Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet (1840-1926) des arts 2015 ARTS PLASTIQUES La production...

11
Histoire des arts 2015 ARTS PLASTIQUES La production plastique de deux artistes à l’issue de la guerre : Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet (1840-1926) A 74 ans, Claude Monet est un artiste connu dont les œuvres sont recherchées par les collectionneurs. Installé dans sa propriété de Giverny depuis 1883, il crée au fil des ans un jardin magnifique dont son œuvre s’inspire durant vingt ans. Observateur de l’espace, des variations de la lumière et des couleurs, c’est un des inventeurs de l’Impressionnisme. A 23 ans, Otto Dix, jeune artiste allemand dont la formation est achevée, s’engage dans l’armée pour prendre part aux combats dans l’artillerie. L’année suivante il reçoit une formation de mitrailleur. En tant que tel, il participe à de nombreuses batailles en France et en Russie et survit à cette guerre. Parti au front avec papier, carnets de croquis, gouache et crayons, il produit 600 dessins de différentes factures qui lui serviront à son retour.

Transcript of Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet (1840-1926) des arts 2015 ARTS PLASTIQUES La production...

Page 1: Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet (1840-1926) des arts 2015 ARTS PLASTIQUES La production plastique de deux artistes à l’issue de la guerre : Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet

Histoire des arts 2015

ARTS PLASTIQUES

La production plastique de deux artistes à l’issue de la guerre :

Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet (1840-1926)

A 74 ans, Claude Monet est un artiste connu dont les œuvres sont recherchées par les collectionneurs. Installé dans sa propriété de Giverny depuis 1883, il crée au fil des ans un jardin magnifique dont son œuvre s’inspire durant vingt ans. Observateur de l’espace, des variations de la lumière et des couleurs, c’est un des inventeurs de l’Impressionnisme.

A 23 ans, Otto Dix, jeune artiste allemand dont la formation est achevée, s’engage dans l’armée pour prendre part aux combats dans l’artillerie. L’année suivante il reçoit une formation de mitrailleur. En tant que tel, il participe à de nombreuses batailles en France et en Russie et survit à cette guerre. Parti au front avec papier, carnets de croquis, gouache et crayons, il produit 600 dessins de différentes factures qui lui serviront à son retour.

Page 2: Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet (1840-1926) des arts 2015 ARTS PLASTIQUES La production plastique de deux artistes à l’issue de la guerre : Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet

Contexte : quelles images durant la Grande Guerre ?

Après les conflits du 19e siècle, la Première Guerre mondiale ouvre l’ère de la communication iconographique de masse. Les images produites vont avoir trois rôles nouveaux par rapport à la peinture militaire :

1. Les vues aériennes qui, grâce à l’aviation, permettent de connaître les positions de l’ennemi,

2. Le camouflage issu des procédés cubistes de brouillage de la figure, 3. La propagande massive rendue possible par la maîtrise des techniques

publicitaires.

Canon camouflé. Photographie d’archive.

Dans un premier temps, les autorités ne contrôlent qu’a posteriori la production d’images par la photographie, le dessin ou la peinture. C’est l’écrit qui les intéresse. Mais les images privées très abondantes du fait du développement de la photographie circulent par centaines de milliers, ce qui est particulier à ce conflit. Les combattants veulent témoigner de leur vécu de multiples façons. Puis les reporters, seuls ou envoyés par les journaux, viennent sur les différents fronts et la censure apparaît rapidement avec le développement de la propagande. Dans chaque pays, il est impossible de publier des images dénonçant la guerre.

S’il est vrai que la guerre est omniprésente dans les sociétés européennes depuis 1900, le fait qu’en août 1914 des millions d’hommes sont engagés dans le conflit fait du front une réalité nouvelle qui pose la question de sa représentation et de sa réception par les populations civiles. Les tableaux de peinture militaire si prisés jusqu’alors vont s’effacer devant un nouveau désir de réalité : comment donner à voir la guerre ? Au début du conflit, faute de documents réels, les dessinateurs imaginent, les éditeurs utilisent des documents anciens re-légendés.

Page 3: Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet (1840-1926) des arts 2015 ARTS PLASTIQUES La production plastique de deux artistes à l’issue de la guerre : Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet

Puis les artistes envoyés au front et les photographes cohabitent et concourent à montrer une guerre moderne : canons, tranchées, cadavres et exactions contre les populations civiles y sont montrés sans fard par les tableaux et les photographies. Ils servent la propagande d’état. Les opérations, les faits militaires, le quotidien des combattants retranscrivent cette vérité officielle. Un Section Photographique des Armées est créée.

L’engagement patriotique est massif de part et d’autre.

Créer, une œuvre, témoigner de SA guerre : Otto Dix,

artiste allemand.

Pendant cette guerre où toute image doit concourir à conforter le sentiment patriotique, Otto Dix, dans la mesure du possible, a une production plastique régulière constituée de dessins de petite taille qu’il envoie régulièrement à Hélène Jakob, à l’arrière. Il réalise également des photographies avec un petit appareil « de poche » comme il en existait depuis le dernier tiers du 19e siècle. Les croquis lui serviront de mémoire visuelle lors de ses ébauches et recherches dans l’après guerre, à l’instar des artistes qui survivront au conflit.

Ses témoignages écrits nous permettent d’appréhender un peu la réalité concrète de la guerre : « Les impressions sur la route du front étaient déjà terribles. On croisait des blessés et les premières victimes des gaz, aux visages jaunes et émaciés, qui étaient amenés à l’arrière. Puis on entrait dans le dédale des tranchées de la guerre de position, dans le labyrinthe des blanches tranchées crayeuses de la Champagne, où l’on passe ses journées tourmenté par l’odeur des cadavres des morts alentour, accroupi dans un abri de tôle ondulée boueux d’où l’on sort au mieux à la nuit tombée. Le réseau des positions souterraines, aux infinies circonvolutions, sillonne la terre de ses tranchées de tir, (…) de ses abris sapes et galeries, de boyaux de communication couverts courant sur des kilomètres… un paysage macabre blanc, gris-jaune s’étend à perte de vue.- Plus tard, sur les bords de la Somme, un océan de poussière et de feu, d’obus qui explosent ».

De cette réalité là, son art est un témoignage.

De 1920 à 1923, Dix travaille à une toile disparue, « La tranchée », dont il justifie la réalisation ainsi : « Je voulais me débarrasser de tout ça, c’est tout. Pendant des années, pendant au moins dix ans, je n’ai cessé de faire des cauchemars dans lesquels je devais ramper parmi les maisons détruites, sans parvenir à en sortir ». Cette peinture sur toile est très mal reçue dans l’Allemagne de l’immédiat après-guerre, car les abominations qu’elle représente étaient jusque là ignorées du public et sont perçues, dans leur aspect descriptif, comme indécentes.

Page 4: Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet (1840-1926) des arts 2015 ARTS PLASTIQUES La production plastique de deux artistes à l’issue de la guerre : Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet

Elle s’oppose surtout à l’esprit « revanchard » de l’extrême-droite allemande qui l’exposera à Munich en 1937 au milieu des œuvres d’art dit « dégénéré ».

De 1923 à 1924, Otto Dix travaille à une série de 50 gravures, La guerre, qu’il édite sous la forme d’un portfolio tiré à 70 exemplaires.

Elles sont réalisées à la pointe sèche, à l’eau forte et à l’aquatinte, technique qui permet de créer un modelé et donc des nuances. Dix s’inscrit ainsi dans la grande tradition de la gravure européenne depuis Goya et les « Désastres de la guerre ».

43. A la recherche de victuailles.

Technique

Cette série de gravures n’est pas une simple illustration de la guerre telle que l’artiste a pu la vivre. Sa technique même, inciser le vernis et le métal de la plaque avec un stylet acéré, est un choix technique signifiant. Otto Dix incise le métal comme métaphore des blessures subies par les hommes.

Les gravures permettent de tirer des multiples, ici 70, et donc de vendre soixante- dix fois l’œuvre obtenue qui est constituée d’une série d’estampes. Les tirages sont de petites dimensions, 25 par 30 centimètres au maximum, ce qui est la dimension de la plaque de métal.

Le travail réalisé est un travail sériel qui retranscrit un développement dans la durée : celle du vécu du combattant, mais aussi celle de la guerre dans sa totalité, sa diversité et sa durée. Le résultat obtenu, dans sa brutalité assumée, fait exploser les codes de la représentation picturale, très lisse à cette époque.

Page 5: Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet (1840-1926) des arts 2015 ARTS PLASTIQUES La production plastique de deux artistes à l’issue de la guerre : Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet

Le galeriste éditeur de l’œuvre, Karl Nierendorf, fait une large publicité dans les milieux de gauche : journaux, écrivains, syndicats, Ligue des droits de l’homme, et de façon générale dans les milieux « anti-guerre ».

Si la critique est unanimement positive dans la presse, « Presque tous les libraires refusent d’exposer le livre, de peur que l’on ne casse leur vitrine » (K. N.). L’extrême-droite veille.

45. Abri

C’est un fait que l’ensemble des 50 gravures donne aux Allemands une vision insoutenable de cette guerre perdue. Le vécu sensible de l’artiste y apparaît au fil des pages, comme une accusation faite à la condition humaine. Dans « A la recherche de victuailles », les soldats, après le combat, cherchent leur nourriture à quatre pattes, leur gamelle dans la bouche. Derrière eux, au bout d’un paysage dévasté par les bombardements, un soleil radieux aux rayons rectilignes.

Page 6: Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet (1840-1926) des arts 2015 ARTS PLASTIQUES La production plastique de deux artistes à l’issue de la guerre : Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet

Dans « Abri », deux soldats dorment tels des gisants derrière des joueurs de cartes aux visages inquiétants de stupidité. A gauche, au premier plan, le visage émacié et le corps squelettique de celui qui pourrait être un intellectuel (il porte des lunettes mal ajustées), dans une attitude de crainte et de repli sur soi. L’espace de cet abri est plein : les humains s’y empilent comme des objets. Il n’y a aucune ouverture ou perspective.

12. Peloton montant à l’assaut sous les gaz. Masque à gaz.

Cette gravure pose la question du rapport au réel et à son utilisation dans le discours tenu par l’artiste. Dans cette gravure, « l’accessoire » du combattant qu’est le masque à gaz apparaît effectivement comme un masque qui animalise l’homme. Il suffit de regarder le « vrai » masque dont le filtre est positionné en bas pour remarquer que Dix en fait un museau qui remplace le nez. Si le réel de l’environnement du combattant, barbelés et arbres calcinés, apparaît bien de façon allusive, les mains telles des serres concourent à cette déshumanisation. L’artiste se réapproprie l’objet pour en faire un témoin de l’assaut sous les gaz toxiques tant redoutés. Mais le rôle qu’il lui assigne exprime sa pensée avec force.

Cette métamorphose que connaît l’homme au moment du combat se vérifie d’une autre manière dans « Détachement de mitrailleuses à l’assaut (Somme, novembre 1916) ».

Page 7: Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet (1840-1926) des arts 2015 ARTS PLASTIQUES La production plastique de deux artistes à l’issue de la guerre : Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet

41. Détachement de mitrailleuses à l’assaut (Somme, novembre 1916).

33. Lens sous les bombes.

Les nazis remettront en cause cette esthétique qui met à mal les codes figuratifs anciens. Pour eux, il s’agit bien « d’art dégénéré ».

La composition diagonale de cette gravure, de gauche à droite dans le sens descendant, montre la brutalité de l’attaque. Les hommes lourdement chargés (entre 25 et 30 kilos) dévalent une pente recouverte des cadavres de leurs camarades. Leurs visages grossièrement ébauchés n’ont plus rien d’humain : ils sont hagards et brutaux.

Pour Otto Dix, le drame de la guerre est le même pour les populations civiles lorsqu’elles subissent les bombardements. Dans « Lens sous les bombes », un avion britannique vu en contre-plongée survole une rue. Les habitants fuient, semblant sortir du cadre. La perspective « des peintres », à point de fuite unique, rend palpable le vide et la terreur que provoque cette attaque sur une population innocente de femmes, d’enfants et de vieillards.

Page 8: Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet (1840-1926) des arts 2015 ARTS PLASTIQUES La production plastique de deux artistes à l’issue de la guerre : Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet

Peindre par patriotisme

En 1918, le 12 novembre, Claude Monet fait don à la France, pour fêter la victoire, de « deux panneaux décoratifs ». Ce sont les premiers du cycle des

Nymphéas, qui au final, seront installés à l’Orangerie des Tuileries.

L’artiste est un vieillard célèbre dont la vente de ses tableaux lui permet de vivre largement. Ami de Georges Clémenceau, Président du Conseil et chef de guerre pendant le conflit, il bénéficie de son soutien sans faille. Pour Clémenceau qui lui porte une immense admiration, Monet doit continuer de peindre par patriotisme. Il est en quelque sorte « un trésor national vivant » !

Le jardin d’eau, bassin des nymphéas. Giverny, 1920, photographie.

Le critique d’art Gustave Geffroy décrit ainsi le jardin : « C’est dans son jardin de Giverny, un jardin spécial qu’il a créé en détournant le cours de la petite rivière de l’Epte. Il a obtenu un étang minuscule à l’eau toujours claire, il l’a entouré d’arbustes, de fleurs de son choix, et il a orné la surface de nymphéas de diverses couleurs qui éclosent au printemps, parmi les larges feuilles, et qui s’épanouissent tout l’été. Au dessus de cette eau fleurie, un léger pont de bois, du genre des ponts japonais, et dans l’eau, parmi les fleurs, tout le ciel qui passe, tout l’air qui joue à travers les arbres, tout le mouvement du vent, toutes les nuances des heures, toute la nature apaisée de la nature environnante. »

L’artiste est installé dans sa propriété de Giverny : il est le peintre de l’espace et de la lumière, des couleurs qu’elle produit dans leur perpétuelle métamorphose. Chef de file du mouvement Impressionniste, il en est un des derniers survivants. C’est un homme du 19e siècle.

Voilà 20 ans qu’il s’inspire de son jardin dans lequel il emploie jusqu’à cinq jardiniers. Ce jardin complexe scindé en deux parties, les fleurs et l’eau, est visité par les connaisseurs.

Page 9: Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet (1840-1926) des arts 2015 ARTS PLASTIQUES La production plastique de deux artistes à l’issue de la guerre : Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet

Claude Monet dans son nouvel atelier.

Ainsi, ce jardin est une œuvre d’art, à l’image des tableaux qu’il inspire.

En 1918, Monet a déjà peint 300 tableaux sur le thème des nymphéas. Pour réaliser la promesse qu’il a faite, il doit produire de très grands tableaux, ce qui lui impose une organisation particulière : il fait construire un grand atelier dans lequel il travaille à

cette nouvelle série.

Devenant progressivement aveugle, il accepte de se faire opérer de la cataracte afin de pouvoir peindre à nouveau.

Perpétuel insatisfait, il fait une peinture de recherche et non de stricte figuration. Il détruit beaucoup, hésite, recommence à l’infini. « J’ai repris encore les choses à faire : de l’eau avec de l’herbe qui ondule dans le fond (…) C’est admirable à voir, mais c’est à rendre fou de vouloir faire ça. Enfin, je m’attaque toujours à ces choses-là. »

« Ma force, c’est de m’arrêter à temps. Aucun peintre ne peut travailler plus d’une demi-heure sur le même motif en plein air s’il veut rester fidèle à la nature. Lorsque le motif change, il faut s’arrêter ».

Bien que peignant ces grandes toiles en atelier, Monet observe le motif fréquemment dans le jardin d’eau afin de capter les métamorphoses atmosphériques. Grand amateur de peinture japonaise, sa réflexion le conduit à faire évoluer sa technique de représentation.

L’espace fictif perceptible dans les premiers tableaux réalisés autrefois à Giverny, sorte d’espace très coloré mais structuré, va perdre ses limites, le bord de son cadre, sa limite finie. La grille perspective sous-jacente disparaît, pour faire place à une surface décorative frontale.

Page 10: Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet (1840-1926) des arts 2015 ARTS PLASTIQUES La production plastique de deux artistes à l’issue de la guerre : Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet

Regardons deux productions pour comprendre cette évolution stylistique :

Le bassin aux nymphéas, Harmonie Salle 1, mur est, Harmonie verte. Détail.

verte.1899, Musée d’Orsay. Orangerie des Tuileries (entre 1918 et 1924).

Ces deux œuvres ont été peintes à 20 ans de distance. La première est proche d’un rendu photographique par sa structure perspective même. La seconde, sans profondeur, semble être « vue du haut de la barque » : c’est bien « de l’eau avec de l’herbe qui ondule dans le fond » ainsi qu’il la décrit lui-même. L’image se dilue, les traits s’étirent et se chevauchent, comme peints par un pinceau de calligraphe japonais.

Plan actuel des deux salles de l’Orangerie des Tuileries où sont installés les 22 panneaux assemblés. Hauteur : 2 mètres, surface totale : 200 mètres carrés. 40 et 51 mètres de long.

Page 11: Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet (1840-1926) des arts 2015 ARTS PLASTIQUES La production plastique de deux artistes à l’issue de la guerre : Otto Dix (1891-1969) et Claude Monet

Les deux salles ovales dans lesquelles ces peintures sur toile sont finalement installées (en 1927, après la mort de l’artiste), font de l’œuvre un environnement dans lequel le spectateur se noie. Sans début ni fin, sans cadres, les panneaux peints

qui mesurent jusqu’à 17 mètres de long pour le plus grand, sont proches des panoramas photographiques (donc sur 360°) que l’on projetait dans les salles obscures à la fin du 19e siècle. Ils sont des morceaux de cette nature dont Claude Monet était si proche. Sans perspective ni figuration, ils sont de la peinture pure.

Soleil couchant. Détail.

On oublie, lorsqu’on parle de Claude Monet à la fin de sa vie, qu’il est contemporain des grandes avant-gardes historiques : Dadaïsme, Cubisme, Fauvisme, de Marcel Duchamp et des ready made…

Si bien que l’installation de sa dernière œuvre en 1927 passe inaperçue dans ce tumulte. Les temps ont changé.

Après des années d’indifférence, dans les années soixante, les artistes américains redécouvriront l’œuvre de Monet : le Color field, l’œuvre de Mark Rothko et de Joan Mitchell en sont issus. Des peintures sans centre, ni hiérarchie des figures.