PANORAMA DE PRESSE -...

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PANORAMA DE PRESSE 25/06/2015 12h28 CCE SNCF - Quotidien Panorama réalisé avec Pressedd

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PANORAMA DE PRESSE

25/06/2015 12h28

CCE SNCF - Quotidien

Panorama réalisé avec Pressedd

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SOMMAIRE

VIE ECONOMIQUE ET SOCIALE(9 articles)

jeudi 25 juin 2015

Grèce : la tension jusqu'au bout (694 mots)

Le Premier ministre grec, Aléxis Tsípras, et le président de la Commissioneuropéenne, Jean-Claude Juncker. Jusqu'au bout,…

Page 7

jeudi 25 juin 2015

L'Allemagne, destination préférée des capitaux qui fuient laGrèce (735 mots)

L'argent continue de sortir de Grèce, rendant prégnante la question de la mise enplace d'un contrôle des capitaux. Selon d…

Page 9

jeudi 25 juin 2015

La scandaleuse politique grecque de l'Europe (2047 mots)

Le résultat des élections en Grèce exprime le choix d'une nation dont une largemajorité se met en position défensive face …

Page 10

jeudi 25 juin 2015

En Grèce, les retraités refusent de finir aux antiquités (1552 mots)

La vie dure parfois longtemps, mais ce n'est pas forcément une bénédiction.A 90 ans, Daniel Koutsokostas en est bien consc…

Page 13

jeudi 25 juin 2015

Chômage : les chiffres s’affolent (468 mots)

POUR MAI DERNIER, une seule chose est sûre : le chômage a continué soninexorable ascension avec un total de 3,55 millions de frança…

Page 15

jeudi 25 juin 2015

La Cour des comptes craint une dérive des dépenses (935 mots)

L'institution identifie un risque de dépassement compris entre 1,8 et 4,3 milliardscette année sur le budget de l'É…

Page 16

jeudi 25 juin 2015

Austérité : la Cour des comptes en veut plus (546 mots)

En bon père la Rigueur, Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes,a (res) sorti le fouet, hier, lors de la pr…

Page 19

jeudi 25 juin 2015

Loi Macron : les sénateurs se posent en défenseurs desprofessions réglementées (789 mots)

Retour au Sénat. Après le débat avorté en deuxième lecture à l'Assembléenationale – le premier ministre ayant fait usage d…

Page 20

jeudi 25 juin 2015

Code du travail, un pavé dans la mare (1910 mots)

Trop épais, trop complexe, le code du travail ? Depuis plusieurs années déjà, lepatronat dénonce une législation française…

Page 21

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AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE(2 articles)

jeudi 25 juin 2015

Les régions déçues de la réforme territoriale (674 mots)

C'est la dernière fois qu'ils sont réunis en congrès avant les élections régionalesde décembre, et ils ont bien du mal à …

Page 25

jeudi 25 juin 2015

Ressources des régions : le plan du gouvernement (464 mots)

Les présidents de région espéraient l'intervention du Premier ministre ce jeudi àRouen à l'ouverture de leur congrès. Il ne viendra pas. E…

Page 26

POLITIQUE DES TRANSPORTS(2 articles)

jeudi 25 juin 2015

L'Association des sociétés françaises d'autoroutes (ASFA)vante le modèle de la concession (1029 mots)

L'Association des sociétés françaises d'autoroutes (ASFA) vante le modèle de laconcession L'Association des sociétés franç…

Page 28

jeudi 25 juin 2015

Ecotaxe : on achève bien les portiques (2106 mots)

On saura d'ici à quelques mois quelle part des 160 portiques sera finalementdémontée, laissant augurer …

Page 30

TRANSPORT FERROVIAIRE(2 articles)

jeudi 25 juin 2015

Jacques Auxiette claque la porte de SNCF Réseau (94 mots)

Transport : le président de la région des Pays de la Loire, Jacques Auxie… Page 34

jeudi 25 juin 2015

La SNCF s'attaque au chantier de la gare du Nord (830 mots)

La gare du Nord a confié son plan de restructuration à Jean-Michel Wilmotte. Ci-dessus…

Page 35

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TRANSPORT URBAIN ET MOBILITÉ(5 articles)

jeudi 25 juin 2015

Le gouvernement sommé d'interdire UberPOP (828 mots)

L'appel à la grève devrait se traduire par de nombreux rassemblements ce matin,notamment à Paris. …

Page 38

jeudi 25 juin 2015

A Marseille, la « guerre » des taxis contre UberPop (758 mots)

marseille De notre correspondante …Page 40

jeudi 25 juin 2015

Uber fait le plein d’apprentis chauffeurs (554 mots)

MÊME PAS PEUR ! Au lendemain de la mise au point du ministre de l’Intérieur,Bernard Cazeneuve, qui a rappelé qu’« UberPop est en si…

Page 42

jeudi 25 juin 2015

La loi peut-elle empêcher le service UberPop ? (463 mots)

« Personne ne conteste la possibilité pour les États de légiférer sur le maraudage,c'est-à-dire sur la possibilité ou non…

Page 43

jeudi 25 juin 2015

Perturbations sur les routes et sur les rails (234 mots)

Journée compliquée dans les transports et principalement sur les routes. Les55 000 taxis français sont appelés aujourd’hui à cesser le travail. …

Page 44

TRANSPORT FLUVIAL ET MARITIME(2 articles)

jeudi 25 juin 2015

MyFerryLink : le bras de fer entre Eurotunnel et la ScopSeaFrance devrait se poursuivre (440 mots)

La poursuite de l'épreuve de force entre Eurotunnel et la Scop SeaFrance sur lesort des bateaux de MyFerryLink paraissait …

Page 46

jeudi 25 juin 2015

Ports de Paris engage un lourd programme d'investissements(462 mots)

Malgré une activité qui baisse depuis deux ans, Ports de Paris, l'établissementpublic ges…

Page 47

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TRANSPORT AÉRIEN(1 article)

jeudi 25 juin 2015

Aéroport de Toulouse : le président de l'actionnaire chinois enfuite (208 mots)

Infrastructures : Mike Poon, le président du consortium chinois Casil Europe(Shandong Hi-Speed Group et fonds FPAM) qui a racheté à l'Eta…

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VIE ECONOMIQUE ETSOCIALE

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Grèce : la tension jusqu'au boutLes nouvelles demandes du FMI ont compliqué l'obtention d'un accord.Les chefs d'Etat et de gou-vernement voulaient rester en retrait.

N° 21966jeudi 25 juin 2015

Page 7694 mots

MONDE—SOMMET EUROPÉEN

Le Premier ministre grec, Aléxis

Tsípras, et le président de la Com-

mission européenne, Jean-Claude

Juncker. Jusqu'au bout, les négo-

ciations entre la Grèce et ses

créanciers auront été électriques.

Jusqu'au bout, les négociations entre

la Grèce et ses créanciers auront été

électriques. Alors que les concessions

faites dimanche soir par Athènes

avaient semblé ouvrir la voie à un ac-

cord, l'horizon s'est à nouveau as-

sombri mercredi. Tout l'après-midi,

Aléxis Tsípras s'est enfermé dans le

siège de la Commission européenne

avec les représentants de l'ex-troïka

(Jean-Claude Juncker pour l'exécutif

européen, Mario Draghi pour la BCE,

Christine Lagarde pour le FMI) ainsi

que Jeroen Dijsselbloem, président

de l'Eurogroupe, pour essayer une

nouvelle fois de rapprocher les points

de vue. Une tentative avortée, si bien

que la réunion qui suivait des mi-

nistres des Finances de la zone euro

- les seuls à même de sceller un ac-

cord - a tourné court dans la soirée.

A peine une heure, le temps pour Je-

roen Dijsselbloem de leur expliquer

les raisons du blocage persistant. Du

coup Aléxis Tsipras et les représen-

tants des créanciers se sont renfer-

més dans la foulée toute la nuit pour

tenter de débloquer la situation. A la

suite de quoi l'Eurogroupe est censé

se réunir à nouveau ce jeudi à 13

heures.

« Ils y passeront le temps qu'ils

veulent, mais il faut qu'ils trouvent

un accord par eux-mêmes », préve-

nait avant l'Eurogroupe une source

européenne. Les chefs d'Etat et de

gouvernement n'avaient en effet au-

cune envie de voir ce dossier resurgir

sur leur table lors du sommet pro-

grammé ces jeudi et vendredi. « La

réunion de lundi a permis de donner

un élan politique, mais elle ne pou-

vait pas tout régler. Il n'y a pas

d'alternative politique à un règle-

ment technique de cette affaire »,

souligne un diplomate européen.

Position intransigeante

Ce règlement technique est d'autant

plus dur à obtenir que les créanciers

ne sont pas forcément sur la même

ligne. Mardi, il apparaissait ainsi que

la Commission européenne était plu-

tôt satisfaite des propositions faites

par la Grèce dimanche soir. Mais le

FMI n'était pas de cet avis, et cette

position intransigeante a semblé

contaminer les exigences de l'ex-

troïka formulées mercredi. « Le FMI

juge que la Grèce a beaucoup trop in-

sisté sur les hausses de taxes, et pas

assez sur les coupes dans les dé-

penses », explique un proche des né-

gociations.

Cela explique que l'ex-troïka ait fi-

nalement exigé d'Aléxis Tsípras qu'il

renonce purement et simplement à

nombre de ses mesures. Parmi elles,

la taxe exceptionnelle de 12 % sur les

entreprises réalisant un bénéfice de

500.000 euros au moins, ou les fortes

hausses de cotisations patronales

pour les pensions. Sur cette question

des retraites, les créanciers sont à

nouveau montés au front, deman-

dant de nouvelles concessions,

comme l'avancement à 2022 du pas-

sage à 67 ans de l'âge de départ à la

retraite et la fin progressive d'ici à

2017 de l'aide aux retraités les plus

pauvres. L'ex-troïka voulait égale-

ment des coupes plus franches dans

le budget de la défense. En revanche,

les points de vue s'étaient rapprochés

sur les problèmes de TVA, le taux ré-

duit sur l'électricité (13 %) ne consti-

tuant plus un casus belli.

Le Premier ministre grec, Aléxis Tsí-pras, et le président de la Commissioneuropéenne, Jean-Claude Juncker. Jus-qu'au bout, les négociations entre la

Grèce et ses créanciers auront été élec-triques. Photo : Photo Sipa

Ces nouvelles demandes formulées à

l'instigation du FMI n'ont rien arran-

gé aux relations déjà antagonistes

entre Aléxis Tsípras et Christine La-

garde. « Cette position étrange cache

deux éventualités : soit elles (ces ins-

titutions) ne veulent pas d'accord,

soit elles servent des intérêts parti-

culiers en Grèce », a lancé le Premier

ministre grec dans la matinée de

mercredi, visant implicitement un

FMI et une Christine Lagarde jugés

intransigeants.

Bureau de Bruxelles ■

↑ 7

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par Renaud Honoré

Tous droits réservés Les Echos 2015

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Parution : Quotidienne

Diffusion : 125 172 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014

Audience : 560 000 lect. - © AudiPresse One 2014↑ 8

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L'Allemagne, destination préférée des capitaux qui fuient la Grèce

1,5 milliard d'euros ont encore été retirés des banques hellènes lundi

jeudi 25 juin 2015Page 29

735 mots

LE MONDE ECO ET ENTREPRISE

L'argent continue de sortir de Grèce,

rendant prégnante la question de la

mise en place d'un contrôle des ca-

pitaux. Selon des informations du

Monde, 1,5 milliard d'euros ont en-

core été retirés des comptes en

banque grecs, lundi 22 juin, sur fond

d'inquiétudes sur l'avenir de la Grèce

et une sortie de la zone euro. Des ca-

pitaux qui vont massivement se réfu-

gier en Allemagne.

Les retraits de lundi s'ajoutent aux

records établis la semaine précé-

dente, dont, selon des sources

concordantes, 2 milliards d'euros

vendredi 19 juin. Ces chiffres, té-

moins d'un bank run(panique ban-

caire) qui ne dit pas son nom, sont

utilisés par les créanciers de la Grèce

comme un argument de négociation

dans le bras de fer engagé avec

Athènes pour lui arracher un accord

sur un compromis « argent contre ré-

formes ».

Ces retraits n'en sont pas moins

spectaculaires et risquent surtout

d'achever d'affaiblir les banques hel-

lènes, déjà fragilisées par la crise éco-

nomique et accablées de mauvaises

créances. " A ce niveau, ces transferts

d'argent sont dangereux pour le sys-

tème bancaire, confirme une source

proche des autorités de régulation

européennes. Le contrôle des capitaux

devient une option à étudier très sé-

rieusement. " Au total, plus de 80 mil-

liards d'euros auraient quitté la Grèce

depuis janvier 2010.

Pour mesurer cette fuite des capi-

taux, fondée sur la peur d'un retour

à la drachme et d'une dévalorisation

brutale des patrimoines, il faut se ré-

férer au système de paiement dit

« Target 2 », qui joue un rôle central

dans le bon fonctionnement du mar-

ché financier et monétaire de l'euro.

Ce système assure le règlement des

opérations des banques centrales. Il

exécute aussi, en temps réel, les

paiements entre banques commer-

ciales des différents pays, qui dé-

tiennent toutes des comptes ouverts

auprès de leur banque centrale na-

tionale. Ces paiements sont réglés en

monnaie de banques centrales. Les

transferts d'argent des particuliers

d'un pays à l'autre passent donc, eux

aussi, par ce tuyau.

Records

En résumé, dans ce système, tout se

voit, y compris les fuites de capitaux

que peut subir un pays. Ainsi, dans

« Target 2 », Athènes et sa banque

centrale affichent aujourd'hui un

solde débiteur de près de 110 mil-

liards d'euros. Un record, selon les

experts, qui n'avait pas été atteint

lors des précédents épisodes de crise

qu'a connus le pays, en 2010, avant

le premier plan de sauvetage, puis en

2012 lors de la restructuration de la

dette publique détenue par les créan-

ciers privés.

A titre de comparaison, le déficit grec

dans « Target 2 » s'établissait autour

de 40 milliards d'euros à l'automne

2014. En réalité, il n'a cessé de

s'alourdir depuis que l'attention, en

Europe, s'est portée sur les élections

à Athènes et la possible victoire de

Syriza, confirmée en janvier.

Ces retraits d'argent sont le fait de

particuliers de toutes catégories so-

ciales et d'entreprises. Mais les trans-

ferts à l'étranger sont, pour leur part,

évidemment effectués par les Grecs

les plus aisés, les plus modestes

conservant leurs espèces chez eux.

L'observation des soldes (débiteurs et

créditeurs) dans « Target 2 » montre

que l'Allemagne est la première des-

tination choisie par les Grecs pour

mettre leur argent à l'abri, de ma-

nière tout à fait légale. Un choix qui

pourrait s'expliquer à la fois par la

taille du pays et par son attrait.

Viennent ensuite la France, les Pays-

Bas, le Luxembourg, mais aussi, hors

de la zone euro, le Royaume-Uni. Les

transferts d'argent constituent sou-

vent un premier pas avant l'achat de

biens à l'étranger, notamment immo-

biliers. Mais il arrive que ces trans-

ferts soient provisoires. En adoptant

une politique capable de convaincre

les citoyens grecs les plus aisés,

Athènes aura une chance de rapatrier

les capitaux enfuis.

Anne Michel■

Tous droits réservés Le Monde 2015

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Parution : Quotidienne

Diffusion : 273 111 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014

Audience : 2 174 000 lect. - © AudiPresse One 2014↑ 9

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La scandaleuse politique grecque de l'Europe

Une véritable politique européenne consisterait à effacer une partie de la dette grecque.Car ce pays a le droit de prendre un nouveau départ, tout comme l'Allemagne le fit en1954. Ce n'est pas aux banquiers, mais aux citoyens de prendre les décisions qui

concernent l'Europe

jeudi 25 juin 2015Page 16

2047 mots

EDITORIAL - ANALYSES

Le résultat des élections en Grèce

exprime le choix d'une nation dont

une large majorité se met en position

défensive face à la misère sociale

aussi humiliante qu'accablante pro-

voquée par une politique d'austérité

imposée au pays de l'extérieur. Le

vote proprement dit ne permet au-

cune ergoterie : la population rejette

la poursuite d'une politique dont elle

a subi l'échec brutalement et dans sa

propre chair. Fort de cette légitima-

tion démocratique, le gouvernement

grec tente de provoquer un change-

ment de politique dans l'eurozone.

En agissant ainsi, il se heurte aux re-

présentants de dix-huit autres gou-

vernements, qui justifient leur refus

en se référant froidement à leur

propre mandat démocratique.

On se rappelle ces premières ren-

contres où des novices arrogants por-

tés par l'exaltation de leur triomphe

se livraient à une joute ridicule avec

les gens bien installés, qui réagis-

saient tantôt avec les mimiques pa-

ternalistes du bon tonton, tantôt

avec une sorte de dédain routinier :

chacune des deux parties se targuait

de jouir de l'habilitation accordée par

leur « peuple » respectif, et répétait

cette antienne comme des perro-

quets.

C'est en découvrant à quel point la

réflexion qu'ils menaient à l'époque,

et qui reposait sur le cadre de l'Etat-

nation, était d'un comique involon-

taire, que l'opinion publique euro-

péenne tout entière a compris ce qui

manque vraiment : une perspective

permettant la constitution d'une vo-

lonté politique commune des ci-

toyens, capable de poser au cœur de

l'Europe des jalons politiques qui au-

ront de réelles conséquences. Mais le

voile qui masquait ce déficit institu-

tionnel n'est pas encore réellement

déchiré.

L'élection grecque a introduit des

grains de sable dans le mécanisme

bruxellois : en l'occurrence, ce sont

les citoyens eux-mêmes qui ont dé-

cidé de l'urgente nécessité de propo-

ser une politique européenne alter-

native. Il est vrai qu'ailleurs, les re-

présentants des gouvernements

prennent ce genre de décisions entre

eux, selon des méthodes technocra-

tiques, et évitent d'infliger à leurs

opinions publiques nationales des

sujets qui pourraient les inquiéter.

Si les négociations engagées à

Bruxelles en vue d'un compromis

n'aboutissent pas, c'est sans doute

plutôt parce que les deux parties

n'attribuent justement pas la stérilité

des débats au vice de construction

dans les procédures et les institu-

tions, mais au mauvais comporte-

ment de leur partenaire. Certes, la

question de fond est l'obstination

avec laquelle on s'accroche à une po-

litique d'austérité qui, non seulement

s'attire le plus souvent les critiques

des milieux scientifiques internatio-

naux, mais a eu des conséquences

barbares en Grèce, où elle s'est ache-

vée sur un échec manifeste.

Dans le conflit de base, le fait qu'une

partie souhaite provoquer un chan-

gement de cette politique tandis que

l'autre refuse obstinément de

s'engager dans aucune espèce de né-

gociation politique,révèle toutefois

une asymétrie plus profonde.

Il faut bien comprendre ce que ce re-

fus a de choquant, et même de scan-

daleux. Le compromis n'échoue pas à

cause de quelques milliards de plus

ou de moins, pas même à cause de

telle ou telle clause du cahier des

charges, mais uniquement en raison

d'une revendication : les Grecs de-

mandent que l'on permette à leur

économie et à une population exploi-

tée par des élites corrompues de

prendre un nouveau départ en effa-

çant une partie de leur passif – ou

en prenant une mesure équivalente,

par exemple en prononçant sur cette

dette un moratoire dont la durée dé-

pendrait de la croissance. Au lieu de

cela, les créanciers continuent de ré-

clamer la reconnaissance d'une mon-

tagne de dettes que l'économie

grecque ne permettra jamais

d'apurer.

Notons-le bien, personne ne conteste

qu'un effacement partiel de la dette

soit inévitable à court ou à long

terme. Les créanciers continuent

donc en toute connaissance de cause

à réclamer la reconnaissance for-

↑ 10

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melle d'un passif dont le poids est,

dans les faits, impossible à porter. Il

y a peu de temps encore, ils persis-

taient même à défendre la revendica-

tion littéralement fantasmagorique

d'un excédent primaire de plus de 4

%. Celui-ci a certes été abaissé à un

seuil de 1 %, qui demeure irréaliste ;

mais jusqu'ici, il est impossible de

trouver un accord – dont dépend le

destin de l'Union européenne – parce

que les créanciers exigent le main-

tien d'une fiction.

Bien entendu, les « pays créditeurs »

ont des raisons politiques de

s'accrocher à cette fiction qui per-

met, à court terme, d'ajourner une

décision désagréable. Ils redoutent

par exemple un effet de dominos

dans d'autres « pays débiteurs » ; et

Angela Merkel n'est pas sûre de sa

propre majorité au Bundestag. Mais

quand on mène une mauvaise poli-

tique, on est bien forcé de la réviser

d'une manière ou d'une autre lors-

qu'on se rend compte qu'elle est

contre-productive.

D'un autre côté, on ne peut pas non

plus faire porter la faute d'un échec

sur une seule des deux parties. Je ne

peux dire si le procédé tactique du

gouvernement grec repose sur une

stratégie réfléchie ni juger de ce qui,

dans cette attitude, relève des

contraintes politiques, de

l'inexpérience ou de l'incompétence

du personnel en charge des affaires.

Je n'ai pas suffisamment

d'informations sur les pratiques

usuelles ou sur les structures sociales

qui s'opposent aux réformes pos-

sibles.

Ce qui est manifeste, en tout cas,

c'est que les Wittelsbach n'ont pas

construit un Etat qui fonctionne. De

telles circonstances difficiles ne

peuvent toutefois pas expliquer

pourquoi le gouvernement grec com-

plique singulièrement la tâche de

ceux qui tentent, même parmi ses

sympathisants, de discerner une

ligne dans son comportement erra-

tique. On ne voit aucune tentative ra-

tionnelle pour former des coalitions ;

on se demande si les nationalistes de

gauche ne s'accrochent pas, tout de

même, à une représentation quelque

peu ethnocentrique de la solidarité,

s'ils restent uniquement dans la zone

euro pour des motifs relevant de la

simple sagesse – ou si leur perspec-

tive dépasse tout de même le cadre

de l'Etat-nation.

La revendication d'un effacement

partiel des dettes, qui constitue la

base continue de leurs négociations,

ne suffit pas en tout cas pour que

l'autre partie ait au moins confiance

dans le fait que le nouveau gouver-

nement n'est pas comme les précé-

dents – qu'il agira avec plus d'énergie

et de manière plus responsable que

les gouvernements clientélistes qu'il

a remplacés.

Mélange toxique

Alexis Tsipras et son parti Syriza au-

raient pu développer le programme

de réformes d'un gouvernement de

gauche et « ridiculiser » ainsi leurs

partenaires de négociation à

Bruxelles et Berlin. Amartya Sen a

comparé la politique d'austérité im-

posée par le gouvernement allemand

à un médicament contenant un mé-

lange toxique d'antibiotiques et de

mort-aux-rats. Le gouvernement de

gauche aurait parfaitement eu la pos-

sibilité, dans l'esprit où l'entendait le

Prix Nobel d'économie,

d'entreprendre une décomposition

keynésienne de la mixture de Merkel

et de rejeter systématiquement

toutes les exigences néolibérales ;

mais dans le même temps, il aurait

dû rendre crédible son intention de

lancer la modernisation d'un Etat et

d'une économie qui en ont grand be-

soin, de se lancer dans une meilleure

répartition des charges, de combattre

la corruption et la fraude fiscale, etc.

Au lieu de cela, il s'est cantonné dans

un rôle de moralisateur – unblame

game. Compte tenu des circons-

tances, cela a permis au gouverne-

ment allemand d'écarter d'un revers

de main, avec la robustesse de la

Nouvelle Allemagne, la plainte justi-

fiée de la Grèce sur le comportement

plus malin, mais indigne, qu'avait

adopté le gouvernement Kohl au dé-

but des années 1990.

La faible performance du gouverne-

ment grec ne change rien au scan-

dale : les hommes politiques de

Bruxelles et Berlin se refusent à en-

dosser leur rôle d'hommes poli-

tiqueslorsqu'ils rencontrent leurs col-

lègues athéniens. Ils en ont certes

l'allure, mais, lorsqu'ils parlent, ils le

font exclusivement dans leur rôle

économique, celui de créanciers.

Qu'ils se transforment ainsi en zom-

bies a un sens : il s'agit de donner

à la procédure tardive de déclaration

d'insolvabilité d'un Etat l'apparence

d'un processus apolitique, suscep-

tible de faire l'objet d'une procédure

de droit privé devant des tribunaux.

Car cela ayant été fait, il est d'autant

plus facile de nier une coresponsa-

bilité politique. Notre presse s'amuse

du fait que l'on ait renommé la « troï-

ka » – et il s'agit effectivement d'une

sorte de tour de magicien.

Mais ce qu'il exprime, c'est le vœu lé-

gitime de voir le visage des hommes

politiques surgir malgré tout derrière

le masque des financiers. Car ce rôle

est le seul dans lequel ils peuvent

avoir à rendre des comptes pour un

échec qui s'est traduit par quantité

d'existences gâchées, de misère so-

ciale et de désespoir.

Intransigeance

Pour mener ses douteuses opérations

de secours, Angela Merkel a fait

d'emblée monter le Fonds monétaire

international dans le bateau. Cet or-

ganisme est compétent pour les dys-

fonctionnements du système finan-

cier international ; en tant que théra-

peute, il en assure la stabilité et agit

↑ 11

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donc dans l'intérêt général des inves-

tisseurs, tout particulièrement des

investisseurs institutionnels. En tant

que membres de la « troïka », les ins-

titutions européennes ont fait cause

commune avec cet acteur-là, si bien

que les politiques, pour autant qu'ils

agissent au titre de cette fonction,

peuvent se replier dans le rôle

d'agents opérant dans le strict res-

pect des règles et auxquels il n'est

pas possible de demander des

comptes.

Cette dissolution de la politique dans

la conformité au marché peut peut-

être expliquer l'insolence avec la-

quelle les représentants du gouver-

nement allemand, qui sont sans ex-

ception des personnes de haute mo-

ralité, nient leur coresponsabilité po-

litique dans les conséquences so-

ciales dévastatrices qu'ils ont pour-

tant acceptées en tant que leaders

d'opinion au sein du Conseil euro-

péen, lorsqu'ils ont imposé le pro-

gramme d'économies néolibéral.

Le scandale dans le scandale, c'est

l'intransigeance avec laquelle le gou-

vernement allemand assume son rôle

de meneur. L'Allemagne doit

l'impulsion qui lui a permis de

connaître l'ascension économique

dont elle se nourrit encore au-

jourd'hui à la générosité des nations

de créanciers qui, lors de l'accord de

Londres, en 1954, ont rayé d'un trait

de plume à peu près la moitié de ses

dettes.

Cela étant dit, l'essentiel n'est pas

l'embarras moral, mais le noyau poli-

tique : les élites politiques en Europe

n'ont plus le droit de se dissimuler

derrière leurs électeurs et d'esquiver

les alternatives devant lesquelles

nous place une communauté moné-

taire politiquement inachevée. Ce

sont les citoyens, pas les banquiers,

qui doivent avoir le dernier mot sur

les questions touchant au destin eu-

ropéen.

L'assoupissement post-démocratique

de l'opinion publique est aussi dû au

fait que la presse a basculé dans un

journalisme d'encadrement, qui

avance main dans la main avec la

classe politique et se soucie du bien-

être de ses clients.

Par Jürgen Habermas ■

Tous droits réservés Le Monde 2015

1773B5FB5F7a2C0930605E96C90D213952F96342B9FA484B6D7846B

Parution : Quotidienne

Diffusion : 273 111 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014

Audience : 2 174 000 lect. - © AudiPresse One 2014↑ 12

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REPORTAGE

En Grèce, les retraités refusent de finir aux antiquités

Mobilisés contre une nouvelle baisse de leurs pensions, les « papous » appellent AléxisTsípras à résister aux exigences des créanciers. Mais l'évolution démographique jouecontre eux.

N° 10605jeudi 25 juin 2015

Pages 16-171552 mots

MONDE

L a vie dure parfois longtemps,

mais ce n'est pas forcément une

bénédiction. A 90 ans, Daniel Kout-

sokostas en est bien conscient. Lui

qui s'est engagé très jeune dans les

rangs de la Résistance à l'occupation

nazie en Grèce,« avec la conviction

que le combat était juste », explique-t-

il aujourd'hui d'une voix tremblante.

La victoire en 1944 fut de courte du-

rée : la sanglante guerre civile qui a

suivi, s'est achevée par la défaite des

communistes, principale force de la

Résistance grecque. «J'ai dû fuir la

Grèce, nous étions traqués. Pendant

vingt-sept ans j'ai vécu en Pologne avec

le statut de réfugié politique. Je n'ai pu

revenir dans mon pays qu'en 1976», ra-

conte le vieil homme au dos voûté,

qui a dû travailler jusqu'à 72 ans,

« cotisant à la sueur de [son] front pour

une retraite décente ».

Sans savoir que de nouveaux sacri-

fices s'imposeraient.« Avec l'austérité,

ma retraite a été diminuée de 25% et je

ne gagne plus que 600 euros par mois.

Qui peut vivre avec si peu ? Dans les

anciens pays de l'Est peut-être, pas en

Grèce où la vie est chère. Autour de

moi, je ne vois que des gens qui

s'épuisent à survivre, des entreprises

qui ferment leurs portes », énumère le

nonagénaire, en soufflant bruyam-

ment.

La peur d'une « nouvelle capitula-

tion »

Appuyé sur une canne, il s'efforce ce

jour-là de marcher sans faillir au mi-

lieu d'un impressionnant cortège de

crinières blanches. Mardi, les « pa-

pous », les grands-pères, étaient dans

la rue à Athènes. Pour manifester

contre l'accord en gestation entre la

Grèce et ses créanciers qui leur faisait

craindre une « nouvelle capitulation ».

Il y avait de la défiance dans les re-

gards, des accents belliqueux, même

si le cortège progressait lentement,

s'arrêtant plusieurs fois pour per-

mettre aux moins vaillants de pour-

suivre cette marche à travers le

centre d'Athènes. Une foule de

vieux : c'est aussi l'un des visages de

la Grèce qui compte 2,6 millions de

retraités sur 11 millions d'habitants.

Le paiement de leurs pensions pèse

pour plus de 16% dans le PIB du pays,

un record en Europe. Aujourd'hui,

tout le monde en Grèce s'accorde à

reconnaître qu'il y a eu des abus :

les 130 caisses de retraites ont déjà

été ramenées à 30 et le nouveau gou-

vernement s'est finalement engagé à

mettre un terme aux retraites antici-

pées. Sauf que les créanciers du pays,

Bruxelles et le Fonds monétaire in-

ternational, exigent plus. Renonçant

un jour à imposer la fin des retraites

anticipées dès juillet pour accepter

une solution progressive à partir de

janvier 2016, avant de revenir à la

charge pour réclamer à nouveau une

baisse des retraites.

Les vieux sont bien au cœur des dif-

ficiles négociations entre la Grèce et

ses créanciers. Mais un gouverne-

ment anti-austérité, le premier élu

en Europe, peut-il imposer de nou-

veaux sacrifices à une catégorie so-

ciale au poids électoral considérable,

et qui après avoir déjà beaucoup don-

né (les retraites ont été diminuées

jusqu'à 44 % dans certains cas depuis

cinq ans), joue un rôle de filet protec-

teur dans un pays où 60 % des jeunes

sont au chômage ? Pour Syriza, arrivé

au pouvoir en janvier, bardé de slo-

gans d'espérance, la manifestation

des cheveux blancs a dû être vécue

comme un crève-cœur : lassée des

« fausses promesses qui ne sont que des

paroles », comme l'affirme une vieille

dame aux vêtements usés, la foule ne

cachait pas sa méfiance face à une

coalition de gauche soupçonnée de

finir, elle aussi, « par trahir le petit

peuple », scande un syndicaliste.

«Nous ne voulons pas simplement que

le gouvernement résiste aux pressions

des créanciers. Nous voulons qu'il ef-

face les mesures d'austérité des précé-

dents gouvernements. Ils nous ont sai-

gnés pour rien ! Le pays est de plus en

plus endetté et la pauvreté ne cesse de

croître», soulignait mardi Yiorgos

Anagnostopoulos, petit bonhomme

au visage ridé. Un peu plus loin, le se-

crétaire général du KKE, le Parti com-

muniste grec, Dimitris Koutsoumbas,

savourait le retour en grâce de sa for-

mation d'obédience stalinienne,

pourtant laminée lors des derniers

scrutins, en accordant des interviews

aux télés étrangères pour appeler à

« une confrontation finale avec

Bruxelles et le grand capital ».

↑ 13

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« Je ne sais pas comment font les

gens qui ne prennent pas de cal-

mants »

Dans les rangs de Syriza aussi, la

grogne monte, même si personne

n'ose contester le leadership d'Aléxis

Tsípras. Reste que le gouvernement,

dirigé par le plus jeune Premier mi-

nistre que la Grèce ait connu depuis

plus d'un siècle, a déjà avalé bien des

couleuvres, renonçant notamment

au retour du Smic à 710 euros, ou au

rétablissement du 13e mois de re-

traite, dans l'interminable bras de fer

avec ses créanciers auquel a été sus-

pendu le destin du pays depuis jan-

vier. « On vit dans une incertitude to-

tale. Je ne sais pas comment font les

gens qui ne prennent pas de cal-

mants », soupire un cinéaste, lui aussi

à la retraite, attablé à la terrasse d'un

café de la rue Skoufa, au centre

d'Athènes. Il rappelle d'un ton an-

xieux que Wolfgang Schäuble,

l'intransigeant ministre allemand des

Finances, aurait prédit un contrôle

des capitaux et la fermeture des

banques grecques cette semaine.

La rumeur fait sourire Kostas Vergo-

poulos, économiste grec réputé, atta-

blé un peu plus loin. « Si on suit les

médias, il y a effectivement de quoi

s'affoler. Or non seulement il n'y a eu

jusqu'à présent ni panique bancaire ni

contrôle des capitaux, mais les retraits

bancaires sont proportionnellement

moins importants qu'en 2012. Et la se-

maine dernière le gouvernement a

même récolté 1,3 milliard d'euros grâce

à un emprunt d'Etat avec un taux

d'intérêt de 2,7 % », rappelle-t-il, aga-

cé par les discours alarmistes sur les

prévisions de croissance de

l'économie grecque. «Même à 0,2 %,

ces prévisions ne sont pas si mauvaises.

Elles sont proches de celles pour la

France qui ne subit pourtant pas la

même asphyxie financière, et même

meilleures que celle de l'Espagne, mar-

tèle l'économiste, qui défend les pro-

positions du gouvernement grec. Ils

ont réussi à présenter un programme

de réformes qui taxe davantage les

riches, alors que les précédents gouver-

nements frappaient les plus pauvres.»

Les négociateurs grecs ont notam-

ment proposé un impôt de solidarité

qui s'appliquera plus lourdement aux

hauts revenus, ainsi qu'un impôt sur

les entreprises qui font plus de 500

000 euros de bénéfices. « Et c'est

Aléxis Tsípras, non ses interlocuteurs,

qui a suggéré de diminuer de 200 mil-

lions le budget militaire », souligne

encore Kostas Vergopoulos.

Mais les retraités ne voient, eux, que

le verre à moitié vide : leurs pensions

sont peut-être provisoirement sau-

vées, mais leur revenu réel va baisser

avec l'augmentation des impôts et

notamment une cotisation inédite

pour le système de santé. «C'est un

impôt qui doit permettre de restructu-

rer un système de santé exsangue et

qui, cette fois-ci, ne sera pas avalé par

le remboursement des intérêts de la

dette», plaidait mercredi depuis

Bruxelles Euclide Tsakalotos, le né-

gociateur grec.

Le pire est à venir

« Pour financer les retraites, le gouver-

nement propose 1,8 milliard de taxes

supplémentaires. Mais si on veut vrai-

ment les sauver, il faut relancer

l'économie, avoir plus d'actifs qui co-

tisent, alors que la récession a été ac-

centuée par les licenciements et les

coupes dans les salaires et les pen-

sions », explique de son côté un haut

fonctionnaire du ministère de la Sé-

curité sociale qui travaille« nuit et

jour » à la restructuration du système

de retraites.

Derrière son bureau, envahi de gra-

phiques et de statistiques, il ne cache

pourtant pas que le pire est à venir :

« A l'horizon 2022, la génération du

baby-boom, celle des années 60 arrive-

ra à l'âge de la retraite. Comment alors

pourra-t-on assumer la hausse brutale

des cotisations ? Ce n'est pas qu'un

problème grec, il s'imposera aussi à

d'autres pays européens et notamment

à l'Allemagne, qui a elle aussi une po-

pulation vieillissante », souligne-t-il.

Reste, pour la Grèce, le fardeau de la

dette. Les remboursements sont pré-

vus jusqu'en 2052. Un horizon bien

lointain et inaccessible pour les « pa-

pous » prêts à entrer en résistance. ■

par Maria Malagardis

Tous droits réservés Libération 2015

C47D55CD542a150BD0EA50C61E04C18458E9C541A99A445EF79EAEE

Parution : Quotidienne

Diffusion : 93 781 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014

Audience : 940 000 lect. - © AudiPresse One 2014↑ 14

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Chômage : les chiffres s’affolent

Emploi. Sacré pataquès, hier. Les pouvoirs publics étaient incapables de donnerle nombre exact de chômeurs supplémentaires en mai. Une chose est sûre : lahausse continue.

jeudi 25 juin 2015Édition(s) : Edition Principale

Page 9468 mots

ECONOMIE—ECONOMIE

P OUR MAI DERNIER, une seule

chose est sûre : le chômage a

continué son inexorable ascension

avec un total de 3,55 millions de

français concernés. Un record, encore

un. Pôle emploi a, une fois de plus,

enregistré une nouvelle hausse du

nombre de demandeurs d’emploi

sans activité (la fameuse catégorieA,

l’indicateur qui est pris en compte

pour mesurer le chômage). Mais de

combien, 7 000, 10 000 ou 16 200 ?

C’est là toute la question.

Voici le pire cauchemar des statisti-

ciens du ministère du Travail : une

anomalie qui rend les sacro-saints

chiffres mensuels du chômage non

interprétables… Le scénario vient

précisément de se jouer dans une des

tours nichées près du quai André-Ci-

troën, à Paris (XV e), où se

concoctent, à l’abri des regards, ces

données statistiques hautement sur-

veillées.

L’histoire d’un couac

« Imaginez ce qui peut se passer

quand on appelle les services du mi-

nistre du Travail, 48 heures avant la

publication officielle pour expliquer

cela… » confie une source proche du

dossier. Selon les calculs des ordina-

teurs des agents de la Dares

(l’administration chargée de fournir

chaque mois les données statistiques

officielles du ministère), le nombre

de demandeurs d’emploi inscrits en

catégorie A aurait crû de 16 200. Des

chiffres plus mauvais qu’attendu

« en raison d’une procédure inhabi-

tuelle qui rend la donnée statistique

non comparable aux mois précédents

et donc non interprétable », a estimé

dans un français peu compréhensible

du grand public François Rebsamen,

le ministre du Travail, dans un com-

muniqué.

Les esprits chagrins y verront une

raison de plus pour contester la véri-

té toute relative de ces chiffres obser-

vés pourtant comme le lait sur le feu

par le gouvernement et les médias.

L’explication de ce véritable casse-

tête pour non-initié risque pourtant

de décevoir les complotistes. Car

c’est l’histoire d’un couac du genre

du bug SFR d’août 2013, qui avait eu

alors l’effet inverse (une baisse in-

expliquée du nombre de chômeurs).

Les statisticiens en chef ont été aler-

tés en début de mois. Ils ont noté des

tendances inhabituelles dans la pé-

riode d’actualisation du mois de

mai 2015 — située entre le 2 e et le

12 e jour ouvré du mois — pendant

laquelle les chômeurs sont censés

pointer. Selon un document interne

à la Dares, « un niveau inhabituelle-

ment faible d’actualisations » a été

observé à l’issue de la traditionnelle

relance faite une fois auprès des de-

mandeurs d’emploi par SMS ou sur

messagerie vocale, pour qu’ils

n’oublient pas. Du coup, deux re-

lances supplémentaires ont été

faites, entraînant un certain nombre

de retardataires à se déclarer. Sans

cet événement exceptionnel, la

hausse de mai aurait été deux fois

moindre, jure la Dares : entre

7 000 et 10 000 pour la catégorie A

(sans aucune activité). D’ailleurs,

seuls 160 000 chômeurs ont été ra-

diés pour défaut d’actualisation en

mai, contre 200 000 en moyenne les

mois précédents… CQFD. ■

par Catherine Gasté

Tous droits réservés Le Parisien 2015

4a70753152fa0b03d06551a68305610a5f291749f91a4a0ab428d0c

Parution : Quotidienne

Diffusion : 148 220 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014↑ 15

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La Cour des comptes craint une dérive des dépensesL'institution identifie un risque de dépassement compris entre 1,8 et 4,3 milliards cette année sur lebudget de l'État, notamment sur la défense.

N° 22045jeudi 25 juin 2015

Pages 18-19935 mots

L'ÉVÉNEMENT

FINANCES PUBLIQUES Année après

année, rapport après rapport, la Cour

des comptes enfonce le même clou.

En insistant, avec raison jusqu'ici, sur

les risques de dérapage du déficit pu-

blic. Didier Migaud, le premier pré-

sident de l'institution, n'a pas dévié

de sa ligne, mercredi, en présentant

son rapport sur la situation et les

perspectives de finances publiques.

Ses coups de semonce commencent

d'ailleurs sérieusement à irriter le

gouvernement.

Sans surprise, la Cour est loin d'être

impressionnée par le bilan de 2014.

Interrompant la tendance observée

depuis 2010, le déficit de l'ensemble

des administrations publiques - État,

Sécurité sociale et collectivités lo-

cales - s'est à peine réduit, passant de

4,1 % du PIB à 4 %, alors que la loi de

finances initiale prévoyait 3,6 %. Un

niveau bien plus élevé que celui de la

moyenne de l'Union européenne (2,9

%).

Certes, les dépenses ont progressé de

façon plus modérée que par le passé.

Ce qui laisse de marbre la Cour, car

le résultat traduit, selon elle, l'impact

de deux éléments exceptionnels.

D'une part, la baisse plus marquée

que d'habitude au cours d'une année

d'élection municipale de

l'investissement public local. Et

d'autre part, la réduction de la charge

des intérêts de la dette, en raison de

la faiblesse des taux d'intérêt.

Autre critique, l'effort est à relativi-

ser lorsqu'on regarde ce qui est réa-

lisé chez nos voisins. Les dépenses

ont ainsi « continué d'augmenter » en

volume (hors inflation) depuis 2010,

observent les sages. Alors que, sur la

même période, elles ont baissé en Al-

lemagne, en Espagne, en Italie ou au

Royaume-Uni.

Échaudée, la Cour tire du coup la

sonnette d'alarme pour cette année.

Bien que l'objectif de réduction du

déficit public (3,8 % du PIB) soit «

modeste » dans ce contexte de début

de reprise économique, sa réalisation

n'est pas pour autant « acquise ». Côté

recettes, les risques paraissent « li-

mités », même si la cession des fré-

quences hertziennes de l'armée pour

2,1 milliards pourrait ne pas avoir

lieu cette année, mais en 2016. Plus

préoccupants, « les objectifs

d'évolution des dépenses publiques se-

ront difficiles à atteindre, en particulier

s'agissant de l'État et des collectivités

locales ».

Concernant l'État, les tensions sont

« plus fortes » qu'en 2014, selon la

Cour, qui évalue le risque de déra-

page des dépenses entre 1,8 et 4,3

milliards cette année. Il porte princi-

palement sur la défense - le dépas-

sement des opérations militaires à

l'étranger devrait à nouveau être si-

gnificatif - , mais aussi sur les mis-

sions « travail et emploi » (nouveaux

contrats aidés, emplois d'avenir…) ou

« solidarité et insertion » (allocation

aux adultes handicapés, RSA-activi-

té…).

De même, avertit Didier Migaud, le

net ralentissement de la progression

des dépenses locales prévu pour 2015

n'est « pas assuré ». Il faudrait pour

cela que la baisse des dotations de

l'État aux collectivités territoriales se

traduise par une moindre hausse des

dépenses de fonctionnement et par

un nouveau recul important de

l'investissement. À en croire les élus

locaux, qui s'en désolent, la

deuxième condition semble toutefois

plausible… À l'arrivée, le respect des

3,8 % est « possible » mais supposera

un pilotage particulièrement « strict

», martèle Didier Migaud. Même en

cas de réussite, cet ajustement serait

insuffisant pour contenir la dette, qui

continuerait à aug-menter, passant

de 95,6 % du PIB l'an passé à 97 %.

Pour la suite, la tenue des engage-

ments de déficit en 2016 (3,3 %) et

2017 (2,7 %) paraît encore plus diffi-

cile à la Cour, puisqu'elle repose sur

un « objectif nettement plus ambitieux

» de stabilisation en volume des dé-

penses publiques (hors charge de la

dette).

Sans compter l'épée de Damoclès

d'une possible augmentation des

taux d'intérêt. Selon l'Agence France

Trésor, pour le seul périmètre de

l'État, un point de hausse de tous les

taux d'intérêt entraînerait 2,4 mil-

liards de charge d'intérêts supplé-

mentaires cette année, 5,3 milliards

en 2016 et 7,4 milliards en 2017. Des

montants loin d'être anecdotiques…

↑ 16

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Didier Migaud, premier président de laCour des comptes. Photo : MARMARA/

LE FIGARO

Cette nouvelle charge de la Cour n'a

pas plu au gouvernement. La situa-

tion des finances publiques est « plus

flatteuse » que ce qui transparaît dans

le rapport, réagit l'entourage de Mi-

chel Sapin, le ministre des Finances.

En se focalisant sur le recul de

l'investissement local et la charge de

la dette l'an dernier, « l'analyse de la

Cour propose une analyse incomplète

qui minore les résultats obtenus en ma-

tière de maîtrise de la dépense publique

», écrit-il dans sa réponse à

l'institution. « Ce gouvernement n'a

pas à rougir de sa gestion des finances

↑ 17

Page 18: PANORAMA DE PRESSE - sudrailstrasbourg.frsudrailstrasbourg.fr/IMG/pdf/revue_presse_2015_juin_25.pdf · PANORAMA DE PRESSE 25/06/2015 12h28 CCE SNCF - Quotidien Panorama réalisé

ENCADRÉS DE L'ARTICLE

publiques », poursuit un conseiller,

qui rappelle que la hausse des dé-

penses publiques de l'an dernier (+

0,9 %) est la plus faible jamais enre-

gistrée hors crédit d'impôt. ■

par Cy-

rille Pluyette £@CyrillePluyette

La prévision de déficit sera plus difficile à atteindre si l'inflation est plus faible ou les taux plus élevés que prévu

DIDIER MIGAUD“

Tous droits réservés 2015 Le Figaro

ae7bf58a5d8aaa07e0eb55867e07118d5949cd4dd9774c77ae34ded

Parution : Quotidienne

Diffusion : 314 144 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014

Audience : 1 539 000 lect. - © AudiPresse One 2014↑ 18

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RIGUEUR

Austérité : la Cour des comptes en veut plusDans son rapport sur les finances publiques, la Cour alerte sur un dérapage en 2015 et appellel'état et les collectivités à réaliser les 21 milliards de coupes dans les dépenses promis à Bruxelles.

jeudi 25 juin 2015Page 11

546 mots

SOCIAL-ECO

E n bon père la Rigueur, Didier

Migaud, premier président de la

Cour des comptes, a (res) sorti le

fouet, hier, lors de la présentation du

rapport sur la situation et les pers-

pectives des finances publiques. De-

vant les députés, puis devant la

presse, le représentant des sages a

alerté sur les « risques réels » de dé-

rapage des dépenses publiques en

2015 qui, selon la Cour, serait com-

pris entre 1,8 et 4,3 milliards d'euros.

Sont mises en cause « principalement

les missions travail et emploi, solida-

rité et insertion, et défense ». Et la

Cour de demander « une intensifica-

tion des réformes structurelles et des

efforts d'économies » en cours

d'année, afin de parvenir aux 21 mil-

liards de coupes drastiques dans les

dépenses promis à Bruxelles. Pas une

seule fois dans son rapport, la Cour

des comptes ne fait le lien entre les

politiques d'austérité qu'elle pro-

meut et les dépenses sociales supplé-

mentaires qui en découlent, comme

l'augmentation du nombre de bénéfi-

ciaires du RSA-activités, des alloca-

tions insertion, des contrats aidés

Elle relève que la faible inflation a

réduit l'impact de mesures

d'économies, comme celle consistant

à sous-indexer les retraites sur la

hausse des prix. L'institution pointe

deux autres « risques » de dérapage :

la non-livraison des navires Mistral à

la Fédération de Russie qui va entraî-

ner un remboursement conséquent

ou encore le report à 2016 de la vente

pour 2,1 milliards d'euros des fré-

quences hertziennes. Après l'état, la

Cour s'en prend aux collectivités :

« La nette modération des dépenses

locales prévue, qui repose sur un ra-

lentissement des dépenses de fonc-

tionnement et une nouvelle baisse

marquée des dépenses

d'investissement, n'est pas assurée »,

souligne-t-elle. L'institution estime

que les 8 milliards de crédits gelés

par le gouvernement pour 2015 afin

de faire face aux dépenses imprévues

ne serviront qu'en partie à compen-

ser cet éventuel dérapage. En avril,

le ministre des Finances, Michel Sa-

pin, a annoncé, avec le programme

de stabilité, des mesures supplémen-

taires à hauteur de 4 milliards

d'euros, dont 3,4 milliards d'euros

d'économies sur les dépenses : un

milliard d'euros ponctionné dans le

domaine de la santé et de la protec-

tion sociale, 1,2 milliard d'euros via

une plus faible charge d'intérêts sur

la dette publique, et 700 millions

d'euros de coupes dans les dépenses

ministérielles, parmi lesquelles 59,8

millions sur les infrastructures de

transports écologiques et durables ou

encore 26 millions sur la solidarité

internationale et l'aide au développe-

ment. Si la Cour des comptes incite

les collectivités et l'état à limiter

leurs dépenses d'investissement en

2016 et 2017, elle reconnaît tout de

même qu'« une hausse de

l'investissement public a générale-

ment des effets favorables à court

terme sur l'activité économique et

supérieurs à ceux d'une augmenta-

tion des autres dépenses publiques

ou d'une réduction des prélèvements

obligatoires ».■

par Clotilde Mathieu

Tous droits réservés L'Humanité 2015

BC7CF5C251Ea510DC0D95856CA0B71945EB97C4639744A93B6BC424

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Loi Macron : les sénateurs se posent en défenseurs des professionsréglementées

Le projet de loi du ministre de l'économie sera à nouveau examiné au Sénat à partir du 30 juin

jeudi 25 juin 2015Page 11

789 mots

FRANCE

Retour au Sénat. Après le débat

avorté en deuxième lecture à

l'Assemblée nationale – le premier

ministre ayant fait usage de l'article

49-3 de la Constitution avant même

l'ouverture de la discussion en séance

–, le projet de loi sur la croissance et

l'activité repasse entre les mains des

sénateurs. Mais le texte qui leur re-

vient, même s'il intègre une partie de

leurs amendements adoptés en pre-

mière lecture, a largement été re-

composé à la main de la commission

spéciale de l'Assemblée et du gouver-

nement.

De quoi braquer la majorité sénato-

riale de droite qui, à l'issue des 210

heures de débat en commission et en

séance en première lecture au Sénat,

nourrissait l'espoir qu'un sort plus fa-

vorable serait réservé à ses proposi-

tions. C'était du moins ce pour quoi

militaient le président du Sénat, Gé-

rard Larcher, le président du groupe

UMP – devenu depuis Les Républi-

cains (LR) –, Bruno Retailleau, et le

président de la commission spéciale,

Vincent Capo-Canellas (UDI), contre

l'avis d'une partie de leurs troupes,

tentée par une opposition plus fron-

tale.

Les groupes LR et UDI devaient donc

se positionner sur l'attitude qu'ils

adopteraient en deuxième lecture

avant la reprise des travaux de la

commission, mardi 23 juin. Certains,

à droite, étaient en effet partisans de

couper court au « dialogue » en adop-

tant d'entrée une motion de rejet. Ils

n'ont pas été suivis. " Il ne s'agit pas

de s'appliquer le 49-3 à nous-mêmes,

explique M. Retailleau. On a obtenu

un certain nombre d'avancées mais

qu'on juge totalement insuffisantes. Le

Sénat va reprendre ce que l'Assemblée

n'a pas pu faire. "

Marges de manœuvre étroites

Munis de ce mandat visant à mener le

débat à son terme – la discussion en

séance commencera le 30 juin, elle

est prévue pour durer cinq jours –,

les membres de la commission ont

auditionné, mardi, le ministre de

l'économie, Emmanuel Macron. Le

ministre a centré son propos sur les

nouveautés et les modifications ap-

portées en deuxième lecture à

l'Assemblée, détaillant les points

d'accord, d'accord partiel ou de

désaccords avec le Sénat. « Profitons

de ce nouvel examen pour parfaire ce

projet de loi. Un texte législatif n'est

jamais vitrifié, jamais figé », a-t-il

conclu, assurant vouloir « préserver

l'esprit de dialogue et de respect qui a

présidé lors de nos débats précédents ».

Dans les faits, les marges de

manœuvre sont cependant étroites.

Il est clair que, sur les mesures

concernant le droit du travail, il n'est

pas question pour le gouvernement

de bouger le « point d'équilibre » ar-

rêté avec sa majorité à l'Assemblée.

« Pour nous, l'équilibre a été trouvé, il

n'y aura pas de remise en cause », ex-

plique le cabinet de M. Macron. Sur

le volet des professions réglemen-

tées, en revanche, il se dit prêt à dis-

cuter « sur la base d'amendements qui

sécuriseraient le dispositif mais pas

pour réduire l'ambition ».

« Macron a rendez-vous avec le Sénat

sur les professions réglementées. Il de-

vrait saisir cette occasion pour avancer

sur les notaires car il est encalminé sur

cette question. Un dialogue a été enta-

mé, il faut vraiment bouger », défend

M. Capo-Canellas. " Sur les notaires,

nous nous battrons jusqu'au bout, ren-

chérit M. Retailleau. Les professions

réglementées ont été les boucs émis-

saires, un marqueur de gauche pour

faire avaler aux électeurs de gauche des

mesures libérales. "

Après l'audition du ministre, la com-

mission a adopté conformes une cen-

taine d'articles restant en discussion.

Un peu plus de 180 amendements

ont été adoptés, principalement sur

les professions juridiques. Ainsi les

sénateurs souhaitent que l'Autorité

de la concurrence délivre un avis

simple, non contraignant, sur

l'élaboration de la carte de libre ins-

tallation des notaires, des huissiers

et des commissaires-priseurs. Ils

veulent également poser quelques li-

mites à la possibilité pour les avocats

de plaider au-delà du barreau dont

ils ressortent. « Nous avons essayé de

rédiger des amendements qui puissent

ensuite être retenus par l'Assemblée »,

assure M. Capo-Canellas, déterminé

à faire du deuxième passage au Sé-

nat« une lecture utile quoi qu'il ar-

rive ».

P. Rr■

Tous droits réservés Le Monde 2015

C87E95755DEa420CF01A51362002B13A5199894F390441B0AEAB198

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DÉBAT

Code du travail, un pavé dans la mare

Robert Badinter et Antoine Lyon-Caen invitent, dans l'essai « le Travail et la Loi »,à refonder le droit social. « Libération » a confronté un des auteurs à un syndicaliste et uneavocate.

N° 10605jeudi 25 juin 2015

Pages 20-211910 mots

FRANCE

T rop épais, trop complexe, le

code du travail ? Depuis plu-

sieurs années déjà, le patronat dé-

nonce une législation française obèse

et absconse. Alors que le gouverne-

ment a mis en place une commission

chargée de réfléchir à la hiérarchie

des normes entre la loi et la négocia-

tion collective, deux éminents ju-

ristes, un ancien ministre de la Jus-

tice, Robert Badinter, et un profes-

seur émérite à l'université Paris-X-

Nanterre, Antoine Lyon-Caen, pro-

posent dansle Travail et la Loi (1) une

refonte totale de notre droit social.

Au lendemain de la publication des

derniers chiffres du chômage (lire

aussi page 13), Libération a organisé

un débat entre l'un des auteurs, An-

toine Lyon-Caen, Alexandra Sou-

meire, l'avocate des ex-salariés de

Continental, et le coresponsable de

l'union syndicale Solidaires Eric Bey-

nel.

Pouvez-vous nous présenter rapide-

ment votre ouvrage ?

Antoine Lyon-Caen : C'est un petit

opuscule que Robert Badinter et moi-

même avons commencé à élaborer en

septembre, sur la base d'un double

constat. D'abord, la très grande diffi-

culté pour ceux qui sont destinataires

du code du travail de l'appréhender.

Non pas de manière littérale - il n'est

pas mal écrit -, mais de comprendre

comment le mobiliser. A la fois pour

les salariés, afin qu'ils puissent

s'approprier la loi qui les concerne,

mais aussi pour les petits entrepre-

neurs, à qui l'on fait croire, à tort ou

à raison, que ce code serait pour eux

source de tracas et de complexité.

Second point : nos gouvernants, de-

puis trente ans, sont convaincus que

le droit du travail est responsable du

chômage et que, pour changer les

choses, il faut changer la loi, en sur-

chargeant les textes de missions éco-

nomiques et sociales. Et bien sûr, à

chaque fois, c'est un échec. Face à ce

double diagnostic, nous avons donc

pensé qu'il fallait redonner un sens à

notre droit du travail, en énonçant,

à droit constant, cinquante grands

principes. Principes qu'il faudra en-

suite décliner de façon législative, via

le Parlement, ou conventionnelle,

c'est-à-dire par la négociation entre

partenaires sociaux. Si l'on est

d'accord sur les principes, leur décli-

naison est moins compliquée.

D'autant qu'ils laissent une vraie

place au juge pour les interpréter. A

noter, enfin, que nous n'avons pas

couvert l'ensemble du droit du tra-

vail. Nous avons laissé de côté ce que

l'on appelle les relations profession-

nelles [droit de grève, liberté syndi-

cale…, ndlr], pour lesquelles il existe

des principes constitutionnels, mais

aussi la formation professionnelle -

maquis très compliqué - ou encore

les juridictions du travail.

Il y a effectivement de gros trous,

comme par exemple sur le Smic…

A.L.-C. : Il y a bien mieux ! Nous

avons inscrit que « chaque salarié a

droit à un salaire qui lui assure une vie

libre et digne ». C'est beaucoup plus

important que le salaire minimum,

qui est une notion technique. Et la

déclinaison légale de ce principe

merveilleux, c'est justement le Smic.

Alexandra Soumeire : Vous dites

que cet ouvrage serait un moyen de

lutter contre l'« inintelligibilité » du

code du travail, ce qui suppose un

travail de simplification. Mais simpli-

fication suppose, comme vous l'avez

dit, que cela soit fait à « droit

constant ». Or, ce qui est proposé,

c'est une réduction drastique du code

du travail, au profit, notamment, de

la convention collective, de branche

ou de terrain, ou très épisodique-

ment, de la loi. Autrement dit, alors

que le code du travail garantit des

droits, vous le remplacez par des

principes, en renvoyant ensuite à une

négociation collective de branche,

très hypothétique par nature. On l'a

vu avec le « pacte de responsabilité »,

qui a accordé une baisse de cotisa-

tions sociales aux entreprises, mais

sans contrepartie, ensuite dans les

négociations de branches, en termes

d'emploi… Cette substitution est in-

égalitaire, puisque la convention col-

lective de branche suppose des dif-

férences suivant les métiers. Même

inquiétude pour l'employeur. Car le

code du travail, par nature, fixe des

règles moins susceptibles

d'interprétation. Or plus vous le ré-

duisez, plus vous augmentez le rôle

du juge, ce qui est source

d'incertitude pour l'entrepreneur qui

↑ 21

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ne connaîtra pas, à l'avance,

l'interprétation qui en sera faite. Je

ne crois pas que la simplification sé-

curise l'entrepreneur, qui sera sou-

mis au pouvoir du juge et à la négo-

ciation.

Eric Beynel : Ce qui m'étonne, moi,

c'est d'abord le contexte. Vous avez

commencé à rédiger ce livre au mois

de septembre, et il arrive pile au mo-

ment de la discussion de deux projets

de loi importants que sont les textes

Macron et Rebsamen. Vous sortez

aussi ce livre alors que vous faites

partie de la commission « Com-

brexelle » mise en place par Rebsa-

men, qui a pour mission de réfléchir

« à la place donnée à l'accord collectif

par rapport à la loi dans le droit du tra-

vail en France ». Bref, même si vous

dites qu'il n'y a pas eu de commande

de la part de l'exécutif, mon expé-

rience de syndicaliste m'incline à

croire que des livres ou des rapports

de ce type n'arrivent pas par hasard.

Qui plus est dans un contexte de ré-

duction globale des droits des tra-

vailleurs.

A.L.-C. : Ce n'est pas notre objectif.

E.B. : Vous avez aussi indiqué, en le

regrettant, que le code du travail

était souvent présenté comme un

frein à l'emploi. Or l'ouvrage débute

en parlant d'une grave maladie so-

ciale qui serait le chômage. Ce qui,

au passage, est une réalité. Puis se

concentre sur les petits entrepre-

neurs, présentés comme incapables

de comprendre la complexité du

droit. Autrement dit, en le simpli-

fiant, on pourrait résorber le chô-

mage. Mais est-ce que pour suppri-

mer les accidents on simplifierait le

code de la route ?

A.L.-C. : Si l'on s'interdit d'écrire

parce qu'on risque d'apparaître - à

tort - comme les porte-parole d'untel

ou untel, alors on n'écrit jamais. Pour

nous, c'était un devoir citoyen. Ni

Robert Badinter ni moi-même ne

sommes à la recherche de quoi que ce

soit. C'est vraiment un livre de per-

sonnes libres, et je ne pense pas que

les ministres ou Jean-Denis Com-

brexelle [ancien directeur général du

travail, ndlr] aient eu connaissance

de la teneur du livre avant sa paru-

tion. Ou alors, cela voudrait dire qu'il

y a eu des fuites… Je ne voudrais pas

que, par vos réactions, vous empê-

chiez un débat qui est nécessaire, qui

permette au droit du travail de re-

trouver sa dignité.

A.S. : On peut toujours faire œuvre

de simplification, sur les seuils so-

ciaux, par exemple, ou sur

l'organisation du code qui renvoie,

sur un même sujet, tantôt à la loi,

tantôt aux décrets, donc pas au

même endroit. Mais je reste dubita-

tive sur la réduction du nombre

d'articles. Si vous passez de 3

000 pages à 50 articles, il y a comme

présupposé une baisse des garanties.

A.L.-C. : C'est exactement ce contre

quoi ce livre s'élève ! Contre l'idée

que plus vous avez de pages, plus

vous êtes protégé ! Vous pensez que

l'on perd quelque chose quand on

maigrit… Moi je pense que l'on peut

gagner du muscle.

Il y a aussi des gros changements,

comme la fin de la durée légale…

A.S. : En effet, sous prétexte de sim-

plification, vous remettez en cause

les 35 heures, puisque vous parlez

désormais de durée « normale » du

travail - et non plus « légale » - dé-

finie par chaque branche profession-

nelle. Cela veut dire qu'une conven-

tion collective pourrait instaurer les

39 heures et une autre les 37 heures.

A.L.-C. : Depuis la loi de 2008, on

peut déjà fixer, par accord collectif,

une durée « normale », qui ne soit pas

35 heures. On ne fait que reprendre

le droit existant.

A.S. : La convention collective peut

fixer une durée de 39 ou 37 heures,

mais le déclenchement des heures

supplémentaires reste à partir de

35 heures. Si vous supprimez la durée

légale, le déclenchement des heures

sup ne se fera pas à partir du même

seuil suivant les branches de métiers.

E.B. : Autre point contestable : par-

mi les principes qu'il vous semble im-

portant de codifier, vous mettez la

rupture conventionnelle. Or dans la

majorité des cas, elle n'est pas choi-

sie par les salariés. En

l'institutionnalisant, vous allez à

l'encontre des intérêts des tra-

vailleurs.

A.L.-C. : Encore une fois, il s'agissait

d'exhumer, à partir du droit actuel,

les principes essentiels. Il y a diffé-

rents modes de rupture du contrat de

travail, dont la rupture convention-

nelle. On ne va pas refaire l'histoire

de la rupture amiable, mais elle

existe depuis longtemps. Le méfait

de la loi est peut-être de l'avoir ren-

due civilisée. Et donc attractive pour

l'employeur, puisque la rupture

conventionnelle lui permet de mettre

fin à tout contentieux possible, mais

aussi pour certains salariés qui se

disent : « Quitte à partir, je pré-

fère… »Notre tâche n'était pas de

transformer le droit positif. Cela au-

rait été un autre exercice, plus mili-

tant. Notre livre est d'abord un tra-

vail citoyen.

E.B. : Vous actez aussi l'évaluation

des salariés. Or, c'est un des princi-

paux facteurs de dégradation des si-

tuations de travail. Pourquoi l'édicter

comme un principe ? Par ailleurs,

pourquoi avoir choisi de définir la pé-

riode d'essai par le terme « raison-

nable » et non pas par une durée ?

A.L.-C. : La question, pour le juriste,

est la suivante : doit-on être réaliste

ou pas ? Doit-on partir des faits pour

essayer de réfléchir à ce qu'est le

↑ 22

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droit ? Ma réponse est oui.

L'évaluation est une pratique qui

existe. Je préfère l'encadrer plutôt

que de n'en rien dire. Sur la période

d'essai, nous nous sommes dit que ce

qui est important, c'est de fixer une

durée « raisonnable ». Mais il est pos-

sible que, sur ce point, il y ait besoin

d'une déclinaison législative.

L'idée récurrente, dans votre livre,

c'est de donner plus de place à la né-

gociation collective ?

A.L.-C. : Non, il n'y a pas

d'affirmation d'une prééminence de

l'accord collectif.

Nombre de thèmes sont néanmoins

renvoyés à la négociation collective.

Or, on peut se demander s'il est lé-

gitime d'accorder autant de pouvoir

à des partenaires sociaux parfois peu

représentatifs…

A.L.-C. : S'il y avait un accord sur des

grands principes, la négociation col-

lective pourrait être plus forte, moins

chaotique.

(1) Le Travail et la Loi, éd. Fayard, 80

pp., 8 €. ■

par Luc Peillon, Amandine Cailhol

Recueilli par Amandine Cailhol et

Luc Peillon Photos Julien Mignot

Tous droits réservés Libération 2015

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Parution : Quotidienne

Diffusion : 93 781 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014

Audience : 940 000 lect. - © AudiPresse One 2014↑ 23

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AMÉNAGEMENT DUTERRITOIRE

↑ 24

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Les régions déçues de la réforme territorialeLes présidents de régions, presque tous socialistes, sont réunis en congrès aujourd'hui à Rouen.Parmi les sujets à l'ordre du jour, la loi sur la nouvelle organisation territoriale, qui avait pourambition de renforcer les compétences des régions et qui les a fortement déçus.

jeudi 25 juin 2015Page 9

674 mots

FRANCE—RUBRIQUE

C 'est la dernière fois qu'ils sont

réunis en congrès avant les

élections régionales de décembre, et

ils ont bien du mal à cacher leur dé-

ception. La réforme territoriale,

conduite par le gouvernement avec la

volonté de renforcer le rôle de cet

échelon, notamment en matière de

développement économique et

d'aménagement du territoire, est se-

lon eux loin de tenir ses promesses.

Alain Rousset, président socialiste de

la région Aquitaine et de

l'Association des régions de France

(ARF), n'a jamais caché en effet qu'il

n'était pas particulièrement deman-

deur d'une fusion des régions, impo-

sée par Manuel Valls, et qu'il

s'inquiète de l'émergence de métro-

poles fortes empiétant sur leurs pré-

rogatives. Surtout, il ne peut que

constater que la loi portant Nouvelle

organisation territoriale de la Répu-

blique (« Notre »), qui devait clarifier

les compétences entre collectivités,

a perdu au fil des lectures entre les

deux Assemblées son ambition ini-

tiale. « Nous étions prêts à assumer

le rôle majeur que souhaitait nous

confier le projet présenté par le pré-

sident de la République. Les travaux

du Parlement ne l'ont pas permis »,

commente-t-il.

« Les réformes territoriales, on sait

comment elles entrent au Parlement

mais on ne sait jamais comment elles

en ressortent », constate un vieux

routier de l'Assemblée nationale. En

2003, l'acte 2 de la décentralisation

porté par Jean-Pierre Raffarin, « en-

tré régionaliste au Parlement, en est

ressorti départementaliste », ex-

plique Éric Giuily, ancien conseiller

de Gaston Defferre et auteur d'un

livre sur le millefeuille territorial (1).

À l'époque, la loi voulait déjà consa-

crer la prééminence de la région en

matière de développement écono-

mique sur les autres collectivités.

Elle s'était heurtée au principe

constitutionnel de non-tutelle d'une

collectivité sur l'autre, mais aussi à

la forte résistance des présidents de

conseils généraux.

Cette fois encore, le département,

dont le premier ministre avait pour-

tant annoncé la disparition au début

de l'année, devrait ressortir intact de

son examen parlementaire. Au fil des

lectures du texte, qui revient la se-

maine prochaine à l'Assemblée na-

tionale, le transfert aux régions des

compétences en matière de routes,

de collèges et de transports scolaires

a été abandonné. De même, le tou-

risme devrait rester une compétence

partagée entre la région et le dépar-

tement. Tout comme le sport et la

culture. Alain Rousset a par ailleurs

échoué à obtenir pour les régions la

décentralisation, à titre expérimen-

tal, du placement des chômeurs.

En fin de compte, « nous gardons la

compétence exclusive en matière

d'aides aux entreprises », explique le

président de l'ARF, qui aurait souhai-

té « obtenir plus de décentralisation

de l'État afin de transposer le modèle

allemand fondé sur le couple

régions-PME qui est un succès pour

la création d'emplois ».

Les régions espèrent toutefois obte-

nir gain de cause sur la question des

finances. Le président de l'ARF a tou-

jours considéré que la force des ré-

gions résidait moins dans leur taille

que dans leurs moyens. « Le rapport

entre le budget des régions françaises

et celui des régions allemandes est de

1 à 10 », relevait déjà l'année dernière

l'économiste Nicolas Bouzou. L'ARF

demande pour cela des ressources fi-

nancières propres – notamment une

part plus importante de la cotisation

sur la valeur ajoutée des entreprises

qui a remplacé la taxe profession-

nelle –, alors que les régions dé-

pendent aujourd'hui à 90 % de dota-

tions de l'État dont la baisse est pro-

grammée jusqu'en 2018. ■

par Céline Rouden

(1) Pour en finir (vraiment) avec

le millefeuille territorial. Éd. de

l'Archipel, 2015.

Tous droits réservés La Croix 2015

6A7555BD503a0601D0E154365C0C81D355C97940D9A040033BC30F9

Parution : Quotidienne

Diffusion : 93 149 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014

Audience : 480 000 lect. - © AudiPresse One 2014↑ 25

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Ressources des régions : le plan du gouvernementA l'horizon 2017, les conseils régionaux capteraient 55 % de la CVAE.Des économies seront faitessur les transferts de compétences.

N° 21966jeudi 25 juin 2015

Page 6464 mots

FRANCE—COLLECTIVITÉS LOCALES

L es présidents de région

espéraient l'intervention du Pre-

mier ministre ce jeudi à Rouen à

l'ouverture de leur congrès. Il ne

viendra pas. En déplacement en Co-

lombie, Manuel Valls ne s'avancera

pas sur les ressources dont dispose-

ront ces collectivités pour financer

leurs nouvelles compétences écono-

miques à partir de janvier prochain.

Alain Rousset, président de

l'Aquitaine et de l'Association des ré-

gions de France, profitera donc du

congrès pour renouveler ses deside-

rata. A savoir, obtenir 70 % de la

contribution sur la valeur ajoutée des

entreprises (CVAE), une taxe

d'autant plus attrayante qu'elle pro-

gresse en moyenne de 2,5 % par an.

L'ARF réclame par ailleurs les 600

millions d'euros d'aides actuellement

distribuées aux TPE par les départe-

ments. Alain Rousset propose enfin à

l'Etat de flécher 700 millions d'argent

frais vers les PME-ETI pour créer

60.000 emplois de plus. Des exi-

gences que d'autres associations

d'élus jugent jusqu'au-boutistes.

Mais le durcissement des positions

s'explique par la perspective des

élections régionales, la négociation

finale en juillet de la réforme des

compétences des régions et

l'imminence des cadrages du projet

de loi de finances 2016.

L'Etat ne fera qu'une moitié de ce

chemin. D'après deux sources au

gouvernement, si le Parlement confie

comme prévu en 2017 aux régions la

responsabilité des transports interur-

bains et scolaires ainsi que la gestion

des ports, elles pourront compter sur

le budget correspondant de 4 mil-

liards d'euros. Cette somme corres-

pond à 25 % de l'impôt local écono-

mique prélevé sur les entreprises et

dont les départements touchaient la

moitié jusqu'ici. Les régions, qui re-

cevaient un quart de la CVAE, comme

les communes, capteraient donc, en

2017, 50 % de cette taxe.

Dégager des économies

pour l'aide aux

entreprises

Le gouvernement pourrait en outre

abonder ces transferts avec une par-

tie des dépenses économiques ac-

tuelles des départements (1,6 mil-

liard d'euros). Selon nos informa-

tions, une enveloppe de 400 à 700

millions d'euros serait envisagée dès

2016 pour alimenter les futures aides

régionales aux TPE. Soit environ 5 %

de CVAE en plus (et donc un total de

55 %). Charge aux régions de dégager

des économies pour financer l'aide

aux entreprises.

L'Etat laissera aux départements une

partie du reliquat de ce qu'ils rece-

vaient pour compenser la hausse des

prestations sociales. Ils conserve-

raient aussi pendant un an la cen-

taine de millions d'euros consacrée à

leurs agences de développement éco-

nomique. Le reste du reliquat contri-

buera aux économies budgétaires. ■

par Matthieu Quiret

Tous droits réservés Les Echos 2015

927DD5A95E1a2B0DD0FB58261109A10456D9B042C97249301135177

Parution : Quotidienne

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POLITIQUE DESTRANSPORTS

↑ 27

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L'ASSOCIATION DES SOCIÉTÉS FRANÇAISES D'AUTOROUTES (ASFA) VANTE LE MODÈLE DE LA CONCESSION L'ASSOCIATIONDES SOCIÉTÉS FRANÇAISES D'AUTOROUTES (ASFA) ORGANISAIT HIER UN COLLOQUE INTITULÉ "LES CONCESSIO

L'Association des sociétés françaises d'autoroutes (ASFA) vante le modèle de laconcession

N° 23383jeudi 25 juin 2015

Page 141029 mots

FAITS ET TENDANCES— [AUCUNE]

L 'Association des sociétés

françaises d'autoroutes (AS-

FA) vante le modèle de la conces-

sion

L'Association des sociétés françaises

d'autoroutes (ASFA) vante le modèle

de la concession

L'Association des sociétés françaises

d'autoroutes (ASFA) organisait hier

un colloque intitulé « Les conces-

sions, un modèle d'avenir ». Alors

qu'un protocole d'accord mettant fin

à de longs mois de crise sur les tarifs

des péages et la rentabilité de ces so-

ciétés, a été signé en avril entre l'Etat

et les concessionnaires, l'ASFA n'a

pas caché sa volonté de mieux com-

muniquer sur le modèle économique

de ses membres. « Ces derniers mois,

nous avons constaté le fossé entre le

modèle tel qu'il est fantasmé par ses

détracteurs, et tel qu'il est vécu par

ses acteurs. Il s'agit donc de mieux

communiquer. Ce colloque est une

première pierre à cette communica-

tion », a indiqué le délégué général

de l'ASFA Jean MESQUI.

Comme nous l'annoncions (cf. CE du

23 juin), lors de l'assemblée général

de l'ASFA qui se tenait également

hier, le mandat à la présidence de

l'association de M. Pierre COPPEY,

directeur général délégué de Vinci,

président de Vinci Autoroutes et de

Vinci Concessions, a été prolongé

d'un an.

« Le débat a été très intense en

France et a mélangé des choses très

différentes. Les concessionnaires

sont du côté du long terme et du très

long terme, alors que la puissance

publique est de plus en plus court-

termiste. Le consommateur l'est en-

core plus, surtout quand on lâche,

comme l'Autorité de la concurrence,

le mot » rente « , qui est très mal per-

çu », a souligné lors de ce colloque,

M. André AUTRAND, managing di-

rector au sein d'Edmond de Roth-

schild Asset Management. Ce rapport

de l'Autorité de la concurrence publié

en septembre, qui soulignait une

rentabilité exceptionnelle des

concessionnaires comprise entre 20

et 24 %, a depuis été remis en cause

par de nombreux acteurs.

« Ce débat a mis en lumière une

question pédagogique : quels sont les

bons concepts pour évoquer la tra-

jectoire financière d'un concession-

naire ? », a noté pour sa part M. Fran-

çois POUPARD, directeur des infra-

structures, des transports et de la

mer au ministère de l'Ecologie, du

Développement durable et de

l'Energie. Une question sur laquelle

s'est penché lors de ce colloque M.

Bertrand JACQUILLAT, professeur

émérite des universités, président

d'honneur d'Associés en Finance/Dé-

troyat. « Les concessionnaires ont

des marges très importantes, mais un

taux de rotation des actifs très faible.

Le produit des deux donne la renta-

bilité du capital investi », a-t-il dé-

veloppé, soulignant que « les conces-

sionnaires ont des rentabilités qui se

justifient sur le plan économique et

sont en phases avec les autres sec-

teurs ». Selon M. JACQUILLAT, la

rentabilité d'une concession ne peut

se mesurer « à un instant donné, sans

regarder le passé et le futur. Le cash

flow est négatif au début, puis il y a

un équilibre, et ensuite il devient très

positif. Il faut regarder la rentabilité

sur l'ensemble de la durée de vie » de

la concession, a-t-il développé.

Nécessité d'une stabilité juridique

pour les investisseurs

La dimension juridique des conces-

sions a été également largement évo-

quée lors de ce colloque. Selon M.

POUPARD, le récent bras de fer entre

Etat et concessionnaires a « mis en

lumière les difficultés qu'on peut

avoir à gérer le temps long des

contrats historiques peu adaptables à

l'évolution de la conjoncture ». Cer-

tains acteurs ont posé lors de cette

crise, la question du déséquilibre des

pouvoirs entre Etat concédant et

concessionnaires, qui bénéficieraient

de contrats très protecteurs. Selon M.

Sylvain DURANTON, expert trans-

port et infrastructures au Boston

Consulting Group (BCG), « c'est de

toute façon la puissance publique qui

décide de ce qui est construit, et qui

décide qui paye, les usagers, les col-

lectivités… Dans un système de

concession qui marche bien, c'est

bien la puissance publique qui garde

la main ».

Cette stabilité juridique est d'autant

plus importante qu'elle rassure les

investisseurs. « C'est un point auquel

ils sont sensibles. Ils sont également

attentifs au respect des conditions

économiques préalables qui ont pré-

sidé à leur engagement dans un pro-

jet », a souligné M. AUTRAND.

« L'économie moderne ne se fait pas

en vase clos. Les investisseurs, s'il y

a de mauvais signes émanant d'un

pays, ils passent au pays suivant », a-

t-il ajouté.

M. David AZEMA, ancien directeur

général de l'Agence des participa-

↑ 28

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tions de l'Etat (APE), chairman « glo-

bal infrastructure group » de Bank of

America Merrill Lynch et vice-chair-

man « global corporate and invest-

ment banking » pour l'Europe, le

Moyen-Orient et l'Afrique, a quant à

lui souligné certaines faiblesses de

l'Etat dans son rapport au modèle des

concessions ou partenariats public-

privé (PPP). « Le discours politique

n'est pas porté avec beaucoup de

clarté. Dès qu'une concession ou un

PPP dévie, c'est tout le système qui

est critiqué », a-t-il affirmé, marte-

lant lui aussi qu'il faut « une stabilité

et une prévisibilité du cadre juridique

et du comportement de la puissance

publique ». Autre difficulté selon lui,

contrairement à d'autres pays, « en

France, il n y a pas de lieu qui ait pris

le leadership sur la gestion et la né-

gociation de ces contrats de conces-

sion. C'est éclaté entre différents mi-

nistères ». ■

Tous droits réservés Correspondance Economique 2015

F0796547586aBA03C0ED5046380ED18857A96D4C09B745812E68339

Parution : Quotidienne

↑ 29

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Ecotaxe : on achève bien les portiquesHuit mois après avoir torpillé définitivement les portiques prévus pour la taxe poids lourds, parcrainte d'un blocus des routiers, le gouvernement prépare leur démantèlement partiel. Mais lesprochaines régionales ne hâtent pas le processus.

N° 21966jeudi 25 juin 2015

Page 132106 mots

ENQUÊTE—INFRASTRUCTURES

On saura d'ici à quelques mois

quelle part des 160 portiques sera

finalement démontée, laissant au-

gurer d'une ardoise supplémen-

taire de 7 millions d'euros au

maximum pour l'Etat.

Le réseau routier français n'est pas

près de se débarrasser des portiques

écotaxe, ces rutilants perchoirs à oi-

seaux qui ont coûté entre 600.000 et

1 million d'euros pièce, et qui n'ont

jamais connu d'autre utilité depuis

l'enterrement de la « taxe poids

lourds », en octobre dernier. Car le

démantèlement de ces carcasses

d'aluminium bourrées

d'électronique, officiellement à

l'ordre du jour, s'annonce décidé-

ment aussi confus et laborieux que le

fut toute la saga de cette taxe fan-

tôme, depuis son adoption en 2009.

En théorie, tout roule : le ministère

de l'Ecologie et des Transports a bou-

clé fin avril un appel d'offres portant

sur « la dépose, le transport et le sto-

ckage des dispositifs déployés pour la

mise en place du système écotaxe »,

et devrait désigner prochainement

des prestataires privés pour ce mar-

ché complexe, qui nécessitera des

engins de levage et des travaux noc-

turnes. Sur le papier, il s'agit de dé-

monter 160 portiques sur tout le ter-

ritoire (173 avaient été installés par

l'Etat, mais une bonne dizaine, van-

dalisés en Bretagne et aux alentours

pendant la révolte des « bonnets

rouges », sont déjà hors circuit). A ce-

la s'ajoutent bien d'autres éléments

à remiser, comme les 230 bornes de

contrôle automatique disposées le

long des routes secondaires, 400 ter-

minaux de paiement par carte ban-

caire, les 718.000 boîtiers électro-

niques GPS installés dans les ca-

mions français ou étrangers, 986

panneaux, sans oublier le démontage

du centre informatique (770 ser-

veurs) de l'ex-société Ecomouv', ins-

tallée à Metz, dont les 190 salariés

ont reçu leur lettre de licenciement.

Démontage à la

demande

Dans les faits, pourtant, l'Etat a choi-

si de se hâter lentement. Est-ce

l'approche des élections régionales,

en décembre prochain ? Le contrat de

démontage s'échelonnera en réalité

sur deux années pleines, alors que,

depuis un an déjà, la moitié des por-

tiques étaient déjà voués à la fer-

raille : en juin 2014, dans une recu-

lade qui ne sera pas la dernière, l'Etat

avait considérablement réduit le ré-

seau routier visé par l'écotaxe, le ra-

menant de 15.000 à 3.800 kilomètres

de routes, et mettant hors jeu de ce

fait quelque 80 portiques électro-

niques.

Surtout, l'exécutif renvoie la balle

dans le camp des collectivités territo-

riales, sur le thème « si vous le sou-

haitez, on démontera ces installa-

tions »… lesquelles sont pourtant gé-

néralement placées sur le routier na-

tional non concédé. C'est donc peu

dire que les départements ne se

sentent pas concernés par ce symbole

de gabegie. « Tout le monde s'en

fiche, les élus n'ont pas envie de re-

mettre le doigt sur des mesures im-

populaires », avance Bertrand Pan-

cher, député UDI de la Meuse, qui

considère que l'on devrait réutiliser

ces portiques pour d'autres usages

routiers.

Dans la plupart des régions sondées,

grands axes de transit routier comme

le Nord, la Moselle, la Drôme ou la

Gironde, la réponse est la même :

« Ce n'est pas de notre ressort, tout

est géré par l'Etat et, à notre connais-

sance, le démontage n'a pas com-

mencé », dit-on à l'unisson. Exemple,

dans la Direction interdépartemen-

tale des routes (DIR) Nord, qui

compte 16 portiques, de l'Oise jus-

qu'au Pas-de-Calais, « il n'est pas

question de démontage ». Quant aux

possibilités de réemploi, qui avaient

été brandies par Ségolène Royal

(comptage du trafic, repérage de voi-

tures volées, message météo…), les

idées semblent lentes à émerger.

« Ces portiques sont des structures

trop légères pour recevoir des pan-

neaux à messages variables »,

regrette-t-on dans l'une des DIR, le

bras armé de l'Etat en région. En Ile-

de-France, région largement pour-

vue, la DIR se refuse à communiquer,

mais certains élus commencent à ju-

ger qu'il serait dommage de jeter le

bébé avec l'eau du bain.

Politiquement parlant, l'Etat aura

bien du mal à boucler quoi que ce

↑ 30

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soit actuellement avec des régions en

fin de bail, dont la plupart ont vo-

cation à changer sensiblement leurs

frontières. « Comment discuter du

démontage avec des territoires qui

n'existent pratiquement plus ? Il faut

que les nouveaux exécutifs régionaux

s'installent, et voir dans quelle escar-

celle tomberont les futures rede-

vances », ajoute Bertrand Pancher.

En attendant, le gouvernement est

surtout pressé de boucher les trous

sur le plan financier pour pousser ses

divers projets d'infrastructures de

transport. Et de pérenniser les expé-

dients improvisés en octobre. Alain

Vidalies, secrétaire d'Etat aux Trans-

ports (dont les services se re-

tranchent dans un mutisme com-

plet), doit se prononcer sur les mo-

dalités retenues, suite à un groupe de

travail ad hoc qui s'est réuni pour la

dernière fois mercredi soir. En toute

logique, il devrait reconduire à partir

de janvier 2016 la surtaxation du car-

burant de 4 centimes : à l'automne,

il avait été décidé, d'une part,

d'alourdir de 2 centimes par litre la

fiscalité de gazole (TICPE) pour les

camions comme pour les automo-

biles et, d'autre part, d'annuler « ex-

ceptionnellement » une exonération

de 2 centimes par litre accordée aux

professionnels de la route.

Un double ersatz qui permettait de

renflouer à hauteur de 330 millions

d'euros le budget de l'Agence de fi-

nancement des infrastructures de

transport (Afitf). Celle-ci, faute de

voir la couleur de l'écotaxe éternelle-

ment repoussée, commençait à vivre

à crédit et accumulait les retards de

paiement vis-à-vis de RFF, le ges-

tionnaire des infrastructures ferrées,

selon son président, le député Phi-

lippe Duron. Avantage de la recon-

duction des « + 4 centimes » : être

relativement invisible pour les usa-

gers. Inconvénient notoire : les semi-

remorques étrangers qui traversent

la France sans ravitailler peuvent ai-

sément échapper à cette surtaxe,

alors qu'ils participent comme les

autres à la dégradation du réseau na-

tional (un camion équivaut au pas-

sage de 1.000 voitures).

On saura d'ici à quelques mois quellepart des 160 portiques sera finalementdémontée, laissant augurer d'une ar-doise supplémentaire de 7 millions

d'euros au maximum pour l'Etat. Pho-to : Photo Hervé Ronne/Réa

Autre solution examinée récemment,

mais défendue par le seul syndicat

professionnel Otre : une « vignette

dématérialisée » pour les poids

lourds de plus de 7,5 tonnes, qui

frapperait plus équitablement les vé-

hicules étrangers que la surtaxe de 4

centimes. Mais comme son nom ne

l'indique pas, ce droit d'usage impli-

quait « non seulement de garder les

portiques écotaxe, mais même

d'étoffer leur parc, puisqu'elle

s'appliquerait sur la totalité du ré-

seau routier », selon Nicolas Paulis-

sen, délégué général de la FNTR. Il

aurait en outre fallu créer une nou-

velle structure ad hoc, réminiscence

d'Ecomouv', pour une facture de 50

millions, selon lui. On comprend que

le gouvernement n'ait pas été très

inspiré à l'idée de revenir sur cette

route politiquement minée…

Survivances régionales

Condamnées au niveau national, les

potences d'aluminium, livrées par le

groupe nantais Lacroix Signalisation,

semblent pourtant bien parties pour

survivre sous forme de réminiscences

régionales. En Alsace, les élus se

battent en ce sens, non sans résultat.

« Les six portiques installés en Alsace

ne seront pas démontés, c'est décidé.

François Hollande, en visite à Stras-

bourg fin avril, nous l'a confirmé »,

relate Eric Straumann, le nouveau

président du Conseil départemental

du Haut-Rhin (Les Républicains), qui

veut mettre fin au sempiternel pro-

blème local : les camions étrangers

qui sillonnent depuis 2005 le corridor

alsacien, pour couper à la taxe côté

allemand. « Nous avons 1.500 poids

lourds par jour sur nos routes, et ça

progresse sans cesse, posant des gros

problèmes locaux », fulmine l'élu.

Son idée pour la facturation ?

S'appuyer sur le système allemand

Toll Collect, marginalement détenu

par le français Cofiroute (Vinci).

Pourtant, bénédiction élyséenne ou

non, la feuille de route tarde : les

réunions avec l'Etat sont reportées

régulièrement, et aucun courrier offi-

ciel n'a encore scellé cette exception

régionale, reconnaît Eric Straumann.

Car d'autres régions, comme la Lor-

raine ou Champagne-Ardenne, pour-

raient suivre à leur tour le chemin du

« non-démontage », conformément

aux prochains contours des « super-

régions ».

Justifiées ou non, ces entorses à la

mise sous cocon des mouchards élec-

troniques font des vaguelettes, jus-

qu'à l'autre bout de la France. L'idée

même d'une écotaxe régionale ?

« C'est un mauvais coup pour

l'économie bretonne, car même si la

région Bretagne refusait de voter

cette nouvelle taxe, les transporteurs

bretons risquent d'y être assujettis

dans les autres régions de France »,

osait récemment Marc Le Fur, député

(Les Républicains) des Côtes-

d'Armor. Plus sérieusement, « l'idée

même de voir réapparaître une éco-

taxe régionale est inacceptable. Cela

va créer des distorsions de concur-

rence », selon Nicolas Paulissen de la

FNTR. Pas facile de trouver le bon ré-

gime fiscal, alors qu'en France le

transport routier de marchandises

« pèse » 37.700 entreprises à la situa-

tion fragile et fait vivre 396.000 sala-

riés…

↑ 31

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ENCADRÉS DE L'ARTICLE

Les points à retenir

Après plusieurs années d'inutilité, le gouvernement a lancé un appel d'offres pour le démontage et le stockage

des ex-portiques écotaxe.

Quelque 160 portiques, dont 138 en état de marche, sont encore installés en France.

Tous ne seront pas démontés, des régions comme l'Alsace, voire Lorraine et Champagne-Ardenne, veulent lever

une taxe locale.

Le gouvernement n'est pas pressé : il se donne deux ans pour ce grand ménage.

Loin de ces tergiversations, le sys-

tème allemand de taxation des poids

lourds, instauré dès 2005, monte lui

en régime. Et répond bien au double

objectif énoncé en vain par les gou-

vernements Ayrault, puis Valls : re-

porter le prix de l'entretien des

routes du contribuable vers les gros

utilisateurs, et favoriser un usage

plus rationnel du réseau routier.

C'est ainsi que la « LKW-Maut » sera

appliquée à compter du 1er juillet à

1.100 kilomètres de routes supplé-

mentaires, puis sera réclamée à

l'automne aux camions dès 7,5

tonnes, contre 12 tonnes et plus jus-

qu'ici. De plus, la Suisse, l'Autriche

ou la République tchèque ont mis en

oeuvre les mêmes dispositifs

« pollueur-payeur ».

« Etat neuf, jamais

servi »

On saura donc d'ici à quelques mois

quelle part des 160 portiques sera fi-

nalement démontée, laissant augurer

d'une ardoise supplémentaire de 7

millions d'euros au maximum pour

l'Etat. Soit l'épaisseur du trait par

rapport aux 800 millions déjà enga-

gés pour la rupture du contrat avec

la société Ecomouv', et au regard du

trou financier imposé à l'Afitf, qui,

heureusement pour elle, vit aussi des

redevances domaniales ou du jackpot

des radars routiers.

Le danger, finalement, serait surtout

de prendre une mesure à contre-

temps. « Avant de démonter, on au-

rait dû se poser la question de la stra-

tégie, tranche le député Bertrand

Pancher. Le modèle de transport de

demain, c'est de faire financer les

usagers, et moins les contribuables.

Cette solution des portiques, elle va

forcément revenir : la vérité, c'est

que si l'on veut arriver à 800 millions

ou 1 milliard d'euros de recettes par

an, on aura à terme les deux for-

mules : la pérennisation de la surtaxe

et le système des péages. Surtout si

l'on remet dans la corbeille des pro-

jets pharaoniques comme la ligne

Lyon-Turin ou le canal Seine-Nord. »

Loin de ces débats, le secrétaire

d'Etat aux Transports, Alain Vidalies,

a déjà fixé le prix qu'il compte tirer

de l'arsenal de lasers, caméras et ré-

cepteurs radio « état neuf, jamais ser-

vi » qu'il compte mettre bientôt à

l'encan : 50 millions d'euros si tout va

bien. Un raisonnement de bon père

de famille ou de roi du vide-grenier,

c'est selon. ■

par Denis Fainsilber

Tous droits réservés Les Echos 2015

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TRANSPORT FERROVIAIRE

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N° 21966jeudi 25 juin 2015

Page 1694 mots

INDUSTRIE & SERVICES—EN BREF

Jacques Auxiette claque la porte de SNCF Réseau

Transport : le président de la région des

Pays de la Loire, Jacques Auxiette, a an-

noncé ce mercredi qu'il démissionnait du

conseil d'administration de SNCF Réseau

(ex-RFF), où il siégeait depuis novembre

2012. Il entend protester contre le report

d'au moins deux mois, pour « raisons de

sécurité », de la réouverture de deux lignes

TER vers des stations balnéaires de la ré-

gion, qui était initialement prévue le 5

juillet. ■

par Lionel Steinmann

Tous droits réservés Les Echos 2015

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La SNCF s'attaque au chantier de la gare du Nord

Des centaines de millions d'euros de travaux sont prévus d'ici à 2023.

N° 22045jeudi 25 juin 2015

Page 21830 mots

ENTREPRISES

La gare du Nord a confié son plan derestructuration à Jean-Michel

Wilmotte.Ci-dessus, le futur terminalEurostar. Photo : WILMOTTE & ASSO-

CIÉS ARCHITECTES

TRANSPORTS La course contre la

montre est commencée. Le chantier

ouvre cette année pour se terminer

en 2023. La gare du Nord se fera une

beauté pour les Jeux olympiques si

Paris l'emporte. JO ou pas, la pre-

mière gare d'Europe a besoin d'un sé-

rieux coup de jeune. Ouverte au pu-

blic en 1864, c'est la plus ancienne

gare de Paris, classée aux Monu-

ments historiques depuis 1975. Fré-

quentée aujourd'hui par plus de 700

000 voyageurs (dont 80 % TER et

RER), la gare du Nord a pourtant peu

d'atouts. Elle a mal vieilli. Elle est

aussi sous-dimensionnée par rapport

au trafic et handicapée par un envi-

ronnement très contraint. Un conflit

personnel entre les barons James de

Rothschild et Georges-Eugène

Haussmann l'a privée d'un vrai parvis

qui en aurait facilité l'accès.

Doubler la taille du

terminal Eurostar

« La gare du Nord n'est pas au rendez-

vous de son siècle », reconnaît Anne

Hidalgo, maire de Paris. Entre les

bus, les taxis et les voitures particu-

lières, la circulation est un vrai casse-

tête. Plus embêtant, c'est une porte

d'entrée peu reluisante pour Paris.

Pour un habitué de l'Eurostar (3 %

du trafic la gare), le standing de la

gare parisienne - avec ses nombreux

mendiants et ses vespasiennes pro-

visoirement installées sur le parvis -

est à des années-lumière de celui de

Saint-Pancras, à Londres. Côté sécu-

rité, un commissariat de police, ou-

vert jour et nuit, a fini par être instal-

lé à l'intérieur de la gare en 2014.

C'est pour redresser la barre que la

SNCF, avec la Mairie de Paris, vient

de lancer son énorme chantier. Il

s'agit bien sûr d'améliorer l'accueil et

le service, mais aussi d'augmenter

son chiffre d'affaires, tout en gérant

la croissance du trafic, d'environ 5 %

par an. Guillaume Pepy, président de

la SNCF, parle de plusieurs centaines

de millions d'euros au total.

Pour gagner de la place, la grande ré-

volution est attendue à partir de

2018. « Notre idée est d'agrandir la

gare du Nord pour qu'il y ait à la fois

un terminal banlieue, un terminal in-

ternational, un terminal Eurostar, une

zone départs et zone arrivées, il faut

que la gare respire », explique

Guillaume Pepy. Une passerelle qui

surplombera les quais doit être ins-

tallée pour accéder directement sur

les voies. Le plus grand défi sera de

mener à bien ces transformations,

tout en assurant la continuité du tra-

fic.

« Cette année, nous investissons 330

millions d'euros pour rénover et déve-

lopper nos gares et 2,2 mil-liards d'ici

à 2020, précise Patrick Ropert, direc-

teur général de Gares & Connexions.

À elle seule, la gare du Nord coûtera

74 millions d'euros entre 2015 et 2018,

principalement pour doubler la taille

du terminal de l'Eurostar et rénover

l'espace banlieue. Nous travaillons ac-

tuellement à chiffrer la phase de 2018

à 2023, imaginée par Jean-Michel Wil-

motte. »

33 boutiques

Dès cette année, le hall d'accès au

RER doit être réaménagé, et les quais

des RER B et D, datant de 1970, ré-

novés. Une galerie marchande de 33

boutiques ouvrira en décembre, avec

de grandes enseignes comme Sepho-

ra, Mango, Casino, Kiko, Mexx, Naf

Naf, Celio, Jeff de Bruges, Undiz,

Desi-gual, Yves Rocher, Camaieu,

Hema, mais aussi Paul et Costa Cafe.

Une brasserie du chef triplement

étoilé Thierry Marx, qui servira 600 à

700 couverts par jour, ouvrira début

2016.

Jean-Michel Wilmotte a aussi imagi-

né un Train Blanc, dans l'esprit du

restaurant le Train Bleu de la gare de

Lyon. « En 2014, les commerces dans

nos gares ont rapporté 172 millions

d'euros. L'ambition est de doubler cette

contribution, en huit ans », promet Pa-

trick Ropert. Un hôtel cinq étoiles est

également envisagé, en étages, dans

l'Étoile du Nord, l'ancien hôtel des

Rothschild. ■

par Mathilde Visseyrias <mvissey-

[email protected]>

↑ 35

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ENCADRÉS DE L'ARTICLE

LA GARE DU NORD EN CHIFFRES SOURCE : SNCF

700 000 voyageurs transitent par la gare du Nord chaque jour

2 100 trains par jour

74 millions d'euros seront consacrés à la rénovation de la gare du Nord entre 2015 et 2018

Tous droits réservés 2015 Le Figaro

2b7bd58f51ba0303109d5ae6b10a91ad5f291a41991b4fcd31b4e76

Parution : Quotidienne

Diffusion : 314 144 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014

Audience : 1 539 000 lect. - © AudiPresse One 2014↑ 36

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TRANSPORT URBAIN ETMOBILITÉ

↑ 37

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Le gouvernement sommé d'interdire UberPOPLes chauffeurs de taxi lancent ce jeudi une « grève nationale illimitée ».Les déclarations ministé-rielles sur l'illégalité du service ne leur suffisent pas.

N° 21966jeudi 25 juin 2015

Page 16828 mots

INDUSTRIE & SERVICES—TRANSPORT

L'appel à la grève devrait se

traduire par de nombreux rassem-

blements ce matin, notamment à

Paris.

La colère des taxis contre les chauf-

feurs UberPOP, ces conducteurs

amateurs qui utilisent l'application

de la start-up américaine Uber pour

les concurrencer, a pris ces derniers

jours des airs de guérilla urbaine, et

le gouvernement croise les doigts

pour que la mobilisation de la pro-

fession ce jeudi ne donne pas lieu à

de nouveaux dérapages. Pas moins de

douze syndicats et organisations pro-

fessionnelles appellent en effet à une

« grève nationale illimitée » pour exi-

ger des pouvoirs publics

l'interdiction d'UberPOP. A Paris, le

mot d'ordre devrait se traduire par

des rassemblements dans la matinée

gare du Nord, gare de Lyon, gare

Montparnasse, Porte Maillot, à la Dé-

fense, ainsi qu'aux aéroports de

Roissy-Charles-de-Gaulle et d'Orly.

« Nous n'appelons pas à des opéra-

tions escargots car nous ne voulons

pas gêner la population », explique

Didier Hogrel, le président de la Fé-

dération nationale des taxis, qui

n'exclut pas toutefois des initiatives

isolées de ce type.

Pour limiter la mobilisation, les pou-

voirs publics ont pris les devants.

Mardi, le ministre de l'Intérieur, Ber-

nard Cazeneuve, avait assené

qu'UberPOP se trouvait « en situation

d'illégalité absolue » et annoncé que

les contrôles seraient durcis. « Nous

allons rehausser le niveau de la ré-

ponse pénale […] en passant à des ré-

ponses plus dures se traduisant par

des déferrements au parquet et par

des saisies de véhicules », a assuré

François Molins, le procureur de la

République de Paris.

Cette sévérité affichée ne devrait

toutefois pas suffire à calmer les

taxis. Car ce n'est pas la première fois

que le gouvernement agite des me-

naces contre la start-up américaine.

Mi-décembre 2014, le porte-parole

du ministère de l'Intérieur avait an-

noncé une interdiction pure et

simple d'UberPOP au 1er janvier.

Mais les procédures lancées depuis

sont toujours en cours. Par ailleurs,

plusieurs préfets ont pris des arrêtés

pour interdire le service dans leurs

départements (Gironde, Bas-Rhin,

Nord, Bouches-du-Rhône…), mais

cela n'a manifestement pas dissuadé

les automobilistes UberPOP de conti-

nuer à travailler. Résultat, certains

chauffeurs de taxi veulent faire la po-

lice eux-mêmes et tendent des guet-

apens à ceux qu'ils accusent de faire

du taxi clandestin, dégradant les vé-

hicules et molestant les conducteurs.

A Lyon, un client UberPOP aurait

même été passé à tabac.

L'appel à la grève devrait se traduirepar de nombreux rassemblements cematin, notamment à Paris. Photo :

Photo Thibault Camus/AP/Sipa

Publicité gratuite

« Ces agissements ne sont pas accep-

tables et doivent être fermement

condamnés , mais ils traduisent le

désespoir des taxis, avance Yann Ri-

cordel, directeur général des Taxis

Bleus. On parle d'ubérisation de

l'économie, mais, avec UberPOP,

c'est d'une uberpaupérisation dont il

s'agit. Si le gouvernement veut sortir

de ce climat délétère, la seule solu-

tion est un arrêt immédiat de

l'application, et non plus seulement

de poursuivre ceux qui l'utilisent.

D'autres pays ont su le faire en Eu-

rope. » Une revendication que par-

tagent les syndicats de taxis.

Uber, pendant ce temps-là, engrange

la publicité gratuite que lui occa-

sionne cette polémique, poursuit

sans ciller ses sessions de recrute-

ment et propose même une nouvelle

offre UberPOP à ses chauffeurs pro-

fessionnels (lire ci-dessous). Crai-

gnant de voir ces derniers être « les

grands bénéficiaires de la grève des

taxis », Yves Weisselberger, le fonda-

teur de SnapCar, une application

pour véhicules de transport avec

chauffeur (VTC), déplore lui aussi la

concurrence déloyale faite par Uber-

POP.■

par Lionel Steinmann

↑ 38

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ENCADRÉS DE L'ARTICLE

Les décisions qui ont crispé les taxis

L'exaspération des taxis se cristallise autour d'UberPOP, mais elle a été alimentée ces dernières semaines

par plusieurs décisions qui ont débouché sur un sentiment de ras-le-bol.

Le 4 juin, le gouvernement a par exemple confirmé la création, malgré l'opposition d'une partie de la pro-

fession, d'une tarification au forfait pour desservir les aéroports parisiens, à partir de mars 2016. En contre-

partie, les pouvoirs publics avaient instauré une voie dédiée aux taxis et aux bus sur l'A1 et l'A6 pour relier

ces aéroports à Paris. Mais le tribunal administratif de Montreuil a jugé cette disposition illégale le 8 juin,

donnant à l'affaire un air de marché de dupes, même si le gouvernement s'est pourvu en cassation.

Par ailleurs, le 26 mai, le Conseil constitutionnel a donné aux VTC la possibilité de facturer leurs courses à

l'heure et au kilomètre, un mode de facturation jusqu'à présent réservé aux taxis.

Sur un plan plus pratique, les taxis sont très remontés contre l'interdiction, d'ici à quelques jours, des kits

oreillettes Bluetooth pour les conducteurs

Tous droits réservés Les Echos 2015

8274C595597a380620595836FD0E512D5159E043F98641C205985F0

Parution : Quotidienne

Diffusion : 125 172 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014

Audience : 560 000 lect. - © AudiPresse One 2014↑ 39

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A Marseille, la « guerre » des taxis contre UberPopDénonçant une concurrence déloyale, les professionnels manifesteront massivement ce matindans la Cité phocéenne. Ils réclament la désactivation de l'application pour smartphone qui meten relation directe des passagers et des chauffeurs particuliers.

jeudi 25 juin 2015Page 17

758 mots

ECONOMIE—RUBRIQUE

M arseille

De notre correspondante

« Cela va être la guerre ». En une

phrase, Farouk résume l'état d'esprit

des taxis marseillais. Comme la ma-

jorité des 1 115 taxis phocéens, ce

chauffeur de 39 ans qui travaille sera

en grève dans le cadre de la journée

d'action nationale contre de

l'application pour smartphone Uber-

Pop qui met en relation directe pas-

sagers et chauffeurs particuliers.

« Au vu de l'ampleur du sujet, la mo-

bilisation sera très très forte », pro-

nostique Gilles Alonzo, vice-pré-

sident du syndicat Alliance taxi 13.

Dans les stations, ces derniers n'ont

pas de mot assez durs envers cette

application jugée « illégale » par le

gouvernement en vertu de loi Thé-

venoud qui réserve, depuis octobre

2014, le transport routier à titre oné-

reux aux chauffeurs de taxi et aux

voitures de transport avec chauffeur

(VTC).

Condamné en octobre dernier par le

tribunal correctionnel de Paris, Uber

a fait appel de la décision concernant

UberPop et maintient ce service dans

l'attente de la décision, attendue à la

rentrée, du Conseil constitutionnel

saisi d'une question prioritaire de

constitutionnalité.

Dans la Cité phocéenne où UberPop

a lancé son service le 8 juin, la ten-

sion est vive. Le jour même, des taxis

avaient bloqué l'accès à l'hôtel où des

candidats chauffeurs étaient atten-

dus. Pour éviter des troubles à l'ordre

public, la préfecture a annulé une se-

conde réunion analogue.

Dès le 10 juin, la préfecture des

Bouches-du-Rhône a édicté un arrêté

préfectoral interdisant cette activité

et mis en place un plan de contrôle

du site, fermé le 10 mais rouvert le

13. « Il y a un tout petit nombre de

voitures. Le site est confidentiel. Il ne

se développe pas », expliquait mardi

soir le préfet des Bouches-du-Rhône,

Michel Cadot, conscient que « les

chauffeurs de taxi ne seront pas plei-

nement rassurés tant qu'ils n'auront

pas la certitude absolue que ce sys-

tème ne se développe pas dans le

pays ».

Depuis le 10 juin, les dix agents af-

fectés au contrôle ont interpellé « 15

à 20 % du petit nombre de chauf-

feurs » inscrits sur l'application Uber-

Pop, selon Michel Cadot. Ils seraient

moins de 20, chômeurs ou salariés en

quête de revenus et poursuivis « pour

travail illégal ».

« Le préfet a pris des mesures rapides

mais il n'agit que sur les consé-

quences, pas les causes », tempère

Rachid Boudjema, secrétaire général

du syndicat des taxis marseillais. « Le

préfet vide l'océan avec une petite

cuillère », soupire Fabrice, stationné

sur le Vieux-Port, taxi depuis deux

ans. Cet homme de 42 ans s'est en-

detté sur sept ans pour payer les 120

000 EUR que lui a coûté sa licence

professionnelle et assume 2 000 EUR

mensuels de charges.

« Les chauffeurs UberPop n'ont pas

de carte professionnelle. Ils n'ont pas

de formation ni assurance spécifique

et ne paient pas de charges sociales.

C'est du travail au noir légalisé », en-

rage Fabrice qui craint de voir ces

chauffeurs « casser les prix ».

Déguisé en faux client, il a sollicité

un chauffeur UberPop avec plusieurs

collègues taxis. « On a immobilisé sa

voiture et appelé les policiers pour

qu'ils l'interpellent. On a agi en ci-

toyens constatant une infraction »,

se défend Fabrice. Une dizaine de

chauffeurs UberPop ont été ainsi

« interpellés » par des artisans taxis.

Gilles Alonso « comprend et ne

condamne pas : les chauffeurs sont

à bout et excédés par cette concur-

rence de particuliers soumis à aucune

charge. Nos fédérations tirent la son-

nette d'alarme depuis un an et demi

sans réponse du gouvernement. » Les

taxis réclament que ce dernier désac-

tive définitivement l'application.

« Ou au moins jusqu'à la rentrée, une

fois le terrain juridique clarifié, selon

Rachid Boudjema. Tant que celle-ci

sera disponible, il y aura des automo-

bilistes en quête d'un complément de

revenu. Si l'application n'est pas

désactivée, le mouvement sera re-

conduit et on va en arriver à des pro-

↑ 40

Page 41: PANORAMA DE PRESSE - sudrailstrasbourg.frsudrailstrasbourg.fr/IMG/pdf/revue_presse_2015_juin_25.pdf · PANORAMA DE PRESSE 25/06/2015 12h28 CCE SNCF - Quotidien Panorama réalisé

blèmes de violence car la tension est

réelle et palpable. »

Pour Arnaud, il y a urgence : « Plus

on attendra, plus il y aura de chauf-

feurs UberPop et plus ils seront diffi-

ciles à déloger », craint ce chauffeur

de 28 ans. ■

par Corinne Boyer

Lire aussi page 4.

Tous droits réservés La Croix 2015

4870D570582a9C0AB05C52466F0FA1AF52F9C545090C47BC9A3B29A

Parution : Quotidienne

Diffusion : 93 149 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014

Audience : 480 000 lect. - © AudiPresse One 2014↑ 41

Page 42: PANORAMA DE PRESSE - sudrailstrasbourg.frsudrailstrasbourg.fr/IMG/pdf/revue_presse_2015_juin_25.pdf · PANORAMA DE PRESSE 25/06/2015 12h28 CCE SNCF - Quotidien Panorama réalisé

Uber fait le plein d’apprentis chauffeurs

TRANSPORT. A Paris et en province, les taxis manifestent aujourd’hui contre UberPop,service très décrié de mise en relation entre particuliers et clients. Pendant ce temps, lescandidats affluent au siège parisien de la société Uber.

jeudi 25 juin 2015Édition(s) : Edition Principale

Page 10554 mots

ECONOMIE—ECONOMIE

M ÊME PAS PEUR ! Au

lendemain de la mise au point

du ministre de l’Intérieur, Bernard

Cazeneuve, qui a rappelé qu’ « Uber-

Pop est en situation d’illégalité abso-

lue », l’application américaine qui

met en relation des chauffeurs parti-

culiers et des clients n’a pas réduit

son rythme de recrutement. Au

contraire.

Hier, au siège d’Uber France, à Paris

(XIX e), coincé entre l’Urssaf et le tri-

bunal de police, ultime pied de nez

à l’Etat, les candidats pour devenir

chauffeurs se comptent par dizaines.

Dans la salle installée au rez-de-

chaussée du bâtiment, où l’on vient

déposer son dossier ou s’informer sur

« l’application de la colère », on fait

la queue comme à la Sécurité so-

ciale : un panneau lumineux an-

nonce le nom du candidat et le nu-

méro de guichet vers lequel se diri-

ger. L’attente dure moins de cinq mi-

nutes. Là, un jeune employé d’Uber,

tout sourire, look décontracté, ordi-

nateur Apple dernier cri vissé devant

lui, répond aux questions. Est-ce que

le service UberPop est illégal ? « Pas

du tout. On n’a jamais été condamné.

On attend le mois de septembre pour

savoir ce que le Conseil constitution-

nel dira. »

Le discours est rodé, presque forma-

té. Et si les forces de l’ordre

m’arrêtent et saisissent ma voiture

est ? « Ce qui est interdit, c’est la

maraude. En tant que chauffeur

UberPop, vous répondez à une réser-

vation. Mais si vous êtes arrêté, ne si-

gnez pas le procès-verbal. Quant à la

saisie de la voiture, cela n’arrive ja-

mais. De toute façon, en cas de pro-

blème, envoyez-nous un mail, on

s’occupe de tout. »

Vingt-quatre heures après l’annonce

de Bernard Cazeneuve de renforcer

les contrôles de police pour dénicher

les chauffeurs UberPop, ces réponses

semblent bien affirmatives… Pour-

tant, derrière moi, le flux de candi-

dats ne tarit pas. Le profil est souvent

le même. Des jeunes chômeurs ou à

l’emploi précaire, et parfois des sala-

riés appâtés par la promesse de ga-

gner de quoi arrondir leurs fins de

mois.

Selon le jeune employé d’Uber, je

peux espérer des revenus de 18 € à

25 € par heure, une fois les 20 % pré-

levés par UberPop. « L’application

marche très bien. La demande est en

train d’exploser », vante-t-il, en-

thousiaste. Quant à l’obligation de

déclarer cet argent, il explique que

« jusqu’à 7500 € ce n’est pas néces-

saire. Au-delà, il faut vous inscrire en

tant qu’autoentrepreneur ». A

l’écouter, tout semble facile. Il suffit

de s’inscrire sur Internet, fournir une

photocopie de sa pièce d’identité, de

son permis de conduire, de son casier

judiciaire, de sa carte grise ainsi que

de son assurance voiture. Pour le vé-

hicule, il doit être âgé de moins de

dix ans. Ajoutez à cela une formation

de quarante-cinq minutes sur le Net,

signez le contrat et le tour est joué.

Et pour ceux qui hésiteraient encore

à franchir le pas, des témoignages

sont accrochés un peu partout dans

la pièce. Ainsi, une ancienne salariée,

licenciée économique, dit avoir « re-

trouvé confiance en elle grâce à

UberPop ». Quant à savoir ce qu’il

faut faire en cas de démêlés avec les

chauffeurs de taxi, la réponse est

claire : « Restez courtois et compo-

sez le 17. » Des policiers qu’Uber

connaît bien. Depuis plusieurs jours,

une fourgonnette des forces de

l’ordre assure sa sécurité à quelques

mètres du siège. ■

Paris (XIXe), hier. Dans la salle où l’onvient déposer son dossier ou

s’informer, les candidats attendent queleur nom et le guichet vers lequel sediriger s’affiche sur le panneau lumi-

neux. (LP/Philippe de Poulpiquet.)

par Vincent Vérier

Tous droits réservés Le Parisien 2015

7f7ac599504a3d0ff0af5286060461c05a397947e9d8440696737b3

Parution : Quotidienne

Diffusion : 148 220 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014↑ 42

Page 43: PANORAMA DE PRESSE - sudrailstrasbourg.frsudrailstrasbourg.fr/IMG/pdf/revue_presse_2015_juin_25.pdf · PANORAMA DE PRESSE 25/06/2015 12h28 CCE SNCF - Quotidien Panorama réalisé

ÉTIENNE WÉRY AVOCAT AUX BARREAUX DE PARIS ET DE BRUXELLES, SPÉCIALISTE DES TECHNIQUES DE L'INFORMATION

La loi peut-elle empêcher le service UberPop ?Les taxis appellent aujourd'hui à des mouvements à travers la France pour protester contrel'application UberPop. Le gouvernement juge cette activité illégale et multiplie les contrôles. Se-lon l'avocat Étienne Wéry, on ira sans doute davantage vers une régulation européenne que versune interdiction.

jeudi 25 juin 2015Page 4

463 mots

ECONOMIE—RUBRIQUE

« Personne ne conteste la possibilité

pour les États de légiférer sur le ma-

raudage, c'est-à-dire sur la possibili-

té ou non de rouler dans les rues et

de prendre des clients au vol, ou sur

la sécurité des passagers en obligeant

les chauffeurs professionnels à être

qualifiés et inscrits officiellement..

Mais cela s'arrête là. Les pouvoirs pu-

blics ne peuvent et ne veulent sans

doute pas limiter l'usage du covoitu-

rage entre particuliers. Or c'est sur ce

terrain que se positionne UberPop.

Dans les faits, la loi considère que les

chauffeurs d'UperPop exercent au

quotidien un travail illégal de taxi ou

de VTC puisqu'ils ne rentrent pas

dans le cadre juridique de ces profes-

sions. Pourtant, en tant que particu-

lier, j'ai le droit de prendre chaque

matin l'un de mes voisins et de le

transporter en échange d'une partici-

pation aux frais.

De la même manière, ce n'est pas

parce que je vends de temps en temps

un objet sur un site Internet que je

me transforme en brocanteur profes-

sionnel qui doit payer des taxes ou

une patente.

Je connais des chauffeurs d'UberPop.

Certains sont des filous, qui per-

çoivent par ailleurs des allocations

chômage, mais transportent toute la

journée des clients. D'autres sont de

véritables militants écologistes qui

estiment qu'UberPop est une forme

de covoiturage et limite la circulation

automobile. Pour les juges, il sera

donc parfois difficile de trancher car

ils devront prendre en considération

une importante somme d'éléments.

Ce sera encore plus difficile en ce qui

concerne la société Uber elle-même

qui, en principe, bénéficie d'un cadre

européen dans lequel les services de

la société d'information sont libres à

condition qu'on n'assiste pas à une

violation massive du droit du travail.

Il est probable que cela se termine

par une décision de la Cour de justice

européenne de Luxembourg, qui de-

vra définir le cadre juridique de ce

service controversé.. On assiste en

effet à un certain nombre de déci-

sions contradictoires dans des États

membres.

En fait, je crois que les États com-

prendront qu'il sera plus simple et

plus sain de réguler l'activité et de

trouver des compromis avec Uber,

comme certains politiques le pensent

en Belgique, que de l'interdire. Et ce-

la concerne aussi nombre de secteurs

dont le modèle économique est bou-

leversé par les nouvelles technolo-

gies, des transports à l'énergie en

passant par le logement ou les livrai-

sons. »■

par Recueilli Par Michel Waintrop

Lire aussi page 17

Tous droits réservés La Croix 2015

17797555598a6A0CD0CA51C6A403A16A58C93B45E9634D73E236D49

Parution : Quotidienne

Diffusion : 93 149 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014

Audience : 480 000 lect. - © AudiPresse One 2014↑ 43

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Perturbations sur les routes et sur les rails

jeudi 25 juin 2015Édition(s) : Paris, Oise, Seine et Marne Sud, Seine et Marne Nord,

Yvelines…Page 10

234 mots

ECONOMIE—ECONOMIE

J ournée compliquée dans les

transports et principalement sur

les routes. Les 55 000 taxis français

sont appelés aujourd’hui à cesser le

travail. Dans toutes les grandes ag-

glomérations, de Lille à Nice, en pas-

sant par Paris, Lyon, Marseille, Tou-

louse ou Bordeaux et Strasbourg, les

accès aux gares et aux aéroports de-

vraient être fortement perturbés. Se-

lon les syndicats, en Ile-de-France,

les aéroports de Roissy (Seine-Saint-

Denis) et d’Orly (Val-de-Marne),

mais aussi les gares du Nord (X e), de

Lyon (XII e) et de Montparnasse de-

vraient être particulièrement impac-

tés. En outre, des rassemblements

sont prévus à la porte Maillot (XVI

e) et sur la place Denfert-Rochereau

(XIV e). Les chauffeurs de taxi pro-

testent contre la concurrence jugée

déloyale exercée par l’application

américaine UberPop et par les VTC

(une voiture de transport avec chauf-

feur, commandée à l’avance).

Huit TER sur dix

« On veut que le gouvernement

prenne des décisions fortes, insiste

Karim Asnoun de la CGT-Taxis,

comme la désactivation de

l’application UberPop. » Par ailleurs,

hier, la CGT-Taxis a annoncé qu’elle

avait cité à comparaître Uber, qui

gère UberPop, devant le tribunal cor-

rectionnel de Paris, pour exercice

illégal de l’activité d’exploitant taxi.

Enfin, sur les rails, l’appel à la grève

de la CGT-Cheminots devrait légère-

ment perturber le trafic en région,

avec 8 TER sur 10. Sur le reste du ré-

seau, les trains devraient rouler nor-

malement, notamment sur les

grandes lignes et en région pari-

sienne. La CGT demande une aug-

mentation de salaire de 10 %.■

Tous droits réservés Le Parisien 2015

9671f55859daa404d0345196eb0311df5949114b89e147c049a8aa9

Parution : Quotidienne

Diffusion : 229 637 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014

Audience : 2 451 000 lect. - © AudiPresse One 2013/2014↑ 44

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TRANSPORT FLUVIAL ETMARITIME

↑ 45

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LA POURSUITE DE L'ÉPREUVE DE FORCE ENTRE EUROTUNNEL ET LA SCOP SEAFRANCE SUR LE SORT DES BATEAUX DE MY-FERRYLINK

MyFerryLink : le bras de fer entre Eurotunnel et la Scop SeaFrance devrait sepoursuivre

N° 23383jeudi 25 juin 2015

Page 22440 mots

LES FEMMES, LES HOMMES ET LES AFFAIRES— [AUCUNE]

La poursuite de l'épreuve de force

entre Eurotunnel et la Scop Sea-

France sur le sort des bateaux de My-

FerryLink paraissait inévitable hier,

au risque de nouveaux blocages des

liaisons transManche.

La compagnie maritime danoise

DFDS Seaways, dont Eurotunnel en-

tend privilégier l'offre, a annoncé

qu'elle comptait reprendre 202 des

quelque 645 employés de la Scop

SeaFrance (570 en France, 75 en An-

gleterre) dans son projet de reprise

de deux des trois bateaux de MyFer-

ryLink. L'offre a été immédiatement

qualifiée d'« inacceptable » par le se-

crétaire général du Syndicat Mari-

time Nord, ultra majoritaire au sein

de la Scop, Eric VERCOUTRE. « Ce

matin, la Scop a déposé sa propre

offre qui garantit 570 emplois, avec

l'aval de la région Nord/Pas-de-Ca-

lais et du département du Nord », a

fait valoir ce dernier.

Le syndicaliste qui avait promis le

matin même qu'en cas d'échec de la

reprise par la Scop « l'été serait

chaud », et que les blocages du Tun-

nel sous la Manche et du port de Ca-

lais mardi n'avait été qu'un « en-

cas », a indiqué à l'AFP qu'une lettre

ouverte allait être adressée au pré-

sident de la République François

HOLLANDE. M. VERCOUTRE a aussi

annoncé pour samedi une grande

manifestation de soutien -- sans blo-

cage du port et du tunnel -- à la Scop

SeaFrance. La région Nord/Pas-de-

Calais a pour sa part annoncé qu'elle

mettrait 10 millions d'euros sur la

table pour soutenir l'offre de la Scop

SeaFrance.

Eurotunnel a déjà indiqué avoir signé

avec DFDS un contrat de location

avec option d'achat en 2017 de deux

de ses trois navires (le Rodin et le

Berlioz) à compter du 2 juillet. Mais

cette solution, selon des sources

proches du dossier, risquait de dé-

boucher sur le licenciement de près

de 500 des 600 employés de la Scop

œuvrant chez MyFerryLink, qui ex-

ploitait les bateaux. Le gouverne-

ment français avait demandé mardi

à Eurotunnel de « travailler à une

meilleure solution » pour permettre

« la reprise de davantage de sala-

riés ». Dans un communiqué hier ma-

tin, Eurotunnel a cependant douché

tous les espoirs, répétant que son

choix de reprise était fait, en dépit du

soutien apporté par les institutions

politiques et quelles que soient les

nouvelles offres déposées. ■

Tous droits réservés Correspondance Economique 2015

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Parution : Quotidienne

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Ports de Paris engage un lourd programme d'investissementsLe port va aussi bénéficier des crédits de l'Etat et des régions.

N° 21966jeudi 25 juin 2015

Page 21462 mots

INDUSTRIE & SERVICES—TRANSPORTS

Malgré une activité qui baisse depuis

deux ans, Ports de Paris,

l'établissement public gestionnaire

d'une soixantaine de plates-formes

logistiques en région parisienne, in-

vestit lourdement. Il vient d'adopter

son plan stratégique 2015-2020, le-

quel prévoit 175 millions d'euros

d'investissements en cinq ans. Le

précédent portait sur 120 millions,

sur lesquels 108 ont été dépensés.

Sous l'effet de la crise du BTP, le tra-

fic est passé de 22,6 millions de

tonnes en 2012 à 20,7 millions de

tonnes en 2014, « sur lesquels près

de 12 millions de tonnes de granu-

lats », rappelle Antoine Berbain, di-

recteur du développement. Pour au-

tant, le port a une très bonne raison

de continuer à miser sur le secteur

du bâtiment et des travaux publics :

les chantiers du métro du Grand Paris

vont en effet générer 40 millions de

tonnes de déblais ; il faudra aussi

acheminer les matériaux nécessaires

à la construction tant des tunnels que

des logements et bureaux prévus.

Effet réseau

Ces perspectives justifient la

construction dans les Yvelines de

Port Seine Métropole Ouest, un com-

plexe de 100 hectares dédié au BTP

du Grand Paris. Il absorbera 110 mil-

lions d'euros sur les 175 millions du

plan d'investissement. Les autres dé-

penses doivent permettre à Ports de

Paris de développer ses activités liées

aux éco-industries et à la logistique

urbaine.

Le trafic de conteneurs, notamment,

devrait être dopé par l'appartenance

du port au GIE Haropa, avec les ports

de Rouen et du Havre. Le traitement

de 130.000 conteneurs EVP l'an der-

nier confirme les installations de

Gennevilliers comme l'une des portes

d'accès au marché de grande

consommation de la région pari-

sienne.

Ports de Paris devrait aussi profiter

de la dynamique de l'Axe Seine.

L'Etat, les deux régions de Norman-

die et l'Ile-de-France signent ce jeudi

à Rouen un contrat de projet inter-

régional Etat-régions de la vallée de

la Seine. Celui-ci vise à améliorer les

infrastructures ferroviaires, fluviales

et portuaires nécessaires au dévelop-

pement d'Haropa. « Pour la première

fois, tous les acteurs ont parlé de la

même voix et cela permet de déblo-

quer 1 milliard d'euros

d'engagements d'ici à 2020 », s'est fé-

licité le président de la région Haute-

Normandie, Nicolas Meyer-Rossi-

gnol, lors d'une table ronde organisée

par Les Echos Events.

Quant au Canal Seine Nord Europe,

il ne fait toujours pas l'unanimité des

trois ports, mais le gouvernement

vient de franchir une nouvelle étape

vers sa réalisation. ■

par Dominique Malécot

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TRANSPORT AÉRIEN

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Aéroport de Toulouse : le président de l'actionnaire chinois en fuite

N° 21966jeudi 25 juin 2015

Page 20208 mots

INDUSTRIE & SERVICES—EN BREF

I nfrastructures : Mike Poon, le

président du consortium chinois

Casil Europe (Shandong Hi-Speed

Group et fonds FPAM) qui a racheté à

l'Etat 49,99 % des parts de l'aéroport

de Toulouse en avril pour 308 mil-

lions d'euros, est en fuite depuis la

mi-mai, a révélé le journal « South

China Morning Post » de Hong Kong.

Mike Poon est le PDG du fonds FPAM

de Hong Kong, actionnaire du loueur

d'avions CALC. Mike Poon a démis-

sionné de la présidence de CALC, de

même que son directeur financier, à

la suite d'une enquête pour corrup-

tion de la justice chinoise à

l'encontre de la compagnie China

Southern Airlines, cliente de CALC.

FPAM a indiqué hier n'être « pas af-

fecté par l'enquête en cours sur la

compagnie aérienne. Mike Poon

garde la présidence de FPAM comme

de Casil. Il n'y a aucun impact ni sur

l'activité, ni sur la gouvernance, ni

sur l'actionnariat » de l'aéroport.

Mais à Toulouse, le collectif contre

la privatisation s'est déclaré « inquiet

sur l'influence de ce groupe dans

notre ville ».■

par Laurent Marcaillou

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