Paleo Islam

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PALEO-ISLAM Etude historico-critique de l'islam primitif selon les méthodes modernes. H. Frelser

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Approche historico-critique de l'islam primitif.

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  • PALEO-ISLAMEtude historico-critique de l'islam primitif selon les mthodes modernes.

    H. Frelser

  • Indexe :

    I. Avant-propos .............................................................................................................. 3

    II. Orthopraxie et Paleo-Islam .................................................................................... 5

    III. L'Institution de la Sunnah : Chronologie ............................................................ 10

    IV. Influence Judo-Chrtienne sur l'Islam Primitif ................................................ 18

    V. Chronologie de la Lapidation et Paleo-Islam ........................................................ 22

    VI.. Dessin et Sculpture, Chronologie de Leur Prohibition ........................................ 26

    VII. Divergences et Sodomie en Paleo-Islam ........................................................... 30

    VIII. Homosexualit et Paleo-Islam ......................................................................... 36

    IX. Notion du Mariage en Paleo-Islam ...................................................................... 41

    X. Tmoins et Tuteur du Mariage en Paleo-Islam ..................................................... 44

    XI. Chronologie Critique du Mariage Temporaire ..................................................... 47

    XII. Notion de Guerre en Paleo-Islam ...................................................................... 59

    XIII. Statut des Judo-Chrtiens en Islam Primitif .................................................. 65

    XIV. Exgse Coranique et Rhtorique Smitique .................................................... 70

    XV. Notion d'Usure en Paleo-Islam ........................................................................... 74

    XVI. La Nuit du Destin ............................................................................................... 86

    XVII. Notion de Hadith et Paleo-Islam ..................................................................... 92

    XVIII. Place des Moeurs en Islam ............................................................................. 97

    XIX. Notion d'Apostasie en Paleo-Islam ................................................................. 102

    XX. De l'Abandon de la Prire .................................................................................. 108

    XXI. Tabous Alimentaires en Paleo-Islam ............................................................... 117

  • I. Avant-Propos :

    Dans cet ouvrage, je vais traiter de l'islam primitif et crire au sujet du droit suivant les mthodesacadmiques modernes et la critique historique.

    La transmission des hadiths par leur sens (riwayah bi'l ma'na) ou avec des rajouts (muderjul matn)au fil des gnrations a conduit une augmentation numraire des hadiths. Nous allons au grdes articles montrer comment les mthodes modernes de critique interne et externe des sourceset la critique historique permettent de reconstituer les rcits sur base de l'analyse systmatiquedes variantes, et voir comme les usages et coutumes ont influenc le paleo-islam et graduellementen loigner les populations musulmanes au fil du temps et des changements de contextes socio-anthropologiques.

    La conception plus intrieure et spirituelle de l'islam de l'poque de Muhammad, a en effetprogressivement volu au fil des conditions socio-politiques vers une approche de plus en plustemporelle ; la croissance dmographique et les conflits politiques ont conduit l'islam a voluerinsensiblement vers un systme de plus en plus orthopraxique. A l'poque d'abu Bakr dbutrentainsi les conflits comme le reffus de payer la zakat. Et l'poque d'Umar ibn al-Khattab, desrformes profondes furent ralises changeant considrablement le visage de l'islam politique. Al'poque d'Uthman ibn Affan, d'Ali ibn abi Talib et Muawiya, des concepts de plus en plus marquss'institurent, entrinant des usages en vigueur comme des valeurs proprement islamiques ouextrapolant le moindre fait et geste du Prophte des situations de plus en plus loignes de leurcontexte originel, pour y rechercher des rgles absolues. Il n'est pas exact de parler d'un tat pourl'poque du Prophte. Mme si le prophte tait un leader charismatique grant l'conomie, lesconflits militaires et les litiges en sorte d'instituer des valeur supra-tribales de plus en plustendues. En ralit, les problmes taient rsolus de faon ponctuelle, sans vritablementinstaurer un tat structur, dans le sens moderne du terme.

    Certes, Muhammad fera fabriquer un sceau pour rdiger des lettres officielles plusieurs dirigentsd'tats, mais pour autant son pouvoir tait davantage cleste que matriel ; Ainsi lorsqu'abuSufyan dit Ali que le fils de son oncle a institu un grand royaume en voyant ses troupes laMecque Ali lui rpliqut donc : "c'est l un reigne prophtique, pas un royaume". Lorsque lesmusulmans augmentrent en nombre, de nouvelles populations et groupements ethniquess'ajoutant la communaut, de nouvelles apprhensions de l'islam se mirent influencerprogressivement l'volution de l'islam. C'est du temps d'Umar qu'un tat commena avritablement se constituer. La notion de Sunnah aussi s'installera dans son sens moderne verscette priode (tandis que ce terme signifiait jusque l un concept plus htroclite, comme lesnotions de bonne sunnah ou mauvaise sunnah, ainsi que de bonne bid'ah ou mauvaise bid'ah ouinnovation). Les premires gnrations parlaient ainsi bien de sunnah des Caliphes, des chrtiens,ou de Dieu... Autrement dit, la signification originelle du terme Sunnah qui dans l'esprit des plusanciens Sahabas signifiait l'ide de rgles, usages et coutumes suivre (ma'fuf, ce qui estconnu), la notion de Sunnah et de Charia commencrent se concevoir davantage dansleurs forme que dans leurs fond. Cherchant dsormais fonder toute chose sur uneSunnah, considre comme auto-suffisante. Ainsi, la maitrise de la finalit des pratiques duProphte par les anciens Sahabas, ayant t tmoins des vnements fondateurs depuis lecommencement, cdat progressivement la place une approche plus superficielle chez les jeunesSahabas.

    Ainsi, l'influence prpondrante des jeunes Sahabas qui tendaient la moindre parole ou action duProphte des situations de plus en plus loignes du contexte originel par extrapolation,

  • conduisait l'islam s'loigner de sa simplicit et son naturel primitif, pour prendre une apparenceorthopraxique qui sera de plus en plus marque. Or, les Sahabas qui institueront le nouvel islam nemaitrisaient pas la causalit et les finalits des agissements du Prophte car ils taient trop jeunesdu vivant de celui-ci. ibn Umar, qui est l'une des personnes les plus influentes dans l'institution del'islam d'aprs Muhammad, est ainsi n en 614 ayant ainsi tout juste 18 ans au dcs duProphte, Abdullah ibn Abbas tant n en 619 en avait alors seulement 13, et Abdullah ibn Zubayrn en 624 -soit deux ans aprs l'hgire- avait peine 8ans, tandis qu'abu Hurayra n en 603 avaitrencontr l'islam lors de l'assigement de Khaybar en 628 g de 30 ans et n'a vritablementfrquent le prophte que quatre ans environs... Dans ce ouvrage, nous allons nous pencher etanalyser cette volution islamique constituant une charnire dans l'histoire du monde musulman.

    Sur la carte ci-dessus, nous voyons l'extension du monde musulman du fonc vers le clair; depuisl'poque du Prophte dcd en 632 (vert le plus fonc), des quatre Caliphes entre 632-661 eten vert clair les rgions islamises lpoque des omeyyades entre 661-750. Comme nouspouvons le voir, seulement une trentaine d'annes aprs le dcs du Prophte le monde musulmans'tendait et incluait dj de nombreuses populations diverses de cultures trs variables, ce qui nepouvait qu'influencer la perception de l'islam par rgions.

    Cette extension rapide a conduit naturellement l'apparition de situations nouvelles mesure del'loignement du contexte socio-conomique de Yathrib du temps de Muhammad, la zakat, lesrsolutions de litiges limites la situation de Yathrib et la recherche des jeunes Sahabas derechercher absolument un fondement dans les usages de Muhammad pour toute situationnouvelle, jouait ainsi un rle central dans la transmission des hadiths avec des interptationspropres, conduisant leur dmultiplication les loignant de plus en plus de leur version originelle,et les version transmises selon les interprtations personnelles tant leur tour galementinterprts et transmis encore suivrant d'autres variables. Cela conduisit par consquent une dmultiplication des hadiths, et des approches jrusiprudencielles, en sorte qu'il nerestait strictement aucun sujet qui fasse l'unanimit. Et du temps de Harun al-Rachid,quatre coles considres proches les unes des autres assez tendues furentcanonises. De cette faon, une personne s'appuyant sur une fatwa d'un savant ne se trouvaitplus condamn par un autre savant de vision oppose. Dans cet article, nous allons rdiger desarticles et analyser ces tapes selon la mthode historico-critique, la contextualisation socio-anthropologique et prsenter l'islam primitif de faon critique et rfutable.

  • II. Orthopraxie et Paleo-Islam :

    A. Leadership Charismatique de Muhammad :

    A-1. Les enseignements de Muhammad et leurs extrapolations :

    Comme cela a t soulev par Goldziher les hadiths ont augment numrairement dans un jeu demiroir avec le Coran. Un point qui mrite questionement est ainsi de savoir si Muhammadenvisageait rellement de structurer vritablement tous les aspects de la vie. L'admiration deMuhammad par ses proches a conduit progressivement les plus jeunes de ses disciples agir ensorte que celui-ci en fut lui-mme drang par moments .

    a. Le milieu des chemins interdit aux femmes :

    Un jour, de sortie de la mosque, les femmes encombrant le passage dans les rues troites deYathrib en discutant ou circulant lentement a conduit Muhammad leur dire de ne pas gner lepassage et de circuler tranquillement sur les bords des chemins. Les femmes ayant ds lorscommenc longer les murs. D'autres hadiths rapportent que le Prophte trainait la mosquespour se lever aprs les prires en sorte de laisser du temps aux femmes de prendre de l'avancesur les hommes. Et qu'il leur attribue mme une porte exclusive pour cette fin. Pourtant, cetincident banal et mineur rsolu de son vivant fut extrapol par les jeunes disciples au point decatgoriquement leur interdire les milieux des chemins et d'assurer que "Les femmes ont tinterdites de prendre les milieux des chemins, devant circuler sur les bords". Il ressort nettementque ce hadith est une exagration de l'incident en question. Et ceci ne constitue qu'un seulexemple de l'extrapolation de hadiths pris au iota par les jeunes disciples selon les attentes et lestendences sociales au fil du temps.

    b. Les femmes ne peuvent prier qu' l'arrire:

    De mme, un jour une femme dcrite comme trs resplendissante s'est mise juste derrireMuhammad lors de la prire commune, poussant certains hommes glisser droite et gauche,tandis que d'autres se plaaient expressment derrire celle-ci et piaient ses mouvements dedessous leurs paules. Muhammad ayant dit : "Les meilleures places pour les femmes lamosques sont l'arrire et les moins bonnes l'avant, tandis que pour les hommes les meilleuressont l'avant et les moins bonnes l'arrire". Or, il est connu que les hommes et les femmespriaient entrmls par groupes d'hommes et de femmes comme cela continue de nos jours, et cecine constituait pas une obligation catgorique. Pourtant, avec le temps les femmes furentstrictement repousses l'arrire, au point que des compartiments entirement spars sparespar des cloisons de la partie des mles furent amnages dans les futur mosques, et unetentative de leur interdire tout bonnement les mosques par Umar fut avort de par uneinterdiction de les en prive prvue par Muhammad de son vivant. Au point qu'abu Hurayra poussacela encore plus loin, soutenant que le passage d'une femme devant un homme interromprait saprire, irritant Acha qui dira sur cela : "Voil que vous avez assimil les femmes aux nes et auxchiens noirs", expliquant comment le Prophte priait de nuit face ses jambes elle du fait del'espace trs modeste de leur chambre coucher, et touchait ses jambes pour qu'elle les replitquand il devait se prosterer.

  • c. Les hermaphrodites doivent tre chasss :

    Autre exemple d'exagration, chez les Arabs, comme chez tous les peuples du monde il existaitdes homosexuels et des transexuels effmins. L'un de ceux-ci entra ainsi un jour chez les pousesde Muhammad disant : "Les fesses de telle femme sont ainsi, ses hanches comme cela".Apprenant cela, le Prophte aurait dit : "N'introduisez plus de telles personnes chez vous". Ce quifut suivant le mme processus d'exagration inteprt comme : "Le Messager a interditd'introduire des hommes effmins chez-soi". Au point que cela fut pouss avec le temps jusqu'les chasser des villes. Or, il s'agissait d'un incident ponctuel de l'impolitesse d'une personne d'avantl'institution de toute visite de mle chez les pouses du Prophte.

    d. Qui se vtit de soie ne sentira point l'odeur du paradis :

    Muhammad interdit un jour aux orgueilleux les longues traines ostentatoires et les vtementsdesoie. abu Bakr dit au Prophte que ses habits trainaient terre pour ne pas exposer ses jambesfrles, ce quoi le Prophte rpondit que cela ne le concernait pas, mais concernait bien lespersonnes orgueilleuses. Malgr son autorisation exclusive aux femmes de porter des habits desoie, il autorisa ainsi cela deux disciples souffrant de dmangeaisons svres, comme il permitles traines abu Bakr, montrant bien que cela tait institu dans le but d'viter l'ostentation.

    e. Rsolution le litiges ponctuelles et notion d'abrogation :

    Muhammad rsolvait les litiges au cas pas cas, selon les particularits contextuelles desvnements. Les gnrations ultrieures, la lecture dcontextualise de ces rcits de litiges lesinterprtrent comme des cas d'abrogation, s'vertuant les trier systmatiquement. Un exemplecaractristique cela est le cas de l'interdiction de l'alcool considr comme une abrogationconscutive dans le Coran. Le Coran dit chronologiquement : "que c'est une boissonsconvoite", "qu'il y a dedans des avantages, mais que les inconvnients sont prpopndrants", "dene pas assister la prire commune en tat s'brit" et interdit "n'allez-vous pas abandonnercela". Or, chacun de ces versets est toujours d'usage : les avantages des boissons alcoolises nes'tant pas envols, les personnes ivres ne pouvant toujours pas assister la prire en commun...Cela fut donc interprt comme une abrogation du Coran par rapport lui-mme par unraisonnement simpliste et superficiel. Dans certains domaines, il est rapport que Muhammadaurait dit textuellement : "Je vous avais interdit ceci pour telle raison, dsormais vous pouvez yrevenir" abrogeant ainsi certaines prohibitions, cela dans certains rares cas bien connus. Un cas deprtendue abrogation intressant est le cas d'viter de se tourner en direction de la Mecque ou deJrusalem en faisant ses besoins. ibn Umar rapporte avoir un jour aperu le Prophte depuis laterrasse du toit faisant ses besoins dans le sens Mecque-Jrusalem. Certains savants dduisant parl que cet interdit aurait t abrog pour cette raison. Comme si le Prophte allait attendre d'treaperu par accident faisant ses besoins pour abroger un tel interdit, tant vident qu'il s'agissaitmanifestement d'une recommandation toute naturelle exagre et institue comme une rgleabsolue. Ces cas tudis ici prfigurent ainsi l'loignement progressif de l'islam primitif au fil dutemps d'une manire tonnante.

    A-2. Muhammad et Notion de Punition :

    Ds son arrive Yathrib, Muhammad tabli un accord multi-partite de non agression unissant les

  • tribus Arabes et Juives de la cit. Son intention tant d'accroitre la force des tribus face auxennemis extrrieurs. Ainsi, au sein de cette union tribale, le sang, les biens, les enfants etl'honneur des individus taient garanties. En cas de litige, Muhammad tait rig en arbitre etseule la personne ayant viol l'engagement pouvait tre puni. Cela allait brider les rglements decompte et de vendettas en faveur de punitions personnelles et ponctuelles en sorte de ne pasdisloquer l'union fasse l'ennemi extrieur... Le Coran dira ainsi ce propos : "Il y a pour vousdans le talion la vie, si vous saviez", ainsi que "Jugeront-ils selon la justice du temps del'ignorance", "Quiconque ne juge pas avec le jugement divin a mcru (t gar, injuste)", ...,s'opposant svrement aux rglements de comptes prislamiques. De mme, suite un volcommis par une femme de couche aise, nous trouvons Muhammad trs stricte au sujet de sonopposition catgorique discriminer les accuss sur base de leur classe dans la socit. Or, ilressort dans une vue d'ensemble des litiges que la finalit tait trs nettement d'viter les drivesde violences susceptibles de fragiliser l'alliance. Autrement, la moindre altercation lie l'honneur, un vol ou une blessure un clatement fatidique alait planer sur l'alliance. Nanmoins,lorsque nous nous penchons de plus prs la rsolution des litiges, nous nous apercevons queMuhammad ne percevait clairement pas les punitions personnelles comme une ncessi absolue. Iltait semble-t-il uniquement question de garantir la scurit de l'honneur, du sang, de ladescendance et des biens matriels des individus.

    Cette parole de Muhammad tablit cela de faon catgorique : "Le sang d'un musumman n'estPERMIS que dans trois situations : l'adultre d'une personne dj marie, un meurtre avecprmditation, et l'apostasie suivie de la prise des armes contre nous; dans ce cas cette personnesera tue, lies (trois jours) un poteau ou expulse". La dsignation de ce jugement comme"permis" signifiant concrtement la leve ponctuelle de l'immunit garantie par le contrat collectifde non-agression au sein de l'alliance. Et de fait, nous le trouvons vitant systmatiquement tantque se peut l'application de ces peines.

    D'autre part : "Il est interdit de punir quiconque en dehors des peines coraniques par plus de dixcoups de fouet". Cela aussi montrant que la base tait l'immunit des individus dans l'alliance. Celaconsistant donc simplement en une "permission"...

    A-3. Muhammad reportait et visait viter les peines systmatiquement :

    Lorsque des adultrins venaient lui, nous constatons que le Prophte les incitait la repentenceet les renvoyait systmatiquement de sa prsence. Et Mais ayant commis l'adultre et venant luiconscutivement avec insistance fut envoy avec des personnes afin d'tre lapid, et sous ladouleur des pierres a fuit et t poursuivi pour tre achev. Or, les tmoins rapportent que lorsquecet incident parvint aux oreilles de Muhammad celui-ci aurait dit : "Si seulement vous l'aviez laisspartir, peut-tre se serait-il repenti".

    Il a pareillement pay la diet de certains litiges pour meurtre, et absoud la peine de nombreuxmeutriers ayant tu des fidles lors des batailles la prise de la Mecque...

    Il a de mme conclu un accord Hudeybiyya incluant de laisser les apostats migrer la Mecque.Muhammad appliquait donc des peines ponctuelles visant viter des vendettas et dictait lesversets disant : "Celui qui ne juge pas selon le jugement divin est injuste", et cela allait treinterprt plus tard ainsi : "Quiconque n'applique pas ces peines a mcru"... Une divergences'oprant sur ce point entre les extrmistes Kharjites et les Sahabas.

    Un autre exemple frappant est le cas de la viande de porc. A chaque mention dans le Coran de cetabou alimentaire, nous lisons le commentaire : "sauf sous la contrainte de la faim, sans esprit

  • d'opposition". Expression qui sera inteprt comme, "sauf si la personne est affame au seuil de lamort". De mme, dans le Jami'ul Sahih de Muslim, nous lisons que lors de l'assigement deKhaybar, l'gorgement et la cuisson des nes de la cit avant le partage du butin ayant conduit leProphte a faire renverser les marmites fut interprt par certains disciples comme une interdictionde la viande des nes, ne faisant pas l'unanimit parmis eux lors de la premire gnration defidles.

    L'ingrence de Muhammad tous les niveaux de la vie prive et collective des fidles est doncbien le produit d'une tendence trangre au paleo-islam, qui a t en se caractrisant de faon deplus en plus marque au fil de l'histoire. Pourtant, un hadith rapport dans les ouvrages anciensrapporte que Muhammad aurait dit clairement une occasion : "Ce que je vous reommmande enmatire de religion, attachez vous-y fermement, quant vos affaires mondaines, vous tes plusamme de juger de vous-mmes".

    B. Tmoignez de l'Unicit d'Allah, Soyez Saufs :

    Dans le fond, le but ultime du Prophte ds le commencement consistait extriper les gens del'idolatrie pour les ramener au dieu unique Ds le commencement de sa carrire prophtique nousle trouvons disant :"Tmoignez qu'il n'y a de dieu qu'Allah seul, soyez saufs" . Cela semble bien nepas avoir chang tout le long de ses prches et sermons.

    En effet, de nombreux disciples rapportent qu'il a insist sur ce point en fin de carrire disant quequiconque croit sincrement en Allah sans rien lui associer sera pargn du chtiment du feuinfernal.

    * Exemples de Hadiths : abu Dharr rapporte que le Prophte a dit : - "Si un serviteur dit : 'Il n'y a pas de divinit en dehorsd'Allah', puis meurt avec cette conviction, il entrera imprativement au Paradis.' Je dis : 'Mme s'ila forniqu ? Mme s'il a vol ?' Il rpliqua : 'Mme s'il a forniqu et mme s'il a vol.' Je dis (nouveau) : 'Mme s'il a forniqu ? Mme s'il a vol ?' Il rpondit (encore) : 'Mme s'il a forniqu etmme s'il a vol.' Je dis (une troisime fois) : "Mme s'il a forniqu ? Mme s'il a vol ?' Il dit :'Mme s'il a forniqu et mme s'il a vol, en dpit d'abu Dharr." (al-Bukhari, Muslim.) "Allah interdira les tourments du feu toute personne tmoignant de l'unicit de dieu ettmoignant que Muhammad est son Messager. "(Nesai, sunnan; Ahmad, Musnad ; Muslim, Jami'ulSahih ; Tirmidhi, Sunnan.)

    Le Prophte dit de mme Muad ibn Jabal : "Sache que quiconque tmoigne avec Muhammadque dieu esr unique et qu'il n'y a pas d'autre dieu entrera au paradis." (al-Bukhari, Jami'ul Sahih ;Muslim, Jami'ul Sahih ; Nesai, Sunnan.)"La personne la plus heureuse par mon intercession sera celle tmoignant de l'unicit de dieu." (al-Bukhari, Rikk.)"La personne tmoignant du fond du coeur qu'il n'y a de dieu qu'un seul etrera au paradis et le feune l'atteindra pas." (al-Bukhari, Anbiya ; Ahmad, Musnad ; Muslim, Jami'ul Sahih.)

    "Allah interdira l'enfer et le paradis sera assur pour toute personne tmoignat qu'il n'y a qu'unseul dieu sans associ." (Ahmad, Musnad ; Heythami, Majma'ul Zwaid.)

    "Si une personne cherche la grce d'Allah en tmoignant qu'il n'y a de dieu qu'un seul, Allah lui

  • interdira l'enfer." (Ahmad, Musnad ; al-Bukhari, Salt ; Muslim, Mesajid; ibn Maja, Sunnan ; Nesai.)

    C. Notions de Balance de Jugement :

    Un autre point crucial est la notion de pese des oeuvres bonnes et mauvaises au Jour duJugement Dernier. En effet, il n'existe pas de pch capital comme dans le judasme en islam.Aucun pch hormis l'association polythiste sans repentence n'est considr comme conduisantcatgoriquement le pcheur aux tourments ternels. Les versets disant : "Allah pardonne toutpch qui il veut, sauf l'association d'autres dieux lui" ou " me pcheresse se faisantinjustice, ne dseprez point, Allah pardonne tout pch" prouvent cela clairement.

  • III. L'Institution de la Sunnah : Chronologie :

    Nous allons partager une synthse de la thse de doctorat du Docteur Bnyamin Erulintitul Sahabenin Snnet anlay (L'apprhension de la notion de Sunnah chez lesCompagnons du Prophte) qui constitue une belle analyse de terrain au sujet de lel'islam primitif. Nous Allons prsenter ici une version rsume des pages 14 40 de lathse de doctorat (traduite par mes soins).

    ***

    A.a- Notion de Sunnah en Langue Arabe et dans le Coran :

    La racine du mot "Sunnah" est S-N-N, et existait ds la priode prislamique chez lesArabes et dans leur littrature. Ils connaissaient et employaient ce terme en tant queverbe et comme nom, signifiant des ides voluant du plus abstrait vers le plusconcret. Sans entrer dans une analyse smantique pousse, nous allons partager icides formes d'usages du terme dans les sources anciennes disponibles. En tant que nom, le terme sunnah signifie ; "chemin", "parcours", "mode de vie","mode d'action". (...) Dans la priode prislamique, la racine S-N-N touche davantagele domaine comportemental. Les Arabes d'avant l'islam entendaient par l les pratiqueset usages ancestrales. Ainsi, le terme sunnah qui n'tait pas tranger aux Arabes, vienten 14 endroits travers le Coran au singulier ; et deux fois au pluriel. Huit de cesversets parlant de "sunnah d'Allah", et les autres de "notre sunnah", "la sunnah de ...",et "sunnah des anciens".

    A.b- Notion de Sunnah cher le Prophte :

    Nous nous intresserons davantage dans cette tude l'usage du terme sunnah chezle Prophte, et tenterons d'tablir dans quel sens et acception ce terme tait usit parlui. Plus prcisment, nous tenterons de dterminer dans quelle mesure l'apprhensionpersonnelle du Prophte a contribu dans l'institution de la notion de sunnah du pointde vue historique.

    A.b.1- L'usage de la racine "Sunnah" en tant que verbe :

    Nous constatons que dans une partie des usages du terme par le Prophte, il s'agitd'un usage discursif banal du mot dans son sens commun et dans son acceptiongnrale.

    1- Dans le sens "d'ouvrir une voie un usage bon ou mauvais en devancier" :

    (...)

    "Quiconque institue en islam une bonne sunnah, sera rtribu pour son propre compteainsi que de son application par quiconque sans que personne ne soit prive dertribution. Quiconque institue une mauvaise sunnah sera rtribu pour son propre

  • compte ainsi que de son application par quiconque sans que personne ne soit privede rtribution. "

    Dans ce rcit, le Prophte use de ce terme dans le sens d'initier un usage bon oumauvais. Cet usage du terme sous forme verbale vient ici sous laforme sanna , dans le sens littral, de faon neutre sans connotation positive ou ngative particulire de ce terme. ()

    Dans quatre variantes de cette premire catgorie d'usage du terme par le Prophtenous trouvons un antagonisme typique sunna-i hasana x sunna-i sayyia, saliha xsayyia, khayr x charr, khayr x sayyia et dall x hud. ()

    L'usage neutre chez le Prophte de ce terme dans de sens d'innover (ihdath), envisageainsi une dichotomie positive-ngative. au sein de la notion de sunnah (...)Citons galement l'usage par le Prophte du terme dans un sens positif :

    "D'aprs Muad ibn Jabal, celui-ci rattrapa un jour une prire en cours et se levacomplter seul le nombre de rak'at aprs la prire collective. Et le Prophte dit lasuite de cela :

    "Muad (en faisant ainsi pour la toute premire fois) a innov (ihdath) pour vous uneSunnah. Dsormais faites ainsi.". D'aprs un autre rcit, ibn Mas'ud fit un jour ainsi, etle Prophte aurait dit : "ibn Mas'ud (en faisant ainsi pour la toute premire fois) ainnov (ihdath) pour vous une Sunnah. Dsormais faites ainsi." ()

    Agissement de Muad = innovation + Avalisation du Prophte = sunnah

    ()

    2- Dans le sens "d'instituer", "d'tablir" :

    L'mam Malik rapporte un rcit sans chaine de transmission, racontant qu'un jour leProphte sortit de la prire avant d'avoir achev celle-ci en sorte que lorsqu'onl'interpella il aurait dit :

    "J'ai t conduit ainsi oublier en vue d'instituer (li asunna) comment rparer. ()

    3- Dans le sens de " l'application d'une rgle, d'un comportement " :

    (au sujet des mazdens) "Appliquez-leur le statut des Gens du Livre.". ()

    4- Dans le sens "d'agir de faon exemplaire", "d'initier une sunnah "...

    5- Dans le sens de "suivre un exemple, un chemin" :

  • Les sources rapportent d'aprs Hudayfa ibn al-Yaman (m. 36), qu'un jour celui-ciinterrogea le Prophte, pour savoir si un jour si une situation non souhaitablesuccdera leur situation enviable, et que celui-ci lui rpondit par l'affirmative puisexpliqut cela ainsi :

    "(Cette mauvaise impasse venir) est une communaut telle, qu'elle suivra d'autresvoies que la mienne, prendra un chemin que je n'ai point montr. Tu connaitrascertains de ceux-ci, et d'autres pas." D'aprs ce que rapporte Muslim (m. 261), le rcitprsente certaines nuances : "Aprs-moi viendront des dirigeants tels qu'ils ne suivrontpas ma voie et abandonneront mon chemin."

    Comme nous le voyons les deux rcits emploient l'ide ou le sens de suivre unevoie, suivre les traces et le terme hady est employ ici pour dsigner cettenotion. Le sens du terme sunnah est vis ici de faon nette. (...) Si nous repassons envue les rcits vus jusqu'ici, nous constatons que le Prophte use gnralement de laracine sanna pour voquer la notion de sunnah. La dclinsaion istinn est quant elleutilise par les disciples postrieurement lui.

    A.b.2- L'usage du terme"Sunnah" en tant que nom :

    Nous constatons que le Prophte a davantage employ la racine S-N-N sous forme denom :

    1- Dans le sens de : "voie", "usage", "mode de vie" et de "comportement"... 2- Dans le sens "d'un comportement institu par le Prophte"... 3- De "faon duelle Sunnah-Coran" :

    Selon les sources, dans certains rcits nous rapportent le Prophte citant le Coran et laSunnah ensembles. Citons certains rcits ce sujet :

    a- Il existe des versions diverses sur les choses confies par le Prophte sacommunaut lors du sermon d'adieu :

    (...) Il existe trois version de choses confies pour sa communaut aprslui :

    1- Livre de Dieu et Sunnah du Prophte : rapport par Mlik, Wqd, ibn Hicham,Tabari. Hkim et ibn Abdilbarr.

    2- Livre de Dieu et la Maisonne du Prophte : rapport par Muslim, Ahmad, Tirmidhiet Darimi.

    3- Le Livre de Dieu : rapport par Wqid, ibn ab Chayba, Muslim, ab Dawud et ibnMaja.

    (...) En conclusion, tant donn qu'il n'y a pas de faiblesse dans les chaines destransmetteurs ou le rcit propre attribu au Prophte permettant de discriminer l'undes rcits comme suprieur aux autres, la version voquant uniquement le Coranapparait comme la version la plus authentique. Les divergences entre sunniteset chiites au sujet de la sunnah et du statut de la Maisonne du prophte amanifestement conduit gnrer une telle adaptation divergeante du rcit dans les

  • deux camps. ()

    Dans une partie prdominante de l'usage de ce terme dans la bouche duProphte, nous voyons un usage dans le sens commun du mot. Ces usagesne se diffrenciant en rien de celui constat dans les temps prislamiques.

    Notre conviction est qu'au commencement, l'usage neutre du terme dans unsens positif ou ngatif, dans un processus graduel, a insensiblement glissdans le sens d'une institution positive d'agissements et comportements suivre.

    Dans une partie des rcits que nous avons compil, l'usage du terme par leProphte semble la fois fait dans le sens commun banal usuel et dans unsens terminologique mineur. Ce processus est typique de toutespcialisation terminologique d'un mot commun.

    Etant donn que presque tous ces rcits sont transmis dans leur sens et non dans leurforme originelle, il est impossible de dterminer si le Prophte a personnellement utilisces termes prcis. Certes, une partie de ces termes doit tre propre au Prophte, etd'autres tre utiliss par les transmetteurs mesure que la notion de sunnahs'instituait au fil du temps. Cela se constate par ailleurs matriellement travers lesvariantes de ces rcits. (...) Nous avons partag nos inquitudes au sujet des hadithsfaibles et la ncessit de les traiter avec circonspection.

    Nos avons ainsi vu que le Prophte a utilis le terme sunnah avec ladichotomique sunnah des anciens ou celle institue par les prophtes, tellela sunnah d'Abraham dans une opposition mauvaise sunnah et bonnesunnah. (...)

    B. La Thse de la Sunnah comme Notion Tardive :

    (...)

    C. Notions de Sunnah chez les Sahabas :

    a- Notion de Sunnah chez les anciens parmis les Sahabas :

    a.1- Usage du terme sunnah chez abu Bakr :

    Qays ibn abi Hzim (m. 77) rapporte qu'aprs le dcs du Prophte, abu Bakr dsigncomme Caliphe fit ce sermon depuis la chaire de la mosque aux fidles lors de sonintronisation :

    " gens. Vraiment j'aurais souhait que ce soit un autre que moi qui se trouve maplace en ce moment. Si vous attendez de moi que j'assume la sunnah du Prophte, jen'en ai pas les aptitudes. Car lui tait protg des jeux du diable et renforc par lesrvlations clestes." ()

    Or, d'aprs les rapports d'ibn Sa'd (m. 230), d'al-Hassan al-Basri (m. 110), suivant

  • d'autres chaines de transmetteurs, abu Bakr aurait dit : "Si vous attendez de moi d'agircomme le Prophte, j'en suis incapable.", mentionnant les termes "agissement" en lieuet place de "sunnah".

    Si nous nous fions la version cite plus haut, en l'an 11, lors du sermond'intronisation d'abu Bakr, nous pouvons constater l'usage des notions de"sunnah de votre prophre" ou "sunnah du Messager". Il est notoire que leCalife use de ce terme dans un sens politique. Autrement dit, en tant que vicairedu Prophte, il souligne par l ne pas tre aussi pur que le Prophte, dans la gestiondes conflits, litiges et diffrents. Priant les gens de ne pas attendre de lui cettesplendeur. (...) Il nous faut admettre que l'usage chez abu Bakr de ce terme dans uneconnotation politique a plus tard t compris dans un sens plus tendu. (...)

    b.2- Usage du terme Sunnah chez Umar :

    D'aprs les rapports divers de rcits au sujet de Umar, nous notons que celui-ci a utilis de nombreuses occasions ce terme. (...) Umar use de ce terme pour qualifier desagissements du Prophte, et des rituels prophtiques touchant notamment leplerinage.

    Comme dans cet exemple, avec l'usage de ce terme pour signifier la gestuellencessaire dans la prire commune.

    "(Dans l'inclinaison) empoigner les genoux lors de l'inclinaison (ruk) est une sunnah,empoignez-y donc les genoux. "

    Selon les sources, nous trouvons qu'Umar usait du terme sunnah dansplusieurs de ses lettres administratives ou l'occasions de cetainscommandements. ()

    D'autre parts, nous trouvons qu'Umar usait de ce terme dans un sens purementusuel : "(Au sujet des Caliphes devant lui succder) si je ne craignais pas que celainstitue une sunnah, j'aurais fait l'appel la prire moi-mme."

    Ici, Umar emploie le terme sunnah dans le sens "d'ouvrir une voie", "lancerun usage", "constituer un exemple" ou une ide tournant autours de cela etexprime sa crainte d'instituer l'appel la prire comme une tche caliphale.

    Un autre usage de ce genre se constate chez lui lors du voyage pour la Umrah, quandlavant son habit souill suite un rve rotique, Amr inn el-As (m.43) lui dit ( Umar)de laisser cet habit jaunit et de vtir un habit neuf, et Umar de lui rpondre : "Tum'tonnes Amr. Si toi tu trouves un habit neuf, pense-tu que tout-le-monde en a lesmoyens ?" Et d'ajouter : "Par Dieu, si je faisais ainsi, cela deviendrait une sunnah. Aucontraire, je ferai comme je l'ai vu chez mes devanciers et laverai mon habit souill.".

    (...) De mme un commandant rdigea dit-on une lettre Umar, dans laquelle il seplaignit du desertement de la troupe de renfort devant assurer leurs arrires et deprendre leur relve, ce quoi Umar aurait rpondu : "(En agissant de la sorte, ceux-ci)ont t un mauvais exemple et introduit une mauvaise sunnah." Ce rcit montrequ'en qualifiant la prire nocturne commune du tarawih en

  • exprimant "Quelle agrable innovation (bid'ah)" entre les annes 13 et 22de l'hgire, il usait de ce terme d'une faon encore en vigueur dans son sensusuel commun, sans notion terminologique particulire. Au point que celui-ci pouvait user d'une part de l'expression " une bonne bid'ah " , et d'autre partdes termes "mauvaise sunnah". Il est remarquable qu'ici les termes sunnahet bid'ah sont tous deux utiliss simplement dans le sens d'innover de faoninterchangeable.

    b.3-Usage du terme Sunnah chez ibn Mas'ud :

    Abordons prsent un troisime cas d'usage de ce terme chez Abdullah in Mas'ud (m.32) qui est rapport dans les chroniques des historiens anciens :

    (...) Un cas d'usage caractristique de ce terme est le rcit clbre suivant oibn Mas'ud utilise la dichotomie sunnah x bid'ah :

    "Agir modestement dans le cadre de la sunnah vaut mieux qu'exagrer dans le cadrede la bid'ah." ibn Mas'ud privilgiait de faire concernant les prires surrrogatoires, lejene, les incantations juste autant que le Prophte plutt que d'en rajouter. Car danstout agissement du Prophte il devait y avoir une certaine mesure prendre enexemple. C'est de par cette conception qu'ibn Mas'ud protestait quand un groupe depersonnes s'assemblt un jour dans la mosque pour faire des incantations collectives,que ni le Prophte, ni ses Sahabas n'avaient jamais faites de cette faon, se disant lesuns aux autres : - 'Dites ceci autant de fois, cela autant de fois', leur rpliquant : -'Comptez donc vos pchs, je suis garant que Dieu les recompetra pour vous.' ".

    Un usage similaire celui d'ibn Mas'ud vient d'Ubayy ibn Ka'b (m. 19) :

    "Accrochez-vous la modestie de la sunnah !... Car la modestie dans le cadre de lasunnah est prfrable agir contresens de ceci en exagrant. Alors voyez commevous oeuvrez, que ce soit peu ou beaucoup en veillant leur conformit de la sunnahet la pratique du Prophte !"L'usage dans cette expression des termes sunnah, chemin ou mthode commesynonymes est intressant (...)

    (Conclusion...)

    En conclusion, il ressort de l'tude de cette compilation de rcits usant de ce termemontre que l'expression "Sunnah du Prophte" ou plus courtement "Sunnah", quecette notion a subi une volution terminologique durant les 30 premires annes del'poque des quatre premiers Caliphes, en fluctuant progressivement selon leurcontexte changeant dans la bouche des disciples comme Abdurrahman ibn Awf, ibnMas'ud, Hudayfa ou Ubayy ibn Ka'b, pour au fil des annes, acquir une acceptionspcifique, ou pour le moins en constituer le terreau prcurseur. Notre apprhensionest que si nous faisions une analyse plus pousse de l'usage de ce terme chez lesSahabas, nous retrouverions un usage trs htroclite chez ceux-ci, que ce soit chezles Sahabas cits ici ou les autres. (...) Sans doute, de par la fonction impartie etattribue par le Coran au Prophte, les usages ou la Sunnah du Prophte et son rlecentral est indniable. Mais nous devons admettre que l'ide de sunnah que nous

  • trouvons comme dj existante en tant que mot ds le dbut, dj avant la carriredu Prophte, a pris un sens terminologique particulier dsignant l'ensemble desagissements du Prophte qui s'est institu graduellement. Nous pouvons formuler cetteinstitution terminologique de cette faon :

    Ide-Action-Nom-Concept

    Que ce soit par l'incitation et l'invitation coranique, ou par l'exercice prophtique ducomportement souhaitable (uswa-i hasanah), et l'ide de se conformer au Prophte, ceprocessus s'est droul dans une priode de temps fort courte en se traduisantrapidement en action, et cet usage fut les premiers temps exprim dans le sens :"d'une action", "une activit", "une pratique", "une guidance", "une nature premire",ou "une Sunnah". Dans les annes o la conception de Sunnah n'tait pas encoreinstitue, il tait dj fait mention des gestes souhaitables avec ces termes divers. LeProphte et les Sahabas ont ainsi pu tantt user du terme Sunnah usuel pour dsignercette ide. Chez Umar, ibn Mas'ud et Ali, l'usage de ce terme commenait dborderau-del du sens usuel et a entamer une conceptualisation plus spcifique l'islam dece terme. Ainsi, le terreau de la conceptualisation de la notion de Sunnah a ainsi tfond cette poque prcosse et ce processus s'est achev plus tard pour donner ceterme l'acception spcifique que nous lui connaissons de nos jours. Sur base des rcits et rapports compils et tudis jusqu'ici, nous pouvons doncrsumer l'volution smantique et terminologique de la notion de Sunnah comme suit :les jeunes Sahabas l'instar d'Acha, ibn Abbas ou ibn Umar ont dvelopp et spcifiun sens particulier cette notion qui en dterminera le devenir terminologique. Ce quiconduisit donc, avec les dcs des Sahabas plus anciens -environs entre H. 40-70-, parl'tablissement des jeunes Sahabas comme autorit ultime, un changementterminologique caractristique.

    Pour rsumer, la notion de sunnah qui existait dj avant l'islam, a t usit par le Prophteet des Sahabas, et a commenc acquirir un caractre nouveau chez les anciens Sahabaset acquit par le biais des jeunes Sahabas un sens nouveau. Voici une prsentation simplifiede ce processus :

    Chez les Arabes : priode prislamiqueDans le Coran : 610-632Chez le Prophte : 610-632Chez les Anciens Sahabas : 632-661 (I. 30 ans)Chez les Jeunes Sahabas : 661-691 (II. 30 ans)

  • Ces rcits que nous avons compil partir des sources disponibles en veillant choisir lessources qui semblent les plus fiables tant que cela se peut, infirme la thse des thologienssoutenant que la notion de Sunnah aurait t vaguement labore une poque tardive, etsoutenu que la notion existait sous une forme d'bauche ds le commencement, mais avolu dans le concept et sa porte au fil des gnrations. (finde la citation)

  • IV. Influence Judo-Chrtienne sur l'Islam Primitif :

    Paleo-Islam et Judo-Christianisme :

    L'islam primitif c'est vu voluer malgr tout son naturel et sa simplicit du vivant de Muhammad,au gr de l'extention territoriale et de l'introduction dans le monde musulman de peuplesnouveaux, sous l'influence de plus en plus caractristique du monde judo-chrtien ; tant sur lesplans moral, que dans les domaines politique et social. Au point que certains usages judo-chrtiens ne se fondant sur aucun verset ou instruction du prophte se trouveront si profondmentancrs dans les mentalits que les remettre en question sera considr comme aussi intolrableque le fait de renier des prceptes coraniques. Dans cet article nous allons nous pencher sur cetteinfluence du monde judo-chrtien sur l'islam au fil de la cohabitation multi-convictionnelle.

    A. La Torah propre aux enfants d'Isral :

    La Torah, ainsi que les vangiles taient destins exclusivement aux enfants d'Isral. Le Prophteen tait bien conscient et en incitant ne pas les imiter, il visait instituer une communautindpendante autonome.

    Cest pourquoi Nous avons prescrit pour les enfants dIsral que quiconque tuerait unepersonne non coupable dun meurtre ou dune corruption sur la terre, cest comme sil avait tutous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, cest comme sil faisait don de la vie tousles hommes. En effet Nos messagers sont venus eux avec les preuves. Et puis voil, quen dpitde cela, beaucoup dentre eux se mettent commettre des excs sur la terre. (5:32)

    Mais comment te demandent-ils dtre leur juge quand ils ont avec eux la Thora danslaquelle se trouve le jugement dAllah ? Et puis, aprs cela, ils rejettent ton jugement. Cesgens-l ne sont nullement les croyants. Nous avons fait descendre la Thora dans laquelle il y aguide et lumire. Cest sur sa base que les prophtes qui se sont soumis Allah, ainsi que lesrabbins et les docteurs jugent les affaires des Juifs. Car on leur a confi la garde du LivredAllah, et ils en sont les tmoins. Ne craignez donc pas les gens, mais craignez Moi. Etne vendez pas Mes enseignements vil prix. Et ceux qui ne jugent pas daprs cequAllah a fait descendre, les voil les mcrants. (5:43-44)

    B. Ne pas imiter les Judo-Chrtiens :

    Exemples de hadiths :

    1- Fermer les paupires lors de la prosternation est un usage Juif. (Daylami)

    2- Teignez vos cheveux et sparez les par le milieu : distinguez-vous des Juifs. (ibn Adiy)

    3- Jenez Pques, et rajoutez un jour avant ou aprs pour vous diffrencier des Juifs. (Ahmad)

    4- Taillez vos moustaches, et n'attachez pas vos barbes : diffrenciez-vous des mazdens.

  • (Nesai)

    5- Colorez vos cheveux et diffrenciez-vous des judo-chrtiens. (Ahmad)

    6- Priez avec vos souliez, diffrenciez-vous des Juifs. (Hakim)

    7- Priez avec une pagne et un rida, soyez diffrents des Juifs. (ibn Adiy)

    Anas rapporte : "Les Juifs avaient une habitude : lorsqu'une de leurs femmes tait menstrue, ilsne mangeaient ni ne buvaient en sa compagnie, et ne s'installaient pas en leur compagnie. LesSahabas ont demand ce sujet au Prophte comment agir. Dieu rvla sur cela ce verset : "Et ilstinterrogent sur la menstruation des femmes. - Dis : Cest un mal. Eloignez-vous donc desfemmes pendant les menstrues, et ne les abordez que quand elles sont pures. Quand elles se sontpurifies, alors cohabitez avec elles suivant les prescriptions dAllah car Allah aime ceux qui serepentent, et il aime ceux qui se purifient ." (2:222) Suite cela le Messager dit : "Accomplissezavec vos pouses tout ce que vous voulez part la reproduction". Sur ce, les Juifs dirent : "Quecherche faire celui-ci, il n'a laiss aucun cas sans s'opposer nos usages.". (Entendant cesparoles) Usayd ibn Hudayr et Abbad ibn Bichr sont alles chez le Prophte lui dire : " Messager, lesJuifs disent ceci... N'allions-nous pas cohabiter avec nos pouses sous les mmes toits." Le teintdu Prophte changea et nous saisimes qu'il tait irrit. Ils s'en sont alls immdiatement. Du laitfut envoy comme cadeau au Prophte. Le Messager leur envoya alors de ce lait. Et ainsi ilscomprirent qu'il n'tait pas courrouc contre eux." (Muslim, Hayd.)

    C. Vous allez suivre la sunnah de vos prdecesseurs :

    1. abu Said al-Khudri rapporte que le Prophte a dit :

    Vous allez suivre la voie de vos prdecesseurs coude par coude, empan par empan. Au pointque si ils entrent dans un trou de lzard vous allez faire comme eux.

    (Sur cette prophtie terrible du Prophte nous, disciples) Nous demandmes : " Messager. Sont-ce les judo-chrtiens ? Il rpondit alors : Sinon qui d'autre ? (al-Bukhari, Anbiya ; Muslim, Ilm.)

    2. ibn Abbas : dit un jour au sujet du verset ; 'Vous tes comme vos prdesseurs. Ils taient plusforts que vous, avaient plus de biens et d'enfants...' : "Comme cette nuit resemble la nuit d'hier !Combien nous avons resembl aux enfants d'Isral.

    3. ibn Mas'ud dit galement ce sujet, le Messager dit : "Vous tes de par votre comportementet vos agissements ceux qui resemblent le plus aux enfants d'Isral. Je ne sais juste pas si vous enarriverez adorer le veau en or."

    D. Le comportement des Ansar, un artcfact d'une approche antagoniste ?

    Le Prophte incitait couramment se diffrencier des judo-chrtiens, ne pas agir comme eux et ne pas interroger sur des pratiques qu'ils ne pourraient raliser.

    Acha rappote que le Prophte dit : Dieu est clment envers ses seviteurs. Il est satisfait de ceuxqui leur facilitent la tche. Il accordera la russite qu'il n'accordera pas ceux qui compliquent leschoses ceux-l.

  • Acha dit galement : Lorsque le Messager tait confront deux possibilits, il choisissaitsystmatiquement la plus aise, tant que celle-ci n'induisait pas un pch. Si la chose ralisertait prohibe, il tait la personne la plus stricte s'en abstenir. Tant que les interdits de Dieun'taient pas baffous, et il ne s'est jamais veng titre personnel. Mais si un interdit tait pitinil corrigeait cela sans faute. (al-Bukhari, Manakb, Adab, Hudud ; Muslim, Fadail.)

    E. La religion est aise :

    ...Allah vous veut la facilit, pas la difficult... (2:185)

    Allah ne charge personne de plus qu'elle ne peut porter... (2:286)

    Allah ne vous veut pas de gne, mais veut vous purifier afin que vous fassiez acte dereconnaissance face ses faveurs. (5:6)

    ...Allah ne vous a tablit dans votre religion nulle difficult... (22:78)

    Certes cette religion est aise. Si une personne complique sa religion, la religion la rduira. (ellesera crase sous ce fardeau et ne pourra l'assumer.) Alors ne vous loignez pas de l'quilibre.(al-Bukhari, man.)

    Dans un autre hadith encore nous lisons :

    Suivez la voie du juste milieu. Accomplissez pleinement vos oeuvres. Concourrez au matin, enmilieu de journe et une partie de la nuit. N'exagrez point, et atteignez votre fin. (al-Bukhari, Rikak.)

    F. Exemples d'influence judo-chrtiene :

    1. Vestimentation : Le voile intgral, le rasage des sourcils, et les perruques constituent des casd'imitation des femmes d'Ansar sur les Juives de Yathrib. Le Prophte ne s'tait pas oppos celles-ci lorsqu'elles s'taient intgralement voiles, alors qu'elles sortaient auparvant entirementdnudes, lorsque les versets des jilbab et du Khimar furent dicts, s'opposant nanmoins cacher les mains et le visage lors du plerinage. Sans nanmoins imposer une telle tenue...

    La femme de la photo ci-dessus est une Juive d'Isral. Les femmes de Yathrib avaient imit leuraccoutrement suite au verset du khimar.

  • 2. Sexualit : Le Prophte n'avait envisag aucune rgle touchant l'homosexualit, or aprsque le Prophte ait fait appliquer la lapidation suivant la Torah deux adultrins isralites, lepassage de la Torah en question touchant au cas de l'homosexualit, ainsi que le cas du viol de cepassage, furent galement emprunts tels quels conformment la Torah. De mme, malgrl'opposition du Prophte prohiber la sodomie au sein des couples, l'influence judo-chrtienneprdomina finalement sur ce point aussi.

    3. Les Mosques : Les mosques simples laissrent la place des monuments dcors et deshabits propres au clerg musulman furent conus l'exemple des clrgs Juif et Chrtien.

    4. Les aliments : Le Coran interdisant exclusivement la viande de porc, le sang et les btestrouves mortes sauf sous l'emprise de la faim, cda la place des rgles alimetaires judo-chrtiennes. Le cas le plus manifeste sur ce point est le cas de la viande l'ne.

    Chaybani rapporte ceci : J'ai interrog Abdullah ibn abi Awf au sujet de la vianded'ne domestique. Il dit : 'Nous assigions Khaybar et la faim nous prit. Nouscapturmes les nes de la cit et les tumes et leur viande cuisait dans des marmitesquand un hraut vint cirer : 'Renversez les marmites ! Ne mangez pas de ces nes !'. Je me dis alors en moi-mme :'Le Messager a-t-il donc prohib cette viande ?' Abdullah ibn abi Awf dit :'Nous en discutmes donc parmis nous, certains disant : Le Messager dfinitivement intedit la viande d'ne, et d'autres : Il l'a empch car le butin n'avait pas encore t partag.

    4. Dessin et sculpture : De mme les dessins et statues ont t interdits en islam, sousl'influence du monde judo-chrtien.

    5. Le divorce : Le prophte Muhammad et ses disciples ne faisaient pas de tabou du divorce, etl'influence chrtienne prdomina au point que cela fut considr comme une chose inacceptable.

  • V. Chronologie de la Lapidation et Paleo-Islam :

    A. Umar et Verset Commandant la Lapidation :

    D'aprs ibn Abbas, un jour Umar aurait fait ce sermon depuis la chaire de la mosque : "Allah aenvoy Muhammad avec la Vrit; Il lui a rvl le Livre et parmi les versets rvls, il y avait unverset relatif la lapidation. Nous l'avons lu, compris et retenu. C'est par celui-ci que l'Envoyd'Allah a fait lapider et que nous avons, aprs lui, fait aussi lapider. Je crains qu'aprs qu'un longtemps se soit pass, quelqu'un dise, 'Par Allah, nous ne trouvons pas le verset de la lapidationdans le Livre d'Allah', et ils s'gareront ainsi en oubliant un engagement qu'Allah a bien rvl. Etla lapidation doit tre inflige n'importe quelle personne marie (mle et femelle), qui commetdes rapports sexuels illgaux, si la preuve exige est disponible ou s'il y a confession. Et alors nousrcitions parmi les versets du Livre d'Allah : 'O peuple ! Ne prtendez pas tre la prognitured'autres que vos pres, car c'est une incrdulit de votre part que de prtendre tre la prognitured'autres que votre vrai pre' ... " al-Bukhari, Hudud, Mazalim, Manakib'ul Ansar, Maghazi, 'tism ;Muslim, Hudud ; Muwatta, Hudud ; Tirmidhi, Hudud ; abu Dawud, Hudud.)

    Ce sermon d'Umar nous est parvenu suivant de nombreuses variantes. Cette version ci-dessus estla plus complte rapporte par al-Bukhari selon ibn Abbas et constitue l'explicitation du contextehistorique de la pratique de la lapidation en islam (sabab-il wurud).

    Il est remarquable qu'ibn Abbas ne tmoigne pas pour lui-mme, mais transmet le rcit selonUmar. La raison cela est qu'ibn Abbas n'avait que 13 ans au moment du dcs du Prophte.

    B. La Question du Verset Rvl par Dieu :

    Veillons relire ce rcit de sermon aprs la dcortication que je vais faire ci-dessous. Umar dit enfait que parmis ce que Dieu a rvl il y avait un verset commandant la lapidation, que le prophtel'a appliqu, qu'eux l'ont appliqu sa suite, et que s'il ne craignait pas que les gens disent qu'il arajout ce verset au Coran il le fairait rdiger dedans. Dans ce cas, pourquoi donc ce verset n'a past rdig ?

    Autrement dit, il rapporte que le Prophte a excut ce verset rvl par Dieu. Et ce rcitd'application, nous en disposons toujours.

    D'aprs la convention de Yathrib, Muhammad tait dsign pour l'arbitrage des individus del'alliance, chacun selon ses rgles.

    Au mois de Zh'ul Hijja de l'an quatre de l'Hgire, un homme et une femme de la communautisralite de Yathrib ont commis l'adultre. Les savants de leur communaut ont dlibr au Bayt'ulMidras, en voici le rcit : "Conduisez cet homme et cette femme Muhammad et demandez-luicomment les juger. Si il juge de les humilier comme vous le faites, en noircissant leurs faces, lesfouettant avec un bton goudronn et de les exhiber sur des mulets dans les quartiers, suivez-le.Cela sera la preuve qu'il cherche le pouvoir. Si il juge de les lapider selon la loi, c'est un vraiprophte et je crains que vos terres ne vous soient confisques dans l'avenir.".

    Ce rcit peut paraitre fantaisiste certains cette poque prsente, or, dans l'antiquit, lesisralites appliquaient les lois des souverains et ainsi s'affranchissaient de ce poids sur leurcompte. Par ailleurs, l'apparition d'un prophte parmis les Arabes tait peru l'poque comme

  • vidente et parfaitement plausible dans le principe. C'est ainsi que dans Doctrina Jacobi nuperbaptizati, un rcit rdig le 13 Aout 634, une priode o les juifs taient forcs sechristianiser, tandis que les musulmans taient en bataille aux frontires Byzantines, voquantl'apparition d'un Prophte parmis les Arabes annonant l'imminence de l're Messianique l'originede ces agressions armes. Il ressort que ceux-ci avaient entendu de faon approximative l'annoncepar le Prophte de l'immincence de la fin du Monde et du retours du Messie. Le rcit mentionne unvieil ermite chargeant le jeune Rabbin de rechercher le dit Prophte ayant ds lors initi desbatailles en Palestine, et que celui-ci ne put le retrouver, mais pu contacter ses compagnons. Celamontre comme cette poque prcise une ventualit d'un prophte Arabe tait envisag commeparfaitement plausible chez les isralites. L'hsitation sur le degr de fiabilit d'une telle hypothsevient des changements de concepts forgs au fil des sicles aprs l'extension territoriale de l'islamet des conflits avec le monde judo-chrtien.

    Abdallah ibn Umar rapporte : "On amena l'Envoy d'Allah un juif et une juive qui avaient commisla fornication. Alors, le Prophte partit pour rencontrer les (doctes) juifs et leur dit : "Que trouvez-vous dans la Torah au sujet de l'adultre ?" - "Nous noircissons les visages des fornicateurs, lesportons sur le dos d'un ne de sorte que leurs visages soient tourns en sens contraire et nous lesfaisons circuler ainsi dans les rues". Le Prophte rpliqua: "Apportez donc la Torah si vous tesvridiques". Et on apporta la Torah; mais le jeune homme qui le lisait mit le doigt et sauta lepassage de la lapidation et lit ce qui le prcdait et ce qui le suivait. Abdallah ibn Salam qui setrouvait en compagnie de l'Envoy d'Allah dit ce dernier : "Ordonne-lui d'ter sa main". Commele jeune juif ta la main, on trouva le passage relatif la lapidation. L'Envoy d'Allah, donna sesordres afin de lapider les deux juifs (fornicateurs). Abdallah ibn Umar, le transmetteur, ajoute :"J'tais parmi ceux qui les ont lapids et j'ai vu l'homme, de son corps, protger la femme despierres lances". (Jami'ul Sahih, Muslim : 3211.)

    Abdallah ibn Umar a rapport : "Des juifs se rendirent chez l'Envoy et lui apprirent qu'un juif etune juive ont commis l'adultre ". L'Envoy leur demanda : "Que trouvez-vous au sujet de lalapidation dans la Thora ?" Et eux de rpondre : "A les fltrir et les flageler". Abdallah ibn Salamleur rpondit : "Vous mentez; car la Thora commande la lapidation". Ils apportrent la Thora, et enl'ouvrant, l'un d'eux cacha de sa main le verset o la lapidation est mentionne, puis il lut ce qui leprcde et ce qui lui succde. Abdallah lui dit alors : "Pousse ta main", et l'autre le faisant, ontrouva le verset de la lapidation. Ainsi les Juifs dirent : "C'est vrai, Mouhammad, ce verset yexiste". Alors l'Envoy ordonna de lapider les accuss . (Malik, Muwatta.)

    Voici le fammeux verset rvl par Dieu qui a t appliqu par le Prophte dont parle Umar, et queles disciples ont appliqu avec lui. Plus tard, entendant cela, un adultrin du nom de Maiz vint auProphte afin de se faire purifier. La Loi tant destine aux isralites, le prophte renvoya celui-ciafin de se repentir, et comme il revint successivement il le renvoya afin de se faire lapider. Mais,sous la douleur des pierres il s'enfuit, et fut poursuivi et achev. En sorte que lorsque cela parvintaux oreilles du Prophte, il leur dit : "Si vous l'aviez laiss aller. Peut-tre se serait-il repenti.",montrant qu'en islam cela n'tait pas une obligation. Il ressort que cette peine islamique a tinstitue comme une Sunnah de par son application extraordinaire du Prophte, et cela futappliqu encore plusieurs fois par Muhammad, chaque fois en repoussant cela tant que se peut.

    C. L'original du verset du Chapitre 22 du Deutronome :

    Deutronome, 22,13-29 :

    22:13 Si un homme, qui a pris une femme et est all vers elle, prouve ensuite del'aversion pour sa personne, 22:14 s'il lui impute des choses criminelles et porte

  • atteinte sa rputation, en disant : J'ai pris cette femme, je me suis approch d'elle, etje ne l'ai pas trouve vierge, - 22:15 alors le pre et la mre de la jeunefemme prendront les signes de sa virginit et les produiront devant les anciens de laville, la porte. 22:16 Le pre de la jeune femme dira aux anciens : J'ai donn ma fillepour femme cet homme, et il l'a prise en aversion ; 22:17 il lui impute des chosescriminelles, en disant : Je n'ai pas trouv ta fille vierge. Or voici les signes de virginitde ma fille. Et ils dploieront son vtement devant les anciens de la ville. 22:18 Lesanciens de la ville saisiront alors cet homme et le chtieront ; 22:19 et, parce qu'il aport atteinte la rputation d'une vierge d'Isral, ils le condamneront une amendede cent sicles d'argent, qu'ils donneront au pre de la jeune femme. Elle restera safemme, et il ne pourra pas la renvoyer, tant qu'il vivra. 22:20 Mais si le fait est vrai, sila jeune femme ne s'est point trouve vierge, 22:21 on fera sortir la jeune femme l'entre de la maison de son pre ; elle sera lapide par les gens de la ville, et ellemourra, parce qu'elle a commis une infamie en Isral, en se prostituant dans la maisonde son pre. Tu teras ainsi le mal du milieu de toi. 22:22 Si l'on trouve un hommecouch avec une femme marie, ils mourront tous deux, l'homme qui a couch avec lafemme, et la femme aussi. Tu teras ainsi le mal du milieu d'Isral. 22:23 Si une jeunefille vierge est fiance, et qu'un homme la rencontre dans la ville et couche avec elle,22:24 vous les amnerez tous deux la porte de la ville, vous les lapiderez, et ilsmourront, la jeune fille pour n'avoir pas cri dans la ville, et l'homme pour avoirdshonor la femme de son prochain. Tu teras ainsi le mal du milieu de toi. 22:25Mais si c'est dans les champs que cet homme rencontre la jeune femme fiance, lui faitviolence et couche avec elle, l'homme qui aura couch avec elle sera seul puni demort. 22:26 Tu ne feras rien la jeune fille ; elle n'est pas coupable d'un crime dignede mort, car il en est de ce cas comme de celui o un homme se jette sur son prochainet lui te la vie. 22:27 La jeune fille fiance, que cet homme a rencontre dans leschamps, a pu crier sans qu'il y ait eu personne pour la secourir. 22:28 Si un hommerencontre une jeune fille vierge non fiance, lui fait violence et couche avec elle, etqu'on vienne les surprendre, 22:29 l'homme qui aura couch avec elle donnera aupre de la jeune fille cinquante sicles d'argent ; et, parce qu'il l'a dshonore, il laprendra pour femme, et il ne pourra pas la renvoyer, tant qu'il vivra.

    D. L'application d'autres rgles Deutronomique sous Umar :

    Si nous lisons minutieusement le rcit du sermon d'Umar mentionn, nous relevonsqu'il cite comme preuve d'adultre qu'il fera appliquer comme la perte de virginit oul'tat de grossesse. Ce sont l prcisment d'autres lments se trouvant dans lepassage du Deutronome au sujet des rapports illicites.

    En effet, du temps de Umar, d'autres points du Deutronome n'tant fonds sur aucune applicationde Muhammad sont apparus :

    La punition de la femme viole n'ayant pas cri... L'obligation du violeur pouser sa victime dshonnore... La rupture de l'hymen tant considr comme une preuve de forniction...

    Ce passage ayant t confirm par le Prophte comme tant rvl par Dieu dans ces termes : -"Je serai le premier appliquer le Livre de Dieu".

  • E. Aicha et le Rcit de la Chvre : Il existe galement ce sujet un verset plein d'esprit d'Acha. On vint lui demander pourquoi lefammeux verser de la lapidation ne se trouve pas dans le Coran, ce quoi cette dame brillante ettrs intelligente aurait rpondu qu'une chvre avait mang la page contenant ce verset.Certainement, Acha savait que les lvites de Yathrib avaient depuis longtemp cd leursforteresses deserts aux chvres.

    Elle aura par ce rcit renvoy intelligament ses interlocuteurs, une priode o la communautsubissait dj de nombreuses divisions sectaires... Il va de soi que dans pareil cas, le verset auraitt rcrit dans d'autres manuscrits. Et il est historiquement fond que le Coran n'a t pos parcrit que sous le caliphat d'Uthman ibn Affan.

  • VI. Dessin et Sculpture, Chronologie de Leur Prohibition :

    A. Introdcution :

    Analysons les sources islamiques fondatrices touchant le dessin et la sculpture. Il est bien ancrdans les esprits via tous les ouvrages de jurisprudence, les manuels religieux, ouvrages d'exgseet autres que les reprsentations figures sont tenues pour strictement prohibes en islam. Nouspouvons lire que Muhammad aurait dit que les Anges n'entrent pas dans les maisons o il y a desreprsentations figures, que leurs ralisateurs seront maudits et que tant qu'ils ne leur donnerontpas de vie ils seront ternellement condamns l'enfer. Quoi que plussieurs rcits nous sontparvenus avec de trs nombreuses variantes, nous voyons que ce tabou se fonde en ralit surquatre vnements historiques prcis. Quels sont ces vnements ayant conduit les savants laprohibition formelle des reprsentation figures ?

    Muhammad condamnait la vnration des Saints dans les Eglises sans proprementcomdamner tout dessin.

    B. Evnements fondateurs :

    1) Un jour, Acha employa un rideau dcor de dessins de cheveaux l'entre de sa chambre dansla Grande Mosque de Yathrib. Le Prophte voyant cela lui dit : "Nous n'avons pas t commandde dcorer les pierres et le ciment" en guise de mcontentement. Acha rapporte avois sur cedcoup ce rideau et fabriqu avec des coussins auxquels le Prophte s'appuyait chez-elle sansfaire d'autre reproche. (Muslim.)

    abu Talha al-Ensari a rapport : Le Messager a dit : 'Les Anges n'entrent pas dans lesmaisons o se trouvent un chien ou une image. Le transmetteur Zayd ibn Khalidcommenta : Sur ce je me suis rendu chez Acha demander : abu Talha m'a rapportque le Messager a dit : 'Les Anges n'entrent pas dans les maisons o se trouvent unchien ou une icone, as-tu entendu cela du Prophte ? Acha rpondit : 'Non je n'ai pasentendu cela venant du Prophte, mais je vais te rapporter un autre incident, j'ai unjour accroch l'entre depuis la Mosque vers ma chambre un rideau avec desfranges comportant des dessins. Et je constatai le mcontentement du Prophte savue qui arracha le rideau et dit : Allah ne nous a pas command d'habiller lespierres et le ciment.'. Acha ajouta : 'J'ai dcoup le drap et fabriqu deux coussins,

  • que j'ai bourrs de tiges de dattier. Le Messager je m'a jamais fait de reproche cesujet." (Muslim ; abu Dawud.)

    * Dans d'autres variantes de ce rcit nous lisons : "A chaque prire ces images me rappellent lemonde"; "Les Anges n'entrent pas l o figurent des dessins", "au jour du Jugement ceux quidessinent cela seront invits les animer de vie, ce dont ils seront incapables et demeureront dansle feu", ou sans explication de son mcontentement. Ces commentaires sont des ajoutspostrieurs au rcit originel : ne pas avoir t command de dcorer les murs de la mosque.

    2) Un jour un chiot entra dans la chambre d'Acha et Gabriel ne vint plus visiter Muhammad.Jusqu' ce que Muhammad trouve le chiot et le sorte de la chambre et alors l'Ange arriva. Cetincident fut fusionn avec le rcit prcdant par abu Talha conduisant la croyance que les angesn'entrent pas dans une demeure o figure une image. Pourtant, dans le rcit sus-mentionn, Achaprcise ne pas avoir t tmoin d'un tel vnement. Autrement dit le fait que Gabriel ne viennepas n'est pas li un interdit sur les images. Ce rcit a volu au gr de sa transmission, au pointque Muslim rapporte le rcit du chiot selon ibn Abbas via sa tante Maymuna, or ce rcitest chadh et improbale. Que le mme incident de Gabril interrompant ses visites survienne troisfois est absurde : une fois avec Acha sans reproche sur les images, une fois avec Acha li unchiot et les images, une fois avec Maymuna li un chiot et les images. En outre le rcit d'Achaest formel : l'intrieur de sa chambre les coussins comportant des dessins taient utiliss par leProphte.

    3) Le jours de la prise de la Mecque, le Prophte vit des images dans la Ka'ba et s'abstint d'ypntrer demandant de les effacer au pralable.

    Il aurait trouv les images d'Abraham et Ismal reprsents avec des flches d'oracleset dit : "Que Dieu les punisse. Vraiment, ils n'ont jamais pratiqu d'oracle." (al-Bukhari, Anbiya, Hajj, Maghazi.)

    * D'autres variantes de ce rcit disent : Au jours de la prise de la Mecque, le Prophte pntrantdans la Ka'ba vit les images d'Abraham, Ismal et de Marie et dit : Faites attention ! Que fait cepeuple de Qorache ? Ils savent certes trs bien que les Anges n'entrent pas l o figurent desimages. Ils reprsentent Abraham avec des flches d'oracles, or jamais il n'a fait usage de celles-ci..

    La partie barre est clairement un rajout postrieur un mudraj'ul matn. Comment donc Qoracheaurait entendu une telle chose, qui plus est avant de raliser ces fresques...

    4) Ummu Habiba et Ummu Salama retourns d'Abyssinie contaient la beaut au Prophte desfresques d'une certaine basilique du nom de Maria.

    Acha rapporte : Lorsque le Messager tomba malade, l'une des pouses lui parlatd'une certaine glise nomme Maria qu'elle a vue en Abyssinie. Ummu Salama etUmmu Habiba avaient migr en Abyssinie. Elles racontrent donc la beaut de cetteglise et ses fresques. Le Prophte redressa la tte et leur dit : Ceux-ci, lorsqu'unsaint mourait, les vnraient en btissant dessus une glise qu'ils dcoraient de cesfresques. Ce sont au jour du Jugement les pires des gens tourments.. (al-Bukhari,Muslim.)

  • * Cet vnement est rapport selon ibn Mas'ud ainsi : J'ai entendu le Messager disant :'Les piresdes personnes les plus tourmentes en enfer seron les dessinateurs d'images.'. (al-Bukhari,Nasai.)

    * Le mme rcit est repris par ibn Umar sous cette forme : Le Messager dit :En faisant cesimages, ces dessinateurs seront tourments. On leur dira : 'Allez, animez ces images. (al-Bukhari,Muslim, Nasai.)

    * Cette remarque du Prophte au sujet des glises a t amplifie avec les autres rcits et lesdbats entre disciples du Prophte, et form un tabou encore augment par le commandement Ali de dmolir les idoles. ibn Hajar aussi souligne ceci. Or, il est question de condamner lavnration des saints. L'ide du "chtiment le plus dr aux dessinateurs" drive de cet incident.Dans certaines variantes on lit "donnez-leur la vie". Cet ajout est un commentaire rajout quin'mane clairement pas du Prophte. Du premier incident dcoule l'ide de tabou de "dcorer lesmaisons" et "pendre des tapis aux murs". En sorte que finalement, certains en dduisirent que leMessager maudit les dessinateurs, qui est une version interprtative de ces mmes vnements.

    C. Des Versets Contraires Ce Tabou :

    (Cor. 3:49) : Il era le messager aux enfants dIsral, [et leur dira] : 'En vrit, je viens vous avecun signe de la part de votre seigneur. Pour vous, je forme de la glaise comme la figure dun oiseau,puis je souffle dedans: et, par la permission dAllah, cela devient un oiseau. Et je guris laveugle-n et le lpreux, et je ressuscite les morts, par la permission dAllah. Et je vous apprends ce quevous mangez et ce que vous amassez dans vos maisons. Voil bien l un signe, pour vous, si voustes croyants! (Cor. 34:13) : Ils excutaient pour lui ce quil voulait : sanctuaires, statues, plateaux comme desbassins, et marmites bien ancres. - ' famille de David, uvrez par gratitude', alors quil y a eupeu de mes serviteurs qui sont reconnaissants.

    Si les images taient si svrement tabou, Salomon et Jsus n'auraient pas ralis ou commendde raliser des statues. Ce qui conforte clairement notre analyse critique prsente au sujet del'tablissement de cet interdit aprs le dcs du Prophte.

    Il est admis que le Temple de Salomon tait dcor de statues (Cor. 34:13), ce qui exclut un chtimentaussi svre l'encontre de leur ralisateurs. De mme que la frabrication par Jsus d'oiseaux de glaise

    (Cor. 3:49).

  • D. Conclusions :

    Le Prophte condamna la construction d'glises sur les dpouilles des saints en vue de les vnrer,il a empch d'accrocher un rideau avec des dessins de chevaux dans l'enceinte de la GrandeMosque en tolrant leur usage dans les chambres annexes, et fait effacer les icones de prophtesde l'intrieur de la Ka'ba. Or, son silence sur l'usage de ces images dans la chambre d'Acha prouveque ceux-ci n'taient pas prohibs dans les maisons. Si les images taient interdites, Jsus n'auraitpas form d'oiseau de glaise, Salomon n'aurait pas fait sculpter de statue. Voici la conclusion laquelle nous arrivons l'analyse systmatique de ces rcits.

  • VII. Divergences et Sodomie en Paleo-Islam :

    A la lecture de l'analyse critique que je vais partager ici, je prie les lecteurs de temporairementmettre de ct tout ce qu'ils ont lu ou entendu ce sujet pour se concentrer sur l'analyse. Il yavait en fait au sujet de la sodomie htrosexuelle entre les personnes maries dans l'islamprimitif, une divergence entre les Sahabas, et un consensus condamnant cela s'installa chez lesjuristes dans l'islam tardif progressivement. Ainsi, ibn Umar, al-Bukhari, et d'autres savantstenaient cela comme licite, et l'absence d'interdit ce sujet et la crainte de semer le trouble chezles nouveaux convertis des terres conquises faisaient que la plupart des Sahabas conservaient lesilence ce sujet, en sorte que l'influence judo-chrtienne dans le consensus interdisant cela estvident.

    A. Le rcit d'Umar abordant son pouse par l'arrire :

    A-1. Rcit selon ibn Abbas :

    ibn Abbas rapporte : " 'Umar vint trouver le Prophte et Lui dit : 'Je suis perdu.' Il lui demanda :'Et pourquoi cela ?'. Umar rpondit : 'J'ai retourn ma monture cette nuit.' Le Prophte ne rponditrien, puis ce verset lui fut rvl : 'Vos femmes sont pour vous comme un champ de labour.Abordez-les par o vous dsirez (jachre ou culture).' " (Tirmidhi, Tafsir.)

    ibn Abbas rapporte : "Que Dieu aie piti d'ibn Umar, il autorise de sodomiser les pouses. LesAnsar taient des polythistes qui cohabitaient avec les isralites. Les Ansar considraient lesisralites comme plus savants qu'eux-mmes. Pour cette raison ils les imitaient en beaucoup dechoses. Or, les gens du Livre n'abordaient leurs femmes que du mme ct. Cela tait considrcomme le plus honorant pour la femme. Et les Ansar avaient adopt tel quel cette pratiqueisralite. Les Qorachites eux, prenaient leurs femmes d'une faon humilante, les dshabillant et lesabordant par l'arrire. Aprs l'migration Mdine des Mecquois, l'un d'eux pousa une Ansarite etvoulu pratiquer cela avec elle selon leurs habitudes. La femme reffusa cela et lui dit : 'Chez nous lafemme n'est prise que par un ct, fais donc ainsi, ou ne me touche pas.' Leur diffrent grandit ettout le monde l'apprit finalement. Jusqu' tre report devant le Messager, et alors le versetsuivant fut rvl : 'Vos femmes sont pour vous comme un champ de labour. Abordez-les par ovous dsirez (jachre ou culture).' (2:223).'Par o vous voulez' signifiant 'par devant ou parderrire, mais vitez les rgles et l'anus'.".

    Dans cette version selon Tirmidhi suivant ibn Abbas, l'expression 'par devant ou par derrire, maisvitez les rgles et l'anus', est un commentaire d'ibn Abbas qu'il n'attribue ni au Coran, ni auProphte et donc mawquf. Cela n'est clairement un commentaire d'ibn Abbas.

    Par ailleurs, l'inquitude d'Umar dans ce rcit ne peut clairement pas concerner la copulation dansune autre position. Car il est impossible qu'Umar conoive une telle chose comme pouvant attirerla maldiction divine sur la simple remarque de son pouse Ansarite sur leurs usages propres. Ilest invraisemblable que cette inquitude dcoule d'autre chose, suivant le rcit, que la pratique dela sodomie avec son pouse. L'ide de gaspiller le sperme ou resmebler au peuple de Lotha ainsi pu le conduire s'inquiter suite la rponse de son pouse, quand celui-cisouhaita pratiquer -sans penser cela- la sodomie avec elle ou d'autres pouses selonleur usages. De plus, il apparait clairement que le second rcit dsigne disctementUmar et son mariage avec Asiya, voqu dans le premier rcit au sujet de ce fammeuxverset... Le fait que cela ait atteri dans les oreilles de tous sans que le nom du dsign

  • n'y soit toujours cit explique le souci d'ibn Abbas le citer, alors qu'il savait sonidentit qu'il transmet dans le premier rcit. Puisqu'il cite Umar dans le premier rcitde l'incident. La question de savoir comment la question est parvenue chez lesisralites est un tout autre sujet. En effet, il est vident que ce sujet trs intime ait ttransport chez les isralites par d'autres Sahabas, comme ibn Abbas hsite mme citer le nomd'Umar. Le report de cet incident chez les isralites est par ailleurs lier au fait que l'hsitation dela femme Ansarite tait une consquence de leurs usages. Or, la position d'ibn Umar sur ce sujetacquire ainsi une autre dimension, tant donn que l'incident concerne son propre pre.

    A-2. Tmoignage de Jaber sur cet incident :

    Jaber a dit : "Les juifs prtendaient que quand l'homme entreprenait des rapports charnels avec safemme en se tenant derrire elle, l'enfant, fruit de cette union, serait strobe. C'est pourquoi ceverset fut rvl : 'Vos femmes sont pour vous comme un champ de labour. Abordez-les par ovous dsirez (jachre ou culture).'" (al-Bukhari, Tafsir.)

    L'absence de l'ajout d'ibn Abbas dans ce rcit montre encore une fois que ce commentaire provientclairement d'ibn Abbas. La version rsume de l'incident en passant outre l'incident de Umar est relever ici.

    Dans la variante selon Jaber d'al-Bukhari nous lisons bien "de derrire", tandis que dans la versionaugmente moins saine de Muslim nous lisons "de derrire, mais par l'avant". Le mot "dubur"ayant en langue arabe un double-sens "arrire" et "anus". Il ressort donc par ce rcit quedans le rcit d'Umar suivant ibn Abbas il est bien question de l'anus contrairement son interprtation l'opposant ibn Umar.

    A-3. Rajout incrust au hadith par Zuhri :

    Jaber dit : "Les juifs disaient : si lhomme pntre le vagin de son pouse par derrire, lenfantnaitra avec un strabisme. Alors Allah a rvl : 'Vos femmes sont pour vous comme un champ delabour. Abordez-les par o vous dsirez (jachre ou culture)' ". Zuhri a ajout : "Sil veut parderrire, ou autrement, mais toujours dans le vagin".

    Dans la version de Tirmidhi, ibn Abbas dit : "(Sil le souhaite) par devant ou par derrire, etloignez-vous de lanus et des menstrues".

    A-4. Tmoignage d'ibn Umar sur cet incident :

    al-Bukhari rapporte, suivant ibn Umar, d'aprs Nafi : ibn Umar rcitait la sourate Baqara jusqu'arriver ce verset et s'interrompit pour demander : 'Sais-tu quel sujet ce verset fut rvl', etcomme je lui dis ne pas le savoir, ibn Umar expliqua propos de pntrer par derrire.'"

    En faisant cela, ibn Umar expliquait ainsi que la pntration de l'anus tait permis selon le Coran.Et cela se renforce selon le rcit d'Umar. L'inquitude de changer des positions n'ayant clairementpas pu provoquer une telle inquitude (la maldiction) chez Umar sur la simple parole de sonpouse selon leurs usages.

    al-Bukhari rapporte d'Abdussamad, selon son pre abd al-Waris ibn Said, suivant Ayyup al-Sahtiyani, d'aprs Nafi ; qu'ibn Umar a dit : "Le fait que l'poux pntre son pouse par l'anus".

  • A-5. Erreur de la thse du changement d'avis d'ibn Umar :

    Il est parois affirm qu'ibn Umar aurait chang d'avis ce sujet. Ce qui est erron. La source decette erreur est la suivante. ibn Umar autorisait la sodomie au sein des couples maris, et sachantcela un groupe de bdouins vint chez lui demander une fatwa disant : "Nous avons de jeunesesclaves, pouvons nous les aborder par l'anus en sorte de ne pas les laisser enceintes". ibn Umarleur rpondit : "Un musulman fairait-il ainsi ?". Cette parole d'ibn Umar sera rpercute par lesopposants la sodomie comme suit : "Nous avons demand ibn Umar s'il autorisait ou non lapratique de la sodomie, eu il a rpondu : 'Jamais ! Comment un musulman ferait donc ainsi ?'" Or,le rcit original montre qu'ibn Umar a juste rejet le droit de priver les captives de la chance detomber enceintes, ce qui leur rendait l'affranchissement la mise au monde d'un bb de leurmaitre. Comme la demande des bdouins concernait l'envie de les emcher de devenir libres et deles priver totalement d'une sexualit normale.

    A-6. Incrustion par Zuhri et ibn Abbas d'un commentaire au corpus du hadith :

    Les incrustions d'ibn Abbas et de Zuhri de commentaires propres au mme rcit a induit au fil dela propagation des rcits, la croyance que ces paroles rajoutes provenaient de Muhammad. Etdans certaines variantes, cela est finalement prsent parfois comme manant de lui, malgr queles versions les plus saines montrent que ce sont l des ajouts de ceux-ci exprimant celaexplicitement, avec les mmes chaines de transmetteurs biffurquant quelques transmetteurs plusloin pour finir par attribuer ces rajouts au Prophte. Mais ces rajouts altrent le rcit initial jusqu'inverser son sens.

    En effet, les mmes rcits nous sont parvenus avec la mme source la base, mais de faon faiblesuivant l'attribution des paroles de Zuhri et ibn Abbas Muhammad.

    B. Arrt d'Image Sur les Rcits Forgs :

    * abu Hurayra : "Celui qui aborde son pouse lors de ses menstrues ou par derrire, ou va chezles devins a dni ce qui a t rvl Muhammad.".

    Cela figure dans les quatre sunnan, Nasai le rapporte seulement dans son sunnen-ul Sughra,Darimi et Ahmad le transmettent en des termes propres. Ce rcit est souvent invoqu poursoutenir l'interdiction de la sodomie. Ce rcit selon abu Hurayra est cependant dfaillant,Temsemani explique que ce hadith est faible dans son ouvrage intitul "Sciences du hadith" que leChaykh abd el-Aziz ibn Seddik a rvis.

    * Albani a soutenu le hadith : "Ne les abordez pas par leurs siges" comme fiable. Mais ce hadithest trs faible. Cependant Albani a voulu renforcer celui-ci selon le rajout de Zuhri dans l'ouvragede Muslim pour le considrer hassan li ghayrihi.

    * Il n'existe au final aucun hadith sain prohibant la sodomie au sein des couples maris. Lacondamnation de cela le qualifiant de "petite sodomie", ou en soutenant que "Dieu ne regarderapas ceux qui pratiquent cela" sont tous faibles. Seul le hadith d'Umar au sujet du versetdisant "Abordez-les par o vous voulez" est sain.

    * Le rajout de Zuhri ce rcit est propre lui. La version suprieure du rcit figurant chez al-Bukhari autorise au contraire prcisment cela. L'expression "Comme ils le dsirent, en vitant les

  • rgles et l'anus" nous parvient encore par des chaines de transmissions faibles au nom dediffrents Sahabas.

    C. Contexte de la rvlation de la sourate Baqara :

    Aprs cette analyse mthodique, il ressort que le verset en question de la sourate Baqaraconcernait l'incident survenu entre Umar et Asiya l'arrive Yathrib, et que le fait qu'Umar aitvoulu aborder son pouse la manire de Qorech lors de leurs menstrues ou pour ne pas leslaisser enceintes, fut rejet par son pouse Ansarite. Selon ses propres paroles il avait donc"renvers sa monture" ce qui avait drang son pouse influence par les usages isralites deYathrib. Umar faisant un lien avec l'avortement et le peuple de Loth en arriva manifestement treterrifi et aller chez le Prophte ce sujet.

    Le rapport tablit entre le verset selon Jaber, ibn Abbas ou ibn Umar, avec les coutumes isralitesde cet incident d'Umar tant arriv aux oreilles de tous, montre que les hsitations le lier Umardans la plupart des rapport du rcit dcoulait de son malaise naturel. Il est donc clair que le versetconcernait bien Umar.

    * Au sujet du transfert de l'incident aux isralites et leurs commentaires, cela suggre diffrentshypothses.

    1. L'incident leur parvint avant le verset ou aprs. 2. Qui leur a rapport l'incident ? 3. Ils ont compris qu'il s'agissait de sodomie ou non. 4. Ils savaient ou pas que cet usage visait viter la grossesse.

    * Sur ce point, le contenu du verset par le rapport du verset avec l'ide de contrles de lareproduction est dterminant.

    1. Il semble peu probable qu'Umar ait attendu l'avis des isralites avant de venir chez leProphte.

    2. Il est vient que le caractre d'Umar rend invraisemblable que cela eut t report ches lesisralites par lui ou son pouse.

    3. La propagation de l'incident n'a pu que demeurer obscur aux yeux des isralites, commecela a t le cas entre certains jeunes Sahabas quant savoir s'il tait question de positionou de sodomie.

    4. Il semble probable que ceux-ci aient eut une ide plus ou moins vague de ce que lesQorache pratiquaient cela afin de contrler les grossesses, mais il est impossible d'ensavoir davantage.

    L'allusion au strobisme de leur part est une ironie sur l'ide de confusion entre les deux orifices.Ainsi, il semblerait qu'ils raillent cette mthode visant viter de laisser enceinte. Et jouent cettestratgie de confusion en sorte d'empcher cette pratique dshonnorante selon leurs moeurs chezles ignorants Arabes. Nanmoins, le Prophte ne tiendra de toute faon nullement compte de leurscommentaires dans sa rponse Umar en dictant le fammeux verset. La crainte d'tre maudit cause d'un changement de position tant tout simplement insoutenable.

  • C-1. Eviter la grossese en pratiquant la sodomie :

    Comme chez les autres peuples, les Arabes pratiquaient la sodomie pour viter les grossesses parla pauvret. La pratique de cela lors des menstrues ou quand les femmes allaitaient encore oupour ne pas trop vite dformer le corps des femmes tait chose courante... Ainsi, la sodomie taitd'usage pour le contrle de naissances.

    Quant aux isralites, ils considraient la pntration vaginale selon la position du mercenairehonnorant pour la femme, et s'opposaient svrement en le gaspillage du sperme. N'ayant pas laversion dfinitive sur le sens exact de la pntration par l'arrire par Umar de son pouse, suivantl'usage Qorachite visant viter la grossesse de son pouse ou durant ses rgles, il parait logiquequ'ils aient parl de prsum strobisme dans le cas de la naissance d'un enfant si cela est pratiqu.L'absence d'une telle superstition dans le judasme dmontre formellement qu'invention de cetargument afin de les dissuader de pratiquer cela l'avenir. Ils sous-entendaient bien-sr par l laconfusion entre les deux orifices, se moquant de leurs discussions au sujet des divergences quantaux positions ou orifices.

    Les Qorachites pratiquaient la sodomie en vue de contrler les grossesses ou durant lesmenstrues. Le verset a justifi le droit d'Umar dans cette pratique, dsignant les femmes commeun champ de labour grer de faon prvoyante pour eux-mmes, librement. L'ide del'interdiction de pntrer l'anus de sa propre pouse est donc une influence dcoulant des rajoutsde Zuhri et ibn Abbas lors de la transmission de cet incident, qui est le seul vnement fondcomme authentique dont nous possdons de transmissions saines et fiable sous certainesvariantes.

    C-2. Copulation durant les rgles :

    "Et ils tinterrogent sur la menstruation des femmes. - Dis : 'Cest un mal. Eloignez-vous donc desfemmes pendant les menstrues, et ne les approchez que quand elles sont pures. Quand elles sesont purifies, alors cohabitez avec elles suivant les prescriptions dAllah car Allah aime ceux qui serepentent, et il aime ceux qui se purifient'. Vos pouses sont pour vous un champ de labour; allez votre champpar o vous voulez et uvrez pour vous-mmes lavance [jachre ou culture].Craignez Allah et sachez que vous Le rencontrerez. Et fais gracieuse annonce auxcroyants !" (2:222-223)

    Acha rapporte : "Lorsqu'une de nous tions menstrues, le Messager commandait defermer/charger la source de l'coulement et s'unissait avec elle." (al-Bukhari, Hayd.)

    Ce que nous avons traduit ici comme "source" est dans la version originale en arabe exprim dansla formule : . Quant au terme "ss " interpt de diffrentes manires, ilsignifie en langue arabe la pntration. Les opposants de la sodomie au sein des couplesinterprtent cela de diverses manires.

    Dans une autre variante nous lisons " ". Ce qui signifie de bourrer le lieu dchirdes coulements, le renforcer.

    Mujahid rapporte que les Arabes abordaient leurs pouses par l'anus lors des menstrues. Seloncela ces deux rcits d'Acha et de Maymuna expriment que leur poux leur demandait de raffermirleurs tampons afin de pratiquer cela lorsqu'elles taient rgles.

  • Au Moyen-ge, les femmes rgles, si elles taient vierges laissaient simplement le sang menstruels'couler, et si elles n'taient plus vierges, bouchaient leur sexe par un morceau de bton enroul de

    tissus ou de coton.

    La pntration de l'anus tait considr comme n'importe quelle autre pratique rotique chez lesArabes avant l'islam. L'ide d'une interdiction par le Prophte de cette pratique ne se fonde surrien de fiable. Aucun interdit n'est dtenu que ce soit touchant la bouche, le vagin, entre lesseins... Ou l'anus... Ce qui est prohib lors des rgles est bien le vagin.

    Gnralement le terme "" est rendu dans certaines variantes comme le port d'une pagne,mais il est ici question d'empcher les coulements. Or, au Moyen-ge, lors des menstrues l'usagetait de fourrer un petit bton enroul de tissus et de cotton. Le terme " " des descriptions selonAcha ou Maymuna signifie en aabe l'ide de renforcer ou charger. Autrement dit, d'empchertemporairement les coulements.

  • VIII. Homosexualit et Paleo-Islam :

    A. Introduction :

    Plusieurs goulots d'tranglements se sont oprs dans la mise en place du droit musulman. Unpremier tranglement vit le jour