Paimboeuf - Civilisation Ligérienne

120
Directeurs d'étude : Saweta Clouet, Chérif Hanna, Jean-Yves Petiteau ensa nantes - arts de faire ESTUAIRE 2029 CIVILISATION LIGÉRIENNE Paimbœuf, une cité à envisager en commun Tirer des bords Lola Mahieu (PFE), Borha Chauvet (PFE) Markéta Vopelkova, Anthony Vong, Christophe Teixeira PAIMBŒUF

description

Un territoire frontalier à caractère insulaire. À Paimbœuf, tout est lisière, et s’ouvre vers l’ailleurs. « La ville pour celui qui y passe sans y entrer est une chose, et une autre pour celui qui s’y trouve pris et n’en sort pas ; une chose est la ville où l’on arrive pour la première fois, une autre celle qu’on quitte pour n’y pas retourner ; chacune mérite un nom différent. » Cette citation d’Italo Calvino, tiré de l’ouvrage Les villes invisibles, nous rappelle l’importance des diversités d’expérience données par un territoire traversé, vécu ou quitté. Ce groupe d’étudiants en architecture a expérimenté les trois à Paimbœuf et ils ont donné des noms à chaque phase de leur compréhension de cette ville. Les croisements et les mises en réseau de ces perceptions contrastées font que la ville ne s’identifie plus par une image unique objective mais par un collage multiple et subjectif. Après avoir croisé ces multiples visions, personnelles et issues de la parole

Transcript of Paimboeuf - Civilisation Ligérienne

  • 1ESTUAIRE 2029

    Directeurs d'tude : Saweta Clouet,Chrif Hanna, Jean-Yves Petiteau

    ensa nantes - arts de faire

    Tirer des bords

    Un territoire frontalier caractre insulaire. Paimbuf, tout est lisire, et souvre vers lailleurs. La ville pour celui qui y passe sans y entrer est une chose, et une autre pour celui qui sy trouve pris et nen sort pas ; une chose est la ville o lon arrive pour la premire fois, une autre celle quon quitte pour ny pas retourner ; chacune mrite un nom diffrent.

    Cette citation dItalo Calvino, tir de louvrage Les villes invisibles, nous rappelle limportance des diversits dexprience donnes par un territoire travers, vcu ou quitt. Ce groupe dtudiants en architecture a expriment les trois Paimbuf et ils ont donn des noms chaque phase de leur comprhension de cette ville. Les croisements et les mises en rseau de ces perceptions contrastes font que la ville ne sidentifie plus par une image unique objective mais par un collage multiple et subjectif.

    Aprs avoir crois ces multiples visions, personnelles et issues de la parole habitante, ils se permettent denvisager des projets aux multiples facettes qui parlent de civilisation ligrienne, didentit paimblotine et dun nouveau regard, tourn vers lavenir et enrichi par le pass.

    ESTUAIRE 2029

    CIVILISATION LIGRIENNEPaimbuf, une cit envisager en commun

    Tirer des bordsLola Mahieu (PFE), Borha Chauvet (PFE)

    Markta Vopelkova, Anthony Vong, Christophe Teixeira

    PAIMBUF

    Directeurs d'tude : Saweta Clouet, Chrif Hanna, Jean-Yves Petiteau

    arts de faire - fvrier 2015

    Vue d

    e Paim

    buf

    depu

    is la p

    rairi

    e de D

    onge

    s, pho

    to pr

    ise pa

    r Jus

    tine C

    loarec

  • 2Remerciements :Christian Dautel, directeur de lENSA Nantes Nicolas Schmitt, secrtaire gnral de lENSA Nantes Pascal Pras, vice-Prsident de Nantes Mtropole pour son investissement pour l'association arts de faire

    Thierry Brutus, Maire de Paimbuf, et Marie-Anna Lode, adjointe Territoire, Environnement, Urbanisme, Espaces vertsMme Benbelkacem, Maire de Corsept, et Herv Gentes, adjoint conomie et BudgetMalika Djerrar pour sa gentillesse et son hospitalit Jade, le sixime membre de notre quipe de l'Atelier RegainSerge Gautier pour son aide et sa disponibilitDenis, Malle et tous le reste de la famille Hamard pour le temps qu'ils nous ont accord, la visite de la maison et les ptes carboDominique Leroy et Christian Champin pour nous avoir fait dcouvrir leurs universLe vrai et le faux Johnny de Paimbuf pour le pastis et la compagnieGaston, Mme et Mr Jol Simon pour ces agrables voyages dans le pass de PaimbufVronique Mathot et Dominique Golle pour leurs engagements, passs et venirSebastien Lhermite pour ses informations prcieusesRene Maury et Jean-Pierre pour la dcouverte de l'univers du mareyageStephanie Aumonier, Erwann Le Floch et Didier Mac pour les encouragements s'engager pour la pche en LoireRachel de l'Office du Tourisme, Xavier Couplet, Vronique Georges, Stephane Muller, Olivier Messager, Jean-Franois et Nicolas Mazan, Chantal et Maurice LevyLes enfants des classes de CM1 et de CM2 de l'cole des 4 Amarres qui se sont prts avec enthousiasme notre "Time's Up" paimblotinTout les participants aux ateliers publicsToutes les personnes que nous avons rencontres et que nous avons oublies de citer

    Merci tous, Paimbuf est vraiment une ville accueillante et pleine d'avenir !

    Simone et Lucien Kroll, jardinire paysagiste et architecteCendrine Robelin, cinaste Flore Grassiot, architecteRicardo Basualdo, artiste et scnographe urbain ;Evelyne Thoby, responsable de la reprographie de lENSA Nantes, pour son travailChrif Hanna, Saweta Clouet et Jean-Yves Petiteau, enseignants lENSA Nantes

  • 3ESTUAIRE DE LA LOIRE TERRITOIRE EN MOUVEMENT

    CIVILISATION LIGRIENNEPAIMBUF, UNE CIT ENVISAGER EN COMMUN

    TIRER DES BORDS

    LOLA MAHIEU ET BORHA CHAUVET (PFE), MARKETA VOPELKOVA, ANTHONY VONG ET CHRISTOPHE TEIXEIRA (MASTER)

    cole Nationale Suprieure dArchitecture de Nantes arts de faire - fvrier 2015

    Directeurs d'tude : Saweta Clouet, Chrif Hanna, Jean-Yves PetiteauESTUAIRE 2029

  • 4PRFACEChrif Hanna et Jean-Yves Petiteau

    Lestuaire de la Loire : un territoire en mouvement

    Lestuaire de la Loire est, de son origine nos jours, le territoire de tous les dparts, celui des voyageurs, des aventuriers, celui des conqurants et des migrants.Les villes de lestuaire se sont greffes sur les quais o ont transit les hommes, les marchandises et la valeur.

    Ce territoire instable au rythme des crues, des mares, des creusements du lit dun fleuve sauvage sur lequel se croisaient migrants et commerants est devenu lespace privilgi dune immigration. Le mouvement sinverse, le territoire sinvente au fil de limaginaire et devient lenjeu de multiples investissements.La valeur de ce territoire repose sur un hritage, celui des mobilits antrieures, dont les infrastructures conservent la mmoire. Elle repose sur les dplacements et mouvements qui les investissent aujourdhui, multipliant les croisements, liens et concidences sur lesquels se jouent de nouveaux rapports de civilit et une nouvelle urbanit.Un monde sinvente au croisement de ces mouvements, une mtropole originale se construit sur les liens que les nouveaux et anciens habitants tissent sur un paysage redcouvert donc rinvent.

    La question sur laquelle repose le mnagement de la future mtropole estuarienne, repose sur la qualit de nouveaux espaces-temps sollicits par la mise en rsonance des diffrents territoires.

    Tirer des bords : une mtaphore pragmatique...Mobiliser une rsilience

    En mer, tirer des bords, cest poursuivre sa route au prs serr contre le vent.Remonter lestuaire contre le vent , souvent contre courant, cest engager un parcours de reconnaissance. Cest retrouver au prsent les traces dune histoire.

    Tirer des bords, cest, en louvoyant, rveiller les traces dun dplacement antrieur; celles des liens qui peuvent encore mobiliser le territoire.Lestuaire est un territoire en mouvement : celui du fleuve, de la mare, des marais et de lestran que lon protge ou que lon sdimente. Les btiments ou les infrastructures ne suivent pas la mme temporalit que celle des constructions ancres sur le sol.

    Lestran, les rives, les bords, les berges et les quais ne subissent pas seulement les mouvements naturels du fleuve ou de la mer, ils bordent un territoire continental. Lieux des passages et transactions qui animent, modifient et obligent rinvestir les espaces o les hommes et marchandises embarquent ou dbarquent. Ils deviennent miroir des grandes mutations conomiques inscrites dans un rapport de mondialisation.

    Sur un tel espace en mutation, les strates de chaque occupation recouvrent la mmoire des changes et valeurs sur lesquelles se rejoue, priodiquement, dans un rapport daltrit, une identit des hommes et des lieux.

    Ces implantations et ces effacements obligent,

  • 5comme le monde non encore dcouvert, redcouvrir un territoire qui sinvente et renat au fil de lhistoire.Si les rives ne recelaient pas un potentiel, jamais les nouveaux conqurants ne rinvestiraient priodiquement cet espace dont la valeur repose sur la transaction. Et parce que ce territoire sinvente chaque phase de lhistoire ; le reprage doit tre analys et pratiqu comme une aventure : celle dune dcouverte et dune relecture du potentiel que rvle cette identification des traces.Retrouver ces traces, cest mobiliser des liens que chaque frontire met en tension entre des territoires, lointains ou proches. Cette reconnaissance en acte des traces qui tissent les relations potentielles dun bord par rapport ses diffrents contextes permet dvaluer, de choisir et de construire les liens qui placent chaque projet comme lattente dune relation, dun change et dune ngociation.Ce que nous rvle chaque ngociation, cest que ce qui schange dborde ou dplace lobjet dans sa fonction ou sa dfinition premire.Les arguments de lchange mobilisent de nouveaux contextes. Ce qui est important nest pas toujours la fonction premire, mais ce quelle induit comme rapports sociaux. Ce que lon change dans lchange. Ce nest jamais ni lobjet lui mme ni son usage mais sa valeur1 qui est totalement relative la reconnaissance des partenaires de lchange et du contexte.

    Sur un espace en mutation, la rvlation de ce maillage dynamique est la premire cl pour la mise en uvre dune problmatique de lamnagement.

    Ce sont donc les liens, le contexte et lenjeu de chaque traverse qui permettent de rinventer le potentiel de chaque territoire.

    1 Ce quun conomiste /anthropologue: Georges Hubert de Radkowski analyse dans son ouvrage : La mtamorphose de la valeur, Presses universitaires de Grenoble, 1988

    Le reprage pour cela nest pas neutre puisque le dplacement du dcouvreur est dj une mise lpreuve dune interaction ; soit la reconnaissance dun change, qui rvle le potentiel de chaque parcelle ou fragment sollicit, par lexprience dun tel dplacement.

    Lestuaire est par excellence, un territoire en mouvement. Il nest pas seulement le lieu dune identit remarquable, mais, le territoire privilgi dune problmatique nouvelle. Le lieu dune exprience o sexplicite un regard nouveau sur le territoire.

    Le master 2015 est la 8me dition dune dmarche stratgique centre sur lEstuaire de la Loire. Chaque session est loccasion dexplorer de nouveaux espaces diffrentes chelles ; les mobiliser et rendre explicites des arts de faire et des arts de vivre, peu ou pas toujours reconnus par les experts et professionnels de lamnagement.

    Aprs La mtaphore dune le en 2013 et import/export en 2014, la thmatique retenue pour le projet actuel tirer des bords tente de retrouver sur les traces de la mmoire, la dynamique dun mnagement capable dinaugurer un processus de rsilience in-situ.Cette dmarche propose avec les personnes qui y vivent, un projet : mnagement/amnagement sur les communes de : Nantes (Chantenay), Frossay, Cordemais, Donges, Paimbuf, Trignac, Saint-Brvin. Et les lisires quils contaminent.

    Ce livre, parce quil est une reconnaissance de lart de vivre et lart de faire sur chaque espace abord, est un document ressource pour aider chaque communaut rflchir et laborer des propositions qui valorisent lidentit des diffrents lieux et mobilisent les potentialits reconnues lors de cette premire enqute-participation , prsentant un reprage et de libres propositions.

  • 6Saint Nazaire

    Saint Brvin

    Donges

    PAIMBUF

    Frossay

    Cordemais

    Le Pellerin

    Couron

  • 7Le Pellerin

    INTRODUCTIONPaimbuf est une de ces ville-village de type insulaire, qui jalonnent les mandre de l'estuaire de la Loire entre Nantes et Saint-Nazaire.

    Elle est reconnaissable sa forme d'amande, situe au goulet d'tranglement de la Loire, face la raffinerie de Donges. Cette commune au territoire contraint, 2,2 km2, la deuxime plus petite du dpartement, fait partie de la Communaut de Communes Sud Estuaire et accueille 3250 Paimblotins. Sa forte densit de 1614 hab/ km2, plus leve que Saint Nazaire, loblige rpondre des enjeux qui sont ceux de grandes villes. D'ailleurs Monsieur Le Maire, Thierry Brutus, est le seul lu de gauche parmi les lus de la CCSE, en cela Paimbuf se distingue au sein du pays de Retz et tend se rapprocher plus de la politique de la mtropole Nantes-Saint-Nazaire, en accord avec son pass d'avant-port de Nantes et de cit industrielle.

    Mais Paimbuf, ce n'est pas que cela. En tant qu'tudiants l'cole d'architecture de Nantes nous avons t la rencontre de ses habitants, comprenant avec eux les enjeux et la difficult projeter sur ce territoire. Nous profitons de la publication de ce livre pour vous exposer notre dmarche, notre comprhension de ce territoire et nos propositions pour son futur.

    Paimbuf est un port et je peux vous assurer que ds qu'on sintresse elle, on est vite emmen ailleurs. Lieu de passage la fois marin et routier, c'est une escale qui cache normment d'histoires et qui abrite ceux qui savent les couter. Et ceux-l en ont plein d'autres vous raconter. Pauline

    CouronChantenay

    Nantes

  • 8Vue sur le quai Boulay Paty

  • 9Vue sur le quai Boulay Paty

    SOMMAIRE

    4 PRFACE7 INTRODUCTION9 SOMMAIRE10 CALENDRIER

    12 UNE CIT EN LATENCE TRAVERSER14 Paysage en suspens20 L'envers du dcors

    24 UNE LE EN HRITAGE S'ARRTER26 Rencontres en rseaux30 Ancrages historiques32 Frise chronologique34 Terrains gagns sur la Loire

    36 UNE ESCALE PAIMBLOTINE RESTER38 Introduction au dbat40 Une personne, un lieu, une rencontre42 Mobilit estuarienne44 Pratiques paimblotines46 Moyens d'expression48 Notre Paimbuf50 Perspectives territoriales

    52 UN PASS EN DEVENIR S'ENGAGER54 Des pratiques en perspective56 Rseau(nance) estuarienne

    60 DISPOSITIFS DE NGOCIATION EN INTERACTION MNAGER62 Des envies communes mettre en ngociation64 Des pratiques, des personnes, des temporalits66 Mnager pour amnager68 Carte d'implantation

    70 DISPOSITIFS DE NGOCIATION 72 FENTRE SUR LOIRE Marketa Vopelkova74 CO-OP AGRICOLE Anthony Vong76 ATELIER PUBLIC Christophe Teixera

    80 PETITS PCHS DE LOIRE Lola Mahieu

    94 DES-RIVES EN MTAMORPHOSE Borha Chauvet

  • 10

    CALENDRIER

    DCOUVERTE DU SITE

    Analyse cartographique et historique Atlas du paysage, SCOT, recherches

    Intervention Flore Grassiot Prparation de l'atelier public

    CARTOGRAPHIE/ITINRAIRES

    Septembre Octobre

    Choix du site

    Confrontation aux diffrents discours habits

    Sur la route, dcouvrir en passant, survoler

    SENSIBLE

    SOCIAL

    Prendre rendez-vous, rencontrer, se faire guiderRencontres en rseaux

    SARRTER

    TRAVERSER

    LA VISITE

    LA VISITE

    LA VISITE

    RESTER

    Premire visite de Paimbuf

    Atelier Participatif l'Atelier Re'gainRites de passages, coute et motions

    QUOTIDIEN

    Dormir, manger, se faire inviter, partager

  • 11

    RESTER

    PROJETS

    Rvler une civilisation ligrienneMENAGER

    RETROUVER LA LOIRE NOURRICIRE

    Intervention Ricardo Basualdo Comment intervenir sur Paimbuf ? Il faut soutenir les activits existantes !

    ATELIER PUBLIC

    FAIRE LA VILLE EN COMMUNIls ont perdu leur mcne !

    Quel est le problme Paimbuf ?

    MNAGEMENTDLIBRATION

    Novembre Dcembre

    WORKSHOP

    POLITIQUE

    Prendre parti, slectionner, dbattre, imaginer

    S'ENGAGERAtelier Participatif l'Atelier Re'gainRites de passages, coute et motions

    QUOTIDIEN

    Dormir, manger, se faire inviter, partager

    Itinraires avec Gaston, Dominique, Denis et Malle pied, en voiture, pied, en vlo

  • 12

    Vue sur Donges depuis le quai des messageries

  • 13

    Vue sur Donges depuis le quai des messageriesLa latence (du latin latens, cach) dsigne la qualit d'une proprit dissimule et amene

    apparatre ultrieurement

    Lorsquon arpente les quais de Paimbuf, on a le sentiment que cette ville regarde ailleurs, quelle se tourne vers lhorizon dun exotisme qui est lorigine de son existence. Un front urbain fait de faades colores qui affrontent lhorizon. Tout ici semble attendre de voir resurgir de lhorizon la silhouette, qui autrefois tait celle dun navire, dun avenir. Se tourner vers la mer cest une faon desprer et dimaginer des histoires, une faon dchapper et de ne pas regarder ce quil y a l sous nos pieds. Ici tout attend, en silence, comme le ferait une femme de marin qui attendrait le retour de son bien aim, en scrutant le large chaque jour le cur toujours plus lourd. Les arbres, les Paimblotins, les maisons, les mouettes, la Loire, Paimbuf attend que quelque chose revienne.

    TRAVERSERUNE CIT EN LATENCE

  • 14

    PAYSAGES EN SUSPENS

    Paimbuf c'est particulier parce quon a les maisons dun ct, compactes, et de lautre ct on a une grande tendue sur la Loire,

    ce vide autour, limmensit. Et au dbut a nous faisait un peu peur en fait, quand on

    est arriv ici on est pass sur ce boulevard l et on sest dit on ne sinstallera jamais ici.

    Quand on voit le paysage de nuit, on se dit quil faudrait vraiment faire un festival

    lectro ici parce que a fait vraiment le ct moderne et industriel, avec justement cette faade l un peu Manhattan en face.

    Ds notre premire traverse de l'estuaire, on se retrouve face un paysage horizontal ponctu d'infrastructures marquantes. Se superposent et se succdent les paysages industriels, les prairies humides bocagres et les marais. Paimbuf se trouvant larticulation entre la Loire monumentale, estuarienne et le plateau bocager mridional, la traverse de cette commune s'est rvl tre un moment d'observation privilgie de ces paysages, entre terre et fleuve. Au cours de nos explorations nous nous somme laiss conter ce paysage si particulier, travers le regard sensible d'un Paimblotin, Denis Hamard. Il nous a guid pas pas sur la rive nord-ouest de Paimbuf. Il pleuvait ce jour l et son fils tait avec nous, c'est pourquoi fidle ses habitudes lorsque ce genre de climat tombe sur Paimbuf, il nous a propos aprs une courte promenade d'aller vite se rfugier au Caf de la Loire, se rchauffer et partager un moment convivial. Cette rencontre et cet itinraire nous a permis de dcouvrir des pratiques, celles de sa famille et de ses amis, et le regard que les paimblotins peuvent porter sur ce tableau changeant, qui dfile en arrire plan de ce lieu que Denis nhsite plus appeler : Notre Jardin ! .

    SUD

    Parce qu'en fait en voyant ce ct vide de Paimbuf, ben au dbut a fait un peu peur. Et

    puis finalement en fait on fini par tomber amou-reux de cette faade l de la Loire, parce que cest ce qui nous amne vachement de lumire et puis

    c'est un paysage qui change tout le temps.

    Ds quil fait bien beau et que les enfants peuvent mettre les fesses sur le sable on sarrte sur cette plage l, et on va aprs le boulot le soir avec une bouteille de ros et un truc grignoter, et on se

    fait a. On est plusieurs familles faire a.

  • 15

    NORD

    Parce qu'en fait en voyant ce ct vide de Paimbuf, ben au dbut a fait un peu peur. Et

    puis finalement en fait on fini par tomber amou-reux de cette faade l de la Loire, parce que cest ce qui nous amne vachement de lumire et puis

    c'est un paysage qui change tout le temps.

    On a jamais le mme tableau sur la Loire en fonction du ciel, en fonction de ce que

    crache Donges en face, qui peut se sentir des fois au niveau des odeurs, et puis la brume aussi qui vient den face, en face il y a tous

    les marais derrire.

    Aux couleurs de novembre quand les matins sont trs froids et que le ciel est bleu, on a

    tout du bleu ici et l on a la brume qui cache tout en face et donc on a limpression dtre sur les bords de mer, parce quon a plus rien

    en face en fait.

    Ds quil fait bien beau et que les enfants peuvent mettre les fesses sur le sable on sarrte sur cette plage l, et on va aprs le boulot le soir avec une bouteille de ros et un truc grignoter, et on se

    fait a. On est plusieurs familles faire a.

    Les enfants pataugent dans la Loire mme si cest interdit, parce quil y a du courant. Mais bon, il

    faut prendre ses responsabilits. Aprs les gens de Paimbuf nous disent que, de toute faon, ils ont toujours saut du ponton ! Les enfants prennent

    leur aise avec la Loire et nous aussi.

    Voil la plupart du temps quand il fait beau, les papas finissent leur boulot et ensuite rejoignent les

    mamans avec les enfants sur le bord de Loire ou aux jeux. La plupart du temps cest un cot assez festif

    et dtente, en fin de journe quand il fait beau.

  • 16

    Lhistoire gologique et hydrographique du territoire de lestuaire a conditionn le dveloppement urbain. Les bourgs se sont implants sur les socles rocheux en fonction des contraintes naturelles, adoptant un urbanisme insulaire ou de coteau qui s'adapte aux conditions spcifiques des marais et de la Loire. Le relief se distingue ainsi par son horizontalit qui s'tend sur une vaste surface, gnrant un milieu globalement ouvert o l'eau tient une place primordiale. En effet, les nuances hydrauliques se lisent clairement dans la structuration du paysage, du fait des variations constantes du marnage de la Loire, du va et vient des bancs de sable ou de l'inondation des vastes tendues composant les terres basses.

    Dans cette logique durbanisation contrainte, la commune de Paimbuf se dveloppe entoure dalluvions, sdiments colports par la Loire. Ce petit territoire, mont rocheux encercl par les eaux, possde ds ses origines un caractre insulaire.

    Aujourdhui, Paimbuf conserve de ses origines sa forme en amande qui conditionne sa faible superficie de 2 km2. Ces frontires, par le fort caractre identitaire du paysage qu'elles donnent voir, offrent des visions de la ville compltements diffrentes.

    En effet au nord, sur la rive "principale", Paimbuf souvre sur une faade maritime et contemple un paysage monumental et estuarien. Ce paysage est imprgn de pratiques lies lindustrie, la culture ligrienne et le balnaire. Les activits portuaires ont eu un grand impact anthropique sur ce territoire et sillustrent Paimbuf par la cration dune pinde artificielle louest de la commune et le remblaiement du bras du Migron ( la fermeture du canal de la Martinire) lest. Il a permis la cration du site du carnet et la formation de la vasire.

    Au sud, en revanche, sur la rive "secondaire", la commune souvre vers larrire pays et son paysage marcageux, laissant percevoir au loin le plateau bocager du pays de Retz. On y trouve des pratiques lies lagriculture, llevage et lartisanat du terroir. Afin de pouvoir pratiquer au mieux ces activits agricoles les espaces naturels sont progressivement domestiqus avec la construction de rseaux dirrigation. A prsent le sud de Paimbuf est un paysage de marais surmont de contrefort bocagers.

    Mais le paysage cest avant tout celui qui le regarde, la perception d'un lointain inaccessible que l'on contemple avec dtachement. Quon soit de passage ou quon reste Paimbuf, on ne reste pas insensible ces paysages, nuancs par les changements de luminosit au cours de la journe ou encore les alternances des saisons. On se fait son propre tableau, sa propre histoire.

  • 17

    Vue depuis le Pays de Retz Vue depuis la Loire

    Paysage s'ouvrant sur la raffinerie de Donges, rive Nord

    Paysage s'ouvrant sur les marais, rive Sud

  • 18

    Dans ce paysage remarquable, le dveloppement urbain et les oprations venir, notamment l'essor d'infrastructures technologiques et portuaires doivent s'inscrire dans une logique de prservation des zones humides et environnementales pour conforter d'une part leur identit, d'autre part leur reconnaissance. Paimbuf est donc un point stratgique pour parler de transition nergtique et dquilibrage de lintervention humaine sur lestuaire. En effet, sa priphrie Est se trouve Le Carnet, site futur pour le dveloppement des nergies renouvelables qui doit russir le dfi de faire cohabiter industrie et zones protgs.

    En effet la CCSE possde 29% d'espaces protgs et 63% de terres agricoles pour seulement 8% d'espace urbanis. Les zones humides sont mises en valeur et protges en restreignant le dveloppement urbain dans les limites communales. Des coupures urbaines figurant dans le Schma de Cohrence Territoriale (SCOT) du Pays de Retz permettent une aration des zones habites et une structuration du territoire entre des fonctions agricoles, paysagres, rcratives ou environnementales. L'eau constitue un lment important dans le territoire du Pays-de-Retz (La Loire, le Marais breton, le lac Grand-Lieu), raison pour laquelle le SCOT veille son quilibre conformment la Loi Littoral et la Directive Territoriale dAmnagement de lEstuaire de la Loire.

    Finalement, tout est frontire Paimbuf et chaque frontire est un nouveau vide, une nouvelle ouverture sur lhorizon. En regardant au loin, on relie la commune des territoires en arrire-plan, on la fait dialoguer avec d'autres figures du paysage ligrien. La porte du regard oublie les frontires communales et gologique de Paimbuf qui semblent la limiter actuellement.

    Finalement lorsquon traverse Paimbuf, dans un premier temps on a une seule vision de l'horizon, puis en prenant le temps de se laisser apprivoiser par le paysage, on prend conscience que cette ville joue un rle d'interface. Elle a un rle darticulation face aux diffrents enjeux que portent ces horizons estuariens.

  • 19

    Le Carnet

    Paimbuf

    Pays de Retz

    Donges

    http://www.paysages.loire-atlantique.gouv.fr/

    Territoire enjeux Espaces enjeuxEnjeux environnementaux

  • 20

    L'ENVERS DU DCOR

    Suite notre premire visite, nous dcidons de revenir interroger la vie aux frontires de Paimbuf. Nous avions dj vu la faade maritime, cette fois-ci nous nous rendons la frontire avec les marais. Aprs une longue discussion avec un couple d'habitant nous dcouvrons l'envers du dcors : l'arrire de la ville en mme temps que le climat politique et social de Paimbuf, son pass lourd porter et une situation conomique difficile. Une heure de dbat entre plaidoiries politiques et souvenirs d'un temps o la ville tait plus forte.

    Des frontires tangiblesNotre rencontre avec Charlie* se fait dans le quartier des castors, les maisons ouvrires construites par l'usine Kulhmann l'entre sud est de la ville. En suivant Charlie et sa femme dans leur jardin nous avons alors simultanment dcouvert les prairies humides, spares de la ville par un canal, et le discours de ce couple qui ne voit plus d'issue pour leur ville. Ce dfaitisme est partag puisqu'il a trouv cho lors des ateliers publics, nous le verrons par la suite. Charlie nous a livr un condens des rclamations paimblotines rcurrentes. Nous parlons des frontires d'abord, la vue du canal au fond de son jardin. "La densit urbaine et la taille rduite de Paimbuf fait quon se trouve en la parcourant trs souvent

    en situation de territoire frontalier." En effet comme on l'a vu, sa superficie fait d'elle la deuxime plus petite commune de la Loire-Atlantique. De nombreux paimblotins ont le sentiment que la ville est contrainte par ses limites, malgr les terrains gagns sur la Loire l'est et l'ouest. L'espoir que de nouvelles entreprises s'installent est contredit par l'absence de terrains libres (et non pollus par l'industrie chimique). Les entreprises qui ont choisi de s'installer Paimbuf sont en fait sa priphrie (soit en dehors de sa zone foncire). L'adresse postale est celle de la commune voisine, pourtant elles se disent "de Paimbuf ".

    Dlimitation des SCOT

    Paimboeuf

    "Il n'y a rien, rien Paimbuf. Pourtant on paye les impts les plus chers du pays de Retz ! " Charlie*

  • 21

    Dlimitation des SCOT

    14

    56

    3

    2

    Arrire du jardin donnant sur le canal"Il n'y a rien, rien Paimbuf. Pourtant on paye les impts les plus chers du pays de Retz ! " Charlie*

    Cartographie des espaces urbaniss pour la CCSE

    Porte du pays de RetzUne communaut de communes "a pour objet d'associer des communes limitrophes en vue de l'laboration d'un projet commun de dveloppement et d'amnagement de l'espace", selon le code des collectivits territoriales.La Communaut de Communes du Sud Estuaire (CCSE) regroupe les communes de Saint Brvin les Pins (1), Corsept (2), Paimbuf (3), Saint Pre en Retz (4), Saint Viaud (5) et Frossay (6). Elles ont toutes un rapport direct au fleuve et forment la rive ligrienne du Pays de Retz. Aussi, Paimbuf, cit situe au goulot d'tranglement de l'estuaire se trouve tre la

    ville la pointe du Pays de Retz. Elle est " la porte sur la Loire" qui s'oppose "l'arrire-pays", expression qui dsigne les communes plus rurales des bocages du sud. En effet, Paimbuf est un cas part dans le Pays de Retz. Comme Frossay, elle a une emprise communale qui s'tend jusqu' la rive d'en face, mais contrairement cette dernire sa densit urbaine et son histoire industrialo-portuaire font que son rattachement au SCOT Pays de Retz plutt qu' celui de la mtropole Nantes-Saint-Nazaire est une vraie question.

    * Le prnom "Charlie" a t modifi

  • 22

    Des typologies d'habitats denses et varis La CCSE en dbatCharlie et de nombreux paimblotins ont du mal accepter la gestion de cette CCSE "prside par Saint Brvin qui vampirise les activits et les services". La commune souffre de la comparaison avec ses voisines Corsept "qui a souvent des vnements, des nouveaux quipements" et Saint Viaud "bien plus riche". Ce discours s'appuie sur le souvenir de la Paimbuf sous-prfecture, alors ville phare du sud estuaire. Mais les rles sont autres maintenant avec le dveloppement dmographique et conomique de la cit balnaire de Saint Brvin. Avec la communaut de communes s'opre une mutualisation des moyens et des quipements, l'offre et la demande se rpartissent maintenant sur un territoire plus grand. Mme si Paimbuf garde les coles et le centre socio-culturel, l'offre culturelle et associative se dlocalise dans les communes voisines la recherche de subventions ou de locaux plus appropris. "Il n'y a rien faire ici" nous dit Charlie.

    Des problmatiques urbainesCe manque d'animation est comparable d'autres communes de la mme ampleur mais beaucoup plus choquant Paimbuf qui tait si anime auparavant. Cette "cit la campagne" prsente aujours'hui des caractristiques trs urbaines sans y proposer l'mulation culturelle laquelle on pourrait s'attendre. Sa densit importante (1614 hab/km2) est suprieure celle de Saint Nazaire mais il n'y a aucun thtre, cinma et seulement deux bars qui sont rarement ouverts le soir. Paimbuf a galement des problmatiques sociales importantes avec un taux de logements sociaux beaucoup plus lev que ses voisines. Le logement social y reprsente en effet 32,6 % du parc locatif alors qu'il est de 4,1 % en Pays de Retz et 14,4 % en Loire-Atlantique. Aussi, en 2011, plus de la moiti (51,1 %) des foyers fiscaux paimblotins taient non imposables contre 40,4% dans le reste du dpartement.

    Cette commune est aussi la seule avoir une politique de divers gauche dans la CCSE (tous divers droite sauf Corsept dsans tiquette). Elle concentre aussi de nombreux services d'aides sociales (centre socio-culturel, antenne de la Croix-Rouge).

    Article paru dans Libration en 1998, la suite de la fermeture de la dernire industrie chimique. lire en Annexe 1.

    Revenus par Unit de Consommation pour les communes de Loire-Atlantique en 2011 :

    Paimbuf 16875

    CC Sud Estuaire18282

    16500 moyenne :19803 20500

    Part de logement locatifs sociaux pour les com-munes de Loire-Atlantique en 2011 :

    CC Sud Estuaire4 %

    Paimbuf33 %

    aucun moyenne :15 % 40%

    ce qui est xig par la loi : 25 %

    Maison individuelle, Bd Dumesnildot

    Rue Gn De Gaulle Btisse en pierreCit des Amourettes

  • 23

    Des typologies d'habitats denses et varis

    Article paru dans Libration en 1998, la suite de la fermeture de la dernire industrie chimique. lire en Annexe 1. Catgorie socioprofessionnelle des mnages

    Loire-Atlantique en 2011Paimbuf en 2011

    ZAC du Petit-PaimboeufLotissement en face du Super U

    Lotissement en fond de parcelle Rue Gn De Gaulle Btisse en pierreCit des Amourettes

    Un travail l'chelle du territoire Comme on peut le voir dans ces diagrammes circulaires, en 2011 les mnages paimblotins sont majoritairement retraits ou ouvriers. Cela explique que le revenu par unit de consommation soit si faible par rapport la rgion. Pourtant sur le territoire de Paimbuf en 2011 on recense autant d'actifs que d'emplois (1200) mais qui sont majoritairement employs ou professions intermdiaires. Qui sont les gens qui travaillent Paimbuf et o travaillent les paimblotins ?

    Un traumatisme rcentNous sommes repartis de chez Charlie comme aprs la lecture de cet article (en annexe 1). Il date de 1998 et il ne donne pas beaucoup d'espoir sur le devenir d'une ville

    qui a perdu ses emplois en mme temps que ses fonds. Mais qu'en est-il aujourd'hui ? Nous avons cherch avoir d'autres visions pour pouvoir comparer. La deuxime personne que nous interrogeons ce jour l est une mre de famille qui s'est installe Paimbuf il y a moins de dix ans. Elle savait qu'il ne s'y passait plus grand chose mais pour elle et ses jeunes enfants c'tait ce qu'elle cherchait. Et puis tout ce que Paimbuf n'a pas, elle le trouve dans les communes toutes proches : ""Ici, c'est calme, moins stressant et bruyant que la ville. Et puis avec la voiture on est proche de tout."

    Comme quoi, ds qu'on prend le temps de s'arrter pour discuter, on prend conscience que l'hritage de Paimbuf rsonne bien diffremment pour chaque paimblotin...

  • 24

    Venelle d'accs au cur d'lot

  • 25

    Venelle d'accs au cur d'lot Un hritage (du latin hereditare) est le patrimoine qu'une personne laisse son dcs

    Au fur et mesure de nos changes, on a limpression que Paimbuf sest construite tourne vers lailleurs. Comme toute le, son insularit nexprime pas un renfermement, un auto-centrement mais justement une ouverture. Lorsquon traverse la commune, on ressent les enjeux dun territoire frontalier, o que l'on soit on se trouve la limite, la frontire dun "autre part" et donc dans la construction dun change. Si certains artistes viennent schouer Paimbuf comme ils le disent eux mme, ce nest pas par hasard. Tout ici, que ce soit les traces dun pass ouvrier ou naval, les champs perte de vue dun ct et leau de lestuaire de lautre, tout participe se faire sa propre histoire, son propre voyage sur les pas dune mmoire commune. Lorsquon passe la porte des habitations paimblotines on dcouvre tout les sons de cloches de ces imaginaires personnels qui ne manqueraient plus qu sonner lunisson pour refaire vivre Paimbuf.

    S'ARRTERUNE LE EN HRITAGE

  • 26

    RENCONTRES EN RSEAUX

    Alors que nous allions de rendez-vous en rendez-vous avec les instances en prsence (le Maire et l'adjointe l'urbanisme, le directeur du centre socio-culturel, l'office du tourisme...), nous croisions de plus en plus de personnes diffrentes dans ces rues que nous reconnaissions dj. Leurs visons sont toutes diffrentes et leurs histoires nous font partir l'aventure. Ils nous parlent aussi de ceux qu'ils connaissent ici, ils nous guident vers d'autres : nous voici accueillis en pays paimblotin.

    Christian Champin sur les quai de Paimbuf avec une de ses sculptures du Trio Indignados, 2011-2012

    Que nous guident ceux qui saventAprs avoir rencontr la Maire de Corsept, nous arrivons Paimbuf depuis les prairies. Et, forcment, on sarrte devant la faade de Dominique Leroy. Tiens, le voil qui rentre des courses. Nous changeons quelques paroles Je connais pas trop de gens, cest plutt les gens qui me connaissent. Jsuis arriv ya cinq ans. Mon rapport avec Paimbuf ? La Loire. Ya des fois cest la mer. Ya des fois on dirait quon est au bord du Lac Clment. Ya des fois on est au Bosphore Sa vision fait cho celle de Denis Hamard, la Loire, changeante et lumineuse, qui attire et fascine.Puis nous continuons marcher sur les quais. Nous croisons une femme qui sapprtait rentrer dans sa voiture. Lorsquelle comprend que nous voulons en

    apprendre un peu plus sur la ville, elle nous fait alors traverser la rue pour rentrer dans la Bibliothque pour Tous, tenue par une de ses amies Son mari est un artiste, il aura plein de choses intressantes vous dire !. Nous discutons alors avec cette femme discrte, d'abord sur la rserve mais qui nous fait emprunter les livres de l'historienne Vronique Mathot sur Paimbuf et de Kinya Maruyama sur son jardin. Elle nous donne son avis sur Paimbuf :On a eu un coup de cur pour le cadre il y a 10 ans. [] Paimbuf cest petit, cest trs accessible. [] On est quelques bnvoles la bibliothque, pas beaucoup. [] Essayez daller voir mon mari, sil veut bien vous recevoir Il est dans son atelier dans la rue l-bas. Nous voil repartis, guid par les uns et les autres vers Christian Champin.Toutes nos rencontres se sont enchanes de cette manire. Un hasard qui nous amne quelqu'un qui nous ouvre une porte vers quelque chose de plus grand. Les paimblotins se connaissent tous par le biais de quelqu'un d'autre. Et pour nous qui sommes trangers, se faire recommander par quelqu'un c'est dj se faire accepter.

  • 27

    Christian Champin sur les quai de Paimbuf avec une de ses sculptures du Trio Indignados, 2011-2012 Faade de Dominique Leroy, quai Boulay Paty

    Visions diffrentes de PaimbufComme nous l'avons vu prcdemment, chaque rencontre nous a transmis une vision diffrente de cette commune. Et celle que nous a donne Christian Champin, sous la forme d'une performance au seuil de son atelier, est des plus singulires...

    Cest le Moyen-Age ici, il y a des personnes en grosse difficult. Mais les paimblotins ce sont des descendants de corsaires, de prostitues. Je les entend encore dans les rues. Ya des gueules ici Faut que vous alliez voir Johnny. [] Paimbuf a ressemble nulle part. Jsuis ici parce que cest diffrent, les lumires. Ici, cest un peu lAfrique. [] Je vois une atmosphre pollue, irrespirable et a minfluence. Dans mon atelier il y a 80 tonnes de dchets. Jinterprte le message du dchet, je suis un mtallo dcheticien. Un mondialo-dcheticien. Jai dj vendu 2000 sculptures et jsuis pas venu ici par hasard. Ya un pass avec cette usine trs polluanteCe bled l est devenu un dchet du monde industriel et moi a ma parl. Cest des dchets humains les gens qui vivent ici. Cest un bled de proltaires. Tout le monde sest jet dans lalcool la fermeture

    de Kuhlmann. Un vrai paimblotin cest quelquun de du, cest une fatalit. Ils disent : "Mais tes Paimbuf ici, il ne se passera jamais rien".

    AppartenanceEt mme si cet artiste ne se considre pas comme "paimblotin" au sens o il l'entend, il fait partie des artistes de Paimbuf, par son initiative d'exposer ses sculptures sur les quais et les rseaux auxquels il appartient. Le patrimoine intact et cach, les paysages changeants et la lumire du ciel font de cette ville en dclin, o il est si peu cher d'tre propritaire, une terre daccueil privilgie pour les artistes et les marginaux.

    Ya des pointures Paimbuf, dans le domaine de lart. Vous avez Dominique Leroy, vous avez vu sa faade ? Il est gnial ce mec l. Et puis sa voisine, Do Fournier cest une grande pointure dans le domaine de lart contemporain. Ya Olivier Ferraud aussi, le mec qui fait les lampes. []On dit que cest le prochain Trentemoult. Mais jveux pas de a, cest moi Paimbuf, les gens vont ailleurs.

  • 28

    En rencontrant ces artistes, en sentant leur attachement cette ville particulire, nous leur avons demand s'ils avaient essay quelque chose ensemble pour nuancer cette vision de "ville morte" que les paimblotins ont de leur ville. Ils nous ont rpondu que les initiatives groupes n'avaient pas abouties lorsqu'elles taient l'origine d'une seule personne... Paimbuf est en manque de valeurs fdratrices.

    Sphres sociales paimblotinesLanthropologue britannique John A. Barnes dans son article Classes sociales et rseaux dans une le de Norvge paru en 1954 est lun des premiers mobiliser la notion de rseau social . Alors qu'il cherchait dcrire le fonctionnement du systme des classes sociales dans une petite communaut, il constate que les habitants de lle se considrent en ralit presque

    tous comme appartenant une vaste et unique classe moyenne. Il fait apparatre une troisime sphre sociale autre que la famille et le travail constitue dun rseau d'amitis. Ce rseau induit un enchevtrement et une complexification qui finalement brouille et casse la hirarchisation qui aurait pu exister dans un systme linaire.

    Cest un peu ce qui se passe Paimbuf, mis part les artistes connus de tous et le Maire qui a la responsabilit des dcisions municipales, les paimblotins sont difficilement classifiables, fonctionnant en rseaux dentraide ou de connaissance. Il y a ceux qui sont voisins ou qui lont t, les parents qui emmnent leurs enfants la mme cole, les bnvoles de telle ou telle association, les adhrents de lAMAP, ceux qui font parti de la mme liste lectorale et

    De gauche droite : Pascal, Dominique Leroy, Christian Champin, Serge Gautier, Olivier Messager, Johnny, Chantal Levy, Malle Hamard, Mme Benbelkacem, Thierry Brutus, Malika, Djerrar, Vronique Mathot, Denis Hamard, Dominique Golle, Stephane Muller, Gaston.

  • 29

    De gauche droite : Pascal, Dominique Leroy, Christian Champin, Serge Gautier, Olivier Messager, Johnny, Chantal Levy, Malle Hamard, Mme Benbelkacem, Thierry Brutus, Malika, Djerrar, Vronique Mathot, Denis Hamard, Dominique Golle, Stephane Muller, Gaston.

    ceux qui travaillent ensemble. De plus, dans un microcosme tel que Paimbuf, chaque habitude ou pratique partage est synonyme dun rseau de connaissances. Aussi, au moment de latelier public nous avons dcouvert que de nombreuses personnes sengageaient en faisant leurs courses la petite suprette, au boulanger ou au bureau de tabac, s'apprciant pour le seul fait de se croiser dans ces petits commerces. Il en va de mme pour ceux qui frquentent le bar de lavenir, le caf de la Loire ou plus rcemment la crperie de lestuaire. Les rseaux damitis sentremlent aux rseaux dengagement associatifs ou politiques et viennent contrebalancer la hirarchie sociale. Nous navons connu les paimblotins que par bribes, mais de lexprience que nous avons eu nous ressortons une grande hospitalit et cette

    absence de jugement envers les autres. Il n'y a qu'un sujet qui semble sparer les paimblotins : lengagement politique dans telle ou telle liste. Il faut dire que cette petite ville attend beaucoup de sa municipalit.

    Nous avons vcu avec les paimblotins ainsi, comme si lhritage de Paimbuf resurgissait encore dans les relations que cette ville cr entre ces habitants. Et rsonnent encore les paroles de Christian Champin, "cest un port de pirates", c'est une escale qui sait accueillir tout le monde mais qui ne veut pas d'une autorit suprieure et se rvolte contre le pouvoir en place, nous le verrons par la suite.

  • 30

    ANCRAGES HISTORIQUESDans nos rencontres rsonne dj l'importante histoire de cette ville insulaire. Paimbuf tait un hameau dpendant de l'exploitation agricole et l'activit halieutique. Puis elle a eu une importante histoire navale, une histoire industrielle marquante et aujourd'hui, elle semble chercher sa raison d'tre. Ces activits qui persistent sont aujourd'hui les prsences fragilises des nombreuses raisons d'tre de cette ville.

    Diffrentes activits ont eu une influence dans le dessin de la ville, comme on peut le voir sur la frise avec les cartes dans la double page suivante.

    C'est la situation privilgie de Paimbuf, mont rocheux au goulet d'entre de la Loire qui a dtermin sa fonction portuaire. A partir du XVe sicle, le dveloppement du commerce maritime (notamment sel et charbon) va profondment marquer lvolution des paysages. Renforc par l'ensablement de la Loire, Paimbuf devient l'avant-port de Nantes partir du XVIIe sicle pour le dlestage des navires de gabarit plus important. Par un brassage de populations, artisans, marchands, ouvriers, marins et armateurs dans une ville qui abrite dsormais construction et rparation navales, son urbanisme s'tend partir du port par des oprations de lotissement en lanires perpendiculaires la rive, jusqu' tre fig au XIXe sicle autour de 3000 habitants. Ce sont des banquiers parisien, installs au Havre, qui dcident de concurrencer Nantes, et donc son avant-port Paimbuf, en installant de nouvelles infrastructures portuaires Saint-Nazaire qui seront oprationnelles en 1856. Cette date marque le dclin de l'activit portuaire et de construction navale de cette ville, assigne d'opposition et mise l'cart par la concurrence entre Nantes et Saint-Nazaire.

    Sous-prfecture de 1800 1926, la ville restera inscrite dans les limites fixes au XVIIIe sicle jusqu larrive du chemin de fer en 1876. La liaison ferroviaire redonnera Paimbuf ce que le Port de Saint Nazaire lui a enlev. Sa liaison la fois maritime (elle est toujours sur le chenal maritime du fleuve) et terrestre permettra l'installation de petites entreprises et artisanats. Une raffinerie de sucre s'installe et sa fermeture, l'arme y voit une opportunit d'y installer ses usines d'armement. C'est le dbut des industries chimiques Paimbuf. La ville change alors de visage, elle se recycle et de nombreux ouvriers s'installent. Elle devient une cit industrielle avec les usines Octel-Kuhlmann partir de 1915. La priode de 1950 sonne la conqute de la moiti sud de la commune par les lotissements et maisons castors qui servent loger les ouvriers et ingnieurs.

    Avec l'essor des divertissements et du sport nautique la fin du XIXe sicle, les quais destins la pche et au port sont utiliss pour le dpart de rgates contribuant l'animation de la ville. Aujourd'hui encore, les Rencontres du Fleuves ou les rgates du Club Nautique animent parfois la Loire.

  • 31

    Paimbuf, avant-port de Nantes avant l'avnement de Saint-Nazaire

    Construction navale dans le bassin de Carnage

    Les usines du Haut-Paimbuf

    Le rseau ferroviaire tait constitu de lignes principales mais aussi d'une infinit de petits rseaux d'intrt local permettant de relier les bourgades entre elles

    La Loire utilise pour la navigation de loisir (rgates) et la pche au large de Paimbuf

    Exploitation de prairies au bord du quai Gautreau

    Cartes postales et commentaires en partie tirs des livres Mmoire en images: Paimbuf et son canton, 1 et 11 .

  • 32

    XVII XVIII XIX

    Pche

    Agriculture

    . XVIIe sicle lot rocheux , activits de pche et d'agriculture

    1639 - Station de dlestage / Commerce triangulaire

    depuis 1750, cosystme fragilis

    XVIIIe sicle - Asschement programm des marais par ltat

    XVe sicle - Mtairie du Bois-Gautier

    . Fin XVIIIe sicle Dveloppement de l'avant-port le long de la berge

    Avant-Port de Nantes

    1732 - Implantation Quai Albert Chassagne du 1er constructeur Norbert Bronais

    Construction navale

    FRISE CHRONOLOGIQUE

  • 33

    1950 - 2000 : Surpche de la civelle

    Tourisme

    2007 - Jardin toil2017 - Loire Vlo et Ponton Lourd

    . 1876 Arrive du train, Paimbuf industrielle

    . 2014 Densification, Paimbuf atteint ses limites

    Carte situe de l'historique des implantations des diffrentes activits en annexe 2

    1961 : Date de cration du mareyeur Maury

    1881 - Raffinerie de sucre1876 - Ligne ferroviaire

    1998 - Fin de Kuhlmann

    1864 - Fermeture de la dernire corderie

    1991 - Fin d'activit de la dernire socit deRparation Navale de Paimbuf

    Industrie

    XX XXI

  • 34

    En 1958 - Dveloppement de la moiti sud de la ville ( construction de cit ouvrire) et remblaiement d'une partie de la rive nord au niveau du quai des 2ole (Terrain gagn sur la Loire)

    1932 - Dveloppement industriel de la ville suite l'arrive de l'entreprise Kuhlmann en 1916

    2013 - Expansion urbaine sur les prairies humides du Sud-Ouest et dveloppement de la vasire sur les quais nord-ouest. Le rapport Paimbuf / Loire (marais et fleuve) est en train de s'inverser.

    TERRAINS GAGNS SUR LA LOIRE

  • 35

    En 1958 - Dveloppement de la moiti sud de la ville ( construction de cit ouvrire) et remblaiement d'une partie de la rive nord au niveau du quai des 2ole (Terrain gagn sur la Loire)

    1932 - Dveloppement industriel de la ville suite l'arrive de l'entreprise Kuhlmann en 1916

    2013 - Expansion urbaine sur les prairies humides du Sud-Ouest et dveloppement de la vasire sur les quais nord-ouest. Le rapport Paimbuf / Loire (marais et fleuve) est en train de s'inverser.

    TERRAINS GAGNS SUR LA LOIRE

  • 36

    Petit djeuner sur la "terrasse" de l' Atelier Participatif le vendredi 24 octobre 2014

  • 37

    Petit djeuner sur la "terrasse" de l' Atelier Participatif le vendredi 24 octobre 2014 Une escale (de litalien scala) est un endroit o des navires peuvent s'arrter

    Lle paimblotine beau continuer regarder tout autour delle, plus personne ne la regarde, plus personne aux alentours ne sintresse elle, sans reconnaissance Paimbuf nest plus. On a le sentiment que cette commune sest construite non pas dans une logique pragmatique damnagement territorial, mais plus dans une construction de rapports dchanges sensibles, la fois commerciaux mais aussi culturels, des liens tisss avec de grandes villes de lestuaire ou ltranger. Autrement dit on a la sensation que cest par la disparition de son rseau dchange de ses liens commerciaux, culturels et sentimentaux avec le reste du monde que Paimbuf sombre tel un navire dont il manquerait les cordes. Lidentit de Paimbuf a besoin dexister ailleurs, dentrer en rsonance avec dautres cultures, dautres territoires. C'est un port qui a longtemps t constitu d'une population nomade qui connaissait d'autres contres. Alors rflchir Paimbuf en ne la confrontant qu' elle mme, cest dj la faire mourir. Paimbuf il ne faut pas la considrer en ne regardant quelle.

    RESTERUNE ESCALE PAIMBLOTINE

  • 38

    [email protected] [email protected]

    ... Et si on en discutait ?Du 22 au 24 octobre

    de 10h 20h

    Atelier Participatif

    A latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de Nantes

    Mais t'es Paimboeuf ici il ne se passera jamais rien ... Et si on en discutait ?

    Du 22 au 24 octobrede 10h 20hA latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de Nantes

    On se demande ce qui fait vivre la ville

    Atelier Participatif

    [email protected] [email protected]

    Ici, cest comme le Niger, le Mkong. Cest le fleuve, la lumire... Et si on en discutait ? ... Et si on en discutait ?

    On dit que cest le prochain Trentemoult

    Du 22 au 24 octobrede 10h 20h

    Atelier Participatif

    A latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de NantesDu 22 au 24 octobre

    de 10h 20hA latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de Nantes

    Atelier Participatif

    [email protected] [email protected]

    ... Et si on en discutait ?

    Le temps sest un peu arrt Paimboeuf ... Et si on en discutait ?

    La vie se passe aussi lintrieur des lots

    Du 22 au 24 octobrede 10h 20h

    Atelier Participatif

    A latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de NantesDu 22 au 24 octobre

    de 10h 20hA latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de Nantes

    Atelier Participatif

    [email protected] [email protected]

    Ici, il y a tous les logements sociaux de St-Nazaire... Et si on en discutait ? ... Et si on en discutait ?

    Ya des fois cest la mer,Ya des fois on est au Bosphore

    Du 22 au 24 octobrede 10h 20h

    Atelier Participatif

    A latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de NantesDu 22 au 24 octobre

    de 10h 20hA latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de Nantes

    Atelier Participatif

    [email protected] [email protected]

    En face cest New-York... Et si on en discutait ? ... Et si on en discutait ?

    Paimboeuf est une ville accueillante

    Du 22 au 24 octobrede 10h 20h

    Atelier Participatif

    A latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de NantesDu 22 au 24 octobre

    de 10h 20hA latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de Nantes

    Atelier Participatif

    [email protected] [email protected]

    En face cest New-York... Et si on en discutait ? ... Et si on en discutait ?

    Paimboeuf est une ville accueillante

    Du 22 au 24 octobrede 10h 20h

    Atelier Participatif

    A latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de NantesDu 22 au 24 octobre

    de 10h 20hA latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de Nantes

    Atelier Participatif

    [email protected] [email protected]

    Ici, il y a tous les logements sociaux de St-Nazaire... Et si on en discutait ? ... Et si on en discutait ?

    Ya des fois cest la mer,Ya des fois on est au Bosphore

    Du 22 au 24 octobrede 10h 20h

    Atelier Participatif

    A latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de NantesDu 22 au 24 octobre

    de 10h 20hA latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de Nantes

    Atelier Participatif

    [email protected] [email protected]

    ... Et si on en discutait ?

    Le temps sest un peu arrt Paimboeuf ... Et si on en discutait ?

    La vie se passe aussi lintrieur des lots

    Du 22 au 24 octobrede 10h 20h

    Atelier Participatif

    A latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de NantesDu 22 au 24 octobre

    de 10h 20hA latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de Nantes

    Atelier Participatif

  • 39

    [email protected] [email protected]

    Ici, cest comme le Niger, le Mkong. Cest le fleuve, la lumire... Et si on en discutait ? ... Et si on en discutait ?

    On dit que cest le prochain Trentemoult

    Du 22 au 24 octobrede 10h 20h

    Atelier Participatif

    A latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de NantesDu 22 au 24 octobre

    de 10h 20hA latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de Nantes

    Atelier Participatif

    [email protected] [email protected]

    Ici, cest comme le Niger, le Mkong. Cest le fleuve, la lumire... Et si on en discutait ? ... Et si on en discutait ?

    On dit que cest le prochain Trentemoult

    Du 22 au 24 octobrede 10h 20h

    Atelier Participatif

    A latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de NantesDu 22 au 24 octobre

    de 10h 20hA latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de Nantes

    Atelier Participatif

    [email protected] [email protected]

    ... Et si on en discutait ?Du 22 au 24 octobre

    de 10h 20h

    Atelier Participatif

    A latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de Nantes

    Mais t'es Paimboeuf ici il ne se passera jamais rien ... Et si on en discutait ?

    Du 22 au 24 octobrede 10h 20hA latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de Nantes

    On se demande ce qui fait vivre la ville

    Atelier Participatif

    [email protected] [email protected]

    ... Et si on en discutait ?

    Le temps sest un peu arrt Paimboeuf ... Et si on en discutait ?

    La vie se passe aussi lintrieur des lots

    Du 22 au 24 octobrede 10h 20h

    Atelier Participatif

    A latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de NantesDu 22 au 24 octobre

    de 10h 20hA latelier REGAIN38 rue du Gnral de Gaulle PaimboeufBorha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de Nantes

    Atelier Participatif

    Lors de nos rencontres avec les habitants, nous avons entendu plusieurs reprises des phrases qui nous ont questionnes, touches, mues et parfois choques. Mais mises ensemble elles parlaient mieux que n'importe quelle image de la diversit des visions des habitants et des problmatiques de Paimbuf. Elles ont t notre matire premire pour notre stratgie de communication. Ces bandeaux troits, l'image du parcellaire de Paimbuf, sont devenus les accroches qui nous ont permis d'interpeller les habitants et les inciter venir en discuter avec nous, nous faire part de leurs ractions par rapport ces mots. Il a t notre charge d'expliquer durant l'atelier d'o venaient ces phrases et pourquoi nous avions dcid d'utiliser ces paroles habitantes.La distribution des tracts a aussi t un moment cl de notre comprhension de la ville, nous amenant dcouvrir tout ses quartiers, observer les diffrentes typologies d'habiter. Nous croisions alors souvent des habitants qui nous expliquions notre dmarche et qui, sans nous promettre de venir, nous donnaient leurs avis, en ragissant certaines phrases.

    ... Et si on en discutait ?Du 22 au 23 octobre

    de 10h 20h&

    Le 24 octobrede 10h 12h

    Atelier Participatif

    [email protected]

    Mais t'es Paimboeuf ici

    il ne se passerajamais rien

    On se demande ce qui fait vivre la ville

    On se demande ce qui fait vivre la ville

    Le temps sest un peu arrt Paimboeuf Ici, cest comme le Niger, le Mkong. Cest le fleuve, la lumire

    On dit que cest le prochain Trentemoult

    Ici, il y a tous les logements sociaux de

    St-Nazaire

    Ya des fois cest la mer,Ya des fois on est au Bosphore

    En face cest New-YorkPaimboeuf est une ville accueillante

    Borha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de Nantes,vous invitent venir participer avec eux une rflexion sur la ville de Paimboeuf.Ses histoires, ses prsents & ses devenirs.

    ... Et si on en discutait ?Du 22 au 23 octobre

    de 10h 20h&

    Le 24 octobrede 10h 12h

    Atelier Participatif

    [email protected]

    Mais t'es Paimboeuf ici

    il ne se passerajamais rien

    On se demande ce qui fait vivre la ville

    On se demande ce qui fait vivre la ville

    Le temps sest un peu arrt Paimboeuf Ici, cest comme le Niger, le Mkong. Cest le fleuve, la lumire

    On dit que cest le prochain Trentemoult

    Ici, il y a tous les logements sociaux de

    St-Nazaire

    Ya des fois cest la mer,Ya des fois on est au Bosphore

    En face cest New-YorkPaimboeuf est une ville accueillante

    Borha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de Nantes,vous invitent venir participer avec eux une rflexion sur la ville de Paimboeuf.Ses histoires, ses prsents & ses devenirs.

    INTRODUCTION AU DBAT

    ... Et si on en discutait ?Du 22 au 23 octobre

    de 10h 20h&

    Le 24 octobrede 10h 12h

    Atelier Participatif

    [email protected]

    Mais t'es Paimboeuf ici

    il ne se passerajamais rien

    On se demande ce qui fait vivre la ville

    On se demande ce qui fait vivre la ville

    Le temps sest un peu arrt Paimboeuf Ici, cest comme le Niger, le Mkong. Cest le fleuve, la lumire

    On dit que cest le prochain Trentemoult

    Ici, il y a tous les logements sociaux de

    St-Nazaire

    Ya des fois cest la mer,Ya des fois on est au Bosphore

    En face cest New-YorkPaimboeuf est une ville accueillante

    Borha, Lola, Markta, Anthony & Christophe,tudiants lcole darchitecture de Nantes,vous invitent venir participer avec eux une rflexion sur la ville de Paimboeuf.Ses histoires, ses prsents & ses devenirs.

  • 40

    UNE PERSONNE, UN LIEU, UNE RENCONTRE

    L'Atelier Re'gain Ce local pourvu d'une grande vitrine sur rue est un lieu qui correspondait particulirement bien notre dmarche : avant de prendre sa fonction d'aujourd'hui, ce local a d'abord t une boutique d'conomie sociale sous forme d'un dpt vente. Malika, la propritaire, voulait que se croisent ici toutes les populations paimblotines qui venaient acheter, vendre, ou bien juste discuter. Maintenant qu'elle encadre des ateliers d'expression artistiques et thrapeutiques dans les communes voisines, ce local qui lui sert parfois d'atelier est souvent ferm lui aussi.

    Interroger la place de la voiturePaimbuf se parcoure trs bien pied ou en vlo et les enfants y circulent souvent seuls. Pourtant, nous l'avons vu, la voiture y occupe une place prpondrante. Nous avons profit du temps de l'atelier pour pratiquer ce que Johnny de Paimbuf fait souvent devant son logement : installer pour un temps une table et des chaises afin de croiser tout le monde sans avoir s'loigner de chez soi. De nombreuses personnes se sont ainsi arrtes plus naturellement pour discuter avec nous, au dtour de leurs trajets quotidien. La rue devenue pour un temps un espace plus convivial.

    Encore une fois Paimbuf, nous avons t guid. Nous voulions un lieu sans attache politique, car c'est ce qui semblait diviser les habitants, mais avec un pass et une valeur dfendre. C'est en cherchant investir une des vitrines fermes de ce qui fut la rue la plus anime de Paimbuf que nous avons fait la connaissance de Malika et de son Atelier Re'gain...

    Photo prise lors de l'atelier public, on voit la vitrine de l'Atlier Re'gain et la "terrasse" sur la place de parking

  • 41

    Dispositif de l'atelierNos prcdentes rencontres, tudes et ressentis ont dtermins les thmes que nous avons choisi de questionner : le paysage, le social, le rapport aux dlaisss dans la ville et les pratiques des Paimblotins aux diffrentes chelles du territoire. Dans chacun de nos 7 exercices, les avis de chacun se sont ajouts, parfois en raction aux avis prcdents ou nos propres avis que nous ne nous empchions pas d'exprimer. En tmoignage de cette co-criture nous prsentons ici ce qui nous reste de cet atelier. Mais l'essentiel, ce qui a nourri notre comprhension de la ville, nos engagements et nos projets n'est pas entirement retranscrit ici car il se trouvait en partie dans les discussions que nos ateliers ont dclenches.

    Organisation spatiale 1234567

    EXPRIME-TOI

    CARTES POSTALES

    CONFESSIONS URBAINES

    ITINERAIRE(S) PAIMBLOTIN(S)

    RECYCLER LA VILLE

    (RE)CREATION

    TISSAGE LIGERIEN

    1

    2

    3

    4

    567

    1234567

    EXPRIME-TOI

    CARTES POSTALES

    CONFESSIONS URBAINES

    ITINERAIRE(S) PAIMBLOTIN(S)

    RECYCLER LA VILLE

    (RE)CREATION

    TISSAGE LIGERIEN

    1

    2

    3

    4

    567

    4 Projection de notre vido sur Paimbuf

    Exprime-toi !1 Recycler la ville5

    Cartes postales2 (R)Cration6

    Confessions urbaines3 7 Tissage ligrien

    Atelier dessins

    voir page suivante voir page suivante

    voir page suivante

    voir droiteRaconter Paimbuf telle qu'on la voit hier, aujourd'hui et demain face la camra

  • 42

    MOBILIT ESTUARIENNE

    Une commune tourne vers le littoralA l'aide d'pingles et de fils coudre, les participants devaient pointer et relier leurs lieux de rsidence, de travail, de loisir et d'achats. Le but tait de savoir par quels moyens et pour quelles raisons les paimblotins se dplacent sur le territoire.Nous avons pu constater que Paimbuf est une commune tourne vers le littoral, beaucoup plus que vers Nantes ( 40minutes en voiture) ou l'intrieur du Pays de Retz. Cette polarit est due en particulier aux ples d'attractivits que sont les villes de St-Brvin ( 15minutes) et de St-Nazaire ( 20minutes) plbiscites pour leur commerces, leurs activits de loisirs et leurs bassins d'emplois.

    L'importance de la voiture.La possession d'un vhicule dtermine considrablement la vie dans cette commune qui n'a que les bus Lila pour moyens de transport en commun. Ceux n'en disposant pas, souvent une population pauvre ou ge, se retrouvent en situation d'isolement et n'ont accs que trs difficilement aux services, aux commerces et aux emplois.Pour ceux qui ont un vhicule personnel (84 % de la population en 2011) la notion de proximit s'tend parfois bien au-del du territoire estuarien, grce la proximit de la gare de St Nazaire et de l'aroport de Nantes.

  • 43

    7 Tissage ligrien

    SAINT-NAZAIREPAIMBOEUF

    CORSEPTSAINT-BREVIN-les-PINS

    PORNIC

    NANTES

    PARIS

    CHELLE REGIONALE

    CHELLE LOCALESAINT-PRE-en-RETZ FROSSAY

    Reprsentation schmatiques des points d'intrts dont les paimblotins nous ont parl pour chaque chelle du territoire

  • 44

    Un support idalL'atelier "Recycler la ville" devait nous permettre de co-raliser avec les habitants une carte des potentialits et des dlaisss Paimbuf. Mais il a rapidement t le support nous permettant de parler de toutes les valeurs fantmes que nous n'aurions jamais connues sans les paimblotins. Les participants aux ateliers commenaient nous parler d'un lieu, mais en l'associant tout de suite une pratique passe ou prsente. Nous prenions alors un post-it et crivions pour eux ce qu'il venaient de pointer. Nous sentant alors attentifs et

    PRATIQUES PAIMBLOTINESintresss, ils restaient souvent longtemps avec nous pour chercher y faire figurer tout ce qu'ils trouvaient intressant propos des pratiques passes, actuelles ou venir de ce territoire. Nous avons alors appris beaucoup de ce territoire, de tout ces usages qui ne sont pas officiels et qui ne laissent pas de traces mais qui forment pourtant des habitudes, des changes et des valeurs partages.Page 48, nous avons reprsent notre Paimbuf sensible. Un regard que nous avons construit ensemble avec les paimblotins lors de cet atelier.

  • 45

    5 Recycler la ville

  • 46

    MOYENS D'EXPRESSIONS

    Exprime-toiNous avions dispos trois grands panneaux blanc, le premier ayant pour titre "social", le deuxime "paysage" et le troisime tait thme libre. Une couleur diffrente correspondait chacun des jours, le noir tant notre couleur, droit de rponse et de questionnement lors de nos dbriefings du soir. Ces panneaux ont donc t le tmoignage fidle mais pas exhaustif de nos dbats. Support d'analyse et d'archivage, la fois immdiat et rtrospectif, on y notait ce qui nous semblait important. Cela nous a permis ensuite de r-invoquer ces problmatiques dans notre scnario.

    Cartes postales.Nous avions imprim diffrentes photos actuelles ou historiques. Les participants taient libres de les ramener chez eux, condition de nous laisser sa rplique accompagne d'un texte qui expliquait pourquoi ils avaient choisi cette image. Nous avons ainsi recueilli les rflexions, motions, nostalgie, posie ou analyses des Paimblotins sur le paysage ou le pass de leur ville. Le choix rcurrent des photos de la gare ou du port rvle un rel questionnement pour le devenir de ces deux figures importantes de la ville.

    Lors de ces Ateliers Publics, nous avons dcouvert que cette ville est loin d'tre aussi morose malgr que l'image qu'on lui donne. De la diversit du peuple paimblotin rsulte une expression contraste qui malgr tout fait vivre la ville au travers de rcits et d'envies communes.

  • 47

    En conclusion de ces ateliers, nous pouvons noter l'apparition de thmes rcurrents.

    D'abord il y a l'omniprsence de la Loire, "ma Loire" certains l'appellent, et tout ces rcits qui nous ont t conts sur ce qui se passait sur les quais au fil du temps. Aujourd'hui devenus lieux de promenade et de contemplation, les quais sont une question difficile traiter. Certains disent que cela coterait une fortune refaire, d'autre esprent un amnagement qui leur rendrait enfin une utilit, mme si elle n'est que touristique.

    Et puis, dcidment, tout le monde nous le dit et nous le rpte : "Il n'y a rien, rien Paimbuf ". Ou alors, quand il y a des choses, cest qu'elles vont disparatre bientt. Comme la pche, dernire activit qui cr de l'animation sur les quais, avec les mouvements des bateaux et des hommes.

    Pourtant, voil que nous dcouvrons l'existence d'un mareyeur Paimbuf, qui fonctionne plutt bien en plus. Et il en va de mme pour tout, la fermeture des commerces du centre-ville, le manque d'animation, surtout pour les jeunes, l'ancienne gare dsaffecte, les terrains de Kuhlmann pollus... Pourtant! Il y a les locaux prs du Super U o s'installent de nouvelles activits. Pourtant! Il y a le festival Couvre Feu juste ct et un club de boxe qui se dveloppe. Pourtant! Les anciennes voies ferres sont un lieux de promenade trs apprci o les fleurs des champs et les ruches poussent trs bien...

    Alors oui, malgr la dtresse ou le fatalisme de certains habitants, nous avons vcu un moment trs engageant, nous nous sommes sentis utiles et nous avons vu que les Paimblotins taient capables de s'engager avec nous, pour leur ville.

  • 48

    LA PINEDE LE PARCMAISONS ARMATEURS LES QUAIS

    LE BOULEVARD

    LES NOUVEAUXPAVILLONS KULHMANN

    VASIRE

    LES MARAIS

    MA LOIRE

    LA CITE CASTOR

    LA CITE DES AMOURETTES

    LE HAUT PAIMBOEUF

    Vennelles / chemins pitonniers

    Structures sportives

    Points de vue remarquables

    Lieux dArt (Atelier dartistes, rencontres littraires, jardin toil)

    Commerces/ Etablissement publics/Loisirs/Espaces vertsreprs lors de lAtelier Public

    Lyce Pro

    Collge

    Le street

    Gymnase

    NouvelleEcole

    Place du march

    Paimboeuf

    NOTRE PAIMBUF

    LA PINEDE LE PARCMAISONS ARMATEURS LES QUAIS

    LE BOULEVARD

    LES NOUVEAUXPAVILLONS KULHMANN

    VASIRE

    LES MARAIS

    MA LOIRE

    LA CITE CASTOR

    LA CITE DES AMOURETTES

    LE HAUT PAIMBOEUF

    Vennelles / chemins pitonniers

    Structures sportives

    Points de vue remarquables

    Lieux dArt (Atelier dartistes, rencontres littraires, jardin toil)

    Commerces/ Etablissement publics/Loisirs/Espaces vertsreprs lors de lAtelier Public

    Lyce Pro

    Collge

    Le street

    Gymnase

    NouvelleEcole

    Place du march

    Paimboeuf

  • 49

    LA PINEDE LE PARCMAISONS ARMATEURS LES QUAIS

    LE BOULEVARD

    LES NOUVEAUXPAVILLONS KULHMANN

    VASIRE

    LES MARAIS

    MA LOIRE

    LA CITE CASTOR

    LA CITE DES AMOURETTES

    LE HAUT PAIMBOEUF

    Vennelles / chemins pitonniers

    Structures sportives

    Points de vue remarquables

    Lieux dArt (Atelier dartistes, rencontres littraires, jardin toil)

    Commerces/ Etablissement publics/Loisirs/Espaces vertsreprs lors de lAtelier Public

    Lyce Pro

    Collge

    Le street

    Gymnase

    NouvelleEcole

    Place du march

    Paimboeuf

  • 50

    PERSPECTIVES TERRITORIALES

    - Le projet d'un ponton sur la LoireLa Loire constitue un point d'attrait touristique fort Paimbuf. Le projet d'un ponton lourd l'emplacement de l'ancien embarcadre quai des messagerie permettra l'accostage des bateaux de plaisance et des navettes touristiques parcourant l'estuaire. - Le ple co-technologique devrait voir le jour au CarnetDes projets de grande envergure visent dvelopper les activits industrielles du Sud-Loire. Ces projets sont linitiative du Grand Port Maritime Nantes-Saint Nazaire, en dialogue avec le CCSE. Le ple co-technologique devrait voir le jour au Carnet (commune de Frossay) avec l'exploitation des nergies marines renouvelables tout en sauvegardant la bio-diversit estuarienne.

    - La rhabilitation de la ligne ferroviaireConcernant la dserte de Paimbuf, quasiment inexistante en terme de transport collectif, la rhabilitation de la ligne ferroviaire Paimbuf-Nantes est une

    perptuelle lueur d'espoir qui constituerait un fort potentiel d'irrigation du territoire. Mais les Rseaux Ferrs de France ne l'envisage que d'ici 50 ans.

    - Un parcours touristique et de promenade sous forme d'une coule verteEn attendant, un parcours touristique et de promenade sous forme d'une coule verte est envisage, complmentaire de "La Loire Vlo" elle relierait Saint Viaud Paimbuf.

    - L'amnagement des jardins du cur d'lot du Haut-PaimbufConcernant les espaces verts, la municipalit prvoie galement l'amnagement des jardins du cur d'lot du Haut-Paimbuf, en les classant Zones Naturelles.

    - Un projet de troisime franchissement de la LoireAutre infrastructure qui pourrait marquer profondment le territoire, mais qui est

    En confrontant la carte prcdente, vision de Paimbuf tout en dtails, remplie d'histoires personnelles et de richesses dvoiles, la carte des prospectives territoriales on s'aperoit qu'il y a une rupture entre le ressenti de ce territoire et l'avenir qu'on lui promet. Mais Paimbuf prend place dans l'estuaire et son avenir ne peut se dfinir aujourdhui sans chercher se construire une place spcifique dans ce territoire.

    ND d

    es La

    ndes

    Ancien hpital acquisReconversion en programme mixte

    Ancienne cole primaireReconversion en programme mixte

    Groupe scolaire

    Coule verte en coeur dlot

    Projection dun quartier

    Zone pavillonaire en extension

    Parc Eco-Technologique

    Nouveau ponton lourd ddi au tourisme

  • 51

    ND d

    es La

    ndes

    Ancien hpital acquisReconversion en programme mixte

    Ancienne cole primaireReconversion en programme mixte

    Groupe scolaire

    Coule verte en coeur dlot

    Projection dun quartier

    Zone pavillonaire en extension

    Parc Eco-Technologique

    Nouveau ponton lourd ddi au tourisme

    beaucoup plus incertaine cette fois-ci : un projet de troisime franchissement de la Loire via un ouvrage multimodal . Le SCOT du Pays-de-Retz le mentionne entre Paimbuf et Frossay.

    -Reconversion ou reconstruction de la partie inutilise de l'hpital et de l'ancienne cole primaireEnfin, Paimbuf est une ville qui a beaucoup de btiments inoccups. Ainsi, le Maire nous a parl d'une possible reconversion ou de la reconstruction de la partie inutilise de l'hpital et de l'ancienne cole primaire pour raliser des programmes mixtes de logements et de commerces. Or la grande partie des btiments inoccups sont des logements et tout les nouveaux commerces veulent s'installer prs des zones commerciales...

    Pour conclure, la municipalit a la volont de faire exister un nouveau cur de ville, au centre, proche de la nouvelle cole et de la gare. Mais la Loire, sous toutes ses formes, est oublie. Ce fleuve a donn naissance cette ville, a favoris son essor conomique et a forg son identit. Son histoire et les activits prsentes (pche, industries, redistribution des produits du terroir) doivent devenir les outils de reconnaissance de cette ville dans le territoire estuarien.

    Carte de Paimbuf projete, d'aprs l'entretien avec Thierry Brutus, les SCOT Pays de Retz et Mtropole Nantes Saint-Nazaire

  • 52

    Le phare de Paimbuf et la raffinerie de Donges vus depuis les quais

  • 53

    Le phare de Paimbuf et la raffinerie de Donges vus depuis les quais

    Une escale, un port d'attache. Une le, un ailleurs. Un lieu qui ne ressemble nul autre. S'appuyer sur les qualits de cette ville, qui vont bien au del du cadre, de l'architecture, du patrimoine, du paysage... Les Paimblotins sont accueillants, familiers, ordinaires, c'est une ville o on aimerait se sentir chez soi, chez nous. S'appuyer sur ces valeurs, ces figures, ces visages, ces noms, faire de Paimbuf un lieu qui nous appartient et auquel on appartient, au moins pour un temps. Venir puis partir en emmenant un fragment de Paimbuf avec nous et en y laissant un peu de notre histoire.

    S'ENGAGERUN PASS EN DEVENIR

    Le devenir (du latin devenire ) est le mouvement par lequel une chose, un tre se forme ou se transforme

  • 54

    Itinrants et Sdentaires

    Catalyseur Social

    Marais

    Promenade

    La vie

    Lconomie

    DES PRATIQUES EN PERSPECTIVELe problme de Paimbuf est le suivant : la Loire nest plus une ressource pour la ville et les paimblotins ne participent plus au dynamisme de cet estuaire, cela renforce ce sentiment dabandon et de dclin induit par les commerces qui partent du centre-ville.

    Pourtant la Loire est toujours l et les paimblotins doivent profiter des ressources quelle peut leur apporter.

    A lgal du Nil pour les gyptiens de lantiquit qui cultivaient et pchaient dans la valle du fleuve, construisaient leur maisons avec les roseaux et se servaient du fleuve comme route conomique et facteur dchanges humains, les paimblotins et ligriens de demain doivent savoir tirer partie de leur position stratgique avec le mme respect pour ce territoire exceptionnel que celui des gyptiens pour leur dieu Hpy.En effet, le rapport la Loire a considrablement volu au cours de l'histoire de Paimbuf. Le fleuve qui tait l'origine de la situation de cette ville et

    de son essor n'est plus qu'une source de contemplation et de souvenirs.

    Ainsi, nous venons nous inscrire dans la continuit des activits et pratiques qui font que Paimbuf rsonne encore dans l'estuaire comme une ville d'identit ligrienne. Car derrire chacune de ces pratiques, identitaires, se cache une valeur positive. Si les habitants, durant les ateliers publics, se sont attachs nous raconter ce que la ville a perdue plus que ce qu'elle est aujourd'hui, alors nous allons nous rattacher au pass. Car nous nous sommes aperus que ces discours si passistes

  • 55

    Le fleuve

    Ressource

    Evnement

    Rencontre

    La vie

    Lconomie

    rvlaient des principes trs optimistes, vhiculant du lien social et des valeurs communes. Lenjeu est de rvler, dans le sens de "rendre visible", une civilisation ligrienne, paimblotine, capable de surmonter ses traumatismes, d'tre son propre mcne. Les figures en miroir ci-dessous illustrent ces parallles.

    Certes, Paimbuf n'est plus l'avant-port de Nantes, mais la Loire reste une voie de transport et cette ville est une des escales du voyage. Itinrants et sdentaires se ctoient donc, provoquant changes et mulation. Cette fonction de catalyseur social se retrouve aujourd'hui particulirement dans le projet "Atelier Public". "Fentre sur Loire" y rpond galement en crant un gite-htel pour laccueil des touristes, notamment ceux de la Loire Vlo.Mais la Loire c'est aussi les zones humides, ces paysages si caractristiques. Les marais ne sont pas qu'une frontire qui a contraint le dveloppement de la ville, mais ce sont des territoires exploiter, dcouvrir. "Co-op Agricole" redistribue les produits du terroir en apprhendant les richesses que nous apporte ce biotope sauvegard.

    Il en va de mme pour la Loire-fleuve. Si la ressource halieutique dans l'estuaire tait trs menace il n'y a pas si longtemps, aujourd'hui les mesures prises portent leurs fruits et les quotas augmentent. Mais les habitudes alimentaires des ligriens ont changes, dur de vendre l'alose et la plie de Loire sur les march aujourd'hui. Alors il faut soutenir le mareyeur existant, crant un ple de valorisation du poisson de Loire.Enfin, il faut savoir jouer avec le rapport entre la vie locale et l'conomie territoriale. Les paimblotins ne pensent qu' la fermeture de l'industrie Kuhlmann lorsqu'ils parlent d'industrie. Or la ZAC Sud Estuaire et la future zone du Carnet sont des projets d'conomie l'chelle territoriale, tout proches, mais qui n'changent pas suffisamment avec la vie locale pour tre considrs. Il s'agit de faire du lien, d'injecter la vie locale dans l'conomie territoriale et l'conomie locale dans la vie territoriale.

    Tout ces projets viennent faire parler d'eux, font vnement et sont vecteurs de rencontres, la possibilit de ftes partages.

  • 56

    RSEAU(NANCE) ESTUARIENNE

    Activits touristiques

    70 km de parcours de Loire VloFrquentation annuelle: 28499 personnesFrquentation mensuelle: 2375 personnes

    Frquentation annuelle du Jardin toil: 10000 personnes

    21 uvres Estuaire

    TOURISME

  • 57

    Activits lies l'agriculture

    23 producteurs locaux dans la Communaut de Commune Sud Estuaire :9 producteurs de fruits et lgumes

    10 leveurs de viandes (volaille, buf, porc, veaux ...)2 producteurs de miel

    2 producteurs de produits laitiers120 AMAP sur le territoire ligrien dont 10 dans la CCSE

    "Territoire 44" association des pays de la Loire qui met en rseau les produits locaux

    AGRICULTURE

  • 58

    Activits lies la pche

    41 pcheurs fluviaux et 36 marins pcheurs

    40 espces de Poissons (Sandre, Carpes, Goujon, Brochet, Silure, Saumon d'Atlantique, Lamproie, Alose, Anguille et son Alevin : Civelle ...)

    Capture annuelle : 12,6 tonnes de civelles, 24,4 tonnes d'anguilles sdentaires, 3,7 tonnes d'anguilles d'avalaison

    1 Mareyeur sur l'estuaire (Faucher Maury Paimbuf)2 bassins civelles (Aguirebarena, Gunuchaga mare)

    6 cries dans la rgion des pays de la Loire

    PCHE

  • 59

    Activits portuaires et tertiaires

    1er port de la faade maritime28 millions de marchandises gre par an (ptrole, gaz naturel,

    crales, bois, charbon, container, ferraille, sable ...)70 % du trafic concerne l'activit nergtique

    800 navires marchands remontent la Loire chaque anne

    Raffinerie de Donges: importation de petrole brut, exportation de produits raffins

    Centrale lectrique de Cordemais: importation de charbonTerminal mthanier de Montoir de Bretagne = importation de gaz naturel

    liqufiActivit co-technologiques Carnet = autour des nergies marines

    renouvelables

    CONOMIE

  • 60

    L'Atelier Public Paimbuf , un moment de ngociation

  • 61

    L'Atelier Public Paimbuf , un moment de ngociation La ngociation (du latin negotiatio) est l'action de ngocier les grandes affaires publiques ou les affaires privs

    MNAGER

    DISPOSITIFS DE NGOCIATION EN INTERACTION

    Cette crperie-restaurant que nous avons dcouvert assez tardivement est lexemple que tout peut encore se passer Paimbuf. Stphane est un ancien poissonnier de Nantes qui a investit dans ce btiment il y a deux ans sur les conseils dun ami, charm par le cadre et saisissant lopportunit dun local pas cher et bien situ. Sa bonne cuisine et sa prsence chaleureuse ont rapidement convaincu quelques personnes et le jeu des rseaux a fonctionn, elle fait 50 couverts tout les midis et commence accueillir mme quelques concerts. Tout ceux qui traversent, travaillent ou vivent Paimbuf sont demandeurs de ces petites structures ddies au partage, la rencontre, tout en tant dune utilit pratique. Et ces structures sont galement vecteurs dengagement. Si la crperie de lestuaire dfend la culture Paimbuf, par la musique et les soires posie, le boulanger et la suprette dfendront le commerce de proximit et le maintien dun centre historique vivant Il ne tient qu nous de lancer Paimbuf dautres dispositifs de partage, partant sur un besoin utilitaire, mais sappuyant sur les rseaux et porteurs de valeurs dfendre pour l'existence d'une civilisation ligrienne, paimblotine.

    Vue de Paimbuf depuis la pinde, un dimanche aprs-midi

  • 62

    DES ENVIES COMMUNES METTRE EN NGOCIATION

    Au retour de l'atelier public Paimbuf sannonait comme une ville en crise : de nombreux btiments abandonns, plusieurs habitants qui nous ont dit vouloir partir, tre dus par ce que cette ville n'tait plus... Ce schma de ville en crise fait cho de nombreuses mtropoles dans le monde. Par exemple Dtroit les habitants ont su tirer partie de cet tat de ville en dclin qui donne l'opportunit de crer des alternatives ("Do It Yourself ") et de construire la ville du "faire ensemble". Mais la population est constante 3000 habitants depuis longtemps et, nous l'avons vu, il y a cette solidarit et ces rseaux, ces pratiques existantes et ces valeurs que le discours passiste nous a rvl. Il est temps de changer l'image de cette ville !

    En faisant le parallle avec les habitants concernant l'poque de l'avant-port et celle des industries, nous sommes arrivs la conclusion qu'il manquait nouveau un

    mcne Paimbuf. Au vu des nombreux reproches que font les habitants leur municipalit, ils sembleraient l'accuser de ne pas pallier la disparition de cette

  • 63

    source de dveloppement, d'emploi et d'conomie. Mais cette ville doit lcher l'illusion qu'une source extrieure qui viendrai lui apporter le dynamisme et la vie qui lui manque.

    Paimbuf pourrait tre son propre mcne ds prsent car elle concentre de nombreuses activits et savoirs-faire qui la font dj rayonner dans tout le territoire. Les habitants doivent envisager qu'ils ne sont pas que force de proposition, mais une force vive en prsence, par ce qu'ils crent dj et ce qu'ils sont capables d'entreprendre.

    Car Paimbuf est une ville pleine d'histoires et de ressources mais elle semble souffrir d'un immobilisme forc des forces en prsence. En attente d'un lment extrieur salvateur, la possibilit du local est cart. Il manque un systme de reconnaissance. Il faut changer la faon dont les Paimblotins regardent leur ville, qu'ils puissent se sentir en mesure et lgitimes d'agir sur le devenir de leur ville. Pour cela il manque

    des lieux dynamiques, des dispositifs dchanges et de ngociation. Comme l'a t, dans une dimension plus thorique, notre atelier public. Ce sont ces dispositifs qui donneront la force et les moyens aux habitant de discuter et de porter leur ville jusqu'o ils la rvent.

    Engager ainsi les Paimblotins dans la construction de leur ville c'est les rendre responsables de son futur. Pour cela, il faut qu'ils puissent se sentir engags, propritaires de leur ville et responsable autrement qu'avec un bulletin de vote. Il est possible d'initier la transformation d'un territoire par l'engagement citoyen, seulement en donnant la possibilit d'une appropriation partage.

    Car des personnes diffrentes ont le pouvoir de donner des choses complmentaires. Ils tissent des liens d'inter-dpendance et font natre un projet commun en concertation avec les besoins et les volonts de chacun.

  • 64

    DES PRATIQUES, DES PERSONNES, DES TEMPORALITS

    Tout au long de ce court semestre, nous avons rencontr diffrents Paimbuf. La ville que l'on traverse, entre paysage et -priori. Celle o l'on s'arrte, lorsque l'on commence se faire guider par les discours paimblotins, dcouvrant les multiples imaginaires de la ville et les rseaux qui la constituent. Puis nous nous sommes arrts. On a dormi au camping, fait nos courses, organis l'atelier public dans un lieu que nous nous sommes appropris pour un temps, accueillis par Malika. Nous avons vcus l pour quelques jours, l'coute des

    DES-RIVES EN MTAMORPHOSE

    -Port de Fret et de voyageurs/ embarcadre, dbarcadre

    -Aires dattente/estacades et pontons

    -Station service marine dlctricit

    -March du recyclage

    -La salle manger

    -Chantier de (d)construction navale

    -Bureaux jeunes entreprises

    LATELIER PUBLIC

    -Arbre Palabre

    -Tiers-Lieu

    -Atelier de co-fabrication

    -Potager partag

    -Aires daccueil des gens du voyage

    -Agora

    PETITS PCHS DE LOIRE

    -Conserverie (vente)

    -Vivier

    -Restaurant (dgustation)

    -Association de pcheurs

    -Location de matrielet cours de pche

    -Atelier/Cuisine partage valorisation des produits de la pche

    CO-OP AGRICOLE

    -Cantine exprimentale / Food Lab

    -Centre de ressource et de mdiation

    -Drive

    -Atelier de cuisine, lieu de pdagogie auprs des scolaires et des habitants

    UNE FENTRE SUR LOIRE

    -Location chariots commerce ambulant

    -Station location et rparation vlo

    -Gte/Hotel

    -Restaurant

    -Centre de relaxation