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1 I. INTRODUCTION La République Togolaise est l’un des pays d’Afrique Occidentale les plus pauvres en ressources forestières. Elle est située dans le couloir du Dahomey qui est une interruption de la forêt ouest africaine au niveau du Golfe de Guinée (figure 1, White 1986). Seule sa zone sub-humide bénéficie de conditions écologiques qui favorisent le développement de forêts humides (Ern 1979, Hall et Swaine 1981, Akpagana 1992). Mais depuis quelques décennies, ces forêts sont perturbées par l’agriculture; la quasi-totalité de cette forêt est fortement fragmentée par les plantations de café et cacao. La production du charbon de bois par les populations locales ces dernières années, suite à la chute des coûts du café et cacao, accélère cette fragmentation forestière qui se résument aujourd'hui aux îlots forestiers dans les zones difficiles d'accès et le long des cours d'eau (Adjossou 2004). La disparition de ces écosystèmes forestiers, sous l'effet des activités humaines, constitue une menace pour la conservation de la diversité biologique forestière au Togo. Certes, des efforts sont réalisés pour conserver une partie importante du territoire national (14%) sous forme de domaines classés, regroupant les forêts classées, les parcs nationaux et autres aires analogues. Mais la conservation ex situ à travers jardins botaniques, arboretums ou jardins zoologiques dotés d’infrastructures touristiques et de recherche solides reste le point faible du Togo. Seule l’Université de Lomé dispose en son sein depuis 1986 d’un espace qui devrait être aménagé en jardin botanique. Puis en 2006, l’aire protégée de Bayémé, située à 15 km au nord de Lomé a été retenue pour abriter un jardin zoo-botanique où la conservation et la gestion durable des ressources biologiques et la promotion de l’écotourisme sont prévues. Malheureusement les travaux tardent à démarrer après que le Gouvernement Togolais, dans le cadre de la redynamisation de la politique nationale de requalification et de valorisation des aires protégées, ait pu financer les études de faisabilité et élaborer une esquisse de plan d’aménagement (MERF, 2008). Sous l’effet de la disparition rapide de la biodiversité partout dans les forêts togolaises, la présente proposition de plan d’aménagement du jardin botanique de l’Institut National de formation Agricole de Tové (INFA) consiste à mettre en place, des outils de conservation in situ et ex situ de la biodiversité forestière menacée de disparition. En effet, l’INFA de Tové dispose d’un arboretum de 80 ha (figure 2) et un climat favorable à la croissance des espèces forestières. Aménager un jardin botanique qui accueillera les espèces forestières menacées ou en voie d’extinction dans différentes zones écologiques du Togo, voire de l’Afrique (Ghana, Bénin, Côte d’Ivoire et Nigéria) et constituer une banque de semences locale, est une vision de gestion à long terme de la biodiversité.

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I. INTRODUCTION La République Togolaise est l’un des pays d’Afrique Occidentale les plus pauvres en ressources forestières. Elle est située dans le couloir du Dahomey qui est une interruption de la forêt ouest africaine au niveau du Golfe de Guinée (figure 1, White 1986). Seule sa zone sub-humide bénéficie de conditions écologiques qui favorisent le développement de forêts humides (Ern 1979, Hall et Swaine 1981, Akpagana 1992). Mais depuis quelques décennies, ces forêts sont perturbées par l’agriculture; la quasi-totalité de cette forêt est fortement fragmentée par les plantations de café et cacao. La production du charbon de bois par les populations locales ces dernières années, suite à la chute des coûts du café et cacao, accélère cette fragmentation forestière qui se résument aujourd'hui aux îlots forestiers dans les zones difficiles d'accès et le long des cours d'eau (Adjossou 2004). La disparition de ces écosystèmes forestiers, sous l'effet des activités humaines, constitue une menace pour la conservation de la diversité biologique forestière au Togo. Certes, des efforts sont réalisés pour conserver une partie importante du territoire national (14%) sous forme de domaines classés, regroupant les forêts classées, les parcs nationaux et autres aires analogues. Mais la conservation ex situ à travers jardins botaniques, arboretums ou jardins zoologiques dotés d’infrastructures touristiques et de recherche solides reste le point faible du Togo. Seule l’Université de Lomé dispose en son sein depuis 1986 d’un espace qui devrait être aménagé en jardin botanique. Puis en 2006, l’aire protégée de Bayémé, située à 15 km au nord de Lomé a été retenue pour abriter un jardin zoo-botanique où la conservation et la gestion durable des ressources biologiques et la promotion de l’écotourisme sont prévues. Malheureusement les travaux tardent à démarrer après que le Gouvernement Togolais, dans le cadre de la redynamisation de la politique nationale de requalification et de valorisation des aires protégées, ait pu financer les études de faisabilité et élaborer une esquisse de plan d’aménagement (MERF, 2008). Sous l’effet de la disparition rapide de la biodiversité partout dans les forêts togolaises, la présente proposition de plan d’aménagement du jardin botanique de l’Institut National de formation Agricole de Tové (INFA) consiste à mettre en place, des outils de conservation in situ et ex situ de la biodiversité forestière menacée de disparition. En effet, l’INFA de Tové dispose d’un arboretum de 80 ha (figure 2) et un climat favorable à la croissance des espèces forestières. Aménager un jardin botanique qui accueillera les espèces forestières menacées ou en voie d’extinction dans différentes zones écologiques du Togo, voire de l’Afrique (Ghana, Bénin, Côte d’Ivoire et Nigéria) et constituer une banque de semences locale, est une vision de gestion à long terme de la biodiversité.

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Bloc forestier ouest africain

Forêt semi-caducifoliée du Togo

100 KmGolfe de Guinée

Nigéria

Bénin

Côte

Togo

Ghanad'Ivoire

Figure 1 : Situation du Togo dans le couloir du Bénin.

Figure 2 : Plan du campus de l’INFA de Tové

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II. CONTEXTE FORESTIER NATIONAL, BIODIVERSITE ET ROLE ECOLOGIQUE DES FORETS Pays de l’Afrique de l’Ouest, le Togo est situé sur la côte du Golfe du Bénin. Il a une superficie de 56.600 km2 et est limité au Sud par l’Océan Atlantique, au Nord par le Burkina Faso, à l’Est par le Bénin et à l’Ouest par le Ghana. Localisé entre le 6è et le 11è parallèle de latitude nord et entre 0 et 2 degrés de longitude Est, le pays s’étend du Nord au Sud sur 600 km et d’Est en Ouest sur 50 km au niveau de la Côte. FAO (2007) estime la surface forestière totale du Togo à 386 000 ha soit 6,8% de la superficie nationale. Elle est essentiellement composée de savanes (83%), de forêts dégradées (2%) et autres (15%). Le taux de déforestation annuel moyen est d'environ 2,6% pour les "forêts de montagne", de 3,13% pour les recrûs forestiers et de 3,7% pour les autres formations fermées (FAO, 2003). Les forêts plantées, essentiellement en teck couvrent 50 000 ha et se compose de forêts d’Etat, de forêts contractuelles et de forêts privées. Les plantations de l’Etat couvrent 20 000 ha soit 37%. Elles sont constituées de parcelles de teck et d’Eucalyptus, créées pour la plupart depuis la période coloniale. Elles sont installées aux abords des villes et villages mais aussi à l’intérieur des aires protégées. Les forêts contractuelles représentent 2% des reboisements totaux et sont réparties sur plus d’une centaine de sites. L’Etat par le biais des services forestiers apporte les intrants et assure le suivi. Les plantations privées (communautaires, individuelles et scolaires) représentent 61% de l’ensemble des plantations. De taille petite, elles sont très éparpillées sur l’ensemble du territoire dont 11,43% dans la région des Savanes, 27,85 dans la région de la Kara, 15,43% dans la Centrale, 18,55% dans les plateaux et 27,09% dans la région Maritime. Dans ces conditions, la conservation de la biodiversité dans le pays, s'est largement axée sur le maintien de 83 aires protégées (AP) couvrant 14% du territoire national. Ces AP distribuées dans les différentes régions abritent des écosystèmes forestiers et une richesse spécifique remarquable. Parfois le nombre d’espèces exclusives peut y être très élevé comme dans le Parc de Togodo (Région Maritime), dans le complexe d’aires protégées Oti-Keran-Mandouri, dans la réserve de faune de Galangachi (Région des Savanes), dans la forêt classée d’Aboudoulaye, dans le Parc de Fazao-Malfakassa, dans la forêt classée d’Alédjo (Région Centrale), etc. Actuellement très menacée, il devient urgent d'étendre la conservation de la biodiversité au-delà des zones de sécurité et des zones protégées. La montée des préoccupations environnementales au sein de la société a fait de la protection de la biodiversité un enjeu majeur de la politique forestière nationale. La récupération actuelle des aires protégées et la prise en compte croissante de la biodiversité dans la gestion forestière courante sont des arguments importants pour le présent programme d’aménagement du jardin botanique de l’INFA de Tové. Certaines espèces forestières végétales menacées de disparition ou rares dans leur habitat naturel, pourraient y être transférées.

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III. CONCEPTS DE JARDIN BOTANIQUE ET CONTEXTE INTERNATIONAL 3.1. Définition Un jardin botanique est un territoire aménagé par une institution publique, privée, ou associative (parfois à gestion mixte) qui a pour but la présentation d'espèces et variétés végétales (www.jardin-botanique.com/). Les nombreuses espèces et variétés de plantes sauvages et/ou horticoles présentes sont strictement identifiées et réunies en collections. Elles sont cultivées et étudiées pour satisfaire quatre objectifs principaux : la conservation, la recherche scientifique, l'éducation et l’enseignement et le tourisme. 3.2. Historique Le jardin botanique a été inventé à la Renaissance, période de grande curiosité encyclopédique, prenant le pas sur le jardin simple du Moyen Âge. Ce dernier était alors orienté essentiellement vers l'alimentation et l’utilisation médicinale des plantes, mais se caractérise par l’apparition d’une classification et d’une nomenclature plus scientifique. Le premier jardin botanique fut créé sous le nom d’orto botanico à Pise (Italie) en 1543. En 1545, Padoue puis Florence ouvrent le leur. Rapidement, celui de Padoue - le plus ancien encore existant - acquiert une grande renommée, sans doute en raison de la chaire universitaire à laquelle il est rattaché. Un jardin botanique ouvert au public est créé à l’Université de Bologne en 1568. En France, c'est à Montpellier, en 1593, qu'est apparu le premier jardin botanique, géré jusqu’aujourd’hui par l'Université Montpellier 1. Le deuxième jardin botanique de France, le Jardin botanique de l'Université de Strasbourg, est créé en 1619. Dans la capitale française, le Jardin des Plantes, dit aussi «Jardin du Roi», fut créé sur les ordres de Louis XIII en 1635. Le Jardin botanique d'Amsterdam, Hortus Botanicus, vit le jour en 1638, sous le nom d'Hortus Medicus, où étaient cultivées des herbes médicinales destinées aux médecins et aux apothicaires. C'est l'un des plus anciens jardins botaniques d'Europe. Malgré sa surface modeste de 1,2 ha, sa collection de végétaux est à l'origine des recherches de Carl von Linné qui mit au point le système de classification des espèces. Le premier jardin botanique américain est créé à Philadelphie (le Bartram Botanical Garden, 1731). De nos jours, nombre d’universités possèdent encore leur propre jardin botanique permettant l’étude et la recherche à l'aide d'un grand nombre d'espèces végétales. Cette époque semble aujourd'hui révolue en France. Et déjà quelques unes, pour des raisons financières ou pour des orientations favorisant le tout moléculaire et la recherche génétique, délaissent leur jardin. Cette situation engendre la perte d'un savoir historique et scientifique inestimable.

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3.3. Principales missions

3.3.1. Conservation Une des principales missions du jardin botanique est la collecte et la conservation des plantes, locales ou exotiques. Elle peut également avoir pour mission la protection d’espèces menacées d’extinction. 3.3.2. Recherche Le travail scientifique effectué dans le jardin botanique inclut la taxinomie, l’étude de la botanique mais aussi l’adaptation d’espèces exotiques hors de leur milieu d’origine. Les célèbres Jardins botaniques royaux de Kew, près de Londres, ont ainsi publié un journal scientifique de recherche botanique dès la fin du XVIIIe siècle. Souvent ces institutions sont aussi le lieu où se constituent des herbiers. Les données recueillies ainsi que les études menées sur de nouvelles espèces peuvent également être utilisées dans l’agriculture, l’industrie ou la recherche médicale. Quelques jardins botaniques orientent leurs travaux dans le domaine de l’écologie et l'étude des relations entre les êtres vivants. 3.3.3. Enseignement et éducation

3.3.3.1. Enseignement de la botanique et du jardinage Le jardin botanique a également une fonction éducative, en premier lieu avec la présentation de collection de plantes étiquetées pour aider à l’enseignement de la systématique, ensuite avec des projets pouvant aller de l’introduction de nouvelles plantes dans un milieu étranger à des conseils, voire des cours de jardinage, ou l’accueil de groupes scolaires. De nombreux jardins botaniques proposent également la vente de plantes. Le jardin botanique de l’université de Colombie-Britannique (UBC) et le Centre for Plant Research de Vancouver ainsi que le jardin botanique de Chicago ont mis en place des programmes de sélection de plantes et proposent de nouvelles espèces sur le marché. 3.3.3.2. Education liée à la nature C'est un aspect que les jardins botaniques développent aujourd'hui. La protection de la biodiversité et la transmission du patrimoine naturel passent obligatoirement par l'éducation grâce à une sensibilisation adaptée à tous les publics. Il est essentiel que les jardins botaniques deviennent un élément moteur dans la diffusion des connaissances liées aux plantes, aux milieux dans lesquels elles vivent et aux paysages auxquels elles appartiennent.

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3.3.4. Tourisme Les jardins doivent être ouverts à un public de tous horizons (local, régional et national, voire international). Au niveau local, un jardin botanique joue le rôle d'un jardin public qui procure au visiteur l’agrément d’un lieu en retrait de la norme urbaine. Le tourisme apporte une dimension qui intéresse généralement les financeurs et les hommes politiques qui sont susceptibles d'encourager et d'apporter un soutien à la structure «Jardin botanique». Le tourisme vert ou écotourisme semble de nos jours mieux adapté aux jardins botaniques qui défendent une vocation écologique et aux institutions qui défendent la biodiversité et les valeurs patrimoniales. 3.4. Fonctionnement d’un jardin botanique Dans les grands jardins botaniques on observe plusieurs secteurs d'activités d'importance. 3.4.1. Collections de plantes vivantes Les collections vivantes représentent la première force d'un jardin botanique. L'entretien des collections doit y être irréprochable, les plantes doivent être présentées de la meilleure manière et répondre au thème général développé par le jardin botanique. Les jardins botaniques proposent des plantes venues du monde entier, généralement c'est le but qu'ils poursuivent pour exciter la curiosité des visiteurs. Certains sont toutefois spécialisés et développent un thème dont en voici des exemples : • l'arboretum présente des collections d'arbres et est le lieu où l'on étudie la

dendrologie ; • l'alpinum présente les plantes des Alpes et plus généralement des espèces de

hautes montagnes • le fruticetum (du latin frutex, -icis, l’arbrisseau) propose des collections

d'arbustes et d'arbrisseaux de petite taille ; • le cactarium est un jardin spécialisé présentant les collections de Cactus et

plus largement les plantes qui poussent dans les déserts ; • le palmarium présente une végétation de palmiers ; • la bambouseraie propose des collections de bambous ; • la roseraie présente des collections de rosiers de variétés récentes ou

anciennes ; • le verger conservatoire présente des espèces fruitières ligneuses ; • le jardin ethnobotanique présente des plantes qui ont, ou qui ont eu, une

relation très étroite avec la vie de l'homme. C'est une orientation, une spécialisation des jardins botaniques classiques. On y trouve des plantes médicinales, comestibles, tinctoriales, textiles, mellifères ... ;

• l'hortulus, jardin potager du Moyen Âge, où sont présentées des collections de plantes potagères comestibles ;

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• l'herbularius, jardin de simples, où l'on cultivait autrefois des plantes médicinales pour réaliser drogues et médicaments ;

• le jardin de graminées présente des espèces herbacées ; • le jardin écologique présente des espèces végétales et étudie les relations

entre elles et avec leurs milieux ; • le jardin botanique spécifique à une flore locale met l’accent sur l’étude d'une

végétation typique d'une région.

3.4.2. Collections de plantes séchées Les herbiers sont des lieux où sont stockées des plantes séchées. Cela désigne aussi une collection de plantes séchées et fixées sur des feuilles de papier réunies dans des chemises. Pour l'instant le plus grand herbier du monde se trouve en France au Muséum national d'histoire naturelle de Paris avec plus de 8 millions de parts d'herbier. Les herbiers dans un jardin botanique ont un rôle prépondérant, ils ont un rôle scientifique mais aussi et surtout un rôle de mémoire absolument indiscutable. C'est lui qui au cours des décennies pourra indiquer les plantes qui étaient un jour présentes en culture dans le jardin. Tout grand jardin botanique doit avoir son herbier et se doit de l'entretenir. 3.4.3. Graineterie La graineterie du jardin botanique est un lieu frais et sec où sont entreposées les semences d'espèces végétales se trouvant ou non dans le jardin. Ces semences sont prioritairement récoltées dans la nature pour s'assurer des lignées de graines génétiquement pures. Les jardiniers peuvent récolter les semences des plantes qui poussent dans les jardins botaniques, mais il faut alors faire attention aux pollutions dues aux hybridations non contrôlées entre genres ou espèces différentes qui s'y côtoient. Dans ce cas la pureté génétique risque de ne plus être respectée, il faudra alors indiquer ce doute par une inscription 'origine jardin' sur le lot de graines. Véritables banques de semences, les graineteries conservent les lots de graines au mieux dans de grandes chambres froides, voire pour certaines d'entre elles dans des congélateurs. Ce rôle est amplifié par l’effet de réseau entre les différents jardins botaniques du monde, qui procèdent régulièrement entre eux à l’échange de graines. 3.4.4. Récolte des semences

A la récolte des graines, une partie de la tige aérienne est prélevée si possible sans endommager les organes vitaux de la plante mère. Chaque récolte doit être identifiée, nom du genre et de l'espèce, avec en note le lieu et la date de la récolte, et le nom du récolteur. Après l'arrivée à la graineterie, pour chacune des espèces récoltées commence un séchage généralement dans des sacs en papier stockés au sec en attendant le triage des graines. Après le triage, seules les graines débarrassées de tout débris de végétaux ou de terre sont mises dans des sachets clairement étiquetés. Les graines sont en attente pour partir. Le jardin se réserve les semences des espèces en fonction de ses besoins, les autres prendront des destinations lointaines grâce à un système d'échange entre les jardins botaniques du monde entier.

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3.4.5. Index Seminum L’Index Seminum est un catalogue de graines au format 14,6 x 21 cm (A4 plié en 2) que chaque Jardin botanique édite annuellement et expédie pour des échanges entre plus de 800 Jardins à travers le monde. Les différentes composantes d'un index seminum :

les références complètes du Jardin botanique, nom et adresse ; une présentation courte mais complète du Jardin botanique ; la climatologie régnant sur le Jardin botanique ; la localisation géographique du Jardin botanique ; une page d'information contenant les renseignements utiles relatifs au

fonctionnement de l'activité graineterie ; la liste des plantes des localités voisines au Jardin botanique ; la liste des plantes exotiques à la zone géographique du Jardin botanique ; éventuellement la liste des espèces disponibles issue d'une culture sous serre

tropicale ou autres ; une bibliographie des ouvrages référents ; peut s'ajouter la liste des personnes ayant travaillé au bon fonctionnement de

la graineterie et du service des échanges. Le classement des espèces végétales est fait par ordre alphabétique dans les familles puis à l'intérieur des familles par nom de genre. Les graines récoltées à l'intérieur du jardin botanique doivent faire l'objet d'une liste à part. L'origine des semences doit être spécifiée. Elles peuvent avoir été récoltées dans la nature ou à l’intérieur du jardin botanique. Pour les correspondants étrangers, chaque partie est traduite en Anglais. 3.4.6. Collection de semences Si à la graineterie les graines vivantes sont stockées, c'est pour les mettre en culture et obtenir des plants qui pourront être observés, comparés et identifiés à nouveau. La séminothèque est une collection de graines dont le pouvoir germinatif n'est pas la préoccupation. Elle correspond à un besoin d'identification et de comparaison des semences, des genres et espèces de plantes. Elle démontre que, même au niveau des graines, il existe une très grande diversité tant dans les formes que dans les couleurs. 3.4.7. Collection de fruits Elle rassemble non pas les graines mais les enveloppes qui les ont vues naître, le fruit. Cet endroit se nomme carpothèque et est le lieu où les visiteurs sont invités à découvrir les exploits de la nature qui fait preuve d'excellence dans la diversité des formes et des couleurs. Tous les jardins botaniques ne possèdent pas de carpothèque malgré l'intérêt pédagogique de telles collections. Elles sont pourtant facilement réalisables

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notamment pour les fruits secs des plantes locales poussant dans la région de chaque jardin botanique. 3.5. Cultures des plantes dans un jardin botanique Un jardin botanique cultive des plantes sauvages et/ou des plantes cultivées horticoles ou non. 3.5.1 Jardinier botaniste

Les jardiniers sont généralement issus de formation horticole et forment la cheville ouvrière du jardin. Idéal pour le développement des collections dans les jardins botaniques, le métier de Jardinier botaniste est nécessaire pour perpétuer une excellence dans la qualité de travail. Il doit être un amoureux des plantes, il doit rechercher la maîtrise parfaite de son métier, il doit toujours parfaire ses connaissances, il est méticuleux et a un esprit curieux. Il assure également les animations prévues par le directeur, il renseigne les visiteurs, donne des conseils, fait des recherches bibliographiques pour parfaire ses connaissances. 3.5.2. Qualité des collections La tenue d'un jardin botanique doit être impeccable, les plantes y sont cultivées et présentées par thème et doivent être entretenues avec un soin particulier. Le visiteur doit pouvoir s'y retrouver même si les jardiniers sont absents. Généralement, et pour beaucoup de jardins botaniques, les plantes sont présentées au public sous formes de plates-bandes cultivées, les plantes étant plus ou moins alignées. Depuis quelques années nous voyons apparaître un nouveau type de jardin où les notions d'écologie sont bien présentes. Les plantes y sont présentées par milieu, et chacune d'entre elles vit parmi les autres comme dans la nature. Chaque plante doit être connue par le jardinier chargé du secteur où elle se trouve. Chacune est étiquetée, et doit être suivie. 3.5.3. Cahier d'introduction Lorsqu'une plante entre dans un Jardin botanique elle doit être clairement identifiée; c'est une priorité. Une fois identifiée, la plante est plantée dans la partie du jardin qui lui correspond le mieux, elle est étiquetée et enregistrée dans le cahier d'introduction. À partir de ce moment le suivi de celle-ci peut commencer jusqu'à sa mort; le jardinier y consigne soigneusement les différentes étapes. 3.5.4. Etiquetage Le directeur du jardin et les jardiniers responsables des collections s'attachent à réaliser un étiquetage irréprochable. Une plante pour laquelle on ne peut rien dire n'a

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aucune valeur pour un jardin botanique. En effet, on doit pouvoir, pour chacune d'entre elles, identifier son nom latin (Genre et espèce), son nom usuel, la famille à laquelle elle appartient, son origine géographique, et un numéro d'introduction. 3.6. Publics du jardin botanique Actuellement on peut considérer que le succès d'un jardin botanique dépend du public qu'il reçoit. Le public doit être aussi large que possible, le jardin doit permettre l'accès à toute une diversité de visiteurs :

amoureux de la nature qui viennent avec un esprit curieux se tenir informé ; citadins des grandes villes et de leurs banlieues ; public de la région dans laquelle il est implanté ; amateurs de promenades ; enfants des écoles grâce à des programmes pédagogiques ; professionnels qui cherchent un terrain de prédilection pour leurs études, leurs

essais... ; amateurs de jardins, de jardinage ; touristes de toutes saisons ; étudiants en biologie, sciences de la vie et de la terre ; artistes ayant une sensibilité «Nature» ; toutes personnes désireuses d’approfondir leurs connaissances ; animateurs, éducateurs, formateurs ; personnes dépendantes (en fauteuil roulant, malvoyant...) ; Chercheur en botanique.

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IV. JARDINS BOTANIQUES EN AFRIQUE 4.1. Situation générale Si les jardins botaniques doivent être présentés comme ressources pour le développement durable, c'est en Afrique qu’ils doivent l’être le plus. En effet, les jardins botaniques africains ont connu des périodes dures. Beaucoup ont été établis par les vieilles administrations coloniales sous lesquelles ils ont prospéré jusqu'aux bouleversements financiers et politiques d'Afrique post-coloniale, qui les a réduits à des coquilles vides sans ressources. Aujourd'hui, ce déclin est en train d’être corrigé car beaucoup de pays africains à travers la Convention sur la Diversité Biologique, adoptent des stratégies qui reconsidèrent les ressources végétales. Il existe des exemples merveilleux qui démontrent le rôle du jardin botanique africain contemporain. Le Jardin Botanique de Nairobi au Kenya a seulement six ans, cependant est déjà un centre d’éducation environnementale, avec une belle collection d’Orchidées et de plantes succulentes. Le Jardin Botanique Limbe au Cameroun, a été établi par l’administration coloniale allemande comme une ressource pour les plantations agricoles. Après quelques années de négligence, elle est reprise comme un centre de conservation régionale en Afrique centrale, avec la conservation de forêt naturelle, de plante médicinale et un centre de formation pour les populations locales. Les jardins botaniques de la République d’Afrique du Sud, géré par l'Institut Botanique National, ont passé avec succès la transition démocratique ; le Kirstenbosch, près de Cap Town, est l’un des grands jardins botaniques du monde. L’Afrique du Sud et les pays voisins ont créé un réseau régional de jardins botaniques, SABONET, qui a entrepris des activités de formation régionale. Cependant la majorité de jardins africains rencontrent des difficultés financières terribles. Le Jardin Botanique Amani en Tanzanie, situé dans les Montagnes Usambara, était autrefois l’un des plus visités dans le monde tropical. Maintenant ce site pittoresque est en déclin. Les jardins botaniques au Congo et en Mozambique ont été pillés et dévastés par les guerres civiles. D’autres jardins sont en plein essor, c’est le cas du Jardin Botanique Aburi au Ghana qui a reçu un appui financier de la Fondation Darwin pour installer sur 50 ares des plantes médicinales menacées au profit des guérisseurs locaux. En novembre 2002, le premier congrès pour les jardins botaniques africains a été tenu au sein du Jardin Botanique de Durban en Afrique du Sud. Au total 120 délégués, représentant 23 pays africains y étaient présents. C'était la première réunion du Réseau de Jardins Botaniques africains. La réunion a inclus des sessions de formation et de gestion des herbiers et collection des plantes. Cette réunion a été suivie par une révision du statut des jardins botaniques africains et le développement d'une stratégie continentale qui utilise la structure de la Stratégie Globale de Conservation de la Plante. Les jardins botaniques africains ont ainsi mis un ordre du jour ambitieux qui place leurs institutions dans le centre des priorités du continent, en obtenant des ressources pour le développement durable et la réduction de la pauvreté. À travers la conservation de paysages sauvages et les espèces, ils joueront un rôle dans le maintien des écosystèmes, de plantes médicinales et les habitats des espèces menacées.

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De façon générale, l’Afrique renferme des Jardins Botaniques, très diversifiés, des plus anciens au monde (Ex. Jardin Botanique de Durban en Afrique du Sud) à des jardins récemment installés comme le nouveau Jardin Botanique de Papatia au Bénin. Bien que ces jardins soient diversifiés dans leurs installations, emplacement et missions, ils partagent tous une caractéristique commune, celle de la collection de plantes documentées pour les besoins de récréation, d’éducation et de recherche. Une grande force de la plupart d’entre eux est de travailler avec les communautés locales pour ensemble résoudre des problèmes locaux. 4.2. Etat des lieux des jardins et espaces publics au Togo Le Togo possède quelques jardins et réserves prévus dans les plans cadastraux notamment dans la ville de Lomé. Dans cette ville, on peut compter 17 terrains destinés aux espaces verts et aux jardins publics. Malheureusement la plupart de ces sites sont nus ou occupés par les ordures, des magasins, des gargotes, des ateliers, des marchés, des pépinières privées, etc. A part ces espaces verts, on peut citer deux jardins botaniques qui sont : • Le Jardin Botanique de l'Université de Lomé, crée depuis 1986 mais qui n’a pas

connu d’évolution ; • Le Jardin Botanique de Bayémé, dont l’étude de faisabilité a été réalisée en 2008

par le Ministère de L'Environnement et des Ressources Forestières.

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V. OBJECTIFS DU PLAN D’AMENAGEMENT 5.1. Objectif général Conserver in situ et ex situ la flore forestière menacée de disparition et disposer des portes graines nécessaires pour restaurer les écosystèmes forestiers du Togo en voie de disparition. 5.2. Objectifs spécifiques

aménager le jardin botanique suivant les normes internationales, l’enrichir avec les espèces forestières menacées de différentes zones écologiques du Togo, de l’Afrique (Ghana, Bénin, Côte d’Ivoire et Nigéria) et constituer une banque de semences ;

informatiser les ressources phytogénétiques disponibles, procéder à une large diffusion des résultats par la mise en ligne d’outils de connaissances sur la biodiversité forestière, matériels végétaux, documents illustrés, articles scientifiques, formation, éducation et sensibilisation ;

illustrer l’enseignement en fournissant du matériel didactique vivant aux éducateurs et aux étudiants de l’INFA mais aussi d’autres établissements ;

développer la conscience écologique en suscitant la curiosité et l’intérêt de la population sur la conservation de la biodiversité ;

contribuer au développement local et national.

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VI. PARTENAIRES DU PROJET D’AMENAGEMENT DE L’INFA DE TOVE Le projet d’aménagement du jardin botanique est un projet pilote qui servira de modèle pour l’installation ou l’aménagement d’autres sites au Togo. Le projet a été initié entre : - Institution porteuse: INFA de Tové (Institut National de Formation Agricole de Tové, Togo) ; - Université de Lomé à travers la Faculté des Sciences, BP 1515, UL Lomé, Togo. - MNHN Antenne IRD – US084 Biodival Herbier National, 16 rue Buffon CP 39 75231 Paris Cedex 05 Tél. (0033)1 40 79 33 73, fax : (0033) 1 40 79 33 42 représentée par Jacques FLORENCE, Botaniste et Taxonomiste, [email protected], Hervé CHEVILLOTTE, Botaniste et Informaticien, responsable de la base de données RIHA ; - Sud Expert Plantes- IRD Orléans, 5 rue du Carbone, 45072 Orléans cedex 2, Tél. (33 2) 38 49 95 77/ 04/ 52. mail : [email protected] - la mairie de la commune de Kpalimé et la société civile composée des populations des villages de Tové, riverains du jardin botanique ; - les populations locales des villages de Tové Agbessia, Tové Ahoundzo, Tové Atti, Tové Dzigbé. Les institutions qui appuient l’initiative sont le Ministère Français des Affaires Etrangères (M.A.E) et Sud-Expert-Plantes (S.E.P). Ces institutions ont permis de commencer à mettre en place les infrastructures et la récolte des semences. D’autres bailleurs de fonds vont contribuer à financer la mise en œuvre du projet.

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VII. ORGANISATION DU PLAN D’AMENAGEMENT Le Togo ne disposant pas de normes nationales d’aménagement, ce document est présenté conformément au canevas disponible dans les pays du bassin du Congo notamment le Cameroun et le Congo. Le plan de rédaction pour la suite est composé de : o le chapitre IX présente le cadre juridique, administratif et institutionnel du plan

d’aménagement du jardin botanique de l’INFA ; o le chapitre X présente l’INFA et son environnement ; o le chapitre XI analyse les études et travaux réalisés sur le site de l’INFA ; o le chapitre XII précise les objectifs et présente les mesures générales

d’aménagement du jardin botanique ; o le chapitre XIII développe les mesures de gestion par série ; o le chapitre XIV précise les droits d’usage, développe les mesures de gestion et

les mesures antipollution ; o le chapitre XV précise les conditions de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation

du plan d’aménagement ; o le chapitre XVI présente le bilan économique et financier de l’élaboration et de la

mise en œuvre du plan d’aménagement.

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VIII. CADRE GENERAL 8.1. Cadre juridique 8.1.1. Cadre législatif et réglementaire national 8.1.1.1. Historique de la politique de conservation au Togo L’idée d’aires protégées au Togo remonte au 1er février 1933 par une note circulaire du Gouverneur général de l’époque (Albert LEBRUN). "J'ai envisagé, comme moyen efficace d'empêcher une trop grande déforestation du pays, de créer un vaste domaine forestier classé, dégagé de l'inconsistance des terres boisées vacantes et sans maîtres, bien constitué en droit, définitivement assis en superficie et spécialement protégé". C’est ainsi, que depuis cette période, le Togo a consacré des efforts à la conservation de portions de son territoire. De 1939 à 1957, 9% du territoire national étaient transformés en aires protégées. La plupart des aires protégées sont créées entre 1940 et 1955, à une époque où la densité moyenne de population atteignait à peine 12 hbts/km². Jusqu’ en 1990 (début de la crise socio-politique), le Togo dispose théoriquement de près de 83 sites naturels domaniaux couvrant environ 800 000 ha, soit 14.2% du territoire national. 8.1.1.2. Cadre législatif Le plan d’aménagement du jardin botanique de Tové s’inscrit dans le cadre du corpus juridique national existant notamment : • les textes à caractère général

Constitution de la République Togolaise du 14 octobre 1992 qui consacre en son article 41 le droit à un environnement sain en faveur du peuple. Outre l’article 41, l’article 84 contient des dispositions relatives à l’environnement en reconnaissant les compétences de l’Assemblée Nationale en matière de :

- protection et promotion de l’environnement ; - conservation des ressources naturelles ; - création, d’extension et de déclassements des parcs nationaux, de réserves

de faunes, de flores et de forêts classées ; - régime de la propriété.

Loi N°88-14 du 03 novembre 1988 instituant Code de l’Environnement ; notamment en ses articles 1, 2 et 6. Le code de l’environnement, texte de base en matière de gestion et de protection de l’environnement, déclare en son article premier d’intérêt général « la conservation de l’environnement, le maintien ou la restauration des ressources que la nature offre à la vie humaine, la prévention ou la limitation des activités susceptibles de le dégrader et d’entraîner des atteintes à la santé des personnes ou à leurs biens, la réparation ou la compensation des dégradations qu’il aura subies. La section X de ce code détermine les règles relatives à la protection de la faune et de la flore, des espaces naturelles et des sites ;

Loi no98 – 006 du 11 février 1998 portant décentralisation. Selon les dispositions de l’article 141 de la Constitution de la République Togolaise du 14

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octobre 1992, le Togo est un Etat décentralisé organisé en communes, préfectures et régions dans le respect de l’unité nationale. En application de cet article, la loi no98 – 006 du 11 février 1998 portant décentralisation a été adoptée. En matière environnementale, cette loi confie d’importants pouvoirs aux collectivités. En effet elle dispose en son article 6 que « les communes, les préfectures et les régions ont compétence pour promouvoir avec l’Etat, le développement économique, social, technologique, scientifique, environnemental et culturel dans leur ressort territorial ;

• les textes sur les ressources forestières - Ordonnance no 4 du 16 janvier 1968 réglementant la protection de la faune et

l’exercice de la chasse au Togo ; - Ordonnance no 12 du 6 février 1974 fixant le régime foncier et domanial au

Togo ; - Ordonnance no 6 du 15 mars 1973 portant réglementation des feux de

brousse ; - Décret du 05 février 1938 portant organisation du régime forestier au Togo ; - Décret no55 – 582 du 20 mai 1955 relatif à la protection des forêts dans les

territoires d’Afrique relevant du Ministère de la France d’Outre Mer ; - Décret no 68 – 10 du 16 janvier 1968 interdisant la chasse de nuit ; - Décret no 74 – 160 du 17 octobre 1974 complétant les modalités

d’organisation de la lutte contre les feux de brousse et instituant les feux précoces ;

- Décret no 79 – 139 du 18 avril 1979 portant modalités d’application de l’ordonnance no 4 du 16 janvier 1968 ;

- Décret no 84 – 62 du 23 mars 1984 réglementant la circulation et la répression des délits d’accidents de circulation dans les réserves de faune et parcs nationaux ;

- Décret no 84 – 86 du 17 avril 1984 portant réglementation de l’exploitation forestière au Togo ;

- Décret no 90 – 178 du 7 novembre 1990 portant modalités d’exercice de la chasse au Togo ;

- Décret no 92 – 071/PMRT du 11 mars 1992 portant création de la Commission Nationale de Vérification et de révision des aires protégées ;

- Décret n°2005-95/PR du 04 octobre 2005 portant attributions et organisation du Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières ;

- Arrêté no 19/MAR du 13 juin 1983 fixant le montant de timbres fiscaux pour l’obtention de permis de chasse ;

- Arrêté no 21/MAR du 13 juillet 1983 définissant les modalités de l’exercice de la chasse ;

- Arrêté no 18/MAR du 13 juillet 1983 fixant le prix de vente du permis et carnet de chasse ;

• les textes spécifiques à l’INFA de Tové Ré-ouvert par décret présidentiel N° 2000-017/PR du 08 mai 2000, l’INFA de Tové est un établissement jouissant de l’autonomie administrative et financière placé sous la tutelle conjointe du Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche et du Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle.

• législation forestière

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La base fondamentale de la législation forestière est constituée de l’ensemble des textes relatifs aux ressources forestières.

En ce qui concerne la flore, sa gestion et sa protection reposent fondamentalement sur deux textes coloniaux notamment le décret du 05 février 1938 portant organisation du régime forestier au Togo et le décret no55 – 582 du 20 mai 1955 relatif à la protection des forêts dans les territoires d’Afrique relevant du Ministère de la France d’Outre Mer appuyés en 1973 par l’ordonnance no 6 du 15 mars 1973 portant règlementation des feux de brousse en 1974, par le décret no 74 – 160 du 17 octobre 1974 complétant les modalités d’organisation de la lutte contre les feux de brousse et instituant les feux précoces et en 1984 par le décret no 84 – 86 du 17 avril 1984 portant réglementation de l’exploitation forestière au Togo. Toutefois un nouveau code forestier (Loi n° 2008-009 Portant Code Forestier du 19 juin 2008) et celui de l’environnement (Loi n°2008-005 Portant Loi-Cadre sur l’Environnement du 30 mai 2008) viennent d’être adoptés par l’assemblée Nationale et les textes de leur mise en application en train d’être pris. En dehors de ces textes, on note également la décision no 233/AE du 18 avril 1947 qui détermine les zones dans lesquelles sont interdits l’abattage, l’arrachage et la mutilation de certaines essences florales et quelques arrêtés pris entre 1983 et 1990. 8.1.1.3. Conventions internationales Le Togo a adhéré, signé et/ou ratifié plusieurs conventions, traités et accords internationaux relatifs à la protection de l’environnement dans toutes ses composantes (encadré 2). Tous les engagements internationaux en la matière sont postérieurs au décret du 05 février 1938 qui fait toujours office de code forestier du Togo. La plupart des textes nationaux n’ont pas internalisé les dispositions des conventions, accords et traités auxquels le Togo est Partie. La loi n° 88-14 du 03 novembre 1988 instituant code de l’environnement n’a pas pris en compte toutes les dispositions de la convention d’Alger en matière de conservation de la nature et des ressources naturelles, des aires protégées notamment. Alors que cette convention est, en réalité, la seule convention régionale africaine de portée générale en matière de protection de la nature et des ressources naturelles. Comme la plupart des Etats africains, les textes juridiques nationaux traduisent cette volonté politique qui n’est plus à démontrer. Seulement, l’analyse de ces textes laisse entrevoir un décalage entre les engagements politiques et la réalité sur le terrain. A cette date, la loi cadre sur l’environnement et le code forestier qui traduisent l’option de bonne gouvernance environnementale viennent d’être adoptés.

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8.2. Cadre administratif et institutionnel 8.2.1. Administration en charge de Tové Créé en 1967 sous le nom de Centre de Formation Professionnelle Agricole (CFPA), le centre de formation a pris le nom de Institut National de Formation Agricole (INFA) de Tové par le décret N° 270/PR du 27 novembre 1980. L’INFA a connu une restructuration par le décret 017/PR du 08 mai 2000. Par ce dernier décret l’INFA est désormais un établissement public jouissant d’une autonomie administrative et financière placé sous la tutelle conjointe du Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la pêche et du Ministère de l’Enseignement technique et de la Formation Professionnelle. L’institut offre trois (03) niveaux de formation :

le Cycle de Technicien Agricole (CTA), prépare en trois (03) ans le Brevet de Technicien Agricole (BTA) et est une formation polyvalente ;

le Cycle de Technicien Supérieur Agricole (CTSA) prépare au Diplôme de Technicien Supérieur Agricole (DTSA) et comprend quatre (04) options à partir de la deuxième année, notamment :

Agriculture ; Elevage ; Foresterie ; Génie rural.

Les cours théoriques et pratiques sont appuyés par des stages et des sorties d’étude. La formation dans les deux cas est sanctionnée par un examen de fin de cycle et la présentation d’un rapport de stage de fin de formation.

Encadré 1 : Conventions relatives à l’environnement

- la Convention relative à la conservation de la faune et de la flore à l’état naturel (Convention de Londres 1933, promulguée par arrêté no 402 du 16 juillet 1938) ;

- la Convention internationale pour la protection des végétaux ; (Convention de Rome 1951 publiée par décret no 86 – 106 du 27 mai 1986) ;

- la Convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles (Convention d’Alger 1968 ratifiée par le Togo le 24 Octobre 1979 et publiée par décret no 80 – 27 du 26 février 1980);

- la Convention concernant la conservation du patrimoine culturel et naturel mondial (Convention de Paris du 23 novembre 1972);

- la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction CITES (Convention de Washington du 03 mars 1973 ratifiée par le Togo le 23 octobre 1978) ;

- la Convention relative à la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS) ;

- la Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique (Convention de Rio du 12 juin 1992 ratifiée par le Togo 04 Octobre 1995) ;

- la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (Convention de Paris du 17 juin 1994 ratifiée par le Togo le 04 Octobre 1995).

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la Filière de Formation Continue (FFC), se charge du recyclage et du perfectionnement des cadres professionnels agricoles et des agents de l’agriculture.

Les organes de gestion de l’institut comprennent :

un conseil d’administration ; un conseil scientifique pédagogique ; une direction générale placée sous l’autorité du conseil d’administration et du

conseil scientifique et pédagogique, organe de gestion de la structure, gérée par un directeur général ;

une direction des études, dirigée par un directeur des études, assisté des chefs de départements et des formateurs se charge de la gestion des programmes d’étude.

8.2.2. Site de l’INFA Le site de l’INFA de Tové comporte un ensemble d’infrastructures destiné à accueillir outre les formations classique et continue, des séminaires nationaux. Il s’agit notamment de :

vingt deux (22) salles de capacité moyenne de 30 places assises ; un amphithéâtre de 300 places assises ; quatre (04) ateliers de travaux pratiques: bois, fer, mécanique et électricité ; une salle audiovisuelle ; un laboratoire polyvalent ; une clinique vétérinaire ; une bibliothèque, une salle d’informatique et une salle de dessin technique ; une ferme de recherche et d’application pédagogique regroupant les unités de

productions animale et végétale (foresterie et agriculture) ; un domaine de production agricole ; un domaine d’enseignement et de production forestière ; cinq terrains de sport : football, basketball, volleyball, lawn – tennis ; une infirmerie ; neuf cités d’hébergement des étudiants, d’une capacité de quatre cent (400) lits ; trente et huit (38) villas pour l’hébergement des formateurs, du personnel

administratif et d’appui. 8.2.3. Partenaires de la conservation Nombreuses associations ou ONG de développement ou de conservation basée à Kpalimé sont des partenaires potentiels de ce projet. Il s’agit par exemple de ADETOP, Compagnons Ruraux et de la Coalition des ONG de Développement des Plateaux (COADEP). 8.2.4. Projets en cours à l’INFA Dans le cadre de sa mission de formation et de production, l’INFA de Tové a initié certains projets qui sont en cours d’exécution :

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8.2.4.1. Projet de formation Deux projets de formation sont en cours de réalisation : - le projet d’Appui aux initiatives d’Autopromotion Rurale au Togo

(APARTogo) commencé en octobre 2004 (pour trois ans renouvelable); ce projet a été initié par la Confédération Générale des Cadres du Togo (CGCT) et financé par le Confédération Générale de la Fonction Publique (CGFP) du Luxembourg. Ce projet vise la formation et l’appui aux groupements de producteurs situés dans les régions Maritime, des Plateaux et Centrale. L’INFA abrite le volet formation où plus de 500 groupements ont été formés dans les différents modules techniques (maraîchage, production de plants, aviculture, élevage des petits ruminants, transformation des produits agricoles et production des semenceaux d’ignames) et de gestion ;

- le projet de Formation des Professionnels Agricole au Togo (FOPATogo) ; débuté en 2008 avec l’appui financier du Fonds National d’Apprentissage de Formation et Perfectionnement Professionnel (FNAFPP). Ce projet couvre toute l’étendue du Togo et se concentre uniquement sur les aspects de formation en modules technique et de gestion. Les formations sont données à l’INFA, Kara, Bassar, Dapaong et Glidji. Près de 200 producteurs ont déjà bénéficié de cette formation.

8.2.4.2. Projet de production Deux projets sont en cours d’exécution : - le projet de production du mycélium ; il a reçu un appui financier pour

l’achat de matériel et équipement du Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) de la Coopération Française. L’objectif est de produire du mycélium afin de satisfaire aux besoins de production des groupements de production de champignons comestibles ;

- Projet de production des œufs de table et de légumes démarré en mars 2009. Il est entièrement financé par Cœur Monde et les Rencontres Ovalie (Associations Humanitaires de France). Dans le cadre de ce projet ; 1,8 ha de terre a été aménagé et un poulailler de 1 000 pondeuses construit. Le but de ce projet est d’améliorer la qualité de l’alimentation des élèves en mettant à leur disposition des légumes et des œufs.

En perspectives, l’INFA est à la recherche du financement afin d’améliorer la qualité de la formation et installer les jeunes formés.

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IX. PRESENTATION DE LA FORET DE TOVE ET DE SON ENVIRONNEMENT 9.1. Situation géographique 9.1.1. Limites de la forêt Ensemble avec l’administration de l’INFA de Tové et l’équipe du Laboratoire de Botanique et d’Ecologie Végétale de l’Université de Lomé, les limites de la forêt à aménager ont été passées en revue. Toutefois, ces limites sont provisoires et pourront faire objet d’éventuelles modifications avant l’adoption du document final. La forêt est entourée sur presque tout son périmètre par des agglomérations et des champs de cultures vivrières à l’exception de sa limite naturelle Est, constituée par la rivière Hê. Les îlots de forêt à aménager sont divisés en deux portions, Est et Ouest, par la route nationale Lomé Kpalimé. Portion Est : La définition des limites est indiquée comme suit : Le point de repère R, se situe à l’entrée de la pépinière du Centre de Recherche Agronomique de la zone Forestière (CRA-F), à partir de la route nationale Lomé Kpalimé. Au sud :

- Du point R, suivre la ligne située entre le champ semencier de cacaoyers, la parcelle de rangement de sachets du CRA-F et la forêt, jusqu’à la rivière Hê pour atteindre le point A ;

A l’Est - Du point A, suivre la rivière Hê vers le Nord, jusqu’à atteindre la ferme

pastorale de l’INFA ou le point B ;

Au Nord - Du point B suivre le sentier Est – Ouest jusqu’à la route Lomé – Kpalimé ou le

point C ;

A l’Ouest - Du point C, longer la route Lomé – Kpalimé vers le Sud jusqu’au point D, situé

à la limite de l’espace vert du bâtiment Génie Rural; - Du point D, suivre le sentier vers l’Est, jusqu’à cinquante mètres (50 m) avant

la rivière Hê, soit le point E ; - Du point E, suivre cinquante mètres (50 m) avant la rivière, vers le sud, soit la

galerie forestière, jusqu’au point F ; - Du point F, abandonner les champs agricoles vers l’ouest jusqu’au point G,

situé sur la ligne du départ du repère et à la jonction de la teckeraie avec cette ligne ;

- Du point G, sur la limite Est de la teckeraie vers le Nord, jusqu’au point H, ou la fin de la teckeraie ;

- Du point H, suivre la limite de la forêt avec la parcelle agricole jusqu’à la route Lomé – Kpalimé soit le point I ;

- Du point I, suivre la route vers le Sud jusqu’au point de repère R.

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Portion Ouest : les limites se présentent comme indiqué ci après Le point de repère R1, se situe au Sud – Ouest du domaine de l’INFA venant de Lomé, à gauche de la route bitumée Lomé – Kpalimé et à l’angle inférieure de la clôture du nouvel hôpital de Tové. Au Sud - Ouest

- Du point R1, suivre la clôture jusqu’au point J, soit la piste limite avec Tové Dzigbé ;

- Du point J, longer la piste jusqu’au point K, fin de la forêt ; - Du point K, suivre la limite de la forêt avec les parcelles agricoles, la villa N° T,

jusqu’à la clôture du logement du Directeur général, soit le point L ; - Du point L, suivre la ligne entre la forêt et la clôture du DG jusqu’à l’infirmerie,

soit le point M ; - A partir du point M, suivre la ligne limite de la forêt et les parcelles agricoles

jusqu’à la route Lomé – Kpalimé soit le point N ; - Du point N, longer la route vers le sud jusqu’au repère R1.

Soit R2, le nouveau point de repère, situé à 70 m à droite de l’entrée principale de l’INFA de Tové, à gauche de la route Lomé – Kpalimé venant de Lomé.

- Du point de repère R2, suivre vers Kpalimé, la ligne entre la route et la forêt jusqu’au O, première piste d’entrée aux logements Nord de l’INFA de Tové ;

- Du point O, suivre la piste d’entrée vers l’ouest et la limite gauche de la forêt avec les parcelles agricoles jusqu’aux logements du personnel situés au « camp », suivre en suite la limite des habitations et la clôture du réfectoire avec la forêt jusqu’au point P, soit l’espace libre engazonné;

- Du point P, suivre la limite de la forêt avec l’espace engazonné jusqu’au repère R2.

Soit R3, le repère situé à la fin de la clôture du Centre de Recherche Agronomique de la zone Forestière (CRAF), à gauche de l’entrée du centre.

- Du point R3, suivre la ligne entre la clôture du centre et la teckeraie jusqu’à la fin de la plantation de la teckeraie, soit le point Q ;

- A partir du point Q, suivre vers le sud la limite de la teckeraie avec les champs sur environ 25 m pour atteindre le point S ;

- Du point S, suivre la ligne entre la teckeraie et les logements jusqu’au point T, soit le portail de l’entrée de l’ACDR ou le logement du vigile ;

- Du point T, suivre la ligne entre la clôture de l’ACDR et la teckeraie vers le sud jusqu’à la limite de la teckeraie avec les logements de l’INFA de Tové, soit le point U ;

- A partir du point U suivre la ligne entre la teckeraie et les logements, vers l’ouest jusqu’au bord de la route Lomé – Kpalimé, soit le point V ;

- Du point V, longer la route Lomé Kpalimé vers Kpalimé jusqu’au repère R3. Dans l’enceinte de l’INFA considérer l’îlot de forêt situé en face sud du terrain de foot–ball et délimité par la piste qui mène aux logements des étudiants (garçons), la

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piste suivante immédiatement située au sud de la première et les logements des formateurs. Ces limites pourront toutefois faire objet de modification avant la finalisation du document. 9.1.2. Superficie de la forêt Sur la base des travaux de cartographie réalisés avec l’équipe du projet, la forêt à aménager délimitée sur la carte du domaine couvre une superficie de 80 ha et est constituée d’îlots forestiers et de plantations. 9. 2. Historique de l’arboretum au sein de l’INFA 9.2.1. Origine de la forêt La forêt d’enseignement et de recherche de l’INFA de Tové, a été délimitée et conservée depuis les années 1920 par l’administration coloniale française. En effet, le site actuel de l’INFA de Tové, et donc de la forêt à aménager, servait de pépinière de production des plants de palmier à huile et de champs expérimentaux de caféiers, cacaoyers et cotonniers. C’est au cours de l’affectation des terres aux différentes spéculations que les îlots de forêts ont été délimités, protégés et enrichis. C’est ainsi qu’en début des années 1930, on assistait à la mise en place des premières plantations de Tectona grandis, à l’introduction des espèces comme Cordia alliodora et Cedrela odorata dans cette forêt. En 1967, le site a été érigé en un Centre de Formation Professionnelle Agricole (CFPA) servant à former et à recycler des acteurs du développement agricole et forestier du pays. Depuis lors, les forêts de l’INFA de Tové ont servi de cadre des travaux pratiques dendrométriques, dendrologiques, sylvicoles et agroforestières pour les étudiants. C’est ainsi que la protection, l’enrichissement et la plantation des essences forestières n’ont cessé d’être le cheval de bataille des dirigeants de l’INFA de Tové, soucieux de pérenniser et de préserver cette ressource forestière pédagogique. 9.2.2. Perturbations naturelles ou humaines Les principales perturbations de la forêt sont d’origine anthropique et liées au prélèvement de bois de feu, de bois de service et des produits forestiers non ligneux tels que des racines, écorces, feuilles, de plantes médicinales et alimentaires, etc. La création des champs, la proximité de la ville de Kpalimé et des villages du canton de Tové autour du site ont eu une forte influence sur la forêt. Cette influence se traduit souvent par des coupes anarchiques des gaulis des essences précieuses, la mutilation des semis et les feux criminels venant souvent des champs situés autour de la forêt.

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9.2.3. Travaux forestiers antérieurs En septembre 2005, 13 hectares de Tectona grandis ont été exploités. La parcelle exploitée, est reconduite sous forme de régénération naturelle et artificielle. Des travaux sylvicoles pratiques réalisés avec les étudiants ont permis d’introduire chaque année, dans cette forêt de nouvelles essences forestières telles que Garcinia kola et Garcinia afzelii. 9.3. Milieu naturel 9.3.1. Climat La forêt à aménager fait partie de la zone écologique IV (Ern, 1979) du Togo qui est caractérisée par un climat subéquatorial de transition (Papadakis, 1966 ; Trochain, 1980) ou climat guinéen de montagne. Ce climat est caractérisé par une grande saison pluvieuse, de mars à octobre, interrompue par une diminution en août ou septembre. La saison sèche dure de 2 à 4 mois et se situe entre Novembre et février (figure 3). C’est la zone la plus arrosée du Togo avec une moyenne de précipitation variant entre 1300 et 1500 mm/an. La pluviométrie annuelle sur une vingtaine d’années varie entre 1103,9 et 2339 mm (figure 3). Les moyennes annuelles de températures varient entre 21,5° (Atilakoutsè) et 25°. Les mois de juin à septembre sont les plus frais et correspondent aux mois les plus pluvieux (figure 3). Ce climat favorise l’existence des formations forestières et des systèmes agroforestiers rencontrés dans la localité.

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Pluie Température (°C)

Figure 3: Diagramme ombrothermique de la station de Kouma-Konda (1981-2005) 9.3.2. Géologie  Le substrat géologique du site appartient à la chaîne des Dahoméyides, notamment au niveau de son unité interne. Les principaux faciès rencontrés appartiennent à

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l’Atakora et à la colline frontale de l’Unité structurale de l’Atakora (Sylvain & al., 1986). Ce sont :

- des schistes à séricite plus ou moins graphiteux et micaschistes ; - des quartzites chevauchants ; - des quartzites micacés.

On y note la présence de roches plutoniques et métamorphiques avec une pénéplaine formée de formations schisteuses (Affaton, 1990). Le piémont sud-oriental qui constitue la plaine Kpalimé-Hihéatro et le système de massifs isolés Agou-Atakpamé repose sur un complexe grano-dioritique alors que l’Atakora est lui formé de micaschistes et de quartzites. 9. 3.3. Hydrographie et relief Le réseau hydrographique est constitué uniquement de la rivière Hê qui constitue la limite naturelle Est de la forêt. Le cours de Hê est soumis pour l’essentiel, au régime du climat subéquatorial de transition. Ce régime se caractérise par une période de basse eau (mars à octobre) avec une diminution en août ou septembre. La deuxième période s’affirme entre novembre et février correspondant à la grande saison sèche. Les débits fléchissent, les crus varient et les étiages se creusent. Cette irrégularité reste très prononcée à cause de l’absence de couvert sur la rivière. 9. 3.4. Sols La plupart des sols sont de type ferralitique, sablo–argileux plus ou moins riches en humus. L'horizon humifère a une épaisseur remarquable par endroit prédisposant ainsi ces sols à la culture du café, du cacao et des agrumes. Ces sols donnent aussi de bons rendements pour les cultures vivrières. 9.3.5. Végétation La forêt de l’INFA de Tové se trouve dans la zone des forêts tropicales semi-humides du Togo, caractérisée par la prédominance des Moracées, Méliacées, Combretacées et Sterculiacées. Cette forêt constituée d’îlots de forêts naturelles, d’agroforêts, de forêt galerie et des forêts de plantation (Tectona grandis, Senna siamea) connaît une grande influence humaine. On y rencontre de grands pieds de Terminalia superba, Khaya grandifoliola, Milicia excelsa, Cordia alliodora. 9.3.6. Faune La faune est très peu diversifiée et constituée essentiellement de petits rongeurs et mammifères notamment des rats palmistes, des rats de Gambie, des aulacodes, des anomalures, etc. L’avifaune sauvage est représentée essentiellement par des perdrix, des touracos et de petits oiseaux d’importance non négligeable.

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9.4. Milieu humain 9.4.1. Populations humaines 9.4.1.1. Population de l’INFA de Tové En ce qui concerne l’INFA de Tové, la population est constituée d’étudiants venant de toutes les localités du Togo, des responsables de la structure, du personnel formateur et du personnel d’appuis, tous avec leurs familles. 9.4.1.2. Population riveraine L’INFA de Tové est entouré dans sa partie Sud et Sud-Ouest par les villages du canton de Tové. Il s’agit notamment de Tové Agbessia, Tové Dzigbé, Tové Ahoundzo et de Tové Ati, villages qui pratiquent des activités agricoles à proximité de la forêt et susceptibles d’exercer des pressions sur elle. Ces villages sont peuplés d’autochtones Ewé, installés depuis longtemps et qui sont des propriétaires terriens, et au tour desquels vive une cosmopolite d’allochtones pratiquant l’agriculture. L’avancée de la ville de Kpalimé prédispose la forêt à de nouvelles pressions anthropiques venant du Nord. 9.4.2. Voies de communications La forêt de l’INFA de Tové se trouve dans une zone totalement désenclavée, traversée par l’axe routier, Kpalimé – Lomé. De cet axe routier, partent en direction des forêts, et de l’enceinte de l’INFA, des pistes et sentiers qui mènent dans les villages et les habitations riveraines. 9.4.3. Habitations et services L’INFA de Tové est un Institut de formation à régime résidentiel. En effet, tous les étudiants, le personnel administratif et les formateurs y sont logés. L’institut dispose à cette fin, de neuf cités d’hébergement des étudiants, d’une capacité de quatre cent (400) lits et trente et huit (38) villas pour l’hébergement des formateurs, du personnel administratif et d’appui. L’administration en place est constituée d’une direction générale comportant un secrétariat général et un service de comptabilité, et d’une direction des études dirigée par un directeur général. Ces deux structures administratives sont aidées dans leurs tâches par des départements et une surveillance générale. 9.4.4. Education La ville de Kpalimé constitue un centre, où le taux de scolarisation est plus ou moins élevé. En effet, la ville dispose de plusieurs écoles d’enseignement primaire, secondaire et professionnel. L’INFA de Tové fait partie des Instituts de formation professionnelle les plus renommées de la ville de Kpalimé. Les villages et les habitants riverains de l’INFA de Tové, disposent des écoles d’enseignement primaire et secondaire. Le problème souvent rencontré par ces structures d’enseignement, est celui d’effectif souvent très pléthorique d’élèves par classe.

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9.4.5. Santé L’INFA de Tové dispose d’un dispensaire chargé d’administrer les premiers soins aux étudiants et à son personnel. Ce dispensaire n’est pas ouvert à la population des villages riverains. Toutefois, la ville de Kpalimé qui se situe à environ 1,5 km de l’INFA de Tové dispose d’un Centre Hospitalier Préfectoral avec une grande capacité d’accueil et d’équipement. Un nouveau centre hospitalier est en cours de construction à la limite sud de la forêt, pour servir de centre de soins aux habitants des villages riverains. 9.5. Activités économiques 9.5.1. Exploitation forestière La parcelle qui a connu une exploitation à proprement parler, est la teckeraie, plantée en 1933 et qui a été exploitée en septembre 2005. Cette exploitation s’est faite en coupe rase blanc étoc et la parcelle reconduite en une nouvelle teckeraie. Les autres formes d’exploitation se limitent à des prélèvements de bois de services (poteaux, perches) au stade perchis. 9.5.2. Chasse, pêche, cueillette 9.5.2.1. Chasse Pour des raisons vitales de ravitaillement en protéines, la chasse de petits rongeurs est souvent pratiquée dans la forêt de manière illégale par la population riveraine. Elle se pratique dans un cadre purement alimentaire sur des espèces d’écureuil, de rat de Gambie et des aulacodes. 9.5.2.2. Pêche La pêche est une activité peu pratiquée ou pas du tout pratiquée par les riverains et les étudiants. Elle se limite le plus souvent au prélèvement de quelques silures pendant la saison sèche dans la rivière Hê quand l’eau se retire. 9.5.2.3. Cueillette La cueillette se fait par ramassage de bois morts, des fruits tombés, par abattage ou par écorçage des arbres et des racines de quelques essences médicinales. 9.5.3. Agriculture L’agriculture à l’INFA de Tové bénéficie des sols relativement riches, ce qui la dispense de l’utilisation des engrais chimiques. Deux types d’activité agricoles ont été identifiés en fonction des objectifs visés. Il s’agit des activités agricoles pédagogiques et des activités agricoles de subsistance.

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9.5.3.1. Activités agricoles pédagogiques Ce sont des activités réalisées par les étudiants Techniciens et Techniciens Supérieurs Agricoles au cours des travaux pratiques et sous la direction et la surveillance d’un formateur. Elles restent essentiellement mécaniques, dominées par les cultures vivrières et le maraichage ; les cultures de rente étant en régression depuis quelques années. L’expansion agricole a été stoppée par le besoin de protection et de conservations du cadre pédagogique que constituent les forêts. Pour réaliser les objectifs d’expansion de la production agricole, un nouveau site a été acquis à environ 20 km de la structure. Les principales cultures vivrières sont : le maïs, le riz, l’igname et le niébé. 9.5.3.2. Activité agricoles de subsistance Les étudiants en régime de formation interne, sont autorisés à faire leurs propres champs de cultures vivrières dans le domaine de l’INFA. Ces champs sont souvent réalisés sur des portions de terres qui leurs sont affectées et dont les produits de récolte sont destinés à l’auto–consommation. Les cultures pratiquées sont essentiellement le maïs, le manioc et le niébé. 9.5.3.3. Activités agricoles des populations riveraines Les populations riveraines pratiquent tout au tour de la forêt des cultures de maïs, de manioc, de niébé etc., essentiellement pour leur subsistance. 9.5.4. Elevage L’élevage est plus ou moins développé par l’Institut National de Formation Agricole de Tové. Il s’agit de l’aviculture, la porciculture, l’aulacaudiculture, la cuniculiculture, et l’élevage du gros bétail et des petits ruminants. Sur cette unité de production, l’objectif pédagogique est couplé avec celui de rentabilité de la production. En conciliant, formation, production et rentabilité sur cette unité de production, l’INFA de Tové pense donner à ses étudiants les outils nécessaires à l’auto emploi. La population riveraine pratique quant à elle, l’élevage par divagation de petits ruminants et des volailles. Les animaux de cet élevage sont destinés pour la plus grande partie à la vente, l’autoconsommation est réservée uniquement pour les jours de fête. 9.5.5. Commerce et artisanat 9.5.5.1. Commerce Le commerce, très peu développé se limite à la vente de bois de feu, des produits vivriers et de quelques animaux élevés en divagation. En ce qui concerne l’INFA de Tové, le commerce porte sur des produits issus de l’élevage et de l’agriculture. Il s’agit des œufs, des poules reformées, des aulacodes, des lapins pour les produits d’élevage, du maïs, du riz (semence) et des produits maraichers comme la laitue et les choux.

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9.5.5.2. Artisanat Les palmes de palmier à huile servent à faire la vannerie (claies, nattes, paniers). Cette activité reste cependant peu développée à cause de la disparition du potentiel existant (palmier à huile, terre) consécutive à la vente des terres agricoles et à l’abattage des palmiers à huile pour la fabrication de vin de palme et d’alcool.

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X. ANALYSE DES ETUDES ET TRAVAUX REALISES 10.1. Cartographie et stratification 10.1.1. Matériel et méthode L’élaboration de la carte de l’INFA s’est déroulée en deux étapes: la collecte des données sur le terrain et leur traitement : - la collecte des données: il s’agit de rassembler toutes les données nécessaires pour l’élaboration de la carte. Ces données concernent les informations sur les limites du domaine et de chaque unité d’occupation du sol. Les coordonnées géographiques des limites du domaine de l’INFA ont été enregistrées à l’aide d’un récepteur GPS (Global Positioning System). Les différentes formes d’occupation du sol (habitations, rues, limites des formations végétales, etc.) ont été également positionnées à l’aide du GPS. Ces données sont complétées par une observation directe de la physionomie globale des différentes unités d’occupation du sol et les particularités écologiques de certaines parties, etc. - le traitement des données : il a consisté à la saisie des coordonnées géographiques par thématique sous le programme Microsoft Excel. Les coordonnées géographiques des limites du domaine et les différentes formes d’occupation ont ensuite été positionnées sur carte du domaine de l’INFA établie à l’échelle 1/200000e et géoréférencée grâce à un SIG (Système d’Information Géographie). Le logiciel de SIG utilisé pour le compte de ce travail est MapInfo Professional 7.5. 10.1.2. Stratification de la végétation du site Le domaine de l’INFA de Tové couvre une superficie totale de 155 ha. Les principales formes d’occupation sont les plantations, les îlots forestiers, les zones de jachères et les logements (tableau 1, figure 4). Ainsi, les formations végétales retrouvées sur le site de l’INFA peuvent être regroupées en trois types physionomiques. Il s’agit des plantations, des îlots de forêts naturelles et les jachères. Les plantations constituent la forme d’occupation la plus représentative avec une superficie totale estimée à 49,75 ha soit 32,1 % de l’ensemble du domaine. Elles regroupent les plantations de teck, d’Eucalyptus, de Senna siamea et la station de CRA-F (Centre de Recherche Agricole, Zone Forestière). La station d’essai du CRA-F est une station où se réalisent les essais sur le terrain des différents résultats de recherche avant leur vulgarisation. Elle occupe environ 18 ha. On y retrouve des parcelles de caféiers et de cacaoyers. Les îlots forestiers sont des formations naturelles (forêt semi-décidues et galerie forestière) entretenues pour la conservation de la biodiversité sur le site de l’INFA. Ces îlots occupent une superficie totale évaluée à 30,25 ha. Les principales espèces rencontrées sont : Afzelia africana, Khaya grandifoliola, Antiaris africana, Celtis zenkeri, Alstonia boonei, Sterculia tragacantha, etc. Les zones de jachère occupent une superficie de 38 ha. Ce sont des zones à dominance savanicole où certains cadres et agents de l’INFA pratiquent la culture de

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céréales. Une partie importante de cette zone est aménagée comme sites de pâturage pour le bétail de l’INFA. Mais aujourd’hui, par faute d’entretien, ces pâturage sont totalement envahis par des espèces exotiques (Chromolaena odorata) et n’assurent plus efficacement la disponibilité de ressources fourragères pour l’alimentation du bétail de l’INFA. C’est également au niveau de cette formation végétale que se retrouve un ancien verger dont quelques pieds de manguiers sont encore visibles. Tableau 1: Formes d’occupation du sol

Forme d’occupation du sol Superficie ha (%)

Plantations (Teck, Eucalyptus, Cassia) 49,75 (32,1%)

Ilots forestiers 30,25 (19,52%)

Savane/Jachère 38 (24,51%)

Logements 37 (23,87%)

Total 155 (100%)

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Figure 4: Carte d’occupation du sol de l’INFA de Tové

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10. 2. Inventaires Dans le cadre de cette étude, deux types d’inventaires ont été réalisés: Il s’agit des inventaires floristiques et les inventaires forestiers.

- l’inventaire floristique: il consiste à faire une liste floristique de toutes les espèces végétales ligneuses rencontrées dans un type de formation végétale. Ces inventaires sont réalisés sur la base de relevés itinérants, visant à recouper l’essentiel de la diversité floristique du domaine. Ils sont réalisés dans des placeaux de 500m2 (50m x 10m) soit 0,05 ha dans laquelle toutes les espèces ligneuses sont recensées. La détermination des espèces se fait sur le terrain suivant la nomenclature des flores de Hutchinson et Dalziel (1954-1972) et de Brunel et al. (1984). Les espèces qui ne sont pas déterminées sur place sont mises en herbier pour identification au laboratoire. Au niveau de chaque placeau d’échantillonnage, les relevés floristiques sont complétés par des informations écologiques. Les données écologiques recherchées concernent les informations générales sur la station (coordonnées géographiques, types de formation végétale, activités humaines, etc.), ainsi que des caractérisations écologiques simples (topographie locale, pente, texture du sol en surface, couleur du sol, affleurement de la roche mère et de la cuirasse, etc.). L’analyse des données floristiques collectées a permis de dresser la liste des espèces recensées et de les regrouper par famille. - l’inventaire forestier: des mesures de diamètre des arbres ont été réalisées dans des placeaux de forme carrée dont la superficie est 625 m² (25 m x 25 m). Le but de ces inventaires forestiers est de décrire les paramètres structuraux (structure diamétrique, hauteur, densité, surface terrière, etc.) des formations végétales retrouvées dans le domaine. Dans chaque placeau, il a été réalisé des mesures sur la circonférence des ligneux, la hauteur du fût et la hauteur totale des ligneux. Le dbh (diamètre à hauteur de poitrine ou à 1,30 m du sol) a été fixé à 10 cm de circonférence. La circonférence est mesurée à l’aide de mètre ruban ou du compact forestier ; quant à la hauteur totale et la hauteur fût, elles sont mesurées au moyen de Blum-Leiss. Dans les forêts naturelles, tous les petits arbres dont le dbh < 10 cm sont considérés comme des tiges d’avenir (régénération naturelle). Au sein de chaque placeau de 625 m², il est délimité 5 petits placeaux de 25 m² (5 m x 5 m) chacune pour compter la régénération naturelle. Pour l’implantation de ces petits placeaux, 4 sont installés au niveau des 4 angles du grand placeau de 625 m² et le 5è est au centre. On procède ensuite à une classification des tiges d’avenir par mode de régénération. Les trois modes de régénération qui sont considérés au cours de ce travail sont : les semis, les rejets de souches les drageons d’arbres et d’arbustes. Dans les différentes formations végétales, les caractéristiques forestières ont été appréciées à travers la densité de la population, le diamètre moyen, la hauteur totale, la hauteur fût par catégorie de formation et directement par calcul arithmétique. La densité des arbres a été évaluée en nombre de pieds par hectare pour les arbres dont le dbh≥ 10 cm. La surface terrière des arbres a été calculée suivant la relation G = ΣπD2/4 (G en m2/ha, D le diamètre des arbres). Le volume des arbres au niveau des formations naturelles est calculé par la formule volumétrique: V = F.G.H, (avec F = coefficient de forme; G = surface terrière de l’arbre; H = hauteur totale de l’arbre); la valeur 0,5 a été choisie pour f; cette valeur est largement utilisée en milieux

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tropicaux pour des arbres de dbh supérieur à 7 cm (Lopez, 2004). Dans les plantations forestières, le volume des arbres est calculé au moyen de la formule V = ΣH.C2/4π (V = volume en m3, C la circonférence des arbres à 1,30m et H la hauteur totale des arbres). 10.3. Principaux résultats des inventaires 10.3.1. Diversité floristique Sur le plan floristique, l’inventaire a permis d’établir une liste de 84 espèces ligneuses réparties en 75 genres et 33 familles. Les familles les plus représentées sont les Rubiaceae (8 espèces), les Moraceae (7 espèces) et les Sterculiaceae (6 espèces). Les 3 genres les plus représentés sont Anthocleista (3 espèces), Ficus (3 espèces) et Albizia (2 espèces). Cette richesse floristique est loin de la réalité de la région car les prospections n’ont pris en compte que les espèces ligneuses. La flore herbacée n’a pas été considérée au cours de ces travaux. Sur le plan physionomique, les îlots de forêts naturelles conservés sur le site de l’INFA de Tové font parties du domaine de la forêt semi-caducifoliée, caractéristique de la zone subhumide (Zone écologique IV ; Ern, 1979) du sud ouest du Togo. Mais ces îlots forestiers sont de plus en plus dégradés car ils sont parcourus par les feux de brousse et sont sujets aux différentes pressions anthropiques. Trois strates sont représentées au niveau de ces formations. Les arbres dominants la strate supérieure sont Afzelia africana, Antiaris africana, Aubrevillea kerstingii, Canarium schweinfurthii, Cola gigantea, Distemonanthus benthamianus, Erytrophleum suaveolens, Khaya grandifoliola, Maesopsis eminii, Milicia excelsa, Parinari glabra, Pycnanthus angolensis, Ricinodendron heudelotii, Terminalia superba, Trilepisium madagascariensis, Triplochiton scleroxylon, etc. Au niveau de la strate moyenne, on retrouve des espèces comme Lonchocarpus cyanescens, Macaranga bacteri, Oxyanthus formosus, Pavetta corymbosa, etc. La strate arbustive comprend des espèces comme Bridelia atroviridis, Flacourtia flavescens, Nauclea latifolia, Morinda lucida, Lecaniodiscus cupannioides, etc. L’analyse de la diversité floristique de ces massifs forestiers montre que ces formations sont également envahies par de nombreuses espèces introduites et/ou exotiques. Parmi ces espèces, on peut citer entre autres Azadirachta indica, Gliricidia sepium, Cedrela odorata, etc. Cette invasion est favorisée par les pressions anthropiques et la proximité des plantations d’essences exotiques installées sur le site. A voir le potentiel de régénération de ces espèces introduites et leur vitesse de croissance, ces îlots de forêts naturelles risquent de disparaître si les mesures de protections idoines ne sont pas prises pour leur protection. 10.3.2. Caractéristiques structurales des formations végétales Quatre formations forestières ont été prises en compte par les inventaires. Il s’agit des forêts naturelles (photo 1), de la plantation de Senna siamea, d’une vieille plantation de teck (la plantation date des années 1970) et la jeune plantation de teck reconduite à l’issue d’une coupe rase en 2005. Les principales caractéristiques forestières de ces quatre formations sont consignées dans le tableau 2. L’analyse de

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ce tableau montre que les forêts naturelles présentent une densité de population évaluée à 974 pieds/ha. Les arbres ont un diamètre moyen égal à 16,53 ± 21,59 cm, une hauteur fût moyenne évaluée à 5,93 ± 5,59 m et une hauteur totale moyenne égale à 10,31 ± 8,21 m. De façon générale, toutes les valeurs de ces paramètres structuraux présentent des écarts types élevés. La valeur élevée de l’écart type traduit une grande variabilité de ces paramètres structuraux mesurés dans cette formation notamment le diamètre, la hauteur fût et la hauteur totale. En effet, au sein de ces forêts naturelles (Photo 1), on retrouve de grands arbres dont le diamètre peut atteindre 80 cm et plus et des hauteurs fût et totale pouvant atteindre respectivement 15 m et 25 m. Au nombre de ces arbres de grand diamètre et qui dominent la strate haute, on peut citer Alstonia boonei, Anogeissus leiocarpus, Antiaris africana, Cedrela odorata, Milicia excelsa, Terminalia superba, Triplochiton scleroxylon, etc. Ces forêts naturelles montrent également une surface terrière égale à 56,49 m²/ha et un volume total évalué à 710,10 m3/ha.

Photo 1 : Forêt naturelle au sein de l’INFA de Tové Au niveau de la vieille plantation de teck, la densité moyenne est égale à 1080 pieds/ha. Cette plantation a fait l’objet d’un certain nombre d’éclaircies sélectives. Le diamètre moyen des arbres est égal à 19,75 ± 9,16 cm avec une hauteur totale moyenne égale à 15,96 ± 6,10 m et une hauteur fût moyenne évaluée à 8,20 ± 4,60 m (tableau 2). La surface terrière est estimée à 40,72 m²/ha et le volume de bois est égal à 807,27 m3/ha. Cette plantation montre également une disparité pour les caractéristiques forestières des arbres car les périodes d’éclaircies devant ramener la densité des arbres à une valeur devant réduire la compétition inter-arbre n’ont pas été respectées (photo 2). Il est nécessaire de réaliser une éclaircie sélective dans cette plantation afin d’optimiser les revenus à long terme. Cette intervention qui peut être qualifiée d’éclaircie de rattrapage, pourrait ramener la densité à 30% de sa valeur actuelle soit environ à 350 arbres/ha.

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Photo 2: Vue partielle de la vieille plantation de teck de l’INFA de Tové La jeune plantation de teck est caractérisée par une densité moyenne de 1660 pieds/ha. Les arbres ont un diamètre moyen de 9,44 ± 1,87 cm, une hauteur totale égale à 9,40 ± 1,37 m et une hauteur fût moyenne évaluée à 5,05 ± 1,62 m (tableau 2). Au niveau de cette plantation, la surface terrière est estimée à 29,40 m²/ha et le volume de matières ligneuses est évalué à 283,22 m3/ha. De nombreuses activités sylvicoles (pare-feux, désherbage, etc.) y sont menées favorisant la bonne croissance des arbres sur ces parcelles (photo 3). En se basant sur les caractéristiques forestières de ces parcelles de 4 ans, il sera nécessaire d’y réaliser un dépressage ou un passage en éclaircie systématique qui ramènerait la densité de ce peuplement à 50% de sa valeur actuelle. D’autres éclaircies mais cette fois-ci sélectives, interviendront en fonction de la réaction du peuplement aux différentes interventions (vitesse de croissance des arbres libérés de la compétition). Le résultat est de parvenir à des densités de 150 à 200 arbres par hectare à la période de révolution pour la coupe finale.

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Photo 3: Jeune plantation de teck de l’INFA de Tové

La plantation de Senna siamea est caractérisée par une densité de population égale à 347 pieds/ha. Les arbres ont un diamètre moyen égal à 38,30 ± 7,22 cm, une hauteur totale moyenne égale à 10,59 ± 5,62 m. Au niveau de cette formation, la surface terrière et le volume des arbres sont respectivement égal à 41,37 m²/ha et 455,26 m3/ha. Tableau 2: Caractéristiques structurales des formations forestières

Type de formation Dp (N/ha)

Dm (cm)

Ht (cm) Hf (m) G (m²/ha)

V (m3/ha)

Forêts naturelles 974 16,53 ± 21,59

10,31 ± 8,21

5,93 ± 5,59

56,49 710,10

Vieille plantation de teck

1080 19,75 ± 9,16

15,96 ± 6,10

8,20 ± 4,60

40,72 807,27

Jeune plantation de teck

1660 9,44 ± 1,87

9,40 ± 1,37

5,05 ± 1,62

29,40 283,22

Plantation de Senna siamea

347 38,30 ± 7,22

10,59 ± 5,62

5,45 ± 2,31

41,37 455,26

Dp = Densité de la population; Dm = Diamètre moyen; Ht = hauteur totale; Hf = Hauteur fût; G = Surface terrière; V = Volume des arbres

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10.3.3. Etat de la régénération naturelle Le comptage de la régénération naturelle a permis de recenser 60 espèces. Ces espèces se régénèrent essentiellement par semis (80,18%) et rejets de souche (17,46%). Les stratégies de multiplication telles que le drageonnage et le marcottage sont faiblement représentées. Cette régénération a une densité moyenne évaluée à 24044 tiges/ha et est largement dominée par Cedrela odorata, une espèce exotique utilisée pour enrichir les forêts naturelles de l’INFA. Les jeunes sujets de Cedrela odorata seuls représentent environ 70,75 % du total inventorié. Les autres espèces ne représentent que 29,25 %. D’autres espèces exotiques telles que Azadirachta indica, Blighia sapida, Senna siamea, Tectona grandis, etc. sont également représentées. Les différentes pressions anthropiques exercées sur ces formations naturelles, la proximité de certaines plantations et l’introduction de certaines espèces exotiques favorisent l’envahissement de ces forêts naturelles. Malgré cette domination de la régénération naturelle par les espèces exotiques, les jeunes sujets d’espèces forestières locales sont également présents. Au nombre de ces espèces locales, on peut citer Alstonia boonei, Antiaris africana Cola gigantea Khaya grandifoliola, Pseudospondia microcarpa, Sterculia tragacanta, Triplochiton scleroxylon, etc. Mais ces espèces locales présentent un faible potentiel de régénération naturelle. Ces observations montrent que ces forêts naturelles nécessitent un enrichissement en espèces forestières locales adaptées à ces milieux. 10.4. Etudes socio-économiques et ethnobotaniques 10.4.1. Analyse socio-économique  Dans le cadre du projet d'aménagement du jardin botanique de l'INFA, deux entretiens ont été réalisés avec le chef Canton de Tové et ses notables. Puis une enquête socio-économique sommaire a été réalisée dans le canton de Tové les 25, 26 et 27 juillet 2009 pour mieux cerner les attentes des populations riveraines sur les objectifs du projet d'aménagement du jardin de Tové. Sur cette base de données, cinquante personnes ont été enquêtées dans les quatre villages comme suit : − 5 à Tové Agbessia; − 21 à Tové Ahoundjo; − 13 à Tové Atti; − 11 à Tové Djigbé.

 10.4.1.1. Population L’ethnie majoritaire rencontrée dans la zone de la forêt de Tové est l’ethnie éwé. Des migrants composés des autres ethnies du Togo, notamment les kabyé (10%), les moba (2%) cohabitent avec la population autochtone. Le taux moyen de croissance de la population de la zone est d’environ 3%/an. La population des villages dont les terroirs sont riverains à la forêt est estimée à 6.132 habitants composée d’environ 80% de jeunes. L'analyse des informations sur les caractéristiques socio-professionnelles des enquêtés a permis de dégager les résultats suivants : − la moyenne d'âge se situe entre 25 et 55 ans ; − plus des quatre cinquième sont de sexe masculin ;

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− près de 75% sont mariés (tableau 3). Tableau 3: Caractéristiques sociales des populations enquêtées

Proportion (%) de personnes concernée

dans le village

Age 1 (≤25 ans)

Age 2 (25-55 ans)

Age 3 (≥55 ans)

Marié Célibataire

Tové Atti 15,30% 84,62% 0% 69,23% 30,77%

Tové Ahoundzo 14% 57% 29% 71% 29%

Tové Dzigbé 18% 64% 18% 73% 27%

Tové Agbessia 0 60% 40% 100% 0%

Moyenne (%) 14% 66% 20% 74% 26%  10.4.1.2. Caractéristiques socio-professionnelles des enquêtés L'activité principale est l'agriculture qui occupe avec l'artisanat près de 75% de la population. En plus de ces activités, le commerce, les prestations de service occupent le reste de la population. Toutes ces activités n'arrivent pas à satisfaire les besoins de la population dont la moyenne des personnes en charge se situe entre 1 et 5. Les activités secondaires sont réalisées dans les secteurs primaires et secondaires. La production agricole concerne le maïs, le riz pluvial, le niébé, l’igname, le manioc et les produits fruitiers comme banane douce et plantain, avocat et mangue. C’est une agriculture itinérante sur brûlis utilisant peu d’intrants. A cause de la demande de plus en plus forte en terres cultivables, la durée de mise en jachère est réduite et les domaines cultivés s’étendent de plus en plus vers la forêt de Tové où des coupes de bois ont souvent lieu. A part l’agriculture, l’élevage constitue une source de revenu monétaire importante pour la population locale. En plus des propriétaires de grands troupeaux de bovins que sont essentiellement les peuls, de nombreuses familles pratiquent le petit élevage de caprins, d’ovins et de volaille. Pour une grande partie du cheptel, la forêt de Tové constitue un lieu privilégié de pâture à cause d’une part de ses potentialités fourragères et d’autre part du fait qu’elle dispose d’un point d’eau permanent à savoir le fleuve Hè qui sert de lieu d’abreuvement des troupeaux surtout en saison sèche. Dans certains cas, les éleveurs ont recours à l’ébranchage des arbres des espèces appétées pour alimenter leurs troupeaux.  Les populations sont très liées à la forêt de Tové. L'ordre de priorité des produits qui y sont tirés est: 1er Bois de feu, 2è bois de service, 3è plantes médicinales, 4è produits de pêche, 5è Pâturage, 6è produits non ligneux. Ces derniers sont soit à usage au niveau du ménage soit commercialisés sur les marchés locaux. Ils sont essentiellement constitués par les produits de cueillette tels que le bois mort, les fruits, les racines, les écorces et les feuilles. L’apiculture étant faiblement pratiquée dans la région, la récolte du miel constitue une activité occasionnelle et se pratique seulement lorsqu’une ruche naturelle est détectée. Par moment et surtout en période

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de saison de pluies, on assiste au ramassage de champignons comestibles par les populations à travers les champs et les autres espaces forestiers du domaine de l’INFA. Le ramassage des escargots (Achatina achatina) et de certains insectes comestibles (termites reines et termites aillées) constituent également une activité non négligeable que les populations exercent fréquemment dans l’enceinte de l’INFA. Certains villageois considèrent la forêt de Tové comme un lieu sacré. 10.4.2. Enjeux et stratégie face aux populations locales Les modes d’accès des ressources sont marqués par la gratuité des ressources. Cette situation d’accès libre ne favorise pas une réelle conscientisation des populations sur la nécessité d’une gestion durable de ces ressources. Que ce soit les ressources hydriques, les ressources pastorales ou les ressources forestières, la vision des populations ne varie pas trop. Les populations pensent que les forêts de l’INFA donnent l'esthétique au village et suggèrent pour la conservation des actions suivantes : − éviter les feux de brousse; − interdire l'abattage des arbres; − interdire la chasse; − clôturer la forêt; − défendre l'accès à la forêt; − introduire de nouvelles espèces; − associer la population dans la gestion; − faire de cette forêt une réserve nationale; − responsabiliser les chefs pour la sensibilisation de la population.

Les attentes des populations à partir de l'aménagement des forêts de l'INFA semblent être si immenses que l'on penserait à une panacée pour améliorer à court terme le niveau de vie de la population riveraine. Elles espèrent entre autres: − la création d’activités génératrices de revenus ; − l’aménagement de places de loisir; − l’extension du réseau électrique du village; − l’agrandissement de la forêt; − l’investissement d’au moins 20% des bénéfices dans le développement du

village. Cette enquête a été pour les populations locales le premier signe de leur association à ce projet. Elles ont été encore plus attentives du fait qu'elles ont été pour une première fois consultées dans la conception d'un projet à l'INFA. Leur souhait pour ce projet est qu'il permette un réel développement de leur canton et de voir son nom rayonner à travers tout le pays. Mais pour réussir le projet d’aménagement, il va falloir : - initier davantage des campagnes de sensibilisation en faveur de l’importance de

la biodiversité, de leur protection et leur conservation. Cette activité doit être confiée à une ONG locale ;

- Initier des structures d’appui aux producteurs et infrastructures socio –économiques d’intérêt pour l’aménagement de la forêt.

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10.5. Études d’impacts de l’aménagement 10.5.1. Présentation générale L’ouverture des pistes et des sentiers botaniques passant par le maximum d’espèces végétales étiquetées est nécessaire pour l’organisation des visites guidées à travers les différentes séries d’aménagement. Aussi, l’enrichissement du jardin à partir des semences récoltées à travers le Togo et les autres pays de la sous-région nécessite-il l’aménagement d’une ombrière et d’une pépinière. L’aménagement des séries récréatives nécessite l’installation des reposoirs, la réfection des aires de jeux et leur équipement en matériels. Le comité de gestion du projet mis en place par l’administration de Tové envisage la construction de locaux d’accueil et de direction. Ces locaux se composent du bureau de gestion du jardin, d’un herbier aux normes internationales, d’une salle de conférence pouvant servir à des projections de film sur la biodiversité et d’un magasin pour le stockage du matériel et les outils de travail. La réalisation de toutes ces activités peut être des sources d’impacts sur les différentes composantes de l’environnement. Ainsi, la réglementation environnementale togolaise, à travers le décret n°2006-058/PR du 05 juillet 2006 fixant la liste des travaux, activités et documents de planification soumis à étude d’impact sur l’environnement (EIE) et les principales règles de cette étude et les lois n°2008-005 portant code de l’environnement et n°2008-009 portant code forestier, prévoient que toute activité d’aménagement du domaine forestier devant faire intervenir la construction d’infrastructures susceptibles de dégrader le domaine forestier soit précédée d’une étude d’impact sur l’environnement. 10.5.2. Enjeux du projet d’aménagement du jardin botanique de l’INFA de Tové L’aménagement et la gestion du jardin botanique de l’INFA de Tové revêtent plusieurs enjeux: environnementaux, socio-économiques et socioculturels. - Enjeux environnementaux: ces enjeux concernent la protection de la biodiversité; - Enjeux socio-économiques : la région de Kpalimé constitue, grâce à ses conditions climatiques favorables, l’une des régions qui accueillent un grand nombre de touristes pendant toute l’année. Ce tourisme favorise la création de nombreuses activités et encourage le développement et la commercialisation de produits d'artisanat et de différents produits de la région. De même, l’INFA de Tové pour les nombreuses potentialités dont il dispose (chambres et locaux pour l’hébergement de nombreuses activités, aires de jeu, espace de restauration, etc.) accueille régulièrement un grand nombre d’évènements (ateliers de formations, séminaires, réunions, activités sportives, etc.). La mise en œuvre de ce projet permettra d'encourager le développement durable du volet récréotouristique de l'économie locale. Ce projet permettra également de maximiser les retombées financières pour le bien-être des populations locales par la création d’autres activités commerciales à caractère touristique, incluant les auberges et les restaurants. Pour les populations riveraines, l’aménagement du jardin botanique permettra d’associer surtout les jeunes des villages environnants aux projets de développement pourvoyeurs d’emploi. Ce projet nécessitera le recrutement du personnel prioritairement des

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localités riveraines du jardin pour la protection de la forêt et pour les visites guidées des sites ; - Enjeux socioculturels: Il est à noter que le canton de Tové est moyennement peuplé. L’aménagement du jardin botanique y favorisera le développement d’importantes activités touristiques qui pourraient avoir des impacts sur les modes de vie et la culture locale. Le brassage entre les populations riveraines, les étudiants de l’INFA et les étrangers qui visiteront le jardin botanique pourrait induire des changements de comportement et de rapport et entraîner des perturbations sociales aux plans sanitaire et socioculturel. Il est particulièrement à craindre la propagation des maladies sexuellement transmissibles dont les IST, VIH/SIDA. L’augmentation de la population dans la région va accentuer la pression sur les infrastructures socio-sanitaires existantes. Mais cette dernière préoccupation pourrait être dissipée par la construction d’autres infrastructures socioculturelles à travers les mécanismes de partage de biens et de bénéfices entre l’administration de l’INFA, les autorités administratives et les populations riveraines. Ces mécanismes permettront de maximiser les retombées financières des activités de gestion du jardin botanique (création d’emploi, construction d’infrastructures socio-sanitaires en milieu rural, etc.). 10.5.3. Identification et évaluation des impacts Le projet d’aménagement du jardin botanique, objet de cette étude d’impact environnemental comporte trois principales composantes : - Aménagement (travaux de compartimentage du jardin par l’ouverture des allées

franches et des pistes de reconnaissance), enrichissement du jardin et constitution d’une banque de données sur les espèces menacées de disparition du Togo et des autres pays de la sous-région;

- Construction des locaux d’accueil et de direction et des autres infrastructures pour les activités récréotouristiques ;

- Exploitation qui correspond à l’ouverture du jardin à différentes activités socioculturelles.

La réalisation de ces trois composantes se fera en deux phases notamment (i) la phase d’aménagement (préparation) et de construction et (ii) la phase d’exploitation qui correspond à l’ouverture du jardin botanique à différentes activités (pédagogiques, recherches, stages, etc.) et au public. Les effets de toutes ces composantes ont été examinés dans le cadre de cette EIE. L’analyse des impacts a été réalisée suivant l’approche matricielle de Léopold (Berthoud, 1994). Le tableau 4 présente les résultats de l’appréciation des impacts sur le milieu biophysique et sur le milieu humain.

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Tableau 4: Composantes de l’environnement qui seront affectées par le projet

Phas

e du

pro

jet

Activités sources d’impacts Composantes de l’environnement

Sol

Air

Eau

Vég

état

ion

et F

lore

Hab

itats

de

la

faun

e/fa

une

Cré

atio

n d’

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Infra

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n

Cou

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trad

ition

AM

ENA

GEM

ENT

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ON

STR

UC

TIO

NS

Défrichement pour l’installation de la haie vive N N N N P P

Ouverture des allées franches et des pistes de découverte N N N N N P P

Ouverture et installation des layons pare-feux N N N N P P

Production de jeunes plants P P

Trouaison et mise en terre des essences P P P P

Plantation de bambou et autres essences sur les berges des rivières N P P P P

Construction des locaux d’accueil et de direction N N N N N P P

Aménagement des voies et autres rues existantes N N N N N P P

Désherbage, éclaircies et nettoyage des séries récréatives N N N N N P P

Installation des reposoirs et autres infrastructures N N N N N P P

Construction des infrastructures récréatives N N N N N P P

Ramassage des ordures ménagères et autres déchets N N N N N P P

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EXPL

OIT

AIO

N

Entretien des séries d’aménagement P P

Protection des séries agroforestières P P

Encadrement des mémoires P P P P P

Accueil des stagiaires P P P P P P P

Organisation des activités socioculturelles P P P P P P P

Activités sportives et autres activités récréatives P P P P P P P

Animation dans les parcs d’attractions P P P P P P

Pratique des activités restauratrices P P P

Organisation des visites guidées P P P P P P P

NB : N = impacts négatifs ; P = impacts positifs

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10.5.4. Impacts généraux du projet d’aménagement du jardin botanique Ce projet, par ses différents vocations, présente d’énormes avantages aussi bien sur le plan environnemental, humain, socioéconomique et socioculturel. Il répond également d’une part au souci de disposer au sein de l’INFA de Tové, un cadre de formation à diverses vocations (formation, recherche, tourisme) et d’autre part de favoriser l’amélioration des conditions de vie des populations riveraines, particulièrement à travers la valorisation des ressources disponibles. 10.5.4.1. Impacts positifs potentiels du projet

a) sur le plan environnemental Ce projet d’aménagement de jardin botanique vise avant tout la conservation in situ et ex situ de la flore forestière menacée de disparition dans différentes zones écologiques du Togo. Il permettra de disposer des portes graines et de constituer une banque de semences nécessaires pour restaurer les écosystèmes forestiers dégradés du Togo. L’exécution de ce projet permettra de protéger à long terme les espèces forestières menacées de disparition. La protection de cette diversité biologique menacée de disparition s’inscrit dans les politiques de la mise en œuvre de la Convention sur la Diversité Biologique. Aussi, la création de ce jardin botanique s‘inscrit également dans la mise en œuvre des recommandations adoptées à la Conférence des jardins botaniques de Las Palmas (Grande Canarie) en novembre 1985, parmi lesquelles figure en bonne place la création de jardins botaniques sous les tropiques pour appliquer la stratégie mondiale de la conservation de la nature. La banque de semences qui sera constituée au terme de ce projet renforcera le patrimoine de ressources phytogénétiques pour restaurer les forêts du Togo. Au sein de l’INFA, la restauration des zones complètement dégradées par la plantation des essences forestières contribuera à la reforestation du domaine. La mise en place de la bambouseraie et d’autres essences forestières sur les berges des rivières favorisera la restauration des galeries forestières qui sont actuellement détruites. Les cours d’eau seront par la même occasion, protégées contre l’envasement. Les différents aménagements paysagers (espaces verts, plantations d’alignement à base de plantes ornementales, les ceintures vertes pour la protection, parc d’attraction, etc.) qui seront effectués dans le cadre de l’exécution de ce projet contribueront de façon générale à l’embellissement de l’environnement.

b) sur le plan milieu humain et socioéconomique Pendant la phase des aménagements et des constructions, les impacts positifs directs et indirects seront très significatifs pour les populations du fait de la création d’emploi pour la main d’œuvre locale (ouvriers et manœuvres). D’une façon générale, le projet contribuera: - à l’offre d’emploi car les populations locales seront les premières pourvoyeuses de main d’œuvre ; - à la création des petits marchés de détail et des activités commerciales connexes qui parfois permettent de drainer d’importantes masses financières ; - à la mise en place d’infrastructures socioculturelles telles que les centres d’animation culturelle, les espaces récréatifs, etc.

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Par ailleurs, l’aménagement du jardin botanique favorisera l’augmentation du flux touristique. Ceci entrainera une valorisation des ressources artisanales et touristiques. Le renforcement de cet effet au niveau des services techniques pourra être fait en se basant sur le développement des échanges dans les filières artisanales (foires artisanales, maroquinerie, sculpture, bijouterie, tissage et teinture, etc.), la diversification de l’offre et la création de nouveaux produits touristiques (promotion de l’écotourisme, du tourisme cynégétique et culturel, etc.).

c) sur le plan socioculturel et de la formation Le projet d’aménagement de ce jardin botanique dispose d’un volet d’entretien et d’étiquetage des espèces végétales. Cette activité vise à promouvoir la vulgarisation des espèces locales en suscitant la curiosité auprès des populations riveraines et des visiteurs. Cette activité permettra également d’illustrer l’enseignement en fournissant aux éducateurs de tous les niveaux, du primaire au supérieur, du matériel didactique vivant. Aussi, tous les aspects du projet feront l’objet de formation du personnel forestier, sous forme de recyclage, de table ronde et d’exercices. Les émissions radiophoniques seront réalisées périodiquement pour faire connaître le jardin botanique et assurer l’éducation environnementale et la sensibilisation sur la protection de l’environnement. L’aménagement de ce jardin botanique permettra de disposer d’un cadre pédagogique adéquat pour l’accueil des étudiants stagiaires de tous les horizons. La formation des étudiants sera assurée à travers l’encadrement des mémoires, des cours pédagogiques et des recyclages. Des fiches techniques seront éditées et des publications seront réalisées sur différentes thématiques dans des revues scientifiques. La numérisation des données sur les collections du jardin botanique favorisera sa connexion au réseau de jardins botaniques mondial et de faciliter les échanges entre les chercheurs. Ceci permettra d’harmoniser les données avec celles de l’herbier national du Togo et de les intégrer au portail du GBIF ou RIHA. Par la même occasion une photothèque sera réalisée et organisée. 10.5.4.2. Impacts négatifs potentiels La réalisation de ce projet aura des impacts négatifs aussi bien sur le milieu biophysique que sur le milieu humain. Sur le milieu biophysique, ces impacts affecteront surtout le sol, la végétation et la flore, les habitats des espèces fauniques, l’air, les eaux. Pendant les phases d’aménagement et de construction, l’ouverture des allées franches et des pistes, les fouilles et les mouvements de terre seront les principales sources d’impacts négatifs sur le milieu biophysique. Ainsi, les principaux impacts négatifs sont: - la modification de la structure du sol: l’ouverture des allées pour le

compartimentage des séries d’aménagement et les travaux de construction des infrastructures (bureaux, locaux, infrastructures récréatives, etc.) va fragiliser la structure des sols et favoriser l’érosion hydrique en ravinement du fait de l’augmentation du ruissellement. Aussi, l’aménagement de ces allées entrainera la compaction du sol, son imperméabilisation et la modification de la capacité d’infiltration des eaux de ruissellement. Cette incapacité d’infiltration augmentera

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davantage l’imperméabilisation des sols et engendrera également à long terme l’érosion des sols. Mais il est à noter que ces impacts seront d’une faible importance. Ils seront jugulés par la mise en place de deux rangées de plantes ornementales en bordure de ces allées qui limiteront les impacts liés à la modification de la structure des sols occasionnées lors de l’ouverture et de l’aménagement de ces allées franches. Par ailleurs, il sera recommandé que l’ouverture des allées se fasse de façon manuelle dans la mesure du possible et l’utilisation des engins lourds sera limitée. Cette mesure préventive permettra de limiter l’imperméabilisation du sol, l’augmentation du ruissellement et par conséquence d’éviter l’érosion des sols ;

- la destruction de la végétation et de la flore: le compartimentage des différentes séries d’aménagement se fera à travers l’ouverture des allées franches et des pistes de découverte. Ces activités nécessiteront le débroussaillage et le déboisement de certaines portions de formation végétale. Les impacts directs qui découleront de la réalisation de ces activités sont la disparition de certaines espèces. Mais étant donné que les allées se feront seulement en certains endroits et la largeur des allées n’occupera pas une grande superficie, ces impacts seront d’une importance faible ;

- la contamination des eaux de surface et des eaux souterraines: la réalisation des différentes activités relatives à l’aménagement du domaine notamment la construction des infrastructures et l’aménagement des berges des cours d’eau, pourrait être à l’origine des risques de la contamination des eaux de surface. La contamination des eaux pourrait également provenir de l’utilisation des produits phytosanitaires ou des insecticides pour la protection des végétaux. Par ailleurs, l’utilisation éventuelle de certains engins pourrait occasionner les risques de déversement des huiles sur le sol. Par l’intermédiaire du ruissellement et du processus d’infiltration, ces huiles pourraient contaminer les eaux souterraines ;

- la pollution de l’air: Les effets immédiats de la réalisation de certaines activités du projet d’aménagement sont l’émission de poussière. Les activités telles que l’ouverture des allées franches et des pistes de découverte, l’aménagement des voies de communication, le débroussaillage, les fouilles et les mouvements de terre, etc., occasionneront l’émission de poussière. Cette poussière constitue la principale source de pollution de l’air. Mais il faut noter que cet impact est d’une importance relativement faible ;

- La destruction des habitats des espèces fauniques: le projet n’aura pas d’impacts destructifs significatifs sur la faune terrestre du fait que celle-ci est déjà très peu représentée. Néanmoins, les lieux de nidification et de reproduction de la faune aviaire, des gites de certains insectes et de l’herpetofaune, logés au niveau des formations végétales peuvent être perturbés ou détruits au moment des travaux. Aussi, au cours de la plantation des essences sur les berges des rivières en vue de la restauration des galeries forestières, les sites de reproduction de certains poissons peuvent être également perturbés ou détruits.

Sur le milieu humain, il s’agira surtout des risques d’accident de travail et les risques liés à la propagation des maladies sexuellement transmissibles et les dépravations des mœurs. Pendant les travaux d’aménagement, l’utilisation de différents matériels et outils pour le débroussaillage, l’ouverture des allées, la production des plants, les trouaisons pour le repiquage des plants, le ramassage des ordures, pourrait occasionner des accidents de travail aux ouvriers et manœuvres. Par ailleurs,

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pendant les constructions (locaux de direction et d’accueil, infrastructures récréatives, etc.), les opérations de fouille, de maçonnerie, de menuiserie, de transports de matériaux de construction constitueront des activités qui peuvent engendrer des accidents de travail. L’aménagement du jardin botanique favorisera le développement d’importantes activités touristiques et une immigration accélérée qui pourraient avoir des impacts négatifs sur les modes de vie et la culture sur l’ensemble des populations. Le brassage entre les populations riveraines, les étudiants de l’INFA et les étrangers qui visiteront le jardin botanique pourrait induire des changements de comportement et de rapport et entrainer des perturbations sociales aux plans sanitaire et socioculturel. Au plan sanitaire, il y aura des risques de transmission des infections sexuellement transmissibles (IST/VIH/SIDA) liée à la présence d’une communauté étrangère au milieu composée généralement de personnes ayant tendance à augmenter les contacts avec les populations locales.

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XI. MESURES GENERALES D’AMENAGEMENT 11.1. Choix des objectifs 11.1.1. Objectifs de conservation La création du jardin botanique vise la conservation et la gestion durable des ressources biologiques en assurant la protection des îlots de forêts naturelles de l’INFA. Il doit concilier différents aspects dans le même périmètre qui sont : - assurer la pérennité d'essences forestières ; - préserver des reliques de paysages forestiers du Kloto ; - garantir la protection des espèces menacées de disparition et des espèces de la flore locale ; - protéger les berges des cours d’eau qui traversent l’INFA ; - protéger la diversité biologique. 11.1.2. Objectifs sociaux et de développement Le jardin botanique doit assurer l’usage durable des ressources forestières et le développement local. Pour ce faire : - les droits et devoirs de toutes les parties impliquées doivent être clairement définis et reconnus, en définissant des espaces de récolte de plantes médicinales destinées à l’usage des populations locales ; - la gestion du jardin botanique doit contribuer à maintenir et améliorer le bien être social et économique, en faisant assurer différentes tâches rémunératrices (gardiennage, jardinage, guides) par les populations locales ; - la gestion du jardin doit contribuer à réduire la pauvreté indirectement par le partage des revenus générés par les visites et le développement d’emploi. 11.1.3. Objectifs environnementaux Le jardin botanique de Tové doit être un lieu de démonstration du maintien de la diversité biologique et des valeurs qui sont associées aux écosystèmes fragiles, de manière à garantir les fonctions écologiques de la forêt dans ce milieu de plus en plus vidé de son patrimoine forestier. 11.1.4. Objectifs pédagogiques et de recherche Le jardin botanique de Tové apparaît comme un lieu d’application pratique pour les étudiants de Tové, des Universités nationales et internationales et de recherche appliquée des connaissances sur les ressources forestières 11.2. Affection des terres: les séries d’aménagement En prélude à l’affectation des terres en différentes séries d’aménagement, le comité de gestion du projet a visité des jardins botaniques au Bénin (jardin botanique de Cotonou) et du Ghana (Jardins de l’Université de Legon et d’Aburi). Les visites et les séances de travail avec les responsables ont permis à l’équipe de voir les

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dispositions parcellaires et les types d’aménagement qu’on pouvait adopter au Togo (jardins botaniques à vocation thématique et touristique). Dans le cadre de l’aménagement du jardin botanique de l’INFA de Tové, trois principes fondamentaux ont guidé l’affectation des parcelles à des séries d’aménagement. Il s’agit: - du souci de représentativité au niveau du jardin botanique de tous les

départements opérationnels au sein de l’INFA de Tové ; - de la disponibilité en termes de superficie pour les séries ; - du respect de certaines particularités écologiques.

Par ailleurs, l’affectation des terres est également guidée par le fait que l’aménagement de ce jardin botanique doit permettre de valoriser et de protéger l’existant (infrastructures, aires de jeux, plantations, formations naturelles, etc.). Ainsi, le jardin botanique aura un aspect paysager autour des habitations, des aires de jeux, des espaces de loisirs et traversé par la route nationale Lomé-Kpalimé. 11.2.1. Rappel des définitions 11.2.1.1. Définition de la série de conservation La série de conservation est un ensemble de blocs forestiers ayant pour vocation d’assurer la pérennité des essences forestières menacées de disparition au Togo, de garantir le maintien, la restauration et l’amélioration des éléments constitutifs de la biodiversité. 11.2.1.2. Définition de la série de protection La série de protection est un ensemble de blocs forestiers destinés à protéger les sols fragiles et les berges de la rivière Hè et ses affluents. 11.2.1.3. Définition de la série de développement communautaire La série de développement communautaire est un ensemble de parcelles où les villageois riverains qui ont pris l’habitude d’aller prélever frauduleusement des produits forestiers ligneux et non ligneux, continueraient leurs activités sans endommager la forêt. 11.2.1.4. Définition de la série de production La série de production est un ensemble de blocs forestiers ayant pour vocation principale la production de bois d’œuvre et de pâturage pour le cheptel de l’INFA de Tové. 11.2.1.5. Définition de la série de recherche La série de recherche est un ensemble de blocs forestiers destinés à faciliter le développement des connaissances sur les ressources biologiques et génétiques, par des observations de terrain et l’expérimentation des sciences et techniques.

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11.2.2. Objectifs d’aménagement des différentes séries Le projet d’aménagement de jardin botanique à l’INFA de Tové s’inscrit dans la politique de conservation de la flore forestière togolaise menacée des différentes zones écologiques du Togo, de l’Afrique (Ghana, Bénin, Côte d’Ivoire et Nigéria). Les différentes séries d’aménagement proposées dans ce projet visent à répondre à ces objectifs. 11.2.2.1. Objectifs d’aménagement de la série de conservation Les objectifs de la série de conservation sont : - assurer la pérennité d'essences forestières menacées d’extinction au Togo; - préserver les paysages ; - utiliser durablement les ressources naturelles ; - promouvoir la conservation in-situ et ex-situ de la flore forestière; - assurer à long terme la restauration des écosystèmes forestiers à partir des banques de semences qui seront mises en place. 11.2.2.2. Objectifs d’aménagement de la série de protection Les objectifs de la série de protection sont : - garantir la protection des espèces menacées de disparition et des espèces exclusives ou endémiques ; - protéger les sols fragiles et les berges ; - protéger la diversité biologique. 11.2.2.3. Objectifs d’aménagement de la série de développement communautaire L’objectif global est de satisfaire les besoins des populations locales en produits forestiers et d’améliorer leur revenu. Les objectifs spécifiques sont : - contribuer au développement local et régional en se basant sur les potentialités dont dispose la région en terme d’écotourisme; - aménager les ressources forestières au profit des populations riveraines ; - améliorer les systèmes de production agro-forestiers pour le développement durable des économies des communautés rurales ; - promouvoir et développer les forêts artificielles villageoises ; - améliorer les connaissances et les aptitudes des populations riveraines ; - lutter contre la pauvreté en mettant en place une structure à vocation récréative, touristique ou culturelle à Tové. 11.2.2.4. Objectifs d’aménagement de la série de production Les objectifs de la série de production sont : - production soutenue de bois d’œuvre et de produits non ligneux ; - amélioration des revenus tirés par les différents partenaires impliqués dans la gestion forestière (Institut, Etat, populations locales…).

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11.2.2.5. Objectifs d’aménagement de la série de recherche Les objectifs de la série de recherche sont : - améliorer les connaissances des ressources génétiques et biologiques afin de :

o développer les techniques d’utilisation rationnelle ; o reconstituer les ressources renouvelables ; o suivre la dynamique des ressources biologiques ;

- disposer d’un cadre de formation à vocations diverses notamment de conservation, d’éducation, de récréation et de recherche. 11.2.3. Délimitation des séries d’aménagement Les séries d’aménagement sont compartimentées en blocs ou en parcelles à vocation précises. Les séries d’aménagement seront séparées par des allées franches de dimension variable. Toutes les allées seront nommées et aménagées avec des plantations d’alignement à base d’espèces ornementales locales ou introduites. Des dispositifs spéciaux permettront aux visiteurs de parcourir toutes ces allées et de sillonner toutes les séries d’aménagement à n’importe quel moment de la journée. 11.2.3.1. Délimitation de la série de conservation Elle est composée de 4 blocs (figure 5): - bloc pour les espèces rares et/ou menacées de disparition: c’est une zone qui

est traversée par un bras de la rivière Hè. Cette rivière maintient une humidité pendant de longue période de l’année même pendant la saison sèche. Cette situation entretiendrait de bonnes conditions écologiques pour la survie de ces espèces rares ou menacées de disparition ;

- bloc de forêt naturelle : c’est une parcelle sur laquelle il existe déjà un îlot de forêt naturelle relativement bien conservé et très peu envahi par les espèces exotiques. Cette partie présente une physionomie de forêt semi-décidue caractéristique de la zone forestière ;

- bloc à enrichir avec les espèces locales: c’est une parcelle qui présente un caractère de forêt naturelle avec de nombreuses essences forestières locales. Mais il est marqué par la présence de certaines espèces introduites telles que Delonix regia et Senna siamea. L’enrichissement de ce domaine avec les espèces forestières locales pourrait faire renaître la végétation originale et limiterait l’envahissement par les essences exotiques. En outre, cette zone présente une bande hydromorphe et parfois inondable en saison pluvieuse de part et d’autre du bras de la rivière Hè. Cette bande est bien indiquée pour les espèces hydrophiles et peut être enrichie avec les espèces telles que les fougères, les orchidées et autres espèces de la zone forestière liées aux milieux humides (Acanthaceae, Araceae, Marantaceae et Melastomataceae) ;

- zone de savane : c’est une jachère dominée par les espèces de savanes. Elle peut être aménagée pour l’implantation des espèces savanicoles rares ou menacées de disparition. Ceci permettra de disposer d’une parcelle occupée par la savane au sein de toutes ces entités à vocation forestière.

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Figure 5: Maquette présentant la série de conservation avec ses différents blocs

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11.2.3.2. Délimitation de la série de protection Elle est constituée d’un bloc sous forme de bande le long des cours d’eau (figure 6):

- galerie forestière et de bambouseraie: Au niveau des berges de Hè, on retrouve encore quelques fragments forestiers relativement bien conservés. Par contre certains endroits sont détruits et le lit de ce cours d’eau est de plus en plus menacé d’envasement. On retrouve également de différentes zones d’emprunts ou de ramassage de sable sur les berges de la rivière où la végétation est détruite. L’aménagement de cette berge est nécessaire afin de faire renaître la forêt riveraine pour la protection du cours d’eau. Pour ce faire, certaines parties de cette berge dépourvues de végétation, peuvent être plantées en bambous d’autant puisqu’il existe déjà sur la berge quelques fourrés de bambous. Les différentes espèces de bambous sont reconnues pour leur efficacité dans la stabilisation des berges. Ainsi, on retrouvera dans la galerie forestière, deux types de physionomie : une forêt à base d’essences locales en mélange avec des bambouseraies.

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Figure 6: Maquette présentant la série de protection

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11.2.3.3. Délimitation de la série de développement communautaire Elle est constituée de 2 blocs (figure 7) :

- bloc d’agroforêt : il s’agit d’un ancien îlot forestier très anthropisé. Cette partie est marquée par l’envahissement des espèces exotiques (Azadirachta indica et Delonix regia). On y rencontre quelques pieds de cultures pérennes (caféiers, cacaoyers) en association avec les essences forestières. Cette zone est parsemée de nombreux sentiers marquant son anthropisation relativement avancée. Les populations riveraines vont y ramasser du bois de feu et y prélèvent frauduleusement du bois d’œuvre et du bois de service malgré les interdictions de l’administration de l’INFA. De nombreux pieds de Khaya et d’autres plantes médicinales portent encore les marques de mutilation. En plus des pieds de caféiers et de cacaoyers déjà présents, l’enrichissement de l’agroforêt se fera à base des fruitiers, des plantes à propriétés médicinales et d’autres essences locales. Le début des travaux de transformation de cette parcelle en agroforêt marquera davantage la présence d’activités humaines et limiterait les pressions exercées sur cette partie ;

- blocs récréatifs : ce sont des parcelles où l’on retrouve de grands pieds de Fraké et d’autres essences forestières dont la voûte est suffisamment fermée. Sous ces grands arbres, on dispose suffisamment d’ombrage. Le sous-bois peut être aménagé spécifiquement avec des reposoirs et servir de lieu d’espaces de loisirs et de détente pour les visiteurs, le personnel et les étudiants en formation dans l’institut. En plus de cette zone, l’institut dispose comme espaces de loisirs, les aires de jeux (terrain de football, terrain de volleyball, terrain de basketball, etc.). Ces aires de jeux font l’objet d’une attraction et sont sollicitées pour diverses activités sportives soit par les populations riveraines venant de la ville de Kpalimé et les villages environnants, soit par les touristes de passage dans la région.

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Figure 7: Maquette présentant la série de développement communautaire avec ses différents blocs

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11.2.3.4. Délimitation de la série de production Elle est composée de 6 blocs (figure 8): - bloc des plantations de teck : ce sont des anciennes plantations de teck

dont certaines parcelles ont déjà fait l’objet d’une coupe rase. Ces parcelles sont actuellement reconduites. Par contre d’autres parcelles ne sont pas encore éclaircies et les inventaires forestiers dans ces parcelles permettront de définir les traitements sylvicoles à envisager ;

- bloc de plantation de Senna siamea : il s’agit d’une vieille plantation au niveau de laquelle les arbres sont vieillissants et sont très sensibles aux vents violents qui y provoquent des chablis et des cassures de troncs ou de branches.

- bloc de plantation d’Eucalyptus : il s’agit d’une petite parcelle d’essai dont les individus sont encore très jeunes.

- bloc des palmeraies : la parcelle réservée pour l’implantation des palmiers se situe dans une zone où le sol est relativement bien profond et semble être indiqué pour ce type d’aménagement.

- bloc d’espèces fruitières : c’est une parcelle qui avait déjà servi de verger et qui contient encore quelques vieux pieds de manguiers. Cette utilisation peut être encore reconduite mais cette fois-ci avec de nombreuses autres espèces fruitières telles que les orangers, les mandariniers, les citronniers, les pamplemoussiers, les goyaviers, les bananiers, etc. ;

- bloc de pâturage : cette zone est une jachère dominée par les graminées et autres espèces herbacées. Elle représente la zone qui sert déjà de pâturage pour le bétail de l’INFA. L’aménagement de cette série consisterait à enlever les espèces envahissantes (Chromolaena odorata) et à laisser repousser les espèces graminéennes ou à introduire d’autres espèces fourragères à haute valeur énergétique pour nourrir le bétail.

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Figure 8: Maquette présentant la série de production avec ses différents blocs

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11.2.3.5. Délimitation de la série de recherche Elle concerne toutes les autres séries mais aussi de (figure 9): - parcelle de culture et d’essais : cette parcelle est actuellement occupée par

une mosaïque de cultures et de jachères. De ce fait, les différents essais de cultures et des travaux pratiques des différents enseignements peuvent y être conduits.

- Les locaux d’accueil et de direction : d’une superficie de 1 ha, ce domaine est situé en bordure du goudron et va contenir le bureau du gestionnaire du jardin botanique, un herbier, une salle de conférence et un magasin pour le stockage du matériel et les outils de travail. C’est également au sein de ces locaux que se dérouleront les encadrements des stages d’étudiants. Le choix de cette parcelle pour cette utilisation (bureau et magasin) se justifie par le fait que cette partie est située dans un milieu bien dégagé et à l’autre bord du goudron en face de l’administration de l’INFA dont la façade est très bien aménagée. Au sein de cette zone, il sera délimité un espace zoologique pour l’introduction de la petite faune (rongeurs, oiseaux, etc.). Cet espace sera clôturé. Il y sera également installé un certain nombre de cages pour les oiseaux.

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Figure 9: Maquette présentant la série de recherche avec ses différents blocs

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11.2.4. Localisation et superficies des séries d’aménagement A l’INFA de Tové, certains blocs sont préalablement affectés à des utilisations. Il s’agit essentiellement des blocs occupés par des plantations d’essences forestières (teck, cassia et eucalyptus) et partiellement les blocs de plantations d’espèces fruitières. De même, les blocs à aménager en forêt naturelle, agroforêt et pâturage existent déjà et feront l’objet d’aménagements spécifiques. Par contre, certains blocs n’existent pas encore; ils feront l’objet de délimitation au niveau des espaces disponibles. Au nombre de ces blocs, on peut citer entre autres, le bloc de la palmeraie, le bloc des espèces rares ou en voie de disparition, le bloc pour la galerie forestière et la bambouseraie, le bloc pour la zone de savane. Les superficies respectives de ces différents blocs composant les séries d’aménagement sont consignées dans le tableau 5 et la figure 10 présente la localisation des séries d’aménagement et les blocs constitutifs. Ainsi, la superficie concédée à la série de production qui est la plus représentative est évaluée à 49 ha soit 49% de la superficie de toutes les séries d’aménagement). Cette série comporte six (06) blocs à savoir le bloc des plantations de teck (27,75 ha), bloc de la plantation de Senna siamea (3 ha), du bloc de plantation d’Eucalyptus (0,75 ha), du bloc des palmeraies (1,5 ha), du bloc d’espèces fruitières (4 ha) et du bloc de pâturage (12 ha). La série de la conservation occupe une surface totale de 21,25 ha (21,25% de la superficie totale des séries d’aménagement) et est composée de quatre (04) blocs notamment le bloc de forêt naturelle (11 ha), le bloc pour les espèces rares et/ou menacées de disparition (5 ha), le bloc à enrichir avec les espèces locales (4,25 ha) et le bloc pour la zone de savane (1 ha). La série de protection comprenant le bloc de la galerie forestière et la bambouseraie occupe une superficie de 6 ha soit 6% de la superficie totale des séries d’aménagement. La série de développement communautaire occupe une superficie totale de 9 ha (9% de la superficie totale) et est composée de deux blocs. Il s’agit du bloc d’agroforêt (6 ha) et des blocs récréatifs (3 ha). Enfin, la série de recherche regroupe, en plus des parcelles de culture et d’essais et la parcelle pour les locaux d’accueil et de direction, toutes les quatre (04) autres séries d’aménagement citées ci-dessus. Elle occupe une superficie totale de 14,75 ha. (14,75% de la superficie totale des séries d’aménagement). Une partie de cette série pourrait également être utilisée pour la construction des bâtiments et habitations en cas de besoin d’espace pour l’extension future du domaine de l’INFA de Tové (tableau 5, figure 5)

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Tableau 5: Les séries d’aménagement et leur superficie respective Délimitation de la

série Blocs ou parcelles

constitutifs de la série Superficie en Ha (représentativité)

Proportion de la série

Série de conservation

Bloc Forêt Naturelle 11 (11%)

21,25% Bloc espèces rares et/ou menacées

5 (5%)

Bloc de Forêt Enrichie 4,25 (4,25%) Bloc Savane 1 (1%)

Série de protection Galerie forestière et de bambouseraie

6 (6%) 6%

Série de développement communautaire

Bloc d’agroforêt 6 (6%) 9% blocs récréatifs 3 (3%)

Série de production

bloc des plantations de teck 27,75 (27,75%) 49% bloc de Senna siamea 3 (3%)

bloc de plantation d’Eucalyptus

0,75 (0,75%)

Bloc des palmeraies 1,5 (1,5%) bloc d’espèces fruitières 4 (4%) Bloc de pâturage 12 (12%)

Série de recherche (toutes les séries)

parcelle de culture et d’essais

13,75 (13,75%) 14,75%

Parcelle pour les locaux d’accueil et de direction

1 (1%)

Superficie totale 100 (100%) 100%

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Figure 10: Maquette présentant l’ensemble des différentes séries d’aménagement du jardin botanique de l’INFA de Tové

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11.2.5. Décisions d’aménagement des différentes séries Les blocs déjà existantes nécessiteront des aménagements adéquats pouvant garantir leur protection et leur pérennisation dans l’optique de satisfaire les objectifs qui leur sont assignés. Les plantations bénéficieront des traitements sylvicoles spécifiques devant conduire à l’évolution normale de ces peuplements forestiers alors qu’au niveau des formations naturelles, les aménagements viseront leur protection et/ou leur enrichissement pour la conservation de la biodiversité. Les caractéristiques forestières et les particularités écologiques de chaque série d’aménagement, les principales décisions d’aménagement sont précisées. 11.2.5.1. Décisions d’aménagement de la série de conservation Les interventions en matière d’aménagement du bloc de forêt naturelle relativement bien conservée s’orienteront essentiellement vers la protection contre les feux de brousse et les activités humaines négatives à l’évolution normale de la forêt. Un sentier botanique minutieusement délimité permettrait aux visiteurs d’observer les arbres bien étiquetés. Les zones inondables en saison des pluies seront équipées de ponceaux en bois faits de produits d’éclaircie sur le site. Le bloc pour les espèces rares et/ou menacées de disparition et le bloc à enrichir avec les espèces locales seront aménagés suivant les caractéristiques écologiques de cette partie. Les parties situées sur la terre ferme et non inondable seront enrichies par l’introduction progressive des essences forestières locales rares et/ou menacées de disparition. Pour la bande hydromorphe, l’aménagement consistera à introduire des espèces hydrophytes telles que les fougères, les orchidées et autres espèces de la zone forestière liées aux milieux humides. L’aménagement du bloc pour la zone de savane consistera à l’introduction d’autres espèces savanicoles rares ou menacées de disparition. Ceci permettra de disposer d’une parcelle occupée par la savane au sein de toutes ces entités à vocation forestière et favorisant la protection des espèces savanicoles rares ou menacées de disparition de la région. 11.2.5.2. Décisions d’aménagement de la série de protection Le bloc de la galerie forestière et la bambouseraie sera enrichi au niveau des zones situées les berges le long du cours d’eau et qui présentent encore quelques fragments forestiers relativement bien conservés. Pour les parties complètement dégradées, la restauration passera nécessairement par la plantation à base de sauvageons et de jeunes plants d’essences locales retrouvés habituellement au niveau des galeries. On y introduira différentes espèces de bambou car il existe déjà sur la berge quelques fourrés de bambous. Le bambou est une espèce très réputée et indiquée pour la protection des berges des cours d’eau contre l’envasement.

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11.2.5.3. Décisions d’aménagement de la série de développement communautaire Le bloc d’agroforêt est la forêt naturelle dégradée, qui en plus des espèces forestières, renferme des arbres fruitiers tels que Bligia sapida, Mangifera indica, Theobroma cacao, etc. et des essences exotiques telles que Cedrela odorata, Cordia alliodora, Senna siamea. C’est au niveau de cette formation que les activités de ramassage de bois mort et de cueillettes (prélèvement d’écorces, de racines, de plantes alimentaires et médicinales, etc.) sont plus actives. Son aménagement s’orientera vers l’enrichissement à base d’espèces forestières et des essences agroforestières. Les actions d’aménagement devront également protégées cette formation contre les actions anthropiques et les feux de brousse. Un sentier botanique y est aussi prévu. L’aménagement des blocs récréatifs visera la mise en place des infrastructures récréotouristiques afin que cette série serve d’espaces de loisirs pour les visiteurs, le personnel et les étudiants de l’institut en formation. En plus de ces deux blocs, on dispose au niveau de cette série comme espaces de loisirs, les aires de jeux (terrain de football, terrain de volleyball, terrain de basketball, etc.) dont dispose l’INFA de Tové. Ces aires de jeux font l’objet d’une attraction et sont sollicitées et très fréquentées pour diverses activités sportives soit par les populations riveraines venant de la ville de Kpalimé et les villages environnants ou soit par les touristes de passage dans la région. 11.2.5.4. Décisions d’aménagement de la série de production La vieille plantation de teck nécessite une éclaircie sélective afin d’optimiser les revenus à long terme. Cette intervention qui peut être qualifiée d’éclaircie de rattrapage, pourrait ramener la densité à 30% de sa valeur actuelle soit environ à 350 arbres/ha. Les jeunes plantations de teck subiraient un dépressage ou un passage en éclaircie systématique qui ramènerait la densité de ce peuplement à 50% de sa valeur actuelle qui est évalué à 1660 pieds/ha. D’autres éclaircies sélectives interviendront en fonction de la réaction du peuplement aux différentes interventions (vitesse de croissance des arbres libérés de la compétition). La plantation de Senna siamea qui est une vieille plantation dont la densité actuelle d’arbres est de 347 pieds/ha. Au sein de cette plantation, les arbres sont vieillissants et sont très sensibles aux vents violents qui y provoquent des chablis et des cassures de troncs ou de branches. Afin de garantir la pérennisation, il faut progressivement remplacer les arbres. Mais avant ces opérations d’enrichissement, les interventions devront viser la coupe des arbres matures et le délianage. La plantation d’Eucalyptus est jeune et constitue une petite parcelle d’essai. Son aménagement consistera à son entretien et sa protection contre les feux de brousse afin de favoriser la bonne croissance des pieds. Les opérations sylvicoles telles les éclaircies interviendront plus tard à un stade de développement plus avancé.

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Le bloc de pâturage est actuellement dominé par des espèces envahissantes telles que Chromolaena odorata qui n’est pas une espèce appétible. Ceci entraîne la divagation des animaux dans tout le domaine de l’INFA. L’aménagement de cette parcelle visera le dessouchage systématique des pieds de Chromolaena odorata et le remplacement par de nouvelles espèces herbacées ou arborescentes fourragères appétibles. Il est également nécessaire d’y créer des parcelles cloisonnées avec les fils barbelés pour favoriser l’utilisation rotative et intensive des unités par les animaux. Le temps de rotation à travers toutes les unités parcellaires deviendrait plus long et permettra à chaque unité parcellaire de restaurer son potentiel nourricier avant son utilisation. L’aménagement du bloc des palmeraies répond à la nécessité de créer une zone aménagée à partir des palmiers tropicaux. Ces palmiers étant des plantes très appréciées pour leur esthétique et leur aspect décoratif. Ainsi les espèces locales de palmiers qui sont susceptibles d’être plantées sont entre autres Elaeis guineensis, Raphia spp., Hyphaene thebaica, Cocos nucifera, Borassus aethiopum, Phoenix reclinata, etc. ; Le bloc d’espèces fruitières permettra de restaurer l’ancien verger qui se retrouve sur le domaine de l’INFA de Tové. Cette restauration sera réalisée par la plantation de nombreuses espèces fruitières telles que les orangers, les mandariniers, les citronniers, les pamplemoussiers, les goyaviers, les bananiers, etc. 11.2.5.5. Décisions d’aménagement de la série de recherche Toutes les séries d’aménagement définies seront concernées par la recherche afin d’établir le monitoring de ces séries. Toutes ces séries consisteront des sites d’étude et de recherche indispensables aux étudiants, aux enseignants et aux chercheurs. Ces séries serviront également de site d’accueil pour les chercheurs ders différentes structures nationales de recherche (forêts, recherche agronomique, services de protection des végétaux, etc.) qui mènent des travaux en relation en relation avec le monde végétal. Les différentes thématiques qui seront abordées par les chercheurs permettront de suivre la dynamique des séries d’aménagement et d’étudier le tempérament et la sylviculture des espèces végétales surtout celles qui sont plantées. Les résultats de ces recherches favoriseront le développement des connaissances sur les ressources biologiques et génétiques, par des observations de terrain et l’expérimentation des sciences et techniques. Les possibilités d’expérimentation des innovations seront également offertes au niveau de la parcelle de culture et d’essais. Les différents essais de cultures et des travaux pratiques des différents enseignements peuvent également y être conduits. Au niveau de la parcelle pour les locaux d’accueil et de direction, il est prévu la construction d’un herbier. Cet herbier sera équipé d’ordinateurs et il sera possible de constituer une base de données pour chaque espèce introduite sur le site. Toutes les informations sur les ressources phytogénétiques seront disponibles. La numérisation des données sur les collections du jardin botanique favorisera sa connexion au réseau de jardins botaniques mondial et de faciliter les échanges entre les chercheurs. Ceci permettra d’harmoniser les données avec celles de l’herbier

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national du Togo et de les intégrer au portail du GBIF ou RIHA. Par la même occasion une photothèque sera réalisée et organisée. On pourra alors procéder à une large diffusion des résultats par la mise en ligne d’outils de connaissances sur la biodiversité forestière, les matériels végétaux, les documents illustrés, les articles scientifiques, la formation, l’éducation et la sensibilisation. Cette série permettra également de disposer d’un cadre pédagogique adéquat pour l’accueil des étudiants stagiaires de tous les horizons. La formation des étudiants sera assurée à travers l’encadrement des mémoires, des cours pédagogiques et des recyclages. Des fiches techniques seront éditées et des publications seront réalisées sur différentes thématiques dans des revues scientifiques. 11.3. Durée d’application du plan d’aménagement Le projet de plan d’aménagement du jardin botanique de l’INFA est rédigé pour être approuvé pour une durée suffisamment longue à compter de la date d’approbation, étant donnée, les objectifs de conservation, de protection, de recherche et pédagogique qui lui sont assignés.

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XII. MESURES DE GESTION DE LA SERIE DE CONSERVATION Cette série sera rigoureusement protégée pour constituer des zones témoins de forêts actuellement en voie de disparition complète dans le Kloto. 12.1. Différentes zones de conservation Les zones de conservation ont été retenues par le fait que ces écosystèmes existaient déjà sur place, dans un état relativement bien conservées (cas du Bloc Forêt Naturelle ou du Bloc Savane) ou dégradées (cas du Bloc Forêt Enrichie). L’installation du Bloc Espèces Rares et/ou Menacées est guidée par la nécessité de protéger des dizaines d’espèces victimes de la dégradation de leur habitat. 12.1.1. Bloc Forêt Naturelle (BFN) D’une superficie de 11 ha, essentiellement sur terre ferme, cette forêt de type semi- décidue est très peu perturbée et sa protection peut permettre de sauvegarder plusieurs espèces locales. Leur restauration sera effectuée progressivement à partir de la régénération naturelle existante et des opérations d’enrichissement. 12.1.2. Bloc Espèces rares et/ou menacées (BERM) D’une superficie de 5 ha, ce bloc porte déjà quelques espèces rares et/ou menacées récoltées lors des prospections botaniques en forêt. Les plants sont mis en terre après quelques mois d’acclimatation dans la pépinière de l’INFA de Tové. Leur mise en terre est réalisée après piquetage. Chaque essence est installée sur une placette qui lui est réservée (tableau 6). Tableau 6 : Essences déjà mises en place Espèce Nombre de pied Zone ou localité ou

l’espèce est récoltée Nauclea diderrichii 25 Litimé Tetrapleura tetraptera 14 Litimé Detarium senegalensis 25 Litimé Irvingia robur 2 Litimé Dodonea viscosa 25 Côte maritime 12.1.3. Bloc Forêt Enrichie (BFE) D’une superficie de 4,25 ha, ce bloc qui comporte des pieds isolés d’espèces exotiques, subira un aménagement qui consiste à les remplacer. Les berges de la rivière Hè qui la traverse accueilleront des espèces ripicoles de sous bois forestier. 12.1.4. Bloc Savane (BS) D’une superficie d’un hectare, ce bloc subira les mêmes traitements que le BFE, sauf qu’à la place des espèces forestières, on mettra en place les espèces de savanes rares ou menacées.

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12.2. Règles de gestion • L’abattage des arbres est interdit ; • La récolte de produits forestiers non ligneux y compris la chasse, la pêche et le

miel est interdite ; • Les activités de recherche sont autorisées. Ces principes induisent un strict respect des limites de l’espace affecté à chaque acteur. Les zones de forêts naturelles seront intégralement protégées contre les feux de brousse et les intrusions anthropiques. Aucune activité agricole ne sera autorisée dans les zones forestières.

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XIII. MESURES DE GESTION DE LA SERIE DE PROTECTION Cette série constitue la principale zone humide du jardin botanique. Elle constitue un écosystème fragile qui doit être aménagé pour protéger les sols, les cours d’eau, la biodiversité et les ressources naturelles et culturelles qui y sont associées. 13.1. Galerie Forestière et Bambouseraie (GFB) D’une superficie de 6 ha et actuellement constitué d’îlots forestiers isolés et dégradés. Les clairières entre ces ilots constituent des écosystèmes fragiles. Elles seront plantées en différentes espèces de bambous existant au Togo. 13.2. Règles de gestion Les forêts riveraines et fourrés de bambous créés seront soustraites de l’exploitation. Des mesures de gestion seront appliquées pour respecter les lisières et les berges. Le ramassage du sable sur les berges de la rivière Hè sera interdit afin de stabiliser ces berges pour favoriser la restauration de la galerie forestière.

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XIV. MESURES DE GESTION DE LA SERIE DE DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE 14.1. Caractéristiques générales de la série Cette série représente une gestion intégrée du jardin en prenant en compte les préoccupations quotidiennes des populations locales en produits forestiers, particulièrement les plantes médicinales. Cette série vise aussi la mise en place d’une structure à vocation récréative, touristique ou culturelle dans la région de Kpalimé, donc on mettra sur le bloc touristique 14.2. Différentes zones de développement communautaire 14.2.1. Bloc Agroforêt (BA) Ce bloc sera enrichi avec les espèces arborescentes déjà présentes (Azadirachta indica et Delonix regia). De nombreux pieds de Khaya et d’autres plantes médicinales, en mélange avec ces espèces exotiques seront conservées voir enrichies. Les cultures pérennes de sous-bois (caféiers, cacaoyers) seront reconduites en association avec ces essences forestières. En plus des pieds de caféiers et de cacaoyers déjà présents, d’autres fruitiers seront introduits ; des plantes à propriétés médicinales et d’autres essences locales également. 14.2.2. Bloc Récréatif (BR) Il sera constitué par : - les placettes aménagées : traitement de sol divers (sable de mer, gravillons de

rivière, pelouses plantées, parterres fleuris, bosquets buissonnants, espaces cactiformes etc., des bancs couverts et découverts ;

- une aire des spectacles ; - une aire de promenade à pied faite de graviers lavés ou gravillons de rivière ; - une aire de jeux pour enfants avec différents éléments (balançoires,

tourniquets, hamac, toboggan, pendulier, cabanes, cages d’écureuil etc.) ; - des parkings extérieurs et ombragés. Les placettes à aménager Tous ces aménagements nécessiteront des travaux de terrassement. Ils se feront suivant le plan de masse du site, le plan de la voirie et le plan des coupes et profils. Ils seront réalisés en tenant compte du style d’architecture paysagère à créer. La terre arable nécessaire à l’achèvement des ouvrages en cas de plantations d’arbres ou de pelouses, sera enlevée en premier lieu et après être débarrassée des impuretés, sera mise en dépôt en attendant sa réutilisation. Les implantations des arbres, haies, massifs sur le terrain se feront suivant un plan proposé et accepté par le comité de pilotage du projet. Elle se fera au moyen de piquets peints en fonctions des plantes à mettre en terre. La chronologie sera laissée à l’appréciation du comité.

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Plusieurs types de fosses et tranchées seront réalisées. Les fosses de plantations de 80 cm x 80 cm x 80 cm seront réalisées pour les arbres. Celles devant servir pour les espèces grimpantes, les haies et les arbustes auront pour dimensions 60 cm x 60 cm x 60 cm. Lors des trouaisons, la terre extraite des fosses et tranchées sera disposée en deux parties. La terre végétale située à la partie supérieure, caractérisée par sa coloration foncée contient de l’humus. Elle sera utilisée pour le remblai des surfaces à engazonner, des parterres à créer et des essences à planter. Elle doit être à même d’assurer la croissance normale des plantes. Celle située à la partie inférieure, participera au compactage des zones à ensabler pour l’installation des différents éléments de jeux pour enfants. Paspalum notatum ou P. distichum et Zoysia tenuifolia seront utilisés comme gazon ou couvre-sol, et ce, selon les règles de l’art. Ils seront semés (en cas de graines) ou plantés (en cas de stolons). Sur chaque espace aménagé, un anti-termite sera associé au substrat pendant le remblai dans les proportions d’utilisations prescrites. Les plantes mis en terre sur les différents espaces aménagés feront l’objet d’opérations d’entretien notamment l’arrosage, le désherbage, l’apport d’engrais et de compost en ca de besoin, le traitement phytosanitaire, la tonte des gazons, la taille des arbustes de sous-bois, la taille et l’orientation des haies vives, l’élagage d’entretien des arbres, l’enlèvement des branches mortes ou cassées, le remplacement des tuteurs et l’entretien des arbres conservés sur le site du bloc récréatif. Une pépinière de différentes plantes ornementales, fruitières et de reboisement (arbres, arbustes, herbes), en sachets et en pot, sera aménagé et entretenu pour être une source de revenus au jardin. Tous ces travaux seront réalisés avec la main d’œuvre locale notamment les jeunes des villages avoisinants le site. Les aires de jeux pour enfants : l’espace alloué à cette aire subira le décapage de la terre suivi d’un apport de sable siliceux sur une épaisseur de 30cm. C’est sur ce sable que les différents équipements de jeux seront implantés. Les artisans locaux seront sollicités et assistés pour la fabrication, la fourniture et l’installation des modèles d’équipements. Les horaires seront celles de l’administration publique soit le matin de 7h à 12h et le soir de 14h30 à 18h. En cas de besoin, et en période d’affluence (weekend, jours fériés), d’autres horaires pourront être aménagés pour la satisfaction de la clientèle. Le bloc récréatif comprendra aussi des kiosques de vente de produits locaux. Des artisans des villages environnants ainsi que le centre artisanal de Kpalimé seront mis à contribution pour alimenter et animer ces kiosques. Un bar accompagné d’un kiosque de vente de boissons rafraîchissantes et de jus de fruits locaux sera tenu. Dans les allées créées (allées des amoureux, allées piétonnes) des bancs seront fabriquées et posées. Ils auront un dossier frappé du logo du jardin ou de celui de l’INFA, seront en ciment et fixées pour éviter des mouvements lors de leur usage. Des poubelles cylindriques en plastiques avec des manches seront installées pour recueillir des ordures et des corbeilles en tôles permettront d’incinérer en zone sûre ces déchets recueillis. Des objets décoratifs comme des sculptures en pierre taillée,

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en céramique ou en plaque seront posés de part et d’autre du bloc dans un plan harmonieux et ornemental. Le bloc récréatif sera aménagé pour être un espace de villégiature et d’agrément. Sa visite sera subordonnée à un ticket de visite et strictement interdit aux bêtes en pâturage. Cette zone sera en constante surveillance par des gardes et des guides. 14.3. Règles de gestion La gestion des zones agro-forestières définies respectera les principes de distinction de l’exploitation de l’espace notamment pour les utilisations sylvicole (forêts naturelles, agroforêt, zone d’enrichissement, zone de plantation des espèces rares et/ou en voie de disparition), agricole (zone d’essais et champs expérimentaux) et pastorale (zones de pâturage). L’extension des champs du personnel résident de l’INFA au niveau des zones à vocation agricole sera également interdite. Les zones de pâturage seront aménagées et utilisées pour l’alimentation des animaux.

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XV. MESURES DE GESTION DE LA SERIE DE PRODUCTION 15.1. Caractéristique générale de la série D’une surface de 49 ha, cette série servira d’annexe pédagogique pour les travaux pratiques sylvicoles, dendrométriques et horticoles, et de maintenir sur le site, une capacité soutenue de production de bois d’œuvre, de bois de service, de bois énergie et des produits forestiers non ligneux dans le respect des équilibres écologiques. Il s’agit de maintenir sur le même site, des fonctions d’éducation et de production. 15.2. Critères de choix des essences Les caractéristiques écologiques, technologiques et physiologiques (croissance rapide) des espèces et surtout le comportement des essences de valeur déjà plantées ou introduites sont les principaux critères. Ceux-ci, sont en effet, confrontés avec les objectifs pédagogiques de l’INFA de Tové, qui est de pérenniser et de valoriser son annexe pédagogique forestier. Sur cette base, les essences retenues sont : Tectona grandis, Senna siamea, Eucalyptus spp., espèces fruitières sauvages et domestiques. 15.3. Unités de production 15.3.1. Modalités de découpage des unités de production La subdivision de la série en unité de production (UP), est basée sur les différentes affectations de terre déjà existantes. Les zones hors aménagement, situées de part et d’autre des îlots de forêts, et constituées par les champs, et les logements, sont épargnées. L’espace disponible est réparti entre les différentes spéculations (tableau 5). 15.3.2. Mesures sylvicoles La sylviculture des essences forestières dans les Blocs de Teck, de Senna et d’Eucalyptus va consister essentiellement à la préparation du terrain, au piquetage et à la plantation des jeunes plants. Les différentes interventions sylvicoles par la suite sont le dégagement et les éclaircies. Les recherches qui seront menées permettront de déterminer l’âge et/ou le diamètre d’éclaircie des différentes essences installées. Avec, respectivement 6 à 7 hommes/jour et par hectare, les travaux de piquetage et de trouaison doivent pouvoir être menés avec un écartement de 2 m x 2 m. Le bloc des essences fruitières et celui des palmeraies seront plantés à un écartement plus important (5 x 5 m) et suivront les mêmes itinéraires techniques, avec la différence que les interventions après plantation, se limiteront à l’élagage et aux différentes tailles.

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15.4. Règle de gestion 15.4.1. Protection contre le feu Le programme de protection contre le feu consistera à interdire les brûlis à l’intérieur comme à la périphérie de la forêt. Les limites externes seront ouvertes pour éviter le passage du feu de l’extérieur vers l’intérieur de la forêt. Les bornes vivantes ou la haie vive de Pithecelobium dulce, en cours de plantation au tour de la forêt permettra de limiter l’accès des animaux et des riverains à la forêt. Elle sera l’objet de taille régulière d’entretien. 15.4.2. Protection contre l’expansion agricole/installation humaine L’expansion agricole s’opère à travers les champs du personnel résident de l’INFA de Tové. A cet effet, des mesures seront prises, en concertation avec l’administration de l’INFA, pour respecter les limites des différentes parcelles d’affectation : panneaux de signalisation interdisant l’agriculture dans les parcelles à vocation forestière, surveillance et contrôle par une équipe d’étudiants forestiers de l’INFA de Tové.

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XVI. MESURES DE GESTION DE LA SERIE DE RECHERCHE 16.1. Recherche sur le terrain Les parcelles de recherches concernent toutes les séries. Les activités de recherche doivent tendre à maîtriser l’évolution des essences installées, en vue de réajuster les interventions sylvicoles et de mettre sur pied des modèles de croissance de ces essences. Ces études nous permettront de disposer des informations fiables sur certains paramètres d’aménagement de ces essences au Togo notamment : • l’établissement des tarifs de cubage spécifiques aux essences concernées ; • la détermination des coefficients de commercialisation propres à ces essences; • la détermination des accroissements annuels à partir de l’analyse de cernes et du

suivi de tiges sur pied ; • l’étude des techniques de conduite des essences de bois de feu sur taillis ; • l’étude des techniques de domestication des essences (forestières et fruitières)

de valeur.

16.2. Recherches en laboratoire L’herbier et la carpothèque constituent des centres de recherches privilégiés mis au service du corps enseignant et des étudiants.

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XVII. GESTION SOCIALE 17.1. Mesures sociales au bénéfice du personnel de Tové Le projet doit initier des programmes qui permettent d’offrir une formation professionnelle au personnel de l’INFA et des organisations de la société civile au niveau des villages en conservation des plantes. 17.2. Mesures sociales au bénéfice des populations locales Dans les villages environnant le jardin, les femmes sont plus nombreuses que les hommes. Elles constituent ainsi un potentiel humain important pour l’aménagement de ladite forêt ; il faut alors créer les conditions favorables à ce groupe social. Parce que les premières à utiliser la forêt (recherche de bois de chauffe, produits forestiers non ligneux), leur conscientisation et leur responsabilisation s’imposent pour une participation efficiente à l’aménagement du jardin. En faveur des femmes, il faudra initier des activités génératrices de revenus : • apiculture améliorée ; • production de savon ; • transformation de fruits locaux ; • développement d’activités socio-économiques et socioculturelles. Le projet favoriserait l’embauche locale. A qualifications égales, l’INFA emploiera en priorité les ressortissants des villages riverains. Les jeunes seront sollicités pour tous les travaux d’aménagement, requérant une main d’œuvre notamment les travaux de nettoyage, de plantations et d’entretien. Ils seront recrutés et formés au travail de guide de jardin. Il sera indispensable d’entreprendre des activités de gestion des terroirs afin de contribuer à augmenter les rendements agricoles. Il s’agit de promouvoir essentiellement l’agroforesterie, l’usage des légumineuses fertilitaires, l’utilisation de dispositifs de lutte anti-érosive dans les exploitations agricoles, etc.

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XVIII. MESURES DE GESTION DU JARDIN BOTANIQUE 18.1. Droits d’usage par les populations 18.1.1. Cadre législatif Le Togo est caractérisé par l'absence d'un cadre d'orientation stratégique, l'inexistence d'un cadre institutionnel formel, d’un cadre législatif et réglementaire désuet, d’un mode d'appropriation de la terre peu favorable au développement et à la gestion durable des ressources forestières. Le code forestier en vigueur au Togo (Loi N°2008-009) en son article 12 (titre III) stipule que la reconnaissance générale du périmètre à affecter à l’aménagement et des droits d’usage ou autres s’y exerçant doit se faire avec les représentants des villages intéressés. L’article 30 reconnait aux populations locales le droit d’une gestion conjointe des forêts à aménager, avec l’Administration des ressources forestières locale. L’article 34 précise que l’exercice des droits d'usage est strictement limité à la satisfaction des besoins personnels et collectifs des usagers. De plus les populations riveraines des forêts continuent à exercer leurs droits d'usage coutumier dans le domaine forestier. Elles ont le droit de se constituer en comité de lutte contre les feux de brousse. 18.1.2. Mesures d’aménagement et zones de droits d’usage Bois d’énergie et produits forestiers non ligneux : La forêt de production peut être un lieu, une opportunité de production de bois énergie, de bois de service et du bois énergie par et pour les populations. L’organisation de la production et de la commercialisation de ces produits forestiers peut être gérée par les Comités Villageois de Développement (CVD) ou par des groupes organisés reconnus par les populations riveraines. Ecotourisme : Il s’agira de développer des activités éco touristiques moyennant une taxe d’entrée pour les visiteurs. Cela peut ainsi générer des recettes financières importantes au profit des acteurs. La proximité de la ville de Kpalimé est un atout. Un travail de marketing est à faire pour attirer des touristes (élèves, résidents, étrangers). Un quota des recettes serait destiné aux villages riverains. 18.1.3. Mesures de Gestion de la faune La faune est presque inexistante à cause de la forte anthropisation. La petite faune, encore visible sur le site et cible privilégiée des braconniers, mérite une étude conséquente. A cet effet, une évaluation de la faune doit être réalisée afin de concevoir un mode de gestion à intégrer dans l’aménagement participatif de la forêt. Des mesures de protection visant l’éducation, l’information et la sensibilisation des populations seraient entreprises pour leur sauvegarde. Un système de monitoring, permettra de déterminer le territoire des différentes populations animales en présence.

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18.1.4. Suivi et évaluation des mesures de gestion et de conservation La réussite de la mise en œuvre du plan d’aménagement passe par la conception et la mise en œuvre d’un volet Formation et Renforcement des capacités des populations. Ce volet portera sur les thématiques qui ont été identifiées lors des enquêtes ménages pendant lesquelles les populations ont exprimé leurs besoins. Il s’agit principalement de : • lutte contre les feux de brousse ; • carbonisation; • construction de foyers améliorés ; • maraîchage ; • techniques d’intensification de la production (agricole, horticole et pastorale) ; • techniques de coupe/saignée/cueillette ; • comptabilité (tenue de comptes d’exploitation) ; • écotourisme ; • alphabétisation. 18.1.5. Dispositif de suivi Le suivi du plan d’aménagement se fera à plusieurs niveaux notamment au niveau de l’encadrement assuré par l’Université de Lomé et l’INFA de Tové ; au niveau du comité de gestion composé des représentants de l’UL, l’INFA, l’administration de la ville de Kpalimé et des villages environnants. 18.1.6. Suivi par l’encadrement Il concerne : • la mise en place d’un plan annuel de travail (PTA) ; • l’édition de rapports semestriels d’activités pour apprécier le niveau d’exécution

des activités prévues. Par ailleurs, des réunions semestrielles de suivi seront tenues avec les diverses parties prenantes, pour veiller au respect des échéanciers et à la bonne exécution du plan d’aménagement ;

• la présentation de rapport annuel d’activités pour faire le bilan d’exécution du PTA, tant dans les activités de matérialisation, de coupe, de collecte des produits non ligneux, que de commercialisation des divers produits, en insistant sur les insuffisances et les performances enregistrées, qui seront autant d’enseignements pour l’élaboration du PTA de l’année suivante.

18.1.7. Suivi par le Comité de gestion Les membres du comité, avec l’appui de l’encadrement, seront formés pour assurer le suivi quotidien des activités. Le comité sera représenté aux réunions semestrielles de suivi. Des renforcements de capacités périodiques des membres du comité de gestion devront avoir lieu.

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18.1.8. Suivi par le conseil municipal ou préfectoral Des délégués de l’administration participeront aux réunions semestrielles de suivi. Des outils seront élaborés, de manière consensuelle et mis à leur disposition. Une évaluation de la mise en application du plan d’aménagement sera réalisée tous les ans lors des réunions annuelles. Il sera procédé à une évaluation objective et concertée, avec analyse des écarts par rapport aux prévisions. Un réajustement du plan pourrait être effectué si nécessaire. 18.2. Mesure anti-pollution Outre les mesures spécifiques à adopter, et qui seront décrites plus tard, un effort de conscientisation générale doit être mené auprès de tous les acteurs de la gestion du jardin (Personnel de l’INFA, populations riveraines, administration forestière et locale) à travers des réunions d’information/sensibilisation, de formations sur la minimisation des dégâts et la préservation des ressources naturelles en général. 18.2.1. Gestion des déchets L’aménagement ne produira pas en soi de déchets. En effet, la gestion des déchets dans son premier volet, concerne les déchets domestiques produits par les ménages résidents et qui sont jetés un peu partout dans les îlots de forêt à aménager. Le second volet concerne la gestion des déchets produits par les visiteurs et les étudiants sur le campus de l’INFA. Les mesures de gestion prévues pour circonscrire ces problèmes sont : • mettre sur pied un mécanisme de collecte des déchets de tous les ménages

internes sur un seul site ; • assurer le recyclage des déchets par une fabrication continue de composte, qui

sera destiné à la restauration de la fertilité des sols maraichers et horticoles du site de l’INFA de Tové ;

• disposer des poubelles sur le campus de l’INFA pour collecter les déchets des visiteurs;

• poser des panneaux de signalisation en des points clés sur le campus et au tour des forêts, pour indiquer les sites où les poubelles sont installés.

18.2.2. Utilisation des produits de traitement En qualité d’Institut de Formation Agricole, tout produit de traitement utilisé, est bien choisi, de manière à présenter peu ou pas de toxicité ou de pollution environnementale grave. Néanmoins, le comité de gestion procédera à une évaluation et à une homologation avant l’usage de tout produit de traitement dans le centre.

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XIX. MISE EN OEUVRE, SUIVI ET EVALUATION DU PLAN D’AMENAGEMENT 19.1. Application de l’aménagement 19.1.1. Comité de gestion Dès le début du processus d’aménagement du site de Tové, un comité de gestion a été mis sur place par l’administration de l’INFA. Ce comité devra être maintenu. Il est composé de deux enseignants chercheurs de l’Université de Lomé et de deux formateurs de Tové. Les membres de cette équipe sont de spécialités complémentaires (forestier, agronome socio-économiste, horticulteur, aménagiste). Cette équipe participera à la mise en œuvre des mesures d’aménagement, et en assurera également le suivi et le contrôle. Cette équipe va aussi assurer les taches suivantes: - améliorer la connaissance des acteurs, de leurs activités et de leurs besoins ; - informer, sensibiliser et consulter les populations locales sur les mesures d’aménagement et leur mise en œuvre ; - renforcer les capacités des populations et les impliquer dans la mise en œuvre des mesures de gestion et dans le développement local ; - initier et conduire les programmes de formation tant du personnel de l’INFA que des populations riveraines. 19.1.2. Sensibilisation et formation La pression de la population riveraine et la pollution de l’arboretum de l’INFA de Tové, peut être considérablement réduite à travers une éducation environnementale globale des différentes parties prenantes. Les populations riveraines, le personnel résident, de l’INFA de Tové, principales parties prenantes de l’aménagement en cause, doivent donc être formées aux différentes techniques de gestion durable du terroir à travers l’appui des structures de financement. En ce qui concerne la prévention liée à la transmission des infections sexuellement transmissibles et à la dépravation des mœurs, le comité de gestion en collaboration avec les associations et les CVD doivent entreprendre des campagnes d’information, d’éducation et de communication afin de sensibiliser les populations en général et la jeunesse en particulier sur l’adoption des comportements responsables. Les principaux thèmes autour desquels seront organisées les actions de formation et de sensibilisation et les principaux bénéficiaires de ces actions sont résumés dans le tableau 7.

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Tableau 7 : Thèmes de formation et bénéficiaires Thèmes de formation Bénéficiaires

Information/Sensibilisation sur les

problématiques environnementales - personnel résident de l’INFA, - propriétaires terriens riverains du

jardin botanique (villages du canton de Tové)

- et autres populations riveraines Fabrication de composte à partir des ordures ménagères

- personnel résident de l’INFA, - propriétaires terriens riverains du

jardin botanique (villages du canton de Tové)

- jeunes et femmes des villages riverains

Arboriculture (fruitière, bois de feu et de service, de plantes fertilitaires) sur les exploitations agricoles

- propriétaires terriens riverains du jardin botanique (villages du canton de Tové)

- et autres populations riveraines Techniques de production de plants forestiers et fruitiers: mise en place et conduite d’une pépinière (forestière et fruitière) villageoise

- propriétaires terriens riverains du jardin botanique (villages du canton de Tové)

- et autres populations riveraines Aviculture traditionnel améliorée, source de revenu des collectivités locales ; apiculture

- propriétaires terriens riverains du jardin botanique (villages du canton de Tové)

- jeunes et femmes des villages 19.2. Document de gestion Le plan d’aménagement proposé est un document stratégique à long terme, qui prescrit les grandes lignes de la gestion du jardin botanique de Tové. Il est complété par les deux documents suivants : • le plan de gestion à court et moyen terme d’une durée de quinze ans (2010-

2025) avec des évaluations à mi-parcours tous les 5 ans ; • le plan annuel d’exploitation qui donnera les orientations annuelles du plan

d’aménagement. 19.2.1. Plan de gestion Le plan de gestion quinquennal devra comporter notamment les éléments suivants : • bref rappel du cadre général de l’aménagement : informations d’ordre

administratif ; présentation de l’INFA ; rappel des objectifs et des mesures d’aménagement (principes et paramètres d’aménagement, …) ; présentation des séries d’aménagement, les espèces plantées, les parcelles mises en valeur ;

• description des séries d’aménagement, milieu humain, possibilités de la série de production ;

• mise en œuvre de l’aménagement pendant la période d’ouverture du jardin au public : périodes d’ouverture, possibilité moyenne annuelle, règles d’exploitation,

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programmes sociaux, environnementaux, de recherche, de gestion de la faune; actions de formation et sensibilisation; chronogramme prévisionnel des activités.

• mesures de suivi-évaluation : contrôle de la mise en œuvre, suivi post-exploitation (dégâts, qualité de l’exploitation…); suivis socio-environnementaux.

19.2.2. Plan Annuel d’Exploitation Ce plan annuel d’exploitation doit être approuvé par le comité de gestion, l‘administration municipale et les délégués des populations riveraines. Ce groupe sera présidé par le directeur général de l’INFA de Tové. Le plan annuel d’exploitation est l’outil de gestion qui permet la programmation et le suivi annuel de la mise en œuvre du plan d’aménagement. Ce plan annuel d’exploitation devra comporter notamment les éléments suivants : • calendrier des travaux à exécuter ; • programme prévisionnel de coupe dans la série de production, • programme de travaux de réfection des sentiers botaniques ; • suivi des relations avec les populations locales et leur droit d’usage.

19.3. Fonds de développement local Un fonds de développement sera créé pour contribuer au développement local et à la lutte contre la pauvreté. Ce fonds sera alimenté par une part (montant et modalité à préciser) des taxes d’entrée dans le jardin. Ce fonds est destiné à financer des projets d’intérêt général, au bénéfice des populations locales. Il permettra notamment d’encourager la diversification de l’économie locale en appuyant des projets de développement. Une convention tripartite (comité de gestion, administration de Tové et autorités locales) sera établie pour préciser notamment les modalités de gestion des fonds, les critères de sélection et d’éligibilité des projets financés, les rôles de chacun des partenaires, etc. 19.4. Contrôle de l’application des mesures La gestion du jardin botanique est assurée par la direction de l’INFA de Tové. Celle-ci est responsable de l'exécution du plan d'aménagement du jardin. Elle peut bénéficier, pour certains travaux, du concours des services spécialisés de l'administration des eaux et forêts. Le comité de gestion s’occupe de chaque étape du plan d’aménagement, dans les domaines sociaux, environnementaux, ou touchant directement aux activités d’exploitation du jardin. Il veillera sur l’application des mesures de gestion de la chasse, des règles anti-pollution, des mesures d’hygiène et de sécurité, des mesures sociales. Le comité développera des procédures de suivi et évaluation des activités d’aménagement et prévoira des méthodes de «contrôle et actions correctives» en cas d’écarts constatés lors des actions de surveillance.

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Les visites seront gérées sur un ensemble de bases de données. Ces bases de données faciliteront la gestion globale des activités de l’exploitation du jardin (contrôle, indicateurs techniques, commerciaux et financiers). 19.5. Audits La direction de l’INFA effectuera chaque année une évaluation interne de l’application du plan d’aménagement. Elle pourra faire appel à des structures extérieures pour auditer périodiquement l’application des mesures et règles d’aménagement. Un comité de suivi sera créé pour évaluer tous les cinq ans la mise en œuvre du plan d’aménagement. Ce comité regroupera l’INFA, le comité de gestion, l’administration forestière, des représentants de la préfecture, des collectivités locales, des populations locales et les autres parties prenantes (ONG,…).

10.6. Révision du plan d’aménagement Le plan d’aménagement est rédigé pour une durée de 15 ans. Mais lorsque la survenance d'événements imprévus tels que des incendies ou dépérissement des arbres, la révision est anticipée à l'initiative de l’INFA de Tové après concertation avec les autres parties prenantes. Compte tenu des difficultés de prévoir les évolutions sociales, politiques et économiques sur le long terme, des imprécisions sur l’inventaire des ressources, de l’évolution probables des connaissances scientifiques notamment en matière de dynamique des peuplements et de sylviculture, une révision du plan d’aménagement pourra être faite. Le processus de révision doit prendre en compte les évolutions sociales, législatives et réglementaires et leurs éventuelles conséquences pour la mise en œuvre du plan d’aménagement.

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XX. BILAN ECONOMIQUE ET FINANCIER PREVISIONNELS 20.1. Coût de la mise en œuvre du plan d’aménagement Le budget de la mise en œuvre de ce plan d’aménagement est articulé autour de quatre axes à savoir les frais inhérents à la mise en place des infrastructures et l’acquisition des équipements nécessaires, les frais relatifs aux travaux d’aménagement du jardin, les frais de formation, d’éducation et de recherches et les frais de fonctionnement. Le coût global de la mise en œuvre de ce plan d’aménagement s’élève à 156. 500 000 FCFA (tableau 8). Tableau 8: Coût indicatif de la mise en œuvre du plan d’aménagement

CATEGORIES DE DEPENSES MONTANT (FCFA)

INFRASTRUCTURES Construction de locaux d’accueil et de direction (bureau de gestion, herbier, salle de conférence, bibliothèque)

50 000 000

Construction d’une ombrière et d’une pépinière 3 000 000Création, aménagement et réhabilitation de pistes 5 000 000

Sous total 58 000 000AMENAGEMENT DU JARDIN

Zonage du jardin (défrichement, dessouchage, compartimentage, ouverture des allées franches et sentiers botaniques)

5 000 000

Travaux sylvicoles (production de jeunes plans, mise en terre, enrichissement, reboisement et entretien) et horticoles (mise en place d’une pépinière)

5 000 000

Campagnes de collecte de semences d’espèces menacées et constitution d’une banque de semences

5 000 000

Aménagement de séries récréatives (reposoirs, réfection des aires de jeux, matériels d’équipement)

20 000 000

Sous total 35 000 000EQUIPEMENTS

Equipements de bureaux et matériels administratifs 10 000 00010 ordinateurs de bureau, 5 ordinateurs portables et accessoires 5 000 0002 imprimantes multifonctions 500 000Achat de logiciels spécialisés 5 000 000Achat de matériels de jardinage, d’étiquetage et d’entretien 5 000 000Câblage et connexion internet 3000000

Sous total 28 500 000EDUCATION, FORMATION ET RECHERCHES

Sensibilisation et éducation du personnel résident de l’INFA et des populations riveraines

2 000 000

Actions de renforcement de capacité pour le personnel d’appui (gardiens, jardiniers, guides)

3 000 000

Actions de renforcement de capacités (stagiaires, aménagistes, recyclage et mise à niveau des personnels en poste)

3 500 000

Appui à la création d’activités génératrices de revenus à l’endroit des

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populations des villages environnants de l’INFA (apiculture améliorée, aviculture, production de miel, maraîchage, production de savon, transformation de fruits locaux, production de plantes ornementales)

10 000 000

Développement de matériels didactiques de formation et émissions radiophoniques d’éducation et de sensibilisation

5 000 000

Réalisation des études complémentaires (biodiversité, inventaires, tarif de cubage, domestication des essences, etc.)

Pour mémoire

Sous total 23 500 000FRAIS DE FONCTIONNEMENT

Fonctionnement du personnel d’appui (gardiens, jardiniers, etc) (pour 5 ans)

4 000 000

Fonctionnement du personnel administratif (pour 5 ans) 6 000 000

Fonctionnement, entretien des locaux et maintenance des matériels 5 000 000

Sous total 15 000 000

TOTAL GENERAL 156 500 000

20.2. Prévision des recettes Les recettes prévues dans le cadre de l’aménagement du jardin botanique de l’INFA et de son exploitation proviendront essentiellement des revenus tirés des taxes d’entrée dans le jardin, des taxes pour les activités récréo touristiques, de la vente des produits d’éclaircie commerciale et des coupes de récupération (récolte du bois mature) issues des séries de production, de la production de jeunes plants en pépinière, des revenus issus des prestations de service notamment la tenue des kiosques de vente, de la vente des fruits des arbres fruitiers plantés, etc. Ainsi, en période d’exploitation du projet, l’estimation des recettes pour les 15 premières années est résumée dans le tableau 9. Ces recettes prévisionnelles s’élèvent à 160 000 000 FCFA.

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Tableau 9: Recettes prévisionnelles des activités en phase d’exploitation du jardin botanique

Libellés des principales activités Recettes prévues (FCFA)

Vente de jeunes plants produits en pépinière 45 000 000

Vente des produits d’éclaircie commerciale 40 000 000

Vente des coupes de récupération 20 000 000

Vente de fruits 15 000 000

Coupe finale de teckeraie 100 000 000

Taxes d’entrée dans le jardin 40 000 000

Taxes pour les activités récréatives 45 000 000

Revenus de prestation de service (appui conseils, démonstration,

renforcement de capacités, accueil de stagiaires, développement

d’outils didactiques, etc.)

100 000 000

TOTAL 360 000 000

20.3. Bilan prévisionnel La mise en œuvre de ce plan d’aménagement requiert un budget estimé à 156 500 000 FCFA pour couvrir l’ensemble des dépenses envisagées dans le cadre de ce projet. Ce budget permettra de couvrir des dépenses pour l’installation minimale des infrastructures, l’acquisition des équipements nécessaires, les frais d’aménagement du jardin, l’éducation, la formation et la sensibilisation et les frais de fonctionnement du personnel administratif et du personnel d’appui. En phase d’exploitation du jardin botanique, les recettes prévisionnelles au cours des 15 premières années de fonctionnement s’élèvent à 360 000 000 FCFA. Ces recettes proviendront entre autres de la production de jeunes plants, des redevances d’entrée dans le jardin et de participation aux activités récréatives, de la vente des produits d’éclaircie et des coupes de récupération et des revenus de prestation de service.

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