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La cité pontique deDionysopolis : Kali-Acra,
Cavarna, Téké etEcréné : explorationarchéologique de lacôte de la mer [...]
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque de l'INHA
Tafrali, Oreste (1876-1937). La cité pontique de Dionysopolis : Kali-Acra, Cavarna, Téké et Ecréné : exploration archéologique de la côte de la mer Noire entre les caps Kali-Acra
et Ecréné, faite en 1920. Recherches d'histoire / O. Tafrali,.... 1927.
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0. TAFRALI
Professeur à l'Université de Jassy
LA CITÉ PONTIQUE
DE
DIONYSOPOLISKALI-ACRA, CAVARNA, TÉKÉ
ET ECRÉNÉ
Exploration archéologique de la côte de la mer Noire
entre les caps Kali-Acra et Ecréné faite en 1920
Recherches d'histoire
Avec 16 planches
PARIS
LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL QEUTHNER
13, rue Jacob (VIe)
1927
LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL GEUTHNER
GUILLAND (R.). Essai sur Nicéphore Grégoras, l'homme et
l'oeuvre, XL et 308 pp. gr. in-8, 1926 ... 50 Frs.AVANT-PROPOS. — INTRODUCTION : I. Les Sources (Manuscrits consultés de l'oeuvre
de Grégoras.— Auteurs contemporains de Grégoras. Manuscrits consultés). —
II. Les oeuvres de Grégoras (OEuvres publiées. — OEuvres inédites. — Ouvragesdouteux. — Ouvrages faussement attribués à Grégoras. — Ouvrages perdus).
—
III. Bibliographie.PREMIÈRE PARTIE. — L'Homme : I. La vie de Nicéphore Grégoras.
— II. La for-
mation intellectuelle de Grégoras.— III. Nicéphore Grégoras. Son caractère.
DEUXIÈME PARTIE. — L'OEuvre : I. L'oeuvre littéraire de Grégoras.— I. L'oeuvre
grammaticale et de critique littéraire. — II. Les oeuvres de rhétorique de Grégoras.— III. Les idées philosophiques de Grégoras.
— IV. L'oeuvre historique de Gré-
goras.— V. La Correspondance de Grégoras.
IL L'oeuvre non littéraire de Grégoras.— L'oeuvre scientifique et théologique
de Grégoras.— CONCLUSION. — INDEX.
JERPHANION (G. DE). Une nouvelle province de l'art by-zantin : les Eglises rupestres de Cappadoce, avec cartes,
aquarelles, photographies, planches en couleurs, phototypies et
héliogravures, dessins dans le texte, etc. 2 vol. île texte in-4, en4 tomes, et 3 atlas de 200 planches, in-folio, 1925-1928. En coursde publication. Prix de souscription . . . 1500 Frs.
Aucun fascicule n'est vendu séparément ; nous n'acceptons que des souscriptionsà l'ouvrage entier.
Parus : Texte, tome Ier, Ire partie, 45 fig., LXIII et 297 pp. gr. in-4°, 1925.
La région d'Urgub— les monastères et les églises rupestres
— les décorations
archaïques— les petites chapelles archaïques de Gueurémé — Saint-Eustache et
les chapelles avoisinantes —chapelle d'El Nazar —
l'église de Qeledjar— cha-
pelles dans la région de Qeledjar—
Toqale Kilissé.
Planches, 1er album, 69 planches, dont 52 en phototypie, 1 en héliogravure, & en
couleurs, 10 de dessins et plans en noir, 2 cartes en 3 couleurs, in-folio, 1925.
Sous presse : Texte, tome Ier, 2me partie.— Planches, 2me album.
Cet ouvrage formera les tomes V et VI de la Bibliothèque archéologique et
historique du Service des Antiquités et des Beaux-Arts de Syrie.Des quatre parties dont se composera l'ouvrage, les trois
premièresauront un
caractère descriptif. Dans la quatrième, qui contiendra les conclusions et les tables,sera marquée la place de la Cappadoce dans le développement de l'art chrétien.
L'auteur y abordera diverses questions d'ordre historique et philologique.Son attention se porte surtout les peintures. L'iconographie tient la première
place dans son livre. Mais l'architecture n'a pas été négligée ; on trouvera le plande la plupart des églises étudiées, auquel s'ajoutent, pour les monuments plusimportants, des coupes et des élévations. Les motifs décorarifs extrêmement variésdont
s'accompagnentles peintures ont fourni, pour les volumes de texte, la matière
d'une riche illustration qui est à la fois un ornement et un document. Les inscrip-tions et les graffites relevés avec soin, reproduits souvent en fac-similé, la série
des saints figurés seront appréciés de tous ceux qui s'intéressent aux études d'épi-graphie, de philologie byzantine et d'hagiographie. Un premier chapitre décrit la
région d'Urgub, un des pays les plus pittoresques du monde, en fixe les caractères
géographiques et établit la correspondance entre les localités modernes et lessites antiques.
Nous n'avons rien négligé pour que la présentation de l'ouvrage répondît à lavaleur des documents. Comme on pourra s'en rendre compte dès la première partie(et surtout à la deuxième), les peintres cappadociens n'ont pas toujours été de
pauvres copistes sans invention. A travers leurs maladresses, perce le goût dudétail concret et dramatique, du mouvement expressif. Ils ont le sens du décor.Enfin tels morceaux détachés de l'ensemble, dans les aquarelles de MM. Mam-
boury et Ridolfi, apparaîtront comme de véritables oeuvres d'art. Les artistesautant que les érudits auront profit à étudier ce livre.
0. TAPRALI
Professeur à l'Université de Jassy
LA CITÉ PONTIQUE
DE
DIONYSOPOLISKALI-ACRA, CAVARNA, TÉKÉ
ET ECRÉNÉ
Exploration archéologique de la côte de la mer Noire
entre les caps Kali-Acra et Ecréné faite en 1920
Recherches d'histoire
Avec 16 planches
PARIS
LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL GEUTHNER
13, rue Jacob (VIe)
1927
I. Bibliographie.
A. SOURCES.
Anonymus. Periplus Ponti-Euxini.
Cagnat (R.). Inscriptiones graecae ad res romanas pertinentes.
Paris, t. I, fasc. III.
Callimachis (Philippus). De rébus Vladislao Polonorum atque Hun-
garorum rege gestis. Ed. Schwandtner, 1. III.
Cantacuzène (Jean), 'laxopim Btôlla. A. Ed. de Bonn, 1839, t. II.
Cédrénus (Georges). E6vo<J;cçEoxoptûv. Ed. de Bonn, 1838, t. I.
Chalcocondyle (Laonicus). 'Au6§ei^ç bxopiwv Béxa. Ed. de Bonn,
1843, 1. VI.
Chronicon Paschale. Ed. de Bonn, 1832, t. I-II.
Diodore de Sicile. Bibliotlieca historica. Ed. Kurtius, Th. Fischer,
Leipzig, 1906, t. V.
Dion Cassius. Historiarum romanarum quae supersunt. Ed. Ursu-
lus Philippus Boissevain, Berlin, 1898.
Dionysii Byzantii. De Bospori Navigatione. Ed. Garolus Wescher,
Paris, 1874.
Fragmenta historicorum graecorum. Ed. Didot, t. I-III.
Hérodote. Histoires. Ed. Didot.
Hiéroclès, par Wesseling, dans Gonst. Porphyrogénète de l'édition
de Bonn, 1840.
Itinéraire d'Antonin.
Malalas (Jean). Xpovoypaipta. Ed. de Bonn, 1831.
Mêla. Ed. Parthey.Phrantzès (Georges). Xpovixév. Ed. de Bonn, 1838.
Pline. Naturalis Historia.
Porphyrogénète (Constantin). De cerimoniis aulae byzantinae. Ed.
de Bonn, 1879, I-II.
ProsopograpMa Imperii Romani, t. III.
1
2 BIONTSOPOLIS
Ptolémée (Claudius). Geographiae libri octo. Ed. Fred. Guil. Wilperget H. Fred. Grashofius, Essendiae, 1832.
Skymnos Chios. Fragmenta.Strabon. Qeographia. Ed. Didot.
Table Peutingerienne.
Théophanès. Chronographia. Ed. de Bonn, 1841.
B. TRAVAUX CONSULTÉS.
Cagnat (R.) et Chapot (V.). Manuel d'archéologie romaine. Paris,
t. IL
Dittenberg. Sylloge, I.
Drexler (W.). Der Kultus der aegyptischen Gottheiten in den
Donaulandern.
Foucart (Paul). Le culte de Dionysos. Paris.
Hell (Hommaire de). Les côtes septentrionales de la mer Noire.
L'Illustration, 4 art., numéros des 25 juin, 2 et 9 juillet, 1848,
p. 151 et suiv.
Homolle (Th.) L'Omphalos Délphique, dans la Revue des Etudes
grecques. Paris, t. XXXII, 1921.
Iorga (N.) Venetia în Marea Neagrà, I. Dobrotici. Bucarest, 1914.
Idem. Studii si Documente, IX. Bucarest, 1914.
Kalinka (Ernst). Antike Denkmaler in Bulgarien. Wien, 1906.
Kanitz (F.). La Bulgarie Danubienne, trad. fr., Paris, 1882.
Laurens (Jules). Voyage en Turquie et en Perse. Atlas historiqueet scientifique. Paris, 1859.
Mélétios. rswypaçta modacà xal via. Venise, Glykys, 1728.
Minea (J.) TJrmasii lui Vladislav 1 si politica orientalà a Unga-riei. Bucarest, 1916.
Moisil (Const.) Anticluitàti din Balcic, dans le Buletinul Comisiunii
Monumentélor Istorice, Bucarest, t. VII, fasc. 25 (1914).Mommsen (Th.) Histoire Romaine, t. X.
Nicorescu (P.). Notes épigraphiques, dans le Buletinul Comisiunii
Monumentélor Istorice, VIII, fasc. 29 (1915).
BIBLIOGEAPHIE 3
Niese, Geschichte der Griechischen und Màkedonischen Staaten, I.
Pick (Behrendt). Die antiken Mûnsen von Dacien und Moesien,t. I. Berlin, 1899.
Popa-Lisseanu. Cetâti si orase greco-romane în noul teritoriu al
Dobrogei. Bucarest, 1914.
Pârvan (V.). Gerusia din Kallatis. Bucarest, 1920.
Idem. Histria. Bucarest, 1916.
Seure (G.). Article dans la Revue archéologique, 1911.
Skorpil (H.) Grabfund in Balcik, dans les Jahreshefte des Oester-
reichischen Archaeologischen Instituts, XV (1912), p. 101-134.
Idem. Communication publiée dans les Archaeologisch-epi-
graphische Mittheilungen aus Oesterreich. Vienne, t. XVII.
Idem. Communication publiée dans le Bulletin de la Société
archéologique d'Odessa, 1895-1896.
Skorpil (K. et H.). Baltchic, étude publiée dans les Izvjestija Varnn-
skato archeologicesko Druzestvo, vol. V, Varna, 1912, p. 42 et
suiv. .(Revue bulgare d'archéologie, publiée à Varna sous la
direction des frères Skorpil.)Tafrali (0.). Thessalonique, des origines au XIVe siècle. Paris, 1918.
Teodorescu (M. D.). Notes épigraphiques, dans le Buletinul Comi-
siunii Monumentélor Istorice, VIII, fasc. 29 (1915).
Weiss (J.). Die Dobroudscha im Altertum. Serajevo, 1911.
C. CARTES ANCIENNES.
1. Regni Hungariae et regionum, quae ei quondam fuere tmitae,
ut Transilvaniae, Valachiae, Moldaviae, Serviae, Romaniae,
Bulgariae, Bessarabiae, Croatiae, Bosniae, Dalmatiae, Scla-
voniae, Morlachiae, Ragusanae Reipublicae, maximaeque
partis Danubii fluminis. Ex officina Frederici de Witt,
Amstelodanis, 1688.
2. Danubius fluvius Europae maximus. Carte du XVIIe siècle.
3. Romani imperii qua Oriens est descriptio geographica. Auct.
N. Sanson Ablavillao, Christiani Gallorum Régis Math, et
Geographo, avec privilège du roi, 1637.
4 DIONTSOPOLIS
4. Transylvaniae, Moldaviae, Walachiae, Bulgariae, nova et
accurata delineatio, opéra et sumtibus Tob. Conr. Lotter,
Geogr. Aug. Vind. (post an. 1718).5. Henric Kiepert-Richard Kiepert, Formae Orbis Antiqui. Berlin,
carte XVII (lllyricum et Thracia).
II. Exploration archéologique du littoral de la
mer Noire entre les caps Ecréné et Kali-Acra.
Recherches d'histoire.
DIONYSOPOLIS
A. LA VILLE ACTUELLE : BALTCHIC.
Baltchic est le principal port de la Dobroudja méridionale,
unie à la Roumanie en 1913.
Le voyage jusqu'à cette localité, importante tant pour le
commerce que pour l'histoire et l'archéologie, se fait dans
des conditions passablement difficiles.
On parvient à la ville voisine de Bazardzic par le chemin
de fer, qui traverse presque toute la steppe de la Dobroudja.La continuation du voyage jusqu'à Baltchic se fait en voiture.
La route est bonne. Cependant, au temps de notre mission,
elle était dangereuse à cause des bandes de comitadjis bul-
gares. A droite et à gauche de la chaussée, sont parseméesd'assez nombreuses tombes de gendarmes roumains, morts
à leur devoir. Grâce à leur sacrifice, au dévouement de leurs
camarades, l'on voyage aujourd'hui dans cette région en
toute sécurité.
Après avoir traversé un bois, lugubre par les souvenirs
qu'il évoque, la chaussée s'incline vers la mer, tout près de
Baltchic.
DIONYSOPOLIS
Les maisons simples et modestes de cette ville apparaissentbientôt au tournant d'une colline, haute de 215 mètres.
Les environs de Baltchic, du côté de la terre, n'ont rien de
pittoresque. Une plaine, quelque peu ondulée, s'étend à pertede vue. A droite et à gauche, s'élèvent des habitations sur
les collines de loes dénudées, dont la plus grande se trouve
à droite et descend vers la mer par une pente abrupte. C'est
sur une terrasse aux pieds de cette colline, que les Bulgaresavaient construit une école secondaire élémentaire, leur
« progymnase », aujourd'hui en ruines.
Les maisons de Baltchic s'étagent sur trois terrasses, suc-
cessives et superposées. Sur la première, se trouvent, entre
autres, la mairie, l'école et l'église grecques, une mosquée et
le parc municipal ; sur la seconde, l'église roumaine « La
Trinité (Sfânta Troita) », la vieille mosquée « Soulak-Djami »,
les ruines du gymnase bulgare, ainsi que les principalesmaisons de la ville ; sur la troisième et sur les pentes des
collines voisines du nord et de l'est, sont construites d'autres
maisons, généralement des plus humbles et des plus misé-
rables, qui composent le quartier tatare et tzigane.
L'aspect de tous ces bâtiments ne manque pas d'intérêt,
surtout pour les artistes. Mais Baltchic a une plus belle vue
du côté de la mer, surtout dans la direction du cap d'Ecréné.
Les lignes sinueuses de son golfe (pi. I), les hauteurs environ-
nantes donnant aux maisons de la ville l'apparence de minia-
tures, la côte qui s'étend vers le nord se terminant avec le
cap de Kali-Acra, perdu dans la brume du lointain, visible
pourtant parfois lorsque le ciel est très clair, forment une
vue d'ensemble des plus pittoresques, et qui a inspiré plusd'un poète et d'un artiste. Parmi les nombreux dessins et
ABCHEOLOGIE ET HISTOIRE
tableaux que l'on connaisse, nul n'égale en beauté et en
réalisme l'estampe publiée par Jules Laurens dans son album,
Voyage en Turquie et en Perse (pi. II).
Baltchic est habitée, aujourd'hui par une population très
mélangée. Les Gagaouzes chrétiens et les Musulmans, Turcs
et Tatares, en forment la majorité ; viennent après les Bul-
gares, les Grecs et les Roumains. Leurs principales occupa-tions sont l'agriculture, l'élevage des bestiaux et le commerce.
Les industries manquent à peu près complètement et, chose
curieuse, il n'y a pas de pêcheurs.
Le port, très endommagé par la dernière guerre surtout,
gagnerait en importance, si une ligne de chemin de fer venait
le relier à Bazardzic. Quant à l'opinion de certains, qu'il
pourrait devenir une station climatérique de tout premier
ordre, une Nice roumaine, elle est quelque peu exagérée.
Plusieurs raisons s'y opposent. Baltchic est une ville très
ouverte aux vents du large de la mer. Pendant l'hiver, ils
soufflent continuellement et violemment ; pendant l'été, la
chaleur est accablante dans cette sorte de cuvette, où aucun
zéphir ne vient rafraîchir les pauvres humains qui s'y seraient
aventurés. Les collines chauves, d'une mauvaise terre jaune,
ne se prêteraient vraisemblablement pas à un embellissement
de verdure. Seule, la partie méridionale de la ville, au delà
de la hauteur de 108 mètres, près des cimetières et du cours
d'eau qui meut quelques moulins, est susceptible d'être em-
bellie par des villas et des jardins. Mais ce qui manque surtout
à Baltchic, c'est une bonne plage. Le port est comblé de sable
et très peu profond. D'énormes et nombreux galets remplissent
les bords de la mer et rendent impossible le plaisir des bains.
Pour trouver une bonne plage, l'on doit aller la chercher plus
DIONTSOPOLIS
au sud, à quelques kilomètres du port, au bas du village
d'Ecréné.
Baltchic deviendra probablement un jour un port intéres-
sant, voire important ; mais la plage d'Ecréné, lorsqu'elle sera
aménagée, attirera plus de visiteurs, désireux de prendre des
bains de mer et d'admirer un site pittoresque.
B. QUELQUESMOTS SUR LE PASSÉ DE BALTCHIC.
Le nom de Baltchic se rencontre pour la première fois au
XIVe siècle. Dans le Codex Cumanicus, il est question de
Balciuh, pour l'année 1303 (*). Mais on ignore si cette loca-
lité correspond à la nôtre.
Le voyageur et écrivain turc Evlalia Célébi nous apprend
que celle-ci s'appelait Baltchic (2) à cause des eaux très peu
profondes de son port, dont le fond est plein de boue.
« En 1651, écrivent les frères Skorpil d'après Evlalia Célébi,
Baltchic était une ville riche, gouvernée par un commandant
(kJiéhaïa) des spahis et des janissaires. Elle n'avait pas de
moufti (3). Il y avait 500 belles maisons, construites en bois
fin, aux toits couverts de briques. Elles étaient partagées en
cinq quartiers, ayant chacun une mosquée. Les Russes vinrent
l'attaquer avec 36 navires. Les Turcs les repoussèrent, après
en avoir tué 400 et fait prisonniers 300 (4). »
1. Skorpil (K. etH.). Baltchic, dans les Izvjestija Vamnskato archeologiôesko
Bruëestvo, vol. V, 1912, p. 51.
2. Ce qui signifie boue.
3. Evêque musulman.
4. Skorpil, op. cit., p. 51.
ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE
En 1828, les Turcs construisirent, au nord-ouest de la ville,
une forteresse et des tranchées. D'après le savant grec Vrétos,
Baltchic était réduite, vers cette époque, à l'importance d'un
simple village. A un moment donné, les Turcs permirent
l'exportation des blés. Ce fut alors que cette localité prit un
essor de renaissance, qui ne cessa plus jusqu'à nos jours.
C. DIONYSOPOLIS.
Situation.
Baltchic occupe incontestablement l'emplacement d'une
ville ou bourgade antique.
En effet, dans le voisinage de l'église « La Trinité », l'on
voit encore quelques vestiges d'anciens murs ; tout auprès,
on a découvert, il y a une vingtaine d'années, un assez grand
nombre d'inscriptions grecques et une latine ; dans la place
appelée aujourd'hui « Reine-Marie », on a également mis au
jour un important tombeau d'époque romaine, contenant
les restes de plusieurs corps ; des colonnes et des fragments
de sculpture antiques sont parsemés un peu partout dans la
ville. On trouve enfin à Baltchic de nombreuses monnaies
grecques, surtout d'époque romaine.
Tous ces vestiges et monuments nous témoignent d'un
passé antique de Baltchic.
La question se pose : à quelle cité antique correspond cette
localité ?
Déjà les monnaies trouvées à Baltchic et frappées par le
démos de Dionysopolis avaient amené certains savants à
penser que cette ville s'élevait à l'endroit de Baltchic et qu'elle
ne devait pas être cherchée à Varna, comme le croyaient un
10 DIONYSOPOLIS
chroniqueur anonyme du XVIIe siècle (*) et certains érudits
des XVIIIe f) et XIXe siècles f).
Cependant on pourrait objecter que les monnaies voyagent
facilement et ne sont pas une preuve décisive pour la dé-
termination de l'emplacement d'une cité. Mais, depuis la
découverte dans le voisinage de l'église « La Trinité » et de
la mosquée « Soulak-Djami », d'inscriptions contenant des
décrets du démos dionysopolitain, le doute n'est plus permis.Baltchic correspond à la cité grecque de Dionysopolis, dont
parlent certains auteurs anciens et byzantins (4).
Les spécialistes en géographie ancienne, les historiens et
archéologues ont donc raison, quand ils admettent cette iden-
tification d'emplacement. Mais doit-on les suivre sans réser-
ves, lorsqu'ils soutiennent que le nom plus ancien de Diony-
sopolis serait Krounoi ?
A ce sujet, les témoignages des anciens ne sont pas
d'accord.
Skymnos et, après lui, Pline disent que Dionysopolis se
serait appelée auparavant Krounoi (5). Strabon ne connaît
même pas le nom de Dionysopolis. Il cite entre Kallatis (auj.
Mangalia) et Odessos (auj. Varna) deux ports : Bizoné et
Krounoi (6).
1. Chronique citée par N. Iorga dans ses Studii si Documente, IX, p. 194.
2. Mélétios, recoYpacpfa itaXatà xal véa, Venise, 1728, p. 416.
3. F. Kanitz, La Bulgarie Danubienne, p. 473.
4. Skymnos, 751-755 ; Anonymus, Periplus Ponti-Euxini, 78 ; Dion Cassius,
II, LI, p. 376 ; Itinéraire d'Antonin, 228 ; Table Peutingérienne ; Mêla, II, 2, éd.
Parthey ; Ptolémée, Geograpliia, lib. III, c. 10 ; Hiéroclès et Constantin Porphyro-
génète citent Dionysopolis parmi les quinze villes faisant partie d'après celui-là
de la Petite Scythie, d'après celui-ci de la Mésie. Voir aussi Théophanès, Chrono-
graphia, p. 190 ; Cédrénus, I, p. 657.
5. Skymnos, 751-755 ; Pline, Natur. Hist., 44.
6. Strabon, I, éd. Didot, p. 265.
ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 11
Au contraire, l'écrivain romain Mêla distingue Krounoi de
Dionysopolis, qu'il présente comme deux localités différentes,
la première étant un port, la seconde une ville (*).Ptolémée ne connaît que Dionysopolis, qu'il place précisé-
ment entre Kallatis, Tiristis Acra et Odessos (2).
L'anonyme du Périple du Pont-Euxin f) affirme que la
localité Krounoi a été nommée plus tard « Mationopolis », quifait penser à Marcianopolis. Comme l'a déjà remarqué Pick,
il y a ici erreur. Cependant il ne faut pas repousser complè-tement cette information en ce qui concerne la non-identifi-
cation de Krounoi avec Dionysopolis.Krounoi veut dire sources. A Baltchic il y en a d'excel-
lentes. Pourtant, dans les environs, sur le littoral de la mer,
il y a des endroits qui en possèdent aussi. Par exemple, à un
kilomètre au sud de Baltchic, dans la direction d'Ecréné, on
admire un site pittoresque, plein de verdure, traversé par un
petit cours d'eau qui, à l'embouchure, forme une cascade et
met en mouvement les roues de deux moulins (pi. LÏÏ). Cette
petite rivière se verse dans la mer dans une sorte de petit
golfe, qui conviendrait à un port. Serait-ce le Krounos de
Mêla? On ne saurait rien affirmer à ce sujet. Il est à remarquer
cependant, que tout près de là, au sud d'Ak-Bunar, à l'inté-
rieur, on a trouvé des traces d'édifices antiques, des conduites
d'eau, des monnaies.
Il se pourrait qu'en définitive Krounoi et Dionysopolis ne
fussent que les deux noms successifs de la même cité ; mais
1. «Est portus Crunos, urbes Dionysopolis, Odessos, etc. »,Mêla, II, 2, éd. Parthey.2. Claudii Ptolemaei, Geographia, 1. III, 10.
3. Anonymus, Periplus Ponti-Euxini, 78.
12 DIONYSOPOLIS
ce n'est pas absolument prouvé. Une chose pourtant est
évidente : de l'existence de Dionysopolis, outre les renseigne-ments que nous donnent les auteurs anciens et byzantins,les fouilles nous ont livré des preuves directes, tandis querien n'est encore venu prouver l'existence de Krounoi.
Certaines cartes du XVIIe et du XVIIIe siècle indiquent
plus ou moins exactement l'emplacement de Dionysopolis.Sur l'une d'elles (*), imprimée en France, Dionysopolis est
placée sur une rivière à l'ouest de Varna et au sud-est de
Carbona et de Castrizi. Cette dernière localité semble occuperla place de l'actuelle Baltchic.
Sur une autre carte française de l'an 1637, Dionysopolisest exactement noté sur le littoral de la mer, au sud de
Calatia (Kallatis) (2).
Une autre, de l'année 1718, place Dionysopolis au nord-
ouest de Varna et au sud-ouest de Baltchic, qu'elle nomme
Bulgic. Enfin sur une autre, imprimée à Amsterdam en 1688,
par Frédéric de Wit, apparaît aussi à la place de Baltchic
ou de Dionysopolis le nom de Castrici.
Est-ce que, au XVIIe siècle, Dionysopolis n'existait plus et
que la localité qui l'avait remplacée s'appelait Castrici ou
Castrizi, avant que les Turcs ne lui donnassent le nom actuel ?
A ce sujet, on ne saurait rien affirmer.
D. COMMUNICATIONSET TERRITOIREDE DIONYSOPOLIS.
A travers Dionysopolis passait, comme le montre la Table
de Peutinger, la voie romaine, qui venait du nord, des
1. Danubius fluvius Europae maximus, XVII 8 siècle.
2. Romani Imperii qua Oriens est descriptio geographica, auct. N. Sanson,1637.
ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 13
embouchures du Danube, et allait jusqu'à Constantinople. Il
y en avait deux autres encore : l'une se dirigeait sur Kallatis,
l'autre sur Abritus.
Le territoire de Dionysopolis s'étendait, à l'époque romaine,
jusqu'au village de Disbudak, où l'on a trouvé une pierre de
la frontière d'Odessos, et, au nord, jusqu'au village de Kali-
djidere, où l'on a mis au jour également une pierre similaire
de Kallatis f).
E. HiSToniE DE DIONYSOPOLIS.
La fondation de Dionysopolis, dont on ignore la date, est
due aux navigateurs grecs. Skymnos, écrivain vivant au
commencement du second siècle, nous l'avons vu, nous
apprend que la ville, dont l'ancien nom était Krounoi, était
habitée par des « Grecs mélangés » (fiiyâSeç "EXÀYJVEÇ),venus
de diverses régions helléniques (2) et mélangés à des indigènes.
Le changement de son nom serait dû au fait suivant : aprèsune forte tempête, les flots ayant jeté sur la berge une statue
de Dionysos, les habitants la recueillirent, lui élevèrent un
sanctuaire et, pour honorer le dieu, décidèrent d'appeler leur
cité Dionysopolis.Cette légende nous montre qu'à partir d'un moment donné,
Dionysos, protecteur des vignes et de la génération, devint
la divinité principale dans une ville de marins et de vignerons.
1. « F(ines) terr(itorii) Odess(itani) ; F(ines) terr(itorii) Call(atidis) y>,Skorpil,
op. cit., p. 50.
2. Cf. Pick, Die antiken Miïneen von Dacien und Moesien, 1.1, p. 126; C. Moi-
sil, AnticMtâti din Balcic, dans le Buletinul Comisiunii Monumentélor Isto-
rice, t. VII, fasc. 25 (1914), p. 27.
14 DIONYSOPOLIS
C'est dû peut-être aussi à l'influence des populations scytho-
thraces, maîtresses de l'intérieur du pays, et qui adoraient
Sabazios, divinité ayant beaucoup de traits communs avec
Dionysos.Les auteurs anciens parlent assez souvent de ces popula-
tions, dont ils connaissent plusieurs tribus portant différents
noms.
Diodore de Sicile dit que la région de la Petite Scythieautour des cités grecques Istros, Kallatis et « autres voisines »,
dont faisait aussi partie Dionysopolis, était peuplée, au IVe
siècle, par des Thraces et des Scythes (*). Ces barbares étaient
alliés aux habitants de Kallatis, au temps de l'expédition de
Lysimaque, en 313. Ils vinrent en masse les aider contre les
Macédoniens (2).
Lysimaque dut combattre contre ces redoutables ennemis.
Il réussit à déterminer les Thraces à se retirer, et écrasa les
Scythes dans une bataille rangée, leur tua un grand nombre
d'hommes et chassa les fuyards au delà des frontières de
Kallatis (3), qui tomba en son pouvoir. Mais Antigone envoyacontre lui sa flotte et s'allia à Seuthès, roi des Thraces. La
situation de Lysimaque devint alors quelque peu précaire.Le général de Cassandre, Pleistarchos, vint à Odessos pourexaminer le moyen de faire passer ses troupes d'Asie à
Héraclée au secours de Lysimaque (4).
1. Tffiv x£ Opçxûiv *at 2xo0<3v xoûç ôuopoûvxaç, Diodore de Sicile, éd. Kurtius-
Th. Fischer, t. V, 01. 116, 4, p. 117.
2. Ibidem.
3. 'EXTOÇ TÔWSpwv, Ibidem.
4. Diodore de Sicile, XX, 112, 2. Cf. Niese, Geschichte der Griechischen und
Makedonischen Staaten, I, 367, n. 3, et V. Pârvan, Gerusia din Callatis, 1920,
p. 3.
ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 15
Bientôt intervint une entente générale entre Cassandre,
Ptolémée, Antigone et Lysimaque. On reconnut à ce dernier
la possession de la Thrace et de la Petite Scythie (*). Diony-
sopolis et les autres cités maritimes grecques durent recon-
naître sa souveraineté.
La domination macédonienne ne dura pas longtemps. Vers
l'an 292, Lysimaque était encore maître de la Petite Scythie,lors de son expédition malheureuse contre le roi des Gètes,
Dromichaitès (2). Peu à peu, les provinces septentrionalesse détachèrent insensiblement de l'Etat macédonien, qui dut
se contenter de frontières moins étendues.
Les villes grecques du littoral de la mer Noire reprirentleur liberté, leurs relations et leurs alliances avec les tribus
voisines, maîtresses des terres de l'intérieur.
Aux alentours d'Istros, de Tomis, de Kallatis et de Diony-
sopolis, jusqu'au fleuve Zyras (aujourd'hui Batova), habitaient
les Thraces Crobyzes, ainsi qu'une population sauvage vivant
dans les cavernes, que Strabon appelle Troglodytes (3). Leurs
terres devaient être assez souvent envahies et dévastées
par d'autres tribus habitant la Thrace jusqu'aux monts
Haemos, tels que les Korailes, les Maides, les Dauthélètes,
1. Dion Cassius, 01. 117, 2, p. 117-118.
2. Diodore de Sicile, l. c. ; Niese, l. c.
3. Strabon, VII, 5, 12, p. 264. Cf. De Istro sive Danubio flumine dans l'Ex-
cerpta geographica, appendix de Dionysii Bysantii, De Bospori Navigatione,éd. C. Wescher, p. 121.
Skorpil estime que les « tumuli » parsemés dans la Petite Scythie sont leuroeuvre. Un groupe surtout de cinquante « tumuli » dans le voisinage de Dionyso-
polis, à Baïr-Baschi, est particulièrement intéressant. En le fouillant, on recueilleracertainement de précieux renseignements sur les coutumes relatives à l'enterre-ment de ces barbares.
16 DIONYSOPOLIS
les Besses, qui n'ont laissé dans l'histoire qu'une triste
renommée de brigands (*).
Au troisième siècle avant J.-C, Dionysopolis était alliée
à quatre autres cités maritimes du même littoral : Istros,
Tomis, Kallatis, Odessos. Elles composaient ensemble la
Pentapolis du Pont-Euxin (2). Une sixième cité, Marciano-
polis, s'étant jointe à elles, la Pentapolis se transforma, au
deuxième siècle av. J.-C, en une Hexapolis (3).
Cette confédération se désagrégea à la suite d'un conflit
entre Kallatis, la plus importante de ces cités, et Tomis,
alliée de Byzance. Kallatis, alliée à Istros dans la guerre qui
s'ensuivit, n'ayant pas triomphé, Tomis recouvra sa liberté.
La Pentapolis se trouva du fait abolie. Dionysopolis devint
à son tour une simple dépendance d'Odessos.
En l'an 200 avant J.-C, elle était indépendante et frappaitses premières monnaies ; mais elle n'avait qu'une importancesecondaire (4).
Au premier siècle avant J.-C, deux forces se trouvaient
en présence sur le Bas-Danube : les Romains et les Géto-
Daces.
Les Romains, après la conquête définitive de la Macédoine,
en 146, avançaient lentement vers le nord. Ils furent obligéssouvent de faire la guerre aux populations presque sauvages
1. Strabon, l. c.
2. Voir, entre autres, l'inscription n° 2056 dans le C. I. G. et n° 658 dans Cagnat,
Inscriptiones graecae ad res romanas pertinentes, III, p. 218.
3. Voir l'inscription n° 632 dans Cagnat, op. cit., p. 21. Cf. Th. Mommsen,Histoire Romaine, t. X, p. 74 et suiv. ; Weiss, dans les Jahreshefte des Oesterr.
archeol. Instituts, Beibl., cci. 149 et suiv. ; Pick, op. cit., p. 70-71.
4. Pick, op. cit., p. 127. Cf. Moisil, op. cit., p. 27.
ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 17
et très guerrières de la Thrace et de la Mésie, ainsi qu'aux
Scythes, aux Gètes et aux Daces.
Devant le péril romain, les villes grecques du littoral de
la Petite Scythie se coalisèrent et passèrent du côté du Mithri-
date. Dionysopolis paraît n'avoir pas fait partie de cette
alliance, car on n'a trouvé jusqu'à présent aucune monnaie
avec la tête de Mithridate ou de son fils ayant au revers
Athena Nicéphoros et les initiales de la ville, comme c'est le
cas des autres cités (*). Pourtant il se pourrait que Dionyso-
polis eût été réduite à cette époque à une simple bourgade,à un emporium sans aucune importance.
Entre 75 et 72 avant notre ère, les armées romaines com-
mandées par S. Scribonius Cuno avancèrent en Thrace, se
dirigeant sur le Danube. Peu après, M. Licinius Lucullus
conquit le littoral de la mer Noire. A cette occasion, il enleva
au temple d'Apollon, qui s'érigeait sur une île en face d'Apol-lonie du Pont, une statue colossale du dieu, oeuvre du fameux
sculpteur Kalamis, et la transporta au capitole de Rome (2).
On voit là les procédés politiques des Romains, ce qui
n'était pas pour leur attirer la sympathie des habitants. Du
reste, la domination romaine était loin d'être solide à l'inté-
rieur du pays, ce qui fut prouvé par l'écrasement d'une
armée romaine en 59 avant J.-C. Les troupes romaines étaient
commandées par le proconsul de la Macédoine, Caius Anto-
nius Hybrida, oncle du triumvir Marc Antoine et collègue
au consulat de M. Tullius Cicero (3). Elles passèrent avec
1. C. Moisil, op. cit., p. 27.
2. Strabon, VII, 6, 1, p. 264.
3. Tite-Live, Periocha, c. 103 ; Julius Obsequens, De Prodigiis ; cf. Pauly-
Wissova, Real Lexikon, I, 2577 et suiv.
18 DIONYSOPOLIS
leur chef l'hiver à Dionysopolis ou tout auprès, ainsi que
nous l'apprend une inscription trouvée à Baltchic (x) ; elles
s'avancèrent ensuite dans la Petite Scythie jusqu'à Istros, sur
le littoral du Pont-Euxin. Tout près de là, Caius Antonius
Hybrida fut attaqué par les Bastarnes et autres barbares, qui
détruisirent ses légions.
La Petite Scythie et les cités maritimes grecques recou-
vrèrent ainsi une liberté relative.
Cet événement profita surtout à l'état Géto-dace, qui étendit
sans difficultés sa domination au delà du Danube, jusqu'aux
monts Haemos.
C'est à cette époque-là que Dionysopolis envoya un de ses
citoyens de marque, grand prêtre de plusieurs temples et
divinités, nommé Akornion, en ambassade au roi des Daces,
Burébiste, devenu chef suprême des tribus thraces, après
une expédition heureuse en Mésie et en Thrace qui eut lieu
vers l'an 50 avant J.-C. (2).
Une très intéressante inscription, trouvée à Baltchic, nous
fait connaître les services éminents rendus à sa patrie par
Akornion (3).Il semble qu'il connaissait déjà d'un premier voyage le
père de Burébiste. H l'avait visité dans la ville d'Argedarum,
qui pourrait bien être Argidava. Muni d'une recommandation
de celui-ci, il fit un nouveau voyage, non dépourvu de dangers,et se présenta à Burébiste, dont il gagna la bienveillance en
faveur de Dionysopolis. Cette cité dut ainsi reconnaître la
souveraineté du roi dace.
1. Voir l'inscription n° 1, ligne 16, dans la troisième partie dé ce mémoire.
2. G. Seure, Revue archéologique, 1911, p. 431.
3. Voir l'inscription n° 1.
ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 19
Burébiste se servit, à son tour, de l'habilité d'Akornion
dans ses relations diplomatiques avec les Romains. Ainsi
l'envoya-t-il en ambassade à Cnejus Pompée, qui en l'an 48
se trouvait dans la ville d'Héraclée de Lyncestis, province
macédonienne. Akornion s'acquitta bien de sa mission. Son
intervention fut couronnée de succès. Il sut arranger à souhait
les affaires de son souverain et ménager aussi les intérêts de
sa propre patrie, Dionysopolis.Pour tous ces services, ses compatriotes lui accordèrent
la plus grande des récompenses : ils lui érigèrent en pleine
agora une statue de bronze et décidèrent de l'honorer chaque
année, pendant les fêtes de Dionysos, avec une couronne.d'or.
La puissance de l'Etat dace déclina bientôt, à son tour.
Dans la seconde moitié du premier siècle avant J.-C, les
Romains prirent l'avantage sur les barbares en Mésie et dans
la Petite Scythie.
En l'an 29 av. J.-C, eut lieu l'expédition de M. Licinius
Crassus contre les Daces, les Bastarnes et les Scythes (*).
Ce commandant, après avoir vaincu les Myssiens et leurs
alliés, reçut les ambassadeurs des Bastarnes, qui lui deman-
dèrent de ne pas avancer plus loin contre eux. Il n'en fit rien.
Dans une bataille rangée, il réussit à les écraser. Un grandnombre de Bastarnes furent tués, entre autres leur roi, Deldone.
Cette victoire des Romains effraya les autres barbares.
Rhôlès, roi gète, contracta une alliance avec Crassus. Les
Bastarnes, battus une fois de plus, demandèrent grâce. Cras-
sus leur imposa les conditions de paix qu'il avait désirées (2).
1. Dion Cassius, II, LI, p. 374.
2. Ibid., p. 375-376.
20 DIONYSOPOLIS
La domination romaine s'étendit alors sur toute la Petite
Scythie (').A cette époque, les terres voisines de Dionysopolis se
trouvaient entre les mains des Besses (2), « les plus brigands
parmi les brigands », comme les caractérise Strabon.
M. Licinius Crassus parcourut avec ses légions la Méfie
jusqu'au littoral de la mer Noire. Dans la région de Dionyso-
polis, il n'eut pas à intervenir contre les Thraces Odryses
qui vinrent sans armes se soumettre ; il les libéra du jougdes Besses, qu'il chassa (3).
Cependant, le roi Rhôlès guerroyait contre Dapyx, un
autre chef gète. M. Licinius Crassus aida son allié et obligeason adversaire à se réfugier dans un château fort, où il fut
tué(4). Les Romains capturèrent le frère du vaincu et portèrentleurs armes plus loin. Bientôt, tout le pays fut conquis. Diony-
sopolis dut reconnaître, ainsi que les autres cités grecques,la domination de Rome.
Il semble que, depuis ces temps, la ville a vécu en paixsous la protection des Romains qui, entre autres privilèges,lui ont accordé celui de frapper des monnaies de bronze.
L'époque la plus florissante de son histoire fut sous l'em-
pire, surtout sous les empereurs Commode et Gordien III.
1. L'archéologue Furtwângler estime que le trophée bien connu de Tropaeum
Trajani (Adam-Clissi en Dobroudja) n'aurait pas été érigé par Trajan, mais parM. Licinius Crassus, pour célébrer ses victoires contre les barbares. Trajan n'a
fait que le restaurer.
2. Strabon, VII, 5, 12, p. 264.
3. Ta S' âXXa TIX^V Z9JÇ TÔSV'OSpuacôv xaxé8pa|iEV TOI3TO)V y^P ài<- x<ï> TE Aiovùoip
Ttpôaxetvcai xat xôze âvsu tûv STIXCOVânVjVTïjaav ot, sçEtaato. Kal atjTOîç xal TYJV
X.û>pav £V 'Q Y.atX tov 8eov àyâXXooaiv èxapiaaxo, Byjaaoùg TOÙÇ xaxé^ovuag aûtrjv
àcpsXôusvoç, Dion Cassius, II, LI, p. 376.
4. Ibidem, p. 377.
ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE -21
On a découvert un grand nombre de monnaies portant leurs
effigies.C'est également de cette époque que datent plusieurs
inscriptions, mises au jour dans l'acropole de Dionysopolis (').L'une d'elles parle de l'érection d'une statue en l'honneur de
l'empereur Titus, par un prêtre qui en a supporté les frais.
Une autre mentionne la même distinction, accordée à un haut
dignitaire de la ville sous le règne des Antonins ; une troi-
sième contient le décret du démos dionysopolitain proclamant« bienfaiteur » Titus Pomponius Proculus Vitrasius Pollio,
qui fut consul pour la seconde fois en 176 après J.-C. (2).
Au moyen âge, il est très rarement question de Dionyso-
polis.Seul Cédrénus nous en donne une information passable-
ment insignifiante. Sous le règne de Justinien, en 543, écrit-il,
la mer déborda sur le littoral entre Odessos et Dionysopolis,
probablement à la suite d'un tremblement de terre, et causa
la mort d'un grand nombre d'habitants (3).
Dans quelques textes byzantins et bulgares des XÏÏIe, XIVe
et XVe siècles, est mentionnée non pas Dionysopolis, mais
sa région. Ainsi, pour l'an 1346, est-il question d'un nommé
Balica, maître du littoral de la mer Noire au nord de Mes-
sembria, peut-être jusqu'aux embouchures du Danube. Sa
résidence était Carbona ou Carvouna (4), qui correspondrait
1. Nos 2, 3 et 4 de la troisième partie de la présente étude.
2. Ibidem, n° 3. Cf. Prosopographia Imperii romani, II, n° 558, p. 78.
3. Cédrénus, I, p. 657.
4. Quand, en 1366, Varna fut enlevée à Dobrotici, successeur de Balica, ce
personnage se réfugia dans le château fort de Kali-Acra, ce qui permit à certains
érudits de soutenir que cette forteresse devint la résidence du despote. Minea,
Urmasii lui Vladislav I si politica orientalâ a Ungariei, Bue, 1916, p. 26.
Cf. N. Iorga, Venetia în Marea Neagrâ, I. Dobrotici, Bucarest, 1914, p. 2.
22 DIONYSOPOLIS
à Cavarna, ville voisine de Dionysopolis. Ce gouverneur
envoya les deux frères Dobrotici et Théodore, avec une troupe
de mille cavaliers, aider Anne de Savoie, impératrice de
Byzance, dans la lutte difficile qu'elle avait à soutenir contre
ses adversaires^1).
Dobrotici devint, après la mort de Balica, « despote » de
la région, et affermit sa situation par un mariage impérial.Plusieurs documents latins parlent aussi de Dobrotici et
de ses terres (terra Dobrotici), dont Dionysopolis faisait
certainement partie.
Cependant, les Byzantins ont toujours considéré le littoral
de la mer Noire comme appartenant à leur basileus (2). Par
conséquent, Balica et Dobrotici ne furent en réalité que des
gouverneurs byzantins, jouissant pourtant d'une certaine
liberté d'action qui leur donna l'allure de chefs indépendants.En 1352, « l'empereur de Zagora », Alexandre, devint
temporairement maître de Varna (3) et probablement de toute
la région environnante, peut-être aussi de Dionysopolis.En 1444, Dionysopolis, Varna et les autres ports voisins
acceptèrent avec allégresse les troupes de Vladislav Ier, roi
de Hongrie et de Pologne. On sait la fin tragique de ce roi
et de son armée expéditionnaire (4).A partir de ce moment, il n'est plus question ni de la
région, ni de Dionysopolis elle-même, si ce n'est dans les
cartes archaïsantes.
1. Cantacuzène, t. III, p. 584.
2. Cantacuzène, l. c. ; Chalcocondyle, De rébus turcicis, 1. VI, p. 326. Cf. N. Iorga,
op. cit., p. 1 et suiv. ; Minea, l. c.
3. Liubie, Listine, II, p. 246-248, cité par Minea, l. c.
4. Phrantzès, Histoire, p. 91 ; Philippus Callimachis, De rébus Vladislao
Polonorum atque Hungarorum rege gestis, liber III, éd. Schwandtner, p. 135.
Cf. Minea, l. c.
ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 23
F. ORGANISATIONPOLITIQUE ET CULTES DE DIONYSOPOLIS.
On ignore, faute de renseignements anciens, quelle était
la constitution de Dionysopolis à l'époque hellénique et
hellénistique.Pour les temps de la domination romaine, on a quelques
informations assez vagues sur l'organisation politique et
religieuse de cette cité.
Les Romains, comme d'habitude, .permirent aux villes
grecques du Pont-Euxin de se gouverner selon leurs propreslois. Quand ils conquirent Dionysopolis, elle avait une con-
stitution démocratique.Deux inscriptions, trouvées à Baltchic, dont l'une de l'an 48
avant J.-C. et l'autre de 176 de notre ère, parlent d'un démos
et d'une boulé dionysopolitains ('). Une autre, appartenantà la fin du IIe ou au commencement du IIIe siècle, appellela boulé « très puissante » (xpcraaxY) 6OUÀYJ),expression assez
souvent employée par d'autres cités grecques (2).
Un magistrat, investi de la plus haute dignité (TipoetYjàp^Yj),
était, comme dans d'autres villes (3), chargé de la direction
des affaires administratives de Dionysopolis. Il présidait vrai-
semblablement la boulé.
L'assemblée du peuple, le démos, ainsi que dans d'autres
cités démocratiques grecques, ratifiait les décrets qu'on lui
présentait.
1. Voir les nos 1 et 3, dans la troisième partie de cette étude.
2. Par exemple à Thessalonique. Voir O. Tafrali, Thessalonique, des originesau XlVe siècle, Paris, 1918, p. 29.
3. A Thessalonique, par exemple, Tafrali, op. cit., p. 31,
24 DIONYSOPOLIS
Cependant une inscription (J) contient un décret, où le nom
du démos n'est pas mentionné. Est-ce que la boulé pouvaità son gré émettre une ordonnance, sans avoir au préalable
pris l'avis du démos ? On l'ignore.Les ressources publiques de Dionysopolis ne devaient pas
être bien considérables. C'est pourquoi l'on voit plusieurs
personnages, tels qu'Akornion, fils de Dionysios, M. Aurelius
Démétrius, fils de Diogénès, un autre prêtre encore, dont le
nom ne nous a pas été conservé, proclamés « bienfaiteurs »
(sôspyéxat) de la cité, non seulement à cause des services
rendus, mais aussi à cause des dépenses consenties par eux
pour les affaires publiques, comme, par exemple, l'érection
d'une statue commémorative, les sacrifices sur les autels des
dieux, les fêtes religieuses, les jeux publics et les ambassades
coûteuses.
La confédération de Pentapolis ou d'Hexapolis avait une
assemblée commune (zb xoivov IIsvTa7i6Xewç). L'autorité
suprême était confiée à un Pontarque (izovzâp-yrqç), dont l'on
constate l'existence tant à Kallatis (2), et à Odessos (3), qu'à
Tomis (4) et à Istros (5).
Les Dionysopolitains adoraient plusieurs divinités, les unes
helléniques, les autres étrangères.Le culte de Dionysos, que l'on constate aussi dans d'autres
1. Voir l'inscription n° 1, dans la troisième partie de ce mémoire.
2. C. I. G., 2056 c. Cf. Cagnat, Inscriptiones graecae ad res romanas perti-
nentes, III, n° 658 et n° 651.
3. Cagnat, ibid., n° 660.
4. Ibid., n°<>630, 634, 658. Pour l'Hexapolis, n° 632.
5. V. Pàrvan, Histria, Bucarest, 1916, p. 97, où il est question de deux citoyensromains pontarques de Pentapolis.
ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 25
cités voisines, telles que Kallatis, Tomis et Nicopolis ad
Istrum (1), était prépondérant à Dionysopolis et réclamait des
dépenses importantes pour les sacrifices et les fêtes ordinaires
ou extraordinaires. C'est pourquoi cette haute fonction, à la
fois religieuse et politique, bien souvent ne possédait pas de
titulaire, ainsi que nous l'apprend l'inscription de l'an 48
avant J.-C A cette époque, les Dionysopolitains prièrent leur
concitoyen, Akornion, qui avait rendu de grands services à
la patrie, par ses importantes ambassades, d'accepter d'être
prêtre de Dionysos, poste vacant depuis plusieurs années (2).
Cette fonction n'empêchait nullement le titulaire d'être investi
en même temps du sacerdoce d'autres divinités, comme ce fut
le cas pour le même Akornion.
A côté du culte de Dionysos, l'on adorait à Dionysopolis
Déméter, Athèna, Asclépios, Hygiéia, Hermès, Héraclès,
Némésis, Tychè, Concordia, les dieux Cabyres de Samo-
thrace (3), et les Dioscures (4).
Parmi les divinités étrangères, « le Grand Dieu », Osiris et
Sérapis (5) jouissaient d'une vénération particulière. Akornion
fut non seulement prêtre du culte de Dionysos, mais aussi de
Sérapis qui figure parfois, ainsi que le « Grand Dieu », sur
les monnaies de Dionysopolis. On a trouvé à Baltchic une
petite statuette d'Osiris du plus pur style égyptien, fabriquée
vraisemblablement dans la vallée du Nil.
1. D. M. Teodorescu, Buletinul Comisiunii Monumentélor Istorice, VIII,
fasc. 29 (1915), p. 11 ; P. Nicorescu, ibidem, p. 41-44.
2. Voir l'inscription n° 1, ligne 14, dans la troisième partie de ce mémoire.
3. Même inscription, ligne 19.
4. Us sont représentés sur un bas-relief trouvé à Baltchic.
5. Sérapis était vénéré dans d'autres villes pontiques, telles que Tomis, etc.
26 DIONYSOPOLIS
L'adoration de ces divinités témoigne des relations com-
merciales et spirituelles qui existaient entre les cités grecquesdu Pont-Euxin et l'Egypte.
L'on connaît la parenté, voire même l'identité, qui existe
entre Dionysos et Osiris. L'écrivain byzantin Cédrénus en fait
mention. « Dionysos, dit-il, s'appelle chez les EgyptiensOsiris (*). » La science moderne a établi cette identité poul-ies temps les plus reculés (2).
« L'assimilation de ce dieu (Dionysos), dit Homolle, avec
Osiris des Egyptiens est un lieu commun de la littérature, de
la mythologie et de la religion grecque, non pas seulement
aux époques de syncrétisme religieux ou d'exégèse rationaliste,
qui ont suivi les conquêtes d'Alexandre, puis la conquête
romaine, mais dès le cinquième siècle, au temps d'Hérodote,
voire même avant lui (3). »
Cela est dû aux « relations, de toute nature, industrielles et
commerciales, entre les îles et le continent hellénique d'une
part et l'Egypte de l'autre ; voyages et séjours individuels de
personnages de marque, penseurs, philosophes et législateurs ;
établissements collectifs, passagers ou durables, de marchands,
de mercenaires et de colons ; échanges particulièrement actifs,
de pensée et de trafic, au cours du deuxième millénaire, puisdes septième et sixième siècles avant notre ère (*). »
Le « Grand Dieu », adoré aussi dans d'autres villes pon-
tiques, comme à Odessos, par exemple, figure assez souvent,
1. 'O 8è Aidvuaoç nap Alyumloiç "Oatpiç Xéye-rai, Cédrénus, I, p. 52.
2. P. Foucart, Le culte de Dionysos, p. 13-20.
3. Th. Homolle, L'Omphalos Delphique, publié dans la Revue des Etudes
grecques, t. XXXII (1921), p. 254-355.
4. Ibid.
ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 27
ainsi que la plupart des autres divinités mentionnées, sur les
monnaies de Dionysopolis (*).
Une inscription dionysopolitaine mentionne un archiprêtre
(àpyizpzûç), qui fut en même temps prêtre des «douze dieux »
et gymnasiarque (2). Dans le même document, on trouve
une allusion au culte de l'empereur, imposé, on le sait, dans
tout l'empire.
Chaque année, l'on célébrait en grande pompe les Dio-
nysia, fêtes en l'honneur de Dionysos.
Les citoyens qui avaient bien mérité de la patrie rece-
vaient des honneurs en public. C'est ainsi que l'on accorda
au prêtre et ambassadeur Akornion la faveur de recevoir
chaque année une couronne ,d'or pendant les Dionysia (3).
Ces fêtes ont dû prendre un grand éclat sous le règne de
l'empereur Commode, qui figure souvent sur les monnaies
de Dionysopolis. Cet empereur, qui se montra particulière-ment clément envers l'église chrétienne en mettant fin aux
persécutions (*), protégea le culte de Dionysos et encouragea
les fêtes dionysiaques, surtout celles qui avaient lieu à
Antioche. Il accorda aux organisateurs des sommes consi-
dérables pour les cierges, les veilleuses et autres dépenses
pour les fêtes appelées Orgies (5), qui s'accomplissaient
pendant la nuit et duraient trente jours au mois de mai (6).
1. Pick, op. cit., p. 132, 134, 135.
2. Voir l'inscription n° 4, dans la troisième partie.3. Ibidem, n° 1, 1. 45 et suiv.
4. Clironicon Paschale, I, p. 489.
5. I. Malalas, Chronographie, éd. de Bonn, p. 284 : xcôv Xsyou.évu>v ôpyJtov, ÔTtspèoxi auaxTjpfrav Aioviiaou.
6. A' 7)|iep{3v Tspitvtôv TtavvuxtSiov. Ibidem.
28 DIONYSOPOLIS
Une inscription de Dionysopolis parle des Bay.ysa.ozai (*),
ce qui pourrait désigner les gens qui prenaient part à ces
fêtes orgiaques.Suivant l'exemple donné par d'autres cités, les Dionyso-
politains organisaient des jeux à l'occasion de ces fêtes. Une
autre inscription du IIe ou IIIe siècle mentionne des jeux« nouvellement institués » (xaivôv àycovcov)(2), à la tête des-
quels était un gymnasiarque. Malheureusement, on ne peutsavoir en quoi ils consistaient. Il s'agit, vraisemblablement,
des jeux athlétiques helléniques. Cependant il n'est pas exclu
que des jeux romains avec luttes entre gladiateurs aient été
introduits à Dionysopolis. En effet, sur un bas-relief funéraire,
trouvé dans cette ville, l'on voit, à gauche de la figure
d'Hermès, un retiarius, nommé Démétrius, tenant de sa
main droite le filet et de la gauche le trident (3). C'est proba-blement un des concurrents aux jeux de Dionysopolis, à moins
que ce personnage n'ait été gladiateur ailleurs et que, étant
originaire de Dionysopolis, sa femme ou un parent ne lui
aient élevé dans cette localité un monument funéraire.
Dionysopolis avait très vraisemblablement plusieurs templeset autels, dont il ne reste aucun vestige, si ce n'est, peut-être,
quelques fragments, du reste insignifiants, de colonnes ainsi
que des morceaux d'une ornementation sculpturale.Une inscription sur un fragment de couvercle d'un grand
sarcophage nous apprend que celui-ci était déposé dans une
1. Inscription n° 6, 1. 3. C'est une forme nouvelle de BaxxeuxYJç, non recueillie
dans les lexiques. Dans le Lexicon graecum swppletorium et dialecticum de
H. Van Herwerden, 1902, p. 141, est noté le mot ressemblant de Bavtx[w]oxctv,a. v. BaxxtâÇsiv.
2. Inscription n° 4, lignes 2-3.
3. Voir l'inscription n° 7.
ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 29
chapelle (îcpovastov), qui devait s'élever non loin d'un tombeau
d'époque romaine, découvert, il y a quinze ans, dans la placeactuelle « Reine-Marie ».
G. L'ACROPOLE DE DIONYSOPOLIS.
Monuments, tombeaux et objets d'art.
Il ne reste presque pas de vestiges des bâtiments antiquesde Dionysopolis. En revanche, on peut déterminer le tracé
de l'enceinte de son acropole. Celle-ci occupe une grande par-tie de la terrasse de Baltchic, entre les cotes 50 et 73 itoétires.
En effet, j'ai pu découvrir quelques restes de l'enceinte.
Il y a deux pans de murs plus importants du côté du rarem
profond, qui se trouve à l'est de l'église roumaine * Sainte-
Trinité ». D'autres traces de maçonnerie se voient plus loin,
sous les maisons de la rue « Basile le Loup », ainsi qu'au sud
de l'église roumaine, tout près de la rue « Mircea le "Vieux ».
Ces dernières sont vouées à une disparition prochaine.Ces quatre points de repère sont suffisants pour noms
donner des indications assez précises sur la direction des
murs de l'enceinte. Elle suivait, à l'est, les bords dm mmm
mentionné, nommé « Kulak ». L'on est moins sûr quant â la
ligne de l'enceinte du côté ouest et nord-ouest, car OBLVLJdécouvre la moindre trace de maçonnerie ancienne, que les
habitants ont dû, de longue date très vraisemlïlaSjIeiïîaitlt,
détruire et employer à la construction de leurs maibniaa.
Cependant le tracé de l'acropole devait suivre ici aussi les
bords des ravins qui le séparent de la colline nord-ouest â©
78 mètres (pl. IV, V et VI).
30 DIONYSOPOLIS
Dans la direction du gymnase bulgare, l'enceinte contour-
nait la base de la colline de « loes » de 108 mètres, aux
pentes extrêmement rapides dans la direction de la mer et
à l'ouest. Cette hauteur était pour l'acropole un abri sûr, très
difficile à escalader.
On ne peut déterminer l'endroit où se trouvait l'agora.Était-ce à la place actuelle « Reine-Marie », où l'on a découvert
un important tombeau ? Etait-ce au coin sud-est, où s'élèvent
l'église roumaine et Soulak-Djami, où l'on a mis au joui-
beaucoup d'inscriptions ? A ce sujet, on ne saurait rien
affirmer.
Une conduite d'eau de source alimentant l'acropole suivait
vraisemblablement la même direction et coulait au même
endroit que la plus importante (tchesmé) actuelle de la ville.
On a découvert à Dionysopolis, notamment dans l'acropole,un certain nombre de monuments et d'objets d'art anciens :
des morceaux de sculpture décorative ('), des fragments de
colonnes provenant d'édifices antiques (2) ; des pierres tom-
bales avec inscriptions. On a trouvé aussi cinq statues sans
tête, dont l'une (haute de 0m55) représente un Pan, assis,
jouant d'un instrument de musique à plusieurs tubes (3), et
1. Un fragment de frise (0m68 X 0m40 X 0m50), ornée de palmettes, oeuvre de
basse époque romaine, se trouve dans la cour d'un habitant, nommé Temelcou,sur la place « Reine-Marie ». (Cf. Kalinka, op. cit., n° 12, p. 13.) J'ai vu un plusintéressant morceau, d'un meilleur travail, appartenant à une époque plus ancienne,dans l'église grecque de Baltchic, où il sert de table d'autel. Cette pièce est incon-nue à Kalinka et à Skorpil.
2. Kalinka et Skorpil se trompent en prenant pour des autels les quelquescolonnes rondes et très basses, marquées de signes de lapicides, qu'ils ont vuesdans la pour de Temelcou. (Voir Skorpil, op. cit., p. 50 ; Kalinka, op. cit., n° 23,
p. 194.)3. Dobrusky, Sbornik, XIII, 422, n° 15 ; cf. Kalinka, op. cit., n° 188, p. 168.
DIONYSOPOLIS. PL. VI
Vue du côté oriental de l'acropole de Dionysopolis.
Vue du côté oriental de l'acropole de Dionysopolis,
DIONYSOPOLIS. PL. VI.
Fig. 1. — Deuxième terrasse de Dionysopolis. Collines très escarpées au long
desquelles passe le tracé occidental de l'acropole. A droite, au premier plan, les
ruines du gymnase bulgare, brûlé pendant la retraite de l'armée bulgare.
Fig. 2. - Fontaine turque sur la place Reine-Marie. On voit à droite les fouilleurs
de la tombe d'an médecin'd'époque romaine (1920),
ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 31
porte sur la plinthe quatre lignes d'une inscription grecque (4);une statuette d'Asklépios (haute de 0m22), représentant le
dieu égyptien Osiris (pl. X, fig. 2) ; etc. L'on voit sur l'un
des bas-reliefs de Dionysopolis les Dioscures ; sur un autre
Hermès, devant lequel se tient le retiarius, mentionné plushaut (*).
Toutes ces oeuvres sont d'époque romaine et sans valeur
artistique (3).Je suis persuadé que si l'on faisait des fouilles dans l'acro-
pole, surtout à l'endroit où se trouvent l'église roumaine et
« Soulak-Djami », ainsi que sur la place « Reine-Marie » et
dans les cours des maisons qui longent la côte est de cette
place (4), on découvrirait d'autres vestiges, inscriptions et
oeuvres d'art antiques.
H. IMPORTANT MAUSOLÉED'ÉPOQUEROMAINE.
Il y a une vingtaine d'années, des ouvriers maçons, en creu-
sant la terre dans la place actuelle « Reine-Marie », pour yfaire un trou nécessaire à la préparation de la chaux, senti-
rent le sol s'effondrer sous leurs pieds. Us travaillèrent à élargirl'excavation produite et découvrirent un tombeau antique
(pl. VI, fig. 2).
En le fouillant, ils mirent au jour un grand nombre d'objets,
1. L'inscription n° 6 de la présente étude.
2. Inscription n° 7. Cf. Kalinka, op. cit., p. 242.
3. Kalinka se méprend, lorsqu'il indique le n° 1S9 de son livre, un bas-relief
représentant les Hores, comme provenant de Baltchic. L'erreur a déjà été relevée
par Skorpil, op. Cit., p. 50.
4. C'est dans la cour d'une de ces maisons qu'on a découvert l'importante
inscription d'Akornion.
32 DIONYSOPOLIS
qu'ils envoyèrent au musée de Varna, en dérobant pourtantcertains bijoux d'or.
Le savant Skorpil en fit une intéressante étude, qu'il publiadans la revue archéologique de Varna (d).
En 1920, voulant me rendre compte des dispositions de
cette tombe importante, qui aurait gardé encore des objets,
d'après ce que les habitants m'assuraient, j'ai fait des fouilles
à l'endroit qu'on m'indiquait.Deux tranchées ont été creusées. Dans la première, à une
profondeur de près de deux mètres, nous avons mis au jour
quelques menus tessons d'un vase grec rouge aux orne-
ments noirs en relief, ainsi que la tête d'un phallus en terre
cuite d'une forme très réaliste et un peu plus grande quenature.
Le phallus, on le sait, était un des emblèmes du rituel des
fêtes dionysiaques.En continuant à creuser la terre, nous avons trouvé la
place où furent brûlés les corps de ceux qui reposaient dans
le tombeau.
La couche de cendres avait un mètre de profondeur. Elle
venait d'être mise au jour pour la première fois.
N'ayant pas découvert les substructions de la tombe, nous
avons creusé une autre tranchée un peu plus loin et parallèleà la première. Cette fois-ci, nos efforts ont été couronnés de
succès. Les murs du tombeau apparurent (pl. VII, fig. 1).
Nous avons déblayé la terre, et nous avons constaté avec
regret que la voûte décrite par Skorpil, faite avec des briquesd'une terre jaune, mal cuite, provenant d'une des collines
1. Isvjestija Varnnskato archeologicesko Druéestvo, vol. V, Varna, 1892.
DIONYSOPOLIS. PL. VIL
Fig. 1. — Dalles qui couvraient le tombeau d'un médecin romain. (D'après Skorpil.)
Fit>'. 2. — La cuve du tombeau du médecin.
ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 33
voisines, s'était effondrée. Dans la terre, déjà fouillée, nous
avons découvert une monnaie de Dionysopolis, à l'effigie de
l'empereur Commode, ayant au revers la figure d'une déesse
debout, probablement d'Athéna, et l'inscription « Dionyso-
politôn » (pl. IX).
Un second objet, un tout petit morceau d'une feuille en or,
nous a indiqué que les ouvriers bulgares qui avaient décou-
vert la tombe, contrairement à leurs déclarations, avaient dû
trouver des objets d'or qu'ils dérobèrent. Les habitants des
environs m'assuraient avoir vu plusieurs bagues qui ont
disparu par la suite. Les feuilles d'or, auxquelles appartientle lambeau trouvé par nous, étaient vraisemblablement appli-
quées soit sur les vêtements, soit sur les boîtes qui le conte-
naient.
En fouillant le tombeau jusqu'au fond, nous en avons mis
au jour la cuve oblongue, composée de plusieurs plaques de
pierre grossièrement équarries (*) (pl. VR, fig. 2).La forme du tombeau, ainsi que les traces de la créma-
tion, la monnaie de bronze de Commode, trouvée dans la
terre et perdue par un des ouvriers qui l'avaient construit,
nous indiquent qu'il date du IIe siècle. Par conséquent, l'inci-
nération continuait à être pratiquée même au courant du
IIe siècle.
« Les deux rites de l'inhumation et de l'incinération étaient
pratiqués concurremment, avec' prédominance très nette de
l'incinération, et il en fut ainsi jusqu'au IIe siècle après J.-C,
1. « Les cuves de pierre rectangulaires étaient destinées à être enfouies en terre.
Parfois, en pareil cas, elles étaient même plus primitives » (R. Cagnat et V. Chapot,Manuel d'archéologie romaine, I, p. 331). Le tombeau de Dionysopolis peutservir d'exemple à cette description.
3
34 DIONYSOPOLIS
où l'inhumation revient en faveur. La crémation paraît avoir
été surtout pratiquée par les familles aisées ; les pauvresétaient toujours inhumés (d). »
La description que Skorpil donne de ce tombeau étant peu
connue, nous la résumerons. Mais nous devons faire remarquer
que lors de nos fouilles nous n'avons trouvé, excepté la cuve
et les substructions, aucun des éléments décrits avec tant de
détails par le savant bulgare. Le tombeau a été tout simple-ment saccagé par ses premiers fouilleurs (pl. VIII).
Ce tombeau a une orientation vers l'est. Ses bases sont
construites en pierres liées par un mortier ordinaire. Une
voûte couvrait le caveau^ bâtie avec des briques carrées de
0^35 X 0^35, et oblongues de 0™35 x (K70. La clef de la
voûte était en pierre.La hauteur du tombeau jusqu'à la voûte est de lm85. Les
parois sont couvertes d'une couche de mortier grossier.La cuve a 0m75 de hauteur, et les pierres qui la composent
ont une épaisseur de 0m28.
Au-dessus de la tombe, il y avait un plancher en pierrecalcaire.
A l'est, s'ouvrait le trou de l'entrée dans la tombe., Il était
large de 0m65. Les parois latérales de l'entrée étaient faites
par de grandes plaques, d'une épaisseur de 0m20-0m25, d'une
largeur de 0m37-0m35 et d'une hauteur de lm35.
De l'entrée, on sortait sur un espace carré en forme de
puits de 0m85 x 0*65 et profond de lm60.
Au-dessus de la tombe, s'élevait un bâtiment f), qui reposait
1. R. Cagnat et V. Chapot, Manuel d'archéologie romaine, I, p. 323.2. Skorpil, op. cit., fig. 1, 3 et 4, planche III ; fig. 2, pl. IV.
DIONYSOPOLIS, PL. VIII.
Coupes de la tombe du médecin. (D'après Skorpil.)
Plan de la tombe du médecin. (D'après Skorpil.)
ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 35
sur un plancher de plaques de calcaire d'une épaisseur de
0m25. Sur ce plancher étaient posées des pierres carrées en
deux ronds, qui forment la couche inférieure du bâtiment
(lm04 d'épaisseur). Il y avait aussi une seconde couche de
pierres, larges de 0m70 et hautes de 0m36. L'épaisseur de la
bâtisse était de 054.
L'entrée dans l'édifice se trouvait au milieu du côté sud
et à lm35 du sol. Le seuil était fait d'une plaque de calcaire
de 0m85 de largeur et lm85 de longueur. L'entrée dans le
caveau se faisait par une plaque mobile de 0m76 X 0m80.
Le mur postérieur nord de l'édifice était consolidé par un
second mur de soutien.
Toutes ces pierres, décrites par Skorpil, ont été enlevées
et dispersées, on ne sait par qui.Nous croyons que le tas de gros blocs, oblongs ou carrés,
jetés aujourd'hui sur le bord du ravin, à l'est de l'église
roumaine, appartient au monument qui s'élevait au-dessus
du tombeau. Sur deux de ces blocs on remarque les griffesd'un lion.
Nous pensons que tous ces matériaux, ainsi que ceux quise trouvent dans la cour de Temelkou, sur la place « Reine-
Marie », dont plusieurs colonnettes, très courtes avec une
plinthe carrée et des marques d'ouvriers, prises par Kalinka
et Skorpil pour des autels romains, appartenaient à l'édifice,
qui n'est qu'un mausolée, qui s'érigeait au-dessus de la tombe.
C'est peut-être le 7ipovàstov dont parle l'inscription gravée
sur la base du. fronton (d) trouvé dans le voisinage, appar-
tenant à un sarcophage (pl. X, fig. 1).
1. Long de 2m15 et haut de 0m27.
36 DIONYSOPOLIS
La seconde ligne de cette inscription indique sa date. En
effet, on lit le nom de l'empereur Marc-Aurèle Antonin, qui
n'est que Caracalla (a. 198-217). D'après la troisième ligne,
elle a été dédiée par des religieux à Théodoros, fils de
Démétrius, qui a été leur bienfaiteur et a construit l'édicule
(7tpovàstov) (1).
Dans la tombe, on a trouvé les os calcinés de trois corps.
L'un d'eux était probablement celui d'un médecin, vu la
trousse d'instruments chirurgicaux découverts.
Les objets découverts sont au nombre de 91 (pl. IX et X).
Nous en donnons la description succincte.
Vases en bronze.
1. Vase en forme de cruche ovale : hauteur, 10 cm. ; dia-
mètre à la partie la plus enflée, 0m106. Ciselé. On remarque
un travail de réparation. Une décoration en cercles concen-
triques couvre ce vase. Le manche ciselé est intéressant; il a
la forme d'une bête couchée sur l'ouverture ; la gueule est
pointue et entre-ouverte ; la tête porte une sorte de peigne ;
la queue arrondie se redresse en haut et sert de manche.
2. Vase en bronze, haut de 0m136 ; corps ovale, dont le
plus grand diamètre mesure 0m128. Manche recourbé et
décoré d'une tête burlesque, représentant probablement la
Méduse, les yeux, la bouche et les oreilles étant seulement
indiqués par des lignes creusées dans le métal. C'est un travail
grossier. Ce vase avait servi avant d'être enterré (2).3. Vase en bronze, haut de 0m288, en forme de cône ;
1. Voir l'inscription n° 5, dans la troisième partie de la présente étude.
2. Skorpil, pl. IV, fig. 3 et pl. VI, fig. 2.
DIONYSOPOLIS. PL. IX.
Vases en bronze. (D'après Skorpil.) Hydries en bronze. (D'après Skorpil.)
Ornement et masque en bronze. (D'après Skorpil.) Vases en bronze. (D'après Skorpil.)
Manches de miroirs en bronze. (D'après Skorpil.)
Monnaie de bronze à l'effigie de l'empereur
Commode, trouvée ù Baltchic. (Fouilles de 1920.)
Divers objets trouvés dans la tombe du médecin romain.
ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 37
plus grand diamètre, 0m185. Le manche est en fer arrondi,
simple, et adhère au goulot par un cercle également de fer (*).4. Vase en bronze, haut de 0m132, forme commune ; plus
grand diamètre, 0m097 ; manche rond, portant un relief qui
représente une figure humaine f).5. La partie inférieure d'un vase de bronze, haut de 0m115.
6. Petit sceau en bronze, en tronc de cône (situla) ; dia-
mètre supérieur, 0m294 ; hauteur, 0m273 ; diamètre du fond,0m126 ; orné de lignes horizontales concentriques ; manche
mobile, dont les parties recourbées représentent vaguementdeux canards (3).
7. Vase, haut de 0m255; ornements liniaires, concentriqueset parallèles.
8. Vase de bronze, haut de 0m172.
9. Assiette en bronze, ornée de figures géométriques en
demi-cercles. Aux deux anses, on voit des feuilles en forme
de coeur (*).
10. Assiette en bronze, de 0m092, et de forme égyptienne ;
au fond, lignes concentriques.
11. Poêle en bronze : largeur, 0m064 ; longueur, 0m244 ;
ciselé, orné de cercles en relief et sculptés en forme de
rosaces (5). La partie inférieure est cylindrique et se termine
par une tête de mouton aux cornes recourbées en arrière.
12. Poêle en bronze, haut de 0m46. Décoration : cercles
concentriques ayant au milieu une rosette. La partie anté-
1. Skorpil, pl. IV, fig. 4.
2. Ibid., pl. VI, fig. 1.
3. Ibid., pl. VIII, fig. 7.
4. Ibid., pl. VII, fig. 2.
5. Ibid., pl. VIII, fig. 7.
38 DIONYSOPOLIS
rieure du manche se termine par une tête de loup, dont la
gueule ouverte laisse voir des dents pointues (*).
13. Fragments d'une situla. Manche de fer.
14. Anneau en bronze, de 0m023 de diamètre.
Vase en métal blanc.
15. Petite tasse ciselée, haute de 0m045, en forme de tronc
de cône. Le grand diamètre est de 0m094 ; le petit de 0m037 (2).
Vases en verre.
16. Vase en verre, haut de 0m024. Couleur verdâtre. La
partie inférieure se termine en cône (3).
17. Vase en verre, brisé, haut de 0m023.
18. Partie inférieure du goulot d'un vase en albâtre.
19. Vase en verre, haut de 0m06, long de 0m023.
20. Vase en forme de cône.
21. Vase en forme de poire.22. Fragment d'un vase en verre.
23. Fragment d'un vase cylindrique.
Vases en terre cuite.
24. Amphore, haute de 0m46, et de forme ovale; décora-
tion liniaire sur le goulot.25. Amphore, haute de 0m52, piriforme et à deux anses.
26. Amphore à deux anses ; hauteur, lm04.
1. Skorpil, pl. VIII, fig. 1-3, 5-7.
2. Ibid., pl. VIII, fig. 8.
3. Ibid., pl. XI, fig. 3.
DIONYSOPOLIS. PL. X.
Fig. 1. — Fronton d'un sarcophage, II 0 siècle après J.-C. (D'après Skorpil.)
Fig. 2. — Statuette en terre cuite d'Osiris, trouvée
dans la tombe du médecin. (D'après Skorpil.)
Autres objets trouvés dans les fouilles,
Fig. 3. — Instruments chirurgicaux en bronze,
trouvés dans la tombe du médecin.
(D'après Skorpil.)
ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 39
27. Cruche sans anses ; hauteur, 0m25.
28. Autre cruche.
29. Cruche de 0m263 de haut ; sur la partie enflée, déco-
ration formée de lignes horizontales.
30. Cruche sans anse ; hauteur, 0m138.
31. Assiette; diamètre, 0m116.
Instruments de toilette et de chirurgie.
32. Pincette en bronze, de 0m105 de long ; manche en
forme de poire, recourbé au milieu.
33. Pincette de 0™10 de long.34-35. Deux lancettes (*) en bronze ; longueur, 0mll.
36-38. Boîte cylindrique, de 0m18 de long, fabriquée d'un
mélange de bronze et de fer blanc, contenant des instruments
de chirurgie, dont deuxsondes avec manche, de 0m173 de long.39-41. Boîte avec bistouris de bronze, de 0m07 de long.
42. Instruments en métal blanc servant à enduire le corps
d'une matière quelconque f).43. Cuillers en métal blanc (3).
44. Cuiller en métal blanc, oviforme (4).
45-46. Deux strigilis en bronze (5).
47. Fragment d'une strigilis.
48. Boîte en bronze, détériorée, ayant contenu différents
médicaments.
49. Fragment d'un instrument chirurgical en fer.
1. Skorpil, pl. XI, fig. 4-5.
2. Ibid., pl. XI, fig. 9.
3. Ibid., pl. XI, fig. 10.
4. Ibid., pl. XI, fig. 11.
5. Ibid., pl. XI, fig. 5 et 6.
40 DIONYSOPOLIS
50-52. Trois instruments de chirurgie, aux manches d'os^).
53-54. Plaque d'une pierre grise, bien polie; 0ml 14 X 0m067.
55. Paire de ciseaux, longs de 0m145.
56-58. Fragments de couteaux et d'un manche de couteau
en fer.
59-61. Boîte en bois, pourrie, ayant contenu des objets
de toilette.
62-63. Bagues d'or dont les pierres précieuses manquent (2).
64. Bague d'or, ornée d'une pierre noire, sur laquelle est
gravé un vautour aux ailes éployées, portant dans le bec
une couronne.
Ces bagues ont été trouvées à côté des os calcinés, au
milieu des cendres.
65. Miroir rond, de 0m233 de haut, en métal blanc, sorte
d'alliage de zinc et de cuivre.
66. Fermait en bronze en forme de coeur (3).
67-69. Feuilles métalliques minces, avec figures géomé-
triques, probablement des ornements d'habits (*).
70. Fragment d'un ornement en spirale avec clous, ayant
servi à la décoration d'un objet en bois. Longueur, 0m45 (5).
71. Fragment arrondi d'un vase.
72. Morceau de bois carré et décoré d'un méandre, ayant
probablement appartenu à une boîte.
73. Petits clous en fer avec tête, appliqués sur une sandale
de bois. •
1. Skorpil, pl. XI, fig. 1-2.
2. Le n° 63 n'a pas été donné au musée de Varna et l'on ignore en la possessionde qui il se trouve aujourd'hui.
3. Skorpil, pl. XI, fig. 7.
4. Ibid., fig. 15-17.
5. Ibid., fig. 8.
ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 41
Ampoules.
74-76. Ampoules en terre cuite rouge avec becs d'oiseaux(j).
77. Lampe de bronze (2).
78. Lampe de bronze en forme d'oie ou de cygne (3).
Autres objets.
79. Manches de couteaux, arrondis, en bronze, portantdes ornements et des figures, entre autres un lièvre prêt à
bondir (*).
80. Fragment de crampon, d'un travail grossier.
81. Crampon de bronze.
82. Crampon de fer à quatre branches.
83. Fragment de bracelet en bronze.
84. Objet de fer pointu, avec décoration linéaire.
85. Fragment de quelques corniches en fer, 0m40 X 0m18.
86. Bâton en fer, manche rond, recouvert d'une feuille de
bronze.
87. Petit masque en bronze en forme de coeur, représentant
une figure barbue, la bouche entr'ouverte, les moustaches
tombantes (5).
88-89. Pied d'une caisse, à moitié cylindrique ; hauteur,
0m06.
90. Fragment d'une plaque de marbre appartenant à une
corniche étrangère au tombeau.
1. Skorpil, pl. X, fig. 2.
2. Ibid., pl. X, fig. 7.
3. Ibid., pl. X, fig. 8.
4. Ibid., pl. X, fig. 2.
5. Ibid., pl. IX.
42 DIONYSOPOLIS
91. Le plus intéressant des objets trouvés est un vase de
bronze représentant en relief une scène mythologique : Oreste
et Iphigénie.Malheureusement Skorpil ne l'a pas décrit comme les autres
objets, pourtant d'une moindre importance.Toute cette collection se trouve au musée de Varna (4).
I. LA NUMISMATIQUE DE DlONYSOPOLIS f).
Les monnaies frappées à Dionysopolis se partagent en deux
catégories : celles d'avant notre ère et celles d'époque romaine.
A la première, appartiennent au moins deux pièces, portant
sur un côté la tête de Dionysos, et sur le revers une couronne
de lierre, au milieu de laquelle on voit une massue entre
deux étoiles et l'inscription AIONr(SOnOAITQN). Sur l'autre,
il y a une voûte de vigne avec des raisins.
Les monnaies d'époque romaine portent sur un côté la tête
de Déméter et sur l'autre une couronne de lierre et l'inscrip-
tion AIONrCOnOAITODN.
La majeure partie des monnaies de Dionysopolis ont été
frappées sous l'empire, de sorte que l'on voit sur un côté la
tête d'un empereur et sur le revers diverses divinités et em-
blèmes avec l'inscription AIONTCOnOAEITODN.
On en connaît trente-sept variétés.
Voici les empereurs ou impératrices qui figurent sur les
1. Je dois à M. Encin Nicolof, bachelier, demeurant à Baltchic, l'obligeance de
m'avoir cédé le numéro des Izvjestija de Varna, où Skorpil a publié son importantmémoire.
2. En voir une étude détaillée dans le livre de Pick, Die antiken Mûnsen von
Dacien und Moesien, Berlin, 1899.
ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 43
monnaies dionysopolitaines : Antonin le Pieux (138-161),
Lucilla, Commode (176-192), Septime-Sévère (193-211) et sa
femme Julia Domna, Julia Maesa (?) (218-222), Sévère Ale-
xandre (222-235) et Gordien III (238-244). La plupart de ces
monnaies appartiennent au règne de ce dernier.
Pendant mon exploration de Dionysopolis, j'ai découvert
deux pièces, dont une dans les fouilles du tombeau du méde-
cin romain, que je viens de décrire. Toutes deux sont à
l'effigie de Commode et différentes de celle connue et décrite
par Pick (l).
L'une représente une divinité féminine tenant de sa main
droite une lance, ou une torche, de l'autre la corne d'abon-
dance renversée par terre.
Sur l'autre pièce, plus détériorée, on voit la figure d'une
déesse, dont les mains retombent le long de son corps.Les divinités figurées sur le revers des monnaies de Diony-
sopolis sont les suivantes : Déméter, Dionysos, « le Grand
Dieu », Héraclès, Zeus, Sérapis, Athéna Nicéphoros, Asclé-
pios, Hygiéia, Némésis (Aequitas), Concordia et Tychè.
Parfois, est représenté un temple tétrastyle, au milieu
duquel se tient Dionysos avec une panthère. Sur une pièce
à l'effigie de Lucilla, l'on voit un thymiatérion à trois pieds.
1. Op. cit., p. 132.
44 DIONYSOPOLIS
TÉKÉ
LE « TURBÉ » ET SON RÉFECTOIRE.
Au sud-ouest de Baltchic, sur la chaussée qui conduit à
Ecréné, est situé le village de Téîeé (*), habité, en majeure
partie, par une population musulmane.
Sur son territoire, s'élèvent deux monuments qui attirent de
loin l'attention du voyageur: d'abord, le «turbé » ou mausolée,
que le sultan Soliman construisit au XVIe siècle en l'honneur
d'un saint musulman, dont le nom, d'après Kanitz, est Hafous-
Khalil-Baba, et que les habitants actuels appellent Ak-Jazih-
Sultan ; d'autre part, le réfectoire.
Le premier édifice est bâti sur un plan octogonal et se
compose d'un vestibule et d'une salle polygonale. A l'intérieur,
dont les parois sont peintes à la chaux, est placé, au centre,
un énorme sarcophage, en forme de cercueil, sous lequel les
fidèles, qui accourent de tous côtés, croient être enterré le
saint (pl. XI).
A quelques dizaines de mètres plus loin, s'élève un autre
bâtiment (pl. Xïï), beaucoup plus grand et plus intéressant
que le précédent. C'est l'hôtellerie du couvent, ou plutôt son
réfectoire. Il se compose de deux pièces : un vestibule, presque
carré, long de dix et large de neuf mètres, percé à la façade
de trois grandes portes, dont les deux latérales sont voûtées
en arc en accolade et celle du milieu en arc surbaissé, sur-
monté d'un second arc outre-passé.La seconde salle, d'un diamètre de dix-huit mètres, est
1. « Couvent », en turc.
ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 45
heptagonale, chaque côté mesurant huit mètres. Au fond,
l'on voit une abside, voûtée en plein cintre et construite en
briques. C'est le foyer. Au-dessus, s'élève une très haute
cheminée, bâtie en pierre de taille et visible de très loin. De
chaque côté, sont creusées dans le mur deux niches carrées,
sortes de placards, où l'on plaçait probablement la vaisselle
et les autres ustensiles, nécessaires aux repas.La porte qui donne accès du vestibule à la grande salle
est voûtée en arc surbaissé, avec voussoirs en pierre de taille
de deux couleurs.
Toute la bâtisse est du reste en pierre de taille, très bien
travaillée, et fait honneur à l'architecte et aux ouvriers quil'ont exécutée.
Cet édifice est, à notre connaissance, le plus important
monument musulman qui se trouve sur le territoire roumain.
Kanitz estimait que le couvent de derviches auquel appar-
tiennent ces vénérables restes est « le plus grand qui existe
sur le sol européen, en dehors de Constantinople » (')• H était,
lors de la visite de ce savant, vers le milieu du siècle passé,
mieux conservé.
Aux alentours du « turbé », il y avait les cellules des
moines. Elles ont toutes disparu aujourd'hui.« Les maisonnettes, écrit Kanitz, se groupent autour du
« turbé » (mausolée) en pierre de taille, que le sultan Soliman
éleva, il y a plus de trois cents ans, en l'honneur d'un fameux
héros de la foi, Hafous-Khalil-Baba. Sa cheminée gigantesque
se dresse dans les airs en forme de minaret, et les proportions
monumentales de sa porte inspirent au pèlerin turc, habitué
1. F. Kanitz, La Bulgarie Danubienne, p. 474.
46 DIONYSOPOLIS
aux entrées basses, un sentiment de respect dont chaque pas
dans l'intérieur du sanctuaire, rempli de silence et de majesté,
vient accroître la puissance mystique .... (*). »
« Le tombeau, recouvert de tapis, de Hafous-Khalil-Baba
est entouré d'énormes cierges, offerts par la foule des fidèles.
Au plafond, pendent des oeufs d'autruche, apportés d'Orient
par les pèlerins de la Mecque ; dans les niches et à côté du
sarcophage on voit le bâton, les souliers, le peigne et plusieurs
ustensiles, dont, au dire du cheikh, le saint se serait servi
pendant sa vie f). Les Russes incrédules, qui brûlèrent le
couvent en 1829, auraient-ils laissé intactes les hardes du
baba ? « Kim bilir » (qui peut le savoir) ? Le cheikh affirmait
que les précieuses reliques avaient été sauvées à temps. Peu
importe, les fidèles croiraient, dans tous les cas, à leur authen-
ticité aussi bien que les pieux visiteurs croient à celle des
objets qu'on leur montre dans le choeur de la cathédrale
d'Aix-la-Chapelle. La grande vogue dont le Téké ou couvent
jouit auprès des musulmans du Pont est attestée par les mille
lambeaux de toutes les couleurs que les pèlerins ont détachés
de leurs vêtements et fixés au bout d'un grand bâton à l'entrée
du turbé .... (3). »
« Au temps de sa splendeur, le téké de Hafous-Khalil-Baba
comptait jusqu'à quarante derviches et même plus(4); mais au
1. Kanitz confond ici le « turbé » proprement dit, qui est en bon état de
conservation, avec le réfectoire en ruines du couvent des derviches.
2. Tous ces objets ont disparu aujourd'hui, à moins que le prêtre musulman ne
les tienne cachés quelque part.3. Ce qu'on voit encore aujourd'hui.4. Actuellement, il n'y a qu'un personnel religieux très restreint. La maisonnette
du cheikh, dont parle Kanitz, est peut-être celle qui se trouve tout près du turbé
et qui est occupée maintenant par les gendarmes roumains.
DIONYSOPOLIS. PL. XII.
Ruines du monastère des derviches de Téké. Façade.
Ruines du monastère des derviches de Téké, La salle heptagonale du réfectoire.
ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 47
moment de ma visite, il n'y avait plus que dix-huit derviches
réguliers fixes et huit autres jouissant temporairement de
l'hospitalité du couvent. Pendant le repos que je partageaiavec le cheikh, celui-ci se plaignit avec amertume des moines
voyageurs et du fardeau dont ils chargeaient sa communauté.
En réalité, les derviches ne sont souvent que d'impudents
mendiants, qui se cachent sous le masque de la religion .... »
« Lorsque je sortis de la maisonnette, le cheikh, entouré
d'une douzaine de moines, m'apparut sous l'ombre d'un grand
pommier ; la hhalka, exercice religieux, répété plusieurs fois
par jour, avait déjà commencé. Les mains croisées sur la
poitrine, la tête penchée, les yeux fermés, les derviches étaient
assis en cercle, immobiles, oublieux de la terre. Tout à coup,dans le grand silence, un murmure, un soupir .... C'est le
cheikh entonnant la psalmodie du poétique cantique de
louanges. Peu à peu, la voix monte, le ton s'élève, les paroles
s'échappent plus pressées, plus ardentes, la récitation se fait
rapide, haletante : « O Dieu ! ô Juste ! ô Vivant ! ô Eternel !
ô Vengeur ! » Jusqu'à ce cri suprême qui termine la khalka :
« La illaha iel 'Allah ! » (Il n'y a d'autre Dieu que Dieu !) (') »
Tout cela a disparu à jamais.
1. Kanitz, op. cit., p. 474-477.
48 DIONYSOPOLIS
ECRENE
A l'est et à quelques kilomètres de Téké, est situé le village
d'Ecréné, habité par des Bulgares. Ce nom dérive, d'après
Skorpil, de Kranéa, mentionné parfois dans les textes des
XIVe et XVe siècles ('). Kanitz affirme que les Grecs l'appe-laient Acrania (2), d'où les Turcs ont fait Ecréné (pl. XIII).
Le cap d'Ecréné correspondrait à Tiristis Acra (identi-
fiée à tort par Kiepert avec Kali-Acra) dont parle Ptolémée.
En effet, le géographe ancien place ce promontoire entre
Dionysopolis et Odessos (Varna) (3).Pour arriver au village, on passe le petit cours d'eau de
Batova, identifié avec Zyras^) des anciens, fleuve qui séparait
les tribus thraces du sud des Thraces Crobyzes, habitant les
terres autour de Dionysopolis, Kallatis et Tomis, d'après ce
que nous apprend Strabon (5).
De la colline d'Ecréné, sur laquelle passe la frontière bul-
garo-roumaine, s'ouvre une vue superbe. Au milieu d'une
1. Skorpil, Baltchic dans les Isvjestija Varnnskato archeologiëesko Dru-
sestvo, t. V, Varna, 1912, p. 48.
2. Kanitz, op. cit., p. 473.
3. Ptolémée, Geographia, III, c. 10.
4. Pline, Nat. Hist., IV, 44 ; Mélétios, op. cit., p. 416. Cf. Weiss, Die Dobrou-
dscha im Altertum, p. 10, et K. et II. Skorpil, op. cit., vol. V, p. 48.
5. Strabon, VII, 5, 12, éd. Didot, p. 214. Les Crobyzes sont mentionnés par le
plus ancien des géographes grecs, Hécatée, dans son oeuvre perdue, L'Europe
(Fragmenta historicorum graecorum, 1, p. 10), ainsi que par Phylarchos, dans
son livre, également perdu, Histoire des Thraces, cité par Athénée, XII, 5
(Fragm. hist. graec, I, p. 338). Cf. aussi Stephanus, au mot Byeantius.L'auteur du Ilepl "Iaxpou ranau,où nous apprend que les Crobyzes étaient des
Thraces et non pas, comme le croient certains savants modernes, des Scythes.Voir C. Wescher, Dionysii Bysantii de Bospori Navigations, Paris, 1874, p. 121.
DIONYSOPOLIS. PL. XIII.
Sur la colline d'Ecréné, près des ruines de la citadelle byzantine, à quelques centaines
de mètres de la frontière actuelle roumano-bulgaie. Au fond, la vallée d'Ecréné.
La plage d'Ecréné. Vue prise du haut de la citadelle byzantine.
ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 49
longue et large vallée, entourée de hauteurs couvertes de
cultures et de pâturages, coule le Batova, de l'ouest à l'est.
Entre le cap Ecréné et la colline qui sépare cette vallée
du golfe de Baltchic, s'étend une très grande et belle plage,
longue de plusieurs kilomètres. Elle deviendra peut-être un
jour la plus importante station balnéaire roumaine, car il
ne lui manque rien : site pittoresque, lac poissonneux formé
par le Batova près de son embouchure, végétation luxuriante,
plage sans galets et d'un sable très fin.
Ce qui peut intéresser l'archéologue qui visite ces lieux,
c'est une place forte qui couronne le sommet du cap Ecréné.
Les guides vous assurent qu'elle date de l'époque romaine.
Rien pourtant ne nous engage à admettre cette opinion.
L'enceinte, très abîmée et située à une grande altitude, ne
présente aucun des caractères des places fortes grecques ou
romaines.
Au centre ou à peu près, on voit les ruines d'une tour
ronde, qui est, très vraisemblablement, le donjon de la place
forte, ce qui prouve qu'on est en présence d'une fortification
byzantine ou génoise. Peut-être a-t-elle été construite par
Balica ou Dobrotici, chefs de la région au milieu et dans la
seconde moitié du XIVe siècle. Skorpil en énumère encore
d'autres parmi les possessions de ces personnages (*).
1. Skorpil, op. cit., p. 51.
50 DIONYSOPOLIS
CAVARNA
Cavarna (pl. XIV, fig. 1) est une petite ville, située au
nord-est de Baltchic. Elle est habitée par une population
mélangée, dont les Grecs forment la majorité (*).L'on ignore, faute de renseignements, son nom antique ;
quant à celui qu'elle portait au moyen âge, les avis sont
partagés. Les uns admettent celui de Carvôna ou Carbona,
ou Carvouna, ce qui signifie en grec, « charbons de bois » ;
les autres inclinent pour Bizoné.
On rencontre le premier dans un texte de Jean Cantacuzène,
l'homme politique et l'historien bien connu du XIVe siècle.
En parlant de Balica, il dit que sa résidence était à Car-
vôna (2).
Peut-on identifier Carvôna à Cavarna ? On est tenté de le
faire, mais on ne peut le soutenir avec des preuves irréfu-
tables. Par contre, il est prouvé que la ville actuelle a un
passé bien ancien.
En effet, dans la cour de l'école grecque, on a trouvé des
ornements sculpturaux antiques et une inscription concer-
nant un thiasos de « Tauroi » (3).Le passé chrétien des temps primitifs est dévoilé par une
inscription latine de basse époque, qui mentionne un certain
1. A l'époque où Kanitz visita la ville, il y avait 125 maisons turques et60 tatares, contre 150 grecques et 25 bulgares. Les Grecs étaient les plus nombreuxet formaient, comme aujourd'hui, l'élément le plus actif. Kanitz, op. cit., p. 479.
2. Cantacuzène, t. II, éd. de Bonn, p. 584.3. Voir l'inscription n° 10, dans la troisième partie de cette étude.
ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 51
Etienne, diacre de l'église consacrée aux saints médecins,
Côme et Damien (*).
Au XIVe siècle, Cavarna dépendait de l'archevêché de
Varna. Un chrysobulle du patriarcat de Constantinople, de
l'an 1325, contient la nomination de l'archiprêtre Méthodios
au siège métropolitain de Varna et de Carvôna (2). Dans un
autre acte de l'an 1370, Carvôna, Kali-Acra, Kranéa, Gérania
et Durostorum sont citées comme faisant partie de la métro-
polie de Varna (3).Des temps byzantins datent quelques chapiteaux, décou-
verts dans le cimetière de la ville et vus par Kanitz (4).Ce qui pourrait contribuer à augmenter le doute que Car-
vôna correspondît vraiment à Cavarna, c'est la découverte
d'une inscription intéressante dans le village d'Adjemler, prèsde Varna, c'est-à-dire très loin de Cavarna et qui parle de
Balica et de Carvouna.
Voici ce que nous dit à ce sujet Skorpil :
« Le nom de ce seigneur (Balica) est mentionné dans une
inscription, trouvée dans le vieux village d'Adjemler (Varna),
qui fut fortifié au moyen âge et pris par Vladislav Ier, roi de
Hongrie, en 1444. Cette inscription est creusée dans une
pierre de 0m27 X0m15x0m21. Jirecek, à qui elle a été com-
muniquée, nous écrit : « La première ligne peut contenir les
noms de Théodoros, Théophilos et autres. A la deuxième,
il y a le nom de Balica, dont parle Cantacuzène pour l'année
1. Inscription n° 11, dans la troisième partie de cette étude.
2. N. Iorga, Venetia în Marea Neagrâ, I. Dobrotici, p. 2.
3. Miklosich et Millier, Acta Patriarchatus, I, n° CLXXII, p. 528. Cf. N. Iorga,
op. cit., p. 2.
4. Kanitz, op. cit., p. 480.
52 DIONYSOPOLIS
1346. A la troisième, on lit le nom de Carvouna. » Cette
pierre était posée sur le tombeau du frère de Balica, Théodore,
qui, croyons-nous, a vécu dans la place forte de « Mihliuz »,
construite sur une hauteur au nord d'Adjemler. Cette cité
était entourée d'un fossé. Il y avait de pareilles fortifications
dans les possessions de Balica, telle que la cité de Batova,
près Kararnesko-Gelaret, etc. (d). »
Le nom de Cavarna se rencontre chez l'écrivain PhilippeCallimachis. Il mentionne cette localité parmi les cités con-
quises par Vladislav, en 1444 (2).Dans les cartes occidentales des XVIIe et XVIIIe siècles,
la ville porte son nom actuel (3).
Le géographe Mélétios, du XVIIIe siècle, nous apprend que
la région s'appelait Karia et le port de Cavarna, Karôn (4).
Une tradition locale prétend que le nom ancien de la ville
serait Bizoné, dont parle Strabon (5). Certains habitants affir-
ment avoir vu un sceau de la communauté grecque de
Cavarna du XVIIIe siècle, portant le nom de Bizoné et quise trouverait actuellement à Athènes.
En lisant le texte de Strabon, on apprend que cette cité,
dont une grande partie avait été détruite par des tremble-
ments de terre, était située entre Kallatis et Apollonie. Si
1. Skorpil, op. cit., p. 51, voir aussi à la même page les notes 1 et 2.
2. « Decimisque castris Cavarnam assecutus, in detitionem accepit. Turci enim
qui illic fuerant in praesidio, auditio, quae per eos dies ad Peschium ac Sumium
gesti erant, adventum régis minime expectaverant. Eodemque modo, Macropolis,Callacrium, Galata, Varna et pleraque alia circum littus oppida, déserta ab hosti-
bus, recepta sunt, et Christianorum firmata praesidiis », Ph. Callimachis, op. cit.,
p. 135.
3. Voir, par exemple, celle publiée en 1688, par Frédéric de Wit, à Amsterdam.
4. Mélétios, op. cit., p. 416.
5. Strabon, VII, 6, 1, p. 265.
ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 53
l'énumération du géographe grec garde l'ordre de la situation
de chacune des localités mentionnées, Bizoné était placéeentre Kallatis et Krounoi. Cet emplacement pourrait vague-ment correspondre à celui de Cavarna. Cependant on ne
saurait rien affirmer à ce sujet, surtout quand on tient comptede la grande ressemblance entre les noms de Carvôna et de
Cavarna. Il se pourrait peut-être que l'ancien nom de Carvôna^
fût Bizoné.
Carvôna a été, on l'a vu, la résidence de Balica et de
Dobrotici (L). Si un document parle aussi de Kali-Acra, on
doit interpréter la référence en ce sens qu'à un moment donné
Dobrotici menacé se réfugia dans ce dernier château fort.
Ce qui étonne surtout l'archéologue, c'est l'absence de ruines
antiques ou byzantines à Cavarna. A part les inscriptions et
les morceaux de sculptures mentionnés, on n'y a pas trouvé,
que l'on sache, de substructions d'édifices anciens.
Au contraire, près du port de Cavarna, situé à deux kilo-
mètres de la ville, on voit, presque à fleur de terre, des traces
de constructions antiques. A gauche, du port, à quelques
mètres seulement de la mer, l'on peut suivre sur une petite
hauteur les ruines d'un grand bâtiment, qui date vraisembla-
blement des temps de l'hégémonie macédonienne.
En effet, c'est à cet endroit qu'on a trouvé, il y a quelques
années, des monnaies anciennes, entre autres une superbe
pièce d'or de Philippe IL
Une vieille Grecque a ramassé presque une fortune, dit-on,
en fouillant, après chaque forte tempête, dans le sable de
1. En dehors des écrivains byzantins, quelques documents latins mentionnent
cette localité. Cf. N, Iorga, op. cit., I, p. 9,
54 DIONYSOPOLIS
la côte, près de l'escale et de la colline escarpée voisine. Elle
y a trouvé plusieurs monnaies d'or macédoniennes. Elles
proviennent, très vraisemblablement, d'un trésor que les flots
avaient englouti avec le navire qui le transportait aux tempsdes expéditions de Lysimaque.
A l'époque de la conquête macédonienne appartiennentaussi d'autres objets que les habitants ont découverts. Les
plus importants seraient, d'après ce que nous assurent ceux
qui les ont vus sur place, des harnais et autres ornements
d'or, trouvés par un paysan sur une haute colline, qui s'élève
vers le sud, entre Cavarna et son port. Ils auraient été vendus
à un amiral russe, il y a une vingtaine d'années, qui, à son
tour, les aurait cédés à un musée des Etats-Unis, où ils se
trouveraient actuellement.
ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 55
KALI-ACRA
Du village de Ghiaour-Souitchouc, habité par des Gagaouzeschrétiens et situé au nord de Baltchic, on arrive à Kali-Acra,
après un parcours de quelques kilomètres.
Kali-Acra est un promontoire, ou plutôt une petite pénin-sule, très avancée en mer, sur laquelle elle semble suspendue
par des rochers très hauts et escarpés. Elle se compose de
deux plates-formes, dont la première était jadis fortifiée, et
la seconde porte aujourd'hui le phare qui éclaire au loin la
surface des eaux.
Le site est merveilleux. Vers lé sud, le littoral présente des
lignes sinueuses qui se perdent dans la brume du lointain.
Quand le soleil enveloppe les lieux de sa lumière puissante,la côte brille d'un éclat particulier, ce qui a amené certains
géographes roumains à l'appeler « côte d'argent ».
La plate-forme sur laquelle s'érige le phare (pl. XIV, fig. 2)
présente en son milieu un puits profond et deux excavations
naturelles. Celles-ci descendent jusqu'aux cavernes qui se
trouvent au-dessous, devant une étroite terrasse où l'on peutaller en suivant un sentier qui serpente parmi les rochers.
Ces grottes, profondes et spacieuses, servent d'abri aux bergerset à leurs troupeaux pendant l'hiver.
A l'extrémité de la seconde plate-forme, il y a un endroit
entouré de rochers très escarpés, et qui sert de chapelle,consacrée à saint Nicolas, protecteur des navigateurs. Une
petite icône moderne, sans aucune valeur artistique, est placéedans une sorte de niche, où se trouvent, dit-on, quelques
reliques du saint,
56 DIONYSOPOLIS
Au même endroit, à droite, dans un rocher suspendu sur
la mer, à une très grande hauteur, on voit un trou, en forme
de fenêtre. Il porte le nom de Kirh-Kîz, ce qui signifie en
turc Quarante Vierges. La légende prétend que par ce trou
se seraient jetées à la mer quarante jeunes filles qui préfé-rèrent mourir, plutôt que d'être déshonorées par leurs pour-
suiveurs turcs.
Kali-Acra signifie en byzantin ou en grec moderne « Le
bon cap ».
Les géographes modernes l'identifient avec le cap Tirisis^),
dont parle Strabon, ou avec Tiristis Acra de Ptolémée (2).
Cette identification, que je sache, a été faite pour la premièrefois par Wesseling (3). C'est une erreur, qu'il est temps de
corriger.En effet, Strabon place le promontoire de Tirisis plus au
sud, dans le voisinage d'Anchialos et d'Apollonie (4).Ptolémée,
à son tour, le place entre Dionysopolis et Odessos (5), c'est-
à-dire entre Baltchic et Varna, ce qui correspondrait plutôtau cap Ecréné qu'à Kali-Acra.
Le géographe grec Mélétios du XVIIIe siècle, connaissant
ces deux textes anciens, parle du cap Tirisis au sud de Ca-
varna (6).
On ne sait pourquoi les géographes modernes ont voulu
1. Henric Kiepert-Richard Kiepert, Formae Orbis Antiqui, Berlin, carte XVII
(Blyricum et Thracia).2. Cl. Ptolémée, Géographie, 1. III, c. 10.
3. Commentarii in Synecdemum. Voir Constantin Porphyrogénète, éd. de
Bonn, p. 190.
4. Strabon, VII, 6, 1, éd. Didot, p. 265.
5. Ptolémée, 1. III, c. 10.
6. Mélétios, op. cit., p. 416.
ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 57
identifier, sans preuve et contre les témoignages anciens,
Tirisis avec Kali-Acra.
Le nom de Kali-Acra apparaît pour la première fois dans
un acte du 24 juillet 1370, où il est mentionné en même
temps que Carvôna, Kranéa, Gérania et Durostorum, localités
faisant partie de l'archevêché de Varna (*).L'historien byzantin Laonicus Chalcocondyle est le pre-
mier qui cite Kali-Acra, en narrant les événements qui se
sont déroulés dans cette région, à l'occasion de l'expéditionmalheureuse du roi Vladislav Ier de Hongrie et de Polognecontre les Turcs, au XVe siècle f).
Philippe Callimachis appelle la localité Callacrium (3).
Le nom de Kali-Acra s'est conservé jusqu'à nos jours à
travers le moyen âge.Les Turcs l'ont altéré. Kali-Acra est devenu pour eux
Kalagriah (*), ou même Tchéligra-Bouroun (5).
Kali-Acra offre un abri assez sûr pour les navigateurs
surpris par une mer très houleuse. « C'est là, écrit Kanitz,
qu'en 1828 l'amiral Greigh s'abrita pendant la terrible tem-
pête qui l'assaillit dans sa traversée d'Anapa à Varna, et qu'en
1877, lorsque les barbares du Caucase mirent à feu et à sang
le quartier chrétien de Cavarna, les fuyards grecs et bulgares
cherchèrent un refuge à bord de& bâtiments étrangers (6). »
1. Miklosich et Mttller, Acta Patriarchatus, I, n° CLXXII, p. 528; cf. N. Iorga,
op. cit., p. 2.
2. Historiae de rébus turcicis, 1. VI, éd. de Bonn, p. 326.
3. Philippi Callimachis, De rébus Vladislao Polonorum atque Hungarorum
rege gestis, liber III, p. 135, éd. Schwandtner.
4. Hommaire de Hell, Les côtes septentrionales de la mer Noire. L'Illustra-
tion, 1848, p. 151. Jules Laurens, Voyage en Turquie et en Perse. Atlas historique
et scientifique, Paris, 1859, pl. XIV.
5. Kanitz, op. cit., p. 480.
6. Ibidem, p. 480.
58 DIONYSOPOLIS
L'on ignore si Kali-Acra a été ou non fortifiée dans l'anti-
quité ; mais elle l'a été sûrement au moyen âge.En effet, on voit les ruines d'un château fort, qui s'effon-
drent chaque jour davantage, sur la plate-forme antérieure
de la péninsule. On y distingue encore les deux entrées.
Un très beau dessin de Jules Laurens (pl. XV), qui visita
ces parages vers le milieu du siècle passé, nous donne une
idée exacte de ce qu'était ce château fort à cette époque (').Le voyageur français Hommaire de Hell, qui l'a visité vers
1848, le décrit comme il suit : « A un petit village, nous
prîmes des chevaux pour aller visiter la forteresse génoisede Kalagriah. Elle s'élève formidablement à l'extrémité du
cap dont les escarpes calcaires ne sont accessibles qu'auxinnombrables vautours qui tournaient incessamment à leurs
flancs, tandis que d'autres posent, pendant des heures leurs
sinistres silhouettes sur le sommet des créneaux. »
« La citadelle proprement dite, juchée sur la pointe du cap,est comme séparée de la côte, à laquelle elle se relie pourtant
par une ligne de murailles défendue par deux tours. En face
de la porte, se rencontre un second mur à meurtrières. Dans
l'intérieur, parmi toute sorte de débris informes, on voit la
coupole d'un bain turc f) et plusieurs puits taillés dans le
-roc. J'en ai remarqué quatre (3) parmi lesquels un, maçonné,atteint à une assez grande profondeur pour qu'une pierremette cinq secondes à toucher fond. De chaque côté d'une
porte sont placés deux bas-reliefs (*) représentant, l'un un
1. Jules Laurens, op. cit., pl. XIV.2. Aujourd'hui disparu.3. Il a pris pour puits les crevasses naturelles des rochers, mentionnées plus haut.4. Aujourd'hui disparus,
DIONYSOPOLIS. PL, XVI.
Première porte de la cité de Kali-Acra. Etat actuel.
Seconde porte de la cité de Kali-Acra, livrant accès dans la citadelle du promontoire.Etat actuel,
ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 59
guerrier à cheval (*) et combattant, l'autre un homme tenant
par la bride un animal dont il serait difficile de déterminer
l'espèce. L'aigle impérial du Bas-Empire figure aussi sur la
façade (2). »
Des créneaux couronnaient les murs. Au-dessus de la pre-
mière porte, voûtée en plein cintre, s'élevait une très haute
tour carrée. Laurens nous apprend que ce château fort de
« Kalagriah » aurait été bâti par les Génois.
Un puits très profond, construit à la manière de ceux des
places fortifiées de l'Occident, est creusé dans le rocher, au
milieu de la plate-forme postérieure de la péninsule, sur
laquelle s'élève aujourd'hui le phare et qui a dû être, elle
aussi, fortifiée en ses endroits faibles.
Incontestablement, c'est un château fort du moyen âge
(pl. XVI). L'aigle byzantin, vu par de Hell sur la façade,
nous révèle une oeuvre byzantine.Il servait aux gouverneurs byzantins à surveiller la région.
En temps de danger, ils s'y réfugiaient, comme ce fut le cas
de Dobrotici dans la seconde moitié du XIVe siècle (3).
Kali-Acra a-t-elle jamais été une ville, une bourgade, ou
a-t-elle servi seulement de place forte aux quelques soldats et
fonctionnaires byzantins chargés de surveiller le pays ? Il est
difficile de répondre à cette question.
Certains écrivains du moyen âge mentionnent une localité
Acrai, qu'on est tenté d'identifier à Kali-Acra. Ainsi, Hiéro-
clès, en énumérant les quinze villes de la Petite Scythie, la
1. Est-ce le cavalier thrace ?
2. L'Illustration, 1848, 25 juin, p. 151-152.
3. C'est dans ce sens qu'il faut prendre l'information citée par Minea dans son
livre Urmasii lui Vladislav I, p. 26-27.
60 DIONYSOPOLIS
Dobroudja actuelle, place Acrai entre Dionysopolis et Kalla-
tis C).Au Xe siècle, Constantin Porphyrogénète (2) indique le
même emplacement d'Acrai, qu'il mentionne comme faisant
partie des quinze villes de la province de Mésie (3).Mélétios affirme que Kali-Acra, que ses contemporains du
XVIIIe siècle appelaient Galiagra, était — on ne sait s'il parlede son temps ou de l'antiquité
— une simple bourgade
(TcoXiafia) (4).L'examen des lieux ne nous engage pas à affirmer qu'une
place si exiguë ait pu donner abri aux habitants, ne fût-ce
que d'une bourgade. Il n'est pourtant pas impossible qu'uneville ait existé tout près du cap fortifié. On est tenté de la
placer sur le plateau qui s'étend à quelques centaines de
mètres à peine de Kali-Acra, dans la direction de nord-ouest.
Là, en effet, on voit des tas de pierres, dont la positiondonne l'impression de ruines. Plus d'un voyageur a pu croire
y distinguer l'emplacement d'une agora et d'édifices de diffé-
rentes grandeurs.Se trouve-t-on vraiment devant une ville en ruines ou est-
on dupe d'un amas de pierres, détachées du terrain rocheux,
à peine recouvert d'une faible couche de terre? On ne saurait
rien affirmer à ce sujet.
1. Apud Const. Porphyrogénète, De Thematibus, éd. de Bonn, p. 391.
2. Constantin Porphyrogénète, De Thematibus, 1. II, éd. de Bonn, p. 47.
3. Ces quinze cités, qui administrativement faisaient partie d'abord de la Petite
Scythie, ensuite de la Mésie, sont les suivantes : Tomis, Dionysopolis, Acrai, Kal-
latis, Istros, Constantiana, Zeldepa ou Zelpa, Tropaios (Tropaeum Trajani, auj.Adam-Clissi), Axiopolis, Capidava, Carsus, Troesmis, Noviodunum, Aigisus et
Halmyris.4. Mélétios, op. cit., p. 416.
ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 61
Cependant quand on examine de près ces pierres, qui
paraissent avoir appartenu à des murs, on ne découvre la
moindre trace de ciment ou de chaux, qui ait servi à lier des
matériaux.
Seules, des fouilles pourraient nous éclairer sur la question
de l'existence ou non de ruines anciennes en cet endroit.
III. Partie Epigraphique.
RECUEIL D'INSCRIPTIONS TROUVÉES A BALTCHIC ET A CAVARNA.
1.
Environ l'an 48 av. J.-C.
Marbre. 0m464 X 0m70 X 0m09. Trouvée à Baltchic, aujourd'hui au musée de
Sofia. Publiée par V. Latyschev dans le Journal du Ministère de l'Instruction
publique russe, 1896, janvier, p. 1 et suiv. ; Dittenberg, Sylloge I, 2, n° 342,
p. 547 ; republiée avec photographie par Kalinka, Antike Denkmàler in Bulga-
rien, Wien, 1906, p. 86-94, et par Cagnat, Inscriptiones graecae ad res romanas
pertinentes, t. I, fasc. III, p. 219-220.
ai TOC(*) [pa (2)
-. . . . oç OeoScâpoo %a\ si (3) . . .
av (4) zoïç fôi'oiç Sa7tavVjjjiaaL[v ,
5 axov auv<CToS[7}]|junv aJxYJaaç (5).
'ApysSapov (6) upoç zbv mx-cépa [TO]0 (7)
1. Cagnat et Toutain, op. cit., p. 219 : nXi, lecture qui, d'après la photographie
de Kalinka, paraît probable.2. tov 8[è] IXocÊE, dans Cagnat. La lecture de Kalinka : àvéXaSe, contrôlée, me
paraît correcte.
3. OsoScopov v.cd 'Efraxa, dans Kalinka.
4. a]av, dans Kalinka.
5. fijocTiûV auvan:o8['y)]|J.(Bv à7irj[p]aT[o], dans Kalinka ; u,Ex]à vûv auvano8[ij](j.tflv
aît^aaç àacpâXsiav, dans Cagnat. Les deux lectures sont erronées.
6. 7téfn()aç?]'Ap[Y]é6a[p]ov, dans Kalinka; smopsû67j sic] 'ApysSa[u]ov, dans Cagnat.
On lit, en toutes lettres, 'ApyéSapov. Dittenberg, Cagnat et Toutain estiment qu'il
s'agit de la ville d"ApYiSauoe, citée par Ptolémée parmi les villes des Daces (III,
8, 4), p. 220.
7. a]ù-coù ? dans Kalinka. C'est invraisemblable, car il n'y a pas de place pour
tant de lettres ; [xoù 6aaiXéwç Bupsëia-ca 7tapaYe]vo|iEVoç, dans Cagnat.
ÉPIGRAPHIE 63
7iapay£]v6jj,£voç Se xal auvxu)((bv au (*)
vj TTjv àrc' auxou xaxEXT/jaa-co (2) ^[TCOXSI,] . . .
. zfjç Se Saraxvyjç a7i:sX]oasv TOV SYJJJLOVtspsuç os ysvojifsvoç (3)
10. TOO uèv ©sou Atoç usyJaXou xàç TS ixojjmàç xai xàç 0oaoa[ç(i)
S7I£X£XS0£V £Ôas6 ]ÔJÇ(5) xal TOÏÇ TtoXfratç UEXÉScuXSV (6) [TWV
xpswv. T(p T£ Sap]à7îsi Xa^wv isp£uç, ououuç TOÎÇ Sa[n:a-
vVjuaaiv àv£atpàcp]Yj xaX&ç zs xal (piXayaBwç zoû ze
£7tcovu[aou
xyjç 7i6X£(uç Aiovjuaou oôx ëyovzoç [is]pv] à7t' Ixtbv TCXY]6[VCDV(7)
15. STCIXX7)9EIÇ Ô7î]à TOJV TIOXIXCÔVITIÉSCOXSV éauxov x[aî xa-
tà TYJV Tatou 'A]VT(I)VLOU (8) Tcapa^siaaafav àvaXa[6à)v (9)
zbv axécpavo]v xoù ©sou xàç T£ rcouTcàç (10) xal Guaiaç [ènz-
XÉXSOE xaXtô]ç xal usyaXousptoç (u) xal zoïç TIOXCZOLIÇusxé-
1. OUVTUXÙV âp.[a, dans Kalinka ; oovxoxùv <x[ùx<5i/ xv]v |ièv e5voia]v, dans Cagnat.
2. xaxExfxvjjaaxo xrjfg 6è, dans Kalinka : mauvaise lecture.
3. YEVOUE^VOÇ,dans Kalinka.
4 xoû 8EOÙ fiEYJâXou xccç xe Ttou^xàç xai xàç 6oa[(aç s-, dans Kalinka ;
©sou Aiôg (iEY[àXou xcîç XE itofiitàç xat xàç 8ua[i]a[ç ÈTIE-, dans Cagnat.
5. Xa(i7tp]û)ç, dans Kalinka.
6. p.Exé6u)XE[v, dans Kalinka et Cagnat.
7. TtX[ï]]6[v(DV, dans Cagnat.
8. C. Antonius, M. f., Hybrida, fils de l'orateur M. Antoine, oncle du triumvir
Marc Antoine, collègue au consulat de M. Tullius Cicero, en 63, et proconsul de
Macédoine, en 62. (Voir Klebs, dans Pauly-VVissowa, Real-Lexikon, I, 2577 et
suiv.) Il fit la guerre contre les Dardanes et autres barbares voisins de cette
province. (Tite-Live, Epit., c. III ; Julius Obsequens, 123 ; Dion Cassius, XXXVIII,
10, 2.) Ce Hybrida a été battu par les Bastarnes près d'Istros, en 59 av. J.-C.
T. Live, Periocha, c. 103 : « C. Antonius proconsul in Thracia parum prospère rem
gessit » ; Julius Obsequens, De Prodigiis : « Ibi a Dardanis oppressus, omisso
exercitu, profugit ».
9. àvaXa6[(bv, dans Kalinka ; à[v]aX[a6ù>v, dans Cagnat,
10. 7to(i7t[à]ç, dans Cagnat.
11. HEYaXo|iE[p]ûi£, dans Kalinka.
64 DIONYSOPOLIS
Swxs xôv xpsjwv (*) àcpGovcoç• ©E&V XE x[û]v (2) èv Eajio-
[Gpàx^ (3)
20. xov axsopajvov àvsiXï^wç Sià 6iou xàç XE TcojJLTtàçx[al (4)
xàç Guaiaç] STUXSXEÎurcsp xs x&v uuaxcôv xal xfjç 7t[6Xewç (5),
vscoaxji' XE xoO 6aatXsa)ç Bupsêiaxa (6) upuVtou xal fi[s-
yîaxou (7) ysyjovoxoç xwv lui ©pàxvjç 6aaiXsa)V xal 7tâa[av
xVjv xs TOpajv xoû 7ioxauou xal XYJVETO xàSs xaxeta^yj]- (8)
25. Y.QZOÇY£]v°rt£VOlS O xa^ ^P^Ç TOÛXOVEV xyj itpduXYj xal [16-
yiaxvj 6aai]X(s)ia (10)xà 6sXxiaxa xaxspyâÇsxai xi(j rcaxpiSi Xs-
ywv xal] (u) au[i6ouXs6o)v xà ( 12) xpàxiaxa xal XY)V sûvoiav
xoû 6a-
aiXstoJç (13) Tipoç XYJVX[Y]]Ç TioXstuç awxYjpi'jav Tcpoa7tapa[i[u-
Go6[fisvoç, EV xs xoîç Xonzoïç (14) [ajixaaiv àcpsiSwç s auxo[v
30. sixijSiSoùç (15)sic xàç xfjç TtoXstoç TcpEa6YJaçxal xivSuvouç èTc[t-
S]S)(O[IEVOÇ [àojxvwç (16) Ttpoç xo TOCVXWÇxi xaxspyàÇsa9[ai
1. xpsiôv, sans article, dans Kalinka ; xffiv xpsûi(v), dans Cagnat.2. [xû>]v, dans Cagnat.
3. Safio8pax[7), dans Kalinka ; 2a|j.o8p(£[x'ïï, dans Cagnat.4. [xal], dans Kalinka.
5. [TIÔJXEIOÇ,dans Cagnat.6. Burebista, roi des Daees et des Gètes (Strabon, VII, 3, ch. 5 et 11), qui con-
quit les territoires de la rive droite du Danube vers l'an 50. Voir G. Seure, Revue
archéologique, 1911, p. 431.
7. [[IS]Y£CJXOO,dans Kalinka et Cagnat.8. xaxsi[o]x[7], dans Kalinka.
9. TxapaYEvdjievoç, dans Cagnat, ne saurait être admis, la place manquant ;
YE]VÔ{IE[V]OJ, dans Kalinka.
10. 6aaiX(s)]£a, dans Cagnat. On lit pourtant bien le X ; la lecture de Kalinka :
E]8fa n'a pas de sens.
11. Xé[Y<i>v AEI xal], dans Cagnat; pour àsl la place manque.12. x[à], dans Kalinka.
13. aiXéjtog, dans Kalinka.
14. XotTtoft; SJTtaaiv, dans Kalinka.
15. ÈTtt8](8oùg, dans Cagnat ; êv]8i8oôç, dans Kalinka.
16. [ajixvoeg, dans Kalinka.
EPIGRAPHIE 65
x]vj Tcaxpfôi aufupépov•LIpoç XE Tvatov ÏÏOUTCYJIOVTvaîou (*) u[i-
6]v (2), aùxoxpaxopa (3) Twuaîov, àTcoaxaXslç UTto 6aaiXsa)ç
BupaêsjY-
a]xa 7tpsa6soxY)ç (4) %a\ aovxu)(cbv auxtp XYJÇ MaxsSovfoç sv
xo[îç
35. 7isp[l (5) cHpà]xXY]av XYJV STCI xoû Auxou (6), ou fiovov xoùç
ÔTTÈpxoû 6a[ai-
Xjécoç )(pYj[iaxia[io5ç SiéGsxo XYJVs5votav( 7) XYJVTtouaioov Ttafp-
ayéfisvoç xcp êaaiXsT, à[X]Xà xal rcspl XYJÇ Ttaxpfôoç xoùç
xaXXiaxo]uç
SiéGsxo (8) ^pYjuaxiauouç, xaGoXou Ss xaxà Tcàaav Ttspfaxaaiv
x[at- (9)
p]wv fy^XQ y-0"- a[^]riaTt 0°) Tcapa6aXX6ji£voç xal Sarcàvaiç
Xp6[i[s-
1. Tvatofu, dans Cagnat. Pompée était tout puissant à Rome, en 49. En 48, eut
lieu la bataille de Pharsale.
2. ov, dans Kalinka.
3. aûxoxp[àx]opa, dans Kalinka ; aùxoxpd[x]opa, dans Cagnat.4. 7tpsa6e[o]x,j)s, dans Kalinka ; IXPEO6[EU]XYJJ,dans Cagnat.5. 7t[spl, dans Cagnat.6. Il s'agit bien de l'Héraclée de la région de Lyncestis, en Macédoine, sur la
voie Egnatia, à mi-chemin entre Thessalonique et Dyrrhachium, et non pas d'Hé-
raclée sur la côte asiatique de la mer Noire et qui est en réalité située près de la
rivière Lycos. L'erreur est manifeste, du moment que l'inscription spécifie quecette Héraclée se trouve en Macédoine. Pompée y séjournait en 48, d'après ce quenous apprend César (De Bello Civïli, III, 79, 3) : « Pompeius per Candaniam iter
in Macedoniam expeditum habebat, accessit etiam ex improviso aliud incommodum
quod Domitius .... Heracliam Lyncestida quae subiecta Candaviae iter fecerat ut
ipsa Fortuna illum obicere Pompeio videretur. »
7. e5vo[i]av, dans Kalinka.
8. S]ié9Exo, dans Cagnat.9. xa[c-, dans Kalinka.
10. cib/iaxi, dans Kalinka.
5
66 DIONYSOPOLIS
40. voç xaîç sx xoû 6iou, xivà Se xal noXixixfôv (') [xJ°p[YJT(lC0V O
awuax[o-
7ioi(bv (3) mxp' éauxoû XYJVfisyiaxYjv svSs£xvuxa[i OJTIOUSYJV(4)
E£Ç XYJVô- (5)
Tcèp XYJÇ Ttaxpi'Boç atoxYjpiav* iva oùv xal o SYJUOÇçaiVYjxai
xifiw[v
xoùç {xa]X[où]ç (6) xal ày[a]9oùç (7) àvSpaç xal sauxov
sùspysxoûvxaç, 8s[S6-
)(9ai XYJ] 6OUXYJxal z[fy] (8) SYJficp, s7iY]VYjaGai uèv ETO XOÙXOIÇ
'Ax[op]viwv[a (9)
45. Ai[ovoa]iou (10) x[al] (") axs[cp]avco9Y;vai ( 12) a[ô]xov (13) èv xoïç
Aiovuaiotç )(pu[aq) (d4)
o]x[s]9à[v]v(p xal sixévi yak%^, axs^avoûafGJai SE aùxov xal
£?Ç XOV [Xd-
TTOVypôvov xaG' sxaaxov è'xoç SV XOÎÇ Aiovuaioiç XPU0$ axs[cpà-
v(p], Ss^S6]a9ai (15) Ss aôxcp xal elç àvàaxaaiv àvSpiàvxoç xo-
Ttov xov sracpavsaxaxov (16) XYJÇ(17) àyopâç.
1. ixo[Xi]xtxt3v, dans Cagnat.2. xopfaY'](0V> dans Kalinka.
3. 7c[oiu)v, dans Cagnat.4. Èv8s£xvux[at.] anouBTjv, dans Kalinka et Cagnat.5. 6]-, dans Cagnat.6. x[a]Xo[ù]ç, dans Kalinka ; [xaX]où[ç, dans Cagnat.7. âYafloùç, dans Kalinka.
8. xôi, dans Kalinka.
9. 'Axo[p]v(o)v[a, dans Kalinka. (Voir l'inscription publiée dans les Archaeo-
logisch-epigraphische Mitiheilungen, VI (1882), p. 19, n° 39, v, 14.)10. Aio[vu]a£ou, dans Kalinka.
11. x[a]l, dans Kalinka ; xat, dans Cagnat.12. axs<p[a]vu)8-?jvai, dans Cagnat.13. aùxôv, dans Kalinka ; [a]ùxov, dans Cagnat.14. xp[ua(p], dans Cagnat.15. La lecture 8E8ôa8at dans Cagnat est exacte ; celle de Kalinka : 8s[(xvu ?]a8ai
n'a pas de sens.
16. è7ucpavéax[a]xov, dans Kalinka et Cagnat.17. Tîjfs], dans Cagnat.
ÉPIGRAPHIE 67
An 79-81 après J.-C, sous l'empereur Titus.
Marbre. 0m59 X 0m20 X 0m46. Trouvée dans la cour de l'église HagliiasmaMahala ; publiée par H. Skorpil dans le Bulletin de la Société archéologiquerusse d'Odessa, 1895-1896, et par E. Kalinka, Antike Denkmâler in Bulgarien,Wien, 1906, n" 20, p. 18-19.
A]5xoxpàxopi lYxon Kaîaapi 2s6a[axwi] Aoxoxpàxo-
poç OûEOTOxatavoO uÉân àpxiep[eî] [isyiaxaH SYJ-
uapxiXYJç s[ç"]oua£aç cHpaxXéwv ....
Êspsùç èx xwv îhitûv xov àvSpiàvxa aùxoû àvs-
axYjasv, Soùç xal VOJIYJVnoketzaiç [i'.
3.
An. 176 après J.-C. Publiée dans les Archaeol.-epigraphische Mittheilungen,X (1886), p. 184, et dans Cagnat, etc., op. cit., I, fasc. III, n» 661, p. 221.
['AyaGYji] zûyyji
[Oui!x]pàaiov LloXXicova (J)
[7i:pEa6s]oxYjv xal [àv]xiaxpàxYj-
[yov] Ss6aaxoû Kaîaap[oç
5. EôsJpyÉxYjv BOUXY), SYJJIOÇ
Aiov]uao7ïoXixwv
Ile ou Ille siècle de notre ère : soit sous Antonin le Pieux (a. 138-161) ; soit
sous Mare Aurèle (a. 161-180) ; soit sous Commode (a. 176-192) ; soit sous Cara-
calla (a. 198-217) ; soit sous Elagabal (a. 218-222). Trouvée à Iunuscilar, près et
au nord de Baltchic ; publiée dans les Archaeologisch-epigraphische Mittheilun-
gen, XVII (1894), p. 210, n. 102, et dans Cagnat, etc., op. cit., 1.1, fasc. 111, n° 664,
p. 221.
1. T. Pomponius Proculus Vitrasius Pollio fut consul pour la seconde fois en
176 après J.-C. (Voir Prosopographia Imp. rom., II, p. 78, n. 558.)
68 DIONYSOPOLIS
xov] àaùvxptxov àpyizpia xal is[péa Gs&v]
StùSsxa xal youvaatàp)(Y]v xai[vwv àyd)]-
vcov, cpiXoxsiuov xal àp^avxa XYJÇ7ta[xpfôoç]
àyvoeç xal 7tpsa6s6aavxa racpà 0s[ov]
5. 'Avxcovsîvov (*) sic XYJV6aaiXi'Sa CPUJU[YJ]V,
xal sv smSoasi ^pYjuàxcov àp£avxa XYJV7t[pco]-
XY]v àpyi]v, xal sùspyéxYjv XYJÇTCOXEWÇ,[S6v]xaxal Siavofiàç XYJxpaxfoxYj 6OUXYJ[ETCI]
àvaaxàasi xoû àvSpidcvxoç, M. A5[pVj-
10. XiovJ AYjuY^xpiov Aïoysvouç. BOUXY) [XÔJVAiovu-]
007toXsiXà)V, XSlflYjÇ [X^P^]-
Sous Caracalla (a. 196-217). Gravée au-dessous d'un fronton en marbre. Trou-vée dans l'acropole de Baltchic, sur la place actuelle « Reine-Marie », dans le
voisinage du tombeau fouillé, contenant, entre autres, les dépouilles d'un médecinromain. Ce fronton appartient vraisemblablement à ce tombeau même. Publiée parK. et H. Skorpil dans les Isvjestija na Varnnskato archeologiâesko Druëestvo
(Bulletin archéologique bulgare de Varna), fasc. V, Varna, 1912, p. 62, note 1.
1 a zayrji x] ûyyji (2)
2. Tîcsp x]fjç xoû GEioxàxou aôxoxpàxopoç [xafoapoç Màpxou
Aôp.] (3) 'AVXCOVEIVOUzûyyiç xs xal VE£XY]Ç xal afruvfou
SiauovYjç.
3. 6] uvwSol vscô Espo7î(oi)ov sauxâjv yiXoxiuov (4) xal sûspysxYjvxal TioiYjaavxa xà ra>ovàsi(o)v ©soSoopov AYjuYjxpfoo àvs-
ypacj;av.
1. Il s'agit d'un des empereurs qui portent le cognomen d'Antoninus : 1. Anto-nin le Pieux (T. Aelius Hadrianus Antoninus Pius) ; 2. Marc-Aurèle (M. Au-relius Antoninus) ; 3. Commode (L. ou M. Aurelius Commodus Antoninus) ;4. Caracalla (M. Aurelius Antoninus) ; 5. Elagabal (M. Aurelius Antoninus).
2. Ces mots manquent dans Skorpil, l. c.3. Mots martelés.
4. <piXox£u.oo,dans Skorpil.
EPIGRAPHIE 69
6.
iT« ou Ille siècle (•). Gravée sur la base d'une statue de Pan ; trouvée dansla cour de Soulak-Djami, à l'intérieur de l'acropole de Baltchic. Publiée parDobrusky, Sbornik, XIII, 432, n. 15, par Kalinka, op. cit., n° 188, p. 168-170, et
par G. Popa-Lisseanu, Cetâti si orase greco-romane In noul territoriu al Do-
brogei, Bucarest, 1914 ; voir aussi Ziebarth, Rhein. Muséum, 1900, t. LV, 513.
'A7îoXXd)VlOÇ A^UOCpÔJVXOÇ ispd>
[isvoç Aiovuaou ÔTxsp xoev
Bax)(saaxâ)v xwv rcepl 'Epàxcova
AY]fiocp£XoD Aiovuawi )(apiaxY)pio[v.
7.
Bas-relief funéraire. Marbre. 0m76 X 0m31 X 0mll. Découvert, en 1898, dans la
vieille caserne de la gendarmerie de Baltchic ; aujourd'hui, au musée de Sofia.On voit, à gauche, la statue d'un Hermès ; à droite, un retiarius tenant de la
main droite le filet et de la gauche le trident. Publié par Kalinka, op. cit., n° 300,
p. 242-243, et par Popa-Lisseanu, op. cit., p. 32. A la base, on lit ces deux lignes :
AY]|lY)x[pfa)l
'AjrccpCa <I>a[vfoo ?
8.
Marbre, 0m17 X °m14 X 0m075. Découvert, en 1898, près de Soulak-Djami à
l'intérieur de l'acropole de Baltchic; aujourd'hui, au musée de Sofia. Publié parKalinka, op. cit., n° 117, p. 114, avec un dessin fac-similé.
1
/// POKAO /
/ NANTIXAPOÏ
xprcnnocH /NOC HAHAECEN /
1, Kalinka date cette inscription du III 6 siècle.
70 DIONYSOPOLIS
AIONÏCIOC AHMHT
NEIKOON AAH /
Kalinka propose la lecture suivante :
.... n]poxXo[u, M- ?
w]v 'Avxixàpou[ç,
XJpÙOlTCTtOÇ"H[pW-
voç, [LI]a7T;â[ç] 2sv[sxa ?
Atovuoioç AY][[I]YJX[P^OU,
Nsixwv 'AXY^[XOU.
Il est à remarquer qu'à la première ligne, il n'y a de place que pour une seule
lettre, r ou S de la finale de IlpdxXoç ; et à la troisième ligne, également place pourune seule lettre ; en admettant le groupe HP, la lecture de Kalinka pourrait être
vraisemblable. A la quatrième ligne, la lecture proposée par Kalinka n'a aucun
sens : Ssvéxa est inadmissible ; Ilaîtâg est peu sûr. On est tenté de croire que le
dessin de Kalinka n'est pas tout à fait exact. A la cinquième ligne on doit trans-
crire A7)(iï)x[p£ou, car le M se lit bien ; il n'y a de place que pour la lettre P seule.
9.
Basse époque impériale. Pierre tombale, lm95 X 0m69 X 0m27, trouvée au
centre de Baltchic, dans l'acropole ; aujourd'hui à Sofia. Publiée par H. Skorpildans le Bulletin de la Société archéologique d'Odessa, 1895-1896, ensuite dans
le Corpus Inscriptionum Latinarutn, I, III, 14212, et par Popa-Lisseanu, op.
cit., p. 34.
D(is) M(anibus
Val(erio) Hercu(lano ?)
Val(erii) Silva-
ni vet(erani) f(ilio),5. vix(it) anis XII
me(nsibus) VI,
Cl(audia) Secun(dina)
mat(er) f(ilio) b(ene)
EPIGRAPHIE 71
[me]r(enti)
Firmi vic(arii) [f(ilia) ?
p(osuit).
10.
Inscription concernant un thiasos de Taûpoi, trouvée à Cavarna, dans la cour
de l'école grecque. Publiée par Jirecek dans les Archaeologisch-epigraphische
Mittheilungen. X, 186 ; par K. Skorpil, ibid., XVII, 207, n° 95 ; par Kalinka dans
Antike Denkmàler in Bulgarien, n° 116, p. 113-114, et par Popa-Lisseanu,Cetâti si orase greco-romane în noul teritoriu al Dobrogei, p. 39-40.
TÛ)(Y] àya[GY].
©]soysvY]ç SxùGo[u is-
p]sùç Taùpayv,
SJXÙGYJÇ©soyév[ou
ispsùç Taopwv x[al su-
spysxYjç, LIoXs[i[ap-
yoç LIoasiSY^ou [is-
p]sùç Taûpcov, @sà]yYjç ?
SxuGou ispsùç Ta[û-
ptov, LIpoxXoç SxuG[ou
ispsùç Taopwv, Mi: vàç ?
'A TtoXcoviou ispEÙ!ç
Tjaôpajv, XpuaiTioJç
A ?]aiaiou lEpsùç [Tau-
p](ov, LIoai8a)vi| oç]
M6a)(ou sôspy[s
Il s'agit probablement d'un thiasos de la ville de Tauroi,
en Scythie, dont parle Strabon (VII, 4, 2, éd. Didot, p. 256 ;
cf. Hérodote, éd. Didot, IV, ch. cm, p. 212).
72 DIONYSOPOLIS
11.
IVe siècle ? 0m35 X 0m74. Trouvée à Cavarna, encastrée dans le mur de l'école
grecque. Publiée par Jirecek dans les Archaeologisch-epigraphische Mittheilun-
gen, X, 186 ; par K. Skorpil, Ibidem, XVII, 207, n" 96 ; par Kalinka, op. cit.,n° 233, p. 196 ; par Popa-Lisseanu, op. cit., p. 40.
f De donis d(e)i et
s(an)c(t)i Cosma et Dami(ani)construi [i]u[s]si[tStefanus diak(onus).
TABLE ALPHABETIQUE DES NOMS.
Acrai, 59, 60.
Acrania, 48.
Adam-Clissi, 20, 60.
Adjemler, 51, 52.
Aequitas, 43.
Aigisus, 60.
Ak-Bunar, 11.
Ak-Jazih-Sultan, 44.
Akornion, 18, 19, 24, 25, 27, 31,
66.
Alexandre, "empereur de Zago-
ra», 22.
Alexandre le Grand, 26.
Anapa, 57.
Anchialos, 56.
Antigone, 14, 15.
Antioche, 27.
Antonin le Pieux, 43, 67, 68.
ADtonius, 21, 68.
Aphia, 69.
Apollonie du Pont, 17, 52, 56.
Apollonios, fils de Démophontès,
69.
archiprêtre, 27.
Argedaros, 62.
Argedarum, 18.
Argidava, 18, 62.
Asie, 14.
Asklépios, 25, 31, 43.
Athéna, 25, 33, 43 ; Nicéphoros,
17, 43.
Athénée, 48.
Axiopolis, 60.
Bakchéastai, 28, 69.
Balica, 21, 22, 49, 50, 51, 52, 53.
Baltchic, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11,
12, 18, 23, 25, 29, 31,44, 49,
50, 55, 56, 62, 67, 68, 69, 70.
Bar-Baschi, 15.
Bas-Danube, 16.
Basile le Loup, prince de Molda-
vie, 29.
Bastarnes, 18.
Batova, cours d'eau, 48, 49 ; cité,
52.
Bazardzic, 5, 7.
Besses, 16, 20.
Bizoné, 10, 50, 53.
Bosphore, 48.
Bulgares, 6, 7, 12, 70.
Bulgic, 12.
Burébiste, 18, 19, 62, 64.
Byzance, 16.
Byzantins, 22.
74 DIONYSOPOLIS
Cabyres, 25, 64.
C. Antonius Hybrida, fils de l'ora-
teur M. Antoine et oncle du
triumvir M. Antoine, 17,18, 63.
Callacrium, 52, 57.
Candania, 65.
Candavia, 65.
Cantacuzène, 22, 50, 51.
Capidava, 60.
Caracalla, 36, 67, 68.
Carbona, Carvôna, Carvouna, 12,
21, 50, 51, 52, 53, 57.
Carsus, 60.
Cassandre, 14, 15.
Castrici, Castrizi, 12.
Caucase, 57.
Cavarna, 22, 50, 51, 52, 53, 54,
56, 62, 71, 72.
Cédrénus, 10, 21, 26.
Chalcocondyle, 22, 57.
Chronicon Paschale, 27.
Chrysippos, fils de Daisios (?),
prêtre de Tauroi, 71.
Chrysippos, fils d'Héron, 70.
Claudia Secundina, 70.
Cn. Pompée, 19, 65.
Codex Cumanicus, 8.
Corne et Damien (Saints), église
de Cavarna, 51, 72.
Commode, 20, 27, 33, 43, 67, 68.
Concordia, 25, 43.
Constantiana, ville de Mésie, 60.
Constantin Porphyrogénète, 10,
60.
Constantinople, 13, 45.
Daces, 17, 19, 62, 64.
Danube, 13, 17, 18, 21, 64.
Dardanes, 63.
Dauthélètes, 15.
Deldone, roi des Bastarnes, 19.
Déméter, 25, 42, 43.
Démétrius, 69.
Démétrius retiarius, 28.
Diodore de Sicile, 14, 15.
Diogénès, fils de Scythes, prêtre
de Tauroi, 70.
Diogénès, père de M. Aurelius
Démétrius, 24.
Dion Cassius, 10, 15, 19, 20, 63.
Dion, fils d'Antichares, 70.
Dionysia, fêtes, 27, 66.
Dionysios, fils de Démétrius, 70.
Dionysios, père d'Akornion, 24.
Dionysius Byzantinus, 15.
Dionysopolis, 5, 9, 10, 11, 12,
13, 15, 16, 17, 18, 20, 21, 22,
23, 24, 25, 27, 28, 29, 30, 31,
33, 42, 43, 48, 56, 60.
Dionysopolitains, 24, 25, 28, 67,
68.
Dionysos, 13, 14, 20, 24, 25, 26,
27, 42, 43, 66, 69.
Dioscures, 25, 31.
Disbudak, 13, 21, 22, 49, 51, 53,
59.
Dobroudja, 5, 20.
Domitius, 65.
Dromichaitès, 15.
Durostorum, 51, 57.
Dyrrhachium, 65.
TABLE DES NOMS 75
Ecréné, 8, 11, 48, 49, 56.
Egypte, 26.
Elagabal, 67, 68.
Eratôn, fils de Démophilès, 69.
Evlalia Célébi, écrivain turc, 8.
Gagaouzes, 7, 55.
Galata, 52.
Galiagra, 60.
Génois, 59.
Gérania, 51, 57.
Gètes, 15, 17, 64.
Géto-dace (Etat), 18.
Ghiaour-Souitchouc, 55.
Gordien III, 20, 43.
Grand-Dieu, 25, 26, 43.
Grecs, 7, 13, 48, 50.
Greigh, amiral russe, 57.
gymnasiarque, 27, 28, 68.
Haemos (monts), 15, 18.
Hafous-Khalil-Baba, 44, 45, 46.
Haghiasma-Mahala (église), 67.
Halmyris, 60.
Hécatée, 48.
Héraclée, 14, 65, 67.
Héraclée de Lyncestis, 19, 65.
Héraclès, 25, 43.
Hermès, 25, 31, 69.
Hérodote, 26.
Hexapolis, 16, 24.
Hiéroclès, 10, 59.
Hygieia, 25, 43.
Istros, 14, 15, 16, 18, 24, 48, 60.
Itinéraire d'Antonin, 10.
Iunuscilar, 67.
Julia Domna, 43.
Julia Maesa, 43.
Julius Obsequens, 17, 63.
Justinien, 21.
Kalagriah, 57, 58, 59.
Kalamis, 17.
Kali-Acra, 6, 13, 20, 48, 51, 53,
55, 56, 57, 58, 59, 60.
Kallatis, 10, 11, 12, 13, 14, 15,
16, 24, 48, 52, 53, 60.
Kararnesko-Gelaret, 52.
Karia, 52.
Karon, 52.
Khalka, exercice religieux mu-
sulman, 47.
Khéhaia, 8.
Kirk-Kîz, 56.
Kor ailes, 15.
Kranéa, 48, 51, 57.
Kranoi, 53.
Krounoi, 10, 11, 12, 13.
Krounos, 11.
Kulak, 29.
Lucilla, impératrice, 43.
Lycos, rivière, 65.
Lysimaque, 14, 15, 54.
Macédoine, 14, 16, 17, 63, 65.
76 DIONYSOPOLIS
Macédoniens, 14.
Macropolis, 52.
Maides, 15.
Malalas, 27.
Mangalia, 10.
Marc Antoine, 17.
Marc Aurèle, 36, 67, 68.
Marcianopolis, 11, 16.
M. Aurelius Démétrius, fils de
Diogénès, 24, 68.
M. Licinius Crassus, 19, 20.
M. Licinius Lucullus, 17.
M. Tullius Cicero, 17, 63.
Mationopolis, 11.
Mecque, 46.
Méduse, 36.
Mêla, écrivain romain, 10, 11.
Mélétios, géographe du XVIIIe s.,
52, 56, 60.
Mer Noire, 15, 17, 20, 21, 22,
51, 57. ,
Mésie, 10, 17, 18, 19, 20, 60.
Méthodios, archiprêtre à Cavar-
na, 51.
Mihliuz, place forte, 52.
Minas, fils d'Apollonios, prêtre
de Tauroi, 71.
Mircea le Vieux, prince de Va-
lachie, 29.
Mithridate, 17.
moufti (évêque musulman), 8.
Myssiens, 19.
Neikôn, fils d'Alétès, 70.
Nemesis, 25, 43.
Nicolas (St.), 55.
Nicopolis ad Istrum, 25.
Nil (fleuve), 25.
Noviodunum, 60.
Odessos, 10, 11, 13, 14, 16, 21,
24, 48, 56.
Orgies, fêtes, 27.
Osiris, 25, 26, 31.
Pan, 69.
Pentapolis, 16, 24.
Périple du Pont-Euxin, 11.
Peschium, 52.
Petite Scythie, 10, 14, 15, 18,
19, 20, 59, 60.
Peutinger (table de), 12.
Philippe II, 53.
Philippe Callimachis, chroni-
queur, 22, 52, 57.
Phrantzès, 22.
Phylarchos, écrivain, 48.
Pleistarchos, général de Cassan-
dre, 14.
Pline le Vieux, 10, 48.
Polémarchos, fils de Poseidéos,
prêtre de Tauroi, 71.
Pontarque, 24.
Pont-Euxin, 16, 18, 23, 26.
Posidonios, fils de Moschos, 71.
Proclos, fils de Scythes, prêtre de
Tauroi, 71.
Proclus, 70.
TABLE DES NOMS 77
Ptolémée (le géographe), 10, 11,
48, 56, 62.
Ptolémée (le diadoque), 15.
Beine-Marie, place publique à
Baltchic, 9, 29, 30, 31, 35, 68.
Biiôlès, roi des Gètes, 19.
Romains, 16, 17, 19, 23, 65.
Rome, 17, 20.
Roumains, 7.
Russes, 8.
Sabazios, 14.
Samothrace, 64.
Scythes, 14, 17, 19.
Septime-Sévère, 43.
Sérapis, 25, 43, 63.
Seuthes, roi des Thraces, 14.
Sévère Alexandre, 43.
Skymnos Chios, écrivain, 10.
Sofia, 69, 70.
Soliman (sultan), 44, 45.
Soulak-Djami, 6, 10, 30, 31, 69.
Stephanus, diacre de l'église des
Sts Côme et Damien de Cavar-
na, 51, 72.
Stephanus Byzantius, 48.
Strabon, 7, 10, 15, 17, 20, 48,
52, 56.
Sumium, 52.
Tatares, 7.
Tauroi, ville en Scythie, 50, 71.
Téké, 44, 46, 48.
Théagès, fils de Scythes, prêtre
de Tauroi, 71.
Théligra-Bouroum, 57.
Théodore, 52.
Théodore, gouverneur byzantin,
frère de Dobrotici, 22.
Théodoros, 51, 62.
Théodoros, fils de Démétrius, 36.
Théophanès, 10.
Théophilos, 51.
Thessalonique, 22, 65.
Thrace, 15, 17, 18, 63, 64.
Thraces, 14, 48.
Thraces Crobyzes, 48.
Thraces Odryses, 20.
Tirisis (cap), 56, 57.
Tiristis Acra, 11, 56.
Tite-Live, 17, 63.
Titus, 21, 67.
Titus Pomponius Vitrasius Pollio,
21, 67.
Tomis, 15, 16, 24, 25, 48, 60.
Trajan, 20.
Trinité (Ste), église de Baltchic,
6, 9, 10, 29.
Troesmis, 60.
Troglodytes, 15.
Tropaeum Trajani, 20, 60.
Turcs, 7, 8, 9, 12, 48, 57.
Tyché, 25, 43.
Valerius Herculanus, fils de Vale-
rius Sylvanus, 70.
Varna, 9, 10, 12, 21, 22,32,42,
78 DIONYSOPOLIS
48, 51, 52, 56, 57; archevêché,
51.
Venise, 21.
Vespasien, 67.
Vladislav Ier, roi de Hongrie et de
Pologne, 21, 22, 51, 52, 57.
Zeldepa ou Zelpa, 60.
Zeus, 43, 63.
Zyras, cours d'eau (auj. Batova),
48.
TABLE DES PLANCHES.
PagesI. Vue générale du golfe de Dionysopolis (Baltchic) .... 6
II. Vue du golfe de Dionysopolis, d'après un dessin de Laurens . . 7
III. Petit torrent au sud de Baltchic ....... 11
IV. L'acropole de Dionysopolis (plan) ....... 29
V. Vue du côté oriental de l'acropole ....... 30
VI. Deuxième terrasse de Dionysopolis. — Fontaine turque sur la placeReine-Marie 31
VII. Dalles et cuve du tombeau d'un médecin romain .... 32
VIII. Coupes et plan de la tombe du médecin ...... 34
IX. Divers objets trouvés dans la tombe du médecin .... 36
X. Autres objets trouvés dans les fouilles ...... 38
XI. Le tombeau du saint turc Akh-Jazih-Sultan, au village de Téké . 44
XII. Ruines du monastère des derviches de Téké. Façade et salle du
réfectoire ........... 46
XIII. Colline et plage d'Ecréné 48
XIV. Cavarna et Kali-Acra 53
XV. La cité de Kali-Acra, d'après un dessin de Laurens .... 58
XVI. Première et seconde portes de la cité de Kali-Acra .... 59
TABLE DES MATIERES.
I. Bibliographie i
A. Sources 1
B. Travaux consultés . . 2
C. Cartes anciennes 3
II. Exploration archéologique du littoral de la mer Noire entre
les caps Ecréné et Kali-Acra. — Recherches d'histoire . . 5
Dionysopolis 5
A. La ville actuelle : Baltchic 5
B. Quelques mots sur le passé de Baltchic 8
C. Dionysopolis. Situation 9
D. Communications et territoire de Dionysopolis .... 12
E. Histoire de Dionysopolis 13
F. Organisation politique et cultes de Dionysopolis ... 23
G. L'acropole de Dionysopolis 29
Monuments, tombeaux et objets d'art 29
H. Important mausolée d'époque romaine 31
Vases en bronze . 36
Vase en métal blanc 38
Vases en verre 38
Vases en terre cuite 38
Instruments de toilette et de chirurgie 39
Ampoules 41
Autres objets 41
I. La numismatique de Dionysopolis 42
Téké 44
Le « turbé » et son réfectoire . 44
Ecréné 48
Cavarna .50
Kali-Acra . , 55
III. Partie épigraphiçrue 62
Recueil d'inscriptions trouvées à Baltchic et à Cavarna . . 62
Table alphabétique des noms ........ 73
Table des planches 79
LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL GEUTHNER
SCHLUMBERGER(G.). Byzance et Croisades, pages médiévales,24 pi., 387 pp. in-4 carré, 1927 60 Frs.
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Philologie byzantine, pp. xxxi et 1 à 282.
Les Barbares : ZEILLER (J.V Le premier établissement des Goths chrétiens dans l'empire d'Orient.— JOHGA (X.), Le Danube d'empire.
— CORDIER (II.', Turks et Byzance.L'Eglise : BATTTFOL (P.), Un épisode du concile d'Ephèse (juillet 431) d'après le3 actes coptes de
Bouriant — GAY (J.)T Quelques remarques sur les papes grecs et syriens avant la querelle des Icono-clastes (618-715).
Jje droit : COLLINET (P.), Une < ville neuve > byzantine en 51)7 : la fondation de Dara (Anastasiopolis)en Mésopotamie. — CUQ (E.), Note sur la Novelle XXX de Justinien. — FOURNIER (P.), De quelquesinfiltrations byzantines dans le droit canonique de l'époque carolingienne.
Les institutions : MARTROYE (F.t, L'origine du Curopalate.— ROUILLARD (G.t, Notes sur deux;
inscriptions d'Ombos. — HAL'SSOLTLIER (a.), Dédicace d'un stratège des Tlirakésïens. — DIEHL (C),De la signification du titre de * Proèdre > à Byzance-
— REINACH (VU.), Un contrat de mariage dutemps de Basile le Bulgaroctone
Histoire politique : RENAULD (E.), Histoire de Basile II. — LAURENT (J.\ Arméniens de Cilicie :Aspiétés, Oschin, Ursinus. — CHABOT (J.-B.), Un épisode de l'histoire des Croisades. — DELABORDE(H.-F.), Philippe le Borgne, roi de France. —LAUER (PH.), Une lettre inédite d'Henri Ier d'Angre, empe-reur de Constantinople, aux prélats italiens- (1213).
Hagiographie : DELEIIAYE (H.), Le martyre de saint Xïcetas le jeune.Histoire de la langue : PERNOT (H.), Remarques sur quelques formes byzantines.H-'stoire des sciences : JEANSEUIE (E.), Les calendriers de régime à l'usage des Byzantins et la tra-
dition hippocratîque.Toponomastique : CRISPO (C. F.\ Appunti di topouomastica calabra.Histoire littéraire : SERBAT (L.\ Voyage et aventures en France d'Athanase et Nicolas Constantios
Calimera, Grecs de Chypre (1665).Historiographie : GRÉGOIRE (H.), Un continuateur de Constantin Manassès et sa source.
Tome II : Numismatique et sigillographie—
Archéologie, pp. 2S3 à 578.
Orient : MORGAN (J. DE), Evolutions et révolutions numismatiques. — CASANOVA (P.), Dénéraux enverre arabes.
Byzance : BURY (J.), A misinterpreted monogram of the sixth century. — MILLET (G.), Sur les sceauxdes commereiaires byzantins.
France : DIECDONNÉ (A..I, L'ordonnance de 1201 sur le change des monnaies en Normandie. —
PRLVET (M.)f Les anciennes armoiries de l'évêehé d'Autun.Orient : MECQUENEM (R. DE), Cylindres-cachets de la collection de G.
Schlumber^er.— SCHEIL (Vj,
L'époque du cheval en Elam et en Basse-Mésopotamie.— CCMONT ^F.), Une patère de l'époque parthe.
— DUSSAUD (R.), Fragments d'architrave provenant de Sidon (musée du Louvre). — MARQUET DEVASSELOT, Quelques exemples des relations artistiques entre l'Orient et l'Extrême-Orient. — HUART(C.),La vierge de l'église Saint-Augustin à Mayence.
Gaule: JLTLIANIC.I, Sainte Geneviève a Nanterre. — MICHON (E.), Les sarcophages de Saint-Drausinde Soissons, de la Valbonne, au musée du Louvre, et les sarcophages chrétiens dits de l'école
d'Aquitaine.Byzance (vie-xii
0siècles) : DAJTON <0.), A gold pectoral cross and an amulette bracelet of the sixth
centurv. — ORSI (P.), Giojelli bizanlini délia Sîcilia. — KONDAKOV (S.), Un détail des harnachements
byzantins.— PORTER (A. K.), Wreeka^e
from a tour in Apidia.Byzance (xm°-xvu siècles) et OrientlaUn : JERPIIANTON (G. DE), Un coffret italo-byzantin du xnr 3siècle.
— BRKHIER (L.f, Les voussures à personnages sculptés du musée d'Athènes. — EUERSOLT (J.), Sculp-tures de l'Orient latin aux musées de Constantinople. — OMONT (H.), Un guide du pèlerin en Terre-Sainte au xiv° siècle. — ENLART (C), Ferronneries catalanes dans le Levant.
Moldavie : TAFRALE (0.), Le siège de Constantinople dans les fresques des églises de Bucoviiie.Arménie : JVLACLER(F.), Un feuillet de tétraévangile arménien.Occident: PROU (M.), Toile brodée du xr> ou'xn 0 siècle au trésor de la cathédrale de Sens. —
FAGE (R.), Les voiles de crosses, — BLANCHET (A.), Les deux ponts anciens d'Orthez. — DELABORDE (A.),Un manuscrit de Marianus Taccola, revenu de Constantinople. — Comte DURIUZU, Le temple de Jéru-salem dans l'art flamand du xve siècle. — ROY (M.), Le platond de la chambre d'apparat de Henri IIau Louvre (1556).
Appendice : DER NERSESSIAN (Mlle), Illustrations de Nicéphore Phocas et de l'épopée byzantine,répertoire méthodique. (Ce répertoire constitue mi véritable index des monuments des plus impor-tants de l'art byzantin.)
Index sommaire — index des mots grecs— index des illustrations, des noms d'auteurs. Table des
planches.
LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL GEUTHNER
TAFRALI (0.). Thessalonique au quatorzième siècle, préfacede CH. DIEHL, fig., VII, 312 pp., in-8, 1913. . . 80 Frs.
Livre I. Cliap. I : Thessalonique avant le XlVe siècle. — Cliap. II: Les habi-
tants de la ville et de ses environs au xiv 8 siècle (les citoyens libres, les parèqnes ou
douloparèques, les esclaves, les Juifs, les Arméniens, les Slaves, les Coutsovala-
ques, Tsintsares ou Aromounes, les Vardariotes ou les Turcs, les Gasmoules ou
Vasmoules). — Cliap. III : L'administration impériale et municipale. Le diocèse
ecclésiastique de la ville — le pouvoir civil (l'administration impériale ; le gouver-
neur, l'administration municipale) — le pouvoir ecclésiastique.Livre II. Chap. I : L'étal social et le mouvement économique de la ville. —
Cliap. II.-Le culte des saints. — Chap. III: Le mouvement scientifique, littéraire
et artistique. — Chap. IV: La querelle hésychaste.Livre III. Chap. I : Les événements politiques de Thessalonique, depuis le
commencement du XlVe siècle jusqu'à la révolution des Zélotes (1300-1342).— Chap. II : La révolution des Zélotes (1342-1349).
— Le massacre des nobles
en 1345. — Chap. III: Les causes de la révolution. Les idées, les principes et le
gouvernement des Zélotes. —Chap. IV : Les événements politiques de Thessa-
lonique après la chute des Zélotes.
TAFRALI (0.). Topographie de Thessalonique, préface deCH. DIEHL, 32 pi, 2 plans et 14 fig. VIII, XII, 320 pp., in-8,1913 . 100 Frs.
Livre I : Chap. I : Fondation, nom, port et situation de Thessalonique. — Chap.II : Les remparts (historique, l'enceinte chrétienne). —
Chap. III : Les remparts(suite), description : principes de fortification ancienne et byzantine, descriptiondes remparts de Thessalonique, les portes.
—Chap. IV : Les canalisations d'eau
de la ville.Livre II : Chap. I : L'intérieur de la ville (période ancienne). — Cliap. Il : L'inté-
rieur de la ville (suite), la ville pendant la période byzantine.—
Chap. III : Les
monuments byzantins (églises existantes, modernes, disparues), monastère exis-
tant, monastères disparus.
TAFRALI (0.). Mélanges d'archéologie et d'épigraphie by-zantines, 16 fig., 95 pp., in-8, 1913 ... 40 Frs.
1. Sur la date de l'église et des mosaïques de Saint-Démétrius de Salonique.— 2. Sur les réparations faites au vue siècle à l'église de Saint-Démétrius de
Salonique. — 3. Le Tpi6vjXc/v de Saint-Démétrius de Salonique.— 4. Les monuments
roumains d'après les publications récentes. — 5. Inscriptions chrétiennes du Sinaï.
TAFRALI (0.). Le trésor byzantin et roumain du Monastèrede Poutna, 62 planches, X et 87 pp. de texte historique et des-
criptif, le texte broché, l'atlas sous cartonnage, 2 vol. in-4,1925 ."."-. 250 Frs.
Le Monastère de Poutna a pu sauver, comme par miracle, la plupart de ses
objets sacrés, dont le plus grand nombre appartient à l'époque d'Etienne le Grand
(1457-1504).Il y a des croix, des icônes, des encensoirs, des « encolpia », des éventails litur-
giques, en or et en argent, souvent ornés de pierres fines, de perles et d'émaux.Mais surtout on remarque une admirable collection, unique au monde, de broderieset de tissus byzantins et moldaves des xive et xve siècles qui comptent parmi les
plus beaux et les plus intéressants que l'on connaisse.Leur importance, très grande pour l'histoire de l'art byzantin et moldave, con-
siste dans ce fait que presque tous sont datés, ce qui constitue autant de pointsde repère et de comparaison pour dater d'autres objets similaires.
Sous presse : TAFRALI (0.). Monuments byzantins de Curtéade Arges, 1 volume in-4 et un atlas avec planches en phototypieet en couleurs.
Louvain (Belgique). — Imprimerie J.-B. ISTAS.
TABLE ALPHABETIQUE DES NOMS.Acrai,Acrania,Adam-Clissi,Adjemler,Aequitas,Aigisus,Ak-Bunar,Ak-Jazih-Sultan,Akornion,Alexandre, "empereur de Zagora",Alexandre le Grand,Anapa,Anchialos,Antigone,Antioche,Antonin le Pieux,Antonius,Aphia,Apollonie du Pont,Apollonios, fils de Démophontès,Apollonios, archiprêtre,Argedaros,Argedarum,Argidava,Asie,Asklépios,Athéna,Athéna, Nicéphoros,Athénée,Axiopolis,Bakchéastai,Balica,Baltchic,Bar-Baschi,Bas-Danube,Basile le Loup, prince de Moldavie,Bastarnes,Batova, cours d'eau,Batova, cité,Bazardzic,Besses,Bizoné,Bosphore,Bulgares,Bulgic,Burébiste,Byzance,Byzantins,Cabyres,C. Antonius Hybrida, fils de l'orateur M. Antoine et oncle du triumvir M. Antoine,Callacrium,Candania,Candavia,Cantacuzène,Capidava,Caracalla,Carbona, Carvôna, Carvouna,Carsus,Cassandre,Castrici, Castrizi,Caucase,Cavarna,Cédrénus,Chalcocondyle,Chronicon Paschale,Chrysippos, fils de Daisios (?), prêtre de Tauroi,Chrysippos, fils d'Hérôn,Claudia Secundina,Cn. Pompée,Codex Cumanicus,Côme et Damien (Saints), église de Cavarna,Commode,Concordia,Constantiana, ville de Mésie,Constantin Porphyrogénète,Constantinople,Daces,Danube,Dardanes,Dauthélètes,Deldone, roi des Bastarnes,Déméter,Démétrius,Démétrius retiarius,Diodore de Sicile,Diogénès, fils de Scythès, prêtre de Tauroi,Diogénès, père de M. Aurelius Démétrius,Dion Cassius,Dion, fils d'Anticharès,Dionysia, fêtes,Dionysios, fils de Démétrius,Dionysios, père d'Akornion,Dionysius Byzantinus,Dionysopolis,Dionysopolitains,Dionysos,Dioscures,
Disbudak,Dobroudja,Domitius,Dromichaitès,Durostorum,Dyrrhachium,Ecréné,Egypte,Elagabal,Eratôn, fils de Démophilès,Evlalia Célébi, écrivain turc,Gagaouzes,Galata,Galiagra,Génois,Gérania,Gètes,Géto-dace (Etat),Ghiaour-Souitchouc,Gordien III,Grand-Dieu,Grecs,Greigh, amiral russe,Greigh, gymnasiarque,Haemos (monts),Hafous-Khalil-Baba,Haghiasma-Mahala (église),Halmyris,Hécatée,Héraclée,Héraclée de Lyncestis,Héraclès,Hermès,Hérodote,Hexapolis,Hiéroclès,Hygieia,Istros,Itinéraire d'Antonin,Iunuscilar,Julia Domna,Julia Maesa,Julius Obsequens,Justinien,Kalagriah,Kalamis,Kali-Acra,Kallatis,Kararnesko-Gelaret,Karia,Karon,Khalka, exercice religieux musulman,Khéhaia,Kirk-Kîz,Korailes,Kranéa,Kranoi,Krounoi,Krounos,Kulak,Lucilla, impératrice,Lycos, rivière,Lysimaque,Macédoine,Macédoniens,Macropolis,Maides,Malalas,Mangalia,Marc Antoine,Marc Aurèle,Marcianopolis,M. Aurelius Démétrius, fils de Diogénès,M. Licinius Crassus,M. Licinius Lucullus,M. Tullius Cicero,Mationopolis,Mecque,Méduse,Mela, écrivain romain,Mélétios, géographe du XVIIIe s.,Mer Noire,Mésie,Méthodios, archiprêtre à Cavarna,Mihliuz, place forte,Minas, fils d'Apollonios, prêtre de Tauroi,Mircea le Vieux, prince de Valachie,Mithridate,moufti (évêque musulman),Myssiens,Neikôn, fils d'Alétès,Nemesis,Nicolas (St.),Nicopolis ad Istrum,Nil (fleuve),Noviodunum,Odessos,Orgies, fêtes,
Osiris,Pan,Pentapolis,Périple du Pont-Euxin,Peschium,Petite Scythie,Peutinger (table de),Philippe II,Philippe Callimachis, chroniqueur,Phrantzès,Phylarchos, écrivain,Pleistarchos, général de Cassandre,Pline le Vieux,Polémarchos, fils de Poseidéos, prêtre de Tauroi,Pontarque,Pont-Euxin,Posidonios, fils de Moschos,Proclos, fils de Scythès, prêtre de Tauroi,Proclus,Ptolémée (le géographe),Ptolémée (le diadoque),Reine-Marie, place publique à Baltchic,Rhôlès, roi des Gètes,Romains,Rome,Roumains,Russes,Sabazios,Samothrace,Scythes,Septime-Sévère,Sérapis,Seuthes, roi des Thraces,Sévère Alexandre,Skymnos Chios, écrivain,Sofia,Soliman (sultan),Soulak-Djami,Stephanus, diacre de l'église des Sts Côme et Damien de Cavarna,Stephanus Byzantius,Strabon,Sumium,Tatares,Tauroi, ville en Scythie,Téké,Théagès, fils de Scythès, prêtre de Tauroi,Théligra-Bouroum,Théodore,Théodore, gouverneur byzantin, frère de Dobrotici,Théodoros,Théodoros, fils de Démétrius,Théophanès,Théophilos,Thessalonique,Thrace,Thraces,Thraces Crobyzes,Thraces Odryses,Tirisis (cap),Tiristis Acra,Tite-Live,Titus,Titus Pomponius Vitrasius Pollio,Tomis,Trajan,Trinité (Ste), église de Baltchic,Troesmis,Troglodytes,Tropaeum Trajani,Turcs,Tyché,Valerius Herculanus, fils de Valerius Sylvanus,Varna,archevêché,Venise,Vespasien,Vladislav Ier, roi de Hongrie et de Pologne,Zeldepa ou Zelpa,Zeus,Zyras, cours d'eau (auj. Batova),
TABLE DES PLANCHES.I. Vue générale du golfe de Dionysopolis (Baltchic)II. Vue du golfe de Dionysopolis, d'après un dessin de LaurensIII. Petit torrent au sud de BaltchicIV. L'acropole de Dionysopolis (plan)V. Vue du côté oriental de l'acropoleVI. Deuxième terrasse de Dionysopolis. - Fontaine turque sur la place Reine-MarieVII. Dalles et cuve du tombeau d'un médecin romainVIII. Coupes et plan de la tombe du médecinIX. Divers objets trouvés dans la tombe du médecinX. Autres objets trouvés dans les fouillesXI. Le tombeau du saint turc Akh-Jazih-Sultan, au village de TékéXII. Ruines du monastère des derviches de Téké. Façade et salle du réfectoireXIII. Colline et plage d'EcrénéXIV. Cavarna et Kali-AcraXV. La cité de Kali-Acra, d'après un dessin de LaurensXVI. Première et seconde portes de la cité de Kali-Acra
TABLE DES MATIERES.
I. BibliographieA. SourcesB. Travaux consultésC. Cartes anciennesII. Exploration archéologique du littoral de la mer Noire entre les caps Ecréné et Kali-Acra. - Recherches d'histoireDionysopolisA. La ville actuelle: BaltchicB. Quelques mots sur le passé de BaltchicC. Dionysopolis. SituationD. Communications et territoire de DionysopolisE. Histoire de DionysopolisF. Organisation politique et cultes de DionysopolisG. L'acropole de DionysopolisMonuments, tombeaux et objets d'artH. Important mausolée d'époque romaineVases en bronzeVase en métal blancVases en verreVases en terre cuiteInstruments de toilette et de chirurgieAmpoulesAutres objetsI. La numismatique de DionysopolisTékéLe "turbé" et son réfectoireEcrénéCavarnaKali-AcraIII. Partie épigraphiqueRecueil d'inscriptions trouvées à Baltchic et à CavarnaTable alphabétique des nomsTable des planches