OVNI Et Pouvoir

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  • 1 Les OVNIS et le pouvoir J.P.Petit, ancien directeur de recherche au CNRS Novembre 2013 [email protected]

    Jai t sollicit mis octobre par la chane Plante, qui souhaitait me voir participer une mission de 52 minutes en TV, sur le thme les OVNIS et le pouvoir. Elle est venue le 14 novembre 2013 filmer mon intervention (10 minutes). Avant sa venue, jai donn une interview dune heure pour la webradio http://www.bob-toutelaverite.fr Linterview est gratuitement accessible ladresse :

    http://www.bob-toutelaverite.fr/Jean-Pierre-PETIT-LES-OVNIS-ET-LE-POUVOIR-emission-en-libre-acces-dossier-inedit_a898.html

    Suite cette mission, jai cr ce pdf, qui recouvre la transcription crite de ce que jai dit dans cette interview radio, plus des ajouts. Certains verront dans ces pages un rglement de compte effectu 25 38 annes aprs les faits. Ce document est l pour apporter les preuves tangibles, lattention des citoyens et des contribuables franais, que le sujet OVNI a t trait par dessus la jambe, en France, et continue de ltre. A la fin on explique aussi pourquoi il en a t ainsi, et pourquoi cette situation perdurera. Les principaux responsables dune telle gabegie, le mot nest pas trop fort, sont videmment ceux qui occupaient les postes au plus haut niveau, au moment de la

  • 2 cration du GEPAN, en 1977 : Hubert Curien, dcd, lpoque directeur du CNES, puis ministre de la recherche, et lingnieur gnral Yves Sillard, lpoque Prsident du CNES. Celui-ci quitta rapidement le CNES pour devenir directeur de la DGA, ou Recherche Militaire. A loccasion de son dpart en retraite, il fit crer en 2005 lactuel GEIPAN ( Groupe dEtude et dInformation sur les Phnomnes Arospatiaux non identifis ). Tous les vnements qui vont tre dcrits ne sont que les effets de linconsquence et du laxisme de ces deux personnages et on pourrait dire, leur dcharge dune certaine frange de navet chez des hommes dappareils, dconcerts par le sujet concern, non standard , qui ont mis en place un service en pensant que lintendance suivrait . Vous dcouvrirez au fil de ces pages que ceci ne correspond nullement une volont dlibre et machiavlique de cacher, mais lexpression naturelle de mcanismes psycho-socio-immunologiques, totalement irrationnels, mais extrmement dommageables. Autre mcanisme-cl : le fait que dans ces hautes sphres (franaises ou trangres) tout intrt pour ce sujet ovni ne repose que sur une unique motivation : extraire de ce dossier des informations scientifiques et techniques pour en faire de nouvelles armes. Toujours est-il que dans son versant franais, cette saga ovni a t mene de la manire la plus lamentable qui soit, et continue de ltre. Contrairement ce que certains pourraient penser, il ny a rien derrire cet cran de fume , inconsistant, que constitue le GEPAN-SEPRA-GEIPAN : ni recherches secrtes, ni archives explosives, ni groupement occulte soccupant de ce dossier avec de puissants moyens. Il ny a que ce quon vous montre : un service incomptent, dnu de la moindre imagination, grant au jour larrive de simples rapports de gendarmeries.

    Et cela face au problme le plus important de lhistoire de lhumanit. Oui, il a fallu citer des noms de personnes, au comportement peu brillant, certes, de manire assurer une tracabilit complte des faits allgus. Certains sont dcds, dautres, non. Mais les minutes des procs voqus, les rapports signant gabegie et incomptence constituent des traces ineffaables. Ce ne sont que des gens ordinaires, ayant des comportements ordinaires, que lon retrouve dans toutes les architectures humaines, dans quelque domaine que ce soit. Ces gens ne sont pas, en eux-mmes, importants. Lhistoire oubliera leurs noms. Mais ce que ce dossier a voulu marquer, cest le comportement du pouvoir face ce sujet OVNI. Je vous laisse juge. Commenons par voquer le versant amricain : Dans laprs guerre le phnomne ovni, dj prsent pendant la seconde guerre mondiale ( les Foo fighters ) sintensifie partir de lanne 1947. Les deux super-puissances, USA et URSS, se demandent alors, chacune de leur ct, si cest lautre qui envoie les ovnis. Jai pu avoir accs, en 1978, un document de 1000 pages, obtenu au titre du Freedom Act, se rfrant au dossier ovni.

  • 3 Ces documents taient videmment abondement biffs coup de marker, ces traits supprimant rfrences des lieux ou des personnes. Mais un de ces documents voquait clairement une rencontre entre espions des deux camps, les remarques des deux parties pouvant se rsumer : - Nous ? Mais on croyait que ctait vous qui envoyiez ces trucs chez nous ! Trs vite, le gouvernement amricain sinterroge : - Ces ovnis constituent-ils une menace pour les USA ? On connat lpisode de Roswell, en Juillet 1947. Il faut rappeler que, du fait que cet vnement se situait prs dune base constituait le point dattache du 509 escadron de bombardement, le seul quip de B-29 arms de bombes nuclaires, ce qui avait de quoi susciter linquitude chez les militaires et les politiqus. Je ne vais pas mtendre plus longuement sur les trs nombreux incidents qui ont maill cette priode de limmdiat aprs guerre. Il est intressant ce sujet, de se rfrer louvrage publi en 1997 par le colonel Philip Corso, intitul the Day After Roswell. Que lon accorde foi ou non la faon dont lauteur nous prsente sa version des faits, ce qui est retenir cest son attitude idologique, qui pourrait reflter lattitude gnrale des militaires amricains de lpoque, et ventuellement encore celle de ceux qui sont en poste aujourdhui. On trouve dans le livre des phrases trs types comme : - Les OVNIS sont une menace, ils sont hostiles. La preuve cest quils senfuient ds quon tente de les approcher, signe que leurs intentions ne sont pas claires. Le gnral Trudeau demande Corso de faire du retro-engineering pour dvelopper des armes afin de se dfendre contre ces envahisseurs. Etc. ... Dans une interview vido donne sur la fin de sa vie, Corso dira : - Je pouvais difficilement esquiver la demande du gnral Trudeau, de tenter de crer des armes partir dinformations, de donnes rcupres partir du dossier OVNI, sous peine de manquer aux engagements que javais pris en devenant militaire. Il ira jusqu crire : - Nous ntions pas srs de pouvoir opposer aux extraterrestres des armes efficaces. Mais en accumulant un stock suffisant darmes nuclaires, nous pouvions esprer leur rendre la vie suffisamment difficile pour les inciter retourner do ils venaient. On reste confondu devant une btise nave aussi fabuleuse, qui rejoint celle dun Ronald Reagan, intervenant publiquement lONU pour dire que si une menace extraterrestre se profilait, elle nous trouverait, toutes nations confondues, au coude coude pour faire face cette agression.

  • 4 Comment imaginer faire jeu gal face des gens capables, comme ce fut le cas en 1967, Maelstrm, sur le site des missiles Minuteman installs au Dakota du Nord, deffacer distance des coordonnes de tirs de N missiles, sans abmer le hard et le soft des ordinateurs qui avaient pour fonction de piloter ces engins, au point que ceux-ci, questionns sur le plan informatique, rpondaient aux spcialistes nous voulons bien nous envoler, porter notre cargaison de mort. Mais nous ne savons plus sur quelles cibles ... En 1973 lastronome Allen Hynek fonde le CUFOS ( Center for Ufos Study ) situ Evanston, Illinois. Je peux apporter mon propre tmoignage. En 1976 je participe un colloque organis par Hynek. En arrivant, je mattends ce que le CUFOS soit un vritable centre de recherche, bourdonnant comme une ruche. Dception : a nest un minuscule deux-pices o la secrtaire dHynek gre les confrences du matre. Le colloque lui-mme est une caricature. Hynek a pourtant cr des badges , un timing avec des coffee breaks. Mais le contenu des communications est indigent. Hynek lui-mme nest quun petit professeur dastronomie, sans grand savoir scientifique. A lpoque o je participe ce colloque, la mode est dj de tenter de relier les observations ovni quelque phnomne relevant du paranormal.

    Allen Hynek et sa revue OVNI Jentends des propos comme : - Quand quelquun est tmoin du phnomne, il faut au plus vite rechercher sil

    nexiste pas quelque adolescent prpubre proximit, qui sont les plus enclins crer des phnomnes paranormaux.

  • 5 Dautres intervenants prsentent des photos peuples de taches que personne navait vues au moment de la prise du clich. La moindre tache, sur un clich argentique, suscite attention et remarques. Et tout lavenant. Avec mon approche rsolument nuts and bolts, je dnote au sein de ce groupe, et ma communication agace visiblement Hynek, dautant plus que lintervenant suivant, un Texan, dira : - Que ce Franais continue. Ce quil raconte est trop intressant. Je lui cde mon temps de parole. Hynek tient un mini-journal dont le nom est : International ufo reporter. Il publie des rubriques comme lovni du mois, etc. Tout cela me parait indigent. Mme impression vis vis de son Collge Invisible, qui se trouvera renforce quand japprendrai plus tard que le Franais Claude Poher est cens faire partie de ce groupe de scientifiques de haut niveau. En 1947 la CIA est cre, qui supplante le pouvoir du FBI, et est le signe dune puissante action de renseignement sur le plan international. Pendant un demi-sicle le debunking est de rgle. Des gens deviennent des matres en lart de rduire toute observation dovni une illusion, une confusion. Tout y passe : plantes, comtes, phnomnes mtorologiques, feux-follets ...

    Aujourdhui les lanternes thalandaises du GEIPAN ont pris le relais Aux Etats-Unis, le leader de ce mouvement de debunking est sans conteste Philipp Klass. La fiche Wikipedia en langue anglaise est beaucoup plus riche que la version franaise. Sy rfrer. http://en.wikipedia.org/wiki/Philip_J._Klass Klass occupe une position de choix en pouvant publier ses articles dans une revue dont il est le principal diteur : Aviation Week and Space Technology, laquelle jouit dune forte audience au sein du milieu engineering amricain. Il animera le Committee for Skeptical Inquiry. Un prix Klass sera mme attribu chaque anne, dont bnficiera celui qui aura exerc son sens critique avec le plus dacuit. Nous verrons plus loin quun authentique physicien des plasmas, directeur de laboratoire, lAmricain Peter Sturrock, jouera aussi un rle trs actif dans ce mouvement denfumage, trs organis. Lors de la visite que javais faite aux USA, loccasion du colloque ovni organis par Allen Hynek en 1976 javais vainement tent de le rencontrer. Javais, en tentant nouer un contact, remis Hynek, lattention de Sturrock, un mmoire o javais consign mes premires ides, concernant les arodynes MHD discodaux . Mais cest lui-mme qui vint ma rencontre, Aix-en-Provence, quelques annes plus tard. Parfaitement au courant des ides que je proposais, grce ce rapport, quHynek lui transmit, il put sen

  • 6 retourner aux USA, rassur, ayant vrifi que je ne bnficiais daucune aide et ne disposais daucuns moyens de recherche au plan franais. Dans cet aprs-guerre la prise scientifique sur le phnomne ovni reste trs limite. Mais aux USA en 1952 on invente lappareil photo Videon, deux objectifs pour prendre des spectres, quip dun film de 35 mm et destin lUS Air Force.

    En 1960-1961 jaurai loccasion de voir de mes propres yeux lAvrocar au James Forrestal Center de Princeton University, New Jersey, USA. Cest une simple machine effet de sol, trs peu performante, invente par lAnglais Frost.

    Lavrocar, 1961

    Jusquaux annes deux mille, les Amricains vont opter rsolument pour le debunking. Ce nest qu partir de cette poque quune nouvelle politique, celle de la dsinformation active sera mise en uvre. Jy reviendrai plus loin.

  • 7 Passons la France. La France, comme tous les autres pays du monde, a son lot dobservation dovnis, de petits hommes verts. Robert Gallet 73-74 Ministre des Armes, interview par le prsentateur de TF1 Jean-Claude Bourret, lui dclare que le sujet ovni est digne dintrt. Dclaration qui fait, lpoque, forte impression. Tout bascule en 1975. Cette anne-l je publie un note aux Comptes rendus de lAcadmie des Sciences de Paris, intitule convertisseurs MHD dun genre nouveau, qui est prsente lAcadmie en sance par lacadmicien et grand mathmaticien Andr Lichnrowicz. Evry Schatzmann prsident de lunion rationaliste est le leader dune vritable croisade anti-ovni.

    LAstropohysicien et acadmicien Evry Schatzmann (dcd)

    Le sujet Les OVNIS et le pouvoir comporte plusieurs volets : - Pouvoir politique - Pouvoir militaire - Pouvoir scientifique - Pouvoir mdiatique ( actionn par les pouvoirs prcdents ) Une trs vive hostilit se manifeste immdiatement au sein du milieu scientifique. Cette note scientifique lAcadmie des Sciences, accompagne dun film 16 mm pris par lastronome Maurice Viton (tmoin dovni), montrant lannihilation de la turbulence de sillage, se prsente demble comme la rfutation concrte dune des conclusions du clbre rapport Condon (1968), savoir que se pencher sur le dossier ovni napporte strictement rien sur le plan des connaissances scientifiques.

  • 8 Cest faux : En 1976 nous ralisons avec Maurice Viton (dans lvier de sa cuisine) la complte annihilation de la classique turbulence de sillage qui se forme en aval dun obstacle cylindrique plac dans un courant fluide, ce qui constitue soi seul un rsultat trs important et inattendu.

    Dcollement et turbulence de sillage derrire un obstacle cylindrique

    Ecoulement contrl par la MHD Anecdote, cela fera dire un de mes amis lpoque :

    - En France, on na pas de ptrole, mais on a des viers. Interpell par le public en confrence, lacadmicien et astrophysicien Evry Schatzmann monte au crneau et dnonce labsurdit du modle darodyne MHD de JPP. Selon lui, une machine ne saurait se sustenter en produisant elle-mme son propre champ lectrique et son propre champ magntique. Et il ajoute il y a des thormes qui sy opposent. Cest une magnifique nerie sur toute la ligne.

  • 9 Jobtiens avec beaucoup de difficult un droit de rponse, que jexerce en octobre 1976 aux assises de lunion rationaliste dAnnecy. Schatzman, confront de visu une petite exprience de MHD, monte par Viton, amene sur place et qui contredit ses dires, mord la poussire en public. Cest le dbut dune lutte absolument impitoyable. Dans le camp adverse on compte le journaliste prsentateurs du journal de TF1 Jean-Claude Bourret qui publie un premier ouvrage trs remarqu : Le dfi des ovni, aux ditions France Empire. En fait, celui-ci ne cre pas la matire de ses ouvrages mais permet des co-auteurs de composer ces pages, puis il ajoute un chapeau, en tte de chaque chapitre, et empoche le bnfice des ventes. En 1976, seconde note aux CRAS sur les arodynes MHD induction , toujours prsente par lAcadmicien et mathmaticien Andr Lichnrowicz, que personne noserait contredire ou moquer. Dbut de travaux scientifiques mens dans une cave du laboratoire dastronomie spatiale de Marseille o travaille Maurice Viton, astronome et tmoin dovni. Georges Courts, directeur de ce laboratoire, vite averti, dcide de fermer les yeux puisque nous travaillons discrtement dans un sous-sol du laboratoire, le week-end, quand celui-ci est dsert. Je rdige une cinquantaine de pages, consacres mes ides et travaux sur les arodynes MHD pour le nouveau livre de J.C.Bourret , qui sintitule le Nouveau Dfi des OVNI. Celui-ci machte cette contribution 500 euros, prlevs sur le montant de lannonce que lui verse son diteur pour ce prochain ouvrage (les Editions France Empire). Le livre sort en 1976. La prsence de ces lments de science, cette fois solides, propulse immdiatement louvrage au hit parade des ventes. Prsentateur vedette TF1, Bourret ne peut pas tre mieux plac pour promouvoir ce livre.

    Avec cette perce, le foss entre phnomne ovni et science disparat dun coup. Le pouvoir dcide de ragir. Ds ce moment apparat un personnage qui va jouer un rle cl dans tous les coups fourrs, le polytechnicien Gilbert Payan. Daprs les renseignements trouvs sur le site rr0 celui-ci serait diplm de lEcole Polytechnique, promotion 1948, ce qui situerait son ge actuel autour de 87 ans. Sil a 22-23 ans en 1948, sa sortie dcole, cela lui donne 49-50 ans au moment o il prend contact avec moi, la clinique o je suis hospitalis aprs mon accident du travail. Ex-ingnieur militaire de larmement, il est titulaire dune thse de Doctorat. Prsente trs bien, sait djeuner. Cest avant tout un politique, ambitieux et dnu de tous scrupules, qui jouera pendant 25-30 ans le rle de go-between avec les militaires. Dans

  • 10 tous les cas de figure, agissant toujours dans lombre, il a lart de se prsenter comme lhomme de la situation. Il est, lpoque de sa prise de contact avec moi, Prsident de la Commission de Mcanique du Ministre de la Recherche et Directeur des Etudes et Recherches de la socit Creustot-Loire. En 1976 Claude Poher, directeur du dpartement fuses sondes au CNES, prend contact avec moi. Je suis sidr par la faiblesse de ses connaissances scientifiques et techniques. Le premier contact a lieu chez moi, en prsence de Viton, et cest positivement dsopilant. Poher a rdig un mmoire destin situer les recherches sur les ovnis. Comme il a entendu parler de MHD et de forces lectromagntiques, il me prsente un dessin de soucoupe qui voque le boa du Petit Prince, quand il a aval un lphant. Pour lui les forces de Laplace, les forces lectromagntiques tassent lair sous la soucoupe et le distendent sa partie suprieure. Cest ainsi, pense-t-il, que cette machine parvient se sustenter, en crant une surpression en dessous et une dpression au dessus. Ayant conu ce modle, Poher pense que, peut tre, cet air surprim va avoir tendance gagner la partie suprieure de la soucoupe, o lair est dprim. Cest la raison, pense-t-il, pour laquelle ces engins ont la forme de disques. Et il ajoute, sur son mmoire : M. Petit a calcul le diamtre D de lengin pour viter cette circulation dair. A la ligne suivante figure : D = Je prend un stylo est je complte, en inscrivant linfini , ce qui le trouble. En voyant cela, on se demande comment un tel sorti du rang a pu accder au titre de directeur de dpartement, au CNES. Revenant Schatzman, celui-ci sera confront des annes plus tard la manip dannihilation de vague dtrave, par la MHD. Voyant cela, il soulve lobjection selon laquelle cette vague pourrait se reformer distance, si la cuve avait t plus large. Nimporte quoi ... Bien quayant t prsident de la Socit Franaise de Physique, on lui doit la phrase : - Je ne sais pas comment vole un avion, et a ne mintresse pas ! Poher est membre du collge invisible dAllen Hynek. Il semble que son ascension au sein du CNES ait t facilite par Alain Poher, prsident du Snat, semble-t-il un de ses parents. En 2003 Poher, retrait, publiera aux ditions du Rocher Les universons, nergie du futur, incroyable ramassis dneries. Il y redcouvre ... la pizo-lectricit. Un briquet gaz possde un allumeur utilisant la pizo-lectricit. En oprant un choc sur un

  • 11 minuscule cristal pizo-lectrique celui-ci ragit en produisant une tension assez leve pour crer un mini arc lectrique, capable denflammer le gaz du briquet. Mais inversement, ce que Poher, visiblement semble ignorer, cest quen soumettant un lment dot de proprits dilectriques une brusque monte de tension lectrique, ce matriau ragit en se dilatant, peu il est vrai, mais de faon suffisamment violente pour expdier une masse assez importante en lair. Poher montera des expriences en faisant sauter une sorte de marteau, de masse fixe sur un axe, en soumettant un objet plac en dessous de celle-ci une saute de tension. Il impute ce phnomne son abracadabrante thorie des universons.

    Vtu dune blouse blanche, officiant dans la laboratoire quil a install dans sa maison, il prsente cette exprience, dans une vido quil diffuse.

    Claude Poher Du surralisme technologique. Les Universons, nergie du futur est un vritable ouvrage de collection, une perle dans le domaine de la pataphysique (disposible sur Amazon).

  • 12 Fin 76 Poher crit Courts Petit et Viton mnent dans votre labo des recherches de la plus haute importance, etc... ) Courts sadresse alors Delay, DG du CNRS, en lui demandant des instructions, et celui-ci lui rpond aussitt : - Pas de a chez vous ! Courts convoque Viton et lui intime lordre de cesser ces travaux dominicaux clandestins, que nous mnions dans une cave du Laboratoire dAstronomie de Marseille, le LAS.

    Georges Courts, Astronome et Acadmicien Tmoin dOVNI ( rapport COMETA) Nous perdons sance tenante nos pauvres moyens de recherche, avec lesquels des chose fort intressantes avaient dj t mise en vidence. Je questionne Poher ce sujet, qui me rpond :

    - Ce sont des cons ! Rustique, maladroit, lhomme semble ingrable. Nous nous procurons en 1976 un lectro-aimant de forte puissance (1tesla) que nous installons dans une cave de lobservatoire de Marseille. Mais la suite dune fausse manuvre lobjet me tombe dessus et me brise les reins. Je me retrouve illico hospitalis pour de longs mois, et jmergerai de cet accident avec une infirmit vie. Cest alors que Gilbert Payan prend contact avec moi en me rendant visite dans ma chambre dhpital, en demandant : - Auriez-vous une ide de couverture pour des recherches sur les ovnis, camoufles en recherches caractre industriel ? - Oui, on pourrait placer larodyne MHD dans un carter et lintituler pompe vide MHD. Grce ses appuis, Payan obtient un contrat de recherche du Ministre de lIndustrie. Il reste trouver un labo et un directeur de labo qui accepte de signer le contrat. Ce sera

  • 13 lintgre Yvon Georgelin, alors directeur de lObservatoire de Marseille, qui acceptera le contrat mais demandera en change une complte confidentialit. Un local, baptis, en paraphrasant les Muppets , Le laboratoire o lavenir appartient dj au pass , est mis ma disposition. Cest une cave de 4 m sur 4 m, sans fentre. Georgelin tant aujourdhui en retraite, ceci me permet de briser lengagement de confidentialit que javais pris vis vis de lui. Viton, vigoureusement chambr par Courts, aprs avoir finalis avec succs, et avec beaucoup de mrite la manip de suppression de vague dtrave dans ce mme local, dclare quil nira pas plus loin, et je lui donne cent pour cent raison. Pendant que je gis sur un lit dhpital, incapable de me lever et mme de masseoir, Poher plane sur des nuages et me dit au tlphone quil rencontre des Ministres. Jean-Claude Bourret monte un systme de confrences avec une quipe, parcourt ville aprs ville, aprs que ses assistants aient placard sur les murs des affichettes portant TF1, J.C.Bourret, diaporama exclusif. Les gens se ruent ses confrences, quils dcouvrent sur place payantes, et le prsentateur de la tlvision gagne avec ce systme normment dargent. Un jour celui-ci me tlphone, ma clinique, et me demande si une calculette programmable pourrait mtre utile. Son frre, me dit-il, vient den ramener une des USA. Je lui rponds oui.

    Jean-Claude Bourret, prsentateur TF1 Il menvoie alors la premire calculette programmable TI-57 (fabrique par Texas Instruments).

  • 14

    Lordinateur offert par J.C.Bourret Jean-Pierre Petit Cest le tout premier ordinateur de poche, dont le prix est autour de 200 euros, un petit boitier noir, muni de touches, avec un affichage diodes, exclusivement numrique. Les crans cristaux liquides napparatront que beaucoup plus tard. Cela mest effectivement utile et je peux faire des calculs, du fond du lit. Cest alors quune personne me tlphone en me disant : - Jai t une confrence de J.C. Bourret. Il fait salle comble partout o il passe.

    Quelquun lui a demand ce quil faisait de tout largent quil gagnait, et il a rpondu : Je ne garde pas tout pour moi, jen reverse une partie la recherche. Dailleurs, je viens de payer un ordinateur Jean-Pierre Petit. Je renvoie alors la calculette programmable Bourret, dans une caisse en carton.

    Naissance du GEPAN En 1977 Payan mannonce triomphalement que le Cnes vient de crer le GEPAN, le Groupe dEtude des Phnomnes Arospatiaux non Identifis, dont le responsable sera Claude Poher. Payan me montre la lettre de lhomme qui a sign cet acte de naissance, cest le polytechnicien, ingnieur gnral Yves Sillard, Prsident du CNRS, Hubert Curien en tant le directeur.

  • 15

    Hubert Curien, lpoque directeur du CNES (dcd)

    Crateur du GEPAN Yves Sillard est le prsident du CNES. Celui-ci dirigera par la suite la DGA pendant 20 ans (la Direction Gnrale de lArmement, la recherche militaire. Anciennement, la DRET).

    Yves Sillard , crateur du GEIPAN, en 2007 Curien, conseill par Payan, dote le GEPAN dun Conseil Scientifique de 7 membres 1 Jean Gruault, secrtaire gnral du CNES 2 Ren Pellat, Polytechnicien, physicien des plasmas, dcd

  • 16 3 Roland Omns, doyen de la facult des sciences dOrsay, cosmologie, dcd 4 - Guy Monnet, polytechnicien, directeur de lobservatoire de Lyon, astronome 5 Christian Perrin de Brichambaut, polytechnicien, haut fonctionnaire la mto Nationale, dcd 6 Henri Faure, psychiatre 7 Le Commandant Cochereau, de la gendarmerie nationale. Je demande Payan : Pourquoi ne suis-je pas dans ce conseil scientifique ? Sa rponse : Normal, vous ntes pas du CNES. Sinspirant de la ralisation amricaine, le Videon, 1952, Poher passe contrat avec la socit doptique Jobin et Yvon. Sauf erreur Payan entre dans son conseil dadministration. Le projet consiste quiper les gendarmes de bonnettes rseau, pour obtenir des spectres dovnis. Les gendarmeries reoivent une dotation. Mais trente ans aprs il sera impossible de trouver dans les archive du CNES : - La trace de ce matriel, sa description

    - Son mode demploi

    - Le bilan de cette opration Le dossier Bonnettes spectroscopiques est vide, tant au CNES qu la gendarmerie nationale. Questionne, la socit se refuse tout commentaire sur cette affaire. Depuis la lettre de Poher Courts, les rapports entre Poher et moi ne sont pas au beau fixe. Celui-ci dcide de crer un statut de collaborateur extrieur du GEPAN, qui est dnu de la moindre consistance. Il me dsigne comme membre, au milieu dun troupeau ... dufologues (40 collaborateurs) et fixe une runion Toulouse. Je refuse de my rendre. Comprenant que le GEPAN naura ds lors aucun programme scientifique, Poher dmissionne en 1978 et prend une anne Sabbatique. Il sera son retour affect une sorte dactivit fantomatique, intitule tudes avances, placard o il passera des dcennies, jusqu sa retraite, faire des cocottes en papier, en publiant des notes internes CNES. Gepan, acte II Il est remplac par un jeune polytechnicien, Alain Esterle.

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    Alain Esterle, responsable du GEPAN, en 1979 Le Gepan a alors toujours le statut de dpartement du CNES, dispose dun budget important, dune totale autonomie de recherche et de dcision. Il compte dans ses rangs des ingnieurs, des techniciens, et rtribue diffrents collaborateurs, dans diffrentes disciplines, en passant avec eux des contrats. Le contrle des activits du GEPAN nest cens seffectuer qua posteriori, sur la base dun rapport dactivit, soumis une fois lan son conseil scientifique. Esterle invente la thorie du ttradre. Selon lui le phnomne ovni se situe lintrieur dun ttradre dont les sommets sont : - Le tmoin - Son environnement psycho-social - Son tmoignage - Lenvironnement physique

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    Au centre de ce ttradre, le stimulus. Un modle qui lui semble traduire une mthodologie sans faille. Ainsi emprisonn, le phnomne obvni ne saurait chapper aux enquteurs du GEPAN. Esterle publie une note sur ce thme et l se limitera sa contribution. Cette invention sera la seule contribution dEsterle ltude du phnomne ovni. Ce faisant, ce jeune polytechnicien est convaincu davoir ainsi jet les bases dune mthodologie rigoureuse et imparable. Par la suite, la principale contribution linguistique du service du CNES sera de crer lacronyme PAN, destin remplacer celui dOVNI. Un Pan est un phnomne arospatial non identifi. Viton ayant abandonn, un matre assistant de la facult des sciences de Marseille, Michel Billiotte, que jai connu lInstitut de Mcanique des Fluides de Marseille, dans les annes soixante, me rejoint lobservatoire de Marseille. Encore trs diminu par

  • 19 mon accident du travail, je ne peux gure participer aux travaux de laboratoire. Le contrat avec le ministre de lindustrie a t pass, grce lappui de Gilbert Payan. Billotte, disposant comme moi de la signature, peut sa convenance engager des dpenses, dpenser largent du contrat sa guise. Il sadjoint un assistant thsard, dorigine tunisienne, quil rtribuera. De mon ct je tente un contact avec Alain Esterle, en esprant quil puisse se montrer moins maladroit que son ancien patron, Claude Poher. A son intention, je rdige un document de 200 pages intitul Perspectives en magntohydrodynamique o je consigne mes ides du moment. Je saurai plus tard que ce dossier est rapidement remont jusqu Carpentier, directeur de la DRET (ainsi se nomme lpoque la recherche militaire franaise, appele plus tard DGA, direction gnral de larmement). Ce dossier est apport l-bas par un polytechnicien, G.R. , ingnieur de larmement, que je connais que trop bien, ayant fait SUPAERO avec lui ( les polytechniciens pouvaient suivre les cours des deux dernires annes, dans cette cole, au titre dcole dapplication ). Cet ingnieur arrive dans le bureau de Carpentier et, brandissant mon mmoire, lui dclare sans ambages : - Maintenant que nous avons les ides de J-P Petit, pourquoi nous embarrasser de lui? Deux annes se sont coules depuis que jai fait la connaissance de Gilbert Payan. Cest un pur polytechnicien. Il me dit un jour : - Supposons quun jour vous parveniez faire disparatre une onde de choc devant

    une machine volante, comme la propulserez vous ? Je ralise soudain ... quil na en fait strictement rien compris tous mes travaux ! A un autre moment, je lui demande quelle est sa motivation, et il me rpond : - Ces engins violent notre espace arien et cest inadmissible ! A lpoque jidentifie cette phrase un trait dhumour. En fait elle est le reflet fidle de sa pense. Ce qui rejoint ce que je dcouvrirai par la suite dans le livre du colonel Corso (dcd en 1998) :

  • 20 Interview de Corso, en 3 parties, ralise juste avant sa mort : http://www.dailymotion.com/video/xa3it9_philip-corso-1de3_webcam Il faut un ingnieur qui connaisse la mcanique des fluides auprs dAlain Esterle, qui ny connait rien, ou qui, comme tout bon polytechnicien, ne sait finalement rien sur tout. Je me rappelle que jai connu un garon nomm Bernard Zappoli , qui a fait une thse de doctorat Marseille. Jai surtout apprci quil ait t un des rares prendre de mes nouvelles quand jtais hospitalis.

    Je recommande Esterle de le faire embaucher au CNES (o il est dailleurs toujours en poste ). Le CNES procde son embauche. Ds ce moment dmarre une opration de pillage scientifique avec limmdiate complicit de Zappoli. Ces gens ont trouv dans le rapport que je leur ai remis le schma dune exprience visant tendre, dans un gaz froid, lexprience de suppression de sillage turbulent derrire un cylindre, que Viton avait ralis avec succs dans ... sa cuisine dAubagne. Je dis Zappoli : - De toute vidence, tant donn les multiples questions que tu me poses depuis un mois, vous tes en train de monter un texte de contrat de recherche. Ne serait-il pas plus simple que je vienne passer quelques jours Toulouse pour quon boucle cela ensemble ? Sa rponse : - Oui, il sagit dun contrat de recherche, mais larme ne veut pas de toi l-dedans. - Que vient faire larme l-dedans ? - Cest comme a. Esterle te propose un statut de collaborateur extrieur. Cest a ou rien. Sinon tu seras compltement tenu lcart de ces recherches. L, je me rappelle ce que Pierre Gurin, astronome, mavait rapport un an plus tt. Il est dcd.

  • 21

    Lastronome Pierre Gurin, dcd Payan lui aurait dit, me confia-t-il un jour : - Tt ou tard Petit devra tre cart des recherches, cause du contexte... Je dis Zappoli : - Ce statut de collaborateur extrieur est compltement vide. Jai lu la lettre dEsterle. Cest se moquer du monde. Mais est-il ncessaire que tu sois complice de ce qui nest rien dautre quun pillage scientifique en rgle. - Que veux-tu que je fasse dautre ? - Tu nas qu traner un peu les pieds, je ne sais pas ..... - Dsol. La partie trop belle. Nous avons des crdits en abondance. Esterle et moi sommes alls Moscou ces jours derniers. Nous pouvons voyager, passer des contrats. Dsol. - Alors je vous abandonne et vous allez vous planter - Cest toi qui le dis. Jabandonne ces deux inconscients leur sort. Je ne sais pas lpoque que Payan est derrire toute cette histoire ( comme il le sera derrire toutes celles de ce genre, qui suivront ! ). Il aura cru jusquau bout quen constituant une quipe et en y mettant le prix, il sera possible de dvelopper mes ides ... sans moi. Je comprendrai des annes plus tard pourquoi ces gens se sont mis en tte de faire de la MHD sans moi. Sans men avertir, ils ont remont Toulouse lexprience faite par Viton, dannihilation de la vague dtrave. Trs impressionns par ce succs immdiat ils en concluent : - Ah, cest a, la MHD ! Mais cest trs simple ! Esterle demandera Zappoli sil se sent, sur la base des informations contenues dans le rapport que jai donn au CNES, de dvelopper mes ides, sans moi. Lautre lui dclare quil sen sent capable. Zappoli na jamais travaill sur les plasmas. De l merge une dmarche insense qui aboutira un chec retentissant. Bien sr, jignore aussi lpoque que Payan est derrire ce montage.

  • 22 Il reste les recherches qui sont menes dans cette cave de lobservatoire de Marseille, que je ne peux suivre que de trs loin, vu mon tat de sant, qui rend trs problmatique tout trajet Aix-Marseille. Un jour, je dcouvre que Billotte fait faire une thse dingnieur docteur son brillant tudiant tunisien. Comme il ne connait rien aux plasmas, lui non plus, cette thse est simplement absurde et voue lchec. Je lui montre pourquoi et il prend trs mal la chose. Payan continue de suivre ce projet. Devenu PDG dun groupe appel Instruments S.A. il prte Billotte des coteux matriels qui nont rien voir avec la ligne de recherche suivie. Cest ... nimporte quoi. Cest alors quun ami me dit : - Je suis pass la DRET , Paris et jai entendu dire quil se montait un projet de recherche trs important, en MHD et quun contrat allait tre pass avec son responsable ... Michel Billiotte. Je tombe des nues. Je vais Marseille. Billiotte me confirme quun projet de contrat de recherche est en cours, avec larme, et quil a prfr me tenir en dehors pour que je ne vienne pas perturber cette recherche exprimentale, quil entend mener seul. et je dis Billiotte : Tu as trois choix possibles. - Soit toi et Payan vous me mettez sur ce coup - Soit vous laissez tomber ce projet - Soit, dernire option, la pire de toute, je suis oblig de monter la DRET et de rvler que ce projet est bas sur mes ides mais que, par incomptence, tu nes pas capable de le grer. Je te donne trois mois. La description que Billiotte ma faite de lexprience quil projetait me montre quelle serait immanquablement voue lchec. Billiotte choisit de ne rien faire. Je monte Paris et je rencontre le gnral qui est en charge de ce projet, class ... secret dfense. Je lui en dcris le contenu en lui expliquant que cette exprience est absurde. Le projet capote immdiatement. Payan disparait comme un poisson qui regagne les profondeurs obscures quil affectionne. Yvon Georgelin, choqu, dcide de mettre un terme ces recherches dans la cave de lobservatoire de Marseille. Il flanque Billiotte dehors.

  • 23 Celui-ci fera soutenir une thse son tudiant tunisien et des membres de luniversit de Marseille, dont un chercheur nomm Bernard Fontaine, qui a toujours eu le nez partout me dit : - Si tu viens la soutenance de cette thse, toute la communaut scientifique de la rgion se dressera contre toi. Sil y a une qualit quil faut reconnatre Gilbert Payan, cest sa tnacit. Alors que Billiotte sest fait jecter de lobservatoire de Marseille, il dmarche auprs du Laboratoire dAstronomie Spatiale de Marseille, le LAS (qui a aujourdhui fusionn avec lobservatoire de Marseille en constituant le Laboratoire dAstrophysique de Marseille). Georges Courts, son directeur, ne semble pas insensible une proposition allchante de contrat, qui sbauche. Averti, je ferai effondrer ce projet laide dune amie, travaillant lAgence France Presse. Elle tlphone Courts en lui disant : - Pouvons-nous annoncer que votre laboratoire sengage dans une recherche scientifique lie aux OVNIS ? Terrifi, Courts abandonne aussitt cette ide. A titre anecdotique Courts a t par deux fois tmoin du phnomne ovni. Son nom est mme mentionn dans la plaquette du clbre Rapport COMETA, de mme que celui de Viton. A ct de mon appartement dAix je fais lacquisition dun minuscule local de 3 mtres sur 3 et avec laide damis, jy rapatrie le matriel qui se trouvait dans la cave de lobservatoire de Marseille. Entre temps, Ren Pellat, que le CNRS a plac comme tant

    Ren Pellat ( dcd) mon directeur scientifique, profitant de mon hospitalisation prolonge, a fait enlever le principal outil de travail dont nous disposions, le puissant et lourd lectro-aimant dveloppant 1 tesla.

  • 24 Je dmarre donc, absolument seul, des recherches dans cette chambre de bonne dAix, qui sont, techniquement, trs proches de celles que je ferai faire par Jean-Christophe Dor dans son garage de Rochefort, partir de 2008.

    Lactuel Laboratoire Lambda dUFO-science :

    un coin de son garage, o Jean-Christophe Dor effectue, depuis 2008, selon mes indications des expriences se situant en pointe, au niveau international, dans le domaine de la MHD, et qui font lobjet de communications dans de grand colloques internationaux et de publications dans des revues scientifiqus comit de lecture , de haut niveau.

    Un ingnieur, frachement issu de lcole des Arts et Mtiers, Bertrand Lebrun, prend contact avec moi et exprime son souhait de faire une thse de doctorat sous ma direction. Je lui rponds si vous cherchez des ennuis, a sera garanti. Il me rpond quil nen a cure, ne souhaitant pas faire une carrire universitaire. La description des blocages rencontrs luniversit de Marseille pour son inscription et la tenue de cette thse, qui devra finalement tre soutenue Poitiers, mriterait une mission elle toute seul. Les dtails dfient limagination. Le travail de thse de Lebrun consiste effectuer la premire simulation numrique de lannihilation dune onde de choc autour dun maquette immerge dans un gaz, en loccurrence une rafale gazeuse chaude dargon, dlivre par une soufflerie choc, quon appelle tube choc, technique que je matrisais lInstitut de Mcanique des Fluides de Marseille.

  • 25

    La soufflerie onde de choc TC8, construite par lauteur

    Lopposition locale est extrmement vive et les trois directeurs, des trois labos de mcanique des fluides de la rgion menacent de dmissionner en bloc si on le contraint daccepter un tel sujet de thse. Par le on il faut entendre la direction gnral du CNRS. Nouvelle tentative, dans le cadre du CNRS, cette fois. En effet, au fur et mesure que nos travaux thoriques progressent, je rencontre Aix Papon, directeur gnral du CNRS. Un brave type, lors dune garden party donne dans une proprit superbe, acquise par le CNRS, le pavillon de lEnfant. Je lui conte les difficults que jai rencontres et que je continue de rencontrer. Il soupire et hausse les paules. Je tente alors un fantastique coup de bluff en lui montrant les photos de cette chambre de bonne-labo et en lui disant : - Paris Match propose de minterviewer la semaine prochaine. Si vous ne faites rien,

    je leur ferais visiter les lieux et ils se rendront compte de ltat de la MHD franaise. Le rsultat est immdiat. Il me convoque Paris avec Pellat, dont on se souviendra quil est membre du Conseil scientifique du service du CNES, le GEPAN. Papon : - Les ides de Petit tiennent-elles debout ?

  • 26 Pellat, la diffrence de nombre dautres, dj cits, est un fin spcialiste des plasmas. Il interviendra par la suite, de manire dterminante, pour promouvoir le projet ITER et accdera au poste dAdministrateur Gnral du CEA, de Haut Commissaire lEnergie Atomique avant de dcder dans un accident, d une hydrocution, la suite dune baignade en Bretagne, dans une eau un peu trop froide. Pellat rpond par laffirmative. Cette rencontre est extrmement brve. Papon : - Bon, donnons suite. En sortant du bureau de Papon, je questionne Pellat en voquant le comportement singulier des gens que le CNES a plac au GEPAN. Il me rpond : - Crois-tu que si on avait voulu traiter ce problme srieusement, on aurait pris des cons pareils ? Papon confie Michel Combarnous, directeur du dpartement Sciences Physiques pour lingnieur, le plus important du CNRS, le soin de monter un projet. Celui-ci se rend en Union Sovitique et questionne les Russes mon propos. Je suis connu, l-bas, cause de travaux mens avec succs, en 1966 sur lannihilation de linstabilit de Vlikhov. Le CNRS accorde alors une bourse Lebrun et Combarnous sactive pour le montage dun projet de recherche. Combarnous : - Le seul labo de France o je ne me sois pas fait jeter avec vos ides la con est un labo situ Rouen. Prenez contact. (authentique)- Le contact est tabli. Lebrun et moi arrivons placer une communication dans un grand colloque international de MHD qui se tient au Japon, Tsukuba, mais o je ne pourrai me rendre, faute dargent. Mme chose, plus tard, pour un autre colloque international se situant Pkin. Une publication est aussi place dans The European Journal of Mechanics, une revue europenne, dirige par le futur secrtaire gnral de lAcadmie des Sciences de Paris, lacadmicien Paul Germain. L aussi, le placement de ce papier ne se fait pas sans mal et le rcit de ce nime combat mriterait une mission lui seul. Les Russes, dont Vlikhov lui-mme, devenu vice-prsident de lAcadmie des Sciences dURSS, doivent intervenir !

  • 27

    Evgueni Velikhov

    dcouvreur de linstabilit plasma qui porte son nom Deux annes supplmentaires se sont coules. Il semble que nous soyons prs du but. Mais des lections changement alors le Prsident de la Rpublique et, comme cela se fait en France, les responsables de toutes les administrations. Papon et Combarnous sautent. Papon est remplac par un certain Feneuille la tte du CNRS. Cest un ancien dirigeant aux ciments Lafarge. Un certain Charpentier remplace Combarnous. Tous mes appuis disparaissent. Un maitre assistant, Claude Thnard, est charg Rouen dtre mon relais scientifique. Un jour il me tlphone : - Pour le contrat de recherche avec le Ministre de la Recherche, il y a un problme. Larme ne veut pas que tu figures dessus. - Mais que vient faire larme dans ce projet de recherche fondamental ? - Je ny peux rien. Cest Payan qui ma transmis a. - Payan, il est l-dedans !? - Oui, cest lui qui a repris toute laffaire en main, depuis que Combarnous a t vir. Ou tu acceptes de ne pas figurer sur le contrat, ou, cest aussi simple, il ny aura pas de contrat du tout. Rebelote ... Le contrat est rdig. En en prenant connaissance un certain Trinit, responsable financier du laboratoire, le CORIA, a une phrase que je noublierai jamais. Je ne figure pas sur ce contrat. Valentin, le directeur, lui demande son avis, et lautre rpond : - Oh... rien. Le bateau coule normalement.

  • 28 Dans ce document, absolument rien nest prvu pour les Aixois , ni frais de missions, ni salaire pour mon collaborateur, Bertrand Lebrun. Le pauvre Claude Thnard ny est pour rien. Je dcide alors de formuler une demande minimale : rien pour moi et une bourse DRET, dlivre par larme, de 1200 euros par mois, pour mon assistant, en indiquant que si cette demande nest pas suivie deffet, je quitterai le navire. Thnard transmet. Une runion de la dernire chance a lieu Rouen. Prsent, les rouennais, six militaires, Bernard Fontaine, pour le CNRS et ... linvitable Gilbert Payan. Thnard et moi y allons de nos exposs. Un ingnieur militaire prsent, conclut : - Bon, il faut tre clair. Si les moyens de recherches sont ici, Rouen, la tte, elle, est Aix. Je pense que ce projet est intressant et pourrait terme dboucher sur un projet de missile de croisire hypersonique (...). Donc notre conclusion est :

    Soit une bourse pour Lebrun et une rallonge de crdits pour Rouen, soit rien. Rponse dans un mois

    Le naufrage dfinitif de la MHD franaise La rponse officielle ne viendra jamais. Elle sera transmise officiellement par Bernard Fontaine, chercheur au CNRS : - Dans le train qui nous ramenait Paris, tous taient trs enthousiastes pour ce projet et ils ont rendu un rapport positif. Lebrun aurait alors d bnficier de cette bourse. Mais la dcision a t annule en Haut lieu. - En Haut lieu jusquo ? - Par le directeur scientifique de la DRET, un type de Normale Sup. Mais on parle aussi dune intervention de Hernu, Ministre des armes... Le Ministre des Armes, pour annuler loctroi dune bourse de 1200 euros par mois ! Fontaine ajoute : - Cest comme a. Et dis toi que Lebrun trouvera porte close dans tous les laboratoires franais. Il devra partir travailler dans le priv. Javertis Lebrun : - Le bateau coule. Aux postes dabandon. Tu dois finir la rdaction de ta seconde thse, celle qui suivait son 3 cycle, soutenu 1 an plus tt. Jenvoie galement ma lettre de dmission Thenard, qui convoque le groupe charg de piloter cette exprience, dont fait partie Gilbert Payan. Il me communique le compte

  • 29 rendu de ce rapport, que jai publi dans louvrage Enqute sur les OVNI , Albin Michel. Bernard Fontaine faisait aussi partie de ce comit. De manire mensongre, Fontaine dira que mon abandon est fond sur des raisons de sant. Payan dcrte que a nest pas parce que je me suis retir quil faut abandonner. Hlas, priv de mes conseils, le pauvre Thnard accumule les erreurs. Ses tuyres MHD, en particulier, mal conues, explosent les unes aprs les autres. Tout cela jusqu consommation de lchec complet du projet, avec lpuisement des crdits. Payan, une fois de plus, disparat dans dobscures profondeurs. Mais cette fois lArme se fche et le colle en retraite anticipe. A ce moment l je reois mon domicile la visite dun ingnieur militaire, Henri Bondar. Celui-ci me remet en main propre le rapport rdig par Zappoli, concernant Les recherches qui avaient t entreprises Toulouse. Ce rapport est un constat dchec sur toute la ligne, et l encore la description de cette histoire lamentable mriterait un mission elle toute seule. Bondar mapporte cette copie en 1984. Zappoli, confront des difficults pour lesquelles, du fait de son incomptence, il nentrevoit aucune solution, est dans une impasse complte. Larme envoie alors Toulouse un jeune ingnieur militaire, Henri Bondar qui a, lui, de solides connaissances en matire de plasmas, acquise en autodidacte. Il na pas trente ans. Henri Bondar, ayant bris lomert, sera bris. La fin du GEPAN. Sur place, trs vite, Bondar est rvolt par le climat de pillage scientifique qui se trouve derrire toute cette histoire et, ayant le rapport de Zappoli en main, dcide de me le remettre en main propre. Des moyens dessai coteux ont t mis en place par ce garon, incomptent dans ce domaine.

  • 30

    En envoyant dans la tuyre de 10 cm par 10 cm de section constante, des micro-ondes en 3 gigahertz, comme je lavais recommand, pour ioniser lair, il sy prend mal et cest lchec. Tout se trouve dcrit, noir sur blanc, dans ce rapport. Je suis scandalis par un tel gchis, car si javais t sur place jaurais remis cette recherche debout en deux jours. Je dcide de publier des extraits de ce rapport dans une revue ufologique OVNI-prsence, tenue par un garon de nationalit Grecque, Peri Petrakis. Celui-ci titre :

  • 31

    La plaquette dite par Peri Petrakis, 1984 Sa diffusion, mme limite la sphre ufologique, amorce un dbut de scandale. Ayant la bride sur le coup, et en tant que directeur de dpartement, Esterle a gr seul ce contrat. Son statut le lui permettait. Ambitieux, il a cru toucher du doigt laffaire de sa vie. Curien dpche Ren Pellat Toulouse, qui passe une heure avec Esterle, dans le bureau de celui-ci. Cet pisode est cit dans le livre que publiera plus tard Vlasco, qui voit son patron dmissionner et le GEPAN disparatre, pour tre remplace par le SEPRA.

  • 32

    En tentant de crer un environnement ionis autour de la maquette en tentant dinjecter des micro-ondes en 3 Ghz, latralement, travers une fentre en tflon, dispose la paroi, Zappoli commet une erreur majeure. Lair ionis soppose la pntration de ces ondes, ionisantes. Au lieu denvironner la maquette cylindrique, cette ionisation est confine une couche de quelques millimtres, au contact de la fentre en tflon (transparente pour ces ondes). Dconcert et incomptent, Zappoli suggre alors quon utilise un rayonnement ionisant de nature nuclaire. Mais larme arrte les frais et tous les frais engags sont perdus, pour un rsultat nul. Si javais t au coeur de ces recherches, jaurais rtabli la situation en quelques jours. La solution tait de faire arriver les micro-ondes par le corps dune maquette cylindrique creuse, en tflon. A lintrieur, des pailles de fer auraient jou le rle de diffuseurs. Ainsi la maquette aurait cr une couche ionise tout autour delle-mme, de manire optimale. Avant dentreprendre cette campagne de recherche, Zappoli avait pris conseil du professeur Thourel, directeur du DERMO de Toulouse (dpartement dtudes et recherches sur les micro-ondes). A la question est-ce que le 3 Ghz ionise lair ? Thourel avait rpondu Je pense bien. Nous avions fait des essais en altitude et obtenu une boule de plasma de 30 cm . Zappoli tait donc parti sur cette simple phrase. Quand lchec avait t patent, il tait retourn voir Thourel, qui lui avait dit ah oui, excusez-moi, je me souviens. Il sagissait en fait dune couche de plasma entourant un radme, et ctait cette coupole qui faisait 30 cm de diamtre . Limage ci-aprs, extraite du rapport Zappoli, montre le montage utilis. On voit, dans la section carre de la veine, de 10 cm par 10 cm la maquette cylindrique qui la traverse, de mme que larrive, coude, du guide donde (de 10 cm par 10 cm ! ) amenant les micro-ondes. Visibles galement, les deux gros solnodes amenant les micro-ondes. Limage complmentaire montre les racks de commande de lexprience. Il ne sagit pas dune manip de table mais dun dispositif coteux, install dans un laboratoire de Toulouse, le CERT (Centre dEtudes et de Recherches Techniques) travaillant pour larme.

  • 33

    Extrait de louvrage de Jean-Jacques Vlasco (crit par Nicola Montigiani) : Un jour, un physicien de renom, qui deviendra prsident du CNES, s'enferme avec Esterle dans son bureau. Lorsque Alain me demande de le rejoindre, aprs cet entretien, je le trouve livide. Sans ambages, il m'explique que son auguste visiteur

  • 34 lui tout simplement "fortement conseill" pour la "poursuite de sa carrire", d'en finir avec le GEPAN. Il n'a pas le choix. Aprs Claude Poher, ce sont Esterle et Zappoli qui disparaissent dans des placards et sont pris de ne plus faire parler deux. Avant, Esterle pouvait donner des interviews dans de grands mdias, comme lExpress. Le GEPAN disparat, se dmatrialise littralement. Le service perd son autonomie, son statut de dpartement et est remplac par le SEPRA, baptise pompeusement Service dExpertise des Phnomnes de Rentres Atmosphrique. Velasco, simple technicien en optique, en devient le responsable, soigneusement tenu par Gruault, secrtaire gnral du CNES.

    Jean-Jacques Vlasco La premire sorte en public de Vlasco a lieu dans lmission Droit de rponse . de Michel Polac (qui sarrangera pour que mon temps de parole soir limit quelques minutes, en fin dmission). A la fin de lmission de cette mission de 2 heures , forte audience, Vlasco scrira : - Jai russi ne pas le dire ! ... jai russi ne pas le dire ! .... Dire quoi ? Mais le mot ovni, que le CNES sefforcera de remplacer par lacronyme PAN (phnomne arospatial non-identifi). Christian Perrin de Brichambaut, polytechnicien, haut fonctionnaire la mto Nationale (aujourdhui dcd) finit par comprendre le jeu jou par le CNES. En tant que membre du Conseil Scientifique du GEPAN il demande Curien, en crivant deux lettres successives, la tenue dune runion de clture.

  • 35

    Lhonnte Christian Perrin de Brichambaut (dcd) Ces courriers restent sans rponse. Jen publierai le contenu dans Enqute sur les ovni, mon premier ouvrage sur le sujet. Command par lditeur Robert Laffont, louvrage sortira finalement chez Albin Michel. Bien quayant pay une avance ditorial, Laffont se refusera de publier un livre aussi charg. Entre temps lArme soccupe du cas Henri Bondar. Elle laminera compltement ce garon, en en faisant une ruine humaine. Cest le comportement dune maffia, vis vis dun de ses membres qui a bris la loi du silence, lOmerta. Pour que Lebrun puisse rdiger sa thse, il faut de largent, pour quil puisse vivre. Je lance un appel dans la revue Actuel grce mon ami Patrice Van Eersel, qui y travaille.

    Gilbert Payan, encore .... Un industriel de la rgion parisienne, qui dirige une important socit dusinage, SOMETAL ( a nest pas son vrai nom ) rpond ma demande et offre de payer Lebrun. Nous recevons deux billets davion et la voiture de la socit vient nous rceptionner laroport. Sance tenante Dubosquet ( ce nest pas non plus son vrai nom ) signe, sur ma demande, un premier chque de 1200 euros. Les autres suivront, pendant les 12 mois suivants. Lebrun rdige alors sa seconde thse. Nouvelles difficults pour le lieu de soutenance. Luniversit de Marseille refuse une nouvelle fois. Ca sera Poitiers, grce mon ami Poirier, directeur du conseil doctoral de luniversit de cette ville . Nouvelle anecdote. Quand je mets la premire fois les pieds dans cette socit, situe la frontire sud de Paris, je remarque quon y usine des .. tourelles de char. La soldatesque nest donc pas bien loin. Au bout de six mois, lors dune nouvelle visite, je suis reu par ladjoint du directeur, qui me dit : - Ah, hier nous avions la visite dun homme qui vous tient en haute estime : Gilbert Payan.

  • 36 Rebelote !! Vous avez compris. Larme finance en sous main cette aide si dsintresse. Aprs la soutenance de sa thse Dubosquet mannonce quil a trouv une solution pour que les recherches puissent se poursuivre. Son groupe vient de se rendre acqureur dune socit sise Auch, dans le Sud-Ouest. Il propose alors dembaucher Lebrun en tant que directeur du bureau dtude. Sous cette couverture, il pourra a mi-temps organiser des recherches en MHD et la socit lui fournira toute laide ncessaire. Mais Lebrun na pas lme dun chercheur. Il prfre tenter sa chance Paris en exploitant un savoir faire lpoque tout neuf : lart de construire des simulations numrique dans des fluides, laide dordinateurs. Il fonde sa propre socit. Le domaine est alors pratiquement neuf. Ses comptences intressent beaucoup les motoristes et il se montre capable de calculer le comportement d'un gaz de combustion dans un cylindre. Sa socit se dveloppera rapidement et il aura une douzaine demploys, ingnieurs et techniciens. Payan est trs ennuy. Aprs le projet Toulouse, le projet Rouen sest son tour effondr. Lebrun partant Paris, les militaires nont plus rien se mettre sous la botte. La MHD franaise nexiste plus et sa tte se tourne alors vers la ... cosmologie, domaine dun intrt stratgique non vident. La soldatesque rclame ma tte, me veut pieds et poings lis. Je comprends vite le danger et en une anne, sur la base dinformations, que nous qualifierons dexotiques, je cre au milieu de ces annes quatre vingt le premier modle cosmologique vitesse de la lumire variable. Le vent du boulet Un jour Georgelin, devenu ancien directeur de lobservatoire de Marseille, mon laboratoire daffectation au CNRS me dit : - Fais attention, Lequeux (devenu le nouveau directeur) te prpare un mauvais coup.

    James Lequeux, astrophysicien

  • 37 Mes travaux ayant abouti, je suis sur le point de russir les publier dans une grande revue referees ( des experts qui slectionnent les articles scientifiquement solides) : Physical Review Letters A. Je suis en contact avec celle-ci et les choses semblent bien se prsenter, aprs de longs mois dchanges. Je dcide de tenter de djouer la manuvre de Lequeux avant que celle-ci ne soit lance. En effet, pendant les trois ou quatre annes consacres la MHD, je nai rien publi en matire dastrophysique. Javais, au dbut de ce programme questionn Combarnous : - Est-ce que a pose un problme pour le CNRS que je moccupe de MHD en restant

    affect lobservatoire de Marseille ? - Pas le moins du monde ! Mais javais fait lerreur de ne pas lui demander lpoque un mot crit le prcisant. L, il est clair que lattaque va tre lance. Combarnous, hors jeu, ne peut plus mtre dune aide quelconque. La solution me semble tre de demander audience Lequeux et de lui prsenter mon travail, au tableau noir, dans son bureau. Je fais mon expos. Il faut garder une chose en tte. Depuis la naissance de lastrophysique et de la cosmologie, la France na jamais rien produit dans ce domaine. Depuis le dbut du sicle lastrophysique est anglaise, amricaine, la cosmologie allemande ou anglo-saxonne. Il faut citer les noms de lAnglais Eddington, de nombreux Amricains, comme Fowler, Hubble, Baade, Sandage, Wheeler, Bondi, de lIndien Chandrasekhar. Ajoutons lautrichien Einstein, etc. Mais en France cest le dsert. Aprs la guerre, la production dun livre par Schatzman et Pecker leur vaudra une place lacadmie des sciences et une chaire en facult, mais peu imaginent que ceux-ci puissent figurer dans lavenir en tant que grandes figures de la discipline. Ce sont surtout, comme ceux qui se font connatre actuellement, des vulgarisateurs, auteurs de nombreux ouvrages destins au grand public. Cest donc avec un regard narquois que Lequeux me regarde aligner des quations. Il ny croit pas une seconde et adresse au CNRS la lettre demande : - Les travaux de M. Jean-Pierre Petit nintressent en rien lobservatoire de Marseille. La Direction Gnrale du CNRS reoit cette missivle et dispose alors de son feu vert. Je reois un lettre de Charpentier, successeur de Combarnous, disant : - Je mets fin votre affectation lobservatoire de Marseille. Vous serez dsormais gr comme chercheur isol. Que voil le dbut de gros, gros ennuis ! Mais dans les semaines qui suivent, deux miens articles sont accepts par cette prestigieuse revue. Jobtiens ma rintgration, deux semaines aprs mon exclusion, aprs avoir senti le vent du boulet.

  • 38 Le biologiste Michel Bounias, victime suivante. Revenons la saga ovni. Juste avant son dpart du GEPAN, Alain Esterle avait publi une dernire note. Le GEPAN Avait publi une srie de notes, sans grand intrt scientifique jusque l. Mais la note n16 fait tat de lanalyse faite par un biologiste du CNRS, Michel Bounias, en poste lInstitut National dAgronomie dAvignon (INRA). Celui-ci a fait des analyses et des dosages des pigments de luzerne situes proximit immdiate dun lieu dsign par un tmoin comme un atterrissage dun ovni de 2 mtres de diamtre.

    Michel Bounias, dcd en 2003 Le dosage prcis rvle une importante altration des pigments, allant jusqu 80 %, parfaitement corrle avec la distance. A lpoque, Aim Michel, un des premiers avoir publi un livre sur les ovnis (Lueur sur les soucoupes volantes, 1954, prfac par son ami Jean Cocteau) avait dit : - Ce travail reprsente la premire base tangible dune tude rellement scientifique

    sur le phnomne ovni. Cette publication, de la main dun directeur de recherche, suscite des remous. En dpit des conseils, Bounias maintient ses dires, rpond aux sollicitations de la presse et des grands mdias. Il sera massacr, comme Henri Bondar. Posment, avec mthode. Au fil des annes on le dpouillera de son personnel, de son matriel, de ses locaux, et finira reclus dans un bureau de luniversit dAvignon. Dprim, il dcdera dun cancer bien avant davoir atteint lge de partir la retraite. Agravant son cas, Bounias a t un des premiers dnoncer laction mortifre des vendeurs dinsecticides, en prvoyant que ceci dcimerait les populations dabeilles. A lpoque, nul ne lcoute, mais cela suffit dresser les producteurs dinsecticides contre lui. Au point de vue black out, les pouvoirs politique et militaire bnficient dune aide, bnvole, mais extrmement puissante et active de la part de la communaut scientifique dans son ensemble. Ceux qui violent la rgle, comme moi, constituent une

  • 39 raret, lexception qui confirme la rgle. A moins que ces scientifiques ne soient, quand ils sexpriment visage dcouvert, que des types trs moyens, qui trouvent l un moyen de faire parler deux, au moment o leur carrire a atteint son plafond (par exemple en tant que professeurs duniversit). Ceux-l publient leurs travaux dans des revues dufologie . Je suis le seul publier dans le terrain science , au lieu de rester dans les vestiaires.

    Le salut dans le maquis Aprs la thse de Lebrun, jai compris quil me faudrait dsormais voluer sans crdits, sans matriels, en me dfendant uniquement avec une feuille de papier et un crayon. Au passage jai chang plusieurs fois de domaines, ce qui se voit dans la grande varit des sujets abords dans mon site http://www.savoir-sans-frontieres.com o 480 albums des Aventures dAnselme Lanturlu sont proposs en tlchargeable gratuit, en 36 langues, grce aux dons de mes lecteurs (70.000 euros au moment o jcris ces lignes). . Le public aurait tendance penser que le cover up maintenu sur le sujet ovni dcoule dune politique concerte. Cest vrai aux Etats Unis. Mais en France, derrire la faade que fut le GEPAN, puis le SEPRA, et quest aujourdhui le GEIPAN, il ny a strictement rien. Ce sont la limite des ... boites aux lettres. Dans une rcente interview je journaliste dinvestigation Stphane Alix est de cet avis. Il est intressant de reprendre son argumentation : - Le sujet OVNI est prsent. Il sest inscrit dans le panorama, mais les gens ne savent quen faire. Au dbut de la manifestation du phnomne la question sest pose de savoir sil mettait en danger la scurit nationale, dans tous les pays. La rponse ayant t ngative, on finit par oublier sa prsence. Un jour jai appris que Sarkozy avait dit en tant que Prsident de la Rpublique, je dois prendre une dcision importante toutes les quinze minutes . Imaginez donc quune note parvienne au Prsident, concernant le dossier OVNI. Comment pourrait-il ragir ? Que faire ? Y a-t-il urgence ? Non. Alors passons des questions plus brlantes . Le GEIPAN constitue aussi un exutoire, un alibi. Cest un service qui permet aux journalistes, aux intellectuels, aux scientifiques, aux politiques de rpondre qui les interroge : - Mais il y a un service, en France, au sein du CNES, qui soccupe de cela ! Lanecdote que je vais voquer maintenant suffira vous dmontrer le caractre compltement bidon du service du CNES, par le pass et aujourdhui encore. Le 5 novembre 1990 un trange phnomne lumineux est suivi, dans le ciel nocturne, par des milliers de tmoins. Des lumires parcourent le ciel, du Sud Ouest de la France au nord, hauteur de Strasbourg. Lanimateur Dechavanne lui consacre aussitt une mission Ciel mon mardi!

  • 40 Je suis invit y participer, de mme que Ren Pellat et le reprsentant du service de communication du CNES. Velasco nest pas prsent. Les deux-l sont venus avec des attach cases, quils serrent sur leurs genoux, contenant des documents. En fait, ils se sont dit : - J.P.PETIT va sauter sur cette affaire et prtendre quil y a l la preuve de la manifestation, de la ralit du phnomne ovni et, en produisant les documents que nous dtenons, nous le confondrons et nous pourrons le discrditer auprs dun large public. Ils en sont pour leurs frais. Sur le plateau, je prends la parole le premier en disant - Je suis heureux de voir que cette mission a permis de runir des personnalits de choix. Ainsi, le dbat sera de bon niveau. Mais avant que nous commencions dbattre je voudrais quon passe trs vite sur lvnement qui a, les jours prcdents, dfray la chronique et fait la une des journaux. Ces lueurs, qui ont ray le ciel de France, cette nuit du 5 novembre, correspondent la rentre du troisime tage dune fuse russe. Ainsi, ne perdons pas de temps sur un vnement qui na aucun rapport avec le phnomne ovni. Les mchoires de Pellat et du responsable de la communication du CNES se dcrochent. Ils pensent aussitt : - Mais comment a-t-il pu tre prvenu ? Jai dit que Jacques Vlasco avait t bombard, au CNES, responsable dun service ddi lexpertise des phnomnes de rentres atmosphrique. Derrire ce simple sigle : Vlasco et une secrtaire. Mais la presse se tourne vers lui, linterviewe. Il annonce que son service sest vu communiquer par la NASA les coordonnes de trois points de passage de ces dbris, ce qui lui a permis de reconstituer la trajectoire. Et il donne la presse une carte de la France sur laquelle il a inscrit cette trajectoire, allant du sud-ouest au nord est.

  • 41

    Le SEPRA : un service fantche Des annes plus tard, en 1997, un obscure ufologue, chmeur, rmi-ste, Robert Alessandri, dispose dun PC et tlcharge un logiciel dorbitographie.

    Robert Alessandri Il entre les donnes NASA correspondant la rentre de la fuse russe du 5 novembre 1990 et le logiciel lui fournit aussitt la trajectoire. Il constate alors que celle-ci, la hauteur du sud ouest de la France, diffre de celle donne par Vlasco de ... 200 km. Dans cette rgion, au passage, des tmoins avaient t surpris par la courbe fournie par le directeur du Service dExpertise des Phnomnes de Rentres Atmosphriques. Par exemple, ceux qui avaient observ le phnomne dun point se situant sur, ou trs prs de cette courbe, lavaient aperu sous un angle de 45. Inversement, dautres, qui avaient vu passer les lueurs au znith, laplomb de leur tte, staient trouvs en des points situs 100 ou 200 km de la courbe indique par le responsable du SEPRA. Vlasco stait donc tromp, non pas en maniant un logiciel dorbitographie, mais en effectuant la dtermination de cette trajectoire laide dune mappemonde et dune ficelle ! Alessandri, sortant le second numro dune revue ufologique tirage confidentiel, titre : - Quand le CNES engage des fumistes Vlasco porte aussitt plainte contre lui pour diffamation. Alessandri, pauvre hre, reoit alors la visite dun huissier qui lui annonce quune plainte a t dpose contre lui, au TGI, au Tribunal de Grande Instance. Il se rend au tribunal o on lui dit quil doit se constituer, cest dire prendre un avocat. Mais il nen a pas les moyens. Pour ceux qui ont dj eu maille partir avec la justice, on doit savoir quau TGI il nest pas permis aux parties de sexprimer elles-mmes. Elles ne peuvent le faire que par lintermdiaire dun avocat. Soit leurd moyens le leur permettent et elles doivent rtribuer un avocat de leurs deniers. Soit leurs moyens financiers ne le permettent pas

  • 42 et ils bnficient alors dune aide juridictionnelle cest dire de lassistance dun avocat commis doffice, qui sera rtribu par lEtat. Mais Alessandri, considr comme directeur dun journal se voit rpondre quil ny a pas droit. Ne mesurant pas le gupier o il a atterri, il retourne chez lui. Toujours dans ce cadre du TGI, les dates des audiences et les arrts de la cour ne peuvent tre communiqus quaux avocats, pas aux individus concerns. Vlasco fait saisir le peu dargent quAlessandri a sur son compte en banque. Se rendant au Palais pour en comprendre la raison il entend : - Votre procs a eu lieu le ..... et vous avez t condamn 2000 euros de dommages

    et intrts au profit de M. Jean-Jacques Vlasco, plaignant. Mis au courant, je contacte ce garon. Nous lui expliquons, avec un ami juriste que ce quil a faire est de se dclarer coupable en demandant la justice de commuer sa peine en un versement du franc symbolique et en promettant que dans un futur numro de sa revue il prsentera ses plus plates excuses au responsable du SEPRA, pour le prjudice professionnel et humain subi. Mais nous nous empressons dajouter que quand cette plainte aura t commue, ce qui parat probable vu quelle frappe un homme sans ressources, il lui sera alors possible dcrire : - Il est vrai que jai caus du tort M. Vlasco en le qualifiant de fumiste. Je lui prsente mes plus plates excuses pour ce qualificatif insultant. Ceci tant, lanalyse quil a publie, concernant lvnement du 5 novembre 1990 est une complte fumisterie. Mais Alessandri ne suit pas ce conseil et fait appel. En, dpit du soutien de lacadmicien Jean-Claude Pecker, son amende sera confirme en appel et porte 5000 euros ! Velasco avait dj fait saisir le compte bancaire dAlessandri. Nul doute que sil avait t propritaire de son logement, Vlasco laurait fait aussitt mettre en vente pour se payer sur celle-ci. Mais fort heureusement, Alessandri habite dans un local marseillais, une simple chambre, proprit de son pre. Je lance alors une collecte, via mon site, que jintitule OVNITHON, et pour lancer cette affaire jy vais moi-mme de 1000 euros, qui atterriront ainsi dans la poche de Vlasco. Mes lecteurs suivent et en une semaine largent est collect et adress au greffe. Vlasco, furieux, publiera une interview dans la revue ljdu (le journal de lufologie). Il stigmatise le dnomination, juge par lui scandaleuse dOVNITHON. http://www.lejdu.com/archives/2004/aout/jjv-interview/index.htm (ce site nest plus aujourdhui maintenu)

  • 43 Comme ce site a aujourdhui disparu, jai reproduit le contenu intgral de cette interview, que javais conserve, en annexe, dans mon site. Comme Vlasco se montre trs agressif dans ces propos, je propose Didier de Plaige de linviter, en mme temps que moi, sur sa radio Ici et Maintenant, pour que chacun puisse sexprimer sur les points sur lesquels nos avis diffrent. Je ne lui demande pas de prendre parti. De Plaige se dgonfle. Ctait prvoir avec un tel personnage. Les auditeurs ne mentendront plus jamais sur ses ondes. Ce diffrent nest pas la partie importante de cette affaire. Ce qui est important, cest la dcision qui est ultrieurement, et discrtement prise par le CNES, qui change la dnomination du SEPRA, tout en gardant son acronyme. Ce service devient Service dExpertise des Phnomnes Rares Atmosphriques. Et non Service dExpertise des Phnomnes Atmosphriques Rares ce qui donnerait lacronyme SEPAR. Ce geste montre que le service mis en place par le CNES tait compltement bidon, comme lont t le GEPAN, et comme lest aujourdhui le GEIPAN, avec son comit de pilotage . Les citoyens et contribuables doivent savoir que le pouvoir les prends, depuis 38 ans pour de complets imbciles.

    Robert Roussel, journaliste : lamin. Dernire anecdote, pas trs reluisante. Elle se rfre un journaliste aronautique nomm Robert Roussel, que javais crois sur le plateau dune lamentable mission Jy Crois, Jy Crois Pas . Celui-ci frquente le GEPAN, puis le SEPRA pendant plusieurs annes. Puis il compose le manuscrit dun livre, dont il envoie copie Vlasco pour recueillir son avis.

    Robert Roussel, dans unelamentable mission Jy crois, jy crois pas

    Celui-ci ne rpond pas. Mais peu de temps aprs, Vlasco et Jean-Claude Bourret sortent, au dition Laffont, en 1993 un ouvrage intitul OVNIS, la science avance.

  • 44

    Roussel crot y trouver de larges emprunts au manuscrit quil a envoy Vlasco et dcide de porter plainte pour plagiait. Son avocat ne lui dit pas : - Vous avez aucune preuve vous que vous ayez envoy ce manuscrit, et de plus vous ne lavez pas dpos la socit des auteurs. Donc vous tes perdant tous les coups. Le retour est extrmement violent. Bourret et Vlasco portent plainte et font condamner trs lourdement Roussel. Celui-ci me dira que son propre avocat ne sera pas prsent lors de laudience ! Des phnomnes tranges qui, dordinaire, se produisent quand une des deux parties dispose de puissants appuis dorigine maonnique. Jean-Claude Bourret est une personnalit. Cette attaque pour plagiat est donc considre comme trs dommageable. Aussi lamende qui frappe Roussel, 38.000 euros, le contraint contracter un emprunt, gag sur son bien, pour la payer. Jai eu Roussel au tlphone, qui mavait lpoque communiqu les pices relatives ce procs. Je lui ai alors dit : - Voulez-vous que je lance une collecte, via mon site ? Il dcline cette offre, moralement bris. De plus il lui a t signifi que sil bougeait le petit doigt, lArme naurait aucune difficult faire en sorte quil ne soit plus en mesure dexercer son mtier de journaliste aronautique.

  • 45 On peut tre tonn que la violence prsente dans lensemble de ce milieu ufologique, officiel ou priv. Nous reviendrons plus loin sur les mcanismes sous-jacents qui en sont la cause. De toute faon, ce quil faut retenir, ce nest pas que certains personnages impliqus aient eu des comportements trs critiquables. Le nud de cette affaire, cest le comportement du Pouvoir, qui met en place un service inconsistant, fantoche, dont il sempresse, par deux fois de modifier la dnomination, aprs que les lments dun scandale aient vu le jour. Continuons explorer cette saga ovni. Enfmage lamricaine. Aux Etats-Unis Peter Sturrock et Jacques Valle fondent le Journal for Scientific Exploration. Il faudra quun mien article, consacr aux retombes scientifiques du phnomne ovni, travers la MHD, et les arodynes MHD discodaux soit refus par cette revue pour que lAstronome Pierre Gurin (dcd), qui afficha trs tt son intrt pour le dossier, soit convaincu que Sturrock et Valle jouent en fait des rles trs actifs de dsinformateurs ( Jacques Valle, en sefforant travers de nombreux livres, de ramener le phnomne ovni dans le domaine du paranormal ).

    Peter Sturrock, (authentique) physicien des plasmas

    ` Jacques Valle et Allen Hynek en 1970

  • 46 Il serait fastidieux de citer tous les vnements qui ont parsem cette histoire. Dans ces mmes annes quatre vingt, madame Galbraith, femme de lancien ambassadeur des Etats-Unis, mandat par les Rockefeller (...) entreprend de contacter tous ceux qui, de par le monde, se sont intresss de prs ou de loin au phnomne ovni. Son but, dit-elle, est de publier un livre appelant les scientifiques sintresser au sujet. Je lui propose immdiatement de joindre larticle, qui vient dtre refus par le JSE, au titre dune annexe scientifique de son ouvrage. Mais elle dcline loffre, estimant que cette dmarche est prmature. En 1997 Peter Sturrock organise un colloque dans un centre Pocantico, appartenant la famille Rockefeller, o il convie toutes les personnalits scientifiques sintressant au sujet OVNI. Vlasco sy rend et reviendra, ravi davoir entendu Sturrock dclarer que les USA saluait la courageuse initiative franaise davoir cr un service tel le SEPRA et que la recommandation devait tre que tous les pays du monde devraient se doter dun service aussi rigoureux dans sa mthodologie et dans son approche du phnomne. Des gnraux arms de fusils sans cartouches. En 1999 un groupe, constitu en association loi de 1901, le COMETA, dont le prsident est un ancien pilote de chasse, le gnral Letty, publie une plaquette portant pour titre Les OVNI et la dfense, quoi devons-nous nous prparer ?. Cette publication, qui reprsente un des numros spciaux OVNI de VSD fait sensation. 100.000 exemplaires sont immdiatement vendus dans les maisons de la presse. Au passage, je citerai le commentaire formul par le sociologue Pierre Lagrange, aprs lecture de ce document :

    Pierre Lagrange, dnonciateur tous azimuts des thories du complot Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Rapport_COMETA

    Ce rapport passe par pertes et profits toute la rflexion rcente sur les ovnis et accorde du crdit des histoires que les ufologues amricains rangent dans le

  • 47 folklore. [] Leur modle d'extraterrestre semble tout droit surgir des annes 50, comme s'il ne s'tait rien pass depuis

    Autre prcision, au passage : Lagrange apportera un soutien mdiatique trs actif la thse officielle concernant les vnements du 11 septembre 2001, rejoignant ceux qui dnoncent la thorie du complot .

    Fin de cette parenthse, suffisamment illustrative. Ce rapport COMETA mriterait un long commentaire. Ce quil faut retenir, cest que Gilbert Payan, devenu le conseiller secret du gnral Letty , en fut linstigateur (tmoignage du rdacteur en chef de cette plaquette, le journaliste aronautique Bernard Thouanel).

    Le gnral Letty, prsident de lassociation COMETA

    Autre anecdote, en passant. A cette poque Thouanel, interview par une radio canadienne, dclarera : - Claude Poher ma dit que Jean-Pierre Petit avait fait passer un accident de deltaplane

    pour un accident du travail, pour toucher une pension.

    Questionn par mail, Poher ne niera pas, mais me rpondra sur un ton narquois cest le coup de larroseur arros . Jai du mal imaginer que Thouanel ait pu inventer cette histoire de toute pice. Autre parenthse, galement illustrative.

    Revenons ce rapport COMETA. Quand les Franais dcouvrent son contenu, o des militaires de haut rang saccordent penser que le phnomne ovni correspond des visites dextraterrestres, que cest lexplication la plus plausible, beaucoup pensent : - On essaye de nous prparer une rvlation. Cest compltement faux. Ca nest une initiative nave de militaires dont certains, pour ne pas dire tous, ont t tmoins dovni. La manchette VSD qui accompagne cette plaquette prcise que ce rapport a t remis en mains propres au Prsident de la rpublique (Jacques Chirac lpoque) et au premier ministre (Lionel Jospin). Tout cela est exact. Un juriste de mes amis dclare, la lecture du document : - On dirait les conclusions, moins les pices.

  • 48 En matire de justice, les avocats des deux parties remettent au juge leurs conclusions, assorties dun dossier contenant les pices du dossier. Dans le rapport COMETA on ne trouve rien de tangible. Seulement des opinions, formules par des gens qui comptent sur leurs titres pour assurer la crdibilit de leurs propos. On imagine alors que, lorsque ce document t remis aux politiques les plus haut placs du pays, il devait tre accompagn de pices plus confidentielles, issues par exemple des services du renseignement franais. Il nen est rien. Ces braves militaires, arms de leur seule bonne foi, sont partis lattaque avec des fusils sans cartouches. On imagine la raction de Chirac ou de Jospin. Les deux doivent avoir des contacts privs avec au moins un scientifique, mme dvaluer le contenu de ce dossier. On les imagine confiant ce rapport un ami scientifique, en lui disant : - Je nai gure le temps de me plonger dans cette prose. Lis-l pour moi, et dis moi si cela mrite quelque intrt. La rponse fournie, plus tard, sera vidente. - Mon cher Jacques (ou mon cher Lionel), ces officiers suprieurs sont sans doute de bonne foi. Mais si tu veux men croire, vite de perdre ton temps avec tout cela. Crois-moi : tout cela est dnu du moindre intrt.

    La plaquette dite par lassociation COMETA

    On trouve, effectivement, dans ce rapport, des perles, probablement issues de la plume de Payan, qui suffiraient dcourager tout physicien qui le lirait. Par exemple :

  • 49 - Personne nayant jamais vu, ou entendu fonctionner un systme de refroidissement

    dans les ovnis, il est possible que ces machines ne soient conus que pour fonctionner pendant un temps limit (...). Les rfrences, pour la MHD, se limitent la Bande Dessine que jai publi aux Editions Belin : le Mur du Silence. Les conclusions sont indigentes : renforcer le SEPRA. Cest comme si, constatant la vacuit dun institut charg de grer le dossier ovni, on suggrait de fournir des crdits ... son concierge. Au moment de la parution de ce rapport, je tente, sans succs, de contacter Letty. Je lui propose de lui fournir des cartouches pour ses fusils, de lui communiquer quelques lments de science pour lester un peu sa dmarche. Mais il ne rpondra pas. Il nempche que ce rapport est assez bien fichu au plan de lanalyse sociologique du phnomne. Cest l que je dcouvrirai lexpression dsinformation amplifiante, une technique qui permet de discrditer un sujet en lui assurant une publicit tapageuse, charriant des incongruits sur les plans scientifiques et techniques.

    Brighton : Les black programs amricains. En 2000 jai loccasion de me rendre un trange colloque, consacr la propulsion avance, organis par un technicien de luniversit anglaise de Brighton, en plein hiver. Je my rends, sur le conseil du journaliste Bernard Thouanel, qui tait cens sy rendre galement. L aussi, la question du pouvoir se pose. Au dpart, lorganisateur de cette rencontre, qui runira quelques dizaines de personnes, pouvait bnficier de laide apporte par le directeur dun centre, intgr luniversit, dont les activits se situent dans le domaine de la technologie spatiale. On sait que les universits anglo-saxonnes disposent toujours de structures dhbergement pour qui voudrait organiser un colloque, sur un thme quelconque. Mais soudain, quelques jours avant la date prvue lhomme revient sur sa dcision, et disparat dans la nature. Sa secrtaire, contacte, dclare quil nest pas joignable. Nous sommes plusieurs confirmer notre venue, en disant au technicien qui organise cette rencontre que, si ncessaire, celle-ci pourra se faire dans un salon quelconque, et que nous nous dbrouillerons pour loger dans des htels (ceux de Brighton, station balnaire anglaise, sont quasi vides cette poque). Quand aux comptes-rendus, il pouront tre faits dans diffrents sites internet. Ce colloque a donc lieu. Nous sommes logs, non dans les classiques chambres mis la disposition de congressistes dans les universits anglo-saxonnes, mais dans diffrents htels. Luniversit accorde une petite salle pour les exposs, et les congressistes peuvent avoir accs au restaurant de luniversit. Lorganisateur a maintenu la rencontre, en dpit des pressions qui ont t exerces sur lui. Ces deux journes se droulent de faon trange. Ds que jarrive, un type de mon

  • 50 ge, un Amricain travaillant pour la compagnie Carlyle (trs lies aux armements), maborde : - Vous tes Jean-Pierre Petit ? - Oui. - Jai entendu parler de vous en 1975, quand on ma donn analyser votre premire

    note lAcadmie sur les arodynes MHD. Je reste pantois. Aprs quelques minutes de discussion je dis cet homme (qui travaille pour la socit Carlyle, spcialise dans les armements ) : - Vous mavez lair bien cal en matire de MHD, alors que cette branche de la technique et de la science a t abandonne la fin des annes soixante. - Jai mis au point la torpille MHD amricaine. - Comment fonctionne-t-elle ? - Mais, comme vous lavez dcrite dans votre album, paru en 1983, le Mur du Silence. Cest dire il y a 17 annes, au moment de cette rencontre. - Je me suis toujours demand quelle vitesse on pourrait atteindre avec cet acclrateur parital. Cinq cent kilomtres lheure, sous leau ? - Oh, beaucoup plus, mon cher ! - Combien ? - Eh bien, quand nous avons dvelopp le premier modle, au dbut des annes quatre-vingt, la vitesse atteinte tait de 2000 kilomtres lheure. Sous leau, ( o, au passage, la vitesse du son est de 4500 km/s ) Officiellement, la MHD avait t abandonne dans le monde la fin des annes soixante, aprs lchec total du dveloppement de gnrateurs MHD, offrant a priori des rendements pouvant aller jusqu 60 % . Mais le but ne put jamais tre atteint, et les nombreux laboratoires ( USA, URSS, France ; Angleterre, Pologne, Italie, Allemagne, etc ), qui employaient des milliers de personnes, dans une dizaine de pays, fermrent leurs portes les uns aprs les autres. Il restait les applications militaires. Les ingnieurs, dans ce domaine, se fichent perdument du rendement. En parlant avec ce type je dcouvre tout un pan que jignorais jusque l. Russes et Amricains ont commenc par dvelopper, ds le dbut des annes soixante-dix, des torpilles propulses par moteurs-fuse. Au moment o jcris ces lignes, treize ans plus tard, ces choses commencent tre connues. La torpille poudre russe Shqval et visible dans des ... muses. Invente en URSS dans les annes soixante-dix, elle est construite sous licence par les Chinois, qui les revendent un peu partout, en particulier aux Iraniens, qui en possdent.

  • 51 Quand on veut dplacer un objet dans leau, grande vitesse, le problme, cest la trane de frottement. Dans la Shqval, la coque mtallique de la torpille est isole du flux liquide par une paisse couche de vapeur. Comment celle-ci est-elle produite ? Par injection de gaz chaud la partie avant. Du gaz produit par une seconde fuse poudre, beaucoup plus petite. Ce gaz, mergeant 2500 vaporise leau de mer incidente. La couche de vapeur, autour de la Shqval, atteint 50 cm