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Page 442, réécriture du paragraphe sur Charles-François-Jules du Bot du Grégo. Haut et puissant messire "Charles" François Jules du BOT, fut baptisé le 18 septembre 1741 en la chapelle du château du Grégo en Surzur (56). Son parrain était Charles Huchet de la Bédoyère et sa marraine Jeanne Pauline Huchet de la Bédoyère. Extrait du registre des naissances "L'an de grâce mil sept cent quarante et un, le dix huit septembre, je soussigné prêtre Recteur de la paroisse de Surzur, certifie avior suivant la permission à moi accordé par Monsieur l'abbé Du Boys vicaire général de Monseigneur l'Illustrissime et Revérendissime Evesque de Vannes en datte du dix sept septembre de la présente année. (Signé B. Du Boys vic:gal) fait dans la chapelle du Château du Grego, paroisse de Surzur les cérémonies du baptême d'Anonyme Du Bot du Grego né le huitième jour de février, ondoyé le huit février par permission de Monsieur l'Abbé Du Boys en datte du huit février V:G ; né du légitime mariage de Messire Thomas Scolatique Du Bot Chevalier Seigneur du Grego, Bray, Sulé, Kersapé et autres lieux et de Dame Jeanne Charlotte Huchette de la Bodoyère son épouse, on lui a imposé le nom de Charles François Jules, parrain a esté Charles Huchet, Chevalier de la Bodoyère, Conseiller du Roy, en ses Conseils, en son Procureur Général, en son Parlement de Bretagne. Marraine Julie Pauline Charlotte Huchet de la Bodoyère, fille de Hugue Humbert Huchet de la Bodoyère et de Dame Marie Anne Jacquette Du Chatelle son épouse. Présents Messire Thomas Scholatique Du Bot du Grego et autres lieux père du dit Charles François Jule, Dame Jeanne Charlotte Huchet Du Chatelle ayeule maternelle du dit Charles François Jule, Monsieur l'Abbé Duclos, chanoine de l'Eglise Cathédrale de Vannes qui tous signent."

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Page 442, réécriture du paragraphe sur Charles-François-Jules du Bot du Grégo.

Haut et puissant messire "Charles" François Jules du BOT, fut baptisé le 18 septembre 1741 en la chapelle du château du Grégo en Surzur (56). Son parrain était Charles Huchet de la Bédoyère et sa marraine Jeanne Pauline Huchet de la Bédoyère.

Extrait du registre des naissances

"L'an de grâce mil sept cent quarante et un, le dix huit septembre, je soussigné prêtre Recteur de la paroisse de Surzur, certifie avior suivant la permission à moi accordé par Monsieur l'abbé Du Boys vicaire général de Monseigneur l'Illustrissime et Revérendissime Evesque de Vannes en datte du dix sept septembre de la présente année. (Signé B. Du Boys vic:gal) fait dans la chapelle du Château du Grego, paroisse de Surzur les cérémonies du baptême d'Anonyme Du Bot du Grego né le huitième jour de février, ondoyé le huit février par permission de Monsieur l'Abbé Du Boys en datte du huit février V:G ; né du légitime mariage de Messire Thomas Scolatique Du Bot Chevalier Seigneur du Grego, Bray, Sulé, Kersapé et autres lieux et de Dame Jeanne Charlotte Huchette de la Bodoyère son épouse, on lui a imposé le nom de Charles François Jules, parrain a esté Charles Huchet, Chevalier de la Bodoyère, Conseiller du Roy, en ses Conseils, en son Procureur Général, en son Parlement de Bretagne. Marraine Julie Pauline Charlotte Huchet de la Bodoyère, fille de Hugue Humbert Huchet de la Bodoyère et de Dame Marie Anne Jacquette Du Chatelle son épouse. Présents Messire Thomas Scholatique Du Bot du Grego et autres lieux père du dit Charles François Jule, Dame Jeanne Charlotte Huchet Du Chatelle ayeule maternelle du dit Charles François Jule, Monsieur l'Abbé Duclos, chanoine de l'Eglise Cathédrale de Vannes qui tous signent."

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Chevalier, seigneur du Grégo, ancien officier de dragons après avoir été page le petite écurie (admis en 1755), il devint marquis de la Roche et de Coetarmoal, baron de Laz, comte de Gournois, vicomte de Curru etc. au décès en 1768 de la comtesse de la Bédoyère son aïeule.

Il possédait de nombreuses seigneuries comme Keruzas, Pennanech, Languéouès etc.

Riche seigneur, aimant les fêtes, les beaux habits, le marquis semble avoir été un de ces gentilshommes si fréquents, hélas ! à cette époque, instruit, mais jouisseur et insouciant. Son épouse, Jeanne-Vincente, fille de Hyacinthe THOMAS de LA CAUNELAYE, seigneur de la Ribaudière, et de Françoise-Louise LE SENECHAL de KERCADO baptisée à la cathédrale de Vannes le 21 juillet 1750, s’était mariée le 9 mai 1768 dans la chapelle du château de Vaudequip à dix-huit ans.

Extrait du registre des mariages L’an de grâce mil sept cent soixante huit, le vingt deux du mois d’août, je soussigné recteur de la paroisse d’Allaire, du consentement de monsieur l’abbé du Gronic ( ?) trésorier de la cathédrale et recteur de Saint-Pierre de Vannes en date du quinze de ce mois, et vu le certificat de ? fait en la dite paroisse de Saint-Pierre pour première et dernière, par du quinze du même mois, le seigneur évêque de Vannes ayant dispensé des deux autres par ? du quinze du même mois, dûment donnée le dit jour, vu pareillement le décret de mariage fait par le présidial de Rennes le neuf mai dernier, comme aussi la permission du dit seigneur évêque de Vannes de célébrer le mariage en la chapelle de Vaude guy [=Vaudequip] en cette paroisse, n’étant trouvé aucune opposition ni empêchement venu à notre connaissance, j’ai solennellement marié en la dite chapelle par paroles les présents haut et puissant seigneur messire Charles François Jules Dubot, chevalier, seigneur du Grégo, marquis de la Roche, baron de Laz et autres lieux, domicilié en la susdite paroisse de Saint-Pierre de Vannes, fils majeur de messire Thomas Scholastique Dubot, chevalier, seigneur du Grégo, Kersapé et autres lieux, et de dame Charlotte Huchet de la Bédoyère, avec haute et puissante demoiselle Jeanne Vincente Françoise Thomas de la Caunelaye de la Ribaudière, fille mineure de feu messire Hyacinthe Thomas de la Caunelaye, chevalier, seigneur de la Ribaudière et autres lieux, et de feue dame Louise Françoise le Sénécahl de Carcado [Kercado], et lui avons donné la bénédiction nuptiale suivant les cérémonies de l’Eglise catholique, apostolique et romaine, le tout en présence du susdit père de l’épousé, de demoiselle Marie Anne le Sénéchal dame de Carcado tante maternelle de l’épousée, de dame Marguerite Louise Françoise le Sénéchal de Carcado dame marquise de Melou tante de l’épousée, de demoiselle Juliette du Bot dame du Grégo sœur de l’épousé, ….

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Les premières années du mariage furent sinon heureuses, du moins sans histoire. Mais Charles du Bot délaissa de plus en plus sa femme pour courir la prétentaine, de château en château. L’épouse, ainsi abandonnée, ne trouvant suffisante la compagnie de sa petite Louise, se consola rapidement dans les bras du régisseur, Yves le Moigno, de Saint-Jacut.

Il arriva ce qui devait arriver : la rupture. Jeanne du Bot écrivit un mémoire relatant ses infortunes : Charles y est dépeint sous un jour peu favorable : jaloux et despote. Il est certain que le marquis du Grégo n’était pas un modèle de vertu, mais sa femme valait-elle beaucoup mieux ? Je ne le pense pas. Le mémoire de Jeanne n’est qu’un plaidoyer « por domo sua » qui n’a d’ailleurs trompé personne2. C’est dans cette ambiance que grandit sa fille unique Louise (née en 1770), entre des parents adultères. Aucun lien familial solide ; elle n’a vu partout que le désaccord et l’inconduite scandaleuse. Ceci ne fut surement pas sans influence sur le caractère de leur fille unique Louise.

Dans son Sites, Signes, Vies au centre de la vallée de l’Aulne, Michèle Le Goffe écrit que Charles fut un homme très particulier, à la fois différent de son milieu d’origine et représentant parfait des idées naissantes de cette époque. Très idéaliste, il adhérait à la Franc-maçonnerie par esprit libéral, né des idées généreuses anglaises. Appartenant à la Grande Loge, il était plus soucieux d’érudition que de gestion de son patrimoine. Sa bibliothèque en témoignait. Très éclectique, elle comportait des trésors d’ouvrages littéraires, scientifiques (voyages en pays lointains, techniques de navigation, d’hydrographie …), artistiques, linguistiques (il était féru de langues étrangères), techniques (féru également d’équitation et de vénerie. Cette bibliothèque fut inventoriée lors de la saisie de ses biens en tant qu’émigré vers 1794, et confisquée en même temps que tous les ouvrages des couvents de Carhaix et aussi des bibliothèques de certains de ses voisins.

Charles du Bot vécut au château du Grégo mais aussi beaucoup à celui de Trévarez, ce qui ne laisse d’étonner pour un érudit épris de relations intellectuelles, plus faciles près d’une capitale comme Vannes ; mais retiré au fond des bois, il avait tout loisir de jouir de sa bibliothèque qui s’y trouvait. Il avait d’ailleurs eu le projet, en 1776, de remplacer les vieux bâtiments composant le manoir par un château moderne. Il s’était pour cela adressé à un ingénieur des Ponts et Chaussées, Pierre Joachim Besnard, qui écrivait à un ami : « J’ai été vingt jours dans la forêt de Laz, et je suis retourné à Trévaré chez monsieur du Grégo, pour faire des projets d’un château de vingt trois toises trois pieds de façade. » Ce projet fut repris magnifiquement par James de Kerjegu qui édifia l’actuel château de 1894 à 1906.

Le Maner Coz, vieux château de Trévarez, principal manoir de la baronnie de Laz,

maintes fois rebâtit et modifié jusqu’en 1960, est l’actuelle ferme école. -Photo DBA 2009-

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Le 16 janvier 1769, en son château de Kerglas en Saint-Nolff, il est témoin au mariage de sa sœur avec le comte de Kerstrat, en tant que "chevalier, chef de nom et d’armes, marquis du Grégo de la Roche, baron de Laz, châtelain des châtellenies de Trevarez, le Grégo, Kerglas et autres lieux". Sa femme est nommée "Jeanne Françoise Marie de la Caunelays dame marquise du Grégo".

Ses contacts avec la population furent très épisodiques. Il fut cependant le parrain de l’une des cloches de l’église de Laz qu’il avait peut-être contribué à grand’ peine, à financer.

Il eut des difficultés financières fort importantes. Terriblement endetté, il se trouvait complètement ruiné à l’issue de toutes les difficultés économiques engendrées par la fin des crises de l’Ancien Régime et les soubresauts de la période révolutionnaire. Il est notamment sur la liste des 620 Vannetais frappés par la contribution patriotique (impôt sur la fortune) établie par l’Assemblée nationale en 1789.

Il était également très occupé, semble t’il, par les nombreuses procédures engagées par lui ou contre lui, du fait de ses nombreux biens.

Reçu d’un paiment de Rente féodale « héritée » de sa tante madame de la Bédoyère.

Celle-ci avait signé dans les années 1744 plusieurs contrats de constitution de 10.000 livres de principal que Charles devra continuer d’assurer !

-Archives du château du Grégo, AD56 à Vannes-

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Acte de 1780 par lequel Charles du Bot renonce à la communauté entre sa tante Huchet de la Bédoyère et le comte de Muzillac son époux . Cette communauté datait sans doute du décès en 1768 de la comtesse de la Bédoyère.

-Archives du château du Grégo, AD56 à Vannes-

Extrait d’une pièce de procédure de 1788 à propos de bois appartenant à son épouse et "non valablement acquis"

-Archives du château du Grégo, AD56 à Vannes-

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Pièce de procédure de 1790 nous apprenant que Charles demeurait alors en son hôtel à Vannes, rue de la fontaine.

-Archives du château du Grégo, AD56 à Vannes-

Il nomme par un acte du 27 mars 1781 Olivier-Louis de Trogoff, procureur fiscal des juridictions de Keruzas, Pennaec’h, vicomté du Curru et annexes.

Il fut un des signataires de la Protestation de 1789 de l’Ordre de la noblesse de Bretagne : Nous, soussignés gentilshommes bretons, composant l’Ordre de la noblesse, convoqués suivant les formes anciennes pour assister aux États dudit pays et duché de Bretagne, aux termes des contrats passés entre le Roi et lesdits Etats ; etc.

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Un article sur le capitaine Dréano, paru dans la Revue de Bretagne et de Vendée (1870, deuxième semestre) nous en apprend un peu plus sur le marquis du Grégo.

« On rapporte, d’après la tradition du pays, le récit d’un meurtre qui aurait été commis à Vannes par le marquis du Grégo au milieu d’une orgie et dans des circonstances qui semblent appartenir à la légende plutôt qu’à l’histoire. »

« Cet acte odieux eut pour résultat immédiat l’emprisonnement du coupable qui, pour ne pas être confondu avec les autres détenus, obtint de faire construire à ses frais une cellule particulière dans sa prison. Cette singulière indulgence était le prélude de celle que le marquis du Grégo devait trouver bientôt après devant ses juges, qui se contentèrent de le condamner à trois années d’exil. Un autre adoucissement, sur lequel il n’avait pas compté, fut le choix du capitaine Dréano pour le conduire à sa destination. »

« Quand le marquis se présenta pour monter à bord de la corvette qui l’attendait, il était entouré d’un cortège de gentilshommes et il portait, comme eux, son épée au côté. Dreano s’en aperçut et, avec cette fermeté courtoise dont il ne se départait jamais, il exigea que cette épée lui fût remise. A cette sommation imprévue, le marquis ne se possède plus, et il s’emporte contre celui qui l’a faite jusqu’à l’appeler vil roturier ! « Roturier, sans doute, répliqua froidement Dréano ; mais je n’en suis pas moins roi à mon bord et vous n’en êtes pas moins ici mon sujet. » Il fallut obéir et se résigner non-seulement à la supériorité du rôle, mais encore à la supériorité du caractère manifestée chaque jour de plus en plus par un homme que le marquis aurait auparavant cru indigne d’un entretien avec lui. Quelle surprise dut être la sienne, quand au bout de quelques jours de navigation, il se trouva suffisamment à l’aise avec son supérieur pour lui fournir l’occasion de laisser entrevoir les trésors de connaissances variées et sérieuses qu’il avait amassées dans le cours de ses études et de ses voyages. Celui qu’il faisait avec son noble prisonnier, dont il finit par conquérir l’estime, et même le respect, laissa dans l’âme du marquis une impression constatée par des souvenirs de famille très précis et par le témoignage encore plus précis des archives de l’île d’Arz. »

« Trois années se passèrent sans que Dréano entendit parler de son compagnon de voyage ; mais peu de temps après l’expiration de la troisième, il ne fut pas peu surpris de recevoir de lui un message fort poli par lequel il l’invitait à venir le voir à Vannes. La sinistre réputation du marquis, jointe à son influence notoire et à peine ébranlée par la condamnation, fit craindre à la famille de Dréano que cette invitation de cacha un piège. Mais l’accueil qu’on lui fit fut plein de cordialité. Voilà, dit le marquis en le présentant à ses amis, celui qui a su si bien m’apprendre qu’il était roi à son bord. Et la contenance du capitaine fut celle d’un homme que ce genre de supériorité ne déconcertait pas. Quand à son noble interlocuteur, il ne montra pas seulement du tact, ce qui était son métier, mais il montra aussi du cœur, ce qui l’était moins. »

« Son but, en provoquant cette entrevue, était de prouver au capitaine Dréano le prix qu’il attachait au souvenir des relations qu’il avaient eu ensemble trois ans auparavant ; et la preuve qu’il lui en donna ne pouvait être en effet ni plus forte ni plus touchante , car il offrait de donner à ces souvenirs une sorte de consécration religieuse par un lien de paternité ou de maternité spirituelle qui unirait non seulement les deux amis, mais aussi les deux familles. En un mot, il voulait que sa fille Louise fut marraine du premier enfant qui naîtrait au capitaine Dréano. Jamais baptême ne fut aussi solennel dans la paroisse de l’île d’Arz et ne laissa des traces si durables dans le souvenir des habitants. La marraine du nouveau-né, demoiselle Louise-Exupère-Charlotte du Bot du Grégo, était conduite aux fonts baptismaux par Jean-Baptiste Fréreau, subdélégué de l’intendance, qui avait été choisi pour parrain. On comprend sans peine l’émoi que dut exciter dans l’île l’apparition du terrible marquis sur le compte duquel on faisait circuler tant de rumeurs contradictoires. Ce jour là, ce furent les rumeurs favorables qui l’emportèrent sur les autres, à cause de la générosité vraiment inouïe qu’il montra envers les officiants de la cérémonie et surtout envers les enfants pauvres , assemblés en plus grand nombre que jamais à la porte de l’église. La famille de l’enfant qui fut baptisé ce jour là n’estimait pas à moins de cinquante louis les largesses dont les pauvres seuls profitèrent et qui n’impliquaient de la part de leur auteur aucun sacrifice car la générosité était une vertu que personne ne lui contestait. »

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Le 29 mai 1787, il recevait toute la noblesse de la région au château de Trévarez où il mariait sa fille au vicomte de Pontbellanger.

Quelques année après, et bien qu’ayant dépassé la cinquantaine, il s’engage dans la guerre de Vendée avec son gendre le vicomte de Pontbellanger ; les "National Archives" britanniques possèdent de nombreux documents du prince de Bouillon (Papers of the prince de Bouillon, PC 1/115-122), alors placé à Jersey comme intermédiaire en chef de la correspondance anglaise avec les armées royales, et dont le secrétaire était alors le vicomte de Pontbellanger. Parmi ceux-ci plusieurs courriers du marquis du Grégo, datés de 1795 à 1797, tel celui-ci, daté du 8 mars 1796, adressé au "vieux château" où se tenaient à Jersey tous les émigrés qui devaient débarquer en Bretagne et dont la plupart laissaient quelques dettes dans cette ville…

Mon prince, je suis honteux d’être obligé de vous importuner, mais nécessité contraint la loi ; j’espérais ce matin pouvoir vous parler de mon état. L’arrivée du Roy n’a pût me le permettre. Cette après midi vous m’avez fait dire être occupé. Si je ne puis vous voir ce soir, je me trouverai demain dans le plus grand embarras ; mes paquets sont faits, il faut partir demain ; mais faute de ? ils seront retenus ; quelle infamie ne les serait-ce pas pour moi, et quelle opinion mes nouveaux hôtes ne prendraient-ils pas de moi ; je compte trop peu vos bontés pour ne pas espérer que vous m’évitiez le désagrément ; je crois mon prince si vous voulez bien vous donner la peine d’examiner le mémoire que je vous ai fourni, les objets qui y sont portés et non apprécié compensé ni pesé, vous trouverez qu’avec trente louis, il serait digne de penser que vous ni moi aient à se plaindre d’être lésé ; au surplus mon prince ce que vous déciderez sera toujours ce qui me conviendra. J’ai l’honneur d’être avec respect votre très humble et très obéissant serviteur.

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Il est décédé à Trévarez le 23 mai 1812.

Il était le parrain de son petit-fils Charles-Félix d’Amphernet de Pontbellanger, né le 9 avril 1788 à Quimper.

Cimetière de Saint-Goazec, tombe de Charles François Jules du Bot

L’inscription sur la tombe, presque illisible aujourd’hui, avait été transcrite par Christophe-Paulin de la Poix-Fréminville dans les Antiquités de Bretagne, publié en 1835 :

« Ici repose le corps de M. Charles François Jules du Bot du Grégo, issu d’une des premières familles de Bretagne. Il possédait les marquisats de la Roche, de Coatarmoal, la baronnie de Laz, le comté de Gournoise, le vicomté de Curu et autres lieux. Il décéda le 23 mai 1812 âgé de 71 ans, chez madame la baronne de Bonté sa fille unique. Sa grande fortune ne suffisait pas pour satisfaire son excellent cœur. Sa fille reçut son dernier soupir et lui fit faire ce monument. Vous qui lirez ceci, priez pour son âme. »

Cette tombe était à l’origine dans la chapelle Saint-Hubert, dans le parc du château de Trévarez, avec celle d’une dame Renée de Robien, sœur de Paul de Robien, président à mortier au parlement de Bretagne, et aux côtés des deux sarcophages de marbre blanc de la baronne Bonté, sa fille, veuve du vicomte de Pontbellanger, et du général Bonté, son second époux. C’est Clémentine de Kerstrat, une descendante de la famille, qui fit transférer les tombes au cimetière voisin.