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Recherche, conception, rédaction

Diane Fréchette

Recherche, textes, cartographie, numérisation

Pierre Fréchette

Collaborateurs

Douglas Bowes-Lyon (numérisation, mise en ligne)

Florent Fréchette (arbre de descendance, pistes de recherche, éléments de contenus et de

cartographie)

c2014

Note préliminaire : Tous les hyperliens ont été vérifiés au début du mois de décembre 2014.

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A Joseph, Noémie, Lucien, Thérèse (bis), Eugène

Pour les souvenirs et tous les possibles

A la mémoire d’Étienne, de Robert et de Denis

Partis trop tôt

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Ormes d'hier et d'aujourd'hui

Ormes du jour et de la nuit

Debout avant l'aurore

Ormes du soir et du matin

Ormes d'écorce et de satin

De vent et de feuillage

Vous habitez nos paysages

Et vous marquez notre destin...

Témoins miraculeux

Du temps et de l'espace

Mon père, fut-il enfant

Et ma mère, fillette ?

Et moi, vis-je le jour ici et là

Quelque part dans la plaine ?

Georges Dor

Mes ormes dans la plaine

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Table des matières

Introduction

Lignée ancestrale des Fréchette, souche Sécheret

Génération1 : Jean-Baptiste

Génération 2 : Joseph

Génération 3 : François

Génération 4 : François-Xavier

Génération 5 : Pierre

Génération 6 : Joseph

Génération 7 : Lucien

Bibliographie

Annexes

1. Les Forcier: Pierre, Simon¸ Camille et les autres

2. Jacques Jouïel et les Joyal

3. Les Desrosiers : le rêve américain

4. Un Canadien errant : Etienne Fréchette

5. Environnement naturel et bâti

6.1 Cartographie : Premières générations

6.2 Cartographie : Grantham

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Introduction

Au début des années 2000, nous avons hérité des archives familiales, conservées précieusement

pendant des années par Thérèse Forcier-Fréchette; par la suite, Denise Roberge nous a donné

accès à la correspondance que sa mère Antoinette Fréchette, avait entretenue avec son frère

cadet, Etienne, de 1914 à 1916.

Cette riche et abondante documentation, complétée par un arbre de descendance complet fourni

par Florent Fréchette, ne prend tout son sens que si elle est insérée dans une trame narrative plus

large. Pour atteindre cet objectif, Pierre et moi sommes partis à la recherche de nos lointains

ancêtres. Outre les informations qui se trouvent dans les registres d’état civil, les archives

notariales et les archives familiales (celles-ci ne débutant qu’à la fin du 19e siècle), il reste peu

d’informations. Nous avons complété ces données par une recherche sur l’ouverture des

paroisses, la construction des églises et les migrations. Cette double démarche nous a permis

d’entrevoir la vie de ces pionniers et de déceler chez nos ancêtres, paternels et maternels1, des

constantes encore présentes dans les générations actuelles.

Fruit d’un travail collectif, nous souhaitons que ce premier survol, que nous avons voulu le plus

exhaustif possible, éveille chez les autres membres de la famille leurs propres souvenirs et qu’il

soit transmis aux générations futures. En ce sens, ce retour sur le passé se veut un arrêt

obligatoire avant de poursuivre la route tracée par ceux qui nous ont précédés. Et tant mieux si de

nouveaux chemins sont empruntés; le sens de l’innovation et l’acceptation des différences font

aussi partie de leur héritage.

Voici donc l’histoire de Jean-Baptiste et de certains de ses descendants, défricheurs et

bâtisseurs, qui ont contribué au développement de la Nouvelle-France, du Bas-Canada et,

éventuellement, de la paroisse de Saint-Eugène-de-Grantham.

1 Certaines lignées maternelles sont présentées en annexe.

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Lignée ancestrale des Fréchette – souche Sécheret

Jacques Sécheret, l’ancêtre français de la lignée, est né vers 1675, à Gueures2 en Normandie, à

quelques kilomètres seulement de Dieppe. En 1695, il épouse Louise Poirier, du même village.

Ils auront deux fils3, le premier décédera à la naissance, le deuxième héritera du même prénom,

Jean-Baptiste.

Hommes Mariage Femmes

1. Jean-Baptiste Sécheret (vers 1697-

1761)

1734

1748

Charlotte Charron (1710-vers

1748)

Françoise Lahaise (1726-1761)

2. Joseph Fréchette (1755-1830) 1780 Marie Henault (1758-1806)

3. François Fréchette (1782-1857) 1811 Pélagie Joly (1792-1859)

4. François-Xavier Fréchette (1811 -1887) 1833 Léocadie Guilbault (1811-1870)

5. Pierre Fréchette (1847-1922) 1876 Henriette Cournoyer (1856 -

1944)

6. Joseph Fréchette (1881-1969) 1909 Noémie Desrosiers (1885-1972)

7. Lucien Fréchette (1918-1988) 1946 Thérèse Forcier (1926-2011)

2Selon l’inscription dans l’acte de mariage de Jean-Baptiste. Source : Guy FRÉCHET et al, Les Fréchette

d'Amérique, Québec, Les Descendants des Fréchette, 2006, v. 1, p. 35.

3 Information non corroborée, mais vraisemblable pour l’époque.

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Génération 1 : JEAN-BAPTISTE

Emprisonné à la prison d’Ernée en Bretagne comme faux saunier4, Jean-Baptiste Sécheret dit

Séchet est déporté au Canada en 1731 sur le navire Le Héros en partance de la Rochelle5. Il est

engagé pour une durée de 3 ans pour aider à la construction de l’église de Saint-François-du-Lac.

Concédée en 1662, la seigneurie de Saint-François occupe une place significative dans notre

histoire familiale. Son développement avait été rapide et mouvementé:

1673 Établissement d'un poste de traite

1674 Arrivée de Pierre Forcier6, ancêtre paternel de Thérèse Forcier

1687 Fondation de la mission Saint-François par les Récollets et les Jésuites et construction du

Fort Saint-François-du-Lac, pour lequel on recruta, par la suite, un maître-armurier,

Jacques Jouïel7, ancêtre maternel de Thérèse Forcier

1688 Construction d'une première chapelle, incendiée l’année suivante par les Iroquois

1692 Incendie du poste de traite par des Iroquois8

1698 Construction de la seconde chapelle

1700 Une partie de la seigneurie est donnée aux Abénaquis (Odanak aujourd’hui)

4 Contrebandier qui tentait de contourner une taxe, jugée abusive, sur le sel. De 1730 à 1743, 585 faux sauniers

seront déportés vers la Nouvelle-France.

5 Guy FRÉCHET et al, op.cit., p. 36.

Navires venus en Nouvelle-France : http://www.naviresnouvellefrance.net/vaisseau1700/html/pages17301731.html

Michel CHASSÉ, Faux sauniers : http://www3.sympatico.ca/mgchassey/jfc/sauniers.htm

N.d.l.r.: Jean-Baptiste Sécheret dit Séchet est en fait inscrit comme Jean Féchet (selon la graphie identique des f et s

à l’époque

6 Voir annexe 1 : Les Forcier: Pierre, Simon¸ Camille et les autres

7 Voir annexe 2 : Jacques Jouïel et les Joyal.

8 Gilles PARENTEAU, « Hypothèses sur la route suivie par les Iroquois », Saint-François-du-Lac [Images en ligne]

http://saint-francois-du-lac.com/images/nggallery/parenteau-images/images-google (images #3,#5)

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1706 L’établissement compte 111 habitants9

1715 Ouverture des registres de la paroisse Saint-François-Xavier et nomination du premier

curé résidant.

1717 Construction de la première église Saint-François-Xavier, église en bois.

Jean-Baptiste arrive donc tardivement en Nouvelle-France à un moment où le seigneur Crevier a

besoin de main d’œuvre pour la construction de la seconde église paroissiale, en pierre cette

fois. Aucun vestige de cette construction ne subsiste aujourd’hui10

.

Reconstitution d’après d’autres constructions d’églises de l’époque

Source : Archives du Séminaire de Nicolet

Le 27 juin 1734, Jean-Baptiste épouse Charlotte Charron dit Ducharme11

, fille de François

Charron et de Marguerite Piet. Jean-Baptiste a-t-il attendu ou dû attendre la fin de sa période

d’engagement pour se marier? Notons aussi que Charlotte était probablement enceinte de cinq

mois (le premier enfant du couple naîtra en effet le 16 novembre de la même année).

9 Gilles PARENTEAU, « Autres recensements à Saint-François », Saint-François-du-Lac [En ligne] http://saint-

francois-du-lac.com/autres-recensements/

10 Cette construction était située sur l’Ile-du-Fort, rang de l’Ile, face à l’Ile Saint-Joseph, aujourd’hui Notre-Dame-

de-Pierreville. Source : Fabrique de Saint-François-du-Lac, Paroisse Saint-François-Xavier [dépliant à impression

limitée].

11 Bien que sa naissance ait été consignée au registre de Sorel, Charlotte était probablement née à l’Ile Dupas,

comme la majorité des enfants du couple Charron-Piet. Des actes concernant l’Ile sont en effet inscrits aux registres

de Sorel, selon diverses sources, dont : Alexandre MONGEAU, dir, Au fil de l’eau : pages d’histoire de l’Île Dupas,

Visitation de l’Île Dupas, Comité du tricentenaire, 2004, p.12.

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De 1734 à 1738, Jean-Baptiste et Charlotte s’établissent sur le lot 1512

sur le rang du Chenal

Tardif de la seigneurie de St-François-du-Lac.

Lot 15- Chenal tardif, 2014

Ils quittent néanmoins Saint-François vers 1738 -1739 et s’installent dans la région de Berthier.

Charlotte décèdera vers 1748. Jean-Baptiste, père de 5 enfants vivants, se remariera en 1748 avec

Marie Françoise Agathe Lahaise, fille de Jean-Baptiste Lahaise et de Jeanne Guilbert dite

Laframboise, veuve de Jean-Baptiste Savignac.

Les enfants de ces 2 mariages13

sont:

Charles (1734-1735)

Jean-Baptiste (1736- )

Jean-François (1738-1761)

Geneviève (1740- )

Pierre (10 juin 1742-17 juin 1742 env.)

Louis (1743-présumé mort avant 1749)

Marie (1748 ou avant- )

Louis (1749- )

Marie-Louise (1753- )

Joseph (1755- )

François (1758-1764)

Annus horribilis14

12

Saint-François-du-Lac, Lot no 15, Chenal Tardif, Jean-Baptiste Sécheret [En ligne] http://saint-francois-du-

lac.com/wp-content/uploads/2014/05/Lot-15.pdf . Voir aussi l’annexe 6.1: Cartographie.

13 N.d.l.r. : Liste établie après la vérification de plusieurs sources et le croisement des informations.

14Guy FRÉCHET et al, op.cit., pp. 36-37. N.d.l.r. : Pour cet extrait et tous les autres qui suivent, nous avons

conservé l’orthographe originale.

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En 1761, à Berthier, on note 60 décès, plusieurs probablement dus à une épidémie de petite

vérole. Parmi les personnes décédées, on retrouve Marguerite Piet, la première belle-mère de

Jean-Baptiste, un de ses fils de ce dernier, Jean-François, sa femme Marie Lahaise (le 12 juin) et

Jean-Baptiste lui-même (le 9 octobre). L’inscription suivante se trouve au registre:

« L 'an mil Sept Cent soixante un Le neuf octobre Je S[ous]Signé p[rê]tre miSSionnaire de

Berthier Est decedé Jean Baptiste frichet dit Sechet de Son vivant epoux de feue marie françoise

La haize, agé d'environ Soixante quatre ans, apres avoir Reçu Les Sacrements de penitence

d'eucharistie et d'extreme onction, a ete inhume dans Le Cimetiere de Cette p[aroi]sse en

présence d'alexis laferrier[ e], de Louis guibo qui ont déclarés Ne Scavoir Signer, et de S[ieu]r

francois Laventure qui signe de Ce Interpellé (signature) f[rancois] lavanture (signature)

K[er]berio, p[rê]tre. »

Patronyme et transmission

Un fils du premier mariage (Jean-Baptiste) et un autre du second (Joseph, notre ancêtre)

transmettrons le patronyme dont « les variantes retrouvées ont été particulièrement nombreuses,

un indice que la transmission ne s'est effectuée que verbalement dans les premiers temps. Cette

liste a été établie par Roland A. Fréchette, à partir du PRDH et du répertoire de baptêmes,

mariages et sépultures de Sainte-Geneviève et complétée par nous, avec les contrats recensés

dans la banque Parchemin: Séchet, Seché, Sechu, Sécheret, Chechet, Chechette, Checheret,

Fichet, Frichet, Fréchet, Frishette, sans parler des Chechet Frichet, Frichet-Sechet ou Frichet

Suchet, avant de devenir Fréchette de nos jours, vraisemblablement par moulage phonétique,

dans ce cas-ci sur un patronyme bien implanté, comme cela s'est maintes fois produit dans

l'histoire. »15

Patronyme 100% québécois, « Fréchet, ou Fréchette, pourrait être un diminutif du vieux français

frèche désignant une terre inculte servant au pâturage. Pourrait aussi être dérivé de friche

désignant un terrain qui ne rapporte que de mauvaises herbes ou des broussailles, soit que la

culture en ait été négligée depuis très longtemps, soit qu'on ne l'ait jamais cultivée, soit qu'on ne

sache pas la cultiver convenablement, ou, enfin, par suite d'un mauvais système

d'assolement. »16

Le nom convient donc très bien à une famille qui compte plusieurs générations

de défricheurs, soit au propre, soit au figuré!

Migrations en Nouvelle-France

Avant de clore ce chapitre, voici une tentative de reconstitution du parcours de Jean-Baptiste

après son départ de Saint-François. Nous utilisons pour ce faire les documents officiels. Une

localisation ne signifie pas nécessairement que la famille a habité à cet endroit, mais qu’un

15

Ibid., p.37

16Jean COURNOYER, « Fréchet, Fréchette (étymologie) », La Mémoire du Québec :

http://www.memoireduquebec.com/wiki/index.php?title=Fr%C3%A9chet%2C_Fr%C3%A9chette_%28%C3%A9ty

mologie%29

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évènement y a été enregistré, soit que le notaire y habitait ou bien, que c’était la paroisse la plus

proche, dans le cas des registres paroissiaux.

Les registres paroissiaux de Lanoraie, qui débutent en 1732, indiquent une naissance en 1740 et

un décès en 1742.

On retrouve Jean-Baptiste « à Sainte-Geneviève de Berthierville, où son fils Louis est baptisé,

après la passation de contrats relativement à des terres. Un premier contrat sera passé pour

l'échange d'une terre près de la rivière Bayonne, avec Pierre Glatus et Marie Jourdain (1743),

et un second où il se fera concéder une terre par Claude-Antoine de Bermen de Lamartinière, le

seigneur de Berthier (1744). »17

18

En 1748, le second mariage de Jean-Baptiste est enregistré à

Berthier.

En 1749, Jean-Baptiste, Marie Françoise et Louis, leur fils, sont mentionnés au registre de La

Visitation, île Dupas. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette présence sur l’île.

1. Premier peuplement dans Lanaudière, l’île a sûrement été fréquentée par la famille de sa

première femme, les Charron-Piet.

2. D’autre part, en 1749, les habitants songent à renouveler la première église. Y a-t-il là

un lien à faire avec l’expérience de Jean-Baptiste dans la construction d’église?

3. Finalement, une partie de l’île servait au pâturage communal du bétail; les Sécheret en

aurait vraisemblablement tiré avantage.

En direction des pâturages de la commune de l’Ile Dupas (Source : Wikipédia)

17

Guy FRÉCHET et al, op.cit, p.36. N.d.l.r. : les surlignés en gras sont de nous.

18 « Berthier ou Sainte-Geneviève-de-Berthier couvre [alors] un immense territoire englobant les villages de

Sainte-Élisabeth, Saint-Félix, Saint-Norbert, et d'autres encore. On peut conclure qu'il [Jean-Baptiste] a vécu dans

ce que l'on peut appeler le Berthier du temps, mais dont le développement a débuté alentour des concessions de la

rivière Bayonne près de son embouchure dans le fleuve Saint-Laurent. L'ouverture de ces concessions a débuté vers

1730». Yolande et Marcel PROULX, « Pionniers de Lanaudière : Joseph, François et les autres Fréchette… », La

Voix des Fréchette, septembre 2004, p.1.

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La tradition orale de la famille raconte que Pierre (Génération 5) conduisait son troupeau vers la

région, l’été; il aurait vraisemblablement eu accès à la commune par droit acquis19

.

Génération 2 : JOSEPH

Au décès de ses parents en 1761, Joseph n’a que 6 ans. Fort heureusement, un tuteur, François

Laventure, s’occupe des enfants et règle la succession. Il sera remplacé par Joseph Guibault20

vers 1769. Ces personnes sont identifiées au registre, comme témoins au décès de Jean-

Baptiste. Selon nos recoupements généalogiques, les deux feraient partie de la famille élargie.

A sa majorité, en 1777, Joseph signe « un contrat de travail d'un an devant le notaire

Barthelemi Faribault comme "milieu de canot" [N.d.l.r. : rameur du milieu par opposition aux

équipiers avant ou arrière] pour Antoine Joly, un agent du marchand montréalais Etienne

Ouadin. Par ce contrat, il s'engageait à participer à une expédition de traite de pelleteries

pour hiverner dans la mer d'Ouest [21

] ou autres endroits que requerra le travail. En

contrepartie, il recevrait 600 chelins [N.d.l.r. : prononciation phonétique française de shilling] de

la province à son retour à Montréal. De plus, son employeur lui remettrait avant son départ,

19

Rodolphe DE KONINCK, Les Cent-Îles du lac Saint-Pierre: retour aux sources et ... et « Les pâturages

communaux du lac Saint-Pierre : de leur histoire et de leur actualité », Cahiers de géographie du Québec, vol. 17, n°

41, 1973, pp. 317-329. [En ligne] http://www.erudit.org/revue/cgq/1973/v17/n41/021120ar.html?vue=resume

20

Yolande et Marcel PROULX, op.cit. , p. 1

21 « La recherche de la Mer de l’Ouest et de l’Orient », La Compagnie de La Vérendrye [En ligne]

http://www.laverendrye.ca/lavfrancais/page7/page7.html

Voir aussi : « Mer de l’Ouest », L’Encyclopédie canadienne en ligne

http://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/mer-de-louest/

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soit a Montréal ou au grand portage, deux couvertes de trois points, deux de deux points et demi,

deux chemises de coton, deux braguets (pantalon du coureur des bois), et deux paires de

mitaines. Lorsqu'il conclut ce contrat, Joseph avait 21 ans et demi et demeurait chez la veuve

Louis Peulan en la rivière Bayonne. Le montant gagné par ce contrat ajouté à l'héritage laissé

par ses parents permettrait à Joseph de s'installer sur une terre à son retour. »22

« Après ce contrat […] Joseph signe deux contrats pour l'achat de terres toujours devant le

notaire Faribault. Le premier contrat daté du 7 août 1779 couvre l'achat d'une terre en la

seigneurie de Carufel localisée au nord de Maskinongé. A cette date Joseph demeure chez le

sieur Prisque Ferland de la rivière Bayonne. La terre a une grandeur de deux arpents de front

par vingt de profondeur, elle est située au sud-ouest du ruisseau Bois Blanc, bornée en

profondeur aux terres de la Nouvelle-York, joignant d'un côté la terre de Jean-Marie Chabot et

de l'autre celle de JH Robitaille. Cette terre, qui est prête à être habitée, possède une maison et

une étable et est vendue avec la récolte de l'année. Joseph a payé comptant cet achat au montant

de 375 chelins anciens cours de la province.

Le deuxième contrat d'achat de terre, sise en la concession du Saint-Esprit de la seigneurie de

Berthier, est signé deux mois plus tard, soit le 16 octobre, alors que Joseph est revenu demeurer

chez la veuve Pelland (orthographié Peulan dans le contrat de " milieu de canot "). Il s'agit de

la demi-partie d'une terre que lui vendent Jean Boucher, Joseph Carpentier et son épouse dont

les dimensions sont de trois arpents de front par vingt de profondeur. La partie de terre que

Joseph achète est décrite comme suit : "prenant par devant au bout de la terre des vingt arpents

des dits vendeurs, bornée par derrière aux terres de Sainte-Catherine, tenant du cote d'en haut à

Joseph Pager et du cote d'en bas au sieur Morisoro .... ". Cette terre est vendue au prix de 400

chelins anciens cours de la province dont 100 ont été payés comptant par Joseph et 300 seront

financés par les vendeurs avec garantie hypothécaire sur l’immeuble [...] 23

Propriétaire de deux grands domaines, Joseph épouse à Berthier Marie-Josephte Hénault-Enos-

Delorme, possiblement parente avec François Hénault qui acheta la seigneurie de l'Île du Pas en

1777 et plus tard, le fief Chicot.24

Le couple aura six enfants : Alexis, Amable, François (notre

ancêtre), Jean-Baptiste, Joseph et Marguerite.

Deux de ces enfants, nés entre 1787 et 1791, ont été baptisés à Saint-Cuthbert, l’église de cette

dernière paroisse étant probablement plus proche de la résidence de Joseph. Il pouvait donc «

demeurer loin de l'église de Berthier, était-ce la concession du Saint-Esprit qui est devenue en

1848 la paroisse de Saint-Norbert ? Son lieu de résidence pouvait aussi être la terre située en la

seigneurie de Carufel localisée au nord de Maskinongé. Des recherches additionnelles restent à

faire ».25

Soulignons cependant que quatre de ses fils (Alexis, Amable, François, et Joseph)

22

Yolande et Marcel PROULX, op.cit.., pp. 1 et 3

23 Ibid., p. 3. Voir aussi l’annexe 6.1 Cartographie

24 Ibid., p. 1. Voir aussi l’annexe 6.1 Cartographie

25 Ibid., p. 3. Voir aussi l’annexe 6.1 Cartographie

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seront très actifs dans les démarches ayant mené à la création de la paroisse de Saint-Norbert 26

et y vécurent une partie de leur vie.

Génération 3 : FRANÇOIS

La vie de François sera plus sédentaire que celle de son père et grand-père. Une vie privée bien

remplie, mais sans grande surprise : enfance sur la ferme familiale, mariage fin vingtaine avec

Pélagie Joly, famille nombreuse.

En 1829, François et Pélagie ont acheté une terre à Sainte-Elizabeth (#2090 du rang Sud - lot

364 du cadastre)27

; par contre, leur décès, en 1857 et 1859 respectivement, sera enregistré St-

Norbert. Pourtant ils ont toujours vécu sur la même terre. Voici l’explication :

Le chemin de ligne entre Saint-Elizabeth et le futur Saint-Norbert est situé sur leur terre28

.

Vieux chemin de ligne29

L’histoire des 2 paroisses30

est intimement liée:

Sainte-Élisabeth Saint-Norbert

Fondation de la paroisse par détachement

d’une partie du territoire de la paroisse

Sainte-Geneviève de Berthier : 1798

Début des registres paroissiaux: 1802

Début des registres paroissiaux: 1847

Sainte-Élisabeth est issue des premières

concessions de terres en 1756. Au milieu

du 19e siècle, la communauté compte plus

Saint-Norbert, située au nord-ouest de

Saint-Geneviève-de-Berthier, se détache de

cette dernière pour former une paroisse

26

Réal AUBIN, Les commencements de Saint-Norbert, Éditions Aubin-Lambert, 2001

27 Yolande et Marcel PROULX, op.cit., p. 4

28 Ibid.

29 Ferme sur le Vieux Chemin de Ligne [Description et carte en ligne] http://www.levieuxchemindeligne.com/le-

chemin-de-ligne/ A lire pour bien comprendre la création des paroisses, les chicanes de clocher et les difficultés de

localisation actuelle de lieux passés.

30 Diocèse de Joliette, Paroisses [En ligne] http://www.diocesedejoliette.org/paroiss1.htm

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de 5000 habitants. Les colons s’établissent

de plus en plus loin, ce qui donne naissance

à plusieurs autres paroisses dont Saint-

Félix-de-Valois.

autonome dès 1848.

Soulignons en terminant un événement de la vie publique de François, lequel s’ajoute à son

implication dans la création de Saint-Norbert. Le 7 mai 1849, est formé à Berthier un comité

exprimant son appui à Lord Elgin, le gouverneur général, pour le projet de loi visant à

indemniser ceux qui auraient subi des pertes pendant la rébellion de 1837. François Fréchette et

deux autres concitoyens en font partie, comme représentants de la paroisse de Saint-Norbert.31

Génération 4: FRANÇOIS-XAVIER

Le fils aîné de François naît à Sainte-Elizabeth en 1811. Il mourra en 1887 à Saint-Félix-de-

Valois. Marié à Léocadie Guilbault le 12 février 1833, il aura huit enfants : Éloïse (1834), David

(1835), Philomène (1839), Louis (1842), Thomas (1844), Pierre, notre ancêtre (1847), Alexis

(1849) et Joseph (1854).

Vers 1835, François-Xavier et Léocadie achètent le # 3489 du Chemin de la Rivière - lots 3 et 4

du cadastre.32

Ce lot est situé sur le territoire de la future paroisse de Saint-Félix-de-Valois.33

Les

premiers colons y sont arrivés au début des années 1830. En 1843, la paroisse est fondée en

détachant une partie de Sainte-Élizabeth, Sainte-Mélanie et Saint-Gabriel.

Au recensement de 1871, la maison familiale abrite : Xavier (veuf), Élise34

, David (avec femme

et enfants), Pierre, Alexis, Joseph. Vers1880, François-Xavier est propriétaire du lot # 4 et

Joseph, son fils cadet, propriétaire du lot # 3. « L'ensemble de cette terre a été légué par Joseph à

son fils David, lequel en laissa une partie à chacun de ses enfants. »35

Au recensement de 1881,

François-Xavier demeure avec Joseph et la famille de ce dernier. Il décède en 1887 et sera

enterré à Saint-Félix comme plusieurs autres Fréchette36

.

31

Réal AUBIN, op.cit., pp. 387-388

32 Yolande et Marcel PROULX, op.cit., p. 5. Voir aussi l’annexe 6.1 Cartographie

33 Diocèse de Joliette, Paroisses [En ligne] http://www.diocesedejoliette.org/paroiss1.htm

34 Il s’agit probablement d’Éloïse, la fille de François-Xavier, les inscriptions dans les recensements de l’époque

étant aléatoires.

35 Yolande et Marcel PROULX, op. cit, p. 5.

36Peu de vestiges survivent des cimetières avant la fin du 19

e siècle. Pour aller plus loin : « Les cimetières

catholiques euroquébécois et leur évolution...»: Bulletin Mémoires vives, n° 36, juin 2013 [En ligne]

http://www.cfqlmc.org/bulletin-memoires-vives/derniere-parution/1013.

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Il y a une dizaine d’années, une plaque commémorative a été remise à la municipalité de Saint-

Félix-de-Valois, pour qu’elle soit exposée sur l'un des murs de l'Hôtel de ville. Nous la

reproduisons ici avant de passer aux générations suivantes établies dans les cantons. Le texte

résume bien les chapitres qui précèdent :

Jean-Baptiste Séchet-Sécheret (1697-1761)

Fils de Jacques Séchet-Sécheret et Louise Poirier, originaire de Gueures en Normandie, arrive

vers 1730-1731, il est l'ancêtre d'une des souches des Fréchette

Premier mariage avec Charlotte Charron dit Ducharme (fille de Charles Charron et

Marguerite Piet) le 27juin 1734 à La Visitation de Saint François du Lac

Second mariage avec Marie-Françoise Lahaise (fille de Jean-Baptiste Lahaise et Jeanne

Guilbert dite Laframboise), en 1748, enregistré a Berthier

De ses onze enfants des deux mariages, six auront des descendants, devenus des Fréchette pour

la plupart

Pionnier de la région de Lanaudière, on le retrouve à divers endroits dont l'Ile Dupas, la rivière

Bayonne, Sainte Geneviève de Berthier, etc.

Ses descendants sont nombreux dans la région de Lanaudière, dans le reste du Québec et du

Canada, ainsi que dans !es états de la Nouvelle-Angleterre aux États-Unis.

Les Descendants des Fréchette Inc.

Saint-Félix-de-Valois, le 12 septembre 2004

Génération 5 : PIERRE

Départ de la maison paternelle, achat de la première terre et mariage

Page 18 de 39

Pierre quitte sa maison natale entre 1871 et 1876 : il est recensé à St-Félix de Valois en 1871 et

conclut un contrat de mariage à l’automne 1876 à Sorel. Selon Beauregard37

, il serait originaire

de Saint-Ours. Aurait-il transité et travaillé à cet endroit, ce qui expliquerait son mariage avec

une fille de Sorel et sa capacité à économiser suffisamment pour acheter une terre quelques mois

avant le mariage? Denise Roberge, petite fille de Pierre, raconte plutôt qu’il aurait rencontré

Henriette, alors qu’elle visitait des parents à Saint-Germain, les Cardin38

. Cette hypothèse sous-

entend que Pierre se trouvait déjà à Saint-Germain, chez des cousins.

Pierre Fréchette 39

1847-1922

Le 23 octobre 1876, la veille du mariage à Sorel, un contrat est conclu avec Henriette

Cournoyer40

. Nous en citons ici des extraits :

37

Yves BEAUREGARD, Bâtir un village au Québec : Saint-Eugène-de-Grantham, Montréal, Libre expression,

1981, p. 51.

38 N.d.l.r. : On retrouve de nombreux Cardin, Cournoyer et Fréchette au recensement de 1871, mis en ligne par

Maurice VALLÉE : http://mauricevallee.ca/Rec1871. Formée en 1856, la paroisse de Saint-Germain a accueilli des

émigrés des vieilles seigneuries, dont Sorel. En cours de recherche, nous avons aussi découvert que la Société

historique de Drummondville possède depuis peu un fonds Pierre Fréchette (P208), créé lorsque la famille Letarte

a offert des documents retrouvés à l’achat de la maison ancestrale. Néanmoins, nous n’avons retrouvé aucune

information sur les va-et-vient de Pierre de 1872 à 1876.

39 Nous présumons qu’il s’agit d’une photo de Pierre, prise avant 1877. A partir de cette génération, nous disposons

de photographies; nous en insérons quelques-unes dans le document. Une sélection plus complète des archives

familiales (lettres, photos, artefacts) sera mise en ligne. En cours de recherche, nous avons aussi découvert que la

Société historique de Drummondville possède depuis peu un fonds Pierre Fréchette (P208), créé lorsque la famille

Letarte a offert des documents retrouvés lorsqu’elle a acheté la maison de St-Eugène.

Page 19 de 39

« […] Furent présents Pierre Fréchette, de la Paroisse de St Germain de Grantham, fils de

François Xavier Frechette et de dame Leocadie Guilbeau, stipulant pour lui et en son nom,

d’une part, et Demoiselle Henriette Cournoyer, fille de Sieur Louis Hus Cournoyer, cultivateur

de la Paroisse de St Pierre de Sorel et Dame Theotiste Crépeau…stipulant pour elle et en son

nom de l’agrément de ses dits père et mère, celle-ci autorisée de son mari, et lesquels stipulent

aussi pour elle[…]Lesquels ont reconnu et confirmé avoir fait et arrêté ensemble les conventions

de mariage qu’ensuivent, c’est a savoir : Ils se marient sous le régime de la Communauté de

biens selon les dispositions du Code Civil du Bas-Canada […]Le futur époux apporte en

mariage une terre située en la paroisse de St Germain de Grantham, dans le rang de St

Hyacinthe, de deux arpents et un quart de large sur trente arpents de profondeur par derriere au

bout des dits trente arpents, d’un coté au sud a Theophile Antaya, d’autre a dame Lavallée, avec

une maison, une grange et autres choses y érigées. En considération du dit futur mariage, le dit

Louis Hus Cournoyer [41

] donne a la dite future épouse sa fille, cet acceptant, un lit et des

couvertures, avec une couchette, une armoire contenant ses hardes et linges, un rouet, une

vache et une brebis, et ce pour ses droits et prétentions en et dans les successions de ses dits père

et mère; auxquelles elle a renoncé et renonce par les présent [...] ».

Ce contrat est révélateur, pour plusieurs raisons :

A son mariage, Pierre possédait déjà une terre, suivant en cela l’exemple de Joseph, son

arrière-grand-père;

Il déclare demeurer dans la paroisse de Saint-Germain puisque Saint-Eugène n’existe pas

encore comme entité civile et religieuse (le lieu où il s’était établi était aussi connu sous

le nom Duncan Station);

On constate que les femmes n’ont pas de personnalité juridique; et, finalement,

Suivant les us du temps, la survie économique d’Henriette dépend maintenant de Pierre et

non plus de son père.

Le canton de Grantham avant Pierre42

et la formation de Saint-Eugène

40

Une tradition orale non confirmée voudrait qu’elle ait été maîtresse d’école, comme on le disait à l’époque. Une

recherche dans le Journal de l‘instruction publique de 1871 à 1876 [http://eco.canadiana.ca/view/oocihm.8_06257]

n’a rien donné.

41 L’ancêtre Paul-Hus est recensé à Sorel en 1681, où il fonde une véritable dynastie de Paul, qui sont devenus les

Paul Hus, les Hus Millet, les Hus Cournoyer, les Hus Latraverse, les Hus Paulet, les Hus Capistran, les Hus

Lemoyne, les Hus Beauchemin. Le 2 octobre 1727, il divise ses terres, situées dans l’île du chenal de Moine et

autour de la baie de la Vallière, à l’ensemble de ses descendants. Tous obtiennent alors un arpent dans l’île du

chenal du Moine et les droits de commune. (Source : Azarie COUILLARD-DESPRÉ, Histoire de Sorel [En ligne]

http://www.nosorigines.qc.ca/biography.aspx?at=h&id=17&lng=fr)

42 Les informations qui suivent proviennent de sources diverses, notamment BEAUREGARD, Bâtir un village au

Québec et l’Encyclopédie canadienne en ligne. Nous les paraphrasons pour ne rien perdre de la complexité des

transactions.

Page 20 de 39

Le 14 mai 1800, William Grant se voit concéder le canton de Grantham qui comprenait 27 000

acres. Ces terres, à sa mort, sont léguées à John Richardson. En 1815, ce dernier cède ses terres

des premiers rangs de Grantham à Hériot, pour la fondation des militaires-agriculteurs43

. Il

reçoit en échange les lots des 8e, 9

e, 10

e, 11

e, 12

e et 13

e rangs. En 1831, il laisse donc à ses

héritiers la portion qu’il lui reste soit les six derniers rangs du canton. On retrouve dans le

recensement de cette même année, au onzième rang, James et Ambrose Duncan, famille qui géra

les terrains de la succession Richardson. Le chemin Saint-Hyacinthe où s’établira plus tard Pierre

Fréchette n’est alors qu’un sentier.

Le canton d’Upton avant Pierre44

et la formation de Saint-Eugène

Du côté sud-ouest de la future paroisse de Saint-Eugène, la famille Brodeur acquiert en 1833

des terres du canton d’Upton (25,500 acres) qui étaient passées en 1800, au neveu de Grant,

David Alexander Grant, Seigneur de Longueuil.45

En 1854, du côté nord-ouest, vers Saint-

Guillaume, des Américains acquièrent des lots boisés et installent un moulin à scie (13e rang).

Plusieurs dizaines d’hommes (bûcherons et journaliers notamment) arrivent de Saint-

Guillaume46

, de Sorel, de Berthier, etc.

La formation de Saint-Eugène-de-Grantham

En 1874 et de nouveau en 1878, les habitants des 11e, 12

e et 13

e rangs de Grantham et des lots

Brodeur demandent aux autorités la création de leur propre paroisse. Celle-ci est finalement

créée le 22 novembre 1878 et comprends : les 11e 12e et 13

e rangs du canton de Grantham et les

rangs 8 à 13 du canton d’Upton. De 1881 à 1891, le premier prêtre, Joseph Forcier47

négociera

l’annexion d’une partie du chemin Saint-Hyacinthe. Pierre aurait sûrement fait partie de ces

négociations. Entre-temps les premiers enfants de Pierre et d’Henriette seront baptisés à Saint-

Germain.

Le Saint-Eugène de la 5e, 6e et 7

e génération des Fréchette

43

Maurice VALLÉE, L'histoire des premières décennies de Saint-Germain : Fondation de Headville [En ligne]

http://mauricevallee.ca/Hishead1.html et http://mauricevallee.ca/Hishead2.html

44Les informations qui suivent proviennent de sources diverses, notamment BEAUREGARD, Bâtir un village au

Québec et l’Encyclopédie canadienne en ligne. Nous les paraphrasons pour ne rien perdre de la complexité des

transactions.

45 Six degrés de séparation? Un descendant direct, Ronald Charles Grant, dixième Baron de Longueuil, épousa en

1918 Ernestine Bowes-Lyon, grand-tante de Douglas Bowes-Lyon, lequel épousera Diane Fréchette en 1975! Mais

c’est une autre histoire …

46 Notes historiques sur la paroisse de Saint-Guillaume d'Upton : http://www.ourroots.ca/f/toc.aspx?id=2079

47 Six degrés de séparation? Un parent, puisque les Forcier de Nouvelle-France descendent tous d’un ancêtre

commun. Thérèse Forcier avait donc raison quant elle nous parlait de ce curé comme d’un parent!

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On trouvera un excellent résumé des débuts de la colonisation du futur Saint-Eugène dans la

capsule vidéo intitulée Les premiers ocupants. Celle-ci fait partie d’une série de sept capsules

vidéo produites par le Comité de développement local (CDL) de la municipalité de Saint-

Eugène. La série constitue une excellente introduction au Saint-Eugène tel que défriché, bâti et

développé par la 5e, 6e et 7

e génération des Fréchette de Grantham, et comprend aussi les titres

suivants :L'agriculture, d'hier à aujourd'hui , Artisans, commerçants, industriels , L'organisation

municipale , L'omniprésence de la religion , Le système scolaire , Vie sociale et communautaire .

Historique des lots de la famille Fréchette (au 19e siècle et au début du 20

e siècle)

48

Lot 25 : Ce lot a été acheté par Pierre le 20 mars 1876, quelques mois avant son mariage; il l’a

payé 1200$; en 1879, il a dû prendre une hypothèque de 235$ afin de payer le premier

débiteur49

; le lot a finalement été transféré par sa veuve Henriette, en 1922, à son fils cadet

Alexandre, lequel s’était marié en 192050

.Ce lot avait fait l’objet de transferts en 1853 (payé 33

livres) et en 1851 (18 livres 15 shillings).

Lots 32-33 Ces terres sont achetées par Pierre en 1900 pour la somme de 1050$ à François-

Xavier Fréchette, fils de Joseph51

, le frère cadet de Pierre. Le 2e fils de Pierre, Louis, s’y

installera.

François-Xavier avait acheté ces terres du 13e rang en 1877 de Michel Hamel pou 550 $. Des

transferts avaient eu lieu en 1853 (payé 33 livres) et en 1851 (18 livres 15 shillings).

La famille

Après leur mariage en octobre 1876, Pierre et Henriette s’installe dans la maison du lot 25,

chemin Saint Hyacinthe. Entre 1881 et 1900, Pierre et Henriette ont eu 10 enfants52

:Joseph

48

Les informations sont extraites des contrats originaux. Voir aussi l’annexe 6.2 : Cartographie

49 Denise Roberge mentionne qu’un incendie aurait eu lieu, mais elle ne connaît pas la date. Cela aurait pu engendrer

des coûts additionnels, non budgétés.

50 Pourquoi Alexandre, fils cadet, et non pas Joseph, l’aîné? Le transfert a vraisemblablement eu lieu pour

qu’Henriette ait plus de chance d’obtenir une pension comme mère d’un militaire décédé, Etienne. Cette demande

sera finalement rejetée, après délibération des Commissaires aux pensions du Canada. On verra plus loin que Joseph

et sa famille habitait déjà ailleurs.

51 Ce cousin apparaît au recensement de 1871; il a alors 26 ans, 2 ans de plus que Pierre (Source : Maurice

VALLÉÉ [En ligne] http://mauricevallee.ca/Rec1871.html). L’arbre de descendance, fourni par Florent Fréchette,

illustre bien la migration de descendants de la lignée Sécheret dans les cantons (Grantham, Upton) au 19e siècle.

L’émigration vers les États-Unis a existé, mais demeure, somme toute, assez minime lorsque comparée à d’autres

familles canadiennes-françaises.

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(1881-1969), Marie Anne (1883- avant 1973), Louis (1885 - 1938), Étienne (1886 -1916)53

,

Anastasie - (1888 - vers 1978), Agnès - Sœur de la Charité (1890 -avant 1970),Victor (1891 -

avant 1980), Marie - Sœur de Sainte-Anne (1893 - 1917), Antoinette (1896 - vers 1975),

Alexandre (1900 -1951).

Maison ancestrale des Fréchette sur le chemin St-Hyacinthe, telle que vue en 2014.

Au recensement de 1921, la maison familiale est occupée par

Alexandre Frachette54

21

Rose Anna Frachette 23

Prene Frachette 75

Henriette Frachette 64

Alexandre se déclare chef de famille et cultivateur; il vit avec sa femme, Rose Anna, et ses

parents. Ce dernier mourra en 1951, suite à un accident de ferme. Son fils Georges aura 11

enfants : Lise, Johanne, Claudine, André, Suzanne, Sylvie, Manon, Daniel, Michel, Lyne,

Martine. Si un de ces garçons a eu une descendance, la lignée mâle de Pierre et le patronyme

continueront.

Le 11 février 1922, un correspondant de La Presse écrit :

52

Notons l’écart de quatre ans entre le mariage et le premier enfant. Peut-être y a-t-il avant 1880 naissance

anonyme ou fausse couche.

53 Voir annexe 4 : Un Canadien errant : Étienne Fréchette.

54 La recherche doit se faire à Frachette et non pas Fréchette! Nous avons retranscris tels quels les noms et prénom

(Prene plutôt que Pierre) contenus dans le document manuscrit.

Page 23 de 39

« Saint-Eugène de Grantham […] – M. Pierre Fréchette est décédé à l’âge de 75 ans. La

paroisse perd dans sa personne un de ses plus anciens cultivateurs. Il était venu s’établir ici dès

le début de la fondation de Saint-Eugène de Grantham[...]Outre son épouse, il laisse quatre fils;

Louis, de Saint-Nazaire d’Acton; Joseph, de Saint-Eugène de Grantham; Victor, de Montréal, et

Alexandre, de Saint-Eugène de Grantham; cinq filles : Mlle Marie-Anne Fréchette, de Manville,

R. I.; Mme Joseph Rivard, de Sainte-Hélène de Bagot; Mlle Agnès Fréchette, religieuse à

l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe; Mme N. Séguin, de Montréal, et Mlle Antoinette Fréchette, de

Montréal.

Pierre Fréchette

Entre 1912 et 1915

Les funérailles ont eu lieu mercredi le 8 courant à huit heures a.m. au milieu d’un grand

concours de parents et d’amis […] »

Page 24 de 39

Henriette lui survivra jusqu’en 1944, assez longtemps pour que ses petits-enfants la connaissent

et l’appellent affectueusement mémère. Elle obtiendra une pension de la province de Québec en

août 1936, au montant de 20$ par mois. Cependant, ce montant sera réduit à 15$ à compter du

1er

juillet 1940.55

Henriette Cournoyer

Entre 1912 et 1915

Son décès sera souligné dans l’hebdomadaire du monde rural : La Terre de chez nous : « […]

Madame Vve Pierre Fréchette (Henriette Cournoyer), décédée à St-Eugène de Grantham, comté

de Drummond, le 26 janvier dernier à l’âge de 87 ans et 4 mois. La défunte était la mère de M.

Joseph Fréchette, membre actif de l’U.C.C. [Union catholique des cultivateurs] et la grand’mère

de M. Eugène Fréchette, gérant [de la coopérative agricole].»

55

On peut lire la raison de cette décision dans la correspondance officielle : « La Commission [des Pensions de

vieillesse] a dû réduire votre pension […] en considération du fait que vous résidez chez un de vos obligés en loi

[Alexandre]. Lequel doit vous fournir le logement gratuitement. »

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Génération 6: JOSEPH

Acte de naissance

Joseph épouse Noémie Desrosiers56

le 5 octobre 1909, à Saint-Eugène. Henriette remet à sa

belle-fille une couverture qu’elle a tissée.

Une fois mariés, le couple habite la maison paternelle du chemin St-Hyacinthe, comme en fait

foi le recensement de 1911.

56

Voir l’annexe 5 : Les Desrosiers.

Page 26 de 39

Par contre, au recensement de 192157

, la famille de Joseph est locataire à Saint-Eugène, dans un

logement de 5 pièces; les voisins immédiats sont des Vadnais et des Duff. Joseph se déclare

charpentier [i.e. menuisier], ayant gagné 500$ [pour les 12 mois précédents l’énumération, avec

un arrêt, sans traitement, de 10 semaines]58

.

Joseph Fuchette 39

Nannie Fuchette 36

Adelard Fuchette 10

Eugene Fuchette 8

Robert Fuchette 6

Lucier Fuchette 3

Lucil Fuchette 8 mois

Darius Broden 7 [un écolier locataire]

Joseph aurait donc travaillé comme ouvrier. Il disait à ses petits-enfants qu’il avait participé à la

construction de l’église et qu’il était menuiser, ce que confirme le recensement de 1921. Ses

petits-enfants l’ont d’ailleurs toujours connu avec une partie d’un doigt manquant, suite à un

accident de travail.59

De plus, Florent Fréchette se souvient que son grand-père lui a montré la

technique pour tailler des pierres, technique ancestrale utilisée dans la construction de l’église de

Saint-Eugène.

Dans un petit opuscule sur cette église, Yves Beauregard donne cet éclairage sur les travaux de

menuiserie et sur la provenance de certaines pierres:

« M. J.-A. Duff […] Industriel […] est en particulier l’auteur des bancs, des confessionnaux et

surtout de la chaire de l’église. Son entreprise fut en opération de 1900 à 1930 […] le 27 février

1920[…] les marguillers […] convenaient de confier à Ambroise Duff le contrat des bancs et

57

La recherche doit se faire à Fuchette et non pas Fréchette! La retranscription est identique au document original

manuscrit.

58 Selon l’Université de Sherbrooke, le salaire moyen hebdomadaire d’un ouvrier était de 10$ en 1921 :

http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/statistiques/3287.html

59 Plus tard, une fois sur la ferme, vers 1953-1954, il aura un autre accident, cette fois-ci à l’œil, suite à un coup de

queue de vache, durant la traite. L’assurance-maladie n’existant pas encore, il en coûtera 600$ environ pour

l’hospitalisation. Malgré ces accidents, il vivra en bonne santé, jusqu’à un mois avant sa mort, à 88 ans.

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leur ornementation en raison de $10. chacun. On l’autorisait même d’utiliser les dossiers des

vieux bancs [de l’ancienne église]... Quant à la pierre rustique […] elle a été tirée des côteaux

rocheux qui coupaient les terres des rangs 12 et 13... »60

Dans son ouvrage Bâtir un village au Québec, il ajoute ces précisions sur l’entreprise Duff :

«manufacture de portes et châssis [...] située au centre du village, sur la rue menant au moulin

à scie. »61

. Cette manufacture « produit quantité de moulures, de décorations de galeries et de

portes, des cercueils, etc.[…]Dépassant le stade du simple artisan, J.-A. Duff devient, dès 1910,

un véritable entrepreneur en construisant le couvent et, par la suite, les maisons Forêt (1915) et

Caron (1916), sans oublier sa propre résidence près de l’église.…En période de grands

chantiers, l’entreprise s’assure les services de quelques menuisiers [N.d.l.r. : notre surligné] et

briqueteurs. »62

Achat de 2 lots entre 1928 et 193063

Joseph devient cultivateur probablement plus par concours de circonstances que par

goût profond. En effet,

Le travail de menuiserie se faisait probablement rare en ces temps de crise.

La rareté de l’argent a un effet inattendu et lui permet d’acquérir une deuxième terre,

achetée suite à une reprise de faillite et payée 70 $ environ. Il faut aussi dire que ce

n’était pas une très bonne terre à l’époque. Sur les cartes topographiques de ces années-là,

on peut voir que les 2/3 de la terre sont encore boisés.

Selon la tradition orale de la famille, Noémie voulaient que ses filles aillent à l’école du

village que les Sœurs de l’Assomption desservaient depuis 1912.

La famille

Joseph et Noémie ont eu 7 enfants, d’abord des garçons, ensuite des filles : Adélard (1910 -

avant 2000), Eugène (1912 - 1975), Robert (1915 – 1935), Lucien (1918 - 1988), Lucille

(1920-2013), Thérèse (1922 - 2000), Yvonne (1925 - 2014)

60

Yves BEAUREGARD, Saint-Eugène, s.l, Y. Beauregard : C. Rondeau, cop. 1978, pp 36-38.

61 Yves BEAUREGARD, op.cit., p. 83.

62 Ibid., p.86

63 Voir aussi l’annexe 6.2 : Cartographie.

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(Debout de gauche à droite: Lucien, Thérèse, Yvonne, Eugène, Lucille, Adélard.

Assis : Joseph et Noémie)

Saint-Eugène, après 1935

Quelques souvenirs de Noémie et de Joseph64

: deux personnalités fortes

Noémie affichait un caractère bien trempé, était parfaitement bilingue, lisait tout ce qui lui

tombait sous la main65

. Elle disait que son prénom aurait dû être Orphéa, mais que le curé avait

refusé ce nom païen. Son hymne préféré était Battle Hymn of the Republic. Elle aimait voyager :

Berthier, Montréal, Huntingdon, Nicolet, etc. Durant les années cinquante, la famille de Saint-

Eugène accueillait des visiteurs des États. Une ou l’autre des sœurs de Noémie, envoyait alors

les jeunes enfants à la cueillette des petits fruits sauvages, dont elles raffolaient. Le paiement

pour chacun des cueilleurs : un 25 cents américain (une fortune pour un enfant des années

cinquante). Au retour des funérailles d’une des sœurs, Noémie et Joseph rapportèrent des

trésors : un grille-pain Sunbeam (jusque là les rôties étaient grillées sur le poêle à bois chauffé tôt

le matin par Joseph), un piano, un divan, etc. Noémie étraînait toujours un nouveau vêtement

pour Pâques. Dès les premiers jours de printemps, elle demandait d’enlever les châssis doubles,

pour laisser entrer l’air frais. Elle avait gardé de New Bedford certains goûts, urbains plutôt que

paysans : une limonade fraîche et bien froide dans un pot en grès livré au champ lors des

récoltes, quelques sous aux enfants pour qu’il s aillent chercher des galettes fraîchement sorties

du four chez le boulanger, des pamplemousses commandés spécialement pour elle et qu’elle

saupoudrait de sucre malgré son diabète, des sachets parfumés glissés dans une malle destinée au

pensionnat. Elle avait souvenir de la grippe espagnole, d’une amie du village partie des mois

pour cause de tuberculose. C’est avec émotion qu’elle parlait de son fils Robert le musicien,

mort à 19 ans d’une crise d’appendicite; son accordéon (que nous essayions de jouer enfants) et

la photographie du jeune homme peu avant sa mort (toujours en évidence) rappelaient cette trop

brève vie. Comme le reste de la famille, elle affichait ses opinions politiques : par exemple, à

64

Ces souvenirs sont ceux de la rédactrice et n’engagent que celle-ci. Comme dans beaucoup de familles, le rang

dans la fratrie, l’époque, le type de sensibilité, etc., peuvent influencer les perceptions.

65 Elle décréta que La peste de Camus n’avait pas de sens

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l’encontre de la position officielle de l’Église en faveur de Franco, elle prenait partie pour les

républicains espagnols. Cette position découlait vraisemblablement de son éducation américaine.

Elle n’était pas communiste, loin s’en faut, mais elle n’était pas dupe de la propagande de

l’église en faveur de Franco.

Sous des dehors calmes et silencieux, mais doté d’une personnalité assertive, Joseph était

définitivement le chef du clan. Il cachait une sensibilité qu’il démontra davantage à ses petits-

enfants et à ses chevaux. Il planta tout autour des bâtiments et de la maison de ferme une

quarantaine de peupliers, ce qui donnait à la propriété des allures très nobles et ralentissait

quelque peu le vent de la plaine. Le tas de pierre dans l’unique boisé de la terre principale

témoignait du travail d’épierrement accompli par la famille. Lorsque les petits-enfants se

penchaient au dessus du puits artésien, utilisé l’été pour refroidir les bidons de lait, il disait pour

les effrayer et les convaincre de ne plus le faire : « Attention! Si un de vos cheveux tombe dans

le puits, il se transformera en serpent. » Nous pensions que c’était farfelu, sans réaliser qu’en

toute sagesse, il essayait de nous effrayer. Il confectionna aussi, avec amour, le petit cercueil

d’un petit-fils anonyme.66

Les dimanches d’hiver, il participait avec empressement aux

préparatifs de la crème glacée maison. Il adorait le pain beurré largement saupoudré de sucre, le

thé bouilli. Chaque année il s’occupait du labour de l’immense jardin de Noémie et de l’entretien

de ses rosiers.

Comme les autres descendants de Pierre, Joseph et Noémie étaient d’allégeance libérale et de

religion catholique (Joseph fut marguiller en 1938; ses frères Louis et Alexandre, organisateurs

pour le parti libéral). Famille indépendante d’esprit, aux fortes personnalités, les Fréchette ne

plièrent jamais l’échine devant le curé. Leurs enfants et petits-enfants n’auront donc ni une

enfance à l’eau bénite ni un destin de porteur d’eau; il leur faudra sortir de la famille pour

entendre l’expression : «quand on est né pour un petite pain. »

Toute la famille affiche des couleurs marquées er remarquables pour l’époque: engouement pour

le mouvement coopératif sous toutes ses formes, le libéralisme et la social-démocratie.

Héritiers de l’ancêtre Jean-Baptiste (si on considère que les faux sauniers étaient davantage des

Robin des bois que des contrebandiers) et de l’organisation de l’île Dupas67

, les Fréchette de

Grantham embrassèrent activement au 20e siècle le mouvement coopératif sous toutes ses

formes.

La coopérative agricole

Avant de passer à la génération suivante, un mot sur la création de la coopérative en 1921. Celle-

ci sera édifiée au chemin de fer, vers le chemin Saint-Hyacinthe, à côté de la gare. 68

66

Né vers 1955 ou 1956, mort à 12 jours.

67Dès le 18

e siècle, une bonne part de l’espace servait au pâturage du bétail de tous les censitaires. Cette utilisation

du territoire est préservée encore aujourd’hui par l’organisation en coopérative.

68 Yves BEAUREGARD, Bâtir un village au Québec, p. 92. Pour allers plus loin :

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Ses activités « couvrent plusieurs domaines. Par son intermédiaire, l’on peut vendre des

animaux en donnant 1 p. cent de la valeur de la bête […] Une entente semblable existe pour la

vente des œufs et de la volaille […] la coopérative se procure des grains de maïs de première

qualité en quantité importante et peut les revendre en sacs de cent livres à un coût moindre aux

sociétaires. La classification des œufs, l’achat de grains de semence de première qualité, les

services d’instructeurs agronomes, la vente du foin font partie des services sur lesquels les

membres (ceux qui achètent une part au coût de dix dollars) peuvent compter[…]Afin de faciliter

la classification et l’expédition des récoltes, les sociétaires décident, en 1929, de construire un

vaste bâtiment en association avec les cultivateurs de la paroisse Saint-Nazaire. Pour profiter

au maximum des facilités du transport par chemin de fer, l’entrepôt est situé près de la gare.

[…]Les administrateurs se portent acquéreurs d’un incubateur, puis quelque temps après, d’un

deuxième. Cet équipement fonctionne grâce à des générateurs d’électricité à essence car, en

dépit d’une demande faite en 1931 par la Coopérative, Saint-Eugène ne possède toujours pas

l’électricité […] Un incendie en 1934, détruit l’entrepôt […] les sociétaires […] décident de

reconstruire immédiatement grâce aux assurances et à des corvées. Situé au même endroit, le

nouvel entrepôt est cependant beaucoup plus spacieux soit 120 pieds sur 30 (36 m X 9), avec une

section à deux étages. Pour faciliter les transactions, le bâtiment de la coopérative possède un

appareil téléphonique en 1942 et l’électricité en 1946. »69

A l’été 1955, l’édifice est transporté au cœur du village, sur le site actuel. La même année, la

coopérative acquiert une des premières télévisions de la paroisse: une Admiral. La

programmation n’est pas continue70

et une seule chaîne francophone est disponible : Radio-

Canada. A la coopérative, on peut aussi lire Le Devoir et s’initier, avec matante Thérèse, aux

mots croisés. Durant la journée, cette dernière tient les livres et les comptes, le reste du temps

elle aide Lucien à la ferme. Eugène, quant à lui, s’occupe des livraisons et aide aux récoltes

l’été.

La coopérative a été le lieu privilégié de trois générations de Fréchette et un lieu de rencontre

pour les cultivateurs, surtout l’hiver; on y joue alors des parties illicites de poker à une cenne...

Jean-Paul LEMAY, Quelques dates qui ont marqué l’histoire de l’agriculture au Québec

http://www.caaaq.gouv.qc.ca/userfiles/File/DOC%20REFERENCE/Dates.pdf

Union des producteurs agricoles, Un peu d’histoire

http://www.upa.qc.ca/fr/Qui_sommes_nous/Un_peu_d_histoire.html

« La Coop fédérée », Wikipédia [En ligne] http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Coop_f%C3%A9d%C3%A9r%C3%A9e

69 Yves BEAUREGARD, Bâtir un village au Québec, pp 138-141.

70Une tête d'indien se pointait généralement une heure avant les débuts de diffusion. [Vidéo en ligne]

https://www.youtube.com/watch?v=VNHmA6VAD58 , Nous la regardions, en attendant...

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Beauregard souligne que la survie de la coopérative est due « au dévouement certain des

membres de la famille Fréchette qui, depuis 1942, en ont assumé la gérance. »71

Toujours en 1942, Joseph obtient la suspension de la période d’entraînement de Lucien au sein

du régiment des Fusiliers de Sherbrooke, sa présence étant requise sur la ferme. Ce dut être un

profond soulagement pour Joseph qui ne voulait sûrement pas perdre un fils à la guerre, comme

il avait perdu un frère.

Génération 7 : LUCIEN

Une formation agricole

Lucien suit, avant 1941, un cours à l’école

d’agriculture de Nicolet.72

Le mariage et la famille

Le 26 décembre 1946, il épouse Thérèse Forcier à Saint-Bonaventure.

71

Yves BEAUREGARD, Bâtir un village au Québec, p. 151. 72

Gérard RICARD, Ecole d’agricuture de Nicolet [En ligne]

http://www.ean.csriveraine.qc.ca/content/historique.asp

Page 32 de 39

C’est la saison tranquille sur la ferme. Ils partent en voyage de noces au Lac Saint-Jean, visiter

des parents de Thérèse.

Au retour, leur vie commence, entourée de Joseph, Noémie, Lucille, Eugène, Yvonne et

Thérèse. Yvonne se marie et quitte en 1951; Lucille, en 1954. Cette famille élargie accueille et

couve Francine (1947), Pierre (1948), Diane (1950), Denis (1952), Florent (1954), bébé

anonyme (1955 ou 1956) et Sylvie (1957).

(En 1956) De gauche à droite : (En 2013) De gauche à droite :

Cousin non identifié (assis), Florent, Sylvie, Diane,

Pierre. Diane, Denis, Francine & Florent Pierre, Francine

La terre

Lucien prends possession de la terre de Joseph par contrat daté du 5 novembre 1957 :

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Vente pour la somme de Un dollar, par Joseph Fréchette à Lucien Fréchette, fait par Sylvestre &

Sylvestre, Notaire et Conseillers juridiques, Greffe de Me Ph. Péloquin.

«Une terre[…]de quatre arpents et demi de largeur sur trente arpents de profondeur, connue et

désignée aux plans et livres de renvoi Officiels du canton de Grantham, sous les numéros[...]

1284 & 1286[...]à distraire cependant de ce terrain les emplacements vendus à François

Vadnais, Louis Maher[…]et Pierre Messier.

Une autre terre sise et située sur la concession du treizième rang […] (nos : 1452 & 1453).

Tout le roulant et stock comprenant animaux, instruments aratoires, harnais, voiture de toute

sorte, récolte de foin et de grain, et tout le ménage de la maison, en un mot tout ce qui se trouve

dans et sur les lieux ci-dessus vendus est compris dans la présente vente.

[...]l’Acquéreur s’engage de faire vivre en commun avec lui et sa famille ledit Joseph Fréchette

et son épouse Noémi Desrosiers, de les nourrir, vêtir, blanchir et éclairer leur chambre et de

leur fournir tout ce qui est nécessaire à leur vie et subsistance; leur prodiguer les soins et

l’assistance que leur vieil age réclame, aller quérir le prêtre et le médecin et de payer les

prescriptions et soins de ce dernier et de veiller à leurs obsèques et funérailles.

De plus ledit acquéreur devra donner libre accès à la maison à son frère Eugène Fréchette et à

sa sœur Térèse Fréchette et cela gratuitement comme par le passé, pourvu toutefois que ces

derniers travaillent dans la mesure qu’il leur sera possible pour le bénéfice de l’acquéreur.

Pour garantir le fidèle accomplissement de toutes les charges envers ledit Joseph Fréchette et

son épouse Noémi Desrosiers l’immeuble en premier lieu désigné demeurera affecté et

hypothéqué en leur faveur […] »

Durant les années cinquante et soixante, la modernisation se poursuit :

Achat d’un tracteur Oliver 66 en 1953;

Drainage de la zone marécageuse73

;

Épierrement des roches74

;

Construction d’une étable neuve;

Achat de vaches de race 75

;

Programme d’insémination artificielle; 73

Voir l’annexe 6.2: Cartographie

74Idem.

75 Le troupeau ne comprenait que des vaches de race Ayrshire; les voisins préféraient les Holstein. Un programme

gouvernemental permit à Lucien d’exporter des animaux vers Cuba, ce dont il était particulièrement fier.

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Réfection en 1958 de la maison familiale (notamment : installation de l’eau courante, des

toilettes, d’un bain);

Reconstruction étable des taures, suite à une tornade;

Participation à des expositions agricoles et nombreux prix; et,

Achat de la première auto, une Rambler.

Au milieu des années 60, Thérèse et les voisines raccourcissent leurs robes. Les années 60

sonnent aussi l’heure des départs : Francine, Pierre et Diane deviennent pensionnaires. Denis

meurt en 1969, Joseph quelques semaines plus tard, Noémie suivra en1972, Eugène en 1975.

A la même époque, comme pour affirmer la continuité de la vie, l’été voit arriver l’un ou l’autre

des enfants d’Yvonne ou de Lucille Fréchette, de Rosaire ou d’Odette Forcier.

Comme pour se différencier de Joseph, Lucien plante non pas des peupliers utilitaires, mais un

saule pleureur. Lucien poursuivra cet intérêt pour l’horticulture décorative à sa retraite.

Le cheptel grossit; des vaches de plus en plus pures, quelques poules. S’y ajoute selon les désirs

de l’un ou l’autre des enfants, et à divers moments : des colombes, des oies, des cochons d’Inde,

un cochon : Arnold, nom inspiré de l’iconique émission Les arpents verts.76

Milou le cheval est

parti il y a longtemps. La chienne Bonnie sera remplacée par Pitey, son fils. Le chien qui les a

précédés est mort écrasé sur la route où circulent de plus en plus d’autos et de camions. Les plus

vieux des enfants, au grand amusement des villageois, organisent pour souligner ce triste

événement une procession, à l’exemple des processions de la Fête-Dieu de l’époque, et un

enterrement en bonne et due forme!

Au milieu de cette vie bien remplie, Lucien sera tour à tout commissaire et, par la suite,

président de la commission scolaire. Durant ce dernier mandat et dans la foulée du rapport

Parent, il mettra en place la régionalisation scolaire (les premières années du secondaire

passeront ainsi à Drummondville et les élèves de la paroisse devront voyager en autobus; les

villageois lui reprochaient ouvertement sa position, en lui rappelant que les ainés de ses enfants

étaient pensionnaires, donc non affectés par cette mesure.

Durent son mandat, la commission scolaire dut emprunter pour la construction d’une école

centrale dans la paroisse (jusqu’alors, il y avait le couvent au village et les écoles de rang).Qui

dit emprunt dit augmentation des taxes scolaires, taxes basées sur l’évaluation foncière. Comme

président, il fit face au mécontentement des propriétaires âgés et/ou des propriétaires sans

enfants, partisans de la notion d’utilisateurs payeurs. Plus ça change, plus c’est pareil.

76

Comme il se doit sur une ferme et malgré les protestations de Denis, l’animal fut tué à des fins bassement

alimentaires. Denis refusa systématiquement de manger l’animal qu’il avait lui-même nommé et qu’il avait vu

grandir.

Page 35 de 39

Un nouveau chapitre

En 1980, la ferme sera vendue. Lucien, Thérèse et Thérèse déménageront en face de l’église,

sur le point le plus haut du village (et le seul à des kilomètres à la ronde), dans une maison à

deux étages en brique rouge, entièrement rénovée par la suite, avec un terrain réaménagé. Une

résidence de notable! ). Au début des années 1980, Lucien et Thérèse feront de nombreux

voyages : en Floride, sur la Côte Nord, en Gaspésie, etc., sans oublier Saint-Bonaventure.

Thérèse fera de la politique municipale et fera l’objet des tentatives d’intimidation suite à son

opposition à un projet de site d’enfouissement; Lucien sera président de la Caisse populaire,

achètera une horloge grand-père, un mini-tracteur, sans oublier le manteau de fourrure promis à

Thérèse.

La maison sera à nouveau remplie au Jour de l’An ou durant l’été par les petits-enfants.

Josée écrivait le 24 juillet dernier, sur Facebook: « […] je pense souvent à grand-maman Thérèse

[…] et a nos étés avec Léa-Marie, Cédric et son blé d'inde et le petit Derric et quand les

jumeaux venaient aussi [...] vraiment de beaux souvenirs! » Et un moins bon : la tentative

d’évasion de la tarentule de Florent. Et des plus hilarants : la course folle des toilettes vers

l’égout à ciel ouvert; détails omis, merci!

De gauche à droite, en partant de l’arrière : Josée, Sébastien, Léa-Marie, Guillaume, Philippe, Etienne, Cédric,

Thérèse Forcier, Derric et Darrel

1990.

Page 36 de 39

Les petits-enfants seront aussi accueillis par Thérèse à la coopérative. Une nouvelle génération

d’enfants découvrira ainsi ce lieu étrange et mystérieux, avec son antique bureau, sa vieille

télévision, sa calculatrice, sa machine à classer les œufs, les chats mangeurs de souris, sans

oublier le 2e étage, véritable caverne d’Ali-Baba.

Thérèse Fréchette et Cédric Bowes-Lyon

1982

La nouvelle génération ne connaîtra pas Eugène qui a emmené à tour de rôle les enfants de

Lucien dans ses tournées de livraison dans la paroisse ou d’approvisionnement à Ste-Rosalie.

C’était là, avec les voyages avec Noémie et les expéditions annuelles à l’exposition agricole de

Saint-Hyacinthe, notre introduction au monde qui existait au-delà des frontières du village, par

delà l’horizon de la plaine.

Lucien et Thérèse avaient toujours souhaité que leurs enfants quittent la sécurité, mais aussi les

limites, du clan établi par Joseph. Aujourd’hui, seules une rue Fréchette et les pierres tombales

de la famille conservent trace du passage de Pierre et de ses descendants à Saint-Eugène.

Avant de partir complètement, nous retranscrivons ce texte, écrit en 1988 à la mort de Lucien,

mais qui peut aussi s’appliquer, mutatis mutandis, à Joseph, Noémie, Thérèse (bis) et Eugène,

qui nous ont donné nos souvenirs et la certitude que tout était possible.

Page 37 de 39

J’avais toujours pensé que ma famille n’avait pas

d’histoire ou, à tout le moins, d’histoire intéressante et

originale.

En pensant à mon père aujourd’hui et en retournant

dans mon village natal, c’est toute l’histoire du Québec

des 30 dernières années qui m’est remontée en mémoire.

C’est là mon histoire, celle que j’ai vécue et apprise

grâce à mon père et, aussi, grâce au DEVOIR que nous

recevions alors par la poste avec une journée de retard.

La mort de Duplessis, l’élection de 1960 et la victoire

des libéraux (à 42 ans, c’était la première élection que

mon père gagnait et c’était bien « sa »victoire parce qu’il

savait profondément, sans qu’on le lui dise, qu’il venait

de sortir d’une grande noirceur et que ses enfants

pouvaient enfin espérer en l’avenir).

Après, ce fut la campagne pour la nationalisation de

l’électricité, la régionalisation scolaire (à laquelle il

participe activement), le « Vive le Québec libre » de 1967

et la montée du Parti québécois.

Si, aujourd’hui, je suis fière d’être Québécoise et me

sais différente, c’est à causse de lui. Lui qui acceptait la

différence des autres. Lui qui avait voulu, pour ses

enfants, la liberté que procure l’éducation. Lui qui m’a

donné tout le reste, y compris une histoire.

Mon père est mort hier.

J’espère que les rêves qu’il avait pour ses enfants, les

rêves que nos pères ont eu pour nous tous ne mourront

pas et, qu’à travers nous, le Québec vivra.

--Diane Fréchette

Lettre au Devoir

23 octobre 1988

Page 38 de 39

Bibliographie

Démarche générale

En plus de visiter certains lieux habités par des ancêtres, nous avons consulté diverses sources,

telles que :

Registres d'état civil

Banques de données généalogiques

Arbres de descendance

Recensements

Archives familiales, notariales et celles de la gestion des terres,

Documents iconographiques et cartographiques

Documents imprimés et électroniques

Principales sources consultées (Les autres se trouvent dans les notes en bas de page)

Beauregard, Yves. Bâtir un village au Québec : Saint-Eugène-de-Grantham. Montréal, Libre

expression, 1981.

Beauregard, Yves, et Rondeau, Clément. Saint-Eugène. [S.l.] : Y. Beauregard : C. Rondeau, cop.

1978.

Les Fréchette d'Amérique / Guy Fréchet... [et al.] Québec : Les Descendants des Fréchette,

[2006]. 2 vols.

Lafortune, Marthe. Paroisse Saint-Félix de Valois, comté de Joliette, 1843-1991. Joliette :

Société de généalogie de Lanaudière, 1995. 2 vols.

Mongeau, Alexandre, dir. Au fil de l’eau : pages d’histoire de l’Île Dupas. Visitation de l’Île

Dupas, Comité du tricentenaire de l’Île Dupas, 2004. 74-[12] p.

Page 39 de 39

Moreau, M.S.A. Précis de l'histoire de la seigneurie, de la paroisse, et du comté de Berthier,

P.Q., (Canada). [Berthier?] : [s.n.], [1889?] ([S.l.] : Cie d'imp. de Berthier. Texte intégral en

ligne.

Parenteau, Gilles. Saint-François-du-Lac (ressource électronique) http://saint-francois-du-

lac.com/

Paroisse de Ste-Élisabeth, comté de Joliette, 1808-1994. Joliette : Société de généalogie de

Lanaudière, 1999.

Paul, Josianne. Exilés au nom du roi : les fils de famille et les faux-sauniers en Nouvelle-France,

1723-1749. Sillery : Septentrion, impression 2008.

Proulx, Yolande et Marcel, « Pionniers de Lanaudière : Joseph, François et les autres

Fréchette… », La Voix des Fréchette, volume 14, numéro 1, septembre 2004.

Saint-Eugène : Capsules historiques (Ressource électronique)

https://www.youtube.com/user/claudinebr1/video.

Société d’histoire de Drummondville [Site Web] http://www.histoiredrummond.com/ La Société

a aussi une page Facebook.

Sulte, Benjamin. Histoire de Saint-François-du-Lac [texte intégral en ligne]. [Montréal, 1886].

Vallée, Maurice. Saint-Germain de Grantham (Ressource électronique)

http://mauricevallee.ca/Index.html

Annexe 1 - Page 1 de 5

Annexe 1

Les Forcier : Pierre, Simon, Camille et les autres.

Lignée ancestrale

Hommes Mariage Femmes

1. Pierre Forcier né vers 1648 à Saint-

Aubin, Nantes, Bretagne; décédé le 17

mai 1690 et inhumé le 18 mai à Saint-

François-du-Lac

vers

1674

Marguerite Girard (Fille du roi) née vers

1649 à Boulogne ou en Bourgogne;

décédée le 19 février 1716 à Sainte-

Famille, Île d’Orléans

2. Jacques Jacasse1 Forcier (1682-

1750)

1706 Jeanne Arel ou Harel (vers 1686-1769)

3. Pierre-Joseph Forcier (1720-avant

1786)

1740 (1er mariage) Agathe-Véronique Petit

(1716-1766)

4. Pierre Forcier (1752- ?) 1779 Françoise Letendre (?-?)

5. Pierre-Marie Forcier-Gaucher

(1783-1841)2

1811 (2e mariage) Madeleine Benoit (1795-

1817?)

6. Louis Forcier dit Gaucher (1817?-?) 1841 Nathalie Brouillard (?-?)

7. Simon Forcier Gaucher (1856-1944) 1902 (3e mariage) Marie Lemoine (1866-1951)

8. Camille Forcier (1903-1979) 1925 Rosaria (Rosanne) Joyal (1905-1993)

9. Thérèse Forcier (1926-2011) 1946 Lucien Fréchette (1918-1988)

Ancêtre de tous les Forcier d’Amérique, Pierre est le fils de Guillaume Forcier, faiseur de toile,

et de Sébastienne Gauthier. Il naît en Bretagne et immigre en Nouvelle-France avant 1670. Après

un mariage en 1670 avec Marie-Claude Chamois3, immédiatement annulé, il épouse vers 1674

1 Dans le sens de pie (oiseau jacasseur). Se dit d’une personne volubile, qui parle vite ou beaucoup. Nous avons

observé ce trait chez notre grand-père, Camille. 2 Une généalogiste californienne raconte dans son blogue Habitants et voyageurs, comment elle a retracé son ancêtre

Pierre, fils de Pierre-Marie Forcier-Gaucher. On y voit très bien les difficultés et les périls de la recherche

généalogique. Nous avons rencontré les mêmes difficultés pour retracer le bon Joseph Joyal parmi tous les Joseph

Joyal de Saint-David! A lire en ligne : http://habitantsandvoyageurs.blogspot.ca/2011_10_01_archive.html 3 Suzanne Boivin SOMMERVILLE, « Marie Claude Chamois, Fille du Roi, Wife of François Frigon: A Mystery »,

Michigan’s Habitant Heritage, vol. 34, #3, July 2013, pp119-120 [En ligne] :

http://habitantheritage.org/yahoo_site_admin/assets/docs/Marie_Claude_Chamois_-_Suzanne.44171427.pdf

Annexe 1 - Page 2 de 5

une autre fille du Roy, Marguerite Girard. Cette dernière est arrivée à Québec le 3 septembre

1673 à bord du navire L'Espérance.4

Pierre s’établit à Saint-François vers 1674; il est parmi les pionniers de la région, le premier

peuplement remontant à 1669.

Le recensement de 16815 décrit ainsi la petite colonie : 51 habitants (sans compter 9

domestiques), soit 7 ménages et 8 colons célibataires : 31 de sexe masculin et 20 de sexe

féminin, soit 6 hommes mariés, 6 femmes mariées, 1 veuf, 8 colons célibataires, et 30 mineurs

(16 garçons et 14 filles). Dans ce même recensement, on trouve les informations suivantes sur

Pierre : Pierre Forcier, 33 ans. Marguerite Girard, sa femme, 32 ans. 1 fusil, 8 arpents de terre en

valeur. Enfants : Joseph 5 ans, Marie 3 ans, Pierre 1 an.

En 1690, Pierre est tué lors d’une attaque. Les registres paroissiaux relatent l’évènement : « L’an

1690, le 18 de mai, Pierre Forcier et Jacques Vachet, qui avaient fait leurs dévotions deux ou

trois jours auparavant, furent tués par les Iroquois, et ont été enterrés au cimetière de la

paroisse de Saint-François-Xavier le lendemain de leur mort… »6

Pierre et Marguerite auront 7 enfants de 1675 à 1689 tous vivants au moment du décès de leur

père. Joseph et Jacques (notre ancêtre) transmettrons le patronyme.

Vers 1800, la majorité des Forcier de la lignée de Jacques se trouve à St-Michel d’Yamaska.

Louis Forcier dit Gaucher naît à Saint-Bonaventure vers 1817; il fera une donation de terrain

pour la construction de l’église. Cette cession date du 3 octobre 1862 :

« chacun la juste moitié d’un morceau de terre située dans la dite paroisse St-Bonaventure, dans

le Township d’Upton…sur la quatrième rangée du dit Township, faisant partie du lot numéro dix

de l’ancienne division du dit Township, de la contenance le dit morceau de terre deux arpents

de front sur quatre arpents de profondeur, tenant par devant au chemin royal qui divise la dite

quatrième rangée de la troisième rangée, par derrière au terrain des dits donateurs, d un coté

vers le nord-est, au terrain du dit Alexis Neveux, et d’autre coté vers le sud-ouest du terrain du

dit Louis Forcier dit Gaucher… »7

En 1856, le fils de Louis, Simon, naît. Il fera éventuellement construire, sur la terre familiale au

village, une grande maison pour y abriter la famille élargie. Cette maison a été détruite lors de la

tornade de 1975. Les quêteux y étaient toujours bien accueillis et hébergés pour la nuit.

Au recensement de 1911 habitent ensemble : Simon Forcier (54 ans), Marie Forcier (44 ans),

Lucien Forcier (21 ans), Lonza Forcier (21ans), Camille Forcier (7 ans), Arthur Forcier (6 ans),

4 Jean COURNOYER, « Marguerite Girard », La mémoire du Québec

http://memoireduquebec.com/wiki/index.php?title=Girard_%28Marguerite%29

5 Gilles PARENTEAU, Saint-François-du-Lac : http://saint-francois-du-lac.com/

6 Histoire du Québec, Fort-Saint-François-du-Lac : http://grandquebec.com/histoire/fort-st-francois-du-lac/

7 No. 6694, pages 253, 254, du registre B, volume 12, des registres du comté de Drummond.

Annexe 1 - Page 3 de 5

Docite Forcier (5 ans), Éliane Forcier (3ans), Louis Forcier (88 ans). Soulignons ici que Marie

est la 3e épouse de Simon.

Camille se marie à Rosaria Joyal, couramment appelée Rosanne, le 23 juin 1925.

Leur fille, Marie-Thérèse-Irène-Blanche, naît le 24 mai 1926. Elle est la première-née de cette

génération de Forcier et de Joyal. Pour cette raison, elle sera particulièrement choyée par ses

grands-parents. Son enfance fut heureuse entre la vie à Saint-Bonaventure, et les séjours

réguliers à Saint-David. Dès l’âge de seize ans, elle part travailler; on la retrouve notamment à

Sorel où les emplois sont nombreux en temps de guerre.

Prenons quelques instants pour lire des extraits du testament de Camille Forcier, daté du 3

novembre 1943 :

«le dit legs universel est fait à la condition expresse que la dit Rose Anne Joyal, ne puisse

vendre, cédé et transporter les biens immeubles dépendant de la succession du testateur, sans le

consentement écrit des enfants nommés, Robert Forcier, Rosaire Forcier et Thérèse Forcier,

tous trois enfants du testateur[…]elle pourra cependant vendre les dits immeubles, pourvu que

ce soit en faveur de l’un ou plusieurs de ses enfants[…]»

Certains, de nos jours, pourraient interpréter cette clause comme infantilisante pour sa femme.

Nous pensons qu’il s’agit plutôt de s’assurer (sagesse terrienne ancestrale!) qu’en cas de décès,

la veuve, la terre familiale et la maison construite par Simon, seront protégées d’un prétendant

intéressé seulement par l’appât du gain. Simon décède en 1944.

En 1945, Lucien Fréchette accompagne un ami de Saint-Eugène qui visite sa blonde à Saint-

Bonaventure; il rencontre Thérèse qui dira à sa mère le soir même : « C’est lui que je vais

marier!». Ils se marièrent en effet l’année suivante. Il faut dire que Thérèse savait ce qu’elle

voulait. Petite anecdote : Dans son immense boîte de photos, qu’elle gardait sous son lit, et que

nous regardions sans cesse enfants, il y avait de nombreuses photos d’elle entre 1942 et 1945,

souvent avec des jeunes hommes, jamais les mêmes. Lorsqu’on lui en faisait la remarque, elle

répondait que c’était des camarades de travail ou des amis ou des copains de ses amies!

Annexe 1 - Page 4 de 5

La famille Forcier, ca1946.

Debout de gauche à droite : Georges-Henri8, Robert

9, Rosaire

10, Thérèse

Assis : André, Simon, Camille, Rosanne, Odette11

Thérèse, Lucien et leur jeune famille iront à Saint-Bonaventure une fois par année, au Jour de

l’An. En avant-midi, toute la famille assistait à la messe pour ensuite prendre place à la grande

table, le menu traditionnel débutant toujours par la soupe de Rosanne. L’église, les paroissiens,

la famille de Camille et la grande maison de Simon, semblaient, à nos yeux d’enfants, bien

différents, presqu’exotiques.

Une fois veuve, Thérèse entretiendra des liens étroits avec ses cousins, les enfants d’Arthur

(notamment Mariette) et les enfants d’Éliane.

En terminant, nous nous permettons de montrer une habitude héritée de Thérèse : le jeu des

ressemblances, non pas avec des membres de la famille immédiate, mais avec des représentants

connus de la lignée.

8 Élève-officier dans l'Aviation royale canadienne, Georges-Henri devint par la suite, enseignant et candidat du

Nouveau parti démocratique aux élections fédérales de 1966 (circonscription de Nicolet-Yamaska). Il n’obtint que

588 votes, et fut donc défait, comme tous les autres candidats du parti! A sa retraite, il continua à s’intéresser aux

causes politiques et sociales en intervenant dans les lignes ouvertes radiophoniques. 9 Robert travailla d’abord dans de grands chantiers de la fin des années 50 et 60; vers 1955, il avait remis à

Thérèse une paire de bottes d’hiver inuites, pour tout-petit. Par la suite, il devint représentant syndical. 10

Père de Michel, Sylvain et Johanne; ces derniers venaient à Saint-Eugène durant l’été. 11

Cadette de la famille, mère d’Isabelle et Valérie Rivas. Valérie est du même âge que les petits-enfants de Thérèse

et partage avec eux des souvenirs des étés à Saint-Eugène.

Annexe 1 - Page 5 de 5

Jean-Yves Forcier12

, vice-amiral (retraité), Forces canadiennes

André Forcier, cinéaste13

12

Descendant de Damien, le demi-frère de Simon. Pour en savoir plus sur sa carrière militaire : Jean-Yves

FORCIER, My Navy recollections, http://contentdm.library.uvic.ca/cdm/ref/collection/collection13/id/2446 13

Filiation non établie, mais descendant de la lignée de Pierre.

Annexe 2 - Page 1 de 4

Annexe 2

Jacques Jouïel et les Joyal

Lignée ancestrale

Hommes Mariage Femmes

1. Jacques (Bergeron) Joyal (vers 1640-

1716)

1676 Gertrude (de St-Quentin) Moral (1658-

1736)

2. Antoine (dit Quentin) Joyal (1696-

1773)

1719 Marguerite Patry (1697-1775)

3. Jean-Baptiste Joyal (1722-1809) 1753 Francoise Chapdelaine (1730-1790)

4. Joseph Joyal (1762-1844) 1787 (1er

mariage) Charlotte Ritchot

5. David Joyal (1795-?) 1815 Judith Morissette (1795-?)

6. Jean-Baptiste Joyal (1820-1871) 1843 Marguerite Lauzon (après 1823-

7. Jean Joseph David Joyal (vers 1850-

?)

1873 Marie Thulde Monique Marcotte (1854-

?)

8. Joseph Michel Joyal (1884-1963) 1904 Maria Lauzier (1884- 1964)

8. Rosaria Joyal (1905-1993) 1925 Camille Forcier (1903-1979)

9. Thérèse Forcier (1926-2011) 1946 Lucien Fréchette (1918-1988)

Le patronyme Joyel est un nom surtout porté en Dordogne, également présent au Québec depuis

le XVIIe siècle. En Nouvelle-France, le nom changea de Jouïel à Joyelle et finalement à Joyal.

C’est sans doute un mot occitan, soit "joiel" (= joyau) ou bien, "joial" (= jovial)."1 Les deux sens

décrivent bien la lignée Joyal/Moral d'Amérique! Jos Jean2 aurait sûrement approuvé. Les

descendants se retrouvent partout en Amérique du Nord.

L’ancêtre français de la lignée, Étienne Joyel, naît aux environs de 1612 et marie Suzanne

Massau, née vers 1615. La date du mariage est incertaine : possiblement 1635 ou avant. Leur fils

1 « Joyal », Geneanet [En ligne] http://www.geneanet.org/genealogie/fr/joyal.html

2 Thérèse Forcier mentionnait régulièrement ce prénom. Nous imaginions un personnage plus grand que nature; elle

faisait donc référence à son grand-père ou arrière grand-père.

Annexe 2 - Page 2 de 4

Jacques Joyel dit Bergerac3 arrive en Nouvelle-France vers 1656. Comme son nom l’indique, il

vient de la ville de Bergerac, en Périgord, sur la Dordogne.

Homme de métier spécialisé (armurier, arquebusier, ferblantier, forgeron)4 , il aura plusieurs

autres activités, telles qu’interprète, traite de fourrure, location de sa boutique de forge, achat et

revente de terres. Voici quelques dates-repères d’une vie mouvementée (nous ne gardons que les

informations confirmées par plusieurs sources)5:

1656: Arrivé avec les missionnaires, il apprend rapidement quelques dialectes.

1658 (12 septembre) : Il signe, à Ville-Marie, un contrat pour 65 livres avec l’ex-

gouverneur Louis D’Ailleboust, meilleur ami de Maisonneuve.

1658 (16 octobre) : A Québec cette fois, il signe un autre contrat, avec Antoine Boesme,

maître-armurier, en présence du notaire Peuvret. Le maitre armurier prenait Jacques

Jouïel comme apprenti (armurier et ferronnier) jusqu’à la Saint –Jean de 1659. Il avait

droit au gîte, couvert et à un tiers des profits. Il est aussi stipulé qu’il reste libre de partir à

n’importe quel moment et autant de fois qu’il voudra pour se rendre « chez les Indiens »

avec le père Simon Lemoyne.

1659 (après la Saint-Jean) : Il travaille aux nouvelles forges du Saint-Maurice, au nord de

Trois-Rivières. Dans sa boutique, il répare et fabrique des armes, toutes sortes d’outils et

d’ustensiles de cuisine.

1661 : Il obtient le titre de maître-arquebusier.

1671: Il est présent au Sault Sainte-Marie « à la prise de possession du pays des Grands

Lacs, et de toutes les terres jusqu’aux trois mers (du Nord, de l’Ouest et du Sud): c’est à dire

jusqu’à la baie d’Hudson inclusivement, jusqu’à l’océan Pacifique en direction de l’ouest et du

sud ouest. ».6

1673 : Jacques achète une terre mesurant 2 acres par 50 le long du fleuve, dans la

seigneurie de Tonnancour (Pointe-du-Lac, de nos jours); il la revend à Antoine Dubois en

1676 et la reprend l’année suivante pour défaut de paiement.

1676 : Il épouse Gertrude Moral à Trois-Rivières. Le mari apporte 1500 livres, la mariée,

600. Il était donc en moyen ce qui peut expliquer pourquoi il a pu épouser la fille du

Sieur de St-Quentin, lieutenant du Roi et juge de paix.

1680-1690 : Signature de contrats dans la région de Trois-Rivières et de Saint-François

la plupart concernant des terres, sauf un pour la location de son équipement de forge.

3 Comme Cyrano

4 Russell, BOUCHARD, Les armuriers de la Nouvelle-France, Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1978.

[En ligne] :http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2096619. Cette monographie décrit en détail les différents

métiers et comprend un répertoire biographique de 206 artisans spécialisés; on y retrouvera notre ancêtre sous le

nom Bergerac. N.d.l.r.: certaines informations biographiques le concernant sont erronées et reflètent l’état des

connaissances au moment de la publication.

5Source-synthèse: Debra JOYAL, The Family Joyal [En ligne] http://joyal.ca/JoyalFamily.pdf (pp.1-9)

6 Université d’Ottawa, La prise de possession officielle du Pays d'en haut [En ligne]

http://www.crccf.uottawa.ca/passeport/I/IA1c/IA1c01.html

Annexe 2 - Page 3 de 4

A partir de 1690 : Installation définitive à Saint-François, suite à la construction du fort,

lequel nécessitait les services d’un maître-armurier.

En 1709, notre ancêtre réside vraisemblablement sur le site 13, identifié sur une carte

d’époque de St-François-du-Lac.7

Les nombreux descendants8 de Jacques vécurent à Saint-François, Saint-Michel d’Yamaska et

Saint-David9. C’est à cet endroit que l’on retrouve Joseph Joyal et sa femme, Marie, les grands-

parents de Thérèse Forcier.

Ils auront, comme l’ancêtre Jacques, une famille nombreuse. Voici la liste exhaustive de tous

ces prénoms que nous entendions enfants: Noëlla Rosaria "Rosanne" (grand-mère maternelle),

Adélard, Origène, Zoël, Agénor Oswald, Rose-Ilda, Florilda Mathilda "Florina", Zoë1, Marie-

Claire, Paul-Émile, [jumeau].Gérard [jumeau], Rose-Aimée. Plusieurs de leurs descendants sont

restés dans la région (Saint-Bonaventure, Saint-David, Sorel, etc.).

Cette nombreuse fratrie10

explique les soirs de Jour de l’an chez Joseph Joyal, à Saint-David,

durant les années cinquante. La maison de Saint-David, ces soirs-là, étaient remplis, les

manteaux empilés sur les lits, les tout-petits circulant librement au milieu de cette foule,

largement ignorés par les adultes qui riaient, chantaient et jouaient de la musique. Nous rentrions

tard à Saint-Eugène. Malgré les risques de neige et de poudrerie, c’était un incontournable.

Nous invitons les mordus de généalogie et les détectives en herbe à consulter la compilation

suivante [texte, en français et en anglais, disponible en ligne] :

7Voir l’annexe 6.1 : Cartographie

8 Claude JUTRAS, Joyal [En ligne] http://www.cjutras.org/CJ_JOYAL-J.html. Plusieurs Joyal (notamment de

Saint-François) seront voyageurs (Source : Gilles PARENTEAU, Saint-François-du-Lac [En ligne] http://saint-

francois-du-lac.com/wp-content/uploads/2014/05/VOYAGEURS-des-Pays-den-Haut.-15-pages..pdf .

9 « Comme c'est le cas pour la plupart des municipalités, celle de Saint-David a été successivement créée le premier

juillet 1845, abolie le premier septembre 1847 et rétablie définitivement le premier juillet 1855. La municipalité de

Saint-David a été amputée à maintes reprises d'une partie de son territoire au profit des paroisses environnantes

[...] » Source : Municipalité de Saint-David http://www.stdavid.qc.ca/saintdavid.php?id=6). Ces va-et-vient,

conjugués à l’utilisation fréquente du prénom Joseph, peuvent expliquer les difficultés de la recherche dans les

registres paroissiaux et dans les recensements!

10 Rosanne étant l’aînée, certains des oncles et tantes de Thérèse n’étaient guère plus vieux qu’elle!

Annexe 2 - Page 4 de 4

George E. CHRISTIAN & Richard L. CHRISTIAN, Jacques Jouiel dit Bergerat et Marie-Gertrude

Moral de St-Quentin, Louisville, Kentucky : G. E. Christian, R. L. Christian, 1992.

Tome 1. Jacques Jouiel dit Bergerat et Marie Gertrude Moral de St-Quentin

https://dcms.lds.org/delivery/DeliveryManagerServlet?dps_pid=IE1021119

Tome 2 : Dictionnaire généalogique: générations I à VI

https://dcms.lds.org/delivery/DeliveryManagerServlet?dps_pid=IE1021077

Tome 3: Génération VII

https://dcms.lds.org/delivery/DeliveryManagerServlet?dps_pid=IE1021045

Tome 4: Génération VIII

https://dcms.lds.org/delivery/DeliveryManagerServlet?dps_pid=IE1021083

Tome 5: Génération IX :

https://dcms.lds.org/delivery/DeliveryManagerServlet?dps_pid=IE1021149

Annexe 3 - Page 1 de 2

Annexe 3

Les Desrosiers, le rêve américain

Les parents de Noémie Desrosiers1 émigrèrent aux États-Unis en 1891. Comme beaucoup de

Canadiens-français de l’époque, ils allaient travailler dans les manufactures de coton.

Contrairement aux positions du clergé et d’une certaine élite intellectuelle, cet exode faisait

preuve d’un solide bon sens économique. Ceux qui ne revinrent pas se considèrent aujourd’hui

comme des Américains à part entière, sans toutefois renier leurs origines. En font foi leur

engouement pour la recherche de leurs ancêtres canadiens-français.

Quatre filles de la famille revinrent au Québec pour se marier. Noémie, qui passa sa jeunesse

aux États-Unis, fut une de celles-là. Cette enfance américaine eut une influence certaine,

quoique subtile, sur les us et coutumes de la famille Fréchette.

Mais revenons en arrière. Léon Desrosiers-Lafrenière (né en 1851) était le fils de Joseph

Desrosiers-Lafrenière2 et de Lucille Lambert-Aubin; il épousa le 4 août 1874 Héloïse Auray-

Laferrière (née en 1853), fille d’Hyacinthe Auray-Laferrière et de Catherine Lavallée. Ces

familles sont toutes de Saint-Elizabeth, comme d’ailleurs beaucoup de Fréchette. Le parcours

migratoire de ces patronymes est aussi semblable, i.e. Sorel, Berthier, Sainte-Elizabeth.

Le couple se marie à St-Thomas de Joliette, paroisse nouvellement créée, par détachement d’une

partie de Saint-Elizabeth. Les aînés de la famille sont baptisés à Sainte-Élizabeth, mais la jeune

famille apparaît au recensement de 1881, à Saint-Flore : Joseph Rodrigue (mai 1875 - septembre

1875); Hermeline (1876); Marie Louise (1878); Marie-Lea (18 avril1879 - 22 février 1881).

Naissent ensuite à Sainte-Flore : Eldège (1881); Marie Lea (1882); Noémie (1885); Marie Anne

(1886), Emma (1889). Quand la famille quitte pour les États-Unis, il y a donc sept enfants

vivants. Les cadets, quant à eux, naissent aux États-Unis: Enclide (1891); Lina (1895); Bertha

(1897); Paul (1899).

À leur arrivée à Grafton (Massachusetts), Hermeline et Marie-Louise sont déjà en âge de

travailler. Noémie les suivra, vers 1897 ou 1898. Entre 1902 et 1909, la famille déménage à New

1 Épouse de Joseph Fréchette et mère de Lucien.

2 Voici un survol de la lignée Desrosiers-Lafrenière; le premier lien résume bien la vie du pionnier Antoine

Desrosiers en Amérique, tandis que les suivants montrent la complexité et les aléas de la recherche généalogique :

http://ag49.com/Goulet_Paul_Fiches_Web/ps06_179.htm

http://livingstonaliveandwell.blogspot.ca/2012/01/in-beginning.html#more

http://livingstonaliveandwell.blogspot.ca/2012/02/further-detailsabout-antoine-desrosiers.html

http://livingstonaliveandwell.blogspot.ca/2012/02/children-of-antoine-desrosiers-and-anne.html

http://livingstonaliveandwell.blogspot.ca/2012/05/shedding-new-light-on-former-postings.html

Pour compléter ces informations et sous réserve de recherche plus approfondie, voici les ancêtres de Noémie: Léon

(1851-1933), Joseph (1807-1876), Pierre (1776-1855), Joseph Amable (1750-1789), Pierre (1719-1782), Antoine II

(1664-1760), Antoine I (1617-1691).

Annexe 3 - Page 2 de 2

Bedford. Noémie nous racontait le pouvoir absolu des patrons de manufactures et l’intimidation

exercée par les contremaîtres mâles sur les travailleuses.

Hermeline mariera Paul Bibeau, en 1894, au Massachusetts. Ils s’installeront à Saint-Eugène.

Vers 1908, Noémie lui rend visite sur le chemin Saint-Hyacinthe et rencontre Joseph Fréchette.

Elle revient l’année suivante pour son mariage. En 1916, Marie-Louise épouse Olivier Bibeau,

le beau-frère d’Hermeline. Elle décédera en 1939 au New Hampshire. Anna mariera Arthur

Lavallée en 1927 à Sainte-Elizabeth et décédera en 1956.

Une photographie de la famille, prise avant 1920, nous a été acheminée par Diane M. Pigeon.3

Il y a bien 11 enfants identifiés par un descendant. Marie-Louise et Enclide sont absents. Eldège

est probablement devenu Elphage. Paul est le dernier enfant de la famille, né en 1899. Les noms

d’Hector et d’Adélard sont suivis par un astérix sur la photo et n’apparaissent pas dans le

recensement de 1920; ce sont peut-être des petits-enfants.

Héloïse mourra en 1923 et sera inhumée à New Bedford. Quant à Léon, il mourra et sera inhumé

à Saint-Eugène, près de sa fille Hermeline et de son gendre.

3 Correspondance en 2009 avec Diane M. LeBlanc Pigeon, la petite fille de Lea. Son grand-père, Eugène Messier,

maria Lea Desrosiers à Grafton, Massachusetts en 1902. Dernière adresse connue : 49 Hope St., Acushnet,

MA02743. Elle est de notre génération et se souvient très bien d’une visite de Noémie.

Annexe 4 - Page 1 de 10

Annexe 4

Un Canadien errant : Etienne Fréchette

7 septembre 1886 - 8 octobre 1916

En 1911, Etienne est inscrit comme locataire dans le recensement de la ville de Vancouver1.

Quand est-il parti de Saint-Eugène? Il y est recensé en 1901; il a probablement quitté entre 1907

et 1910, le temps de tisser avant de partir, des liens étroits avec sa sœur cadette, Antoinette2 , et

le temps de traverser le Canada avec, vraisemblablement, des arrêts pour travailler. En 1907, il

aurait eu 21 ans, âge de la majorité à l’époque. A son arrivée en Colombie britannique, voici la

ville telle qu’elle lui serait apparue (à quelques années près): Vancouver 1907.

Ses états de service militaire3 et sa correspondance

4 nous ont permis de reconstruire le parcours

atypique de ce Fréchette doté d’une personnalité fort attachante.

1Automated Genealogy: 1911

http://automatedgenealogy.com/census11/View.jsp?id=61937&highlight=14&desc=1911+Census+of+Canada+page

+containing+Etienne+Frechette

2 La reconstitution du parcours d’Étienne n’aurait pas été complète sans les archives d’Antoinette, auxquelles nous a

donné accès sa fille, Denise Roberge. Nous la remercions.

3Nous possédons une copie papier du dossier complet d’Étienne (Référence : RG 150, versement 1992-93/166, boîte

3295 – 44). La numérisation des dossiers du Corps expéditionnaire canadien (CEC) est actuellement en cours. Ces

dossiers sont ou seront accessibles en ligne sur la page Web de Bibliothèque et Archives Canada : Soldats de la

Première Guerre mondiale – CEC.

4 Aux fins de véracité, tous les extraits de lettres inclus dans les pages suivantes sont retranscrits avec l’orthographe

originale et/ou telle que déchiffrée. La première lettre en notre possession date de 1914.

Annexe 4 - Page 2 de 10

Dans une photo5 sans date ni lieu, mais légendé de sa main, nous voyons Etienne en compagnie

de ses camarades de travail.

En 1914, il travaille dans les mines de charbon et habite Ladysmith, sur l’île de Vancouver, dans

une famille écossaise : les McLaughlin. Le chef de famille est aussi son contremaître. Dans une

lettre à Antoinette, le 6 septembre 1914, il écrit :

« Par ici aussi bien qu’au Québec l’on parle toujours de la guerre. J’ai reçu une lettre d’un ami

qui est dans la cavalery à Valcartier il est embarquer pour le champ de bataille Dimanche

dernier [...] ici il y a deux Alman qui travaillaient avec moi depuis plusieurs mois et qui

demeuraient avec moi dans la même maison de pention ils ont été fait prisonnier de guerre et

5 Toutes les photos et lettres d’Etienne sont disponibles sous format électronique.

Annexe 4 - Page 3 de 10

condui par trois soldats chacun avec une carabine et leur bayonnette ils les conduisent a une

petite Ville [ 6] a quelques milles d’ici ou ils en ont déjà plusieurs [...] »

Le 7 janvier 1915, il s’enrôle dans le Royal Canadian Regiment [RCR Renforcements (4th

R.D.)] et est stationné à la base militaire d’Esquilmat, toujours en Colombie britannique. Dans

une lettre du 24 janvier, adressée cette fois-ci à ses parents, il explique:

« [...] je suis bien content d’être enlister ...quand j’ai quitter mon ouvrage pour venir ici

l’ouvrage ne marchais que trois jours par semaine c’est la raison pour laquelle j’ai quitter mais

maintenant tout est arrêter complètement et il n’y a pas de prospect avant que la guerre soit fini

ou du moins se sont les bruits à travers le pays. Ce régiment que j’appartien c’est les régulier du

Canada sous le nom de Royal Canadian Regiment nous ne sommes pas pour aller sur le champ

de bataille mais seulement que pour la defence du Canada[…] je trouve cela bien different

davec la vie civile et mes gages ne m’embarrassent pas non plus mais ce n’est pas trop pire nous

avons deux demi jour de conges par semaine et toute la journée du Dimanche[…]ici au camp

nous avont du bon temps quoique nous sommes tous etranger les uns des autre nous avons bien

tôt fait amis. Nous avons une sale de récréation une librairie un parterre pour le jeu de plotte et

nous sommes pareil comme à l’école rien autre chose qu’à jouer et à pratiquer la vie militaire

[…] »

Le 1er mars 1916, il signe son papier d’attestation pour le Corps expéditionnaire canadien, i.e.

son engagement à servir outre-mer7.

Nous joignons une copie de ce document officiel, qui montre bien la solennité de l’occasion et

son excellente forme physique. On note qu’il est mineur de profession, qu’il a les yeux gris, les

cheveux et le teint clairs.

6 N.d.l.r. : Un camp a en effet existé, durant cette période, à Nanaimo.

7 Desmond MORTON, Recherchés! 500,000 Canadiens pour la Grande Guerre, Musée McCord [En ligne]

http://www.mccord-museum.qc.ca/scripts/printtour.php?tourID=GE_P3_1_FR&Lang=2

Annexe 4 - Page 4 de 10

Annexe 4 - Page 5 de 10

Annexe 4 - Page 6 de 10

En route vers Halifax, en mai, il s’arrête à Saint-Eugène. Une photo de famille est prise

pour l’occasion. Elle a un peu vieilli, mais on y voit, de gauche à droite: (debout) Victor,

sœur non identifiée, Antoinette?, Alexandre, sœurs non identifiées, Etienne en uniforme ;

(assis) Joseph, Henriette, Pierre, Louis.

É

Le SS Olympic quitte Halifax le 28 juin; la traversée dure 7 jours et se termine à

Liverpool.

SS Olympic, ca. 1911, avec en arrière-plan le Lusitania. Ce transatlantique, construit en même temps que le

Titanic, pour la White Star Line, fait entre 1916 et 1917 vingt voyages de troupes; il peut transporter

jusqu’à 5,000 soldats environ.

(Source : Wikipédia)

Annexe 4 - Page 7 de 10

Etienne transite par le Camp Folkestone en Angleterre et se rend ensuite au South Ceasar’s

Camp, à cinq minutes de marche de Thorncliff, Kent. En juillet, une lettre à Antoinette raconte

son voyage et ses premières impressions de l’Angleterre :

«Très chère et bien aimée petite sœur Antoinette,

Arriver en Angleterre saint et sauf et suis bien content et satisfait de mon voyage. J’ai eu bien

du plaisir en venant par ici si ça peu continuer comme cela ça ira bien mais je ne mattend pas

que ça ira toujours demême ça serait trop bon. Je t’assure que j’ai eu beaucoup de plaisir sur le

bateau il y avait toute sorte d’amusement et de jeu c’est pareille comme étant en ville et je croit

que c’est même mieux que la Ville de St Hyacinthe [...]

Depuis mon arrivée ici j’ai été bien occuper nous faisons nos exercises a six heure du matin et

somme en devoir toute la journée hier Samedi ca était congé dans l’après midi aujourd’hui nous

avons eu la parade pour l’Église qui etait au nombre de deux cents soldats preceder par la

bande de musique...

J’ai bien des timbre de poste canadien et je ne peu m’en servir ici je te les envoie car je sais

qu’ils ne seront pas rejeter à la maison. C’est bien changement ici c’est du pays autrement la

province de Quebec...mais tant que pour les vivres tout est aussi cher qu’au canada...c’est bien

difficile pour conter l’argent [..].maintenant je me demêle assé bien [...] »

Le 20 août, dans une note plus formelle, il avise ses parents qu’il leur a transféré 20$8 et qu’ils

recevront dorénavant cet argent tous les mois. Il signe et ajoute une nouvelle appellation

Forestiers royaux canadiens9 10

. Ce qui laisse sous-entendre qu’il était destiné à cette fonction,

son physique et ses expériences de travail en faisant sûrement un candidat idéal.

8 La solde d’Étienne était de 1$ par jour.

9Son dossier ne contient aucune information formelle en ce sens. Peut-être s’agit-il d’une éventualité mentionnée par

son supérieur. Peu importe : il en était fier. Les forestiers n’entrèrent en opération qu’à la fin 1916. Ces soldats

pouvaient aussi servir, selon les besoins, dans l’infanterie. Voici des séquences tournées par l’Office national du

film, durant la guerre : http://www3.onf.ca/grandeguerre/en-temps-de-guerre-film.php?id=531443. Comme on le

verra, son affectation à son arrivée en France semble confirmer qu’il était destiné à des tâches semblables.

De plus, sa grandeur pouvait être un handicap dans les tranchées; elles atteignaient rarement cinq ou six pieds. Pour

aller plus loin: «In the trenches», The long, long trail [En ligne] http://www.1914-1918.net/intrenches.htm

10 N.d.l.r: Nous pensons qu’il s’agit de sa dernière communication.

Annexe 4 - Page 8 de 10

Affiche11

Bûcherons et ouvriers de scieries demandés

Vers 1916, 20e siècle

ANC-C95386

Finalement, une semaine plus tard, il quitte l’Angleterre avec d’autres soldats du Royal

Canadian Regiment et du Princess Patricia's Canadian Light Infantry. Il arrive au Havre le 28

août et est porté immédiatement à l’effectif du RCR. Vers le 9 septembre, il est affecté au 3rd

Canadian Entrenching Battalion pour éventuellement rejoindre les bataillons de première

ligne12

Entre ces deux dates, soit autour du 6 ou du 7 septembre, il est en permission et soupe au Havre

dans la famille d’un français(e), rencontré (e) huit jours auparavant, qui envoie, à la demande

d’Étienne, une carte postale à Antoinette. Nous n’avons pu déchiffrer l’adresse de retour

(possiblement celle des parents). Cette personne mentionne : « on va allez le voir dimanche ».

11Desmond MORTON, op.cit., artefact #23

12 «Organized at Canadian Base Depot, Le Havre in July 1916 under the command of Lieutenant Colonel A.K.

Hobbins. Wire training and reinforcing units for personnel destined for engineer, pioneer and infantry units in the

field. They were trained as infantry battalions but they also provided working parties on Royal Engineer work,

trench repairs, wiring, road making to front line, carrying parties for front line, burial parties and clearing

battlefield [...] existed between 6 Aug 1916 and 30 Sep 1917. It provided a reserve of labour for the Division in

support of engineer units and works. Each of the Canadian Infantry Divisions had a numbered Entrenching

Battalion under command. » Source: Library and Archives Canada, Guide to Sources Relating to Units of the

Canadian Expeditionary Force : Entrenching Battalions [En ligne]

http://www.collectionscanada.gc.ca/obj/005/f2/005-1142.29.020-e.pdf

Pour le quotidien des soldats du Royal Canadian Regiment, tel que l'aurait vécu Étienne, consulter le journal de

guerre du régiment pour cette période : September 1916 et October 1916 à l’adresse suivante :

http://regimentalrogue.com/rcr_great_war/rcr_war_diary.html

Annexe 4 - Page 9 de 10

Sa dernière bataille aura lieu le 8 octobre dans la tranchée Régina. On raconte que : « L'attaque

des Canadiens se déclenchait le 8, à 4h.50 du matin. Il faisait encore nuit et il tombait une pluie

froide. »13

. Un jeune soldat jouait de la cornemuse.14

13 On peut lire la suite dans l’Histoire officielle de la participation de l'Armée canadienne à la Première Guerre

mondiale: Le Corps expéditionnaire canadien, 1914-1919. (Version PDF, 32,8 Mo) , pp.199-203 de la

pagination originale.

14Wikipedia, James Cleland Richardson, http://en.wikipedia.org/wiki/James_Cleland_Richardson

Annexe 4 - Page 10 de 10

Le 11 octobre, Etienne est officiellement porté disparu au combat. Le versement de ses gages

cesse le 31 décembre 1916. Plus tard, on le déclara mort lors du combat du 8 octobre.15

Etienne reçut la médaille de guerre britannique et la médaille de la victoire. Une inscription

commémorative apparaît à la page 88 du Livre du Souvenir de la Première Guerre mondiale. Ses

restes ont été inhumés dans la fosse 1, rangée B, lot 17, du Cimetière de fosse commune de

Régina, en France.

La pension demandée par ses parents fut refusée.16

15« What happened to soldiers who died in the war», The long, long trail [En ligne] http://www.1914-

1918.net/died.htm

16 Dossier HQ649-F- 2907; File 6373-E-1. Une demande de renseignements additionnels a été faite auprès du

bureau du coordonnateur de l’accès à l’information et de la protection des renseignements personnels (Anciens

Combattants), certaines lettres apparaissant manquantes dans les archives familiales. Cette démarche jettera peut-

être la lumière sur la rumeur, retransmise par Thérèse Forcier, voulant qu’il ait eu une femme et/ ou un fils. Cela

semble peu vraisemblable, compte tenu des documents que nous avons en main et de la chronologie. Néanmoins,

Thérèse était plutôt convaincue...ce qui mérite en soi de poursuivre les recherches.

Par ailleurs, au moment de terminer la rédaction, nous avons appris que la Société historique de Drummondville

possède, dans le fonds Pierre Fréchette (P208), de la correspondance officielle provenant de l’Armée; il se peut

donc que ce soit les lettres manquantes dans les archives familiales. Elles répondront peut-être à nos questions.

A suivre!

Annexe 5 - Page 1 de 6

Annexe 5

Environnement naturel et bâti

Saint-François-du-Lac : Nos ancêtres Forcier, Joyal et Sécheret ont vécu dans le Saint-François

du temps.

Vue du Chenal Tardif à partir de l’Ile du Fort (Notre-Dame-de-Pierreville)

« Le territoire de Notre-Dame [de Pierreville] fut le berceau de la colonisation de [la] région

puisque c’est sur l’île du Fort que le Seigneur Crevier et les premiers colons vinrent

s’établirent.»1 Il ne reste aucune construction de cette époque. L’endroit fait partie de la

biosphère2 du Lac Saint-Pierre avec, vers l’ouest, les 103 îles dont font partie les îles de Sorel et

l’Ile Dupas.3

Lanaudière : La vie des ancêtres Sécheret-Fréchette est par la suite étroitement associée à la

rivière Bayonne4, à l’ouverture des paroisses et à la construction des églises

5 de la région.

1 MUNICIPALITÉ DE PIERREVILLE, Historique, http://www.pierreville.net/municipalite/historique.html

2 RÉSERVE MONDIALE DE LA BIOSPHÈRE DU LAC ST-PIERRE, onglet Documentation, section Vidéo,

partie 3: http://www.biospherelac-st-pierre.qc.ca/content/videos/CLIP-NUMERO-3.mpg

3 BIOSPARE SOREL-TRACY Histoire d'îles, Musée virtuel du Canada, http://www.museevirtuel.ca/virtual-

exhibits/exhibit/histoire-diles/

4 La rivière Bayonne vue d'en haut (vidéo) : http://www.youtube.com/watch?v=nH1MphzKZ1w

5 N.d.l.r. : Les textes sur les paroisses proviennent du site du DIOCÈSE DE JOLIETTE. Nous les avons conservé

tels quels ou avec de légères modifications : http://www.diocesedejoliette.org/paroiss6.htm

Annexe 5 - Page 2 de 6

La Visitation, Ile Dupas

Fondation de la paroisse et début des registres: 1704; l’île commence

cependant à se peupler vers 1699.

Construction de l'église actuelle: 1852

Sainte-Geneviève de Berthier

Fondation de la paroisse: 1727

Début des registres paroissiaux: 1751

Construction de l'église actuelle: 1787

Petite histoire

Ste-Geneviève de Berthier est située aux abords du fleuve Saint-

Laurent, voie de communication privilégiée, spécialement pour

les premiers colons. Pour assister aux offices religieux, ceux-ci

devaient se rendre à Sorel et plus tard à l'Île Dupas. La

construction de sa seconde église, d'un type d'architecture traditionnelle, débute en 1782 pour se

terminer en 1787 [...]. Elle est classée au 18e rang des plus vieilles églises du Québec.

Sainte-Elizabeth

Fondation de la paroisse: 1798

Début des registres paroissiaux: 1802

Construction de l'église: 1951

Petite histoire

Sainte-Élisabeth, sillonnée par la rivière Bayonne, est issue des premières

concessions de terres en 1756. Au fur et à mesure que la population grandit

(au milieu du 19e siècle, la communauté compte plus de 5000 habitants),

les colons s'établissent de plus en plus loin, ce qui donne naissance à plusieurs autres paroisses

dont : Saint-Ambroise, Sainte-Mélanie, Saint-Thomas, Saint-Charles-Borromée, Saint-Félix et

Notre-Dame-de-Lourdes. L'église actuelle est la plus récente d'une suite de 6 édifices différents

construits depuis 1799, le fond argileux du sol de Sainte-Élizabeth rendant les constructions très

instables.

Annexe 5 - Page 3 de 6

Saint-Félix-de-Valois

Fondation de la paroisse: 1843

Début des registres paroissiaux: 1843

Construction de l'église: 1856

Petite histoire

Saint-Félix-de-Valois, alors rattachée à Sainte-Élizabeth, voit s'installer

ses premiers colons au début des années 1830. Un an après l'arrivée du

premier curé, Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal, consent à la

formation de la paroisse en détachant une partie de Sainte-Élizabeth, Sainte-Mélanie et Saint-

Gabriel.

La rivière Bayonne et le Moulin Emery, Saint-Félix-de-Valois

Saint-Eugène :

Pierre Fréchette et ses descendants y ont vécu, de la fin du 19e siècle au

début du 21e siècle.

Série de sept vidéos sur l’histoire de Saint-Eugène https://www.youtube.com/user/claudinebr1?feature=Watch

Annexe 5 - Page 4 de 6

Saint-Bonaventure6

«Officiellement créée le premier janvier de l’année mil huit cent soixante-sept sur le territoire du canton

d’Upton, la municipalité de Saint-Bonaventure est détachée de la municipalité de Saint-Guillaume […]

Situé géographiquement aux limites de la Seigneurie de Guire d’allégeance royaliste et de langue

française, dans le canton britannique d’Upton cadastré en 1792, le village est officiellement désigné «

Paroisse de Saint-Bonaventure » par un évêché catholique en 1856. Un curé vient s’y installer l’année

suivante. La municipalité ne sera fondée que dix ans plus tard [...] Saint Bonaventure s’est développé près

de l’eau. La « Rivière-aux-Vaches », provenant de Saint-Majorique, traverse la municipalité et poursuit

son cours en direction de Saint-Pie-de-Guire et de Saint-François-du-Lac. Cette rivière est véritablement

responsable de l’essor de la première communauté de colons. Presque ruisseau à la fin de l’été, elle

n’hésite pas, le printemps revenu, à se déverser dans les champs, et bien souvent, dans le village. Aux

limites de la municipalité, au Nord, on retrouve ce vers quoi court la Rivière-aux-Vaches : la rivière Saint-

François. À cet endroit précis se trouve le Bassin du Bas Saint-François, magnifique étendue d’eau large

de plusieurs centaines de mètres entre deux flancs eux-mêmes hauts d’une trentaine de mètres. À la

belle saison, on y découvre un archipel de petits îlots. À Saint-Bonaventure, dès le début de la

colonisation, la seconde richesse naturelle à être exploitée, après la terre, sera la forêt. La coupe de bois

alimentera pendant de nombreuses années deux scieries situées sur la Rivière-aux-Vaches de même

qu’elle actionnera un moulin à farine. Puis viendra l’exploitation de la tourbe sur le « coteau de terre

noire », riche terreau qui fera pousser plantes et jardins aux quatre coins de la planète. Cependant, cette

nature qui regorge de ressources fait parfois montre d’un caractère à l’encontre duquel doit se forger

celui des hommes. Par trois fois la tempête s’abattra sur la municipalité; la troisième fois, plus violente

que les précédentes, elle tentera de tout emporter. …»

Tornade de 1975

6 MUNICIPALITÉ DE SAINT-BONAVENTURE, onglet Municipalité – Historique, Comité d’Histoire de Saint-

Bonaventure : http://www.saint-bonaventure.ca/ (Voir aussi l’onglet Album photo).

Annexe 5 - Page 5 de 6

Sainte-Flore7 « Fondé en 1863, le village de Sainte-Flore est le plus ancien établissement sur le

territoire de la Ville de Shawinigan.

[...] en juillet 1828, l’arpenteur Joseph Bouchette entreprend une vaste expédition pour le compte du

gouvernement du Bas-Canada. Il part des Trois-Rivières pour remonter le cours du Saint-

Maurice. Il est mandaté pour faire des relevés du vaste territoire des bassins de l’Outaouais, de

la Saint-Maurice et du Saguenay. »

Toutefois, le véritable début d’une occupation

permanente du territoire et de l’exploitation de ses

ressources aura lieu en 1851. Sur la

recommandation de l’ingénieur John Frobisher, la

Chambre d’assemblée de la province du Canada

vote une somme de 40 000 $ pour l’aménagement

de la rivière Saint-Maurice afin de favoriser le

flottage du bois. L’année suivante débutent les

travaux d’aménagement aux chutes Shawinigan et

de la Grand-Mère. La même année, on ouvre le «

poste des Piles » pour la coupe de bois.

Théophilus Rickaby, le premier maire de Sainte-

Flore, opérait un moulin sur le site de la chute à

Beaupré dès 1855.

C’est bien connu, la colonisation du territoire suit la route des chemins forestiers. En 1856, on

procède à l’ouverture du Chemin des Piles à partir du 4e Rang de Saint-Boniface jusqu’en haut

de la chute des Petites Piles. Cette première route construite sur le territoire de Shawinigan

empruntait le tracé actuel de « la rue de la Montagne (secteur Shawinigan), de la 50e Avenue et

7 Lieu de transit de la famille de Léon Desrosiers durant la décennie 1880. Photos et textes en italique provenant du

site de la VILLE DE SHAWINIGAN: http://www.shawinigan.ca/Ville/histoire_37.html#1828.

Annexe 5 - Page 6 de 6

du Chemin du Parc national (secteur Grand-Mère) ainsi que de la rue Principale (secteur Saint-

Jean-des-Piles).

Les premiers colons ne tardent pas à s’établir si bien que, six ans plus tard, le 27 octobre 1862,

on procède à l’érection canonique de la paroisse de Sainte-Flore. Ce sera rapidement suivi par

la fondation du Village de Sainte-Flore le 17 janvier 1863.»

New Bedford, Massachusetts

Même au début du 21e siècle, la petite-nièce de Noémie Desrosiers, Diane Pigeon, nous parlait

de l’église Saint-Antoine-de-Padoue. Pour les Canadiens-français émigrés, comme les

Desrosiers, c’était un lieu de rassemblement, très différent de leur lieu de travail.8

Source : Wikipédia

8 Voir aussi un album de photos des manufactures du temps, telles que celles où les Desrosiers

auraient travaillé : https://www.flickr.com/photos/spinnerpub/sets/72157613446376158/

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Annexe 6.1 : Cartographie

Premières générations

Les lots Forcier sont identifiés 4 et 5 sur cette carte de 17091. Les sites 12 et 13 appartiennent à

Loysel 2.

1Carte tronquée aux fins de mise en page. On trouvera une copie de la carte originale de Gédéon DE

CATALOGNE en ligne : http://www.leveillee.net/ancestry/sflmap1709.htm

2 Nous présumons qu’il s’agit de Joyel; le nom Loysel n’apparaissant pas dans la liste exhaustive des lots dressée

par Gilles Parenteau.

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Quant à Jean-Baptiste Sécheret, il habite, de 1734 à 1738, le lot 15 du Chenal Tardif, identifié en

rouge sur une carte Google :

Le lot est aussi identifié sur cette carte, produite par le gouvernement du Québec.3

3 Gilles PARENTEAU, Saint-François-du-Lac [En ligne] http://saint-francois-du

lac.com/images/nggallery/parenteau-images/carte-des-lots.

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Ces terres sont sujettes à inondation; cela pourrait être une des raisons du départ de Jean-

Baptiste.

On peut localiser de nombreux anciens chenaux de la rivière St-François. Ces chenaux traversent

le lot 15.

De plus, l’ancien chenal Tardif se situe à la cote 9 m. Les terrasses fluviatiles se situent à la cote

15 m. et 12m. Lors d’embâcles, la plaine à la cote 9 m. devait être inondée à chaque printemps

ou lors de crues répétitives.

15 m 9 m

15 m

12 m

Anciens chenaux

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Voici une carte illustrant les pérégrinations des ancêtres Fréchette de notre lignée :

1. En 1734, Jean Baptiste Sécheret habite Saint-François-du-Lac. Il s’est établi dans le delta

de la rivière St-François, soit le bras appelé Chenal tardif, sur le lot 15, probablement déjà

défriché vu son arrivée tardive.

2. Deux enfants de Jean- Baptiste Sécheret apparaissent au registre paroissial à Lanoraie.

3. Il a vécu avec seconde femme Marie Lahaise à l’île Dupas et dans le Berthier du temps.

4. Son fils Joseph et sa femme Marie Henault vécurent aussi à Berthier dans le sous-fief de

la concession St-Esprit. Cette concession est constitué de 2 rangs de par et d’autre du

ruisseau Bonaventure (voir page suivante).

5. Achat d’une terre au nord de Maskinongé (voir page suivante).

6. François et Pélagie Joly vécurent sur le lot 364 du rang Sud, Ste-Elizabeth au 19e siècle,

Saint-Norbert aujourd’hui. Ce sont de très bonnes terres argileurses.

7. Son fils François-Xavier et Léocadie Guilbaut vécurent à Saint-Félix-de-Valois sur les lots

3 et 4 (Sainte-Élisabeth au moment de l’achat vers 1835). Ce sont les dernières terres

avant le massif de roc des Laurentides; les sols de saint-Félix sont sablonneux et sensibles

aux sécheresses. Pierre y est recensé en 1871.

8. Pierre se marie à Sorel en 1876.

9. La même année, il achète une terre sur le rang St-Hyacinthe, dans le canton de Grantham.

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Retour sur Joseph (2e génération)

Joseph Fréchette (2e génération) a acheté deux terres en 1779, la première, dans la seigneurie de

Carufel au nord de Maskinongé et la deuxième, dans la concession de St-Esprit de la seigneurie de

Berthier. Le lot n’a pas encore été localisé. Nous savons cependant qu’il l’a acheté, le 16 octobre, de

Jean Boucher et de sa femme Josette Carpentier. Deux des enfants de Joseph et de sa femme Marie

Hénault ont été baptisés à St-Cuthbert

En 1829, son fils François (3e génération) et sa femme Pélagie Joly achètent le lot 364 à St-Norbert.

Vers 1835, François- Xavier (4e génération) s’établit avec sa femme sur les lots 3 et 4 du Ste-Élisabeth

de l’époque; Pierre notre ancêtre (5e génération) est né et a vécu sur cette ferme, faisant partie de

Saint-Félix-de-Valois au recensement de 1871; Pierre est alors âgé de 24 ans. Mais la mémoire familiale,

nourrie par Pierre, gardera toujours Saint-Elizabeth comme lieu d’origine des Fréchette.

Concession St-Esprit

Lot 364

Lot 3 et 4

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Retour sur François (3e génération)

Lot 364 du rang sud appartenant a François

Vieille grange sur le lot 364 (2014)

Lot 364

Lots 3 et 4

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Retour sur François-Xavier (4e génération)

Localisation des lots 3 et 4 sur le rang Chemin de la rivière a Saint-Félix de Valois

Vue rapprochée des lots 3 (le plus mince) et 4

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Photo d’une maison prise sur le lot 4 à partir du rang (2014)

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Annexe 6.2 : Cartographie

Grantham (5e, 6

e et 7

e générations)

Au 19e siècle, les habitants du Bas-Canada connurent une agriculture en crise (zones habitées

surpeuplées, pauvreté du sol, rendements très bas, techniques agricoles archaïques), exacerbant

les effets d’ une dépression économique majeure1. Le contexte entraîne donc un débordement

vers de nouvelles terres moins productives.

A Saint-Eugène, par exemple, les tas de roches représentaient le plus grand obstacle aux

cultures. Ces difficultés découlaient de la nature des sols d’origine glaciaire (moraine) ce qui

n’était pas le cas des vieilles paroisses (argile de la mer Champlain). Les fermiers disaient que

les roches poussaient, ignorant le phénomène suivant : lors des labours, il n’y avait plus d’herbe

pour retenir la neige; le gel pénétrait le sol en profondeur et par un effet de soulèvement, les

roches remontaient en surface. Néanmoins, Pierre et ses descendants s’y installèrent et

prospérèrent, à force de travail et de détermination.

1 Jacques LACOURSIÈRE et al, Canada-Québec 1534-2000, pp. 343-371.

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Une vue Google montre bien les digues de roche parsemant les terres de St-Eugène. Des

subventions gouvernementales ont permis, au 20e siècle, l’enfouissement de ces digues.

Voici une vue d’ensemble des terres occupées par Pierre et ses descendants.

En 1876, le lot 25 a été acheté par Pierre lors de son mariage; ce lot sera repris en 1922 par son fils

cadet Alexandre. Pierre achètera, vers 1900, les lots 1385 et 1386 pour y établir son fils Louis. Le fils

aîné, Joseph, va acheter la terre du village (lot 1284 en partie et lot 1286), ainsi qu’une terre secondaire,

la terre des taures (lots 1452 et 1453).

Terre du village

Terre des taures

Lot 25

Lots 1385 et 1386

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Retour sur Pierre (5e génération)

Terre de Pierre et site de la maison ancestrale. Ce lot a été acheté par Pierre le 20 mars 1876, quelques

mois avant son mariage. Sa femme et lui y élèveront 10 enfants. Sa veuve Henriette, le transférera, en

1922, à leur fils cadet Alexandre. A l’origine Duncan Station, maintenant Saint-Eugène.

Lots 1385 et 1386 (identifiés 32 et 33 au début du 19e siècle). En 1900, Pierre achète ces terres à

François-Xavier Fréchette, fils de Joseph, le frère cadet de Pierre. Le 2e fils de Pierre, Louis, s’y

installera.

Lot 1386

Lot 1385 Pierre

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Retour sur Joseph (6e génération) et Lucien (7

e génération)

La terre principale faisait environ 30 arpents par 4 arpents.

Elle avait un peu plus de 1 mile anglais. Avec précision : 1742 m par 261 m : 454662 m². Soit

45.46 hectares. De cette superficie, il faut enlever 3,91 hectares qui appartenaient aux voisins.

Une des difficultés de la terre du village (lot 1284 partie et lot 1286) était la présence d’une zone

marécageuse (en jaune), difficile à drainer. Des travaux de drainage étaient retardés par la

difficulté d’obtenir la permission des propriétaires adjacents. Enfin, en 1954, une subvention

gouvernementale a permis le creusement d’un canal de drainage et la mise en culture

subséquente de cette zone.

30 arpents : 1742 m : 5738 pi

4 arpents : 261 m : 860 pi

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Leur terre secondaire, appelée terre des taures, puisqu’elle hébergeait les jeunes vaches n'ayant

jamais eu de veaux, mesurait elle aussi 30 arpents par 4 arpents.

La terre illustrée avait précisément 5082 pieds (1540 m) par 769 pieds (233 m), soit une

superficie de 35,88 hectares.

N.d.l.r. : Les terres du canton de Grantham ont été subdivisées dans le système anglais, soit

environ 1 mile (5280 pi) mais certains rangs avaient parfois moins de 1 mile parfois un peu plus.

30 arpents : 1540m:5082 pi

4 arpents : 233m:769 pi

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Vue oblique prise du clocher de l’église en 1944. Des lignes noires délimitent les 4 arpents de la terre principale de Joseph Fréchette et, plus tard, de Lucien Fréchette. Les lignes jaunes délimitent les lots. Cette terre était adjacente à celle de monsieur Gérard Vadnais. On peut voir au centre le bocage. Ce

petit boisé d’érable abritait un immense tas de roches, témoin du travail d’épierrement de la

famille2.

2 Lorsque Pierre, le petit-fils de Joseph, a vu le mont Saint-Hilaire pour la première fois, il s’est écrié : « C’est

beaucoup plus gros que le tas de roches de pépère! ». Un choix de profession s’annonçait déjà.

VADNAIS

JOSEH FRÉCHETTE