours d'arriver à 63 500 places (contre 57

000 aujourd'hui). La mesure la plus contestée reste la réforme de l'aide juridictionnelle – l'accès

à un avocat gratuit pour les plus pauvres – qui subit une réduction de 32 millions (10 %) de son

budget.

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Intérieur

Le budget de Manuel Valls est en très légère augmentation en passant de 12,1 à 12,2 milliards

d'euros. C'est sur les missions de sécurité que l'accent a été mis : 405 emplois seront créés dans

la police nationale et la gendarmerie. Côté économies, l'Intérieur annonce des efforts de

mutualisation des équipements entre la police et la gendarmerie. Pas sûr que cela suffise

à financer les postes annoncés. Il est probable que la place Beauvau devra économiser sur ses

investissements immobiliers et automobiles pour y parvenir.

La part "immigration" reste stable avec 700 millions d'euros. L'accent sera mis en 2014 sur les

places en centres d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA) – 2 000 places supplémentaires

annoncées – et un très léger renforcement des moyens de l'Office de protection des réfugiés et

apatrides (Ofpra). Les dispositifs d'hébergement d'urgence verront en revanche diminuer leurs

crédits.

Emploi

En raison notamment du développement du nombre de contrats aidés, le budget de l'emploi

est l'un de ceux qui augmente le plus en 2014 (+8,2 %). Cette rallonge d'un peu plus de 800

millions d'euros doit notamment permettre de financer les emplois d'avenir, qui

devraient finir leur déploiement en 2014 pour atteindre les 150 000 contrats.

Le gouvernement table également sur 100 000 contrats de génération. Ces deux dispositifs

coûteront en tout 1,7 milliard d'euros en 2014. Le nombre de contrats aidés classiques devrait

lui s'établir à 380 000, un niveau en recul par rapport à 2013, mais qui reste élevé.

Par ailleurs, Bercy déclare attendre 300 millions d'euros d'économies dès 2014 de la part de

l'assurance-chômage, qui prévoit actuellement un déficit de 5,6 milliards d'euros en 2014. De

quoi contraindre la négociation entre syndicats et patronat sur les règles d'indemnisation des

chômeurs qui aura lieu cet hiver.

Economie

Bercy est à nouveau un des ministères qui va perdre le plus de postes en 2014. A la baisse de 2

354 postes déjà prévue pour 2013, plus de 2 500 nouvelles suppressions vont s'ajouter en 2014.

Le budget prévoit ainsi la suppression de l'agence nationale des services à la personne, dont les

missions seront réintégrées à Bercy. De quoi faire une économie de 2,8 millions d'euros en

2014. Le gouvernement compte par ailleurs sur un effort d'économies conséquent des

chambres de commerce et d'industrie (CCI) à hauteur de 300 millions d'euros.

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EducPros.fr, Enseignement supérieur : un budget 2014 stable, une communauté universitaire inquiète

Enseignement supérieur : un budget 2014 stable, une communauté universitaire

inquiète

Par Camille Stromboni "Cela montre bien que l'éducation, de la maternelle à l'université, est la priorité de ce gouvernement".

Geneviève Fioraso a présenté un budget 2014 en légère hausse :+0,5%, au moment où 9 milliards de coupes

budgétaires sont annoncées dans les ministères. La MIRES (mission interministérielle Recherche et

Enseignement supérieur) atteint ainsi 26,06 milliards d'euros – le troisième budget de l'Etat après l'Education

nationale et la Défense – dont 23,04 milliards d'euros sous la coupe du ministère de l'ESR.

"C'est une excellente nouvelle, vraiment inespérée", a réagi le président de la CPU (Conférence des

présidents d'université), Jean-Loup Salzmann. "A condition bien sûr qu'il n'y ait pas de mauvaise surprise par

la suite" , a précisé le responsable, en référence à l’annonce faite l’an dernier d’une augmentation de 2,2%,

qui s’est traduite finalement par 4,5% ponctionnés sur le budget de fonctionnement des universités courant

2013, au titre de l'effort exceptionnel pour le redressement de la Nation. Cela ne se reproduira pas en 2014,

a assuré le ministère.

"A ces chiffres s'ajoutent les crédits extra-budgétaires du plan Campus (255 millions d'euros versés en 2014)

et de la nouvelle vague d'investissements d'avenir (PIA 2 – 279 millions d'euros versés aux universités en

2014, 725 millions aux projets de recherche)", a tenu à souligner la ministre, marquant sa différence avec ses

prédécesseurs, "qui avaient l'habitude de mélanger les choux et les carottes".

Dans ce budget, la plus forte augmentation touche les bourses et la vie étudiante (+6%, passant de 2,33

milliards d'euros à 2,47 milliards). Vient ensuite le poste "Enseignement supérieur et recherche

universitaire", dont l'enveloppe atteint 12,81 Mds en 2014 (+0,5%). Enfin, l'enveloppe "Recherche" est en

diminution (de 7,85 Mds à 7,77Mds) - une baisse expliquée par Geneviève Fioraso par celle du budget de

l'ANR (agence nationale de la recherche), "mise à la dimension à laquelle elle pouvait réellement opérer".

106 MILLIONS SUPPLÉMENTAIRES POUR LES ÉTABLISSEMENTS D'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Côté universités et établissements d'enseignement supérieur, les dotations suivent une progression de

+0,9% entre 2013 et 2014. Soit 106 millions supplémentaires, qui recouvrent principalement les 60 millions

d'euros prévus pour le financement des 1.000 créations d'emplois annuelles, ainsi que les 39 millions

nécessaires à l'augmentation du CAS pension (cotisations patronales des fonctionnaires, dont les universités

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ont la charge depuis le passage aux responsabilités et compétences élargies) pour les titularisations des

emplois dans le cadre de la loi Sauvadet.

Avec 2.200 titularisations de personnels précaires en 2014, les établissements ont atteint le rythme prévu par

le ministère, tandis que l'augmentation des plafonds d'emplois des universités et établissements, avec les

1.000 postes supplémentaires par an, permet d'atteindre 169.518 emplois dans l'enseignement supérieur.

QUEL SERA LE COÛT DU GVT ?

Bonne nouvelle pour les universités : le CAS pension n'augmente pas en 2014 pour l'ensemble de leur masse

salariale (hormis ces postes "Sauvadet"), a indiqué le ministère. En revanche, la question du GVT (Glissement

vieillesse technicité), c'est-à-dire la hausse mécanique de la masse salariale des universités, en raison de la

progression des salaires des fonctionnaires, devrait de nouveau faire débat. L'enjeu étant de savoir si cette

hausse globale de +0,5% correspond à une véritable augmentation en monnaie sonnante et trébuchante

pour les établissements.

La CPU évalue la charge supplémentaire due au GVT à 60 millions d'euros pour les universités. Le ministère

ne "valide pas" ce chiffre, et tient à rappeler que 18 millions d'euros ont été versés à ce titre en fin d'exercice

pour l'année 2012. "Nous avons utilisé la même méthode que les années précédentes, validée au départ par

le ministère", a précisé le président Jean-Loup Salzmann.

LES UNIVERSITÉS INQUIÈTES

Le Snesup estime également que le GVT va coûter de plus en plus cher aux universités. "Dès lors, cette

hausse globale est synonyme de diminution dans les faits. Nous pouvons aussi simplement comparer

ce chiffre de 106 millions de plus pour les établissements, aux 200 millions d'euros qu'ils ont été obligés

de piocher dans leurs fonds de roulement en 2013", décrit Claudine Kahane, co-secrétaire générale du

Snesup. La situation des universités va donc continuer à s'aggraver."

"Les réductions des budgets en 2013 se font véritablement ressentir à cette rentrée universitaire,

confirme Jean-Loup Salzmann. Avec la mise en place des mesures d'ajustement dans les établissements,

surtout avec une baisse de l'offre de formation ouverte aux étudiants."

"J'ai toujours reconnu que depuis le passage aux RCE (responsabilités et compétences élargies), la

situation financière des universités s'était détériorée, a fait valoir Geneviève Fioraso. Nous sommes tout

à fait conscients que les universités doivent faire des efforts importants pour la maîtrise budgétaire.

Mais nous les y accompagnons, afin d'optimiser leurs moyens, notamment en assurant une meilleure

structuration des sites, ou une offre de masters rationalisée."

UNE MISSION D'AUDIT À MONTPELLIER 3

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Des solutions qui pourraient servir à l'université Montpellier 3, a également glissé la ministre. La

présidente Anne Fraïsse dénonçait quelques jours plutôt sa situation budgétaire catastrophique et la

nécessité de fermer l'antenne de Béziers.

"Nous ne comprenons pas. Jusqu'à juin 2013, ils annonçaient un budget équilibré et tout d'un coup, le

résultat serait très fortement négatif… Alors que Montpellier 3 a obtenu 13 postes dans le cadre des

1.000 emplois, une dotation en augmentation, et qu'elle vient juste de passer aux RCE en 2012, ce qui

signifie que le GVT (glissement vieillesse technicité) a entièrement été financé durant cette même

année. Le CAS Pension également", a estimé Geneviève Fioraso. Une mission d'audit "flash" a été

dépêchée dans l'établissement, pour apporter son éclairage d'ici quelques semaines. "Nous y verrons

plus clair. Mais il est certain que l'antenne de Béziers ne fermera pas, c'est hors de question", a insisté la

ministre.

Les investissements d'avenir nous permettront de réparer un certain nombre d'injustices. Ils seront

conçus différemment (G.Fioraso)

LES INVESTISSEMENTS D'AVENIR, SAISON 2

Enfin, le budget 2014 a été l'occasion de préciser le contenu de la nouvelle vague d'investissements

d'avenir pour les universités. Sur les 12 milliards annoncés par le Premier ministre, 4,1 Mds concernent

le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Ces dotations en capital seront

principalement partagées entre les initiatives d'excellence (Idex - 3,1 Mds), les équipements d'excellence

(Equipex - 365 millions) et la recherche hospitalo-universitaire en santé (400 millions d'euros).

"Cela nous permettra de réparer un certain nombre d'injustices. Le PIA 2 sera conçu différemment, avec

l'objectif de tirer vers le haut l'ensemble d'une communauté universitaire, et non plus seulement l'élite.

Il soutiendra plus fortement la mise en réseau et l'articulation avec la politique de site", a prévenu

Geneviève Fioraso.

Concernant la brique la plus importante, les Idex, les discussions sont en cours sur les modalités

d'application. Le ministère tendrait plutôt vers un jury différent des précédentes vagues d'appels à

projet, avec un nombre de dossiers retenusin fine assez conséquent. "Ceux qui ont déjà été pré-

selectionnés, comme Lyon et Hésam, ne seront pas soumis à la même procédure", a précisé la ministre.

Si Geneviève Fioraso promet ainsi une bouffée d'air financière, elle relance également la laborieuse

machine des appels à projets.

L'évolution de la situation financière des universités

Nombre d'universités en déficit :

- en 2010 : 12 universités et 3 établissements (sur 50 établissements passés aux RCE)

- en 2011 : 14 universités et 3 établissements (sur 76 établissements passés aux RCE)

- en 2012 : 17 universités (sur 96 établissements passés aux RCE)

- en 2013 (prévisionnel) : 15 universités et 5 établissements (sur 103 établissements passés aux RCE)

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Nombre d'universités en double déficit :

- en 2010-2011 : 4 universités

- en 2011-2012 : 5 universités

- en 2012-2013 (prévisionnel) : 3 universités [Montpellier 3, Le Mans et Marne la Vallée]

Nombre d'universités dont le fonds de roulement est inférieur à 30 jours (seuil minimum demandé

initialement aux établissements publics) :

- en 2010 : 8 universités (sur 50 établissements passés aux RCE)

- en 2011 : 17 universités (sur 76 établissements passés aux RCE)

- en 2012 : 20 universités (sur 96 établissements passés aux RCE)

- en 2013 (prévisionnel) : 38 universités (sur 103 établissements passés aux RCE)

Nombre d'universités dont le fonds de roulement est inférieur à 15 jours (jugé désormais comme le

seuil minimum exigé par Bercy, a assuré la ministre) :

- en 2011 : 6 universités (sur 76 établissements passés aux RCE)

- en 2012 : 8 universités (sur 96 établissements passés aux RCE)

- en 2013 (prévisionnel) : plus de 8 universités (sur 103 établissements passés aux RCE)

9 audits ("mission flash") menés dans les universités

Libération ,Universités : priorité aux étudiants

Universités : priorité aux étudiants

V.S.

«Nous avons un budget nettement priorisé. Non seulement nous préservons notre acquis, nos 2,2%

d’augmentation de l’an dernier, mais nous augmentons encore» : la ministre de l’Enseignement

supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, est allée un peu fort dans l’optimisme. Avec une

hausse de 0,5%, son budget - de 23,04 milliards d’euros - échappe ric-rac à la stagnation. Conformément

à la promesse de François Hollande de créer 60 000 postes dans l’éducation en cinq ans (dont 5 000

dans le supérieur), 1 000 emplois sont prévus en 2014. La recherche, elle, ne bénéficie d’aucun poste

supplémentaire.

«Poursuivant nos priorités, nous avons mis le paquet sur les conditions de vie étudiante, en particulier sur les bourses», en hausse de 8,4%, s’est félicitée la ministre. Pour les étudiants issus de classes moyennes modestes qui étaient exemptés des droits d’inscription mais qui

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ne touchaient aucune allocation, un échelon a été créé, avec une bourse de 1 000 euros sur dix mois. A l’opposé, les plus défavorisés bénéficieront d’un nouvel échelon, avec des bourses atteignant 5 500 euros. Mais l’allocation d’études, promise par François Hollande, est toujours remise à plus tard.

Pour le reste, il a fallu gratter un peu partout. Les dotations des universités stagnent pratiquement, alors que beaucoup se débattent dans des difficultés financières (lire pages 12-13). Les crédits pour l’immobilier universitaire chutent de 30 millions d’euros, «une baisse conjoncturelle, selon la ministre, qui s’explique car on a achevé la restructuration du campus de Jussieu», à Paris.

Côté recherche, la ministre parle d’une «stabilité». Mais le secteur n’a pas échappé aux économies. L’Agence nationale de la recherche perd 80 millions d’euros, une somme qu’elle n’arrivait pas à dépenser, a minimisé la ministre. Les dotations aux organismes de recherche baissent de 21 millions, «résultats d’une optimisation et d’une mutualisation». Heureusement, le ministère est l’un des principaux bénéficiaires des investissements d’avenir. A ce titre, les universités recevront 279 millions d’euros en 2014 et la recherche 725 millions. Le ministère rappelle qu’il devrait encore bénéficier de 4,1 milliards d’euros sur la période 2014-2020.

Jeudi , 26 septembre

Le café pédagogique, Budget : quoi de neuf pour les enseignants ?

Budget : Quoi de neuf pour les enseignants ?

François Jarraud

Quel impact aura le budget 2014 dans la vie de la grande majorité des enseignants ? Pratiquement aucun. C'est le point faible da la politique gouvernementale enfermée dans les engagements de la campagne présidentielle. Peut-on à la fois faire un réel effort d'une importance exceptionnelle pour l'éducation et le rendre insensible à la masse des enseignants ? C'est ce que réussit à faire le gouvernement.

L'effort consenti en faveur de l'éducation nationale n'est pas seulement réel. Il est inouï. Dans une situation économique très difficile, imposant un budget d'austérité, l'éducation nationale est le seul ministère à connaître une croissance importante de ses emplois. Pire, il vampirise les autres missions de l'Etat. Chaque poste créé à l'éducation nationale est payé par les autres ministères qui voient partir des emplois. C'est dire l'impopularité de cette politique chez les collègues de Vincent Peillon. En 2014, comme en 2013, il aura le mauvais rôle de responsable d'une austérité accrue.

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Pour autant cet effort exceptionnel restera quasi invisible aux enseignants du fait de la croissance démographique. Les 8 000 postes ouverts dans les classes vont être absorbés essentiellement par elle. Les prévisions ministérielles annoncent 32 000 enfants de plus au primaire dont 3700 enfants de moins de 3 ans. Dans le second degré , on prévoit 9000 élèves supplémentaires en 2014 principalement au collège (+ 4000) et en lycée général et technologique (+ 8500), les effectifs en professionnel diminuant de 3 500 élèves. Dans le second degré, la situation sera meilleure qu'en 2013 où la pression démographique sera beaucoup plus forte. Le nombre d'élèves par classe ne devrait donc pas sensiblement changer.

Et la revalorisation ? Pour le ministère, le gouvernement consacre plus de 700 millions en 2014 à la revalorisation des enseignants. Mais il compte dans cette somme 600 millions consacrés à la rémunération des enseignants stagiaires de première année, payés dorénavant à temps plein. Evidemment cet effort est imperceptible aux autres. Pour la masse des enseignants, la revalorisation touche le primaire à travers la prime ISAE mise en paiement à partir de décembre 2013. Elle représente 400 euros par enseignants du primaire par an. D'autres mesures catégorielles concernent certaines catégories du secondaire comme un meilleur taux d'accès à la hors classe pour les CPE. La pression salariale va donc rester forte. D'autant que 2013 est marqué par la stabilité du point fonction publique. Comme les cotisations sociales augmentent, le salaire net de la majorité des enseignants baisse de 0,2% en 2013. Et 2014 prévoit un nouveau gel du point F.P....

Cette situation se traduira en une hausse certaine des tensions. D'abord entre V. Peillon et ses collègues. Pendant combien de temps l'éducation nationale pourra-t-elle jouer un rôle de prédateur sur les autres ministères alors que ses résultats ne sont pas susceptibles d'une amélioration rapide ? Mais aussi en interne. Pendant combien de temps les enseignants vont-ils supporter une baisse salariale nette, une absence de perspectives de carrière, des conditions de travail dégradées, une dévalorisation de la fonction ? Mais il y pire.

Les choix de 2012 vont entrer en conflit avec ceux de 2014. Alors que le ministre ouvre les vrais chantiers de la refondation, ceux du prioritaire, du collège et du métier d'enseignant, où sont ses marges de manoeuvre ? Elles sont absorbées par les créations de postes promises en 2012. Comment changer les choses dans le prioritaire sans développer l'encadrement et améliorer la carrière des enseignants ? Comment réformer le secondaire quand on s'interdit déjà de modifier les volumes d'enseignement ? Comment faire accepter une mutation du métier quand on n'a rien à offrir aux enseignants ? Voilà les questions que le ministre va trouver devant lui en 2014.

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2. Formation professionnelle : les enjeux de la réforme Mardi 24 septembre

Le Figaro, Formation professionnelle : l’exécutif veut une « réforme en profondeur »

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Les Echos, Moins d’un chômeur sur cinq bénéficie du système

Moins d'un chômeur sur cinq bénéficie du système Par Derek Perrotte

Un rapport de l'Igas fustige la complexité et l'inefficacité du système actuel de formation des chômeurs.

Complexe, illisible, insuffisant et pas toujours efficace : c'est un tableau particulièrement

critique du système actuel de formation des chômeurs que dresse l'Inspection générale des

affaires sociales (Igas), dans un rapport remis la semaine dernière. Avec, au final, le sentiment

que, des deux côtés du guichet, les conseillers Pôle emploi comme les chômeurs sont perdus

face à la « multiplicité des acteurs » et « la complexité des critères et des modalités d'accès au

financement ». Les financements croisés (régions, Pôle emploi, Opca, Etat, etc.) alimentent ce

flou général et entraînent des « procédures lourdes occasionnant des délais décourageants ».

Autre écueil : même une fois traversé ce parcours d'obstacles, les chômeurs en formation se

retrouvent trop « livrés à eux-mêmes », sans aide structurée à la transition vers l'emploi. Sans

oublier que, faute de contrôle assez structuré, la qualité des formations laisse parfois à

désirer…

Simplifier les formalités

Ce constat qualitatif se double d'un bilan quantitatif tout aussi sombre. Les insuffisances de l'outil

statistique entretiennent un certain flou, mais le rapport estime que le taux généralement avancé

dans le discours public de 20 % de chômeurs bénéficiant d'une formation « surestime largement la

réalité ». Pour comparaison, chaque année, environ un salarié sur deux bénéficie d'une formation.

Le rapport dresse une trentaine de recommandations dont pourront s'inspirer les partenaires

sociaux dans leurs négociations, puis l'exécutif dans la loi qui suivra. L'Igas recommande d'abord

de « clarifier les rôles » en confiant aux seules régions les achats collectifs de formation et à Pôle

emploi la gestion des dispositifs de financement des formations individuelles. Parallèlement,

une « simplification » des formalités administratives et des systèmes d'aide et de rémunération des

chômeurs en formation est fortement suggérée.

Pour passer la vitesse supérieure, l'Igas préconise d'aborder la question de la formation« dès

l'inscription » à Pôle emploi et de « soutenir tout projet de formation » sollicité par le chômeur dès

lors qu'il renvoie à un stage « conventionné » et permette « de monter, à terme, d'un niveau de

qualification ». Côté financement, le rapport pousse à augmenter la contribution des entreprises -

via le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) - « en période

d'accroissement conséquent du nombre de demandeurs d'emploi ».

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Le rapport n'épargne pas non plus le gouvernement. Alors que ce dernier a lancé cet été la

formation de 30.000 chômeurs à des emplois vacants, l'Igas remet en cause la pertinence de cette

approche : « Le bénéfice à attendre d'une formation doit être envisagé de façon plus globale que le

retour à l'emploi à court terme sur des offres d'emplois temporairement non pourvus », car l' « enjeu

est en réalité celui du maintien de leur employabilité et de la sécurisation sur le long terme de leurs

parcours ».

Libération, Formation professionnelle : l’Etat veut une réforme en profondeur

Formation professionnelle : l’Etat veut une réforme en profondeur

FRÉDÉRIQUE ROUSSEL

La négociation qui s’ouvre aujourd’hui vise à créer un compte tout au long de la carrière.

La formation professionnelle : expression a priori rébarbative et parfois vide de sens. Demain, on y préférera «compte individuel de formation». A condition que la négociation entre syndicats et patronat, qui se retrouvent ce matin pour engager le chantier avec pour date butoir la fin de l’année, aboutisse… L’instruction doit, disait Condorcet, «embrasser le système tout entier des connaissances humaines, et assurer aux hommes, dans tous les âges de la vie, la facilité de conserver leurs connaissances et d’en acquérir de nouvelles».

Idéal. Cette belle idée n’a pas pris une ride. «Un nouvel élan en faveur de la formation tout au long de la vie est nécessaire», a ainsi rappelé le 11 septembre Michel Sapin, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Mais loin de l’idéal philosophique, le concept pèse désormais dans le système, lié au développement du salariat et… du chômage. Ainsi, la grande loi de la formation professionnelle de 1971, qui a posé les fondements de la formation continue en époque de plein-emploi, «a atteint aujourd’hui une forme d’épuisement», selon Sapin. Pourquoi repatouiller encore - les dernières réformes datent de 2004 et 2009 - l’empilement de dispositifs ? «Dans une logique de faire une vraie réforme en profondeur en l’adaptant aux évolutions de la société, aux attentes des salariés et des entreprises», justifie le ministère du Travail. Les critiques sur le gâchis quantitatif et qualitatif n’ont pas cessé ces dernières années. Dernier tacle en date : un rapport sur la formation des chômeurs de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), publié vendredi, qui assure qu’il n’est plus possible «de faire l’économie d’un important effort de simplification, tant sur la cohérence entre dispositifs que concernant l’échange d’information entre acteurs».

La complexité du financement, la multiplicité des organismes - il existe plus de 50000 prestataires formant l’essentiel des 11 millions de stagiaires - contribuent à l’inefficacité

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du système. La Cour des comptes l’a dénoncé en février, soulignant que «le système français affiche une performance médiocre» et «n’est pas en mesure d’orienter efficacement les dispositifs vers les publics identifiés comme prioritaires». Les chiffres choquent : la «form pro» et l’apprentissage ont mobilisé plus de 31,5 milliards d’euros en 2010 - dont notamment 13,1 milliards de contributions obligatoires des entreprises, 10,8 milliards de l’Etat, 4,4 milliards des régions, des organismes dont Pôle Emploi et des ménages eux-mêmes. Mais entre 10% et 20% des fonds seulement ont ciblé les chômeurs en 2011, contre 48% des salariés. Autre paradoxe : les plus diplômés sont ceux qui se forment le plus, avec 32 heures par an pour un bac+3 et plus, contre 5 heures pour un employé sans diplôme.

Le sujet a beau être technique et complexe, l’enjeu est important : rationaliser le système pour qu’il bénéficie davantage aux chômeurs, aux salariés peu qualifiés et aux jeunes. Au-delà d’un outil de «sécurisation» des parcours, la formation professionnelle est vue par le gouvernement comme un levier de compétitivité pour les entreprises en quête de «compétences», et qui peut contribuer à l’inversion durable de la courbe du chômage.

«Tuyauterie». La réforme repose essentiellement sur un «compte personnel de formation» (CPF), inscrit dans la loi de sécurisation de l’emploi du 14 juin. Chaque personne disposera dès son entrée sur le marché du travail d’un tel compte, actif tout au long de sa vie professionnelle, transitions comprises. La volonté de le pérenniser et de le rendre portable obéit à l’idée que le monde du travail est de plus en plus guidé par la mobilité. Le CPF pourrait se substituer à l’actuel droit individuel à la formation (DIF), qui permet à tout salarié de se constituer un crédit d’heures de formation de 20 heures par an, dans la limite de 120 heures. Les partenaires sociaux ont pour mission de définir l’usage de ce CPF : quand et comment le salarié pourra-t-il l’utiliser ? Comment sera-t-il financé ? Comment sera-t-il relié aux autres dispositifs comme le congé individuel de formation (CIF) ? La feuille de route demande aussi aux partenaires sociaux de discuter de l’évolution du plan de formation de l’entreprise et de l’accès à la formation des salariés des TPE et PME. L’attente globale n’est pas de créer «une tuyauterie qui améliore un peu le DIF, insiste-t-on au ministère du Travail, il faut revoir les règles, le fonctionnement et la philosophie».

Elément collatéral sensible : les fonds de la form pro servent également à financer les syndicats de salariés et de patrons. La distinction malaisée des genres devrait faire l’objet d’une concertation en «temps utile» sous l’égide de Michel Sapin. Sachant que toutes les briques attenantes devront se retrouver dans le projet de loi «avant la fin de l’année».

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Mercredi, 25 septembre

Le Monde, L’Opacité de la formation professionnelle

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Jeudi, 26 septembre

L’Humanité Dimanche, Vers une régionalisation des politiques de formation professionnelle

Vers une régionalisation des politiques de formation professionnelle

MARION ESQUERRÉ

Alors que les négociations entre partenaires sociaux sur la formation continue ont débuté le 24

septembre à la demande du gouvernement, celui-ci prépare une nouvelle phase de décentralisation des

politiques de formation professionnelle et de l’orientation.

Parallèlement à la future réforme de la formation professionnelle, le second volet dudit acte III de la décentralisation, prévu pour le début de l’année 2014, devrait consacrer les régions comme chefs de file de ce champ de la politique publique.

Qui fait quoi ? Aujourd’hui, ces collectivités territoriales sont légalement en charge de la formation professionnelle des jeunes entrant sur le marché du travail et des demandeurs d’emploi. Elles fixent les besoins régionaux et achètent des formations pour y répondre. Par ailleurs, dans le domaine de la formation professionnelle initiale, elles ont la compétence de l’apprentissage et des formations sanitaires et sociales. Outre leur financement, ce sont donc elles qui déterminent la carte régionale de ces formations. L’État, pour sa part, ne s’occupe que de formation professionnelle initiale : les rectorats arrêtent d’une année à l’autre les formations qui auront cours en lycée professionnel. En outre, l’État a conservé la responsabilité de la formation continue des publics dits « spécifiques » : détenus, Français de l’étranger, personnes handicapées et en situation d’illettrisme. Enfin, les organisations syndicales et patronales gèrent la formation continue des salariés. Ils fixent les règles autour de la table des négociations et gèrent les OPCA (organismes paritaires collecteurs) qui récoltent la participation des employeurs au financement de la formation des salariés (dont le DIF, le CIF, etc.).

Pot commun. Dans la réalité, chaque acteur a fini par se mêler des affaires des autres. Ainsi, les OPCA financent des formations bénéficiant à des chômeurs dans le cadre du fonds de sécurisation des parcours professionnels. Les régions et l’État souhaiteraient d’ailleurs que l’argent de la formation continue des salariés serve un peu plus aux chômeurs. Quant aux régions, sous l’effet de la « crise », elles ont contribué au financement de formations à destination de salariés dans des secteurs et bassins d’emploi confrontés à des mutations économiques et technologiques. Enfin, l’État cofinance aussi des programmes en faveur de la formation continue des salariés et des demandeurs d’emploi, dans le cadre de sa politique de

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l’emploi. De ce fait, la frontière entre ceux qui s’occupent des salariés et ceux qui s’occupent des demandeurs d’emploi est devenue poreuse. Les demandeurs d’emploi ne sont-ils pas souvent d’anciens ou futurs salariés ? Coordination. Les négociations entre partenaires sociaux devraient traiter de cette répartition des rôles, mais c’est surtout l’acte III de la décentralisation qui devrait encadrer la coordination de tous ces acteurs. En effet, les régions, qui devraient récupérer la responsabilité des publics dits spécifiques, obtiendraient ainsi la responsabilité totale de la carte des formations professionnelles continues et, en lien avec les rectorats, initiales. Parallèlement, même si les choses ne sont pas complètement arrêtées, les régions devraient aussi hériter du pilotage de la politique d’orientation, aujourd’hui éclatée entre d’innombrables acteurs pour des résultats qui laissent à désirer. « Nous allons définir le cahier des charges auquel devront répondre les organismes d’orientation, ce qui devrait nous permettre de peser sur la qualité de service et d’améliorer l’information des usagers », indique un représentant de l’Association des régions de France qui se félicite d’avoir obtenu qu’orientation et formation professionnelle se retrouvent sous une seule et unique tutelle, la leur. Reste la formation continue des salariés qui ne quittera pas le giron des partenaires sociaux. Longtemps leurs relations avec les régions ont été mauvaises, si ce n’est nulles. Mais, reconnaît-on des deux côtés, elles s’améliorent et les points de vue se rapprochent.

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3. Bilan des trois premières semaines des nouveaux rythmes

scolaires

Mardi, 24 septembre

Le Figaro, Rythmes scolaires : «La catastrophe annoncée a bien eu lieu»

Rythmes scolaires : «La catastrophe annoncée a bien eu lieu»

Caroline Beyer

Évoquant une «rentrée catastrophique», le SNUipp Paris décrit des élèves «fatigués,

désorientés et inquiets». La Mairie de Paris dénonce de son côté la «malhonnêteté

intellectuelle» du principal syndicat d'enseignants du primaire, la réforme des rythmes scolaires,

acte II… Après une écriture dans la douleur du décret Peillon, la mise en place serait tout aussi difficile. C'est

en tout cas ce que déplore le SNUipp Paris trois semaines après la rentrée. Le principal syndicat

d'enseignants du primaire, qui tirait la sonnette d'alarme la semaine dernière, rencontre aujourd'hui le

recteur de Paris, François Weil. Au menu: des revendications concernant les locaux et la sécurité.

«La catastrophe annoncée a malheureusement lieu», estime Jérôme Lambert, secrétaire départemental du

SNUipp75, sur la base des premières remontées d'une enquête menée auprès des quelque 660 écoles de

Paris (une centaine de réponses à ce jour). En ligne de mire: «l'alternance de jours irréguliers» -les mardis et

vendredis, le temps des apprentissages s'achève à 15 heures et laisse la place aux activités périscolaires,

tandis que l'organisation des lundis et jeudis est inchangée-, qui aurait des répercussions catastrophiques

notamment sur les enfants de maternelle. «En une journée, ils peuvent voir passer pas moins de quatre

intervenants, la maîtresse, les animateurs de la cantine, ceux des activités périscolaires et ceux des ateliers

proposés après 16h30!» poursuit le syndicaliste. Évoquant une «arythmie scolaire», il décrit des élèves

d'élémentaire «fatigués, désorientés et inquiets dès qu'on évoque la sortie des classes». Un élément que

nombre d'enseignants constatent sur le terrain. «A 15h, beaucoup d'élèves me demandent s'il est l'heure de

goûter, si le déjeuner est déjà passé…» raconte une professeur des écoles du XVe arrondissement.

Parallèlement, le syndicat dénonce des problèmes de locaux, avec des salles de classe que les enseignants

partagent désormais avec les animateurs et des problèmes de sécurité, avec une «circulation des adultes et

des enfants incessante, difficile à contrôler».

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Pour la Mairie de Paris, «les enfants bénéficient d'ateliers éducatifs de qualité»

«Il me paraît malhonnête intellectuellement de prétendre tirer le bilan d'une réforme de si grande ampleur

au bout d'à peine trois semaines d'application», a rétorqué Colombe Brossel, adjointe du maire de Paris en

charge de la vie scolaire, par voie de communiqué. «Je m'étonne que le SNUipp Paris (…) ose parler d'une

rentrée catastrophique alors même que comme j'ai pu le constater aujourd'hui encore en visitant une école,

les enfants bénéficient d'ateliers éducatifs de qualité qui se déroulent bien», explique l'élue PS. Il est clair

que, dans d'autres écoles parisiennes, certains parents ne partagent pas son avis. Car la qualité des activités

varie énormément d'un arrondissement à l'autre. Sur les questions de sécurité, elle explique que la Mairie n'a

jamais «transigé». «Il existe à ce jour un système de contrôle des plus stricts en ce qui concerne les sorties

qui ont lieu sur le temps périscolaire», affirme-t-elle.

«Madame Brossel pratique la langue de bois attendue dans le cadre d'une campagne électorale», ironise

Jérôme Lambert, qui, depuis les grèves parisiennes de février 2013, incarne l'opposition des enseignants à

cette réforme. Les enseignants et l'ensemble des personnels payent aujourd'hui l'addition du passage en

force de Bertrand Delanoë et du recteur de Paris.»

Le syndicat, qui, au niveau national, exige une réécriture du décret, posera aujourd'hui ses revendications

auprès du recteur: trouver d'autres locaux pour les activités périscolaires, disposer d'une liste à jour des

enfants restant aux activités périscolaires et des personnels habilités à rentrer dans l'école. Il rencontrera le

lendemain la Mairie de Paris.

La capitale fait partie du petit 20 % de communes ayant choisi de mettre en place la réforme Peillon dès

septembre 2013. Une décision purement politique, destinée à «sauver le soldat Peillon», selon le SNUipp

Paris. Un choix «pour améliorer les conditions d'accueil des écoliers», selon la mairie. «Une mesure de justice

sociale», selon le recteur.

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Jeudi, 26 septembre

Le Parisien, Rythmes scolaires : Copé veut boycotter la réforme, Peillon dénonce une faute politique.

Rythmes scolaires : Copé veut boycotter la réforme, Peillon dénonce une faute

politique A.R

L'UMP enfourche un nouveau cheval de bataille contre le gouvernement sur fond de campagne

pour les municipales de 2014. Ce jeudi matin, son président, Jean-François Copé, a «officiellement»

demandé au ministre de l'Education, Vincent Peillon, «un report de la réforme des rythmes

scolaires», qui a suscité de nombreux mouvements de contestations dans les écoles tenues de

répartir différemment les heures de classe sur la semaine afin d'alléger la journée des enfants.

Mercredi, lors du bureau politique du parti, il a appelé à une «grève de la réforme», «inapplicable»,

selon lui, faute de moyens. Plus tard dans la journée, l'initiateur de la réforme a lui tenté de

désamorcer cet argument financier et a accusé le patron de l'UMP de «politiser» le débat.

L'une des conséquences de l'aménagement des rythmes est, par exemple, le coût croissant du

transport scolaire, plus dense du fait de la multiplication des heures de sortie de classe. Cette

réforme est donc «intenable sur le plan financier, sauf à augmenter les impôts», accuse ce jeudi

Jean-François Copé sur BFM-TV. Et «en tant que maire de Meaux (Seine-et-Marne), je ne peux pas

me permettre d'augmenter les impôts locaux en plus des impôts nationaux pour financer cette

réforme», insiste-t-il. Avant de rappeler que «l'Etat verse 50 euros sur les 150 que coûte cette

réforme par adulte et enfant, les communes doivent donc trouver 100 euros supplémentaires». De

quoi parler à tous les électeurs de France: «On est devenus fous avec les impôts, le gouvernement

ne se rend plus compte de l'étranglement des Français!»

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Vendredi, 27 septembre

Le Figaro, Copé demande un report de la réforme des rythmes scolaires

Copé demande un «report» de la réforme des rythmes scolaires Jean-Baptiste Garat

Mener campagne pour les municipales tout en dénonçant l'incurie du gouvernement. L'UMP a-t-elle

trouvé sa martingale avec son combat contre la réforme des rythmes scolaires? Jean-François

Copé veut le croire. Jeudi matin, sur BFMTV, le président de l'UMP a demandé «officiellement» au

gouvernement «un report de la réforme des rythmes scolaires». «Cette réforme n'est pas du tout

financée, a ajouté le député de Seine-et-Marne, maire de Meaux. Elle est intenable sauf à augmenter les

impôts locaux.»

La réforme instaure un retour à la semaine de quatre jours et demi afin de «mieux répartir les heures de

classe sur la semaine, alléger la journée de classe» et «permettre une meilleure articulation des temps

scolaire et périscolaire», selon le ministère de l'Éducation nationale. Sa mise en place est étalée sur deux

rentrées: un enfant sur cinq a déjà vu ses horaires aménagés depuis septembre, les autres communes

devant les mettre en place en 2014.

Mais pour Copé, ce calendrier est impossible à tenir. «L'État verse 50 euros sur les 150 que coûte cette

réforme par adulte et enfant, les communes doivent donc trouver 100 euros supplémentaires», a estimé

l'élu d'opposition. «Dans les zones rurales, c'est chiffré jusqu'à 500 euros [par enfant par an], parce qu'il

y a moins de gymnases, moins de piscines, pas de salles de spectacles, rien pour organiser des

animations culturelles ou sportives», ajoute-t-il. Jean-François Copé explique s'être entretenu mercredi

par téléphone avec le ministre Vincent Peillon pour lui demander de relayer ses inquiétudes auprès de

François Hollande. «Le président de la République va bien être obligé de prendre ses responsabilités, a-

t-il ajouté au micro de Jean-Jacques Bourdin. On ne peut pas prendre en otages les ministres.»

Engager «un bras de fer» avec le gouvernement

La montée au créneau de Jean-François Copé intervient au lendemain d'un bureau politique de l'UMP où

il a beaucoup été question des rythmes scolaires. L'instance exécutive du parti a convenu qu'il paraissait

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impossible aux maires d'assurer la mise en place de ces nouveaux rythmes «sans augmenter les

impôts». Un point d'autant plus stratégique pour l'UMP que le parti travaille actuellement à une charte

à laquelle tous ses candidats devront souscrire et dans laquelle ils s'engageraient à stabiliser, voire

diminuer les impôts dans leurs municipalités. Xavier Bertrand, député de l'Aisne et maire de Saint-

Quentin, a notamment invité ses collègues à engager «un bras de fer» avec le gouvernement sur la

question.

Le parti hésite cependant sur la stratégie à suivre, le sujet étant à manier avec une extrême prudence à

six mois des municipales. L'UMP et Jean-François Copé ont envisagé de demander l'abrogation pure et

simple du décret, avant de se rabattre sur un simple report. Pour faire monter la pression sur le

gouvernement, le parti mise notamment sur le prochain congrès des maires de France, auquel se

rendent traditionnellement les présidents de la République. D'ici là, une opération de boycott pourrait

être lancée. Avec le secret espoir que des maires de gauche grossissent les rangs.

Une opposition nuancée parmi les élus de droite

Mais si les nouveaux rythmes scolaires ne font pas l'unanimité chez les maires de gauche, l'opposition à

la réforme est également nuancée parmi les élus de droite. Député de la Drôme et maire de Crest, Hervé

Mariton avoue «un peu d'embarras». En 1996, sa ville avait fait partie des communes pilotes dans

l'expérimentation d'un aménagement des rythmes scolaires sur quatre jours et demi et l'organisation

d'activités périscolaires. Guy Drut, ministre de la Jeunesse du gouvernement Juppé, avait lancé

l'initiative. «Nous étions volontaires, explique aujourd'hui Hervé Mariton. Cela nous a demandé du

temps, un travail considérable d'ingénierie, des arbitrages financiers quand les fonds de l'État n'ont plus

été versés. Mais nous avons conservé ces aménagements à l'issue de l'expérimentation. Nous ne

pouvons pas jurer que les enfants ont de meilleurs résultats mais, en revanche, nous avons mesuré

qu'ils étaient plus heureux d'aller à l'école. Ce qui est loin d'être négligeable.» Le délégué général en

charge du projet de l'UMP a fait part de son expérience à ses collègues du bureau politique et il concède

que «son projet a été abîmé lorsqu'on nous a obligés à passer à la semaine de quatre jours».

«À titre personnel, je suis plutôt favorable à ces aménagements que nous avons organisés en

concertation avec les parents d'élèves et les associations, explique Mariton. Mais je rejoins mes

collègues dans la critique de son caractère obligatoire. Qu'ils reportent l'obligation, sans quoi ils

prennent le risque d'abîmer ce qui peut être un beau projet pour des questions de calendrier.»

Selon le calendrier du gouvernement, toutes les mairies devront être prêtes pour la rentrée de

septembre 2014, six mois après les élections municipales. «J'ai du mal à croire que les parents

attendront la fin des élections pour demander à leur maire ce qu'il a l'intention de faire à la rentrée,

alerte Hervé Mariton. Il faudra bien qu'ils aient des réponses à donner.» Voilà qui animera certainement

la campagne.

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Les Echos, Rythmes scolaires : Peillon dénonce une faute politique de Copé

Rythmes scolaires : Peillon dénonce une « faute politique » de Copé

Par Les Echos |

Ecole : Le ministre de l'Education, Vincent Peillon, a dénoncé hier une « faute politique » du

président de l'UMP, Jean-François Copé, avec sa demande officielle de report de la réforme des

rythmes scolaires, soulignant que l'Etat va « continuer à aider »les communes à mettre en oeuvre la

réforme. Une réforme que le député-maire de Meaux « voulait lui-même il y a deux ans », a-t-il

rappelé. Sans répondre explicitement à la demande de report, Vincent Peillon a assuré que l'Etat

va « continuer à aider » les communes dans l'application des rythmes, rappelant que le fonds de

250 millions d'euros prévu à cette fin « n'a pas été consommé ». Il a dit n'avoir « pas beaucoup

d'inquiétude » sur la pérennisation des moyens.

L’Humanité, Peillon piégé par les rythmes scolaires

Peillon piégé par les rythmes scolaires

Trois semaines après la rentrée scolaire, le mécontentement monte autour de la mise en

place précipitée de la semaine de 4,5 jours, qui est désormais exploité par la droite.

Vincent Peillon continue de traîner les rythmes scolaires comme un boulet. Hier, le ministre de

l’Éducation nationale, en déplacement à Guéret (Creuse) pour inspecter la mise en place de la

semaine de 4,5 jours, a passé une bonne partie de l’après-midi à justifier le bien-fondé de sa

réforme face à une opinion publique de plus en plus sceptique.

Dans la Creuse, justement, une motion signée par vingt-cinq maires devait lui être remise,

réclamant une « réécriture » du fameux décret. Dans ce département très rural, où seulement

treize communes sur 125 ayant une école ont appliqué la réforme, les édiles ne voient pas

comment s’en sortir. « C’est compliqué, confirme Alain Favière, maire de la commune

d’Anzême. Nous avons des contraintes très importantes qu’il me semble impossible à

résoudre. »

« le gain pour les élèves sera nul »

À commencer par le transport scolaire, dont le coût va augmenter de 25 %. Le conseil général a,

d’ores et déjà, averti qu’il ne modifierait pas ses horaires traditionnels de bus (9 heures le

matin, 16 h 30 le soir). Les écoles qui voulaient avancer l’heure d’ouverture à 8 h 30 pour

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allonger le temps périscolaire en fin de journée ne le peuvent pas. Résultat : les fameuses

activités censées éveiller et cultiver les écoliers se résumeront à trois quarts d’heure, à partir de

15 h 45… Quand activité il y aura. Car l’autre défi, en zone rurale, est de trouver du personnel

compétent prêt à travailler sur un temps aussi court. « Et en Creuse, ils ne sont pas légion »,

souligne Alain Favière.

Reste, aussi, la question des locaux. « Notre centre de loisirs est intercommunal, donc pas à

côté de l’école, et il n’est pas prévu, pour accueillir 150 gamins d’un coup », relève Patrick

Pacaut, le maire d’Ahun, qui redoute que ces activités ne se réduisent à de la garderie. « J’ai

même entendu parler d’une secrétaire de mairie embauchée pour garder les enfants ! Ce qui

est sûr, c’est que le gain pour les élèves sera nul. »

Du coup, en Creuse, les maires signataires réclament le maintien de la semaine de quatre jours.

« Elle est en vigueur depuis vingt ans dans notre département et je n’ai jamais noté de

différences majeures par rapport aux élèves voisins », relève Alain Favière.

Même colère en région parisienne, où le manque de préparation et de moyens saute parfois

aux yeux. À Paris, qui a choisi de réduire le temps scolaire d’une heure et demie, deux jours par

semaine, les enseignants du Snuipp-FSU tirent la sonnette d’alarme depuis la semaine dernière.

Ils évoquent des « répercussions catastrophiques ». Notamment en maternelle où

« l’alternance de jours irréguliers et l’utilisation des classes pour l’apprentissage et le récréatif

empêchent une structuration du temps et de l’espace chez les élèves ».

Des reproches que l’on retrouve également à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Après trois

semaines d’école, beaucoup s’agacent de la désorganisation liée à cette réforme. Hier, une

centaine d’animateurs, accompagnés de parents d’élèves et de professeurs, ont manifesté

devant la mairie.

Pour le gouvernement, cette réforme des rythmes scolaires, qui fédère beaucoup de

mécontentement, reste une sacrée brèche à l’approche des élections municipales. Une brèche

dans laquelle le patron de l’UMP, Jean-François Copé, a eu beau jeu de s’engouffrer, hier, en

demandant « officiellement » à Vincent Peillon un report de la réforme… Une

instrumentalisation de la droite que le gouvernement a bien cherchée en précipitant la mise en

place de cette réforme.

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LePoint , Peillon : la fatigue des enfants due à ‘trop de pression’

Peillon: la fatigue des enfants due à "trop de pression"

Le ministre de l'Education Vincent Peillon a estimé vendredi à Toulouse, face aux critiques sur les nouveaux

rythmes scolaires, que si des élèves étaient fatigués, ce n'était pas la faute de la réforme mais à un excès de

pression sur les enfants.

"Si les enfants sont fatigués, ce n'est sans doute pas dû à la réforme des rythmes scolaires, c'est qu'elle a été

mal comprise ou qu'il y a trop de pression sur les enfants", a-t-il répondu aux journalistes qui lui rapportaient

des propos de parents assurant que leurs enfants étaient plus fatigués depuis l'entrée en vigueur de la

réforme.

"Je dis à tous les parents et aux collectivités territoriales: ne tombez pas dans la frénésie des activités

périscolaires. (...) Nos enfants ont un temps qui est trop saccadé, trop brutal, trop intense. Je suis en train de

desserrer cela dans l'intérêt des enfants", a-t-il ajouté.

Le ministre a présenté les changements de rythmes scolaires comme "une très grande réforme dans l'intérêt

des élèves" et de leur réussite. "Il faudrait éviter d'en faire un débat politique et polémique parce qu'il y a

encore deux ou trois ans, tout le monde disait +on ne peut pas être le seul pays avec des journées (d'école)

aussi surchargées et aussi peu de jours (de classe) par an+", a-t-il dit, alors que le président de l'UMP, Jean-

François Copé, a indiqué avoir demandé au ministre le report de la réforme.

"Certains colportent des contre-vérités pour faire peur aux parents", a dit le ministre.

M. Peillon a cependant admis qu'"ici ou là, il peut y avoir des difficultés", tout en insistant sur l'idée qu'il faut

"montrer aussi les exemples réussis".

La réforme entrée en vigueur fixe le retour à la semaine de 4,5 jours dans le primaire, libérant trois heures

hebdomadaires pour des activités péri-éducatives. Elle concerne pour l'année scolaire 2013/2014 environ

22% des élèves du public (1,3 million d'écoliers) et 17% des communes.

M. Peillon et la ministre de la Culture Aurélie Filippetti étaient venus lancer à Toulouse l'opération "un

établissement, une oeuvre", destinée à sensibiliser les élèves à l'art contemporain via l'exposition d'une

oeuvre dans leur établissement.

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4. 6ème journée du refus de l’échec scolaire : cap sur le lycée

d’enseignement professionnel

Mardi, 24 septembre

Vosges Matin, Le paradoxe du lycée pro

LE PARADOXE DU LYCÉE PRO

Philippe RIVET

Souvent envisagés comme une option par défaut, les lycées professionnels

peuvent pourtant constituer un atout.

Paradoxe du lycée professionnel : c’est l’endroit qui concentre le plus fort taux de décrochage scolaire, c’est aussi celui qui accueille de véritables filières de réussite. Et donc qui constitue « un enjeu majeur en terme d’élévation du niveau d’études ». Le constat et le défi à relever ne sont pas tout à fait nouveaux. Mais pourtant, le lycée professionnel, le LP, reste le grand absent du débat public, à l’heure où d’immenses chantiers s’ouvrent, qu’il s’agisse de l’éducation prioritaire, ou du collège, remarque l’Afev.

L’Association de la fondation étudiante pour la ville, dont les bénévoles interviennent dans les quartiers en difficulté, a décidé de braquer les projecteurs sur ces établissements oubliés, quand ils ne sont pas méprisés, à l’occasion de la 6e journée annuelle du refus de l’échec scolaire qu’elle organise demain mercredi.

« Envisagé comme une option par défaut » – un quart des jeunes de 3e y sont aiguillés souvent suite à une orientation plus subie que choisie – le LP « concentre aujourd’hui les difficultés exfiltrées des filières généralistes alors qu’il constituerait un formidable atout pour notre pays dans un contexte de recherche de diversification des parcours de qualifications et de relance de son industrie », considère Christophe Paris, directeur général de l’Afev. « Mal aimé, mal connu ? Il faudrait en fait parler de LP au pluriel, il faut les rendre plus visibles, changer les regards », plaide Eunice Mangao-Lunetta, déléguée générale de l’Afev, qui appuie sa réflexion sur une enquête menée par l’association auprès de 1 000 jeunes scolarisés en LP. « La nouveauté, c’est qu’ils sont plutôt contents, même si un peu petit noyau ne l’est pas, ils ont le sentiment que les matières professionnelles enseignées leur sont utiles ». Mais, souligne

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aussi l’étude qui sera rendue publique demain, un jeune sur deux rencontre de grandes difficultés pour décrocher un stage en entreprise. Paradoxe : l’alternance n’est-elle élevée au rang de vertu cardinale pour l’insertion professionnelle ?

Depuis 1995, selon les « Repères et références statistiques » du ministère, « les effectifs du second cycle professionnel (650 000) diminuent régulièrement ». suite à l’achèvement de la réforme, la proportion de bacheliers pro est passée en 2013 à 19,9 % contre 23,6 % en 2012, mais elle reste très supérieure à celle obervée en 2010 avant la réforme (14,2 %). Suffisamment pour inverser la tendance ? L’ambivalence du bac pro (insertion et poursuite d’études), la démocratisation de l’enseignement supérieur, la nécessaire élévation du niveau de formation : autant de questions à mettre en débat…

Mercredi, 25 septembre

L’Humanité, On porte un regard injuste sur les lycées pros

« On porte un regard injuste sur les lycées pros »

Laurent Mouloud

À l’occasion de sa Journée du refus de l’échec scolaire, l’Afev publie une étude qui bouscule

les préjugés sur les lycées professionnels. Les jeunes s’y sentent « globalement » bien, même

si un tiers reconnaissent ne pas avoir choisi leur filière.

Le lycée professionnel, victime des idées reçues ? L’étude dévoilée aujourd’hui par l’Association

de la fondation étudiante pour la ville (Afev), à l’occasion de sa 6e Journée du refus de l’échec

scolaire (1), tente de bousculer, en tout cas, pas mal de préjugés sur cette filière qui accueille

667 500 jeunes, en majorité issus de milieux populaires. Souvent considéré comme une voie de

relégation, le lycée professionnel possède une image plutôt positive auprès des premiers

concernés : les élèves.

À en croire cette enquête menée dans une dizaine d’établissements, 83 % des jeunes interrogés

préfèrent le lycée pro au collège, et seuls 14 % estiment que leur filière est « moins bien » que

la filière générale. Au quotidien, pas de blues particulier : le taux d’élèves de pro affirmant ne

pas aimer aller en cours (37 %) est identique à celui des autres lycéens. Près de 95 % d’entre

eux reconnaissent même que l’enseignement qu’ils y reçoivent est « utile ».

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Lorsqu’on les interroge sur les avantages du lycée pro par rapport au collège, ils placent en

première position « l’intérêt porté à ce qu’ils apprennent » (65 %), puis viennent une

« meilleure ambiance » (52 %), le plus grand nombre de stages (44,5 %) ou encore « une

relation meilleure aux enseignants » (26,5 %). Plus des trois quarts de ces élèves avouent

d’ailleurs avoir le sentiment que leurs professeurs « s’intéressent à eux », contre seulement un

collégien sur deux.

La voie naturelle des élèves en difficulté ?

« Le lycée professionnel pâtit toujours d’une image un peu datée et misérabiliste alors que les

jeunes s’y sentent globalement bien et y voient un élément de motivation et de reprise en main

de leur parcours », souligne Christophe Paris, directeur général de l’Afev, qui regroupe plus de

7 000 étudiants apportant du soutien scolaire dans 330 quartiers populaires. « En France,

déplore-t-il, on est obnubilé par les filières générales et on porte un regard injuste vis-à-vis du

lycée professionnel et des métiers manuels en général. »

Ce regard condescendant émane de l’institution scolaire elle-même. « L’ensemble des gens qui

nous dirigent dans les rectorats et les ministères sont sortis des mêmes grandes écoles et ont

les mêmes parcours », relève Jérôme Dammerey, secrétaire général du Snuep-FSU (lire ci-

contre). À l’heure des conseils de classe, beaucoup d’enseignants de collège considèrent

également la filière pro comme la voie naturelle et obligée des élèves en difficulté.

Comme le souligne l’étude, le problème numéro un de cette filière reste l’orientation. Si cette

dernière est « globalement » bien vécue, un gros tiers des élèves (35 %) reconnaissent qu’ils ne

l’ont pas choisie. Parmi eux, plus de la moitié (56,5 %) ont été contraints, faute de place,

d’opter pour une autre spécialité que celle qu’ils souhaitaient étudier et 21 % auraient

souhaité, eux, aller en filière générale. « Ce n’est donc pas tant l’orientation en lycée

professionnel qui pose problème que l’orientation dans des filières qui ne correspondent pas

aux souhaits initiaux des jeunes », souligne l’étude.

C’est le cas de Samir, qui a atterri en bac pro comptabilité à Marseille alors qu’il souhaitait faire

de la vente. « Il ne restait que ça », lâche-t-il. Lui s’en est accommodé. Ce n’est pas le cas de

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tous. En filière professionnelle, 25 % des lycéens abandonnent leurs études avant la terminale.

Un chiffre qui trouve sa source dans ces orientations subies ou la difficulté de trouver un stage

lorsqu’on est issu des cités. Mais également, souligne le Snuep-FSU, dans la réforme qui a

raccourci de quatre à trois ans le bac professionnel, noyant scolairement certains élèves.

Une filière qui reste socialement marquée La filière professionnelle reste socialement très

marquée. 36 % des élèves y sont des enfants d’ouvriers et 19 % d’employés. Ces proportions

tombent à 18,7 % et 16 % en filière générale. S’ils ont souvent connu des parcours scolaires

chaotiques, leur origine sociale pèse également lorsque interviennent les décisions

d’orientation des conseils de classe de troisième. Le sociologue Ugo Palheta a pu montrer que,

à note égale, on proposera plus souvent à un jeune d’origine sociale favorisée un redoublement

et une orientation en lycée professionnel à un jeune de milieu populaire. Enfin, les bacheliers

pro sont sous-représentés dans l’enseignement supérieur. Seuls 19 % parviennent en BTS et

8 % à l’université où ils échouent massivement. Au bout de dix ans, seuls 1 % accéderont à des

postes de l’encadrement supérieur.

Libération, Le gouvernement au chevet du lycée pro, ce mal-aimé

Le gouvernement au chevet du lycée pro, ce mal-aimé

VÉRONIQUE SOULÉ

RÉCIT : Malgré les réformes successives, la filière reste peu attractive.

Ils scolarisent le tiers des lycéens. Ils forment plus du quart des bacheliers, une partie des élèves

s’arrêtant au CAP. Pourtant, les lycées professionnels restent largement méconnus, quand ce

n’est pas méprisés. Alors que la suppression de l’histoire en terminale S déclenche un tollé, qui

se préoccupe de l’absence de philo en terminale pro ? Le ministre de l’Education, Vincent

Peillon, a promis, après d’autres, de le revaloriser. Une lourde tâche.

Classiques. Le lycée pro actuel date du premier septennat de François Mitterrand. En 1985,

Jean-Pierre Chevènement, ministre de l’Education, crée le bac pro. L’idée est de mettre cette

voie à égalité avec les autres, la technologique et la générale, qui en ont un. Dans le même

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esprit, les lycées d’enseignement professionnel (LEP) sont rebaptisés lycées professionnels, ce

qui les rapproche symboliquement des lycées classiques. Enfin, on lance l’objectif de «80%

d’une classe d’âge au niveau du bac». Grâce notamment à l’afflux de ces nouveaux bacheliers

pros, 73% d’une génération est aujourd’hui bachelière.

Depuis, le lycée pro a subi plusieurs réformes, sans toutefois être changé radicalement. Il s’agit

toujours de redonner des lettres de noblesse à une voie de second rang, où l’on «oriente» les

mauvais élèves et qui a pourtant une importance clé, formant des jeunes qui vont aller

directement sur le marché du travail. La dernière remonte à la présidence Sarkozy. Le bac pro,

qui se préparait en quatre ans, est ramené à trois ans. La réforme est contestée. Ses adversaires

estiment qu’elle a surtout servi à économiser des postes et qu’en supprimant une année

d’enseignement on a encore fragilisé des élèves souvent déjà faibles.

Mais, au-delà, on a gardé la même hypocrisie : dans un pays qui vénère l’intellectualisme, et qui

veut apprendre à lire et à écrire à des enfants de maternelle, la filière pro reste la dernière roue

du carrosse. Tous le reconnaissent : pour qu’un jour la voie pro soit en France, comme en

Allemagne, un choix raisonné, les mentalités doivent sérieusement évoluer.

Le «pro» a changé. Les CAP ou les bacs pros chaudronnerie - une spécialité très demandée par

les employeurs - ne passent plus leurs journées dans des ateliers sales et bruyants, les mains

dans la graisse. Les plateaux techniques des lycées pros, financés par les régions, sont

modernes et les élèves sont assis derrière leurs ordinateurs pour dessiner les pièces qu’ils vont

faire. Quant aux débouchés, certains CAP et bacs pros - souvent dans les métiers industriels -

trouvent plus vite un emploi que des diplômés de bacs généraux, voire de licences.

Vieillot. Alors que la lutte contre le chômage des jeunes est érigée en priorité, et que le

gouvernement veut rapprocher l’école de l’entreprise, la voie pro est aujourd’hui considérée

comme un maillon essentiel. Pour sa visite de rentrée, le 2 septembre, le Premier ministre,

Jean-Marc Ayrault, s’est rendu dans un lycée pro du Loiret. «J’ai fait ce choix, car c’est là qu’on

forme aux métiers», a-t-il expliqué, ajoutant qu’il fallait «renvoyer au passé» l’image d’un

enseignement vieillot. Dans sa circulaire de rentrée, Vincent Peillon, lui, demande aux recteurs

de prêter une «attention particulière» à ces formations et de les rendre plus «attractives». La

grande refondation de l’école, dont le ministre rêve, se jugera aussi sur le pro.

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Educpros.fr, Journée du refus de l’échec scolaire : des regards inédits sur le lycée professionnel.

Journée du refus de l’échec scolaire : des regards inédits sur le lycée

professionnel

Emmanuel Vaillant

Loin des clichés souvent répandus sur le lycée professionnel, la majorité des élèves qui y suivent leur

formation ne le considèrent pas comme une voie de garage : voilà ce qui ressort de l'enquête exclusive

menée par l'Afev auprès d'un millier de lycéens dans le cadre de la sixième Journée du refus de l’échec

scolaire, organisée le 25 septembre 2013. Une étude qui dresse un panorama inédit sur les choix

d'orientation et les vécus scolaires des élèves en lycées professionnels.

C'est la première surprise de l'étude menée par l'Afev à l'occasion de la Journée 2013 du refus de l'échec

scolaire(1) : l'image du lycée professionnel forcément vécu par les élèves comme une voie de relégation est

bien écornée. Ainsi, près des deux tiers des jeunes interrogés ont le sentiment d’avoir choisi leur orientation

après la classe de troisième. Et leur perception du lycée professionnel est plutôt très positive : plus de la

moitié d’entre eux jugent que le lycée pro est "mieux que le lycée général". Quant à comparer au collège,

83% d’entre eux lui préfèrent le lycée professionnel.

Plus de la moitié des élèves jugent que le lycée pro est "mieux que le lycée général"

UNE EXPÉRIENCE NOUVELLE, UN MÉTIER À APPRENDRE

Venant conforter cet enthousiasme, cette étude montre que le vécu des élèves au lycée pro est bien différent

de leur expérience passée en collège. Peu d’entre d’eux (5,5%) ont ainsi le sentiment que ce qu’ils

apprennent au lycée professionnel est inutile. À l’inverse,71,5% estiment qu’ils apprennent un métier.

Affichant une perception plutôt positive des enseignants, ils mettent en avant leurintérêt pour les matières

technologiques et professionnelles et, plus généralement, pour l’apprentissage d’un métier. Ils trouvent

aussi un intérêt aux stages tout en soulignant (pour 41% d’entre eux) leurs difficultés à les décrocher.

Reste une nuance de taille : "Les jeunes qui n’ont pas le sentiment d’avoir choisi leur orientation, constate

l’étude, aiment moins aller au lycée, ont un peu plus de regrets pour le collège et auraient davantage préféré

aller en lycée général que les autres. Ils ont moins souvent le sentiment que les professeurs s’intéressent à

eux".

"UNE NOUVELLE CHANCE DE FAIRE SES PREUVES"

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Rassurés dans leurs cursus, les lycéens interrogés semblent aussi l’être sur leur avenir professionnel : 87%

d’entre eux pensent qu’ils obtiendront le diplôme qu’ils préparent. Un diplôme qui, pour 82% des lycéens

sondés, a de la valeur ! Par ailleurs, plus des trois quarts d’entre eux savent quel métier ils veulent exercer

plus tard et près des deux tiers envisagent une poursuite d’études au-delà du bac.

En conclusion, cette enquête identifie deux catégories de jeunes lycéens : les uns, "très majoritaires", se

saisissent du lycée professionnel comme "une nouvelle chance de faire ses preuves", "d’apprendre un

métier" et de "s’armer pour s’insérer". Les autres, "très minoritaires", c'est-à-dire entre 10 et 15 %, sont

"dans une logique de rupture avec l’enseignement professionnel". Ils sont là d’autant plus concernés qu’ils

n’ont pas choisi leur filière en fin de collège.

Mercredi, 26 septembre

L’Express, Vincent Peillon snobe-t-il l’apprentissage et l’alternance ?

Vincent Peillon snobe-t-il l'apprentissage et l'alternance?

Par PatrickGues

La 6e journée nationale du refus de l'échec scolaire était dédiée mercredi au lycée professionnel. Notre

contributeur Patrick Guès apprécie l'initiative mais regrette que le ministre ait ignoré l'apprentissage et

l'alternance dans son discours.

Mercredi 25 septembre, Vincent Peillon a ouvert la sixième journée nationale du refus de l'échec

scolaire, organisée par la très efficace Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV). En

2013, elle était consacrée au lycée professionnel.

Il est si rare que l'enseignement professionnel, grand absent du débat public comme le souligne l'AFEV,

soit mis à l'honneur! "Le lycée professionnel, ce n'est pas un échec, c'est une chance!", a pourtant

proclamé Jean-Marc Ayrault le 2 septembre dans le Loiret, lors la rentrée scolaire.

Aziz Jellab, sociologue et parrain de la journée, en introduction, donne le sens des travaux: "La

formation professionnelle, loin de l'image négative qui reste ancrée dans nos têtes, a vécu une

révolution, une mutation importante". Les 1 000 jeunes lycéens professionnels qui ont répondu à une

enquête de l'AFEV lui donnent raison: "Le lycée pro, c'est mieux que le collège et le lycée général", pour

eux.

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La salle -qui était loin d'être comble- et les participants des tables rondes animées par Emmanuel

Davidenkoff, le médiatique rédacteur en chef de l'Etudiant, très pro et dans son élément, ne peuvent

qu'opiner du chef.

"La difficulté de trouver des stages", en voilà une nouvelle!

Vincent Peillon, moins en forme que d'habitude, prend alors la parole: "Heureux d'être avec vous pour

rendre hommage aux mouvements associatifs qui s'engagent autour de l'école". Puis, il se perd dans le

dédale de l'orientation et la formation des enseignants et s'emporte sans que l'on sache pourquoi: "Il ne

s'agit pas d'être ronchon".

Le ministre fait ensuite un peu de politique: "nous sommes dans l'action. C'est la gauche qui a créé le

bac pro, la licence pro, les campus de métiers..." et décline quelques bonnes intentions: "remettre des

passerelles vers l'enseignement supérieur", "des internats excellents pour tous et en particulier pour

l'enseignement professionnel", "la lutte contre le décrochage", "le nécessaire rapprochement entre le

monde de l'entreprise et l'école". Vincent Peillon nous parle encore de sa récente découverte: "Je suis

allé dans les lycées professionnels et j'ai vu la difficulté de trouver des stages". Ah bon? En voilà une

nouvelle!

Comment parler d'enseignement professionnel sans tenir comptes de 450 000 apprentis?

Et de terminer ainsi: "La vérité c'est que nous avons à nous poser la question du rapprochement entre

les trois filières, professionnelles, technologiques, générales. Il faut rebâtir, entre les élèves de France,

du commun." La salle applaudit poliment mais reste sur sa faim. Le ministre s'en va avec quelques

inspecteurs généraux dans son sillage. Le débat reste entier.

Car la question de l'apprentissage n'a pas été abordée! Comment peut-on pourtant parler aujourd'hui

de l'enseignement professionnel sans tenir compte des 435 000 apprentis? Et les jeunes stagiaires en

contrat de professionnalisation? Que fait-on des formations médicales? Et des licences pro? Et

l'enseignement agricole contraint dans son développement?

Et que dire de l'alternance qui est ignorée: elle pourrait sans doute être l'élément fédérateur de tous ces

systèmes... Louée soit l'AFEV d'avoir organisée cette journée et d'avoir retenu ce thème de réflexion

mais l'élève qui piaffe d'impatience en 4e dans son collège devra encore un peu patienter, dans l'attente

de ce fameux "commun" ministériel. Cet élève a-t-il vraiment besoin de "commun"? La question mérite

d'être posée.

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5. Révision des programmes scolaires et réflexion sur de

nouvelles méthodes d’apprentissage

Lundi, 23 septembre

Médiapart, Programmes : y’aura-t-il une vraie consultation des enseignants ?

Programmes : y’aura-t-il une vraie consultation des enseignants ? PAR SEBASTIEN ROME

C’est la question que se posent la plupart des enseignants dans la salle de classe. En fait, la situation est plus grave : « Pour ce qu’ils en feront de notre avis », entendons-nous dire plutôt. Rares sont ceux qui croient que le ministère les consultera vraiment. C’est pourtant possible… à certaines conditions.

Les enseignants ont été destinataires, la semaine dernière, avant l’installation du conseil supérieur des programmes (ils sont donc les premiers à donner leurs avis) d’un questionnaire sur les programmes 2008.

Cette primauté va à rebours de la méthode sur les rythmes scolaires. Les enseignants n’avaient pas été consultés, car « tout le monde » était d’accord pour revenir sur la semaine de quatre jours. Là encore, « tout le monde » est d’accord pour dire que les programmes de 2008 sont mauvais.

Attester fermement cette réalité, le plus largement possible, c’est une des premières conditions à remplir pour parler d’une vraie consultation.

La deuxième étape sera l’installation du conseil supérieur des programmes. Il ne s’agit rien de moins que l’acte le plus important pour la réussite de la refondation, d’autant plus que le ministère va externaliser en partie certaines décisions graves comme celle de la continuité

entre le primaire et le collège. Si Vincent Peillon se trompe dans la nomination des personnalités, il est probable que les autres dossiers (refonte du statut, de l’éducation prioritaire, du collège) seront bancals. Il s’agit d’un même bloc de réformes centrales. Le scénario le pire serait celui envisagé, légèrement par le Figaro : un conseil supérieur composé de personnalités médiatiques mettant en scène « pédagogues » et « républicains ». Ce serait là l’occasion pour des égos de prendre le pas sur le projet des programmes et le projet global de refondation. Jouer à claquer des portes, rien n’est plus facile avec les programmes. L'intérêt personnel, voire politique, peut primer sur l'intérêt commun. Des personnalités au travail seront donc incontournables.

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Il faut avoir aussi expérimenté les derniers programmes (2002 et 2008, voire 1995) pour comprendre comment un programme se vit dans la classe, comment le temps manque et pourquoi ce temps manque. Plutôt que de rechercher à faire une union nationale entre « pédagogues » et « républicains » médiatiques, trouver des personnalités vivant au quotidien la classe ou d’autres formants de manière consciencieuse des enseignants ne devraient ne pas causer trop de problèmes. Il y a bien une poignée de personnes de cette trempe sur 300 000 au primaire et 800 000 jusqu’au lycée.

Cela est d’autant plus important, car, à plusieurs reprises, pendant la campagne, Vincent Peillon a affirmé que les enseignants seraient directement impliqués même dans des instances nationales. C’est ce qui a été fait dans le comité de suivi des rythmes scolaires où l’on retrouve un directeur d’école d’Angers, Dominique BRUNEAU, qui avait déjà expérimenté la semaine à 4,5 jours. (cf. billet proposant la création de ce comité). Deuxième condition : privilégier des personnalités plus aptes au travail qu’à la communication. Espérons donc que la prophétie du Figaro ne se réalisera pas.

Dernière condition et dernière étape : lors de la transmission des conclusions du conseil aux enseignants. La dernière consultation, en 2008, était une mascarade comme je l’ai décrit dans mon premier billet de blog sur Mediapart : les critiques avaient été anticipées et intégrées par les éditeurs avant la fin de la consultation. Et pour cause, on apprit un peu plus tard que

Madame Darcos était passée du cabinet de son mari de ministre aux relations avec les institutions chez Hachette. Le conseil devra faire plus que d’envoyer sa copie à la "base". Il devra aller au-devant des enseignants et débattre directement avec eux. Sans cela, il est fort à parier que les enseignants ne croiront pas à une vraie consultation. Prendre le risque du débat et intégrer les questions soulevées est la dernière des conditions.

Nous aurons les premières réponses dans les jours qui viennent…

La Tribune, La classe inversée : une piste d’avenir pour la France ? »

La classe inversée, une piste d'avenir pour la France ? Mehdi Lazar

Pour notre contributeur Mehdi Lazar, l'éducation française aurait tout à gagner à expérimenter le

concept américain de "classe inversée", qui fait la part belle au numérique et au travail

personnel, pour consacrer les heures de cours au suivi personnalisé. Explications.

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A l'heure du décrochement sensible de la France dans les grands classements éducatifs

internationaux, repenser le mariage entre pédagogie et TICE (les Technologies de l'Information et

de la Communication appliquées à l'Enseignement) est essentiel. Non seulement ces dernières

peuvent permettre aux enseignants et aux apprenants de développer des compétences utiles aux

élèves - créativité et autonomie, capacités de résolution de problèmes et de raisonnement,

capacités de sélection de l'information et de communication, etc. - mais elles peuvent en plus

renouveler nos approches pédagogiques.

Pour cela, il convient cependant d'éviter deux écueils : ne pas voir les TICE comme un élément

central dans un processus d'apprentissage global (et donc les intégrer de façon décrochée à la

pédagogie) et consécutivement mettre en place la technologie d'abord et seulement ensuite songer

aux applications pédagogiques de cette technologie. Ceci nous invite donc à repenser notre usage

pédagogique des TICE. Pour cela, la « classe inversée » (ou flipped classroom en anglais) permet un

usage technologique qui fasse sens pour les élèves et les enseignants et qui met l'élève et les

compétences qu'il doit acquérir au centre des pratiques pédagogiques.

Libérer du temps pour une éducation individualisée

Plus particulièrement, la classe inversée permet de combiner un usage électronique nomade et des

contenus sélectionnés par un enseignant. Ces contenus doivent bien sûr être adaptés à

l'apprentissage mobile, c'est-à-dire ni trop longs, ni trop complexes à manipuler - avec par exemple,

des vidéos qui ne pas dépassent pas une dizaine de minutes. Ils peuvent alors être vus de manière

plus soutenue en classe et approfondis lors des cours suivants. Cette nouvelle alliance ouvre des

perspectives fascinantes dans l'éducation.

La classe inversée permet notamment de motiver les élèves par le biais de support de cours

attrayant et ludiques, elle permet à chaque apprenant de se créer un horizon d'apprentissage clair

en anticipant le cours suivant et elle permet enfin de libérer du temps en classe pour une éducation

plus individualisée et adaptée aux besoins de chacun. Car la « classe inversée » est en fait une

nouvelle façon d'organiser le temps scolaire : la partie magistrale du cours est dispensée de façon

électronique (capsules vidéo, lectures personnelles, visites virtuelles, etc.) et le temps de classe est

consacré au travail en groupe, à l'étayage du professeur, aux discussions et aux activités

d'apprentissage actives.

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Une révolution pédagogique

Cette méthode a été inventée par l'américain Salman Khan en 2006 - il était alors analyste financier

- lorsqu'il a commencé à mettre des vidéos en ligne pour que ses cousins puissent réviser leurs

cours de mathématiques. Il a ensuite crée en 2009 son propre site éducatif, la Khan Academy qui

dispose aujourd'hui d'une banque de données de plus de 4500 vidéos visibles gratuitement. Alors

que son livre vient de sortir dans l'hexagone, de plus en plus de ces vidéos éducatives seront visibles

en français. Elles ne correspondent cependant pas exactement à ce que nos élèves apprennent en

classe et rien n'empêcherait la Direction Générale de l'Enseignement Scolaire du Ministère de

l'Education nationale ou encore l'Institut de Documentation et de Recherche Pédagogique de créer

leurs propres capsules adaptées à nos programmes français.

La création de ces simples supports en français et adaptés à nos programmes permettrait ainsi

d'opérer une « révolution » pédagogique - au sens premier du terme - puisque la classe inversée

renverse les méthodes d'enseignement traditionnelles pour offrir une éducation en ligne en dehors

des cours, combinée aux « devoirs » dans la classe. Cette pratique pédagogique permettrait donc

de renforcer les compétences que les élèves doivent acquérir par un usage pertinent et réfléchi des

technologies de l'information et de la communication. En devenant un des vecteurs centraux des

apprentissages, ces dernières rendent de plus les élèves plus autonomes chez eux et plus impliqués

en classe.

Un environnement d'apprentissage motivant et collaboratif

Ainsi, les avantages de cette méthode sont nombreux : les élèves écoutent le cours à la maison à

leur propre rythme, tandis qu'ils peuvent communiquer avec leurs pairs et les enseignants par le

biais des discussions en ligne ; certains élèves ne se sentent plus frustrés par l'incapacité de faire

leurs devoirs ; les enseignants peuvent mieux revoir les notions avec les étudiants en classe puisque

qu'ils ont plus de temps (de plus les élèves peuvent écrire leurs questions pendant et après avoir

regardé les leçons, à leur rythme) ; la mise en pratique des compétences travaillées a lieu dans la

salle de classe avec l'aide de l'enseignant, qui est plus disponible pour aider individuellement les

élèves. D'ailleurs, ceux qui n'ont pas le soutien de leurs parents à la maison peuvent alors obtenir le

soutien de l'enseignant lors des devoirs - dorénavant en classe - alors que ce n'était pas le cas avant.

De plus, les élèves qui sont absents ne manquent pas les leçons, tandis que l'utilisation des TICE

crée un environnement d'apprentissage motivant à la maison et collaboratif en classe.

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Une piste à explorer

Très utilisée pour le moment pour les sciences dures, cette approche peut néanmoins s'appliquer à

toutes les matières et permettrait ainsi de donner du sens à l'utilisation des technologies alors que

ces dernières restent en France trop souvent peu exploitées ou bien deviennent une fin en soi -

l'outil prenant ainsi le pas sur l'objectif pédagogique. Cependant, la classe inversée ne doit pas non

plus devenir la seule méthode pédagogique utilisée par les enseignants : elle ne remplace pas la

mise en place de situations de recherche ou la structuration des apprentissages en classe. Elle reste

néanmoins une piste essentielle à explorer. Et elle peut être mise en place dès l'élémentaire, voire

la maternelle, et ce jusqu'à l'enseignement supérieur et la formation continue des adultes.

Même s'il manque pour le moment des analyses à grande échelle permettant d'avancer des

résultats fiables sur son efficacité en France, la perspective d'une expérimentation dans notre pays

serait la bienvenue tant les exemples de réussite abondent à l'étranger. Aux États-Unis par

exemple, le lycée de Clintondale près de Détroit a commencé à utiliser la classe inversée en 2010.

Les enseignants y ont créés trois vidéos de 5 à 7 minutes par semaine pour les élèves à regarder à la

maison (ou à l'école s'ils n'ont pas accès à l'internet chez eux) et le temps de classe a été passé à

faire des exercices ou des activités interactives pour renforcer les notions étudiées. Dans cet

établissement difficile, avant ce dispositif 50 % des premières années du lycée échouaient en

anglais et 44% en mathématiques. Après le « flip » (terme utilisé en anglais pour désigner la

pratique de la classe inversée), les taux d'échec sont tombés à respectivement 19 et 13% dans ces

matières, tandis que le nombre de sanctions disciplinaires a été divisé par trois. En France, avec une

utilisation régulière et une adaptation adéquate de la classe inversée, les résultats scolaires

pourraient être très encourageants, surtout dans nos établissements difficiles. A ce titre, pouvons-

nous encore nous passer d'une bonne idée sous prétexte qu'elle vient de l'étranger?

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L’Express : « Apprendre à apprendre ; les méthodes d’apprentissage, piliers de la réussite ? »

Apprendre à apprendre: les méthodes d'apprentissage, piliers de la réussite?

Claude Lelievre

L'étude PISA à la loupe de juillet 2013 révèle l'importance des stratégies d'apprentissage dans la

réussite scolaire. Des résultats qui soulignent l'importance d'"apprendre à apprendre", analyse Claude

Lelièvre.

"Si les élèves défavorisés avaient le même niveau de connaissance des stratégies efficaces

d'apprentissage que les élèves favorisés, l'écart de performance entre ces deux groupes diminuerait de

près de 20%" est-il estimé dans la note de juillet PISA à la loupe de l'OCDE. Cette affirmation se fonde

sur une évaluation, reprise de l'enquête PISA 2009, sur les méthodes qu'utilisent les élèves pour rédiger

un résumé de texte.

Depuis plus d'un siècle -depuis bien plus longtemps que certains le croient, cf mon billet de mai-

l'expression "apprendre à apprendre" s'est imposée dans le débat éducatif, mais davantage comme une

position de principe (voire une pétition de principe) que comme le résultat dûment validé de variations

opérationnelles empiriques. C'est dire l'intérêt des observations de cette dernière note de Pisa à la

loupe.

Les stratégies d'apprentissage en question

L'enquête PISA 2009 a évalué dans quelle mesure les élèves connaissent les stratégies d'apprentissage

les plus efficaces en les interrogeant sur les méthodes qu'ils utilisent pour rédiger un résumé de texte,

parmi les cinq possibilités suivantes:

1) "Je vérifie soigneusement si les éléments les plus importants du texte figurent dans mon résumé"

2) "Je lis le texte tout en soulignant les phrases les plus importantes. Ensuite, je les réécris avec mes

propres mots en guise de résumé"

3) "J'écris un résumé. Ensuite, je vérifie que chaque paragraphe du texte est évoqué dans mon résumé,

car il faut que le contenu de chaque paragraphe soir présent"

4) "Avant d'écrire le résumé, je relis le texte autant de fois que possible"

5) "J'essaie de recopier mot à mot le plus de phrases possible"

Il ne suffit pas de bien lire

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Des experts des pays participants ont été invités à juger de l'efficacité relative de ces différentes

stratégies. Selon leurs conclusions, pour la synthèse d'informations, les stratégies 1 et 2 s'avèrent les

plus efficaces, les stratégies 3 et 4, moyennement efficaces, et la stratégie 5, la moins efficace.

Et la note de Pisa à la loupe souligne que "les élèves qui savent synthétiser les informations tendent à

obtenir de meilleurs résultats en compréhension de l'écrit. Si les élèves défavorisés avaient le même

niveau de connaissance des stratégies efficaces d'apprentissage que les élèves favorisés, l'écart de

performance entre ces deux groupes diminuerait de près de 20 %. Il ne suffit pas de bien lire".

Elle n'hésite même pas à conclure que "les meilleurs élèves sont également ceux qui connaissent les

stratégies les plus efficaces pour synthétiser les informations accumulées au cours de leurs lectures."

Mardi, 24 septembre

Le Point, Peillon consulte les profs pour réformer les programmes du primaire

Peillon consulte les profs pour réformer les programmes du primaire

"Trop lourds", "injonctifs", "chronophages": les programmes de 2008 de l'école primaire sont très contestés

par les enseignants, consultés à partir de lundi et qui réclament la fin des "empilements" et des

"changements de cap incessants".

Le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon a lancé lundi une consultation des professeurs des écoles,

qui s'achèvera le 18 octobre, concernant les programmes, cinq ans après la réforme d'un de ses

prédécesseurs, Xavier Darcos, en 2008.

La synthèse sera transmise au Conseil supérieur des programmes (CSP) qui sera prochainement mis en place.

Une deuxième consultation est prévue en mai-juin 2014 sur la base du projet de nouveaux programmes qui

aura été élaboré par ce CSP. Cette consultation servira de base à une refonte des programmes qui seront

appliqués à la rentrée 2015.

Les enseignants "sont ceux qui connaissent le mieux les programmes. Il est important de connaître leur

sentiment, avec une analyse assez précise", a déclaré lundi M. Peillon, lors d'un déplacement dans une école

maternelle de Saint-Denis-de-Pile (Gironde).

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La consultation permet aussi aux enseignants de "s'approprier les nouveaux programmes", explique Philippe

Joutard, ancien recteur. Cette procédure avait été adoptée pour les programmes de 2002, "très consensuels",

ajoute cet historien qui avait présidé la commission alors à la manoeuvre.

En revanche, les programmes Darcos "ont été fabriqués dans un bureau obscur du ministère, sans aucune

concertation", déplore Christian Chevalier, du syndicat d'enseignants SE-Unsa. "Il est important de tourner la

page d'un épisode calamiteux" et "de mettre fin à des changements de cap incessants", réclame Sébastien

Sihr, du syndicat SNUipp-FSU.

Les programmes sont "très injonctifs", critique M. Chevalier. "Trop lourds et extrêmement chronophages, en

particulier en français et en maths", renchérit M. Sihr.

"Par coeur"

Selon lui, ils "font la part belle à une conception mécanique des apprentissages, au par coeur et à la

répétition, au détriment de l'accès au sens et à la compréhension".

En mathématiques, "le poids est donné aux quatre opérations au détriment de la résolution de problèmes" et

des éléments du programme qui étaient enseignés au collège le sont en élémentaire, comme "la

manipulation de l'équerre demandée dès le CP".

En français, ajoute ce syndicaliste, "on a une accumulation des leçons d'orthographe, de grammaire, au

détriment des activités de lecture et de production d'écrits. Il est important de maîtriser la grammaire mais il

faut ensuite pouvoir la réinvestir dans l'écrit".

"La connaissance est un tout, ce n'est pas une fragmentation. La leçon de lecture, par exemple, peut se faire

à partir d'un texte historique simple", souligne M. Joutard.

Les enseignants ont souvent du mal à finir les programmes dans le temps imparti, alors même que le nombre

d'heures de cours a baissé en 2008 avec la précédente réforme des rythmes scolaires qui supprimait la classe

le samedi matin, fait-il aussi observer.

Christian Chevalier note également que les programmes "n'ont pas pris en compte les évolutions du système

éducatif", comme la mise en place en 2005 du socle commun de connaissances et de compétences que

doivent acquérir les élèves, du CP à la fin de la scolarité obligatoire.

Il réclame la fin des "empilements", relevant que "depuis 20 ans, on a rajouté l'enseignement du numérique,

d'une langue vivante... mais on n'a rien enlevé".

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Surtout, "la loi de refondation prévoit un arrimage de l'école au collège et il va falloir que très rapidement on

anticipe le raccrochage de ces programmes à ceux du collège", souligne Christian Chevalier.

M. Peillon a appelé de ses voeux des "programmes qui font que notre pays ne soit plus dans le déclin"

pédagogique souligné par de nombreuses études, et que les élèves aient "confiance" dans leur "capacité à

réussir".

Mercredi, 25 septembre

Le Monde Diplomatique, Réforme scolaire, l’éternel chantier

Réforme scolaire, l’éternel chantier

Depuis le 23 septembre et jusqu’au 18 octobre, le ministère de l’éducation nationale invite les

300 000 professeurs des écoles à une« large consultation » sur les programmes en application

depuis la rentrée scolaire 2008-2009 : « Quels sont selon vous les principales qualités et les

principaux défauts de ces programmes ? » ; « Quelles sont les parties des programmes dont

l’application vous a semblé difficile, pourquoi ? » ; « Quelles sont les éléments que vous

souhaiteriez voir conservés ? » ; « Quelles sont vos suggestions pour les prochains

programmes ? ».

La démarche vise à fournir au Conseil supérieur des programmes (CSP (1)) les éléments qui lui

permettront, selon le site du ministère, de« formuler des propositions sur le socle commun de

connaissances, de compétences et de culture, ainsi que sur les programmes

d’enseignement (2) ». A leur tour, ces propositions feront l’objet d’une nouvelle consultation

auprès des enseignants, avant leur mise en application, échelonnée entre 2014 et 2017... Le

journal Le Monde n’a peut-être pas tort d’utiliser le terme de « chantier (3) ».

L’école fait donc, à nouveau, l’objet d’un projet de réforme scolaire dont le ministre Vincent

Peillon promet qu’elle assurera la « réussite » de chacun (4). Divers articles publiés par Le

Monde diplomatique en éclairent certains des enjeux.

Sur la question des méthodes de lecture, tout d’abord. Globale ? Semi-globale ?

Syllabique ? « Les tenants du progressisme pédagogique s’opposent aux méthodes

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traditionnelles au nom de façons d’enseigner susceptibles de rendre l’enfant plus intelligent en

le considérant d’emblée comme le sujet autonome de ses apprentissages. Leurs critiques se

réclament, eux, d’une transmission plus efficace des savoirs », expliquait Jean-Pierre Terrail, qui

revenait, dans notre édition de septembre 2011, sur les termes de l’une des controverses les

plus épineuses et les plus récurrentes du monde de l’éducation.

Sur la question de l’enseignement de l’économie, ensuite. Alors que Le Figaro espérait

récemment que les travaux du CSP conduisent à revoir des programmes « considérés comme

“gauchistes” (5) », notre dossier de septembre 2013, consacré aux manuels scolaires, en donne

une autre image. Comparant les ouvrages scolaires des années 1970 à ceux utilisés

aujourd’hui, Sylvain Leder observe : « Les manuels des années 1960 avaient le souci de

situer [l’entreprise] dans l’histoire économique en général. Cette démarche visait à souligner

qu’elle découlait de processus sociaux et, surtout, qu’elle ne relevait pas d’une nécessité

économique. Les manuels contemporains partent d’un postulat opposé : l’existence de

l’entreprise capitaliste n’est que rarement interrogée. On préférera s’intéresser aux

“contraintes” qu’elle affronte, plutôt qu’aux conflits qui l’ont vue naître. »

Sur la question générale des réformes successives de l’éducation nationale, enfin. La dernière

livraison de notre bimestriel Manière de voir, « Feu sur l’école », consacrée à l’enseignement

primaire, interroge la logique qui présente « le système éducatif comme remède aux maux de la

société ». Observant que, d’un point de vue politique, « l’école offre une singulière

martingale » puisqu’elle renvoie à demain la solution des difficultés d’aujourd’hui, Renaud

Lambert et Allan Popelard concluent : « Puisque éduquer prend du temps, nul ne saurait

raisonnablement attendre d’une réforme scolaire des résultats immédiats. Entre-temps, et dès

lors que ceux qui souffrent des iniquités ont été convaincus que leur seule planche de salut

consiste à bien "travailler à l’école", nul besoin d’envisager d’autres options politiques.

Certaines, pourtant, feraient peut-être preuve d’une certaine efficacité sur la question de

l’inégale répartition des richesses : fiscalité plus progressive, resserrement de l’échelle des

salaires... Mais l’audace est réservée au domaine de l’école. »

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Jeudi, 26 septembre

Cafépédagogique.net, L’Europe lance un programme pour le numérique éducatif

L'Europe lance un programme pour le numérique éducatif

"Nous devons accentuer nos efforts pour faire en sorte que les jeunes, en particulier, soient dotés des compétences numériques dont ils auront besoin pour leur avenir". La commissaire européenne à l'éducation, Androulla Vassiliou, a annoncé le 25 septembre le lancement du programme "Ouvrir l'éducation" pour améliorer l'accès des élèves et des étudiants au numérique.

"Le programme «Ouvrir l’éducation» vise à ouvrir les mentalités aux nouvelles méthodes d’apprentissage, de façon à ce que nos citoyens soient plus employables, créatifs, innovants et entreprenants», a déclaré Mme Vassiliou. La vice presidente en charge de la stratégie numérique, Mme Kroes, a ajouté: "Mon rêve est que chaque classe soit passée au numérique d’ici à 2020. L’éducation doit être connectée à la vie réelle; elle ne peut pas évoluer dans un monde parallèle. Les jeunes souhaitent utiliser la technologie numérique dans tous les aspects de leur vie. Ils ont besoin de compétences numériques pour décrocher un emploi. Toutes les écoles et universités, et pas seulement certaines d’entre elles, doivent tenir compte de cette réalité".

Ce programme est lancé en réaction à la place réelle du numérique dans l'enseignement en Europe. Entre 50 et 80 % des élèves des États membres de l’UE n'utilisent jamais de manuels scolaires numériques, de logiciels d'exercices, d’émissions radiodiffusées/de podcasts, ni de jeux de simulation ou didactiques. La plupart des enseignants aux niveaux primaire et secondaire ne se sentent pas à l'aise avec les technologies numériques ni capables d’enseigner des compétences numériques de manière efficace, et 70 % d'entre eux souhaiteraient se former davantage à l'utilisation des TIC. Les élèves de Lettonie, de Lituanie et de République tchèque sont le plus susceptibles de disposer d’un accès à Internet à l’école (plus de 90 %), soit deux fois plus que ceux étudiant en Grèce ou en Croatie (environ 45 %). Si 75% des écoliers irlandais utilisent Internet au moins un quart du temps scolaire, c'est seulement 6% des Luxembourgeois et 27% des Français.

Le programme prévoit la création d'une plateforme de mutualisation des logiciels et des pratiques. Il prévoit de donner la priorité aux logiciels libres et d'aider les entreprises à changer leur modèle commercial. Pour autant , aucun financement précis n'a été indiqué pour ce programme.

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6. Quels tremplins vers l’emploi pour les jeunes ?

Lundi, 23 septembre

Le Figaro, Hollande se fait expliquer par les jeunes les recettes pour créer des emplois

Hollande se fait expliquer par les jeunes les recettes pour créer des emplois

Marie-Cécile Renault

Le MoovJee, mouvement des jeunes étudiants entrepreneurs, a été reçu lundi par le président de la République, avec plusieurs exemples de créations d'entreprise réussis. Alors qu'Angela Merkel vient de se faire réélire triomphalement en Allemagne, François Hollande, lui, ne parvient toujours pas à endiguer le chômage, et notamment celui des jeunes, pourtant deux de ses priorités de campagne. En quête d'idées nouvelles, il a reçu ce lundi une douzaine d'étudiants entrepreneurs, qui ont réussi à créer eux-mêmes leur propre emploi. Le président de la République a effet invité sous les ors de l'Élysée, pour une heure d'entretien, le «MoovJee», mouvement pour les jeunes et les étudiants entrepreneurs, qui lui remettra à cette occasion son livre «#paroles de jeunes entrepreneurs», publié chez Dunod. Parmi eux, les créateurs de «Faguo», jeune marque de baskets urbaines, ceux de «Des bras en plus» qui propose des déménagements sur mesure, ou encore de «Borderline», qui vise ni plus ni moins à concurrencer Coca, Pepsi et autres producteurs de boissons «djeunes» avec des jus de fruits «décalés» 100 % naturels, marketés selon les standards de la mode. «Nous n'avons rien à demander. La rencontre se situe dans la ligne logique des assises de l'entreprenariat. L'objectif est d'avoir un échange concret avec le Président dans un climat constructif: comment ces jeunes ont-ils fait? Ce qui les a aidé? Ce dont ils auraient besoin pour développer leurs entreprises?», explique Dominique Restino, fondateur du MoovJee. Le «mentorat» comme clé du succès

Créé en novembre 2009, le MoovJee, qui revendique 24.000 fans sur Facebook, encourage les jeunes entre 18 et 30 ans à s'intéresser à la création et la reprise d'entreprise, pendant ou à la sortie de leur formation (du CAP au Bac + 5). L'association accompagne les jeunes entrepreneurs principalement à travers le «mentorat», un principe importé du Québec, qui diffère du «tutorat» ou du «coaching» classiques. «Le Mentor n'est pas là pour donner des conseils, mais pour aider l'autre à se poser les bonnes questions. Le mentorat consiste à organiser des rencontres régulières entre un chef d'entreprise déjà muni d'une certaine expérience et un autre ayant moins de deux ans d'activité», explique

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Dominique Restino, entrepreneur lui-même (il est président d'Expertive) et vice-président de la chambre de commerce et d'industrie de Paris en charge de la création, du développement et de la transmission d'entreprises. A son actif, le MoovJee peut se féliciter d'avoir contribué à la signature en 2013 de la Charte nationale du mentorat entrepreneurial par Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin. Le MoovJee peut aussi compter sur le support de grands partenaires, comme la Société Générale qui a sorti en juin dernier une carte bancaire business permettant aux clients professionnels d'aider concrètement les créateurs d'entreprise: pour chaque paiement effectué avec cette carte, 5 centimes d'euros seront versés par Société Générale au MoovJee. Alors qu'un récent rapport a souligné que la France a le plus fort taux de création d'entreprises du G7, «les choses ont beaucoup changé depuis 20 ans. la France est l'un des pays qui soutient le plus la création d'entreprises. C'est une des meilleures époques aujourd'hui pour créer des entreprises», confirme Dominique Restino. «Et la jeunesse est le meilleur moment pour se lancer, car on n'a pas encore de charges familiales ou de charges financières, on n'a de l'énergie et une part d'inconscience, qui sont autant d'ingrédients nécessaires pour créer sa boite», conclut-il.

Le Parisien, Les emplois francs : l’autre mesure pour booster l’emploi

Les emplois francs, l’autre mesure pour booster l’emploi Eric Hacquemand

C’est la réponse de François Hollande pour calmer la banlieue : les emplois francs. Le gouvernement se

prépare à étendre ce dispositif destiné à faire reculer le chômage dans les quartiers difficiles : le nombre

de sites concernés par cette aide à l’embauche va passer de 10 à 41, comme doit l’annoncer ce lundi

matin le ministre de la Ville, François Lamy, lors d’un déplacement en Seine-Saint-Denis.

Passé inaperçu depuis son lancement en juin, l’emploi franc est le petit-cousin de l’emploi d’avenir,

même s’il n’appartient pas, comme son aîné, à la grande famille des contrats aidés. Concrètement, il

consiste à verser une aide forfaitaire de 5 000 € à tout employeur (principalement issu du secteur

marchand) qui s’engage à recruter en contrat à durée indéterminée un jeune issu d’une zone urbaine

sensible(ZUS).

Cible principale : les diplômés de moins de 30 ans qui recherchent du travail depuis au moins un an,

victimes de « discrimination à l’adresse » parce qu’ils habitent Clichy-sous-Bois ou les quartiers Nord de

Marseille par exemple. « L’objectif, c’est de faire remonter leur curriculum vitae dans la pile grâce à un

coup de pouce financier », explique le ministère de la Ville. Près de 25 M€ sont prévus pour financer la

montée en puissance de cette mesure, loin des 2,3 Mds€ destinés, en 2013, aux emplois d’avenir.

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Villes moyennes comme métropoles dynamiques

Toutes les nouvelles agglomérations qui entrent dans le dispositif ont en commun de connaître des taux

de chômage plus élevés dans leurs quartiers que la moyenne nationale. Mais le ministère de la Ville a

tenu aussi à couvrir la quasi-totalité du territoire. On trouve donc de grandes villes comme Lyon (Rhône)

ou Montpellier (Hérault), mais aussi des villes moyennes, telles que La Rochelle (Charente-Maritime),

Cherbourg (Manche). Ont été retenues également des métropoles dynamiques comme Bordeaux (Gi-

ronde) ou Rennes (Ille-et-Vilaine), mais qui, selon le ministère, « n’en connaissent pas moins des difficul-

tés dans leurs quartiers ».

Enfin, le choix de Trappes (Yvelines) est tout symbolique. Cet été, la ville à connu plusieurs nuits

d’émeutes. A la réponse policière, le gouvernement a conjugué la réponse sociale.

31 nouvelles zones bénéficieront des emplois francs

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5000 contrats d'ici fin 2013 : un objectif modeste

Sur fond d’élections municipales l’an prochain et de promesse d’inversion de la courbe du chômage à la

fin de l’année, il était donc temps pour François Hollande d’adresser un signe aux quartiers en difficulté.

Malgré plusieurs rencontres à l’Elysée avec le chef de l’Etat, les associations se sont montrées critiques à

l’égard d’un président qui s’est fait élire aussi grâce à la jeunesse de ces quartiers. Au point d’obliger

Hollande à organiser une visite à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) au cœur de l’été pour dissiper le

malaise. Et à demander, début août, l’extension des emplois francs.

Reste à savoir si cette mesure trouvera un écho sur le terrain. Pas sûr que le dernier-né de la panoplie

du gouvernement contre le chômage trouve sa place au milieu des mesures d’incitation à l’embauche

déjà existantes et des contrats aidés toujours plus nombreux. Preuve que le gouvernement renforce ce

dispositif avec des pincettes, le président a fixé un objectif modeste : 5 000 emplois francs d’ici à la fin

de l’année.

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Mardi, 24 septembre

Le Monde, Des accord « contrats de génération » au forceps

Des accords "contrats de génération" au forceps Par Anne Rodier

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Rue89, Jeunes de France, restez !

Jeunes de France, restez !

David Brun - Grégoire Prévost

« Barrez-‐vous ! » Ce mot d’ordre a été lancé vers la jeunesse de notre pays à la fin de l’année

dernière par trois jeunes Français. Nous, entrepreneurs, répliquons : « Jeunes de France, restez ! » Et

pour utiliser une citation arabe : « L’âne peut aller à La Mecque, il n’en reviendra pas pèlerin ».

Autrement dit, pourquoi aller chercher ailleurs ce que vous avez entre les mains.

Il existe, en France, des gisements de croissance et des opportunités immenses, à condition d’avoir du

courage et la volonté de changer de perspective.

Qui sommes-nous ? Deux créateurs d’entreprise. Nous avons choisi la France, notre pays natal, pour

investir et nous lancer. Notre société Ityz, créée en 2012, propose une application pour Smartphones qui

permet à tous, gratuitement, de commander un taxi en deux clics. Un service similaire existait déjà à

Londres, à Berlin et à New-‐York, pourquoi pas à Paris ? Nous avons relevé le défi.

On nous prend pour des fous. Sortes de candides optimistes qui ne voient pas le monde s’écrouler

autour d’eux : chaque mois, des entreprises annoncent des plans de licenciements plus ou moins

massifs ; chaque semaine, des articles de presse expliquent les effets désastreux d’une crise

économique qui se mue en crise sociale.

Et pourtant nous avons décidé dans ce tourbillon de déprimes qui tire vers le bas de mettre un coup de

talon pour remonter à la surface : en créant notre entreprise ! Folie ? Inconscience ? Audace ? Trop

jeunes pour comprendre ?

C’est cette jeunesse d’esprit qui nous pousse à croire en notre pays : la France. La confiance ne se

décrète pas, elle se vit. La croissance ne se décrète pas non plus, elle se conquiert. Si notre PME créée

des emplois dans les prochains mois, nous y aurons contribué. Tout est une question de regard.

Partir, nous dit-on, car nous avons une élite vieillissante qui monopolise tous les pouvoirs ? Certes ce

constat, admis par tous, signifie aussi que dans quelques années nous assisterons de facto à un

renouvellement générationnel puissant.

Une économie en déclin ? Un ralentissement économique est justement le moment idéal pour démarrer

une entreprise. Cela semble paradoxal, mais pensez-y. Les coûts sont moins élevés et davantage de

talents sont disponibles. Les clients potentiels sont plus susceptibles d’essayer un nouveau service qui

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pourra les aider à réduire leurs dépenses ou à augmenter leur compétitivité. Autrement dit, il reste

encore beaucoup à produire en termes d’idées, de travail et d’investissements…

Un rééquilibrage des relations Nord-Sud ? Nous applaudissons des deux mains et nous pensons que

justement la France est certainement la mieux placée pour exporter-importer, échanger, dialoguer et

construire avec par exemple un continent comme l’Afrique où, pour le coup, le potentiel de croissance

est considérable.

A ceux qui ne voient qu’une France qui geint, grogne et récrimine, nous répondons qu’elle est un pays

de talents où il fait bon vivre. A l’origine de la création de l’iPhone : un Français. Facebook, LinkedIn,

Google, Apple, Amazon… dans les équipes de direction de ces géants du net, on trouve des Français. Et

la plupart d’entre eux ont été formés en France. La réussite serait-elle une exclusivité internationale

interdit en France ? Nous avons nous aussi de beaux fleurons du net tels que Viadeo, Meetic, Criteo etc.

Notre entreprise recrute des talents américains venant des start-up les plus en pointe de la Silicon

Valley. Ils sont séduits par la qualité de vie Made in France. Et par un certain esprit : ici, on ne vous

demande pas combien vous « pesez » avant d’engager la conversation.

La France n’est pas morte. Le rayonnement français à l’international représente un potentiel de

croissance incroyable. La Francophonie, c’est près de 250 millions d’individus, partout dans le monde,

qui partagent notre culture ou notre langue, et plus de 700 millions en 2050. Ce sont là des marchés à

conquérir.

Il faut du courage pour s’investir en France. C’est vrai. On paie plus d’impôts qu’ailleurs. L’administration

est lourde et souvent réticente par réflexe, mais il ne tient qu’à nous de la faire évoluer ! « Investissez--

vous » pour que les choses changent ! « Restez » car il y a un potentiel de croissance incroyable dans

notre pays. « Prenez des risques », car gérer des risques, c’est le fondement de l’entreprise. Et pour

reprendre les paroles de Nelson Mandela : « le courage n’est pas l’absence de peur mais la capacité de

la vaincre ».

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Jeudi, 26 septembre

Les Echos, Des emplois d’avenir sans lendemain

Des emplois d'avenir sans lendemain Par Frederic Cherbonnier et Emmanuel Thibault

Plus d'un jeune Français sur six n'est ni à l'école, ni en emploi, ni en formation. D'après une récente note

du Conseil d'analyse économique, « environ la moitié de ces jeunes, soit 900.000, ne cherchent pas

d'emploi. Ils sont à la dérive ! » Destinés initialement au secteur non marchand et réservés en grande

partie aux jeunes peu qualifiés, les emplois d'avenir sont la solution proposée par le gouvernement.

Pour autant, le volontarisme affiché n'est pas synonyme d'efficacité. Soucieux d'inverser rapidement la

courbe du chômage, n'est-on pas en train de faire couler ces jeunes à la dérive ?

Depuis quarante ans, les politiques actives de l'emploi, visant à favoriser l'insertion des jeunes sur le

marché du travail, sont principalement de deux types : des subventions directes pour réduire le coût du

travail et compenser un déficit d'expérience professionnelle et-ou des incitations à la formation pour

accroître la qualification et ainsi améliorer les chances d'embauche. Un consensus a émergé chez les

économistes quant aux effets potentiels de telles politiques. En 2000, une synthèse des études

microéconométriques, établie par Denis Fougère, Francis Kramarz et Thierry Magnac, révèle que les

politiques de subvention dans le secteur marchand peuvent avoir un effet positif sur l'emploi, alors que

celles de création d'emplois publics temporaires auraient un effet nul, voire négatif, sur leurs

bénéficiaires. Les programmes ayant le contenu en formation le plus important sont généralement les

plus efficaces. Des résultats confirmés récemment par l'évaluation des derniers dispositifs mis en place.

Le message est sans équivoque : un jeune disposant brièvement d'un emploi public subventionné a plus

de chance de se retrouver exclu du marché du travail par la suite que s'il n'en n'avait jamais bénéficié !

C'est également la conclusion de deux études internationales publiées en 2010 ; l'une analysant près de

200 programmes de retour à l'emploi à travers le monde, l'autre 137 en Europe.

Un constat bien connu puisque les études françaises ont été réalisées en étroite collaboration avec les

ministères concernés, et leurs conclusions reprises par la Cour des comptes : l'essentiel est de proposer

une offre de formation adaptée. Même avec la meilleure volonté du monde, un fonctionnaire jouant le

rôle de tuteur ne remplacera jamais une véritable infrastructure éducative. Malgré ce diagnostic,

l'apprentissage est en légère baisse cette année, tandis que la création d'écoles de la seconde chance,

dont le nombre a été multiplié par plus de trois durant le précédent quinquennat, vient de ralentir

nettement !

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Le gouvernement a sciemment préféré opter pour des mesures de court terme sans effet positif à

moyen terme. Son objectif semble donc bien d'inverser la courbe du chômage en fin d'année par tous

les artifices possibles. Après avoir dépensé près de 2,5 milliards d'euros par an pour des emplois d'avenir

qui portent bien mal leur nom, tant pis si le chômage repart… dès lors que la parole présidentielle a été

sauvegardée !

La jeunesse mérite mieux, le gouvernement doit véritablement s'engager à améliorer la formation des

jeunes et leur accompagnement vers l'emploi. Un signe fort serait de se servir des négociations

entamées sur la formation professionnelle pour remettre à plat le système actuel - opaque, propice aux

dérives et aux mains des partenaires sociaux - et en faire un dispositif tourné vers les employés en

transition, les demandeurs d'emploi et, en particulier, les jeunes à la dérive.

Vendredi, 27 septembre

Le Nouvel Observateur, La chasse aux stagiaires est ouverte !

La chasse aux stagiaires est ouverte ! Par Arnaud Gonzague

On connaissait les cabinets de "chasseurs de têtes". Certains cabinets chassent désormais les étudiants

pour les mettre en stage, notamment dans les PME.

D'abord le cliché : le stagiaire est un étudiant un peu gauche, errant dans les couloirs d’une entreprise à

la recherche d’une photocopieuse (il a 1.254 copies d’un rapport à effectuer dans l’après-midi). La

réalité ensuite : le stagiaire est une espèce considérée comme de plus en plus précieuse par les boîtes,

pourvu qu’il soit qualifié et bien encadré. Certaines sont prêtes à casser leur tirelire pour en attirer, via

des cabinets de "chasseurs de tête" d'un nouveau genre, réservés aux stagiaires : Stagora, Hays ou AJ

stage comptent parmi cette engeance bien dans l’air du temps.

AJ Stage, qui s’adresse aux étudiants de bac+3 à bac+5, a été créée en 2010 : "Nous sommes partis d’un

constat tout bête, explique son président, Amaury Montmoreau, un jeune diplômé d’Audencia Nantes.

D’un côté, il y a énormément d’étudiants qui ne trouvent pas de stages longs, de quatre à six moins,

parce qu’ils contactent tous un panel très réduit d’entreprises célèbres, déjà prises d’assaut. De l’autre,

beaucoup de sociétés ne parviennent pas à trouver les troupes dont elles ont besoin."

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Ces sociétés sont à une écrasante majorité des PME, trop petites et peu connues pour attirer les

candidats et qui ont parfois du mal à bien identifier les profils qu'elles recherchent – c'est le fameux

effet "moutons à cinq pattes", ce stagiaire qu’on ne trouvera évidemment jamais parce qu’on lui

réclame un impossible catalogue de compétences, dont on utilisera qu'un dixième. "Si AJ Stage est

évidemment gratuit pour les étudiants, les entreprises nous paient [autour de 1.000 euros, NDLR]pour

trouver des profils bien en adéquation avec leurs attentes", précise Amaury Montmoreau, dont le

cabinet compte cinq salariés.

Et aussi, souvent, de futurs salariés dont les compétences auront été testées. Deux tiers des stages de

fin d’étude proposés par AJ Stage se terminent d’ailleurs en proposition d’embauche, jure le cabinet.

Une manière d’attirer des étudiants issus de grandes écoles de commerce, d’ingénieurs ou des cursus

sélectifs de la fac (type master), pas toujours faciles à pécher.

Evidemment, il est possible d’imaginer à quels abus peuvent donner lieu les prestations de ces chasseurs

de stagiaires : notamment à faire tourner des cargaisons de précaires dans certaines entreprises

préférant ce turn over à des embauches fermes.

Mais Amaury Montmoreau jure la main sur le cœur qu’AJ Stage se montre vigilant : "Nous refusons par

exemple qu'un stagiaire remplace une personne en congé maternité, car ce serait du travail déguisé, ce

qui est illégal. De même, si un client refuse manifestement d’embaucher des stagiaires, nous ne

travaillons plus avec lui. Il n’est pas dans notre intérêt d’avoir l’image des pourvoyeurs de précaires".

D’autant que tout CDD ou CDI conclu rapporte au cabinet parisien entre 800 et 1.500 euros.