P6 VIE UNIVERSITAIRE Les commotions cérébrales sa ... · 2 FORUM Semaine du 28 aout 2006...

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Selon une équipe de neuropsy- chologues de l’Université, les commotions cérébrales subies sur le terrain par les joueurs de football auraient des con- séquences beaucoup plus durables qu’on le croit. Surve- nues tôt dans la vie, elles en- traineraient des anomalies du fonctionnement du cerveau qui pourraient avoir une inci- dence à long terme. « Les tests que passent ac- tuellement les footballeurs vic- times de commotions céré- brales sur le terrain montrent que les effets mesurables dis- paraissent de 10 à 12 jours après le choc à la tête, explique Louis de Beaumont, qui rédige une thèse de doctorat sur la question. Or, nos recherches ont signalé que des séquelles sont observables jusqu’à neuf mois plus tard. Nous craignons même que les chocs au cerveau aient des répercussions perma- nentes. » Au cours de ses travaux sous la direction de la neuro- psychologue Maryse Lasson- de, le chercheur s’est basé sur l’observation minutieuse de 52 joueurs de football de ni- veau universitaire qui avaient subi au moins une commotion cérébrale durant l’été 2004. Sui- vis pendant plusieurs mois après les incidents, les joueurs se sont prêtés à des tests neuro- cognitifs et à des séances d’ima- gerie médicale. Même si tous les sujets pa- raissaient asymptomatiques (c’est ce qu’indiquait la batterie de tests la plus couramment uti- lisée), des failles ont été révélées dans le fonctionnement de leur cerveau plusieurs mois après le choc. En plus de présenter un électroencéphalogramme signi- ficativement modifié après l’in- cident, les victimes de commo- tions cérébrales souffraient de certaines anomalies du fonc- tionnement du système moteur. « Il faudrait revoir les tests em- ployés pour effectuer le suivi des athlètes afin de gérer leur retour au jeu, car ces tests ne sont pas assez sensibles pour reconnaitre les séquelles des commotions cérébrales », esti- me M. de Beaumont. Commentant cette étude, un autre chercheur de l’Uni- versité, Dave Ellemberg, neuro- psychologue et professeur adjoint au Département de ki- nésiologie, s’est réjoui des tra- vaux entrepris par Louis de Beaumont parce qu’ils permet- tront « de mieux évaluer les protocoles de retour au jeu après les commotions céré- brales ». M. Ellemberg – ainsi que Suzanne Leclerc, médecin à la Clinique de médecine sportive du CEPSUM – font passer des tests aux joueurs de football des Carabins qui subissent des commotions cérébrales. Le re- tour au jeu de ces joueurs est surveillé de près, il va sans di- re. Le joueur qui subit un choc à la tête au cours d’un match se retire pour toute la durée du match. Et il ne fera de nouveau partie de l’équipe qu’après avoir fourni un effort physique sans qu’aucun des symptômes – maux de tête, nausées, étour- dissements, flashs – liés à la commotion soit apparu. Une nouvelle maladie ? Louis de Beaumont est lui- même un ancien sportif de haut niveau – il a joué au hockey jus- qu’au rang junior en Ontario. Il s’intéresse aux commotions cé- rébrales depuis qu’il en a été victime à l’âge de 16 ans. Avec l’aide de sa directri- ce et du professeur Hugo Théoret, un spécialiste de l’ap- plication de la stimulation ma- gnétique transcrânienne, il a été le premier à se servir de cette technique afin d’évaluer le fonctionnement du système moteur des victimes de com- motions cérébrales. Deux élec- trodes placées entre le pouce et l’index permettent de cal- culer l’intensité de la contrac- tion musculaire et le temps écoulé entre la stimulation et le mouvement. « Nous avons noté des déficits importants dans le fonctionnement du système de communication in- terneuronal dans le cerveau des victimes de chocs à la tê- te », résume-t-il. En d’autres termes, les per- sonnes qui ont subi une com- motion réagissent plus lente- ment aux commandes motrices qu’envoie leur cerveau vers leurs muscles. « Il s’agit de dif- férences minimes à nos yeux – une quarantaine de millise- condes en moyenne entre les athlètes commotionnés et les athlètes n’ayant jamais subi de commotions cérébrales –, mais c’est une différence mesurable qui pourrait constituer un bon indicateur de l’importance des séquelles. » Cette découverte majeure pourrait ouvrir la voie à un nou- vel axe de recherche portant sur l’impact à long terme des commotions cérébrales sur le fonctionnement moteur des athlètes. Elle s’appuie sur une littérature scientifique abon- Hebdomadaire d’information www.umontreal.ca Volume 41 / Numéro 1 / 28 aout 2006 Des chercheurs de l’Université et du CHUM viennent de réaliser une avancée majeure en matière de VIH. Ils ont découvert la façon de corriger un défaut de la réponse immunitai- re au VIH. Éminent chercheur en biologie cellulaire, immunologie et virolo- gie, le professeur Rafick-Pierre Sé- kaly confirme avoir trouvé une nouvelle cible thérapeutique (la protéine PD-1) qui permettrait de restaurer la fonction des cellules T, responsables de l’élimination des cellules infectées par le virus du VIH. Cette percée ouvre de nou- velles perspectives dans l’élabora- tion de stratégies thérapeutiques destinées à contrôler l’infection par le VIH. Les conclusions de cette re- cherche sont déjà parues dans la re- vue Nature Medicine. Le professeur Sékaly a expliqué que « des cellules du système immu- nitaire rendues non fonctionnelles par le VIH peuvent être détectées par la présence d’une protéine signi- ficativement surexprimée lors de l’in- fection par le virus ». En effet, des niveaux élevés de cette protéine sont associés à une dysfonction plus gra- ve. « La découverte la plus impor- tante de cette étude vient du fait que nous avons réussi, en stimulant cet- te protéine, à empêcher le virus de rendre dysfonctionnelles les cellules du système immunitaire », a ajouté le professeur Sékaly. Ces résultats ont été reproduits simultanément par deux autres la- Le football est un sport de contact et les collisions font partie du jeu. Suite en page 2 Rafick-Pierre Sékaly P6 VIE UNIVERSITAIRE Plusieurs réfugiés libanais sont admis à l’UdeM. P5 CENTRE D’EXPOSITION Andrée Lemieux tire sa révérence. P7 CAPSULE SCIENCE La cigarette nuit-elle à la vision ? P6 PSYCHOLOGIE ET RELIGION Analyser le cerveau des carmélites en prière. Avancée majeure dans le traitement du sida Les personnes ayant subi un choc à la tête réagissent parfois plus lentement aux commandes motrices qu’envoie le cerveau Suite en page 2 Les commotions cérébrales ont des effets à long terme PHOTO : ANDREW DOBROWOLSKYJ.

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Page 1: P6 VIE UNIVERSITAIRE Les commotions cérébrales sa ... · 2 FORUM Semaine du 28 aout 2006 première dans le monde à pré-senter les résultats de cette re-cherche déterminante.

Selon une équipe de neuropsy-chologues de l’Université, lescommotions cérébrales subiessur le terrain par les joueursde football auraient des con-séquences beaucoup plus durables qu’on le croit. Surve-nues tôt dans la vie, elles en-traineraient des anomalies dufonctionnement du cerveauqui pourraient avoir une inci-dence à long terme.

«Les tests que passent ac-tuellement les footballeurs vic-times de commotions céré-brales sur le terrain montrentque les effets mesurables dis-paraissent de 10 à 12 joursaprès le choc à la tête, expliqueLouis de Beaumont, qui rédigeune thèse de doctorat sur laquestion. Or, nos recherches

ont signalé que des séquellessont observables jusqu’à neufmois plus tard. Nous craignonsmême que les chocs au cerveauaient des répercussions perma-nentes.»

Au cours de ses travauxsous la direction de la neuro-psychologue Maryse Lasson-de, le chercheur s’est basé sur l’observation minutieuse de 52 joueurs de football de ni-veau universitaire qui avaientsubi au moins une commotioncérébrale durant l’été 2004. Sui-vis pendant plusieurs moisaprès les incidents, les joueursse sont prêtés à des tests neuro-cognitifs et à des séances d’ima-gerie médicale.

Même si tous les sujets pa-raissaient asymptomatiques

(c’est ce qu’indiquait la batteriede tests la plus couramment uti-lisée), des failles ont été révéléesdans le fonctionnement de leurcerveau plusieurs mois après lechoc. En plus de présenter unélectroencéphalogramme signi-ficativement modifié après l’in-cident, les victimes de commo-tions cérébrales souffraient decertaines anomalies du fonc-tionnement du système moteur.« Il faudrait revoir les tests em-ployés pour effectuer le suivides athlètes afin de gérer leurretour au jeu, car ces tests nesont pas assez sensibles pourreconnaitre les séquelles descommotions cérébrales», esti-me M. de Beaumont.

Commentant cette étude,un autre chercheur de l’Uni-

versité, Dave Ellemberg, neuro-psychologue et professeur adjoint au Département de ki-nésiologie, s’est réjoui des tra-vaux entrepris par Louis deBeaumont parce qu’ils permet-tront « de mieux évaluer lesprotocoles de retour au jeuaprès les commotions céré-brales ».

M. Ellemberg – ainsi queSuzanne Leclerc, médecin à laClinique de médecine sportivedu CEPSUM – font passer destests aux joueurs de football desCarabins qui subissent descommotions cérébrales. Le re-tour au jeu de ces joueurs estsurveillé de près, il va sans di-re. Le joueur qui subit un chocà la tête au cours d’un matchse retire pour toute la durée dumatch. Et il ne fera de nouveaupartie de l’équipe qu’après avoirfourni un effort physique sansqu’aucun des symptômes –maux de tête, nausées, étour-dissements, flashs – liés à lacommotion soit apparu.

Une nouvelle maladie ?Louis de Beaumont est lui-

même un ancien sportif de hautniveau – il a joué au hockey jus-qu’au rang junior en Ontario. Ils’intéresse aux commotions cé-rébrales depuis qu’il en a étévictime à l’âge de 16 ans.

Avec l’aide de sa directri-ce et du professeur HugoThéoret, un spécialiste de l’ap-plication de la stimulation ma-gnétique transcrânienne, il aété le premier à se servir decette technique afin d’évaluerle fonctionnement du systèmemoteur des victimes de com-motions cérébrales. Deux élec-trodes placées entre le pouceet l’index permettent de cal-culer l’intensité de la contrac-tion musculaire et le tempsécoulé entre la stimulation etle mouvement. « Nous avonsnoté des déficits importantsdans le fonctionnement dusystème de communication in-terneuronal dans le cerveaudes victimes de chocs à la tê-te », résume-t-il.

En d’autres termes, les per-sonnes qui ont subi une com-motion réagissent plus lente-ment aux commandes motricesqu’envoie leur cerveau versleurs muscles. « Il s’agit de dif-férences minimes à nos yeux –une quarantaine de millise-condes en moyenne entre lesathlètes commotionnés et lesathlètes n’ayant jamais subi decommotions cérébrales –, maisc’est une différence mesurablequi pourrait constituer un bonindicateur de l’importance desséquelles. »

Cette découverte majeurepourrait ouvrir la voie à un nou-vel axe de recherche portantsur l’impact à long terme descommotions cérébrales sur lefonctionnement moteur desathlètes. Elle s’appuie sur unelittérature scientifique abon-

Hebdomadaire d’information www.umontreal.ca Volume 41 / Numéro 1 / 28 aout 2006

Des chercheurs de l’Université et duCHUM viennent de réaliser uneavancée majeure en matière de VIH.Ils ont découvert la façon de corrigerun défaut de la réponse immunitai-re au VIH.

Éminent chercheur en biologiecellulaire, immunologie et virolo-gie, le professeur Rafick-Pierre Sé-kaly confirme avoir trouvé une nouvelle cible thérapeutique (la protéine PD-1) qui permettrait de restaurer la fonction des cellules T,responsables de l’élimination descellules infectées par le virus duVIH. Cette percée ouvre de nou-velles perspectives dans l’élabora-tion de stratégies thérapeutiquesdestinées à contrôler l’infection parle VIH. Les conclusions de cette re-cherche sont déjà parues dans la re-vue Nature Medicine.

Le professeur Sékaly a expliquéque «des cellules du système immu-nitaire rendues non fonctionnellespar le VIH peuvent être détectéespar la présence d’une protéine signi-ficativement surexprimée lors de l’in-fection par le virus ». En effet, desniveaux élevés de cette protéine sontassociés à une dysfonction plus gra-ve. « La découverte la plus impor-tante de cette étude vient du fait quenous avons réussi, en stimulant cet-te protéine, à empêcher le virus derendre dysfonctionnelles les cellulesdu système immunitaire», a ajouté leprofesseur Sékaly.

Ces résultats ont été reproduitssimultanément par deux autres la-

Le football est un sport de contact et les collisions font partie du jeu.

Suite en page 2Rafick-Pierre Sékaly

P6 VIE UNIVERSITAIREPlusieurs réfugiés libanais sont admis à l’UdeM.

P5 CENTRE D’EXPOSITIONAndrée Lemieux tire sa révérence.

P7 CAPSULE SCIENCE Lacigarette nuit-elle à la vision?

P6 PSYCHOLOGIEET RELIGIONAnalyser le cerveau des carmélites en prière.

Avancée majeuredans le traitementdu sida

Les personnes ayant subi un choc à la têteréagissent parfois plus lentement auxcommandes motrices qu’envoie le cerveau

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Les commotions cérébralesont des effets à long terme

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première dans le monde à pré-senter les résultats de cette re-cherche déterminante.

Pour sa part, le Dr Alan Bern-stein, président des IRSC, a faitobserver que « les résultats del’étude du Dr Sékaly représententune étape cruciale dans la miseau point d’une nouvelle approchethérapeutique pour combattre leVIH. Cette étude témoigne de fa-çon éloquente de l’excellence deschercheurs canadiens en santé etde la contribution du Canada à lalutte entreprise à l’échelle inter-nationale contre la pandémie deVIH-sida.»

«Cette découverte essentiel-le illustre bien jusqu’où un parte-

nariat peut mener, a ajouté EliotPhillipson, président-directeurgénéral de la Fondation cana-dienne pour l’innovation. Le Ca-nada est fier de pouvoir comptersur des chercheurs de l’envergu-re de M. Sékaly pour garder lepays à l’avant-plan de la luttemondiale contre le VIH-sida.»

Enfin, le Dr Mark Wainberg,codirecteur du réseau Sida et ma-ladies infectieuses au FRSQ etcoprésident de la XVIe Conféren-ce internationale mondial sur lesida, tenue il y a deux semaines àToronto, a félicité le professeurSékaly et son équipe : «Cette per-cée scientifique constitue un pasde géant dans le combat contrele sida. Il est tout particulière-ment réjouissant de voir que deséquipes scientifiques, et non desmoindres, travaillent de concertpour contenir ce terrible fléau.»

Avancée majeure dans le traitement du sida

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dante qui documente ce qu’onappelle la démence pugilistique.Les milliers de chocs à la tête quereçoivent les boxeurs profession-nels au cours de leur carrière ontun effet dévastateur chez 30 %d’entre eux. Ces anciens boxeurssouffrent d’une forme précoce dedémence apparentée à la mala-die d’Alzheimer. Or, bien avantd’avoir des troubles de mémoire,de la parole et des fonctions exé-cutives, les boxeurs présente-raient des anomalies motrices si-gnificatives.

À la lumière de ces travaux,les chercheurs voudraient véri-fier si les commotions cérébralesauront des incidences sur le fonc-tionnement moteur d’anciensathlètes vieillissants. Évidem-ment, même les plus éprouvés desjoueurs de football ne reçoiventpas autant de coups à la tête quele boxeur moyen. Mais cela n’em-pêche pas qu’ils seraient suscep-tibles de souffrir à long terme descollisions sur le terrain. «Nos re-cherches tendent à démontrerque quelques chocs violents au-raient davantage d’effets que plu-sieurs petits. Pour les joueurs defootball, ce n’est pas nécessaire-ment une bonne nouvelle.»

Une population idéalePour les chercheurs en neu-

ropsychologie, les joueurs de

football universitaires constituentune catégorie rêvée de sujets derecherche. Tous ont le même âgeet la même scolarité, un gabaritsemblable et un profil socioéco-nomique relativement homogè-ne. «De plus, ils ont répondu ad-mirablement à notre appel »,souligne le jeune chercheur.

Deux articles tirés de la thè-se de Louis de Beaumont ont étésoumis à des revues scientifiques.Mais une seconde expérience adéjà été mise en branle. Elleconsiste en l’étude des effets àtrès long terme des commotionscérébrales. « Nous avons com-mencé à joindre d’anciensjoueurs des Alouettes de Mon-tréal et des Carabins pour leurdemander de nous parler de leurscommotions cérébrales. La plu-part se souviennent très bien deleurs plus graves blessures. Nousleur faisons subir une batterie detests qui trace un tableau assezdétaillé de leur profil neurolo-gique. Sept anciens ont été tes-tés jusqu’à maintenant et notreobjectif est de 40 joueurs.»

Louis de Beaumont penseque les sportifs professionnelscourent des risques certains desubir des commotions cérébrales.Des joueurs comme Brett Lin-dros au hockey ou Troy Aikmanau football ont dû mettre fin àleur carrière à cause de tels inci-dents. Toutefois, le conservatismerègne dans les milieux sportifs.Si l’Université de Montréal voyaitson approche reconnue par lacommunauté scientifique, lesligues sportives ne seraient paspressées de l’adopter. «Notre re-cherche ébranle bien des certi-tudes, dit le doctorant. Tant qu’oncroit que les commotions céré-brales n’ont pas d’effets mesu-rables après 12 jours, on n’a pasà changer les façons d’appliquerles règles du jeu... »

Mathieu-Robert Sauvé

Vous avez peut-être remarqué,en regardant Forum, que la« une » avait changé de visagetout en conservant la facture gé-nérale qui caractérise votre heb-domadaire. Nous avons allégé lebandeau du haut de la page et dé-placé le surtitre de manière que laphoto puisse être mieux vue surles présentoirs lorsque le journalest plié. Notre objectif demeurede faciliter la lecture du journal.

Par ailleurs, comme vous lesavez, l’Université doit cette an-née s’adapter à une situation fi-nancière difficile et Forum est luiaussi touché par le manque deressources.

Ainsi, nous devrons réduirele nombre de pages de plusieursnuméros du journal, soit près dela moitié, qui en contiendront 8au lieu des 12 habituelles. Parconséquent, nous avons décidéde ne plus publier le calendrierdes activités dans le journal. Ce-pendant, toutes les activités an-noncées seront sur le site de

iForum: <www.iforum.umontreal.ca/calendrier/chercher.asp>.

Enfin, nous avons l’intentiond’adopter une bonne habitude,celle de vous présenter de courtsportraits d’employés aussi sou-vent que possible. Cette initiati-ve, qui répond au vœu maintesfois exprimé par de nombreuxlecteurs, permettra de mieuxconnaitre les gens qui forment la communauté universitaire.Nous serons heureux de recueillir vos suggestions à ce sujet. Noussommes notamment intéresséspar des gens qui, à l’extérieur del’Université, ont des passetempssortant de l’ordinaire. Enfin, qu’ilsoit bien entendu que cette ini-tiative reste subjective et limitée.Nous serions très malheureux s’ils’en trouvait pour prendre om-brage de nos choix !

Vous noterez que la Divisiondes archives nous revient avec decourtes capsules sur la vie uni-versitaire passée ou sur des faitsd’armes d’hommes et de femmesqui y ont imprimé leur marque.Un certain nombre de ces cap-sules porteront sur la collectionGeorge Baby, dont le leg a eu lieuil y a 100 ans cette année.

Enfin, une nouvelle livraisonde Forum express est maintenantaccessible sur le site de l’Univer-sité de Montréal : 12 recherchesinédites dans une variété de do-maines !

Paule des RivièresRéactrice en chef

Bonne rentrée à tous!

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boratoires, ceux du Dr Bruce Wal-ker à l’Université Harvard et duDr Richard Koup aux NationalInstitutes of Health (NIH). «Pourune rare fois, trois équipes scien-tifiques ont travaillé de façonconcertée pour s’attaquer à unproblème central. Jusqu’à présent,le virus était en quelque sorte in-vincible. En combinant nos ef-forts, nous avons pu trouver lechainon manquant qui nous per-mettra peut-être de le vaincre »,a souligné le professeur Sékaly.De plus, des discussions sont encours avec des partenaires afin detraduire ces résultats de recherchefondamentale en essais cliniques,lesquels pourraient débuter aucours de l’année à venir.

C’est grâce à un effort collec-tif de l’Université de Montréal, deGénome Québec, de Génome Canada, du Centre de recherchedu CHUM, des Instituts de re-cherche en santé du Canada(IRSC), de la Fondation canadien-ne pour l’innovation, des NIH etdu Fonds de la recherche en san-té du Québec (FRSQ) que le Qué-bec est aujourd’hui encore en me-sure de démontrer son leadershipen matière de sciences de la vie.

Paul L’Archevêque et Mar-tin Godbout, respectivement pré-sident de Génome Québec et pré-sident de Génome Canada, ontsalué la vision de cette équipe dechercheurs ainsi que l’importan-ce, pour le Québec et le Canada,de continuer à investir dans la re-cherche en génomique. « Les14 M$ investis dans ce projet onttrès certainement contribué à ac-célérer les travaux des chercheurs,permettant notamment à Mon-tréal de demeurer compétitif surla scène internationale», ont dé-claré les deux dirigeants. Ils ontpar la suite rappelé que l’équipedu professeur Sékaly avait été la

«Nos recherches tendent

à démontrer que quelques

chocs violents auraient

davantage d’effets que

plusieurs petits. »

Hebdomadaire d’information de l’Université de Montréal

www.iforum.umontreal.caPublié par la Direction des communications et du recrutement (DCR)3744, rue Jean-BrillantBureau 490, MontréalDirecteur général : Bernard Motulsky

Directrice des publications et rédactrice en chef de Forum : Paule des RivièresRédaction : Daniel Baril, Dominique Nancy, Mathieu-Robert SauvéPhotographie : Bernard LambertSecrétaire de rédaction : Brigitte DaversinRévision : Sophie CazanaveGraphisme : Cyclone Design CommunicationsImpression : Payette & Simms

pour nous joindreRédactionTéléphone : 514 343-6550Télécopieur : 514 343-5976Courriel : [email protected] : [email protected] : C.P. 6128, succursale Centre-villeMontréal (Québec) H3C 3J7

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En effet, non seulement on devait l’arborer au cours decérémonies officielles, mais il était de bon ton de s’encouvrir tous les jours. Tous n’étaient pas de cet avis. Unétudiant de l’époque écrit dans le journal L’Étudiant :«C’est ironie que de vouloir parler béret à des gens dontles cheveux s’en vont si vite, si vite, comme les feuillesd’automne.»

En 1915, un certain Bernard Barnabé, trouvantce couvre-chef mal adapté aux rigueurs de l’hiver,eut l’idée d’organiser les funérailles du béret. Tous seréunirent devant l’Université, rue Saint-Denis, un soirde novembre pour y bruler, symboliquement, un vieuxbéret, l’idée étant de le faire réapparaitre le prin-temps suivant.

Le 23 novembre 1915, le cortège funèbre s’ébran-la, défilant dans les rues du quartier latin avec fanfa-re, moines en bures et groupes de pleureuses qui en-tonnèrent un chant écrit pour l’occasion, sur l’air du

cantique de Noël bien connu Les anges dans nos campagnes.

IPeuple, entends-tu les chants funèbres

Et les sanglots des étudiants ?Nous gémissons dans les ténèbresEt poussons des cris déchirants.

REFRAINC’est notre béret (ter)

Que nous brulons au vent (bis)II

Car, ô douleur, notre coiffureEst morte hier matin de froid,Et, vers son lieu de sépulture,

Nous nous rendons transis d’effroi.III

Mais quand viendra l’année prochaine,Lorsque les jours seront plus doux,

Nous reviendrons devant les chênes,Enterrer les chapeaux mous.

IVAprès ça, crânes, l’âme fière,

Le gai béret des carabins,Narguant le poing constabulaire,

Nous irons prendre un verre de vin.

« L’enterrement du béret» deviendra un rite an-nuel jusqu’à sa suppression vers 1935 pour cause d’ex-cès estudiantins.

Source :

Division des archives, Université de Montréal. Fonds Associationgénérale des étudiants de l’Université de Montréal (P0033). Ga-zette du Quartier latin, 18 novembre 1915.

Saviez-vous que…... l’étudiant de l’Université de Montréal du début du siècle dernier devait porter le béret?

Source : Bibliothèque nationale du Québec.

Les commotions cérébralesont des effets à long terme

L’UdeM se retire du classement dumagazine Maclean’sL’Université de Montréal, ainsique 10 universités canadiennesde recherche, ne participera pasau prochain «classement annueldes universités canadiennes» pu-blié par le magazine Maclean’s.Les universités de Toronto, de laColombie-Britannique, de l’Al-berta, McMaster, d’Ottawa, Dal-housie, de Calgary, du Manitoba,de Montréal ainsi que les univer-sités Simon-Fraser et Lethbridgeont signifié leur décision dansune lettre commune adressée àl’éditeur responsable du classe-ment du magazine.

Le classement de Maclean’srepose sur des données très va-riées relatives aux étudiants, à lataille des salles de classe, aux pro-

fesseurs, aux finances, aux biblio-thèques et à la réputation de l’éta-blissement en fonction desquellesune position chiffrée est attribuéeà chaque université dans le clas-sement annuel. Les universitéscosignataires de la lettre sont endésaccord avec la méthode detraitement des données utiliséepar Maclean’s et considèrent quela façon dont le classement estétabli est relativement arbitraire.Ces préoccupations ont été com-muniquées à plusieurs reprisesau magazine, qui ne les as pasprises en considération. De soncôté, la direction de Maclean’sa fait savoir qu’elle poursuivraittout de même la publication deson enquête.

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S e m a i n e d u 2 8 a o u t 2 0 0 6 FORUM 3

L’ombudsmanMarie-José Rivest présente son rapport annuel

Le rapport annuel 2004-2005 del’ombudsman de l’Université deMontréal, Marie-José Rivest, metl’accent sur l’importance des gestesde tous les jours, notamment sur lesplans de l’accueil, de l’écoute et del’encadrement, d’où son titre : Unegrande université au quotidien.Parmi ses 11 recommandations, 7visent en effet à faire de l’Universi-té un milieu plus convivial.

«L’amélioration de l’encadre-ment aux cycles supérieurs est en-core d’actualité et l’interaction har-monieuse et le vouloir vivreensemble de personnes aux iden-tités culturelles variées est un en-jeu auquel l’Université doit conti-nuer de s’intéresser », signaleMarie-José Rivest, qui note uneaugmentation de 6 % des deman-des d’information comparative-ment à 2003-2004. L’ombudsmanattribue cette hausse en partie àl’accroissement des demandesd’étudiants de premier cycle et descandidats à l’admission.

Elle constate par ailleurs quele nombre de cas reçus à son bu-reau par le personnel de l’Univer-sité a diminué de 28 %. Lesplaintes fondées sont également àla baisse puisqu’elles constituent76 % des demandes recevables,par comparaison à 90 % l’annéeprécédente. La totalité des plain-tes fondées ont fait l’objet d’unemesure corrective.

Liberté d’expressionLa clientèle du Bureau est

composée à 72 % d’étudiants. El-le est de sexe féminin à près de60 %. Environ 1 % de la clientè-

le étudiante de l’Université fait ap-pel aux services de l’ombudsman,mais cette proportion est plus éle-vée chez les étudiants des cyclessupérieurs (1,3 %) et chez les étu-diants étrangers, tant les résidentspermanents (2 %) que les étu-diants internationaux (1,6 %).

Plus de 50 % de l’ensembledes demandes portent sur des ques-tions d’ordre scolaire, 16 % sur desquestions financières et 12 % surles droits et libertés de la personne.

Les questions d’ordre scolai-re, particulièrement l’évaluationet l’admission pour les étudiantsde premier cycle ainsi que l’en-cadrement et l’évaluation pourceux des cycles supérieurs, se sontlégèrement accrues tandis que lesquestions financières affichentune baisse. Celle-ci est due, se-lon Mme Rivest, aux modificationsdu Règlement relatif aux droitsde scolarité et autres frais exigiblesdes étudiants. «Cette mesure ai-de les étudiants à mieux gérerleurs finances en prévenant lesendettements quant aux droits descolarité accumulés sur un an etles difficultés qui en résultaient»,soutient-elle.

En matière de droits et liber-tés de la personne, l’ombudsman

fait état d’un net accroissementdes demandes d’information.«Une hausse des demandes liéesà la liberté d’expression contri-bue à cette augmentation, estimeMme Rivest. Une plus grande di-versité de la population du cam-pus avec de nombreux besoinspeut aussi l’expliquer en partie»,rappelle-t-elle.

Le rapport fait aussi le pointsur les demandes formulées pardes sujets de recherche humainsau Bureau de l’ombudsman aucours des dernières années. De-puis 2000-2001, le Bureau a reçu10 demandes de cette nouvelleclientèle, dont seulement 2 en2004-2005. Leur nombre peu éle-vé semble indiquer que les sujetsde recherche sont traités correc-tement à l’Université de Mon-tréal, peut-on lire en conclusiondu rapport.

Raccourcir le temps de traitement

Près de 70 % des demandesreçues au Bureau de l’ombud-sman sont traitées en moins d’unesemaine, dont 27 % dans les24 heures qui suivent leur dépôt.Mais pour 12 % d’entre elles, ladurée de traitement est de plusd’un mois.

À ce chapitre, le rapport re-commande qu’un effort soit faitdu côté de l’administration pourraccourcir tout délai indu. Quece soit pour répondre à une de-mande d’équivalence, rendre lerésultat d’une évaluation, pro-céder à une révision de notes,examiner un mémoire ou unethèse ou encore simplementrendre un appel ou accuser ré-ception d’un envoi.

Les autres recommandationsconcernent l’amélioration desquestions financières aux cyclessupérieurs, le règlement disci-plinaire en matière de compor-tements et certains aspects du fonctionnement quotidien del’Université. Sur ce dernier point,Mme Rivest suggère que l’UdeMmette en place, de concert avectous les acteurs visés, une poli-tique d’accueil, d’encadrement etd’intégration des étudiants. L’Uni-versité devrait également mettreen ligne, sur son site Web, unepage à l’intention des parents.

Dominique Nancy

Vie universitaire

Mieux accueillir les étudiants

Marie-José Rivest

Affaires universitaires

Des Chinois en stage à la Faculté de droitLes liens entre laChine et l’UdeMconduisent à lavenue de 28 étu-diants chinois

«Il y a beaucoup de débats dansles cours et, à l’extérieur des sallesde classe, nous pouvons circulerlibrement, ainsi que sur le cam-pus, sans avoir constamment àmontrer un permis, comme c’estle cas dans notre pays», souligneZhiyi Wang, qui faisait partie d’ungroupe de 28 étudiants chinoisinscrits au nouveau programmed’été de la Faculté de droit. Lescours se sont déroulés du 25 juilletau 18 aout.

Ce stage constitue la suite logique d’une fructueuse collabo-ration entre l’Université de Mon-tréal et la Chine, dont les pre-mières activités remontent à 1998,lorsque des juges chinois ont sui-vi, ici, une première formation.Depuis 2002, la Faculté a sa pro-pre école d’été en Chine, très pri-sée par les étudiants de l’Univer-sité mais également par les autresfacultés de droit du pays. L’ou-verture cette année d’une écoled’été à Montréal intensifie lesliens entre la China University

of Political Science and Law etl’UdeM.

On a présenté aux stagiairesles différentes branches du droittel qu’il se pratique au Québec,au Canada et aux États-Unis. Ilsont également pu observer desmanifestations sociales, notam-ment les Outgames, impensablesdans leur pays.

« C’est la première fois queces jeunes touchaient à une cul-ture autre que la leur et, pour eux,c’était extrêmement intéressant»,résume Jie Jiao, professeur en Chi-ne et étudiant au doctorat à la Faculté de droit. En fait, pour lamajorité, il s’agissait d’un premiervoyage en dehors du territoire chi-nois.

«La Chine est actuellementengagée dans une réforme majeu-re de son système législatif, signa-le pour sa part Guy Lefebvre, di-recteur du programme estival etvice-doyen à la Faculté. C’est unpays de tradition civiliste. Notresystème, qui tout en étant civilis-te est très bien intégré aux cou-tumes de l’Amérique du Nord,suscite beaucoup d’intérêt. » Lescours – 72 heures en tout – ontété donnés en anglais.

« Les professeurs sont pluscritiques ici, raconte Yu Huang.Par exemple, à l’égard de l’Accordde libre-échange nord-américain.Nous avons appris en Chine quec’était un accord très efficace. ÀMontréal, nous entendons unpoint de vue plus nuancé.»

Mais l’enthousiasme des étu-diants ne s’est pas limité aux pro-fesseurs et aux cours. Tout dans lamétropole semblait les réjouir, àcommencer par le calme relatifde la ville. « À Pékin, c’est telle-ment frénétique », dit une étu-diante. Certains aliments ont aus-si fait des adeptes : « J’adore lefromage et la crème glacée», s’estexclamée Rachel Xiang. Au mo-ment où nous les avons rencon-trés cependant, les étudiants s’ap-prêtaient à aller manger dans unrestaurant… chinois.

Paule des Rivières

Guy Lefebvre

Yali Wen

Zhiyi Wang

«C’est la première fois

que ces jeunes touchaient

à une culture autre que

la leur et, pour eux,

c’était extrêmement

intéressant.»

Lorsqu’elle n’est pas en traind’écrire une lettre ou d’établirl’ordre du jour de son patron,Nicole Homsi, technicienne encoordination de travail de bu-reau, peaufine un document ins-titutionnel ou répond aux ur-gences des professeurs. Quandon est le bras droit du directeurde l’École d’optométrie, il vautmieux rester sur le qui-vive.

Bien d’autres auraient lesnerfs à vif. Dans une aire beigeet grise sous un éclairage aunéon blafard, le calme de cette

quinquagénaire est presque in-solite. Cette sérénité, elle ne ladoit pas au yoga. « C’est sontempérament, souligne JacquesGresset. Elle est affable, courtoi-se et efficace. Mais il faut la te-nir occupée, sinon elle est dérangeante ! » ajoute-t-il à lablague.

« Que voulez-vous, je nepeux pas rester à rien faire »,commente la secrétaire. Heu-reusement pour moi, j’ai rare-ment le temps de m’ennuyer.»Malgré l’ampleur de sa tâche,Mme Homsi aime son travail. Etelle le fait à la perfection, selonplusieurs chercheurs de l’Éco-le. «C’est un vrai cœur sur deuxpattes, affirme Jocelyn Faubert.Elle est toujours prête à rendreservice.»

Après 20 années à l’Univer-sité de Montréal, dont une di-zaine à l’École d’optométrie,cette boulimique de travail estdevenue un pilier de l’unitéd’enseignement, une encyclo-pédie. « Elle possède une mé-moire d’éléphant et un réseau-tage impressionnant», signaleM. Gresset, qui travaille avec la secrétaire depuis deux ans.Auparavant, Nicole Homsi est

passée à la Faculté de droit, notamment pour les Éditions Thémis, puis à la Faculté dessciences de l’éducation.

Rien ne laissait croire qu’el-le mènerait une carrière dansl’administration universitaire.D’origine libanaise, Mme Hom-si a fait un baccalauréat fran-çais et des études de secrétariatde direction à l’école Pigieravant d’être engagée par l’am-bassade du Canada au Liban.Mais, en 1986, en raison de laguerre qui sévissait dans sonpays natal, elle a eu à faire unchoix difficile. «On m’a propo-sé de me muter en Syrie oud’immigrer ici avec ma famille,raconte-t-elle. J’ai opté pour leQuébec.»

Mme Homsi n’a pas regret-té sa décision. « Je ne connais-sais rien de ce pays glacial, si-non que Maria Chapdelaine yavait perdu son amoureux »,confie-t-elle en riant. Sonamour pour le Québec ne s’estpas altéré depuis son arrivée.Au contraire, elle montre uneaffection débordante pour lesgens d’ici, qu’elle considèrecomme «plus vrais». Et les hi-vers ? « Ah ça, c’est une autrehistoire… Rien n’est jamais par-fait ! »

Dominique Nancy

Le calme insolite de Nicole Homsi

Nicole Homsi

Parlons des personnes...Les gens qui composent la communauté universitaire font rarement la manchette. Leur contribution n’en est pas moins indispensable. Dans cet esprit, Forum se propose de tracer ici de courts portraits de certains d’entre eux.

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La Commissiondes étudesapprouve plusieursprojets à sa dernière séance de l’année

À sa dernière séance de l’an-née universitaire 2005-2006, laCommission des études a approu-vé une refonte majeure des pro-grammes de baccalauréat en ingé-nierie. Le représentant de l’Écolepolytechnique, Roger Martin, aprésenté aux membres le projetde refonte qui occupe les respon-sables des études depuis plusieursmois. Celui-ci a été adopté àl’unanimité.

Les programmes de génie chi-mique, génie civil, génie élec-trique, génie géologique, génie in-dustriel, génie informatique, génielogiciel, génie mécanique, géniedes mines, génie des matériaux etgénie physique subiront de mul-tiples changements afin de tenircompte des nouvelles réalités dumarché du travail et de l’évolu-tion de la technologie. En géniecivil, par exemple, le ralentisse-ment de l’activité économique desannées 90 a eu des répercussionsjusque dans les départements des universités. La clientèle en asouffert. En revanche, depuisquelques années, une certaine re-lance marque le secteur, et denombreux ingénieurs envisagentde prendre leur retraite, ce quilaissera beaucoup de place auxjeunes diplômés.

Hélène David, vice-rectriceadjointe aux études, a mentionnéque cette refonte était un travailremarquable qui pourrait servir demodèle à d’autres unités d’ensei-gnement. Elle a signalé que descours destinés à améliorer des com-pétences personnelles comme leleadership et la communicationont été intégrés aux programmes,ce qui est « très impressionnant».

Cette nouvelle mouture apour origine un rapport sur lesprogrammes de formation, dé-posé en janvier 2004, qui avaitabouti à un échéancier de modifi-cation des programmes de bac-calauréat. L’an dernier, une pre-mière partie de la refonte a étéadoptée, de sorte que l’an-née 2006-2007 constitue en réa-lité la deuxième année d’applica-tion des changements pour laplupart des programmes.

Par ailleurs, différents pro-grammes de génie biomédical se-ront modifiés (maitrise, doctoratet diplôme d’études supérieuresspécialisées). Actuellement, lesétudiants en génie biomédicalsont inscrits à l’UdeM ou à l’Éco-le polytechnique. On essaie parces modifications d’harmoniserles divers programmes entre eux.

Quatre microprogrammes seront aussi créés à l’École po-lytechnique. Les thèmes de cesnouveaux programmes sont lessuivants : «Développement de pro-duits, «Matériaux et compositesde polymères», «Mécatronique»(science où convergent la méca-nique et l’électronique) et « Sé-curité du logiciel».

L’École a également procé-dé à un « dépoussiérage du prin-temps» dans 27 programmes, quiont été modifiés de façon mineure.

HEC et développementdurable

HEC Montréal s’est engagésur la voie environnementale encréant un DESS en gestion et dé-veloppement durable. «Les ques-tions liées au développement du-rable et à la responsabilité socialedes entreprises ne sont plus uneoption que les dirigeants peuventéviter», peut-on lire dans le docu-ment de présentation.

Le nouveau programmed’études s’adresse aux cadres etaux jeunes professionnels préoc-cupés par les relations entre lesentreprises et l’environnement.Plusieurs unités de l’UdeM et deses écoles affiliées travailleronten synergie au succès de ce DESS.

Du côté de la Faculté desétudes supérieures de l’Universi-té, André Ferron a présenté unprojet de la Faculté de médecine

relatif à la création d’un diplômecomplémentaire en analyse etévaluation des interventions ensanté. Ce programme, relevant dusecteur de la santé publique, viseà accroitre la capacité de re-cherche en analyse et évaluationdes interventions en santé et àaméliorer les échanges et le trans-fert des connaissances entre lescommunautés de recherche et de pratique. Trois objectifs sontpoursuivis : inciter de futurs cher-cheurs à s’intéresser au domainede l’analyse et de l’interventionen santé, les familiariser avec desmilieux de recherche et élaborerauprès d’eux un savoir commun.

À la Faculté des sciences del’éducation, on modifiera les pro-grammes d’études en administra-tion de l’éducation. Deux micro-programmes seront instaurés(« Approfondissement en admi-nistration de l’éducation» et «In-sertion à la fonction de direc-tion») alors que la maitrise subiraune refonte majeure.

Hommage à Fernand BoucherLe registraire Fernand Bou-

cher était présent à cette séancede la Commission des études pourparler d’une nouvelle formule de sélection des étudiants, à par-tir de la cote Z. L’Université deMontréal est au nombre des troisétablissements participant à uneétude pilote sur l’implantation dela cote de rendement universitai-re (CRU), qui propose une mé-thode commune d’évaluation desdossiers des candidats. En 2007,un bilan sera fait de cette nouvel-le approche.

La présidente de la Commis-sion des études, Maryse Rinfret-Raynor, a tenu à remercierM. Boucher, dont c’était la der-nière présence à la Commission àtitre de registraire, pour ce qu’il afait pour l’UdeM et pour l’en-semble des universités québé-coises. Après avoir été directeurdes admissions dès 1982, puis re-gistraire (depuis 1996), FernandBoucher a défendu l’applicationde la cote R jusqu’au ministère del’Éducation du Québec (aujour-d’hui le ministère de l’Éducation,du Loisir et du Sport). Il est aus-si engagé de près dans l’implanta-tion de la nouvelle cote de ren-dement universitaire.

M.-R.S.

Affaires universitaires

Les programmes de génie sontsubstantiellement modifiés

Les programmes de génie ont été révisés pour tenir compte des nouvelles réalités du monde du travail.

L’Université de Montréal

est au nombre des trois

établissements partici-

pant à une étude pilote

sur l’implantation de

la cote de rendement

universitaire (CRU).

Jacques Boucherà la tête de la Faculté de musiqueJacques Boucher, actuellement or-ganiste titulaire à l’église Saint-Jean-Baptiste de Montréal, sera leprochain doyen de la Faculté demusique. Le 1er octobre, il succède-ra à Réjean Poirier, qui retourne àl’enseignement.

M. Boucher a longtemps étéréalisateur d’émissions musicalesà la radio de Radio-Canada (1972-1997) et il y a également été di-recteur des émissions musicales de1984 à 1987. Il a été directeur gé-néral et artistique des Jeunessesmusicales du Canada (1998-2002),où il a apporté un renouveau.Jacques Boucher est par ailleursconsidéré comme un des orga-nistes les plus actifs du Canada.

Musicien-radiodiffuseur, il aproduit plus de 1500 récitalsconsacrés à l’instrument à tuyaux,mettant à contribution une cen-taine d’organistes du Québec.

M. Boucher a assumé la direc-tion artistique de plus de 200disques.Sa propre discographie, réaliséepour les éditeurs REM, Fonovox,BND, Eclectra et Riche Lieu, comp-te une vingtaine de titres privilé-giant la littérature d’orgue sympho-nique et témoigne de la vitalité desa carrière d’interprète. Il a donnédes concerts au Canada, aux États-Unis, aux Bermudes, en Équateur,au Mexique et en Europe.

Jacques Boucher a acquis saformation d’organiste auprèsd’Antoine Bouchard, à la Facultéde musique de l’Université Laval. Ila par la suite travaillé avec le mu-sicien français Antoine Reboulot.

Il y a exactement 20 ans,Jacques Boucher était nommé ti-tulaire du grand orgue Casavantopus 615 de l’église Saint-Jean-Baptiste de Montréal. Il y a dévelop-pé une vie artistique de qualité, enplus de préparer le projet de restau-ration de l’instrument, qui est main-tenant reconnu comme un des plusbeaux de l’est du continent.

Pierre Chenardest le nouveauregistraire

Le Conseil de l’Université a approu-vé, le 13 juin, la nomination dePierre Chenard au poste de regis-traire. M. Chenard, qui était regis-traire adjoint, succède à FernandBoucher, qui a pris sa retraite.

M. Chenard a une longuefeuille de route, sur laquelle figu-

re, de 1999 à 2006, la directiondu recensement étudiant et de larecherche institutionnelle à l’Uni-versité du Québec. Auparavant, ilavait assumé les tâches de direc-teur du Bureau des technologiesde support à l’enseignement etcelles de directeur du Bureau dela recherche institutionnelle à lamême université. Il est titulaired’une maitrise en sociologie del’Université de Montréal et d’undoctorat en administration scolai-re de l’Université Laval. Le mandatde M. Chenard est de cinq ans.

Luc Giroux estnommé vice-recteur adjointaux affairesprofessorales

À sa 994e séance, tenue le 4 juilletdernier, le Comité exécutif a nom-mé Luc Giroux vice-recteur adjointaux affaires professorales. Profes-seur titulaire au Département decommunication et actuellementvice-doyen à la gestion à la Facultédes arts et des sciences, M. Girouxentrera en fonction le 1er sep-tembre pour un mandat se termi-nant le 31 mai 2010.

Danielle E.Cloutier se jointà l’équipe dudéveloppement

Le Bureau du développement etdes relations avec les diplômés aune nouvelle directrice des rela-tions avec les donateurs et des évè-nements spéciaux. Danielle E.Cloutier a étudié en marketing àl’Université McGill, en gestion à l’École des Hautes Études Commerciales, en journalisme àl’UQAM et en créativité à l’UdeM.Elle a travaillé dans le domaine cul-turel, notamment en gestion desrelations de presse et en dévelop-pement du marché touristique auMusée des beaux-arts de Montréalet comme directrice générale à laSociété des directeurs des muséesmontréalais ; dans l’industrie tou-ristique à Tourisme Montréal et àl’hôtel Ritz-Carlton ; dans le sec-teur de l’édition pour les maga-zines L’actualité et Châtelaine.

Mme Cloutier a géré et planifiéde nombreux évènements natio-naux et internationaux, dont l’ouver-ture de la Grande Bibliothèque, leChamp Car et le festival Mode etdesign de Montréal.

d’une traite

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de ce peintre qui se tiendra auMusée Cantini d’art moderne deMarseille à compter de novembre.De la même façon, notre grandvase de Beauvais sera admiré àl’exposition sur le design quis’ouvre prochainement au Muséedes beaux-arts de Montréal. »

La réputation d’Andrée Le-mieux, poursuit M. Berthiaume,a maintes fois rassuré des dona-teurs qui savaient qu’en offrantune œuvre à l’Université cetteœuvre serait conservée dans desconditions optimales.

Un lieu de formationPour Mme Lemieux, le Centre

est avant tout un lieu unique deformation. « Presque toute l’or-ganisation des expositions estconfiée à des étudiants, qui reçoi-vent une formation de type tuto-rat. Les professeurs agissent com-me conservateurs, experts etguides», explique-t-elle.

Ainsi, pour l’exposition Troisfois passera, de Danielle Lagacé,qui s’ouvre le 30 aout et se penchesur l’identité des femmes, Mme Le-mieux a fait appel à Denyse Roy,professeure à l’École de designindustriel. Les deux femmes ontassuré le commissariat de l’expo-sition et produit un opuscule pourla jeune artiste. Un étudiant à lamaitrise de Mme Roy, SébastienProulx, en a réalisé le design gra-phique.

Andrée Lemieux elle-mêmea eu un coup de cœur pour lesœuvres de cette artiste, qu’elle adécouverte à Val-David. «Il s’agitd’un projet qui sort des normes etqui devrait intéresser les gens quicherchent», résume-t-elle.

La femme qui chercheCette observation s’applique

sans aucun doute à Andrée Le-mieux qui, à 57 ans, dit quitterl’Université pour mieux chercher.« J’ai des choses à découvrir. J’aienvie de m’arrêter et de me de-

mander quel sera mon moteurpour les 15 prochaines années.»

Mme Lemieux est entrée àl’Université en 1974, à titre de res-ponsable du cinéma au Servicedes affaires culturelles. Elle étaittitulaire d’un baccalauréat en his-toire de l’art et, lorsque le dépar-tement responsable de ce pro-gramme a implanté une maitriseen muséologie, elle n’a pu résister.Elle a eu l’heureuse idée d’effec-tuer son travail sur les collectionsde l’Université, aussi riches queméconnues. De sorte que, quandon lui a demandé de mettre surpied un centre d’exposition, elleconnaissait – et aimait – déjà lepatrimoine artistique et scienti-fique de l’UdeM. Le Centre meten valeur les 11 collections del’établissement, des tableaux maisaussi des objets ethnographiques,des instruments d’optométrie, etc.Depuis 2001, le Centre assureaussi la gestion des collections,comme un musée.

« J’ai eu beaucoup de bellessurprises. Ainsi, en 1992, j’ai pré-paré une exposition sur l’herbierMarie-Victorin avec le conserva-teur Luc Brouillet. L’exposition,initialement au Jardin botanique,est devenue itinérante et s’est arrêtée dans plusieurs villes. Nous avons aussi produit à cetteépoque un des premiers cédéromsinteractifs au Québec », se rap-pelle Andrée Lemieux.

Une passion durableL’attachement d’Andrée Le-

mieux au Centre d’exposition nedisparaitra pas comme par ma-gie. Elle reste aux aguets, dansl’attente d’un éventuel donateurprêt à faire un don majeur auCentre. « Nous avons délibéré-ment choisi un nom neutre pource centre parce que nous sommesen attente de paternité », in-dique-t-elle en appelant de tousses vœux le don majeur qui ga-rantirait une longue vie au Centre.

«J’ai mis un bébé au monde. C’estaujourd’hui un bel enfant et j’es-père qu’il aura une longue et bel-le existence.» Inquiète? Un brin,car les budgets sont minces et lepersonnel insuffisant.

Au cours de l’année qui dé-bute, la direction du Centre seraassumée par Guy Berthiaume. Lamuséologue Louise Grenier oc-cupera les fonctions de conserva-trice, secondée par Anik Larose.

Pour sa part, Andrée Le-mieux compte ralentir le tempo,parfois effréné, qui fut le sien :« J’ai envie d’aller moins vite, detravailler avec de nouvelles per-

sonnes et d’approfondir mesamitiés. »

Son esprit reste ouvert. Maiselle sait qu’elle aimerait beaucouptravailler avec ou pour des étu-diants qu’elle a contribué à for-mer il y a quelques années.

«Transmettre des connais-sances est un aspect de ma tâchequi m’a beaucoup plu. Et, en cela,au Centre, nous sommes un beaucomplément aux facultés», dit-elle.

Mais ne cherchez pas AndréeLemieux au cours des prochainessemaines. « Je m’en vais voir lamer.»

Paule des Rivières

L’exposition Trois fois passera, de Danielle Lagacé

S e m a i n e d u 2 8 a o u t 2 0 0 6 FORUM 5

«Le Centre a gagné

de nombreux prix grâce

au dévouement sans

faille d’Andrée et surtout

grâce à son amour

de la beauté.»

Andrée Lemieuxquitte l’Universitéaprès une carrièreconsacrée à faireconnaitre les arts

Andrée Lemieux vient de cloreune carrière de plus de 30 ans àl’Université, dont 9 comme direc-trice du centre d’exposition del’établissement. Nous nous ren-controns pour faire le bilan dutravail qu’elle y a accompli. Maiscette femme calme, rieuse et dé-terminée est davantage habituéeà braquer les projecteurs surd’autres personnes.

« Je préfèrerais parler de Da-nielle Lagacé, dont les œuvres se-ront exposées cet automne auCentre d’exposition de l’Univer-sité. » Ainsi est Andrée Lemieux,modeste. Et amoureuse des arts.Mais l’historienne de l’art et mu-séologue est également une « dé-veloppeuse » puisqu’on lui doitla mise sur pied du Centre d’expo-sition, qu’elle a dirigé avec undoigté de politicienne, prête àmonter au front pour défendre sa«création» lorsqu’il s’en trouvaitpour s’interroger sur la pertinen-ce d’un tel centre.

Le Centre d’exposition, ins-tallé à la Faculté de l’aménage-ment, présente quatre ou cinq ex-positions par année. Audacieuse,sa directrice a souvent manifestéune grande originalité dans lechoix des œuvres montrées et lesvisiteurs ont eu droit à une trèslarge palette artistique. En 2001,une exposition virtuelle sur leclassement des objets fut priméeà la fois par la Société des muséesquébécois et par le Marché inter-national du multimédia.

«Le Centre a gagné de nom-breux prix grâce au dévouementsans faille d’Andrée et surtout grâce à son amour de la beauté.Chacune des expositions qu’ellea coordonnées était non seule-ment intéressante mais agréable àvoir », signale Irène Cinq-Mars,professeure à la Faculté de l’amé-nagement et, jusqu’à l’an dernier,doyenne de la Faculté.

«Ce qui est remarquable avecAndrée, souligne pour sa part GuyBerthiaume, vice-recteur au dé-veloppement et aux relations avecles diplômés, c’est de sentir la re-connaissance et l’appréciation quelui témoigne le milieu de la mu-séologie. Et cela s’est traduit demanière concrète à plusieurs re-prises. Par exemple, elle a pu em-prunter des œuvres remarquablesdans les grands musées pour com-pléter des expositions.

« Elle a pu également fairecirculer des pièces des collectionsde l’Université. Ainsi, notre Rio-pelle, Composition, fait partie del’exposition majeure sur l’œuvre

Andrée Lemieux a toujours aimé transmettre des connaissances aux étudiants.Car le Centre d’exposition, se plait-elle à souligner, est un excellent lieu deformation.

Tour cocon au sol II, 2000-2003 La Terre-mère, 2002-2003 (détail)

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Arts visuels

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Les travaux deMario Beauregardauprès de carmélitesmontrent que leszones neuronalesactivées pendantl’«état mystique»ne sont pas propresau spirituel

«Dieu habite le cerveau droit», ti-trait il y a quelque temps une re-vue française de vulgarisationscientifique. En fait, on devraitplutôt dire, comme l’enseignait lepetit catéchisme, que Dieu estpartout.

Les récents travaux de Ma-rio Beauregard, professeur au Dé-partement de psychologie, réali-sés auprès de carmélites en étatde « communion avec Dieu »,montrent en effet qu’au moinsune douzaine de régions couvrantles principales zones du cerveausont activées lors de l’expériencemystique.

Ce type de recherche est de-venu très populaire aux États-Unis. Une des études les plusconnues, menée à la fin des an-nées 90 avec des méditants boud-dhistes, avait notamment révéléqu’en état de méditation profon-de le système limbique (siège desémotions) était suractivé alors queles lobes temporal et pariétaldroits (siège de la conscience desoi et des limites du corps) étaientinhibés. De cet état découleraitle sentiment océanique de fusionavec le « tout».

D’autres travaux ont montréque des expériences mystiquespouvaient être induites par des sti-mulations ou des lésions aux lobestemporaux. On a alors commencéà parler d’un «module de Dieu»pour désigner les zones neuronalesliées aux états spirituels.

On ne commande pas à DieuLe protocole mis au point par

Mario Beauregard demandait auxreligieuses de revivre ou de se re-mémorer leur expérience mys-tique la plus intense vécue en tantque contemplatives. « J’ai dû pro-céder ainsi parce que les carmé-lites m’ont dit qu’un tel état relè-ve de la “grâce de Dieu” et qu’onne pouvait pas “commander àDieu”», souligne-t-il. Il leur a éga-lement demandé de revivre l’étatd’union le plus intense ressentiavec une autre personne afin depouvoir comparer l’état mystiqueavec une situation témoin.

Cette façon de faire lui est ap-parue justifiée puisque des tra-vaux antérieurs ont démontré quel’activité cérébrale d’acteurs quise placent dans des états émotifsparticuliers est semblable à celledes personnes qui éprouvent réel-lement ces émotions.

Le professeur a eu d’énormesdifficultés à convaincre ces reli-gieuses cloitrées de sortir de leurmonastère pour prêter leur corps àla science. «Vous ne trouverez pasDieu dans le cerveau», ont-elles ob-jecté. Il a même dû faire appel aucardinal Jean-Claude Turcotte etétendre son recrutement à l’Ontarioet aux États-Unis. Une quinzainede religieuses ont fini par accepterde prendre part à l’expérience.

Mais pourquoi rechercher laparticipation des carmélites à toutprix? «Parce que, depuis sainteThérèse d’Ávila, cet ordre a unetradition orientée vers le mysti-cisme et qu’elles ont une pratiqueen ce sens», répond Mario Beau-regard. L’état mystique est décritsubjectivement comme le contactavec le fondement ultime de laréalité, une expérience hors dutemps et de l’espace, un senti-ment d’union avec l’humanité etavec l’univers accompagné d’émo-tions positives de paix, de joie etd’amour inconditionnel.

Activation accrueL’électroencéphalogramme

a montré que l’état dans lequel seplongeaient les religieuses étaitaccompagné d’ondes lentes thê-tas et deltas respectivement etnormalement associées aux pé-riodes de l’endormissement et dusommeil profond. «Ceci nous prou-ve que les religieuses ne simulaientpas leur état», souligne le chercheur.

L’imagerie cérébrale a pour sapart mis au jour une activation plusimportante dans de nombreusesrégions lors de l’état mystique encomparaison de l’état témoin. Plu-sieurs de ces régions, dont le lobeorbitofrontal droit, le cortex insu-laire et le cortex cingulaire anté-rieur, sont liées au système lim-bique. Une activité plus intense aégalement été observée dans le cor-tex préfrontal gauche, le lobe parié-tal inférieur gauche, le noyau cau-dé (noyau central) de même quele cortex visuel pour ne nommerque ceux-là.

Contrairement à l’étude ef-fectuée auprès des méditantsbouddhistes, aucune inhibitionparticulière n’a été notée ; cer-taines régions des lobes temporalet pariétal droits sont même ap-parues plus actives qu’au repos.

«Chez les carmélites, l’expé-rience d’union avec Dieu n’est pas

associée uniquement au lobe tem-poral ; l’expérience est soutenuepar plusieurs régions et systèmescérébraux, et ces centres ne sontpas propres à la spiritualité. Il n’ya pas de “module de Dieu” dans lecerveau», déclare le professeur.

Dans un article à paraitredans le numéro de NeuroscienceLetters du 25 septembre, cosignépar le doctorant Vincent Paquet-te, le professeur Beauregard décritle rôle possible joué par chacunde ces centres dans l’expériencespirituelle.

« Les régions cérébrales dé-signées concernent la consciencede soi et les aspects physiologiqueet expérientiel des émotions, unealtération du sens spatial de soiainsi que l’imagerie mentale detype visuel», résume-t-il.

L’activation du cortex pré-frontal droit et du cortex pariétalpourrait expliquer, par exemple,pourquoi l’impression ressentieest une impression de «contact»plutôt que de fusion. Le noyaucaudé et le cortex insulaire sontquant à eux associés aux senti-ments de joie et d’amour, desémotions ressenties intensémentlors des situations revécues.

Pas de lien causal«Les corrélats neurologiques

de l’expérience mystique ne signi-fient pas qu’il existe une relationcausale, tient par ailleurs à préciserle chercheur. Ce type de recherchene permet ni de confirmer ni d’in-firmer la réalité externe de Dieu.»

Mario Beauregard demeured’ailleurs ouvert à la possibilitéque l’expérience dite mystiquesoit une expérience réelle decontact avec une entité surnatu-relle, voire avec Dieu lui-même.Sa croyance est fondée sur sespropres expériences ainsi que surdes témoignages de personnesayant vécu des situations de mortimminente ou de mort clinique.

Le chercheur poursuit ses tra-vaux en imagerie cérébrale avec detels sujets qui ont été, pendantquelques instants, déclarés clini-quement morts et qui sont capablesde se replacer dans l’état émotion-nel alors ressenti. L’objectif est devoir si ces états présentent des si-militudes avec ceux de l’expérien-ce spirituelle des carmélites.

Daniel Baril

Recherche en psychologie

«Il n’existe pas de modulede Dieu dans le cerveau»

Entre 70 et 75 ressortissants liba-nais pourraient être admis à l’Uni-versité de Montréal dans le cadredu programme d’accueil spéciale-ment mis en place à leur intentionà la suite de la guerre entre le Li-ban et Israël. Ces mesures visent àaider les étudiants dont les univer-sités ne peuvent plus fonctionnernormalement parce qu’elles ontété littéralement transformées encamps de réfugiés et parce qu’unepartie importante de leur person-nel est en exil.

Parmi les mesures spéciales,un programme d’échanges per-met aux étudiants déjà inscrits àl’Université libanaise ou à l’Uni-versité Saint-Joseph de Beyrouthde suivre des cours pendant un tri-mestre à l’UdeM.

«À la demande des établis-sements universitaires du Liban,ce programme est limité à un tri-mestre », précise Yves Guay,conseiller à la Direction des re-lations internationales. Ces étu-diants sont donc reçus sur le cam-pus pour suivre des cours liés àleur domaine d’études et nonpour s’inscrire à un programme.

Au moment de mettre souspresse, une cinquantaine d’étu-diants arrivés à Montréal avec lescontingents de réfugiés canadiensrapatriés par le Canada les pre-mières semaines du conflit s’étaientmontrés intéressés par cette offre.Plusieurs d’entre eux étaient mal-heureusement inscrits dans desprogrammes qui sont ici contin-gentés, mais, selon Yves Guay, lamoitié aurait des chances raison-nables de poursuivre leurs études.

Les mesures spéciales in-cluent en outre une prolongationde la période d’admission danscertains programmes non contin-gentés. Les personnes touchéespar le conflit peuvent de la sortes’y inscrire même si la date de clô-ture normalement prévue était le1er juin. M. Guay s’attend donc àce que des étudiants refusés à cau-se des contingentements fassentune demande dans un autre pro-gramme puisque la plupart ontexprimé le désir de s’établir défi-nitivement à Montréal.

Cette prolongation de la pé-riode d’admission s’adresse éga-lement aux étudiants qui n’étaientpas déjà admis à l’une des deuxuniversités libanaises et qui peu-vent donc s’inscrire à un program-me de l’UdeM.

En date du 23 aout, 58 deman-des d’admission avaient été re-çues grâce à cette disposition et 52 avaient été acceptées, les autresétant encore en traitement. Laplupart visent des programmesde premier cycle de la Faculté desarts et des sciences. Selon Ray-mond Belzil, responsable des

communications au Registrariat,d’autres demandes seraient dé-posées.

La chance d’être citoyencanadien

Forum a rencontré deux deces étudiants, qui ont bien voulunous livrer leur témoignage.

Mohamad Gebai vivait à Ay-tit, un petit village près de Cana,dans le sud du Liban, lorsque laguerre a éclaté. Il s’en est fallu depeu que lui et sa famille soient aunombre des victimes puisqu’il aréussi à quitter son village, avec samère et ses deux frères, juste avantqu’il soit bombardé en mêmetemps que Cana. On se souvientque ce raid a fait près d’une soixan-taine de morts parmi les civils.

«Mon père était déjà à Mon-tréal, où il travaille dans le com-merce des vêtements, et nousavions prévu de venir nous ins-taller ici avant le conflit, racon-te-t-il. Nous avions même nosbillets d’avion en main. Notre dé-part a été retardé parce que l’aé-roport a été endommagé, maisnous avons tout de même pu par-tir sains et saufs. »

D’autres membres de sa famil-le n’ont pas eu cette chance. «Desoncles et des cousins ont fui vers laSyrie et la route qu’ils empruntaienta été bombardée. Malgré l’état dechoc, ils ont réussi à atteindre laSyrie, d’où ils ont cherché à immi-grer au Canada.» Hélas, la déli-vrance de visas a été suspenduepour donner la priorité au rapa-triement des citoyens canadiens.On leur a dit qu’ils pouvaient fai-re une demande d’immigration,mais que cinq ans d’attente seraientpeut-être nécessaires avant de re-cevoir un visa !

Situation chaotiqueJean Fadel, un autre jeune

Libano-Canadien, est arrivé dansla métropole avec sa mère, sasœur et son frère par les servicesde rapatriement mis en place parle gouvernement canadien. Il adonc connu l’évacuation par ba-teau jusqu’à Chypre, avant deprendre l’avion pour Toronto etensuite le train jusqu’à Montréal.

Originaire de la province duMont-Liban – une zone centraledu pays qui entoure Beyrouth –,Jean a connu les bombardementsqui ont détruit les infrastructuresdu pays, soit le port, l’aéroport,les tours de communication et lesponts. « Il n’y avait plus d’électri-cité, les denrées de base commela farine manquaient, l’essence ettous les autres produits étaient de-venus très chers», relate-t-il.

Heureusement pour lui, unede ses tantes vit à Montréal et ilpossède la citoyenneté canadien-ne. « J’étais déjà venu à quelquesreprises à Montréal, la premièrefois à l’âge de un an. J’ai aussi vé-cu ici de 1990 à 1996», soulignel’étudiant.

Le jeune étudiant pense ré-gulièrement à ses amis restés auLiban. « Je les appelle souvent etpersonne là-bas ne sait ce qui vaarriver ; tout est désorganisé. Jepense à eux, mais il faut aussi queje poursuive mes études.»

Malgré l’épreuve, Jean est op-timiste quant à l’avenir de sonpays. « Il n’y a pas eu de vraie dé-mocratie depuis des années, maisje garde espoir», indique-t-il.

Comme Mohamad, il comp-te s’établir de façon définitive auCanada au terme de ses études engénie mécanique, qu’il entamecette semaine.

Daniel Baril

Vie universitaire

Plusieurs réfugiéslibanais sont admisà l’UdeM

«Les régions cérébrales

désignées concernent

la conscience de soi et

les aspects physiologique

et expérientiel

des émotions.»

Mario Beauregard

Jean Fadel

Page 7: P6 VIE UNIVERSITAIRE Les commotions cérébrales sa ... · 2 FORUM Semaine du 28 aout 2006 première dans le monde à pré-senter les résultats de cette re-cherche déterminante.

Certains nouveau-nés prématurés subissent un nombre considérable d’interventions dans leur première semaine de vie.

S e m a i n e d u 2 8 a o u t 2 0 0 6 FORUM 7

La douleur est unproblème majeur en néonatologie,signale IsabelleTremblay

On a cru longtemps que les nou-veau-nés prématurés ne ressen-taient pas la douleur parce que ledéveloppement de leur systèmenerveux n’est pas achevé. « Aucontraire, les prématurés qui nais-sent à 24 semaines de gestation ouplus sont très sensibles à la dou-leur», affirme Isabelle Tremblay.

Les travaux les plus récentssur le sujet montrent que, à partirde cette étape du développement,les structures neuroanatomiquesnécessaires à la perception de ladouleur et allant des récepteurspériphériques jusqu’au cerveausont en place et fonctionnelles.Toutefois, le système de modula-tion de la douleur, reliant le cer-veau, la moelle épinière et lesmembres, n’est pas fonctionnelavant la fin de la grossesse.

« Cela veut dire que le pré-maturé peut ressentir la douleursans pouvoir réagir adéquatementpour atténuer sa souffrance», in-dique Mme Tremblay, étudianteau doctorat au Département depsychologie.

Un problème majeurDes chercheurs américains

qui ont observé 54 bébés nés entre23 et 42 semaines de grossesseont dénombré un total de3000 actes douloureux dans lapremière semaine de vie de cesbébés : prélèvements sanguins,cathéters intraveineux, succionsendotrachéales pour ne nommerque les plus fréquents. Plus lesnouveau-nés étaient prématurés,plus le nombre d’interventionsdouloureuses était élevé.

« La douleur est un problè-me majeur en néonatologie, re-marque Isabelle Tremblay. Lessimples manipulations pour leschangements de couches et la sti-mulation lumineuse excessivepeuvent devenir des facteurs destress. L’organisme soumis à desstimulus stressants ou douloureuxconsomme beaucoup d’énergiequ’il consacre à la récupération ;par conséquent, le prématuré quivit ces situations a moins d’éner-gie pour grandir et se développer.»

À première vue, la douleurressentie par un nouveau-né pré-maturé peut sembler évidente, lessignes étant les mêmes que cheztoute autre personne : serrementdes yeux, froncement des sourcilset froncement nasolabial. Mais se-lon la chercheuse, pour mener àdes conclusions, ces observationsdoivent être complétées par desmesures du rythme cardiaque etde la saturation en oxygène.

Une chanson douce…À l’heure actuelle, les seuls

moyens utilisés pour atténuer ladouleur aigüe chez les prématu-rés sont les sucettes, l’administra-tion de sucrose et la méthode kan-gourou, qui consiste à placer lebébé sur la poitrine de la mère.Isabelle Tremblay croit pour sapart que la musique et les ber-ceuses pourraient réduire la dou-leur chez ces bébés.

L’idée s’appuie sur des tra-vaux qui ont déjà montré que lamusicothérapie et les berceusesont des effets bénéfiques sur ledéveloppement global du préma-turé. On noterait entre autres uneamélioration de la stabilité descycles éveil-sommeil, un gain depoids, une baisse du stress et dunombre de jours d’hospitalisa-tion. Musique et berceuses favo-

riseraient en outre la consomma-tion d’oxygène et la régulation durythme cardiaque.

« Chez les adultes, il est re-connu que la musique soulage ladouleur liée à des chirurgies detoutes sortes, à l’accouchement etaux cancers», ajoute l’étudiante.

Cet effet particulier n’a toute-fois jamais été mesuré chez le pré-maturé et Isabelle Tremblay vientd’entreprendre la première étudenord-américaine sur le sujet.

Selon son hypothèse, les bé-bés à qui l’on fait entendre uneberceuse pendant une vingtainede minutes, soit avant, pendant etaprès un prélèvement sanguin,devraient ressentir moins de dou-leur, présenter une meilleure sta-bilité physiologique et récupérerplus rapidement que ceux dugroupe témoin. La récupérationpeut s’évaluer par un retour plusrapide aux rythmes cardiaque et respiratoire normaux. Les interventions sont également fil-mées, ce qui permettra aux cher-cheurs d’évaluer les signes fa-ciaux de la douleur.

Pourquoi recourir à des ber-ceuses plutôt qu’à une simple mé-lodie? «Dans toutes les cultures,les mères chantent des berceusesà leur bébé et ces chansons ontun effet calmant, souligne l’étu-diante. Les recherches ont dé-montré que les nouveau-nés pré-fèrent les berceuses aux chansonsplus ludiques. Les berceuses fa-cilitent l’endormissement et cet-te influence a été attribuée au tem-po lent, à la structure répétitive, àl’intensité descendante et au ca-ractère affectif de la chanson.»

Comme le nouveau-né est dé-jà en mesure de distinguer les to-nalités propres à sa langue ma-ternelle et que les sujets del’expérience sont issus de diffé-rentes cultures, la chercheuse achoisi de recourir à une berceuseen russe afin de s’assurer que tousles bébés soient soumis auxmêmes conditions expérimentales.Sur le plan musical, les caracté-ristiques des berceuses sont sem-blables quelle que soit la culture.

Cette recherche est codirigéepar Michael Sullivan, professeurau Département de psychologiede l’UdeM, et Celeste Johnston,de l’Université McGill.

Daniel Baril

Recherche en psychologie

La musique pourraitatténuer la douleur chez le prématuré

La cigarette menace-t-elle lavue? Oui, semble dire le direc-teur de l’École d’optométrie,Jacques Gresset. «La fumée qu’el-le dégage n’est pas seulement unirritant pour l’œil. Elle peut aussientrainer une diminution del’acuité visuelle», affirme-t-il.

C’est en modifiant la micro-circulation du sang dans l’œilque la nicotine contenue dans lacigarette fragilise la rétine. Enfait, la nicotine agit comme pro-oxydant et provoque la forma-tion de radicaux libres qui accé-lèrent le vieillissement. « C’estconnu. Le tabagisme engendrel’apparition d’une maladie trèsgrave : la dégénérescence ma-culaire liée à l’âge. Communé-ment appelée DMLA, cette af-fection est associée à uneanomalie de la circulation dusang. Elle se caractérise par unealtération progressive et irréver-sible de la partie centrale de la ré-tine, causant de sérieux pro-blèmes de vision », expliqueM. Gresset.

Outre la cigarette, ajoute-t-il, certains chercheurs ont mon-tré du doigt d’autres facteurs derisque, notamment le fait d’avoirun iris clair et de souffrir d’hy-pertension artérielle. Dans 10 %des cas environ, il existe une sus-ceptibilité génétique. Mais, lors-qu’on regarde de plus près toutesles études internationales sur lesujet, le seul facteur qui ressortclairement est le tabagisme.

Des scientifiques qui ont ré-cemment fait l’exercice d’une«méta-analyse» viennent de pu-blier leurs résultats dans le nu-méro 19 de la revue Eye. Leuranalyse de 17 études britan-niques portant sur les liens entrele tabac et la DMLA démontreque le risque pour un fumeurd’être atteint de cette maladieest de deux à trois fois plus impor-tant que pour un non-fumeur.« Les gens sont peu informés dece danger, déplore Jacques Gres-set. La majorité des fumeursconnaissent les risques de canceret de maladies cardiaques, maisils ne savent pas que le tabac me-nace aussi la vue.»

La DMLA représente la pre-mière cause de cécité chez lesplus de 55 ans dans les pays in-dustrialisés. Au Québec, elletouche bon an, mal an de 2000à 4000 nouvelles personnes, soitprès de 2 % de la population deplus de 65 ans.

Dominique Nancy

capsule scienceLa cigarette menace-t-elle la vue?

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Isabelle Tremblay

Trouvez l’erreur de syntaxe dans le texte suivant.

Le directeur, rouge de colère, réprimande ses employés. Il s’en prend

particulièrement au vendeur, qui travaille pour l’entreprise depuis de

nombreuses années. Ce vendeur a dupé et menti à plusieurs clients.

Ce test a été élaboré par le Centre de communication écrite (CCE) et re-produit avec son autorisation. Source : <www.cce.umontreal.ca>. Pour plusde détails, consulter le site du Centre sous la rubrique «Boite à outils».

test linguistique

Réponse: La dernière phrase du texte aurait dû s’écrire ainsi: Ce ven-deur a dupé plusieurs clients et leur a menti.Dans cette phrase, lesverbes «duper»(verbe transitif direct) et «mentir»(verbe transitif in-direct) ne peuvent pas partager le même complément. En effet, le ver-be «duper»ne peut pas recevoir de complément indirect (on ment àquelqu’un, mais on dupe quelqu’un). Deux verbes peuvent avoir uncomplément commun seulement si ce complément est introduit de lamême façon pour les deux verbes. Par exemple, deux verbes qui peu-vent avoir un complément direct (CD) peuvent partager un même CDet deux verbes qui peuvent avoir un complément indirect (CI) peuventpartager un même CI. Ce vendeur a dupé et volé plusieurs clients.(Lesverbes partagent le même CD : il a dupé plusieurs clients; il a volé plu-sieurs clients.) J’ai parlé et souri à ma chatte.(Les verbes partagent lemême CI: j’ai parlé à ma chatte; j’ai souri àma chatte.)

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8 FORUM S e m a i n e d u 2 8 a o u t 2 0 0 6

Chantal Galarneaudépose une thèsesur les habitudesd’apaisement cario-gènes des mères

Le biberon de lait que la mèredonne à son enfant pour l’aider às’endormir cause la carie de la pe-tite enfance. « Les parents sontconscients que les aliments sucrés provoquent des caries,mais ils savent moins que le laitcontient lui aussi un sucre, le lac-tose. S’il est donné quotidienne-ment au moment du coucher, lebiberon de lait augmente le risqued’apparition de la carie dentai-re», explique Chantal Galarneau,qui vient de déposer à l’Univer-sité un doctorat sur les « habi-tudes d’apaisement cariogènesdes mères».

L’utilisation du biberon delait quand vient le temps demettre l’enfant au lit serait-elleune pratique répandue ? Oui,d’après l’étude en santé publiqueque la chercheuse a réalisée à laFaculté de médecine. Sur une po-pulation de 776 mères de la Mon-térégie, 29 % ont recours au bibe-ron de lait tous les jours pouraider leur enfant à s’endormir.Une habitude d’apaisement quipourrait laisser ses traces sur lesdents des bébés.

Pendant la nuit, le ralentis-sement de la salivation réduit l’ef-

fet nettoyant de la salive dans labouche. Les micro-organismes nesont pas délogés et ont donc letemps d’agir pour causer la cariedentaire. Surtout si les dents n’ontpas été brossées avant le coucher.

La carie qui touche les en-fants d’âge préscolaire est connuesous le nom de carie de la petiteenfance. «On considère la cariede la petite enfance comme unemaladie infectieuse. La principa-le bactérie responsable, Strepto-coccus mutans, ne se trouve pasdans la bouche du bébé à sa nais-sance. Elle lui est transmise sou-vent par la salive d’un adulte oud’un autre enfant », souligne lachercheuse.

La combinaison bactérie-sucre est nuisible à la santé den-taire de l’enfant. Plus on retarde latransmission bactérienne en es-sayant de ne pas partager les ali-ments, les ustensiles ou les brossesà dents, meilleure sera la santédentaire de l’enfant. «La présen-ce de la bactérie dans la bouche dubébe est inévitable. Mais le plustard sera le mieux », reconnaitChantal Galarneau. Elle ajouteque le biberon donné de façon oc-casionnelle présente moins derisques que le geste quotidien.

Pauvreté et cariesCe n’est pas toujours facile

pour les parents de subir les pleursd’un enfant qui ne veut pas allerau lit. Lorsque la berceuse oul’histoire ne suffisent pas, le pèreou la mère lui donne un biberon,voire une boisson sucrée ou desfriandises.

Chantal Galarneau s’est de-mandé pourquoi les parentsadoptent de telles pratiques ca-riogènes. Selon elle, le coucherest une période de la journée oùles parents sont plus fatigués etplus enclins à trouver des solu-tions de dernier recours.

De plus, son étude tend à dé-montrer que la pauvreté influe surles pratiques cariogènes des pèreset des mères. Plus de 59 % desmères de milieux défavorisés uti-liseraient des moyens cariogènespour endormir leur enfant, com-parativement à 38 % dans des mi-lieux plus aisés.

« Si l’on veut des change-ments de comportement, il ne fautpas seulement faire de l’éduca-tion et de la sensibilisation. Ondoit joindre les gens de milieuxpauvres et travailler sur plusieursaspects de leur vie», mentionneChantal Galarneau.

Prévenir la carie de l’enfantLa carie de la petite enfance

peut entrainer de la douleur etnécessiter l’extraction de plusieursdents si elle n’est pas soignée. Uneétude sur la santé buccodentairedes élèves québécois de cinq etsix ans et de sept et huit ans effec-tuée en 1998 et 1999 par son di-recteur de thèse, Jean-Marc Bro-deur, révèle que la carie de lapetite enfance est très courantechez les enfants âgés de cinq ousix ans. « À leur entrée à la ma-ternelle, 42 % des enfants ont dé-jà eu des caries, signale Mme Ga-larneau. En santé publique, onsuit les enfants de la maternelleà la troisième année du primaire.Ces données indiquent qu’il fautintervenir beaucoup plus tôt. »Elle fait valoir que le plan d’ac-tion de santé dentaire publique2005-2012 prévoit agir dès la pe-tite enfance.

Les habitudes d’apaisementcariogènes ont vite fait de s’enra-ciner dans la routine quotidiennedu coucher de l’enfant. «Les pa-rents doivent adopter de bonneshabitudes d’hygiène dentaire leplus tôt possible, et ce, mêmeavant l’apparition des premièresdents», note Chantal Galarneau.

On peut nettoyer les gencivesavec une débarbouillette à l’heuredu bain, par exemple. Quand lesdents poussent, il faut les brosser aumoins deux fois par jour avec dudentifrice au fluorure afin de lesprotéger contre la carie dentaire.

En donnant des collationssanté (comme des fruits) et en in-sistant sur les soins dentaires, lesparents assurent une bonne san-té dentaire à leurs enfants.

Annie LabrecqueCollaboration spéciale

Il est tentant de faire taire un enfant fatigué le soir avec un biberon de lait. Mais ce n’est pas nécessairement la meilleure solution.

Chantal Galarneau

Le miracle de saintJanvier s’est repro-duit au camp d’étédu Département de chimie

Les crédules considèrent qu’ils’agit d’un miracle, les sceptiquespenchent pour le trucage : deuxfois par année, en septembre eten mai, l’archevêque de Naplespromène en procession deux pe-tites fioles dont on dit qu’ellescontiennent le sang de saint Jan-vier, un évêque décapité par lesRomains en 305 ; sous les regardsmédusés des dévots, le sang coa-gulé se liquéfie. Il miraculo è ac-caduto, le miracle est accompli,déclare alors l’archevêque.

Une vingtaine de cégépiensinscrits au camp d’été du Dépar-tement de chimie ont reproduit le«miracle» en laboratoire. Les chi-mistes en herbe ont également étésensibilisés aux énergies renou-velables en produisant du biodié-sel à partir d’huile de canola et enmesurant ensuite les résidus de lacombustion de leur production.Ils ont aussi découvert commenton peut établir l’acidité de l’eaude pluie en extrayant de l’antho-cyane des feuilles du chou rouge.

Ce camp d’une durée de cinqjours, tenu pour la deuxième annéede suite, est destiné à familiariserles futurs étudiants avec le contex-te des travaux universitaires. Lesréponses ont dépassé les attentes.

« Nous avons reçu 55 de-mandes, mais nous ne pouvionsen accepter que 24, précise Domi-nic Rochefort, professeur au Dé-partement et responsable du pro-jet. La sélection s’est faiteprincipalement à partir d’unelettre de motivation que les can-didats devaient rédiger.»

Recette du miracleMais quel est le secret du

sang miraculeux ? La recette enest donnée dans le guide de l’étu-diant et consiste en un mélangede chlorure de fer, de carbona-te de calcium, de nitrate d’ar-gent et d’eau. Après quatre joursde dialyse, on y ajoute du sel etil en résulte un composé rou-geâtre qui a la propriété de se li-quéfier par simple agitation(composé thixotrope) commecertains sols et peintures. Laconsistance et la couleur ressem-blent à s’y méprendre à celles dusang humain.

Les participants à cet atelieront en fait reproduit les travaux detrois chimistes italiens dont lesrésultats étaient publiés dans larevue Nature du 10 octobre 1991et qui proposaient une explica-tion du prétendu miracle. Les in-grédients employés étaient tousen usage au 14e siècle, momentde la première « liquéfaction».

Est-ce ce mélange que con-tiennent les fioles de Naples? Sic’est le cas, « le simple fait detransporter les ampoules dans uneprocession devrait suffire à provo-quer la liquéfaction de la pâtethixotrope présente dans les am-poules», lit-on dans le guide.

Autres camps en physique et en informatique

Au cours de cette même se-maine du 14 aout, deux autrescamps d’été se déroulaient res-pectivement au Département dephysique et au Département d’in-formatique et de recherche opé-rationnelle. Ils ont, eux aussi, re-çu plus de candidatures qu’ilspouvaient en accepter.

Les 26 participants au campd’informatique, le troisième enautant d’années, ont pu s’initier àla robotique et à l’intelligence ar-tificielle, à l’infographie, aux lan-gages de programmation des or-dinateurs et même aux mystèresde la cryptographie quantique.

En physique, 24 cégépiensont pris part à des ateliers portantsur l’analyse des matériaux à l’ai-de d’un accélérateur, la sciencedes plasmas en nanotechnologie,l’usage des lasers pour sonder lamatière, les potentiels électriquestransmembranaires, la photomé-trie de l’amas des Pléiades en plusde visiter l’observatoire du Mont-Mégantic et l’Astrolab.

Chacun dans leur domaine,ces futurs étudiants pourraientfaire des miracles dans l’avance-ment de la science.

Daniel Baril

Science et jeunesse

Il miraculo è accaduto!

Sur la photo de gauche, on peut voir que le sang est figé dans le flacon ; unesimple agitation et le sang se liquéfie, comme le montre la photo de droite. Mi-racle?

Ce camp d’une durée

de cinq jours est

destiné à familiariser

les futurs étudiants

avec le contexte des

travaux universitaires.

Les réponses ont dépassé

les attentes.

«Les parents sont

conscients que les

aliments sucrés provo-

quent des caries, mais

ils savent moins que

le lait contient lui aussi

un sucre, le lactose.»

Le biberon de laitavant le coucher n’est pas approprié

Recherche en santé publique

Page 9: P6 VIE UNIVERSITAIRE Les commotions cérébrales sa ... · 2 FORUM Semaine du 28 aout 2006 première dans le monde à pré-senter les résultats de cette re-cherche déterminante.

S e m a i n e d u 2 8 a o u t 2 0 0 6 FORUM 9

Les vacances sontterminées pour les sportifs, maispersonne ne s’en plaindra

La rentrée qui frappe à nos portesest aussi synonyme de retour à lamaison pour les athlètes des dif-férentes équipes des Carabins.Après avoir accueilli plus de4300 jeunes dans ses camps dejour sportifs tout au long de l’été,le CEPSUM change de rythmeavec le début des camps d’entrai-nement.

« Il était vraiment temps queça commence ! On travaille pen-dant des mois les aspects vitesseet musculation pour jouer au foot-ball et c’est comme si l’on avaitmaintenant notre récompense»,lance le joueur de ligne défensiveJean-Nicolas Gervais. Content,le footballeur l’est doublement,lui qui a passé la dernière saisonà l’écart du jeu en raison d’uneblessure à l’épaule. « J’étais unpeu inquiet au début, mais toutva pour le mieux et je suis plusmotivé que jamais.»

Fini les vacancesLes vacances sont bel et bien

terminées si l’on se fie aux com-mentaires de certains entraineurs-chefs croisés aux abords de leursterrains respectifs. «Le camp vaêtre ardu. Il y a plusieurs joueusesde talent qui sont présentes, maisil y a peu de places disponiblesau sein de l’équipe», souligne Oli-vier Trudel, qui dirige l’équipe fé-minine de volleyball.

«Les joueurs se sont préparésphysiquement tout l’été et il estmaintenant temps de passer auxchoses sérieuses », affirme celuiqui en est à sa sixième saison à latête de l’équipe masculine de soc-cer, Pat Raimondo. Commechaque année, beaucoup de can-didats se présentent au camp, enmajorité des étudiants étrangers.«Il arrive qu’on découvre de bonsathlètes, mais certains ne réussis-sent pas à terminer l’échauffe-ment du premier entrainement»,

ajoute-t-il pour illustrer le calibrede jeu de son équipe.

Un nouvel entraineur-chefDu côté du football, on sur-

veille évidemment les débuts dunouvel entraineur-chef, MarcSanterre. Il a passé 22 ans avecles Spartiates du Cégep du Vieux-Montréal, période au cours de laquelle il a remporté un total de 9 Bols d’or.

«Nous avions tous très hâteque la saison s’amorce et lesjoueurs démontrent beaucoupd’enthousiasme à l’entrainement.Nous entamons la saison 2006avec un mélange de joueurs expé-rimentés et de recrues talen-tueuses, ce qui nous permet d’avoirdes objectifs élevés», declare-t-il.

Des recrues prometteusesChaque début de saison amè-

ne son lot de recrues qui tententde se tailler une place au sein de l’une ou l’autre des diverseséquipes tout en commençant leurs études à l’UdeM. Parmi cenombre, soulignons le volleyeurEmmanuel André-Morin, qui en-treprend des études en adminis-tration à HEC Montréal. Membrede l’équipe nationale junior des 21 ans et moins cet été, il a,entre autres, été nommé dansl’équipe d’étoiles du champion-nat NORCECA, tournoi de qua-lification pour les championnatsdu monde.

« C’est une nouvelle expé-rience qui débute. On a entenduparler du niveau du jeu, mais onpeut maintenant le constaterconcrètement », dit VéroniqueLaverdière, une recrue en soccerqui vient du Collège André-Grassetet qui a aussi porté les couleursdes Conquérants de Laval cet été.«Le jeu est plus rapide, plus phy-sique et il y a plus d’entrainementsqu’au cégep. Je vais devoir bienm’organiser quand les cours vontcommencer», poursuit celle quiva s’atteler à des études en éduca-tion physique.

C’est à l’équipe de footballque reviendra l’honneur de sautersur le terrain en premier pourprendre part à une compétition.Le 10 septembre, les Carabinsrendront visite au Rouge et Or àl’Université Laval dans une repri-se de la finale provinciale de lasaison dernière. On pourra assis-ter à leurs matchs à domicile dèsla semaine suivante, soit le 16,alors que les Stingers de l’Univer-sité Concordia seront les visiteurs.La veille au soir, les deux équipesde soccer lanceront le début desactivités au CEPSUM en affron-tant l’UQAM.

Benoit MongeonCollaboration spéciale

Sport universitaire

Les Carabinssont de retour!

Une multitude de candidats se sontprésentés au premier entrainementdes joueurs de soccer.

«Les joueurs se sont

préparés physiquement

tout l’été et il est

maintenant temps

de passer aux

choses sérieuses.»

C’est avec tristesse que les pro-fesseurs et le personnel de l’Éco-le de réadaptation ont appris, le16 juillet, le décès de leur collègueFrançoise Savard-Goulet, profes-seure retraitée. Cette femme, in-firmière de formation, fut la pre-mière Canadienne française àdevenir titulaire en 1955 d’un bac-calauréat en physiothérapie et enthérapie par l’occupation (ergo-thérapie). En 1958, elle a obtenuun diplôme en pédagogie del’Université McGill. Soucieuse deparfaire ses connaissances et deramener au Québec les innova-tions dans le domaine de la phy-siothérapie, elle a effectué un sta-ge en Angleterre dans différentscentres spécialisés. À son retourau Canada, elle a travaillé à l’Ins-titut de réadaptation de Montréal,puis a contribué à l’implantationet à l’organisation du service dephysiothérapie de l’hôpital Hô-tel-Dieu de Chicoutimi.

En 1959, Mme Savard-Gouletfut engagée à titre de professeureà l’École de réadaptation. Dès

1960, le Dr Gustave Gingras, fon-dateur de l’Institut de réadapta-tion et de l’École de réadaptation,la nomma directrice du program-me de physiothérapie. Elle futdonc la première à occuper ceposte. Malgré de nombreuses em-buches liées à une formation endevenir et au manque de res-sources, elle a su assurer la survieet la croissance du programme.Comme professeure, elle s’inté-ressait à la kinésiologie et à la ki-nésithérapie.

Elle fut l’une des fondatricesde Physiothérapie inc., qui estaujourd’hui l’Ordre profession-nel de la physiothérapie du Qué-bec. Elle a participé à la créationdu programme de physiothéra-pie de l’Université Laval. Sonrayonnement dépassa largementles frontières du Québec. Elle fut notamment présidente del’Association canadienne de phy-siothérapie (1961-1962), premiè-re vice-présidente de l’Associa-tion canadienne des écolesuniversitaires de réadaptation

(1975-1976), puis présidente decette même association (1977-1979).

La communauté universitai-re et les associations profession-nelles provinciale et nationale ontreconnu comme exceptionnellesa contribution au développe-ment de l’École et de la profes-sion. Elle a été honorée à plu-sieurs reprises. Entre autres, ellea été nommée en 1982 conseillè-re honoraire de la Corporationprofessionnelle des physiothéra-peutes du Québec, elle a reçu lamédaille d’honneur de l’Univer-sité de Montréal en 1994, puis lamédaille de carrière de la Facul-té de médecine en 2004.

À son départ pour la retraiteen 1982, l’École a créé en sonhonneur le Fonds et le prix Fran-çoise-Savard-Goulet. Ce prix estaccordé à un finissant du pro-gramme de physiothérapie del’Université de Montréal pourl’excellence de ses notes, son pro-fessionnalisme et sa participationaux activités de l’École.

Françoise Savard-Goulet futsans conteste la pionnière de laphysiothérapie québécoise etfrancophone. Les réalisations etles qualités de cette femme émé-rite demeureront longtemps dansnos mémoires.

In memoriam

Décès de FrançoiseSavard-Goulet

C’est avec regret que nous avonsappris le décès de Marthe Wat-ters, survenu le 27 juillet dernieraprès une longue maladie. Elleest décédée à l’Institut universitai-re de gériatrie de Montréal. Unecélébration a eu lieu le 30 juilletau Centre funéraire Côte-des-Neiges en présence de ses parentset amis.

Entrée au service de l’Uni-versité de Montréal, elle travaillad’abord à la Faculté de droit du-rant plusieurs années, où elle futappréciée et se fit plusieurs amis.Par la suite, elle travailla à l’Éco-le des Hautes Études Commer-ciales, où elle fut également trèsappréciée.

Je tiens à vous rappeler queMarthe fut la fondatrice, en 1988,de notre association du personnelpréretraité et retraité de l’Univer-sité de Montréal. Elle en a été laprésidente au cours des six pre-mières années et y est demeuréeactive à différents postes duconseil d’administration.

Aidée de collègues, elle futl’instigatrice et l’organisatrice deplusieurs activités, notamment devoyages culturels, de visites de mu-sées et d’excursions de toutessortes. Elle a toujours eu à cœur lebon fonctionnement de l’Associa-tion et le bien-être de ses membres.

C’est par ses rencontres avecles différentes directions des fa-

cultés et services de l’Universitéqu’elle a obtenu des réductionsde tarifs pour les retraités auxBelles Soirées, sur l’abonnementau CEPSUM et l’accès aux biblio-thèques. C’est grâce à elle quenous en bénéficions tous aujour-d’hui.

Femme engagée, elle s’estégalement investie au Centre desainés de Côte-des-Neiges, où el-le occupa le poste de secrétaireau conseil d’administration.

Femme de culture, elle aimaitla lecture, le théâtre, les concertset brillait par ses connaissances.

Elle fut mon amie et elle memanquera.

Aline Veilleux

Marthe Toupin-Watters (1928-2006)

Séancesd’information Concours de bourses 2007-2008 desgrands organismes gouvernemen-taux : cycles supérieurs

Instituts de recherche en santédu Canada • Programmes de bourses

à la maitrise et au doctorat • Programmes de bourses

postdoctoralesVendredi 1er septembreHeure : de 9 h 30 à 11 h 30Lieu : pavillon Roger-Gaudry,2900, boul. Édouard-Montpetit,salle M-415

Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada • Programmes de bourses

à la maitrise et au doctoratMardi 12 septembreHeure : de 14 h 30 à 16 h 30Lieu : pavillon Roger-Gaudry,2900, boul. Édouard-Montpetit,salle M-415

Conseil de recherches en sciences humaines du Canada • Programmes de bourses

à la maitrise et au doctoratMardi 12 septembreHeure : de 9 h 30 à 12 h Lieu : pavillon Roger-Gaudry,2900, boul. Édouard-Montpetit,salle M-415

poste vacantPathologie et biologiecellulaire–IRICLe Département de pathologieet biologie cellulaire de la Facul-té de médecine, conjointementavec l’Institut de recherche enimmunologie et en cancérolo-gie (IRIC), recherche trois profes-seures ou professeurs et une cher-cheuse ou un chercheur pourl’enseignement et la recherche.L’obtention des postes de profes-seurs est conditionnelle à celle dechaires de recherche fédérales.L’obtention du poste de chercheurest conditionnelle à celle d’unebourse salariale provenant d’un or-ganisme subventionnaire reconnu.Les personnes sélectionnées for-meront des étudiants en utilisantune approche de recherche baséesur la biologie intégrative des sys-tèmes et travailleront dans un en-vironnement hautement interactif,privilégiant la recherche novatriceet l’avancement des connaissancesen immunologie et en oncologie.

Fonctions. Enseignement et forma-tion des étudiants ; élaboration d’unprogramme de recherche novateur ;contribution à la création de cours de2e et 3e cycle en biologie intégrative ;participation à l’avancement desconnaissances dans les domaines del’immunologie et de l’oncologie ;contribution à la gestion et à la vie

scientifique interne ainsi qu’au rayon-nement dans le milieu scientifique.

Exigences. Doctorat en pathologieou biologie cellulaire ou dans un do-maine connexe ; formation postdoc-torale. À l’Université de Montréal, lalangue d’enseignement est le fran-çais ; une ou un non-francophone de-vra pouvoir enseigner en français troisans après son arrivée en poste.

Traitement. L’Université de Montréaloffre un salaire concurrentiel jumelé àune gamme complète d’avantagessociaux.

Les personnes intéressées doivent faireparvenir leur candidature, avant le 28sep-tembre 2006, à l’adresse suivante :

Monsieur Pierre DrapeauDirecteurDépartement de pathologie et biologie cellulaireFaculté de médecineUniversité de Montréal C.P. 6128, succ. Centre-villeMontréal (Québec) H3C 3J7Téléc. : 514 [email protected]

Conformément aux exigences pres-crites en matière d’immigration auCanada, cette annonce s’adresse enpriorité aux citoyens canadiens et auxrésidents permanents. L’Université deMontréal souscrit à un programmed’accès à l’égalité en emploi pour lesfemmes, les minorités visibles et eth-niques, les autochtones et les per-sonnes handicapées.

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10 FORUM S e m a i n e d u 2 8 a o u t 2 0 0 6

L’enseignement dessciences permettraitde contrer le décro-chage scolaire chezles garçons, estimeMarcel Thouin

Plusieurs maugréent contre la ré-forme scolaire, mais il semble yavoir au moins un aspect sur le-quel un chercheur est d’accord :l’accent mis sur la résolution deproblèmes dans l’enseignementdes sciences au primaire.

« J’ai beaucoup de réserves àpropos de la réforme et elle re-présente, à certains points de vue,une dérive par rapport aux Étatsgénéraux sur l’éducation, qui vi-saient la formation fondamenta-le, affirme Marcel Thouin. Mais jesuis satisfait des orientations enenseignement des sciences au pri-maire, qui sont fondées sur la résolution de problèmes. Lesthèmes abordés constituent unbon survol des savoirs essentielsen biologie, en sciences de la Ter-re et même en astronomie.»

Professeur en didactique dessciences au Département de di-dactique, Marcel Thouin a été enquelque sorte un précurseur decette orientation puisqu’il pu-bliait, en 1999, un manuel d’ensei-gnement axé sur la résolution deproblèmes en sciences. L’ouvra-ge a connu un vif succès tant auQuébec qu’ailleurs dans la franco-phonie ; il a également été partiel-lement traduit en espagnol et uneversion anglaise est en prépara-tion. Le chercheur vient de faire

paraitre une version complète-ment revue et augmentée de cemanuel sous le titre Résoudre desproblèmes scientifiques et tech-nologiques au préscolaire et auprimaire (MultiMondes, 2006).

« Le volume contient 60 %de contenu différent par rapportà la première édition, précise l’au-teur. On y trouve plus de 400 pro-blèmes et expériences adaptés àchaque niveau d’enseignement etcouvrant la physique, la chimie,l’astronomie, la technologie, labiologie et la médecine.»

Une matière délaisséeSi Marcel Thouin se réjouit

des orientations du nouveau pro-gramme, sa satisfaction s’arrêtelà où finit la théorie et où débutela pratique.

«Au primaire, beaucoup deprofesseurs ne font aucun ensei-gnement des sciences, déplore-t-il. Comme l’atteinte des objectifsn’est vérifiée ni par un examen duministère ni par un examen del’école, il arrive que la note ins-crite au bulletin vienne de nullepart. Certains professeurs avouentdonner la même note à tous lesélèves parce qu’ils disent manquerde temps pour cet enseignement.»

Le manque de temps n’estqu’un faux-fuyant puisque cettematière est obligatoire et prévue àl’horaire. Le fond du problème se-rait plutôt le manque d’intérêt etde formation chez ces enseignants.«Plusieurs ont une formation col-légiale en sciences humaines et sesentent démunis et peu outilléspour l’enseignement des sciences»,reconnait le didacticien.

Les universités pallient enpartie ces lacunes. À l’UdeM, uncours de didactique des scienceset un cours de culture scientifique

sont obligatoires pour tous ceuxet celles qui étudient en forma-tion des maitres. Le Départementde didactique dispose égalementd’un laboratoire d’enseignementéquipé de tout le matériel dontles classes du primaire sont cen-sées être dotées.

Les étudiants de ces cours ap-prennent à utiliser les manuels deMarcel Thouin. Son dernier ou-vrage présente succinctement,pour chaque activité proposée,les concepts scientifiques et lesrepères culturels que l’enseignantdevrait posséder pour saisir laportée des expériences réaliséesen classe. «Mon objectif est qu’ilse fasse le plus d’enseignementpossible en sciences et que cet en-seignement se fasse de la bonnefaçon», souligne-t-il.

Méthode adéquateLa bonne façon consiste à

partir des interrogations desélèves pour y greffer la démarcheet les notions scientifiques. Leprofesseur Thouin ne croit pasaux démonstrations-spectaclescomme méthode pédagogique.«Il faut aller plus loin et proposerdes solutions aux questions quesoulève l’expérience.»

Pour avancer, il est par ail-leurs essentiel que l’enseignantconnaisse les conceptions desélèves. Si, par exemple, on ne voitpas d’étoiles le jour, ce n’est pasparce qu’elles se sont éteintes ouqu’elles sont de l’autre côté de laTerre, comme pourraient le croi-re les enfants.

«Un enseignement des scien-ces qui ne tient pas compte desconceptions des élèves conduit àdes apprentissages temporairesqui se superposent aux croyancesinitiales sans les modifier, signa-

le le professeur. L’approche parrésolution de problèmes vise àfaire évoluer les conceptions etceci nécessite parfois une ruptu-re avec les notions habituelles. »

En cas de conflit avec cer-taines croyances, il ne faut pasbaisser les bras, estime MarcelThouin. «L’école a la responsabi-lité de transmettre le savoir scien-tifique tel qu’il est compris et ac-cepté aujourd’hui. »

Il existe quelques écoles dontle projet éducatif est axé sur lessciences. L’école primaire Fer-nand-Seguin, à Montréal, est decelles-là. Mais cette école sélec-tionne ses élèves en fonction durendement scolaire. Au lieu deréserver cet enrichissement à uneclientèle privilégiée, on devraitplutôt, selon Marcel Thouin, enfaire l’une des bases de la réussi-te scolaire pour tous.

«La science et la technologiepourraient être une façon decontrer le décrochage scolaire chezles garçons, croit le professeur.C’est dynamique, ça bouge, on ma-nipule des objets et des instru-

ments, on fait des expériences, c’esttechnique et pratique; autant d’as-pects qui captivent les garçons.»

Daniel Baril

Marcel Thouin, Résoudre desproblèmes scientifiques et tech-nologiques au préscolaire et auprimaire, Montréal, ÉditionsMultiMondes, 2006, 459 p.

Les enseignants manquent de formation en sciences

Marcel Thouin

vient de paraitre

Page 11: P6 VIE UNIVERSITAIRE Les commotions cérébrales sa ... · 2 FORUM Semaine du 28 aout 2006 première dans le monde à pré-senter les résultats de cette re-cherche déterminante.

S e m a i n e d u 2 8 a o u t 2 0 0 6 FORUM 11

Théologiques est une revue de re-cherche interdisciplinaire qui entendpromouvoir l’avancement de la re-cherche en théologie et en sciencesdes religions, en dialogue avec lessciences humaines.

Dans ce numéro de Théologiques,les auteurs s’interrogent sur la place dela religion dans la société, sur la défi-nition du croire et sur l’interprétationdes croyances dans les cultures d’hieret d’aujourd’hui. Ils sont théologiens(Jean Duhaime, Pierre Létourneau,Jacques Julien), historiens (Alain LeBoulluec, Dominique Deslandres), phi-losophe (Jean Grondin) et anthropo-logues (Robert R. Crépeau, RoberteHamayon, Deirdre Meintel).

Sous la direction de Robert R. Cré-peau, Théologiques, vol. 13, no 1,Croire et croyances, Revue de la Fa-culté de théologie et de sciences desreligions de l’UdeM, 2005.

L’herméneutiqueNée d’une réflexion sur l’art d’interpré-ter les textes et sur la vérité dessciences humaines, l’herméneutiqueest devenue grâce à Dilthey, Nietzscheet Heidegger une philosophie univer-selle de l’interprétation. Elle a connuses développements les plus consé-quents et les plus influents dans lespensées de Hans-Georg Gadamer(1900-2003) et de Paul Ricœur (1913-2005), récemment disparus.

En se penchant sur ses origines,ses grands auteurs et les débats qu’ilsont suscités, mais aussi sur le sens deson universalité, cet ouvrage offre lapremière présentation synthétique dugrand courant de l’herméneutique.

Jean Grondin, L’herméneutique,coll. Que-sais-je ?, Presses universi-taires de France, 2006.

Tout, tout, tout sur le tabacAu Canada, il se vend environ 35 mil-liards de cigarettes par année. Cenombre astronomique est approxima-tivement de 40 % inférieur à ce qu’ilétait dans les années 80. Alors que4800 composés chimiques ont été ré-pertoriés dans la fumée de cigarette, letabac a été responsable de 10 414 dé-cès en 2002 au Québec, ce qui repré-sente 19 % des décès survenus.

Au lendemain de l’implantationdes nouvelles mesures visant l’interdic-tion de fumer dans les endroits publicsde la province, le Centre québécois delutte aux dépendances lançait, en juindernier, un volume qui présente unemise à jour complète des connaissancesscientifiques sur la question.

Sous le titre Le tabac à l’aube du21e siècle : mise à jour des connais-sances, l’ouvrage de près de 200 pa-ges rédigé par Mohamed Ben Amaret Nancy Légaré permet de départa-ger les mythes de la réalité. L’en-semble des dimensions de ce psycho-trope qu’est le tabac y sontabordées :l’histoire, les lois, les mécanismesd’action, les risques associés, les dé-pendances physique et psycholo-gique, le sevrage, les interactionspharmacologiques, les traitementsdisponibles, les taux de réussite desdifférentes thérapies, etc. L’associa-tion d’agents pharmacologiques avecdes approches cognitives et compor-tementales s’avère la plus efficacepour parvenir à cesser de fumer, sou-lignent les auteurs dans leur con-clusion.

Ce livre s’adresse à toute person-ne désireuse d’en connaitre davantagesur le sujet à partir de données scien-tifiques récentes et objectives.

Mohamed Ben Amar est un spé-cialiste en biologie clinique et en phar-macologie et il est chargé de cours àla Faculté de l’éducation permanente,à la Faculté de médecine dentaire età la Faculté des études supérieures del’Université de Montréal. Nancy Léga-ré est clinicienne associée à la Facul-té de pharmacie de l’UdeM.

Mohamed Ben Amar et Nancy Léga-ré, Le tabac à l’aube du 21e siècle :mise à jour des connaissances,Montréal, Centre québécois de lutteaux dépendances, 2006, 186 p.

Croire et croyances

Le CHU Sainte-Justine publie unguide pour améliorerla prise en charge de cette maladie par les parents

Plus de 15 % des enfants canadienssouffrent d’asthme. Au Québec, il y a700 000 asthmatiques, parmi lesquels3 % d’enfants âgés de cinq à huit ans.Cette affection respiratoire, dont l’in-cidence a augmenté de 160 % de-puis les années 90, est responsablede nombreuses visites aux urgencesdes hôpitaux, surtout à la rentrée sco-laire et en hiver.

« C’est la maladie chronique laplus courante au pays, selon Sylvie La-porte, inhalothérapeute au CHU Sainte-Justine et coauteure d’un nouveaulivre sur le sujet. L’asthme chez le jeu-ne entraine le plus grand nombre deconsultations médicales et constitue la cause principale d’absentéisme àl’école. Au Québec, plus de 50 000 en-fants fréquentent chaque année lesurgences à cause de leur asthme. Àl’hôpital Sainte-Justine, cela représen-te plus de 5000 consultations aux ur-gences et 600 hospitalisations annuel-lement. »

Les couts associés à la maladiedonnent froid dans le dos. Selon desestimations prudentes, le traitementd’un enfant asthmatique coute plus de2300 $ par an aux contribuables ca-nadiens. D’après une étude récente,les cas d’asthme non contrôlés chez lesadultes et les enfants au Canada équi-vaudraient tous les ans à des frais mé-dicaux et autres de plus de 170 M$.

Pourtant, bon nombre de crisesd’asthme, traitées à l’hôpital, auraientpu être évitées si les enfants et leurfamille avaient été mieux renseignéssur la maladie, croit Mme Laporte.L’asthme chez l’enfant : pour une pri-se en charge efficace vise justement àrépondre à ce besoin. « On ne peutpas guérir l’asthme, mais on peut ap-prendre à bien vivre avec cette mala-die et garder une qualité de vie toutà fait normale lorsqu’on apprend àen reconnaitre les manifestations etles façons de la contrôler », affirmel’inhalothérapeute. Elle rappelle qu’ona tendance, à tort, à banaliser l’asth-me alors que cette affection cause150 décès par année au Québec.

Publié aux Éditions du CHU Sainte-Justine, l’ouvrage est le fruit d’unecollaboration de plusieurs spécialistesde l’établissement, dont le pneumo-logue Denis Bérubé et le pédiatre Ro-bert L. Thivierge.

Un phénomène en augmentation

Au Centre d’enseignement surl’asthme, où Mme Laporte travaille, et àla Clinique de pneumologie du CHUSainte-Justine, quelque 1000 famillesviennent chaque année pour obtenirdes renseignements sur cette maladiepulmonaire dont l’augmentation desnouveaux cas demeure un mystère.«Une connaissance plus approfondie del’asthme chez les enfants et un meilleurdiagnostic sont en partie liés au phé-nomène, indique Sylvie Laporte. Maisces éléments n’expliquent pas les impor-tants et réels changements dans lenombre total d’enfants atteints.»

L’asthme est en partie héréditai-re, ajoute Mme Laporte. «Si un parentest atteint d’asthme, d’allergies oud’exéma, le ou les enfants risquentdavantage de souffrir d’une ou deplusieurs de ces affections.» Mais l’ex-

plication la plus évidente de la haus-se des cas réside dans notre environ-nement, selon plusieurs spécialistesdes maladies respiratoires. Une sortede déclencheur environnemental fe-rait en sorte que les allergies et l’asth-me apparaissent chez les personnesqui y sont prédisposées génétique-ment. Hélas, peu d’études ont à cejour examiné les effets des gènes et dumilieu sur le risque d’asthme.

Si plusieurs facteurs peuvent pro-voquer l’asthme, les virus semblenten être les principaux responsables.Les crises d’asthme que ces virus dé-clenchent touchent surtout les bam-bins d’âge préscolaire mais aussi lesenfants d’âge scolaire. Les pollens etles spores de moisissures seraient pourleur part les agents premiers de l’ag-gravation des symptômes asthma-tiques au printemps et à l’automnechez les enfants présentant des signesd’allergies. Enfin, parmi les allergènesprédominants dans les maisons, ontrouve les acariens ou mites de pous-sière et les animaux domestiques.

Dominique Nancy

Denis Bérubé et coll., L’asthme chezl’enfant : pour une prise en char-ge efficace, Montréal, Éditions duCHU Sainte-Justine, 2006, 168 p.

vient de paraitreL’asthme : une maladie qui nous pompe l’air

La revue veut être«un pont entrel’université et lemonde des affaires»

Que disent les études sur l’entrepre-neuriat féminin? Comment se formentles alliances de marques dans le secteuralimentaire au Québec ? Quels sontles enjeux et perspectives de la fores-terie et de l’environnement au Cana-da ? Comment les banques contri-buent-elles à renforcer la cohésionsociale par leurs activités de finance?

Voilà quelques questions sou-levées dans le plus récent numéro dela revue Gestion, une publication deHEC Montréal. Des sujets très diffé-rents les uns des autres, évidemment,mais à l’image d’un domaine qui s’in-téresse autant à la gestion des opéra-tions et à la gestion internationalequ’à l’économie, au management, aumarketing, aux technologies de l’infor-mation et aux ressources humaines.Signe de cette diversité d’intérêts,HEC Montréal propose 33 pro-grammes d’études en gestion du bac-calauréat au doctorat.

«Tous les gens dont le travail estlié à la gestion des organisations,qu’elles soient publiques, privées ougouvernementales, peuvent être in-téressés par les articles qui se trou-vent dans la revue», dit fièrement lerédacteur en chef, Michel Vézina.

Après cinq ans à la direction dela publication, le professeur du Ser-

vice de l’enseignement des sciencescomptables rappelle que Gestion nes’adresse pas aux profanes. «Ce n’estpas une revue scientifique ni un ma-gazine de vulgarisation. C’est un “ou-til” de formation pour les dirigeantsd’entreprise, explique ce comptableagréé. Notre mission est de rendreaccessibles aux gestionnaires les tra-vaux des chercheurs afin d’amélio-rer leurs pratiques. Par son langagesimple, Gestion veut être un pontentre l’université et le monde des af-faires. »

Distribuée d’un bout à l’autre duQuébec et sur le Web, cette publica-tion trimestrielle fondée en 1976 parPierre Laurin, alors directeur de l’Éco-le des Hautes Études Commerciales,présente des textes inédits de cher-cheurs francophones de partout dans

le monde. On y découvre notammentdes résultats de recherches, des ana-lyses critiques et des réflexions origi-nales sur des enjeux associés à la ges-tion. Parfois, des articles anglais sonttraduits dans la langue de Molière.C’est ainsi qu’on a déjà pu lire en fran-çais des textes de sommités internatio-nales comme Henry Mintzberg, del’Université McGill, Ewan Ferlie, duImperial College Management Schoolde Londres, et Louise Fitzgerald, del’Université de Montford, à Leicester.

«De 35 à 40 % des articles pu-bliés dans Gestion proviennent de pro-fesseurs de HEC Montréal, indiqueMichel Vézina. Les autres sont prin-cipalement signés par des chercheursissus d’une trentaine de pays. »

Le plus récent numéro, axé surles responsabilités sociales de l’entre-prise, offre un large panorama desdébats et perspectives actuels. Il com-prend une quinzaine de textes, dechercheurs d’ici et d’ailleurs, présen-tés de façon soignée et originale.

Dominique Nancy

Gestion, une revue pour les dirigeants d’entreprise

À louer. Beau logement 3 1/2,haut de triplex ensoleillé, quartierVilleray, rue tranquille, à trois minutes de la station D’Iberville,conviendrait à une personne seu-

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