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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 :

Examen du plan d’intervention de l’Ontario

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Avant-propos

13 mai 2010, le Globe and Mail.

Cela fait un an que la frénésie autour de la grippe porcine était à son paroxysme, un moment comme un autre de faire le bilan de ce qui s’est passé.

Depuis que la pandémie a commencé en mars dernier, la grippe A/H1N1 a entraîné 428 décès et 8 678 hospitalisations au Canada. Le plan d’intervention a coûté plus de 2 milliards de dollars.

Avec le recul, on serait tenté de dire que ce fut un fiasco : des énormes sommes d’argent ont été dépensées pour pas grand-chose.

Mais une analyse a posteriori n’est pas le meilleur moyen de juger une menace pour la santé publique.

La question véritable que nous devons nous poser est la suivante : si la même situation se reproduisait aujourd’hui, si un nouveau virus de la grippe apparaissait dans un pays où les Canadiens sont nombreux à voyager, une maladie entraînant un fort taux de mortalité chez de jeunes adultes en bonne santé, qui se propage hors-saison, un virus pour lequel un vaccin pourrait être fabriqué assez rapidement, que ferions-nous ?

Il serait difficile d’imaginer qu’on aurait pu réagir différemment, tout au moins en ce qui concerne les principaux problèmes.

Commander 50 millions de doses de vaccin, compte tenu des renseignements disponibles alors était la bonne décision. Encourager la vaccination de masse et mettre sur pied des cliniques de vaccination d’urgence était une mesure qui se justifiait. Acheter de nouveaux appareils de ventilation parce qu’un grand nombre de personnes risquaient de tomber gravement malades était un investissement judicieux. Expliquer calmement à la population la gravité potentielle de la menace était une nécessité.

Les responsables de la santé publique s’en sont assez bien sortis face aux défis scientifiques et politiques que posait la grippe H1N1. Et si nous comparons les mesures prises pour lutter contre ce virus à ce qui s’est passé lors de l’éclosion du SRAS, c’est le jour et la nuit.

Cette fois, non seulement le plan d’intervention était adéquat, mais il était aussi bien coordonné. Le Canada avait établi un plan en prévision d’une pandémie, et ce plan a été appliqué de manière relativement efficace dans chaque province et territoire.

Contrairement à ce qui s’est passé pour le SRAS, cette fois-ci, il ne sera pas nécessaire de mener des enquêtes publiques pour déceler les échecs, ni de mener qui que ce soit au pilori. Cela fait vraiment plaisir de voir que des leçons ont été assimilées et mises à profit dans le secteur de la santé.

Pourtant, beaucoup trouvent encore à redire.

La principale plainte concernant la grippe H1N1 est que les responsables de la santé publique ont réagi de façon démesurée face à la menace.

Le principal argument utilisé à cet effet est que la grippe porcine n’a pas tué beaucoup de personnes, il y a eu seulement quelque 18 000 décès à l’échelle de la planète. La grippe saisonnière fait beaucoup plus de victimes.

Mais la plainte qui revient le plus souvent au lendemain d’un désastre potentiel est la suivante : « Mince alors, il n’y a pas eu beaucoup de décès et de destruction »; les responsables de la santé publique devraient donc être satisfaits.

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Rétrospectivement, les choses sont évidentes. Bien sûr, les 2 milliards de dollars consacrés à la pandémie de grippe auraient pu servir à autre chose, mais on ne pouvait pas le savoir à l’avance.

Et mettons fin une bonne fois pour toutes à la théorie du complot, à l’idée que toute cette affaire a été montée en épingle pour enrichir les grandes sociétés pharmaceutiques. C’est vrai, elles ont fait de l’argent, mais, en fin de compte, ce qu’elles ont gagné est dérisoire.

Le défi auquel les dirigeants de la santé publique se heurtaient était d’essayer de deviner comment la grippe H1N1 allait se propager et quelles en seraient les conséquences. Le temps nécessaire à la production d’un vaccin a obligé les responsables à prendre une décision rapidement.

Doit-on blâmer les responsables de la santé publique d’avoir été trop prudents ? Bien sûr que non. S’ils avaient décidé d’attendre, pendant combien de temps aurait-il fallu le faire ? Que 100 personnes meurent, 1 000 ou 10 000 ? Imaginez l’indignation de la population.

Le comportement du virus H1N1 devrait toutefois nous obliger à revoir un élément scientifique fondamental : l’hypothèse qu’une souche pandémique de grippe serait beaucoup plus mortelle qu’une souche de grippe saisonnière.

Nous savons maintenant que cela n’est pas le cas et cette réalité devra être prise en compte lors des futures planifications des pandémies.

À ce propos, il faudrait une meilleure définition de « pandémie » pour remplacer la définition bureaucratique actuelle. Le plan devrait aussi comporter des mécanismes d’arrêt. Lorsque les gouvernements enclenchent des processus d’intervention, tels des programmes de vaccination, des cliniques, etc., il semblerait qu’il soit difficile de les arrêter. Il faudrait une boucle de rétroaction permanente pour stopper le processus quand la menace s’amoindrit.

La communication est le plus grand défi que la santé publique doit surmonter en ce XXIe siècle. Les « scandales » qui ont surgi concernaient en fait les problèmes de communication, notamment les tergiversations autour de qui devait se faire vacciner en premier (d’où les longues files d’attente) et l’incapacité d’expliquer pourquoi on s’était procuré un vaccin antigrippal avec adjuvant (d’où la confusion et les craintes).

La grippe H1N1 est la première pandémie de l’ère Internet; la première pandémie avec son cycle de nouvelles 24 heures sur 24, la première pandémie avec ses groupes de clavardage et de listservs; la première pandémie pour laquelle il a été possible de retracer en temps réel la propagation du virus à l’échelle de la planète, la première pandémie pour laquelle il a été possible de décoder en un clin d’œil le génome du virus de la grippe.

Tout cela a modifié la perception que les gens ont du risque et intensifié les attentes.

Le fait est que, malgré les avancées de la technologie des communications, les outils dont nous disposons pour lutter contre une menace de pandémie sont plutôt rudimentaires : des vaccins qui prennent des mois à produire, des antiviraux à utilisation limitée, le prélèvement des muqueuses, et une myriade de conjectures. S’il est facile de piquer les gens, apaiser leurs craintes et répondre à leurs questions l’est beaucoup moins.

Les responsables de la santé publique peuvent être fiers de la manière dont ils ont réagi face au virus H1N1. Mais leur travail ne sera pas terminé tant qu’un bilan complet n’aura pas été effectué. Nous devons étudier, au vu et au su de tout le monde et rétrospectivement, nous pencher sur nos échecs et nos réussites, puis fignoler le plan d’intervention et les mesures de santé publique en général.

Nous devons aller de l’avant... et non ressasser les erreurs du passé.

André PicardRéimprimé avec l’autorisation du Globe and Mail

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Table des matières

Résumé ..............................................................................................................................................1

Introduction .....................................................................................................................................6

1. Rôles, responsabilités et cadre déontologique pour la prise de décision ......................................................................................................11

2. Planification des objectifs, méthodes et hypothèses .........................................................15

3. Surveillance .............................................................................................................................17

4. Mesures de santé publique ....................................................................................................22

5. Mesures de santé et de sécurité au travail et prévention et contrôle des infections dans les établissements médicaux ..................24

6. Accès aux médicaments antiviraux .....................................................................................26

7. Accès au vaccin contre la grippe H1N1 ...............................................................................28

8. Matériel et fournitures ...........................................................................................................33

9. Services d’évaluation, de traitement et d’aiguillage ..........................................................35

10. Communications .....................................................................................................................40

11. Services de soins actifs ..........................................................................................................44

12. Collectivités des Premières nations .....................................................................................48

13. Mécanisme interne du ministère – Centre ministériel des opérations d’urgence ......................................................................50

Conclusion ......................................................................................................................................52

Annexe A – Sommaire des étapes suivantes de la planification d’une pandémie ................53

Annexe B – Résumé des réponses aux questionnaires ............................................................56

Annexe C – Acronymes ................................................................................................................57

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Résumé

Le document Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Résumé du plan d’intervention de l’Ontario présente une vue d’ensemble de la réponse de l’Ontario face à la pandémie de grippe H1N1. Il décrit les éléments du plan d’intervention qui ont bien fonctionné ainsi que les possibilités de renforcer les plans d’intervention en cas d’urgence et les plans à tous les niveaux du système de santé. Il décrit également les leçons apprises pendant la pandémie de grippe H1N1 et les prochaines mesures (Annexe A) qui peuvent être prises pour diriger les futures activités de planification en Ontario.

Ce rapport contient les renseignements recueillis par le ministère de la Santé et des Soins de longue durée (ministère ou MSSLD) par le biais de questionnaires, de groupes de discussion, de séances de dialogue, d’examens des documents recueillis lors de la mise en œuvre du plan d’intervention et des entretiens avec les principaux intervenants. Il tient compte également des observations provenant de deux examens effectués en parallèle : le rapport du médecin hygiéniste en chef qui décrit comment l’Ontario s’en est tiré durant la pandémie de grippe H1N1 et l’examen opérationnel de la Division de la vérification interne de l’Ontario (DVIO) du ministère des Finances.

Ce rapport est structuré autour des sections du Plan ontarien de lutte contre la pandémie de grippe (POLPG) qui ont été utilisées de manière intensive lors de la mise en œuvre du plan d’intervention et des sections qui ont fait l’objet de commentaires de la part des intervenants pendant l’examen.

Principales conclusions1. Rôles, responsabilités et cadre déontologique pour la prise de décision

Pendant la pandémie de grippe H1N1, toutes les parties du système de santé ont collaboré efficacement et les rôles et les responsabilités ont été généralement bien compris. Toutefois, nous avons la possibilité de clarifier les rôles des nouveaux organismes (p. ex., l’Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé, réseaux locaux d’intégration des services de santé), des organismes qui ont assumé de nouvelles fonctions durant l’intervention (centres de santé communautaires et centres d’accès aux services de santé pour les Autochtones) et des groupes nécessitant une représentation et des liens plus clairs avec les organismes de santé existants (p. ex., fournisseurs de soins primaires à l’échelle provinciale et locale).

Un grand nombre d’organismes ont mis en place le Système de gestion des incidents (SGI), pour la première fois dans beaucoup de cas, afin d’organiser les interventions et de coordonner la communication avec d’autres organismes. Le SGI a permis de clarifier les rôles et les responsabilités au sein des organismes.

Conformément au POLPG, les bureaux de santé publique locaux ont dirigé le plan d’intervention contre la pandémie de grippe H1N1 dans leurs territoires de compétence respectifs. Cette méthode a permis aux localités d’innover et de répondre aux besoins locaux, mais a donné lieu à des divergences un peu partout dans la province, créant quelques difficultés pour les organismes de santé œuvrant sous la direction de plusieurs bureaux de santé publique. Dans certains cas, la population a perçu ces divergences locales comme des inégalités d’accès aux services offerts face à la pandémie.

Le ministère a fait des efforts pour que toutes les décisions soient fondées sur le cadre déontologique du POLPG et étayées par des données scientifiques. Une équipe d’intervention scientifique, composée d’experts de tous les secteurs du système de santé, a été formée pour conseiller le ministère et guider le système de santé. Toutefois, les conseils n’ont pas toujours été reçus à temps par ce dernier pour pouvoir éclairer le processus de prise de décision.

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

2. Planification des objectifs, méthodes et hypothèsesL’Ontario a mis en place un plan de lutte contre la pandémie de grippe pour le système de santé et les intervenants ont jugé que c’était un outil utile qui les a aidés dans leurs mesures d’intervention. Le POLPG repose sur un certain nombre d’hypothèses concernant ce qui se passera lors d’une pandémie, dont certaines se sont avérées justes et d’autres non. Par exemple, la pandémie de grippe H1N1 a été moins sérieuse que prévu. Les intervenants ont eu de la difficulté à gérer l’écart entre les prévisions et la réalité, car ils devaient déterminer la mesure dans laquelle ils devaient prendre des mesures et planifier les interventions. L’Ontario s’attend à ce que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le gouvernement fédéral, de concert avec la province, revoient les phases et les définitions associées à la pandémie et étudient la façon dont le concept de gravité peut être intégré aux futurs plans d’intervention.

3. Surveillance : Détection et suivi de la grippe L’Ontario a connu deux vagues de pandémie de grippe H1N1. Pendant la deuxième vague, il y a eu un nombre plus élevé de cas confirmés et soupçonnés, d’hospitalisations et de décès dus au virus de la grippe H1N1. En général, l’incidence du virus de la grippe H1N1 était moindre chez les personnes plus âgées; 55,6 pour cent de l’ensemble des cas confirmés en laboratoire sont survenus chez les jeunes âgés de moins de 20 ans. Toutefois, c’est chez les personnes âgées de 55 ans et plus que la plus grande proportion de décès attribuables au virus H1N1 a été enregistrée.

Le ministère et l’Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé ont établi une stratégie de surveillance conjointe efficace pour guider le plan d’intervention contre la pandémie de grippe H1N1. Cette stratégie utilisait divers indicateurs et tenait compte de l’information recueillie par divers intervenants (p. ex., écoles, hôpitaux, fournisseurs de soins primaires, bureaux de santé publique, Télésanté). Le ministère de l’Éducation était un partenaire provincial pour la stratégie de surveillance et les conseils scolaires et les écoles ont joué un rôle important en recueillant des données sur l’absentéisme scolaire.

Cependant, il y a eu quelques problèmes avec la stratégie de surveillance, dont données incomplètes, données non accessibles en temps voulu, absence d’un système de collecte de données intégré et différences entre les interprétations locales des définitions de données.

4. Mesures de santé publiqueLes mesures de santé publique sont des interventions non médicales appliquées pendant une pandémie afin de réduire la propagation de la maladie (p. ex., éducation du public, mesures de distanciation sociale comme limiter les rassemblements publics et fermer les écoles). Le ministère et les bureaux de santé publique ont pris diverses mesures dans le cadre d’une intervention graduelle face à la pandémie de grippe H1N1. Pour soigner les enfants et les jeunes, le ministère a pris des mesures de santé publique innovatrices en partenariat avec les conseils scolaires, les collèges et les universités, le ministère de l’Éducation et les camps d’été. La population a bien compris les messages incitant les gens à se laver les mains et à rester chez eux s’ils étaient malades.

5. Mesures de santé et de sécurité au travail et prévention et contrôle des infections dans les établissements médicauxLe ministère du Travail et le MSSLD ont collaboré étroitement afin de placer la santé et la sécurité des travailleurs au sommet des priorités dans toutes les décisions provinciales. Conformément aux directives du POLPG, l’Ontario a recommandé que les travailleurs de la santé en contact avec des personnes atteintes des symptômes de la grippe utilisent les appareils de protection respiratoire N95. Cette recommandation n’a pas été facile à appliquer dans certains secteurs du système de santé, car ces appareils n’avaient pas été essayés au préalable et en raison des stocks limités d’équipement de protection individuelle. Le ministère a mis son stock d’équipement de protection individuelle à la disposition des fournisseurs de soins durant la deuxième vague; les organismes communautaires et les fournisseurs de soins primaires ont été les premiers servis.

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6. Accès aux médicaments antivirauxAvant la pandémie de grippe H1N1, l’Ontario s’était constitué un stock de médicaments antiviraux assez important pour traiter 25 pour cent de la population. Le ministère avait mis au point une stratégie de distribution des médicaments antiviraux qui comprenait des politiques relatives aux frais d’exécution d’ordonnance, des modèles de service et un système de suivi et de logistique. Grâce à cette stratégie, le ministère a pu distribuer 850 000 séries de traitement aux antiviraux à quelque 3 000 pharmacies et à 140 autres établissements. Au total, 142 184 séries de traitement ont été distribuées gratuitement à la population. Les participants importants à cette initiative étaient l’Ontario Pharmacists’ Association, les pharmacies, l’Association des centres de santé de l’Ontario, les centres de soins communautaires et les centres d’accès aux services de santé pour les Autochtones.

7. Accès au vaccin contre la grippe H1N1Le programme de vaccination était l’une des composantes les plus complexes du plan d’intervention et elle a été très critiquée par la population et les intervenants du secteur de la santé. Les principaux défis comprenaient : les recommandations concernant les groupes prioritaires et l’accès graduel au vaccin; deux types de vaccin (avec et sans adjuvant); des retards dans la production et la distribution du vaccin et des dépliants et le conditionnement du vaccin en grandes quantités (500 doses).

Au début, la distribution du vaccin était limitée aux cliniques des bureaux de santé publique afin de permettre l’utilisation efficiente d’un nombre très limité de vaccins livrés en grandes quantités (500 doses par boîte). Toutefois, beaucoup de bureaux de santé publique n’avaient pas la capacité de répondre à la demande initiale de vaccin. Pour que les personnes qui risquaient le plus de subir des complications associées à la grippe soient les premières à se faire vacciner, l’Ontario a suivi la directive nationale d’établir des groupes prioritaires et l’accès graduel au vaccin. Cette méthode d’administration en séquence du vaccin a entraîné quelques difficultés dans un certain nombre de domaines, dont les communications avec les fournisseurs de soins de santé et la population, l’observation et l’accès par les fournisseurs de soins de santé communautaires. Malgré les nombreux sondages, il était difficile de prédire la demande de vaccin. Lorsque beaucoup de gens voulaient se faire vacciner, le nombre de vaccins était extrêmement limité. Lorsque la province a finalement reçu le vaccin en quantités suffisantes, les gens savaient que le virus H1N1 n’était pas si grave et étaient moins intéressés à se faire vacciner.

8. Matériel et fournituresL’Ontario a commencé à constituer un stock d’équipement de protection individuelle et de fournitures de vaccination de masse en 2004. En 2009, le ministère a créé un système en ligne et assemblé des trousses pour faciliter les commandes et le traitement. Durant la pandémie de grippe H1N1, le système a bien fonctionné et traité plus de 4 300 commandes représentant quelque 28 millions de doses individuelles livrées dans les 24 à 48 heures qui ont suivi la réception des commandes.

9. Services d’évaluation, de traitement et d’aiguillage Pendant la pandémie, des services d’évaluation, de traitement et d’aiguillage ont été fournis dans de nombreux organismes du système de santé, dont Télésanté Ontario, les cabinets de soins primaires, les foyers de soins de longue durée, les centres de soins communautaires et les centres d’évaluation de la grippe. Pour appuyer ces services, le ministère a publié des documents d’orientation cliniques, des algorithmes diagnostiques et des algorithmes d’autodiagnostic pour la population, ainsi que des recommandations sur la prévention et le contrôle des infections, et l’accès au stock provincial de fournitures et d’équipement. La planification et la communication avec les structures d’intervention locales et provinciales se sont avérées être un facteur important pour les organismes offrant des services d’évaluation, de traitement et d’aiguillage.

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Pour la première fois en Ontario, des centres d’évaluation de la grippe ont été créés dans le cadre du plan d’intervention contre la grippe H1N1. À la fin de la deuxième vague, 60 centres avaient ouvert et examiné plus de 10 000 personnes. Des centres d’évaluation de la grippe se sont établis dans des cadres divers et étaient administrés par différents organismes de services de santé. Comme pour toute « première », cette expérience a été lourde de leçons. Les facteurs qui ont contribué à sa réussite comprenaient les processus organisationnels mis sur pied pour planifier et créer les centres et le moment où ils se sont ouverts. Beaucoup de centres d’évaluation ont indiqué avoir eu de la difficulté à définir les rôles et les responsabilités des organismes hôtes et responsables, à trouver du personnel et à déterminer les éléments déclencheurs d’ouverture et de fermeture des centres.

10. CommunicationPour les intervenants, la communication est l’élément du plan d’intervention ministériel qui a le mieux fonctionné et celui qui nécessite le plus d’amélioration. Cette contradiction s’explique peut-être par l’importance et la complexité des communications pendant une pandémie du XXIe siècle. Depuis l’avènement du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2003, le ministère a pris de nombreuses mesures pour améliorer les efforts de communication avec la population et les fournisseurs de soins de première ligne. Les intervenants ont indiqué que les cycles d’information décrits dans le POLPG ont été utilisés à bon escient et qu’ils ont fortement confirmé l’intérêt du processus d’appels sectoriels mis en place par le ministère, des avis de santé importants et des documents d’orientation cliniques. La ligne téléphonique des fournisseurs de soins de santé a reçu plus de 4 300 appels pendant la pandémie et permis aux fournisseurs de première ligne de communiquer directement avec le ministère et de recevoir des explications ou des renseignements supplémentaires. La population a indiqué que les messages de santé publique avaient été bien communiqués. Les gens, les fournisseurs de soins et les médias ont indiqué que le ministère a été une source d’information fiable tout au long du plan d’intervention.

L’Ontario a fait beaucoup de progrès sur le plan des communications en période d’urgence sanitaire, mais il y a encore des améliorations à faire. Selon les intervenants et la population, le ministère aurait dû faire preuve de plus de fermeté pour démystifier les informations erronées communiquées par les médias et neutraliser le mouvement anti vaccination.

11. Services de soins actifsSi la grippe H1N1 n’a pas été aussi grave que prévu au départ, beaucoup de personnes ont été quand même très malades. Il y a eu 1 843 de cas confirmés d’hospitalisation et 20 pour cent de ces hospitalisations ont dû se faire en soins intensifs. L’Ontario a enregistré un taux d’hospitalisations cumulatif de 14,27 cas pour 100 000 habitants; ce qui est moins que pour l’ensemble du Canada (25,48 pour 100 000 habitants) et que pour l’Australie (22,82 pour 100 000 habitants), mais similaire à ce qui a été indiqué pour les États-Unis (15,84 pour 100 000 habitants). Les hôpitaux ont pu gérer la demande accrue de services. Cette réussite s’explique par la planification détaillée qui a précédé la pandémie de grippe H1N1 et les liens étroits établis. Début 2009, le Secrétariat des soins aux malades en phase critique du ministère collaborait avec les responsables des soins intensifs des réseaux locaux d’intégration des services de santé (RLISS) afin d’établir un plan de désengorgement du secteur des soins intensifs. Suite à la mise en œuvre réussie d’un projet pilote par le RLISS de Champlain, le programme a été mis en place dans les 13 autres RLISS à mesure que la pandémie se propageait. Grâce à cette stratégie, les RLISS ont pu établir des plans pour appuyer les services de soins intensifs. Afin d’aider le secteur des soins intensifs, le ministère a acquis 216 appareils de ventilations supplémentaires. Ces appareils sont désormais installés dans 16 hôpitaux situés dans les 14 RLISS et peuvent être transportés rapidement là où ils sont requis.

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12. Collectivités des Premières nationsLe POLPG comporte un chapitre contenant des lignes directrices concernant les collectivités des Premières nations en période de pandémie. Au cours de la pandémie de grippe H1N1, les activités, les rôles, les responsabilités et les processus décrits dans ce chapitre ont été largement mis en œuvre comme prévu. Les mesures prises dans les collectivités des Premières nations se sont caractérisées par une collaboration et une communication efficaces entre les organismes des Premières nations, le gouvernement et les organismes de santé. Cette collaboration signifie qu’il était possible d’adopter et de mettre en œuvre rapidement des plans pour répondre aux besoins des collectivités et résoudre les problèmes à mesure qu’ils se présentent. Les partenaires des Premières nations ont indiqué que le processus de planification a permis de clarifier les rôles et les responsabilités, aboutissant à la mise en œuvre générale des mesures pendant la pandémie de grippe H1N1 qui ont tiré parti des ressources et des connaissances de tous les participants. La façon dont les partenaires des Premières nations ont planifié et ont agi face à la pandémie est exemplaire et les mesures prises pourraient être utilisées pour d’autres populations de la province.

13. Mécanisme interne du ministèreLe ministère a dirigé le plan d’intervention avec l’aide de Gestion des situations d’urgence Ontario. Pour que le plan soit efficace, il fallait établir des liens étroits avec d’autres ministères provinciaux. L’approche concertée et intégrée décrite dans le Plan provincial de coordination en cas de pandémie de grippe dirigeait les activités. Les activités du ministère étaient coordonnées par le Centre ministériel des opérations d’urgence (CMOU), lequel était dirigé par des membres du personnel de la Direction de la gestion des situations d’urgence, de la Division de la santé publique et d’autres services du MSSLD, ainsi que par des employés du ministère de la Promotion de la santé et du Sport. Le CMOU a été organisé selon une structure du SGI. Les membres du personnel ont indiqué que cette structure présentait des avantages, dont la clarté des rôles, mais qu’il fallait aussi perfectionner l’application de ce système au sein du ministère.

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

Introduction

Comme il le fait chaque fois qu’une urgence sanitaire se produit, le ministère a étudié le plan d’intervention de la province face à la pandémie de grippe A (H1N1) de 2009 (pandémie de grippe H1N1 ou pandémie). Afin de déterminer si les efforts de planification ont été efficaces, le ministère a examiné les interventions stratégiques et fonctionnelles à l’échelle locale et provinciale.

Le but de cet examen était de cerner les leçons apprises pendant la pandémie de grippe H1N1 et les occasions d’améliorer les processus et les plans d’intervention en situation d’urgence. Les résultats de cet examen guideront les futures activités de planification d’éventuelles pandémies de grippe en Ontario.

Dans l’ensemble, l’Ontario a réagi rapidement et a pris des mesures exhaustives contre la grippe H1N1. Voici les principaux facteurs qui ont contribué à la réussite du plan d’intervention : planification détaillée au cours des six années précédentes; collaborations et partenariats étroits au sein du système de santé et solides stratégies de communication au niveau local et provincial. Cette réussite souligne à quel point il est important de planifier et de collaborer à l’échelon local pour réagir efficacement à un événement d’envergure mondiale.

Les activités du plan d’intervention décrit dans le présent rapport attestent des compétences et du dévouement des professionnels de première ligne qui sont la pierre angulaire de notre système de santé. Nous remercions sincèrement les nombreux fournisseurs de soins, les décideurs et les administrateurs qui ont participé à la planification et au plan d’intervention contre la pandémie de grippe H1N1. Vous avez fait preuve d’initiative et montré à quel point vous êtes dévoués et déterminés à protéger la santé et la sécurité des Ontariennes et Ontariens.

Nos réflexions sur la pandémie de grippe H1N1 ne doivent pas occulter les tragédies qui ont accompagné cette pandémie. En Ontario, 1281 personnes atteintes du virus H1N1 sont décédées. Nous pensons aux personnes qui ont perdu des proches et des amis et sommes de tout cœur avec elles. C’est la raison pour laquelle nous examinons ce que nous pouvons faire pour améliorer la façon dont le système de santé réagira à la prochaine pandémie de grippe.

1 Sauf indication contraire, toutes les données sont fondées sur l’information se rapportant à la première et à la deuxième vague (avril 2009-janvier 2010).

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Avril 2009

20 avrilPremiers rapports d’infections respiratoires aiguës en provenance du Mexique.

23 avrilLe MSSLD émet les premiers bulletins importants sur la grippe H1N1.

Le MSSLD ordonne au système de santé de signaler tous les cas d’infections respiratoires aiguës (plus l’historique des déplacements); et annonce les précautions à prendre pour éviter les contaminations par aérosol ou contact.

26 avrilDes cas de grippe H1N1 sont signalés au Mexique, aux États-Unis, au Canada (C. B. et N. É.).

Le MSSLD émet la première ligne directrice sur la grippe H1N1.

27 avrilLe MSSLD instaure l’état de surveillance renforcée.

Le MSSLD établit la ligne téléphonique des fournisseurs de soins.

28 avrilPremiers cas confirmés de grippe H1N1 en Ontario.

29 avrilL’OMS place l’alerte grippale au niveau 5.

30 avrilLe MSSLD émet des lignes directrices pour le traitement (la définition des cas comprend l’historique des déplacements).

Mai 2009

3 maiLe MSSLD et l’AOPPS accroissent la capacité des laboratoires de santé publique.

Le MSSLD émet de nouvelles lignes directrices pour le traitement (ajout des groupes à risque, soins recommandés pour les personnes en contact avec des cas confirmés).

5 maiLe MSSLD recommande le dépistage passif pour le secteur des SLD.

8 maiPremier décès au Canada dû au virus H1N1.

19 maiLe MSSLD émet de nouvelles lignes directrices pour le traitement (supplément d’information sur le traitement des femmes enceintes, nouvelle définition des cas, (absence de déplacement) et lignes directrices pour les analyses; dépistage passif pour tous les organismes de soins et dépistage actif de tous les patients qui veulent consulter, retour aux exigences relatives à la grippe saisonnière).

25 maiPremier décès dû au virus H1N1 en Ontario.

Juin 2009

4 juinLe MSSLD revoit les lignes directrices pour les analyses, indique que les décisions de traitement doivent reposer sur le jugement clinique.

10 juinL’OMS émet un communiqué pour annoncer l’éclosion de la grippe H1N1 dans une collectivité des Premières nations.

11 juinL’OMS déclare une pandémie mondiale – place l’alerte au niveau 6.

Le MSSLD modifie les critères pour les analyses (réservées aux personnes hospitalisées).

12 juinLe MSSLD propose des antiviraux à cinq collectivités des Premières nations isolées et éloignées.

Juillet 2009

7 juilletL’OMS renouvelle ses recommandations (séquence de vaccination, distribution des doses, dosage).

Août 2009

18 aoûtLe MSSLD émet de nouvelles lignes directrices pour les analyses.

Avril 2009 Mai 2009 Juin 2009 Juillet 2009 Août 2009

Historique de la pandémie de grippe H1N1 de 2009

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Taux de SPG moyen (pour 1 000 patients)

Septembre 2009

16 septembreL’ASPC établit une ligne directrice nationale sur la séquence de vaccination.

23 septembreUne étude canadienne non publiée établit un lien entre, une sensibilité au virus H1N1 et une vaccination contre la grippe saisonnière.

24 septembreL’Ontario annonce le lancement à l’échelle de la province de la vaccination contre la grippe saisonnière et la grippe H1N1 (3 étapes).

30 septembre L’OMS met à jour les recommandations (révision doses pour enfants, formule pour femmes enceintes, coadministration).

Octobre 2009

14 octobre Le MSSLD émet de nouvelles lignes directrices pour le traitement.

Le MSSLD commence à livrer les antiviraux aux CSC et CASSA participants.

Le MSSLD émet un outil d’auto-évaluation.

21 octobre Le MHCO approuve l’utilisation du premier de trois vaccins contre la grippe H1N1 (vaccin avec adjuvant).

Le MSSLD commence à livrer le vaccin avec adjuvant aux bureaux de santé publique.

22 octobre Le MSSLD ouvre le stock provincial d’EPI à certains fournisseurs.

Le MSSLD envoie des antiviraux aux pharmacies.

24 octobreOuverture du premier centre d’évaluation de la grippe en Ontario.

26 octobreL’Ontario lance la séquence de vaccination de masse en vaccinant le 1er groupe visé.

Novembre 2009

2 novembreBaisse de la production du vaccin avec adjuvant au pays.

Le MSSLD modifie les modèles de financement des soins primaires pour accroître le nombre d’évaluations cliniques.

3 novembreLe MHCO approuve l’utilisation du 2e vaccin contre la grippe H1N1 (sans adjuvant).

10 novembreL’Ontario procède à la vaccination du 2e groupe.

12 novembreL’ASPC met à jour les recommandations nationales pour les doses de vaccin destinées aux enfants.

Le MSSLD ouvre le stock provincial d’EPI à d’autres fournisseurs de soins.

13 novembreLe MSSLD émet d’autres renseignements sur le traitement des enfants et des femmes enceintes.

SC approuve le 3e vaccin (sans adjuvant)

16 novembreL’Ontario procède à la vaccination du 3e groupe.

19 novembreL’Ontario permet la vaccination de l’ensemble de la population.

Décembre 2009

11 décembreFermeture du dernier centre d’évaluation de l’Ontario.

Janvier 2010

22 janvierL’ASPC annonce la fin de la deuxième vague.

Septembre 2009 Octobre 2009 Novembre 2009 Décembre 2009 Janvier 2010

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Processus d’examenDiverses sources d’information ont été utilisées et analysées à l’aide de méthodes qualitatives et quantitatives, dont les suivantes :

• sondages (>400 répondants) et débats facilités avec des organismes du secteur de la santé et d’autres secteurs, des associations, des syndicats, des ministères provinciaux et des fournisseurs de services de santé de première ligne.

• groupes de discussion et séances de dialogue délibéré avec le grand public visant les populations les plus touchées et avec les employés de première ligne du secteur des soins actifs, des centres de santé communautaires et des bureaux de santé publique.

• entretiens avec des journalistes représentant les principaux médias.

• entretiens avec des dirigeants de la fonction publique de l’Ontario et l’Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé.

• examen des rapports produits par d’autres organismes participant au plan d’intervention.

• examen opérationnel des documents, plans, politiques et lignes directrices du ministère.

L’information a été recueillie et analysée par trois groupes différents. La Direction de la gestion des situations d’urgence du ministère a recueilli et analysé la plupart des questionnaires, et a facilité les discussions avec l’aide de la Division de la vérification interne de l’Ontario (DVIO) du ministère des Finances. La Direction des communications et de l’information du ministère a consulté des groupes de concertation et dirigé des séances de dialogue délibéré, des entretiens et des sondages avec la population, des fournisseurs de soins de première ligne et des médias, puis en a analysé les résultats. Enfin, la Division de la vérification interne de l’Ontario (DVIO) a dirigé et analysé des entretiens avec les dirigeants de la Fonction publique de l’Ontario et a dirigé l’examen opérationnel.

Plan ontarien de lutte contre la pandémie de grippe Le ministère a commencé à se préparer en vue d’une pandémie en 2004. De concert avec les intervenants du système de santé, le ministère a établi le Plan ontarien de lutte contre la pandémie de grippe (POLPG), document ayant pour but d’aider le système de santé à se préparer en vue d’une pandémie et à riposter.

Le POLPG est un guide de planification. Il décrit les réflexions, les hypothèses et les raisons qui sous-tendent la planification d’une pandémie de grippe et les mesures que le ministère a prises et qu’il prendra si une pandémie de grippe se produit (stocks de médicaments et de fournitures). Il comprend également des outils que différentes composantes du système peuvent utiliser pour établir leurs plans. Le but est de faire en sorte que chaque composante du système de santé et chaque bureau de santé de santé publique établissent un plan d’intervention basé sur le POLPG.

Depuis la publication de sa première édition en 2004, le POLPG est revu chaque année afin d’y ajouter des détails au sujet de ce qui doit être fait, comment, quand et par qui.

Le POLPG a été testé dans le cadre d’urgences simulées à l’échelle de la province; cependant, la pandémie de grippe H1N1 représentait la première occasion pour la province de mobiliser et de tester le POLPG en réponse à une véritable pandémie.

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

Structure du rapportCe rapport examine les chapitres du POLPG qui ont été beaucoup utilisés lors de la mise en œuvre du plan d’intervention et ont fait l’objet de commentaires de la part des intervenants lors du processus d’examen. Bien que tous les chapitres du POLPG contiennent des renseignements utiles permettant au système de santé de se préparer, étant donné la nature de l’éclosion, certains chapitres se sont avérés plus pertinents que d’autres lors de l’intervention contre la grippe H1N1.

Au besoin, le rapport est structuré autour des buts et objectifs du POLPG, qui ont été établis pour diriger les mesures prises par le système de santé afin de se préparer à une pandémie. Ces buts et objectifs ne doivent pas être utilisés comme cadre d’évaluation du plan d’intervention contre la pandémie de grippe H1N1, car ils sont fondés sur les hypothèses du POLPG et ne tiennent pas compte des réalités de la pandémie (gravité de la pandémie de grippe H1N1). Ils ont été inclus pour servir de contexte aux efforts de préparation à une pandémie.

Le rapport décrit les mesures prises et les principaux événements qui se sont produits pendant la pandémie, donne des exemples de ce qui a bien fonctionné, et souligne les choses qui peuvent être améliorées ainsi que les prochaines étapes pour guider la future planification en Ontario. Les étapes suivantes recommandées tiennent compte des conclusions tirées du processus de participation des intervenants, des fournisseurs, de la population et des médias, dirigé par la Direction de la gestion des situations d’urgence et la Direction des communications et de l’information; de l’examen fonctionnel dirigé par la Division de la vérification interne de l’Ontario (DVIO) et du rapport du médecin hygiéniste en chef de l’Ontario (MHCO), Pandémie de grippe H1N1 – Répercussions pour l’Ontario, 2010.

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1. Rôles, responsabilités et cadre déontologique pour la prise de décision

La majorité (73 pour cent) des répondants ont indiqué que les rôles et responsabilités de leur organisme étaient clairement définis dans le plan d’intervention contre la pandémie de grippe H1N1.

– Répondants, sondages des intervenants internes et externes

Le POLPG repose sur ce qui suit et en tient compte :

• étapes de planification d’une pandémie mondiale établies par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

• étapes de planification d’une pandémie au Canada établies par l’Agence de la santé publique du Canada.

• approche concertée pour la planification et la mise en œuvre du plan d’intervention contre une pandémie établie par le Plan canadien de lutte contre la pandémie de grippe.

• gestion des situations d’urgence et systèmes de gestion des incidents utilisés au Canada et en Ontario.

• cadre déontologique pour diriger la prise de décision.

• lois provinciales pertinentes.

Ce qui s’est passéUne collaboration étroite et fructueuse. Comme l’indiquaient le rapport du médecin en chef de l’Ontario et les intervenants internes et externes, les gouvernements fédéral et provincial, les ministères provinciaux, le gouvernement provincial et les bureaux de santé publique locaux, et les bureaux de santé et d’autres fournisseurs de soins des localités ont très bien collaboré. En Ontario, le ministère a coordonné le plan d’intervention général par l’entremise du Centre ministériel des opérations d’urgence (CMOU). Le CMOU a collaboré directement avec le Centre provincial des opérations d’urgence (CPOU), qui a coordonné les activités gouvernementales connexes. La relation étroite entre le CMOU et le CPOU a été établie avant la pandémie de grippe H1N1. Des partenaires importants, notamment Gestion des situations d’urgence Ontario, le ministère des Services gouvernementaux et le ministère du Travail, avaient participé à de nombreux exercices et initiatives de préparation à une pandémie, ce qui a permis de créer les partenariats étroits constatés lors de l’intervention provinciale. Le plan d’intervention de l’Ontario a bénéficié notamment de la collaboration étroite entre le MSSLD et le ministère du Travail, ce qui ne s’était pas produit lors de l’éclosion du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2003. Le ministère du Travail a prêté ses connaissances techniques en matière de santé et de sécurité au travail et a appuyé les initiatives de communication du MSSLD avec les fournisseurs de soins.

À l’échelon local, les bureaux de santé publique ont indiqué qu’ils ont collaboré étroitement avec leurs partenaires locaux. Un grand nombre des bureaux de santé publique ont utilisé ou établi des liens avec les fournisseurs de soins primaires, les hôpitaux, les réseaux locaux d’intégration des services de santé (RLISS), les organismes des Premières nations, les conseils scolaires et les organismes communautaires. Les bureaux de santé publique ont indiqué que ces collaborations ont permis la mise en œuvre efficace des mesures de santé publique et facilité l’établissement de stratégies de distribution des vaccins et, dans certains cas, la création d’autres centres d’évaluation, de traitement et d’aiguillage (centres d’évaluation de la grippe). D’après les résultats du sondage mené auprès des intervenants externes du secteur de la santé, nombreux sont ceux qui accordent une grande importance aux relations établies lors du plan d’intervention contre la pandémie de grippe H1N1 et ont l’intention de tirer parti de ces relations pour améliorer la prestation des services dans leurs localités.

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

Le plan d’intervention contre la grippe H1N1 a aussi donné lieu à la collaboration avec de nouveaux organismes du système de santé, dont l’Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé et les RLISS. Au début de la pandémie, l’Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé existait depuis moins d’un an, n’avait pas encore été entièrement dotée en personnel et le rôle du POLPG n’était pas encore officiellement établi. Malgré ces difficultés, l’Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé a collaboré avec le ministère à diverses activités importantes, dont la stratégie d’intervention (p. ex., lignes directrices destinées aux laboratoires), un plan de surveillance commun, des activités de communication (conférences de presse et entretiens), et établissement et leadership de l’Équipe d’intervention scientifique du ministère. L’Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé a également dirigé les laboratoires de santé publique provinciaux et participé aux nouvelles recherches sur la grippe H1N1.

Mieux définir les rôles et les responsabilités de l’AOPPS et des RLISS en période d’urgence

– Recommandation du rapport de la DVIO

De plus, le rôle des 14 RLISS n’était pas officiellement décrit dans le POLPG. Lorsque les RLISS ont été établis, ils se sont concentrés sur les principaux domaines de responsabilité prévus dans la loi. Leur mandat d’appuyer la préparation aux situations d’urgence et le plan d’intervention devait être établi plus tard. Toutefois, beaucoup de RLISS ont indiqué qu’ils ont joué des rôles actifs dans le plan d’intervention contre la grippe H1N1 et ont aidé à coordonner des mesures locales, comme l’établissement des centres d’évaluation de la grippe. Étant donné le rôle important qu’ils jouent dans les stratégies de désengorgement des urgences depuis quelques années, tous les RLISS ont participé à la mise en œuvre du Plan provincial de gestion du désengorgement des urgences durant la pandémie de grippe H1N1 (voir la section 11 – Soins intensifs).

Le plan d’intervention contre la pandémie de grippe H1N1 a aussi permis d’établir de nouveaux rôles pour des organismes bien établis du secteur de la santé. Par exemple, les pharmacies, l’Ontario Pharmacy Association, les centres de santé communautaires, les centres d’accès aux services de santé pour les Autochtones et l’Association of Ontario Health Centres ont assumé de nouveaux rôles lors de la distribution des stocks provinciaux de médicaments antiviraux.

L’un des commentaires présentés au ministère soulignait le fait qu’il n’existe pas un seul organisme pour coordonner les soins primaires au niveau local. Les fournisseurs de soins primaires ont joué un rôle crucial dans le plan d’intervention, mais aucun organisme ne s’est occupé de communiquer avec les fournisseurs de soins primaires ou d’obtenir leurs commentaires ou n’avait ni la capacité ni le pouvoir d’organiser des services de soins primaires. Dans certaines régions, les bureaux de santé publique et les fournisseurs soins primaires n’ont pas collaboré. Des fournisseurs de soins primaires ont indiqué ne pas savoir quels étaient les rôles et responsabilités des bureaux de santé publique pendant la pandémie, ce qui a entraîné quelques difficultés lors de la mise en œuvre du plan d’intervention (p. ex., communications, partage des données).

Utilisation du Système de gestion des incidents. Le ministère a utilisé le Système de gestion des incidents (SGI) pour coordonner les communications avec d’autres organismes et ministères. Cette structure est utilisée par Gestion des situations d’urgence Ontario ainsi que par des organismes du secteur de la santé et d’autres secteurs. De nombreux bureaux de santé publique et organismes de soins de santé ont indiqué qu’ils ont aussi adopté une structure de SGI lors de la mise en œuvre du plan d’intervention, une première pour beaucoup d’entre eux. Nombre d’intervenants ont indiqué que le système a bien fonctionné et qu’ils ont beaucoup appris sur la répartition des rôles, le moment où la structure devait être activée et de quelle manière.

Variations locales. Au niveau local, les bureaux de santé publique ont dirigé le plan d’intervention contre la pandémie de grippe H1N1. Cette approche est conforme au POLPG, qui permet aux collectivités de répondre à leurs divers besoins, de s’organiser en fonction de leurs ressources et de faire preuve d’innovation. Toutefois, ces variations locales ont entraîné quelques problèmes, en particulier dans la façon dont les vaccins ont été distribués, et ont été perçues comme un accès non équitable aux services de santé. Certains intervenants

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ont dit que les variations locales compliquaient l’intervention pour leurs organismes. Les organismes qui œuvrent dans des territoires relevant de plusieurs bureaux de santé publique ont été particulièrement touchés, comme les RLISS, les centres d’accès aux soins communautaires, les conseils scolaires, les organisations territoriales politiques des Premières nations, et les associations professionnelles et réseaux du secteur de la santé. Ces variations ont également créé une certaine confusion au sein de la population, notamment pour les personnes qui vivent et travaillent dans des secteurs des bureaux de santé publique différents. Les rapports du médecin hygiéniste en chef de l’Ontario et de la Division de la vérification interne de l’Ontario (DVIO) traitent de la question des variations locales.

Processus de prise de décision délibérée. Le ministère a fait son possible pour que les décisions prises durant la pandémie de grippe H1N1 soient étayées par des données probantes et tiennent compte du cadre déontologique présenté dans le POLPG (ouvert et transparent, raisonnable, inclusif, et responsable).

Le ministère et l’AOPPS ont établi l’Équipe d’examen scientifique, qui se composait d’experts en épidémiologie, en maladies infectieuses, en santé publique, en immunisation, en prévention et contrôle des infections, en santé et sécurité au travail et en soins cliniques, afin d’informer le plan d’intervention de l’Ontario. L’Équipe d’examen scientifique s’est réunie tous les jours, puis une fois par semaine, pour examiner les nouvelles données et recommander des pratiques exemplaires.

Des communications et des consultations se sont tenues à intervalles réguliers avec le secteur de la santé (p. ex., téléconférences avec des associations du secteur de la santé, des médecins hygiénistes locaux). Lors de ces communications, on a mis l’accent sur la transparence et l’inclusion en communiquant l’information disponible et la raison des décisions. Les divers groupes interrogés dans le cadre du processus d’examen ont apprécié de communiquer régulièrement avec le ministère au moyen de téléconférences ou d’avis écrits; cependant, ils ont aussi exprimé quelques réserves au sujet de la lenteur des décisions finales et de la communication des directives sur le terrain, en particulier aux fournisseurs de soins de première ligne et aux organismes chargés d’appliquer ces décisions.

Leadership. Les intervenants de la santé internes et externes au ministère ont souligné que celui-ci avait dirigé le plan d’intervention de main de maître tout au long de la pandémie et qu’il était considéré comme la principale source d’information crédible et officielle. Le CMOU était l’unique point de contact pour le système de santé.

Exemples de décisions déontologiquesLa décision de permettre aux travailleurs de la santé de se faire vacciner en priorité tient compte du principe de réciprocité : la responsabilité de la société d’appuyer les personnes qui travaillent dans les centres d’évaluation de la grippe et assument un fardeau disproportionné en protégeant l’intérêt public.

La décision de demander aux gens ayant des symptômes de la grippe de rester chez eux tient compte du principe de protection du public : il est acceptable de restreindre la liberté de certaines personnes dans certains cas, pour protéger les autres.

La décision de ne pas fermer les écoles tient compte du principe de proportionnalité: les restrictions à la liberté individuelle ne doivent pas excéder les activités minimales requises pour réduire le risque.

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

Étapes suivantes de la planification • Améliorer la collaboration, revoir et clarifier :

– les rôles et responsabilités de l’Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé lors d’une urgence ou d’une éclosion;

– les rôles et responsabilités locaux, dont ceux des RLISS lors d’une urgence ou d’une éclosion.

• Promouvoir l’utilisation efficace et cohérente des structures, des processus et de la terminologie du SGI à l’échelle des organismes de soins de santé.

• Revoir les avantages et les risques des variations locales et déterminer les stratégies qui permettent d’instaurer un bon équilibre entre les interventions locales et provinciales.

• Revoir les stratégies qui appuient l’intégration des soins primaires et la santé publique lors d’une urgence ou d’une éclosion et déterminer les stratégies visant à améliorer l’intégration entre ces groupes.

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2. Planification des objectifs, méthodes et hypothèses

La majorité (63 pour cent) des répondants ont indiqué que le POLPG était un outil utile qui leur a permis de se préparer pour le plan d’intervention.

– Répondants, sondages des intervenants internes et externes

Objectifs du POLPG

• Réduire au minimum les risques de maladie grave et les décès grâce à une gestion appropriée du système de santé ontarien.

• Réduire au minimum les perturbations sociales dues à une pandémie de grippe.

Le but de la planification est de réduire les conséquences de la grippe sur les particuliers et la société.

Ce qui s’est passéL’Ontario avait un plan. Les intervenants ont indiqué que le plan et le processus de planification leur ont été utiles et permis de réagir. Le POLPG a appuyé une méthode cohérente, mais flexible, pour la planification et le plan d’intervention à l’échelle de la province.

Les intervenants internes et externes ont indiqué que le processus de planification local et provincial leur a permis de nouer de nouvelles relations avec le ministère et de mieux comprendre le rôle de chaque composante du système de santé. De plus, il a permis d’instaurer la confiance parmi les fournisseurs de services. Tout cela a facilité les mesures d’intervention. Les réseaux établis dans le cadre de l’élaboration du POLPG ont permis à l’Ontario d’agir rapidement. Le processus d’élaboration du POLPG et des plans locaux a généré des partisans de la planification en cas de pandémie de grippe à l’échelle du système de santé. Ces personnes ont joué un rôle déterminant, ayant mobilisé leurs secteurs durant l’éclosion de grippe H1N1.

Hypothèses de planification. La façon dont la grippe H1N1 s’est manifestée a confirmé les nombreuses hypothèses présentées dans le POLPG, par exemple, bref laps de temps avant que le virus ne se propage à l’échelle de la province, minimum de deux vagues, propagation au sein de la collectivité (plutôt que dans les établissements de soins) et susceptibilité élevée, surtout chez les jeunes. Une hypothèse importante qui ne s’est pas avérée concerne la gravité de la souche grippale, contrairement à ce que prévoyait le POLPG2 ou aux conjectures qui ont suivi les événements du Mexique. Les intervenants ont indiqué que l’écart entre ce qui était prévu et ce qui s’est passé réellement a créé des difficultés importantes durant la mise en œuvre du plan d’intervention, car il était difficile pour les organismes de déterminer quand et dans quelle mesure ils devaient mettre en œuvre les plans et les mesures d’intervention.

Le ministère s’attend à ce que l’OMS et le gouvernement fédéral examinent l’utilité des phases pandémiques mondiales et canadiennes afin de permettre une intervention plus souple et plus graduelle selon la gravité du virus. Cet exercice devrait permettre de surmonter certains problèmes qui sont survenus lors de l’application du plan d’intervention. Cependant, il convient de souligner que des éléments du POLPG (2008) comprennent déjà l’option d’une intervention plus graduelle selon la gravité. Les intervenants ont indiqué qu’en établissant clairement les buts et objectifs au début de chaque chapitre, le POLPG permettait aux répondants de concevoir ou de modifier des mesures tout en réalisant ou en poursuivant l’objectif. Le chapitre 6 du POLPG, Mesures de santé publique, décrit les activités en fonction des échéances et de la gravité (déterminée d’après les taux de mortalité). Un grand nombre d’intervenants ont indiqué que ce chapitre a pu être appliqué facilement pendant la pandémie. Bien qu’il soit difficile de déterminer les taux de mortalité en période d’urgence et qu’il faille peut-être étudier d’autres indicateurs de gravité, le comité directeur du POLPG et les sous-comités ont fait

2 Le tableau 3.1 du POLPG présente une estimation des conséquences en se basant sur un scénario modéré constaté pendant la pandémie de 1957.

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

preuve de prévoyance en intégrant le concept de gravité à leurs recommandations/leur approche, et soulignent l’importance d’intégrer les éléments de gravité au POLPG.

Étapes suivantes de la planification • Poursuivre la mise au point du POLPG, en intégrant les leçons tirées de la pandémie de grippe H1N1 et en

documentant les stratégies et les modèles qui ont été efficaces.

• Continuer de participer à la planification et d’agir sur la planification à l’échelle nationale et internationale en tenant compte de ce qui s’est passé pendant la pandémie de grippe H1N1 de 2009.

• Modifier le POLPG en tenant compte des travaux réalisés à l’échelle nationale et internationale pour étudier les phases pandémiques et le concept de gravité.

• Trouver des possibilités de stratifier davantage les hypothèses de planification.

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3. Surveillance

Les activités de surveillance ont fourni de bons résultats, mais nécessitent une mise au point 3.

– Répondants, sondages des intervenants internes et externes

Objectifs du POLPG :

• Détecter la souche grippale rapidement en Ontario.

• Suivre l’incidence, la gravité et la progression de la pandémie, selon les phases pandémiques établies par l’OMS.

• Suivre les affections pseudogrippales afin de :

– détecter les événements inhabituels (nouvelles souches, dont souches épizootiques, glissements et cassures antigéniques, résultats et syndromes inhabituels, gravité et répartitions inhabituelles);

– évaluer les nouvelles souches par rapport à la composition du vaccin et aux recommandations;

– estimer l’incidence des affections pseudogrippales en termes de taux d’attaque, de visites en soins ambulatoires, et de taux de mortalité.

• Communiquer les données de surveillance aux répondants pour identifier la maladie; guider les activités de prévention, de contrôle et de recherche; et évaluer le traitement, la prophylaxie et l’information.

Ce qui s’est passéImage épidémiologique de la grippe H1N1 en Ontario. Du 1er avril 2009 au 31 janvier 2010, un total de 8 746 cas de grippe H1N1 confirmés en laboratoire ont été signalés en Ontario: 4 034 cas (46 pour cent) au cours de la première vague et 4 712 cas (54 pour cent) au cours de la deuxième vague. Le nombre maximum de cas signalés au cours d’une seule semaine pendant la première vague était de 858 pour la semaine du 7 juin 2009 et de 1 229 pendant la deuxième vague pour la semaine du 1er novembre 2009 (Figure 3.1). Les cas confirmés en laboratoire sous-estiment le nombre absolu de personnes infectées par le virus de la grippe H1N1 en Ontario; cependant, ils permettent de déterminer quand chaque vague est survenue et a atteint son point culminant, et donnent des renseignements préliminaires au sujet du type de personnes qui sont tombées malades à cause de la grippe H1N1.

Figure 3.1 Nombre de cas de grippe H1N1 confirmés en laboratoire signalés par semaine en Ontario (du 1er avril 2009 au 31 janvier 2010)

Source : Ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario, base de données du Système intégré d’information sur la santé publique (SIISP), information extraite le [05/03/2010]. *Les données comprennent chaque entrée effectuée dans le SIISP entre la 16e et la 24e semaine de 2009 et le total des cas signalés entre la 25e semaine de 2009 et la 4e semaine de 2010.

3 L’annexe B contient un résumé des réponses, par ordre d’importance, aux questions sur ce qui a bien fonctionné et n’a pas bien fonctionné dans le plan d’intervention du MSSLD.

Avril 2009 Mai 2009 Juin 2009 Juillet 2009 Août 2009 Septembre 2009 Oct obre 2009 Novembre 2009 Décembre 2009 Janvier 2010

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

En général, l’incidence de la grippe H1N1 était inférieure parmi les groupes plus âgés. Les jeunes de moins de 20 ans constituaient 55,6 pour cent des cas signalés. Les personnes âgées de 55 ans et plus ont représenté seulement 7,9 pour cent des cas signalés, tandis que celles âgées de 20 à 54 ans représentaient les 36,5 pour cent restants. Si les personnes plus âgées (de plus de 50 ans) ont compté moins de cas dans l’ensemble, elles ont enregistré la plus forte proportion de décès. Au cours de la première vague, 20 pour cent des décès sont survenus dans le groupe des 55 à 59 ans et au cours de la deuxième vague, les groupes des 50 à 54 ans et des 55 à 59 ans ont enregistré le taux le plus élevé de décès, 32 pour cent respectivement.

Figure 3.2 Proportion de cas de grippe H1N1 confirmés en laboratoire par groupe d’âge (de la 13e semaine de 2009 à la 4e semaine de 2010)

Source : Ministère de la Santé et des Soins de longue durée, base de données du système intégré d’information sur la santé publique (SIISP), information extraite le [05/03/2010].

Comme nous l’avons indiqué, de nombreux cas de grippe H1N1 n’ont pas été inclus dans les données provinciales (Figure 3.1 ou 3.2). Les premières lignes directrices relatives aux analyses recommandaient que les cas soient confirmés en laboratoire seulement dans certains contextes ou dans certains cas. Ainsi, bon nombre de personnes qui ont consulté leur fournisseur de soins primaires n’ont pas été examinées comme l’indiquaient les lignes directrices ministérielles; d’autres personnes avaient des symptômes subcliniques (si peu importants qu’ils sont passés inaperçus ou n’ont pas nécessité de visite chez le médecin). Lorsque le virus H1N1 est devenu le virus grippal prédominant en Ontario, il est devenu moins important, du point de vue clinique ou épidémiologique de confirmer les cas au moyen d’analyses, de sorte que la province a modifié les lignes directrices relatives aux analyses. Les analyses servant à confirmer les cas soupçonnés ont été proportionnellement plus fréquentes pendant la première phase que durant la deuxième phase. Du fait de cette variation, il a été difficile de comparer l’ampleur des deux vagues en utilisant seulement le nombre de cas confirmés en laboratoire.

Évaluer les systèmes de surveillance et les processus à grande échelle afin d’en déterminer l’efficacité.

– Recommandation du rapport de la DVIO

Si aucun indicateur ne présente une image complète de la pandémie de grippe H1N1, l’information provenant des cas confirmés en laboratoire et des rapports des médecins sentinelles et les taux de positivité au virus H1N1 peuvent établir une estimation raisonnable du nombre de personnes atteintes ou suffisamment malades pour consulter leur médecin. Les médecins sentinelles sont des médecins de soins primaires chargés de divulguer aux organismes de santé publique le nombre hebdomadaire total de patients atteints de symptômes d’une maladie pseudogrippale. Le taux de positivité à la grippe A indique la probabilité que le virus responsable des symptômes pseudogrippaux est celui de la grippe A. En octobre et en novembre 2009,

0

0,05

0,15

0,2

0,25

1re vague2e vague

<1 1-4 5-9 10-14 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64 65-69 70-74 75-79 80-84 85-89 90+ Inconnu

% de

cas d

e grip

pe H

1N1

Groupe d’âge

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le taux de positivité à la grippe A confirmé par les analyses variait entre 10 pour cent et 50 pour cent. Selon les données fournies par les laboratoires durant la première et la deuxième vague, il est très probable qu’un grand nombre de cas pseudogrippaux étaient dus à la grippe H1N1, toutefois, on ne peut l’affirmer avec certitude, car pendant la deuxième vague, la plupart des personnes présentant des symptômes pseudogrippaux n’ont pas subi des analyses afin de confirmer que le virus qui les rendait malades était bien celui de la grippe H1N1.

Figure 3.3 Taux de consultation pour les cas de maladie pseudogrippale signalés par les médecins sentinelles en Ontario jusqu’à la saison de surveillance 2009-2010.

Source : Agence de la santé publique du Canada – surveillance des médecins sentinellesNote 1 : Pas de données disponibles pour le taux moyen enregistré les années précédentes pour les semaines 21 à 39

(saisons 1999-2000 aux saisons 2004-2005) Note 2 : Taux pour 1 000 patients

Il est difficile d’évaluer le nombre total de personnes infectées par le virus de la grippe pH1N1 seulement à l’aide des données de surveillance de la santé publique. Il est possible d’utiliser la modélisation mathématique pour établir des estimations du nombre total de personnes infectées, cependant, cette méthode présente quelques limites. On peut aussi utiliser des études de séroprévalence pour déterminer le pourcentage global de personnes infectées par le virus de la grippe pH1N1. L’Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé a entrepris une étude en août 2009 afin d’établir les estimations de séroprévalence du virus de la grippe pH1N1 en Ontario à divers moments et de déterminer les facteurs de risque d’infection par le virus de la grippe H1N1. Cette étude est maintenant en phase analyse. Les résultats de ce travail sont importants, car ils permettront de déterminer le nombre total de personnes infectées par le virus de la grippe pH1N1.

Surveillance conjointe. Le ministère et l’Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé ont établi une stratégie de surveillance conjointe pour laquelle les ressources des deux ministères ont été mises à contribution. Les indicateurs de surveillance, dont les analyses visant à confirmer les cas de grippe et de virus H1N1, les constatations de glissement viral et antigénique, les cas de grippe H1N1, les taux de consultation pour symptômes pseudogrippaux, les indicateurs de surveillance syndromique (p. ex., données de Télésanté Ontario, visites aux urgences, données sur les ventes des pharmacies), les rapports sur les éclosions et les décès en établissement ont été examinés régulièrement pour informer la propagation, l’intensité, la gravité et la progression de la pandémie. Le ministère a utilisé cette information pour renseigner la population et les fournisseurs de soins, et pour guider la planification provinciale et locale et l’établissement des priorités.

Beaucoup d’autres partenaires ont participé à la stratégie de surveillance en fournissant des données à intervalles réguliers, notamment les bureaux de santé publique, les médecins sentinelles, les hôpitaux, les foyers de soins de longue durée, les centres d’évaluation de la grippe, les conseils scolaires et les écoles. Le ministère a aussi collaboré avec l’Agence de santé publique du Canada et les organismes de santé des Premières nations et inuites pour surveiller les taux d’affections pseudogrippales dans les collectivités des Premières nations.

Avril 2009Mars 2009Févr. 2009Janv. 2009 Mai 2009 Juin 2009 Juill. 2009 Août 2009 Sept. 2009 Oct. 2009 Nov. 2009 Déc. 2009 Janv. 2010

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20

40

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80

100

120

140

160

Taux de SPG 2008-2009/2009-2010

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43 45 47 49 51 1 3

Taux

de S

PG m

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00 p

atie

nts)

Semaines (jusqu’à la saison 2009-2010)

Taux de SPG moyen 2000-2008Taux de SPG moyen 2005-2008

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

Collecte de l’information. Le système de surveillance de la pandémie reposait sur diverses activités, dont la surveillance des laboratoires, les renseignements fournis par les bureaux de santé publique par l’entremise du Système intégré d’information sur la santé publique et la surveillance syndromique, comme les programmes FluWatch qui obtiennent les données des médecins sentinelles, les taux d’absentéisme scolaire et les appels à Télésanté Ontario. Ces sources de données ont été évaluées afin de déterminer si l’activité s’intensifiait ou diminuait et ont donné une indication de l’activité grippale dans la province. Il convient de souligner que nombre de ces indicateurs ont atteint leur point culminant au même moment dans toute la province, soit aux alentours du 14 juin au 27 juin pendant la première vague, et du 25 octobre au 7 novembre durant la deuxième vague.

Le ministère de l’Éducation était un partenaire nouveau et important lors de la surveillance de la pandémie. Les conseils scolaires, soutenus par le ministère de l’Éducation, ont fourni au MSSLD des données sur l’absentéisme scolaire. Cette information a été utilisée comme un indicateur supplémentaire pour déterminer l’activité relative de la grippe H1N1 dans la population et pour éclairer les décisions concernant les mesures de santé publique. Durant la deuxième vague, les bureaux de santé ont commencé à recueillir auprès des écoles les données sur l’absentéisme scolaire et les ont présentées pendant la semaine du 26 octobre.

Figure 3.4 Pourcentage d’écoles élémentaires et secondaires ayant signalé un taux d’absentéisme de plus de 10 pour cent

Source : Bureaux de santé publiqueNote : La surveillance de l’absentéisme scolaire a commencé pendant la semaine du 18 octobre.

Processus de collecte des données. Malgré leur utilité, les données recueillies ont présenté quelques lacunes du fait des écarts dans les interprétations locales des définitions des indicateurs, des variations dans la complétude des données et les modifications apportées aux mesures du plan d’intervention qui ont affecté la comparabilité des données (p. ex., modification des directives concernant les analyses et des exigences relatives aux données sur la vaccination). Les intervenants externes ont indiqué que les processus manuels de collecte et de soumission de données étaient onéreux. Les systèmes électroniques de collecte de données étaient limités, car l’Ontario ne dispose pas encore d’une infrastructure électronique de santé publique et d’un registre de santé électronique entièrement intégrés ni d’un système de technologie de l’information réunissant les données des laboratoires et des bureaux de santé. Divers intervenants ont indiqué que l’absence de systèmes d’information a été particulièrement problématique lors de la campagne de vaccination contre la grippe H1N1.

Pendant la mise en œuvre du programme, je ne savais pas exactement qui était vacciné et comment les personnes vaccinées l’avaient été. Par exemple, je ne sais toujours pas aujourd’hui si tous les nourrissons, enfants, travailleurs de la santé et autres groupes vulnérables faisant partie de nos groupes prioritaires ont reçu leur vaccin.

– Rapport du MHCO

Nov. 2009Oct. 2009 Déc. 2009 Janv. 2010

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Écoles élémentaires

Écoles secondaires

Toutes les écoles

42 43 44 45 46 47 48 49 50 1 2 3 4

Pour

cent

age (

%)

Semaine recensée

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Pendant l’intervention, certains organismes ont mis au point des processus innovateurs de collecte des données de surveillance. Par exemple, le bureau de santé publique de la région de Niagara a modifié son système de gestion clinique électronique pour appuyer la campagne de vaccination contre la grippe H1N1. Beaucoup d’autres bureaux de santé publique ont adopté ce système et l’ont considéré comme un atout. Un autre exemple est le système de surveillance syndromique du bureau de santé publique de Kingston, Frontenac et Lennox & Addington, qui a été utilisé dans le cadre du plan d’intervention pour suivre en temps réel les données provenant des urgences des hôpitaux de la région. Les bureaux de santé publique d’Ottawa et de Bruce Grey ont aussi utilisé des systèmes de surveillance syndromique du plan de lutte contre la pandémie de grippe H1N1, qui reposaient sur les données provenant des urgences des hôpitaux.

Étapes suivantes de la planification• Recueillir l’information sur la technologie de surveillance comme suit:

– documenter et évaluer les processus de surveillance utilisés pour surveiller l’activité grippale (p. ex., processus de collecte de données, telles les données sur l’absentéisme scolaire) et la capacité des systèmes (p. ex., données sur les hospitalisations);

– documenter les différentes technologies utilisées pour recueillir et partager l’information de surveillance;

– utiliser les leçons apprises pour éclairer la mise au point d’un système électronique d’information sur la santé publique intégré et d’autres systèmes d’information à l’échelle de la province.

• Cerner les leçons apprises auprès des bureaux de santé publique qui ont utilisé la surveillance syndromique et étudier la possibilité de renforcer le(s) programme(s) de surveillance syndromique à l’échelle du système de santé.

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

4. Mesures de santé publique

Les messages d’information publique (p. ex., éducation du public comme les messages sur l’hygiène des mains et l’étiquette respiratoire, rester chez soi en cas de maladie) sont considérés comme une composante du plan d’intervention ministériel qui a bien fonctionné (n° 6).

– Répondants, sondages des intervenants internes et externes4

Objectifs du POLPG

• Réduire le nombre de personnes exposées au nouveau virus et ralentir la propagation de la pandémie.

• Ralentir la propagation de la maladie et gagner du temps pour mettre en œuvre des mesures médicales (p. ex., vaccin).

• Réduire les taux de morbidité et de mortalité dus à la pandémie.

Ce qui s’est passéUne intervention graduelle. Le chapitre sur les mesures de santé publique est le premier du POLPG à traiter de la question d’une intervention graduelle basée sur la gravité du virus. Il recommande des mesures différentes selon la gravité et la portée géographique de la souche pandémique. Les mesures de santé publique sont des interventions non médicales appliquées pendant une pandémie afin de réduire la propagation de la maladie (p. ex., éducation du public, mesures de distanciation sociale comme limiter les rassemblements publics et fermer les écoles). Ce chapitre du POLPG recommande des mesures différentes selon la gravité et la portée géographique de la souche pandémique.

Dans le cas de la pandémie de grippe H1N1, qui s’est avérée moins sérieuse que prévu au vu des premiers bulletins venant du Mexique et moins grave que les estimations présentées dans le POLPG, les dirigeants de la santé publique ont adopté une approche moins restrictive à l’égard des mesures de santé publique que ne le prévoyait le POLPG. Ils se sont principalement attachés à promouvoir l’hygiène des mains, y compris l’utilisation de désinfectants pour les mains et à encourager les gens à rester chez eux s’ils étaient malades (distanciation sociale). Des membres du public ont indiqué pendant les consultations que, depuis les campagnes d’information sur la grippe H1N1, il est désormais fréquent de voir des distributeurs de désinfectant à base d’alcool dans les immeubles à bureaux, les restaurants, les magasins et d’autres lieux publics.

Relations avec les écoles. Étant donné que les enfants et les jeunes courraient un risque élevé de complications attribuables au virus de la grippe H1N1, les bureaux de santé publique ont collaboré étroitement avec les garderies, les écoles et les conseils scolaires pour informer le personnel enseignant, les élèves et les parents, protéger les enfants et garder les écoles ouvertes. Ils ont suivi de près l’absentéisme scolaire et étaient prêts à fermer les écoles s’il le fallait. Aucune école n’a dû fermer pendant la pandémie, mesure qui aurait causé beaucoup de perturbations.

Les ministères de la Santé et de l’Éducation, ainsi que les conseils scolaires et les écoles individuelles, ont déployé un effort considérable pour maintenir le bon fonctionnement du système.

– Rapport du MHCO

4 L’annexe B contient un résumé des réponses, par ordre d’importance, aux questions sur ce qui a bien fonctionné et n’a pas bien fonctionné dans le plan d’intervention du MSSLD.

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Certains bureaux de santé publique ont entretenu de meilleures relations avec les écoles de leur région que d’autres. Ils ont été nombreux à indiquer qu’ils avaient collaboré avec les écoles et les conseils scolaires par le passé et avaient déjà noué des liens qu’il ne restait plus qu’à renforcer pendant la pandémie de grippe H1N1.

À l’échelle provinciale, le MSSLD a collaboré étroitement avec le ministère de l’Éducation. Cette collaboration fructueuse, mentionnée dans le rapport du médecin hygiéniste en chef, a permis de répondre rapidement aux questions ou aux préoccupations dans le secteur de l’éducation et de préconiser la mise en œuvre des mesures de santé publique recommandées pour lutter contre la grippe H1N1 dans un grand nombre de conseils scolaires.

Acceptation des mesures de santé publique par la population. De manière générale, les bureaux de santé publique ont appliqué les mêmes mesures de santé publique et ont transmis les mêmes messages au sujet des risques.

De l’avis de la population, les messages préconisant l’hygiène des mains et demandant aux personnes malades de rester chez elles ont été transmis efficacement. Le concept de distanciation sociale a été bien compris de tous. Un grand nombre d’employeurs ont adopté des mesures de santé publique, par exemple, en installant des désinfectants pour les mains et des affiches dans leurs locaux, et en encourageant les employés malades à rester chez eux.

En raison des mesures prises par certains pays, comme le Mexique et les États-Unis, où des écoles ont été fermées, des pressions se sont exercées sur la province pour qu’elle adopte des mesures similaires. Ayant préparé la population au pire, les responsables de la santé publique ont éprouvé quelques difficultés lorsque, du fait de l’évolution de la situation, la décision a été prise de ne pas appliquer certaines mesures de santé publique prévues, par exemple, fermer des écoles.

Établissements résidentiels collectifs. Si le POLPG constituait un cadre pour les mesures de santé publique, le système de santé publique de la province n’avait pas encore établi les détails pratiques de la mise en œuvre de ces mesures dans les établissements résidentiels collectifs, comme les refuges et les camps d’été résidentiels. Les gens souhaitaient recevoir cette information immédiatement, surtout au printemps 2009 lorsque la grippe H1N1 a fait son apparition. Le ministère a établi des documents d’orientation relatifs à la prévention et au contrôle des infections pour ces établissements et, lorsque les classes ont commencé, des documents d’orientation étaient en place. Ces documents ont servi de source constante d’information et de communication pour les établissements résidentiels collectifs, tant pour la grippe saisonnière que pour la grippe pandémique, et faciliteront le futur travail de planification.

Étapes suivantes de la planification• Trouver des stratégies pour aider les écoles et les conseils scolaires à planifier en vue de pandémies de

grippe, notamment préciser le rôle du ministère de l’Éducation et créer des outils de formation.

• Continuer de collaborer avec des groupes d’employeurs pour améliorer la mise en œuvre cohérente des mesures de santé publique en milieu de travail.

• Continuer de collaborer avec les établissements résidentiels collectifs, tels les refuges, les camps résidentiels et les organismes correctionnels, afin de promouvoir l’utilisation efficace de mesures de santé publique susceptibles d’atténuer la propagation de la grippe et d’autres virus.

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

5. Mesures de santé et de sécurité au travail et prévention et contrôle des infections dans les établissements médicaux

Davantage d’initiatives doivent être prises avec les employeurs du secteur de la santé pour que les lieux de travail respectent les normes de santé et de sécurité en situation d’urgence.

– Répondants, sondages des intervenants internes et externes

Objectifs du POLPG

• Permettre aux travailleurs de la santé d’accéder aux programmes de formation appropriés, aux méthodes de prévention et de contrôle des infections, à l’équipement de protection individuelle et à d’autres mesures afin de réduire l’exposition à la grippe en milieu de travail.

• Fournir l’information sur les méthodes de prévention et de contrôle des infections afin de réduire la propagation de la grippe dans les établissements de soins.

Ce qui s’est passéCollaboration avec le ministère du Travail. Lors du processus de planification d’une pandémie, le MSSLD et le ministère du Travail ont collaboré étroitement et se sont concertés avec les syndicats pour assurer la sécurité et la protection des fournisseurs de soins. Cette collaboration s’est poursuivie tout au long de l’intervention contre la pandémie de grippe H1N1 et a sensibilisé les fournisseurs de soins à l’importance de la santé et de la sécurité au travail et de la prévention et du contrôle des infections. Elle a aussi permis d’apaiser rapidement les inquiétudes par l’entremise de réseaux appropriés. La Division de la vérification interne de l’Ontario (DVIO) a mentionné la relation de travail sérieuse qui s’est nouée entre le MSSLD et le ministère du Travail dans son examen du plan d’intervention contre la pandémie de grippe H1N1.

Utilisation des appareils de protection respiratoire N95. Conformément au principe de précaution présenté dans le POLPG, l’Ontario a recommandé que les fournisseurs de soins en contact avec des personnes présentant les symptômes de la grippe utilisent des appareils de protection respiratoire N95. Cette précaution n’a pas été recommandée à l’échelle du Canada et cette différence a peut-être contribué à la confusion concernant cette mesure importante. Les intervenants externes ont aussi indiqué que les appareils de protection respiratoire N95 ne se portent pas aussi facilement que les masques chirurgicaux, ce qui explique également pourquoi certains fournisseurs de soins ne les ont pas portés comme il fallait ou ne s’en sont pas servi du tout.

Essai d’ajustement. Les employés des hôpitaux et d’autres grands organismes de soins de santé se soumettent régulièrement à des séances essais pour vérifier si les appareils de protection respiratoire N95 sont bien ajustés et bon nombre de fournisseurs de soins primaires et communautaires n’avaient pas essayé les appareils lorsque la pandémie s’est déclarée. Cela explique la forte demande de services d’essai de la part de gens qui voulaient utiliser les appareils appropriés. Lorsque la deuxième vague de la pandémie est arrivée, le ministère avait établi et financé des cliniques d’essai pour les fournisseurs de soins primaires; toutefois, ces cliniques n’ont pas été bien utilisées, peut-être parce qu’elles n’ont pas été établies au bon moment.

Accès à l’équipement de protection individuelle. Au cours du printemps 2009, le système de santé a eu de la difficulté à obtenir des appareils de protection respiratoire N95. Le ministère a collaboré avec tous les organismes qui ont eu des difficultés afin qu’ils puissent accéder aux appareils de protection respiratoire dont ils avaient besoin. En octobre 2009, lorsque la chaîne d’approvisionnement commerciale était incapable de répondre aux besoins des fournisseurs et organismes de soins de santé, le ministère a puisé dans le stock d’équipement provincial.

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Engagement. Étant donné l’accent mis sur la sécurité au travail et la communication, les travailleurs de la santé ont pensé que le ministère accordait beaucoup d’importance à la sécurité des travailleurs lors de la pandémie de grippe H1N1.

Étapes suivantes de la planification d’une pandémie• Continuer de travailler en étroite collaboration avec le ministère du Travail, les employeurs, les syndicats et

les associations professionnelles pour encourager l’observation des mesures de prévention et de contrôle des infections.

• Continuer d’appuyer l’élaboration de normes d’évaluation des risques, de dépistage et de prévention et de contrôle des infections et l’observation de ces normes à l’échelle du secteur de la santé

• Suivre la progression des connaissances concernant la progression de la maladie et les mesures appropriées de santé et de sécurité au travail et les méthodes de prévention et de contrôle des infections pour éclairer les futures recommandations relatives à l’utilisation des appareils de protection respiratoire N95.

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

6. Accès aux médicaments antiviraux

78 pour cent des médecins et des pharmaciens interrogés sur la rapidité de l’accès au programme d’antiviraux ont déclaré être absolument d’accord ou d’accord sur le fait que le ministère a mis en place un plan d’intervention efficace contre la pandémie de grippe H1N1.

– Répondants, sondages des intervenants internes et externes

Objectifs du POLPG

• Maintenir un stock suffisant de médicaments antiviraux pour traiter 25 pour cent de la population de la province.

• Entreposer, distribuer, allouer et administrer des médicaments antiviraux de manière efficiente et appropriée.

• Surveiller la sécurité et l’efficacité des médicaments antiviraux ainsi que le développement de toute résistance aux antiviraux.

Ce qui s’est passé

Approvisionnement. Au printemps 2009, l’Ontario avait acquis un stock de 33 millions de doses d’antiviraux, assez important pour traiter 25 pour cent de la population. Au début de la pandémie de grippe H1N1, les chaînes d’approvisionnement habituelles étaient adéquates; les personnes auxquelles on a prescrit des antiviraux pendant le printemps 2009 ont pu se les procurer à leur pharmacie

Distribution. En juin 2009, le ministère a établi sa stratégie de distribution d’antiviraux, qui comprenait une politique provinciale pour les frais d’exécution d’ordonnance (pour compenser les pharmaciens), des modèles de service, un système de suivi provincial, une logistique et l’engagement des intervenants.

Établir un nouveau système de distribution est un processus extrêmement complexe et le faire en pleine pandémie en accroît la complexité. Néanmoins, le système de distribution d’antiviraux de la province était opérationnel pendant l’automne 2009, à temps pour la deuxième vague de virus H1N1. Le système comprenait ce qui suit :

• contrôle des températures pendant la livraison;

• suivi et contrôle des lots;

• capacité de livrer les médicaments dans un environnement sûr;

• tenue exacte des registres;

• communication efficace avec les pharmacies au sujet de leur rôle et des processus de commande.

Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv.

12 14 22

Première livraison d’antiviraux aux collectivités des Premières nations éloignées et isolées

Première livraison d’antiviraux aux CSC / CASSA

Première livraison d’antiviraux aux pharmacies

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Au cours de la deuxième vague :

• plus de 3 000 pharmacies ont reçu des antiviraux provenant du stock provincial dans les cinq jours ouvrables qui ont suivi le lancement du système de distribution; la première livraison a eu lieu dans les 12 heures.

• toutes les pharmacies de la province ont reçu des antiviraux du ministère.

• il n’y a pas eu d’incident de médicaments perdus ou volés.

• beaucoup de commandes répétitives provenant de pharmacies ont été livrées dans les six heures qui ont suivi leur réception; toutes les commandes répétitives ont été exécutées dans les 24 heures.

La stratégie de distribution provinciale a tiré parti des mécanismes existants, dont un système de distribution pour approvisionner les pharmacies. Le système a été très efficace. À la fin de la deuxième vague, plus de 850 000 doses d’antiviraux ont été distribuées à même le stock provincial à plus de 3 000 pharmacies et à 140 autres établissements de la province, dont les centres de santé communautaires et les centres d’accès aux services de santé pour les Autochtones. Au total, 142 184 de ces doses ont servi à traiter les habitants de la province souffrant de la grippe. La Division de la vérification interne de l’Ontario (DVIO) a recommandé que la stratégie de distribution des antiviraux utilisés pendant la pandémie de grippe H1N1 soit analysée pour éclairer la future planification.

Accès aux antiviraux. Un des objectifs de la stratégie provinciale de distribution des antiviraux était d’éliminer les obstacles à l’accès. Par exemple, les antiviraux du stock provincial ont été fournis gratuitement aux personnes qui en avaient besoin dans de nombreux points de distribution. Toutefois, étant donné que le stock de médicaments n’a pas été ouvert avant octobre 2009, il est possible que certaines personnes n’aient pu se procurer les antiviraux à leur pharmacie pour des raisons financières au cours de la première vague. Le coût des antiviraux pourrait avoir été un problème pour les personnes inscrites au Programme de médicaments de l’Ontario (personnes âgées ou bénéficiaires de l’aide sociale), car les antiviraux ne font pas partie de la liste de médicaments pris en charge par la province.

Utilisation des antiviraux. Durant les premiers jours de la première vague de la grippe H1N1, alors qu’on ne savait pas grand-chose de la gravité du virus et de la rapidité à laquelle il pouvait se répandre, on s’est inquiété de l’utilisation inadéquate des antiviraux (antiviraux prescrits aux personnes ne présentant pas les symptômes de la grippe H1N1). Pour atténuer ce risque, le ministère a conseillé les médecins et les pharmaciens au sujet de l’utilisation appropriée du stock provincial, surveillé l’utilisation qui en a été faite et a répondu aux questions et inquiétudes communiquées par l’entremise des fournisseurs de soins de santé.

Collaboration. La mise en œuvre de la stratégie de distribution des antiviraux est un exemple de collaboration efficace entre les organismes des secteurs public et privé. Des organismes comme l’Ontario Pharmacy Association, les pharmacies locales, l’Association of Ontario Health Centres, les centres de santé communautaires et les centres d’accès aux services de santé pour les Autochtones ont joué un rôle important en veillant à la distribution d’antiviraux à l’échelle de la province.

Étapes suivantes de la planification • Documenter et officialiser le processus utilisé pour établir la stratégie de distribution antivirale.

• Continuer de trouver des moyens d’améliorer la distribution d’antiviraux et l’accès général aux antiviraux en période d’urgence sanitaire.

• Déterminer des stratégies pour améliorer l’accès aux médicaments antiviraux en période de pandémie pour les personnes ayant un revenu limité, notamment celles qui bénéficient du Programme de médicaments de l’Ontario.

• Revoir les facteurs déclencheurs pour déterminer quand il convient d’ouvrir le stock provincial d’antiviraux.

• Examiner le stock d’antiviraux.

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

7. Accès au vaccin contre la grippe H1N1

De l’avis des répondants, le programme de vaccination contre la grippe H1N1 fait partie des deux principaux éléments du plan d’intervention ministériel qui pourraient être améliorés (n° 2). Paradoxalement, certains répondants ont aussi indiqué que ce programme était un élément du plan d’intervention qui avait bien fonctionné (n° 7).

– Répondants, sondages des intervenants internes et externes5

Objectifs du POLPG

• Établir un stock de vaccins fiable et efficace pour l’ensemble de la population, le plus rapidement possible.

• Entreposer, distribuer, répartir et administrer les stocks de vaccins de manière fiable et efficace.

• Surveiller la sécurité et l’efficacité des programmes de vaccination.

Ce qui s’est passé

Approvisionnement. Santé Canada a demandé à GlaxoSmithKline de fabriquer le vaccin, a approuvé ce dernier, puis l’a livré aux provinces et aux territoires. Un vaccin efficace contre le virus de la grippe H1N1 a été produit en octobre 2009, à la suite de quoi, de nombreuses mesures ont été prises pour que ce vaccin soit utilisé partout dans la province.

Le 21 octobre, Santé Canada a approuvé l’utilisation du vaccin et publié sa monographie, document scientifique décrivant le produit et ses conditions d’utilisation. Afin d’assurer l’utilisation en toute sécurité du vaccin, le ministère a utilisé l’information contenue dans la monographie pour élaborer un document d’orientation destiné aux fournisseurs de soins sur la manière d’utiliser le vaccin monovalent. Ce document a été publié le 23 octobre. L’Ontario a reçu sa première livraison le 20 octobre et le programme de vaccination a commencé le 26 octobre. Bien que la province ait commandé suffisamment de vaccins pour tous ceux qui en avaient besoin et le souhaitaient, la date de réception du vaccin était imprévisible. La province n’avait aucun contrôle sur la quantité de vaccins reçus ou la date de la livraison.

5 L’annexe B contient un résumé des réponses, par ordre d’importance, aux questions sur ce qui a bien fonctionné et n’a pas bien fonctionné dans le plan d’intervention du MSSLD.

Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv.

7 16

21 23 26 30

23 24 2 16 193

10 12 13

1re directive de l’OMS sur la vaccination

L’Ontario annonce la stratégie de vaccination

Une étude canadienne non publiée établit un lien entre la sensibilité au H1N1 et le vaccin saisonnier

2e directive de l’OMS sur la vaccination

Vaccination du 1er groupe en Ontario

2e directive de l’ASPC sur la vaccination

SC approuve le 3e vaccin (sans adjuvant)

L’Ontario autorise la vaccination du 3e groupe

L’Ontario autorise la vaccination de tous

SC approuve le 1er vaccin (avec adjuvant), publie la monographie du produit

L’Ontario publie le document d’orientation sur l’utilisation du vaccin monovalent inactivé contre la grippe A (H1N1)

1re directive de l’ASPC sur la vaccination

Baisse des stocks de vaccin au pays

SC approuve le 2e vaccin (sans adjuvant)

L’Ontario autorise la vaccination du 2e groupe

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Le 7 juillet, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a renouvelé sa recommandation, demandant aux pays d’utiliser les doses de vaccin avec parcimonie pour faire durer les stocks; c’est pourquoi le Canada a commandé un vaccin avec adjuvant, qui contient une substance améliorant la réaction immunitaire de l’organisme, ce qui signifie que le vaccin peut être administré en plus petite quantité. Comme le médecin hygiéniste en chef l’a indiqué dans son rapport, étant donné que le Canada n’avait jamais utilisé de vaccin contre la grippe avec adjuvant, il y a eu quelques inquiétudes concernant l’innocuité du vaccin qu’il fallait apaiser avant que le vaccin ne soit approuvé. L’OMS a recommandé d’utiliser un vaccin sans adjuvant pour les femmes enceintes, groupe qui a été identifié comme présentant de plus grands risques de complications attribuables à la grippe A H1N1. Par conséquent, le Canada a commandé des lots de vaccins sans adjuvant, ce qui a retardé la production de vaccins avec adjuvant pour le reste de la population. Le fait d’utiliser un vaccin avec adjuvant et deux vaccins sans adjuvant (un produit en Australie et un au Canada) a compliqué considérablement la distribution à l’échelle provinciale et locale et l’administration du vaccin dans les cliniques.

Accès au vaccin. Étant donné que les stocks de vaccins étaient limités au début, l’Ontario a identifié les groupes prioritaires (séquence de vaccination). Cette méthode consistant à identifier les groupes prioritaires était conforme aux recommandations de l’OMS, de l’Agence de santé publique du Canada, du POLPG et du cadre déontologique pour la prise de décision. Les premiers groupes à être vaccinés sont les suivants :

• les femmes enceintes;

• les enfants âgés de six mois à cinq ans;

• les personnes vivant dans des localités isolées;

• les personnes de moins de 65 ans souffrant de maladies chroniques;

• les travailleurs du secteur de la santé;

• les parents et personnes s’occupant de nourrissons de moins de six mois et personnes immunodéficientes.

Le 10 novembre, trois autres groupes ont été inclus dans la campagne de vaccination :

• le personnel d’intervention de première ligne (police et pompiers);

• les employés des organismes correctionnels;

• les personnes âgées de 65 ans et plus vivant dans des établissements, comme les foyers de soins de longue durée.

Le 16 novembre, deux autres groupes ont été ajoutés :

• les enfants de moins de 13 ans;

• les adultes de 65 ans et plus souffrant d’affections sous-jacentes.

Le 19 novembre, toutes les personnes qui souhaitaient se faire vacciner en Ontario pouvaient le faire.

La séquence de vaccination a compliqué la vaccination et entraîné quelques problèmes dans la prestation des services, en particulier lorsqu’un ou deux membres d’une famille faisaient partie de l’un des premiers groupes prioritaires (femmes enceintes, enfants de cinq ans et moins) et les médecins et les cliniques ont dû refuser les autres membres de la famille. La séquence de vaccination a soulevé également des questions de déontologie professionnelle. Par exemple, les fournisseurs de soins devaient parfois vacciner les groupes prioritaires ou les personnes qui le souhaitaient, mais ne faisaient pas partie des groupes prioritaires (personnes âgées de moins de 65 ans ne souffrant pas d’affection sous-jacente). Les fournisseurs ont indiqué qu’il leur était difficile de savoir qui pouvait se faire vacciner à certains moments.

Les fournisseurs de soins ont eu accès au vaccin en priorité, bien que, dans certains cas (soins primaires, soins de longue durée, soins communautaires), ils aient dû se rendre dans une clinique de vaccination de masse au lieu de pouvoir se faire vacciner dans leur hôpital ou leur propre cabinet. Les intervenants externes

L’Ontario a commandé quelque 13 millions de doses de vaccin contre la grippe H1N1.

Jusqu’à cinq millions de personnes (38 pour cent) se sont fait vacciner en Ontario pendant la campagne de vaccination.

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

ont indiqué que certaines personnes ont dû parfois attendre très longtemps ou que les cliniques ont refusé de les vacciner à cause des différentes interprétations de la définition de fournisseur de soins de santé.

Distribution et livraison. Comme l’ont indiqué le médecin hygiéniste en chef et beaucoup d’autres intervenants, la façon dont le vaccin était conditionné a compliqué davantage une situation déjà complexe. Les vaccins ont été livrés à l’Ontario dans des flacons de 10 doses emballés dans de grandes boîtes de 500 doses et les flacons de 10 doses devaient être utilisés dans 24 heures après leur ouverture et la reconstitution du vaccin. Pour que le vaccin puisse être administré par les organismes de soins de plus petite taille, la province a demandé au gouvernement fédéral l’autorisation de reconditionner les vaccins dans des flacons plus petits avant de les livrer aux organismes locaux. Ce protocole a eu une incidence considérable et inattendue sur les ressources ministérielles.

Le ministère a appliqué le modèle utilisé pour le programme de vaccination contre la grippe saisonnière pour créer un système de distribution accéléré, augmentant les modes et les dates de livraison pour que les vaccins puissent être livrés partout dans la province dans les 48 heures qui ont suivi la réception et le décompte des vaccins. Cette stratégie comprenait :

• la décision de quasiment doubler la capacité du service à la clientèle du Service d’approvisionnement médicopharmaceutique du gouvernement de l’Ontario afin de répondre à la demande accrue de communications avec les bureaux de santé publique et d’autres fournisseurs de soins;

• la distribution hebdomadaire de vaccins à 49 bureaux de santé publique de la province et aux médecins de la ville de Toronto;

• de nombreuses communications et la planification avec les bureaux de santé publique pour établir les calendriers de livraison et veiller à ce que des employés soient présents pour réceptionner les vaccins;

• la collaboration avec le ministère des Richesses naturelles pour la livraison par avion du vaccin dans le Nord de la province.

Les efforts considérables de coordination et de collaboration déployés entre le Service d’approvisionnement médicopharmaceutique du gouvernement de l’Ontario, les bureaux de santé publique et des services de messagerie indépendants étaient essentiels pour que le vaccin soit bien distribué. Le Service d’approvisionnement médicopharmaceutique du gouvernement de l’Ontario a jouté un rôle déterminant dans l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie de distribution, veillant au maintien de la chaîne du froid, suivant les livraisons de vaccins, gérant les rappels et maintenant les communications avec le gouvernement fédéral afin d’organiser la livraison du vaccin en Ontario.

Administration du vaccin. Pour administrer les vaccins contre la grippe H1N1, le POLPG recommande de recourir aux cliniques de vaccination de masse plutôt qu’aux cabinets de soins primaires chargés d’administrer le vaccin contre la grippe saisonnière. Dans le cas du vaccin contre la grippe H1N1, l’importance des lots signifiait que les médecins devaient stocker et administrer toutes les doses avant que les vaccins ne soient périmés, surtout au début, lorsque le vaccin était réservé aux groupes prioritaires. Par conséquent, le ministère a établi une stratégie de vaccination de masse administrée par des cliniques. Cependant, le système de soins primaires a jouté un rôle très important dans la vaccination contre la grippe H1N1 par l’entremise des centres de soins communautaires, des centres d’accès aux services de santé pour les Autochtones, des équipes de santé familiale et des cliniques.

Conformément au POLPG, les décisions concernant la façon d’administrer le programme de vaccination ont été laissées aux bureaux de santé publique. Ceux-ci ont indiqué que l’administration d’un programme de vaccination d’une telle envergure leur a posé beaucoup de problèmes en raison du lancement du programme plus tôt que prévu et de la nécessité de prévoir la demande de vaccins et de gérer les attentes de la population. Ces difficultés se sont fait particulièrement ressentir dans les grands centres urbains où les files étaient souvent très longues et où les cliniques ne constituaient pas nécessairement un moyen pratique de se faire vacciner.

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Les médias ont compliqué les choses en insistant sur les files d’attente et sur les resquilleurs (les gens qui se sont fait vacciner alors qu’ils ne faisaient pas partie des groupes prioritaires), donnant l’impression que le programme n’était pas équitable ou qu’il n’était pas administré de manière égale dans toute la province.

Malgré les nombreuses difficultés associées à l’administration du vaccin contre la grippe H1N1, environ cinq millions de personnes se sont fait vacciner en Ontario. Un grand nombre de localités ont pu offrir des programmes de vaccination très efficaces et innovateurs. Par exemple, dans certaines régions, les hôpitaux et les cliniques de santé publique ont collaboré pour créer des programmes de vaccination qui ont facilité l’accès au vaccin pour la plupart des gens. Dans les collectivités des Premières nations, de nombreux aînés ont joué un rôle important en encourageant la population à se faire vacciner et les taux de vaccination ont été extrêmement élevés dans ces communautés.

Innovation dans l’administration du vaccin. Une localité du Nord a utilisé son système de dossier électronique pour appuyer un centre d’appel où les gens pouvaient appeler pour prendre rendez-vous afin de se faire vacciner près de chez eux. D’autres localités ont utilisé les réseaux sociaux, comme Twitter, pour informer la population sur les temps d’attente aux cliniques de vaccination ou employé la technologie des bracelets pour que les gens ne fassent pas trop longtemps la queue. D’autres instances ont créé des partenariats innovateurs, notamment en s’associant avec le personnel des centres de la petite enfance de l’Ontario afin de faciliter la vaccination des enfants.

Demande / acceptation du vaccin par la population. Comme le médecin hygiéniste en chef l’a indiqué dans son rapport, l’offre ne correspondait pas à la demande. Au moment où l’Ontario a reçu sa première livraison de vaccins, on avait déjà beaucoup parlé des décès dus à la grippe H1N1. Ces décès ont probablement contribué à la hausse soudaine de la demande de vaccins qui a excédé l’offre dans de nombreux centres et cliniques de vaccination. Ainsi, certaines personnes qui avaient attendu pendant des heures ont dû repartir sans pouvoir se faire vacciner parce qu’il n’y avait plus de vaccins. Lorsqu’il s’est avéré que le virus de la grippe H1N1 était moins grave que prévu, la population ne s’est plus inquiétée à propos des risques et s’est désintéressée du vaccin. Et pendant que la demande diminuait, la production de vaccin s’est stabilisée. Les commentaires ont indiqué aussi que le public était un peu perdu et que, dans certains cas, les fournisseurs de soins ne savaient pas qui pouvait se faire vacciner et à quel moment.

La population a aussi été influencée par les médias et le débat public autour de l’innocuité et de l’efficacité du vaccin. D’après les recherches effectuées par le ministère, les gens se posaient beaucoup de questions à propos de l’innocuité du vaccin. Ils pensaient ne pas avoir les renseignements nécessaires pour décider de se faire vacciner, la campagne invitant les gens à se faire vacciner ne comportait pas assez de renseignements sur l’innocuité du vaccin et les autorités n’ont pas réfuté fermement les mensonges à propos de l’innocuité du vaccin. Par conséquent, un pourcentage élevé de la population ne s’est pas fait vacciner et même si les gens avaient beaucoup entendu parler de la grippe H1N1, les taux de vaccination étaient similaires à ceux de la grippe saisonnière au cours d’une année normale. Bien que les taux de vaccination en Ontario aient été inférieurs à ce qui avait été prévu, ils ont largement surpassé ceux d’autres pays développés (comme les États-Unis d’Amérique, le Japon et le Royaume-Uni).

Vaccin saisonnier. Le programme de vaccination contre la grippe H1N1 s’est déroulé en même temps que le programme de vaccination contre la grippe saisonnière. Au début, le ministère avait recommandé aux fournisseurs de soins une approche en plusieurs étapes pour l’administration des deux vaccins (contre la grippe saisonnière et la grippe H1N1). Cette recommandation s’est avérée difficile à appliquer, car les gens devaient se déplacer plusieurs fois à quelques semaines d’intervalle pour recevoir les deux vaccins, surtout pour ceux qui vivent loin de leur fournisseur de soins. Au terme de la campagne de vaccination, les recommandations scientifiques avaient été modifiées et il était devenu possible de recevoir les deux vaccins en même temps. Ce changement a entraîné plusieurs problèmes de logistique pour les bureaux de santé publique, car ils devaient gérer deux vaccins distincts nécessitant deux processus d’administration différents.

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

Étapes suivantes de la planification• Documenter les stratégies innovatrices et efficaces utilisées pour vacciner un grand nombre de personnes

et intégrer ces stratégies au POLPG.

• Étudier des moyens d’améliorer la capacité du système de vaccination.

• Trouver des moyens d’améliorer les stocks de vaccins (quantité, achat, etc.)

• Établir des stratégies d’information publique afin de souligner l’innocuité du vaccin et le rôle de la vaccination dans la prévention des maladies.

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8. Matériel et fournituresLe stock provincial et la facilité d’accès à l’équipement comptent parmi les trois éléments du plan d’intervention ministériel qui ont le mieux fonctionné (n° 3).

– Répondants, sondages des intervenants internes et externes6

Objectifs du POLPG

• Maintenir dans tous les établissements un stock d’équipement et de fournitures de quatre semaines à utiliser en période de pandémie.

• Créer un stock provincial pour approvisionner les établissements et servir de source de fournitures et d’équipement que les établissements peuvent utiliser lorsque leurs stocks s’épuisent ou les chaînes d’approvisionnement habituelles ne répondent pas à la demande.

• Établir un système efficace d’approvisionnement, d’entreposage et de distribution d’équipement et des fournitures.

Ce qui s’est passé

L’Ontario avait établi des stocks. L’Ontario a commencé à établir un stock de matériel d’urgence peu après l’éclosion du SRAS en 2003, comprenant des appareils de protection individuelle pour les fournisseurs de soins, ainsi que des fournitures cliniques. En 2006, la province a négocié une stratégie d’approvisionnement exhaustive d’achat de fournitures et en 2008-2009, elle a élargi ses contrats de prix au secteur parapublic pour aider les organismes à se doter d’un stock de quatre semaines. Le ministère a aussi distribué des trousses de contrôles des infections de 10 jours aux petits cabinets médicaux de soins primaires (mais ces trousses ne comprenaient pas d’appareil de protection respiratoire N95).

Lorsque la pandémie de grippe H1N1 s’est déclarée, le ministère avait mis sur pied un stock d’équipement de protection individuelle de quatre semaines, mais poursuivait ses efforts pour établir un stock de fournitures et d’équipement en vue d’un programme de vaccination de masse. Le type d’équipement requis (taille et type des aiguilles) dépend généralement du type de vaccin utilisé; le matériel ne pouvait être acquis avant que le vaccin ne soit mis au point. Par conséquent, de grandes quantités de fournitures ont dû être achetées pour la vaccination de masse contre la grippe H1N1 durant la première vague. Il a fallu du temps pour faire l’inventaire des types d’aiguilles et de seringues disponibles et les livrer en temps voulu. En raison du laps de temps requis pour obtenir les fournitures de vaccination et étant donné que le vaccin a été produit deux semaines plutôt que prévu, le ministère a failli ne pas pouvoir livrer ces articles au système de santé en temps voulu.

6 L’annexe B contient un résumé des réponses, par ordre d’importance, aux questions sur ce qui a bien fonctionné et n’a pas bien fonctionné dans le plan d’intervention du MSSLD.

Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv.

22 12

Ouverture du stock provincial aux : CASC / CASSA, SLD, BSP, SU, IP, médecins et services de santé destinés aux Premières nations

Ouverture du stock provincial aux : hôpitaux, CASC, services de soutien communautaires, centres de soins psychiatriques et de traitement de la toxicomanie, centres de traitement des enfants

Les centres de vaccination commencent à commander les fournitures en fonction des besoins

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

L’Ontario a établi un système complet de déploiement des stocks. Pour faciliter l’accès au stock provincial de fournitures et de matériel d’urgence, le ministère a :

• établi et mis en place un Système de gestion des commandes en cas de pandémie (SGCP) afin que les fournitures puissent être commandées de manière ordonnée.

• créé des profils d’usagers pour plus de 30 000 fournisseurs de soins afin d’établir une série de bases de données discrètes.

• mis en place des dispositifs de sécurité pour réguler les stocks.

• assemblé plus de 11 000 « trousses de protection individuelle » pour les médecins et « trousses de vaccination » pour l’administration du vaccin contre la grippe H1N1.

• noué des liens avec les transporteurs et les entreprises de messagerie.

• collaboré avec les chefs des Premières nations et Santé Canada pour livrer des fournitures aux collectivités isolées et éviter les retards de transport.

Pendant la pandémie de grippe H1N1, le système de distribution a traité plus de 4 300 commandes de fournitures et de matériel d’urgence à partir de deux entrepôts, se concentrant essentiellement sur les fournitures pour la vaccination de masse. Dans certains cas, la capacité des fournisseurs d’utiliser le système s’est avérée être un problème. Par exemple, certains petits cabinets n’avaient pas accès à Internet et ne pouvaient donc pas utiliser le système de commande en ligne. D’autres organismes ont commandé trop de fournitures ou envoyé des commandes en double, n’avaient pas la capacité de recevoir de grandes quantités de fournitures ou n’avaient pas informé leur personnel que des livraisons allaient arriver et qu’il fallait les réceptionner.

Le processus d’entreposage, de tri, d’emballage et de livraison des fournitures était automatisé et efficient :

• toutes les demandes (par téléphone, télécopieur ou courriel) ont été traitées en moins de deux heures;

• toutes les commandes ont été emballées et livrées dans les 24 à 48 heures;

• plus de 28 millions de fournitures individuelles ont été livrées.

La réussite du processus de distribution des fournitures s’explique par les liens solides qui s’étaient créés avec un partenaire logistique avant la pandémie (dans le cadre de la planification du POLPG) et la capacité d’établir de limiter les commandes selon les délais, les quantités et la composition de produits, ce qui a permis d’éviter que les stocks ne s’épuisent trop rapidement. Le système de commande en ligne a permis aux fournisseurs de passer leurs commandes rapidement et d’obtenir les trousses convenant à leur cabinet et à leur organisme. La société de logistique a pu aussi suivre et surveiller toutes les commandes et soumettre au ministère des rapports quotidiens pour que les fournisseurs de soins reçoivent le matériel dont ils avaient besoin. Les transporteurs ont participé à la planification et fourni des conseils sur la façon de bien emballer les produits pour éviter qu’ils ne soient endommagés. Dans certains cas, les transporteurs ont fourni des remorques aux établissements qui avaient commandé de grandes quantités de produits. Le ministère avait également établi un programme de retour pendant la phase de récupération qui a suivi la pandémie.

Étapes suivantes de la planification • Documenter le processus de stockage et ses points forts, étudier d’autres modèles, passer en revue les

stocks existants et établir un système formel de gestion et de distribution des fournitures.

• Demander aux fournisseurs et aux organismes de soins de passer en revue les fournitures utilisées pendant la pandémie de grippe H1N1, de soumettre des rapports et d’utiliser les données pour les futures planifications.

• Collaborer avec le reste du système de santé afin que tous les établissements disposent de l’information nécessaire pour accéder aux stocks rapidement et de manière efficiente et commander les quantités requises.

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9. Services d’évaluation, de traitement et d’aiguillage

Selon les répondants, les liens solides qui se sont créés entre les partenaires locaux constituent l’élément le plus positif des mesures déployées par leur organisme pour lutter contre la grippe H1N1.

– Répondants, sondage des centres d’évaluation de la grippe

Objectifs du POLPG

• Assurer l’accès en temps voulu aux services d’évaluation, de traitement et d’aiguillage.

• Traiter les personnes atteintes de la grippe et prescrire des antiviraux dans les délais recommandés.

• Identifier et aiguiller les personnes ayant besoin de soins hospitaliers, à domicile ou autres.

• Maintenir les services primaires essentiels (qui ne peuvent attendre) en période de pandémie.

• Contribuer à la prévention et au contrôle de la grippe pandémique.

• Gagner la confiance de la population pour les mesures prises contre la grippe.

Ce qui s’est passéAdaptabilité du système de santé. Sans le dévouement, le professionnalisme et la capacité d’adaptation des fournisseurs de soins ontariens, le système de santé aurait été incapable de faire face à la grippe H1N1. Les fournisseurs ont indiqué qu’ils se sont mis d’accord pour travailler dans de nouveaux cadres, comme les centres d’évaluation de la grippe, et qu’ils ont assumé de nouveaux rôles, comme fournir des services au téléphone, et noué de nouveaux partenariats. Les intervenants nous ont dit que les cadres dans lesquels ils travaillaient ont posé quelques difficultés, du fait de l’évolution du virus, des changements qui étaient constamment apportés aux directives relatives à l’évaluation, au traitement et à l’aiguillage et de la forte demande de services cliniques.

Au cours des deux vagues, des services d’évaluation, de traitement et d’aiguillage ont été offerts dans divers cadres aux personnes atteintes de symptômes pseudogrippaux. Dans certains cas, ces services étaient assurés dans le cadre des relations et structures cliniques existantes. Dans d’autres, de nouveaux systèmes et processus ont été établis pour accroître la capacité du système et assurer l’accès aux services en temps voulu.

Télésanté Ontario. On a encouragé la population à appeler Télésanté Ontario pour obtenir une évaluation des symptômes grippaux et des services d’aiguillage au téléphone. Durant les deux vagues (du 12 avril 2009 au 31 janvier 2010), environ 19 pour cent des appels effectués à Télésanté Ontario (111 792 sur 586 835 appels) portaient sur des symptômes de la grippe ou d’une maladie respiratoire. Au cours de la deuxième vague, environ 23 pour cent des appels effectués à Télésanté Ontario (soit près d’un appel sur quatre) concernaient des symptômes de la grippe ou des problèmes respiratoires. Par comparaison, il y a eu entre 14 pour cent et 15 pour cent d’appels durant la même période au cours de chacune des deux années précédentes. Pendant les semaines de la deuxième vague où l’activité a été la plus intense, les appels concernant des symptômes grippaux ou respiratoires représentaient plus de 50 pour cent de l’ensemble des appels à Télésanté. Pour traiter le volume accru d’appels attribuables à la pandémie de grippe H1N1, Télésanté a établi un plan de continuité des activités afin de maintenir les services essentiels et de gérer les appels. Le nombre important d’appels et de personnes à qui on a conseillé de continuer à se soigner chez elles indique que Télésanté Ontario a joué un rôle clé dans la prestation de services d’évaluation, de traitement et d’aiguillage. Ce service important a allégé le fardeau des hôpitaux et des fournisseurs de soins primaires, qui ont ainsi eu le temps d’examiner et de traiter les personnes nécessitant des soins cliniques (Tableau 9.1).

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

Tableau 9.1 Répartition des instructions données aux personnes qui ont appelé Télésanté au sujet de la grippe H1N1, par vague7

Décision

Appels concernant la grippe H1N17 Ensemble des appels à TélésantéPremière vague Deuxième vague

Nombre Pour-centage Nombre Pour-

centage

Nbre total d’appels donnant

lieu à une décision

% d’appels donnant

lieu à une décision

Transfert au 911 1 0,1 35 0,3 15 546 2,7

Aller aux SU immédiatement 29 4,1 769 6,2 56 351 9,9

Aller aux SU ou appeler un MSP* 11 1,6 482 3,9 40 111 7,0

Appeler un MSP immédiatement 84 12,0 806 6,5 5 035 0,9

Consulter un MSP dans les 4 heures 7 1,0 275 2,2 57 344 10.0

Appeler un MSP dans les 4 heures 170 24,2 2 721 21,9 12 351 2.2

Voir un MSP dans les 24 heures 42 6,0 1 131 9,1 112 190 19,7

Voir un MSP / médecin dans les 3 jours 5 0,7 98 0,8 47 219 8,3

Voir un MSP dans les 2 semaines 0 0,0 2 0,0 13 579 2,4

Se soigner soi-même 348 49,6 6 066 48,9 200 707 35,2

Lignes directrices plus appropriées 5 0.7 30 0,2 1 717 0,3

Appel pour information ou avis seulement

0 0.0 1 0,0 8 709 1,5

Total 702 100,0 12 416 100,0 570 859 100,0

Note : Les totaux des colonnes peuvent ne pas correspondre à des valeurs exactes en raison d’erreurs ou d’omissions.*MSP = Médecin de soins primaires

Services d’évaluation, de traitement et d’aiguillage dans les cabinets de soins primaires.

Les retards dans la prestation de conseils cliniques et techniques sur le terrain constituent l’élément du plan d’intervention ministériel qui pourrait être le plus amélioré.

– Répondants, sondages des intervenants internes et externes8

Durant les deux vagues de grippe H1N1, un grand nombre de personnes atteintes des symptômes de la grippe ont été examinées par leur fournisseur de soins primaires. Certaines sont allées aux urgences.

Les fournisseurs de soins primaires sont habituellement le premier point de contact des patients au sein du système de santé. Au cours des deux vagues, les fournisseurs de soins primaires ont consacré beaucoup de temps à leurs patients, renforçant les messages provinciaux à propos de qui pouvait avoir accès aux différents services, vaccins et antiviraux compris, fournissant des renseignements sur l’innocuité du vaccin, informant les patients sur l’importance des mesures de prévention et de contrôle des infections, et donnant des renseignements sur la pandémie et ses conséquences sur la santé des patients.

Pour aider le secteur des soins primaires, le ministère lui a permis d’accéder en priorité au stock de matériel provincial (matériel de vaccination compris), a établi des directives ciblées relatives aux soins des patients et à la planification de la continuité des activités et a dressé la liste des fournisseurs de soins primaires faisant partie du premier groupe ayant accès au vaccin contre la grippe H1N1.

Selon les fournisseurs de soins, la qualité des directives étaient élevée, mais ils ont exprimé quelques réserves au sujet du moment où elles ont été émises. Comme nous l’avons indiqué, les personnes qui

7 Le tableau comprend seulement les appels qualifiés d’appels concernant la grippe H1N1.8 L’annexe B contient un résumé des réponses, par ordre d’importance, aux questions sur ce qui a bien fonctionné et n’a pas bien fonctionné dans le plan d’intervention du MSSLD.

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37

n’ont pas fait des essais d’ajustement routiniers ont eu de la difficulté à accéder aux services d’essayage nécessaires pour commander un appareil de protection respiratoire N95 à la bonne taille.

L’absence de coordination à l’échelle du secteur des soins primaires a été un problème dans beaucoup de localités. Les variations au niveau des liens avec les organismes du système de santé importants comme les RLISS, les réseaux de planification d’une pandémie et les bureaux de santé publique ont contribué à la confusion, au chevauchement des efforts de communication et à l’intégration incohérente du secteur de soins primaires au plan d’intervention.

La rémunération était un autre problème. Le POLPG de 2008 n’indiquait pas comment les médecins et les autres membres du secteur des soins primaires seraient rémunérés pour les services supplémentaires fournis pendant la pandémie. Lors de la deuxième vague, le ministère, de concert avec les associations et les ordres de réglementation des professions, avait mis au point un système de rémunération des médecins et des infirmières praticiennes qui ont travaillé dans les centres d’évaluation de la grippe. Le ministère a également pris une série de mesures provisoires pour modifier les modèles de financement des médecins de soins primaires afin d’accroître l’accès aux services d’évaluation et de prévention et de réduire le risque d’exposition à la grippe H1N1 dans les salles d’attente.

Services d’évaluation, de traitement et d’aiguillage dans les foyers de soins de longue durée.

Certains organismes communautaires ont indiqué que leur personnel avait eu du mal à accéder au vaccin (fournisseurs de services de santé).

– Répondants, sondages des intervenants internes et externes

Les foyers de soins de longue durée ont pris la responsabilité d’évaluer et de traiter leurs résidents et ont pu prendre des mesures face à la pandémie de grippe H1N1 sans devoir fermer. Ils ont bien utilisé les outils d’auto-évaluation et appliqué les méthodes de contrôle des infections et de santé et de sécurité au travail (p. ex., ils ont demandé au personnel et aux visiteurs de rester chez eux s’ils étaient malades). La participation continue du secteur des soins de longue durée dans la planification d’une pandémie par le biais du POLPG signifie qu’ils étaient préparés et avaient noué les liens nécessaires pour régler les questions et problèmes qui se sont présentés lors de l’application du plan d’intervention.

Pour appuyer le secteur des soins de longue durée, une ligne directrice personnalisée a été établie pour les foyers de soins de longue durée pendant la première vague de la pandémie; cette ligne directrice a été mise à jour lors de la deuxième vague.

Services d’évaluation, de traitement et d’aiguillage dans les organismes de soins communautaires.

Le POLPG doit mettre davantage l’accent sur le secteur des soins communautaires.

– Comité de direction du POLPG

Le secteur des soins communautaires dispense un vaste éventail de services, dont les logements avec services de soutien, les programmes de traitement résidentiels, les soins à domicile, ainsi que les services d’approche et certains programmes de soins cliniques, tels ceux fournis par les centres de santé communautaires et les centres d’accès aux services de santé pour les Autochtones. Tous les centres de services communautaires sont restés ouverts pendant la pandémie. Des services ont été fournis dans divers cadres cliniques non traditionnels, comme les refuges et autres organismes desservant les personnes sans abri ou mal-logées. Les fournisseurs de services qui travaillent dans des centres communautaires ont pu appliquer les recommandations relatives à la prévention et au contrôle en fonction des besoins de leurs groupes de clients.

Pendant la pandémie de grippe H1N1, le MSSLD a collaboré avec d’autres ministères et des organismes communautaires pour conseiller ce secteur, notamment en élaborant des documents pour les foyers de

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

groupe, les organismes de soins à domicile, les refuges et les centres de soins aux enfants. Le secteur des soins communautaires a eu accès au stock ministériel d’équipement de protection individuelle et les bureaux de santé publique ont collaboré avec les fournisseurs locaux pour qu’ils puissent accéder au vaccin.

Voici quelques-uns des défis constatés par les intervenants du secteur des soins communautaires : absence d’intégration avec d’autres structures d’intervention locales, différences dans les mesures prises par les structures locales (différences entre les rôles des bureaux de santé publique et des RLISS de la province); et difficultés concernant la prestation des services à des groupes de clients particuliers (p. ex. nécessité de traduire les documents).

Services d’évaluation, de traitement et d’aiguillage dans les centres d’évaluation de la grippe.

Un quart des répondants ayant participé à la planification ou à la mise en œuvre des centres d’évaluation de la grippe ont indiqué que les cliniques de leur localité n’ont pas ouvert en temps voulu.

– Répondants, sondage des centres d’évaluation de la grippe

À la fin de la deuxième vague, 60 centres d’évaluation de la grippe s’étaient ouverts un peu partout dans la province. C’était la première fois que l’Ontario créait de tels centres et cette initiative nous a permis de beaucoup apprendre. Un certain nombre de modèles cliniques différents ont été utilisés : certains étaient dirigés par des hôpitaux, d’autres par des centres de santé communautaire ou des équipes de santé familiale, d’autres encore par des bureaux de santé publique ou dans le cadre de partenariats établis entre plusieurs organismes. Les localités ont désigné des locaux pour leurs centres d’évaluation de la grippe en tenant compte des besoins de la population. Certains centres ont été établis près d’un hôpital très occupé, dans des centres communautaires ou dans des locaux réaménagés à cet effet par les centres de soins de santé. D’autres ont utilisé un modèle d’approche pour prodiguer des services dans la collectivité (p. ex., à l’extérieur des cabinets de soins primaires habituels). La durée de fonctionnement des centres a aussi varié, certaines localités les ont gardés ouverts pendant un mois ou plus, tandis que d’autres les ont fermés au bout de quelques jours.

Le principal avantage des centres d’évaluation de la grippe est qu’ils ont facilité l’accès aux services d’évaluation et de traitement à un moment où les localités faisaient face à une activité grippale accrue et où leurs organismes de soins de santé traditionnels (hôpitaux, cabinets de soins primaires) avaient fort à faire. De plus, les centres d’évaluation de la grippe ont pu soigner les personnes qui n’ont pas de fournisseur de soins primaires ou de carte d’assurance-santé. Plusieurs centres d’évaluation de la grippe ont ciblé certains groupes de population, comme les enfants, les personnes moins aptes à accéder au système traditionnel de soins primaires, divers groupes ethnoculturels ou les personnes mal logées. Parmi les organismes participant à la planification et à la mise en place des centres d’évaluation de la grippe, 74 pour cent ont indiqué que leur centre d’évaluation de la grippe était nécessaire pour répondre à la demande de soins attribuable à la grippe. Au total, les centres d’évaluation de la grippe ont assuré plus de 10 000 consultations.

Le ministère a émis des documents d’orientation destinés aux centres d’évaluation de la grippe afin de compléter les outils de planification inclus dans le POLPG et a accéléré l’accès à l’équipement de protection individuelle et aux médicaments antiviraux du stock provincial.

D’après les répondants au questionnaire sur les centres d’évaluation de la grippe, le succès des cliniques dépendait de leur organisation et de la date de leur mise sur pied. Certaines localités avaient déjà désigné un organisme directeur, recruté des intervenants clés et établi un plan local complet avant la pandémie de grippe H1N1, contrairement à d’autres. Les organismes qui ont participé à l’établissement des centres d’évaluation de la grippe ont indiqué les facteurs de succès essentiels suivants : collaboration solide et partenariats locaux, excellentes stratégies de communication entre partenaires, intervention et leadership des organismes responsables et leadership du bureau de santé publique. Le travail de préparation nécessaire à ces réussites a souvent été réalisé pendant la planification des centres d’évaluation de la grippe.

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Certaines localités ont eu du mal à trouver du personnel pour leurs centres d’évaluation de la grippe. À cause des pressions subies par les services de soins primaires et les salles des urgences, la dotation en personnel ou l’affectation de ressources nécessaires au fonctionnement des centres d’évaluation de la grippe n’ont pas été aisées. La dotation en personnel a été compliquée par des problèmes comme les questions de rémunération, les attentes variées des fournisseurs de soins travaillant pour des organismes différents et le moment où le ministère a émis ses directives. Un autre problème concernait la définition des rôles des organismes appuyant le fonctionnement des centres d’évaluation de la grippe, dont les organismes directeurs, les organismes hôtes, les fournisseurs de soins primaires et les hôpitaux locaux et le ministère.

Selon le POLPG, l’élément déclencheur justifiant l’ouverture des centres d’évaluation de la grippe est le moment où le secteur de soins primaires est submergé et ne peut plus accueillir les gens dans les 24 à 48 heures qui suivent l’apparition des symptômes, laps de temps recommandé pour la prescription des antiviraux. Beaucoup de localités ont eu du mal à appliquer ces critères et à obtenir les données requises pour déterminer le moment déclencheur. D’après un peu plus de la moitié (52 pour cent) des personnes qui ont participé au sondage, les centres d’évaluation de la grippe se sont ouverts en temps voulu dans leur localité.

Étapes suivantes de la planification • Documenter ce qui s’est passé dans le secteur des soins primaires, des foyers de soins de longue durée

et des services communautaires et dans les centres d’évaluation de la grippe. Identifier des modèles solides et rentables et les leçons apprises (facteurs ayant servi à déterminer s’il fallait créer des centres d’évaluation de la grippe), qui peuvent être intégrés au processus de planification d’une pandémie.

• Trouver des moyens de prôner les pratiques prometteuses.

• Modifier les conseils pour la planification des centres d’évaluation de la grippe afin de tenir compte des leçons apprises.

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10. Communications

La communication est le plus grand défi que la santé publique doit surmonter en ce XXIe siècle... La grippe H1N1 est la première pandémie de l’ère Internet; la première pandémie avec son cycle de nouvelles 24 heures sur 24, la première pandémie avec ses groupes de clavardage et de listservs; la première pandémie pour laquelle il a été possible de retracer en temps réel la propagation du virus à l’échelle de la planète, la première pandémie pour laquelle il a été possible de décoder en un clin d’œil le génome du virus de la grippe. Tout cela a modifié la perception que les gens ont du risque et intensifié les attentes... S’il est facile de piquer les gens, apaiser leurs craintes et répondre à leurs questions l’est beaucoup moins.

– André Picard, Globe and Mail, 13 mai 2010

Lorsqu’on a demandé aux répondants de citer les trois éléments du plan d’intervention ministériel qui ont bien fonctionné, les activités de communication ont représenté plus de la moitié (56 pour cent) de l’ensemble des variables identifiées. Toutefois, selon les répondants, la rapidité des communications est un élément qui doit être amélioré (31 pour cent).

– Répondants, sondages des intervenants internes et externes9

Objectifs du POLPG

• Informer les Ontariennes et Ontariens au sujet du plan en cas de pandémie.

• Assurer des communications harmonieuses, coordonnées et efficaces avec la population et les fournisseurs de soins.

• Déterminer les activités de communication qui devraient se produire au cours de chaque phase pandémique.

• Veiller à ce que les travailleurs de la santé aient accès à des renseignements transparents, accessibles, exacts et en temps réel, qui leur permettront de surmonter les difficultés durant chaque phase pandémique.

• Faire en sorte que les travailleurs de la santé puissent partager les leçons apprises durant chaque phase pandémique avec les planificateurs qui utiliseront cette information pour améliorer en permanence le plan d’intervention provincial face à une pandémie.

Ce qui s’est passéLa stratégie de communication du POLPG a été mise en œuvre et les gens ont jugé qu’elle a bien fonctionné. De l’avis des membres du public, des fournisseurs et des médias interrogés, globalement, la performance du ministère a été jugée comme étant passable à très bonne.

La science en évolution. Si les scientifiques sont habitués aux changements d’avis basés sur les nouvelles informations, aux divergences d’opinions entre experts et aux débats relatifs aux questions scientifiques, le grand public y est moins accoutumé. Il y a toujours une part de doute quand une situation évolue, comme c’est le cas en période de pandémie, toutefois, les divergences d’opinions entre les experts ont incité les gens à douter des faits importants plutôt que de penser que le système apprenait et s’adaptait continuellement. La population n’était pas seule à penser ainsi. Beaucoup de fournisseurs de soins interrogés ont aussi interprété ces divergences non pas comme des progrès dans la façon dont le virus était perçu, mais comme de

9 L’annexe B contient un résumé des réponses, par ordre d’importance, aux questions sur ce qui a bien fonctionné et n’a pas bien fonctionné dans le plan d’intervention du MSSLD.

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l’incertitude, et ils ont dit avoir eu de la difficulté à transmettre des renseignements précis aux patients dans ce contexte de science en évolution.

Renforcer les communications pour que la population, les intervenants du système de santé et les médias puissent mieux comprendre les renseignements importants.

– Recommandation du rapport de la DVIO

Avis de santé importants. Au cours des deux vagues de la pandémie de grippe H1N1, le ministère a émis 23 avis de santé importants; ces avis sont communiqués aux fournisseurs de soins pour orienter les soins et les méthodes, les conseiller et les tenir au courant de l’évolution de la pandémie. Les avis de santé importants ont été souvent utilisés pour informer les professionnels que des documents d’orientation étaient émis ou mis à jour. Ces avis ont été bien reçus et utilisés par une vaste gamme de professionnels de la santé. Les participants au sondage ont dit que les documents étaient clairs et faciles à lire. La principale critique concernant les avis de santé importants est qu’ils n’ont pas été émis assez rapidement et qu’ils étaient parfois trop longs. Les fournisseurs ont dit qu’ils préféraient voir les renseignements en première page de façon à ce qu’ils soient accessibles et le texte explicatif plus long dans les pages suivantes pour ceux qui souhaitent prendre connaissance des données scientifiques sous-jacentes aux recommandations. Ils auraient aussi préféré que le processus réception des avis de santé importants soit simplifié pour ne les recevoir en plusieurs exemplaires. Afin d’assurer la diffusion à grande échelle des avis de santé importants, ils ont été envoyés au moyen de nombreuses sources, dont la base de données du ministère des abonnés aux avis de santé importants, les associations professionnelles, les ordres de réglementation et les organismes de soins de santé locaux (p. ex., bureaux de santé publique et RLISS).

Les fournisseurs ont aussi demandé que les systèmes de communication soient modifiés afin d’être informés des décisions avant la population, de manière à pouvoir répondre aux questions des patients en connaissance de cause.

Ligne téléphonique des fournisseurs de soins. Administrée par le CMOU durant la pandémie de grippe H1N1, la ligne téléphonique des fournisseurs de soins constituait un système efficace de communication à deux sens. Les fournisseurs ont appelé pour poser des questions propres à leur profession ou organisme. Ils ont aussi utilisé la ligne pour parler de problèmes ou de préoccupations concernant leur localité ou cabinet. Le ministère a documenté la nature des appels et l’information a servi à améliorer les avis de santé importants, d’autres messages de communication et politiques. La ligne téléphonique des fournisseurs de soins était tenue principalement par du personnel ministériel et, en période de pointe, par des médecins qui avaient été recrutés pour répondre aux demandes de renseignements. Au total, plus de 4 300 appels ont été reçus. Les fournisseurs de soins et les associations professionnelles ont indiqué qu’ils savaient où s’adresser pour demander de l’aide, ont eu l’impression de pouvoir appeler n’importe quand, que ce service les a beaucoup aidés et qu’ils l’ont trouvé très utile.

Cycle d’information/téléconférences. Le cycle d’information a été utilisé par tous les intervenants et a bien fonctionné pour tous, sauf les médias. Certains médias urbains se sont plaints de ce que l’information arrivait trop tard dans la journée pour être diffusée aux nouvelles du soir et les médias ruraux ont indiqué que les annonces et les communications de politiques ne tenaient pas compte de leurs cycles de nouvelles hebdomadaires ou périodiques. Toutefois, les médias ont jugé que le ministère a mieux communiqué les renseignements que pendant l’éclosion du SRAS (p. ex., ils ont été diffusés beaucoup plus rapidement). Les associations professionnelles du secteur de la santé ont indiqué que la téléconférence qui s’est tenue tous les matins à 8 h 30 dans le cadre du plan d’intervention était un moyen très utile d’obtenir des renseignements exacts sur le terrain, même si le suivi des questions soulevées lors des téléconférences n’a pas toujours été assuré en temps voulu. Les autres problèmes mentionnés concernent la fréquence des appels et la décision d’annuler les appels vers la fin de la deuxième vague lorsque l’activité grippale a décliné. Les participants ont indiqué qu’ils auraient aimé que les appels soient plus fréquents et que ceux-ci continuent pendant la

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

phase de récupération du plan d’intervention. Ils ont estimé que les communications sur le terrain étaient importantes, même si elles n’ont servi qu’à répéter qu’il n’y avait pas de changement et que la situation continuait de s’améliorer.

Processus d’appels sectoriels. Le ministère a utilisé un processus d’appels sectoriels pour que les groupes clés, tels les médecins hygiénistes, les Premières nations, les responsables des soins intensifs pour les RLISS et les épidémiologistes des bureaux de santé, puissent être informés de la situation et partager l’information. Selon les fournisseurs, il aurait été aussi utile d’avoir d’autres processus similaires, par exemple, pour la coordination des centres d’évaluation de la grippe.

Communication avec la population. Le public était très conscient des messages ministériels et du nombre élevé de messages retirés (p. ex., se rappelant l’information communiquée dans les messages ministériels). Les gens ont trouvé que les faits et les recherches affichés sur le site Web ministériel consacré à la pandémie de grippe H1N1 leur ont permis de se tenir au courant de la situation.

De manière générale, les répondants ont apprécié que le ministère les informe de ses doutes à propos de la nature changeante de la science, bien que certaines personnes aient jugé que les messages servaient davantage à effrayer les gens (p. ex., message d’apocalypse) qu’à leur présenter une image réaliste des risques. Quelques répondants ont trouvé que certains messages, dont celui invitant les gens à se faire vacciner, étaient trop de type marketing et ne comportaient pas de renseignements assez précis pour aider les gens à prendre une décision. Alors que la population semblait vouloir des renseignements plus détaillés pour comprendre les problèmes, les fournisseurs recommandaient une approche de diffusion de l’information plus contrôlée (éviter de diffuser de nouveaux renseignements trop rapidement, car les changements déroutent les gens et accroissent le nombre d’appels aux fournisseurs de soins). Selon les médias, les communications à propos du lancement du vaccin étaient contradictoires et déconcertantes, notamment parce que l’information provenant de sources externes changeait constamment et à cause de l’absence de coordination entre les divers paliers de gouvernement (fédéral, provincial et local). Les médias ont trouvé les avis quotidiens plus utiles que les communiqués de presse et ont indiqué que les porte-parole ministériels devaient être disponibles et répondre aux questions pour gagner la confiance des médias et de la population.

Autorité. La population, les fournisseurs et les médias ont indiqué que le ministère était la principale source de renseignements crédibles et factuels et auraient aimé que le ministère et le CMOU s’affirment davantage comme la seule source d’information fiable. Toutefois, la plupart des gens se sont fiés aux médias pour recevoir les messages ministériels plutôt que de les obtenir directement du site Web du ministère ou dans d’autres documents. Ils auraient également souhaité que le ministère joue un rôle plus proactif pour gérer les médias et démentir certains renseignements erronés, notamment les craintes autour de l’innocuité des vaccins contre la grippe H1N1, que beaucoup de personnes considèrent comme un problème qui n’a jamais été réglé de manière adéquate. Ils auraient aimé aussi plus de clarté au sujet des rôles de divers intervenants dans le processus de communication, notamment: le ministère, l’Agence ontarienne de la protection et de la promotion de la santé et les bureaux de santé locaux.

Défis associés aux communications. Les principaux défis associés au plan d’intervention contre la pandémie de grippe H1N1 se rapportaient à l’information. Les pandémies surviennent lorsque de nouveaux virus émergent, atteignent une population ayant peu ou pas d’immunité contre l’agent pathogène, sont capables de se propager rapidement chez les êtres humains et causent des maladies graves et des décès. Deux de ces quatre critères soulignent l’incertitude de la situation et les deux autres son urgence. Ces faits créent des tiraillements entre la nécessité de partager l’information rapidement pour donner aux fournisseurs de soins le pouvoir d’agir, la nécessité de communiquer des messages clairs et stables pour ne pas jeter la confusion dans les esprits et éviter les chevauchements, et la nécessité de collecter et d’analyser soigneusement l’information pour que les gens comprennent la pandémie et la pertinence et l’efficacité des différentes façons de réagir. Les intervenants externes ont parlé du problème associé à la lenteur des

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communications (p. ex., documents d’orientation), et aux doutes suscités par les nouveaux renseignements et recommandations. Les associations ont indiqué qu’elles se sont senties obligées de communiquer à leurs membres des renseignements qu’ils avaient déjà reçus. La Division de la vérification interne de l’Ontario (DVIO) a indiqué qu’il était nécessaire d’améliorer les efficiences dans la diffusion des communications.

Étapes suivantes de la planification• Définir les problèmes de communication (p. ex., expliquer les risques, faire face aux doutes scientifiques,

groupes prioritaires), comparer les résultats de la stratégie de communication de l’Ontario avec ceux des stratégies déployées par d’autres instances, déterminer les outils de communication les plus efficaces et revoir les stratégies de communication.

• Clarifier les rôles de communication des principaux organismes à divers niveaux.

• Nouer des liens avec les médias entre éclosions.

• Perfectionner le processus d’élaboration, d’émission et d’utilisation des documents d’orientation et des avis de santé importants.

• Revoir le cycle d’information afin d’assurer que les renseignements sont communiqués en tenant compte des besoins de tous les intervenants.

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11. Services de soins actifs

Le protocole de désengorgement des urgences mis en place de concert avec les hôpitaux, les responsables des soins intensifs pour les RLISS, les dirigeants des RLISS et le Secrétariat des soins aux malades en phase critique du ministère s’est avéré être un excellent exemple de collaboration et d’élaboration des programmes pendant la pandémie de grippe H1N1.

– Répondants, sondages des intervenants internes et externes

Ce qui s’est passéSi le virus de la grippe H1N1 n’a pas été aussi sérieux que ce qui avait été supposé lors de la planification de la pandémie ou après les premiers rapports de cas de grippe au Mexique, il a provoqué une maladie grave chez certaines personnes, dont les jeunes, ce qui est inhabituel pour un virus de la grippe. Un grand nombre de personnes sont allées se faire soigner aux urgences (alors qu’on avait encouragé les gens à appeler Télésanté Ontario, à consulter leur fournisseur de soins primaires ou à se rendre dans un centre d’évaluation de la grippe) et une petite, mais importante, proportion de personnes sont tombées assez malades pour nécessiter des soins actifs, y compris des soins intensifs et une ventilation mécanique.

Si beaucoup de patients ont pu se soigner chez eux, certains ont dû être hospitalisés. Le taux d’hospitalisation en Ontario pendant la première vague était de 3,12 cas par 100 000 habitants avec un séjour moyen de sept jours, comparativement à 11,15 cas par 100 000 habitants durant la deuxième vague, avec un séjour moyen de quatre jours.

Figure 11.1 Nombres d’hospitalisations et de décès par semaine en Ontario (du 1er avril 2009 au 31 janvier 2010)

Nota :Taux par 100 000 habitants.Source : Ministère de la Santé et des Soins de longue durée, base de données du Système intégré d’information sur la santé publique, information extraite à 8 h 30 [23/02/2010].

Avril 2009 Mai 2009 Juin 2009 Juillet 2009 Août 2009 Sept. 2009 Oct. 2009 Nov. 2009 Déc. 2009 Janv. 2010

0

50

100

150

200

250

300

350

400

Nom

bre d

’hos

pita

lisat

ions

, de d

écès

Semaine

1re vague 2e vague

Décès par semaine Nbre d’hospitalisations dues au virus H1N1

13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43 45 47 49 51 1 3

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Tableau 11.1 Incidence des hospitalisations dues au virus H1N1 en Ontario, par vague

Groupe d’âge

(années)

Première vague Deuxième vague Nombre cumulatif

Hospitalisations Hospitalisations Hospitalisations

Nombre Pourcentage Taux Nombre Pourcentage Taux Nombre Pourcentage Taux

<1 20 5,0 % 14,93 101 7,0 % 75,38 121 6,6 % 90,31

1 - 4 56 13,9 % 10,25 196 13,6 % 35,88 252 13,7 % 46,14

5 - 14 95 23,6 % 6,15 263 18,3 % 17,04 358 19,4 % 23,19

15 - 24 44 10,9 % 2,52 146 10,1 % 8,35 190 10,3 % 10,86

25 - 44 70 17,4 % 1,87 243 16,9 % 6,49 313 17,0 % 8,36

45 - 64 80 19,9 % 2,30 356 24,7 % 10,25 436 23,7 % 12,55

65+ 38 9,4 % 2,20 135 9,4 % 7,81 173 9,4 % 10,01

Total 403 100,0 % 3,12 1 440 100,0 % 11,15 1 843 100,0 % 14,27

Remarque : Taux par 100 000 habitants. Source : Ministère de la Santé et des Soins de longue durée, base de données du Système intégré d’information sur la santé publique, information extraite à 8 h 30 [23/02/2010].

En plus de prodiguer des soins actifs, les hôpitaux ont dispensé un certain nombre d’autres services associés au virus H1N1 dans le cadre du plan d’intervention, dont la vaccination des employés et des patients, des partenariats avec les bureaux de santé publique locaux pour vacciner les populations, et la prestation de services d’évaluation et de traitement et d’information des patients. La capacité du secteur des soins actifs de fournir ces services s’explique par les activités de planification intenses qui ont précédé la pandémie de grippe H1N1. Les hôpitaux étaient prêts à intervenir, car ils avaient mis au point des plans de continuité des activités qui leur ont permis de faire face à la demande accrue de services. Ils s’étaient constitué des stocks d’équipement de protection individuelle pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs et avaient planifié en étroite collaboration avec les partenaires locaux, qui ont veillé à ce que les mesures d’intervention des soins actifs soient intégrées au plan d’intervention général.

Secteur des soins intensifs et planification des mesures de désengorgement des urgences. Pour aider les hôpitaux à planifier et à se préparer à une éventuelle augmentation du nombre de patients en danger de mort durant la pandémie, le Secrétariat des soins aux malades en phase critique du ministère a créé un programme de désengorgement des urgences. Le programme classifie les interventions en trois niveaux selon l’ampleur des événements, p. ex., mineur (à l’échelle d’un hôpital), modéré (à l’échelle d’un RLISS) et majeur (à l’échelle de plusieurs RLISS ou de la province). Il a été lancé en janvier 2009, avant la pandémie de grippe H1N1. Les premières étapes du programme comprenaient une stratégie concluante de gestion mise en œuvre à l’essai par le RLISS de Champlain.

Afin de poursuivre la mise en œuvre du programme dans le cadre du plan d’intervention contre la pandémie de grippe H1N1, le ministère a collaboré étroitement avec les responsables des soins intensifs pour les RLISS qui, de concert avec les hôpitaux locaux, ont établi un plan complet de désengorgement des urgences. Grâce à cette collaboration, les RLISS ont établi un plan fondé sur le cadre et les principes de gestion des urgences, mais conçu pour répondre à leurs besoins particuliers. Si un hôpital n’était pas en mesure de veiller à la sécurité des patients en soins intensifs pendant la pandémie de grippe H1N1, il pouvait communiquer avec CritiCall Ontario, qui organisait alors une téléconférence avec les hôpitaux à l’échelle du RLISS ou de la province, selon les mesures requises. Grâce au programme de désengorgement des urgences, le plan d’intervention des RLISS a pu assurer la permanence du système de soins intensifs.

Même si la pandémie de grippe H1N1 n’a pas été aussi grave que prévu, elle a entraîné des pressions considérables sur les services de soins intensifs dans diverses régions de la province, dont celles des RLISS de Champlain et du Nord-Est. Le plan de désengorgement des hôpitaux mis en place avant et pendant la pandémie a permis à la province de faire face à la hausse considérable de la demande de services de soins intensifs.

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

Accès aux ventilateurs. Sachant qu’un nombre élevé de personnes a eu besoin de ventilateurs mécaniques pendant la première vague, au Manitoba et en Australie par exemple, la province a réussi à évaluer la capacité existante et la demande potentielle. Des intervenants clés ont participé à la planification, dont le Secrétariat des soins aux malades en phase critique du ministère, le CMOU, les 14 RLISS, 16 hôpitaux hôtes et leurs spécialistes des troubles respiratoires, intensivistes, et inhalothérapeutes, les entreprises du secteur privé qui fabriquent du matériel de ventilation, les dirigeants du gouvernement provincial et le College of Respiratory Therapists. Le ministère a questionné les hôpitaux au sujet de leurs stocks de ventilateurs et le groupe de planification a déterminé que l’Ontario aurait besoin de ventilateurs supplémentaires pour faire face à une éventuelle hausse de la demande.

En six semaines, 216 ventilateurs ont été achetés et placés dans 16 hôpitaux hôtes où les besoins étaient les plus urgents (p. ex., proportion de lits de soins intensifs, taux d’occupation, distance entre le centre de soins tertiaires le plus proche et les services spécialisés offerts). De plus, un système a été mis en place pour transporter les ventilateurs vers d’autres hôpitaux, au besoin. Le processus comprenait ce qui suit :

• collaboration avec le Secrétariat des soins aux malades en phase critique, afin de déterminer les types de ventilateurs requis dans différentes régions de la province et pour répondre aux besoins.

• mise en place d’une entente d’affectation et d’une trousse d’information (avec fiche de questions et réponses) pour les hôpitaux hôtes.

• communiquer avec les fournisseurs et les hôpitaux hôtes pour livrer, entreposer et entretenir les ventilateurs.

• Livrer les ventilateurs en temps voulu.

• établir un système de suivi pour les ventilateurs et des instructions pour leur transport des hôpitaux hôtes vers d’autres hôpitaux.

• négocier avec les hôpitaux hôtes la prise en charge des coûts associés aux ventilateurs.

• utiliser un processus d’accès aux ventilateurs similaire au processus suivi pour signaler des situations d’engorgement modéré aux urgences (c.-à-d. passer par Criticall Ontario).

L’Ontario dispose désormais de 1 819 lits avec ventilateurs dans 201 unités de soins intensifs, dont 216 ventilateurs en réserve, prêts à faire face aux hausses de la demande. Pour faciliter l’accès en période de besoin, les nouveaux ventilateurs ont été installés dans 16 hôpitaux des 14 RLISS. La rapidité et la réussite de cette initiative s’expliquent par la collaboration efficace entre les hôpitaux, les conseils et la participation des professionnels de la santé qui travaillaient dans les unités de soins intensifs et par le fait que le secteur des soins intensifs de la province était déjà organisé en réseau qui surveillait et partageait les ressources et communiquait efficacement. Utilisant le POLPG et ce réseau, la province a été en mesure de répondre rapidement aux demandes éventuelles.

Même s’il n’a pas été nécessaire d’utiliser les nouveaux ventilateurs durant la pandémie de grippe H1N1, ils constituent un investissement important. L’Ontario est maintenant mieux équipé pour répondre aux urgences susceptibles d’entraîner une hausse de la demande de soins intensifs et de ventilation mécanique.

CritiCall Ontario. CritiCall Ontario est un service d’aiguillage d’urgence ouvert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, destiné aux médecins de la province qui ont besoin de conseils cliniques et souhaitent orienter les patients ayant besoin de soins urgents ou nouveaux vers un service spécialisé. CritiCall est aussi un partenaire important pour les stratégies de désengorgement des urgences modérées et importantes. Pendant la pandémie de grippe H1N1, CritiCall Ontario a offert des services de consultation spécialisés aux médecins travaillant dans les hôpitaux, inquiets des conséquences éventuelles du virus H1N1 sur leurs patients très malades. Par ailleurs, CritiCall a mis les médecins soignant des femmes enceintes atteintes de la grippe H1N1 en rapport avec un intensiviste et un obstétricien de garde. Grâce à un programme appelé Extramural Paediatric Critical Care Response Team, CritiCall a permis également aux médecins d’obtenir des conseils auprès d’un intensiviste pédiatrique disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

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Étapes suivantes de la planification• Mettre à jour le chapitre sur les soins actifs du POLPG afin de tenir compte des stratégies de

désengorgement des urgences lors d’une pandémie de grippe.

• Déterminer si une méthode similaire peut être utilisée afin de gérer la demande pour d’autres aspects des soins actifs ou d’améliorer la capacité de désengorgement des urgences dans d’autres parties du système de santé.

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

12. Collectivités des Premières nations

La stratégie mise au point pour appuyer les collectivités des Premières nations en réponse à la pandémie de grippe H1N1 est un excellent modèle de coordination efficace entre les gouvernements.

– Membre du comité directeur du POLPG

Objectifs du POLPG

• Déterminer les besoins des collectivités des Premières nations durant une pandémie de grippe.

• Déterminer les rôles et les responsabilités du ministère, de Santé des Premières nations, des Inuits et des Autochtones et des collectivités des Premières nations en cas de pandémie de grippe.

Ce qui s’est passéLa grippe H1N1 dans les collectivités des Premières nations. Les membres de quelques collectivités des Premières nations risquaient fortement de tomber gravement malades à cause de la grippe H1N1. Ce risque reposait sur quatre facteurs clés : l’état de santé (beaucoup de membres des Premières nations ont des problèmes de santé chroniques), la démographie (la proportion de jeunes est plus forte dans les Premières nations que dans le reste de la population ontarienne, les conditions environnementales (beaucoup de familles des Premières nations vivent dans la promiscuité), et les facteurs sociaux (déplacements entre les communautés). De plus, le risque était plus élevé pour les membres des collectivités des Premières nations isolées et éloignées à cause de la distance qui les sépare des services de santé.

Je suis particulièrement fière de la façon dont le système de santé et nos partenaires sont intervenus dans le Nord de l’Ontario pendant la pandémie de 2009.

Parmi ces collectivités, de nombreuses sont des Premières nations. De concert avec Santé Canada, nous avons travaillé avec Chiefs of Ontario et les dirigeants des Premières nations tout au long de la période de la pandémie pour veiller à ce que des plans soient mis en place et à ce que ces collectivités reçoivent des conseils, des antiviraux et surtout des vaccins de manière ponctuelle.

– Rapport du MHCO

Mise en œuvre du POLPG. Imitant le processus suivi pour élaborer le chapitre 20 du POLPG, Directives à l’intention des collectivités des Premières nations, la stratégie mise en œuvre durant la pandémie pour appuyer les collectivités des Premières nations traduisait un degré élevé de collaboration et de consultation.

Les participants comprenaient :

• Organismes des Premières nations – Chiefs of Ontario, les organisations territoriales politiques et les Premières nations indépendantes.

• Organismes fédéraux – Santé des Premières nations, des Inuits et des Autochtones de Santé Canada, l’Agence de santé publique du Canada et le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien.

• Organismes provinciaux – l’Agence ontarienne de la protection de la promotion de la santé (y compris les laboratoires de santé publique), le MSSLD et le ministère des Affaires autochtones.

• Organismes locaux – les bureaux de santé publique et les collectivités des Premières nations, les gouvernements et les fournisseurs de soins.

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Tous ces groupes ont très bien collaboré. Ils ont pu rapidement adopter et mettre en œuvre des plans pour répondre aux besoins des collectivités et résoudre les problèmes au fur et à mesure qu’ils se présentaient.

Selon les commentaires présentés au ministère, la réussite du plan d’intervention s’explique par la planification qui avait été effectuée au préalable par les organismes et les collectivités des Premières nations et par le groupe de travail qui avait rédigé le chapitre 20 du POLPG. Les partenaires des Premières nations ont indiqué que le processus de planification a clarifié les rôles et les responsabilités qui, durant la pandémie de grippe H1N1, ont donné lieu au déploiement prévisible de mesures d’intervention tirant parti des ressources et des connaissances de tous les participants.

Pour que les interventions portent leurs fruits, il fallait aussi une excellente communication à de nombreux niveaux. La communication était constante entre les dirigeants, le médecin hygiéniste en chef de l’Ontario, Chiefs of Ontario et Santé Canada. Au niveau opérationnel, le personnel ministériel et les bureaux de santé publique ont communiqué directement avec le personnel de Santé des Premières nations, des Inuits et des Autochtones et des représentants des organisations territoriales politiques et des Premières nations indépendantes. Au chapitre de la mise en œuvre, les fournisseurs de soins ont collaboré directement avec les membres des collectivités et les aînés.

Les leçons tirées du processus de planification et de la phase d’intervention peuvent s’appliquer à d’autres activités de planification entreprises avec d’autres groupes de population de l’Ontario.

Étapes suivantes de la planification • Documenter et analyser les stratégies utilisées dans différentes collectivités des Premières nations et

déterminer les pratiques exemplaires.

• Continuer de collaborer avec les partenaires de Premières nations pour élaborer et mettre au point le POLPG.

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13. Mécanisme interne du ministère – Centre ministériel des opérations d’urgence

La structure du CMOU est l’un des deux mécanismes les plus efficaces du plan d’intervention du ministère face à la pandémie de grippe H1N1.

– Répondants, sondages des intervenants internes et externes10

Cette section du rapport traite en particulier des opérations internes du ministère et de son centre des opérations ainsi que des processus internes utilisés durant la pandémie de grippe H1N1 pour appuyer l’intervention du système de santé. Elle examine les structures et les processus établis dans le plan ministériel d’intervention d’urgence, et ne traite pas des objectifs et buts du POLPG. Ce dernier est une annexe du plan ministériel d’intervention d’urgence.

Ce qui s’est passéRôle du ministère. En Ontario, la Direction de la gestion des situations d’urgence du ministère de la Santé et des Soins de longue durée a coordonné le plan d’intervention central face à la pandémie. La direction, qui a été établie en 2004 pour coordonner le plan ministériel d’intervention d’urgence, par exemple, en cas de pandémie, administre le Centre ministériel des opérations d’urgence (CMOU). Le CMOU, qui a été activé le 27 avril 2009 pour faire face au nouveau virus de la grippe H1N1, était le centre de collecte, de traitement et de diffusion de l’information pour gérer le plan d’intervention. Le CMOU a coordonné toutes les activités, dont celles mises en œuvres par d’autres directions et programmes ministériels, d’autres ministères et organismes provinciaux et les fournisseurs de soins et organismes locaux (bureaux de santé publique, foyers de soins de longue durée, centres de santé communautaires, et autres).

Revoir et améliorer les processus existants (ou en créer d’autres) pour appuyer les activités provinciales de lutte contre la pandémie.

– Recommandation du rapport la DVIO

Système de gestion des incidents. Les intervenants ministériels ont indiqué que le Système de gestion des incidents (SGI) a été un outil d’intervention efficace pendant la pandémie de grippe H1N1. Le SGI a défini les rôles et les responsabilités, les fonctions des membres du personnel, la façon dont les responsabilités devaient être réparties et qui était en charge. Le SGI a aussi facilité une répartition équitable des tâches. Les cycles opérationnels mis au point sur le modèle du SGI ont permis de simplifier les processus de prise de décision, la collecte des données, les téléconférences et les communications.

En outre, le SGI a aidé le ministère à s’organiser sous forme de structure d’intervention unique. Des équipes et des employés de divers services ministériels ont participé au plan d’intervention contre la pandémie de grippe H1N1 et le SGI a permis de structurer les mesures d’intervention à divers endroits. Le SGI a montré comment chaque activité appuyait le plan d’intervention et le rôle que chacun jouait au sein du plan d’intervention ministériel. De plus, cette structure a permis d’éliminer les chevauchements et d’améliorer la coordination et le partage de l’information entre les partenaires externes, comme l’Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé, car ceux-ci savaient quel rôle ils devaient jouer au sein des structures du plan d’intervention ministériel.

10L’annexe B contient un résumé des réponses, par ordre d’importance, aux questions sur ce qui a bien fonctionné et n’a pas bien fonctionné dans le plan d’intervention du MSSLD.

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Selon les intervenants internes, une chose pouvait être améliorée, à savoir orienter davantage la structure du SGI pour en renforcer la raison d’être et l’utilité. De nombreux intervenants externes étaient d’accord pour dire que le SGI offre de nombreux avantages, mais, parce que sa structure organisationnelle est très différente de celles utilisées en dehors des situations d’urgence, il est important que le personnel connaisse parfaitement le SGI. Les intervenants externes et internes ont également souligné que tous les postes du SGI n’avaient pas de personnel excédentaire, ce qui a créé quelques difficultés pour certains membres du personnel.

Certains employés affectés au CMOU travaillaient à partir d’un bureau central, tandis que d’autres sont restés dans leurs services respectifs à l’échelle du ministère et de la province. Quelques employés non affectés au bureau central du CMOU ont trouvé que la communication et la collaboration étaient parfois difficiles. Les fonctions au sein du SGI n’avaient pas été clairement définies pour certains groupes d’employés, ce qui a causé de la confusion au sujet de leurs fonctions.

Capacité. Bien qu’il ait reçu le mandat de diriger les interventions en cas d’urgence sanitaire et d’urgence ayant une incidence sur la santé, le CMOU ne disposait pas des ressources humaines nécessaires pour poursuivre les interventions tout au long de la pandémie de grippe H1N1. Du personnel supplémentaire a été affecté au CMOU, secondé par d’autres services ministériels et un ministère partenaire (le ministère de la Promotion de la santé et des Sports). Certains employés venant d’autres services auraient aimé suivre une orientation plus poussée au sujet de la structure du CMOU et de leurs rôles respectifs.

Un plan d’intervention coordonné. Pour établir un plan d’intervention provincial, il était essentiel de nouer des liens avec d’autres ministères provinciaux au cours de la pandémie de grippe H1N1. Le ministère a participé à une approche concertée et intégrée de gestion d’une pandémie de la manière décrite dans le Plan provincial de coordination en cas de pandémie de grippe. Ce plan, qui a été établi par Gestion des situations d’urgence Ontario, décrit les rôles et responsabilités de chaque ministère, ainsi que les rôles et responsabilités de Gestion des situations d’urgence Ontario à titre de responsable de la gestion des urgences et de la continuité des activités en Ontario (p. ex., il incombe au ministère des Services à l’enfance et à la jeunesse d’informer les établissements de soins aux enfants et au ministère de la Sécurité communautaire et des services correctionnels de fournir des directives aux établissements correctionnels). Tout au long de la mise en œuvre du plan d’intervention, Gestion des situations d’urgence Ontario a assuré la coordination et le leadership pour les ministères provinciaux, tâche dont l’organisme s’est acquitté avec brio.

Étapes suivantes de la planification • Créer des ressources de formation pour appuyer la mise en œuvre de la structure du SGI à l’échelle

du ministère.

• Examiner la structure actuelle du CMOU et déterminer des stratégies efficaces sur la meilleure façon d’incorporer tous les éléments du plan d’intervention provincial dans le cadre d’un centre opérationnel.

• Préparer des documents d’orientation pour le personnel du CMOU, d’autres services ministériels et les membres des principaux comités.

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

Conclusion

Que le plan d’intervention soit mis en œuvre dans le cadre d’un exercice de simulation ou d’un événement réel, il est important de revoir les mesures établies et utilisées. Ce type d’évaluation est l’une des premières étapes de la phase de récupération de toute urgence et fournit une mine de renseignements qui serviront à renforcer les plans et les futures interventions. La pandémie de grippe H1N1 a été l’occasion de mobiliser pour la première fois le POLPG en réponse à une menace réelle plutôt que dans le cadre d’un exercice préparé. Afin de tirer le maximum de leçons de cet événement, le ministère a entrepris un examen détaillé du plan d’intervention face à la pandémie de grippe H1N1 en tenant compte des commentaires des organismes du secteur de la santé et d’autres secteurs, des associations, des syndicats, des ministères provinciaux, des médias et des fournisseurs de soins de première ligne.

Le ministère souhaite remercier toutes les personnes qui ont participé à cet examen. En tout, plus de 180 organismes et 350 particuliers ont coopéré et les commentaires fournis au ministère ont permis de formuler 43 recommandations. Beaucoup de ces recommandations seront appliquées dans le cadre d’une planification continue en cas de pandémie et constitueront une composante essentielle de la stratégie de renouvellement du POLPG. D’autres recommandations qui portent sur la gestion des urgences sanitaires en général seront traitées dans le cadre d’autres plans et processus de préparation à des situations d’urgence.

L’Ontario a eu la chance de bénéficier d’une structure de planification et d’un plan en cas de pandémie qui avaient été établis bien avant la pandémie de grippe H1N1 et les commentaires confirment le bien-fondé de ces deux structures. Ces activités de préparation soulignent également à quel point il est important de collaborer au niveau provincial et local lors de la planification. Les examens de ce type soulignent l’importance des plans destinés à être repris d’année en année et de la participation continue au processus de planification du secteur de la santé, des partenaires gouvernementaux et des organismes clés. Nous devons mettre à profit les leçons apprises lors de la mise en œuvre du plan d’intervention par la province afin d’améliorer les plans et les processus et de veiller à ce que la province soit toujours prête à faire face à une pandémie.

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Annexe A – Sommaire des étapes suivantes de la planification d’une pandémie

1. Améliorer la collaboration, revoir et clarifier :

– les rôles et responsabilités de l’Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé lors d’une urgence ou d’une éclosion;

– les rôles et responsabilités locaux, dont ceux des RLISS lors d’une urgence ou d’une éclosion.

2. Promouvoir l’utilisation efficace et cohérente des structures, des processus et de la terminologie du SGI à l’échelle des organismes de soins de santé.

3. Revoir les avantages et les risques des variations locales et déterminer les stratégies qui permettent d’instaurer un bon équilibre entre les interventions locales et provinciales.

4. Revoir les stratégies qui appuient l’intégration des soins primaires et la santé publique lors d’une urgence ou d’une éclosion et déterminer les stratégies visant à améliorer l’intégration entre ces groupes.

5 Poursuivre la mise au point du POLPG, en intégrant les leçons tirées de la pandémie de grippe H1N1 et en documentant les stratégies et les modèles qui ont été efficaces.

6. Continuer de participer à la planification et d’agir sur la planification à l’échelle nationale et internationale en tenant compte de ce qui s’est passé pendant la pandémie de grippe H1N1 de 2009.

7. Modifier le POLPG en tenant compte des travaux réalisés à l’échelle nationale et internationale pour étudier les phases pandémiques et le concept de gravité.

8. Trouver des possibilités de stratifier davantage les hypothèses de planification.

9. Recueillir l’information sur la technologie de surveillance comme suit :

– documenter et évaluer les processus de surveillance utilisés pour surveiller l’activité grippale (p. ex., processus de collecte de données, telles les données sur l’absentéisme scolaire) et la capacité des systèmes (p. ex., données sur les hospitalisations);

– documenter les différentes technologies utilisées pour recueillir et partager l’information de surveillance;

– appliquer les leçons apprises pour éclairer la mise au point d’un système électronique d’information sur la santé publique intégré et d’autres systèmes d’information à l’échelle de la province.

10. Cerner les leçons apprises auprès des bureaux de santé publique qui ont utilisé la surveillance syndromique et étudier la possibilité de renforcer le(s) programme(s) de surveillance syndromique à l’échelle du système de santé.

11. Trouver des stratégies pour aider les écoles et les conseils scolaires à planifier en vue de pandémies de grippe, notamment préciser le rôle du ministère de l’Éducation et créer des outils de formation.

12. Continuer de collaborer avec des groupes d’employeurs pour améliorer la mise en œuvre cohérente des mesures de santé publique en milieu de travail.

13. Continuer de collaborer avec les établissements résidentiels collectifs, tels les refuges, les camps résidentiels et les organismes correctionnels, afin de promouvoir l’utilisation efficace de mesures de santé publique susceptibles d’atténuer la propagation de la grippe et d’autres virus.

14. Continuer de travailler en étroite collaboration avec le ministère du Travail, les employeurs, les syndicats et les associations professionnelles pour encourager l’observation des mesures de prévention et de contrôle des infections.

15. Continuer d’appuyer l’élaboration de normes d’évaluation des risques, de dépistage et de prévention et de contrôle des infections et l’observation de ces normes à l’échelle du secteur de la santé

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

16. Suivre la progression des connaissances concernant la progression de la maladie et les mesures appropriées de santé et de sécurité au travail et les méthodes de prévention et de contrôle des infections pour éclairer les futures recommandations relatives à l’utilisation des appareils de protection respiratoire N95.

17. Documenter et officialiser le processus utilisé pour établir la stratégie de distribution antivirale.

18. Continuer de trouver des moyens d’améliorer la distribution d’antiviraux et l’accès général aux antiviraux en période d’urgence sanitaire.

19. Déterminer des stratégies pour améliorer l’accès aux médicaments antiviraux en période de pandémie pour les personnes ayant un revenu limité, notamment celles qui bénéficient du Programme de médicaments de l’Ontario.

20. Revoir les facteurs déclencheurs pour déterminer quand il convient d’ouvrir le stock provincial d’antiviraux.

21. Examiner le stock d’antiviraux.

22. Documenter les stratégies innovatrices et efficaces utilisées pour vacciner un grand nombre de personnes et intégrer ces stratégies au POLPG.

23. Étudier des moyens d’améliorer la capacité du système de vaccination.

24. Trouver des moyens d’améliorer les stocks de vaccins (quantité, achat, etc.)

25. Établir des stratégies d’information publique afin de souligner l’innocuité du vaccin et le rôle de la vaccination dans la prévention des maladies.

26. Documenter le processus de stockage et ses points forts, étudier d’autres modèles, passer en revue les stocks existants et établir un système formel de gestion et de distribution des fournitures.

27. Demander aux fournisseurs et aux organismes de soins de passer en revue les fournitures utilisées pendant la pandémie de grippe H1N1, de soumettre des rapports et d’utiliser les données pour les futures planifications.

28. Collaborer avec le reste du système de santé afin que tous les établissements disposent de l’information nécessaire pour accéder aux stocks rapidement et de manière efficiente et commander les quantités requises.

29. Documenter ce qui s’est passé dans le secteur des soins primaires, des foyers de soins de longue durée et des services communautaires et dans les centres d’évaluation de la grippe. Identifier des modèles solides et rentables et les leçons apprises (facteurs ayant servi à déterminer s’il fallait créer des centres d’évaluation de la grippe), qui peuvent être intégrés au processus de planification d’une pandémie.

30. Trouver des moyens de prôner les pratiques prometteuses.

31. Modifier les conseils pour la planification des centres d’évaluation de la grippe afin de tenir compte des leçons apprises.

32. Définir les problèmes de communication (p. ex., expliquer les risques, faire face aux doutes scientifiques, groupes prioritaires), comparer les résultats de la stratégie de communication de l’Ontario avec ceux des stratégies déployées par d’autres instances, déterminer les outils de communication les plus efficaces et revoir les stratégies de communication.

33. Clarifier les rôles de communication des principaux organismes à divers niveaux.

34. Nouer des liens avec les médias entre éclosions.

35. Perfectionner le processus d’élaboration, d’émission et d’utilisation des documents d’orientation et des avis de santé importants.

36. Revoir le cycle d’information afin d’assurer que les renseignements sont communiqués en tenant compte des besoins de tous les intervenants.

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37. Mettre à jour le chapitre sur les soins actifs du POLPG afin de tenir compte des stratégies de désengorgement des urgences lors d’une pandémie de grippe.

38. Déterminer si une méthode similaire peut être utilisée afin de gérer la demande pour d’autres aspects des soins actifs ou d’améliorer la capacité de désengorgement des urgences dans d’autres parties du système de santé.

39. Documenter et analyser les stratégies utilisées dans différentes collectivités des Premières nations et déterminer les pratiques exemplaires.

40. Continuer de collaborer avec les partenaires de Premières nations pour élaborer et mettre au point le POLPG.

41. Créer des ressources de formation pour appuyer la mise en œuvre de la structure du SGI à l’échelle du ministère.

42. Examiner la structure actuelle du CMOU et déterminer des stratégies efficaces sur la meilleure façon d’incorporer tous les éléments du plan d’intervention provincial dans le cadre d’un centre opérationnel.

43. Préparer des documents d’orientation pour le personnel du CMOU, d’autres services ministériels et les membres des principaux comités.

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Pandémie de grippe (H1N1) 2009 : Examen du plan d’intervention de l’Ontario

Annexe B – Résumé des réponses aux questionnaires

Dans le cadre du processus de son plan d’engagement, le ministère a questionné des intervenants internes et externes pour connaître leur point de vue sur d’importantes questions et documenter les leçons apprises. À l’exception des questionnaires envoyés aux fournisseurs individuels, tous comportaient deux questions : quels sont les trois éléments du plan d’intervention ministériel qui ont le mieux fonctionné et les trois éléments qui ont le moins bien fonctionné ? Les résultats sont résumés dans les tableaux ci-dessous. Étant donné que ces tableaux comprennent la catégorie de l’initiative et non des commentaires spécifiques, nombre d’initiatives figurent à la fois dans les éléments qui ont bien fonctionné et ceux qui n’ont pas bien fonctionné.

Activité / initiative qui a bien fonctionné Évaluation

Stratégie de communication – accent mis sur la communication avec les intervenants internes et externes

1

CMOU 2

Programme de stock – accès aux fournitures et disponibilité 3

Consultation et collaboration 4

Rapidité de l’accès aux antiviraux 5

Messages publics / Information de la population 6

Programme de vaccination 7

Planification 7

Stratégie des centres d’évaluation de la grippe 8

Financement 9

Stratégie de surveillance 10

Équipe d’intervention scientifique 10

Soutien aux Premières nations 11

Travailleurs de santé de première ligne 12

Activité / initiative qui n’a pas bien fonctionné Évaluation

Stratégie de communication – rapidité des messages 1

Programme de vaccination 2

Stratégie des centres d’évaluation de la grippe 3

Rôles et responsabilités 4

Absence d’harmonisation et harmonisation des politiques et des programmes 5

Programme de stock 5

Problèmes de collaboration 6

Planification 7

Rapidité de l’accès aux antiviraux 8

CMOU 8

Accès aux ressources 9

Stratégie de surveillance 10

Documents d’orientation 11

Absence de clarté, y compris dans les documents et politiques de communication 12

Évolution de la situation 13

Activités de récupération 13

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Annexe C – Acronymes

AOPPS Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé

ASPC Agence de la santé publique du Canada

CMOU Centre ministériel des opérations d'urgence

CPOU Centre provincial des opérations d'urgence

DVIO Division de la vérification interne de l’Ontario

EPI Équipement de protection individuelle

MHC Médecin hygiéniste en chef

Ministère ou MSSLD Ministère de la Santé et des Soins de longue durée

MSP Médecin de soins primaires

OMS Organisation mondiale de la Santé

Pandémie Pandémie de grippe H1N1

POLPG Plan ontarien de lutte contre la pandémie de grippe

RLISS Réseaux locaux d'intégration des services de santé

SGCP Système de gestion des commandes en cas de pandémie

SGI Système de gestion des incidents

SIISP Système intégré d'information sur la santé publique

SRAS Syndrome respiratoire aigu sévère

SU Service des urgences

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Pour plus de détails sur ce rapport ou si vous avez des questions au sujet de la gestion des urgences sanitaires en Ontario, veuillez contacter la Direction de la gestion des situations d’urgence du ministère de la Santé et des Soins de longue durée à : [email protected]

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