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N° 7089 — DIMANCHE 12 SEPTEMBRE 2021 Quotidien nAtionAl d’informAtion fondé le 28 mArs 1990 – issn 1111-0115. priX : Algérie 20 dA, frAnce 1 euro www.jeune-independant.net [email protected] L'un des symboles et architectes de la Bataille d'Alger DÉCÈS DU MOUDJAHID YACEF SAADI un mois Après les feuX de forêt Page 16 Après des journées rouges qu’ont vécues les populations des localités touchées par les incendies ravageurs, particulièrement dans la wilaya de Tizi Ouzou, au mois d’août dernier, l’heure est à la reconstruction. Des «volontariats» sont organisés un peu partout dans les villages touchés par ces feux de forêt pour effacer les traces de ces incendies qui ont endeuillé des familles, décimé le cheptel et ravager toute la végétation. Pour les habitants de la région la vie doit continuer après un désastre émaillé par l’horrible assassinat du jeune Djamel Bensmail. Page 3 LA KABYLIE RENAÎT DE SES CENDRES Affaire Augusta OULD KADDOUR DEVANT LE JUGE Page 2 Le SNTE appelle à l’augmentation des salaires page 2 AnnABA LA COQUETTE SE CLOCHARDISE page 5 Le FFS motive les raisons de sa participation page 2 elections locAles Anticipées BAisse du pouvoir d'AchAt

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N° 7089 — DIMANCHE 12 SEPTEMBRE 2021

Quotidien national d’information fondé le 28 mars 1990 – issn 1111-0115. prix : algérie 20 da, france 1 euro

www.jeune-independant.net [email protected]

L'un des symboles et architectes de la Bataille d'Alger

DÉCÈS DU MOUDJAHIDYACEF SAADI

un mois après les feux de forêt

Page 16

Après des journées rouges qu’ont vécuesles populations des localités touchées parles incendies ravageurs, particulièrement

dans la wilaya de Tizi Ouzou, au moisd’août dernier, l’heure est à la

reconstruction. Des «volontariats» sontorganisés un peu partout dans les villagestouchés par ces feux de forêt pour effacer

les traces de ces incendies qui ontendeuillé des familles, décimé le cheptelet ravager toute la végétation. Pour les

habitants de la région la vie doit continueraprès un désastre émaillé par l’horribleassassinat du jeune Djamel Bensmail.

Page 3

LA KABYLIE RENAÎTDE SES CENDRES

Affaire Augusta OULD KADDOUR

DEVANTLE JUGE

Page 2

Le SNTE appelleà l’augmentationdes salaires

page 2

annaBa

LA COQUETTESE CLOCHARDISE

page 5

Le FFS motive les raisonsde sa participation

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elections locales anticipéesBaisse du pouvoir d'achat

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NATIONALE

LE JEUNE INDÉPENDANT # 7089 DU DIMANCHE 12 SEPTEMBRE 2021

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AFFAIRE AUGUSTA Ould Kaddour devantle jugeL’ANCIEN président-directeurgénéral (PDG) du groupe pétrolierSonatrach, Abdelmoumen OuldKaddour, a comparu jeudi devant lejuge d’instruction de la 4e chambredu pôle pénal économique etfinancier près le tribunal de SidiM’hamed (Alger), dans l’affaire del’achat de la raffinerie d’Augusta enSicilie, a-t-on appris ce samedi 11septembre de sources judiciaires.Le même magistrat a égalementauditionné trois anciens cadres deSonatrach dont deux sont endétention provisoire dans le mêmedossier lié à la raffinerie d’Augusta,selon la même source.L’ancien patron de Sonatrach a étéextradé, le 4 août dernier, par lesÉmirats arabes unis (EAU) versl’Algérie, suite à mandat d’arrêtinternational lancé par les autoritésalgériennes contre Ould Kaddourimpliqué dans des affaires decorruption.A ce jour deux cadres supérieurs deSonatrach impliqués dans l’achat, endécembre 2018, de la raffinerieitalienne vieille alors de 70 ans avecun financement de presque unmilliard de dollars sont en détentionprovisoire à la prison d’El Harrach. Ils’agit d’Ahmed Mazighi, ex-vice-président des activités de lacommercialisation, et AbdelhamidRais-Ali, ex-vice-président duraffinage et de pétrochimieAbdelhamid Rais-Ali.Toutefois, les trois dirigeants fontpartie de plusieurs cadres ayant étéau cœur de la transaction qui ont étéentendus par la justice depuis larelance de l’enquête le 11 janvier2020.Les dirigeants convoqués par lajustice qui a été saisie du dossier enjuillet 2020, en tant que membre del’ex-conseil d’administration dugroupe Sonatrach sont Omar Maaliouex-vice-président commercialisationqui a été en désaccord avec OuldKaddour, Salah Mekmouche, ancienvice-président chargé del’exploration et de la production,Slimane Arbi-Bey vice-présidentchargé de l’activité transport deshydrocarbures par canalisation.Les personnages clefs qui ontégalement eu à traiter le dossier sousla coupe de Ould Kaddour et ont étéentendus par le juge d’instructionsont Brahim Boumaout qui occupaitle poste de directeur StratégiePlanification et Economie (SPE)nommé depuis à la tête du projetgazier de Sonatrach à Lima au Pérou,un investissement à l’internationalqui a vu le jour au temps de ChakibKhelil, de l’ex-vice-présidentcommercialisation Ahmed Mazighi,en détention provisoire et MohamedKarroubi qui occupait le poste dedirecteur exécutif au temps de latransaction devenu par la suite vice-président des finances.Dans les prochains jours, lesauditions vont s’étendre à d’autrescadres qui vont être cités pour lapremière fois depuis le début del’enquête suite aux éléments quedevra révéler Ould Kaddour,indiquent des sources au sein deSonatrach.

S. Ould Brahim

AFFECTÉS par la crise écono-mique et financière que connaîtle pays, les travailleurs du sec-teur de l’éducation affichentleurs inquiétudes, à la veillede la rentrée scolaire, et tententd’alerter les pouvoirs publicssur cette crise qui touche le sec-teur. La question de la baisse dupouvoir d’achat et de la revalo-risation du salaire minimumdes enseignants vient, eneffet, d’être à nouveau soulevéepar le Syndicat national des tra-vailleurs de l’éducation(SNTE). Le syndicat a réitéréson attachement à ses revendi-cations socioprofessionnellesexprimées auparavant dontcelles notamment liées à l’amé-lioration du pouvoir d’achat quiconnaît une nette dégradation.Dans un communiqué rendupublic hier, le syndicat tient à

exprimer ses inquiétudes quantà la situation sociale des tra-vailleurs du secteur, et cedevant la hausse des prix detous les produits, enregistréeces dernières semaines. De ce fait, le SNTE met engarde contre les répercussionsnégatives de ces augmentationsinjustifiées des prix sur le pou-voir d’achat du salarié, la pro-ductivité du travailleur et le cli-mat social dans son ensemble.Le Syndicat national des tra-vailleurs de l’éducation appellele gouvernement à prendre uncertain nombre de mesuresurgentes visant à contrôlerdavantage les prix pour limiterles répercussions de cette bais-se du pouvoir d’achat sur lestravailleurs, notamment ceuxdu secteur de l’éducation. Lesyndicat a proposé, à cet effet,

le lancement d’une campagnenationale pour surveiller lesprix mais aussi de lutter contreles spéculateurs, d’encouragerdavantage les agriculteurs àcommercialiser leurs produitsdirectement aux citoyens, grâceà des cadres juridiques transpa-rents, d’ouvrir le fichier desmarchés de gros et d’étudier lesvoies de fixation des prix pourréduire la spéculation illégale.Le SNTE a également suggéréla mise en place et la créationd’un observatoire du pouvoird’achat, chargé de donner lesindicateurs réels de la hausseou de la baisse des prix, puisl’estimation de la valeur de ladotation d’équilibre du pouvoird’achat.Cela, a indiqué le syndicat,entre dans le cadre des mesuresurgentes que doivent prendre

les autorités concernées pouraugmenter le pouvoir d’achatdes travailleurs et desemployés. «Le syndicatdemande aussi l’augmentationdes salaires, l’augmentation dusalaire minimum garanti ainsique l’augmentation de la valeurdu point indicatif qui est,depuis des années, estimée à 45DA, pour couvrir ces augmen-tations successives et impor-tantes des produits de consom-mation et impliquer les syndi-cats indépendants dans lesnégociations pour plus d’effi-cacité», a souligné le SNTE. Ilfaut dire qu’une augmentationsalariale pourrait rendre plusattractif un métier largementdévalorisé et laissé pour comp-te aux yeux des travailleurs dusecteur.

Lynda Louifi

BAISSE DU POUVOIR D’ACHAT

Le SNTE appelle à l’augmentationdes salaires

L e Premier secrétaire Youcef Aou-chiche a expliqué que «le choix de laparticipation est un choix stratégique

qui s’impose de lui-même», ajoutant que leparti a pris la décision sur la base de l’ana-lyse de la situation politique aux plan inter-ne et régional».L’orateur a révélé que la décision du FFS,qui n’a pas été facile à prendre, comptetenu des derniers événements vécus par lepays, doit être perçue comme un actepatriotique qui dépasse la traditionnelleconfrontation pouvoir et opposition.Parlant des incendies qui ont ravagé laKabylie et le drame de Larbaa Nath Ira-than, le Premier secrétaire du FFS a faitsavoir que «la mort de Djamel Ben Smail aprovoqué un choc émotionnel sans précé-dent». Pour Aouchiche, «les auteurs de cecrime ne représentent pas la population de

la Kabylie qui est patriote, pacifique,accueillante et hospitalière»D’ailleurs, le responsable du FFS a réclaméla mise en place d’une commission d’en-quête pour faire la lumière sur la mort deDjamel Ben Smail et sur les responsablesdes incendies qui ont touché plusieursrégions du pays, la Kabylie en particulier.Le responsable du FFS s’est réjoui en outrede «l’élan national de solidarité qui s’estmanifesté en faveur de la Kabylie», signepour lui, ajoute t-il, de «la force du senti-ment national que cette terrible épreuve arévélé».S’agissant du MAK, Aouchiche le qualified’extrémiste, martelant que le FFS «estcontre les extrémistes quelles que soientleurs idéologies» et de tirer à bouletsrouges, à ce propos sur le MAK, considérécomme «ennemi du peuple».

Rappelant l’ADN nationaliste et patrio-tique du FFS, le responsable a insisté sur«l’unité et l’indivisibilité de l’Algérie». Ilsoutient que «toute tentative de semer ladivision entre algériens est une atteinte àl’Algérie et au FFS».S’agissant de la récente rupture des rela-tions diplomatiques entre l’Algérie et leMaroc, le premier secrétaire du FFS a rap-pelé que «la construction maghrébine faitparti des fondamentaux philosophique etpolitique du FFS et de son géniteur HocineAit Ahmed, estimant toutefois, que «le FFSne tolère aucune forme de tentative de divi-sion de l’unité du peuple algérien soudéepar le sang des martyrs de la révolution»,allusion aux soutiens directs du Makhzenau séparatisme en Kabylie, exprimés parson ambassadeur à l’ONU.

Mohamed Kouini

ELECTIONS LOCALES ANTICIPÉES

Le FFS explique les raisonsde sa participation

Au lendemain de l’annonce de la participation du parti aux prochaines élections locales, la Direction duFFS a animé hier samedi un point de presse pour expliquer sur les raisons du choix

de la participation du parti à ces joutes électorales. Il faut dire que la direction du FFS a vouludepuis des semaines mobiliser et convaincre sa base et son encadrement de l’opportunité

de participer à ces élections locales anticipées. Des débats internes ont eu lieu durant lesquelsdes avis les plus contradictoires ont été exprimés d’une manière directe lors de la session du conseil

national qui s’est déroulée ce vendredi.

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C ela fait un mois jourpour jour - 10 août-10septembre - que leshabitants du village

Azrou-Kollal, à Aïn El-Ham-mam, dans la wilaya de TiziOuzou, ont vécu l’enfer. Ce jour-là, personne n’est près de l’ou-blier. Il est ancré à jamais dansles esprits et marquera l’histoiredu village, incendié trois fois(1871, 1957 et 2021). Pour les habitants de ce village,pour qui il y aura désormais unavant-10 août et un après-10août, le village se remettra, cettefois encore, comme il a déjà su lefaire à deux reprises. Avec unegrande détermination, les habi-tants de ce village, qui s’effor-cent d’afficher un sourire maisétaient surtout épaulés par denombreux volontaires venusd’autres localités, ont organisé,vendredi, une vaste opération denettoyage. L’idée étant de nettoyer les diffé-rentes ruelles noircies, de couperles arbres calcinées qui barrentencore les allées du village maissurtout de préparer l’école pri-maire du village, qui accueillerales élèves dans dix jours.Hommes, femmes, enfants, tousétaient au rendez-vous dès lespremières heures de la matinéede ce vendredi pour redonner àAzrou le décor d’avant afin defaire, un tant soit peu, oublier lecauchemar vécu. Pour être plusefficaces, des groupes de jeunes,équipés notamment de scies élec-triques, se sont formés et se sontpartagé les tâches, alors que lesfemmes préparaient généreuse-ment une offrande. Si les chosessont plus ou moins rentrées dansl’ordre, le village demeure tou-jours entouré de champs carboni-sés, lesquels témoignent de l’am-pleur des feux de forêt qui ontravagé la région. Des opérationsde reboisement se préparentd’ailleurs et la détermination estgrande pour revêtir cette naturede sa belle couleur verte. «Aprèsces opérations de nettoyage,place au reboisement», a faitsavoir l’ex-député Khaled Taza-ghart, lequel affirme que les élussont déjà prévenus quant à lanécessité de préparer des milliersd’arbres dans ce cadre.

GÉRER LA PÉRIODEPOST-INCENDIE

Aussitôt les feux éteints et lespremiers dégâts recensés, uneassemblée générale extraordinai-re du village a été convoquée. «Ilétait impératif de convoquer uneassemblée générale. On s’estréuni en urgence et un comité devillage a tout de suite été mis en

place», a expliqué Ahmed KaciOuali, président de ce comité.Celui-ci a la lourde tâche de gérerla période post-incendie, en susdes autres affaires du village.Selon lui, bien qu’il y ait beau-coup de choses à faire, l’urgenceest de restaurer l’école primaire,surtout que la rentrée des classesest prévue pour le 21 de ce mois.«On va tout faire pour que lesélèves reprennent le chemin del’école dans de bonnes condi-tions. Une équipe de volontairess’est chargée de nettoyer l’éco-le», a-t-il précisé, remerciant aupassage tous ces volontairesvenus prêter main-forte à lapopulation locale. La prise en charge des orphelinset des enfants traumatisés de cesfeux sera aussi une priorité pourl’exécutif du village. «On ne peutmême pas allumer une cigarettedevant un enfant. Ils sont trauma-tisés, chose qui peut entraver leurscolarité», a souligné M. KaciOuali, lequel a tenu à rappeler lespertes enregistrées par son pate-lin. «On recense quatre décès,huit blessés graves, plusieursmaisons ravagées par lesflammes ainsi que des champsd’oliviers et d’autres arbresréduits en cendres», a-t-il préci-sé, affirmant que la majorité de lapopulation en haute montagne vitde ce que produit la terre. Il a par ailleurs tenu à soulignerl’ampleur des dégâts. «Tous ceuxqui sont venus sont surpris parl’ampleur des dégâts. Du jamais-vu ! On a vécu l’enfer», a-t-ilajouté, affirmant cependant que

le village se remettra sur pied.«Tout ce noir va devenir vert. Onva planter chaque arbre brûlé,construire chaque maison détrui-te. Le village va redevenircomme avant grâce à la mobilisa-tion et à la solidarité», a indiquéle président du comité du village,qui se considère comme son ser-viteur.

DES PLAIES BÉANTESDIFFICILES À PANSER

Une autre atmosphère règne dansles maisons des blessés et deceux qui ont perdu un proche. Letraumatisme est le même que lejour de l’incendie. Les souvenirssont vagues. «Je ne sais pas quoidire. Je ne peux pas décrire ceque j’ai vécu». Ce sont desparoles prononcées par le resca-pé, Salim Laidi, qui vient juste desortir de l’hôpital après près d’unmois d’hospitalisation. Brûlé ausecond degré profond, il éprouvedes difficultés à parler. Lui et sesdeux frères, Smail et Sofiane,sont partis éteindre les flammesau bas du village qui menaçaientdes familles, avant qu’ils soientpris au piège par des flammesdéchaînées. Pour leur éviter lesdéplacements, les soins sontassurés par un infirmier à laretraite qui s’est porté volontaire.«Je vais leur consacrer le tempsqu’il faut. Les plaies sont éten-dues. Ils sont brûlés au deuxièmeet troisième degrés», a-t-il préci-sé.Chez la famille Hamou, c’est ledrame. Le père, la mère et leur

fille ont péri. Le portail vert deleur maison est difficile à fran-chir. L’une de leur fille rescapéese souvient de chaque instant.«Les flammes nous ont surpris.On est vite sorti de la maison. Masœur est décédée à quelquesmètres de la maison et mesparents ont rendu l’âme, le mêmejour, à l’hôpital», a raconté lafille, avec un courage qui force lerespect. Leur voisin, Ali Chikhi,a été témoin de ce drame. «Lesparents étaient conscients. On lesa fait rentrer chez nous pour leurdonner un peu d’eau. Ils ontrendu l’âme à l’hôpital, rejoi-gnant ainsi leur fille», a-t-il rap-porté, se rappelant toujours dumoindre détail. La famille BenSlimani est aussi endeuillée parla perte d’un des leurs, laissanttrois petites filles.

«TADJMAÂTH»,UNE QUESTION DE FEMMES

AUSSI

Désormais, «tajmaâth» (autoritépolitique, sociale, économique etjudiciaire) a du nouveau dans sacomposante. Deux femmes sontvenues renforcer cette assembléequi était exclusivement «mascu-line» jusqu’à aujourd’hui. Kahi-na Kaci Ouali, enseignante detamazight à l’université Mou-loud-Mammeri, et NacéraHadouche, avocate, ont en effetintégré thadjmaât le 19 août der-nier. Pour Kahina Kaci Ouali, lesderniers incendies qui ont ravagéle village les ont interpellées.Aussitôt le choc passé, elles ont

commencé à recenser les dégâtsauprès des familles, notammentles femmes et les enfants. Uncompte-rendu qu’elles ont par lasuite exposé à l’assemblée du vil-lage. L’intégration n’a pas été aussisimple. «La réunion annoncée,on a décidé de franchir le seuil detadjmaât. J’étais réticente.Etaient-ils prêts à voir unefemme siéger dans cette assem-blée, exclusivement réservée àl’homme depuis une éternité enKabylie ? Je me suis posé beau-coup de questions», a indiquéKahina, affirmant qu’elles avan-çaient tout en s’interrogeant surles réactions des membres. Selonelle, les encouragements de sonpère l’ont beaucoup aidée à allerde l’avant. «Le matin, j’ai infor-mé mon père de notre volonté,Nacéra et à moi, d’intégrer tadj-maât. Sa réponse fut : Vous aveztardé pour le faire. Chose qui m’a vraiment récon-fortée», a-t-elle expliqué, insis-tant sur le fait que franchir laporte de cette instance n’a pas étéaussi facile que ça. «J’ai encore hésité. Je suis restéedehors avant que des membres detadjmaât viennent me voir, m’in-vitant à rentrer et me disant qu’onavait notre place à leurs côtés», asouligné Kahina qui, avec Nacé-ra, a cassé ce qui a longtemps étéconsidéré comme un tabou. Pourl’avocate et militante des droitsde l’homme, Nacéra Hadouche,leur intégration à l’assemblée duvillage a certes coïncidé avec cequ’a vécu le village, mais c’estsurtout un acte réfléchi. «Tadj-maât était exclusivement réser-vée aux hommes. C’était un pointnoir. Pourquoi avoir exclu lafemme bien que ce n’était pasdans le sens de la négation.C’était une valeur morale quetout le monde respectait», a pré-cisé Nacéra. Selon elle, c’est uneinjustice enfin réparée. Les deux femmes comptent bienmener leur mission à bien. «Onest là pour renforcer tadjmaât.C’est une évolution vers le posi-tif. On va montrer le vrai visagede cette société, qui respecte lafemme. Et à travers nous, ce sonttoutes les femmes du village quiont désormais mis le pied danscette assemblée», a-t-elle indi-qué, affirmant que le villageAzrou a son histoire, ses femmeset ses hommes braves. Elle atenu, dans ce sens, à rappeler lagrande histoire de ce village qui aenfanté, entre autres, le roman-cier Belaïd Ath Ali, dont la mèreétait institutrice, le linguisteMohand Amokrane Khlifati et lechahid Amar Chikh.

Lilia Aït Akli

UN MOIS APRÈS LES FEUX DE FORÊT

renaît de ses La KabylieCENDRES

Après des journées rouges qu’ont vécues les populations des localités touchées par les incendies ravageurs, particulièrementdans la wilaya de Tizi Ouzou, au mois d’août dernier, l’heure est à la reconstruction. Des «volontariats» sont organisés un peu partout

dans les villages touchés par ces feux de forêt pour effacer les traces de ces incendies qui ont endeuillé des familles, décimé le cheptelet ravager toute la végétation. Pour les habitants de la région la vie doit continuer après un désastre émaillé par l’horrible assassinat

du jeune Djamel Bensmail.

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Le jeune indépendant # 7089 du dimanche 12 SeptembRe 2021

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LE GÉNÉRAL-MAJOR Souid MohamedEl-Bachir a été installé samedi dans lesfonctions de directeur central des Servicesde santé militaire par intérim, lors d’unecérémonie présidée par le général-majorMohammed Salah Benbicha, secrétairegénéral du ministère de la Défensenationale, indique un communiqué duministère. «Au nom de Monsieur leprésident de la République, chef suprêmedes Forces armées, ministre de la Défensenationale, Monsieur le général-majorMohammed Salah Benbicha, secrétairegénéral du ministère de la Défensenationale, a présidé, ce samedi 11septembre 2021, la cérémonied’installation officielle du général-majorSouid Mohamed El-Bachir, dans lesfonctions de directeur central des Servicesde santé militaire par intérim, enremplacement du général-majorBendjelloul Abdelkader, qui a bénéficié deson droit à la retraite», précise la mêmesource. A cette occasion, le secrétairegénéral du ministère de la Défense

nationale a donné «des orientations et desinstructions aux cadres de cette Directioncentrale, portant, en substance, sur lanécessité de la poursuite des efforts, pourla promotion de la santé militaire auxniveaux escomptés, et ce, à traversl’amélioration des conditions de prise encharge médicale multiforme, despersonnels du ministère de la Défensenationale et leurs ayants-droit, lapréservation des matériels et équipementsmédicaux mis à disposition, ainsi que lemaintien d’une disponibilité permanente,pour soutenir le secteur de la santé civile,notamment en périodes d’épidémies, decatastrophes et de risques majeurs»,souligne le communiqué. Le secrétairegénéral du ministère de la Défensenationale a signé le procès-verbal depassation de pouvoir, ajoute la mêmesource. Par ailleurs, le général de Corpsd’Armée, Saïd Chanegriha, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire(ANP), a présidé jeudi la cérémonied’installation officielle du général-major

Saba Mabrouk dans les fonctions deDirecteur de la communication, del’information et de l’orientation de l’Etat-major de l’ANP, en remplacement dugénéral-major Maddi Boualem, indique leministère de la Défense nationale dans uncommuniqué. «Au nom de Monsieur lePrésident de la République, chef suprêmedes Forces armées, ministre de la Défensenationale, et conformément au décretprésidentiel du 7 septembre 2021,j’installe officiellement le général-majorSaba Mabrouk dans les fonctions deDirecteur de la communication, del’information et de l’orientation de l’Etat-major de l’ANP, en remplacement dugénéral-major Maddi Boualem», indique-t-il. Il a expliqué que «cette désignations’inscrit dans le cadre de la démarche duHaut Commandement de l’ANP, visant àfaire de l’alternance des postes et desfonctions aux différents niveaux, unetradition louable et consacrée, qui impulseune nouvelle dynamique dans les rangs etqui répond aux ambitions et espoirs des

personnels de faire en sorte que le travaildévoué, l’intégrité, la loyauté, lacompétence et le patriotisme, soient lesseuls et uniques critères permettantd’accéder aux postes et fonctionssupérieures, notamment au sein de cetteDirection sensible, au regard du caractèreimportant et vital que revêt, aujourd’hui,le domaine de l’information et de lacommunication».Le général de Corps d’Armée a affirméque «le Haut Commandement, pleinementconscient de l’impératif de relever lesnouveaux défis, s’attèle à la mise en placed’une stratégie d’information et decommunication efficiente, inspirée desvaleurs de notre Glorieuse Révolution deLibération et guidée par notre patrimoinehistorique nationale, chargé de gloires etde hauts-faits». Le général-majorBoualem Madi a été à la tête de ladirection de la communication, del’information et de l’orientation (DCIO)du MDN depuis plus d’une vingtained’années. M. D.

SeRviceS de Santé miLitaiRe

Souid Mohamed El Bachir nouveau directeurcentral par intérim

U ne déclaration qui inter-vient lors d’un entretienaccordé à l’agence russe

«Sputnik» durant lequel M.Lamamra a abordé plusieurs dos-siers à l’instar de la situation enLibye, la question palestinienneou encore le prochain sommetarabe prévue à Alger.Et d’affirmer que «la tenue dusommet arabe en Algérie se veutun droit et un devoir, un droitparce que l’Algérie est un paysarabe pivot et influent, en ce sensqu’il a prouvé à travers l’histoirequ’il était capable en menant desinitiatives et en conduisant l’ac-tion arabe commune, de faireavancer les choses de façon posi-tive».L’Algérie est également, pour-suit-il, «habilitée à opérer unbond qualitatif dans l’actionarabe commune et faire en sorteque les aspects positifs prennentle dessus sur les points négatifs».A ce propos, le chef de la diplo-matie algérienne a mis en avantl’impératif de «classer les priori-tés pour pouvoir se concentrersur les éléments permettant auxpays arabes de parler d’une seulevoix et de déployer les énergiesde manière à réserver une placeprépondérante aux Arabes et deservir leurs intérêts sur tous lesplans».Par ailleurs, M. Lamamra a affir-mé que le droit à l’autodétermi-nation du peuple palestinien vienten tête des priorités, d’autant plusqu’il faudra aussitôt surmonter lafaible position arabe vis-à-vis decette question pour pouvoirretrouver la faculté d’influer sur

le déroulement des choses». Sou-lignant que l’initiative arabe depaix était le dernier engagementpolitique et dernier ralliementarabe à une idée objective etpositive, il a expliqué que sarelance signifie la réorganisationde l’initiative en la plaçant en têtedes priorités.Quant au paysage libyen, M.Lamamra a fait savoir que laréunion des pays du voisinagelibyen tenue à Alger était réussiesur tous les plans. A ce propos, ila indiqué que les réunions consa-crées à la Libye se sont multi-pliées au cours des dernières

années en Europe et dans lesrégions arabes suivant un agendabien tracé et que la crise libyennefigurait à l’ordre du jour de cha-cune de ces rencontres».«La réunion des pays du voisina-ge avait eu lieu pour écouterl’avis du gouvernement libyenfrère et conjuguer les efforts enappui au gouvernement d’Unionnationale», a-t-il soutenu.«La réunion d’Alger est interve-nue sur la base des positionsclaires adoptées par le Présidentde la République, AbdelmadjidTebboune vis-à-vis de la Libye»,a-t-il précisé.

«Le Président de la Républiqueavait insisté sur plusieurs pointsconcernant la crise libyenne,notamment que Tripoli est uneligne rouge à ne pas franchir etque l’Algérie ne ménagera aucuneffort pour soutenir le peuplelibyen frère», a rappelé M.Lamamra. Et d’ajouter: «le Prési-dent de la République est sou-cieux de préserver la sécurité etl’intégrité de Tripoli ainsi quel’indépendance de la Libye et lacapacité du peuple libyen à assu-mer ses responsabilités, tout encherchant des solutions libyennesaux problèmes libyens sans

aucune ingérence, ni influenceétrangère».Par ailleurs, le chef de la diplo-matie a réaffirmé le retrait impé-ratif de toutes les forces de laLibye y compris des mercenaires,de manière organisée et sous unesupervision internationale».Dans ce sens, M. Lamamra aindiqué que le retrait de cesforces ne devrait pas être désor-donné pour ne pas impacter lastabilité des pays voisins.Le chef de la diplomatie algérien-ne a fait le lien entre le retrait deces forces et la réussite des élec-tions, affirmant «Nous souhai-tons faire sortir ces forces de laLibye pour s’assurer que les élec-tions se dérouleront sans influen-ce étrangère et que la Libyejouisse de son indépendance et sasouveraineté».«Nous ne souhaitons pas que lestensions en Libye passent àd’autres pays comme ce fut le casau Tchad», a ajouté M. Lamamra.Pour ce qui est du paysage poli-tique tunisien, le ministre adéclaré: «l’Algérie et la Tunisiesont intimement liées et leursécurité et stabilité sont interdé-pendantes».Concernant la médiation de l’Al-gérie dans le dossier du Barragede la Renaissance, M. Lamamra afait savoir que «les pays concer-nés ont accueilli favorablementles bonnes offices de l’Algérie, àsavoir sa diplomatie apaisante»,saluant, par la même, «la pleineconfiance des trois parties(l’Egypte, l’Ethiopie et le Sou-dan) en l’Algérie».

S. O. B.

Ramtane LamamRa :

«La tenue du sommet arabe en Algériese veut un droit et un devoir»

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra a affirmé que la tenue du prochainsommet arabe en Algérie se voulait «un droit et un devoir», étant un pays arabe pivot capable de faire avancer les choses de façon

positive, lorsqu’il conduit l’action arabe commune.

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LE MINISTRE des Transports, Aissa Bek-kai, a appelé les responsables de la compa-gnie aérienne nationale Air Algérie, lorsd’une réunion tenue jeudi dernier, en pré-sence du PDG par intérim et des cadres dela compagne, à redoubler d’efforts pouraccroître les performances du transporteuraérien, et à améliorer les services offerts àses clients à travers la modernisation et lanumérisation de ses structure, a indiqué leministère dans un communiqué publié sursa page Facebook.Lors de cette réunion, le PDG par intérimde la compagnie aérienne a fait un état deslieux de l’entreprise aux niveaux organisa-tionnel et opérationnel, ainsi que ses

équilibres financiers, qui ont été fortementtouchés depuis le début de la pandémie duCovid-19 en Algérie à la mi-mars de l’an-née dernière, et la baisse de son activité etde la mobilité de sa flotte aérienne.La réunion a également abordé le plan detravail proposé par Air Algérie après avoiraugmenté le nombre de ses vols dans lecadre du nouveau programme approuvé le28 août, ce qui a contribué de manièresignificative à alléger la pression sur lacompagnie et à reprendre progressivementson activité.Cependant, les charges énormes et incom-pressibles supportées par l’entreprise,telles que la masse salariale, l’entretien des

avions et les dépenses en devises, en plusde la récession mondiale que connaît l’ac-tivité du transport aérien, hypothèquent lesopportunités de développement de cetteentreprise nationale et menaçant son ave-nir, selon la même source.Pour sa part, le ministre a souligné lanécessité de rationaliser les dépenses et demettre en œuvre les instructions du gou-vernement concernant la restructuration deson activité, notamment à l’étranger, et aappelé à une révision de certains textes deloi et réglementaires encadrant cette acti-vité, en ouvrant un large discussion avectous les acteurs du domaine de l’aviationcivile.

Concernant certaines des charges finan-cières supportées par Air Algérie au niveaudes vols intérieurs du fait de la subventiondu prix des billets, le Ministre a promis delever tous les obstacles pour permettre à lacompagnie d’obtenir sa part en coordina-tion avec le Ministère des Finances poursoulager la pression.Le ministre a par ailleurs salué lesdémarches et les progrès enregistrésdans le domaine de l’ouverture des filialesspécialisées, notamment en ce qui concer-ne l’entretien qui coûte à l’entrepriseet au pays des sommes colossales endevises.

M. B.

TRANSPORT AÉRIEN

Bekkai appelle Air Algérie à améliorerson service

E n effet, même les piétonsne peuvent circuler sur lestrottoirs, et même pas sur

la chaussée, censée pourtant êtreréservée aux véhicules. Et devéhicules, il n’y en a point, lesautomobilistes préférant faire degrands détours pour ne pas avoiraffaire à ces individus sans scru-pules qui ont tout accaparé. Ets’il arrivait qu’en se faufilantentre les dizaines d’articles quijonchent çà et là un passantmarche par inadvertance surl’une des marchandises, il est sûrd’essuyer un chapelet d’insultess’il n’est pas tout simplementagressé par l’un de ces énergu-mènes. Et cela se passe en public,sans que personne ne réagisse. Il faut dire qu’aujourd’hui, laracaille agit en terrain conquis.Elle s’est approprié l’espacepublic sans que quiconque n’oseprotester.Rien ni personne ne peut lesdéloger, et chaque jour, cetteappropriation s’étend jusqu’àenvahir toute la ville. La rueGambetta, connue pour être lepremier pôle d’attraction de laville avec ses bazars et ses

magasins bien achalandés, estaujourd’hui occupée par unenouvelle race de commerçantsdes rues qui ont de véritablesmagasins à ciel ouvert, empiétantsur la chaussée et la réduisantainsi à une toute petite bande queles automobilistes se disputentquand ils osent l’emprunter. Dansce «souk» quotidien, on trouvede tout. Du coupon de tissu à la lingerieféminine, en passant par toutessortes de robe, de chaussures etde sandales, pour bifurquer surles ustensiles de cuisine, essen-tiellement importés de Chine. Les vendeurs, qui interpellent lespassants, leur proposent ces mar-chandises, de très mauvaise qua-lité, à des prix défiant touteconcurrence, étouffant ainsil’économie locale, sur un marchédéjà saturé. Les trottoirs ne suffi-sant plus à contenir un tel défer-lement de marchandises, ces ven-deurs descendent carrément surla chaussée, défiant ainsi lesconducteurs. «Il n’y a plus deplace, lance au Jeune Indépen-dant un jeune vendeur de fou-lards et de serviettes étalés sur un

carton. Les meilleures sont occu-pées par les anciens et chacun,ici, a son «territoire», qui estdélimité. Il n’est pas question d’empiétersur le territoire des autres, c’estpourquoi on descend sur lachaussée et on essaye de placernotre marchandise là où on peut.Concernant la provenance detoutes ces marchandises maisaussi le circuit par lequel ellespassent avant d’arriver à Annaba,celles-ci auraient des originesdiverses. «Elle vient d’un peu partout,confie au Jeune IndépendantAzzou, un jeune revendeur assissur un banc sous un lampadaire.d’El-Eulma, de Souk Dubaï, deTadjenant, de Sétif, d’Alger etmême d’Oran pour certains pro-duits. Nos fournisseurs sont desgrossistes qui nous livrent la mar-chandise à domicile. Bien sûr, iln’y a ni facture ni garantie. Onachète et on revend pour gagnerun peu d’argent sans trop poserde questions». Sur le même trottoir, les cam-bistes dits clandestins, qui ne lesont en fait plus puisqu’ils ont

pignon sur rue, tiennent dansleurs mains des liasses de billetsde 1 000 DA, proposant aux pas-sants de leur acheter ou de leurvendre des devises, principale-ment des dollars ou des euros.Sur cette avenue, qui n’en estplus une, des milliards sont bras-sés et échappent à tout contrôlede l’Etat. On y fait fortune enl’espace de quelques années et ony devient incontournable pourtoute transaction. Les commer-çants établis, pour leur part, lasde se plaindre et de voir des cam-pagnes de nettoyage sans lende-main, comme cela a été le cas il ya quelques mois dans cette mêmerue, se sont résignés. Certainsparmi eux ont baissé à moitiéleurs rideaux et s’essayent à l’in-formel, juste devant leurs propresmagasins. «Maintenant, on s’ensort mieux, nous dit l’un d’entreeux. Au lieu de voir la façade demon magasin occupée par unautre, je préfère que ce soit moi.De plus, je n’ai plus d’impôts àpayer puisque personne necontrôle les revendeurs de la rue.Si cela continue, tout le mondefera comme moi et on baissera

rideau». A Rahbat Ezrah, El-Hat-tab ou Souk-Ellil, c’est pratique-ment la même chose. Des nuées de vendeurs de tousâges sont alignés tout le long destrottoirs ainsi que sur les chaus-sées au grand dam des commer-çants inscrits. En ce mois de septembre, à l’ap-proche de la rentrée sociale, laclochardisation et l’encanaille-ment de la ville d’Annaba aatteint un seuil jamais égaléauparavant. Même les «ruesfaçades» de la Coquette ne sontplus épargnées. Elles aussi ontsubi le diktat de ces parasites quis’y sont incrustés. Les premièresincursions n’ayant pas été répri-mées, cela les a encouragés àaller encore plus loin pour enva-hir les alentours du théâtre et lesvoies parallèles au cours de laRévolution. Si cela continue,toute la ville ne sera plus qu’ungrand bazar où l’anarchie régneraen maître incontesté. Annaba,ville civilisée, policée, ville decitadins et de culture est en trainde sombrer, le désordre ambiantne fait qu’accélérer sa chute.

Nabil Chaoui

ANNABA

La Coquette se clochardise  En ce mois de septembre, à la veille de la rentrée sociale, la ville d’Annaba n’offre plus la même image d’il y a  quelques jours.

Rien qu’à voir les tonnes de marchandises qui ont envahi tous les espaces en plein centre-ville et les fréquentes bagarresentre les vendeurs, qui usent de gourdins, de barres de fer et même d’armes blanches, on en vient à se demander si l’autorité

en place est bien là.

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Alger 30° 21°Oran 31° 19°Constantine 31° 14°Ouargla 37° 23°

Maximales MinimalesN° 7089 — DIMANCHE 12 SEPTEMBRE 2021

HORAIRES DESPRIÈRES

A N N A B AFadjr Dohr Açr Maghrib I c h a04:33 12:25 15:58 18:41 20:06

O U A R G L AFadjr Dohr Açr Maghrib I c h a04:51 12:35 16:07 18:48 20:09

C H L E FFadjr Dohr Açr Maghrib I c h a05:00 12:51 16:24 19:06 20:31

M O S T A G A N E MFadjr Dohr Açr Maghrib I c h a

05:05 12:56 16:28 19:11 20:35

O R A NFadjr Dohr Açr Maghrib I c h a

05:08 12:59 16:32 19:14 20:38

C O N S T A N T I N EFadjr Dohr Açr Maghrib Icha 04:38 12:30 16:03 18:45 20:10

A L G E RFadjr Dohr Açr Maghrib Icha 04:53 12:44 16:17 18:59 20:24

LUTTE CONTRELA COVID-19 Acquisition de troismillions de dosesde vaccins de la ChineUN AVION militaire relevant desForces Aériennes a atterri,vendredi soir à la base aérienne deBoufarik, à son bord une livraisonde trois millions de doses devaccins anti-covid-19, acquis de laRépublique Populaire de Chine,indique, samedi, un communiquédu Ministère de la Défensenationale (MDN).«Dans le cadre du renforcementdes efforts du système de santénationale et afin d’assurer ladisponibilité des moyensnécessaires pour endiguer lapropagation du coronavirus, un(01) avion militaire relevant denos Forces Aériennes a atterri, lasoirée d’hier vendredi 10septembre 2021 à la BaseAérienne de Boufarik/1ère Régionmilitaire, à son bord une livraisonde trois (03) millions de doses devaccins anti-covid-19, acquis de laRépublique Populaire de Chine»,précise le communiqué.Cette opération «traduit une foisde plus, l’entière disposition del’Armée nationale populaire àrépondre à l’appel de la patrie et àêtre au service du peuple algérienen toute circonstance et àaccomplir parfaitement sesmissions humanitaires», soulignele MDN dans son communiqué.262 nouveaux cas confirmés decoronavirus (covid-19), 202guérisons et 19 décès ont étéenregistrés ces dernières 24 heuresen Algérie, a annoncé, samedi, leministère de la Santé, dans uncommuniqué.Le total des cas confirmés decoronavirus s’élève ainsi à199.822, celui des décès à 5.558cas, alors que le nombre despatients guéris est passé à 136.466cas.Par ailleurs, 28 patients sontactuellement en soins intensifs,ajoute la même source.En outre, 14 wilayas n’ont recenséaucun cas durant les dernières 24heures, 25 autres ont enregistré de1 à 9 cas, tandis que 9 wilayas ontenregistré 10 cas et plus.Le ministère de la Santé rappelle,par la même occasion, que lasituation épidémiologique actuelleexige de tout citoyen vigilance etrespect des règles d’hygiène et dedistanciation physique, tout eninsistant sur le respect duconfinement et du port du masque.

S. N.

I ssue d’une famille origi-naire d’Azzefoun (Tizi-Ouzou), Yacef Saadi (né le20 janvier 1928 à la Cas-

bah d’Alger) a grandi dans cequartier où il obtient un certificatd’étude primaire. Mais son par-cours scolaire se heurte aux sol-dats de l’alliance américaine etbritannique, qui s’installent dansson école pendant la Secondeguerre mondiale.Après la réquisition de son école,il arrête ses études à l’âge de 14ans pour travailler dans la bou-langerie familiale avec son père,qui était un point de contactimportant entre les militants duParti populaire algérien (PPA),qu’il rejoint à un très jeune âge.Yacef Saadi a, ainsi, participéaux manifestations organiséesdébut mai 1945, ayant précédéles manifestations historiques du8 mai 1945. Il rejoint, de 1947 à1949, l’Organisation spéciale(OS), l’aile paramilitaire duMouvement pour le triomphe deslibertés démocratiques (MTLD)où il était considéré comme l’unde ses combattants les plus en

vue de la région d’Alger. Suiteau démantèlement de l’OS, ilimmigre pour la France, où ilréside jusqu’en 1952, puisretourne en Algérie. Il reprendson activité militante en liant descontacts avec les cellules desmilitants de la Casbah, en vue dela lutte armée.En 1954, date du déclenchementde la Révolution algérienne,Yacef Saadi, accompagné desdirigeants du Front de libérationnationale (FLN), tels que RabahBitat et Souidani Boudjemaa, aété chargé de constituer un grou-pe de commando prêt à entrer enaction. Il a abrité dans sa maisonde la Casbah des révolution-naires et militants, ainsi que desdirigeants de la Révolution àl’image de Krim Belkacem etAbane Ramdane.Yacef Saddi est envoyé, en 1955,en Suisse pour prendre contactavec la délégation «extérieure».Après son retour, il est arrêté,puis emprisonné en Algérie pen-dant quatre mois, pour être libérépar la suite. Après la division dela capitale en trois zones, Yacef

Saadi a été désigné responsablede l’aile militaire de la zone mili-taire autonome, qui comprenaitles quartiers de Château Neuf,El-Biar, la Casbah, le quartiereuropéen et l’Est du Champ deManœuvre (Place du 1 Mai).Les groupes formés par YacefSaadi ont connu un grand succèstant au niveau d’Alger qu’àl’échelle nationale du fait de saconnaissance de la région et de lamaitrise de l’action militante etrévolutionnaire.Suite aux succès de Yacef Saadisur le terrain, les dirigeants de laRévolution ont décidé de focali-ser la lutte au centre d’Alger, oùse trouvent la presse internatio-nale et les autorités colonialesofficielles, à travers l’intensifica-tion des opérations de Fidayia,appelées la «Bataille d’Alger».Le moudjahid Yacef Saadi a été,ainsi, nommé commandant de laZone autonome d’Alger en 1957.Il a contribué en compagnie deHassiba ben Bouali, Ali Lapointeet autres feddayin à l’intensifica-tion de l’action de «guérilla»dans la capitale en plaçant des

bombes explosives dans lescentres de rassemblement del’armée française, au niveau descommissariats et bars.Yacef Saadi a poursuivi sa mis-sion de cibler notamment lessièges du commandement del’armée coloniale française,continuant ainsi sa lutte arméejusqu’à son arrestation par laDivision des parachutistes le 23septembre 1957, subissant lespires sévices et tortures.Condamné à mort, la peine n’apas été exécutée. Yacef Saadi aété libéré après le cessez-le-feu.Après l’indépendance, il a étéprésident de l’Entreprise desfilms la Casbah qui a produit lecélèbre film historique «LaBataille d’Alger», qui a remportéle Lion d’Or à Venise et danslequel il a participé en tantqu’acteur, jouant son propre rôle.Ecrivain, il a produit un ouvragesur son parcours militant lors dela «Bataille d’Alger» en 1982.En 2001, il a été nommé membredu Conseil de la Nation, au seindu tiers présidentiel.

M. D.

L’UN DES SYMBOLES ET ARCHITECTES DE LA BATAILLE D’ALGER

DÉCÈS DU MOUDJAHIDYACEF SAADI

Le moudjahid Yacef Saadi, décédé vendredi à Alger à l’âge de 93 ans, est considéré commel’un des architectes de la Bataille d’Alger, ayant combattu l’armée coloniale avec «une volonté de fer,

courage et abnégation» jusqu’au recouvrement de l’indépendance.

LE PRÉSIDENT de la République, Abdel-madjid Tebboune, a adressé samedi un mes-sage de condoléances à la famille du moud-jahid Yacef Saadi, décédé vendredi à l’âgede 93 ans. «Il est, parmi les croyants, des hommes quiont été sincères dans leur engagementenvers Allah. Certains d’entre eux ontatteint leur fin, et d’autres attendent encore,et ils n’ont varié aucunement dans leurengagement. C’est avec une immense tris-tesse, mais avec des cœurs résignés devantla volonté d’Allah, que nous avons appris le

décès du moudjahid Yacef Saadi», a écrit lePrésident Tebboune dans son message decondoléances. «Il rejoint ainsi ses frères et sœurs martyrs etmoudjahidine disparus avec lesquels il par-ticipa à la lutte armée dans la zone autono-me d’Alger, dont il était un éminent diri-geant, et dont il immortalisa fidèlement etbrillamment les épopées et sacrifices dans lecélèbre film ‘La Bataille d’Alger’, qui estclassé parmi les œuvres cinématographiquesles plus réussies et qui témoigne de sonparcours et de ses hauts faits», a ajouté le

président de la République. «En cette dou-loureuse épreuve, nous vous présentons,ainsi qu’à ses compagnons moudjahidine,nos ses sincères condoléances, priant AllahTout-Puissant d’accorder au défunt Sa saintemiséricorde et de l’accueillir en Son vasteparadis parmi les martyrs», a poursuivi lePrésident Tebboune. «O toi âme apaisée retourne vers ton sei-gneur satisfaite et agréée, entre donc parmimes serviteurs et entre dans Mon paradis», aconclu le président la République son mes-sage.

Tebboune présente ses condoléances à la famille du défunt