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La cité pontique de Dionysopolis : Kali-Acra, Cavarna, Téké et Ecréné : exploration archéologique de la côte de la mer [...] Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque de l'INHA

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Oreste Tafrali La Cite Pontique Dionysopolis

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La cité pontique deDionysopolis : Kali-Acra,

Cavarna, Téké etEcréné : explorationarchéologique de lacôte de la mer [...]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque de l'INHA

Tafrali, Oreste (1876-1937). La cité pontique de Dionysopolis : Kali-Acra, Cavarna, Téké et Ecréné : exploration archéologique de la côte de la mer Noire entre les caps Kali-Acra

et Ecréné, faite en 1920. Recherches d'histoire / O. Tafrali,.... 1927.

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0. TAFRALI

Professeur à l'Université de Jassy

LA CITÉ PONTIQUE

DE

DIONYSOPOLISKALI-ACRA, CAVARNA, TÉKÉ

ET ECRÉNÉ

Exploration archéologique de la côte de la mer Noire

entre les caps Kali-Acra et Ecréné faite en 1920

Recherches d'histoire

Avec 16 planches

PARIS

LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL QEUTHNER

13, rue Jacob (VIe)

1927

LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL GEUTHNER

GUILLAND (R.). Essai sur Nicéphore Grégoras, l'homme et

l'oeuvre, XL et 308 pp. gr. in-8, 1926 ... 50 Frs.AVANT-PROPOS. — INTRODUCTION : I. Les Sources (Manuscrits consultés de l'oeuvre

de Grégoras.— Auteurs contemporains de Grégoras. Manuscrits consultés). —

II. Les oeuvres de Grégoras (OEuvres publiées. — OEuvres inédites. — Ouvragesdouteux. — Ouvrages faussement attribués à Grégoras. — Ouvrages perdus).

III. Bibliographie.PREMIÈRE PARTIE. — L'Homme : I. La vie de Nicéphore Grégoras.

— II. La for-

mation intellectuelle de Grégoras.— III. Nicéphore Grégoras. Son caractère.

DEUXIÈME PARTIE. — L'OEuvre : I. L'oeuvre littéraire de Grégoras.— I. L'oeuvre

grammaticale et de critique littéraire. — II. Les oeuvres de rhétorique de Grégoras.— III. Les idées philosophiques de Grégoras.

— IV. L'oeuvre historique de Gré-

goras.— V. La Correspondance de Grégoras.

IL L'oeuvre non littéraire de Grégoras.— L'oeuvre scientifique et théologique

de Grégoras.— CONCLUSION. — INDEX.

JERPHANION (G. DE). Une nouvelle province de l'art by-zantin : les Eglises rupestres de Cappadoce, avec cartes,

aquarelles, photographies, planches en couleurs, phototypies et

héliogravures, dessins dans le texte, etc. 2 vol. île texte in-4, en4 tomes, et 3 atlas de 200 planches, in-folio, 1925-1928. En coursde publication. Prix de souscription . . . 1500 Frs.

Aucun fascicule n'est vendu séparément ; nous n'acceptons que des souscriptionsà l'ouvrage entier.

Parus : Texte, tome Ier, Ire partie, 45 fig., LXIII et 297 pp. gr. in-4°, 1925.

La région d'Urgub— les monastères et les églises rupestres

— les décorations

archaïques— les petites chapelles archaïques de Gueurémé — Saint-Eustache et

les chapelles avoisinantes —chapelle d'El Nazar —

l'église de Qeledjar— cha-

pelles dans la région de Qeledjar—

Toqale Kilissé.

Planches, 1er album, 69 planches, dont 52 en phototypie, 1 en héliogravure, & en

couleurs, 10 de dessins et plans en noir, 2 cartes en 3 couleurs, in-folio, 1925.

Sous presse : Texte, tome Ier, 2me partie.— Planches, 2me album.

Cet ouvrage formera les tomes V et VI de la Bibliothèque archéologique et

historique du Service des Antiquités et des Beaux-Arts de Syrie.Des quatre parties dont se composera l'ouvrage, les trois

premièresauront un

caractère descriptif. Dans la quatrième, qui contiendra les conclusions et les tables,sera marquée la place de la Cappadoce dans le développement de l'art chrétien.

L'auteur y abordera diverses questions d'ordre historique et philologique.Son attention se porte surtout les peintures. L'iconographie tient la première

place dans son livre. Mais l'architecture n'a pas été négligée ; on trouvera le plande la plupart des églises étudiées, auquel s'ajoutent, pour les monuments plusimportants, des coupes et des élévations. Les motifs décorarifs extrêmement variésdont

s'accompagnentles peintures ont fourni, pour les volumes de texte, la matière

d'une riche illustration qui est à la fois un ornement et un document. Les inscrip-tions et les graffites relevés avec soin, reproduits souvent en fac-similé, la série

des saints figurés seront appréciés de tous ceux qui s'intéressent aux études d'épi-graphie, de philologie byzantine et d'hagiographie. Un premier chapitre décrit la

région d'Urgub, un des pays les plus pittoresques du monde, en fixe les caractères

géographiques et établit la correspondance entre les localités modernes et lessites antiques.

Nous n'avons rien négligé pour que la présentation de l'ouvrage répondît à lavaleur des documents. Comme on pourra s'en rendre compte dès la première partie(et surtout à la deuxième), les peintres cappadociens n'ont pas toujours été de

pauvres copistes sans invention. A travers leurs maladresses, perce le goût dudétail concret et dramatique, du mouvement expressif. Ils ont le sens du décor.Enfin tels morceaux détachés de l'ensemble, dans les aquarelles de MM. Mam-

boury et Ridolfi, apparaîtront comme de véritables oeuvres d'art. Les artistesautant que les érudits auront profit à étudier ce livre.

LA CITÉ PONTIQUE DE DIONYSOPOLIS

KALI-ACRA, CAVARNA, TÉKÉ ET ECRÉNÉ

0. TAPRALI

Professeur à l'Université de Jassy

LA CITÉ PONTIQUE

DE

DIONYSOPOLISKALI-ACRA, CAVARNA, TÉKÉ

ET ECRÉNÉ

Exploration archéologique de la côte de la mer Noire

entre les caps Kali-Acra et Ecréné faite en 1920

Recherches d'histoire

Avec 16 planches

PARIS

LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL GEUTHNER

13, rue Jacob (VIe)

1927

I. Bibliographie.

A. SOURCES.

Anonymus. Periplus Ponti-Euxini.

Cagnat (R.). Inscriptiones graecae ad res romanas pertinentes.

Paris, t. I, fasc. III.

Callimachis (Philippus). De rébus Vladislao Polonorum atque Hun-

garorum rege gestis. Ed. Schwandtner, 1. III.

Cantacuzène (Jean), 'laxopim Btôlla. A. Ed. de Bonn, 1839, t. II.

Cédrénus (Georges). E6vo<J;cçEoxoptûv. Ed. de Bonn, 1838, t. I.

Chalcocondyle (Laonicus). 'Au6§ei^ç bxopiwv Béxa. Ed. de Bonn,

1843, 1. VI.

Chronicon Paschale. Ed. de Bonn, 1832, t. I-II.

Diodore de Sicile. Bibliotlieca historica. Ed. Kurtius, Th. Fischer,

Leipzig, 1906, t. V.

Dion Cassius. Historiarum romanarum quae supersunt. Ed. Ursu-

lus Philippus Boissevain, Berlin, 1898.

Dionysii Byzantii. De Bospori Navigatione. Ed. Garolus Wescher,

Paris, 1874.

Fragmenta historicorum graecorum. Ed. Didot, t. I-III.

Hérodote. Histoires. Ed. Didot.

Hiéroclès, par Wesseling, dans Gonst. Porphyrogénète de l'édition

de Bonn, 1840.

Itinéraire d'Antonin.

Malalas (Jean). Xpovoypaipta. Ed. de Bonn, 1831.

Mêla. Ed. Parthey.Phrantzès (Georges). Xpovixév. Ed. de Bonn, 1838.

Pline. Naturalis Historia.

Porphyrogénète (Constantin). De cerimoniis aulae byzantinae. Ed.

de Bonn, 1879, I-II.

ProsopograpMa Imperii Romani, t. III.

1

2 BIONTSOPOLIS

Ptolémée (Claudius). Geographiae libri octo. Ed. Fred. Guil. Wilperget H. Fred. Grashofius, Essendiae, 1832.

Skymnos Chios. Fragmenta.Strabon. Qeographia. Ed. Didot.

Table Peutingerienne.

Théophanès. Chronographia. Ed. de Bonn, 1841.

B. TRAVAUX CONSULTÉS.

Cagnat (R.) et Chapot (V.). Manuel d'archéologie romaine. Paris,

t. IL

Dittenberg. Sylloge, I.

Drexler (W.). Der Kultus der aegyptischen Gottheiten in den

Donaulandern.

Foucart (Paul). Le culte de Dionysos. Paris.

Hell (Hommaire de). Les côtes septentrionales de la mer Noire.

L'Illustration, 4 art., numéros des 25 juin, 2 et 9 juillet, 1848,

p. 151 et suiv.

Homolle (Th.) L'Omphalos Délphique, dans la Revue des Etudes

grecques. Paris, t. XXXII, 1921.

Iorga (N.) Venetia în Marea Neagrà, I. Dobrotici. Bucarest, 1914.

Idem. Studii si Documente, IX. Bucarest, 1914.

Kalinka (Ernst). Antike Denkmaler in Bulgarien. Wien, 1906.

Kanitz (F.). La Bulgarie Danubienne, trad. fr., Paris, 1882.

Laurens (Jules). Voyage en Turquie et en Perse. Atlas historiqueet scientifique. Paris, 1859.

Mélétios. rswypaçta modacà xal via. Venise, Glykys, 1728.

Minea (J.) TJrmasii lui Vladislav 1 si politica orientalà a Unga-riei. Bucarest, 1916.

Moisil (Const.) Anticluitàti din Balcic, dans le Buletinul Comisiunii

Monumentélor Istorice, Bucarest, t. VII, fasc. 25 (1914).Mommsen (Th.) Histoire Romaine, t. X.

Nicorescu (P.). Notes épigraphiques, dans le Buletinul Comisiunii

Monumentélor Istorice, VIII, fasc. 29 (1915).

BIBLIOGEAPHIE 3

Niese, Geschichte der Griechischen und Màkedonischen Staaten, I.

Pick (Behrendt). Die antiken Mûnsen von Dacien und Moesien,t. I. Berlin, 1899.

Popa-Lisseanu. Cetâti si orase greco-romane în noul teritoriu al

Dobrogei. Bucarest, 1914.

Pârvan (V.). Gerusia din Kallatis. Bucarest, 1920.

Idem. Histria. Bucarest, 1916.

Seure (G.). Article dans la Revue archéologique, 1911.

Skorpil (H.) Grabfund in Balcik, dans les Jahreshefte des Oester-

reichischen Archaeologischen Instituts, XV (1912), p. 101-134.

Idem. Communication publiée dans les Archaeologisch-epi-

graphische Mittheilungen aus Oesterreich. Vienne, t. XVII.

Idem. Communication publiée dans le Bulletin de la Société

archéologique d'Odessa, 1895-1896.

Skorpil (K. et H.). Baltchic, étude publiée dans les Izvjestija Varnn-

skato archeologicesko Druzestvo, vol. V, Varna, 1912, p. 42 et

suiv. .(Revue bulgare d'archéologie, publiée à Varna sous la

direction des frères Skorpil.)Tafrali (0.). Thessalonique, des origines au XIVe siècle. Paris, 1918.

Teodorescu (M. D.). Notes épigraphiques, dans le Buletinul Comi-

siunii Monumentélor Istorice, VIII, fasc. 29 (1915).

Weiss (J.). Die Dobroudscha im Altertum. Serajevo, 1911.

C. CARTES ANCIENNES.

1. Regni Hungariae et regionum, quae ei quondam fuere tmitae,

ut Transilvaniae, Valachiae, Moldaviae, Serviae, Romaniae,

Bulgariae, Bessarabiae, Croatiae, Bosniae, Dalmatiae, Scla-

voniae, Morlachiae, Ragusanae Reipublicae, maximaeque

partis Danubii fluminis. Ex officina Frederici de Witt,

Amstelodanis, 1688.

2. Danubius fluvius Europae maximus. Carte du XVIIe siècle.

3. Romani imperii qua Oriens est descriptio geographica. Auct.

N. Sanson Ablavillao, Christiani Gallorum Régis Math, et

Geographo, avec privilège du roi, 1637.

4 DIONTSOPOLIS

4. Transylvaniae, Moldaviae, Walachiae, Bulgariae, nova et

accurata delineatio, opéra et sumtibus Tob. Conr. Lotter,

Geogr. Aug. Vind. (post an. 1718).5. Henric Kiepert-Richard Kiepert, Formae Orbis Antiqui. Berlin,

carte XVII (lllyricum et Thracia).

II. Exploration archéologique du littoral de la

mer Noire entre les caps Ecréné et Kali-Acra.

Recherches d'histoire.

DIONYSOPOLIS

A. LA VILLE ACTUELLE : BALTCHIC.

Baltchic est le principal port de la Dobroudja méridionale,

unie à la Roumanie en 1913.

Le voyage jusqu'à cette localité, importante tant pour le

commerce que pour l'histoire et l'archéologie, se fait dans

des conditions passablement difficiles.

On parvient à la ville voisine de Bazardzic par le chemin

de fer, qui traverse presque toute la steppe de la Dobroudja.La continuation du voyage jusqu'à Baltchic se fait en voiture.

La route est bonne. Cependant, au temps de notre mission,

elle était dangereuse à cause des bandes de comitadjis bul-

gares. A droite et à gauche de la chaussée, sont parseméesd'assez nombreuses tombes de gendarmes roumains, morts

à leur devoir. Grâce à leur sacrifice, au dévouement de leurs

camarades, l'on voyage aujourd'hui dans cette région en

toute sécurité.

Après avoir traversé un bois, lugubre par les souvenirs

qu'il évoque, la chaussée s'incline vers la mer, tout près de

Baltchic.

DIONYSOPOLIS

Les maisons simples et modestes de cette ville apparaissentbientôt au tournant d'une colline, haute de 215 mètres.

Les environs de Baltchic, du côté de la terre, n'ont rien de

pittoresque. Une plaine, quelque peu ondulée, s'étend à pertede vue. A droite et à gauche, s'élèvent des habitations sur

les collines de loes dénudées, dont la plus grande se trouve

à droite et descend vers la mer par une pente abrupte. C'est

sur une terrasse aux pieds de cette colline, que les Bulgaresavaient construit une école secondaire élémentaire, leur

« progymnase », aujourd'hui en ruines.

Les maisons de Baltchic s'étagent sur trois terrasses, suc-

cessives et superposées. Sur la première, se trouvent, entre

autres, la mairie, l'école et l'église grecques, une mosquée et

le parc municipal ; sur la seconde, l'église roumaine « La

Trinité (Sfânta Troita) », la vieille mosquée « Soulak-Djami »,

les ruines du gymnase bulgare, ainsi que les principalesmaisons de la ville ; sur la troisième et sur les pentes des

collines voisines du nord et de l'est, sont construites d'autres

maisons, généralement des plus humbles et des plus misé-

rables, qui composent le quartier tatare et tzigane.

L'aspect de tous ces bâtiments ne manque pas d'intérêt,

surtout pour les artistes. Mais Baltchic a une plus belle vue

du côté de la mer, surtout dans la direction du cap d'Ecréné.

Les lignes sinueuses de son golfe (pi. I), les hauteurs environ-

nantes donnant aux maisons de la ville l'apparence de minia-

tures, la côte qui s'étend vers le nord se terminant avec le

cap de Kali-Acra, perdu dans la brume du lointain, visible

pourtant parfois lorsque le ciel est très clair, forment une

vue d'ensemble des plus pittoresques, et qui a inspiré plusd'un poète et d'un artiste. Parmi les nombreux dessins et

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Vue générale du golfe de Dionysopolis (Ballehic).

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A'ne du golfe de Dionysopolis, d'après un dessin de Laurens.

ABCHEOLOGIE ET HISTOIRE

tableaux que l'on connaisse, nul n'égale en beauté et en

réalisme l'estampe publiée par Jules Laurens dans son album,

Voyage en Turquie et en Perse (pi. II).

Baltchic est habitée, aujourd'hui par une population très

mélangée. Les Gagaouzes chrétiens et les Musulmans, Turcs

et Tatares, en forment la majorité ; viennent après les Bul-

gares, les Grecs et les Roumains. Leurs principales occupa-tions sont l'agriculture, l'élevage des bestiaux et le commerce.

Les industries manquent à peu près complètement et, chose

curieuse, il n'y a pas de pêcheurs.

Le port, très endommagé par la dernière guerre surtout,

gagnerait en importance, si une ligne de chemin de fer venait

le relier à Bazardzic. Quant à l'opinion de certains, qu'il

pourrait devenir une station climatérique de tout premier

ordre, une Nice roumaine, elle est quelque peu exagérée.

Plusieurs raisons s'y opposent. Baltchic est une ville très

ouverte aux vents du large de la mer. Pendant l'hiver, ils

soufflent continuellement et violemment ; pendant l'été, la

chaleur est accablante dans cette sorte de cuvette, où aucun

zéphir ne vient rafraîchir les pauvres humains qui s'y seraient

aventurés. Les collines chauves, d'une mauvaise terre jaune,

ne se prêteraient vraisemblablement pas à un embellissement

de verdure. Seule, la partie méridionale de la ville, au delà

de la hauteur de 108 mètres, près des cimetières et du cours

d'eau qui meut quelques moulins, est susceptible d'être em-

bellie par des villas et des jardins. Mais ce qui manque surtout

à Baltchic, c'est une bonne plage. Le port est comblé de sable

et très peu profond. D'énormes et nombreux galets remplissent

les bords de la mer et rendent impossible le plaisir des bains.

Pour trouver une bonne plage, l'on doit aller la chercher plus

DIONTSOPOLIS

au sud, à quelques kilomètres du port, au bas du village

d'Ecréné.

Baltchic deviendra probablement un jour un port intéres-

sant, voire important ; mais la plage d'Ecréné, lorsqu'elle sera

aménagée, attirera plus de visiteurs, désireux de prendre des

bains de mer et d'admirer un site pittoresque.

B. QUELQUESMOTS SUR LE PASSÉ DE BALTCHIC.

Le nom de Baltchic se rencontre pour la première fois au

XIVe siècle. Dans le Codex Cumanicus, il est question de

Balciuh, pour l'année 1303 (*). Mais on ignore si cette loca-

lité correspond à la nôtre.

Le voyageur et écrivain turc Evlalia Célébi nous apprend

que celle-ci s'appelait Baltchic (2) à cause des eaux très peu

profondes de son port, dont le fond est plein de boue.

« En 1651, écrivent les frères Skorpil d'après Evlalia Célébi,

Baltchic était une ville riche, gouvernée par un commandant

(kJiéhaïa) des spahis et des janissaires. Elle n'avait pas de

moufti (3). Il y avait 500 belles maisons, construites en bois

fin, aux toits couverts de briques. Elles étaient partagées en

cinq quartiers, ayant chacun une mosquée. Les Russes vinrent

l'attaquer avec 36 navires. Les Turcs les repoussèrent, après

en avoir tué 400 et fait prisonniers 300 (4). »

1. Skorpil (K. etH.). Baltchic, dans les Izvjestija Vamnskato archeologiôesko

Bruëestvo, vol. V, 1912, p. 51.

2. Ce qui signifie boue.

3. Evêque musulman.

4. Skorpil, op. cit., p. 51.

ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE

En 1828, les Turcs construisirent, au nord-ouest de la ville,

une forteresse et des tranchées. D'après le savant grec Vrétos,

Baltchic était réduite, vers cette époque, à l'importance d'un

simple village. A un moment donné, les Turcs permirent

l'exportation des blés. Ce fut alors que cette localité prit un

essor de renaissance, qui ne cessa plus jusqu'à nos jours.

C. DIONYSOPOLIS.

Situation.

Baltchic occupe incontestablement l'emplacement d'une

ville ou bourgade antique.

En effet, dans le voisinage de l'église « La Trinité », l'on

voit encore quelques vestiges d'anciens murs ; tout auprès,

on a découvert, il y a une vingtaine d'années, un assez grand

nombre d'inscriptions grecques et une latine ; dans la place

appelée aujourd'hui « Reine-Marie », on a également mis au

jour un important tombeau d'époque romaine, contenant

les restes de plusieurs corps ; des colonnes et des fragments

de sculpture antiques sont parsemés un peu partout dans la

ville. On trouve enfin à Baltchic de nombreuses monnaies

grecques, surtout d'époque romaine.

Tous ces vestiges et monuments nous témoignent d'un

passé antique de Baltchic.

La question se pose : à quelle cité antique correspond cette

localité ?

Déjà les monnaies trouvées à Baltchic et frappées par le

démos de Dionysopolis avaient amené certains savants à

penser que cette ville s'élevait à l'endroit de Baltchic et qu'elle

ne devait pas être cherchée à Varna, comme le croyaient un

10 DIONYSOPOLIS

chroniqueur anonyme du XVIIe siècle (*) et certains érudits

des XVIIIe f) et XIXe siècles f).

Cependant on pourrait objecter que les monnaies voyagent

facilement et ne sont pas une preuve décisive pour la dé-

termination de l'emplacement d'une cité. Mais, depuis la

découverte dans le voisinage de l'église « La Trinité » et de

la mosquée « Soulak-Djami », d'inscriptions contenant des

décrets du démos dionysopolitain, le doute n'est plus permis.Baltchic correspond à la cité grecque de Dionysopolis, dont

parlent certains auteurs anciens et byzantins (4).

Les spécialistes en géographie ancienne, les historiens et

archéologues ont donc raison, quand ils admettent cette iden-

tification d'emplacement. Mais doit-on les suivre sans réser-

ves, lorsqu'ils soutiennent que le nom plus ancien de Diony-

sopolis serait Krounoi ?

A ce sujet, les témoignages des anciens ne sont pas

d'accord.

Skymnos et, après lui, Pline disent que Dionysopolis se

serait appelée auparavant Krounoi (5). Strabon ne connaît

même pas le nom de Dionysopolis. Il cite entre Kallatis (auj.

Mangalia) et Odessos (auj. Varna) deux ports : Bizoné et

Krounoi (6).

1. Chronique citée par N. Iorga dans ses Studii si Documente, IX, p. 194.

2. Mélétios, recoYpacpfa itaXatà xal véa, Venise, 1728, p. 416.

3. F. Kanitz, La Bulgarie Danubienne, p. 473.

4. Skymnos, 751-755 ; Anonymus, Periplus Ponti-Euxini, 78 ; Dion Cassius,

II, LI, p. 376 ; Itinéraire d'Antonin, 228 ; Table Peutingérienne ; Mêla, II, 2, éd.

Parthey ; Ptolémée, Geograpliia, lib. III, c. 10 ; Hiéroclès et Constantin Porphyro-

génète citent Dionysopolis parmi les quinze villes faisant partie d'après celui-là

de la Petite Scythie, d'après celui-ci de la Mésie. Voir aussi Théophanès, Chrono-

graphia, p. 190 ; Cédrénus, I, p. 657.

5. Skymnos, 751-755 ; Pline, Natur. Hist., 44.

6. Strabon, I, éd. Didot, p. 265.

DIONYSOPOLIS. PL. III.

Petit torrent au sud de Baltchic.

ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 11

Au contraire, l'écrivain romain Mêla distingue Krounoi de

Dionysopolis, qu'il présente comme deux localités différentes,

la première étant un port, la seconde une ville (*).Ptolémée ne connaît que Dionysopolis, qu'il place précisé-

ment entre Kallatis, Tiristis Acra et Odessos (2).

L'anonyme du Périple du Pont-Euxin f) affirme que la

localité Krounoi a été nommée plus tard « Mationopolis », quifait penser à Marcianopolis. Comme l'a déjà remarqué Pick,

il y a ici erreur. Cependant il ne faut pas repousser complè-tement cette information en ce qui concerne la non-identifi-

cation de Krounoi avec Dionysopolis.Krounoi veut dire sources. A Baltchic il y en a d'excel-

lentes. Pourtant, dans les environs, sur le littoral de la mer,

il y a des endroits qui en possèdent aussi. Par exemple, à un

kilomètre au sud de Baltchic, dans la direction d'Ecréné, on

admire un site pittoresque, plein de verdure, traversé par un

petit cours d'eau qui, à l'embouchure, forme une cascade et

met en mouvement les roues de deux moulins (pi. LÏÏ). Cette

petite rivière se verse dans la mer dans une sorte de petit

golfe, qui conviendrait à un port. Serait-ce le Krounos de

Mêla? On ne saurait rien affirmer à ce sujet. Il est à remarquer

cependant, que tout près de là, au sud d'Ak-Bunar, à l'inté-

rieur, on a trouvé des traces d'édifices antiques, des conduites

d'eau, des monnaies.

Il se pourrait qu'en définitive Krounoi et Dionysopolis ne

fussent que les deux noms successifs de la même cité ; mais

1. «Est portus Crunos, urbes Dionysopolis, Odessos, etc. »,Mêla, II, 2, éd. Parthey.2. Claudii Ptolemaei, Geographia, 1. III, 10.

3. Anonymus, Periplus Ponti-Euxini, 78.

12 DIONYSOPOLIS

ce n'est pas absolument prouvé. Une chose pourtant est

évidente : de l'existence de Dionysopolis, outre les renseigne-ments que nous donnent les auteurs anciens et byzantins,les fouilles nous ont livré des preuves directes, tandis querien n'est encore venu prouver l'existence de Krounoi.

Certaines cartes du XVIIe et du XVIIIe siècle indiquent

plus ou moins exactement l'emplacement de Dionysopolis.Sur l'une d'elles (*), imprimée en France, Dionysopolis est

placée sur une rivière à l'ouest de Varna et au sud-est de

Carbona et de Castrizi. Cette dernière localité semble occuperla place de l'actuelle Baltchic.

Sur une autre carte française de l'an 1637, Dionysopolisest exactement noté sur le littoral de la mer, au sud de

Calatia (Kallatis) (2).

Une autre, de l'année 1718, place Dionysopolis au nord-

ouest de Varna et au sud-ouest de Baltchic, qu'elle nomme

Bulgic. Enfin sur une autre, imprimée à Amsterdam en 1688,

par Frédéric de Wit, apparaît aussi à la place de Baltchic

ou de Dionysopolis le nom de Castrici.

Est-ce que, au XVIIe siècle, Dionysopolis n'existait plus et

que la localité qui l'avait remplacée s'appelait Castrici ou

Castrizi, avant que les Turcs ne lui donnassent le nom actuel ?

A ce sujet, on ne saurait rien affirmer.

D. COMMUNICATIONSET TERRITOIREDE DIONYSOPOLIS.

A travers Dionysopolis passait, comme le montre la Table

de Peutinger, la voie romaine, qui venait du nord, des

1. Danubius fluvius Europae maximus, XVII 8 siècle.

2. Romani Imperii qua Oriens est descriptio geographica, auct. N. Sanson,1637.

ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 13

embouchures du Danube, et allait jusqu'à Constantinople. Il

y en avait deux autres encore : l'une se dirigeait sur Kallatis,

l'autre sur Abritus.

Le territoire de Dionysopolis s'étendait, à l'époque romaine,

jusqu'au village de Disbudak, où l'on a trouvé une pierre de

la frontière d'Odessos, et, au nord, jusqu'au village de Kali-

djidere, où l'on a mis au jour également une pierre similaire

de Kallatis f).

E. HiSToniE DE DIONYSOPOLIS.

La fondation de Dionysopolis, dont on ignore la date, est

due aux navigateurs grecs. Skymnos, écrivain vivant au

commencement du second siècle, nous l'avons vu, nous

apprend que la ville, dont l'ancien nom était Krounoi, était

habitée par des « Grecs mélangés » (fiiyâSeç "EXÀYJVEÇ),venus

de diverses régions helléniques (2) et mélangés à des indigènes.

Le changement de son nom serait dû au fait suivant : aprèsune forte tempête, les flots ayant jeté sur la berge une statue

de Dionysos, les habitants la recueillirent, lui élevèrent un

sanctuaire et, pour honorer le dieu, décidèrent d'appeler leur

cité Dionysopolis.Cette légende nous montre qu'à partir d'un moment donné,

Dionysos, protecteur des vignes et de la génération, devint

la divinité principale dans une ville de marins et de vignerons.

1. « F(ines) terr(itorii) Odess(itani) ; F(ines) terr(itorii) Call(atidis) y>,Skorpil,

op. cit., p. 50.

2. Cf. Pick, Die antiken Miïneen von Dacien und Moesien, 1.1, p. 126; C. Moi-

sil, AnticMtâti din Balcic, dans le Buletinul Comisiunii Monumentélor Isto-

rice, t. VII, fasc. 25 (1914), p. 27.

14 DIONYSOPOLIS

C'est dû peut-être aussi à l'influence des populations scytho-

thraces, maîtresses de l'intérieur du pays, et qui adoraient

Sabazios, divinité ayant beaucoup de traits communs avec

Dionysos.Les auteurs anciens parlent assez souvent de ces popula-

tions, dont ils connaissent plusieurs tribus portant différents

noms.

Diodore de Sicile dit que la région de la Petite Scythieautour des cités grecques Istros, Kallatis et « autres voisines »,

dont faisait aussi partie Dionysopolis, était peuplée, au IVe

siècle, par des Thraces et des Scythes (*). Ces barbares étaient

alliés aux habitants de Kallatis, au temps de l'expédition de

Lysimaque, en 313. Ils vinrent en masse les aider contre les

Macédoniens (2).

Lysimaque dut combattre contre ces redoutables ennemis.

Il réussit à déterminer les Thraces à se retirer, et écrasa les

Scythes dans une bataille rangée, leur tua un grand nombre

d'hommes et chassa les fuyards au delà des frontières de

Kallatis (3), qui tomba en son pouvoir. Mais Antigone envoyacontre lui sa flotte et s'allia à Seuthès, roi des Thraces. La

situation de Lysimaque devint alors quelque peu précaire.Le général de Cassandre, Pleistarchos, vint à Odessos pourexaminer le moyen de faire passer ses troupes d'Asie à

Héraclée au secours de Lysimaque (4).

1. Tffiv x£ Opçxûiv *at 2xo0<3v xoûç ôuopoûvxaç, Diodore de Sicile, éd. Kurtius-

Th. Fischer, t. V, 01. 116, 4, p. 117.

2. Ibidem.

3. 'EXTOÇ TÔWSpwv, Ibidem.

4. Diodore de Sicile, XX, 112, 2. Cf. Niese, Geschichte der Griechischen und

Makedonischen Staaten, I, 367, n. 3, et V. Pârvan, Gerusia din Callatis, 1920,

p. 3.

ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 15

Bientôt intervint une entente générale entre Cassandre,

Ptolémée, Antigone et Lysimaque. On reconnut à ce dernier

la possession de la Thrace et de la Petite Scythie (*). Diony-

sopolis et les autres cités maritimes grecques durent recon-

naître sa souveraineté.

La domination macédonienne ne dura pas longtemps. Vers

l'an 292, Lysimaque était encore maître de la Petite Scythie,lors de son expédition malheureuse contre le roi des Gètes,

Dromichaitès (2). Peu à peu, les provinces septentrionalesse détachèrent insensiblement de l'Etat macédonien, qui dut

se contenter de frontières moins étendues.

Les villes grecques du littoral de la mer Noire reprirentleur liberté, leurs relations et leurs alliances avec les tribus

voisines, maîtresses des terres de l'intérieur.

Aux alentours d'Istros, de Tomis, de Kallatis et de Diony-

sopolis, jusqu'au fleuve Zyras (aujourd'hui Batova), habitaient

les Thraces Crobyzes, ainsi qu'une population sauvage vivant

dans les cavernes, que Strabon appelle Troglodytes (3). Leurs

terres devaient être assez souvent envahies et dévastées

par d'autres tribus habitant la Thrace jusqu'aux monts

Haemos, tels que les Korailes, les Maides, les Dauthélètes,

1. Dion Cassius, 01. 117, 2, p. 117-118.

2. Diodore de Sicile, l. c. ; Niese, l. c.

3. Strabon, VII, 5, 12, p. 264. Cf. De Istro sive Danubio flumine dans l'Ex-

cerpta geographica, appendix de Dionysii Bysantii, De Bospori Navigatione,éd. C. Wescher, p. 121.

Skorpil estime que les « tumuli » parsemés dans la Petite Scythie sont leuroeuvre. Un groupe surtout de cinquante « tumuli » dans le voisinage de Dionyso-

polis, à Baïr-Baschi, est particulièrement intéressant. En le fouillant, on recueilleracertainement de précieux renseignements sur les coutumes relatives à l'enterre-ment de ces barbares.

16 DIONYSOPOLIS

les Besses, qui n'ont laissé dans l'histoire qu'une triste

renommée de brigands (*).

Au troisième siècle avant J.-C, Dionysopolis était alliée

à quatre autres cités maritimes du même littoral : Istros,

Tomis, Kallatis, Odessos. Elles composaient ensemble la

Pentapolis du Pont-Euxin (2). Une sixième cité, Marciano-

polis, s'étant jointe à elles, la Pentapolis se transforma, au

deuxième siècle av. J.-C, en une Hexapolis (3).

Cette confédération se désagrégea à la suite d'un conflit

entre Kallatis, la plus importante de ces cités, et Tomis,

alliée de Byzance. Kallatis, alliée à Istros dans la guerre qui

s'ensuivit, n'ayant pas triomphé, Tomis recouvra sa liberté.

La Pentapolis se trouva du fait abolie. Dionysopolis devint

à son tour une simple dépendance d'Odessos.

En l'an 200 avant J.-C, elle était indépendante et frappaitses premières monnaies ; mais elle n'avait qu'une importancesecondaire (4).

Au premier siècle avant J.-C, deux forces se trouvaient

en présence sur le Bas-Danube : les Romains et les Géto-

Daces.

Les Romains, après la conquête définitive de la Macédoine,

en 146, avançaient lentement vers le nord. Ils furent obligéssouvent de faire la guerre aux populations presque sauvages

1. Strabon, l. c.

2. Voir, entre autres, l'inscription n° 2056 dans le C. I. G. et n° 658 dans Cagnat,

Inscriptiones graecae ad res romanas pertinentes, III, p. 218.

3. Voir l'inscription n° 632 dans Cagnat, op. cit., p. 21. Cf. Th. Mommsen,Histoire Romaine, t. X, p. 74 et suiv. ; Weiss, dans les Jahreshefte des Oesterr.

archeol. Instituts, Beibl., cci. 149 et suiv. ; Pick, op. cit., p. 70-71.

4. Pick, op. cit., p. 127. Cf. Moisil, op. cit., p. 27.

ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 17

et très guerrières de la Thrace et de la Mésie, ainsi qu'aux

Scythes, aux Gètes et aux Daces.

Devant le péril romain, les villes grecques du littoral de

la Petite Scythie se coalisèrent et passèrent du côté du Mithri-

date. Dionysopolis paraît n'avoir pas fait partie de cette

alliance, car on n'a trouvé jusqu'à présent aucune monnaie

avec la tête de Mithridate ou de son fils ayant au revers

Athena Nicéphoros et les initiales de la ville, comme c'est le

cas des autres cités (*). Pourtant il se pourrait que Dionyso-

polis eût été réduite à cette époque à une simple bourgade,à un emporium sans aucune importance.

Entre 75 et 72 avant notre ère, les armées romaines com-

mandées par S. Scribonius Cuno avancèrent en Thrace, se

dirigeant sur le Danube. Peu après, M. Licinius Lucullus

conquit le littoral de la mer Noire. A cette occasion, il enleva

au temple d'Apollon, qui s'érigeait sur une île en face d'Apol-lonie du Pont, une statue colossale du dieu, oeuvre du fameux

sculpteur Kalamis, et la transporta au capitole de Rome (2).

On voit là les procédés politiques des Romains, ce qui

n'était pas pour leur attirer la sympathie des habitants. Du

reste, la domination romaine était loin d'être solide à l'inté-

rieur du pays, ce qui fut prouvé par l'écrasement d'une

armée romaine en 59 avant J.-C. Les troupes romaines étaient

commandées par le proconsul de la Macédoine, Caius Anto-

nius Hybrida, oncle du triumvir Marc Antoine et collègue

au consulat de M. Tullius Cicero (3). Elles passèrent avec

1. C. Moisil, op. cit., p. 27.

2. Strabon, VII, 6, 1, p. 264.

3. Tite-Live, Periocha, c. 103 ; Julius Obsequens, De Prodigiis ; cf. Pauly-

Wissova, Real Lexikon, I, 2577 et suiv.

18 DIONYSOPOLIS

leur chef l'hiver à Dionysopolis ou tout auprès, ainsi que

nous l'apprend une inscription trouvée à Baltchic (x) ; elles

s'avancèrent ensuite dans la Petite Scythie jusqu'à Istros, sur

le littoral du Pont-Euxin. Tout près de là, Caius Antonius

Hybrida fut attaqué par les Bastarnes et autres barbares, qui

détruisirent ses légions.

La Petite Scythie et les cités maritimes grecques recou-

vrèrent ainsi une liberté relative.

Cet événement profita surtout à l'état Géto-dace, qui étendit

sans difficultés sa domination au delà du Danube, jusqu'aux

monts Haemos.

C'est à cette époque-là que Dionysopolis envoya un de ses

citoyens de marque, grand prêtre de plusieurs temples et

divinités, nommé Akornion, en ambassade au roi des Daces,

Burébiste, devenu chef suprême des tribus thraces, après

une expédition heureuse en Mésie et en Thrace qui eut lieu

vers l'an 50 avant J.-C. (2).

Une très intéressante inscription, trouvée à Baltchic, nous

fait connaître les services éminents rendus à sa patrie par

Akornion (3).Il semble qu'il connaissait déjà d'un premier voyage le

père de Burébiste. H l'avait visité dans la ville d'Argedarum,

qui pourrait bien être Argidava. Muni d'une recommandation

de celui-ci, il fit un nouveau voyage, non dépourvu de dangers,et se présenta à Burébiste, dont il gagna la bienveillance en

faveur de Dionysopolis. Cette cité dut ainsi reconnaître la

souveraineté du roi dace.

1. Voir l'inscription n° 1, ligne 16, dans la troisième partie dé ce mémoire.

2. G. Seure, Revue archéologique, 1911, p. 431.

3. Voir l'inscription n° 1.

ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 19

Burébiste se servit, à son tour, de l'habilité d'Akornion

dans ses relations diplomatiques avec les Romains. Ainsi

l'envoya-t-il en ambassade à Cnejus Pompée, qui en l'an 48

se trouvait dans la ville d'Héraclée de Lyncestis, province

macédonienne. Akornion s'acquitta bien de sa mission. Son

intervention fut couronnée de succès. Il sut arranger à souhait

les affaires de son souverain et ménager aussi les intérêts de

sa propre patrie, Dionysopolis.Pour tous ces services, ses compatriotes lui accordèrent

la plus grande des récompenses : ils lui érigèrent en pleine

agora une statue de bronze et décidèrent de l'honorer chaque

année, pendant les fêtes de Dionysos, avec une couronne.d'or.

La puissance de l'Etat dace déclina bientôt, à son tour.

Dans la seconde moitié du premier siècle avant J.-C, les

Romains prirent l'avantage sur les barbares en Mésie et dans

la Petite Scythie.

En l'an 29 av. J.-C, eut lieu l'expédition de M. Licinius

Crassus contre les Daces, les Bastarnes et les Scythes (*).

Ce commandant, après avoir vaincu les Myssiens et leurs

alliés, reçut les ambassadeurs des Bastarnes, qui lui deman-

dèrent de ne pas avancer plus loin contre eux. Il n'en fit rien.

Dans une bataille rangée, il réussit à les écraser. Un grandnombre de Bastarnes furent tués, entre autres leur roi, Deldone.

Cette victoire des Romains effraya les autres barbares.

Rhôlès, roi gète, contracta une alliance avec Crassus. Les

Bastarnes, battus une fois de plus, demandèrent grâce. Cras-

sus leur imposa les conditions de paix qu'il avait désirées (2).

1. Dion Cassius, II, LI, p. 374.

2. Ibid., p. 375-376.

20 DIONYSOPOLIS

La domination romaine s'étendit alors sur toute la Petite

Scythie (').A cette époque, les terres voisines de Dionysopolis se

trouvaient entre les mains des Besses (2), « les plus brigands

parmi les brigands », comme les caractérise Strabon.

M. Licinius Crassus parcourut avec ses légions la Méfie

jusqu'au littoral de la mer Noire. Dans la région de Dionyso-

polis, il n'eut pas à intervenir contre les Thraces Odryses

qui vinrent sans armes se soumettre ; il les libéra du jougdes Besses, qu'il chassa (3).

Cependant, le roi Rhôlès guerroyait contre Dapyx, un

autre chef gète. M. Licinius Crassus aida son allié et obligeason adversaire à se réfugier dans un château fort, où il fut

tué(4). Les Romains capturèrent le frère du vaincu et portèrentleurs armes plus loin. Bientôt, tout le pays fut conquis. Diony-

sopolis dut reconnaître, ainsi que les autres cités grecques,la domination de Rome.

Il semble que, depuis ces temps, la ville a vécu en paixsous la protection des Romains qui, entre autres privilèges,lui ont accordé celui de frapper des monnaies de bronze.

L'époque la plus florissante de son histoire fut sous l'em-

pire, surtout sous les empereurs Commode et Gordien III.

1. L'archéologue Furtwângler estime que le trophée bien connu de Tropaeum

Trajani (Adam-Clissi en Dobroudja) n'aurait pas été érigé par Trajan, mais parM. Licinius Crassus, pour célébrer ses victoires contre les barbares. Trajan n'a

fait que le restaurer.

2. Strabon, VII, 5, 12, p. 264.

3. Ta S' âXXa TIX^V Z9JÇ TÔSV'OSpuacôv xaxé8pa|iEV TOI3TO)V y^P ài<- x<ï> TE Aiovùoip

Ttpôaxetvcai xat xôze âvsu tûv STIXCOVânVjVTïjaav ot, sçEtaato. Kal atjTOîç xal TYJV

X.û>pav £V 'Q Y.atX tov 8eov àyâXXooaiv èxapiaaxo, Byjaaoùg TOÙÇ xaxé^ovuag aûtrjv

àcpsXôusvoç, Dion Cassius, II, LI, p. 376.

4. Ibidem, p. 377.

ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE -21

On a découvert un grand nombre de monnaies portant leurs

effigies.C'est également de cette époque que datent plusieurs

inscriptions, mises au jour dans l'acropole de Dionysopolis (').L'une d'elles parle de l'érection d'une statue en l'honneur de

l'empereur Titus, par un prêtre qui en a supporté les frais.

Une autre mentionne la même distinction, accordée à un haut

dignitaire de la ville sous le règne des Antonins ; une troi-

sième contient le décret du démos dionysopolitain proclamant« bienfaiteur » Titus Pomponius Proculus Vitrasius Pollio,

qui fut consul pour la seconde fois en 176 après J.-C. (2).

Au moyen âge, il est très rarement question de Dionyso-

polis.Seul Cédrénus nous en donne une information passable-

ment insignifiante. Sous le règne de Justinien, en 543, écrit-il,

la mer déborda sur le littoral entre Odessos et Dionysopolis,

probablement à la suite d'un tremblement de terre, et causa

la mort d'un grand nombre d'habitants (3).

Dans quelques textes byzantins et bulgares des XÏÏIe, XIVe

et XVe siècles, est mentionnée non pas Dionysopolis, mais

sa région. Ainsi, pour l'an 1346, est-il question d'un nommé

Balica, maître du littoral de la mer Noire au nord de Mes-

sembria, peut-être jusqu'aux embouchures du Danube. Sa

résidence était Carbona ou Carvouna (4), qui correspondrait

1. Nos 2, 3 et 4 de la troisième partie de la présente étude.

2. Ibidem, n° 3. Cf. Prosopographia Imperii romani, II, n° 558, p. 78.

3. Cédrénus, I, p. 657.

4. Quand, en 1366, Varna fut enlevée à Dobrotici, successeur de Balica, ce

personnage se réfugia dans le château fort de Kali-Acra, ce qui permit à certains

érudits de soutenir que cette forteresse devint la résidence du despote. Minea,

Urmasii lui Vladislav I si politica orientalâ a Ungariei, Bue, 1916, p. 26.

Cf. N. Iorga, Venetia în Marea Neagrâ, I. Dobrotici, Bucarest, 1914, p. 2.

22 DIONYSOPOLIS

à Cavarna, ville voisine de Dionysopolis. Ce gouverneur

envoya les deux frères Dobrotici et Théodore, avec une troupe

de mille cavaliers, aider Anne de Savoie, impératrice de

Byzance, dans la lutte difficile qu'elle avait à soutenir contre

ses adversaires^1).

Dobrotici devint, après la mort de Balica, « despote » de

la région, et affermit sa situation par un mariage impérial.Plusieurs documents latins parlent aussi de Dobrotici et

de ses terres (terra Dobrotici), dont Dionysopolis faisait

certainement partie.

Cependant, les Byzantins ont toujours considéré le littoral

de la mer Noire comme appartenant à leur basileus (2). Par

conséquent, Balica et Dobrotici ne furent en réalité que des

gouverneurs byzantins, jouissant pourtant d'une certaine

liberté d'action qui leur donna l'allure de chefs indépendants.En 1352, « l'empereur de Zagora », Alexandre, devint

temporairement maître de Varna (3) et probablement de toute

la région environnante, peut-être aussi de Dionysopolis.En 1444, Dionysopolis, Varna et les autres ports voisins

acceptèrent avec allégresse les troupes de Vladislav Ier, roi

de Hongrie et de Pologne. On sait la fin tragique de ce roi

et de son armée expéditionnaire (4).A partir de ce moment, il n'est plus question ni de la

région, ni de Dionysopolis elle-même, si ce n'est dans les

cartes archaïsantes.

1. Cantacuzène, t. III, p. 584.

2. Cantacuzène, l. c. ; Chalcocondyle, De rébus turcicis, 1. VI, p. 326. Cf. N. Iorga,

op. cit., p. 1 et suiv. ; Minea, l. c.

3. Liubie, Listine, II, p. 246-248, cité par Minea, l. c.

4. Phrantzès, Histoire, p. 91 ; Philippus Callimachis, De rébus Vladislao

Polonorum atque Hungarorum rege gestis, liber III, éd. Schwandtner, p. 135.

Cf. Minea, l. c.

ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 23

F. ORGANISATIONPOLITIQUE ET CULTES DE DIONYSOPOLIS.

On ignore, faute de renseignements anciens, quelle était

la constitution de Dionysopolis à l'époque hellénique et

hellénistique.Pour les temps de la domination romaine, on a quelques

informations assez vagues sur l'organisation politique et

religieuse de cette cité.

Les Romains, comme d'habitude, .permirent aux villes

grecques du Pont-Euxin de se gouverner selon leurs propreslois. Quand ils conquirent Dionysopolis, elle avait une con-

stitution démocratique.Deux inscriptions, trouvées à Baltchic, dont l'une de l'an 48

avant J.-C. et l'autre de 176 de notre ère, parlent d'un démos

et d'une boulé dionysopolitains ('). Une autre, appartenantà la fin du IIe ou au commencement du IIIe siècle, appellela boulé « très puissante » (xpcraaxY) 6OUÀYJ),expression assez

souvent employée par d'autres cités grecques (2).

Un magistrat, investi de la plus haute dignité (TipoetYjàp^Yj),

était, comme dans d'autres villes (3), chargé de la direction

des affaires administratives de Dionysopolis. Il présidait vrai-

semblablement la boulé.

L'assemblée du peuple, le démos, ainsi que dans d'autres

cités démocratiques grecques, ratifiait les décrets qu'on lui

présentait.

1. Voir les nos 1 et 3, dans la troisième partie de cette étude.

2. Par exemple à Thessalonique. Voir O. Tafrali, Thessalonique, des originesau XlVe siècle, Paris, 1918, p. 29.

3. A Thessalonique, par exemple, Tafrali, op. cit., p. 31,

24 DIONYSOPOLIS

Cependant une inscription (J) contient un décret, où le nom

du démos n'est pas mentionné. Est-ce que la boulé pouvaità son gré émettre une ordonnance, sans avoir au préalable

pris l'avis du démos ? On l'ignore.Les ressources publiques de Dionysopolis ne devaient pas

être bien considérables. C'est pourquoi l'on voit plusieurs

personnages, tels qu'Akornion, fils de Dionysios, M. Aurelius

Démétrius, fils de Diogénès, un autre prêtre encore, dont le

nom ne nous a pas été conservé, proclamés « bienfaiteurs »

(sôspyéxat) de la cité, non seulement à cause des services

rendus, mais aussi à cause des dépenses consenties par eux

pour les affaires publiques, comme, par exemple, l'érection

d'une statue commémorative, les sacrifices sur les autels des

dieux, les fêtes religieuses, les jeux publics et les ambassades

coûteuses.

La confédération de Pentapolis ou d'Hexapolis avait une

assemblée commune (zb xoivov IIsvTa7i6Xewç). L'autorité

suprême était confiée à un Pontarque (izovzâp-yrqç), dont l'on

constate l'existence tant à Kallatis (2), et à Odessos (3), qu'à

Tomis (4) et à Istros (5).

Les Dionysopolitains adoraient plusieurs divinités, les unes

helléniques, les autres étrangères.Le culte de Dionysos, que l'on constate aussi dans d'autres

1. Voir l'inscription n° 1, dans la troisième partie de ce mémoire.

2. C. I. G., 2056 c. Cf. Cagnat, Inscriptiones graecae ad res romanas perti-

nentes, III, n° 658 et n° 651.

3. Cagnat, ibid., n° 660.

4. Ibid., n°<>630, 634, 658. Pour l'Hexapolis, n° 632.

5. V. Pàrvan, Histria, Bucarest, 1916, p. 97, où il est question de deux citoyensromains pontarques de Pentapolis.

ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 25

cités voisines, telles que Kallatis, Tomis et Nicopolis ad

Istrum (1), était prépondérant à Dionysopolis et réclamait des

dépenses importantes pour les sacrifices et les fêtes ordinaires

ou extraordinaires. C'est pourquoi cette haute fonction, à la

fois religieuse et politique, bien souvent ne possédait pas de

titulaire, ainsi que nous l'apprend l'inscription de l'an 48

avant J.-C A cette époque, les Dionysopolitains prièrent leur

concitoyen, Akornion, qui avait rendu de grands services à

la patrie, par ses importantes ambassades, d'accepter d'être

prêtre de Dionysos, poste vacant depuis plusieurs années (2).

Cette fonction n'empêchait nullement le titulaire d'être investi

en même temps du sacerdoce d'autres divinités, comme ce fut

le cas pour le même Akornion.

A côté du culte de Dionysos, l'on adorait à Dionysopolis

Déméter, Athèna, Asclépios, Hygiéia, Hermès, Héraclès,

Némésis, Tychè, Concordia, les dieux Cabyres de Samo-

thrace (3), et les Dioscures (4).

Parmi les divinités étrangères, « le Grand Dieu », Osiris et

Sérapis (5) jouissaient d'une vénération particulière. Akornion

fut non seulement prêtre du culte de Dionysos, mais aussi de

Sérapis qui figure parfois, ainsi que le « Grand Dieu », sur

les monnaies de Dionysopolis. On a trouvé à Baltchic une

petite statuette d'Osiris du plus pur style égyptien, fabriquée

vraisemblablement dans la vallée du Nil.

1. D. M. Teodorescu, Buletinul Comisiunii Monumentélor Istorice, VIII,

fasc. 29 (1915), p. 11 ; P. Nicorescu, ibidem, p. 41-44.

2. Voir l'inscription n° 1, ligne 14, dans la troisième partie de ce mémoire.

3. Même inscription, ligne 19.

4. Us sont représentés sur un bas-relief trouvé à Baltchic.

5. Sérapis était vénéré dans d'autres villes pontiques, telles que Tomis, etc.

26 DIONYSOPOLIS

L'adoration de ces divinités témoigne des relations com-

merciales et spirituelles qui existaient entre les cités grecquesdu Pont-Euxin et l'Egypte.

L'on connaît la parenté, voire même l'identité, qui existe

entre Dionysos et Osiris. L'écrivain byzantin Cédrénus en fait

mention. « Dionysos, dit-il, s'appelle chez les EgyptiensOsiris (*). » La science moderne a établi cette identité poul-ies temps les plus reculés (2).

« L'assimilation de ce dieu (Dionysos), dit Homolle, avec

Osiris des Egyptiens est un lieu commun de la littérature, de

la mythologie et de la religion grecque, non pas seulement

aux époques de syncrétisme religieux ou d'exégèse rationaliste,

qui ont suivi les conquêtes d'Alexandre, puis la conquête

romaine, mais dès le cinquième siècle, au temps d'Hérodote,

voire même avant lui (3). »

Cela est dû aux « relations, de toute nature, industrielles et

commerciales, entre les îles et le continent hellénique d'une

part et l'Egypte de l'autre ; voyages et séjours individuels de

personnages de marque, penseurs, philosophes et législateurs ;

établissements collectifs, passagers ou durables, de marchands,

de mercenaires et de colons ; échanges particulièrement actifs,

de pensée et de trafic, au cours du deuxième millénaire, puisdes septième et sixième siècles avant notre ère (*). »

Le « Grand Dieu », adoré aussi dans d'autres villes pon-

tiques, comme à Odessos, par exemple, figure assez souvent,

1. 'O 8è Aidvuaoç nap Alyumloiç "Oatpiç Xéye-rai, Cédrénus, I, p. 52.

2. P. Foucart, Le culte de Dionysos, p. 13-20.

3. Th. Homolle, L'Omphalos Delphique, publié dans la Revue des Etudes

grecques, t. XXXII (1921), p. 254-355.

4. Ibid.

ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 27

ainsi que la plupart des autres divinités mentionnées, sur les

monnaies de Dionysopolis (*).

Une inscription dionysopolitaine mentionne un archiprêtre

(àpyizpzûç), qui fut en même temps prêtre des «douze dieux »

et gymnasiarque (2). Dans le même document, on trouve

une allusion au culte de l'empereur, imposé, on le sait, dans

tout l'empire.

Chaque année, l'on célébrait en grande pompe les Dio-

nysia, fêtes en l'honneur de Dionysos.

Les citoyens qui avaient bien mérité de la patrie rece-

vaient des honneurs en public. C'est ainsi que l'on accorda

au prêtre et ambassadeur Akornion la faveur de recevoir

chaque année une couronne ,d'or pendant les Dionysia (3).

Ces fêtes ont dû prendre un grand éclat sous le règne de

l'empereur Commode, qui figure souvent sur les monnaies

de Dionysopolis. Cet empereur, qui se montra particulière-ment clément envers l'église chrétienne en mettant fin aux

persécutions (*), protégea le culte de Dionysos et encouragea

les fêtes dionysiaques, surtout celles qui avaient lieu à

Antioche. Il accorda aux organisateurs des sommes consi-

dérables pour les cierges, les veilleuses et autres dépenses

pour les fêtes appelées Orgies (5), qui s'accomplissaient

pendant la nuit et duraient trente jours au mois de mai (6).

1. Pick, op. cit., p. 132, 134, 135.

2. Voir l'inscription n° 4, dans la troisième partie.3. Ibidem, n° 1, 1. 45 et suiv.

4. Clironicon Paschale, I, p. 489.

5. I. Malalas, Chronographie, éd. de Bonn, p. 284 : xcôv Xsyou.évu>v ôpyJtov, ÔTtspèoxi auaxTjpfrav Aioviiaou.

6. A' 7)|iep{3v Tspitvtôv TtavvuxtSiov. Ibidem.

28 DIONYSOPOLIS

Une inscription de Dionysopolis parle des Bay.ysa.ozai (*),

ce qui pourrait désigner les gens qui prenaient part à ces

fêtes orgiaques.Suivant l'exemple donné par d'autres cités, les Dionyso-

politains organisaient des jeux à l'occasion de ces fêtes. Une

autre inscription du IIe ou IIIe siècle mentionne des jeux« nouvellement institués » (xaivôv àycovcov)(2), à la tête des-

quels était un gymnasiarque. Malheureusement, on ne peutsavoir en quoi ils consistaient. Il s'agit, vraisemblablement,

des jeux athlétiques helléniques. Cependant il n'est pas exclu

que des jeux romains avec luttes entre gladiateurs aient été

introduits à Dionysopolis. En effet, sur un bas-relief funéraire,

trouvé dans cette ville, l'on voit, à gauche de la figure

d'Hermès, un retiarius, nommé Démétrius, tenant de sa

main droite le filet et de la gauche le trident (3). C'est proba-blement un des concurrents aux jeux de Dionysopolis, à moins

que ce personnage n'ait été gladiateur ailleurs et que, étant

originaire de Dionysopolis, sa femme ou un parent ne lui

aient élevé dans cette localité un monument funéraire.

Dionysopolis avait très vraisemblablement plusieurs templeset autels, dont il ne reste aucun vestige, si ce n'est, peut-être,

quelques fragments, du reste insignifiants, de colonnes ainsi

que des morceaux d'une ornementation sculpturale.Une inscription sur un fragment de couvercle d'un grand

sarcophage nous apprend que celui-ci était déposé dans une

1. Inscription n° 6, 1. 3. C'est une forme nouvelle de BaxxeuxYJç, non recueillie

dans les lexiques. Dans le Lexicon graecum swppletorium et dialecticum de

H. Van Herwerden, 1902, p. 141, est noté le mot ressemblant de Bavtx[w]oxctv,a. v. BaxxtâÇsiv.

2. Inscription n° 4, lignes 2-3.

3. Voir l'inscription n° 7.

DIONYSOPOLIS. PL. IV.

ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 29

chapelle (îcpovastov), qui devait s'élever non loin d'un tombeau

d'époque romaine, découvert, il y a quinze ans, dans la placeactuelle « Reine-Marie ».

G. L'ACROPOLE DE DIONYSOPOLIS.

Monuments, tombeaux et objets d'art.

Il ne reste presque pas de vestiges des bâtiments antiquesde Dionysopolis. En revanche, on peut déterminer le tracé

de l'enceinte de son acropole. Celle-ci occupe une grande par-tie de la terrasse de Baltchic, entre les cotes 50 et 73 itoétires.

En effet, j'ai pu découvrir quelques restes de l'enceinte.

Il y a deux pans de murs plus importants du côté du rarem

profond, qui se trouve à l'est de l'église roumaine * Sainte-

Trinité ». D'autres traces de maçonnerie se voient plus loin,

sous les maisons de la rue « Basile le Loup », ainsi qu'au sud

de l'église roumaine, tout près de la rue « Mircea le "Vieux ».

Ces dernières sont vouées à une disparition prochaine.Ces quatre points de repère sont suffisants pour noms

donner des indications assez précises sur la direction des

murs de l'enceinte. Elle suivait, à l'est, les bords dm mmm

mentionné, nommé « Kulak ». L'on est moins sûr quant â la

ligne de l'enceinte du côté ouest et nord-ouest, car OBLVLJdécouvre la moindre trace de maçonnerie ancienne, que les

habitants ont dû, de longue date très vraisemlïlaSjIeiïîaitlt,

détruire et employer à la construction de leurs maibniaa.

Cependant le tracé de l'acropole devait suivre ici aussi les

bords des ravins qui le séparent de la colline nord-ouest â©

78 mètres (pl. IV, V et VI).

30 DIONYSOPOLIS

Dans la direction du gymnase bulgare, l'enceinte contour-

nait la base de la colline de « loes » de 108 mètres, aux

pentes extrêmement rapides dans la direction de la mer et

à l'ouest. Cette hauteur était pour l'acropole un abri sûr, très

difficile à escalader.

On ne peut déterminer l'endroit où se trouvait l'agora.Était-ce à la place actuelle « Reine-Marie », où l'on a découvert

un important tombeau ? Etait-ce au coin sud-est, où s'élèvent

l'église roumaine et Soulak-Djami, où l'on a mis au joui-

beaucoup d'inscriptions ? A ce sujet, on ne saurait rien

affirmer.

Une conduite d'eau de source alimentant l'acropole suivait

vraisemblablement la même direction et coulait au même

endroit que la plus importante (tchesmé) actuelle de la ville.

On a découvert à Dionysopolis, notamment dans l'acropole,un certain nombre de monuments et d'objets d'art anciens :

des morceaux de sculpture décorative ('), des fragments de

colonnes provenant d'édifices antiques (2) ; des pierres tom-

bales avec inscriptions. On a trouvé aussi cinq statues sans

tête, dont l'une (haute de 0m55) représente un Pan, assis,

jouant d'un instrument de musique à plusieurs tubes (3), et

1. Un fragment de frise (0m68 X 0m40 X 0m50), ornée de palmettes, oeuvre de

basse époque romaine, se trouve dans la cour d'un habitant, nommé Temelcou,sur la place « Reine-Marie ». (Cf. Kalinka, op. cit., n° 12, p. 13.) J'ai vu un plusintéressant morceau, d'un meilleur travail, appartenant à une époque plus ancienne,dans l'église grecque de Baltchic, où il sert de table d'autel. Cette pièce est incon-nue à Kalinka et à Skorpil.

2. Kalinka et Skorpil se trompent en prenant pour des autels les quelquescolonnes rondes et très basses, marquées de signes de lapicides, qu'ils ont vuesdans la pour de Temelcou. (Voir Skorpil, op. cit., p. 50 ; Kalinka, op. cit., n° 23,

p. 194.)3. Dobrusky, Sbornik, XIII, 422, n° 15 ; cf. Kalinka, op. cit., n° 188, p. 168.

DIONYSOPOLIS. PL. VI

Vue du côté oriental de l'acropole de Dionysopolis.

Vue du côté oriental de l'acropole de Dionysopolis,

DIONYSOPOLIS. PL. VI.

Fig. 1. — Deuxième terrasse de Dionysopolis. Collines très escarpées au long

desquelles passe le tracé occidental de l'acropole. A droite, au premier plan, les

ruines du gymnase bulgare, brûlé pendant la retraite de l'armée bulgare.

Fig. 2. - Fontaine turque sur la place Reine-Marie. On voit à droite les fouilleurs

de la tombe d'an médecin'd'époque romaine (1920),

ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 31

porte sur la plinthe quatre lignes d'une inscription grecque (4);une statuette d'Asklépios (haute de 0m22), représentant le

dieu égyptien Osiris (pl. X, fig. 2) ; etc. L'on voit sur l'un

des bas-reliefs de Dionysopolis les Dioscures ; sur un autre

Hermès, devant lequel se tient le retiarius, mentionné plushaut (*).

Toutes ces oeuvres sont d'époque romaine et sans valeur

artistique (3).Je suis persuadé que si l'on faisait des fouilles dans l'acro-

pole, surtout à l'endroit où se trouvent l'église roumaine et

« Soulak-Djami », ainsi que sur la place « Reine-Marie » et

dans les cours des maisons qui longent la côte est de cette

place (4), on découvrirait d'autres vestiges, inscriptions et

oeuvres d'art antiques.

H. IMPORTANT MAUSOLÉED'ÉPOQUEROMAINE.

Il y a une vingtaine d'années, des ouvriers maçons, en creu-

sant la terre dans la place actuelle « Reine-Marie », pour yfaire un trou nécessaire à la préparation de la chaux, senti-

rent le sol s'effondrer sous leurs pieds. Us travaillèrent à élargirl'excavation produite et découvrirent un tombeau antique

(pl. VI, fig. 2).

En le fouillant, ils mirent au jour un grand nombre d'objets,

1. L'inscription n° 6 de la présente étude.

2. Inscription n° 7. Cf. Kalinka, op. cit., p. 242.

3. Kalinka se méprend, lorsqu'il indique le n° 1S9 de son livre, un bas-relief

représentant les Hores, comme provenant de Baltchic. L'erreur a déjà été relevée

par Skorpil, op. Cit., p. 50.

4. C'est dans la cour d'une de ces maisons qu'on a découvert l'importante

inscription d'Akornion.

32 DIONYSOPOLIS

qu'ils envoyèrent au musée de Varna, en dérobant pourtantcertains bijoux d'or.

Le savant Skorpil en fit une intéressante étude, qu'il publiadans la revue archéologique de Varna (d).

En 1920, voulant me rendre compte des dispositions de

cette tombe importante, qui aurait gardé encore des objets,

d'après ce que les habitants m'assuraient, j'ai fait des fouilles

à l'endroit qu'on m'indiquait.Deux tranchées ont été creusées. Dans la première, à une

profondeur de près de deux mètres, nous avons mis au jour

quelques menus tessons d'un vase grec rouge aux orne-

ments noirs en relief, ainsi que la tête d'un phallus en terre

cuite d'une forme très réaliste et un peu plus grande quenature.

Le phallus, on le sait, était un des emblèmes du rituel des

fêtes dionysiaques.En continuant à creuser la terre, nous avons trouvé la

place où furent brûlés les corps de ceux qui reposaient dans

le tombeau.

La couche de cendres avait un mètre de profondeur. Elle

venait d'être mise au jour pour la première fois.

N'ayant pas découvert les substructions de la tombe, nous

avons creusé une autre tranchée un peu plus loin et parallèleà la première. Cette fois-ci, nos efforts ont été couronnés de

succès. Les murs du tombeau apparurent (pl. VII, fig. 1).

Nous avons déblayé la terre, et nous avons constaté avec

regret que la voûte décrite par Skorpil, faite avec des briquesd'une terre jaune, mal cuite, provenant d'une des collines

1. Isvjestija Varnnskato archeologicesko Druéestvo, vol. V, Varna, 1892.

DIONYSOPOLIS. PL. VIL

Fig. 1. — Dalles qui couvraient le tombeau d'un médecin romain. (D'après Skorpil.)

Fit>'. 2. — La cuve du tombeau du médecin.

ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 33

voisines, s'était effondrée. Dans la terre, déjà fouillée, nous

avons découvert une monnaie de Dionysopolis, à l'effigie de

l'empereur Commode, ayant au revers la figure d'une déesse

debout, probablement d'Athéna, et l'inscription « Dionyso-

politôn » (pl. IX).

Un second objet, un tout petit morceau d'une feuille en or,

nous a indiqué que les ouvriers bulgares qui avaient décou-

vert la tombe, contrairement à leurs déclarations, avaient dû

trouver des objets d'or qu'ils dérobèrent. Les habitants des

environs m'assuraient avoir vu plusieurs bagues qui ont

disparu par la suite. Les feuilles d'or, auxquelles appartientle lambeau trouvé par nous, étaient vraisemblablement appli-

quées soit sur les vêtements, soit sur les boîtes qui le conte-

naient.

En fouillant le tombeau jusqu'au fond, nous en avons mis

au jour la cuve oblongue, composée de plusieurs plaques de

pierre grossièrement équarries (*) (pl. VR, fig. 2).La forme du tombeau, ainsi que les traces de la créma-

tion, la monnaie de bronze de Commode, trouvée dans la

terre et perdue par un des ouvriers qui l'avaient construit,

nous indiquent qu'il date du IIe siècle. Par conséquent, l'inci-

nération continuait à être pratiquée même au courant du

IIe siècle.

« Les deux rites de l'inhumation et de l'incinération étaient

pratiqués concurremment, avec' prédominance très nette de

l'incinération, et il en fut ainsi jusqu'au IIe siècle après J.-C,

1. « Les cuves de pierre rectangulaires étaient destinées à être enfouies en terre.

Parfois, en pareil cas, elles étaient même plus primitives » (R. Cagnat et V. Chapot,Manuel d'archéologie romaine, I, p. 331). Le tombeau de Dionysopolis peutservir d'exemple à cette description.

3

34 DIONYSOPOLIS

où l'inhumation revient en faveur. La crémation paraît avoir

été surtout pratiquée par les familles aisées ; les pauvresétaient toujours inhumés (d). »

La description que Skorpil donne de ce tombeau étant peu

connue, nous la résumerons. Mais nous devons faire remarquer

que lors de nos fouilles nous n'avons trouvé, excepté la cuve

et les substructions, aucun des éléments décrits avec tant de

détails par le savant bulgare. Le tombeau a été tout simple-ment saccagé par ses premiers fouilleurs (pl. VIII).

Ce tombeau a une orientation vers l'est. Ses bases sont

construites en pierres liées par un mortier ordinaire. Une

voûte couvrait le caveau^ bâtie avec des briques carrées de

0^35 X 0^35, et oblongues de 0™35 x (K70. La clef de la

voûte était en pierre.La hauteur du tombeau jusqu'à la voûte est de lm85. Les

parois sont couvertes d'une couche de mortier grossier.La cuve a 0m75 de hauteur, et les pierres qui la composent

ont une épaisseur de 0m28.

Au-dessus de la tombe, il y avait un plancher en pierrecalcaire.

A l'est, s'ouvrait le trou de l'entrée dans la tombe., Il était

large de 0m65. Les parois latérales de l'entrée étaient faites

par de grandes plaques, d'une épaisseur de 0m20-0m25, d'une

largeur de 0m37-0m35 et d'une hauteur de lm35.

De l'entrée, on sortait sur un espace carré en forme de

puits de 0m85 x 0*65 et profond de lm60.

Au-dessus de la tombe, s'élevait un bâtiment f), qui reposait

1. R. Cagnat et V. Chapot, Manuel d'archéologie romaine, I, p. 323.2. Skorpil, op. cit., fig. 1, 3 et 4, planche III ; fig. 2, pl. IV.

DIONYSOPOLIS, PL. VIII.

Coupes de la tombe du médecin. (D'après Skorpil.)

Plan de la tombe du médecin. (D'après Skorpil.)

ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 35

sur un plancher de plaques de calcaire d'une épaisseur de

0m25. Sur ce plancher étaient posées des pierres carrées en

deux ronds, qui forment la couche inférieure du bâtiment

(lm04 d'épaisseur). Il y avait aussi une seconde couche de

pierres, larges de 0m70 et hautes de 0m36. L'épaisseur de la

bâtisse était de 054.

L'entrée dans l'édifice se trouvait au milieu du côté sud

et à lm35 du sol. Le seuil était fait d'une plaque de calcaire

de 0m85 de largeur et lm85 de longueur. L'entrée dans le

caveau se faisait par une plaque mobile de 0m76 X 0m80.

Le mur postérieur nord de l'édifice était consolidé par un

second mur de soutien.

Toutes ces pierres, décrites par Skorpil, ont été enlevées

et dispersées, on ne sait par qui.Nous croyons que le tas de gros blocs, oblongs ou carrés,

jetés aujourd'hui sur le bord du ravin, à l'est de l'église

roumaine, appartient au monument qui s'élevait au-dessus

du tombeau. Sur deux de ces blocs on remarque les griffesd'un lion.

Nous pensons que tous ces matériaux, ainsi que ceux quise trouvent dans la cour de Temelkou, sur la place « Reine-

Marie », dont plusieurs colonnettes, très courtes avec une

plinthe carrée et des marques d'ouvriers, prises par Kalinka

et Skorpil pour des autels romains, appartenaient à l'édifice,

qui n'est qu'un mausolée, qui s'érigeait au-dessus de la tombe.

C'est peut-être le 7ipovàstov dont parle l'inscription gravée

sur la base du. fronton (d) trouvé dans le voisinage, appar-

tenant à un sarcophage (pl. X, fig. 1).

1. Long de 2m15 et haut de 0m27.

36 DIONYSOPOLIS

La seconde ligne de cette inscription indique sa date. En

effet, on lit le nom de l'empereur Marc-Aurèle Antonin, qui

n'est que Caracalla (a. 198-217). D'après la troisième ligne,

elle a été dédiée par des religieux à Théodoros, fils de

Démétrius, qui a été leur bienfaiteur et a construit l'édicule

(7tpovàstov) (1).

Dans la tombe, on a trouvé les os calcinés de trois corps.

L'un d'eux était probablement celui d'un médecin, vu la

trousse d'instruments chirurgicaux découverts.

Les objets découverts sont au nombre de 91 (pl. IX et X).

Nous en donnons la description succincte.

Vases en bronze.

1. Vase en forme de cruche ovale : hauteur, 10 cm. ; dia-

mètre à la partie la plus enflée, 0m106. Ciselé. On remarque

un travail de réparation. Une décoration en cercles concen-

triques couvre ce vase. Le manche ciselé est intéressant; il a

la forme d'une bête couchée sur l'ouverture ; la gueule est

pointue et entre-ouverte ; la tête porte une sorte de peigne ;

la queue arrondie se redresse en haut et sert de manche.

2. Vase en bronze, haut de 0m136 ; corps ovale, dont le

plus grand diamètre mesure 0m128. Manche recourbé et

décoré d'une tête burlesque, représentant probablement la

Méduse, les yeux, la bouche et les oreilles étant seulement

indiqués par des lignes creusées dans le métal. C'est un travail

grossier. Ce vase avait servi avant d'être enterré (2).3. Vase en bronze, haut de 0m288, en forme de cône ;

1. Voir l'inscription n° 5, dans la troisième partie de la présente étude.

2. Skorpil, pl. IV, fig. 3 et pl. VI, fig. 2.

DIONYSOPOLIS. PL. IX.

Vases en bronze. (D'après Skorpil.) Hydries en bronze. (D'après Skorpil.)

Ornement et masque en bronze. (D'après Skorpil.) Vases en bronze. (D'après Skorpil.)

Manches de miroirs en bronze. (D'après Skorpil.)

Monnaie de bronze à l'effigie de l'empereur

Commode, trouvée ù Baltchic. (Fouilles de 1920.)

Divers objets trouvés dans la tombe du médecin romain.

ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 37

plus grand diamètre, 0m185. Le manche est en fer arrondi,

simple, et adhère au goulot par un cercle également de fer (*).4. Vase en bronze, haut de 0m132, forme commune ; plus

grand diamètre, 0m097 ; manche rond, portant un relief qui

représente une figure humaine f).5. La partie inférieure d'un vase de bronze, haut de 0m115.

6. Petit sceau en bronze, en tronc de cône (situla) ; dia-

mètre supérieur, 0m294 ; hauteur, 0m273 ; diamètre du fond,0m126 ; orné de lignes horizontales concentriques ; manche

mobile, dont les parties recourbées représentent vaguementdeux canards (3).

7. Vase, haut de 0m255; ornements liniaires, concentriqueset parallèles.

8. Vase de bronze, haut de 0m172.

9. Assiette en bronze, ornée de figures géométriques en

demi-cercles. Aux deux anses, on voit des feuilles en forme

de coeur (*).

10. Assiette en bronze, de 0m092, et de forme égyptienne ;

au fond, lignes concentriques.

11. Poêle en bronze : largeur, 0m064 ; longueur, 0m244 ;

ciselé, orné de cercles en relief et sculptés en forme de

rosaces (5). La partie inférieure est cylindrique et se termine

par une tête de mouton aux cornes recourbées en arrière.

12. Poêle en bronze, haut de 0m46. Décoration : cercles

concentriques ayant au milieu une rosette. La partie anté-

1. Skorpil, pl. IV, fig. 4.

2. Ibid., pl. VI, fig. 1.

3. Ibid., pl. VIII, fig. 7.

4. Ibid., pl. VII, fig. 2.

5. Ibid., pl. VIII, fig. 7.

38 DIONYSOPOLIS

rieure du manche se termine par une tête de loup, dont la

gueule ouverte laisse voir des dents pointues (*).

13. Fragments d'une situla. Manche de fer.

14. Anneau en bronze, de 0m023 de diamètre.

Vase en métal blanc.

15. Petite tasse ciselée, haute de 0m045, en forme de tronc

de cône. Le grand diamètre est de 0m094 ; le petit de 0m037 (2).

Vases en verre.

16. Vase en verre, haut de 0m024. Couleur verdâtre. La

partie inférieure se termine en cône (3).

17. Vase en verre, brisé, haut de 0m023.

18. Partie inférieure du goulot d'un vase en albâtre.

19. Vase en verre, haut de 0m06, long de 0m023.

20. Vase en forme de cône.

21. Vase en forme de poire.22. Fragment d'un vase en verre.

23. Fragment d'un vase cylindrique.

Vases en terre cuite.

24. Amphore, haute de 0m46, et de forme ovale; décora-

tion liniaire sur le goulot.25. Amphore, haute de 0m52, piriforme et à deux anses.

26. Amphore à deux anses ; hauteur, lm04.

1. Skorpil, pl. VIII, fig. 1-3, 5-7.

2. Ibid., pl. VIII, fig. 8.

3. Ibid., pl. XI, fig. 3.

DIONYSOPOLIS. PL. X.

Fig. 1. — Fronton d'un sarcophage, II 0 siècle après J.-C. (D'après Skorpil.)

Fig. 2. — Statuette en terre cuite d'Osiris, trouvée

dans la tombe du médecin. (D'après Skorpil.)

Autres objets trouvés dans les fouilles,

Fig. 3. — Instruments chirurgicaux en bronze,

trouvés dans la tombe du médecin.

(D'après Skorpil.)

ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 39

27. Cruche sans anses ; hauteur, 0m25.

28. Autre cruche.

29. Cruche de 0m263 de haut ; sur la partie enflée, déco-

ration formée de lignes horizontales.

30. Cruche sans anse ; hauteur, 0m138.

31. Assiette; diamètre, 0m116.

Instruments de toilette et de chirurgie.

32. Pincette en bronze, de 0m105 de long ; manche en

forme de poire, recourbé au milieu.

33. Pincette de 0™10 de long.34-35. Deux lancettes (*) en bronze ; longueur, 0mll.

36-38. Boîte cylindrique, de 0m18 de long, fabriquée d'un

mélange de bronze et de fer blanc, contenant des instruments

de chirurgie, dont deuxsondes avec manche, de 0m173 de long.39-41. Boîte avec bistouris de bronze, de 0m07 de long.

42. Instruments en métal blanc servant à enduire le corps

d'une matière quelconque f).43. Cuillers en métal blanc (3).

44. Cuiller en métal blanc, oviforme (4).

45-46. Deux strigilis en bronze (5).

47. Fragment d'une strigilis.

48. Boîte en bronze, détériorée, ayant contenu différents

médicaments.

49. Fragment d'un instrument chirurgical en fer.

1. Skorpil, pl. XI, fig. 4-5.

2. Ibid., pl. XI, fig. 9.

3. Ibid., pl. XI, fig. 10.

4. Ibid., pl. XI, fig. 11.

5. Ibid., pl. XI, fig. 5 et 6.

40 DIONYSOPOLIS

50-52. Trois instruments de chirurgie, aux manches d'os^).

53-54. Plaque d'une pierre grise, bien polie; 0ml 14 X 0m067.

55. Paire de ciseaux, longs de 0m145.

56-58. Fragments de couteaux et d'un manche de couteau

en fer.

59-61. Boîte en bois, pourrie, ayant contenu des objets

de toilette.

62-63. Bagues d'or dont les pierres précieuses manquent (2).

64. Bague d'or, ornée d'une pierre noire, sur laquelle est

gravé un vautour aux ailes éployées, portant dans le bec

une couronne.

Ces bagues ont été trouvées à côté des os calcinés, au

milieu des cendres.

65. Miroir rond, de 0m233 de haut, en métal blanc, sorte

d'alliage de zinc et de cuivre.

66. Fermait en bronze en forme de coeur (3).

67-69. Feuilles métalliques minces, avec figures géomé-

triques, probablement des ornements d'habits (*).

70. Fragment d'un ornement en spirale avec clous, ayant

servi à la décoration d'un objet en bois. Longueur, 0m45 (5).

71. Fragment arrondi d'un vase.

72. Morceau de bois carré et décoré d'un méandre, ayant

probablement appartenu à une boîte.

73. Petits clous en fer avec tête, appliqués sur une sandale

de bois. •

1. Skorpil, pl. XI, fig. 1-2.

2. Le n° 63 n'a pas été donné au musée de Varna et l'on ignore en la possessionde qui il se trouve aujourd'hui.

3. Skorpil, pl. XI, fig. 7.

4. Ibid., fig. 15-17.

5. Ibid., fig. 8.

ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 41

Ampoules.

74-76. Ampoules en terre cuite rouge avec becs d'oiseaux(j).

77. Lampe de bronze (2).

78. Lampe de bronze en forme d'oie ou de cygne (3).

Autres objets.

79. Manches de couteaux, arrondis, en bronze, portantdes ornements et des figures, entre autres un lièvre prêt à

bondir (*).

80. Fragment de crampon, d'un travail grossier.

81. Crampon de bronze.

82. Crampon de fer à quatre branches.

83. Fragment de bracelet en bronze.

84. Objet de fer pointu, avec décoration linéaire.

85. Fragment de quelques corniches en fer, 0m40 X 0m18.

86. Bâton en fer, manche rond, recouvert d'une feuille de

bronze.

87. Petit masque en bronze en forme de coeur, représentant

une figure barbue, la bouche entr'ouverte, les moustaches

tombantes (5).

88-89. Pied d'une caisse, à moitié cylindrique ; hauteur,

0m06.

90. Fragment d'une plaque de marbre appartenant à une

corniche étrangère au tombeau.

1. Skorpil, pl. X, fig. 2.

2. Ibid., pl. X, fig. 7.

3. Ibid., pl. X, fig. 8.

4. Ibid., pl. X, fig. 2.

5. Ibid., pl. IX.

42 DIONYSOPOLIS

91. Le plus intéressant des objets trouvés est un vase de

bronze représentant en relief une scène mythologique : Oreste

et Iphigénie.Malheureusement Skorpil ne l'a pas décrit comme les autres

objets, pourtant d'une moindre importance.Toute cette collection se trouve au musée de Varna (4).

I. LA NUMISMATIQUE DE DlONYSOPOLIS f).

Les monnaies frappées à Dionysopolis se partagent en deux

catégories : celles d'avant notre ère et celles d'époque romaine.

A la première, appartiennent au moins deux pièces, portant

sur un côté la tête de Dionysos, et sur le revers une couronne

de lierre, au milieu de laquelle on voit une massue entre

deux étoiles et l'inscription AIONr(SOnOAITQN). Sur l'autre,

il y a une voûte de vigne avec des raisins.

Les monnaies d'époque romaine portent sur un côté la tête

de Déméter et sur l'autre une couronne de lierre et l'inscrip-

tion AIONrCOnOAITODN.

La majeure partie des monnaies de Dionysopolis ont été

frappées sous l'empire, de sorte que l'on voit sur un côté la

tête d'un empereur et sur le revers diverses divinités et em-

blèmes avec l'inscription AIONTCOnOAEITODN.

On en connaît trente-sept variétés.

Voici les empereurs ou impératrices qui figurent sur les

1. Je dois à M. Encin Nicolof, bachelier, demeurant à Baltchic, l'obligeance de

m'avoir cédé le numéro des Izvjestija de Varna, où Skorpil a publié son importantmémoire.

2. En voir une étude détaillée dans le livre de Pick, Die antiken Mûnsen von

Dacien und Moesien, Berlin, 1899.

ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 43

monnaies dionysopolitaines : Antonin le Pieux (138-161),

Lucilla, Commode (176-192), Septime-Sévère (193-211) et sa

femme Julia Domna, Julia Maesa (?) (218-222), Sévère Ale-

xandre (222-235) et Gordien III (238-244). La plupart de ces

monnaies appartiennent au règne de ce dernier.

Pendant mon exploration de Dionysopolis, j'ai découvert

deux pièces, dont une dans les fouilles du tombeau du méde-

cin romain, que je viens de décrire. Toutes deux sont à

l'effigie de Commode et différentes de celle connue et décrite

par Pick (l).

L'une représente une divinité féminine tenant de sa main

droite une lance, ou une torche, de l'autre la corne d'abon-

dance renversée par terre.

Sur l'autre pièce, plus détériorée, on voit la figure d'une

déesse, dont les mains retombent le long de son corps.Les divinités figurées sur le revers des monnaies de Diony-

sopolis sont les suivantes : Déméter, Dionysos, « le Grand

Dieu », Héraclès, Zeus, Sérapis, Athéna Nicéphoros, Asclé-

pios, Hygiéia, Némésis (Aequitas), Concordia et Tychè.

Parfois, est représenté un temple tétrastyle, au milieu

duquel se tient Dionysos avec une panthère. Sur une pièce

à l'effigie de Lucilla, l'on voit un thymiatérion à trois pieds.

1. Op. cit., p. 132.

44 DIONYSOPOLIS

TÉKÉ

LE « TURBÉ » ET SON RÉFECTOIRE.

Au sud-ouest de Baltchic, sur la chaussée qui conduit à

Ecréné, est situé le village de Téîeé (*), habité, en majeure

partie, par une population musulmane.

Sur son territoire, s'élèvent deux monuments qui attirent de

loin l'attention du voyageur: d'abord, le «turbé » ou mausolée,

que le sultan Soliman construisit au XVIe siècle en l'honneur

d'un saint musulman, dont le nom, d'après Kanitz, est Hafous-

Khalil-Baba, et que les habitants actuels appellent Ak-Jazih-

Sultan ; d'autre part, le réfectoire.

Le premier édifice est bâti sur un plan octogonal et se

compose d'un vestibule et d'une salle polygonale. A l'intérieur,

dont les parois sont peintes à la chaux, est placé, au centre,

un énorme sarcophage, en forme de cercueil, sous lequel les

fidèles, qui accourent de tous côtés, croient être enterré le

saint (pl. XI).

A quelques dizaines de mètres plus loin, s'élève un autre

bâtiment (pl. Xïï), beaucoup plus grand et plus intéressant

que le précédent. C'est l'hôtellerie du couvent, ou plutôt son

réfectoire. Il se compose de deux pièces : un vestibule, presque

carré, long de dix et large de neuf mètres, percé à la façade

de trois grandes portes, dont les deux latérales sont voûtées

en arc en accolade et celle du milieu en arc surbaissé, sur-

monté d'un second arc outre-passé.La seconde salle, d'un diamètre de dix-huit mètres, est

1. « Couvent », en turc.

DIONYSOPOLIS. PL. XI.

Le tombeau du saint turc Akh-Jazih-Sultan, au village de'Tékë.

ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 45

heptagonale, chaque côté mesurant huit mètres. Au fond,

l'on voit une abside, voûtée en plein cintre et construite en

briques. C'est le foyer. Au-dessus, s'élève une très haute

cheminée, bâtie en pierre de taille et visible de très loin. De

chaque côté, sont creusées dans le mur deux niches carrées,

sortes de placards, où l'on plaçait probablement la vaisselle

et les autres ustensiles, nécessaires aux repas.La porte qui donne accès du vestibule à la grande salle

est voûtée en arc surbaissé, avec voussoirs en pierre de taille

de deux couleurs.

Toute la bâtisse est du reste en pierre de taille, très bien

travaillée, et fait honneur à l'architecte et aux ouvriers quil'ont exécutée.

Cet édifice est, à notre connaissance, le plus important

monument musulman qui se trouve sur le territoire roumain.

Kanitz estimait que le couvent de derviches auquel appar-

tiennent ces vénérables restes est « le plus grand qui existe

sur le sol européen, en dehors de Constantinople » (')• H était,

lors de la visite de ce savant, vers le milieu du siècle passé,

mieux conservé.

Aux alentours du « turbé », il y avait les cellules des

moines. Elles ont toutes disparu aujourd'hui.« Les maisonnettes, écrit Kanitz, se groupent autour du

« turbé » (mausolée) en pierre de taille, que le sultan Soliman

éleva, il y a plus de trois cents ans, en l'honneur d'un fameux

héros de la foi, Hafous-Khalil-Baba. Sa cheminée gigantesque

se dresse dans les airs en forme de minaret, et les proportions

monumentales de sa porte inspirent au pèlerin turc, habitué

1. F. Kanitz, La Bulgarie Danubienne, p. 474.

46 DIONYSOPOLIS

aux entrées basses, un sentiment de respect dont chaque pas

dans l'intérieur du sanctuaire, rempli de silence et de majesté,

vient accroître la puissance mystique .... (*). »

« Le tombeau, recouvert de tapis, de Hafous-Khalil-Baba

est entouré d'énormes cierges, offerts par la foule des fidèles.

Au plafond, pendent des oeufs d'autruche, apportés d'Orient

par les pèlerins de la Mecque ; dans les niches et à côté du

sarcophage on voit le bâton, les souliers, le peigne et plusieurs

ustensiles, dont, au dire du cheikh, le saint se serait servi

pendant sa vie f). Les Russes incrédules, qui brûlèrent le

couvent en 1829, auraient-ils laissé intactes les hardes du

baba ? « Kim bilir » (qui peut le savoir) ? Le cheikh affirmait

que les précieuses reliques avaient été sauvées à temps. Peu

importe, les fidèles croiraient, dans tous les cas, à leur authen-

ticité aussi bien que les pieux visiteurs croient à celle des

objets qu'on leur montre dans le choeur de la cathédrale

d'Aix-la-Chapelle. La grande vogue dont le Téké ou couvent

jouit auprès des musulmans du Pont est attestée par les mille

lambeaux de toutes les couleurs que les pèlerins ont détachés

de leurs vêtements et fixés au bout d'un grand bâton à l'entrée

du turbé .... (3). »

« Au temps de sa splendeur, le téké de Hafous-Khalil-Baba

comptait jusqu'à quarante derviches et même plus(4); mais au

1. Kanitz confond ici le « turbé » proprement dit, qui est en bon état de

conservation, avec le réfectoire en ruines du couvent des derviches.

2. Tous ces objets ont disparu aujourd'hui, à moins que le prêtre musulman ne

les tienne cachés quelque part.3. Ce qu'on voit encore aujourd'hui.4. Actuellement, il n'y a qu'un personnel religieux très restreint. La maisonnette

du cheikh, dont parle Kanitz, est peut-être celle qui se trouve tout près du turbé

et qui est occupée maintenant par les gendarmes roumains.

DIONYSOPOLIS. PL. XII.

Ruines du monastère des derviches de Téké. Façade.

Ruines du monastère des derviches de Téké, La salle heptagonale du réfectoire.

ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 47

moment de ma visite, il n'y avait plus que dix-huit derviches

réguliers fixes et huit autres jouissant temporairement de

l'hospitalité du couvent. Pendant le repos que je partageaiavec le cheikh, celui-ci se plaignit avec amertume des moines

voyageurs et du fardeau dont ils chargeaient sa communauté.

En réalité, les derviches ne sont souvent que d'impudents

mendiants, qui se cachent sous le masque de la religion .... »

« Lorsque je sortis de la maisonnette, le cheikh, entouré

d'une douzaine de moines, m'apparut sous l'ombre d'un grand

pommier ; la hhalka, exercice religieux, répété plusieurs fois

par jour, avait déjà commencé. Les mains croisées sur la

poitrine, la tête penchée, les yeux fermés, les derviches étaient

assis en cercle, immobiles, oublieux de la terre. Tout à coup,dans le grand silence, un murmure, un soupir .... C'est le

cheikh entonnant la psalmodie du poétique cantique de

louanges. Peu à peu, la voix monte, le ton s'élève, les paroles

s'échappent plus pressées, plus ardentes, la récitation se fait

rapide, haletante : « O Dieu ! ô Juste ! ô Vivant ! ô Eternel !

ô Vengeur ! » Jusqu'à ce cri suprême qui termine la khalka :

« La illaha iel 'Allah ! » (Il n'y a d'autre Dieu que Dieu !) (') »

Tout cela a disparu à jamais.

1. Kanitz, op. cit., p. 474-477.

48 DIONYSOPOLIS

ECRENE

A l'est et à quelques kilomètres de Téké, est situé le village

d'Ecréné, habité par des Bulgares. Ce nom dérive, d'après

Skorpil, de Kranéa, mentionné parfois dans les textes des

XIVe et XVe siècles ('). Kanitz affirme que les Grecs l'appe-laient Acrania (2), d'où les Turcs ont fait Ecréné (pl. XIII).

Le cap d'Ecréné correspondrait à Tiristis Acra (identi-

fiée à tort par Kiepert avec Kali-Acra) dont parle Ptolémée.

En effet, le géographe ancien place ce promontoire entre

Dionysopolis et Odessos (Varna) (3).Pour arriver au village, on passe le petit cours d'eau de

Batova, identifié avec Zyras^) des anciens, fleuve qui séparait

les tribus thraces du sud des Thraces Crobyzes, habitant les

terres autour de Dionysopolis, Kallatis et Tomis, d'après ce

que nous apprend Strabon (5).

De la colline d'Ecréné, sur laquelle passe la frontière bul-

garo-roumaine, s'ouvre une vue superbe. Au milieu d'une

1. Skorpil, Baltchic dans les Isvjestija Varnnskato archeologiëesko Dru-

sestvo, t. V, Varna, 1912, p. 48.

2. Kanitz, op. cit., p. 473.

3. Ptolémée, Geographia, III, c. 10.

4. Pline, Nat. Hist., IV, 44 ; Mélétios, op. cit., p. 416. Cf. Weiss, Die Dobrou-

dscha im Altertum, p. 10, et K. et II. Skorpil, op. cit., vol. V, p. 48.

5. Strabon, VII, 5, 12, éd. Didot, p. 214. Les Crobyzes sont mentionnés par le

plus ancien des géographes grecs, Hécatée, dans son oeuvre perdue, L'Europe

(Fragmenta historicorum graecorum, 1, p. 10), ainsi que par Phylarchos, dans

son livre, également perdu, Histoire des Thraces, cité par Athénée, XII, 5

(Fragm. hist. graec, I, p. 338). Cf. aussi Stephanus, au mot Byeantius.L'auteur du Ilepl "Iaxpou ranau,où nous apprend que les Crobyzes étaient des

Thraces et non pas, comme le croient certains savants modernes, des Scythes.Voir C. Wescher, Dionysii Bysantii de Bospori Navigations, Paris, 1874, p. 121.

DIONYSOPOLIS. PL. XIII.

Sur la colline d'Ecréné, près des ruines de la citadelle byzantine, à quelques centaines

de mètres de la frontière actuelle roumano-bulgaie. Au fond, la vallée d'Ecréné.

La plage d'Ecréné. Vue prise du haut de la citadelle byzantine.

ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 49

longue et large vallée, entourée de hauteurs couvertes de

cultures et de pâturages, coule le Batova, de l'ouest à l'est.

Entre le cap Ecréné et la colline qui sépare cette vallée

du golfe de Baltchic, s'étend une très grande et belle plage,

longue de plusieurs kilomètres. Elle deviendra peut-être un

jour la plus importante station balnéaire roumaine, car il

ne lui manque rien : site pittoresque, lac poissonneux formé

par le Batova près de son embouchure, végétation luxuriante,

plage sans galets et d'un sable très fin.

Ce qui peut intéresser l'archéologue qui visite ces lieux,

c'est une place forte qui couronne le sommet du cap Ecréné.

Les guides vous assurent qu'elle date de l'époque romaine.

Rien pourtant ne nous engage à admettre cette opinion.

L'enceinte, très abîmée et située à une grande altitude, ne

présente aucun des caractères des places fortes grecques ou

romaines.

Au centre ou à peu près, on voit les ruines d'une tour

ronde, qui est, très vraisemblablement, le donjon de la place

forte, ce qui prouve qu'on est en présence d'une fortification

byzantine ou génoise. Peut-être a-t-elle été construite par

Balica ou Dobrotici, chefs de la région au milieu et dans la

seconde moitié du XIVe siècle. Skorpil en énumère encore

d'autres parmi les possessions de ces personnages (*).

1. Skorpil, op. cit., p. 51.

50 DIONYSOPOLIS

CAVARNA

Cavarna (pl. XIV, fig. 1) est une petite ville, située au

nord-est de Baltchic. Elle est habitée par une population

mélangée, dont les Grecs forment la majorité (*).L'on ignore, faute de renseignements, son nom antique ;

quant à celui qu'elle portait au moyen âge, les avis sont

partagés. Les uns admettent celui de Carvôna ou Carbona,

ou Carvouna, ce qui signifie en grec, « charbons de bois » ;

les autres inclinent pour Bizoné.

On rencontre le premier dans un texte de Jean Cantacuzène,

l'homme politique et l'historien bien connu du XIVe siècle.

En parlant de Balica, il dit que sa résidence était à Car-

vôna (2).

Peut-on identifier Carvôna à Cavarna ? On est tenté de le

faire, mais on ne peut le soutenir avec des preuves irréfu-

tables. Par contre, il est prouvé que la ville actuelle a un

passé bien ancien.

En effet, dans la cour de l'école grecque, on a trouvé des

ornements sculpturaux antiques et une inscription concer-

nant un thiasos de « Tauroi » (3).Le passé chrétien des temps primitifs est dévoilé par une

inscription latine de basse époque, qui mentionne un certain

1. A l'époque où Kanitz visita la ville, il y avait 125 maisons turques et60 tatares, contre 150 grecques et 25 bulgares. Les Grecs étaient les plus nombreuxet formaient, comme aujourd'hui, l'élément le plus actif. Kanitz, op. cit., p. 479.

2. Cantacuzène, t. II, éd. de Bonn, p. 584.3. Voir l'inscription n° 10, dans la troisième partie de cette étude.

ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 51

Etienne, diacre de l'église consacrée aux saints médecins,

Côme et Damien (*).

Au XIVe siècle, Cavarna dépendait de l'archevêché de

Varna. Un chrysobulle du patriarcat de Constantinople, de

l'an 1325, contient la nomination de l'archiprêtre Méthodios

au siège métropolitain de Varna et de Carvôna (2). Dans un

autre acte de l'an 1370, Carvôna, Kali-Acra, Kranéa, Gérania

et Durostorum sont citées comme faisant partie de la métro-

polie de Varna (3).Des temps byzantins datent quelques chapiteaux, décou-

verts dans le cimetière de la ville et vus par Kanitz (4).Ce qui pourrait contribuer à augmenter le doute que Car-

vôna correspondît vraiment à Cavarna, c'est la découverte

d'une inscription intéressante dans le village d'Adjemler, prèsde Varna, c'est-à-dire très loin de Cavarna et qui parle de

Balica et de Carvouna.

Voici ce que nous dit à ce sujet Skorpil :

« Le nom de ce seigneur (Balica) est mentionné dans une

inscription, trouvée dans le vieux village d'Adjemler (Varna),

qui fut fortifié au moyen âge et pris par Vladislav Ier, roi de

Hongrie, en 1444. Cette inscription est creusée dans une

pierre de 0m27 X0m15x0m21. Jirecek, à qui elle a été com-

muniquée, nous écrit : « La première ligne peut contenir les

noms de Théodoros, Théophilos et autres. A la deuxième,

il y a le nom de Balica, dont parle Cantacuzène pour l'année

1. Inscription n° 11, dans la troisième partie de cette étude.

2. N. Iorga, Venetia în Marea Neagrâ, I. Dobrotici, p. 2.

3. Miklosich et Millier, Acta Patriarchatus, I, n° CLXXII, p. 528. Cf. N. Iorga,

op. cit., p. 2.

4. Kanitz, op. cit., p. 480.

52 DIONYSOPOLIS

1346. A la troisième, on lit le nom de Carvouna. » Cette

pierre était posée sur le tombeau du frère de Balica, Théodore,

qui, croyons-nous, a vécu dans la place forte de « Mihliuz »,

construite sur une hauteur au nord d'Adjemler. Cette cité

était entourée d'un fossé. Il y avait de pareilles fortifications

dans les possessions de Balica, telle que la cité de Batova,

près Kararnesko-Gelaret, etc. (d). »

Le nom de Cavarna se rencontre chez l'écrivain PhilippeCallimachis. Il mentionne cette localité parmi les cités con-

quises par Vladislav, en 1444 (2).Dans les cartes occidentales des XVIIe et XVIIIe siècles,

la ville porte son nom actuel (3).

Le géographe Mélétios, du XVIIIe siècle, nous apprend que

la région s'appelait Karia et le port de Cavarna, Karôn (4).

Une tradition locale prétend que le nom ancien de la ville

serait Bizoné, dont parle Strabon (5). Certains habitants affir-

ment avoir vu un sceau de la communauté grecque de

Cavarna du XVIIIe siècle, portant le nom de Bizoné et quise trouverait actuellement à Athènes.

En lisant le texte de Strabon, on apprend que cette cité,

dont une grande partie avait été détruite par des tremble-

ments de terre, était située entre Kallatis et Apollonie. Si

1. Skorpil, op. cit., p. 51, voir aussi à la même page les notes 1 et 2.

2. « Decimisque castris Cavarnam assecutus, in detitionem accepit. Turci enim

qui illic fuerant in praesidio, auditio, quae per eos dies ad Peschium ac Sumium

gesti erant, adventum régis minime expectaverant. Eodemque modo, Macropolis,Callacrium, Galata, Varna et pleraque alia circum littus oppida, déserta ab hosti-

bus, recepta sunt, et Christianorum firmata praesidiis », Ph. Callimachis, op. cit.,

p. 135.

3. Voir, par exemple, celle publiée en 1688, par Frédéric de Wit, à Amsterdam.

4. Mélétios, op. cit., p. 416.

5. Strabon, VII, 6, 1, p. 265.

DIONYSOPOLIS. PL. XIV

Fig. 1. — Cavarna.

Fig. 2. — Kali-Acra. — Le terrasse du phare,

ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 53

l'énumération du géographe grec garde l'ordre de la situation

de chacune des localités mentionnées, Bizoné était placéeentre Kallatis et Krounoi. Cet emplacement pourrait vague-ment correspondre à celui de Cavarna. Cependant on ne

saurait rien affirmer à ce sujet, surtout quand on tient comptede la grande ressemblance entre les noms de Carvôna et de

Cavarna. Il se pourrait peut-être que l'ancien nom de Carvôna^

fût Bizoné.

Carvôna a été, on l'a vu, la résidence de Balica et de

Dobrotici (L). Si un document parle aussi de Kali-Acra, on

doit interpréter la référence en ce sens qu'à un moment donné

Dobrotici menacé se réfugia dans ce dernier château fort.

Ce qui étonne surtout l'archéologue, c'est l'absence de ruines

antiques ou byzantines à Cavarna. A part les inscriptions et

les morceaux de sculptures mentionnés, on n'y a pas trouvé,

que l'on sache, de substructions d'édifices anciens.

Au contraire, près du port de Cavarna, situé à deux kilo-

mètres de la ville, on voit, presque à fleur de terre, des traces

de constructions antiques. A gauche, du port, à quelques

mètres seulement de la mer, l'on peut suivre sur une petite

hauteur les ruines d'un grand bâtiment, qui date vraisembla-

blement des temps de l'hégémonie macédonienne.

En effet, c'est à cet endroit qu'on a trouvé, il y a quelques

années, des monnaies anciennes, entre autres une superbe

pièce d'or de Philippe IL

Une vieille Grecque a ramassé presque une fortune, dit-on,

en fouillant, après chaque forte tempête, dans le sable de

1. En dehors des écrivains byzantins, quelques documents latins mentionnent

cette localité. Cf. N, Iorga, op. cit., I, p. 9,

54 DIONYSOPOLIS

la côte, près de l'escale et de la colline escarpée voisine. Elle

y a trouvé plusieurs monnaies d'or macédoniennes. Elles

proviennent, très vraisemblablement, d'un trésor que les flots

avaient englouti avec le navire qui le transportait aux tempsdes expéditions de Lysimaque.

A l'époque de la conquête macédonienne appartiennentaussi d'autres objets que les habitants ont découverts. Les

plus importants seraient, d'après ce que nous assurent ceux

qui les ont vus sur place, des harnais et autres ornements

d'or, trouvés par un paysan sur une haute colline, qui s'élève

vers le sud, entre Cavarna et son port. Ils auraient été vendus

à un amiral russe, il y a une vingtaine d'années, qui, à son

tour, les aurait cédés à un musée des Etats-Unis, où ils se

trouveraient actuellement.

ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 55

KALI-ACRA

Du village de Ghiaour-Souitchouc, habité par des Gagaouzeschrétiens et situé au nord de Baltchic, on arrive à Kali-Acra,

après un parcours de quelques kilomètres.

Kali-Acra est un promontoire, ou plutôt une petite pénin-sule, très avancée en mer, sur laquelle elle semble suspendue

par des rochers très hauts et escarpés. Elle se compose de

deux plates-formes, dont la première était jadis fortifiée, et

la seconde porte aujourd'hui le phare qui éclaire au loin la

surface des eaux.

Le site est merveilleux. Vers lé sud, le littoral présente des

lignes sinueuses qui se perdent dans la brume du lointain.

Quand le soleil enveloppe les lieux de sa lumière puissante,la côte brille d'un éclat particulier, ce qui a amené certains

géographes roumains à l'appeler « côte d'argent ».

La plate-forme sur laquelle s'érige le phare (pl. XIV, fig. 2)

présente en son milieu un puits profond et deux excavations

naturelles. Celles-ci descendent jusqu'aux cavernes qui se

trouvent au-dessous, devant une étroite terrasse où l'on peutaller en suivant un sentier qui serpente parmi les rochers.

Ces grottes, profondes et spacieuses, servent d'abri aux bergerset à leurs troupeaux pendant l'hiver.

A l'extrémité de la seconde plate-forme, il y a un endroit

entouré de rochers très escarpés, et qui sert de chapelle,consacrée à saint Nicolas, protecteur des navigateurs. Une

petite icône moderne, sans aucune valeur artistique, est placéedans une sorte de niche, où se trouvent, dit-on, quelques

reliques du saint,

56 DIONYSOPOLIS

Au même endroit, à droite, dans un rocher suspendu sur

la mer, à une très grande hauteur, on voit un trou, en forme

de fenêtre. Il porte le nom de Kirh-Kîz, ce qui signifie en

turc Quarante Vierges. La légende prétend que par ce trou

se seraient jetées à la mer quarante jeunes filles qui préfé-rèrent mourir, plutôt que d'être déshonorées par leurs pour-

suiveurs turcs.

Kali-Acra signifie en byzantin ou en grec moderne « Le

bon cap ».

Les géographes modernes l'identifient avec le cap Tirisis^),

dont parle Strabon, ou avec Tiristis Acra de Ptolémée (2).

Cette identification, que je sache, a été faite pour la premièrefois par Wesseling (3). C'est une erreur, qu'il est temps de

corriger.En effet, Strabon place le promontoire de Tirisis plus au

sud, dans le voisinage d'Anchialos et d'Apollonie (4).Ptolémée,

à son tour, le place entre Dionysopolis et Odessos (5), c'est-

à-dire entre Baltchic et Varna, ce qui correspondrait plutôtau cap Ecréné qu'à Kali-Acra.

Le géographe grec Mélétios du XVIIIe siècle, connaissant

ces deux textes anciens, parle du cap Tirisis au sud de Ca-

varna (6).

On ne sait pourquoi les géographes modernes ont voulu

1. Henric Kiepert-Richard Kiepert, Formae Orbis Antiqui, Berlin, carte XVII

(Blyricum et Thracia).2. Cl. Ptolémée, Géographie, 1. III, c. 10.

3. Commentarii in Synecdemum. Voir Constantin Porphyrogénète, éd. de

Bonn, p. 190.

4. Strabon, VII, 6, 1, éd. Didot, p. 265.

5. Ptolémée, 1. III, c. 10.

6. Mélétios, op. cit., p. 416.

ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 57

identifier, sans preuve et contre les témoignages anciens,

Tirisis avec Kali-Acra.

Le nom de Kali-Acra apparaît pour la première fois dans

un acte du 24 juillet 1370, où il est mentionné en même

temps que Carvôna, Kranéa, Gérania et Durostorum, localités

faisant partie de l'archevêché de Varna (*).L'historien byzantin Laonicus Chalcocondyle est le pre-

mier qui cite Kali-Acra, en narrant les événements qui se

sont déroulés dans cette région, à l'occasion de l'expéditionmalheureuse du roi Vladislav Ier de Hongrie et de Polognecontre les Turcs, au XVe siècle f).

Philippe Callimachis appelle la localité Callacrium (3).

Le nom de Kali-Acra s'est conservé jusqu'à nos jours à

travers le moyen âge.Les Turcs l'ont altéré. Kali-Acra est devenu pour eux

Kalagriah (*), ou même Tchéligra-Bouroun (5).

Kali-Acra offre un abri assez sûr pour les navigateurs

surpris par une mer très houleuse. « C'est là, écrit Kanitz,

qu'en 1828 l'amiral Greigh s'abrita pendant la terrible tem-

pête qui l'assaillit dans sa traversée d'Anapa à Varna, et qu'en

1877, lorsque les barbares du Caucase mirent à feu et à sang

le quartier chrétien de Cavarna, les fuyards grecs et bulgares

cherchèrent un refuge à bord de& bâtiments étrangers (6). »

1. Miklosich et Mttller, Acta Patriarchatus, I, n° CLXXII, p. 528; cf. N. Iorga,

op. cit., p. 2.

2. Historiae de rébus turcicis, 1. VI, éd. de Bonn, p. 326.

3. Philippi Callimachis, De rébus Vladislao Polonorum atque Hungarorum

rege gestis, liber III, p. 135, éd. Schwandtner.

4. Hommaire de Hell, Les côtes septentrionales de la mer Noire. L'Illustra-

tion, 1848, p. 151. Jules Laurens, Voyage en Turquie et en Perse. Atlas historique

et scientifique, Paris, 1859, pl. XIV.

5. Kanitz, op. cit., p. 480.

6. Ibidem, p. 480.

58 DIONYSOPOLIS

L'on ignore si Kali-Acra a été ou non fortifiée dans l'anti-

quité ; mais elle l'a été sûrement au moyen âge.En effet, on voit les ruines d'un château fort, qui s'effon-

drent chaque jour davantage, sur la plate-forme antérieure

de la péninsule. On y distingue encore les deux entrées.

Un très beau dessin de Jules Laurens (pl. XV), qui visita

ces parages vers le milieu du siècle passé, nous donne une

idée exacte de ce qu'était ce château fort à cette époque (').Le voyageur français Hommaire de Hell, qui l'a visité vers

1848, le décrit comme il suit : « A un petit village, nous

prîmes des chevaux pour aller visiter la forteresse génoisede Kalagriah. Elle s'élève formidablement à l'extrémité du

cap dont les escarpes calcaires ne sont accessibles qu'auxinnombrables vautours qui tournaient incessamment à leurs

flancs, tandis que d'autres posent, pendant des heures leurs

sinistres silhouettes sur le sommet des créneaux. »

« La citadelle proprement dite, juchée sur la pointe du cap,est comme séparée de la côte, à laquelle elle se relie pourtant

par une ligne de murailles défendue par deux tours. En face

de la porte, se rencontre un second mur à meurtrières. Dans

l'intérieur, parmi toute sorte de débris informes, on voit la

coupole d'un bain turc f) et plusieurs puits taillés dans le

-roc. J'en ai remarqué quatre (3) parmi lesquels un, maçonné,atteint à une assez grande profondeur pour qu'une pierremette cinq secondes à toucher fond. De chaque côté d'une

porte sont placés deux bas-reliefs (*) représentant, l'un un

1. Jules Laurens, op. cit., pl. XIV.2. Aujourd'hui disparu.3. Il a pris pour puits les crevasses naturelles des rochers, mentionnées plus haut.4. Aujourd'hui disparus,

MO

GO

oot-li-H

oe

M

La cité de Kali-Acra, d'après un dessin de Laurens.

DIONYSOPOLIS. PL, XVI.

Première porte de la cité de Kali-Acra. Etat actuel.

Seconde porte de la cité de Kali-Acra, livrant accès dans la citadelle du promontoire.Etat actuel,

ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 59

guerrier à cheval (*) et combattant, l'autre un homme tenant

par la bride un animal dont il serait difficile de déterminer

l'espèce. L'aigle impérial du Bas-Empire figure aussi sur la

façade (2). »

Des créneaux couronnaient les murs. Au-dessus de la pre-

mière porte, voûtée en plein cintre, s'élevait une très haute

tour carrée. Laurens nous apprend que ce château fort de

« Kalagriah » aurait été bâti par les Génois.

Un puits très profond, construit à la manière de ceux des

places fortifiées de l'Occident, est creusé dans le rocher, au

milieu de la plate-forme postérieure de la péninsule, sur

laquelle s'élève aujourd'hui le phare et qui a dû être, elle

aussi, fortifiée en ses endroits faibles.

Incontestablement, c'est un château fort du moyen âge

(pl. XVI). L'aigle byzantin, vu par de Hell sur la façade,

nous révèle une oeuvre byzantine.Il servait aux gouverneurs byzantins à surveiller la région.

En temps de danger, ils s'y réfugiaient, comme ce fut le cas

de Dobrotici dans la seconde moitié du XIVe siècle (3).

Kali-Acra a-t-elle jamais été une ville, une bourgade, ou

a-t-elle servi seulement de place forte aux quelques soldats et

fonctionnaires byzantins chargés de surveiller le pays ? Il est

difficile de répondre à cette question.

Certains écrivains du moyen âge mentionnent une localité

Acrai, qu'on est tenté d'identifier à Kali-Acra. Ainsi, Hiéro-

clès, en énumérant les quinze villes de la Petite Scythie, la

1. Est-ce le cavalier thrace ?

2. L'Illustration, 1848, 25 juin, p. 151-152.

3. C'est dans ce sens qu'il faut prendre l'information citée par Minea dans son

livre Urmasii lui Vladislav I, p. 26-27.

60 DIONYSOPOLIS

Dobroudja actuelle, place Acrai entre Dionysopolis et Kalla-

tis C).Au Xe siècle, Constantin Porphyrogénète (2) indique le

même emplacement d'Acrai, qu'il mentionne comme faisant

partie des quinze villes de la province de Mésie (3).Mélétios affirme que Kali-Acra, que ses contemporains du

XVIIIe siècle appelaient Galiagra, était — on ne sait s'il parlede son temps ou de l'antiquité

— une simple bourgade

(TcoXiafia) (4).L'examen des lieux ne nous engage pas à affirmer qu'une

place si exiguë ait pu donner abri aux habitants, ne fût-ce

que d'une bourgade. Il n'est pourtant pas impossible qu'uneville ait existé tout près du cap fortifié. On est tenté de la

placer sur le plateau qui s'étend à quelques centaines de

mètres à peine de Kali-Acra, dans la direction de nord-ouest.

Là, en effet, on voit des tas de pierres, dont la positiondonne l'impression de ruines. Plus d'un voyageur a pu croire

y distinguer l'emplacement d'une agora et d'édifices de diffé-

rentes grandeurs.Se trouve-t-on vraiment devant une ville en ruines ou est-

on dupe d'un amas de pierres, détachées du terrain rocheux,

à peine recouvert d'une faible couche de terre? On ne saurait

rien affirmer à ce sujet.

1. Apud Const. Porphyrogénète, De Thematibus, éd. de Bonn, p. 391.

2. Constantin Porphyrogénète, De Thematibus, 1. II, éd. de Bonn, p. 47.

3. Ces quinze cités, qui administrativement faisaient partie d'abord de la Petite

Scythie, ensuite de la Mésie, sont les suivantes : Tomis, Dionysopolis, Acrai, Kal-

latis, Istros, Constantiana, Zeldepa ou Zelpa, Tropaios (Tropaeum Trajani, auj.Adam-Clissi), Axiopolis, Capidava, Carsus, Troesmis, Noviodunum, Aigisus et

Halmyris.4. Mélétios, op. cit., p. 416.

ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE 61

Cependant quand on examine de près ces pierres, qui

paraissent avoir appartenu à des murs, on ne découvre la

moindre trace de ciment ou de chaux, qui ait servi à lier des

matériaux.

Seules, des fouilles pourraient nous éclairer sur la question

de l'existence ou non de ruines anciennes en cet endroit.

III. Partie Epigraphique.

RECUEIL D'INSCRIPTIONS TROUVÉES A BALTCHIC ET A CAVARNA.

1.

Environ l'an 48 av. J.-C.

Marbre. 0m464 X 0m70 X 0m09. Trouvée à Baltchic, aujourd'hui au musée de

Sofia. Publiée par V. Latyschev dans le Journal du Ministère de l'Instruction

publique russe, 1896, janvier, p. 1 et suiv. ; Dittenberg, Sylloge I, 2, n° 342,

p. 547 ; republiée avec photographie par Kalinka, Antike Denkmàler in Bulga-

rien, Wien, 1906, p. 86-94, et par Cagnat, Inscriptiones graecae ad res romanas

pertinentes, t. I, fasc. III, p. 219-220.

ai TOC(*) [pa (2)

-. . . . oç OeoScâpoo %a\ si (3) . . .

av (4) zoïç fôi'oiç Sa7tavVjjjiaaL[v ,

5 axov auv<CToS[7}]|junv aJxYJaaç (5).

'ApysSapov (6) upoç zbv mx-cépa [TO]0 (7)

1. Cagnat et Toutain, op. cit., p. 219 : nXi, lecture qui, d'après la photographie

de Kalinka, paraît probable.2. tov 8[è] IXocÊE, dans Cagnat. La lecture de Kalinka : àvéXaSe, contrôlée, me

paraît correcte.

3. OsoScopov v.cd 'Efraxa, dans Kalinka.

4. a]av, dans Kalinka.

5. fijocTiûV auvan:o8['y)]|J.(Bv à7irj[p]aT[o], dans Kalinka ; u,Ex]à vûv auvano8[ij](j.tflv

aît^aaç àacpâXsiav, dans Cagnat. Les deux lectures sont erronées.

6. 7téfn()aç?]'Ap[Y]é6a[p]ov, dans Kalinka; smopsû67j sic] 'ApysSa[u]ov, dans Cagnat.

On lit, en toutes lettres, 'ApyéSapov. Dittenberg, Cagnat et Toutain estiment qu'il

s'agit de la ville d"ApYiSauoe, citée par Ptolémée parmi les villes des Daces (III,

8, 4), p. 220.

7. a]ù-coù ? dans Kalinka. C'est invraisemblable, car il n'y a pas de place pour

tant de lettres ; [xoù 6aaiXéwç Bupsëia-ca 7tapaYe]vo|iEVoç, dans Cagnat.

ÉPIGRAPHIE 63

7iapay£]v6jj,£voç Se xal auvxu)((bv au (*)

vj TTjv àrc' auxou xaxEXT/jaa-co (2) ^[TCOXSI,] . . .

. zfjç Se Saraxvyjç a7i:sX]oasv TOV SYJJJLOVtspsuç os ysvojifsvoç (3)

10. TOO uèv ©sou Atoç usyJaXou xàç TS ixojjmàç xai xàç 0oaoa[ç(i)

S7I£X£XS0£V £Ôas6 ]ÔJÇ(5) xal TOÏÇ TtoXfratç UEXÉScuXSV (6) [TWV

xpswv. T(p T£ Sap]à7îsi Xa^wv isp£uç, ououuç TOÎÇ Sa[n:a-

vVjuaaiv àv£atpàcp]Yj xaX&ç zs xal (piXayaBwç zoû ze

£7tcovu[aou

xyjç 7i6X£(uç Aiovjuaou oôx ëyovzoç [is]pv] à7t' Ixtbv TCXY]6[VCDV(7)

15. STCIXX7)9EIÇ Ô7î]à TOJV TIOXIXCÔVITIÉSCOXSV éauxov x[aî xa-

tà TYJV Tatou 'A]VT(I)VLOU (8) Tcapa^siaaafav àvaXa[6à)v (9)

zbv axécpavo]v xoù ©sou xàç T£ rcouTcàç (10) xal Guaiaç [ènz-

XÉXSOE xaXtô]ç xal usyaXousptoç (u) xal zoïç TIOXCZOLIÇusxé-

1. OUVTUXÙV âp.[a, dans Kalinka ; oovxoxùv <x[ùx<5i/ xv]v |ièv e5voia]v, dans Cagnat.

2. xaxExfxvjjaaxo xrjfg 6è, dans Kalinka : mauvaise lecture.

3. YEVOUE^VOÇ,dans Kalinka.

4 xoû 8EOÙ fiEYJâXou xccç xe Ttou^xàç xai xàç 6oa[(aç s-, dans Kalinka ;

©sou Aiôg (iEY[àXou xcîç XE itofiitàç xat xàç 8ua[i]a[ç ÈTIE-, dans Cagnat.

5. Xa(i7tp]û)ç, dans Kalinka.

6. p.Exé6u)XE[v, dans Kalinka et Cagnat.

7. TtX[ï]]6[v(DV, dans Cagnat.

8. C. Antonius, M. f., Hybrida, fils de l'orateur M. Antoine, oncle du triumvir

Marc Antoine, collègue au consulat de M. Tullius Cicero, en 63, et proconsul de

Macédoine, en 62. (Voir Klebs, dans Pauly-VVissowa, Real-Lexikon, I, 2577 et

suiv.) Il fit la guerre contre les Dardanes et autres barbares voisins de cette

province. (Tite-Live, Epit., c. III ; Julius Obsequens, 123 ; Dion Cassius, XXXVIII,

10, 2.) Ce Hybrida a été battu par les Bastarnes près d'Istros, en 59 av. J.-C.

T. Live, Periocha, c. 103 : « C. Antonius proconsul in Thracia parum prospère rem

gessit » ; Julius Obsequens, De Prodigiis : « Ibi a Dardanis oppressus, omisso

exercitu, profugit ».

9. àvaXa6[(bv, dans Kalinka ; à[v]aX[a6ù>v, dans Cagnat,

10. 7to(i7t[à]ç, dans Cagnat.

11. HEYaXo|iE[p]ûi£, dans Kalinka.

64 DIONYSOPOLIS

Swxs xôv xpsjwv (*) àcpGovcoç• ©E&V XE x[û]v (2) èv Eajio-

[Gpàx^ (3)

20. xov axsopajvov àvsiXï^wç Sià 6iou xàç XE TcojJLTtàçx[al (4)

xàç Guaiaç] STUXSXEÎurcsp xs x&v uuaxcôv xal xfjç 7t[6Xewç (5),

vscoaxji' XE xoO 6aatXsa)ç Bupsêiaxa (6) upuVtou xal fi[s-

yîaxou (7) ysyjovoxoç xwv lui ©pàxvjç 6aaiXsa)V xal 7tâa[av

xVjv xs TOpajv xoû 7ioxauou xal XYJVETO xàSs xaxeta^yj]- (8)

25. Y.QZOÇY£]v°rt£VOlS O xa^ ^P^Ç TOÛXOVEV xyj itpduXYj xal [16-

yiaxvj 6aai]X(s)ia (10)xà 6sXxiaxa xaxspyâÇsxai xi(j rcaxpiSi Xs-

ywv xal] (u) au[i6ouXs6o)v xà ( 12) xpàxiaxa xal XY)V sûvoiav

xoû 6a-

aiXstoJç (13) Tipoç XYJVX[Y]]Ç TioXstuç awxYjpi'jav Tcpoa7tapa[i[u-

Go6[fisvoç, EV xs xoîç Xonzoïç (14) [ajixaaiv àcpsiSwç s auxo[v

30. sixijSiSoùç (15)sic xàç xfjç TtoXstoç TcpEa6YJaçxal xivSuvouç èTc[t-

S]S)(O[IEVOÇ [àojxvwç (16) Ttpoç xo TOCVXWÇxi xaxspyàÇsa9[ai

1. xpsiôv, sans article, dans Kalinka ; xffiv xpsûi(v), dans Cagnat.2. [xû>]v, dans Cagnat.

3. Safio8pax[7), dans Kalinka ; 2a|j.o8p(£[x'ïï, dans Cagnat.4. [xal], dans Kalinka.

5. [TIÔJXEIOÇ,dans Cagnat.6. Burebista, roi des Daees et des Gètes (Strabon, VII, 3, ch. 5 et 11), qui con-

quit les territoires de la rive droite du Danube vers l'an 50. Voir G. Seure, Revue

archéologique, 1911, p. 431.

7. [[IS]Y£CJXOO,dans Kalinka et Cagnat.8. xaxsi[o]x[7], dans Kalinka.

9. TxapaYEvdjievoç, dans Cagnat, ne saurait être admis, la place manquant ;

YE]VÔ{IE[V]OJ, dans Kalinka.

10. 6aaiX(s)]£a, dans Cagnat. On lit pourtant bien le X ; la lecture de Kalinka :

E]8fa n'a pas de sens.

11. Xé[Y<i>v AEI xal], dans Cagnat; pour àsl la place manque.12. x[à], dans Kalinka.

13. aiXéjtog, dans Kalinka.

14. XotTtoft; SJTtaaiv, dans Kalinka.

15. ÈTtt8](8oùg, dans Cagnat ; êv]8i8oôç, dans Kalinka.

16. [ajixvoeg, dans Kalinka.

EPIGRAPHIE 65

x]vj Tcaxpfôi aufupépov•LIpoç XE Tvatov ÏÏOUTCYJIOVTvaîou (*) u[i-

6]v (2), aùxoxpaxopa (3) Twuaîov, àTcoaxaXslç UTto 6aaiXsa)ç

BupaêsjY-

a]xa 7tpsa6soxY)ç (4) %a\ aovxu)(cbv auxtp XYJÇ MaxsSovfoç sv

xo[îç

35. 7isp[l (5) cHpà]xXY]av XYJV STCI xoû Auxou (6), ou fiovov xoùç

ÔTTÈpxoû 6a[ai-

Xjécoç )(pYj[iaxia[io5ç SiéGsxo XYJVs5votav( 7) XYJVTtouaioov Ttafp-

ayéfisvoç xcp êaaiXsT, à[X]Xà xal rcspl XYJÇ Ttaxpfôoç xoùç

xaXXiaxo]uç

SiéGsxo (8) ^pYjuaxiauouç, xaGoXou Ss xaxà Tcàaav Ttspfaxaaiv

x[at- (9)

p]wv fy^XQ y-0"- a[^]riaTt 0°) Tcapa6aXX6ji£voç xal Sarcàvaiç

Xp6[i[s-

1. Tvatofu, dans Cagnat. Pompée était tout puissant à Rome, en 49. En 48, eut

lieu la bataille de Pharsale.

2. ov, dans Kalinka.

3. aûxoxp[àx]opa, dans Kalinka ; aùxoxpd[x]opa, dans Cagnat.4. 7tpsa6e[o]x,j)s, dans Kalinka ; IXPEO6[EU]XYJJ,dans Cagnat.5. 7t[spl, dans Cagnat.6. Il s'agit bien de l'Héraclée de la région de Lyncestis, en Macédoine, sur la

voie Egnatia, à mi-chemin entre Thessalonique et Dyrrhachium, et non pas d'Hé-

raclée sur la côte asiatique de la mer Noire et qui est en réalité située près de la

rivière Lycos. L'erreur est manifeste, du moment que l'inscription spécifie quecette Héraclée se trouve en Macédoine. Pompée y séjournait en 48, d'après ce quenous apprend César (De Bello Civïli, III, 79, 3) : « Pompeius per Candaniam iter

in Macedoniam expeditum habebat, accessit etiam ex improviso aliud incommodum

quod Domitius .... Heracliam Lyncestida quae subiecta Candaviae iter fecerat ut

ipsa Fortuna illum obicere Pompeio videretur. »

7. e5vo[i]av, dans Kalinka.

8. S]ié9Exo, dans Cagnat.9. xa[c-, dans Kalinka.

10. cib/iaxi, dans Kalinka.

5

66 DIONYSOPOLIS

40. voç xaîç sx xoû 6iou, xivà Se xal noXixixfôv (') [xJ°p[YJT(lC0V O

awuax[o-

7ioi(bv (3) mxp' éauxoû XYJVfisyiaxYjv svSs£xvuxa[i OJTIOUSYJV(4)

E£Ç XYJVô- (5)

Tcèp XYJÇ Ttaxpi'Boç atoxYjpiav* iva oùv xal o SYJUOÇçaiVYjxai

xifiw[v

xoùç {xa]X[où]ç (6) xal ày[a]9oùç (7) àvSpaç xal sauxov

sùspysxoûvxaç, 8s[S6-

)(9ai XYJ] 6OUXYJxal z[fy] (8) SYJficp, s7iY]VYjaGai uèv ETO XOÙXOIÇ

'Ax[op]viwv[a (9)

45. Ai[ovoa]iou (10) x[al] (") axs[cp]avco9Y;vai ( 12) a[ô]xov (13) èv xoïç

Aiovuaiotç )(pu[aq) (d4)

o]x[s]9à[v]v(p xal sixévi yak%^, axs^avoûafGJai SE aùxov xal

£?Ç XOV [Xd-

TTOVypôvov xaG' sxaaxov è'xoç SV XOÎÇ Aiovuaioiç XPU0$ axs[cpà-

v(p], Ss^S6]a9ai (15) Ss aôxcp xal elç àvàaxaaiv àvSpiàvxoç xo-

Ttov xov sracpavsaxaxov (16) XYJÇ(17) àyopâç.

1. ixo[Xi]xtxt3v, dans Cagnat.2. xopfaY'](0V> dans Kalinka.

3. 7c[oiu)v, dans Cagnat.4. Èv8s£xvux[at.] anouBTjv, dans Kalinka et Cagnat.5. 6]-, dans Cagnat.6. x[a]Xo[ù]ç, dans Kalinka ; [xaX]où[ç, dans Cagnat.7. âYafloùç, dans Kalinka.

8. xôi, dans Kalinka.

9. 'Axo[p]v(o)v[a, dans Kalinka. (Voir l'inscription publiée dans les Archaeo-

logisch-epigraphische Mitiheilungen, VI (1882), p. 19, n° 39, v, 14.)10. Aio[vu]a£ou, dans Kalinka.

11. x[a]l, dans Kalinka ; xat, dans Cagnat.12. axs<p[a]vu)8-?jvai, dans Cagnat.13. aùxôv, dans Kalinka ; [a]ùxov, dans Cagnat.14. xp[ua(p], dans Cagnat.15. La lecture 8E8ôa8at dans Cagnat est exacte ; celle de Kalinka : 8s[(xvu ?]a8ai

n'a pas de sens.

16. è7ucpavéax[a]xov, dans Kalinka et Cagnat.17. Tîjfs], dans Cagnat.

ÉPIGRAPHIE 67

An 79-81 après J.-C, sous l'empereur Titus.

Marbre. 0m59 X 0m20 X 0m46. Trouvée dans la cour de l'église HagliiasmaMahala ; publiée par H. Skorpil dans le Bulletin de la Société archéologiquerusse d'Odessa, 1895-1896, et par E. Kalinka, Antike Denkmâler in Bulgarien,Wien, 1906, n" 20, p. 18-19.

A]5xoxpàxopi lYxon Kaîaapi 2s6a[axwi] Aoxoxpàxo-

poç OûEOTOxatavoO uÉân àpxiep[eî] [isyiaxaH SYJ-

uapxiXYJç s[ç"]oua£aç cHpaxXéwv ....

Êspsùç èx xwv îhitûv xov àvSpiàvxa aùxoû àvs-

axYjasv, Soùç xal VOJIYJVnoketzaiç [i'.

3.

An. 176 après J.-C. Publiée dans les Archaeol.-epigraphische Mittheilungen,X (1886), p. 184, et dans Cagnat, etc., op. cit., I, fasc. III, n» 661, p. 221.

['AyaGYji] zûyyji

[Oui!x]pàaiov LloXXicova (J)

[7i:pEa6s]oxYjv xal [àv]xiaxpàxYj-

[yov] Ss6aaxoû Kaîaap[oç

5. EôsJpyÉxYjv BOUXY), SYJJIOÇ

Aiov]uao7ïoXixwv

Ile ou Ille siècle de notre ère : soit sous Antonin le Pieux (a. 138-161) ; soit

sous Mare Aurèle (a. 161-180) ; soit sous Commode (a. 176-192) ; soit sous Cara-

calla (a. 198-217) ; soit sous Elagabal (a. 218-222). Trouvée à Iunuscilar, près et

au nord de Baltchic ; publiée dans les Archaeologisch-epigraphische Mittheilun-

gen, XVII (1894), p. 210, n. 102, et dans Cagnat, etc., op. cit., 1.1, fasc. 111, n° 664,

p. 221.

1. T. Pomponius Proculus Vitrasius Pollio fut consul pour la seconde fois en

176 après J.-C. (Voir Prosopographia Imp. rom., II, p. 78, n. 558.)

68 DIONYSOPOLIS

xov] àaùvxptxov àpyizpia xal is[péa Gs&v]

StùSsxa xal youvaatàp)(Y]v xai[vwv àyd)]-

vcov, cpiXoxsiuov xal àp^avxa XYJÇ7ta[xpfôoç]

àyvoeç xal 7tpsa6s6aavxa racpà 0s[ov]

5. 'Avxcovsîvov (*) sic XYJV6aaiXi'Sa CPUJU[YJ]V,

xal sv smSoasi ^pYjuàxcov àp£avxa XYJV7t[pco]-

XY]v àpyi]v, xal sùspyéxYjv XYJÇTCOXEWÇ,[S6v]xaxal Siavofiàç XYJxpaxfoxYj 6OUXYJ[ETCI]

àvaaxàasi xoû àvSpidcvxoç, M. A5[pVj-

10. XiovJ AYjuY^xpiov Aïoysvouç. BOUXY) [XÔJVAiovu-]

007toXsiXà)V, XSlflYjÇ [X^P^]-

Sous Caracalla (a. 196-217). Gravée au-dessous d'un fronton en marbre. Trou-vée dans l'acropole de Baltchic, sur la place actuelle « Reine-Marie », dans le

voisinage du tombeau fouillé, contenant, entre autres, les dépouilles d'un médecinromain. Ce fronton appartient vraisemblablement à ce tombeau même. Publiée parK. et H. Skorpil dans les Isvjestija na Varnnskato archeologiâesko Druëestvo

(Bulletin archéologique bulgare de Varna), fasc. V, Varna, 1912, p. 62, note 1.

1 a zayrji x] ûyyji (2)

2. Tîcsp x]fjç xoû GEioxàxou aôxoxpàxopoç [xafoapoç Màpxou

Aôp.] (3) 'AVXCOVEIVOUzûyyiç xs xal VE£XY]Ç xal afruvfou

SiauovYjç.

3. 6] uvwSol vscô Espo7î(oi)ov sauxâjv yiXoxiuov (4) xal sûspysxYjvxal TioiYjaavxa xà ra>ovàsi(o)v ©soSoopov AYjuYjxpfoo àvs-

ypacj;av.

1. Il s'agit d'un des empereurs qui portent le cognomen d'Antoninus : 1. Anto-nin le Pieux (T. Aelius Hadrianus Antoninus Pius) ; 2. Marc-Aurèle (M. Au-relius Antoninus) ; 3. Commode (L. ou M. Aurelius Commodus Antoninus) ;4. Caracalla (M. Aurelius Antoninus) ; 5. Elagabal (M. Aurelius Antoninus).

2. Ces mots manquent dans Skorpil, l. c.3. Mots martelés.

4. <piXox£u.oo,dans Skorpil.

EPIGRAPHIE 69

6.

iT« ou Ille siècle (•). Gravée sur la base d'une statue de Pan ; trouvée dansla cour de Soulak-Djami, à l'intérieur de l'acropole de Baltchic. Publiée parDobrusky, Sbornik, XIII, 432, n. 15, par Kalinka, op. cit., n° 188, p. 168-170, et

par G. Popa-Lisseanu, Cetâti si orase greco-romane In noul territoriu al Do-

brogei, Bucarest, 1914 ; voir aussi Ziebarth, Rhein. Muséum, 1900, t. LV, 513.

'A7îoXXd)VlOÇ A^UOCpÔJVXOÇ ispd>

[isvoç Aiovuaou ÔTxsp xoev

Bax)(saaxâ)v xwv rcepl 'Epàxcova

AY]fiocp£XoD Aiovuawi )(apiaxY)pio[v.

7.

Bas-relief funéraire. Marbre. 0m76 X 0m31 X 0mll. Découvert, en 1898, dans la

vieille caserne de la gendarmerie de Baltchic ; aujourd'hui, au musée de Sofia.On voit, à gauche, la statue d'un Hermès ; à droite, un retiarius tenant de la

main droite le filet et de la gauche le trident. Publié par Kalinka, op. cit., n° 300,

p. 242-243, et par Popa-Lisseanu, op. cit., p. 32. A la base, on lit ces deux lignes :

AY]|lY)x[pfa)l

'AjrccpCa <I>a[vfoo ?

8.

Marbre, 0m17 X °m14 X 0m075. Découvert, en 1898, près de Soulak-Djami à

l'intérieur de l'acropole de Baltchic; aujourd'hui, au musée de Sofia. Publié parKalinka, op. cit., n° 117, p. 114, avec un dessin fac-similé.

1

/// POKAO /

/ NANTIXAPOÏ

xprcnnocH /NOC HAHAECEN /

1, Kalinka date cette inscription du III 6 siècle.

70 DIONYSOPOLIS

AIONÏCIOC AHMHT

NEIKOON AAH /

Kalinka propose la lecture suivante :

.... n]poxXo[u, M- ?

w]v 'Avxixàpou[ç,

XJpÙOlTCTtOÇ"H[pW-

voç, [LI]a7T;â[ç] 2sv[sxa ?

Atovuoioç AY][[I]YJX[P^OU,

Nsixwv 'AXY^[XOU.

Il est à remarquer qu'à la première ligne, il n'y a de place que pour une seule

lettre, r ou S de la finale de IlpdxXoç ; et à la troisième ligne, également place pourune seule lettre ; en admettant le groupe HP, la lecture de Kalinka pourrait être

vraisemblable. A la quatrième ligne, la lecture proposée par Kalinka n'a aucun

sens : Ssvéxa est inadmissible ; Ilaîtâg est peu sûr. On est tenté de croire que le

dessin de Kalinka n'est pas tout à fait exact. A la cinquième ligne on doit trans-

crire A7)(iï)x[p£ou, car le M se lit bien ; il n'y a de place que pour la lettre P seule.

9.

Basse époque impériale. Pierre tombale, lm95 X 0m69 X 0m27, trouvée au

centre de Baltchic, dans l'acropole ; aujourd'hui à Sofia. Publiée par H. Skorpildans le Bulletin de la Société archéologique d'Odessa, 1895-1896, ensuite dans

le Corpus Inscriptionum Latinarutn, I, III, 14212, et par Popa-Lisseanu, op.

cit., p. 34.

D(is) M(anibus

Val(erio) Hercu(lano ?)

Val(erii) Silva-

ni vet(erani) f(ilio),5. vix(it) anis XII

me(nsibus) VI,

Cl(audia) Secun(dina)

mat(er) f(ilio) b(ene)

EPIGRAPHIE 71

[me]r(enti)

Firmi vic(arii) [f(ilia) ?

p(osuit).

10.

Inscription concernant un thiasos de Taûpoi, trouvée à Cavarna, dans la cour

de l'école grecque. Publiée par Jirecek dans les Archaeologisch-epigraphische

Mittheilungen. X, 186 ; par K. Skorpil, ibid., XVII, 207, n° 95 ; par Kalinka dans

Antike Denkmàler in Bulgarien, n° 116, p. 113-114, et par Popa-Lisseanu,Cetâti si orase greco-romane în noul teritoriu al Dobrogei, p. 39-40.

TÛ)(Y] àya[GY].

©]soysvY]ç SxùGo[u is-

p]sùç Taùpayv,

SJXÙGYJÇ©soyév[ou

ispsùç Taopwv x[al su-

spysxYjç, LIoXs[i[ap-

yoç LIoasiSY^ou [is-

p]sùç Taûpcov, @sà]yYjç ?

SxuGou ispsùç Ta[û-

ptov, LIpoxXoç SxuG[ou

ispsùç Taopwv, Mi: vàç ?

'A TtoXcoviou ispEÙ!ç

Tjaôpajv, XpuaiTioJç

A ?]aiaiou lEpsùç [Tau-

p](ov, LIoai8a)vi| oç]

M6a)(ou sôspy[s

Il s'agit probablement d'un thiasos de la ville de Tauroi,

en Scythie, dont parle Strabon (VII, 4, 2, éd. Didot, p. 256 ;

cf. Hérodote, éd. Didot, IV, ch. cm, p. 212).

72 DIONYSOPOLIS

11.

IVe siècle ? 0m35 X 0m74. Trouvée à Cavarna, encastrée dans le mur de l'école

grecque. Publiée par Jirecek dans les Archaeologisch-epigraphische Mittheilun-

gen, X, 186 ; par K. Skorpil, Ibidem, XVII, 207, n" 96 ; par Kalinka, op. cit.,n° 233, p. 196 ; par Popa-Lisseanu, op. cit., p. 40.

f De donis d(e)i et

s(an)c(t)i Cosma et Dami(ani)construi [i]u[s]si[tStefanus diak(onus).

TABLE ALPHABETIQUE DES NOMS.

Acrai, 59, 60.

Acrania, 48.

Adam-Clissi, 20, 60.

Adjemler, 51, 52.

Aequitas, 43.

Aigisus, 60.

Ak-Bunar, 11.

Ak-Jazih-Sultan, 44.

Akornion, 18, 19, 24, 25, 27, 31,

66.

Alexandre, "empereur de Zago-

ra», 22.

Alexandre le Grand, 26.

Anapa, 57.

Anchialos, 56.

Antigone, 14, 15.

Antioche, 27.

Antonin le Pieux, 43, 67, 68.

ADtonius, 21, 68.

Aphia, 69.

Apollonie du Pont, 17, 52, 56.

Apollonios, fils de Démophontès,

69.

archiprêtre, 27.

Argedaros, 62.

Argedarum, 18.

Argidava, 18, 62.

Asie, 14.

Asklépios, 25, 31, 43.

Athéna, 25, 33, 43 ; Nicéphoros,

17, 43.

Athénée, 48.

Axiopolis, 60.

Bakchéastai, 28, 69.

Balica, 21, 22, 49, 50, 51, 52, 53.

Baltchic, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11,

12, 18, 23, 25, 29, 31,44, 49,

50, 55, 56, 62, 67, 68, 69, 70.

Bar-Baschi, 15.

Bas-Danube, 16.

Basile le Loup, prince de Molda-

vie, 29.

Bastarnes, 18.

Batova, cours d'eau, 48, 49 ; cité,

52.

Bazardzic, 5, 7.

Besses, 16, 20.

Bizoné, 10, 50, 53.

Bosphore, 48.

Bulgares, 6, 7, 12, 70.

Bulgic, 12.

Burébiste, 18, 19, 62, 64.

Byzance, 16.

Byzantins, 22.

74 DIONYSOPOLIS

Cabyres, 25, 64.

C. Antonius Hybrida, fils de l'ora-

teur M. Antoine et oncle du

triumvir M. Antoine, 17,18, 63.

Callacrium, 52, 57.

Candania, 65.

Candavia, 65.

Cantacuzène, 22, 50, 51.

Capidava, 60.

Caracalla, 36, 67, 68.

Carbona, Carvôna, Carvouna, 12,

21, 50, 51, 52, 53, 57.

Carsus, 60.

Cassandre, 14, 15.

Castrici, Castrizi, 12.

Caucase, 57.

Cavarna, 22, 50, 51, 52, 53, 54,

56, 62, 71, 72.

Cédrénus, 10, 21, 26.

Chalcocondyle, 22, 57.

Chronicon Paschale, 27.

Chrysippos, fils de Daisios (?),

prêtre de Tauroi, 71.

Chrysippos, fils d'Héron, 70.

Claudia Secundina, 70.

Cn. Pompée, 19, 65.

Codex Cumanicus, 8.

Corne et Damien (Saints), église

de Cavarna, 51, 72.

Commode, 20, 27, 33, 43, 67, 68.

Concordia, 25, 43.

Constantiana, ville de Mésie, 60.

Constantin Porphyrogénète, 10,

60.

Constantinople, 13, 45.

Daces, 17, 19, 62, 64.

Danube, 13, 17, 18, 21, 64.

Dardanes, 63.

Dauthélètes, 15.

Deldone, roi des Bastarnes, 19.

Déméter, 25, 42, 43.

Démétrius, 69.

Démétrius retiarius, 28.

Diodore de Sicile, 14, 15.

Diogénès, fils de Scythes, prêtre

de Tauroi, 70.

Diogénès, père de M. Aurelius

Démétrius, 24.

Dion Cassius, 10, 15, 19, 20, 63.

Dion, fils d'Antichares, 70.

Dionysia, fêtes, 27, 66.

Dionysios, fils de Démétrius, 70.

Dionysios, père d'Akornion, 24.

Dionysius Byzantinus, 15.

Dionysopolis, 5, 9, 10, 11, 12,

13, 15, 16, 17, 18, 20, 21, 22,

23, 24, 25, 27, 28, 29, 30, 31,

33, 42, 43, 48, 56, 60.

Dionysopolitains, 24, 25, 28, 67,

68.

Dionysos, 13, 14, 20, 24, 25, 26,

27, 42, 43, 66, 69.

Dioscures, 25, 31.

Disbudak, 13, 21, 22, 49, 51, 53,

59.

Dobroudja, 5, 20.

Domitius, 65.

Dromichaitès, 15.

Durostorum, 51, 57.

Dyrrhachium, 65.

TABLE DES NOMS 75

Ecréné, 8, 11, 48, 49, 56.

Egypte, 26.

Elagabal, 67, 68.

Eratôn, fils de Démophilès, 69.

Evlalia Célébi, écrivain turc, 8.

Gagaouzes, 7, 55.

Galata, 52.

Galiagra, 60.

Génois, 59.

Gérania, 51, 57.

Gètes, 15, 17, 64.

Géto-dace (Etat), 18.

Ghiaour-Souitchouc, 55.

Gordien III, 20, 43.

Grand-Dieu, 25, 26, 43.

Grecs, 7, 13, 48, 50.

Greigh, amiral russe, 57.

gymnasiarque, 27, 28, 68.

Haemos (monts), 15, 18.

Hafous-Khalil-Baba, 44, 45, 46.

Haghiasma-Mahala (église), 67.

Halmyris, 60.

Hécatée, 48.

Héraclée, 14, 65, 67.

Héraclée de Lyncestis, 19, 65.

Héraclès, 25, 43.

Hermès, 25, 31, 69.

Hérodote, 26.

Hexapolis, 16, 24.

Hiéroclès, 10, 59.

Hygieia, 25, 43.

Istros, 14, 15, 16, 18, 24, 48, 60.

Itinéraire d'Antonin, 10.

Iunuscilar, 67.

Julia Domna, 43.

Julia Maesa, 43.

Julius Obsequens, 17, 63.

Justinien, 21.

Kalagriah, 57, 58, 59.

Kalamis, 17.

Kali-Acra, 6, 13, 20, 48, 51, 53,

55, 56, 57, 58, 59, 60.

Kallatis, 10, 11, 12, 13, 14, 15,

16, 24, 48, 52, 53, 60.

Kararnesko-Gelaret, 52.

Karia, 52.

Karon, 52.

Khalka, exercice religieux mu-

sulman, 47.

Khéhaia, 8.

Kirk-Kîz, 56.

Kor ailes, 15.

Kranéa, 48, 51, 57.

Kranoi, 53.

Krounoi, 10, 11, 12, 13.

Krounos, 11.

Kulak, 29.

Lucilla, impératrice, 43.

Lycos, rivière, 65.

Lysimaque, 14, 15, 54.

Macédoine, 14, 16, 17, 63, 65.

76 DIONYSOPOLIS

Macédoniens, 14.

Macropolis, 52.

Maides, 15.

Malalas, 27.

Mangalia, 10.

Marc Antoine, 17.

Marc Aurèle, 36, 67, 68.

Marcianopolis, 11, 16.

M. Aurelius Démétrius, fils de

Diogénès, 24, 68.

M. Licinius Crassus, 19, 20.

M. Licinius Lucullus, 17.

M. Tullius Cicero, 17, 63.

Mationopolis, 11.

Mecque, 46.

Méduse, 36.

Mêla, écrivain romain, 10, 11.

Mélétios, géographe du XVIIIe s.,

52, 56, 60.

Mer Noire, 15, 17, 20, 21, 22,

51, 57. ,

Mésie, 10, 17, 18, 19, 20, 60.

Méthodios, archiprêtre à Cavar-

na, 51.

Mihliuz, place forte, 52.

Minas, fils d'Apollonios, prêtre

de Tauroi, 71.

Mircea le Vieux, prince de Va-

lachie, 29.

Mithridate, 17.

moufti (évêque musulman), 8.

Myssiens, 19.

Neikôn, fils d'Alétès, 70.

Nemesis, 25, 43.

Nicolas (St.), 55.

Nicopolis ad Istrum, 25.

Nil (fleuve), 25.

Noviodunum, 60.

Odessos, 10, 11, 13, 14, 16, 21,

24, 48, 56.

Orgies, fêtes, 27.

Osiris, 25, 26, 31.

Pan, 69.

Pentapolis, 16, 24.

Périple du Pont-Euxin, 11.

Peschium, 52.

Petite Scythie, 10, 14, 15, 18,

19, 20, 59, 60.

Peutinger (table de), 12.

Philippe II, 53.

Philippe Callimachis, chroni-

queur, 22, 52, 57.

Phrantzès, 22.

Phylarchos, écrivain, 48.

Pleistarchos, général de Cassan-

dre, 14.

Pline le Vieux, 10, 48.

Polémarchos, fils de Poseidéos,

prêtre de Tauroi, 71.

Pontarque, 24.

Pont-Euxin, 16, 18, 23, 26.

Posidonios, fils de Moschos, 71.

Proclos, fils de Scythes, prêtre de

Tauroi, 71.

Proclus, 70.

TABLE DES NOMS 77

Ptolémée (le géographe), 10, 11,

48, 56, 62.

Ptolémée (le diadoque), 15.

Beine-Marie, place publique à

Baltchic, 9, 29, 30, 31, 35, 68.

Biiôlès, roi des Gètes, 19.

Romains, 16, 17, 19, 23, 65.

Rome, 17, 20.

Roumains, 7.

Russes, 8.

Sabazios, 14.

Samothrace, 64.

Scythes, 14, 17, 19.

Septime-Sévère, 43.

Sérapis, 25, 43, 63.

Seuthes, roi des Thraces, 14.

Sévère Alexandre, 43.

Skymnos Chios, écrivain, 10.

Sofia, 69, 70.

Soliman (sultan), 44, 45.

Soulak-Djami, 6, 10, 30, 31, 69.

Stephanus, diacre de l'église des

Sts Côme et Damien de Cavar-

na, 51, 72.

Stephanus Byzantius, 48.

Strabon, 7, 10, 15, 17, 20, 48,

52, 56.

Sumium, 52.

Tatares, 7.

Tauroi, ville en Scythie, 50, 71.

Téké, 44, 46, 48.

Théagès, fils de Scythes, prêtre

de Tauroi, 71.

Théligra-Bouroum, 57.

Théodore, 52.

Théodore, gouverneur byzantin,

frère de Dobrotici, 22.

Théodoros, 51, 62.

Théodoros, fils de Démétrius, 36.

Théophanès, 10.

Théophilos, 51.

Thessalonique, 22, 65.

Thrace, 15, 17, 18, 63, 64.

Thraces, 14, 48.

Thraces Crobyzes, 48.

Thraces Odryses, 20.

Tirisis (cap), 56, 57.

Tiristis Acra, 11, 56.

Tite-Live, 17, 63.

Titus, 21, 67.

Titus Pomponius Vitrasius Pollio,

21, 67.

Tomis, 15, 16, 24, 25, 48, 60.

Trajan, 20.

Trinité (Ste), église de Baltchic,

6, 9, 10, 29.

Troesmis, 60.

Troglodytes, 15.

Tropaeum Trajani, 20, 60.

Turcs, 7, 8, 9, 12, 48, 57.

Tyché, 25, 43.

Valerius Herculanus, fils de Vale-

rius Sylvanus, 70.

Varna, 9, 10, 12, 21, 22,32,42,

78 DIONYSOPOLIS

48, 51, 52, 56, 57; archevêché,

51.

Venise, 21.

Vespasien, 67.

Vladislav Ier, roi de Hongrie et de

Pologne, 21, 22, 51, 52, 57.

Zeldepa ou Zelpa, 60.

Zeus, 43, 63.

Zyras, cours d'eau (auj. Batova),

48.

TABLE DES PLANCHES.

PagesI. Vue générale du golfe de Dionysopolis (Baltchic) .... 6

II. Vue du golfe de Dionysopolis, d'après un dessin de Laurens . . 7

III. Petit torrent au sud de Baltchic ....... 11

IV. L'acropole de Dionysopolis (plan) ....... 29

V. Vue du côté oriental de l'acropole ....... 30

VI. Deuxième terrasse de Dionysopolis. — Fontaine turque sur la placeReine-Marie 31

VII. Dalles et cuve du tombeau d'un médecin romain .... 32

VIII. Coupes et plan de la tombe du médecin ...... 34

IX. Divers objets trouvés dans la tombe du médecin .... 36

X. Autres objets trouvés dans les fouilles ...... 38

XI. Le tombeau du saint turc Akh-Jazih-Sultan, au village de Téké . 44

XII. Ruines du monastère des derviches de Téké. Façade et salle du

réfectoire ........... 46

XIII. Colline et plage d'Ecréné 48

XIV. Cavarna et Kali-Acra 53

XV. La cité de Kali-Acra, d'après un dessin de Laurens .... 58

XVI. Première et seconde portes de la cité de Kali-Acra .... 59

TABLE DES MATIERES.

I. Bibliographie i

A. Sources 1

B. Travaux consultés . . 2

C. Cartes anciennes 3

II. Exploration archéologique du littoral de la mer Noire entre

les caps Ecréné et Kali-Acra. — Recherches d'histoire . . 5

Dionysopolis 5

A. La ville actuelle : Baltchic 5

B. Quelques mots sur le passé de Baltchic 8

C. Dionysopolis. Situation 9

D. Communications et territoire de Dionysopolis .... 12

E. Histoire de Dionysopolis 13

F. Organisation politique et cultes de Dionysopolis ... 23

G. L'acropole de Dionysopolis 29

Monuments, tombeaux et objets d'art 29

H. Important mausolée d'époque romaine 31

Vases en bronze . 36

Vase en métal blanc 38

Vases en verre 38

Vases en terre cuite 38

Instruments de toilette et de chirurgie 39

Ampoules 41

Autres objets 41

I. La numismatique de Dionysopolis 42

Téké 44

Le « turbé » et son réfectoire . 44

Ecréné 48

Cavarna .50

Kali-Acra . , 55

III. Partie épigraphiçrue 62

Recueil d'inscriptions trouvées à Baltchic et à Cavarna . . 62

Table alphabétique des noms ........ 73

Table des planches 79

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— CORDIER (II.', Turks et Byzance.L'Eglise : BATTTFOL (P.), Un épisode du concile d'Ephèse (juillet 431) d'après le3 actes coptes de

Bouriant — GAY (J.)T Quelques remarques sur les papes grecs et syriens avant la querelle des Icono-clastes (618-715).

Jje droit : COLLINET (P.), Une < ville neuve > byzantine en 51)7 : la fondation de Dara (Anastasiopolis)en Mésopotamie. — CUQ (E.), Note sur la Novelle XXX de Justinien. — FOURNIER (P.), De quelquesinfiltrations byzantines dans le droit canonique de l'époque carolingienne.

Les institutions : MARTROYE (F.t, L'origine du Curopalate.— ROUILLARD (G.t, Notes sur deux;

inscriptions d'Ombos. — HAL'SSOLTLIER (a.), Dédicace d'un stratège des Tlirakésïens. — DIEHL (C),De la signification du titre de * Proèdre > à Byzance-

— REINACH (VU.), Un contrat de mariage dutemps de Basile le Bulgaroctone

Histoire politique : RENAULD (E.), Histoire de Basile II. — LAURENT (J.\ Arméniens de Cilicie :Aspiétés, Oschin, Ursinus. — CHABOT (J.-B.), Un épisode de l'histoire des Croisades. — DELABORDE(H.-F.), Philippe le Borgne, roi de France. —LAUER (PH.), Une lettre inédite d'Henri Ier d'Angre, empe-reur de Constantinople, aux prélats italiens- (1213).

Hagiographie : DELEIIAYE (H.), Le martyre de saint Xïcetas le jeune.Histoire de la langue : PERNOT (H.), Remarques sur quelques formes byzantines.H-'stoire des sciences : JEANSEUIE (E.), Les calendriers de régime à l'usage des Byzantins et la tra-

dition hippocratîque.Toponomastique : CRISPO (C. F.\ Appunti di topouomastica calabra.Histoire littéraire : SERBAT (L.\ Voyage et aventures en France d'Athanase et Nicolas Constantios

Calimera, Grecs de Chypre (1665).Historiographie : GRÉGOIRE (H.), Un continuateur de Constantin Manassès et sa source.

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Orient : MORGAN (J. DE), Evolutions et révolutions numismatiques. — CASANOVA (P.), Dénéraux enverre arabes.

Byzance : BURY (J.), A misinterpreted monogram of the sixth century. — MILLET (G.), Sur les sceauxdes commereiaires byzantins.

France : DIECDONNÉ (A..I, L'ordonnance de 1201 sur le change des monnaies en Normandie. —

PRLVET (M.)f Les anciennes armoiries de l'évêehé d'Autun.Orient : MECQUENEM (R. DE), Cylindres-cachets de la collection de G.

Schlumber^er.— SCHEIL (Vj,

L'époque du cheval en Elam et en Basse-Mésopotamie.— CCMONT ^F.), Une patère de l'époque parthe.

— DUSSAUD (R.), Fragments d'architrave provenant de Sidon (musée du Louvre). — MARQUET DEVASSELOT, Quelques exemples des relations artistiques entre l'Orient et l'Extrême-Orient. — HUART(C.),La vierge de l'église Saint-Augustin à Mayence.

Gaule: JLTLIANIC.I, Sainte Geneviève a Nanterre. — MICHON (E.), Les sarcophages de Saint-Drausinde Soissons, de la Valbonne, au musée du Louvre, et les sarcophages chrétiens dits de l'école

d'Aquitaine.Byzance (vie-xii

0siècles) : DAJTON <0.), A gold pectoral cross and an amulette bracelet of the sixth

centurv. — ORSI (P.), Giojelli bizanlini délia Sîcilia. — KONDAKOV (S.), Un détail des harnachements

byzantins.— PORTER (A. K.), Wreeka^e

from a tour in Apidia.Byzance (xm°-xvu siècles) et OrientlaUn : JERPIIANTON (G. DE), Un coffret italo-byzantin du xnr 3siècle.

— BRKHIER (L.f, Les voussures à personnages sculptés du musée d'Athènes. — EUERSOLT (J.), Sculp-tures de l'Orient latin aux musées de Constantinople. — OMONT (H.), Un guide du pèlerin en Terre-Sainte au xiv° siècle. — ENLART (C), Ferronneries catalanes dans le Levant.

Moldavie : TAFRALE (0.), Le siège de Constantinople dans les fresques des églises de Bucoviiie.Arménie : JVLACLER(F.), Un feuillet de tétraévangile arménien.Occident: PROU (M.), Toile brodée du xr> ou'xn 0 siècle au trésor de la cathédrale de Sens. —

FAGE (R.), Les voiles de crosses, — BLANCHET (A.), Les deux ponts anciens d'Orthez. — DELABORDE (A.),Un manuscrit de Marianus Taccola, revenu de Constantinople. — Comte DURIUZU, Le temple de Jéru-salem dans l'art flamand du xve siècle. — ROY (M.), Le platond de la chambre d'apparat de Henri IIau Louvre (1556).

Appendice : DER NERSESSIAN (Mlle), Illustrations de Nicéphore Phocas et de l'épopée byzantine,répertoire méthodique. (Ce répertoire constitue mi véritable index des monuments des plus impor-tants de l'art byzantin.)

Index sommaire — index des mots grecs— index des illustrations, des noms d'auteurs. Table des

planches.

LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL GEUTHNER

TAFRALI (0.). Thessalonique au quatorzième siècle, préfacede CH. DIEHL, fig., VII, 312 pp., in-8, 1913. . . 80 Frs.

Livre I. Cliap. I : Thessalonique avant le XlVe siècle. — Cliap. II: Les habi-

tants de la ville et de ses environs au xiv 8 siècle (les citoyens libres, les parèqnes ou

douloparèques, les esclaves, les Juifs, les Arméniens, les Slaves, les Coutsovala-

ques, Tsintsares ou Aromounes, les Vardariotes ou les Turcs, les Gasmoules ou

Vasmoules). — Cliap. III : L'administration impériale et municipale. Le diocèse

ecclésiastique de la ville — le pouvoir civil (l'administration impériale ; le gouver-

neur, l'administration municipale) — le pouvoir ecclésiastique.Livre II. Chap. I : L'étal social et le mouvement économique de la ville. —

Cliap. II.-Le culte des saints. — Chap. III: Le mouvement scientifique, littéraire

et artistique. — Chap. IV: La querelle hésychaste.Livre III. Chap. I : Les événements politiques de Thessalonique, depuis le

commencement du XlVe siècle jusqu'à la révolution des Zélotes (1300-1342).— Chap. II : La révolution des Zélotes (1342-1349).

— Le massacre des nobles

en 1345. — Chap. III: Les causes de la révolution. Les idées, les principes et le

gouvernement des Zélotes. —Chap. IV : Les événements politiques de Thessa-

lonique après la chute des Zélotes.

TAFRALI (0.). Topographie de Thessalonique, préface deCH. DIEHL, 32 pi, 2 plans et 14 fig. VIII, XII, 320 pp., in-8,1913 . 100 Frs.

Livre I : Chap. I : Fondation, nom, port et situation de Thessalonique. — Chap.II : Les remparts (historique, l'enceinte chrétienne). —

Chap. III : Les remparts(suite), description : principes de fortification ancienne et byzantine, descriptiondes remparts de Thessalonique, les portes.

—Chap. IV : Les canalisations d'eau

de la ville.Livre II : Chap. I : L'intérieur de la ville (période ancienne). — Cliap. Il : L'inté-

rieur de la ville (suite), la ville pendant la période byzantine.—

Chap. III : Les

monuments byzantins (églises existantes, modernes, disparues), monastère exis-

tant, monastères disparus.

TAFRALI (0.). Mélanges d'archéologie et d'épigraphie by-zantines, 16 fig., 95 pp., in-8, 1913 ... 40 Frs.

1. Sur la date de l'église et des mosaïques de Saint-Démétrius de Salonique.— 2. Sur les réparations faites au vue siècle à l'église de Saint-Démétrius de

Salonique. — 3. Le Tpi6vjXc/v de Saint-Démétrius de Salonique.— 4. Les monuments

roumains d'après les publications récentes. — 5. Inscriptions chrétiennes du Sinaï.

TAFRALI (0.). Le trésor byzantin et roumain du Monastèrede Poutna, 62 planches, X et 87 pp. de texte historique et des-

criptif, le texte broché, l'atlas sous cartonnage, 2 vol. in-4,1925 ."."-. 250 Frs.

Le Monastère de Poutna a pu sauver, comme par miracle, la plupart de ses

objets sacrés, dont le plus grand nombre appartient à l'époque d'Etienne le Grand

(1457-1504).Il y a des croix, des icônes, des encensoirs, des « encolpia », des éventails litur-

giques, en or et en argent, souvent ornés de pierres fines, de perles et d'émaux.Mais surtout on remarque une admirable collection, unique au monde, de broderieset de tissus byzantins et moldaves des xive et xve siècles qui comptent parmi les

plus beaux et les plus intéressants que l'on connaisse.Leur importance, très grande pour l'histoire de l'art byzantin et moldave, con-

siste dans ce fait que presque tous sont datés, ce qui constitue autant de pointsde repère et de comparaison pour dater d'autres objets similaires.

Sous presse : TAFRALI (0.). Monuments byzantins de Curtéade Arges, 1 volume in-4 et un atlas avec planches en phototypieet en couleurs.

Louvain (Belgique). — Imprimerie J.-B. ISTAS.

TABLE ALPHABETIQUE DES NOMS.Acrai,Acrania,Adam-Clissi,Adjemler,Aequitas,Aigisus,Ak-Bunar,Ak-Jazih-Sultan,Akornion,Alexandre, "empereur de Zagora",Alexandre le Grand,Anapa,Anchialos,Antigone,Antioche,Antonin le Pieux,Antonius,Aphia,Apollonie du Pont,Apollonios, fils de Démophontès,Apollonios, archiprêtre,Argedaros,Argedarum,Argidava,Asie,Asklépios,Athéna,Athéna, Nicéphoros,Athénée,Axiopolis,Bakchéastai,Balica,Baltchic,Bar-Baschi,Bas-Danube,Basile le Loup, prince de Moldavie,Bastarnes,Batova, cours d'eau,Batova, cité,Bazardzic,Besses,Bizoné,Bosphore,Bulgares,Bulgic,Burébiste,Byzance,Byzantins,Cabyres,C. Antonius Hybrida, fils de l'orateur M. Antoine et oncle du triumvir M. Antoine,Callacrium,Candania,Candavia,Cantacuzène,Capidava,Caracalla,Carbona, Carvôna, Carvouna,Carsus,Cassandre,Castrici, Castrizi,Caucase,Cavarna,Cédrénus,Chalcocondyle,Chronicon Paschale,Chrysippos, fils de Daisios (?), prêtre de Tauroi,Chrysippos, fils d'Hérôn,Claudia Secundina,Cn. Pompée,Codex Cumanicus,Côme et Damien (Saints), église de Cavarna,Commode,Concordia,Constantiana, ville de Mésie,Constantin Porphyrogénète,Constantinople,Daces,Danube,Dardanes,Dauthélètes,Deldone, roi des Bastarnes,Déméter,Démétrius,Démétrius retiarius,Diodore de Sicile,Diogénès, fils de Scythès, prêtre de Tauroi,Diogénès, père de M. Aurelius Démétrius,Dion Cassius,Dion, fils d'Anticharès,Dionysia, fêtes,Dionysios, fils de Démétrius,Dionysios, père d'Akornion,Dionysius Byzantinus,Dionysopolis,Dionysopolitains,Dionysos,Dioscures,

Disbudak,Dobroudja,Domitius,Dromichaitès,Durostorum,Dyrrhachium,Ecréné,Egypte,Elagabal,Eratôn, fils de Démophilès,Evlalia Célébi, écrivain turc,Gagaouzes,Galata,Galiagra,Génois,Gérania,Gètes,Géto-dace (Etat),Ghiaour-Souitchouc,Gordien III,Grand-Dieu,Grecs,Greigh, amiral russe,Greigh, gymnasiarque,Haemos (monts),Hafous-Khalil-Baba,Haghiasma-Mahala (église),Halmyris,Hécatée,Héraclée,Héraclée de Lyncestis,Héraclès,Hermès,Hérodote,Hexapolis,Hiéroclès,Hygieia,Istros,Itinéraire d'Antonin,Iunuscilar,Julia Domna,Julia Maesa,Julius Obsequens,Justinien,Kalagriah,Kalamis,Kali-Acra,Kallatis,Kararnesko-Gelaret,Karia,Karon,Khalka, exercice religieux musulman,Khéhaia,Kirk-Kîz,Korailes,Kranéa,Kranoi,Krounoi,Krounos,Kulak,Lucilla, impératrice,Lycos, rivière,Lysimaque,Macédoine,Macédoniens,Macropolis,Maides,Malalas,Mangalia,Marc Antoine,Marc Aurèle,Marcianopolis,M. Aurelius Démétrius, fils de Diogénès,M. Licinius Crassus,M. Licinius Lucullus,M. Tullius Cicero,Mationopolis,Mecque,Méduse,Mela, écrivain romain,Mélétios, géographe du XVIIIe s.,Mer Noire,Mésie,Méthodios, archiprêtre à Cavarna,Mihliuz, place forte,Minas, fils d'Apollonios, prêtre de Tauroi,Mircea le Vieux, prince de Valachie,Mithridate,moufti (évêque musulman),Myssiens,Neikôn, fils d'Alétès,Nemesis,Nicolas (St.),Nicopolis ad Istrum,Nil (fleuve),Noviodunum,Odessos,Orgies, fêtes,

Osiris,Pan,Pentapolis,Périple du Pont-Euxin,Peschium,Petite Scythie,Peutinger (table de),Philippe II,Philippe Callimachis, chroniqueur,Phrantzès,Phylarchos, écrivain,Pleistarchos, général de Cassandre,Pline le Vieux,Polémarchos, fils de Poseidéos, prêtre de Tauroi,Pontarque,Pont-Euxin,Posidonios, fils de Moschos,Proclos, fils de Scythès, prêtre de Tauroi,Proclus,Ptolémée (le géographe),Ptolémée (le diadoque),Reine-Marie, place publique à Baltchic,Rhôlès, roi des Gètes,Romains,Rome,Roumains,Russes,Sabazios,Samothrace,Scythes,Septime-Sévère,Sérapis,Seuthes, roi des Thraces,Sévère Alexandre,Skymnos Chios, écrivain,Sofia,Soliman (sultan),Soulak-Djami,Stephanus, diacre de l'église des Sts Côme et Damien de Cavarna,Stephanus Byzantius,Strabon,Sumium,Tatares,Tauroi, ville en Scythie,Téké,Théagès, fils de Scythès, prêtre de Tauroi,Théligra-Bouroum,Théodore,Théodore, gouverneur byzantin, frère de Dobrotici,Théodoros,Théodoros, fils de Démétrius,Théophanès,Théophilos,Thessalonique,Thrace,Thraces,Thraces Crobyzes,Thraces Odryses,Tirisis (cap),Tiristis Acra,Tite-Live,Titus,Titus Pomponius Vitrasius Pollio,Tomis,Trajan,Trinité (Ste), église de Baltchic,Troesmis,Troglodytes,Tropaeum Trajani,Turcs,Tyché,Valerius Herculanus, fils de Valerius Sylvanus,Varna,archevêché,Venise,Vespasien,Vladislav Ier, roi de Hongrie et de Pologne,Zeldepa ou Zelpa,Zeus,Zyras, cours d'eau (auj. Batova),

TABLE DES PLANCHES.I. Vue générale du golfe de Dionysopolis (Baltchic)II. Vue du golfe de Dionysopolis, d'après un dessin de LaurensIII. Petit torrent au sud de BaltchicIV. L'acropole de Dionysopolis (plan)V. Vue du côté oriental de l'acropoleVI. Deuxième terrasse de Dionysopolis. - Fontaine turque sur la place Reine-MarieVII. Dalles et cuve du tombeau d'un médecin romainVIII. Coupes et plan de la tombe du médecinIX. Divers objets trouvés dans la tombe du médecinX. Autres objets trouvés dans les fouillesXI. Le tombeau du saint turc Akh-Jazih-Sultan, au village de TékéXII. Ruines du monastère des derviches de Téké. Façade et salle du réfectoireXIII. Colline et plage d'EcrénéXIV. Cavarna et Kali-AcraXV. La cité de Kali-Acra, d'après un dessin de LaurensXVI. Première et seconde portes de la cité de Kali-Acra

TABLE DES MATIERES.

I. BibliographieA. SourcesB. Travaux consultésC. Cartes anciennesII. Exploration archéologique du littoral de la mer Noire entre les caps Ecréné et Kali-Acra. - Recherches d'histoireDionysopolisA. La ville actuelle: BaltchicB. Quelques mots sur le passé de BaltchicC. Dionysopolis. SituationD. Communications et territoire de DionysopolisE. Histoire de DionysopolisF. Organisation politique et cultes de DionysopolisG. L'acropole de DionysopolisMonuments, tombeaux et objets d'artH. Important mausolée d'époque romaineVases en bronzeVase en métal blancVases en verreVases en terre cuiteInstruments de toilette et de chirurgieAmpoulesAutres objetsI. La numismatique de DionysopolisTékéLe "turbé" et son réfectoireEcrénéCavarnaKali-AcraIII. Partie épigraphiqueRecueil d'inscriptions trouvées à Baltchic et à CavarnaTable alphabétique des nomsTable des planches