Panda Magazine 68

24
MAGAZINE Nº 68 FEVRIER – MARS – AVRIL 2014 TRIMESTRIEL – BUREAU DE DÉPÔT BRUXELLES X – P309290 2014 © Jürgen Freund / WWF-Canon Dossier RÉGION DU GRAND OURS : LA MENACE DE L’OR NOIR Focus : Earth Hour, Faites la fête pour le climat

description

Magazine trimestriel destiné aux membres du WWF-Belgique.

Transcript of Panda Magazine 68

MAGAZINE

Nº 68 FEVRIER – MARS – AVRIL 2014TRIMESTRIEL – BUREAU DE DÉPÔT BRUXELLES X – P3092902014

© Jürgen Freund / WWF-Canon

Dossier

RÉGION DU GRAND OURS : LA MENACE DE L’OR NOIR

Focus : Earth Hour, Faites la fête pour le climat

14.10.13 > 16.03.14

Panda_BBAnimaux_A4.indd 1 18/03/13 16:08

14.03.13 11.06.14

Panda magazine – Page 3

ÉDITOUNE JOURNÉE PANDASTIQUE!

Dimanche matin. Lendemain de notre Journée Pandastique au Muséum des Sciences naturelles. Je prends la plume pour écrire cet éditorial, encore légèrement fatiguée mais tellement heureuse que vous soyez venus si nombreux – presque 800 ! – pour faire de cette journée une extraordinaire journée ! Parmi nos invités, nous comptions 80 WWF-Rangers, 80 jeunes passionnés de nature qui ont récemment rejoint le club le plus cool consacré à la vie sauvage. Pour eux, il n’était pas question de tarder à se mettre à l’œuvre pour protéger la nature. À peine arrivés, ils se sont attelés à la tâche en vue de construire l’abri d’abeilles le plus grand de Belgique. Leur énergie et leur motivation a démontré qu’il n’y a décidément pas d’âge pour se mobiliser au profi t de la conservation de la nature ! Compte tenu de cet enthousiasme encourageant, nous pensons déjà à un nouveau défi à relever par nos Rangers lors de la prochaine Journée Pandastique. Nous savons où et quand aura lieu la prochaine édition. C’est pourquoi nous vous invitons d’ores et déjà à marquer d’une croix le 5 octobre dans vos agendas. Mais, en ce qui concerne la destination, nous souhaitons la garder secrète encore un moment. Suspense suspense…

Au plaisir de vous y voir !Sara, WWF-Rangerclub

Brèves 4-5

Campagne L’heure est aux énergies renouvelables ! 6-7

FocusFaites la fête pour le climat ! 8-9

Sur le terrainUne Journée Pandastique 10-11

2013, année WWFGrâce à vous, nous faisons un travail formidable ! 12-13

Éco-détenteHow to veggie? 22

Kids programUn club pour les petits fous de nature 23

SOMMAIRE

L’an dernier, deux milliards

de personnes ont éteint

la lumière, plongeant la

belle Bleue dans le noir

en signe de manifeste

pour le climat. Découvrez

comment vous joindre à ce

mouvement planétaire

en page 8.

Focus

RÉGION DU GRAND OURS : LA MENACE DE L’OR NOIR P. 14-21

COLOPHON : Panda magazine est une publication du WWF-Belgique Communauté francophone asbl. Tous droits réservés au WWF. Le sigle Panda, le mot Panda et les initiales WWF sont des marques déposées du World Wide Fund for Nature. Reproduction des textes autorisée, à condition qu’il soit fait mention de la source. • Ont collaboré à ce numéro : Isabelle André, Sarah Beelen, Anne-Catherine de Neve, Christèle Devos, Sara De Winter, Stéphanie Grosjean, Antoine Lebrun, Geert Lejeune, Charles Snoeck, Jan Vandermosten, Angelika Zapszalka • Coordination : www.outsidetheboxes.com • Design : www.propaganda.be • Impression : Claes Printing, St-Pieters-Leeuw • Photo de couverture : © Tim Irvin / WWF-Canada • E.r. : Damien Vincent, Bd E. Jacqmain 90 – 1000 Bruxelles.

DOSSIERGREAT BEARRAINFOREST

Sara, le WWF-Ranger Siard et le panda

© WWF-Belgium

© WWF/Sean Kelland

© Andrew S. Wright / WWF-Canada

Panda magazine – Page 4

BRÈVES

Fin 2013, Varsovie accueillait les 195 pays de la Convention sur le changement climatique des Nations-Unies. Si le typhon Haiyan qui a dévasté les Philippines a frappé les consciences, il n’a pourtant pas suffi à débloquer les débats. Au contraire, la Conférence de Varsovie a cristallisé les dissensions entre les pays « riches » et les pays dits en voie de développement, les premiers restant sur des positions conservatrices et les seconds refusant de s’engager dans un processus de réduction des émissions. Devant l’incapacité des états à prendre leurs responsabilités face aux enjeux climatiques, le WWF et les autres ONG ont donc décidé de donner un signal fort en quittant les négociations. Nous reviendrons en 2014, plus déterminés que jamais !

Le thon rouge est une espèce emblématique de la Méditerranée. Victime aujourd’hui de surpêche, l’espèce est au bord de l’effondrement. Depuis plusieurs années, les scientifiques plaident pour un respect des quotas de pêche afin de permettre aux populations de thons de se réta-blir. L’appel a finalement été entendu en novembre dernier lors de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT), malgré la pression exercée par plusieurs pays. Petit bémol cependant : aucun accord n’a été trouvé quant aux mesures à prendre contre ceux qui enfreignent les règles.

Le 26 novembre 2013, la tortue luth est passée de la catégorie « En danger critique d’extinction » à celle de « Vulnérable » sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Cependant, les spécialistes restent prudents : l’espèce reste très menacée et son déclin se poursuit dans certaines régions. Le long des côtes nord-américaines et des Caraïbes, les actions de conservation portent leurs fruits et la population se rétablit. Par contre, dans d’autres régions, la situation reste alarmante. La population dans l’est du Pacifique, par exemple, a subi un déclin de 97 % en trois générations. La tortue luth doit faire face à de nombreuses menaces, comme la prise accessoire dans les filets de pêche, la consommation humaine de ses œufs et de sa chair, le développement côtier, la pollution ou encore le changement climatique.

SOMMET POUR LE CLIMAT : NOUS REVIENDRONS!

UN ESPOIR POUR LE THON ROUGE DE MÉDITERRANÉE

LA TORTUE LUTH SORT LA TÊTE DE L’EAU

© Al Kinley / Oxfam

© Frédéric Bassemayousse / WWF-Mediterranean

© Tanya Petersen / WWF-Canon

Panda magazine – Page 5

L’île de la Liberté, sur le Danube, avait été sacrifiée pour permettre la naviga-tion sur le bras principal du fleuve. Bien que faisant partie d’une zone natu-relle, cette branche du fleuve était bloquée artificiellement depuis 30 ans, transformée en étang boueux par les eaux usées qui s’y déversaient. Notre bureau WWF en Hongrie et ses partenaires ont décidé de revitaliser cette zone en détruisant le barrage et en y créant une forêt semi-naturelle. Cinq ans plus tard, l’eau s’écoule à nouveau et les poissons réinvestissent aujourd’hui les lieux. Espérons qu’ils s’y reproduiront l’an prochain !

Le Traité de conservation de l’Ours polaire, établi il y a 40 ans par les cinq pays abritant des populations d’ours polaires – le Canada, le Danemark, la Norvège, la Russie et les États-Unis –, a réussi à endiguer les principales menaces qui pesaient sur cette espèce : la chasse sportive et le commerce. Aujourd’hui, la situation est relative-ment stable et on dénombre 20 à 25 000 individus. Cependant, le changement climatique, et notamment la fonte de la banquise, vitale pour les ours polaires, leurs proies et d’autres espèces dépen-dantes des glaces, menacent sérieu-sement la survie de nombreuses espèces emblématiques de l’Arctique. En décembre dernier, à Moscou, les cinq états se sont à nouveau réunis pour célébrer leurs succès et identifier les mesures de protection à prendre pour les 40 prochaines années dans le contexte du changement climatique.

Une deuxième cen-trale hydroélectrique est en construction dans le Parc natio-nal des Virunga, en République démo-cratique du Congo. À terme, elle délivrera 12,5 mégawatts d’éner-gie propre aux commu-nautés locales et four-nira également de l’eau

potable à plus d’un million de personnes ! Le développement durable de l’hydroé-lectricité, de la pêche et de l’écotourisme dans ce site du patrimoine mondial est une alternative sérieuse à l’exploitation pétrolière. Vous pouvez encore signer la pétition pour demander à Soco de cesser l’explora-tion pétrolière : www.wwf.be/SOSVirunga

LA SURVIE DE L’OURS POLAIRE AU CŒUR DES DÉBATS

VIRUNGA : L’EAU PLUS FORTE QUE LE PÉTROLE !

des espèces de poissons qui se retrouvent dans nos assiettes sont aujourd’hui surexploitées.Le saviez-vous ? 75 %

LA VIE REPREND SON COURS DANS LE DANUBE

© Brent Stirton / Reportage for Getty Images / WWF-Canon

© Steve Morello / WWF-Canon

Civertan Graphics Hungary

CAMPAGNE

SEIZE YOUR POWER !L’HEURE EST AUX ÉNERGIES VERTESLe réchauffement climatique est en marche et menace

aujourd’hui directement la planète et ses occupants. En

cause, l’utilisation massive des énergies fossiles. Si l’on

continue de brûler pétrole, gaz et charbon au rythme

actuel, nous enregistrerons d’ici à 2100 un réchauffement

dépassant largement la limite acceptable, dont les

conséquences seront sans doute irréversibles. Il existe

pourtant encore un moyen d’inverser cette fatalité : investir

massivement dans les énergies renouvelables et transformer

notre économie carbone en économie soutenable. C’est

l’objet principal de la campagne internationale du WWF,

Seize your power, qui vise à convaincre les investisseurs

et les pouvoirs publics d’infl échir le cours des choses.

PÉRIL CARBONEAvec l’utilisation massive des éner-gies fossiles, 1 020 milliards de tonnes de dioxyde de carbone ont été reje-tées dans l’atmosphère entre 1850 et 2000, entraînant inexorablement son réchauffement.Le réchauffement cli-matique s’est encore emballé et, depuis 2000, nous avons émis 400 gigatonnes de CO

2 supplémentaires!

Le réchauffement climatique est désormais une réalité incontour-nable et ses conséquences sur les milieux naturels et les espèces qui les occupent, animales et humaines, com-mencent à se faire sentir. On estime ainsi que jusqu’à un tiers de l’ensemble des espèces animales pourraient être « condamnées à l’extinction » à cause du changement climatique.

© naturepl.com / Wild Wonders of Europe / Widstrand / WWF-Canon

Panda magazine – Page 6

Source : Thomas CD et al. Nature. January 8, 2004. Jan 8. Extinction risk from climate change. Abstract. 427(6970):145-8.

ECONOMIE FOSSILEContrairement à ce que l’on a long-temps pensé, les réserves d’énergie fos-sile ne manquent pas et les nouvelles sources d’énergies fossiles, comme les sables bitumineux ou le gaz de schiste viennent encore augmenter les réserves actuellement disponibles. Les investissements dans les énergies sont toujours majoritairement réalisés pour la recherche et le développement des énergies fossiles : en 2012, ils repré-sentaient 674 milliards de dollars. Pétrole, gaz, charbon et autres nou-velles énergies carbones sont ainsi à la base de l’actif de nombreuses sociétés et de fonds d’investissement. Pourtant, à très courte échéance, ce modèle basé sur le carbone ne peut être viable : les réserves que couvrent ces investissements ne pourront être brûlées – et donc valorisées – sans hypothéquer directement la survie de la planète.

INVESTISSEMENT NATUREIl existe pourtant une solution : elle réside dans le développement massif et accéléré des énergies renouvelables – soleil, vent, eau, géothermie. Elles sont la seule voie possible pour produire l’énergie nécessaire à notre économie et conserver le réchauffement clima-

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime à plus de 1 500 000 le nombre de morts prématurées causées par le réchauffement climatique chaque année1.

Le saviez-vous ? 1 500 000tique en-dessous de la barre fatidique des 2 degrés. Pour se désengager du carbone et garantir une produc-tion suffi sante d’énergie propre pour

les générations futures, il est néces-saire, si on se base sur les calculs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), d’in-

vestir 1 400 milliards de dollars dans les énergies renouvelables d’ici à 2017.

De nombreuses expériences soulignent aujourd’hui le potentiel des énergies renouvelables en termes de produc-tion, d’emploi, de rentabilité et de durabilité. Les énergies durables four-nissent des alternatives abordables dans le monde entier et de nombreux pays, villes et institutions se sont désormais engagés, avec succès, dans cette voie. Elles constituent donc dès à présent pour les institutions fi nan-cières (banques de développement, fonds de pension, banques commer-ciales) une alternative raisonnable et raisonnée.

SEIZE YOUR POWER !C’est dans ce sens que notre cam-pagne publique mondiale – Seize your power ! – dont le volet belge débutera au printemps, s’adresse aux pouvoirs publics et aux institutions fi nancières afi n qu’ils prennent la mesure de leurs investissements, qu’ils préfèrent les énergies vertes aux énergies carbones et y consacrent, d’ici à 2017, 40 mil-lions de dollars supplémentaires. En investissant dans la nature, ils ont tout à y gagner et, notre planète, rien à y perdre !

ICÔNES D’UNE PLANÈTE EN DANGERCertains des plus beaux sites de la planète

sont aujourd’hui directement menacés

par la recherche et l’extraction d’énergie

fossile. Le WWF en a fait les icônes de sa

campagne: ainsi, la baleine grise de l’ouest

du Pacifi que Nord, l’une des plus grandes

baleines connues, victime de l’exploita-

tion pétrolière près des îles Sakhalin en

Russie ; la côte du Great Bear au Canada,

menacée par un projet d’oléoduc géant (cf.

dossier) ou l’île sicilienne de Pantelleria,

encerclée par les sites d’extraction du

pétrole, sont certains des emblèmes de

notre planète malmenée. En dirigeant les

projecteurs sur ceux-ci, le WWF met en

lumière la réalité de l’impact de l’exploita-

tion des énergies carbones et l’urgence de

changer le cours des choses, avant que les

dommages ne soient irréversibles.

© naturepl.com / Mary McDonald / WWF-Canon © RAMPINI / WWF-Italy

© Dave Burkhart / WWF-Canada

Panda magazine – Page 71 http://www.who.int/heli/risks/climate/climatechange/en

FOCUS

Panda magazine – Page 8

EARTH HOUR 2014 : FAITES LA FÊTE POUR LE CLIMAT !Ce samedi 29 mars 2014,

entre 20h30 et 21h30, il

fera noir sur la planète

bleue ! Pour cette 6e édition

d’Earth Hour, à l’initiative

du WWF, des millions de

personnes dans plus de 100

pays éteindront à nouveau

symboliquement la lumière

pour montrer que la lutte

contre le changement

climatique concerne tout le

monde.

PLONGEZ VOTRE MAISON DANS LE NOIREntre 20h30 et 21h30, éteignez toutes les lumières et invitez famille, amis, voi-sins et inconnus à en faire autant. L’an dernier, depuis sa station spatiale, un astronaute néerlandais a pu suivre pen-dant 60 minutes la plongée dans l’obs-curité de notre belle planète bleue. Les clichés, magiques, sont publiés sur le site de l’Agence spatiale européenne (ASE).www.esa.int/Our_Activities/Human_Spaceflight/PromISSe/Andre_Kuipers_takes_Earth_Hour_into_orbit

ALORS ON DANSEQui que vous soyez, entre amis, en famille, dans le cadre d’une associa-tion ou de votre travail, profitez de l’oc-casion pour organiser un événement pauvre en carbone : un dîner faible en CO

2, un concert acoustique, une pro-

menade à la découverte des animaux de la nuit, etc. La nuit du Earth Hour, tout est possible... tant que cela ne demande pas trop d’énergie. Au sens propre.

IL N’EST PAS TROP TARD POUR CHANGEREarth Hour fait partie d’une mobili-sation internationale du WWF contre le changement climatique. Y partici-per, c’est faire savoir au monde poli-tique qu’il faut agir sans plus attendre. Partout dans le monde, les gens pro-fitent d’Earth Hour pour changer des choses dans leur vie et dans la société. Earth Hour porte l’espoir que la lutte contre le changement climatique peut être gagnée grâce à la collaboration internationale et à la mobilisation massive des citoyens et de la société civile. Des ours polaires de l’Arctique aux tortues marines des côtes afri-caines, la diversité de la vie sur notre planète est menacée par le changement climatique. Pour vous engager pour la planète, il suffit d’éteindre la lumière... et de faire la fête !

Panda magazine – Page 9

QUAND LES VILLES S’Y METTENT Les villes sont responsables d’environ 70 % des émissions de CO

2 liées à la

production d’énergie dans le monde. Fondé en Suède pour célébrer l’édi-tion 2011 d’Earth Hour, l’Earth Hour City Challenge a été créé pour mettre à l’honneur les villes qui prennent des mesures novatrices en matière envi-ronnementale, visant une ville plus verte, plus propre et plus durable. Cette année, l’Earth Hour City Challenge est organisé dans 15 pays, dont la Belgique où six villes candi-dates ont pris part au concours. Parmi ces dernières, trois se sont distinguées par leur politique climatique ambi-tieuse - Anvers, Gand et la Région de Bruxelles-Capitale-, et ont été sou-mises à l’évaluation d’un jury d’experts internationalement reconnus. Celui-ci a désigné la Région de Bruxelles-Capitale comme capitable Earth Hour belge pour sa capacité à prendre des actions qui dépassent ses frontières et vont au-delà de ses obligations légales.

Plus d’info sur www.wwf.be/ehcc.

D’ici à 2050, plus de deux tiers de la population mondiale vivra en ville.Le saviez-vous ? 2/3

Gagnez un artistePour animer votre fête Earth Hour à faible impact sur l’envi-

ronnement, tentez de gagner un artiste ou un groupe. Nous

offrons aux quarante fêtes les plus originales et à l’impact le

plus faible un groupe ou un artiste musical pour la soirée.

Enregistrez votre fête sur www.wwf.be/earthhour et décri-

vez-la en quelques mots, avant le 21 mars 2014 à midi.

Inscrivez-vous sur www.wwf.be/earthhour et commandez

gratuitement notre Kit festif qui vous aidera à organiser un

événement à faible (ou nul !) impact environnemental. Le Kit

comprend également un jeu de société pour 2 à 99 joueurs.

Date limite d’envoi : 25 mars 2014.

© WWF/HKPPA

© Jeremiah Armstrong / WWF-Canada

Panda magazine – Page 10

SUR LE TERRAIN

AU MUSÉUM DES SCIENCES NATURELLES

Le 25 janvier dernier, vous avez

été nombreux à répondre à notre

invitation pour une Journée

Pandastique bien chargée !

Aperçu.

À l ’intérieur du PaléoLAB, permis de toucher accordé ! Dans la peau de paléontologues chevronnés, les enfants manipulent les fossiles sous toutes leurs coutures...

Panda magazine – Page 11

Les enfants prennent ensuite la route avec Isabeille, la petite abeille, à la recherche de ses sœurs disparues.

Sur le stand de Apis Bruoc Stella, ils découvrent tout ce qu’il faut savoir sur les abeilles.

Tous ensemble, nous entreprenons de construire le plus grand nichoir à abeilles de Belgique !

Nous plaçons notre abri à abeilles dans le jardin du Muséum, juste à côté du Parlement européen. C’est un message très clair que le WWF et les enfants lancent à l ’Europe : Il est grand temps de protéger notre biodiversité en danger, en commençant par les espèces qui jouent ici un rôle clef, comme les abeilles. Les parlementaires européens Bart Staes et Kathleen Van Brempt nous accompagnent pour inaugurer l ’abri et applaudissent notre construction.

3. 4.

5.• WWF-Belgique/Stefan Smets

Panda magazine – Page 12

2013 EN CHIFFRES LE WWF AGIT AU QUOTIDIEN POUR CONSTRUIRE UN AVENIR OÙ L’HUMANITÉ ET LA NATURE VIVRONT EN HARMONIE.

Partenariats

12 % de nos recettes, soit 908 000 €, nous ont été concédées sous forme de subsides et nous permettent de nancer nos activités de conservation.

9 % de nos recettes, soit 703 000 €, sont le résultat de nos différents partenariats et alimentent le budget consacré aux projets de terrain.

78 % de nos recettes annuelles sont issues des dons des particuliers. 5 918 000 € ont été réunis grâce à votre générosité.

Dons et cotisations

Subsides

NOUS SOMMES SOUTENUS PAR UN

RÉSEAU DE PERSONNES FORMIDABLES :

VOUS !

LE CHANGEMENT NE PEUT S’OPÉRER

SANS L’ENGAGEMENT DE TOUS.

Le WWF-Belgique est particulièrement actif sur 3 régions qui représentent un intérêt majeur en termes de biodiversité. Chacune d’elle abrite une espèce emblématique dont nous assurons la protection: le gorille de montagne, dans le Parc National des Virunga, l’ours brun dans les Carpates et la tortue luth en Guyane.

a été adoptée en vue de protéger toutes les forêts vierges de Roumanie, pays qui compte la plus grande surface de forêts vierges en Europe.

Telle est la quantité d’eau nécessaire pour produire un litre d’eau de Chaudfontaine, alors qu’elle était de 4,53 litres en 2005. Le site d’embouteillage d’eau minérale appartenant à Coca-Cola a reçu la certi cation « European Water Stewardship » pour ses efforts en matière de gestion durable de l’eau.

1,56 LITRE D’EAU

ont été récoltés dans le cadre de la campagne SOS Arctic. Ces

fonds permettent de nancer notre nouveau projet de protection des ours polaires, dans le grand nord russe.

NOS ACTIONS EN FAVEUR DE LA CONSERVATION DES ESPÈCES S’OPÈRENT EN COLLABORATION AVEC LES POPULATIONS LOCALES.

UN 1ER POISSON MSCentre dans la gamme des produits d’EXKi qui a obtenu le label de certi cation de pêche durable MSC.

Des

ign

: in

extr

emis

.be

- ©

WW

F -

© fo

tolia

.com

EN 2013, LA LUTTE POUR LA PRÉSERVATION DE LA PLANÈTE A CONNU DE BELLES VICTOIRES!...

PROGRAMMES DE TERRAIN PRÈS DE 2 892 000 €, SOIT 40 % DE NOTRE BUDGET,

SONT DIRECTEMENT AFFECTÉS À NOS PROGRAMMES DE TERRAIN, AUXQUELS NOUS ASSOCIONS LES

POPULATIONS LOCALES.

EDUQUER LES JEUNES LES ENFANTS D’AUJOURD’HUI SONT LES

ADULTES DE DEMAIN. IL EST ESSENTIEL DE LES ÉVEILLER À LA PRÉSERVATION DE LA

PLANÈTE ET DE LA BIODIVERSITÉ. NOS PROGRAMMES ÉDUCATIFS

REPRÉSENTENT 6 % DE NOTRE BUDGET.

SENSIBILISER POUR NOUS FAIRE ENTENDRE, CHAQUE

VOIX COMPTE : NOUS CONSACRONS 27 % DE NOTRE BUDGET AUX ACTIONS

DE SENSIBILISATION. NOS CAMPAGNES ALERTENT LES CITOYENS

DES DANGERS QUI MENACENT LA BIODIVERSITÉ ET, PLUS LARGEMENT,

L’ENSEMBLE DE LA PLANÈTE.

INFLUENCER NOUS CONSACRONS 3 % DE NOS DÉPENSES POUR INFLUENCER LES POUVOIRS PUBLICS

ET LES ENTREPRISES, AFIN QU’ILS PRENNENT DES DÉCISIONS QUI

RÉDUISENT L’EMPREINTE DE L’HUMANITÉ SUR LE MONDE NATUREL.

MAIS IL RESTE ENCORE DES DÉFIS À RELEVER...

NOUS CONSACRONS 40 % DE NOTRE BUDGET AUX

PROGRAMMES DE TERRAIN.

POUR ACCOMPLIR NOTRE MISSION, NOUS AGISSONS SUR PLUSIEURS FRONTS.

VOTRE MOBILISATION MASSIVE AUTOUR DES CAMPAGNES WWF DE 2013 A EU DES RÉSULTATS CONCRETS SUR LE TERRAIN!

UNE NOUVELLE LOI

LE JOUR DU DÉPASSEMENT

est tombé le 20 août 2013. A cette date, nous avons consommé toutes les ressources naturelles que peut produire la planète en un an.

20/08ont été massacrés en Afrique du Sud en

2013. Ce chiffre s’élevait à 668 en 2012.

1 004 RHINOCÉROS

peuplent à nouveau le sol européen. Disparus

de notre continent au début du 20e siècle, ils y réapparaissent depuis une dizaine d’années, grâce à un programme ef cace de réintroduction de l’espèce.

ont éteint la lumière à l’occasion du

Earth Hour 2013, notre campagne internationale de mobilisation contre le changement climatique.

ont poussé la Première ministre thaïlandaise à

interdire le commerce de l’ivoire dans son pays. Ce succès est d’autant plus important que la Thaïlande abrite le plus grand marché d’ivoire non réglementé du monde.

500 000 SIGNATURES

3 000 BISONS

2 MILLIARDS DE PERSONNES

des chalutiers crevettiers en Guyane

française et au Suriname utilisent des lets équipés de dispositifs d’exclusion des tortues (TED’s).

ont été reboisés dans le Parc National des Virunga, portant à 6 500 hectares le reboisement total opéré

depuis 2007, soit environ la totalité des espaces verts de Bruxelles, forêt de Soignes comprise.

990 HECTARES

ont signé la pétition visant à interdire le commerce de l’ivoire en Thaïlande.

L’objectif a été atteint puisque la Première ministre du pays, Yingluck Shinawatra, s’est engagée à mettre n à cette pratique dans son pays.

parmi lesquelles 41 000 Belges, ont signé la pétition pour la protection du Parc

National des Virunga. Sous la pression du WWF, Total a accepté de respecter les frontières du Parc.

576 000 PERSONNES

500 000 PERSONNES

257 000 €

de l’enseignement primaire et secondaire ont participé à nos programmes éducatifs portant sur la biodiversité et le développement durable.

235 792 ÉLÈVES

de 16 à 18 ans ont participé à la 2e édition du Climate Challenge Brussels, un exercice de simulation de négociations climatiques internationales organisé au Parlement européen.

230 JEUNES

Le WWF-Belgique• Actif depuis 1966• 35 collaborateurs• 78 000 membres et donateurs• 7 556 000 € de recettes• 9 % de notre budget est aff ecté à nos frais

d’administration et 15 % à la récolte de fonds

Le WWF • Actif depuis 1961• 2 500 collaborateurs • 5 000 000 membres

et donateurs • 80 pays

100 %

78 %

9 %

12 %

Panda magazine – Page 13

2013 EN CHIFFRES LE WWF AGIT AU QUOTIDIEN POUR CONSTRUIRE UN AVENIR OÙ L’HUMANITÉ ET LA NATURE VIVRONT EN HARMONIE.

Partenariats

12 % de nos recettes, soit 908 000 €, nous ont été concédées sous forme de subsides et nous permettent de nancer nos activités de conservation.

9 % de nos recettes, soit 703 000 €, sont le résultat de nos différents partenariats et alimentent le budget consacré aux projets de terrain.

78 % de nos recettes annuelles sont issues des dons des particuliers. 5 918 000 € ont été réunis grâce à votre générosité.

Dons et cotisations

Subsides

NOUS SOMMES SOUTENUS PAR UN

RÉSEAU DE PERSONNES FORMIDABLES :

VOUS !

LE CHANGEMENT NE PEUT S’OPÉRER

SANS L’ENGAGEMENT DE TOUS.

Le WWF-Belgique est particulièrement actif sur 3 régions qui représentent un intérêt majeur en termes de biodiversité. Chacune d’elle abrite une espèce emblématique dont nous assurons la protection: le gorille de montagne, dans le Parc National des Virunga, l’ours brun dans les Carpates et la tortue luth en Guyane.

a été adoptée en vue de protéger toutes les forêts vierges de Roumanie, pays qui compte la plus grande surface de forêts vierges en Europe.

Telle est la quantité d’eau nécessaire pour produire un litre d’eau de Chaudfontaine, alors qu’elle était de 4,53 litres en 2005. Le site d’embouteillage d’eau minérale appartenant à Coca-Cola a reçu la certi cation « European Water Stewardship » pour ses efforts en matière de gestion durable de l’eau.

1,56 LITRE D’EAU

ont été récoltés dans le cadre de la campagne SOS Arctic. Ces

fonds permettent de nancer notre nouveau projet de protection des ours polaires, dans le grand nord russe.

NOS ACTIONS EN FAVEUR DE LA CONSERVATION DES ESPÈCES S’OPÈRENT EN COLLABORATION AVEC LES POPULATIONS LOCALES.

UN 1ER POISSON MSCentre dans la gamme des produits d’EXKi qui a obtenu le label de certi cation de pêche durable MSC.

Des

ign

: in

extr

emis

.be

- ©

WW

F -

© fo

tolia

.com

EN 2013, LA LUTTE POUR LA PRÉSERVATION DE LA PLANÈTE A CONNU DE BELLES VICTOIRES!...

PROGRAMMES DE TERRAIN PRÈS DE 2 892 000 €, SOIT 40 % DE NOTRE BUDGET,

SONT DIRECTEMENT AFFECTÉS À NOS PROGRAMMES DE TERRAIN, AUXQUELS NOUS ASSOCIONS LES

POPULATIONS LOCALES.

EDUQUER LES JEUNES LES ENFANTS D’AUJOURD’HUI SONT LES

ADULTES DE DEMAIN. IL EST ESSENTIEL DE LES ÉVEILLER À LA PRÉSERVATION DE LA

PLANÈTE ET DE LA BIODIVERSITÉ. NOS PROGRAMMES ÉDUCATIFS

REPRÉSENTENT 6 % DE NOTRE BUDGET.

SENSIBILISER POUR NOUS FAIRE ENTENDRE, CHAQUE

VOIX COMPTE : NOUS CONSACRONS 27 % DE NOTRE BUDGET AUX ACTIONS

DE SENSIBILISATION. NOS CAMPAGNES ALERTENT LES CITOYENS

DES DANGERS QUI MENACENT LA BIODIVERSITÉ ET, PLUS LARGEMENT,

L’ENSEMBLE DE LA PLANÈTE.

INFLUENCER NOUS CONSACRONS 3 % DE NOS DÉPENSES POUR INFLUENCER LES POUVOIRS PUBLICS

ET LES ENTREPRISES, AFIN QU’ILS PRENNENT DES DÉCISIONS QUI

RÉDUISENT L’EMPREINTE DE L’HUMANITÉ SUR LE MONDE NATUREL.

MAIS IL RESTE ENCORE DES DÉFIS À RELEVER...

NOUS CONSACRONS 40 % DE NOTRE BUDGET AUX

PROGRAMMES DE TERRAIN.

POUR ACCOMPLIR NOTRE MISSION, NOUS AGISSONS SUR PLUSIEURS FRONTS.

VOTRE MOBILISATION MASSIVE AUTOUR DES CAMPAGNES WWF DE 2013 A EU DES RÉSULTATS CONCRETS SUR LE TERRAIN!

UNE NOUVELLE LOI

LE JOUR DU DÉPASSEMENT

est tombé le 20 août 2013. A cette date, nous avons consommé toutes les ressources naturelles que peut produire la planète en un an.

20/08ont été massacrés en Afrique du Sud en

2013. Ce chiffre s’élevait à 668 en 2012.

1 004 RHINOCÉROS

peuplent à nouveau le sol européen. Disparus

de notre continent au début du 20e siècle, ils y réapparaissent depuis une dizaine d’années, grâce à un programme ef cace de réintroduction de l’espèce.

ont éteint la lumière à l’occasion du

Earth Hour 2013, notre campagne internationale de mobilisation contre le changement climatique.

ont poussé la Première ministre thaïlandaise à

interdire le commerce de l’ivoire dans son pays. Ce succès est d’autant plus important que la Thaïlande abrite le plus grand marché d’ivoire non réglementé du monde.

500 000 SIGNATURES

3 000 BISONS

2 MILLIARDS DE PERSONNES

des chalutiers crevettiers en Guyane

française et au Suriname utilisent des lets équipés de dispositifs d’exclusion des tortues (TED’s).

ont été reboisés dans le Parc National des Virunga, portant à 6 500 hectares le reboisement total opéré

depuis 2007, soit environ la totalité des espaces verts de Bruxelles, forêt de Soignes comprise.

990 HECTARES

ont signé la pétition visant à interdire le commerce de l’ivoire en Thaïlande.

L’objectif a été atteint puisque la Première ministre du pays, Yingluck Shinawatra, s’est engagée à mettre n à cette pratique dans son pays.

parmi lesquelles 41 000 Belges, ont signé la pétition pour la protection du Parc

National des Virunga. Sous la pression du WWF, Total a accepté de respecter les frontières du Parc.

576 000 PERSONNES

500 000 PERSONNES

257 000 €

de l’enseignement primaire et secondaire ont participé à nos programmes éducatifs portant sur la biodiversité et le développement durable.

235 792 ÉLÈVES

de 16 à 18 ans ont participé à la 2e édition du Climate Challenge Brussels, un exercice de simulation de négociations climatiques internationales organisé au Parlement européen.

230 JEUNES

Le WWF-Belgique• Actif depuis 1966• 35 collaborateurs• 78 000 membres et donateurs• 7 556 000 € de recettes• 9 % de notre budget est aff ecté à nos frais

d’administration et 15 % à la récolte de fonds

Le WWF • Actif depuis 1961• 2 500 collaborateurs • 5 000 000 membres

et donateurs • 80 pays

100 %

78 %

9 %

12 %

Panda magazine – Page 14

DOSSIERGREAT BEARRAINFOREST

RÉGION DU GRAND OURS : LA MENACE DE L’OR NOIR

Panda magazine – Page 15

Le long de la côte nord de la Colombie-Britannique, au Canada, s’étend un écosystème

sauvage, alliance mystérieuse de la forêt et de la mer. La Région du Grand Ours, qui doit

son nom aux nombreuses espèces d’ours qui la peuplent, est l’une des dernières forêts

pluviales côtières tempérées dans le monde.

Blessée par la découverte et l’exploita-tion d’importants gisements de sables bitumineux - agglomérats de sable et de pétrole -, elle a été l’objet d’un admirable travail de sauvegarde de ses richesses biologiques et culturelles.

Elle est pourtant aujourd’hui triste-ment menacée par un projet d’oléoduc titanesque en provenance d’Alberta qui la traverserait de part en part, achevant de la défigurer. Le projet est désormais aux mains du gouver-nement canadien dont la décision est attendue sous peu. La mobilisa-tion, très forte parmi les populations locales, s‘organise au niveau interna-tional. Ce qui se joue, là-bas, au cœur de la forêt boréale, nous concerne tous : au-delà de la destruction de cet écosystème unique, c’est l’avenir climatique de la planète que le projet d’oléoduc engage.

UNE MENACE BIEN RÉELLEC’est la découverte d’importants gisements de sables bitumineux, une forme semi-solide de pétrole brut, dans la région de l’Alberta et leur exploitation depuis les années 1970 qui ont placé cette région au cœur des enjeux énergétiques et économiques les plus brûlants. La découverte de nouvelles techniques d’extraction des gisements plus profondément enfouis et l’amélioration des rendements d’extraction et de raffinage ont encore récemment attisé les convoitises.

Avec l’augmentation de la rentabilité de l’exploitation des sables bitumi-neux et les promesses des immenses réserves que contient le sous-sol de la région, la question du transport

de ce sable noir est devenu un enjeu crucial pour les pétroliers. C’est ainsi que la société de transport pétro-lier Enbridge a déposé un projet de construction d’un double oléoduc tra-versant la région. Le projet Northern Gateway permettrait aux compagnies pétrolières d’acheminer le bitume extrait dans les sables de l’Alberta jusqu’au Pacifique. Ce pipeline, long de 1 170 kilomètres, transporterait le pétrole brut à travers la forêt plu-viale du Grand Ours jusqu’au port de Kitimat où il serait ensuite déversé dans d’immenses superpétroliers pour faire route vers l’Asie, ouvrant ainsi au pétrole canadien une voie royale vers les marchés asiatiques.

Ce projet d’industrialisation pha-raonique menace le cœur même de la région du Grand Ours. Outre les dégâts écologiques majeurs causés par l’extraction des sables bitumineux, l’oléoduc et l’approvisionnement des superpétroliers dans des eaux recon-nues pour être imprévisibles font courir à cette région sans équivalent biologique un risque majeur de déver-sement et mettent en péril ses écosys-tèmes, ses emplois, ses cultures et la vie de ses communautés humaines.

Aujourd’hui, malgré les campagnes de protestation menées de toutes parts, le projet a franchi avec succès les pre-mières étapes et se trouve dans les mains du gouvernement canadien qui doit rendre une décision. Le risque que les enjeux financiers et les intérêts de lobbys pétroliers priment sur la sau-vegarde de ce patrimoine biologique mondial existe bel et bien.

Depuis 2007, le WWF travaille avec le populations autochtones à la protection et à la conservation de cette région unique au monde.Le saviez-vous ?

© Andrew S. Wright / WWF-Canada

Panda magazine – Page 16

C’est le nombre de barils de pétrole et de bitume qui seront acheminés chaque jour par l’oéloduc.Le saviez-vous ? 525 000

LE GRAND OURS, UNE RÉGION PARTICULIÈRELa région du Grand Ours (Great Bear) est un endroit unique au monde. Une grande forêt pluviale tempérée y ren-contre une zone marine très produc-tive et certaines des dernières rivières sauvages sur Terre. En 2006, un accord historique a placé cette forêt pluviale sous protection en vue d’assurer des pratiques fores-tières écologiquement responsables, de favoriser des économies durables et de donner corps aux décisions des peuples autochtones relatives à leurs terres ancestrales.

L’HABITAT DE NOMBREUX OURS ET LE REFUGE D’ESPÈCES EN PÉRILLa région tire son nom des nombreux ours qui l’habitent – le grizzly, l’ours noir, l’emblématique ours noir de Haida Gwaii et l’ours blanc Kermode (Ours Esprit), plus rare encore que le panda. La zone marine du Grand Ours abrite également plus de 17 espèces de mam-mifères marins. Elle est un habitat essentiel pour de nombreux cétacés menacés, de la baleine grise à l’orque, en passant par le rorqual commun, le rorqual boréal, la baleine à bosse, plu-sieurs espèces de dauphins et le mar-souin. On y trouve encore cinq espèces de saumons du Pacifique et il s’agit du seul endroit au monde fréquenté par le loup de la Côte centrale de la Colombie-Britannique.

© Natalie Bowes / WWF-Canada

Panda magazine – Page 17

DES RIVIÈRES POUR NOURRIR LA MERImpossible d’aborder cette région luxuriante sans comprendre son milieu interconnecté. Le saumon incarne cette étroite interconnexion entre la mer, les rivières sauvages (notamment Skeena et Nass) et la terre, dans la zone marine du Grand Ours. Les innombrables ruisseaux se jettent dans des estuaires fl orissants et sont source de vie pour les saumons qui, en retour, nourrissent les ours, les loups, les oiseaux et les hommes.

LE TERRITOIRE ANCESTRAL DES POPULATIONS AUTOCHTONESLe nord et le centre de la côte de la Colombie-Britannique ainsi que l’archi-pel Haida Gwaii constituent le territoire ancestral des 12 peuples autochtones côtiers, dont les droits sur ces terres n’ont jamais été cédés ou abandon-nés. La zone marine du Grand Ours est synonyme de survie pour ces commu-nautés pour lesquelles les multiples activités liées à l’eau constituent la

base économique. Un rapport sur la contribution économique de la pêche commerciale et sportive de la région chiffre cette industrie à 2,5 milliards de dollars de revenus par an et à 300 000 emplois durables. Sans compter les mil-liers d’emplois liés au tourisme : 2 200 emplois à long terme et un revenu de plus de 104 milliards de dollars par an.

L’ours Keromode, l’ours esprit, tient une place importante dans le folklore des Amérindiens. Ceux-ci ont longtemps caché son existence aux chasseurs, assurant ainsi sa survie.

Selon Environnement Canada, le détroit d’Hé-

cate dans la zone marine du Grand Ours est l’un

des quatre plans d’eau du monde dont les eaux

sont les plus imprévisibles. En hiver, les vagues

peuvent atteindre huit mètres. On a même déjà

enregistré des vagues de plus de 30 mètres.

Malgré cela, le projet d’oléoduc prévoit le pas-

sage dans ces eaux de pétroliers chargés de

pétrole brut toxique – certaines embarcations

peuvent mesurer près de 400 mètres de long ! –

en route pour l’océan Pacifi que.

© Andrew S. Wright / WWF-Canada

© Sarah Leen/National Geographic Stock/WWF-Canada

Panda magazine – Page 18

UNE NOUVELLE RUÉE VERS L’ORLes gisements de sables bitumineux - un mélange de sable, d’eau, d’argile et de bitume – découverts en Alberta for-ment la plus grande réserve mondiale et font du Canada l’un des pays dotés de la plus importante réserve pétro-lière. Les trois principaux gisements du pays, à l’ouest, dans la région de Peace River, au sud près de Cold Lake et au nord, le long de la rivière Athabasca,

plus précisément à Fort McMurray, représentent environ 1 700 milliards de barils de bitume, dont seule une petite partie est exploitable : 174 mil-liards de barils avec les techniques actuelles et 315 milliards à terme.

Entre 2000 et 2010, suite à la crise du pétrole, l’ensemble de l’industrie a bénéfi cié d’investissements colos-saux et une très nette augmentation de

la production s’en est suivie. Près de 20 entreprises pétrolières se sont ainsi installées en Alberta et y ont investi des milliards de dollars. La ville de Fort McMurray est devenue la ville d’Amérique du Nord connaissant la croissance la plus élevée et contribuant à elle seule pour 7 % du volume total de gaz à effet de serre du Canada. Des enjeux économiques et politiques puis-sants qui, malheureusement, pèsent lourd dans la balance.

LE PÉTROLE LE PLUS SALE…L’exploitation des sables bitumineux a des implications très lourdes sur l’environnement. La forêt boréale est littéralement transformée en une immense mine à ciel ouvert, vaste plaie boueuse au cœur de la forêt plu-viale. Les procédés d’extraction méca-nique ont durablement défi guré le paysage et bouleversé les écosystèmes : les arbres sont coupés pour céder la place à d’immenses pelles mécaniques qui grattent la couche superfi cielle du sol pour ensuite creuser et extraire les sables bitumineux enfouis. Ces der-niers sont ensuite acheminés vers une pré-raffi nerie installée à proximité de

La société Enbridge a offert aux groupes autoch-

tones une participation de 10 % dans ce projet de

5,5 milliards de dollars, sur les 30 prochaines

années. La société s’attend à ce que ces populations

constituent près de 15 % de la main d’œuvre requise

pour la construction du pipeline. Elle néglige toute-

fois les coûts économiques et environnementaux

du projet, en ce compris l’impact sur les emplois

existants et durables (pêche et tourisme).

Le trajet proposé pour l’oléoduc traverse le Canada de part en part.

© Ashley Cooper/Corbis

©WWF

Panda magazine – Page 19

barils de pétrole ont été déversés dans la rivière Kalamazoo, suite à une fuite dans un oléoduc de la société Enbridge.

Le saviez-vous ? 20 000la rivière, où le bitume est séparé du sable. Les techniques d’extraction les plus récentes, notamment développées pour extraire les couches de sables bitumineux enfouis plus profondément dans le sol, ne sont pas moins dévas-tatrices des écosystèmes. Elles sont basées sur l’injection de vapeur d’eau chaude à 300 degrés dans des puits creusés dans le site d’extraction. La vapeur permet de liquéfi er les sables, qui peuvent alors êtres pompés et transportés dans des pipelines.

D’après l’industrie minière, tenue de remettre les sites en l’état, la forêt boréale reprendra naturellement ses droits sur les sites d’extraction.

En décembre 2007, le Com missaire à l’envi-

ronnement et au développement durable du

Canada, Scott Vaughan, déclarait dans un

rapport que le pays n’était pas prêt à gérer un

déversement de pétrole majeur, notamment

parce que le plan d’urgence était périmé.

Pourtant, 30 ans après l’ouverture des premières mines à ciel ouvert, aucun terrain ne peut être considéré comme réhabilité. Au contraire, le temps nécessaire à la reconstitution des bio-topes dévastés – et en particulier celui des tourbières-, est estimé à des cen-taines, voire des milliers d’années. De plus, ces trouées dans la forêt primi-tive perturbent les zones de reproduc-tion et de déplacement des espèces animales.

… ET LE PLUS ÉNERGIVOREContrairement au pétrole convention-nel, le sable bitumineux exige un trai-tement spécifi que pour pouvoir être exploité commercialement. Une fois le sable extrait du sol, il faut extraire le bitume du sable et le liquéfi er avec des hydrocarbures. Ces techniques consomment beaucoup d’eau et d’éner-gie et émettent d’importants volumes de gaz à effet de serre. Un baril issu du sable bitumineux génère trois fois plus d’émissions de gaz à effet de serre qu’un baril de pétrole classique. L’extraction des sables libère en outre une grande quantité d’agents pol-

luants dans l’eau ou dans l’atmos-phère. En Alberta, l’eau nécessaire au pré-raffi nage est puisée dans la rivière Athabaska. Après avoir servi à la sépa-ration du sable et du bitume, elle est rejetée, chargée de multiples composés toxiques, dans de gigantesques bassins de rétention situés près de la rivière même. Ce bouillon est si toxique que l’eau ne gèle plus, même à -30 degrés, et entraîne la mort des oiseaux qui ont le malheur de s’y poser. On craint bien évidemment des conséquences irréversibles sur les écosystèmes si une fuite vient à se produire, d’autant que la décantation qu’on avait annon-cée rapide semble devoir prendre des dizaines d’années.

On craint bien évidemment

des conséquences

irréversibles sur les

écosystèmes si une fuite

vient à se produire.

Les bassins de décantation, à quelques mètres à peine des rives, font peser une lourde menace écologique sur la rivière.

© Nasa Earth Observatory

Panda magazine – Page 20

Deux tonnes de sables bitumineux sont nécessaires pour produire un baril de pétrole brut. Le saviez-vous ?

LE COMBAT DES OPPOSANTS AU NORTHERN GATEWAYEntre la fuite de l’oléoduc aux États-Unis et le naufrage d’un pétrolier d’une capacité de 300 000 tonnes dans le fjord qui va de Kitimat à Hartley Bay, force est de constater que les risques inhérents au transport du pétrole

sont loin d’être négligeables. Depuis des années, le projet d’oléoduc du Northern Gateway est sévèrement critiqué par les écologistes et les groupes autochtones. En décembre 2010, 66 communautés indiennes de Colombie-Britannique, dont beaucoup vivent sur les terres que traverserait le pipeline, ont signé une déclara-

tion conjointe d’opposition au projet. Quelque 40 autres communautés y ont, par la suite, ajouté leur appui.

WWF EN ACTIONLe gouvernement fédéral canadien a mis sur pied une Commission d’exa-men conjoint afin d’évaluer le pro-jet et établir des recommandations au gouvernement. Des consulta-tions publiques ont eu lieu durant de longs mois en 2012 et de nombreux Canadiens ont manifesté leur opposi-tion au projet. Dans ce cadre, le WWF-Canada a soumis une communication à la Commission d’examen conjoint relevant le fait qu’un déversement de pétrole dans la mer dévasterait de manière critique l’habitat des popula-tions de baleines à bosse sur les côtes du Grand Ours. En outre, la fréquenta-tion des eaux littorales par les super-pétroliers perturberait la quiétude nécessaire à la survie des baleines.

Nous avons également financé une étude menée par l’Université de Colombie-Britannique qui démontre les répercussions négatives pour les autochtones et les populations côtières et conclut qu’en cas de fuite de pétrole, tous les bénéfices écono-miques envisagés par le projet d’oléo-duc seraient anéantis par le coût du nettoyage de la zone.

En 2013, en collaboration avec les populations côtières, nous avons engagé une campagne internatio-nale sur les réseaux sociaux : « Je suis un citoyen préoccupé, et vous ? ». Le but est de démontrer la solidarité du monde entier avec les autochtones. Plus de 50 000 signatures ont été recueillies à ce jour et le compteur tourne toujours...(www.askacanadian.ca)

Notre mission est également d’appuyer fortement un investissement urgent dans les énergies renouvelables et d’éviter que le gouvernement prenne les risques écologiques et économiques inhérents au développement de l’ex-©Marc_Bonhomme

Panda magazine – Page 21

ploitation des sables bitumineux. Nous avons également besoin d’une straté-gie nationale forte en matière d’énergie pour assurer l’engagement canadien pour le climat.

LES PRESSIONS INTERNATIONALESLa communauté internationale s’est également mobilisée contre le dévelop-pement de l’industrie des sables bitu-mineux. Personnalités, scientifi ques, citoyens du monde entier appellent le Canada à se désengager du développe-ment des énergies conventionnelles et en particulier des sables bitumineux dont l’exploitation marque au fer rouge une région emblématique. En octobre 2013, 21 prix Nobel ont ainsi demandé à l’Union européenne et à ses pays membres de bloquer l’importation de ce pétrole plus sale que le pétrole.

LA DÉCISION DU GOUVERNEMENT FÉDÉRALMalgré ce mouvement d’opposition de la population autochtone et cana-dienne, malgré les arguments des

scientifi ques, les campagnes des ONG et les actions du WWF-Canada, la Commission d’examen conjoint a, dans son rapport du 19 décembre 2013, émis une recommandation favorable au projet moyennant le respect de 209 conditions. Le dossier est mainte-nant aux mains du gouvernement fédé-ral qui dispose de six mois pour rendre sa décision.

A vous de jouer ! Beaucoup de personnalités canadiennes ont

déjà signé la pétition internationale :

« Je suis un citoyen préoccupé, et vous ? ».

Ce qui se passe au Canada nous concerne

tous ! Soutenez notre action en signant

la pétition sur www.askacanadian.ca.

© Steph Morgan / WWF-Canada

© Andrew S. Wright/WWF-Canada

NOTRE COMBAT CONTINUELe WWF s’engage à poursuivre ses efforts

pour la conservation de la région du Grand

Ours. Dans les mois à venir, plus que jamais,

nous continuerons à dénoncer et informer le

grand public afi n d’engager la société civile

de manière internationale.

Panda magazine – Page 22

ÉCO-DÉTENTE

150 g de petits pois surgelés 150 g de pois secs ½ oignon 1 citron bio 2 cuillères à soupe de farine 1 cuillère à café de menthe séchée huile de friture végétale

• Dégelez les petits pois surgelés. • Portez de l’eau salée à ébullition et faites-y cuire les pois

secs pendant 10 minutes. • Égouttez. • Pelez le demi-oignon et hachez-le fi nement. • Râpez ensuite le zeste du citron. • Mélangez les petits pois décongelés à ceux que vous avez

cuits à l’eau. • Ajoutez la farine, la menthe et le zeste de citron. Écrasez

bien le tout en mélangeant. • Ajoutez l’oignon haché. • Faites chauffer l’huile de friture à 170°C. • Formez de petites boules avec ce mélange et faites-les dorer

dans l’huile. Ces boulettes sont délicieuses, combinées à un taboulé frais ou à d’autres légumes de printemps tels que la cour-gette ou le chou-fl eur.

Cette recette est issue du site Web : www.jeudiveggie.be

BOULETTES DE PETITS POIS VEGGIEPRÉPARATION

L’élevage intensif des 1,3 milliards de bœufs, 0,9 milliard de porcs, 1,8 milliards de moutons et de chèvres et 14,1 milliards de poulets que nous mangeons annuellement exige beaucoup de terres, d’eau et d’énergie. Il menace la biodiversité, participe à la pollution de l’eau, au réchauffement climatique et à la déforestation.

Pour faire place à l’élevage et à l’agriculture, pas moins de 17 % de la surface de la forêt amazonienne a été brûlée. Les premières victimes ? Les animaux qui ne s’éloignent pas assez vite et voient leur terrain de vie et de chasse disparaître dans les fl ammes. En Belgique

aussi, certaines espèces de papillons, d’oiseaux et de poissons d’eau douce sont menacées ou ont tout simplement disparu.

En Europe, on mange en moyenne 86 kilos de viande et 250 œufs par an par personne. La récolte de soja nécessaire pour nourrir les animaux destinés à la consommation annuelle d’une personne utilise 400 m² de terres arables, la taille d’un terrain de basket!

Manger moins de viande, c’est donc la solution la plus simple pour réduire son impact sur l’environnement. Et cela favorise la curiosité alimentaire !

INGRÉDIENTS Pour 4 pers.

POURQUOI MANGER MOINS DE VIANDE ?

© www.evavzw.be

Panda magazine – Page 23

KIDS PROGRAM

Panda magazine – Page 23

Un club pour les petits fous de nature

PORTRAIT-ROBOT D’UN WWF-RANGER.

le WWF-Ranger est fou des animaux et fasciné par la nature ;

il est susceptible de parler le latin quand il veut évoquer certains animaux. Vous a-t-il déjà parlé du Panthera Leo ou de l’Hippopotamus?

il ramène parfois quelques invités surprise à la maison : des petites choses avec 2, 4, 6 ou, si vous avez un peu de chance, jusqu’à 8 pattes… le plus souvent, il est inoffensif mais il peut parfois vous faire la leçon : ce sera le cas si papa ne trie pas bien ses déchets, si maman préfère le bain quotidien à la douche ou si tonton va chercher son journal en voiture tous les matins…

VOUS EN AVEZ UN À LA MAISON ? INSCRIVEZ-LE DÈS AUJOURD’HUI SUR WWW.WWF.BE/RANGERS !

Pour une cotisation annuelle de 30 euros, le WWF-Ranger reçoit : une carte de membre personnalisée et un kit surprise de bienvenue;

5 fois par an, un magazine, avec une tonne d’infos sur la nature, les animaux, les plantes de chez nous et d’ailleurs; des réductions pour différentes activités nature organisées en Belgique;

un traitement « VIP » lors des journées organisées par le WWF; et bien d’autres surprises!

LE WWF-RANGERCLUB RASSEMBLE LES ENFANTS DE 6 À 12 ANS PASSIONNÉS PAR LA NATURE. CE CLUB SUPER COOL SENSIBILISE LES JEUNES À LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT ET DES ANIMAUX SAUVAGES D’ICI ET D’AILLEURS.

xxxxxx

Notre raison d’être Mettre un terme à la dégradation de l’environnement dans le monde et construire un avenir où les êtres humains pourront vivre en harmonie avec la nature.

www.wwf.be

100%RECYCLED

WWF-Belgique • Bd E. Jacqmain 90 • 1000 Bruxelles • Tél. 02 340 09 99 • Fax 02 340 09 33 • [email protected] • Le Centre Info est ouvert du lu au ve de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 16h30.

106 communautésautochtones s’opposent au projet de construction d’oléoduc Northern Gateway

17 espècesde mammifères marins sont abritées dans la zone marine du Grand Ours au Canada

Un barilde pétrole issu du sable bitumineux génère 3 fois plus de gaz à effet de serre qu’un baril de pétrole classique