P49 column mieke loncke ifma_une source d'inspiration pour les architectes

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49 Editorial Une source d’inspiration pour les architectes Mieke Loncke, directrice IFMA Il y a quelques semaines, le voyeur en moi a vécu un grand jour lors du week-end maisons ouvertes Ma Maison Mon Architecte. Plus de cent habitations neuves ou rénovées de style innovant ont ouvert leurs portes aux visiteurs. J’en faisais partie et j’avais - avec mes talons aiguilles enveloppés toutefois d’une housse de protec- tion - un passionnant rendez-vous arrangé avec cinq habitations soigneusement sélectionnées. Le thème de cette année était « L’utilisation créative de l’espace, au rythme de la vie ». Les constructeurs et rénovateurs veulent tirer le meilleur parti de chaque mètre carré acheté à prix élevé. En tant que principaux conseillers, les architectes proposent des solutions inven- tives permettant la création d’un agencement fluide d’une pièce à l’autre, qui renforce la sensation d’espace. La suppression de murs, les accents visuels et la structure organique des espaces offrent une expérience spa- tiale totalement différente. Et c’est ainsi que j’ai découvert de petits bijoux d’archi- tecture moderne qui m’ont littéralement subjuguée. Au beau milieu de cette splendeur luxueuse, je me suis toutefois demandé si l’architecte avait, lors de l’élaboration de son concept, également tenu compte du nettoyage et de l’entretien. Appelez cela de la déformation professionnelle si vous voulez... L’architecte veut exprimer sa vision, apposer son empreinte esthétique, mais néglige souvent quelque peu l’aspect fonc- tionnel. Cela fait naître un champ de tension entre l’architecte et l’utilisateur d’un bâtiment : le premier ambitionne d’ériger un magnifique bâtiment, l’autre - et pas pour le moins le gestionnaire immobilier - veut un bâtiment aussi convivial que possible, avec des coûts d’exploitation aussi bas que possible. Le gestionnaire immobilier peut conjuguer ces deux aspirations en fournissant à l’architecte, dès le démarrage des travaux de construction, les éléments pratiques nécessaires pour mener à bien le projet. Il s’agit de points d’attention évidents, mais importants : utiliser des vitrages autonettoyants dans les endroits difficilement ac- cessibles, des matériaux faciles à entretenir et un seul type de revêtement de sol dans une même zone, et éviter d’installer des lampes à des hauteurs impossibles, etc. On ne pense généralement au nettoyage qu’au moment de la mise en service d’un nou- veau bâtiment et alors, il est trop tard. Après réflexion, on se rend compte que bien des frais de nettoyage auraient pu être évités si le facteur de la facilité de maintenance avait été pris en compte lors de la conception du bâtiment et de l’achat des matériaux. C’est pourquoi l’architecte devrait inviter le gestionnaire immobilier à évaluer son concept avant d’entamer la construction, et ce, afin de pouvoir déposer ensuite un plan commun élaboré en bonne concertation avec le donneur d’ordre, l’utilisateur final, le gestionnaire immobilier et l’architecte. Il est vrai que c’est dans cette phase que soixante-quinze pour cent des coûts de gestion sont déter- minés. Il apparaît par exemple qu’une économie de dix pour cent sur les coûts de construction peut entraîner ultérieurement une augmentation de vingt-cinq pour cent ou plus des coûts d’exploitation annuels. Ce n’est pas rien ! Comment s’est passé mon « blind date » ? Ma grand-mère disait toujours qu’une belle apparence n’est pas tout dans la vie... mais les visites que j’ai faites m’ont certainement inspirée et donné envie. Bien sûr, la perfection n’existe pas, mais quoi qu’il arrive, vous pouvez être certain que la maison de mes rêves sera facile à nettoyer et à entretenir !

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Editorial

Une source d’inspiration pour les architectes

Mieke Loncke, directrice IFMA

Il y a quelques semaines, le voyeur en moi a vécu un grand jour lors du week-end maisons ouvertes Ma Maison Mon Architecte. Plus de cent habitations neuves ou rénovées de style innovant ont ouvert leurs portes aux visiteurs. J’en faisais partie et j’avais - avec mes talons aiguilles enveloppés toutefois d’une housse de protec-tion - un passionnant rendez-vous arrangé avec cinq habitations soigneusement sélectionnées.Le thème de cette année était « L’utilisation créative de l’espace, au rythme de la vie ». Les constructeurs et rénovateurs veulent tirer le meilleur parti de chaque mètre carré acheté à prix élevé. En tant que principaux conseillers, les architectes proposent des solutions inven-tives permettant la création d’un agencement fluide d’une pièce à l’autre, qui renforce la sensation d’espace. La suppression de murs, les accents visuels et la structure organique des espaces offrent une expérience spa-tiale totalement différente. Et c’est ainsi que j’ai découvert de petits bijoux d’archi-tecture moderne qui m’ont littéralement subjuguée. Au beau milieu de cette splendeur luxueuse, je me suis toutefois demandé si l’architecte avait, lors de l’élaboration de son concept, également tenu compte du nettoyage et de l’entretien. Appelez cela de la déformation professionnelle si vous voulez... L’architecte veut exprimer sa vision, apposer son empreinte esthétique, mais néglige souvent quelque peu l’aspect fonc-tionnel. Cela fait naître un champ de tension entre l’architecte et l’utilisateur d’un bâtiment : le premier ambitionne d’ériger un magnifique bâtiment, l’autre - et pas pour le moins le gestionnaire immobilier - veut un bâtiment aussi convivial que possible, avec des coûts d’exploitation aussi bas que possible.Le gestionnaire immobilier peut conjuguer ces deux aspirations en fournissant à l’architecte, dès le démarrage des travaux de construction, les éléments pratiques nécessaires pour mener à bien le projet. Il s’agit de points d’attention évidents, mais importants : utiliser des vitrages autonettoyants dans les endroits difficilement ac-cessibles, des matériaux faciles à entretenir et un seul type de revêtement de sol dans une même zone, et éviter d’installer des lampes à des hauteurs impossibles, etc. On ne pense généralement au nettoyage qu’au moment de la mise en service d’un nou-veau bâtiment et alors, il est trop tard. Après réflexion, on se rend compte que bien des frais de nettoyage auraient pu être évités si le facteur de la facilité de maintenance avait été pris en compte lors de la conception du bâtiment et de l’achat des matériaux.C’est pourquoi l’architecte devrait inviter le gestionnaire immobilier à évaluer son concept avant d’entamer la construction, et ce, afin de pouvoir déposer ensuite un plan commun élaboré en bonne concertation avec le donneur d’ordre, l’utilisateur final, le gestionnaire immobilier et l’architecte. Il est vrai que c’est dans cette phase que soixante-quinze pour cent des coûts de gestion sont déter-minés. Il apparaît par exemple qu’une économie de dix pour cent sur les coûts de construction peut entraîner ultérieurement une augmentation de vingt-cinq pour cent ou plus des coûts d’exploitation annuels. Ce n’est pas rien !Comment s’est passé mon « blind date » ? Ma grand-mère disait toujours qu’une belle apparence n’est pas tout dans la vie... mais les visites que j’ai faites m’ont certainement inspirée et donné envie. Bien sûr, la perfection n’existe pas, mais quoi qu’il arrive, vous pouvez être certain que la maison de mes rêves sera facile à nettoyer et à entretenir ! •

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