Où en Est-On?

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Où en Est-On? Author(s): Henri Grégoire Source: Slavonic and East European Review. American Series, Vol. 3, No. 1 (May, 1944), pp. 65- 70 Published by: Stable URL: http://www.jstor.org/stable/3020223 . Accessed: 14/06/2014 14:45 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Association for Slavic, East European, and Eurasian Studies is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Slavonic and East European Review. American Series. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.2.32.121 on Sat, 14 Jun 2014 14:45:05 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Où en Est-On?Author(s): Henri GrégoireSource: Slavonic and East European Review. American Series, Vol. 3, No. 1 (May, 1944), pp. 65-70Published by:Stable URL: http://www.jstor.org/stable/3020223 .

Accessed: 14/06/2014 14:45

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OU EN EST-ON? PAR HENRI GREGOIRE

LA FIN DE LA GUERRE DE TRENTE ANS: CERTITUDES MILITAIRES

L'AUTEUR responsable de la presente chronique se rappelle avec enthousiasme, mais non sans confusion, le jour de novembre 1918 oui, dans le dernier fascicule d'une revue clandestine, il resumait fievreuse- ment les evenements d'un Mois apocalyptique. Il s'excusait alors de la pauvrete d'un historique improvise, balbutiant, lacuneux, bref, tout a fait indigne du formidable spectacle qu'il avait la charge de commenter. Les memes emotions, une gene pareille, le chroniqueur belge de Renaissance les eprouve, a vingt-cinq ans de distance, a la veille, derechef, d'une victoire qui est tres certaine et d'une paix qui l'est beaucoup moins.....

A l'heure actuelle nous entrons dans cette annee 1944 qui restera memorable comme la derniere de ce que nous avons appele, et de ce que l'histoire universelle appellera la Guerre de Trente Ans du vingt- ieme siecle (1914-1944). Par ses causes, en partie ideologiques, qui lui donnent parfois l'apparence d'une guerre de religion, par ses periodes successives (bohemienne, polonaise, scandinave, francaise) par ses intervalles de fausse paix, par son enjeu surtout, l'hegemonie europeenne, la maltrise du monde, ce conflit oecumenique merite, en effet, sans jeu d'esprit ni de mots, une appellation qui souligne l'une des plus etonnantes reiterations des annales des l'humanite&. La de- faite definitive de la nouvelle "Maison d'Autriche" etait assuree des l'annee 1941. La journee du 22 juin 1941 a suscite la seule force, je veux dire, la seule grande armee continentale capable de detruire l'armee allemande. Et la journee du 7 decembre 1941, en assurant la mobilisation immediate, et par degres totale, de toutes les ressources des Etats-Unis d'Amerique, a stimule les esprits heroiques de la Grande-Bretagne, et fourni a l'armee russe les moyens materiels de re- pousser l'invasion et de pousser ses contre-attaques victorieuses. Deja la coalition des defenseurs de la liberte a derriere elle seize mois de succes presqu'ininterrompus, de victoires incomparablement plus eclatantes et plus decisives - pensons a l'epopee de Stalingrad et a la bataille de Carthage - que les rares avantages marques par l'ancienne "Entente," ses allies et ses associes du mois d'aout 1914 au mois d'aout 1918. Deja une alliee de l'Allemagne, l'Italie, a change de camp. Deja la France, "gazee" par le Blitzkrieg de 1940, se ranime, se releve et retourne au feu, tandis que la Russie, vaincue en 1917,

1 On nous permettra d'ignorer aujourd'hui le "thetre" du Pacifique. L'issue de la guerre de Chine depend evidemment de celle d'Europe.

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n'avait pu, il y a vingt-cinq ans, s'arracher a sa revolution pour par- ticiper a notre victoire. La resistance, d'abord morale et passive, en- suite active, militante et parfois militaire des pays envahis de l'Europe depasse en efficacite, sinon en grandeur, la protestation spirituelle que la Belgique de Mercier et de Max avait opposee a l'ennemi pendant la "premiere periode" du conflit. Et, sans parler de 1'U-Boot Krieg devenu "l'extermination des sous-marins," les raids quotidiens et devastateurs de l'aviation alliee infligent a nos adversaires des pertes demoralisantes capables, d'apres certains observateurs, de leur ar- racher l'aveu de la defaite. Avec le grand fait militaire qui domine tout, a savoir, le puissant martellement du front allemand, sans cesse bouscule, bossue, creve et refoule par l'offensive russe, tels sont les facteurs qui annullent "l'avantage" assure a l'Allemagne d'aujourd' hui - d'apres Hitler et ses complices - par un regime fort, grace auquel l'opposition et l'opinion y sont sans forme, sans couleur et sans voix.

Tel est l'aspect purement militaire d'une situation qu'on doit juger desesperee, sinon encore a Berchtesgaden, du moins dans les capitales des satellites et des vassaux du Fuehrer, a Helsinki, a Budapest, a Bucarest et a Sofia.

SOUCIS POLITIQUES Politiquement, certes, et precisement parce que la defaite alle-

mande, escomptee, presqu'acquise, cesse d'etre un probleme, les soucis ne manquent pas aux vainqueurs. Cette guerre est une guerre de coalition; mais, dans son effectif actuel, la coalition est nee en quelque sorte de la guerre elle-meme, tumultuairement, sous l'empire de la necessite et de l'urgence, sous les coups successifs d'agressions sou- daines. Elle n'a pas pu prendre encore, ou elle n'a pas su, ou encore elle n'a pas voulu (ceci serait plus exact) prendre les formes definies et regulieres qui lui permettraient d'avoir un programme commun, de former une entente capable de resister a l'epreuve de la victoire.

A l'origine, ou plutot a l'heure oCu la grande guerre se ranima, trois Etats, la Grande-Bretagne, la Pologne et la France, etaient lies ou allaient bientot se lier par une alliance du type traditionnel. Mais l'heroique Pologne, bien que les accords qui l'attachent a l'Empire Britannique et, bien entendu a la France, subsistent en droit et en morale, a subi en 1939, du fait de la Russie, aujourd'hui notre amie,2 mais alors celle de l'Allemagne, un demembrement que cette Meme Russie paralt considerer comme definitif, tandis que le gouvernement russe n'entretient plus - depuis un certain incident - de relations diplomatiques avec le gouvernement polonais. Quant a la France,

2 Et I'alliee de l'Empire britannique.

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bien que le Comite de la Liberation Nationale tienne l'armistice pour nul et non avenu, et qu'il soit pret a faire honneur a tous les engage- ments internationaux de son pays, le defaut d'une reconnaissance de jure dudit Comite par l'Angleterre, l'Amerique - et meme le Russie -acheve de detruire, au moins juridiquement, la triplice originale qui devrait etre la base de l'ordre nouveau. Quelques personnes pren- nent d'un coeur assez leger leur parti de cette eclipse de la triple alliance de 1939. Elles la considerent comme avantageusement rem- placee par une combinaison autrement solide, autrement puissante, la cooperation complete et plus que cordiale qui unit l'Empire Britan- nique et les Etats-Unis. Faut-il leur rappeler qu'entre l'Angleterre et les Etats-Unis d'Amerique il n'existe pas aujourd'hui (et beaucoup d'esprits serieux et reflechis estiment qu'il n'existera jamais) une alli- ance en bonne et due forme? Verite paradoxale, inquietante, certes, mais verite politique dont les raisons profondes, psychologiques et constitutionnelles, economiques et sentimentales, ethniques et com- merciales, sont bien connues, sinon toujours avouees. Verite dont les optimistes affirment qu'elle est sans importance pratique, puisqu'a toutes fins utiles, les deux grandes nations anglo-saxonnes se compor- tent exactement comme si elles etaient liees par les accords les plus precis et par les engagements les plus solennels. Peu de vrais allies en effet, ont use vis-a-vis l'un de l'autre de menagements aussi delicats et d'attentions aussi constantes que M. Churchill et M. Roosevelt. Respect mutuel des zones d'influence, avances reciproques, conces- sions quotidiennes, soucis egalement mutuels du prestige et de l'amour-propre du partenaire (surtout quand il a tort), tout cela est certes edifiant et exemplaire. Et en ce qui concerne la conduite de la guerre, l'absence d'un traite d'alliance anglo-americain ne fait pas obstacle a une conduite tres efficace des operations, sous des com- mandements communs, dont la composition, d'un bipartisme subtil et savant, est une creation continue qui veut des soins infinis, sinon "beaucoup d'amour." Il n'en reste pas moins que, politiquement, le bloc anglo-americain, faute d'une doctrine commune, d'un plan com- mun d'organisation du monde, ne saurait jouer avec la force decisive que devrait, que pourrait lui donner la combinaison de ses gigantes- ques ressources. Telle est l'explication de plus d'un phenomene qui surprend quotidiennement l'observateur moyen. Des que se pre- sente un probleme, fu't-il d'interet immediat et bruilant, dont l'essence soit politique en meme temps que strategique, aussitot qu'il s'agit, pour les deux empires anglo-saxons, d'offrir solidairement des garanties a des tiers ou de discuter solidairement avec des tiers allies, neutres ou ennemis, quelque litige territorial ou autre, la coalition anglo-americaine, en depit de sa formidable puissance, virtuelle et

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actuelle, materielle et morale, ne peut toujours articuler les paroles fermes et claires qui auraient raison des doutes et des hesitations. Qui ne voit que les flottements, les incertitudes et de la Turquie et des satellites de l'Allemagne sont dus a ce vice originel d'une alliance qui n'en est pas une - qui est mieux peut-etre parfois, mais parfois beaucoup moins?

GENIE ANGLO-SAXON ET GINIE RUSSE

Dans ces conditions, l'on admirera le genie des grands partenaires de Londres et de Washington qui ont su, malgre tout, conjurer les plus graves perils. Pendant longtemps nous avons tremble, disons-le froidement, pour l'avenir immediat des relations, d'une cordialite douteuse, qui unissaient ou plutot desunissaient la Russie et les puis- sances occidentales. La Russie n'avait ete representee ni a Casa- blanca, ni a Quebec. La strategie des Allies, incapables d' "ouvrir un second front," etait critiquee avec amertume dans la presse russe. L'importance de l'appui materiel americain etait niee ou passee sous silence a Moscou; l'entreprise africaine, les victoires de Tunisie et conferences de Moscou, de Teheran et du Caire ont change tout cela. Le marechal Staline, aussi bien que ses interlocuteurs d'Amerique et d'Angleterre, a soudain proclame une satisfaction complete, une con- fiance absolue, une amitie sans nuages. Un veritable second front, a dit M. Staline, existera bientot (Nastoyachtchii vtoroi front nie za gorami)3

Les evenements n'ont pas encore verifie cette prediction. I1 ne manque pas de critiques militaires "tres competents" pour affirmer que l'heure D, je veux dire celle d'un debarquement massif en France et en Belgique, en Hollande ou sur la cote norvegienne n'est pas encore arrivee et que peut-etre elle n'arrivera pas. Le major de Seversky, par exemple, le grand specialiste de l'aviation, opine, en trois points, 1) que l'arme aerienne peut seule, en assurant aux allies la maltrise absolue de l'air creer des conditions propices a un tel debarquement; 2) que cette maltrise, actuellement, n'existe pas encore; et 3) que d'ailleurs, si elle existait, le debarquement serait inutile, puisqu'un pays livre sans defense aerienne aux devastations quotidiennes d'une aviation ennemie n'a plus qu'a capituler. Conclusion ironique peut- etre, mais nullement paradoxale. En tous cas, et pendant quelques mois encore peut-etre, les "commentateurs politiques" auront beau jeu.

Nous voici de nouveau en presence du douloureux probleme polo- no-russe. Une des theses officielles russes, conforme au bon sens et a

3 "II n'est pas derriere les montagnes." Le proverbe russe dit de la Mort qu'elle n'est pas "derriere les montagnes," mais "derriere les epaules."

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la justice, est qu'une Pologne independante et forte importe a la securite russe comme a l'ordre europeen et mondial. Mais une autre these russe, egalement officielle, est que les frontieres orientales de la Pologne d'avant-guerre n'existent plus, et qu'une partie au moins de ses provinces de l'Est sont irrevocablement incorporees a l'Union Sovietique. Circonstance aggravante qu'il nous faut repeter aussi, les relations diplomatiques sont rompues entre la Pologne et les Soviets. Enfin, plusieurs articles de la Pravda, le dernier a l'adresse de M. Wendell Willkie, violemment pris a partie pour avoir vague- ment parle de conciliation, montre que Staline ne tolerera aucun arbi- trage, aucune mediation amicale des Allies, dans cette affaire pure- ment russo-polonaise, ou meme, selon Moscou, purement russe. On se rappelle involontairement ces frontieres constitutionnelles de la Pre- miere Republique Frangaise, que la Convention, comme le Direc- toire, imposait comme condition prealable de toute negociation avec l'etranger. Si les Russes, qui n'ont pas obtenu jusqu'ici, et qui sans doute n'obtiendront pas avant plusieurs mois l'appui militaire qu'ils ont longtemps reclame avec beaucoup d'acrimonie, sont neanmoins, satisfaits depuis Teheran, n'est-ce donc pas tout simplement parce qu'ils croient avoir gain de cause sur cette revendication essentielle, savoir l'intangibilite de leur frontiere occidentale, telle qu'el]e etait tracee le 22 Juin 1941, de Petsamo a la Carelie, de la Baltique a la Mer Noire? De la a dire que l'Angleterre abandonne son plus fidele allie, le malheureux peuple polonais, il n'y a pas loin, et la propagande ennemie ne s'est pas fait faute de propager cette version perfide, et sans doute mensongere, des faits. La verite est probablement que le gouverne- ment britannique souhaite que la Pologne fasse librement a la Russie des concessions territoriales tres larges et qu'elle s'accommode d'un trace analogue a la fameuse ligne Curzon de 1920, moyennant une garantie internationale de ses frontieres, des accords sur l'echange des populations, l'annexion compensatoire de la Prusse orientale par la Pologne, et des engagements mutuels de non-ingerence dans les affaires interieures de chaque etat. Nous n'avons point l'intention de discuter ici les droits historiques et nationaux de la Russie et de la Pologne sur la Russie Blanche et l'Ukraine Occidentale. Mais, nous faisons des voeux ardents pour que ce litige soit regle par un accord mutuel, equitable, honorable, menageant non seulement les droits sacres et les interets "vitaux," mais encore l'independance et la dignite des Etats en cause. Nous souhaitons que l'Angleterre et l'Amerique, se comportant en alliees de droit ou de fait, ne refusent pas leur bons offices aux deux parties, evitent toute pression qui pour- rait rappeler le cruel souvenir de Munich, et invoquent au besoin et les principes, dont les grandes democraties, ne sauraient faire litiere,

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et certaines considerations tres realistes d'opportunite politique aux- quelles ni les Russes ni les Polonais ne sauraient rester sourds. A sup- poser que la Russie impose par la force le reglement territorial le plus tranchant, a supposer qu'elle n'accepte de traiter qu'avec un gouvernement polonais de son choix, a supposer encore que l'Angle- terre et l'Amerique acceptent tacitement ces solutions unilaterales- ce qui impliquerait, aux Etats Unis, un desenchantement facile a ex- ploiter par toutes les oppositions, il est clair que moralement la coali- tion anti-germanique subirait une diminutio capitis dont l'effet a la longue peut etre desastreux. Si a Moscou comme a Washington on est conscient de ce peril supreme qui est aussi la chance supreme des Germains en deroute, la detente de Teheran peut etre suivie a bref delai d'une veritable entente.

La souplesse de la politique russe est prouvee par un recent tele- gramme de M. Staline a M. Pouritch, ministre des affaires etrangeres du roi Pierre de Yougoslavie. Plus d'un partisan convaincu du sys- teme stalinien s'est montre surpris de cette manifestation amicale, qui semblait contraster avec l'appui exclusif et jaloux donne par les Russes aux insurges croates et slovenes du "Marechal Tito," en re- volte ouverte non seulement contre les occupants germaniques mais aussi contre le gouvernement Yougoslave et contre la "domination serbe." C'est que Staline, le Staline d'aujourd'hui, est a la fois l'heri- tier de Lenine et le successeur de Pierre le Grand et de Catherine II. Il a "fait mieux" qu'eux: il a retabli le patriarchat russe. Il ne peut oublier que les Serbes orthodoxes sont traditionnellement les clients de la Sainte Russie. Il ne peut lui suffire de rallier les paysans catho- liques latins de Croatie et de Slovenie. C'est la Yougoslavie tout en- tiere qu'il entend liberer et peut-etre n'a-t-il voulu la diviser que pour la mieux unir, sachant a merveille que la nation yougoslave doit son existence a l'heroisme epique des Serbes au moins autant qu'a la sla- vophilie romantique d'un prelat romain comme l'eveque Strosmajer, l'ami du philosophe russe Soloviev. Il doit savoir egalement que les partages de la Pologne dans le passe ont affaibli moralement la Russie et que la moderation est encore la preuve la plus sure de la vraie puis- sance.

NEW YORK, 15 janvier, 1944

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