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J J 1 JOURNALISTE D’UN JOUR Supplément spécial, réalisé par des lycéens. Ne peut être vendu. Jeudi 11 octobre 2018 HWK : dans les tranchées de la Grande Guerre Page 39 . Photo L’Alsace/Thierry GACHON Châlons-en- Champagne transmet les arts du cirque Page 36

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J J1JOURNALISTE D’UN JOUR

Supplément spécial, réalisé par des lycéens. Ne peut être vendu. Jeudi 11 octobre 2018

HWK : dans lestranchées de laGrande Guerre

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. Photo L’Alsace/Thierry GACHON

Châlons-en-Champagne transmet les arts du cirque

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EnvironnementJOURNALISTE D'UN JOUR2

Les pages « Environnement » decette édition ont été réalisées, hier, par les élèves de terminaleTSA du lycée Couffignal et de1TCOM du lycée René-Cassin deStrasbourg, à la Maison de la Ré-gion.Les élèves de TSA du lycée Couffi-gnal :Mélyssa Assoumani, Kemal Baba,Dane Bakana, Ydriss Baqui, Mélis-sa Blanarch, Yohan Boess, BaptisteDolosor, Lowen Ehrhad, MathildeFischer, Nader Gaied, AnthonyGoetz, Mohamed Hammouti, JuliaHeili, Perrine Hoh, Paul Ingweiler,Héléna Jehl, Gabrielle Jehl, AntoineJolly, Florian Kuhn, Rayan Lachi,Nicolas Ly, Omar Marzouq, NoéMelon, Madeleine Meyer, LucieMoenick, Bastian Muller, ThomasOertel, Timothé Peigne, Lucas Pla-cido-Barbiche, Léo Pouliquen, Me-hmet Savas, Nathan Striegel, Bap-tiste Wieter.Professeurs accompagnateurs :Nathalie Roussel (allemand), Isa-belle Prefol (histoire-géographie),Catherine Nuss (SVT) et Marie-Clé-mence Perez (philosophie).

Les élèves de 1TCOM du lycéeRené-Cassin :Luisa Andara, jawad Aoutilfe, Tiffa-ny Boehle, Tanguy d’Orval, Erik,Cannelle Ferblantier, Marie Fla-mant, Aude Freiburger, Lucas Gi-nestet, Salomé Goldchmidt, Ma-non Graff, Amélie Heintz, MarieJavor, Annabelle Kempf, Marilou

Klein, Lisa Kraehn-Schwetterle, Hé-lory Luango, Chiara Martino, LauraRauch, Amandine Rueff, Lilli-BelleSpecht, Kilian Speich, lucas Stoet-zel, Nolwenn Truxler, ChloéThierry, Enora Walter, ClemenceEvars.Professeurs accompagnateurs :Gérard Wilhem (éco-gestion), Phi-

lippe Mack (cultures de communi-cation), Amandine Mathieu (éco-gestion).Responsable de site : Audrey Petit.Techniciens du lycée Charles-Poin-tet de Thann : Firat Öztürk et RedaAzizi.Journalistes : Sonia de Araujo, Oli-vier Arnal et Luc Sorgius

L’équipe J1J de Strasbourg

Les élèves des lycées Couffignal et René-Cassin de Strasbourg ont planché hier sur le thème del’environnement à la Maison de la Région. Photo L’Alsace/Luc Sorgius

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Avec l’application Chargemap, ne dé-passons plus les bornes. Créée par le Strasbourgeois Yoann Nussbaumer en 2011, elle cherche à faciliter la vie des conducteurs de voiture électri-que. « Au moment d’acheter ma pre-mière voiture électrique, je me suis demandé comment j’allais faire pour trouver les bornes de recharge. N’ayant pas trouvé de solution satis-faisante, j’ai donc décidé de lancer cette application », explique celui qui avait déjà lancé Automobile-Pro-pre.com, un blog qui fédérait une petite communauté autour des voitu-res électriques.

Facile et pratiqueL’idée a séduit environ 210 000 utilisa-teurs à ce jour. « Cela fait maintenantpresque deux ans que j’utilise cette application et je n’ai jamais été déçu. Elle est très complète, facile d’utilisa-tion et pratique. Je n’ai jamais eu de difficulté à trouver une borne de re-charge », souligne l’Alsacien Franck Brigel, un utilisateur assidu.Aujourd’hui, l’application est même devenue une référence pour les utili-sateurs de voiture électrique. On peuts’en servir dans toute l’Europe et mê-

me dans certains endroits plus recu-lés, aux quatre coins du globe. Plus de70 000 zones et 220 000 prises de re-charge sont répertoriées. « J’ai pensé qu’il serait intéressant de fédérer cet-te communauté et de lui permettre deréférencer des bornes de recharge sur

Chargemap, d’envoyer des photos, des commentaires, etc. C’est cet as-pect collaboratif qui est à la base du succès de Chargemap, associé à beau-coup de travail et de persévérance de notre équipe ! », lance ensuite Yoann Nussbaumer. « Chargemap me per-

met de mettre à disposition gracieuse-ment mon chargeur de voiture électri-que qui se trouve dans ma cour à Strasbourg », confirme de son côté unautre utilisateur de l’application, Gé-rard Wilhelm.Chaque borne ayant développé sa propre carte d’accès et de paiement, Yoann Nussbaumer a décidé de créer un badge unique avec toujours la même volonté, faciliter la vie des utili-sateurs. « De nombreux réseaux de recharge se sont mis en place en Euro-pe. Malheureusement, chacun d’en-tre eux a développé son propre fonc-tionnement. Un vrai casse-tête pour les usagers ! Nous avons donc décidé de nous lancer dans la création d’un badge unique pour accéder à l’ensem-ble des stations de charge en Europe.Pour cela, nous avons développé des connexions avec les principaux opéra-teurs en France et en Europe, ce qui n’est pas toujours évident ! », affir-me-t-il.Alors comment faire partie de la com-munauté ? Il suffit de télécharger l’application gratuitement sur son té-léphone et de se laisser guider.

Tanguy DORVAL, Lucas GINESTETet Lisa KRAEHN-SCHWETTERLÉ

Chargemap, à fond la caisse

L’application ChargeMap répertorie plus d’une centaine debornes de charge à Strasbourg. Photo J1J/Tanguy Dorval

Depuis 1974, le glyphosate est l’un des principaux composants des her-bicides utilisés en agriculture. Ac-tuellement sujet à controverse, la molécule est sous les feux des pro-jecteurs pour son caractère non sé-lectif, c’est-à-dire qu’il tue tout ce qui se trouve dans les sols, entre autres, les êtres vivants. Herbicive leplus vendu dans le monde (800 000 tonnes vendues/an), il est égale-ment le plus utilisé en France en-tre 2008 et 2012 (9 000 tonnes utili-sées).

La terre au bord de l’« indigestion »

Pour les agriculteurs, est-ce si diffici-le de s’en passer ? Michel Roesch, agriculteur bio colmarien qui cultivedu maïs, du tournesol et du colza après avoir abandonné sa produc-tion d’endives, souligne en unephrase toute la problématique à la-quelle sont confrontés ses collè-gues : « On peut vivre sans glyphosa-te […] mais c’est moins rentable et plus compliqué. »

Cet agriculteur, qui a abandonné l’agriculture avec pesticides, confie même que « les lycées agricoles français ne présentent pas la terre comme un organisme vivant. Selon leur enseignement, il suffirait de re-tourner la terre pour accélérer son processus de digestion. Or, ce n’est pas bon. C’est comme si l’on man-geait une pomme et que ça passe directement dans les intestins avant de passer dans l’estomac ». Selon lui, les pesticides ne guériraient en rien cette « indigestion ».L’agriculture bio n’est d’ailleurs pas épargnée par les pesticides. Anne Courvoisier, membre de l’associa-tion colmarienne Nous voulons des coquelicots, évoque « une étude fai-te sur des cheveux de journalistes deCharlie Hebdo, qui a révélé que leurorganisme avait ingéré entre 34 et 50 pesticides ». Pour elle, le constat est clair : « L’étude a montré que même les personnes mangeant du bio ou n’allant jamais à la campa-gne, possèdent des traces de pestici-des dans leur organisme. »

Créée dans le but de lutter contre l’utilisation de pesticides, l’associa-tion Nous voulons des coquelicots vise aussi à diffuser le message sui-vant : « En tant que citoyen, nouspouvons soutenir ce mouvement écologiste en signant des pétitions eten consommant des produits issus de l’agriculture biologique ou encorede l’agriculture sans traitements. »Du bio sans glyphosate, sera-ce un

jour possible ? Selon Julie Gall, char-gée de mission auprès de l’Opaba (Organisation professionnelle del’agriculture biologique en Alsace), l’institution qu’elle représente « n’est pas là pour interdire les pesti-cides, mais pour promouvoir l’agri-culture biologique ».

Mélissa BLANARCH, Nicolas LY, Nader GAIED, Noé MELON,

Lowen EHRHARD et Omar MARZOUQ

Le glyphosate est l’un des principaux composants des herbicides utili-sés en agriculture. Archives L’Alsace/M.K

Le glyphosate en Alsace, difficile de s’en passer ?

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Vous vous baladez de nuit dans Stras-bourg. Le ciel est dégagé. Maintenant,levez la tête. Rien ne vous étonne ? Pourtant, nos étoiles ont disparu… Nous avons le regret de vous présen-ter la pollution lumineuse. Que se ca-che derrière ce terme encore obscur ? Il s’agit d’un surplus de lumière émisepar l’Homme durant la nuit, qui fait disparaître la lueur de nos étoiles.

« Collectivement, il faudrait se raisonner »

L’État a décidé de combattre ce fléau en proposant une loi en 2012, rendantobligatoire l’extinction des enseignes lumineuses la nuit, entre 1 h et 6 h dumatin. Voté la même année, le texte n’a pas été appliqué dans les faits et les magasins ont allègrement outre-passé cette nouvelle règle. Au point defaire réagir le Conseil d’État en mars 2018, qui a demandé au gouver-nement français de réagir. Il a donc jusqu’à décembre de la même année pour faire appliquer la loi. Passé ce délai, les enseignes récalcitrantes

s’exposent à une amende de 500 euros par nuit.Certaines communes n’ont pas atten-du pour lutter contre cette menace.En 2017, selon un classement établit par l’Association nationale pour la pro-tection du ciel et de l’environnement nocturne, seules 56 communes dans

toute la région Grand Est figurent dansle label Ville et Village étoilées. Stras-bourg n’en fait pas partie, contraire-ment à Haguenau ou Nordhouse.À l’échelle individuelle, Sébastien Der-rière, chercheur à l’Observatoire de Strasbourg, nous confie : « Je ne sais pas si on peut demander de réagir à

titre individuel, mais collectivement il faudrait se raisonner. » Alors, deman-dez-vous, quand vous regarderez le ciel, pourquoi éclairons-nous autant ? Est-ce pour une question de sentimentd’insécurité ou de normes collecti-ves ? Toujours selon Sébastien Derriè-re : « Il faudrait éclairer moins pour éclairer mieux. Utiliser des lampes à Led serait plus économique. Pourtant,il pourrait y avoir un effet pervers. Si nous éclairons mieux, on aura tendan-ce à éclairer plus. » Une autre solutiona été évoquée, mettre des cloches sur les lampadaires pour ne plus envoyer la lumière vers le ciel.Et si on vous disait maintenant qu’il est possible de voir trois étoiles filan-tes par minute jusqu’au 7 novembre. Prendriez vous part à notre cause ?Si oui, il vous faudra prendre de la hauteur et vous éloignez de Stras-bourg ! Notre belle Alsace nous offre tellement de points de vue. Pensez à faire un vœu !

Stacy BRENNERet Amandine RUEFF

Pollution lumineuse : les étoiles en voie de disparition à Strasbourg

La pollution lumineuse est un surplus de lumière émise parl’Homme durant la nuit, qui fait disparaître la lueur desétoiles. Archives L’Alsace/Lionel Vadam

Imaginez un endroit sans voiture au cœur de la ville, où certains bâtiments créent de l’énergie. C’est le cas de l’écoquartier Danube à Strasbourg. Si-tué entre Neudorf et la zone commer-ciale de Rivétoile, il est en cours de réalisation. Le chantier a commencé fin 2013. Pascale Richter, urbaniste de Richter architectes et associés, le cabi-net qui a imaginé l’écoquartier, dé-taille son fonctionnement.

Pour vous, qu’est-ce que l’écoquar-tier du Danube ?C’est un quartier qui gère une densité de logements tout en offrant de bon-nes qualités de vie aux habitants. Cha-que logement a une terrasse qui est unpeu comme une pièce de plus. Il y a aussi beaucoup d’espaces partagés comme la cour d’école qui devient un espace public en dehors des heures d’école et pendant les vacances.

Devons-nous privilégier un logement dans le Danube ?Il y a plusieurs manières d’habiter à Danube : il y a des accessions privées, 50 % de logements sociaux, des acces-

sions sociales pour les personnes ayant peu de rémunérations, 10 % d’autopromotions, une maison de re-traite, une école, un foyer pour jeunes travailleurs handicapés et des immeu-bles sont recouverts de panneaux so-laires.

Faut-il faire de la ville entière une écoville ?Bien sûr, nous n’avons plus le choix, c’est une obligation si on ne veut pas tuer la terre.

Melyssa ASSOUMANI, Gabrielle JEHL, Héléna JEHL et Madeleine MEYER

Les écoquartiers, l’avenir de Strasbourg

Une résidence de l’écoquar-tier Danube Photo J1J/Héléna JEHL

Gérarld Frank, médecingénéraliste à Soufflen-heim, est catégorique : lapollution de l’air grandis-sante à Strasbourg pour-rait être responsable denombreux soucis de santéchez les habitants del’Eurométropole.Quels sont les effets d’untel phénomène sur le longterme ? Ce professionnelde la santé lance l’alerte.Quelles sont les consé-quences de la pollution del’air sur l’organisme ?La pollution de l’air àStrasbourg est particuliè-rement néfaste sur la san-té des êtres humains, aupoint d’être responsable3 000 à 4 000 décès pré-maturés par an.Les répercussions se fontsur le système immunitai-re cardio-vasculaire et res-piratoire.

Anthony GOETZ, MohamedHAMMOUTI, Baptiste

WIETER et Yohan BOESS

Pollution de l’air : quels effets sur les Strasbourgeois ?

La qualité de l’air du mer-credi 10 octobre 2018 enAlsace, analysée par le sited’Atmo Grand Est.

Infographie Anthony Goetz

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Le premier salon professionnelrégional Cycl’eau, dédié à lagestion de l’eau au cœur desbassins hydrographiques, a eulieu les 3 et 4 octobre au Jardindes Deux Rives à Strasbourg.Une première dans la région,puisque le salon a déjà été or-ganisé dans d’autres villesfrançaises, et notamment àBordeaux.

Lutter contre les micropolluants

Durant ce salon, entreprises etprofessionnels de l’eau ont étéinvités à présenter leurs pro-jets d’installation et discuterde la qualité de l’eau dans lebassin hydrographique Rhin-Meuse.Particularité de cette éditionstrasbourgeoise : l’organisa-tion d’un débat national sur lethème des « Micropolluants etinnovations dans les eaux ur-baines ».L’idée : présenter des solutionsqui peuvent être mises enœuvre au titre de la lutte con-tre les micropolluants.

Manon GRAFF et Chloé THIERY

Salon Cycl’eau, une première

In Kolbsheim machen Demons-tranten viel Lärm, um gehört zuwerden. Ihr Ziel ? Der GCO, derGroßen WestumgehungsstraßeStraßburgs, ein Ende zu setzen.Die Bauarbeiten befinden sich ineinem Naturgebiet, das bedrohteTierarten wie den großen Elsaß-Hamster beherbergt. Viele protes-tieren laut gegen die möglichenUmweltschäden. Aber erreichtdieser Lärm die Jugendlichen ?In der Couffignal-Schule ist diesanscheinend nicht der Fall. Von98 befragten Schülern kanntengerade einmal 28 Schüler das Pro-jekt, die anderen wussten nichtsdarüber.Omar, ein Schüler des Gymna-siums, sagt : « Auch wenn ich dasProjekt kenne, kann ich verste-hen, dass es den anderen unbe-kannt ist. » Er begründet dies da-mit, dass die Jugendlichen keineInformationen über die GroßeWestumgehungsstraße zum Bei-spiel aus den Zeitungen, demFernsehen oder den sozialenNetzwerken erhalten. Andere, dienicht direkt an der geplanten Westumgehungsstraße wohnen,oder keinen Führerschein haben,

fühlen sich nicht betroffen, obwo-hl sie diese in Zukunft benutzenwerden.Daher sollte das Ziel sein, mehrJugendliche uber die Thematik zuinformieren, zum Beispiel durchAufklärungskampagnen an Schu-len.

Mathilde FISCHERund Lucie MOENICK

GCO : Sind die Jugendlichenauch dabei ?

Viele Menschen protestierengegen die Umweltschädender GCO. Aber erreicht dieserLärm die Jugendlichen ?

Bild DNA/Christophe Dorn

Une poubelle mobile pour récolter les déchets alimentaires. L’initiative a été lancée par l’Eurométropole et plus spécifiquement sur la place Saint-Etienne à Strasbourg. Depuis le 29 juindernier, des salariés de la collectivité s’y installent chaque mercredi, de 17 h 30 à 19 h 30, et vendredi, de 7 h 30 à 9 h 30, avec leur remorque tirée par un vélo électrique, sur laquel-le sont disposées trois poubelles dé-diées aux déchets alimentaires, soit cequ’on appelle communément les « restes » (épluchures, coquilles d’œuf, peaux de bananes, restes de repas, mouchoirs, essuie-tout, etc…). L’opération est encore dans sa phase test, pour une période d’un an. Trois mois après son lancement, c’est l’oc-casion de faire un premier bilan.Ahmadi Zemarai, salarié de l’Euromé-tropole, explique que « le Bioclou est centré sur la place Saint-Etienne car il n’y a pas suffisamment de composta-

ge dans le quartier ». Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’initiative commence à porter ses fruits.

En compost« Il y a en moyenne 20 à 25 personnes par jour de ramassage, s’enthousias-me celui qui est en charge des récoltes.L’affluence est plus forte le mercredi

car les horaires sont plus accessibles ».Un chiffre qu’il a pu établir à l’aide d’un compteur manuel, à chaque fois qu’un habitant muni de son sachet en matière cartonnée, distribué lors de la première rencontre avec Ahmadi Ze-marai, s’approche des poubelles mobi-les. Le salarié n’a pas de chiffres exactsconcernant la quantité de déchets ré-

colté, mais il affirme que « ce projet estefficace et récolte beaucoup de dé-chets ». Un pas de plus vers l’écologie,allons-y. Les déchets récoltés sont en-suite déposés au centre de tri Recybio, situé à Colmar, sur une plateforme de compostage. Ils serviront ensuite à fai-re du compost pour enrichir les sols mais aussi pour faire du méthane et ont pour but de diminuer la quantité d’ordures produites par les habitants de la collectivité, de valoriser les dé-chets fermentescibles sous forme énergétique et/ou de compost et de tester la pertinence de la collecte des biodéchets en apport volontaire.Pour Ahmadi Zemarai, ce projet est pour l’instant une « réussite ». Il se veut optimiste : « Il est possible que le projet se développe dans d’autres en-droits de la ville, où il manque des ben-nes pour récolter ce type de déchets. »

Marilou KLEINet Annabelle KEMPF

Bioclou : ça roule pour la collecte des ordures alimentaires

Ahmadi Zemarai et le fameux « bioclou », le vélo qui collecteles déchets alimentaires. Photo J1J/Marilou Klein

L’avez-vous déjà aperçu ?Petit, un peu trapu et plutôtpoilu, le grand hamster d’Al-sace et son écosystème se-raient aujourd’hui menacéspar la création du Grandcontournement ouest (GCO,lire ci-contre) selon Jean-Paul Burget, président del’association SauvegardeFaune Sauvage.Le président indique que ladisparition de cet animalemblème de l’Alsace depuisle XVIe siècle « bouleverse-rait la chaîne alimentairealsacienne, impactant ainsiles habitants de la fauneagricole tels que les perdrixou les lièvres ».Il en appelle au gouverne-ment : « L’État devrait fairedes achats de terrain pour legrand hamster d’Alsace plu-tôt que détruire son écosys-tème. Plus de cultures de blésur pied devraient être plan-tées pour réintroduire lehamster. »

Elinor BLANCHART,Marie JAVOR

et Amélie HEINTZ

Le grand hamster menacé ?

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Il y a une dizaine d’années, lesvendanges pouvaient commencerfin septembre. « Cette année, on avendangé pour la première fois aumois d’août », lance Guillaume Mo-chel. En 2001, le viticulteur succèdeà son père au Domaine FrédéricMochel, situé à Traenheim et Berg-bieten entre les vallées de la Mossiget de la Bruche. Avec dix hectarescultivables au cœur du vignoble dela Couronne d’Or, le Domaine offredes vins d’exception comme le pi-not, le gewurztraminer ou encore leGrand Cru Altenberg de Bergbieten.

Une sérieuse menacePour ce viticulteur, comme pour lesautres, le réchauffement climati-que est devenu une menace quicommence à devenir de plus en plussérieuse. Cela oblige les viticulteursà changer leurs pratiques agricoles.« Le cycle végétatif de la vigne seraccourcit, les vendanges devien-nent précoces et nous diminuons lerognage, c’est-à-dire la taille desvignes, afin de laisser de l’ombreaux raisins durant les périodes lesplus chaudes ».

Plusieurs problèmes se posent faceau réchauffement climatique, com-me la modification des cépages etvins, des arômes ou encore du tauxd’alcool.« Il faudra sûrement planterd’autres cépages adaptés aux vi-gnobles. Pour ne pas avoir des vins

trop riches et alcoolisés nous de-vons récolter plus tôt et les raisinsont souvent des brûlures, ce quiinfluence les arômes des vins. »Dans son domaine, le sol est lourdet marneux, « je ne pense pas quela vigne peut disparaître chez nous,mais les cépages devront être plan-

tés plus au nord avec un climat plusfrais ».Cette année, le temps était sec, leraisin n’a pas pu atteindre la pourri-ture recherchée. Les phénomènesde sécheresse restent connus chezles viticulteurs, « on a des brûluresen été sur les raisins exposés ausoleil direct ». Le manque d’eau estdonc un problème majeur pour lavigne.Les pratiques viticoles devront doncs’adapter. « Au lieu de labourer lessols, on va laisser pousser l’herbeafin de protéger et garder l’humidi-té dans les sols. Cela formera ungenre de paillis, une couverture vé-gétale qui va faire de l’ombre etgarder la fraîcheur plutôt qued’avoir des sols nus cramés », souli-gne Guillaume Mochel.Beaucoup de questions se posentconcernant l’avenir et les prochai-nes récoltes. Même si GuillaumeMochel, totalement accaparé parles vendanges de cette année, n’ypense pas encore, mais il va devoircertainement rapidement se pen-cher sur le sujet.

Lili-Belle SPECHT et Kylian SPEICH

Des vendanges toujours plus précoces

La sécheresse provoque des brûlures sur les raisons exposésdirectement au soleil. Photo J1J/Lili-Belle Specht

L’association Fleurs et Fruits a lesmains dans la terre depuis 1989. Saprésidente Catherine Deckert a orga-nisé une exposition le 6 et 7 octobrevisant à sensibiliser la populationsur l’alimentation. Elle souhaite en-seigner le respect de la nature et desarbres, qui se perd aujourd’hui. Ilest important pour l’associationd’instruire la façon dont on peuttailler les vergers et expliquer com-ment les soigner naturellement.L’association Fleurs et Fruits est fon-dée sur le partage, la coopération etla volonté de montrer une autremanière de s’alimenter et traiter lanature. Le rapport de l’Homme à lanature est primordial, puisque selonelle, notre santé commence par l’alimentation. « L’alimentation estle premier médicament », souligneCatherine Deckert. Autrement ditpour avoir une santé correcte, ilsuffit de bien manger et de prendredes produits non traités.Les objectifs de l’association sontd’ouvrir les yeux au public. « Lespersonnes venant se renseigner sontpour la plupart déjà sensibles à ces

sujets, alors que les jeunes sont lesplus désintéressés ». Elle a mis enplace de nombreuses interven-tions ; des cours de taille, des confé-rences, des cours consistant à étu-dier des feuilles malades, etc. « Onveut être utile aux gens, à la com-mune, à tous », insiste-t-elle.Pour devenir membre il suffit deremplir un bulletin d’adhésion àl’association et de donner une coti-sation de 13 €, elle est ouverte àtous.

Enora WALTER

L’association Fleurs et Fruits bourgeonne à Dorlisheim

Catherine Deckert est la prési-dente de l’association Fleurset Fruits. Photo J1J/Enora Walter

Les abeilles font partie dupaysage. À la campagne,bien évidemment, maisaussi dans les villes. Avecun problème pour ces der-nières, elles ne peuvent passe nourrir en ville correcte-ment et du coup, elles neproduisent pas suffisam-ment.« Cela dépend de la périodede l’année, il y a beaucoupà manger pour les abeillesau printemps mais peu lereste de l’année », expli-que Christophe Koppel, api-culteur à Strasbourg. Cer-tains apiculteurs ont puconstater la disparitiond’une part ie de leursabeilles. La raison ? « Labiodiversité inexistante enville remplacée par del’aménagement encore etencore, la flore est très pau-vre en ville, elle est trèsfleurie mais très pauvre »,souligne Christophe Kop-pel.

Forcément, le comporte-ment des abeilles en estm o d i f i é . « L ’ é t é , l e sabeilles viennent manger lesucre chez nous », nousconfie un boulanger stras-bourgeois de la rue du 22-Novembre. Pour les sauver,certains apiculteurs « nour-rissent les abeilles avecénormément de sucre dansles ruches que les insectestransforment en miel. C’estce qu’on appelle du dopageet cela rend les abeilles ma-lades puisqu’elles ne sontpas censées manger du su-cre en grande quantité. Fa-ce à cela, le règlement de laVille de Strasbourg limitece dopage des abeilles maisen réalité favorise l’apicul-ture industrielle », déplorel’apiculteur strasbour-geois.

Lucas PLACIDO, TimothéPEIGNE, Kemal BABA,

Mehmet SAVAS, Léo POULI-QUEN et Dane BAKANA

Abeilles dopées au sucre

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Créé en 1931, le jardin botanique de Saverne présente la plus grosse col-lection d’orchidées et de fougères du Grand Est. Havre de paix sur les hau-teurs de Saverne, ce « musée vivant »qui s’étend sur trois hectares se dis-tingue par un mode de classement singulier : les plantes ne sont pas classées par leur nom mais par leur continent d’origine. Le jardin est for-mé à la manière d’une mappemonde,et les 2 500 espèces se retrouvent chacune sur son milieu d’origine.

Différents circuits« Le jardin trouve aussi son utilité auprès des étudiants en sciences de lavie, des chercheurs en biologie », ex-plique Pierre Meppiel, le jardinier en chef.La gestion des plantes est différenciéeen fonction du cycle de vie de chacu-ne. Certaines, comme les sarracé-nies, les dionées et les droseras n’ontpas besoin de se développer dans un sol riche en nutriments car elles ont la capacité de se nourrir d’insectes, d’où leur nom : plantes carnivores.

Les orchidées, quant à elles, se déve-loppent dans des sols plus riches en calcaire. Bien qu’elles émergent dansquelques mois, cela n’enlève rien à labeauté du lieu, qui même en autom-ne, garde tout son charme.Il est d’ailleurs possible d’y faire plu-sieurs circuits en fonction du relief et de la configuration des plantes. Le circuit 1-2-3, près de l’entrée, permet au visiteur de voir un imposant bou-leau sur une pelouse à orchidées. Orchis militaire, orchis pourpre, ou encore sabot de Vénus sont leur nom.Dans le pré au fond du jardin, une zone non fauchée depuis une quaran-taine d’années : « le carré perma-nent ». À gauche, dans la descente commence le circuit 2-3 avec un arbo-retum du Japon qui fleurit en août. À la hauteur d’une petite place, on peut emprunter le circuit 3 qui nous mène dans l’arboretum sur la partie inférieure, ou continuer le circuit 2 pour arriver à un magnifique quartierde fougères qui comprend plusieurs espèces des Vosges.Plus loin, des pieds de gentiane jaune

dont la racine est utilisée pour la préparation de boissons apéritives. On y trouve une tourbière avec des plantes carnivores, ainsi qu’une zonehumide et un bassin qui possède une belle orchidée asiatique. Tout au longdes chemins, des écriteaux avec le nom des espèces correspondantes

sont indiquées. « Certaines person-nes sont déroutées par la présence d’étiquettes au milieu de la végéta-tion, c’est une manière d’éveiller les consciences et de faire regarder les plantes différemment », selon Pierre Meppiel.

Hélory LUANGO

Le jardin botanique de Saverne présente la plus grosse collec-tion d’orchidées et de fougères du Grand Est.

Photo J1J/Hélory LUANGO

C’est un jardin extraordinaire… À Saverne

L’avenir de la planète nous concernetous. Depuis un an, l’association os-twaldoise Happy Earth Now (Terre heureuse maintenant) a déjà réuni plus de 4 000 personnes lors de ses conférences. Son président Guillau-me Corpard prend la parole devant lepublic pour la planète, les Hommes et les animaux et présenter l’impact de l’élevage sur l’environnement. « Aujourd’hui, si on veut être écolo, prendre son vélo, économiser l’eau en se brossant les dents et poser des panneaux solaires, ce n’est plus suffi-sant. Il faudrait également prendre des décisions concernant notre ali-mentation et notamment la consom-mation de viande », explique-t-il.

Sensibiliser et informer« On fonce vers un mur écologique »,s’inquiète-t-il avant d’ajouter : « On doit végétaliser notre assiette tout d’abord pour l’écologie mais égale-ment pour notre santé, et pour les animaux ». À travers sa conférence, il nous offre une vision d’ensemble sur l’élevage. Ce qu’il se passe derriè-

re notre assiette et ce qu’entraîne notre consommation. Sensibiliser et informer sans jugement et avec bien-veillance, ce sont les valeurs mises au cœur de l’association et des pro-jets qu’elle développe ; « On s’adres-se au grand public et on touche de plus en plus d’enfants », s’enthou-siasme Guillaume. « On a beaucoup de projets artistiques et pédagogi-ques. On aimerait sensibiliser dans les écoles, collèges et lycées », affir-

me-t-il ensuite. Mais les enfants ne sont pas les seuls à bénéficier des réflexions de Guillaume Corpard. Ce dernier s’adresse aussi aux plus grands dans son livre Un cri pour la Terre et dans sa conférence Fini l’âgebête. À travers sa musique My life is aCage et son film du même nom, il nemanque pas d’arguments pour faire passer son message de paix. « On parle aux gens de cœur à cœur, le butn’est pas de les faire culpabiliser

mais de les sensibiliser, de les infor-mer », lance-t-il.L’association organise également des ateliers de cuisine végétale et des actions de nettoyage de la natu-re. « Ils sont ouverts à tous et chacuna un rôle à jouer. On peut être le changement que l’on veut voir dans le monde », affirme encore Guillau-me Corpard. Happy Earth Now nous invite tous à agir à notre échelle, et contribuer à un changement positif pour l’environnement, les animaux et nous-même. « Nos actes ont un réel impact, nous sommes ce que nous mangeons », veut faire com-prendre le conférencier. Ces actions nous permettent de faire le lien entrenotre consommation et son impact et de nous remettre en question.Après sa participation aux salons al-saciens Biobernai et Hygiane, l’asso-ciation tiendra un stand à l’Alsace Vegan Festival ce dimanche 14 octo-bre au centre socioculturel l’Escale de Strasbourg. Guillaume Corpard y donnera sa conférence à 14 h.

Nolwenn Truxler

« Fini l’âge bête ! »,une conférence de Guillaume Corpard

Guillaume Corpard (à g.) aux côtés de bénévoles de sonassociation Happy Earth Now. Photo J1J/Nolwenn Truxler

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CultureJOURNALISTE D'UN JOUR8

Hier matin, les élèves de termina-le économique et sociale du lycéeNotre-Dame de Strasbourg sesont intéressés au thème de laculture.Voici les participants :Sarah Bastian, Bastien Batt, Mar-gaux Bellot, Dylan Bonneville,Amaury Burtscher, Lily-RoseCheaibi, Alice Coué, Arno De San-tis, Antoine Doerr, Florian Dury,Chloé Ehling, Lou Gautier, Mathil-de Gautier, Matthieu Gauraud,Lucas Grognard, Marie Gruss,Tom Gutedel, Tim Hoepfner, LisaImmler, Roni Iscen, Pierre Jou-choux, Zoé Lain, Élise Leconte,Hugo Léopold, Juliette Masciotti,Victoria Nicolas, Sheldon Saven,Thelma Schissler, Emy Strebler,Jeanne Sur, Émilie Touron-Pas-quier, Auriane Viola, Lucas Vo-gler, Jacob Werckmann, MatthieuWieser, Najwa Yahyoui, Guillau-me Acker, Asena Bardarkci, Ma-non Bour, Julie Cantin, ClaraCharpentier, Lucie Colin, MarinaDa Silva, Loïck Dufour, RayaneFeriate, Jessie Hamada, Adèle

Hinderer, Emma Hornecker, Vic-toria Hubler, Ophélie Jacoberger,Charles Lemaire, Dimitry Mon-blanc, Camille Monterastelli, Bra-him N’Diaye, Louise Rondel-Le-Ni-nan, Louise Rossignon, Théo

Senesane.Professeurs encadrants : RachelChanal (sciences économiques etsociales) et David Cardey (histoi-re-géographie).Équipe technique : Jonathan

Bringel et Jordan Herolt (lycéeCharles-Pointet de Thann).Journalistes : Catherine Chenci-ner, Christelle Didierjean et Auré-lie Feix.Responsable de site : Céline Mey.

L’équipe J1J de Sélestat

Hier, les lycéens strasbourgeois de Notre-Dame se sont glissés dans la peau de journalistes àSélestat. Photo L’Alsace/Aurélie Feix

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Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 9

50 000 visiteurs attendus sur plus de 200 événements se déroulant dans 26 villes. Trois données qui caractérisent le festival des Journées de l’architectu-re (JA), coordonné par la Maison euro-péenne de l’architecture de Stras-bourg. Cette manifestation de plus d’un mois est transfrontalière. Elle se déroule actuellement autant en Fran-ce, dans les contrées alsaciennes, qu’en Suisse du nord-ouest ou en Alle-magne, dans le Bade-Wurtemberg. Par exemple ce 12 octobre, une mini-visite des Docks autour du Shadok à Strasbourg aura lieu en compagnie deson architecte. Et samedi, un parcoursvélo sera proposé dans le quartier strasbourgeois du Neudorf.La liste des événements est disponibledans la langue de Molière et dans cellede Goethe. Le planning est égalementaccessible via une application mobile spécialement développée, Canal Ar-chi.La structure fédère des associations qui organisent presque toutes les ma-nifestations. Interviennent ensuite les partenaires, l’événement étant finan-

cé à 45 % par des acteurs publics, comme l’État ou les collectivités, et à 55 % par des acteurs privés. « C’est une particularité de ce festival », indi-que Julia Dumay.Cette dernière est la nouvelle directri-ce de la Maison européenne de l’archi-tecture de Strasbourg, en poste de-puis juin. Elle aime être sur le terrain, au contact du public et des porteurs deprojets. Franco-allemande, elle a suivi un cursus à l’Institut d’études politi-ques de Paris, avant de se spécialiser dans le management culturel, en lien avec l’international et le transfronta-lier.L’objectif de Julia Dumay est de mettrel’architecture à la portée du grand pu-blic, en faisant connaître les inten-tions qui se cachent derrière chaque construction. Le festival est donc gra-tuit à 99 %.Le souhait est également d’axer sur l’attractivité de l’événement dans l’espace rhénan. Un des buts est aussiqu’un résident allemand traverse la frontière pour venir voir une exposi-tion ou une manifestation en France,

et vice-versa.Pour compléter cet éveil à l’architectu-re, une dimension ludique est mise enœuvre à travers des « workshops ». Il s’agit d’ateliers où les plus jeunes peu-vent concevoir leurs propres projets, en lien avec un concours. Ainsi, des élèves de la maternelle à la terminale soumettent des projets d’architecture

en rapport avec un thème défini.Cette année, la 18e édition des JA bat son plein. L’organisation doit être bou-clée longtemps à l’avance, parfois deux ans avant la manifestation.

Lucie COLIN, Louise ROSSIGNONet Lucas VOGLER

SURFER www.europa-archi.eu

Julia Dumay montre l’éphéméride réalisée avec les œuvresprésentées au concours. Photo J1J/Louise Rossignon

L’architecture dans tous ses états

Cet été, le bâtiment de l’ancienne ma-nufacture de tabac de Strasbourg a été temporairement aménagé en un lieu convivial, de rencontres et de dé-couvertes. Le site est en constante transformation, dans un décor de ma-tériaux de récupération qui rend hom-mage à son passé industriel et avec une organisation écoresponsable.Les Strasbourgeois ont ainsi pu le re-découvrir. La nouvelle Manufakture a accueilli, de mai à septembre, des fa-milles venues profiter de la plage amé-nagée ou déjeuner aux différents foodtrucks. Il y avait également un écran géant sur lequel ont été retransmis des matchs du Racing Club de Stras-bourg et de la Coupe du monde de football.Le soir, les familles laissaient place à laforte communauté étudiante du quar-tier de la Krutenau pour des concerts dans deux salles, électro pour l’une, latina et RnB pour l’autre. Ils ont éga-lement pu profiter d’événements par-ticuliers, comme un défilé de mode des Galeries Lafayette.La Manufakture s’inscrit aussi dans

divers événements organisés par la Ville de Strasbourg. Comme le festival Contre-temps, en juillet, qui a mis en avant la musique dans différents lieuxde la ville, ou une exposition sur le quartier de la Krutenau, qu’elle a ac-cueillie dans sa galerie éphémère, la

Manufaktory.Parmi les artistes exposés, Stéphanie-Lucie Mathern, présentée par le gale-riste strasbourgeois, Bertrand Gillig. « C’est une peintre que j’ai lancée il y adeux ans, pour laquelle j’avais déjà monté une exposition collective, ainsi

qu’une exposition personnelle. Une connaissance a beaucoup aimé son travail et lui a donc proposé d’exposerà la Manufakture. » Aux côtés de la vingtaine d’œuvres de Stéphanie-Lu-cie Mathern étaient également pré-sentées des sculptures et des photo-graphies d’autres artistes.« L’art contemporain, l’art de nos jours, les artistes vivants, ce ne sont pas que des tableaux, il y a aussi de la sculpture, du dessin, de la photo… Lesthèmes principaux sont liés à l’archi-tecture, aux paysages, à la mémoire, au temps qui passe, des thèmes par-fois complexes », dit Bertrand Gillig. Cet été, « nous avons pu atteindre un public curieux et plus jeune qui n’est pas habitué à l’art contemporain », seréjouit le galeriste qui tire un bilan positif de cette expérience.Le bar éphémère ne sera pas recon-duit. En effet, l’espace accueillera la faculté de sciences de la terre, ainsi qu’une auberge de jeunesse.

Lisa IMMLER, Dylan BONNEVILLE, Jacob WERCKMANN

et Arno DE SANTIS

Une parenthèse culturelle à La Manufakture

La plage éphémère de la manufakture, cet été. DR

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CultureJOURNALISTE D'UN JOUR10

La Maîtrise de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg sera prochai-nement en concert, dimanche11 novembre à 16 h, à l’invitationdes Artisans de paix, un program-me national pour la commémora-tion du centenaire de la fin de laGrande Guerre. Le concert rassem-blera six chœurs composés de 220choristes de l’association des Pe-tits chanteurs d’Alsace, à l’églisecatholique Saint-Pierre-le-Jeune àStrasbourg. Sébastien Hulard, ad-ministrateur de l’école maîtrisien-ne, espère remplir l’église, soitréunir au moins 500 personnes.Lors du concert sera créée uneœuvre commandée pour l’occa-sion au compositeur Bernard Lien-hardt, intitulée La paix.Ce sera l’occasion pour les jeuneschoristes alsaciens, issus des maî-trises de Haguenau, Strasbourg,Colmar et Mulhouse, de se rencon-trer lors des répétitions et du con-cert public, de passer une journéeensemble et de partager leur pas-

sion pour le chant choral. Les pe-tits chanteurs ne se réunissent passeulement en Alsace, mais aussipartout en France, en Île-de-Fran-ce, Moselle, Provence, dans lesAlpes ou sur La Côte d'Azur, pourtransmettre par leurs voix un mes-sage de foi, d’engagement et d’es-pérance face à toutes les injusti-ces.Selon Sébastien Hulard, « à l’ima-ge des Petits chanteurs à la croixde bois qui avaient été déclarés"petits messagers de la paix" par lepape Jean XXIII, les Petits chan-teurs sont les ambassadeurs de lapaix. Leurs missions principalessont de chanter l’amour, la frater-nité et la tolérance ». Les jeuneschanteurs, s’ils ont des disposi-tions particulières pour le chantchoral, peuvent être intégrés à cesmaîtrises dès le CE2, sans distinc-tion sociale et religieuse. SelonSébastien Hulard, « la Maîtrise dela cathédrale contribue à sa viemusicale et assure régulièrement

l’animation liturgique ».L’événement musical du 11 no-vembre, placé sous l’égide de laFédération française des petitschanteurs, de la Direction diocésai-ne de l’enseignement catholique

d‘Alsace et de l’association des pa-rents d’élèves de l’enseignementlibre, sera gratuit et ouvert à tous.

Julie CANTIN, Lou GAUTHIER,Pierre JOUCHOUX

et Amaury BURTSCHER

La Maîtrise de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg sera enconcert le 11 novembre. DR

Des Petits chanteurs d’Alsaceartisans de paix

L’exposition temporaire Au nomd’Hippocrate, présentée par leCentre européen du résistantdéporté, est ouverte au publicjusqu’au 15 juin 2019 au campdu Struthof, à Natzwiller, dansla vallée de la Bruche. Il s’agitd’un ensemble de huit peintu-res et de dessins qui évoquent ladéportation de sept médecinsde plusieurs pays d’Europe dansce camp de concentration nazi,entre 1933 et 1945. L’ensembledes œuvres représentent dedeux manières différentes leursexpérimentations médicales.Les peintures de l’artiste Angéli-que Bègue les dénoncent demanière originale, en attri-buant à chacun un animal ca-ractéristique de son statut ausein du camp. Parmi ses ta-bleaux, une représentationd’un détenu tenant la maind’un squelette symbolise le lienentre le prisonnier et la mort.Toute l’originalité de l’artiste seretrouve dans son choix de re-présenter, par exemple, un mé-decin déporté avec une tête de

pieuvre et le cobaye avec unetête de chien.Édouard Steegmann, quant àlui, présente dans ses dessinsune vision plus classique de cesviolentes expériences. Il repré-sente notamment des déportés,en mettant l’accent sur leursblessures et leurs souffrances

qui se traduisent sur leur visa-ge.Les artistes se sont appuyés surdes témoignages de déportésoriginaires d’Europe. À celas’ajoute la diffusion du film Pri-sonnier 9157, réalisé par AndréElias et Emmanuelle Vandycke.Film qui porte sur la déporta-

tion du Dr Georges Boogaertsqui a lutté contre la déshumani-sation des camps de concentra-tion. « Ces œuvres visent à dé-n o n c e r l e s e x p é r i e n c e smédicales pratiquées par desmédecins déportés sur lesautres prisonniers. Un sujet en-core méconnu et qui devraitêtre mis en lumière, alors qu’onparle beaucoup des expériencesdes médecins nazis, souventbien documentées », affirmeSandrine Garcia, 45 ans, char-gée de l’animation pédagogi-que et culturelle au Centreeuropéen du résistant déporté.Aucune photographie risquantde heurter la sensibilité des plusjeunes n’est exposée. L’entréeest libre et accessible à tous lespublics. « Chacun en tire sonavis. L’exposition montre cequ’un homme a pu faire à unhomme », conclut SandrineGarcia en évoquant le messageque veut transmettre cette ex-position.

Élise LECONTE, Emy STREBLERet Victoria NICOLAS

Hippocrate au Struthof

L’une des peintures originales de l’artiste Angélique Bègueprésentées dans le cadre de cette exposition. DR

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Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 11

Objectif Top chef revient après plusd’un an d’absence sur nos écransde télé. Il s’agira de dénicher celuiou celle qui intégrera la brigade dePhilippe Etchebest pour l’émissionTop chef. Ce programme culinairesera diffusé sur M6 dès le lundi22 octobre, à 18 h 40. Le public ydécouvrira l’Alsacien Fabio Jolbert.Ce Holtzheimois de 18 ans s’estpassionné pour la cuisine dès sonplus jeune âge. « J’ai toujoursaimé les bons plats cuisinés par mamère », explique-t-il. Actuellementen deuxième année de bac procuisine à Illkirch, il affirme que « lapassion et l’investissement per-sonnel sont le moteur de ce métiertrès exigeant ». C’est ce qu’il expé-rimente dans le cadre de sa forma-tion en alternance au sein du res-taurant Le Rosenmeer, à Rosheim,sous la houlette du chef HubertMaetz.Fabio Jolbert est devenu Meilleurapprenti du Grand Est en 2017,puis il a terminé 4e lors de la finalenationale du concours du Meilleurapprenti de France, à Paris. C’est làqu’il s’est fait remarquer par laproduction de M6 et qu’on lui a

proposé de rejoindre l’aventured’Objectif Top chef. Il devra y af-fronter plusieurs candidats sur dif-férents exercices techniques culi-naires.Selon le jeune cuisinier, ce typed’émissions peut inciter le public àconsommer autrement et à « utili-ser des produits simples et frais ».

Ophélie JACOBERGER,Louise RONDEL-LE NINAN

et Camille MONTERASTELLI

Fabio Jolbert, un cuisinier au top

Fabio Jolbert a participé à di-vers concours culinaires. DR

Xeya_tv fait partie de cette nou-velle vague d’internautes qui selancent dans le « stream ». Il y asept mois, cette mère au foyer de25 ans, qui vit à Abbeville (Som-me), a décidé de jouer à des jeuxvidéo en ligne devant un public.Son favori du moment : Fortnite,qui touche actuellement environ100 millions de joueurs à traversle monde.Cela est possible grâce à Twitch,une plateforme qui permet aux« streamers » de partager leurspassions en direct : jeux vidéo,musique, dessin, talk-shows…Certains utilisateurs réussissentà devenir joueurs professionnels,voire stars mondiales, commel’Américain Ninja. Ce dernier réu-nit, en moyenne, 100 000 inter-nautes par live. Un chiffre quimontre déjà l’influence incontes-table de ce réseau sur les habitu-des des « viewers ».Xeya_tv veut faire de sa passionpour les jeux vidéo un métier.Mais cela est difficile. Déjà, parceque d’autres femmes n’hésitent

pas à mettre leurs charmes enavant pour f idél iser leurs« viewers » et générer des donspécuniaires. « Je trouve cela trèsvulgaire. Cela donne une mau-vaise image des streameuses »,note Xeya. Elle confie aussi « nepas être prise au sérieux » dansce milieu et « avoir souvent droitaux insultes », parce qu’elle estune femme. Pour l’heure, ellecontinue de travailler commeserveuse, car elle ne peut pasencore vivre de sa passion.

Roni ISCEN,Rayane-Nour FERIATE

et Matthieu WIESER

Une femme dans le milieudes jeux vidéo

Depuis le début du mois, cer-tains directs de Xeya_tv ontduré jusqu’à treize heures encontinu. Capture d’écran Twitch

« J’ai commencé à créer mes vête-ments car je ne trouvais pas demarque qui me plaisait dans lesmagasins », explique MatthieuRuiz, 25 ans, le fondateur de lamarque Fraiche, créée en 2012.Pour son nom, le Strasbourgeois avoulu quelque chose ayant du senset qui sonne bien. « Le concept deFraiche est de proposer un regardneuf et contemporain, basé sur unstyle et inspiré des gens de la viequotidienne, ainsi que de plusieursarts tels le cinéma ou la musique »,précise le créateur.« Ma nouvelle collection, Hardsty-le, raconte l’histoire d’un groupede jeune, hyperactifs et hypercréa-tifs. Le problème c’est qu’ils gran-dissent dans un monde qui peutvite être étouffant et fermé parmoments, ne les laissant pas s’ex-primer comme ils aimeraient. Ilsdécident alors de se créer leurspropres codes, leur propre mon-de », précise Matthieu Ruiz.Le couturier ne suit pas le modèletraditionnel de la mode avec descollections saisonnières. Le créa-teur aspire à l’instauration de peti-

tes collections qui vont s’imbriquerles unes dans les autres afin decréer une grande et même histoire.Dans ses dernières créations, onretrouve un univers futuriste, fluoet non genré, pour contraster avecla morosité du quotidien.Ce créateur ne s’arrête pas au desi-

gn de vêtements. Pour sa collec-tion « Hardstyle », il a égalementréalisé une mixtape, une compila-tion de ses compositions musica-les. De plus, une idée plus ambi-tieuse trotte dans la tête de cejeune styliste talentueux : conce-voir une série de vidéos autour de

sa collection.Pour Matthieu Ruiz, l’objectif decette année est vraiment « d’affir-mer le style de la marque, d’êtrecréatif sans limite ou sans contrain-te économique ».Le monde de la mode est l’un desmilieux les plus difficiles pour sedémarquer. Pour le créateur deFraiche, « il faut juste rester soi-même et ne pas fixer de limite à sacréativité. Il faut quand mêmeavoir une vision et un concept fortpour créer, tout en gardant uneligne directrice ».Ancré dans la culture de la modestrasbourgeoise, il commence à setrouver à l’étroit dans la capitaleeuropéenne où il a aimé monterdes événements, des défilés, descollaborations avec des marques,avec différentes boutiques. Maisdésormais, Matthieu Ruiz est partitenter l’aventure parisienne pourmieux se faire connaître. En tantque jeune acteur culturel, il veutvivre « d’amour et d’eau Fraiche. »

Clara CHARPENTIER,Jessie HAMADA

et Théo SENESANE

Fraiche, la mode dans le vent

Un des modèles de Matthieu Ruiz pour sa nouvelle collection« Hardstyle ». DR

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CultureJOURNALISTE D'UN JOUR12

Le Salon européen des métiers d’artRésonance[s] ouvre ses portes pourla 7e année consécutive, du 9 au12 novembre, au Wacken à Stras-bourg. Organisée par la Fédérationrégionale des métiers d’art d’Alsace(Fremaa), cette édition met à l’hon-neur le Japon pour célébrer le 160e

anniversaire des relations franco-ja-ponaises et ainsi faire découvrir lesrichesses culturelles de ce pays. Lesvisiteurs pourront découvrir 206 ar-tisans d’art, dont 29 viennent del’étranger. « Il n’y a pas de standsou d’exposants qui attirent plus qued’autres. Tout dépend de la sensibi-lité de chacun », précise Elisa Bae-hl, chargée de presse de la Fremaa.La Fondation du Japon a choisi Réso-nance[s] comme l’un des tempsforts de sa tournée nationale etprésentera l’artisanat et les métiersd’art japonais de la préfectured’Akita sur le thème du bois. Unmatériau dont les Japonais se sonttoujours sentis très proches et quiest, pour eux, synonyme d’enrichis-

sement. Seize ateliers présenterontle travail de laque, d’ébénisterie,de teinture sur bois ou le mouchara-bieh kumiko (NDLR assemblage debois sans clou). Des démonstrationsde kumiko, des dégustations dematcha et un « kimono show », ain-si que des conférences complètentle programme de l’invité d’hon-neur.Plus largement, plus de 50 métiersseront représentés lors de ce salon,du verrier à l’ébéniste en passantpar le céramiste et le joaillier. L’ob-jectif étant de permettre au public,quels que soient ses centres d’inté-rêt, de découvrir des métiers qu’ilne connaît pas forcément. Parexemple, des ateliers pour les plusjeunes seront mis en place pourqu’ils puissent « mettre la main à lapâte et s’éveiller à des métiers in-connus », complète Elisa Baehl.« Les artistes exposeront certainesde leurs créations à des prix aborda-bles. Il s’agit d’aller plus loin que lemythe des créations artisanales

hors de prix », promet-elle.Diverses structures de formation se-ront aussi présentes sur le salonpour permettre à des étudiants d’apprendre les savoirs et savoir-fai-re rares de ces métiers d’art, peurépandus dans les filières classi-ques. En outre, le salon offre lapossibilité aux étudiants de l’année

dernière d’exposer leurs créations.Sheldon SAVEN

et Émilie TOURON-PASQUIER

Y ALLER Résonance[s], du 9 au12 novembre 2018 au Wacken àStrasbourg. Tarif : 7 €, 5 € le lundi,gratuit pour les moins de 18 ans etles étudiants.

Invité d’honneur, Morita Tategu, artisan kumiko. DR

Salon Résonance[s] : quand le kumiko se mêleà l’art européen

Début novembre, l’associa-tion Tôt ou t’Art devrait pré-senter à ses adhérents unspectacle, Du rêve que futma vie, de Camille Trouvé etBrice Berthoud, alias Les an-ges au plafond, avec la colla-boration de Schiltigheim Cul-ture. Ce spectacle mettra enscène la vie de la sculptriceCamille Claudel dont la car-rière a été brisée par un in-ternement psychiatrique. Ony retrouvera le parcours de lasculptrice depuis le début desa rencontre avec AugusteRodin jusqu’à une mort qua-si-anonyme. Du rêve que futma vie mélange théâtre, ma-r i o n n e t t e s e t m u s i q u e .Ouvert à toutes les tranchesd’âges, ce spectacle sera ré-servé aux membres de l’asso-ciation.À chaque représentation, lesbénévoles de l’associationproposent une reconnaissan-ce des lieux permettant, auxplus petits notamment, de sefamiliariser afin de ne pas

être impressionné au mo-ment du spectacle.L’association Tôt ou t’Art, àl’origine de cet événement, aété créée en 2001 sous l’im-pulsion de la loi de 1998relative à la lutte contre lesexclusions. Sa mission est desoutenir les structures cultu-relles, sociales et médico-so-ciales sur l’ensemble du ter-

ritoire alsacien dans la miseen place de projets artisti-ques et culturels à destina-tion des personnes en diffi-culté. « L’association relie etanime un réseau de plus de90 établissements culturelsen Alsace qui sont engagésdans la démocratisation cul-turelle et entretient égale-ment un réseau de 290 struc-

tures s ignata i res d ’unecharte affirmant le droit à laculture pour tous et organi-sant leur collaboration »,précise Céline Loriotti, coor-dinatrice de l’association Tôtau t’Art. Et d’ajouter : « Cesstructures sociales accompa-gnent 57 000 personnes endifficulté sociale, dont prèsd’un quart est en situationde handicap. Ce peut êtreaussi des personnes en situa-tion défavorable, en décro-chage scolaire, placées enfoyer ou à la recherche d’unemploi. Chaque cas est diffé-rent. »Tôt ou t’Art, soutenue parl’État et des collectivités lo-cales, participe aux politi-ques de démocratisation cul-turelle, d’inclusion et decohésion sociale. Elle encou-rage la création de projetsdéveloppant une interactionentre les publics en insertionet un lieu.Sarah BASTIAN, Marie GRUSS

et Matthieu GOURAUD

Tôt ou t’Art, un lien pour la culture

Des membres de l’association réalisant une activité proposéepar Tôt ou t’Art. DR

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Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 13

La Maison des potes, une association située près du stade de la Meinau à Strasbourg, collabore avec plusieurs centres socioculturels, tels ceux de la Meinau et du Neuhof, pour mener à bien différents projets, comme des repas intercommunautaires. « Cette association a pour objectifs d’aider, de pousser à l’entraide et d’informer. Elle lutte notamment contre toute for-me d’inégalité sociale, contre l’homo-phobie ou bien le racisme, quel que soit le milieu social, l’âge, le sexe ou l’orientation sexuelle », précise Jean-Luc Kaneb, le directeur de la Maison des potes.

Le début d’un projet plusglobal

La prochaine action de cette associa-tion est un projet culturel : le Stamm-tisch numérique. Pour la première fois, l’association prévoit de réunir des personnes âgées et isolées, vivantà l’écart du progrès technologique, autour d’un café, un thé et une pâtis-serie. Le temps d’un après-midi, le 25 novembre prochain, l’association offrira une initiation au numérique. « Les personnes âgées ne sont sou-vent pas au courant des dernières mises à jour administratives mises en place par le gouvernement, il est né-cessaire pour tous désormais de sa-voir utiliser une tablette, un ordina-teur ou même certains smartphones dotés des dernières technologies, ne serait-ce que pour faire sa déclaration d’impôt », complète Jean-Luc Kaneb. En effet, de plus en plus de services publics sont désormais en ligne et parconséquent dématérialisés.Ce projet numérique est totalement gratuit et ouvert à tous. Néanmoins, pour que les personnes âgées soient dans les meilleures conditions d’ap-

prentissage possibles, le nombre de place est limité. Ce Stammtisch numé-rique a été rendu possible avec la motivation de Jean Luc Kaneb et son équipe, grâce à l’aide financière de la ville de Strasbourg.Pour Jean-Luc Kaneb, ce premier Stammtisch numérique est le début d’un projet plus global qu’il souhaite-rait élargir à d’autres centres sociocul-turels de la ville. Il faudra pour cela attirer plus de jeunes bénévoles ou deservices civiques qui pourraient parta-ger leurs connaissances en matière detechnologie. « Mon intention est de favoriser l’insertion des personnes âgées en marge de cette nouvelle so-ciété numérique, tout en créant des liens intergénérationnels », conclut Jean Luc Kaneb.

Lily-Rose CHEAIBI, Jeanne SURet Najwa YAHYAOUI

Y ALLER Stammtisch numérique, le25 novembre de 14 h à 16 h à la Resu,au centre socioculturel du Neuhof àStrasbourg.

Le stammtisch numériquede la Maison des potes

. Photo J1J/Lily-Rose Cheaibi

L’association Saudades de Por-tugal donnera sa représentationmensuelle le 20 octobre pro-chain, sur le thème d’Hal-loween, au centre sportif d’Obe-rhausbergen. Au programme :danses, chants et animationsdans l’ambiance conviviale etchaleureuse du Portugal. Le toutsuivi d’un repas aux saveurs duSud.Laura Gonçalves, 17 ans, partici-pera aux festivités. Elle estmembre de l’association et dan-se tout au long de l’année, ac-compagnée des autres adhé-rents. Comme elle, les jeunesqui intègrent la structure ont« la volonté de représenter lestraditions et les coutumes duPortugal via des danses folklori-ques ».Saudades de Portugal est activeen Alsace depuis 1994 et compteactuellement 60 membres. Cesderniers préparent des représen-

tations qui ont lieu toute l’an-née.Les membres sont mobiliséspour préparer la soirée du 20 oc-tobre. Ils assureront, notam-ment, le service du repas tradi-t i o n n e l p r o p o s é a u xparticipants.Ces danseurs, chanteurs et ad-hérents sont à l’initiative de lamanifestation, durant laquelledivers chants et plusieurs dan-ses seront présentés au public.Deux chanteurs portugais ani-meront aussi la soirée.Les spectateurs sont invités àvenir déguisés ou grimés, afind’entrer pleinement dans le thè-me d’Halloween. Ils devrontaussi réserver leurs places.

Marina DA SILVA,Dimitry MONBLANC,

Guillaume ACKERet Emma HORNECKER

RÉSERVER au 06.10.14.90.31.

Esprit portugais pour Halloween

L’association organise aussi chaque année un festival, en mai. DR

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Vie associativeJOURNALISTE D'UN JOUR14

Les élèves de la classe de termi-nale TS1 du lycée Kirschleger deMunster : Émilie Aguiar-Grenu,Lou Bezannier, Carole Biechy, Eliot Bockmeyer, Océane Devin,Lina Diringer, Edris Frayeh, Ma-non Gallmann, Marie Gander, Li-sa Groff, Baptiste Gueth, ChloéHöltl, Raphaël Jacquelin, Matyl-de Leisser, Olivier Martin, JustineMissenard, Alex Munier, ClaraNicoud, Tom Otter, Héloïse Pari-sot, Maxime Poggio, MaximeRumpler, Julia Scharwatt, Floren-ce Sirop, Pauline Sobieraj, Aman-dine Vecchi, Louise Vire, ClaraWehrey, Titouan Wendling.Les élèves de la classe de termi-nale TLES2 du lycée Kirschlegerde Munster : Cécilia Bikoko,Rayan Dozzi, Marie Dussel, Em-ma Freydrich, Emma Hoffer, Mor-gane Miclo, Yann Muller, AnnaUhmann, Louis Weigel, Noé An-dré, Marie Basso, Laly Bastianini,Thomas Baudouin, Liam Belle,Philemon Claude-Bronner, Caro-le Guillaume, Olivia Jager, Amé-lie Jenny, Lionel Kempf, Amélie

Klingenstein, Axel Maechler, Hu-go Maurer, Emma Nicoud, ZitaPaccoud, Manon Parmentier, Jo-hana Pylypiw-staub, Guillaume Romana, Amandine Thibaud,

Carlos Tur, Agathe Vossah, Tho-mas Zitzer, Camille Zwick.Professeurs : Anne-Liz Drouot,Nathalie Chardon, MatthiasHerrgott.

Équipe technique : Axel Fischer,Dylan Ficarelli.Journalistes : Mathieu Lerch,Marie-Lise Perrin, Jean-Paul Freyet Alice Herry.

L’équipe J1J de Colmar

Les élèves du lycée Kirschleger de Munster, qui ont participé hier à l’opération J1J sur le site deColmar. Photo L’Alsace/Alice Herry

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Vie associative JOURNALISTE D'UN JOUR 15

La Cimade est une associationnationale qui s’occupe del’accompagnement des mi-grants en France, parmi eux,certains sont mineurs. Cetteassociation s’intéresse, entreautres, à leur insertion en mi-lieu scolaire. Trois questions àJean Lefort, bénévole respon-sable de l’accueil des mi-grants mineurs isolés à la Ci-made.

Que pouvez-vous dire de l’accueil des mineurs ?Les mineurs isolés (dits mi-neurs non accompagnés) sontpris en charge par l’ASE (Aidesociale à l’enfance) qui s’oc-cupe de tous les orphelins, ouenfants soustraits à la gardede leurs parents pour mal-traitance. Encore faut-il queleur minorité soit reconnue cequi n’est pas toujours évi-dent. À 18 ans, ils sont sou-vent mis à la porte et leur sortdépend de l’âge auquel ilssont arrivés en France. Avant16 ans, ils obtiennent un titrede séjour mais cela ne suffit

pas pour assurer la subsistan-ce quotidienne surtout s’ilssont toujours scolarisés. Pourles mineurs avec leur famille,la situation est différente etdépend beaucoup de la situa-tion des parents. De toute fa-çon, un mineur ne peut pasêtre expulsé ou ne peut pasl’être sans ses parents.

Poursuite des études recommandée

Comment se passe l’intégration des mineurs dans le milieu scolaire ?L’intégration des mineurs enmilieu scolaire est relative-ment simple. Avant 16 ans, lascolarité est obligatoire.Après 16 ans, la France estsignataire d’une conventionqui recommande la poursuitedes études si le jeune en a lacapacité.

Parlent-ils français à leur arrivée en France ? Sinon, comment font-ils pour suivre

les cours ?S’ils ne parlent pas français àl’arrivée, il existe des classesd’adaptation qui fonction-

nent plutôt bien. Au boutd’un an, ils réintègrent le sys-tème classique. Certains ontété peu scolarisés voire pas dutout entraînant des problè-mes d’intégration. Mais le casest plutôt rare.

Cours de françaisen langue étrangère

Ensuite, si leur niveau en fran-çais est insuffisant, ils peu-vent s’adresser à des associa-tions qui donnent des coursde français en langue étran-gère ou parfois au sein de leurétablissement scolaire avecdes professeurs qui les sou-tiennent.Mais que deviennent - i l saprès ? Jean Lefort expliquequ’une fois la majorité attein-te pour ces jeunes, ils doiventse battre avec un certain nom-bre d’acteurs pour une pour-suite des études ou l’insertiondans la voie professionnelle.

Propos recueillis parFlorence SIROP

La Cimade intègre les mineurs isolés

Jean Lefort, responsable del’accueil des migrants mi-neurs isolés. DR

Les collectes de sang demandent uneimportante préparation de la part deséquipes bénévoles et des membres des amicales comme celle de Wihr-au-Val. Rencontre avec la présidente Anne-Christine Baudouin et une don-neuse.La préparation se fait en plusieurs étapes. Quatre réunions de comité sont organisées avant chaque collec-te. Le comité est représenté par 11 personnes. Les dates de réunions sontimposées par l’Établissement Fran-çais du Sang. Ces réunions servent à notamment à choisir les repas offertsaux donneurs. « C’est moi qui coor-donne plus ou moins tout ce qui est affaires et distribue les tâches », expli-que la présidente, Anne-Christine Baudouin.

Un concours de poésie

Il faut promouvoir les collectes. Des banderoles sont installées, dans qua-tre villages où il n’y pas d’amicale, il ya aussi des panneaux, des affiches dans les commerces, des annonces

sur des radios comme Azur FM, Flor-FM ou Topmusic, sur Facebook et dans les journaux locaux. La présiden-te précise : « Je me rends à la mairie et demande la liste des jeunes qui vont avoir 18 ans dans l’année puis jefais un courrier pour les sensibiliser aux dons ». La promotion se fait aussià l’école primaire de Wihr-au-Val.

« Nous avions organisé un concours de poésie avec les enfants, ils avaientrédigé une poésie sur le don. »La donneuse Nathalie, enthousiaste, glisse : « Nous sommes bien informésdes collectes où nous pouvons aller ».Pour la présidente, « ce qui est impor-tant c’est de faire de la pub puis fidéliser les donneurs. Une fois que la

pub est faite, c’est le jour-J que tout sepasse, notamment la préparation de la salle. » L’association a besoin de nombreux moyens matériels afin de mettre en œuvre son action. « La mairie nous offre la location d’une salle et nous servons une collation quiest très appréciée. »Cette collation est en partie financée par l’EFS mais « comme on fait le repas nous-même, ça peut être plus ou moins de 3 euros, il nous faut de l’argent. » D’autres partenaires sont nécessaires : « Notre budget c’est la participation de l’EFS, les cartes de membres, les calendriers mais aussi des dons ».C’est grâce à cette organisation rigou-reuse et à une forte implication des bénévoles que l’association a pu ré-colter un record de 134 dons en tren-te années d’activité. Mais c’est enco-re trop peu, regrette la présidente. Rendez-vous le 24 octobre pour la prochaine collecte.

Thomas BAUDOUIN,Amélie KLINGENSTEIN

et Emma NICOUD

Anne-Christine Baudouin (à gauche), présidente de l’amicaledes donneurs de sang de Wihr-au-Val, et Édith Jocteur, membredu comité général, préparent activement les collectes. DR

Dans les coulisses d’un don de sang

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Vie associativeJOURNALISTE D'UN JOUR16

La vie associative dans les éta-blissements français peut paraî-tre peu dynamique face à celled’établissements étrangers.Quelle est la place des associa-tions dans un établissement ?Patrick, surveillant au sein dulycée Frédéric-Kirschleger deMunster, est, durant son tempslibre, animateur sportif au seinde l’association UNSS (Union Na-tionale du Sport Scolaire). Il s’oc-cupe de la section musculation lemercredi de 15 h 30 à 17 h 30.Cette association a pour but depratiquer du sport dans le cadrescolaire, au lycée ou au collège.Elle est dirigée par la principaledu collège et du lycée de Muns-ter, Mme Py. De nombreux évé-nements y sont organisés telsque des compétitions nationalesd’UNSS et, prochainement, le Té-léthon. Ces événements sont fi-nancés par les établissements,ainsi que par les cotisations (20 €par personne).Dans le lycée Kainai au Canada,une élève nous présente les asso-ciations sportives qui font parties

intégrantes de la vie du lycée. Lesemplois du temps sont par exem-ple fondés sur les activités desélèves, dont le club d’équitation.Ce club participe à des concoursnationaux, organise des portesouvertes et des événements gra-tuits, afin d’initier les plus jeunesà la pratique de l’équitation. L’État aide à financer les événe-

ments organisés par le club.Enfin, au lycée Pusan ForeignLanguage en Corée, Chloé Wonnous présente les associations delangues étrangères. Cette profes-seur d’anglais explique que cetteassociation a pour but de formerde futurs leaders à l’internatio-nal. Pour ce faire, l’associationest divisée en quatre districts en

plus de l’anglais. Les élèves choi-sissent alors entre le japonais, lechinois, le français et l’allemand.L’établissement organise desconcours de débats entre les dif-férents districts ainsi que d’écri-ture, de sport ou encore d’inven-tions.À la vue de ces diverses visions dela vie associative au sein d’éta-blissements secondaires, il estclair que les lycéens s’investis-sent fortement dans les associa-tions. Mais il est constatable queles établissements français n’in-tègrent pas (encore) autant lesassociations dans la vie lycéen-ne. Contrairement à d’autres ly-cées étrangers.Cependant, les lycéens de l’UNSSde Munster participeront au Té-léthon en organisant 24 heuresde développé couché par roule-ment. Celui-ci se déroulera du 7au 8 décembre 2018 au marchéde Noël de Munster. L’établisse-ment recherche encore des spon-sors ainsi que des soignants poursurveiller les participants.Chloé HÖLTL et Pauline SOBIERAJ

La France versus le reste du monde

Une classe du lycée Pusan Foreign Language en Corée, en pleintravail. Photo Chloé Won

La 9e saison des Mardis Musiquevient de débuter. C’est l’occasionde revenir sur le rôle formateur del’EMDV mais aussi sur sa forte inté-gration dans le paysage culturel dela Vallée de Munster. L’associationde l’école de musique et de dansede la vallée de Munster (EMDV)voit le jour en 1980. Au fil desannées, celle-ci s’est développéejusqu’à devenir un lieu où chaqueélève peut s’épanouir dans sa pas-sion.Cette école associative, présidéepar Steven Cashin, est dirigée parÉliane Warth. Celle-ci compte prèsde 200 élèves et propose des activi-tés variées : danse, cours d’instru-ments et de chant, orchestre, cho-rale… Cette association s’adresseautant aux adultes qu’aux enfants.Les élèves apprécient d’exercerleur passion, comme le souligneErwan, violoncelliste depuis 12ans : « C’est satisfaisant de voir leprogrès qu’on accomplit en jouantet cela permet de libérer notreesprit. Les cours sont d’excellentequalité et les profs sont supers ».

Cependant, de plus en plus de per-sonnes se tournent vers la ville etvers le conservatoire. Alors que lebut même de cette association estde proposer un accès artistique dequalité à prix plus accessible.

Intégrée dans la vieculturelle de la vallée

L’association ne se limite pas àl’enseignement artistique. Elle ap-porte également une réelle contri-bution à l’animation de la vallée.L’EMDV comprend des manifesta-tions en partenariat avec diffé-rents acteurs dont l’office de tou-risme et autres associationsculturelles. Elle compte plus de 30manifestations publiques à traversla vallée. Cette association y con-tribue principalement à travers lesMardis Musique, manifestations entièrement gratuites. « Les Mar-dis Musique existent depuis sep-tembre 2009. Ils ont vu le jour suiteà une réorganisation de nos mani-festations publiques et se dérou-lent tous les premiers mardis du

mois à 19 h à Munster. Cette sai-son devait permettre à nos élèvesd’accéder sans grandes difficultésà des événements culturels maisaussi leur donner la possibilité demonter sur scène », témoigne ladirectrice.Les associations musicales sont deréels piliers dans l’animation desvilles mais surtout des campagnes.

Elles sont donc nécessaires à l’épa-nouissement de la population.L’EMDV est en constante évolu-tion. Actuellement, celle-ci est entrain de monter un projet sur unfond de partitions historiques de lafamille d’industriels Hartmann. Ceprojet s’appellera « Le ValDoRé ».

Olivier MARTINet Justine MISSENARD

La chorale des ados, lors de l’un des Mardi Musique 2018. Photo J1J/Justine Missenard

L’EMDV, un arpège de bonheur

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Vie associative JOURNALISTE D'UN JOUR 17

L’association Coup d’Pouce estune épicerie sociale implantée àMunster. Elle permet à des per-sonnes en difficulté de bénéficierde produits de première nécessitéà moindre coût, ainsi que d’êtreaccompagné par des bénévolespour faciliter leur réinsertion. Ma-rie Basso, une jeune de 17 ans, adécidé de s’engager et de s’impli-quer dans cette association. Aucôté de Camille Kuder, la directri-ce de l’association, Marie donnede son temps pour faire vivrel’épicerie. Les jeunes sont-ilsnombreux, comme Marie Basso,à s’engager dans une associa-tion ?En étant jeune, s’engager dansune association ce n’est pas uneévidence, pourtant il y a beau-coup de choses à tirer du bénévo-lat. Comme le dit Camille Kuder,s’investir dans une associationpermet de « se sentir utile, enapprenant le partage et l’entrai-

de », et surtout pour des jeunesd’acquérir une « bonne expérien-ce à mettre dans un CV ».

« Une ouverture aux autres »

De plus, dans une association ca-ritative comme Coup d’Pouce,l’engagement permet « uneouverture aux autres, ainsiqu’une confrontation avec la réa-lité qui n’est pas toujours facile ».C’est dans l’intérêt et l’envie de« faire quelque chose d’utile de savie » que Marie a décidé des’aventurer dans la vie associati-ve, malgré son emploi du temps« chargé ».En effet, Marie n’a pas beaucoupde temps entre le lycée et sesactivités sportives pour s’impli-quer à temps plein dans l’associa-tion. Cependant, elle essaie de s’yrendre « environ une fois parmois » et est toujours partante

pour aller aider quand « la direc-trice à besoin » d’elle. Cette impli-cation est également bénéfiquepour l’association Coup d’Pouce

puisque, comme le dit Camille,elle « apporte un regard neuf » et« grâce à son âge et à sa généra-tion, elle peut voir les chosesautrement qu’un bénévole qui aplus d’ancienneté ». D’autantplus qu’un jeune « est souventtrès dynamique et à la recherchede nouvelle expérience ».Être bénévole permet à un jeunede découvrir les réalités de la vieet de se confronter à d’autresgénérations. Marie le voit commeune possibilité de « mieux com-prendre la situation des person-nes en difficulté » et d’avoir lepouvoir « d’aider ».Finalement, l’investissement etl’implication d’un jeune ou d’unadulte ne présentent pas de gran-des différences car comme le ditCamille Kuder, « l’essentiel estd’être motivé ». Alors, qu’atten-dez-vous pour vous engager ?

Amélie JENNY, Laly BASTIANINIet Amandine THIBAUD

Un coup d’poucepour l’engagement des jeunes

Marie Basso aime aider lespersonnes en difficultés.

Photo J1J/Laly Bastianini

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Vie associativeJOURNALISTE D'UN JOUR18

Matthieu Kiavue, président del’association XXI et élève àMunster, n’avait que 16 anslorsqu’il a eu l’idée de ce pro-jet, visant à dynamiser la vielycéenne par la proposition dediverses activités. Mais est-ilpossible de donner vie à uneassociation en étant mineur ?« La volonté de rassembleravec qualité » : tel est le défique se sont lancé 15 jeuneslycéens.Il est bon de constater que denos jours, les jeunes soucieuxde leur avenir s’investissent,notamment dans la vie asso-ciative. Nous nous sommes in-téressés à la création de l’asso-ciation XXI. Matthieu Kiavuenous explique avoir eu l’idéesuite à « un simple constat »,estimant que « beaucoupd’élèves et de jeunes ne se plai-sent pas à 100 % dans leursecteur d’activité, scolaire no-tamment ».Dans le processus de création,Matthieu explique avoir « ren-contré peu d’obstacles maisbeaucoup d’épreuves, pas tou-

jours faciles à surmonter ». Onpourrait croire qu’être mineursoit une difficulté supplémen-taire à la création d’une asso-ciation. Or il précise que ladifficulté se trouve dans l’as-pect financier, et non dans lestâches administratives et juri-diques. Lors de la créationd’une association, le soutiende son entourage est primor-dial. Ainsi, le président affirme

qu’à son plus grand regret,beaucoup de professeurs luiont transmis leurs peurs plutôtque leurs encouragements. Enrevanche, les entrepreneursl’invitaient à continuer ainsi etdévelopper au maximum leprojet.De plus, il nous révèle avoir eula chance « de faire équipeavec des membres fondateurstrès enthousiastes et motivés,

qui ont su innover l’idée trèssimple et banale de départ ». Ilne faut pas oublier que la miseen place de cette associations’est effectuée alors que Mat-thieu était lycéen. Il déclarealors qu’associer scolarité etcréation fut difficile. Il ajoute :« Effectivement, les cours nedéveloppent pas forcément descompétences adéquates pourla création d’une association.J’entends par là le charisme, lagestion, le management et lamaturité qui sont les pointsforts qu’un porteur de projet sedoit d’avoir ».Il évoque aussi « la découvertedu monde associatif en rela-tion avec le monde profession-nel ». Son statut de présidentlui a permis d’acquérir descompétences dans la gestionet le management. Pour con-clure, créer une associationest, selon le président, une« expérience à vivre qui vousmet en confiance pour la suitede vos projets professionnels,associatifs et personnels ! ».Clara WEHREY et Lina DIRINGER

Des lycéens engagés

Les 15 lycéens qui se sont lancés dans le défi. Photo J1J/Camille Dulouard

Les élèves option cinéma du lycéeKirschleger, à Munster, profitentdepuis longtemps d’un partenariatavec l’association Vidéoval, qui luiprocure divers bénéfices auxquelstous les lycéens d’autres villesn’ont pas accès, notamment desséances de cinéma d’anciens filmsà fort intérêt culturel. Rencontreavec Pierre Drouot, professeur dephilosophie et de cinéma au lycéede Munster et membre actif del’association Vidéoval.

Quelle est l’origine de cette collaboration ?L’association et l’option ont étécréées à peu près au même mo-ment, vers 1992. C’est HubertMeyer, professeur au lycée, qui, enlançant l’option, a en même tempscréé l’association pour servir departenaire culturel à l’option.C’était vraiment un projet com-mun.

Quelles ont été les difficultés rencontrées au départ ?

Pour avoir l’option cinéma, il fal-lait avoir une association partenai-re pour percevoir les subventions.C’était une époque où il était plusfacile de créer des options artisti-ques. On était dans une dynami-que de développement sous l’im-pulsion de Jack Lang, alors ministrede l’Éducation et de la Culture.

« Proposer au publicun programme différent »

Comment les séances patrimoi-nes sont-elles organisées ?L’association prend en charge lagestion du cinéma pour la pro-grammation, sur proposition desprofesseurs, en fonction des dispo-nibilités des films, à raison de cinqà six séances par an.

Quel est l’objectif de ces séances ?Pouvoir toucher un public plus lar-ge, faire découvrir des œuvres àdes élèves qui n’auraient pas forcé-

ment tendance à se rapprocher deces films-là et proposer au publicde la vallée un programme diffé-rent de ce que l’on trouve dans lesautres salles, de leur permettre devoir ou même de revoir ces films

sur grand écran.

Par quels moyens vous financez-vous ?Il faut distinguer l’option de spé-cialité et l’option facultative. Dansle cas de l’option facultative, c’estdirectement le lycée qui touchedes subventions à la fois de la DRAC(Direction régionale des affaires culturelles) et du rectorat. Ce n’estpas énorme mais ça permet defaire quelques interventions. C’estVidéoval qui recrute les interve-nants et le lycée paie les frais. Pourl’option de spécialité, c’est l’asso-ciation elle-même qui touche dessubventions assez importantes ve-nant de la DRAC, ce qui permet derecruter des intervenants qui assis-tent les élèves pendant les tourna-ges, des films pour le bac parexemple. Une aubaine pour les élè-ves qui bénéficient de places gra-tuites !

Propos recueillis parAlex MUNIER

et Maxime RUMPLER

Pierre Drouot, l’une des loco-motives de la relation entreVidéoval et l’option cinéma.

PhotoJ1J/Alex Munier

Une solide collaboration cinématographique

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Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 19

Les pages « Économie » de cetteédition ont été réalisées par desélèves de terminales ES et L dulycée épiscopal de Zillisheim,sur le site J1J de Mulhouse, ins-tallé à la bibliothèque Grand-rue. Les lycéens zillisheimois ontaussi assuré hier la distributionet la promotion de J11 à traversMulhouse.Les élèves : Cédric Bader, Méla-nie Baldus, Gaëtan Casta, EvaDallamano, Jean-Baptiste Duss,Lise Federle, Clément Felpin, Ju-lien Fimbel, Gaëlle Hamon, NoaJacobiere, Iliana Kien, LucasKlem, Louis Landois, Mélissa Le-ber, Ornella Leber, BenjaminMougel, Emmanuel Ndie-Elibo,Solène Paoli, Paola Peter, EvaPoulaillon, Joshua Schlaefflin,Ana Schmidlin, Adrien Schneilin,Roxane Schuller, Mélissa Stoltz,Dorian Zerr, Solène Adrian, Se-liha Akkuyu, Hugo Chapuis, Ca-mille De Moya, Jeanne Desous,Lucie Edl, Paul-Émile Ehret,Aubin Glanz, Emma Granklaten,Bérangère Jaeglin, Émile Jean-george, Raphaëlle Laigret, Ma-

this Paquit, Antonin Parisot,Pierre-Marie Tacchi, Hugo Un-dreiner, Morgan Bader, Mathil-de Bolognese, Gabrielle Broglin,Éloïse Konopinski, Jade Lanchec,Auguste Lesage, Alexandre Man-narelli, Noémie Poillot, SarahReichel, Léa Second, Laura Stir-

nemann, Florelle Terchoune etChloé Walter.Professeurs accompagnateurs :Nicole Poinçot, professeur de sciences économiques et socia-les, et Luc Bohler, professeur dephilosophie.Responsable du site : Jessica Re-

noir.Techniciens du lycée Charles-Pointet : David Lechevalier et Lucas Haller, élèves de termina-le SN (Systèmes numériques).Journalistes : Catherine Ludwig,Christelle Himmelberger etFrançois Fuchs.

L’équipe J1J de Mulhouse

L’équipe J1J de Mulhouse hier : des élèves de terminale du lycée épiscopal de Zillisheim. Photo L’Alsace/Mathieu Lerch

Le projet du quartier d’affairesMulhouse-TGV, autour de la ga-re, commencé en 2011, veut re-valoriser la ville de Mulhouse surles aspects économiques, so-ciaux et environnementaux, en-tre autres grâce aux 20 millionsd’euros d’investissement publicprévus. « Je pense que le quartierpeut aujourd’hui attirer beau-coup de personnes, qu’elles vi-vent ici ou non », témoigne unMulhousien.La force de ce nouveau quartierest son emplacement géographi-que. TGV, TER, tram, bus, vélo,tous les moyens de transportssont mis en valeur pour rendre cesite accessible rapidement et ef-ficacement depuis le territoirefrançais ou bien européen. Laproximité de l’aéroport Bâle-Mulhouse permet qui plus est ausite de se connecter à une échel-le nationale, voire même inter-nationale.De nombreux acteurs ont été sol-licités pour le bon déroulementdu projet au fil du temps. Citivia,

une entreprise publique localede 40 employés, spécialisée dansl’aménagement de terrains cons-tructibles, a été sollicitée depuis1990 par Jean-Marie Bockel, mai-re de Mulhouse de 1989 à 2010,pour l’aménagement de la villeet notamment pour ce projet.« Mulhouse a besoin d’un quar-tier similaire au quartier de laDéfense de Paris », nous expli-que Jacques Petitdemange, res-ponsable d’opération de Citivia,qui a notamment participé àl’élaboration des parkings duquartier pour en faciliter l’accèsainsi que la circulation aupara-vant souvent difficile.

« Attirer la richesse »

Il a aussi décrit les multiplesobjectifs du projet : « L’investis-sement important permet d’y at-tirer la richesse, de la capterpour inciter de nouveaux tra-vailleurs à venir y travailler etd’attirer les chefs d’entreprise

friands du quartier proche duRebberg, qui possède une grandequalité d’habitat, pour complé-ter l’attractivité du quartier d’af-faires ».Tous ces facteurs contribuent àaugmenter la consommationdans les commerces présentsdans la zone et participent à lacroissance économique de l’ag-

glomération mulhousienne. Lesnombreuses délocalisations desusines françaises ont incité laVille de Mulhouse à mettre enavant le secteur tertiaire, peuprésent jusque-là dans cette citéau passé industriel. D’où la miseen exécution de ce projet réelle-ment bénéfique pour la ville.Julien FIMBEL et Emmanuel NDIE

La gare de Mulhouse permet de relier le nouveau quartier d’affaires à toutes les autres villes françaises et même au-delà. Photo J1J/Julien Fimbel

Quartier d’affaires gare, un atout pour Mulhouse

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ÉconomieJOURNALISTE D'UN JOUR20

Canal BD Tribulles, à Mulhouse,est une librairie centrée sur lesbandes dessinées, les comics etles mangas, ouverte depuisaoût 2007. À l’occasion de ses 10ans, et suite à l’augmentation duchiffre d’affaires, les propriétai-res ont décidé de donner « unsecond souffle » à la boutique endéménageant en avril 2017. Ilsont quitté le passage du Théâtrepour s’installer au 15, rue desTanneurs.Le nouveau magasin a une surfa-ce trois fois plus grande que leprécédent. Il s’étend sur deuxétages (contre un seul pour l’an-cien). Au rez-de-chaussée, un sa-lon de thé avec des livres permetde favoriser le contact et l’échan-ge autour d’une même thémati-que, la bande-dessinée.L’équipe de la librairie est compo-sée de trois libraires à plein-temps. Raphaël, Bertrand et Da-vid (cogérant associé avec Régis),et également d’une pâtissière,Léa, d’un dessinateur, Julien Mot-teler, ainsi que d’une stagiaire,Sandy (apprentie en licence pro

libraire, une licence spécifique àMulhouse). La librairie stocke lamajorité de sa marchandise dansle magasin même, un stock tou-

jours fluctuant. Elle possède aus-si un espace de stockage externa-lisé. 27 000 bandes dessinées,comics et mangas sont en rayon

durant la saison basse (juillet) et47 000 lors de la saison haute (enpériodes de fêtes, notamment).La librairie se fait livrer tous lesmatins, entre 8 h et 10 h, deux outrois palettes de livres que lelibraire doit ensuite comptabili-ser. Chaque année, plus de 5000nouveautés viennent s’ajouterdans les rayons. En 2018, « l’ob-jectif est de dépasser le milliond’euros de chiffre d’affaires »,précise David Bres, cogérant dumagasin. Le nombre de clientspar mois s’élève à environ 3500,ils dépensent en moyenne 20 € àleur passage.Une des spécificités de Canal BDest la reprise de BD, comics et demangas en occasion. Des particu-liers qui viennent pour libérerleur espace personnel ou vendreleurs doubles. Les livres sont en-suite revendus moins chers pour« les rendre plus accessibles àtous », et principalement pourpermettre aux étudiants et àceux qui ont le moins de moyensd’y accéder.

Gaëlle HAMON et Sarah REICHEL

Le « second souffle » de Canal BD

Dessin J1J/Sarah Reichel

Quentin Mangel, 23 ans, autoen-trepreneur, nous fait découvriraujourd’hui sa microbrasserie,installée 17, rue du Vallon àSteinbach. Il a officiellementouvert son entrepr i se enmai 2016, sa première bièreayant été créée à la fin de lamême année. Auparavant, il afait des études d’ingénieur à Bel-fort, en ingénierie et manage-ment des systèmes industriels.Autodidacte, Quentin Mangel aappris l’art de la bière par sespropres moyens. Il est aujour-d’hui seul maître à bord mais apour but, en 2019, d’employerdu personnel et d’agrandir seslocaux. Sa philosophie étant decréer une entreprise à taille hu-maine, afin qu’il puisse la dirigerseul. « Je veux être libre d’orien-ter l’entreprise dans le sens où jeveux », explique-t-il.Quentin souhaite que son com-merce reste artisanal en produi-sant un maximum de dix lots de500 litres de bière par mois. Ilassocie à cet emploi, auquel il

consacre trois jours par semaine,un second emploi de conseilleren entreprise. Actuellement, samicrobrasserie lui rapporte300 € par mois. « Tout travailmérite salaire », observe le mi-crobrasseur.

« Le but premier : prendre du plaisir à le faire »

Pour débuter son activité àSteinbach, il a puisé 3000 € dansses économies personnelles.Malgré la petite taille de sonentreprise, Quentin obtient denombreuses commandes (évé-nements de villages, festivals…).À ce jour, le coût de productionpour un litre de bière s’élève à2,80 €. Les dépenses les plusimportantes se situent au niveaudu contenant (bouteilles, éti-quettes, bouchons…). Le prix devente est fixé à environ 2,50 €pour 33 cl. Les deux tiers desdépenses concernent les chargesfixes, la main-d’œuvre et le rem-

boursement des investisse-ments.Quentin Mangel est passionnépar son métier malgré la pénibi-lité de son travail, « ça restepour moi le but premier de touteactivité : prendre du plaisir à le

faire ! ».On peut le trouver chez lui àSteinbach mais aussi, certainsjours, au commerce bio Les Hal-les nature, au 9, rue des Maré-chaux à Mulhouse.

Iliana KIEN et Mélissa STOLTZ

Quentin Mangel au cœur de sa brasserie. Photo J1J/Iliana Kien

À Steinbach, une brasserie à taille humaine

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Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 21

Rendez-vous des petits et desgrands, le Parc zoologique etbotanique de Mulhouse est unlieu de loisirs, mais il a aussi unimpact économique pour la villeet son agglomération. Brice Le-faux, directeur de la structuredepuis huit ans, nous en a faitdécouvrir les coulisses.Les échanges d’animaux entre lezoo mulhousien et d’autres zoosfrançais ou étrangers sont unaspect primordial du fonctionne-ment du parc, qui est un équipe-ment de Mulhouse Alsace agglo-mération (M2A). Ils permettentun renouvellement constant dela faune, ce qui renforce l’attrac-tivité du site et par conséquentaccroît le nombre de visiteurs.Les espèces en voie de dispari-tion ou protégées ne peuventpas être vendues ou achetées.

Elles ne sont donc dotéesd’aucune valeur pécuniaire. Leséchanges sont basés sur deuxgrands critères : la rareté desanimaux et leur attractivité tou-ristique.L’affluence du zoo est directe-ment liée à la cote de popularitédes animaux. L’objectif premierest de réduire les subventions deM2A, afin de renforcer l’indépen-dance économique du zoo grâceaux recettes générées par lesentrées (il y en a eu 385 000 en2017).Le parc animalier effectue prèsde 300 transferts annuels d’ani-maux vers d’autres zoos, décou-lant des naissances au sein del’établissement. Le zoo mulhou-sien est un membre actif d’ungrand programme d’échanges etde conservation. Après chaque

naissance, une recommandationest émise par le coordinateur duprogramme, en tenant compte,entre autres, des analyses deconsanguinité. Le transfert de

nouveaux spécimens se fait surla base de cette recommanda-tion.« Les transferts d’animaux peu-vent se faire grâce à un transpor-teur externe spécialisé dans lescontainers et les véhicules ho-mologués afin de garantir le dé-placement sécurisé des ani-maux, ou par le biais de moyensmis en place par le zoo lui-mê-me », précise Brice Lefaux.Ainsi, les échanges d’espèces sefont en fonction de valeurs éthi-ques et désintéressées. Le com-merce zoologique ne relèved’aucun attrait financier maiss’appuie au contraire sur le bien-être de l’animal et le souci de laconservation des espèces.

Mathilde BOLOGNESE,Noémie POILLOT

et Florelle TERCHOUNE

Entre zoos, des échanges désintéressés

Brice Lefaux, le directeur duzoo de Mulhouse, devantl’enclos des pandas roux.

Photo J1J/Michel Foos

Il y a une grande diversité d’ani-maux au sein du Parc zoologi-que et botanique de Mulhouse.Cependant, les espèces les plus« précieuses » ne sont pas forcé-ment celles auxquelles on pen-se. Et la rareté n’est pas forcé-ment un gage de popularité etd’attractivité touristique. Lesanimaux les plus appréciés sontdes animaux emblématiques,qui ont profondément marquél’imaginaire collectif : un zooest généralement associé à desespèces telles que les grandsfélins ou les méga-herbivores(girafes, éléphants…). À Mul-house, l’ourse polaire Nanuq,

née fin 2016, est devenue « l’es-pèce porte-drapeaux », ambas-sadrice des menaces qui pèsentsur les ours polaires, dont l’exis-tence est mise en péril par leréchauffement climatique.La demande constante d’ani-maux attractifs amène mêmel’homme à créer artificielle-ment des espèces, à la manièredu navigateur britannique Cor-bett, créateur du tigre blanc. Latendresse inspirée par certainsanimaux relève d’un véritableeffet de mode. Ainsi, les pandasroux qui étaient à l’origine me-nacés sont de nos jours présentsdans près de 80 % des zoos,

dont celui de Mulhouse. Certai-nes espèces rares valent cepen-dant le détour, le parc zoologi-que accueille par exemple legarulax du père courtois, unoiseau dont l’espèce est prati-quement éteinte en milieu na-turel, ou encore le cerf du prin-ce Alfred, peu connu maispourtant extrêmement rare,donc doté d’une grande valeur.Les principaux bénéfices du zoone sont donc pas générés par lesanimaux les plus rares, malheu-reusement souvent méconnus.

Mathilde BOLOGNESE,Noémie POILLOT

et Florelle TERCHOUNE

Nanuq, née fin 2016 au zoo de Mulhouse, est vite devenue une petite star. Photo J1J/Michel Foos

Quels sont les chouchous du public ?

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ÉconomieJOURNALISTE D'UN JOUR22

Depuis quelques années, un nouveauphénomène commercial a fait son apparition dans la région mulhou-sienne : celui des boutiques éphémè-res. Elles sont on ne peut plus classi-ques au premier abord, mais elles ne sont ouvertes que pour un temps défini. Pour mieux comprendre ce phénomène, nous sommes allés à la rencontre de Valérie Mannarelli, res-ponsable de la boutique Max & Lola àMulhouse.

Qui êtes-vous ?Je suis la présidente fondatrice de la marque Gallucha maroquinerie, à l’origine du premier concept inno-vant du sac connecté, qui a été breve-té en 2016. Nous allons entamer no-tre première industrialisation après plus de deux ans de développement.

Quel a été votre parcours professionnel ?Étant issue d’une famille de maroqui-niers, mon parcours ne me prédesti-nait pas à être chef d’entreprise. Après de courtes études de droit, j’ai

commencé ma carrière dans un grand groupe parisien de communi-cation, au service grands comptes. Cette aventure est sûrement à l’origi-ne de mon envie de fonder ma propreentreprise afin de réaliser mon objec-tif de vie : créer ma marque.

En quoi consiste votre métier ?Les deux axes majeurs de mon activi-té nécessitent une présence de tous les instants pour gérer au mieux les nombreux aspects de mon métier, comme le design des produits en cuir(maroquinerie, accessoires, mais aus-si colliers et laisses pour chiens). J’as-

sure également le suivi de productionde nos produits en Inde, avec notre partenaire fabricant. Nous partici-pons aussi à des salons profession-nels.

Pourquoi avoir choisi d’ouvrir une boutique éphémère plutôt que classique ?Il s’agit d’avoir une vitrine ponctuelledans notre région pour présenter no-tre collection, en complément de no-tre site de vente par internet. Nos locaux, à Rixheim, sont destinés à l’étude et au développement de nos produits de maroquinerie et de notre

innovation du boîtier connecté. Le côté éphémère de notre boutique à Mulhouse rend le produit plus rare etsuscite ainsi plus d’intérêt.

Quelles en sont les avantages et les inconvénients ?L’avantage du concept est la mobili-té. Nous pouvons planifier de nous installer dans plusieurs régions ponc-tuellement avec une communication ciblée. L’inconvénient majeur est de ne pas fidéliser suffisamment notre clientèle, vu que la boutique est éphémère. Mais nous avons des outils pour rester en contact avec nosclients par le biais d’internet et de newsletters envoyées régulièrement pour informer des nouveautés, des promotions et des dates à retenir.

Propos recueillis parAlexandre MANNARELLI

et Hugo CHAPUIS

Y ALLER Max & Lola, 7, rue du Couventà Mulhouse. Ouvert du mardi au sa-medi de 10 h à 18 h 30. SURFER Sur le site www.gallucha.com

Une boutique éphémère pour des sacs branchés

Valérie Mannarelli, dans sa boutique éphémère Max & Lola àMulhouse. Photo J1J/Alexandre Mannarelli

La boutique Impact, située au centre-ville de Mulhouse, a ouvert en mai 2001. Elle propose des vêtements streetwear et sportswear ainsi que deschaussures comme des sneakers. Elle emploie neuf salariés actuellement et est gérée par Laurent Roussiaux, de-puis le mois de janvier dernier. Aupa-ravant, elle avait été dirigée par Ro-bert Soussan et Bertrand Griessmann.Cette boutique vise principalement une jeune clientèle, de 18 à 30 ans, parle biais des réseaux sociaux comme Instagram et Facebook et son site in-ternet, qui constituent leurs moyens de publicité principaux. Impact n’a ac-tuellement aucune volonté d’expan-sion, pas de projets d’ouverture ni d’égéries ou de sponsors, mais le ma-gasin se porte très bien. Le panier moyen des clients est d’environ 70 €.

Des produits exclusifs

Cette boutique se veut être la bouti-que phare de streetwear dans le Haut-Rhin et dans la zone des Trois frontiè-res. Impact a des contrats avec des

marques prépondérantes dans ce do-maine, comme Nike et Adidas, ce qui amène des exclusivités sur certains produits rendus rares qui entraînent une hausse de son influence. Impact est donc à la pointe de la mode dans cemilieu, comme l’indique l’un des ven-deurs de la boutique.La bonne santé de cette enseigne est

confirmée par ses clients, comme Do-rian Zerr et Cédric Bader, tous les deuxélèves au lycée de Zillisheim. « On trouve l’ambiance agréable, les ven-deurs sympas et à l’écoute de leurs clients, affirment-ils. De plus, ils ven-dent des articles qui sont difficiles à trouver ou indisponibles ailleurs. C’estpour ça qu’on aime venir ici. »

Louis LANDOIS et Gaëtan CASTA

Y ALLER Boutique Impact, 18, rue desBoulangers à Mulhouse. Ouvert le lun-di de 14 h à 19 h, du mardi au vendredide 10 h à 19 h et le samedi de 9 h 30 à19 h. SURFER Plus d’infos sur le site internetwww.impact-premium.fr

La devanture de la boutique, rue des Boulangers. Photo J1J/Gaëtan Casta

Impact, le repaire du streetwear

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Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 23

Lors d’une rencontre avec Isabelle De-pommier, directrice du Pôle d’aide auxvictimes d’Appuis, et Laurent Kono-pinski, directeur général de cette asso-ciation basée à Mulhouse, nous avons découvert comment le service arrive à mener à bien ses missions.La Ville de Mulhouse finance ses ac-tions à hauteur de 21 500 €, finance-ment complété par M2A (Mulhouse Al-sace agglomération) à hauteur de 62 000 €. Ces ressources vont essen-tiellement au programme d’aide aux victimes et à la prise en charge des auteurs de violences. Le cofinance-ment de la Ville est dédié à deux postesde travailleurs sociaux, qui intervien-nent l’une au commissariat central, l’autre au bureau de police des Co-teaux, auprès des femmes victimes de violence.Le financement de M2A soutient, lui, les principales actions de l’aide aux vic-times, menées par une équipe pluridis-

ciplinaire : juristes, psychologues, tra-vailleurs sociaux. Grâce à ces financements, Appuis parvient à faire intervenir les ISP (intervenant social auprès de la police) auprès des person-nes fragilisées qui poussent la porte ducommissariat. Les intervenants colla-borent avec les services de police pour compléter au mieux les réponses ap-portées aux personnes reçues.La Ville finance aussi le Lieu d’écoute

départemental à destination des auteurs de violences conjugales, qui fonctionne en lien avec le Spip (service pénitentiaire d’insertion et de proba-tion). Les personnes condamnées pourviolences peuvent ainsi être orientées vers la psychologue du Ledav, agissantde manière précoce afin de soutenir leur réflexion autour de la violence. Le but ? Les accompagner vers un chan-gement de comportement.

L’objectif de ces interventions est d’agir pour favoriser la réinsertion so-ciale, en soutenant les victimes pour permettre leur accès au droit et en ac-compagnant leur reconstruction psy-chologique, par exemple par des grou-pes de parole ou des photos-langages. Mais en intervenant également auprès des auteurs pour prévenir de nouveaux actes de violence. La préven-tion auprès de collégiens et de lycéens occupe également une place capitale.Outre la Ville de Mulhouse et M2A, la justice, le Spip, la préfecture et les autres communes concernées contri-buent au financement de toutes ces actions sociales. La permanence d’aide aux victimes est l’investisse-ment le plus conséquent. Tout cela permet à Appuis de mener un pro-gramme de qualité et des actions inno-vantes.

Éloïse KONOPINSKI, Noa JACOBIERE et Morgan BADER

Des ressources pour l’aide aux victimes

Isabelle de Pommier, directrice du Pôle d’aide aux victimesd’Appuis, et son équipe de juristes et travailleuses sociales. DR

L’économie sociale et solidaire (ESS) offre une nouvelle dimension à l’éco-nomie, en plaçant l’utilité sociale au cœur de l’initiative. Attentive aux bé-néfices sociaux et environnementaux,elle met l’humain, et non le profit, aucentre de toute démarche.Soutenue par le monde bancaire, la Responsabilité sociale de l’entreprise (RSE), branche de l’économie sociale et solidaire, s’attache au bien-être dessalariés et des clients, en se préoccu-pant de l’égalité entre les sexes et en

mettant en place des chartes de bon-nes conduites. De même, les banquesse tournent progressivement vers l’ESS. « Nous nous engageons à bien conseiller le client, notamment pour lui éviter le surendettement », expli-que Didier Griot, directeur régional duCrédit Mutuel, à Mulhouse, de 1999 à2009.Et l’écologie dans tout ça ? Les projetséconomiques et solidaires sont menésdans un esprit de développement du-rable, dans le but de respecter l’envi-

ronnement ainsi que les générations futures, l’un des enjeux majeurs de notre société. Certaines banques, et en particulier le Crédit Mutuel, s’en-gagent à ne pas financer les entrepri-ses qui fabriquent des armes chimi-ques ou des entreprises exerçant une forte pression sur la nature, comme les centrales à charbon, par exemple.« Les voitures de fonction de notre banque répondent aux normes les plus récentes concernant les émis-sions de CO2, précise Didier Griot. De

plus, les salariés du Crédit Mutuel ontl’obligation de déclarer le nombre de kilomètres effectués à l’année. »« L’année dernière, j’ai reçu une pri-me pour m’être rendue quotidienne-ment à vélo au travail », témoigne Anna, une salariée de la banque mu-tualiste.En attendant, le mois prochain mar-quera le dixième anniversaire de l’économie sociale et solidaire.

Seliha AKKUYUet Roxane SCHULLER

La solidarité plutôt que le profit ?

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ÉconomieJOURNALISTE D'UN JOUR24

L’apiculteur agit quotidienne-ment pour la protection de sesabeilles et de la nature. Les tra-vailleurs dans ce domaine peu-vent aspirer à une philosophie devie plus sereine. Bernard Grob, 77ans, retraité habitant à Mitzach,dans la vallée de Thann, est unapiculteur amateur passionné parles abeilles. Depuis qu’il a 14 ans,il évolue dans ce domaine quil’épanouit. Il a hérité cette pas-sion de son père et de son grand-père, eux-mêmes apiculteurs. Il adécidé de se lancer dans ce milieuaprès son service militaire. Maisce métier est souvent exercé com-me une activité complémentaire àune profession principale. C’est lecas de Bernard Grob, qui tra-vaillait auparavant chez Peugeot.

Un métier d’avenir,seulement si...

L’apiculture est une activité qui aun impact sur l’environnement.Les abeilles se nourrissent de pol-len et de nectar pour produire lemiel. Il y a une forte nécessité depréserver la nature dans le but

d’avoir une diversité alimentairepour cette espèce. Sinon, il n’yaura plus de production de miel.De très nombreuses haies dans lesprairies ont été détruites par leshommes, ce qui représente uneforte diminution des ressourcesalimentaires pour les abeilles.« Le métier d’apiculteur reste un

métier d’avenir seulement sil’homme respecte l’environne-ment, déclare Bernard Grob.L’homme doit faire attention à nepas introduire des pesticides surson terrain afin d’éviter toute pol-lution planétaire. » En raison descomportements humains, lesabeilles deviennent une espèce en

voie de disparition. Dans ce do-maine, le travailleur est entière-ment dépendant de la nature et deses impacts environnementaux,comme la destruction des haiesqui limite la production de miel.L’apiculture est exercée par denombreux apiculteurs en Alsace.Ils sont soutenus par des syndicatsqui suivent l’évolution des prix dumiel et de la consommation desindividus. Pour rentabiliser l’acti-vité économique de l’apiculteur,les syndicats effectuent une pro-motion des ruches. « Sans lesabeilles, il n’y a plus de Terrepossible, elles sont indispensa-bles », juge encore Bernard Grob.Pour les apiculteurs, les abeillessont une espèce altruiste puis-qu’elles rendent service à l’envi-ronnement tandis que l’homme ledégrade. Par conséquent, les ma-chines ne pourront jamais rempla-cer le rôle des abeilles dans laproduction de miel. Ce métier estdonc prometteur si l’environne-ment et les comportements hu-mains n’influencent pas négative-ment la production de miel.

Paola PETER et Solène PAOLI

L’apiculteur, travailleur heureux ?

Bernard Grob, engagé dans le milieu de l’apiculture, estheureux d’être au contact de ses colonies d’abeilles.

Photo J1J/Paola Peter

Le site PSA de Mulhouse a étécréé en 1962. C’est le seulétablissement du construc-teur en France qui disposed’une usine de forge. Elle créeles boîtes de vitesse et lesmoules de moteur pour lesvoitures.Le site PSA Mulhouse permetla fabrication complète d’unevoiture. Au total, il emploie5500 personnes en contrat àdurée indéterminée ainsi que1500 intérimaires embauchéspour environ trois mois enproduction.Nous avons rencontré AloyseSchelcher, un salarié qui tra-vaille dans l’usine depuis1980. Il a débuté dans le sec-teur des boîtes de vitesse.Depuis 1991, il travaille 39heures par semaine dans lelaboratoire de chimie et demétallurgie.Ce laboratoire compte six em-ployés et deux apprentis enBTS ou DUT, qui sont la moitié

du temps en cours et l’autre àl’usine. « Mon métier consis-te à mesurer et à m’assurerde la conformité des métaux,confie Aloyse Schelcher. Lespièces que je vérifie sont fa-briquées dans l’usine, maisaussi en dehors par des four-nisseurs européens et chi-nois. »

Un matérielplus performant

Aloyse Schelcher s’assure dela conformité des pièces entenant compte des cahiersdes charges établis et desplans de surveillance. « Lors-que les pièces ne répondentpas aux normes imposées, lefournisseur doit être alerté etla construction de la voitureest retardée ou arrêtée », ex-plique le salarié. Dans sonlaboratoire, il effectue troismesures principales : un exa-men micrographique de la

structure d’acier au microsco-pe, la vérification de la con-formité chimique avec unspectromètre à émission et lamesure des caractéristiquesde la dureté.Malgré les nouvelles techno-logies, le matériel est tou-jours le même, mais il estplus performant. Le laboratoi-

re dans lequel travaille AloyseSchelcher n’a pas connu delicenciement. L’équipementde la chaîne de production aété largement robotisé et,contrairement à cette derniè-re, les salariés ne travaillentpas en doublage.

Mélanie BALDUSet Ana SCHMIDLIN

La nouvelle Peugeot 508, construite à l’usine PSA de Mulhouse, ici en train d’être contrôlée. Archives L’Alsace/Thierry Gachon

Le contrôle de qualité au cœur de PSA

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Sport JOURNALISTE D'UN JOUR 25

Deux classes de terminale ES dulycée Don Bosco de Landser ontplanché hier sur le thème dusport à la médiathèque de Saint-Louis.Les élèves de terminale ES : Ga-brielle Baker, Léa Bauer, Elisa Bie-ler, Lydia Boukhadra, MeryemCanpolat, Landeline Cubaynes,Mathilde Diaz, Florie Dietrich,

Maëlle Dreyer, Adélie Ferrignio,Anne Gallienne, Evaelle Graff,Thomas Mangold, Laura Martin,Jérémy Mengus, Thanh YanhNguyen, Cyprien Perchenet, AlexQuastana, Oscar Rietveld, AliciaSattler, Eva Schumacher, LucieStaehler, Héloïse Studer, JudithValdan, Oriane Vendamme, Mar-gaux Vieilledent, Aude Wirth, Ma-

gali Berezak, Louise Bott, ThomasDietschin, Solène Esslinger, AnaïsHerlin, Laura Hermann, Kenza Le-clere, Julie Mercier, Samuel Mul-ler-Oberdorf, Justin Pillosio, Lau-ra Plana, Amandine Pruvot, CéliaReverret, Sébastian Schill, RiemSpinnler, Quentin Vicente, LiseWuillaume, Nina Zanchetta.Les professeurs accompagna-

teurs : Isabelle Remy, VincentBlanchard et Michel Wisselmann.Responsable du site : PamelaBouktab.Techniciens du lycée Charles-Pointet de Thann : Antoine DeOliveira, Michaël Bonnet.Les journalistes : Pierre Gusz, Flo-rian Zobenbiehler et Francis Mi-codi.

L’équipe J1J de Saint-Louis

Les élèves du lycée Don Bosco de Landser ayant participé, hier, à l’opération J1J sur le site de Saint-Louis. Photo L’Alsace/Francis Micodi

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SportJOURNALISTE D'UN JOUR26

Un nuage rose a envahi une partie du Sundgau, le samedi 29 septembre. Près de 2000 femmes ont participé à cet événement convivial et solidaire qu’est la Steinsoultzoise. Cette courseemblématique dédiée aux femmes, qui existe depuis cinq ans déjà, con-naît un succès de plus en plus impor-tant.À l’image de la Strasbourgeoise, le butest de courir ou de marcher 5,6 km afin de soutenir la recherche en faveurdu cancer du sein qui touche 60 000 femmes de plus chaque année.Cet événement est l’œuvre d’une seu-le femme, Danielle Borza, adjointe au maire de la commune de Steinsoultz, qui a souhaité créer une action solidai-re et sportive exceptionnelle et positi-ve, qui puisse apporter du bonheur aux gens.Elle souhaite ainsi véhiculer un messa-ge d’encouragement aux femmes ma-lades, mais aussi un message sportif car « le sport fait du bien, même lors-qu’on est malade ».

Lors de la première édition de la cour-se, elle espérait 300 participantes, or elles étaient plus de 865. Cette impor-tante participation, qui ne cesse de croître, est liée à une forte médiatisa-tion et à l’excellente organisation de

l’équipe de bénévoles qui fait de cettecourse une aventure mémorable et pleine d’émotion. En plus de l’aspect collectif, cette action permet avant tout de récolter des fonds qui sont reversés aux services de radiologie et

d’oncologie de l’hôpital de Mulhouse afin de soutenir la recherche, le bien-être des patientes et leurs traite-ments.

Une vague d’espoir et de solidarité

Cette cause touche toutes les fem-mes, de près ou de loin, et même les hommes, puisque certains d’entre eux sont venus « travestis ». Pour la plupart, le cancer du sein les a frappéseux-mêmes ou leur entourage, il leur tient donc à cœur de « se retrouver autour d’une bonne action » et de courir pour les soutenir. La Stein-soultzoise n’est pas qu’une simple course mais une réelle vague d’espoiret de solidarité.En ce mois « d’octobre rose », il est important d’encourager les actions caritatives en faveur de la lutte contrele cancer du sein afin que toutes les femmes puissent voir la vie en rose !

Élisa BIELER et Florie DIETRICH

Elles voient la vie en rose

Près de 2000 femmes solidaires étaient cette année au départde la Steinsoultzoise. Photo J1J/Élisa Bieler

Paul, vous jouez au quidditch au poste de gardien, pour les Silver Strasbrooms de Strasbourg. Pouvez-vous nous expliquer les règles de ce sport atypique ?Trois joueurs poursuiveurs se passent la balle dans le but de marquer dans lesanneaux gardés par le gardien. Deux autres joueurs, les batteurs, doivent essayer de toucher les autres à l’aide d’une balle, afin de les écarter pendantun certain temps pour être en supério-rité numérique. Le dernier joueur doit attraper le vif d’or pour apporter un surplus de point à son équipe et mettrefin au match.

Quelles sont les qualités requises pour jouer au quidditch ?Le gardien doit être de grande taille et avoir de bons réflexes. Les poursui-veurs et les batteurs doivent avoir une bonne vision et bon cardio. L’attrapeurdoit être rapide.

Vos objectifs cette saison ?Nous espérons être bien placés pour pouvoir disputer la coupe de France. Seules les 10 meilleures équipes parti-cipent. Pour y arriver, nous nous en-traînons deux fois par semaine !

Propos recueillis parCyprien PERCHENET et Xavier REY

À la découverte du quidditch

Aujourd’hui lorsqu’on parle demusculation, on pense tout desuite, de manière générale, à destas de muscle, à de la gonfletteet autres stéréotypes sans fonde-ment. Pourtant, cette pratiqueest bien moins absurde et inutileque ce que l’on pourrait croire,car, oui, ce sport est à la foisdifférent et semblable auxautres.Il faut savoir différencier la mus-culation du bodybuilding. Lamusculation est un sport et lebodybuilding une vocation. Lebodybuilding est comme lesautres sports médiatisés (le foot,le basket…) car il demande dessacrifices et permet aussi d’envivre. Et, comme ailleurs, il peuty avoir du dopage. La muscula-tion permet de s’entretenir et derester en bonne santé. Et, cen’est pas parce qu’on la pratiquequ’on fera forcément du body-building. Elle est d’ailleurs égale-ment pratiquée par les autress p o r t i f s ( f o o t b a l l e u r s ,boxeurs, etc.) pour maintenirleur condition physique et sporti-ve.Contrairement aux autres, c’estle premier objectif du prati-quant. Cela nous a été confirmé

par Patrick, un dirigeant d’unesalle de sport en Allemagne, àWeil-am-Rhein, qui a 20 ans d’ex-périence dans le domaine.

Le bodybuildeur y consacre sa vie

Un pratiquant de la musculationet un bodybuildeur ont donc desambitions différentes. Le body-buildeur y consacre sa vie, le

pratiquant ne la sacrifie pas.Donc dans le deuxième cas, celane peut qu’être favorable, maisévidement ce n’est pas une né-cessité pour conserver sa santéintacte. Voilà pourquoi la muscu-lation mérite plus de considéra-tion et son statut de sport à partentière, tout autant que les autres.

Sebastian SCHILLet Thomas DIETSCHIN

Musculation : sport ou gonflette ?

Dessin J1J/Thomas Dietschin

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Sport JOURNALISTE D'UN JOUR 27

Nous partons à la rencontre d’unvice-champion de France du 200 men junior, ancien élève du lycéeDon Bosco à Landser : Max Sir-guey, 19 ans, est un athlète dehaut niveau. Nous allons vousmontrer à travers son parcoursque vous aussi, vous pourrez unjour devenir un sportif hyper mus-clé.« Bon, le seul titre que j’ai obtenudans ma carrière, c’est celui device-champion de France du 200 men junior », dit-il modestementavec un sourire en coin. Mais c’estjustement cette performance quilui a permis de décrocher une sé-lection avec l’équipe de France.Ensuite il a quand même participéà six finales nationales dont cinqsur 200 m et une sur 100 m.

Il n’y a pas que le physique qui compte

Vous voulez en faire autant ? Ap-prêtez-vous à courir 20 heures parsemaine comme lui, parfois deuxfois par jour, deux fois par semai-

ne. Vous l’aurez, compris, ce n’estpas si facile, il faudrait commencerà se bouger. Et attendez-vous à enbaver. « L’an dernier c’était inten-se, mon corps a mis du temps àassimiler la charge de travail, maiscette année mon corps réagitmieux. »

Et les études dans tout ça ? Pen-sez-vous pouvoir concilier sport etéquations ? Déjà il faut trouver labonne école. Max, lui, est en pre-mière année de science de la vie àla fac d’Évry dans l’Essonne. Cettefac propose des aménagements in-téressants pour les sportifs de haut

niveau ainsi qu’un très bon suivi.Le sport a une place très importan-te dans sa vie. La compétition lui apermis d’acquérir une certaineconfiance en lui. « Le sport est unemini-école de la vie. Si tu te défon-ces bien dans ton sport, je penseque tu peux développer une bonnementalité pour ta vie future », in-siste Max, tout en soulignant ledéveloppement intellectuel lié àl’effort. Comme quoi, il n’y a pasque le physique qui compte…Ce qui le passionne le plus dans sadiscipline, c’est le côté « puissan-ce » et le fait que tout se joue enquelques secondes pour des moiset des mois d’entraînement. C’estce défi à relever à chaque coursequi le fait avancer de plus en plusvite. Si après avoir lu cet articlevous êtes toujours motivés, voicile dernier conseil que vous donneMax, le sage : « L’important c’estde penser que tout est possible etde ne surtout pas se fixer de barriè-res ». Maintenant, à vous dejouer !

Anne GALLIENNEet Judith VALDAN

Rapide et beau gosse, ça vous tente ?

Max Sirguey, graine de champion passé par le lycée Don Boscode Landser. Archives L’Alsace/Darek Szuster

Laurent Salvador, vous êtes kinésithérapeute. Pouvez-vous présenter votre parcours ?Je suis kinésithérapeute depuis1980. J’ai ouvert mon premier cabi-net à Mulhouse deux ans plus tard.J’ai fait mes études de kiné dusport à l’Insep de Paris. De 1988 à2004, je me suis occupé de l’équipede natation de Mulhouse, le Mul-house Olympic Natation, avec la-quelle j’ai notamment assisté à un

championnat d’Europe, mais aussiaux Jeux olympiques d’Athènes, en2004. Je me suis aussi occupé dupilote Vincent Philippe, encoreaujourd’hui champion du monded’endurance. Je pense aussi à uneéquipe du FCM handball : à la mi-temps, ils fumaient et buvaient aulieu de parler de stratégie !

Si vous deviez évoquer votre meilleure expérience en tant qu’accompagnant sportif, ce serait laquelle ?Je pense qu’il s’agirait de la nata-tion. J’admire notamment le tra-vail qu’ils font. Les jeunes nageurss’entraînent le matin avant d’allerà l’école, entre midi et deux, et lesoir en sortant des cours. À côté, ilsfont également de la musculation.Ils ont peu d’amis et, comme ilsont souvent des facilités à l’école,certains font aussi de grandes étu-des après leur carrière. Je pense àl’actuelle ministre des sports,Roxana Maracineanu, passée parle club de natation de Mulhouse.

Propos recueillis parMagali BEREZAK, Louise BOTT

et Maëlle DREYER

Aux petits soins pour les sportifs

Laurent Salvador, kinésithé-rapeute, dans son cabinet àMulhouse. Photo J1J/Maëlle Dreyer

Souvent considéré comme un sim-ple jeu de cartes auquel on joue lorsde soirées entre amis, en tirant sa réussite de la chance, le poker né-cessite cependant -comme n’im-porte quel sport de haut niveau - une préparation mentale draco-nienne.La cour d’appel de Toulouse a fer-mement tranché en 2013 suite à des plaintes concernant des tour-nois de poker. Après avoir, entre autres, eu recours à un docteur en mathématiques, elle a conclu que ce n’était en aucun cas un jeu de hasard. Par conséquent, la réussitesur un grand nombre de parties re-lève plus de l’habilité, d’une ges-tion stricte des probabilités et de la stratégie qu’un joueur saura met-tre en place pour obtenir l’ascen-dant. Le « coup de bol » du samedi soir ne suffit donc pas à prétendre devenir un grand champion !D’autre part, pour « performer » auplus haut niveau, le poker est une activité qui requiert une condition

mentale hors du commun, ainsi que des aptitudes psychologiques solides face au risque et à la perte. Le fait que certains des meilleurs joueurs de la planète ont un passé de sportif de haut niveau ne doit, non plus, rien au hasard. Les deux tennismen Rafaël Nadal et Patrik Antonius ne sont que deux des nombreux exemples que l’on peut trouver sur la scène internationale.On peut alors faire un parallèle en-tre le poker et d’autres sports plus « traditionnels », dans la mesure où les deux requièrent des ressour-ces psychologiques et mentales conséquentes et où, à terme, rien n’est laissé au hasard.L’avenir du poker en tant que sport reste alors en questionnement, mais gardons à l’esprit que les échecs, un jeu en beaucoup de points similaire au poker, ont été reconnus en tant que sport en 2000déjà…

Jérémy MENGUSet Thomas MANGOLD

Poker : sport ou jeu de hasard ?

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SportJOURNALISTE D'UN JOUR28

La boxe est-elle un sport de bru-te ? Peut-il y avoir des dangerspour la santé en pratiquant cesport ? Pour répondre à ces ques-tions, nous nous sommes entrete-nus avec Jean-Marc Medina, l’undes fondateurs du club de boxeanglaise de Village-Neuf.Pour Jean-Marc Medina, la boxen’est pas un sport « violent »mais « intense et dur ». La boxeanglaise ne demande pas forcé-ment d’être très musclé mais plu-tôt « d’être intelligent ». « Il nefaut pas être un bourrin très mus-clé parce qu’un muscle ça se tra-vaille, il faut apprendre les ges-tes, trouver les défauts del’adversaire, trouver une straté-gie ». Les boxeurs « ne cherchentpas forcément le K.-O. », car c’estun geste très technique et quidemande beaucoup d’entraîne-ment et de réflexion.De plus, la boxe en amateur n’estpas excessivement dangereuse.L’entraîneur nous affirme n’avoir« jamais entendu de cas de bles-sures graves en boxe amateur, carla densité des gants n’est pas la

même qu’en catégorie profession-nel, en plus du port du casque. »

« Des petites frappesqui maintenant portent le sac des petites vieilles »

Enfin, la boxe n’incite pas à laviolence. C’est « un état d’es-prit ». « On se lève boxe, on secouche boxe. C’est une hygiènede vie. » La boxe promulgue desvaleurs, notamment le respect.« On respecte les arbitres, les en-traîneurs, l’adversaire. Quand oncommence à respecter les autres,on se respecte soi-même. »« Quand je vois les jeunes qui sontrentrés dans la salle et qui étaientdes petites frappes, maintenant,ils portent le sac des petitesvieilles », confie avec le sourireJean-Marc Medina.La boxe se pratique à tout âge. « Àpartir de 6-8 ans », conseille leprofesseur, avec la boxe éducati-ve. Ce type de boxe permet auxplus jeunes de plonger dans cedomaine en apprenant les valeurs

de ce sport. Les entraîneurs n’uti-lisent pas des mots violents com-me « frapper », « combat », maisdes mots plus adaptés aux jeunestels que « assaut ».Les préjugés sur la boxe anglaisesont donc bien loin de la réalité.Jean-Marc Medina résume ainsi :

« Pour ceux qui ont des préjugéssur ce sport, qu’ils viennent etpoussent la porte d’une salle deboxe et fassent un essai. Ils ver-ront rapidement les belles valeursde ce sport ».

Quentin VICENTEet Justin PILLOSIO

Les intox de la boxe

Ben Ielly, boxeur professionnel à Village-Neuf. Photo J1J/Justin Pillosio

Qu’est-ce que le kendo ? Cettediscipline à consonance asiati-que est encore méconnue.Le kendo est un héritage del’art des samouraïs. Bien queles samouraïs aient disparu, lekendo perdure. Les combatsont cédé la place aux entraî-nements de maniement du sa-bre en bois, le shinaï. La disci-pline a aujourd’hui dépasséles frontières du Japon et sepratique désormais en France.Nicolas Loesch, du Sakura Do-jo de Mulhouse nous a genti-ment ouvert les portes du

club. Il nous a présenté lesport, son histoire et nousavons assisté à l’entraîne-ment. Les kendoka aguerrisportent la tenue traditionnel-le, une veste en coton appelékendgi et un large pantalonbleu, le hakama. Les entraîne-ments sont rigoureux et l’ac-cent est mis sur la discipline etle respect de l’autre. Le bruitdes sabres qui s’entrecho-quent résonne dans toute lasalle, au même titre que descris en japonais ; on a l’im-pression d’atterrir au Japonsans quitter Mulhouse. Tou-tes les générations se mélan-gent pour pratiquer ce sportautant mental que physique,ce qui apporte une brise defraîcheur dans le monde dusport. Si jamais un soir vousvous retrouvez rue des Gym-nastes à Mulhouse, n’hésitezpas à faire un tour au SakuraDojo !

Gabrielle BAKERet Mathilde DIAZ

Le kendo, sport méconnu

Les kendoka aguerris por-tant la tenue traditionnel-le, au Sakura Dojo deMulhouse.

Photo J1J/Mathilde Diaz

Amitié, modestie, passion :voilà comment Ambre Zaepf-fel, 17 ans, déjà deux fois de-mi-finaliste du championnatde France de judo en catégoriecadet, décrit son sport préféré.Cette passion marquée pour lejudo se manifeste dès l’âge de6 ans, lorsqu’elle découvre cesport par le biais du projet« Anim’été ». Ambre fait doncses premiers pas dans le clubde judo de Sierentz où sa dé-termination et son applicationlui permettront d’avoir un ni-veau national.Ce titre l’amène à intégrer leclub de Mulhouse, mais c’est àHuningue que la compétitricepratique son sport actuelle-ment. Sa rigueur la récompen-se d’ailleurs du titre de cham-pionne d’Alsace en 2016, cequi est pour elle un énormeaccomplissement physique etmoral, qui la motive à conti-nuer son engagement et à re-pousser ses limites. Elle a no-tamment décroché la 3e placece samedi 6 octobre au tournoi« Label Excellence Juniors » à

Cormelles-le-Royale.Cependant, même si la réussi-te lui tend les bras, Ambre necompte pas s’engager dansune voie professionnelle, maisenvisage tout de même des’investir dans son sport etcontinuer à faire vivre sa pas-sion.

Laura MARTINet Thanh Yanh NGUYEN

Souvenirs de tatamis

Ambre, ici au championnat deFrance 2016, a remporté avecson équipe la médaille d’ar-gent. DR

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Sport JOURNALISTE D'UN JOUR 29

Il existe différentes adapta-tions de l’escrime : l’escrimeartistique, l’escrime de specta-cle et l’escrime dite de rue.L’escrime de rue prend sou-vent la forme de saynètes oude sketches, qui permettent dedévelopper des querelles me-nant à un combat. Elle est bienplus spectaculaire que l’escri-me de compétition et plus lisi-ble pour les spectateurs, puis-que les combats ne sont pasimprovisés mais travaillés enamont.Jusqu’il y a 15 ans encore, l’es-crime de spectacle était un artde combat très précis, destinéà présenter l’escrime sur scèneà un large public, et, le plussouvent, à des connaisseurs.Elle répondait à des règles et àdes critères de mise en scène.Le comédien était bien formépour créer sur scène l’illusionde véritables combats, évidem-ment en toute sécurité pour luiet son partenaire. Par ailleurs,ces dérivés de l’escrime sontbeaucoup utilisés au cinéma.

L’escrime artistique compte deplus en plus d’adeptes en Fran-ce. Il s’agit d’un sport totale-ment mixte. En Alsace, l’escri-me artistique se pratiquenotamment dans le club duCercle de Geispolsheim, ouvertà tous les adolescents de plus

de 16 ans. Des structures exis-tent aussi en Lorraine. Il n’estpas nécessaire d’avoir déjà pra-tiqué l’escrime pour pouvoirs’inscrire dans un club, cepen-dant l’escrime artistique re-quiert quelques compétencesphysiques telles que la coordi-

nation, et le sens de l’équili-bre.Où peut-on assister à des re-présentations ? Le plus sou-vent dans des lieux histori-ques, comme des monumentsou des villages ayant une his-toire particulière. Générale-ment sur deux jours ou pen-dant une soirée. L’escrimeart ist ique présente, parailleurs, plusieurs intérêts. Sapratique permettrait d’avoir« plus d’aisance en public etpermet, grâce au travail enéquipe, d’acquérir de l’expé-rience », témoigne Robin Da-bos, 20 ans, dont cinq d’escri-me de rue. Une partie de safamille est originaire de Saint-Louis. « Je conseillerais cettediscipline à tout le monde, enparticulier aux personnes quin’ont pas confiance en eux. »

Alex QUASTANAet Amandine PRUVOT

SURFER Plus d’infos sur le sitedu Cercle de Geispolsheim,https ://escrime-geis.fr

Dans la lignée de d’Artagnan et de Zorro

De l’escrime de rue au féminin, ici lors d’une représentationdans la cour d’un château près de La Rochelle. DR

Ézéchiel Rencker, athlète amateur, pratique le triathlon depuis ses 27 ans et fait partie du HTC : le Habsheim Tri Club. Durant une se-maine type, il s’entraîne huit à quinzeheures en moyenne. Depuis cinq ans,il pratique le cross triathlon qui rem-place le vélo par du VTT et la course àpied par du trail, une course à pied sur une longue distance en milieu naturel. Il fait également des coursesX-terra (label de cross triathlon) de format olympique : 1500 m de nata-tion, 40 km de VTT et 10 km de trail. Ila pu participer aux championnats d’Europe avec des courses en France,en Italie et en Grèce, entre autres.C’est un athlète passionné qui ne pourrait pas concevoir sa vie sans pratique sportive. Au sein de sa fa-mille, il y a eu des concessions à faireforcément, mais ce n’est pas tant unecontrainte pour lui, plutôt une ques-tion d’organisation.Ézéchiel a également participé au championnat mondial de X-terra. Pour s’y qualifier, il a dû battre sa catégorie d’âge (les 40-44 ans) lors dutour d’Europe, en Grèce. Le mondial

X-terra regroupe 800 participants dont 100 à 150 professionnels. Le mondial se déroulera fin octobre à Hawaï et l’inscription coûte 550 $. Auvu du coût de cette pratique sportive,la récolte de fonds est essentielle. Ézéchiel et son club sont soutenus financièrement par la mairie de Habsheim et par des entreprises.

Une course avec deux côtes fêlées

Il a déjà participé deux fois au mon-dial X-terra à Hawaï, en 2013, ainsi qu’en 2015 et s’est qualifié pour celuide 2018. Lors de sa première partici-pation il appréhendait l’environne-ment hawaïen, les vagues, le cli-mat… Son objectif était alors de finir la course sans prendre de risques. Durant sa deuxième participation en 2015, le but qu’il se fixait était de réaliser un bon chrono en cherchant ses limites. À l’avant-veille, il a eu la chance de s’entraîner en VTT sur le parcours de la course. C’est en s’exer-çant sur une descente qu’il a heurté un arbre. Il s’est abîmé l’épaule et

fêlé deux côtes.À l’approche de la course les douleurss’amplifiaient. Le jour J, Ézéchiel ne savait toujours pas s’il était capable de prendre le départ. Malgré son étatil a décidé de quand même y partici-per. Le soutien de sa famille et de ses

sponsors lui a donné le courage de finir la course.Cette année, son défi sera de réaliser une meilleure performance que lors de ses deux derniers mondiaux.

Lucie STAEHLERet Eva SCHUMACHER

Ézéchiel Rencker s’entraîne au moins deux fois par semaine austade nautique d’Île Napoléon. Photo J1J/Eva Schumacher

Un passionné au mental d’acier

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Grand Est JOURNALISTE D'UN JOUR 31

Le lycée Valentin-MetzingerSaint-Avold.Classe de TGA (terminale ges-tion/administration) :Chahb Malika, Ettayeby Kaw-tar, Leonard Julie, Wack Clé-mentine.Classe de 2CO (seconde com-merce) :Boudjelal Melissa, Dienlens-chneider Deborah, Klein Ca-mille.Classe de 2V (seconde vente) :Meskine Salim, Oruc Erhan,Propsom Alexandre, RhonerMichaël, Sahin Edanur, Tufec-ki Melih, Wojciechowski Lu-cas.Classe de 1 CO (première com-merce) :Diellenschneider Hugo, Sch-mitt Loïc.

Classe de 1GA (première ges-tion/administration) :Ceylan Merve, Chaalal Sarah,

Clin Alyssa, El Atrach Kenza, ElHallaoui Ramla, Goksel Kaan,Ouadah Melissa, Philippe

Alexandra, Podorac Coralie,Tufecki Kenan, Yilmaz Mervé,Zitouni Adel.

Les J1J de Saint-Avold. PhotoJ1J

L’équipe J1J du lycée de Saint-Avold

Le jeudi 20 septembre, nous, élè-ves du lycée Valentin Metzingerde Saint-Avold, nous sommes ren-dus au centre Mondial de la Paix àVerdun. Le matin nous avons vu deux ex-positions : une sur la GrandeGuerre et la deuxième sur lesprésidents de la cinquième Répu-blique. Nous étions divisés endeux groupes, un pour chaqueexposition et avons fonctionné enbinôme. Au cours de celle consacrée à laGrande Guerre nous avons pu voirdes souvenirs, des morceauxd’obus, des lettres écrites par lesPoilus, des photos ou images etdes documents montrant des« gueules cassées ». Toute chose nous rappelant cetteeffroyable guerre et ses horreursafin que cela ne se reproduiseplus.La seconde exposition nous a per-mis de découvrir les cadeaux of-ferts aux différents présidents dela République.Dans l‘après-midi, nous avonsparticipé à différents ateliers. Nous avons appris comment pré-parer une interview, les questionsessentielles qu’il faut poser et lematériel nécessaire à tout bonjournaliste. Nous avons découvert commentfilmer une interview.

Nous avons pu manipuler le maté-riel vidéo pour apprendre à cadreret prendre les bons angles de vue.Nous avons rencontré le dessina-teur Régis Hector qui nous a expli-qué son métier.Lors de cette journée, nous avonspu nous mettre dans la peau d’unjournaliste au Centre Mémorialde la Paix.

Grâce à J1J, nous sommes deve-nus des reporters en herbe.D’après Camille, être journalistepeut avoir ses avantages : partiren voyage, découvrir des culturesinconnues, tout comme ses incon-vénients : devoir boucler un arti-cle, faire en sorte de ne pas per-dre ses lecteurs, être le premiersur un scoop.

Selon Mélissa, le métier est com-pliqué au niveau de l’écriture. Quant à Alexandre, être journalis-te est assez complexe, car il fauttrier les dépêches, vérifier si ellessont justes et les mettre en for-me. Est-ce que cette sortie va susciterdes vocations de journaliste par-mi nous ?

Les lycéens ont pu découvrir les cadeaux reçus par les présidents de la République.Photo Franck Lallemand

Une journée de découvertes à Verdun

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Grand EstJOURNALISTE D'UN JOUR32

Sandra Dushime, étudiante enDUT Chimie est originaire duRwanda. Elle est venue en Francepour poursuivre ses études.

Quelle a été votre première impression de la France lors de votre arrivée ?Je n’ai pas eu le temps de visiter.J’ai passé deux jours à Paris. Puisje suis allée à Saint-Avold. J’aiparticulièrement apprécié la gen-tillesse des gens à mon égard. J’aiété très bien accueillie. Je trouveque la France est un pays déve-loppé, plus que mon pays d’origi-ne. J’aime moins le temps qu’ilfait ici. Sinon j’aime ma classe.

Trouvez-vous des différences marquantes entre la France et votre pays d’origine ?Je trouve que la nourriture esttrès différente. Mon père avaitpeur que je sois affamée. Au dé-but nous mangions beaucoup depâtes. Mes amis m’ont fait dé-couvrir différents plats. Mon pré-féré est la flamenkuche. Dansmon pays d’origine, nous som-mes très sociables. Nous voyonsrégulièrement nos voisins. Nous

allons les uns chez les autresquotidiennement. On se rendbeaucoup visite. À la différencede la France où, quand je sors, jene vois personne. À part ça, c’estassez similaire. Le pays est enplein développement et nous, lesfemmes, y sommes présentes.Malheureusement ça n’a pas tou-jours été le cas. Désormais noussommes soutenues pour nos dif-férents projets.

Quelles sont les raisons qui vous ont amenée à faire vos études à l’étranger ?Lorsque j’étudiais au Rwanda,nous faisions uniquement coursen anglais. Après le lycée, j’aivoulu poursuivre mes études etm’orienter vers la chimie afin dedevenir ingénieur en chimie.Dans mon pays ça n’était paspossible alors j’ai voulu tenter lesUSA. J’ai été acceptée mais çan’était pas possible. C’était tropcher pour mes parents. Alors jeme suis tournée vers la France.

Selon vous, est-il possible de devenir ingénieur en chimie pour une femme ?

Selon moi, que tu sois un hommeou une femme, si tu travailles durtu peux alors réaliser tout ce donttu as envie.

Qu’est-ce qu’un citoyen du

monde pour vous ?Peu importe l’origine, ce sont lesactes, la bienveillance, l’entraidepour son prochain qui qualifientun citoyen du monde.

Malika CHAHB

Sandra, étudiante rwandaise,citoyenne du monde

Sandra Dushime, étudiante en DUT Chimie est originaire duRwanda. Photo J1J

J’ai 16 ans, j’ai toute la vie de-vant moi, ma mère et messœurs sont restées à la maison.Je m’appelle Etienne et au villa-ge tout le monde me surnomme« Peau de bébé », car je n’ai pasde barbe.Et pourtant, je suis un Poilu,malgré moi. J’ai été enrôlé pourdéfendre mon pays, la France,contre les Teutons. Sales bochesva ! Ils vont avoir ma peau. Àmoins, qu’ils ne l’aient déjàeue.Je suis recroquevillé dans unetranchée, un fusil à la main etj’ai peur. Les balles sifflent au-dessus de nos têtes, le bruit descanons devient de plus en plusassourdissant.À côté de moi, mon ami vient detomber, une balle logée dans latête.À quand mon tour ? Le froid, la

saleté, les cadavres et l’odeurnauséabonde sont au rendez-vous. Je dois me battre avecmon fusil.Tout ça me dégoûte… J’ai fait unrêve… Je rêve de cette lumièrecolorée, joyeuse ; le sapin estdécoré de guirlandes, de boulesscintillantes, et de merveilleuxcadeaux. Je sens l’odeur des petits bis-cuits encore chauds, l’odeur dela cannelle, d’amandes et defleur d’oranger ; j’entends unedouce musique qui me donneenvie de danser… Boum… J’entends des cris, les détona-tions des fusils et des explosionsde grenades. Je sens la mort,l’odeur des cadavres…La désolation. C’est reparti pour une guerreinterminable et sanglante.

Kenan KAANUne reconstitution de la bataille dans les tranchées.. Photo archives L’Alsace/Mireille Brotz

Lettre de Poilu

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Grand Est JOURNALISTE D'UN JOUR 33

Lycée Charles Hermite deDieuze.

Les élèves de terminale et deseconde : Hajar et Nawelle AïtAkka, Océane Alessi, Clémen-ce Antoine, Elise Beck, AssiaBey, Anne Billard, Adel Boua-raara, Alice Boucher, ThéaBroquard, Asuman Cetin, Mat-thias Dettori, Salomé Gailliot,Yann Gendrillon, Victorien Gi-raud, Elyse Guilbault, Dono-van Hehn, Elsa Ilbey, MarjorieKnoepfly, Clémence Kremer,Alicia Lacombe, Quentin Le-clerc, Charlotte Martinez, Ja-de et Lally Marty, MorganeMorance, Fanny Pissonier, An-gel Tissier, Lina Zidane.Les J1J de Dieuze. DR

L’équipe J1J de Dieuze

Verdun, on en entend parlerchaque année depuis qu’on va àl’école.On pensait qu’en posant lespieds au Centre mondial de laPaix encadrées par les profes-seurs on ressentirait des émo-tions. Malheureusement, d’après no-tre expérience personnelle etnotre subjectivité, ce site quinous a bien accueillis, n’a ce-pendant pas été à la hauteur denos espérances.En effet, le site se trouvant àVerdun, terre de conflits dédiéemaintenant à la mémoire, nousavons été quelque peu déçuesde devoir visiter

Une expérience assezimpersonnelle

une exposition dans un muséeen sachant que nous aurions puaussi nous confronter à cetteréalité, directement dans lesempreintes que la guerre a lais-sées dans la ville.Regarder des tableaux et despeintures était une expérienceassez impersonnelle qui ne nousa pas grandement touchées. En tant qu’étudiantes, même siles affiches exposées nous enrapprochaient, nous aurionspréféré nous rendre sur le ter-rain pour mieux comprendre etimaginer la réalité de la guerre.Malgré le professionnalisme du

personnel et la grandeur deslieux, pour une première àVerdun, se rendre sur les resteset les vestiges de l’après-guerreaurait sans doute été plus per-cutant pour se représenterl’atrocité de la guerre. Néanmoins, l’idée d’une infras-tructure pour véhiculer un es-prit de paix et de mémoire nous

a semblé une initiative qui vautle coup d’œil. Elle serait encore plus intéres-sante si l’on y traitait plus pro-fondément des problèmes ac-tuels du monde comme ceux duMoyen-Orient, du Venezuela ouencore de la Chine. Cela pourrait informer et alerterles jeunes sur des conflits qu’ils

ne connaissent pas encore etauxquels ils pourraient pour-tant être directement confron-tés. Cela aiderait de garder en têteque le risque de guerre persistesi on ne fait pas l’effort du de-voir de mémoire.

Elsa ILBAY, Asuman CETINet Assia BEY

Salomé Gailliot, élève de Terminale à Dieuze, a traduit dans une image au crayon un ressenticomparable à celui de ses camarades à l’issue de la journée Journaliste d’Un Jour à Verdun.

Prêtes à y aller, à la guerre comme à la guerre

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Grand EstJOURNALISTE D'UN JOUR34

Avec les terminales de Dieuze, nous étions deux élèves de seconde du ly-cée Charles Hermite à avoir eu l’oppor-tunité de découvrir les curiosités que renferme le Centre Mondial de la Paix,des Libertés et des Droits de l’Homme.Notre groupe est allé voir l’exposition sur la guerre de 1914-1918 dont le but est d’intéresser et faire réfléchir sur le thème de la guerre. Parmi les objets

de cette période les plus marquants, nous avons trouvé : une prothèse de bras, un coffret de soins aux gazés et des affiches de propagande dessinées par des adolescents des écoles publi-ques de Paris.« Je suis une brave poule de guerre, je mange peu et produis beaucoup »,

voilà par exemple ce que disait une poule sur une de ces affiches. Au som-met d’une montagne d’œufs, elle se posait en symbole d’une très forte pro-duction. Le message adressé à la population était clair : soignez la basse-cour. Nousavons pu comprendre à travers cette

image que durant la Grande Guerre, l’œuf était une denrée essentielle à l’alimentation de la population pari-sienne. Nous avons pu constater que l’affiche a été réalisée par une écolière de 16 ans. Nous avons été abasourdis par l’anthropomorphisme que cette jeuneFrançaise a traduit avec les mots « brave poule », « je mange peu », « je produis beaucoup».La « Der des der » fut une période difficile dans le monde entier et pour toute la société. La violence de masse de cette guerre meurtrière, montrée ainsi à travers denombreux support, nous a fait com-prendre que le devoir de mémoire con-cerne tous les citoyens et qu’il consis-te à transmettre les erreurs et bienfaits du passé afin d’éviter que de telles tragédies se reproduisent. Car même si ce conflit s’est produit il ya cent ans, il y a encore aujourd’hui des défis à relever contre le terroris-me, les guerres civiles et les dictatu-res. Elise BECK, animatrice radio du Charles et Victorien GIRAUD, rédacteur en chef

du Charles infos

Encore des défis à relever

Elise Beck et Victorien Giraud, élèves en seconde sont plusmotivés que jamais pour relancer la radio du Charles et leCharles Info depuis leur expérience à Verdun. PhotoJ1J

La visite au Centre mondialde la Paix nous a donnéenvie de demander à unejournaliste, un professeur,une lycéenne et une ancien-ne militaire ce qu’est poureux le devoir de mémoire.

Émilie Jochymek-Schaer,journaliste :« C’est se souvenir que desgens sont morts pour défen-dre nos droits, nos valeurs. Perpétuer leur mémoire, enparler encore et encore c’estnécessaire, même si certai-nes personnes estiment quetous les ans c’est la mêmechose. Effectivement. Mais si dujour au lendemain on n’enparlait plus, les tragédies sereproduiraient ».

Julien Willer, professeur deSES :« Le devoir de mémoire con-siste à transmettre la con-naissance de l’histoire com-

mune aux citoyens françaispar le récit des événementshistoriques qui ont marquéla société. Entretenir le souvenir dessouffrances et des conflitspassés doit permettre d’évi-ter de reproduire à l’avenirles mêmes types d’erreurs etles carnages qu’elles ont gé-nérés ».

Hajar Aït-Akka, élève en ter-minale : « C’est le fait, en tant quecitoyen, de s’obliger à porterun regard sur les conséquen-ces des événements passéssur le monde d’aujourd’hui. Par exemple, on est obligéde savoir que le racisme etl’esclavagisme ont entraînédes ségrégations. Il y a aussi les grandes guer-res, l’holocauste. On a undevoir de mémoire sur toutce qui s’est passé au final,en tant qu’être humain. En fait, c’est un devoir d’hu-

manité ».Laure Sauce, ancienne mili-taire :« Pour moi, commémorer unévénement historique tragi-que c’est un moyen de fairequ’il ne s’en reproduiseplus.

Une cérémonie aux mortssert à rappeler aux militaireset aux jeunes civils qui n’ontpas connu la guerre que despersonnes ont eu à donnerleur vie pour préserver lanation et ses valeurs ».Angel TISSIER et Jade MARTY

JA travers les expositions présentées à Verdun, chacun a pumesurer l’importance d’exercer son devoir de mémoire.

DR

La mémoire de guerre : « Un devoir d’humanité »

La poule de guerre. DR

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Grand Est JOURNALISTE D'UN JOUR 35

Les 30 élèves de 1ère ES du lycéepolyvalent Jean-Talon de Châlons-en-Champagne se sont lancés dansl’aventure J1J cette année. La ville préfecture de la Marne aété au cœur de leurs reportages.

Les élèves : Narjisse Achouri,Thierry Adnot, Samya Alaabouche,Tom Antoine, Kanelle Bambi, Me-hdi Boudib, Alyssia Bouhenni,Audrey Brailly, Valentine Cury, Da-niel Déré, Mathilde Detail, NilsDeudon, Delliha Djouan, CharlotteFoulain, Fiorenzo Garofalo, Gaëtan

Godard, Juliana Gualtieri, JadeGuiol, Thibault Hannequin, Yass-mine Khelifi, Kevin Le Troidec,Tommy Maritaz, Théo Martins, Ca-mille Merah, Indira Mourougane,Luca Pinna, Mathis Ridou, SoumiaSaadi, Madiane Sahli, Ambre Tarin.

Les enseignantes : Emilie Guillot-Zélanti (français), Jeanne Miche-luzzi (histoire-géo) et Isabelle Ser-vanin (documentaliste).

Journaliste : Catherine Dauden-han.

Reportages, photos et vidéo ont été assurés par la classe de1ère ES du lycée Jean-Talon de Châlons-en-Champagne. PhotoJ1J

L’équipe J1J de Châlons-en-Champagne

La Comète, scène nationale si-tuée à Châlons-en-Champagne,organise un festival de films aunom accrocheur, « War onscreen ».

Cette année, le jury était prési-dé par le réalisateur BertrandBlier.

Nadia Hmouche, chargée desrelations publiques, expliquece qui fait l’originalité de cerendez-vous.

Qui est à l’origine du festi-val ?L’idée est née d’un ensemblede personnes, une troupe diri-gée par Philippe Bachman, di-recteur de la Comète et fonda-teur du festival.

La thématique du festival estliée aux deux guerres mondia-les qui ont eu lieu dans notrerégion.

Que peut-on y voir ?Ce festival s’adresse à tous lespublics. Différents genres de films, descomédies à la science-fiction etaux documentaires, ayantcomme thème des conflits oudes guerres. Le film peut être un court oulong métrage. Cette année, il y a l’introduc-tion de la réalité virtuelle (im-mersion à 360°) pour deuxfilms.

Le but ?L’objectif est de faire compren-

dre, grâce au cinéma, com-ment la guerre influence nos

vies. Le festival ne prône pas la guer-re ni les récits de guerriers,mais il fait comprendre les dif-férents conflits dans le monde.L’œil du cameraman est làpour éclairer notre vision d’une manière artistique. Destables rondes sont organiséespour comprendre les conflits.

Pourquoi avoir choisi Châ-lons-en-Champagne et Suip-pes, autre commune de la Marne qui accueille le festival et qui est connue pour son camp militaire ?Dans le passé, ces deux villespossédaient beaucoup de ca-sernes. Cette région a joué ungrand rôle lors de la PremièreGuerre mondiale. De nos jours, il reste des caser-nes rappelant le passé militairede notre région et de nom-breux cimetières militaires.

Combien de festivaliers cha-que année ?Il y a environ 18 000 festiva-liers en cinq jours et sur deuxvilles.

Pourquoi le titre est-il en anglais ?L’anglais permet une alchimieentre tous les peuples.

Kanelle BAMBI, Daniel DÉRÉ,Delliha DJOUAN,

Gaëtan GODARD, Ambre TARINJuliana GUALTIERI, Théo

MARTINS et Camille MERAH

Nadia Hmouche, en charge des relations publiques du festivalde Châlons-en-Champagne, War on screen, qui réunit toutessortes de films (comédies, science-fiction, documentaires…)traitant de conflits d’hier et d’aujourd’hui. PhotoJ1J

« Comment la guerre influence nos vies »

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Grand EstJOURNALISTE D'UN JOUR36

Châlons-en-Champagne a la parti-cularité de garder bien vivante latradition du cirque en France. C’est grâce à son Centre nationaldes arts du cirque (CNAC) qui aété fondé en 1985 dans cette villeà l’initiative du ministère de laCulture et de la communication.Et il s’est implanté dans l’un desderniers cirques en dur de France.Cette transmission de témoin de-mande beaucoup de travail. Pourrentrer au CNAC, les étudiantsdoivent se préparer à un con-cours d’entrée très sélectif. Leur cursus dure trois ans. Lapremière année de formation sedéroule à l’École nationale desarts du cirque de Rosny-sous-Bois. La deuxième et troisièmeannées ont lieu à Châlons-en-Champagne. Leur formation est àla fois pratique (danse, théâtre,musique…) et théorique (initia-tion au droit et à l’économie duspectacle vivant, par exemple).C’est un travail très exigeant :environ 3 000 heures d’enseigne-ment. Mais chaque élève est cer-tain, après avoir terminé ses étu-

des au CNAC de Châlons-en-Champagne, d’être reconnu dansle monde entier.

« La Tempête » souffle dans le Grand Est

Avant cela, les étudiants du CNACprésentent leurs réalisations grâ-ce à des spectacles joués un peupartout. Cette année, le specta-cle de fin d’étude de la 30e pro-

motion du CNAC s’intitule « LaTempête » et s’inspire de l’œuvrede Shakespeare. Il sera présentéau public du 5 au 16 décembre,dans le cirque historique de Châ-lons-en-Champagne. Il dure1 h 30 et est accessible dès sixans. Ils sont 18 Circassiens à seproduire. Ils seront également entournée dans toute la Francepuisqu’on pourra les applaudir àReims, Metz et Paris. Pensez à

réserver vos places.Tom ANTOINE, Mehdi BOUDIB,

Nils DEUDON, Fiorenzo GAROFAL,Thibault HANNEQUIN,

Kevin LE TROIDEC, Luca PINNAet Mathis RIDOU

Y ALLER Centre national des artsdu cirque, 1 rue du Cirque à Châ-l o n s - e n - C h a m p a g n e . T é l :03 26 21 12 43 – ht tps ://www.cnac.fr/

Châlons-en-Champagne transmet les arts du cirque

Le centre national des arts du cirque s’est progressivement développé et des nouveaux locaux,en plus de l’ancien cirque, ont été construits à Châlons-en-Champagne. PhotoJ1J

On le sait peu, mais le patrimoinede la région peut être transmispar le réseau des bibliothèques.En plus, ces moyens de transmis-sion sont nombreux, expliqueIsabelle Guyot, de la bibliothè-que Georges-Pompidou de Châ-lons-en-Champagne, que nousavons rencontrée pour savoircomment s’effectuait un devoirde mémoire envers les jeunes.

Cabu, célèbre Châlonnais

Les bibliothèques organisent ré-gulièrement des expositions enlien avec la région et son histoirecomme, par exemple, l’exposi-tion consacrée aux Châlonnaiscélèbres. L’un des plus connusest le dessinateur Cabu, tué en2015 lors de l’attaque terroristecontre Charlie Hebdo.Un autre moyen sont les atelierspédagogiques qui sont proposésaux élèves et adaptés en fonction

du programme scolaire et desâges. Cela a été le cas à proposde la guerre de 1914-1918 à Châ-lons.La bibliothèque conserve égale-ment des ouvrages des fonds pa-trimoniaux et du fonds régional

ou des ouvrages de la région etdes auteurs du Grand-Est, quisont à disposition des lecteurs. Ilpeut s’agir « d’ouvrages actuelsou des siècles passés », a indiquéIsabelle Guyot. Les documents trop anciens et

fragiles pour être mis à disposi-tion, sont consultables sur le sitede la bibliothèque. La salle dupatrimoine est, par exemple, mi-se en avant pour accueillir deslecteurs ou des chercheurs quiveulent consulter ce type de do-cuments patrimoniaux ne pou-vant pas être empruntés à domi-cile.Le devoir de transmission fait donc partie des missions des bi-bliothèques. Grâce à de nom-breux documents conservés, ain-si que des ateliers et desexpositions, elles peuvent trans-mettre le patrimoine du Grand-Est aux jeunes. Et elles ont constaté qu’il y a unecuriosité et un grand intérêt de lapart des élèves lors des ateliers.Thierry ADNOT, Samya ALAABOU-

CHE, Valentine CURY, MathildeDETAIL, Daniel DÉRÉ, Jade GUIOL

Yassmine KHELIFI, Théo MARTINSet Indira MOUROUGANE

Ce dessin d’une J1J pour illustrer les différentes façons dont lesbibliothèques peuvent transmettre l’histoire du Grand Est auxjeunes. PhotoJ1J

Les bibliothèques sortent le patrimoine des livres

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Grand Est JOURNALISTE D'UN JOUR 37

Lycée Julie Daubié de Rombas.

Les élèves ayant participé à J1J :

Beata Favero, Anais Schwaller,Emma Buhajezuk, Dorothée Kop-pe,

Fabio Audia, Quentin Mars-chhausen, Isabelle Koquely,Apolline Journaud,

Pauline Roussel, Verdiana Fla-ment, Lucas Weber, Yan Zimmer.

Les J1J de Rombas. PhotoJ1J

L’équipe J1J du lycée Daubié de Rombas

Le lieutenant-colonel Patrick Si-mo est officier de communicationdans l’armée. Nous l’avons ren-contré au Centre Mondial de laPaix lors de l’opération J1J et il aaccepté de répondre à nos ques-tions.

D’où vient le nom de « Grande Muette » ?Contrairement à une idée reçue,ce nom ne provient pas du silencesupposé de l’Armée, mais parceque les militaires ont eu le droitde vote très tard, le 17 août 1945.

Pourquoi l’Armée a-t-elle besoin d’un service spécialisé dans la communication ?L’Armée tient la population infor-mée de l’implication de la Francedans les différents conflits mon-diaux. Elle recherche son soutien, car sil’opinion publique est favorableaux actions de l’Armée, le gouver-nement aura tendance à augmen-ter les fonds qui lui sont alloués. L’armée, c’est l’assurance vie dupays, il est donc normal qu’ellerende compte aux contribuablesde ce qu’elle fait et qu’elle luimontre son efficacité. Sans comp-ter que cela peut susciter desvocations, car nous communi-quons aussi pour le recrutement.

La communication se fait-elle aussi en interne ?Oui, cela est nécessaire, pour ras-surer les soldats et les tenir infor-més des actualités sur les opéra-tions extérieures. La communication de l’arméepasse aussi par les réseaux so-ciaux. En opération à l’étranger,c’est le principal moyen d’infor-mation des hommes sur le ter-

rain. Le service de communica-tion doit donc gérer ce genre dediffusion. Nous avons pour celaun service dédié qui veille aussi àcombattre les fausses nouvelles.

Les militaires ont-ils tout de même des contraintes ?Les militaires n’ont pas le droit defaire état de leur mission de ma-

nière personnelle sur les réseauxsociaux, car ils risquent de don-ner des informations sur les opé-rations en cours. Ils doivent désactiver la géolocali-sation lorsqu’ils prennent desphotos de façon à ne pas donnerleur position exacte à l’ennemi.

D’ailleurs quel parcours avez-

vous suivi ?J’ai intégré l’armée à 19 ans, puisj’ai suivi une formation à l’âge de36 ans pour me spécialiser dans lacommunication. J’exerce aujourd’hui cette fonc-tion dans les régions Grand Est etBourgogne Franche-Comté.

Verdiana FLAMENT, Lucas WEBERet Louis PUPOVAC

Le lieutenant-colonel Patrick Simo, officier de communication dans l’armée : « L’armée, c’estl’assurance vie du pays ». PhotoJ1J

La Grande Muette parle enfin

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Grand EstJOURNALISTE D'UN JOUR38

La Première Guerre mondiale a en-traîné un bouleversement socialmajeur. Au Centre Mondial de la Paix deVerdun, l’exposition « Que reste-ilde la Grande Guerre ? » met enavant le quotidien des femmes etdes enfants privés du chef de fa-mille.Dès 1914, le président du ConseilRené Viviani demande aux femmesd’assurer les postes des hommespartis au combat.400 000 femmes deviennent alors« Munitionnettes ». Elles fabriquentdes armes et des munitions. Desveuves se mettent au travail, maisgardent aussi leur rôle de mère. Elles font donc des métiers tels quefactrices, allumeuses de réverbères,ouvrières, livreuses ou poinçonneu-ses. Certaines veuves emmènent leursenfants sur leurs lieux de travailpour les allaiter. Quant à d’autres,poussées par la misère elles se pros-tituent pour s’en sortir.

Ainsi 700 000 veuves s’assument après la guerre. Malgré cela, ellesn’obtiennent pas le droit de vote,seulement la reconnaissance de laNation.

Les enfants jouentà la guerre

Par ailleurs, leurs maris, les Poilus,sont aussi des pères. Les visiteursdécouvrent la vie d’un million d’en-

fants durant le conflit, au fil desdifférentes salles de l’exposition. Elles présentent des uniformes mili-taires pour enfants et poupons. Lesenfants veulent imiter la figure pa-ternelle, ce héros parti au combat.Ils jouent à la guerre sans se rendrecompte de la violence du front.Sur des affiches, les visiteurs décou-vrent des enfants privés de leur pè-re, devenus « frères et sœurs deguerre ». Une journée nationale leur est con-sacrée dès 1917.Les enfants participent à des con-cours d’affiches sur les restrictionsalimentaires car la nourriture se faitrare et des appels aux dons sontlancés. Celles-ci sont hautement patrioti-ques et certaines aujourd’hui peu-vent être presque drôles : sur l’uned’entre elle, on demande à la popu-lation de boire moins de vin pour enenvoyer plus aux soldats.

Anaïs SCHWALLERet Apolline JOURNOUD

Que deviennent les femmes et les enfants quand les hommes partent au front ?

Certaines veuves emmènent leurs enfants sur leurs lieux detravail pour les allaiter. DR

Les présidents de la Ve Républiqueont reçu de nombreux cadeaux pro-tocolaires. L’exposition « Nous, pré-sidents ! » les met en valeur jus-qu’en décembre au Centre Mondialde la Paix (CMP) de Verdun. Deuxexemples.Les cadeaux protocolaires représen-tent des gestes symboliques d’en-tente entre les pays et à ce titre doivent rester propriété de l’État.Hollande a regretté son blouson,mais pas la chapka.

La chapkaDans une grande vitrine, ce cadeaudiplomatique a beaucoup fait parlerde lui en 2014. Lors de la visite deFrançois Hollande au Kazakhstan leprésident Nazarbaiev, lui a offertune « chapka » avec une pelisse bei-ge et marron. Le président français adû poser à côté de son homologuekazakh, comme l’exige le protocole.L’image prise par le photographeofficiel sera publiée sur l’Instagramdu service de presse kazakh et rapi-dement faire le tour des réseaux

sociaux. Malheureusement, ainsivêtu le président français n’est pas àson avantage et devient la risée duweb en quelques heures.

Le blousonLorsque François Hollande est venuvisiter l’exposition, il s’est arrêté surun blouson d’aviateur en cuir offertpar Barack Obama à son premiersommet du G8 à Camp David. Unsouvenir fort : à ce sommet Obamaavait interdit la cravate, Hollandeavait gardé la sienne. Le directeurdu CMP, Philippe Hansch, explique :« La vitrine était ouverte. Revoir leblouson semble l’avoir ravi. Unealarme s’est déclenchée au mêmemoment créant une petite interrup-tion des explications. Le photogra-phe a saisi François Hollande reve-nant toucher le blouson, commepour mieux l’appréhender, avec peut-être une lueur de regret d’avoirdû rendre cet objet à l’Histoire. »

Fabio J. AUDIA,Emma BUHAJEZUK

et Pauline ROUSSELLa chapka et la pelisse offert par le président du Kazakhstan àFrançois Hollande. PhotoJ1J

Les cadeaux diplomatiques : une histoire de goût

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Grand Est JOURNALISTE D'UN JOUR 39

L’association Themis a été crééeen Alsace en 1990, en mêmetemps que la Convention inter-nationale des droits de l’enfant(CIDE), pour défendre l’accèsaux droits de la jeunesse. Com-me le précise Monia Scattareg-gia, sa directrice, « l’associa-tion accueille des mineurs et desjeunes majeurs de 18 ans, voirejusqu’à 21 ans, sur toutes ques-tions relatives à leurs droits, ledroit au travail, le droit à l’édu-cation, le droit à la justice… »Plus précisément, Themis peutintervenir à partir de 8-9 ans.Elle a deux champs d’interven-tion : l’accès aux droits indivi-duels et les actions collectives.Elle aide les enfants dans dessituations sociales difficiles, quisont battus ou qui n’ont pas lecadre familial nécessaire, à de-venir des citoyens responsa-bles.En cas de traumatisme grave,elle garantit la protection desjeunes et les accompagne grâceà la mise en place de services

psychologiques. Themis qui col-labore avec des avocats de lajeunesse peut également repré-senter les intérêts des mineursdevant les tribunaux lorsqueleurs représentants légaux nesont pas en capacité de le faire.Les membres de l’équipe inter-viennent auprès des jeunes,mais discutent aussi avec lesadultes, car ce sont eux les prin-cipaux responsables de la situa-tion, pour qu’ils prennent cons-cience des droits de leur enfant.Ils proposent aussi des actionspédagogiques d’éducation à lacitoyenneté, de sensibilisationaux droits et à la loi en milieuscolaire, notamment face auharcèlement et aux réseaux so-ciaux.

Seize salariésEn outre, l’équipe de l’associa-tion se compose de psycholo-gues, de juristes, d’éducateursspécialisés, de secrétaires et debénévoles, au total 16 salariésrépartis sur trois sites en Alsace,

à Strasbourg, Mulhouse et Col-mar. L’association est financéepar des fonds publics : l’État, leministère de la Justice, la Ré-gion et les conseils départemen-taux. Pour le futur, l’équipe aconstamment de nouveaux pro-

jets qu’elle n’a pas souhaité dé-voiler.

Margaux BELLOT,Chloé EHLING et Zoé LAIN

CONTACTER http://www.the-mis.asso.fr.

Themis propose des actions pédagogiques d’éducation à lacitoyenneté. Archives L’Alsace/Hervé Kielwasser

Themis informe les enfants sur leurs droits

Entre l’année 1914 et 1918, leciel s’obscurcit d’obus. À terre,les dépouilles s’accumulent.C’est la Première Guerre mondia-le. Le Hartmannswillerkopf(HWK) est le théâtre de combatsd’une violence extrême, en parti-culier en 1915, en raison de saposition géographique stratégi-que.

Projet street artAujourd’hui, le comité du monu-ment national du HWK s’attacheà entretenir la mémoire de cesite qui a vu périr tant d’hom-mes. Alexandre Dumez, membrede ce comité, rappelle l’impor-tance de ce devoir de mémoire,au travers d’actions auprès desscolaires (primaire, collège, ly-cée…). Livrets pédagogiquesfranco-allemands, projets artisti-ques et ateliers archéologiquespermettent, par exemple, de dé-couvrir la Grande Guerre d’uneautre manière. Les élèves peu-vent aussi participer à des céré-monies de commémoration,comme celle du 10 novembre

dernier, à laquelle ont participéles présidents français et alle-mand.« Actuellement, un projet d’en-vergure se construit : le projetstreet art implique 140 élèves delycées français et allemands ain-si que des professionnels », expo-

se Alexandre Dumez. Celui-ci adébuté au mois de septembre etprendra fin le 9 novembre. Uneexposition en découlera, le ver-nissage, ouvert au public, auralieu au Hartmannswillerkopf lemême jour, en début d’après-mi-di.

Le comité, composé notammentde guides et d’historiens, obser-ve par ailleurs une importantefréquentation du HWK. Entre 250et 300 élèves de toute la Francemais aussi d’Allemagne s’y ren-dent chaque jour. Le site faitl’objet d’un vif intérêt et de nom-breuses classes reviennent d’uneannée à l’autre. « Nos actionspermettent de faire des liensforts avec le présent, en abor-dant des questions contemporai-nes, comme la construction del’Europe, l’impact de la montéedes extrêmes, la fermeture desfrontières et le défi des mi-grants », poursuit Alexandre Du-mez. En relayant des valeurs ci-toyennes et en faisant appel à laréflexion des plus jeunes, le co-mité du monument national duHWK assure ainsi un avenir plusserein, loin des tranchées et destourments de la guerre.

Léa BAUER et Aude WIRTH

SE RENSEIGNER Plus d’infos sur lec o m i t é e t s e s a c t i o n s a u03.89.20.10.68.

Entretenir la mémoire de la Grande Guerre

Alexandre Dumez, ici avec des élèves ayant pris part à unprojet de création de timbre. DR

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